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(ouvrage de
1968).
Notes de lecture complétées par d’autres ouvrages comme Michel. Ragon, Histoire de
l’architecture et de l’urbanisme modernes », coll.Points, ed. Seuil, ou L’Architecture du
XXe siècle, ed.Taschen, Histoire de l’Art, Epoque Contemporaine ed. Flammarion.
Comment considérer le XIXe dans l’architecture ? Est-ce la fin d’une époque ? Le début
d’une nouvelle tradition ?
Recherchons ses principales caractéristiques :
- la révolution industrielle a bouleversé la vie des hommes, elle a créé une sorte
d’instabilité permanente des idées sans qu’un nouvel équilibre soit trouvé sur le plan
architectural. Ce sera le cas au XXe siècle.
- le XVIIIe a été un siècle d’inventions mais le XIXe ne reflète pas cet esprit novateur.
On observe que finalement ce sont les bâtiments ordinaires, fonctionnels (gares,
postes, entrepôts, hôpitaux, bibliothèques, usines) qui expriment l’esprit du XIXe plutôt
que les bâtiments officiels, simples évocations gothiques ou classiques ( : éclectisme).
Connu depuis l’Antiquité mais délaissé au profit du bronze plus résistant aux
intempéries, le fer était également peu utilisé à la Renaissance, Alberti conseillant
d’éviter les matériaux créés « hominum manu e arte ».
D’abord utilisé en état de fonte pour les ponts, puis les ponts suspendus, au début du
XIXe pour les charpentes à la place du bois afin d’éviter les incendies et enfin en 1811
pour la coupole de la Halle a blé avec le cuivre. Progressivement, grâce aux innovations
techniques et la puissance croissante des hauts fourneaux la fonte est remplacée par
l’acier à la fois plus résistant et plus souple.
A cette époque, le style dominant est le pastiche des styles historiques pour
décorer des façades. La questions la plus fréquente que se posait l’architecte avec le
comandataire était « gothique ou classique » ? Certains dénonçaient ce « manteau
d’arlequin » qui couvrait les façades.
Cependant, des tendances nouvelles émergent grâce à l’industrialisation qui a marqué
l’architecture du XIXe. L’architecte et l’ingénieur se séparent car les préoccupations du
deuxième sont très prosaïques : rapidité, baisse des coûts. C’est l’époque où l’on
agrandit les bâtiments industriels pour y introduire les nouvelles machines. Les
matériaux usuels sont le bois, la brique, la pierre. Des fenêtres hautes laissent passer la
lumière pour économiser l’énergie.
Dans la 1e moitié du XIXe, la colonne apparente en fonte s’impose comme le 1er
élément nouveau en 1850 au Crystal Palace
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crystal_Palace_%28palais_d%27expositions%29
à Paris. Mais dès 1818, dans une salle d’apparat du Royal Pavillon of Brighton
http://www.bluffton.edu/~sullivanm/england/brighton/pavilion/nash.html
John Nash, architecte du roi avait utilisé ce type de colonne en fonte. On voit que ce
matériau industriel nouveau n’était pas exclu des constructions monumentales de
prestige.
Henri Labrouste, commence la construction de la Bibliothèque en 1843. Il utilise la
colonne en fonte dans une petite salle de lecture de la réserve. De même, dans le
pavillon principal de l’Exposition de Paris de 1867, avec des colonnes en fonte élancées
couronnées de chapiteaux. Le fer est donc de plus en plus utilisé car la production
industrielle a fait passer le prix en dessous de celui du bois. En plus il constitue une
protection contre incendie. Dans les années 1880, aux Etats-Unis, l’Ecole de
Chicago utilise pour la première fois une charpente cette fois en acier.
Mais le charme des premières colonnes a disparu sous l’effet de la banalisation.
La filature Philipp and Lee à Manchester est le premier exemple de bâtiment dont la
charpente interne a été composée de poutres maîtresses en fonte. Dans la filature
Boulton and Watt on voit les premières poutres en double T. Dans les grands magasins
apparaissent les vitrines en verre et fonte.
Aux USA les murs extérieurs en maçonnerie sont remplacés par des vitrines encadrées
par des colonnes en fer soutenant les charges. James Bogardus a construit plusieurs
édifices sur ce principe entre 1850 et 1870 comme la célèbre Maison d’édition Harper
& Brothers au Franklin Quare de New York (voir cette page sur les premiers gratte-ciel)
http://www.officemuseum.com/office_buildings.htm
dont le mur extérieur est pratiquement entièrement en verre . Cependant, Bogardus
affirme vouloir imiter les formes de l’Antiquité avec des matériaux modernes.
Autre exemple majeur, le quartier River Front de la ville de Saint Louis dans les années
1870-1890, mais qui a été abandonné avec l’essor du chemin de fer.
3. Le divorce architecte-ingénieur.
Dans un contexte de fossé croissant entre sciences et techniques d’un côté et arts
de l’autre au XIXe siècle, il est important de rappeler l’origine du divorce entre
architectes et ingénieurs. Napoléon fonde l’Ecole des Beaux Arts qui perpétue l’union
des arts plastiques et de l’architecture si naturelle à l’époque du baroque. Or,
l’architecture prônée dans cette école était de plus en plus coupée des réalités. Il
incombait à l’Ecole Polytechnique, fondée en 1794, de combiner sciences
théoriques et techniques appliquées à l’industrie, aux transports, à l’énergie etc.
L’Ecole des Beaux Arts est un monde aseptisé, attaché au formalisme alors que la
Polytechnique est beaucoup plus proches des besoins réels de l’économie, de la vie.
Alors que l’ingénieur, ce personnage clé du XIXe est traité avec mépris pour son
ignorance des styles, certaines voix s’élèvent pour en faire l’éloge, et d’abord celle
d’Henry Van de Velde (Belgique 1863, Suisse 1957) « l’ingénieur crée de la beauté
comme jadis l’architecte du Moyen Age, sans le savoir ».
Cette dernière apparaît cependant clairement à l’intérieur avec les voûtes en berceau
remplies de plâtre. Elle apparaît aussi à l’extérieur. Dans une façade de type
néoclassique il applique le principe de clarification de l’architecure gothique.
Il poursuivra avec un autre grand projet qui restera inachevé, la Bibliothèque Nationale
(1854-1875), inspirée de la salle de lecture du British Museum (circulaire)
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:British_Museum_Reading_Room
à coupole métallique de 30m de diamètre, la 1e du genre. La salle de lecture de la
Bibliothèque nationale est rectangulaire, elle est dotée de 16 colonnes en fonte de 10m
de hauteur. Les colonnes sont reliées par des poutrelles en ½ cercle comme le portique
de l’Hôpital des Innocents de Brunelleschi à Florence.
Son chef d’œuvre, le magasin central (900 000 tomes) sur quatre niveaux avec un toit
en verre, des caillebotis en fonte et à claire-voie qui laisse passer la lumière et qui crée
un jeu d’ombres et de lumière à la manière de Frank Loyd Wright. Le fer domine ici.
L’accessibilité crée un espace purement fonctionnel mais aussi d’une grande
liberté décorative.
Labrouste est un architecte majeur du passage à la modernité mais il est mal connu car
plusieurs plans de ses projets ont disparu. Le « grand magasin » de la Biblio Nationale
est un nouveau concept qui crée un espace de type « entrepôt » et vise à mettre ainsi
en contact un maximum de livres (produits) avec un maximum de lecteurs
(« consommateurs ») sous une lumière abondante.
Le même concept sera utilisé dans le premier grand magasin parisien : « Au bon
marché » (1869-1877). Comme architecte, le fondateur Aristide Boucicaut a choisi L.A.
Boileau et comme ingénieur Gustave Eiffel, deux pionniers de l'utilisation fonctionnelle
du fer et du verre en architecture urbaine. Le fer pour rendre possible l'installation de
larges baies vitrées. Le verre pour permettre à la lumière naturelle d'entrer à flots. Le
bâtiment a été achevé en 1887. Le travail sur la lumière de Labrouste a servi ici
d’exemple et préfigure celui de Le Corbusier et des architectes du XXe siècle. Surfaces
vitrées au plafond, interpénétration intérieur-extérieur.
http://www.ub.es/geocrit/sn/fsn-211/fsn-211_020.png
http://toto.lib.unca.edu/findingaids/books/booklets/bon_marche/jpeg/bonm0009_mod.jpg
http://80.65.232.176/Photos/00/00/04/74/ME0000047449_3.JPG
5. Le rôle des grandes expositions.
Elles rappellent les foires du MA. A partir du milieu du XIXe elle sont internationales.
Avec le développement du libre-échange elles mettent en compétition les États. C’est
lors de la 1e d’entre elles que Crystal Palace de Londres, une bâtiments les plus
modernes de son époque, a été construit entièrement en fer et en verre. (détruit par un
incendie en 1932). La Galerie des machines, symbole de l’ère victorienne, avait déjà
disparu en 1912.
Ce bâtiment a ait une impression féerique avec sa surface de 74000 m2 = x4 la
surface de Saint Pierre de Rome. C’est le premier édifice de dimensions
gigantesques en bois (la charpente), fer et verre. Il a été construit en 6 mois.
Joseph Paxton a su marier la grandeur et la délicatesse, « c’est un fragment de songe
d’une nuit d’été » disait un visiteur.
Extérieur :
http://www.vitruvio.ch/arcgallery/vitruvio/olanda/buildingexchange_01.jpg
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ab/BeursVanBerlage.jpg/800px
-BeursVanBerlage.jpg
La Bourse est d’une esthétique néo-flamande, mais qui suit une démarche d’œuvre
d’art total en y intégrant des éléments de décoration (voir détails de la
charpente).Fasciné par le style roman, mais pas dans un sens historiciste, il construisait
dans les années 1880-90, comme Sullivan à Chicago, des immeubles de bureaux de
style mixte (roman-renaissance avec arcades. La Bourse aura une grande influence
sur l’Ecole d’Amsterdam (Piet Kramer…) influencée également par l’expressionnisme
allemand, ou sur les fonctionnalistes du « Stijl » à partir de 1917. Cependant, sur le
plan technique, la Bourse n’apporte rien de nouveau par rapport à la Bibliothèque
Sainte Geneviève de Labrouste (structure métallique enfermée dans une maçonnerie
porteuse).
Ecole bruxelloise :
http://www.irismonument.be/main/home.aspx?ContentID=gc100&cp=9999
(site lent mais très bien documenté : descriptions intéressantes des œuvres
)
Henry Van de Velde (1863-1957)
http://lartnouveau.com/artistes/autres_pays/van_de_velde.htm
dénonce également le mensonge de l’architecture et défend « L’Art moderne ». Il
conçoit sa maison de l’avenue Van der Raye à Uccle, faubourg de Bruxelles (1894-
1896), comme une œuvre totale avec tous les objets dessinés par lui. La façade est
sobre, les fenêtres sont adaptées à la fonction de la pièce. Ses meubles ont un grand
succès en Allemagne mais pas en France. Un des principaux représentants du
« Modern Style », qualifié en France péjorativement d’ « art belge ».
Avec Siegfried Giedion et contre Pierre Francastel, on s’accorde à dire qu’il est au début
du XXe le leader incontesté de l’architecture moderne en Europe : architecte,
créateur de meubles, théoricien, il découvre par hasard les œuvres de William Morris
(socialiste anglais), en particulier The red house
http://friends-red-house.co.uk/visiting_in_2002.htm
construite à Upton dans le Kent en 1859, véritable manifeste prenant à contre-pied les
façades en stuc et les toits d’ardoises les écrits de John Ruskin (chef de file du
mouvement « Gothic revival ») et s’en inspire pour réaliser l’union de l’art et de
l’industrie. Mais les idées socialistes visent aussi à mettre le beau à la portée de tous
(décoration, mobilier) et au quotidien grâce à l’industrialisation.
Voir une visite guidée en anglais de Red House :
http://www.antiques.tv/movie.php?id=999&movieid=28&series=5
Une webographie sur William Morris.
Quelques exemples de mobilier sur le site Insecula :
http://www.insecula.com/salle/EP0677.html
(Mackintosh, Guimard, Gallé, Wright…)
Un site spécialisé dans le mouvement Arts and Crafts : architecture et décoration
intérieure, peinture, accessoires…Une belle collection de photos classées.
http://www.achome.co.uk/index.php
Autre site sur les pionniers des « Arts and Crafts » :
http://www.burrows.com/found.html
Décrié à Paris et à Bruxelles, Van de Velde est invité par le mécène grand duc de
Saxe-Weimar dans sa cour pour « relever le niveau esthétique de toute la production
artisanale et industrielle du pays ». Il crée dans cette ville l’Ecole des arts décoratifs en
1908, prémice de ce qui sera dans ce même lieu le Bauhaus.
http://www.artandarchitecture.org.uk/search/results.html?qs=Henry+Van+de+Velde
Autre lien :
http://hanser.ceat.okstate.edu/6083/van%20de%20velde/henri_van_de_velde.htm
Pourquoi la Belgique est-elle présente dans les avant-gardes architecturales au tournant
du XIXe siècle ?
http://www.la-belle-epoque.de/belgium/bxindxf.htm
(penser à également à Paul Hankar
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Hankar
et Victor Horta).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Horta
Elle connaît une industrialisation très rapide à partir de 1880. De plus, la ville de
Bruxelles est le refuge de beaucoup d’artistes rejetés ailleurs : Cézanne, Van Gogh,
Seurat, Rodin, Meunier ou Debussy. Au même moment un mouvement d’innovation part
de l’Angleterre les « Arts and Crafts » (Arts et métiers, Arts décoratifs)
http://www.arts-crafts.com/
pour les sortir du statut inférieur sous l’influence de William Morris
http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Morris
et John Ruskin.
Charles Rennie Mackintosh,
Arthur Mackmurdo
http://www.all-art.org/history424.html
Voir aussi :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Rennie_Mackintosh
http://www.designmuseum.org/design/charles-rennie-mackintosh
Berlage est également un des architectes qui introduisent en Europe, l’œuvre de Frank
Loyd Wright.
Liens :
http://aeiou.iicm.tugraz.at/aeiou.film.alphab.w/w_0002
http://www.la-belle-epoque.de/wien/wagner1f.htm
http://www.greatbuildings.com/architects/Otto_Wagner.html
Le paradoxe d’Otto Wagner est qu’au moment où il est nommé professeur à l’Académie
de Vienne (1894), il abandonne les modèles florentins de la Haute Renaissance (villa
Wagner I) et provoque une révolution avec son petit ouvrage « Architecture
Moderne » largement traduit et diffusé où il affirme :
« Le point de départ de la création artistique ne se trouve que dans la vie moderne »
(…)
"Les matériaux modernes doivent s’adapter aux matériaux nouveaux et aux exigences
de l’époque moderne ; si elles veulent satisfaire l’homme contemporain, elles doivent se
montrer le reflet de notre époque, un être autonome, meilleur, démocratique, conscient
de lui-même, réfléchi et critique."
"L’aspect le plus moderne de la modernité en architecture, ce sont les grandes villes
d’aujourd’hui."
"La nécessité est la seule maîtresse de l’art."
Plus loin il enfonce le clou : « L’État n’encourage bien sûr pas ce renouveau de
l’architecture. Le public est ignorant mais pour reprendre Goethe « l’artiste doit
créer ce que profane doit aimer et non pas ce qu’il aime ». Mais le livre déçoit les
milieux officiels.
Voir aussi :
http://de.wikipedia.org/wiki/Josef_Hoffmann
http://fr.wikipedia.org/wiki/Josef_Hoffmann
Allemagne.
Darmstadt
Dans le renouveau artistique allemand une place particulière doit être accordée à la
ville de Darmstadt
http://www.la-belle-epoque.de/hessen/daindexf.htm
où le grand-duc Ernst Ludwig de Hesse (petit-fils de la reine Victoria, il avait passé du
temps en Angleterre où il a beaucoup apprécié les écrits de Morris et Ruskin et l’essor
des Arts and Crafts) il fonde en 1899 une colonie d’artistes et de décorateurs.
Son objectif est de créer une industrie du design à Darmstadt.
Mais ce type d’approche est resté sans avenir.
http://www.pixagogo.com/3237305124
http://de.wikipedia.org/wiki/Darmst%C3%A4dter_K%C3%BCnstlerkolonie
http://pagesperso-orange.fr/artnouveau/en/villes/darmstadt.htm
Le style suivi ici est largement inspiré de l’Art Nouveau et du Jugenstil allemand.
En 1899 il fait donc venir l’autrichien Joseph Maria Olbrich, Peter Behrens et d’autres
créateurs à qui il demande de construire des maisons et un pavillon d’exposition de
mobilier et d’arts décoratifs sur la colline de Mathildenhöhe. Les sept artistes invités
ont reçu une bourse de 7 ans. En 1902 , le duc de Saxe-Weimar invite lui Henry Van
de Velde à ouvrir une Ecole des arts.
Une des maisons les plus caractéristiques de la colonie est l’atelier « Ernst Ludwig
Haus » qui couronne comme une acropole le village. Son nom vient du fait qu’elle est
la résidence des artistes. C’est un quadrilatère qui s’ouvre au centre par un porche
monumental en arc outrepassé. Voiir les belles photos ici :
http://www.la-belle-epoque.de/hessen/daindexf.htm
La façade est blanche et l’on observe qu’elle percée de fenêtres en bandeau
dépourvues de mouluration dans sa partie inférieure. Au-dessus s’étend un grand mur
blanc, aveugle et lisse, derrière lequel se déploie l’atelier ouvert par de larges verrières
sur le côté Nord à l’arrière. Le toit déborde largement comme un avant-corps qui
valorise le porche où se concentre le décor : degrés à céramique à damier orange et
bleu, colossales figures d’un homme et d’une femmes sculptées par Habich, membre de
la colonie. L’intérieur du porche est décoré de céramiques dorées, c’est un jardin
d’arbustes déjà présents au Pavillon de la Sécession à Vienne. Les maisons d’artistes
étaient construites autour de l’atelier. http://hanser.ceat.okstate.edu/6083/6083.htm
(photos)
La maison de Behrens est une « œuvre d’art total », un des chefs d’œuvre de l’art
nouveau : brique et plâtre à l’extérieur. Mais les excès d’ornementation intérieure sont à
peine suggérées par les lignes curvilignes du toit et la décoration stylisée de la porte.
Les critiques ont parfois été virulentes et les artistes les anticipent :
Maison Hennebique
22, av. Victor-Hugo, Bourg-la-Reine
François Hennebique, 1901
Tout se justifie par une devise " fleurs, lumière et aération " et par le devoir de résoudre
tous les problèmes de climatisation. La verrière du grand salon, visible de l'avenue du
lycée Lakanal, constitue un des éléments forts de la construction. Le côté jardin, avec
ses terrasses et ses tourelles, multiplie les surprises. Sur le toit, la serre s'ouvre sur un
potager. Classée en 1972 à l'Inventaire des monuments historiques.
Matériaux de construction
tour béton armé
Dimensions
hauteur de la tour 40 m
Maison familiale construite entre 1901 et 1903 par François Hennebique pour servir de
manifeste des possibilités du béton armé produit par son entreprise:
- grande liberté de formes donnant un aspect exubérant,
- prouesses techniques délibérées (asymétrie, décrochements, saillies, hauteur
exceptionnelle de la tour avec château d'eau, large terrasse en encorbellement),
- système de terrasses avec jardins,
- la tour de 40m de hauteur contient un réservoir d'eau destiné à l'arrosage par simple
gravitation, des serres et des jardins suspendus de la villa.
Cette villa met en évidence l'affirmation de François Hennebique: «on peut tout
demander au béton armé, et il peut tout reproduire»
Théâtre des Champs-Elysées, 13-15 avenue Montaigne Le Béton armé (métro Alma
Marceau)
(architectes Auguste Perret, Henry Van de Velde, 1913)
Construit en 1913, le bâtiment marque une date dans l'histoire de l'architecture au début
du siècle. L'architecte choisi au départ était Henry Van der Velde. Il fait appel à
l'entreprise Perret pour l'ossature en béton, et il est finalement évincé du projet.
Auguste Perret transige ici un peu avec ses principes. Il affirmait habituellement que le
"béton se suffit à lui même", mais il a plaqué ici du marbre blanc en façade. Il estimait
que "la charpente est le plus bel ornement de l'architecture", mais ici on voit
seulement le portique de la façade, qui annonce les 4 groupes de poteaux qui
supportent la charpente, abritant trois salles de spectacle. En revanche l'intérieur illustre
que, d'après lui, "rien de doit masquer les structures" : les poutres ont été laissées
visibles, ce qui a provoqué un scandale lors de l'ouverture.
Les bas-reliefs extérieurs sont de Antoine Bourdelle, qui participa à l'élaboration du
projet. Il s'agit d'Apollon et des Muses accourant vers lui : la Musique, la Danse, la
Comédie, la Tragédie, la Sculpture et l'Architecture.
Les peintures intérieures ont été exécutées par les nabis Maurice Denis (coupole de la
grande salle),
Vuillard (foyer de la salle de la "Comédie") et Roussel (rideau).
Le théâtre accueillit en 1913 les ballets russes novateurs de Diaghilev et Nijinski.
C'est ici qu'ont eu lieu des premières retentissantes comme "le sacre du printemps"
de Stravinski. Joséphine Baker présenta sa "revue nègre" en 1925, ce qui donna au
jazz une sorte de reconnaissance officielle.
Tony Garnier utilise aussi le béton armé pour sa Cité industrielle (1901-1904). Il pose
les bases de l’architecture et de l’urbanisme du XXe siècle. Ainsi ingénieurs et
architectes français utilisent les procédés techniques modernes comme moyen
d’expression de la vie moderne.
http://www.aria.archi.fr/recherche/realite-virtuelle/Tony.html
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/archixx/pann/p58.htm
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_4=A
UTR&VALUE_4=GARNIER%20Tony%20&DOM=Tous&REL_SPECIFIC=1
C’est Walter Gropius qui rompt avec le classicisme de son maître Peter Behrens
dans l’usine d’embauchoirs Fagus en 1911.
Dans l’usine AEG à Berlin, le système portant est métallique (hauteur : 25m). Les
piliers corniers massifs de la façade du pignon (arcs à trois rotules) ne portent rien
malgré leur apparence massive et puissante. Les minces ferrures dans les joints des
piliers et autour du tympan en témoignent. Ce sont juste des revêtements en béton.
Dans les parois des colonnes latérales visibles et des parois en verre légèrement
inclinées.
Dans l’usine Fagus à Alfeld sur Leine (au nord de Munich près de la frontière tchèque),
le mur n’a plus le caractère monumental comme dans la halle des turbines AEG mais il
devient un simple « écran » (car les piliers sont en retrait) vitré transparent
protégeant juste de la pluie, du froid du bruit.
Aucune monumentalité, aucune fonction portante pour la paroi .
La transparence l’emporte sur la solidité, c’est l’acte de naissance de
l’architecture contemporaine. Équilibre entre les possibilités du verre, du béton, du
fer, éclairage ample,
A l’usine monumentale de Behrens, répond l’usine atelier simple et fonctionnelle de
Gropius.
Mais Gropius est très isolé. Le Werkbund expose un projet d’usine (n’a pas été sauvé)
de Gropius en 1914 qui fait sensation mais n’est pas compris.
Le Corbusier ira plus loin encore mariant peinture et architecture, tel un nouveau
Léonard de Vinci et utilisant le béton armé pour réaliser ses idées comme ses maîtres
français Auguste Perret et Tony Garnier.
Conclusion.