Sommair e
N° 3
ÉDITORIAL du Général BEZACIER commandant l’E.S.A.G. .............................................................. 3
Mai 2003
ÉTUDES et PROSPECTIVE
La B.S.P.P. : unité spécialisée dans la zone urbaine ........................ GAL DEBARNOT .......... 37
Revue d’études La composante combat du génie en zone urbaine .......................... COL DESTRIBATS ...... 49
du génie militaire français
Les officiers du génie, des experts indispensables ........................ LCL MARTIN .................... 53
publiée par la Direction
des Études et de la Prospective Enjeux urbains : intégrer les fondamentaux permanents .......... M. PERNOT ...................... 57
de l’École Supérieure
et d’Application du Génie
106, rue Éblé - B.P. 4125
FORMATION
49041 ANGERS CEDEX 01
Formation en infrastructure opérationnelle à la D.A. .................... LCL ISSAC ........................ 63
Directeur de la publication Le certificat technique par validation de l’expérience .................. LCL VERDIER .................. 67
Général Gérard BEZACIER
La démarche qualité de l’E.S.A.G. ................................................................ CNE DELAPORTE .......... 71
Rédacteur en chef
Colonel DESTRIBATS La filière sécurité civile .......................................................................................... CNE PIARROU ................ 77
Rédacteurs en chef adjoints
Le centre de simulation JANUS ...................................................................... CBA POTIN ...................... 81
Capitaine VENTURA
Lieutenant BOUCHET
L’ingénieur militaire en opérations extérieures .................................. LCL PERCHE .................... 83
Aspirant LLOUQUET
Impression : PIR ESAG
Dépôt légal à parution STRUCTURES ET ÉQUIPEMENTS
ISSN en cours
Le nouveau visage du génie : point de situation à l’été 2003 .......... LCL MARTIGNY ............ 89
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Général
Gérard
BEZACIER
Éditorial
Nous savons tous qu’une revue d’études ne se prépare pas sans délai
conséquent. Parfaitement convaincus que la zone urbaine pourrait
devenir un champ d’action préférentiel des armées au XXIe siècle,
nous avons naturellement, à l’automne dernier, retenu ce thème pour
ce numéro 3 de notre réflexion doctrinale.
le général BEZACIER
commandant l'école supérieure
et d'application du génie
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Études
et
Pr ospective
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Engagé ensuite dans le cycle This multi vehicle system will be able to deal with road opening and
de préparation au brevet tech- area cleaning, combining detection and decoy depending on the ope-
nique, il est ingénieur civil de rational required effects. For instance, road clearing needs to main-
l’École Nationale des Ponts et tain the route in a good condition : priority will be given to detection,
Chaussées (1995), et suit la sco- in order not to trigger the mines ; area cleaning could use decoy, to
larité du CSEM (109 e promo- avoid any manipulation on mines.
tion), puis du CID (4 e session). Breaching will keep dedicated assets due to its complexity within a
full spectrum joint operation under fire.
Chef BOI au 3 e RG, puis succes-
sivement chef de section et de After the signature of a technical MOU on December 2002, the next
bureau emploi à l’état-major de step consists in the construction of a joint demonstrator. The defini-
la 3 e BM de LIMOGES, il effectue tion of its components is processing. The demonstrator will include
de 1997 à 2001 trois séjours en all or part of the following vehicles :
MACÉDOINE et au KOSOVO où • Detection vehicle (DEV) (picture # 3) ;
il tient les fonctions de chef G5 • Smart decoy vehicle (SDV) (picture # 4) ;
Plans, chef du camp de réfugiés • Heavy decoy vehicle (HDV) (picture # 5) ;
de STENKOVAC, et sous-chef • Verification vehicle (VEV) (picture # 6) ;
opérations de la brigade multi- • C2 vehicle.
nationale Nord. The aim for this demonstrator is, on the one hand, to integrate on the
same system all the different technologies, and on the other hand to
Il rejoint en septembre 2001 le validate the concepts, as regard the technological performances.
Bureau de Conception des Industry companies involved in this project are on the German side
Systèmes de Forces (BCSF) à RHEINMETALL LAND SYSTEM and on the French one THALES-MBDa.
l’EMAT, afin de prendre la fonc- The target is to test the demonstrator during joint and national cam-
tion « agencement de l’espace paigns at the end of 2004. Then the development could begin on 2006
terrestre », traitant de prospec- to delivery the first operational systems (SODERA) around 2010.
tive dans les domaines génie,
géographie et NRBC. Similar R&D studies are on going in other allied nations, but only the
detection component has been carried out. The fit provided by
decoying assets and emphasized by French shows that new opera-
tional concepts are available. Maybe such elements will be integra-
ted in the foreign considerations in the future.
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Lt-Colonel La politique
Rémi
FOUILLAND d’équipement du génie
Defined by the General Staff / Weapon Systems, the equipment
policy of the 'battlefield exploitation function' is organised into five
axes representing the five major domains, namely counter-mining,
Saint-cyrien de la promotion gap crossing, aid-to-deployment, counter-mobility and combat sys-
« général Monclar » (1984-1987), tems. The NBC domain is dealt with separately, and geography is
le lieutenant-colonel FOUILLAND integrated within the 'intelligence' function.
est, depuis l’été 2002, officier de
synthèse de la fonction « agen- In the short and medium terms (2003-2008), this equipment policy is
cement de l’espace terrestre » aimed at enhancing the already owned capabilities, through the
au bureau systèmes d’armes de continuous upgrading of currently fielded equipment, and through
l’EMAT. the procurement of 'off-the-shelves' equipment or equipment that
only need little development. In the long term (2009-2020), we will
Il a auparavant servi au 11 e, 9 e et have to modernise a number of major items of equipment and to pro-
34 e régiment du génie comme cure assets which will be adapted to the new conditions of employ-
chef de section et commandant ment of the forces, such as the multi-effect weapon for combat in
d’unité ainsi qu’à l’école supé- urban areas. We will also have to field 'equipment systems' comple-
rieure et d’application des trans- tely covering a given domain, such as the overall battlefield manage-
missions en tant que directeur ment system.
d’études du diplôme technique
« électronique-informatique »
(1999-2002). Le bureau systèmes d’armes cinq axes représentatifs des
(BSA) de l’état-major de l’armée domaines majeurs que sont le
Ingénieur de l’école supérieure de terre a pour rôle d’assurer la contre minage, le franchisse-
d’électricité (1997), il a suivi la mise à disposition des équipe- ment, l’aide au déploiement, la
scolarité de la 111 e promotion ments et de leur environnement contre mobilité et les systèmes
du cours supérieur d’état-major au profit des forces terrestres, de combat. Le NBC fait l’objet
et de la 6 e promotion du collège pour l’accomplissement de leurs d’un traitement propre et la géo-
interarmées de défense (1997- missions, à court, moyen et long graphie est maintenant intégrée
1999). termes. au sein de la fonction « rensei-
gnement ». On distinguera, par
Il a servi en Bosnie-Herzégovine À ce titre, le BSA est tout parti- domaine (hors NBC), les actions
comme assistant militaire du culièrement chargé : prévues à court et à moyen
général adjoint de la SFOR et termes (2003-2008) de celles
• de définir, pour chaque fonc-
REPFRANCE, de décembre 2000 envisagées à long terme (2009-
tion opérationnelle, les poli-
à juillet 2001. 2020).
tiques d’équipement et de
proposer les plans d’équipe-
À court et à moyen termes
ment associés aux parcs,
(2003-2008), l’objectif est d’ac-
• de veiller à la cohérence tech- croître les capacités détenues
nico-opérationnelle entre les par la poursuite d’opérations
systèmes d’armes d’une d’amélioration des matériels en
même fonction opération- service (EFA, AMX 30 B2 DT,
nelle ainsi qu’à celle des SOUVIM, EBG, MiHPD, …) et
fonctions opérationnelles l’acquisition d’équipements dis-
entre elles, ponibles sur « étagère » ou
nécessitant de modestes déve-
• d’assurer la planification, la
loppements tant en termes de
programmation et le gouver-
délais que de montants finan-
norat des crédits d’investis-
ciers (SPRAT, kit de déminage,
sement du titre V, et garantir
grues, …).
leur cohérence physico-
financière.
À long terme (2009-2020),
il s’agit de moderniser une par-
Dans ce cadre général, la fonc-
tie des équipements majeurs et
tion « agencement de l’espace
d’acquérir des moyens adaptés
terrestre » suit une politique
aux nouvelles conditions
d’équipement s’articulant selon
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d’emploi des forces tels que mines, par la mise en service de le système opérationnel de
l’arme multi-effets de combat en nouveaux équipements nécessi- déminage rapproché (SODERA),
zone urbaine (ARMURE) ou le tant peu de développements : capable de remplir les missions
système de protection des élé- SOUVIM 2 disposant de capaci- d’ouverture d’itinéraire, de
ments terrestres (SPECTRE). Il tés d’ouverture d’itinéraire net- dépollution de zone et de fran-
s’agit également de mettre en tement accrues par rapport au chissement d’obstacle miné,
place des « systèmes d’équipe- SOUVIM ; kit de déminage com- ainsi que le système de détec-
ments », couvrant l’ensemble plétant l’action du MADEZ dans tion lointaine (SYDELO), combi-
d’un domaine, comme le sys- les endroits difficiles d’accès et nant vraisemblablement un por-
tème global de gestion de l’es- dispositif de ramasse débris ; teur évoluant dans la troisième
pace terrestre (SYGOGNE), le système de déminage pyrotech- dimension et une station au sol
système opérationnel de démi- nique des mines antichar (SDP- pour le traitement des données.
nage rapproché (SODERA) ou le MAC), monté sur châssis EBG,
système de contre mobilité réac- fournissant une capacité de
tif (SYCOMORE). déminage « mécanique » élé- FRANCHISSEMENT
mentaire aux RGBIA ; système
Cette politique se veut cohé- de déminage pyrotechnique des Le « dispositif franchissement »
rente avec les travaux du bureau mines antipersonnel (SDPMAP), de l’armée de terre est conçu
de conception des systèmes de capable d’ouvrir des chemine- pour assurer l’appui à la mobi-
force (BCSF) de l’EMAT, notam- ments d’approche ou de traver- lité tactique en classe 70 et l’ap-
ment la revue de fonction de sée pour les troupes à pied ; pui aux mouvements opératifs
2001, ainsi qu’avec les différents sonde mécanisée ; détecteur d’une part et stratégiques
chantiers entrepris par le CDES. portable de nouvelle génération. d’autre part en classe 100. Le
Elle tire également profit des tra- premier volet est actuellement
vaux pilotés par l’ESAG, dans le couvert par l’EFA et le PAA et,
cadre du mandat d’étude relatif dans une moindre mesure, par
à « la place du génie parmi l’en- le MLF, tandis que le second est
semble des fonctions mises en assuré par le PFM et le pont
jeu dans l’engagement des BAILEY.
forces terrestres à l’horizon
2015 ». Enfin, elle s’inscrit, à La combinaison de moyens sur
court et à moyen termes, dans le appuis fixes et de moyens flot-
contexte de la loi de program- tants est justifiée par la nature
mation militaire 2003-2008. des coupures. En effet, outre le
fait qu’au-delà de 25 m ces der-
nières sont souvent humides,
CONTRE MINAGE le moyen flottant s’impose
Sonde mécanique
d’abord par sa capacité à per-
Consistant à contrer la menace mettre le franchissement sur
exercée par les mines et les À long terme (2009-2020), des largeurs importantes. Quant
munitions non explosées, afin l’armée de terre devra disposer à l’appui au franchissement tac-
de conserver ou de restituer aux des moyens lui permettant de tique, il ne se traduit pas unique-
forces leur liberté d’action, le satisfaire l’ensemble du spectre ment en terme d’aptitude à faire
contre minage est essentiel pour du contre minage (ouverture franchir ; l’appui du char
la mobilité des unités. d’itinéraire, rétablissement de LECLERC dépendant également
zone, désengluement, ouverture de la mobilité tactique du
À court terme (2003-2004), de brèche). A cette échéance, moyen de pontage.
les capacités détenues seront l’objectif principal sera de détec-
accrues, essentiellement par des ter la menace mines afin de per- À court et à moyen termes
opérations d’amélioration des mettre un engagement optimal (2003-2008), la politique d’équi-
équipements en service : amé- des moyens de contre minage. pement « franchissement » a
nagements sur le SOUVIM et pour vocation de :
le MADEZ, télé opération de Il est peu probable qu’un sys-
tème unique soit en mesure de • fiabiliser les équipements en
l’AMX 30 B2 DT, amélioration du
contrer cette menace de façon dotation : diésélisation d’une
DEMETER par la réalisation du
universelle. Il s’agira donc de partie du parc PFM et amélio-
système DEDALE pour le leur-
réaliser un « système de sys- rations prévues sur l’EFA,
rage et acquisition du DHPM 2A
tèmes de contre minage », en dont la durée de vie est pro-
pour la détection.
gardant à l’esprit les limites gressivement portée de 20 à
d’emploi de chaque compo- 30 ans,
À moyen terme (2005-2008),
l’objectif est de compléter ou de sante. • permettre le franchissement
renouveler les capacités de neu- des brèches sèches de lar-
tralisation – destruction des Deux dispositifs sont envisagés : geur inférieure ou égale à
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AIDE AU DÉPLOIEMENT
L’aide au déploiement consiste à
participer, au profit des forces, à
l’établissement des conditions Grue
de vie adaptées à la durée des
opérations, au climat et aux res-
sources locales. Elle comprend, À moyen terme (2005-2008), À long terme (2009-2020),
en particulier, les actions de les principes d’acquisition repo- les équipements seront renou-
déminage, de dépollution, de seront sur : velés ou redéfinis, en fonction
protection, de rétablissement et des retours d’expérience opéra-
d’aménagement des infrastruc- • la réduction des délais de tionnelle et d’études qui restent
tures opérationnelles. réalisation des équipements à conduire.
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CONTRE MOBILITÉ
Le domaine de la contre mobi-
lité recouvre aujourd’hui les sys-
tèmes de mines antichar, les
systèmes de protection des
déploiements terrestres et des
systèmes d’armes qui ne font
pas appel aux mines (type NX7
ou MFRD).
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A cet égard, outre la « ternarisa- • un module « accompagne- urbaine), cohérent avec le sys-
tion » des unités prévue en ment groupe », s’appuyant tème FELIN et capable de mettre
2003-2004, c’est l’ensemble du sur un véhicule de transport hors de combat du personnel
système de combat futur qui a de groupe (VETRAG), assu- débarqué ou retranché, de neu-
été redéfini au travers du rant la fonction transport du traliser des véhicules, disloquer
concept SYGOGNE (système personnel et doté de quel- des obstacles type barricade ou
global de gestion de l’espace ques fonctionnalités simples d’ouvrir des cheminements au
terrestre), qui revêt la particula- relatives à l’appui à la mobi- travers de constructions.
rité d’intégrer plusieurs compo- lité des unités débarquées et
santes, constituées chacune à la contre mobilité, À court et à moyen termes
d’un ou plusieurs engins. (2003-2008), il s’agit d’acquérir
• un module « aménagement
protection », composante de les engins du module aménage-
Plus précisément, SYGOGNE ment protection (en remplace-
combat apte à agir en pre-
s’articulera autour de quatre ment de quelques MPG, des
mier échelon et destinée à
modules : EMAD et des bouteurs D5 et D6),
faciliter le déploiement, les
• un module d’appui lourd, mouvements et la protection d’acquérir les engins de démi-
destiné à assurer les mis- passive en fournissant des nage du module appui lourd
sions d’appui direct au profit effets « terrain ». Ce module (système SDPMAC : CARPET
des unités blindées, réalisé à sera centré autour de deux israélien monté sur châssis EBG,
partir de l’EBG 2 et du SDP- engins, garantissant, notam- dont il est question dans le
MAC (Système de déminage ment en zone urbaine, le domaine « contre minage ») et
pyrotechnique de mines anti- déploiement rapide d’une d’assurer le développement de
chars) qui offrira une capacité force en lui offrant un niveau l’EBG 2 ainsi que de l’EGACOD.
immédiate de déminage au de protection et de confort
niveau de l’unité élémen- minimal, dès l’arrivée sur la Par ailleurs, une opération de
taire ; zone d’engagement. Il s’agit valorisation des lots des
groupes de combat sera lancée
dès 2003.
CONCLUSION
La politique d’équipement de la
fonction « agencement de l’es-
pace terrestre » est destinée à
éclairer l’avenir et à assurer une
cohérence sur le court, le moyen
et le long termes. Elle n’en
demeure pas moins un dossier
« vivant », qu’il convient d’ac-
SDPMAC tualiser régulièrement au regard
des diverses études en cours et
• un module d’appui au combat des arbitrages financiers. Il est
de l’engin génie d’aménage-
en zone urbaine, dédié à l’ap- désormais indispensable de
ment (EGAME) ou « bouteur
pui au combat débarqué et découvrir les systèmes, qui don-
rapide » et de l’engin génie
aux actions de maîtrise de la neront à la fonction « agence-
rapide de protection
violence, comprenant un ment de l’espace terrestre » la
(EGRAP), plus léger et plus
engin génie d’appui au supériorité opérationnelle à un
souple, successeur de
combat débarqué (EGACOD), coût accessible.
l’EMAD.
successeur de la plupart des
MPG, possédant les capacités
Ces modules seront complétés
d’organisation du terrain
par le sous système ARMURE
spécifiques à la zone
(arme multi-effets de zone
urbaine ;
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Lt-Colonel « La documentation :
Alain PERRIER
un combat vital pour le génie
dont la première manche est sur
le point d’être remportée, mais dont
la seconde passera nécessairement
Le lieutenant-colonel Alain
PERRIER est le chef du bureau
par une réflexion de fond »
« Règlements-Documentation »
de la direction des études et de
la prospective de l’ESAG depuis The restoration of the documentary base of the Engineer, which star-
1999. ted in 1999 with the creation of the Direction of Doctrine and Studies
(DEP), is on the way to succeed.
Issu de l’école militaire inter-
armes (Promotion général Indeed, having largely called up on the expertise of engineer units,
BROSSET 1973-1974), il est the office « field manuals – documentation » will have, by the end of
diplômé de l’école d’état-major the year 2003, produced an amount of twenty handbooks for
depuis 1984. Engineer units, two handbooks of implementation and four memo-
randa. It will have also proceeded to the revision of eight old field
Au cours de ces dernières manuals with Engineer connotation.
années, il a successivement
exercé les responsabilités sui- Since October 2002, the DEP has also developed the CD-ROM
vantes : « Everything about Engineer » containing all information relating to
the French Army Engineers.
- Officier supérieur génie de la
15 e DI (1986-1988) At the end of 2002, this powerful tool was issued in the Engineer
- Chef du bureau instruction du units, the military staffs and schools. It is also accessible through the
31 e RG (1988-1989) ESAG web site INTRATERRE.
- Chef de brigade (CPOS), puis
However, it seems that the « revolution » in the matter of documen-
commandant de division
tation or information isn’t arrived to its end. The need to provide
(DFR), à l’ESAG (1989-1995)
constantly reliable and easily accessible information, the need to
- Commandant en second du improve it very quickly in order to follow the pace operational and
13 e RG, à Trèves (1995-1999). structural changes nowadays, will impose a deep reflection about
documentation organisation and diffusion methods at the army
level.
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de répondre complètement aux sité de ses unités (14 types diffé- bureau « règlements », la rédac-
exigences du XXIe siècle. rents de compagnie, 38 types tion des manuels d’emploi cor-
différents de section et 46 types respondants.
différents de groupe), par l’ex-
SITUATION DE DÉPART : trême variété de ses matériels et Les GEN produits par les points
par le très grand nombre des d’impression dépendants du
UN ÉTAT DES LIEUX
missions à exécuter aussi bien service d’édition et de diffusion
INQUIÉTANT !… en appui direct qu’en appui de l’armée de terre (SEDAT),
général. sont diffusés pour l’instant selon
Nullement épargné par les nom- le principe suivant :
breux changements de structure Cette situation était devenue
• Cédérom pour les exem-
occasionnés par la refondation, intolérable car elle risquait d’oc-
plaires destinés aux chefs de
obligé de revoir les modalités de casionner des dérives dange-
corps/BOI des régiments et
son engagement face aux évolu- reuses dans l’acquisition des
aux niveaux supérieurs ;
tions de la menace et contraint savoir-faire et de déboucher sur
de s’adapter aux exigences de la une perte importante de savoir. • Papier pour les exemplaires
professionnalisation, le génie a destinés aux commandants
sans nul doute ressenti d’une d’unités élémentaires, aux
manière toute particulière la LA MÉTHODE EMPLOYÉE : chefs de section et aux chefs
mise à mal de ses repères tradi- de groupe.
UN TRAITEMENT DE CHOC
tionnels.
En effet, qu’on le veuille ou non,
En effet, ses régiments ne dispo- Dès sa création en 1999, la DEP le document papier demeure
saient à cette période que d’une engage immédiatement la pour l’instant l’outil primordial
documentation squelettique, rédaction des manuels d’emploi des régiments pour assurer la
souvent provisoire et générale- et des mémentos tant réclamés formation de leur personnel car
ment obsolète alors qu’ils par les régiments. les moyens qui leur permet-
éprouvaient les plus grandes traient de s’en affranchir (bud-
difficultés pour instruire leurs Il faut aller vite bien sûr, mais il get, parc informatique adapté et
hommes et entraîner leurs uni- faut pourtant veiller à la néces- en réseau, E. book dans les sec-
tés du fait du rythme très élevé saire cohérence entre d’une part tions, moyens de reprographie
des projections extérieures et les documents produits et conséquents, …) ne sont pas
intérieures, du partenariat avec d’autre part les réflexions doctri- encore réalisés.
l’école et des nombreuses solli- nales menées en parallèle, les
citations émanant des régions évolutions permanentes de
Des objectifs ambitieux
terre. structure des régiments et les
renouvellements progressifs de
Consciente de l’urgence du
matériel.
besoin en documentation des
régiments pour l’instruction et
Des principes simples et de l’entraînement de leurs unités et
bon sens pour la préparation de leurs can-
didats aux concours et exa-
Le CDES ayant donné délégation mens, l’ESAG se fixe comme
au général commandant l’ESAG objectif de rédiger l’essentiel
pour approuver les documents des GEN avant l’été 2003. La
de niveau 3 (doctrine d’arme), la finalité des formations étant
DEP assure le pilotage et la l’engagement opérationnel dans
conduite des études menées en le cadre de la projection, il s’agit
vue de leur rédaction. donc de produire des manuels
d’emploi pour tous les modules
A cet effet, elle constitue des identifiés dans l’instruction
groupes de travail faisant large- 10 000.
À cela venait s’ajouter l’absence ment appel à l’expertise des
quasi totale de réflexion doctri- régiments, mais aussi à celle La nécessité de refondre un cer-
nale, puisque le concept d’em- des état-majors et des orga- tain nombre de TTA anciens à
ploi du génie en opérations nismes spécialisés. connotation génie, conséquence
(GEN 100) venait de paraître à du transfert de responsabilités
l’été 1999. Certains régiments possédant qui s’est opéré au profit de
des modules très spécialisés l’école lors de la dissolution de
L’ampleur de la tâche était consi- (exemplaires uniques) sont l’inspection du génie, devient
dérable car tout faisait défaut même invités à prendre à leur une évidence car ceux-ci interfè-
dans un domaine de spécialité charge, de manière décentrali- rent souvent avec des GEN
caractérisé par la grande diver- sée mais sous contrôle du qu’ils contredisent parfois.
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S’ADAPTER À UN ENVIRON-
NEMENT DE COMMUNICA-
TION : UNE NÉCESSITÉ
ABSOLUE QUI PASSERA PAR
DE PROFONDS CHANGE-
MENTS
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exemple, le GEN 200 pourrait Ce processus devra nécessaire- C’est bien au CDES ou à son suc-
comporter 6 sections : COMBAT, ment s’inscrire dans une démar- cesseur qu’il appartient d’enga-
MINAGE, DÉMINAGE, FRANCHT, che globale « armée de terre » ger résolument et très rapide-
OT, AAD. L’actuel manuel d’em- visant à redéfinir l’architecture ment cet effort.
ploi de la section équipement de d’ensemble de la documenta-
plage deviendrait le fascicule 8 tion.
de la section I de ce GEN).
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Evolutions attendues
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localisation et de navigation des Après reconnaissance, sur un La section MADEZ peut égale-
chars dans le VAB de téléopéra- terrain plat et dégagé, toute ment participer aux missions de
tion. Toutes ces améliorations, unité, renforcée d’une section vérification de non-pollution et
dont certaines ont déjà débuté, MADEZ, peut déminer en de réduction de zones suspectes
seront effectives à partir de l’an- moyenne 2 hectares par jour. dans le but :
née 2005. Cette opération inclut le ramas-
sage des débris ainsi que le mar- • d’aider au déploiement de la
Outre le fait que la vidéo-télé- quage de la zone déminée. force (zone d’implantation de
opération répondra à un besoin troupe, de bases logistiques
et apportera une nette améliora- Les 2 sections de la compagnie ou de postes de commande-
tion en matière de sécurité, il sont articulées en 2 groupes de ment, …) ;
s’agira également pour le Génie 2 MADEZ. Le groupe constitue la
• de contribuer à la réhabilita-
de valider la fonction de téléopé- cellule minimale projetable. Il
tion des infrastructures de
ration d’un système composé de dispose de moyens propres de
plusieurs mobiles évoluant sur transport et d’un élément de théâtre (aérodromes, aéro-
le terrain, comme ce sera le cas soutien spécifique. ports, …) ;
pour SYDERA. • de participer à la réorganisa-
La conduite d’un chantier de tion de la vie quotidienne en
déminage de zone nécessite : déminant les zones représen-
LA SECTION DE DÉMINAGE • une reconnaissance tech- tant un grave danger.
DE ZONE nique poussée permettant de
déterminer le type de mines, Evolutions attendues
Suite à des essais menés en la profondeur de pose, la
1992, il a été décidé d’acquérir nature prédominante du ter-
Des essais pour améliorer l’effi-
en 1994 le JFSU (Joint Service rain, l’itinéraire à emprunter,
cacité du fléau face aux mines
Flail Unit). Les systèmes ont été les zones peu propices à
antipersonnel vont être menés
livrés en 1995. En mars 2002, le l’emploi ;
au cours du 1er semestre 2003.
CEMAT a prononcé la MSO du • la réalisation du déminage de
MADEZ. zone proprement dit ; L'expérience montre que le
MADEZ n'est pas capable, en
raison notamment de son
encombrement, de déminer
dans toutes les configurations
de terrain.
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A partir d’essais très satisfai- Lorsqu’elle est engagée, la sec- marqueurs de peinture ;
sants menés par la STAT sur un tion d’ouverture d’itinéraire
• 1 V é h i c u l e Tr a c t e u r d e
matériel de type agricole en miné fait partie d’un détache-
Remorques (VTR) à cabine
novembre 1999, le développe- ment d’ouverture d’axes com-
profilée et blindée, avec
ment d’un moyen spécifique est prenant :
2 panneaux détecteurs de
apparu inévitable.
• un élément interarmes d’un métaux tractant 3 remorques
volume défini en fonction du déclencheuses de mines ;
Il est prévu d’acquérir cinq niveau de la menace (généra-
KDEM et cinq CORADE pour le lement de l’ordre de 2 à 3 sec- Elle est employée sur des itiné-
début de l’année 2005. tions). raires dont la densité supposée
du minage est très faible (de
• un détachement génie d’ou- l’ordre de 3 à 4 points minés par
LA SECTION D’OUVERTURE verture d’itinéraire en appui centaine de kilomètres) et sur
D’ITINÉRAIRE de l’élément interarmes com- lesquels les mines susceptibles
posé de la section d’ouver- d’être rencontrées, détectables
Le besoin de disposer d'un sys- ture d’itinéraire miné et d’un ou non, possèdent un allumeur
tème d'ouverture d'itinéraire élément de génie combat en à pression. La section est en
miné a été exprimé en 1994, à la mesure d’intervenir sur l’iti- mesure de traiter 100 à 150 km
suite des opérations en Somalie. néraire en cas de rencontre d’axe par jour sur une largeur de
La décision d'acquérir le MMDS d’obstacles particuliers : obs- 3,05 m, à une vitesse de 20 km/h.
(Mobile Mine Detection System) tructions, abattis, destruc- Comme toutes les sections de la
a été prise en juin 1995. Les sys- tions, zones minées impor-
compagnie de contre-minage, la
tèmes ont été livrés à la fin du tantes. Ce dernier élément
section d’ouverture d’itinéraire
1er trimestre 1997. En novembre peut être supprimé lors de
miné assure elle-même son sou-
2002, l’interdiction d’emploi du l’escorte de convois logis-
tien spécifique.
SOUVIM qui avait été prononcée tiques sur des axes reconnus.
à titre préventif a été levée, ce
qui peut laisser envisager de L’action du SOUVIM est toute-
Evolutions attendues
prononcer la MSO au début de fois fortement contrainte par le
l’année 2004. profil de l’itinéraire et les carac-
L’expérimentation tactique de
téristiques techniques des
modules qui la composent. Une 1998 et la campagne d’essais
La section d’ouverture d’itiné- face à des mines réelles de 2000
raire miné est conçue pour sécu- étude exhaustive préalable de
l’itinéraire à ouvrir est donc pri- ont très tôt mis en évidence la
riser un itinéraire faiblement nécessité de procéder aux amé-
pollué par des mines antichar ou mordiale.
liorations suivantes, qui sont
antipersonnel, détectables et à
La section d’ouverture d’itiné- regroupées sous l’appellation
pression. Elle est indissociable
raire miné est dotée d’un sys- de SOUVIM 2 :
et peut assurer, sur de longues
distances, l’ouverture rapide tème SOUVIM comprenant : • élargir le spectre de la
d’itinéraires faiblement minés menace traitée (mines AC à
(minage de harcèlement) en • 1 Véhicule Détecteur de Mines action latérale, à influence
2e échelon ou en zone arrière (VDM) à cabine profilée et magnétique passive, à allu-
blindée, avec 2 panneaux meur à bascule ou de
des grandes unités (zone des
détecteurs de métaux et des contact) par détection ou
flux logistiques).
leurrage (DEDALE, IR). Les
essais DGA/STAT relatifs à
cette amélioration auront lieu
en avril 2004.
• mettre en place un système
de balisage (essais en avril
2004) ;
• améliorer la mobilité tactique
du système (essais au 2e tri-
mestre 2003)
• améliorer la furtivité mas-
sique des véhicules (essais
en avril 2004).
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S A P E U R
aboutissent aux améliorations zone, de franchissement d’obs- brigades, etc.). Les procédures
attendues par la réalisation sur tacle miné et de désengluement. de travail dans ce contexte sont
la série en 2005, mais qu’elles Prévu pour être livré aux forces complexes et doivent être maî-
réflexions sur SYDERA dans les à l’horizon 2010, il traite toutes trisées dès le temps de paix.
fonctions du leurrage et de la les mines AC (enfouies, posées C’est pourquoi il est primordial
furtivité. ou dispersées), les mines AP et que l’emploi de ces systèmes
les munitions non explosées d’armes fasse l’objet d’un enga-
« Ne pas prévoir c’est déjà (UXO), avec un taux de réussite gement systématique dans le
gémir » (Léonard de Vinci) proche de 95 %. Il a fait l’objet cadre d’exercices interarmes.
d’un NST (Nato Staff Target)
Parallèlement aux travaux approuvé par les pays de l’OTAN En outre, l’élaboration perti-
d’amélioration menés sur les et pour lequel la France était nente des moyens futurs de
parcs actuels (SOUVIM, AMX 30 pays pilote. déminage ne peut s’affranchir
B2 DT, MADEZ) et aux projets d’une mise en œuvre poussée,
d’acquisition de nouveaux maté- Le 1er régiment du génie dispose voire extrême, des moyens en
riels disponibles sur étagères avec la 6e compagnie de contre- dotation sur des théâtres d’opé-
(KDEM, CORADE), l’armée de minage de moyens de déminage rations extérieures, même sous
terre a lancé en 1998 le projet mécanique en dotation unique couvert d’expérimentations. Ces
fédérateur SYDERA. dans l’armée de terre (MADEZ, actions contribueront de fait à
SOUVIM, AMX 30 démineurs). garantir le haut niveau d’entraî-
SYDERA est un futur système de En cas d’engagement, il a voca- nement et d’acquisition d’expé-
contre-minage capable de rem- tion à donner tout ou partie de rience indispensable à une
plir les missions d’ouverture ses moyens en renforcement au armée professionnelle.
d’itinéraire, de dépollution de profit d’unités interarmes (GTIA,
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Génie et zone
urbaine
La B.S.P.P. : unité spécialisée dans la zone urbaine ................................................................................ GAL DEBARNOT ........ 37
Les officiers du génie, des experts indispensables .................................................................... LCL MARTIN .................... 53
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1) «David mis prestement la main dans son sac, y prit une pierre, la lança avec la fronde et frappa le Philistin au front.
La pierre s’enfonça dans son front et il tomba la face contre terre» (La Bible, premier livre de Samuel, chapitre 17, verset 49)
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S A P E U R
Compte-tenu des principaux C’est bien de ces deux effets meilleur champ des actions asy-
paramètres qui caractérisent la qu’il conviendra de se protéger. métriques contre nos forces. La
zone urbaine et qui y densité des constructions et la
« norment », influencent et De même, dans ces zones, avant présence incontournable des
façonnent le combat et les toute attaque directe d’un adver- populations offrent un panel
autres modes d’action mili- saire, s’imposera, le plus sou- très diversifié d’actions directes
taires, l’importance de l’appui vent, la nécessité de détruire les et indirectes, à l’ombre de la
génie aux combattants de l’in- dispositifs de protection et tout contrainte majeure de la mino-
fanterie, acteurs essentiels de ou partie de l’infrastructure qui ration des dommages collaté-
ces confrontations, doit être en tiendra lieu. Dans le même raux et des pertes subies par les
soulignée notamment dans la ordre d’idée, c’est bien dans les civils. Cette présence de la
perspective de la très large villes et les villages que les pos- population, qui ne peut plus être
synergie de ses trois compo- sibilités d’obstacles, à partir de évitée, impose des actions spé-
santes : combat, infrastructure toutes sortes de matériaux, cifiques destinées à assurer au
et sécurité. véhicules ou autres, sont les mieux sa sécurité et sa survie
plus nombreuses ; à cet égard, dans des conditions accep-
** les traditionnelles barricades tables, sous peine de perdre
parisiennes apparaissent sym- politiquement et juridiquement
Comme pour toute opération boliques. ce qui pourrait être gagné « mili-
militaire, quelle que soit la tairement ». Pensons toujours à
méthode de raisonnement, il Au-delà de la problématique des l’image de la petite fille vietna-
convient de mettre en évidence
obstacles, une règle absolue mienne, brûlée au napalm, cou-
les conséquences des caracté-
doit être prise en compte en per- rant nue, sans but mais apeurée,
ristiques spécifiques des zones
manence pour la sécurité des sur une route et qui, bien plus
dans laquelle elle se déroule.
soldats et des opérations, celle que les divisions vietcongs, a
qui consiste à considérer que causé la défaite de la puissante
Sans vouloir se livrer à une ana-
tout est susceptible d’être piégé armée américaine. Conservons
lyse complète différenciant les
ou/et miné : chaque piège peut en mémoire les combats récents
secteurs urbains (centre, ban-
être la cause de lourdes pertes dans Grozny où 150 000 réfugiés
lieues de toutes natures, péri-
humaines, de grands désordres s’ajoutaient aux 450 000 habi-
phéries commerciales, etc …)
quelques règles bien spéci- et aussi de pertes de temps tants et où il y eut près de 50 000
fiques s’imposent avec force. importantes. A côté ou/et en civils tués ou blessés.
complément des pièges et des
D’abord, tiré de toutes les leçons mines, il conviendra par ailleurs Aux contraintes liées à la pré-
apprises des derniers conflits, de ne pas oublier les quantités sence des habitants s’ajouteront
des batailles historiques de munitions et de sous-muni- celles liées à la nécessité de pré-
(Stalingrad, Berlin, etc …), le fait tions délivrées par divers vec- server certaines infrastructures.
important est que moins de teurs, qui ne seront pas D’abord celles qui participent et
cinq pour cent des cibles sont à détruites. participeront au soutien général
plus de 100 mètres des positions des troupes et des populations
amies et que 90 % d’entre elles La ville se révèle aussi comme le mais aussi celles qui, par
se situent à moins de 50 mètres.
Cette seule constatation expli-
que bien que le combat en zone
urbaine est de proximité ; le
combat de l’infanterie y est donc
prédominant.
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S A P E U R
siècle, l’expérience souligne taire qu’est le sapeur, s’ajoute permanence. Elle visera la
combien le besoin des connais- celle encore bien plus complexe recherche, la réquisition et l’en-
sances des infrastructures de qu’on pourrait nommer « de la cadrement de tous les agents
base des zones urbaines est cartographie résiduelle » des locaux capables de collaborer
grand. Il s’agira d’abord de la secteurs urbains, théâtres des directement pour le bon fonc-
connaissance des réseaux de combats ou/et des bombarde- tionnement, le rétablissement et
transport, routes, voies ferrées, ments divers. Cette tâche qui ne le maintien en état des sources
métros, ports, aérodromes ; du pourra être conduite que par les de production d’énergie et des
repérage et des informations sur experts de la composante infra- réseaux des différents fluides,
les caractéristiques techniques structure (pour lesquels une voire de renseigner pour la loca-
des réseaux des fluides (eaux, lourde et spécifique formation lisation des matériels d’obs-
gaz, électricité, carburant …) ; du devra être dispensée) pourra tacles, des matériaux néces-
repérage et des informations être menée à partir des photo- saires aux travaux de protection
techniques concernant les graphies aériennes, satellitaires, comme par exemple les lieux
industries, les sources de pro- des films obtenus par les d’extraction des sables, gra-
duction d’énergie, les émetteurs drones, des reconnaissances in viers, etc … Ces tâches seront
et relais de communication. Il situ parfois et sera le résultat complétées par les différentes
conviendra aussi de rassembler, des évaluations des sapeurs de coopérations, notamment celles
synthétiser selon les différentes la composante infrastructure avec les sapeurs des unités de
parties des villes et les types de (ingénieurs et architectes urba- sécurité civile (BSPP y compris)
construction, les natures d’urba- nistes) et des sapeurs de la com- pour tout ce qui concerne les
nisation – centre ville – secteur posante sécurité (de la BSPP actions de prévention et de
commercial – boulevard et circu- comme des UISC habitués à la dépollution, l’établissement des
laire périphérique – quartier confrontation aux dommages mesures de sécurité drastiques
résidentiel – zone industrielle et urbains dans le cadre normal de pour les soldats et pour la popu-
quartier type « la Défense » l’exécution de leur mission du lation, la prise en compte dans
(Paris) avec une forte densité temps de paix : catastrophes les différentes phases et sec-
d’immeubles de grande hauteur naturelles ou/et industrielles teurs de combat des contraintes
- les informations majeures, voire inondations, feux et diverses liées aux risques
celles déterminant les possibili- séismes). « technologiques » ou autres.
tés de manœuvre, de mobilité
ou/et de contre-mobilité, celles Dans le même ordre d’idée et A ce stade de la réflexion et de
portant sur la dangerosité des pour l’utilisation intelligente et l’étude des expériences récentes
sites en terme de pollutions optimale des ressources exis- et anciennes, s’impose donc,
« fugaces ou persistantes », tantes pour les opérations mili- dès le début de la préparation
celles tenant aux différents com- taires (pour le combat, dans le des reconnaissances, l’impor-
portements des structures aux cadre des limites définies par tance des interventions du
souffles, aux feux et bien sûr les conventions internationales) génie-infrastructure et sécurité,
aux effets des différents types comme pour le soutien des y compris pour la conception
d’armement et de munitions. troupes et des populations, une des actions de combat elles-
tâche importante ressortissant mêmes. Mais de plus, s’impo-
A cette tâche, ressortissant principalement aux sapeurs du sent aussi celles nécessaires à la
notamment à l’ingénieur mili- génie devra être assurée en conduite des combats-cloison-
nement des feux, des pollutions,
travaux lourds de protection et
de sécurisation des sites straté-
giques (PC, relais importants,
télévision, etc …) sans oublier,
dans le cadre des « civils
affairs » et des actions psycholo-
giques ou non, toutes les tâches
visant le bon contrôle et la sau-
vegarde des populations – éta-
blissements de zones protégées
pour les réfugiés, facilitation des
approvisionnements, etc …
**
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S A P E U R
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S A P E U R
mée de terre ainsi que la mise à Dans l’esprit d’un combat plus et à la cavalerie pour l’utilisa-
hauteur des équipements : les défensif, ou dans les phases tion, la réalisation des points
études sont actuellement en défensives qui ne manqueront les plus fortifiables ; l’établis-
cours. pas de caractériser des offen- sement d’aires de poser d’hé-
sives d’ampleur significative, licoptères sur les toitures les
Après cette vision presque l’action de valorisation des tra- plus adaptées (en terme de
« localisée » du combat en zone vaux du génie sera détermi- résistance des matériaux !) ;
urbaine, il convient de souligner nante pour « le formatage » de
• la préparation des positions
la spécificité globale de l’appui l’ennemi dans le temps et dans
du génie dans cet espace de d’armes lourdes, chars, mis-
l’espace, pour des effets de
bataille qui requiert un emploi siles et mortiers ;
canalisation, pour la préparation
intensif de toutes ses capacités. de zones de « destruction de • la conduite, le cas échéant,
Que ce soit en offensive ou en l’ennemi » etc … Là encore, les du combat d’infanterie.
défensive, le bon emploi du tâches dévolues aux combat-
génie pourra y être décisif. tants du génie seront variées et **
très souvent décisives :
Dans l’environnement général Si les opérations militaires en
du combat offensif, il reviendra • la réalisation des destruc-
zone urbaine ne sont pas nou-
toujours au génie de diminuer tions sélectives d’ouvrages et
velles, elles prennent et vont
les délais, de réduire les points de bâtiments, de routes ;
prendre dans les années pro-
de résistance protégés et de • la construction d’obstacles chaines une dimension particu-
sécuriser les zones utiles. Pour intégrés dans de véritables lière. Cette dimension provien-
cela, tout en ayant en perma- systèmes complexes ; ceux dra du fait absolument nouveau
nence le souci du maintien en destinés au formatage de de l’influence des villes sur la
condition des infrastructures l’ennemi, à sa canalisation, à nature, l’organisation et l’équi-
lourdes et nécessaires aux opé- son ralentissement voire à pement des forces terrestres et
rations (aérodromes, ports, son blocage. Mais aussi la peut-être aériennes.
gares, etc …), l’organisation et le totalité des obstacles inté-
positionnement des unités du grés aux « combats de sec- Le fait, désormais avéré et crois-
génie seront adaptés, selon les sant, de l’extension des villes et
teurs » visant l’ensemble des
cas, en fonction de la variété des des populations des zones poli-
cheminements verticaux au-
tâches à remplir : tiquement les plus instables de
dessus de la surface, comme
• la reconnaissance pour déter- les souterrains ; la planète, connexe à la discré-
miner les efforts et actions tion technique qu’offrent ces
• la mise en forme d’obstacles
nécessaires pour surpasser zones particulières, ne peut
de manœuvre destinés à l’ou-
les défenses ennemies, élimi- qu’entraîner des modifications
verture et à la fermeture des
ner les obstacles, identifier profondes dans la doctrine
voies de passage selon les
les bons cheminements (au- d’emploi des forces et certaine-
phases du combat avec ses
dessus du sol, au sol et en ment aussi dans les modes de
positions tenues et laissées
dessous du sol) ; règlement politique des conflits,
par alternance ;
• la réparation voire l’établisse- tout au long du large panel des
ment de pont (passerelle) • les conseils et les avis tech- modes opératoires militaires du
pour les approches critiques niques donnés à l’infanterie maintien de la paix aux inter-
et la création d’effets de sur-
prise ;
• l’ouverture d’obstacles à l’in-
térieur et à l’extérieur des
zones urbaines (l’action clas-
sique de siège reste une
opportunité militaire à ne pas
négliger) ;
• la participation aux actions
directes d’assaut ;
• la réduction des points forts
ennemis avec des équipe-
ments particuliers ;
• la préparation de zones de
poser d’hélicoptères ;
• les travaux de protection.
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S A P E U R
ventions de coercition. Des forces terrestres, il n’est pas n’est que le début, peut-être,
réflexions doivent être menées interdit de penser que les rôles d’une nouvelle page de l’histoire
notamment sur la réalité des relatifs de nos différentes fonc- militaire, où le génie du
paramètres de la puissance mili- tions opérationnelles devront Maréchal de VAUBAN trouvera,
taire et sur la validité des paris être sérieusement expérimen- aux côtés de l’infanterie, une
fois encore l’occasion de se dis-
du « tout technologique » ! tés, évalués et certainement
tinguer et de servir.
rééquilibrés tout comme nos
En tout état de cause, concer- équipements et armements. La * *
nant plus prosaïquement nos fin des armées en campagne *
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S A P E U R
Général
Jacques
La B.S.P.P. : unité spécialisée
DEBARNOT
dans la zone urbaine
The Paris fire Brigade is a unique military unit commanded by a
Brigadier although it is placed under the responsibility of a civil Fire
Admis en 1967 à l’école spéciale militaire de authority which is represented by the Paris Police and Fire
Saint-Cyr, en qualité de saint-cyrien, il choisit Commissioner. The size and the characteristics of its area of opera-
à la sortie l’arme du Génie. tion cover every type of risks likely to happen in France.
A l’issue du stage à l’école d’application du
Génie à ANGERS, il est affecté au 17e régiment It contributes efficiently to the safety of more than 6 million inhabi-
du génie aéroporté à CASTELSARRASIN, où il tants of Paris and its 3 surrounding boroughs by taking an active part
occupe un poste de chef de section de combat.
in the civil defence of the country.
En juin 1971, il rejoint le 1er régiment de hus-
sards parachutistes à TARBES, où il sert
comme chef de section de combat. Il effectue The Paris Fire Brigade is permanently adapting its operational readi-
une mission au TCHAD en tant qu’adjoint ness and updating its intervention doctrine towards dealing with
logistique du 6e régiment interarmes outre- ever-evolving diversified threats coming from domestic and techno-
mer.
logical risks not to mention terrorism.
Il rejoint en juillet 1974 le 17e régiment du
génie parachutiste.
Due to the distinctive characteristics of its area of responsibility, the
En septembre 1974, il est admis au cours du
diplôme technique à l’école supérieure du Brigade will attempt at its own level to foresee any danger which
génie militaire à VERSAILLES. Le diplôme could jeopardize the population in charge and to adapt its operatio-
technique lui est attribué le 1er avril 1976. nal solution to the new threat.
Affecté à la direction des travaux du génie de
POITIERS, il exerce l’emploi d’officier
d’études, puis celui de chef du bureau études La création du bataillon de croissement de la population,
au service technique. sapeurs-pompiers de Paris, les sapeurs-pompiers de Paris
En octobre 1979, il prend le commandement le 18 septembre 1811, par sont confrontés maintenant à
de la 11e compagnie d’instruction, puis en l’Empereur Napoléon I, a pour une forte concentration urbaine
juillet 1980 celui de la compagnie de comman- raison d’être majeure la défense et une imbrication industrielle et
dement et des services du 11e régiment du
génie à RASTATT (F.F.A.). En novembre 1981, de Paris contre le principal fléau institutionnelle propre non seu-
il prend les fonctions d’adjoint au chef du de cette époque : le feu. lement à Paris, mais aussi aux
bureau opérations-instruction. départements de la petite cou-
En septembre 1982, candidat au brevet tech- Accompagnant le développe- ronne.
nique, il rejoint la direction de l’enseignement ment de la capitale et l’appari-
militaire supérieur scientifique et technique, tion de nouveaux risques, le La brigade de sapeurs-pompiers
en tant qu’élève à l’école nationale des ponts
et chaussées à PARIS. bataillon devient régiment le de Paris (BSPP) est une grande
En septembre 1984, il est admis à la 98e pro- 1er janvier 1867, puis brigade le unité originale, tant par sa
motion de l’école supérieure de guerre à 1er mars 1967. Face à l’évolution subordination que par l’étendue
PARIS. Le brevet technique d’études militaires du tissu social, l’éclosion de et les caractéristiques de son
supérieures lui est attribué en juin 1985. nouvelles technologies et l’ac- secteur d’intervention qui
En février 1986, il occupe l’emploi de profes-
seur spécialisé au sein de la cellule relations
humaines de l’école supérieure de guerre.
Affecté en juin 1986 au 6e régiment du génie, il
prend les fonctions de chef du bureau emploi-
instruction.
Il rejoint en juillet 1988 les écoles de COETQUI-
DAN, où il prend le commandement de la pro-
motion de Saint-Cyriens 1988-1991.
Il prend le commandement du 71e régiment du
génie à OISSEL en septembre 1991.
En juillet 1993, il est affecté à la direction du
personnel militaire de l’armée de terre à
PARIS, où il est nommé chef du bureau génie.
Le 1er septembre 1999, il rejoint la direction
centrale du génie à VERSAILLES pour y exer-
cer les fonctions de directeur adjoint.
Le 1er juillet 2001, il est affecté à la brigade de
sapeurs-pompiers de Paris et en prend le com-
mandement.
Le général de brigade DEBARNOT Jacques est
officier de la Légion d’Honneur et officier dans
l’Ordre National du Mérite.
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S A P E U R
Suite à la réorganisation de la
région parisienne effectuée en
juillet 1964 créant une collecti-
vité territoriale à statut particu-
lier, la ville de Paris, et sept nou-
veaux départements, ceux de la
petite couronne (92 - 93 - 94) et
de la grande couronne (77 - 78 -
91 - 95), un décret du 22 février
1968 confère à la brigade de
sapeurs-pompiers de Paris, sous
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CONCLUSION
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Il est chef de corps du 6 e régi- They will later on provide both the force and the population with
ment du génie de 1994 à 1997. electrical power and water supply, if required.
At a full combat strength, they are able to deliver a daily power sup-
ply to 15 000 soldiers and to purify enough water for 50 000 people.
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S A P E U R
les parties en présence (amis, • mise en sûreté des emprises • participation à la réalisation
ennemis, population plus ou face aux intrusions, par des de camps de réfugiés :
moins neutre) sont souvent obstacles passifs : Initialement, rechercher en périphérie les
imbriquées. De plus, une forte réseau de concertina ou de stades ou campus universi-
concentration accroît la menace barbelés, puis mur ou merlon taires bénéficiant déjà de clô-
d’attentats meurtriers comme d’enceinte avec éclairage. ture extérieure et d’installa-
celui qui avait frappé l’im- tions sanitaires. La responsa-
meuble Drakkar, occupé par une • réparation et adaptation des
bilité des camps incombe à
compagnie de parachutistes infrastructures des zones de l’UNHCR, en liaison avec les
français à Beyrouth, il y a vingt PC et vie, (rétablissement autorités et entreprises
ans. fonctionnel aux normes mili- civiles locales. En cas de
taires minimales, protection besoin, le génie peut appor-
contre les intempéries, assai- ter son concours en prenant
nissement), en classant par en charge certaines tâches
priorité d’urgence pour l’in- spécifiques (accès, terrasse-
tervention les points d’appli- ments …) ou encadrer des
cation suivants : 1. sanitaires, opérations de montage effec-
2. centre opérationnel, 3. cui- tuées par main d’œuvre
sines, 4. locaux de logement. civile.
• création de postes d’observa-
L’appui d’éléments de la géogra-
tion et de tir sur les immeu-
phie peut s’avérer utile en ces
bles tenus. Le dégagement
matières (reconnaissances, ana-
Le facteur « 3e dimension » est, des secteurs correspondants,
lyse et levers).
quant à lui, déterminant dans les par éboulement de maisons
études d’implantation : les sous- ou abattage d’arbres, relève
sols et réseaux souterrains plutôt du génie de combat
mais peut être pris en charge PERMETTRE DE VIVRE SUR
offrent des atouts comme abris
mais peuvent présenter des par les unités d’aide au PLACE
risques d’intrusion. En revan- déploiement.
La fourniture d’eau et d’électri-
che, la vulnérabilité des parties
• protection des bâtiments cité, tant pour les besoins d’en-
supérieures des immeubles
contre les tirs et menaces semble de la force que pour cer-
limite généralement leur occu-
adverses par la mise en place tains besoins vitaux de la popu-
pation, sauf pour l’observation
de remparts au rez-de-chaus- lation, peut bénéficier des
et le tir.
Les actions initiales du sapeur sée (bastion-walls …), et de ressources locales mais ne peut
pour aménager les emprises en boucliers devant les portes et reposer sur elles seules. En
ville commencent avec l’arrivée fenêtres (chicanes, plaques effet, dans tous les pays en
des éléments de tête, en s’ap- de blindage, sacs à terre crise, faute d’entretien, les
puyant sur ses DLRG, spéciali- etc.) ; renforcement des toits réseaux collectifs urbains sont
sés ou non : et planchers par des étais. hors d’usage ou délabrés : pro-
duction d’électricité défaillante,
• reconnaissance de la zone au • aménagement de parkings, fuites aux adductions d’eau,
plus tôt pour confirmer les aires de stockage, plots de ramassage des ordures inter-
études sur dossier et participer poser d’hélicoptères, en com- rompu, égouts bouchés etc.
de façon pertinente au choix plément des plates-formes
des implantations futures. existantes. Transformation Le rôle du génie consiste alors à
• inventaire des ressources des aires de végétation, vite les réactiver et les réparer ou
locales ; vérification des dégradées, en surfaces stabi- mettre en place des systèmes
capacités des réseaux (eau, lisées (plaques articulées ou militaires de remplacement. Les
électricité …) et récupération pierres concassées). actions à entreprendre sont les
de tous leurs plans. suivantes :
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Chef de section et commandant If civilian or military persons are buried under rubble, it will be neces-
de compagnie « Gillois » (3e, 2e sary to intervene on them with specialized rescue and medical teams
et 1er RG). before the dead line prescribed to open the route could be reached.
In this kind of operation, time and gravity of injury are the two deci-
Adjoint au chef des services sive factors.
techniques de la Direction des Therefore, rescuers must operate with meticulous care.
Travaux de Paris
The French civilian security units, after daily trainings, know how to
Professeur de mécanique des safeguard quickly the injured in those cases but during fierce street
sols et des milieux continus à fighting, the use of dogs or high tech equipment such as acoustic one
l’ESGM. will be certainly difficult or impossible.
Chargé de mission « technolo- Moreover, modern towns provide lot of dangers like explosive or
gies » à la Délégation des toxic gas fumes as well as laboratory with radioactive sources. These
Affaires Stratégiques. risks make life difficult for the rescue teams during the safeguarding
operations after earthquakes or urban fights ; « hazmat » teams,
Chef de corps du Bataillon combat engineers troops and civil engineers will obviously have to
Franco-Belge du Génie en help them to succeed in.
Bosnie - Herzegovine (KAKANJ).
This branch of service more and more often need the capabilities of
Chef de corps du 71e RG. all its components.
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Aller vite pour rechercher les optimiser les systèmes acous- pour circonscrire la source, au
victimes grâce aux équipes tiques de recherche des victimes. mieux stopper la fuite.
cynophiles sans négliger la
moindre piste et sans « gâcher » Il faudra prendre en compte les Les sauveteurs devront donc
le flair du chien ; aller vite pour impératifs de la manœuvre. Le attendre l’action des équipes
atteindre la victime sans occa- courage et la détermination du spécialisées dans les risques
sionner des blessures supplé- sauveteur, du médecin ou de technologiques, car il n’est pas
mentaires ; aller vite pour éva- l’infirmier, atteindront rapide- possible de s’équiper en protec-
cuer la victime sans occasionner ment les limites de l’humain. tion « NRBC » et s’infiltrer sous
de lésions fatales ; aller vite les décombres.
avant une réplique… De plus, nos villes modernes
concentrent tous les dangers :
canalisations de gaz, réservoirs
de carburants enterrés, réserves
de produits industriels toxiques,
laboratoires médicaux avec
sources radioactives, pour ne
citer que les plus habituels. Lors
des explosions, ces dangers
potentiels confinés deviendront
réels et diffus. Décontamination
Turquie - 1999 - Cyno Non seulement les ensevelis
seront exposés aux intoxica-
Alors, de toute évidence, en tions, empoisonnements ou irra- Le sauvetage déblaiement, un
combat urbain, la tâche sera diations, mais l’ensemble du savoir faire de l’extrême, récla-
encore plus difficile et délicate. Il personnel occupant le site ou mant courage, détermination,
faudra agir avec la même célé- voulant le traverser devra se haute technicité et dévouement,
rité tout en se protégeant contre protéger. relève bien des actions de la SAPE.
les projectiles.
Il faudra donc, avant d’entre- Le combat urbain réclame quant
Il ne faudra pas espérer obtenir prendre les sauvetages, réaliser à lui, l’action conjointe des trois
« le silence sur le chantier » pour « une restauration d’urgence » composantes de notre arme.
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Enfin, la participation de la
direction des études et de la
prospective au groupe de travail
« centre d’entraînement au com-
bat en zone urbaine » devrait
permettre de définir une infra-
structure, des structures et des
scénarios conformes aux savoir-
faire à développer pour les
sapeurs.
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en terme de contre-mobilité, souhaitables. Le génie doit aussi resse à juste titre la plupart des
obstructions, neutralisation de être en mesure d’apporter un fonctions opérationnelles et il
pièces par arme à effets mul- appui lourd, autonome en éner- sera rapidement nécessaire de
tiples, en termes d’aide au gie et suffisamment protégé. définir les limites d’action des
déploiement et de durcissement unes et des autres pour éviter
d’infrastructures. Dans ce cadre, la réflexion une trop grande dispersion.
conduite sur un engin spécifique
La maîtrise de ce combat mixte adapté à la zone urbaine est en Dans cette perspective, il sem-
passe nécessairement par le cours (cf article du LCL
blerait judicieux que l’ensemble
développement d’un entraîne- FOUILLAND).
des robots dédiés à la recon-
ment commun poussé conforme
naissance du terrain et ceux sus-
à une doctrine d’emploi com- Cet engin alliera des capacités
mune, et par une compatibilité d’appui à la mobilité, lame de ceptibles d’action d’appui à la
complète des équipements, par- poussée, outillage déporté, mobilité soient mis sous le
ticulièrement dans les domaines nacelle d’accès aux étages, et contrôle des sapeurs, comme
de la protection, de la mobilité et des capacités de contre-mobi- éléments complémentaires de
des transmissions. lité, lanceur à effets multiples. leur savoir-faire traditionnel.
Dans le combat hors infrastruc- La robotisation constitue égale- Dans la zone urbaine, les
ture, l’appui reste plus classique ment une voie de recherche sapeurs de la composante com-
mais avec quelques spécificités intéressante : les domaines d’ac- bat ont un rôle majeur à jouer en
par rapport au terrain ouvert. tion possibles couvrent autant la étroite coopération avec leurs
reconnaissance que certaines camarades de l’infanterie.
Les actions de maîtrise de la vio- formes d’action.
lence seront prépondérantes et L’efficacité globale passe néan-
l’imbrication de combattants L’utilité des robots se conçoit moins par l’adaptation des
plus ou moins identifiés et de dès lors que ceux-ci peuvent savoir-faire à ce contexte parti-
populations civiles permanente. atteindre les zones inaccessibles culier et par un entraînement
à l’homme (structurellement ou
partagé jusqu’aux plus petits
L’apport du génie doit se tra- temporairement) ou permettent
échelons.
duire par la capacité à proposer d’économiser les vies humaines
des obstacles réversibles rapi- (actions à fort risque).
dement mis en œuvre, adaptés à Le génie doit par ailleurs veiller
la configuration de la zone Les recherches en cours cou- à préserver ses pôles de compé-
urbaine. vrent tant les drones (à voilure tences, à la fois en se situant en
fixe ou tournante) que les robots permanence dans la dynamique
Ils doivent à la fois permettre de terrestres, limités aujourd’hui de la plus-value à apporter au
canaliser les foules mais aussi dans leur mobilité verticale. combat interarmes, mais aussi
de neutraliser les secteurs per- en ne laissant pas les contours
mettant les débordements non Cette technologie d’avenir inté- de sa spécificité s’estomper.
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Certaines techniques,
comme la gestion de l’eau
ou la distribution d’éner-
gie par exemple, nécessi-
Complexité de la ville
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tent une formation poussée que pont Doumer d’Haiphong au « targeting ». Il a ainsi contribué
ne possèdent pas nécessaire- VIETNAM est en cours. à l’identification ou à la détermi-
ment les personnels des direc- nation des capacités résiduelles
tions régionales et des établisse- Le service du génie participe d’installations sensibles civiles
ments du génie En revanche, le également à des missions de ou militaires étrangères. Enfin,
STBFT dispose de spécialistes devant la montée de la
dans des domaines variés menace de l’hyper-ter-
comme l'eau, l’énergie, les rorisme, le service du
effets des armes, la tenue des génie a été chargé de
structures aux sollicitations plusieurs études de
extrêmes, les systèmes de vulnérabilité sur des
détection etc… sites très sensibles et
confidentiels.
Certains organismes civils et
militaires connaissent ces pos- En conclusion, le ser-
sibilités. C’est ainsi que la mis- vice du génie est un
sion européenne d’étude pour la partenaire indispen-
reconstruction de la SERBIE sable pour la prépara-
s’est entourée des conseils du tion du combat en
Bureau des Infrastructures Pro- zone urbaine et la défi-
tégées et Opéra-tionnelles du nition des mesures de
STBFT pour étudier la recons- protection à pren-dre
truction du pont de Novi Sad. dans le cadre notam-
ment du terrorisme.
Malgré le caractère spectacu- Ses possibilités d’inter-
laire des destructions, une ana- vention, encore insuf-
lyse fine a permis de relativiser fisamment connues,
les dégâts et de diminuer ainsi demanderaient à être
très sensiblement le coût et la diffusées plus large-
durée de la remise en état. Une ment dans les milieux
étude similaire concernant le Capacités résiduelles civils et militaires.
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The " Génie " is always in works cutting a passage at the beginning of
operations and to protecting the site after the settled up of the peace.
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une garnison encasernée (Cf. les tions et ravitaillements d’eau, longtemps la finalité des régIes
travaux du Col. Dallemagne) d’électricité, la construction de d’engagement n’était que le suc-
d’où l’empressement de cons- pôles alimentaires, sanitaires, cès des armes quels qu’en
tructions depuis le XVIIe Siècle de dépôts de munitions dans les soient les moyens, l’Éthique de
afin de s’attacher un régiment et pays actuellement terrains d’in- la Défense, issue des conflits
ceci principalement dans le terventions extérieures, ne sont postérieurs à 1945 et depuis le
cadre du Système global de que la continuation de ces fon- Livre vert impose pour la crédi-
1872-1874 (Séré de Rivières). damentaux qui aux XVIIe- bilité des mesures de retour/
XIXe Siècles manifestèrent l’ex- maintien de la Paix le respect
Vauban porta toujours attention cellence du savoir-faire français. des principes d’efficacité dans le
aux bâtis afin d’imposer des Ce fut pour assurer la parfaite cadre du droit international et
règles préventives anti-incendie circulation interne de moyens humanitaire.
et une bonne qualité de l’eau de défense que l’urbanisme et
(citernes par exemple à en particulier l’alignement des Il n’y a pas de rupture entre le
Briançon). L’implantation de maisons fut parfois retouché légionnaire romain et l’actuel
corps de garde fonctionnels comme à Besançon (quartier de soldat dans le cadre de mission
(Lille puis dans toutes les places Chamars, de l’Intendance, de internationale avec mandat offi-
à la suite des recommandations Battant) ou à Paris avec le ciel. La paix suppose analyse
de Jean Fabre) où le piquet au Chemin de fer de Petite ceinture raisonnée et complète d’une
repos trouve abri et soupe interne puis par le grand cercle situation incluant toute l’évalua-
chaude en permanence, est de la Grande ceinture lorsque tion de l’impact de toute solu-
indispensable afin de maintenir l’allongement des portées tion proposée comme Vauban
des défenseurs dans la imposa les 3 positions avancées lui-même décrivait les consé-
meilleure forme physique et des forts de la nouvelle défense quences des actes français au
dans un éveil effectif. Ce sont les Séré de Rivières (1874-1918). XVIIe Siècle (révocation de l’Édit
expéditions externes déjà évo- de Nantes), formation des régi-
quées, qui permirent aux rédac- Le Génie doit toujours évaluer ments ou des officiers ou
teurs tant de Traités que de l’intérêt d’un pont, d’un passage défense d’une place, constitution
notes de service, les proposi- à niveau, d’un réseau de distri- d’une frontière reposant avec
tions de fonctionnement d’une bution afin de pouvoir le rétablir cohérence sur 4 lignes de villes
place forte, ce jusqu’à la en cas de rupture lors d’un constituant le « pré carré ». La
Seconde Guerre mondiale (cf. conflit comme de pouvoir le rationalité d’une décision coûte
De la charge de Gouverneur des détruire préventivement lors moins en vies humaines tant
places, A. de Ville, 1639 en d’une retraite dans le cadre de militaires que civiles, en destruc-
usage jusqu’au XXe Siècle). mesures de contre-mobilité tions limitées afin de hâter le
Vauban en construisant la cita- (près de 80 destructions dans le retour à une situation normale
delle de Lille concevait globale- cadre de la Ligne Chauvineau selon notre devise : « Parfois
ment tout le site d’un point de devant Paris en juin 1940). détruire, souvent construire,
résistance devant tenir dans l’at- toujours servir ».
tente d’une Armée de secours Avec l’urbanisation, fait majori-
(d’où le nom du front vers la taire maintenant, s’impose la Une ville est toujours le miroir et
campagne) venant anéantir le réalité : il n’y a plus de diffé- le centre d’un territoire, d’un
blocus, ce qui l’entraîna à réali- rence entre la valorisation d’un réseau ou maillon d’un
ser le quartier nouveau royal (ou terrain d’opération par créations ensemble plus vaste et que l’on
St-André) avec des rues battues d’axes programmés, de bases ne maîtrise qu’en intégrant
en enfilade sous les tirs pos- logistiques comme de tous dis- toutes les composantes même
sibles depuis les bastions du positifs destinés à bloquer une les plus complexes. L’espace
symbole de la souveraineté du zone. Dans le tissu des construc- urbain et celui qui lui fait suite
Roi, ultime résistance d’un site tions, la situation est identique, devenant de plus en plus
stratégique et contrôle d’une il faut interdire ou progresser continu, nécessite une planifica-
population frondeuse nouvelle- avec en plus la présence de tion minutieuse des phases afin
ment intégrée. Ainsi se com- populations civiles prises en de ne pas avoir derrière soi une
prend la mise à niveau d’une otage lors des affrontements. De population hostile. Les gouver-
place encore médiévale comme plus l’ambiguïté, le comporte- neurs romains, les généraux
Tournai avec l’ajout de dehors ment des différentes commu- d’Empire, les responsables d’oc-
« à la moderne » face aux nautés à l’intérieur des villes, la cupations ont toujours été
attaques pouvant venir du plat complexité des équipements confrontés à ces réalités récur-
pays et d’une citadelle, toujours nécessitent le savoir-faire des rentes. Le Sapeur moderne,
à 5 bastions depuis Turin 1567, Sapeurs à commencer par les combattant et technicien, per-
couvrant surtout la ville ! Pompiers tant ingénieurs que met de prendre en compte les
combattants assurant pour eux- composantes d’une zone. Nous
Les actuelles missions en ex- mêmes et l’environnement les ne sommes plus lors de la prise
Yougoslavie concernant adduc- normes de sécurité. Si pendant de Constantine. Napoléon III a
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préféré la Paix négociée à se force et intelligence souple lieux et modes de vie : autres
confronter avec le camp retran- comme devant un problème défis à relever dans les villes
ché de Vérone (1859). Les villes informatique. La culture Génie pour rendre toujours réel notre
sont les « locaux » des tensions doit permettre d’être encore une démarche « à me suivre tu
et des explosions. Contrôler fois à la tête des actions. Il y passes ».
sans « retour » difficile une ville avait le terrain, il y a maintenant
demande une méthode qui allie les groupes sociaux avec leurs
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For mation
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De 1980 à 1983, il est chef de On one hand it was a real obstacle for a lot of good guys that were
section Gillois puis chef de sec- unable to succeed in that kind of exam, somewhat intellectual, depri-
tion EOR à l’EAG avant de ving the Army of many excellent professionals able to hold technical
prendre le commandement de la responsibilities
compagnie de combat motori-
sée et de travaux routiers And, on the other hand, the happy few that succeeded where placed
au10 e RG de 1983 à 1985. very close to the status of NCOs that many of them did not unders-
tand why they were not considered like NCOs.
Affecté à nouveau à l’EAG, il est
chef de brigade à la DA en1985- That is why the « Etat-major de l’armée de terre » (EMAT) decided to
1986 puis instructeur génie à la rebuilt this technical certificate taking account of the need of finan-
formation tactique de 1986 à cial and social advantages and the need of a clear status and career
1989. hopes for soldiers supposed to prolong over eleven years duty.
Après quatre années à la DCG Roughly speaking, a soldier will no more get the new certificate by
en qualité de chef de la section an exam but he will be followed during a certain lap of time (3 years),
organisation Arme, il rejoint le inside his Regiment, by a « guarantor », chosen among NCOs of his
1 er RG à STRASBOURG où il unit, being in charge of certifying the real acquisition of know-how
assure les fonctions de chef du corresponding to the desired certificate of the first level. At the end
BOI de 1993 à 1995 puis de com- of the period the soldier will be presented to a regimental committee
mandant en second en 1995- that will advise the « Chef de Corps » whether or not to deliver the
1996 certificate to the candidate or simply to refer him to the next session,
six months later. Now clearly the CCH that has been graduated with
Professeur de groupe à l’EEM à the CT1/VE will get better wages, the possibility of enlistments up to
COMPIEGNE de 1996 à 2000, il 22 years duty, but will never be considered as an NCO, that to say
est affecté à l’ESAG en 2000 et that he cannot be appointed for a position that requires an NCO,
assure aujourd’hui le rôle de even if he is supposed to have the same technical qualification.
pilote du domaine « combat et
Génie ». With this organisation, the regiment will be entirely responsible for
the appointment of its « long-life soldiers », relying essentially on
Le lieutenant-colonel VERDIER professional criteria and no more on their ability to write intelligent
est diplômé d’état-major, QL2 et answers on a sheet of paper.
UNSOC.
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A l’aide de ce document, le
« garant » va, avec le MdR, effec-
tuer un contrôle initial des com-
pétences maîtrisées et sa marge
de progrès. Ensuite, tout au long
de la période de validation, le
« garant » consignera sur le
« passeport profession-nel »
l’acquisition des compétences
suivant les différents modes
possibles : validation de l’expé-
rience (VE), travail personnel
(TP), approfondissement de l’ex-
périence (AE). Ainsi il sera pos-
sible, à l’issue de la période de
validation lors du bilan profes-
sionnel final, de faire un point de
situation fidèle de la maîtrise par
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1) Le corps fait appel à la RT s’il ne dispose pas en son sein du ou des experts de spécialités recherchés.
2) Le rôle et les attributions des différents membres du jury sont décrits avec précision dans la «circulaire ministé-
rielle relative à la mise en œuvre du certificat technique du premier degré des engagés volontaires de l’armée de
terre» (à paraître sous timbre du CoFAT).
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Les organismes militaires de troupe c’est à dire les La démarche, décrite ci-après,
n’échappent donc pas à cette employeurs. identifie quatre étapes prépon-
règle. Si bien que dans cette dérantes devant permettre le
nouvelle bataille, l’outil privilé- La méthodologie appliquée collationnement et le traitement
gié du questionnement d’éva- dans le processus d’évaluation des informations et apprécia-
luation s’affiche comme l’élé- interne de la formation fait état tions.
ment incontournable et préa- de 2 types d’évaluation, une dite
lable à toutes entreprises « lourde » (stages longs), l’autre Le tout a pour vocation confor-
d’amélioration de leurs actions dite « allégée » (stages courts). mément à la démarche de pilo-
de formation. L’ensemble de cette méthode tage du CoFAT de maintenir
est décrit dans un mémento l’adéquation formation emploi
L’amélioration permanente des relatif à la conduite des évalua- (c’est à dire pour l’ESAG de
formations dispensées au sein tions de la formation. répondre aux exigences des for-
de l’ESAG constitue la raison mations du génie en leur don-
d’être du processus d’évaluation Il est à noter qu’avant l’édition nant pleinement satisfaction).
de l’école. Dès lors, il apparaît de ce mémento (avril 2002),
tout à fait normal que la métho- l’évaluation de la formation était A titre d’exemple, le recueil des
dologie mise en œuvre reste déjà effective au sein de l’école informations via les évaluations
elle-même évolutive afin de et faisait état du recueil des s’intègre d’ailleurs parfaitement
maintenir son efficacité et sa informations relatives à l’envi- dans le « toilettage » des pro-
pertinence dans le dispositif mis ronnement des stagiaires, la grammes afin d’éviter les redon-
en place. conduite de leur enseignement dances dans les différentes pha-
et leurs satisfac- ses d’une formation de cursus.
tions, tout comme Si les enseignements concer-
celui des forma- nant l’environnement sont
teurs. exploités immédiatement en
liaison avec la direction géné-
Celle-ci avait pour rale du soutien et conduisent à
but de faire remon- des aménagements, ceux
ter l’information en concernant les contenus de pro-
provenance des grammes le sont avec plus de
stagiaires pour précautions car plusieurs éva-
mesurer l’impact luations sont nécessaires afin
de l’instruction dis- d’éviter les écueils des effets de
pensée afin d’ap- mode (dus à une tranche de
porter les correc- population, de période voire de
tifs, si cela était formateurs…).
nécessaire.
La méthode explicitée dans le
LA PROCÉDURE EN PLACE mémento guide décrit, à partir
des synthèses des réflexions
DESCRIPTIF DE LA PROCÉDURE
Inscrit dans la démarche de pilo- des stagiaires et des formateurs,
tage du CoFAT, le processus mis Les objectifs de ces évaluations une exploitation immédiate ou
en place au sein de l’ESAG cor- sont triples et ont pour but de : différée permettant de mener
respond en tous points aux les études appropriées.
directives fixées concernant • rendre compte des actions
l’évaluation de la formation en menées et
mettant en place un recueil d’ap- réalisées,
préciations auprès de tous les • améliorer
acteurs de la formation (forma- les actions
teurs, stagiaires et employeurs de forma-
« régiments et unités »). tion sur les
plans de
• Il met en œuvre une évalua- l’organisa-
tion dite « interne » réalisée tion, de la
au sein de l’école auprès des méthode et
stagiaires et des formateurs, de la péda-
gogie,
• Il met en œuvre une évalua-
tion dite « externe » réalisée • faire évoluer
auprès des anciens stagiaires les contenus
6 mois après leurs qualifica- des program-
tions obtenues et des corps mes.
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Mise en œuvre depuis la fin de fiche de synthèse du chef de mation en fonction des ODF (4) et
l’année scolaire 2002, cette division ou de département selon leurs types de formations
méthodologie a permis une évo- (reprenant s’il y a lieu plu- dispensées.
lution notable des contenus de sieurs brigades).
formation de la division d’appli- séance d’évaluation plénière ; Les informations transmises
cation, du cours des futurs com- présence des stagiaires, for- annuellement seront regrou-
mandants d’unité et des forma- mateurs, de la cellule évalua- pées selon les grand types d’ac-
tions de spécialité du 1er et 2e tion et du directeur de la for- tions de formation (CFCU, DA,
niveau combat du génie des mation ou son adjoint. BSTAT, BSAT, …)
sous-officiers (par exemple, le
renforcement des capacités de rédaction de fiches de travail L’application informatique per-
management de la ressource et de correspondances au met, à partir de la saisie de diffé-
humaine et l’allongement des sein de la DGF ou vers le chef rents types de questionnement
phases d’adaptation de la for- de corps et
mation différenciée pour la DA – le pilote de
ou encore le renforcement des domaine ;
capacités de travail en interna- cellule éva-
tional pour le CFCU). luations.
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En effet, les règles incontour- Ces stages, pour leur majorité, pompiers professionnels ou de
nables fixées par décrets impo- sont identifiés par des niveaux la reconversion. En effet, une
sent 4 à 5 mois de stages selon numérotés de un à cinq. Ils auto- des deux missions des UIISC
la spécialité pour tenir en inter- risent à intervenir dans un cadre désignée par le premier « I »
vention un poste de chef de juridique lors des différentes reste l’instruction.
groupe et 2 mois supplémen- opérations de secours.
taires pour un de chef de sec- Nombre de VDAT et d’EVAT
tion. Les niveaux 1 sont du niveau de sont pompiers volontaires. Une
l’équipier, le 2 du chef d’équipe bonne partie aspire à intégrer le
et du chef de groupe, le 3 du corps des professionnels où les
Pendant ce temps, ils ne pou-
chef de section, les autres places sont rares, ce qui induit
vaient donc pas tenir d’emploi niveaux étant réservés aux une sélection difficile.
opérationnel. De plus, la prépa- majors et officiers.
ration du CM2 et du CT2 de leur
Les meilleurs des EVAT peuvent
filière d’origine leur restait Les parcours « risques natu- ainsi, soit intégrer en semi-
imposée. rels » et « risques technolo- direct le corps des sous-officiers
giques » nécessitent l’acquisi- de l’armée de terre, soit par
La réussite devenait très aléa- tion de stages répartis par concours le corps des sapeurs
toire. domaines : feux de forêts (FDF), pompiers professionnels.
sauvetage déblaiement (SDE),
Déstabilisés, certains subis- secourisme (A F P S - C FA P S E -
Pour la reconversion des MDR et
saient alors, un retard dans leur MNPS), traitement EAU (EAU),
des sous-officiers, les métiers de
déroulement de carrière. risques chimiques (RCH) et
la sécurité offrent de nom-
risques radiologiques (RAD) …
breuses opportunités. Pour ceux
Cette création de filière était Mais la filière est unique. Un
qui désireront faire une carrière
tronc commun est dispensé à
aussi devenue urgente pour per- longue, il leur sera offert des
l’ensemble du personnel et des
mettre le recrutement semi- postes de responsabilités dans
U.V. sanctionnent le parcours
direct au sein de la sécurité l’encadrement des UIISC, dans
professionnel. Des formations
civile. d’adaptation permettent de pas- les états-majors de zones (en
ser d’une spécialité à l’autre. La métropole ou outre mer) et au
Paradoxalement, au moment formation directe à l’emploi a COGIC (centre opérationnel de
même où l’armée de terre été naturellement recherchée. gestion interministérielle des
manque de sous-officiers, le crises). Il leur sera aussi pos-
vivier de candidats potentiels sible de servir au sein d’autres
ET AU DELÀ ?
permettrait de satisfaire une formations où leur spécialité est
grande partie des besoins, éco- Comme explicitée supra, cette recherchée (ACM, SMA,
nomisant de façon non négli- filière présente l’avantage consi- écoles….).
geable le poids des formations. dérable de réduire des forma-
tions coûteuses financièrement Il n’y a donc pas de problème de
et en temps. fin de carrière pour ceux qui
COMMENT ? prendront cette filière. La
Même si la masse critique n’est seconde relève des liens étroits
Pour répondre à la diversité des pas encore atteinte, cette filière avec le domaine NBC.
missions et les domaines d’in- est d’ores et déjà viable et la
terventions lors des catas- gestion du personnel optimisée. Même si les conditions d’emploi
trophes, la filière offre deux spé- des équipes « risques technolo-
cialisations possibles. giques » des UIISC et celles des
détachements NRBC des armées
Ainsi, lors de leur orientation et diffèrent, l’environnement est le
en fonction de leurs aptitudes, même et les savoir-faire sont
les militaires du rang et les sous- très proches, voire souvent
officiers pourront opter pour un communs.
parcours tourné vers les
« risques naturels » ou les Un partenariat dans la formation
« risques technologiques ». du personnel est en cours de
finalisation. Des passerelles
Les intéressés devront satisfaire seront institutionnalisées. Cela
à des stages référencés dans le Deux raisons majeures permet- fera l’objet d’un prochain article.
milieu sapeurs-pompiers, qui tent une telle affirmation.
nécessitent d’être préparés avec
sérieux et dont l’acquisition ne La première relève de l’intégra-
se fait pas sans difficulté. tion dans le corps des sapeurs-
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Enfin, la souplesse est obtenue Cette approche doit permettre la polyvalence du sapeur tout en
par la recherche permanente du formation d’experts qualifiés, y intégrant les qualifications
décloisonnement à tous les adaptables pouvant exploiter nécessaires et suffisantes à la
niveaux. Ceci implique d’utiliser toutes les potentialités offertes légitimité de l’action s’inscrivant
les concepts de tronc commun en matière d’avancement au dans un environnement opéra-
et de formation d’adaptation sein de notre institution et tionnel militaire ou civil.
tout en conservant des épreuves capables de s’adapter en retour
optionnelles pour les sous- aux besoins croissants de nos Il pourrait autoriser dans un ave-
matières risques naturels et armées dans les nombreuses nir proche des synergies signifi-
risques technologiques au sein situations et affectations où l’ap- catives et directes avec la filière
des parcours. A terme, ceci préhension et la gestion des « pompiers des forces terres-
devrait permettre une gestion risques devient une contrainte tres », les pompiers du domaine
aisée du personnel, des réorien- du moins importante sinon léga- « aéromobilité » et le domaine
tations internes et à l’instar des lement incontournable. « NBC » avec lesquels des
dispositions actuelles l’intégra- recherches sont déjà en cours.
tion de cadres expérimentés Le parcours prévu s’attache à
provenant d’autres spécialités. conserver les plus-values de la
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enseignement assisté par ordi- maux de commandement : carte pour les équipes de commande-
nateur (EAO) se compose de et radios. La simulation n’est ment des compagnies (4 exer-
deux personnels sous-officiers. mise en œuvre qu’au niveau de cices en 2002). Le 31e RG a suivi
l’animation : directeur d’exer- en avril 2003 (2 exercices plani-
Le B.F.A.O occupe les bureaux cices, unités interarmes et sec- fiés). Le centre JANUS est
autour du centre tactique. Il ne tions du génie, où l’animateur ouvert, sur demande, à toutes
se contente pas d’armer JANUS travaille en binôme avec un opé- les unités du génie désirant s’y
et le S.I.R, mais est aussi chargé, rateur JANUS avec lequel il entraîner.
entre autres, des cours informa- échange ordres et compte-
tique, transmission et de la ges- rendus. Seul le directeur de C’est aussi une manière pour le
tion de la cartographie de l’exercice à une vision globale centre de se roder avant de pas-
l’E.S.A.G. Cela est une autre his- de la situation. L’opérateur ne ser à l’étape suivante : l’accueil
toire et ne sera évoqué ici que la voit que ce que ses « pions » des PC des régiments à compter
simulation, c’est à dire JANUS peuvent observer en fonction de de 2004.
et les logiciels associés comme la configuration du terrain et des
GEOCONCEPT. moyens dont ils disposent.
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Il est actuellement chef de cours Depuis quatre ans, différentes dès la phase de conception et de
au département de l’enseigne- études doctrinales soulignent planification de l’opération, ne
ment scientifique de l’ESAG. l’interdépendance qu’il existe serait-ce que pour aider à la
entre les actions relevant de décision du commandement
l’aide au déploiement, du sou- lors de la détermination d’un
tien au stationnement voire des site de déploiement puis de sta-
affaires civilo-militaires. tionnement. Par la suite, il s’agit
par exemple, d’appuyer les élé-
L’infrastructure se trouvant au ments de reconnaissance génie
centre de ces différentes lors de missions relevant de
actions, il n’est pas surprenant l’appui à la mobilité (expertise
que les rapports des cellules sur la viabilité des axes et
« retour d’expérience » souli- ouvrages d’art) avant d’apporter
gnent la nécessité pour l’armée une expertise dans le domaine
de terre, de disposer d’officiers du bâtiment (solidité des ouvra-
possédant de solides connais- ges existants, approvisionne-
sances dans le domaine de l’in- ment en eau ou énergie, assai-
frastructure en opérations. nissement, dispositifs de protec-
tion des unités déployées…).
La situation actuelle ne répon-
dant pas de façon optimale à ce
besoin, l’ESAG développe une
formation de haut niveau per-
mettant de disposer d’officiers
maîtrisant les spécificités de l’in-
frastructure en opération. Cette
formation est dispensée au
cours de la scolarité du mastère
« travaux et opérations d’infra-
structure ».
Pont de Mitrovica
*
* *
A ces considérations tech-
Lors d’un engagement opéra- niques, il convient d’ajouter une
tionnel, l’armée de terre se doit expertise dans le domaine admi-
de disposer d’officiers compé- nistratif et juridique (passation
tents dans le domaine de l’infra- de marchés, baux…) qui fait par-
structure. Ce besoin se confirme fois défaut ainsi que la conduite
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d’actions au profit de la popula- pourrait paraître élevé mais on saires à leur mission seraient
tion civile (identification des res- s’aperçoit qu’il est parfaitement limités sur un théâtre, ils doivent
sources, secours aux popula- ciblé si l’on veut que les sta- être en mesure de relever in situ
tions, aide à la relance de la vie giaires puissent correctement les différentes données utiles
économique…). Enfin il ne faut comprendre, apprendre et appli- d’un problème (technique ou
pas négliger la phase de retrait quer la somme et la diversité administratif) afin de les com-
et de restitution des sites de sta- des connaissances qu’il faut muniquer rapidement à des
tionnement à la Nation hôte. posséder (conception de sys- experts en métropole.
tèmes, esprit de synthèse, com-
pétence technique…). Ces derniers peuvent alors s’ap-
A ce jour, il existe bien des offi- puyer sur leurs bureaux
ciers ou sous-officiers possé- Le cœur de son enseignement d’études pour apporter une
dant de nombreuses compé- est une formation classique, solution au problème qui leur
tences dans le domaine de l’in- centrée sur les parties tech- est posé sans être obligés de
frastructure mais peu sont niques et administratives d’opé- monter une mission d’expertise
capables de traiter l’ensemble rations d’infrastructure en sur le théâtre. Cela a pour consé-
des besoins décrits plus haut. métropole. quence de gagner des délais et
Par conséquent, lorsque sur un
théâtre d’opérations il n’existe
pas de personnel compétent
pour faire face à une difficulté
particulière concernant le
domaine de l’infrastructure, soit
une mission d’expertise prove-
nant de métropole est mandatée
(moyennant une perte de
délais), soit cette difficulté est
traitée de façon très approxima-
tive. Il faut alors en assumer les
éventuelles conséquences hu-
maines ou matérielles.
*
** surtout accroître la crédibilité
En vue de répondre à ce besoin Toutefois un important module des sapeurs en opération.
en personnels qualifiés dans le « infrastructure en opération »
domaine de l’infrastructure en est enseigné afin de traiter des Après huit mois de formation,
opération, l’ESAG a mis sur pied spécificités de l’infrastructure en les premiers enseignements sur
et poursuit le développement OPEX. la scolarité du mastère com-
d’une formation réalisant la Le but de cet enseignement est mencent à être tirés et quelques
synthèse des compétences énu- de disposer d’officiers polyva- aménagements du programme
mérées supra. Celle-ci est lents, sachant traiter un très sont prévus pour la rentrée pro-
dispensée au sein du mastère grand nombre de difficultés chaine, notamment le renforce-
« travaux et opérations d’infra- inhérentes au domaine de l’in- ment du module infrastructure
structure ». frastructure en opération telles en opération.
que l’évaluation d’infrastruc-
C’est ainsi que des travaux sont
Le mastère « travaux et opéra- tures endommagées, les procé-
en cours pour y incorporer des
tions d’infrastructure » est une dures multinationales, les passa-
formation nouvelle, ouverte à compétences toujours plus opé-
tions de marchés à l’étranger…
des stagiaires disposant d’un rationnelles dans les domaines
titre d’ingénieur. Ce niveau Au cas où les moyens néces- de l’appui direct (1), la protection
1) Il s’agit par exemple d’apporter une véritable plus value aux reconnaissances des DLRG en les renforçant, lorsque
cela est nécessaire, d’officiers ingénieurs disposant d’outils mathématiques et/ou informatiques dédiés, sachant
déterminer les classes résiduelles d’ouvrages d’art, évaluer la stabilité d’infrastructure endommagée, expliciter les
moyens de renforcer le niveau de protection des différents abris…
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de la force, l’aide à la décision maîtriser les militaires ingé- L’expérience de l’ESAG dans le
lors des phases de conception nieurs sortant de la scolarité du domaine de la formation et sa
ou l’expertise des réseaux (2). mastère. volonté de s’inscrire dans une
* démarche de progrès à long
Par ailleurs, l’ESAG cherchant
* * terme l’amènent à poursuivre le
toujours à parfaire son instruc-
développement de son mastère
tion en liaison avec ses pilotes La formation complémentaire
de domaine, la division étude et « travaux et opérations d’infra-
d’officiers possédant un haut
prospective de l’ESAG envisage structure », ce qui permettra à
niveau d’études, spécialistes de
déjà de mener des travaux en l’infrastructure en opération au l’armée de terre de disposer
liaison avec le CDES afin de sens le plus large du terme est rapidement des officiers polyva-
développer de nouveaux pôles en cours ; les premiers résultats lents qui lui font défaut : les mili-
de compétence que devraient sont déjà prometteurs. taires ingénieurs du génie.
2) Le développement d’une formation sur les réseaux électriques haute tension d’une Nation hôte est en projet en
partenariat avec EDF, tout comme une étude sur les grands réseaux d’adduction ou d’évacuation d’eau.
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Str uctur es
et équipements
Le nouveau visage du génie : point de situation à l’été 2003 ................ LCL MARTIGNY .............................. 89
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La répartition des EFA a quant à saire d’imaginer de nouveaux déploiement d’urgence, le trans-
elle fait l’objet d’une étude spé- modes opératoires rendus pos- fert des UMTE au 2e RG aura des
cifique tenant compte des capa- sibles par la présence d’un troi- conséquences sur la fourniture
cités des écoles de ponts, du sième groupe de combat au sein d’eau aux unités de premiers
binômage des brigades et du de la section du génie. échelons déployées sommaire-
prochain transfert du 13e RG au ment. La perte de savoir-faire
Valdahon. Ainsi les 19e RG, Par exemple en terme de partici- n’est pas à craindre, mais il faut
3e RG, 31e RG et 6e RG conserve- pation au combat de contact, aussi étudier les conditions de
ront chacun leur section à six l’appui au plus près des sections détachement de groupes UMTE.
EFA, tandis que le 13e RG et le d’infanterie quaternaires pour-
1er REG perdront la leur. Les RG rait se traduire par le détache- Ces quelques exemples mon-
des brigades légères conserve- ment d’un groupe de combat du trent bien l’étendue du champ à
ront leur matériel MLF au sein génie au sein de cette section. explorer et une étude sera pro-
d’une section organique. Les tâches qui pourraient lui être chainement lancée dans ce sens
confiées (appui à la progression, par la DEP de l’ESAG pour défi-
Le problème particulier de saisie de points-clés) nécessite- nir l’emploi et le commande-
l’équipement en VAB génie des ront des moyens nouveaux. Le ment de ces unités. Le but sera
nouveaux groupes de combat groupe de combat du génie de refondre totalement les
fait l’objet d’une étude par le pourrait aussi être séparé en manuels d’emploi de la compa-
CDES. Dans ce cadre et afin de deux escouades, quid alors des gnie et de la section de combat
doter ces groupes de leur véhi- moyens de commandement ? du génie (GEN 110 et 120). Les
cule de transport, la possibilité RG, dont certains possèdent des
d’équiper les chefs de section du Dans le domaine de l’appui à la savoir-faire spécifiques, seront
PVP (petit véhicule protégé) sera mobilité et dans le cas particu-
bien évidemment associés à
évaluée. lier du franchissement de cou-
cette étude. D’autres réflexions
pure humide, l’organisation
sur le plan des équipements
habituelle s’accommodait d’un
futurs viendront ensuite (EGA-
groupe de combat sur chaque
UNE NÉCESSAIRE RÉFLE- COD – engin génie d’aide au
rive, voire dans certain cas d’un
XION SUR L’EMPLOI DE CES combat débarqué notamment).
unique groupe. Cette organisa-
NOUVELLES UNITÉS tion est maintenant à revoir : la
Ce travail de réflexion et de pro-
section de combat à trois
Au-delà des mesures d’organi- duction documentaire devra
groupes pourrait-elle se voir
sation précédemment citées qui confier plusieurs points de fran- être doublé d’un travail de fond
seront mises en œuvre par la chissement ? Ou faudrait-il réor- de la part des RGBIA pour infor-
DPMAT, il est important mainte- ganiser la CCG pour une telle mer les régiments appuyés et
nant de prendre en compte ces opération ? les habituer au nouveau visage
nouvelles structures et de réflé- du génie. Ne nous y trompons
chir aux nouvelles possibilités En matière de contre-mobilité et pas, à l’heure où l’infanterie étu-
d’emploi. dans le cadre de la réalisation die comment faire remplir des
d’un plan d’obstacles, une sec- missions génie par ses sections
Il s’agira d’abord de quantifier tion de combat du génie se (franchissements verticaux, cir-
les capacités brutes des nou- voyait généralement attribuer culations horizontales, mise en
velles CCG à 9 groupes ; cette un unique itinéraire de œuvre de charges spéciales), ce
tâche sera aisée. Il s’agira manœuvre sur lequel elle réali- travail de sensibilisation est pri-
ensuite et surtout de balayer sait « traditionnellement » deux mordial. Les exercices AURIGE
l’ensemble des missions du obstacles de manœuvre. Faut-il (prise en compte des nouvelles
génie et de vérifier les tâches maintenant porter la norme à structures dans les ordres de
génie que nous connaissons trois obstacles de manœuvre bataille d’exercice) ou les pas-
pour se poser des questions en sur un itinéraire ou au contraire sages au CENTAC et bientôt au
terme d’articulation des unités, imaginer confier plusieurs itiné- CENZUB (centre d’entraînement
d’organisation du commande- raires de manœuvre à une au combat en zone urbanisée),
ment, de renforcements et même section ? tout comme la prise en compte
d’adéquation des moyens aux des MICAT, constitueront d’ex-
missions. Il sera aussi néces- Dans le domaine de l’aide au cellents moyens ou occasions.
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Saint Cyrien – BEMS/T Work results, on the one hand, re-examining the composition of
many batches in equipment and, on the other hand, in creating new
batches to carry out new missions (asistance with the populations,
control of crowd, etc.). The new needs will be validated by the EMAT
Affectations successives in the current for this summer. The objective is to set up the new
batches en 2004 – beginning 2005 within the framework of a market
1991-1995 : Scolarité EMS 2 to be passed by the DCMAT.
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• le lot d'apparaux pour ma- Succinctement, ces nouveaux équiperont les compagnies IO
nœuvre de force sera complété lots donnent des capacités : des RGBIA et, d'autre part, des
par des tripodes de levage systèmes d'atelier de campagne
• de fourniture d'énergie élec-
d'une capacité de 750 kg ; d'aide au déploiement opéra-
trique à partir d'un groupe
tionnel (SyACADO) qui équipe-
électrogène de 3,5 kW ;
ront les 1er et 2e RG à l'horizon
• d'éclairage de chantier ; 2004 - 2005.
• de débroussaillage ;
• de marquage de zone ;
• d'investigation verticale ;
• d'évacuation d'eau ;
• de traitement d'objets
suspects ;
• etc.
Syacado
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Successeur du SIRGEX (1), le pro- • l'appui direct (participation Il peut ensuite servir à :
gramme SIR génie (Système au combat de contact, appui
• rédiger l’ordre DU génie,
d’Information Régimentaire) per- à la mobilité, appui à la
mettra d’une part au conseiller contre mobilité, et aide au • suivre l’état d’avancement
génie de proposer un emploi opti- déploiement d'urgence). des travaux,
mal de ses unités et d’autre part • gérer les incidents éventuels
• l'appui général (aide au
aux commandants de formations et les conséquences sur la
déploiement, appui aux
engagées sur le terrain de suivre déplacements, rétablisse- planification retenue.
la mise en œuvre de leurs ment de zone)
moyens.
UN TEMPS D’AVANCE
Au sein du SIR « Génie », cela se
Le programme SIR est destiné à traduit par la création d’un docu- Contrairement à ce qui avait été
l'exercice du commandement du ment opérationnel intitulé « plan initialement envisagé, la version
régiment et des unités subordon- mixte génie » (voir encadré) qui 1 du SIR n’a intégré aucune
nées engagés dans un contexte regroupe les informations liées fonctionnalité génie, car le choix
interarmes au sein d'une grande à la mission générale du génie, a été fait de privilégier l’incorpo-
unité ou d'un groupement de structuré en 3 plans particuliers ration du contenu du stanag
forces. Il s'intègre dans le cadre dont chacun regroupe les mis- 2430 gérant l’ensemble de la
du système d'information de com- sions majeures à effectuer dans messagerie génie de l’OTAN. En
mandement de l'armée de terre un cadre espace-temps. effet, ce stanag tout à fait essen-
française. tiel en matière d’interopérabi-
lité, a dû faire l’objet d’une ana-
Le SIR permet le traitement PLAN MIXTE GÉNIE lyse détaillée pour adapter son
rationnel de l'information et sa contenu aux besoins spécifiques
valorisation, la réduction des Plan particulier d’appui à la mobilité du génie français. C’est ainsi
délais de transfert de l'informa- que les 52 messages initiaux ont
tion, l'allègement des tâches de Plan particulier d’appui à la contre-mobilité permis de constituer l’ossature
routine, la préparation de mis- des messages génie échangés
sions, de mise en œuvre de sys- Plan particulier d’appui à la l’aide au déploiement entre nos différents systèmes
tèmes d'armes et l'élaboration de d’information (numérotés de 1 à
synthèses tactiques et logistiques. 16) et décrits ci-dessous.
Ce document permet :
Le système SIR fait largement Cette opportunité a permis de
appel aux produits et matériels du • d’élaborer le plan des recon-
placer d’emblée l’outil génie du
commerce, avec une adaptation naissances terrain,
SIR au cœur des besoins recen-
minimale liée aux contraintes • de définir les travaux à exécu- sés dans le cadre de la numéri-
d'environnement du champ de ter, sation de l’espace de bataille.
bataille. Il comporte notamment
des versions spécifiques par arme • de concevoir une hypothèse
de planification de ces tra-
(infanterie, arme blindée, ALAT,
vaux,
GENIE, renseignement, sou-
tien…). • d’arrêter l'emploi des moyens
génie.
Le SIR « GENIE » est le résultat
d’une analyse fonctionnelle dont
l’objectif a été d’étudier, quels que
soient les niveaux et types d’uni-
tés, quelles que soient les posi-
tions opérationnelles (conservé
aux ordres, détaché), et quelle
que soit la phase de la manœuvre LE MEMENTO GENIE : UNE
(conception- élaboration d’ordres AIDE A LA DECISION
– conduite), l’ensemble des flux
d’échanges et leur contenu. Le mémento génie est un docu-
ment de référence qui décrit,
pour chaque obstacle et/ou
ARCHITECTURE GENERALE
ouvrage, les moyens et les
Les missions du génie définies délais nécessaires pour réaliser
dans le GEN 100, « concept un travail/tâche génie. Dans le
d’emploi du génie », comportent cadre de l’exécution de missions
deux volets : nécessitant la réalisation d’obs-
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La SKB répond à une volonté de réservistes, devançant l’armée Nouvellement créé à partir du
recentrer les armées sur leurs de terre qui n’en compte plus génie de l’armée de terre, le
missions tout en économisant que 70.000 pour sa montée en génie du SKB a pour mission
des effectifs, en éliminant les puissance. l’appui opérationnel des forces
redondances de personnel et de la Bundeswehr ; cet appui se
d’installations dédiés aux La SKB comprend 2 commande- décline en construction et exploi-
mêmes types de missions essen- ments principaux avec : tation de camps de campagne,
tiellement de soutien, de forma- • le Streitkräfteunterstützungs- construction et exploitation de
tion, de commandements inter- kommando (commandement pipe-lines, organisation de ré-
armées et territoriaux. des troupes de la SKB) gérant seau pipe-line, autres missions
environ 42.000 militaires et territoriales (avec par exemples :
Tant en paix sur le territoire 13.000 civils le réseau pipe-line de l’OTAN en
national qu’en opération exté- • le Streitkräfteamt (office des ALLEMAGNE).
rieure, son champ d’action forces) chargé de la compo-
s’étend - pour tout ou partie - de sante organisationnelle, ins-
la planification à la conduite des truction et spécialisée avec
opérations interarmées, au sou- environ 51.00 militaires et
tien logistique interarmées des 2.000 civils.
unités, à la coordination de l’en-
semble des missions interar- La SKB a aussi en charge certains
mées dans les domaines du ren- organismes et commandements
seignement, de la guerre interarmées comme le nouvel
électronique, de l’aide au com- Einsatzführungskommando (centre La réforme voit donc pour le
mandement, de la police mili- opérationnel des forces armées) génie allemand à l’instar des
taire, de la défense NBC, de l’in- qui relève pour emploi directe- autres armes, certes une réduc-
formation opérationnelle, du ment du ministre de la défense tion de ses effectifs (de 15.500
soutien militaire géographique, mais qui est géré par la SKB, à 10.000 sapeurs), mais une
de la coopération civilo-militaire, l’école d’état-major et de la police augmentation de ses sapeurs
des infrastructures, du soutien à militaire, les deux universités de la « projetables » (de 5.500 car-
l’instruction, et de la formation. Bundeswehr ou les états-majors rières-contrats à 6.500 carrières-
territoriaux des WBK. contrats-VSL). Trois axes ma-
La SKB a aussi repris à son jeurs ont orienté la réforme de
compte la responsabilité territo- La variété et l’importance des
ses structures :
riale en Allemagne avec les domaines d’action relevant de la
SKB énumérés ci-dessus confir- • En appui général, création de
commandements territoriaux la Pionierbrigade 100 (brigade
des 4 Wehrbrereichskommando ment son rôle majeur au sein de
la Bundeswehr à égalité des du génie n° 100) en substitu-
(ou régions terre) sur les 7 WBK tion des 7 brigades du génie
existant avant la réforme, ainsi autres armées tant sur le terri-
toire fédéral qu’en OPEX puisque existant auparavant. Cette
que leurs unités activées et uni- nouvelle brigade est à 2
quelques 27.500 militaires sont
tés de réserve rattachées. bataillons types génie combat
classés comme Reaktionkräfte
Avec quelques 50.500 militaires (forces de réaction disponibles et 2 bataillons types appuis.
et 20.000 civils, le vice-amiral pour les OPEX), ce qui conforte • L’appui génie direct des bri-
d’escadre HEISE, Inspekteur le rôle de cette entité comme gades IA a été renforcé avec
(assimilable à chef d’état-major) force projetable. la création de bataillons du
de la SKB est bien à la tête d’une génie blindé en substitution
équivalente quatrième armée, des compagnies blindées du
aux côtés du service de santé, si génie de brigade.
l’on considère ses missions, ses • Enfin, mais définitivement en
effectifs et sa position dans l’or- dehors des structures de l’ar-
ganigramme de la Bundeswehr. mée de terre, trois
« Spezialpionierbataillon »
La SKB ne reste cependant (SpezPiBtl ou bataillons spé-
qu’une entité car elle ne possède ciaux du génie) ont été créés
pas en propre d’uniforme, ni au sein de la SKB.
d’organismes de formation ou
de gestion du personnel. Les missions générales du génie
du Heer (armée de terre alle-
Les effectifs de la SKB sont mande) sont l’appui génie direct
répartis entre 70 % venant de et l’appui génie général avec les
l’Armée de Terre, 22 % de 3 missions générales qui restent
l’Armée de l’Air et 8 % de la dans l’ordre l’appui à la mobilité,
Marine. En cas de mobilisation, l’aide au déploiement puis la
la SKB gère 80.000 postes de contre-mobilité.
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Le génie allemand est donc Le concept allemand de camp dommages dus aux forces,
maintenant partagé entre l’ar- prend en compte les fonctions répertoire et entretien des points
mée de terre et le SKB. Au sein logement, santé, alimentation, de passages, suivi du pipe-line
de cette entité, le génie, outre énergie, foyer / ordinaire, laverie, OTAN en Allemagne, participa-
tous les postes individuels d’in- bureaux et containeurs spécialisés tion à la protection de l’environ-
frastructure ou d’état-major, pos- types armurerie ou cabines de nement, etc.).
sèdera 3 SpezPiBtl inclus dans 2 téléphones. La Bundeswehr dis- Quelques sapeurs font évidem-
des 3 régiments logistiques des pose actuellement de conteneurs ment partie du bataillon CIMIC
WBK. La séparation pose des pour installer environ 4500 sol- de la Bundeswehr qui n’est pas
problèmes d’unicité de l’arme et dats, les orientations futures étant une unité génie, mais interar-
implique de facto le glissement de 7500 soldats en 2004, puis une mées et qui appartient au SKB.
d’une part de ses missions et « équivalent division » soit 16500 Enfin, en cas de menace
effectifs vers la fonction logis- soldats pour l’horizon 2011… majeure, les régions militaires
tique, puisque ces bataillons mettraient sur pied, à l’instar de
sont structurellement inclus au Les missions des unités de pipe- l’armée de terre, des bataillons
sein de régiments logistiques. lines sont le soutien à l’approvi- de réserve dont du génie, la
Cette confrontation génie – logis- sionnement en carburant au tra- réforme du concept de mobilisa-
tique/arme du matériel existe vers de : tion étant toujours en cours.
d’ailleurs déjà pour les spéciali-
a) construction jusqu’à un total
tés de déminage/dépollution/ L’école du génie allemand,
de 17.5 KM de pipe-line en
neutralisation d’engins explosifs implantée à MUNICH, reste pour
campagne - en utilisant les
stocks de la Bundeswehr -, l’instant le centre de formation et
L’ensemble de ces trois batail- d’études et prospectives unique
lons représente 2440 soldats de l’arme. La formation de tous
dont 2120 sapeurs originaires de les sapeurs cadres et spécialistes
l’AdT allemande, le reste appar- faisant partie du Heer ou du SKB
tenant à la Luftwaffe (armée de est donc du ressort de la
l’air) lui donnant une capacité Pionierschule, laquelle appar-
propre d’installation d’infrastruc- tient toujours à l’armée de terre
ture en conteneurs, mais non allemande. Sa DEP travaille au
d’aide au déploiement, faute de profit des deux composantes,
moyens d’organisation du ter- préparant l’avenir de l’arme
rain, par exemple, qui restent orienté actuellement fortement
spécifiques génie du Heer. b) entretien et intervention sur vers les forces moyennes de pro-
les installations d’approvion- jection.
nement de carburant en opé-
ration, SKB ou Heer, l’unicité de l’arme
c) interventions sur le réseau reste une volonté même si cet
pipe-line de l’OTAN en ALLE- avenir n’est pas assuré. Le géné-
MAGNE. ral KULACK, commandant la
Pionierschule et « inspecteur du
génie » définit le génie comme
force multiplicatrice en engage-
ment au profit d’autres armes ou
Un de ces SpezPiBtl sera unique- armées. Tout à la fois selon la
ment composé de quatre compa- définition allemande « soldat,
gnies de camps alors que les aide, pionnier et spécialiste », le
deux autres mixeront trois com- sapeur allemand qu’il soit de l’ar-
pagnies de camp et deux de mée de terre ou de la nouvelle
pipe-lines. Une « compagnie de base interarmées des forces, ser-
camp » est « taillée » pour vant des matériels adaptés et en
construire et entretenir un camp constante évolution, devient de
Chaque commandement de VBK
de 1800 hommes. plus en plus incontournable et
(Verteidigungsbezirkskommando
ou district de défense) au sein déterminant au sein de forces
des régions militaires (WBK) a projetées.
une cellule génie et un groupe
génie qui prennent en compte
les missions territoriales du
temps de paix, comme de crise
et du temps de guerre (liaison
avec les organismes civils, les
missions NEDEX, traitement des
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