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Chapitre 10: La formation des contrats

entre professionnels

Le contrat est un accord de volonté générateur de droit et d’obligation. C’est un


outil juridique indispensable aux échanges et à la circulation des richesses. Il est
particulièrement utilisé par les professionnels pour sceller leurs accords et instaurer stabilité
et sécurité dans leurs relations. Les principes fondateurs du droit des contrats sont
principalement issues du principe de l’autonomie de la volonté, le contrat entre
professionnels est souvent précède d’une période de négociation avant sa conclusion.

I. Les principes fondateurs du droit des contrats

Le principe de l’autonomie de la volonté est essentiel en droit des contrats. Cependant il a


évolué pour remédier notamment à l’inégalité de faits entre les parties contractantes

A. L’autonomie de la volonté

Le droit des contrats entre professionnels repose sur la liberté contractuelle qui est
la conséquence de l’autonomie de la volonté. Selon ce principe, l’homme d’affaires
est un homme libre, il ne peut être soumis à des obligations autres que celle qu’il a
voulue. La liberté contractuelle comporte 3 aspects, tout d’abord,

- la liberté de contracter ou pas


- la liberté de choisir son cocontractant
- La liberté de choisir et négocier les clauses de son contrat.

B. Les mutations du principe de l’autonomie de la volonté

L’autonomie de la volonté est le principe de la liberté contractuelle qui en


découle, suppose une égalité entre les partis au contrat. Or les évolutions dans le
domaine économique montrent qu’aujourd’hui cette égalité n’existe plus. En
effet, certaines entreprises occupant une position dominante se permettent
d’imposer leurs conditions aux cocontractants. De plus, la rapidité dans les
affaires, le développement des produits standards expliquent le recours à des
contrats types et des clauses de types pré-rédigées, rarement modifiées et
discutées.
Le législateur a créé des règles suivies et appliquées par la jurisprudence qui ont
essentiellement pour but de protéger la partie la plus faible et d’instaurer une
« morale contractuelle » Cette morale contractuelle comprend un devoir de
collaboration et coopération loyale entre les contractants. Elle comprend
également une loyauté entre les partis au stade la formation et au cours de
l’exécution du contrat entre professionnels et elle comprend enfin la recherche
d’un équilibre contractuel.

II. La négociation du contrat

La période précontractuelle est essentielle dans les relations entre


professionnels. Au cours de cette période, les parties peuvent se faire
représenter, cependant les engagements qui sont pris pendant le processus de
négociation sont réglementés.

A. Les partis à la négociation

Les partis négocient elle-même les contrats ou elles peuvent se faire représenter.
La représentation utilise le plus souvent le contrat de mandat comme support
juridique.

i) Le contrat de mandat

C’est un contrat de représentation, c’est-à-dire, une convention par laquelle une


personne appelée le mandataire agit au nom et pour le compte d’une autre
personne appelée mandant pour négocier auprès d’un tiers.

ii) Les obligations du mandataire

Le mandataire reçoit un mandat précis pour exécuter une mission de négociation


contre rémunération. Le mandataire s’engage à respecter les pouvoirs donnés
par le mandant et à rendre compte de son action.

iii) Les obligations du mandant

Le mandant doit donner au mandataire tous les moyens d’exécuter la mission de


négociation pour laquelle il a été engagé et rémunéré. Le mandant s’engage
envers le tiers pour les obligations négociées en son nom et pour son compte par
le mandataire.

B. Le processus de négociation
La période de négociation est placée sous le signe de la liberté et la bonne foi. 3
qualifications juridiques désignent les engagements précontractuels.

I) Les pourparlers : Ils sont la manifestation d’un intérêt porté à la mise en place
des négociations. Ils sont antérieurs à la conclusion du contrat. Lors des
pourparlers, le comportement doit être loyal et les partis en toute liberté pour se
procurer des informations utiles aux échanges (études, audit) Ils ont toutes
libertés pour chercher à obtenir les meilleures conditions. Les parties ont toutes
libertés pour négocier les mêmes projets avec un tiers. Le principe est la liberté
de rupture des pourparlers.

II) L’offre : Elle présente l’offre les éléments du consentement donné par une
partie au contrat proposé. Bien évidemment, l’offre engage la partie qu’il a
soumise.

III) Les avant-contrats : Un avant-contrat prépare la conclusion d’un contrat et


peut prendre 2 formes :

- Le pacte de préférence

C’est une promesse faite à une autre personne qui l’accepte de lui proposer en
priorité la conclusion d’un contrat au cas où elle déciderait de conclure.

- La promesse de contrat

C’est le cas où une personne s’engage à conclure ultérieurement un certain


contrat.

III) La conclusion du contrat : Le contrat produit des liens juridiques entre les
partis à condition d’être légalement formé. Pour cela, les parties doivent donner
leur accord a un contenu qu’elles ont voulues.

A. L’accord des volontés

Les parties doivent donner leur consentement au contrat et être apte à


contracter.

i) Le consentement
Le consentement est formé par la rencontre de l’offre et l’acceptation. Ce consentement
doit exister et présenter certaines qualités : être libre, éclairé et exempte de vices. Les vices
du consentement sont : L’erreur, dol et la violence.

- L’erreur 

C’est une croyance fausse sur l’un des éléments du contrat : L’erreur sur la
substance ; est l’erreur qui porte sur une des qualités essentielles sur la chose
objet du contrat.
L’erreur sur la personne ; c’est l’erreur qui porte sur les qualités du
cocontractant.

- Le dol

C’est une manœuvre dolosive, une manœuvre par laquelle un contractant


pousse l’autre parti au contrat à le conclure. Manœuvre dolosive = manipuler la
vérité, en disant de faux arguments, abstention d’éléments pertinents.

- La violence

La violence est le fait de contraindre par la force (violence physique) ou de


contraindre en faisant pression sur le cocontractant (violence morale).

ii) La capacité juridique

Pour participer a la vie juridique une personne doit être capable. La capacité
juridique est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droit et à les exercer.
On distingue la capacité de jouissance (l’aptitude à acquérir des droits) et la
capacité d’exercice (l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire)
En principe toute personne peut contracter mais il existe des exceptions
concernant le mineur sous autorité parentale, le mineur émancipé et le majeur
protégé par la tutelle, la curatelle ou la sauvegarde de justice. Pour contracter les
personnes doivent être juridiquement capables de s’engager sur les obligations
nées du contrat.

B. Le contenu du contrat

Le contrat est le résultat de ce que les partis ont voulu. Il doit comprendre 3
éléments.
- Un objet

C’est une chose qu’une partie contractante s’oblige à donner, à faire ou à ne pas
faire. L’objet du contrat doit être déterminé ou déterminable, possible, licite.

- Une cause

C’est le but poursuivi par le contractant et l’exigence de la contrepartie en


l’engagement de l’autre contractant.

- Le prix

Dans le contrat de vente, la détermination du prix est une condition de validité


du contrat. Dans tous les autres contrats, le prix n’est pas une condition de
validité

En l’absence de prix dans les contrats de vente et en cas de désaccord entre les
partis sur son montant dans les autres types de contrat, c’est le juge qui fixera le
prix.

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