Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Sommaire
Naissance de l'ordinateur............................................................................................................3
La longue marche des machines à calculer.............................................................................3
L'histoire des machines à calcul..........................................................................................4
Les moulins à chiffres.........................................................................................................5
Programmation : une longue histoire......................................................................................6
Le codage binaire................................................................................................................6
L'invention de la programmation........................................................................................7
Les pères fondateurs................................................................................................................8
Naissance de l'ordinateur
L
e principe de l'ordinateur est inventé en 1945, mais l'origine de
l'informatique plonge dans la nuit des temps. La préhistoire de
l'informatique commence sans doute au moment où un berger anonyme
entreprend de compter son troupeau et de graver sur un os le nombre des bêtes
qu'il possède. Elle se poursuit quand le scribe d'une cité-État de Mésopotamie,
quatre milles ans avant Jésus-Christ, se sert de signes gravés sur des tablettes
d'argile séchée pour designer la quantité des biens stockés dans les greniers
royaux.
L'ordinateur est une machine complexe, il sert à faire des calculs et plus
généralement à traiter de l'information; en outre, c'est une machine entièrement
automatique. L'ordinateur plonge donc ses racines dans trois traditions
distinctes. Il hérite d'abord de la longue tradition des machines à calcul, depuis
le boulier jusqu'aux grands calculateurs modernes. Il se rattache ensuite à
l'univers très ancien du codage et de la cryptographie. Enfin, il est
l'aboutissement du désir de l'homme de construire des automates qui soient de
plus en plus à son image.
«Compter sur ses doigts» fut pendant longtemps un mode très sophistiqué de
calcul. On se sert de ses doigts, mais aussi d'autres parties du corps, pour
L'auxiliaire de calcul le plus répandu à la fois dans l'espace et dans le temps est
sans doute le boulier. Encore largement utilisé de nos jours, le boulier a
probablement été inventé dans l'Antiquité au Moyen-Orient. Contrairement à
une opinion répandue, un boulier utilisé par une personne expérimentée est un
moyen de calcul très rapide. Lors d'un concours organisé au Japon en 1945, un
militaire américain employé dans les services financiers de l'armée d'occupation
était opposé à un employé japonais. Le premier disposait d'une machine à
calculer électrique de bureau, le second d'un simple boulier japonais (soroban).
Le Japonais gagna quatre épreuves et l'Américain seulement une !
Tous les inventeurs de machines à calcul dont nous avons pu conserver les
témoignages évoquent le caractère fastidieux et répétitif des opérations
arithmétiques lorsqu'elles sont faites à la main. L'acte d'invention est ici motivé
par la volonté de faire réaliser par une machine ces opérations. Leibniz,
l'inventeur de la première "machine à multiplier", disait lui-même : «Il est
indigne d'hommes remarquables de perdre des heures à un travail d'esclave, le
calcul, qui pourrait fort bien être confié à n'importe qui, avec l'aide de
machines.»
Le boulier utilise le même principe, mais les cailloux sont bien ronds et enfilés
sur des tringles, elles-mêmes fixées sur un cadre en bois. Malgré la souplesse et
la rapidité qu'autorise un tel dispositif, c'est toujours l'homme qui fait les
opérations "à la main".
Pascal invente sa machine à l'âge de dix-huit ans pour, dit-on, soulager la peine
de son père. Celui-ci est en effet "commissaire de l'impôt" (percepteur) à Rouen.
Il consacre de longues heures de travail fastidieuses aux comptes qu'exige sa
charge. Son fils met au point une machine nommée "pascaline" pour lui venir en
aide. Cinquante exemplaires de sa machine sont finalement fabriqués. Après lui,
Leibniz (1646-1716) construit une machine qui non seulement additionne et
soustrait, mais également effectue des multiplications et des divisions. La voie
des machines modernes est ouverte.
Mark 1", construite aux Etats-Unis au début des années quarante. Construite sur
la base des plans de Babbage par Howard H. Aiken (1900-1973), cette machine
mesurait 16 mètres de long, pesait 5 tonnes et comprenait 800'000 éléments. Elle
était 100 fois plus rapide que les calculateurs de bureau disponibles à l'époque.
En 1943 débuta la construction d'une machine utilisant les tubes à vide. Il s'agit
d'une technologie électronique, beaucoup plus rapide que les composants
téléphoniques. Ce calculateur, nommé ENIAC, est destiné à calculer des
trajectoires de projectiles pour l'armée américaine qui fait alors la guerre en
Europe et dans le Pacifique.
Le codage binaire
L'invention du codage binaire est assez ancienne. On a trouvé des traces d'une
mathématique utilisant le principe de la paire, pour l'addition et la
multiplication, à la fois en Egypte, au Moyen-Orient et en Chine. On a retrouvé
en Chine des documents vieux de 4'500 ans qui sont la preuve de la découverte,
à cette époque, sous le règne de l'empereur Fou-Hi, des vertus du système
numérique binaire.
L'Occident doit attendre le XVIe siècle pour découvrir à son tour les vertus du
langage binaire. L'une des premières utilisations systématiques connues est celle
de Francis Bacon (1561-1626). Bacon rêve à un moyen simple de transmettre la
pensée à distance, moyen qui ne présenterait que deux états possibles (cloche, tir
de mousquet, trompettes, etc.). Bacon invente finalement un système de codage
des messages qui permet d'en cacher le sens. Une lettre envoyée pouvait ainsi
être cryptée.
Leibniz, dont nous avons vu qu'il avait construit une machine à calculer
perfectionnée, découvre lui aussi l'importance du langage binaire. Mis au
courant des anciens travaux chinois sur la question, le philosophe voit dans le
binaire la base d'un langage universel. «J'ai trouvé cette chose étonnante, disait-
il, on peut représenter par les nombres toutes sortes de vérité, (jusqu'à) l'analyse
générale des connaissances humaines.»
Plus tard le mathématicien anglais George Boole (1815-1864) construit sur une
base binaire une algèbre remarquable d'élégance et de simplicité. Avec lui la
logique moderne était née. Son algèbre permet le traitement des symboles grâce
des fonctions comme «et...», «ou...» et «non...». Cette algèbre servira beaucoup
aux premiers informaticiens pour développer leurs outils de programmation.
L'invention de la programmation
Le binaire trouve une première application dans l'industrie avec les machines
utilisant le principe du «carton perforé». Le tissage des étoffes façonnées est en
partie automatisé par le Français Joseph–Marie Jacquard (1752-1834). Celui se
Le premier véritable dispositif moderne pour traiter l'information est sans doute
la machine de l'Américain Hermann Hollerith (1860-1929). Celui-ci projette de
construire — et de vendre — un dispositif qui permettrait d'effectuer rapidement
et en partie automatiquement toutes les opérations associées au recensement de
la population.