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L’actualité du Crime Organisé et des Trafics Illicites
Novembre 2009

Les temps sont durs pour les Yakuzas. Après des
décennies de « laisser-faire », les autorités ont passé la
vitesse supérieure dans leur lutte anti-mafia.
Ces trois dernières années, l’arsenal législatif
s’est enrichi de nouvelles dispositions
destinées à « pourrir » le quotidien des
yakuzas. Comme nous l’a raconté ce boss de
Tokyo en mai dernier : « Nous ne pouvons
plus fréquenter les grands hôtels (les parrains
yakuzas avaient l’habitude de traiter leurs
affaires dans les palaces nippons), on nous en
interdit l’accès. Et nous ne pouvons pas non
plus changer pour un établissement où nous
sommes inconnus, les directeurs d’hôtels ont
embauché d’anciens policiers comme chefs de
la sécurité. Lorsque nous y allons la première
fois, ils relèvent nos plaques d’immatriculations qu’ils
communiquent à leurs anciens collègues pour connaître
notre identité. Et lorsque nous revenons, cinq à six
membres du personnel – ainsi ils se rassurent… - nous
saluent par notre nom de famille, nous signifiant que
nous sommes identifiés. Et dans la foulée, ils
nous demandent très poliment de partir. En cas
de refus ils appellent la police. Les hommes
aussi sont embêtés. La police les empêche de
se réunir à plus de quatre dans un lieu public.
Dans le cas contraire, elle débarque et les
dispersent. Et s’ils insistent, elle les
embarque. » Pour contrer la répression, les
grandes organisations formeraient leurs
troupes. La police affirme avoir trouvé un
exemplaire d’un questionnaire destiné aux
hommes du Yamaguchi-gumi qui les instruit sur
la loi anti-boss permettant de punir les chefs
pour les actes commis par leurs subalternes.
Les policiers nippons l’ont découvert lors d’une
perquisition dans une entreprise de la préfecture de
Chiba près de Tokyo.

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La police et la justice ne sont pas les seules
responsables du blues des yakuzas. En ces temps de
crise – l’une des plus graves qu’ait connu le Japon – les
affaires sont également difficiles. Les activités
« légales » - notamment la bourse, l’immobilier, le BTP -
sont au plus bas, et les activités traditionnelles (le racket
notamment) de moins en moins faciles à mener. Reste
l’usure mais encore faut-il du cash…
LES CLANS
La Yamaguchi-gumi est la principale
fédération yakuza du Japon avec 40.000
membres.
L’Inagawa-kai est la 2ème organisation
avec 10.000 membres.
Le Sumiyoshi-kai est la 3ème Fédération,
environ 11.000 membres. (Plus nombreux
que l’Inagawa-kai, elle est cependant
réputée moins puissante)
Ce qui pousse les yakuzas à se tourner de plus en plus
vers les « activités dangereuses » dixit ces messieurs,
c’est à dire le trafic de stupéfiants avec en tête de
gondole les amphétamines. Les japonais en sont les
premiers consommateurs au monde. Après s’être
fournis en Corée du nord (notamment par l’intermédiaire
des membres d’origine nord-coréenne qui visitent leur
famille), les yakuzas achètent dorénavant aux Chinois
avec la même méthode d’acheminement : la rencontre
en haute mer via le GPS de deux chalutiers. Des
mafieux chinois qui prendraient d’ailleurs de plus en plus
de poids à Tokyo. Enfin, outre la traque des autorités et
la crise économique, les yakuzas doivent également
faire face à de graves crises internes.
La Yamaguchi-gumi, premier syndicat du crime nippon
originaire du Kansai, prend de plus en plus de place à
Tokyo (région du Kanto) où il n’avait officiellement pas
droit de citer (il y aurait aujourd’hui environ mille
hommes). Le numéro 2 du Yamaguchi, Monsieur
Makyama - un « borgne très smart » - de Nagoya a
réussi à convaincre un groupe tokyoïte – Kokusuikai - de
les rejoindre. S’en est suivie une guerre contre Inagawa-
kai, la deuxième pyramide criminelle du Japon, dont le
fief est Tokyo. L’un de ses boss (Monsieur Matsuda de
Yokohama, ancien des forces d’autodéfense) a d’ailleurs
été condamné à la prison à vie après avoir tenté de faire
exploser la voiture du boss de Kokusuikai. De plus
Inagawa-kai a subi une grave crise interne après la mort
de son numéro un en juillet 2005. A l’occasion des
élections du nouveau boss, un an après, l’organisation a
connu une scission pendant trois jours avant que les
deux parties opposées ne se réconcilient. Et en
décembre 2007, Kakuji Inagawa, son fondateur et
président d’honneur, est décédé. Le sud du pays est
également secoué par des conflits mafieux. Dans l’île de
Kyushu, à Kurumu plus exactement, le Dojin kai s’est
également scindé lors de la retraite de son boss en
2006. Les sécessionnistes – 300 hommes regroupés au
sein du Seido Kai – ont abattu le nouveau numéro un
peu après son élection et sont depuis en guerre contre
leurs 500 ex-collègues. Des affrontements qui ont
poussé la population du quartier à porter plainte contre
le Dojin kai pour l’obliger à fermer son quartier général
et à quitter l’endroit.
Jérôme PIERRAT
Journaliste indépendant et auteur de nombreux livres
sur le crime organisé dont « Mafias, Gangs et Cartels »
et « Yakusa »…
LE CODE CRIMINEL JAPONAIS
Le code criminel japonais a été conçu en 1907 sur la
base du modèle allemand. Ce code ne contient
aucun article punissant la participation à une
organisation criminelle. En mai 1991, la Diète a voté
une loi spécifique anti-boryokudan (terme officiel
japonais caractérisant l’appartenance d’un individu à
une organisation criminelle). Cette loi a permis aux
autorités de « désigner » une organisation comme
criminelle lorsqu’elle remplit certains critères.
Cependant, l’existence d’une organisation criminelle
n’est pas un délit en soi au Japon. Le délit n’est à
proprement constitué que si un membre d’un clan
yakuza émet des menaces ou/et est impliqué dans
des affaires d’extorsion ou de racket au nom de son
clan. En février 2000, une nouvelle loi est votée
durcissant les condamnations contre les individus
faisant partie d’une organisation criminelle et
commettant un délit. crimorg.com

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>>> 6.11.09 - Fusillade à Yokohama

Kenji Hayashi, 62 ans, présenté comme membre d’un gang affilié à Inagawa-kai, est entré dans une agence immobilière et a fait feu
sur 3 personnes, qui ont été blessées. Il s’est ensuite retranché dans l’immeuble et s’est donné la mort alors qu’il était encerclé par
la police. Cette affaire serait liée au remboursement d’une dette.

>>> 4.10.09 - Des yakuzas arrêtés pour séquestration :

Des membres du Yamaguchi-gumi, ont été arrêtés dans une affaire de séquestration. Ils auraient retenu pendant plus heures, dans
sa chambre d’hôtel de Tokyo, Nozomu Sahashi, 58 ans. Sahashi est l’ancien président de « Nova Corporation », spécialisée dans
les cours d’anglais.

>>> 30.09.2009 - Arrestation de yakuzas pour trafic

La police japonaise a arrêté 3 membres d’un gang lié à l’Inagawa-kai, dont Naoto Kusuno, 37 ans, haut responsable de ce gang. Ils
sont accusés d’avoir importé 120 kg de drogue depuis la Chine. Cette importation aurait eu lieue début février 2009 via le port de
pêche de Muroto. Plusieurs perquisitions ont eu lieues et 2,4 kg de stupéfiants ont été saisis.

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