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Mais il faut être réaliste : ce projet ne se fera pas. Et il ne faut pas avoir
peur de le dire. Sur le terrain, les contraintes à son passage sont trop
nombreuses : l’estuaire, des zones viticoles prestigieuses, des zones
fortement urbanisées ou encore des zones classées SEVESO.
Rien n’est simple dans ce projet, mais une seule certitude : tous les
éléments du projet sont hypothétiques! Dans la perspective d’une
raréfaction du pétrole, d’une croissance inexorable de son prix et de la
problématique de l’effet de serre, le trafic « prévisible » de poids lourds est
très hypothétique aujourd’hui. Autre exemple, le report envisagé du trafic
sur cet ouvrage est une illusion car les outils règlementaires n’existent
pas : on ne peut pas obliger un transporteur à utiliser une voie payante ! Il
suffit de regarder l’exemple de l’A89, « autoroute vide », à laquelle les
poids lourds préfèrent la RN89 malgré les problèmes de sécurité et les
arrêtés d’interdiction des maires, pour comprendre l’absurdité de cet
argument. Comment croire que les poids lourds, y compris les poids lourds
ibériques, prendront pour nous faire plaisir un ouvrage payant alors qu’ils
pourront utiliser une rocade plus courte et gratuite, notamment la nuit
quand le trafic est faible, ou bien encore utiliser les itinéraires secondaires
existants ? La rentabilité du contournement risque fort d’être médiocre et
les fonds publics seront nécessaires, contrairement à ce qui est annoncé.
A ce sujet, où sont les études prévisionnelles économiques et financières
sur ce dossier d’un coût évalué à 1,5 milliard d’euros ?
Gérard CHAUSSET
Vice Président de la
Communauté Urbaine de
Bordeaux (Verts)
Adjoint au Maire de
Mérignac