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Jean Darrouzès

Sur les variations numériques des évêchés byzantins


In: Revue des études byzantines, tome 44, 1986. pp. 5-44.

Résumé
REB 44 1986 France p. 5-44
J. Darrouzès, Sur les variations numériques des évêchés byzantins. — Tandis que les listes des métropoles byzantines suivent
jusqu'à la fin du 13e siècle une progression relativement régulière et conforme à l'ordre historique de leur apparition, les listes
d'évêchés paraissent beaucoup plus stéréotypées ; avant d'attribuer à leurs variations une valeur de témoignage historique
(création ou suppression d'un siège), il faut étudier le rapport entre les différentes listes de la même éparchie pour vérifier ce qui
dépend des conditions de copie : additions, omissions, transpositions, équivalences de noms. L'analyse repose sur le tableau
numérique des évêchés dans les notices 1-4 et 7-13, qui montre la transition entre un état ancien et un état nouveau marquée
par la notice 7 (notice de Léon VI et Nicolas Ier).

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Darrouzès Jean. Sur les variations numériques des évêchés byzantins. In: Revue des études byzantines, tome 44, 1986. pp. 5-
44.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1986_num_44_1_2185
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES
DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS

Jean DARROUZES

Dans sa forme la plus ancienne, la notifia episcopatuum du patriarcat de


Constantinople comprend régulièrement trois parties : la première
énumère les métropoles, la seconde, les archevêchég-soumis au patriarche,
la troisième, les évêchés soumis aux métropoles. Au cours du 9e siècle, des
notices abrégées circulent déjà : ce sont les notices 5 et 6, qui ne s'intéres
sent plus aux évêchés de province1, suffragants des métropolites. Au début
du 10e siècle, l'ordonnance de Nicolas Ier et de Léon le Sage concernait
aussi en premier lieu les sièges supérieurs, c'est-à-dire des métropolites et
des archevêques. Il est naturel de supposer que la liste des évêchés
provinciaux fut aussi mise à jour à cette occasion, mais rien ne prouve que
le patriarche et l'empereur publièrent réellement une notice, puisque la
tradition manuscrite, même de la notice 7 en question, n'a pas conservé les
marques d'un texte authentique, indispensables pour en certifier la forme
originale.
Les listes d'évêchés provinciaux n'ont pas le même avantage que celles
des sièges supérieurs, qui connaissent une croissance notable du 10e au
12e siècle et selon un certain ordre significatif, que des listes officielles de
présence et de signature dans les actes synodaux de la capitale permettent

1. Les numéros des notices, ou notitiae episcopatuum, sont toujours donnés d'après la
dernière édition : J. Darrouzès, Notitiae episcopatuum ecclesiae constantinopolitanae,
Paris 1981 (cité dans la suite simplement Notitiae). Quoique ces documents n'aient pas
à proprement parler une date, la critique permet de les ranger dans un ordre de
succession assez précis pour les comparaisons habituelles ; il faut seulement retenir que
la datation est fondée principalement sur la liste des métropoles et des archevêchés, dont
la croissance est plus considérable que celle des évêchés.
Revue des Études byzantines 44, 1986, p. 5-44.
6 J. DARROUZÈS

de contrôler. En province, au contraire, les listes sont beaucoup plus stables


et quasi stéréotypées ; on trouve quelques mentions isolées de tel ou tel
évêché, mais les mentions d'évêchés en corps, dans le synode métropolit
ain, sont pratiquement inexistantes. Il s'ensuit que la critique de ces listes
de province repose sur des données internes, principalement les variations
d'ordre et de nombre qui affectent les noms des évêchés. Pour réduire au
minimum les autres facteurs de variation, à partir surtout du 10e siècle, je
limiterai cette étude aux trente-trois métropoles anciennes, en fait trente-
deux, puisque Chalcédoine (n° 9, omis dans le tableau) n'a pas de suffra-
gants ; ces métropoles, immuables dans les notices 1-4, forment le cadre où
l'on peut observer les variations des listes provinciales. Le total des sièges
n'a pas d'intérêt dans la pratique, puisque les listes ne sont pas assez
nombreuses et variées pour permettre d'établir des statistiques ou même un
tableau historique complet de l'évolution des évêchés, mais l'observation
des variantes dans ces trente-deux éparchies anciennes fera apparaître les
procédés de compilation.
L'état numérique des sièges provinciaux comprend deux tableaux.
Le premier donne le total des évêchés par éparchies selon les notices 1-4,
1,9, 10, 13 ; les trois dernières sont dédoublées, parce qu'elles offrent au
moins deux recensions significatives : en notice 9 les manuscrits Β et S, en
notice 10 les familles a et c, en notice 13 les manuscrits A et S. Dans le
tableau, le trait signifie une absence ou une omission ; la parenthèse veut
dire que le nombre inscrit a subi quelque correction ; les crochets droits,
comme dans l'édition du texte, indiquent une interpolation, dont il n'est
pas tenu compte pour le total. Les noms donnés comme équivalents,
c'est-à-dire réunis par ήτοι, comptent régulièrement pour une unité2, car les
deux noms figurent sous un seul numéro lorsque la liste comporte une
numération. Celle-ci n'est pas primitive ; on la trouve pour la première fois
dans la notice 3, car elle est absente dans les notices 1 et 2, puis dans la
notice 4, enfin dans la recension a de la notice 10. La notice 1, à l'exemple
de Hiéroklès, cite le total des villes dans le titre après la mention de la
métropole ; la notice 3 fait de même jusqu'à la douzième éparchie, après
quoi le compilateur renonce, parce que sans doute il lui est difficile de faire
accorder cette récapitulation avec la numération des noms éparchie par
éparchie. La notice 6 (notice brève) joint la récapitulation des évêchés à la
liste des métropoles, et sa finale est aussi déficiente. Il en est de même dans
Doxapatris, au 12e siècle (notice 14). En dernier lieu, la recension a de la
notice 10 omet la numération des sièges adoptée communément depuis la

2. Cependant j'ai compté pour deux quelques équivalences instables ; en Bithynie,


par exemple, tandis que Prousa/Théoupolis ne pose pas de problème, on ne sait pas
exactement à quoi correspond l'équivalence complexe entre Kadosia, Gallos et Lophos :
voir le tableau, p. 13.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS

Total DES ÉVÊCHÉS PAR MÉTROPOLE


1 2 3 4 7 9(B) 9 (S) 10 (a) 10 (c) 13 (A) 13 (S)
1 Kaisareia 5 5 5 5 8/15 8 8 8 8 8 8
2 Éphésos 37 38 37 37 34 34 37 34 36 34 36
3 Hèrakleia 5 8 14 5 15 15 14 15 17 15 16
4 Ankyra 7 7 7 7 8 8 8 8 8 8 8
5 Kyzikos 12 13 12 13 13 12 13 12 12 12 14
6 Sardeis 26 26 26 26 25 25 26 26 26 25 24
7 Nikomèdeia 9 11 12 12 13 13 13 13 13 12 12
8 Nikaia 3 3 (3) 6 6 6 4 6 6 5 6
10 Sidè 16 16 16 15 16 16 16 16 16 15 16
11 Sébasteia 5 5 5 5 4 4 5 4 5 4 4
12 Amaseia 6 6 6 6 5 5 6 5 6 5 6
13 Mélitènè 5 5 — 5 — (3) 5 — 5 9 5
14 Tyana 3 3 3 3 3 3 3 3 3 4 3
15 Gangra 4 4 4 3 3 3 3 3 3 3 3
16(17) Klaudioupolis <5> 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
17(18) Néokaisareia 4 4 4 4 3 3 3 10 7 6 7
18(19) Pissinous 7 7 7 7 7 7 9 7 7 7 7
19(20) Myra 36 37 37 37 33 33 33 33 36 33 33
20(21) Karia 28 28 27 28 26 26 26 26 27 26 (27)
21 (22) Laodikeia 17 18 21 18 21 21 21 21 21 21 21
22(23) Synada 24 24 24 21 20 20 20 20 20 20 21
23(24) Ikonion 14 15 15 14 15 15 15 15 15 15 15
24(25) Antiocheia 18 (21) 18 21 21 21 21 21 21 21 21
25 (26) Pergè 18 19 18 18 18 18 17 16 18 17 17
26(29) Mokissos 4 4 4 4 4 4 4 5 5 4 5
27(33) Phasis 4 4 5 4 7 7 18 15 15 15 7
28(36) Philippoupolis 3 3 (3) 3 10 10 10 10 10 10 10
29 (37) Traïanoupolis 2 2 9 2 7 6 6 7 7 7 7
30(38) Rhodos (11) 11 11 (13) 10 13 10 10 14 12 9
31 (40) Adrianoupolis 5 5 9 4 11 11 11 11 11 12 11
32 Markianoupolis 5 5 4 5 — — — — — — —
33(41) Hiérapolis 5 5 10 5 9 9 9 9 9 9 9
Total 353 367 382 361 380 384 399 394 412 399 398
Le tableau concerne seulement les métropoles anciennes (I à 33), dont le numéro d'ordre
(entre parenthèses avant le nom de la métropole) varie à partir de la notice 7. Le tiret indique
l'absence d'une métropole ; les crochets et les parenthèses signifient que le nombre est corrigé
dans l'édition.

notice 7 et la remplace par un total inscrit à la fin de chaque éparchie ; dans


le manuscrit de Leipzig on trouve même à la fin de la copie un total général
de 570. L'emploi régulier d'une numération aurait facilité de beaucoup la
vérification des listes ; l'hésitation entre deux systèmes montre en tout cas
que ces numérations dépendent des compilateurs et n'ont qu'une valeur
relative, au moins dans les listes provinciales. En effet, les métropoles et les
archevêchés sont numérotés de manière plus régulière ; dans le tableau, la
première numération (1 à 33) est celle des notices 1-4 ; la seconde, entre
8 J. DARROUZÈS

parenthèses après Gangra, est celle qui indique l'ordre de la notice 7, où


les sièges de l'Illyricum (16, Thessalonique etc.) s'introduisent dans
l'ancienne liste.
Le second tableau (p. 9) compare le total de chaque éparchie dans les
diverses notices avec celui de la notice 1, de manière à faire apparaître les
noms en moins et les noms en plus ; en effet les totaux ne sont réellement
égaux que si les noms restent identiques. Par exemple Kaisareia a d'abord
5 évêchés, puis 8, mais le second chiffre ne représente pas une addition
simple (5 + 3), puisqu'il y a perte d'un nom ancien et gain de quatre
nouveaux : 5—1+4 = 8. Une éparchie apparemment plus stable comme
celle d'Ikonion, avec 14 ou 15 évêchés, ne reçoit pas seulement 1 évêché en
plus ; le nouveau total couvre une perte de deux et un gain de trois :
14 — 2 + 3= 15. Il arrive même qu'une éparchie est entièrement renouvelée :
ainsi l'ancienne Lazikè, dont la métropole elle-même, Phasis, cède la place
à Trapézous ; au contraire, Markianoupolis disparaît avec ses évêchés à
partir de la notice 7. On remarquera que Chalcédoine (n° 9) ne figure pas
dans le tableau, puisqu'elle n'a pas de suffragants. La métropole de
Mélitènè constitue aussi un cas particulier ; elle est omise en notices 3, 7
et 10 a.
Au premier coup d'œil il est clair que la notice 7 forme une ligne de
partage très nette entre deux phases de la tradition, l'époque ancienne
représentée par les notices 1-4 et l'époque récente3 qui est représentée du
10e au 12e siècle par les notices 7, 9, 10 et 13. L'impression de nouveauté
serait plus forte si on inscrivait au tableau les dix-huit métropoles que la
notice 7 ajoute aux trente-trois anciennes. En isolant le groupe ancien pour
suivre son traitement dans la nouvelle ordonnance, on fait donc abstraction
en partie des conditions historiques pour fixer l'attention sur les modalités
de changement qui tiennent le plus à la transmission manuscrite des listes.
Dans une première partie je donnerai l'analyse des listes de chaque
éparchie ; ensuite j'examinerai successivement les variantes d'ordre, les
omissions ou pertes de noms, les additions ou créations d'évêchés.
Quelques tableaux s'ajoutent à l'exposé, dans l'ordre : Bithynie (Nico-
mèdeia), Galatie (Pissinous), Lycie (Myra), Phrygie (Laodikeia et Synada),
Pisidie (Antiocheia), Bithynie (Nikaia), Lycaonie (Ikonion). Ces exemples

3. Une copie marque l'opposition entre la notice ancienne et la notice de son temps :
Ταύτα μεν τα παλαιά τακτικά, σκόπει δε και τα νέα. La note est du codex Β (Coislin. 209)
des notices 8-9 : Notitiae, p. 290, apparat du titre. Dans le contexte de ce manuscrit le
taktikon antérieur est la notice 4 (dite de Basile de Ialimbana), éditée par Gelzer avec
Georges de Chypre. Dans les commentaires et dans la pensée de beaucoup, le terme
« néa taktika » a fini par désigner une recension de notice, datée de 945 environ, par
opposition avec la notice du début du siècle (de Léon et Nicolas = notice 7) ; il est
évident que ce n'est pas le rapport indiqué par cette note.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS

Variation du nombre des êvêchés selon les notices


1 2 3 4 7 9 (A) 9 (S) 10 (a) 10 (c) 13 (A) 13 (S)
+ + +
Kaisareia 5 [1] 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4 1 4
Éphésos 37 . 1 [3] 3 3 . 3 . 3 2 3 3 2
Hèrakleia 5 . 3 9 10 . 10 9 10 12 1 11 1 12
Ankyra 7 . 1 1 1 1 1 1 1
Kyzikos 12 . 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 2 4
Sardeis 26 [1 1] 1 1 1 2
Nikomèdeia 9 1 3 1 5 2 5 1 5 1 5 1 5 1 5 1 5 1 4 1 4
Nikaia 3 [2] , 3 . 3 3 1 3 3 2 3
Sidè 16 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1
Sébasteia 5 1 1 # 1 , 1 1
Amaseia 6 1 1 , 1 1
Mélitènè 5 5 5 2 5 4
Tyana 3 1
Gangra 4 1 1 1 1 1 1 1 1 .
Klaudioupolis 5
Néokaisareia 4 1 1 , 1 , 1 7 1 4 2 4 1 4
Pissinous 7 2 2 4 4 4 4 3 5 4 4 4 4 4 4 4 4
Myra 36 . 1 1 1 13 10 13 10 13 10 13 10 13 10 13 10
Karia 28 1 2 2 , 2 2 1 2 1
Laodikeia 17 . 1 6 0 1 8 12 8 12 8 12 8 12 8 12 8 12 8 12
Synada 24 3 9 5 9 5 9 5 9 5 9 5 9 5 8 5
Ikonion 14 . 1 1 2 3 2 3 2 3 2 3 2 3 2 3 2 3
Antiocheia 18 • (3) [1] 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6 3 6
Pergè 18 . 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 3 1 1 1 2 1 2 1
Mokissos 4 1 1 1 1 1
Phasis 4 1 4 7 4 7 4 7 4 18 4 15 4 15 4 15 4 7
Philippoupolis 3 [5] 3 10 3 10 3 10 3 10 3 10 3 10 3 10
Traïanoupolis 2 [i] 7 1 6 1 5 1 5 1 6 1 6 1 6 1 6
Rhodos 11 2 1 1 3 1 1 , 1 4 3 4 2
Adrianoupolis 5 1 5 1 3 9 3 9 3 9 3 9 3 9 3 10 3 9
Markianoupolis 5 1 5 5 . 5 5 5 5 5
Hiérapolis 5 5 2 6 2 6 2 6 2 6 2 6 2 6 2 6

en moins 1 16 14 78 75 66 79 55 80 75
en plus 15 45 22 105 106 112 120 114 126 115
Total 353 367 382 361 380 384 399 394 412 399 393
Dans chaque colonne, le chiffre de gauche indique les sièges en moins, le chiffre de droite
les sièges en plus, par rapport au nombre des sièges de la notice 1 ( 1 re colonne). Le point indique
l'absence de variation.

illustrent des cas typiques de changement selon les époques et mettent en


évidence le tournant représenté.par la notice 7 ; ce fut la méthode employée
déjà par Ramsay et c'est sur une comparaison semblable que doit reposer
l'étude de chaque éparchie, facilitée maintenant par le classement des
notices dans un ordre chronologique relativement clair et sûr.
10 J. DARROUZÈS

I. LES VARIATIONS ÉPARCHIE PAR ÉPARCHIE

1. Cappadoce I. — A partir de la notice 7, le total régulier de huit sièges


comprend quatre anciens (chute de Théodosioupolis) et quatre nouveaux :
Euaissa, Sèbèrias, Ariaratheia, Aipolia. Une recension de la notice 7 se
distingue en conservant Théodosioupolis et en admettant six nouveaux, en
plus des quatre communs aux autres manuscrits. Lorsque Gelzer publia
cette liste comme texte supposé authentique de Léon le Sage, il ne connaiss
ait pas la tradition manuscrite globale, qui montre l'isolement de cette
branche de la tradition manuscrite et sa position excentrique. D'une part,
elle est très conservatrice en maintenant Théodosioupolis (Erzurum) parmi
les suffragants de Kaisareia, chose anachronique depuis des siècles ;
d'autre part elle cite comme évêchés six localités que toutes les autres
ignorent. Cela ne signifie pas que ces évêchés sont imaginaires, mais que
ce recensement local n'est pas officiel, ou n'a pas été enregistré au bureau
du chartophylax4 qui en aurait assuré la diffusion. Si des évêchés furent
fondés en Cappadoce au 9e siècle, leur nom ne passa pas dans une liste
destinée au grand public ou diffusée par un bureau central ; c'est un
compilateur isolé qui dut compléter la liste de cette éparchie d'après ses
propres renseignements.
2. Asie. — Le passage de trente-sept à trente-quatre dans la notice 7 résulte
du démembrement de la métropole en faveur de Smyrne vers la fin du
9e siècle5. Contrairement à ce qui se passe en Phrygie (21-22, Laodikeia et
Synada), ce changement n'a aucune répercussion dans les notices 3 et 4.
Bien que la notice 7 ait classé Smyrne (43e) avant Amorion (45e), celle-ci est
de fondation antérieure, car tous les manuscrits de la notice 4 l'ont admise
avec ses suffragants (notice 4, 477-482), tandis que Smyrne se trouve encore
parmi les archevêchés dans cette même notice. En notice 2 (129-130), le
dédoublement de Théodosioupolis et Perpérina est un accident de copie,
parce que les deux noms sont donnés comme équivalents partout ailleurs
et désignent sans doute la même localité. Plus tardivement apparaissent

4. La « première » référence au chartophylakeion fournie par la tradition manuscrite


se trouve dans le manuscrit Β de la notice 7 (Hierosolym. Patr. 39), qui date du 12e ou
13e siècle. Les manuscrits CMOV de la notice 2 placent également une note en tête de
la liste des suffragants pour renvoyer à l'exemplaire déposé : Notitiae, p. 219 ; mais ces
manuscrits représentent une tradition des 12e- 13e siècles, et la note est loin de signifier
que l'original était déposé au chartophylakeion ou garanti par une signature du
chartophylax. Balsamon lui-même cite l'exemplaire déposé, qui n'est pas un texte
authentique : voir ci-dessous, note 24.
5. On remarquera dans le tableau numérique (p. 7) que la recension S de la notice 9
revient au total de 37. Il en sera de même en Lycie, où une autre recension (notice 10 c)
revient au total ancien. Ces divergences par rapport à la notice 7 montrent l'intervention
désordonnée des compilateurs.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 1 1

deux autres équivalences : Aurèlioupolis/Péribolion (13, 26), Mascha-


komè/Aétonia (13, 29) ; une troisième est donnée par un manuscrit isolé
vers la fin du 14e siècle : Dios Hiéron/Pyrgion (10, 34 apparat), alors que
Pyrgion était le nom courant du lieu. Ces équivalences restent souvent
imprécises, lorsqu'il n'y a pas d'autres mentions datées ou extérieures aux
notices.
Les seules additions réelles aux trente-quatre de la notice 7 sont Thyraia
et Chliara (10, 46-47), Algiza et Solymniza (13, 50-51). Étant donné l'âge des
manuscrits témoins, les insertions dans la notice 10 n'ont pas plus d'an
cienneté6 que celles de la notice 13 ; ce qui est surprenant, c'est que Algiza
(Argiza) figure dans plusieurs listes conciliaires de 451 à 787. Pourquoi ce
nom a-t-il échappé à toutes les notices anciennes, alors que l'évêché était
en activité ?
3. Europe. — Après la notice 1, la liste reçoit une augmentation considér
able,mais non pas tout à fait continue. La notice 4 se distingue ici en
retenant la liste brève de la notice 1, alors que la notice 3 a déjà presque
tous les noms de la notice 7, qui se trouvent d'ailleurs attestés au concile
de 787. En laissant de côté l'alternance variable de Chersonèsos/Hexami-
lion, on ne trouve en tout que trois noms inconnus des conciles : Mèdeia,
Pamphilon, Sergentzès. Après les notices 7 et 9, apparaissent deux autres
noms : Péristasis et Athyra (10, 55, 66 ; 13, 69-70). Madyta, métropole au
11e siècle, ne disparaît de la liste des évêchés que dans la notice 13. Tant
dans la période ancienne (notices 1-4) que dans la période plus récente
(notices 7-13) les compilateurs ont de la peine à suivre l'évolution réelle des
sièges, même dans une métropole si proche de la capitale, où les textes ne
sont pas nécessairement rédigés et contrôlés.
4. Galatie. — La liste est particulièrement stable, car elle ne connaît
qu'une addition à partir de la notice 7, celle de Kaloumna, dont le concile
de 879/880 cite le premier évêque connu. La promotion de Basilaion
comme métropole, contemporaine de celle de Madyta dans la seconde
moitié du 1 Γ siècle, n'a pas d'effet sur la liste des évêchés. Il est vrai que
dans la liste provinciale le nom principal, dont Basilaion est l'équivalent
jusqu'à la dernière mention, paraît être Ioulioupolis : voir 13, 74-75. Le fait
que la métropole nouvelle de Basilaion n'est jamais nommée Ioulioupolis
suggère que cette dernière appellation ne vaut que sur le papier. L'usage
réel est indéfinissable faute de mentions extérieures ; les noms dynastiques

6. Pour la critique des nouveaux noms dans une liste, il faut toujours considérer la
date comme relative ; ainsi, par certains côtés, la notice 10 est « plus récente » que la
notice 13, bien que son archétype représente en gros un état plus ancien des évêchés.
12 J. DARROUZÈS

ou même païens (Dios Hiéron) offrent une certaine résistance ; ainsi


Anastasioupolis de Galatie n'est jamais désignée dans les notices sous le
second nom de Lagania, attesté dans les conciles (451, 458).
5. Hellespont. — A partir de la notice 7, la liste perd Germé, devenue
archevêché ; cela n'empêche pas des notices postérieures de répéter le nom
comme évêché : 9, 76 ; 10, 79. L'évêché d'Abydos, passé au cours du
11e siècle dans la liste des métropoles, est supprimé seulement dans la
notice 13. Les additions à la liste ancienne, faites régulièrement en finale,
sont de valeur inégale. Adraneia, omise dans la notice 1, suivie par les
notices 3, 4, 9 et 10, est présente dans les notices 2, 7 et 13, qui ont au moins
l'appui des conciles (451 et 787). Hagios Kornèlios est une simple appella
tion de l'ancien évêché de Skepsis (7, 191) ; quoique les notices ne l'ind
iquent pas explicitement, Skamandros doit leur succéder. Le nom le plus
récent de cette liste, Achyraous, équivaut à Adrianou Thèrai (10, 85) aux
12e-13e siècles. Une autre équation (13, 93) réunit deux noms anciens,
Pionia (en 451) et Palaia (en 787), bien que Palaia ne soit pas mentionnée
dans les autres notices. Ces équivalences, qui proviennent d'une source
locale, n'indiquent pas clairement le rapport des toponymes.
6. Lydie. — Par rapport au total initial de 26 sièges, le seul accident qui
trouble la liste commune est la chute de Mésotymolos7 dans les copies de
la notice 7 ; le nom fut rétabli par quelques copistes dans les notices
postérieures : voir 9, 109 ; 10, 123. Cela veut dire que la faute remonte à
l'archétype propre de la notice 7, car elle est parfaitement localisée par les
rapports de copie. Autre fait remarquable est le nombre très élevé d'équi
valences recueillies par les recensions de la notice 10 ; il y a une série
commune à a et c, une autre propre à la recension a :
— recensions a c : Sétai/Magidia, Aurèlioupolis/Périkomè, Maionia/
Opsikion, Apollonos Hiéron/ Aétos, Akarassos/Lipara, Stratonikeia/
Kalamos.
— recension a : Hyrkanis/Myron, Gaudeia/Trakoula, Blandeis/Mésoty-
molos, Satala/Kéraseis.
Trois de ces noms secondaires figurent au concile de 787 comme évêchés
indépendants : Périkomè (-komma), Lipara, Trakoula. Comme Satala et
Kéraseis sont cités séparément partout ailleurs, leur union semble accident
elle dans la recension a.

7. En ce point, le rapport des copies révèle un accident typique de transmission :


Notitiae, p. 65. On a proposé l'équivalence de Mésotymolos avec Blaundos : W.M. Ram-
say, The historical Geography of Asia Minor, London 1890, p. 127, 137 ; elle est peut-être
vraie, mais ce n'est pas la raison de l'éclipsé du nom de Mésotymolos.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 13

Enfin la notice 13 propose deux nouvelles équivalences : Hiérokaisa-


reia/Hagia, Hermokapèleia/Eirènoupolis. Ces regroupements temporaires
ou définitifs ne doivent pas remonter à la haute antiquité ; sans qu'il soit
nécessaire de les vérifier un à un, on peut affirmer de nouveau que c'est là
l'œuvre d'un érudit local et non de la chancellerie patriarcale.

7. Bithynie I. — La progression des évêchés est moins importante qu'il


paraît, parce que la notice 1 est certainement en défaut ; la chute d'Hélé-
noupolis, Adrianoi et Kaisareia s'accompagne d'un changement d'ordre
qui remonte sans doute à une même cause : saut du même au même
(Basilinoupolis -► Hélénoupolis, Néokaisareia -*■ Kaisareia) ou saut
d'une colonne à l'autre. En effet toutes les autres listes sont en accord
jusqu'à 6 Apollonias, moins unanimement jusqu'à 9 Kaisareia. On ne
connaît pas l'explication de l'équivalence complexe Gallos/Kadosia/
Lophos ; à ce sujet la notice 1 doit être encore fautive, car elle est la seule
à proposer Kadosia/Lophos ; au contraire Gallos/Kadosia de la notice 2
repose sur le témoignage du concile de 681, qui inverse les termes
Kadosia/Gallos. Seule la localisation de ces toponymes et une ou deux
mentions historiques permettraient d'y voir clair. Daphnousia, qui est
probablement l'évêché le plus récent et dont la première mention date du
concile de 879, se trouve en finale, avant Éristè ; ce dernier évêché, associé
à Néokaisareia8 en 787, est toujours à part dans les notices.

7. Nikomèdeia 1 2 3 4 7-10 13 Conciles


Prousa 1 1 1 1 1 I 553
Prainétos 3 2 2 2 2 2 553
Hélénoupolis — 3 3 3 3 3 553
Basilinoupolis 2 4 4 4 4 4 451
Daskylion 5 5 5 5 5 5 681
Apollonias 4 6 6 6 6 6 681
Néokaisareia 7 7 7 — 7 7 692
Adrianoi 8 9 7 8 8 553
Kaisareia 9 8 9 — 681
Gallos 6 8 ί 9 10 9 ί 681
Kadosia i8 — — - 1 t 681
Lophos \9 12 iï 11 10 J 787
Daphnousia — — 11 12 11 879
— — 10 12
11 12 692
Éristè (Aristè) 13

». Dans l'index des Notitiae (p. 468 et 505), au sujet de Néokaisareia, il faut ajouter
les références : 323\ 7226 9124, ΙΟ141, 13137.
14 J. DARROUZÈS

8. BiTHYNiE Π. — Cette liste a retenu l'attention à cause d'une note


concernant le siège de Maximianai9, sixième et dernier, dont la fondation
fut conçue par le métropolite Nicéphore (en 850-856) et confirmée par
Alexandre métropolite de la même ville (entre 912 et 940). Quelles que
soient les circonstances mouvementées de la fondation, il est certain que ce
nom n'appartient pas à l'archétype, ni à la première rédaction de la
notice 4, où se trouve seulement l'addition de Noumérika (tableau, p. 30).
Un total de quatre sièges, inscrit aussi dans la récapitulation de la notice 6,
est évidemment antérieur à celui de six, admis par les manuscrits suivants
de la même notice, puis par la notice 7. C'est un hasard que l'annotateur
soit tombé sur une copie de la notice 4, car il aurait pu l'écrire aussi bien
sur une copie de la notice 7 ; en aucune façon la date de la fondation de
Maximianai, ou la note tardive de cette fondation10, ne peuvent servir à
dater la composition de la notice 4.
10. Pamphylie. — Le total presque constant est de seize sièges ; après la
promotion de Selgè au rang d'archevêché, qui est enregistrée la première
fois dans la notice 4 (d'où un évêché en moins), il se produit une certaine
compensation, purement verbale peut-être. En effet la notice 7 introduit
Kotenna, qui n'est pas dans les notices anciennes (1 à 4), bien que cet
évêché soit cité déjà au concile de 451. Mais au concile de 680, on donne
Kotenna comme équivalent de Manaua ; c'est peut-être la raison de
l'absence de Kotenna dans les notices anciennes, mais peut-on affirmer que
les deux noms correspondent à deux évêchés dans la notice 7 ? Dans la
notice 13, un manuscrit omet Manaua, écrit Manausa (13, 170, omission
de A).
1 1. Arménie II. — La promotion de Koloneia comme archevêché (7, 84)
prive la métropole d'un siège ; celui-ci se maintient cependant dans
quelques copies : voir 7, 261 apparat ; 9, 159 ; 10, 176. Ainsi même dans
la notice 10, dont les copies sont nombreuses et de date assez basse, le
doublet atteste que les listes ne sont pas révisées.
12. Hélénopont. — L'évêché de Zèla se trouve dans toutes les notices
anciennes et dans les conciles, en 451, 787 et 879. L'absence dans la notice 7
est donc une omission de copie, qui se reproduit dans la notice 9, 16 (B)

9. La note du Vaticanus 1167 (13e s.) fut éditée par V. Laurent, La « Notitia » de
Basile de Ialimbana, EO 34, 1935, p. 467-469 ; étudiée par V. Grumel, La « notitia » de
Basile de Ialimbana. Essai sur la date de composition, REB 19, 1961, p. 198-207 ; cf.
Notitiae, p. 44-45, 254 (apparat à 199).
10. D'après le tableau (p. 30), la note sur Maximianai se trouve dans un manuscrit
quelconque et ne peut apporter aucune lumière sur la formation de la notice 4, ni sur
sa date de composition.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 15

et la notice 10, 186 (ab). Des copistes ont remarqué l'omission : 7, 267
(apparat, manuscrits GM) ; 9, 16 (A) ; 13, 186 ; cela signifie qu'ils ont
collationné le texte. La nouveauté qu'apporte la notice 7 est l'équivalence
de Pimolissa et Ibora.
13. Arménie I. — La métropole est omise entièrement dans les notices 3
et 7 et dans la recension a de la notice 10 ; cela fait une différence avec
celles de Phasis et Markianoupolis (27 et 32), qui disparaissent totalement
à partir de la notice 7. Il n'est pas certain que l'omission de Mélitènè ait une
signification historique positive dans la notice 7, car l'omission se trouve
déjà dans la notice 3 ; inversement, sous Kamachos, la notice 7 accueille
Romanoupolis (7, 666), qui devrait son nom à Romain Lécapène. Dans la
notice 9, le manuscrit Β n'avait pas retrouvé tous les cinq évêchés de
Mélitènè ; au contraire, dans la notice 13, le manuscrit S donne quatre
noms en plus, dont deux, Taranta et Aromana, se trouvent aussi dans une
liste arménienne ; ce témoin a recueilli une information locale qui fut peu
divulguée, comme la liste des quinze sièges de Cappadoce dans la notice 7
(manuscrits BH seulement).
14. Cappadoce II. — On voit ici par le traitement de Kybistra que les
différentes parties de la notitia évoluent indépendamment l'une de l'autre.
Kybistra reste inscrit partout comme évêché (7, 289 etc.), tandis que la liste
des archevêchés reçoit Kybista/Hèraklès : notices 11, 144 ; 12, 136 etc.
L'évêché garde toujours l'orthographe Kybistra, dont les listes de suffra-
gants ne citent jamais le rapport avec Hèraklès ; ce second nom est aussi
le seul qui semble utilisé pour l'archevêque présent au synode, au point
qu'on se demande si un archevêque d'Hèraklès n'aurait pas coexisté avec
un évêque de Kybista. Balbissa n'est cité que par un témoin unique : 13, 217
(A) ; peut-être ce nom était compris dans le total de quatre évêchés avancé
par la notice 6.
15. Paphlagonie. — II n'y a qu'un changement dans la liste après la
promotion d'Amastris comme archevêché : notice 4, 76. La notice 2 a aussi
l'archevêché et garde l'évêché en doublet : 2, 82 et 285. La notice 3 n'a que
l'évêché (3, 329), alors que dans l'éparchie d'Europe elle est beaucoup plus
avancée et proche de la notice 7 ; aucune notice n'est jamais entièrement
à jour dans toutes les parties.
16. Honoriade. — La liste est identique d'un bout à l'autre ; la notice 1
a subi un accident de copie en cet endroit, mais les noms peuvent être
restitués sans hésitation.
17. Pont Polémoniaque. — Pendant la période ancienne la liste est figée.
Malgré la promotion de Trapezous à la place de Phasis qui semble en cours
déjà au concile de 787, Trapezous est reconnue comme archevêché (2, 78 ;
16 J. DARROUZÈS

4, 75) et se maintient cependant parmi les évêchés de Néokaisareia : 2, 296 ;


3, 346 ; 4, 251 ; ce doublet disparaît dans la notice 7. Une seconde
promotion, celle de Kérasous au cours du 1Γ siècle, ne devient effective
que dans la notice 13, où le manuscrit A omet enfin l'évêché : 13, 243.
Ensuite la métropole reçoit quatre nouveaux évêchés : Halia, Rhizaion",
Kokkos et Eunikos, attestés dans les notices 10 (toutes les recensions) et
13 ; ce mouvement est en corrélation avec la formation de la nouvelle
métropole de Lazique. Les recensions a et c de la notice 10 ont une addition
particulière de trois noms : Aradasa, Martyropolis, Hypsèbè (10, 246-248),
qui doivent provenir d'une information locale.
Un de ces noms, celui de Rhizaion, met le désordre dans les listes. Si
l'archevêché fut érigé par Germain Ier (715-730), pourquoi n'est-il pas
inscrit dans les premières notices (1-4) ? En 787, Rhizaion se range encore
avec les évêchés de Néokaisareia, tandis que la notice 3 place le même
évêché dans l'éparchie de Lazikè. Inversement lorsque le patriarcat remet
Rhizaion à la disposition de Néokaisareia, son nom entre dans la liste des
archevêchés (7, 96 ; 8, 1 12, etc.) et se trouve encore dans les évêchés : 7, 138
(apparat) ; 10, 242 ; 13, 247. Non seulement l'archevêché ne sera jamais
totalement éliminé, mais il s'introduira par pure contamination dans la liste
des métropoles sous l'orthographe Rhyzaia (15, 113) : triomphe de combi
naisons livresques et énigme pour les historiens qui voudraient concilier les
mentions des notices avec les vicissitudes du siège episcopal.

18. Galatie. — Le total presque uniforme de sept évêchés ne rend pas


compte de l'évolution de la liste qui donne un exemple de toutes les
variations qui peuvent se produire. Trois noms sont constants : Germoko-
loneia, Pitanissos, Palia (Spalia). Amorion et Klanéos se détachent de
Pissinous dès la notice 4, qui connaît la nouvelle métropole d'Amorion :
4, 39 et 477 ; ce vide est compensé par l'entrée de Myrikion et d'Orkistos :
4, 256 et 262. A partir de la notice 7 les rangs sont bouleversés par le
passage en tête de Germokoloneia ; Eudoxias et Troknada disparaissent,
et il y a quatre nouveaux (Synodia, Hagios Agapètos, Lotinos et Orkistos)
ou bien deux seulement par rapport à la notice 4, puisque Myrikion
équivaut à Hagios Agapètos. La correspondance des rangs permet de
supposer qu'Eudoxias correspond à Synodia ou Lotinos (l'un ou l'autre),
dont l'apparition coïncide avec la disparition d'Eudoxias ; les noms
dynastiques n'offrent pas la même résistance que les toponymes anciens ou
populaires, comme on le voit aussi pour Ioustinianoupolis (Palia). Trok-

11. Dans la notice 3 (581 : Rhizos, pour Rhizaion), cette ville est rattachée à la
Lazique. La situation géographique de Rhizaion joue certainement un rôle dans ses
démêlés avec la métropole de Néokaisareia.
SUR LES VARIATIONS NUMERIQUES DES EVÊCHÉS BYZANTINS 17

18. Pissinous 1-3 4 7, 10 9 13 Conciles


Amorion 1 _ _ _ _ 451
Klanéos 2 — — 680
Myrikion — 1 — — — 451
Hagios Agapètos — — 4 4 4 692
Eudoxias 3 2 — — _ 451
Pitanissos 4 3 2 2 2 451
Troknada 5 4 (8) (8) — 451
Germokoloneia 6 5 1 1 1 692
Palia 7 ί 7 7 J{ 7 879
— 6 — — —
loustinianoup. t
Orkistos — 7 6 6 6 451
Synodia — — 3 3 3 692
Lotinos — — 5 5 5 —
Myriangéloi - - (9) (9) - -

nada, omis dans les manuscrits principaux à partir de la notice 7, figure


dans des copies isolées : 7, 326 (GM, en apparat) ; 9, 207 (S) ; il n'y a
aucune raison de penser à une suppression officielle, puisque Troknada se
trouve encore au concile de 879. Les mêmes manuscrits ajoutent ici
Myriangéloi (7, 327 apparat ; 9, 208), qui est un second nom de Germia,
devenue archevêché ; il est peu probable qu'un évêché de Myriangéloi ait
doublé l'archevêché. Seul le nom de Lotinos n'est pas attesté auparavant
dans des listes de concile.
La création d'Amorion, qui dut provoquer des remaniements, n'explique
pas les changements d'appellation et d'ordre dans la liste de Pissinous.
19. Lycie. — Le total passe de 37 à 33 dans la notice 7 et les suivantes. J'ai
considéré la notice 7 comme suffisamment représentative ici, bien que deux
recensions de la notice 10 (cd) soient revenues à l'ancienne liste de 37
(notices 1-4)12, montrant par là que la liste de 33 ne s'imposait pas
absolument. Il faut se reporter au tableau pour comprendre la complexité
du changement, qui ne consiste pas dans une simple soustraction de quatre
noms (37 — 3 = 33) ; treize noms sont tombés, et il y a neuf nouveaux ; la
liste ancienne et la nouvelle n'ont en réalité que vingt-quatre noms en
commun.
Les évêchés omis sont les suivants : Akalissos, Antiphellos, Aprila,
Arnéa, Bobos, Kyanéa, Limyra, Olympos, Phasèlis, Rhodiapolis, Tata,
Telmèssos, Zènonoupolis.

tandis
12. Notitiae,
qu'en d'autres
p. 318-319.
endroits,
Il estenremarquable
particulier pour
que lalesnotice
provinces
3 conserve
d'Europe
ici l'ordre
(Hèrakleia)
ancien,
et
de Phrygie (Laodikeia : tableau ci-dessous, p. 21), elle innove et se rapproche de la
notice 7.
18 J. DARROUZÈS

Les nouveaux de la notice 7 sont : Hagiodoula, Kainéa, Lornaia, Makrè,


Philètos, Phoinikè, Pinara, Proinè, Tergassos. Puisque les vingt-quatre

19. Myra 1 2 3 4 7 Conciles Hiéroklès


Mastaura 1 1 1 1 1 _ 685,6
Telmèssos 2 ί 2 2 451 684,17
Anastasioupolis — 1 — — — — —
Limyra 3 3 3 — 451 683,6
Araxa 4 4 4 2 451 685,2
Aprila 5 5 5 — _ 684,5
Podaleia 6 6 6 3 458 683,8
Orykanda 7 7 7 4 787 683,7
Tata 8 8 8 — — _
Arnéa 9 153456789
14
13
12
11
10 9 9 — — 683,3
Sidyma 10 10 10 5 458 684,15
Zènonoupolis 11 11 11 — 787 —
Olympos 12 12 12 — 458 683,2
Tlon 13 13 13 12 451 684,16
Korydala 14 14 14 24 451 683,3
Kaunos 15 15 l·5 451 685,1
Hagia l· 879?
Akrassos 16 16 16 451 _
17
16
Xanthos 17 17 17 458 684,11
Bobos ί 110Q 1ι Οβ 18 1lofi 451 685,3
Sophianoupolis \ 19 — —
Markianè 19 19 20 19 — —
22
23

1497
11
13
Oinounda 20 20 21 20 458 685,4
Chôma 21 21 22 21 458 683,9
Kandyba — 22 23 22 458 ? 684,8
Phellos 22 23 24 23 553 684,6
Antiphellos 23 24 25 24 451 684,7
Phasèlis 24 25 26 25 451 683,1
Rhodiapolis 25 26 27 26 536 —
Akalissos 26 27 28 27 _ 458 683,4
Lébissos 27 28 29 28 33 — 683,5
Akanda 28 29 30 29 32 458 —
Paliotai 29 31 30 30 — —
{30 — — — — —
Ioustinianoupolis ί
Eudokias \ 32 31 28 — 684,9
Patara 31 33 32 20 451 684,10
Komboi 32 34 33 21 787 684,12
Nyssa 33 35 34 29 787 684,13
Balboura 34 36 35 19 451 685,5
Miloètai 35 37 36 31 — —
Kyanéa ί 36 38 37 — — 684,4
Kainéa \ — — — 8 879 —
— 37
36
35
34
33
32
31
— — — —
Hagiodoula 10 879
Makrès — — — 15 451 —
Philèta — — — 16 879 —
Phoinikè — — 17 —
Proinè (Proana) — — (18) 18 — —
Lornaia — — — 25 879 —
Pinara — — — 26 458 684,14
Tergassos — - - 27 879 -
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 19

noms communs à toutes les notices ne posent pas de problème, ce sont les
évêchés omis ou ajoutés qui seront examinés.
La différence entre les deux groupes peut se réduire de quelques unités.
Selon une note de la notice 4, Bobos/Sophianoupolis se nommait à un
moment donné Proana (4, 281), variante de Proinè. Kyanéa et Kainéa
paraissent aussi des variantes orthographiques à prétention étymologique.
Au concile de Chalcédoine, Telmèssos et Makrè s'unissent sous un même
évêque, et le même évêché doit pouvoir prendre l'un ou l'autre nom. Enfin
Zènonoupolis, évêché représenté encore au concile de 787, porte peut-être
aussi un second nom, qui n'a pas été divulgué.
Le témoignage des conciles, accessoirement de Hiéroklès, apporte
parfois un soutien, sinon une preuve décisive. Prenons le cas de Limyra et
de Pinara ; le premier évêché, omis par la notice 7, est cité par les conciles
de 451 et 879, exactement comme Pinara, que la notice ancienne (de 1 à 4)
a cependant ignoré. Pour l'autorité, ces deux sièges doivent se trouver
exactement dans la même situation canonique et historique ; l'archétype de
la notice ancienne a omis Pinara, retrouvé par le compilateur de la notice 7,
mais à son tour celui-ci perd Limyra et quelques autres noms. Le titre
episcopal n'est jamais périmé, mais des évêchés sans titulaire au moment
de la compilation ont pu échapper au rédacteur.
Cependant l'ordre des noms dans la notice 7 fournit un indice assez net
que le copiste est responsable de certaines omissions. En effet l'ordre de
copie n'est pas entièrement bouleversé, et des noms conservent par petites
unités l'ordre ancien ; voir dans la colonne 7 : 1 à 5 — 6, 9, 7 — 14, 22, 13,
23 — 33, 32, 30. De même les omissions restent groupées : trois entre 1 et
2, deux entre 4 et 5, et les nos 24-27 de la liste ancienne. Comme les
décalages ne sont pas absolument réguliers, il n'est pas possible de reconst
ituerle modèle suivi, ni le mécanisme de la transmission. On constate aussi
que les noms ajoutés par le compilateur (Kainéa à Tergassos, en bas du
tableau dans la colonne 7) forment deux groupes principaux : 15-18 et
25-27. Le compilateur de la liste a dû combiner des informations nouvelles
avec la liste ancienne, dont il a mal utilisé les données.

20. Carie. — Le total perd deux unités à partir de la notice 7, qui omet
Siza (Ériza) et Métaba, des évêchés admis dans les notices 1, 2 et 4 ; la
notice 3 a déjà perdu Métaba, se rapprochant en ce point, comme ailleurs
(par exemple, l'Europe), de la notice 7. Cependant Siza reparaît dans la
notice 10 (313, recension c d), et Métaba dans la notice 13 (322, S) ; celle-ci
dépend en ce point de la notice 4, dont elle tire également l'interpolation
de Promissos : voir 4, 330 et 13, 327. Le traitement de Siza et Métaba dans
ces listes est donc simple affaire de copie, comme les graphies tenaces de
Lakymon et Mèzou (Latmos et Amyzon) propres aux notices.
20 J. DARROUZÈS

21. Phrygie Kapatiana. — Notablement moins riche en évêchés que la


Lycie, cette province présente des listes aussi complexes avec une autre
particularité, puisque la notice 3 adopte un état intermédiaire entre la liste
ancienne (notices 1, 2, 4) et la nouvelle (notice 7), dont un point de repère
est fourni par le concile de 787 ; en effet les quatre évêchés de Tibèrioupo-
lis, Azanoi, Ankyra et Synaos, se rangent sous Hiérapolis déjà à cette date.
En plus de ces quatre, d'autres noms ont simplement disparu : Ikria,
Agathe Komè, Alia, Tripolis. Les nouveaux ne s'introduisent pas d'un seul
coup, mais en deux étapes13 :
— notice 3 : Akmoneia, Diokleia, Ardida, Kolassai, Kidiossos (Kèdissos),
Chairétopa, Aristeia, Oraka, Synaos.
— notice 7 : les précédents, moins Ardida et Kolassai, plus Lounda, Orina,
Thampsioupolis, Oinoukomè ; voir le tableau.
En raison de ces différences et de l'ordre des noms, ces deux notices ont
des modèles bien distincts ; dans sa première partie, la notice 3 cite les
noms anciens dans le même ordre que les notices 1, 2 et 4, tandis que la
notice 7 n'a plus aucune séquence commune. Je relèverai seulement ici les
variantes les plus notables.
— Trapézoupolis est une omission de la notice 1, réparée déjà en 2 et 4 ;
l'évêché passe en tête dans la notice 7 sans raison connue.
— Tripolis, propre aux notices 1, 2 et 4, n'est pas connue autrement.
— Ardida, en notice 3, pourrait correspondre à Aldilon (concile de 879).
— Kolossai prend en notice 3 la même orthographe qu'au concile de
Chalcédoine ; bien que cité à Chalcédoine et Nicée (451, 787), l'évêché
n'est dans aucune notice, mais le siège est archevêché dans la notice 7, 86,
sous la forme Chonai.
— Lounda, propre à la notice 7, existait au moins en 787 ; la notice 3 ne
connaît pas ce nom, bien qu'elle utilise ailleurs les listes de ce concile ; cette
consultation non systématique est sans doute indirecte.
— Orina, propre à la notice 7, ne semble pas différer de Oraka, propre à
la notice 3 ; en effet, celle-ci emploie une orthographe souvent fautive. Le
concile de 879 donne l'ethnique Oreianitai.
— Thampsioupolis, qui commence avec la notice 7, est étrange ; au concile
de 451 il y a un Thémisonion et un Théodosioupolis, que les notices n'ont
pas retenus.

13. Afin d'éviter la surcharge, le tableau omet des noms d'évêchés connus seulement
de l'extérieur et qui ne figurent dans aucune notice : Oualentia (concile de 787),
Théodosiana et Thémisonion (conciles et Hiéroklès). Des noms de villes sont propres à
Hiéroklès : Konioupolis (666, 6), Titoupolis (666, 7), Krasos (667, 1), Pépouza (667, 6),
Siocharax (668,2), Eudokias (668,7), Poulchérioupolis (668, 16). Si le témoignage de
Hiéroklès constitue un témoignage favorable au titre episcopal, il ne suffit pas à prouver
l'existence de l'évêché : par exemple, Pépouza est cité comme monastère en 787 et
comme évêché probablement en 879-880 sous la forme Tépoutza.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 21

— Oinoukomè, propre aussi à la notice 7 et déformée souvent en Oiko-


komè, est un toponyme à identifier ; son équivalent Ioustinianoupolis n'est
pas mieux attesté.
Synaos enfin, après le partage des évêchés entre Laodikeia et Hiérapolis,
subit une confusion avec Sanaos ; c'est l'évêché resté sous Laodikeia qui
s'appelait Sanaos, tandis que ce nom n'apparaît dans la notice 7 qu'en
variante : voir 7, 405 (Synaos, sous Laodikeia) ; 7, 639 Synaos/Sanaos (sous
Hiérapolis). La notice ancienne, qui cite ensemble Ankyra/Synaos presque
comme un seul nom, ignorait en fait Sanaos, et les copistes qui retrouvent
ce nom le placent malencontreusement sous Hiérapolis.
Il est bien évident ici que les listes anciennes ne sont pas exemptes
d'erreurs et de lacunes et que la notice 7, si elle procédait d'un recensement
officiel, n'aurait pas perdu autant de noms bien attestés, ni commis des
doublets.

21. Laodikeia 1 2,4 3 7 (etc.) Conciles Hiéroklès


Tibèrioupolis 1 1 553 668,9
Azanoi 2 2 — — 553 668,8
Ankyra — — 451 668,12
1 — —
Synaos 451 668,13
Peltai 4 3 6 451 667,3
Appia 5 2 5 680 668,6
Kadoi 6 — — 451 668,10
Ikria (Bria ?) 7 4 — — 667,7 ?
Ilouza 8 5 16 451 667,9
Tranoupolis 9 — 10 553 668,15
Sébastè | 11
10647895

16
15
14
13
12 10 8 3 451 667,8
Euméneia 11 7 7 787 667,4
Témènouthèrai 12 9 9 451 668,14
Agathe Komè 13 10 — — —
Alia (Alina) 14 11 — (451) 668,1
Tripolis 15 — — — —
Atanassos 16 13 11 451 —
Trapézoupolis 17 14 1 451 665,5
Siblios 17 18 15 8 451 667,5
Akmonia — — 1 2 451 667,10
Diokleia — — 6 19 451 668,3
Ardida — _ 12 — 879?
Kolassai — — 16 — 451 666,1
Kidiossos — — 17 13 451 668,5
Chairétopa — — 18 4 451 666,2
Aristeia — — 19 20 451 668,4
Oraka — — 20 14 879 _
Synaos < Sanaos > — _ 21 17 451 666,5
Lounda _ _ — 12 787 667,2
Orina — — 15 879?
Thampsioupolis — — _ 18 879? _
Oinoukomè — _ — f —
Ioustinianoup. - - - ί - -
22 J. DARROUZES

22. Phrygie Saloutaria. — Les changements survenus dans cette


province s'inscrivent dans les notices en deux étapes, et contrairement au
tableau de Phrygie Pakatiana, c'est la notice 4 qui est ici la plus proche de
la notice 7 (voir le tableau), car elle enregistre Kotyaeion comme archevê
ché (4, 80) et range Dokimion et Polybotos sous Amorion (4, 479 et 481).
La notice 7 représente la seconde étape de cette mutation : Kotyaeion
devient métropole (7, 669), Kona lui est subordonnée comme évêché,
Nakoleia devient archevêché (7, 82). À côté de ces changements histori
ques, d'autres présentent un caractère plus livresque ; le principal se
produit en finale où tombent quatre noms anciens (Kinnaborion, Skorda-
pia, Nikopolis, Aurokla), en même temps qu'apparaissent quatre nouveaux
formant une nouvelle finale en notice 7. Ceux-ci, comme on le voit sur le
tableau, sont également nouveaux dans la liste conciliaire, car ils sont
attestés de 869 à 879 ; mais l'accord des quatre notices précédentes sur la
même finale (Aurokla) montre qu'un accident de copie a pu se produire
après Stektorion, d'autant que la notice 7 conserve exactement l'ordre

22. Synada 1-2 3 4 7 Conciles Hiéroklès


Kotyaeion 1 1 680
Dorylaion 2 2 1 1 451 678,2
Nakoleia 3 3 2 — 451 678,1
Dokimion 4 4 — — 451 677,11
Midaeion 5 5 3 2 451 678,3
Ipsos 6 6 4 3 451 679,9
Akroinon — — — 4 879 —
Prymnèsos 7 7 5 5 451 677,8
Mèros 8 8 6 6 553 677,13
Sibindos 9 10 7 7 — 680,7 ?
Polybotos 10 11 — — 451 677,10
Phyteia 11 12 8 8 692 —
Hiérapolis 12 13 9 9 451 676,10
Eukarpia 13 14 10 10 451 676,9
Lysias 14 15 11 11 451 677,6
Augoustopolis 15 16 12 12 553 —
Brozos 16 17 13 13 451 677,2
Otros 17 9 14 14 451 676,11
Lykaon 18 18 15 15 — 678,4
Stektorion 19 19 16 16 451 677,1
Kinnaborion 20 20 17 — 451 —
Kona Dèmètrop. 21 21 18 — — 677,12 ?
Skordapia 22 22 19 — — —
Nikopolis 23 23 20 — — —
Aurokla 24 24 21 — 451 678,5
Gordorinia — — 17 869 —
Kaborkion — — — 18 879 —
Daphnoudion — — — 19 879 —
Klèroi — — — 20 879 —
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 23

antérieur. Il y a une différence entre cette addition en finale et celle


d'Akroinon avant Prymnèsos (7, 414-415), où il s'agit sans doute d'une
succession historique et d'une équivalence latente14. En finale, au contraire,
où les additions de noms nouveaux sont normales, la chute de quelques
noms anciens peut aussi se produire par accident.

23. Lycaonie. — La notice 7 perd cinq noms de la liste ancienne et en


acquiert trois nouveaux : tableau, p. 31. Mistheia, en doublet dans la
notice 2 comme évêché et comme archevêché, n'est plus qu'archevêché
dans la notice 4. Les évêchés cités avec un équivalent n'ont plus que leur
second nom : Psibèla (7, 436), Eudokias (7, 439). Hyda, évêché ancien omis
en notice 1, rétabli dans les notices 2-4, disparaît de nouveau ; son voisin
de liste, Derbè, disparaît aussi en notice 7 : ce sont deux pertes injustifiées.
Les trois nouveaux sont Pyrgoi, Posala, Tibassada. D'après une note
fortuite de la notice 1 (368, apparat), il semble que Pyrgoi et Rhoina sont
équivalents ; dans ce cas, Pyrgoi compense peut-être pour la métropole le
passage de Rhoina parmi les archevêchés. Cependant les variantes concer
nantce nom marquent la perplexité et l'ignorance des compilateurs :
Rhoinè, Rhoinoi, Rhèna, Éroinè, Troina (Ta Roina ?), Troèna15. Au sujet
de Posala, la notice 4 propose peut-être l'équivalence avec Ilistra (Ilira). La
disposition des listes ne contredit pas la possibilité d'une équivalence entre
Hyda et Tibassada (Thébésa), proposée par W. M. Ramsay.
24. Pisidie. — Le total de dix-huit (notices 1 et 3) au point de départ
contient une erreur, parce que l'absence de Parlaos et de Bindaios ne peut
s'expliquer que par une faute ancienne. Dans la notice 2, Aténia corre
spondpeut-être à Atménia de Hiéroklès, mais aucun de ces deux noms n'a
désigné un évêché ; c'est pourquoi je pense qu'Aténia est un simple doublet
graphique approximatif d'Apameia16. A partir de la notice 4, Philomèlion
passe sous Amorion (4, 478), et Néapolis accède au rang d'archevêché
(4, 78). Konana, au même rang que Ioustinianoupolis, est le second nom du

14. Ramsay, Asia Minor, p. 137 ; selon l'auteur Prymnèsos et Akroinon seraient dans
le même rapport que Mésotymolos et Blaundos ; mais ce n'est pas une conclusion tirée
du texte des notices, où les équivalences sont capricieuses.
15. L'origine et la localisation de ce siège reste une énigme : K. Belke et M. Restle,
Galatien und Lykaonien, Wien 1984, p. 218-219 ; l'identification hypothétique Règi-
non/Rignon se heurterait au fait que ces deux noms ne sont jamais utilisés pour désigner
un siège episcopal et ensuite à une équivalence Pyrgoi/Rhoina. Faut-il chercher Rhoina
en Arménie seconde, comme le proposent des manuscrits de la notice 4 {NotitiaeA, 68) ?
Pour le moment la donnée la plus concrète concernant la localité est une mention de
Théodore Prodrome : voir cette revue 43, 1985, p. 282.
16. Le copiste, ignorant la forme exacte, ou ne pouvant lire le modèle, propose deux
formes : voir Daldéon/Yaléon (10, 117), Kamarkou/Kaborkiou (10,366-367). Dans le
cas d'Aténia, la notice 2 est complètement isolée ; le rapport de cette notice avec
Hiéroklès se vérifie au moins une fois pour la liste de Crète : Notitiae, p. 15.
24 J. DARROUZÈS

24. Antiocheia 1,3 2 4 7 etc. Conciles Hiéroklès


Philomèlion 1 1 _ _ 451 672,12
Sagalassos 2 2 1 1 451 673,5
Sozopolis 3 3 2 2 451 673,1
Aténia — 4 — — — 672,6 ?
Apameia Kibotos 4 5 3 3 451 673,4
Tyraion 5 6 4 4 451 672,10
Baris 6 7 5 5 787 673,7
Adrianoupolis 7 8 6 6 451 672,11
Liménai 8 9 7 7 451 672,4
Néapolis 9 10 — — 451 672,3
Laodikeia Kék. 10 11 8 8 451 672,9
Séleukeia Sidéra 11 12 9 I 451 673,8
Agrai — — — — —
Adada 12 13 10 451 674,4
Zorzéla 13 14 11 t —
13
12
11
10 451 674,5
Timbrias 14 15 12 680 673,9
Tymandos 15 16 13 458 673,2
Ioustinianoupolis 16 17 — — 674,2
Konana — _ 14 14 787 —
Malos — — 15 458 674,3
Dadalia — — — 879 —
Siniandos — — 16 16 451 672,8
Tityassos — — 17 17 692 674,6
Metropolis 17 18 18 18 451 673,3
Pappa 18 19 19 19 787 672,7
Parlaos — <20> 20 20 451 —
Bindaios - <21> 21 21 692 -

même évêché. Sous Malos se produit un changement semblable avec


l'apparition de Dadalia, sauf que la notice 7 et les suivantes expriment
l'équivalence des deux noms ; de même pour Agrai, second nom de
Séleukeia.
Le point remarquable dans la liste de cette métropole est que le groupe
des trois ou quatre nouveaux, de Konana à Tityassos, s'insère dans le corps
de la liste, assez bas sans doute, mais pas tout à fait à la fin, comme si une
lacune s'était produite à un moment donné dans l'archétype commun ; la
liste d'Antiocheia se distingue d'ailleurs de celles de Laodikeia et de
Synada par sa finale. En effet, dans l'ensemble, ces noms sont anciens et
ces évêchés existaient bien avant la notice 4, dont la notice 7 a adopté la
finale. La lacune de Bindaios et Parlaos (notices 1 et 3)17 est plus étendue
qu'il ne semble, ou plus complexe : en plus de Parlaos et Bindaios, la
lacune comprenait aussi Malos, Siniandos et Tityassos. Il est plus vraisem-

17. En cet endroit apparaît de nouveau l'éclectisme de la notice 3, qui suit le même
archétype défectueux que la notice 1, tandis qu'elle est ailleurs mieux informée : voir
note 11.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 25

blable, d'après l'aspect des listes et à cause du témoignage des conciles,


d'admettre des accidents de copie18 qu'un ou plusieurs mouvements
administratifs hypothétiques.
25. Pamphylie. — Le rapport des copies suggère fortement que Magydos,
présent partout saufen notice 1, est une omission de cette dernière ; celle-ci
est également la seule à placer Dikitanaura après Peltinissos. A partir de la
notice 4, Sylaion quitte la liste des évêchés sans entrer franchement dans
celle des métropoles, sinon par association avec Pergè : 4, 30 et 409 ; 7, 26
(mais non en 469). En dernier lieu, dans la notice 13, Attaleia disparaît
aussi de la liste, du fait de sa promotion comme métropole.
26. Cappadoce IL — Le total de quatre évêchés ne change qu'en notice
10, 465 : Matiana, selon les recensions a c. La notice 13 ajoute le siège de
Soumandros et le nom de Kédros comme équivalent de Doara. L'élévation
de Nazianzos au rang de métropole est sensible uniquement dans le
manuscrit A de la notice 13, qui a supprimé Γ évêché ; du moment que
celui-ci s'est maintenu dans toutes les recensions de la notice 10, on voit
que cette notice s'appuie sur un archétype ancien non révisé en cet endroit
par les compilateurs.
27. Lazique. — Phasis et ses évêchés disparaissent après la notice 4 ; le
nom de Lazique s'applique ensuite au territoire ecclésiastique de la
métropole de Trapézous (Trébizonde). Les notices 2-4 gardent encore
Trapézous comme évêché du Pont Polémoniaque et il fait doublet avec
l'archevêché. La notice 7 donne sept sièges à la Lazique ; puis le nombre
monte à quinze et dix-huit.
28. Thrace. — En notice 7, les dix évêchés sont tous nouveaux ; du moins
aucune équivalence n'est mentionnée avec les trois anciens qui ont disparu.
29. Rhodopes. — En notice 7, les évêchés sont entièrement renouvelés ;
nominalement, Anastasioupolis survit, non sans poser des problèmes19. Si,
en effet, Périthéorion succède à Anastasioupolis, selon l'affirmation de
Cantacuzène, les notices n'ont pas relevé une telle équivalence. D'ailleurs
Périthéorion suscite aussi des difficultés dès la notice 9, puis dans les
notices 10 et 13 ; dans la première, l'évêché passe sous la métropole de
Philippes (9, 488 : les deux manuscrits) ; dans les deux autres, l'évêché est

18. Selon la notice 6, le total de la Pisidie est de 22 sièges : Notitiae, p. 268 ; comme
il arrive souvent, une paire (par exemple Séleukeia/Agrai) a été dédoublée, ou bien un
nom composé (par exemple Apameia Kibotos).
19. Catherine Asdracha, La région des Rhodopes aux XIIIe et XIVe siècles. Étude de
géographie historique, Athènes 1976, p. 98-100.
26 J. DARROUZÈS

en doublet, sous Traïanoupolis (10,560; 13,611) et sous Philippes


(10,578 ; 13,628), un doublet qui entraîne la variante orthographique
Théodorion ou Théorion (10,561 et 13,628) destinée certainement à
masquer ou effacer le doublet.
30. Cyclades. — Les pertes de la liste ancienne s'expliquent facilement.
Andros est passée sous la juridiction d'Athènes : 7, 500. Paros et Naxia,
réunies en 1083 pour former une métropole unique (10, 561 apparat),
disparaissent de la liste des Cylades en notice 13. Les additions ne suivent
pas une ligne droite ; il y a deux noms de plus en notice 4 dans le seul
manuscrit B, le plus ancien (4, 455-456), aucun en notice 7, trois en notice 9,
quatre en notice 13. La notice 10 manifeste dans ses variantes l'hésitation
des compilateurs, puisque sa rencension a, qui est en d'autres endroits la
plus évoluée, garde ici la liste archaïque de dix noms, c'est-à-dire la liste
des notices 1-3, moins Andros. De plus les notices emploient deux noms
peu courants, Pissynè et Tracheia, dont un annotateur du 16e siècle signale
l'équivalence avec Amorgos et Kalymnos20.
31. Hémimont. — La liste d'Adrianoupolis s'accroît fortement en notice 7,
comme celle des provinces voisines de Thrace, Europe et Rhodopes, selon
une évolution déjà visible dans la notice 3, et, pour l'Europe, aussi dans la
notice 2. La notice ancienne (1-4) se distingue ici par le maintien de
Mésembria en doublet, comme évêché et archevêché. La notice 3 produit
un autre doublet avec Anchialos : 3, 587, évêché d'Hémimont ; 3, 77,
archevêché d'Europe (de Rhodopes dans les notices 1, 2, 4). La notice 7 n'a
plus Plotinoupolis ; si cet évêché est remplacé par Didymoteichon, il est
passé à la métropole des Rhodopes. Anastasioupolis disparaît après
la notice 2. Trois des neuf noms nouveaux de la notice 7 se trouvent déjà
dans la notice 3 : Débeltos, Probaton, Boulgarophygon. Un quatrième
nom de la notice 3 subsiste, mais dans la liste des archevêchés :
3, 589 (Nikaia) = 7, 69 (Nikè).
32. Hémimont. — Markianoupolis, la deuxième métropole d'Hémimont
selon la notice ancienne, a disparu dans la notice 7. Plus tard, un de ses
évêchés, Dorostolon ou Dristra, reçoit le titre de métropole. Selon Nil
Doxapatris elle aurait eu cinq évêchés : notice 14,45 ; l'un d'eux se
nommait sans doute Axiopolis, dont le titulaire fut transféré à Abydos vers
la fin du 11e siècle21.

20. Notitiae, p. 113 n. 3 ; je n'ai pas trouvé d'autre mention de ces noms ou une
explication de leur emploi.
2 1 . Ce renseignement, que les érudits roumains ne semblent pas avoir encore exploité,
se trouve dans l'opuscule sur le transfert des évêques, dont une tranche date du règne
d'Alexis Comnène ou du patriarcat de Nicolas III ; voir REB 42, 1984, p. 182, 207-208.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 27

33. Phrygie. — Dernière de liste dans toutes les notices anciennes,


Hiérapolis tombe au 41e rang dans la notice 7, mais la liste de ses évêchés
avait changé bien avant le début du 10e siècle, car le concile de 787 cite huit
de ses suffragants, les mêmes que dans la notice 3, qui donne en plus
Anastasioupolis et Attouda. La notice 7 a perdu Dionysioupolis et Anasta-
sioupolis ; elle inscrit Phoba, qui est sans doute l'équivalent de l'une ou de
l'autre. Le traitement de Synaos dans ces deux notices est à relever ; la
notice 3 admet Ankyrasynaos et Synaos sous Hiérapolis (3, 597, 601), de
nouveau Synaos sous Laodikeia (3, 418) ; la notice 7 distingue Ankyra et
Synaos sous Hiérapolis (7, 638-639) et cite aussi Synaos sous Laodikeia
(7, 405) ; les copistes ne connaissent guère la forme Sanaos, qui doit être le
vrai nom du suffragant de Laodikeia, puisqu'on ne trouve cette forme que
fortuitement : 7, 639 (apparat) et pour l'évêché rattaché à Hiérapolis. Du
moins la notice 7 observe ici un certain ordre : d'abord les trois évêchés
anciens, puis les cinq nouveaux retirés à Antiocheia ; entre les deux
groupes, Phoba semble tenir la place d'un nom dynastique périmé.
De cette analyse il ressort clairement, comme il apparaît dans le tableau
numérique, que la notice 7 inaugure une période nouvelle de la composit
ion des listes. Pour vérifier si ce changement provient d'un acte spécifique
des autorités ou de simples accidents de transmission des listes, il faut
examiner de près la formation des variantes.

II. L'ORDRE DES NOMS

II est naturel que l'ordre des sièges indique un rang de préséance ; ainsi,
parmi les métropolites, celui de Kaisareia est désigné protothronos, parce
qu'il est d'office le premier de liste. Au sujet des évêchés, ce qualificatif est
employé une fois pour le siège de Tamasos, protothronos de Chypre :
notice 10, 760. Cependant les notices n'explicitent pas le sens des places ;
même lorsque des listes circulent détachées, comme celles de Thessalonikè,
d'Hèrakleia et d'Achrida, il n'y a aucune indication relative à la préséance
des sièges22. La question est de savoir si l'ordre de copie est aussi un ordre
hiérarchique.
Tout d'abord il est évident que les listes conciliaires ne classent pas les
évêques de province selon un ordre de préséance dans leur métropole. A
une date où la comparaison avec les notices est possible, au concile de 787,

22. Notitiae, p. 338 (Chypre), 371 (Thessalonique, Bulgarie), 389 (Hèrakleia). La


notice de Chypre, selon la date des manuscrits, ne remonte pas au-delà du 13e siècle ;
l'usage du terme protothronos ne doit pas être très ancien dans les métropoles.
28 J. DARROUZÈS

l'ordre de chaque groupe provincial varie d'une séance à l'autre ; les


évêques se tenaient seulement groupés pour siéger et signer selon le rang
hiérarchique de leur métropolite. Au concile de 879-880, même cet ordre
par provinces n'est pas respecté et les évêques se présentent en grand
désordre. Dans les assemblées provinciales (synodes), surtout quand le
nombre des évêchés était élevé, les évêques devaient siéger dans un certain
ordre, mais on ne peut dire comment s'organisa chaque éparchie.
Prenons les trois listes de la métropole d'Éphésos qui ont eu la chance
de subsister. Voici l'ordre où sont rangés les dix premiers sièges en 1167,
1216 et 1229, le numéro d'ordre cité ici étant celui de la notice 7, invariable
ensuite sauf erreur de copiste.
1167 13 5 6 7 11 12 20 21 22 17
1216 12 6 8 9 22 21 17 14 33
1229 12 3 9 5 21 33 20 24 28
On constate qu'une seule dérogation se produit avant le numéro 10 : en
1229, Kaloè (9) passe avant Adramytion (5) ; ensuite les écarts se multi
plient pour diverses raisons, en particulier en 1216, où des évêques de
provinces voisines se joignent à ceux d'Éphésos. A cette date les premiers
rangs paraissent donc former une hiérarchie immuable selon une préséance
des sièges. Le premier est toujours Hypaipa, comme dans les notices ; mais
Pyrgion (Dios Hiéron dans les notices : 7, 147, n° 24) n'a acquis dans sa
province aucune prérogative de rang du fait de sa promotion éphémère au
rang de métropole sous Isaac II Ange23. Cela signifie que le pouvoir n'avait
pas beaucoup de prise sur cette hiérarchie provinciale.
En quelques provinces, même avant le 10e siècle, le premier a changé. En
Cappadoce, par exemple, le premier fut d'abord Basilika Therma (noti
ces1-4), puis Nysa (notice 7 et suivantes). En Europe, selon les mêmes
notices, Panion est premier, cède la place à Théodoroupolis en notice 7 et
passe même au troisième rang. Lorsqu'un premier de liste passe au rang des
archevêchés ou des métropoles, le second peut passer en tête : Poimaninon
en Hellespont après la promotion de Germé, Aspendos en Pamphylie après
la promotion de Selgè. De nouveau, on voit que les actes du pouvoir
impérial ou patriarcal concernant la promotion des sièges ne semblent pas
modifier l'organisation traditionnelle. Cependant il est des cas où le
mouvement des sièges est plus important et ne semble obéir à aucune règle :
en Galatie, Germokoloneia, auparavant avant-dernier, passe en tête dans

23. Voir la note éditée dans REB 40, 1982, p. 159. Depuis cette publication, on m'a
communiqué le nom d'un métropolite hypertime d'Hypaipa, Stephanos, le seul connu
pour le moment d'après la dédicace d'une icône (île de Chios). Ces mentions spora-
diques confirment le témoignage du texte ou des notes des notices ; voir aussi le cas d'un
évêque de Kythèra cité en 1110 : note 36.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 29

la notice 7 ; en Phrygie Kapatiana, Trapézoupolis passe également de


l'avant-dernière place à la première. C'est là que des listes d'actes synodaux
seraient nécessaires pour vérifier la correspondance des listes avec la
réalité.
Au synode patriarcal, l'archevêque métropolite de Kaisareia, premier de
liste, n'avait aucune autorité particulière ni aucune fonction, même en cas
de vacance du siège patriarcal ; il devait en être de même dans les
provinces, d'autant que la métropole vacante était prise en charge par le
patriarche et son synode et non pas par le synode provincial. Cependant
si le premier rang prend une valeur constante et devient un privilège, tous
les autres à la suite prennent une valeur corrélative et intangible en vertu
de la tradition.
Commentant le canon de Carthage qui traite de la préséance fondée sur
l'ancienneté, ou l'âge d'ordination de l'évêque, Balsamon déclare que ce
principe était appliqué lorsqu'il n'existait pas de taxis, c'est-à-dire une liste
de préséance des sièges24. Aujourd'hui, dit-il, ce n'est pas la préséance
énoncée par le canon qui est en vigueur, mais c'est selon l'ordonnance
(hypotyposis) de l'empereur Léon le Sage, déposée au chartophylakeion de
la Grande Église de Dieu, que les sièges des églises sont honorés. Les
membres du clergé (diacres ou prêtres), ajoute-t-il, tirent profit de l'ancien
neté, tandis que les archontes (fonctionnaires ecclésiastiques) reçoivent de
l'avancement au gré de celui qui les nomme, sans considération de leur âge.
Si l'exemplaire dont parle Balsamon était un original, ou une copie
authentique, la liste des métropoles s'arrêtait à 51 Euchaïta ; cependant, à
la fin du règne de Manuel Comnène, trente-trois nouveaux sièges s'y
étaient ajoutés par paliers jusqu'à 84 Apros (notices 12-13). Ces nouveaux
s'ajoutent en finale, de sorte que de nouveau une certaine ancienneté, celle
de la promotion du siège, coïncide avec le rang hiérarchique ; il semble

24. C'est le commentaire du canon 86 de Carthage : PG 138, 309-312 = Rhallès et


Potlès, III, p. 516 ; je cite les termes grecs : σήμερον δε τούτο (l'ancienneté dans
l'ordination) ούκ ενεργεί, άλλα κατά την γενομένην ύποτύπωσιν παρά του βασιλέως κυροϋ
Λέοντος τοϋ Σοφοϋ, την και έν τφ χαρτοφυλάκια) της άγιωτάτης του Θεοΰ μεγάλης
εκκλησίας άποκειμένην, οι θρόνοι τιμώνται των εκκλησιών. Aucun manuscrit de la
notice 7 n'adopte le titre « hypotyposis de Léon le Sage » ; la notice 8 l'ignore encore ;
il apparaît seulement dans la notice 1 1 (dernière métropole : 80 Attaleia) et seulement
dans le groupe des manuscrits EJKLN, qui se distingue par la forme stéréotypée de sa
liste d'archevêchés (finale : 39 Matracha). Ensuite ce titre d'hypotyposis et cette liste
d'archevêchés passent à la notice 16, composition admise comme officielle par Arméno-
poulos et Blastarès : Notitiae, p. 118-119, 173. Dans ces conditions, la tradition
manuscrite ne confirme pas l'authenticité du titre employé par Balsamon, qui cite
certainement une composition contenant la liste des métropoles et des archevêchés (type
des notices 8, 11, 12) et tirée d'un manuel de l'époque ; ce n'était pas l'original de la
notice de Léon le Sage (et Nicolas Ier).
30 J. DARROUZES

qu'on observe rigoureusement jusqu'à la fin du 12e siècle le principe qu'un


siège nouvellement créé ne peut passer dans les rangs avant un siège ancien,
c'est-à-dire ceux de la notice 7 ; mais au début du 14e, peut-être dès le
13e siècle, la frontière que forme 51 Euchaïta s'ouvre, et l'arbitraire impérial
brouille les rangs et déconcerte les compilateurs.
De même que l'ordonnance de Léon le Sage et Nicolas Mystikos
concerne les métropoles et les archevêchés, de même Balsamon ne pense
très probablement qu'aux sièges synodaux occupés par les métropolites et
les archevêques. Cependant, en comparant les listes de la notice 7 avec
celles qui suivent, on constate que les rares additions qui se produisirent
dans les évêchés provinciaux se trouvent justement en finale : 9, 207-208,
Troknada et Myriangéloi ; 10, 46-47, Thyraia et Chliara ; 10, 66, Athyra ;
10,465=13,467, Matiana ; 13,217, Balbissa. Déjà dans la notice 7, un
évêché nouveau comme Kaloumna (7, 178) est mis à la fin. Le sens de ces
additions n'est pas évident pour autant, tout d'abord parce que l'addition
d'un nom nouveau à une liste déjà constituée se fait naturellement en
finale, et ensuite parce que certains de ces évêchés ne sont pas nécessaire
ment des créations récentes : ainsi Troknada figure au concile de 451, et sa
place ne peut donc dépendre de son ancienneté.
Des additions plus importantes se font aussi généralement en finale. Le
tableau numérique ne peut pas rendre compte de l'ordre des noms et la
comparaison avec les conciles n'apporte pas de lumière puisque leurs listes
ne sont pas complètes. Cependant, dans la liste de Bithynie seconde, on
observe une certaine progression selon l'ordre historique. Nikaia, fondée à
l'origine comme simple métropole honorifique, mit plus de trois siècles à

4
8. Nikaia 1-3 7 etc.
BR F EGSH AC
Modrina 1 1 1 1 1 1
Linoè 2 2 3 2 2 2
Gordoserba 3 3 4 3 5 3
Noumérika 4 2 4 6 4
Taion 5 3 5
Maximianai 6 4 6

obtenir un territoire de six évêchés. Maximianai est le siège le plus récent,


créé, selon une note du manuscrit H, par les métropolites Nicéphore et
Alexandre (fin 9e-début 10e s.)25 ; mais aux deux étapes de la formation de
la liste dans la notice 4, dont les variantes sont relevées, il y a des erreurs

25. Voir ci-dessus, notes 9-10.


SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 31

de placement : dans la première liste de quatre sièges, F met Noumérika


au second rang ; dans la seconde liste de six sièges les manuscrits AC ont
interverti 5-6 et 3-4, tandis que le groupe principal (EGHS) donne l'ordre
exact observé aussi par les notices 7 et suivantes.
Prenons un autre exemple où les changements de rang laissent subsister
le cadre ancien ; c'est la province de Lycaonie. Comme je l'ai dit plus haut
(p. 23), le nombre des évêchés n'est pas facile à déterminer en raison des
équivalences ; quant à l'ordre des noms, il y a contradiction entre l'ordre
ancien et l'ordre nouveau, si les deux devaient s'expliquer par un class
ement hiérarchique et chronologique. La notice 7 garde le même début
jusqu'au n° 4, comme si la promotion de Mistheia au rang d'archevêché
avait provoqué la confusion dans les rangs suivants ; mais Perta est restée
au dernier rang comme auparavant et les trois noms nouveaux, Pyrgoi,
Posala, Tibassada, sont au-dessus. Ailleurs la promotion d'un siège ne
trouble pas l'ordre habituel, qui dépend sans doute d'une coutume, et la
transmission livresque doit être seule responsable du bouleversement des
rangs, comme en Lycie. Si, par hypothèse, l'ordre ancien est un ordre de
préséance, pourquoi Laranda et Barata seraient-elles déclassées, tandis que
Perta reste immuable en finale ?
En conclusion, il est indispensable certes et instructif d'observer la place
des noms et les variations de rang, mais l'interprétation de la place n'est pas
donnée d'avance ; l'ordre des noms ne fournit pas immédiatement et à

23. Ikonion 1 2 3 4 7-13 Conciles


Lystra 1 1 1 1 1 381
Basada 2 2 2 2 2 451
Amblada 3 3 3 3 3 451
Oumanada 4 4 4 4 4 381
Mistheia 5 5 5 5 archev. 381
Laranda 6 6 6 6 10 451
Barata 7 7 7 7 14 451
Derbe 8 8 8 8 — 381
Hyda — 9 9 9 — 381
Sabatra 9 10 10 10 6 381
Kana 10 11 11 11 7 381
Bèrinopolis 11 12 12 — 692
1 L9 — —
Psibèla 5 680
Galbanon 13 13 _ 451 ?
1\L0 — — l·3 —
Eudokias 8
Ilistra 13 14 14 —
14 11 451
Rhoina — — archev. —
Pyrgoi {(13) 9
Posala — — 12 381
Tibassada —
14 — — — 13 —
Perta 15 15 15 15 381
32 J. DARROUZÈS

coup sûr l'indication de l'origine des sièges, qui ne forment plus dans les
listes des couches chronologiques régulières ; il y a trop d'exceptions ou
trop peu de témoignages extérieurs, pour que l'ordre des noms reflète un
ordre de préséance et un ordre chronologique, comme dans les additions
à la liste des métropoles du 10e au 13e siècle, où les listes synodales
fournissent un point de comparaison extérieur.

III. OMISSIONS OU PERTES

Les termes omission et addition signifient un rapport entre deux textes,


celui de l'archétype et celui des copies dérivées. Le tableau numérique
montre que les notices forment deux groupes, l'un comprenant les
notices 1-4, l'autre les notices 7 et suivantes.
1. Omissions dans le groupe ancien : notices 1-4
En faisant abstraction de ce qui est propre à une seule notice, par
exemple la notice 3, la plus divergente, on constate que l'accord des listes
accuse quelques omissions dans la notice 1 ; ce sont les noms suivants, dont
la place est indiquée par leur numéro dans la notice 2.
Anaia (2,116 : Asie), Adraneia (2,163 : Hellespont), Hélénoupolis
(2, 194 : Bithynie), Kaisareia (2, 200 : Bithynie), Kandyba (2, 330 : Lycie),
Trapézoupolis (2, 392 : Phrygie), Hyda (2, 428 : Lycaonie), Magydos
(2, 459 : Pamphylie).
L'édition n'introduit pas ces noms dans la notice 1, sauf Anaia (1, 104),
qu'une particularité de la tradition manuscrite permet de restituer ; en effet
l'un des deux manuscrits donne seulement Néa Aulè, tandis que l'autre
donne une forme syncopée Anaia Aulè, d'après laquelle on peut supposer
le saut de Néa. Le fait que ces omissions se soient produites dans la notice 1
n'a rien d'étonnant, car on n'en connaît que deux copies très éloignées dans
le temps du texte primitif. Il n'y a aucune raison d'imaginer que l'absence
de ces noms dans la notice 1 correspond à une suppression officielle du
siège, et sa présence dans les suivantes, à leur rétablissement. Autrement dit
l'omission d'Adraneia ou de Magydos, par exemple, n'a pas de significa
tion historique dans la notice 1 : c'est une erreur de copie qui n'a pas affecté
le modèle des notices 2-4.
Mais dans la notice 7 les omissions par rapport aux listes précédentes
prennent une tout autre proportion. On distinguera trois groupes selon la
cause et la forme de l'omission.
2. Omission par transfert aux rangs supérieurs
Un évêché élevé au rang de métropole ou d'archevêché doit disparaître
de la liste de sa province. De la notice 1 à la notice 4, bien que la
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 33

composition comprenne les trois parties (métropoles, archevêchés, évê


chés)26, les compilateurs ont de la peine à harmoniser les listes, de sorte
qu'il subsiste partout des doublets. Il est facile de vérifier les variantes
portant sur les sept archevêchés qui terminent la liste de la notice 4, 75-81
(archevêchés, nos 35-41) ; du moins, cette dernière notice a éliminé des
évêchés qui auraient constitué des doublets : Mistheia, Amastris, Néapolis,
Kotyaeion, Selgè, gardant cependant encore Mésembria et Trapézous, qui
sont enfin rayés du nombre des évêchés par la notice 7 et les suivantes, où
sont supprimés aussi comme évêchés Germé, Koloneia, Nakoleia et
Sylaion, passés au rang supérieur. Mais cette mise à jour est en grande
partie fictive, puisque les notices, après le 10e siècle, sont démembrées et ne
présentent plus les trois parties comme un ensemble. Les transferts de noms
et leur radiation finissent par s'imposer avec le temps : ainsi Madyta et
Abydos, métropoles créées au 11e siècle, disparaissent de leur province
respective dans la notice 13, tandis que Nazianzos et Lakédaimonia n'ont
pas encore disparu comme évêchés dans toutes les copies : voir 13, 462 et
535. C'est bien la preuve que ces listes se propagent par retouches partielles
et par copies privées indépendantes.

3. Omission par transfert à une autre métropole


La notice ancienne ignore une opération de ce genre ; celle-ci s'amorce
et elle est même très avancée dans la notice 4, qui enregistre sous Amorion
des évêchés retirés aux métropoles de Pissinous, Synada et Antiocheia ; par
contre, le nouveau partage des sièges entre Laodikeia et Hiérapolis n'est
connu, antérieurement à la notice 7, que par la notice 3, qui suit en cet
endroit le concile de 787. Peu nombreux, ces transferts ne sont connus que
par le changement de place dans les notices, étant donné qu'aucun acte
officiel n'est conservé, même en résumé ou en mention.
Asie : Magnesia (Anèlios), Phokaia, Klazoménai passent sous Smyrnè ;
cf. 7, 649, 650, 651. Néanmoins, une copie de la notice 9, le manuscrit S,
retient encore ces trois noms en doublet : voir 9, 24, 30 et 44 ( = 9, 523-525).
Galatie : Amorion et Klanéos ; cf. 7, 654, 657.
Phrygie : Tibèrioupolis, Azanoi, Kadoi, Ankyra/Synaos, sous Hiérapol
is ; cf. 7, 638-642.
Phrygie : Dokimion, Polybotos, sous Amorion ; cf. 7, 656, 658. Kona,
sous Kotyaeion ; cf. 7, 671.

26. Très souvent les trois parties que comporte normalement la notice complète sont
en réalité disparates ; voir les tableaux de la tradition manuscrite des notices 8 et 1 1 :
Notitiae, p. 80, 118.
34 J. DARROUZÈS

Pisidie : Philomèlion, sous Amorion ; cf. 7, 655.


Cyclades : Andros, sous Athènai ; cf. 7, 500.
Hémimont : Plotinoupolis, avec le nom de Didymoteichon, se trouve
sous Traïanoupolis ; cf. 7, 596.

4. Omission par disparition d'évêchés


C'est dans cette catégorie que peut se poser le problème de l'intégrité et
de l'objectivité des listes, puisqu'une disparition a pour cause la faute de
copie ou bien la ruine effective de l'évêché.
Il y a d'abord des évêchés isolés qui ont disparu pour diverses raisons.
Mésotymolos, Kadosia, Ioustinianoupolis (de Pisidie) cèdent la place à un
évêché voisin : Blandeis, Gallos/Lophos, Konana. Topiros (Rhodopes) est
peut-être dans le même cas, ainsi que Troknada en Galatie ; cependant, ce
dernier évêché, qui reparaît sporadiquement (7, 326 apparat ; 9, 207), peut
constituer une omission. Théodosioupolis d'Arménie, éliminée définitiv
ement dans la notice 9, n'appartenait plus depuis longtemps au territoire de
la métropole de Kaisareia. En définitive, la notice 7 ne semble avoir omis
clairement que l'évêché de Zèla, retrouvé dans les notices suivantes :
9, 167 ; 10, 186 ; 13, 186.
Ensuite on remarque des groupes de deux évêchés, voisins ou même
éloignés sur la liste : Siza (Ériza) et Métaba en Carie, Hyda et Derbè en
Lycaonie, Dionysioupolis et Anastasioupolis en Phrygie (Hiérapolis). La
tradition du texte ne fournit aucune explication péremptoire à leur sujet.
Une troisième catégorie ne diffère de la précédente que par le nombre
des évêchés disparus : treize en Lycie, huit en Phrygie (Laodikeia et
Synada). Sans témoignage extérieur, la cause exacte de ce changement reste
indéterminée, mais il est vraisemblable qu'une province comme la Lycie,
où le total des évêchés dépasse la quarantaine, ne fut pas recensée avec
exactitude par le compilateur de la notice 7 qui a perdu ces treize évêchés ;
en effet, une recension de la notice 10 revient à la liste antérieure des
trente-sept. En Phrygie, le démembrement en faveur des métropoles
nouvelles de Hiérapolis et d'Amorion complique la situation sans expli
quer la disparition de certains noms ; d'ailleurs la notice ancienne elle-
même avait en cet endroit des lacunes, puisque Chonai (Kolossai) lui a
échappé.
Enfin viennent les omissions dans les provinces où les circonstances
historiques provoquèrent la disparition réelle des évêchés ; ce sont les
provinces de Thrace (Philippoupolis, Adrianoupolis, Markianoupolis) ou
de la frontière orientale (Mélitènè et Phasis). Deux métropoles, Markia
noupolis et Phasis, ont disparu elles-mêmes définitivement dans la notice 7,
mais que signifie leur présence encore dans la notice 4 ? Le cas de Mélitènè,
admise encore dans les notices 2 et 4, montre bien que les notices n'expr
imentpas exactement toute la réalité à une date bien déterminée.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 35

IV. ADDITIONS OU CRÉATIONS

Une liste dont les copies ne garantissent pas le caractère officiel et


l'authenticité ne garantit pas non plus elle-même l'objectivité de ses
accroissements. A toute époque la multiplication des copies provoque des
interpolations et des doublets, qui sont des additions subreptices. L'équiva
lence des noms est une source constante de dédoublements insoupçonnés.
Au total, à partir de la notice 7, on compte plus de cent noms nouveaux (1 14
en moyenne pour les cinq notices) ; c'est donc une forte croissance dont il
faut analyser les causes.
1. Additions subreptices : doublets, interpolations
Durant la période ancienne les doublets sont dus au fait que les évêchés
promus à un rang supérieur continuent à figurer dans la liste provinciale.
Aucune des notices n'a été réellement traitée comme un tout par les
compilateurs, car il semble facile de supprimer les doublets par une simple
comparaison. L'interpolation, qui est une faute plus grossière, se produit
surtout en notice 3, qui n'en paraît que plus artificielle et désordonnée27. La
notice 4 en a aussi au moins deux : Promissos (4, 330), Koos (4, 428).
En notice 7 il y a peu de doublets. En effet si Synaos figure deux fois en
Phrygie, sous Laodicée (7, 405) et sous Hiérapolis (7, 639), il semble que
l'évêché de Laodicée doit se lire Sanaos. Il y a aussi deux Brysis, l'archevê
ché (7, 75) et l'évêché (7, 630) ; mais Balsamon cite un acte synodal qui
confirme l'existence des deux sièges28.
Quelques doublets proviennent d'une difficulté de lecture ; une forme
proposée sans doute d'abord comme hypothétique s'introduit ensuite dans
le texte à côté de celle qu'on veut expliquer. Tel pourrait être le cas
d'Aténia29, avant Apameia : 2, 439-440. De même il semble qu'Orina30
double Oraka à partir de la notice 7 (402-403) ; il est vrai que la forme
Oraka est attestée par la notice 3 et par le concile de 880, deux témoins en

27. La plupart des interpolations de la notice 3 constituent aussi des doublets : voir
les lignes 141-142, 187, 184-185, 203, 396, 463, 610 (?). Sauf Lampe (203), les noms se
trouvent en queue de liste ; ainsi Ardida, que la notice 3 introduit au milieu de la liste
de Laodikeia (tableau, p. 21), doit avoir une autre origine.
28. V. Grumel, Regestes, n° 1098 ; PG 138, 389 = Rhallès et Potlès, III, p. 579-580.
Sans témoignage positif, on n'admettra pas le dédoublement réel, par exemple, d'Héra-
klès archevêché et Kybistra évêché.
29. Voir ci-dessus, n. 13. Dans son édition de Hiéroklès, Honigmann corrige Atménia
(Hiéroklès, 672, 6) en Aténia, d'après le texte de la notice 2, qui est elle-même isolée ;
le témoignage n'est pas suffisant pour autoriser une correction.
30. La graphie d'Orina (avec oméga) ne favorise pas le rapprochement avec Klèros
Oreinès (Hiéroklès, 677, 3) ; du moins les compilateurs n'ont pas envisagé cette étymo-
logie (montagne).
36 J. DARROUZÈS

apparence indépendants ; il faudrait ici une preuve géographique pour


trancher la difficulté. On trouve aussi Kamarkon et Kaborkion dans la
notice 10, 366-367 (seulement la recension a). Enfin Périthéorion est doublé
une première fois par Théodorion/Théorion (10,360-361), puis interpolé
(10, 578). Mais le même nom sous des métropoles limitrophes désigne
peut-être un évêché unique ; ainsi Dalisandos est rattaché à la Pamphylie
et à l'Isaurie : voir 7, 252 et 526.
2. Additions nominales : équivalences
Les listes qui emploient les numéros d'ordre comptent généralement
pour un seul évêché les deux noms réunis par ήτοι ; de la sorte, la liste de
Lydie, qui compte 38/39 noms dans la notice 10, affiche un total de 26,
explicité par la recension a : 10, 133 apparat. Pour le copiste il n'y a qu'un
évêché avec double appellation. Encore faut-il que la tradition soit claire
et unanime. Ainsi la notice 2 sépare à tort Théodosioupolis et Perpérina :
2, 129-130. Inversement, tandis que le concile de 787 associe Néokaisareia
et Éristè (ou Aristè), les notices ne citent jamais cette équivalence31. Pour
aboutir à une certitude il serait nécessaire de connaître la situation locale
aux diverses époques. On ne peut que proposer des hypothèses.
Le type d'équivalence le plus commun est celui des noms dynastiques qui
entrent en concurrence avec le nom primitif.
— Anastasioupolis : disparaît en Hémimont, après 2, 510 ; de même en
Phrygie, après 4, 474 ; en Lycie, le nom correspondrait à Telmèssos, mais
les notices l'ignorent.
— Aurèlioupolis de Lydie vaut pour Périkomma, écrit le plus souvent par
fausse étymologie Périkomè : 10, 100.
— Bèrinoupolis, en Galatie, résiste à Stauros : 7, 174. En Lycaonie, c'est
Psibèla qui se maintient : voir 1, 366 ; 7, 436.
— Dèmètrioupolis, si ce nom est exact, cède en Phrygie devant Kona :
2,415 ; 7, 671.
— Dioklètianoupolis de Thrace, citée en dernier lieu dans la notice 4, 440,
n'a pas d'équivalent déclaré. D'autres noms anciens de l'éparchie, tels
Sébastoupolis et Diospolis, s'effacent également après le 9e siècle.
— Dionysioupolis de Phrygie, encore sous Hiérapolis dans la notice
4, 473, n'est plus dans la notice 7 ; un nom nouveau, Phoba (7, 637), lui
correspond peut-être (ou sinon, Anastasioupolis ?).

31. Il doit exister une différence, difficile à établir chaque fois, entre une équivalence
géographique donnée par les notices et la titulature double d'un évêque chargé de
l'administration temporaire d'un autre évêché ; cette titulature apparaît dans les listes de
présence et de signature.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 37

— Eudokias (ou Eudoxias, graphie variable) disparaît en Galatie après


4, 257 ; en Lycaonie, Galbanon32, son équivalent, ne s'est pas maintenu :
voir 1,367 ; 4,384 ; 7,439 ; en Lycie, la notice 1 seule propose une
équivalence curieuse avec Ioustinianoupolis.
— Ioulioupolis, selon les notices, prend le pas sur Basilaion. Cependant
lorsque l'évêché devient métropole au 1 Ie siècle (voir 1 1, 72), c'est le nom
de Basilaion qui est employé. Dans ces conditions Ioulioupolis devient un
doublet dans la notice 10,69 (recension cd) et la notice 13,74 (manusc
rit S), qui doivent omettre Basilaion en raison de sa promotion ; en même
temps, le maintien de Ioulioupolis signifie sans doute la permanence d'un
titre episcopal indépendant, dont les copistes ne connaissent pas le rapport
exact avec Basilaion.
— Ioustinianoupolis s'associe une fois avec Palaiotai de Lycie (2, 338),
une fois avec Spalia de Galatie (4, 261 = 13, 259), une fois aussi avec
Eudokias de Lycie (1, 276). En Pisidie, après 3, 460, le nom cède probable
ment la place à Konana (7, 461), qui occupe le même rang que Ioustinia
noupolis, après Tymandos. En Pamphylie l'association avec Myloma est
commune à toutes les notices, tandis qu'Oinoukomè de Phrygie et son
équivalent apparaissent seulement à partir de 7, 409 : voir le tableau, p. 21.
— Sophianoupolis, uni à Bobos (Boubon), appartient à la liste longue de
Lycie : 4,281 = 10,276 ; l'évêché survit probablement sous un troisième
nom, celui de Proiné (7, 345), cité une fois sous la forme Proana/Pranéa :
4,281 (et 299, apparat).
Lorsque l'équivalence concerne deux toponymes banals, comme Cher-
sonèsos/Hexamilion, Kadosia/Lophoi, Gallos/Lophoi, Modrina/Mélina,
les notices anciennes admettent tantôt l'un, tantôt l'autre ou les deux
séparés. Les appellations nouvelles que donne la notice 7 ont une certaine
stabilité : Kaunos/Hagia, Séleukeia/Agrai33, Malos/Dadalia, Palaiopo-
lis/Aléos. Certaines cependant ne sont attestées que par des témoins
isolés : Ariaratheia/Kasa (7, 1 12), Aragéna/Manda (7, 1 14), Hagios Kornè-
lios/Skepsis (7, 191), Ibora/Pimolissa (9, 164 ; 10 et 13, 182), Aurèlioupo-
lis/Péribolion (13,26), Maschakomè/Aétonia (13,29), Hiérokaisareia/
Hagia (13, 120), Hermokapèleia/Eirènoupolis (13, 126), Oinounda/
Mokondai (13, 275), Doara/Kédros (13, 465).

32. On admet l'identité de Galbanon et de Gdamaua : DHGE 19, p. 201-202 ;


K. Belke et M. Restle, Galatien und Lykaonien, Wien 1984, p. 166. Le passage d'une
forme à l'autre n'est pas expliqué, mais la forme Gdamaua, avec des graphies variables
mais rapprochées, a servi du moins pour désigner un siège episcopal ; voir la liste des
transferts éditée dans cette revue, t. 42, 1984, p. 173 et 193 (n° 12).
33. Il y a précisément une coquille dans l'édition {Notitiae, p. 282) : à la 1. 456 il faut
lire Σελευκείας, non 'Αντιοχείας.
38 J. DARROUZÈS

Les nouveautés de la notice 13 ont même origine que celles de la


notice 10, en Lydie, où deux compilateurs recueillirent plus d'une dizaine
d'équivalences inédites (voir p. 12). Il y en a qui sont purement nominales :
par exemple Daldeis/Yaléa (10,117), probablement aussi Oinounda/
Mokondai (13,275); d'autres semblent accidentelles, comme Satala/
Kéraseis (10, 130-131) ; d'autres contiennent deux noms nouveaux, comme
Gaudeia/Trakoula (10, 120-121). Tout témoignage unique demande à être
confirmé ; selon la date des copies, celui des notices 10 et 13 citées doit
représenter l'opinion d'érudits assez récents (13e- 14e s.) qui n'ont pas
dévoilé leurs sources.
L'identification des toponymes et la détermination de leur période
d'activité constituent une difficulté permanente de l'interprétation des
listes. Celles-ci conservent en effet d'anciens noms et en introduisent de
nouveaux sans indiquer le rapport avec la réalité du temps. Par exemple,
Akroinon, surgissant à côté de Prymnèssos (7,414-415), formait-il un
évêché nouveau et distinct du toponyme dont il prend la succession ? Il
doit exister plus d'identités qu'il ne paraît parmi les noms qui se conservent
par habitude.

3. Additions livresques ou créations d'évêchés


La notice 7 comprend au total plus d'un quart de noms nouveaux par
rapport à la notice 1 ; le tableau numérique montre clairement la ligne de
partage qu'elle forme entre les notices antérieures (notices 1 à 4) et
postérieures (notices 9, 10, 13). En principe ces noms nouveaux correspon
dent à des évêchés nouveaux, sous réserve que l'addition du nom ne soit
pas nominale ou factice. La notice 7 connaît davantage d'évêchés que les
précédentes, mais la question est de savoir s'ils sont de création récente.
Les notices 2, 3 et 4 attestent déjà une progression des listes provinciales
dans quelques métropoles. Ainsi celle de Nikomèdeia, qui montre un
accroissement régulier en 2, 3 et 4, n'a rien de plus que la notice 4 en
notice 7, à part Néokaisareia omise par la notice 4 : voir le tableau p. 13.
Or ces accroissements étaient acquis déjà au concile de 787. Cependant,
sous Hèrakleia, la notice 3 est la seule à enregistrer les noms cités au concile
de 787, suivie en ce point par la notice 7. Dans l'autre région où se produit
une autre progression notable, au centre de l'Asie Mineure, la notice 2 est
stationnaire et les notices 3 et 4 accusent une nouvelle disparité entre elles ;
en effet la notice 3 enregistre la croissance de Laodicée et de Hiérapolis,
que la notice 4 ignore ; c'est le contraire qui se produit pour Pissinous,
Antiocheia (et Amorion), dont les progrès figurent en notice 4, non en
notice 3. Les mouvements administratifs, que les notices antérieures
recueillent par bribes, s'accumulent donc dans la notice 7, dont le compil
ateur fut mieux informé ou plus méthodique.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 39

Selon la tendance amorcée dans les notices 2-4, les progrès de la notice 7
se produisent en Thrace (au sens large, avec Europe, Rhodopes et
Hémimont) et au centre de l'Asie Mineure.
Thrace : Hèrakleia (+10), Philippoupolis (+10), Adrianoupolis ( + 9),
Traïanoupolis ( + 6).
Asie Mineure : Pissinous ( + 4), Myra (+10), Laodikeia (+12), Synada
( + 5), Ikonion ( + 3), Antiocheia ( + 6), Hiérapolis ( + 6).
Cas particuliers : Kaisareia ( + 4 ou 10), Trapézous ( + 7 ou 15).
Mais ces accroissements sont de nature assez différente suivant les
régions. Les évêchés de Thrace sont presque entièrement renouvelés,
entièrement au moins dans l'éparchie de Philippopolis ; Markianoupolis,
seconde métropole d'Hémimont (Mysie seconde, chez Hiéroklés), a dis
paru. En Lazique, le maintien du nom de province sous la métropole de
Trapézous voile la perte totale de l'ancienne province et de sa métropole,
Phasis. Au contraire, en Asie Mineure centrale, il s'agit d'une réorganisa
tion qui commence par une extension du territoire de Hiérapolis ; ensuite
la nouvelle métropole d'Amorion se forme aux dépens de la Galatie, de la
Phrygie et de la Pisidie : évolution longue et complexe, dont les compilat
eurs n'ont pas suivi toutes les phases. Ainsi, la situation des évêchés de
Lycie d'après la notice 7 ne peut correspondre à une action historique
déterminée qui aurait abouti à la suppression de treize noms et à l'addition
de dix ; en effet, les évêchés de Telmèssos et de Limyra, par exemple, n'ont
aucune raison de disparaître ; inversement Pinara est loin d'être un évêché
nouveau. De même, sous Antiocheia, Alia (Alina), citée par Hiéroklés et les
conciles, semble avoir disparu, tandis que Kèdissos, Chairétopa et Aristeia,
inscrits pour la première fois dans les notices 3 et 7, existent déjà en 451.
C'est ainsi donc que se pose la question capitale : puisque la notice 7
retrouve des noms inconnus des notices précédentes, en particulier des
notices 1 et 2, peut-on admettre que la notice ancienne, disons même
primitive, est complète ? Il faut répondre nettement par la négative. De
même que la notice 1 et les suivantes ne contiennent pas un inventaire
complet des évêchés de leur temps, de même la notice 7, tout en utilisant
des sources nouvelles, n'est pas exempte de défauts. Une variante de la liste
de Cappadoce dans une branche isolée de la notice 7, éditée comme texte
authentique de la notice du temps de Léon VI le Sage34, propose un total
de quinze évêchés contre tous les autres témoins qui donnent unanimement
huit évêchés. L'éparchie de Lazique offrira des variantes plus étendues
avec huit évêchés (notices 7 et 9 B), dix-huit évêchés (notice 9 S), quinze
évêchés (notices 10 et 13). Selon l'apparence, le total le plus élevé repré-

34. H. Gelzer n'a connu qu'un manuscrit de cette notice, dont la tradition est
beaucoup plus étendue, sans offrir cependant les marques d'un texte authentique.
40 J. DARROUZÈS

sente une apogée de la métropole ; en réalité, les noms attestés par un seul
témoin, en particulier ceux de Lazique, attendent une confirmation exté
rieure. Il est probable que ces ajouts portent la marque d'un rédacteur
local, disposant d'une connaissance plus précise des lieux à une date
donnée, mais on ne sait si tous ces noms désignent des évêchés35.
Les anciennes éparchies, qui seules intéressent la présente étude, ne
reçoivent plus d'additions massives après la notice 7, à part celle de
Lazique (Trapezous) que je viens de citer et qui est en fait une métropole
nouvelle. Voici les noms nouveaux ajoutés par la suite dans les recensions
communes, jusqu'à la fin du 12e siècle.
— notice 9 : Skamandros (89), Myriangéloi (208), Nèsyra, Ikaria, Astypa-
Ha (484-486).
— notice 10 : Thyraia, Chliara (46-47), Athyra (66), Aradasa, Martyropo-
lis, Hypsèlè (246-248), Matiana (465). Je laisse de côté la liste particulière
de Lydie avec son relevé savant d'équivalences.
— notice 13 : Algiza, Solymniza (50-51), Taranta, Zerbè, Aromana, Ibèroi
(189-197), Balbissa (217), Soumandros (466).
Tous ces noms entrent dans les listes quasiment par hasard, grâce à la
curiosité de quelque compilateur isolé qui complète de-ci de-là le catalo
gue ; de même que les notices anciennes, surtout les notices 3 et 4, sont
inégales selon les éparchies, de même, après la notice 7, l'inscription des
noms nouveaux paraît capricieuse et incohérente. Si c'est un compilateur
particulier (S, dans la notice 9) qui enrichit la liste de la Lazique, le même
retrouve Myriangéloi (9, 208) et surtout Kythéra (9, 379)36 dans des épar
chies très éloignées. Des renseignements si peu diffusés ne proviennent pas
d'un organisme central, mais de collectionneurs particuliers. D'autre part
la date d'inscription du nom n'a aucun rapport connu avec la création d'un
évêché. Si Algiza (13, 50) ne diffère pas de l'évêché d'Argiza (concile de
451), quel rapport faut-il imaginer entre les deux mentions ? Sans doute
d'autres noms, comme Skamandros, Matiana, Balbissa, en raison de leur
nouveauté, laissent-ils supposer une création réelle, mais la notice n'en
donne pas la preuve.
D'un bout à l'autre de la tradition des notices court la même question.
Si on n'a pas la certitude que ces listes sont officielles, le titre episcopal
présumé juste même dans une mention isolée doit toujours être confirmé
par une mention extérieure.

35. La liste de Larissa fournit un exemple semblable : Notitiae, p. 110, 339.


36. On pouvait supposer par recoupement des notices que l'information relative à
Kythèra remontait au moins au 12e siècle : Notitiae, p. 302 n. 379. Depuis l'édition,
B. Flusin m'a signalé une note du Parisinus 1581 (f. 35) qui relate le décès de l'évêque
Théoktistos de Kythèra en l'an 6618 (1 1 10) ; ce fut l'un des premiers titulaires du siège
et il est en tout cas le plus ancien connu.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 41

Index des noms géographiques


L'équivalence de deux noms réunis par ήτοι est indiquée par le trait oblique. Les variantes
d'orthographe dépendent des notices elles-mêmes, qui sont parfois constantes dans l'emploi
d'une forme irrégulière.

Abydos 10, 26, 33. Aragéna/Manda 37.


Achrida 27. Araxa 18.
Achyraous/Adrianou Thèrai 12. Ardida (Aldiion ?) 20,21.
Adada 24. Argiza (Algiza) 11,40.
Adramytion 28. Ariaratheia/Kasa 10, 37.
Adraneia 12, 32. Aristeia 20, 21, 39.
Adrianoi 13. Arménie I (Mélitènè) 15.
Adrianoupolis (Hémimont) 7, 9, 26, 34, 39. Arménie II (Sébasteia) 14.
Adrianoupolis (Pisidie) 24. Arnéa 17, 18.
Aétonia/Maschakomè 11,37. Aromana 15, 40.
Aétos/Apollonos Hiéron 12. Asie (Éphésos) 10-11,33.
Agathe Komè 20, 21. Aspendos 28.
Agrai/Séleukeia 24, 37. Astypalia 40.
Aipolia 10. Atanassos 21.
Akalissos 17, 18. Aténia (Atménia ?) 23, 24, 35.
Akarassos/Lipara 12. Athènai 34.
Akmoneia (-nia) 20, 21. Athyra 11,29,40.
Akrassos 18. Atménia (Aténia ?) 23, 24, 35.
Akroinon 22, 23, 38. Attaleia 25.
Alanda 18. Attouda 27.
Aléos/Palaiopolis 37. Augoustopolis 22.
Algiza (Argiza) 11, 40. Aurèlioupolis/Péribolion 11,37.
Alia (Alina) 20, 21, 39. Aurèlioupolis/Périkomma 12, 36.
Amaseia 7, 9. Aurokla 22.
Amastris 15, 33. Axiopolis 26.
Amblada 31. Azanoi 21, 33.
Amorion 10, 16, 17, 22, 23, 33, 34, 39.
Anaia (Anéa) 32. Balbissa 15, 29, 40.
Anastasioupolis (Hémimont) 26, 36. Balboura 18.
Anastasioupolis/Lagania 12. Barata 31.
Anastasioupolis (Phrygie) 27, 34, 36. Baris 24.
Anastasioupolis (Rhodopes) 25, 26. Basada 3 1 .
Anastasioupolis/Telmèssos 18, 36. Basilaion/Ioulioupolis 11,37.
Anchialos 26. Basilika Therma 28.
Andros 29, 34. Basilinoupolis 13.
Ankyra 7, 9. Bèrinoupolis/Psibèla 31, 36.
Ankyra/Synaos 20, 21, 27, 33. Bèrinoupolis/Stauros 36.
Antiocheia 7, 9, 39. Bindaios 23, 24.
Antiphellos 17, 18. Bithynie (Nicée) 14, 29-30.
Apameia Kibotos 23, 24, 35. Bithynie (Nicomédie) 13.
Apollonias 13. Blandeis/Mésotymolos 12, 34.
Apollonos Hiéron/Aétos 12. Bobos (Boubon)/Sophianoupolis 17, 18, 19,
Appia 21. 37.
Aprila 17, 18. Boulgarophygon 26.
Apros 28. Brozos 22.
Aradasa 16, 40. Brysis 35.
42 J. DARROUZÈS

Cappadoce I (Kaisareia) 10, 28, 39. Halia 16.


Cappadoce II (Tyana) 15. Hélénopont (Amaseia) 14-15.
Cappadoce III (Mokissos) 25. Hélénoupolis 13, 32.
Carie (Stavroupolis/Karia) 19. Hellespont (Kyzikos) 12, 28.
Chairétopa (Kérétapa) 20, 21, 39. Hémimont (Adrianoupolis) 26, 34, 39.
Chalcédoine 6, 8. Hémimont (Markianoupolis) 26.
Chersonèsos/Hexamilion 11,37. Hèrakleia (Europe) 7, 9, 1 1, 27, 39.
Chliara 11,29,40. Hèraklès/Kybistra 16.
Chôma 18. Hermokapèleia/Eirènoupolis 13, 37.
Chonai (Kolossai) 20, 34. Hexamilion/Chersonèsos 11,37.
Cyclades (Rhodos) 26, 34. Hiérapolis (Phrygie) 20, 22, 27, 33, 34, 38,
39.
Dadalia/Malos 23, 24, 37. Hiérokaisareia/Hagia 13, 37.
Daldeis/Yaléa 38. Honorias (Klaudioupolis) 15.
Dalisandos 35. Hyda 23, 32, 34.
Daphnoudion 22. Hypaipa 28.
Daphnousia 13. Hypsèlè 16, 40.
Daskylion 13. Hyrkanis/Myron 12.
Débeltos 26.
Dèmètrioupolis/Kona 22, 36. Ibèroi 40.
Derbè 23, 31, 34. Ibora/Pimolissa 15, 37.
Didymoteichon 26, 34. Ikaria 40.
Dikitanaura 29. Ikonion 7,9,22,31,39.
Diokleia 20, 21. Ikria(Bria?) 20,21.
Dioklètianoupolis 36. Ilistra (Ilira, Posala ?) 23,31.
Dionysioupolis (Phrygie) 27, 34, 36. Ilouza 21.
Dios Hiéron/Pyrgion 11, 12, 28. Ioulioupolis/Basilaion 11,37.
Diospolis 36. Ioustinianoupolis :
Doara/Kédros 25, 37. Eudokias 37.
Dokimion 22, 33. Konana 23, 24, 34.
Dorostolon/Dristra 26. Myloma 37.
Dorylaion 22. Oinoukomè 21.
Palia 16, 17.
Eirènoupolis/Hermokapèleia 13, 37. Paliotai 18, 37.
Éphésos 7, 9, 10-11, 28. Ipsos 22.
Éristè 13, 36.
Ériza (Siza) 19, 34. Kaborkion (Kamorkion) 22, 36.
Euaissa 10. Kadoi 21, 33.
Euchaïta 29-30. Kadosia 13, 34, 37.
Eudokias/Galbanon 23, 31, 37. Kainéa (Kyanéa ?) 18, 19.
Eudokias/Ioustinianoupolis 18, 37. Kaisareia (Bithynie) 13, 32.
Eudoxias (Galatie) 16, 17, 37. Kaisareia (Cappadoce) 7, 9, 10, 27, 29, 39.
Eukarpia 22. Kalamos/Stratonikeia 12.
Euméneia 21. Kaloè 28.
Eunikos 16. Kaloumna 11, 29.
Europe (Hèrakleia) 11,26,28,39. Kamachos 15.
Kamarkon (Kaborkion) 36.
Galatie I (Ankyra) 1 1-22. Kana 31.
Galatie II (Pissinous) 16-17, 28, 33. Kandyba 18, 32.
Galbanon/Eudokias 3 1 . Karia/Stauroupolis 7, 9, 21.
Gallos/Lophos 13, 34, 37. Kasa/Ariaratheia 37.
Gangra 7, 9. Kaunos/Hagia 18, 37, 39.
Gaudeia/Trakoula 12, 38. Kèdissos (Kidiossos) 20, 21.
Germé 12, 28, 33. Kèdros/Doara 25, 37.
Germia 17. Kéraseis/Satala 12, 38.
Germokoloneia 16, 17, 28. Kérasous 16.
Gordorinia 22. Kérétapa (Chairétopa) 20, 21.
Gordoserba 29. Kidiossos (Kèdissos) 20, 21.
Kinnaborion 22.
Hagia/Hiérokaisareia 13, 37. Klanéos 16, 17, 33.
Hagia/Kaunos 18, 37. Klèroi 22.
Hagiodoula 18, 19. Kokkos 16.
Hagios Agapètos 16, 17. Kolassai (Kolossai, Chonai) 20, 21, 34.
Hagios Kornèlios/Skepsis 12, 37. Koloneia 14, 33.
SUR LES VARIATIONS NUMÉRIQUES DES ÉVÊCHÉS BYZANTINS 43

Kolossai (Chonai) 34. Modrina/Mélina 29, 37.


Komboi 18. Mokissos 7, 9.
Kona (Konè) 22, 33, 36. Mokondai/Oinounda 37, 38.
Konana/Ioustinianoupolis 23, 24, 37. Myloma/Ioustinianoupolis 37.
Koos 35. Myra 7, 9, 39.
Korydala 18. Myriangéloi 16, 17, 29, 40.
Kotenna 14. Myrikia 16, 17.
Kotyaeion 22, 33. Myron/Hyrkanis 12.
Kyanéa (Kainéa ?) 17, 18, 19.
Kybistra/Hèraklès 15-16. Nakoleia 22, 33.
Kythèra 40. Naxia (Paros et -) 26.
Kyzikos 7, 9, 12, 21. Nazianzos 25, 33.
Néa Aulè 32.
Lagania/Anastasioupolis 12. Néapolis 23, 24, 33.
Lakédaimonia 33. Néokaisareia 7, 9, 33.
Lakymon (Latmos) 19. Néokaisareia/Éristè 12, 36.
Laodikeia (Phrygie) 7, 9, 27, 33, 38, 39. Nèsyra 40.
Laodikeia Kékauménè 24. Nikaia 7, 9, 12-13, 29-30.
Laranda 31. Nikaia/Nikè 26.
Lazikè 8, 16, 25, 39, 40. Nikomèdeia 7, 9, 13.
Lébissos 18. Nikopolis 22.
Liménai 24. Noumérika 14, 29.
Limyra 19, 39. Nysa 28.
Linoè 29.
Lipara/ Akarassos 1 2 . Oinokomè/Oikokomè 20, 21, 37.
Lophos 13, 37. Oinounda/Mokondai 18, 37, 38.
Lornaia 18, 19. Olympos 17, 18.
Lotinos 16, 17. Opsikion/Maionia 12.
Lounda 20, 21. Oraka 20, 21, 35.
Lycaonie (Ikonion) 22, 31. Orina (Oreianitai ?) 20, 35.
Lycie(Myra) 17-19,34,39. Orkistos 16, 17.
Lydie (Sardes) 12-13, 36. Orykanda 18.
Lykaon 22. Otros 22.
Lysias 22. Oumanada 31.
Lystra 3 1 .
Palaia et Pionia 12.
Madyta 11,33. Palaiopolis/Aléos 37.
Magidia/Sétai 12. Palaiotai/Paliotai 18, 37.
Magnesia Anèlios 33. Palia/Spalia 16, 17.
Magydos 25, 32. Pamphilie (Pergè) 14, 25, 28.
Maionia/Opsikion 12. Pamphilon 11.
Makrè 18, 19. Panion 28.
Malos/Dadalia 23, 24, 37. Paphlagonie (Gangra) 15.
Manaua (Manausa) 14. Pappa 24.
Manda/ Aragéna 37. Parlaos 23, 24.
Markianè 18. Paros et Naxia 26.
Markianoupolis 7, 9, 26, 34, 39. Patara 18.
Martyropolis 16, 40. Peltai 21.
Maschakomè/Aétonia 11,37. Peltinissos 25.
Mastaura 18. Pergè 7, 9, 25.
Matiana 25, 29, 40. Péribolion/Aurèlioupolis 1 1 .
Maximianai 14, 29. Périkomma/Aurèlioupolis 12, 36.
Mèdeia 1 1 . Péristasis 1 1 .
Mélina/Modrina 37. Périthéorion 25, 36.
Mélitènè 7, 9, 15, 34. Perpérina/Théodosioupolis 10, 36.
Mèros 22. Perta 31.
Mésembria 26, 33. Phasèlis 17, 18.
Mésotymolos/Blandeis 12, 34. Phasis 7, 9, 25, 34, 39.
Métaba 19, 34. Phellos 18.
Metropolis 24. Philèta 18, 19.
Mèzou (Mizou)/Amyzon 19. Philippes 25.
Midaeion 22. Philippoupolis 7, 9, 34, 39.
Miloètai 18. Philomèlion 23, 24, 34.
Mistheia 23, 31, 33. Phoba 27, 36.
44 J. DARROUZÈS

Phoinikè 18, 19. Skepsis/Hagios Kornèlios 12, 37.


Phokaia 33. Skordapia 22.
Phrygie Kapatiana (Laodikeia) 10, 20-21, Smyrnè 10, 33.
29, 33, 34 ; (Hiérapolis) 27. Solymniza 11, 40.
Phrygie Saloutaria (Synada) 10, 22-23, 33, Sophianoupolis/Bobos 18, 37.
34. Soumandros 25, 40.
Phyteia 22. Sozopolis (Pisidie) 24.
Pimolissa/Ibora 15, 37. Spalia/Ioustinianoupolis 37.
Pinara 18, 19, 39. Stauros/Bèrinoupolis 36.
Pionia (Palaia et -) 12. Stektorion 22.
Pisidie (Antiocheia) 23-25, 34. Stratonikeia/Kalamos 12.
Pissinous 7, 9, 16-17, 33, 39. Sylaion 25, 33.
Pissynè (Amorgos ?) 26. Synada 7, 9, 22, 33, 39.
Pitanissos 16, 17. Synaos 20, 21, 27, 35.
Plotinoupolis 26, 34. Synodia 16, 17.
Podalia 18.
Poimaninon 28. Taion 29.
Polybotos 22, 33. Tamasos 27.
Pont (Néokaisareia) 15-16. Taranta 15, 40.
Posala 23, 31. Tata 17, 18.
Prainétos 13. Telmèssos 17, 18, 19, 36, 39.
Proana (Proinè ?) 18,19,37. Téménouthèrai 21.
Probaton 26. Tergassos 18, 19.
Proinè 18, 19, 37. Thampsioupolis 20, 21.
Promissos 19, 35. Thémisonion 20.
Prousa 13. Théodoroupolis (Erzurum) 10, 34.
Prymnèssos 22, 23, 38. Théodosioupolis/Perpérina 10, 36.
Psibèla/Bèrinoupolis 23,31,36. Théodosioupolis 20.
Pyrgion/Dios Hiéron 11, 28. Théorion/Théodorion 26, 36.
Pyrgoi/Rhoina ? 23,31. Thessalonikè 27.
Thrace (Philippoupolis) 25.
Rhizaion 16. Thyraia 11,29.
Rhodiapolis 17, 18. Tibassada 23, 31.
Rhodopes (Traïanoupolis) 25, 26. Tibèrioupolis 20, 21, 33.
Rhodos 7, 9, 26. Timbrias 24.
Rhoina 23, 31. Tityassos 24, 29.
Romanoupolis 15. Tlon 18.
Topiros 34.
Sabatra 31. Tracheia (Kalymnos ?) 26.
Sagalassos 24. Traïanoupolis 7, 9, 25, 34, 39.
Sanaos 21, 27, 35. Trakoula/Gaudeia 12, 38.
Sardeis 7, 9. Tranoupolis 21.
Satala/Kéraseis 12, 38. Trapézoupolis 20, 21, 29, 32.
Sébastè 21. Trapézous 15, 25, 33, 39.
Sébasteia 7, 9. Tripolis 20, 21.
Sébastopolis 36. Troknada 16, 17, 29, 34.
Sèbèrias 10. Tyana 7, 9.
Séleukeia/Agrai 24, 37. Tymandos 24.
Selgè 14, 28, 33. Tyraion 24.
Sergentzès 1 1 .
Sétai/Magidia 12. Xanthos 18.
Sibindos 22.
Siblios 21. Yaléa/Daldeis 38.
Sidyma 18.
Siniandos 24. Zèla 15, 34.
Siza (Ériza) 19, 34. Zènonoupolis 17, 18.
Skamandros 10, 40. Zerbè 40.
Zorzèla 24.

Jean Darrouzès
Institut français d'Études byzantines

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