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La caisse de compensation

La caisse de compensation a pour rôle le subventionnement de certains achats


des résidents du royaume. Elle prend partiellement en charge le prix de vente
d'une multitude de produits de large consommation. En voici quelques
exemples:

Produits Prix subventionné Prix réel


Kilo de sucre 8 10
Bonbonne de gaz 40 108
Kilo de farine 5.5 7

Le subventionnement de ces produits coûte cher. Le budget de la caisse de


compensation s'élève à 20 milliards qui a été rallongé du double pour atteindre
40 milliards de dirhams soit 3 fois plus que le budget quadriennal de l'INDH. Ce
sacrifice de la part de l'Etat est louable quand on sait que le budget alloué à
ladite caisse dépasse 3% du PIB qui représente le niveau de déficit toléré. En
effet, le but est d'assurer à la population la plus vulnérable un pouvoir d'achat
décent en contournant la loi de l'économie de marché.

L'évolution du budget de ladite caisse a progressé d'une façon vertigineuse, cela


est dû à la dépendance économique du marché international. En effet, le Maroc
importe 96% de ses besoins énergétiques, 62% de son sucre et 53% du blé
tendre en moyenne au cours des dix dernières années.

Le fonctionnement de la caisse, à terme, devient intenable. En plus de cela, une


étude effectuée par le HCP montre que 20% de la population la plus aisée
monopolisent 40% des subventions alimentaires :

Produits 20% de la population aisée 20% de la population pauvre


Farine 40.2% 6.1%
Sucre 41.2% 9.3%
Huile de table 48% 6.3%
Produits pétroliers 75% 1%

On constate donc que le ciblage est inapproprié, ce qui fausse la mission de


ladite caisse. En prenant en compte ces deux facteurs :

La dépendance du marché international qui connaît une flambée des prix.

Un ciblage mal cadré.


La nécessité de réformer la caisse de compensation s'impose avec acuité.

La Banque mondiale a proposé au Maroc une piste à suivre, celle des pays
latino- américains et asiatiques ayant une expérience probante dans ce domaine.
Afin de mieux apprécier la performance de ces pays, nous allons voir
l'expérience du Mexique.

En 1995, Le Mexique a opéré sa stratégie de lutte contre la pauvreté dans un


contexte de crise économique. La pauvreté au Mexique se caractérisait par des
conditions de vie insalubres, taux de mortalité infantile élevé et par l'inégalité
entre homme et femme en matière d'éducation. L'Etat mexicain a lancé le
programme « Progresa » dans un premier temps puis le programme «
Oportunidades » qui est une continuation du premier. Oportunidades s'articule
autours de trois axes : la santé, l'éducation et l'alimentation. Dans ce sens, ledit
programme en intégrant ces trois éléments assure aux familles un minimum de
bien-être. Ainsi, ses objectifs se déclinent de la façon suivante :

Améliorer la situation de l'éducation, de la santé et de l'alimentation des familles


vivant dans l'extrême pauvreté,
Intégrer les interventions au niveau de l'éducation, de la santé et de
l'alimentation, o encourager la responsabilité et la participation active des
familles,

Redistribuer les revenus à ceux qui vivent dans des conditions d'extrême
pauvreté.

Pour ce faire, le Mexique a appliqué une méthodologie ciblée qui implique la


coresponsabilité des bénéficiaires.

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