Une rduction significative des dpenses publiques est possible sans porter atteinte la qualit et l'quit des services

es publics. Cela exige de rformer l'Etat et les services sociaux par des mesures courageuses, aussi opinitres qu'impopulaires, trop longtemps retardes : la chasse systmatique aux gaspillages et aux doubles emplois dans les administrations militaires, civiles et sociales ; la rduction massive des subventions l'agriculture et aux industries dpasses ; la gnralisation des technologies de l'ubiquit nomade dans les services publics ; la suppression de toutes les structures administratives et politiques redondantes, qu'elles soient tatiques, paratatiques ou locales. Il est possible de rendre de meilleurs services publics avec moins de ressources. Une augmentation des recettes sera ncessaire. Elle suppose de choisir quels impts augmenter ; choix minemment politique, dpendant des catgories sociales que la majorit au pouvoir choisit de protger par priorit. Il faudra certainement supprimer certains avantages fiscaux inefficaces, comme celui sur les heures supplmentaires. Il faudra ensuite revoir la fiscalit immobilire, l'exonration des droits de succession, les niches fiscales, notamment celles pour lesquelles il n'existe pas de plafond. Il faudra srement augmenter la TVA (mesure moins injuste en priode de stabilit des prix) et crer une ou deux tranches d'impt sur le revenu supplmentaires au moins pendant toute la dure du redressement des comptes, enfin rduire la porte du bouclier fiscal. Il conviendra de tenir compte de l'esprance de vie dans le calcul des cotisations et des pensions, y compris pour les salaris du secteur public, l'exception de ceux exerant des mtiers pnibles ou dangereux pour autrui, et de faire financer au moins en partie les dpenses lies la dpendance et l'allongement de la vie par les revenus du capital. La hausse des impts entranera d'autres sacrifices : une famille ne pourra pas financer la fois la dpendance de ses anciens par l'impt et les objets-nomades de ses jeunes par la dpense prive. Cette hausse connatra une limite : si elle devient excessive, le risque est grand de voir s'effondrer la comptivit du pays et son taux d'pargne. Pour assurer le succs de cette combinaison de mesure, il faudra grer en toute transparence la nouvelle rpartition des ressources entre gnrations prsentes et futures. C'est b dire redfinir notre modle social.