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Homme du désert, l’Arabe qui aspire à un jardin tout en grandissant dans l’ascétisme
et mourant dans la volupté, grâce à l’avènement de l’Islam, il réussit de faire du
jardin une tradition ancestrale associée à ses palais et à ses villes afin de contrer le
désert et de trouver son refuge et son antithèse à la vie de nomade. Dans son milieu
de vie, l’Arabe islamisé a réussi de promouvoir en un temps record, son propre jardin
islamique où la nature n’est pas asservie mais respectée et magnifiée car son art est
une louange où en principe ne doit être représenté ni la figure divine, ni la création.
Ce jardin Arabe, qui est particulièrement appelé au Maghreb « Riyad » est un havre
de sensualité, de plaisir visuel et aussi de paix pour oublier les agressions du monde
extérieur et des conflits internes. Entourés plus souvent de promenoirs à arcades qui
conduisent à des espaces de rencontre appelés « Manzah », hérités du model Perse
et des salon Romains en plein air.
Caractérisé par des allées qui émergent en saillie au dessus de vastes fosses de terre
que les arbres ombragent ainsi que les palmiers, le jardin Arabe offre à l’œil une
dimension éminemment poétique qui ne peut échapper à celui qui chemine sous
leurs vastes éventails car beaux et productifs, les palmiers grâce aux stipes font
opposer l’ombre et la lumière pour conduire le regard vers les cimes chargées de
fruits, qui symbolisent le désert des nomades même loin de leur habitat.
Malgré que la genèse du jardin Arabe fut le fruit d’une civilisation islamique pour
contrer le désert aride et la vie des nomades, l’art du jardin a eu ses origines bien loin
en Mésopotamie, au cours du III eme millénaire avant notre ère lorsque l’agriculture
s’était diversifiée et le palmier s’est domestiqué.
C’est entre le tigre et l’Euphrate, au pays des Babyloniens, que le jardin d’agrément a
vu son jour lorsque les hommes s’épanouissaient de leurs jardins individuels, qui
abritaient sous l’ombre des arbres, des palmiers et des vignes, une eau courante qui
sera une genèse de la fraîcheur dans cet oasis et cela grâce à un système d’irrigation
ingénieux jamais mis au point et qui restera pour l’humanité comme une merveille
du monde grâce au jardins suspendus de Babylone. Suite à la merveille des jardins de
Babylone, l’art de faire des oasis de fraîcheur en plein milieu aride commença à
traverser les frontières pour atteindre enfin l’Egypte des pharaons vers la fin du III
eme millénaire avant notre ère. Chez les Pharaons, les vergers et les vignes
constituaient la trame centrale de leurs jardins car en ce pays aride, le jardin privatif
comme l’ensemble de l’agriculture étaient considérés comme un don du Nil.
Les fouilles de l’un des jardins Pharaonique, en 1992, ont montré la vraie richesse de
ces lieux car les parterres s’organisaient selon des lignes d’un plan quadrangulaire et
sont rythmés par la plantation d’arbres fruitiers et de palmiers qui procuraient ombre
et fraîcheur grâce à un dense réseau de canalisations distribuant l’élément liquide
indispensable à la bonne croissance des végétaux. Suite à la conquête d’Alexandre le
Grand au Moyen Orient au 7 éme siècle avant JC, les Grecs avaient goutté aux
paradis terrestres de la Mésopotamie et de la Perse antique, au point qu’il y ont fait
une habitude pour faire les premiers jardins dans leurs cités en Grèce avant de les
faire développer durant la civilisation Romaine.
Les Romains cristallisèrent toutes les orientations existantes des jardins et fondèrent
un nouvel art tourné vers la mise en scène appelé jadis « L’ars Toparia » ce que nous
traduisons aujourd’hui par l’art du paysage. Le jardin Romain est par excellence un
espace de plaisance car il était destiné à servir plus de cadre de vie à la vie
domestique et imaginé pour plonger la demeure romaine dans la continuité avec son
jardin privatif parce que en ce temps, le bâtit et l’architecture occupaient une place
primordiale dans la mise en situation des jardins. A l’instar de cet « Ars Toparia » qui
a connu une grande évolution chez les Romains, « Le Chahar-Bagh » a connu une
grande évolution chez les Sassanides car il symbolisait pour les habitants de cette
époque, le jardin du Paradis.
Le propre du jardin de Paradis est d’être avant tout un lieu de rencontre mystique car
il est un lieu de plaisir où en comble le sens du corps pour la vie terrestre et satisfaire
une quête spirituelle pour la vie céleste car c’est par l’eau que le « Le Chahar-Bagh »
est considéré comme une réincarnation du Paradis céleste sur terre parce que sans
eau, ce « Fardaws » n’aurait pas pu exister avec ses fontaines et canaux d’irrigations.
Les grandes traditions de la civilisation Mésopotamienne, ont aussi dressé des
temples, planté des arbres, créé des enceintes, creusé des canaux selon leurs
conceptions de l’univers et selon les structures réelles dont ils disposaient. Ils ont
fondé dans ces formes comme dans ses références mythiques, un art de bâtir, qui
imprégnât de grande région du monde à l’exemple de la civilisation Islamique des
Arabes du désert, qui a reçu ce dépôt de mémoires et de connaissances par le biais
de son passage sur les terres de la Perse, durant ses différentes conquêtes
d’expansion.
C’est parce que les Arabes du moyen âge, conquérant de l’Islam, ont fait du jardin,
dans leur architecture urbaine, un concept clef de son développement, que les
historiens qui décrivaient ces villes ne tarissent pas d’éloges pour les promenades, les
vergers et les cultures qui les entourent car de Bagdad à Cordoue en passant par
Damas et le Caire, les villes Arabes étaient caractérisés par des maisons qui
apparaissaient comme des cubes noyés dans un océan de verdure car partout le
modèle de la ville-jardin semble avoir prévalu. Comme pour tout musulmans, le
jardin doit porter l’imagination à pressentir les joies du bienheureux séjour des élus,
les architectes de la civilisation musulmane ont particulièrement introduit le jardin
dans la ville, avec ses arbres alignés et des cours d’eau du paradis comme ils sont
décrits par les versets Coraniques.
Maintenant que les villes Arabes du moyen âge, peuvent se prévaloir de la richesse et
de la diversité des styles de leurs jardins urbains car le végétale l’avait emporté sur le
minéral, la civilisation musulmane peut être fière d’avoir donné au monde
contemporain, en plus de ses jardins urbains, de nouvelles techniques de faire des
barrages, des ponts, des aqueducs et de lieux de cultes comme les mosquées, qui
était marquées par un style sobre, puissant et esthétique car pour les musulmans, il
ne s’agissait pas de vaincre la nature ou de la dominer en la détruisant mais de
privilégié le ménagement par rapport à l’idée d’aménagement frontal parce que l’art
de concevoir se devait de servir la nature au lieu de rechercher absolument à
l’asservir. Grâce à l’application de cette philosophie dans la conception des
aménagements en milieux urbains que les Arabes du moyen âge, ont réussi de
donner vie au nouveau concept du paysage, de « L’ars Toparia », au sein de leurs
villes pour laisser un héritage aux futures civilisations de ce qu’on appel aujourd’hui
« l’architecture du paysage ».
C’est parce que les Arabes du moyen âge ont su faire des villes avec leurs jardins
adaptés aux dispositions urbanistiques des pays chauds, tout en perpétuant le savoir-
faire antique, que leur concept paysager est devenu une tradition ancestrale, au
point qu’aujourd’hui, une nouvelle vision de réflexion pour la conception de la ville
moderne où règne l’ordre des aménagements paysagers en milieu urbanistique, est
devenu primordial pour la réussite de l’amélioration urbaine et la qualité du cadre
de vie des citoyens.
Bibliographie :