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DU MEME AUTEUR ‘Traité de Lopique formelte, 1 vol. de 316 pages. 1966, 2» &@, Anstort, — La AMélaphysique, nouvelle dition entltrement refon- ‘due, avec commentalre, 2 vol. de vit et 878 pages, 1960. = "De la Génération et de (a Corruption, traduction nouvelle avec ‘notes, de xvnt et 172 pages, 1031. —"Trallé de Ame, traduction nouvelle et notes, de xt et 238 pages, 1965, Nouvelle éaition. Ces traductions ont dé honordes, en 1934, d'une Médaille & Argent Adcernde par U'AstOCIATION POUR MENCOUNAGEMENT DES EXUDES ‘OnECQUES ‘Anistore. — L’organon, traduction nouvelle avec notes, 5 vol; 1, Caldgories Il. de I'Interprdtation, xvt-156_p., 1966, 1. vol. UII, Jes Premiers Anotytiques, vit-398 pages, 1965, 1 vol. IW. Let Seconds Analytiques, x-252 pages, 1965, 1 vol. V. Les Topiques, x1-872 pages, 1965, 1 vol ‘Vi Les Refutations sophistigues, x-156 pages, 1950, 1 vol. — Les Maldorologiquee, traduction nouvelle et notes, xvit-302 pages, 1955, 1 vol — Traité du Ciel, traduction nouvelle avee notes, J. TRICOT PARIS a LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN a. 6, Puace pa La Sonnowns, Ve BIBL to TE WISHES ad i UNIVERSE AnL ul LA MBTAPHYSIQUE, quien entraine d'autres. Au point de vue du fond lui-méme, il est clair qu'une recherche qualifi€e d’acroamatique porte sur des matidres auxquelles a spéculation ow la pratique attachent un intérét véritablement. scientifique, els que les problémes de Physique ou de Philosophie premiére. Sans nous arréter & l'opinion de Cuément ALEXANDRE (Sirom.,V,575 A) de Purangus (Vila Alez., 7) et, ce qui est plus surprenant, de Stupzictus (in Phys. comm., 8, 18, Diels), qui pensent que les écrits acroama- tiques renferment une doctrine secréte et réservéc aux initiés, il faut admettre que la distinction entre towrepoek ct Karepudk répond & une différence fondamentale dans 1a nature et importance des sujets traités. C'est ce qu'indique le texte bien connu d’Autu-Getts, Noel. All, XX, 5, 5: turepuek dicebantur quae ad rheloricas meditationes facul- Talemque arguliarum civiliumgue rerum noliliam conduce- ant, dxcpoxrock aulem vocabantur in quibus philosophia remotior subtiliorque agilabalur quaeque ad nalurae contem- plationes disceplationesque dialecticas pertinebant. Cette ‘opposition essentielle, qui se traduit dans le procédé @exposition et dans la méthode, a été relevée par les ‘commentateurs anciens, notamment par E11as (le Pseuno- dition est de 1844-1862, Goren, 1893-1802) n'ont pas, semble-Lil bien, apporté d'eléments nouveaux. Il faut en dire autant de ta thtse de J. Cunvauien, ta notion du Méeessaire ches Ar. ef cher ses Togie de Veuvre d'An, Le beau livre d'O. Hace, ‘Garisote, publié, par les soins de L. Rooin, en 1920, male dont la Composition remonte & 1904, contiont um exposé trés clair de taultals de le ertique A le fin du eldcle dernier. 1 fellu attendee tee travaux de Werner-Withem Jancen (Emendationum... specimen, Leipeig, 1602; Studien... Berlin, 1912; Aristotles, Berlin, 1923) pour rencontrer dee vues véritablement nouves sur le Corpus eriato- Ulclen, et, particulltrement, sur la Mélaphysique. Conservatrices dans lor entemble, les réflexions auxquelles une minutieuse étude des textes avait conduit Jaxoen, n’en avalent pas moins besoin d'une ‘mise eu polat. Cette mise au point a &48 faite par A. Mansion, dans un rmaglotral article de Ia Revue Néo-colatique de Philosophie, 1927, 1p. 907-241 et 428-466, intitulé : 1a Cendse de Pauure d'Aristole apres Tex travauz récents, Le dernier commentateur de 18 Méaphysigue, W.D, Ross (1924), touten utlisnt les travaux de Jazonn, cependant, INTRODUCTION vi Davin) (in Categ., 144, 15 Busse), par le Pszup0-Aumo- ‘nius (in Hermen., 3, 20 Busse), et par Sruptcius (in Phyt 695, 34 Diels). Tandis que les dwcepuxd, concluant du vraigemblable au vraisemblable (8 mlavav elxéeas, ‘dit Euias), utilisent les ressources de In dialectique et revétent Ia forme extérieure du dialogue (doit leur nom de Budoynd), aux &xposyaroce souls sont ouvertes les voies de analytique et de la démonstration apodictique, tous Ta forme de Venseignement dogmatique. Enfin (différonce tout extérieure, mais dont les consequences ont été consi- dérables), les cuvres proprement philosophiques, de faible valeur li:téraire la plupart du temps, ne franchissent, pas, en principe, Venceinte de I'Bicole, et c'est en co sens Seulement qu’on peut les appeler ésotériques ; les dialogues fexolériques, au contraire, plus accessibles et plus populaires (populariler scriptum quod tRarepixdy appel- Iabant, dit Cicenon, de Fin., V, 5, 12; ef. ad Allie., IV, 16, 2) sont mis en circulation (ey xowg, év Eyxuxdors), 4dités comme une ceuvre littéraire et, pour atteindre le grand publis, pourvus de tous les agréments que, depuis Praron, le geare comporte (cf. le mot connu de Cicénon, ‘Acad., Ul, 34, 119, qualillant de flumen aureum les dialogues d’An.). Ce serait cependant. une erreur de eroire (que les traités acroamatiques n’ont été Vobjet d’aucune publication, et quils constituaient des recucils de notes ersonnelles 4 usage exclusif du professeur. Bn fait, ils Apparaisseat, dans leur généralite2, comme des cours |b dimtérentes reprises, proposé dos solutions personneltes. Tt en est de meme de Etlore Bionone (L'Aristotele perduto ¢ te formarione flotopea di Bpicuro, Florence, 1996), qui a 6tudié 'évotution de le pensée d’An., particulldrement dans lee Dislogué ‘On peut dire que, d'une manibre générale, les discussions do cos dernidrea années ont, sur la plupart des questions @authentici¥é ot de ‘Composition, renforcé Tes positions traditionneliee qu'une érudition fatempérante, remontant au xvit cle, stall offorcé d’sbranler, Louvre d'Ansrore, 1a Mélaphysique notamment, qui en est le ouronnement, en cort fortifie et affermie (Pour plus de détails, ef. L. Ronin, Arisa, 1 Roppelons qui ne s'agit, dans cette Introduction, que de vues ngrales: Nous aurons Veccaslon d'indiquer que plusieurs moreeaux a dlaphytique(sinon des livres entiers) n'ont pas le caractire de x LA METAPHYSIQUE Sans nous tun mot de Vhistoire de la conservation dot Inquello se trouve évidermment lige la question de l'authen- ticitét, Cette histoire, assez confuse et mélée d’éléments légen- daires, a ét4 racontée par Steanox (Geogr., XII, 1, 54) et par Puutangue (Vila Sul., 26)%. Tu#orunaste, disciple 4’Anustore et son successeur & la direction du Lycée, aurait égué ses propres manuscrits et, ceux de son mattre, & un certain N&LEUS, qui les emporta & Scepsis en Troade, et les transmit & ses héritiors. Afin de les soustraire & l'avidité des rois de Pergame, qui recherchaient tous les livres susceptibles d’enrichit leur bibliothéque, rivale de celle d’Alexandrie, ces héritiers, gens incultes et gro les cachérent en désordre dans une cave, of I’humidité et les vers causérent de sérieux ravages. A I'époque de Sita, Apexuicon de Tées, grand amateur de d’Anistion, gouverneur d’Athénes (cf. Atuénée, Deip- rnosoph., V, 48-53, et surtout 214 d), les découvrit et en fit acquisition. La copie qu'il exécuta, sans avoir une compé- tence philosophique sulfisante, et qui fut déposée & Athénes, était fort défectueuse : elle contenait des lectures erronées et de malencontreuses additions destinées & com- bler les Iacunes des manuscrits, Aprés 1a prise d’Athénes par Sytza, en 86, la bibliothbque d’ArEuticon fut trans- portée & Rome, of le grammairien TyRANNroN, ami de Cictnon et précepteur de ses fils, réussit& prendre con- naissance des manuscrits grice & la complicité d'un biblio- thécaire. Les précieux papiers, revus, classés et copiés, furent communiqués par lui au péripatéticien ANORONICOS de Rhodes, onzidme successeur d’Anistore & la téte du Lycée, qui en donna une édition complite vers 60 av. J.-C. De cette édition,trés fautive selon Sraason, dérivent toutes celles qui ont suivi 1 Pour plus de détai contulter Ravassson, Essai sur fa Mélaph em, le Syst. d'Ar, p60 ot, ; of surtout ‘dont Fexposs ost des plus remarquables. 2. Textes reprodults dans Rirran et Paruien, Hist. philo. gr ne 365; tradults dons Ravatssox, Bova! eur la Mil. dr, p. 7-8. intnopverion oa Que faut-il penser de ce récit? S'il ait exact, I'authen- icité du Corpus arisloteticum serait gravement compro- mise, A une époque d'abondante littérature pseudépi- graphique, la découverte d’Areuuicon, faisant suite & tune séquestration prolongée des manuscrits et entourée de circonstances romanesques, autoriserait les pires soup- ons. D'autre part, Tutorunasrs étant mort en 287, i résullerait (Stapon et Puutangue n’hésitent pas & Vaffirmer) que, pendant deux siteles, & partir de Sraaton, lee crits scientifiques d’An. seraient demeurés inconnus, aussi bien de l'Bcole péripatéticienne (qui, en pleine Abcadence depuis Lycon, ne s'est pas moins prolongée, ‘par une diadochie régulitre, jusqu’a ANDRontcos lui-méme, son dernier scolarque) que des autres Ecoles, notamment, elle du Portique, dont les polémiques ont alimenté la littérature philosophique durant toute cette période, Mais c'est 14 une situation dont Minvraisemblance saute aux ‘yeux et & laquelle l'étude des textes contemporains ne permet pas de s'arréter : une foule de témoignagest nous obligent & admettre que les premiers successeurs de ‘Twflopnaste, notamment StRATON de Lampsaque, ont conservé une activité philosophique qui ne s'explique que par une connaissance de premiére main des travaux a'An, Ces mémes témoignages nous gerantissent, en outre, aque les adversaires du Péripatétisme, Mégariques, Bpicu- riens et Stotciens, ont, dans l'ensemble comme dans le détail de leurs attaques, utilisé constamment les ouvrages scientifiques d’An, Enfin, on admettra difficilement que la célébre bibliothéque d’Alexandrie, fondée par Prouémée Soren sur les conseils de Démérntus pe Puatine, disciple tet ami de Tréormnaste, n’en ait pas possédé une collec tion complete. Une preuve supplémentaire, s'il en était besoin, pourrait étre tinge de la publication des écrits de Tu#o- punastE lui-méme, lesquels, dans le récit de Sraanon, ont suivi le sort des manuscrits d'Antstore. Il est incontestable aque les auditeurs de Tutornnaste en avaient conservé et 1, Dont quilquet-uns sont rapportés dans Hamcuin, op. éily p. 6B et es

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