Mohamed-Karim ABDELLAOUI
Chercheur CATT, Université de Pau et des pays de l’Adour
mohamed-karim.abdellaoui@univ-pau.fr
Laurent GRIMAL
Maître de Conférences, GRAICO, Université de Haute Alsace
l.grimal@uha.fr
Introduction
1
- de comprendre les mécanismes qui sous tendent les transferts de
technologies et de connaissances entre pays développés et pays en voie
de développement ;
- de déterminer les conditions selon lesquelles ces transferts peuvent se
traduire par un effet positif sur la croissance économique.
Ces deux questions ont été au cœur de nombreuses préoccupations ces
dernières décennies comme en témoigne la somme des travaux théoriques et
empiriques faite sur ce thème. Ainsi, une des premières voies explorées fût celle
des importations de biens manufacturés comme support au transfert
technologique. La littérature a mis en évidence la possibilité d’un effet
d’apprentissage par l’exportation1 selon lequel les firmes domestiques améliorent
la qualité de leur produit et de leur processus de production à travers le contact
avec des concurrents étrangers plus avancés du point de vue technique. Bien
évidemment l’ouverture d’un pays ne se limite pas à ses échanges
internationaux, elle se caractérise aussi par sa capacité d’accueil des firmes
multinationales. Une deuxième voie alors envisagée est celle de l’investissement
direct à l’étranger comme vecteur de diffusion technologique. Un nombre
croissant de pays en développement met en œuvre des politiques qui visent à
encourager (et parfois même à subventionner) les investissements des firmes
multinationales. En effet, il est considéré que les IDE favorisent la croissance
économique en renforçant les processus concurrentiels sur le marché
domestique, ce qui se traduit par une allocation plus efficace des ressources. Plus
encore, le choix de favoriser les IDE se fonde sur l’idée que la production et
surtout les activités de transfert de technologie et de R&D de ces firmes ne vont
pas seulement profiter aux filiales mais également se diffuser au sein des autres
entreprises du pays d’accueil au travers d’externalités technologiques positives.
L’objet de ce papier est d’examiner le rôle joué par les IDE au Maroc et en Tunisie
dans le processus de croissance du PIB et de la productivité totale des facteurs
(PTF) au cours des qautre dernières décennies.
1
La plupart des travaux empiriques ne permettent pas de conclure à un effet conséquent de
l’apprentissage par l’exportation, voir par exemple Bernard & Jensen [1999], Clerides et al. [1998].
2
Accord entré en vigueur en 2000 et prévoyant l’instauration d’une ZLE à l’horizon 2012.
2
bénéficient de la proximité géographique avec l’UE et du bas coût de la main
d’œuvre dans la région. L’accroissement des échanges commerciaux et des flux
d’investissement devrait avoir pour conséquence une meilleure intégration
économique, tout en facilitant une reprise de la croissance économique
essentielle dans la région. Dix ans plus tard, force est de constater que ces
accords n’ont pas véritablement généré une très forte augmentation d’IDE. Or,
compte tenu de la faiblesse de l’investissement national dans ces économies, de
trop faibles flux d’IDE risquent d’être de véritables freins à l’intégration euro-
méditerranéenne tant le problème d’acquisition de la technologie et de mise en
place de canaux susceptibles de générer les plus fortes retombées en terme de
croissance se pose avec persistance.
Deux débats sont au cœur de la problématique sur les IDE. Le premier a trait aux
conditions permettant d’attirer les IDE dans un pays donné. Le second débat
concerne le rôle effectivement joué par les IDE sur le processus de croissance
économique. En d’autres termes, les spillovers induisent-ils une augmentation de
la productivité totale des facteurs et de la croissance du revenu par tête ?
Le premier débat porte donc sur les conditions permettant d’attirer l’IDE. L’étude
de ces conditions n’est pas l’objet principal de ce papier qui se consacre à la
relation IDE / croissance et à la manière dont les pays d’accueil peuvent tirer
profit de la présence de firmes étrangères. Néanmoins, la connaissance de ces
conditions permet de mieux cerner la liaison croissance / IDE.
3
Ainsi, outre des éléments sur le contexte macro-économique du pays d’accueil
tels que la taille du marché local et les perspectives de croissance, les dotations
en facteurs de production, le différentiel de niveau de rémunérations entre pays
d’accueil et pays d’origine, les diverses incitations fiscales, la structure plus ou
moins concurrentielle des marchés du pays d’accueil, le niveau des
infrastructures physiques, technologiques et sanitaires (De Mello, 1997), trois
ensembles de conditions pour attirer les IDE émergent dans la littérature comme
conditions essentielles :
- le contexte politique et institutionnel. Ainsi, les travaux de Benassy-
Quéré et al. (2005) montrent l’importance de l’efficacité du secteur public
au sens large comme déterminant de l’IDE. Cette efficacité inclue
notamment le système fiscal, la facilité à créer une entreprise, l’absence
de corruption, la transparence, le droit des contrats, la sécurité du régime
de droits de propriété, l’efficacité du système juridique et la surveillance
prudentielle. En étudiant la « distance institutionnelle » entre le pays
source et le pays de destination des IDE, les auteurs montrent que les
efforts des pays en développement pour améliorer leurs institution et les
rapprocher des institutions des pays sources sont susceptibles
d’augmenter significativement les flux d’IDE. Il apparaît donc qu’en
dessous d’un certain seuil de transparence, les conditions d’exploitation
des entreprises deviennent trop opaques pour pouvoir attirer des
investisseurs. Toujours, dans le même ordre d’idée, un autre facteur clé est
celui de la cohésion sociale et de la stabilité politique du pays d’accueil.
- L’efficacité des marchés financiers. Alfaro et al. (2004) étudient les
liens entre les flux d’IDE, les marchés financiers et la croissance
économique. L’analyse empirique effectuée sur 71 pays (20 pays de
l’OCDE et 51 autres pays) entre 1975 et 1995 montrent que l’IDE a un effet
ambigu sur la croissance économique. Mais, les pays qui disposent de
marchés financiers développés et relativement efficaces bénéficient de
flux d’IDE plus conséquents et des gains de croissance significatifs induits
par ces IDE sont montrés. La priorité doit être ainsi donnée au
développement de marché de capitaux et d’instruments financiers propres
à encourager l’épargne et à assurer une répartition efficiente du crédit.
- Le niveau de capital humain : l’investissement dans l’enseignement
général et les autres formes de capital humain est essentiel pour qu’un
pays offre un climat favorable à l’IDE. Le niveau minimum diffère selon les
4
branches d’activité et est en corrélation avec les autres caractéristiques du
pays d’accueil (OCDE, 2002).
Les premières études sur la relation croissance / IDE concluaient que l’apparition
de spillovers de connaissance étaient simplement liée (dans une relation de
proportionnalité) à la présence de flux d’IDE. Elle était donc considérée comme
indépendante des comportements des firmes étrangères et domestiques et de
leurs éventuelles interactions (Koizumu & Kopecky, 1977 ; Findlay, 1978). En
somme, ces premières études étaient cohérentes avec l’approche des modèles
traditionnels de croissance économique. En effet, dans les modèles de croissance
néo-classique type Solow, l’IDE ne peut pas affecter le taux de croissance de
l’économie de long terme en raison de l’hypothèse de décroissance vers zéro du
rendement du capital (De Mello, 1997). Les économies ayant initialement un
niveau faible de capital par tête vont avoir des taux de croissance élevés lors de
la phase de dynamique transitionnelle. Dans des modèles caractérisés par
l’immobilité des facteurs de production, les taux de croissance des pays aux
niveaux technologiques comparables convergent. En cas de mobilités des
facteurs cette convergence est renforcée. Ainsi, les taux de croissance de court
terme peuvent être affectés par les IDE. Ceux-ci se traduisent par une
augmentation dans le pays d’accueil du revenu et du capital par tête. Ils
permettent ainsi d’accélérer la dynamique de transition vers l’état stationnaire.
Notons que plus conséquents sont les flux IDE reçus, plus le taux de croissance
du capital par tête aura tendance à diminuer en se rapprocher de l’état
stationnaire. A long terme, ce dernier se caractérise par la nullité des taux de
croissance des variables par tête et le taux de croissance de l’économie dépend
de deux variables exogènes : le taux de croissance démographique et le taux de
progrès technique.
5
appréhendés au travers des modèles de croissance endogène. En effet, les
théories de la croissance endogène ont permis de lever l’hypothèse de
rendements décroissants du capital et mis l’accent sur le rôle central de
l’accumulation et de la diffusion de la technologie (Lucas, 1988). Ces études
permettent donc d’analyser sous un angle nouveau la relation croissance / IDE.
Une croissance auto- entretenue peut être induite par la diffusion des idées et
l’existence d’externalités technologiques et de connaissance créées par les
interactions entre agents économiques au sein des processus de production. Ces
théories font également une plus large place à l’examen des causalités
(substituabilité versus complémentarité) entre des variables influençant
simultanément la capacité d’accumulation du capital physique et du capital
humain, la capacité à générer des changements technologiques et/ou à améliorer
l’efficacité des différents facteurs de production. Etant donné que les externalités
technologiques sont dépendantes du stade de développement atteint par le pays
receveur, l’analyse des impacts de l’IDE sur la croissance peut alors se
positionner dans des cadres différents, les conclusions devenant conditionnelles
à l’état socio-économique du pays hôte.
6
fournisseurs ou les acquéreurs des biens dans les pays d’accueil des IDE et
les liens horizontaux avec des entreprises concurrentes ou
complémentaires (sous-traitance) de la même branche industrielle. Ces
liens entre FMN et producteurs locaux peuvent prendre la forme
d’assistance technique notamment pour atteindre des objectifs de qualité,
assistance dans l’achat des matières premières, plan de formation des
employés et des cadres,… Ces spillovers ont donc lieu à un niveau intra-
industrie. Néanmoins, les FMN vont tenter de limiter au maximum les
risques d’imitation de leur technologie par les firmes locales. En particulier,
dans les pays d’accueil où le régime de droit de propriété intellectuelle est
jugé déficient et lorsque les FMN ont opté pour une stratégie de conquête
du marché local, les choix d’organisation industrielle des FMN vont
normalement permettre de limiter ce type spillovers intra-industrie (choix
de localisation, versement de salaires d’efficience,…). Les modèles dans la
littérature (Kugler, 2006) indiquent que suite à des IDE les externalités de
connaissance positives inter-industrie bénéficiant aux producteurs du pays
d'accueil sont beaucoup plus probables que des spillovers intra-industrie.
En effet, pour les FMN, les spillovers technologiques peuvent représenter
un avantage quand ils se diffusent dans les autres branches de l’industrie
mais une perte quand ils se diffusent dans la branche d’activité de la
filiale. Par conséquent, l’organisation industrielle des filiales étrangères va
en général faire en sorte de minimiser les spillovers horizontaux (intra-
industrie) afin que les concurrents ne puissent s’approprier les nouvelles
connaissances. Elle vise en outre à diffuser les spillovers verticaux vers les
secteurs complémentaires (inter-industrie).
- la mobilité du personnel dans le pays d’accueil : la mise en place par les
FMN dans le cadre des IDE d’un savoir faire managérial va induire une
amélioration du niveau de qualification soit par le développement de plan
de formation interne à destination des cadres et opérateurs locaux, soit
par une formation par l’apprentissage (learning by doing) des travailleurs
locaux au sein des filiales étrangères.
7
(1990) et plusieurs éléments de Borentsztein et al. (1998) permet de synthétiser
bon nombre de résultats. Berthélemy & Démurger construisent un modèle à trois
facteurs de production : le travail non qualifié, le travail qualifié et un ensemble
de biens intermédiaires. Le secteur de la production est divisé en deux sous-
secteurs : celui de la production du bien final et celui de la production des biens
intermédiaires (différenciés) utilisés pour la production du bien final. Pour
modéliser l’endogénéité du processus de croissance, les deux auteurs scindent le
secteur de production des biens intermédiaires entre deux types de firmes :
celles disposant d’une technologie avancée et relevant des flux d’IDE et celles
disposant d’un niveau technologique plus faible. L’impact de IDE sur les firmes et
l’économie domestique se fait au travers de deux mécanismes :
- un effet d’extension par lequel l’IDE contribue à la croissance du secteur
intermédiaire et ainsi à une spécialisation accrue des producteurs d’inputs.
- Un effet spillover (externalités de connaissance) par lequel les
entreprises domestiques peuvent profiter au moins en partie des
connaissances accumulées dans les entreprises étrangères.
Berthélemy et Démurger (2000) montrent alors que le taux de croissance de
l’économie à l’équilibre stationnaire dépend du niveau de capital humain (avec
un seuil minimal sinon l’économie tombe dans une trappe de pauvreté) et du rôle
joué par les IDE via le différentiel de niveau technologique au sein du secteur
intermédiaire. Il s’avère que plus l’écart technologique est fort plus le taux de
croissance sera faible. Ainsi, si la technologie des firmes étrangères est trop en
avance par rapport à la technologie locale, le pays risque de ne pas profiter des
IDE. Par conséquent, il est préférable, d’une part, de favoriser les IDE qui
s’intègrent dans l’économie locale comme par exemple des joint-ventures et,
d’autre part, les IDE avec une technologie proche de la technologie locale car les
processus d’adoption et d’imitation seront plus aisés3.
Cette question de l’écart technologique entre filiales étrangères et firmes
domestiques est cruciale. Cet écart va dépendre en particulier du niveau de
capital humain qui apparaît comme un déterminant essentiel dans ce canal de
transmission dans la mesure où il détermine la capacité d’absorption des
innovations managériales et des technologies introduites. Ainsi, les
investissements dans le système éducatif et les autres formes de capital humain
3
Les auteurs montrent également que les flux d’IDE seront d’autant plus élevés que l’écart
technologique est important. Ainsi, un résultat pour le moins ambigu quant à la politique
économique à suivre est déterminé : la différence entre les technologies attirent les IDE mais l’effet
positif des IDE sur la croissance est d’autant plus fort que l’écart technologique est faible.
8
apparaissent comme une condition pour attirer les IDE et dans un second temps
pour exploiter localement les retombées de la présence d’entreprises étrangères.
Notons enfin que l’impact sur la croissance des IDE via les spillovers de
connaissance va dépendre fortement des stratégies des FMN. Dans le cas où la
FMN suit une stratégie multidomestique, c’est le choix de la proximité avec les
consommateurs locaux qui est privilégié : il s’agit alors de produire pour le
marché d’implantation en créant des filiales visant à satisfaire la demande locale.
Ce type d’IDE peu avoir des effets positifs sur la croissance économique dans le
sens où l’implantation de filiales étrangères dans le pays d’accueil se traduit par
un renforcement des processus concurrentiels et donc d’une amélioration dans
l’allocation des ressources. Il s’agit alors ici pour l’économie domestique de
profiter au maximum de l’effet d’extension mis en évidence dans les modèles de
Borentsztein et al. (1998) ou Berthélemy & Demurger (2000). Néanmoins, cette
stratégie peu également induire à court terme la faillite des entreprises
domestiques qui ne peuvent rivaliser avec les filiales des FMN (Aitken & Harrison,
1999). Dans le cas où la FMN suit une stratégie verticale visant à la minimisation
de ses coûts totaux de production, la filiale dans le pays d’accueil de l’IDE va se
spécialiser dans un segment de la chaîne de valeur (fabrication de composants,
assemblage,…). La production est alors destinée à l’exportation. Dans une telle
stratégie, les FMN recherche l’obtention d’une compétitivité-prix aussi bien dans
les secteurs industriels traditionnels (habillement, chaussures, jouets,…) que
dans des activités de services informatiques, financiers et des technologie de
l’information (centre d’appel,…) voire dans des activités nécessitant des
processus technologiques plus avancés. Dans ce cadre, la possibilité de spillovers
technologiques et de connaissances peut apparaître pour le pays hôte des IDE
sous conditions que l’écart technologique entre filiales et firmes domestiques ne
soit pas trop conséquent et d’un niveau minimum de capital humain.
Il n’y a pas de consensus dans les études empiriques sur la relation croissance /
IDE. Ainsi, un certain nombre d’études empiriques ont mis en évidence des
équations de croissance dans lesquelles le coefficient de la variable IDE est
rarement positif et significatif. Il l’est généralement d’autant moins lorsque la
variable est incluse dans l’équation parallèlement aux taux d’investissement. Le
seul résultat relativement clair qui émerge des différentes études est que les
9
effets plus ou moins positifs sur l’économie du pays d’accueil des IDE dépendent
de facteurs spécifiques : l’écart technologique entre les activités des entreprises
étrangères et celle des firmes domestiques, l’étendue des liens verticaux entre
les filiales des FMN et les firmes locales, l’intensité des processus concurrentiel
dans les secteurs d’activités, la proximité géographique entre les firmes
étrangères et domestiques et le niveau et la mobilité du capital humain.
Ainsi, un certain nombre d’études empiriques ont mis en évidence un lien positif
entre croissance et IDE. Par exemple, De Gregorio (1992), en travaillant sur un
panel de 12 pays d’Amérique latine entre 1950 et 1985 trouve une relation
significative et positive entre les investissements directs et la croissance. Il note
en outre que l’impact des IDE est trois fois plus important que celui de
l’investissement domestique. Néanmoins, la plupart des études qui trouvent un
effet positif des IDE sur la croissance insistent également sur le problème de
l’écart technologique. Par exemple, Bouoiyour (2003a) estime l’intervalle optimal
de cet écart entre 1 et 2 dans le cas des industries manufacturières marocaines.
Ainsi, pour que l’IDE ait un effet positif sur la croissance, l’avance technologique
des firmes étrangères par rapport aux firmes marocaines doit être supérieure à 1
et inférieure à 2. Au niveau sectoriel, l’impact des IDE sur la productivité des
firmes locales varie selon les secteurs : c’est dans les secteurs à basse
technologie que les externalités se produisent le plus fréquemment (Bouoiyour,
2003b)
Blomström et al. (1992) confirment partiellement ce lien positif entre IDE et
croissance en utilisant un échantillon de 78 pays en développement, mais en
travaillant avec des données en coupe transversale. Ces auteurs démontrent que
l’effet de l’IDE sur la croissance peut être positif mais qu’il dépend du stock de
capital humain disponible dans le pays hôte. Dans le cas où ce stock est d’un
faible niveau, l’impact de l’IDE sur la croissance peut s’avérer négatif. Ceci
confirme l’idée que les technologies véhiculées par les IDE ne peuvent avoir un
effet positif sur la croissance du pays d’accueil que lorsque l’interaction entre
l’IDE et le capital humain a eu lieu. L’interaction entre l’IDE et le niveau de capital
humain comme condition d’un effet positif de l’IDE sur la croissance est
confirmée par Bronstein et al. (1998) qui montrent que l’IDE n’a d’impact positif
que si le niveau de scolarisation de la population dépasse un certain seuil. De
même, Borensztein et al. (1995) font apparaître une influence positive des IDE
sur le taux de croissance et la productivité dans une analyse de régression
10
transversale sur un échantillon de 69 pays en développement. Le résultat
suggère que les IDE constituent un socle important de transfert de technologie, à
condition toutefois que le pays hôte possède un niveau minimum de capital
humain, ce qui assure l’absorption de la technologie étrangère.
D’autre études ont été menées pour analyser la relation IDE / croissance lorsque
les pays mettent en œuvre des politiques de libéralisation et d’ajustement
structurel. Ainsi, Balasubramayam et al. (1996) utilisent une analyse en coupe
instantanée sur 46 pays. Ils concluent que les flux d’IDE agissent d’autant plus
sur la croissance que les pays ont mis en oeuvre des politiques de libéralisation
des échanges et de stabilisation macro-économique. Ce résultat est confirmé par
Blomström & Kokko (1997) et par Bengoa & Sanchez-Robles (2003). Ces derniers
auteurs étudient le lien entre la liberté économique, l’IDE et la croissance
économique sur la base d’une étude de panel d’un échantillon de 18 pays
d’Amérique Latine pour la période 1970-1999. Leur résultat montre que la liberté
économique du pays d’accueil est à la fois une condition pour attirer les IDE et
pour que ceux-ci se traduisent par une amélioration de la croissance
économique.
En somme, nombres d’études mettent en évidence un effet positif de l’IDE sur la
croissance lorsque la variable est associée soit au niveau de capital humain, soit
au degré de développement du secteur financier, soit au degré de
développement des infrastructures ou encore au degré d’ouverture commerciale.
Ces résultats suggèrent que les IDE peuvent exercer un effet efficacité lorsque
certaines conditions favorables sont réunies.
Malgré ces séries d’études concluant à un lien positif (sous condition) entre
croissance et IDE, d’autres études toute aussi nombreuses aboutissent à des
résultats beaucoup plus mitigés. Ainsi, Saltz (1992) avance l’idée que l’IDE se
traduit dans les pays en développement par une réallocation du capital des
industries intensives en travail vers des industries intensives en capital créant
alors une perte nette d’emploi et par la suite une diminution de la demande
intérieure.
11
exister un effet d’éviction dans certains pays. La question de savoir dans quelle
mesure l’IDE peut évincer ou exercer un effet d’entraînement sur
l’investissement des firmes du pays d’accueil a été au cœur de nombreux
travaux (Bronstein et al., 1998). Certains auteurs montrent que la présence de
firmes étrangères via les IDE décourage les firmes locales à développer leurs
propres activités de R&D et donc tend à diminuer l’investissement domestique.
Cet effet d’éviction dépend de la stratégie suivie par les FMN selon qu’il s’agisse
d’une stratégie multi-domestique (horizontale) visant à la couverture du marché
d’implantation ou d’une stratégie verticale visant à l’implantation de filiales
ateliers (Markusen & Venables, 1999). Dès lors peut apparaître un effet négatif de
l’IDE sur la croissance en raison de l’effet de domination exercé par les firmes
étrangères (Brewer, 1991). Agosin et Mayer (2000) ont montré que dans le cas
de certains pays (Centrafrique, Nigeria, Zimbabwe) on assiste a un effet
d’éviction (crowding out), alors qu’on observe un effet d’entraînement (crowding
in) au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Cet effet est neutre au Gabon, au
Niger, en Tunisie et au Maroc. Enfin cet effet est neutre ou d’éviction selon les
pays en Amérique Latine et neutre4 ou d’entraînement5 en Asie. Dans des études
sur des pays pris individuellement, le sens de la relation IDE - investissements
intérieurs n’est pas toujours systématique. Kokko (1994) a mis en évidence dans
le cas du Mexique, la présence d’un effet d’éviction. Notons que pour ce pays
Agosin et Mayer (2000) concluent plutôt à une relation neutre. L’effet d’éviction
sera également confirmé dans le cas de l’Uruguay par Blomström et al. (1994) et
en Indonésie par Sjoholm (1999).
Bosworth et Collins (1999), en utilisant l’approche en panel sur 58 pays entre
1978-95, montrent qu’il n’existe ni d’effet d’éviction, ni d’effet de
complémentarité causés par les investissements directs étrangers sur les
investissements domestiques. Enfin, les travaux de Bouoiyour et Toufik (2003) et
Bouoiyour (2004) identifient pour la période 1987-1996 des effets positifs de la
présence d’IDE dans les industries manufacturières marocaines sur la
productivité là où Haddad et Harrison (1993) soulignent que les effets externes
ne sont pas significatifs sur la période 1985-1989.
L’absence de consensus est confirmée par d’autres études micro-économiques.
Aitken et Harrison (1999) montrent pour un échantillon de 4 000 firmes du
Venezuela entre 1976 et 1989 que l’IDE affecte négativement la productivité des
firmes domestiques appartenant à la même branche que les firmes recevant
4
Chine, Malaisie, Indonésie, Philippine et Sri Lanka
5
Corée, Pakistan, Thailande
12
l’IDE. Ils concluent à l’inexistence des spillovers technologiques issus de l’IDE
vers les firmes domestiques. Le seul canal de diffusion technologique serait celui
des joint-ventures.
Le tableau ci-dessous synthétise les résultats d’un certain nombre d’études.
13
la productivité totale des facteurs. Auparavant, nous présentons quelques
données sur l’évolution des flux d’IDE en Tunisie et au Maroc.
L’IDE représente aujourd’hui pour ces deux pays une des principales sources
stables et fiables de financement de long terme. Contrairement à la baisse des
flux de capitaux au titre de l’aide publique au développement, les dernières
années ont enregistré une intensification relative des flux d’IDE. Les principaux
facteurs de croissance des IDE sont les opérations de fusion – acquisition, les
privatisations et les firmes multinationales qui cherchent à diversifier leurs sites
de production pour réduire leurs coûts totaux et augmenter leur part de marché
mondial. Les données ci-dessous (tableau n°2) présentent succinctement les
évolutions des IDE en Tunisie puis au Maroc. Ils intègrent les trois sources
précédentes à l’origine des flux d’IDE.
Tableau n°2 - Evolution des flux d’IDE (en millions de dollars US)
1990-1995 1996-2000
(moyenne (moyenne 2000 2001 2002 2003 2004
annuelle) annuelle)
Tunisi
408 506.2 752 457 821 584 639
e
Maroc 428 564 423 2808 481 2314 853
Source : Banque Mondiale (2005), Note de synthèse - Finance internationale
6
Par exemple, notons l’accord de 1969 instaurant un régime d’échanges préférentiels entre la
Tunisie et l’Union Européenne d’une durée de 5 ans suivi d’un accord de coopération en avril 1976.
7
Loi n° 72-38 de 1972, par exemple.
14
- intégration à l’OMC et adhésion à divers traités multilatéraux comme par
exemple l’accord d’association avec l’UE signé en juillet 1995.
15
place. La part des Etats-Unis reste modeste et irrégulière. Au niveau sectoriel,
après avoir été l’un des premiers secteurs à attirer les IDE, depuis 1994, les
hydrocarbures sont en régression faute d’importantes potentialités en réserves.
Le reste de l’IDE est orienté vers les services (tourisme et immobiliers) et dans
une moindre mesure vers les industries manufacturières, forme recherchée d’IDE.
Les augmentations constatées dans les flux d’IDE ont été notamment permises
par la dynamique d’insertion à l’économie mondiale initiée au tournant des
années quatre-vingt dix. Ainsi, la convertibilité du Dirham pour le commerce
courant date de 1993 et le pays est devenu membre du GATT en 1987. En 1996,
un accord d’association a été conclu avec l’Union européenne. Entré en vigueur
en 2000, il a pour objectif l’instauration d’une zone de libre-échange à l’horizon
2012. Un accord de libre-échange a également été signé en juin 2004 avec les
Etats-Unis et devrait entrer en vigueur en 2006. Par ailleurs, le Maroc négocie
plusieurs accords commerciaux « Sud-Sud ». Un accord de libre-échange avec la
Jordanie, l’Egypte et la Tunisie a ainsi été signé en février 2004. De même, un
16
accord de libre-échange a été signé avec la Turquie en avril 2004. De plus, le
Maroc a mis en place des mesures incitatives pour attirer les flux d’IDE telles
que :
- le programme d’ajustement structurel adopté en 1983 ;
- le processus de privatisation lancé en 1989 mais dont le véritable
démarrage date de 1993. Ce processus reconduit en 1998-1999 a porté
entre 1993 et 2002 sur 62 entités représentant 40,5 Mds€.
- la Charte de l’investissement, promulguée le 8 novembre 1995 (en
remplacement du code des investissements de 1983) qui comporte des
mesures visant à réduire le coût de l’investissement et permet le libre
transfert des capitaux étrangers investis et des plus-values réalisées. La
Charte prévoit également la création de zone franche ;
- la création en 2002 des Centres régionaux d’investissement au nombre de
16. Ils sont destinés à fournir une aide à la création d’entreprises ainsi que
des aides aux investissements et la promotion des régions auprès des
investisseurs. Ces centres visent à faire de la région l’espace de promotion
de l’investissement national et international.
3. IDE, capital hum ain et croissance : analyse dans les cas marocain
& tunisien.
8
Le choix des périodes est dicté par la disponibilité des données. Les données relatives aux taux
d'inscription proviennent des annuaires de l'UNESCO. Celles relatives au PIB, aux exportations et
aux importations sont issues des Statistiques Financières Internationales du FMI.
17
dans l’analyse empirique propose une évaluation de l’impact des IDE, de
l’ouverture commerciale et d’une proxy du capital humain sur la croissance de la
productivité totale des facteurs.
18
différentes accroît le risque de résultats fallacieux dans les estimations (Greene,
1997).
Face à ces difficultés, nous utilisons le test mis au point par Dickey-Fuller (1979)
dans sa version initiale, DF, et dans sa version augmentée, ADF (corrigeant les
problèmes d'auto corrélation des erreurs) pour s’assurer de la stationnarité des
séries en flux et des variables de stocks utilisées. Nous présentons les résultats
des tests en envisageant un nombre de retards optimal déterminé par le critère
de Schwartz (BIC)9.
Les résultats sont consignés dans le tableau n° 1 de l'annexe 1. Ils montrent, en
comparant les valeurs calculées de la statistique F à la valeur critique au seuil de
1 % correspondant au nombre d'observations (égal à 44 dans les cas marocain et
tunisien), que l'hypothèse de nullité de la racine unitaire n'est pas rejetée
puisque aucune des variables considérées ne suit de processus intégré d'ordre 0.
La série n'étant pas stationnaire, nous avons procédé à la différenciation
première et réalisé le même test sur la nouvelle série. Les résultats montrent que
l'hypothèse de nullité de la racine unitaire est à présent rejetée et donc que
toutes les séries différenciées se révèlent être stationnaires. Les tests de
stationnarité permettent donc de retenir l'ensemble des variables pour
d'éventuelles relations de cointégration.
19
semble avoir un impact positif sur la croissance mais pour autant celui-ci ne
semble pas apparaître comme très significatif en tant que déterminant majeur de
l’augmentation du PIB. L’existence de relations de long terme entre le capital
humain, l’ouverture aux IDE et la croissance dans ces deux pays va nous
permettre d’introduire le terme d’erreur de ces relations de cointégration dans les
estimations des relations de causalité à la Granger (tableau 6 de l’annexe 1).
20
permet enfin de souligner la sensibilité des régressions à la variable de taux de
scolarisation choisie. Ici encore les régressions mises en évidence ne permettent
pas de souligner de relations de long terme entre le capital humain de niveau
supérieur, le taux de croissance et les IDE au cours des quatre dernières
décennies. De même, nous dénombrons peu de relations de court terme sauf à
considérer le terme d’erreur (régressions [3] et [6], tableau 9).
Les résultats des tableaux 2, 3, 4 & 5 appuient l’idée que les deux pays ont mis
en place des mesures de politique économique d’ouverture aux IDE relativement
proches mais que les politiques éducatives semblent quant à elles jouer un rôle
différent dans les interactions qui peuvent exister entre les IDE et le stock de
capital humain. Ainsi, la relation entre la croissance et le capital humain semble
plus significative dans le cas tunisien par rapport au cas marocain.
21
Dans le cas du Maroc :
(1) LogPIB = -1.057 + 0.094LogIDE + 1.434LogTxScol
(2) LogPIB = -2.215 +0.104LogIDE + 1.503LogTxScol1
(3) Log PIB = 1.594 + 0.055LogIDE + 0.825LogTxScol2
(4) Log PIB = 3.559 + 0.093LogIDE + 0.396LogTxScol3
Les résultats montrent un effet peu significatif de l'évolution des flux d’IDE et des
taux de scolarisation sur la croissance économique du Maroc et de la Tunisie. Les
équations de long terme pour chacune des deux économies démontrent un effet
faible sur le développement économique de l’IDE en interaction avec le capital
humain. Cette conclusion semble robuste puisqu’elle est confirmée avec
l’ensemble des variables de stocks de capital humain différenciés selon les
niveaux de qualification. La valeur des coefficients de régression affectés aux
variables de scolarisation diffèrent : c'est le taux de scolarisation dans le primaire
en interaction avec l’IDE qui contribue le plus à la croissance dans les deux pays.
Plus le niveau de capital humain augmente, moins la contribution de l’interaction
IDE / capital humain à la croissance du PIB est forte. On aurait pu s’attendre à ce
que les coefficients de régression de l’IDE reflètent une plus grande efficacité de
l’économie marocaine quant à son insertion dans l’économie mondiale. Or, il
s’avère que ces coefficients sont de moindre ampleur au Maroc qu’en Tunisie quel
que soit le niveau de qualification en raison de l’introduction de la variable capital
humain.
22
possibilités de spillovers sont donc intrinsèquement limitées.
En définitive, il semble bien que l’effet d’extension joue puisque les IDE pris
isolément contribuent positivement à la croissance mais qu’il n’y pas réellement
de processus locaux d’appropriation des externalités de connaissance. L’effet
spillover semble donc ne pas véritablement fonctionner.
23
3.2. Estimation de la croissance de la PTF au Maroc et en Tunisie
Dans cette dernière sous-section, nous nous demandons dans quelle mesure
l’ouverture commerciale et aux IDE ainsi que les variables d’éducation influent
sur la croissance de la PTF. La mesure de la croissance de la PTF est basée sur la
méthode de la comptabilité de la croissance dans laquelle, à partir d’une fonction
Cobb Douglas, la PTF est assimilée au progrès technique.
Yt = At K tα Lβt [1]
où :
- Y est le PIB réel ;
- K est le stock de capital physique ;
- L est le travail. Il est mesuré par la population économiquement active au
sens du BIT et comprend toutes les personnes des deux sexes âgées de
plus de 15 ans fournissant, durant la période de référence spécifiée, la
main-d'œuvre nécessaire à la production des biens et des services ;
- A est le terme constant et est interprété comme l’indice du niveau
technologique à la date t appelé PTF ;
- α, β représentent respectivement la part de la rémunération du capital et
du travail dans le revenu total.
24
gtPTF
' =αit + β1IDEit + β2Hit + β3OPENX it +uit [4]
où :
- H est l'indice synthétique de la durée d'étude moyenne de la population
active. Les cycles d'études sont indexés par i et les années par t11 ;
- l i est la proportion d'actifs ayant atteint le niveau d'étude i à la période t 12
;
- Les pondérations h i affectées à l i correspondent aux durées cumulatives (en
années) du cycle d'enseignement correspondant.
10
L’étude des caractéristiques des séries temporelles suite à l’introduction de la variable de proxy
du capital humain indique que toutes les variables retenues pour nos estimations restent intégrées
d’ordre 1. Cette étude permet alors l’identification de relations d’équilibre de long terme entre les
variables à partir de l’estimation de relations cointégrantes. Ces procédures ont également été
appliquées pour les variables d’ouverture commerciale.
11
Nous noterons H1, la part de la population active ayant bénéficié d'une scolarisation primaire
complète ou incomplète, H2, la part de la population active ayant bénéficié d'une scolarisation
secondaire complète ou incomplète, H3, la part de la population active ayant bénéficié d'une
formation complète ou incomplète dans un établissement d'enseignement supérieur.
12
i comprend les analphabètes, les personnes ayant bénéficié d'une scolarisation primaire complète
ou incomplète, celles ayant bénéficié d'une scolarisation secondaire complète ou incomplète, celles
ayant fréquenté un établissement d'enseignement supérieur.
25
aux IDE bien qu’une certaine différenciation apparaissent.
Les régressions relatives à l’économie marocaine montrent que les IDE n’ont pas
d’effet avéré sur la croissance de la PTF sur les deux périodes considérées [1976-
2003 & 1992-2003]. Dans les régressions qui intègrent la variable ouverture aux
26
exportations sur la période 1976-2003, alors qu’on était en droit d’attendre un
effet positif de l’IDE sur la croissance de la PTF, ce signe est négatif et ce quel
que soit le niveau de capital humain envisagé. Ceci semble confirmer le fait que
le processus d’industrialisation par la promotion des exportations demeure
fragile. Ce résultat peut trouver des éléments explicatifs dans le fait que depuis
1976 l’essentiel de la croissance des exportations marocaines repose sur l’aval
des filières textile (confection, bonneterie) mais aussi agroalimentaire. L’analyse
de la structure de l’économie marocaine entre 1974 et 2001 démontre la
consolidation des avantages comparatifs au niveau de l’aval de ces filières et un
déficit de consolidation en amont des filières d’exportation.
Néanmoins, malgré l’absence de diffusion des connaissance via le canal de
l’ouverture, les variables de capital humain (quel que soit le niveau retenu)
restent significatives quant à leur impact sur la croissance de la PTF. Une
explication possible de ce résultat peut provenir de la formation continue mis en
place par les FMN et qui sont autant de retombées positives de l’IDE sur le niveau
de capital humain. Les travaux de Nordman (1999) semblent pouvoir soutenir
cette hypothèse dans le sens où cet auteur montre la nécessité pour les
entreprises marocaines de mettre en place des plans de formation interne pour
pouvoir tirer bénéfices des spillovers de recherche et développement.
27
4. Conclusion
28
5. Bibliographie
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32
Annexe 1
Résultats statistiques
33
Tableau n° 2 : Relations de cointégration entre croissance,
IDE et taux de scolarisation
Hypothèse r=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 74.29** 8.26 0.19
MAROC λmax90 66.02** 8.08** 0.19
Valeurs propres 0.769 0.164 0.004
Hypothèse r=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 83.15** 8.85 0.08
TUNISIE λmax90 74.3 8.77 0.08**
Valeurs propres 0.895 0.233 0.002
** significatif à 10 %.
Hypothèse R=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 71.86** 6.13 0.11
MAROC
λmax90 65.73** 6.02 0.11
Valeurs propres 0.768 0.125 0.002
Hypothèse R=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 78.56** 10.6** 1.15
TUNISIE
λmax90 67.96** 9.45** 1.15
Valeurs propres 0.872 0.249 0.034
** significatif à 10 %.
Hypothèse r=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 73.59** 7.23 0.01
MAROC
λmax90 66.36** 7.22 0.01
Valeurs propres 0.771 0.148 0.0002
Hypothèse r=0 R≤ 1 r≤ 2
λtrace90 91.35** 11.02* 1.06
TUNISIE *
λmax90 80.33** 9.97** 1.06
Valeurs propres 0.912 0.261 0.031
** significatif à 10 %.
Hypothèse r=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 84.47** 15.44* 0.31
MAROC *
λmax90 69.03** 15.13* 0.31
*
Valeurs propres 0.784 0.285 0.007
34
Hypothèse r=0 r≤ 1 r≤ 2
λtrace90 80.83** 11.69* 0.02
TUNISIE *
λmax90 69.14** 11.67* 0.02
*
Valeurs propres 0.877 0.298 0.000
6
** significatif à 10 %.
35
Tableau n° 6 : Test de causalité entre le taux de scolarisation
globale,
l’IDE et la croissance au Maroc et en Tunisie
Variable
s Ct-1 FLPIB FLIDE FLTxScol F1 F2 F3
Rég.
Endogèn
es
2,097
M 1 ΔLPIB [0,016] [0,04] [0,788] [0,023] [0,029] [0,014]
[0,011]
A 0,203
R 2 ΔLIDE [0,093] [0,097] [0,078] [0,03] [0,051] [0,115]
[0,586]
O
-9,396
C 3 ΔLTxScol [0,031] [0,007] [0,321] [0,049] [0,010] [0,043]
[0,044]
-2,764
T 4 ΔLPIB [0,444] [0,613] [0,555] [0,070] [0,528] [0,657]
[0,181]
U
N 0,822
5 ΔLIDE [0,067] [0,986] [0,888] [0,117] [0,492] [0,850]
I [0,389]
S
30,205
I 6 ΔLTxScol [0,593] [0,087] [0,538] [0,067] [0,124] [0,366]
[0,047]
E
Les valeurs entre crochets sont le p-values.
LTxScol : taux de scolarisation globale.
Le retard optimal estimé par l'indicateur BIC est de 3 dans chaque équation.
Variable
s FLTxScol
Rég. Ct-1 FLPIB FLIDE F1 F2 F3
Endogèn 1
es
1,162
M 1 ΔLPIB [0,007] [0,113] [0,569] [0,002] [0,021] [0,053]
[0,003]
A 0,439
R 2 ΔLIDE [0,237] [0,928] [0,525] [0,332] [0,529] [0,451]
[0,598]
O
-1,568
C 3 ΔLTxScol1 [0,045] [0,079] [0,943] [0,084] [0,134] [0,952]
[0,626]
-0,952 [0,0968
T 4 ΔLPIB [0,028] [0,417] [0,054] [0,768] [0,339]
[0,348] ]
U
N 0,733
5 ΔLIDE [0,044] [0,985] [0,274] [0,081] [0,324] [0,211]
I [0,315]
S
8,162
I 6 ΔLTxScol1 [0,156] [0,231] [0,421] [0,173] [0,292] [0,244]
[0,165]
E
Les valeurs entre crochets sont le p-values.
LtxScol1 : taux de scolarisation du primaire.
Le retard optimal estimé par l'indicateur BIC est de 3 dans chaque équation.
36
37
Tableau n° 8 : Test de causalité entre le taux de scolarisation du
secondaire,
l’IDE et la croissance au Maroc et en Tunisie
Variable
s FLTxScol
Rég Ct-1 FLPIB FLIDE F1 F2 F3
Endogèn 2
es
1,813
M 1 ΔLPIB [0,003] [0,15] [0,598] [0,003] [0,037] [0,081]
[0,007]
A 1,395
R 2 ΔLIDE [0,841] [0,973] [0,238] [0,271] [0,133] [0,202]
[0,056]
O
-2,963
C 3 ΔLTxScol2 [0,021] [0,058] [0,855] [0,039] [0,057] [0,637]
[0,154]
2,899
T 4 ΔLPIB [0,165] [0,991] [0,181] [0,209] [0,212] [0,041]
[0,046]
U
N 1,435
5 ΔLIDE [0,456] [0,936] [0,331] [0,123] [0,102] [0,174]
I [0,034]
S
-12,904
I 6 ΔLTxScol2 [0,5] [0,489] [0,680] [0,656] [0,363] [0,519]
[0,292]
E
Les valeurs entre crochets sont le p-values.
LtxScol2 : taux de scolarisation du secondaire.
Le retard optimal estimé par l'indicateur BIC est de 3 dans chaque équation.
Variable
s FLTxScol
Rég. Ct-1 FLPIB FLIDE F1 F2 F3
Endogèn 3
es
2,546
1 ΔLPIB [0,157] [0,622] [0,857] [0,192] [0,678] [0,089]
M [0,169]
A -0,425
2 ΔLIDE [0,001] [0,071] [0,007] [0,001] [0,129] [0,003]
R [0,189]
O 2,162
3 ΔLTxScol3 [0,989] [0,956] [0,389] [0,328] [0,729] [0,528]
C [0,224]
-2,481
T 4 ΔLPIB [0,686] [0,952] [0,405] [0,068] [0,719] [0,560]
[0,317]
U
N 0,936
5 ΔLIDE [0,118] [0,997] [0,994] [0,174] [0,47] [0,709]
I [0,211]
S
6,163
I 6 ΔLTxScol3 [0,931] [0,961] [0,198] [0,110] [0,241] [0,300]
[0,091]
E
Les valeurs entre crochets sont le p-values.
LtxScol3 : taux de scolarisation du supérieur
Le retard optimal estimé par l'indicateur BIC est de 3 dans chaque équation.
38
Tableau n°10 : Estimation de la PTF en Tunisie (1976-2003 & 1992-
2003)
1976 - 2003
i =1 i=2 i=3
[1] [2] [3] [4] [5] [6]
C 2,527*** 1,9*** 2,396*** 2,362*** 3,252*** 3,199***
(0,457) (0.65) (0,173) (0,203) (0,218) (0,283)
0,126*** 0,162*** 0,066*** 0,061*** 0,039* 0,037
IDE
(0,44) (0,059) (0,019) (0,21) (0,026) (0,029)
0,664** 0,84* 0,55*** 0,599*** 0,365*** 0,404***
Hi
(0,381) (0,484) (0,056) (0,048) (0,053) (0,045)
0,9*** 0,233** 0,233
OPENX
(0,229) (0,123) (0,168)
0,621 a 0,217 a 0,115
OPENM
(0,441) (0,16) (0,215)
Ecart- 0,18 0,06
0,14 0,06 0,08 0,08
type
R² 0,5 0,94
0,7 0,94 0,9 0,89
ajusté
Fisher 14,6 6,4 103,95 95,37 56,27 51,38
D-W 0,43 0,31 0,62 0,61 0,33 0,29
1992 - 2003
i =1 i=2 i=3
39
Tableau n° 11 : Estimation de la PTF au Maroc (1976-2003 & 1992-
2003)
1976 - 2003
i =1 i=2 i=3
[13] [14] [15] [16] [17] [18]
C 3,168*** 2,578*** 2,832*** 2,494*** 3,506*** 3,161***
(0,208) (0,192) (0,187) (0,127) (0,155) (0,205)
-0,014** -0,009 -0,012** -0,009 -0,014** -0,008
IDE
(0,008) (0,01) (0,006) (0,007) (0,007) (0,009)
0,411*** 0,643*** 0,466*** 0,654*** 0,186*** 0,286***
Hi
(0,061) (0,068) (0,051) (0,044) (0,024) (0,027)
0,474*** 0,335*** 0,46***
OPENX
(0,11) (0,096) (0,099)
0,253* 0,277*** 0,272***
OPENM
(0,164) (0,111) (0,151)
Ecart- 0,08 0,06 0,07
0,06 0,05 0,056
type
R² 0,84 0,92 0,86
0,9 0,94 0,92
ajusté
Fisher 65,24 35,85 105,97 85,95 81,97 43,56
D-W 0,95 0,33 1,02 0,91 1,11 0,39
1992 – 2003
i =1 i=2 i=3
40
Annexe 2
Ces données ont été complétées pour la période 1996-2000 auprès de plusieurs sources :
- Direction de la statistique du Maroc, (1999 et 2000), Rapport de Synthèse de
l'Enquête Nationale sur l'Emploi, Royaume du Maroc ;
- ILO (International Labor Organization) (1996), Yearbook of Labour Statistics, Genève.
Available at http://www.ilo.org ;
- Khrouz D., Hajji A. et Boussetta M. (2000), "The Development Research Environment
in Morocco: Situations and Prospects", in Eglad R. et Craissati D., Research for
Development in the Middle East and North Africa, The International Development
Research Center, The IDRC Publications, Ottawa, Canada ;
- Ministère de l'Enseignement Supérieur, Maroc. Available at http://www.
enssup.gov.ma/statistiques/EvoEnseig.htm ;
- Qassem S. (1998a) The Higher Education Systems in the Arab States : Development
of Science and Technology Indicators, UNESCO and ESCWA, Le Caire, Janvier ;
- Qassem S. (1998b) R&D Systems in the Arab States : Development of S&T Indicators,
UNESCO, Le Caire, Janvier ;
- Sesrtric (Centre de Recherches Statistiques, Economiques et Sociales et de Formation
pour les Pays Islamiques). Available at http:// www. Sesrtcic.org.
41
- INS (Institut National de la Statistique) : http://www.ins.nat.tn ;
- ILO (International Labor Organization), 1996, Yearbook of Labour Statistics, Genève.
Available at http://www.ilo.org ;
- Qassem S. (1998a), The Higher Education Systems in the Arab States : Development
of Science and Technology Indicators, UNESCO and ESCWA, Le Caire, Janvier ;
- Qassem S. (1998b), R&D Systems in the Arab States : Development of S&T Indicators,
UNESCO, Le Caire, Janvier ;
- SESRTIC (Centre de Recherches Statistiques, Economiques et Sociales et de Formation
pour les Pays Islamiques), www. Sesrtcic.org ;
- UNESCO (1999a), Division of Statistics. Data Available at http://unescostat.
unesco.org/Index.asp. March, April, May ;
- UNESCO : www2.unesco.org/wef/countryreports/tunesia/ .
42