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TD n°3

QUESTION DE SYNTHESE

Peut – on parler d’une culture jeune (au sens de sous-culture et/ou de contre
culture) ?

Dans une première partie vous montrerez l’existence, à partir des années 60, d’une
sous-culture voir d’une contre culture propre à la jeunesse dû à son homogénéité
assuré par l’âge et assure la construction d’une identité spécifique comme le démontre
les sociologues interactionnistes.
Dans une seconde partie vous
relativiserez aujourd’hui l’existence de la culture jeune par hétérogénéité du groupe
des jeunes dû à la différence des origines sociales et du sexe ce qui entraîne une
reproduction sociale comme le démontre P.Bourdieu. Bien mais vous oubliez
des mots

QUESTIONS
Document 1 : interview de Dominique Pasquier*, Sociologue, directrice de recherche au CRNS.
[…] A l'exception des lycées d'élite, les modes d'accès à la culture des jeunes
échappent au monde adulte. Ils ne se reconnaissent pas dans la culture académique délivrée
par les enseignants. Ni dans celle de leurs parents, sans pour autant que cela crée de tension : les
rapports parents-enfants sont largement pacifiés. [« Chez les lycéens la culture dominante n'est pas
la culture de la classe dominante mais la culture populaire ».]Les lycéens d'aujourd'hui ont
complètement autonomisé leurs pratiques culturelles, lesquelles jouent un rôle central dans leur
socialisation. Tout se passe derrière la porte de la chambre, sur écrans, hors du regard des parents.
Celui de l'ordinateur sur lequel on chatte, celui du portable sur lequel on s'envoie des SMS, celui de
la télé où l'on joue -les garçons surtout-¬ à des jeux vidéos dont les parents, bien souvent, ignorent
tout […]. Reste donc le groupe des pairs, dont le regard est d'une cruauté inouïe. Hannah Arendt,
parlant du système américain, le pressentait dès l'après-guerre quand elle disait qu'«affranchi de
l'autorité des adultes, l'enfant n'a donc pas été libéré, mais soumis à une autorité bien plus
effrayante et vraiment tyrannique : la tyrannie de la majorité». Jusqu'à récemment, les jeunes
étaient dans un rapport d'opposition à la génération qui les précédait. C'était conflictuel, névrotique,
douloureux, mais jouable. Là, le risque que prennent les jeunes qui refusent de se soumettre au
jugement normatif de leurs camarades est d'être marginalisés socialement. Ce qui les place dans une
situation intenable : chez eux, de plus en plus, ils reçoivent une injonction à l'authenticité sur le
mode «sois toi-même, construis ton projet de vie», alors qu'à l'école, le message des pairs est «pour
être soi, il faut d'abord être comme les autres» […]. Notamment grâce à la communication à
distance, SMS, chats, etc. Là, ils sont moins soumis à la tyrannie des apparences.
Source : D’après Libération, vendredi 18 février 2005, Par Emmanuel DAVIDENKOFF et Marie-
Joëlle GROS Dominique Pasquier : Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité, Autrement,
collection Mutations, 2005
Document 2 : « La jeunesse n’est qu’un mot ». Pierre Bourdieu
Si l'on comparait les jeunes des différentes fractions de la classe dominante, par exemple tous les
élèves qui entrent à l'École Normale, l'ENA, l'X, etc., la même année, on verrait que ces « jeunes
gens » ont d'autant plus les attributs de l'adulte, du vieux, du noble, du notable, etc., qu'ils sont plus
proches du pôle du pouvoir. Quand on va des intellectuels aux PDG, tout ce qui fait jeune, cheveux
longs, jeans, etc., disparaît. [...] Dans un cas, on a un univers d'adolescence, au sens vrai, c'est à dire
d'irresponsabilité provisoire : ces « jeunes » sont dans une sorte de no man's land social, ils sont
adultes pour certaines choses, ils sont enfants pour d'autres, ils jouent sur les deux tableaux. C'est
pourquoi beaucoup d'adolescents bourgeois rêvent de prolonger l'adolescence : c'est le complexe de
Frédéric de L'Éducation sentimentale, qui éternise l'adolescence. [Dans l'autre cas, celui des jeunes
issus de la classe ouvrière, les jeunes passent directement de l'enfance à l'âge adulte] Cela dit, les «
deux jeunesses » ne représentent pas autre chose que les deux pôles, les deux extrêmes d'un espace
de possibilités offertes aux « jeunes ».
Source : Pierre Bourdieu, « La jeunesse n'est qu'un mot », Questions de sociologie, 1984.
Document 3 :
.Des mobinautes de plus en plus nombreux parmi les 35-49 ans et les CSP +

Document 4 :
Les loisirs des adolescents

Question : Quels sont les loisirs qui ont le plus d'importance dans votre vie actuellement ? (1)

% Rang
- Pratiquer un sport 66 1
- Faire la fête 45 2
- Aller au cinéma 35 3
- Aller sur Internet 26 4
- Lire 22 5
- Regarder la télévision 19 6
- Jouer aux jeux vidéo 19 6
- Jouer d'un instrument de musique 15 8
- Aller au théâtre 5 9
- Autres 6
- Sans opinion -
(1) Le total des % est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner quatre réponses.

1/ Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres (doc 3) :

• 26 ( 35-49 ans)

• 40 (CSP+)

2/ Quelles sont les données qui prouvent l’existence d’une « culture jeune »? (doc 3-4)
3/Quelles sont les données qui permettent de relativiser cette homogénéité culturelle (sexe, origine
sociale …) ? (doc 3)
4/Expliquer la phrase soulignée en utilisant l’ensemble du document . (doc 1)
5/ Est-ce qu’il y a une adolescence pour tout les jeunes? Expliquer (doc 2).
6/Montrer quelles sont les valeurs promulguées par la jeunesse. (doc 4)

Documents bien choisis et questions claires

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