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OVNI ET EXTRATERRESTRES

LES RACES ETRANGES VENUES DU CIEL

Sylphes, goules, fées, satyres, lutins, faunes, démons, fantômes, succubes et incubes,
semblent avoir hanté l’imagination des hommes du Moyen Age. « Des goules et des
fantômes et des bêtes bottées, Et des choses qui sautent dans la nuit, Dieu bon ! Délivre-
nous ! » Des litanies comme celle que nous venons de citer sont fréquentes à cette époque
et traduisent admirablement la peur, l’anxiété que suscitent ces êtres étranges venus d’un
Ailleurs indéterminé, d’un « monde hors de notre monde », selon l’admirable formule de
Marc Bloch, le médiéviste bien connu. S’agit-il là d’Extraterrestres ?

Quant aux innombrables phénomènes célestes relatés par les chroniqueurs de ce temps-là,
peut-on les considérer comme des OVNI ou comme des manifestations dues à des êtres de
l’espace ? Les ufologues actuels n’hésitent pas à l’affirmer : « Le Moyen Age, écrit Raymond
Drake, a été l’une des périodes les plus riches en apparitions extraterrestres. Nous devons
lire les chroniqueurs médiévaux avec un regard neuf. »

SAINT ANTOINE RENCONTRE, DANS LE DESERT, UN EXTRATERRESTRE

« La face du ciel, écrit Pierre Boaistuau en 1575, a été si souvent défigurée par des comètes
barbues et chevelues, des torches, des flammes, des colonne, des lances, des boucliers, des
dragons, des lunes, des soleils multipliés et d’autres choses du même genre que, si l’on voulait
conter en bon ordre les phénomènes survenus depuis la naissance de Jésus-Christ, et
rechercher les causes de leur origine, la vie d’un homme n’y suffirait pas. » Les chroniques du
Moyen Age sont, en effet, remplies de manifestations paranormales extrêmement intrigantes.
Le premier récit significatif à cet égard, se trouve dans une hagiographie médiévale anonyme
consacrée à saint Antoine, né en Egypte et fondateur du monachisme chrétien, qui vécut trois
cents ans après Jésus-Christ. Au désert, saint Antoine fit la rencontre d’un être étrange, de
petite stature…

« Peu après, dans une vallée petite et rocheuse fermée de tous côtés, il voit un nain au groin
reniflant, avec des cornes sur la tête et des extrémités fourchues comme celles des chèvres. A
cette vue, Antoine, comme un bon soldat, saisit le bouclier de la foi et le casque de
l’espérance : la créature néanmoins lui offrit le fruit du palmier pour le sustenter le long de
son voyage et comme sorte de gage de paix. Antoine, voyant cela, s’arrêta et lui demanda qui
il était. La réponse qu’il reçut fut celle-ci :

« Je suis un être mortel et un des habitants du Désert de qui les Gentils abusèrent en les
désignant dans un culte erroné de formes variées sous les noms de Faunes, Satyres et
Incubes. Je suis envoyé pour représenter ma peuplade. Nous vous prions de solliciter à notre
intention la faveur de votre Seigneur et le nôtre, qui, nous l’avons appris, vint une fois pour
sauver le monde, et dont la voix a pénétré toute la terre. »

« Comme il (le satyre) prononçait ces mots, les larmes ruisselèrent sur les joues du vieux
voyageur (saint Antoine), témoins de son émotion profonde, et qu’il versait dans la plénitude
de sa joie. Il se réjouissait de la gloire du Christ et de la destruction de Satan, et s’émerveillait
de pouvoir, pendant tout ce temps, comprendre le langage du satyre, et, frappant le sol de son
bâton, il dit :

« Malheur à toi, Alexandrie qui, au lieu de Dieu, as adoré des monstres ! Malheur à toi, ville
de prostitués, dans laquelle se ruent ensemble les démons du monde entier. Qu’avez-vous à
dire maintenant ? Bêtes qui parlez du Christ, et vous qui, au lieu de Dieu, adorez les
monstres… » « Il n’avait pas fini de parler que- comme si elle avait des ailes- la créature
sauvage s’enfuit au loin. » « Que personne n’ait de scrupule de croire cet incident ; sa vérité
s’en trouve affirmée par ce qui se passa quand Constantin fut sur le trône, affaire dont le
monde entier fut témoin. Car un homme de ce genre fut amené vivant à Alexandrie et montré
au peuple comme un merveilleux spectacle. Plus tard, pour empêcher que son cadavre ne
pourrisse par la chaleur, on le conserva dans le sel et il fut emmené à Antioche pour que
l’Empereur puisse le voir. »

DRAGONS ROUGES ET LUEURS EPOUVANTABLES

Trois siècles plus tard, saint Bède (673-735), le moine bénédictin de Wearmouth, surnommé
le « Père des historiens anglais », rapporte dans son Historia ecclesiastica gentis anglorum,
une très curieuse histoire qui eut lieu en 664.
Une nuit, alors que quelques religieuses priaient sur les tombeaux du cimetière voisin du
couvent de Barkong, près de la Tamise, une grande lumière descendit du ciel, les encercla,
puis tourna autour du monastère avant de ce perdre dans les profondeurs du ciel. Cette
lumière était si forte que, nous dit saint Bède, « elle aurait fait pâlir le soleil en plein midi ».
Le lendemain matin, quelques jeunes fidèles déclarèrent que les rayons avaient pénétré avec
une clarté aveuglante à travers les fentes des portes et des fenêtres. Saint Bède cite encore
quatre autres apparitions d’objets volants, qui se trouvent signalées dans diverses chroniques.
Entre autres, dans celle de Grégoire de Tours, Historia francorum (un globe extraordinaire
lumineux survola le territoire français en 583), dans les Annales laurissenses (en 776, des
écus volants semblaient guider les Saxons tandis qu’ils attaquaient la cavalerie de
Charlemagne), dans les Chroniques anglo-saxonne (« … Très puissantes, elles apparurent
dans l’année 793 sur la Northumbrie, épouvantant les habitants (…) C’étaient des lueurs
comme on n’en a jamais vues, pareilles à des éclairs, et on vit aussi des dragons rouges
volants dans l’air »), dans le Flores historiarum du moine bénédictin Roger de Wendover
(« … En l’année 796, de petits globes volant autour du soleil furent aperçus sur diverses
régions de l’Angleterre).

DES FEUX BRILLANTS ET ROUGES COMME LE SANG

Eginhard, le secrétaire biographe de Charlemagne, l’auteur de la Vita Caroli, signale de son


côté, dans le trente-deuxième chapitre de son ouvrage, qu’en 810, se trouvant sur la via
Aquisgrana, il vit un grand globe flamboyant descendre du ciel, se diriger d’orient en
occident, et qu’il était si brillant qu’il fit se cabrer la monture du monarque qui tomba et se
blessa grièvement. Une autre chronique, datant de la même période, mentionne de
mystérieuses sphères observées par les soldats de Pépin 1er durant leur expédition en Espagne.
A propos d’une dure bataille qui eut lieu en 827, on lit dans le manuscrit Ludovici Pii Vita :
« En vérité, ce désastre fut précédé de terribles apparitions de choses dans l’air. Durant la nuit,
elles étaient tantôt de pâles clartés, tantôt des feux brillants et rouges comme le sang. »

VOYAGE AU PAYS DES SYLPHES


Eliphas Levi, le célèbre auteur de l’Histoire de la Magie, décrit la psychose qui s’est emparée
des gens devant ces manifestations insolites du ciel. « Sous le règne de Pépin le Bref, note-il,
des phénomènes fort singuliers se montrèrent publiquement en France. L’air était plein de
figures humaines, le ciel reflétait des mirages de palais, de jardins, de flots agités, de
vaisseaux les voiles au vent et d’armées rangées en bataille. L’atmosphère ressemblait à un
grand rêve. Tous le monde pouvait voir et distinguer les détails de ces fantastiques tableaux.
Etait-ce une épidémie attaquant les organes de la vision ou une perturbation atmosphérique
qui projetait des mirages dans l’air condensé ? Les imaginations étaient pleines de ces
merveilleuses fictions lorsque apparurent les mirages du ciel et les figures humaines dans les
nuées. On confondit les rêves avec la veille et plusieurs personnes se crurent enlevées par des
êtres aériens ; il ne fut bruit que de voyages au pays des sylphes, comme parmi nous on parle
de meubles animés et de manifestations fluidiques. La folie gagna les meilleures têtes et il
fallut enfin que l’Eglise s’en mêlât. »

MAGONIA : UN MONDE PARALLELE ?

Toutefois, à cette époque, l’évènement qui fit le plus de bruit se produisit à Lyon. L’affaire
nous est contée par un auteur anonyme, contemporain d’Agobard, évêque ou plutôt
archevêque de cette ville, qui fut l’un des prélats les plus célèbres et les plus savants du IXe
siècle. « Nous avons cependant vu et entendu beaucoup d’hommes plongés dans une si grande
stupidité, noyés dans de telles profondeurs de folie, qu’ils croient qu’il n’existe une certaine
région, qu’ils appellent Magonia, où des bateaux voguent dans les nuages pour emporter dans
ce lieu les fruits de la terre qu’ont détruits la grêle et les tempêtes ; les marins payant des
gratifications aux sorciers de l’orage et recevant eux-mêmes du blé et d’autres produits. Parmi
ces gens dont la folie aveugle était assez profonde pour leur permettre de croire ces choses
possibles, j’en ai vu quelques-uns extirpant d’une assemblée quatre personnes garrottées- trois
hommes et une femme qui, prétendaient-ils, étaient tombés de ces bateaux ; après les avoir
gardés en captivité, ils les avaient amenés devant cette multitude comme nous l’avons dit, en
notre présence, afin qu’ils soient lapidés. Mais la vérité a prévalu.

CHARLEMAGNE IMPOSE DES AMENDES AUX EXTRATERRESTRES !

Qu’arriva-t-il ? Supposez-vous que cet âge ignorant voulait même réfléchir sur la nature de
ces merveilleux spectacles ? Les gens crurent immédiatement que des sorciers avaient pris
possession de l’air dans le but de soulever des tempêtes et de faire tomber la grêle sur leurs
récoltes. Les savants théologiens et juristes furent bientôt du même avis que la masse.
L’Empereur le crut tout aussi bien ; et cette chimère ridicule alla si loin que le sage
Charlemagne, et après lui Louis le Débonnaire, imposèrent de lourdes amendes à tous ces
supposés tyrans de l’air. Vous pouvez lire un récit sur ce sujet dans le premier chapitre des
Capitulaires de ces deux empereurs.

Les gens croient plus volontiers dans le bonnet d’un docteur qu’en leurs propres yeux.

C’est en vain qu’un philosophe met en lumière la fausseté des chimères que les gens ont
fabriquées, poursuit l’anonyme, et offre des preuves matérielles et manifestes du contraire.
Qu’importe ce qu’est son expérience ou la solidité de son argument et de son raisonnement ;
qu’un homme survienne avec un bonnet de docteur (…) il est désormais au-delà de la force de
la vérité de rétablir son empire. Les gens croient plus volontiers dans le bonnet d’un docteur
qu’en leurs propres yeux. Il y a eu dans votre France natale une preuve mémorable de cette
folie populaire. Le fameux cabaliste Zedechias, au règne de votre Pépin, se mit en tête de
convaincre le monde que les Eléments sont habités par ces gens dont je viens de vous décrire
la nature. L’expédient dont il s’avisa fut de conseiller aux Sylphes de se montrer à tout le
monde, dans l’air. Ce qu’ils firent d’une manière somptueuse. Ces êtres furent vus dans l’air
sous forme humaine, parfois en tenue de combat, marchant au pas, faisant halte sur des
branches, ou campant sous des tentes magnifiques ; parfois sur des bateaux aériens
merveilleusement construits, dont les escadrons volants se laissaient voguer au gré des
zéphirs.

MASSACRES PAR LA POPULACE

Les Sylphes voyant la populace, les pédants et même les têtes couronnées s’alarmer ainsi à
leur sujet, décidèrent de dissiper la mauvaise opinion que les gens avaient de leur flotte
innocente et s’emparant d’hommes de chaque localité pour leur montrer leurs belles femmes,
leur République, leur genre de gouvernement et puis de les ramener sur terre dans les diverses
parties du monde. Ils mirent leur plan à exécution. Les gens qui virent ces hommes descendre,
arrivèrent en courant de tous les côtés, convaincus à l’avance que ceux-ci étaient des sorciers
qui avaient quitté leurs compagnons pour venir répandre des poisons sur le fruit et les
pousses. Emportés par cette frénésie suscitée par de telles fantasmagories, ils s’empressèrent
de torturer ces innocents. Le grand nombre de ceux qui subirent la mort du feu et de l’eau
dans tout le royaume est incroyable. Un jour,- entre autres par exemple,- il arriva à Lyon des
nacelles aériennes d’où l’on vit descendre trois hommes et une femme. La cité tout entière se
rassembla autour d’eux, criant qu’ils étaient des magiciens envoyés par Grimaldus, duc de
Berreventum, l’ennemi de Charlemagne, pour détruire les moissons françaises. En vain, les
quatre innocents se défendirent en disant qu’ils étaient des leurs et avaient été emportés peu
de temps auparavant par des hommes extraordinaires qui leur avaient montré des merveilles
dont on n’a jamais entendu parler, et ils avaient désiré leur faire eux-mêmes le récit de ce
qu’ils avaient vu.

L’EVEQUE AGOBARD AU SECOURS DES AMBASSADEURS DES SYLPHES

La populace déchaînée ne tint aucun compte de leur défense et était sur le point de les jeter
dans le feu quand le valeureux Agobard, évêque de Lyon qui, ayant été moine dans cette
ville, avait acquis une autorité considérable, alerté par le bruit, arriva en courant, et après
avoir entendu les accusations des gens et la défense des accusés, déclara gravement que les
uns et les autres étaient dans l’erreur, qu’il n’était pas vrai que ces hommes étaient tombés du
ciel, et que ce qu’ils disaient avoir vu était impossible. Les gens crurent en la parole de leur
bon père Agobard plus qu’en leurs propres yeux, ils s’apaisèrent, remirent en liberté les quatre
ambassadeurs des Sylphes et reçurent, émerveillés, le livre qu’Agobard écrivit pour confirmer
le jugement qu’il avait prononcé. Ainsi le témoignage de ces quatre témoins fut-il rendu
inutile.

CHERCHER LA VERITE DANS SON ANCIENNE DEMEURE

Certains occultistes croient alors dans l’existence d’une civilisation extraterrestre capable de
nous déléguer ainsi ses représentants pour communiquer avec nous. Paracelse va être l’un
d’eux, quelques siècles plus tard. Le célèbre médecin et alchimiste suisse (1491-1541) pense
que ces mystérieuses créatures qui traversent le ciel et la terre à bord de leurs « bateaux à
nuages », ne relèvent pas de la chimère, qu’elles existent bel et bien.

« Les Hébreux, écrit-il, avaient coutume d’appeler ces créatures qui sont entre les anges et
l’homme, Sadaim, et les Grecs, intervertissant les lettres et n’ajoutant qu’une syllabe, les
appelaient Daimones. Les anciens philosophes tenaient ces démons pour être d’une Race
aérienne, qui régissaient les éléments mortels, engendrant, et inconnus dans ce siècle de ceux
qui rarement cherchent la Vérité dans son ancienne demeure, c’est-à-dire dans la Cabale et
dans la théologie des Hébreux qui possèdent l’art spécial d’être en communion avec ce Peuple
aérien et de converser avec tous ces habitants de l’air. »

Paracelse cite Plutarque qui a écrit une théorie complète sur la nature de ces êtres.
« Plutarque, écrit l’alchimiste suisse, trouve absurde qu’il n’y ait pas de milieu entre les deux
extrêmes : un immortel et un mortel ; qu’il ne peut y avoir dans la nature un si grand manque,
sans une sorte de vie intermédiaire tenant des deux.»
PARACELSE ET LES « ELEMENTAUX »

A la suite de Plutarque, Paracelse consacre un livre entier à ces « élémentaux », comme on


les appelait alors. Mais il prend soin d’avertir le lecteur des dangers qu’il y aurait à s’associer
avec eux. « Je ne voudrais pas parler ici, à cause des maux qui pourraient tomber sur ceux qui
voudraient l’essayer, de ce pacte qui fait s’associer avec ces êtres, grâce auquel ils nous
apparaissent et nous parlent. » Cette mise en garde n’exclut pas la nécessité, ou l’utilité, de
ces êtres étranges. Dans un ouvrage intitulé Pourquoi ces êtres nous apparaissent, Paracelse
le souligne :

« Chaque chose que Dieu crée se manifeste à l’homme tôt ou tard. Quelquefois Dieu le
confronte avec le diable et les esprits pour les convaincre de leur existence. Du haut du ciel, il
envoie aussi ses anges, ses serviteurs. Ainsi, ces êtres nous apparaissent, non pour rester
parmi nous et s’unir à nous, mais afin qu’il nous soit possible de les comprendre. A dire vrai,
ces apparitions sont rares. Mais pourquoi en serait-il autrement ? N’est-il pas suffisant qu’un
d’entre nous voie un ange, pour que tous nous croyions en d’autres anges ? »

LES SEPT « VISITEURS » DE FACIUS CARDAN

Paracelse est né, on l’a dit, en 1491. C’est cette année-là, le 13 août, que Facius Cardan
reçut la visite de sept étranges personnages. Nous devons le récit de cette étonnante apparition
à son fils, le célèbre mathématicien Jérôme Cardan. Ce dernier, qui fut aussi un occultiste et
un physicien et qui enseigna à Milan, explique qu’il a souvent entendu son père raconter
l’histoire suivante :

« 13 août 1491… Quand j’en eus terminé avec les rites habituels, à peu près à la vingtième
heure du jour, sept hommes exactement m’apparurent, revêtus d’habits soyeux ressemblant
aux toges des Grecs, et portant également de brillants souliers. Les vêtements qu’ils portaient
sous leur plastron brillant et rouge semblaient tissés d’écarlate et étaient d’une extraordinaire
beauté. Cependant, tous n’étaient pas habillés de la même façon, mais seulement deux d’entre
ceux qui semblaient appartenir à un rang plus noble que les autres. Le plus grand, rougeaud de
teint, était accompagné de deux camarades, et le second, de teint plus clair et plus petit de
taille, par trois camarades. Ainsi, en tout, ils étaient sept. » Cardan père ne spécifie pas si leur
tête était couverte. Ils devaient avoir quarante ans environ mais n’en paraissaient pas plus de
trente. Quand on leur demanda qui ils étaient, ils dirent qu’ils étaient des hommes faits d’air et
soumis à la naissance et à la mort. « Il est vrai, poursuit Cardan fils, que leur vie était plus
longue que la notre, et pouvait durer jusqu’à trois cents ans. Questionnés sur l’immortalité de
notre âme, ils affirmèrent que rien ne survit de l’individu qui lui soit personnel. Quand mon
père leur demanda pourquoi ils n’avaient pas révélé aux hommes les lieux où se trouvaient les
trésors, s’ils les connaissaient, ils répondirent que cela leur était interdit en vertu d’une loi
spéciale qui condamnait aux plus lourdes amendes celui qui communiquerait se
renseignement aux hommes. Ils demeurèrent avec mon père pendant de trois heures. Mais
quand il leur posa la question concernant la cause de l’univers, ils ne furent pas d’accord. Le
plus grand d’entre eux refusait d’admettre que Dieu avait créé le monde de toute éternité. Au
contraire, l’autre ajouta que Dieu le créait petit à petit, de sorte de que, s’il s’arrêtait de le
faire, ne fût-ce qu’un instant, le monde périrait… Que ce soit fait ou fable, il en est ainsi. »
DES HOMMES VOLANTS EN 1608

C’est ainsi que les ufologues interprètent le récit des terribles évènements qui se sont déroulés
sur les côtes françaises et italiennes de la Méditerranée en août 1608 et qui sont consignés
dans un manuscrit des archives de Nice intitulé Discours des terribles et épouvantables signes
apparus sur la mer de Gennes : Voici ce document (en vieux français !) :

« Au commencement d’août dernier (1608). Avec les prodiges du sang qui est tombé du ciel
en pluye du costé de Nice et en plusieurs endroicts de la Provence. Ensemble l’apparition de
deux hommes en l’air, lesquels ce sont battuz par plusieurs fois et ont esté veus en grande
admiration durant trois jours, sur l’isle de Martégue qui est une ville sur la mer à cinq lieue de
Marseille. Les prodiges qui nous apparaissent sans doute, ce sont courriers et postillons
célestes qui dénoncent les malheurs qui doivent advenir, et semble qu’ils nous provoquent de
courir aux remèdes des prières et aux jeusnes, à celle fin d’appaiser l’ire de ce grand Dieu,
lequel, nous offençons journellement. Les Romains aussi tost qu’ils aperçoivent des prodiges,
ils faisoient sacrifices aux dieux pour appaiser leurs colères, par victimes et idolâtrie. Et nous
qui sommes Chrestiens nourris en une meilleure école, il faut que saintement nous présentions
nos cœurs contritz et repentans et humblement prier le Tout-Puissant de nous pardonner nos
fautes et vouloir appaiser sa juste colère : à cette fin que les mal-heurs qui nous sont préparez
par la justice soiyent détournéez et chassez au loin de nous par sa sainte miséricorde ».

DE MYSTERIEUSE CREATURES AU LARGE DE GÊNES

« Au commencement d’août 1608, sur la mer de Gennes, s’est veu les plus horribles signes
que de mémoires d’hommes ait esté parlé, ni escrit ! Les uns estoient en figures humaines
ayant des bras qui semblaient estre couverts d’écailles et tenoient en chacune de leur
entortilloient les bras et ne paroissoyent que depuis le nombril, en haut hors de la mer, et
jettoient des cris si horribles que c’estoit choses espouvantables, et parfois se plongeoyent
dans la mer, puis ressortoyent en d’autres endroits loing de là, hurloyent des cris si
espouvantables que plusieurs en ont esté malades de la peur qu’ils ont eu ; ils en voyoient qui
sembloient estre en figures de femmes ; d’autres avoient le corps comme humain tout couvert
d’escailles, mais la teste estoit en forme de dragon. Depuis le premier jour dudict mois, ils ont
esté ordinairement veus au grand estonnement de tous les Gennois. La seigneurerie fit tirer
quelques canons pour tascher de les faire oster de ce lieu. Il leur fut tiré quelques 800 coups
de canon, mais en vain car ils ne s’en étonnèrent nullement. Les églises s’assemblèrent et
allant au vray remèdes firent force processions, commandèrent le jeusne, les bons pères
Capucins ordonnèrent les 40 heures pour tascher d’appaiser l’ire de Dieu, avec leur remède
salutaire. Le quinzième jour d’aoust apparurent sur la dire mer du port de Gennes trois
carrosses traînés chacun par six figures toutes en feu en semblance de dragon. Et marchoient
les dictes carrosses traînés par les dictes signes qui avoient toujours leurs serpents, en
continuant leur cris espouvantables et s’approchoient assez de Gennes, tellement que les
spectateurs du moins la plus grande part, estonnez, s’enfuirent craignant les effets d’un tel
prodige.

PLUIE DE SANG SUR LA CÔTE PROVENCALE

« Mais comme ils eurent faict la virevolée par trois fois le long du port, après qu’ils eurent
jeté des cris si puissants de bruict qu’ils faisoient retentir les montagnes des environs ; ils se
perdirent tout dedans la dicte mer et depuis, l’on n’en a veu ny sceu aucune nouvelle. Cecy
apporte grand dommage à plusieurs citoyens de Gennes, les uns qui sont morts de peur
comme entre autres le fils de sieur Gasparino de Loro, et aussi le frère du Signor Anthonio
Bagatello, plusieurs femmes aussi ont esté affligées et en ont eu telle frayeur qu’elles en sont
mortes. Depuis l’on chante Te Deum (…) Depuis le long de la mer de Nice et tout le costé de
la Provence, tant du costé de la marine que du plain s’est trouvé avoir veu pleuvoir du sang
naturel qui couroit et taschoit de rougir les feuilles et fruits des arbres. A Toulon, la plupart
des maisons sur le couvert estoient tachées dudit sang, le pavé de l’église parrochiale du dict
lieu à la sortie de la Messe, fut veu picer le cornet de vrai sang pur et naturel. Le 18e dudit
moys il pleut du sang en telle abondance qui couloit le long des rues et sembloit qu’ils eussent
égorgé une infinité de personnes à Riliane. A Lambex le 20e dudit moys en présence de tout le
peuple fut veu en pluye de sang tellement que nul ne sortoit dehors des maisons que
incontinents ne fussent taschez dudit sang qui distilloit du couvert des toits, ou bien de celuy
qui tomboyt de la prime pluye. Bref, le long de la marine depuis Nice jusqu’à Marseille a pleu
sang en divers jours. Prodiges certes mais qui n’est pas sans présager de grands effets. »

EST-CE LA FIN DU MONDE ?


« Austre choses dignes de mémoires arrivées presque en même temps, en la ville de l’Isle de
Martégue. Le 22e jour dudit mois apparut deux hommes en l’air aiant chacun en main des
armes et boucliers qu’ils se battoient en telle sorte qu’ils estonnoyent les spectateurs et après
s’estre longuement battus se reposoyent pour un certain temps, puis retournoyent en batterie
et leur combat tenoit deux heures. Le 27e dudit moys ils combattirent à pied et se
chamaillèrent de telle sorte qu’ils sembloyent des forgerons qui battoient sur l’enclume. Le
lendemain, ils se trouvèrent estre à cheval, en faisoyent voltiger leurs chevaux comme des
gens de guerre puis se chamaillèrent de telle sorte que l’on eust dit que l’un ou l’autre
tomberoit à bas. Et le jour en suivant, l’on eust dit pour certains que chacun d’eux estoit
emparé d’un boulevert ou forteresse et après avoir fait assez bonne mine l’un contre l’autre il
se fit bruit comme quelques tirées de canon. Le Bruict estoit si effroyable, qu’il sembloit aux
auditeurs estre la fin du monde, puis ayant continué les dicts jours l’espace de sept heures tout
en instant une nue épaisse apparut en l’air, et couvrit si obscurément que rien de deux heures
ne parut, que nuées et brouillards noirs, obscurcis, sentant comme le salpêtre et après que l’air
fut purifié ne fut rien vu de toutes ces chimères lesquelles furent esvanouyes. Ces prodiges
esmerveillables ont touché l’âme de plusieurs chrestiens, lesquels ayant considéré les
merveilles de ce grand Dieu et cognoissant qu’il est puissant et sa bonté infinie, il nous veut
advertir avant que de nous envoyer le chastiment qui nous est deu, se sont les uns rendus
religieux, les autres font pénitence pour appaiser l’ire de Dieu. Le Saint-Esprit leur assiste à
cette bonne volonté. »

VAISSEAU SPATIAL SUR ROBOZIERO ?

L’Europe occidentale n’a pas l’exclusivité, on s’en doute de ces catastrophes et de ces
phénomènes inexplicables. Un demi-siècle après les terribles évènements consignés dans le
manuscrit de Nice que nous venons de citer, une immense boules de feu apparaît, le 15 août
1663, dans le ciel de Russie au-dessus du village de Roboziero et tombe dans un lac. Des
pêcheurs tentent de s’en approcher et reçoivent des brûlures sur tout leur corps… Plus tard, en
évoquant ce phénomène, certains n’ont pas hésité à parler d’un vaisseau spatial sur Roboziero.
Voici plusieurs extraits des documents originaux de l’époque qui décrivent ce qui s’est passé :

« A sa grandeur l’Archimandrite Nikita, à son Eminence le Starets Paul, à leurs Grandeurs les
Starets du Synode du monastère de Saint-Cyrille, les très vénérables seigneurs, les salutations
de leur humble serviteur Ivachko Rievskoï. Le paysan Lievko Fiodorov, du village de Mys,
m’a rapporté les faits suivants : En ce samedi quinzième jour d’août de l’année 1663, les
fidèles du district de Bieloziero s’étaient réunis en grand nombre dans l’église du village de
Roboziero. Alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur, un grand fracas se fit entendre dans les
cieux et de nombreuses personnes sortirent de la Maison de Dieu pour aller voir sur la place.
Là, Lievko Fiodorov, le fermier susnommé, se trouvait parmi eux et vit ce qui suit qui, pour
lui, était un signe de Dieu. Sur le coup de midi une grosse boule de feu descendit sur
Roboziero, venue du plus clair des cieux sans un nuage. Elle venait de la direction d’où arrive
l’hiver et se déplaçait de dessus l’église vers le lac. La boule de feu faisait quelque quarante-
cinq mètres d’un bord à l’autre et sur la même distance, par devant, s’étendaient deux rayons
ardents. Soudain, pas plus d’une heure après, elle réapparut au-dessus du lac où elle avait
disparu. Elle s’élança du sud vers l’ouest et devait être à cinq cents mètres quand elle
s’évanouit. Mais elle revint à nouveau, à la grande terreur de tous ceux qui la regardèrent se
déplaçant vers l’ouest et restant sur Roboziero une heure et demie. Des pêcheurs dans leurs
barques sur le lac, à deux kilomètres, furent profondément brûlés par le feu. Les eaux du lac
ont été éclairées jusqu’à leur plus grande profondeur de neuf mètres et les poissons se sont
sauvés vers les rives. L’eau semblait couverte de rouille sous la lueur rougeoyante… »

UN DOCUMENT D’UNE AUTHENTICITE INDISCUTABLE

Ce document est intitulé Rapports soumis par le monastère Saint-Cyrille aux autorités,
concernant les météorites observées au-dessus du territoire de Bieloziero. Il a paru dans Les
Archives historiques collectées et publiées par la commission archéologiques, partie IV
(Saint-Pétersbourg, 1842). Ce rapport est accompagné de la note suivante : « Le texte original
est écrit sur deux pages de deux colonnes. Le document vient des archives du service des
recherches d’archéopaléographie. » L’authenticité de ce document ne fait donc aucun doute.
D’ailleurs, l’auteur du rapport ne s’est pas contenté du récit fait par le paysan Fiodorov, il a
tenu à faire une contre-enquête : « Et moi, votre serviteur, ajoute-t-il à la fin de son rapport, ai
envoyé un messager aux prêtres du district de Bieloziero qui m’ont confirmé par écrit que ce
qui avait été raconté s’est bien produit à cette date et à cet endroit… » Cette contre-enquête
était d’ailleurs nécessaires : Ivachko Rievskoï adressait ce compte rendu à l’archimandrite
Nikita et on sait à quel point cette autorité ecclésiastique était stricte en Russie, au XVIIe
siècle, et disposait d’un pouvoir sans limite. Le moindre doute sur la véracité de ces dires
aurait immédiatement provoqué une enquête et entraîné de graves conséquences pour les faux
témoins et aussi pour ceux qui auraient communiqué ces sornettes à Leurs Eminences du
monastère Saint-Cyrille.

MIRAGE, HALLUCINATION COLLECTIVE, METEORITE OU FOUDRE EN


BOULE ?

Que s’est-il donc passé ce 15 août 1663 à Roboziero ?

S’agit-il d’un mirage ? Mais les mirages ne s’accompagnent pas, en général, de grondements
de tonnerre et ils ne sont pas brûlants au point de blesser des pêcheurs, d’effrayer les poissons
et de déposer une sorte de rouille ! Une hallucination collective ? Cette hypothèse n’est pas
plausible car l’objet a été vu par deux groupes distincts : ceux qui étaient sur la place de
l’église et ceux qui étaient sur le lac. Etait-ce une météorite comme l’affirme le savant
soviétique D. O. Sviatski, dans son ouvrage Chroniques des phénomènes astronomiques en
Russie ? « L’explosion du météore du 15 août 1663, écrit-il, s’est probablement produite en
direction du sud-ouest, le matin avant midi et par ciel clair. Deux fragments ont été projetés
vers le sud au-dessus du lac alors qu’un troisième et un quatrième fragment tombèrent en
direction de l’ouest. » Cette opinion paraît, elle aussi, difficilement acceptable. Le document
dit qu’il y avait un météore et qu’il a été vu par trois fois avec un intervalle de temps entre
chaque apparition. Or, en règle générale, les fragments d’une météorite qui se segmente sont
éjectés en même temps. En outre, Sviatski parle de « deux fragments projetés », alors que le
document ne mentionne nullement cela. Etait-ce une foudre en boule ? Bien que l’on ignore
encore les caractéristiques précises de ce phénomène, on sait du moins sous quelles conditions
préalables il se manifeste. La foudre en boule se produit toujours au voisinage d’un front
nuageux et à la fin d’un orage, principalement en juillet et août. Elle est habituellement
précédée de foudre ordinaire et dure entre une et cinq minutes, rarement davantage. Or, à
Roboziero, il n’y avait pas l’ombre d’un nuage ou d’un orage. C’était une journée d’été,
chaude et ensoleillée et le document souligne que le corps céleste est apparu dans un ciel
parfaitement clair.

ACCIDENT OU ENGIN INTERGALACTIQUE ?

Ni mirage, ni hallucination collective, ni météorite, ni foudre en boule. Alors, qu’était-ce ?


Pour expliquer ce mystère, le radio-astronome Bracewell, un Australien attaché à l’université
Stanford, a émis une hypothèse, au cours du congrès de Biourakan (petite ville d’Arménie
célèbre pour son observatoire) en 1971. Il suppose que des « civilisations extra-terrestres,
situées vers le noyau galactique, sont capables d’envoyer des stations automatiques dans
toutes les directions pour collecter des informations automatiques ou simplement attirer
l’attention des autres sociétés évoluées éparpillées dans l’espace ». Bracewell considère que la
boule de feu de Roboziero n’était autre qu’une de ces stations… victime d’un accident
imprévisible !

UN JET D’ENERGIE PROVENANT D’UN LASER ?

Etudiant à son tour cet étrange phénomène, Jacques Bergier, tout en n’excluant pas, a priori,
l’hypothèse d’un vaisseau spatial extra-terrestre, qui aurait explosé à Roboziero, envisage
d’autres hypothèses qui méritent l’attention. Voici ce qu’il écrit, à ce sujet, dans son Livre de
l’inexplicable : « La vraie solution est peut-être au-delà du rayon d’action de notre
imagination. Je ne connais pas d’exemple où l’on ait vu se reproduire le même phénomène.
Tout au moins sur Terre. On a observé sur Mars des éruptions lumineuses assez longues qu’il
est bien difficile d’attribuer à un volcanisme qui paraît bien être inexistant. D’autres éruptions
lumineuses ont été observées sur la Lune. L’astronome russe Nikolaï Kozyrev a pu examiner
la lumière émise et il y a trouvé des composés de carbone correspondant à une flamme à très
haute température. Ces émissions ont été constatées dans d’assez nombreux cratères lunaires.
Peut-être s’agit-il là du même phénomène qu’à Roboziero. Sur Mars, il existe une atmosphère
très diluée, surtout composée d’azote et de gaz carbonique et qui pourrait, si elle était portée à
une température suffisamment élevée, former une boule lumineuse. Sur la Lune, il n’y a pas
d’atmosphère et on pense que les gaz incandescents observés par Kozyrev provenaient de
l’intérieur de la Lune. Quelle est la force qui a pu les porter à incandescence ? Pas plus qu’à
Roboziero, on ne le sait. Un jet d’énergie provenant d’un laser fournirait évidemment une
explication, mais qui manie ce laser interplanétaire ? Il est fort difficile de le dire ».

LA SCIENCE N’A PAS DIT SON DERNIER MOT

Il serait évidemment intéressant de savoir si, le 15 août 1663, il y eut une très importante
perturbation magnétique. Il n’est pas exclu qu’on le sache un jour, car on commence
aujourd’hui à avoir des moyens de détecter les perturbations magnétiques qui se sont
produites dans le passé. Ces perturbations laissent des traces dans les minéraux. Leur étude
s’appelle paléomagnétisme et c’est une science parfaitement sérieuse. Elle doit beaucoup au
prix Nobel français Louis Néel. S’il y a eu un déplacement des pôles magnétiques le 15 août
1663, on le saura et cela tendra à prouver qu’une immense énergie a été dégagée. La science
n’a pas dit son dernier mot et nous saurons probablement un jour prochain une partie de la
vérité sur le miracle de Roboziero. Peut-être saurons-nous toute la vérité si, un jour, le contact
avec les extra-terrestres nous apprend qu’un astronef d’exploration a subi une avarie sur la
Terre le 15 août 1663 de notre calendrier.

LE MUTANT DE BELLE-ILE

L’énigme de Roboziero est loin d’être résolue. C’est également le cas d’une autre énigme,
celle du « mutant de Belle-Ile ». On appelle ainsi un homme marin, une sorte de monstre mi-
homme, mi-poisson, qui fit son apparition au XVIIe siècle à Belle-Ile, dans le Morbihan.
Cette histoire étonnante nous est contée par le duc de Retz, dans une lettre du 25 mars 1636
adressée par lui à son ami le R. P. Césarée et conservée actuellement à la bibliothèque
Méjanes d’Aix-en-Provence (manuscrit n° 1209). Voici ce qu’écrit le duc de Retz :

« Un jour, celui qui commandait la paroisse de Sauzon fut adverti par des pescheurs de l’isle
même qu’à la mer, à la pointe vers le nord-ouest nommée « Les Poulains », ils avoient veu, ce
croyent-ils, un homme marain. Lui qui trente ans durant avoit commandé des vaisseaux et fort
navigué se mocqua de ce discours et fit advertir les habitants de cette paroisse et même les
autres que, si ce poisson-là paroissait, l’on fist ce que l’on pourroit pour le prendre dans leurs
filets et qu’ils se pouvoient assurer que s’ils le prenoient, le seigneur leur feroit donner plus
que valoient leurs chaloupes et filets et qu’ils ne gaigneroient toute leur vie. Ce
commandement n’eut pas été fait que, deux jours après, on vint l’advertir que l’homme
marain étoit sur un rocher dans un havre de ceux cy-dessus du costé de l’ouest nommé
d’Arbonne ; mais que les chaloupes n’en soient approcheez. Pour lors, toutes elles étoient à la
pesche et n’y en avoit point dans le havre de Sauzon ; ce qui fit résoudre de s’en aller au
gallop sur la coste pour essayer de le voir, comme il fit et quantité des habitants qui le
suivirent. Il étoit pour lors sur un rocher au soleil et paroissoit comme assis. La grande
hauteur de la coste l’empescha de pouvoir juger comme étoit foit ce qui étoit sous l’eau ; mais
ce qui paroissoit dehors étoit le ventre, le nombril, le corps, la teste, les bras et les mains très
bien proportionnez, fors les mains qui étaient extraordinairement grandes et blanches par
dedans et les bras qui étaient un peu courts. Son corps paroissoit de la grosseur d’une barique
de vin et le reste à l’équipolent. Ses cheveux jusque sur les épaules fort gras et blanchâtres. Sa
barbe semblable, et lui alloit jusqu’à l’estomac. Ses yeux fort gros et rudes. La peau ni
blanche ni basanée ; mais elle avoit l’apparence d’être rude. Mais ils ne purent pas voir
assurément si les cuisses, les jambes et les pieds étoient d’homme ou de queue de poisson,
quoique quelqu’uns assurent le dernier. Mais bien virent-ils que l’entrejambe paroissoit large
de plus d’un pied et que son dos étoit, ainsi que le dessus de ses mains, et de ses bras d’une
peau grisâtre et sans écaille.

AU LIEU DE JAMBES, DEUX QUEUES DE POISSONS COMME UN SAUMON

« Le lendemain, le capitaine de l’Isle qui est celui qui commandoit pour lors à Sauzon fit
armer toutes les chaloupes et alla lui-même avec eux pour, avec leurs filets, essayer de le
prendre. Il se laissa approcher tant qu’ils voulurent et même il sembloit qu’il eust plaisir de
voir les hommes et les femmes, principalement quand ils étoient habillez de couleur. Car
quelques fois, il se battoit les mains l’une contre l’autre et faissoit un certain sifflement qu’ils
prirent pour rire. Ils le mirent donc dans leurs filets ; mais comme ils voulurent l’approcher
pour l’attirer aux chaloupes, il les cassa sans aucune peine et, se plongeant, s’en alla dans la
mer où étant suivi d’une chaloupe pour l’agraffer, il jetta une de ses mains sur le bout et la
renversa très aisément et au grand hazard de ceux qui étoient dedans ; ce qui donna une telle
épouvante aux autres que le capitaine de l’Isle ne put jamais les faire retourner. Il parut encore
15 ou 20 jours durant, mais si loin à la mer ou dans des lieux si innaccessibles que l’on ne
pouvait le tirer. Enfin, une fois, s’étant assuré il s’approcha et se mit sur une pointe appelée le
Vieux Château. Le capitaine de l’Isle en étant adverti, se traînant le plus subtilement possible,
lui alla tirer une arquebusade, laquelle soit qu’il le blessât ou non, aussitost se replongea dans
la mer et depuis n’a plus paru. Au même temps qu’il paroissoit à Belle-Ile, des habitants du
dit Belle-Ile qui alloient à Vannes pour leurs affaires, assurent qu’en plain jour, ils avoient veu
une même chose, fors qu’il n’avoit pas de barbe et avoit les cheveux fort longs et
qu’asseurement, au lieu de jambes, il avoit deux queues de poisson faites comme un saumon,
et qu’il étoit sur un rocher nommé le Béniguet entre un autre nommé la Teignouse et la pointe
de l’isle Houat vers l’ouest… »

LA SERIE LINEAIRE PASSE-PRESENT-FUTUR

Là encore, comme à Roboziero, la concordance des témoignages, leur diversité, excluent


l’hypothèse d’une hallucination collective ou d’une supercherie.

Alors, quel est cet étrange homme-poisson ? Est-ce un extra-terrestre, comme l’affirme
Jacques Rosnet qui se proclame « l’ambassadeur de Bételgeuse » sur Terre ? Ou bien
l’immixtion fugitive, dans notre monde perceptible, d’un être appartenant à un « univers
parallèle » ? Cette deuxième hypothèse a été défendue par de nombreux occultistes. Mais
qu’est-ce qu’un univers parallèle. Serge Hutin, un des maître de l’hermétisme actuel (lire son
livre « Voyage vers Ailleurs, Fayard, 1962), le définit ainsi : « Si nous prenons la notion
d’univers parallèles en son sens le plus large tout en voulant être très précis, nous donnerons
la définition suivante : il s’agit de l’existence, parallèlement à notre univers sensible perceptif,
mais selon des modalités analogues de manifestations, d’autres univers sensibles ; ces régions
se trouvant normalement coupées, indépendantes de notre univers perceptifs, mais pouvant
parfois s’interférer avec le nôtre. L’idée d’univers parallèles suppose donc bien celle de
séparation entre deux domaines perceptifs, mais aussi celle de passages occasionnels d’une
région à l’autre. » Thème fascinant, en vérité que celui-ci ! Dans nombre de récits
contemporains de science-fiction fondés sur le passage d’un niveau temporel à l’autre, ce
thème recoupe volontiers celui des univers parallèles : la durée telle que nous la vivons dans
les conditions habituelles se trouve fragmentée par la série linéaire passé-présent-futur, alors
que l’essence des choses baigne dans un éternel présent, où tous les évènements se trouvent
donnés d’une manière simultanée.

UN UNIVERS FANTÔME ?

Il faut noter toutefois que les hermétistes et les occultistes ne sont pas les seuls à croire à
l’existence de mondes parallèles. Certains savants et particulièrement des physiciens pensent
que les univers parallèles ne relèvent pas de la fiction pure et ils procèdent à l’heure actuelle à
de fantastiques expériences sur la notion du Temps, au niveau des microparticules, ces
composants de l’atome que la physique croyait indivisible. Car certaines expériences récentes
ont établi que, parmi ces microparticules, les tachyons et le méson K20 ne respectent par la loi
microphysique de la réversibilité du temps : ainsi, les tachyons semblent voyager du futur…
au passé ! Le Dr J. H. Christenson, de l’Académie new-yorkaise des sciences, déclarait
récemment :

« Une hypothèse audacieuse suggère qu’il existe un univers fantôme ressemblant au nôtre : il
n’existe qu’une interaction très faible entre ces deux univers, de sorte que nous ne voyons pas
cet autre monde : il se mélange librement avec le nôtre. »

L’ETONNANT TEMOIGNAGE DE PATRICK MALKER

Sir Walter Scott

Cependant, si, en règle générale, cet « autre monde » nous demeure invisible, il lui arrive, de
temps à autre, de « surgir devant nos yeux fascinés » comme le soutient Walter Scott, le
célèbre auteur de la Démonologie ou Histoire des démons et des sorciers(1838). A cet égard,
Scott rapporte, dans cet ouvrage, le témoignage d’un chroniqueur écossais du XVIIe siècle,
Patrick Malker. Voici cet étonnant témoignage :

« Plusieurs personnages encore vivants peuvent attester qu’en l’année 1686, aux mois de juin
et de juillet, près le bac de Crosford, deux miles au-dessous de Nanark et particulièrement aux
Mains, sur la rivière de la Clyde, une grande foule se rassembla plusieurs fois après-midi. Il y
avait là une pluie de bonnets, de drapeaux, de fusils et d’épées ; les arbres et le terrain en
étaient couverts : des compagnies d’hommes armés marchaient en ordre le long de la rivière ;
des compagnies, rencontrant des compagnies, se ruaient les unes contre les autres et, tombant
à terre, disparaissaient ; d’autres reparaissaient immédiatement et marchaient dans la même
direction. Je suis allé là trois fois consécutives dans l’après-midi, et j’ai observé qu’il y avait
les deux tiers des gens qui avaient vu et un tiers qui n’avait rien vu ; ceux qui avaient vu
étaient saisis d’une telle frayeur et d’un tel tremblement que ceux qui n’avaient pas vu en
étaient troublés (…) Ceux qui avaient vu ces choses-là pouvaient décrire les espèces de
batteries de fusils, leur épées, si elles étaient petites ou triangulaires ou selon la mode des
montagnards ; les ganses des bonnets noirs ou bleus ; et ceux qui virent ces objets, en sortant
de chez eux, aperçurent un bonnet et une épée qui tombèrent sur leur chemin. »

LES CURIEUSES OBSERVATIONS DU GOUVERNEUR WINTHROP

Toujours au XVIIe siècle, il nous paraît intéressant de rapporter les observations faites, cette
fois en Amérique du Nord, par le gouverneur John Winthrop, dans son Journal où il relate,
dans ses moindres détails, l’installation de la première génération de la colonie puritaine à
Boston au XVIIe siècle. Winthrop, précisons-le, est le contraire d’un illuminé ou d’un
plaisantin. En 1630, il a débarqué dans la baie de Massachusetts à la tête d’un millier de
puritains anglais avec tout le bétail, les outils et les approvisionnements nécessaires pour une
colonisation à grande échelle. C’est donc un homme réaliste qui n’a consigné dans son
Journal que des faits vérifiés et non des racontars sans fondement.

Le premier cas d’O.V.N.I. rapporté par Winthrop date de 1639, neuf ans seulement après
l’installation de la colonie à Boston. James Everell, un « homme pieux, sobre et fort
estimé », membre de la première Eglise puritaine depuis 1634, traversait la Muddy River (la
rivière boueuse) sur une barque vers dix heures du soir. Il était accompagné de deux de ses
amis. Soudain, il vit une grande lumière flamboyer dans le ciel juste au-dessus de la rivière.
Cette lumière resta d’abord stationnaire et semblait de forme carrée ou même rectangulaire
d’environ 2,50 à 3 mètres de large, autant qu’Everell put en juger. Brusquement, la lumière se
déplaça très vite au-dessus de la rivière puis elle revint au même endroit. Pendant deux à trois
heures, elle continua ce jeu de zigzag au-dessus de la Muddy River s’éloignant rapidement,
revenant aussi vite, restant immobile un bref instant, puis recommençant de nouveau le jeu.
Everell et ses compagnons tremblaient, tapis au fond de leur barque, incapables de ramer ou
de pousser leur bateau à la perche. Les bonds de la lumière zigzagante leur paraissaient
ressembler « aux mouvements d’un porc cherchant à échapper à la capture en courant çà et
là ». Quand elle disparut finalement, Everell constata avec effarement que bien que la marée
eût été descendante pendant tout ce temps, la barque était, en fait, plus loin en amont que
lorsque la lumière leur était apparue pour la première fois. Apparemment, quelque influence
émanant de celle-ci avait poussé la barque à contre-courant.

Tels sont les détails fournis par Winthrop sur cette apparition qui, ajoute le gouverneur dans
son Journal, fut vue à plusieurs reprises, par la suite, à peu près au même endroit.

UNE VOIX ETRANGE DANS LE CIEL DE BOSTON

La deuxième observation est faite cinq ans plus tard. Le 18 janvier 1644, vers huit heures du
soir, plusieurs habitants du quartier de Boston situé sur le bord de mer virent une lumière « de
la taille de la pleine lune » se lever au-dessus de l’horizon marin, au nord-est. Peu après,
apparut une autre lumière, cette fois à l’est. Alors les habitants assistèrent à un étonnant jeu de
cache-cache entre les deux lumières. « L’une s’approcha de l’autre, écrit Winthrop, puis s’en
écarta et s’en rapprocha de nouveau plusieurs fois jusqu’à ce que, finalement, elles plongent
derrière la colline de l’île et disparaissent. » Durant cet étrange ballet céleste, plusieurs
personnes « connues comme étant sobres et pieuses », qui se trouvaient sur l’eau entre
Dorchester et Boston, prétendirent avoir entendu une voix dans le ciel qui prononçait :
« d’une manière des plus terribles les mots suivants : « Petit, petit, viens, viens. »

Ces témoins affirmèrent avoir entendu répéter ces appels une vingtaine de fois de diverses
directions. Sans être capable de juger de la distance d’où venait la voix, ils furent toutefois
d’avis qu’elle venait « d’une très grande distances ». Une semaine plus tard, d’autres témoins
assistèrent à leur tour au même ballet céleste et entendirent les mêmes appels « venant du
fond des cieux ».

LE CADAVRE DU CAPITAINE CHADDOCK ENLEVE PAR DES E.T ?

Le gouverneur Winthrop n’ajoute pas d’autres précisions. Cependant, il signale que le lieu
d’où ces phénomènes furent observés était proche de l’endroit où la pinasse du capitaine
Chaddock avait été détruite, quelques semaines plus tôt, par une explosion de poudre dans sa
cale. Chaddock, note Winthrop, était soupçonné d’être expert en nécromancie et d’avoir « fait
d’étranges choses en venant de Virginie ». Dernier élément mystérieux dans cette affaire : si
les corps des marins tués dans l’explosion furent retrouvés sur le rivage, celui du capitaine
Chaddock ne le fut jamais, malgré toutes les recherches. Qu’est-il advenu de son cadavre ? A-
t-il été enlevé par les extra-terrestres qui hantaient ces lieux ?

L’ETRANGE CRÊPE D’HIERONIMA

Est-ce aussi un extra-terrestre ou un personnage surgit d’un « univers parallèle » cet incube
tentateur dont parle Frère Sinistrari et dont l’histoire se situe également au XVIIe siècle ?
Avant de citer ce récit, qui relate sans doute un des cas les plus remarquables d’apparition
jamais connus, présentons brièvement son auteur.
Frère Ludovicus Maria Sinistrari est un théologien fort érudit né à Ameno, en Italie, le 26
février 1622. Après des études à Pavie, il entre dans l’ordre franciscain en 1647. Dès lors, il
consacre sa vie à enseigner la philosophie et la théologie à de nombreux étudiants attirés à
Pavie par sa renommée. Il sert également comme conseiller auprès du Suprême Tribunal de
l’Inquisition et comme théologien attaché à l’archevêque de Milan. En 1688, il préside à la
refonte de tous les statuts de l’ordre franciscain. Il meurt en 1701. Parmi bien d’autres
ouvrages, Sinistrari publie un traité intitulé De delictis et poenis qui constitue le catalogue le
plus complet de tous les crimes et péchés condamnés par l’Eglise… Mais son ouvrage le plus
célèbre est celui consacré aux démons, aux incubes et aux succubes, le De daemonialitate et
incubis et succubis. C’est dans cet ouvrage que Sinistrari, l’une des sommités de l’Eglise
catholique au XVIIe siècle, raconte l’étonnante histoire de la dame Hiéronima.

« Il y a vingt-cinq ans environ, alors que j’étais professeur de théologie sacrée au couvent
Sainte-Croix, à Pavie, vivait dans cette ville une femme mariée d’excellente moralité. Tous
ceux qui le connaissaient et, en particulier le clergé, n’avaient rien que les plus hautes
louanges à faire à son sujet. Elle s’appelait Hiéronima et habitait sur la paroisse Saint-Michel.
Un jour, Hiéronima prépara un pain et le porta au boulanger pour le faire cuire. Il le lui
rapporta et, en même temps, il lui remit une grande crêpe de forme étrange, faite avec du
beurre et des pâtes de Venise, comme les habitants de cette ville ont l’habitude d’en faire. Elle
la refusa, disant qu’elle n’avait pas préparé chose pareille. Mais, dit le boulanger, je n’ai pas
eu d’autre pain que le vôtre à cuire aujourd’hui. La crêpe vient de votre maison, votre
mémoire vous fait probablement défaut. » La brave dame se laissa convaincre, elle prit la
crêpe et la partagea avec son mari, sa petite fille de trois ans et la servante. La nuit suivante,
alors qu’elle était couchée avec son mari et que tous deux dormaient, elle fut réveillée par le
son d’une voix extrêmement douce, ressemblant quelque peu à un sifflement aigu. Tout
doucement, elle lui murmura très clairement à l’oreille : « Comment avez-vous trouvé la
crêpe ? » Prise de peur, la brave dame commença à faire le signe de croix et à invoquer à
maintes reprises les noms de Jésus et de Marie. « Ne craignez rien, dit la voix, je ne vous veux
aucun mal. Au contraire, il n’y a rien que je ne voudrais faire pour vous faire plaisir. Je suis
tombé amoureux de votre beauté, et mon plus grand désir est de jouir de vos étreintes. » Au
même moment, elle sentit que quelqu’un l’embrassait sur la joue, mais si doucement et
gentiment qu’elle aurait pu croire que c’était simplement l’édredon de coton qui la frôlait. Elle
résista, tout en répétant maintes fois les noms de Jésus et de Marie et en faisant le signe de
croix. La tentation dura environ une demi-heure après quoi le tentateur s’en fut.
Le matin venu, la dame alla trouver son confesseur, un homme sage et plein d’expérience, qui
l’affermit dans la pratique de la foi et l’incita à continuer sa forte résistance, et à se servir de
saintes reliques. Les nuits suivantes : mêmes tentations, avec des mots et des baisers de même
genre, même opposition, aussi, de la dame. Cependant, comme elle était fatiguée par ces
dernières épreuves, elle prit conseil de son confesseur et d’autres hommes sérieux et demanda
à être examinée par des exorcistes professionnels qui sauraient dire si elle était ou non
possédée. Les exorcistes ne trouvèrent rien en elle qui puisse indiquer la présence de l’esprit
du Mal. Ils bénirent la maison, la chambre à coucher, le lit, et donnèrent à l’incube l’ordre
d’interrompre ses méfaits. Tout cela fut en vain ; il continua de la tenter, prétendant qu’il se
mourait d’amour, et pleurant, gémissant dans l’espoir d’émouvoir la dame. Avec la grâce de
Dieu, elle resta insensible. Alors, l’incube usa d’un moyen différent : il lui apparut sous
l’aspect d’un jeune garçon ou petit homme, aux cheveux dorés et frisés, à la barbe blonde,
brillante comme de l’or et aux yeux vert de mer. Pour ajouter à son pouvoir de séduction, il
était élégamment vêtu en costume d’Espagnol. Par ailleurs, il prit l’habitude de lui apparaître
même quand elle était en compagnie ; il se lamentait comme se lamentent les amoureux, il lui
envoyait des baisers. En un mot, il employa tous les moyens de séduction pour obtenir ses
faveurs. Seule, elle le voyait et l’entendait ; pour les autres, il n’y avait rien. Cette excellente
femme s’était irrévocablement défendue pendant plusieurs mois, quand l’incube eut recours à
un nouveau genre de persécution. D’abord, il lui déroba une croix d’argent pleine de saintes
reliques et un agneau béni en cire, ou agneau papal, du pape Pie V, qu’elle portait toujours sur
elle. Puis des bagues et autres bijoux d’or et d’argent suivirent. Il les volait sans toucher aux
serrures de la cassette dans laquelle ils étaient enfermés. Puis il commença à la battre
cruellement et, après chaque série de coups, on pouvait voir sur son visage, ses bras ou autres
parties de son corps, des meurtrissures ou des marques qui duraient un jour ou deux puis
disparaissaient tout d’un coup, de façon contraire aux meurtrissures ordinaires qui ne
disparaissent que petit à petit. Parfois, quand elle donnait à manger à sa petite fille, il retirait
l’enfant de sur ses genoux et allait la porter sur le toit, la déposant à l’angle de la gouttière. Ou
bien, il la cachait, mais sans jamais lui faire de mal. Il mettait aussi du désordre dans la
maison, cassant parfois des assiettes en morceaux ou des plats de terre. Mais en un clin d’œil,
il les réparait comme s’ils étaient neufs.

Une nuit qu’elle était couchée auprès de son mari, l’incube lui apparaissant sous sa forme
habituelle, lui demanda énergiquement qu’elle se donne à lui. Elle refusa, comme de coutume.
Furieux, l’incube partit mais revint bientôt avec un énorme chargement de ces pierres plates
que les habitants de Gênes, et de Ligurie en général, emploient pour couvrir leurs maisons.
Avec ces pierres, il construisit tout autour du lit un mur tellement haut qu’il toucha presque le
plafond, et le couple fut obligé d’envoyer chercher une échelle pour pouvoir sortir. Ce mur fut
construit sans ciment. On le démolit et les pierres furent mises dans un coin où tout le monde
pouvait les voir. Mais, deux jours après, elles avaient disparu. Le jour de la Saint-Stéphane, le
mari de la dame avait invité plusieurs de ses amis militaires à dîner avec lui. Pour faire
honneur à ses amis, il avait préparé un bon repas. Pendant qu’ils se lavaient les mains, selon la
coutume- hop ! – soudain la table s’en fut avec les plats, les marmites, les assiettes et toute la
poterie de la cuisine : les pots, les bouteilles, les verres aussi. Vous pouvez imaginer
l’étonnement, la surprise des invités. Ils étaient huit et parmi eux un capitaine d’infanterie
espagnol qui leur dit : « N’ayez pas peur, c’est seulement une farce. Mais il y avait une table
ici, et elle doit y être encore. Je vais la trouver ». Ayant dit, il fit le tour de la pièce, les bras et
les mains tendus, essayant de saisir la table. Mais, après avoir fait bien des tours, voyant qu’il
ne touchait que l’air, les autres se mirent à rire. Et comme l’heure du dîner était passée,
chacun reprit son manteau dans l’intention de s’en aller. Ils avaient déjà atteint la porte,
poliment accompagnés par le mari, quand ils entendirent un grand vacarme dans la salle à
manger. Ils s’arrêtèrent pour savoir ce qui se passait, et la servante arriva en courant et leur dit
que la cuisine était remplie de nouvelles assiettes pleines de nourriture, et que la table était
revenue dans la salle à manger. »

Frère Sinistrari relate bien d’autres mauvais tours joués par l’incube à cette excellente
femme dont la vertu fut fort heureusement assez forte pour résister aux tentations du
persévérant démon. Pour se mettre à l’abri de ces attaques, Hiéronima fait le vœu de porter,
pendant une année entière, la robe grise d’un moine, comme celle que portent les frères
mineurs de l’ordre franciscain. Hélas ! L’affreux incube n’en continua pas moins à poursuivre
la brave dame de ses assiduités. Un jour qu’elle se rend à l’église pour la fête de la Saint-
Michel, « tout d’un coup, écrit le bon père, ses vêtements et ses ornements tombèrent sur le
sol et furent emportés par le vent, la laissant nue comme un ver ». Par bonheur, il y avait,
parmi la foule, deux « chevaliers d’âge mûr » qui, voyant la chose, se hâtèrent de retirer leur
veste et de cacher la nudité de Hiéronima. Pour en terminer avec cette histoire, conclut Frère
Sinistrari, bien que cet incube jouât à Hiéronima quantité de tours, dont certains des plus
étonnants, il suffit de dire qu’il continua à la tenter durant bien des années. Mais à la fin,
s’apercevant que ses efforts restaient vains, il mit un terme à ces ennuis et vexations.

LES EMBARRAS THEOLOGIQUES DE FRERE SINISTRARI

Cette histoire extraordinaire offre de nombreux points communs avec celle de Villas-Boas,
qui est l’un des cas les plus étudiés par les ufologues et les passionnés d’O.V.N.I. et d’extra-
terrestres. Frère Sinistrari a dû être extrêmement intrigué par cette histoire, autant, sans doute,
que les ufologues. Remarquant que les textes fondamentaux de l’Eglise n’offrent pas
d’opinion claire sur de tels cas. Sinistrari se demande, tout au long de son ouvrage, comment
juger l’histoire de Hiéronima dans l’esprit de la foi. Dans le cas de Hiéronima, la dame a su
résister aux tentations de l’incube. Mais les archives de l’Eglise attestent que des femmes- ou
des hommes- ont succombé aux séductions des incubes et des succubes ; des relations
sexuelles ont eu lieu, ont même donné naissance à des enfants. Et nous verrons plus loin que
certains témoignages plus récents relatifs aux extra-terrestres font état de contacts sexuels
entre ces derniers et des êtres humains. Du point de vue chrétien, nous dit Frère Sinistrari, en
définitive plusieurs problèmes se posent. Comment ces relations sont-elles possibles
physiquement entre des êtres humains et des êtres appartenant à une « race inconnue »,
qu’elle soit extra-terrestre ou surgie d’un univers parallèle, comme nous le dirions
aujourd’hui ? En quoi la démonialité diffère-t-elle de la bestialité ? Quelle sorte de péché
commettent ceux qui ont de telles relations ? Quel doit être leur punition ?

QU’EST-CE QUE LA DEMONIALITE ?


Le premier écrivain religieux qui se soit servi de ce terme est le bénédictin espagnol Juan de
Caramuel, au XVIIe siècle sa Theologia Fundamentalis. Avant lui, personne n’avait fait de
distinction entre démonialité et bestialité. La plupart des auteurs, suivant en cela saint
Thomas d’Aquin, le grand docteur médiéval de l’Eglise, ont compris par bestialité une
« quelconque relation avec un sujet d’espèce différente », ce qui pourrait s’appliquer à des
relations avec un extra-terrestre. Il y a là un point subtil de théologie morale dont Sinistrari
discute avec autorité. Le franciscain conclut que l’auteur de la Summa n’a jamais voulu
signifier par-là que les relations sexuelles avec les démons tombaient dans sa définition de la
bestialité. Par l’expression « différentes espèces », nous dit Sinistrari, saint Thomas ne peut
attribuer le mot espèce qu’à des êtres vivants sur la Terre, ce qui s’applique difficilement au
diable. De même, l’union avec un cadavre ne relève pas de la bestialité : la doctrine thomiste
dénie au cadavre la nature de corps humain. Il en serait de même pour un homme qui s’unirait
à un cadavre d’animal. Dans cette remarquable analyse, percent la grande intelligence de
l’auteur et sa connaissance profonde de la psychologie humaine : intelligence et sens
psychologique que l’on retrouve souvent, d’ailleurs, chez les conseillers et juges de
l’Inquisition, cette Inquisition si souvent dénigrée, déformée, mais malheureusement peu
étudiée et qui mérite de l’être davantage. Il est tout à fait fascinant de suivre les pensées de
Frère Sinistrari dans une voie qui s’apparente directement à celle des rapports ufologiques.

Car il s’agit vraiment d’un apparentement : Villas-Boas ou Betty et Barney Hill, auraient
livré beaucoup de leurs secrets s’ils étaient passés devant les Inquisiteurs, au XVIIe siècle !

DEMONS OU ÊTRES DE L’ESPACE ?

De même que des témoins actuels affirment avoir eu des relations sexuelles avec des extra-
terrestres, de même, nous dit Frère Sinistrari, ces relations existèrent entre humains et
démons. A cet égard, il cite une grande autorité, saint Augustin, qui écrit ceci dans La Cité de
Dieu : « C’est une opinion répandue, confirmée par des témoignages directs ou indirects de
personnes dignes de foi, que les sylphes et les faunes, appelés ordinairement incubes, ont
souvent tourmenté des femmes, sollicité et obtenu des relations avec elles. Il existe même des
démons, appelés duses (c’est-à-dire lutins) par les Gaulois, qui ont fréquemment usé de telles
pratiques impures ; cela est attesté par de si nombreuses et si hautes autorités qu’il serait
imprudent de le nier. » Sans nous étendre sur les subtilités théologiques soulevées par Frère
Sinistrari, signalons encore qu’un point intrigua fortement le franciscain dans cette affaire
Hiéronima, à savoir que l’incube ne sembla pas obéir aux exorcistes. Rien n’intimide en effet
cet affreux démon, ni les prières de la vertueuse femme, ni les efforts des hommes d’Eglise, ni
les reliques. C’est la preuve que l’incube n’appartient pas à la catégorie habituelle des démons
dont les gens sont possédés et que chassent les exorcismes.

Mais alors, qui est-il vraiment ? Est-ce l’un de ces « élémentaux » décrits par l’alchimiste
Paracelse ? Ou bien, comme l’affirment certains ufologues, comme Ion Hobana ou Peter
Kolosimo, un extra-terrestre ? « Diables, succubes et incubes, écrit Kolosimo, sont des noms
différents qui désignent, en fait, ce qu’aujourd’hui nous appelons êtres de l’espace, ou extra-
terrestres. »

DES ARMEES FANTÔMES GUERROYANT EN PLEIN CIEL

Outre ces procès démonologiques, le XVIIe siècle a été riche en phénomène aériens, étranges,
qui furent observés en Belgique, en Angleterre, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et
partout en Europe.

Le Memorial historico espanol (tome XVI) relate qu’en 1640, au fort de la Kenoque, près de
la ville d’Ypres en Belgique, alors sous souveraineté espagnole, on aperçut au zénith une
armée complète marchant à travers les flammes. A peine était-elle déployée qu’on en vit deux
autres, une venant de l’est et l’autre venant de l’ouest. Ces deux armées, dit le texte, « se
mirent en ordre de combat et bataillèrent contre celle venue du nord ; le combat dura une
heure et les coups s’entendirent nettement ». Ce dernier détail a son importance car il exclut
l’hypothèse d’une hallucination collective : les mirages ne font pas de bruit. Est-ce, comme
l’exemple déjà cité, la manifestation d’êtres surgis d’un univers parallèle ?

DES « HOMMES VÊTUS DE BLANC… »

Trois ans plus tard, à la date du 11 mars 1643, le chroniqueur anglais John Evelyn (1620-
1706) note dans son Journal : « Je ne dois pas oublier ce qui nous a fortement étonnés la nuit
dernière, à savoir un nuage luisant dans l’air, ressemblant à une épée, la pointe dirigée vers le
nord ; il était aussi brillant que la Lune, le reste du ciel étant très clair ; cela commença vers
onze heures du soir et disparut vers une heure ; tout le sud de l’Angleterre le vit. » Toujours
en Angleterre, plusieurs personnes virent, le 21 mai 1646, dans le comté de Norfolk, entre
Newmarket et Thetford, « un pilier comme un nuage venant de la terre, puis comme une sorte
d’épée avec sa garde étincelante, pointée vers le sol (…) Ce pilier monta dans le ciel où il prit
une forme de pyramide et finit par disparaître sous la forme d’une flèche de clocher ; une
lance redescendit alors vers le sol… Cela dura pendant plus d’une heure (…) Vers la même
époque, on vit à Brandon un navire aérien passer dans le ciel. »

En Hollande cette fois, durant le même mois de mai 1646, plusieurs témoins affirment avoir
aperçu au-dessus de La Haye « une importante flotte de navires aériens avec de nombreux
marins à bord ». Certains auteurs, dont le professeur D. H. Menzel, qui rapporte cette
observation dans son ouvrage Flying Saucers (Soucoupes volantes, Cambridge 1953),
interprètent cette « vision » comme étant un « phénomène naturel »… L’explication, il faut le
reconnaître, est un peu courte… Est-ce aussi un « phénomène naturel » que l’apparition, sur
les remparts de Thurin, en Belgique, à la même époque, « d’hommes vêtus de blanc et
brandissant des épées fulgurantes » ? Peut-on soupçonner toutes les troupes françaises d’avoir
été victimes d’hallucination puisque, devant cette terrible apparition, elles levèrent le siège et
se retirèrent loin de la ville, à la plus grande satisfaction des assiégés, heureux d’avoir été
délivrés par une intervention divine ?

NAVIRES CELESTES AU-DESSUS DE LA MANCHE

Le capitaine Isaac Guiton a-t-il été, lui aussi, le jouet de quelques mirages ? Dans les
Archives du Services hydrographique de la Marine française, on a retrouvé le rapport établi
par Guiton, à son arrivée au port de la Fosse à Nantes, le 10 mars 1672 :

« Un lundy a une heure après mydy le huictiesme février 1672, estant dans la Manche, par le
temps du monde le plus serain, s’est apparue a nous une estoille au dessus de notre teste,
environ de la longueur de quinze pieds. De là est allée tomber du coste du nord, lessant une
fumée qui s’est formée en deux navirs avec chacun leurs deux huniers et la mizene et leurs
grandes voilles serres en enverges, ayants touts deux le devant au sus (sud). Celuy du nort
estoit plus grand que celuy du sus. Et comme ils alloient aynsy, ils se sont séparés environ de
quatre pieds de large l’un de l’autre, au milieu desquels s’est formé un autre navire, paroissant
plus gros que les autres, tout noir, nous monstrant le derrière et tournant le devant au nort,
sans aucune voille, mais pourtant garny de ses mas, vergues et cordages, comme s’il avait esté
à l’ancre. Ce qui nous a paru l’espace d’une grosse demy heure. Et puis après, s’estant point
ensemble, se sont dissipés en allant, du costé du sus, sans en lesser aucune marque… »

On peut naturellement mettre en doute les propos du capitaine Guiton : quoi de plus naturel
qu’un marin qui identifie des étoiles à… des navires ! Mais que dire quand il s’agit d’un
astronome ? Et quand cet astronome s’appelle Edmund Halley ? Professeur à l’université
d’Oxford pendant de très nombreuses années, astronome royal d’Angleterre, membre de
l’Académie des sciences françaises, Halley avait la réputation d’être un « homme de grand
savoir et de pondération ». A l’âge de 26 ans, il découvrait, en 1682, la comète qui porte
toujours son nom. Appliquant pour la première fois les lois de Newton, il prévoyait son retour
pour 1758. Ce qui arriva effectivement. Or, Edmund Halley vit, en mai 1677, une « grande
lumière dans le ciel », à plusieurs kilomètres d’altitude, au-dessus de l’Angleterre du sud.

Etonné par ce phénomène totalement inexplicable, Halley publia son observation et reçut, peu
après, plusieurs lettres de savants qui virent, eux aussi, d’étranges apparitions dans le ciel.
Ainsi, l’Italien Montanori lui adressa une longue missive où il racontait des détails d’une
observation faite le 21 mars 1676 : « Cela apparut une heure et quarante-cinq minutes après le
coucher du soleil, venant de Dalmatie au-dessus de l’Adriatique. Cela traversa toute l’Italie, à
une altitude de plus de 60 kilomètres, en émettant un sifflement au moment où cela survolait
Ronzare. Cela passa au-dessus de Livourne et franchit alors la mer jusqu’en Corse toujours
accompagné d’un bruit que l’on peut comparer à celui d’une charrette roulant sur des pierres.
J’estime que cela se déplaçait à près de 60 lieues à la minute (plus de 15000 km/h). Cela
semblait être un grand corps car ses dimensions apparentes étaient supérieures à celles de la
Lune. »

DES TEMOINS STUPEFAITS ET EFFARES

Un autre document, daté cette fois du 31 mars 1676, décrit probablement le même
phénomène. « Le 31 de ce mois de mars, environ à deux heures de la nuit, on a vu dans le ciel
un feu volant d’une grandeur démesurée qui illumina la terre pendant son passage très rapide,
comme si c’était midi. Cette grande vapeur fut aperçue pendant quelques instants en toute
l’Europe et passa au-dessus de la ville de Florence, de l’orient vers l’occident, suscitant la
stupeur et la frayeur chez tous ceux qui la virent. Il naquit beaucoup de commentaires et les
professeurs d’astrologie émirent des prévisions à son sujet… » Plusieurs années après la lettre
de Montanori, Edmund Halley reçut un deuxième rapport, cette fois de Gottfried Kirch, un
astronome de Leipzig fort connu à l’époque et auteur de travaux scientifiques éminents :

« Le 9 juillet 1686, à 01h30, un globe de feu muni d’une queue apparut environ à 8,5° de la
constellation du Verseau, et resta immobile pendant près de huit minutes. Son diamètre était à
peu près la moitié de celui de la Lune. Et il émettait tellement de lumière qu’on pouvait
presque lire sans l’aide d’une bougie. Ensuite, il quitta sa position mais très graduellement. Ce
phénomène fut observé par d’autres au même moment, et notamment par Schlazius dans une
ville située à 18 km de Leipzig. Il était alors à peu près minuit et l’élévation de l’objet était de
60° à partir de l’horizon sud. Il semblait se trouver à une altitude de 50 km et il obliqua
subitement vers le bas en laissant échapper deux globules, visibles uniquement avec un
instrument d’optique. Je note qu’un phénomène similaire avait déjà été vu à Leipzig le 22
mars 1680, ainsi qu’à Hambourg, vers 03h00 et que le globe semblait alors se situer à une
altitude de 15 lieues vers le nord-nord-est. »

LE RECIT DE L’ABBE GRANGET

De tels phénomènes sont apparus dans le ciel de l’Europe jusqu’à la fin du XVIIe siècle. La
dernière observation que nous allons citer date de 1699 ; faite par l’abbé Granget, elle est
consignée dans l’Histoire du diocèse d’Avignon :

« Arrivé près de l’oratoire qui se trouve vis-à-vis la chapelle de Notre Dame de Sainte-Garde
(Saint-Didier, Vaucluse), je vis le ciel s’ouvrir, une grande lumière parut, et bientôt j’aperçus
trois globes de feu. Celui du milieu était élevé au-dessus des autres. Voilà, me dis-je, les
lumières dont on m’a parlé. Aussitôt je tombai à genoux et je bénis Dieu d’une si grande
merveille. En même temps, deux nouvelles lumières apparurent, mais un peu au-dessus de
l’endroit où est la chapelle. Je m’avançai jusqu’à l’oratoire où se trouve représenté le mystère
de la Résurrection de J.-C. Les deux globes s’unissent alors à celui du milieu et disparaissent.
J’approchai et je vis à travers les vitres la chapelle extraordinairement éclairée. Je sonnai ; un
enfant de huit ans, neveu de M. Martin, vint m’ouvrir. Je lui demandai s’il n’y avait personne
dans la maison ; il me répondit qu’il était seul. Je m’interrogeai sur les lumières que je voyais
éclairer si vivement la chapelle. L’enfant me dit qu’il n’y avait pas de lampe. J’avoue que je
fus alors extrêmement surpris… »

FIN

Source – Les O.V.N.I. et les E.T dans l’histoire par Yves Naud, éd. Famot, Genève, 1977.

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