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((La conviction d'€tre empoisonn6 par Pison aggravait la cruelle vio- Ddcorations de stuc du plafond d'une maison

lence du mal; on trouvait 6galement sur le sol et sur les murs de sa de lo pdriode rdpublicaine tardive d Rome.
r6sidence des lambeaux de cadavres ddterr6s. des formules d'enchan- Le dieu de la Fertilitd, Priape, est reprdsentd
parmi les figures peintes sur fond de temples
tements et d'imprdcations, des tablettes de plomb oir 6tait grav6 le
champ€tres.
nom de Germanicus, des d6bris humains d moitid br0l6s et teints
d'un sang noir et d'autres maldfices que l'on croit de nature d vouer
les Ames aux divinit6s de l'Averne. >>

On pratiquait la magie ir tous les niveaux de la soci6t6, depuis les pay-


sans jusqu'aux empereurs. Dans les premidres ann6es de l'Empire, les
accusations de sorcellerie 6taient fr6quentes dans les procds pour trahison
des membres de la classe s6natoriale. M€me I'empereur N6ron fit appel
aux services de magiciens : rong6 de remords pour avoir fait assassiner sa
mdre, il tenta de conjurer les esprits afin de se faire pardonner.
La magie consiste essentiellement en une combinaison de mots et de
rites occultes destin6s dr influencer le cours de la nature. De par I'impor-
tance attach6e d I'ex6cution correcte des rites, la religion 6tait beaucoup
moins distincte de la magie dans le monde gr6co-romain qu'elle ne I'est
devenue par la suite dans le climat bien diffdrent du christianisme. Il y
avait tout de m€me certaines diff6rences : la magie comportait une nuance
de contrainte
- si le rite
6tait obligatoirement
6tait accompli correctement, le rdsultat escompt6
obtenu; le but des rites religieux, au contraire, etait
de convaincre les dieux, de gagner leur faveur. Par certains c6t6s, magie et
religion se superposaient; en effet, la premidre empruntait d la seconde des
invocations aux dieux et des 6l6ments de rituels sacr6s. Beaucoup de rites
magiques faisaient appel aux divinitds infernales et aux spectres. Ils dtaient

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