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iVî;v-iVÏ2
L'année sociologique
Tomei 2
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BIBLIOTHÈQUE
DE PI1IL08OP11IE CONTEMPORAINE
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L'ANNÉE "L1L
SQipiOLOGIQUE
1 • < 'huULUïESOUSLADIBKCTION
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j, )' nN
yj EMILE
DURKHEIM
Professeur il la Faculté dus lettres de l'Université de Paris.
AVKULA on MM.
A. MEILLET, professeur nu Collée de Franco-,
BOUGLÉ, charité da cours a la Sofbonno;
HUBERT et MAU38, diraelaara-adjalat» k l'Kcoto doi Ilaute>-Êlud«;
FAUCONNET. obarg.i de cou» h l'UniroralliS deTotilouu;
HUVELIN et É. LÉVY, i>rof(i»»ciira& la Faculté de droit de Lyon:
DEMANQËON, clwfgé do cours II la Sorboiine;
DOUTTÊ, profu«<6ur à rUoivcnlto d'Alper;
AUBIN, impoeUur d'Académin & Poltlan;
HOunTiCQ, inspeslcur d'AcvMmie a Périgosoj;
BIANCONI, H. BOUnOIN, M. DAVID, G. DAVY, QELLY, GERNET,
HAUBWACHS, R. HERTZ, JEANMAIR6, LA8KINE,' PAROOI, RAY.
REYNIER. ROUSSEL, F. 9IMIAN0,aitriifif du l'Uuifemllé;
Û. 8OURGIN cl J. MARX, antliivisle<-|«ilé<ixr9t>u«>; BEUCHAT, DE FÉLICE.
&
PAHIS
LIBUAIHIE FÉLIX ALCAN
108, IIOt.'I.KV.\l(!) 108
SA1NT-OKHMAIN,
L'ANNEE
SOCIOLOGIQUE
XII
LIBRAIRIE KKL1X ALCAN
L'ANNÉE SOCIOLOGIQUE
l'i'lll.lftK SOUSI.A DIHBCTtONDK
E. DURKHEIM
|s l SOCIOLOGIQUE
tî[) PUBLIÉE
POBLJJ~E SOUS J.A l>JH¡';C'J'IO:
SOIJS J>A DHtKCTlON
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~IWILE EMILE DURKHEIM
DUfIKHEIIK
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Professuurà la fticullv «le» lettres il<; l'L'nlrurslli! d<; Paris.
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AVKC
1..1 COLLAIIOnATIOS
llK MM.
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A. MEILLET,professeur au Collf-fede VttUKV,
BOUCLÉ,clnrgé de cours la Sorboune
HUBERT et MAU88,dlrccti'un-wljoinlsù l'Écolode» H«uU«.ÈIu.1ot
• FAUCONNET,ch«rg*de couruh riinivwdt' de Touloure
HUVEUNet E. LÉVY,profeiwur*à la VacuWde droit de l.you;
i OEMANOEON, cliargi! de eoun à la Sorlwniif,
DOUTTÉ,profwseur k l'Uuiirmlte d'AIjor AUBIN,in.iwcteurd'»c«demie a l'oilier»
( HOURTICO,inspecteur d'Académiei I'M|$ikus
B1ANCONI,H. BOURQIN, H. DAVID, 0. DAVY,OELLY,OERNET, HAIBWACH6,
R. HERTZ,JEANMAIRE,W8KINE,PAROOI,RAY,RËYNIËR,ROU88EI,
t. SIMI*NO,agr»K«*<l<î
l'L'itlnnlIi; 0. BOUROIN.i'U. MARX, arcliiïi«t«!<-pal«oïraph«
BEUCHAT, DEFÉLICE.
P
PARIS
UBRAIHIE FÉLIX ALCA.N
108, IIOlUBVARll 108
SAINT-liKRMAlS.
1913
Toi" <lroits île i.'proilurtioii, du lr«i]uclion <'l il'HiljptaliiiM
ri''«eniH puur tous |'«>h.S.
•;; > /T< .< ;-
SOCIOLOGIQUE
JKSTCÉE
1909-1912
SECTION
l'KËMlÈKE
GÉNÉRALE
SOCIOLOGIE
1. DE LA SOCIOLOUIE,
OÉN1ÎRALB
CONCEPTION MÉTHODOLOGIE
ParMM.DUBKIIEW, Buxcnxi,Omv.
M.u-«s,
i ML'HH
AV(H.-A.j.-Le scienze social! e il metodo sperimentale.
j! Uiu.ital. di SocioL,XV,p. 46-02.
liAHTOLOMEl (A.). Per la determinassionedella sociologia.
f Palcrmo,SlabilirauntotipograflcoDittaL. Guipa,1910,p. 26in-8°.
| <:0MUE(Laurence). Sociology the Basis of Inqulry into Pri-
| mitive Oultur. T*«Hneint.Rev.,HO'J.p. 317-331.
12 L'ANNÉE 1009-191*
SOCIOLOGIQUE.
Il. -TRAITÉS
GÉNÉRAUX,
QUESTIONS DIVERS!»
GÉNÉRALES
ParMM.Houhtic'J,
Dchkiibim, Aubin
Bouclé,
1. INTRODUCTION
A LA SOCIOLOGIE
IIUUAIXB.
A.Energétique et biologiegénéraledansleursrapportsavecla
biologie.
B.Ethologiedesrapport inter-indiciduels
chezlesêtresvivants
autres queles hommes(L'étliologieest définie la sciencedes
loisgouvernantles adaptationsdesêtresà leur milieu).
C.Physiologieetpsychologie humainesetcomparées dansleur»
rapportsavecla sociologie.
Zi L'ANNÉE SOCtOLOUIQ.UK. 4UO1MUI2
III. – l'SYCllOLOOIlv
CUUKCT1VB
l'ur MM,
Mauss
kt Di'hkheiv
*•
30 L'AX.NBESOCIUWutgOK. 1WM91Ï
VI.– CIVILISATION
FTTYPRB
DECIVILISATION
ParMM.
Durkheix,
M.u'ss,Hi-beiit,M.uix,Ooutté.
Une des règles que nous suivons ici est, tout on étudiant les
phénomènes sociaux en eux-mêmes et pour eux- mômes,de
ne pas les laisser en l'air, maisde les rapporter toujours à un
substrat défini, c'est-à-dire à un groupe humain, occupant
une portion déterminée de l'espace et représentable géogra-
phiquement. Or, de tous ces groupements, le plus vaste, celui
qui comprend en soi tous les autres et qui, par conséquent,
encadre et enveloppe toutes les formes de l'activité sociale est,
semble-t-il, celui que forme la société politique, tribu, peu-
plade, nation, cité, État moderne, etc. Il semble donc, au pré-
mier abord, que la vie collective ne puisse se développer qu'à
l'intérieur d'organismes politiques, aux contours arrêtés, aux
limites nettement marquées, c'est- A-direque la vie nationale
en soit la forme la plus haute et que la sociologie ne puisse
connattre des phénomènes sociaux d'un ordre supérieur.
Il en est cependant qui n'ont pas des cadres aussi nette-
ment définis ils passent par-dessus les frontières politiques
et s'étendent sur des espaces moins facilement déterminables. i
Bien que leur complexité eu rende l'étude actuellement S
malaisée, il importe cependant de constater leur existence <
et de marquer leur place dans l'ensemble de la sociologie.
L'ethnographie et la préhistoire ont particulièrement cou- {
tribué à tourner l'attention de ce côté.
L'énorme travail qui, depuis nue trentaine d'années, s'est i
poursuivi dans les musées d'ethnographie d'Amérique et
d'Allemagne, dans les musées préhistoriques, de France et de '
Suède surtout, n'est pas, en effet, resté sans résultats tnéori-
ques. Surtout du côté ethnologique, des nécessités scienti-
fiques de simplification et de catalogue et même de simples i>
nécessités pratiques de classement et d'exposition ont abouti j
à des classifications à la fois logiques, géographiques et chro- ]
nologiques logiques, parce qu'en l'absence d'histoire pos- ?.
sible, la logique est le seul moyen d'apercevoir, au moins à
titre hypothétique, des séquences historiques d'instruments,
de styles, etc. chronologiques et géographiques, parce.queces
CJVIUSATIONET TYPES DE CIVILISATION 47
1 Nouslaissons
riecôtéuncertainnombre de questionsparticulières
surlesquelles
M. W.s'estprononcé, tuaisoù la tlrôsoadoptéepar lui
nousparaitappelerdesréserves. Nousnesavonspaspourquoi il faitdu
sacrifice
auxmortsunriteproprement totfiïniqne
(p.237)pourquoi il dit
dumort
quel'exposition a ur uneplate-formeost caractéristique
dutoté-
misme(p.2)4);pourquoi il affirme
que l'Intlcliiunm
est unocérémonie
auxvégétaux
spéciale Ip. Ht, 803)Il y a, chezlesArunta, autantd'in-
tichiumaquedetotems e t lestotemsanimauxy sonttrèsnombreux.
CIVILISATIONET TYPESOR (UVILKA7I0N !>7
livre des peuples les plus divers, depuis les Wedda et les
Pygmées, jusqu'aux Grecs, aux Romains, aux Hébreux, aux
Babyloniens, aux Bouddhistes, aux Chrétiens, etc. Et déjà
l'emploi d'une méthode qui suppose une science aussi infinie
ne peut manquer d'éveiller certaines iuquiétudes. Il n'est per-
sonne qui puisse avoir, de tant de civilisations hétérogènes,
une connaissance suffisante pour pouvoir les caractériser, les
classer, les situer à leur place dans l'ensemble du développe-
ment humain. Certes, nous ne sommes pas, ici, partisans de
la vaine érudition mais, pour traiter de réalités aussi com-
plexes, il est indispensable de les avoir pratiquées de près,
dût-on faire ensuite les abstractions nécessaires. Si, pourtant,
M. W. a cru légitime ia méthode qu'il pratique, c'est qu'il
s'est poséle problème dans des termes qui le slmpliftentétran-
gement. Il admet comme une évidence que l'histoire de l'hu-
manité n'est pas seulement lu mise eu rapportd'une multitude
d'histoires diverses, mais qu'elle a par elle-même son unité.
Il suppose que, sous les remous eu sens contraires qui se pro-
duisent à la surlace des événements, il existe un devenir
humain, qui entralne l'ensemble de l'humanité et qui se dirige
toujours dans le même sens. L'objet de l'histoire universelle
est de découvrir cette unité de direction. Or, pour cela, il
n'est pas nécessaire que l'historien entre de trop près en rap-
port avecles faits au contraire, un certain recul est nécessaire
qui permette de négliger plus facilement les détails particu-
liers et variables pour ne retenir que ce qui est universel et
permanent.
Or ce postulat est des plus contestables. C'est un héritage
de la vieille philosophie de l'histoire. Comteen a encore, et
fortement, subi l'influence mais, depuis Spencer, tout l'effort
la sociologie a été d'en faire voir le simplisme. Rien n'au-
jde
torise à croire que les différents types de peuples vont tous
dans le même sens il en est qui suivent les voies les plus
diverses. Le développement humain doit être figure, non sous
la forme d'une ligne où les sociétés viendraient se disposer les
unes derrière les autres comme si les plus avancées n'étaient
que la suite et la continuation des plus rudimentaires, mais
comme un arbre aux rameaux multiples et divergents. Rien
ne nous dit que la civilisation de demain ne sera que le pro-
longement de celle qui passe aujourd'hui pour la plus élevée;
peut-être, au contraire, aura.t-elle pour agents des peuples
que nous jugeons inférieurs, comme la Chine par exemple, et
CIVILISATIONKT TYPES DE CIVILISATION 01
par une de leurs faces. Les moyens de fuira le feu sont étu-
diés à propos des besoins d'abri et de sécurité, l'anthropo-
phagie à propos de la nourriture, la chasse aux crânes à
propos de l'anthropophagie, la croissance des ludo-Européens
à propos des rites funéraires.
Bien qu'il ne se fasse pas faute de corriger ce que son plan
a de trop étroit, M. Hoerues laisse de côté nombre de pro-
blèmes d'importance. Il n'est pas question de lit magie, dont
les illusions ont tant inspiré les techniques; il n'est pas ques-
tion du clan, à moins qu'il ne soit identique à la Sippe;il n'est
pas question du sacerdoce; les rites funéraires sont expliqués
sans qu'une allusion soit faite au stage d'entre vie et mort,
dont la pensée commande la majorité des rites funéraires; si
M. Hoerues parle de la royauté, il la croit militaire et ne ditt
rien des rois-prêtres dieux. Aussi bien, si son 1ivre abonde eu
citations et en résumés, si sa bibliographie allemande est con-
sidérable, sa bibliographie anglaise et française, la préhistoire
proprement dite mise à part, est tout à fait pauvre. L'œuvre
de Robertson Smith et de M.Frazer lui a totalement échappé.
Il est à peine croyable que, dans un livre écrit en 1909,sur les
formes premières de la civilisation, où de longs développe-
ments sont consacrés aux phénomènes sociaux, on ne trouve
sur le totémisme que trois maigres pages, étayées d'une réfé-
rence à M. S. Reinach, sous lit rubrique de Theriotropismus.
Ce n'est pas que M. Hoernes mésestime l'importance des
phénomènes sociaux, ni qu'il comprenne mal ceux qui sont
primitifs ton ne saurait mieux dire que ce qu'il dit de
l'invention et de la tradition; c'est que les préhistoriens igno-
rent l'œuvre des sociologues.
Je m'étonne que M. Hoernes n'ait pas plus emprunté aux
linguistes, qu'il conaatt un peu mieux. Les travaux de
M. 0. Schrader, qu'il cite abondamment, étaient de nature à
luidonner, par l'étude des mots et de leur sens, des renseigne-
ments précieux sur les inventions et les institutions en portant
témoignage des représentations qui s'y sont attachées.
Mais ce qui manque le plus dans un pareil livre, c'est
une histoire des races, des peuples et de leurs mouvements.Il
en est question tout au cours des longs chapitres de
statique
descriptive où M. Hoernes nous fait passer en revue les formes
de l'humanité et de sa vie. On souhaite une «
dynamique » de
l'humanité primitive qui rassemble ces données éparses.
Mais, en somme, tel qu'il est, le livre est plein de faits et
CIVILISATIONBT tVPKS DE CIVILISATION 6!i
qui est une trace assez évidente de clan totémique utérin. Chez
<iï ouf iinn (mina addov Atri riant a A fi niait tntÂmf/f lia titAtMrt 0.O7.
l I. – TRA1TIÎS
UlvNlînALXPHILOSOPHIE KËLIUIEL'SK
'• Par MM.Mais»,Dlukiieiu,
IIiukutet Davv
définition
SllnitP.d.it.
de la religion.m:cn_
Définitionminima,insisteM.Reinach,
pour défendrela sienne.Unedéfinitionminiman'est pas une
définition,C'estune formulequi peut être heureuse.Je com-
prendsfort bien qu'elle sufflseau desseind'Oifheu».Maisje
ne crois pasque, mêmeà ce titre, M. Durkheim l'admette
encore,et si j'ai bienlu, moi aussi, son livre, j'y trouveque
tout le positifde la religionest donné en rudimentdans ses
formesrudimentaires.Je n'ai donc pas encoreleplaisir d'être
tout à faitd'accordavecM. S. Reinach.
L'épilogueest formépar un DeBelloOrphico,dont la verve
est vraimentplaisante.M.S. Reinachy prendàpartieM.
Loisy,
pour lui mieux montrer qu'il a tort de ne pas approuver
Oiyheus.Vaineiusistance,je croisbien. La logiquedeM.Loisy
est peut-êtrefeudéfaut, maisses sentimentsne le
trompent
pas et c'est eux qu'il écoute. Que M. Reiuach ait à faire
entendre,sur la religion,les chosesles plusjustes du monde,
M. Loisy,qui a l'oreillefine, trouve qu'il les chantefauxet
celane se pardonnepas.
Danscette réuniond'articlesqui débutepar une Histoirede
l'exégèsemythologique,dont Cambridgea eu la primeur,
nous reconnaissonscellede Reiuachà ses thèmesfamiliers
les dieux souffrantsqui furent des animaux sacrifiés, les
mythescalquantles images;l'iconographiegrecquequi four-
nit à l'Italie et aux Celtes les singularitésrituelles,celle du
rire et desobscénités lesvictimesd'erreurs judiciaires,Tem-
pliers, Gillesde Retz et Jeanne d'Arc; l'histoire évangélique
et son incertitudehistorique.Trois articles sur le docétisme
constituentla principalecontribution du livre aux études
chrétiennes.M.Reinachpense qu'il est contemporainde la
christologieorthodoxeet qu'il est né en Palestine.Simonde
Cyrène,prétenducrucifiéà la place de Jésus, était devenule
hérosd'unedoctrinedocèteque, selon M.Reinach,Marclui.
mêmea connue. Quatrearticles témoignentde la profonde
connaissancede l'art antiqueque M. Reinachentretientau
milieude ses multiplespréoccupations. Auxprimitifs,il cou-
sacreune explicationdes rapports bien connusentre gendre
et belle-mèrec'estla peurde l'incestequi déterminela vitance
(M.Reinachinaugurece terme car la belle-mère,dans une
certainemesure,adoptantsougendre, devientsa mère. Cette
hypothèse,communiquée à l'Institut françaisd'Anthropologie,
y fut amplementréfutée on a montréà M. Reinachque le
taboude la belle-mèreest fondésur les règles des
rapports
E. Dt'KKiiKiii. –Annéesociol.,l'JO'J-1912. g
82 L'ANNÉE 1909-1912
SOCIOLOGIQUE.
matrimoniaux entre clans et phratries. Je ne pense pas qu'on
l'ait convaincu.
M. S. Reinach se plaint (p. 88) que les hypothèses qu'il a
réunies dans ces Culle»et MythessolentquaHuéesd'jnj/t'nieuse*
par M. Loisy et ne soient jamais ni adoptées ni réfutées. Mais
qu'y faire ? Il est parfaitement vraisemblable que Marsyas ait
été un âne avant d'être un Silène; mais M. S. Reinach ne
peut qu'effleurer la preuve décisive, c'est le sens du nom, car
il est trop bon philologue pour y entrer sans précaution. Il est
probable que Pbaéthon est mort comme victime avant de
mourir comme dieu. Les Rhodieus jetaient des quadriges à la
mer en l'honneur du soleil. Mais le mythe de Phaéthon est-il
rhodien Comparer au char de Phaéthon le soleil d'or et de
bronze trouvé à Trundholm en Seeland, c'est une idée fort
ingénieuse ou un divertissement académique cela ue don-
nera jamais la preuve que le mythe de Phaéthon est construit
sur un acte de culte. M. Reinach Hl faut l'en remercier) s'at-
taque à tous les problèmes qui ne comportent pas de solutions
certaines. Leurs solutions hypothétiques ne peuvent recevoir
ni adhésion formelle, ni réfutation catégorique.
H. H.
II. SYSTÈMES
RELIGIEUX
DESSOCIÉTÉS
INFÉRIEURES
A. Le systèmetolémiqve.
ParMM.
I)i-hkiieim
et M.u'ss.
(JOLDEXWEISKR/A.A.)–Toteœisin. ananalyticalStudy.
Journal of nmmean Ïolk-Lore, vol. XXIII, n" LXXXVIH,
tl.'i p. iu-8*.
Ce court travail n'est qu'une dissertation de doctorat. Les
faits qui y sont réunis ne sont ni nouveaux ni nombreux,
mais ils sont consciencieusement analysés et méthodiquement
rapprochés.
Le but de l'auteur est de démontrer qu'aucun des traits
par
lesquels on caractérise ordinairement le –
totémisme exoga-
I. Zeltwlu: f. lUhviL. 1908. p 866. VW. p. Un; (iluhun, l'JU, XGV1I,
ji. 157, 173, l!Jfi c-l XCVIII.p. 38.
srsTËHK*
nSUlilRUX
DESSOCIÉTÉS
ISFÉniEURKS 101
mie, interdits totémiques. pratiques religieuse's concernantle
totem, descendance par rapport au totem n'est véritable-
mentessentiel au système ainsi dénommé.Pour démontrer sa
thèse, l'auteur compare le totémisme australien et celui que
l'on observe dans la Colombie anglaise il fait même entrer
dans ses comparaisons des faits empruutés aux continents les
plus différents. Il n'a aucuu mal à faire voir qu'aucun des
caractères précédemment indiqués n'est vraiment universel.
La méthode employée ne comportait pas d'autre résultat. Ou
rapproche ainsi des formes de totémisme tout à fait hété-
rogènes, situées à des moments de l'évolution très éloignés
les uns des autres: il eu est de primitives, il en est où le
totémisme n'est plus que l'ombre de lui-même. Il est tout
naturel qu'aucune institution définie ne puisse se trouver
identique à elle-même dans tous ces cas ce n'est pas à dire
cependant qu'aucune d'entre elles ne tienne étroitement à ce
qu'il y a de vraiment essentiel dans le totémisme.
Cependant, la définition à laquelle l'auteur arrive par cette
voie ne laisse pas d'être intéressante. « Le totémisme, dit-il,
est une tendance d'unités sociales définies à s'associer avec
des objets et des symboles d'une valeur émotionnelle » ou,
plus brièvement « le totémisme est une socialisation spécifique
de valeurs émotionnelles (p. 117)». L'accent se trouve ainsi
mis sur le caractère social du totémisme.
E. D.
B. – Systèmesreligieux d totémismeàolue
Par MJI.MavisETUshtz
ont droit aux chants et aux danses qui sont la propriété des
autres clans du même groupe, ainsi qu'il arrive entre clans
d'une même phratrie; il s'ensuit qu'on peut se figurer cette
organisation totémique comme intermédiaire entre celle des
phratries et celle des confréries. L'absence de masques, qui
est générale sauf dans un clan, est un fait qui mérite d'être
noté puisque nous ne sommes pas très loin des pays où cet
objet rituel est fondamental. L'existence de totems aberrants,
dans la liste des totems roturiers, n'est pas moins remar-
quable ce sont faits rares en ces régions que ces cultes toté-
miques du Cannibale, du Cadavre, de la Famine, de l'Ava-
lanche, de la Flèche, etc. Et comme ces clans et ces cultes
sont groupés, nous nous demandons s'il n'y aurait pas là
quelques restes d'anciennes classifications, d'autant plus que
ces totems aberrants se rattachent expressément au totem du
loup.
Eu tout cas, ce totémisme nous présente deux faits qui le
rapprochent des cultes totémiques les plus accusés. Le pre-
mier, c'est la régularité absolue de la cérémonie totémique
à forme dramatique il n'est presque aucun de ces clans qui
n'ait le droit et le devoir de pratiquer un rituel surtout com-
posé de chants et de danses qui ont pour objet d'imiter les
cris et les gestes des animaux (p. 579 et suiv.j. Le second,
c'est que, sinon pour le totem de clan, au moins pour le totem
individuel, nous avons des cas caractérisés d'intiehiuma
(p. 001, 007; cf. d'intéressants mythes p. 669,677). Tous ces
faits sont nouveaux dans cette aire de civilisation. Le toté-
misme individuel des Shuswap est lui-même des plus curieux.
L'identité quel'on croit exister entre l'individu etson manitou
est absolue. Il se produit une espèce de transposition de la per-
sonnalité et l'on aperçoit nettement de quel processus psycho-
logique elle résulte. « Lorsqu'un homme, dit M. T., était un
chasseur, sa profession devenait partie de sa nature et l'ani-
mal qu'il chassait devenait presque partie de lui-même »
<\).607;. On ne saurait mieux décrire cette espèce d'idée fixe,
d'obsession prédéterminée (p. C03ieu vertu de laquelle l'in-
dividu, prisonnier de sou rêve, se croit un daim, une
chèvre, etc.
A cûté de ce culte, il y a celui des confréries elles sont du
même type que celles du nord-ouest. M. T. semble les con-
fondre avec les clans eu dégéuéresceuce (p. 879; Mais nous
teudons à croire, quant à nous, qu'une société comme celle
li. Di'hkiikim.Anni-usuciol.,l'JOU-l'Jli. g
114 l'annék .sociologique. 1909-1UI2
(p. 031, 643et suiv., cf. p. 747). Avec les documents que nous
transmet M. T., il est difficile d'apercevoir si cette légende,
qui, dans son état actuel, porte la marque évidente d'in-
fluences chrétiennes, fut primitivement un mythe de héros
eivilisiiteuret de Dieu créateur.
M. M.
C. Systhtex religieuxtribaux.
Par MM.Mussrr Uia.vconi.
lités qu'elle confère ici et dans l'au delà, les tabous qu'elle
impose, nous sommes enfin renseignes.
Nous signalerons aussi une bonne description des funé-
railles et surtout de l'histoire des coutumes royales du
Dahomey (p. 178et suiv.
III. .SYSTÈMES11KLIGIKUX
NATIOMACX
l'a r MM. Miiix
Hcheht,Hkvnikh,
la
ques faisaient partie d'uu drame divin qui comportait
sa mise à mort et
représentation de la naissance du dieu, de
de sa résurrection. Il semble que cette fête ail eu, dans lu plu-
une périodicité
part des cas, mais eu particulier à Delphes,
triennale. M. Pamcll suppose, eu tenant compte de ce fait,
a
que ces rites correspondaient, a l'origine, un déplacement
nouvelle. L'élude
périodique des cultures: c'est une hypothèse
des fêtes dramatiques d'Athènes est. comme il convient, mise
tout au premier plan Le caractère piaculaire de eus drames
est déduit des mythes d'origine, qui (ont procéder les institu-
tions de crimes mythiques, et la fameuse y.iOxw; d'Arislote
sou esthétique. A
expliquée comme lui souvenir religieux de
lu fête desAntliestéries un-joyeuse, mi-funèbre, qu'une théorie
développéepar miss llarrisou.dans ses l'ivlrijtimhw à l'étude
de In religion ;/mv/nc il l'aide d'arguments spécieux, transfor-
mait en fête de la sortie des aines, il restitue un caractère de
fête dionysiaque, fêle du vin nouveau: la fête des morts est
secondaire et surajoutée.
Un malin désir, mal réprimé, de surprendre miss J. Hurrison
en llagranl délit de vagabondage philologique lui fait mal
les l'mléijomhm sur
juger de l'opinion quellea soutenue dans
les fonctions premières de Dionysos, qui fut selon elle dieu
de la bière chez les Thraces, avant d'être dieu du vin chez
les Grecs. Certes, ni >?<;«, ni -?*< »e signifient bière: ces
le mot
mots désignent des c-réules et cela suilit bien; certes
lirnciuiii qui. dus miss Hiirrison, glose le J»«v:ade l'Iiymue
delpliique, n'est ni grec, ni latin, maisil s'agit d'expliquer, en
lin de compte, des noms. qu'on suppose thraces. Au fait, le
de l'agriculture,
Dionysos de M. Furuell.dieu de la fertilité et
est assez près du Dionysos, dieu de la bière et des céréales
dont ou la fait, quemiss Hitrrisou nousavait présenté.
A la mythologie proprement dite, le présent volume n'ap-
Les légendes ma-
porte que'le recueil des faits qu'il énumère.
rines de Dionysos avaient été groupées par t'sener (Sintllul. ÎW-
1 0*31 quele dieu naviguât sur un vaisseau tyrrhéuien. qu'il
flottât à la dérivedans uncollre, le mythe poétique ou cultuel
était un équivalent du mythe de l'arche et du déluge. M. Far-
nt'll traite cette faron de voir avec un dédain excessif. Kilo
avait au moins le mérite de classer les faits comme mythes.
M. Faruell s'iuquiùte de leur support rituel et suppose qu'ils
se rattachent à des cérémonies où l'imago du dieu était portée
à la mer à fin de purification. Est-il bien sûr que sur de
17iJ l.'ANXKfc suCiOl.uGtUL'K. 1909-1912
IV. – SYSTKMKS
KE1.IGIKUX
L'NIVERSAI.ISTES
CarMM.
Ui.bttéet M.H.uii.
V. .SVSTKMKS
HEUUIKUX SKCONDAIKES
I)KS(iHOl'I'KS
J'ur M.Hïnw
rent mutuellement comme s'ils étaient des dieux les uns pour
les autres (I, p. -lîOj.11 u'y a là, remarque M. Grass, rien de
blasphématoire aux yeux du paysan russe car est habitué
à appeler ses icôues des « dieux » tlwyi) et à les vvnérer
comme telles puisque les Gens de Dieu sont des icônes
vivantes, ils peuvent bien prétendre au nom et ù la qualité
de dieux (1, p 255 note; p. 353, n. 1). Cette divinité, diffuse
dans la secte, se condense dans les prophètes en qui l'Ksprit
saint réside avec prédilection. Et, parmi les prophètes eux-
mêmes, quelques-uns, hommes ou femmes, jouissent d'uue
divinité érnineute ce sont les « Dieu Sabuuth », les « Christ »
et les « Mère de Dieu », qui se succèdent de génération eu
génération et qui sont à peu près aussi nombreux qu'il y a,
dans ta secte, de communautés séparées. Mais, M. Grass
insiste sur ce point, du simple fidèle au prophète et du pro-
phète au Christ, il y une différence non de nature, mais de
degré, qui se réduit parfois etune simple distinction hiérar-
chique (I, p. 208sq., 298 sq., 3i7, 493).
Cette multitude indéfinie des Christs et des Mères de Dieu,
qui s'offrentà l'adoration de leurs fidèles. scandalise les théo-
logiens orthodoxes, dont elle contredit non seulement le
dogme, mais aussi la logique. Le scandale n'existe pas pour
les Gensde Dieu, parce que leur expérience religieuse leur a
appris il considérer le Christ non comme une individualité
déterminée, mais comme une force impersonnelle, susceptible
de se répandre à l'infini tout en restant elle-même. Dans les
chants de la secte. « Christ » et « Esprit saint » sont deux
noms interchangeables, qui désignent une même entité divine
(I, p. #i7, 328, 38$). Le Christ ne se distingue pas de cette
force singulière, qui dans l'extase prend possession des
fidèles et qui est le principe de leur fui.
Si Jésus n'est qu'un Christ comme les autres, il semble
qu'il n'y ait pas lieu de le mettre hors de pair et de lui vouer
un culte spécial. Et pourtant, par une contradiction qui
choque M. Grass (I, p. 0-43., le Christ de l'Evangile, des
icônes et du culte traditionnel obsède l'imagination des Gens
de Dieu et domine toute leur vie religieuse. En dépit de
quelques affirmations isolées, la secte croit, comme l'Église,
qu'il y a eu un temps miraculeux où la grâce coulait à flots
sur la terre, c'est le début de l'ère chrétienne. Mais, tandis
que l'Église cousidère ce temps comme et s'efforce seu-
lement d'en prolonger l'influence par les sacrements et les
SV-1TKMRS HEl.KilKLX DKS UllOUHKS SKCUMUIIIKS 1 **G
VI. – CUI.TKS
SPÉCIAUX
l'ur M.lkuKKr
(S).– Oeschiohteder
DKIS.SKI, Verehrung Marias in Deutscbland
CHOYANCKS KT PRATIQUES DITES l'Ol'tJI.AJRKS 1<J!
travers les épreuves et les maladies que grâce aux rites cu-
ratoires. Parmi ceux-ci, les uns unissent l'homme avec
l'homme, c'est le mariage, et l'homme avec dieu les autres
détournent le mal. Je ne vois pas très bieu où l'auteur veut
en venir au bout des méandres de ce plan si subtil. Je crois
que le fil conducteur de ces transitions trop faciles a pour
propriété première d'enfiler un chapelet de faits curieux. On
annonce uue histoire de la croyance à l'âme; on nous en
donne des morceaux, mais aussi bien d'autres choses. Ou exa-
mine en somme ce qui, de près ou de loin, par nécessité ou
contingence, touche à la croyance étudiée, la constitue, l'ex-
prime, l'implique ou est impliqué par elle.
Mais ces croyances et ces rites qu'on nous énumère vivent-
ils ou survivent-ils? Sont-ce les restes détachés, déjà flétris,
destinés à tomber en poussière d'un ou de plusieurs passés
religieux, ou les pousses pérennes d'une souche très vieille ?
Que reste-t-il de l'ancienne foi ? des débris épars ou de larges
arceaux? Les fragments sont-ils détachés ou tiennent-ils
ensemble? Dansquelle mesure, dans quelles conditions, dans
quel milieu, cela vit-il ou survit-il? Certes pour bon nombre
des exemples cités par M. Hendersou la réponse se présente
d'elle-même, ou du moins on la pressent. Mais ces réponses
particulières ne nous suffisent pas, car il s'agit la fois de
survivances et de Folk-psychology le problème est capital et
doit être expressément traité. De quel problème de psycho-
logie est-il d'ailleurs question? L'auteur compte-t-il des
manies caduques, sans support avec l'ensemble déjà vie men-
tale, que le peuple celtique tient de son passé, ou de pensées
qu'il refait sans cesse à son image et d'images où il se recon-
naît et se peut reconnattre. Nous concluons au bout du
compte que le peuple celtique est très traditionnel, qu'il a
beaucoup de rites et de croyances d'aspect primitif. C'est
encore une définition du sunioal, selon l'auteur. J'aime à
croire que si M. Hendersonne nous apporte pas plus de résul-
tats théoriques, c'est qu'il a trop d'idées, trop de desseins et
trop peu clairs. Commerecueil de Folklore son livre est fort
copieux. Tenons-nous en au folklore et puisse-t-on eu faire la
sociologie.
H. H.
M. h-, ce sont les Pélasges qui auraient apporté cet idéal d'un
monde surhumain et joyeux où la vie humaine ressuscite
pour se diviniser. Les Achéens,au contraire, auraient eu l'idée
d'un autre monde triste, sombre, à vie diminuée, tel que celui
qui est décrit dans l'Odyssée. Par contre, les Achéens, en
introduisaut l'usage de l'incinération, auraient fourni le
moyeu de réaliser sûrement cette vie supérieure. Il s'agissait,
dans les rites mortuaires, d'une part d'empêcher l'âme de
rentrer dans le corps pendant la période critique qui suit la
mort, d'autre part de résoudre le corps en parties plus sub-
tiles et plus petites qui ullaient rejoindre aisément l'âme.
L'incinération u'anéantit pas, elle rend invisible (*ç*vlXn)
(p. 825 sqq).
Cette idée que le corps continue à vivre après sa mort est
attestée par uu usage qui s'est perpétué depuis l'antiquité
jusqu'à nos jours: l'usage de faire aux morts des présents de
nourriture et de vêtements. Les /o»î dont parle Eschyle sont
des libations spécialement réservées aux morts, et non des
sacrifices aux mânes.
Qu'est-ce donc que cette vie de l'autre monde, ou le corps
est conçu comme auimé ù nouveau par l'âme? Noussavons ce
qu'elle est pour le héros et pour le mortel aimé des dieux
c'est une union avec les dieux. Le Panthéon grec s'ouvre aux
héros. Or c'est là précisément une conception profonde du
polythéisme hellénique. H. f.. retrouve dans les chants popu-
laires modernes comme chez les poètes antiques une repré-
seutatiou identique la mort est conçue comme un mariage Í
la tombe est assimilée à une chambre nuptiale, vlv sayseofcxv
0«&.ïjwv. Mort et mariage sont étroitement associes tous deux
sont des ti).T,, dit Artémidore. Et rêver de mariage est un
signe de mort. C'est que la mort est un mariage avec lesdieux.
Les mêmes rites se retrouventdans les cérémonies du mariage
et dans celles de la mort ablutions, onctions, parfums, port
de couronne, usage des fruits symboliques du mariage, la
pomme, la grenade et le coing, qu'on jette parmi les fleurs de
la bière. M. L. suppose qu'on a transféré à la mort un cer-
tain nombre de rites du mariage parce qu'ou a vu dans la
mort un mariage dans la maison d'Hadès. Toute la religion
grecque tendait à rapprocher les hommes et les dieux. Tout
l'espoir religieux (My'<«t7rt uncecarrunrtt:inncantpl~termec les
dieux qui s'exprimait par le mariage. Pour l'élite des philo-
sophes il a pu s'agir d'un mariage au sens mystique: pour
200 i/annkk socior-oiiioi'K.190M9I2
sou lit; los hommes sont exclus de sa présence (p. 118) aux
relevailles, on porte des brandons devant elle, sur lesquels
elle doit passer avec l'enfant (p. 118). Un stage de quarante
jours lui est imposé, si l'enfant est mule (trente ou vingt-sept
pour une fille). Le mariage est suivi également d'une quaran-
taine (p. 141).A signaler un curieux tabou de laugageimposé
à la jeune femme. Elle ne doit pas prononcer les noms de sa
nouvelle famille (p. 140;. A signaler également une liste de
tabous de nourriture'(p. 230), etc.
H. H.
SCHUI,LEROS;i'J.-GlaubeundBrauohbeiTodundBegràbnl88
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IX. Uk MAGIE
Par M. M.um
X. IUTL'KL
IUïsie»et Faucosxet
Par MM.Hibeht,Mivss,Jeinjuibv,JIamx,
âge. Leur liturgie s'est enrichie d'hymnes qui out fructifié dans
la poésie populaire. Dans le dernier siècle s'est établi .eu
Allemagne l'usage de fêter la unit du 3t décembre. M. Bûu-
ger, qui est daus la pratique, se réjouit de voir transformées
en fête chrétienue ces réjouissances, dont l'exubérance
païenue avait effrayé l'Église, et la religion suivant au plus
près la vie profonde du peuple pour la sanctifier. Ainsi s'est
conclue du côté protestant cette délibération milléuaire où les
thèses et les antithèses ramenées sans cesse en discussion
attestent la force réelle de l'entente, la logique du fait social
et la nécessité de l'institution. Cette histoire, fort bien pré-
sentée, est un bon spectacle sociologique.
H. H.
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R1TUKL 217
D. – nitex nè/nlifs.
Ë. – Kites nrau-r.
1. .A.J:i -&J.ltJ.
de son peuple ». On y trouve, par conséquent, et particulière-
ment apparents, des sentiments religieux et des conceptions
métaphysiques que l'on croit, d'ordinaire, étrangères au
totémisme.
La plupart de ces chants ne sont pas composés de mots le
mot même y est rare. Quand il yen a, il n'est pas toujours en
relations très étroites avec l'objet et le style du rite. Le texte
consiste surtout en interjections
M. Sapir nous donne en outre une collection de charmes
magiques, Creek et Yuchi (p. 210 et suiv.). Or, tandis que les
chauts proprement religieux sont rédigés en abracadabra, il
est remarquable que les psalmodies de la magie consistent en
uu texte suivi et compréhensible. Ces textes jettent d'ail-
leurs uu certain jour sur des questions très graves, en par-
ticulier sur les rapports 'du totémisme et de la magie. En
effet, c'est à des influences venant d'animaux que sont attri-
buées la plupart des maladies que conjure la médecine.
M. M.
XII. REPKhîSKXTATIONS
RELIGIEUSES ·
plus répandue de croyance est celle qui veut que les morts
renaissent dans leurs propres descendants de là, l'endocau-
uibulisme, la perpétuité des noms (p. 144 et suiv.). En
somme lu doctrine serait dérivée des idées qui sout à la
base du rituel funéraire. Mais aucune explication n'el;t dou-
née de l'affinité de nature que toutes ces conceptions suppo-
sent entre l'âme de l'homme et celle des animaux.
M. M.
B. HeprésenUitioimd'Hm spirituels.
Par MM.Hertz, HniEivr,
Kevnish
Plus au nord, chez les peuples môles, les deux dieux du ciel
gevimiuiques det'ienueut les divins jumeaux; etc.
Ou voit le procédé et, saus qu'il soit besoin d'insister, à
quel point il est uriticuble. La deuxième partie du livre
(p. SU-îiiX)n'est pas puur cela irrémédiablement vaine, C'est
qu'elle nu dépend pas absolument des hypothèses qui sem-
blent In diriger. lin bien des passades elle pourrait s'en pas-
ser sans inconvénient. Celte déduction, cumme l'hypothèse
antérieure, loin de dominer le travail, comme l'auteur le
laisse entendre à tort, n'en sont qu'un aspect. Elles ne font
qu'aller au-devant, pour les compléter et les combiuer, d'une
foule d'hypothèses de détail, plus intéressantes, qui jaillissent
de l'analyse des hymnes, et des comparaisons. Déjà pour
appuyer sa théorie des migrations, et pour justifier l'existence
de ces peuples mêlés du Nord, M. Scbiruieiseu reprend l'exa-
men du fonds ancien des hymnes, c'est-à-dire des livres n-
VIIIet début de 1. Les observations qui l'amèueut à soutenir
que VIII, V. et surtout II sont iraniens i i suit Brunuhofersur
ce pointi; que III, VI, Vif proviennent des peuples mêlés du
Nord que IV est le livre des tiennains, ne sont pas toutes de
même intérêt, et elles appuieraient tout aussi bien d'autres
hypothèses mais tout n'y est pas vain. Meilleures encore sont
les petites monographies de Varuna ip. l27-3i)j, d'Indra
(p. lîîîJ stjq. i, de Bhaga i'p. 08 sqq.i, d'Agni (p. 205 sqq
curieuse explication des trois feux, qui correspondraient aux
trois peuples-, de Soin a(p. ll-l sqq soma rapproche des
liqueurs spiritueuses en géuéntl et des rites et mythes qui
s'y rattachent, plus particulièrement de l'hydromel germa-
nique', des Usas. etc. Les comparaisons avec l'Avesta sont
connues, mais les parallèles genmiiiii|iies sout souvent origi-
naux.
Si l'aitteurfait souvent usaged'une psychologie iusutllsante,
d'un naturalisme trop facile, et au contraire hésite à utiliser
l'ethnographie générale quand la préhistoire ne lui ollre plus
de ressources s'il ne lait pas au rituel la part qui lui revieut,
au moins par prétention, il sent très vivement cependant.
qu'il y a dans l'énorme mythologie védique une stratification
que la philologie seule ne peut éclairer. Il est par la disciple
d Oldeidjcrg. de Wiuteniilz, commeil l'est d'Hillubraudt, à
qui il doit beaucoup, et de vun Sdinïrler, qui travaille aux
mêmesrapprochements. Soit dit d'ailleurs sans diminuer la
valeur de suu effort personnel. Elle: est surtout, avons-nous
BELIQIBUSES
RBPHKSBNTATION1 289
LANG (A). – The Aloheringa and the All-Father. IUv. des Et.
A'thnui/i: et Social., 1909, II, p. 141-1S*.
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Abkandlungen 1 Ueberdie mythotog.Amchamngen der Litauer (Let-
tenï i. Veberdie Saturgruitdlage der rOm. [allital.) Religion. Mit
20 Zeichngn.v. F.Staben.Jena, H. Costenoble, 1909, viu-313p. ia-8u.
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mylholoQisclien StandpuiMans betraelttet. Berlin, .Mayeret Mûller,
1011, 307 p.
(it.'TÏMANN (B.). Die Gottesidee der Wadschagga am Kili-
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wb* 191:2,XV, p. 59.
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seine Orundlagen und seine historisohe Entwioklung. Zeil-
sohrift fût Ethnologie, 1011, p. S« sqq.
ZtUMEKN;Heixrich). Der babylonisohe Oott Tamuz. Abhand-
luiujan cler It. sâcte. tiesellsohaft der Wisunsehaften in Leipzig, l'hi-
Iol.-liistor. Klasse, XXVII. Bd, n°20. Uiptig, Teubner, 1909.
C. Les Mythes.
Par MM.MacssETIIobekt
de
plus hétéroclites(voyezp. 123).Il nous parait préférable
dégagerce qu'il y a d'utile dans ce livre.
C'est un certain sens de ce qu'est le mythe et des formes
On trouvera
qu'il peut revêtir au cours de son évolution.
13et suiv. Il
quelques-unsdes principesde M.E. résumésp.
a le sentimenttrès net que la penséemythiquen'est pas res-
treinte à une périodedéterminéede l'histoire, mais dépend
de causes générales et permanentes.Elle tiendrait à un
besoin profondde traduire nos perceptionseu images le
détaildesprocédésallégoriqueset métaphoriquesn'aurait, au
contraire, qu'un caractèresecondaireet dérivé. Ce sont là,
croyons-nous,d'utiles et justes remarques;mais, par contre,
nous craignonsque M. E.n'ait pas mieuxréussi que d'autres
à expliquer pourquoi ces imagesse sont concrétiséessous
formede personnalitésdéterminées.
En mêmetempsM.E. montrebien le déterminismede cer-
taines évolutiousquiont abouti,dans l'ancienet dansle nou-
veau continent, à des similitudes vraiment surprenantes.
Mais la théorie qu'il proposede cette évolutionn'est qu'une
adaptation au naturisme des classifications,passablement
arbitraires, deM. VVundt.
Restece qui est proprement« ethnologique», puisquec'est
le nom qu'on donne en Allemagneà tout ce qui concerne
l'histoire des sociétésnon-occidentales.Sur ce point encore,
M. E. exprime assez heureusementl'importancequ'a, pour
l'histoire des mythologies,l'étudedes influencesréciproques
des peupleset des courantsde civilisation(p. 97).
Il n'y a, pourainsi dire, pas d'auteurs françaisqui soient
cités dans ce livre. M.E. expliquece silence par l'absence
d'écrivainsfrançaisqui aient traité des questionsdontils'oc-
étonnement
cupe. Onne peut cependantpasse défendred'un
M.
légitimequand on le voit prendrepour autorité Husing
ou M.Siecke,alors qu'il ignore Darmesteteret oublie Ber-
gaigne.
M. M.
Eu fait, la plus
gnages sans acception de peuple ni de contrée.
folk-lors germa-
grande partie de ses documents viennent du
à celui de
nique et son livre pour ce folklore fait pendant
M. Sébillot sur le folk-lore français; les mêmes préoccupa-
tionsont dicté l'un et l'autre, à celaprès que celui de M.Bertsch
est plus construit, plus déductif et moins sur.
Il s'attaque à la cosmologie parce qu'il la croit au contre
des représentations. Elle jette des ponts eutre les symboles,
entre les mythes et les rites, qui ce sont que les morceaux
omis. Reconstituer ces
épars d'un système dont les liens sont
liens est l'objet que poursuit l'auteur. 11veut montrer, par
des cultes qui
exemple, comment la diffusion universelle
s'adressent aux arbres, aux serpents, aux sources résuite
de cette cosmologie naïve. Déluge, trésors cachés, empereurs
endormis, anneau de Polycrate, rites du Caruaval, pratiques
fuuéraires vont s'enchalner au fil de sou chapelet. Lieus psy-
a
chologiques, passages intellectuels d'une représentation
l'autre, mécanisme de la Volksseele, voilà ce que nous
annonce encore M. Bertsch. Il nous dit, par exemple, n\ le
dit même deux fois) que la pérennité des sources a fait sup-
Mais, à part cette
poser un inépuisable réservoir cosmique.
observation et bien peu d'autres, sa psychologiereste virtuelle,
elle ne tient pas dans son livre une bien grande place.
Mais voici une proposition générale de mythologie qui
le
résulte du livre tout entier. A l'origine était le mythe,
réduc-
mythe cosmique; légendes, contes en sont sortis par du
tions. Les histoires de débordements locaux procèdent
déluge mondial.
Le dogme central et universel de la cosmologieest celui-ci
« De l'eau s'est élevée la terre de l'eau sont montées les
la fin des
étoiles; le premier homme est sorti de l'eau et à
» Tout part de
jours la terre retombera dans l'eau (p. IO>.
l'eau et tout y revient.
Un océan primitif, uneceinture océanique, unabime d'eaux
où la terre plonge ses racines et qui sourd en des points
fort
choisis, sont des représentations qui sont effectivement
répandues.
L'eau est incorporée dans un dragon, un serpent. A l'origine
il a été vaincu et sa défaite est la création. Le vainqueur l'a
sa
mis eu pièces ou enchaîné. Le serpent enchalné tient
monde;
queue dans sa bouche. Lecercle qu'il forme euserrele
s'il se brise, le déluge recommence.
REPRÉSENTATIONS
RELIGIEUSES 293
et contes.
D. – Légendes
ParMM.JUusset Maux
E.– Dogmes.
Par Mil.Mauss,Hehtï, Doctté,Fanion-net