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Le dialogue entre Spiritus Sanctus et Spiritus Scientiae est-il possible?

Petrişor Militaru

Cette année précisément, il est apparu aux Éditions Basilica de la Patriarchie


Roumaine un ouvrage ayant comme titre Repères patristiques dans le dialogue d’entre
théologie et science, coordonné par Adrian Lemeni, mais signé par un groupe de dix
auteurs – un véritable collectif de recherche, disons. La préface du volume est signée par
Daniel, le Patriarche de l’Église Orthodoxe Roumaine et nous fait connaître que la
relation entre la théologie et la science est „un domaine de grande actualité et
complexité”, détourné, pendant une longue évolution, par différents aspects de certaines
idéologies, comme „l’illuminisme, le matérialisme, le positivisme, le scientisme, le
gnosticisme”. L’idée principale de ce discours de préface est que le dialogue entre la
théologie et la science contient à la base une actualisation des textes patristiques, doublée
par „une expérience ecclésiale de la Vérité” qui peut être à la base de ce dialogue, en
démontrant en même temps „le fait que la méthodologie transdisciplinaire este
inadéquate dans le dialogue entre la théologie orthodoxe et les sciences”.
Avant de s’exprimer sur ces deux sujets, on doit individualiser les deux domaines
qui entrent en dialogue. Ainsi, en temps que pour la connaissance de type patristique il
n’existe pas de „séparation artificielle” entre ration et croyance, la connaissance
scientifique n’implique nécessairement la croyance en Dieu. Puis, dans la vision des
théologiens, la raison de l’homme ne peut être illuminée qu’en „communion avec la
Raison divine du Créateur”, ce qui n’est valable pour la connaissance de nature
scientifique. Il est important aussi que le but de la théologie soit la communion avec
l’Esprit de la Vérité, et que celui de la science soit la connaissance des lois du monde
humain, de celui macrophysique, comme de celui physique et microphysique. On
comprend que l’expérience religieuse ne fait pas partie du domaine de la connaissance
scientifique, mais qu’elle se trouve dans le centre d’intérêt des Saints Pères. Comment
peut-on donc établir une connexion entre deux types des connaissances qui s’orientent
vers différents objets de connaissance? On n’affirme pas que la raison et l’affection sont
totalement incompatibles, mais on doit tenir compte que le niveau affectif de l’être (la
croyance) domine dans la sphère spirituelle et que le niveau intellectuel (la raison de
type argumentatif et démonstratif) domine dans la sphère scientifique et, quoique tous les
deux se manifestent dans l’être humain, l’attitude envers les deux est différente.
Les théologiens soulignent, normalement, la supériorité de la raison inspirée par
le Créateur, et les scientifiques soutiennent la supériorité de la raison mathématique,
efficiente en plan concret. Outre ces deux positions, c’est-à-dire sans affirmer la
supériorité d’une ou d’autre, il y a la méthodologie transdisciplinaire qui est accusée dans
l’introduction de ce livre par l’appel à l’enseignement patristique. Mais les Saints Pères,
intéressés par la communion avec l’Esprit de la vérité, n’ont rien à faire avec la science.
C’est inutilement de souligner que les théologiens soutient la connaissance spirituelle est
le mystère de la rencontre avec le Fils du Dieu, source de la grâce, en temps que la
science s’appuie sur une connaissance à l’aide de la raison qui n’implique pas la grâce
divine. Au niveau disciplinaire il n’existe donc un dialogue entre la science et la
théologie orthodoxe à cause qu’ils ont un but différent, moyens divers de connaissance et,
spécialement, elles s’adressent aux directions différentes: la science – au niveau

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intellectuel de l’être et la théologie – au niveau affectif de l’être, parce qu’elles sont
basées sur la croyance et la dévotion.
En revenant à l’Introduction, on dira qu’il est signée par les Auteurs, qui,
anonymes, ne s’assument pas ce discours et ils ne peuvent être accusés dan le cadre d’un
dialogue direct et sincère. Dirons qu’on ne pas trop intéressés qui sont les auteurs, mais
qu’est-ce qu’ils disent. Premièrement, le motif pour lequel la méthodologie
transdisciplinaire est incompatible, dans la vision des auteurs, de faciliter le dialogue
entre science et religion est „l’esprit scientifique” (p. 23). En d’autres termes, la
méthodologie peut faciliter tout dialogue entre toute discipline, à l’exception de la
théologie et la science, parce que la théologie chrétienne est fondée du point de vue
patristique, non rational, „scolastique”, „analytique-descriptif”. La confusion provient du
fait que „les auteurs” confondent „l’esprit scientifique” avec la raison. Il est le moment de
souligner que la méthodologie transdisciplinaire promouvait un nouveau type de
rationalité. Mais ni ce nouveau type de raison n’est pas accepté par les auteurs parce qu’il
a à la base la raison de type böhemien, qui n’entre pas dans les limites de la doctrine
chrétienne orthodoxe. On va voir pourquoi la science moderne n’entre pas dans l’intérêt
des théologiens orthodoxes et, plus important, quel est le rapport entre le philosophe
allemand et celui-la.
Les auteurs identifient la doctrine de Jakob Böhme avec la méthodologie
transdisciplinaire, peut-être parce que la méthodologie transdisciplinaire et, aussi, l’étude
La science, le sens et l’évolution. Essai sur Jakob Böhme ont le même auteur. Elles ne
doivent pas être confondues. L’étude est le fruit de la méthodologie transdisciplinaire, par
suite on ne peut pas l’identifier avec les méthodes de recherche qui l’ont apporté à notre
attention.
Dans le livre sur Böhme, Basarab Nicolescu souligne l’oeuvre de celui que Hegel
l’a considéré comme le premier philosophe allemand qui a créé l’idée de la tri-unité
sacrée, des cycles septénaires et de l’Incarnation, ce qui le rapproche de la raison
chrétienne. En même temps, la trinité de Böhme est compatible avec l’état T lupascienne,
et les cycles septénaires de la cosmologie de Böhme, liées l’une à l’autre, en permanente
interaction, nous rappelle le principe de la non-séparabilité spécifique pour la physique
moderne. En plus, la philosophie de Böhme a été toujours considérée par l’Église soit
„mystique”, soit „hérétique”, et ainsi comme le philosophe allemand n’était pas accepté
dans le cadre de la raison scientifique contemporaine. En débutant avec l’épisode de
Böhme, le discours introductif devient aberrant et agressif: du fait que Böhme est un
représentant de la gnose, les auteurs arrivent à l’ouvrage d’Alain Besançon, Les origines
intellectuelles du léninisme et ils tirent la conclusion que „la nouvelle gnose manifestée
en Allemagne du XVIème et XVIIème siècle a ouvert la voie aux futures sécularisation”
(p. 30).en réalité, la philosophie de la nature de Böhme a inspirée la littérature
romantique allemande; ses livres ne contiennent pas des affirmations qui pourraient
renvoyer au certain type d’idéologie ou de politique. Certainement, le Dieu de Böhme
„qui se reproduit infiniment, aux touts les niveaux de Réalité” n’est pas compatible avec
Celui de la raison théologique moderne, et c’est le motif pour lequel les auteurs de
l’introduction sont tant rancuniers. Mais l’idée de niveaux de réalité interconnectés et en
harmonie l’un à l’autre est compatible avec l’épistémologie provenant de la physique
quantique.

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En continuant, le débat s’oriente vers la négation des idées de Jean-Yves Leloup,
envisagé comme le promoteur du christianisme de type gnostique (comme celui de
l’Évangile d’après Judas, l’Évangile d’après Marie) et qui apporte l’idée de dogme
comme concidentia oppositorum, en faisant une analogie avec la signification du koan
dans la tradition japonaise, ce que fait les auteurs d’affirmer fortement que „la dogme
n’est pas un koan” (p. 39). Il existe des choses pris littérairement par les auteurs et ça
c’est une autre source de confusion. Par exemple, l’utilisation des syntagmes ridicules
comme „transréligiosité transdisciplinaire” (p. 55).
Un autre aspect qu’on veut mentionner est l’abondance des citations pris des
théologiens chrétiens d’élite. Mais, à l’exception du contexte du dogme chrétien, celles-ci
n’ont rien à faire avec le sujet de la discussion, comme la science ou la transdisciplinarité.
En d’autres mots, quoiqu’ils les utilisent comme argument, elles ne sont pas des
arguments. Et ça pour la simple raison que les théologiens orthodoxes n’ont pas pris en
considération, dans leur message, la relation entre la théologie et la science. Simplement
ils n’ont pas été intéressés.
En conclusion, qu’est-ce qu’on déduit de ces faits? L’introduction à ce livre est
une modalité de manipulation, par moyens rhétoriques, des informations sur la
transdisciplinarité, la philosophie de Böhme et d’autres idées promues par Basarab
Nicolescu et d’autres philosophes reconnus qui soutiennent l’attitude transdisciplinaire
(Bernanrd D’Espagnat, Jean-Yves Leloup, Thierry Magnin) et qui sont cités dans la
préface au but de les dénigrer. Bref, c’est une désinformation et une mauvaise intention,
parce que les auteurs ont lu les livres de Basarab Nicolescu, mais ils leur ont dénaturés le
sens. Les auteurs payent une police, comme s’ils tourneraient l’autre joue, quoique le
discours transdisciplinaire ne soit pas un discours polémique, comme celui signé par les
auteurs.
On considère que ces choses devront faire penser plus, parce qu’en temps qu’en
Roumanie sans nom, sans renom et sans d’arguments nient l’applicabilité de la
méthodologie transdisciplinaire, l’académicien Basarab Nicolescu est reconnu
intergénérationnelle comme Président fondateur du Centre International de Recherche et
Etudes Transdisciplinaires (CIRET) et co-fondateur du Groupe de Réflexion sur la
Transdisciplinarité encadré en UNESCO; en Roumanie, il est professeur de l’École
Doctorale „La Paradigme Européenne” de la Faculté d’Études Européennes de Cluj-
Napoca, ou il enseigne le cours Méthodes générales de recherche: la transdisciplinarité
en sciences réelles et humaines; ses livres Nous, la particule et le monde (1986) qui a
reçu la Médaille d’argent de l’Académie Française ou La science, le sens et l’évolution.
Essai sur Jakob Böhme (1993) qui a reçu le Prix de l’Union des Ecrivains de la Roumanie
et Benjamin Franklin Award for the Best History Book (SUA) sont appréciés sans réserve
à l’étrangère aussi.
En plus, il est important de dire que Basarab Nicolescu accompagné par Lima de
Freitas et Edgar Morin (avec lequel il a rédigé La Carte de la Transdisciplinarité,
approuvé par le Congrès d’Arrabida, Portugal, 1994) ont organisé le Premier Congres
Mondial de la Transdisciplinarité, ce qui a conduit aux études et à la développement de la
méthodologie transdisciplinaire en université et centres de recherche en France,
Portugale, Brésil, Roumanie, Allemagne, Suisse, États Unis et Afrique du Sud. En plus,
Basarab Nicolescu est le coordonnateur de la collection „Science et religion” aux
Éditions „Curtea veche” ont été édités les ouvrages des auteurs qui comprennent le fait

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que la transdisciplinarité est vraiment une méthodologie du dialogue: Niels Henrik
Gregersen, Thierry Magnin, Robert Pollack ou Cătălin Mosoia.

La méthodologie transdisciplinaire est fondée sur trois pilons: les niveaux de la


Réalité du Sujet qui lui permet d’avoir accès aux différents niveaux de l’Objet, le
principe du tiers inclus la validité duquel on l’a déjà prouvé, et le principe de la
complexité, qui affirme que tout élément de l’univers est ce qui est grâce au fait que tout
l’existant est ce qui est.
L’enseignement patristique promouvait l’existence spirituelle et ne se propose pas
d’expliquer les lois qui conduisent le monde. Mais pourquoi est-il utilisé comme
argument ? Parce que la Bible et les Saints Pères sont les piliers de la croyance chrétienne
et ont la plus grande crédibilité pour les lecteurs. La question est : pourquoi l’Église a-t-
elle besoin d’un dialogue avec la science ? On croit que cette attitude offensive peut être
expliquée psychanalytiquement, par le complexe d’infériorité de l’Église en face du
succès des livres apocryphes, des pratiques orientales et de la méthodologie
transdisciplinaire et elle a peur de perdre sa popularité. L’institution a besoin de
contribuables. Le complexe d’infériorité est encore plus évident qu’une constante des
discours théologiques est la supériorité de l’existence et de la raison chrétienne en rapport
aux autres types de jugement ou de vie. On croit qu’il est meilleur nous laisser de
découvrir seuls ce goût de l’existence spirituelle, parce qu’au contraire on serait dégoûtés
par l’arrogance et l’orgueil affichés constamment et avec supériorité.
Est-il donc possible le dialogue entre Spiritus Sanctus et Spiritus Scientiae? Dans
les conditions dans lesquelles les théologiens affirment même au début la supériorité de
leur vision et avec une telle attitude d’auto-contentement, le dialogue avec n’importe quel
type de connaissance n’est pas possible, et non seulement avec la connaissance
scientifique!

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