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B 390
– est puni de deux ans d’emprisonnement et de deux cent 7. Infraction sur les règlements des stupéfiants :
mille francs d’amende le fait par une personne agissant L 627 du Code de la Santé publique
dans l’exercice de sa profession, de solliciter ou d’agréer,
En tant que prescripteur potentiel de stupéfiants, le méde-
directement ou indirectement, des offres, promesses, dons,
cin doit rester extrêmement vigilant, notamment à l’égard
présents ou avantages quelconques, pour établir une attes-
de ses patients toxicomanes. Il doit respecter les modali-
tation ou un certificat faisant état de faits matériellement
tés de prescriptions relatives à chaque tableau.
inexacts.
La peine est portée à cinq ans lorsque la personne visée 8. Refus de répondre à une réquisition :
aux deux premiers alinéas exerce une profession médicale Art 367 du Code de Santé publique
ou de santé et que l’attestation faisant état de faits inexacts
dissimule ou certifie faussement l’existence d’une mala- « Tout médecin est tenu de déferrer aux réquisitions de l’au-
die, d’une infirmité ou d’un état de grossesse, ou fournit torité publique ». Cette réquisition peut émaner du procu-
des indications mensongères sur l’origine d’une maladie reur de la République ou de son substitut, ou encore d’un
ou d’une infirmité ou sur la cause d’un décès. » officier de police judiciaire.
Tout certificat signé par un médecin engage sa responsa- La réquisition s’impose dans l’intérêt de la société et
bilité. entraîne une dérogation au secret professionnel. Nul ne
peut s’y opposer, sauf cas de force majeure ou si les ques-
5. Atteintes à l’intégrité corporelle tions posées dépassent la compétence du médecin ; celui-
ci se limitera toujours à la réponse de la seule question
– Involontaires : articles 221-6 (homicide) et 222-19 :
écrite. Le refus de répondre à une réquisition peut entraî-
« Le fait de causer, par maladresse, imprudence, inatten- ner des sanctions pénales.
tion, négligence, ou manquement à une obligation de sécu-
rité ou de prudence imposée par la loi ou les règlements,
la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni
de trois ans d’emprisonnement et de trois cent mille francs
Responsabilité civile
d’amende. » Il s’agit de la réparation d’un dommage entre deux per-
« Le fait de causer à autrui, par maladresse, imprudence, sonnes privées. La notion de réparation existe déjà dans le
inattention, négligence, ou manquement à une obligation code d’Hamourabi, 1700 avant notre ère.
de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou les règle- Jusque-là, pour qu’il y ait réparation d’un dommage, il fal-
ments, une incapacité totale de plus de trois mois, est puni lait que celui-ci ait été entraîné par une faute. Mais certains
de deux ans d’emprisonnement et de deux cent mille francs dommages d’une exceptionnelle gravité, ne pouvaient être
d’amende. » indemnisés en l’absence de faute caractérisée ; c’est pour-
Le médecin responsable sera jugé au tribunal correction- quoi le magistrat a pu utiliser la notion de présomption de
nel pour un délit. faute.
L’article R 40, alinéa 4 retient les mêmes qualificatifs, mais En matière civile, c’était jusqu’alors à la victime d’appor-
considère que si l’incapacité est inférieure à trois mois, l’in- ter la preuve de la faute et du dommage, l’expert se pro-
fraction est qualifiée de contravention. nonçant sur l’imputabilité et le magistrat analysant la cau-
– Volontaires, articles 222-7 à 13 : salité. Dans certaines jurisprudences, la charge de la preuve
En dehors de l’homidice volontaire, représenté essentiel- peut être inversée : c’est alors au médecin de prouver qu’il
lement par l’euthanasie, la qualification de coups et bles- n’a pas fait de faute.
sures volontaires pourrait être retenue dans le cas de sté- Les dommages et intérêts peuvent être pris en charge par
rilisations abusives, expérimentation ou examens l’assurance du médecin. Du fait du nombre croissant de
complémentaires et thérapeutiques à l’encontre du consen- mise en cause de l’activité médicale, des mouvements de
tement de la personne. la jurisprudence, il est impératif que tout médecin, quelles
que soient ses conditions d’exercice, contracte une assu-
6. Exercice illégal de la médecine : rance responsabilité civile professionnelle. La condamna-
art L 372 du Code de Santé publique tion civile peut s’ajouter à la condamnation pénale, qui elle,
Il faut pour exercer la médecine en France : être de natio- ne sera pas couverte par l’assurance.
nalité française ; être titulaire du diplôme d’état de docteur Le code civil distingue deux grands types de responsabi-
en médecine ; être inscrit au Conseil de l’Ordre. lité.
Des équivalences de diplômes existent au sein de la Com-
munauté européenne, ce qui facilite la circulation des pra- Responsabilité contractuelle
ticiens. En médecine libérale, la responsabilité médicale est de
Un médecin ne peut prêter son art à un non-docteur en nature contractuelle depuis l’arrêt Mercier du 20 mai 1936
médecine pour des actes de diagnostic et de thérapeutique. de la chambre civile de la cour de cassation : « il se forme
Pour effectuer des remplacements, un étudiant en méde- entre le médecin et son client un véritable contrat... la vio-
cine doit obtenir, auprès du Conseil de l’Ordre de son dépar- lation même involontaire de cette obligation contractuelle
tement, une licence de remplacement, soumise à une auto- est sanctionnée par une responsabilité de même nature, éga-
risation préfectorale. lement contractuelle ».
Code de déontologie
Il s’agit du décret, n° 1000-95 du 6 septembre 1995. Il
intègre à la fois l’évolution des pratiques médicales, et Points Forts à retenir
celles de la jurisprudence.
Un accent particulier est mis sur le consentement :
article 36 : « Le consentement de la personne examinée ou • Le médecin est soumis aux règles de droit
soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le commun et peut être poursuivi pénalement.
malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investi- • La responsabilité médicale civile contractuelle est
gations ou le traitement proposés, le médecin doit accep- caractérisée par une obligation de moyens.
ter ce refus après avoir informé le malade de ses consé- • L’hôpital est responsable sur le plan
quences. administratif de la réparation des dommages
Si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le méde- causés par le médecin hospitalier sauf en cas de
cin ne peut intervenir sans que ses proches aient été pré- faute détachable du service.
venus et informés, sauf urgence ou impossibilité. » • L’Ordre des médecins investi d’un pouvoir
disciplinaire auquel tout médecin en exercice doit
Cet article rappelle un principe de droit français selon
se soumettre sauf les médecins militaires.
lequel toute personne est fondée à s’opposer à ce que l’on
porte atteinte, contre son gré à son intégrité physique ; le