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Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
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MINISTERE DE LA SANTE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
PUBLIQUE SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
Année 2010
N°
DE
Par :
Docteur RANDRIA Charlot
MEMBRES DE JURY
DE
1.1CONSEIL D’ADMINISTRATION
Président
Membres : DG/INSPC , Représentant des enseignants, Représentant du
MinFOPTLS, Représentant de l’IPM, Représentant de l’ONM, Représentant du
Personnel administratif de l’INSPC, Représentant de l’INSPC
1.2 ADMINISTRATION
Directeur Général
Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
Directeur de la Formation et de la Recherche
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Directeur des Affaires Administratives et Financières
Monsieur RASOANAIVO ANDRIANASOLO Simon
Département de la Santé Communautaire
Professeur RANDRIANARIMANANA Vahiniarison Dieudonné
Département de veille sanitaire
Docteur RAKOTO Léon Jean
Département des méthodes et outils
Docteur RARIVOHARILALA Esther
Services de la Direction de la Formation et de la Recherche
Chef du Service Pédagogique et Scientifique :
Docteur RATSIMBAZAFY Marie Rolland
Chef du Service Recherche et Expertise :
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Chef de Service Documentation :
Docteur RAKOTOSEHENO Harinety Samuëline
Services de la direction des Affaires Administratives et Financières
Chef de Service Financier:
Madame RAHONINIAINARISOA Dorothée
Chef du Service Administratif:
Madame RABODOHARY Ranorohelimiadana Eléonore
Administration de la filière
-Directeur de l’enseignement:
Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
-Responsable de filière: Docteur BODOSAHONDRA Rakotoarimanga Viviane
LISTE DES ENSEIGNANTS 2006-2008
MASTER 1
*
cours non inscrit dans les disciplines obligatoires
Tableau 3 : Répartition des heures de cours pour la deuxième année, Master recherche
(Cours obligatoires).
A mes Parents,
A toute la famille,
« Objet de mon investissement, en témoignage de mes amours ».
A mes proches,
« Merci de votre fidélité et de vos encouragements ».
A ma femme Géraldine,
« Qui m’a toujours soutenu et encouragé tout au long de cette étude, ma profonde
reconnaissance de ton amour ».
« Votre affection m’a aidé à être ce que je suis. Ma réussite est la vôtre ».
REMERCIEMENTS
Page
Tableau 1 : Caractéristiques des enfants malnutris selon le genre, l’âge et l’état
nutritionnel…………………………………………………………. 12
Tableau 5 : Durée d’hospitalisation des enfants selon l’issue de leur état de santé 17
Page
3. NOUIOUA HV. Faim dans le monde ! une nouvelle arme contre la malnutrition.
MEDPEDIA, Juin 2007.
13. OMS, PAM, UNICEF. Prise en charge de la malnutrition aigue sévère. Mai 2007.
17. UNICEF-Ethiopie. Faire reculer la malnutrition, c’est faire avancer les droits de
l’enfant. Octobre 2008.
19. MARCHAND MC, PILLIOT M, LÖFGREN K. L’initiative Hôpital Ami des Bébés
: une démarche de qualité actuelle et méconnue – Méd. et Enf., 2006 ; 26 : 585-9
34. SAVAGE KING F, DE BENOIST B. Aider les mères à allaiter. OMS, Genève,
Août 1996.
35. YADAV R.J, SINGH P. Facteurs influant sur l'état nutritionnel des enfants dans le
Bihar. Journal Pédiatrique Indien, Janvier 1999 ; 36(1) : 37- 42.
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Cette partie va décrire les différents critères et les étapes à suivre pour la prise en charge
des enfants sévèrement malnutris au CRENI (15-17).
Enregistrement :
- Dossier d’admission au Centre de PCESM.
- Feuille de température.
- Fiche de surveillance nutritionnelle.
Mesures anthropométriques :
- Poids.
- Taille.
- Calculer l’indice Poids /Taille en pourcentage ou en écart-type.
- Périmètre brachial en millimètre.
Examen clinique
Recherche des œdèmes :
- œdème au niveau des pieds (+)
- œdème au niveau des pieds et des chevilles (++)
- œdèmes généralisés = pieds, chevilles, mains et visage (+++).
Prise de la température de l’enfant.
Examen médical complet.
Examen biologique :
- diagnostic systématique du paludisme (par goutte épaisse ou test rapide).
- autres examens biologiques ou radiologiques fonction des pathologies associées
suspectées : Numération et Formule Sanguine pour évaluer le degré de l’anémie et de
l’infection, ionogramme pour évaluer le degré des troubles électrolytiques, protidémie,
Vitesse de Sédimentation Horaire, analyse d’urine : sucre et albumine pour éliminer les
autres causes des oedèmes et radiographie du cœur-poumon.
Recommandations générales :
- Maintenir et privilégier l’allaitement maternel à toutes les phases.
- L’hygiène est primordiale pendant la préparation des repas.
- La préparation des rations doit se faire à chaque repas (lait ou bouillie).
- Une fois dilué, le lait doit être consommé dans les deux à trois heures qui
suivent la préparation.
- Ne jamais servir les repas en position allongée (danger de fausse route).
* Antibiotiques
- Amoxycilline 100mg / Kg / jour en 2 prises pendant 5 jours en absence de tout signe
infectieux.
- En cas d’existence de signes d’infection, adapter l’antibiothérapie en fonction de
l’infection suspectée cliniquement et vérifiée par les résultats biologiques.
* Traitement du paludisme
En cas de positivité du test : utilisation de l’association d’Amodiaquine (10mg
base/kg/jour) + Artésunate (4mg/kg/jour) pendant 3 jours, telle que le Coartem.
*Vaccination anti-rougeoleux le plus tôt possible à partir de 6 mois s’il n’y a pas de
preuve écrite. Les enfants entre 6 et 9 mois devront être de nouveau vaccinés à l’âge de
9 mois.
3. Surveillance de l’enfant
* Sensibilisation :
Organiser des séances de sensibilisation sur divers thèmes (IEC/CCC):
- soit à la demande des mamans.
- soit suite à des constatations de l’équipe (par exemple: hygiène, fréquence des
diarrhées, déshydratation, ...).
- planning familial.
* Eveil de l’enfant :
Proposer des activités d’éveil aux enfants (exemple: jeux éducatifs, chants, exercices
physiques). Le développement psychomoteur de l’enfant doit être stimulé.
1. Cadre de l’étude.
L’étude s’est déroulée dans le CRENI du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de
Tsaralalana. C’est un hôpital mère-enfant situé en plein centre de la commune urbaine
d’Antananarivo, district d’Antananarivo Renivohitra et région Analamanga.
L’Hôpital Mère Enfant de Tsaralalana a pour mission d’offrir des soins curatifs de 3ème
niveau aux enfants. Le Dispensaire qui lui est rattaché offre des soins de prévention
comme la vaccination, la consultation prénatale, et la planification familiale. L’hôpital
se divise en deux grands services dont le Service Administratif et Financier sous la
responsabilité de Directeur Adjoint Administratif et Financier, et le service Technique
sous la direction du Directeur Adjoint Technique. L’hôpital compte, en 2006, 59 lits
répartis dans 22 salles d’hospitalisation et de 6 services dont :
Un service de réanimation médicale.
Un service de néonatalogie.
Un service de CRENI.
Un service de maladies infectieuses.
Un service payant.
Un service pour les autres pathologies.
Les activités de la section CRENI sont assurées par deux médecins, une infirmière et
cinq assistantes nutritionnelles avec l’appui d’une Association pour l’Education et la
Récupération Nutritionnelle (ASERN). Cette association ASERN offre une opportunité
de conseiller la mère sur l’alimentation de son enfant tant pendant qu’après la maladie.
L’ASERN participe activement à la prise en charge des enfants sévèrement malnutris
(PCESM) au CRENI par l'achat et la distribution d'aliments thérapeutiques de survie, de
médicaments et autres intrants.
3. Période étudiée.
L’étude intéresse l’année 2006 : 01 janvier 2006 au 31 décembre 2006.
4. Durée d’étude.
Cette étude s’est déroulée du mois de mars 2009 au mois de décembre 2010.
5. Population cible.
L’étude concerne les enfants hospitalisés pour malnutrition dans le CHU de Tsaralalana
du1er janvier au 31 décembre 2006.
Age en mois
Périmètre brachial en mm
Type de malnutrition
Z-score Poids/Age
100
80
60
Kwashiokor
%
marasme
40
20
0
6 à 12 14 à 24 26 à 36 38 et +
Age en mois
La figure 2 montre l’issue des enfants inclus dans l’étude. Elle affiche que près d’un
enfant sur 10 sont décédé au cours de son hospitalisation.
2%
15%
72%
Décédé (n = 14) 1 3 8
Guéri (n = 91) 0 14 55
Abandon (n = 19) 4 12 37
La moitié des enfants guéris restent plus de deux semaines au CRENI et la moitié des
abandons se passent après le 12ème jour d’hospitalisation.
Parmi les cas de décès, 28,6% se produisent en moins de 2 jours.
Les durées d’hospitalisation des 2 transférés sont de 3 jours et de 22 jours.
Périmètre
Taille moyenne
Poids moyen (g) brachial moyen
(cm)
(mm)
Entrée 6105 70 104
Les enfants pris en charge dans le CRENI accusent un gain moyen d’environ 700g
pendant son hospitalisation
Type de malnutrition
Z-score Poids/Age
Z-score Poids/taille
Z-score Taille/Age
Une proportion de décès plus élevée est rencontrée chez les enfants victimes de
Kwashiorkor, soit près de 2 fois plus que le décès chez les enfants atteints de marasme.
Tableau 9 : Répartition des enfants malnutris selon l’issue et la pathologie associée,
l’âge d’introduction d’aliment complémentaire, le statut vaccinal, le nombre de fratrie.
Statut vaccinal
Fraterie
Masculin 60 3 (5,0) 1
Age en mois NS
25 et + 21 3 (14,3) 1
Périmètre brachial en mm 0,004
≥ 110 93 7 (7,5) 1
Type de malnutrition NS
Kwashiorkor 28 5 (17,9) 1
Z-score Poids/Age NS
≤ -3 116 14 (12,1)
> -3 7 0 (0,0)
Z-score Poids/taille NS
> -3 22 1 (4,5) 1
Z-score Taille/Age NS
> -2 36 4 (12,1) 1
Tableau 13 : Répartition des enfants malnutris selon l’issue et la pathologie associée,
l’âge d’introduction d’aliment complémentaire, le statut vaccinal, le nombre de fratrie.
Non 65 7 (10,8) 1
Affections respiratoires NS
Non 98 10 (10,2) 1
Statut vaccinal NS
≥ 6 mois 48 10 (20,8) 1
Nombre fratrie NS
6 et + 9 1 (11,1) 1
Concernant les autres caractéristiques des enfants (tableau 13), les caractères socio-
économiques des parents (tableau 14) et les caractéristiques des ménages (tableau 15),
aucune variable n’est associée significativement avec le décès des enfants malnutris.
Tableau 14 : Répartition des enfants malnutris selon l’issue et les caractères socio-
économiques des parents.
Les ménages de taille moyenne, puisant l’eau aux bornes fontaines publiques, utilisant
des fosses perdues pour exonérer, présentent des risques de décès importants des enfants
malnutris. Mais les tests statistiques n’ont pas démontré une liaison significative.
DISCUSSIONS
DISCUSSIONS
Notre étude concerne les enfants atteints de malnutrition sévère pris en charge dans
l’hôpital mère-enfant de Tsaralalana. C’est un hôpital de référence régionale et
nationale, mais c’est la population de la capitale qui l’utilise en général. A cet effet,
notre population d’étude reflète plutôt les catégories des gens de la capitale qui
fréquente ce centre hospitalier. Il est à signaler que d’autres centres hospitaliers tels que
le CHU de Befelatanana et d’Ambohimiandra disposent de CRENI et s’occupent aussi
des enfants de la capitale et de son entourage. La nature rétrospective de l’étude a limité
le choix des paramètres étudiés.
Nos discussions vont porter sur les caractéristiques des enfants atteints de malnutrition
aiguë sévère, l’évolution et l’issue de ces enfants et les facteurs liés à la mortalité dans
le centre.
1.1. Age
L’âge médian des enfants se situe à 15 mois; l’âge minimal et l’âge maximal sont
respectivement de 6 mois et 59 mois. Huit enfants sur 10 se trouvent dans la tranche
d’âge de 6 à 24 mois. Cette période correspond à celle du sevrage. La mauvaise pratique
de l’allaitement maternel et de l’introduction des aliments complémentaires explique
l’augmentation progressive des niveaux de malnutrition chez les enfants pendant la
première et la deuxième année de leur vie.
A cet effet, durant cette période de sevrage, les enfants s'adaptent mal au plat familial,
lequel a été le plus souvent négligé et mal équilibré (18-20). Ainsi cette tranche d’âge
constitue la période la plus critique, période pendant laquelle la vulnérabilité des enfants
aux infections a été très grande.
Périmètre brachial
Le périmètre brachial moyen (±ET) s’élève à 105,3 mm (±14,3) et plus de 2/3 des
enfants ont une valeur inférieure à 110 mm. Les critères d’admission au CRENI ont été
modifiés selon le protocole de PCESM en septembre 2007. D’après la conférence
organisé par l’OMS et tenue à Genève en Octobre 2006, l’utilisation du périmètre
brachial est valable pour tout enfant ayant une taille ≥ 65cm ou âgé de 06 mois ou plus.
Le seuil PB < 135mm est remplacé par PB < 125mm car ce dernier qui s’avère être
adapté aux réalités de Madagascar (12). Les enfants ayant un périmètre brachial
inférieur à 110 cm ont été considérés comme des enfants en très mauvais état
nutritionnel
Le Z-score moyen P/A se chiffre à -3,4 et plus de 9 enfants malnutris sur 10 ont une
valeur inférieur à moins 3. L’indicateur P/A est utilisé pour identifier les enfants
malnutris dans les Centres de Santé de Base. Selon la classification de l’OMS, les
enfants ayant un Z score inférieur ou égale à -3 sont atteints de malnutritions sévère et
se trouvent dans la bande rouge de la référence utilisé dans les CSB, ceux ayant un Z
score entre -3 et -2 sont en malnutrition modéré et se trouve dans la bande jaune
(21,22). L’indicateur utilisé dans la définition de la malnutrition aiguë sévère c’est
l’indice P/T.
Type de malnutrition
Notre étude nous a permis de constater que parmi les pathologies associées à la
malnutrition des enfants, la gastro-entérite a été la plus fréquente (46,8%) suivie de
l’affection respiratoire (21,4%). Selon les données sur la nutrition à Madagascar, la
prévalence des maladies habituellement liées à la malnutrition reste encore élevée :
maladies diarrhéiques (23%), fièvre (paludisme) (36%), IRA (9%) et rougeole (3,4%)
(23). La prédominance de la gastro-entérite dans notre résultat s’explique par le fait que
la région d’Analamanga appartient aux zones à paludisme instable où la fièvre due au
paludisme se trouve au deuxième rang (24).
1.4. Age d’introduction d’aliments complémentaires
Un peu plus de 6 enfants sur 10 ont reçu des aliments complémentaires avant 6 mois.
Notre étude nous a permis également d’affirmer le non respect de la politique nationale
qui recommande l’allaitement exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois. Selon certains auteurs,
de nombreux exemples ont montré que les enfants non nourris au sein courent le risque
de mourir de diarrhée 14 fois plus élevé que les enfants allaités au sein (25).
1.4. Fratrie
L’âge des mères varie de 15 ans à 43 ans. L’âge moyen (±ET) se chiffre à 28,2 ans
(±2,8). Le résultat se rapproche à ceux des études effectuées en 2008, sur des ménages
ayant des enfants hospitalisés pour malnutrition sévère aux hôpitaux pédiatriques de
Befelatanana et de Tsaralalana, l’âge médian se trouve à 26 ans. Les femmes en âge de
procréer constituent un groupe vulnérable à la malnutrition et cette situation a un impact
sur la nutrition de leur enfant (29).
La plupart des mères des enfants malnutris vivent en couple (90,5%) mais 2/3 d’entre-
elles sont en concubinage. Certains auteurs affirment que les enfants élevés par des
femmes sont plus vulnérables à la malnutrition. Les femmes abandonnées endossent de
lourdes responsabilités et il a été toujours soutenu que l’état matrimonial précaire des
mères constitue un facteur de vulnérabilité de la malnutrition (30). Dans notre étude,
cette proportion élevée de la vie en concubinage des mères pourrait expliquer une
instabilité familiale. Normalement, les femmes vivant en couple devraient bénéficier du
soutien moral et physique de leurs maris. Une étude effectuée dans le district sanitaire
d’Ambohidratrimo a affirmé que l’état nutritionnel des enfants n’a pas été associé à la
situation matrimoniale de la mère (31).
Près de 3/4 des mères et 2/3 des pères ne dépassent pas le niveau d’études primaires et
seulement une mère et deux pères ont suivi des études universitaires. Ce résultat permet
de démontrer que la majorité des enfants malnutris ont été issus de parents à bas niveau
d’instruction (analphabète et primaire). Ce résultat a été comparable à celui des études
effectuées en 2008 par l’équipe du Professeur RAKOTOMANGA JDM affirmant que
les enfants hospitalisés pour malnutrition sévère ont été issus de parents à niveau
d’instruction bas (29). En effet l'instruction des parents exerce une influence très
positive sur l'attention qu'ils portent aux services de santé pour le bien-être nutritionnel
de leurs enfants (pesée - vaccination). Par ailleurs, certains auteurs ont insisté sur
l’importance du niveau d’instruction de la mère en affirment que le niveau d'instruction
des membres d'un ménage, surtout celui de la mère joue un rôle important dans
l'amélioration des conditions de vie familiale et de la société en général ; il détermine
souvent la classe sociale. En effet, le niveau de la mère favorise l'esprit d'initiative, de
perception, de compréhension et par conséquent la réceptivité aux idées novatrices
pouvant changer les mauvaises habitudes au niveau même de la communauté. Les
constatations négatives nous permettent de comprendre l'échec de toute tentative de
mise en pratique d'une alimentation équilibrée malgré la bonne volonté des mères et les
conseils que donne le personnel du SEECALINE (9,32).
La majorité des mères des enfants malnutris sont des ménagères ou exercent un petit
emploi (67,3%) et plus de 2/3 des pères exercent aussi un petit emploi ou sont des
ouvriers (82,5%). En effet, la profession des parents entre en ligne de compte quant à
leur possibilité financière de satisfaire les besoins alimentaires de leurs enfants. A
Madagascar comme dans certains pays africains, la majorité de la population travaille
dans le secteur nécessitant des efforts physiques. Par conséquent, la fatigue qui s’en suit
ne permet pas aux parents de s’occuper de leurs enfants. Les résultats de notre étude
vont dans le sens de ceux de certains auteurs qui affirment que la majorité des enfants
hospitalisés pour malnutrition sévère sont issus de parents ayant des activités
professionnelles dans le secteur informel et à faible revenu mensuel (29).
Dans notre étude, une proportion de 70% des ménages ont une taille supérieure ou égale
à 4 et utilisent la borne fontaine comme source d’eau consommée. La fosse perdue
constitue le type de latrine utilisé par la majorité des ménages (96%). En effet, ces
situations reflètent le niveau social de ménages des enfants : famille nombreuse, ne
dispose pas ni de l’eau du robinet à la maison ni de WC fosse septique.
En effet, le résultat de notre étude nous permet d’affirmer que la majorité enfants
malnutris ont été issus des ménages utilisant la fosse perdue comme type de latrine. Par
conséquent, l’utilisation de la fosse perdue a été la plus exposée à la malnutrition.
Dans notre étude, la proportion des décès s’élève à 11%. Ce chiffre n’est pas acceptable
selon le guide de l’OMS qui préconise une proportion de décès inférieur à 5% pour le
CRENI. Par ailleurs, ce résultat semble plus meilleur que les résultats de la prise en
charge dans certain pays comme le Burkina Faso qui enregistre une valeur à 16% entre
1999 et 2003 (33). Par ailleurs, dans les pays en développement, la malnutrition aigue
sévère s’accompagne souvent d’une mortalité élevée qui peut aller jusqu’à 50% (11). En
effet, cette situation témoigne la bonne volonté de Madagascar à réduire la mortalité
infantile par l’amélioration de la prise en charge des enfants malades.
La moitié des enfants guéris restent plus de deux semaines au CRENI et la moitié des
abandons se passent après le 12ème jour d’hospitalisation. En effet selon le protocole de
prise en charge nutritionnelle et surveillance au CRENI, le traitement se déroule en trois
phases avec un séjour moyen d’hospitalisation de 7 jours par phase Toutefois, la durée
de ce séjour devra tenir compte de la maîtrise de la pathologie grave (12). Ainsi, l’OMS
avait recommandé une durée totale de 2 à 3 semaines pour la prise en charge des enfants
sévèrement malnutris (14).
Concernant les cas d’abandon (15%), ils pourraient être dus soit à l’impossibilité de
payer le coût d’hospitalisation y compris les frais divers, soit à la constatation d’une
amélioration de l’état des enfants malnutris par la disparition de la pathologie grave a
partir du 12 ème jour d’hospitalisation.
Parmi les cas de décès, 28,6% se produisent en moins de 2 jours. La fréquence des
décès avant le 2ème jour est due essentiellement à la gravité de l’état des enfants à
l’entrée ou à la qualité de la prise en charge qui néglige la surveillance des éléments
vitaux tels que l’hypothermie ou la défaillance cardiaque.
Selon les résultats de l’étude, seuls le genre et le périmètre brachial sont surtout associés
à la mortalité des enfants de manière significative.
4.1 Genre
Les résultats a montre qu'il existe une relation significative entre le genre et le décès des
enfants malnutris. En effet, la proportion de décès filles est 3,4 fois plus élevée que celle
des garçons (17,2% contre 5%) (p=0,032). Cette prédominance féminine des cas décès
pourrait s’expliquer la vulnérabilité des petites filles, du fait de la discrimination
sociale. En effet, par le respect des us et coutumes, les garçons ont été considérés
comme de sexe fort, dans les pays en développement et surtout dans certains pays
africains. De ce fait, les enfants de sexe féminin ont été moins considérées, moins
nourries et moins éduquées. Certains auteurs affirment également que la malnutrition
touche plus les filles que les garçons (34,35).
Les enfants ayant un périmètre brachial inférieur à 110 mm ont 3 fois plus de risque de
décès que les enfants ayant un périmètre brachial supérieur à 110 mm (p=0,004). Ce
constat confirme l’adoption du critère périmètre brachial <110mm comme un critère
d’identification des enfants à inclure dans un programme de récupération nutritionnelle
dans beaucoup de projets, surtout en cas de situation d’urgence.
Compte tenu de ces problèmes d’ordre médical et social, il est suggéré d’apporter des
recommandations sur le plan médicale et sociale afin d’améliorer l’issue de la prise en
charge des enfants de 6 à 59 mois, hospitalisés pour malnutrition aiguë sévère au
CRENI du CHU de Tsaralalana et de réduire la mortalité infanto-juvénile.
Rendre fonctionnel tous les sites et /ou centres de dépistage précoce et de prise
en charge précoce de la malnutrition aiguë sévère au niveau de la communauté.
Assurer à temps le bon transfert de référence/contre-référence des cas
compliqués.
Mettre en œuvre « l’assurance de la qualité des soins » au sein du CHU de
Tsaralalana. Il s’agit de qualité des soins et de qualité de service.
Améliorer et renforcer la prise en charge médicale au sein du CRENI, avec un
suivi strict et régulier des enfants sévèrement malnutris du genre féminin, des
enfants sévèrement malnutris ayant un périmètre brachial inférieur à 110 mm.
Améliorer l’approvisionnement en ressources critiques du CHU de Tsaralalana :
- ressources matérielles et consommables médicaux,
- ressources financières par insuffisance du budget alloué par le ministère de la
santé publique et par les bailleurs.
Améliorer les compétences du personnel de santé ; en plus, renforcer
périodiquement la capacité des personnels de santé en matière de prise en charge
médicale, des enfants sévèrement malnutris, soit par une formation générale
continue, soit par un recyclage en PCIME.
Cette étude nous a permis d’identifier les caractéristiques des enfants malnutris qui sont
généralement issus des familles de niveau social bas, la performance de la prise en
charge qui affiche une proportion des décès encore élevée (11%) et les différents
facteurs de risque liés aux décès tels que le genre féminin et le périmètre brachial
inférieur à 110mm. Ainsi il a été démontré que certaines caractéristiques des enfants
déterminent l’issue de leur prise en charge.
D’autres études sur la qualité de la prise en charge méritent d’être menées afin
d’apporter d’autres éléments pour une meilleure prise en charge des enfants atteints de
malnutrition sévère.
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ANNEXE 1 : Cartographie Antananarivo
ANNEXE 2 : GRILLE DE COLLECTE DES DONNEES
Date de collecte :
N° d’ordre de la personne :
Nom et prénom :
B. DONNEES ANTHROPOMETRIQUES
7) Taille en cm :
8) Poids en kg A la naissance :
A l’admission à l’hôpital :
A la sortie de l’hôpital :
10) PB en mm :
11) P/T :
C. STATUT VACCINAL
D. MODE D’ALLAITEMENT
F. PATHOLOGIE ACTUELLE
- Type de malnutrition :
• Marasme :
• Kwashiorkor :
• Marasme/kwashiorkor :
- Signes de la malnutrition :
• Fonte musculaire :
• Œdème :
• Altération des cheveux :
• Lésion de la peau :
• Anorexie :
• Anémie :
• Hépatomégalie :
• Etat neurologique :
Eveillé :
Irritable :
Apathique :
G. ISSUE DE L’ENFANT
1. Guéri :
2. Décédé :
3. Abandon ou perdue de vue :
4. Transféré :
5. Durée de séjour d’hospitalisation :
Nom et prénom : RANDRIA Charlot
Titre de mémoire : « Prise en charge et issue des enfants atteints de la malnutrition
sévère au CHU de Tsaralalana ».
Rubrique : Santé publique
Nombre de pages : 36 Nombre de tableaux : 15
Nombre de figures : 02 Nombre des annexes : 2
Nombre de bibliographies : 35
RESUME
La prise en charge de la malnutrition aiguë reste un problème de santé, important dans
les pays en développement dont Madagascar. Il s’accompagne d’une mortalité qui peut
aller jusqu’à 50%. Cette étude a été menée dans le but de décrire les caractéristiques des
enfants pris en charge pour malnutrition sévère et d’analyser l’évolution et l’issue de
leur traitement.
Il s’agit d’une étude de cohorte, rétrospective à visée descriptive et analytique des 126
enfants de 6 à 59 mois, atteints de la malnutrition aiguë sévère, pris en charge dans le
CRENI du CHU de Tsaralalana, en 2006. La collecte des données a été réalisée par la
consultation des dossiers d’hospitalisation des enfants.
La plupart des enfants sont affectés par le marasme (77%), tous les enfants ont eu des
pathologies associées et la majorité sont issus des familles de niveau social bas. La
proportion des décès au cours de l’hospitalisation s’élève à 11%, la proportion de
guérison à 72% et l’abandon à 15%. La durée moyenne d’hospitalisation des enfants se
chiffre à 14 jours. Le genre féminin (p=0,032) et le périmètre brachial inférieur à
110mm (p=0,004) sont associées significativement avec la mortalité des enfants.
SUMMARY
Acute malnutrition care remains an important health issue in developing countries such
Madagascar. It is accompanied by a mortality rate which can increase up to 50%. This
study was undertaken in order to describe the characteristics of children treated for
severe malnutrition and to assess the evolution and the outcome of their treatment. It is
a retrospective, descriptive and analytical cohort study among 126 children aged from 6
to 59 months, having severe acute malnutrition seeking care at the CRENI of CHU
Tsaralalana, in 2006. Data collection was carried out by consulting children files at the
hospital.
Majority of children are affected by marasmus (77%). All children had associated
pathologies and the majority of them are from low social status families. Deaths
proportion during hospitalization increased at 11%. The cure proportion was 72% and
the withdrawal rate was 15%. The mean duration of children hospitalization was 14
days. Female gender (p=0,032) and the brachial perimeter under 110mm (p=0,004) are
significantly associated with infant mortality. Malnutrition issue and the care
improvement of children having malnutrition depend on social and medical factors. The
resolution is multisectorial and requires the implication of the community.