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Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) Département de Gestion

Programme CCA 1/2

Cours Difficultés comptables


Chapitre 1, 2,3,4

Enseignant Ngor SENE


Expert comptable diplômé
ONECCA – Sénégal
Tél : 775 01 75 94
704 58 50 69
Mail : ngor.sene@gmail.com

Ngor SENE Version_août 2010


EC – ONECCA
1 Rappel du cadre conceptuel de l’OHADA 5

1.1 Principes comptables et image fidèle 5


1.1.1 Principes comptables 5
1.1.1.1 Prudence 5
1.1.1.2 Permanence des méthodes 5
1.1.1.3 Intangibilité du bilan d’ouverture 5
1.1.1.4 Spécialisation ou l’indépendance des exercices 6
1.1.1.5 Evaluation monétaire au coût historique 6
1.1.1.6 Continuité de l’exploitation 7
1.1.1.7 Transparence 7
1.1.1.8 Importance significative ou importance relative 8
1.1.1.9 Prééminence de la réalité sur l’apparence 8
1.1.2 Image fidèle 8

1.2 Règles d’évaluation 8


1.2.1 Fondements de la valeur 9
1.2.2 Valeur d’entrée 9
1.2.3 Valeur actuelle 10
1.2.4 Valeur nette au bilan ou valeur comptable nette 10

2 Crédit-bail 11

2.1 Définition 11

2.2 Problématique 11

2.3 Fondements juridiques et droit comptable 11

2.4 Traitement comptables des redevances ou loyers 12


2.4.1 Principe de comptabilisation des loyers 12
2.4.2 Retraitements 12
2.4.2.1 Synthèse des conditions 12
2.4.2.2 Retraitement simplifié 13
2.4.2.3 Retraitement normal 13
2.4.2.3.1 Comptabilisation d’un actif immobilisé 13

2.4.2.3.2 Comptabilisation d’une dette équivalente 13

2.4.3 Exercices d’application : Cas Melotte 14

2.5 Information en annexe 18

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EC – Onecca
2.6 Traitement fiscal des loyers 18

2.7 Droits de leasing 18


2.7.1 Principe de comptabilisation 18
2.7.1.1 Chez le concessionnaire 18
2.7.1.2 Chez le cédant 19
2.7.2 Traitement fiscal 19

2.8 Levée d’option d’achat 19


2.8.1 Biens de faible valeur 19
2.8.2 Biens de valeur importante 19
2.8.2.1 Levée 19
2.8.2.2 Absence de levée 19

2.9 Cessions après levée d’option d’achat 20

3 Opération en monnaies étrangères 21

3.1 Introduction 21

3.2 Bases légales 21

3.3 Problématique 21

3.4 Traitement comptable 21


3.4.1 Règle générale 21
3.4.2 Immobilisations 21
3.4.3 Stocks 22
3.4.3.1 Stocks détenus à l’étranger 22
3.4.3.2 Stocks acquis à l’étranger et détenus en FCFA 22
3.4.4 Disponibilités 23
3.4.5 Créances et dette 23
3.4.5.1 Comptabilisation de l’engagement 23
3.4.5.2 Réévaluation du solde à la clôture (périodique ou annuel) 23
3.4.5.2.1 Inscription au bilan 23

3.4.5.2.2 Inscription au compte de résultat 24

3.4.5.3 Règlement ou encaissement d’une échéance 24

3.5 Dispositions particulières du droit comptable 25


3.5.1 Article 56 : Opérations affectant plusieurs exercices 25
3.5.1.1 Traitement comptable 25
3.5.1.2 Exercice d’application 25

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3.5.2 Article 57 : Position globale de change et termes voisins 26
3.5.3 Autres cas particuliers : Créances douteuses 26
3.5.4 Autres cas particuliers : Couverture 26

3.6 Exercice 1 : Cas Pied 27

3.7 Exercices approfondissement 28


3.7.1 Exercice 1 Cas Croûte : Couverture de change et position globale de change 28
3.7.2 Exercice 2 - Cas Baret – Encaissements et créances en devise 29

4 Contrats à long terme 30

4.1 Définition 30

4.2 Problématiques 30

4.3 Déroulement du contrat 30

4.4 Modèle économique 31

4.5 Traitements comptables 31


4.5.1 Règles d’application obligatoire 31
4.5.2 Méthodes de l’achèvement 31
4.5.3 Avancement 33
4.5.4 Bénéfice partiel 35
4.5.5 Informations en annexe 37

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1 Rappel du cadre conceptuel de l’OHADA
1.1 Principes comptables et image fidèle
1.1.1 Principes comptables

1.1.1.1 Prudence
Prévus par les articles 3 et 6 du règlement de l’AU/C, le principe de prudence consiste à prévoir
les risques et incertitudes susceptibles d’affecter le patrimoine et les résultats de
l’établissement et ce afin de présenter une image fidèle et d’obéir aux règles de sincérité et
régularité des comptes.

En résumé, l’approche retenue est de ne pas transférer un risque quelconque sur les
"générations futures".

1.1.1.2 Permanence des méthodes


AU/C – art. 40.

La présentation des comptes et les méthodes d’évaluation ne peuvent être modifiées, si des
modifications interviennent, elles doivent être décrites et justifiées en annexe en précisant les
incidences comptables du changement.

La permanence permet la comparaison dans le temps d’informations similaires et par le biais de


la normalisation comptable, comparaison dans l’espace.

Elle s’applique :
• aux méthodes d’évaluation,
• aux méthodes de présentation.

1.1.1.3 Intangibilité du bilan d’ouverture


AU/C art. 34.

Ce principe interdit l’imputation, directement sur les capitaux propres d’ouverture, des
incidences des changements de méthodes et des omissions de produits et de charges des
exercices antérieurs, la régularisation de telles opérations devant nécessairement se faire par
l’intermédiaire du compte de résultat de l’exercice en cours.

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Exceptions :
• cas de l’incidence d’un changement de réglementation comptable, passage des plans
comptables sur les capitaux propres sans passer par le compte de résultat,
• correction d’une erreur fondamentale. Une erreur est fondamentale si les états financiers
ne peuvent plus être considérés comme ayant été fiables à la date de leur publication.

1.1.1.4 Spécialisation ou l’indépendance des exercices


AU/C art. 59.

Il est nécessaire d’obtenir des informations périodiques d’où le découpage de la vie économique
en exercice comptable (durée 1 an sauf dérogation).
Ce principe entraîne la constatation des écritures de régularisation.

Position fiscale Particularité fiscale : Si aucun bilan n’a été arrêté au cours d’un exercice civil,
il est nécessaire de déterminer un résultat provisoire qui sera ultérieurement
déduit du résultat définitif (cf. article 6 du CGI).

1.1.1.5 Evaluation monétaire au coût historique


AU/C – art. 35 et 36.

Il est également appelé principe du normalisme ou principe de la stabilité de l’unité monétaire.


Il ne peut être dissocié du principe de prudence.

Ce principe consiste à respecter la valeur nominale de la monnaie et ne tient pas compte des
variations du pouvoir d’achat.

Quelles sont les distorsions à ce principe ?


• au bilan, enregistrement à des dates différentes,
• au compte de résultat : production immobilisée au coût de production et non à la valeur
vente,
• calcul des amortissements à des coûts non actuels.

Principe remise en cause avec les nouvelles normes IFRS : juste valeur.

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Exceptions : Réévaluation libre ou légale.

1.1.1.6 Continuité de l’exploitation


AU/C – art. 39.

Ce principe ne peut être valablement utilisé lorsqu’il est probable que, dans un avenir prévisible,
l’entreprise puisse disposer de fonds suffisants pour régler ses dettes à leur échéance ou encore
lorsque, pour une entreprise, qui autrement serait solvable, il existe des factures externes
susceptibles de l’amener à arrêter son activité ou à en réduire le volume de façon significative.

Normalement, cette situation doit être appréciée sur la période suivant la clôture de l’exercice
contrôlé, et pour laquelle il est probable de faire des provisions. Mais il convient, le cas échéant,
de prendre également en considération tout événement devant intervenir postérieurement et
susceptible de remettre en cause la perspective de continuité d’exploitation (recommandation
de l’Union européenne des Experts comptables en 1979).

Exemples :
• situation nette négative ou fonds de roulement négatif,
• utilisation importante d’emprunt à court terme pour financer des prêts ou des
investissements non susceptibles d’être réalisés rapidement,
• etc.

En cas de remise en cause de ce principe, les actifs et les passifs du bilan doivent être évalués à
leur valeur de liquidation.

1.1.1.7 Transparence
Au/C – art. 6,8,9,10,11).

Le principe de transparence est respectée à travers :


a) Régularité (conformité aux règles),

b) Présentation et communication non seulement régulières, mais aussi loyales, de bonne foi,
des informations « sans intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence »,

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c) Règle de non compensation entre les comptes d’actif et de passif, les comptes de charge et
de produit.

Exceptions :
i) la compensation légale est possible lorsque les créances et les dettes sont simultanément
réciproques, fongibles, certaines, liquides et exigibles.
ii) la compensation entre créances et dettes connexes issues d’un même contrat (compensation
juridiquement fondée art. 34 de l’AU/C).

1.1.1.8 Importance significative ou importance relative


AU/C – art. 33.

L’information significative serait celle dont l’omission ou la déformation pourrait influencer


l’opinion des lecteurs des états financiers.

1.1.1.9 Prééminence de la réalité sur l’apparence


L’apparence juridique n’est plus un critère absolu et unique d’enregistrement en comptabilité
des opérations.

Exemples :
• crédit bail,
• biens acquis avec réserve de propriété
• concessions de biens,
• personnel extérieur à l’entreprise,
• effet remis à l’escompte et non encore échus ou honorés.

1.1.2 Image fidèle

L’objectif le plus général de la comptabilité et de satisfaire les besoins des utilisateurs. Par
conséquent l’objectif primordial des états financiers et de "donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise" – Article 8 de l’AU.

1.2 Règles d’évaluation

Les règles d’évaluation sont prévues dans chapitre 4 – titre 1 de l’AU portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises.

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1.2.1 Fondements de la valeur

Les deux composantes de la valeur d’un bien sont son utilité et sa rareté.
L’utilité est l’aptitude à satisfaire un besoin ; la rareté et le fait qu’un emploi implique la
renonciation à un autre emploi.
La valeur des biens de second rang (ou de capital) découle de la valeur des biens de premier
rang (ceux qui satisfont directement le besoin) qu’ils permettent de produire. Ainsi la valeur
théorique d’un actif immobilisé est la somme actualisée des flux de liquidité qu’il sera capable
d’engendrer au cours de sa carrière.

Le problème du comptable n’est pas le fondement de la valeur, mais le choix d’un critère
permettant de mesurer la valeur. On peut imaginer de nombreux critères, très différents, en
combinant deux composantes : le moment auquel on se place (passé, présent, futur) et la
modalité d’évaluation : objective, ou par le marché (achat, vente) subjective ou pour
l’entreprise (valeur d’usage). Cette multiplicité des critères de la valeur se justifie. D’une
grandeur physique, on peut faire une mesure objective et universellement valable. En revanche,
il n’y a pas de valeur universelle et unique, mais plusieurs valeurs particulières, parce que la
valeur est un rapport entre un bien et une personne particulière, dans une certaine situation,
sous certaines contraintes, avec un certain objectif, un certain point de vue, un certain intérêt.
C’est pourquoi la pratique utilise plusieurs critères de la valeur, la limité étant le respect de la
régularité et de la sincérité de la recherche de l’image fidèle.

L’OHADA distingue 3 valeurs :


• la valeur d’entrée,
• la valeur actuelle à une date quelconque, qui porte le nom de valeur d’inventaire si la
période correspond à la date de clôture,
• la valeur nette au bilan.

1.2.2 Valeur d’entrée

La valeur d’entrée est un élément intangible du fait de la convention du coût historique à


l’exception des créances et dettes en monnaies étrangères, et sauf évaluation.
Cette valeur d’entrée est :
• le coût d’achat ou d’acquisition pour les biens achetés,
• le coût de production, pour les bines produits par l’entreprise.

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Ces coûts sont des coûts qui ne peuvent inclure d’éléments calculés ou supplétifs, par exemple
coût des capitaux propres. Ils ne peuvent être influencés par l’existence ou non d’une
subvention.

1.2.3 Valeur actuelle

« La valeur actuelle d’un bien est une valeur d’estimation du moment qui s’apprécie en fonction
du marché et de l’utilité pour l’entreprise ».

Le concept de valeur actuelle repose principalement sur le principe de la continuité de


l’exploitation (utilité du bien pour l’entreprise).

La référence au marché vise le prix d’achat-vente du bien, à la date considérée, dans le cadre
environnemental de l’entreprise, prix qui a pu augmenter ou diminuer depuis la date d’entrée
du bien dans le patrimoine de l’entreprise ; pour les biens produits, il faut rechercher cette
valeur de marché, mais aussi le coût actuel de production du bien.
La valeur actuelle n’est pas égale à la valeur précédente, car il faut tenir compte de l’usure ou de
l’obsolescence du bien considéré, par un abattement en fonction de l’âge du bien.

Bref, la valeur actuelle d’un bien est le prix qu’accepterait d’en donner, dans le lieu est l’état ou
se trouve ce bien, un acquéreur de l’entreprise (et non du bien isolé)

1.2.4 Valeur nette au bilan ou valeur comptable nette

Elle la plus faible des deux valeurs : valeur d’entrée et valeur actuelle.

Si la valeur actuelle est la plus, elle est retenue mais la valeur d’entrée est maintenue au bilan et
une provision ou un amortissement est inscrit au bilan.

Deux nouveautés :
• une provision pour dépréciation n’est pas à ajouter aux amortissements que si son montant
est significatif par rapport à la valeur comptable nette du bien.
• les dépréciations constatées sur les comptes d’actif circulant (stocks et créances) et de
trésorerie sont enregistrées comme des charges externes (décaissables) afin de ne pas
laisser en dotations, donc dans la capacité d’autofinancement, ces charges qui sont, dans
leur majorité, décaissées à court terme.

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2 Crédit-bail
2.1 Définition

Selon la terminologie du SYSCOHADA, le CB est un contrat de location d'un bien meuble ou


immeuble, corporel ou incorporel, assorti d'une possibilité de rachat par le locataire à certaines
dates et en particulier à la fin du contrat ; enregistré, comme location, ce contrat est “ re -
traité ” en fin d'exercice comme achat.

Le crédit bail constitue un mode de financement garantissant une certaine flexibilité. Pour les
besoins d’investissements lourds, il est préférable pour une entreprise de payer des loyers que
d’immobiliser dans un achat des ressources. Elle améliore sa situation de trésorerie et remplace
les coûts fixes par les coûts variables.

2.2 Problématique

La problématique dans le retraitement des biens pris en CB se rapportent :


i) l’inscription du bien à l’actif (DBT) en contrepartie de l’inscription d’un emprunt (CDT).

ii) l’annulation des loyers payés au cours de l’exercice en contrepartie des intérêts et du
principal de l’emprunt (cf. tableau d’amortissement de l’emprunt).

iii) le calcul puis la comptabilisation des intérêts courus non échus (ICNE) liés à l’emprunt.

2.3 Fondements juridiques et droit comptable

Le crédit bail fait intervenir trois parties :


• l’entreprise utilisatrice,
• le bailleur,
• le fournisseur.

Il se caractérise par :
• la location d’un bien,
• la promesse de vente dudit bien.

Principes comptables
• prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique (applicable)
• règle que seuls les actifs, propriété de l’entreprise figurent à l’actif (remise en cause).

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2.4 Traitement comptables des redevances ou loyers
2.4.1 Principe de comptabilisation des loyers

Les redevances de crédit bail sont enregistrées au compte de charges par nature.

2.4.2 Retraitements

Suivant le principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence, l’opération de crédit est


considérée comme une acquisition assortie d’emprunt si certaines conditions sont respectées.

2.4.2.1 Synthèse des conditions

Hypothèse Conditions Nature Retraitement Etat


annexé
Levée Essentiel des avantages et Location Sans retraitement Mention
option risques inhérents à la simple
hypothétiq propriété ne sont pas
ue remplis
Contrats prévoit un Location Sans retraitement Mention
assez fort prix simple
d’achat (30%) avec
valeur actualisé des
biens très inférieurs
au prix du bien.
Décision de ne pas
lever l’option
Cas des Valeur actuelle inférieur à 5 Location Retraitement Mention
biens de % du total brut des simple simple si les petits
faible immobilisations contrats
valeur représentent
ensemble 20 % des
immobilisations
brutes utilisées.
Cas normal Hors exceptions ci-dessus Crédit bail Retraitement Mention
normal

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2.4.2.2 Retraitement simplifié
Les loyers sont ventilés en intérêts (intérêts de l’emprunt) et amortissements économiques
(principal), en se basant sur le tableau d’amortissement de l’emprunt établi par la banque.

2.4.2.3 Retraitement normal

2.4.2.3.1 Comptabilisation d’un actif immobilisé


La valeur d’entrée du bien correspond généralement à la valeur indiquée dans le contrat. A
défaut, l’entreprise doit déterminée la valeur actuelle du bien à la date d’entrée. Toutes les
taxes non récupérables sont incluses dans la valeur d’origine du bien.

Un plan d’amortissement est défini sur la durée de vie du bien.

2.4.2.3.2 Comptabilisation d’une dette équivalente


A la date de livraison, le bien loué est enregistré dans le compte d’immobilisation et un emprunt
d’un même montant est enregistré (17 dettes de CB et contrats assimilés).

Généralement, le contrat comporte une option d’achat contre paiement d’un montant
relativement faible par rapport à la valeur du contrat. Aussi, il faut déterminer le taux équivalent
de l’emprunt en prenant en compte la totalité des paiements qui seront effectués : annuités et
option d’achat.
-
Ce taux est celui qui égalise l’équation suivante : V = a* -
V = Valeur d’entrée du bien
‘a = annuité déterminé dans le tableau d’amortissement reçu du crédit-bailleur
‘i = le taux d’intérêt équivalent (inconnu)
‘n = nombre d’annuités
‘opa = montant de l’option d’achat

Les loyers sont ventilés en intérêts (intérêts de l’emprunt) et amortissements économiques


(principal), en se basant sur le tableau d’amortissement de l’emprunt équivalent recalculé par
l’entreprise.

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2.4.3 Exercices d’application : Cas Melotte

La société Melotte a acquis le 30 juin 2009 un matériel industriel, au moyen d'un contrat de
crédit-bail auprès de la SGBS, dans les conditions suivantes :

Valeur d'origine du bien : FCFA.3.000.000 HT (TVA déductible à 18 %) amortissable sur 8 ans ;

Durée du contrat : 6 ans (TVA 18 % déductible).


L’annuité est à verser en fin de période.
Le taux annuel de l’emprunt indiqué dans le contrat de CB est de 11 %.

Levée d'option : 30 juin de l'an 2016 pour 200 000 FCFA Htva.

TAF :
1. Etablissez le tableau de remboursement de l’emprunt.
2. Calculer le taux d’intérêt équivalent (en utilisant MS Excel) en utilisant la formule du
TRI.PAIEMENTS
3. Etablissez le tableau d’emprunt équivalent.
4. Etablissez le tableau d’amortissement du bien.
5. Passez toutes les écritures que vous jugez nécessaires au cours de l’exercice 2009 et 2010.

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Corrigé
1. Tableau de remboursement de l’emprunt

Date Période Emprunt Intérêts Amortissement Annuités Restant dû


30/06/2010 1 3 000 000 330 000 379 130 709 130 2 620 870
30/06/2011 2 2 620 870 288 296 420 834 709 130 2 200 036
30/06/2012 3 2 200 036 242 004 467 126 709 130 1 732 911
30/06/2013 4 1 732 911 190 620 518 510 709 130 1 214 401
30/06/2014 5 1 214 401 133 584 575 546 709 130 638 856
30/06/2015 6 638 856 70 274 638 856 709 130 0

2. Taux équivalent
-6
V = 709130**1- 1 i

‘i = 12,6%

3. Tableau d’emprunt équivalent

Intérêts à
Date Période Emprunt 12,06% = (A) Amortissement Annuités Restant dû
30/06/2010 1 3 000 000 361 741 347 389 709 130 2 652 611
30/06/2011 2 2 652 611 319 853 389 277 709 130 2 263 334
30/06/2012 3 2 263 334 272 913 436 216 709 130 1 827 118
30/06/2013 4 1 827 118 220 314 488 815 709 130 1 338 302
30/06/2014 5 1 338 302 161 373 547 757 709 130 790 546
30/06/2015 6 790 546 95 324 613 805 709 130 176 740
30/06/2016 7 176 740 21 311 178 689 200 000 - 1 948

Période ICNE (A/2)


31/12/2009 180 870
31/12/2010 159 926
31/12/2011 136 457
31/12/2012 110 157
31/12/2013 80 686
31/12/2014 47 662
31/12/2015 10 656

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4. Tableau amortissement du bien

Date Période VNC Amortissement


30/06/2009 3 000 000
30/12/2009 1 3 000 000 187 500
30/12/2010 2 2 812 500 375 000
30/12/2011 3 2 437 500 375 000
30/12/2012 4 2 062 500 375 000
30/12/2013 5 1 687 500 375 000
30/12/2014 6 1 312 500 375 000
30/12/2015 7 937 500 375 000
30/12/2016 8 562 500 375 000
31/12/2017 9 187 500 187 500

5. Ecritures exercices 2009 et 2010.


Hypothèse 1 : Retraitement simplifié
Ecritures exercice 2009

Aucune écriture car il n’y a pas eu de redevance à retraiter.

Ecritures exercice 2010


Débit Crédit Libellés (30/6/2010) Montant
6233 Redevance de CB 709 130
4454 TVA récupérable 127 643
521 Banque 836 773
Paiement redevance 1

Débit Crédit Libellés (31/12/2010) Montant


6722xx Intérêts sur dettes de CB 330 000
68134xx Amortissement matériel industriel 379 130
6233 Redevance de CB 709 130
Retraitement de la redevance sur la base du
tableau de remboursement de l’emprunt
équivalent

Hypothèse 1 : Retraitement normal.

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5.1 Ecritures exercice 2009
Débit Crédit Libellés (30/06/2009) Montant
241100 Matériel industriel 3 000 000
173xxx Emprunt de crédit bail mobilier (Acquisition 3 000 000
matériel n° xxxxx contrat CB n°...)

Débit Crédit Libellés (31/12/2009) Montant


6722xx Intérêts dans loyers de CB mobilier 180 870
1763 IC sur emprunts équivalents de CB mobilier 180 870
=361741/2
----------------------------- ----------------------------------
6813xx Dotations aux amort. immob. corp. 187 500
284110 Amort.matériel industriel 187 500
(Dotation de l'exercice mat.CB : 3 000 000/8*1/2)

5.1 Ecritures exercice 2010


Débit Crédit Libellés (2/1/2010) Montant
1763 IC sur emprunts équivalents de CB mobilier 180 870
6722 Intérêts dans loyers de CB mobilier 180 870
Extourne des ICNE

Débit Crédit Libellés (30/6/2010) Montant


6233 Redevance de CB 709 130
4454 TVA récupérable 127 643
521 Banque 836 773
Paiement redevance 1

Débit Crédit Libellés (31/12/2010) Montant


6722xx Intérêts sur dettes de CB 361 741
173xx Emprunts de CB 347 389
6233 Redevance de CB 709 130
Retraitement de la redevance sur la base du
tableau de remboursement de l’emprunt
équivalent
----------------------------- ----------------------------------

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EC – Onecca
6813xx Dotations aux amort. immob. corp. 375 000
284110 Amort.matériel industriel 375 000
(Dotation de l'exercice mat.CB : 3 000 000/8)
-----------------------------------------------------------------
6722xx Intérêts dans loyers de CB mobilier 159 926
1763 IC sur emprunts équivalents de CB mobilier 159 926
=372 913/2

2.5 Information en annexe

L’information des tiers sur l’opération de crédit bail est assurée principalement par l’état
annexé à travers :
• le tableau 5 qui présente les mouvements des biens détenues en CB et contrats assimilés.
• le tableau 7 qui présente les échéances des dettes à la clôture de l’exercice.

2.6 Traitement fiscal des loyers

En fiscalité sénégalaise, le retraitement du crédit bail est admis. Aussi, les intérêts d’emprunts et
les amortissements sont déductibles du résultat fiscal.

Ce n’est pas le cas dans tous les pays de l’UEMOA.


Si c’est le cas :
• les amortissements et les intérêts sont réintégrés,
• les redevances sont déduites du résultat.

2.7 Droits de leasing

Un contrat de crédit bail peut être cédé avec l’accord du bailleur et moyennant le paiement
d’un droit.

La quote-part concernant le droit de crédit bail doit être comptabilisée en immobilisation.

2.7.1 Principe de comptabilisation

2.7.1.1 Chez le concessionnaire


1) le droit de crédit bail est intégré dans le coût de l’immobilisation si le CB est supérieur à 5 %
des valeurs brutes des immobilisations utilisées.

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EC – Onecca
2) le droit de crédit bail est enregistré dans le compte 216 – Droit au bail. Il est amorti sur la
durée de vie restante du CB.

2.7.1.2 Chez le cédant


1) en produit de cession des immobilisations si le bien est immobilisé,
2) en produits accessoires si le bien n’est pas immobilisé.

2.7.2 Traitement fiscal

Les opérations de produits et de charges résultant de la cession du droit au bail sont imposables
ou déductibles.

2.8 Levée d’option d’achat


2.8.1 Biens de faible valeur

Le bien est
• immobilisé
• amorti sur la durée normale d’utilisation restante.

2.8.2 Biens de valeur importante

2.8.2.1 Levée
En cas de levée de l’option, aucune écriture n’est à passer. Le bien est déjà à l’actif.

L’amortissement continue jusqu’à la fin de la durée de vie du bien.

Le compte d’emprunt est apuré suivant le tableau d’amortissement.

2.8.2.2 Absence de levée


L’absence de levée est considérée comme une sortie et se comptabilise comme une cession de
bien normal :
• constatation de la cession par le biais du compte 81 ou 654,
• annulation de la dette d’emprunt équivalente par le biais du compte 82 ou 754. Le solde de
la dette représente le prix de cession.

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EC – Onecca
2.9 Cessions après levée d’option d’achat

Après la levée de l’option, le bien est considéré comme les autres immobilisations et la cession
suit le même traitement.

Ngor SENE Version_août 2010 Page 20 of 37


EC – Onecca
3 Opération en monnaies étrangères
3.1 Introduction

En règle générale les opérations sont réalisées avec des partenaires sis dans la zone Franc. Ce
qui n’implique pas de recalculer les opérations à la contre valeur.

Cependant, il peut arriver qu’on fasse des opérations avec des opérateurs en dehors de la zone
Franc.

3.2 Bases légales

Article 42 : Recensement et évaluation des biens, créances et dettes à la valeur actuelle.

Article 50 : Lorsque la valeur des éléments de l’actif et du passif de l’entreprise dépend des
fluctuations des cours des monnaies étrangères, des règles particulières d’évaluation
s’appliquent dans les conditions définies par les articles 51 à 58 ci-après.

3.3 Problématique

La problématique des opérations en devises est de traduire en comptabilité les opérations


effectuées dans une devise autre que celle de tenue de la comptabilité.

3.4 Traitement comptable


3.4.1 Règle générale

Engagement : A la conclusion d’un engagement, les droits ou obligations de l’entreprise sont


enregistrés en comptabilité au taux de change retenu dans l’acte d’engagement.

Règlements ou encaissement : comptabilisation au taux de la date de règlement. Un gain ou


perte de change est constaté.

A clôture : les droits (créances) et obligations (dettes) sont évalués au taux de clôture et des
ajustements sont passés.

3.4.2 Immobilisations

Les immobilisations sont maintenues au cours du jour de l’acquisition quel que soit le mode de
paiement.

Ngor SENE Version_août 2010 Page 21 of 37


EC – Onecca
Si un crédit a été consenti par le fournisseur d’immobilisations, les différences de change
constatées au moment du règlement sont inscrit en pertes de change 676. Ou gains 776.

Lorsqu’un emprunt en devises est affecté à l’acquisition d’immobilisations en devises, situées


dans le pays de la devise concernée, il n’est pas constitué en principe de provision globale de
change.
La perte ou le gain est constaté à chaque échéance, aucune provision pour perte latente n’est
constituée à la clôture de chaque exercice.

3.4.3 Stocks

3.4.3.1 Stocks détenus à l’étranger


Ils sont valorisés au cours moyen pondéré des cours pratiqués à la date d’achat ou d’entrée en
magasin des éléments considérés. En cas d’indisponibilité, une autre méthode dans la mesure
où elle n’est pas susceptible d’affecter sensiblement les résultats : cf. image fidèle.

Des dépréciations sont constituées si la valeur au jour de l’inventaire, compte tenu du cours de
change audit jour, est inférieure à la valeur d’entrée en compte.

3.4.3.2 Stocks acquis à l’étranger et détenus en FCFA


4 méthodes :

1 ème méthode : valorisation des achats et des stocks au cours d’achat (ou au cours d’achat
calculé sur la durée de rotation des stocks)

2èmeméthode : valorisation des achats au cours d’achat et valorisation des stocks :


• soit au cours de clôture pour la partie non encore payée
• soit au cours d’achat pour la partie déjà payée (ou alors au cours à la date de paiement)
3ème valorisation à un cours interne de la période fixé par l’entreprise
4ème valorisation des achats payés et des stocks payés au cours du jour de paiement ;
valorisation des achats payés et des stocks non payés au cours du jour de clôture.

NB : la permanence des méthodes doit être respectée.

Ngor SENE Version_août 2010 Page 22 of 37


EC – Onecca
3.4.4 Disponibilités

Selon l’article 58, les avoir en monnaies étrangères sont évalués au dernier cours officiel de
change connu à la date d’établissement des états financiers.
Le gain ou la perte de change est inscrit directement dans les produits ou les charges financiers
de l’exercice.

3.4.5 Créances et dette

Conformément aux articles 50 à 58 de l’Acte uniforme de l’OHADA, l’entreprise doit, à la


clôture, procéder au recensement et à l’évaluation de ses biens, créances et dettes à leur valeur
effective du moment, dite valeur actuelle. Cette évaluation doit être effectuée en appliquant le
principe de prudence. Aussi, les gains probables ne doivent pas être pris en compte dans la
détermination du résultat alors que les pertes probables font l’objet d’une provision.

3.4.5.1 Comptabilisation de l’engagement


Les créances ou les dettes sont inscrites au bilan au cours de change de la date de formalisation
de l’accord des parties sur l’opération (commande ferme et définitive). Toutefois, la date de
facturation peut être retenue si elle n’est pas éloignée de la date de formalisation de
l’opération.

3.4.5.2 Réévaluation du solde à la clôture (périodique ou annuel)

3.4.5.2.1 Inscription au bilan


A la clôture, l’évaluation des créances ou des dettes en devise sur la base du dernier cours de
change connu peut faire apparaître des écarts par rapport aux valeurs inscrites dans les
comptes.

Suite à cette évaluation, les créances ou les dettes en devises apparaissent au bilan à leur valeur
à la date de clôture.

En contrepartie des ajustements résultant de l’évaluation, l’entreprise constate, au bilan, les


pertes probables (compte 478 – Ecarts de conversion actif) et les gains probables (compte 479 –
Ecarts de conversion passif).

Nota : Créance douteuse ou litigieuse

Ngor SENE Version_août 2010 Page 23 of 37


EC – Onecca
Lorsque la créance est douteuse ou litigieuse, l’écart de conversion est limité à la partie jugée
recouvrable.

3.4.5.2.2 Inscription au compte de résultat


Les gains probables de change n’apparaissent pas au compte de résultat en vertu du principe de
prudence.

Toutefois, les pertes probables de change doivent être prises en compte dans le compte de
résultat :
• opérations à moins d’un an : une charge provisionnées est constituée par l’intermédiaire du
compte 679 – Charges provisionnées financières (débit) et du compte 599 – Risques
provisionnés à caractère financier (crédit).
• opérations à plus d’un an : une provision pour pertes de change est ainsi constituée par
l’intermédiaire du compte 697 – Dotations aux provisions à caractère financier (débit) et du
compte 194 – Provisions pour pertes de change (crédit).

Sort de la provision antérieurement constituée


La provision constituée antérieurement et devenue sans objet, en partie ou en totalité, à la
clôture, est ajustée à travers le compte 779 – Reprises de charges provisionnées financières
(crédit) et le compte 599 – Risques provisionnés à caractère financier (dédit).

Afin d’éviter de suivre les provisions constituées d’une période sur une autre, nous suggérons
qu’elles soient reprises à l’ouverture de la période suivant celle de leur constitution. Les
provisions de la période en cours seront ainsi constituées sur la base de la situation à la fin de la
période.

3.4.5.3 Règlement ou encaissement d’une échéance


Le règlement ou l’encaissement d’une échéance (totale ou partielle) peut intervenir passé un
certain délai après la date de conclusion de l’opération. Ainsi, le cours de change à cette date
est généralement différent de celui à la date de conclusion de l’opération. Il s’ensuit une
différence de change qui peut être soit un gain ou une perte.

La perte de change est enregistré au débit du compte 676 Pertes de change.


Le gain de change est enregistré au crédit du compte 776 Gains de change.

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EC – Onecca
Nota : Reprise de la provision pour perte de change
Les provisions constituées relatives à des créances encaissées ou à des dettes réglées doivent
être reprises par le compte 779 – Reprises de charges provisionnées financières (crédit) et le
compte 599 – Risques provisionnés à caractère financier (dédit).
Nous faisons remarquer que la reprise des provisions antérieures, en débit d’exercice, exclut la
reprise susvisée.

3.5 Dispositions particulières du droit comptable


3.5.1 Article 56 : Opérations affectant plusieurs exercices

3.5.1.1 Traitement comptable


Lorsque les opérations, objet des provisions pour pertes de change, affectent deux ou plusieurs
exercices, il faut étaler la perte probable sur la durée restant à courir jusqu’au terme des
remboursements ou des encaissements. Donc, seule la partie de la dette ou de la créance
venant à échéance dans le courant de l’exercice suivant doit faire l’objet d’une provision pour
pertes de change transcrite dans les comptes de l’exercice.

Toutefois, la perte totale future est recalculée à la fin de chaque exercice et mentionné dans
l’Etat annexé.

La perte de l’exercice clos est comptabilisée :


Débit : 697 Dotations aux provisions financières
Crédit : 194 Provisions pour perte de change

La charge de l’exercice est déterminée par la formule : P x 1/(1+D)


La charge différé est déterminé par la formule : P x D/(1+D)

P = Perte globale
D = Durée restante à courir

3.5.1.2 Exercice d’application


L’Entreprise Doriane a contracté un emprunt en Guinée Conakry sur une durée de 4 ans d’un
montant de 2.000.000 GNF par des annuités constantes à un taux d’intérêt de 0%
exceptionnellement, le 1er janvier 2008.
Signature : 1FCFA= 1FGNF

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EC – Onecca
31/12/2008 = 1FCFA= 0,95 GNF

Calculer la perte de N ? = [2.000.000 – 2.000.000/0,95]/4 = 26.316


Calculer la perte différée ? = 105.26 – 26.316 = 78.947

Débit Crédit Libellés Montant


697 Dot. Provisions à caract. Financ. 26 316
194 Provisions pour pertes de change 26 316

La perte différée sera mentionnée dans l’Etat annexée.

3.5.2 Article 57 : Position globale de change et termes voisins

A la clôture, si l’entreprise a des positions différentes sur une même devise et à des échéances
proches, elle doit effectuer une compensation des pertes probables et des gains probables pour
dégager sa position globale de change. La dotation à la provision pour pertes de change est
alors limitée à l’excédent des pertes de change probables sur les gains de change probables. Si
les gains de change sont supérieurs aux pertes l’entreprise peut ne pas constituer de provision
de pertes de change.

Difficulté d’interprétation :
1) Compensation entre créances & dettes d’une même devise ou toutes devises confondues
2) Echéances proches

3.5.3 Autres cas particuliers : Créances douteuses

Une solution peut être de :


i) de convertir la partie recouvrable,
ii) de provisionner sur la valeur nominale.

3.5.4 Autres cas particuliers : Couverture

Lorsque l’opération en devises est assortie d’une opération de couverture de change, la


provision n’est constituée qu’à concurrence du risque non couvert.

Ngor SENE Version_août 2010 Page 26 of 37


EC – Onecca
3.6 Exercice 1 : Cas Pied

La société Toucouleur effectue des prestations pour la Société Afrique afin de connecter ses
différents sites. L’opération, conclue le 1 juillet 2008, est libellée en US dollars et s’élève à
$.1.000. Le 8 juillet, 1$ valait 448 FCFA.
Toucouleur a encaissé le règlement d’une partie de la créance, soit $.750, le 10 juillet. A cette
date 1$=450 FCFA.
A la clôture du mois de juillet, le cours de change s’établit à 1$ pour 446 FCFA.

Comptabilisation des prestations effectuées (sans prise en compte de la TVA) 1 juillet 2008

Débit Crédit Libellés Montant


411xxx Client – Société Afrique (448 * 1.000) 448 000
706xxx Services rendus 448 000

Comptabilisation du règlement – 10 juillet 2008

Débit Crédit Libellés Montant


52xxx Banque (450 * 750) 337 500
411xxx Client – Société Afrique (448 * 750) 336 000
776xx Gains de change [(448 – 450)*750] 1 500

Réévaluation de la créance en US dollars à la clôture de juillet 2008

Nota : le compte 411xxx – Client – Société Afrique – présente un solde débiteur de 250$*448 =
112.000 FCFA (ou 448.000 – 336.000).

Le solde de la créance réévaluée en FCFA au dernier cours connu à la clôture s’élève à 250 $ *
446 = 111.500 FCFA.

Il apparaît ainsi une perte de change probable de (112.000 – 111.500)= 500 FCFA.

Débit Crédit Libellés Montant


478xxx Ecart de conversion actif 500
411xxx Client – Société Afrique 500
Cette écriture permet de ramener le solde du
compte client à 111.500 FCFA

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EC – Onecca
679xxx Charges provisionnées financières 500
599xxx Risques provisionnés à caractère financier 500
Provision pour pertes de change

3.7 Exercices approfondissement


3.7.1 Exercice 1 Cas Croûte : Couverture de change et position globale de change

L’état des créances et dettes en devises, au 31 décembre N de la société DABA42, se présente


ainsi :

N° compte Date de la Montant en Montant Date


facture devises enregistré en échéance
CFA
Clients
Aissatouchef 41111 2/11/N 10.000 $ 15 480 31/1/N+1
Ndella 41108 19/12/N 12.000$C 20 032 28/2/N+1

Fournisseurs
Cisco 40107 25/11/N 5.000 $C 9.075 31/1/N+1
Jules 401023 15/11/N 7.500 $C 15.700 31/1/N+1
Openga 401045 8/12/N 20.000$ 34.560 28/2/N+1
$C = dollar canadien

Le 25 novembre, la société DABA 42 a effectué une opération de couverture de change à


concurrence de la moitié de sa dette envers la société Cisco, en achetant 2.500 $C au cours de
1,75 FCFA pour 1 $c. L’échéance de cette opération est fixée le 31/1/N 1. L’opération de
couverture est déjà comptabilisée.

Au 31 décembre de l’année N, les cours des devises sont les suivants :


1$C = 1,65 FCFA
1$ = 1,37 FCFA

TAF :
1) Rappelez les règles générales d’évaluation et de comptabilisation applicables aux créances en
devises :

Ngor SENE Version_août 2010 Page 28 of 37


EC – Onecca
• à la date d’inscription dans les comptes,
• à l’arrêté des comptes.
2) Déterminez le montant global de la provision pour pertes de change éventuelle à constituer à
la date du 31 décembre N, en prenant soin d’expliquer précisément votre raisonnement.
3) Présenter les écritures de régularisation nécessaires, à la date du 31/12/N.

3.7.2 Exercice 2 - Cas Baret – Encaissements et créances en devise

Le 1er novembre 2008, le fournisseur sénégalais Mbayang a vendu 100 sacs d’arachide à un
client Canadien – Marc Perroux, pour une valeur total en contre valeur en FCFA.1.500.000. Le
taux de chance à indiqué sur le contrat et de 1$C = 350 FCFA. La devise du contrat est le dollar
canadien ($C).

Le 15 novembre, Mbayang a reçu un avis de crédit de la banque d’un montant KFCFA.675 net de
frais. Après analyse, elle se rend compte que c’est Marc Perroux qui a fait le paiement. Le 15
novembre le dollar canadien valait FCFA.250.

Le 25 décembre, 1$C = 450

Au 31 décembre 2008, 1$C = 550.

Travail à faire :
Passez toutes les écritures que vous jugez nécessaire.
NB : Aucune écriture n’a été passée en comptabilité.

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EC – Onecca
4 Contrats à long terme
4.1 Définition
Un contrat pluriannuel (CPA) ou contrat à long terme (CLT) est un contrat :
• portant sur la réalisation d'un bien, d'un service ou d'un ensemble de biens et/ou de
services
• exécution s'étale sur au moins deux exercices.

Exclus :
• prestations continues : loyers ou les intérêts,
• prestations discontinues à échéances successives échelonnées sur plusieurs exercices :
contrats d'entretien, de maintenance ou d'abonnement de services.

Exemples de métiers dans lesquels on trouve des contrats à long-terme :

BTP au sens large


Ferroviaire
• Construction de trains
• Systèmes de signalisation
• Contrats de maintenance

4.2 Problématiques
• Problématiques comptables : reconnaissance du chiffre d’affaires et de la marge et
détermination du pourcentage d’avancement
• Problématiques associées au « prévisionnel » : élaboration de l’estimé à terminaison
• Problématique de « l’incertain »

4.3 Déroulement du contrat

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EC – Onecca
4.4 Modèle économique

4.5 Traitements comptables


4.5.1 Règles d’application obligatoire

Art. 49 de l’AUOHDC (AU Organisation et Harmonisation du Droit Comptable…) : Provision liée à


la connaissance de la perte probable qui peut résulter de l'exécution totale du contrat pluri-
exercices.
Art. 59 et 60 : Séparation des exercices.

Trois méthodes :
i) la méthode à l'achèvement
ii) la méthode à l'avancement
iii) la méthode du bénéfice partiel à l'inventaire

4.5.2 Méthodes de l’achèvement

Application du Principe de prudence.

Comme son nom l’indique, c’est à l’achèvement que le résultat est constaté.
D’où

Exercice d’exécution
• aucun chiffre d'affaires n'est inscrit en classe 7 ;

Ngor SENE Version_août 2010 Page 31 of 37


EC – Onecca
• les charges en classe 6 par nature ;
• en fin d'exercice, coût de production porté dans les "en-cours" en contrepartie (compte 73) ;
• acomptes reçus des clients subsistent au passif du bilan de l'exercice ;
• en cas de dépréciation sur la partie du contrat exécutée, l'entreprise constate la diminution
des "en-cours" ;
• s'il existe un risque de perte à terminaison supplémentaire sur le contrat global, une
dotation à une provision financière pour risques et charges (compte 193) est passée au
Compte de résultat de l'exercice.

Exercice de terminaison
• CA total passé en classe 7 avec contrepartie en créances clients ;
• charges de l'exercice de terminaison dans les comptes de la classe 6 ;
• le coût de production des "en-cours" des exercices précédents annulé par le compte 73 ;
• acomptes reçus des clients virés au crédit des comptes clients concernés ;
• dépréciations éventuellement constituées sont reprises.

Synthèse

Date Opérations Traitement Débit Crédit Attention


comptable
1/1/N Charges par nature Dans la clase 6 6xxxx 5xxxx ou
(personnel, matières 401xxx
premières, services
extérieurs,…)
xxxx
Avance client Dans le compte 5xxxxx 4191xxx
acomptes et
avances

31/12/N Couverture des charges Coût de 34xx ou 734 xxou 735


(exécution) production dans 35xxxx xxx
compte encours
Provision pour Si le coût de 6593xxx 394xxx ou
dépréciation éventuelle production de la 385xxx
partie terminée et
supérieur au prix
de vente prévu
Provision pour risques et Si probabilité 6911xxx 193xxxx Réexaminer la

Ngor SENE Version_août 2010 Page 32 of 37


EC – Onecca
Date Opérations Traitement Débit Crédit Attention
comptable
charges d’une perte à la provision pour
fin globalement = risques et charges et
(prix de vente annuler la partie
prévu – coût de sans objet
production) de la éventuellement
partie restante
31/12/N + 2 Charges par nature Dans la clase 6 6xxxx 5xxxx ou
(terminaison) (personnel, matières 401xxx
premières, services
extérieurs,…)
Facture définitive Dans le compte 411xxx 70xxx
de produit
Transfert des acomptes 4191xxx 411xxx
reçus
Déstockage des coûts de 734xx ou 34xx ou
production 735xxx 35xxxx
Reprise des provisions Cumul des 394xxx ou 7593xxx
pour dépréciation provisions 385xxx
antérieures
Reprise des provisions Devenu sans 193xxxx 7911xxx
pour risques et charges objet

4.5.3 Avancement

Ou « au pourcentage des travaux exécutés », le résultat est constaté suivant le %


d’avancement. D’où

Exercice d’exécution
1. CA correspondant aux travaux exécutés au cours de chaque exercice et acceptés par le
client est porté en classe 7 ;
2. Charges dans les comptes de la classe 6 par nature ;
3. Aucun "en-cours" n'est porté au bilan, à l'exception de la partie des travaux exécutés
pour laquelle le client n'a pas encore donné son accord ;
4. Créances clients sont créées en contrepartie des travaux inscrits dans le chiffre
d'affaires, les acomptes versés venant en diminution des créances correspondantes ;

Ngor SENE Version_août 2010 Page 33 of 37


EC – Onecca
5. Aucune dépréciation n'est constatée sur les travaux exécutés au cours de chaque
exercice, dans la mesure où ils sont inscrits en classe 7 ;
6. Comme dans la méthode à l'achèvement une provision pour risque de perte à
terminaison sur le contrat global peut être nécessaire. Elle sera reprise au fur et à
mesure de l'exécution effective des travaux.

Execice de terminaison
• Idem qu’en exercice d’exécution

Problématique
• Comment déterminer le % d’avancement ?

Synthèse

Date Opérations Traitement Débit Crédit Attention


comptable
1/1/N Charges par nature Dans la clase 6 6xxxx 5xxxx ou
(personnel, matières 401xxx
premières, services
extérieurs,…)
Xxxx
Avance client Dans le compte 5xxxxx 4191xxx
acomptes et
avances

31/12/N Comptabilisation de la % accepté x CA 411xx 70xxxx


(exécution) facturation prévisionnel
correspondant au % des
travaux exécutés et
acceptés. (% = coût réel
des travaux
acceptées/coût de
revient total)

Transfert des acomptes 4191xxx 411xxx


reçus

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EC – Onecca
Date Opérations Traitement Débit Crédit Attention
comptable
Stockage de la Stockage de 34xxx ou 734xxx ou
production finie non travaux finis 35xxx 735xxx
acceptée par le client
Provision pour risques et Si probabilité 6911xxx 193xxxx Réexaminer la
charges d’une perte à la provision pour
fin globalement = risques et
(prix de vente charges et
prévu – coût de annuler la
production) de la partie sans
partie restante objet
éventuellement
…….
31/12/N + 2 Idem qu’exercice Solder toutes
(terminaison) d’exécution les provisions

4.5.4 Bénéfice partiel

Cette méthode ne vise que les contrats prévisionnellement bénéficiaires

En cas de démonstration d’un bénéfice prévisionnel (cf. conditions OHADA – Chap 6 – Section
13 Acte uniforme) :

Possibilité de prendre une quote-part de ce résultat en fonction de l'exécution des obligations


contractuelles à la date d'arrêté des comptes.
Quote-part déterminé : doit être fondée
Indicateurs possibles : coût de production, VA

Exercice d’exécution
i) aucun chiffre d'affaires n'est inscrit en classe 7 ;
ii) charges relatives au contrat en classe 6, par nature ;
iii) en fin d'exercice :
• coût de production porté dans les "en-cours" avec contrepartie, pour l'exercice, en classe 7,
dans la variation des "en-cours" (compte 73) ;
• les acomptes reçus des clients subsistent au passif du bilan de l'exercice ;
• la quote-part de résultat, calculée comme il est indiqué ci-dessus, est enregistrée en classe
7, au crédit du compte 753 par le débit du compte 475 " ;

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EC – Onecca
• aucune dépréciation n'est à prévoir ni sur les "en-cours", ni sur un risque de perte à
terminaison, puisque le contrat doit être bénéficiaire.
NB : Si prévisions sur la marge bénéficiaire plus pessimistes que prévu, les quotes-parts de
bénéfice constatées au cours des exercices précédents ramenées à leur montant effectif global
à la date du nouveau calcul. A cette fin, l'entreprise devra créditer le compte 475 par le débit du
compte 653.

Exercice terminaison
• Chiffre d'affaires total de l'opération est à comptabiliser en classe 7 avec contrepartie en
créances clients ;
• Charges de l'exercice de terminaison sont enregistrées dans les comptes de la classe 6
correspondant à leur nature ;
• Coût de production des "en-cours" des exercices précédents est annulé par inscription au
débit du compte 73 ;
• Comptes reçus des clients sont virés au crédit des comptes clients concernés ;
• Quote-part du résultat bénéficiaire comptabilisée antérieurement est débitée au compte
653 par le crédit du compte 475, pour solde de ce compte.

Date Opérations Traitement comptable Débit Crédit


1/1/N Charges par nature (personnel, Dans la clase 6 6xxxx 5xxxx ou 401xxx
matières premières, services
extérieurs,…)
xxxx
Avance client Dans le compte 5xxxxx 4191xxx
acomptes et avances

31/12/N Couverture des charges Coût de production 34xx ou 734 xxou 735 xxx
(exécution) dans compte encours 35xxxx
Quote-part bénéfice % x Bénéfice 475xxx 753xx
prévisionnel
…….
Date Opérations Traitement comptable Débit Crédit
……
31/12/N + 2 Charges par nature (personnel, Dans la clase 6 6xxxx 5xxxx ou 401xxx
(terminaison) matières premières, services
extérieurs,…)
Facture définitive Dans le compte de 411xxx 70xxx
produit

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EC – Onecca
Transfert des acomptes reçus 4191xxx 411xxx
Déstockage des coûts de 734xx ou 735 34xx ou 35xxx
production xxx
Annulation quote-part bénéfice 653xxx 475xxx
comptabilisé

4.5.5 Informations en annexe

A mentionner dans l’annexe :


 la méthode de comptabilisation utilisée
 toutes les explications utiles à la compréhension des résultats dégagés.
Option retenue pour chaque contrat s’implose jusqu’à la fin du projet : Principe de permanence
des méthodes

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EC – Onecca

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