La Souris Verte Le journal des Jeunes Verts

Numero 2 - Jeudi 08 Octobre 2009

La crise des jeunesses européennes

Dossier Page 3

A quoi sert un mouvement

de jeunesse ?
Page 5

Etre Jeune La rentrée des étudiants

et leur galère pour se trouver
un logement
Page 6

L’arnaque de la Taxe Carbone

Page 12

Sommet de Copenhague :
Etre Vert Le rendez-vous
à ne pas manquer
Page 14

Les Jeunes Verts d’Alsace

mobilisés pour Copenhague

Groupes Page 15

Les Jeunes Verts contre

Locaux le nucléaire étaient
en action à Colmar
Page 16

Pour tout renseignements concernant ce journal, veuillez contacter Cyrielle Chatelain : cyrielle@jeunesverts.org ;
Fabrice Bazin : fabrice.bazin@laposte.net ou Fanny Dubot : fanny@jeunesverts.org.
Et pour tout autre renseignement sur le mouvement : http://jeunesverts.org.
Mis en page par Laura Venturini.
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N`2

La
La Souris
Souris Verte
Verte fait
fait sa
sa rentree
rentree !!

Bonjour à tous !

Ce journal est un des principaux moyens de communication entre les Jeunes Verts. Il permet
aux groupes locaux de relater leurs actions et à tous les Jeunes Verts de s’exprimer sur les sujets qui
leur tiennent à cœur. Il est le fruit de la participation de tous, c’est pourquoi nous vous incitons à nous
envoyer vos articles, réflexions, indignations, propositions et récits d’actions auxquelles vous avez
participé!

Le prochain numéro sera consacré au sommet de Copenhague de décembre 2009. Ce sommet

représente un enjeu considérable pour le climat et les Jeunes Verts y fondent beaucoup d’espoirs.
Pour ne pas que ces espoirs soient vains nous devons nous faire entendre !

Tout article sur Copenhague est donc d’ores et déjà le bienvenu !

Fanny Dubot

Edito

L
es questions de jeunesse sont au cœur
de cette rentrée 2009. Nicolas Sarkozy a
annoncé, suivant les recommandations de
Martin Hirsch, son plan pour les jeunes.
Ce plan comprend notamment l’extension
du Revenu de Solidarité Active au 18-25 ans
qui ont travaillé deux ans sur les trois années
écoulées, ou encore la lutte contre le décrochage
scolaire pour les 16-18 ans.
Dans quelques jours, c’est la réforme
Darcos qui refera surface. Certes, derrière un
autre visage, celui de Luc Chatel, mais qui re-
garde malheureusement dans la même direction.
Comment lutter contre le décrochage scolaire
quand les actes du gouvernement en matière
d’éducation conduisent à affaiblir la formation des
professeurs, à renforcer les inégalités entre les
élèves et à faire entrer les intérêts financiers dans
les universités ? Comment lutter contre la pau-
vreté chez les jeunes en excluant les étudiants ou
les jeunes n’ayant pas connu de longue période
d’emploi et étant peu diplôme du RSA jeunes ?
Nous sommes bien loin d’une politique de jeu-
nesse ambitieuse visant à favoriser l’autonomie
des jeunes.
Dans ce contexte, et pour la rentrée des
Jeunes Verts, nous avons souhaité balayer les
différents défis a relever en matière d’éducation ou
d’accès au logement, mais aussi réfléchir sur les
débats actuels tels que celui sur la taxe carbone,
sur notre rôle auprès des jeunes. En attendant le
prochain numéro, qui sera entièrement dédié aux
conférences de Copenhague, nous espérons que
cette nouvelle formule de « La Souris Verte » vous
apportera pleinement satisfaction.
Bonne lecture,
Cyrielle Chatelain et Rémi Guerber
Secrétaires Fédéraux des Jeunes Verts

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 La Souris Verte
Dossier
La crise des jeunesses européennes
A
ujourd’hui c’est la crise, économique et
sociale. Et beaucoup de gouvernements
effectuent des plans de relance pour
satisfaire les comptes des grands établissements
financiers du monde et les portefeuilles des
membres de ces gouvernements.
Cependant, même si notre monarque
absolu clame à qui veut bien le filmer qu’il va
effectuer une rupture avec le passé. On constate
aujourd’hui que comme tout ses prédécesseurs il
y a une crise dont il a peur de s’occuper et dont
le problème dure depuis presque 40 ans: c’est la
crise de la jeunesse. Et celle-là il ne suffira pas de
mettre la main dans les coffres pour la régler.
Il serait peut-être judicieux de se poser
la question : est-ce qu’une jeunesse qui grandit
dans la peur de passer une vie de misère, sans
aucune lueur d’espoir peut accepter cette société
et se laisser faire ?
Cette année 2008 a vu la jeunesse fran-
çaise manifester seule ou avec des travailleurs,
des chômeurs, des retraités, etc.… . Les revendi-
cations sont les mêmes que depuis 40 ans, moins
d’élèves par classes, la même éducation dans
toutes les écoles primaires et universités, dans
tous les collèges et lycées de France. Mais aussi
la lutte contre le CPE et la LMD.
Donc peu de changement dans les
revendications des jeunes pendant les 4 dernières
décennies du XXème siècle. Ce qui est nouveau,
c’est une unification européenne de tous les
mouvements de jeunesse et on a pu constater que
tous les jeunes européens réclament les mêmes
choses.
Cette unification a pris tout son sens quand,
le 10 décembre 2008 des mouvements spontanés
3
de toutes l’Europe ont éclaté en soutien aux
jeunes grecs, à Paris, à Rome, à Bologne, à
Madrid, à Barcelone ou encore à Sofia.
Que s’est il passé ?
En Allemagne, en mai-juin 2008 des
mouvements de jeunes secouent le pays et
Angela Merkel a été contrainte d’organiser en
urgence un sommet sur l’éducation.
Les étudiants manifestent suite à la coupe,
par le gouvernement allemand, de plusieurs
millions d’euros dans le budget consacré aux
universités. Par exemple à Berlin cela entraine
une réduction de 75 millions d’euros, soit 10 000
places à l’université et 200 postes d’enseigne-
ment en moins dans les trois universités de la ville.
Cependant ce sommet, où n’est invité
aucun étudiant, n’aboutit à rien de concret pour
la jeunesse allemande. Sauf, qu’il a permis la
création de comités d’étudiants et la formation
d’une coordination nationale.
Pour la manifestation du 12 Novembre
2008 cette coordination a permis de dépasser les
prévisions des organisateurs et d’atteindre plus
de 100 000 lycéens dans les rues allemandes.
En Italie, le mouvement de révolte est parti,
de nouveau, d’une décision gouvernementale :
la loi Gelmini, du nom de la ministre italienne
de l’Education Mariastella Gelmini, votée le 29
Octobre 2008 par les députés. Cette loi propose
tout simplement une coupe dans le budget de
l’éducation italienne de 8 milliards d’euros qui
entrainera d’ici 2012, dans les établissements
publics la suppression de 87 000 postes, soit un
 La Souris Verte ●● N`2
professeur unique pour deux classes de primaire.
Cette loi a été annoncée en Aout 2008 et
pendant 6 mois les mouvements de protestations
n’ont cessé d’agiter « la botte » pour aboutir au
30 Octobre 2008 à près de 1 million de personnes
défilant dans les rues de Rome. Ce qui a entrainé
la fermeture de 90 % des établissement scolaires.
Bien que cette loi ne touche que l’ensei-
gnement primaire les étudiants ont rejoint massi-
vement les mouvements de protestations et est
devenue rapidement la cause d’une fronde contre
le gouvernement de Berlusconi.
En Espagne, le point d’orgue fut le 13
Novembre ou dans 70 villes du pays, les
étudiants sont descendus dans les rues pour
lutter ; 50 000 a Madrid, 80 000 à Barcelone, 5 000
à Séville et ont étés soutenus par 60% des lycéens
et encore 5 000 à Valence, etc.… Une fois de plus
ces rassemblements étaient contre une loi, plutôt
un traité, celui de Bologne qui aboutissait à une
privatisation de l’enseignement publique.
Pendant tout le printemps 2008, des
manifestations ont eu lieu dans toutes les villes
espagnoles, la pression a montée mais les reven-
dications n’ont pas été écoutées par le gouverne-
ment.
Cette journée, du 13 Novembre, est aussi
le résultat de la coordination des mouvements
étudiants espagnole qui a eu lieu le 26 Avril 2008
et qui a permis une efficacité et une visibilité du
message de la jeunesse espagnole.
En Grèce, la jeunesse s’est aussi révol-
tée mais cette fois-ci pas à la suite d’une loi ni
d’un projet de loi ou encore moins d’un traité.
L’élément déclencheur a été une « bavure
policière » : un jeune de 15 ans fut la victime
innocente de la police dans la nuit du 6 décembre
2008.
A partir de cet événement toute la frustra-
tion emmagasinée depuis des années explose et
la jeunesse grecque, surnommée par elle-même
génération 700€, s’enflamme. Les causes princi-
pales en sont : le chômage qui touche, en autre,
25% des moins de 24 ans, l’absence de pers-
4
N`2
pectives d’avenir même s’ils ont la chance de
pouvoir faire des études et/ou une société figée
par une classe politique qu’y n’a pas vu de
nouveau usage et de nouvelles idées depuis des
décennies.
Cependant, cette explosion de la jeunesse
va vraiment tourner à la confrontation musclée
avec le gouvernement, par l’intermédiaire de
la police. Quelques centaines de casseur ont
orchestré le saccage de multiples magasins,
bureaux, postes de police et même des minis-
tères.
Donc, pour résumer, on pourrait dire que
tous les jeunes européens demandent la même
chose : une chance pour tous d’avoir la même
éducation, que l’on soit d’une famille aisée ou non,
que l’on habite les villes ou la campagne, que l’on
soit dans les banlieues ou dans les centres des
villes ou encore que l’on soit né dans le pays ou
pas.
Cela va même plus loin en demandant
surtout un respect de l’être humain, ce que l’on
peut voir à travers les luttes contre le CPE en
France, contre la ségrégation en Italie (1), pour
une chance d’espoir en Grèce.
Ces crises mettent en exergue le mal
de la société actuelle, l’individualisation des
mentalités qui conduit même à l’indifférence de
nos contemporains, « moi d’abord, et les autres
après » pourrait être la philosophie de vie, ami-
cale, de notre société du début du XXIème
siècle. Et ce qui est le plus grave, c’est que les
mentalités, qui évoluent toujours, dérivent vers le
« j’écrase tout le monde pour réussir ma vie ».
Ne serait-t-il pas bon d’écouter un bon
vieux dicton : la vérité sort de la bouche des en-
fants ?
(1) La loi Gelmini prévoit aussi la création de «
classes d’intégration » séparées pour les fils immigrés
ou fils d’immigrés.
Fabrice Bazin
 La Souris Verte
Etre Jeune
A quoi sert un mouvement de jeunesse ?
U
n mouvement de jeunesse est construit sur
l’étrange idée que chaque jeune connaît
les mêmes problèmes de manière plus
ou moins exacerbée parce qu’ils font partie d’une
condition commune : la jeunesse. En effet, être
jeune, c’est se demander : Comment boucler ses
fins de mois en étant étudiant ? Comment trou-
ver un travail ? Comment reprendre une forma-
tion ? Comment trouver un logement ? Comment
ne plus dépendre financièrement de ces parents
pour vivre ? Comment savoir quelle orientation
choisir ? Comment valoriser son expérience ?
Et pourtant, je dirais dans la suite de Bour-
dieu que « la jeunesse n’est qu’un mot », et qu’il
serait fou de croire que la jeunesse n’est pas
traversée par les mêmes inégalités qui traver-
sent la société tout entière. Mais aussi que dans
un monde de plus en plus en mouvement le
parcours obligatoire : jeunesse, activité, retraite
ne vaut plus. Mais qu’au contraire il est nécessaire
de créer et de valoriser des parcours plus souples
comportant des allers-retours entre des périodes
d’emploi, d’études et de formations. Comment
penser alors le rôle d’un mouvement de jeunesse
s’il n’existe pas une condition homogène de la
jeunesse ?
On pourrait dire de manière purement
pragmatique que la politique n’est pas un milieu
très enclin à se renouveler de lui-même et qu’il
n’est pas toujours facile de se faire une place
dans ce monde fermé. Certes les mouvements de
jeunesse aident à la représentativité au sein des
parti et servent de sas entre des jeunes gens dé-
sireux de s’engager en politique et les partismais
ils seraient réducteur de penser uniquement l’inté-
rêt d’un mouvement de jeunesse de la sorte, cela
reviendrait à reconnaître que les mouvements de
jeunesse ne sont rien de plus que des écuries
5
pour former les futurs cadres de la vie politique.
La mission d’un mouvement de jeunesse
est bien plus profonde que cela, car si la jeunesse
n’existe pas, les jeunes eux sont bien là, avec leurs
problèmes, leurs appréhensions, leurs contradic-
tions. Un mouvement de jeunesse doit être une
porte d’entrée vers la vie politique pour tout jeune
souhaitant s’engager, non comme un « monde
politique pour les enfants », mais bien comme un
endroit où chacun pourra faire ses premières
armes. Ses premières armes conceptuelles en
réfléchissant aux problèmes qu’on rencontre tous
les jours et en réfléchissant aux solutions que
nous pouvons apporter à ces problèmes, mais
aussi ses premières armes organisationnelles
en apprenant à coordonner et préparer un évè-
nement. Mais ses armes n’ont pas pour but de
se tailler une part de butin dans un milieu haute-
ment concurrentiel, elles sont des connaissances
et des capacités acquises non en tant que futur
cadre politique mais en tant que citoyen vigilant
et actif. En effet un mouvement de jeunesse doit
être avant tout un espace de formation citoyenne
qui donne à chacun de ces adhérents des clés
pour mieux comprendre et agir sur le monde qui
l’entoure.
Mais un mouvement de jeunesse ne doit
pas seulement être centré sur lui-même, il doit
bien sûr être acteur du changement social en
participant dans la rue à des manifestations,
à des actions pour défendre ses idées et ses
valeurs, car c’est sur le terrain que l’on convainc
de notre efficacité. Un mouvement de jeunesse
doit prendre toute sa place dans des rassemble-
ments, tels que Jeudi noir, les Déboulonneurs,
Génération précaire ou encore dans les mouve-
ments étudiants. Il doit s’y investir sans chercher
à les récupérer et en sachant mettre parfois son
 La Souris Verte ●● N`2
étiquette de coté. Mais le rôle d’un mouvement de
jeunesse dépasse cela. Il ne suffit pas de suivre
les mouvements de la rue, mais il est nécessaire
de transformer ces conflits sociaux en rapport de
force politique. Un mouvement de jeunesse doit
faire des propositions concrètes. Il doit être une
passerelle vers les élus et les partis politique.
Et plus que tout, un mouvement de
jeunesse doit réfléchir sur le monde qui nous
entoure et proposer un projet globale. Nous
devons dépasser les luttes activistes, qui si
elles sont nécessaires sont toujours en réaction
Etre Jeune
Quand trouver un logement étudiant
devient un combat...
A
chaque rentrée, c’est la même angoisse qui
traverse 1,2 millions d’étudiants : trouver
un logement étudiant. A l’approche de la
rentrée, 35 % des étudiants rencontrent de réelles
difficultés pour trouver un logement décent et
abordable. C’est à Paris que la situation est la plus
critique, notamment en raison de l’insuffisance de
l’offre d’hébergement CROUS (3 135 logements
pour un peu plus 296 000 étudiants inscrits dans
le supérieur).
Un état des lieux catastrophique
6,7 logements pour 100 étudiants
Lors de sa conférence de rentrée, Jacques
Soulas, directeur du CNOUS (Centre National
des Œuvres Universitaires et Scolaires) a même
évoqué le cas de certains étudiants, étrangers
6
N`2
à quelque chose, pour apporter un projet dans
lequel la jeunesse pourra se reconnaître et se dire
pour. Après avoir été la génération qui dit non,
nous devons devenir la génération qui dit oui.
Chaque jeune militant dans un mouvement
de jeunesse croit que la politique peux chan-
ger le monde, ou du moins qu’elle est capable
d’apporter des réponses aux problèmes actuels
et aux enjeux de demain. Le rôle du mouvement
est donc avant tout de leur donner un espace pour
réaliser les changements auxquels ils aspirent.
Cyrielle Chatelain
pour la plupart, contraints de dormir plusieurs nuits
dans la rue, faute d’avoir trouvé une chambre.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’hexa-
gone recensait 2 209 171 étudiants en 2002/2003.
Parmi eux, 382 962 ont fait une demande de
logement auprès du CROUS pour un parc
immobilier qui n’en comprend que 148 788.
Au plan national, l’offre CROUS est de 6,7
logements pour 100 étudiants, les CROUS logent
moins de 8 % des étudiants. Un chiffre qui varie
d’une région à l’autre.
44 % des frais mensuels d’un étudiant
Selon des chiffres posés par Familles de
France, le coût du logement pour les étudiants
cette année encore représente 44 % des frais
mensuels. Avec une rentrée en hausse de 3,5
%, le problème se pose plus encore. La Fage
(fédération des assemblées générales étu-
diantes) avait d’ailleurs confirmé cet état de fait, en
 La Souris Verte
affirmant que pour faire des études supérieures
les étudiants devaient disposer d’un SMIC chaque
mois
Devant le déficit de logement social
(CROUS, foyers étudiants, HLM), les quatre
cinquèmes des étudiants doivent recourir au
logement privé et comme ce qui est rare est
cher, les prix des loyers ont explosé : + 25 % en
cinq ans. L’évolution des loyers a enregistré une
hausse de 11,9% en région Rhône-Alpes en un
an et de 10,1 % en région parisienne. Ailleurs, les
hausses sont de l’ordre de 7 à 8 % par an.
Selon la Fnaim (Fédération nationale de
l’immobilier), il faut débourser, en moyenne, 300,
360 ou 370 € par mois selon que vous souhaitez
habiter dans un studio à Angers (49), Rennes
(35) ou Toulouse (31). Sans surprise, l’Île-de-
France aligne les records. Comptez environ 480 €
par mois pour une chambre à Orsay (91) ou à
Créteil (94), et 530 € en moyenne à Paris, avec
des pointes à 700 € dans le fameux Quartier latin,
qualifié par les guides touristiques de « quartier
étudiant » !
Sur un marché exorbitant, où les proprié-
taires exigent toujours plus de garanties, le statut
d’étudiant, sans revenus stables, fait plutôt pâle
figure parmi la masse des candidats à un loge-
ment minimal.
Les galériens du logement se mobilisent
Des promesses non tenues.
Le 29 novembre 2007, le président de la
République a annoncé que l’évolution des loyers
sera désormais indexée sur l’indice des prix à la
consommation et non plus sur celui de la construc-
tion. Et le dépôt de garantie exigible par les
propriétaires est ramené à un mois au lieu de
deux… Ces deux réformes ont été accueillies avec
satisfaction pour tous ceux qui dénoncent la crise
du logement en France. « Les galériens du loge-
ment remportent une de leurs premières victoires
et sabrent le mousseux, sans triomphalisme »,
7
estime Fanny Castel, l’une des animatrice du
collectif Jeudi noir. Depuis la rentrée de septembre,
de tout ce qui compte d’associations sur le mal
logement, DAL (Droit au logement) et Enfants de
Don Quichotte en tête, rejoints par l’UNEF (Union
nationale des étudiants de France), la FAGE
(Fédération des associations générales étu-
diantes) et Génération précaire, s’agite pour
faire le forcing sur les pouvoirs publics. Comme
à chaque rentrée depuis une bonne dizaine
d’années, la crise du logement en général, du
logement étudiant en particulier, fait l’actualité.
Avec le sentiment que des promesses non pas
été tenues.
La prise de la Bastille, au goût du jour.
On comprendra dès lors un peu mieux
le mouvement de l’association Jeudi Noir, qui a
pris possession d’un bâtiment vide de 1800 m²
dans le XIe arrondissement, près de Bastille. Cet
espace, originellement prévu pour loger des
travailleurs immigrés deviendra une Cité U.
Manuel Domergue, de l’association, s’explique
auprès de l’AFP : « Une quinzaine de jeunes -
étudiants et travailleurs précaires ne parvenant
pas à se loger à Paris - se sont installés depuis 10
jours dans certaines des 60 chambres existantes
dans ce bâtiment situé 14 passage de la Bonne-
Graine qui est totalement vide et appartenait à la
Poste qui vient de le vendre à Adoma. »
Et il ne manque pas de revenir sur la fa-
meuse caserne d’Arras, inaugurée la semaine
passée : la presse était gentiment conviée, mais
il ne s’agissait que de 30 logements. « Jeudi Noir
fait deux fois mieux dès aujourd’hui en plein centre
de Paris ! », riposte l’association.
Témoignages
« Vivre à deux dans 20 m2, c’est toute une orga-
nisation ! »
Amélie, 20 ans, étudiante en 2e année de
 La Souris Verte ●● N`2
lettres modernes appliquées à Paris-IV. Vit avec
sa mère, Suzanne, 45 ans, retraitée :
« Lorsqu’on a décidé de déménager de
Lille à Paris pour mes études, il y a deux ans,
ma mère a fait une demande de logement social,
mais sans trop y croire.
Vu l’attente, nous savions que nous n’au-
rions pas de nouvelles dans l’année. Donc, on a
cherché dans le privé. Partout où nous appelions,
c’était déjà loué. Nous n’arrivions même pas à
décrocher des visites. Finalement, nous avons fini
par tomber sur ce studio de 20 m² au loyer de
550 euros par mois. A Lille, pour le même prix,
nous avions un quatre-pièces dans un logement
social. En tant qu’aide-soignante, ma mère
touchait 1 700 euros par mois. Mais, à cette
période, elle venait tout juste de prendre sa
retraite et de passer à 1 200 euros. Pour avoir
le studio, maman a fait croire qu’elle travaillait
encore en falsifiant ses fiches de paie, sinon on
ne nous l’aurait jamais attribué. Pour la garantie,
un oncle a bien voulu nous aider, mais avec réti-
cence.
Vivre à deux dans 20 m², c’est toute une
organisation : nous utilisons des casques sans fil
pour écouter la télé. Mon lit est sur la mezzanine et
ma chambre est dessous. Comme il n’y a pas as-
sez de place pour se tenir debout, j’ai l’impression
de vivre dans une boîte. Le lit de ma mère fait
aussi office de canapé. Pour séparer les deux,
on a mis un paravent qui nous oblige à marcher
en crabe. Dans la cuisine en renfoncement, on
ne peut pas être deux, et il n’y a aucun plan de
travail. La salle d’eau est correcte, mais on doit
déboucher la douche deux fois par semaine.
Pour éviter la promiscuité, je travaille à la
bibliothèque, parce qu’ici je n’y arrive pas. Mes
bouquins s’entassent sur des planches et au-
tour de mon ordinateur... Toute mon enfance est
rangée dans une boîte sur laquelle j’accumule
mes cours. Ça fait des piles qui s’effondrent ré-
gulièrement. Quand je suis au téléphone, c’est
une conversation à trois. Nous n’avons aucune
intimité. »
8
N`2
Les Jeunes Verts soutiennent le collectif
« Jeudi Noir »
Les Jeunes Verts soutiennent le collectif
« Jeudi Noir » dont Karima Delli, nouvelle député
européenne et ancienne secrétaire fédérale des
Jeunes Verts, est encore aujourd’hui un membre
actif.
Nous nous joignons à la quasi-unani-
mité des syndicats étudiants (Unef, Uni, Fage,
Sud...) sur l’urgence de construction de nouveaux
logements sociaux et notamment dans les centres
villes.
Alors que la situation est des plus urgente,
encore aujourd’hui, de nombreux logements
disponibles sont détruits et reconvertis en locaux
commerciaux, cette situation est intolérable !
Outre de déshumaniser et vider nos
centres villes devenant de vrai centre commercial
aseptisé, cette politique à favoriser la spéculation
foncière, alors que des mécanismes de régulation
existent.
Nous demandons au municipalité de favo-
riser la mixité social et de reprendre la main sur
leur maîtrise foncière.
Le gouvernement, avec ces quelques
projets phares, n’a pas encore saisis l’urgence de
la situation et est bien en deçà de ces engage-
ments.
Contacts :
Jeudi Noir : contact@jeudi-noir.org
Droit au logement : http://www.droitaulogement.org/
Génération précaire : contact(@)generation-precaire.
org
Le blog du ministère de la crise : http://ministeredela-
crise.blogs.liberation.fr/logement/
A.G.
Jeune Vert Strasbourg
 La Souris Verte
Etre Jeune
L’écolier vaut de l’or
M
i-septembre une initiative d’Acadomia a
choqué l’opinion publique. Le concept :
les parents payent cher un « pack » de
préparation au bac. Mais si leur enfant échoue à
l’examen, ils sont remboursés.
Un produit marketing qui démontre une
fois de plus la dérive d’une marchandisation de
l’Education.
L’éducation pour tous a-t-elle encore un
avenir ? L’éducation publique peut-il concurrencer
l’éducation aux plus offrants ? Réponse : oui, si le
gouvernement y met les moyens.
L’éducation pour les plus riches.
Pourtant le « prix du bac » n’est pas à
la portée de toutes les bourses. À 3 000 euros
l’année, pour 60 heures de cours particuliers, ou
1 600 euros pour 60 heures de cours collectifs,
la facture reste salée, même si la moitié est
déductible des impôts.
Cette offre risque d’accentuer l’écart entre
ceux qui ont les moyens et ceux qui ne les ont
pas. Philippe Coléon s’en est défendu dans les
colonnes de Paris Match. « Ce qui coûte vraiment
cher à l’Etat et aux familles, c’est l’échec scolaire.
Alors oui, notre service représente un certain
budget, mais est-ce vraiment scandaleux si
l’enfant obtient son bac ? Ceux qui s’adressent à
nous veulent donner une chance supplémentaire
à leur enfant et cela inclus des gens issus des
milieux populaires. »
9
Un pas de plus vers la marchandisation
de l’éducation
« Obligation de résultat », « investissement
», « satisfait ou remboursé ». Le jargon d’Acadomia
est très largement emprunté au vocabulaire
d’entreprise. Le baccalauréat peut-il être un
business comme les autres ? Z D’après Frédé-
rique Rollet, la porte-parole du syndicat national de
l’enseignement supérieur (SNES), on se dirige, à
tort, vers une « marchandisation de l’éducation ».
Cette vision de l’éducation comme un
« marché » se repend à travers le monde à
travers toute une série d’actions concrètes, dont
les plus poussées ont lieu au Royaume-Uni, en
Australie et aux Etats-Unis.
Comme le décrit fort bien Ricardo Pe-
trella, dans sa contribution écrite à une réunion
d’ATTAC, l’éducation pour la ressource hu-
maine prend le pas sur l’éducation pour et par la
personne humaine. On transforme l’éducation en
un lieu où l’on apprend une « culture de guerre »
(mieux réussir que l’autre, la concurrence, la
guerre économique) plutôt qu’une culture de vie
(vivre ensemble avec les autres dans l’intérêt
général). Du coup, la logique marchande et finan-
cière du capital privé tend à s’imposer de plus en
plus directement dans la définition des finalités et
des priorités de l’éducation. Si cela a commencé
dans les écoles de commerce, cela tend à gagner
de proche en proche à l’aide d’un vocabulaire
approprié : « marché de l’éducation », « marché
des produits et services éducatifs », « entreprises
éducatives » (cf. Vancouver, et bien des aspects
du salon français de l’éducation, dominés par les
multimédia).
 La Souris Verte ●● N`2
Une éducation nationale
peu à peu démantelée
Mais qui peut assurer l’éducation pour tous ?
L’éducation nationale ? Pourtant elle fait
grise mine, depuis un an, le gouvernement conti-
nue son objectif de supprimer 40 000 de postes
dans les établissements pour la rentrée 2009 et
2011.
Pourtant il y a du pain sur la planche ! Si le
système scolaire était équitable, le pourcentage
d’admis dans les différents baccalauréats devrait
être le même que celui qui est observé en classe
de 6ème. Or, les enfants d’ouvriers, qui repré-
sentent 31 % des élèves de 6ème, ne représen-
tent plus que 18,2 % des admis au baccalauréat
et 11,4 % des admis au baccalauréat S. Au bout
du compte, les fils de cadres ont 2,9 fois plus de
chances que les ouvriers d’avoir leur bac et 8 fois
plus d’obtenir un bac S !
Etre Jeune
Pour une politique verte de la jeunesse !
Pour une prise en compte de la jeunesse.
Les défis auxquels l’ensemble de la
population aura à faire face dans les années
proches n’ont jamais été aussi nombreux, ni aussi
graves : réchauffement de plus en plus rapide de la
10
N`2
Les Jeunes Verts soutiennent
les propositions d’ATTAC et des syndicats
lycéens et professorales.
Les Jeunes Verts rappellent leur attachement
à une éducation « gratuite, laïque et obligatoire »
tel que l’avait défini Jules Ferry. Partout sur la
planète nous luttons pour renforcer et rénover le
service public, l’égalité dans l’accès aux savoirs
et la reconnaissance de la parole critique des
« apprenants », jeunes et adultes.
Nous demandons que le soutien scolaire
mise en place par le gouvernement soit étendu et
de qualité comparable à ce que l’on peut trouver
sur le «marché».
Il est certain que la mise en place de ces
propositions demande le renforcement de moyen,
néanmoins la lutte contre les inégalités sociales à
l’accès aux savoir devrait être l’une des priorités
du gouvernement.
Contact :
ATTAC France : http://www.france.attac.org/spip.
php?article1381
FIDL : http://www.fidl.org/
UNL : http://www.unl-fr.org/
A.G.
Jeune Vert Strasbourg
planète, élévation du niveau des mers, disparition
de l’eau douce, dégradation de la santé, multi-
plication des cancers. Les jeunes sont souvent
les moins bien armés pour affronter la crise éco-
nomique, sociale et environnementale, mais ils
peuvent aussi apporter des réponses à ces crises
à répétitions que nous traversons depuis 30 ans.
 La Souris Verte
Le profil sociodémographique de la pauvre-
té se modifie  : autrefois principalement rurale et
âgée, la pauvreté est désormais jeune et urbaine.
Aujourd’hui 21% des jeunes vivent sous le seuil
de pauvreté, ce qui représente environ 1 million
de jeunes entre 18 et 24 ans étant pauvres. Les
jeunes sont de plus en plus considéré comme une
population potentiellement dangereuse, notam-
ment quand ils viennent de quartier dit difficiles
: discrimination à l’emploi en raison du lieu d’ha-
bitation, contrôle d’identité plus fréquent pour les
jeunes, l’intransigeance des nouvelles lois envers
les mineurs, sifflet anti-jeunes. Ce ne sont bien
sûr que des exemples mais ils sont révélateurs
d’un fossé que la société crée entre les jeunes et
le reste de la société.
Les Jeunes Verts proposent ici un plan en
plusieurs points pour redonner : l’autonomie finan-
cière, le droit à l’éducation, l’accès au logement et
à la mobilité.
Vers l’autonomie financière  par exemple, sont rejetés de l’école républicaine.
Tant qu’un revenu universel ne sera pas
mis en charge, il s’avère nécessaire de créer
un revenu minimum d’autonomie qui serait
versé  sans conditions à tous les jeunes, de 16
à 25 ans, âge à partir duquel il est possible de
toucher le revenu de solidarité active (équiva-
lent de l’ancien RMI). Ce revenu contribuerait à
réduire les inégalités, équilibrant les revenus
financiers des jeunes quelque soit leur classe
sociale d’origine, et leur permettant de se concentrer
sur leurs études. En effet, il s’agit de ne pas perdre
de vue que le million d’étudiants qui travaille
parallèlement à leur cursus ont deux fois moins
de chance de réussir. Les étudiants seraient
également plus libres dans le choix de leurs
études, n’étant plus sous la tutelle directe de leurs
parents. Il est nécessaire de faire bénéficier tous
les jeunes travailleurs, ayant un revenu qui ne
leur permet pas de vivre au dessus du seuil de
pauvreté, d’une partie de ce revenu d’autonomie.
Et pas un non pas seulement les quelques 60 000
11
qui pourront effectivement profiter du RSA derniè-
rement lancé par le gouvernement.
Pour un véritable droit à l’éducation 
L’accès  à  l’éducation est un droit univer-
sel. L’éducation ne doit pas seulement permettre
de s’insérer dans le monde du travail, mais doit
permettre la réalisation de chacun, son enrichisse-
ment culturel et intellectuel. L’éducation est aussi
un atout pour la société, elle permet l’innovation,
la recherche fondamentale, l’augmentation du
niveau de vie d’une partie importante de la popula-
tion, préparer aux défis à venir grâce à l’éducation
au développement durable. Cependant 150
000 jeunes sortent chaque année du système
scolaire sans diplôme, sans compter les 20% des
étudiants qui quittent l’université sans avoir
atteint un niveau diplomatoire. Parallèlement,
certaines catégories de la population, les Roms
 
Pour mettre fin à cette situation suicidaire,
il faut tout d’abord sauver et renforcer l’éducation
publique. L’éducation étant un droit, elle doit être
gratuite, du plus jeune âge au plus haut diplôme
universitaire. Il s’agit également de rétablir le
droit à l’erreur au sein des cursus éducatifs, et de
décloisonner la catégorisation en trois classes
d’âge distinctes (la jeunesse, l’activité, la retraite)
tout en mettant fin au sens unique qui caractérise
nos parcours personnels. Il faut donc promouvoir
des parcours plus flexibles, comportant des
allers-retours entre périodes d’emploi et études,
par exemple par le biais de crédits à utiliser au
cours de sa vie. Et tandis que le travail alimen-
taire en parallèle des études doit être découra-
gé car accentuant l’échec à l’université, les cursus
doivent être organisés afin de permettre des
engagements civiques ou associatifs. Une
validation des acquis de l’expérience politique,
syndicale ou associative doit être mise en place.
Les universités et autres établisse-
ments scolaires doivent être développés sous
la forme d’écocampus, basés sur une participa-
 La Souris Verte ●● N`2
N`2

tion des élèves et étudiants, avec par exemple la individuelles, est un complément indispensable
rénovation de bâtiments, la mise en place de au revenu minimum d’autonomie afin d’assurer
cantines biologiques, ou de jardins partagés. l’autonomie réelle.
L’éducation au développement durable.  Les Jeunes Verts s’opposent à ce que les
entreprises construisent des logements étudiants.
La publicité occupe en effet une place déjà trop
envahissante dans la société. Pour des raisons
d’équilibre social et écologique, les Jeunes Verts
Le logement pour tous  défendent le maintien d’universités de proximité
dans les villes de taille moyenne. Enfin, les loge-
ments spécifiquement étudiants peuvent être une
Dans les cités universitaires parisiennes, solution, mais uniquement dans la mesure où ils
il n’existe qu’une chambre pour cent étudiants. sont pleinement intégrés aux villes et ne créent
Les squatts se développent tandis que les pou- pas de ghettos urbains.  
voirs publics et groupements privés continuent de  
détruire les grands ensembles et cités univer-
sitaires. Partout en France, sous le coup de la
spéculation, - hors période de crise ! - l’accès au
logement pour les étudiants est de plus en plus Le gouvernement doit promptement mettre
difficile.  en place une politique ambitieuse pour assurer
Un profond engagement des pouvoirs l’autonomie de chaque citoyen et notamment des
publics est nécessaire pour répondre à ces plus jeunes parce que l’autonomie est plus qu’un
problématiques. De larges investissements droit c’est un chemin vers l’égalité réelle.
étatiques permettront de créer plus de loge-
ments. La mise en place d’une caution étatique Marie Toussaint et Cyrielle Chatelain
pour tous, remplaçant les cautions parentales ou

Etre Vert
La Taxe Carbo-Sarko est une arnaque !

L
’idée d’une fiscalité verte a toujours été
défendue par les écologistes. Une lueur
d’espoir nous a parcourus à l’annonce de la
commission Rocard planchant sur le sujet pour le
compte du gouvernement.
Mais nos espoirs ont été réduits à néant
le 10 septembre avec le discours de Super-Sarko
délaissant l’avis des experts et imposant SA taxe
carbone.
Pourquoi une fiscalité écologique ?
Le péril climatique est une réalité confirmée
par des milliers de scientifiques. En effet, les
émissions de gaz à effet de serre, dues à la
combustion de pétrole, de gaz et de charbon,
augmentent de jour en jour et constituent une
menace pour notre climat. De plus l’épuisement
des ressources fossiles est imminent. La
recherche de nouvelles alternatives est incontour-

12
 La Souris Verte
nable. Selon le GIEC, l’homme est responsable à
80% de cette évolution climatique. Si la commu-
nauté politique a pris conscience de l’enjeu que,
très tardivement, l’heure est désormais à l’adap-
tation. Il faut changer nos modes de production et
de consommation pour adopter un comportement
responsable.
Une contribution climat-énergie (CCE)
n’a pas pour but d’être un impôt de plus, mais
d’accélérer et d’accompagner ces changements
nécessaires.
Une contribution écologiquement efficace...
Dans le cadre du Grenelle de l’environne-
ment, la France s’est engagée à diviser par quatre
ses émissions de gaz à effets de serre à l’horizon
2050. La contribution climat-énergie représente
une opportunité pour atteindre cet objectif.
Pour être une mesure écologique efficace
la CCE doit tout d’abord concerner toutes les
énergies et donc aussi l’électricité dont la produc-
tion – y compris le nucléaire- émet du CO2. La
CCE doit s’élever à un montant significatif qui in-
citerait les consommateurs à changer leurs habi-
tudes. Il faut faire confiance au signal prix et opter
pour la progressivité dans le temps pour gagner
en efficacité.
Le prix évoqué par la commission Rocard
paraît juste et tout à fait acceptable : 32 €/t CO2
en 2010 puis une évolution progressive pour at-
teindre 100 €/t CO2 en 2030.
… et socialement juste.
La CCE doit concerner les ménages mais
aussi les entreprises et les administrations.
La redistribution doit comporter deux volets :
● La redistribution directe et solidaire sous forme
de « chèques verts » versée au ménages en
fonction de leurs revenus, pour les accompagner
13
dans leurs changements de consommation éner-
gétique.
● La redistribution doit aussi être indirecte par
le développent de politiques de transports en
commun et de logement (isolation) pour faciliter
les changements de comportements et ne pas
pénaliser les personnes isolées.
Le gâchis de la taxe Sarko :
Le 10 septembre 2009, le Président de
la République a annoncé sa vision de la taxe
carbone. Elle est décevante et apparaît même
comme inefficace en plusieurs points :
● Son domaine d’application : la taxe carbone
sarkozienne ne concernera pas l’électricité sous
prétexte que le nucléaire émet très peu de CO2.
Ceci est une contre-vérité et une preuve que le
lobbying nucléaire s’impose encore aujourd’hui.
● Son montant : alors que la commission Rocard
préconisait un montant de départ de 32 euros
la tonne de CO2, Sarkozy l’annonce à 17 euros
en évoquant une progression future mais sans
donner d’échéance précise. Ce prix n’est pas
assez significatif pour les Français et n’aura
aucun effet sur le comportement des consomma-
teurs si ce n’est des nouvelles difficultés pour les
plus pauvres dues à une mauvaise redistribution.
● Une mauvaise redistribution : la redistribution
de la taxe carbone ne tiendra pas en compte des
différences de revenus et apparaît donc comme
injuste socialement.
Suite à ce gâchis nous devons réagir.
Sarkozy vient de fustiger la fiscalité verte. Il est
de notre devoir de rappeler que la taxe carbone
de Sarko n’est en rien celle défendue par les éco-
logistes. Faisons confiance à nos parlementaires
pour éviter un trop grand fiasco lors de l’étude
par le Parlement de la proposition de Sarkozy. La
balle est dans leur camp mais dans le notre aussi,
l’opinion publique doit être entendue.
Alexis Prokopiev et Fanny Dubot.
 La Souris Verte ●● N`2
N`2

Etre Vert
Climat :
Le rendez-vous à ne pas manquer

D
u 7 au 18 décembre, ce qui sera décidé réductions de GES pourrait créer des centaines
au sommet mondial de Copenhague sur le de milliers d’emplois non délocalisables : isolation
climat sera décisif pour notre avenir. des logements, développement des transports en
commun, énergies renouvelables, agriculture bio...
Dix ans après le sommet de Kyoto, tous
les chefs d’Etats des pays membres de l’ONU
vont discuter des mesures à prendre pour faire
face au dérèglement climatique dû aux activités
humaines. Les choix qui seront faits seront essen-
tiels pour l’avenir de l’humanité.

Les premiers réfugiés climatiques appa-

raissent, fuyant la montée des eaux, la violence
des tempêtes, la stérilisation des terres...

Le coût estimé de l’inaction varie entre

« des centaines de milliards » et « des centaines
de milliers de milliards » d’euros... Mais le scénario
catastrophe peut encore être évité. A L E RT E A C O P E N H A G U E

A Copenhague, les chefs d’Etats vont Mais qui va chauffer

pour Copenhague ?
devoir s’entendre sur plusieurs choses : A L E RT E A C O P E N H A G U E
S’engager à réduire les émissions de gaz
à effet de serre (GES) pour ne pas dépasser un
réchauffement planétaire de plus de 2°C, au-delà
duquel l’avenir serait imprévisible. 

Pour cela, les émissions mondiales des
GES doivent commencer à décroître avant 2015.            
Les pays riches, responsables des trois   


quarts des GES doivent montrer l’exemple en

réduisant de 40% leurs émissions des GES d’ici
à 2020. Mais ils ne s’en sortiront pas seuls. Il Notre avenir et celui de nos enfants se jouera à
faut aussi mobiliser 100 milliards d’euros/an pour Copenhague :
aider les pays en difficulté à lutter contre les émis- Mobilisons-nous pour exiger et obtenir
sions de GES. un accord ambitieux !
Selon différents rapports, l’investissement
de seulement 1% du PIB mondial par an dans les Alexis Prokopiev

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 La Souris Verte

Groupes Locaux
Les Jeunes Verts de Strasbourg
se mobilisent pour Copenhague

Mobilisation pour Copenhague : Autour de « l’alarme climatique », pour le

Un démarrage réussi départ de la campagne « Chauffe qui peut pour
Copenhague ! », les Jeunes Verts Alsace ont
organisé une action « Patchwork » lundi 21

L
’alarme climatique du lundi 21 septembre
a retenti de manière exceptionnelle : 2632
événements dans 134 pays ! Plus de 10000
photos et 600 vidéos de l’Alarme climatique ont
été envoyées à Avaaz en seulement 24 heures !
(http://www.avaaz.org/fr/sept21_hub)
septembre 2009 entre 12h30 et 14h sur les lieux
du flash-mob pour recueillir les impressions sur
un panneau sur l’urgence climatique.
A.G.
Jeune Vert Strasbourg

A Strasbourg, les Jeunes Verts Alsace et

trois autres associations (Alsace Nature, Green-
peace et Objectif Climat) ont répondu à l’ap-
pel d’Avaaz et TckTckTck pour faire sonner les
réveils à 12 h 18. Une heure choisie pour rappeler
aux dirigeants que le 18 décembre, se terminera
la conférence de Copenhague sur le climat et que
peu de résolutions ont émergé jusqu’à présent.

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 La Souris Verte ●● N`2
N`2

Groupes Locaux
Le nucléaire, c’est pour la vie,
et plus, si affinité !

L
es Jeunes Verts ont participé au rassem-
blement du 3 octobre à Colmar pour dire
stop au nucléaire et stop à Fessenheim,
la plus vieille centrale nucléaire française. C’est
avec plaisir que nous avons défilé au milieu de la
zone de confinement des militants anti-nucléaires
devant un nombre ubuesque de CRS amers.
Nous avons été isolés comme des porteurs de
virus H1N1. La pression des autorités pour faire
échouer ce rassemblement montre à quel point le
nucléaire est aujourd’hui une question taboue en
France et à quel point le lobby nucléaire est fort
en France. Mais pose aussi de nombreuses ques-
tions en terme de liberté. L’espace d’expression
dans l’espace publique se rétrécie et cela devient
dangereux.
Malgré tout, c’était l’occasion de rappe-
ler à tous des réalités toutes simples. Non le
nucléaire n’aide pas à lutter contre le réchauf-
fement climatique puisque lorsqu’on fait le bilan
carbone de toute la filière nucléaire (construction,
extraction, production d’eau à haute tempéra-
ture,..) le nucléaire produit 15,42 tonnes de CO2
par gigawatt heure. Non le nucléaire n’est pas sûr
puisque des incidents graves se sont déjà produits
dans les centrales de Dampierre, Gravelines,
Cadarache, Tricastin et que le 25 septembre
à 3h30 du matin, la centrale nucléaire de Pa-
luel (Seine-Maritime) a failli prendre feu. Non le
nucléaire ne permet pas l’indépendanceéner-
gétique étant donné que le nucléaire fonctionne
grâce à l’uranium qu’on ne peut trouver en France
et qui est une énergiefossile non renouvelable.
Mais nous avons choisi de porter un
message tout aussi essentiel mais de manière plus
drôle, l’impact du nucléaire sur les générations
futures. Ainsi nous sommes partis avec nos
tracts et un convoi de déchets nucléaires donné
généreusement par un représentant d’Areva.
L’ensemble des manifestants ont donc pu nous
suivre ou nous fuir pendant que nous distribuions
nos boîte de conserve à l’effigie du nucléaire
avec des slogans tels que « 100% radioactif », «
Areva fournisseur officiel de l’Elysée », « Satisfait
ou c’est pas grave », « Pensez aux générations
futures, laissez leur des déchets ».
La dizaine de Jeunes Verts présents se
sont donc fait remarqués, notamment en distri-
buant un déchet nucléaire à Olivier Besançenot.
Excepté la sienne, les réactions ont été bonnes.
On ne peut que regretter l’isolement du rassem-
blement du reste de la population et l’image de
casseur que les autorités ont voulu donner aux
manifestants. Ainsi, malgré les difficultés
rencontrées par ce rassemblement, les Jeunes
Verts ont donc apporté leur pierre à la lutte contre le
nucléaire.
Cyrielle Chatelain

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