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(3TC) mais le risque toxique sur le fœtus semble majoré. il continue à se répliquer de manière chronique. Les
La césarienne programmée avant le début du travail lymphocytes T, les macrophages et les cellules présenta-
diminue également le risque de transmission de la mère trices d’antigène telles que les cellules dendritiques
à l’enfant. L’allaitement doit être évité. constituent les réservoirs du virus.
Évaluation de l’atteinte du système infection virale (grippe, herpès, zona), vaccinations, etc.
immunitaire : typage de la sous-population La mesure de la charge virale plasmatique est également
lymphocytaire T CD4 le principal outil de suivi de l’efficacité thérapeutique
sous traitement antirétroviral.
Les lymphocytes T CD4 sont la cible principale du VIH.
Leur valeur normale varie de 600 à 1 200/mm3 (30 à
50 % des lymphocytes circulants). La survenue des Autres marqueurs
manifestations cliniques est directement liée à la baisse
du nombre des lymphocytes CD4. C’est le marqueur du Ils n’ont plus d’intérêt dans le suivi en routine.
niveau d’immunodépression ainsi que du risque de • La mesure des lymphocytes CD8 et le rapport
survenue d’infections opportunistes et de mortalité, CD4/CD8 n’ont pas de valeur pronostique.
indépendamment de la charge virale. Leur décroissance • La bêta-2-microglobulinémie n’a pas d’intérêt.
en l’absence de traitement est de 50 à 70/mm3 par an. • L’hypergammaglobulinémie polyclonale est très fré-
quente.
• L’évolution des capacités de prolifération des lym-
Évaluation du taux de réplication virale : phocytes in vitro lors de stimulations par des antigènes
la charge virale plasmatique VIH ou des mitogènes peut être étudiée ponctuellement.
• L’évaluation de l’anergie cutanée (tuberculine) est
Il a été démontré que la quantification de l’ARN plas- faite dans le bilan initial ou en cas de suspicion de
matique du virus permet de prédire la progression de la tuberculose.
maladie indépendamment du taux de lymphocytes CD4. • La mesure de l’antigénémie p24, peu sensible, est
Plus la charge virale plasmatique est élevée, plus le abandonnée.
risque d’évolution vers le sida est important. Il n’existe • Les autres techniques de quantification du virus,
pas de valeur de charge virale plasmatique en dessous de faisant appel à la culture (virémie cellulaire, virémie
laquelle il n’y a pas de risque de progression. plasmatique) ne sont pas utilisées en routine du fait de
La charge virale plasmatique mesure le nombre de parti- leur lourdeur et de leur coût.
cules d’ARN viral circulantes. La quantification de la
charge virale plasmatique (mesurée en copies/mL ou en
log d’ARN/mL) fait appel à 3 techniques : PCR, ADN Suivi des patients
branché, NASBA. Les seuils actuels de détection de ces
techniques varient de 20 à 50 copies/mL en dessous des- À côté de la surveillance clinique, le suivi des patients
quels la charge virale est dite indétectable. Dans cer- repose sur l’évaluation régulière des marqueurs pronos-
taines circonstances, la mesure de la charge virale n’est tiques biologiques. Le bilan initial et le suivi actuelle-
pas souhaitable car elle peut augmenter transitoirement : ment recommandés en France sont les suivants (tableau I).
TABLEAU I
Suivi clinique et biologique d’un patient séropositif pour le VIH
POUR APPROFONDIR
diarrhée, leucoplasie chevelue de la langue, zona récurrent ou envahis- La classification clinique (N, A, B, C) est croisée avec une classification bio-
sant plus d’un dermatome, purpura thrombocytopénique idiopathique, logique du nombre et du pourcentage des CD4 en fonction de l’âge (1, 2,
salpingite compliquée d’abcès tubo-ovariens, neuropathie périphérique. 3).
Catégorie C*
Classification clinique
Pneumonie à Pneumocystis carinii, toxoplasmose cérébrale, crypto-
sporidiose intestinale > 1 mois, rétinite et infection viscérale à cyto- • Catégorie N : asymptomatique
mégalovirus (autre que foie, rate ou ganglions), infection herpétique • Catégorie A : symptômes mineurs : lymphadénopathie, hépato-
cutanée ou muqueuse > 1 mois, ou bronchique, pulmonaire ou œso- splénomégalie, dermatose, parotidite, infection ORL ou bron-
phagienne, candidose œsophagienne ou plus rarement bronchique, tra- chique récidivante
chéale ou pulmonaire, cryptococcose extrapulmonaire, infection à • Catégorie B : symptômes modérés : infection bactérienne,
Mycobacterium avium ou kansasii disséminée ou extrapulmonaire, pneumopathie lymphoïde interstitielle, thrombopénie, anémie,
infection à Mycobacterium tuberculosis pulmonaire ou extrapulmonai- neutropénie, zona, candidose ou herpès buccal récidivant, néphro-
re, infection à mycobactérie identifiée ou non disséminée ou extra- pathie, cardiopathie, léiomyosarcome
pulmonaire, pneumopathie bactérienne récurrente, leuco-encéphalo- • Catégorie C : symptômes sévères : infection opportuniste,
pathie multifocale progressive, septicémie à Salmonella non typhi infections bactériennes sévères répétées, encéphalopathie,
récurrente, coccidioïdomycose disséminée ou extrapulmonaire, his- lymphome ou cancer, cachexie
toplasmose disséminée ou extrapulmonaire, isosporidiose intestinale Nombre de lymphocytes CD4
chronique > 1 mois, encéphalopathie due au VIH, maladie de Kaposi, < 12selon
moisl’âge 1-5 ans 6 -12 ans
Classification biologique
cancer invasif du col, lymphome de Burkitt ou immunoblastique, lym-
phome cérébral primitif, syndrome cachectique dû au VIH. 1. Absence de déficit 1 500/mm 3 > 1 000/mm 3 > 500/mm3
immunitaire
* Lorsqu’un sujet a présenté une des affections de cette liste, il est classé CD4 > 25 %
définitivement dans la catégorie C.
2. Déficit modéré 750-1499/mm3 500-999/mm3 200-499/mm3
CD4 15-24 %
Classification de l’infection par le VIH 3. Déficit sévère < 750/mm3 < 500/mm3 < 200/mm3
en pédiatrie (CDC 1994)