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PARQUET DU PROCUREUR DU ROI

PALAIS de JUSTICE
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Fax.0611275 333

REPLIQUE A NIHOUL :audience du 14 novembre ZOO2


.
A. Trafic de stupéfiants, prévention H27 et association de malfaiteurs, prévention A3 ;

Je ne vais pas, à ce stade de la procédure, refaire tout un exposé sur la problématique de la dangerosité
de cette drogue synthétique et sur la prolifération de plus en plus inquiétante de sa consommation
dans notre pays, particulièrement parmi une population de plus en plus jeune. C'est une donnée
suffisamment connue du tribunal et d'ailleurs de tous les intervenants dans ce dossier.

Monsieur NIHOUL a donné deux versions radicalement différentes concernant le trafic de 5000
pilules de ce produit, dont je lui reproche dans mon réquisitoire l'organisation et la vente par
l'intermédiaire des deux autres inculpés que sont Marc DUTROUX et Michel LELIEVRE. La
première, il l'a répétée durant six ans d'instruction ; elle est résumée dans le long PV.8328/01 de
synthèse et dans les auditions récapitulatives de cet inculpé, PV.8303101 et 8314101 des 18 et 19 juin
2001 ; la seconde version est annoncée dans la presse dès juin 2002, à la suite de mes réquisitions de
renvoi, et développée progressivement, toujours dans la presse, lors du règlement de la procédure en
septembre et octobre de cette année ; les conclusions, reçues vendredi 25 octobre dernier, en sont la
dernière mouture. Je vais succinctement et successivement résumer ces deux versions différentes,
puis les comparer aux éléments objectifs du dossier.

Quelles sont ces deux versions ?

1) L e dossier. PV.8303/01, 8314/0l et 8328/01 : selon NIHOUL, lors d'un premier contact indirect
(Annie BOUTY) avec WALSH en avril 1996, celui-ci annonce qu'il est en possession d'ecstasy ;
NIHOUL contacte VANNESSE et lui parle effectivement d'ecstasy ; lors d'un second contact avec
WALSH directement, NIHOUL « comprend qu 'ilpossède des amphétamines et non de 1 'ecstasy N.
Pour NIHOUL, à partir de ce moment là, u il ne seraplus question d'ecstasy N II va s'arranger dès lors
avec VANNESSE et la BSR de Bruxelles pour faire tomber WALSH pour les dix kilos
d'amphétamines. L'affaire est dès lors terminée pour lui ;il n'a jamais eu de drogue en mains, encore
moins d'ecstasy ; il n'en n'a dès lors donné ou vendu à personne, et certainement pas à LELIEVRE ou
à DUTROUX. « La drogue me dégoûte D. Cfr. les pages 75 à 88 du PV.8328/01.
Par contre, le dossier révèle, parles auditions de DUTROUX, LELIEVRE, WALSH, GUYOT,
COPPiN, BOUTY Loïc notamment que NlHOUL était bien en possession en juin 1996 de 5000
pilules d'ecstasy ;que ces 5000 pilules étaient de provenance de la BSR de Bruxelles selon les deux
premiers, plus GUYOT et BOUTY ; pilules qu'il a prises lui-même dans le véhicule de WALSH par
contre selon celui-ci ; queNIHOUL en procure 1500 à LELIEVRE, dont 1000 le 1018196 et qu'il a au
moins un autre vendeur. LELIEVRE et DUTROUX font état de menaces de NIHOUL sur
LELIEVRE. Cfr. les pages 65 à 74 du PV.8328101.
« C'es1 débile, fantaisiste, ridicule, ils mentent .Jepeuvprouver que je suis étranger à I'ecstasy » ,
dira NIHOUL. Nous allons bientôt avoir ces preuves ! Dans son interrogatoire dit récapitulatifdevant
le juge d'instruction en janvier dernier, à la seule allusion qui lui est faite au sujet de telles charges, il
rétorque : « j e n 'ai qu'un mot, c'est complètement ridicule. Ce n 'est basé sur rien, aucune chose
fondée » ;il ne sera pas inculpé de ce trafic en sortant du bureau du juge d'instruction !
2) La presse et les conclusions de ce 25 octobre. Après mes réquisitions de renvoi d'avril 2002, la
presse laisse déjà entrevoir de singulières nuances face à cette première version des faits ; à
l'occasion d'un entretien avec le conseil de NIHOUL, le Soir Magazine nous informe que « en ce qui
concerne la drogue, Michel NIHOUL admet lesfaits mais proposera une explication claire que son
conseil développera devant la Chambre du Conseil » .
Après mes réquisitions orales prononcées à I'audience du 20 septembre dernier, La Meuse du 27
septembre, le matin même de I'audience suivante, titre en première page : « NIHOUL a réponse à
tout, nous 1'avons rencontré ». L'article (( lesflics savaienl roui )) nous informe que « pour appâter
des acheteurs, Michel NIHOUL a reçu de I'XTC de WALSH et il déclare en avoir remis à
LELIEVRE (avec l'approbation du gendarme VANNESSE),toxicomane susceptible de le conduire
vers d'autresproies :tout cela était connu de Gérard VANNESSE.))
Cinq jours plus tard, le 2 octobre 2002, dans le Soir Magazine, de nouveau : « la défense de NIHOUL
est claire :des gendarmes de Dinant savaient que je possédais ces pilules. Ce sont eux qui me les ont
remises après ( !) qu'ils eurent arrêté, avec leurs collègues bruxellois, le trafiquant anglais Walsh
sur base de mes informations. Ce trafiquant transporlait 10 kilos d'amphétamine dans sa voiture et il
avait planqué 5000pilules d'ecstasy chez moi. Avec ces pilules je devais appâter LELIEVRE etfaire
en sorte de permettre aux gendarmes. avec qui j 'étais en contacl à Dinant, de remonter lafilière dont
ils croyaient qu'il faisait partie )).
L e I l octobre, Maître DECLETY présente en audience de la Chambre du Conseil, la nouvelle version
de son client. A la demande des parties civiles et de la partie publique, il est demandé que l'inculpé
confirme et s'explique plus en détail sur la version nouvelle présentée à l'égard de la dite prévention.
Nous n'aurons pas de version écrite détaillée de cette nouvelle version car l'incident est joint au fond.
Car, en cette même audience, Maitre DECLETY affirme ne pouvoir déposer ses conclusions du fait
d'un problème informatique survenu la veille. Cependant, le 24 octobre, après I'audience suivante,
alors que les dites conclusions ne sont pas encore déposées, un conseil d'une partie civile reçoit d'un
journaliste la copie des dites conclusions, moins la page 17, mais avec des annexes en plus,
conclusions que la dite presse détient depuis 15 jours, alors que les parties civiles et la partie publique
en sont privées. Par ailleurs, il se révèle qu'une partie des annexes des ces conclusions ont déjà été
publiée dans la presse du 1 1 octobre, La Meuse, et apparaissent en avant-plan de la photo de
I'inculpé. ; il s'agit d'un extrait du PV.8345 du 1011 1/00 -exploitation des saisies ! Les parties et le
Tribunal devront attendre I'audience du 25 octobre pour recevoir l'exemplaire officiel des
conclusions et prendre enfin ionnaissance officiellement de la nouvelle version ... de l'avocat de
I'inculpé.
L e 12 octobre, au lendemain de la défense de N I H O U L à I'audience de la Chambre du Conseil, la
presse publie encore de nouvelles précisions de cette dernière version des faits. Le Soir en effet nous
informe qu' « à sa sortie dupalais de Justice, NIHOUL explique que le but était defaire tomber la
filière de LELIEVRE ..., que l'opération était undercover,faite sans l'accord des magistrats ». II
ajoute une nouvelle donne, déjà annoncée lors des plaidoiries : « VANNESSE m'a fait venir chez lui
à Dinant avec LELIEVRE. Il m 'aproposé de lui donner IOOpilules d8XTCpourle faire parler, mais
LELIEVRE n a rien dit. Finalement, on lui en a donné 1000 ». IItermine enfin en confirmant ses
déclarations faites à I'audience suite à mon intervention : « ...lesflics m'ont demandé de faire
patienter LELIEVRE une demi-heure pour installer le dispositifpolicier pour lefiler ».
Enfin, et nous en resterons là avec les informations nouvelles données par N I H O U L au travers de l a
presse et le plus souvent sans que ce soit révélé au dossier, à I'audience de la Chambre du Conseil o u
même dans ses conclusions déposées à cette audience, citons à nouveau le Soir Magazine du 16
octobre dernier donnant la parole tant à N I H O U L qu'à son conseil : « les missions confiées à
NIHOUL par la BSR de Dinant étaient de trois ordres. Tout d'abordfournir des informations sur les
trafics de drogue auxquels se livrait LELIEVRE. C'est dans ce cadre que NIHOUL a remis à
LELIEVRE, avec l'assentiment de la gendarmerie, des pilules d ' m . Ensuite, ilfallait surveiller
DUTROLrXqui voulait développer un réseau (!) de prostirurion en important des filles venues de
l'Est, un projet dénoncé par NIHOUL auprès de VANNESSE. Enfin, il devait surveiller les trafics de
camions volés auxquelsparticipait DUTROLLX Pourquoi n'avoir pas dit tout cela plus tôt, alors ?
« Parce qu'il s'agissait d'une opération illégale qui n'avait été autorisée par aucun nragistrat ;j 'ai
donc couvert (!) le gendarme VANNESSE, en croyant qu'il expliquerait tout aux enquêteurs ...et
depuis lors on ne m'a plus jamais inferrogt! sur cette affaire de pilules d'ecstasy ». A h bon !!!

Je suis désolé de devoir requérir en répliques sur base d'une documentation non officielle, que j e
dépose pourtant à l'appui de la présente note. J'aurais préféré pouvoir disposer d'une documentation
plus officielle et basée sur une audition circonstanciée de I'incolpéNIHOUL, réalisée, par le juge
d'instruction ou les enquêteurs particulièrement bien au fait des éléments objectifs du dossier.
Monsieur N I H O U L qui affirme « n 'avoirplus été entendu sur cepoint depuis la mort de Monsieur
VANNESSE », avait eu cependant l'occasion, contrairement à ce qu'il avance, une fois de plus, de
s'expliquer clairement sur ce point à plusieurs reprises en cours d'enquête, et notamment les 18, 19 et
27 j u i n 2001, lorsque les enquêteurs, après des auditions - sur ce point précis -de plusieurs dizaines
de pages (PV.8303/01, 83 13/01,83 14/01, 8321/01), lui posaient clairement la question :
a Reconnaissez-vous avoir, entre le 19 avril et le jour de votre arrestation en août 1996, détenu une
quantité de 5000pilules d ' W C qui pourpartie a été vendue et/ou cédée à titre gratuit ou contre
rémunération ? D, et qu'il leur était répondu par l'inculpé NIHOUL, qui afirme tout autre chose à
présent en affirmant qu'il ne lui avait pas été donné de s'expliquer plus tôt : a Non, ni ecstasy, ni
n'importe quelle autre drogue ». Et encore, lorsque, le 22 janvier dernier, devant le juge
d'instruction, il lui est demandé, certes lors d'une très courte audition : « j e vous livre les conclusions
de l'enquête vous concernant ...drrprésent dossier, on peut conclure que Michel NIHOUL y est
impliqué et ce, dans une association de malfaiteurs, suite à sa participation à un trafic de stupéfinnts
quis ëtale sur une période qui couvre deux enlèvements (Sabine DARDENNE, le 28 mai 1996 et
Laetitia DELHEZ, le 9 août 1996-Ndr), à la traite d'êtres humains et à sa possible (( recce )) à
Bertrix, préalable à l'enlèvement de Laetitia N. IIrépondra, avant de s'en aller sans la moindre
inculpation à ce sujet : « J e n 'ai qu'un mot, c'est conplètement ridicule. Ce n'est basé sur rien,
aucune chose n'est fondée ».

Je suis donc désolé de ne pouvoir me servir que de déclarations imprécises, contradictoires, tardives et
transmises par un canal bien peu académique quoique de plus en plus habituel en matière
d'instruction judiciaire. Et j e suis d'autant plus désolé de devoir être un peu long pour le faire en
répliques, car ce sont des éléments que je n'avais pas l'honneur de connaître lorsque j'ai établi mes
réquisitions tant écrites que verbales. Mais avant d'analyser ces nouvelles versions de l'inculpé
NIHOUL, et de les comparer aux éléments plus objectifs du dossier, permettez-moi de vous rappeler
les phases essentielles et particulièrement les réquisitions de mon parquet qui se sont succédé tout au
long de cette instruction à propos de ce volet (( trafic d3XTCdansle cadre d'uneassociation de
malfniteurs ».
Après que Monsieur le juge d'instruction CONNEROTTE ait inculpé Monsieur VANNESSE et
Madame DECOKERE de cette prévention, j'ai pris de multiples réquisitions aux fins de faire
compléter ce volet d'enquête, réquisitions que j'ai rappelées au point 22 de ma note déposée le 22
février 2001 devant la Chambre des Mises en Accusations, dans l'action en 136bis CICr. que Madame
le Procureur Général avait introduite. J'ai d'ailleurs signalé à la C M A que la plupart de ces
réquisitions ne se trouvaient pas au dossier, et pour être sûr qu'elles y soient j'en ai joint des copies à
ma note du 22 février 2001. J'ai par ailleurs encore rappelé ces réquisitions à Monsieur le juge
d'instruction dans mon courrier T.1961196 du 13 août 2001 (cfr. Inventaire 16720, 86 PV.SYNl42).
Dans son Arrêt du 22/10/01, la CMA, voyant sans doute clairement la position bien arrêtée de
Monsieur N I H O U L telle qu'elle est exprimée aux P V de synthèse de juin 2001 que j e viens de
rappeler, a estimé que l'enquête était terminée sur ce point que je soulevais. L e 11 octobre dernier,
encore, à l'audience de la Chambre du conseil, j'ai demandé que Monsieur N l H O U L puisse être
entendu de façon précise et complète sur tous ces points pour lesquels il nous donnait, de la façon que
vous savez, une toute nouvelle version. Je n'ai pas été entendu, du moins dans l'immédiat, j e travaille
donc avec le matériel que j'ai pu trouver !

Analysons donc ces différentes versions.


1) Je ne vais pas rappeler l'argumentation de mes réquisitions écrites et orales concernant la version
qui a prévalu pendant six ans ; cette argumentation est déposée au dossier et chacun en a pu prendre
connaissance.

2) Quant à la nouvelle :

-Nul ne conteste que N I H O U L ait été informateur de la BSR de Dinant en 1995 et en 1996. ~ u ' o nle
présente dans ses conclusions comme « infirmateur assidu et suivi » ne me dérange pas et n'a
d'ailleurs aucune espèce d'importance pour ce qui concerne la prévention H27.

-Nul ne conteste qu'il ait donné des informations utiles dans le cas de W A L S H pour la V W TARO, ce
qui ne l'a pas empêché de « passer » la Mercedes 500SL au Maroc avec LELIEVRE au nez et à la
barbe de VANNESSE ;nul ne conteste qu'il ait donné des informations apparemment moins efficaces
dans le cas de FLlER pour le trafic d'héroïne vers l'Angleterre. Tout cela se passe en 1995 et
concerne des infractions qui ne sont pas prévues par nos réquisitions, si ce n'est l'allusion à la
Mercedes dans la prévention d'association de malfaiteurs A3. Ce n'est pas le problème i c i posé, et les
pages 9, 10 et 11 des conclusions de Maître DECLETY ne font pas avancer la question.

-Venons-en à avril 1996, et c'est ici que Monsieur NIHOUL, ne pouvant plus valablement contesté les
nombreuses charges énumérées dans mon réquisitoire et qui pèsent sur lui, au dossier, sur sa
possession des fameuses pilules et leur fourniture à LELIEVRE, va tenter, à présent, de les expliquer
par des versions, qui non seulement divergent entre elles, mais qui, surtout, contrastent avec les
éléments objectifs du dossier. Ces versions n'ont qu'un but : le préserver des poursuites en accusant
d'autres personnes qui n'ont pas eu le droit de se défendre, ou qui, comme VANNESSE, n'auront plus
l'occasion de le contredire. Examinons un à un ces différents éléments :
a) Comment NIHOUL est-il entré en possession de ces pilules ? IIconvient d'emblée de faire
remarquer que les conclusions de Maître DECLETY éludent opportunément la réponse à cette
question ! Par contre la presse, citant son client en donne plusieurs : « NIHOUL a reçu de
I'XTC de WALSH » (La Meuse 27/9/02), « ce sont eux (les gendarmes de Dinant) qui me les
ont remises » (le Soir Magazine 211 0/02), « il (WALSH) avaitplanqué 5000pilules chez moi
(le même article !) ... ! En fait, et en réalité, si on examine attentivement le dossier, on sait
que c'est N I H O U L lui-même, avec WALSH, qui prendra le pneu contenant ces 5000 pilules
dans le coffre de la voiture de W A L S H pour le cacher dans un premier temps dans son
appartement (Cfr. Déclarations de BOUTY, WALSH et LELIEVRE).. Entre le 19 avril et le
10 août 1996, N I H O U L cachera le butin dans un lieu proche de son domicile comme nous le
révélera la description par COPPIN et LELIEVRE de la transaction du 10 août. Cet endroit
n'a pas été découvert par l'enquête.

b) Combien y a-t-il de pilules ? Les conclusions de Maître DECLETY ne parlent que des 1500
pilules (remises à LELIEVRE) qu'il est dorénavant impossible d'encore nier; mais pas une
de plus. Par contre, dans le Soir Magazine du 2/10/02, N I H O U L parle des « 5000pilules
planquéespar WALSHdans son appartement ». A u dossier, WALSH, LELIEVRE et
DUTROUX seront constants pour citer le chiffre de 5000, et LELIEVRE pour affirmer que
N I H O U L lui avait révélé avoir au moins un autre vendeur pour les pilules autres que les 1500
lui remises. L'enquête n'a pu non plus déterminer l'identité de ce(s) autre(s) vendeur(s). Faut
dire qu'on a pas beaucoup cherché sur ce point. Dans son audition récapitulative du 18/6/01,
N I H O U L lui-même dira que W A L S H lui a parlé « d e 5000 à lOOOOpilules v, !

c) Les gendarmes seront-ils correctement informés de l'existence de ces pilules d'XTC


dans le chef de W A L S H , depuis le début de l'opération jusqu'à son arrestation? L a réponse
affirmative à cette question constitue l'essentiel des conclusions de Maître DECLETY pour
conclure à une opération illégale et celée aux autorités judiciaires ; nous y reviendrons. Mais
cela ne ressort pas du dossier, au contraire. Ce qui semble clair, ce que nous dit NIHOUL, et
ce que personne ne semble non plus contester au dossier, c'est que WALSH téléphone
Annie BOUTY pour annoncer son arrivée chez eux et qu'il est en possession de drogue.
BOUTY prévient NIHOUL par téléphone et précise à celui-ci que WALSH a parlé d'ecstasy.
NIHOUL s'empresse de donner un premier coup de téléphone à VANNESSE qui est donc,
dans un premier temps averti que WALSH arrive porteur d'ecstasy. Je ne fais que lire ici
l'audition récapitulative de NlHOUL que les enquêteurs l'invitent à faire, sans l'interrompre,
le 18 juin 2001.11 ne change pas cet aspect là des choses. Jusqu'à présent il ne semble pas y
avoir de différences entre les deux versions. Cela commence à se compliquer lorsqii'à présent
NIHOUL s'efforce de prouver qu'il a continué de dire aux gendarmes qu'il s'agissait
toujours d'ecstasy, en y ajoutant l'amphétamine. Et cela ne résiste pas à l'analyse du dossier ;
dans les auditions de VANNESSE et les PV. et rapports au parquet de la BSR de Bruxelles,
d'abord il n'est pas question d'XTC. Les conclusions de Maitre DECLETY se contentent
d'affirmer « il est consternant de surprendre la BSR de Bruxelles en flagrant délit de
mensonge par omission dans son rapport au substitut VANHECKE ... ». C'est évident pour
NIHOUL, la BSR ment, comme VANNESSE, comme les autres témoins du dossier qui
donnent une version qui ne cadre pas avec les intérêts de Monsieur NIHOUL, que ce soit dans
ce volet ecstasy comme dans les volets Bertrix ou tentatives d'enlèvements. NlHOUL par
contre dit toujours lavérité : il a constamment informé la BSR du problème d'XTC.. Pourquoi
alors disait-il lui-même, toujours dans son audition récapitulative du 18juin 2001, page 77 du
PV de synthèse 8328101 : « WALSHm 'apprend, via Annie, qu'il transporte de l'ecstasy,
élément que j e communique directement à Gérard VANNESSE. Ce n 'est que le lundi qu'on ne
pariera plus d'ecsrasy mais d'amphétamines. II ne sernjomnis plus question d'ecstasy )) !?
Quand dit-il la vérité, s'il la dit un jour?

d) Quel était le rôle de NIHOUL et quel était le but de l'opération ?


Dans la presse citée, outre «surveiller DUTROUXqui voulait développer un réseau de
proslitution etpratiquait un trafic de camions 1) - nous y reviendrons -,il s'agit de ((fournir
des informations sur les trafics de drogue azcrquels se livrait LELIEVRE; appâter celui-ci et
faire en sorte de permettre aux gendarmes de remonter lafilière don1 les gendarmes
croyaient qu'ils faisaientpartie ;breJ foire tomber ln filière de LELIEVRE )I. Dans ses
conclusions, aux pages 18 et 19, Maitre DECLETY confirme que le rôle de NIHOUL était
d' « infiltrer les milinlr délinquonts, de remonter les filières p a r lesquelles LELIEVRE va
écouler la drogue que NIKOUL lui remet )) ; et d'en rajouter car le rôle donné à LELIEVRE
se précise puisque (( /a cibleprioritaire restant FLJER, sans doute (sic), la BSR escomple-t-
elle voir arriver LELJEVRE dans le milieu des trajirluants, LELIEVRE qui à celle époque
(sic) n'a déjà (sic)pius de secretpour In BSR (je cite toujours !) N. Et, comme si on risquait
de ne pas comprendre l'allusion, Maître DECLETYen donne une preuve concrète en
observant « que ce n 'estpas p a r hasard si à deux reprises déjà, M. NIHOUL amène M.
LELIEVRE à la BSR de Dinant en nvril 1996 jusqu'd sn propre nrreslnlion nu mois d'août
1996 ». Et de conclure (( qu'aussi louable que soient les motivations des gendarmes -
procéder à l'arrestation des (( dealers )I - le procédé utilisé est manifestement constitutif
d'une provocation policière. donc illégale, donc les poursuites sont irrecevables ».
Présentée de cette façon, je veux croire que cette opération serait non seulement illégale, mais
elle serait elle-même constitutive d'infractions dans le chef des fonctionnaires de police ;
car, après l'arrestation du trafiquant WALSH - parfaitement justifiée celle-là, de même que
sa condamnation, car WALSH est spontanément arrivé en Belgique porteur d'une quantité
très importante de produits illégaux, et il n'y a dans cette arrestation pas l'ombre d'une
provocation -,voilà des gendarmes qui , selon NIHOUL, détourneraient 5000 pilules
d'ecstasy, en établissant de faux rapports ou procès-verbaux, et reconstitueraient eux-
mêmes, et avec l'aide d'informateurs infiltrants, une filière démantelée pour pouvoir faire
punir et arrêter des consommateurs, qui sans leur intervention n'auraient pas pli consommer.
Un peu comme des médecins qui empoisonneraient leurs patients pour pouvoir les soigner, ou
des pompiers qui mettraient le feu à des immeubles pour pouvoir l'éteindre et justifier leur
raison d'être !
Voilà la version dernière, la version qui donnerait enfin toute la vérité, selon Michel
N I H O U L ! Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle ne donne pas un rôle très glorieux aux
gendarmes de la BSR de Bruxelles et à Gérard VANNESSE encore moins. Ce dernier
d'ailleurs, dont les ayant-cause poursuivront, au pénal d'abord, les enquêteurs de la cellule
d'enquête, le commissaire SUYS et l'inspecteur DRISKET ,et n'en obtiendront qu'un double
non-lieu, mais poursuivront ces mêmes enquêteurs au civil, et leur réclameront pas moins de
30 millions de dommages et intérêts pour avoir été la cause des ennuis judiciaires et de santé
de feu le gendarme VANNESSE ; le tribunal de première instance de Liège, dans un silence
médiatique assourdissant, contrastant avec le tohu-bohu qu'avaient provoqué ces actions,
vient de débouter, le mois dernier, les héritiers de VANNESSE et de les condamner en outre à
des dommages et intérêts pour procès téméraire et vexatoire ;si vraiment la version actuelle
de N I H O U L est la bonne, manifestement ces actions se sont trompées de cible, car c'est dans
cette version de NIHOUL, que le très mauvais rôle est donné au gendarme VANNESSE. L e
beau rôle de cette version, il est donné à Michel NIHOUL, bien sûr, mais aussi à Michel
LELIEVRE, qui deviendrait, au même titre que son compère, un informateur, mais sans trop
le savoir lui-même, de la gendarmerie !

Voyons si cette version résiste aux éléments du dossier.


D'une façon générale tout d'abord, je ne vois pas l'intérêt, au sens de la politique criminelle,
de créer une filière de trafic de drogue pour identifier les éventuels consommateurs, en aval,
c'est-à-dire les acheteurs de petites quantités comme ceux qui sont cités au dossier : SBORO
Marino, PARISI Cosimo, GUYOT Géry, Maryse BERTRAND, Loïc BOUTY, ou les clients
de LELIEVRE au dancing de Tournai. En deux mois de vente d'une partie des 5000 pilules, -
e t j e ne parle ici que des 1500 pilules livrées à LELIEVRE, j e ne parle même pas des 3500
-
autres aucun n'est d'ailleurs ((tombé >). . aurait pourtant été le but de l'opération selon
. ce aui
Michel NIHOUL. Et de plus, toujours selon lui, le 10 aoùt, il aurait laissé le temps à la BSR
de mettre en place les véhicules chargés - de suivre LELIEVRE pour pouvoir identifier « sa
filière D. Elles n'auraient pas été très efficaces ces filatures ! Non, quand on monte une
opération de ce type, c'est pour identifier les trafiquants, les vendeurs, les importateurs ;or i c i
,c'est fait et bien fait depuis le mois d'avril, et c'est parfaitement légal : WALSH, qui avait
importé de Suède la drogue, spontanénient et sans l'ombre d'une provocation policière, a été
intercepté en avril, il est en prison et il sera condamné.
D'une façon générale donc, l'opération telle qu'elle est présentée par NIHOUL, n'a aucune
raison logique d'être entreprise, n i même d'être imaginée.
Quand bien même, en allant jusqu'au bout de l'absurde, en cette hypothèse tout à fait
illogique, j e n'ai toujours pas eu de réponse, de la part de N I H O U L ou de son conseil, à la
question queje leur posais lors de mes réquisitions le 20 septembre dernier : (( pourquoi ses
CO-inculpés, DUTROUX et LELIEVRE, disent-ils que I'ecstasy provient d'une saisie
policière et que cette information ils la tiennent de N I H O U L lui-même N ? Et i l s ne sont pas
les seuls à le dire ; il y a aussi Loïc BOUTY et Géry GUYOT qui le disent. C'est tout à fait
contraire à toute logique d'infiltration que de clamer tous azimuts qu'on tient la marchandise
des mains de la police. Puisqu'ils ne m'ont pas répondu, j'avance moi-même une réponse qui,
celle-là, à des bases au dossier de l'instruction : NIHOUL, en vantard, en escroc qui veut se
donner de l'importance et de l'impunité, rassure et convainc ses complices en leur disant :
allez-y sans crainte, j'ai assuré mes arrières. Cette attitude de N I H O U L est très bien décrite au
dossier, notamment par Michèle M A R T i N lors de ses premières auditions, rappelées
d'ailleurs dans les conclusions de Maître BEAUTHIER.
Toutes les déclarations prises durant les six années d'instruction, celles des inculpés
DUTROUX, LELIEVRE, celles de WALSH, celles des témoins BOUTY, GUYOT, COPPIN,
celle de VANNESSE lui-même et les PV. de la BSR de Bruxelles, bref toute cette
documentation nous prouve que la version actuelle d e N l H O U L est faite pour les besoins de
la cause, I'inculpé étant à présent confronté avec des accusations précises basées sur des
éléments incontestables.

L e dossier a établi, pour le ministère public, que NIHOUL, agissant comme informateur de la
gendarmerie, a joué un double jeu à l'occasion de l'affaire W A L S H : il a dans un premier
temps rempli partiellement ses engagements vis à vis des forces de police en signalant que le
trafiquant W A L S H arrivait en Belgique porteur d'une importante quantité de drogue. Dans un
second temps, s'apercevant que W A L S H était en possession de deux sortes de drogue, il a
détourné à son profit les 5000 pilules d'ecstasy qu'il a sorties du coffre de la voiture du
trafiquant et qu'il a cachées d'abord dans son appartement, avec l'accord de W A L S H en
envisageant une commercialisation à leur profit mutuel ;tout en laissant partir le trafiquant
vers le piège qui lui était tendu avec les dix kilos d'amphétamine. Ce faisant, tout en restant
dans les bonnes grâces des gendarmes à qui l'existence des pilules était niée depuis le
deuxième jour de I'affaire, il récupérait à son unique profit l'équivalent de 2.500.000
d'anciens francs qu'il concrétisera dans les quatre mois suivant le mois d'avril 1996,
notamment avec la complicité des inculpés DUTROUX et LELIEVRE. En manière telle que
les préventions A3, A 4 et HZ7 sont basées sur des charges suffisantes pourjustifier ma
demande de transmission des pièces à l'intention de Madame le Procureur Général. IIn'y a
donc pas de provocation ;partant, la demande principale contenue dans les conclusions de
l'inculpé, ne peut être retenue.

Par ailleurs, nous estimons que la demande subsidiaire formulée par I'inculpé NIHOUL, dans
ces mêmes conclusions, n'est pas plus justifiée et nous réaffirmons les éléments de connexité
cités dans nos réquisitions du 22 avril 2002. 11 nous paraît que cette connexité sort renforcée
des dernières déclarations de I'inculpé N I H O U L et que cela justifie d'autant plus un
traitement, par le juge du fond, des dites préventions simultanément aux autres préventions
prévues dans les dites réquisitions.

En effet,

1) si même nous n'estimons pas crédible la nouvelle version de I'inculpé NIHOUL, nous
sommes forcés de la prendre en considération dans la perspective de ses moyens de défense.
Cette version affirmant que la vente des pilules d'ecstasy servait de base à une opération
d'infiltration du milieu délinquant, nous nous sommes interrogés sur les personnes visées sous
ce vocable (employé par la défense de N I H O U L elle-même). Nous avons affirmé qu'il était
illogique et incongru de croire que, dans la perspective d'une politique criminelle cohérente,
une telle opération pouvait viser les petits consommateurs de drogue. Nous avons par ailleurs
rappelé que le dossier établissait que ces petits consommateurs, pourtant identifiés, n'avaient
pas fait l'objet de la moindre inquiétude des services de police pendant les mois d'avril, mai,
juin, juillet et août 1996 ;partant, à supposer que cette opération existe -quod non -,nous
avons ainsi établi qu'elle ne pouvait viser u l'arrestation des dealers )) ainsi que le
prétendaient les conclusions de I'inculpé NIHOUL. II est tout aussi incongru d'affirmer que
le but était de viser FLIER, celui-ci ayant d'emblée refusé les propositions initiales de
N I H O U L dès le début de la prétendue opération en avril 1996. Dans le souci de rencontrer les
moyens de la défense, nous sommes donc forcés de rechercher quels pourraient bien être les
personnes devant être infiltrées par NIHOUL, et ce durant les mois d'avril à août 1996, qui j e
le rappelle, constituent pour l'essentiel la totalité de la période de séquestration de Sabine et
Laetitia. L a réponse nous est donnée par NIHOUL lui-même. En effet, ne rappelle-t-il pas,
lors de son interview dans la presse citée tout à l'heure, que u deux de ses missions étaient de
surveiller le méme DUTROLXdans ses activités de développement de réseau de prostitution
et de trafic de camions volés » ? Ensuite, j e vous invite à relire les déclarations de N I H O U L
consignées lors des interrogatoires récapitulatifs de juin 2001 et retranscrites aux pages 96 à
99 du PV. de synthèse 8328101, dans lesquelles cet inculpé fait part de (( la véritablepression
qu'exerçait sur lui Gérard VANNESSE en 1996, depuis la libération de DUTROLX(NDR. :
mars) jusque peu de temps avant 1 'arrestationde LELIEVRE (NDR. :13/8/96)pour avoir de
plus en plus de renseignements sur les allées et venues du tandem DUTROUX- LELIEVRE,
et cela par téléphone ou par contact direct et en temps réel x.
IInous paraît dès lors impossible, pour le juge du fond, d'examiner les moyens de défense
tels que présentés par l'inculpé N I H O U L lui-même pour les préventions A3, A4 et H27, en
dehors de l'examen des « allées et venues du tandem DUTROUX-LELIEVREpendant la
période d'avril à août 1996 » période qui concerne, faut-il le rappeler, les infractions A l ,
A2,C7, CS, D I 1 et D l 2 qui visent les activités et les allées et venues du dit tandem, et pour
lesquelles mon réquisitoire réclame, sans être d'ailleurs contredit sur ce point par quiconque,
le renvoi de la cause à Madame le Procureur Général. L a disjonction des causes, demandée à
titre subsidiaire par I'inculpé NIHOUL, est donc contraire à la bonne administration de la
justice qui commande, par l'article 227 CICr., la doctrine et la jurisprudence constante, que
ces causes soient jugées ensemble et par le même juge ;et cela, pour précisément respecter les
droits de la défense.

2) Cette disjonction des causes, ce traitement séparé des infractions reprochées à Monsieur
NIHOUL, cette demande subsidiaire est encore plus inacceptable évidemment quand on
refuse, sur base des éléments objectifs du dossier, d'accepter la nouvelle version de N I H O U L
et qu'on considère, comme je le demande, qu'il est, pour la période considérée, le principal,
sinon l'unique pourvoyeur de produits stupéfiants de I'inculpé LELIEVRE, stupéfiants que
celui-ci, soit consomme directement après leur fourniture par NIHOUL, soit, pour se procurer
l'héroïne dont il a besoin, qu'il s'empresse de vendre, le jour même de leur livraison, le
lendemain de I'enlèvement de Laetitia, par exemple. Cet inculpé LELIEVRE, qui pour
expliquer les actes d'enlèvements et de séquestration qu'il reconnaît avoir commis pendant
cette période du printemps et de l'été 1996, pour amoindrir sa responsabilité, nous avance sa
dépendance par rapport à la drogue. A titre d'exemple, je vous invite à relire sa toute première
audition dans ce dossier, toute au moins la première où il consent, aprés deux jours de
mensonges, à reconnaître l'évidence de sa participation à I'enlèvement de Laetitia, après que
Marc DUTROUX, la veille, ait reconnu son escapade à Bertrix. II s'agit du PV.100210/96, du
15/8/96 : « J e suis disposé à vous dire toute la vérité (NDR : on saura vite que ce n'est qu'une
petite partie de la vérité), ...En fair. à la suite des évènements queje vais vous expliquer,j'oi
consommé beaucouf, d'lréroïne et je ressens maintenant les effets du manque .Le vendredi 9
août, je me suis levé vers I I heures ... Vers 12H30, je me suis ren& chez PIPOpourry manger
un sandwich. Je suis ensuite retourné chez Marysepour yprendre une dose d'héroïne ». Je
vous rappelle qu'ayant procédé, la veille ou l'avant-veille à la reconnaissance des lieux à
Bertrix, il sait très bien ce qu'il va faire ce 9/8/96. il se met donc en condition ! II
poursuit : « Vers 14H00, 14H30, je me suis rendu chez Marc DUTROUXÙ Marcinelle ... Vers
14H30, nous somn~espartis ... » et il raconte I'enlèvement de Bertrix et la plupart des
péripéties qui l'ont émaillé jusqu'au soir. « Ce soir là,j'étais tellement mal dans mapeau que
j 'ai repris de l'héroïne, facilement 1 gramme, et je me suis endormijusqu 'au samedi midi.
Mon emploi de samedi, ...je jure d'avoir (dit) la stricte vérité lors de mes précédentes
auditions » Et chacun sait ce que, ce samedi là, il a fait ;nous en parlons depuis plus d'une
heure maintenant. IIprend sa dose une demi-heure avant de partir pour Bertrix, il en reprend
« facilement un gramme » à peine en est-il revenu, il s'endort jusqu'au lendemain, il se
réveille à midi, et la première chose dont il éprouve le besoin à son réveil, c'est de s'encourir
chez son ami NIHOUL, à Bruxelles, pour y recevoir 1000 nouvelles pilules, pour une valeur
marchande de plusieurs centaines de milliers de francs ! Et on voudrait faire croire que cette
drogue, omniprésente dans cette affaire d'enlèvements et de séquestration d'enfants, doit
absolument être jugée de façon séparée ; une coïncidence qu'il faudrait oublier lorsque les
jurés se pencheront sur les circonstances de ces faits ;circonstances,- pardonnez à
l'accusation de devoir l'invoquer puisque cela n'a pas été fait jusqu'ici dans ce prétoire - qui
pourraient être considérées, devant les Assises, comme atténuantes dans le chef de
LELIEVRE. Si la connexité n'existe pas ici, vous pouvez rayer cette notion de notre code de
procédure pénale.

3) Je ne vous ai encore rien dit, depuis les nouvelles et « sensationnelles » révélations de


NIHOUL, de l'éventualité de renvoyer cet inculpé pour les faits de Bertrix, ainsi que le
réclament les parties civiles Laetitia DELHEZ et sa maman. Je vous l'ai promis il y a quinze
jours, Maître BEAUTHIER, je tiens moi aussi à remplir mes promesses. Je vous disais lors de
mes répliques il y a quinze jours, qu'il n'était pas impossible de penser que ces révélations
apporteraient de l'eau à votre moulin. Je ne peux en effet qu'être songeur en entendant cet
inculpé nous dire qu'il était chargé de surveiller de très près le principal inculpé, pendant les
semaines précédant les faits qui vous concernent, et pour des raisons qui ne sont pas toutes en
rapport avec le trafic de stupéfiants. C'est ce qu'il nous a dit lui-même. Je n'ai pas pu
m'empêcher, encore, de rappeler qu'il avait aussi déclaré aux enquêteurs avoir du faire
rapport à VANNESSE, en temps réel, des allées et venues du tandem DUTROUX -
LELIEVRE pendant cette même période. Je n'ai pas pu m'empècher, non plus, de repenser
aux multiples témoins qui affirmaient l'avoir vu, à Bertrix ou dans les environs immédiats,
notamment le 8 août 1996. Je le répète, j e ne dis pas que ces témoins ont raison ; j e n'ai pas la
prétention non plus d'affirmer péremptoirement qu'il ont tous tort. Qui suis-je pour affirmer
cela sans les avoir vus et entendus ?Je sais, comme tout un chacun, que N l H O U L ne dit pas
toujours la vérité, s'il l'a dite un jour et j e sais ce que vaut encore son alibi pour le 8 août
1996. Mais ces témoins de Bertrix, nous les verrons et les entendrons devant le juge du fond ;
peu importe d'ailleurs à cet égard la décision qui sera prise par les juridictions de renvoi sur
les préventions qui nous divisent encore, car ces témoins ne parlent pas seulement de
NIHOUL. Je n'ai pu m'empêcher, enfin, d'aller réexaminer les multiples communications
téléphoniques données et reçues par N I H O U L du 7 au 15 aoUt et d'y reconstater le nombre
important de contacts qu'il avaient eu avec Marc DUTROUX.
J'ai le triste privilège, en cette enceinte, d'être le seul à avoir vécu, sur le terrain, depuis la
première heure, les péripéties du début de cette enquête, et particulièrement les journées du 10
au 15 août 1996. Madame DELHEZ exceptée bien sûr, mais elle n'avait pas à ce moment là
les mêmes états d'âme que moi, c'est évident. Croyez bien que tous les détails de ces journées
sont encore solidement gravés en ma mémoire, et je ne peux relire les pièces du dossier qui
évoquent les actions des inculpés durant ces journées, sans me rappeler ce que j e cherchais, ce
que j e faisais, le peu que j e savais encore, à ces moments là, des actions des inculpés. En
relisant précisément les listings téléphoniques cette semaine, j'ai revu notamment les
nombreux appels de N l H O U L vers DUTROUX et vers MARTIN, et particulièrement ceux du
13, jour de l'opération d'arrestation à Charleroi, du 14, jour des principales perquisitions dans
les immeubles de DUTROUX, et du 15, jour où, en début de soirée, Sabine et Laetitia ont été
libérées, - j e vous invite à retourner à ces listings - et je n'ai pu m'empêcher de constater que
la préoccupation de N I H O U L ces jours là n'était décidément pas son véhicule. J'ai aussi été
frappé par trois communications données par NIHOUL les 13, 14 et 15 août, toutes trois vers
le même numéro : PHILIPS, le 13 à 22H44, le 14 à 14H19 et le 15 à 19Hl0, celle-ci étant la
dernière qu'il ait eu l'occasion de donner avant d'être arrêté. J'ai cherché à savoir, par
curiosité, qui il avait éprouvé le besoin d'appeler en pareille circonstance ; et je me suis
aperçu que cette personne avait été entendue dès la mois d'août 1996.11 s'agit de Madame
NKUKU M A B E L A Maximilienne qui vit en août 96 avec un certain PHlLlPS ; elle raconte le
26/8/96, au PV.37.437 de la GRB.Mondaine de le PJ de Bxl. qu' elle a été de décembre 95 à
mars 96 la maîtresse de NIHOUL, mais qu'elle a mis fin à ses relations avec lui en raison de
son train de vie et de sa propension à boire. N I H O U L a effectivement repris contact avec elle
ces trois jours d'août 96, et cela correspond en tous points avec le résultat des recherches
téléphoniques entreprises à l'époque par Monsieur le juge CONNEROTTE. II voulait la revoir
et lui fixait rendez-vous qu'il a d'ailleurs annulé lui-même le 15 août. Elle précisera
d'ailleurs, le 29 septembre 1999 au PV.8362 de la cellule d'enquête, les raisons de ces trois
appels, Monsieur le juge d'instruction LANGLOIS, par son apostille 86-96-1275, ayant eu ce
désir très légitime de les connaître également. Je vous l i s la réponse de Madame N K U K U
telle qu'elle est consignée au dossier : « ...MichelNIHOUL m'a appelée le 13 a 0 2 tordle
soir. il volilair me voir etj ' o i refusé. II ni 'ufixé rendez-vom pow lejeudi 15 uoGt.. . ».11 est
effectivement â 22H44, les listings téléphoniques nous le précisent ; à Charleroi, nous
terminons l'opération commencée le matin, DUTROUX, MAR.TlN et LELIEVRE viennent
d'étre arrêtés et sont toujours entendus à ce moment là. Sur les conseils de mon collégue de
Charleroi, j e décide de réunir la presse qui se trouve en nombre à Charleroi, alertée
probablement par l'importance des effectifs policiers mis en oeuvre. l e lui demande de ..
conserver un « black out ))de trois jours, car si nous enquêtons effectivement sur la
disparition de Laetitia, et si nous avons des soupçons sur trois personnes toujours interpellées,
nous n'avons pas retrouvé la disparue. Ce silence de la presse sera respecté, Madame
N K U K U poursuit ses précisions : «...vende?-vous qu'ila confirmé le 14...Le 15, ilm'appelP
en début de soirie pour unnider... ». IIest effectivement 19H1O ;à Charleroi, sur )es
indications de Marc DUTROUX, nous venons, à l'instant, de libérer Sabine et Laetitia,
libération que j'annoncerai à la presse plus tard dans la soirée. Depuis laveille, les enquêteurs
attendent avec impatience que NIHOUL réponde à la convocation qu'ils ont lancée, via
BOUTY, lors de la premiére perquisition en son domicile du boulevard JASPAR. Illes fait
littéralement tourner en rond en leur affirmant qu'il est à la mer, dans les Ardennes, ou autre
part ;vous relirez ces procés-verbaux. En raccrochant le combiné de tél0phone qui le met en
communication avec NKUKU, NIHOUL téléphone à la PJ. de Bruxelles, rue des quatre bras
oh il se rendra dans les minutes qui suivent ;c'est a deux pas de chez lui. Non sans avoir
précisé à Madame NKUKU « qti 'ildevni/pnriirpow Clrarlerui, qu'un des ses omis avait izé
arrêté et qu'il ollcit « le libérer u. Il m'a ensuite dentundé de ï 'uccompogner, ce quej'ui bien
sZr reficsé... >A
Je peux supposer que d'autres personnes ont été arrêtées à Charleroi ce jour là, mais je doute
qu'il s'y trouve parmi elles « un ami » de Michel NIHOUL qui ne soit ni LELIEVRE, n i
DUTROUX I Les listings téléphoniques que j e viens de rappeler nous font voir qu'il n'y a
que deux personnes appelées par NIHOUL qui aient été arrotées, ce sont DUTROUX et
MARTIN.
Je remarque que Monsieur NIWOUL parle d'une ville qu' il nous affirmera ne pas connaître et
où il n'aurait été qu'une fois ; j e remarque qu'il parle de « libérer » cet ami. Je ne peux
m'empêcher, encore une fois, de penser que, décidément son véhicule est loin d'être sa
principale préoccupation, comme certains PV. de synthèse, qui ne reprennent d'ailleurs pas le
témoignage de NKUKU, l'ont conclu, et qu'on est manifestement au creur du problème qui
nous mobifisait ii cette époque : la disparition de Laetitia et la mouvance de DUTROUX.
Je confirme n'avoir pas d'éléments supplémentaires concrets me permenant do dire qu'il
existe des charges suffisanteç pour me permettre de dire que NIHOUL a participé, le 9 août
1996, à l'enlévement de Laetitia DELHEZ et à la séquestration qui suivit, mais je ne crierai
certainement pas au scandale, si la Chambre du Conseil devait suivre la demande de cette
parlie civile, vu les nouvelles déclarations de cet inculpé et l'analyse que je viens d'en faire,
au regard du rappel des témoignes de Bertrix, des listings téléphoniques et du témoignage de
Madame NKUKU notamment ; et ilen existe d'autres qu'ont rappelés certaines parties
civiles.
Mais ce dont j e suis de plus en plus convaincu, c'est qu'il est tout â fait impot;sible
d'empêcher l e juge du fond de connaître de ces crimes d'enlèvements et de séquestrations de
Sabine et ILaetitia, sans connaître, en même temps, de ces autres crimes que constituent les
préventions A3 et H27,commis par l'inculpé NIHOUL, dans une unité de temps, et en
compagnie des auteurs des enlèvements.

B. Deux mots encore pour les tentatives d'enlèvements.


D'une maniere génbralz, les témoins sont considerés, dans les conclusions des inculpés, et
particiilihement par NIHOUL, comme étant de fieffés menteurs, mus par des motifs divers ;les uns
parce qu'ils sont caractériels, car fréquentant l'enseignement spécial, les autres parce qu'ils sont
encouragés par « la tourmente de l'affaire DUTROUX ».Nous venons de voir la manière avec
laquelle Monsieur N I H O U L a « dit la vérité » tout au long de ces six années d'enquêtes. Encore, a-t-il
eu l'occasion, lui, de pouvoir s'expliquer à de multiples reprises devant les enquêteurs certes, mais
aussi devant le juge d'instruction et la chambre du conseil . Cela n'a pas été le cas pour tous ces
témoins, sans exception, et tous ignoraient même, jusqu'à ce que j e les en avertisse il y a peu, que leur
plainte était débattue devant la juridiction d'instruction. Cette pétition de principe de la part d'un
inculpé qui n'a pas hésité à mener l'instruction en bateau, par des mensonges répétés durant six
longues années, ne m'empêchera pas de réclamer que tous ces témoins soient entendus par les juges
du fond. Certains ne sont que témoins, la plupart sont témoins-victimes, Le principe d'un procès
équitable, fondé sur une égalité de chance de voir sa parole au moins entendue par des juges, leurs
juges, doit aussi valoir pour les victimes.
D'autre part, il arrive que, dans les conclusions de NIHOUL notamment, cette accusation de
mensonge soit basée sur certaines données sorties par l'inculpé des pièces du dossier, du style :
« nouveau flagrant délit de mensonge : en 99, elle déclare (la victime NDR.) : « j e me souviens qu'il
pleuvait, mais pas fort >).Or en 1995, elle déclarait : « ilpleuvaii fort ».» ! Ou encore : « le
témoignage est dépourvu de toute crédibilité : Michel NIHOUL n'est jamais négligé, il ne porte
jamais de jeans n i de t-shirt. IIest toujours habillé en costume-cravatte et presque toujours avec une
pochette en soie » ! II me paraît indécent, ou à la limite du risible, quand on a pris de telles libertés
avec la vérité, d'oser mettre en avant de pareils arguments devant un tribunal : Monsieur NIHOUL,
« l'homme d'affaire bruxellois »,comme on le l i t souvent, fréquentant tant de personnalités, ne porte
que des pochettes de soie !
Enfin, on semble s'étonner que je puisse trouver des indices sérieux là où les verbalisants semblent
conclure de manière inverse dans leur PV. de synthèse concernant ces enlèvements. Si les enquêteurs
-
s'autorisent de conclure, et je ne les en empêche certes pas-, il m'appartient aussi de vérifier s'ils ont
pris en compte la totalité des éléments pouvant entrer en ligne de compte dans un fait pour lequel la
responsabilité m'incombe de requérir. Je l'ai déjà fait remarquer lorsque nous avons abordé, il y a
quelques semaines maintenant, les PV. de synthèse relatifs aux « premières rencontres entre les
inculpés ». Michel LELIEVRE affirme ne pas avoir connu Marc DUTROUX avant juillet 1995, et
Michel N I H O U L affirme n'avoir pas connu le même DUTROUX avant septembre de la même année
et les verbalisants concluaient, dans leur synthèse, qu'il en était bien ainsi, mais en oubliant de
prendre en compte les témoignages qui affirmaient l'inverse comme ceux, notamment, du juriste
habitant le même immeuble que NIHOUL. Et quand j e cite ces témoins, on me rétorque qu'ils ne sont
pas crédibles parce que leur iémoignage ne correspond pas avec les conclusions des PV. de synthèse !
Evidemment, on peut toujours conclure qu'on ne se trouve pas à Paris, si on s'obstine A ne pas
regarder dans la direction de la tour Eiffel. Ainsi, de nouveau, on peut conclure que Michel N I H O U L
n'a jamais roulé en Citroën CX, si on se contente de l'écouter et si on fait la constatation qu'aucune
C X n'a jamais été immatriculée à son nom, tout en négligeant de prendre en compte les témoignages,
qui affirment le contraire, ainsi : ceux contenus dans mes réquisitions T.2481196 (8271-86.0/4140),
T.23 10/96 (6825-86.012879), ceux repris aux PV.36670197, 100082/01, et ceux repris aux fiches 0800
107, 575, 655 et 826. Ah, cet « infâme et immoral » 0800, comme aime à le répéter dans ses
différents recours, jusqu'ici inefficaces, la défense de Michel LELIEVRE. J'y ai déjà fait allusion
dans mon réquisitoire oral, en renvoyant à mes conclusions T.3627-2/96 du 18 juin dernier en
chambre du conseil statuant sur la détention préventive ; j e confirme encore que je déposerai, en
chambre des mises en accusations, lors du règlement définitif de la procédure, mon analyse exploitant
tous les témoignages recueillis par ce devoir d'instruction ;j'ai déjà effectué plus du quart du travail.
IIs'agira de le réhabiliter en démontrant que les critiques qui lui ont été adressées ne reposent que sur
des « a priori » et sur des amalgames faits en méconnaissance de l'origine, de la mise en œuvre et de
l'exploitation très lacunaire qui en été faite. II s'agira enfin de sélectionner et de présenter à la Cour
les témoignages utiles à la manifestation de la vérité, qui sont déjà au dossier, mais qui n'ont pas été
pris en compte dans les synthèse, à supposer qu'ils aient été lus. Je n'allongerai pas les débats
aujourd'hui sur ce point, mais j e vous signalerai tout de même que le 0800 fiche 655 que j e viens de
citer, émane d'une personne qui a travaillé avec Michel N I H O U L et le connaît particulièrement bien,
et elle affirme qu'il roulait avec une C X grise. Ce témoin identifié dans la fiche 0800, a été entendu au
PV. 105 19/96, et confirme les informations données. Les enquêteurs auraient voulu le réentendre
(PV.8301199 et 8180199) par commission rogatoire, mais cela leur a été refusé. On conclura peut-être
que ce témoin est fou ou menteur, mais alors, qu'on le dise franchement plutôt que d'oublier son
témoignage, et celui des autres témoins, lorsqu'on synthétise des informations sur un sujet sur lequel
ces personnes témoignent. Les exemples de ce type sont innombrables, et si vous vous arrêtez aux PV.
de synthèse, vous passerez à coté des trois quarts des informations. Ce n'est pas ma façon personnelle
de travailler dans un dossier

C. Dernière remarque à propos de la défense de NIHOUL : Je joins au présent l'interview du


premier Avocat Général honoraire M A Z Y publié « à bout portant N dans le journal LESOIR du 10
octobre 1996, et que Maître D E CLETY, conseil de NIHOUL, a l u intégralement en audience de la
Chambre du conseil du I l octobre 2002, en guise d'introduction à la défense de cet inculpé. Pourquoi
le joindre ? Et bien parce que précisément il a été entièrement porté à la connaissance de la Chambre
du Conseil par une lecture intégrale, qu'aucune allusion n'y est faite dans les conclusions de Maître
DECLETY, alors qu'il est présenté comme un élément de défense de l'inculpé, et que j'estime avoir
le droit de l'examiner comme tel et d'éventuellement le commenter. Comme il me déplait de parler
d'une pièce non soumise à l'examen du Tribunal, j e la dépose.
Je ne connais pas Monsieur MAZY, j e ne l'ai jamais rencontré et il en va de même pour lui à mon
égard. L a seule fois j'ai été amené à l'entendre, c'est par hasard lors de la diffusion de l'émission de
radio « face à I'info » de la RTBF il y a quelques mois seulement ; on y discourrait sur le procès de
Monsieur MILOSEVIC au TPI de LAHAYE. Monsieur M A Z Y s'y livrait à une diatribe, au moins
aussi violente que celle-ci, de l'action de Madame D E L PONTE Procureur Général au TPI et à une
défense convaincue du malheureux MILOSEVIC. Décidément, me suis-je dit, c'est une habitude chez
lui de critiquer l'action des magistrats du Ministère Public, tout en sachant qu'il en avait été un
représentant. Car la violence du ton et l'irrationalité du propos avaient rappelé à ma mémoire
-
défaillante ou mémoire involontaire dirait PROUST -,l'article d'octobre 96 que j'avais depuis lors
laissé aux oubliettes que sont mes archives ; un peu comme la petite phrase de l'andante de la sonate
de VINTEUIL, de façon plus agréable, fait ressurgir, de l'inconscient de Charles SWANN, des
((sensations délicieuses ». Puis, avec philosophie, me suis-je borné à conclure qu'étant mis dans le
même sac que Madame D E L PONTE et Monsieur l e juge CONNEROTTE, j'étais en meilleure
compagnie qu'avec le dictateur serbe. Et voilà que vous exhumez des oubliettes de l'Histoire ce
monument de la pensée judiciaire de la fin de siècle, Maître DECLETY, et que votre collègue, voisin,
ami et collaborateur, conseil de LELIEVRE, le rappelle encore une fois après vous. Et que I'un et
l'autre vous y associez dans une commune pensée Madame le Procureur Général LIEKENDAEL et
son réquisitoire prononcé lors de l'audience en dessaisissement du juge CONNEROTTE en octobre
1996 précisément. Je vous l'ai déjà signalé, Maître SLUSNY, lors de mon réquisitoire écrit T.3627-
2/96 du 18 juin dernier à I'audience statuant sur la détention préventive de Michel LELIEVRE : vous
y aviez stigmatisé le « scandaleux dîner spaghetti, dont, - j e vous cite -,le Procureur Général à la
Cour de Cassation a dit, sans être contredit -j e vous cite toujours - ce qu'ilfallait en penser, en des
propos à cepoint sévères qtr'ilparaitrait inconvenant de les reproduire ici » , fin de citation. Et vous
visiez le comportement du Procureur du Roi que j e suis ; c'est au dossier. Je vous ai rétorqué, et c'est
aussi au dossier, que l'Arrêt du 14 octobre 1996, qui est aussi au dossier, ne faisait aucune allusion à
mon comportement et que les « propos sévères » du Procureur Général ne se trouvaient n i au dossier
de la Cour de Cassation versé en ce dossier 86/96, n i n'avaient été publiés. Je les ai quand même
recherchés, après que vos propos émis en termes de conclusions, mais non étayés par des pièces
dûment versées en appui, -cela semble être devenu une habitude, -aient été rejetés tant par la
Chambre du conseil que par la Chambre des Mises en Accusations et par la Cour de Cassation elle-
même. C'est encore au dossier, Maître SLUSNY ;tout au long de cette procédure j e vous ai
constamment, dans l'intérêt même de votre client, invité à la seule lecture du dossier de la procédure ;
en vain apparemment. Et bien, ces ((propossévères » de Madame le Procureur Général, j e les ai
retrouvés, au moins en partie, commentés précisément dans le même quotidien du même 10 octobre
1996 où j'ai retrouvé l'opinion de Monsieur M A Z Y , L'un est en page 1, I'autre est en page 2. En
déposant I'un j e dépose donc l'autre et j e vous les lis pour pouvoir comparer. Comment pouvez VOUS
associer les propos tout en nuances, empreints d'humanité et de modestie, respectueux du droit d'un
grand magistrat et les excès dans l'autre sens d'un autre magistrat, même émérite, qui à la limite aurait
préféré que nous eussions « tué notre conjoint, mis de l'argent en poche, commis des escroqueries N 7
Laissons là Monsieur MAZY, voulez-vous, et attardons-nous à ce qui mérite d'être pris en
considération. Je n'ai pas à me prononcer pour Monsieur CONNEROTTE, et j e ne sais si son
explication a été demandée par sa hiérarchie avant que la Cour ne se prononce ; j e n'ai vu nulle part
cette explication, donc je n'en parle pas, mais j e sais que la seule parole qu'il ait prononcée en public
le jour de son dessaisissement fut une parole d'apaisement et de soumission à la décision de la Cour
suprême : « il faut raison garder » disait-il face à l'apparente incompréhension de l'opinion publique.
-
Quant à moi, j'ai été entendu, j'ai fait rapport, et l'Arrêt de la Cour de Cassation l'évoque -,et je l'ai
rappelé publiquement par après : ce fût une erreur, j'en regrette tant les faits que leurs conséquences,
j e souscris pleinement à l'opinion de Madame le Procureur Général LIEKENDAEL, telle qu'elle
ressort du seul compte-rendu quej'ai pu retrouver et que j e viens de relire, e t j e me suis soumis
entièrement à la décision de la Cour suprême ;j'ai donc continué à poursuivre mes fonctions et mes
compétences dans ce dossier ;j'ai donc continué à remplir mes devoirs et je continue à les remplir
aujourd'hui. Rappelons donc brièvement les faits si « scandalezlx » que vous mettez en exergue en
invoquant Monsieur M A Z Y .
L e 10 août 1996, au tout début de cette enquête, étant descendu immédiatement sur place à Bertrix,
j'apprends du chef d'enquête, le capitaine BAULARD, que la section locale de l'association « Marc
et Corinne » se propose d'aider aux recherches, sur le terrain, de la petite Laetitia disparue la veille. II
s'agirait pour ces bénévoles de participer aux battues organisées par les enquêteurs, en même temps
que les pompiers, la protection civile et d'autres bénévoles. J'y conviens bien entendu, le territoire à
fouiller est immense et toutes les forces sont les bienvenues. L'association s'occupe également de la
distribution d'un ((toutes boites » concernant la disparue. Leur participation fut importante, elle a
permis notamment que plus d'enquêteurs se consacrent à l'enquête de voisinage qui a rapidement
permis de recueillir deux témoignages déterminant s'il en est ; c'est aussi au dossier et nul ne s'en est
plaint jusqu'à présent. J'ignorais, et Monsieur C O N N E R O T E aussi, évidemment à I'époque que
cette association, par sa locale liégeoise, s'était constituée partie civile à Liège dans le dossier ((Julie
et Melissa », qui ne nous concernait bien sûr pas à I'époque. Ce dossier ne nous parviendra qu'une
dizaine de jours plus tard, et encore ne restera-t-il que peu de temps à Neufchâteau devant retourner à
Liège pour la Chambre des Mises en Accusations devant statuer sur l'appel d'un inculpé détenu. Je
reconnais n'avoir pas encore pris connaissance, à la mi-septembre, de tout le dossier de Madame
DOUTREWE lorsque j e suis'jnvité à participer à un repas organisé par la locale bertrigeoise de
« Marc et Corinne », en souvenir de notre collaboration. Qui d'entre vous, hormis les parties civiles, à
l'heure d'aujourd'hui, peut se vanter d'avoir l u entièrement ce dossier ? M a première erreur est, à
cette époque, d'ignorer cette constitution de partie civile. Je me devais de la connaître bien entendu, j e
devais normalement avoir lu tout le dossier ;mais avec trois substituts seulement à l'époque, et quinze
jours de vacances jusqu'au 31 août, qu'ils écourteront d'ailleurs tous trois, je dois courir tantôt à
Charleroi, tantôt en chambre du conseil, plus souvent à la cellule d'enquête, tout en continuant à
diriger mon parquet. Ce repas, j e n'avais nulle envie personnelle d'y aller, pensez donc, c'était loin
d'être un banquet, le menu ne m'y a fait pas penser ! II n'y était pas question en tous cas de la
présence des victimes Sabine et Laetitia, et j e croyais sincèrement à la seule présence des
responsables de l'antenne bertigeoise de I'ASBL, que nous avions rencontrés dans les trois premiers
jours des recherches, et que j e ne désirais pas « snober », vu l'aide qu'ils nous avaient apportée. M a
seconde erreur a été de ne pas avoir songé à faire faire une enquête préalable à l'organisation de ce
repas ! J'y suis donc allé c t j ' y ai rencontré Monsieur CONNEROTTE et le capitaine BAULARD.
Les organisateurs nous ont installés à un bout de la salle, séparés des autres participants, et ce n'est
qu'après le repas qu'on nous a informés de la présence des deux petites victimes, dont je me suis
empressé de m'enquérir de leur état de santé. Je les avais en effet accueillies à la BSR de Charleroi
quelques minutes après la fin de leur séquestration le 15 août, et j e désirais simplement voir comment
elles allaient. Monsieur CONNEROTTE n'a pas bougé de sa place. M a troisième erreur a été de
repartir directement après en emportant le bouquet de fleurs remis à mon épouse, et le bic qui m'avait
été remis en cadeau. L'un est fané depuis longtemps, et l'autre figure au dossier, dans une petite
enveloppe scellée pour que vous puissiez apprécier cette pièce à conviction ! J'ai en effet pris
l'initiative de le transmettre à Madame le Procureur Gknéral avant le I O octobre 1996, et j e I'ai
redécouvert dernièrement en relisant le dossier du dessaisissement. Vous jugerez vous-même. Voilà
le « scandale ». En faisant l'énumération de mes erreurs, ne croyez-vous pas que je pourrais avoir
l'impression de me retrouver dans la position de l'âne de la fable : « . . . j e tondis de cepré la largeur
de ma langue. Je n'en avais nuldroitpuisqrr 'ilfoutparler net. N ? Est-il encore opportun, Maître
DECLETY, six ans plus tard, de continuer à crier, avec le loup, haro sur les baudets, et en
comparaison d'énumérer avec Monsieur M A Z Y les crimes de meurtre, d'escroquerie et de
détournement, comme le lion, le renard, le tigre et l'ours énuméraient leurs « peccadilles >> pour
finalement condamner le baudet ? Je le répète, j e comprends et accepte tant l'action entreprise par
Maître PIERRE que la décision de la Cour de Cassation, comme j e comprends et accepte l'amertume
des parties civiles face à cette décision. N'ayant pas l'intelligence de réaction de Maître PIERRE,
j'aurais sûrement comme vous, Maître DECLETY, si j'avais été dans votre cas, suivi son initiative. Je
n'en veux donc à personne, si ce n'est à moi-même, dans cette affaire. Autre chose est de revenir six
ans plus tard, avec cet excès de langage dont vous avez fait preuve lors de la défense de votre client.
Pour le reste des critiques mises en avant par Maître DECLETY, via la lecture de l'opinion de
Monsieur M A Z Y , toutes mes réponses sont depuis six ans au dossier à la disposition de ceux qui
pensent que la lecture d'un dossier répressif est utile quand on estime pouvoir le commenter. Pour
ceux-là, j e précise simplement que Madame le Procureur Général LIEKENDAEL ajoint au dossier
<( dessaisissement » une longue audition de moi-même, faite au Parquet Général de Liège le 24

septembre 1996. Je I'ai déjà rappelé tant oralement que par conclusions déposées à la Chambre du
conseil du 18 juin dernier statuant sur ladétention préventive de Michel LELIEVRE. Depuis plusieurs
mois maintenant, tant la Chambre du Conseil, la Chambre des Mises en Accusations que la Cour de
Cassation refusent de prendre en considération cette argumentation, qui a d'ailleurs été autant répétée
par les inculpés que rejetée par ces mêmes juridictions lorsque les inculpésNlHOUL et LELIEVRE
ont cru bon de les avancer à titre de devoirs complémentaires art. 127 CICr. alors que, j e le répète,
toutes les réponses sont au dossier depuis six ans. Je vous y renvoies et vous en ai précisé la place
dans le dossier ;il est inutile d'allonger les débats plus encore sur ce point.

)>
Michel BOURLET
REGION BELGIQUE ECONOMIE MONDE CHEZ NOUS SERVICES VIVRE VENDREDI27SEPTEMBRE2002
4 11 15 18 21 24 30 SUDPRESSE

" Jf6taisun indicateur" A propos de Dutroux


LE TRUC DE NIHOUL: YE GARS-LA,
DÉNONCERLES TRAFICS
DE VOITURES SENTAIS PAS"

AFFAIRE DUTROUX NIHOUL CONTRE BOURLET


,< .

"Les flics savaient tout"


À la veille d'une
éventuellëdécision
de renvoi en assises,
Nihoul contre-attaque
Requinqué. sorti du cancer
qui lui a dévoré le colon. Mi-
chel Nihoul se dit prêt à affronter
lesdernièresépreuvesqueluiréser-
veMichel Bourlet. le procureurqui
voudraitlevoirrenvoyerdevantles
assises d'Arlon. en compagnie de
Marc Dutroux. Michelle Martin et
Michel Lelièvre. "Nihoul. c'est pas
de la tarte". lancet-il en guise de
boutade. pour se différencier du
pâtissier bmxellois. Accusé des pi-
rescrimes-notammeritdeI'enlève
ment de Laetitia Delhez-. le 'par-
touzeur" bruxellois voit. petit à
pctit. les charges se réduire.
Aujourd'hui. même Michel Bour-
lctncretientpluslesaffairesd'enl&
vemenu. se limitant àrelever qua-
tre tentatives a u i m o s e n t sur des
témoignagcsc&ites;f~parNihou1.
Icsnsrociationsdemalfaiteunetle
lonla thèsedeI'accusation.àrému-

toire'de~ichelBourlet.onliC'"0n
oeut notamment relever la coïnci-

. .
reurkentant ulusieun centaines ' - . ..' . " :. :.. . . .. . ~

demilliers dekancs belges. le len- compagniesd'assurances.Defilen trouva dix kilos d'amphétamines


demain de l'enlèvement de Ber- aiguille. je suis rentré dans le cir- et 5.000 Dilules d'ectasv. :en bref
trix. à l'un des auteun de celui-ci." cuit, ce qui m'a amené àrencarder ~ o u r a ~ ~ 2 t e r d e r a c h e t ~ u n . ~ i c l i e l
: 1 les flics sur d'autres affaires pour Nihoul a requ de I'XTC de Walsh et Dans son réquisitoire, le le trafic de drogue en lui-même
Connu des flics continuer à faire mon bizness sur il déclare en avoir remis 3 Leliivre procureur Michel Bourlet (la détention de stupéfiants et
~ujourd'hui.'~ichel Nihoul con- ' les bagnoles. C'est pas plus compli- (avec l'approbation du gendarme retient quatre inculpations à la revente). Enfin, sur base
trcattaque: "Tout est atteste var auéaue~aetmonavocatle~rouve
. . . vanesse). foxicomane süsceptible l'encontre de Michel Nihoul. d'accusations diverses, quatre
des pro&s-verbaux rédigés pa;les ra." de le conduirevers d'autres proies: Sur base des accusations de tentatives d'enlèvements.
BSR de Dinant e t d e Bruxelles: Lespierresangulairesdecetteaffai- "Tout cela était connu de Gérard Michelle Martin et de Michel Après les débats à
j'étais un indicateur des flics. m ê rededrogue. cesont GérardVanes- Vanesse: on m'accuse d'être la c h c Lelièk. et du trafic de drogue. Neufchâteau, ce sera. in fine.
me si je n'ai jamais été payé pour . se et le gendarme dinantais qui r e ville d'une association de malfai- une double charne constitutive à lachambre des mises en
ça. Mon truc. c'était de dénoncer le cevaitles confidences deNihoul. et t e u n alors que j'ai dénoncé son du fait d'associanon de accusation de Liège de
trafic devoitures. travail pour le- David Walsh. l'Anglais qui futarrê existence." EE J.-F. EG. malfaiteurs. Aune point: trancher.
quel j'étais rémunéré par les té et dans la voiture duquel on rc
, , . . , . ., . .
. .
PORTRAIT
L'actualité sportive
"À 63 ans,
.
je ne regrette rien" . de votre région?
Michel Nihoul aime la provc- j'aimaisfréquenter les boiteset les 1ui.i.a dernière fois queje I'aivu.
P . cation: "En prison. c'est la d é
rision et le rirequi m'ont fait tenir
clubs, disons-le. o l h l é . Je ne l'ai
jamais caché. J'y ai rencontré des
c'6tait au préau de la prison. II
m'a lancé: "Tu n'as jamais cru
lecoup. Sinon.jeserais mort". dit- penonnalités connues. un minis- que je pouvais faire une chose
il. Il ajoute: :Mais je ne voulais pas tre toujours en activité. ainsi pareille." Effectivement..."
nïourir..J'avais bien trop peur qn'unchampion cycliste.Certains Pourquoi cette vindicte? "Je suis
qu'on dise "Nihoul a emporté ses sont devenus des partenaires d'af- victime de mon passé sulfureux.
secrets dansla tombe."IIpoursuit. faires. Que croyei-vous qu'ils ont mais je ne renie rien. Un mo-
" M h e aujourd'jui. six ans après fait quand jesuis tombé7Ils m'ont ment. je me suis lancé dans la
les faits et bienquejenesois finale lais& tomber. à leur tour. alors dénonciation du trafic de voitu-
ment poursuivi que pourdes pec- qu'ilssavaient fort bien que je n'ai res. un "commerce" qui me r a p
cadilles par rapport a tout ce qui jamais rien fait de criminel sur ce. portait'bien mais.. de fil en
m'aétéreproché,certainesperson- plan-1à.quejen'aijamaisétéimpli- aigui1le.j~suis allé plus loin,ren-
nes que je croise dans la rue me qué dans destrafics d'enfants ou contrant régulièrement des poli-
traitent .toujours de. tueur d'en- de femmes." . . cien eux-mêmes avides de réus- Chaque jour dans
fants. Mais je-n'aijamais tué per- .. . sir de gros coups. Tout cela en
sonne, bon sang'? lancet-il.
II Cvoque ces.fameuses journées
d'août 1996; quand la Belgique
~ r a i n ' f b u,, '
A propos de Dutroux. il conciide
l'avoir rencontré à cinq reprises.
serait resté au stade d'une activi-
téoù toutlemondeytrouvaitson
compte. flics. assureurset indics.
des
~a~azette 1
6tait sens dessus dessous: "Là,au toujours par l'entremise de L e Mais voilà, la bombe thermonu-
fond d'une ce1lule:vousvous ren- lièvre. "Ce garîl3. je ne le.sentais cléaire Dutroux a éclaté et Ic
dezcompte quevous êtes lâché pas. Je n'ai jamais accepté de mar- train fou a emporté tout sur son
par tout le monde: Un exemple. cher dans.lamoindre affaire.avec passage." s u , ..., . .
JUSTICE
Code de la rue
Dutroux: les parties civiles s'opposent ' Un ucod: d e l a ruen va
jour a l ~ n m w d'ka!
e

A Neufchâteau, les avocats des victimes de la bande a Dutroux pour but de brider les r u r i
ville.dam leurs r a p p o r u a;

n'adoptent pas tous la même attitude. usagers. Diverses mesurel


plus de temps pour r n v e r r
a c h a m b r e d u conseil d e Neuf- t h b e r p a r l e n t de r6ieoux m o i s elles droire conservée méme qu
ch2teau a entendqvendredi n e tiennent I o r o u t e que r i I'on (iurqu'ici on l a pord).zonei
27 s e p t e m b r e . l e r p r e m i è r e s p r é t e n d q u e Sabine a menti. E t n e runle.défenre de dépair?.
p l a i d o i r i e s d e r p a r t i e s civile% p o r I o croire, c'en l u i faire subir une parraZe pour piérenr.m?ili
d a n r l ' a f f a i r e D u t r o u x . Une au. deuxième humiliotion.>i vtce%%3réduire pr25 d?%,<:
d i e n c e p l e i n e d e i u r p r i r e r puis. A i'opporé. Mer H i r r e i e t N a r i c h a l , 4ij;anc= 3'"" ",)ire énir*
q u ' e l l e a m o n t r é q u e les avocats avocats d e r p a r e n t s d ' A n M a r c h a l , pièron en l'absence de va
d e s d i i f é r e n t e r p a r t i e s civiles d é f e n d e n t l a thèse d u r é s e a u . l l r absolue du tram méme poi
é t a i e n t l o i n d ' a d o p t e r une p o s i t i o n p o u r i u i v r o n t l e u r p l a i d o i r i e ce A n'orer quo tourer cer réi
commune. vendredi. l l r d e m a n d e n t l e r e n v o i rpon:mémenr pratiqué% :
Ainsi. M'Jean-Philippe Rivière, d e o n z e personnes en a r r i r e r , d o n t condv:reuri let plus c i r : ~ .
avocat d e Sabine Dardenne. c e r t a i n e s ne f i g u r e n t m é m e p a r
r'ert clairement prononcé contre d a n r l e réquisitoire d u p r o c u r e u r
l a t h è r e d u réseau p é d o p h i l e . M i c h e l B o u r l e t q u i concerne
«Pendant ses tmir mois de p o u r t a n t 13 inculpér! Huit victimes
d q u e n r a t i o n , a - t - i l déclaré, rno
cliente n ' o j o m o i r vu q u e M o r c
D u t r o u x . E l l e en en l a victime mois
La c h a m b r e d u conseil p o u r s u i v r a
rer t r a v a u x ce v e n d r e d i . L a Flandre s'inquiète
n o m b r e d'écoliers vi
d'accident m o r t e l sur le
elle eir aussi un témoin. C e n o i n e i Msrirc V i c t o r H i i r e l I'écolc. D e p u i r le d é b u < :
r c o l n i r e . o n en c o m ~ r e:
avair 14 ans. Il rraverrai:
XTC: Nihoul s'explique e n c o n i b r 6 e ; u n cliauHei
ichel Nihoul a leré le voile sur sa defenrc danr te d o w e du rrafic de drogue. II err
M en eifei accu%&par certains d'>,air rCriiun.5rC Lclievre pour Ienlévenen: de Laeriria
soleil raranc,l'a r e n r e r i ~

en lui remetranr 1000 pilules d'ectwry Ic lendemain mEme d i ce: mleuenicnr. La défense
de Nihoul err cIaire:<iDer gendormer de Dinoni i o r o i c n i queje pairédo,r rer pilules. Ce sant
eux qui m e les oni remiser aprér quilr eurenr a r r k orec leurs iciieper bruiclloir. le Moins accro
trofiquani onglair Woirh sur bore de mes in(omiarioni Ce irofiquanr iraniporiii:~IO kiior afe. \ex?. plqru:ios
d'omphéiomine danr ra voiiiire e i il avai: plonque 5000 piluiii d e c r m y i h z z r i a i Avec ces
piluler.je devoir appcrei Lelièrre cc faire r n r e m d i pmir!rre ai:, gondwoiri. orec qui jëtoir
Cmrr èire x c r o r
<,5rqu,s., dovrer Four
1'.

en contact à Dinant. de remonter Io filière v w ,, Graver


duni iIr croyaienr qi',! (mm p mieux l o i ~ d r n i i i i e rl a i m.
accur=rioor que ~ e l l e r - c iEr
. difficilement vèrihablei le g e n d i m e q ; i im: le conracr de Ihncenc Io p i o p n i m e ,;:
Nihoul i Dinant r été inculpé er arrëré d m i le cadre de !'ahare Durroux m i i f e x décédé Le bur eri do les avertir i
quelque temps après sa sortie de prison. M i c h e l Nihoul une e x 0 0 i n ~ e r x c i v e4ui I
Cooimunwre k a n ç x r o o:
j e m e r Ici avrrtnième si-

CRIME ORGANISÉ dèpendmcei exiirenr er :


w w w ~ x ~ ~b q
o ccx:r o
Avocat arrêté
L' a l f a i r e err n r r c r r a r e p o u r é t r e
. .
roulignee: un a v o c a t a n v e r s o i r a
TERRORISME
é t e a r r é t é à la n i i - r e p t c n i b r e p o u r Fausses planql
ra p a r t i c i p a t i o n p r e r u n i é e à une croyair. i la police
organisation criniinelle. Seion d e r O la m m sur l e i plan:
r e r r o r i x e dani un «FIx 1'
é c o u t e r t é l é p h o o i q u e r réalisées
d a n r l e c a d r e de la l u t c e c o n t r e l e conimune Pararrar. i! r'ag :
c r i m e organiré. l'avocat a u r a i t é t é commer(antr irrr&lienr i c i
e n g a g é p a r un d c ses clients. parer deux nioir de loyer
r o u p p n n é d'érre un t r a f i q u a n t d e q u x r e douilles. un b o x p?
LOUCHE d r o g u e . sur l e n i o d u r o p e r a n d i à peinir de conduire.rraire
O u t r e l e s f o i t r d e nimurr, I ' o b b é utiliser p o u r tranrrerer der d i r é s d i n i leurs ercroq.
Borrenianr est o u r r i r o u p ~ o n n é c o n t a i n e r s d e rocnine e t d'héro.ine 11 pas d m 1s; habi:~
d'oroir fait dirporaitre I O vers l a Belgique a u d e p a r t d e l a I.,S~C der tracer autour <
n i i l l i o r i r d'anciens (rancr. Grande-Bretagne oublvmr da pire' le W e '
AFFAIRE DUTROUX NOUVELLES PIECES

des documents
,
. ,...
,.,, . . .. .. .. ,
- .,. .:

D~~ pr;oces.i,erbaux'. . nell"ntemationa1e. Six ans ont


oassé et on est loin de ces lourdes
. montrent que le 'noceur" Sh&es. Aujourd'hui, Michel Ni-
.." Yencardaif! les . ..... , : ,
.
. hou1fipretouj~ur~~Urle~tablet~
..:tespoires du procureur. Michel
.:. . .~endarmës?iepuii1995 '1 B6url&:,mais Te .réquisitoire du
,

. ... . ' . : ..- ..: . . . .


..<-i..3.,
, " mazis'iat chestrollais ~araitbien
Debut d'une nouvelle phase a&&: trafic de snip&ants. qua-
it$l:dellatTaire Ducrowç ce ma- trc~etitativesp'enl&ementet deç
. .. . tiri:iNeuf~hâteau:apr2savoir,enï .: associations de malfaiteurs en
.., .,..tèridulk !safies a v i i i s , ~ ' e s t - a 4 i : ~ a ~ ~ o i t ? a
ces.
v edeux
c preven- Un prochs-verbaÏddigepar les gendarmes: Nihoul etait bien un indic. DMNSWAIN
: ..relesvictimes des qimeychrdis .,' . .tions:.On est loin des sordides ri-
'den 1995 e t 1996, la chambre du welisataniques de i'&f 1996. qu'il etait bien un "indic" de la menu lui auraient été communi- mes dinantais se sont présenté!
, . conseil .luxembourgeoTse pren- gendarmerie? ques parun certain lelihne. sans ABmxelles pour "expliquerune
:. dr;2:connaissance-des'plaidoines Infoetiptox ,, '.: . . :'
Sur base de proces-verbaux que autre precision." affaire de trafic de stup4fiants
'. de la defense. soutenues par les brsd&l'&etienqu'ilnousavait nous avons pu consulter aupres Ils sont accompagn6s de leut
avocat?:des personnes soupçon- accord& fin septembre. Michel desenquPteundeNeufchâteau.il P.-V.610quents informateur (Nihoul Jean-Mi
' nées d'avoir perpetré ces mémes Nihoul affirmait qu'il'ne pouvait apparaît que lagendarmene &ait Un temps~lesenquêteundeNeuf chel)".Face à de tels documents;
crimes.. ... etre accuse d'association de mal- bien "tuyautee" par Nihoul. chateau penseront qu'ungendar- il est dificile de croire que le
En piahfer Ifeu. ~ ' ~ i f d f r i c ' ~ lfaiteurs& pulsqu'il " Inforniait les Exemple de proces-verbal édi-
fiant: le 13 juillet 1995 aulie et
-
me dinantais. Cfrard Vanesse.
décide quelques mois apr& son
gcnd:irtneVanesse a ét6 "prote
gé" par Nihoul et que ce meme
ment de Cléty.intervenant pour gendarmes des agissements de
Michel Nihoul, I'hommele "plus Lelièvre dans le cadre du trafic de Melissa sont enlevée: en juin, incarcération - couvrait Nihoul. Nihoul aurait participé h une
hal ae Ëe1gique"selon ses dires. stup&fiantsn."C'est moi qui dP quelques semaines auparavant). Or, d'autres procts-verbaux mon- associnrion demalfaiteun alors
ArrPteenaofit 1996dansla foui& nonçais ces gens-là et. aujour- MichelNihou1prend contact avec trent que. non seulement des col- qu'il citait,dèsjuillet 95.lenom
des Dutroux, Martin et Lelih'e. d'hui, on prétend que j'etais leur la gendarmerie de Dinant. Ià,un Iegues de Vanesse etaient bien au de Lelièvre.
Nihoul passe- longtemps pour complice: c'est insens&" P.-V. est 6tabli:"le nomméNihou1 courantdur6led'indicdeNihoul. Unedernièrepossibi1ite:Nihoul
un personnage malefique capa- Michel Nihoul n'est pas un ange: nous parle d'un trafic internatie mais kgalement d'autres sections était Icchampiondudoublejeu.
ble d'enlever, de violer et de tuer plusieurs condamnations pour na1 de v4hicules volés i destina- de la gendarmerie. Ainsi. le alors qiic gendarmes et procu-
deS.enfants aux quatre coins du escroqueries fontdouter de sapa- tion du Maroc, lie à u n trafic de 23 amil 1996;un hpport adressé rcurdii Koincsontquedevul~i-
royaume, .voire meme d'&ce le role.Questibn:existet-ildesdocu- stupéfiants, portant sur un demi- auprocureurVanHecke.iBruxcl- res nl~ri~li.;.
in
maillon-fort d'une châlne crimi- rnents permettant de vérifier kilo de cocaïne [...].Les renseigne- les, mentionne que deux gendar- J.-F. EGUNR
. .,.
Nihoul dit qu'il était chargé par Io BSR de Dinant de piéger Dutroux et Lelièvre -

sur Miche1 Nih0 u1


pond Nihoul. r l ' n i donc cvuvrrr II.
#endanne Vunelsc en c m y m r qrrr

~;~;~;;~;~;;;~
dors rrop r a d Qiiunr c l moi j'ai
iic' lib6rP. dons l e dossier D i i -
rniux. en j a n v i r r Y7 er depuir l o r i
on ne m ' a piur j o r n u i f inrvrrogi
sur c t r i c affuirr de p i l u l e r d'rcs-
tas).

Deux verslons
Or uujourd'hiii. Ic tait que Nihaul air
remis 1000 pilules d'XTCP Leli&r:e
au lendemain dc I'cnl?veinrni dc Lrri-
tin est considid par le p ~ ~ q uconime et
une dmun&r~tionpour cct cnl~verneni.
û è b lors. deux versions s'ntfronteni c i
les p d e s civilcsuni demande b cc quc
l'on menrende Nihoiil. Une demmdc
que le pr6sidcni Moinit. a rcnvoyéc A U
fond. auircmcni dit sur lsqusllc il se
pronoiiceia lorsqu'il rcndro son ordon-
nance.
Si I'rit?airr a pravoqvi un cenain &mai
nuprkr der pariici civilesqui necruicn:
g u h t en cci naitvcllcr iltclvaiions dc
Michel Nihoul, ellc :i.purùilleurs. pro
vquC la colèrc il?Marc Duuour. Se
Ion Michel Nilinu!. i u sanir d s l ' l u
ditnce, Marc DUITCUI s'es[ d d r ~ s s i
M'de ClCry cn c:s iérmes: M Celu n .
sc p a s x r u p o s cominc p Voir.
c l i r n l n c r'rn r o n i r r i [lm ~iussr/ti
cileineni. D'aurrei jourccs nous tir
confimit quc MYC DULNUL etai! d x

-
une cnlkre noirc aprts I'audienc? 2
vcndrcdi dcmici : Lr fnir qrr'il r
soir rcnclu rompre qiieNihoid tir 8
fréqtrcnloir que pour p o i i r w i r t
d i n o n c e r d l o g e n d r m n r r i r 1'0 I!I
dans une mge./r,iic u. On peut do,
s'iiitendre lors d'unc prochuine 2
dience b un règlcmrnl de compter c :
dca dtclemtions de Durrous qui v i ,
inations sur Ics inks ds drogue sui. EN COLÈRB ront 3 enfoncer Michel Nihoul.
quels SC livriic h!ichel Lelièvrr. C'csi Ii rs rsndsnt compte que Nlhovl o c le f d q u c n r d t qua pour povroR 1s pounani ce dernier w t e confia?.
d u s cecadre quc Nihoul n =mis i Le. dtnoncar b la pandmncrle. D u v o u r e n en& dans und mge folle. r 7 h t ci. qui a Cid r o c o n r t v e
licrrc. nvrcl'asuntimcnide I i g c n d w dmdi dernier es! vrai. Ritir <:<la
mene. des ~ i i u d'XTC.
h Ensuite. il projcl dCnoncC par ii'ihoul auprts dc Cléiy 2 ciré plurieurs prods.vcrbaua e t gure duns des pii.cr.1 q u i .TL1 111.
GÇrerd Vmesse. rappom dr gendmeriç rc muvani au w n i d*puls l o n ç r c m p ~dans
Enfin, il devnit sumeiller les tivfics dc dostiti d'inswmion. dossier. Dès I o i les ~ rncnarrc
iiition cn impownr des fillm v e n w camions vol& nuiquels p m i c i p ~ iDu-
i Evidernrncnt, les punies civiles esont D u r m i u rie me forirpaspeuc 2
des Mcien, pays du b l w de l'Est. un !roux. A l'appui de sa these, hV ds Itgitimemeni rlcniandé pourquoi Mi- Jean-FrCdGrick Delis
La fiche
- -

JEUDI 10 OCTOBR,

ssts sur souris et szw singes


ache folle :diagnostic dans 10 ans
ncéphalopathie spongiforme bovine - ESB, mie-x connue
1s le nom de maladie de la vache folle - est-elle transmiss;ble
homme? Pour le savoir avec précision, il faudra attendre 1 0
j! De .fortes présomptionsn existent quant a la transrnissibi-
de I'ESB aux êtres humains, a indiqué hier un spécialiste
sse de la aénétiaue. Mais il faut mener des recherches
,rofond:eçpour en étre sir. Compte tenu du délai d'inc-ba-
I de Vaeent resoonsable de la maladie. ces tests aui
ff&tu&ont sur'des souris et sur des singes prendront une
cennie au moins. En attendant, la viande bovine est sûre,
Neufchâteau des-
!me si aun risque zéro n'existe pas. ... EN PAGE 7 saisi ? Mais pour le
Parquet général de
'ne enquêje de l'inspection Cassation, dans un
palais de ~ustice.on
'échec diminue au primaire aisse ses senti-
e enquête de l'inspection indique que I'échec à I'école
maire diminue lentement, mais sorement, depuis quelques
nées. En 1994-95, ils étaient 1 7 , l l % a accuser un retard
au moins un an) pour 19,52 %en 1990-91. La ventilation par
,ondissement administratif indique quec'est à Neufchâteau '
-
ments au vestiaire.
n somme. la loi est
dure, mais c'est la
loi. En partant au di.
ner-spaghetti organi.
Bastogne que I'on redouble le moins i8,85 %et 10,77 % se par I'Association
ileves en retard) alors que Bruxelles, Ath, Charleroi et Marc et Corinne le 29 seDtem-
)uscron se situent en bas du classement avec des taux bre dernier -au soir de son
'leurant ou dépassant les vingt pourcent. EN PAGE 3 mariage - le juge Connerotte a
probablement scellé son sort
sans y penser. Et avec le sien,
,e budget d'austérité très critiqué sans doute,' celui du procureur
Bourlet qui l'accompagnait.
.. '. ' ' Comme on les connait. les deux
t
hommes ne regretteront jamais
csort
. .. .., de:l'emploi
. ..
.....<:a.,::,.: . ..divise
. les syndicats
..,.:. .. .. ... ce diner. Même s'il a toutes les
chances de, mettre prematuré-
ment un terme, pour eux, au
gigantesque travail que les deux
magistrats ont conduit depuis
huit semaines, avec des dizai-
nes d'ehqu6teurs. sans compter
leurs heures. .
,/acour de cassation adonc
Mazy requis le dessaisissement
dujuge Conneroite. Un a vis
que partage un haut
magistrat d'expérience,
pour quiles sentiments ne
peuvent franchir la porte
des prétoires. Pour la
sénatrice PS, au contraire,
un transfert de /'instruction
serait catastrophique.
Premier Avocat général honoraire

ncisive, I'opinion d'un ma- ont été adoptés par M. Conne- par le procureur général, seul. phrase n'est pas innocente?

1 gistrat réputé pour sa se-


véritb. D'autant pius, dit-
il, que MM. Connerotte et
Bourlet sont des aprofes-
sionnelsrn et ne peuvent, dés
lors, .avoir été piégés".
rotte et M. Bourlet auraient dû
être sanctionnes disciplinaire-
ment depuis longtemps. 1l.y a
des choses que le public trouve
peut-0tre très intéressantes e t
très humaines, mais qui sont
inadmissibles dans le chef d'un
Tous les magistrats qui sont
sous ses ordres - procureurs,
substituts, etc. - agissent par
délégation du procureur général
e t doivent obeir aux instructions
du procureur général. C'est un
corps hiérarchisé.
O Comment voulez-vous que ce
soit innocent?>Oubien c'est un
~

fou qui raconte n'importe quoi,


~~

qui ne sait pas ce qu'il dit. Ou


bien il sait parfaitement auelles
sont les paroles qu'il prononce.
li n'a pas démenti cette phrase,
~

iConnaariez-vousd'autres exem- magistrat. iln'a pas donné au journaliste de


ples, ces vingt ou trente dernières iDonc. selon vous, M. Bourlet a précision, il a laissé planer un
années, où des magistrats se sont iVous faites référence à un cer- commlsla unimpair, et... doute selon leauel le Parauet et
ainsi joints A rune ou I'auire par- tain passif - dans le chef de
-
M.Connerotte en tout cas dans
O Non, ce n'est pas un impair:
c'est le protobpe de la provoca-
le iuee d'instiuction auiaient.
~~~.
tie? darkÏ'enq~éteCOOIS. subi deS
O J n'ai~ jamais entendu une le dossier Cools et la lettre au tion pure et simple! Car si on press:ons q ~les i ont empêchés
histoire pareille, jamais! De ma Roi...
dit: =Si on me laisse aller jus-
vie, jamais ... J'aiconnu des ma- O Le diner spaghetti. c'est le qu'au bout. - un bout de phra-
se qu'il n'a pas dëmenti -, cela
d'aller jusau'au bout des cho-
ses. C'est u n oint de vue oui
gistrats qui avaient tué leur con- dernier acte d'un processus qui
a commencé depuis déjà pas suppose d'avoir .subi des pres- est absolumeht inadmissibie,
joint, qui avaient'mis de l'argent mal de temps dans le chef des sions. Alors, je pose la ques- Darce que cela ne repose sur
en ~ o c h e .commis des escro deux intéressés. Ce n'est pas un tion: de qui peut4 avoir subi des rien et ne peut reposer sur rien.
queiies, mais, à ma connaissan- acte isolé. C'est i'aboutisse- pressions? En tant que procu-
ce, jamais je n'ai vu un magis- ment d'un comportement de reur du Roi. il ne oeut subir de L e procureur général de Liège a
trat qui, ofkiellement, prenait plus en plus irresponsable, et pressions que d'une seule per- convoqué M. Bourlet, et cette ré-
fait et cause Dour une ~ a r t i eà qui fait appel directement à I'opi- sonne: de san procureur géné- union est restée discrète, aucune
un procès. ama ais ral. Et, à ce moment-là, ce ne sanction n'a été prise. semble-
nion publique. 14; est-ce que le procureur géné-
sont plus des pressions, ce sont
iLa ~ijusticeA visage humainii. ral n'aurait pas alors, selon votre
iVous le percevez comme .un des inionctions auxauelles il doit 'opinion, manqué de fermeté?
pour'vous, s'incarne dans le cabi- processus dblibéré, ou simple-
net, lors des'actes de procédure; O C'est mon oint de vue. mais
ment Irresponsable? Quitte à les critiquer. Cela est il est tout &fait oersonnel et
pas dans la rue, en ~rsolréespa- O L'un n'est pas exclusif de I'au-
ghetti.~MM, Connerotle et Bourlet tre, et je ne peux pas imaginer un autre problème. L.) n'engage que moi.'Je vois cela
sont-ils démagogiques? qu'il n'ya pas, dans leur chef - . En fait, 'e sais très bien ce que
de I'extérieur et trouve que la
O Tout à fait. II me semble que
des sanctions'auraient dû éhe
I'explication :psychologique, je M.
ne la connais pas i ,
ourlet vise, avec cette phra-
une sorte se: =Si on me laisse aller jus-
répétition de ces attitudes est
contraire A la discioline. au de-
prises. Si nous:avions des auto de provgcation. , qu'au bout.. II vise le dossier voir de réserve des magistrats
rites judiciaires qui agissent Cools, où son juge d'instruction La lettre a, Ro du juge Conne-
pour le respect de la di!cipline iVous n'acceptez pas. non plus. a et6 dessaisi. rotte est quelque chose d'abse
- que tout magistrat doit avoir la critique adresshe implicitenient
...
lument ahurissant.
-, il est évident que des com- par M.Bourleta hl-Thily Mals vous pensez que la manie- Propos recuelllls par
portements tels que ceux qui O L'action publique est exercée re dont M. Bourlet a formulé sa ALAIN LALLEMAND
"
ainsi : ceux contenus dans mes réquisitions T.2481196 (8271-86.0/4140),
T.23 10196 (6825-86.0/2879), ceux repris aux PV.36670197, 100082101, et ceux
repris aux fiches 0800 107,575,655 et 826. Ah, cet (( infâme et immoral »
0800, comme aime à le répéter dans ses différents recours, jusqu'ici inefficaces,
la défense de Michel LELIEVRE. J'y ai déjà fait allusion dans mon réquisitoire
oral, en renvoyant à mes conclusions T.3627-2/96 du 18 juin dernier en
chambre du conseil statuant sur la détention préventive ; j e confirme encore que
je déposerai, en chambre des mises en accusations, lors du règlement définitif
de la procédure, mon analyse exploitant tous les témoignages recueillis par ce
devoir d'instruction ;j'ai déjà effectué plus du quart du travail. Il s'agira de le
réhabiliter en démontrant que les critiques qui lui ont été adressées ne reposent
que sur des « a priori )) et sur des amalgames faits en méconnaissance de
l'origine, de la mise en œuvre et de l'exploitation très lacunaire qui en été faite!
Il s'agira enfin de sélectionner et de présenter à la Cour les témoignages utiles à
la manifestation de la vérité, qui sont déjà au dossier, mais qui n'ont pas été pris
en compte dans les synthèse, à supposer qu'ils aient été lus. Je n'allongerai pas
les débats aujourd'hui sur ce point, mais je vous signalerai tout de même que le
O800 fiche 655 que je viens de citer, émane d'une personne qui a travaillé avec
Michel NIHOUL et le connaît particulièrement bien, et elle affirme qu'il roulait
avec une CX grise. Ce témoin identifié dans la fiche 0800, a été entendu au
PV. 105 19/96, et confirme les informations données. Les enquêteurs auraient
voulu le réentendre (PV.8301199 et 8180199) par commission rogatoire, mais
cela leur a été refusé. On conclura peut-être que ce témoin est fou ou menteur,
mais alors, qu'on le dise franchement plutôt que d'oublier son témoignage, et
celui des autres témoins, lorsqu'on synthétise des informations sur un sujet sur
lequel ces personnes témoignent. Les exemples de ce type sont innombrables, et
~ -

si vous vous arrêtez aux PV. de synthèse, vous passerez à coté des trois quarts
des informations. Ce n'est pas ma façon personnelle de travailler dans un
dossier

C. Dernière remarque à propos de la défense de NIHOUL : Je joins au


présent l'interview du premier Avocat Général honoraire MAZY publié (< à bout
portant )) dans le journal LE SOIR du 10 octobre 1996, et que Maître DE
CLETY, conseil de NIHOUL, a lu intégralement en audience de la Chambre du
conseil du 11 octobre 2002, en guise d'introduction à la défense de cet inculpé.
Pourquoi le joindre ? Et bien parce que précisément il a été entièrement porté à
la connaissance de la Chambre du Conseil par une lecture intégrale, qu'aucune
allusion n'y est faite dans les conclusions de Maître DECLETY, alors qu'il est
présenté comme un élément de défense de l'inculpé, et que j'estime avoir le
droit de l'examiner comme tel et d'éventuellement le commenter. Comme il me
déplait de parler d'une pièce non soumise à l'examen du Tribunal, je la dépose.
Je ne connais pas Monsieur MAZY, je ne l'ai jamais rencontré et il en va de
même pour lui à mon égard. La seule fois j'ai été amené à l'entendre, c'est par
hasard lors de la diffusion de l'émission de radio « face à l'info » de la RTBF il
y a quelques mois seulement ;on y discourrait sur le procès de Monsieur
MILOSEVIC au TPI de LAHAYE. Monsieur MAZY s'y livrait à une diatribe,
au moins aussi violente Quecelle-ci. de l'action de Madame DEL PONTE -
Procureur Général au TPI et à une défense convaincue du malheureux
MILOSEVIC. Décidément, me suis-je dit, c'est une habitude chez lui de
critiquer l'action des magistrats du Ministère Public, tout en sachant qu'il en
avait été un représentant. Car la violence du ton et l'irrationalité du propos
avaient rappelé à ma mémoire défaillante - ou mémoire involontaire dirait
PROUST -,l'article d'octobre 96 que j'avais depuis lors laissé aux oubliettes
que sont mes archives ; un peu comme la petite phrase de l'andante de la sonate
de VINTEUIL, de façon plus agréable, fait ressurgir, de l'inconscient de
Charles SWANN, des « sensations délicieuses ». Puis, avec philosophie, me
suis-je borné à conclure qu'étant mis dans le même sac que Madame DEL
PONTE et Monsieur le juge CONNEROTTE, j'étais en meilleure compagnie
qu'avec le dictateur serbe. Et voilà que vous exhumez des oubliettes de
l'Histoire ce monument de la pensée judiciaire de la fin de siècle, Maître
DECLETY, et que votre collègue, voisin, ami et collaborateur, conseil de
LELIEVRE, le rappelle encore une fois après vous. Et que l'un et l'autre vous y
associez dans une commune pensée Madame le Procureur Général
LIEKENDAEL et son réquisitoire prononcé lors de l'audience en
dessaisissement du juge CONNEROTTE en octobre 1996 précisément. Je vous
l'ai déjà signalé, Maître SLUSNY, lors de mon réquisitoire écrit T.3627-2/96 du
18 juin dernier à l'audience statuant sur la détention préventive de Michel
LELIEVRE : vous y aviez stigmatisé le « scandaleu dîner spaghetti, dont, - j e
vous cite -,le Procureur Général à la Cour de Cassation a dit, sans être
contredit -je vous cite toujours - ce qu 'ilfallait en penser, en des propos à ce
point sévères qu'ilparaîtrait inconvenant de les reproduire ici » ,fin de
citation. Et vous visiez le comportement du Procureur du Roi que je suis ;c'est
au dossier. Je vous ai rétorqué, et c'est aussi au dossier, que l'Arrêt du 14
octobre 1996, qui est aussi au dossier, ne faisait aucune allusion à mon
comportement et que les « propos sévères » du Procureur Général ne se
trouvaient ni au dossier de la Cour de Cassation versé en ce dossier 86/96, ni
n'avaient été publiés. Je les ai quand même recherchés, après que vos propos
émis en termes de conclusions, mais non étayés par des pièces dûment versées
en appui, - cela semble être devenu une habitude, - aient été rejetés tant par la
Chambre du conseil que par la Chambre des Mises en Accusations et par la
Cour de Cassation elle-même. C'est encore au dossier, Maître SLUSNY ; tout
au long de cette procédure je vous ai constamment, dans l'intérêt même de votre
client, invité à la seule lecture du dossier de la procédure ;en vain
apparemment. Et bien, ces ((propossévères D de Madame le Procureur
Général, je les ai retrouvés, au moins en partie, commentés précisément dans le
même quotidien du même 10 octobre 1996 où j'ai retrouvé l'opinion de
Monsieur MAZY. L'un est en page 1, l'autre est en page 2. En déposant l'un je
dépose donc l'autre et je vous les lis pour pouvoir comparer. Comment pouvez
vous associer les propos tout en nuances, empreints d'humanité et de modestie,
respectueux du droit d'un grand magistrat et les excès dans l'autre sens d'un
autre magistrat, même émérite, qui à la limite aurait préféré que nous eussions
(( tué notre conjoint, mis de l'argent en poche, commis des escroqueries N ?

Laissons là Monsieur MAZY, voulez-vous, et attardons-nous à ce qui mérite


d'être pris en considération. Je n'ai pas à me prononcer pour Monsieur
CONNEROTTE, et je ne sais si son explication a été demandée par sa
hiérarchie avant que la Cour ne se prononce ; j e n'ai vu nulle part cette
explication, doncje n'en parle pas, mais je sais que la seule parole qu'il ait
prononcée en public le jour de son dessaisissement fut une parole d'apaisement
et de soumission à la décision de la Cour suprême : (( il faut raison garder »
disait-il face à l'apparente incompréhension de l'opinion publique. Quant à moi,
j'ai été entendu, j'ai fait rapport, - et l'Arrêt de la Cour de Cassation l'évoque -,
et je l'ai rappelé publiquement par après : ce fût une erreur, j'en regrette tant les
faits que leurs conséquences, je souscris pleinement à l'opinion de Madame le
Procureur Général LIEKENDAEL, telle qu'elle ressort du seul compte-rendu
que j'ai pu retrouver et que je viens de relire, et je me suis soumis entièrement à
la décision de la Cour suprême ;j'ai donc continué à poursuivre mes fonctions
et mes compétences dans ce dossier ;j'ai donc continué à remplir mes devoirs et
je continue à les remplir aujourd'hui. Rappelons donc brièvement les faits si «
scandaleux » que vousmettez en exergue en invoquant Monsieur MAZY.
Le 10 août 1996, au tout début de cette enquête, étant descendu immédiatement
sur place à Bertrix, j'apprends du chef d'enquête, le capitaine BAULARD, que
la section locale de l'association G Marc et Corinne N se propose d'aider aux
recherches, sur le terrain, de la petite Laetitia disparue la veille. Il s'agirait pour
ces bénévoles de participer aux battues organisées par les enquêteurs, en même
temps que les pompiers, la protection civile et d'autres bénévoles. J'y conviens
bien entendu, le territoire à fouiller est immense et toutes les forces sont les
bienvenues. L'association s'occupe également de la distribution d'un « toutes
boites D concernant la disparue. ~ e uparticipation
r fut importante, elle a permis
notamment que plus d'enquêteurs se consacrent à l'enquête de voisinage qui a
rapidement permis de recueillir deux témoignages déterminant s'il en est ; c'est
- ~

aussi au dossier et nul ne s'en est plaint jusqu'à présent. J'ignorais, et Monsieur
CONNEROTTE aussi, évidemment à l'époque que cette association, par sa
locale liégeoise, s'était constituée partie civile à Liège dans le dossier « Julie et
Melissa D, qui ne nous concernait bien sûr pas à l'époque. Ce dossier ne nous
parviendra qu'une dizaine de jours plus tard, et encore ne restera-t-il que peu de
temps à Neufchâteau devant retourner à Liège pour la Chambre des Mises en
L1
Accusations devant statuer sur l'appel d'un inculpé détenu. Je reconnais n'avoir
pas encore pris connaissance, à la mi-septembre, de tout le dossier de Madame
DOUTREWE lorsque je suis invité à participer à un repas organisé par la locale
bertrigeoise de « Marc et Corinne »,en souvenir de notre collaboration. Qui
d'entre vous, hormis les parties civiles, à l'heure d'aujourd'hui, peut se vanter-
d'avoir lu entièrement ce dossier ? Ma première erreur est, à cette époque,
d'ignorer cette constitution de partie civile. Je me devais de la connaître bien
entendu, je devais normalement avoir lu tout le dossier ;mais avec trois
substituts seulement à l'époque, et quinze jours de vacances jusqu'au 3 1 août,
qu'ils écourteront d'ailleurs tous trois, je dois courir tantôt à Charleroi, tantôt en
chambre du conseil, plus souvent à la cellule d'enquête, tout en continuant à
diriger mon parquet. Ce repas, je n'avais nulle envie personnelle d'y aller,
pensez donc, c'était loin d'être un banquet, le menu ne m'y a fait pas penser ! Il
n'y était pas question en tous cas de la présence des victimes Sabine et Laetitia,
et je croyais sincèrement à la seule présence des responsables de l'antenne
bertigeoise de I'ASBL, que nous avions rencontrés dans les trois premiers jours
des recherches, et que je ne désirais pas « snober », vu l'aide qu'ils nous avaient
apportée. Ma seconde erreur a été de ne pas avoir songé à faire faire une
enquête préalable à l'organisation de ce repas ! J'y suis donc allé et j'y ai
rencontré Monsieur CONNEROTTE et le capitaine BAULARD. Les
organisateurs nous ont installés à un bout de la salle, séparés des autres
participants, et ce n'est qu'après le repas qu'on nous a informés de la présence
des deux petites victimes, dont je me suis empressé de m'enquérir de leur état
de santé. Je les avais en effet accueillies à la BSR de Charleroi quelques
minutes après la fin de Jeur séquestration le 15 août, et je désirais simplement
voir comment elles allaient. Monsieur CONNEROTTE n'a pas bougé de sa
place. Ma troisième erreur a été de repartir directement après en emportant le
bouquet de fleurs remis à mon épouse, et le bic qui m'avait été remis en cadeau.
L'un est fané depuis longtemps, et l'autre figure au dossier, dans une petite
enveloppe scellée pour que vous puissiez apprécier cette pièce à conviction !
J'ai en effet pris l'initiative de le transmettre à Madame le Procureur Général
avant le 10 octobre 1996, et je l'ai redécouvert dernièrement en relisant le
dossier du dessaisissement. Vous jugerez vous-même. Voilà le « scandale ».
En faisant l'énumération de mes erreurs, ne croyez-vous pas que je pourrais
avoir l'impression de me retrouver dans la position de l'âne de la fable : « . . . j e
tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n 'en avais nul droitpuisqu'il faut
parler net. » ? Est-il encore opportun, Maître DECLETY, six ans plus tard, de
continuer à crier, avec le loup, haro sur les baudets, et en comparaison
d'énumérer avec Monsieur MAZY les crimes de meurtre, d'escroquerie et de
détournement, comme le lion, le renard, le tigre et l'ours énuméraient leurs
« peccadilles » pour finalement condamner le baudet ? Je le répète, je
comprends et accepte tant l'action entreprise par Maître PIERRE que la
décision de la Cour de Cassation, comme je comprends et accepte l'amertume
des parties civiles face à cette décision. N'ayant pas l'intelligence de réaction de
Maître PIERRE, j'aurais sûrement comme vous, Maître DECLETY, si j'avais
été dans votre cas, suivi son initiative. Je n'en veux donc à personne, si ce n'est
à moi-même, dans cette affaire. Autre chose est de revenir six ans plus tard, -
avec cet excès de langage dont vous avez fait preuve lors de la défense de votre
client.
Pour le reste des critiques mises en avant par Maître DECLETY, via la lecture
de l'opinion de Monsieur MAZY, toutes mes réponses sont depuis six ans au
dossier à la disposition de ceux qui pensent que la lecture d'un dossier répressif
est utile quand on estime pouvoir le commenter. Pour ceux-là, je précise
simplement que Madame le Procureur Général LIEKENDAEL a joint au dossier
« dessaisissement » une longue audition de moi-même, faite au Parquet Général
de Liège le 24 septembre 1996. Je l'ai déjà rappelé tant oralement que par
conclusions déposées à la Chambre du conseil du 18 juin dernier statuant sur la
détention préventive de Michel LELIEVRE. Depuis plusieurs mois maintenant,
tant la Chambre du Conseil, la Chambre des Mises en Accusations que la Cour
de Cassation refusent de prendre en considération cette argumentation, qui a
d'ailleurs été autant répétée par les inculpés que rejetée par ces mêmes
juridictions lorsque les inculpés NIHOUL et LELIEVRE ont cru bon de les
avancer à titre de devoirs complémentaires art.127 CICr. alors que, je le répète,
toutes les réponses sont au dossier depuis six ans. Je vous y renvoies et vous en
ai précisé la place dans le dossier ; il est inutile d'allonger les débats plus encore
sur ce point.

Le procureur du Roi,

Michel BOURLET
;Aiux entreprises de négocier des réductions du
e travailà transformer en emplois. Pour obtenir cette
ion, elle exige de conditionner les réductions de char-
!s accords de redistribution du travail. Exactementce
,se le patronat. Va-t-on au conflit?FGTB et CSC
:nt des actions... pour plus tard, enfonction de la
ides négociations qui reprennent ce jeudi. EN PAGE 4

vels << armonce la couleur »


$ration belge :on réforme
j Moreels a dévqilé hier son *Plan d'avenir pour la
siion belge au developpementm, surtitré .Annoncer la
n. Le secrétaire d'Etat y propose les remèdes à appli-
Administration générale de la Coopération au dévelop-
,rongée par les scandales et les doutes depuis une
innée, et pour i'ensemble de la politique belge en
d'aide aux pays défavorisés. La grande réforme, qui
:ore ètre débattue au gouvernement et votée au
?ot, recentre les objectifs et priorités de la Coopération
me*), limite les pays qui en bénéficieront (une vingtaine
an 2000 au lieu des 37 actuels), précise les critères de
ln, évoque la rkorganisation de I'AGCD et supprime
ie aux contrats avec les entreprises belges. EN PAGE 7

Tugees imposent un style - Maurane métamorphosée Le Roi n


En Belgique, comme partout dans le
monde, le groupe new-yorkais Fugees
casse la baraque. Avec 90.000 ab
bums vendus dans le pays jusqu'ici et
un Forest-Nationalqui sera complet
Lprocureur
. prsrF
e baron
cien
du
a jeunesse d
lundi soir, ce trio newyorkais. oui a se d'avoir coi
' 1 déjà cinq millions d'albums a son actif, . ..
tranche radicalement avec le style hy- ~lusieurs) d k
pertrophié du biceps popularisé par le tprotèg6es.
*gangsta-rap* de l o s Angeles. Ici, la mi s'écroule
w y n (photo) et ses comparses proposent une :eu; d'une si
tement DIUS délicate et travaillé~airisique des Je bienfaisai
- - .- .- -
:loignenl résolument des déclarations machistes !galement 1'
iu'on associe trop souvent au rap. >hota t arc :iel qui recue
PAGE 10 )erissables L.
:e qu'on apc
je protection
:'est précisé
enfant du ju
oi du. sileoci
Demain votre fascicule es faits. M.

:LOP~DIEVISUELLE DE
QUOTIDIEN
28 FRANCS - (G.D.L 3 0 f r a n c ~ )
1 1 0 ANNEE N 238

MATIN
-
'OBRE 1996

DANS

CHARLEROI: CELLULE
CATASTROPHE 20
Une nouvelle approche de
la préventionet de la ges-
tion des moyens de se-
cours: Charleroi est passé
de i'improvisation a la prise
en charge.
SPY: PLEINS FEUX
SUR LES POMPIERS 21
Les pompiers de Sambre-
ville viennent d'organiser
une journée .portes ouver-
t e s ~a, Spy. Pleins feux sur
un service d'urgence.
LIEGE: LE BUDGET 97
DE LA PROVINCE 22
En 1997, quelque 68 %du
budget provincial liégeois
seront consacrés aux re-
m~nerat'onsdes agents de

ARMISTICE ENTRE LES


MEDECINS ET COLLA' 3
Le ministre de la Santé r e
nonce à imposer des nor-
me: de pratique aux rnéde-
cins. Ils recevront sïmple-
ment des conseils.-Leur .
syndicat cesse de bouder. . ..
.. . ..! .
,
, ..

SWISSAIR S.OFFRE ; "


LE CARGOSABENA : -5

~oncrétisationdessyner- .
gies entre la Sabena etson
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sair.i@,daC$3$,latome.:
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La fiche I
L 1 'actualité
JEUDI 1 0 OCTOBRl

ksts sur souris et sur singes


ache folle :diagnostic dans 10 ans
:ncéphalopathie spongiforme bovine - ESB, mieux conn-e
us le nom de maladie de la vache folle. est-elletransmissioie
'homme? Pour le savoir avec précision, il faudra attendre 10
s! De .fortes présomptionsn existent quant a la transmissibi-
i de I'ESB aux êtres humains, a indiqué hier un spécialiste
isse de la génétique. Mais il faut mener des recherches
iprofondies pour en être sûr. Compte tenu du délai d'incuba-
in de i'agent responsable de la maladie, ces tests qui
2ffectueront sur des souris et sur des singes prendront une
icennie au moins. En attendant, la viande bovine est sûre,
Neufchâteau des-
ême si .un risque zéro n'existe pas* ... EN PAGE 7 saisi ? Mais pour le
Parquet géneral de
Jne enauête de l'insuection Cassation, dans un
palais de justice-on
,'échec diminue au primaire aisse ses senti-
l e enquête de i'inspection indique que l'échec à I'école
imaire diminue lentement, mais sûrement, depuis quelques
ments au vestiaire.
n somme, la loi est

E
inées. En 1994-95, ils étaient 1 7 , l l % à accuser un retard dure, mais c'est la
'au moins un an) pour 19,52 %en 1990-91. La ventilation par loi. En partant au di-
rondissement administratif indique que c'est à Neufchâteau ' ner-spaghetti organi.
Bastogne que i'on redouble le moins (8,85 %et 10,77 % sé par I'Association
élèves en retard) alors que Bruxelles, Ath, Charleroi et Marc et Corinne le 29 septem-
ouscron se situent en bas d~ classement avec des t a ~ x bre dernier -au soir de son
fleurant ou dépassant les vingt pourcent. EN PAGE 3 mariage -le juge Connerotte a
probablement scelle son sort
sans y penser. Et avec le sien.
,e budget d'austérité très critiqué sans doute,' celui du
Bourlet qui I'accompagnait.
Comme on les connait, les deux
hommes ne regretteront jamais
,e..sort de l'emploi divise les syndicats
,,, ce diner.. M&me s'il a toutes les
chances de, mettre prematuré-
ment un terme, pour eux, au
gigantesque travail que les deux
magistrats ont conduit depuis
huit semaines, avec des dizai-
nes d'ehquéteurs, sans compter
leurs heures. .

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