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Bernard Paul, Inagaki Hajime. Un torque achéménide avec une inscription grecque au musée Miho (Japon) (information). In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 144e année, N. 4, 2000. pp. 1371-1437.
doi : 10.3406/crai.2000.16219
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2000_num_144_4_16219
, \
NOTE D'INFORMATION
* Nombreux sont les collègues qui ont répondu à nos demandes de renseignements,
nous faisant profiter de leur savoir, nous ont ouvert généreusement les collections de leurs
musées et nous ont procuré des photographies. C'est un plaisir pour nous de remercier
Mm™ O. Inevatkina (musée des Peuples de l'Orient, Moscou), M.-Cr. Guidotti (Musée égypt
ien, Florence;, A. Caubet, A. Benoit (Louvre, département des Antiquités orientales),
G. Pierrat (musée du Louvre, département d'Égyptologie) et D. Colon (British Muséum),
MM. J. Curtis CBritish Muséum), H. Falk (Université de Gottingen), M. Amandry et
Mme" I. Aghion et M. Avisseau (Cabinet des Médailles, Paris), M"'" D. Valbelle (Université de
Lille), B. Meyer (Institut de Papyrologie, Sorbonnej, M.-D. Nenna (C.N.R.S., Maison de l'Orient,
Lyon],
IVe section,
MM.Paris)
P. Briant
et, au (Collège
(intre d'archéologie
de France), (A.IN. Lemaire
R. S. -École(École
normale
pratique
supérieure,
des MM.
Hautes
Fr. Études,
Grenet,
(). Bopearachchi, G. Lecuyot à qui est dû le dessin fig. 7 et Mme M. Delassasseigne.
1. a. AncientArtfrom the Shumei Family Collection. New YorkJune20-September 1, 1996, Los
Angeles County Muséum of Art. November 27-February 9, 1997, n° 19 (notice de K. Bezuel) ;
b. Miho Muséum, South Wing. November Hth to December 21st 1997, n° 38 (notice de P. Mevers).
2. M. Pfrommer, 1998, p. 79 sq., 85 (n. 579), 96, 136 et 176; P. R. S. Moorey, *1998,
p. 161, 162 et 165. J. Boardman, 2000, p. 194, fig. 5/78.
1372 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
11. Par exemple le torque de Suse mentionné à la n. 46 qui est fait de deux sections
s'emboîtant l'une dans l'autre sur une longueur de 3,5 cm et fixées entre elles par une goup
ille.
12. Chaque cavalier occupe un compartiment rectangulaire délimité latéralement par
une minuscule cloison en or et rempli, autour de la silhouette du cavalier, d'incrustations
de turquoise. Le motif de la poursuite se trouve ainsi réparti sur deux rectangles adjacents.
TORQUE MIHO 1377
13. Comme les têtes de lion sur le torque du torse égyptien d'époque perse du musée
de Florence : voir infra p. 1378 sqq.
14. G. BOTTI, 1956, p. 147 sqq. ; W. CuiXICAN, 1965, p. 153 sq., pi. 47-48. Haut, conser
vée du buste : 38 cm. Nous remercions Mme M.-Cr. Guidotti, conservatrice du Musée égyp
tien de Florence, de nous avoir procuré les photos de ce buste, qui sont celles de l'article
de G. Botti, et de nous autoriser à les publier.
15. Sur les influences que la Perse exerça sur les arts de l'Egypte, surtout dans le domaine
des arts mineurs, voir A. Roes, 1952 ; J. D. Cooney, 1953 a, b ; Id., 1965 ; W. CULLICAN, 1965,
p. 152-155 ; Kl. Parlasca, 1979. C'est dans la toreutique que les modes achéménides connur
entle plus vif succès, comme en témoignent quelques grands trésors de vaisselle d'argent
(Pithom, Mendès, ensemble de New York, Tukh el-Karamusj : M. Pfrommer, 1987, p. 42-85 et
142-167. Cette faveur se prolongea au-delà même de la conquête d'Alexandre : il n'est qu'à
voir le trésor de Tukh el-Karamus enfoui vers le milieu du iir siècle ainsi que les reliefs de la
tombe de Pétosiris (vers 300 av. n. è.) où sont représentés des artisans égyptiens en train de
confectionner des vases métalliques et un lit de types achéménides : G. L.EFEBVRE, 1923-1924,
2000 87
FlG. 5. - Musée égyptien de Florence :
buste en basalte d'un dignitaire de la XXV II' dynastie (inv.
Vue de face. Avec l'aimable autorisation du musée.
Fie. 6 a et b. - Musée égyptien de Florenee :
buste en basalte d'un dignitaire égyptien de la XXVII1' dy
Profils droit et gaucbe. Avec l'aimable autorisation du M
FlG. 7. - Musée égyptien de Florence :
buste en basalte d'un dignitaire égyptien de la XXVII'' dynastie
Dessin de G. Lecuyot.
TORQUE MIHO 1381
l, p. 51-57 ; III, pi. 7-8 (artisans du métal préparant une phiale, des rhytons à protomes de che
val et de griffon cornu), 1 1 (menuisiers fabriquant un lit de parade décoré de motifs animal
ierségyptiens et perses;. On ne peut plus aujourd'hui soutenir comme le faisait Ch. PICARD,
1930, p. 218-227, que les formes et les types achéménides confectionnés par cet artisanat égyp
tienau début de la période hellénistique n'auraient pénétré dans la vallée du Nil qu'à la faveur
de la conquête d'Alexandre grâce aux imitations que s'étaient mis à faire les ateliers grecs de
la Méditerranée aux V et IV siècles ; sur des imitations attiques en céramique de la vaisselle
métallique achéménide voir M. C MILLER, 1997, p. 135-152 (« Persian Gold and Attic clay »).
L'étude de la vaisselle métallique trouvée en Egypte [supra) a montré que les ateliers locaux
imitaient directement les modèles perses dès le V siècle. Ch. Picard réagissait dans cette étude
à un article de P. MONTET, 1926, qui faisait remonter la carrière de Pétosiris aux débuts de la
première domination perse, avant 460, et attribuait à la Perse achéménide tout ce qui dans les
représentations figurées se démarquait de la tradition purement égyptienne. Bien que la date
haute du tombeau soutenue par P. Montet doive être abandonnée (dernière mise au point de
B. MENU, 1994, 1995, 1998, sur la chronologie de la carrière de Pétosiris), ce qu'indiquait à elle
seule l'hellénisation manifeste de l'iconographie et du style des représentations, et qu'il ait
exagéré la part des données perses, l'égyptologue avait raison de souligner qu'un lit de parade
orné de motifs animaliers typiquement perses constituait un emprunt à l'art achéménide là où
Ch. Picard rie veut voir qu'un lit à la grecque. Pour la survivances des motifs achéménides
dans la bijouterie ptolémaïque, voir aussi E. CoCHE DE LA FERTÉ, 1950. On mettra à part des
œuvres dont l'iconographie perse a été dictée par la nationalité des personnages : statue de
Darius I découverte à Suse mais sculptée en Egypte (D. STRONACH, 1974), stèles du Canal à ver
sions cunéiformes représentant l'« Homme Perse », tête perse du Louvre découverte à Mem-
phis (R. GfflRSHMAN, 1963, fig. 293), stèle funéraire d'un haut personnage perse au musée de
Berlin (W. CliLLICAN, 1965, p. 154 sq., pi. 52 ; Kl. Parlasca, 1972, p. 76, pi. 5a), stèle funéraire
de Saqqara où le personnage perse du registre inférieur est soit le père iranien du défunt soit
le satrape (I. Mathieson, E. Bettles, S. Davies, H. S. Smith, 1995 ; P. Briant, 1999).
1382 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
«*■«■)
FlG. 10. - Pectoral de la tombe des épouses de Thoutmosis III (XVIIIe dynastie),
vers 1465. D'après C. Andrews, 1990, fïg. 103.
19. E. FEUCHT, 1967, 1971 et 1982 ; C. Andrews, 1990, p. 127-140 (exemplaires conservés).
TORQUE MfflO 1385
20. Les textes sacrés et les représentations figurées font état de l'offrande du pectoral
aux dieux par le pharaon : par exemple au temple de Dendara dans sa reconstruction qui
commence dans la seconde moitié du Ier siècle av. notre ère : S. CAUVILLE, 1999, p. 177 ; à
Karnak, au temple de Montou-Rê, Ptolémée Évergète présente au dieu un pectoral décoré
d'une barque portant le disque solaire pour « affermir son cœur » et « ennoblir sa gorge » :
S. H. AUFRÈRE, 2000, p. 395-401.
21. C. ANDREWS, 1990, fig. 1, 34 (et 179), 43, 47 (contrepoids), 79, 115, 145, 173, 178 et 181 ;
exemplaires où les supports du couronnement prennent la forme de tiges végétales : fig. 71,
99, 112 et 114 ; exemplaires en forme de plaques massives non ajourées : fig. 68 et 178.
22. Pour l'époque perse, outre la statue de Ptah-hotep, on mentionnera celle de Iah-
messaneith au musée de Brooklyn avec un pectoral rectangulaire sur lequel est sculpté un
pharaon adorant un dieu assis : B. VON Bothmer, 1960, n° 57,
XXVI' dynastie on peut citer à Saqqara la statuette du dignitaire p. 67Psammétique
sq., fig. 132-134.
abrité
Pour
sous
la
la vache Hathor : L'Egypte du crépuscule, fig. 132 ; à Abydos la statue du médecin Peftho-
neith : ibid., fig. 291 ; un torse du British Muséum : C. Andrews, 1990, fig. 122. Pour les
époques plus tardives, L'Egypte du crépuscule, fig. 213 (papyrus funéraire avec Osiris portant
un pectoral), 249 (Naga, Nubie, temple d'Amon, Ier s. de n. è.), 343 (Kawa, époque méroï-
tique).
23. Le type courant de l'Ahura- Mazda achéménide est doté d'une seule paire d'ailes,
mais on a aussi des exemples avec deux paires : cylindre du British Muséum : J. BOARDMAN,
2000, fig. 5.18; monnaies de Mazaios à Samarie, ibid., fig. 5.53; cylindre de Pasargades :
D. STRONACH, 1976, p. 178 sq., pi. 162 a-b ; bractées du trésor de l'Oxus : E. REHM, 1992,
p. 422, fig. 182; et de Sardes: ibid., p. 422, fig. 181. Dans son étude citée à la n. 121,
M. H. Inagaki insiste sur le lien étroit qui unit la divinité et les oiseaux qui la flanquent.
1386 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
24. C ANDREWS, 1990, fîg. 47 (contrepoids d'un des colliers de Tutankhamon, 1336-
1327) : pendeloques en perles de verre et d'or se terminant par de petits pendentifs. Voir
aussi le pectoral de Vani infra. Le plus souvent c'est une rangée d'éléments floraux articu
lés par des bélières qui occupent cette place : ibid., fig. 20, 79, 99, 120 et 173 ; parfois des
figurations symboliques de nœuds tit d'Isis et de piliers d/ed d'Osiris : ibid., fig. 34 et 68
(dans ces deux derniers cas les éléments décoratifs forment une bande d'un seule venue).
1388 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
28. Caractères hiéroglyphiques : a. sur le sarcophage de Pétosiris (dernier quart du IV* s.-
début du III' s.), notamment le plumage et la tête de la chouette, « chef-d'œuvre de l'artiste » :
G. Lefebvre, 1924, p. 20, pi. 57; L'Egypte du crépuscule, p. 76, fig. 57 (couleurs) (ici
fig. 13); VI. -D. NENNA, 1995, pi. XVIII/2, 3; b. sur celui de son frère Djed-Djehouty-ioue-
fankh : L'Egypte du crépuscule, p. 195, fig. 182 ; Ernesto Wolf Collection (voir n. 25), p. 60 sq.,
fig. 90 ; E. Scamijzzi, 1965, pi. 107 sq. ; c. sur le sarcophage Gliddon : R. S. Bianchi, 1983,
p. 34, fig. 6. Notons que les restes d'incrustations de verres opaques rouge et orange relevés
par J. D. CooNEY, 1953, p. 27 sqq., sur les statuettes de lions achéménédisantes de Léonto-
polis confirment la renaissance de la technique des incrustations de verres colorés à la
période perse. Pour les antécédents de cette technique en Egypte, voir R. S. BlANCHI, 1983.
29. E. RlEFSTAHL, 1969, p. 70 sq., 109, n° 69; cf. aussi n'- 70-71 ; M.- D. NENNA, 1995,
p. 377, pi. LXVTII/1
30. N. Grimai, « Travaux de l'IFAO en 1996, 1997 », Bulletin de l'Lnstitut français d'Archéol
ogie orientale 97, 1997, p. 350 sq. ; M.-D. Nenna, 1999, p. 171, n. 63.
31. PFT, ri™ 1547, 1557, 1957 et 1806 ; PTT, n" 1, 9 et 15. Pour deux exceptions qui rom
pent ce silence sur les métiers des ouvriers égyptiens voir la n. suivante.
1390 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
32. R. T. HALLOCK, 1985, p. 602 : tablette FT 1858 déchiffrée après la publication des Per
sépolis Fortification Tableti (1969), et consignant une distribution de nourriture. Une autre de
ces tablettes supplémentaires, FT 1967, ibid., p. 607, mentionne 690 ouvriers égyptiens quali
fiésde « stone removers ». Les tablettes élamitcs de Persépolis mentionnent d'autres orfèvres
mais sans précision de nationalité, à qui sont distribuées des rations de céréales et de vin :
PFTn"" 872, 874 (stationnés à Hidali) et 1805 ; sur l'une d'entre elles l'orfèvre reçoit un mout
onpar mois durant six mois, ration nettement supérieure à la normale et qui est indicative de
l'importance reconnue au statut professionnel du personnage : F. VALLAT, 1994.
33. F. Joannès, 1990. Selon Ctésias, Fr. G.H, 688, F 13 (9-11), après sa victoire sur Psam-
métique III, Cambyse aurait exilé à Suse le pharaon et 6000 de ses sujets, mais l'informa
tion est sujette à caution.
34. R. G. Kent, 1953, p. 144, 1. 49-55 (vieux-perse) ; Fr. Vallat, 1970, p. 58, 1. 45-52 (éla
mite).
35. R. G. Kent, 1953, p. 144, 1. 49-55 ; mais on a dans un autre passage : « the ornement
ation with which the wall was adorned, that came from Ionia » (1. 40-45).
36. Fr. Vallat, 1970, p. 58.
TORQUE MIHO 1391
37. A. BRITT TlUA, 1978, p. 39 sq. et 58 sq. ; Persepolis II, pi. 40-41.
38. Persepolis I, p. 32 sq. ; A. LABROUSSE, R. BOUCHARLAT, 1974, p. 84 sq., fig. 43,
pi. XXXIV
39. Persepolis II, p. 71 sq., pi. 40/3. Les éléments d'incrustations de ce panneau pourr
aient avoir appartenu à une boiserie solidaire de la construction (porte ?).
40. Le travail d'A. Brut TlLIA, 1978, p. 31-69, porte essentiellement sur la polychromie des
reliefs de Persepolis. L'auteur y émet l'hypothèse que celle-ci serait l'œuvre d'ouvriers égypt
iens familiarisés avec la technique du cloisonné à incrustations colorées si largement répandue
dans la bijouterie égyptienne : ibid. p. 38 sq. R R. S. MOOREY, 1998, étend cette idée d'une
influence de la technique du cloisonné aux frises de briques glaçurées de Suse et de Persepoli
s. Il faut compléter les observations d'A. Britt Tilia sur la polychromie des reliefs persépoli-
tains par les observations faites par E. Schmidt sur l'enduit de torchis peint de motifs géomét
riques qui revêtait les colonnes de bois des pièces de la Trésorerie, notamment dans les salles
38 et 41 : Persepolis I, 1953, p. 160 sq., fig. 72/J ; également pièce 83 avec des motifs différents :
ibid., p. 174. In revêtement peint tout à fait semblable à celui des colonnes des pièces 38 et 41
de la Trésorerie de Persepolis a été relevé à Pasargades sur la partie haute en bois des colonnes
du Palais P, dont les murs eux-mêmes paraissent avoir été peints : D. STRONACH, 1976, p. 85,
fig. 44. A Suse comme à Persepolis les chapiteaux en pierre à protomes animales étaient égal
ement peints : les indices sont rares mais incontestables : Persepolis I, p. 36 ; A. BRITT TlLIA, 1978,
p. 68. A plus forte raison peut-on penser qu'il en était de même pour les chapiteaux en bois et
les boiseries des plafonds (poutres et caissons;, comme c'était le cas dans l'architecture grecque
où ces éléments étaient peints même quand ils étaient en pierre. Selon de Macquenem, SPA I,
p. 325, les fûts des colonnes de l'Apadana de Suse étaient recouverts d'un enduit blanc jau
nâtre ; néanmoins au palais du ( lhaour les bases des colonnes n'étaient pas peintes : A
LABROUSSE, R. BoilCHARLAT, 1974, p. 80. Les façades peintes de tombes monumentales macé
doniennes dont les couleurs furent protégées par la terre de leurs tumuli peuvent donner une
idée de la polychromie de l'architecture achéménide. Si l'on fait abstraction de la frises des
archers qui v figure, la reconstitution aquarellée d'un secteur du palais de Darius à Suse par
M. Pillet, architecte de la mission française en Iran de 1912 à 1914, dans The Royal City ofSusa,
fig. 15, est certainement au-dessous de la réalité pour ce qui concerne la richesse et la variété
des couleurs qu'on peut déduire des observations faites sur les originaux.
41. A. Labrousse, R. Boucharlat, 1974, p. 83, fig. 42, pi. XXX/1.
1392 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
42. A. Britt TlLIA, 1978, p. 31-69. Pour les décors de briques émaillées à Suse voir The
Royal City ofSusa, p. 223-242.
43. S. I. RUDENKO, 1970, p. 32 sq., pi. 148A (tenture de feutre à têtes de lions de fabri
cation locale reprenant un motif achéménide) ; p. 296 sqq., pi. 177 (tissus) ; p. 298-304,
pi. 174-175 (tapis). Exemples de vêtement historié : A. Britt Tilia, 1978, fig. 6 (Persépolis) ;
V. VON Graeve, 1987 (sarcophage d'Alexandre).
44. Sur la technique de l'incrustation en bijouterie voir J. McKeon, 1973, p. 109-117 ;
E. Rehm, 1993, p. 105 sqq. ; P. R. S. Moorey, 1998.
45. J. DE MORGAN, 1905, p. 29-58; Fr. Talion dans The Royal City of Susa, 1992-1993,
p. 242-252 ; ld., Les pierres précieuses de l'Orient ancien, 1995, p. 113-120 (étude de la technique
et des pierres). La richesse du mobilier funéraire, la cuve en bronze (une baignoire) qui servit
de cercueil, et la profondeur à laquelle celle-ci fut déposée (3 m environ par rapport au niveau
achéménide), probablement dans un caveau voûté en briques crues, excluent un enterrement
à la sauvette. La tombe, découverte en décembre 1899, avait été installée tout près du rempart
sud-est, à 4 m au sud d'une chapelle néo-élamite, alors détruite et recouverte par le niveau
achéménide, qui avait été élevée par le roi Shutruk-Nahunte (716-699), et dont le positionne
ment est donné par le plan Mémoire de la Délégation en Perse VIII, fig. 66 ; cf. aussi The Royal
City ofSusa, plan de situation à la p. XV et fig. 41 à la p. 124. Une photo d'archivé de l'édifice
néo-élamite publiée par P. Amiet, dans Syria 44, 1967, p. 28, fig. 1, permet de visualiser l'em
placement de la tombe. Notons que les arguments invoqués par J. de Morgan en faveur d'une
pOrr k
2000 88
1394 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
inhumation de femme âgée (usure des dents), à savoir la finesse des os, l'absence d'armes, le
nombre et la richesse des éléments de parure, ne constituent pas une preuve absolue. Fr. Tal
ion, dans The Royal City ofSusa, 1992-1993, p. 242, et dans Les pierres précieuses de l'Orient
ancien, 1995, p. 114 sq., considère, elle aussi, que le matériel funéraire pourrait aussi bien
convenir à un homme. Le lieu de la sépulture parlerait plutôt en faveur d'un dignitaire de haut
rang, peut-être un membre de la famille royale, qui aurait exercé un commandement dans la
citadelle voisine du palais. Pour la datation de la tombe voir infra p. 1418 sqq.
n° 171 46. (Fr.
Torque
Talion),
de Suse
ici fig.: J.15a
DE etMORGAN,
b. Autres
1905,
exemplaires
p. 43-48, pi.
: deux
IV/1,fragments
fig. 70 et 71
appartenant
; The Royalsans
City doute
ofSusa,à
une seule et même pièce: a. Brooklyn Muséum: * Animal Style» Art, n°19; E. REHM, 1992, C3,
fig. 58 ; b. British Muséum : O. M. DALTON, 1964, n° 136, pi. XX ; E. Rehm, 1992, C4, fig. 59 Ermit
age, Saint-Pétersbourg: S. I. Rudenko, 1962, pi. XVII ; V ScJHLTZ, 1994, fig. 302 ; E. Rehm, 1992,
C9, fig. 69. Sauf exception, nous ne citons que les pièces à incrustations tenues pour proprement
achéménides à l'exclusion de celles qui manifestent à des degrés divers des influences émanant
de cet art. Il en ira de même dans les notes suivantes pour les autres types de bijoux.
47. Paire de bracelets de Suse : J. DE Morgan, 1905, p. 43-48, pi. V/l-2, fig. 76 ; The.RoyalCuy
ofSusa, rï» 172-173 (Fr. Talion) ; E. Rehm, 1992, A39, fig. 5 ; ici fig. 16. Autres exemplaires : col
lection Miho : Miho Muséum, South Wing, 1997, ri" 39 (paire), 40 et 41 (paire). British Muséum :
0. M. DALTON, 1964, n° 1 16, pi. I ; E. Rehm, 1992, Al 18, fig. 53 ; et au Victoria and Albert Muséum
l'exemplaire formant paire avec le précédent : P AMANDRY, 1958, p. 11, pi. 8/5. British Mueum :
O. M. Dalton, 1964, n°> 117-120 et 127-135, pi. XVII-XXI. - Collection Reber: SPA, p. 380,
pi. 122D ; E. REHM, 1992, A85, fig. 29. Saint-Louis, City Art Muséum : W CuixiCAN, 1965, fig. 68.
48 . Paire de boucles d'oreilles de Suse : J. DE MORGAN, 1905, p. 50 sq., pi. V/3-4, fig. 78 ;
E. Rehm, 1992, F106, fig. 132, ici fig. 17. Autres exemplaires : Muséum of Fine Arts, Bos
ton : J. McKeon, 1973, p. 109-117, pi. I ; E. Rehm, 1992, F93 ; A. Britt Tilia, 1978, p. 39,
pi. C/l exemplaire qui formait paire avec le précédent dans la collection N. Schimmel :
Ancient Art. The Norbert Schimmel Collection, O. W. Muscarella éd., Mayence, 1974, n° 156;
E. Rehm, 1992, F93, fig. 120. British Muséum : O. M. DALTON, 1964, n° 156, pi. XXI.
49. Appliques de vêtements : deux « boutons » de Suse : J. DE MORGAN, 1905, p. 51,
fig. 79, pi. rV/2-3 ; The Royal City ofSusa, n° 179 (Fr. Talion) ; E. Rehm, 1992, H41, fig. 141 ;
ici fig. 18. Autres exemplaires : Pasargades : D. STRONACH, 1978, p. 204 sq., fig. 87/2,
pi. 157a-b (« button ») ; E. REHM, 1992, p. 40, fig. 140 Trouvaille de Hamadan : (lions pas
sant) : P. AMANDRY, 1958, p. 10, pi. 7/1 ; E. Rehm, 1992, H. 42, fig. 142 ; R. D. Barnett,
« Ancient Oriental Goldwork », British Muséum Quartely XXI, 1959, p. 29. Dodone : Bulletin de
Correspondance hellénique 80, 1956, p. 300, fig. 2. Collection Vidal (tête de griffon à collerette
de mèches rayonnantes) : E. REHM, 1992, H69, fig. 168. - Léo Mildenberg Collection (plaque
ovale avec aigle et cygnes, turquoise, verres bleus et rouges) : A. P. Kozloff, Animah in Ancient
Art. From the Léo Mildenberg Collection, Cleveland, 1981, p. 37. Autres plaques diverses : Perse-
polis II , pi. 41/3-5 (motifs floraux et géométriques) ; O. M. Dalton, 1964, n° 37, pi. XXI.
50. Perles diverses, pendentifs : Suse : J. DE MORGAN, 1905, p. 49 sq., fig. 77, pi. VI ; TheRoyal
City ofSusa, n° 174 (Fr. Talion) (collier de perles cylindriques et pendentifs en forme de cro
chets) ; J. DE MORGAN, 1905, p. 51-55, fig. 81, 82, pi. IV/4, VI. Autres exemplaires : Persépolis :
Persepolis II, pi. 43/8-9. Pasargades : D. Stronach, 1978, p. 122 (n° 28) et 206 sq., fig. 88/11 ;
p. 172 (n° 29), p. 205, fig. 88/10, pi. 156a, en bas, à droite ; p. 172 (n° 30), pi. 156a, en bas, à droite,
157c. Séparateurs pour éléments de collier : Suse : J. DE MORGAN, 1905, p. 51 sq., fig. 80, pi. V/6 ;
E. Rehm, 1992, D15n ; Persépolis : Persepolis II, pi. 43/10 ; E. Rehm, 1992, D15m.
51. Nous les avons énumérés dans les n. 45-50. Il faut aussi mentionner les incrusta
tions sur ivoire : Persépolis II, p. 71, pi. 40/1 g, 2 ; pi. 41/3-5 ; pour des incrustations déta
chées de leurs supports voir ibid., p. 71 sq., pi. 40/3.
Illustration non autorisée à la diffusion
52. Longueur : 9 cm ; largeur max. 2,7 cm . Les incrustations en pâte de verre bleu clair,
blanc et noir sont presque toutes perdues. G. A. TlRACJAN, 1968 ; repris par le même, 1988,
p. 61-63, pi. XIV en haut. L'auteur souligne les liens typologiques avec les pectoraux urar-
téens et considère que ce bijou de style incontestablement achéménide est une production
locale. Voir aussi B. V. ARAKELJAN, 1976, p. 57 sq., pi. II (couleurs), LXV ; J. Santrot, J. Khat-
chatrian, dans Arménie, 1996, n° 180, p. 196 (meilleure photo).
1398 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
55. Le relief rupestre de Bisutun présente le souverain non pas comme triomphant sur
le champ de bataille mais comme couronnant sa victoire par l'exécution des chefs révoltés
captifs.
56. La glyptique elle-même n'hésitait pas à s'approprier les scènes à personnages mult
iples de la grande sculpture : ainsi la scène de l'audience royale de Persépolis reproduite
sur un cachet utilisé par le satrape de Daskyleion : M. G. Miller, 1997, p. 93, 122, fig. 126.
57. Persépolis II, p. 100, pi. 78/1 et 79/1 (exemplaire en bronze) ; le pic comme arme
rovale représentée sur les reliefs de Persépolis et de Naqsh-i Rustam : Persépolis I, p. 133,
pi. 98-99 CSalle aux cent colonnes) ; p. 166, pi. 171 (Trésorerie; ; Persépolis III, pi. 43/A, 49-
51 et 71 (tombes royales); apporté comme présent par la délégation XVII (Sogdiens ?) :
G. WALSER, 1966, pi. 24 ; voir aussi une plaque en or du trésor de l'Oxus représentant un
nomade combattant brandissant cette arme : O. M. DALTON, 1964, pi. XV/85 ; également
combat de nomades sur une plaque en os d'Orlat, près de Samarkand (alentours de n. è) :
K. ABDULLAEV, 1995a, fig. 10. Le pic est aussi figuré dans des scènes de combat sur des
gemmes achéménides : par exemple SPA, pi. 124A. C'est une arme bien attestée par les
trouvailles archéologiques dans l'Eurasie des nomades à partir des Vlir-Vir siècles av. notre
TORQUE MfflO 1401
ère : Stepnaja polosa, 1992, pi. 63, 69, 70, 72, 74 et 84 ; V. D. KUBAREV, 1987, p. 65-69,
fig. 23, pi. 12, 16, 46, 58, 66, 78, 81 et 86 ; exemplaires dans les tombes des nomades saces
du Pamir (V-lir s. av. n. è.; : B. A. LlTVlNSKU, 1972, p. 120 sqq., pi. 43/3-4 et 5-6. L'ouvrage
de M. V GoRELIK, 1993, donne une riche documentation graphique mais le commentaire
succinct qui l'accompagne ne renvoie que rarement à la bibliographie groupée alphabét
iquement à la fin du volume, si bien qu'il est le plus souvent impossible de retrouver la
bibliographie propre à telle ou telle pièce ; c'est le cas entre autres des exemplaires des
tombes saces du Pamir dont nous avons tenu à citer la publication d'origine. L'ouvrage de
Gorelik traite des pics de combat aux p. 53-57, notamment p. 55 sq., pi. XXVIII.
58. Infra une liste des scènes de combat Grecs-Orientaux dans la glyptique achéménide
ou influencée à des degrés divers par l'art achéménide. Elle est dressée principalement
d'après J. BOARDMAN, 1970, p. 431 -438 ; sauf mention spéciale nous renvovons aux illustra
tionsde cet ouvrage : n"" 47 (pi. 849), 48 (SPA, pi. 124D), 49 (A. Furtwàngler, 1900, I,
pi. XII/18),
n° 174, pi. 507) (fig.
f.Greek
282), 71Style»),
(C. H. Smith,
117 fpl.C. 881),
A. Sutton,
119 (fig.
W. F.291;
CookH.Collection,
Seyrig, Londres,
1952, p. 1906,
196,
pi. XXXI/1), 120 (A. Furtwàngler, 1900, 1, pi. XI/9), 122 (M. E. Maximova, 1928, fig. 2), 123
(pi. 883), 131 (G. M. Richter, 1956, pi. 22/134 « Mixed Style » ; cf. aussi ibid.,p\. 22/135), 353
(pi. 974), 369 (A. Furtwàngler, 1900, 1, pi. XI/15), 370 (fig. 310) et 371 (E. Porada, Corpus of
the Near Eastern Seah. I, The Morgan Library, New York, 1948, n° 834, pi. 125, « Other
styles »;. Ajouter H.-P. Francfort, 1975, fig. 1 ; L. Bregstein, 1996, p. 58 sq., pi. 9. Scènes
de style franchement achéménide : SPA, pi. 124A ; A. FURTWÀNGLER, 1900, III, p. 121, fig.
82 et 83-84 ; Persepolis II, pi. 9/n° 28. Notons quelques exemples de scènes de Grecs ou de
soldats armés à la grecque combattant entre eux : J. BOARDMAN, 1970, n"" 54 (pi. 851), 55
(Anatolia I, pi. 12), 335 (fig. 309 : scène d'engagement dans le combat de corps de troupe
grecs ; post-achéménide;. Sur le cylindre du cabinet des Médailles de Paris (ancienne col
lection H. Seyrigj, de style grec, P. BORDREUIL, 1986, n° 139, a proposé de reconnaître dans
le guerrier triomphant d'un combattant nu, genou à terre, un Galate (pantalons et tunique
à manches longues, casque; ; la date donnée est le Iir siècle av. notre ère ; cf. J. BOARDMAN,
2000, p. 159, fig. 5/7 ; le style est grec.
59. 1. Collection Newell : H. HENNING VON DER OSTEN, 1934, n° 453, pi. 31 ; Id., 1956,
pi. 69 ; SPA, pi. 123E ; pour l'inscription vieux-perse voir R. G. Kent, 1953, p. 157, Sf (l'un
des Artaxerxèsj ; 2. British Muséum : O. M. Dalton, 1964, n° 114, pi. XVI ; SPA, pi. 124X ;
3. Cabinet des Médailles, Paris : L. Delaporte, 1910, n° 403 ; A. S. F. Gow, 1928, pi. IX/4 ;
R. Ghirshman, 1963, fig. 331 ; 4. Ermitage, n° 19499 (trouvé à Kertsch; : A. Furtwàngler,
1900, III, p. 119, fig. 79 ; J. Boardman, 2000, p. 159, fig. 5/6 ; N. M. Nikulina, 1994, p. 85,
fig. aux p. 419 sq. ; 5. Moscou, musée Pushkin : S. Strelkov, « The Moscow Artaxerxes Cylin-
der Seal», American Institute for Iranian Art and Archaeology 5, 1937, p. 17-21, fig. 2;
N. M. Nikulina, 1994, p. 85, fig. à la p. 418 ; inscription vieux-perse au nom d'un Artaxerxes
(III probablement) ; 6. W. Hayes Ward, 1910, n° 1048 ; 7. Id., 1910, n° 1052 : J. Junge, 1939,
p. 63 sq., pi. II, 2r à partir du haut (authenticité pas assurée; ; 8. British Muséum : H. B. WAL-
ters, 1926, n° 435 ; J. Boardman, 1970, p. 352 et 432, n° 72, pi. 864 et pi. couleurs p. 307/3 ;
M. E. Maximova, 1928, col. 668, fig. 26 ; ici fig. 23 ; hormis le sujet et la mise en scène
perses, le style est purement grec, autant que l'est la chasse perse sur le lécythe à reliefs de
Xénophante, J. BOARDMAN, 2000 , fig. 5/93a-d ; 9. Ermitage, n° 375 : J. Boardman, 1970,
p. 314 et 353, pi. 882 ; M. E. MAXIMOVA, 1928, fig. 3, ici fig. 10, et 10. Bruxelles : L. Speleers,
Cat. intailles II, n° 1458 ; 10. Persepolis II, pi. 9, n'~ 29, 30 et 31 (empreintes de sceaux; ; 11.
Oxford, Bodleian Library : empreinte du sceau d'Arsamès, satrape d'Egypte dans la
seconde moitié du V siècle : J. BOARDMAN, 2000, p. 165 et 241, n. 34, fig. 5/21. En tête de la
série il faut placer le cylindre de stvle s.' néo-élamite inscrit au nom de Cvrus d'Anshan,
grand-père de Cyrus le Grand (Vir av. n. è.; : P. AMIET, 1973, p. 15, 29 (n" 28), pi. W28;
R. SCHMITT, 1981, n° 93 ; P. BRIANT, 1996, p. 102, fig. 3b.
1402 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
FlG. 21. - Cylindre achéménide (empreinte), Cabinet des Médailles, Paris, n° 403.
Combat entre Orientaux. D'après R. Ghirshman, 1963, fîg. 331.
tion japonaise le thème prend une forme connue dans les arts des
peuples de la steppe, et qui met en scène des cavaliers qui en pour
suivent d'autres. L'attestation la plus ancienne de cette variante est
fournie par un manchon en or de la collection sibérienne de Pierre
le Grand, des V-rv" siècles av. notre ère60. Aux alentours de notre ère,
le motif est illustré sur les reliefs en terre crue d'un pavillon royal à
Khalchajan en Bactriane, où une troupe de eataphractaires est mise
en déroute par des nomades armés à la légère61. Il est bien attesté
dans l'iconographie parthe et sassanide62.
Mais il était déjà implanté dans Fart achéménide puisque, outre le
torque Miho, il a fourni le sujet d'une intaille de l'Ermitage repré
sentant un cavalier cuirassé qui, lance au poing, rattrape deux
adversaires montés65 (fig. 22). Quelque temps après la conquête
d'Alexandre un maître graveur illustra le thème de la poursuite dans
B. Goldman, A. M. G. Little, 1980, fig. 2, pi. II-VII ; B. Ghirshman, 1962, fig. 223 ; H. von
G A IX, 1990, p. 52-55, pi. 18. Époque sassanide : B. GHIRSHMAN, 1962, fig. 165-166; H.
von Gaix, 1990, p. 20-30, fig. 3, pi. 5-8 (Firouzahad) ; R. Ghirshman, 1962, fig. 219-220;
H. VON Gaix, 1990, p. 30 sq., pi. 9 (Naqsh-i Rustam).
63. Leningrad n° 375 : voir n. 59, n° 9.
TORQUE MfflO 1403
69. Selon les sources classiques les Perses avaient hérité cette tenue des Méfies.
70. A l' Apadana de Persépolis ce type de manteau est porté par la délégation XVII, dans
laquelle on s'accorde généralement à reconnaître celle des Sogdiens : G. WALSER, 1966,
pi. 24 et 69. Mais sur les façades rupestres des tombes royales le port de ce même manteau
est étendu à d'autres peuples de l'Asie centrale et de l'Europe orientale : ibid., dépliant I,
n"" 7, 8, 14, 15, 24 et 25. Voir aussi (). M. DALTON, 1964, p. IX sq. On se gardera donc d'at
tribuer une signification ethnique trop précise au manteau à pans obliques en dehors du
fait qu'il faisait partie de la tenue de certains peuples de la steppe.
71. dette cuirasse à protège-nuque est portée aussi bien par des fantassins que par des
cavaliers comme en témoignent de nombreuses représentations sur des gemmes : Persépol
is II, p. II, pi. 9, n° 30; A. Furtwangler, 1900, III, p. 121, fig. 82; ibid, I, pi. XI/9;.S'/M,
pi. 123E et 124A ; H. Seyrig, 1952, p. 196, pi. XXXI/1 ; J. Boardman, 1970, fig. 291, pi. 881,
882 et 883 ; M. K. Maximova, 1928, fig. 2 ; H.-P. Francfort, 1975, fig. 1 ; L. Delaporte,
1910, n° 403. Selon M. PFROMMER, 1998, p. 77, n. 518, elle figure sur plusieurs combattants
orientaux de la mosaïque d'Alexandre. D'après les représentations de la glyptique le pro
tège-nuque prolonge sans interruption la partie arrière de la cuirasse. La «mirasse retrou
vée dans la tombe dite de Philippe à Vergina, bien qu'elle fût de type grec, était pourvue
d'un protège-nuque analogue, fait d'une plaque rectangulaire distincte mais fixée sur le
corset: M. ANDRONIKOS, 1984, p. 144, fig. 95-96. Le protège-nuque dont il est ici question
ne se confond pas avec la haute collerette métallique qui formait une pièce à part et qui est
bien attestée de l'Iran à la Chine : Xénophon, Cyropédie VI, 1, 29 ; De l'art équestre XII, 2
(armement perse; ; P. BERNARD, 1987, p. 762 sq. ; M. V. GoRELIK, 1987, p. 116 sq., fig. 2-4;
K. ABDliLLAEV, 1995b. p. 173 sq., fig. 4/2, fig. 6/2-4 et 13 fAsie centrale) ; M. V GoRELIK,
1993, pi LVI/ 19, 21 'Chine;.
72. Même type de casque sur deux des quatre combattants orientaux du cylindre du
Cabinet des Médailles : L. Delaporte. 1910, n° 403, pi. XXVIII, ici fig. 21. Pour les casques
métalliques utilisés par les Perses et les Mèdes voir M. V. GoRELIK, 1982, p. 91-94, pi. I ; plus
généralement sur la typologie des casques en Iran et en Asie centrale jusqu'à la Chine voir
le même, 1993, p. 168-175, pi. LXII.
73. Cf. le bonnet des Sogdiens à l' Apadana : G. WALSER, 1966, pi. 70.
1406 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
74. Cf. V. Schiltz, 1994, fig. 124-127 (vase de Koul-Oba) ; 177 (plaque-agrafe, collection
sibérienne de l'Ermitage) ; Gold mis Kiew, 1993, fig. 17, 19 et 20 (casque de Perederieva
Mogila).
75. Comme, par exemple, l'intaille H. SEYRIG, 1952, pi. XXXI/2.
76. Sur cette arme voir n. 57.
77. The Royal City ofSusa,ri» 155 et 156.
TORQUE MfflO 1407
'*'"' i
1...—
ils étaient encore tout pénétrés8'' ? Sans doute les graveurs d'in-
tailles donnent-ils la préférence, quand ils représentent des
cavaliers orientaux, aux chevaux à museau arrondi87, mais ce n'est
pas une règle absolue88. A l'intérieur d'une même aire culturelle
coexistent des types différents : ainsi en Arménie le cheval de type
(f niséen » d'un célèbre rhyton d'Erébuni terminé par une figure
de cavalier8" contraste fortement avec la protome de cheval de type
plutôt arabe d'un autre rhyton de même provenance armé-
8(5. (>. \. Pl'G\CE\KOVA, 1971, p. 71 sq., fi g. 82-84. Le moule en plaire d'un cheval
pris sur une vase métallique trouvé dans la fouille d'Aï Khanoum est l'un de ces
modèles qui ont diffusé en Asie centrale l'image grecque traditionnelle du cheval :
P. Bernard, dans (RAI, 1971, p. 433 sqq., flg. 25. On notera aussi que sur une tenture
d'une tombe prineière de Noïri Ula, elle aussi des environs de notre ère, les chevaux
d'un groupe de nomades, de petite taille, ont une morphologie d'une grande finesse
K. TREYER, 1940, n" 48, pi. 40. Leur tête ne ressemble en rien à celle des chevaux royaux
:
persépolitains.
87. .1. Boardman, 1970, flg. 881, 882, 888, 889, 890, 904, 924, 925, 927, 928 et 929; II).,
2000, flg. 5/9 et 10. On rapprochera aussi le tesson peint d'époque perse trouvé à Masat
lliïviïk (Phrygiej, représentant un cheval avec le profil courbe caractéristique de la tête:
II)., 2000, ]). 200, flg. 5/851). Le contraste surprenant entre la robe sombre opaque de la bête
et la couleur claire de la tête sur laquelle se détachent les détails du harnachement rappel
lentl'opposition analogue (pie l'on trouve sur le torque Miho entre le verre mosaïque de la
tête et les incrustations du pelage. On a l'impression que le peintre du vase imitait un décor
à incrustations.
88. la, 1970, flg. 831, 843 850, 863, 905 et 992 ; II)., 2000, flg. 5/20.
89. B. N. Arakeuan, 1976, p. 42 sq., pi. LVI-1A II ; Arménie, 1996, n° 182, p. 197-200
(F. ler-Marlirosov ;. Cf. aussi le rhyton de la collection Miho, \fifto Muséum, Snulh Winff,
1997, n° 35.
1412 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
90. B. N. Arakeuan, 1976, p. 43, pi. LVIII. Ou encore pour la Thraee le cheval typiquement
« niséen » du rhyton de Borovo, M. PFROMMER, 1998, pi. 19/1, qui s'oppose à ceux de la déléga
tion XIX des Skudra à Persépolis, G. W/VLSER, 1966, pi. 84. Les représentations de chevaux dans
le trésor de l'Oxus présentent la même dichotomie : type à museau arrondi : O. M. DALTON, 1964,
pi. W, X, XIIF8, 44, 46 et XIV/45 ; type à museau droit : ibid., pi. II/9, IX et XI/99.
91. Voirn. 59, n° 11.
92. V. vo\ Graeve, 1987, fig. 9-12 M. Pfrommer, 1998, fîg. 5 (en haut et en bas à
droite).
FlG. 28. - Sarcophage dit d'Alexandre, Sidon. Musée d'Ist
Tapis de selles des cavaliers perses. D'après M. PFROMMKR, 19
1414 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
103. The Royal City ofSusa, n° 178 ; Les pierres précieuses de l'Orient ancien, fig. 242c
(détail agrandi).
104. The Royal City ofSusa, n° 179. On rapprochera aussi pour ce motif et la manière
dont il a été traité une paire de boucles d'oreille répartie entre le musée de Boston et la col
lection N. Schimmel : voir n. 48.
105. J. de Morgan. 1905, p. 52 et 80, pi. V/6 ; E. Rehm, 1992. D15n, fig. 69.
106. Persépolis II. pi. 43/10 ; E. REHM, 1992, D15m. fig. 69.
107. The. Royal City ofSusa, ri' 171.
108. Ibid.,ri 172-173.
109. (). M. Dalton, 1964. n" 117 et 118, fig. 65, pi. XVIII/118; E. REHM, 1992, A44, fig. 9.
110. Pour des mentions d'orfèvres à Persépolis ou Hidali xair supra n. 32.
1418 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
par le même orfèvre111, les trois pièces ayant été mises en même
temps sur le marché des antiquités.
111. Miho Muséum. South Wïng, n° 39, où une commune provenance est attribuée aux
trois objets, ("est en Asie Mineure, mais non exclusivement, que des fouilles clandestines
ont livré depuis une trentaine d'années quantité d'objets achéménides ou apparentés,
notamment la haute vallée de l'Hermos : I. ÔZGEN, J. ÙZTÛRK, 1996 ; cf. D. VON BoTHMER,
1981. L'Afghanistan et le Pakistan ont également été fertiles en trouvailles d'antiquités
achéménides : I. R. PlCHlKYAN, 1997, où l'auteur défend à l'aide d'arguments invraisem
blables la thèse, qui lui est chère, d'une appartenance de ce lot d'objets précieux à l'a
ncienne trouvaille du trésor de l'Oxus faite à la fin du XIX1' siècle.
112. J. DE MORGAN, 1905, p. 57 sq., décrit ces monnaies et renvoie pour comparaison à l'ou
vrage d'E. Babelon, Les Perses achéménides, 1893, mais ne les illustre pas. Elles figurent anony
mement, sans référence à la tombe de Suse, dans l'ouvrage de G. Le RlDER, 1965, p. 205, n° 508,
pi. XXXVII. ("est M1"1' J. ELAYI, 1992, qui les a identifiées parmi les trouvailles monétaires de
Suse rapportées au cabinet des Médailles de Paris d'après la description laissée par J. de Morgan.
1 13. En termes historiques ces quinze à vingt années correspondent à la période qui va du
rétablissement de l'autorité d'Artaxerxès III sur la Phénicie révoltée à l'instigation du roi de
Sidon Tennès jusqu'à la soumission d'Arados à Alexandre : E. BABELON, 189.3,
p. CLVI sqq. Sur cette révolte phénicienne dont la chronologie demeure floue voir Diodore,
XVI, 40-46 ; commentaire de P. Briant, 1996, p. 701-704. E. Babelon, 1893, p. CLV, faisait com
mencer le monnayage d'Arados vers 400 en même temps que celui de Tyr, de Sidon et de Byblos.
114. En dernier lieu M""" Fr. Talion dans The Royal City ofSusa, 1992-1993, p. 242, qui n'a
pu connaître l'article de M1"'' J. Elayi, reprend la fourchette de 350-332 donnée par E. Babel
on.De même A. D. H. BlVAR, 1961, p. 195 sq., accepte également, d'après les monnaies,
une date autour de 350 av. notre ère, tout en précisant que la phiale en argent à décor de
feuilles de nelumbo qui faisait partie du matériel funéraire aurait pu être acquise par le
défunt en Egypte même durant la seconde domination perse, à savoir pendant les années
342-332 av. notre ère : cf. aussi n. 119.
115. J. Elayi, 1993.
116. Ead., 1992.
TORQUE MIHO 1419
117. Tout ou presque repose sur la forme de l'œil de la tête masculine du droit que
J. de Morgan disait être représenté de profil alors que M1™ J. Elayi reconnaît un œil de face.
Le très mauvais état de conservation du droit de ces monnaies, que j'ai pu examiner per
sonnel ement grâce à l'obligeance de M. Amandry, conservateur en chef du Cabinet des
Médailles, rend le jugement difficile.
118. J. ELAYI, 1992, p. 269, parle d'amulettes et mentionne des cas de tombes phéni
ciennes qui contenaient aussi des monnaies divisionnaires.
119. La phiale en argent à décor de feuilles de nelumbo et de fleurs de lotus (The Royal
City oj Susa, n6 170), trouvée avec les autres objets de la tombe, s'accommoderait du maint
iende l'ancienne datation basse à laquelle ni la typologie ni la décoration ne s'opposent:
H. Lischey, 1939, p. 125, n° 2, et p. 127 ; M. Pfrommer, 1987, p. 133, ri. 1 7 1 et 867. A. D. H.
BlVAR, 1961, abaisserait même la date jusqu'à la période correspondant à la seconde occu
pation perse de l'Egvpte (342-332). C'est lors d'un séjour fait à ce moment-là dans le pays
que l'occupant de la tombe de Suse aurait acquis, avec la phiale, les deux monnaies d'Ara
dos,ainsi que deux amulettes typiquement égyptiennes (l'une en forme de sphinx, l'autre
de chat) qui faisaient partie du matériel funéraire. A. D. H. Bivar attribue également à un
atelier égyptien avant fonctionné dans les années qui ont suivi la conquête d'Alexandre
une autre phiale de type « achéménide » avec le nom iranien de son propriétaire inscrit en
araméeen itryprn - « qui bénéficie de la gloire du [dieu; Tir » : cf. TtpiôdTT|Ç et Tia<ja<j>épiT|Ç).
Mais la date autour de 300 communiquée à l'auteur par l'iranologue bien connu W. B. Hen-
ning pour l'inscription de ce vase repose uniquement sur des critères paléographiques et
ne peut être tenue que comme approximative.
1420 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Ainsi considérons -nous que les bijoux susiens et, avec eux, le
torque Miho se situent quelque part dans la période qui va du début
du IVe siècle à la conquête d'Alexandre. Notre préférence irait à une
date plutôt avancée dans cette période, car on voit bien que sur le
torque Miho la rigidité du style achéménide a eu le temps de s'a
ssouplir dans un climat artistique qui, même dans les ateliers royaux
par vocation traditionalistes, devient de plus en plus perméable à
une esthétique grecque diffuse, largement disséminée par les
contacts qui, tout au long du IVe siècle, se multiplient entre la Perse
et le monde grec. On n'opposera point à cette date que les connotat
ions égyptiennes du torque se concilient mal avec le fait que
l'Egypte avait alors échappé à la domination perse et qu'elle ne s'y
retrouva soumise qu'en 342, pour une dizaine d'années jusqu'à la
conquête d'Alexandre (332). Exécuté vraisemblablement dans un
atelier royal hors d'Egypte, le bijou échappe à l'objection. Quant
aux raisons particulières qu'on aurait pu avoir en haut lieu, à Suse
ou dans toute autre capitale achéménide, de passer commande d'un
bijou honorifique teinté de goût égyptien, même si les Perses
avaient alors évacué la vallée du Nil, il en est tellement de plausibles
qu'il vaut mieux ne pas s'étendre sur elles.
120. Sur le système de numération alphabétique (par exemple A - 4) qui succède au sys
tème dit acrophonique (où A = ôéra =- 10), voir M. (iUARDUOCI, 1967, 1, p. 422-428 ; M. N. ToD,
1979, p. 84-139. Le système alphabétique, longtemps concurrencé par la notation acropho
nique qui est plus ancienne, ne commence vraiment à s'affirmer que vers le milieu du
IIIe siècle av. notre ère pour finalement éliminer son rival au début du rr siècle av. notre ère.
Mais la date n'explique pas tout car les considération locales jouent également leur rôle dans
l'adoption de tel ou tel système numérique, (l'est ainsi qu'Athènes contribua à la large dif
fusion de la notation acrophonique qui fut longtemps courante chez elle (les comptes de
Délos en pleine époque hellénistique utilisent encore cette notation;. Dans les tombes
royales de Vergina qui datent en gros du 3e quart du IV siècle av. notre ère, les indications
de poids sur les vases en argent suivent, à une exception près, la nouvelle numération alpha
bétique : M. ANDRONIKOS, 1984, p. 157 sqq. (tombe dite de Philippe), p. 212 (tombe dite du
Prince), mais à Amphipolis un acte de vente du milieu du IIIe siècle av. notre ère utilise la
TORQl'E MItIO 1421
a. photographie ; b. fac-similé.
est attesté sur une phialc en or de l'anagjuristc à la fin du IV siècle (II. C\HN, 19(>0;, ainsi qi
sur la eoupe en argent aux masques de théâtre dite « de l?ari » ou ■ncore « Coppa Tarcntina »
du trésor de Tarentc dans le deuxième quart du IIP siècle av. ri tre ère l\<]. L as, 1!)87,
j). 4()sqq., VI. Pl'IîOUUKR, 1987, p. Y\2-YM\\ cf. n. Hl;. Ces (loti inenls dans l'adoption du
système alphahélique, pour lesquels entrent en ligne de rompt aussi bien des considera-
lions chronologiques que d'usage local rappelons que nous gnorons la provenance du
lorque Miho empêchent de tirer aucune conclusion précise pour la date de son inscription
gnh((]\)c de l'emploi qui y est fait de ce système numérique.
121. H. Inagaki, Shurnci Bijutu, Shuinei Culture Foundation, 5 Novemher 1997, p. 70,
n. 70.
1422 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
122. D. B. Thompson, 1956 ; M. C. Miller, 1997, p. 29-62. Dons du Grand Roi à des
cités : Hérodote, VII, 116 ( à Acanthe vêtements mèdes) ; VIII, 120 (à Abdère akinakès en or
et tiare brochée d'orj.
123. On connaît de nombreux vases en métaux précieux ou en pierre où le nom du roi
accompagné d'un titre est gravé en vieux-perse, élamite, babylonien, ou hiéroglyphique
égyptien, ou dans plusieurs de ces langues à la fois, beaucoup plus rarement en araméen :
Persepolis II, p. 84-91, notamment p. 87; P. Amiet, 1990; M. C. Miller, 1997, p. 129;
A. ZoilRNATZI, 2000, p. 694 sqq. ; R. ScHMITT, 2001 (sous presse ; je remercie l'auteur de
m'avoir permis de prendre par avance connaissance de son étude;. Clés inscriptions fa
isaient de ces vases des cadeaux honorifiques du Grand Roi. (Test pourquoi on a choisi les
quatre langues « nobles » de l'Empire, de caractère cérémoniel, de préférence à l'araméen
à vocation utilitaire. Ces récipients pouvaient être inscrits à l'avance dans les trésoreries
royales où ils étaient conservés comme en témoignent certains exemplaires retrouvés dans
celle de Persepolis.
TORQUE MIHO 1423
124. Nous les empruntons pour la plupart à l'étude de J. TrÉHEUX, 1965, p. 53 sqq.
125. Cf. à Athènes IG IF, 1463, A, 15 sq. ; 1440, B, 30, 38 et 42 ; 1444, 30 ; 1449, 29-30.
126. A Didvmes le poids d'une phiale est donné en drachmes « épiohoriques », celui
d'une autre en « drachmes d'étalon d'Alexandre », 'AXeÇàvôpeicu : Didyma. II. Die Inschrif-
ten, 471, 6-9.
127. Dans les inventaires attiques on trouve parfois ârypa(j>oç pour àvETr(ypa<j)oç : J. TrÉ-
HEUX. 1965, p. 66. Quand l'objet se prête mal à une gravure directe, le poids peut être porté
sur une étiquette (TréTEUpovj, comme à Délos pour une couronne : IG XI, 2, 208, 12.
128. J. Tréheux, 1965, p. 51-55.
1424 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
toire : à Mylasa, à la fin du IIe siècle av. J.-C, les citoyens honorés par
la tribu des Hyarbesites s'engagent à consacrer au Zeus patron de la
tribu un vase à boire ou une phiale en argent pesant 100 drachmes
d'étalon alexandrin et dont l'inscription gravée mentionnera, outre
le dédicant et le Zeus des Hyarbesites, le poids129 : on voulait par
cette obligation s'assurer que les remerciements des personnages
honorés par la tribu ne se matérialiseraient pas par des offrandes au
rabais.
Des exemplaires réels de vases d'or et d'argent parvenus jusqu'à
nous matérialisent sous nos yeux ce type d'inscriptions pondér
ales.Là encore on se contentera de quelques exemples emprunt
és principalement à l'Orient hellénisé. Au IVe siècle av. notre ère
sur une phiale à omphalos de Panagurishte le poids est donné à la
fois en drachmes grecques et en dariques130. Sur une coupe du tré
sor de Tarente se lit également son poids131. A Vergina, sur les
20 pièces en argent du service à boire que contenait la tombe dite
de Philippe cinq portaient des inscriptions pondérales dont trois
donnant les poids en drachmes attiques1'2. Il en va de même avec
l'hydrie funéraire en argent de la tombe dite du Prince sur le
même site133. Trois des riches ensembles de vases d'argent entrés
récemment au J. Paul Getty Muséum de Malibu en provenance de
l'Iran parthe et de l'Asie centrale134 et qui couvrent la période des
deux derniers siècles av. notre ère contiennent respectivement
135. Sur le bol 18 figure au génitif le nom BAFHNOZ où l'on reconnaît la racine ir
anienne baga * dieu ». L'indication de poids P()f = 173 pour un poids réel de 297,4 g cor
respond à un unité de 1,71 g qu'on ne sait à quel étalon rattacher. Sur le bol 22 le chiffre
de PK8 - 129 pour un poids de 521,6 g donne une unité de 4,04 g, soit une drachme attique.
136. L'inscription araméenne du rhyton n° 74 n'a pas été déchiffrée.
137. bol 77 : AYTOZf?) TO ZEYTOZ AP PQA: « Cette paire (de vases) 194 drachmes » (le
deuxième chiffre est un koppas, ce qui donne pour le poids de 374 g que pèse ce seul exemp
laire conservé de la paire une unité de 3,85, qu'on peut assimiler à une drachme attique
légère. L'habitude de peser les vases par lot est bien attestée dans les inventaires grecs. Rhy
ton 128 : chiffre 67.
138. M. VlCKERS, 1995, p. 176-185. On trouvera dans cet article des références à d'autres
études où l'auteur cherche à montrer que les objets d'or et d'argent mentionnés dans les
inventaires grecs comme creux d'Athènes, Délos, Didymes et autres lieux, ont été façonnés à
partir de quantités de métal précieux dont les poids exprimés en drachmes attiques équivau
draientpresque toujours grosso modo à des chiffres ronds de dariques et de sicles perses. Pour
M. Vickers ces équivalences révèlent l'influence de la richesse en métaux précieux de l'Empire
achéménide. Si séduisant que soit un tel effort de théorisation pour donner une cohérence
métrologique à des données en apparence anarchiques, on gardera quand même présent à
l'esprit que les poids mêmes dont se servaient les Grecs pour leurs pesées manifestent des
variations déconcertantes qui ne se ramènent pas toutes à fies changements d'étalon : voir à
propos de poids syriens séleucides les remarques en ce sens de P.-L. Gatier, dans Syria 63,
1986, p. 375-378, qui rappelle les conclusions des études de H. Seyrig sur ce matériel. .
139. Il vient d'être publié par Fr. Baratte dans le Journal des Savants, 2001, p. 249-307.
Pour les inscriptions indiennes publiées par H. Falk en annexe de l'étude de Fr. Baratte voir
la note suivante.
140. H. Falk, ibid. , p. .307-319. ( les statères du Gandhara pèsent entre 17,38 g et 15,49 g, ce
qui correspond à l'étalon d'Alexandre en vigueur dans l'Empire séleucide f 17,3-16.8 g; et dans
le royaume gréco-bachïen dont le Gandhara fut le voisin pendant plus de cent ans avant d'être
rattaché au rovaume indo-grec pendant les deux derniers siècles av. notre ère. Pour d'autres ins
criptions kharoshthi sur des vases en argent de la région voisine du Bajaur aux alentours de
notre ère, voir R. Salomon. B. Goldman. 1990; R. Salomon, 1996; H. F.ALK. 1998.
2000 90
1426 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
144. Id, ibid., p. 241, tombe III, n° 41, fig. 141. Le signe composite qui sépare le E du B ne
peut pas être un T comme l'écrit l'auteur de la publication, qui n'aurait de sens ni comme
lettre ni comme chiffre (3(X) !) ; il doit plutôt s'agir de l'abréviation avec ligature AP - 6pax|J.a(.
145. K. V. TREVER, 1940, n° 22, p. 101 sqq., pi. 30 : £eirrapx p(3. L'inscription est bien lisible
mais elle pose des problèmes de compréhension. Dans les trois lettres apx qui précèdent les
deux lettres finales donnant le chiffre 1 02 (lettres plus grandes que les autres; et séparées de
celui-ci par un espace il est difficile de ne pas reconnaître l'abréviation Spx pour ôpaxuaÉ, même
si la première lettre ressemble indubitablement à un a cursif. Il pourrait s'agir d'une faute du
graveur, comme on est en droit également d'en soupçonner une autre dans la quatrième lettre
du terme £eut qui précède, où il faut sans doute lire l'abréviation de Cevfyoç, « paire », avec un y
au lieu d'un t. K. V Trever, tout en lisant £eOyoç, a confondu le mot avec Cuyoç, « balance »,
« poids », ce qui l'a conduit à supposer que l'unité de poids était l'hémidrachme attique. Si on
UtCeOyoç, comme nous proposons de le faire, l'unité de poids pour la paire d'assiettes en argent
serait de 3,89 g { 198,7 x 2 : 102), chiffre proche de la drachme.
146. K. V Trever, 1940, n° 21, p. 99-101, pi. 30 : ZEYT XPYC H <■ 2 signes. Du fait de la
confusion de sens qu'elle a faite entre £e\3"yoç et Cvy6ç, l'auteur n'a pas vu que le poids était
ici celui d'une « paire » d'assiettes, estimé en xpwoî, c'est-à-dire en statères d'or {infra,
p. 1428). La première des trois dernières lettres est clairement un H soit 70. La lecture des
deux suivantes comme K et E par M""' K. Trever me paraît impossible. Leur total est forcément
inférieur à la dizaine. Le nombre exprimé par trois chiffres est donc compris entre 70 et 79,
ce qui, pour un poids réel de 284,2 g X 2 568,4 g pour la paire, donnerait une unité pondér
ale de 7-8 g, correspondant à une unité qui équivaudrait en gros à un statère de 8,60 g.
147. Pr. (). Skjaervo, Pr. (). Harper, 1993 ; N. Sims- Williams, 1993.
148. Au contraire Tite-Live, décrivant la monnaie d'argent athénienne exhibée dans les
triomphes romains au IIe siècle av. notre ère, utilise la transcription latine tetrachmum du
grec . tétradrachme » : XXXVII, 46, 3 ; 59, 4 ; XXXIX, 5. 15 ; 7, 1.
149. Le terme de statère s'applique par exemple aux monnaies d'or de Crésus : Hérod
ote, I, 54, 94 ; /G, P, 458, 1. 25-33 (achat de « statères de Crésus » pour la statue chrysélé-
phantine d'Athéna, au Parthénon d'Athènes). La « darique » perse était aussi appelée darei-
kos stater (Hérodote, VII, 28) ou state.r tout court (Hérodote, VII, 29 ; cf. aussi Thucydide,
VIII, 28, 4).
1428 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
150. Il arrive aussi que la précision « d'argent » soit donnée pour des statères-tétra-
drachmes de ce métal : Sylloge\ n" 525/7-8 ; 671/A,1 1-12 ; Kl. BRINGMANN, H. von STEUBEN,
1995, n" 91/12-13 ; 93 (E 3)/12-13, 17-18. Parfois la précision est donnée à propos de la mine
que le statère accompagne comme sous-multiple : par exemple Sylloge\ n° 631/3.
151. On vérifiera aisément ces données en consultant l'index de W. Dittenberger, Syl-
loge\ s. v. (JTaTrjp, xpùoxoç-oùç,, ou l'ouvrage de Kl. Bringmann ET H. von Steuben, 1995.
Sur la tetartê et les mesures pondérales dans l'Egypte romaine, voir la mise au point de
H. Cuvigny, 1995, p. 25 sq.
152. Voir S. Russo, ID99, passim; J. Ogden, 1996, p. 191-196. Pour l'or laTeTdp-rri n'ap
paraît que vers le milieu du ir siècle av. notre ère. Dans les archives de Zenon, outre la mine
uvâ et ses sous-multiples ('demi, quart, huitième; ou multiples, on trouve le statère-tétra-
drachme : P. W. PESTMAN, 1981, B, p. 546 sq. Je remercie vivement M"" B. Meyer, qui a bien
voulu me servir de guide dans mes recherches à l'Institut de Papyrologie de la Sorbonne
(P.B.).
TORQUE MIHO 1429
BIBLIOGRAPHIE
153. dette forme du mu est déjà présente sur la proclamation de Peucestas fils de
Makartatos à Saqqara sous Alexandre : R. SEIDER, 1990, fig. II/4. Elle est de règle dans le
dossier de Zenon (261-239) : ibid., fig. 11/40, 41 et 61. Sur les textes précis que nous citons
du dossier Zenon, comme sur le torque Miho, la haste verticale droite du nu ne descend pas
aussi bas que la gauche. Parce qu'il s'agit d'un support analogue et d'une gravure égal
ement en pointillé, on citera aussi la dédicace sur plaque d'or du temple d'Osiris à Canope
par Ptolémée III Évergète I ''246-222) avec des mu analogues mais dans une écriture vis
iblement plus évoluée : A.-J. LETRONNE, 1842-1848, pi. Va. Lors des remarques qui ont suivi
notre présentation, mon confrère J. IRIGOIN a souligné les traits déjà « hellénistiques » de
l'inscription Miho (P. B.).
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