bat aujourd'hui des records d’abs-
on du second tour des dernitres élec-
ives, prés de quatre inscrits sur dix
ppas rendus aux urnes. Jamais labsten-
tteint de telles proportions depuis
du suffrage universel masculin, en
fon tiene compte de ceux qui ne sont
is sur les lstes électorales — environ
Ja population en age et en droit
constate alors que ce sont prés de la
citoyens qui mont pas participé a la
de Vactuelle Assemblée nation:
ces devaient se co
‘rance pourrait devenir une démocratie
tion : un pays dans lequel Tacte de
prprogression de la démobilisation électo-
che tres inégalement les milieux sociaux.
3s 2002, Yécart moyen de participationPrivilégier le réalisme sociologique
Quand on cherche comprendre les logiques &
Yoeuvre dans cette démobilisation électorale qui
affecte tout particulitrement les populai-
res, les _méthodes Jes plus traditionnellement
mises en couvré en sociologie électorale apparais-
sent manifestement insuffisantes. En particulier,
les séries de questions fermées posées A des
Gchantillons & vocation représentative, sur les-
quelles reposent la plupart des sondages. Et cela,
pour deux raisons au moins. Parce que le refus.
aux enquétes a toutes les chances
itrement élevé en milieu populaire.
Et parce que certaines opinions et attitudes qui
y sont répandues sont également parmi celles
‘que les enquétés ont le plus tendance a dissimu-
ler: non-inscription, abstention et, plus encore,
vote en faveur du Front national’. Qu’ils refusent
de répondre aux questionnaires ou quils dissi-
mulent leurs comportements, ceux qui adoptent
ces attitudes sont, en conséquence, toujours
moins nombreux dans les échantillons des son-
deurs que dans la réalité, ce qui explique sans
doute assez largement pourquoi, par exemple, le
EN est jours si mal évalué dans les enquétes
tions de vote » et pourquoi
en mesure d’établir la pré-
ifique porte sur des territoires od
‘bstentionnistes et électeurs du
Front national non seulement sont majoritaires,
Intréduction 3B
mais 'rassemblent parfois.jusqu’aux deux tiers
des adultes de nationslité francaise, recourir &
dautres modes diinvestigation et & d'autres mé-
thodes d'analyse s‘avére done indispensable.
Nous en avons nous-mémes été rapidement
convaincus. Tout au début de notre enquéte aux
Cosmonautes, nous avons procédé & partir de
questionnaires téléphoniques, en contactant tous
Ies habitants de la clié répertoriés dans 'annuaire,
Les réponses enregistrées nous ont permis d’accé-
der Aun certain nombre d'informations pertinen-
tes. Mais, si nous en étions restés a cette premiére
approche, cest tune sorte de fiction sociologique
que nous aurions, bien involontairement, enregis-
wée, puis diffusée. Les habitants de la cité entre-
tiennent un Tapport a Vinstitution électorale qiti
est, en effet, fort éloigné de cclui revendiqué par
coux ayant accepté de jouer le jeu de ces ques
manaires-teléphoniques. Ainsi, pour ne prendre
xem tous les abonnés France
‘Télécom de la cité lui accepteront de nows répon-
drejseuls 13 %
monautes nest pas inscrit
sur les listes électorales.!
Cest done en privilégiant la recherche de don-
nées plus solides que nous sommes parvenus &
mesurer Timportance de ce phénomine, Par
exemple, en menant une enguéte de voisinage
dans tous les batiments de la cité, de maniére a
mieux identifier les problémes diinscription. Et