Vous êtes sur la page 1sur 5
— 140 — tront a quelques-uns de f eapableside grandes chose La thése quia valu a M. Gaston Loth le grade de docteur és-lettres, vient d’étre publiée: elle sort ainsi de mon domaine, Je puis dire pourtant que Pattention avec faquelle a été discu- tée par les professeurs de ia Faculté des Lettres un travail Wwaitapt da Peuplement italien en Tunisie et en Algérie, montre la place que les études pratiques de géographie ont prises dans Penseignement de l'Université de Paris ; celles qui concernent l'Afrique du Nord ont notamment trouvé dans M. Augustin Bernard un maitre admirablement préparé par son expérience de la vie maghrébine., C'est avec un optimigme constant que M. Loth envisage sous toutes ses faces le pro- bléme italien en Tunisie ; il est évident qn2 e’est dune popu lation méditerranéenne et non exclusivernt ise qu'il faut attendre le peuplement européen de ' Afrique du Nord ; mais il faut ainsi que cette nouvelle far:‘ile humaine ait et garde la marque francaise par la prédominr2nce du nombre et parcelle de la valeur économique; eest ce “jue M. Loth a fort bien vu et ce sera le programme d'action de tous les gouver- nements de France. ecroire aux badauds qu’ils sunt GAUDEFROY-DEMOMBYNES, Seerdtaire do Vicle de Langass Orlentales vicantes, LE NOM BERBERE DE DIEU LES: ABADHITES Dans son chapitre sur l'empire des Berghouat'a et leurs rois, El Bekri nous a transmis, d'aprés Zemmour ben Calib’ ben Hachem, d’Tatéressants détails concernant le fameux Cali’ bea Tarif (1) qui, ayant regu des Berbéres le commandement supréme aprés la mort de son pare, prit aussi fe Citre de prophéte, enseigna & ses sujets une doctrine religieuse quills suivirent jusqu’au v sidcle de U'hégire et composa pour cux un Qoran en berbére renfermant quatre-vingts sourates dont les titres étran- ges nous sont en partie parvenus. Comme Wa dit de Slane (2}, le célebre géographe a eu la bonne idéo do ous conserver quelques unes des formules que les Berghouat'a em- ployaient dans leurs priéres. Dans cette doxologie berbére, malheureu: de Diew apparatt sous la forme « Iakouch » : Bism en Takouch, au nom de Diew. Mok’k'ar Jakoueh, Dieu est grand. Our dam Iakouch, 11 n'y.a pas se semblable & Die Ian Jakouch, a rétablir en Iddjen Iakouch, Dieu est un. Ces phrases ont été reproduites, en totalité ou en partie, par les nt trop restreinte, le nom (1) El Bekri. Description de F/rique septentrionale. ‘Texte publié par de Slane. Alger, 3897, p. 134-41. — Cl. également sur Calih’Ibn~Adba Al Ragano'-Moprib. 4, Dory. Leyde, 1818-1851, t. 1 p. Aby £84 et sui = thn Haouk’al, p. 32. — Istibgar. Traduction Fagnan, p. 188 et suiv. Tha Khaldoun. Histoire des Herbéres. Traduction de Slane, t,t, p. 125-198, bn Abi Zerd. Roudh Et Karas. taition de Fer, 1303, ps 96 et sui. Traduction Beaumier, 1960, p. 179 et suiv. — Salaoui. Al Istikga, 2 vol. p32 (2) Ibn Khaldoun. Berbires, tv, appendice, p. — 142 — historiens et géographes musulmans qui ont parlé du roi-prophéte des Berghouat'a. ‘Le nom berbére de Dieu figure dans leurs ouvrages, tantot avec la legon donnée par El Bekti « Takouch » /Istibgar, Kart'as) (1), tantét avec la variante « Bakouch » Sly (Baian), qui sexplique par Vomission d'un point sous la lettre initiate. Le compilateur moderne Sslaoui, auquel nous devons I'istik’¢a, donne AeSl; 2G Bismek Zokosat ow Iakosaion » qui pourrait peut etre Sexpliquer par «en ton nom, 6 mon Diew! » mais qui n'est pas conforme au textedu K'art'as qu'il copie. A aide de passages extraits des chroniques abadhites encore inédites et des renseignements particuliers que j'ai pu me procurer, pendant mon séjour au Mab, je vais essayer d'établir: 1° que le nom berbere de Dieu, sous la forme donnée par El Bekri ou sous une forme voisine qui pout tre ramenge & un type unique, n'a pas existé seulement cher les Ber ghouat’a, mais qu'il a été en usage & Ouargla, au Mzab et au Djebel Nefousa ; 2" qu'il s'est conservé jusqu’a nos jours au Mzab, avec un femploi restreint & certaines formules d'invocation, comme un vocable x et sacré, dont lorigine s'est perdue, mais qui s'applique bien Dans les manuscrits du Kitab Et-Tabak’at de Derdji obtenir une assez bonne copi ele on trouve le passage suivant & V'arti- jographique consacré au cheikh Abou Ammar Abd El Kafi ben Abou Yak‘oub Et-Tenaouti (2) qui vivait & Ouargla dans la seconde moitié du wi sidele de I'hégire : « Aisa ben H'amdan rapporte que le cheikh Abd Er-Rah'man El » Karethi EI Mec&bi (6) écrivit aux mechaikhs d'uargla pour leur » demander la solution de diverses questions, parmi lesquelles figuraient » les suivantes : (1) Bdition de Fez citée, Dans Ja traduction Besumier, on trouve Takes », p. 481. @) Ci. A. de C. Motylins! p19, 28-33. (3) Cf. Pabak'at, ¢ 99 de mon manuserit ; Siar, de Chemmakbi, p. 441, cilés dans Les livres de ta secte abadhite, p. 17,33, 50. ( Ct, Siar, de Chemmakhi, p. 532. Les livres de la secte abadhite, Alger, 1885, = 13 — +4" Peuton en parlant de Dieu employer le mot berbére « érad » » Ay! 2 + Que doit-on décider au sujet de celui qui dit: Allah n'est pas aa hy 33 ! ou wnar, chargé de répondre au Ihowch » pS» cp-all I Abou Ammar, chargé de répond » nom de Vassomblée des docteurs abadhites dOuargla, éerivit ce qui + suit: Réponse dla premiére question: © Nous n’avons jamais entendu dire » que quelqu'un sit autorisé lemplot de eatte expression, saul cependant » Abou Sahel (1), Peut-étre Ta-t-on évitée parce qu'elle a plusieurs acceptions dans la langue des erberes, qui appellent les quedrupédes et oiseaux domestiques « iraden » (2p) et emploient un mot & peu + présanalogtie, suivant les dialectes, pour désigner celui qui manque & » une promesse. Il est préférable de s‘abstenir de ce qui est ambigu et » employer ce qui est clair. Réponse & la deuzidme question : « Si celui qui parle est un Berbére ou ‘un homme entendant la langue berbére, c'est comme s'il disait: Allah » nest pas Diow Sly a MY Gt JU 5. Or celui qui s'exprime ainsi est un polytheiste. » Dans une autre chronique dont je n'ai trouvé qu'une seule copie au Maab, rédigée dapr’s lautorité d'Abou Rabid Soleiman ben Abd Es Selam (2) et d'Abou Amr, le méme fait est rapporté, mais avec plus de détails : On y indique, en donnant les solutions aux questions posées, ‘le sens du mot « irad » qui signifie « chose existante » 20g ct quia pour équivatent en berbere le mot «tia» Hest, Sp 25 y yl ary 1a réponse, en ce qui touche & lemploi du nom de Dicu'en berbiére, est Ia méme que dans es Tabsk’at, mats au tiew de Ia forme « Tkouch » nous trouvons a forme des dialects orientaux « fouch » «45) Me IE eS A Aa oN Bye (1) Abou Sahet tt Faresi est cite dans les chroniques abadbites comme une autorité en berbére, Interpréte des imams rostemides Aah’ ben ‘Abd El Ouabhab et Yousof ben Mohammed ben Aah’, il est Yauteur de nombreuses poésies en langue berbére dont on pourra peul-étre un jour Tetrouver des fragments & Djerba ou au Djebel Nefousa. — Cf. A. de C. Motylinski. Le Djebel Nefousa. Paris, 4808, p. 2; Les lores de la secte abadhite, p. 1; Pabak'at, 34; Siar, de Chemmakbhi, p (2) CL, Tabak'at, * 109; Les livres de la secte abadhite, p. 33, (@) Le mot «42! iouch parait avoir aussi été employé dans les an = 1 Lauteur ajoute d'aprés 'autorité de plusieurs docteurs: « Celui qui, Prononcant la formule du taouh'id, emplote te mot berbére « Zouch » et Git la phrase compléte est bien un unitaire ». dar att Hdl le Argyll GA Sep ag oy Le mot « Jouch » figure également dans 1a méme chronique au mi une phrase berbire que je erois intéressant de donner entibre, Uae pieuse femme berbére, nommée Acil, était en relations mystéricu~ ses avec un étre invisible dont elle entendait souvent la voix. Un jour quelle se disposait a aller (liciter quelqu'un & occasion dune naissance, son interlocuteur céleste tui adressa les paroles ont je propose ta transeription ei-aprés : Arar (t) tamzida® nnem, ai Agil, teddj') ed oui ttemet- dialectes berbéres pour désigi trouve la phrase suivante : wel Spel gles opt le Saat gal etl Se HAN Sal label go aot SE gy oe a Sey Gel gla ay Le cheikh Abou Mob‘ammed Abd-Allab ben Sedjemiman En-Naceri, » citant l'autorité d’Abou Soleiman Aioub (Que Dieu l'agrée !) dit alors ‘ Gelui qui dit: fouch est la tortue (fer), donne des associés au. Diew > supréme.+ Le mot iffer existe dans un grand nombre de dialcetes berbéres. Je ne erols pas que iowch ait survéeu avec ce sens. (f) Arar est employé au Mzab avec le sens de : va vite, cours. (2) Arabe berberisé 3x. (8) Rac. eddj ou eff (Zousoua); ej (Mzab. Cf. René Basset, La Zenatia la tortue. A la suite du passage cité, se = 145 tan ouila der’ oui telalen ®) ; mek tes'rit’ (3) irrazen ittououch- nin (Si iow idddjeden ©) tamsida n Iouch itez'alla; oul char't ed’ idr'ar’en (8) ih'aitin 7) ; atafet’ 8 tiseffar () innedjnin 10) ox tnet teckid |") oul char’l ed’ idfar (12) semmat’nin (31; atelset’ (14) timelsan “) sdidnin (18) our ten exzet it’ (17); taller’ (8) nm (39) assa d 20) aman z’ck’k’ilnin 2) ad am meznen dedj elmizan 2) am tek'irav’in, «Va 8 ta mosguée, 3 Aci » ceux qui aaissent ; : laisse ceux qui meurent aussi bien que si tu voyais les récompenses qui sont données & du Msab, de Ouargla et de UOued Hit’, Paris, 69); edj (Dj. Netousa) et autres dialectes, (1) Emmet, mourie (Mzab, René Basset, op. laud.) ; met (Dj. Nefousa) ete. (®) Lat, naltre (Meab, Dj, Netousa) ; lou! (Ouarstla). @) Zer, voir (Mzab, Ouargla, Dj. Nefousal. Le (ye du texte représente Je 2" emphatique, comme plus loin dans le mot ite:'atta, (#) Ouch, donner (Mzab, Ouargla, Oued Ri". René Basset, op. laud,). (Il faudrait peut-ttre lire ifeddjeden, de Farabe 2323 mais le mot est répété dans deux phrases dilérentesavec la méme orthographe. (6) Advar’, pierre (Mzab, Ouargla); di‘ar’ (Dj. Nefousa). (7) Arabe bla! ow on. (8) Af, trouver (Mzab, Quargla, Dj. Nefousa (91 Tasefri, imaison, demeure (Nefousa ancien, dans la Moudaououana, 'lbn R’anem). (40) Denneg, supérieur, haut (bj. Netousa' ; ennij (Mzab). (1) Belch, batir (Dj. Nefou (2) Differ, teoid (subst.) (Dj. Nofousa); adifer (R'edamés). (42) Asemmadh (Mzab, Ouargla); isemodh’, verbe d'état (Nefousa). (16) Els, se vétir Zouaoua, R’edamts, etc.) (13) Tamelst, vétement (R'edamés), (16) Azeddad, maigre, mince (Mzab, R. B. op. loud. p. 204). (17) Pour tnet zetit; sot’, tisser (Mzab, Bj. Nefousa).. (18) All plourer (Taroudant. R. Basset. Le Dialect? de Taroudant. Flo- rence, 1805); it (2) pleurer (Chaouia, Masqueray, Comparaison’ d’un tocabulaire du dialecte des Zenaga du Sénégal avec les vocabulaires correspondants des Chawia et des Beni Mzab. Paris, 1879. (49) Crest In séparable. (20) Assod, anjourd'hui (Zenaga); asa (Chaouia), assou (Mzab. Dj. Nefousa). (21) ert, chaud (Dj. Nefousa) azerelli, chaleur (Dj. (23) Rac. arabe Netousa). ws

Vous aimerez peut-être aussi