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Résumé :
Des négociations auront lieu en 2009 sur la « succession » du Protocole de Kyoto
de 1997, qui contient des objectifs concrets en termes de réduction des émissions
de CO2. La première période de ce Protocole arrivant à échéance en 2012, il s’agit
de conclure un accord international fixant de nouveaux objectifs pour le post-2012
lors de la Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique qui aura lieu
à Copenhague en décembre 2009.
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Lid BUSINESSEUROPE
Politique climatique internationale (-1-)
Dans la CCNUCC, il avait été convenu que les pays visés à l’Annexe I réduiraient
leurs émissions en 2000 jusqu’à celui de 1990. Ils y sont parvenus,
principalement en raison, d’une part, de l’effondrement et, d’autre part, de
l’assainissement des industries très polluantes en Europe centrale et orientale.
Politique climatique internationale (-2-)
Eu égard au fait qu’il est généralement admis que les pays industrialisés sont, d’un
point de vue historique, largement responsables des niveaux élevés d’émissions de
gaz à effet de serre actuels, le Protocole de Kyoto leur impose de plus gros efforts
qu’aux pays en voie de développement. C’est ce qu’on appelle le principe des
“common but differentiated responsibilities”. A l’instar de l’UE (on notera
cependant une répartition individuelle des charges entre les pays de l’UE), la
Belgique doit réduire ses émissions de 8% par rapport au niveau de 1990 d’ici à
2012. Il s’agit d’une première étape pour que la température ne dépasse pas de plus
de 2°C celle enregistrée à l’ère préindustrielle. Aujourd’hui, la hausse de
température est déjà de 0,7°C.
Les pays doivent, en ordre principal, réduire leurs émissions par le biais de mesures
nationales. Ils disposent par ailleurs d’un certain nombre de mécanismes de
flexibilité tels que le système d’échange de quotas d’émissions, le ‘Clean
Development Mechanism’ (CDM) et le ‘Joint Implementation’ (JI). En vertu du
Protocole de Kyoto, les émissions effectives sont enregistrées et rapportées.
2 Sujets de négociation
Dans le plan d’action de Bali, il avait été convenu de négocier sur “a shared vision
for long-term cooperative action, including a long-term global goal for
emission reductions”. Bon nombre d’observateurs avancent que le 4ème rapport
du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne
laisse plus aucun doute au sujet de l’objectif à atteindre : pour que
l’augmentation de température par rapport à l’ère préindustrielle n’excède pas
2°C, il faut également imposer aux parties des objectifs quantitatifs drastiques à
long terme. Le rapport avance une réduction globale des émissions de gaz à effet
de serre de 50% à 85% d’ici à 2050. A Poznan, ce volet des négociations a retenu
beaucoup d’attention. L’Union européenne a déclaré que des engagements concrets
à l’échelle mondiale sont indispensables d’ici à 2050.
En vertu du plan d’action de Bali : “Countries must tackle the question of enhanced
national/international action on mitigation of climate change”. Dans le Protocole de
Kyoto, les pays industrialisés s’étaient engagés à accepter des objectifs
contraignants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces
obligations courent jusqu’en 2012. Lors de la COP 15 à Copenhague, il s’agira de
Politique climatique internationale (-3-)
A cet égard, les problèmes-clés sont l’engagement ou non des Etats-Unis, qui
n’avaient pas ratifié le Protocole de Kyoto, et les efforts que les pays en voie de
développement seront ou non disposés à consentir. Ce dernier groupe est
extrêmement hétérogène mais, en vertu de la Convention actuelle, il n’a pris aucun
engagement en matière de réduction. Ainsi, la Chine, qui fait partie de ce groupe, a
déjà clairement laissé entendre que le principe des “common but differentiated
responsibilities” constitue pour elle la clé de voûte des négociations.
Le plan d’action de Bali dispose comme suite : “Countries must deliberate upon
enhanced action on adaptation”. Dans ce volet, les négociations portent sur
l’adaptation aux changements climatiques. Il est question de mesures tant
proactives (par ex. la construction de digues) que réactives (par ex. la réparation des
dégâts après une inondation). Ainsi, pour certaines petites îles très basses, le
relèvement du niveau de la mer représente un problème très concret.
La discussion porte sur la question de savoir, d’une part, qui est responsable des
dommages éventuels et, d’autre part, sur qui doit les indemniser. En effet, selon
une estimation de la CCNUCC, les coûts d’adaptation jusqu’en 2030 devraient
atteindre entre 50 et 170 milliards $. Contrairement à des pays comme la Chine ou
l’Inde1, l’Union européenne estime que tous les pays sont responsables des actions
effectives entreprises pour s’adapter aux changements climatiques. C’est pourquoi
elle propose une vaste structure de financement. Dans le cadre du Protocole de
Kyoto, un Fonds d’adaptation avait été mise en place pour financer des projets
concrets. Il est alimenté par un prélèvement de 2% sur les projets de CDM. Les
discussions actuelles portent sur l’augmentation des moyens de ce fonds et sur la
mise en place d’un système international d’assurance pour les catastrophes dues
aux changements climatiques.
1
Ces pays souhaitent que seuls les pays de l’annexe I supportent les frais pour l’adaptation.
Politique climatique internationale (-4-)
2.4 Technologie
2.5 Financement
L’UE souhaite qu’au cours des négociations menées en 2009, des progrès suffisants
soient réalisés afin de pouvoir conclure à Copenhague un accord climatique
international global. Outre ses propres efforts, elle veut que les pays en voie de
développement consentent également des efforts qui soient proportionnels à leur
situation économique. Elle estime par ailleurs qu’il faut aussi discuter d’un accord
global sur la navigation aérienne et maritime internationale. Un accord global doit
encore être trouvé dans le débat relatif à l’impact du déboisement (en 2004,
responsable de 17% de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre), aux
possibilités offertes par la technologie et au financement des mesures climatiques.
En adoptant le paquet énergie & climat européen, l’UE a clairement pris les
devants dans ce dossier.
sera quasiment impossible en 2009. Dès lors, cela impliquerait qu’il faudrait trouver
un accord international en 2010, c’est-à-dire sous la présidence belge de l’UE.
Il ne fait aucun doute qu’un nouvel accord climatique international devra intervenir à
Copenhague ou lors d’une COP ultérieure. Le monde des entreprises ne conteste
nullement la réalité du changement climatique et la nécessité d’une intervention au
niveau mondial. Toutefois, il estime toutefois qu’il essentiel qu’il soit impliqué, ou à
tout le moins entendu, dans ces négociations internationales. En effet, la grande
majorité des investissements et des flux financiers proviennent des entreprises.
Le monde des entreprises a besoin d’un cadre précis, prévisible et stable pour
pouvoir programmer ses investissements. Il est important de créer un level playing
field international. Il est essentiel d’avoir un système de protection des droits de
propriété intellectuelle qui fonctionne bien.Tant pour le financement que pour la
technologie, il est crucial de conclure des accords qui ne compromettent pas
inutilement la compétitivité de nos entreprises. Des mesures pragmatiques et
efficaces en termes de coûts sont une conditio sine que non. Cela signifie que
chacun – les pouvoirs publics, les entreprises et la population dans son ensemble –
devra adapter son comportement pour permettre l’émergence d’une société pauvre
en carbone.
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