Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
déploiement optique
résidentiel en France
Septembre 2009
Master 2
Économie et conseil en TIC et e-business
« Redouté par les uns et adulé par les autres, le réseau des ré-
seaux présente un double visage : ce peut être à la fois un dan-
ger et un vecteur de liberté. » [Elisabeth Guigou]
2
Caractérisation du
déploiement optique
résidentiel en France
Septembre 2009
Master 2
Economie et conseil en TIC et e-business
« Redouté par les uns et adulé par les autres, le réseau des ré-
seaux présente un double visage : ce peut être à la fois un dan-
ger et un vecteur de liberté. » [Elisabeth Guigou]
3
> remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes de la MINUM (Conseil régional de
Bretagne) pour m’avoir accueilli: Thomas Renault pour avoir supporté mes
questions tout au long des journées, Laurent Flamand pour m’avoir aidé et
baladé en Rav4, Emmanuelle Botta pour avoir corrigé mes fautes
d’orthographes, Céline Galland pour la rédaction et son humour, Maïwenn
Lebeller pour sa relecture.
4
> sommaire
> remerciements ___________________________________________4
> sommaire _______________________________________________5
> introduction _____________________________________________6
> Notions de base sur les réseaux très haut débit _________________9
Première partie : Analyse du marché du très haut débit _______________12
Chapitre 1 > Condition de base du marché du très haut débit ____ 13
Chapitre 2 > Environnement institutionnel et juridique _________ 26
Chapitre 3 > Structure du marché du très haut débit ___________ 45
Deuxième partie : Analyse du déploiement optique ___________________54
Chapitre 1 > Présence de rétroactions positives ________________ 55
Chapitre 2 > L'adoption du très haut débit par les consommateurs 57
Chapitre 3 > Comportements des acteurs privés _______________ 62
Chapitre 4 > Prévision sur les stratégies des opérateurs très haut
débit____________________________________________________ 67
Troisième partie : État des lieux du déploiement optique en France et ses
conséquences _________________________________________________87
Chapitre 1 > Des antagonismes au niveau européen_____________ 88
Chapitre 2 > Les taux de pénétration du très haut débit en France 90
Chapitre 3 > Les cartes des déploiements effectifs ______________ 92
Chapitre 4 > L’efficacité financière des opérateurs. _____________ 96
Chapitre 5 > Un ralentissement des investissements ___________ 100
> conclusion ____________________________________________104
> table des matières _______________________________________108
> Bibliographie/Sitographie ________________________________ 111
> annexes_______________________________________________ 116
5
> introduction
Depuis quelques temps, Internet est montré du doigt, car il serait la source
des problèmes actuels des industries de contenus : il rend le partage de don-
nées plus facile par l’affranchissement des barrières géographiques. Mais
d’un autre côté, ce bouc émissaire des politiques est un formidable relais de
croissance pour les entreprises. En effet, Internet est un canal de communi-
cation et de ventes performant par son faible coût, sa présence dans les
foyers et surtout le profilage des individus. Le Net est également une ré-
ponse à la fermeture temporaire ou définitive de certains établissements. La
grippe H1N1 va sûrement renforcer la formation à distance qui s’avérera
nécessaire en cas de fermeture des établissements scolaires. De même de
nombreux services s’arrêtant dans les zones rurales, comme les bureaux de
poste, peuvent être remplacés par des services en ligne. Internet permet
donc au secteur public comme au secteur privé de fournir des services à dis-
tance.
Mais encore faut-il avoir un accès Internet (seulement 58%1 des français
sont connectés) et bénéficier d’une connexion de qualité. Or aujourd’hui, la
qualité d’une connexion varie selon l’endroit où l’on se trouve. La technolo-
gie DSL2, majoritairement employée (cf. graphique 1), passe par le réseau
cuivré de France Télécom qui n’est originellement pas destiné à transporter
des données numériques. L’élément paradoxal de cette histoire : les zones
les plus reculées souffrent d’un accès médiocre alors qu’elles en auraient lo-
giquement le plus besoin.
6
Graphique 1 Nombre d’abonnés haut débit pour 100 habitants, par technologie en Europe (juin 2008)
Dans cette optique, la Région Bretagne réfléchit sur les moyens à mettre en
œuvre afin d’aider les collectivités bretonnes à mieux prendre en compte
l’aménagement numérique de leur territoire. Ma mission dans le Conseil ré-
gional fut de travailler sur la mise en place d’un guide sur les fourreaux, de
réfléchir sur un système d’information géographique, mais également de
participer à la veille et la préparation d’une conférence entre les collectivités
bretonnes sur ce thème.
7
Une bonne compréhension du marché du très haut débit est primordiale
pour pouvoir bien en saisir les caractéristiques particulières et apprécier les
enjeux de chacun des acteurs privés. Ces derniers ont déjà entamé le dé-
ploiement dans les grandes métropoles.
La deuxième partie sera une réflexion plus dynamique du marché très haut
débit en considérant le déploiement du réseau de fibres. Il y sera question
des interactions entre l’offre et la demande, mais aussi des mécanismes
d’adoption du très haut débit, des comportements actuels des acteurs sur le
marché et d’une analyse stratégique des déploiements privés.
Mais je commencerai tout d’abord avec quelques notions de base sur les ré-
seaux très haut débit.
8
> Notions de base sur les réseaux
très haut débit
Le marché du très haut débit est un marché émergent qui propose des offres
s'appuyant actuellement sur des réseaux de fibres optiques. L'ARCEP3 défi-
nit ces offres très haut débit (THD) comme des « offres de services de com-
munications électroniques proposées sur le marché de détail et incluant un
service d’accès à Internet avec un débit crête4 descendant supérieur à 50
Mbit/s5 et un débit crête remontant supérieur à 5 Mbit/s.»
9
Le marché du THD se basant sur un nouveau réseau, il en possède donc la
morphologie particulière. Un réseau est structuré en trois couches6
(cf.Figure 1) :
10
3. Service. Cette couche correspond aux services finaux vendus aux
consommateurs sur ce réseau. Ils peuvent prendre la forme d’offres
nues comme un accès à Internet, à la télévision ou au téléphone...
mais également la forme de « pack » à l'instar des offres triple-play10.
C'est dans cette couche qu'il y aura création de fortes valeurs ajou-
tées.
10 Offre qui comprend la téléphonie sur IP, la télévision et un accès Internet en illimité. Je rajouterai que le WIFI fait implici-
tement partie de cette offre.
11 LTE (Long Term Evolution) est une nouvelle norme de réseau mobile permettrai d’atteindre les 40 mégabits à l'horizon
2009-2010. Les industriels et opérateurs pensent peut être atteindre les 80 mégabits et peut être plus à plus long terme.
11
Première partie : Analyse du marché
du très haut débit
D
ans un souci de clarté, je séparerai cette partie en trois points.
J'aborderai en premier lieu les caractéristiques de l'offre et de la
demande qui sont les bases de tout marché. Je parlerai ensuite
de l’environnement institutionnel et juridique qui l’entoure. Je termi-
nerai cette partie en soulignant la structure du marché de l’accès très haut
débit.
12
Chapitre 1 > Condition de base du marché du très haut
débit
1.1.1 Une différenciation peu prononcée par rapport aux technologies déjà
existan
exista ntes
Alors que des énormes débits permettraient d'apporter des services à fortes
valeurs ajoutées comme des chaînes de TV en trois dimensions ou des servi-
ces de sauvegardes de données en ligne..., le seul atout de la fibre vient pour
l'instant uniquement de sa vitesse de connexion (plusieurs chaînes TV nu-
mériques en simultanées, navigation plus rapide...). Les offres THD sont
donc très peu différenciées des offres « classiques » DSL, proposées dans les
grandes villes. Je suppose que la couche « services » de ce réseau nouvelle
génération n'est pas réellement développée : les opérateurs se concentrant
sur la construction de leur réseau, ils ne fournissent pour le moment qu'une
formule triple-play classique, le standard actuel.
13
assurer la maintenance et la gestion du réseau qui constituent des coûts
supplémentaires croissant plus que proportionnellement avec le nombre
d'utilisateurs15 comme l'explique Nicolas Curien dans son livre Économie
des réseaux (2005). De là, un coût moyen peut être dégagé et prend la forme
d'un « U » (cf. Graphique 2). Nicolas Curien (2005) nous montre que celui-ci
est supérieur au coût marginal dans un premier temps, c'est-à-dire que l'ex-
ploitation du réseau va présenter de forts rendements croissants qui vont
générer des économies d'échelles.
15 Si on prend comme principe élémentaire que la gestion d'un réseau correspond à mettre en relation une entrée avec une
sortie : plus le réseau s'étend et plus cela devient complexe de trouver la bonne entrée pour la bonne sortie et donc la com-
mutation unitaire devient plus coûteuse.
16 C (n) représente l’ensemble des coûts d’un réseau, c’est à dire les coûts de mise en place de celui-ci (travaux
et mise en service) et l’ensemble des coûts lié à son exploitation.
14
Graphique 2 Représentation du coût marginal C'(n) et du coût moyen C(n)/n
Remarque: Le coût marginal17 C’(n) coupe le coût moyen C(n)/n en son mi-
nimum c'est-à-dire à l'endroit où l'opérateur est le plus efficace.
15
Figure 2 Représentation des différents coûts de déploiement d’un réseau optique (Source : Région Aquitaine)
Son coût moyen est de l'ordre d'une centaine d'euros18 par mètre linéaire19 et
varie selon le lieu des travaux : le coût sera par exemple plus élevé dans les
zones urbaines, car il faudra détruire les revêtements puis les reconstruire.
En revanche, certaines agglomérations sont dotées d'avantages pour dé-
ployer des réseaux. Ainsi, les villes de Paris et Lyon20 possèdent des égouts
visitables qui permettent de tirer des fibres à moindres frais. Il va égale-
ment de soi que les coûts de déploiement dans les zones rurales seront beau-
coup plus importants en raison de l'éparpillement des foyers. Cette disper-
sion provoque un génie civil plus conséquent et permet une mutualisation
des infrastructures entre les consommateurs inférieure à celle mise en place
dans les zones denses (cf. Figure 3). Les infrastructures communes entre les
16
consommateurs permettent également des retours sur investissements plus
rapides pour un opérateur.
Remarque : Dans les zones denses, les opérateurs sont obligés de câbler
tout un immeuble lorsqu'ils veulent atteindre l’un de ses résidents. Cela si-
gnifie un coût fixe très élevé pour relier le premier abonné de l'immeuble et
un coût nul pour raccorder les autres.
21 Performance Management Partner, cabinet de conseil réalisant régulièrement des études pour l'ARCEP et les collectivités
22 Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel
23 Association des régions de France
17
Graphique 3 Coût à la prise selon la taille de l’unité urbaine (source: cabinet PMP pour une étude de l’ARF)
Ce graphique met en avant que les coûts de déploiement d’un réseau sont
d’autant plus importants que la région est faiblement peuplée.
18
1.2 > Caractérisation de la demande de très haut débit
Après avoir détaillé les caractéristiques de l’offre sur le marché du THD, re-
gardons celles concernant la demande.
24 Service intégrant différents média comme la vidéo, le son, photos… qui permet de les faire interagir entre eux. Les utilisa-
tions courantes sont des vidéos dans lesquelles on peut cliquer, des bannières qui interagissent avec le survol de la souris...
25 Réseaux d'échanges de fichier de « pair à pair » (« pear to pear»)
26 1 Peta Byte= 1024 Tera Byte = 1048576 Gigas Bytes soit un peu près 223201 DVD. Remarque un Byte est l’équivalent
anglais d’octet
27 Cisco est un groupe concevant et vendant des technologies ainsi que des services pour les réseaux et télécommunications.
Son chiffre d’affaires annuel se monte à 36 milliards de dollars.
19
Graphique 4 Evolution du trafic par type d'usage (Source:Cisco)
28 Le nombre d'internautes chinois Haut débit a augmenté de 10 millions pendant le premier semestre 2009 selon le Ministère
de l'industrie et des technologies de l'information de Chine.
29 Lecture en direct à partir d'Internet
20
ments moins longs. Pour finir, je ferais remarquer que la distribution spa-
tiale de la demande n'est pas homogène sur le territoire : l’existence
d’agglomération en est la preuve. Cette distribution hétérogène participe
partiellement à la localisation de l'offre.
21
des services (Cloud gaming30…) et objets périphériques (TV 3d…) tirant par-
ti du très haut débit.
Graphique 5 Temps de téléchargement nécessaire selon le type d'accès Internet et son nombre d'utilisateurs
Ce graphique illustre l'idée qu'au fur et à mesure que les amis de l'individu
se connectent au réseau THD, son temps disponible s'en retrouve raccourci
par les temps de téléchargement plus longs (64 secondes de téléchargement
30 Le cloud gaming est le fait d’avoir une console qui ne fait que transférer des données de façon à jouer en direct du net. De
cette façon, la console n’a jamais besoin d’être changée car les calculs de rendu graphique, de son… se font sur des ser-
veurs distants.
31 Nous considérons que cela lui coûte le même temps d'envoyer un fichier de 20 Mo en haut débit que d'envoyer un fichier
de 100 Mo en très haut débit.
32 En général, les débits ADSL sont fluctuants, mais pour l'exemple j'ai dû les supposer constants.
22
contre 1600 si tous ses amis sont connectés au réseau THD). Les écarts en-
tre les temps de téléchargement selon la technologie utilisée se creusent à
mesure que le nouveau réseau s'étend. En supposant que le surplus du
consommateur correspond au temps gagné sur les téléchargements, il de-
vient logique de penser que plus la base d'utilisateurs THD sera étendue,
plus la disposition à payer d'un individu pour rejoindre le nouveau réseau
sera grande.
Une autre externalité négative pourrait être que, plus le nombre d'utilisa-
teurs augmente et plus il y a des risques d'être victime de cyber criminalité,
comme nous fait remarquer Curien (2005). En effet, la taille des virus pour-
rait être plus grosse et donc potentiellement plus dangereuse ! Il faudra
faire de plus en plus attention aux données circulant sur la toile. Windows
est un bon exemple, il est le système d'exploitation le plus utilisé mais éga-
lement le plus victime d'attaques virales. Cela oblige les utilisateurs à
s'équiper d'antivirus, de logiciel anti-espion ... de plus en plus performant
23
afin de se prévenir de Fishing34, d'attaque virale, de cheval de Troie et au-
tres...
34 Action qui consiste à se faire passer pour un service connu afin de récupérer des données confidentielles comme des codes
bancaires
35 Somme d’argent, de temps… qu’un individu est prêt à payer pour bénéficier d’un service ou d’un objet.
24
Graphique 6 Courbes représentant la disposition à payer pour utiliser un ancien réseau (cuivre) et celle pour utili-
ser un réseau nouvelle génération (fibre) plus performant, interconnecté à l'ancien
36 Contraction de l'anglais change and turn. Il représente le pourcentage de clients perdus, sur une période donnée (en général
une année) par rapport au nombre total de clients.
37 Équipement de terminaison de réseau fournis par un fournisseur d'accès à Internet pour bénéficier du triple play.
25
Chapitre 2 > Environnement institutionnel et juridique
38 L'autorité existait jusqu'en 2005 sous le sigle ART : Autorité de Régulation des Télécommunications
26
le surplus laissé aux consommateurs et le profit laissé aux firmes par la dé-
termination de marchés pertinents et d'analyses économiques.
L'autorité prenant une décision à priori, elle ne devra pas faire d'erreur sous
peine de fausser le jeu de la concurrence ou imposer un "mauvais" choix
technologique39.
Dans le cadre du très haut débit, l'ARCEP va devoir fixer les règles du dé-
ploiement optique afin qu'il n'y ait pas une re-monopolisation de la boucle
locale. La difficulté majeure vient du fait que l’autorité fixe les règles en
même temps que les acteurs déploient.
Consciente que les coûts de déploiement de réseau vont être colossaux, l'au-
torité souhaite qu'il y ait une mutualisation effective des réseaux entre les
opérateurs de THD. Elle a lancé plusieurs consultations publiques: l'une sur
la mutualisation de la partie terminale des réseaux afin d'éviter la répéti-
tion de travaux dans les immeubles et l'autre, sur la régulation des infras-
tructures de France Télécom qui constituent une facilité essentielle pour le
39 Un « mauvais » choix technologique serait par exemple de privilégier une technologie meilleure aujourd'hui, mais qui le
serait moins dans le futur qu'une autre technologie moins performante au moment du choix.
40 Comme nous l'avons vu précédemment les premières offres de fibre optique grand public ont été commercialisées en 2007
mais elles ne concernaient que quelques quartiers de Paris
27
déploiement d'une boucle locale à très haut débit. Ces consultations ont dé-
bouché sur la régulation du marché de gros des offres d’accès aux infrastruc-
tures physiques constitutives de la boucle locale filaire depuis mi 2008. Elles
ont également abouti sur la Loi de Modernisation Économique qui instaure
une mutualisation des opérateurs sur la partie terminale et sur l'équipe-
ment en fibre optique de tous les nouveaux immeubles à partir de Janvier
2010.
Le marché de gros des offres d'accès haut débit et très haut débit activés li-
vrées au niveau infranational (marché 5) qui comprend la vente de bande
passante en gros à des opérateurs. (Exemple: Darty qui achète de la bande
passante à Numericable)
41 La Commission Européenne définit le marché pertinent comme « un marché de produits en cause comprend tous les pro-
duits et/ou services que le consommateur considère comme interchangeables ou substituables en raison de leurs caractéris-
tiques, de leur prix et de l’usage auxquels ils sont destinés. Le marché pertinent géographique comprend le territoire sur le-
quel les entreprises concernées concourent à l’offre et à la demande des produits ou services en cause, sur lequel les condi-
tions de concurrence sont suffisamment homogènes et qui peut être distingué de zones géographiques voisines parce que,
en particulier, les conditions de concurrence y diffèrent de manière appréciable ».
28
« Dans un souci de neutralité à l’égard des choix technico-économiques des
opérateurs, l’ARCEP propose:
Le multi fibrage des habitations doit avoir pour effet de mutualiser les coûts
pour les opérateurs puisqu'il n'y a qu'un seul déploiement pour les différents
réseaux. Cette décision permet également de diminuer les coûts de sortie
pour les consommateurs car le changement d'opérateur s'effectue simple-
29
ment par un changement de prise. Elle permet aussi la possible émergence
de concurrence entre les services d'opérateurs, par exemple s'abonner à In-
ternet avec Neuf et à la télévision avec Orange si, bien entendu, les opéra-
teurs proposent les services individuellement!
Le régulateur doit se baser soit sur des maquettes, soit sur des informations
données par les opérateurs. L'ennui vient des opérateurs qui auront ten-
dance à donner les informations quand cela les arrange, mais essaieront de
les dissimuler si cela les contrarie. Par exemple, en révélant de l'informa-
tion, le régulateur saura mieux estimer les coûts réels d'exploitation de la
30
facilité essentielle et ainsi pourra imposer à son propriétaire d'abaisser ou
d'augmenter ses coûts d'accès si l'autorité le juge bon.
2.1.5 Une régulation pour l’instant concentrée sur les grands centres u
ur-
r-
bains
Pour l'instant le régulateur ne s'est prononcé que sur les zones denses : 148
communes (19 unités urbaines) qui représentent 5,16 millions de foyers. La
forte asymétrie d'information sur les coûts réels supportés par les opéra-
teurs ainsi que l'existence de lobbys (collectivité, grand groupe...) obligent
l'autorité à faire preuve de beaucoup de vigilance, ce qui peut parfois
conduire à de forts retards dans les prises de décision concernant le dé-
ploiement.
42 J’ai approximé l'utilité par la différence entre la disposition à payer et le prix pratiqué par l'opérateur.
31
L'échelle d'efficacité productive est atteinte en n0 lorsque le coût marginal
d'exploitation du réseau coupe le coût moyen d'exploitation.
43 L'optimum privé est le point où tous les individus maximisent leur surplus retirer de l'adhésion au réseau.
44 L'optimum collectif est l'endroit où le surplus collectif est maximum, c'est-à-dire l'excédant de la somme des utilités des
membres du réseau sur le coût total du réseau. Cela se vérifie sur le graphique par U(n)+nU'(n)=Cmg(n)
32
Ainsi, l'autorité de régulation doit agir de façon à ce que le réseau soit di-
mensionné à la taille n3 plutôt qu'à la taille n2 par la mise en place de ca-
dres et de réglementations au préalable. Si, par la suite, le très haut débit
est considéré comme un service universel alors l'ARCEP devra, comme pour
l'annuaire téléphonique, avoir recours à des appels d'offres qui donneront le
marché à l'opérateur qui demandera la plus faible subvention pour une cou-
verture la plus grande possible.
Les collectivités ont donc un grand rôle à jouer dans la mise en place de ré-
seau très haut débit.
33
plus rentables servaient à financer les investissements des zones moins ren-
tables. Ce n'est pas le cas du très haut débit actuellement en France.
34
réalisée par le CETE de l'ouest montre les débits possibles d'obtenir sur la
région Bretagne (cf. Carte 1). Le constat est une carte en tâches de léopard
où les collectivités ne sont pas égales sur la qualité d'accès à Internet. Or
aujourd'hui le risque pour elles est le vote par les pieds46 des citoyens qui fa-
voriseraient les communes leur proposant le meilleur débit. Une illustration
de ce phénomène est la mise en avant par les agences immobilières de la
qualité de connexion sur certaines de leurs annonces.
Carte 1 Vitesse de connexion ADSL en Bretagne (décembre 2007 Source: CETE de l'ouest)
46 La préférence des consommateurs est exprimée par leur localisation plutôt que par leur voix. Ainsi si une personne est
mécontente, elle ira se localiser dans un endroit qui lui correspond mieux à ses préférences.
47 Dans le cas des offres LFO (location de fibres optiques)
35
débit n'est que secondaire: les consommateurs paient 30 euros qu'ils aient
du 2Mbits/s ou du 512 Kbit/s.
48 Solution de résorption de zones d'ombre proposée par France Télécom qui consiste à transformer un sous répartiteur en
répartiteur.
36
Graphique 8 Nombre de NRA dégroupés par les acteurs publics et privés au 30/09/07 (Source: ARCEP/AVICCA)
Comme nous l'avons vu sur le graphique, les collectivités ont un rôle à jouer
sur le déploiement de la fibre. Assurément, certaines communes n'auront
pas besoin de participer à l'émergence d'un réseau au sein de leur agglomé-
ration tandis que d'autres devront consentir des investissements impor-
tants, voire même déployer en propre leur réseau pour que leur ville soit at-
tractive pour les opérateurs privés. Les villes comme Paris, Marseille ou
même Rennes seront directement visées par le secteur privé pour déployer
les réseaux de nouvelle génération.
Les autres devront consentir des investissements afin de réduire les coûts
importants par la pose de fourreaux d'attentes, par la réalisation d'études de
piquetage et peut-être même par le déploiement de fibre.
49
Partenariat public privé
37
Figure 5 Représentation des différents types de contractualisation possible entre le public et le privé
Une étude sur le déploiement FTTH réalisée par l'Association des Régions
de France concluait qu'à « défaut d'intervention publique massive seulement
1/3 des foyers sera équipé en FTTH vers 2015 » en ajoutant que « la France
a pris dix ans de retard sur le Japon ».
38
À titre d’exemple, le budget général de la Région Bretagne est de 1,099 mil-
liard d'euros (Cf. Graphique 10). Elle consacre en moyenne 5 millions
d’euros à l’aménagement numérique sur les 34,4 millions dédiés à
l’aménagement du territoire.
Remarque : Si l'on reporte ce chiffre au nombre de bretons, cela fait une dé-
pense de 354 euros par breton dont 1.61 dédié à l’aménagement numérique.
Les 1,61€ semblent dérisoires par rapport aux coûts de raccordement !
La Région peut ainsi en théorie conditionner ses financements par des ap-
plications de critères de cohérence régional comme un choix de technologie,
une couverture minima... Même si en pratique, les enjeux politiques peuvent
parfois prendre le dessus sur la cohérence régionale.
39
sujet la monté en débit des territoires et notamment le déploiement du très
haut débit. Ces réunions ont permis de dégager un certain nombre de pro-
blèmes communs aux acteurs publics bretons. De ce fait, un certain nombre
de documents peuvent êtres mutualisés au niveau régional afin d'assurer
une cohérence entre les collectivités et réaliser des économies. L'objectif du
groupe était ainsi de parvenir à une sorte d'encyclopédie de l'aménagement
numérique du territoire.
Le rôle de coordinateur est un rôle difficile à jouer car la Région ne peut im-
poser son point de vue: elle n'en pas l'autorité. Elle doit faire en sorte que
chaque collectivité trouve un intérêt à la mutualisation. Par exemple, Ren-
nes Métropole et Brest sont très en avance sur les déploiements d'infras-
tructures de télécommunication et peuvent avoir peu d'intérêt à venir à ces
groupes travaillant sur des problèmes qu'elles ont déjà franchis.
Ensuite l'appropriation du sujet n'est pas le même suivant les priorités mi-
ses en avant par la politique du moment qui peuvent entraîner certains
conflits d'intérêt.
50 Contrats d'accès ouvert pouvant êtres utilisés pour tout type de création : texte, film, photo, musique, site web...
40
2.2.4 Les Départements
Les Départements ont été créés en 1800 et sont au nombre de cent. Ils pos-
sèdent des compétences de voirie leur permettant d’effectuer des travaux
sur les routes départementales et nationales. Il est donc plus facile de dé-
ployer un réseau pour un Département que pour une Région, expliquant
ainsi le nombre plus élevé de réseaux d'initiative publique mis en place au
niveau départemental : l'AVICCA en dénombrait trente-deux en exploitation
en mars 2009.
Construire à l'échelle d'une ville est plus aisé qu'à celle d'une Région puis-
que la structure est plus réactive par sa petite taille et le réseau déployé est
41
de plus petite dimension. Mais le projet est en même temps plus coûteux: les
économies d’échelle sont beaucoup plus faibles que celles réalisées par une
Région et sa structure plus petite,par son personnel et sa population, limite
sa compréhension du sujet et son pouvoir de négociation.
De même, à part les grandes villes, la plupart des mairies ne sont consti-
tuées que d'une demi-douzaine de personnes s'occupant des compétences
obligatoires de la commune comme la gestion des voiries, des cimetières, de
la collecte des ordures, de l'enseignement primaire... Cela ne leur laisse gé-
néralement que peu de temps pour exercer une compétence optionnelle telle
que la gestion des infrastructures télécoms. On se retrouve donc avec des
communes évoluant à deux vitesses:
> les sensibilisées : grandes villes ainsi que les communes qui ont com-
pris les enjeux de l'aménagement de leur territoire en réseaux de té-
lécommunication,
> les non sensibilisées qui, soit n'y comprennent rien soit n'y voit que
peu d'intérêt.
Au final, on se rend compte que la plupart du temps, les Communes qui dé-
ploient de la fibre sont celles qui bénéficient des coûts les plus faibles de dé-
ploiement en raison de la densité forte de leur population et celle qui sont
généralement aussi les plus attractives pour les opérateurs privés. Cela
pourrait participer à l'accroissement des fractures numériques entre les
communes sensibilisées et les autres.
42
pourra s'occuper du déploiement de réseau et ainsi bénéficier d'économies
d'échelle et d'externalités plus grandes.
Les pays peuvent aussi aider à la mise en place de réseau. Ces derniers pré-
sentent une cohésion géographique, économique et culturelle mais ne possè-
dent pas de compétences. Malgré tout, ces derniers peuvent être des acteurs
d'impulsion, de coordination et de mutualisation entre communes et EPCI
du pays. C'est ce que fait le pays du Centre Ouest Bretagne (COB). Ce der-
nier est à cheval sur les départements des Côtes d'Armor, du Morbihan, et
du Finistère et a pour plus forte densité 56 hab/km2. L'initiative privée a
donc peu de chance de se développer et un RIP par les collectivités serait ex-
trêmement coûteux en raison du caractère très rural du territoire. Le pays
du COB essaie néanmoins de mettre en place un schéma directeur optique
afin de déployer un réseau de fibre qui dégrouperait les NRA ou même don-
nerait du très haut débit à ses habitants loin de tout.
2.2.6 Plusieurs problèmes qui peuvent apparaître avec l'intervention des col-
col-
lectivi
lectivités
Un des problèmes majeurs qui peut-être imputé aux interventions publiques
vient des changements politiques. En effet, entre les législatives (tous les 5
ans), les régionales (tous les 6 ans), les cantonales (tous les 3 ans), les com-
munales (tous les 6 ans), les Européennes (tous les 5 ans).... il peut être dif-
ficile de mener des projets sur du long terme car ils peuvent être remis en
cause ou reportés par les nouveaux élus.
Un maire s'il veut être réélu pourrait avoir tendance à privilégier les tra-
vaux de cours terme afin qu’il y ait une répercussion sur son mandat. De
plus, les travaux sur les réseaux de télécommunication ne sont pas forcé-
ment aussi visibles qu'un rond-point ou une piscine.
43
fourreaux à France télécom. Un autre exemple pourrait être dans le cas où
Lannion qui voudrait passer un marché pour déployer un réseau très haut
débit. France Télécom employant plus de 1400 salariés de Lannion, cela pè-
serait beaucoup dans la balance quant au choix de l'opérateur.
Par ailleurs, un autre problème typique des collectivités vient de leur auto-
nomie respective. Chacun est son propre pilote et ne peut pas imposer sa vo-
lonté aux autres, cela peut mener à des conflits techniques et politiques en-
tre les collectivités qui peuvent mener alors à des gaspillages d'argent et des
contretemps. L'exemple récent est le cas de Rennes Métropole et du dépar-
tement de l'Ille-et-Vilaine. Rennes métropole était en avance sur le dépar-
tement et voulait user de la licence WIMAX51 du département. Le départe-
ment l'a mise à disposition du délégataire rennais puisqu'elle ne comptait
pas l'utiliser. Sauf qu'entre temps, des problèmes de zones grises sont appa-
rus sur le département. Un certain nombre d'études ont mis en place une
solution utilisant la licence sans fil. Un appel d'offre a été réalisé pour un
marché de service public sur le département Ille-et-Vilaine incluant dans le
lot Rennes Métropole afin que le marché public soit plus attractif. Un mar-
ché départemental a été retenu mais pas avec le même prestataire de Ren-
nes Métropole. Résultat : des tensions politiques ainsi qu’un gaspillage de
ressources financières et humaines qui auraient pu être mutualisées sur un
seul marché public.
Un autre problème vient de la nature même des contrats passés entre les
collectivités et les acteurs privés. Le cadre juridique d’une DSP par exemple
ne permet pas de faire évoluer le contrat puisque cela remettrait en cause le
marché public passé antérieurement. Pour illustrer mes propos; si le marché
public avait pour objet le dégroupage de NRA, il semblerait très difficile de
le faire évoluer en un contrat de déploiement de FTTH même si des ave-
nants sont possibles. En effet, un autre délégataire pourrait être plus per-
formant pour le nouveau contrat. Ainsi des collectivités peuvent se retrouver
51 Acronyme pour Worldwide Interoperability for Microwave Access. Elle correspond à un ensemble de normes portant sur la
transmission de données sans fils sur plusieurs kilomètres.
44
avec plusieurs DSP, c’est le cas du Syndicat Intercommunal de la Périphérie
de Paris pour l'Électricité et les Réseaux de Communication (SIPPEREC)
qui gère trois DSP sur les télécommunications différentes.
L’aide publique peut provoquer également une sorte de "fausse frilosité" des
opérateurs privés. En effet, ces derniers pourraient être « désincité » à dé-
ployer spontanément des réseaux sachant que les collectivités publiques
vont les financer ou les construire: pourquoi aller déployer un réseau lors-
que les collectivités peuvent le faire pour nous ?
45
Figure 6 Représentation d'une chaîne de valeur d'un réseau haut débit (ADSL)
Figure 7 Représentation d'une chaîne de valeur d'un réseau très haut débit (Fibre)
Ainsi, comme nous l'avons vu, Numericable déploie en FTTLA qui permet
d'avoir des débits descendants jusqu'à 100 Mbit/s mais qui sont freinés par
le nombre de personnes raccordées sur le dernier amplificateur. La techno-
logie utilisée par le câblo-opérateur ne permet pas des débits symétriques
pour le moment.
46
Enfin, Free a choisi la technologie la plus évolutive en optant pour du FTTH
en architecture P2P qui permet d'avoir des débits symétriques à 100 Mbit/s
avec une fibre dédiée à chaque abonné.
Ces stratégies font que le marché du très haut débit est actuellement très
intégré et également très différencié.
Graphique 10 Part de marché de l'accès Internet haut débit Graphique 11 Part de marché de l'accès In-
Français ternet très haut débit Français
47
3.2.1 Une concentration élevée
Bien que le marché du très haut débit soit encore émergeant, on peut calcu-
ler un indice de Herfindahl-Hirschmann54 afin d'affirmer l'idée de concen-
tration du marché. En faisant l'hypothèse que SFR et Free se partagent
équitablement les 14000 abonnés, j'obtiens un indice élevé de l'ordre de
6115. L'indice est de 3633 pour le marché du haut débit ce qui nous prouve
que, pour l'instant, le marché du très haut débit présente une concentration
plus forte.
La présence de ces facilités essentielles créée une inégalité entre les opéra-
teurs conduisant à la suprématie de Numericable et d’Orange pour le mo-
ment. L'avance de Numericable sur les autres opérateurs vient de l'utilisa-
tion de la technologie FTTLA qui nécessite beaucoup moins de travaux que
le FTTH. Cette technologie évite en plus d'aller faire des travaux chez les
particuliers ce qui permet à Numericable de déployer abordablement et ra-
pidement.
54 IHH est égale à la somme des parts de marché élevée au carré. Un IHH est élevé lorsqu'il est supérieur à 1800 selon le livre
"La pratique communautaire du contrôle des concentrations" Par Antoine Winckler, François Brunet, David Encaoua, Lau-
rent Cohen-Tanugi, Mario Siragusa
48
3.3 > Un double « Bottle neck »
Ces facilités essentielles provoquent l'émergence d'un double goulot d'étran-
glement ("Bottle Neck") pour les opérateurs.
Ces alvéoles constituent une ressource rare, les propriétaires de facilités es-
sentielles auront tendance à privilégier l'accès de leurs infrastructures à
leur propre réseau au détriment des opérateurs tiers. Ces derniers devront,
en cas de non-disponibilité des infrastructures passives, réaliser une nou-
velle tranchée pour poser des fourreaux (Coût fixe important) ou louer de la
fibre noire.
49
Ces Bottle neck pourraient se concrétiser par des lenteurs de mise en ser-
vice ou d'obtention de données... qui augmenteraient les coûts administratifs
et des retards de déploiements.
50
Graphique 12 Représentation des courbes de coût moyen C(n)/n et du coût marginal C'(n) d'un réseau
En outre, le prix pratiqué pour le très haut débit, se calant quasiment sur
celui de l'ADSL (aux alentours de 30-45 euros), impose aux opérateurs
d'avoir un nombre d'abonnés plus important pour être rentable que si le prix
avait été plus élevé (cf. graphique 12).
51
réseau à n*.En pratiquant le prix le plus faible, ils empêcheraient l’entrée
de nouveaux concurrents puisque aucun profit n’est possible.
52
plus gros financement comme des reprises d'engagement pour attirer le
client.
53
Deuxième partie : Analyse du dé-
ploiement optique
A
près avoir analysé de façon statique le marché, il est intéressant
de le regarder en mouvement. Cette partie s’intéressera donc au
déploiement du réseau supportant le très haut débit et sera divi-
sée en quatre chapitres. Les rétroactions positives qui condition-
nent le déploiement seront présentées dans un premier chapitre. Ce dernier
sera suivi par un chapitre sur la diffusion du très haut débit dans la popula-
tion française. J’observerai les comportements actuels des protagonistes pri-
vés du très haut débit résidentiel dans le troisième chapitre. Finalement, une
projection dans le futur, sur les possibles stratégies de déploiement des opé-
rateurs, semble profitable.
54
Chapitre 1 > Présence de rétroactions positives
59 Dans son papier Balkanisation des infrastructures de télécommunications et aménagement numérique, Jérôme Vicente
prend en compte la demande des entreprises mais nous pouvons facilement étendre son raisonnement aux particuliers.
55
Figure 8 Représentation de la dynamique de marché en présence de rétroactions positives (adaptée du modèle de
Jérôme Vicente).
Cet "effet boule-de-neige" sera d'autant plus fort et rapide que les coûts de
déploiement du réseau sont initialement bas (effet prix) et que la population
d'utilisateurs pouvant se connecter au réseau est forte (externalités de ré-
seau potentiellement fortes). Les zones bénéficiant d’une masse de clients
potentiels permettant de déclencher cette rétroaction, seront donc plus pro-
pices à des réseaux.
56
Chapitre 2 > L'adoption du très haut débit par les
consommateurs
Les réseaux cuivre et GSM ont suivi cette évolution en S (Cf. Graphique 13).
Graphique 13 Evolution du nombre d'abonnés (lignes et postes téléphoniques fixes et mobiles. Source: Annuaire
rétro de la France)
57
abonnement mobile soit apparenté à la personne qui le possède a dû partici-
per également à cette forte croissance: en général chaque membre d'un foyer
possède son téléphone portable alors qu'il n'y a qu'une ligne fixe par maison.
Il ne faut pas oublier également que la compatibilité du réseau mobile avec
le réseau fixe qui permet aux usagers mobiles de bénéficier de la mise en re-
lation avec les usagers fixes. Un coût d'interconnexion plus élevé a été pra-
tiqué entre un fixe et un mobile pour financer le réseau sans fil. Ce coût
d'interconnexion plus élevé augmentait les externalités de réseau car il était
beaucoup plus intéressant d'acheter un téléphone portable pour appeler les
numéros mobiles.
Dans son livre The Diffusion of Innovations (1962), Everett Roger montre
qu'une technologie se propage à travers différentes classes de population re-
présentant des points de passages obligatoires (Cf. Figure 9).
Figure 9: Diffusion d'une technologie selon le type d'adopteur (Source: Livre Everett Roger)
Pour Everett Roger, le taux d'adoption va dépendre de sept critères que nous
résumerons dans le tableau 1 :
58
Nature de
Critères Fibre optique l'impact (+/-
)
Technologie plus performante et plus stable, le
Son avantage re
relatif
même débit pour tous les utilisateurs +
Technologie entièrement compatible avec les usages
Sa compatibilité
en cours (Internet, téléphonie, et télévision) +
Même complexité que la mise en œuvre de l'ADSL
Sa complexité
complexité
(une box à installer). +
Pour l'instant, la technologie est seulement accessi-
Son accessibili
accessibilité
ble dans certains quartiers de grandes villes --
Même si la qualité du réseau fibre est indéniable,
son effet sera très peu visible dans un premier
temps car les usages potentiels n'apparaîtront que
Son observabili
observabilité
plus tard. De même les sites comme les réseaux --
domestiques (WIFI60,...) ne sont pas optimisés pour
le très haut débit.
Présente peu de risque car il y a rétro compatibilité,
la fibre est l'unique technologie qui sera employée
Le risque
par les opérateurs. La fibre semble être en plus la +
technologie la plus pérenne actuellement.
La vitesse du
changement
technologique
La vitesse de déploiement est pour l'instant lente
--
Tableau 1 Les sept critères qui conditionnent la diffusion d'une technologie selon Everett Roger appliqués à la fibre
optique
60 Une norme de réseaux sans fil. La norme 802.11b est la plus rependue, celle-ci ne permet que des débits théoriques de
11Mbits (6 Mbits en réel).
59
marché de masse. Il explique qu'une technologie peut ne pas atteindre un
nombre d'adoptants suffisant pour se diffuser plus largement et ainsi
s'écrouler.
Il sépare les consommateurs également en cinq groupes qui ne sont plus ba-
sés sur le temps écoulé avant l’adoption, mais plutôt sur leurs préférences
individuelles. Il distingue ainsi les innovateurs (technophile, geek...), les
primo adoptants (visionnaires), la majorité précoce (pragmatiques), la majo-
rité tardive (les conservateurs) et les retardataires (sceptiques). Je n’irais
pas dans le détail des groupes de consommateurs, mais il faut juste savoir
que les innovateurs et les visionnaires forment le marché émergent par le-
quel une technologie doit forcément passer avant d’atteindre le marché de
masse.
Figure 10 Cycle d'adoption d'une technologie selon Moore (Source: The Chasm Group)
61 Seulement 7% des foyers éligibles ont souscrit à une offre FTTH selon l'ARCEP.
60
Geoffrey Moore a montré l'existence de paliers à franchir entre les différents
groupes, le plus important étant celui se situant entre le marché émergent
et le marché de masse qu'il a appelé le gouffre (« the Chasm »). La question
va être alors pour les opérateurs: comment faire pour passer le marché du
très haut débit dans un marché de masse? En effet, il y a une grosse diffé-
rence entre les primo adoptants et le marché de masse: alors que les pre-
miers n'ont pas peur du changement et aiment les technologies aux poten-
tiels puissants, le marché de masse veut une utilité visible et freine à l'idée
de changement. Généralement, les technologies ne franchissent pas le gouf-
fre d’elles-mêmes, il faut qu’il y ait un déclencheur comme une normalisa-
tion, une aide publique (ex : minitel), une baisse significative des prix, un
marketing performant…
La question est de savoir quel sera le déclencheur pour le très haut débit.
On peut intuitivement penser que les opérateurs alternatifs vont faire bas-
culer leurs clients, quand c’est possible, sur leur propre infrastructure. Mais
le basculement risque d’être lent car tant que les nouveaux usages indispen-
sables ne seront pas apparus les consommateurs lambda ne basculeront pas,
privilégiant un accès satisfaisant plutôt qu’optimum. Si on prend l’exemple
des réseaux EDGE et 3G, quel intérêt pour le consommateur de basculer sur
le 2eme réseau pour émettre/recevoir des appels ? L’intérêt de la 3 G est ré-
ellement apparu avec l’accès Internet en mobilité grâce aux clefs 3g et des
smartphones.
61
Chapitre 3 > Comportements des acteurs privés
Mais les opérateurs n'ont pas été pro mutualisation jusqu'à présent. L'utili-
sation d'architecture différente de déploiement (GPON pour Orange, P2P
pour Free et SFR qui oscille entre les deux) rend difficile le partage de tran-
chées. De même, l'accès aux facilités essentielles bien que réglementé par
l'autorité reste plus difficile pour les opérateurs alternatifs.
62
par le premier opérateur entrant qui louerait ensuite ses infrastructures
aux autres. Cela aurait mis Free en difficulté car ses moyens financiers
étant plus faibles, il aurait été incapable de câbler aussi vite que ses concur-
rents. Il se serait retrouvé à louer une grande partie du réseau aux opéra-
teurs.
63
mateurs finaux (cf. figure 10). A terme, les opérateurs seront positionnés en
tant que « gate-keeper63 » qui pourra à terme poser des problèmes de
concurrence comme des abus de position dominante sur la diffusion de
contenus.
63 « Le gardien de porte ». Dans les livres de sociologie anglo-saxonne, le « gate-keeper » est un individu par lequel tous les
flux (information, bien...) passent. Ce dernier peut alors privilégier, interdire, filtrer les flux entre deux acteurs et tirer ainsi
un avantage concurrentiel.
64
Par le passé, les infrastructures télécoms ont toujours été financées par une
double tarification : une partie fixe et une partie variable (ex:téléphone fixe,
téléphone mobile, début d'Internet). En général, une subvention croisée était
appliquée: un tarif de raccordement en dessous du coût réel de l'infrastruc-
ture afin de ne pas décourager l'abonné et un tarif variable élevé possible
grâce à une valeur d'usage importante découlant des externalités de réseau.
Sur le marché nous concernant, les opérateurs pratiquent un prix d'accès
très inférieur au coût de raccordement si l'on en croit le graphique 3 réalisé
par PMP.
Remarque : une « Freebox » haut débit coûte 180 euros à Free selon son rap-
port de gestion 2008.
De plus comme nous l’avons vu, la box est seulement prêtée et non vendue
ce qui constitue un frein à la sortie pour un consommateur et réduit artifi-
ciellement le taux de CHURN. Malgré tout, les offres Internet françaises
sont à ce jour les plus compétitives sur le marché européen.
65
3.4.3 Un canal de diffusion privilégié
La box peut constituer un contact privilégié entre un opérateur et ses abon-
nés. Etant connecté sur la télévision, sur l’ordinateur et sur le mobile, un
opérateur bénéficie d’un support de diffusion multi écran. Il peut en plus
qualifier un foyer par les programmes regardés, les sites fréquentés, les per-
sonnes appelées... Le tout est ensuite d’associer les différents écrans entre
eux de façon à qualifier plus précisément les individus. Un moyen de le faire
est de mettre en place des jeux multi-support (cf. Pub Chabal pour Orange
Foot64).
3.5.2 L’initiative
L’initiative publique
L'autre se fait sous l'impulsion des collectivités. Ces dernières peuvent cons-
truire des réseaux et les mettre à disposition d’opérateurs privés comme
nous l’avons vu dans la première partie.
Elles peuvent également conclure des partenariats avec des acteurs privés
ayant deux objectifs : une rentabilité pour les opérateurs et un bien être so-
cial plus important grâce à une couverture plus grande par exemple.
66
Chapitre 4 > Prévision sur les stratégies des opérateurs
très haut débit
Un opérateur agit comme une plate-forme qui met en relation les adhérents
de son réseau entre eux mais aussi avec le reste des personnes et des servi-
ces on-line. Cette plate-forme (CF. Figure 12) fait payer la face des abonnés
qui sont subventionnés à l'accès par le prêt d’une box. Ils récupèrent égale-
ment une partie de leurs revenus par des accords avec des fournisseurs de
contenus. Par contre, les flux venant d’Internet et traversant le réseau ne
sont pas rentabilisés (encore ? 65) par les opérateurs.
Chaque opérateur, de part leur histoire respective, vont présenter des forces
et faiblesses qui influenceront leur stratégie de déploiement optique.
65 Une polémique a lieu en ce moment avec la dernière publicité faites par Orange. Cette dernière insinue qu’Internet chez
Orange n’est pas le même que chez les autres FAI, ce qui remettrait en question la neutralité du net. Cela sous-entendrait
qu’un opérateur pourrait réaliser des partenariats privilégiés avec certains acteurs du web comme Google, Yahoo... au dé-
triment des autres.
67
4.1 > Orange
4.1.1 Ancien monopole dirigé par l'état
Anciennement appelé la Direction Général des Télécommunications66, la
transformation du groupe en société France Télécom a été effective en 1988
notamment grâce à la directive européenne de mise en concurrence des ser-
vices publics.
Orange est le premier opérateur Internet français avec près de 50% de part
de marché sur le haut débit et le deuxième en accès très haut débit avec
15% du marché. Il bénéficie d'un ARPU67 sur le Haut débit de 33 euros.
Le groupe est présent dans 220 pays et territoires avec plus de 160 000 000
clients à travers le monde dont 48,7 millions de clients Internet. Orange est
donc un groupe mondial possédant des activités diversifiées.
68
Ainsi, déployer un réseau de fibre optique reviendrait pour l'opérateur à dé-
valoriser sa paire de cuivre.
France Télécom est également fort de son réseau de 700 agences qui lui
permet d'avoir une force de vente présente sur l’ensemble du territoire ainsi
qu’un SAV plus performant. Il bénéficie par la même occasion d'une image
de marque d'opérateur serein et légitime héritée de son ancien statut qui lui
permet d'atteindre un plus large public que la concurrence. Les personnes
averses aux risques et voulant une solution rapide auront tendance égale-
ment à privilégier l'opérateur historique qui bénéficie de la meilleur mise en
service et du meilleur SAV68.
Tous d'abord, il faut qu’il puisse concurrencer SFR en cas de fusion avec Ca-
nal+. En effet depuis sa fusion avec TPS, Canal+ est le seul diffuseur de té-
lévision payante.
69
La troisième raison est que le groupe pourra rentabiliser le contenu sur dif-
férents écrans qu'il exploite: téléphone, ordinateur et télévision.
4.1.5 Une entreprise très surveillée par les régulateurs et les conseils de la
concur
concurrence
Les avantages concurrentiels hérités de son ancien statut vont faire que la
société Orange va être étroitement surveillé par les régulateurs et les
conseils de la concurrence de France et d'Europe.
Cela représente un coût supplémentaire par rapport aux autres FAI qui ef-
fectuent des études moins poussées. Par exemple, Orange s'était vu imposé69
de vendre son forfait Internet à un prix plus élevé que celui de la concur-
rence, il a dû également réduire le prix de l'accès à la boucle locale.
70
La décision récente du régulateur français rendant l'option d'une fibre sup-
plémentaire possible va sûrement freiner son déploiement dans la grande
ville. En effet, il est intéressant pour Orange de laisser le « fibrage » d'im-
meubles se faire par les opérateurs alternatifs qui se concentreront sur les
grandes métropoles. Il lui suffit d'exercer l'option pour que les opérateurs lui
pose une fibre supplémentaire.
De cette façon, Orange déploiera de la fibre aux mêmes endroits que ses
concurrents afin de ne pas les laisser seuls. Le déploiement des grands cen-
tres urbains se retrouvera ralenti avec moins d'acteurs, laissant le temps à
Orange de profiter au maximum de sa boucle locale et de préparer le dé-
ploiement des zones moyennement denses où il se trouvera sûrement seul
pour déployer.
70 Courant porteur en ligne : permet d’utiliser le réseau électrique pour transporter des données numériques.
71
Son image passe par une communication très poussée à travers de nom-
breuses publicités, des interviews de Lombardini (PDG de FREE) ou de Xa-
vier Niel (PDG de Iliad) ainsi que par des procès à répétition. Il y a
d’ailleurs beaucoup de "Vapor waves" (effets d'annonce): le groupe Iliad a été
le premier à annoncer qu'il allait déployer un réseau FTTH, il a annoncé des
forfaits illimités sur les mobiles pour 30 euros alors qu'il n'a pas encore la
licence 3G...
72
Le côté technologique va faire que les abonnés Free sont des personnes
ayant des usages plutôt avancés dans l'utilisation des nouvelles technologies
ou de nouveaux services informatiques. La communauté Freenaute est très
active par de nombreux blogs, des commentaires défendant le FAI,… et le
groupe entent bien en profiter : il a ouvert une partie du code source de la
« Freebox » en licence GPL, ce qui lui permet de s'offrir une armée de déve-
loppeurs pour pas un sou !
Free bénéficie à travers cette communauté du plus fort ARPU : 36,3 euros
au deuxième trimestre 2009
Mais ce marché de niche éprouve certaines limites. Le grand public est plus
dur à atteindre pour Free que pour SFR ou Orange. L'exemple type est que,
depuis le rachat d'Alice par Free, les abonnés de la belle blonde s'en vont: le
FAI a perdu 54 000 clients. Le public d'Alice est plus familial que celui de
Free, la gestion de la relation à distance est donc plus difficile. De même, le
vivier des technophiles commence à s’épuiser car les derniers chiffres pu-
bliés montre que le taux d’acquisition d’abonné par Free a été divisé par
quatre.
73
est aussi un inconvénient car il ne permet pas d'avoir une force de ventes
sur le terrain pour vendre ses services et ne permet pas non plus de prati-
quer un service après vente aussi performant que ses concurrents.
Cette dernière est fondamentale pour Free car, avec Numericable ce sont les
seuls qui n'ont pas de réseau mobile, ils ne pourront pas pratiquer les offres
quadruple-play si ce type d'abonnement devient la norme future. Surtout
que l'accès en mobilité devient de plus en plus utilisé avec l'apparition de
Smartphones évolués permettant réellement de surfer sur Internet ainsi
que l'apparition de Netbook avec la technologie 3G intégrée.
L'opérateur du groupe Iliad avait toute fois tenté de s'en passer en obtenant
une licence Wimax mais qu'il n'a pas utilisé. Il a également tenté de dé-
ployer un réseau sans fil par l'intermédiaire des « Freebox ». Ces dernières
permettent d'appeler en VOIP avec des portables dotés d'une connexion WI-
FI. Ils ont récemment ouvert à la connexion Internet à l’instar de SFR.
73 Orange et SFR ont saisi la commission européenne pour aides d’états. Bouygues Télécom s’apprête à le faire également.
74
4.2.5 Toujours dépendant
dépendant de ses concurrents
C’est le seul des quatre opérateurs à ne pas posséder de réseau propre. Il ef-
fectue des contrats longues durées avec Neuf-Cégetel et des collectivités sur
des offres fibre noire. Free n'est pas un constructeur de réseau.
De même on peut se poser des questions sur les stratégies de contenu car,
contrairement à ses concurrents, il est le seul à ne pas être intégré vertica-
lement: Numericable est d'abord un diffuseur de télévision, SFR est adossé
au groupe Canal+ et Orange a créé Orange TV. À termes, cela risque de po-
ser des problèmes d'accès aux contenus.
Iliad déploiera en priorité dans les grands centres urbains, plus particuliè-
rement là ou le groupe bénéficie d'une importante part de marché qui lui
permettra d'investir le tiers du prix de l'abonnement dans son réseau fibre
plutôt que de le reverser à France Télécom. Le déploiement du nouveau ré-
seau en fibre est également une opportunité pour Free de se différencier
techniquement par l'utilisation d'une architecture différente : le P2P.
Free étant le groupe bénéficiant d'une force de frappe financière plus faible
qu'Orange ou SFR, il a ainsi grand intérêt à ce que l'ARCEP prône la mu-
tualisation des frais sur les parties communes, afin que Free puisse déployer
un réseau aussi grand que ses concurrents. De cette manière, Free pourrait
augmenter ses revenus de manière significative grâce à la promotion de ser-
vices à forte valeur ajoutée (VOD HD, Multi Poste Tv...).
75
4.3 > Neuf/SFR
Le groupe SFR possède 23% de part de marché sur le haut débit et partage
8,23%du marché THD avec Free. La partie fixe (Neuf-Cegetel) réalise un
chiffre d’affaire de 2,9 milliards d’euros sur les 11,553 milliards générés en
200874. Par contre la participation au résultat net de l’activité fixe est égale
à 18 millions d’euros, soit très peu en comparaisons de Free. Cette faiblesse
vient des coûts d’intégration et de restructuration de Neuf dans l’entité SFR
car avant la fusion son résultat net était de 77 millions. Mais si on prend le
résultat net du groupe Vivendi il est de plus de 2 milliards.
76
cation en ayant un seul interlocuteur. Il pourra même proposer des solutions
quadriple-play ou des offres ressemblant au forfait Unik75 d’orange.
75 L'offre Unik est une offre convergente Wi-Fi-GSM qui permet à un téléphone mobile de pouvoir être à la
fois un téléphone mobile, au moyen du forfait mobile et un téléphone fixe, au moyen de la box et des
hotspots.
77
Le groupe manque tout de même d'une réelle différenciation de ses concur-
rents. Même s'il propose les mêmes services que Free, ce dernier pratique
un battage médiatique plus important. Le service client d'Orange reste éga-
lement mieux perçu que celui de SFR. La fusion de SFR et Neuf risque en
plus de provoquer une confusion chez le consommateur entre les deux mar-
ques.
SFR a mis en place la convergence entre son réseau 3G+ dit HSDPA78 et son
réseau de fibre optique. Cette évolution permet de passer les débits de
7,2Mbit/s à 14,4Mbit/s par le raccordement de ses antennes 3G au réseau
de fibre optique. De cette façon, l'opérateur rouge fait une pierre deux coups
car il permet une connexion Internet mobile sur clef 3g plus performante et
en même temps de s'affranchir du réseau France Télécom auquel il loue ac-
tuellement des faisceaux hertziens ou des liaisons télécoms dédiées.
Ainsi dès 2010/2011, le réseau Neuf SFR en couplant son réseau Neuf WIFI
et le réseau 3G+ amélioré permettra à SFR de proposer un accès Internet
haut débit sur l'ensemble du territoire Français.
76 Société qui œuvre pour le partage des connexions Internet via le réseau sans fil (Wi-Fi).
77 Une carte est consultable montrant l’étendu de la couverture des spots FON à cette adresse http://maps.fon.com/
78
High Speed Downlink Packet Access, Il offre des performances dix fois supérieures à la 3G (UMTS R'99) dont il est une
évolution logicielle. Il permet de télécharger théoriquement à des débits de 1,8 Mbit/s, 3,6 Mbit/s, 7,2 Mbit/s et 14,4 Mbit/s.
78
l’aménageur. Ainsi ce sont plusieurs milliers de kilomètres de fibre qui ont
été déployés permettant à SFR de proposer du très haut débit aux établis-
sement public et entreprises mais surtout de réduire le coût du dégroupage
des NRA! L’exemple est que depuis la délégation de service public signée
avec Rennes Métropole, tous les NRA présents dans la zone de délégation
ont été dégroupé. Cela lui permet de prendre un avantage stratégique cer-
tain dans le dégroupage sur Free qui doit concéder de plus gros investisse-
ments.
79 Source: http://www.ecrans.fr/Benjamin-Bayart-1-2-Non-seulement,7733.html
80 Cet accord concernait le point de mutualisation des deux opérateurs pour déployer la fibre. Ils s'étaient ainsi accorder pour
le situer au plus près des immeubles, ce qui imposait des investissements beaucoup plus important pour Free.
79
Dans la même optique, SFR est en train d'étudier la question d'une offre sa-
tellite afin de pouvoir affirmer une couverture Haut débit à 100% et se dis-
tinguer ainsi des opérateurs alternatifs. Ici l'opérateur voulant tirer des ren-
tes. À l’instar d'Orange, SFR agit dans une vision plus globale que l'accès
Internet.
Elle possède sa boucle locale dans le cadre de partenariat public (cf. graphi-
que 14). Dans les conventions d'occupation du domaine public le câblo-
80
opérateur bénéficie d’une grande liberté de gestion de son génie civil alors
que dans le cadre du plan câble, Numericable détient seulement un droit
d'usage des infrastructures de France Télécom mais le réseau ne lui appar-
tient pas. Néanmoins, le génie civil constitue un droit de retour pour les col-
lectivités qui pourrait l'ouvrir à la concurrence ce qui voudrait dire que Nu-
mericable pourrait perdre dans les années qui viennent une bonne partie de
son réseau qui retomberait dans le domaine public.
Graphique 14 Répartition des prises de Numericable selon le régime juridique (Source: AVICCA)
81
De ce fait les syndicats de copropriétés ne pourront pas choisir leur opéra-
teur d'immeuble dans le cas où Numericable déciderait de déployer de la fi-
bre optique hors zones très dense81.
Si je rajoute à cela que généralement les villes câblées sont des zones den-
ses, donc plutôt rentable, et que le câblo-opérateur n'est pas obligé d'ouvrir
son génie civil à la concurrence : voila un joli coup de pouce pour Numerica-
ble.
Il n'y a pas non plus de génie civil à mettre en place (ou très peu) qui repré-
sente 80% du coût d'un déploiement grâce à l'utilisation de ses fourreaux.
Cela permet à Numericable de descendre le coût de raccordement en très
haut débit entre 50 à 100 euros par prise. Un coût de raccordement très en
dessous de celui des autres opérateurs qui tourne autour de 1000 euros par
prises.
81 Je rappelle que dans les zones très denses les opérateurs peuvent exercer une option de pose de fibre supplémentaire.
82
4.4.6 Un passé mouvementé qui affaiblit son image de marque !
Par le passé, Numericable s'est retrouvé au bord du gouffre. Ce dernier ac-
cumulait des plaintes et les queues de personnes mécontentes devant ses
magasins.
De même, le débit est partagé entre les abonnés d’un même amplificateur:
vingt foyers sur un débit de 100 Mbit/s cela ne fait que du 5Mbit/s par foyer.
La monté en très haut débit nécessite une utilisation plus grande de bande
passante qui est déjà bien entamée par les flux de télévision. À terme,
l'AVICCA pense que la technologie FTTLA ne pourra pas dépasser les 2,5
Gbit/s en débit théorique descendant et partagé entre les abonnés d'un am-
83
plificateur. Le FTTH pourra aller beaucoup plus loin : le Japon a récemment
battu un record en obtenant un débit de 14 Tbit/s82 sur 160 km!
Par contre, il ne fait que moderniser son réseau ce qui veut dire que dans un
premier temps, il ne pourra pas dépasser 9.4 millions de foyers câblés. Le
câblo-opérateur devra par la suite, soit se contenter d'une part de marché
sur les consommateurs câblés, soit étendre sa cible potentielle par une ex-
tension de son réseau ou par la location à d’autres opérateurs.
Le groupe accuse pour l'instant une dette de 3 milliards d'euros83 alors que
le groupe ne réalise que 1,3 milliard d'euros84 de chiffre d'affaire venant es-
sentiellement de Completel. Le groupe a d'ailleurs arrêté les investisse-
ments dans son réseau et va se concentrer sur la relation client afin de limi-
ter son taux important de CHURN: fin 2008 le taux de résiliation Internet
était de 30%.
82 Cela équivaudrait à télécharger 1800Go en une seconde soit encore 450 DVD.
83 Source : http://www.arcep.fr/index.php?id=9940
84 Selon la Tribune
85 Mobile Virtual network Operator: opérateur mobile ne possédant pas son propre réseau
84
propose de louer son réseau en marque blanche à des opérateurs virtuels.
Ainsi, Numericable tend rentabiliser plus rapidement son réseau que ses
concurrents et peut être même l’imposer comme alternative au réseau de
France Télécom.
86 Fiber Virtual Network Operator : opérateur très haut débit ne possédant pas son propre réseau. Le premier FVNO est Darty
qui propose des offres très haut débit via le réseau câblé.
85
Orange bénéficie d'une position avantageuse sur l'ADSL et en tire des ren-
tes assez conséquentes. Il n'a donc pas un intérêt immédiat à investir dans
un nouveau réseau.
SFR aura tendance à la prudence dans son déploiement. La société est diri-
gée par Vivendi qui est possédé en majorité par des petits porteurs et des
groupes financiers. Ces derniers vont plutôt privilégier les rentes de
court/moyen terme ce qui n'est pas le cas d'un investissement dans la fibre
optique.
Nous devrions voir apparaître trois cas selon les études réalisées par l’ARF:
Le reste des villes où la densité serait trop faible pour qu’une concurrence
soit possible sur les infrastructures. Des monopoles locaux publics ou semi-
publics devraient apparaître si possible. (16 millions de foyers)
86
Troisième partie : État des lieux du
déploiement optique en France et ses
conséquences
87
Chapitre 1 > Des antagonismes au niveau européen
88
de prises. La chose intéressante dans l’étude IDATE est surtout le nombre
de personnes ayant souscrit à un abonnement THD (Cf. Graphique 16).
Graphique 16 Nombre d’abonnés à des offres THD en Europe par pays (Source : IDATE)
On se rend compte alors que la France est 3ème avec environ 2 fois moins
d’abonnés que la Suède alors quelle possède potentiellement 4 fois plus de
prises! Conclusion, la France est dernière du classement européen concer-
nant la pénétration du FTTH/B avec seulement 5 % des personnes éligibles
ayant souscrit à un contrat très haut débit (Cf. Tableau 2).
Tableau 2 Taux de pénétration parmi les abonnés éligible au très haut débit selon les pays
89
Chapitre 2 > Les taux de pénétration du très haut débit
en France
Ainsi au contraire de ce qu’on aurait pu penser, Free aurait plus de mal que
les autres opérateurs pour recruter des clients sur son réseau optique. Le
fait est, qu’on s’attendait plutôt à ce que le trublion des télécoms ait le taux
de pénétration le plus élevé en raison de sa clientèle technophile.
Une autre surprise vient d’Orange qui présenterait le plus fort taux de pé-
nétration alors même qu’il propose l’accès très haut débit le plus coûteux. De
plus, ce doit être le seul opérateur n’ayant pas un intérêt immédiat à faire
basculer ses clients sur un nouveau réseau. L’effet rassurant d’être chez
l’opérateur historique et la présence de boutiques permettent sûrement
d’apaiser les doutes du client sur la technologie fibre en lui garantissant un
SAV performant en cas de panne.
Chez SFR, quasiment 3 abonnés sur 100 éligibles auraient souscrit à une
offre très haut débit. C’est un taux de pénétration situé entre celui de
d’Orange et celui de Free.
90
Le constat est que les contractualisations d’abonnements très haut débit
restent faibles sur le marché Français même pour Numericable. Cela vient
peut-être, comme je l’ai supposé, d’une différenciation pas assez prononcée
entre les offres haut débit et les offres très haut débit.
Tableau 3 Taux de pénétration des forfaits THD parmi les FAI français.
91
Une plus grande confiance de la population dans un réseau public et aussi
une mise en concurrence de plusieurs opérateurs sur un même réseau doi-
vent participer à cette meilleure pénétration.
92
SFR passe par des opérateurs d’opérateur, Axione88 en l’occurrence, pour
vendre un accès très haut débit à Gonfreville l’Orcher (Affermage pour la
communauté de l’agglomération Havraise) ou à Pau (Affermage pour Com-
munauté d’agglomération de Pau Pyrénées).
Carte 2 Carte des villes raccordées en très haut débit par des opérateurs (D’après les données fournis par les FAI
et médias)
88 Filiale de Bouygues construction, Axione est un opérateur global d'infrastructures télécoms pour les collectivités territoria-
les et les opérateurs.
89 Il déploie son propre réseau optique.
90 Il exploite des réseaux appartenant au domaine public ou à d’autres opérateurs
93
3.2 > L’initiative publique
Les collectivités ne sont pas restées inactives pendant les phases de dé-
ploiement des opérateurs privés. Elles ont ainsi agit de deux façons princi-
pales :
L’autre manière d’agir pour elles est de prendre les devants en déployant
par elles-mêmes les réseaux. Ainsi le syndicat mixte de la manche numéri-
que devrait logiquement finir la phase 1 de son projet qui permettra à 26000
foyers de Cherbourg et de Saint-Lô de bénéficier d’un accès très haut débit.
Ce projet est l’extension d’un autre qui a pour but initial la création d’un
MAN91 résorbant les zones blanches.
La carte réalisée par l’AVICCA (cf. Carte 3) montre l’état actuel des initiati-
ves publiques en fibre optique. Alors que la carte colorée nous montre que
certaines régions ou départements sont très actifs comme l’Aquitaine ou la
Bretagne, il y en a d’autres où c’est le néant comme en Champagne-
Ardenne.
91 Metropolitan Area Network : réseau qui lie plusieurs réseaux locaux entre eux dans une région ou une ville.
94
Carte 3 Carte des Réseaux optiques d’initiative publique
95
Chapitre 4 > L’efficacité financière des opérateurs.
Tableau 4 Investissements des opérateurs Français dans les réseaux optiques par prises et par abonnés entre 2007
et 2008
Logiquement les coûts d’investissement par prise et par abonné seraient les
plus faibles pour Numericable en raison de la technologie FTTLA utilisée
pour proposer des offres très haut débit. Le câblo-opérateur parviendrait à
96
obtenir un coût de 107 euros par prise et de 2807 euros par abonné actuel-
lement. Cela veut dire qu’aujourd’hui, si on fait l’hypothèse que le nombre
d’abonnés très haut débit de Numericable n’évolue pas, qu’ils ont tous sous-
crit à un forfait de 30 euros/mois et que ce montant sert entièrement au
remboursement du coût de l’investissement initial, Numericable rentabilise-
rait ses prises entre 7 et 8 ans d’exploitation. Dans le meilleur des cas, c'est-
à-dire que toutes ses prises rapportent 30 euros par mois, il lui faudrait en-
virons 3 mois et demi pour pouvoir faire des bénéfices.
Les opérateurs Free et SFR présentent des investissements plus lourds car
ils doivent effectuer des travaux plus importants que Numericable et
Orange. En l’état actuel des choses et en considérant les hypothèses rete-
nues pour Numericable, Free serait rentable au bout de 46 ans et SFR au
bout de 87 ans! Si leur réseau était exploité à leur plein potentiel alors il
faudrait 17 mois pour Free et 40 mois pour SFR.
J’ai fait un petit calcul pour connaître le nombre de prises nécessaires pour
chaque opérateur afin de rentabiliser son réseau en 2 ans, c'est-à-dire la du-
rée actuelle des contrats THD (cf. graphique 17).
97
pénétration de 74%, alors que SFR ne pourrait pas rentabiliser son réseau
sur 2 ans.
Graphique 17 Nombre de prises et nombre d’abonnés nécessaires pour rentabiliser les réseaux en 2 ans
Remarque : Ces petits calculs se basent sur l’hypothèse très forte que le coût
de fourniture d’un accès très haut débit n’est constitué que du coût de dé-
ploiement. Mais il faut que les opérateurs s’acquittent également des coûts
relatifs aux personnels, à l’acquisition de chaînes de télévisions, à la prise en
charge du SAV… On aurait pu autrement supposer que pour les opérateurs
alternatifs, le remboursement se fasse à hauteur de 10 euros par mois, c’est
à dire la somme qui aurait été versé à France Télécom pour le dégroupage.
De même, les opérateurs dégageant des profits sur les réseaux haut débit (et
98
mobile pour Orange et SFR) pourraient également mettre en place une sub-
vention croisée : le triple-play du haut débit financerait la construction du
nouveau réseau par exemple.
Si je me fie à certains propos que j’ai recueilli cette année sur la qualité d’un
accès Internet en fibre optique, une chose apparaît : la technologie FTTH ne
semble pas encore entièrement maîtrisée.
J’ai eu contact avec une personne abonnée chez l’opérateur historique qui
me disait être impressionnée par la vitesse de navigation et de télécharge-
ment de fichiers quand cela marche. En effet, la personne devait faire venir
régulièrement un technicien pour redémarrer la connexion Internet sinon le
foyer pouvait rester sans Internet pendant plusieurs jours !
99
Chapitre 5 > Un ralentissement des investissements
Mi-2006, le groupe Free annonce vouloir investir 1 milliard92 sur 6 ans dont
300 millions jusqu’à fin 2007. Le groupe annonce ainsi pouvoir atteindre un
coût de raccordement initial de 1500 euros par client raccordé, puis à terme
parvenir à un coût de 105 euros par prises. Son objectif était d’atteindre
30 000 abonnés avant fin 2007.
100
5.2 > Fin 2008 : Premier bilan
Fin 2008, les opérateurs sont loin, très loin de leurs objectifs initiaux.
En effet, si on regarde Free sur le milliard d’euros prévu, seulement 160 mil-
lions ont été utilisés pour obtenir seulement 9500 abonnés. De plus, d’après
mes estimations réalisées dans le tableau 4, le coût de raccordement d’un
abonné s’élève pour l’instant à plus de 23000 euros et le coût de la prise à
503 euros.
Orange, qui visait les 150000 – 200000 abonnés fin 2008, en est très loin
avec seulement 21000 personnes connectés fin 2008 sur les 500000 prises. Il
n’a d’ailleurs investi que 121 millions d’euros sur les 270 millions prévus
initialement.
Le constat est que les opérateurs ont tous surévalué leur déploiement du
très haut débit. Les problèmes de mutualisation et le flou juridique entou-
rant la pénétration de la fibre dans les immeubles ont considérablement ra-
lenti le déploiement. Mais il me semble que c’est le taux de pénétration chez
les consommateurs plus faible qu’attendu qui a vraiment freiné le déploie-
ment.
101
5.3 > Année 2009 : Les conséquences
La surévaluation de la pénétration du très haut débit et le contexte finan-
cier défavorable vont provoquer un ralentissement des investissements.
Ainsi Numericable avait annoncé fin 200897 qu’il suspendait jusqu’en juillet
2009 ses déploiements de fibre pour se concentrer sur la conquête de clients.
Free malgré les maigres retours sur son investissement (9500 abonnés sur
les 30000 visés) continu d’investir dans la fibre.
Les opérateurs ont donc tous stoppé pour le moment leurs investissements
dans leur réseau optique. Une différentiation pas assez prononcée avec
l’ADSL amenant un trop faible taux de pénétration ne permet pas à SFR et
Free de rentabiliser à moyen terme les investissements consentis pour la
création du réseau. Les services à valeur ajoutée utilisant le très haut débit
n’existant pas encore, Orange n’est pas incité à déployer dans ce nouveau
réseau qui pour l’instant ne fait qu’office de doublon par rapport à sa boucle
97 Source : http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/33415/numericable-fait-une-pause-dans-ses-investissements-
reseaux.shtml
98 Propos tenus par Yves Parfais (directeur déploiement FTTH orange) à la fête du très haut débit à Mortain le 25 juin 2009.
99 Propos rapporté dans le quotidien La Tribune au mois de février.
102
de cuivre. Numericable, bien qu‘offensif, pêche par sa faiblesse financière
avec un endettement trois fois supérieurs à son chiffre d’affaire qui l’oblige à
stopper ses investissements. Le déploiement optique par le secteur privé se
retrouve donc au point mort pour le moment alors que tous présentaient
2009 comme l’année du décollage du très haut débit100.
103
> conclusion
Après avoir caractérisé le marché du très haut débit, des doutes persistent
quant au déploiement effectif de fibres optiques sur le territoire français.
Dans une logique de rentabilité, les offres très haut débit des opérateurs ac-
tuels sont localisées dans les grandes villes en raison de la nature des coûts
et de la densité de population. De ce fait, les opérateurs proposent un accès
très haut débit à une clientèle possédant un accès que je qualifierai de
« bon » haut débit, c’est-à-dire plus proche des 20 Mbit/s que des 512 Kbit /s.
104
Ces économies d’échelle plus faibles sous-entendraient également des effets
de rétroactions positives moins importants, qui pourraient donc ralentir le
basculement du très haut débit d’un marché émergeant vers un marché de
masse.
Le saut entre ces deux marchés pourrait être impulsé par une intervention
publique si les usages actuels font défaut. Les réseaux seraient créés par les
collectivités garantissant ainsi une couverture optimale de la population et
un accès neutre bénéfique à une concurrence sur les services. Encore faut-il
en avoir la volonté ainsi que les moyens puisqu’un réseau coûte cher.
105
ployées. Une réflexion a été entamée par les collectivités pour créer un mo-
dèle conceptuel de données commun afin de récupérer ainsi qu’organiser les
données géographiques des fourreaux et réseaux déployés.
101 Propos tenus par François Fillon, le 10 septembre 2009, dans son discours de clôture du séminaire “Numérique : investir
aujourd’hui pour la croissance de demain”.
106
cette montée conséquente en débit (25 fois plus) ? Par ailleurs, lors du dé-
ploiement de la fibre, il existera deux réseaux parallèles, un paradoxe de
Down-Thomson102 appliqué au réseau pourrait peut-être émerger et rendre
l’investissement dans la fibre inutile.
102 Anthony Downs montra qu’une augmentation d’une capacité routière pouvait au final augmenter le temps de transport
107
> table des matières
remerciements _________________________________________________4
sommaire _____________________________________________________5
introduction ___________________________________________________6
Notions de base sur les réseaux très haut débit _______________________9
Première partie : Analyse du marché du très haut débit _______________12
Chapitre 1 > Condition de base du marché du très haut débit ____ 13
1.1 > Caractérisation de l’offre ___________________________________ 13
1.1.1 Une différenciation peu prononcée par rapport aux technologies
déjà existantes _____________________________________________ 13
1.1.2 Une structure de coût caractéristique des réseaux _____________ 13
1.1.3 Existence de seuil de rentabilité ___________________________ 14
1.1.4 Des coûts qui sont fonctions de la localisation ________________ 15
1.2 > Caractérisation de la demande de très haut débit _________________ 19
1.2.1 Motivations de la demande_______________________________ 19
1.2.2 Des externalités de réseau________________________________ 21
1.2.3 Des rendements croissants d’adoption ______________________ 21
1.2.4 Des externalités négatives possibles ________________________ 23
1.2.5 Existence d’une masse critique____________________________ 24
1.2.6 Des consommateurs verrouillés ___________________________ 25
Chapitre 2 > Environnement institutionnel et juridique _________ 26
2.1 > Le régulateur: L'ARCEP ___________________________________ 26
2.1.1 Le rôle du régulateur____________________________________ 26
2.1.2 Le régulateur prône le multi fibrage dans les zones denses ______ 28
2.1.3 Une régulation à la fois symétrique et asymétrique ____________ 30
2.1.4 Les problèmes engendrés par la régulation___________________ 30
2.1.5 Une régulation pour l’instant concentrée sur les grands centres
urbains ___________________________________________________ 31
2.1.6 Les niveaux d’intervention de l’ARCEP ____________________ 31
2.2 > Les Collectivités__________________________________________ 33
2.2.1 Une légitimité d'intervention _____________________________ 34
2.2.2 L'intérêt pour les collectivités de déployer un réseau ___________ 34
2.2.3 Les Régions __________________________________________ 38
2.2.4 Les Départements ______________________________________ 41
2.2.5 Commune, établissement public de coopération intercommunale
(EPCI) et Pays _____________________________________________ 41
2.2.6 Plusieurs problèmes qui peuvent apparaître avec l'intervention
des collectivités ____________________________________________ 43
Chapitre 3 > Structure du marché du très haut débit ___________ 45
3.1 > Un marché intégré et différencié _____________________________ 45
3.2 > Un marché concentré mais qui présente de fortes disparités ________ 47
3.2.1 Une concentration élevée ________________________________ 48
3.2.2 Des disparités entre les opérateurs _________________________ 48
3.3 > Un double « Bottle neck » __________________________________ 49
3.3.1 Une ressource rare : les fourreaux _________________________ 49
3.3.2 Une nouvelle boucle locale_______________________________ 49
3.4 > Les barrières dites « naturelles » _____________________________ 50
3.4.1 Existence d’économie d’échelle ___________________________ 50
3.4.2 Des financements difficiles à atteindre ______________________ 52
3.5 > Les barrières dites "artificielles" _____________________________ 52
3.5.1 Une différentiation accentuée _____________________________ 52
3.5.2 Obstacle aux changements d’opérateurs_____________________ 52
108
3.5.3 Des coûts irrécupérables pour les opérateurs _________________ 53
Deuxième partie : Analyse du déploiement optique ___________________54
Chapitre 1 > Présence de rétroactions positives ________________ 55
Chapitre 2 > L'adoption du très haut débit par les consommateurs 57
2.1 > Le cycle d’adoption appliqué au très haut débit__________________ 57
2.2 > L’existence d’un fossé entre le marché émergeant et le marché de
masse (Moore)________________________________________________ 59
Chapitre 3 > Comportements des acteurs privés _______________ 62
3.1 > Une compétition accrue ____________________________________ 62
3.1.1 Compétition sur la localisation ____________________________ 62
3.1.2 Une mutualisation nécessaire mais difficile __________________ 62
3.2 > Une tendance à une hyper concentration _______________________ 63
3.2.1 Tendance à l’éviction des concurrents potentiels ______________ 63
3.2.2 Vers une convergence des télécommunications et des contenus___ 63
3.3 > Une tarification uniquement faite sur l’accès____________________ 64
3.4 > La stratégie de la box ______________________________________ 65
3.4.1 Une subvention d’accès _________________________________ 65
3.4.2 Une réduction artificielle de la concurrence __________________ 65
3.4.3 Un canal de diffusion privilégié ___________________________ 66
3.5 > Deux origines de déploiement _______________________________ 66
3.5.1 L’initiative privée ______________________________________ 66
3.5.2 L’initiative publique ____________________________________ 66
Chapitre 4 > Prévision sur les stratégies des opérateurs très haut
débit____________________________________________________ 67
4.1 > Orange _________________________________________________ 68
4.1.1 Ancien monopole dirigé par l'état __________________________ 68
4.1.2 Un groupe international _________________________________ 68
4.1.3 Des avantages concurrentiels hérités de son ex-statut __________ 68
4.1.4 Une progression en tant que diffuseur ______________________ 69
4.1.5 Une entreprise très surveillée par les régulateurs et les conseils
de la concurrence ___________________________________________ 70
4.1.6 La possible stratégie d'Orange concernant le très haut débit _____ 70
4.2 > Free ___________________________________________________ 71
4.2.1 Une image de trublion des télécoms ________________________ 71
4.2.2 Présence d'une communauté autour de la marque free __________ 72
4.2.3 Un unique canal de distribution: la vente à distance. ___________ 73
4.2.4 Une bataille sur deux fronts ______________________________ 74
4.2.5 Toujours dépendant de ses concurrents______________________ 75
4.2.6 La stratégie possible de Free sur le très haut débit _____________ 75
4.3 > Neuf/SFR _______________________________________________ 76
4.3.1 Un groupe qui a fonctionné jusqu’à présent par croissance
externe ___________________________________________________ 76
4.3.2 Le réel concurrent d'Orange ______________________________ 76
4.3.3 Membre d’un grand groupe permettant des synergies
intéressantes_______________________________________________ 77
4.3.4 Un FAI à la croisée d'Orange et de Free _____________________ 77
4.3.5 L'Internet mobile, le vrai créneau de SFR ! __________________ 78
4.3.6 Une filiale discrète mais puissante: LD collectivité ____________ 78
4.3.7 La stratégie éventuelle de SFR concernant le très haut débit _____ 79
4.4 > Numericable_____________________________________________ 80
4.4.1 Un statut particulier de câblo-opérateur._____________________ 80
4.4.2 Un diffuseur de télévision avant tout _______________________ 80
4.4.3 L'autre boucle locale____________________________________ 80
4.4.4 Une position de privilégié________________________________ 81
4.4.5 Une technologie rentable: le FTTLA _______________________ 82
4.4.6 Un passé mouvementé qui affaiblit son image de marque ! ______ 83
4.4.7 Le FTTLA : du pseudo fibre? _____________________________ 83
109
4.4.8 La stratégie possible de Numericable concernant le très haut
débit? ____________________________________________________ 84
4.5 > Prévision des interactions possibles entre les opérateurs de très haut
débit________________________________________________________ 85
Troisième partie : État des lieux du déploiement optique en France et ses
conséquences _________________________________________________87
Chapitre 1 > Des antagonismes au niveau européen_____________ 88
Chapitre 2 > Les taux de pénétration du très haut débit en France 90
2.1 > Chez les opérateurs privés __________________________________ 90
2.2 > Du coté public ___________________________________________ 91
Chapitre 3 > Les cartes des déploiements effectifs ______________ 92
3.1 > L’initiative privé__________________________________________ 92
3.2 > L’initiative publique _______________________________________ 94
Chapitre 4 > L’efficacité financière des opérateurs. _____________ 96
4.1 > Les coûts effectifs de déploiement ____________________________ 96
4.2 > Que vaut un accès très haut débit_____________________________ 99
Chapitre 5 > Un ralentissement des investissements ___________ 100
5.1 > 2006-2007 : Emballement des investissements _________________ 100
5.2 > Fin 2008 : Premier bilan___________________________________ 101
5.3 > Année 2009 : Les conséquences_____________________________ 102
conclusion __________________________________________________104
table des matières _____________________________________________108
Bibliographie/Sitographie ______________________________________ 111
Sitographie _________________________________________________ 111
Bibliographie________________________________________________ 113
annexes_____________________________________________________ 116
110
> Bibliographie/Sitographie
Sitographie
> Leveque Emilie, novembre 2007, Fibre optique : les clés du succès, Le
Journal du Net
http://www.journaldunet.com/ebusiness/telecoms-fai/dossier/071119-
digiworld2007-ftth/index.shtml
> avril 2009, FTTH : Le secret de la pyramide, AVICCA
http://www.avicca.org/FTTH-le-secret-de-la-pyramide.html
> Bottois Patrick, juillet 2007, La CODAH équipe Gonfreville-l'Orcher
de fibre optique, Usinenouvelle.com
http://www.usinenouvelle.com/article/la-codah-equipe-gonfreville-l-
orcher-de-fibre-optique.110685
> Bayart Benjamin, août 2009, On sera filtré, mais en plus on sera taxé,
Ecrans.fr
http://www.ecrans.fr/Benjamin-Bayart-1-2-Non-seulement,7733.html
> Le point sur... L’article L1425-1 du CGCT, Atelier de l’aménagement
numérique des territoires
http://www.ant.developpement-
durable.gouv.fr/article.php3?id_article=31
> Rousseau Alain, Mars 2009, Très haut débit : les opérateurs coopèrent
pour mieux se concurrencer, Le Journal du Net,
http://www.journaldunet.com/ebusiness/expert/telecoms-
fai/38876/tres-haut-debit---les-operateurs-cooperent-pour-mieux-se-
concurrencer.shtml
> Billaut Jean Michel, Août 2009, Plaidoyer pour fibrer la France par
emprunt d'Etat (on a des idées fixes ou en en a pas...),
http://billaut.typepad.com/jm/2009/08/hello-3-jambe-et-fibre-optique-
ou-conte-%C3%A0-dormir-debout.html
> Cisco System, Juin 2008,Approaching the Zettabyte Era,
http://www.cisco.com/en/US/solutions/collateral/ns341/ns525/ns537/ns
705/ns827/white_paper_c11-
481374_ns827_Networking_Solutions_White_Paper.html
> Lamelot Matthieu, mars 2007, Les enjeux de la fibre, Présence-
PC.com,
http://www.presence-pc.com/tests/Fibre-optique-internet-22664/4/
> Pole Warren, Juillet 2009, Web in trouble? The hidden cables under a
Cornish beach feeding the world's internet,Mail-Online,
http://www.dailymail.co.uk/home/moslive/article-1196775/Web-
trouble-The-hidden-cables-Cornish-beach-feeding-worlds-
internet.html
111
> Chicheportiche Olivier, Février 2009, France : 4,1% des foyers connec-
tés à la fibre se sont abonnés, Silicon.fr,
http://www.silicon.fr/articles/printView/fr/silicon/news/2009/02/11/fran
ce___4_1__des_foyers_connectes_a_la_fibre_se_sont_abonnes
> Mai 2009, Internet et mobile : les derniers chiffres du marché fran-
çais, Le Journal du Net,
http://www.journaldunet.com/ebusiness/telecoms-fai/dossier/internet-
et-mobile-les-derniers-chiffres/revenus-internet-139-millions-d-euros-
de-revenus-annexes.shtml
> Rubat du Mérac Baptiste, Mars 2009, Télécoms : les contenus au se-
cour des opérateurs, Le Journal du Net,
http://www.journaldunet.com/ebusiness/telecoms-fai/dossier/telecoms-
les-contenus-au-secours-des-operateurs/telecoms-les-contenus-au-
secours-des-operateurs.shtml
> Chicheportiche Olivier, Juin 2009, Fibre optique : vers un retour en
force du FTTB ?, ZDnet,
http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39503643,00.htm
> Juillet 2009, France Télécom va déplacer ses investissements dans la
fibre, AVICCA,
http://www.avicca.org/France-Telecom-va-deplacer-ses.html
> Le très haut débit vu par le sénat, Ariase,
http://www.ariase.com/fr/news/loi-tres-haut-debit-senat-xavier-pintat-
article-2104.html
> Juillet 2009, SFR veut être indépendant du réseau de France Télé-
com, Le Journal du Net,
http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/france/40410/sfr-veut-
etre-independant-du-reseau-de-france-telecom.shtml
> Avril 2009, La France sauve le chiffre d'affaires, en repli, de France
Télécom, Silicon.fr,
http://www.silicon.fr/fr/news/2009/04/29/la_france_sauve_le_chiffre_d_
affaires__en_repli__de_france_telecom
> Le tour du net en question,
http://www-public.int-
evry.fr/~maigron/Internet/Backbone.html#MesureDeTrafic
> Escande Phillipe, Henni Jamal, Renault Enguérand, Septembre
2006, « Free va investir 1 milliard d'euros en six ans dans la fibre op-
tique », Les Echos.fr,
http://archives.lesechos.fr/archives/2006/lesechos.fr/09/12/300107443.
htm
> Juin 2007, Fibre optique: France Télécom investirait 3 à 4,5 milliards,
Nouvel Obs,
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/medias/20070606.REU5260/
fibre_optique_france_telecom_investirait_3_a_45_milliar.html
112
> Septembre 2007, Neuf Cegetel confirme ses objectifs de CA grand pu-
blic pour 2008, Lepoint.fr,
http://www.lepoint.fr/actualites/2007-09-14/neuf-cegetel-confirme-ses-
objectifs-de-ca-grand-public-pour-2008/1037/0/200195
> Mars 2007, Neuf Cegetel affiche des bénéfices et lance son offre en fi-
bre optique, Les echos.fr,
http://archives.lesechos.fr/archives/2007/lesechos.fr/03/07/300148216.
htm
> Septembre 2009, Monde : Le nombre d’abonnés à la fibre va tripler
d’ici 2014, Le journal du Net
http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/telecoms-
fai/41575/monde---le-nombre-d-abonnes-a-la-fibre-va-tripler-d-ici-
2014.shtml
> Pogorel Gérard, Novembre 2008, Fibre optique : qui va investir dans
le très haut débit ?,
http://www.latribune.fr/opinions/20081112trib000309440/fibre-
optique--qui-va-investir-dans-le-tres-haut-debit-.html
> Le site de l’AVICCA,
http://www.avicca.org/
> L’atelier de l’aménagement numérique du territoire,
http://www.ant.developpement-durable.gouv.fr/
> Le site de l’ARCEP,
http://www.arcep.fr/
> Bibliographie
> Nasse Philippe, Septembre 2005, Rapport sur ‘‘les coûts de sortie’’
> 2009, ICT for Economic Growth:A Dynamic Ecosystem Driving The
Global Recovery, World Economic Forum
> Vicente Jérome, Janvier 2004, « Balkanisation » des infrastructures
de télécommunications et aménagement du territoire, Cahiers du
GRES n°2004-01
> Avril 2009, Synthèse de la première phase des travaux d’évaluation et
d’expérimentation relatifs à la mutualisation des réseaux en fibre op-
tique, ARCEP
> novembre 2005, Compte rendu des présentations consacrées aux as-
pects généraux des secteurs producteurs de Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC), Direction Générale du
Trésor et de la Politique Économique
> Marcon André, Janvier 2009, Conditions pour le développement nu-
mérique des territoires, Conseil économique et environnemental
113
> Pénard Thierry, Octobre 2003, Economie des réseaux et services en
réseaux : une application aux stratégies concurrentielles dans l'éco-
nomie numérique.
> Depommier-Cotton Laurent, Décembre 2008, Rapport d’étude sur la
couverture très haut débit des territoires, pour les Associations des
Régions de France (ARF).
> G. DangNguyen et T. Pénard, Les accords d’interconnexions dans In-
ternet: enjeux économiques et perspectives réglementaires, ENST
Bretagne, ICI
> Montagne Roland, Février 2009, FTTH European Panorama decem-
ber 2008, IDATE
> Malecki Edward J., Décembre 2000, The Economic Geography of the
Internet’s Infrastructure,
> Blanc Gérard, « 33- les télécommunications », dans Etude rétrospec-
tive et prospective des évolutions de la société française (1950-2030),
Futuribles
> Glenn A. Woroch, Mai 2000, Competition’s effect on investment in di-
gital infrastructure,
> Øystein Foros, Hans Jarle Kind, 2003, The broadband access market :
Competition, uniform pricing and geographical coverage, Journal of
regulatory economics
> 15 Juillet 2009, Sous la loupe : Les opérateurs télécom, Budget Hebdo
> Voisin Christophe, 13 Juillet 2009, Iliad : question de ratios ?, Bour-
sier.com
> Catherine Maussion, 10 Juillet 2009, Sous les pavés, quelle fibre op-
tique ?, Libération
> Øystein Foros, Bjørn Hansenb ,2001, Competition and compatibility
among Internet Service Providers, Elsevier
> Mai 2008, L’intervention des collectivités territoriales dans les com-
munications électroniques, Points de repère sur le déploiement du
très haut débit (FTTH - fibre optique jusqu’à l’abonné), ARCEP
> Depommier-Cotton Laurent, Cabot Terence, Tiquet Catherine, Che-
min François, Novembre 2008, Câble & Très haut débit Synthèse,
AVICCA
> Penard Thierry, Suire Raphaël, Decembre 2007, Economie de
l’Internet : une économie d’interactions sociales, Revue française
d'économie, n° 3/vol XXII
> Avis n° 08-A-09 du 5 juin 2008 relatif à une demande d’avis de
l’Autorité de régulation des communications électroniques et des pos-
tes (ARCEP) dans le cadre de la procédure d’analyse des marchés de
gros du haut débit et du très haut débit, Conseil de la concurrence
114
> Boyer Marcel, Moreaux Michel, Truchon Michel, mai 2003, Partage
des coûts et tarification des infrastructures, Tarification optimale des
infrastructures communes, Centre interuniversitaire de recherche en
analyse des organisations
> Juin 2009, Compte-rendu réunion du Groupe de travail « Très haut
débit » du 4 juin 2009, AVICCA
> Antoine Winckler, François Brunet, David Encaoua, Laurent Cohen-
Tanugi, Mario Siragusa, novembre 1998, La pratique communautaire
du contrôle des concentrations, Broché
> Escande Philippe, 1 juillet 2009, Le nouveau combat de Free, Les
Echos
> Orange, Avril 2009, Document de référence 2008, Autorité des mar-
chés financiers
> Iliad, Avril 2009, Document de référence et rapport financier annuel,
Autorité des marchés financiers
> Vivendi, Mars 2009, Rapport Annuel Document de référence 2008,
Autorité des marchés financiers
115
> annexes
116
1. Organigramme des services du Conseil régional de Bretagne
2. Liste des réseaux optiques d’initiative publique
3. Extraits du guide technique de pose de fourreau en attente
119
Le guide est entièrement consultable à cette adresse :
http://www.bretagne20.fr/?q=node/205
120
4. Point sur la technologie optique
121
122
5. Travail sur le système d’information géographique
Ce document a été réalisé par la Région Bretagne dans le cadre d’un groupe de travail
régional associant les collectivités bretonnes, les syndicats d’électricité, la direction ré-
gionale de l’équipement et le CETE de l’Ouest.
Licence :
Guide technique de pose de fourreaux d'attentes par la Région Bretagne est mis à disposition selon les termes de la licence Creative
Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale 2.0 France.
Basé(e) sur une œuvre accessible sur www.bretagne20.fr.
A chaque réutilisation ou distribution de cette création, vous devez faire apparaître clairement au public les conditions contractuelles
de sa mise à disposition. La meilleure manière de les indiquer est un lien vers cette page web.
Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits sur cette œuvre.
Rien dans ce contrat ne diminue ou ne restreint le droit moral de l'auteur ou des auteurs.
123
Schéma de principe :
124
Informations à enregistrer pour chaque objet.
125
126
127
128
129
Procès verbal
Date
Le jury du Master 2
EGE
mention Econo
Economie et conseil en TIC et e-
e-business business
composé de
M
M
M
Ayant lu et entendu la soutenance du mémoire
A noté les observations suivantes :
Et lui attribue la note de :
Signature des membres du jury :
130