Laurent Vitalien. Le patriarcat d'Antioche du IVe au VIIe siècle. A propos d'un livre récent. In: Revue des études byzantines,
tome 4, 1946. pp. 239-256.
doi : 10.3406/rebyz.1946.941
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1946_num_4_1_941
Le Patriarcat d'Antioche
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24,2. ETUDES BYZANTINES
14. Initiative heureuse mais bien tardive qui prolonge, avec une certaine école,
l'Antiquité romaine jusqu'au vin* siècle de notre ère. Elle fut prise, comme me
Ta écrit, voici quelques années, H. Lietzmann, surtout pour utiliser l'abondant
fichier prosopographique légué à l'Académie de Berlin par Jülicher.
15. Du vu" s. environ. Cf. G. Schi.umberger, Sigillographie de Vempire
byzantin, Paris, 1884, 315, qui lit sur le second exemple αποστολική ΐνκλησ'« Άη.
là où il n'y a très certainement que : Αγία *%κ>ησία 'Αντιοχείας, suivant le for
mulaire des plus anciens sceaux d'églises connus.
16. Sceau du métropolite de Tyr Théodore, conservé au Cabinet des Médaill
es à Paris. Cf. Revue des Etudes grecques, XIIT, 1900, 475, n. 159 et Revue
Numismatique, LV, 1900, 64, 65 n. 880. Cf. Df.vreesse, op. cit., 195. Le petit
monument est daté des v-vi" s. Je le crois du vi* au plus tôt.
17. Cf. Revue des Etudes grecques, XIII, 1900, 475 n. t6o, sceau de. Panthé-
rios d'Arados daté des v-vie s., mais qui sans doute aooartient au vi". Il existe
un second sceau que l'on a rattaché à l'île d'Arados (Catalogue of seals in the
department of manuscripts in the British Museum, by W. de Gray, Vol. V,
London 1898,' p. 8, nn. 17475, 17477, τ 7479). La légende qui, au revers, est cer
tainement en latin est transcrite par l'éditeur : Siqillum populi pour le droit et
Aradiorum au revers. En fait, le monogramme de l'avers est d'un déchiffrement
difficile. Le seul nom qui rénonde parfaitement aux éléments du monogramme
est Pergamios, qui me semble devoir être aiouté au catalogue de la p. 197,
parmi les prélats du v* siècle auquel appartient incontestablement la bulle (l'édi
teur l'attribue aux vn-vm' s. !).
18. On écrit, p. 153. que le nom du dernier évêque qui nous soit parvenu est
Théodore, signalé en 680. Voir K. Konstantinopoulos, R-jiTavr ι -»·'?, υηλυ^δ^^ο-ο")'»
Athènes 191 7, 294, n. 148 a, où est un sceau du métropolite Eustathe qui doit
être également de la fin du vit* s. ou du début du vin*.
19. Il faut convenir cnie la Svrie n'est pas représentée en siffiMoeraphie byzant
inecomme il conviendrait. L'Afrique que Constantinople domina durant une
période plus courte a déjà livré un matériel considérable au Musée de Carthage.
Pour la Syrie ie n'ai, sur queloue vingt mille pièces inventoriées, qu'à signaler
une inédite antérieure au vu* siècle, une bulle signée par Théodore, évêque de
Séleucie (de Piérie), celui-là même qui est mentionné par Moschus dans son
Pré spirituel et appartient, cqmme la bulle, à la fin du vx* s,
LE PATRIARCAT d'aNTIOCHE DU 1V" AU Vllf SIECLE £45
20. Je cite à dessein cette phrase de Fr. Cumont, car, bien que l'inscription
soit connue de l'auteur (simple signalement p. 167), aucune place ne lui est faite
dans le long chapitre (voir ci-dessous, p. 25 (. ) consacré aux chrétiens du
limes. Le P. Charles, op. cit., 30, 31, en a fait une juste mention. Voir aussi
Fr. N.\v.Les Arabes chrétiens de Mésopotamie et de Syrie du νπβ au viir* siècle,
Paris 1933, 97-98. Le savant orientaliste fait observer qu'il ne s'agit pas à pro
prement parler d'inscription trilingue, car, à Zébed, il n'y a à se correspondre
qu'une partie des textes grec et syriaque. « C'est une bilingue grecque-syriaque,
sur laquelle on a ajouté pins tard (on ne sait quand) de nouveaux noms propres
grecs et arabes ».
ETUDES BYZANTINES
21. J. Flemming, Akten der ephesinischen Synode voit Jahre 449. Syrisch mit
Georg Hoffmanns deutscher Uebersetzung und seinen Anmerkungen, Berlin
1917, 6-9. L'évêque de Kanotha s'appelle en effet Théodose, non Théodore dans
cette édition; il y est aussi plutôt question de Siméon que de Simon d'Amida.
L'erreur du tableau (Devreesse, op. cit., 136) consiste à affirmer que Théodore
de Claudiopolis figure dans le syriaque et est omis par le grec; c'est le contraire
qui se vérifie. On retiendra aussi que les deux derniers évêques nommés n'ap
partiennent pas à la Syrie et sont à rayer.
22. Cet historien n'a nullement travaillé sur les Actes même du concile mais
reproduit la liste du recueil canonique teile qu'elle existait déjà dans la tradition
syriaque. Voir les observations d'Honigmann dans Byzantion, XII, 1937, 325 suiv.
L'importance de celle-ci — importance qu'elle partage avec la traduction latine
parallèle. — vient de ce que toutes deux représentent un courant indépendant et
s'originent à une très ancienne compilation qui, peu après la tenue même des
débats, distribua les sièges dans l'ordre géographique des provinces.
23. La Chronique de Michel \e Syrien fut terminée exactement en l'an 1195,
tandis que la traduction de la liste syriaque fut faite en 501. La plus ancienne
copie que l'on en ait est l'actuel Brit. Mus. Add. 14528 au sujet duquel l'éditeur
Schulthess, pp. cit., p. v, écrit : Die Hs. gehört wahrscheinlich in dasselbe
Jahr, sicher aber in den Anfang des 6. Jahrh.
LE PATRIARCAT d'aNTIOCHE DU IV AU VIIe SIECLE 247
'
estropiés : Romulus en Domalos 24, Lampadius en Lamkorios,
Matalus en Patlis, Chrysippe en Crispus, Damianus en Rouma,
etc. Evidemment non et il suffit de se référer à l'édition de
Schulthess pour que ces anomalies disparaissent. Là où le
syriaque ne traduit pas, il est, à quelques légères exceptions
près, des plus corrects 25. Au reste, dans la deuxième colonne
réservée avec raison à l'état représenté par le texte syriaque
des listes chalcédoniennes (pp. 136-140), on a eu tort de ne
s'en tenir qu'à la traduction orientale; il eut fallu la combiner
avec la latine pour recomposer dans la mesure du possible le
prototype grec. Et ne se serait-on basé que sur celle-ci que
cela eut encore mieux valu que de recourir à l'Histoire du
patriarche jacobite. Ajoutons encore qu'aux dires de Schwartz,
la liste de présence de la seconde session du quatrième concile
mérite pour sa qualité une attention spéciale. Elle seule serait
originale 26, tandis que toutes les autres remontent à une liste
unitaire composée bien après la clôture des débats, Si cette
conclusion est fondée, compte en eût dû être tenu dans l'ét
ablissement du tableau précité 27.
h'editio novissima des Actes de 451 a pris, d'autre part,
sur un point ou l'autre l'auteur au dépourvu, malgré les cor
rectifs que pouvait apporter la consultation du fascicule spé
cial de topographie et de prosopographie qui termine la publi
cation. Ainsi dans la liste de Gabala, p. 169, nous lisons 28 que
l'évêque Polycarpe prit part au concile de Chalcédoine dont il
aurait signé les actes de la XVIIe session et l'on ajoute : le
syriaque indique par erreur « Ouranios de Gabala ». C'est
30. P. 300, il est dit que la liste des signatures des évêques de Mésopotamie
apposées par leur métropolite au bas de la définition de foi à la fin de la sixième
session est irrémédiablement b'.'<>nillée. En réalité, ces souscriptions sont seulement
allégées du nom de l'évêché, k- reste demeurant des plus intelligibles à la con
dition de faire les coupes nécessaires. Le cas de Chypre, qui précède immédiat
ement, a été sans dif Heulte éclairci par l'éditeur sans qu'il ait eu à changer
quoi que ce soit au texte. Il est singulier qu'il n'ait pas appliqué à celui d'Amida
et de ses suffragants un traitement aussi aisé. Le syriaque et son pendant latin
(Dionysia aucta) donnent, ajoute-t-on (p. 138 n. 6), seuls un texte intelligible,
les autres témoins étant irrémédiablement corrompus. Il faut distinguer. D'abord
tout est clair, encore une fois, de part et d'autre, pour qui sait y lire, mais, de
part et d'autre, il y a des lacunes. Les témoins du recueil canonique sont plus
complets en ce qu'ils ont conservé trois noms d'évêchés (Ingel, Anzit et Sopha-
nénè) que les Actes taisent; en revanche, ceux-ci on transmis le signalement de
trois prélats (Marôn que l'on confond indûment p. 302 avec Maras d'Anzit,
Valarsachius et Tirikius) auxquels Honigmann (Byzantion, XIV, 1939, 143)
attribue, je ne sais sur quelle base, respectivement les sièges de Bélabiténè,
Sophanénè déjà donné à Caiumas et Arsamosaton. La lettre du synode de Méso
potamie ajoute dans l'adresse un dernier nom, celui d'Abraham auquel est
assigné, il est vrai avec hésitation, le titre de Zeugma. — P. 206. Valerius de
Phénicie Libanaise semble bien avoir pris part au synode d'Antioche de 445
puisque son votum est consigné dans les Actes exceptionnellement avec le nom
du siège pour distinguer ce prélat de son homonyme d'Anazarbe qui avait opiné
précédemment. Cf. Schwartz. Prosopographia... 51. — P. 225. Proclus d'Adraa
n'apparaît aux côtés de Flavien qu'à la séance du 13 avril 449, tandis que, cas
contraire (p. 146), Basile de Séleucie y est déjà dès novembre 448, non moins
que les 8 et 13 avril 449. — P. 170. Remarque analogue pour Thomas de Paltos
présent à la séance du 22 novembre 448 et à celles d'avril de l'année suivante, etc.
études byzantines
32. Chaque cas ou groupe de cap doit être soigneusement étudié à part, très
particulièrement dans les dossiers chalcédoniens. Démonstration partielle de ce
qui est ici avancé dans mes articles : Les évêques d'Afrique au concile de Chal-
cédoine (Académie roumaine. Bulletin de la section historique, XXVI, 1945,
33-46); La Scythic Mineure fut-elle représentée au concile de Chalcédoine? (à
voir dans la Revue des Etudes byzantines, III, 1945).
33. Ont déjà paru celles du synode de ?ο.ς (affaire d'Agapius et de Bagadius
de Bosra) et du concile de 431 (Ephèse). Suivront dans un avenir assez proche
celles des synodes syriens et constantinopolitains des années 445-449 et le gros
dossier de Chalcédoine. J'espère pouvoir publier concommitamment le premier
volume des Notitiae proprement dites consacrées à la Pentarchie, où figurera
en conséquence le patriarcat d'Antioche,
254 ÉTUDES BYZANTINES
35. Ainsi ce qui est dit p. 310 des Notitiac, tant dans le texte qu'en note, est
parfaitement erroné. Ce qui, dans le Paris, gr. 1226, précède la Notifia Antio-
chena n'est point ce que l'on est convenu d'appeler Nea Tactica, édités vers 940
sous Constantin VII, mais bien une recension plus récente de cette pièce, recen
sion qui me paraît, sauf étude plus directe, bien plus appartenir au xi* siècle
qu'au Xe. On ne saurait donc l'attribuer à Léon VI auquel appartient par contre
la Taxis que l'on dit se rattacher étroitement au catalogue dont nous parlons.
Le curieux est que Gelzer, auquel on renvoie très exactement, renseigne dûment
son lecteur sur la paternité de cette pièce. — Le chronographe abrégé, contenu
dans le vatic, gr. 2210. n'est pas à quelques détails près seulement la Notitia V
de Parthey, c'est cette Notitia même avec les variantes que comporte toute copie.
Notons que ce n'est pas là la plus ancienne, que l'on trouve dans le Patmiac. 48.
— L'opuscule de Nil Doxapatris est, à deux reprises (pp. 310 n° 5 et 312 n. 1),
datée du xi* siècle, quand sa rédaction se place vers le milieu du xne, exacte
menten 1142-43. Cf. Echos d'Orient, XXXVII, 1938, 18, 24. — Le manuscrit
de Halki (=Halki Panaghia 22, aujourd'hui au Patriarcat du Phanar) n'est pas
de 1551, mais de 1651; il a été terminé le 9 octobre sur le bateau qui menait le
scribe à Venise. — Le vatic, gr. 1455 n'est pas du xve siècle, mais, pour la partie
composée par la Notitia, des environs de l'an 1300 sinon de l'année 1299 même.
— P. 123 n. 1. On dit que l'ordre que l'on va suivre va être l'ordre de la géo
graphie et que celui du Synecdemus d'Hiéroclès en diffère. Or s'il faut en croire
le plus récent commentateur ,du Synecdemus (Cf. E. Honigmann, op. cit., 1, 2)
l'opuscule serait efrV^tnent géographique pour la distribution des villes au sein
des provinces, la (ai· exceptée, et à peu près en ce qui concerne l'énumération
256 ÉTUDES BYZANTINES
,
n'en est pas exhaustive, s'il faut être en garde trop sou
vent, le volume peut être, en des mains averties, ce qu'il s'est
en réalité proposé d'être, un ^uide propre à frayer à travers
l'histoire tourmentée du patriarcat d'Antioche le chemin qfti
conduira rapidement à de nouvelles découvertes ou à des pers
pectives insoupçonnées, le conseiller aussi des archéologues
dont la tâche, si elle est seulement tolérée par une inquiétante
et stupide xénophobie, connaîtra de nouveaux et incessants
triomphes. Car c'est au labeur de ces derniers que l'auteur doit
d'avoir pu donner à son livre l'attrait de la nouveauté en amp
lifiant et rajustant l'image à laquelle nous ont habitués les
documents littéraires. Le parti qu'il en a su tirer répare de
trop nombreuses défaillances et on ne peut que lui en savoir
gré, car c'est par là surtout qu'il aura fait œuvre utile 3e.
V. Laurent.
des
—
rédaction.
Constantinople
abandonnèrent
Aprovinces
ces Exemples
erreurs
elles-mêmes.
est
leurtantôt
desiège
: fait
La (p.en
date
on
C'est
483)
518
pourrait
de519
donc
plutôt
la etlettre
qu'il
ajouter
tantôt
que des
yd'obtempérer
anombre
ςτ8
évêques
plusieurs
(ρ. 71);
d'inconséquences
deàordres
P.Syrie
l'injonction
72. Trente
géographiques.
II à Jean
de
dans
évêques
Jus
de
la
tin I. Cette date est donc une date limite pour de nombreux pontificats. Or
dans le catalogue episcopal respectif tantôt l'événement est commémoré comme
de droit, tantôt passé sous silence (ainsi pour Lucas d'Anemurion, Pélaee de
Celenderis, Elpide de Cestroi, Théodore d'Olba, Pierre de Mallus et autres). —
Dans le même tableau (p. 137) des formules comme Titiofrolis ont. et Sebash'a om.
ne signifient pas la même chose, car Titiopolis fleure dans les listes de Chalcé-
doine tandis que Sébastia ne s'y trouve pas. — Tantôt on relève dans le détail,
même quand il y a masse (v.g. T70-T79), inscriptions et ruines chrétiennes, tantôt
on se contente d'une mention globale ou d'un relevé insuffisant (p. 154, 181, 223,
etc.) ; ici les noms des fonctionnaires ecclésiastiques sont relevés (v.g.p. 147,
148), et là — et c'est le cas général — ils sont tus. — Les limites chronologiques
mises aux listes episcopates sont en plus d'un cas (pp. 181, 182, 206) largement
dépassées. — P. 306. L'expression λ-.το- άρνιεπίσνοπο- ne peut vouloir dire, en
l'occurrence, archevêque exempt et encore moins — ce que personne n'avait avancé
à ce jour — archevêque vacant. Le seul sens autorisé est simple, ainsi que je
crois l'avoir prouvé dans une note à nu mitre.
36. Les références sont d'une exactitude méritoire dans un volume qui en
est bourré. Quelques négligences cependant : Lire, p. 215, 101 au lieu de 36;
p. 326. Théo^orias 2η> (non 29Ο: p. 306 n. t, 6^-07 et. pour l'article du P. Vailhé,
93-101 ou 90-101 au choix; p. 306 n. 5, 1880 au lieu de 1879; P· 3^ n. 2, 331-339;
p. 22 .ς η. 6, il faut illustrandas; p. 327. lire Amphion d'Epiphanie 158 et Anatole
de Bérée 22 n. 1; p. 328, Cyrotus de Rhosos, 159; p. 329, Etienne d'Anazarbe 156;
Eustathe d'Aréthuse τ8τ ; p. 334, Théodore de Séleucie de Piérie 167.