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2.1 DÉFINITIONS
a) Système en treillis articulé
On appelle système en treillis articulé (système réticulé ou plus brièvement
treillis) un ensemble de pièces droites ou courbes, appelées barres, liées les unes
aux autres (en leurs extrémités) par des articulations. Les points d'assemblage
des barres sont appelés nœuds.
Montant Diagonale
Membrure inférieure
les efforts en tout point du système, le système considéré est dit isostatique. Dans
le cas contraire, le système et dit hyperstatique.
Exemple d'application
P/2 P P/2
y
C 4 E 8 F
α G
3 5 7 9 x
h 1
A 2 6 G B
D
l l G l l
G
Figure 2.5 : Poutre isostatique en N.
20 SOLLICITATIONS ET DEPLACEMENTS DES STRUCTURES
• Nœud A
Le choix du sens des efforts dans les barres est arbitraire.
N1
Le sens choisi correspond à la traction ; le calcul
montrera pour chaque barre la nature exacte de l'effort
qu'elle porte.
N2
A Σ Fx = 0 ⇒ N2 = 0
Σ Fy = 0 ⇒ N1 = -P (le signe "-" indique que la barre
RA=P 1 est soumise à une compression).
C • Nœud C
α
α Σ Fx = 0 ⇔ N3 cosα + N4 = 0
N4
α
α Σ Fy = 0 ⇔ P - N3 sinα = 0
α N d'où :
α 3
α P (traction)
N3 =
N1=P sin α
P
et N 4 = − (compression)
tgα
• Nœud D
N5
N3=P/sinα
D
N2=0 α
D N6
D
ΣFx = 0 ⇒ N 6 = N 3 cos α =
P
= (traction )
tgα
ΣFy = 0 ⇒ N 5 = − N 3 sin α =
= − P (compres sion)
• Nœud E
Systèmes isostatiques plans en treillis articulés 21
P/2
N4=P/tgα E
N8
α
N7
N5=P
P
ΣFx = 0 ⇔ + N 8 + N7 cos α = 0
tgα
P
ΣFy = 0 ⇒ N7 = (traction )
2 sin α
3 P
⇒ N8 = − (compress ion)
2 tg α
• Nœud F
P
N8=(3/2)P/tgα
N8'
F
N9
3 P
ΣFx = 0 ⇒ N 8 ' = − (compress ion)
2 tg α
ΣFy = 0 ⇒ N 9 = −P (compres sion)
La figure 2.6 ci-après montre la nature de l'effort dans les barres étudiées.
P/2 P P/2
22 SOLLICITATIONS ET DEPLACEMENTS DES STRUCTURES
Convention :
- Flèches vers les nœuds = compression
- Flèches vers le centre = traction
P P
K H
A
L J
(a) I
6 9
3
2 5 8
1
4 7
(a)
I
La coupe a-a (Figure 2.9) présente trois barres concourantes 4-5, 5-6 et 6-9
en 6 et l'équation Σ M/6=0 donne l'effort N47. L'effort N47 connu, on fait la coupe
I-I et il n'y a plus que trois efforts inconnus.
Intérêt de la méthode des sections : elle permet de calculer directement
l'effort de n'importe quelle barre et constitue de ce fait un excellent moyen de
vérification des résultats obtenus par les autres méthodes.
24 SOLLICITATIONS ET DEPLACEMENTS DES STRUCTURES
Exemple d'application
2t
3t 6 3t 1m
Z'
i 7
Z
2 5
1m
3
A α 1 α B
4
c j
2m 2m 2m 2m
RA RB
Figure 2.10
8
Réactions : R A = R B = t=4t
2
Σ M/i = 0 ⇔ 2RA – N4 = 0 ⇒ N4 = 8 t (traction)
Σ M/A = 0 ⇔ 2x3t + ZN5 = 0,
4 3t
avec : Z = m
i
5
N5
3
⇒ N5 = − 5t N4
2
RA=4t
Σ M/j = 0 ⇔ Z'N6 – 2x3t + 4RB = 0 ⇒ 2m
Z'N6 = -10 tm
1 Z'
sin α = = , d'où : Z' =4 5 m
5 4
et : N 6 = −5.59 t
Pour calculer les efforts dans les barres 1, 2 et 3 on écrit les équations
d'équilibre de translation en A et C. On peut également appliquer la méthode de
Ritter.
Remarque : Dans la pratique, les bras de leviers peuvent être mesurés
graphiquement ce qui présente l'avantage de faciliter le travail.
Systèmes isostatiques plans en treillis articulés 25
Ainsi, chaque barre se trouve caractérisée par deux chiffres désignant les
intervalles (domaines) adjacents.
3) On construit le polygone des forces extérieures, dans une échelle des
forces choisie ; ce polygone est fermé puisque les forces extérieures sont
équilibrées par les réactions (équilibre global). On précise le sens des forces par
des flèches.
4) On trace ensuite le polygone des forces agissant sur chaque nœud (forces
extérieures et efforts dans les barres) en commençant par un nœud auquel
aboutissent seulement deux barres puis on passe à un nœud n'ayant que deux
efforts inconnus.
Remarque : Les directions des efforts sont connues (orientations des barres) et
leurs sens et intensité sont obtenus en fermant chaque polygone.
Exemple d'application
Soit à calculer les efforts dans les barres de la poutre représentée à la figure
2.11 déjà calculée par la méthode de Ritter.
2t
E
2 3
3t 3t
C 8 9 G
l
1 4
6 7 10 11 B
A
D F
l l l l
RA=4t 5 RB=4t
Figure 2.11
La résolution du problème se fait selon les étapes ci-après.
26 SOLLICITATIONS ET DEPLACEMENTS DES STRUCTURES
F23 =2t
E N39
N82
F12 =3t F34 =3t
N98
N28
C
N61 N87
N16 N76
A N67
N65 N56 D N75 F
(3)
1
(6)
6
(2) 5
(4) 7 3
8
(4)
(5)
4
1
(compresion)
N16
A (traction)
N65
F51
6 5
Les flèches obtenues en fermant le polygone des efforts agissant sur le nœud
A indiquent la nature de chaque effort.
b) On passe ensuite au nœud D où seuls les efforts dans les barres DF et
DC sont inconnus.
Efforts intervenant : N56 (connu puisque N65 est connu), N67 et N75. Dans ce
cas également, seul le point 7 est indéterminé.
A partir de 6 on mène une parallèle à DC (N67) et à partir de 5 on trace une
parallèle à DF (horizontale) (N75). L'intersection des deux parallèles se fait au
point 6, donc le point 7 est confondu avec 6. Le polygone des forces en D (N56,
N67 et N75) se limite au segment 5-7 ; donc l'effort N67 = 0 (voir schémas ci-
dessous).
c) Noeud C : Efforts intervenant : N61, F12, N28, N87 et N76 (N67 = N76 = 0).
Seul le point 8, reste à trouver.
A partir du point 2 on trace une parallèle à CE (N28) ; puis à partir de 7 on
mène une parallèle à CF (N87). L'intersection des deux parallèles détermine la
position du point 8. On ferme ensuite le polygone pour déterminer le sens des
efforts inconnus (N87 et N28) (N61→F12→N28→N87 et N76) (schémas ci-après).
1 F12
N28
C
N61
6 2 N87
N76
7
8
28 SOLLICITATIONS ET DEPLACEMENTS DES STRUCTURES
Remarques :
1) Utilisation combinée du tracé de Cremona et de la méthode de Ritter.
Lors d'un tracé de Cremona, on ne peut pas franchir les nœuds auxquels
aboutissent plus de deux barres dont les efforts sont inconnus. La méthode de
Ritter permet de franchir ces nœuds. Il suffit d'effectuer une ou plusieurs coupes
donnant les valeurs des efforts dans les barres "surabondantes". Ce cas se
présente fréquemment dans les fermes dites "Polonceau" (Figure 2.14).
8
a
5
6
2
4 4'
1 3
a
2.4 EXERCICES
Exercice 2.1 : Poutre en K.
F1=6t F2=3t
3 4 5 6 5' 4'
2
1 7 8 9 9' 8'
a
10 11 12 13 12' 11'
a a a a a=2m a a
a
Déterminer les efforts dans les barres suivantes : 5-6, 5-9, 6-9, 9-13, 12-13.
Rép. : N56=-5.44 t, N59=-0.19 t, N69=0.26 t, N913=-0.26 t, N1213=5.44 t.
Exercice 2.2
Calculer les efforts dans les barres.
13
2t
3m 10 11 12
9
2t
3m 5 6 8
4 7
1 2 3
2m 4m 2m
Exercice 2.3
Calculer les efforts dans les barres à l'aide du tracé de Cremona.
F12 P=20t
D N26
N34 C 3 E
A N43
B
4m 4m 4m
Rép. :
On trace :
1 ) P a r a llèàleA D( 1 4 à) p a r tird e1
⇒ ( 4 ) , s e n s
2 ) P a r a llèàleA C( 4 3 à) p a r tird e3
3 ) P a r a llèàleC D( 4 5 à) p a r tird e4
⇒ ( 5 ) , s e n s
4 )P a r a llèàleC E( 5 3 à) p a r tird e3
(3)
5 "14"
(4)
3
4 2
(2)
(1)
Systèmes isostatiques plans en treillis articulés 31
F12 P=20t
D N26
N34 C 3 E
A N43
B
4m 4m 4m
F31=10t F23=10t
Exercice 2.4
Déterminer les efforts dans les barres numérotées de 1 à 3.
a
P
1 2
3
30°
Exercice 2.5
Déterminer les efforts dans les montants 1, 2 et 3 ainsi que l'expression
générale donnant l'effort Nm dans le montant courant m.
m
3 2 1 α
P P P P P P P
a a a a a a a