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Margaux AFANYAN

FICHE DE LECTURE

ETAPE 1

Nom et prénom de l’auteur : Jacques GENEREUX, professeur à Sciences Po.


Titre du livre : Les vraies lois de l’économie
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 355
Année d’édition : 2005
ISBN : 2.02.084481.8

ETAPE 2

1. économie, libéralisme économique, Marx, Keynes, économie de marché, prix, biens


privés, biens publics, CPP, flexibilité des prix, Etat, inégalités, régulation politique,
production, consommation, monnaie, valeur, justice, impôts, anticipation, démocratie,
croissance, rendements

2. Le livre correspond aux cours d’économie de Première et Terminale, en particulier tout


ce qui est en rapport avec le marché et ses imperfections. C’est donc un parfait enrichissement
à tout le chapitre de Première intitulé « La régulation économique et sociale » puisqu’il traite
aussi bien de la coordination par le marché que de ses imperfections et de l’action des pouvoir
publiques pour les réduire.
Il semble moins correspondre au programme de Terminale mais les élèves qui
souhaitent revoir les « bases » de l’économie abordées en Première peuvent tout aussi bien le
lire, et les notions essentielles sont de toute façon toujours d’actualité pour quel que soit le
niveau d’études d’économie.
Il est également abordable pour les élèves de Seconde les plus motivés, mais plus on
avance dans le livre plus les notions sont compliquées à comprendre, c’est pourquoi un élève
de Seconde aura peut-être du mal à aller jusqu’au bout.

Je pense que ce livre est à la fois une reformulation, un complément et un


enrichissement du cours d’économie. Le marché et ses limites sont expliqués par l’auteur dans
un vocabulaire simple (il explique à chaque fois les mots qui requièrent d’avoir étudié
l’économie pour être compris) et il expose en même temps son propre point de vue puisqu’il
parle à la première personne et qu’il prend position (contre le libéralisme économique).

ETAPE 3

1. Les principales problématiques sur lesquelles l’auteur s’interroge dans l’introduction sont :
- Existe-t-il des lois naturelles de l’économie ?
- Le marché assure-t-il une situation optimale ?
- Dans quels cas l’Etat doit-il intervenir ?
- Qu’en est-il des échanges internationaux ?
- Comment réduire les inégalités ?
Il se propose d’y répondre en énonçant tout d’abord les « six piliers de la prétendue sagesse
économique » c'est-à-dire les six postulats du discours néolibéral, qui, entre autres, comparent
l’économie à la science physique, ventent la capacité du marché à assurer une situation
optimale et minimisent le rôle de l’Etat dans l’économie. Il relativise ensuite ces lois en disant
qu’elles n’existent que dans un « monde de rêves » et que l’économie ne fonctionne pas
comme cela dans le monde réel. Il oppose donc à ces lois des « vraies lois de l’économie », un
ensemble de 20 lois qui donnent à l’économie un aspect plus social.
Chaque chapitre du livre est consacré à l’explication d’une des « vraie loi de l’économie »
énoncées dans l’introduction par Jacques Généreux.

2. Le livre est constitué de deux volumes rassemblés. Les six premières lois du premier
volume sont les contestations directes des six piliers du néolibéralisme. Elles concernent 6
notions essentielles qui vont être réutilisées tout au long du livre : la notion d’économie elle-
même, la valeur, l’offre et la demande, le marché et l’Etat. Les autres lois du premier volume
passent en revue d’autres bases théoriques du discours économique et concernent la
concurrence, l’impôt, l’importance d’une bonne politique, la monnaie et l’anticipation.
Le deuxième volume quant à lui s’intéresse surtout aux conditions d’évolution et de
régulation de l’économie à long terme. Les notions nouvelles dont il est question sont la
croissance, le développement, la rareté, le libre-échange. Chacune des neuf lois du second
volume vient aussi compléter et approfondir une des lois du premier volume.
La démarche de l’auteur est organisée de façon similaire pour chaque loi : il
commence par énoncer des prétendus « acquis » de l’économie néolibérale puis il les remet en
question en prenant pour exemple une situation dans laquelle ils ne sont pas valables. Il donne
alors sa propre conception de l’économie en s’appuyant sur un raisonnement personnel et sur
d’autres travaux d’économistes de tous siècles confondus.
J. Généreux cite au final dans son livre une quantité remarquable d’économistes différents,
que ce soit pour les contredire ou pour soutenir sa thèse. Leurs paroles sont parfois utilisées
dans un ordre chronologique ce qui permet de retranscrire l’évolution de la pensée
économique et d’en arriver à la vision actuelle.
Ceci n’est pas un ouvrage qui se veut porte parole d’une pensée économique, mais
c’est une vision personnelle de l’économie, une synthèse personnelle de courants différents,
bien que le raisonnement de J.Généreux relève souvent du keynésianisme (il valorise
l’intervention de l’Etat dans le bon fonctionnement de l’économie).
L’auteur utilise beaucoup d’exemples illustratifs très simples parfois caricaturaux pour
expliquer les notions évoquées. Dans le chapitre 1 par exemple il souhaite faire la différence
entre les lois de la nature (« Lancez une pierre en l'air et vous êtes certain qu'elle retombera
au sol ») et les lois de l’économie (« Lancez la même pierre sur quelqu'un et vous ne serez
jamais sûr de sa réaction »).
Il donne également à son livre un caractère très personnel en ajoutant des anecdotes
d’expériences vécues. Dans le chapitre 2, il souhaite définir ce qui fait la valeur d’un bien et il
ne trouve pas vraiment de réponse. Il conclut alors avec le récit de son expérience du
marchandage au Cameroun qui lui fait découvrir une loi paradoxale de l’économie : « Dans le
marchandage, le bien prend de la valeur au fur et à mesure que son prix baisse. »
En définitive Généreux effectue une véritable critique du néolibéralisme. Toutes ses
lois ne font que contredire les théories néolibérales et dans sa conclusion du premier volume il
s’attaque même aux économistes eux-mêmes, qui ont une « capacité au délire ardent » et qui
« soutiennent des thèses abracadabrantesques ». Il va jusqu’à comparer leur obscurantisme à
celui de la religion. Avec scandale, il cite cette phrase du prix Nobel de l’économie George
Stigler : « Eh bien, ce n’est pas la science économique qui est fausse, c’est la réalité » !

3. - Existe-t-il des lois naturelles de l’économie ?


La première réponse que l’auteur apporte est qu’il n’existe pas de lois naturelles de
l’économie. En effet les lois de l’économie ne sont pas immuables et incontournables comme
les lois de la nature mais elles sont fondées sur des conventions, des règles et des institutions
créées par les hommes. Cette loi conteste le pilier néolibéral qui dit que « les lois établies par
les sciences économiques sont comparables aux lois de la physique ».
- Le marché assure-t-il une situation optimale ?
Selon les néolibéraux, l'économie de marché est le plus efficace des systèmes économiques :
un ensemble de marchés parfaitement concurrentiels assure une allocation optimale des
ressources. En réalité, même pour les biens privés, le marché est défaillant car les conditions
de la concurrence parfaite n'existent pas (Loi n°3) et même si elles existaient, en l’absence
d’une régulation politique forte, la libre concurrence produit la jungle et la guerre
économiques. Elle ne garantit en rien un usage efficace des ressources et détourne même
celles-ci de leurs emplois les plus urgents et les plus légitimes pour l’humanité.
- Dans quels cas l’Etat doit-il intervenir ?
L’Etat doit évidemment intervenir dans la gestion des biens publics. Pour les autres types de
biens, selon Jacques Généreux, il n’y a pas plus de domaine réservé à l’Etat que de domaine
réservé au marché. Là où le marché est incapable d'assurer au mieux le bien être collectif,
l'État pourrait mener les "bonnes" politiques pour compenser cette défaillance du marché.
Généreux soutient avec ferveur la nécessité d’une régulation politique dans l’économie. Il
défend en particulier les politiques keynésiennes qui demeurent selon lui des outils
indispensables et efficaces. Malgré cela, il est conscient que l’Etat n’est pas capable de créer
un optimum social en appliquant des règles quelconques qui lui seraient dictées par la science.
Il ne peut s’approcher de l’optimum qu’au travers d’une vraie démocratie qui reste à
construire.
- Qu’en est-il de l’économie mondiale ?
Selon l’auteur, les avantages naturels dont disposent les pays ne sont pas le plus important. Ce
qui fait leur performance dans l’économie mondiale est leur avantage politique : la capacité à
mettre en œuvre des politiques industrielles et économiques efficaces, à soutenir la recherche,
à garantir la stabilité politique, à protéger des industries naissantes. Inversement, un avantage
naturel évident peut s’avérer un handicap pour un pays mal gouverné, où un Etat prédateur
gaspille les rentes au lieu de servir une stratégie collective visant le bien commun.
En ce qui concerne la meilleure économie de marché, Généreux répond que le laisser-passer
des biens est concevable si chaque gouvernement interdit à ses producteurs de faire n’importe
quoi, n’importe comment, s’il existe une communauté de vues entre les gouvernements sur les
normes et sur le niveau de biens publics qui paraissent souhaitables pour que l’économie de
marché reste humaine et équitable.
- Comment réduire les inégalités ?
Le discours libéral dit que les politiques qui tentent de réduire les inégalités ne parviennent
qu’à réduire la richesse nationale, qu’il faut donc accepter les inégalités de revenu et de
richesse pour inciter les riches à investir et les autres à s’enrichir par leurs efforts.
Selon Généreux, il faut rendre plus équitable le système économique grâce à la justice. Celle-
ci se doit de promouvoir l’égalité initiale des capacités de développement personnel, ce qui
passe notamment par un égal accès à l’éducation, aux soins, au logement, au travail. Cela
implique aussi de limiter la possibilité de capitaliser indéfiniment. « Plus on partage la taille
du gâteau de la richesse nationale, plus il y en a ».

Dans sa conclusion Il suffirait d’y croire, l’auteur ouvre des perspectives sur l’économie en
général. Il s’interroge sur son rôle (« la seule raison pour laquelle j’ai décidé un jour de
poursuivre l’étude de l’économie est que j’espérais ainsi apporter une pierre à la
construction d’un monde plus humain »), sur l’utilité de connaître et faire connaître les vraies
lois de l’économie (« Leur connaissance fait reculer le fatalisme et la défiance en démontrant
les vertus du volontarisme et de la confiance ; en un mot, elles nous aident à y croire ») , de
combattre les fausses lois de l’économie libérale et de montrer à quel point la politique est
importante. Son message est porteur d’espoir ; il souhaite que la connaissance de ces lois se
répande à travers la société et surtout il souhaite combattre l’obscurantisme encore bien trop
présent dans le monde.

ETAPE 4

1. Les points forts de ce livre se situent selon moi surtout dans le fond : le contenu est
accessible à tous, il est très enrichissant et intéressant et il aborde beaucoup de sujets
économique, c’est pourquoi il est moins lassant qu’un livre qui ne ciblerait qu’un seul sujet
précis. Malgré le fait que ce ne soit pas un livre à l’aspect "scolaire" (ce que j’ai apprécié) il
est possible de le réinvestir dans les cours d’économie.

2. Il n’a pas beaucoup de points faibles, hormis le fait qu’il soit très long (il réunit deux
volumes).

3. J’ai aimé le fait qu’il y ait beaucoup d’exemples inventés donc très simplifié mais j’aurai
également aimé trouver des exemples réels et actuels.
Une conclusion qui résume l’ensemble du second volume aurait également été utile.

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