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SOPEMI - 2010
SOMMAIRE
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I. PRÉCISIONS LÉGISLATIVES ET MÉTHODOLOGIQUES
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SOPEMI - 2010
La loi de 2007 encadre encore un peu plus les migrations familiales. Notamment,
elle impose de nouvelles conditions aux personnes souhaitant rejoindre la France
dans le cadre du regroupement familial. Âgées de 16-64 ans, elles doivent passer,
dans leur pays de résidence, un test d’évaluation de leur degré de connaissance de
la langue française et des valeurs de la République. Si cette évaluation en établit le
besoin, les intéressés doivent suivre, toujours dans leur pays, une formation d’une
durée de 2 mois au maximum au terme de laquelle il sera procédé à un nouveau
test. À noter que l’obtention d’un visa long séjour n’est pas pour autant
conditionnée par la réussite à ce second test. En revanche, elle est subordonnée à
la production d’une attestation de suivi de la formation ou d’une attestation
justifiant un niveau de connaissance de la langue française et des valeurs de la
République suffisant. Cette nouvelle procédure d’évaluation et de formation de la
connaissance de la langue et des valeurs de la République est également
applicable aux étrangers mariés à un conjoint de nationalité française lorsqu’ils
sollicitent un visa pour un séjour d’une durée supérieure à 3 mois.
De son côté, l’étranger déjà installé en France doit prouver qu’il dispose de revenus
adaptés à la taille de sa famille qu’il compte accueillir : au-delà d’une famille
composée de 6 personnes, l’étranger doit disposer d’un revenu d’au moins 1,2 fois
le SMIC. Enfin, les parents dont les enfants sont admis au séjour dans le cadre du
regroupement familial doivent dorénavant signer avec l’État un contrat d’accueil et
d’intégration pour la famille, en plus du contrat d’accueil et d’intégration individuel
devenu obligatoire depuis le 1er janvier 2007. Ils reçoivent dans ce cadre une
formation sur les droits et devoirs des parents en France et s’engageront,
notamment, à respecter l’obligation scolaire (décret n°2008-1115 du 30 octobre
2008 relatif à la préparation de l'intégration en France des étrangers souhaitant s'y
installer durablement).
Enfin, cette loi comprend également un volet sur l’asile. La mesure la plus
importante concerne les étrangers qui, arrivés aux frontières françaises pour
demander l’asile se sont vus refuser l’entrée en France : ils pourront désormais
déposer un recours à effet suspensif contre la décision de refus d’entrée. Par
ailleurs, un accompagnement personnalisé pour l’accès à l’emploi et au logement
au bénéfice des réfugiés est prévu.
Les dernières années ont été marquées par deux évolutions majeures :
Pour les séjours en France d’une durée supérieure à trois mois, un visa de
long séjour dispensant du titre de séjour (VLS/TS, cf. Encadré 1) a été
créé par décret du 27 avril 2009 et est entré en vigueur le 1er juin 2009.
Ce dispositif est applicable à certaines catégories d'étrangers : conjoints de
Français, salariés, travailleurs temporaires, étudiants et visiteurs.
Les travailleurs saisonniers, titulaires d’un contrat de travail saisonnier d’au
moins trois mois et qui s’engagent à maintenir leur résidence habituelle
hors de France, peuvent, depuis la fin de l’année 2007, se voir délivrer une
carte de séjour d’une durée maximale de trois ans renouvelable (cf.
Encadré 2)
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Encadré 1 : Les visas de long séjour dispensant de demande de titre de séjour (VLS/TS)
Le décret du 27 avril 2009 relatif à certaines catégories de visa pour un séjour en France
d’une durée supérieure à trois mois est entré en vigueur le 1er juin 2009. Il a pour objet de
permettre aux étrangers titulaires d’un visa délivré par les autorités diplomatiques ou
consulaires de séjourner en France pendant un an avec tous les droits attachés à la
possession d’un titre de séjour, tout en les dispensant, pendant cette première année,
d’effectuer des démarches en préfecture.
Cette mesure de simplification concerne les étrangers conjoints de Français qui se verront
remettre un visa de long séjour portant la mention « vie privée et familiale », les étrangers
titulaires d'un contrat de travail qui seront munis d'un visa de long séjour portant la mention
« travailleur temporaire » ou « salarié » selon la durée de leur contrat, les étrangers
titulaires d'un visa de long séjour « visiteur », ainsi que les étrangers titulaires d’un visa long
séjour « étudiant ».
Lors de son arrivée en France, l'étranger doit envoyer la demande d'attestation OFII à la
direction territoriale de l'OFII de son lieu de résidence, par lettre recommandée avec accusé
de réception, accompagné de la copie de la page de son passeport où figurent les
informations relatives à son identité.
Il recevra une attestation de réception du formulaire et sera par la suite convoqué par
l'OFII, pour passer la visite médicale. Une fois l’ensemble des démarches administratives
effectué, l’étranger verra apposer sur son passeport une vignette attestant de
l'accomplissement de ces formalités.
Si l'étranger souhaite prolonger son séjour au-delà de la durée de validité de son visa, il
devra se présenter en préfecture dans le courant des deux derniers mois précédent
l'expiration de son visa de long séjour afin de déposer une demande de carte de séjour
temporaire.
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B. Précisions méthodologiques
Les sources statistiques concernant les flux sont d’origine administrative. D’une
manière générale, elles dénombrent soit l’intégralité d’un flux (ensemble des
individus appartenant à un même groupe), soit uniquement les détenteurs d’une
carte de séjour (en règle générale, des majeurs et des mineurs âgés d’au moins 16
ans qui demandent à travailler). Par ailleurs, seuls les étrangers admis au séjour
pour une durée d’au moins trois mois apparaissent dans ces statistiques. La
rédaction de ce rapport se fonde, pour l’essentiel, sur les données de
l’Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) issues des
procédures de visite médicale obligatoire. Elles sont complétées par les données de
l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), qui comptabilisent
de manière exhaustive les majeurs et les mineurs isolés ayant fait une demande
1
Il s’agit de Chypre, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de
la Pologne, de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Slovénie pour les États
membres entrés dans l’UE en 2004 (désignés par « NEM 2004 ») et de la Bulgarie et de la
Roumanie pour ceux entrés en 2007 (désignés par « NEM 2007 »). À noter que la levée de
la période transitoire pour huit des dix pays entrés dans l’Europe en 2004 (Chypre et Malte
n’ont pas connu de période transitoire) est effective depuis le 1er juillet 2008.
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Les nouveaux États membres entrés dans l’UE en 2004 ont maintenant disparu, en
presque totalité, des statistiques de flux. Restent encore la présence des nouveaux États
membres entrés dans l’UE en 2007.
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Les ressortissants des pays tiers sont définis par opposition aux ressortissants de l’Espace
économique européen et aux ressortissants de la Confédération helvétique. À noter que ce
découpage n’est pas stable dans le temps : il se trouve modifié par l’élargissement
progressif de l’Union européenne (élargissements en 2004 puis 2007 pour les plus récents)
mais également par une géographie mondiale en perpétuelle évolution (par exemple,
effondrement de l’Union soviétique ou encore éclatement de la Yougoslavie).
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d’asile ainsi que tous ceux ayant obtenu le statut de réfugié, et par celles du
ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du
développement solidaire (MIIINDS) via l’application informatique de gestion des
dossiers de ressortissants étrangers en France (AGDREF) pour les flux d’étrangers
qui ne sont pas soumis à une visite médicale.
Une refonte de la base de données de l’OFII, liée en grande partie aux dernières
modifications législatives (2006 et 2007) a conduit à revoir les catégories
composant les flux de migrants de travail aussi bien à caractère
temporaire que permanent. Dans la mesure du possible, la continuité des
séries a été assurée.
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Les titres de séjour et leurs conditions de délivrance diffèrent selon que les étrangers
concernés relèvent du droit communautaire ou d'accords bilatéraux :
- Les ressortissants de l’Union européenne, les ressortissants des autres États européens
parties à l’accord sur l’Espace économique européen, ainsi que les ressortissants de la
Confédération suisse bénéficient de la libre circulation des personnes, et ne sont pas régis
par les dispositions du Titre II du Livre 1er des parties législative et réglementaire du
CESEDA. Depuis l'entrée en vigueur de la loi du 26 novembre 2003, les ressortissants
précités établis ou qui s’établissent en France ne sont plus tenus de détenir un titre de
séjour à l’exception des ressortissants des nouveaux États membres de l’Union européenne
soumis à des mesures transitoires lorsqu’ils exercent une activité économique. Toutefois,
s’ils en font la demande, le titre de séjour doit leur être délivré ;
- Les ressortissants des pays d’Afrique avec lesquels la France a signé un accord bilatéral. Il
s’agit, en plus de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, des pays anciennement sous
administration française4. Ces accords déterminent les conditions d’entrée, de séjour et
d’emploi en France pour les intéressés. À l’exception de l’Algérie et de la Tunisie, ces
accords sont considérés comme largement alignés sur le droit commun du CESEDA. En
revanche, les accords bilatéraux signés avec ces deux derniers pays prévoient des
dispositions plus favorables proches du droit commun tel qu'il était prévu par la loi relative à
l’entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d’asile (loi dite « RESEDA ») du 11
mai 1998. Les nouveaux dispositifs en matière d'immigration professionnelle prévus par les
lois relatives à l'immigration de 2006 et 2007 ne s’appliquent toutefois pas aux Algériens ;
- Les ressortissants de pays tiers avec lesquels la France a signé un accord de gestion
concertée des flux migratoires. Ces accords s’inscrivent dans le concept d’approche globale
des migrations. Ils encadrent et facilitent, de manière générale, la circulation des personnes,
l’admission au séjour pour des motifs professionnels, la réadmission des personnes en
situation irrégulière, la coopération policière et prévoient des mesures d’aide au
développement solidaire. S’agissant de l’admission au séjour pour des motifs professionnels,
les accords prévoient la venue, dans les conditions du droit commun, de jeunes
professionnels, de travailleurs permanents ou temporaires, de personnes pouvant prétendre
aux cartes « compétences et talents » et « salarié en mission ». Enfin, chaque accord
prévoit, en annexe, une liste spécifique de métiers pour lesquels l'instruction des demandes
d'autorisation de travail ne prend pas en considération la situation de l'emploi.
Des accords de gestion concertée des flux migratoires ont été conclus avec le Bénin, le
Burkina-Faso, le Cameroun, le Cap Vert, le Congo, le Gabon, Maurice, le Sénégal et la
Tunisie. À l'exception de celui conclu avec la Tunisie, ils ne modifient pas les dispositions
des conventions antérieurement conclues sur la circulation des personnes, le séjour et
l'emploi. S'agissant des accords franco-capverdien et franco-mauricien dont les
ressortissants ne relèvent pas de dispositions conventionnelles antérieures, ces derniers
continuent de relever du CESEDA mais bénéficient de conditions facilitées pour l'admission
en France pour des motifs professionnels ;
- Les ressortissants des autres pays tiers relèvent du CESEDA.
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Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, République populaire du Congo,
Côte d'Ivoire, Djibouti, Gabon, République de Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger,
Sénégal et Gambie, Tchad et Togo. Quinze d’entre eux sont des pays d’Afrique
subsaharienne.
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II. L’IMMIGRATION À CARACTÈRE TEMPORAIRE
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
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Données non reproduites dans ce rapport.
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faible des ressortissants européens est directement lié à la disparition des
statistiques des ressortissants des États membres entrés dans l’UE en 2004.
Sept salariés temporaires sur dix (69,7 %) ont été admis au séjour dans le cadre
d’un changement de statut : cette procédure désigne l'accès à un statut d'étranger
salarié à partir d'un autre statut (étudiant, visiteur, étranger en situation irrégulière
qui accède à un statut de salarié…). C'est également sous ce même vocable que
l'on désigne l'admission au marché du travail de ressortissants des nouveaux États
membres qui, conformément aux dispositions de l'article L.121-1 du CESEDA,
séjournaient légalement en France sans titre de séjour. Plusieurs hypothèses
peuvent être avancées pour expliquer cette proportion particulièrement élevée : les
ressortissants des nouveaux États membres présentent leur demande
d'autorisation de travail de plus en plus souvent après leur entrée en France,
augmentation du nombre de demandes de changements de statut de la part des
étudiants étrangers, assouplissement des critères de ces changements de statut à
la suite de la loi de 2006. La proportion d’étrangers ayant changé de statut varie
très fortement en fonction de l’origine géographique : ils ne concernent qu’un
ressortissant de la CEI d’Europe sur deux (52,9 %), alors que c’est le cas de sept
sur dix ressortissants de l’Amérique du Nord (72,5 %) et de près de neuf sur dix
originaires de Bulgarie et Roumanie (86,9 %).
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Anciennement sous administration française, à savoir : le Bénin, le Burkina-Faso, le
Cameroun, la République centrafricaine, les Comores, la République populaire du Congo, la
Côte d'Ivoire, Djibouti, le Gabon, la République de Guinée, Madagascar, le Mali, la
Mauritanie, le Niger, le Sénégal, la Gambie, le Tchad et le Togo.
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B. Les travailleurs saisonniers
Nature de l’emploi
Activités non agricoles 374 447 474 585 531 477
Activités agricoles 15369 15795 16730 18479 11114 7372
dont récolte de
6169 6767 6820 7952 4161 1440
fruits et légumes
dont vendanges 2503 2597 3302 3544 224 156
dont multi-travaux
3928 3451 3905 3517 3670 4569
agricoles
Nationalité
Marocains 7 457 6 941 6 169 5 651 5 916 5 774
Tunisiens 582 682 713 657 811 922
Polonais 7 356 8 192 9 943 11 971 3 812 -
Bulgares 0 0 0 74 294 294
Roumains 7 15 13 222 443 545
Turcs 97 155 98 97 58 196
Autres 244 257 268 392 311 224
Ensemble 15 743 16 242 17 204 19 064 11 645 7 955
Source : OFII.
NB : La refonte de la base de données de l’OFII a conduit à revoir les catégories composant les
flux de migrants de travail. Les données pour l’année 2009 sont peu comparables avec celles des
années précédentes.
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Quand bien même les données pour l’année 2009 soient peu comparables avec
celles des années précédentes, on observe une poursuite des tendances décrites
précédemment. Ce flux s’établit à un peu moins de 8 000 (cf. Tableau 4), sept sur
dix (72,6 %) étant des ressortissants marocains. Le travail saisonnier reste
essentiellement agricole (92,7 %). Dans la mesure où les vendanges étaient ces
dernières années assurées presque exclusivement par des saisonniers polonais
(97,8 % en 2007), il n’est pas surprenant de constater que cette statistique
enregistre une baisse prononcée. Mais il ne faut pas pour autant en déduire que le
secteur vinicole n’a pas eu besoin de main-d’œuvre saisonnière depuis 2008. Il est
plus que probable que des saisonniers polonais aient à nouveau fait les vendanges,
mais ils deviennent « invisibles » dans les statistiques de l’OFII.
Lorsque les travailleurs saisonniers sont ressortissants d’un État avec lequel la France a
passé un accord bilatéral (conventions de main-d’œuvre du 1er juin 1963 avec le Maroc et
du 1er août 1963 avec la Tunisie), c’est l’OFII qui se charge de la prise en charge des frais
d’acheminement des salariés étrangers et de l’organisation de leur venue. Il contrôle aussi
leur retour dans le pays d'origine.
À noter que :
- les saisonniers qui sont autorisés à travailler moins de trois mois reçoivent une autorisation
provisoire de travail (APT) ;
- les ressortissants des nouveaux États membres de l’Union européenne soumis à période
transitoire ne peuvent se voir délivrer cette carte de séjour.
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C. Les étudiants
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Depuis 1998, obligation de motivation des refus de visas, assouplissement des conditions
de ressources pour les boursiers, accès au marché de l’emploi facilité, facilitation des
démarches administratives et amélioration des conditions d’accueil. Depuis 2002, facilitation
des changements de statut étudiant/salarié.
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En 2009, plus de deux étrangers sur cinq (44,5 %) admis au séjour en France dans
le cadre des études supérieures sont originaires de République populaire de Chine
(9 893), du Maroc (4 376), d’Algérie (3 427), des États-Unis (2 478) ou de Tunisie
(2 358). Il convient de souligner l’étonnante évolution du nombre d’étudiants
chinois : ils n’étaient que 309 en 1995, 3 441 en 2000, 5 623 en 2005 et près de
10 000 donc en 2009, soit une croissance moyenne annuelle d’un peu moins de
30 % ces quatorze dernières années.
Graphique 2 : Flux annuels d’étudiants originaires de certains pays tiers - Flux de 1995 à
2009.
Effectifs
10 000
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Source : OFII.
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Encadré 4 : Les conditions d’accès à l’emploi des étudiants étrangers ressortissants de pays
tiers
Depuis la loi Immigration et intégration du 24 juillet 2006, dès lors que l’étranger est
titulaire d’un titre de séjour « étudiant », il peut travailler à titre accessoire, pendant la
durée de ses études, dans la limite de 60 % de la durée annuelle de travail, soit 964 heures
dans l’année sauf les étudiants algériens qui restant régis par l'accord franco-algérien,
doivent obtenir une autorisation de travail dans la limite de 50% de la durée annuelle du
travail.
Pour occuper un emploi salarié, dans cette limite horaire et pendant la durée des études,
l’étudiant n’a plus l’obligation de détenir une autorisation provisoire de travail. En outre, les
employeurs embauchant des étudiants étrangers sous couvert de leur carte de séjour
temporaire étudiant doivent faire une déclaration préalable d’emploi à l’autorité
administrative.
Enfin, l’étudiant étranger qui ne respecterait pas cette limite horaire annuelle peut se voir
retirer sa carte de séjour temporaire. Toutefois, lorsque la formation de l'étudiant prévoit
une séquence de travail salarié, ce dernier reçoit une autorisation provisoire de travail lui
permettant de travailler au-delà du quota d'heures autorisé (par exemple lorsque l’étudiant
fait fonction d'interne en médecine).
À l’issue de ses études, le changement de statut de certains étudiants, dits à haut potentiel,
est facilité.
- L’étudiant titulaire d’un Master obtenu en France, qui souhaite avoir une première
expérience professionnelle participant directement ou indirectement au développement
économique de la France et du pays dont il a la nationalité, pourra recevoir, sous réserve
d'en avoir fait la demande 4 mois avant l'expiration de son titre de séjour, une autorisation
provisoire de séjour de six mois (délivrée par la préfecture) non renouvelable, valant
autorisation de rechercher et d’occuper un emploi en relation avec sa formation. Pendant la
durée de cette autorisation, il peut occuper tout emploi salarié de son choix dans la limite
des 60% de la durée légale du travail.
Dès lors qu'il a conclu un contrat de travail prévoyant une rémunération au moins égale à
1,5 fois le SMIC, l'étudiant peut occuper un emploi à temps plein sous couvert de son APS.
Il doit solliciter une demande de changement de statut auprès de la préfecture de son lieu
de résidence dans les 15 jours suivants la conclusion du contrat. Il sera alors mis en
possession d’une carte de séjour temporaire salarié ou travailleur temporaire, sans que la
situation de l’emploi lui soit opposée si son contrat de travail est visé favorablement par la
DDTEFP. Si le contrat de travail qui lui est proposé prévoit une rémunération inférieure à 1,5
fois le SMIC, l'étudiant dépose un changement de statut auprès de la préfecture .Cette
demande est instruite dans les conditions de droit commun prévues par le code du travail.
- Les autres étudiants non titulaires d’un Master peuvent solliciter un changement de statut.
Leur demande est alors examinée dans les conditions de droit commun.
À noter que l’ensemble de ces dispositions ne s’appliquent pas aux étudiants algériens qui
restent régis par l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 modifié.
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D. La demande d’asile
Source : OFPRA.
(*) : Hors mineurs accompagnants.
8
Ne sont donc pas comptabilisés ici les demandeurs d’asile qui demandent le réexamen de
leur dossier.
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La demande d’asile reste très concentrée géographiquement. En effet, en 2009,
deux demandeurs d’asile adultes sur cinq (40,8 %) sont originaires d’un des six
pays suivants : Serbie et Monténégro (3 496, pour la plupart, il s’agit en fait de
personnes originaires du Kosovo appartenant dans leur majorité à la communauté
albanaise), du Sri Lanka (2 617), de la République démocratique du Congo
(2 113), de la Fédération de Russie (1 961, il s’agit pour une grande majorité de
ressortissants issus de Tchétchénie ou des différentes républiques du Caucase
nord), de Turquie (1 826) et de République populaire de Chine (1 542). Plus
généralement, les ressortissants africains et asiatiques demeurent les plus
nombreux à faire une demande d’asile, leur nombre s’élevant respectivement à
11 600 et 9 845.
À noter enfin que l’année 2009 marque une rupture dans la tendance à la
féminisation du flux des demandeurs d’asile : sur cent demandeurs, on dénombrait
31 femmes en 2002, 38 en 2008 et 35 en 2009.
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Depuis 2005, on estime à 132 700 le nombre d’étrangers qui ont été déboutés de leur
demande d’asile. Est considérée comme déboutée toute personne dont la demande d’asile a
été définitivement rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides
(OFPRA) et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) et ayant épuisé toutes les voies de
recours possibles. Pour la seule année 2009, un peu moins de 19 000 demandeurs d’asile
ont été déboutés.
Les droits sociaux cessent, pour les demandeurs d’asile admis au séjour, à partir du moment
où le titre provisoire de séjour du demandeur débouté n’est plus valide. Entre autres, les
droits à la couverture maladie universelle (CMU) cessent et le versement de l’allocation
temporaire d’attente (ATA), si le demandeur d’asile n’est pas pris en charge en CADA, est
interrompu après la notification de la décision définitive. Pour les étrangers qui se
maintiennent sur le territoire en situation irrégulière et dont l’état de santé nécessite une
prise en charge, des droits à l’aide médicale d’État (AME) peuvent être ouverts.
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III. L’IMMIGRATION À CARACTÈRE PERMANENT
Placer l’évolution des flux des entrées à caractère permanent en perspective est un
exercice délicat. La première difficulté a trait à l’évolution du découpage
géographique en fonction des contingences historiques. Les pays tiers sont définis
par opposition à l’Espace économique européen10 mais ce découpage s’avère très
instable dans le temps (élargissement progressif de l’Union européenne, accord de
libre circulation avec la Confédération helvétique). En deuxième lieu, la législation
concernant aussi bien l’entrée et le séjour des étrangers en France que l’asile a été
modifiée plusieurs fois, ce que décrivent plus ou moins bien les statistiques. Enfin,
certaines opérations de régularisation de la situation des étrangers induisent des
« entrées virtuelles » qui correspondent en fait à des premiers enregistrements
dans les statistiques.
E f f e c t if s
Effets de l'o pératio n
140 000 de régularisatio n de 1997
120 000
100 000
80 000
60 000
40 000
20 000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
9
C’est-à-dire les étrangers qui peuvent subvenir à leurs besoins sans exercer une activité
professionnelle soumise à autorisation.
10
Voir note de bas de page n°2 page 7.
11
Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement
solidaire.
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Après plusieurs années de croissance soutenue (cf. Tableau 7), le flux annuel des
migrations à caractère permanent semble se stabiliser autour de 130/135 000
étrangers. Ainsi, le nombre d’étrangers admis au séjour permanent s’établit en
2009 à 126 160 accusant une légère baisse par rapport à l’année précédente (-
7,2 %). Cette inflexion a tout particulièrement touché le flux des migrations
familiales12 (-10,2 %) et des réfugiés (-9,3 %) et dans une moindre mesure le flux
des migrations de travail (-5,6 %). Pour autant, c’est toujours au titre des
migrations familiales13 que les étrangers obtiennent le plus fréquemment un titre
de séjour permanent : en 2009, six personnes sur dix (61,9 %) admises au séjour
en France le sont pour ce motif. Cependant, l’augmentation des migrations
12
Voir infra pour la définition précise des « migrations familiales ».
13
Seul est connu le motif de délivrance du titre et non pas le motif de la migration. Dans
certains cas, ils peuvent parfois être bien distincts l’un de l’autre.
23
familiales, très rapide depuis 1999 s’est interrompue pour la première fois en 2005
et semble être contenue depuis malgré une légère augmentation entre 2005 et
2006 du fait des régularisations de l’été 2006. L’immigration de travail et les
réfugiés ne représentent respectivement que 17,8 % et 8,2 % de l’ensemble des
admissions au séjour à caractère permanent.
Le léger déclin du flux observé en 2009 ne modifie pas les grands équilibres quant
à l’origine des étrangers admis au séjour permanent : ce sont majoritairement des
Africains (61,8 % en 2009), près d’un sur deux (45,5 %) étant originaire d’Algérie
(19 961) ou du Maroc (19 501). Viennent ensuite les ressortissants asiatiques
(19,0 %), plus de deux sur cinq (43,2 %) venant de Turquie (6 221) ou de
République populaire de Chine (4 129).
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SOPEMI - 2010
À noter que ce flux externe ne représente qu’une petite partie des entrées
annuelles d’étrangers sur le marché du travail. S’y ajoute le flux, non mesurable
directement, qui est formé, d’une part, par les entrées indirectes (les étrangers
entrés en France une année donnée à un autre titre que l'exercice d'une activité et
qui deviennent actifs au cours de la même année), et, d'autre part, par les entrées
différées (étrangers admis au séjour en France une année antérieure et demeurés
14
Pour ces derniers, ils devraient se voir délivrer une carte « Profession libérale et
indépendante ». Pour autant, on constate un reliquat de visites médicales les concernant qui
est donc mentionné ici. Ce dernier tend à disparaître au fil des ans.
15
Cette carte est délivrée à l’étranger susceptible de participer du fait de ses compétences
et de ses talents, de façon significative et durable, au développement économique, au
développement de l'aménagement du territoire ou au rayonnement, notamment intellectuel,
scientifique, humanitaire ou sportif de la France et, directement ou indirectement, du pays
dont il a la nationalité et qui peut présenter un projet à cette fin. À ce sujet, voir la brève
description de la loi du 20 novembre 2007 au début de ce rapport.
16
Cette carte est délivrée aux scientifiques et chercheurs accueillis dans un organisme
d’enseignement et de recherche agréé pour des travaux de recherche ou pour des
enseignements à l’université (arrêté du 24 décembre 2007 – JO du 3 janvier 2008). Elle est
d'une durée d'un an et peut être renouvelée pour une durée supérieure à un an et ne
pouvant excéder quatre ans.
25
inactifs qui entrent sur le marché de l'emploi au cours de l’année étudiée). En
2006, une étude a estimé ce flux à 87 400 étrangers originaires des pays tiers17.
17
Cf. J.F. Léger, Les entrées d’étrangers sur le marché de l’emploi français. Estimations
pour la période 2004-2006 - Rapport de recherche pour la Direction de Population et des
Migrations, Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du
Codéveloppement, mars 2008. Cette étude sera actualisée en 2011.
26
SOPEMI - 2010
C’est l’employeur français qui dépose une demande de carte de séjour temporaire à la
Direction Départementale du Travail.
La DDTEFP se prononce au vu :
- de la situation de l’emploi en se référant le plus souvent aux volumes des demandes et
offres d’emplois du département et les recherches de candidatures accomplies par
l’employeur ;
- de l’adéquation entre la qualification, l’expérience et, le cas échéant, les diplômes ou titres
de l’étranger et les caractéristiques de l’emploi auquel il postule ;
- du respect par l’employeur ou l’entreprise d’accueil de la législation relative au travail et à
la protection sociale ;
- le cas échéant, du respect par le salarié des conditions réglementaires d’exercice de
l’activité considérée ;
- des conditions d’emploi et de rémunération offertes à l’étranger, qui doivent être
comparables à celles des salariés occupant un emploi de même nature dans l’entreprise ou,
à défaut, dans la même branche professionnelle.
Le salaire proposé à l’étranger, même en cas d’emploi à temps partiel, doit être au moins
équivalent à la rémunération minimale mensuelle mentionnée à l’article L.141-10 du
CESEDA. Le cas échant, lorsque l’étranger réside hors de France au moment de la demande
et lorsque l’employeur ou l’entreprise d’accueil pourvoit à son hébergement, les dispositions
sont prises par l’employeur pour assurer ou faire assurer, dans des conditions normales, le
logement de l’étranger directement ou par une personne soumise à la loi du 27 juin 1973
relative à l’hébergement collectif. Ces dispositions s’appliquent également lorsque l’étranger
change d’employeur avant l’expiration du délai de six mois.
Les étrangers postulant à un emploi figurant sur l’une des listes mentionnant soit les
métiers, soit les métiers et les zones géographiques caractérisés par des difficultés de
recrutement (voir encadré suivant) ne peuvent se voir opposer la situation de l’emploi.
Si la DDTEFP donne son accord, c’est l’OFII qui transmet le dossier au consulat qui délivrera
alors un visa à l’étranger (le consulat peut toutefois s’opposer à la venue de l’étranger,
notamment pour raison d’ordre public). Une fois arrivé en France, l’étranger est convoqué
par l’OFII pour une visite médicale (sauf les détenteurs d’un VLS/TS et les ressortissants de
pays où l’OFII a une mission comme le Maroc, la Pologne, la Tunisie et la Turquie qui
passent le contrôle médical dans leur pays d’origine) puis se rend à la préfecture pour
obtenir son titre de séjour.
27
Encadré 8 : La liste des métiers18 en tension
Pour l’occupation d’un emploi dans un des métiers relevant de la liste, identifiés chacun par
un code ROME19 (répertoire opérationnel des métiers et des emplois), la nécessité d’une
autorisation de travail perdure, mais la situation de l’emploi n’est pas opposable. Quel que
soit le métier exercé, les autres conditions prévues par la législation restent applicables et
sont vérifiées par les directions départementales du travail, de l’emploi et de la formation
professionnelle (DDTEFP), notamment celles concernant le respect de l’égalité de traitement
par l’entreprise désireuse de recruter un de ces ressortissants.
La visite médicale continue à être organisée par l’OFII, qui perçoit les redevances et taxes
correspondantes.
18
À noter que derrière la notion de « métier » s’inscrit un large panel d’appellations
désignant plusieurs emplois au sens courant du terme.
19
Il s’agit de la nomenclature de Pôle emploi (nouvel organisme issu de la fusion de l’ANPE
et de l’UNEDIC). Il convient de distinguer le métier de la nomenclature ROME de la
catégorie socioprofessionnelle.
28
SOPEMI - 2010
Depuis 2003, plus d’un salarié permanent sur deux admis au séjour « n’entre pas »
physiquement sur le territoire national mais bénéficie d’un changement de
statut20 : cette proportion atteint 81,9 % en 2009. Ces étrangers étaient déjà en
France et ont été admis au séjour permanent au titre du travail salarié (cas par
exemple des étudiants, des bénéficiaires d’une APT ou encore d’étrangers en
situation irrégulière). La proportion de changements de statut est très élevée pour
certaines origines géographiques comme l’Afrique subsaharienne (97,8 % en 2009,
des Maliens, Sénégalais, Camerounais et Mauritaniens le plus fréquemment) ou
encore les nouveaux États membres de 2007 (96,2 %). Par comparaison, une
proportion assez faible de salariés permanents originaires d’Amérique du Nord a
été admise au séjour suite à un changement de statut (20,7 %).
20
Cette procédure désigne l'accès à un statut d'étranger salarié (temporaire ou permanent)
à partir d'un autre statut (étudiant, visiteur…). Cette dénomination inclut aussi la procédure
d’admission au séjour d'un étranger qui, d'une situation de séjour irrégulier, accède au
statut de salarié. Enfin, c'est sous ce même vocable que l'on désigne l'admission au marché
du travail de ressortissants des nouveaux États membres qui, conformément aux
dispositions de l'article L.121-1 du CESEDA, séjournaient légalement en France sans titre de
séjour.
29
Tableau 11 : Salariés permanents selon le niveau de qualification, le secteur d’activité, la
région de résidence et le mode d’entrée en France - Ressortissants de pays tiers - Flux de
2004 à 2009.
30
SOPEMI - 2010
L’année 2009 est marquée par la disparition des statistiques des ressortissants des
nouveaux États membres de l’UE de 2004 dans le flux des salariés permanents ce
qui a pour conséquence de modifier sensiblement leur répartition géographique. En
particulier, cela redonnent à l’Afrique le poids prépondérant qu’elle occupait à la fin
des années 1990 parmi les salariés permanents (48,6 % en 2009) au détriment de
l’Europe (15,9 %) et dans une moindre mesure de celui de l’Amérique (9,4 %
contre 33,4 % en 1995). Ainsi, le nombre d’actifs salariés originaires du Mali est
passé de 17 en 1995 à 2 277 en 2009 et celui des originaires du Maroc de 359 à
2 140 alors que dans le même temps celui des ressortissants des États-Unis ou de
Haïti diminuait respectivement de 634 et 476 en 1995 à 279 et 135 en 2009.
Tableau 13 : Entrées au titre des migrations familiales - Ressortissants de pays tiers - Flux
de 2004 à 2009.
31
Après plusieurs années de croissance soutenue, on observe, depuis 2006, une
baisse légère mais continue, du nombre de ressortissants de pays tiers admis au
séjour en France en 2009 pour un motif familial pour s’établir en 2009 à 78 000
(cf. Tableau 13). Entre les deux dernières années d’observation, la diminution du
flux des migrants familiaux s’explique essentiellement par celle du nombre
d’étrangers admis au titre du regroupement familial (-3 149) ou comme membres
de famille de Français (-3 747).
Les étrangers admis au séjour en France au titre des migrations familiales viennent
en majorité d’Afrique pour un volume de 54 686 en 2009 (cf. Tableau 14).
Viennent ensuite les ressortissants asiatiques, au nombre de 12 254 puis, très loin
derrière, les ressortissants américains. Depuis trois ans, le nombre de migrants
familiaux originaires d’un État de la CEI dépasse celui de ceux originaires d’Europe,
hors EEE (respectivement 2 757 et 1 645), ce qui s’explique essentiellement par la
disparition dans les statistiques des ressortissants des nouveaux États membres de
l’UE en raison de la libre circulation.
Tableau 14 : Ressortissants de pays tiers entrés en France au titre des migrations familiales
selon l’origine géographique - Flux de 2004 à 2009.
21
Anciennement sous administration française.
32
SOPEMI - 2010
L’étranger qui fait une telle demande doit donc être en situation régulière en France, de
manière continue depuis au moins 18 mois et être titulaire d’un titre de séjour dont la durée
de validité est d’au moins un an. Par ailleurs, il doit disposer de ressources suffisantes et
stables : elles doivent atteindre un montant au moins égal au SMIC mensuel, hors
prestations sociales et allocations et majoré selon la taille de la famille. Le migrant doit
également disposer d’un logement lors du dépôt de la demande (ou tout au moins à la date
d’arrivée de la famille) remplissant des critères de salubrité, de confort et de superficie
permettant d’accueillir une famille de manière décente (cf. décrets n°2006-1561 du 8
décembre 2006). Enfin, il doit se conformer aux principes essentiels qui régissent la vie
familiale en France.
Depuis la loi du 20 novembre 2007, complétée par le décret du 30 octobre 2008 relatif à la
préparation de l'intégration en France des étrangers souhaitant s'y installer durablement, les
étrangers admis dans le cadre du regroupement familial sont soumis, dans les pays de
résidence, à une évaluation de leur degré de connaissance de la langue française et des
valeurs de la République. Si le besoin en est établi, elles devront alors suivre une formation
à la langue française d'une durée maximale de deux mois organisée par l'administration.
L'attestation de suivi de cette formation est nécessaire pour obtenir le visa de long séjour.
À noter que depuis le 29 novembre 2003, date d’application de la loi MISEFEN modifiant
l’ordonnance du 2 novembre 1945, les membres de famille admis au séjour dans le cadre du
regroupement familial ne reçoivent plus automatiquement une carte de résident lorsque la
personne rejointe en possède elle-même une. Dans la plupart des cas23, ces étrangers
reçoivent, de plein droit, une carte VPF, quelle que soit la nature du titre de séjour dont est
titulaire la personne qu’ils rejoignent.
22
Uniquement douze mois pour les ressortissants algériens.
23
Les exceptions concernent les pays avec lesquels la France a passé des accords
bilatéraux : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la
République centrafricaine, la République populaire du Congo, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le
Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo.
33
Une des idées reçues à propos des migrations familiales est qu’elles concernent
essentiellement des femmes. Cela est de moins en moins vrai, le rapport entre
hommes et femmes tend à s’équilibrer : en 2009, on dénombre 41 hommes pour
100 étrangers admis au séjour en France dans le cadre des migrations familiales
(cf. Graphique 4). Cette moyenne ne saurait dissimuler d’importantes disparités :
les femmes sont encore largement surreprésentées dans le cadre du regroupement
familial stricto sensu (70 femmes pour 100 étrangers en 2009).
Graphique 4 : Proportion d’hommes (en %) parmi les étrangers* admis au séjour au titre
des migrations familiales - Ressortissants de pays tiers - Flux de 1995 à 2009.
En %
60
50
40
30
20
10
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Source : OFII.
(*) : Ne sont pris en compte ici, dans le mesure du possible, que les adultes.
24
Eux-mêmes d’origine étrangère.
34
SOPEMI - 2010
Les membres de famille de Français sont des étrangers admis au séjour en France
en raison de leurs liens avec des Français : conjoint de Français, enfant de moins
de 21 ans ou à la charge de ses parents, parent d’enfant(s) français ou ascendant
de Français à charge. C’est à ce titre que le nombre de ressortissants de pays tiers
admis au séjour en France est le plus élevé : en 2009, ce sont près de 47 000
étrangers qui sont « entrés » en France par cette voie. Plus de deux membres de
famille sont cinq (43,2 % en 2009) sont des hommes et plus de sept sur dix
(76,3 %) sont des conjoints parmi lesquels très peu (15,3 %) ont été admis avec
un VLS/TS.
La plupart des étrangers obtenant un premier titre de séjour au motif de leurs liens
personnels et familiaux sont déjà établis en France depuis plusieurs années. En
effet, la loi RESEDA du 11 mai 1998 a instauré le mécanisme de régularisation « au
fil de l’eau » : il s’agit de permettre aux étrangers en situation irrégulière résidant
en France depuis de nombreuses années d’obtenir un titre de séjour. Depuis 2006,
ce flux diminue pour s’établir à 14 425 en 2009. Pour autant, il reste plus
important que celui des bénéficiaires du regroupement familial. Il convient de
préciser que la forte progression (+55,0 %) observée entre 2005 et 2006
s’expliquait, entre autres, par la régularisation, en application de la circulaire du 13
juin 2006, d’étrangers en situation irrégulière ayant au moins un enfant scolarisé
en France depuis septembre 2005.
35
D. Les réfugiés
36
SOPEMI - 2010
25
Ce taux global correspond au rapport de l’ensemble des accords pour un statut de réfugié
(y compris suite à un recours auprès de la Commission nationale du droit d’asile - CNDA) au
nombre de décisions prises dans l’année.
37
Encadré 10 : Les programmes dits de « réinstallation »
Dans la terminologie du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), la réinstallation des
réfugiés consiste au transfert des personnes placées sous le mandat du HCR du pays où
elles ont trouvé un premier accueil vers un État qui accepte de les accueillir et de leur
garantir une protection légale et physique durable et effective.
26
Cette estimation est obtenue à partir du décompte des dossiers en situation d’accord au
31 décembre, desquels ont été retirées les sorties (cessations, retraits, décès,
naturalisations…) dont l’Office a eu connaissance dans l’année.
38
SOPEMI - 2010
39
IV. L’ACCUEIL DES ÉTRANGERS EN FRANCE ET L’ACQUISITION DE LA
NATIONALITÉ FRANÇAISE
Les signataires du contrat, dans leur grande majorité, sont francophones ou ont
une connaissance du français jugée suffisante. Plus d’un sur cinq (22,3 %) d’entre
eux se voient en définitive prescrire une formation linguistique destinée à leur
permettre d'acquérir un premier niveau de compétences linguistiques. Près de 160
nationalités sont représentées parmi les signataires du CAI. Les plus nombreux
sont originaires du Maghreb pour 37,2 % (17,4 % d'Algérie, 13,4 % du Maroc et
6,4 % de Tunisie). Viennent ensuite les ressortissants de Turquie (5,6 %), du Mali
(5,2 %) et du Cameroun (2,9 %). L’ensemble des ressortissants de ces six origines
représentent la moitié des signataires du CAI en 2009. Les membres de familles de
Français représentent 48,8 % des signataires (47 722 personnes), les bénéficiaires
du regroupement familial représentent 8,5 % (8 317 personnes) et les réfugiés et
les familles de réfugiés représentent 12,6 % (12 317 personnes). Le CAI a été
signé pour 52,2 % par des femmes. Ces dernières sont majoritaires parmi les
signataires originaires de la fédération de Russie (66,7 %), du Cameroun (65,1 %),
de République populaire de Chine (59,5 %), d’Algérie (53,4 %) ou du Maroc
(53,3 %). L’âge moyen des signataires est de 31,8 ans. Un quart a moins de 25
ans, la moitié moins de 30 ans et les trois-quarts ont moins de 37 ans, les femmes
étant légèrement plus jeunes que les hommes (31,2 ans en moyenne contre 32,4
ans).
27
Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Jura, Nord, Bas-Rhin, Rhône,
Sarthe, Vienne, Hauts-de-Seine et Val d'Oise.
40
SOPEMI - 2010
Le CAI est conclu pour une durée d'un an et peut être prolongé, sur proposition de l'OFII
chargée du suivi et de la clôture du CAI, sous réserve que le signataire ait obtenu le
renouvellement de son titre de séjour.
Par ce contrat, l'État s'engage à offrir aux signataires une session d’information sur la vie en
France, une journée de formation civique, une formation linguistique, si nécessaire, et un
accompagnement social si la situation personnelle ou familiale du signataire le justifie.
Chaque formation est gratuite et donne lieu à la délivrance d'une attestation.
La personne étrangère, quant à elle, s'engage à respecter la Constitution française, les lois
de la République et les valeurs de la société française, à participer à une journée de
formation civique et à une session d'information « vivre en France » et à suivre la formation
linguistique si sa connaissance de la langue est insuffisante et à se présenter à un examen
pour l'obtention du diplôme initial de langue française (DILF), ce diplôme de l’éducation
nationale venu remplacer l’ancienne attestation ministérielle de compétences linguistiques
(AMCL).
Ces nouvelles dispositions sont applicables depuis la parution du décret du 30 octobre 2008
relatif à la préparation de l'intégration en France des étrangers souhaitant s'y installer
durablement.
41
Tableau 19 : Bilan du contrat d’accueil et d’intégration et des prestations liées -
Ressortissants de pays tiers - Flux de 2004 à 2009.
Nombre de personnes auditées 41 721 71 914 99 703 101 770 104 336 99 402
Nombre de signataires du contrat 37 633 66 450 95 693 101 217 103 952 97 736
Taux de signature du contrat
90,2 % 92,4 % 96,0 % 99,5 % 99,6% 98,3%
(en % des personnes auditées)
Nombre de personnes inscrites en
37 264 65 292 94 534 99 705 102 441 95 720
formation civique
Nombre de formations linguistiques
11 600 17 826 25 346 26 121 22 338 21 802
prescrites
Taux de prestations linguistiques
prescrites 30,8 % 26,8 % 26,5 % 25,8 % 21,5% 22,3%
(en % des signataires du contrat)
Nombre de diplôme initial de langue
- - - 2 949 11 123 15 101
française (DILF) délivrés
Taux de réussite au DILF
(en % du nombre d’étrangers qui se - - - 92,1 % 89,3% 89,7%
sont présentés à l'examen)
Nombre d’inscription aux journées
8 119 12 467 21 537 38 858 37 660 35 184
d’information « Vivre en France » (6h)
Taux de prescription de la journée de
formation « Vivre en France » 21,6 % 18,8 % 21,5 % 38,4 % 38,2% 36%
(en % des signataires du contrat)
Nombre de bénéficiaires du suivi social 2 971 5 361 10 304 6 900 4 558 3 216
Taux de signataires du contrat à qui a
7,9 % 8,1 % 10,6 % 6,8 % 4,4% 3 ,3%
été prescrit un suivi social (en %)
Source : OFII.
(1) : pendant 6 mois, de juillet à décembre 2003, dans 12 départements avec une montée en charge progressive.
(2) : 26 départements couverts avec une montée en charge progressive.
(3) : 61 départements couverts avec une montée en charge progressive.
(4) : 95 départements couverts avec une montée en charge progressive.
(5) : 100 départements.
42
SOPEMI - 2010
28
Les dispositions de l'article 19-3 s'appliquent aux enfants d'Algériens nés en France
lorsque leur père ou leur mère est né(e) en Algérie avant l'indépendance (2 juillet 1962).
29
La qualité de Français est acquise rétroactivement à la date de souscription de la
déclaration. C’est donc la date d’enregistrement par les services de la sous-direction de
l'accès à la nationalité française qui est retenue sur le plan statistique.
30
Elles regroupent les naturalisations proprement dites et les réintégrations dans la
nationalité française.
31
Elles concernent, pour une grande majorité, des enfants mineurs recueillis ou adoptés par
un Français ou confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et des personnes jouissant de la
possession d’état de Français depuis 10 ans.
32
Sauf pour les déclarations anticipées de mineurs, âgés de moins de 18 ans, nés en France
de parents étrangers et remplissant les conditions de résidence.
43
L’évolution du nombre d’étrangers acquérant la nationalité française chaque année
est très influencée par les modifications de la législation et l’activité des services
administratifs. Ainsi, la forte croissance du nombre d’acquisitions de la nationalité
française par décret observée entre 2002 et 2004 est due, pour l’essentiel, à une
simplification d’instruction des demandes des procédures d’acquisition de la
nationalité. Il en va de même avec la baisse constatée en 2008 et 2009 du nombre
de nouveaux acquérants par mariage, due pour l’essentiel à un changement de
législation (augmentation de la durée du mariage pour déposer une demande de
nationalité française).
Depuis le début des années 2000, les acquisitions par décret demeurent le mode
d’acquisition le plus répandu : près de 92 000 en 2009 soit 67,7 % de l’ensemble
des acquisitions (cf. Tableau 20). L’augmentation observée en 2008 et la
stabilisation de 2009 s’expliquent par une réduction du stock de dossiers en
attente de traitement.
44
SOPEMI - 2010
exogènes, comme par exemple un moins grand nombre d’enfants d’immigrés nés
sur le sol français.
Les nouveaux Français sont, en tout premier lieu et ce depuis plusieurs années
maintenant, originaires d’Afrique et plus particulièrement du Maghreb (cf. Tableau
21) : en 2009, les premiers représentent 62,7 % de l’ensemble des acquisitions et
les seconds 41,2 %. Les ressortissants asiatiques et européens, y compris de
l’Espace économique européen, représentent un nouveau Français sur quatre,
respectivement 10,9 % et 14,4 %.
45
Encadré 12 : Les grands principes de l’acquisition de la nationalité française
Le droit de la nationalité française s'est construit au fil des siècles parallèlement à la construction de la
nation française. Il a évolué en fonction des intérêts démographiques, économiques et politiques de la
France. L’attribution de la nationalité française à la naissance résulte d’une combinaison du droit du
sang (naître d'un parent français) et du droit du sol (être né sur le territoire français). L'attribution de la
nationalité française à la naissance résulte de deux dispositifs: la transmission par filiation (droit du
sang) et par droit du sol (en l'occurrence double droit du sol - nationalité française accordée à l'enfant
né sur le sol français d'un parent lui-même né sur le sol français). En 2009, la réforme la plus récente
du droit de la nationalité a été opérée par la loi immigration et intégration, applicable pour partie dès le
26 juillet 2006.
- L’acquisition par déclaration à raison du mariage avec un Français est la possibilité, pour la
personne qui se marie avec un(e) Français(e) et qui satisfait aux conditions légales, d'obtenir la
nationalité française. La déclaration à raison du mariage avec un(e) Français(e) peut être souscrite
après quatre ans de vie commune. Cette condition est nécessaire mais non suffisante. Lors de la
déclaration de nationalité, les époux doivent justifier d’une communauté de vie tant affective que
matérielle et le conjoint Français doit avoir conservé cette nationalité. Par ailleurs, la présence d'un
enfant du couple né, avant ou après le mariage, ne permet plus, depuis 2006, au conjoint étranger de
se voir accorder une dérogation à la condition de durée de mariage. Enfin, le conjoint étranger doit
justifier « d’une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue française », de la continuité
de la communauté de vie tant affective que matérielle entre les époux depuis le mariage, d’une bonne
assimilation et d’un comportement sans reproche.
- L'acquisition par décret (ou par décision de l'autorité publique) : les étrangers qui résident
régulièrement en France peuvent demander à acquérir ou à recouvrer la nationalité française. Les
articles 21-15 à 21-27 du Code civil fixent les principales conditions à remplir : être majeur, résider en
France de manière habituelle et continue depuis 5 ans, être assimilé à la communauté française (elle se
manifeste « notamment par une connaissance suffisante, selon leur condition, de la langue française »
et par « une connaissance suffisante des droits et des devoirs conférés par la nationalité française » -
art. 21-24 modifié du Code civil) et ne pas avoir été condamné. Il est à noter que la naturalisation et la
réintégration ne sont pas un droit. Elles peuvent être refusées, même si les conditions de recevabilité
sont réunies. Dans les faits, le pourcentage moyen de réponses positives est d’environ 70 %.
46
SOPEMI - 2010
47
V. LES DÉPARTS D’ÉTRANGERS
Les étrangers établis en France peuvent quitter le territoire national sans que les
administrations locales et nationales en soient informées : il s’agit de départs
volontaires. Les seuls départs comptabilisés sont ceux qui font l’objet d’une
procédure administrative, du ministère de l’intérieur pour les retours contraints du
fait de mesures d’éloignement du territoire, de l’OFII pour les retours aidés. Enfin,
les données de l’État civil enregistrent les décès des étrangers résidant en France,
statistiques publiées par l’INSEE.
Cette aide concerne différents publics : les étrangers dont le séjour en France a
été refusé, les étrangers ayant un projet de réinsertion économique dans leur pays
d’origine et le rapatriement humanitaire. L’ensemble de ces dispositifs ont été
refondus dans une circulaire interministérielle en décembre 2006 (cf. Encadré 13).
Tableau 22 : Étrangers ayant bénéficié de l’aide au retour volontaire (ARV) - Flux 2006-
2009.
Nombre de Membres
Ensemble
candidats de famille
2006 1 433 547 1 990
2007 1 618 349 1 967
2008 1 882 345 2 227
2009 2 417 496 2 913
Source : OFII.
Cinq nationalités constituent à elles seules la moitié (49,4 %) des étrangers aidés :
République populaire de Chine (420 personnes), Irak (357), Russie (277), Algérie
(223) et Afghanistan (160). Les Russes et les Arméniens partent le plus souvent en
famille (respectivement 1,6 et 1,3 personnes par dossier) alors que les Irakiens ou
les Chinois rentrent plutôt seuls (1 personne par dossier instruit).
33
Ain, Bas-Rhin, Bouches-du-Rhône, Calvados, Essonne, Eure, Haute-Savoie, Hauts-de-Seine, Ille-et-
Vilaine, Indre-et-Loire, Loiret, Moselle, Nord, Oise, Paris, Pas-de-Calais, Rhône, Savoie, Seine-Saint-
Denis, Val-de-Marne, Val-d’Oise
48
SOPEMI - 2010
49
Le nombre de rapatriements humanitaires, quant à lui, a atteint 12 323 étrangers
en 2009 (9 420 dossiers instruits). Neuf étrangers sur dix (89,6 %) étaient
originaires de Roumanie (10 177 personnes) ou de Bulgarie (863). Viennent
ensuite des ressortissants brésiliens (176 personnes) et algériens (123). Pour ces
principales nationalités, ce sont en général des familles qui ont bénéficié d’un
rapatriement humanitaire : en 2009, 1,3 personne par dossier instruit pour les
Roumains et 1,2 personne pour les Bulgares, Brésiliens et Algériens.
34
La loi immigration et intégration a opéré une réforme importante des mesures
d’éloignement, dont l’entrée en vigueur n’est intervenue qu’avec la publication du décret
adaptant le code de justice administrative. Ce décret n°2006-1708 en date du 23 décembre
2006, a été publié au Journal officiel du 29 décembre. Cette réforme est donc applicable en
2007.
50
SOPEMI - 2010
Arrêtés
Interdictions Obligation de
préfectoraux Arrêtés
Années du territoire quitter le
de reconduite d'expulsion
français territoire
à la frontière
51
réunion de la commission départementale d'expulsion. Il est convoqué
devant la commission et peut se faire assister de la personne de son
choix. La convocation doit obligatoirement mentionner que l'étranger
peut bénéficier d'un interprète et peut demander l'aide juridictionnelle.
L'avis de la commission est consultatif : si la commission émet un avis
défavorable à l'expulsion, le préfet ou le ministre peut néanmoins
prononcer l'expulsion s'il estime que cela est nécessaire. En cas de
nécessité impérieuse pour la sûreté de l'État ou la sécurité publique,
l'expulsion peut être prononcée sans consultation de la commission
d'expulsion et l'étranger n'a pas à être avisé préalablement qu'une
décision d'expulsion est envisagée à son encontre.
52
SOPEMI - 2010
Au 1er janvier 2007, l’INSEE estime que 3,6 millions d’étrangers résident en France
métropolitaine. Entre 1999 et 2007, la population étrangère a augmenté plus vite
que l’ensemble de la population résidant en France (13 % contre 8,7 %). La part
des étrangers au sein de l’ensemble de la population totale fluctue sensiblement
selon les périodes considérées (cf. Graphique 5). Entre le recensement de 1946 et
celui de 1982, cette proportion a augmenté régulièrement pour atteindre 6,8 %,
puis a baissé dans les années suivantes. En 2007, elle augmente légèrement par
rapport à 1999, pour s’établir à 5,8 % de l’ensemble de la population ce qui
s’explique par une croissance plus élevée des étrangers pendant la période
intercensitaire. Parmi eux, on dénombre 551 555 étrangers nés en France : la
plupart d’entre eux deviendront Français du fait du droit du sol, cette possibilité
étant offerte dès l’âge de 13 ans ce qui explique la singularité de répartition par
âges des étrangers.
Graphique 5 : Part (en pourcentage) des étrangers dans la population totale aux différents
recensements de la population depuis 1851 - France métropolitaine.
E f f e c t if s En %
( e n m illie rs )
70 000 8,0
60 000 7,0
6,0
50 000
5,0
40 000
4,0
30 000
3,0
20 000
2,0
10 000 1,0
0 0,0
1851 1866 1876 1886 1896 1906 1921 1931 1946 1962 1975 1990 2007
Source : INSEE.
Notes : (1) De 1851 à 1876, il s’agit de la population résidant en France au moment du
recensement. (2) De 1881 à 1936, il s’agit de la population présente en France au
moment du recensement.
Lecture : au 1er janvier 2007, la population résidant en France est d’environ 63,6
millions (échelle de gauche) et la part des étrangers est de 5,8 % (échelle de droite).
35
Contribution rédigée par Yannick CROGUENNEC, DSED/MIIINDS.
53
Deux étrangers sur cinq (cf. Tableau 25) sont originaires du Portugal, d’Algérie ou
du Maroc : ces trois nationalités représentent près d’1,5 million de personnes. De
ce fait, la population étrangère en France se compose pour 35 % de ressortissants
de l’Union européenne à 25, de 30 % de ressortissants d’un des trois pays du
Maghreb et de 13 % de ressortissants asiatiques. Au total, la part des Européens
baisse depuis 1975 (61 % en 1975 contre 40 % en 2007) au profit de celles des
Africains (35 % contre 43 %) et des Asiatiques (3 % contre 13 %).
Comme en 1999, 1,2 million d’étrangers sont des ressortissants d’un pays de
l’Union européenne à 25. Cette stabilité résulte d’un double mouvement : les
Espagnols, les Italiens voient leur nombre baisser du fait des décès alors que les
Portugais acquièrent plus massivement la nationalité française. Ainsi, plus de
100 000 Portugais sont devenus Français pendant cette période, les deux tiers au-
moins ayant fait une démarche pour l’obtenir par anticipation avant leur majorité.
Les ressortissants des pays du Maghreb sont 1,1 million, un peu moins nombreux
en 2007 qu’en 1999, en raison notamment de la baisse du nombre des Marocains
(-54 000). Près de 350 000 Marocains ont acquis la nationalité française, hors
acquisition automatique, entre 1999 et 2007. Les étrangers d’une autre nationalité
africaine sont 461 000, en hausse de plus de 60 % depuis 1999. Au total, la part
de l’Afrique se stabilise autour de 41 %. Enfin, le nombre des ressortissants
d’origine asiatique augmente (+13,4 % entre les deux derniers recensements)
malgré une baisse du nombre des Cambodgiens, Laotiens et Vietnamiens (-
20 000). Cela s’explique par une présence accrue des Turcs (+6,0 %) mais surtout
par celle des ressortissants chinois (+154,9 %), malgré des effectifs encore faibles,
ou plus généralement d’un autre pays d’Asie (+30,0 %).
Les étrangers sont un peu plus jeunes que les Français : ils ont 38,2 ans en
moyenne contre 39,3 ans pour les Français, cette différence d’âge étant tout
particulièrement prononcée pour les femmes (37,4 ans pour les étrangères contre
41,4 ans pour les Françaises). C’est une population qui se renouvelle fortement et
dont les plus âgés acquièrent souvent la nationalité française. En 2007, 4,2 % des
personnes âgées de 65 ans ou plus sont étrangères (contre 5,8 % tous âges
confondus). La pyramide des âges des étrangers (cf. Graphique 6) présente une
particularité due à la possibilité qu’ont les mineurs nés en France de devenir
Français par anticipation. Jusqu’à 13 ans, la proportion d’étrangers est très voisine
de celle observée pour l’ensemble de la population. Ensuite, de 14 à 17 ans, la part
des étrangers est de 3 %, très inférieure à la proportion tous âges confondus
(5,2 %).
54
SOPEMI - 2010
Graphique 6 : Pyramide des âges de la population française et étrangère au 1er janvier 2007
- France métropolitaine.
96
Ho mmes Femmes
91
86
81
76
71
66
61
56
51
46
41
36
31
26
21
16
11
6
1
2000 1500 1000 500 0 500 1000 1500 2000
55
En 2007, trois régions métropolitaines regroupent 56 % des étrangers. Ainsi, près
de quatre étrangers sur dix résident en Île-de-France, les régions Rhône-Alpes et
Provence Côte-d’Azur suivent loin derrière (8 % pour chacun de ces régions). Un
habitant d’Île-de-France sur huit est étranger. La part des étrangers est également
supérieure à la moyenne nationale en Corse et en Alsace (de l’ordre de 8 %). À
l’opposé, les étrangers sont peu présents dans l’ouest de la France. En Bretagne,
en Basse-Normandie et dans les Pays de la Loire, ils forment moins de 2 % de la
population.
Tableau 26 : Mariages célébrés en France selon la nationalité des époux - Flux de 2003 à
2008.
La notion de mariage mixte retenue ici est fondée sur la nationalité des époux et
sur la mixité nationale. Ainsi, une union entre deux personnes de nationalités
différentes, mais dont aucune n’est de nationalité française, n’est pas considérée
comme un mariage mixte mais comme un mariage entre étrangers. Cette
définition ne permet pas d’analyser réellement l’évolution de la mixité dans les
36
Les données de l’État civil sont disponibles avec deux années de retard, aussi les résultats
présentés ici portent en dernier lieu sur l’année 2008.
56
SOPEMI - 2010
Depuis un pic en 2003 (16,6 %, cf. Graphique 7), la proportion de mariages mixtes
ne cesse de diminuer pour atteindre 12,7 % en 2008. Pour autant, l’analyse de
l’évolution de cet indicateur est particulièrement délicate car la législation en
matière d’entrée et de séjour des étrangers n’est pas sans influence. Ainsi, chaque
année, très peu de visas « en vue mariage » sont délivrés38. À moins que le
conjoint étranger séjourne déjà en France, les unions franco-étrangères sont donc
très fréquemment célébrées à l’étranger39, ce qui a pour conséquence de sous-
estimer la proportion réelle de mariages mixtes qui n’est calculée ici qu’à partir des
seuls mariages célébrés en France. Les mariages de deux étrangers restent, quant
à eux, relativement peu nombreux (2,9 % en 2008).
16,0
14,0
12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
37
À propos de cette discussion, lire B. Collet, C. Régnard, La réalité socio-culturelle de la
mixité franco-étrangère. Analyse de données statistiques d’une enquête auprès de primo-
arrivants. À paraître en 2011 dans la Revue des migrations internationales (REMI).
38
Visas permettant à un étranger de venir en France pour s’y marier. En 2008, 1 650 visas
de ce type ont été délivrés. Source : Ministère des affaires étrangères.
39
En 2008, le service central de l’État civil a dénombré près de 48 200 transcriptions d’actes
de mariage établies dans un des postes à l’étranger (consulat ou ambassade). À noter que
parmi ces mariages célébrés à l’étranger, un certain nombre (non estimable mais que l’on
sait relativement faible) concerne des unions conclues entre deux ressortissants français.
Source : Rapport au Parlement 2009, à paraître fin 2010.
57
Alors que pendant plusieurs années le partage entre époux étranger/épouse
française et épouse étrangère/époux français était stable, la tendance s’est
renversée en 2003 : la proportion d’épouses étrangères a augmenté au détriment
de celle des époux étrangers, pour atteindre une égalité presque parfaite en 2008
(respectivement 48,5 % et 51,5 %).
En 2008, les unions mettant en jeu un(e) ressortissant(e) africain(e) représentent
la moitié (50,0 %) des mariages mixtes. Cette « mixité africaine » est
essentiellement maghrébine, surtout lorsque l’époux est le conjoint étranger. Le
deuxième groupe de mariages mixtes est celui qui fait intervenir un étranger
ressortissant européen : il représente 25,3 % des mariages mixtes célébrés en
France en 2008, dans sept cas sur dix (72,7 %) ils sont originaires de l’UE à 15.
Entre 2008 et 2009, la natalité, quelle que soit la nationalité des parents, marque
le pas avec 824 641 naissances vivantes40 enregistrées (cf. Tableau 27). Cette
tendance est le résultat de deux mouvements opposés : d’une part une
augmentation des naissances issues d’un couple mixte (+3,2 % en un an) et dans
une moindre mesure de deux parents étrangers (+0,9 %) et d’autre part une
baisse de celles issues de deux parents français (-1,1 %).
Proportion de Contribution
Deux Deux Ensemble
Un parent naissances de la natalité
Années parents parents des
étranger naturelles étrangère
français étrangers naissances
(en %) (en %)
40
Ne sont pas prises en compte ici les naissances d’enfants mort-nés.
58
SOPEMI - 2010
Pour autant, cette natalité relativement élevée a assez peu d’influence sur la
fécondité observée en France, les femmes étrangères en âge d’avoir des enfants
au sein de l’ensemble des femmes du même âge résidant en France étant
minoritaires. C’est ce qu’ont montré F. Héran et G. Pison à partir des données du
recensement rénové : l’apport des étrangères aux taux de fécondité de la France
métropolitaine n’était que de 0,1 point par femme pour un indice de fécondité de
1,9 en 200543.
En 2009, comme depuis plusieurs années (cf. Tableau 28), lorsque les nouveau-
nés ont au moins un parent étranger44, leur ascendance est le plus souvent
d’origine africaine, pour près des deux tiers maghrébine, puis, dans des
proportions à peu près égales, d’Europe et d’Asie.
41
Il s’agit d’un indicateur qui estime la contribution des seuls étrangers à la natalité. Pour
cela, on majore les naissances issues de deux parents étrangers de la moitié de celles issues
d’un seul parent étranger.
42
L. Toulemon, M. Mazuy : Comment prendre en compte l’âge à l’arrivée et la durée de
séjour en France dans la mesure de la fécondité des immigrants ?, Paris : INED, Document
de travail n°120, 2004, 34 pages.
43
F. Héran, G. Pison : « Deux enfants par femme dans la France de 2006 : la faute aux
immigrées » in Population et sociétés n° 432, Paris : INED, mars 2007, 4 pages.
44
La répartition selon la nationalité d’origine est connue pour les pères et mères étrangers
sans distinction entre un ou deux parents étranger(s). C’est pour cela que l’analyse porte
sur l’origine « d’au moins un parent étranger ».
59
Tableau 28 : Nationalité des parents étrangers - Flux de 2007 à 2009.
En regard des pays voisins, les naissances hors mariage représentent en France
une part très élevée des naissances vivantes (53,7 % en 2009). Cette proportion
de naissances hors mariage reste relativement faible lorsque les deux parents sont
étrangers (29,6 % en 2009) et concerne près de deux naissances sur cinq
(38,9 %) au sein des couples mixtes. Alors que les naissances hors mariage sont
de plus en plus fréquentes au sein de la population générale, leur proportion tend
à diminuer parmi les couples mixtes.
Graphique 8 : Proportion (en %) de naissances hors mariage selon la nationalité des parents
- Flux de 1998 à 2009.
En %
60
50
40
30
20
10
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
60
SOPEMI - 2010
La population active étrangère de 15-64 ans est estimée en 2009 à 1 539 505
personnes, dont 40 % de ressortissants bénéficiant de la liberté de circulation
(Espace Économique Européen et Suisse). La population active étrangère
représente désormais 5,8 % de la population active de la France, une proportion
stable par rapport à l'année dernière après une légère augmentation continue ces
cinq dernières années. Cette augmentation est surtout due à la progression des
actifs en provenance des pays tiers (+ 15 %) alors que les actifs de l'EEE stagnent.
45
Contribution rédigée par Yves Breem, DSED/MIIINDS.
61
Tableau 29 : Population active (15-64 ans) selon la nationalité et le sexe - France
métropolitaine - 2009.
Hommes Femmes Ensemble
Tableau 30 : Part (en %) de la population active (15-64 ans) selon le secteur d'activité, la
nationalité et le sexe - France métropolitaine - 2009.
Hommes Femmes
62
SOPEMI - 2010
Le taux d'activité global des étrangers de 15-64 ans est en 2009 de 64 % contre
71 % chez les Français (cf. Tableau 31). Le taux d'activité est très variable selon
l'origine. Les ressortissants de l'Espace Économique Européen et de la Suisse ont
ainsi un taux d'activité similaire à celui des Français alors que celui des étrangers
des pays tiers est de dix points inférieurs. Le taux d'activité des hommes étrangers
est en soit légèrement supérieur à celui des Français, atteignant même un niveau
bien supérieur chez les ressortissants d'Afrique hors Maghreb (83 %), les Turcs
(80 %) et les ressortissants de l'EEE (79 %). La faiblesse du taux d'activité des
étrangers des pays tiers est donc grandement due aux femmes, qui ne sont actives
que dans 48 % des cas, contre 67 % des Françaises. Ce taux est particulièrement
bas chez les Turques (26,5 %) et chez les ressortissantes du Maghreb (39 %). Par
contre, les étrangères originaires d'autres pays d'Afrique ont un taux assez proche
de celui des Françaises. À noter que le taux d'activité des Chinois est
particulièrement faible (45 %), quel que soit le sexe. Ceci s'explique par la forte
proportion d'étudiants dans cette population. L'évolution du taux d'activité sur les
trois dernières années est aussi très variable selon l'origine. En légère baisse, celui
des ressortissants de l'EEE est désormais au même niveau que celui des Français
alors que celui des étrangers des pays tiers est en hausse de deux points par
rapport à 2006, en grande partie grâce à la forte progression de l'activité des
ressortissants d'Afrique hors Maghreb (+6 points).
Après une belle embellie de l'emploi depuis 2006, le taux de chômage (tous sexes
confondus) a subi une hausse en 2009, reprenant son niveau d'il y a trois ans,
quelle que soit la nationalité. Cette hausse a surtout touchée les hommes, dont le
taux de chômage a dépassé celui de 2006, alors que le taux des femmes est
similaire, voire inférieur à celui d'il y a trois ans, et ceci pour toutes les nationalités.
En conséquence, si le taux de chômage reste légèrement supérieur chez les
femmes, qu'elles soient Françaises ou étrangères, le chômage entre hommes et
femmes a atteint son plus faible écart, y compris chez les étrangers des pays tiers.
Toutefois, cet écart cache des réalités bien différentes. Les femmes ne sont ainsi
pas plus au chômage que les hommes chez les ressortissants de l'Afrique hors
Maghreb et de l'EEE. Pour toutes les autres origines, le taux de chômage des
femmes est plus fort, atteignant plus du double des hommes chez les Turques
(44,5 %) et les Chinoises (11,5 %).
Globalement, le taux de chômage des étrangers des pays tiers reste trois fois
supérieur à celui des Français (24 % contre 8,5 %), alors que celui des
ressortissants de l'EEE est de 9 %, (cf. Tableau 32). Le taux de chômage des
Français par acquisition (13,5 %) est plus élevé que chez les Français de
naissance. Alors que le taux de chômage a pris deux points chez les Français par
rapport à 2008, celui des étrangers des pays tiers a augmenté de quatre points.
L'augmentation du chômage a donc plus touché les étrangers, mais plus ou moins
durement selon leur nationalité. Alors que les Algériens, les Chinois ou les Africains
hors Maghreb conservent un taux de chômage inférieur à celui de 2006, les
Marocains et les Turcs voient leur taux progresser de cinq points. Le taux de
chômage des Chinois a particulièrement baissé, atteignant un niveau inférieur à
celui des Français de naissance !
63
Tableau 31 : Taux d’activité (en %, parmi les 15-64 ans) selon le sexe et la nationalité -
France métropolitaine - 2009.
Taux d’activité
Rappel
Hommes Femmes Ensemble
Ensemble 2006
Ensemble de la population 74,9 66,0 70,4 69,6
Tableau 32 : Taux de chômage (en %, parmi les 15-64 ans) selon le sexe et la nationalité -
France métropolitaine – 2009.
Taux de chômage
Rappel
Hommes Femmes Ensemble
Ensemble 2006
Ensemble de la population 8,9 9,4 9,1 8,8
64
SOPEMI - 2010
Tableau 33 : Taux d’emploi (en %, parmi les 15-64 ans) selon le sexe et la nationalité -
France métropolitaine - 2009.
Taux d’emploi
Rappel
Hommes Femmes Ensemble
Ensemble 2006
Ensemble de la population 68,2 59,9 64,0 63,4
65
Encadré 14 : La lutte contre la discrimination sur le marché du travail et la promotion de la
diversité
La lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité sont des enjeux de société
qui appellent une sensibilisation et une implication de tous les acteurs.
Dans son rapport annuel pour l’année 2009, la HALDE souligne que l’emploi représente
toujours le premier domaine de discriminations avec 49 % des réclamations et l’origine,
avec 28,5 % des réclamations, demeure le critère de discrimination le plus souvent évoqué,
suivi du critère santé/handicap qui représente 18,5 % de l’ensemble des réclamations, le
sexe 6,5 %, les activités syndicales 6 % et l'âge 5,5 %.
L'État a, au-delà de la transposition dans le droit français des directives européennes sur les
discriminations, une responsabilité particulière dans la sensibilisation et l'accompagnement
des employeurs pour la mise en place de méthodes et d'outils collectifs permettant le
développement de la diversité à l'embauche et dans la carrière.
L’État s’était engagé en 2006 à soutenir les actions conduites par les entreprises en matière
de promotion de l’égalité. Il participe ainsi à la promotion de la Charte de la diversité
signée maintenant par plus de 2 900 entreprises et autres employeurs (collectivités
territoriales, Établissements publics….), en appuyant la construction d’outils de mise en
œuvre de cette charte. La promotion de la charte sur l'ensemble du territoire vise à
augmenter le nombre d'entreprises signataires et plus particulièrement les PME/TPE, à les
inciter à l'action et à permettre la valorisation et l'échange des bonnes pratiques.
Depuis la création du label diversité en décembre 2008, 222 organismes ont été
labellisées. Il s'agit de Groupes, filiales de Groupes ou grandes entreprises, PME et TPE,
associations, services publics…ce qui représente 580 000 salariés, soit plus de 2 % de la
population active française. Ce label favorise l’égalité des chances et la diversité au sein de
l’entreprise ou de tous autres employeurs publics ou privés et certifie les processus mis en
place.
À noter que les employeurs publics s’engagent également puisque des collectivités locales,
notamment des grandes villes, ainsi que certaines administrations vont très prochainement
voir leur candidature examinée par la commission de labellisation.
Le cahier des charges du label diversité a été adapté en 2009 à la fonction publique et aux
PME/TPE et un guide de lecture, explicitant avec des exemples chacune des exigences du
label, avec des versions de lecture spécifiques à la fonction publique et aux PME. Il sera
publié en octobre 2010. Enfin, un dispositif de labellisation par étapes devrait être
prochainement proposé aux PME de moins de 50 salariés.
66
SOPEMI - 2010
Elle vise à décrire et analyser les conditions de vie et les trajectoires sociales des
individus en fonction de leurs origines sociales et de leur lien à la migration vers la
France métropolitaine. Elle a été réalisée entre septembre 2008 et février 2009 par
les enquêteurs de l’Insee auprès d’environ 22 000 personnes nées entre 1948 et
1990, vivant dans un ménage ordinaire en France métropolitaine en 2008. Pour les
descendants d’un immigré ou d’un parent né dans un DOM, le champ représentatif
de l’enquête est limité aux individus nés après 1958. Le questionnaire de TeO
explore l’histoire migratoire, décrit les parcours scolaires et professionnels,
l’histoire résidentielle et les conditions de logement, la vie familiale, les modalités
de transmission des langues et la religion. De façon transversale, il examine l’accès
des individus aux biens et services (travail, logement, services, soins…) ainsi que
les discriminations pouvant y faire obstacle.
Les tout premiers résultats ont été publiés en mars 201046 et un document de
travail47 balayant des résultats généraux est mis à disposition sur le site de
l’enquête depuis le 21 octobre 2010 (http://teo.site.ined.fr/).
46
C. Borrel, B. Lhommeau, Être né en France d’un parent immigré, INSEE Première n°1287,
mars 2010, 4 pages.
C. Beauchemin, C. Hamel, M. Lesné, P. Simon et l’équipe TeO, Discriminations : une
question de minorités visibles, Population et Société n°466, mars 2010, 4 pages.
47
C. Beauchemin, C. Hamel, P. Simon et l’équipe TeO, Trajectoires et origines : Enquête sur
la diversité des populations en France. Premiers résultats, INED Document de travail n°168,
2010, 144 pages.
67
B. L’enquête longitudinale sur l’intégration des primo-arrivants
(ELIPA)
L’enquête longitudinale sur l’intégration des primo-arrivants (ELIPA) est pilotée par
le Département des statistiques des études et de la documentation (DSED) du
ministère de l’immigration, de l’intégration de l’identité nationale et du
développement solidaire (MIIINDS). Viennent en appui scientifique certains
services du ministère (en tout premier lieu la Direction de l’accueil de l’intégration
et de la citoyenneté mais également l’OFII, le HCI) ainsi que des partenaires
extérieurs (DARES, INED, INSEE, OFPRA et OCDE).
Cette enquête a pour objet d’appréhender les parcours d’intégration des étrangers
admis pour la première fois au séjour en France pour un séjour permanent et
éligible au dispositif d’accueil (le CAI, cf. supra). Pour cela, elle se propose
d’interroger des personnes aussitôt après l’obtention de leur premier titre de séjour
(en 2010), de les réinterroger un an (2011) puis trois ans plus tard (2013).
OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE :
Les principaux objectifs de l’enquête, à savoir la connaissance des parcours
d’intégration et l’évaluation du dispositif d’accueil et d’accompagnement,
conduisent naturellement à enquêter les étrangers accueillis dans le cadre du CAI.
Cet accueil, mis en place par l’OFII, consiste à accompagner le migrant en lui
proposant diverses formations ou prestations personnelles (formations
linguistiques gratuites pouvant aller jusqu’à 400 heures, formation aux valeurs de
la république, bilan de compétences, orientation vers un assistant social, formation
Vivre en France…).
48
Un test linguistique a été conçu dont l’objectif n’est pas de mesurer le niveau de français
mais de mesurer l’évolution de l’acquisition du français en compréhension orale et en lecture
durant les trois premières années qui suivent l’entrée dans le dispositif d’accueil.
68
SOPEMI - 2010
69
POUR EN SAVOIR PLUS
70