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______
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
RAPPORT D'INFORMATION
DÉPOSÉ
en application de l'article 145 du Règlement
PAR LA MISSION D'INFORMATION(1) DE LA COMMISSION DE LA DÉFENSE
NATIONALE ET DES FORCES ARMÉES ET DE LA COMMISSION DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES, sur les opérations militaires menées par la France,
d'autres pays et l'ONU au Rwanda entre 1990 et 1994.
Président
M. PAUL QUILÈS,
Rapporteurs
MM. PIERRE BRANA et BERNARD CAZENEUVE
Députés
— —
RAPPORT
TOME I
SOMMAIRE
—
Pages
INTRODUCTION ........................................................................................................... 15
(1) Le rôle de la force internationale dans les accords d’Arusha .................. 208
(2) Le mandat de la force ............................................................................. 209
(3) Le déploiement de la force ...................................................................... 210
b) Les raisons d’un échec ............................................................................. 210
(1) La non implication de l’ONU dans les négociations d’Arusha ................ 211
(2) L’appréciation du contexte politique ...................................................... 212
(3) L’insuffisance des moyens ....................................................................... 212
(4) La conception du mandat : l’affaire du fax de Roméo Dallaire ............... 213
4. L’assassinat du Président Melchior Ndadaye ........................................... 216
C. UNE MISE EN OEUVRE DIFFICILE ................................................................... 219
Elle tient à remercier pour leur aide tous ceux dont la contribution a
permis de faire progresser la connaissance des faits et la recherche de la
vérité. Elle adresse une mention particulière à Mme Claudine Vidal,
MM. Jean-Pierre Chrétien, André Guichaoua, José Kagabo, Gérard Prunier
et Filip Reyntjens pour la disponibilité dont ils ont su faire preuve au cours de
ces longs mois.
MESDAMES, MESSIEURS,
Il est regrettable qu’il ait fallu attendre près de quatre ans pour
qu’une investigation parlementaire soit entreprise sur pareille tragédie. Les
liens de la France avec le Rwanda, les actions de coopération civile et
militaire que notre pays y a menées, les efforts qu’y ont déployés les
organisations non gouvernementales françaises, la mort de plusieurs de nos
compatriotes auraient dû inciter le Parlement à ouvrir le débat plus tôt.
région des Grands Lacs et en particulier au Rwanda. Ils ont conduit un grand
nombre d’entretiens particuliers avec divers témoins, essentiellement français
ou rwandais, de la tragédie et des événements qui l’ont précédée.
PREMIÈRE PARTIE
HISTOIRE DU RWANDA
1. La succession belge
(1)
Intervention du Président de la République M. François Mitterrand en Conseil des Ministres du
17 octobre 1990.
— 18 —
(3)
Jacques MULLENDER, Les débuts de la coopération française dans les pays des Grands Lacs
(Rwanda-Burundi) 1962-1966, Communication faite à l’Académie des sciences d’outre-mer le
15 mai 1988.
— 21 —
(4)
Stephen SMITH, France-Rwanda : Lévirat colonial et abandon dans la région des Grands Lacs,
les crises politiques au Burundi et au Rwanda (1993-1994) sous la direction d’André
Guichaoua, Université des sciences et technologies de Lille, p 447.
— 22 —
sureffectif
par la France. Elle modifie l’article 3 qui précise désormais que les
personnels français “ servent sous l’uniforme rwandais, avec le grade dont
ils sont titulaires ou, le cas échéant, son équivalent au sein des forces
armées rwandaises. Leur qualité d’assistants techniques militaires est mise
en évidence par un badge spécifique " Coopération Militaire " porté sur la
manche gauche de l’uniforme à hauteur de l’épaule ”.
ajoute : “ mais notre rôle à nous, pays étranger fût-il ami, n’est pas
d’intervenir dans des conflits intérieurs. Dans ce cas là, la France, en
accord avec les dirigeants, veillera à protéger ses concitoyens, ses
ressortissants, mais elle n’entend pas arbitrer les conflits ”.
(8)
Claudine VIDAL, Les relations entre Hutus et Tutsis de 1750 à 1973 : période précoloniale,
colonisation et indépendance, “ première République ”, 15 mars 1998, Document remis à la
Mission d’information par l’auteur, p. 1.
— 40 —
(9)
André GUICHAOUA, Les antécédents politiques de la crise rwandaise de 1994, Rapport
d’expertise rédigé à la demande du Tribunal pénal international des Nations Unies sur le
Rwanda, Arusha, avril 1997, p. 7.
(10)
Jean-Pierre CHRÉTIEN, “ Hutus, Tutsis du Rwanda et du Burundi ”, Au coeur de l’ethnie -
Ethnies, tribalisme et état en Afrique, sous la direction de Jean-Louis AMSELLE et Elikia
M’BOKOLO, La découverte, 1985, p. 143.
— 42 —
(11)
Jean-Pierre CHRETIEN, “ Hutus, Tutsis du Rwanda et du Burundi ”, Au coeur de l’ethnie -
Ethnies, tribalisme et état en Afrique, sous la direction de Jean-Louis AMSELLE et Elikia
M’BOKOLO, La découverte, 1985, p. 130.
(12)
André GUICHAOUA, Les antécédents politiques de la crise rwandaise de 1994, Rapport
d’expertise rédigé à la demande du Tribunal pénal international des Nations Unies sur le
Rwanda, Arusha, avril 1997, p. 7.
— 43 —
(13)
Terre Magazine n° 44, p. 11.
(14)
Jean-Pierre CHRETIEN, Le défi de l’ethnisme,Rwanda et Burundi 1990-1996, Karthala, Paris
1997, p. 35.
— 44 —
puissance coloniale- et, de l’autre côté, les serfs hutus qui poursuivent leur
quête d’émancipation sous la double tutelle de l’administration belge et de
la haute hiérarchie catholique expatriée ” (André Guichaoua). Cette
confusion politique et idéologique s’exprime clairement dans le concept de
“ démocratie majoritaire hutue ”, exprimé en kinyarwanda par le terme
rubanda nyamwinshi (“ le peuple majoritaire ”) : celui-ci renvoie en effet “ à
une sorte de situation coextensive, l’idée étant que les Hutus forment 85 %
de la population, il suffisait que l’un d’entre eux soit au pouvoir pour que la
démocratie soit réalisée ” (Gérard Prunier).
1989 que la question ethnique n’est plus à l’ordre du jour. L’attaque lancée
par le FPR le 1er octobre 1990, sur laquelle se greffent les difficultés
économiques, les revendications politiques et le réveil de la société
rwandaise, devait prouver -par les réactions qu’elle devait susciter de la part
du pouvoir de Kigali- que l’ethnisme restait bel et bien une “ ressource
politique dormante ”, pour reprendre l’expression du professeur André
Guichaoua, sans que le régionalisme disparaisse pour autant.
(15)
Claudine VIDAL, Les relations entre Hutus et Tutsis de 1750 à 1973 : période précoloniale,
colonisation et indépendance, Première République, 15 mars 1998. Document remis à la
Mission par l’auteur lors de son audition, p. 4.
(16)
Ibidem.
— 48 —
par le fait que l’Eglise catholique a connu une évolution parallèle à celle de la
société rwandaise. L’émergence d’une élite hutue, formée dans les séminaires
catholiques, qui remet en question la prééminence de la branche européenne
de l’Eglise, est contemporaine d’une évolution sociologique de la hiérarchie
catholique européenne, qui voit arriver dans ses rangs de plus en plus de
prêtres ou de frères flamands, d’origine modeste, influencés par la doctrine
sociale de l’Eglise apparue dans les années 1930.
(17)
Alexandre ARNOUX, Les Pères blancs aux sources du Nil, Librairie missionnaire, Paris, 1950,
p.28.
(18)
Père Guy THEUNIS, in André GUICHAOUA, Les crises politiques au Rwanda et au Burundi,
Université des sciences et technologies de Lille, 1995, p. 290.
— 49 —
(19)
Ibid., p. 292.
— 50 —
(20)
Ibid., p.293.
(21)
Ibid., p. 290.
(22)
Ibid., p. 293.
— 51 —
Démographie
Population totale, 31 décembre 1993 7,9 millions
Population urbaine, 1989 426 000 (estimation)
Population de Kigali (capitale), 1988 300 000 (estimation)
Densité mi-1993 292 habitants/ km2
Taux d’accroissement naturel, 1991 3,1 %/an
Indice synthétique de fécondité, 1983 8,5 enfants/femme
Indice synthétique de fécondité, 1992 6,2 enfants/femme
Taux de mortalité infantile, 1992 85/1 000 naissances
Espérance de vie à la naissance, 1991 52,2 ans (estimation)
(23)
André GUICHAOUA, “ Les différents visages de la mobilité forcée dans la région des Grands
Lacs ”, Actes du séminaire EHESS - CEA/ORSTOM, La mobilité forcée en question : réfugiés,
déplacés, expulsés, sinistrés, p.3.
(24)
Préface à l’article de John MAY “ Pression démographique et politiques de population au
Rwanda, 1962-1994 ” in Population et sociétés, n° 319, décembre 1996. Les données qui
suivent sont extraites de cet article.
(25)
Ce tableau est extrait de l’article précité.
— 52 —
Nombre d’habitants
Année
(en millions)
1950 2,0
1970 3,7
1975 4,4
1978 4,8
1991 7,3
1993 7,9
Source : J. MAY, op. cit.
(26)
Christian PRIOUL, op. cit.
— 55 —
(en hectares)
Utilisation 1970 1980 1986 (a)
Pâturages 487 884 322 060 199 360
Boisements communaux 27 156 57 200 99 500
Jachères 200 000 154 000 123 000
Terres de cultures 527 660 710 400 826 500
Total 1 242 700 1 243 660 1 248 360
(a) L’enquête agricole de 1989 confirme en gros les résultats de 1986 ; mais elle fait
apparaître 30 % de jachères en plus, et trois quarts de pâturages en moins.
Sources : — MINAGRI, “ enquête nationale agricole 1989 : production, superficie,
rendement, élevage et leur évolution 1984-1989 ”, publication DSA n° 22,
Kigali, 1991.
— République rwandaise, “ le Rwanda et le problème de ses réfugiés, contexte
historique, analyse et voies de solution ”, Kigali, Présidence de la République,
Commission spéciale sur les problèmes des émigrés rwandais, 1990.
(27)
Le mot désigne tout à la fois paysannerie et programme de colonisation des terres vierges.
— 56 —
DONNÉES SOCIO-ÉCONOMIQUES
Produit national brut par habitant, 1993 210 $ US
Main d’oeuvre totale par secteur, 1990-1992 :
— Agriculture 90 %
— Industrie 2%
— Secteur tertiaire 8%
Taux d’analphabétisme, 1991, deux sexes 44 %
Calories journalières par personne, 1992 1 821
Sources : — Banque mondiale, op. cit., 1995
— Nations Unies, op. cit., 1995
(28)
David MILLWWOD, The international response to conflict and genocide : lessons from the
Rwanda experience, Steering committee of the joint evaluation of emergency assistance to
Rwanda, mars 1996.
— 57 —
*
— 58 —
* *
(29)
Traduction non officielle.
— 60 —
(30)
André GUICHAOUA, Un lourd passé, un présent dramatique, un avenir des plus sombres, in
Les crises politiques au Burundi et au Rwanda, Université de Lille, 1995, p. 20.
(31)
Jean-Claude WILLAME, Aux sources de l’hécatombe rwandaise, Cahiers africains, n° 14, 1995,
p. 45.
— 61 —
l’Ouganda. Ils constituèrent les premiers réfugiés africains qui reçurent une
aide du HCR.
(32)
Jean-Claude WILLAME, Aux sources de l’hécatombe rwandaise, Cahiers africains n° 14, 1995,
p. 100.
— 63 —
(33)
André GUICHAOUA, Les politiques internationales dans la région des Grands Lacs africains,
Politique africaine, n° 68, Karthala, 1997, p. 4.
(34)
André GUICHAOUA, Un lourd passé..., op. cit., p. 20.
(35)
Cahiers Africains, n°14, avril 1995, Aux sources de l’hécatombe rwandaise, p. 105.
— 64 —
(36)
André GUICHAOUA, Un lourd passé..., op. cit., p. 20.
(37)
Jean-Claude WILLAME, Aux sources de..., op. cit., p. 107.
— 65 —
B. RÉFUGIÉS ET DÉPLACÉS
(38)
André GUICHAOUA, Les antécédents politiques de la crise rwandaise de 1994. Rapport
d’expertise rédigé à la demande du tribunal pénal international des Nations Unies sur le
Rwanda, Arusha, avril 1997, p. 23.
(39)
André GUICHAOUA, “ Les différents visages de la mobilité forcée dans la région des Grands
Lacs ”, Actes du séminaire EHESS - CEA/ORSTOM, La mobilité forcée en question : réfugiés,
déplacés, expulsés, sinistrés, p.2. Les analyses qui suivent sur la mobilité forcée sont, pour une
large part, extraites de cet article.
— 66 —
(40)
Gérard PRUNIER, Rwanda, Le génocide, Dagorno, Paris, 1997, p. 83
— 67 —
Zaïre où ils possédaient des plantations, des élevages, des boucheries, des
abattoirs, et étaient bien intégrés ”.
b) Le retour du militantisme
(44)
André GUICHAOUA, Les antécédents..., op. cit., p. 24.
— 72 —
uwanga kwanga, c’est à dire : le fait d’accepter n’empêche pas celui qui
veut refuser de refuser ” (45).
(45)
Le problème..., p.27.
(46)
Le problème ..., op. cit. p.40.
— 74 —
DEUXIÈME PARTIE
(47)
Gérard PRUNIER, Rwanda, le génocide, Dagorno, 1997, p. 108.
(48)
Ibid.
(49)
“ L’Akazu ” ou “ petite maison ” désignait, dans le Rwanda précolonial, le premier cercle à la
cour du roi.
(50)
Gérard PRUNIER, op. cit., p. 112.
— 76 —
(51)
Ibid.
(52)
André GUICHAOUA, Le problème des réfugiés rwandais, op. cit., p. 12.
— 77 —
(53)
Filip REYNTJENS, L’Afrique des Grands Lacs en crise, Karthala, Paris, 1994, p. 90.
— 78 —
1. Un régime affaibli
La fin des années 1980, qui est dominée par la chute des cours du
café, assortie d’un accroissement continu de la population, causait un
appauvrissement sensible du pays, ainsi que plusieurs scandales politiques ou
financiers : en 1988, l’un des fidèles du Président (hors de toute allégeance à
l’Akazu) le Colonel Mayuya, est assassiné, ainsi que son meurtrier et les
hommes en charge de l’enquête.
(54)
Gérard PRUNIER. Rwanda, 1959-1996, histoire d’un génocide, Paris, Dagorno, 1997.
— 80 —
(55)
Le problème des réfugiés rwandais et des populations banyarwanda dans la région des Grands
Lacs africains, Genève, UNHCR, 1992.
— 81 —
Cependant, aussi affaibli qu’il ait été par les évolutions que lui
imposaient les circonstances et par la pression militaire des Tutsis de
l’extérieur, le régime Habyarimana n’en conservait pas moins une capacité de
résistance forte, dont les principaux éléments restaient l’idéologie du
“ rubanda nyamwinshi ” et la puissance de l’encadrement administratif,
militaire ou judiciaire du pays, les responsables étant tous issus de la
mouvance du Président de la République et de son épouse, voire de leur
famille, proche ou élargie.
Ensuite, les massacres sont commis par les paysans sous la conduite
des autorités civiles, selon les règles bien connues de la corvée collective.
Interrogé sur la révolte qui aurait poussé les paysans du nord-ouest à
massacrer les Tutsis, le Président Juvénal Habyarimana répond placidement
dans une conférence de presse : “ Il ne s’agit pas d’une révolte. Tout le
monde obéit. ” Enfin, les dirigeants locaux sous l’autorité desquels les
massacres ont été commis ne seront pas inquiétés par le pouvoir central.
pouvoir central sur ces actes sanguinaires. Ainsi, le meurtre des Tutsis
rwandais en réponse aux actions du FPR apparaît comme une solution
organisée, qui bénéficie d’une bienveillante indifférence des autorités
centrales.
3. L’ouverture du régime
populations craignaient de ne plus savoir qui était Tutsi ou qui était Hutu ”.
Il a ajouté que les “ préfets avaient dû organiser des campagnes
d’information, d’où il ressortait que la suppression de cette mention
n’empêchait pas de savoir qui était Tutsi et qui était Hutu ”.
•Le MDR est, on l’a vu, la relance sous une forme rénovée de
l’ancien parti du premier Président rwandais, Grégoire Kayibanda. Deux de
ses caractéristiques doivent être mises en évidence : d’abord, au contraire du
MRND, le MDR est essentiellement implanté dans le sud du pays, jusqu’à
Kigali, et plus particulièrement dans la préfecture de Gitarama d’où
Kayibanda était originaire. Dans le nord, c’est à Ruhengeri qu’il est le mieux
représenté, et non pas à Gisenyi, le fief du Président Juvénal Habyarimana.
Lors de sa constitution, 30 % de ses membres viennent de Gitarama et 17 %
de Ruhengeri.
Le MDR est aussi très largement un parti fondé sur une base
régionale et un parti hutu. Par ailleurs, si la lutte contre le pouvoir tutsi n’est
pas d’actualité, une tendance plus ethnisante se structurera ensuite au sein du
parti sous le nom de PARMEHUTU.
(56)
Les crises politiques au Burundi et au Rwanda, (1993-1994), sous la direction d’André
GUICHAOUA, Villeneuve d’Ascq, Université des Sciences et Technologies de Lille, 1995.
— 91 —
b) La conquête du pouvoir
a) Le Gouvernement Nsengiyaremye
concrète. Le mois de mars 1992 voit en effet le début d’une série d’attentats
terroristes. Par deux fois, des grenades sont jetées dans la foule, à la gare
routière de Kigali, faisant cinq morts la première fois et un mort et 34 blessés
la seconde. Le 2 mai, une bombe explose dans un train, faisant quatre morts.
La responsabilité en est bien sûr attribuée au FPR, sans qu’aucune preuve ne
permette d’étayer cette thèse, le matériel utilisé n’étant pas spécifique de son
armement, et sans qu’on voie quel bénéfice politique il aurait pu tirer
d’opérations qui nuisaient à l’arrivée au pouvoir de ses futurs interlocuteurs.
— d’abord -ce qui est nouveau-, ils font suite non à une offensive
du FPR, cause de mort, et d’angoisse, voire de panique, mais à la lecture
commentée à la radio d’un tract attribué à un parti rwandais. Pour la
première fois, ces massacres sont donc un pur événement de politique
intérieure ;
— ensuite, les paysans ont été assistés par des personnes venues de
l’extérieur. Une coopérante italienne, Antonia Locatelli, résidente dans la
région et présente depuis 22 ans au Rwanda, fut assassinée le 10 mars.
Pendant les deux jours précédant sa mort, elle avait plusieurs fois appelé
Radio France Internationale. “ Elle protestait contre la version officielle des
massacres et précisait que, vivant dans la région depuis 22 ans, elle était
— 98 —
parfaitement capable de voir que ces assassinats n’avaient pas été commis
par une foule spontanément en colère. Elle ajoutait que certains des tueurs
étaient des gens qu’elle n’avait jamais vus auparavant, qu’on les avait
amenés de l’extérieur dans des véhicules portant des plaques
d’immatriculation officielles ” (Gérard Prunier).
(57)
Les crises politiques au Rwanda et au Burundi (1993 - 1994), op. cit.
— 99 —
(58)
L’Ukubohoza est le nom donné à l’action de déstabilisation menée par le MDR, le PSD et le PL
à l’encontre du MRND.
— 100 —
dans les environs. Les luttes entre les organisations des jeunesses ont plus
fréquemment lieu par quartier en ville de Kigali.
(59)
Forces démocratiques pour le changement. C’est le nom que prend la coalition MDR, PSD, PL
à partir de juin 1992.
— 101 —
(60)
André GUICHAOUA, Les antécédents politiques et la crise rwandaise de 1994, Arusha
(Tanzanie), avril 1997.
— 104 —