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- Première 21/11/2007
SUJET DE M. FOURESTIER www.profdeses.fr
Introduction :
- Des deux côtés de l'Atlantique, les banques centrales sont dans une mauvaise passe, coincées entre la remontée des
risques inflationnistes et les incertitudes autour de la croissance. La Banque centrale européenne (BCE) a choisi son
camp, celui de son mandat : défendre la stabilité des prix par une politique monétaire restrictive visant à réduire la
création de monnaie au risque d'affaiblir la croissance. Aux États-Unis, les craintes de récession l'emportent sur ceux
de l'inflation, ce qui s'est traduit par la multiplication des baisses des taux d'intérêt directeurs, au point que ceux-ci
rejoignent ceux de la zone euro.
- La création monétaire est directement liée au niveau du taux d'intérêt car celui-ci va déterminer le coût du crédit.
Or, c'est par le biais du crédit bancaire qu'est créée la monnaie. Plus il y a de crédit dans l'économie, plus il y a de
création de monnaie et plus la masse monétaire s'accroît.
- La question est aujourd'hui de savoir quels objectifs sont prioritaires, car l'assouplissement de la politique monétaire
américaine n'est pas sans risque, tout comme le resserrement du crédit dans la zone euro.
- Aussi, pour mieux comprendre les enjeux autour des choix monétaires, il importe de voir quels sont les risques d'une
création excessive de monnaie et ceux d'une création monétaire insuffisante.
Si la création excessive de monnaie se traduit effectivement par nombre de risques au premier rang desquels l'inflation
et son cortège d'inconvénients, la politique monétaire restrictive (de « désinflation compétitive ») mise en œuvre depuis
les années 1980 fait encourir d'autres risques pour l'économie.
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II. Les inconvénients d'une création insuffisante de monnaie.
A. Une création monétaire insuffisante risque d'entraîner la récession économique.
Les freins à la création de monnaie pour limiter l'inflation provoquent généralement le ralentissement de l'économie.
Les politiques monétaires restrictives se manifestent par le relèvement des taux d'intérêt par les autorités monétaires
(Banque centrale). Ce relèvement du loyer de l'argent renchérit le coût du crédit et des investissements (productifs et de
logements). Les échanges sont moins importants, l'investissement baisse, l'activité stagne et des emplois sont détruits.
En comprimant la demande des agents économiques (consommation des ménages et investissement des entreprises),
les politiques monétaires restrictives freinent la production (TP. Question 4).
Ainsi, au début des années 1980, la politique de désinflation compétitive (hausse des taux d'intérêt) a pénalisé
l'investissement et la croissance comme le montre les données de 1979 et 1984 (document 3). A contrario, la baisse des
taux d'intérêt de la fin des années 1990 (1997-2000) dans la zone euro s'est traduite par une relance de l'investissement,
de la croissance et des emplois (TP. Question 5). Aux États-Unis, la baisse massive des taux d'intérêt directeurs de la
Fed (Réserve fédérale américaine) ont permis d'éviter la récession après le krach boursiers des valeurs technologiques
de l'année 2000 et les attentats du 11 septembre de la fin de l'année 2001 (document 4).
Conclusion :
- La création monétaire à la charge des banques centrales, n'est pas une affaire simple. Il importe à la fois d'alimenter
suffisamment l'économie en liquidité et de satisfaire les besoins de financement, tout en se préservant d'une création
excessive de monnaie cause d'inflation et d'effets pervers tant redoutés. L'équilibre est difficile à trouver, car lorsque le
robinet monétaire n'est pas suffisamment ouvert (politique restrictive) cela freine l'activité et pénalise l'emploi.
- Aussi, les politiques monétaires sont-elles l'objet de critiques continues car toute décision sur la fixation des taux
d'intérêt, si elle satisfait les uns, risque de mécontenter les autres. D'autant plus que les choix monétaires ont des
conséquences directes sur les taux de change comme on le voit aujourd'hui avec l'envolée de l'euro face au dollars et
aux autres devises, ce qui pénalise fortement nos exportations tout en allégeant la facture de nos importations,
notamment celle du pétrole.
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