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Activités de la SIDI

et de ses partenaires en 2005

Solidarité
Internationale
pour le Développment

et l’ Investissement
Glossaire
Sommaire
Message du Président 3
ACAD : Arab Center for Agricultural Development (Palestine)
ACDI : Agence Canadienne de Développement International (Canada)
Bilan du plan stratégique 2003-2005 4 ADI-Kivu : Association pour le Développement intégré au Kivu (RD Congo)
AFD : Agence Française de Développement (France)
ADIE : Association pour le Droit à l’Initiative Economique (France)
Une activité en plein essor ... 6 AEDG : Association Egyptienne pour le Développement Global (Egypte)
... articulée autour d’axes forts : 8 AMSSF : Association Marocaine Solidarité Sans Frontière (Maroc)
AMRET : ex-EMT «Ennatien Moulethan Tchonnebat » (Cambodge)
Priorité au monde rural 8 AOPP : Association des Organisations Professionnelles Paysannes (Mali)
Priorité à l’Afrique 10 ASPRODEB : Association Sénégalaise pour la Promotion du Développement à la Base (Sénégal)
BMS : Banque Malienne de Solidarité (Mali)
Des outils financiers adaptés aux besoins de nos partenaires 10 CAC La Florida : Cooperativa Agraria Cafetalera La Florida (Pérou)
CCFD : Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (France)
La construction d’une approche régionale 12 CCG : Coopérative de Cautionnement et de Gestion (Haïti)
Une stratégie d’alliances 14 CCRD : Caisse de Crédit Rural pour le Développement (RD Congo)
CDC : Caisse des Dépôts et Consignations (France)
Un accent particulier sur la viabilité sociale 16 CEP : Capital Aid fund for Employment of the Poor (Vietnam)
CERISE : Comité d’Echanges, de Réflexion et d’Information sur les Systèmes d’Epargne Crédit (France)
L’ouverture à de nouveaux domaines d’intervention 18 CERUDEB : Centenary Rural Development Bank (Ouganda)
Le soutien aux institutions de grande envergure 20 CGAP : Consultative Group to Assist the Poor (consortium de 33 agences de développement publiques
et privées)
CIDR : Centre International de Développement et de Recherche (France)
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (France)
COD-EMH : Coordination des Opérations de Développement - Eglise Méthodiste (Haïti)
La vie institutionnelle de la SIDI 22 CONFIANZA : Entidad de Desarrollo para la pequeña y micro empresa (Pérou)
CONSOLIDAR : Cooperativa Corfas de Crédito Solidario (Colombie)
COODEFI : Coopérative Financière et de Développement Economique (RD Congo)
La Chaîne de Solidarité pour le Financement : le Nord se mobilise 22 CORDAID : Catholic Organisation for Relief and Development (Pays-Bas)
L’augmentation de capital 25 CRG : Crédit Rural de Guinée (Guinée)
CRS : Catholic Relief Services (Etats-Unis)
CRSM : Caja Rural San Martín (Pérou)
CTA : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale ACP-UE
DDC : Direction du Développement et de la Coopération (Suisse)
Etats financiers de la SIDI en 2005 26 DGRV : Deutscher Genossenschafts- und Raiffeisenverband e.V. (Union Internationale Raiffeisen /
Allemagne)
EDAPROSPO : Equipo de Aseroramiento a Actividades Productivas de Sectores Populares (Pérou)
EDPYME : Entidad de Desarrollo para la Pequeña y Microempresa (Pérou)
ESD : Association Epargne Solidarité Développement (France)
Carnet d’adresses 28 FAEF : Fonds d’Appui à l’Entrepreunariat Féminin (Nord-Kivu)
FAPECAFES : Federación Regional de Asociaciones de Pequenos Cafetaleros Ecologicos del Sur
(Equateur)
FCP : Fonds commun de placement
FENACOOP : Federación Nacional de Cooperativas Agropecuarias y agroindustriales (Nicaragua)
FC : Fonds Coopératif (Laos)
FEBEA : Fédération Européenne de Finances et Banques Ethiques et Alternatives
FENAGIE Pêche : Fédération Nationale des Groupements d’intérêt Economique de Pêche (Sénégal)
FID : Fonds d’Incitation au Développement (France)
FINANSOL : Collectif associatif des Finances Solidaires (France)
FONDEFER : Fondo de Fomento Economico Rural (Nicaragua)
FONHSUD : Fonds Haïtien d’appui au développement du Sud (Haïti)
FOROLAC FR : Foro Latinoamericano y del Caribe de Finanzas Rurales
FPFD : Fédération des Paysans du Fouta Djalon (Guinée)
GTZ : Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Coopération technique allemande)
GRET : Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques (France)
HIVOS : Humanist Institute for Development Cooperation (Pays-Bas)
IMF : Institution de microfinance
IMOFOR : Institut Mobile de Formation (Haïti)
INAISE : Association Internationale des Investisseurs dans l’Economie Sociale
INDES : Inversiones para el Desarrollo (Chili)
INDEPCO : Institut National pour le Développement et la Promotion de la Couture (Haïti)
IRAM : Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de Développement (France)
JEMENI : Union des Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit (Mali)
KNFP : Conseil National pour le Financement Populaire (Haïti)
KRK : Kreditimi Rural I Kosoves LLC (Kosovo)
KOKARI : Coopérative de services d’intermédiation en crédit rural (Niger)
LA-CIF : Latin American Challenge Investment Fund (Amérique du Sud)
LIDE : Ligue pour le Développement (Nord-Kivu)
MAF : Microfinance Alliance Fund (Asie)
MAE : Ministère des Affaires Etrangères (France)
MAIN : Microfinance African Institution Network
MEC PROPEM : Mutuelle d'Epargne et de Crédit pour la Promotion de la Pêche à Mbour (Sénégal)
MPGM : Mouvement Paysan de Gros Morne (Haïti)
MICROFUND : Institution mutualiste de droit togolais (Togo)
MIGA : Agence multilatérale de garantie des investissements (groupe de la Banque Mondiale)
MISEREOR : Aktion Gegen Hunger Und Krankheit In Der Welt (Allemagne)
S OLIDARITÉ MUSO : Mutuelle de Solidarité
OMIPA : Oruchinga Microfinance Promotion Agency (Ouganda)
I NTERNATIONALE PARMEC : Projet d’Appui à la Réglementation des Mutuelles d’Epargne et de Crédit
PFCE : Plate-forme pour le commerce équitable (France)
POUR LE D ÉVELOPPEMENT PROFUND : Fondo de Inversiones incorporado en Panamá
SAINDESUR : Inversiones para el desarrollo (Uruguay)
ET L’I NVESTISSEMENT SAPCA-EGAS (ex UGIE) : Société d’Approvisionnement, de Production, de Commercialisation
et de Conseil Agricole des Ententes des Groupements Associés du Sénégal
SEFEA : Société Européenne de Finance Ethique et Alternative
SFP : Structure de Financement de Proximité
SFI : Société Financière Internationale (groupe de la Banque Mondiale)
12, rue Guy-de-la-Brosse SIPEM : Société d’Investissement pour la Promotion de l’Entreprise à Madagascar (Madagascar)
SFI : Société Financière Internationale (groupe de la Banque Mondiale)
75005 Paris SMEAF : Stromme Microfinance East African Fund
Tél. : 33(0) 1 40 46 70 00 Stromme EAF : Stromme Foundation Eastern Africa (Ouganda)
TIMPAC : Tous impliqués dans la mobilisation des ressources locales et la promotion des actions
Fax : 33(0) 1 46 34 81 18 communautaires (Togo)
TISE : Société d’Investissements Socio-Economiques (Pologne)
site : www.sidi.fr TITEM : Union des Mutuelles d’Epargne et de Crédit (Madagascar)
TRIODOS : Banque Sociale (Pays Bas, Angleterre, Belgique)
UCAC : Université Catholique pour l’Afrique Centrale (Cameroun)
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
UGPM : Union des Groupements Paysans de Meckhé (Sénégal)
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali,
Conception et réalisation : SIDI Niger, Sénégal, Togo)
UMU : Uganda Martyrs’ University
Poussières d’Étoiles - Courtabœuf (91) VECO : Vredeseilanden country office (Représentation de l’organisation belge Vredeseilanden)
WAGES : Women Association for both Gain Economic and Social (Togo)
01 60 92 42 72

ACTIVITÉS SIDI 2005


2 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
Le message
du Président du Directoire
Pour que la SIDI reste fidèle à sa mission de développe-
Gcitoyens
râce à la volonté de chacun, grâce
à la mobilisation de milliers de
solidaires, à la générosité
ment, la mobilisation doit se poursuivre : parallèlement à la
croissance actuelle et future du portefeuille, l’accompagnement
des épargnants du FCP « Faim & technique et la formation que la SIDI apporte à ses partenaires doi-
Développement », à la solidarité vent en effet être maintenus au même niveau de qualité.Cette mis-
des actionnaires institutionnels sion est financée, principalement, par les revenus partagés du Fonds
et individuels, grâce enfin au commun de placement « Faim & Développement » mis en place il
travail d’équipe, à l’opiniâtreté y a 20 ans par le CCFD, mais également par les apports complé-
et à la détermination de nos mentaires du CCFD, par les cofinancements obtenus auprès des
partenaires sur le terrain, les objectifs alliances européennes publiques et privées, et par les revenus du
que nous nous sommes fixés il y a 3 ans portefeuille.Ces ressources sont certes en augmentation,mais il est
ont été largement atteints. essentiel de les renforcer encore pour que la SIDI puisse continuer à
mener à bien sa mission d’accompagnement dont la qualité contri-
La SIDI a achevé fin 2005 la mise en œuvre de son 7ème plan
bue largement à en faire un acteur reconnu du secteur.
triennal. Son premier plan avait été lancé avec un
capital de moins de 100 000 € ! Vingt ans après, ce sont plus Pour poursuivre notre action, un nouveau plan d’activités
de 5 millions d’€ qui sont investis durablement auprès de 2006-2008 a été élaboré. Au cours de cette nouvelle
48 partenaires des pays du Sud et de l’Est, et qui, grâce à un période, la SIDI s’attachera à valoriser les acquis, à
formidable effet de levier, permettent à plus de 500 000 per- consolider et à développer ses partenariats. L’action de la
sonnes d’accéder à des services financiers adaptés pour SIDI continuera ainsi de reposer sur :
développer leurs activités économiques et améliorer leurs • le partenariat avec les structures de financement de proximi-
conditions de vie et celles de leur famille. té, sur la base de relations contractuelles enrichissantes et
Au cours de ces trois dernières années, la SIDI a réaffir- respectueuses de l’autonomie de décision de chaque partie,
mé fortement sa spécificité d’investisseur social. Elle • la priorité au financement du monde rural,
est reconnue pour son innovation, sa prise de risques • le renforcement de la Chaîne de Solidarité pour le Financement
partagés, la qualité de ses prestations, et son engage- et la création de leviers de financement solidaire, Christian SCHMITZ
ment sur le long terme. • la flexibilité et l’adaptation des outils financiers, mis en œuvre Président du Directoire
à travers une approche par la demande exprimée localement, Paris, 29 mai 2006
Le plan stratégique mis en œuvre entre 2003 et 2005 • une équipe renforcée constituant une palette de ressources
bénéficiait des ressources mobilisées lors de l’augmentation de humaines diversifiées et complémentaires,
capital de fin 2001. De nombreuses actions ont été menées • l’attachement aux valeurs fondatrices : Solidarité, Ethique et
dans le cadre de ce plan et vous prendrez connaissance, tout au Finances.
long de ce rapport, des chiffres détaillés qui en témoignent, et
des expériences innovantes et enrichissantes mises en œuvre La SIDI entend ainsi poursuivre la dynamique engagée
au cours de la période avec nos partenaires des différents aux côtés de nombreux partenaires, actionnaires et alliés
continents. Vous constaterez les priorités accordées au monde qui partagent sa vision d’une économie solidaire. Filiale
rural, au continent africain, à la recherche de solutions, de pro- du CCFD, la SIDI en est l’un des acteurs stratégiques et parta-
duits financiers et de techniques adaptés aux contextes et aux ge ses valeurs et ses convictions : promouvoir une économie et
enjeux spécifiques de chaque pays. Dans plusieurs cas, le ren- une société solidaire et appuyer l’émergence de dynamiques et
forcement d’une approche régionale a permis une optimisation d’acteurs locaux capables de se prendre en charge pour chan-
des moyens humains et financiers mis à notre disposition et le ger leurs conditions de vie par une transformation des per-
travail en alliances a offert d’importants effets de leviers mobi- sonnes, des groupes et de l’environnement. Xavier Lamblin, qui
lisés au profit de nos partenaires. De même, des axes d’interven- a achevé au 31 décembre 2005 son mandat de Président au
tion comme le financement du commerce équitable, du loge- CCFD, a encouragé sans relâche l’intégration de la SIDI comme
ment, le financement « intégré » des exploitations familiales, le filiale du CCFD. Ceci a permis de développer des synergies de
financement et l’accompagnement des organisations de pro- groupe et de donner plus de cohérence stratégique à l’action
ducteurs, le développement des mutuelles de solidarité dans des de la SIDI sur le terrain. Xavier Lamblin a assumé jusqu’en avril
régions difficiles, l’approche sur la « viabilité sociale et le déve- 2006 son mandat de Président du Conseil de Surveillance de la
loppement » ont été renforcés et valorisés. SIDI. Nous le remercions pour la qualité de son engagement
envers la SIDI au cours des 6 dernières années et, pour mettre
Conformément à la volonté des actionnaires exprimée lors de en œuvre une nouvelle étape 2006-2008, nous accueillons Joël
l’Assemblée Générale Extraordinaire du 8 juin 2005, l’année Thomas, nouveau Président du CCFD depuis janvier 2006, à la
2005 s’est achevée sur une augmentation de capital. Cette Présidence du Conseil de Surveillance de la SIDI.
augmentation de capital, de 3,680 millions d’€, a été l’occasion
d’une ouverture à de nouveaux actionnaires institutionnels, Continuons à pousser ensemble,encore plus loin,les limites
européens en particulier, et à de nombreux actionnaires de la solidarité financière et à construire, en alliance avec
individuels grâce à une forte mobilisation de l’association ESD d’autres, des services financiers équitables et adaptés aux
(Epargne, Solidarité, Développement). besoins des populations auxquelles ils s’adressent.

3
Bilan du plan stra

péens, et des actionnaires individuels représentés dans


La SIDI en bref... l’association « Epargne Solidarité Développement »,

La SIDI (Solidarité internationale pour le développement • des revenus partagés de l’épargne solidaire en France
et l’investissement) a été créée en 1983, à l’initiative du à travers le Fonds Commun de Placement « Faim et
CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement » créé par le CCFD et géré par le
Développement) pour promouvoir l'initiative écono- Crédit Coopératif,
mique et favoriser la mise en place d'un tissu écono-
mique et social dans les pays en développement. • des financements négociés auprès d’organismes de
développement,
Au fil de son histoire, la SIDI a illustré son action
par le concept de « Chaîne de Solidarité pour le • des revenus de son portefeuille d’investissement.
Financement » : au Nord, elle mobilise, auprès d’institu-
tions et de particuliers, des fonds qu’elle met à disposi- La SIDI intervient auprès des SFP partenaires en leur
tion de structures de financement de proximité (SFP) apportant non seulement un soutien financier (sous
offrant des services financiers aux plus pauvres dans les forme de prises de participation, d’apports en comptes
pays du Sud et de l’Est. Les fonds mobilisés au Nord courants, de prêts ou de garanties), mais aussi un
proviennent : accompagnement (à travers des activités d’appui
institutionnel, d’assistance technique et de formation)
• de son capital détenu par le CCFD, actionnaire fonda- en vue de leur autonomisation opérationnelle et/ou de
teur, des actionnaires institutionnels français et euro- leur institutionnalisation.

TISE
(POLOGNE)
MICROINVEST
(MOLDAVIE)
KRK
(KOSOVO)

AMSSF NAJDEH
AL AMANA ACAD (LIBAN)
(MAROC) (PALESTINE)
COD/EMH
FONHSUD BMS
KNFP MEC PROPEM NIAKO
FENAGIE PECHE AOPP JEMENII KOKARI - TAANADI FONDS COOPÉRATIFP
INDEPCO (LAOS)
FENACOOP (FONDEFER) (HAITI) ASPRODEB - UGPM (MALI) CEP
(NICARAGUA) SAPCA/EGAS (NIGER) MAF
MAIN (VIETNAM)
PROFUND (SENEGAL) ASIENA - MOGTEDO (ASIE)
CRG (BURKINA-FASO) NETWORK AMRET
(AMERIQUE LATINE) (AFRIQUE)
FPFD HATTHA KAKSEKAR
CONSOLIDAR (GUINEE-CONAKRY) WAGES - UCMECS (CAMBODGE)
(COLOMBIE) TIMPAC CERUDEB - OMIPA - SMEAF
MICROFUND (OUGANDA)
FAPECAFES - MCCH PREFED (TOGO)
BANCO SOLIDARIO AKIBA
(RWANDA) FAEF - ADIKIVU (TANZANIE)
(EQUATEUR)
PREFED COODEFI - CCRD
CRSM - EDAPROSPO (BURUNDI) (RD CONGO)
CONFIANZA - CAC LA FLORIDA
(PEROU) LA-CIF
(AMERIQUE LATINE) SIPEM - TITEM
FOROLAC FR (MADAGASCAR)
(AMERIQUE LATINE)
AMRU - UGC CPC
(MOZAMBIQUE)

SAINDESUR TEMBEKA
(URUGUAY) (AFRIQUE DU SUD)
INDES
(CHILI)

Carte des
partenaires
de la SIDI.

ACTIVITÉS SIDI 2005


4 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
tégique 2003-2005

L’année 2005 marque la clôture du plan stratégique


2003-2005. Ce rapport d’activité est donc l’occasion de
constater la richesse du chemin parcouru au cours de ces
trois dernières années caractérisées par un développe-
ment important des activités de la SIDI et couronnées par
une augmentation de capital. La mise en oeuvre de ce
plan et les avancées qu’il a permises sont à mettre à
l’actif de l’ensemble des acteurs de la Chaîne de Solidarité
pour le Financement : les actionnaires qui nous ont renou-
velé leur confiance à travers l’augmentation du capital, les
Clientes de
épargnants, les consultants bénévoles, les relais locaux,
Timpac, Togo.
les organisations avec lesquelles nous travaillons en
alliance, les membres du personnel de la SIDI, mais aussi
et surtout nos partenaires dans les pays du Sud et de l’Est.
C’est grâce à l’ensemble de ces acteurs qui partagent sa Afin d’atteindre cet objectif, la SIDI a mis en œuvre un plan
vision d’une économie solidaire que la SIDI a pu réaffir- d’action articulé autour de cinq volets :
mer son rôle d’investisseur social, reconnu pour son inno- • le renforcement et la diversification des partenariats et du
vation, sa prise de risques partagés et la qualité de ses portefeuille,
prestations. • la mise en place, en collaboration avec les partenaires du
La première partie de ce rapport est consacrée au travail Sud et de l’Est, et les organisations alliées du Nord, de
mené avec les partenaires au Sud et à l’Est au cours des montages financiers permettant la sécurisation des SFP, de
trois années du plan stratégique, tandis que la seconde leurs clients et de leur environnement,
partie porte sur la mobilisation au Nord. La dernière par- • le travail en équipe de manière à mutualiser les savoir-faire,
tie consiste, quant à elle, en une présentation des Etats • l’intervention en alliance pour mobiliser des ressources au
financiers de la SIDI. bénéfice des SFP partenaires,
• le renforcement de la Chaîne de Solidarité pour le Famille
Financement. de paysans,

Les grandes orientations


Haïti.

du plan stratégique
2003-2005
Le plan stratégique 2003-2005 s’inscrivait dans la continuité
du plan triennal précédent (2000-2002) et entendait ainsi
poursuivre la dynamique engagée aux côtés des nombreux
partenaires, actionnaires et alliés de la SIDI qui partagent sa
vision d’une économie solidaire.
Dans ce cadre, la SIDI s’était fixée comme objectif le
renforcement et la démultiplication des pratiques de
financement solidaire mises en œuvre par des organisa-
tions locales,
- en accordant une attention particulière au monde rural
et à l’Afrique,
- en mettant l’accent sur la demande plutôt que sur l’offre
de services financiers,
- en œuvrant en cohérence avec les objectifs du CCFD en
matière de promotion d’une économie et d’une société
solidaires.

5
Bilan du plan stra

une activité
Au cours du plan stratégique 2003-2005, l’acti- ment d’intervention privilégié et continuent de des activités d’appui technique, de suivi /
vité de la SIDI a enregistré une forte progression représenter plus de la moitié du portefeuille. Sur conseil et d’accompagnement institutionnel
comme en témoignent l’augmentation du por- l’ensemble du plan, elles ont enregistré une sur le moyen et le long terme. Adapté aux
tefeuille, des ressources consacrées à l’accompa- hausse de 22 %. Lorsqu’elle ne peut prendre de besoins de chaque partenaire, cet accompa-
gnement et du nombre de partenaires. participation au capital, la SIDI accorde d’autres gnement porte sur des domaines aussi variés
concours financiers (des prêts le plus souvent, que la gestion, la comptabilité, la stratégie, la
Le portefeuille brut a enregistré une pro- mais également, depuis 2004, des garanties) en gouvernance, les ressources humaines (voir
gression régulière depuis 2002 pour s’établir à proposant des conditions adaptées au stade de éclairage ci-contre) etc.
5,3 millions d’€ à fin 2005. Sur l’ensemble développement et à la situation des SFP parte-
du plan stratégique, la hausse ressort à 2 mil- naires. A fin 2005, les prêts s’élevaient à Le développement des activités de finance-
lions d’€ ou 61 %. L’objectif global fixé pour le 2,4 millions d’€, soit 46 % du portefeuille. Leur ment et d’accompagnement s’est accompagné
portefeuille dans le cadre du plan a ainsi été forte progression au cours du plan 2003-2005 d’une augmentation notable du
atteint à 85 % (cf. tableau 1). Les réalisations s’explique, pour l’essentiel, par le développement nombre de partenaires. A fin 2005, la
ont dépassé les prévisions en Amérique latine, des activités de la SIDI en Afrique de l’Ouest (pro- SIDI comptait 48 partenaires, auxquels elle
en Asie et en Europe de l’Est. Pour l’Afrique, le gression du portefeuille de 200 % dans la apporte un appui financier et technique, contre
taux de réalisation a atteint 75 %. En revanche, région) où la loi PARMEC qui régit le secteur de 31 à fin 2002. Compte tenu des désengage-
l’objectif prévu n’a été atteint qu’à hauteur de la microfinance dans les pays de l’UMOA a forte- ments (au nombre de 5 au cours du plan), ce
46 % dans les Caraïbes en raison des difficultés ment limité le développement de modèles alter- sont en fait 22 nouveaux partenaires qui se
politiques qu’a connues Haïti (seul pays où la natifs au système mutualiste, et réduit, de fait, les sont ajoutés au portefeuille depuis fin 2002.
SIDI intervient dans la région). En termes de flux, possibilités de prises de participation. Les Ces partenaires se répartissent sur 5 grandes
les investissements (prises de participations, garanties se sont, pour leur part, établies à zones géographiques (cf. carte des partenaires
prêts et garanties) réalisés par la SIDI au cours 159 000 € au terme de l’exercice 2005, page 4) : l’Afrique (21 partenaires à fin 2005),
des trois années du plan se sont élevés à 3 mil- soit 3 % du portefeuille, et ont bénéficié à 3 ins- l’Amérique latine (12 partenaires), l’Asie
lions d’€. titutions africaines (OMIPA en Ouganda, FPFD en (5 partenaires), l’Europe de l’Est (4 parte-
Les prises de participation, d’un montant de Guinée et CCRD en République Démocratique naires), le bassin méditerranéen (3 partenaires)
2,7 millions d’€ à fin 2005, restent l’instru- du Congo). et les Caraïbes (3 partenaires à Haïti). A ces
48 partenaires (qui bénéficient d’un appui
L’accompagnement, qui financier) s’ajoutent 19 autres organisations
constitue, avec le financement, le cœur auxquelles la SIDI ne fournit, pour le moment,
Agence du
de métier de la SIDI, a mobilisé 3,1 qu’un appui technique. Parmi ces
Crédit rural
millions d’€ entre 2003 et 2005, dont derniers figurent trois réseaux régionaux et
de Guinée.
un peu plus d’1 million d’€ en nationaux : le MAIN en Afrique, le FORO LAC
2005. Les objectifs du plan straté- en Amérique latine et le KNFP en Haïti.
gique ont ainsi été dépassés (cf. Les partenaires se caractérisent par leur
tableau 2). L’accompagnement, signe grande diversité. Il peut s’agir d’organisa-
d’un engagement fort de la SIDI tions locales ou nationales (à fin 2005, les par-
auprès de ses partenaires, consiste en tenaires de la SIDI se répartissaient dans
24 pays) ou d’institutions de dimension régio-
Tableau n° 1 : Portefeuille brut de la SIDI. nale. Sur les 48 partenaires, 4 sont des institu-
Evolution Portefeuille Taux de
tions d’envergure régionale : le MAF en Asie,
(en milliers d’€) 31.12.2002 31.12.2003 31.12.2004 31.12.2005 2005/2002 prévu pour réalisation** PROFUND et LACIF en Amérique latine, et
fin 2005 SEFEA en Europe1. La diversité se retrouve éga-
Participations lement au niveau de la taille des partenaires,
et créances 2206 2366 2568 2694 +22 % 3715 73% avec des institutions desservant un grand
rattachées nombre de personnes (Al Amana au Maroc,
Prêts* 1055 1475 1893 2411 + 129 % 2512 96% CERUDEB en Ouganda, Banco Solidario en
Garanties 0 0 109 159 +100 % - - Equateur, AMRET au Cambodge, le CRG en
TOTAL 3261 3841 4570 5264 + 61 % 6227 85% Guinée, Jemeni au Mali, etc.) et des institutions
* y compris les prêts à des institutions dont la SIDI est actionnaire de plus petite envergure, mais néanmoins véri-
** par rapport aux objectifs du plan 2003-2005 tables acteurs de changement social. Il peut par
ACTIVITÉS SIDI 2005
6 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
tégique 2003-2005

en plein essor...
ailleurs s’agir d’organisations de producteurs Tableau 2 : Dépenses consacrées à l’accompagnement des partenaires
(FPFJ en Guinée, AOPP au Mali, UGPM au Cumul Dépenses Taux de
Sénégal, FAPECAFES en Equateur, La Florida au (en milliers d’€) 2003 2004 2005 2003/2005 prévues réalisation
Pérou etc.), de fonds de financement (Tembeka 2003/2005
en Afrique du Sud), de coopératives de crédit Afrique 433 467 415 1315 1244 106%
(OMIPA en Ouganda, KOKARI et TAANADI au Amérique latine 63 124 81 268 348 77%
Niger, CCG/INDEPCO à Haïti), d’institutions Asie 127 129 98 354 311 114%
financières non bancaires (SIPEM à Bassin 79 96 91 266 268 99%
Madagascar, COODEFI et CCRD en République méditerranéen
Démocratique du Congo, INDES au Chili, Caraïbes 157 136 128 421 355 119%
Confianza au Pérou etc.), de banques (CERU- Europe 38 81 48 167 97 172%
DEB, BMS au Mali, Banco Solidario), etc. La SIDI Transversal(1) 72 95 177 344 313 110%
appuie également des institutions intervenant TOTAL 969 1128 1038 3135 2936 107%
dans des contextes particuliers : c’est le cas des (1)
travaux d’équipe au niveau de la SIDI sur des thématiques prioritaires du plan stratégique en lien avec
zones en crise (Palestine, Liban, Grands Lacs, l’accompagnement des partenaires.
Haïti) ou des zones enclavées. A noter enfin
l’élargissement des activités aux pays de l’Est.
Au cours du plan, la SIDI est ainsi entrée dans L’augmentation du nombre de partenaires est riats devraient être engagés dès 2006
le capital de KRK au Kosovo et a accordé un le fruit d’un important travail d’identification en Ouganda avec le fonds Stromme EAF et
prêt convertible en capital à MICROINVEST en qui permet de repérer de futurs partenaires et l’organisation de producteurs de thé IGARA.
Moldavie. Cette diversité des partenaires reflète de renforcer le portefeuille. Ainsi, au cours du De même, un partenariat devrait être noué en
une diversité d’approches et garantit une plan 2006-2008, 33 institutions supplémen- Egypte avec l’AEDG.
réponse adaptée au contexte socio-écono- taires devraient bénéficier des financements 1
SEFEA agit pour toute la région du Conseil de l’Europe et a
mique de chaque zone d’intervention. de la SIDI. Par exemple, de nouveaux partena- répondu positivement à une demande de la SIDI pour le Kosovo.
Eclairage

Vision, valeurs et ressources humaines


La viabilité financière et sociale de toute structure de financement s’ap- et part variable) sera réexaminé au regard de l’ensemble de ces évalua-
puie nécessairement sur les salariés qui œuvrent quotidiennement sur le tions, afin que tant la composition du salaire que ses évolutions soient à
terrain. Leur motivation et leur implication dans la construction commu- même de refléter l’action de chacun au service de la vision, des valeurs
ne au service des bénéficiaires, et l’adaptation de leurs compétences aux et des missions du CRG.
besoins de leur fonction sont des éléments déterminants de la pérennité TIMPAC au Togo avait hérité d’un système de rémunération de type « pro-
de l’institution. Conscients de ces réalités, et désireux de consolider leur jet » mal adapté aux réalités de la nouvelle institution autonome. Pour
cohésion sociale interne pour une meilleure intervention en faveur des mettre en place un système adapté à ces nouvelles réalités, la SIDI a accom-
bénéficiaires de leurs services, plusieurs partenaires ont sollicité la SIDI pagné un groupe de salariés et d’administrateurs dans l’identification des
pour les aider à mettre en place ou à améliorer le système d’évaluation valeurs de TIMPAC : cette étape a permis de constituer un référentiel com-
et de rémunération de leurs salariés. C’est le cas du Crédit Rural de mun à l’ensemble des acteurs internes. Ce référentiel partagé permettra
Guinée (CRG) et de TIMPAC (Togo). d’élaborer un nouveau système de rémunération incluant motivation d’une
Pour le CRG, le travail a porté sur la mise en place d’un nouveau systè- part, évaluation des compétences et des besoins de formation d’autre part.
me d’évaluation des salariés. Pour les agents de terrain, ce système d’éva- La SIDI va accompagner Timpac dans cette nouvelle étape.
luation s’est construit à partir de l’identification, par un groupe de sala- Dans les deux cas, les institutions, confrontées à une croissance de leur
riés et d’élus, des valeurs qui guident leur mission au jour le jour. Une fois activité appelant une gestion améliorée de leurs ressources humaines, se
identifiées, ces valeurs ont ensuite été classées par ordre de priorité, puis sont appuyées sur les valeurs qui fondent leur mission : en effet, seuls
déclinées en compétences ou comportements professionnels attendus ou l’identification en commun et le partage de ces valeurs peuvent consti-
à acquérir, constituant ainsi une base d’appréciation de l’action des tuer un référentiel pour la définition des aptitudes, qualités et compé-
agents sur le terrain. Ce système d’appréciation appliqué à chacun a tences attendues de chacun au service de la mission de l’institution. Cette
ensuite permis d’identifier l’adaptation à la fonction, les besoins en for- identification a été l’occasion de confirmer la communauté des acteurs
mation, ou les évolutions possibles et souhaitables tant pour l’agent que de l’institution autour de leur mission, offrant également une base pour
pour l’institution. Le même dispositif a été décliné pour les autres fonc- toutes les réflexions à venir tant sur le plan stratégique, qu’en termes de
tions au CRG. Par la suite, le système de rémunération (grille de salaires viabilité financière et sociale.

7
Bilan du plan stra

...articulée autour
La SIDI a toujours soutenu des institutions qu’avec des organisations de producteurs
Priorité intervenant dans le monde rural, mais c’est sur- proposant des crédits à leurs membres comme
tout dans le cadre du plan 2003-2005 que l’AOPP (Mali), le FPFD (Guinée) ou la CAC La
au monde rural le financement rural est devenu un axe Florida (Pérou). De même, elle apporte son sou-
majeur de sa stratégie. Cette orientation tien à des organisations qui, comme ACAD en
Aujourd'hui, plus de 1,2 milliard d'êtres répond, tout d’abord, à la volonté des action- Palestine, interviennent dans des contextes dif-
humains continuent de vivre dans une pauvre- naires qui souhaitent que les fonds et l’assis- ficiles. Elle appuie aussi des expériences nova-
té extrême et tentent de subsister avec moins tance technique aillent à ceux qui en ont le plus trices comme celles menée au Sénégal par
d’un dollar par jour. Les trois quarts environ besoin. Elle est, par ailleurs, liée aux sollicita- l’UGPM avec son programme d’appui au
d'entre eux, soit quelque 900 millions de per- tions de nos partenaires. C’est d’ailleurs en financement de l’exploitation familiale.
sonnes, vivent en milieu rural1. Cette pauvreté interaction avec ces derniers que l’approche de Dans bien des pays du Sud, la famille corres-
se traduit par une faiblesse et une irrégularité la SIDI en matière de financement rural s’est pond à une réalité différente de la nôtre (par-
des revenus, par une absence d’infrastructures construite. fois plus de 20 personnes d’une même famille
et de services de base (eau potable, électricité, vivent sous un même toit, partagent la nourri-
services de santé, éducation…), mais aussi par La priorité accordée au monde rural se ture et obéissent à un même centre de déci-
un accès limité aux services financiers. Il est vrai reflète nettement dans le portefeuille sion). L’exploitation familiale est souvent mise
que le monde rural présente certains risques et de la SIDI : sur les 48 partenaires ayant en avant dans les revendications des organisa-
spécificités qui le rendent difficile à appréhen- bénéficié d’un appui financier au cours tions paysannes du Sud, en Afrique en particu-
der pour une institution de financement. du plan 2003-2005, près des deux-tiers lier, sans pour autant être bien connue et bien
L’éloignement géographique des centres consacrent une partie ou la totalité de financée. Une innovation majeure de l’UGPM,
urbains, la faible densité de population ou l’en- leurs activités au monde rural. en partenariat avec la SIDI, a été d’octroyer des
clavement de certaines zones se traduisent par financements diversifiés (crédits d’investisse-
des coûts élevés que ne peuvent supporter de D’une manière générale, la SIDI ne privilégie ment, fonds de roulement…) et simultanés
nombreuses institutions soucieuses de rentabi- pas un modèle ou une méthodologie particu- aux exploitations familiales afin de leur per-
lité financière. Le monde rural est aussi celui où lière, préférant appuyer des partenaires et des mettre de sortir durablement de la soudure et
les taux d’alphabétisation et les capacités de approches différentes de manière à assurer de l’endettement sur la base d’un projet
gestion sont les plus faibles. Lorsqu’il s’agit de une meilleure réponse aux besoins. Elle tra- qu’elles définissent elles-mêmes avec l’appui
financement des activités agricoles, les vaille aussi bien avec des institutions d’en- des animateurs de l’UGPM. Trente familles de
contraintes sont plus lourdes encore, avec des vergure nationale intervenant en milieu Meckhé au Sénégal bénéficient aujourd’hui de
risques élevés, des besoins d’investissement à rural (le Fonds Coopératif au Laos, Kokari au cette approche. Elles seront 80 à fin 2006.
long terme, etc. Autant d’éléments qui expli- Niger, le Crédit Rural de Guinée, Amret au Parallèlement à cet appui financier, des mono-
quent la frilosité de nombreux investisseurs. Cambodge, Banco Solidario en Equateur, etc.), graphies sont actuellement réalisées avec le
soutien du CTA2 pour mieux connaître ces
exploitations familiales et ainsi mieux répondre
à leurs besoins.

Parmi les autres approches innovantes figu-


rent les mutuelles de solidarité (MUSO).
Membres de
Une MUSO est un groupe de personnes qui
la coopérative
décident ensemble de cotiser en vue de
La Florida,
transformer ces cotisations en crédits. Le
Pérou.
fonctionnement d’une MUSO s’articule
autour de trois caisses : une caisse verte qui
reçoit les cotisations des membres et permet
d’octroyer des crédits, une caisse rouge, éga-
lement alimentée par les cotisations, qui
fournit une aide aux membres en situation
difficile (problèmes de santé, etc.) et une
caisse bleue qui recueille les fonds mobilisés
auprès d’institutions extérieures (IMF, ONG,
ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005
8
tégique 2003-2005

d’axes forts
etc.). Pouvant fonctionner sans intervention Le soutien aux producteurs à travers une
extérieure, les MUSO s’avèrent particulière- approche filière devrait se poursuivre dans les
ment bien adaptées dans les zones non des- années à venir, plusieurs actions étant à l’étu-
servies par les institutions de financement de : ainsi une mission d’identification a été
classiques en raison de leur éloignement des menée en Ouganda autour de la filière théico-
Un client
centres urbains, de leur faible densité de le, et, en Haïti, un partenariat est envisagé avec
d’ACAD,
population ou de leur instabilité politique. le MPGM (Mouvement paysan de Gros Morne)
Palestine.
L'idée de créer ces mutuelles est née au dans la filière « mangues ». A Madagascar,
Sénégal dans les années 90, au sein de c’est dans la filière rizicole qu’un partenariat
l'UGPM. Depuis, elles ont été développées devrait être initié avec une fédération de grou-
dans de nombreux pays à l'initiative de plu- pements de producteurs de la région du lac
sieurs organisations (baptisées musoniers) : Aloatra, véritable grenier à riz du pays. Enfin,
outre le Sénégal, on trouve aujourd’hui des au Burkina Faso, la SIDI devrait apporter un
MUSO en Haïti où elles ont été mises en concours financier à la coopérative de
place par des organisations comme FONH- Mogtédo qui regroupe 378 producteurs de riz.
SUD ou à Madagascar où elles sont promues Promotion Economique Rurale). La FENACOOP
par TITEM. Les MUSO ont également été lan- Par ailleurs, à travers son engagement en a sollicité la SIDI pour renforcer le FONDEFER
cées au Burkina Faso (avec ASIENA), au Mali faveur du monde rural, la SIDI a entamé une afin d’élargir la gamme des services financiers
(avec l’AOPP) ainsi que dans la région africai- réflexion sur ses outils financiers. L’offre de ser- proposés aux ruraux.Au Pérou, la SIDI a décidé
ne des grands lacs (avec ADI-KIVU, LIDE et vices adaptés aux besoins de ses partenaires de concentrer son intervention dans la macro-
PREFED). Pour favoriser le développement est en effet l’une de ses préoccupations région du centre dans le cadre d’une approche
des MUSO, la SIDI apporte un appui aux majeures (voir page 10). Dans le cas du monde de multipartenariat (voir page 13). Les services
musoniers (formation, développement d’ou- rural, cette adaptation suppose tout d’abord financiers proposés aux producteurs ruraux
tils comme le guide de la MUSO ou le une augmentation de la durée des finan- dans la région s’avèrent souvent mal adaptés
MUSO.SIG, un système d’information et de cements. Les ruraux ne peuvent investir dans tant en termes de montant que de durée et de
gestion spécifique). la transformation ou vendre leurs produits à de taux. La SIDI travaille donc à une meilleure
meilleures conditions que s’ils bénéficient de adaptation de l’offre avec notamment la CAC
Par ailleurs, à travers son engagement en financement à long terme. Parallèlement à la La Florida, qui fait vivre les petits producteurs
faveur du monde rural, la SIDI a mené une récente augmentation de son capital, la SIDI de café de la région de Chanchamayo, la CRSM
réflexion tenant compte de l’ensemble des réfléchit à la possibilité d’octroyer des finance- qui intervient dans le Département de San
acteurs des différentes filières agricoles : les ments sur une durée compatible avec les cycles Martín et l’IMF CONFIANZA.
producteurs, les commerçants, les industriels. de remboursements des ruraux. Ce terme
Elle se donne notamment comme objectif de pourra aller jusqu’à 10 ans. Une autre façon de Enfin, la démarche de la SIDI en faveur
soutenir les producteurs pour une meilleure s’adapter au monde rural est de travailler à la du monde rural passe également par son
valorisation de leur travail et des revenus plus diversification des produits financiers : soutien aux réseaux MAIN en Afrique,
élevés. C’est ainsi qu’elle fournit un appui à des c’est le travail entrepris par OMIPA avec les FOROLAC en Amérique latine, et KNFP en
organisations de producteurs tournées vers le organisations de producteurs laitiers dans le Haïti qui continuent de se mobiliser sur
commerce équitable (voir page 18). De même, cadre d’un atelier organisé conjointement par la thématique du financement rural et
elle soutient, depuis 2003, l’AOPP, une fédéra- le MAIN et la SIDI en 2005. Au Mali, la SIDI font avancer les opinions publiques et les déci-
tion paysanne malienne qui souhaite mettre en avance également avec JEMENI qu’elle sou- deurs politiques sur ce thème.
place une filière durable de production de tient dans ses efforts d’amélioration de son
semences locales dans un souci de souveraine- offre de prêts en milieu rural.Au Nicaragua, elle
té alimentaire. L’intervention de la SIDI dans le travaille en étroite relation avec le CCFD auprès
monde rural concerne également les pêcheurs de la FENACOOP, fédération des coopératives 1
Chiffres des Nations Unies.http://www.un.org/ffd/statements/ifadF.htm
qui souffrent de la diminution des ressources de producteurs qui s’est constituée dans les 2
CTA : Centre technique de coopération agricole et rurale, créé en
halieutiques et qui ont un besoin d’appuis pour années 70 afin de faciliter l’organisation des 1983 dans le cadre de la Convention de Lomé entre les pays de
l’Union Européenne et les pays du groupe ACP (Afrique, Caraïbes,
valoriser la ressource pêchée. Fin 2005, elle a petits producteurs ruraux isolés. Aujourd’hui, la Pacifique). Le CTA a « pour mission de développer et de fournir des
ainsi accordé un prêt à la mutuelle d’épargne FENACOOP regroupe 67 coopératives et s’est services qui améliorent l’accès des pays ACP à l’information pour le
développement agricole et rural, et de renforcer les capacités de ces
et de crédit pour la promotion de la pêche à dotée d’un instrument de financement : le pays à produire, acquérir, échanger et exploiter l’information dans
Mbour (MEC PROPEM) au Sénégal. FONDEFER (Fonds de Développement de ce domaine ».

9
Bilan du plan stra

saharienne regroupait 45% des parte-


Priorité à l’Afrique naires au lieu de 35% en 2002 (gra- Des outils financiers
phique 3). La SIDI compte désormais
L’Afrique reste le parent pauvre en matière 21 partenaires dans la région contre 11 à adaptés aux besoins
d’investissements étrangers dans la microfi- fin 2002, soit un quasi-doublement en l’es-
nance : selon une étude du CGAP, sur plus pace de trois années. de nos partenaires
d’un milliard de dollars investis dans le sec-
teur par quelque 46 investisseurs (dont la D’une manière générale, l’intervention de La relation financière de la SIDI avec
SIDI), seuls 7,2% avaient bénéficié à la SIDI en Afrique répond aux grandes ses partenaires repose sur deux prin-
l’Afrique contre plus de 50% pour l’Europe orientations du plan avec notamment une cipes fondamentaux : un engage-
de l’Est et l’Asie centrale1. priorité au monde rural : sur les 21 parte- ment à long terme et un partage des
La SIDI se démarque de cette tendance naires financés en Afrique, près des deux- risques. La SIDI se positionne toujours
générale en accordant une attention parti- tiers opèrent exclusivement ou en partie comme un investisseur solidaire et patient
culière au continent africain. Cette priorité, dans le milieu rural. La SIDI est également qui accorde la primauté au développement
qui s’est nettement affirmée au cours du présente dans des zones souvent délais- et au renforcement des fonds propres de
plan 2003-2005, se lit aussi bien au niveau sées par les autres acteurs et investisseurs ses partenaires. Ceux-ci ont en effet besoin
des chiffres du portefeuille que de ceux rela- tant des pays du Nord que du Sud (pour de ressources stables et de longue durée
tifs à l’accompagnement et au nombre de des raisons d’éloignement des grands pour consolider leurs opérations et attirer
partenaires. centres urbains, de difficultés d’accès, des financements supplémentaires pour
L’Afrique représentait ainsi 46% du d’instabilité politique, de rentabilité accompagner leur croissance. C’est ainsi
portefeuille à fin 2005, contre 40% en financière jugée trop faible, de risques que depuis la création de la SIDI il y a plus
2002 (cf. graphique 1). Le portefeuille plus élevés qu’ailleurs etc.) : ainsi, elle de 20 ans, la prise de participation est
Afrique s’est accru de 87% depuis fin appuie des institutions opérant dans des l’instrument d’intervention privilé-
2002 pour atteindre 2,4 millions d’€ en zones victimes d’instabilité politique gié. Les participations représentent
2005. Sur les 3 millions d’€ d’investisse- comme le CCRD en République aujourd’hui plus de la moitié du porte-
ments réalisés par la SIDI au cours du plan Démocratique du Congo ou Microfund, feuille (voir page 6). Il s’agit d’investisse-
2003-2005, plus de la moitié est revenue Timpac et Wages au Togo. ments à long terme, d’une durée de 10 à
à l’Afrique sub-saharienne. 15 ans en moyenne, reflétant une véritable
Le continent africain a également recueilli La SIDI compte des partenaires dans toutes volonté d’engagement et de partage des
43% de l’ensemble des ressources consa- les régions du continent africain, mais c’est risques. Ces investissements sont d’autant
crées à l’accompagnement au cours du l’Afrique de l’Ouest qui mobilise l’essentiel plus appréciés qu’ils n’entraînent pas
plan stratégique 2003-2005 (graphique 2). des financements. Avec plus d’1 million de frais financiers pour les partenaires.
En outre, fin 2005, l’Afrique sub- d’€, cette dernière a ainsi reçu 68% des De plus, ils s’accompagnent, le plus sou-
investissements réalisés au cours du plan. vent, d’une participation au Conseil
1
Foreign Investment in Microfinance : debt and equity from
quasi-commercial investors, Focus Note n° 25, CGAP, janvier
Le portefeuille Afrique de l’Ouest a pro- d’Administration (la SIDI sollicitant
2004. gressé de 200% entre 2002 et 2005. généralement un siège au Conseil

Graphique 1 : Evolution de la répartition géographique du portefeuille de la SIDI entre 2002 et 2005.

Répartition géographique du portefeuille à fin 2002 Répartition géographique du portefeuille à fin 2005

Europe de Europe de
Asie 12 % l’Est 4 %
l’Est 3 %
Afrique 40 %
Amérique Afrique 46 %
Asie 8 %
latine
27 %
Amérique
latine 32 %
Bassin Bassin
méditerranéen Caraïbes 4 % méditerranéen
Caraïbes 9 %
8% 7%

ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005


10
tégique 2003-2005

d’Administration lorsqu’elle participe au Graphique 2 : Répartition géographique des ressources consacrées à l’accompagnement (cumul 2003-2005).
capital d’une institution) et, donc, d’une
implication dans la gouvernance (ce qui
contribue au renforcement institutionnel Transversal 11 %
du partenaire). Europe de l’Est
5%
Quand elle est actionnaire et ne souhaite
pas augmenter sa participation, la SIDI peut Caraïbes 13 % Afrique 43 %
compléter son intervention par l’ouverture
d’un compte courant d’associé. A fin 2005,
ces concours financiers concernaient 4 ins- Bassin
méditerranéen
titutions : Tembeka en Afrique du Sud,
8%
Hattha Kaksekar au Cambodge, le Fonds
Coopératif au Laos et Microinvest en Asie 11 % Amérique
Moldavie. latine 9 %

Toutefois, dans de nombreux cas, la prise de


participation n’est pas possible. Par Au delà de ces contraintes légales, la des pays membres de l’UMOA. Dans ce
exemple, au Maroc, l’activité d’octroi de prise de participation peut être écartée cas, la SIDI veille à offrir à ses parte-
micro crédits est limitée, par la loi, aux asso- pour des raisons de structure de capital, naires des conditions adaptées. Ainsi,
ciations. De même, dans les pays de la SIDI veillant (à de rares exceptions, les prêts sont d’une durée relative-
l’UMOA, le secteur de la microfinance est pleinement justifiées) à ne pas être ment longue (jusqu’à 5 ans) et cette
régi par la loi PARMEC qui s’applique aux actionnaire majoritaire dans les institu- durée, tout comme les délais de
structures mutualistes. Les institutions non tions partenaires. grâce, a eu tendance à s’allonger au
mutualistes peuvent être autorisées à exer- cours des dernières années. Ces facili-
cer leurs activités dans le cadre d’un accord Lorsque la prise de participation est exclue, tés sont assorties de taux d’intérêt limités
spécial (dit convention-cadre) avec le minis- la SIDI met alors en œuvre d’autres et déterminés en tenant compte du coût
tère des finances. Ces conventions se carac- moyens d’intervention financière. Elle global des ressources du partenaire, du
térisent toutefois par une certaine incertitu- peut, dans certains cas, octroyer directe- marché local sur lequel il opère et de sa
de quant à leur durée et sont hétérogènes ment des prêts à partir de ses ressources politique de taux vis-à-vis de ses clients.
puisque taillées sur mesure pour une institu- propres. Les institutions bénéficiaires de Les prêts sont généralement libellés en
tion donnée. Au final, dans la plupart des ces prêts sont souvent dotées d’un statut monnaie locale.
pays de l’UMOA, le secteur de la microfi- ne permettant pas la prise de participation
nance est dominé par les structures mutua- (mutuelle, association...). Sur les 23 parte- De plus, afin de mieux répondre aux
listes, dans lesquelles aucune prise de parti- naires du portefeuille ayant bénéficié uni- besoins de ses partenaires, la SIDI
cipation n’est, par définition, possible. quement de prêts, 11 sont localisés dans cherche à faire évoluer sans cesse

Graphique 3 : Evolution de la répartition géographique du nombre de partenaires entre 2002 et 2005.

Répartition géographique des partenaires à fin 2002 Répartition géographique des partenaires à fin 2005

Caraïbes 10 % Europe de Caraïbes 6 % Europe de


l’Est 3 % l’Est 8 %
Bassin
Bassin méditerranéen
méditerranéen Afrique 6% Afrique
10 % 35 % 45 %

Amérique
Asie 16 % Amérique Asie 10 % latine
latine 25 %
26 %

11
Bilan du plan stra

ses outils financiers conformément nariale s’est traduite, au cours des der-
aux objectifs qu’elle s’est fixés dans La construction nières années, par une concentration des
le cadre de sa planification trienna- partenariats dans plusieurs pays (3 en
le 2003-2005. Depuis 2004, elle a d’une approche Equateur, 4 au Pérou, 3 en Haïti, 3 en
ainsi commencé à fournir des Guinée, 3 au Sénégal, 4 au Togo, 4 au
garanties, permettant à ses parte- régionale Mali etc.) ou dans certaines sous-régions
naires de bénéficier d’emprunts (par exemple les pays du Mékong, la
auprès d’autres organismes finan- A fin 2005, la SIDI comptait 48 parte- région andine, l’Afrique de l’Ouest ou la
ciers (effet de levier d’autant plus inté- naires répartis dans 24 pays. Le nombre région africaine des Grands Lacs). Une
ressant qu’il permet de mobiliser des de partenaires a enregistré une progres- illustration de multi-partenariat au Pérou
capitaux locaux). A fin 2005, les garan- sion importante et rapide au cours des est proposée dans l’encart ci-contre.
ties accordées concernaient 3 organisa- dernières années (voir page 6). Cette
tions : OMIPA en Ouganda pour un prêt croissance ne doit en aucun cas affecter Les outils régionaux : il s’agit d’iden-
de la banque CERUDEB, FPFJ en Guinée la qualité de l’accompagnement proposé tifier des outils tels que des fonds d’in-
pour un crédit de la BICIGUI et le CCRD aux partenaires, un accompagnement sur vestissement régionaux, agissant en
en République Démocratique du Congo mesure, adapté aux besoins et à la situa- adéquation avec la vision et la mission
pour un financement obtenu de la coopé- tion de chacun. Or, la SIDI dispose de de la SIDI, et d’y participer activement
rative COODEFI. moyens limités, tant en termes financiers tant d’un point de vue financier que
qu’humains puisque l’équipe de 10 per- technique. Ce type d’outils permet de
La question de l’adaptation des manents responsables des opérations sur travailler en collaboration avec d’autres
outils financiers renvoie aussi à celle le terrain est restée stable. Cette équipe investisseurs, d’améliorer la connaissan-
du désengagement : savoir s’adapter est certes soutenue par des consultants ce d’une région donnée et procure, en
c’est aussi savoir se retirer. Au cours du bénévoles, mais les moyens n’en demeu- outre, un effet de levier important aux
plan 2003-2005, les désengagements rent pas moins insuffisants eu égard à fonds engagés par la SIDI. Jusqu’à fin
(totaux ou partiels) ont concerné 5 institu- l’ampleur de la tâche. Pour tenir compte 2005, la SIDI était engagée dans 4 fonds
tions (3 en Amérique latine, 1 en Asie et de ces contraintes, il s’est avéré nécessai- régionaux : MAF en Asie, SEFEA en
1 en Afrique). Certains désengagements re de définir une stratégie permettant à la Europe, et LACIF et PROFUND en
peuvent subvenir suite à des divergences SIDI de remplir sa mission et d’atteindre Amérique latine. L’expérience de l’enga-
en termes de vision ou mission qui appa- les objectifs fixés dans le cadre du plan gement dans le fonds d’investissement
raissent au fil du temps. Il peut aussi s’agir stratégique 2003-2005 (en particulier PROFUND a été particulièrement riche.
de retraits programmés comme ce fut le l’élargissement de son champ d’action) Créé en 1995 (pour une durée statutaire
cas avec le fonds d’investissement PRO- sans remettre en cause la qualité de ses de 10 ans) en vue de consolider les fonds
FUND qui a clos officiellement ses opéra- prestations. Cette stratégie s’articule propres des institutions de microfinance
tions fin 2005. Enfin, un désengagement autour de deux axes : en Amérique latine et aux Caraïbes, PRO-
peut intervenir lorsque le partenaire a FUND a clos ses opérations fin 2005
atteint une certaine autonomie opération- Le multi-partenariat : il consiste à après avoir rempli sa mission avec suc-
nelle et financière et qu’il a accès à nouer des relations avec plus d'un parte- cès. Engagée dès la phase de conceptua-
d’autres ressources de financement lui per- naire, dans un même pays ou sous-région lisation du fonds, la SIDI, avec 1,6% du
mettant de mener sa mission sans l’appui afin de répartir le temps et les coûts de capital, a bénéficié d’un siège dans les
de la SIDI : c’est le cas notamment avec manière plus efficiente. Cette stratégie deux principales instances de gouver-
Bancosol en Bolivie. De même, la SIDI a requiert une attention particulière quant nance (Conseil d’Administration et
entamé, en 2003, un processus de désen- au choix des organisations locales et de Comité d’Investissement) de l’institution
gagement d’INDES au Chili qui bénéficie leurs opérations, à la zone d’intervention et a activement participé à la définition
aujourd’hui de financements locaux impor- (urbaine / rurale) et au domaine d’inter- de sa stratégie et à la conduite des opé-
tants. Les fonds récupérés suite aux vention (microfinance, appui aux produc- rations. La SIDI jouit aujourd’hui d’une
opérations de désengagement sont teurs, etc.) en fonction des priorités défi- expérience reconnue en matière de ges-
redéployés vers de nouveaux parte- nies, de la situation dans le pays d’inter- tion et d’accompagnement de fonds de
naires, conformément à la mission de vention, etc. Il s’agit également de se refinancement, reconnaissance qui lui a
la SIDI visant à soutenir les institu- positionner de manière à éviter tout valu notamment d’être associée au pro-
tions qui en ont le plus besoin. conflit d'intérêt. La stratégie multi-parte- jet MAF en Asie (voir encart ci-contre).
ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005
12
tégique 2003-2005
Eclairage

Un exemple de participation à un fonds régional : le MAF


Microfinance Alliance Fund (MAF) est un fonds de refinancement et d’assis- fessionnels asiatiques). A l'issue de cette transformation, son rayon d’action
tance technique consacré aux institutions de microfinance des pays d’Asie sera élargi pour intégrer l’Asie du Sud (Inde,Pakistan,Bangladesh …).Les trois
du Sud-Est qui a été lancé en 1999 par CRS (Etats-Unis) et CORDAID (Pays- promoteurs du MAF (CRS, CORDAID et SIDI) travaillent également à l’accrois-
Bas).La SIDI s’est jointe à l’initiative en 2004,sur invitation de ces deux orga- sement de ses capacités d’intervention à travers l’adhésion de nouveaux inves-
nisations. L’engagement de la SIDI a été motivé par le choix du MAF de sou- tisseurs. Cette institutionnalisation s’accompagnera de l’adoption d’un nou-
tenir des institutions émergentes et par le fait qu’à elle seule la SIDI ne peut veau nom : Microfinance Alliance Fund deviendra Microfinance Asia Fund.
couvrir une zone aussi vaste que l’Asie du Sud-Est. Enfin, le soutien au MAF
était également l’occasion de renforcer notre collaboration avec deux orga- Répartition du portefeuille du MAF au 31.12.2005 (en dollars US)
nisations du Nord (CORDAID1 et CRS) qui partagent nos valeurs. Pays Nombre d’institutions financées Montant du financement
Le MAF est géré à partir des Philippines et ses financements, d’un montant Cambodge 4 1 000 000
de 2,1 millions de dollars US à fin 2005, concernent actuellement trois pays : Indonésie 9 857 500
le Cambodge, l’Indonésie et les Philippines.
Philippines 5 269 560
Actuellement sous forme de projet, le MAF devrait être transformé en fonds
TOTAL 18 2 127 060
d’investissement (programmé pour 2006),doté d’une personnalité juridique et
disposant d'une autonomie de gestion (gestion confiée à une équipe de pro- 1
CORDAID est actionnaire de la SIDI.

Un exemple de multipartenariat au Pérou


Au Pérou, comme dans d’autres pays, la SIDI a mis en œuvre, au cours du teurs de café qui se sont regroupés en vue d’assurer eux-mêmes la
plan 2003-2005, une stratégie de multipartenariat qui s’est traduite par une commercialisation de leurs produits et d’en tirer ainsi des revenus plus
augmentation du nombre de partenaires dans ce pays. A fin 2005, la SIDI conséquents. La CAC établit des contrats directement avec des importa-
comptait ainsi 4 partenaires au Pérou contre 1 seulement en 2002. Les nou- teurs étrangers. L’élargissement des débouchés s’est accompagné d’une
veaux partenaires ont été choisis en tenant compte de plusieurs critères. Le diversification des productions avec notamment le café biologique (qui a
Pérou étant deux fois plus grand que la France, il s’est avéré indispensable reçu le label Max Havelaar, le premier au Pérou). La CAC a aussi acquis
de limiter géographiquement notre action. Le Sud du pays et la région de une unité de transformation du café, mis en place un centre de formation
l’Altiplano Andin bénéficiant déjà d’appuis extérieurs importants, la SIDI s’est et contribue à l’aménagement de la région (contribution financière à la
tournée sur les zones moins bien desservies. Le choix des partenariats a éga- construction de routes, de postes de santé ...). Elle jouit aujourd’hui d’une
lement été dicté par des considérations relatives à la situation du finance- position reconnue au sein de la « Junta Nacional del Café » qui regrou-
ment rural et au profil de la microfinance au Pérou (essentiellement urbai- pe les petits producteurs du pays. Le travail de la SIDI avec la Florida est
ne). Enfin, l’engagement de la SIDI est lié au travail déjà mené dans le pays articulé notamment autour du financement de la campagne de café, le
par d’autres organisations alliées (CCFD, SOS Faim,ALTERFIN et CORDAID). financement à moyen terme, et le renforcement de sa viabilité sociale.
In fine, la SIDI a concentré son action sur la macro-région du Centre, meur- • Confianza, une edpyme1 dont l’un des objectifs est de proposer des ser-
trie par les troubles politiques, mais qui renoue aujourd’hui avec le dévelop- vices financiers au monde rural et qui a connu un développement impor-
pement et qui bénéficie en outre d’un accès routier la reliant à Lima (d’où tant au cours des dernières années, grâce à sa bonne gestion et au sou-
d’importantes opportunités pour les producteurs). L’objectif de la SIDI est de tien d’investisseurs externes. Confianza couvre aujourd’hui toute la macro-
contribuer au renforcement de l’économie de la région de manière à éviter région du Centre, de Lima jusqu’à la frontière amazonienne avec le Brésil.
l’exode vers la capitale, et ce à travers l’amélioration de l’offre de services Ce partenariat a été initié sur invitation d’ALTERFIN (Belgique). La SIDI est
financiers et le soutien à des organisations de producteurs.A fin 2005,la SIDI actionnaire de Confianza.
travaillait en partenariat avec quatre institutions péruviennes : • La Caja Rural San Martin (CRSM) qui intervient dans la région rurale de
• Edaprospo (premier partenaire péruvien, et partenaire unique en 2002), San Martin, dans la selva amazonienne, au Nord-Est du pays. La région est
une ONG née dans les années 70 et qui a développé un programme de en pleine expansion, grâce notamment à des infrastructures routières en
crédit (Prosperidad). Ce partenariat a été proposé à la SIDI par le CCFD cours de construction qui en permettront le désenclavement. CRSM se
(qui travaille avec Edaprospo depuis plusieurs années). Le soutien de la distingue non seulement par son implication dans le financement de
SIDI porte aujourd’hui sur les « Alcancias Comunales », des petites l’agriculture, mais aussi par sa présence dans des petites villes que les
« banques » populaires permettant aux plus pauvres de lancer une acti- autres institutions financières ont déserté du fait des troubles politiques. La
vité économique. SIDI, aujourd’hui actionnaire, s’est engagée auprès de CSRM après y avoir
• Grupo Empresarial La Florida qui regroupe la CAC La Florida (coopérati- été conviée par CORDAID (Pays-Bas).
ve de commercialisation de café) et Crediflorida (coopérative d’épargne / 1
Edpyme : Entidad de desarollo para la pequena y microempresa (institution soutenant le déve-
crédit). La CAC la Florida compte plus de 1500 membres, petits produc- loppement de la petite et micro-entreprise)

13
Bilan du plan stra

consolidation de leurs fonds propres, l’augmen- ses partenaires et 121 000 € investis par
Une stratégie tation de leurs fonds de crédit et la couverture ALTERFIN au Niger et au Maroc et gérés en
des risques (capital, prêts, garanties). concertation avec la SIDI.
d’alliances Sur les trois années du plan stratégique,
la SIDI a obtenu un effet de levier impor- En plus de ces fonds gérés par la SIDI, l’impli-
Afin de renforcer ses moyens et d’obtenir tant en mobilisant, auprès des alliances, cation de cette dernière dans la stratégie de
des effets de levier pour ses partenaires, 6,2 millions d’€ au bénéfice de ses parte- recherche de financements de ses partenaires
la SIDI a mis en place, depuis plusieurs naires, dont 3,5 millions d’€ au cours de a permis de lever près de 3 millions d’€ en
années, une stratégie d’alliances au la seule année 2005. Ces fonds sont, pour 2005. Il s’agit de fonds affectés directement de
Nord : elle est membre de 2 réseaux français partie, gérés par la SIDI (qui reçoit les fonds et l’institution « alliée » au partenaire bénéficiai-
(FINANSOL et Epargne sans frontières), de les transfère aux partenaires). re, la SIDI jouant uniquement un rôle d’inter-
2 réseaux européens (la Fédération des banques Ainsi, sur les 3,5 millions d’€ mobilisés auprès médiaire entre les partenaires et les institutions
éthiques et alternatives FEBEA, et l’Association des alliances en 2005, quelque 500 000 € ont de financement. Les 3 millions d’€ mobilisés en
internationale des investisseurs dans l’économie fait l’objet d’une gestion directe par la SIDI : 2005 correspondent, pour 2,6 millions d’€, à
solidaire INAISE). Elle a en outre développé des 315 000 € correspondent à des financements des prêts (octroyés aux partenaires par des ins-
partenariats avec d’autres structures: la SICAV négociés par la SIDI pour l’accompagnement titutions comme ALTERFIN, CORDAID, Sicav
Nord-Sud en France ; ALTERFIN, et la Fondation et le renforcement des capacités des parte- Nord-Sud, Oikos Danemark, l’AFD)… et pour
GILLES en Belgique , SOS Faim (Belgique et naires. Ces fonds ont bénéficié essentielle- plus de 400 000 €, à des subventions accor-
Luxembourg) ; CORDAID, la Fondation ment aux partenaires en Haïti (pour le pro- dées par des organisations « alliées » de la SIDI
Rabobank et HIVOS aux Pays-bas ; OIKOS au gramme de formation IMOFOR), au Laos (CCFD, CORDAID, Danish Church Aid, Christian
Danemark ; DGRV et MISEREOR en Allemagne ; (pour le Fonds Coopératif et son réseau), et en Aid,) ou par des agences de développement
la Fondation STROMME en Norvège ; ETIMOS Afrique (réseau MAIN, Mozambique et région (CTA, Coopération wallonne, Ambassades de
en Italie et la Fondation Calvert aux Etats-Unis. des Grands Lacs dans la cadre d’une conven- France, Intercoopération …). En 2005, les prin-
Enfin, elle entretient des relations avec plusieurs tion de partenariat entre le CCFD et le cipaux bénéficiaires de ces effets de levier ont
institutions publiques avec lesquelles elle négo- Ministère français des Affaires Étrangères). été les partenaires du Cambodge, de
cie des cofinancements pour ses partenaires : le Ces fonds proviennent pour l’essentiel du l’Equateur, du Mali, du Maroc, du Pérou, du
Ministère français des Affaires Étrangères, Ministère français des Affaires Étrangères et Laos, d’Afrique du Sud, le réseau africain MAIN
l’Agence Française de Développement (AFD), la d’institutions européennes : MISEREOR en et le réseau haïtien KNFP.
Coopération Suisse (DDC), le CTA (Union Allemagne, CORDAID aux Pays-Bas, la
Européenne), la MIGA et la SFI (deux agences Fondation GILLES en Belgique… A ces Sur l’ensemble du plan stratégique, les res-
du groupe Banque mondiale)… 315 000 € s’ajoutent plus de 64 000 € de sources levées auprès des alliances ont bénéfi-
Cette stratégie vise la mobilisation de res- financements négociés pour des missions cié principalement à l’Afrique (MAIN inclus) qui
sources pour l’accompagnement et le renforce- spécifiques d’assistance technique réalisées occupe la première place avec 29% des 6,2 mil-
ment des capacités des partenaires et pour la par la SIDI à la demande de ses alliés ou de lions d’€ mobilisés entre 2003 et 2005 (voir
graphique 4).
Graphique 4 : Répartition géographique des ressources financières mobilisées auprès des alliances en 2003-2005.
Montant mobilisé : 6,2 millions d’euros Au-delà des montants, l’enjeu de ces alliances,
est d’abord de trouver des ressources adaptées
Afrique - MAIN
10 %
aux différents besoins exprimés. Il s’agit, d’une
Caraïbes 12 %
part, de continuer à mobiliser des subventions
pour favoriser l’innovation, le développement,
le renforcement des capacités et de la gouver-
Bassin Afrique 19 % nance et, d’autre part, de consolider les fonds
méditerranéen propres des partenaires à travers des res-
22 % sources stables et longues à des conditions
adaptées (capital, quasi-capital, prêts en mon-
naie locale). Les besoins restent très différents
suivant les régions, la nature de l’institution
Asie 21 % Amérique partenaire (IMF, coopérative, organisation de
latine 15 %
producteurs…) et son stade de développe-
ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005
14
tégique 2003-2005

ment. C’est pour répondre à ces enjeux que la Outre les aspects financiers, la stratégie des outils collectifs, elle noue des liens de
SIDI ne cesse de renforcer ses liens avec d’alliance de la SIDI vise aussi à par- partenariat stratégiques et opérationnels
des institutions européennes qui parta- tager son expérience, à consolider qui la renforcent et qui contribuent à
gent sa conception de la finance solidai- ses outils et à élargir l’étendue de consolider ses partenaires. C’est dans cet
re, telles qu’ALTERFIN (voir éclairage ci-des- ses actions. En développant des syner- esprit que la SIDI s’est, depuis 2004, lar-
sous), CORDAID, OIKOS, MISEREOR, STROM- gies, notamment avec d’autres investis- gement impliquée dans les réseaux
ME, ou ETIMOS. seurs solidaires, et en s’impliquant dans FEBEA et INAISE.
Eclairage

Intervenir en alliance : le partenariat SIDI - ALTERFIN au Togo


ALTERFIN est une société coopérative belge fondée en 1994 par sept ONG Le premier investissement dans le pays a été réalisé fin 2002 au bénéfi-
d’aide au développement et deux banques dont l’objectif est de contribuer ce de Wages, une ONG intervenant en milieu urbain qui, après le départ
à la construction d’un réseau financier accessible aux groupes socialement en 1996 de l’organisation américaine qui l’avait créée, et dans un contex-
et économiquement défavorisés dans les pays en développement. te de retrait de l’aide internationale, n’avait plus accès à aucune source
de financement stable. En 2004, c’est TIMPAC, une ONG rurale du Nord,
En tant qu’investisseurs sociaux partageant la même vision du avec la même histoire et les mêmes difficultés financières, qui a bénéficié
développement et des systèmes de financement décentralisés, d’un appui. Ces deux partenaires ont été identifiés par la SIDI et, dans les
la SIDI et ALTERFIN ont convenu d’agir en alliance. Une conven- deux cas, son investissement financier sous forme de prêt a été immédia-
tion de collaboration a ainsi été conclue en 1999. Depuis, les deux insti- tement consolidé par des prêts d’ALTERFIN. De son côté, ALTERFIN a
tutions sont devenues actionnaires réciproques, et ont développé des identifié un troisième partenaire, Microfund, une mutuelle de la région
partenariats en commun dans plusieurs pays (Cambodge, Laos, Maroc, maritime à laquelle elle a accordé un prêt qui fut renforcé par une facili-
Niger, Togo et Amérique latine). Cette alliance se matérialise par des té de la SIDI. Pour ces 3 partenaires, les missions de suivi et d’accompa-
échanges et des interventions communes, depuis l’identification du gnement ont été assurées par la SIDI ou ALTERFIN, de façon coordonnée
partenaire jusqu’à son financement et à son suivi. tant sur le plan des échéances que des contenus. Le dernier partenaire
togolais en date est l’UCMECS, structure faîtière de sept coopératives
Dans le cas du Togo, cette coopération a permis de venir en appui à des paysannes de la région des Savanes. En 2005, ALTERFIN a accordé une
partenaires diversifiés, tant en termes de localisation géographique première facilité à l’UCMECS. La SIDI devrait suivre prochainement avec
(région des savanes au Nord et région maritime au Sud), de taille ou de un autre prêt. Par ailleurs, en 2005, la SIDI et ALTERFIN ont introduit,
type de partenaire (de l’IMF urbaine à la coopérative en zone rurale), que conjointement avec le réseau africain MAIN, une demande commune de
de stade de développement. financement auprès de l'Union Européenne pour l'appui à leurs parte-
naires, parmi lesquels figurent les 4 organisations togolaises. L’obtention
Le Togo, l’un des plus petit pays de l’UEMOA, connaît, depuis plusieurs de financements européens pour l’appui aux partenaires ne peut que
années, une situation sociale, économique et politique difficile : élec- renforcer la coopération entre la SIDI et ALTERFIN.
tions présidentielles très controversées, évènements politiques san-
glants, crise économique profonde depuis 1991 etc. Pour « sanction- Pour le partenaire, l’intervention en alliance permet de bénéficier d’une
ner » le régime, l’Union Européenne a arrêté son aide pendant plus de double expertise, d’une appréciation plus large de sa propre situation et
10 ans, le Togo entretenant pendant cette période des relations déli- d’un soutien financier plus important. L’appui de deux institutions diffé-
cates avec l’ensemble des institutions financières internationales. Début rentes lui fait également gagner en crédibilité et renforce ses opportunités
2004, le dialogue avec l’Union Européenne a timidement repris, avant en matière de mobilisation de nouvelles sources de financement. Pour la
d’être de nouveau suspendu pendant les graves troubles autour des SIDI et ALTERFIN, cette coopération permet de démultiplier le potentiel de
élections présidentielles d’avril 2005. En novembre 2005, le nouveau ressources financières et humaines en faveur de leur partenaire du Sud, de
Président s’est engagé à renouer le dialogue. Depuis, les financements mieux connaître le pays et ses acteurs, de mieux réagir aux demandes des
multilatéraux reprennent doucement. partenaires, de partager les réseaux et contacts dans le pays etc. Les deux
institutions restent toutefois autonomes, chacune conservant ses propres
C’est donc dans un contexte de crise structurelle du pays et d’éloigne- modes de décision et de fonctionnement, et son libre arbitre dans l’affec-
ment des bailleurs de fonds que la SIDI et ALTERFIN ont décidé d’interve- tation des ressources à tel ou tel partenaire. Pour qu’elle fonctionne et
nir conjointement au Togo à partir de fin 2002. Cette intervention en perdure, l’alliance suppose un échange régulier et confiant entre les insti-
alliance résulte d’une volonté partagée d’avancer ensemble dans un pays tutions et une proximité constante d’approche et de pratiques. La SIDI et
où les investisseurs restent rares. ALTERFIN s’emploient l’une et l’autre à maintenir cette proximité.

15
Bilan du plan stra

usuriers. Dans ce cadre, la SIDI apporte un


Un accent particulier appui financier à l’UGPM pour financer les
Avec trois institutions de
microfinance : CRG en Guinée,
projets des exploitations familiales, et
sur la viabilité mettre en place un outil de suivi-accompa-
SIPEM à Madagascar et
Al Amana au Maroc
gnement de leur processus de sortie de la
sociale soudure. Elle accompagne l’UGPM dans sa En 2004, dans le cadre d’un atelier2, la SIDI a
démarche de compréhension des dyna- entamé une réflexion avec le CRG sur la viabi-
La participation à des processus de dévelop- miques financières et sociales des exploita- lité sociale et la mesure de la performance
pement, en particulier social, a été une préoc- tions familiales. Pour cela, elle a appuyé sociale à partir des objectifs sociaux de l’institu-
cupation de la SIDI dès sa création. Les jour- l’UGPM dans la conception d’un logiciel qui tion, dans le but de les traduire en indicateurs.
nées SIDI de 2001 furent une nouvelle occa- permet d’exprimer sous forme chiffrée SIPEM a aussi bénéficié d’un appui en vue de
sion de réfléchir à la « fécondité sociale » de (bilan, compte d’exploitation…) le diagnos- la mise en place d’outils de suivi et d’évaluation
nos investissements. Afin de mieux appréhen- tic, la prévision, la réalisation et l’évaluation des performances sociales. Avec l’association
der cette question, la SIDI s’est dotée, en des projets des exploitations familiales. La marocaine Al Amana, un atelier a été organi-
2003, d’une fonction spécifique « Viabilité SIDI apporte également son appui pour sé en 2005 pour, à partir de la vision et de la
Sociale et Développement ». l’élaboration de monographies des exploita- mission de l’institution, introduire le concept de
tions familiales. Ces monographies consti- viabilité sociale, faire connaître les différentes
L’objectif est de permettre aux institutions tuent un véritable diagnostic socio-écono- approches de mesure de la performance socia-
partenaires de se situer dans la dimension mique permettant de mieux cerner la réalité le, et définir une stratégie de mesure des perfor-
sociale de leur activité et de favoriser le déve- des exploitations familiales (et donc de mances sociales en tenant compte de ce que Al
loppement d’une nouvelle culture, celle de la mieux répondre à leurs besoins). A l’avenir, Amana avait déjà réalisé dans ce domaine et de
performance sociale, en complément de la la SIDI poursuivra son appui au KKG notam- son plan de développement 2005-2009. Cet
performance financière et opérationnelle. ment en partenariat avec le CTA (production atelier a permis d’identifier les dimensions
Dans sa démarche en matière de viabilité et diffusion d’une vingtaine de monogra- sociales pertinentes pour Al Amana et d’élabo-
sociale, la SIDI ne propose pas un produit phies publiques, et réalisation d’une analyse rer un plan d’action en vue du suivi et de l’éva-
« clé en main » applicable à tous les cas de transversale de ces monographies en vue luation des performances sociales.
figure. Elle travaille plutôt en relation étroite d’une capitalisation utilisable par d’autres
avec d’autres acteurs comme CERISE1 pour organisations visant le financement de l’ex- Avec deux réseaux : Le MAIN
mettre en place, avec la structure partenaire, ploitation familiale). en Afrique et FOROLAC FR en
les outils les plus adaptés pour gérer, piloter et Amérique latine
suivre la réalisation des objectifs sociaux des La CAC La Florida est une coopérative de
SFP (structure de financement de proximité). producteurs de café qui a mis en place un Les réseaux sont particulièrement efficaces pour
Au cours du plan 2003-2005, la SIDI a initié fonds de crédit permettant l’aménagement sensibiliser un grand nombre d’institutions à
un travail portant spécifiquement sur l’appro- des parcelles familiales. L’un des enjeux pour l’importance de la prise en compte des facteurs
fondissement de la dimension sociale avec La Florida est d’intervenir dans le « champ sociaux. Au cours des trois dernières années, la
trois types de partenaires : des organisations social » de manière pertinente. La SIDI a été SIDI a ainsi travaillé avec le MAIN (Afrique) et
paysannes, des institutions de microfinance et sollicitée pour l’appuyer dans une démarche FORO-LAC FR (Amérique latine et Caraïbes). Le
des réseaux. de viabilité sociale des unités familiales, dans MAIN, qui regroupe quelques 70 institutions
l’objectif de réduire leur vulnérabilité et leur africaines, organise chaque année, des forma-
Avec deux organisations pauvreté (diagnostic des unités familiales de tions universitaires destinées aux cadres diri-
paysannes : l’UGPM au Sénégal la zone d’intervention de la coopérative et geants des IMF (une formation pour les anglo-
et la CAC La Florida au Pérou classification de ces unités en fonction de phones à l’Uganda Martyrs’ University en
leurs caractéristiques sociales et écono- Ouganda, et une formation pour les franco-
L’UGPM a développé un programme de miques). Un appui méthodologique pour la phones à l’Université Catholique pour l’Afrique
renforcement des exploitations familiales, le formulation de projets au niveau de l’unité Centrale au Cameroun3). En 2004, un module
KKG (Kiiraayu Kër Gi en wolof ou « tout ce familiale a été mis en place. Enfin, l’outil de intitulé « Evaluation d’impact et viabilité socia-
qu’on fait concourt à la protection ») dont gestion et de suivi a été enrichi de manière à le » a été introduit dans la formation franco-
l’objectif est de permettre aux familles de intégrer les données sociales afin de per- phone (module animé par la SIDI4). Une forma-
sortir durablement du cercle vicieux de la mettre l’analyse des besoins et des demandes tion identique devrait être proposée dans les
soudure et de l’endettement auprès des des différents types d’unités familiales. années à venir dans le cursus anglophone. De
ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005
16
tégique 2003-2005

Réunion de travail
plus, le MAIN a organisé en 2005 un séminaire
sur la viabilité sociale,
sur l’évolution et les performances des IMF en
CAC La Florida, Pérou.
Afrique au cours duquel la SIDI est intervenue
sur le thème de la viabilité sociale et des diffé-
rentes approches pour la gestion et la mesure
des performances sociales. Avec le réseau lati-
no-américain FOROLAC FR, la SIDI a signé, en
juin 2005, une convention de collaboration por-
tant, entre autres, sur la viabilité sociale. Dans ce
cadre, la SIDI a participé, en 2005, à un atelier
sur la problématique du financement rural
organisé à Oaxaca (Mexique) et à un séminaire
international sur la mesure de la performance
sociale des IMF qui s’est tenu à Santa Cruz 1
CERISE : Comité d’Echanges, de Réflexion et d’Information sur les Systèmes d’Epargne Crédit. Créé
(Bolivie). Les interventions dans le cadre en 1998 par 4 structures (CIDR, IRAM, GRET, CIRAD), il constitue une plateforme de capitalisation,
des réseaux MAIN et FOROLAC FR ont de réflexion, d’études, d’échange, de proposition, d’information et de publication sur la microfinan-
ce. La SIDI collabore avec CERISE qui est en lien avec d’autres acteurs européens et internationaux
été l’occasion pour la SIDI de participer à et qui constitue un centre de ressource important en France.
une réflexion collective sur le thème de 2
Atelier animé par la SIDI et l’IRAM.
la viabilité sociale et de présenter sa 3
Cette formation était auparavant dispensée au Centre Africain de Management et de
démarche en la matière aux membres Perfectionnement des Cadres (CAMPC) à Abidjan, mais a dû être délocalisée suite aux troubles poli-
tiques qu’a connus la Côte d’Ivoire. En 2005, elle a eu lieu au Rwanda. A partir de 2006, elle sera
des réseaux, dont certains pourraient être organisée à l’Université Catholique pour l’Afrique Centrale (UCAC) à Yaoundé au Cameroun.
demandeurs d’appui dans les années à venir. 4
En 2005, cette formation a été dispensée par un expert malgache.
Eclairage

A propos de la viabilité sociale


L’approche par la viabilité sociale permet d’appréhender, de suivre et d’ac- Au niveau du bénéficiaire, la viabilité sociale peut également s’ana-
compagner la pérennité sociale des SFP partenaires de la SIDI, ainsi que lyser au niveau interne (en tenant compte des facteurs économiques
les changements sociaux et leur durabilité au niveau des bénéficiaires des comme le revenu et des facteurs sociaux tels que l’harmonie entre les
SFP, et au niveau du contexte global (social, politique, environnemental). membres de la famille ou les relations de genre, la cohésion sociale) et
Le concept de viabilité sociale met l’accent sur la dimension sociale (sans au niveau externe (relations avec l’environnement social et écono-
pour autant nier l’importance des aspects économiques et financiers) de mique)2. L’objectif est de suivre l’évolution de la situation des bénéficiaires
l’activité des SFP, et plus particulièrement sur la durabilité des change- afin de s’assurer de la diminution de leur vulnérabilité (entente, équité,
ments sociaux induits par leur activité. La viabilité sociale peut être abor- etc.) et du renforcement des facteurs sociaux de réussite.
dée à trois niveaux : l’institution, le bénéficiaire et le contexte global.
Au niveau du contexte, le concept de viabilité sociale s’inscrit dans
Au niveau de l’institution, la pérennité sociale suppose « des com- celui de développement socialement durable, c’est-à-dire un développe-
promis, des compatibilités, des accords d’intérêts et de normes entre les ment qui « protège les potentialités, renforce les capacités d’une généra-
différents acteurs »1 directement concernés par l’activité de l’institution tion donnée et facilite leur transfert à la génération suivante »3. Il est ici
(employés, dirigeants, clients, etc.). Il s’agit là de viabilité interne. La question de l’accessibilité de tous aux biens et services, du renforcement
pérennité interne repose sur des éléments tels que la capacité de gestion, des capacités et de l’équité face à l’ensemble des ressources disponibles.
les relations entre les acteurs internes de la SFP (salariés / direction par A ce niveau, la SIDI, ses partenaires et les réseaux qu’elle soutient, s’inté-
exemple), la gouvernance, etc. La pérennité sociale peut également être ressent aux politiques publiques (économiques, sociales ou écologiques),
abordée sous l’angle externe, c’est à dire en tenant compte des acteurs veillant à ce qu’elles n’engendrent pas de dysfonctionnements sociaux
indirectement concernés par l’activité de l’institution (autorités locales, remettant en cause les acquis et la transmission des capacités nécessaires
autorités religieuses, usuriers, etc.). Il y a viabilité externe lorsque l’institu- à l’amélioration du bien être global des générations actuelles et à venir.
tion réussit à se faire « reconnaître comme un acteur au service des sec- 1
GTZ / IRAM, « La viabilité sociale d’une IMF », 2001.
teurs populaires locaux dans son environnement social, culturel, législatif 2
Marc Berger, « De l’impact du micro crédit à la viabilité sociale des services financiers de proximité : la
et politique »1. La viabilité externe renvoie à des éléments comme la démarche de la SIDI », Techniques Financières et Développement, Mars 2003.
3
Jérôme Ballet, Jean-Luc Dubois et François-Régis Mahieu, « A la recherche du développement sociale-
capacité d’interaction de l’institution avec les autorités locales, le secteur ment durable : concepts fondamentaux et principes de base », Revue Développement Durable et
financier, les organisations professionnelles, etc. Territoires, 2002 - 2005 http://developpementdurable.revues.org/document.html?id=1165

17
Bilan du plan stra

Sud en continuant à fonctionner avec les duits artisanaux et alimentaires achetés à


L’ouverture à de mêmes « règles du jeu » au niveau du com- des producteurs défavorisés. Des discus-
merce mondial. Les petits producteurs du sions à propos du financement d’entreprises
nouveaux domaines Sud n’ont en effet aucune maîtrise sur les du commerce équitable au Laos, en parte-
prix de leurs produits et subissent de plein nariat avec le Fonds Coopératif (dans lequel
d’intervention fouet la baisse des cours sur les marchés la SIDI est actionnaire) devraient bientôt
mondiaux et la pression des intermédiaires. aboutir.
Dans le cadre de son plan stratégique 2003- Le commerce équitable permet, à travers
2005, l’action de la SIDI s’est caractérisée d’autres modes de commercialisation et Parmi les nouveaux domaines abordés au
par l’ouverture à de nouveaux domaines. de consommation, d’établir un rapport cours des trois dernières années figure éga-
Répondant aux sollicitations des partenaires d’échange satisfaisant pour tous1. Dans la lement celui des mutuelles de santé : une
et aux interpellations des actionnaires, cette mesure de ses moyens, la SIDI apporte son étude a été réalisée afin de définir les
orientation s’est concrétisée tout d’abord soutien au développement du commerce contours de la stratégie à moyen terme de
par le financement du logement : ainsi au équitable en appuyant des organisations la SIDI en la matière. Toutefois, ce thème ne
Mali, la SIDI a octroyé, en 2003, un prêt au qui, comme FAPECAFES ou MCCH en faisant pas partie des priorités du plan, les
réseau des caisses d’épargne et de crédit Equateur (voir éclairage ci-contre), permet- avancées ont été moins nettes que dans
JEMENI pour le financement du logement tent aux petits producteurs de vendre leurs d’autres domaines. Il n’en constitue pas
pour les populations défavorisées. Mais produits dans de meilleures conditions. moins un axe de réflexion qui sera creusé et
c’est surtout à travers son engagement en L’engagement de la SIDI dans le commerce donnera sans doute lieu à des actions
faveur du monde rural que la SIDI a été équitable se matérialise aussi par une stra- concrètes dans les années à venir.
amenée à aborder des champs nouveaux tégie d’alliances avec des organisations
comme le commerce équitable. Il semble spécialisées dans ce domaine. Ainsi, un par- 1
Pour plus d’informations, l’on pourra se référer au site Internet de
aujourd’hui clair que l’on ne peut raisonna- tenariat triangulaire se met en place entre la la Plate-Forme pour le Commerce Equitable (PFCE) qui regroupe
une trentaine d’organisations impliquées dans la promotion du
blement espérer une amélioration des SIDI, le CCFD et Solidar’Monde, une entre- commerce équitable en France (parmi lesquelles le CCFD).
conditions de vie des populations rurales du prise assurant la commercialisation de pro- http://www.commercequitable.org

L’équipe de la CCSP (coopérative


de crédit et de soutien aux
petites unités de production)
de Kasi avec le Président du
Fonds Coopératif, structure
faîtière des CCSP, Laos.

ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005


18
tégique 2003-2005
Eclairage

Soutien au commerce équitable avec FAPECAFES et MCCH en Equateur


Jusqu'à fin 2003, la SIDI ne comptait qu’un seul partenaire en • Les projets de développement social avec un travail intégré,
Equateur (Banco Solidario). Dans le cadre de la priorité intensif et systématique dans les zones géographiques pauvres
accordée au monde rural, de nouveaux partenariats ont du pays. Cette activité comprend la formation, la structuration
été noués au cours du plan 2003-2005 avec deux orga- (en association locale), l’assistance technique pour l’améliora-
nisations travaillant directement avec des petits pro- tion de la production et un petit volet microcrédit. Fin 2004,
ducteurs agricoles : FAPECAFES et MCCH. MCCH gérait une trentaine de projets, appuyés par des organi-
sations internationales (notamment européennes) dans
La première organisation avec laquelle un partenariat a été éta- diverses parties du pays (quatre provinces).
blie est FAPECAFES. Basée dans la ville de Loja, cette fédéra-
tion fut créée en 2002 par quatre associations régionales de • Les activités économiques par le biais d’initiatives basées sur
producteurs de café des provinces de Loja, El Oro et Zamora les principes du commerce équitable. Ces activités sont répar-
Chinchipe dans le sud du pays, afin de gérer la commercialisa- ties en cinq volets : l’exportation de produits agricoles pri-
tion de leur production. Les règles de fonctionnement et la stra- maires (principalement le cacao) et transformés, la fabrication
tégie de la fédération sont du ressort d’un directoire composé et la vente de produits agro-industriels (conserves, confitures,
de deux élus de chacune des quatre organisations membres sucre de canne…), l’artisanat, le « tourisme responsable », et
tandis que la gestion est assurée par une équipe motivée de la commercialisation locale de produits de première nécessité,
trois personnes (un directeur exécutif, une secrétaire et une notamment au bénéfice des populations rurales.
comptable).
En 20 ans d’existence, MCCH a démontré sa volonté et sa capa-
En créant FAPECAFES, l’objectif des associations était de cité à surmonter les obstacles, dans un pays qui a connu, et
mettre en place une structure de commercialisation indépen- connaît encore, de graves crises politiques et financières. Elle a
dante et compétitive, traitant des volumes suffisamment ainsi acquis une place prépondérante dans la commercialisation
importants pour assurer aux producteurs un certain pouvoir de du cacao2 si bien qu’elle figure aujourd’hui parmi les trois pre-
négociation face aux acheteurs. Alors que le café équatorien miers exportateurs du pays avec plus de 9 000 tonnes exportées
subit une décote sur le marché international, sa qualité n’étant en 2005. Avec un chiffre d'affaires annuel global d'environ
pas jugée parmi les meilleures, FAPECAFES s’est donné pour 15 millions d’ US$, MCCH traite environ 15% de la production
ambition d'améliorer la productivité, et de devenir le premier nationale de cacao. Ses ventes sont effectuées à hauteur de
exportateur de café biologique vers des marchés nord-améri- 76% auprès de grandes entreprises de transformation (Ferrero,
cains et européens, soucieux de considérations écologiques et Bloomer) et de courtiers internationaux (en Europe et aux Etats-
de commerce équitable. Le principal avantage de ces marchés Unis), et de 24% sur le marché local. Consciente des prix plus
découle de la "prime" qui s'ajoute au prix de base des mar- élevés qu’offre le marché du commerce équitable et des produits
chés traditionnels, et qui contribue à améliorer le niveau de vie biologiques, MCCH s’efforce d’en augmenter la part, en
des producteurs. Les principaux marchés d’exportation de appuyant le développement de petites fermes intégrées prati-
FAPECAFES sont aujourd’hui le Canada (28% des exporta- quant une diversification des cultures (cacao, maïs, fruits et
tions), l’Autriche (18%), les Etats-Unis (16%), la France (13%) légumes) et des activités annexes (élevage de poulets et
et la Belgique (11%). cochons) de manière à assurer une meilleure sécurité alimentai-
re à la famille, et une utilisation des déchets de manière écolo-
Après plusieurs années d’efforts des producteurs, appuyés par gique. Par ailleurs, MCCH reverse aux producteurs une part plus
des organisations internationales1, FAPECAFES obtient aujour- importante du prix de vente que les autres acheteurs. Toutefois,
d’hui des prix de vente supérieurs de 40% en moyenne à ceux compte tenu de la spécificité de la culture de cacao (avec une
du marché mondial du café traditionnel. De plus, malgré les production échelonnée sur douze mois), MCCH doit disposer
coûts qu’elle supporte (transformation, entreposage, transport, d’une trésorerie adéquate pour effectuer ses achats auprès des
assurances etc.), la fédération parvient à verser aux associations petits producteurs, payés comptant. C’est le principal objet du
de producteurs 95% du prix final de vente. financement de la SIDI.

La seconde organisation avec laquelle un partenariat a été initié


en 2005 est MCCH, une fondation créée il y a une vingtaine 1
VECO (Belgique), ACDI (Canada), GTZ (Allemagne), etc.
d’années. MCCH travaille avec des organisations de base sur 2
dont l’Equateur détient une variété historique la "criolla", connue pour la finesse de son goût et sa
deux grands axes : moindre teneur en graisse.

19
Bilan du plan stra

institutions identifiées comme des acteurs ressources relativement importantes, leur


Le soutien aux de changement social et qui proposent permettant de toucher une population
des services financiers adaptés aux popu- large, de former leur personnel et de
institutions de lations qui n’y ont habituellement pas s’équiper de manière appropriée. Les
accès. Si ces aspects qualitatifs sont économies d’échelle dont elles
grande envergure réunis, le soutien à ces institutions bénéficient se traduisent par une
de grande envergure, en permettant réduction des coûts qui, pour peu que
Les partenaires de la SIDI se caractérisent la diffusion des services financiers l’institution ait des visées sociales (condi-
par une grande diversité, gage d’une auprès du plus grand nombre, appor- tion indispensable pour la SIDI), bénéfi-
meilleure couverture des besoins. Parmi te un effet de levier non négligeable ciera aux clients finaux. Ainsi l’associa-
eux figurent des institutions de grande aux investissements de la SIDI. Leur tion marocaine Al Amana (premier opéra-
envergure, de par leur portée (la portée accompagnement est également une teur de microfinance du Maroc et
étant ici entendue comme le nombre de source d’expériences, et permet une d’Afrique avec quelques 300 000 clients
clients desservis), et leur position sur le meilleure connaissance du marché actifs) propose aujourd’hui un taux d’in-
marché (ces organisations sont souvent ainsi que la collaboration avec des térêt nominal proche du taux effectif glo-
leaders dans leur pays ou région d’inter- investisseurs d’origine et de visions bal (TEG) plafond auquel sont soumises
vention). Comme pour l’ensemble de ses diverses. les banques marocaines et prévoit de
partenaires, c’est d’abord la qualité de continuer à baisser ses taux. De même,
l’action de ces institutions qui déter- Ces institutions sont en effet sou- Amret, l’une des institutions de microfi-
mine l’engagement de la SIDI à leur vent celles qui attirent le plus les nance leader au Cambodge, a réduit ses
côté. Leur vision et leur mission doivent investisseurs, locaux ou internatio- taux de 0,5% en 2003, parallèlement à
être en cohérence avec celles de la SIDI, naux, intéressés par le secteur de la l’augmentation du nombre de ses clients.
notamment sa volonté d’appuyer des microfinance. Elles mobilisent donc des A noter également que le CRG, en

CERUDEB,
Ouganda.

ACTIVITÉS D E LA SIDI ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N 2005


20
tégique 2003-2005

Guinée, n’a pas revalorisé ses taux au


rythme de l’inflation galopante que
connaît le pays.
Boutique
fabriquée par
Les moyens relativement consé-
l’un des clients
quents dont disposent les institu-
de Tembeka
tions de grande envergure s’accom-
à partir de
pagnent d’une large couverture géo-
containers
graphique. Par exemple, CERUDEB en
recyclés,
Ouganda, (qui compte quelques 150 000
Afrique du Sud.
emprunteurs actifs et 300 000 épar-
gnants) dispose du plus grand réseau du
pays avec 22 succursales réparties sur
l’ensemble du territoire (et de nouvelles
implantations sont prévues). Au Maroc,
Al Amana compte plus de 150 points de
représentation auxquels s’ajoutent des
guichets itinérants permettant de toucher
des populations plus isolées. En Guinée, le
CRG rassemble 114 caisses locales, dont
certaines dans les zones les plus reculées
du pays.
bancaires classiques (comptes, virements, de Solidarité (BMS), dont les principaux
Par ailleurs, les grandes institutions distributeurs de billets etc.). Cette banca- actionnaires sont les structures de finan-
proposent le plus souvent des ser- risation est bienvenue non seulement pour cement décentralisées du pays. La BMS
vices diversifiés. Amret offre ainsi deux les petits entrepreneurs, mais également vise explicitement les populations défavo-
produits de crédit et un produit d’épargne. pour le reste de la population dans un risées et intervient principalement à tra-
Al Amana propose cinq produits de crédit : pays où, par exemple, les frais de scolarité vers le refinancement des SFD. Avec la
des prêts solidaires dans les zones doivent être réglés par virement bancaire. BMS, la SIDI est associée à une réflexion
urbaines, périurbaines et rurales, des prêts sur l’adaptation des produits, notamment
solidaires pour les activités agricoles, des Les institutions de grande envergure au monde rural. A noter que la SIDI s’est
prêts individuels à l’équipement, des prêts font par ailleurs l’objet d’un enca- intéressée à la BMS pratiquement depuis
individuels au logement et des prêts pour drement réglementaire et d’une sa création en 2002 et qu’elle fut le pre-
l’électrification rurale. L’offre la plus diver- attention plus soutenue de la part mier actionnaire étranger de la banque.
sifiée est généralement le fait d’institu- des autorités de tutelle (banques cen- Ceci vaut pour bien d’autres organisations
tions ayant un statut de banque. Ainsi trales, ministères des finances…) d’où que nous soutenons depuis de nom-
Banco Solidario en Equateur propose une une plus grande sécurité pour leur breuses années, parfois bien avant
large palette de services allant des clientèle. Elles disposent également, par qu’elles ne deviennent de véritables
comptes de dépôt et d’épargne aux crédits rapport à ces autorités, d’un pouvoir de fleurons, intéressants - enfin - les autres
(microcrédit aux petites entreprises, cré- négociation plus conséquent que des investisseurs.
dits immobiliers, crédits à l’agriculture organisations plus petites.
etc.) en passant par les services aux
migrants1. De même, en acquérant le sta- Toutefois, bien que dotées de moyens
tut de banque commerciale en 1994, relativement importants, les institutions
CERUDEB (qui était auparavant un trust de grande taille n’en ont pas moins besoin
géré par des diocèses catholiques) a pu d’appuis dans certains domaines. Par
élargir son offre pour y intégrer, outre les exemple, avec Al Amana, la SIDI travaille,
crédits, des produits d’épargne, des ser- entre autres, sur les aspects de viabilité
vices de transfert d’argent, et, d’une sociale (voir page 16). Au Mali, la SIDI 1
Les transferts des migrants représentent la deuxième source
manière générale, l’ensemble des services apporte un soutien à la Banque Malienne de devises pour le pays.

21
La vie institutio

La Chaîne de Solidarité pour le


Nos grands enfants ayant terminé leurs études et étant devenus autonomes financièrement, nos revenus
nous permettaient de dégager une épargne assez importante. Bénévoles au CCFD depuis bien longtemps,
nous connaissions l’existence du FCP « Faim et Développement ». Ce fut naturel pour nous de souscrire à
A u fil de son histoire, la SIDI a donné vie au concept de
« Chaîne de Solidarité pour le Financement », tra-
duction dans le champ de la finance solidaire de la finalité de
ce fonds au cours de l’été 1998 pour 10 000 FF chacun, geste renouvelé en octobre 2002 et juin 2003. développement solidaire promue par le CCFD. Au Nord,
En partageant les revenus de ce fonds, nous sommes solidaires des plus pauvres auxquels le crédit (la cette chaîne repose sur la mobilisation d’acteurs qui déci-
confiance) est refusé dans le circuit bancaire classique. Nous savons que nos économies permettent le dent d’investir de manière « responsable » pour financer et
développement d’activités génératrices de revenus. Ainsi les partenaires de la SIDI peuvent, comme ceux accompagner des acteurs du Sud proposant des services
que nous avons rencontrés au Sénégal, travailler et vivre chez eux dans la dignité. financiers de proximité indispensables au développement des
Anne-Marie et Alain, souscripteurs au FCP « Faim et Développement » petits producteurs urbains et ruraux. C’est à ces acteurs du
Nord qu’est consacrée cette partie du rapport. Plutôt que de
citer faits et chiffres, nous avons préféré, cette année, donner
La SIDI est née d'une prise de conscience : aussi indispensable qu'il soit, le don ne répond pas à tous les la parole à ces acteurs, les invitant à s’exprimer sur leur enga-
besoins de nos partenaires. Il s'agissait donc de répondre à des besoins de financement des pauvres, qui gement auprès de la SIDI. Ces témoignages apportent un
n'avaient pas accès au système bancaire. ESD a été créée pour rassembler les actionnaires individuels. Le éclairage différent, plus vivant que les données chiffrées.
souci d'ESD, comme celui de la SIDI, du CCFD (et de bien d'autres organismes) est d'être au service des
pauvres, pour contribuer à construire un monde plus juste. En plus de 20 ans d’existence, la SIDI a su créer et
ESD m'a permis de mieux comprendre les besoins des partenaires, la spécificité de l'action de la SIDI animer un véritable réseau mobilisé autour de l’épargne de
et la nécessité de développer l'actionnariat de la SIDI. Ce qui m'a frappé le plus, c'est le souci perma- partage et de l’investissement solidaire :
nent d'être à l'écoute et au service de ceux qui font appel à nous.
C'est dans cet esprit de service que prend sa source notre responsabilité d'actionnaires. C'est ce même • des souscripteurs au Fonds Commun de Placement
esprit qui a guidé les responsables d'ESD que j'ai côtoyés. En effet, chacun a le droit et même le devoir « Faim et Développement » : premier placement finan-
d’interpeller s'il le juge nécessaire : « Où est le pauvre ? » cier de partage en France, créé par le CCFD et le Crédit
Car nous ne nous rappellerons jamais assez cette interpellation. Elle doit nous guider dans nos décisions Coopératif,il atteint,à fin 2005,un encours de 52 millions d’€
comme dans notre fonctionnement quotidien. Est-ce complètement utopique ? Je ne le pense pas. C'est apportés par plus de 6 000 souscripteurs. L’originalité de ce
une façon de "rendre compte de l'espérance qui est en nous". fonds est que chaque souscripteur s’engage à donner au
François, Correspondant SIDI/CCFD et membre du Conseil d’administration d’ESD CCFD, chaque année, la moitié ou les trois quarts du produit
généré. Ce don permet au CCFD de disposer de ressources
stables pour financer la mission de développement de la SIDI
Des biens immobiliers hérités de mes parents, l’argent procuré par les loyers ; évidemment parfois, un (accompagnement, formation…),
peu de ces revenus donnés à telle association… Et puis deux idées qui mûrissent :
- Prêter, plutôt que donner, question de dignité pour les destinataires. • des actionnaires individuels regroupés au sein d’une
- Ce qui permet de vivre le plus dignement possible, le plus debout, c’est l’argent gagné par son association : ESD (Epargne Solidarité Développement). Cette
propre travail. association rassemble aujourd’hui plus de 700 citoyens soli-
Recherches, avec au bout la SIDI et le FCP « Faim et Développement », et la transformation d’un bien daires (380 en 2002) qui, ensemble, détiennent près du
immobilier en argent pour l’alimenter. Et pour moi : des amis inconnus au bout du monde, la participation à quart du capital de la SIDI. La vocation d’ESD est de faire
un projet qui permet de passer de « un autre monde est possible » à « un autre monde est », l’espérance… connaître l’action de la SIDI et de ses partenaires, et de pro-
Odile, actionnaire et souscriptrice au FCP « Faim et Développement » mouvoir son actionnariat. Le président d’ESD représente les
membres de l’association dans les instances de direction de
la SIDI (Conseil de Surveillance et Assemblée Générale),
La SOFFAB, holding financière d’un groupe familial, a réalisé une partie de ses avoirs et a décidé, avec
l’approbation de l’ensemble des actionnaires, de placer une partie de la somme en placements éthiques • des entrepreneurs soucieux de la responsabilité sociale
et solidaires. Après une recherche sur les différentes possibilités, nous avons décidé de répartir la somme de leur entreprise,
en question sur deux supports :
• un support international axé sur les microréalisations, et nous avons alors choisi la SIDI, d’une part pour • des congrégations religieuses actionnaires, étroitement
ses liens avec le CCFD (un de nos actionnaires ayant des liens avec cet organisme), et d’autre part pour liées au CCFD : dès la création de la SIDI en 1983, plusieurs
l’efficacité de son réseau. congrégations religieuses féminines se sont fortement enga-
• un support national, plus tourné vers le problème du manque de logements pour des personnes ou gées, et pour la constitution du capital, et pour le lancement
foyers précaires, et nous avons choisi « Habitat et Humanisme ». du FCP « Faim et Développement ». Elles ont montré une
Nous pensons que ces interventions font partie de ce que l’on appelle la Responsabilité Sociale des grande constance dans leur engagement financier (en sui-
Entreprises. vant les augmentations de capital, et en apportant un tiers
P.F. pour la SOFFAB de l’encours du FCP) et une grande fidélité dans leur partici-
ACTIVITÉS SIDI 2005
22 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
nnelle de la SIDI

Financement : le Nord se mobilise


pation aux instances de décision. Deux d’entre elles, les Notre Congrégation étant internationale et implantée dans des quartiers populaires de
Sœurs Auxiliatrices et les Sœurs Ursulines de Jésus, ont signé 24 pays, communautés et sœurs nous sommes interpellées par les réalités quotidiennes de
avec le CCFD un pacte d’actionnaires qui garantit l’objet notre entourage. Par un service concret de travail dans les familles et avec les familles, les
social de la SIDI, groupes, les associations, nous œuvrons pour de meilleures conditions de vie, de santé, de pro-
motion, dans un esprit de justice, de partage et de solidarité.
• des actionnaires institutionnels français qui ont Ainsi, en 1977, nous avons créé un Fonds International de Solidarité alimenté par la contribu-
participé à la constitution du capital de la SIDI, et tion de chaque communauté et géré au niveau central. Ce fonds est affecté à des appels qui
participent à ses instances de décision : l’Agence Française répondent à nos critères : développement intégral de la personne avec une priorité à ceux qui
de Développement, la Caisse des Dépôts et Consignations, sont sans voix, sans influence et veulent se mettre debout. Parallèlement, nous avons la pré-
le Crédit Coopératif et la SICAV Nord-Sud Développement, occupation de chercher avec d’autres Congrégations, et groupes dans l’Eglise, comment
prendre collectivement des options signifiantes concernant la justice et les droits de la person-
• des actionnaires institutionnels français et euro- ne humaine.
péens, alliés dans l’investissement solidaire,et suscep- C’est pourquoi nous avons rejoint la SIDI. Outre l’aide financière apportée à des personnes, des
tibles de réaliser des actions conjointes de sensibilisation ou groupes exclus des circuits bancaires, la SIDI assure l’accompagnement, la formation de lea-
de plaidoyer : Alterfin (Belgique), Autonomie & Solidarité ders, dans une éthique de partenariat, de respect des cultures locales.
(France), Cordaid et Oïkocredit (Pays-Bas), Oïkos (Danemark), Avec le temps, nous avons constaté que la SIDI avait le souci de mettre ses compétences au
RAFAD (Suisse), SEFEA (Multilatéral), et Stromme (Norvège), service des populations qu’elle rejoint, visant à favoriser leur autonomie. Pour nous, en 2005,
participer selon nos moyens à l’augmentation de capital contribuait à la possibilité de renfor-
• des correspondants bénévoles SIDI/CCFD qui parta- cer ses interventions et de développer son réseau de partenaires.
gent les convictions de la SIDI, et animent des réunions dans Congrégation des Petites Sœurs de l’Assomption
toute la France pour présenter l’économie solidaire à travers
la démarche de la SIDI. Cette action, concertée avec les
comités locaux du CCFD, a permis de mener 120 réunions Le sens premier de notre participation à l'augmentation du capital de la SIDI, c'est qu'il ne
en 2005, rassemblant plus de 2500 personnes. Cette mobi- s'agit pas seulement d'augmentation de capital, ou de simple apport de nouvelles ressources
lisation est soutenue par la SIDI, qui mène des actions de financières, mais de volonté d'accompagner les partenaires présents au sein de la société dans
communication afin d’animer et de développer le réseau. la continuité de leur effort.
Ainsi, les animateurs SIDI/CCFD reçoivent régulièrement le La SIDI représente l'offre française la plus aboutie et la plus articulée en matière de micro finance
matériel pédagogique nécessaire (plaquettes, affiches, dia- au service de pays en développement. Elle présente par ailleurs une parfaite cohérence entre d'une
poramas, « guide de l’animateur »…). En 2005, la SIDI a part les modes de mobilisation des ressources en France (le mixte entre épargne solidaire/ressources
également diffusé largement un DVD-vidéo de présentation d'institutions financières publiques et privées) et d'autre part l'exercice de ses responsabilités d'ac-
et son bulletin d’information « InfoSIDI » (consacré cette tionnaire auprès des institutions de micro crédit d'une trentaine de pays, partageant effectivement
année au Sénégal et écrit par les actionnaires et souscrip- le risque financier, assumant sa part des besoins de qualification de ces opérateurs. C'est ce lien là
teurs qui ont participé au voyage de découverte des parte- entre épargne solidaire et investissement responsable qui est le vrai capital commun.
naires locaux de la SIDI dans ce pays). La SIDI s’est aussi for- Hocine Tandjaoui, représentant de la Caisse des Dépôts et Consignations
tement impliquée dans les Semaines de l’Epargne Solidaire au Conseil de Surveillance de la SIDI
organisées par Finansol en Pays de Loire et en Ile-de-France,

• l’équipe de permanents de la SIDI, alliant un savoir-faire Cordaid a investi dans le capital de la SIDI, pour la deuxième fois, dans le cadre de la coopéra-
et une philosophie d’action bien plus larges que l’expertise tion stratégique entre les deux organismes. Cette coopération se base principalement sur la
financière.Trois catégories de personnes travaillent à la SIDI : complémentarité. La SIDI est forte dans le domaine de l’assistance technique, du renforcement
- 18 salariés, qui remplissent les fonctions de suivi des par- des capacités et de la gouvernance. De plus, la SIDI s’engage dans le capital d’organisations
tenaires, d’assistance/secrétariat, de comptabilité, d’admi- surtout dans leurs phases de développement, les plus précaires. Avec cet ensemble d’instru-
nistration, de communication, d’entretien et de direction, ments, la SIDI apporte un appui très important à ces organisations au moment de leur naissan-
- des juniors, deux ou trois en permanence, viennent appuyer ce et de leur jeunesse. Un tel « lancement » réussi, ces organisations ont alors besoin de fonds
pour des durées de six mois les actions en cours. Ils appor- plus importants pour financer leur croissance, et c’est le moment où Cordaid intervient.
tent des compétences techniques nouvelles, et une capacité Chez Cordaid, nous sommes très contents du partenariat avec la SIDI. Nous avons maintenant
d’interpellation. La SIDI leur apporte en retour une expérien- plus de dix partenaires communs, y compris le Microfinance Alliance Fund (MAF), un fonds
ce et une connaissance du secteur. Cette dimension péda- d’investissement pour les IMF asiatiques émergeantes. Dans le cadre de notre coopération stra-
gogique est un des rôles de la SIDI : ainsi plus de cent jeunes tégique avec la SIDI, nous continuerons à soutenir des initiatives novatrices.
ont pu depuis plus de 20 ans s’initier à la finance solidaire, Jacob Winter, Cordaid
- des consultants, environ 12 en permanence, recrutés sur trois

23
La vie institutio

critères : ils doivent avoir des compétences de haut niveau, La Chaîne de Solidarité pour le Financement (CSF) trouve sa rai-
partager des valeurs de référence, et accepter de travailler de son d’être dans l’exclusion des producteurs urbains et ruraux des
manière bénévole. Ces consultants travaillent à tiers temps services financiers nécessaires à leur développement. A ce titre,
environ pour la SIDI, et viennent soutenir les responsables le succès de l’augmentation de capital, qui a mobilisé tous les
géographiques par exemple pour des opérations financières acteurs de la CSF, a été l’occasion de renforcer et de réaffirmer
complexes,et plus généralement pour le suivi des partenaires. les liens qui nous unissent dans cette démarche de solidarité.

Je suis retraité d’une banque coopérative et mutualiste « à l’origine ». J’ai parti- c’est le RG qui identifie les champs de collaboration pour l’étude de la viabi-
cipé au développement de l’agriculture dans les années 60, grâce aux prêts que lité sociale.
nous accordions aux jeunes. Je reste persuadé que le crédit est une des condi-
Dominique, Responsable Géographique
tions indispensables au développement des pays pauvres.
Ayant gardé mes réflexes d’ancien banquier, lorsqu’on m’a demandé d’être cor-
respondant, c’est à dire de « vendre » la SIDI au grand public, je n’étais pas très Dans un monde où l’on ne cesse de dissocier l’économique du social, la SIDI pro-
convaincu. Je me disais : Comment peut-on prêter de l’argent à des gens pose de les conjuguer. La chaîne de solidarité pour le financement en est une
pauvres, sans expérience, dans des pays pauvres, souvent en guerre, avec des parfaite illustration !
dévaluations énormes ? Une autre façon de faire du développement est possible : en donnant du sens à
Depuis, j’ai bien changé, et je mesure combien d’erreurs on pourrait commettre l’argent de citoyens et d’organisations au Nord, pour rendre l’économie acces-
en se référant à des principes acquis. Aujourd’hui, je suis émerveillé par l’effica- sible au plus grand nombre au Sud, la SIDI participe de cette dynamique !
cité de la SIDI, par son formidable effet de levier, par le sérieux de ses partenaires, En tant que professionnel en herbe des finances solidaires, je suis heureux de
et, surtout, par le constat que les gens pauvres ont à cœur de s’acquitter de leurs pouvoir au quotidien mettre en cohérence mes valeurs et mon activité.
dettes, lorsqu’on leur fait confiance. Ce qui me plaît dans la microfinance, c’est Bastien, Stagiaire
qu’elle favorise l’émergence de personnes responsables, dans un circuit écono-
mique normal.
Dans la mission qui m’a été confiée, d’expliquer le fonctionnement de la SIDI, et Je voudrais parler des utilisateurs du microcrédit que je rencontre : ils sont par-
de l’épargne solidaire qui en est la ressource, je trouve souvent de grandes satis- tout, en France, au Cambodge, en Afrique du Sud, au Kosovo…
factions. Lorsque j’anime un stand, et que je vois l’intérêt suscité auprès de cer- Je suis toujours frappé par leur capacité à réagir devant une situation souvent
taines personnes, qui me disent « c’est formidable ce que vous faites, mais pour- dramatique (chômage, très grande pauvreté, exclusion). Leur point commun est
quoi la SIDI n’est elle pas mieux connue ? » Ou quand ce couple d’agriculteurs, qu’ils veulent en sortir.
prenant leur retraite me déclarent « merci de nous faire découvrir ce nous cher- Mes engagements à la SIDI et à l’ADIE (association qui fait du micro crédit en
chions. Nous sommes heureux de placer une partie de notre épargne pour aider France) m’ont donné la chance de ces contacts tellement enrichissants :
les paysans du Sénégal » Et moi, je leur réponds « merci pour l’exemple que vous - ce paysan kosovar qui a pu acheter et élever quelques cochons pour les vendre
donnez, et n’hésitez pas à dire autour de vous que l’épargne solidaire rétablira au marché,
un peu la justice entre le nord et le sud ». - ce pêcheur cambodgien qui a investi dans un filet neuf ou un moteur pour sa
Gérard, Correspondant SIDI/CCFD barque,
- ce RMiste français qui va pouvoir entretenir les jardins de ses clients avec la peti-
te camionnette qu’il n’aurait jamais pu acheter sans obtenir le prêt que la
Le responsable géographique (RG) est délégué par le Président du Directoire banque lui a refusé,
pour présenter des propositions d’engagement, puis les accompagner lors- - ce retraité africain du sud qui aménage enfin sa maison en dur dans un town-
qu’elles ont été acceptées par le Directoire. ship du Cap.
Le RG étudie le paysage des acteurs dans les pays dont il a la charge, et for- C’est sur ces rencontres que j’ancre mon engagement. Ce sont ces partenaires
mule ses propositions en fonction de la stratégie que la SIDI a définie pour la qui me rappellent le sens des actions menées et du travail que nous faisons, avec
période de planification en cours. les équipes de la SIDI qui appuient ces actions. Je le résumerai très simplement :
Il apprend à connaître les orientations et l’action des institutions de microfi- Remettre l’homme debout et prendre les moyens d’établir un rapport de
nance, de financement solidaire et des organisations de producteurs de ces confiance à travers lequel chacun est reconnu dans sa compétence et sa dignité.
pays. Au contact d’ONG locales, prestataires de services, des collaborations Ne jamais oublier qu’être partenaires, c’est d’abord savoir recevoir et reconnaître
s’établissent parfois pour le renforcement des partenaires. les valeurs de l’autre.
Lorsque la SIDI est présente au capital d’institutions locales, c’est souvent le Cela redonne son sens au professionnalisme et à ses exigences de promou-
RG qui la représente aux instances de direction. Là, on traite de gouvernance, voir et d’optimiser un outil qui s’adapte à toutes les cultures et à tous les
de plan d’affaires, de portefeuille, de pérennité, d’orientation stratégique… types de société.
En général, l’apport du RG dans ces lieux porte bien sur le renforcement des
trois piliers de la pérennité : l’institution, les clients et l’environnement. Enfin, Pierre Yves C., Expert Bénévole

ACTIVITÉS SIDI 2005


24 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
nnelle de la SIDI

L’augmentation
de capital de la SIDI
L’augmentation de capital a été décidée par l’Assemblée
Générale pour répondre aux besoins exprimés par les par-
tenaires de la SIDI. En effet, au 31 décembre 2005, le capi-
tal de 5,32 millions d’€ avait été totalement investi auprès
des partenaires. Afin de mettre en œuvre le plan straté-
gique 2006-2008, l’Assemblée Générale a donc pris la
décision de porter le capital à 9 millions d’€.

L’augmentation a été réalisée grâce à tous les actionnaires


et se caractérise par :
• la fidélité du fondateur, le CCFD,
• la cohésion du Pacte d’Actionnaires, entre le CCFD et deux
congrégations religieuses,qui garantit l’objet social de la SIDI,
• la fidélité de tous les actionnaires institutionnels français
et européens,
• le renforcement de l’apport de la Caisse des Dépôts et
Clientes de MICROINVEST, Moldavie.
Consignations,
• la très forte augmentation du nombre de citoyens soli-
daires dans ESD : 700 actuellement,
• l’élargissement de la dimension européenne, avec l’en- La forte mobilisation réussie autour de la SIDI pour son
trée de SEFEA (organisation d’envergure européenne) et augmentation de capital ne peut que donner confiance
d’une institution norvégienne (la fondation Stromme). dans un avenir plus solidaire.

2005 2004
Répartition du capital de la SIDI au 31.12.2005 capital de capital de
9 millions d'€ 5,3 millions d'€
Pacte d'actionnaires 55,4% 58,7%
CCFD 31,1% 30,7%
Congrégation des Sœurs Auxiliatrices 17,3% 18,0%
Congrégation des Sœurs Ursulines de Jésus 7,0% 10,0%
Epargne Solidarité Développement 22,2% 24,4%
Institutions financières françaises 11,2% 9,6%
Caisse des Dépôts et Consignations 7,2% 4,3%
Agence Française de Développement 1,9% 3,1%
SICAV Nord-Sud Développement 1,1% 1,1%
Crédit Coopératif 1,0% 1,0%
Partenaires européens 6,1% 4,5%
Cordaid (Pays-Bas) 2,6% 2,1%
Alterfin (Belgique) 1,1% 1,4%
Oïkocredit (Pays-Bas) 1,0% 0,1%
Stromme (Norvège) 0,5%
Oïkos (Danemark) 0,3% 0,3%
Autonomie et Solidarité (France) 0,3% 0,3%
RAFAD (Suisse) 0,2% 0,3%
SEFEA (Europe) 0,1%
Autres (mouvements et services d'Eglise, 5,1% 2,8%
fondations, associations…)
TOTAL 100,0% 100,0%

25
Etats financiers d
3
Fin 2005, le capital de la SIDI
1
Immobilisations financières : Bilan de la SIDI (en milliers d’euros) a été porté de 5,32 millions d’€
à 9 millions d’€.
il s’agit des immobilisations
financières nettes des déprécia-
tions. Ce poste regroupe princi-
ACTIF 2005 2004 PASSIF 2005 2004
palement les participations Immobilisations incorporelles nettes 5 1 Capital 3 9000 5320 4
Le FID (Fonds d’Incitation
(2,7 millions d’€) et les prêts Immobilisations corporelles nettes 116 138 Réserves 209 107 au Développement) est un
(2,4 millions d’€) (cf. page 27). Immobilisations financières 1 5236 4586 Résultat de l'exercice 62 102 mécanisme de couverture des
risques (de change, politiques,
Total actif immobilisé 5357 4725 Total capitaux propres 9271 5529 commerciaux...) s’appliquant
Créances nettes 655 1267 Provisions 150 160 aux investissements réalisés
Trésorerie 2 7748 4558 Emprunts 627 482 par la SIDI à partir de ses fonds
2
La trésorerie est, pour FID 4 2292 2592 propres. Il est constitué de
l’essentiel, placée en valeurs Autres dettes 1420 1787 comptes courants d’action-
mobilières de placements. La TOTAL ACTIF 13760 10550 TOTAL PASSIF 13760 10550 naires convaincus de l’impor-
forte augmentation de ce poste tance pour la SIDI de cibler des
par rapport à 2004 est liée à zones d’intervention difficiles
l’augmentation du capital de tout en préservant son capital.
fin 2005 (+3,7 M€).

Compte de résultat de la SIDI (en milliers d’euros)


1
Ce poste se compose, 2005 2004 2
La baisse des frais de
pour l’essentiel, de fonds Produits d'exploitation 1581 1653 personnel entre 2004 et
reçus du CCFD pour finan- Prestations et cofinancements 1 1468 1496 2005 s’explique par le fait
cer les activités d’accompa- Autres 113 157 que deux assistances
Charges d'exploitation 1855 1856
gnement (1,1 million d’€), Charges de fonctionnement courant 667 648
techniques, en Haïti et
et de ressources provenant Frais de personnel 2 893 938 au Kosovo, sont arrivées
d’institutions alliées qui Dotations aux amortissements à terme.
sont soit transférées aux et actifs circulant 34 64
partenaires du Sud, soit Cofinancements transférés
aux partenaires 3 261 206
consacrées au financement Résultat d'exploitation -274 -203
des activités d’accompagne-
3
Ressources provenant
Produits financiers 496 369
ment de la SIDI. Revenus du portefeuille 4 233 214 d’institutions alliées et
Revenus de la trésorerie 12 16 transférées aux partenaires.
Revenus du FID 71 111 Ces fonds ne font que tran-
Gains de change 113 1 siter par la SIDI (contrepar-
Reprises de provisions 52 27
tie des produits enregistrés
4
Revenus générés par les Autres 15
Charges financières 160 130 dans le poste Prestations
participations et les prêts.
Dotations pour risques 5 30 et Cofinancements).
Intérêts sur emprunts 27 25
Pertes sur prêts et participations 77 0
Pertes de change 12 62
Autres charges 39 13
Résultat financier 336 239
Produits exceptionnels 189 304
Charges exceptionnelles 177 236
Résultat exceptionnel 12 68
Impôts sur le résultat 11 2
RESULTAT NET 63 102

« La S.A. SOFIDEEC BAKER TILLY, commissaire aux comptes, membre de la CRCC de Paris, représentée par son Président Fouad EL M’GHAZLI, a certifié sans
réserve les comptes annuels de la SIDI, clos au 31 décembre 2005. »
ACTIVITÉS SIDI 2005
26 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
e la SIDI en 2005
Portefeuille brut au 31 décembre 2005 (en milliers d’euros)
Pays Nom de l'institution Participations et Prêts et Portefeuille
créances rattachées garanties total
Afrique du Sud TEMBEKA 153 197 350
RD Congo CCRD 3 8 11
RD Congo COODEFI 5 5
Guinée CRG 18 18
Guinée FPFD 100 100
Madagascar SIPEM 236 236
Mali AOPP 15 15
Mali BMS 153 153
Mali JEMENI 152 152
Mali NIAKO 76 76
Niger KOKARI 3 58 61
Niger TAANADI 61 61
Ouganda CERUDEB 460 460
Ouganda OMIPA 72 72
Sénégal MEC PROPEM 76 76
Sénégal SAPCA / EGAS 31 31
Sénégal UGPM 137 137
Togo MICROFUND 76 76
Togo TIMPAC 61 61
Togo WAGES 60 60
Tanzanie AKIBA 224 224
Afrique 1250 1185 2435
Chili INDES 103 103
Colombie CONSOLIDAR 79 79
Equateur BANCO SOLIDARIO 165 165
Equateur FAPECAFES 81 81
Equateur MCCH 247 247
Pérou CONFIANZA 142 142
Pérou CRSM 100 100
Pérou EDAPROSPO 104 104
Pérou LA FLORIDA 125 125
Uruguay SAINDESUR 109 109
Multilatéral Amérique latine LACIF 102 102
Multilatéral Amérique latine PROFUND 62 62
Amérique latine 862 557 1419
Cambodge AMRET 54 54
Cambodge HATTHA KAKSEKAR 51 159 210
Laos FONDS COOPERATIF 150 34 184
Vietnam CEP 30 30
Multilatéral Asie MAF 157 157
Asie 412 223 635
Liban NAJDEH 46 46
Maroc AL AMANA 220 220
Maroc AMSSF 78 78
Bassin méditerranéen 344 344
Haïti CCG/INDEPCO 89 89
Haïti COD 98 98
Haïti FONHSUD 24 24
Caraïbes 211 211
Kosovo KRK 25 25
Moldavie MICROINVEST 19 50 69
Pologne TISE 111 111
Multilatéral Europe SEFEA 15 15
Europe 170 50 220
Total Portefeuille 2694 2570 5264
En % du total 51% 49% 100%

NB : les valeurs comptables qui figurent dans ce tableau NB : Les prises de participations dans les institutions européennes
correspondent aux valeurs historiques. alliées ne sont pas reportées dans ce tableau.

27
Carnet d’
AFRIQUE GUINEE - Féderation des Paysans MOZAMBIQUE - UGC SENEGAL - ASPRODEB
Producteurs du Fouta Djalon av Agostinho Neto - Maputo 8, boulevard de l'Est X
AFRIQUE - MAIN BP 52 PITA E-mail : ugcapm@tvcabo.co.mz rue 2 bis - Dakar
Bureau Abidjan - Côte d'Ivoire Tél Inmarsat : 00 870 762 638 770 Tél : 00 221 825 56 65
Fax Inmarsat: 00 870 762 638 772 NIGER - KOKARI Fax : 00 221 824 48 74
20 B.P. 1359 - ABIDJAN 20
E-mail :fede.fouta@mail-agriculteur.com BP 11122 - Niamey E-mail : fkdiop@cyg.sn
Bureau Addis Abeba - Ethiopie
www.paysansdufouta.org Tél/Fax : 00 227 75 25 12
BP 278 - Addis Abeba E-mail : kokaris@intnet.ne SENEGAL - FENAGIE PECHE
E-mail : mainafrica@aol.com Quai de pêche de Hanneton
MADAGASCAR - SIPEM
fantawmh@yahoo.fr NIGER - TAANADI 20374 Dakar Thiaroye
Immeuble SANTA LOT V
BP 13376 - Niamey Tél : 00 221 832 11 00
24, rue Naka Rabemanantsoa
Tél : 00 227 74 15 69 fenagiepeche@sentoo.sn
AFRIQUE DU SUD - TEMBEKA Antanimena
P.O. Box 13859 BP 8616 Antananarivo 101 Fax : 00 227 34 01 84
E-mail : crn@intnet.ne SENEGAL - MECPROPEM
Mowbray 7705 Tél. : 00 261 20 22 300 98 Quai de Pêche
CAPE TOWN - Afrique du Sud Fax : 00 261 20 22 355 34 BP 1384 - M’Bour
OUGANDA - CERUDEB
Tél : 00 27 21 447 81 38 E-mail : sipem@wanadoo.mg Tél : 00 221 957 38 79
Plot 7, Entebbe Road
Fax : 00 27 21 447 81 38 P.O. Box 1892 mecpropem@sentoo.sn
MADAGASCAR - TITEM
E-mail : tembeka@metroweb.co.za Kampala
Lot IVM 7 - Ambodivona Tél : 00 256 41 251 276 SENEGAL - SAPCA-EGAS
BP 1291 Antananarivo 101 Fax : 00 256 41 251 273 (ex UGIE-EGAS)
BURKINA FASO - ASIENA Tél. : 00 261 20 22 658 67 Quartier Diamagueune 1
04 BP 8151 - Ouagadougou 04 Fax : 00 261 20 22 658 67 BP 1120 M’Bour
OUGANDA - OMIPA
Bureau : +226 50 39 58 78 E-mail : titem@bow.dts.mg BP 1240 Tél : 00 221 957 49 57/ 639 26 24
Sœur Emilie Somda, Secrétaire Fax : 00 221 957 40 07
KABINGO - MBARARA
exécutive : 00 226 70 27 30 05 MALI - AOPP E-mail : ugiegas@sentoo.sn
Tél. : 00 256 48 52 26 11
E-mail : asiena@liptinfor.bf BP 3066 - Bamako E-mail : omipa_micro@yahoo.com
Tél : 00 223 228 67 81 SENEGAL - UGPM
emiliesomda@yahoo.fr BP 43 - Meckhé
E-mail : aopp@cefib.com OUGANDA - STROMME
Tél : 00 221 955 51 13
BURKINA FASO - MOGTEDO FOUNDATION EASTERN AFRICA
Fax : 00 221 955 52 86
MALI - Banque Malienne P.O. BOX 27200 - Kampala
Préfecture de Mogtedo BP 48 E-mail : ugpm@sentoo.sn
de Solidarité - BMS SA Tél : 00 256 41 53 28 40
Mogtedo Immeuble Dette Publique Fax : 00 256 41 53 28 34
Tél du Président Moumouni TANZANIE - AKIBA Commercial
2ème Etage - BPE 1280 - Bamako Web : www.stromme.org Bank
Ouedraogo : 00 226 70 12 69 12 Tél : (223) 223 50 34 - 223 50 44 TDFL Building (Phase II)
E-mail : fenop@cenatrin.bf Fax : (223) 223 50 43 RD Congo - ADI-KIVU BP 669 Dar es Salaam
E-mail : bms-sa@bms-sa.com Actions pour le Développement Tél. : 00 255 222 11 83 40
BURKINA FASO - MUFEDE intégré au Kivu Fax : 00 255 222 11 41 73
MALI - JEMENI BP 1554 - Bukavu E-mail :Akiba@cats-net.com
Immeuble Le Walkoye
Immeuble Gadjaba Kadjel face Tél : 00 243 81 105 649
Avenue de la Résistance du 17 mai E-mail : adikivu@yahoo.fr
place OMVS - Marché Dibida TOGO - MICROFUND
Ouagadougou
B.P.E. 2100 64 rue du Marché de N’Kafu,
Tél : 00 226 318 827 RD Congo - COODEFI derrière la station Shell, Jean Paul II
Tél : 00 223 223 4755
E-mail : mufede@senatrim.bf Fax : 00 223 223 9405 BP 79 Butembo BP 61652 Lomé
E-mail : jemeni@cefib.com Tél : 00 228 226 63 20
BURUNDI - PREFED RD Congo - FAEF Fax : 00 228 226 63 19
Rohero II,Avenue Mugamba ° 21 BP 251 Kasese - Butembo E-mail : microfund99@hotmail.com
MALI - NIAKO
Tél : 00 242 07 37 33
BP 3446 - Bujumbura Quartier Légal Ségou
Fax : 00 871 762 066 295 TOGO - TIMPAC
Tél : 00 257 24 47 07 KAYES
Mail : baef3@yahoo.fr BP 173 Dapaong
E-mail : prefedbu@cbinf.com Tél/Fax : 00 223 252 44 05
Tél : 00 228 770 83 70
E-mail : reseauniako_kayes@yahoo.fr RD Congo - LIDE/CCRD E-mail : timpac@ids.tg
GUINEE - Crédit Rural de Guinée BP 94 Butembo - Nord Kivu
MOZAMBIQUE - AMRU Tél : 00 243 98 38 66 84 TOGO - WAGES
B.P. 3790 Conakry
P.O. Box 1892 - Maputo E-mail : lidelitembo@yahoo.fr BP 1339 Lomé
Tel : 00 224 41 35 71/45 43 38 Tél : 258 1 422 809 Tél : 00 228 222 54 71
Fax : 00 224 41 12 78 Fax : 258 1 422 809 RWANDA - PREFED Fax : 00 228 222 78 99
E-mail : crg@mirinet.net.gn E-mail : asmru@zebrz.uem.mz BP 1897 Kigali E-mail : wages@cafe.tg

ACTIVITÉS SIDI 2005


28 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
adresses
BASSIN MEDITERRANEEN AMERIQUE DU SUD EQUATEUR - Fundacion MCCH CAMBODGE - AMRET
Avenida Rumichaca S26-365 72/74, rue 598
AUTONOMIE PALESTINIENNE - ACAD AMERIQUE DU SUD - FOROLAC FR y Calle Moro Moro esq. Boeng Kok II - Toul Kok
P.O. Box 3816 Al-Bireh M. Reynaldo Marconi - Président Barrio Turubamba - Quito BP 57 Phnom Penh
VIA ISRAËL Avenida Arce 2081, esq. Tél : 00 593 2 267 0925/ 0926 Tél : 00 855 23 880 942
Tél : 00 970 2 240 96 50 Montevideo Fax : 00 593 2 262 3927/267 33 66 Fax : 00 855 23 881 342
Fax : 00 970 2 240 96 52 Edificio Montevideo - Piso 3 E-mail : direccion@funcmcch.com.ec E-mail : phalarin@amret.com.kh
E-mail : acad@palnet.com La Paz - BOLIVIA Site Web : www.amret.com.kh
NICARAGUA - FENACOOP
E-mail : gerencia@finrural-bo.org Managua
LIBAN - Association Najdeh CAMBODGE - HATTHA KAKSEKAR
BP 113 Tél/Fax : 00 505 270 70 00
AMERIQUE DU SUD - LA-CIF # 39, Street 432
6099 - Beyrouth E-mail : fenacoop@kurbonett.com
Bolivar # 472 - bureau 702/703 Sangkat Boeung Trabek
Tél. : 00 961 1 30 20 79 Lima 18 Khan Chamkar Morn
Fax : 00 961 1 70 33 58 PEROU - CAJA RURAL SAN MARTIN
Tél : 00 511 446 8877 Jr Martinez de Compagnon BP 2044 Phnom Penh 3
E-mail : najdeh@cyberia.net.lb Tél : 00 855 23 994 304
FAX : 00 511 446 8585 # 235 Tarapota - San Martin
E-mail : lacifluc@amauta.rcp.net.pe Tél : (+ 51-94) 52-6011 fax : 00 855 23 994 303
MAROC - AL AMANA E-mail :hatthakasksekar@online.com.kh
fernandol@cyrano-management.com Fax : (+51-94) 52-4888
28 rue Oum Errabia Site Web : www.hkl.com.kh
E-mail : caja@crsanmartin.com.pe
Agdal Rabat
Tél : 00 212 37 77 01 41 AMERIQUE DU SUD - PROFUND
P.O.Box 769-1005 PEROU - Edpyme CONFIANZA LAOS - FONDS COOPERATIF S.A.
Fax : 00 212 37 68 67 12
San José de Costa Rica Avenida Centenario N° 356 - San N° 071/01, Nouay 01
E-mail : fouad@alamana.org.ma Carlos 6 Apartado 125 - Huancayo
Site : www.alamana.org Tél :00 506 220 4122 / 290 2404 /296 8004 Ban Thongkhankham-Tay
Fax : 00 506 290 2345 Tél : 00 5164 217 000 Muong Chanthaboury
E-mail : asilva@intercentro.com Fax : 00 5164 212 417 BP 74 37 - Vientiane
MAROC - AMSSF E-mail :presidenciaconfianza@terra.com.pe
33 résidence Essalam Tél : 00 856 21 26 18 25
Avenue Al Mohads - Appt. 1 CHILI - INDES PEROU - EDAPROSPO E-mail: FCSA@etllao.com
Quartier de la Gare - Fès Serrano n° 14 Octavio Bernal 598 - Jesús María
Tél : 00 212 55 626 764 Dpto 202 Apartado Postal : 110325 - Lima 11 VIETNAM - CEP FUND
Fax : 00 212 55 733 431 Comuna de Santiago de Chile Tél :00 511 463 4173 / 00 511 461 6014 14, Cach Mang Thang Tam
E-mail : amssf@menara.ma Tél/Fax : 00 562 63 26 00 Fax : 00 511 463 0776 Dist. 1 - Ho Chi Minh Ville
E-mail : indes@terra.cl E-mail : david@edapr.org.pe Tél. : 00 848 822 33 21
CARAÏBES Site Web : www.indes.cl Fax : 00 848 824 56 20
PEROU - LA FLORIDA E-mail : van.nth@cep.org.vn
HAITI - COD/EMH COLOMBIE - CONSOLIDAR Av. Peru N° 432-444
Delmas 95 - # 15 Frères - P.O. Box 6 Calle 55 N° 10-76 - Oficina 305 Pampa del Carmen
Port-au-Prince Bogotá La Merced - Chanchamayo EUROPE CENTRALE
Tél : 00 509 257 75 44 Tél : 00 571 248 99 01 Tél : 00 516 453 11 93 ET ORIENTALE
Fax : 00 509 257 92 28 E-mail : cconsolidar@etb.net.co Fax : 00 516 453 11 90
E-mail : mdep_jr@yahoo.com E-mail : laflorida@infonegocio.net.pe KOSOVO - KRK (Kreditimi Rural
I Kosoves LLC)
EQUATEUR - BANCO SOLIDARIO MEB Building 3rd Floor - UCK Street
HAITI - FONHSUD URUGUAY - SAINDESUR
Av.Amazonas 3887 y Corea
Rue Egalité - AQUIN Bulevar Artigas 1119 - SUBSUELO Pristina - Kosovo
Edificio Grupo Enlace
E-mail : fonhsud@hotmail.com Montevideo Tél : 00 381 38 24 35 54
PBX : 260260 Tél/Fax : 00 598 2 402 27 80
Quito E-mail : indesur@adinet.com.uy
HAITI - INDEPCO MOLDAVIE - MICROINVEST
Tél : 00 593 2 26 85 34
Rue Pierre Anselme n°3, Entrée 16 Puskin Street
Automeca, Route de l’aéroport Fax : 00 593 2 26 88 43
ASIE Chisinau, MD-2012
Port au Prince E-mail : bsolidario@enlace.fin.ec
Site Web : www.solidario.com.ec Tél : 00 373 22 21 27 64/65/68
Tél : 00 509 250 52 16/52 17/52 18 ASIE - M.A.F.
Fax : 00 373 22 22 99 02
Fax : 00 509 250 52 17 Microfinance Alliance Fund
EQUATEUR - FAPECAFES Catholic Relief Services-USCCB E-mail : microinvest@microinvest.md
E-mail : indepco@haitiworld.com
Av. Santiago de la Montanas 06-60, Philippine Program
2do. Piso P.O. Box 1379, CPO Manila POLOGNE - TISE
HAITI - KNFP/IMOFOR
173 bis Avenue Jean Paul II - Turgeau P.O. Box L-11-01-23 LOJA CBCP Building - 470 Gen. Luna St. UL. Nalewki 8/27
Port-au-Prince Tél : 00 593 7 25 83 478 Intramuros 1002 Manila 00-158 Varsovie
Tél : (509) 250 - 5216 /5217/5218/ Fax : 00 593 7 25 88 403 Philippines Tél : 00 48 22 636 07 40
Fax : (509) 250 - 5217 E-mail : info@fapefaces.org.ec Tél : 00 63 2 527 8331 to 35 Fax : 00 48 22 636 29 02
E-mail : knfphaiti@transnethaiti.com Site Web : www.fapecafes.org.ec Fax : 00 63 2 527 41 40 E-mail : inwestycje@tise.com.pl

29
CONSEIL DE SURVEILLANCE

LAMBLIN Xavier
Président

MESNY Philippe
Vice-président

CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS


représentée par Hocine TANDJAOUI

COMITE CATHOLIQUE CONTRE LA FAIM ET POUR LE DEVELOPPEMENT


représenté par Xavier LAMBLIN

CONGREGATION DES SŒURS AUXILIATRICES


représentée par Sœur Geneviève GUENARD

CONGREGATION DES URSULINES DE JESUS


représentée par Sœur Christiane GROSSIN

CORDAID
représenté par Jacob Winter

CREDIT COOPERATIF
représentée par Laurence MORET

EPARGNE SOLIDARITE DEVELOPPEMENT


représentée par Henry KLIPFEL

BITSCH Gérard
Membre

DIRECTOIRE

SCHMITZ Christian
Président du Directoire

COURTIN Christophe

MORINCOME Martine

COMMISSAIRES AUX COMPTES

Fouad EL M’GHAZLI

SOFIDEEC BAKER TILLY

ACTIVITÉS SIDI 2005


30 D E LA ET D E S E S PA R T E NA I R E S E N
S OLIDARITÉ
I NTERNATIONALE
POUR LE D ÉVELOPPEMENT
ET L’I NVESTISSEMENT

12, rue Guy-de-la-Brosse


75005 Paris
Tél. : 33(0) 1 40 46 70 00
Fax : 33(0) 1 46 34 81 18
site : www.sidi.fr

Impression sur papier recyclé

www.finansol.org www.inaise.org www.febea.org www.mfiain.org

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