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: Camus
Sommaire
Nous venons d'entrer dans L'ABSURDE : nous n'avons aucune idée à croire.
Nous ne trouvons pas la raison qui justifie notre existence, notre amour à la
vie; nous ne connaissons pas l'inté́rêt que la vie a pour nous. Pourtant, il faut
vivre. Nous n'avons que la vie.
Nous pouvons observer cette évolution idéologique dans les pièces de théâtre
d’Albert Camus. En effet, nous pouvons les classer comme ceci :
D’ailleurs, il le dit lui-même dans une de ses préfaces : « une oeuvre tout entiére
tournée vers la condition de l'homme et qui, partant de I'absurde, trouve une issue
dans la révolte »1
Yanek, Dora, Stepan,... sont remplis par l'espoir d'un idéal, par la foi de leur
révolution, qui devient pour eux une religion et qui leur montre l'occasion de
pouvoir trouver une valeur et un but à la vie, pour pouvoir s'opposer à
n'importe quel probléme humain avec un point de vue. Ce ne sont plus des
personnages, sans croyances, qui sont tourmenté par l'absurdité de la vie, ils ont
trouvé la solution de leurs maux : un IDEAL.
Il y a deux solutions qui sont offert par l’Histoire pour régler les problèmes
d’injustices. Mais Camus va les refuser et proposer une nouvelle.
1
Métaphysiqe : étude philosophique des causes
1)Parce que la souffrance produite par l'injustice consomme la foi et l'espoir.
2)Parce que Dieu n'existe pas. "Si Dieu existe, l'homme est un esclave; mais
l'homme peut et doit être libre: donc, Dieu n'existe pas" 2
b) Le marxisme, qui propose des idéaux pour la défense de l'homme, mais sans
faire attention à la dignité de celui-ci. Ces idéaux sont au-delà de l'homme, et ne
regardent pas leur souffrance, mais le but qu'il faut atteindre. C'est un but à
longue portée; c'est une solution de futur. C’est l’idée que la fin justifie les
moyens.
Dans l’affrontement verbal que nous allons lire, c’est Stepan qui représente
cette idée. Stepan est l'homme qui combat avec l'espoir qu'un jour pas très
lointain les hommes puissent être heureux. La lutte marxiste exige donc une
attente, a besoin d'une foi. Les hommes qui luttent pour la justice sont surpassés
par un espoir prochain qui les oblige à commettre des injustices pour la justice.
II n'accepte pas que la fin puisse justifier les moyens, en séparant l'homme de sa
dignité humaine et l'obligeant à devenir injuste.
c) Camus veut placer l'homme à la même hauteur que la cause qu'il poursuit. II
concilie la dignité humaine avec la révolution. Si le marxisme réclame une cause
juste, honnête, fraternelle, équilibrée et héroiqüe, Camus répond avec un
prototype de révolutionnaire juste, honnête, fraternel, equilibré et héroïque qui
participe de son idéal. II n'y a pas de révolution juste sans hommes justes, qui
justifient leurs conduites.
2
Bakunin, Miguel: Dieu et l'Etat.
4. L’affrontement verbal
STEPAN
Des enfants ! Vous n'avez que ce mot à la bouche. Ne comprenez-vous donc rien ?
Parce que Yanek n'a pas tué ces deux-là , des milliers d'enfants russes mourront
de faim pendant des années encore.
[Exposition de son idée : pour arriver à la justice : l’injustice. Tuer des enfants
innocents pour arriver à un but final qui est que plus d’enfants vivront : noble
cause]
Avez-vous vu des enfants mourir de faim ? Moi, oui. Et la mort par la bombe est
un enchantement à cô té de cette mort-là . Mais Yanek ne les a pas vus. Il n'a vu
que les deux chiens savants du grand-duc.
[Il fait même passer à la fin que tuer ces enfants, c’est pas aussi grave que ça en a
l’air, il n’y a rien de grave à ça et en plus c’est pour le bien des suivants. Essaye
d’allèger leur conscience et le poid de la conscience.]
N'êtes-vous donc pas des hommes ? Vivez-vous dans le seul instant ? Alors
choisissez la charité et guérissez seulement le mal de chaque jour, non la
révolution qui veut guérir tous les maux, présents et à venir.
[Touche l’orgueil, tu t’es vu quand t’as bu, mirroir. « Vous n’êtes pas des
révolutionnaires » : alors qu’ils sont révolutionnaire dans l’â me. Là , Stepan
cherche à libéré la pulsion des autres et attend qu’ils disent « Ah oui, bah tu
verras si je suis pas un vrai révolutionnaire » et aller tuer ces enfants.]
DORA
Yanek accepte de tuer le grand-duc puisque sa mort peut avancer le temps où les
enfants russes ne mourront plus de faim. Cela déjà n'est pas facile. Mais la mort
des neveux du grand-duc n'empêchera aucun enfant de mourir de faim. Même
dans la destruction, il y a un ordre, il y a des limites.
[Résonner mais toujours être en accord avec la révolution et toujours être juste.]
STEPAN, violemment.
Il n'y a pas de limites. La vérité est que vous ne croyez pas à la révolution. Vous
n'y croyez pas. Si vous y croyiez totalement, complètement, si vous étiez sû rs que
par nos sacrifices et nos victoires, nous arriverons à bâ tir une Russie libérée du
despotisme, une terre de liberté qui finira par recouvrir le monde entier, si vous
ne doutiez pas qu'alors, l'homme, libère de ses maîtres et de ses préjugés, lèvera
vers le ciel la face des vrais dieux, que pèserait la mort de deux enfants ? Vous
vous reconnaîtriez tous les droits, tous, vous m'entendez. Et si cette mort vous
arrête, c'est que vous n'êtes pas sû rs d'être dans votre droit. Vous ne croyez pas
à la révolution.
[Continue dans son argument que vous êtes des lopettes et que au fond, c’est
encore plus que de ne pas être révolutionnaire, c’est que vous ne croyez pas en
votre idée !]
KALIAYEV
Stepan, j'ai honte de moi et pourtant je ne te laisserai pas continuer. J'ai accepté
de tuer pour renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois
s'annoncer un despotisme qui, s'il s'installe jamais, fera de moi un assassin alors
que j'essaie d'être un justicier.
[Yanek fait jouer l’honneur et veut faire comprend à Stepan qu’il a voulu être
révolutionnaire pour lutter pour son idée et lutter contre ses opposants mais pas
lutter contre des innocents. Il veut être un Justicier, pas un assasin. Exposition de
la thèse de Camus : Justice Justice]
STEPAN
Qu'importe que tu ne sois pas un justicier, si justice est faite, même par des
assassins. Toi et moi, ne sommes rien.
[Cf. Sartre, Marx. On s’en fout de nous ! C’est le but qui compte]
JUSQUE LA, ON PEUT VOIR QUE STEPAN N’A PAS ARRETE D’ATTAQUER
YANEK, ET QUE CE DERNIER NE FAIT QUE SE DEFENDRE
CA VA CHANGER MAINTENANT
KALIAYEV
Nous sommes quelque chose et tu le sais bien puisque c'est au nom de ton
orgueil que tu parles encore aujourd'hui.
[Attaque : (si lui a décidé de faire la révolte, c’est aussi pour sa fierté personelle,
pas que pour les autres au fond, c’est quand-même égoïste et pour soi-même
qu’il le fait Image, exemple).
Il a été touché lui-même en prison, c’est contre ça qu’il se bat donc c’est quand-
même pour lui]
STEPAN
Mon orgueil ne regarde que moi. Mais l'orgueil des hommes, leur révolte,
l'injustice où ils vivent, cela, c'est notre affaire à tous.
[Esquive]
KALIAYEV
Les hommes ne vivent pas que de justice.
STEPAN
Quand on leur vole le pain, de quoi vivraient-ils donc, sinon de justice ?
KALIAYEV
De justice et d'innocence.
STEPAN
L'innocence ? je la connais peut-être. Mais j'ai choisi de l'ignorer et de la faire
ignorer à des milliers d'hommes pour qu'elle prenne un jour un sens plus grand.
[Explication de Yanek qu’il y a des gens à abbatre et des gens qui sont innocents.
Et si il a fait cette révolution c’est pour les innocents et non contre eux. Stepan
répond que l’innocent sera récompensé plus tard. >< de thèses]
KALIAYEV
Il faut être bien sû r que ce jour arrive pour nier tout ce qui fait qu'un homme
consente à vivre.
STEPAN
J'en suis sû r.
KALIAYEV
Tu ne peux pas l'être. Pour savoir qui, de toi ou de moi, a raison, il faudra peut-
être le sacrifice de trois générations, plusieurs guerres, de terribles révolutions.
Quand cette pluie de sang aura séché sur la terre, toi et moi serons mêlés depuis
longtemps à la poussière.
[Pointé du doigt les conséquences, ce que TOI tu vas engendrer comme malheur
si notre plan réussi ou rate]
STEPAN
D'autres viendront alors, et je les salue comme mes frères.
KALIAYEV, criant.
D'autres... Oui ! Mais moi, j'aime ceux qui vivent aujourd'hui sur la même terre
que moi, et c'est eux que je salue. C'est pour eux que je lutte et que je consens à
mourir. Et pour une cité lointaine, dont je ne suis pas sû r, je n'irai pas frapper le
visage de mes frères. Je n'irai pas ajouter à l'injustice vivante pour une justice
morte.
[Il ne se bat pas pour que la justice ait lieu quand tout le monde est mort, il se bat
pour les autres qui vivent en même temps que lui.]
Frères, je veux vous parler franchement et vous dire au moins ceci que pourrait
dire le plus simple de nos paysans : tuer des enfants est contraire à l'honneur. Et,
si un jour, moi vivant, la révolution devait se séparer de l'honneur, je m'en
détournerais. Si vous le décidez, j'irai tout à l'heure à la sortie du théâ tre, mais je
me jetterai sous les chevaux.
STEPAN
L'honneur est un luxe réserve à ceux qui ont des calèches.
[Tu ne vaux même pas mieux qu’eux, tu es comme eux. Tu parles d’une chose qui
ne nous concerne pas. Faire passer c’est argument comme ridicule car cela l efait
passer de l’autre cô té de l’idée. L’honneur ne nous concerne pas : but]
KALIAYEV
Non. Il est la dernière richesse du pauvre. Tu le sais bien et tu sais aussi qu'il y a
un honneur dans la révolution. C'est celui pour lequel nous acceptons de mourir.
[Si on fait cette révolution, si on meurt pour cette révolution, c’est pour un idéal.
Vu qu’on est sur de notre idée on meurt pour elle et ne pas la respecter nous-
même c’est ridicule]
C'est celui qui t'a dressé un jour sous le fouet, Stepan, et qui te fait parler encore
aujourd'hui.
[Tentative de Yanek d’appuyer là où ça fait mal pour Stepan, pour lui faire
remémorer des souvenirs qu’il a connu et que c’est juste ce qu’il veut refaire aux
autres]
[Esquive]
KALIAYEV, emporté.
Pourquoi me tairais-je ? Je t'ai laissé dire que je ne croyais pas à la révolution.
C'était me dire que j'étais capable de tuer le grand-duc pour rien, que j'étais un
assassin. Je te l'ai laisse dire et je ne t'ai pas frappé.
ANNENKOV
Yanek !
STEPAN
C'est tuer pour rien, parfois, que de ne pas tuer assez.
ANNENKOV
Stepan, personne ici n'est de ton avis. La décision est prise.
STEPAN
Je m'incline donc. Mais je répéterai que la terreur ne convient pas aux délicats.
Nous sommes des meurtriers et nous avons choisi de l'être.
L’amour de Yanek et de Dora aboutit à la mort car ce couple est avant tout un couple de
suicidés (« nous ne sommes pas de ce monde, nous sommes des justes » Idée des
Justes : mourir pour son idée (ou vivre de tout son corps pour son idée).
Acte II
Acte III
Acte IV
Kaliayev est emprisonné et discute avec un autre prisonnier, qui, pour alléger sa
peine, doit pendre les autres condamnés (1 pendaison = 1 an de remise de peine).
Puis Skouratov, le directeur du département de police, entre et parle de l’attentat. La
femme du grand Duc entre ensuite et montre à Kaliayev le côté humain de son
action, les conséquences de la mort de son mari. Puis, elle souhaite que Kaliayev
confesse qu’il a tué un homme. Mais, pour lui, le meurtre du grand-duc Serge était
seulement une action de justice. Skouratov veut offrir la vie à Kaliayev à condition
qu'il trahisse ses compagnons. Dans ce cas, il publiera un article sur les repentirs de
Kaliayev. Cette publication implique pour Kaliayev la trahison de ses amis et de ses
idéaux. Mais Kaliayev n’accepte aucune de ces propositions, et se condamne donc à
la mort pour ne pas trahir ses amis.
Acte V
7. Jugement de goût
Moi j’ai vraiment bien aimé. L’histoire est simple mais les dialogues sont prenants
et poignants. J’aime la tournure de certaines phrases : « J'ai choisi de mourir
pour que le meurtre ne triomphe pas ». De plus, c’est surtout la dimension
philosophique qui est vraiment passionnante ainsi que la recherche qu’il y a
derrière cette simple histoire en apparence.
8. Jugement de valeur
Extrinsèque :
Intrinsèque :
Fond : pour le fond, les romans de Camus doivent leur succès au fait qu'ils
peuvent se lire sur des paliers différents, reflétant ainsi le niveau
d'intelligence et de pénétration du lecteur. Par exemple pour les Justes, on
peut voir cela comme un simple groupe de etrroriste mais ensuite on peut le
voir comme une idée de révolution pour vivre, ..
Forme : Il a un bon style. C’est-à -dire que les phrases sont compréhensive et
simple mais tourné parfois sous des formes extrêment subtile. (« Qu'importe
que tu ne sois pas un justicier, si justice est faite, même par des assassins. »)