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U.F.R. 27 Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne


Master 1 MAEF 2005-2006
Analyse 1
Cours de Jean-Marc BONNISSEAU

Exercices de travaux dirigés

Exercice 1 Soit (E1 , d1 ), . . . , (En , dn ), n espaces métriques et soit E = E1 ×


. . . × En . Montrer que les ouverts et les fermés de E définies à partir des
trois distances suivantes sont les mêmes:

d∞ ((x1 , . . . , xn ), (y1 , . . . , yn )) = max{di (xi , yi ) | i = 1, . . . , n};


Xn
d1 ((x1 , . . . , xn ), (y1 , . . . , yn )) = di (xi , yi );
i=1
v
u n
uX
d2 ((x1 , . . . , xn ), (y1 , . . . , yn )) = t (di (xi , yi ))2 . (1)
i=1

Exercice 2 Soit f une application de (E, d) dans R. Montrer que f est


continue si et seulement si son épigraphe et son hypographe sont fermés.

Exercice 3 Soit (E, d) un espace métrique, F un sous-ensemble de E et dF


la distance sur F induite par E.
1) Montrer que si F est un ouvert de E et G ⊂ F un ouvert de F , alors G
est un ouvert de E.
2) Montrer que si F est un fermé de E et G ⊂ F un fermé de G, alors G est
un fermé de E.
3) Soit U un ouvert de E. Montrer que U ∩F est un ouvert de F . Réciproquement,
montrer que si V ⊂ F est un ouvert de F , alors il existe un ouvert W de E
tel que V = W ∩ F .
4) Soit K un fermé de E. Montrer que K∩F est un fermé de F . Réciproquement,
montrer que si H ⊂ F est un fermé de F , alors il existe un fermé T de E tel
que H = T ∩ F .

Exercice 4 Soit D l’ensemble des droites vectoriels de Rn . Pour toute droite


d ∈ D, on choisit un vecteur uD de cette droite qui est de norme 1. On définit
l’application d de D × D dans R+ par

d(D, D0 ) = min{kuD − uD0 k, kuD + uD0 k}


2

1) Montrer que d est une distance sur D. On pourra montrer les inégalités
suivantes:
kuD + uD00 k ≤ kuD + uD0 k + kuD0 − uD00 k
kuD + uD00 k ≤ kuD − uD0 k + kuD0 + uD00 k
kuD − uD00 k ≤ kuD + uD0 k + kuD0 + uD00 k
kuD − uD00 k ≤ kuD − uD0 k + kuD0 − uD00 k
2) On considére l’application ϕ de Rn \ {0} dans D qui à tout x associe la
droite D qui contient x. Montrer que cette application est continue.
3) Déduire de la question précédente que D est compact. On pourra con-
sidérer la restriction de ϕ à la sphère unité.
4) On se place maintenant dans R2 . Soit C le cercle de centre (0, 21 ) et de
rayon 12 . On définit une application ψ de C dans D de la façon suivante: à
tout (x, y) ∈ C, (x, y) 6= (0, 0), on associe la droite D contenant (x, y). A
(0, 0), on associe la droite engendrée par (1, 0). Montrer que ψ est bijective,
qu’elle est continue et que sa réciproque est continue.

Exercice 5 Soit (E, d) un espace métrique borné et soit F l’ensemble des


fermés non vides de E. Si F, A, B ∈ F et x ∈ E, on note

d(x, F ) = inf {d(x, y), y ∈ F } ;


 
δ(A, B) = max sup d(x, B), sup d(x, A) .
x∈A x∈B

1 - Montrer que pour tout A, B, C ∈ F,

sup d(x, C) ≤ sup d(x, B) + sup d(y, C).


x∈A x∈A y∈B

2 - Montrer que δ est une distance sur F.


3 - Soit (An ) une suite de F convergeant vers A et soit xn ∈ An . Montrer
que si la suite (xn ) converge vers x, alors, x ∈ A.
Soit (An ) une suite d’éléments de F. On définit la limite supérieure de
la suite (Fn ), notée lim sup(An ) et la limite inférieure de la suite (An ), notée
lim inf(An ) de la façon suivante :
Un élément x ∈ E appartient à lim sup(An ) si pour tout voisinage V de
x dans E et pour tout n ∈ N , il existe m ≥ n tel que V ∩ Am 6= ∅.
Un élément x ∈ E appartient à lim inf(An ) si pour tout voisinage V de x
dans E, il existe n ∈ N tel que pour tout m ≥ n, V ∩ Am 6= ∅.
3

4 - Montrer qu’un élément x ∈ E appartient à lim sup(An ) si et seulement


si il existe une suite (xn ) de E telle que pour tout n, xn ∈ An et une sous-suite
de (xn ) converge vers x.
5 - Montrer qu’un élément x ∈ E appartient à lim inf(An ) si et seulement
si il existe une suite (xn ) de E qui converge vers x et un élément n0 ∈ N tel
que pour tout n ≥ n0 , xn ∈ An
6 - Montrer que lim inf(An ) ⊂ lim sup(An ). Montrer que lim sup(An ) est
non vide. Montrer que lim inf(An ) et lim sup(An ) sont des fermés de E.
7 - Montrer que la suite (An ) de F converge vers A ∈ F pour la distance
δ si et seulement si lim inf(An ) = lim sup(An ) = A.
8 - Soit (An ) une suite de F convergeant vers A. Montrer que

" !#
\ [
A= adh Ap
n=0 p≥n

(Indication : si x est un élément de ce dernier ensemble, construire une sous


suite (Ank ) et des xk ∈ Ank tels que la suite (xk ) converge vers x.)
9 - Si E est précompact, montrer que F est précompact. (indication : si
A est un recouvrement de E par des fermés de diamètre plus petit que ε,
considérer B l’ensemble de toutes les réunions d’ensembles de A.)
10 - Le but de cette question est de montrer que si (E, d) est complet
alors (F, δ) est complet. S 
Soit (An ) une suite de Cauchy de F, on pose Bn = adh A
p≥n p et
T∞
B = n=0 Bn .
a - Montrer que pou tout ε > 0, il existe n ∈ N tel que, pour tout
p, q > n, x ∈ Ap , ∃y ∈ Aq tel que d(x, y) ≤ ε. P∞
b - Soient ε > 0 et (εk ) une suite de réels > 0 telle que k=0 ≤ ε.
Construire une sous suite (Ank ) et des xk ∈ Ank tels que d(xk , xk+1 ) ≤ εk
pour tout k ∈ N .
c - En déduire que B est non vide et que pour tout ε > 0, ∃n ∈ N tel
que d(x, B) ≤ ε pour tout x ∈ Bn .
d - Montrer que la suite (An ) converge vers B.
11 - Montrer que si E est compact alors (F, δ) est compact.

Exercice 6 Soit (E, d) un espace métrique compact et soit G un sous-


ensemble de E × Rn . On suppose que pour tout x ∈ E, l’ensemble Cx = {y ∈
Rn | (x, y) ∈ G} est non vide et convexe et, pour tout y ∈ Rn , l’ensemble
Uy = {x ∈ E | (x, y) ∈ G} est ouvert (éventuellement vide).
4

1) Montrer que ∪y∈Rn Uy = E. En déduire qu’il existe un sous-ensemble fini


Z de Y tel que E = ∪z∈Z Uz .
On considère les fonctions ϕz définie à l’exercice précédent. On définit la
fonction f de E dans Rn de la façon suivante:
X
f (x) = ϕz (x)z
z∈Z

Montrer que f est continue. Montrer que pour tout x ∈ E, (x, f (x)) ∈ G.
On pourra
P utiliser le fait que Cx est convexe, ϕz (x) est à valeurs dans [0, 1]
et que z∈Z ϕz (x) = 1.

Exercice 7 Soient (X, d) un espace métrique complet et (Fn ) une suite


de sous-ensembles fermés non vides de X vérifiant :
(ı) Fn+1 ⊂ Fn , ∀n ∈ N ; 
def 0 0
(ıı) diamFn = sup {d(x, x ) | (x, x ) ∈ Fn × Fn } converge vers 0.
T n∈N
Montrer que n∈N Fn est un singleton de X.

Exercice 8 Soit (En , dn )n∈N une suite d’espaces métriques non-vides. On


suppose
Q que pour tout n et pour tout (x, y) ∈ En , dn (x, y) ≤ 1. Soit E =
n∈N En . On définit la fonction d de E × E dans R+ de la façon suivante.
Pour tout couple (x = (xn ), y = (yn )) de E × E,

X dn (xn , yn )
d(x, y) =
n=0
2n

1 - Montrer que d est une distance sur E.


2 - Soit I un sous-ensemble fini non vide de N et pour tout i ∈ I, soit Ui
un ouvert de Ei . Soit U le sous-ensemble de E défini par

U = {x ∈ E | ∀i ∈ I, xi ∈ Ui }

Montrer que U est un ouvert de E.


Réciproquement, soit V un sous-ensemble ouvert non vide de E et soit
x ∈ V . Montrer qu’il existe un sous-ensemble I de N fini et non vide et des
réels strictement positifs (εi )i∈I tels que :

{x ∈ E | ∀i ∈ I, di (xi , xi ) < εi } ⊂ V
5

3 - Soit (xq ) une suite de E. Montrer que la suite (xq ) converge vers
` ∈ E (resp. est de Cauchy) si et seulement si pour tout n ∈ N , la suite
(xqn ) converge vers `n (resp. est de Cauchy). Montrer que E est complet si
et seulement si, pour tout n ∈ N , En est complet.

Exercice 9 Le but de cet exercice est de montrer que toute application


continue d’un compact de Rn dans Rn peut être prolongée en une application
continue de Rn dans Rn .
Soient K un sous-ensemble compact non vide de Rn et f : K → Rn une
fonction continue.
1 - Montrer qu’il existe une famille (ai )i∈I de points de K, dense dans K
et telle que I soit un sous-ensemble fini ou dénombrable de N .
Dans la suite, on note dK la fonction de Rn dans R définie par dK (x) =
min{kx − ak | a ∈ K}. Pour tout i ∈ I, on définit l’application ϕi de Rn \ K
dans R par :  
kx − ai k
ϕi (x) = max 2 − ,0
dK (x)
2 - Montrer que ϕi est continue sur Rn \ K et que pour tout x ∈ Rn \ K,
ϕi (x) ∈ [0, 1]. Montrer que pour tout x ∈ Rn \ K, il existe i ∈ I tel que
ϕi (x) 6= 0.
3 - On définit l’application f˜ de Rn dans Rn par :
si x ∈ K

˜ f (x)
f (x) = P 1
−1 P −i

i∈I 2i ϕi (x) i∈I 2 ϕi (x)f (ai ) sinon

a - Montrer que f˜ est continue sur l’intérieur de K et sur Rn \ K.


b - Soit x0 ∈ K \ intK et soit ε > 0. Monter qu’il existe α > 0 tel que :

∀x ∈ B(x0 , α) ∩ K, kf (x) − f (x0 )k ≤ ε.

c - Monter que pour tout x ∈ B(x0 , α 3 ), x ∈ / K, alors ϕi (x) = 0 si


ai ∈
/ B(x0 , α).
d - En déduire que pour tout x ∈ B(x0 , α ˜
3 ), kf (x)−f (x0 )k ≤ ε et conclure.
Exercice 10 Soient E un espace métrique et F un espace métrique compact.
Montrer qu’une application f : E → F est continue si et seulement si son
graphe
G(f ) = {(x, f (x)), x ∈ E}
est fermé dans E × F .
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Exercice 11 Trouver les sous ensembles compacts de R∗+ muni de la distance



1 1
d(x, y) = − .
x y

Exercice 12 Soit f une application continue de (E, d) espace métrique con-


nexe dans N. Montrer que f est constante.

Exercice 13 Soit E un ensemble et soit d la distance discrète sur E définie


par d(x, y) = 0 si x = y et 1 si x 6= y. Montrer que E est connexe si et
seulement si il n’a qu’un élément.

Exercice 14 Soit (E, d) et (F, δ) deux espaces métriques. Soit f un homéomorphisme


de E sur F , c’est-à-dire une application bijective continue de E dans F telle
que f −1 est aussi continue.
1) Soit E1 une composante connexe de E. Montrer que f (E1 ) est une com-
posante connexe de F .
2) Soit E 0 un sous-ensemble de E. Soit F 0 = f (E 0 ). Montrer que la restriction
de f à E \ E 0 est un homéomorphisme de E \ E 0 sur F \ F 0 .
3) Dans le plan R2 , on considère les lettres R et K. Montrer que ces deux
ensembles ne sont pas homéomorphes. Montrer aussi que le cercle de centre
0 et de rayon 1 n’est pas homéomorphe à la boule fermée de centre 0 et de
rayon 1.

Exercice 15 Soit A un sous-ensemble de Rn . Soit f une application con-


tinue de [0, 1] dans Rn telle que f (0) ∈ A et f (1) ∈ / A. Montrer qu’il existe
t̄ ∈ [0, 1] tel que f (t̄) ∈ FrA. On pourra considérer inf{t ∈ [0, 1] | f (t) ∈
/ A}.

Exercice 16 Montrer que :


1) Dans Q, tout sous-ensemble connexe est réduit à un seul point.
2) Z est localement connexe.
3) Q n’est pas localement connexe.
4) Dans R, les parties connexes sont les intervalles.
5) Les composantes connexes d’un ouvert de R sont dénombrables.

Exercice 17 Montrer que dans R2 l’ensemble des points qui ont au moins
une coordonnée irrationnelle est connexe.
7

Exercice 18 Soit G un ouvert de Rn .


1) Montrer que chacune des composantes connexes de G est un ouvert.
2) Montrer que l’ensemble des composantes connexes est au plus dénombrable.

Exercice 19 Montrer que le graphe de la fonction y = sin(1)x), x ∈]0, 1],


est connexe par arc. Déterminer sa fermeture et montrer qu’elle est connexe
sans être connexe par arc.

Exercice 20 On considère E et F deux espaces métriques connexes. Soit


A un sous-ensemble non-vide, ouvert et fermé de E × F . Pour (x0 , y0 ) ∈ A,
on définit : Ay0 = {x ∈ E | (x, y0 ) ∈ A} et Ax0 = {y ∈ F | (x0 , y) ∈ A}.
1) Montrer que Ay0 et Ax0 sont ouverts et fermés, respectivement dans E et
F.
2) En déduire que Ay0 = E et Ax0 = F .
3) Montrer que A = E × F , et en déduire que E × F est connexe.
Application : en déduire que R2 = R × R (R est muni de la distance usuelle)
est connexe (on admet que R est connexe).

Exercice 21 1) Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 . Montrer que R2 \ {(x0 , y0 )} est connexe.


Applications.
2) Montrer qu’il n’existe pas de bijection continue de R2 dans R.
3) Montrer qu’il n’existe pas d’injection continue de R2 dans R.

Exercice 22 Soient E et F des espaces métriques. Soit f : E → F une


fonction localement constante, i.e., pour tout x ∈ E, il existe un voisinage
ouvert Vx de x tel que pour tout y ∈ Vx , f (y) = f (x).
1) Montrer que pour tout y ∈ F , f −1 (y) est ouvert.
2) Montrer que si E est connexe, alors f est constante, i.e., il existe c ∈ F
tel que pour tout x ∈ E, f (x) = c.

Exercice 23 Soit f une application continue de la boule unité euclidienne


B̄(0, 1) de Rn dans elle-même. Montrer à l’aide du théorème de Stone-
Weierstrass que pour tout ε > 0, il existe une application g C 1 de B̄(0, 1)
dans elle-même telle que sup{kf (x) − g(x)k | x ∈ B̄(0, 1)} ≤ ε.
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1 Topologie et convexité
Exercice 24 Soit C un convexe fermé non vide de Rn . Soit x ∈ C et soit
Cx∞ = {u ∈ Rn | x + tu ∈ C, ∀t ≥ 0}.
1) Montrer que Cx∞ est un cône convexe fermé de Rn .
2) Soit y ∈ C. Montrer que Cx∞ = Cy∞ .
Vu que Cx∞ est indépendant de x, on le note C ∞ et on l’appelle le cône
asymptotique de C.
3) Montrer que C ∞ = {0} si et seulement si C est compact.
4) Soit C un sous-ensemble convexe fermé de Rn . Montrer que si Rn+ ⊂ C,
alors Rn+ ⊂ C ∞ . En déduire que C + Rn+ = {c − u | (c, u) ∈ C × Rn+ } = C.

Exercice 25 Soit f une fonction convexe de Rn dans R. Soit a et b deux


nombres réels tels que a < b et Ca = {x ∈ Rn | f (x) ≤ a} =6 ∅.
1) Montrer que Ca et Cb = {x ∈ Rn | f (x) ≤ b} sont des convexes fermés non
vide. Montrer que Ca ⊂ Cb et Ca∞ ⊂ Cb∞ , où Ca∞ est le cône asymptotique
de C.
2) Soit u ∈ Cb∞ et c ∈ Ca . Montrer que pour tout t > 1, f (c + tu) ≤ b et en
déduire que f (c + u) ≤ t−1
t
a + 1t b. Montrer que f (c + u) ≤ a. En conclure
que u ∈ Ca∞ .
3) Soit m = inf{f (x) | x ∈ Rn }. On suppose que Cm est non vide et borné.
Montrer que pour tout a ≥ m, Ca est non vide et borné.
4) Donner un exemple de fonction f non convexe continue de R dans R telle
que Cm est non vide et borné et il existe a > m tel que Ca est non borné.

Exercice 26 Soit C un cône convexe fermé de Rn . On suppose qu’il existe


un ensemble ouvert U tel que pour tout u ∈ U , pour tout c ∈ C \ {0}, alors
u · c < 0.
1) Montrer que C ∩ −C = {0}.
2) Montrer que pour tout u ∈ U , S = {c ∈ C | c · u = −1} est un convexe
compact non vide. Montrer que pour tout c ∈ C \ {0}, il existe t ≥ 0 tel que
tc ∈ S.

Exercice 27 Soit C et D deux cônes convexes fermés de Rn . On suppose


que C ∩ −D = {0}. Montrer que C + D est un cône convexe fermé. Donner
un exemple pour n = 3 de deux cônes convexes fermés dans la somme n’est
pas fermé.
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Exercice 28 Soit C un sous-ensemble convexe compact non vide de Rn .


Montrer que pour tout r > 0, il existe une famille finie (ai , bi )i∈I de Rn × R
tel que

C ⊂ int{x ∈ Rn | ai · x ≤ bi , ∀i ∈ I} ⊂ B(C, r)

Exercice 29 Soit C un sous-ensemble convexe compact non vide de Rn , soit


ϕ une application linéaire de Rn dans Rp et soit f une application convexe
de Rn dans R. On définit l’application V de Rp dans R ∩ {+∞} de la façon
suivante :

V (y) = inf{f (x) | x ∈ C, ϕ(x) = y}


avec la convention standard que le supremum d’un ensemble vide est +∞.
Montrer que la fonction V est convexe et qu’elle est continue en tout point
y ∈ int(ϕ(C)).

Exercice 30 Soit C, un sous-ensemble convexe fermé de Rn tel que 0 ∈ intC.


La jauge de C notée jC est définie par :

jC (x) = inf{λ > 0 | x ∈ λC}

1) Montrer que jC est finie.


2) Montrer que pour tout (x, y) ∈ Rn × Rn , jC (x + y) ≤ jC (x) + jC (y).
3) Montrer que pour tout x ∈ Rn et pour tout t ≥ 0, jC (tx) = tjC (x).
4) Montrer que jC est convexe et continue sur Rn .
5) Montrer que C = {x ∈ Rn | jC (x) ≤ 1}.
6) Soit k.k une norme sur Rn . Montrer que k.k est la jauge de la boule unité
fermée.
7) On suppose que C est en plus compact et symétrique au sens où −x ∈ C
si x ∈ C. Montrer que la jauge jC est une norme sur Rn et que C est la boule
unité fermée pour cette norme.

Exercice 31 Soit une suite (fν ) de fonctions convexes de Rn dans R. On


suppose que pour tout x ∈ Rn , la suite (fn (x)) est convergente et on note
f (x) la limite. Montrer que f est une fonction convexe. Montrer que f est
continue.
10

Exercice 32 Soit C un sous-ensemble compact non vide de Rn . Pour tout


x ∈ Rn , on note σ(x) == sup{x · c | c ∈ C}.
1) Montrer que σ(x) est fini pour tout x.
2) Montrer que σ est une fonction convexe.
3) Montrer que σ est continue.

2 Calcul différentiel
Exercice 33 Soit f une application différentiable de Rn dans Rp . Donner
les différentielles des applications suivantes en fonction de la différentielle de
f.

1) (x, y) → f (x + y);

2) (t, x) → f (tx);

3 (x, y) → kf (x)k lorsque f (x) 6= 0;

4) x → f (Ay) où A est une matrice n × k;

5) x → Bf (x) où B est une matrice k × p;

6) x → (1/kf (x)k)f (x) lorsque f (x) 6= 0;

7) (x, y) → f (x) · f (y).

Exercice 34 Soit E l’application de L(Rn , Rp ) × Rn dans Rp définie par


E(f, x) = f (x). Montrer que E est différentiable et calculer sa différentielle.
Soit g une application C 1 de Rn dans L(Rn , Rp ). Donner en fonction de
la différentielle de g, la différentielle de l’application de Rn × Rn dans Rp qui
à (x, y) associe g(x)(y).

Exercice 35 Soit une application f : Rn −→ Rp , soit α > 0 , et c > 0. On


suppose que : ∀x, y ∈ Rn ,

kf (x) − f (y)k ≤ c.kx − yk1+α .

Démontrer que f est partout différentiable.


11

Exercice 36 Soit g une application linéaire de Rn dans lui-même, soit b ∈


Rn et c ∈ R. On considère l’application f de Rn dans R définie par:

f (x) = g(x) · g(x) + b · x + c

Donner la différentielle de f et le vecteur gradient de f ainsi que la matrice


hessienne de f en tout point de Rn .

Exercice 37 Soit Rn muni de deux normes k.kn1 et k.kn2 et Rp muni de


deux normes k.kp1 et k.kp2 . Démontrer que si une application f de Rn dans
Rp est différentiable en x̄ pour les normes k.kn1 et k.kp1 , alors elle est aussi
différentiable pour les normes k.kn2 et k.kp2 .

Exercice 38 On considère l’espace Mn des matrices carrées n × n et on


considère l’application f de Mn dans lui-même définie par f (M ) = M 2 .
Montrer que f est différentiable et donner sa différentielle.

Exercice 39 Soit F = C 0 ([0, 1], R), l’ensemble des applications continues


de [0, 1] dans R muni de la norme kϕk∞ = sup{|ϕ(t)| | t ∈ [0, 1]}. Soit
E = C 1 ([0, 1], R), l’ensemble des applications continûment dérivables de [0, 1]
dans R muni de la norme kϕkC 1 = kϕk∞ + kϕ0 k∞ . Soit D l’application de E
dans F définie par D(ϕ) = ϕ0 . Montrer que cette application est linéaire et
donner sa différentielle en tout point de E.

Exercice 40 Soit E = C 0 ([0, 1], R), l’ensemble des applications continues


de [0, 1] dans R muni de la norme kϕk∞ = sup{|ϕ(t)| | t ∈ [0, 1]}. Soit T
l’application de E dans lui-même définie par T (ϕ) = ϕ2 . Montrer que T est
différentiable en tout point de E et donner sa différentielle.

Exercice 41 Soit une application différentiable f : Rn −→ Rp , telle qu’il


existe k ≥ 0, pour tout (x, y) ∈ Rn × Rn , kf (y) − f (x)kp ≤ kky − xkn .
Démontrer que la norme de la différentielle de f dans L(Rn , Rp ) en tout
point x est majorée par k.

Exercice 42 Soit une application différentiable f : Rn −→ Rp . Soit g de Rn


dans R définie par g(x) = kf (x)kp . Montrer que g est différentiable en x̄ si
et seulement si Df (x̄) = 0.

Exercice 43 Soit f et g deux applications différentiables de Rn dans R. A


l’aide de l’exercice précédent, montrer que l’application h(x) = |f (x) − g(x)|
12

est différentiable en x̄ si et seulement si f (x̄) 6= g(x̄) ou f (x̄) = g(x̄) et


∇f (x̄) = ∇g(x̄).
Montrer que m(x) = max{f (x), g(x)} est égale à (1/2)(f (x) + g(x) +
|f (x) − g(x)|). Déduire de la première question, une condition nécessaire et
suffisante pour que m soit différentiable en x̄.

Exercice 44 Dans Rn montrer que la norme euclidienne est différentiable


sur Rn \ {0} et donner sa différentielle et son gradient.

Exercice 45 Soit f une application différentiable de Rn dans Rp et g une


application différentiable de Rn dans R \ {0}. Montrer que l’application h de
Rn dans Rp définie par
h(x) = (1/g(x))f (x)
est différentiable et donner sa différentielle.
On suppose maintenant que f est à valeurs dans Rp \ {0} et que Rp
est muni de la norme euclidienne canonique. Donner la différentielle de
l’application γ(x) = (1/kf (x)kp )f (x).

Exercice 46 Soit f une application tri-linéaire de Rn × Rm × R` dans Rp .


Montrer que f est continue et différentiable. Donner sa différentielle.

Exercice 47 On considère l’espace M3 des matrices carrées 3 × 3. Donner


la différentielle de l’application M → det M .

Exercice 48 Soit f une application différentiable de Rn dans Rp homogène


de degré k ∈ N, c’est-à-dire que pour tout x ∈ Rn et pour tout t ∈ R,
f (tx) = tk f (x). Montrer que pour tout x ∈ Rn , Df (x)(x) = kf (x).

Exercice 49 Soit L(Rn ) l’espace vectoriel des applications linéaires de Rn


dans lui-même et soit GL(Rn ) ⊂ L(Rn ) le sous-ensemble des applications
linéaires inversibles.
1) Montrer que GL(Rn ) est un ouvert de L(Rn ).
2) Montrer que l’application f → f −1 est différentiable de GL(Rn ) dans
lui-même.
3) Soit h fixé dans L(Rn ). Soit F de GL(Rn ) dans L(Rn ) définie par F (f ) =
f −1 ◦ h ◦ f . Montrer que F est différentiable et calculer DF .
13

Exercice 50 Soit f une application continue de R dans lui-même. Soit α et


β deux applications différentiables de Rn dans R. Montrer que l’application
f Rn dans R définie par:
Z β(x)
f (x) = f (t)dt
α(x)

est différentiable et donner sa différentielle.

Exercice 51 Soit f une application différentiable de Rn dans lui-même. Soit


g une application différentiable de Rp dans Rn . Pour tout y ∈ Rp , on suppose
que f (g(y)) = g(y). Montrer que si 1 n’est pas valeur propre de Df (g(ȳ)),
alors Dg(ȳ) est nulle.

Exercice 52 Soit f une application différentiable de Rn dans Rp . On sup-


pose qu’il existe k > 0 tel que pour tout (x, y) ∈ (Rn )2 , kDf (x) − Df (y)k ≤
kkx − yk.
Montrer que pour tout x ∈ Rn , il existe a ≥ 0 et b > 0 tels que pour tout
y ∈ Rn ,
kf (y) − f (x)k ≤ aky − x)k + bky − xk2

Exercice 53 Soit f une application continûment différentiable de Rn dans


Rp . Montrer que f est localement lipschitzienne.

Exercice 54 Soit f une application C 1 de R dans Rn . On pose:


 f (t)−f (s)
si t 6= s
ϕ(t, s) := 0
t−s
f (t) si t = s

1) Démontrer que ϕ est continue sur R2 , puis que ϕ est de classe C 1 sur
R2 \ ∆ où ∆ := {(t, t)/t ∈ R}.
2) Démontrer que si f est deux fois dérivable alors ϕ est partout différentiable.

Exercice 55 Soit deux nombres réels : −∞ < a < b < +∞. On considère
la fonction σ: R → R définie par :
( n o
1
exp (t−a)(t−b) si t ∈]a, b[
σ(t) :=
0 si t ∈ R\]a, b[.

1) Démontrer que σ ∈ C ∞ (R, R).


14

2) Construire θ ∈ C ∞ (R, R) telle que :

(∀t ≤ a, θ(t) = 0) et (∀t ≥ b, θ(t) = 1)

3) Soit δ > 0. Construire une fonction g ∈ C ∞ (R, R) telle que :

(∀t ≥ (1 + δ)2 , g(t) = 0) et (∀t ≤ 1, g(t) = 1).

4) Soit δ > 0. On munit Rn de la norme euclidienne standard. Construire


ϕ ∈ C ∞ (Rn , R) telle que :

(∀x ∈ B(0, 1), ϕ(x) = 1) et (∀−



x ∈ Rn \ B(0, 1 + δ), ϕ(x) = 0).

Exercice 56 Soit f une application C 1 de Rn dans Rp . On suppose que


f (0) = 0 et Df (0) est surjective. Montrer qu’il existe une boule ouverte
Bp (0, r) dans Rp avec r > 0 qui est incluse dans l’image de f .

Exercice 57 Soit f une application C 1 de Rn dans Rn vérifiant la propriété


suivante: pour tout x ∈ Rn , pour tout u ∈ f (x)⊥ \ {0}, u · Df (x)(u) < 0.
Soit ϕ une application linéaire de Rn dans Rp . On considère l’application g
de Rn × Rp dans Rn × Rp définie par:

g(x, y) = (f (x) + ϕt (y), ϕ(x) + b̄)

où b̄ est un vecteur fixé de Rp . Soit (x̄, ȳ) ∈ Rn × Rp tel que g(x̄, ȳ) = (0, 0).
1) Montrer que la différentielle de g en (x̄, ȳ) est inversible. On pourra
considérer un élément du noyau de la différentielle (ξ, ζ), montrer que f (x̄) ·
ξ = 0 et conclure en faisant un produit scalaire entre ξ et la différentielle de
la première composante de g.
2) Montrer qu’il existe un voisinage ouvert V de b̄ dans Rp et une application
ψ C 1 de V dans Rn × Rp telle que ψ(b̄) = (x̄, ȳ) et g(ψ(b)) = (0, 0) pour tout
b∈V.

Exercice 58 Soit une application f : Rn −→ Rp , soit α > 0 , et c > 0. On


suppose que : ∀x, y ∈ Rn ,

kf (x) − f (y)k ≤ c.kx − yk1+α .

Démontrer que f est partout différentiable.


15

Exercice 59 Soit g une application linéaire de Rn dans lui-même, soit b ∈


Rn et c ∈ R. On considère l’application f de Rn dans R définie par:

f (x) = g(x) · g(x) + b · x + c

Donner la différentielle de f et le vecteur gradient de f ainsi que la matrice


hessienne de f en tout point de Rn .

Exercice 60 Soit Rn muni de deux normes k.kn1 et k.kn2 et Rp muni de


deux normes k.kp1 et k.kp2 . Démontrer que si une application f de Rn dans
Rp est différentiable en x̄ pour les normes k.kn1 et k.kp1 , alors elle est aussi
différentiable pour les normes k.kn2 et k.kp2 .

Exercice 61 On considère l’espace Mn des matrices carrées n × n et on


considère l’application f de Mn dans lui-même définie par f (M ) = M 2 .
Montrer que f est différentiable et donner sa différentielle.

Exercice 62 Soit F = C 0 ([0, 1], R), l’ensemble des applications continues


de [0, 1] dans R muni de la norme kϕk∞ = sup{|ϕ(t)| | t ∈ [0, 1]}. Soit
E = C 1 ([0, 1], R), l’ensemble des applications continûment dérivables de [0, 1]
dans R muni de la norme kϕkC 1 = kϕk∞ + kϕ0 k∞ . Soit D l’application de E
dans F définie par D(ϕ) = ϕ0 . Montrer que cette application est linéaire et
donner sa différentielle en tout point de E.

Exercice 63 Soit E = C 0 ([0, 1], R), l’ensemble des applications continues


de [0, 1] dans R muni de la norme kϕk∞ = sup{|ϕ(t)| | t ∈ [0, 1]}. Soit T
l’application de E dans lui-même définie par T (ϕ) = ϕ2 . Montrer que T est
différentiable en tout point de E et donner sa différentielle.

Exercice 64 Soit une application différentiable f : Rn −→ Rp , telle qu’il


existe k ≥ 0, pour tout (x, y) ∈ Rn × Rn , kf (y) − f (x)kp ≤ kky − xkn .
Démontrer que la norme de la différentielle de f dans L(Rn , Rp ) en tout
point x est majorée par k.

Exercice 65 Soit une application différentiable f : Rn −→ Rp . Soit g de Rn


dans R définie par g(x) = kf (x)kp . Montrer que g est différentiable en x̄ si
et seulement si Df (x̄) = 0.

Exercice 66 Soit f et g deux applications différentiables de Rn dans R. A


l’aide de l’exercice précédent, montrer que l’application h(x) = |f (x) − g(x)|
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est différentiable en x̄ si et seulement si f (x̄) 6= g(x̄) ou f (x̄) = g(x̄) et


∇f (x̄) = ∇g(x̄).
Montrer que m(x) = max{f (x), g(x)} est égale à (1/2)(f (x) + g(x) +
|f (x) − g(x)|). Déduire de la première question, une condition nécessaire et
suffisante pour que m soit différentiable en x̄.

Exercice 67 Dans Rn montrer que la norme euclidienne est différentiable


sur Rn \ {0} et donner sa différentielle et son gradient.

Exercice 68 Soit f une application différentiable de Rn dans Rp et g une


application différentiable de Rn dans R \ {0}. Montrer que l’application h de
Rn dans Rp définie par
h(x) = (1/g(x))f (x)
est différentiable et donner sa différentielle.
On suppose maintenant que f est à valeurs dans Rp \ {0} et que Rp
est muni de la norme euclidienne canonique. Donner la différentielle de
l’application γ(x) = (1/kf (x)kp )f (x).

Exercice 69 Soit f une application tri-linéaire de Rn × Rm × R` dans Rp .


Montrer que f est continue et différentiable. Donner sa différentielle.

Exercice 70 On considère l’espace M3 des matrices carrées 3 × 3. Donner


la différentielle de l’application M → det M .

Exercice 71 Soit f une application différentiable de Rn dans Rp homogène


de degré k ∈ N, c’est-à-dire que pour tout x ∈ Rn et pour tout t ∈ R,
f (tx) = tk f (x). Montrer que pour tout x ∈ Rn , Df (x)(x) = kf (x).

Exercice 72 Soit L(Rn ) l’espace vectoriel des applications linéaires de Rn


dans lui-même et soit GL(Rn ) ⊂ L(Rn ) le sous-ensemble des applications
linéaires inversibles.
1) Montrer que GL(Rn ) est un ouvert de L(Rn ).
2) Montrer que l’application f → f −1 est différentiable de GL(Rn ) dans
lui-même.
3) Soit h fixé dans L(Rn ). Soit F de GL(Rn ) dans L(Rn ) définie par F (f ) =
f −1 ◦ h ◦ f . Montrer que F est différentiable et calculer DF .
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Exercice 73 Soit f une application continue de R dans lui-même. Soit α et


β deux applications différentiables de Rn dans R. Montrer que l’application
f Rn dans R définie par:
Z β(x)
f (x) = f (t)dt
α(x)

est différentiable et donner sa différentielle.

Exercice 74 Soit f une application différentiable de Rn dans lui-même. Soit


g une application différentiable de Rp dans Rn . Pour tout y ∈ Rp , on suppose
que f (g(y)) = g(y). Montrer que si 1 n’est pas valeur propre de Df (g(ȳ)),
alors Dg(ȳ) est nulle.

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