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BE
FOCUS CONJONCTURE
30%
manière générale, été à la mesure de la gravité de la situation. Par une contraction
exemple, les Etats-Unis ont transféré des moyens à hauteur de 6,3% de de l'activité
20%
économique ?
leur PIB vers le secteur financier et le
SOMMAIRE 10%
Royaume-Uni y a même injecté 20,2% de son
1 PRINCIPALES PIB. Couplées aux injections massives de liqui- 0%
Toutes les La majorité Fifty-fifty Une minorité des Aucune
entreprises des entreprises entreprises entreprise
DONNÉES dités par les banques centrales, ces interven-
MACRO-
tions ont ramené une certaine stabilisation sur
ÉCONOMIQUES
les marchés financiers. L’ampleur des plans de entrepreneurs tant aux Etats-Unis qu’en zone euro et en Belgique est en
2 RÉSULTATS DE relance est aussi inédite : les pays du G20 légère hausse depuis avril. L’indice des directeurs d’achats de la zone
L’ENQUÊTE
consacreront en moyenne près de 2% de leur euro remonte également (43,9 points en mai) après avoir atteint son plus
SEMESTRIELLE
PIB aux mesures de relance en 2009. Ceci bas niveau historique en février. Cet indice a même dépassé le seuil cri-
3 QUAND L’ÉCONO-
vient s’ajouter aux stabilisateurs automatiques tique des 50 points en Chine depuis mars, signe que la croissance de la
MIE TOUCHERA-T-
ELLE LE FOND ?
qui jouent, eux aussi, un rôle important dans la production industrielle y est à nouveau positive. Enfin, le marché immo-
plupart des pays industrialisés. Ces mesures bilier américain, à l’origine de la crise, montre quelques timides signaux
QUELLE SERA LA
nécessaires prises par les gouvernements plon- positifs, même si la baisse du prix des logements avoisine encore les 20%
RAPIDITÉ DE
LA REPRISE ? geront les finances publiques dans le rouge sur un an. Il y a donc des lueurs d’espoir à l’horizon, mais sont-elles vrai-
dans les années à venir. Le déficit budgétaire ment le signe qu’une reprise durable est amorcée ?
Résultats de l’enquête
semestrielle Graphique 5 -
Exportations
Graphique 4 -
Rentabilité
80% Graphique 8 -
Les princi-
70%
pales raisons
60% des décisions
d'investisse-
% des secteurs
… mais une stabilisation est en vue… 50%
ment pour les
40% 6 prochains
Bien que pratiquement tous les secteurs évaluent négativement la situa- 30%
mois
tion actuelle, quelques lueurs d’espoir se profilent pour les six prochains 20%
mois. Ce résultat est en rupture nette avec les enquêtes conjoncturelles 10%
économique.
Graphique 7 -
Investissements Quand l’économie touchera-
t-elle le fond ? Quelle sera
la rapidité de la reprise ?
Le creux conjoncturel est en vue…
Les indicateurs conjoncturels évoqués ci-dessus et les réponses des sec-
teurs montrent que le recul de l’activité économique amorce un ralen-
tissement. Ainsi, le creux devrait être atteint durant le quatrième
trimestre de 2009. A partir de ce moment, l’activité économique ne
devrait donc plus se contracter. Environ un tiers des secteurs sont
d’avis qu’une croissance positive se dessinera à nouveau à partir du qua-
… sauf sur le marché de l’emploi et au niveau
des investissements 100 Graphique 9 -
Pourcentage
L’emploi et les investissements constituent deux exceptions de taille à des secteurs
80
qui prévoient
cette tendance à la stabilisation. Ainsi, environ 80% des secteurs
une croissance
s’attendent à une détérioration supplémentaire de la situation de 60 de l'activité
économique
l’emploi (graphique 6). Du côté des investissements, ils sont 75% (gra-
40
phique 7). Ce pessimisme en matière d’investissements constitue un
signal de plus que les secteurs n’envisagent pas à court terme un redé- 20
7 Graphique 10 -
Parmi les risques
6 baissiers suivants,
Score moyen
une relance
rapide ?
définitivement acquis 4
3
Un certain nombre de risques importants subsistent et
s’ils devaient se réaliser, le scénario ci-dessus devien- 2
de l'économie
que, par exemple, aux Etats-Unis. Il se pourrait dès lors belge ?
4
que l’impact négatif de la crise financière sur
3
l’économie réelle (et inversement) soit plus lent à
s’estomper que prévu, ce qui aurait pour effet de retar- 2
progressive
La particularité de la récession actuelle réside dans son caractère nous ne pouvons pas commettre ce genre d’erreur. Il est donc urgent
mondial et dans le fait qu’elle a été causée par une crise bancaire. que, comme aux Etats-Unis, une solution forte soit mise en place pour
L’expérience nous apprend que, dans ce cas, les exportations ne suf- le secteur bancaire européen.
Selon les secteurs, ce sont surtout la stabilité des marchés financiers, tion modérée des coûts salariaux, de sorte que la faible croissance futu-
les plans de relance étrangers et belge et la politique monétaire expan- re soit la plus intensive possible en main-d’œuvre. Sur le plan des
sive qui contribuent au redressement économique (graphique 11). finances publiques, il faudra également s’adapter à cette nouvelle réa-
Ces résultats sont en phase avec les leçons que nous pouvons tirer de lité. La Belgique doit se débarrasser du fardeau que représentent les
la crise japonaise des années 1990. A l’époque, il avait fallu plus de inefficiences des pouvoirs publics et les institutions superflues. Les
dix ans pour que les marchés financiers retrouvent leur stabilité. Les mécanismes légaux qui permettent à certaines dépenses publiques
plans de relance avaient été annulés prématurément, avant même que d’évoluer de manière totalement indépendante de la croissance éco-
l’économie ne se soit complètement rétablie. De ce fait, l’économie nomique doivent être revus. Il s’agit là en effet de la seule manière pos-
japonaise a été confrontée durant toutes les années 1990 à une faible sible d’assainir le budget et d’apporter une réponse adaptée aux
croissance économique et à un taux de chômage élevé. Aujourd’hui, nombreux défis structurels auxquels notre pays se trouve confronté.