CAVITATION
Pr. Benretem A
DEFINITION
-La cavitation est la formation de poches et de bulles de vapeur au
sein d’un milieu liquide initialement homogène.
-Mécaniquement, on peut définir la cavitation par la rupture du
milieu continu de liquide sous l’effet de contraintes excessives. Ainsi,
par le terme de contraintes excessive, on sous entend la notion de seuil
à partir du quel la cohésion du liquide ne peut plus être assurée. Nous
verrons que ce concept de seuil est déterminé par la pression qui règne
au sein de ce liquide.
-La cavitation peut se produire dans le cas d’un liquide au repos ou
dans des écoulements de liquide.
-Un exemple de cavitation observable par tous dans le domaine
médical est le remplissage d’une seringue par aspiration : Si l’aspiration
est trop forte, on voit apparaître une poche de gaz dans la seringue.
PHENOMENE PHYSIQUE
Si l’on prend l’exemple de l’eau, et que l’on regarde
l’évolution de ses états en fonction de la température .
-A la pression atmosphérique :
L’eau sous forme de glace chauffée atteint son point de
fusion à 0°C ; l’eau devient liquide.
Si nous continuons à chauffer l’eau, toujours à la pression
atmosphérique, elle passe à l’état de gaz par le phénomène
d’ébullition à 100 °C.
Cette évolution des différents états s’explique par le diagramme
suivant, qui montre que dépendamment de la température et
de la pression, un corps peut se retrouver sous la forme solide,
liquide ou gazeuse :
Evolution de l’état d’un corps en fonction de la température et de la
pression. Cas de l’eau. Dans l’exemple ci-dessous, la pression est
constante (pression atmosphérique), et la température varie.
EXEMPLE
Par exemple, l’eau passe de l’état liquide à l’état gazeux à 100°C,
au niveau de la mer.
En altitude (Palt< Patm), on observe un seuil d’ébullition plus
faible, du fait d’une moindre pression atmosphérique
(proportionnelle à l’altitude). On remarque donc que la
pression ambiante influe sur la température de vaporisation.
• Si on se place désormais à une température donnée (par
exemple 37°), l’eau pour la pression atmosphérique est, on l’a
vu, à l’état liquide. D’après le diagramme précèdent, on
observe qu’il existe une manière pour faire passer l’eau de
l’état liquide à l’état gazeux à température constante : Il suffit
d’abaisser suffisamment la pression.
Dans ce cas, la température est constante, la pression varie. A une
certaine valeur de pression (Pvap (37 °C)), l’eau passe alors en
phase gazeuse, à 37°C.
PHENOMENE PHYSIQUE
-Lorsque cette dépression amenant à la vaporisation du
liquide est locale (discontinuité dans le milieu liquide), on
parle alors du phénomène de cavitation, qui se manifeste
par l’apparition de poche d’air et de bulles.
-Cette dépression étant focalisée, un rééquilibrage des
pressions au sein du fluide se fait très rapidement après
formation de la bulle, entraînant son implosion. Cette
implosion brutale est source de bruit.
-Ce phénomène violent peut entraîner
l’endommagement des surfaces qui ont créé cette
cavitation, et qui se trouvent a proximité de la bulle de
cavitation.
Implication dans L’industrie
Dans les applications industrielles, on cherche à limiter la
cavitation pour plusieurs raisons :
PERTE DE RENDEMENT : En premier lieu, elle diminue le
rendement mécanique des systèmes. Ainsi, par exemple dans le
cas d’une hélice de bateau, l’apparition de ces bulles d’air
‘décollent’ le filet d’eau autour de l’hélice, diminuant
significativement son efficacité.
BRUIT : On a vu que l’implosion des bulles de cavitation était
source de bruit, ce qui peut représenter une gêne dans certaines
applications (sous-marins).
DETERIORATION : Enfin, ces implosions au voisinage des
éléments métalliques entraînent dans le temps un
endommagement des surfaces
L’érosion des surfaces
l’implosion des bulles est un phénomène violent qui induit
une érosion des surfaces à proximité et une génération de
bruit très caractéristique. Sous certaines conditions, les
bulles de vapeur implosent, engendrant des températures et
des pressions localement très élevées ainsi que des chocs et
des jets liquides violents au voisinage des parois solides. Des
ondes de pression accompagnées d’émission d’électrons,
viennent frapper les surfaces et provoquer des fusions locales
et des microfissures de fatigue. Ce dernier phénomène est
aggravé par une nature corrosive du fluide, par échauffement
excessif du fluide, par vibrations mécaniques ou par présence
de particules solides dans l’écoulement.
Le bruit de cavitation
Dans les roues, les sources de bruit sont de natures diverses. Elles
sont d’origine hydraulique ou mécanique. Ces dernières peuvent
être occasionnées par des balourds, des dissymétries des coussinets,
les roulements…
Quant au bruit hydraulique, il peut être dû au défilement des pales,
à la présence d’un diffuseur, aux imperfections de réalisation de la
roue, à une non-uniformité du champ de vitesse à l’entrée (à cause
de la forme du canal d’amenée), aux tourbillons de Karman causés
par la présence d’obstacles dans l’écoulement, au fonctionnement
en régime désadapté (surtout en sous-débit) et enfin à la cavitation.
La cavitation a beaucoup été étudiée, d’avantage pour les problèmes
d’érosion que pour des problèmes de bruit.
La chute des performances
à cause de l’effet de blocage spatial qu’une importante
cavitation génère dans l’écoulement, les performances
d’une pompe (hauteur énergétique et rendement) peuvent
chuter brutalement . En effet, la cavitation se manifeste par
un blocage du débit qui modifie l’angle de déflection du
liquide. La pompe opère alors hors conditions opératoires
nominales.
Evolution de la hauteur énergétique et du rendement en
fonction du débit pour des pompes en régimes cavitant et non
cavitant
La génération d’efforts dissymétriques et
les vibrations
• quand les poches deviennent assez grandes, elles présentent
de fortes instationnarités, et peuvent fluctuer d’une pale à
une autre. Les vibrations générées peuvent, non seulement,
exciter certains modes propres des composants mécaniques
situés au voisinage, mais aussi altérer les performances des
pompes. Des forces déstabilisent l’inducteur dans sa rotation
autour de son axe et en décentrent le mouvement, en lui
imposant un deuxième mouvement rotatif selon une orbite
d’une certaine excentricité.
Apparition de bulles de cavitation sur
les pales de l’hélice
Détérioration de pièces mécanique soumises à une
exposition prolongée de la cavitation
Détérioration de pièces mécanique soumises à
une exposition prolongée de la cavitation
Phénomène physique
La cavitation est la vaporisation d’un fluide soumis à une
pression inférieure à sa pression de vapeur saturante. Il se
forme alors au sein de l’écoulement, des structures de vapeur
de diverses formes et dimensions : bulles, poches, torches,
nuages, tourbillons, etc. Une fois formées dans les zones à
faible pression, les structures cavitantes sont transportées par
l’écoulement dans les zones à plus haute pression, où elles
implosent en générant des micro-jets et des surpressions très
localisées, pouvant atteindre plusieurs centaines de bars.
Phénomène physique
• La cavitation peut être due à un rétrécissement de la section
de passage du fluide. Dans ce cas, les structures cavitantes
apparaissent généralement aux endroits où la vitesse est
élevée. Une réduction de la section de passage dans une
conduite peut donc entraîner la formation de poches
cavitantes. La cavitation peut également être associée à
l’existence d’écoulements rapides dans les jeux radiaux de
fonctionnement dans les turbomachines, ou à l’existence de
tourbillons au sein de l’écoulement (dans ce cas, le fluide est
soumis à une rotation sur lui-même) ou encore avoir lieu
autour d’un obstacle.
Phénomène physique
La simulation numérique de la cavitation pose
essentiellement deux problèmes, le premier intervient à la
fois au niveau de la modélisation de la physique du
phénomène et du développement d’une méthodologie
numérique robuste : la très grande variation de la densité
associée à la cavitation.. Ainsi, pour des modèles utilisant la
notion de densité du mélange, la valeur de ce paramètre varie
brusquement en passant de la vapeur au liquide au niveau de
la zone de fermeture. Le deuxième problème concerne
l’importance de la compressibilité du mélange liquide/vapeur
Phénomène physique
Du fait de la cavitation et plus précisément de la différence
d’inertie des deux phases, cette compressibilité augmente
brutalement et est de loin supérieure à celle des deux phases
prises chacune à part. Il en résulte entre autre une nette
diminution de la vitesse du son dans le mélange. De plus,
l’étendue, l’emplacement et le type de cavitation sont
fortement dépendants du champ de pression, du transfert et
de la dissipation des structures tourbillonnaires, elles mêmes
influencées par les conditions de l’écoulement et la
géométrie du champ d’écoulement.
Diagramme schématique de la cavitation sur un hydrofoil.
A droite : saut de densité à la fermeture de la zone cavitante
Structures des poches cavitantes
Les structures cavitantes peuvent se développer sous forme de
poches, (plus ou moins grandes, plus ou moins allongées)
de conglomérats de bulles ou d’un mélange des deux. Par
rapport aux bulles, les poches sont relativement plus stables
vu que la pression y fluctue moins que dans les bulles.
Quant aux bulles, elles peuvent se regrouper et être
entourées d’une enveloppe extérieure qui est plus difficile à
étudier (à cause des écoulements internes complexes et
instationnaires dont elle est le siège pour ce cas par rapport à
celui d’une poche de vapeur pure. veDans la littérature, on
trouve essentiellement la description de cinq types de
cavitation:
Structures des poches cavitantes
a-Des bulles ou des poches de cavitation en déplacement
instationnaire dans le liquide en mouvement. (‘Travelling
cavitation’)
b-Des bulles de vapeur formant un nuage et entourées par une
enveloppe extérieure. (cloud cavitation)
c- Des poches de cavitation fixe, attachées aux pales.
d- La super-cavitation : Ce phénomène a lieu lorsque les
poches de cavitation du type précédent s’agrandissent au
point d’envelopper entièrement le solide et de le dépasser.
e- La cavitation due au vortex localisé à la périphérie de pales
tournantes (‘Tip vortex cavitation’)
Dans les pompes
• Dans les pompes centrifuges, ce phénomène est identique. A
l’entrée de la pompe, côté aspiration, nous n’avons pas de
pression, mais une dépression qui abaisse sensiblement la
température de vaporisation. Cela signifie donc que, lors d’un
grande hauteur d’aspiration, les pompes produisent et
transportent un mélange d’eau et de vapeur d’eau. Ce
mélange arrive dans le secteur de la pompe où se produit
l’élévation de pression. Cette pression est supérieure à la
pression de la vapeur et provoque la condensation de ces
vapeurs.
Dans les pompes
Les bulles de vapeur se précipitent ensembles avec formation d’un
bruit important (coups de condensation). Ce processus se reproduit en
permanence et très rapidement. Ainsi les particules d’eau
s’entrechoquent avec les bulles de vapeurs encore existantes avec une
grande énergie en produisant des pressions de 100 à 1000 bar et une
élévation de température jusqu’à 5000 °C. Dans ce secteur, ave ces
coups de condensation et sous l’effet des hautes température et
variations de pression, n’importe quel matériel (roue à aubes ou
diffuseur) subit des contraintes et des destructions telles qu’érosions de
matière. Ce phénomène se dénomme cavitation. Finalement, une pièce
de la pompe sera fortement endommagée et inutilisable. Des pompes
en service se trouvant en permanence dans des conditions de cavitation
peuvent être complètement détruites après 1 à 2 heures de
fonctionnement.
DEFINITIONS
HDS : Hauteur de décharge statique
«Static Discharge Head»
Distance verticales séparant:
Centre de la pompe et le point de décharge libre
Surface libre dans le réservoir de décharge
SUCTION LIFT
HTS = HDS + HSS
Net Positive Suction Head NPSH
SUCTION HEAD
HTS = HDS - HSS
Hauteur d’aspiration
La hauteur d’aspiration est théoriquement limitée à 10,33 m,
ce qui correspond à la dépression maximale nécessaire pour
faire le vide exprimée en hauteur de colonne d’eau sous une
pression atmosphérique normale. Sous cette dépression, l’eau
montera dans le tube d’aspiration.
Cependant dans la pratique cette hauteur est bien moins
élevée car une partie de la pression est nécessaire pour
communiquer à l’eau la vitesse désirable et compte tenu des
pertes de charge dans la conduite d’aspiration. D’autres part la
pression d’aspiration dans la conduite ne doit pas descendre en
dessous de laquelle la tension de vapeur d’eau est atteinte
(évaporation de l’eau).
Pour les pompages d’eau potable ( température
inférieure à 20°C) la tension de vapeur d’eau se situe
autour de 0,20 mètres de pression. Au delà le pompage
risque entraîner une évaporation de l'eau. En théorie, on
aura en faisant abstraction de la pression nécessaire pour
mettre en mouvement l’eau (cas de l’eau 20°C):
2
PA Patm VA
H asp H
g g 2g
Net Positive Suction Head (NPSH)
VA 2
varie comme Q et Hvarie comme sensiblement comme Q2
donc on peut poser:
VA2
H K .Q 2
2g
et la hauteur représentative de la pression absolue à l’entrée de la
pompe s’écrit:
PA Patm
H asp K .Q 2
g g
Net Positive Suction Head NPSH
Pour un cas réel Patm et H sont données donc
asp
PA
la courbe g =f(Q) est une parabole
Net Positive Suction Head NPSH
Net Positive Suction Head NPSH
Pva p
Soit H
g
v
g g
e t
PM
H
g
v
g 2g 2g
Net Positive Suction Head NPSH
On peut poser:
V A2 V 2
K 1Q 2 , M K 2 Q 2 et H A M K 3Q 2
2g 2g
Donc :
' '
P P
A
Hv K2 K1 K3 Q ou
2
Hv K Q
A ' 2
g g
K ' K 2 K1 K 3
Net Positive Suction Head NPSH
PA'
f Q
La courbe g est la parabole qui coupe la
première en un point appelé point critique.
Par définition le NPSH requis est:
'
P
NPSHrequis Hv
A
g
Donc on a les cas suivants:
Net Positive Suction Head NPSH