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2008-2009

TS5
PARTIE 5 : PARENTÉ ENTRE LES ÊTRES VIVANTS ACTUELS ET FOSSILES – PHYLOGENÈSE -ÉVOLUTION.

Chapitre 2 : La lignée humaine .

Introduction
Tous les Hommes actuels font partie d’une même espèce, Homo sapiens, et sont les seuls
représentants actuels de la lignée humaine.

Bilan du TP/TD2 : Place de l’Homme dans le règne animal.


Problème à résoudre : Comment placer l’Homme dans l’arbre phylogénétique des Vertébrés ? Comment
reconstituer l’histoire évolutive de la lignée humaine ?

I - La place de l’Homme dans le règne animal.


Des caractères apparus successivement permettent de définir la place de l’homme dans le règne animal.
L’homme partage de nombreux caractères dérivés avec d’autres êtres vivants. Ses cellules sont compartimentées
et ses chromosomes sont contenus dans un noyau : c’est un eucaryote. Son système nerveux central est dorsal et
en partie protégé par des vertèbres : c’est un vertébré. Il possède quatre membres terminés par des doigts et
respire par des poumons : c’est un tétrapode. Son embryon est protégé de la déshydratation par une poche
contenant du liquide amniotique : c’est un amniote. Sa peau est en partie couverte de poils et les petits sont
allaités : c’est un mammifère. Il possède des mains au pouce opposable et ses doigts possèdent des ongles plats :
c’est un primate.
Parmi les primates, l’homme est proche des grands singes : les hominoïdes sont des primates dépourvus
de queue : les vertèbres caudales atrophiées et soudées forment le coccyx. Les hominidés comprennent le
gorille, le chimpanzé, le bonobo et l’homme. Les homininés présentent une bipédie permanente. L’homme est le
seul homininé actuel. Sa face est aplatie et son volume crânien est important.

Bilan du TP3 « Les critères d’appartenance à la lignée humaine » :


Problème à résoudre : Quels sont les points communs qui laissent penser que la lignée humaine a pu émerger au
sein des primates ? Comment la lignée humaine a-t-elle pu émerger au sein des primates ?

II - La lignée humaine.
II.1- Le portrait du dernier ancêtre commun avec le Chimpanzé.
Pour dresser le portrait du dernier ancêtre commun à l’Homme et au Chimpanzé il faut prendre en
compte tous les points communs partagés par ces deux espèces.

HOMME SINGE
Homo sapiens Pan troglodytes

HOMININÉS PANINÉS

-10 à -7 MA

Les caractères partagés par l’Homme et le Chimpanzé sont :


- des similitudes génétiques (99%)*
*il peut paraître paradoxal que des différences quantitativement si faibles aient des conséquences aussi
évidentes. Cela tient notamment au fait que l’expression de certains gènes ait un retentissement qui peut être
considérable au niveau du phénotype.
- la capacité de confectionner des outils
- l’organisation sociale (systèmes sociaux communautaires, partage de nourriture, se font la guerre, les rapports
entre les individus reposent sur des liens d’amitié, d’inimitié, d’alliances, de coalitions, de trahisons et de
mensonges, transmission à la génération suivante).
L’ancêtre commun de l’Homme et du Chimpanzé n’est ni un Homme ni un chimpanzé. Il possède
tous les caractères des ancêtres précédents : c’est un eucaryote, un vertébré, un tétrapode, un amniote, un
mammifère, un primate, un hominoïde, un hominidé.
Cet ancêtre commun de l’Homme et du Chimpanzé possède également des caractères dérivés propres
communs à l’Homme et au Chimpanzé : une taille d’environ 1,30 m pour 40 kg, un cerveau relativement
développé (300 à 400 cm³), un répertoire locomoteur incluant la bipédie, une vie en milieu arboricole, un régime
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alimentaire omnivore, une vie en communauté régie par des rapports hiérarchiques, l’usage d’outils
rudimentaires, une conscience de soi, une capacité à imiter, montrer et apprendre (transmission des compétences
à la progéniture), à se mettre à la place de l’autre (sympathie), à mentir et à manipuler les autres, une capacité à
afficher ou camoufler ses intentions, une aptitude à la réconciliation.

HOMME SINGE
Habitat terrestre, fabrication et utilisation d’outils, Arboricoles, vivent dans la forêt tropicale,
nourriture partagée et alimentation plus carnée, alimentation plutôt végétale, l’anatomie du pharynx ne
éducation des jeunes plus longue et puberté plus permet pas un langage articulé mais peuvent apprendre
tardive, langage articulé. notamment le langage des sourds muets.

II.2- Les critères d’appartenance à la lignée humaine.


Les critères d’appartenance à la lignée humaine sont des caractères anatomiques et des traces d’activités
culturelles. Des caractères du squelette traduisent la réalisation d’une bipédie permanente. Des réalisations
techniques et culturelles témoignent du développement cérébral. Le volume crânien est généralement supérieur à
celui des autres hominidés. La face est généralement plus aplatie que celle des autres hominidés.
Tout fossile présentant au moins un de ces caractères dérivés appartient à la lignée humaine.
L’acquisition de la bipédie est datée vers -6 MA à l’aide des restes du fossile Orrorin tugenensis.

Bilan du TP/TD4 « Le caractère buissonnant de la lignée humaine et l’origine des hommes modernes» :
Problème à résoudre : Quelle est l’histoire évolutive des homininés ?

II.3- Le caractère buissonnant de la lignée humaine.


Plusieurs espèces d’homininés ont vécu entre 6 Ma et 100 000 ans, époque où apparaissent les Homo
sapiens (= les hommes modernes). Ces espèces appartiennent à deux genres : les Australopithèques et les
Homo.
Les Australopithèques possèdent des caractères dérivés de la lignée humaine en rapport avec la bipédie
mais ont encore beaucoup de caractères ancestraux (faible capacité crânienne, face longue et projetée vers
l’avant). Les Australopithèques ont vécu entre 4 Ma (Australopithecus anamensis) et 1 Ma (Australopithecus
robustus ou Paranthropus robustus).
On peut citer : - Australopithecus anamensis 4 Ma
- Australopithecus afarensis (= Lucy) 3 Ma
- Australopithecus africanus entre 3,5 et 2,5 Ma
- Australopithecus boiseï entre 2,1 et 1,1 Ma
- Australopithecus robustus ou Paranthropus robustus 1 Ma
Leurs périodes d’existence se chevauchent, ils ont cohabité. Dès 3,5 Ma, on dispose de nombreux
fossiles indiquant une grande diversification des espèces au sein même des australopithèques. Certaines espèces
disparaissent et d’autres évoluent : on parle de radiation évolutive.

Les espèces du genre Homo possèdent en plus de la bipédie des caractères dérivés crâniens et liés à
l’activité culturelle. Les Homo les plus anciens (Homo habilis) sont datés de 2,5 Ma. Ils étaient bipèdes et
possédaient une capacité crânienne d’environ 600 cm3 pour une taille de 1m10 à 1m40.

Avant la disparition d’Homo habilis une nouvelle


espèce apparaît en Afrique vers 1,8 Ma Homo erectus. Les
Homo erectus sont connus d’abord en Afrique (adolescent
de Turkana daté de 1,6 Ma) : ils forment un groupe très
diversifié dont l’évolution est marquée notamment par une 1 1
Ma
augmentation graduelle du volume crânien. Ils étaient Ma
parfaitement bipèdes (tronc et membres adaptés) et
possédaient une capacité crânienne de 800 cm3 mais
conservaient des caractères primitifs tels que les bourrelets 1,7
sus-orbitaux et des fronts fuyants. La maîtrise de la marche Ma 1,3
Ma
bipède contribue à leur capacité de migration. Ils vont se
disperser sur le continent africain et en dehors. On les
retrouve en Asie dès 1,5 Ma et en Europe tardivement. Ils
ont existé jusqu’à environ -150 000 ans.

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Les Hommes de Néanderthal ont vécu dans le monde entier (Europe, Asie et Moyen-Orient) de -120
000 ans à -30 000 ans. Il semble provenir de l’évolution des Homo Erectus puisqu’il est présent dans les régions
que celui-ci a colonisé.
L’Homme de Cro-Magnon est le premier homme moderne connu à partir de -40 000 ans en Europe.
C’est un représentant des Homo sapiens. Ils ont cohabité avec les hommes de Néanderthal mais eux seuls ont
survécu.

Plusieurs espèces d’homininés ont donc vécu en même temps. Les Australopithèques formeraient un
rameau de la lignée humaine détaché assez tôt de celui des Homo. La coexistence au sein de la lignée humaine
et à plusieurs époques de plusieurs espèces et même de plusieurs genres est tout à fait remarquable. Ceci signifie
que l’évolution de la lignée humaine n’a pas été linéaire mais buissonnante c’est-à-dire que l’évolution des
caractères n’a pas eu lieu en même temps ni régulièrement. Plusieurs genres (Homo ou Australopithèques) ou
espèces présentant des caractères plus ou moins évolués ont cohabité à plusieurs moments. Cela est vrai
également pour plusieurs espèces du genre Homo. Des apparitions et des disparitions ponctuent donc l’histoire
de l’homme. S’il coexiste des Australopithèques à la bipédie évoluée et au crâne primitif avec d’autres espèces
chez lesquels c’est l’inverse alors les différents caractères se sont mis en place indépendamment les uns des
autres dans les différentes lignées.

Le genre Homo, très diversifié, est caractérisé par une augmentation progressive de la capacité
crânienne et une régression de la face. Les espèces fossiles identifiées, datées entre 4 Ma et 1,5 Ma, sont toutes
africaines. Cela peut s’expliquer par l’origine africaine de la lignée humaine ou par les conditions de
fossilisation exceptionnelles de la vallée du rift africain.
L’Homme de Néanderthal trouvé en Europe semble provenir de l’évolution d’Homo erectus ayant
colonisé l’Europe.
FIGURE migration de l’homme plusieurs hypothèses…
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IV - L’origine des hommes modernes, Homo sapiens.


Toutes les populations humaines actuelles partagent les mêmes allèles, avec une fréquence variable. La
population ancestrale n’aurait compté que quelques dizaines de milliers d’individus. La principale cause des
différences de fréquences géniques entre les populations actuelles est la distance géographique, qui traduit le
processus de migration et de dérive de composition à partir d’un pool initial commun très diversifié.
Homo sapiens serait une nouvelle espèce apparue en Afrique ou au Proche Orient il y a 100 000 à 20
000 ans et qui aurait colonisé tous les continents en remplaçant Homo erectus.

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