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Bordeaux, le 2 février 2007

Conférence de presse
des Elu-e-s Vert-e-s

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Appel des élu-e-s Vert-e-s pour la


mise en place d’une conférence-débat
sur les transports et les déplacements
en vue de la création d’un Conseil
Métropolitain des Transports

CONTACT PRESSE:
Gérard CHAUSSET
Tél : 06.62.48.74.92

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Bordeaux, le 31 janvier 2007

INVITATION A UNE CONFERENCE DE PRESSE


Appel des élu-e-s Vert-e-s
pour la création d’un Conseil métropolitain des Transports

Les élu-e-s Vert-e-s vous invitent à une conférence de presse sur


les transports le :
Vendredi 2 février à 12h00
à la Mairie de Bègles
(77 rue Calixte Camelle)
- En présence de plusieurs élu-e-s du Conseil Régional et de la
Communauté Urbaine de Bordeaux, dont Noël MAMERE -

Grand contournement, projets ferroviaires Bordeaux/Toulouse et


Bordeaux/Espagne, autoroute Bordeaux/Pau, pont Bacalan/Bastide, poursuite
de la mise à 2x3 voies de la rocade… Tous ces grands projets d’infrastructures
suscitent de nombreux débats en Gironde.

Ils révèlent aussi l’urgence d’une réflexion globale et d’une vision à long terme
de la part des autorités organisatrices des transports dans l’élaboration et la
mise en œuvre de leurs politiques.

Les Verts demandent la mise en place d’un large forum-débat sur la


problématique des déplacements, tous modes confondus.

Ce débat doit servir à engager l’ensemble des autorités organisatrices des


transports (Etat, Région, Conseil Général, CUB, SNCF, RFF…) sur la voie d’un
Conseil Métropolitain des Transports.

Le territoire de la métropole bordelaise a besoin d’être organisé en la matière à


une échelle territoriale pertinente si l’on veut développer une stratégie et une
politique cohérentes des déplacements qui favorisent le report modal. La
création d’une telle autorité rendrait possible une meilleure coordination entre
l’ensemble des politiques publiques de transports.

Les Verts lancent cet appel aux Présidents du Conseil Régional, du Conseil
Général et de la CUB, ainsi qu’à l’ensemble des parlementaires de la Gironde et
aux services de l’Etat concernés.
Contact :
Gérard CHAUSSET
Vice-Président de la CUB
06 62 48 74 92

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En quelques mois, la Gironde a connu une succession de débats sur plusieurs
grands projets d’infrastructures de transports : le grand contournement autoroutier de
Bordeaux, les lignes à grande vitesse Bordeaux/Toulouse et Sud Europe Atlantique,
la poursuite de la mise à 2x3 voies de la rocade, le projet de pont Bacalan-Bastide
ou encore l’Autoroute Bordeaux/Pau.

De notre point de vue, cette avalanche de projets intervient dans un cadre qui ne
saurait aller dans le bon sens et ne prend pas en compte le développement de tous
les modes comme les TER, les tram/ train ou la ligne de ceinture.

Ces projets n’ont en effet pas toujours fait l’objet d’un débat réellement
démocratique. Leur seule légitimité provient souvent des quelques élus qui les ont
portés à bras le corps et de statistiques ou de rapports en général commandités par
les promoteurs de ces infrastructures eux-mêmes.

De plus, ils témoignent d’une absence d’analyse et de vision à long terme, alors
même que la préservation de notre environnement futur dépend de nos choix
présents en matière de transports. Ce qui pouvait se justifier il y a quelques
décennies encore au regard des habitudes d’aménagement doit être revu dès
maintenant sous peine d’accentuer plus encore la pression de l’homme sur son
environnement. Pourtant, on continue à privilégier le tout routier dans la plupart des
scénarii envisagés en amont de ces projets. Dans le cas du grand contournement de
Bordeaux par exemple, les prévisionnistes, partant du principe que le doublement du
trafic poids lourds est inéluctable, annoncent 16 000 camions par jour à Biriatou à
l’horizon 2020 : la construction d’une autoroute de près de 100 km est ainsi justifiée
par ses promoteurs comme une nécessaire anticipation de la croissance du trafic de
marchandises. L’offre précède la demande. Concernant la LGV, il est clair
également, sans entrer dans le détail du débat, que l’idéologie du tout TGV prime sur
une réflexion en amont au sujet de l’utilisation pleine et entière des équipements
existants.

Dans ce contexte, les débats que ces grands projets d’infrastructures de transport
suscitent en Gironde révèlent un malaise profond entre d’un côté les représentants
de l’Etat, les décideurs économiques et une partie de la « classe politique locale »,
dite « les grand élus », et de l’autre les populations directement concernées et une
frange non négligeable de citoyens, d’associations et de politiques. Si le « nimby »
est un pourvoyeur naturel d’opposants à ce type de projets, il est cependant frappant
d’observer la réflexion citoyenne qui accompagne ces débats salutaires. Dans toutes
les communes, les réunions font salle comble, et cette mobilisation s’observe
également via l’outil Internet et les blogs qui permettent réactivité et information quasi
instantanée des citoyens : la démocratie participative s’installe d’elle-même.

C’est pourquoi il convient aujourd’hui de ne pas laisser ces débats s’enliser dans une
guerre fratricide sur notre territoire et de saisir cette occasion pour élargir la réflexion
au domaine politique.

L’accent doit être résolument mis sur une maîtrise du trafic poids lourds et de la
circulation automobile couplée avec le développement des modes de transports les
plus respectueux de l’environnement : modes doux et transports collectifs pour les
personnes, ferroutage et autoroutes de la mer pour le trafic marchandises. Il faut agir
dès maintenant sur les infrastructures existantes, notamment sur la rocade, en
développant certains aménagements comme l’interdiction du trafic poids lourds aux
heures de pointe, la création de zones refuges, la limitation de la vitesse à 90 km/h,

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comme à Nantes et Toulouse afin d’optimiser le trafic et la sécurité, l’utilisation de la
bande d’arrêt d’urgence et de la troisième voie pour des trafics spéciaux (voitures à
occupants multiples, transports collectifs ou convois de poids lourds).

Mais de telles mesures, pour être acceptées, doivent être accompagnées d’une
réponse institutionnelle locale à la haute ur du défi que constitue la problématique des
déplacements dans son ensemble. Il n’existe en effet aujourd’hui aucune instance de
régulation et de réflexion entre les différentes autorités organisatrices des transports
en Gironde. La région s’occupe des TER, le Conseil Général des transports
interurbains, la CUB du transport collectif urbain, la SNCF est un Etat à lui tout seul
et l’Etat transfère ses compétences sur les routes départementales mais intervient
dans tous les projets.

A l’image du SYSDAU, le territoire a besoin d’être organisé en matière de transports.


C’est pourquoi il est urgent de constituer un Conseil métropolitain des transports
et des déplacements, le concept de « métropole » s’entendant sur un axe qui irait
de Libourne à Arcachon. Ce conseil métropolitain, outil d’analyse et de réflexion,
pourrait jouer à terme le rôle d’un syndicat mixte qui aurait autorité pour élaborer une
politique des déplacements et des transports collectifs, et pour élargir le versement
transport des entreprises à un périmètre plus large que celui de la CUB. On pourrait
imaginer parmi ses premières initiatives possibles la création d’une carte orange, le
déploiement du réseau TER, la mise en place d’un tram/train et d’un système de co-
voiturage à grande échelle. Le succès du Tramway impose par ailleurs de réfléchir
dès aujourd’hui à des extensions au-delà de la 3 ème phase.

Dans le contexte actuel et face aux enjeux écologiques à venir, il est primordial de
s’interroger sur la réalité de la problématique des déplacements et des transports
dans sa globalité et d’avoir une stratégie qui favorise le report modal vers les
transports collectifs.

Les Verts appellent dans un premier temps à la mise en place d’un large débat sur
les transports et les déplacements, tous modes confondus (y compris les circulations
douces). Ce débat doit servir à engager l’ensemble des autorités organisatrices sur
la voie d’un Conseil Métropolitain des Transports.

Les Verts lancent cet appel aux Présidents du Conseil Régional, Général, de la CUB,
à l’ensemble des parlementaires de la Gironde et aux services de l’Etat concernés.

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Exemples d’instances de régulation et de réflexion réunissant
différentes autorités organisatrices des transports
Ø Le SYTRAL (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération
lyonnaise)

Son action s’inscrit dans un périmètre des transports urbains réunissant 57 communes de
l’agglomération lyonnaise et 7 communes limitrophes, soit 613 km² pour 1 330 000 habitants.
Il remplit une double mission : gérer le réseau existant et développer le réseau à venir (avec
notamment comme axe d’action prioritaire l’amélioration de l’organisation des déplacements).
Son comité syndical réunit des élus de la Communauté urbaine de Lyon et du Conseil Général du
Rhône.

A noter
Exemple d’actions complémentaires menées par le SYTRAL : création de pistes cyclables le long des
nouveaux axes de tramway

www.sytral.fr

Ø Le SMTC (Syndicat mixte des transports en commun) de l’agglomération


grenobloise

Constitué d’élus de la Métro (Communauté d’agglomération de Grenoble) et du Conseil Général de


l’Isère, le SMTC regroupe 26 communes (soit plus de 620 000 habitants).
Un de ses principaux objectifs est d’aboutir à un nouvel équilibre des déplacements au profit des
transports en commun, du vélo, de la marche et du covoiturage.

www.smtc-grenoble.org

Ø Le Syndicat mixte de la Communauté tarifaire en Charente Maritime

Créé en 1999, ce syndicat mixte réunit le Conseil Général de Charente Maritime, les Communautés
d’agglomération de La Rochelle, du Pays Rochefortais et du Pays Royannais, ainsi que le Syndicat
intercommunal des transports urbains de Saintes. La Région Poitou-Charentes, l’Etat et l’Union
Européenne interviennent également en tant que partenaires financiers.
Ce syndicat mixte a pour objectif le développement de l’intermodalité sur les grands axes de mobilité
du département de la Charente Maritime, ceci à travers notamment la mise en place d’une billetique
cohérente, la coordination des services de transports publics (par exemple les horaires), la mise en
place d’un système d’information multimodal à l’intention des usagers.

www.passpartout17.org

Ø Mais l’exemple le plus abouti nous vient de l’étranger : l’Agence Métropolitaine


de Transports (AMT) au Québec

Cette Agence a pour objectif la coordination et l’harmonisation des actions de l’ensemble des
intervenants en transports en commun sur son territoire d’action. Elle réunit ainsi 64 municipalités, la
Communauté Métropolitaine de Montréal, la Ville de Laval, les 10 Municipalités Régionales de Comté
(MRC), les 20 Autorités Organisatrices de Transports en commun et les 13 organismes de transport
adapté. Par ailleurs, elle sert de passerelle entre ces interlocuteurs et les ministères concernés de
l’Etat du Québec.
Son mode de fonctionnement est particulièrement intéressant. L’AMT organise des comités de travail
mixtes sur des thématiques précises ou des orientations générales, mais également des colloques et
des séminaires spécialisés ainsi que des consultations publiques sur les orientations à donner en
matière de développement du réseau.

www.amt-qc.ca

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