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"Le soleil s'est noy dans son sang qui se fige" On distingue deux mtaphores: celle de la noyade et celle

du sang. La premire prsente la dissolution du soleil couchant comme un anantissement. Quant l'image du sang, elle est appele par une analogie entre la couleur rouge et celle du soleil couchant. Mais elle rvle aussi la projection d'une impression subjective: le sang, souvent symbole de vie, renvoie ici la mort. Les comparaisons Les comparaisons sont trs nombreuses dans ce pome: Chaque fleur s'vapore ainsi qu'un encensoir Le violon frmit comme un c ur qu'on afflige Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir Elles jouent un rle essentiel dans le pome. D'abord, on remarque la similitude de trois lments de comparaison ("encensoir", "reposoir", ostensoir"), emprunts la liturgie catholique, qui possdent tous la mme sonorit finale. La comparaison est un procd essenciel dans la posie baudelairienne et dans le Symbolisme en gnral; elle a pour but de nous faire accder un autre plan de la ralit, rligieux, mystique; elle est d'ailleurs le moyen stylistique de mettre en vidence l'analogie universelle. Le champ lexical du sentiment et de l'affectivit Harmonie du soir Voici venir les temps o vibrant sur sa tige Chaque fleur s'vapore ainsi qu'un encensoir ; Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ; Valse mlancolique et langoureux vertige ! Chaque fleur s'vapore ainsi qu'un encensoir ; Le violon frmit comme un c ur qu'on afflige ; Valse mlancolique et langoureux vertige ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir. Le violon frmit comme un c ur qu'on afflige , Un c ur tendre, qui hait le nant vaste et noir ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ; Le soleil s'est noy dans son sang qui se fige. Un c ur tendre, qui hait le nant vaste et noir, Du pass lumineux recueille tout vestige ! Le soleil s'est noy dans son sang qui se fige... Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! L'motion du pote nat de la confusion de deux poques et de deux lieux. Baudelaire met en premier plan la contemplation actuelle et solitaire du ciel nocturne et l'vocation d'un bal ayant eu lieu dans le pass. L'allusion une femme aime et disparue (dsigne par un adjectif possessif de la deuxime personne, "Ton souvenir", v.16) rappelle tout un univers amoureux. Le coeur, sige de la sensibilit, est nomm quatre reprises (v. 6, 9, 10, 13) et sa vulnerabilit est souligne par l'epithte "tendre" (v. 10, 13).

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