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LES BERBERS.

ÉTUDE
SUR
LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE
PARLESARABES.
A PARIS,

CHEZ ERNEST LEROUX,


UMAtRË DE LA 900!~TE MtM)Q!!E,

RUE BONAPARTE, 28.


LES BERBERS.

ÉTUDE
SUR
LA JX~QUËTE DE L'AFRIQUE
/J~. Il
W /· ~4.
LES ARABES,
~AR
~ŒS LES TEXTES ARABES IMPRIMÉS,

PAR HENRI FOURNEL,


INSPECTEUR CEttEEAI. DM MtNZS EN BETXAITE, COMUAKDEun DE LA LÉGION D'MtmEBB,

MEMEEDEUSOHEJEASIATtQCE.

TOME SECOND.
C'est l'épée des Berbers Miadécidé d~
la victoire de Cannes(Tit. Liv. lib.
XXH,cap.iLYuetxLTnï). ¡.
C'est charrue des ~erheM quia a fait
de l'Afrique un des greniers de Rome.

PAUJS.
'MPRt~EPAR AUM~ DIS M. L>s GARDE SCEAUX

A J.'IM~

M,MCC~MXL
AVERTISSEMENT.

Henri Fournel, né à Paris en 1799, est mort en i8y6, après une


vie d'un labeur incessant. Reçu en 1818 à l'Ecole polytechnique, il
en sortit le quatrième en i8ao, et choisit les mines. Ingénieur ordi-
naire, ingénieur en chef, inspecteur général, il parcourut les divers
degrés de sa carrière en laissant des traces brillantes et durables de
son passage. Il conçut, en 1828, l'idée, bien,hardie pour l'époque, de
faire un chemin de fer de Gray à Verdun, joignant les trois points où
la Saône, la Marne et la Meuse commencent à être navigables. En 18 33
eti83~, se trouvant en Egypte, il s'occupa du percement de l'isthme
de Suez, et fut sur le point de faire admettre son projet par Mébémet-
Ali. Maisl'Idée n'était pas encore mûre; elle fut réalisée par M. F. 'de
Lesseps, qui prit souvent part, à cette époque, aux réunions où s'éla-
boraient les projets de M. Fournel et de ses amis. En i83&,i835,1! fit
une étude du Bocage vendéen, qu'il explora pendant quinze mois. Ce
fut la première étude de bassin houiller publiée par l'administration
des Travaux publics. En i836, il invente l'affranchissement des bouts
de rails de chemin de fer au moyen de la scie mécanique.
Chargé d'une mission minéralogique en Algérie, de i8&3 à i8&6. il
explora les troi.; provinces et découvrit un grand nombre de gisements
métallifères, entre autres les minerais de fer des environs dé Bone. C'est
a lui qû'On'doit les premiers sondages pour la recherche des eaux arté-
siennes dans le Sahara.
Après avoir étudié la terre d'Algérie dans sa RichesseMUMen~e,
il voulut
n AVERTISSEMENT.
1 1.
se rendre compte de l'homme qui a habite cette contrée. Dans sa pre-
mière étude, de 1857, sur la conquête de l'Afrique par les Arabes, il
fut amené à conclure que, depuis i83o, nous étions dans une fausse
voie, en nous occupant beaucoup trop des Arabes et en négligeant à tort
les véritables indigènes, les Berbers, race éminemment laborieuse, non
fanatique, attachée au sol par des propriétés encloses, où elle vit dans
de petites maisonnettes couvertes en tuiles pratiquant, à l'état grossier,
quelques industries, au perfectionnement desquelles nous pouvions les
initier, en un mot, tous les rudiments d'habitudes qui les rapprochaient
beaucoup plus de nous que ne pouvaient le faire les habitudes qui consti-
tuent la vie des Arabes. Il s'expliquait ainsi ce qu'avait dû être la lutte
engagée entre ces deux peuples au milieu du vn" siècle de notre ère,
comment et pourquoi, malgré certaines apparences, la conquête arabe
avait été si incomplète et si stérile. Cet a priori, il fallait le vérifier par
les faits et étudier de près ce qu'on appelle la Période de la domination
ar<:6een Afrique.
Après des recherches et des études considérables faites pendant plus
de vingt ans, M. Fournel publia en 18 y 5 son premier volume, dans lequel
il passe en revue, en poursuivant la vérification de son idée principale,
les diverses dominations carthaginoise, romaine, vandale, byzantine,
arabe. Il entre, en suivant toujours l'ordre chronologique, dans de longs
détails sur les origines des conquêtes arabes en Afrique en 6&y de J. C.,
et va jusqu'à l'année gog de J. C. C'est là que s'arrête son premier
volume.
En i8'76, M. Fournel mourut', sans avoir pu terminer son œuvre;
mais il laissait en manuscrit le deuxième et dernier volume, dont j'ai pu
heureusement réunir les feuilles. Ayant épousé la petite-fille de M. Four-
nel, j'ai tenu à ce que cet ouvrage ne fût pas perdu pour la science, et
j'en décidai l'impression.
Le manuscrit était en état. Seulement, dans le premier volume,
M.Fournel annonce qu'il ajoutera à la fin de son livre de grandes notes,
A, B, C, etc., auxquelles il renvoie quelquefois. De plus, il comptait fournir
Ontrouveraen têteducatalogue de plusamplesdétailssurlavieeti'œuvfe
desabibliothèque
deM.Fournel, dansune notice
qu'apubliée, 1877,M.Gustave
en Dugat.
AVERTISSEMENT. u,
1 Qtitf~eft~v~mrtt~onrt~ntcc~nc
pour les noms de lieux d'autres tit~a ~<o~)~
développements, sous le titre de ,/M~-
c~MMMg'~grap~Mes;il voulait aussi faire une table analytique, et joindre
enfin un certain nombre de tableaux de dynasties musulmanes. J'ai
trouvé ces divers appendices inachevés; les recherches étaient incom-
plètes et les tableaux ébauchés. Si je puis quelque jour compléter ces
documents, je les publierai volontiers.
Mais, des a présent, M. Fournel a accompli pleinement sa tâche, et
l'immense étendue qu'il a donnée aux notes de fin de pages, où elles
ont souvent trois étages, suffit amplement à faire connaître les sources
où il a puisé, et montre combien il était consciencieux dans son travail.
Sans doute, tous ces documents qu'il avait péniblement amassés auraient
enrichi encore son œuvre; mais ce sont là des recherches surabondantes.
Il a pris un soin extrême à fixer les dates des événements; il a discuté
ses sources avec un grand scrupule, et a mis au service de ce travail sa
logique rigoureuse. Ses procédés d'investigation ne seront pas consultés
sans fruit par les orientalistes historiens.
Ce dernier volume est consacré tout entier, aux Fât'imites d'Afrique
et à leur origine; il se termine à l'année 972a de J. C., au moment où les
Zirites, dynastie berbère, reçoivent le pouvoir des mains des Fât'imites.
C'est l'époque où les Arabes perdent sur le pays l'autorité, qui reste dans
les mains des Berbers jusqu'à l'arrivée des Turcs (i5i8).
M. Fournela conduit cette histoire jusqu'au fait principal qu'il tenait
à mettre en saillie, à savoir l'échec des Arabes comme conquérants de
l'Afrique. L'idée fondamentale du livre a été poursuivie avec une grande
rigueur, et il s'est arrêté à la fin de sa démonstration. Sa thèse a été
soutenue devant le monde savant, qui applaudira à son succès,
je n'en
doute pas.
N'ayant pas toutes les connaissances spéciales nécessaires pour publier
un pareil ouvrage sans collaborateur, je m'adressai à un ami de M. Four-
nel, M. Gustave Dugat, orientaliste distingué, chargé de cours à l'École
des langues orientales, et qui mit gracieusement à ma
disposition sa
science et de longues heures de travail.
Son aide me permit de demander à M. le Ministre de la Justice l'au-
torisation de faire imprimer le deuxième volume de l's~e des Ber&ers,
'y AVERTISSEMENT.

comme l'avait
~nmmf! i avait été
ptp le m'fnufr par les
premier, nar tfa soins
antne de
f)o
l'Imprimerie nationale.
t'ftrmf!

Cette autorisation me fut accordée le ay décembre i8y8 et, dès lors, je


pus remplir le dernier vœu de M. Fournel, presque sa dernière parole
~Faites-moi revivre.
Baron HARTYDE PIERREBOURG,
Lieutenant-colonel du <3a' régiment d'infanterie.
ÉTUDE
SUR
n
LA CONQUETE DE L'AFRIQUE
PARLESARABES.
-<"?<

LIVRE QUATRIÈME.
LES FÂT'IMITES.

CHAPITRE I.
ETAT DE L'AFtUQUE AU MOMENT DE L'APPARtTtON DES FÂT'tMtTES.

Cette scène sur laquelle le Chu va pàraitre avec tant d'éclat est le vaste
espacequi s'étend de~Baf~'sA à la m~eM~OMM<:m<e, commeles Arabesnomment
l'OcMtM;c'est le'Af~, dans lequel nous avons vu s'établir successivement
plusieurs dynasties, dont nousavonsdit l'origine et raconté lescommencements.
HcQnvient'maintenantd'esquisser rapidementles phases que ces dynasties ont
parcourues jasqu'à l'Instant où nous sommes( a oode l'hég. ao a à a6~
de ~KC~Et d'ahord~ jetterai un coup d'oeil sur la~ dynastie qui gênait
I'Mdans;sésJmains. Elle avaitété fondée le i a djoumâdi-'I-akhip 18~
(jeùdl~g juillet~Q~ de J~C. nous verrons, en 396~ d~
mer

des ANH~BtTES,dont le court règ~ siXi~'lS)LneJütqü'qné:lutte iné- tne- AMuMTEs.

gale ~ontre~le ~curseu~ des FAT'tMn~s, et~ette~m jointe aux récits icits

sonimaiMS qùet~aiifaits~de~ d'apprécier ia médiocrité


des princes qui, pendantcent douze années musulmanes,ont successivement
~SS~~ 's,~p:ilsrégIlaiellt quaJld,l~ trahi-
M~M~ efforts sémbientavoir. été empioyésà ,s:y
maintetn~leuradmmistratioms~~ rien consolidé,
2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
rien
t'!ft1
agrandi en
ad'anf)) f*n A/f~/f'~A l'autorité fioe
7~-M~; r'))itn)'it<~ des Hiotifoe
khalifes ~a)~t.~cc!~ne dont ~cils ~tn!n~t
'abbâssides, f)~nt étaient L*cles
représentants, n'a été étendue par eux sur aucun point. Au contraire, elle
est tombée dans l'oubli le plus complet d'un bout à l'autre du ~g'/M'A-
.4/s'< on ne s'en est souvenu dans le M<:g~n'&Mp<!(' que pour venir, en i u6,
leur enlever le <en'!<oM'e<~ Tripoli, et pour livrer aux flammes, vers a3o, une
ville que l'un d'eux avait osé fonder non loin de 7~<M'<;deux insultes restées
impunies. Dans le court espace de soixante-six ans, de i8& à 250, quatorze
révoltes ont éclaté, les unes fomentées par l'ambition des chefs arabes, les
autres par l'impatience des indigènes; il faut remarquer cependant que ces
dernières sont les moins nombreuses, et surtout qu'elles ont été moins nom-
breuses que sous les gouverneurs, précisément parce qu'en dehors de l'jM'
/c'MtAles Berbers étaient plus complètement indépendants des Arabes, et parce
que celles des tribus qui étaient restées au contact des AcHLABtTES avaient
peur refuge tout l'occident de l'Afrique, où elles étaient assurées de trouver
accueil le jour où elles voulaient se soustraire à une domination qui leur était
odieuse.
Quant à ceux des Berbers qui, soit par nécessité, soit par attachement pour
le sol natal, persistèrent à ne pas quitter l'J~'MtA, il ne faudrait conclure, ni
de leur tranquillité )'~<t<Kw sous les AGHLABITES, ni même de l'assistance qu'ils
leur prêtèrent dans certains cas', qu'ils s'étaient façonnés au joug arabe; on
pourrait bien plutôt croire que, dédaigneux d'une autorité mal établie, ils
attendaient qu'elle cessât d'être, comme on attend la nn d'une existence dont
le terme est marqué. Dans les déchirements sans nombre et dans les guerres
civiles incessamment renaissantes dont ils étaient les spectateurs, les Berbers
avaient puisé l'invincible patience qu'on retrouve chez tout être humain qui,
plein du sentiment de sa force, peut dire en son cœur xL'avenir m'appartient. »
Il faut peut-être avoir en soi-même un certain détachement du présent et
quelque conviction. lointaine pour sentir profondément toute la puissance ren-
fermée dans ces deux mots ils sont le secret du calme apparent de certains
êtres privilégiés, dont le regard pénétrant voit distinctement au-dessus de l'ho-
rizonce que les yeux vulgaires ne discerneront qu'après de longs jours écoulés;
quelles clameurs seraient capables d'ébranler Christophe Colomb, qui voit le

Par exemple, en t8g (t. 1), et notamment mais comme il s'agissait de marcher contre !a
en ) g4 (<1M.). On ne nomme pas les tribus qui, garnison, on peut s'expliquer le contentement
en tg<],cédèrent aux largesses du 6)s d'Ibrabim- des Berbers à combattre, même sous les ordres
ibn-ei-AgMab pour i'aider reprendre Tripoli; d'un chef arabe, une armée M'abe révditee.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I. 3
nouveau monde ide ià où ses
ses matelots
matelots ne voient
voient encore qu'un aMme? Ces
encore qu'un Ces deux
deux
mots sont aussi l'explicationde ce qui se passe dansles masses, dont le senti-
ment instinctif participe en quelque chose de la grandeur des esprits éievés:
leur génie, c'est la foi; leur caime repose sur ia consciencede leur durée
« patiensquia aeternus.Telle devait être l'impressiondes Berbers en présence
des Arabesse disputant un sol dans lequel ils ne pouvaientparvenir à prendre
racine. Quant à l'assistance que les A~/OMpo~ prêtèrent aux Tftpo~stMSpour
repousser une agression partie de !e, j'ai montré (t. I) à quel point ia
dynastie aghiabite était restée étrangère au sentiment qui avait armé le bras
d'Abou-Mans'our,et je pourrais rappeler que, si cette dynastie dut indirecte-
ment son salut à l'intervention des Berbers, elle subit, en même temps, l'hu-
miliation d'être comptée pour rien dans un grand acte où elle aurait dûjouer
le premier rôie, et où sa présence ne fut marquée que par ia sangiante défaite
qu'un jeune insensélui fit éprouver à OManM~.Si maintenant nous envisageons
les relations des AcnLABiTES avec ies khalifes, il faut reconnaître qu'elles furent
généralement cellesde vassauxfidèles les manœuvresd'IbraMm-ibn-el-Aghiab
contre ies EornsîTES en faveur des'AaBASstDEs (186-188 de i'hég.), et surtout
l'acte de soumissiond'Abou-Ish'ak'-IbrâMm,en a8o, en sont les preuves irré-
cusables. On ne trouve que la menace de Zïâdet-Anah 1~, à son avènement
au trône, et l'expédition d'IbraMmcontre i'e, en 283, qui trahissent une
prétention à l'Indépendance; mais le premier de ces actes semble n'avoir été
qu'un mouvementde colère, aussitôt réprimé par l'impuissance, et l'exécution
du second était entreprise dans des conditionssi vagues, même en cas de
succès, qu'il est permis de se demander s'il était l'acte d'un rebelle ou ceiui
d'un vassai zéié; la pensée de cette expédition est restée ie secret d'IbraMm.
Avançons-nousmaintenant vers l'ouest.
Depuis i'étabussement des BENI-ROSTEx à ?<~otrt,en i~, cette dynastie, BeNt-RoSTËt).

qui devait avoir une durée de cent cinquante-deux ans, avait compté un petit
nombre de représentants. Son fondateur, 'Abd-er-Rah'man-Ibn-Rostem-ibn-
BahrAm,était mort en 168 <tAprèslui, dit Ibn-Khaldoun, le trône fut occupé
sparspn fils, ~bd-ei-OuahbAb~ Ibn-'Adza donne à ce fils te nom de 'Abd-
eI-QuAreth~etson texte dit qu'il régna vingt ans ((j,~), mais une variante
dit quarante (~~t), et commenous savonspar Ibn-ei-AtMret par Ibn-Khat-

t.I, p.f.c', ). tQ.– N. d. B. t.


BaMtt, p. )~, ). 17et i8 (t. t detatrad.,p. a63).
–'BttK:K,t.t,p.f.te,).tete.
ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
doun que 'Abd-el-Ouahhâb régnait encore en 1~6, c'est-à-dire vingt-huit
ans après la mortde'Abd-er-Rah'man-ibn-Rostem,je pense, avec M. de Gœje',
qu'il y a lieu d'adopter la variante du .N<!MM et d'admettre que le troisième
Rostemite monta sur le trône en a 08. Les auteurs ne raccordent pas sur le
nom de ce prince (f Maïmoun,dit Ibn-Khaldoun, fils et successeur de 'Abd-
ccei-Ouahhab, prit le titre de khalife, en sa qualité de chef des lbâdhites et des
ffS'otntes-Ouas'iIIens (~jd~! ~A~'j ~abN!~), wtandis que, seion Ibn-'Adzân,
Ouahhab (ou Ouareth, comme il rappelle) eut pour successeur son fils Abou-
Sa'ïd-AQah', qu'il fait mourir en 2503; du reste, Ibn-el-Athir et Ibn-Khaldoun
parient aussi de ce fils de "Abd-eI-Ouahhâb, et nous apprennent qu'il gouver-
nait Tâhart en a~y, ou plutôt a3(). La dimculté consiste donc à savoir si
deux fils d'Ouahhâb, Maïmoun et Aflah', ont successivement régné après leur
père, ou si celui-ci a eu pour successeur immédiat Aflah'. Or, comme Ibn-
'Adzâri\ même rectifié, est encore conduit à donner au règne d'Auah' une
durée de ~wafaM~-JeM.c ans (de 208 à a5o de l'hég.), on peut regarder comme
probable que son frère Maïmoun avait régné avant lui depuis a 08 jusqu'à
une date indéterminée mais inférieure à 239. Quoi qu'il en soit, le titre de
khalife, que prit ou que se laissa donner Maïmoun 5, devait blesser les repré-
sentants des khalifes de J~g~M, et cependant on ne les vit protester sous
aucune forme contre l'audace d'une si haute prétention. Trois fils et deux
petits-Ëlsd'AHah'occupèrent successivement le trône de ?<<A<:r~; le neuvième
et dernier prince de cette dynastie fut Iak'tzan-ibn-Abou-'l-Iak'tzan-Moh'ammed-
ibn-Aflah', qui, en 39~, parvint au trône, d'où nous le verrons précipiter par
Abou-'Abd-Allah-ech-CMï en chaouâl ag6. Le petit nombre de faits relatifs
HuxRosTEMtTES que nous trouvons çà et là dans l'histoire sont caractéristiques
de l'hostilité qui existait entre eux et les ÂGHLABtTES 7; mais quelles étaient les
Zenàtah relations
rotations des
d< princes de Tdhart avec leurs voisins de l'ouest les ZM!<!<<~ de
duMaghrib. y/eMtc~M
y~~?~ ? Nous allons essayer de l'indiquer.
J'ai dit combien
f était reculée l'époque de la présence des ZeK~aA dans le

S'j/a~-e/)fag'Arto~ p. 101, Sb. succéd f.n.V1-l.u""f'


¡:H.I.U~.I. y. f7'u,Yuu..
1U,Iu,
'B.t.I,p.t~et)~i(t.Ideta rutetien 88 et fut remplacé par son (Us, Abou-
rut
trad.,p.a~3). ). Sa'!d-
Sa'!d-A<lah', dont ie règne auMitddrë de 88
~<~a, 1.1, p. f' L 9 et 3. –J'adopte ia ao5 c'est-à-dire cent dix-sept ans.
a ao5,
'BE
variante95o,auiieude9o5qneporte)etexte. E)-Bekr!(E/-M<'c<Mt'&oua, etc. p. iv, L !!i1
Dont le texte imprimé est évidemment fautif à a3;–J.t.XMI,p.
a 3; 116, 5'série).
en cet endroit, puisqu'il donne sept ans de règne JjBaMt!,1.1. p. f.F, t. 3~15.
à 'Abd-er-Rah'mân-ibn-Rostem, auquel il fait 1.
Voyez ci-dessus.
LIVRE QUATRIÈME. -CHAPITRE I. 5
Aï~/M'to.Les :s localités occupées alors par
par leurs nombreuses tribus ne sont nas pas
connues, mais l'expédition de 'Ok'bah dans le Sous nous les a montrés déga-
geant ce guerrier téméraire cerné, en 62 (68i-68a de J. G.), dans les mon-
tagnes de l'Atlas'. Du temps d'Ibn-Khatdoun (xn'" siècle de notre ère), les
Zet~A étaient répandus dans le pays qui s'étend depuis Tripoli jusqu'au
Malouïah, et renferme les monts ~Mfas, le Z<~ et les ~t'oMs au sud de ?7~c~~
C'est des environs de cette ville qu'étaient partis les plus forts contingents des
Berbers qui, en i5&, vinrent investir T'obnah. La présence, dans ce rassem-
blement, des IbMhites de ?~<M-<commandés par 'Abd-er-Rah'mân-Ibn-Rostem
montre que, dès lors, cette dynastie naissante était associée à la pensée d'in-
dépendance qui étectrisait les Berbers. Après avoir dit comment tezM-ibn-
H'atim brisa la coalition berbère, obligea Abou-K'orrah et ses Iforen à regagner
77etMC~M avec les débris de son armée, Ibn-Khaldoun ajoute «Depuis lors,
tfaucune révolte n'éclata chez les jSeKt-T/orem
jusqu'à ce qu'Abou-lezid eut
ft soulevé les ~Kt-~M~oM ()~) et les ~ereM~s'~ (~)\~ II doit
s'agir ici de celles des tribus des Beni-Iforen qui habitaient 17~'M~, et dont
une partie était répandue dans l'~M! mais il faudrait se garder d'appliquer
ce passage aux J3eM!en du Maghrib central, qui avaient été les témoins €t les

Onn'indique pas quelle tribu des &Ma<a& cLes ~MK-T/oreM, dit Ibn-Khaidoun, se
prêta çe puissant secours, mais, dans t'enumëra- ff partageaient en un grand nombre de tribus,
tion que fait Ibn-Khaldoun des branches de la fdont les plus marquantes étaient les BeM-Oit~
grande famille-des Zes~aA nomme les Ma- f&OM etles ~er~'&'s/t. A)'époque de la conquête,
g'A''aoMa&,les BeM:-7/!)feM~ les BeM-M- "Us étaient la tribu la plus nombreuse et la plus
OM~ etai))eurs)e mêmeIbn-Khatdoun" dit ~puissante de !a grande famille z.eH<MH)M. On
"Quelques historiens racontent que les '~&<<-e<- fen trouvait des branches et des ramifications
!t0t<a~ accompagnèrent'Ok'bah-ibn-Nâfr dans dans t'r&'M~ r~M)'~ et le Maghrib ceM;)-<
"son expédition eh Af<tg'Xn'tlorsqu'il pénétra (B. <j!.B.t. J[, p. i. 9 a n t. lit de la trad.,
fdms )e SoM.)!Lès ayait-i! recrutesdans t'~Mra~ p. 198.) Un peu plus loin, on lit tLe~nom-
ou à !'HAsrt? Les deux suppositions sont pos~ threnses branches de la tribu d')t'M vivaient
siNes. tr dispersées;les BeHt'-OMsr'AoM~ )es .~efeK<<y'M'sA
F. d. B. t. H. p. q, ). et 3 (t. III de )a fet quelques autres habitaient f'T/f~'taAj ainsi
trad.,p. iot). ). fque nous l'avons dit, et une foule de peuplades,
/A~. t. H, p. )t, I. 9 et 10 et lin. penu)t. t'appartenant à la même grande famille, occu-
(t. IH de ta trad., p. aoo et a o i ). Onverra tf paientla région qui sépare T'aAs)':de ï7<N!<;eM.
plus loin que la guerre qu'entraina la révolte (/ t. !I, p. rr', L 6 a 8; t. III de ia trad..
d'Abou-Iez!d dura de 33i a 336 de l'hégire. p. at'i.)

H.<~t..I!i !nfut"ft.!n{~rHj.p.~qo")t). l,
'S~~it.iii~'b'f.f!),
6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFHIQUE.
.+n" ~1.,
acteurs de .4"nombreux événements
h"¡;'nnn.nnh~. "+.
entre l'+.+
l'instant A1. Il~1.
où Abou-K'orrah :I:A
disparut de
la scè~e et le sanglant épisode dont Abou-Iezid fut le héros. Nous avons vu,
en i~, Edrîs 1~enlever Tlemcênaux ~Mt-T~oremet aux A~MoMoA, ou plutôt
à ces derniers, et je crois avoir établi que, dans la même année, ce prince
remit à son frère Solaïman le gouvernement de la ville qui venait d'entrer
dans ses possessions. Sous Edrîs II, probablement en 108, Moh'ammed-ibn-
Solaïmàn avait remplacé son père dans ce gouvernement: le partage des États
edrisites, en 213, avait conSrmé la donation de TIemcen à sa famille, (cet,
fdit Ibn-Khaldoun, les forteresses maritimes de cette province se répartirent
nbientôt entre les descendants de Solaïman'.n Ce partage eut-il lieu du vivant
de Moh'ammed ou à la mort de ce prince? La réponse à cette question est d'au-
tant plus diSicile qu'on ignore la date de ia mort de Moh'ammed-ibn-Solaïman;
le mot <r bientôt n, dont vient de se servir Ibn-Khaldoun, porte à croire que le
partage eut lieu à une date peu postérieure à 2 13, et quelques lignes plus
bas il s'exprime dans des termes qui conduiraient indirectement à une date
notablement postérieure, car, après avoir indiqué la part faite à chacun des
fils (j'y viendrai tout à l'heure), il ajoute nDans la province de Tlemcên, le
tcpays ouvert fut abandonné aux Beni-Iforen et aux Maghrdouah, et, dans le
KMaghrib central, les plaines CONTINUÈRENT <~<reen la possessionde Moh'ammed-
tr t6M-A~<!zerMais quel était ie Moh'ammed-ibn-Khazer qui était à la tête
des ~g~oMaA quand se fit le partage des États de Moh'ammed-ibn-Soiaïman ?
Jt convient ici d'entrer dans quelques explications sur cette dynastie des
Khazer.
On a vu Maîçarah-eI-H'ak'îr tué à 7"a~r, en 122, par les ~a~A<H'aAqu'il
avait appelés à la révolte, et remplacé par Khalid-ibn-H'amîd-ez-Zenati*, qui,
en prenant la tête de l'insurrection, ne devenait pas, par ce fait, chef des
Mat'gharah. <f Après la mort de Maïçarah, dit Ibn-Khaldoun, le commande-
f ment des Ma<'g'A<!raA passa à lah'ïa-ibn-Hdnth, autre membre de cette tribu,
fret allié dévoué de Moh'ammed-ibn-Khazer, chef des ~g'~MM~ Or, non

H. d. B. t. H, p. fe, 1.7 (t. III de la trad., appartenait à la tribu des Hetourah, branche des
aj
p.939). ZI
Zendtah, mais !bn-Kha)doun déclare (H. d. S.
't.n,p.t"e,i.9etto(t.!Hde)a t. H, p. v, 4 et 5; t. Ht de la trad., p. 188)
trad.,p.a9()). qu'il n'a jamais rencontre le nom de Hetourah
m
T. I, p. 286-989. di
dans aucun autre auteur.
SuivantIbn-'Abd-el-H'akam(F<!ta&e<t!- N.B.t.I,p.)e),!in.alt.(t.tdeiatrad.,
dalous, p.f), y, et p. 36), KhaHd-ibn-H'amtd p. a3f)). J'ai mentionne, dans le tome un
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE I. 7
1.1.. ,'11 '1 11.
Il.. '1
seulement il ne dit pas que ce fut mMHeJM<e!MeK< après la mort de Maïçarah,
mais on doit même admettre qu'il s'écoula une dizaine d'années, car Ibn-Khal-
doun explique ailleurs que Khazer mourut peu après la chute des OmAÏADES,
c'est-à-dire peu après i3a, et il s'exprime ainsi fSur ces entrefaites, Khazer
cfmourut, et laissa le commandement à son fils Moh'ammed' Moh'ammed-
ibn-Khazer garda longtemps ce commandement, car, non seulement nous
l'avons vu, en iy3, remettre Ke~ceMaux mains d'EdrtsI", mais nous l'avons
retrouvé, en i gy, prêtant serment à Edris M.A cette date, soixante-cinq années
environ s'étaient écoulées depuis la mort de Khazer, et pour peu que Moh'am-
med eut dix-huit ans quand, succédant à son père, il prit le commandement
des~~Ar~oMN/t, il avait, en 197, quatre-vingt-trois ans. Voilà pourquoi, dans
te tome 1, je disais r le vieux Moh'ammed-ibn-Khazer.~ Il dut survivre peu
d'années à ce serment. On est obligé d'admettre qu'il eut un fils du nom de
Khazer, et que celui-ci eut, à son tour, pour successeur, un fils du nom de
Moh'ammed, car Ibu-Khaldoun parle d'un Moh'ammed-ibn-Khazer comme
Kd'un des petits:fils (tJJte) (j~) du Moh'ammed-ibn-Kbazer-ibn-H'afs' qui avait
Rsoutenu la cause d'Edrîs l'ancien 2. Ce petit-fils présente un exemple de lon-
gévité pms
gHvut! plus tetnarquaute
remarquable que celui ae
que cetm de U'~u
son ÕLUUU-t'L-
grand-père~, ru.
puisqu'on sait yu
".a OU" qu'il

ancêtre de ce Moh'ammed-ibn-Khazer, lequel Khaldoundit, avec plus de vraisemblance, sui-


ancêtre commandait déjà aux Jtfay/~aoM<t/t l'é- vant moi, que ce fut te père de S'oulât, c'est-à-
poque de la première expédition des Arabes en dire Ouezmar-ibn-S'ak'tab, qui, fait prisonnier
~-iX'MtA ftLes Af<AreMs/t, dit Hm-KhaMoun, dans l'expédition de t'an 97 de )'hëgire, fut en-
f ayant été confirmés dans leurs possessions, voyé a~Othman".°.
frembrassërent l'islamisme avec sincérité, et ce H. (<. B. t. Il, p. t8 et 19 (t. Ht
tfut ators que leur ém!r, S'out&t-ibn-Ouezmâr, de la trad., p. a9<)).
"se rendit à Médineauprès de'Othman-ibn-'Au'ân 7~. t. 11, p. c~. i. i8 (t. lit de la trad.,
f(te troistëme ~haHie*). Depuis lors, p.a3o).
fajoate-t-i). S'osât et toutes les tribus ma- 3 Si l'on suppose, commeje viens de le'faire,
''ghraouiennes se regardèrent comme ciients de que celui-ci mourut peu après avoir prêté ser-
f'Othmân et des Omaïades') Ailleurs Ibn- ment à Edrls II.

Histoire des Be)'&et-<,t. !t, p. r"P, 1. 4 et 5 (t. 11I de la traduction, p. 397). On sait que
assassiné à la-fin de a3,<:nt pour successeur'Othman,qu: fut tué dans une émeute, à la fin ùe 35; f~
donc de )'an a4'à t'an 35 (de 645 a 656 de J. C.) que S'outat-ibn-Ouezmâr se rendit à ~AtM, or .jtot y fut
envoyé.
-N. S. B. t. M, p.t~F.t. to et ti (t.I![de)atrad., p. aa8).–C'est parce que Othmanëta~ arnère-petit-
fils de 'Omaïah que les MajMoM~ se considéraient comme attachés par tss liens de la c)ientè)e à la famille des
OnA)AMS.
°JM<<.H,p. )~)".J. t~ (t.Ide ta trad., p. 9io).–«M était, dit icitbn-K!)aHeun,)'ancétre de la famitie
trKhazer, et alors, chef des Af~MoMa/t et des autres ceuptes zettâtiens.n»
8 ETUDE SUR LA CONQUETE DE L'AFRIQUE.
mourut à AaM'aoM~men 35o, âge de plus de cent ans'; il était donc né
vers a&5, et cette date approximative de sa naissance va nous permettre
d'éclaircir un point obscur des récits d'Ibn-Khaldoun. D'après El-Bekr!
la ville de D/or~OMa~fut bâtie en a 5 par Abou-'l-'Aïch-'Iça, ~eM-~Msde
Moh'ammed-ibn-Solaïmân, ce qui autorise à admettre que, bien avant a5a, 1
le partage des États de Moh'ammed était fait, et comme, au moment de ce
partage, Moh'ammed-ibn-Khazer connsuA, vient de nous dire Ibn-Khaldoun,
~e en possession des plaines du Maghrib central, il est clair qu'il ne peut
s'agir ni du Moh'ammed-ibn-Khazer qui avait quatre-vingt-trois ans en 107,
ni du second Moh'ammed-ibn-Khazer, qui, né vers 245, n'avait qu'environ
douze ans en a5y et était certainement plus jeune, s'il était né, quand se
fit le partage des États de Moh'ammed-ibn-Solaïmân. J'en conclus qu'Ibn-
Khaidoun a voulu désigner le père du second Moh'ammed-ibn-Khazer, et qu'il
aurait dû dire Khazer-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer. Ce que j'ai rappelé (t. t),
d'après El-Bekrî, des quatre cents familles qui, en a6a, vinrent, de &M~-
Ibrdhim, s'établir à Tenès, nouvellement fondé, confirme la pensée de recu-
ler ie partage des États de Moh'ammed-ibn-Solaïmân, puisqu'à cette date
il y avait nécessairement un temps plus ou moins long que &M&7M-
~M" était dans les mains d'un de ses fils, de celui qui se nommait tbrahim
et qui, vraisemblablement, avait donné son nom à la ville principale du
territoire destiné à prendre bientôt, mais pas immédiatement, le nom de
Province de Ternes Moh'ammed-ibn-Solaïmân avait, selon moi, deux

'N.AjB.t.U,p.fv.Li&(t.!Udeiatrad., auteur contemporain, Et-Ia'k'ouM, dont le livre


p.933). (~t LjL~) a été écrit en 978 (891-893
2
N-Me~/tA~ etc. p. )~, 1. t5 et 16 (Y. A. de J. C.), nous apprend qu'à cette date .SoM~
t. XIII,'p. 889, 5' série). 7MMm appartenait a unpetit-fils de Moh'ammed,
Quand unpet!'<~M de Moh'ammed-ibn-So- a 'Ica-ibn-Ibrâhlm-ibn-Moh'ammèd-ibn-Solaï-
iaïman bâtisMit la mosquée de D/oraoMaA. m&net il ne dit encore rien sur la nature des
Voyez, sur SoM&MMN!, mon tome L relations qui pouvaient exister entre ce prince et
Je dis frpas immëdiatement"parce qu'un la ville fondée depuis seize ans à Tenès ville

S'it(-e<-Af<t~h)-!tj p. ))*. 6 6 et (p. 96 de la trad. tat.). Ibn-KhaUoun, sans faire attention que, évi~
demment, !'e)~s n'était pas encore fondé quand se fit le partage entre les enfants de Moh'ammed-ibn-Soiaimân,
dit: (;r<tt~ échut à tbrthim-ibn-Moh'ammed' il faut sans doute entendre par ia te territoire qui, depuis,aa
dépendu de Tenès.

"Iba-Kha)<if)M,BMt.At E~.(H.<i.B.Append.tvBat.I),p.670tt6~t,de htr~.).–E~BeM. Mentit, etc.p. '<), i?


ett8<y.t.xm.p.io3,5's.).
LIVRE QUATRIÈME.
uaraaualumaaaamuau. CHAPITRE I.
-samaaaaam a. 9a
autres fils, Edrîs et 'Iça-'i-Archk'ouii, nommés par El-Bekrî~ 1 et par tbn-
Khatdoun~ les fils d'Edrîs gardèrent Tlemcên, ceux de 'Iça-ibn-Moh'ammed
se fixèrent à ~fcA&'OM~.
Je ne puis, avec M. de Gœje, voir, dans cet 'fca, celui qui, selon Ibn-
~Adzari mourut à Z~omoMsAen g 1. Mon opinion n'est pas fondée sur la
suppression proposée par M. de Stane~; je crois, au contraire, que ià le
texte d'ibn-Khaidoun doit être respecté; mais je n'admets pas davantage
r<MM!<tom proposée par M. de Gœje au texte d'Ei-Bekrî Je tiens pour exacts
ces deux passages des textes d'Ibn-Khaldoun et d'Ei-Bekrî, et le tableau généa-
logique de la famiHeSolaïmân me paraît devoir être conçu comme je ie donne
à la page suivante.
Ce tableau présente de très grandes différences avec celui que donne M. de
Gœje à la page 07 de son S'ifat-el-Maghrib, comme emprunté à Ei-BeM; c'est
pourquoi, dans les notes qui l'accompagnent, je renvoie à tous les textes d'après
1
qu'il connaît bien, puisqu'il donne quatre jour- assure que cette !ie était appelée aussi (jJ~J
nées pour sa distance à ï'aAat't'. (/if<!<Ao!<)t,BacAg'oMM de nos cartes), semble
N-t~ etc. p. vA, ). 3, et p. tf!, ). t() commettre la faute énorme de la placer en face
(J. A. t. XIII, p. i38eti75.5's.). de)'e!ï)bouchurë du Mc~oMM& mais il a
(*j~),
H. d. B. t. H, p. fo,). 8 (t. IH de la trad., évidemmentécrit iJL;.< (MoMKaA),nom que porte
p. 999). encore la partie supérieure du cours de la Ta/Ms,
/M~. mêmes pages. Ibn-H'auk'at parle comme on le voit sur la carte de la ProM'Hee
d'~t-cM'oM~,qn'ii écrit J~J~~J (~r~oM<), <rOMM()856).
comme d'une petite ville située sur la ï~t~ et Baïân, 1.1, p. ))~r, i. 2.
ayant un port formé par une île habitée' E)- Selon lui (H. d. B. t. fit, p. 335, note a, de
Bekrf écrit JLjL~J (~rcM'oM~ou ~)'aeA/<'OM<); la trad.), il faut, malgré les manuscrits, suppri-
il entre dans quetques détails sur cette ville, mer j~~t !a où ils disent
(j~f~~t ~~c
située à l'embouchure de faT~a, qui la con- de Goeje (S'e~-Ma-
(_)L$j.L~j(\t.M.
tourne &!'est°; elle était habitée par des négo- ghrib) n'est pas de cet avis.
ciants quand 'tca-ibn-Moh'ammed-ihn-TSolaïman etc. p.vA,
IAoùcetauteurdit(F<-Mef«m,
vint s'y inslaller; en face est une !)e du même 1. 3 et ~)) ~~L M. de
~j u~
nom, qui s'étend eh longueur du sud au nord Gœje (à la page §7 du S'~at) pense qu'après
et s'éiève à une grande hauteur~. Edrts!, qui ~j~c i) faut ajouter ,t

'S'~<-e~M<!gTt&,p._))e,iin,utt.(p.t(..detatrad.)at.).
'')bn-H'auk'a),p,of,i.tiâi4(J.t.X!n,p.t87eti88,3'sër.i84a).
°E~<!h't,etc.p.vv,).)7eti8(.f.At.XIU,p.t37,5'sér.).
d
?< p.vA, i. 3 à 9 (J. t. XU!,p. t38, 5' 3ér.).–Et-Bekrî donne une idée exagérée de cette hauteur,
que M. BerardëYatueàsoiMnte mètres au-dessus de la mer (DMen))(MHm!tM(t~Me des ~(e< &M, p, i~g,
)n-8'de~I.R.t839).
De~'pt,)~ et~<'&p<<grMe,p. tvf, ). i3 et i4.Le texte surtequel a travaiUeAm.Jaubert disait
fautivement
~.tJL~)f.
a
10 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

Ei-Bekr!, p. w,L i et a,p. <)f,Lt<) et 90 (J. A. t. XIII, p. ) 36 et 889, 5' s.). '[ça-Abou-
(J.t.XHÏ.p.i36eti75,5's.).Onsait 't-'Aïch-ibn-Edrts-ibn-, etc. bâtit D~CMA en
que c'est Moh'ammed-ibn-Sotaïmân-ibn-'Abd- a5~ il eh resta le seigneur et y mourut. ibn-
AMah-ibn-et-H 'assan-ibn-et-H assan-ibn-'A)i-ibn- 'Adzâri (BafaM, t. I, p. f.f, ). a a 5) place
Abou-T'Alib. en aSy ia construction de la mosquée de Djo-
7~.p.Li8(J.t.Xin,p.to3.5's.). )'m)tMApar le même'Iça, et il avait dit (i~.
M.p.).3,etp.).t9(J.t.Xm, p. )f) et )r'r)qu'itmourutdanscetteviHeenagt.
p.i36eti75,5'-s.). Ibn-H'auk'ai, p. 1. n (J. A. t. XIII,
p. vA, 1. 3 à 5 (J. t. X[H, p. 138, p. a3o', 3° s. i84a). Et-Bekr! (p. A-, ). )3
5' s.). H est vrai qu'Et-Bekrt (le sus- à t7;–7. A. t.Xm, p.i&3, 5' s. i85o)e!t-
dit.J~)
nommé), comme s'il s'agissait du 6ts d'Edris, plique que 'Abd-Ai)ah-(et-Tornâni)-ibn-Edr!s-
qu'i! a en effet nommé, p. vv, i. 3, mais le nom ibn-Moh'ammed-ibn-SoMmân avait sa résidence
d'El-Archk'ouliqu'il lui donne semble avoir pour à Ï~MaMa~, ville, dit- ailleurs (p. tPr', ). 7
objet de le distinguer de "I<;a-ibn-Edris, fonda- et 8; J. A. t. XIII, p. Sao, 5' s.), située à
teur de Djordouah. fr~rc~'oM~ dit-il, était habité égale distance (une journée) de ~'or<to!<a& et de
npar des négociants quand'Iça-ibn-Moh'ammed- TVeaK'&t. Edrisi, De.so'. de ~4/f. et de fEsp.
ttibn-Soiaïmân vint s'y installer et prendre le p.A.J.8.
"commandement. H y mourut en a g 5. On sait Ët-BeM(p.vA,L5;t.X!H.p.i38,
que 'Ica-ibn-Edris mpurut à Djorâouah en 291 &' s.) nous apprend qu'Ibrah!m-ibn-'Ica-')-Arch-
(voy.fanoteyci-dessous). k'ouli était né à ~cM;'o«<.
Voyez la note 5 de la page 8. Id. p. )t~,t.8etQ(J.t.X! p. 3~9,
Ët-Bekrt, p. ~,1.19 (J. t. XIH, p. 176, 5° s.). Et-Bekr! dit ici, d'après une source qui
5' s.). Là il dit: tAh'med-ibn-Edr:s-ibn-Mo- parait sûre, qu'an certain 'tca-ibn-Djecsoun
fh'ammed-ibn-So)aîmàn épousa une sœar de était k'âdhi d~r<:M;'OM~quand Edris-ibf-'fea-
"Sa'ïd-ibn-S'&tih. le mariage fut célébré à '1-Archk'ouUrégnait dans cette ville.
t~MteMr, et Ah'med y passa le reste de ses jours Nommé par Ibn-KbaMoun dans son Hist.
avecsa femme." des ~r& (H. d. B. t. II, p. S~t, de tatrad.).).
'M.p.vv.i.iaA.etp.tpf.LiSat? Ces deux notes se trouvent à la page 11.

Les manuscrits présentent d'ass


p. A-, note K); celuique M. deSlane
a en sous les yeux disait Ba'MtMth. C'est la leçon du manuscrit B.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE t. 11
tbn-Khaidoun vient de nous dire (voy. p. 6) que les fils d'Edrîs gardèrent
Tlemcên;si i'éeHementcette viHeet ses dépendances échurent, dansle partage,
à Ah'med, commel'assure le même Ibn-Khaldoun en faisant, à tort, ce prince
de Moh'ammed-ibn-Soiaïman on peut croire que la durée de son gouver-
nement dans cette ville fut assez courte, puisqu'ilpassa une grande partie de
sa vie à ~V~oMr (voy.p. 10 note 6); on peut même croire qu'il ne futà Tlemcên
que le représentant de son frère 'Iça-Abou-Aich,car, non seulement Ibn-

(Note de la page 10.) Et-Bekr! (p. v~, 9 ibn-Moh'ammed', souverain de l'Espagne. (El-
et)o', et p. n~fj. i8 et 19; J. A. t.XHf, Mefa&'A,etc. p. ~A, in fine, et p. )t~, I. t~, a
p. <38 et 38g, 5' s.) rappelle une circonstance p. )~, 1. a. J. A. t. XHÏ, p. i3o et 890
dans laquelle Et-H'assan-ibn-'Ica-Abou-'t-'Aïch- 39'-)
ibn-Edris, seigneur de D/oraexat, se réfugia à (Note de ia page io.) Et-Bekri (p. v~, L 6
Archk'oul, et, plus loin, il parle d'un château et7;–J.t.XIH,p.)38,5's.)ditqueIah'ïâ,
construit à quatre milles au sud de D/oraotM~ fils et successeur d'tbrâhim-ibn-~tca-'i-Archk'outi,
dans le Djebel-Mamdlou,par El-H'assan-ibn-Abi- fut jeté en prison en 3a3 par Abou-'Abd-Allah-
')-~A!ch. LeBâtas (t. t, p. f .f, 5 et 6) nous ech-CMï Ibn-Khaidoun donne à ce H)sd'!brahim
apprend qu'a la mort de'Iça, en agi. son EkEi- ie nom d'Edrîs' (N. d. B. t. U, p. ~J. 8 et ();
H'assan prit le gouvernement de Djordouah, et HI de la traduction, p. a3i); il me paraît
l'on sait par le A''ar<'as' confirmé par Ibn-Klial- le confondre avec lefrère d'IbrâMm (voy. note i o
doun(~.<<.B.t.t[,p.).'<,i.i4at6;–t.t)Ide du tableau).
la trad., p. 336), qu'en 319 Tlemcênétait encore Hist. des jE'~r&. (H. <<.B. Append. iv au
au pouvoir d'E)-H'assan-ibn-Abi-')-'Aïch; qu'à 1. Il, p. 780, de la trad.).
cette date, il en fut dépossédé par Mouca-ibn- Cette erreur se retrouve dans t'Nt~M'Mdes
Abi-'i-'Affah, et se réfugia à Maltlah, une des îles Berbers, t. I, p. )A~, i. 10 (t. 1 de fa trad.,
du M<)&M<is&. Onlit dans Ei-Bekr! qu'Et-H'assan p. a 83), mais, dans la même histoire (t. t,
avait fait construire à quatre milles au sud de p. rA)°, i. 4; t. H de ia trad., p. 14o), tbn-
D/<M'aoMaA, dans le Z~'eM-JMatK<MoM, un château Khaldoun dit, comme Et-Bekri (voy. la note 6
où il se réfugia avec safamille et ses trésors quand du tableau) "Ah'med-ibfi-Edrîs-ibn-Moh'am-
il quitta Djorâouah; en 338, il fut fait prisonnier tfmed-ibn-Soiaïman, seigneur de Le
dans ce château par Ei-Bour (fils de Mouça-ibn- texte laisse ce nom de lieu en blanc M. de Slane
Abou-'t-'AfÏah), qui le livra à 'Abd-er-Rah'man- l'a rempli par ~D/oracMe~

Acettetigneio Et-BeM commet la faute de dire ~~c.et nonseutemenUbn-Khatdoun


.j~Jf ~t
lui a emprunté son récit, mais (B. d. B. t. !I, p. t.t, 1. i5; -t. Ht de la trad.,
p. 336) it lui a emprunté, en
la retournant cette fante, qui n'est pas redressée dans la traduction. Ht'a commise encore 1.1, p. %t, lin. penult.
(t. 1 de la trad., p. 968).
P. ô). 1.18 à 20 (p. 71 de la trad. lat. p. 113 de la trad. franç.).
° 'Abd-er-Bat)'man tit, huitième Omaïade d'Espagne, qui régna de 3oo à 35o.
H y là quelque faute de copiste, car Aboa-'Abd-AUah-ech-Chii fut assassiné en 298, et si fauteur avait écrit
'QbaM-Attah, qu'une faute de copiste aurait déBguré, on sait qu'il mourut en 33s.
Quel que soit le nom de ce fils d'IbraMm-ibn-'tca-'t-Archk'outi, il résutte de ce passage d'lbn-Khaldoun qu'il
rëgnaitâA'eM'oM!ters3t6.

IMit;E)-H'aMaMhn.AN-'i-Aich-)h-a.
12 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Khaldoun et Ibn-'Abd-el-H'alîm nous apprennent qu'Ei-H'assan, fils et
successeur de 'Iça, possédait encore Tlemcênen 3iQ'; mais on sait
par EI-
Bekri que le royaume de 'Iça ne se bornait pas à D~otM/t,
puisqu'on lit
dans cet excellent géographe nAbou-'I-'Aïch et ses successeurs
possédaient
tt~MSM la ville de ~mc~ et les contrées qui en dépendent 2. H
parait cepen-
dant avoir toujours résidé à Z~'o~OMaA,où il mourut en
aoi~, et la constance
de ce séjour rend vraisemblable qu'il se fit représenter à 77<'tMc<<m\Les choses,
rr dit Ibn-Khaldoun, à propos du partage des États de Moh'ammed-ibn-
tfSoiaïmàn, restèrent en cet état jusqu'à la. formation de l'empire fât'imite~. n
Cette assertion est au moins hasardée, et c'est ibn-KhaIdoun lui-même qui va
nous en fournir la preuve «La famille des Bt-m-RosTEMrégnait encore, dit-il,
ffquand ses voisins, les ~sg~'<MMa~etiesj3emt-7~ofem,
s'emparèrent de Tlemcên,
tfet comme ces peuples voulaient la contraindre à reconnaître la souveraineté
ttdes EMÎsiTES, eHe soutint une guerre contre eux. les ROSTEMITES leur
x résistèrent avec succès, et quand ils succombèrent ce fut devant les
en ao6,
carmes d'Abou-'Abd-AHah-ech-Chn" Dans les quarante à cinquante années
qui s'écoutèrent entre le partage du royaume de Tlemcênet l'établissement des
FÂT'iMiTES, il s'était donc opéré des changements bien profonds dans les senti-
ments des populations et dans la possession de certaines parties du terri-
toire, particulièrement de Tlemcên, dont l'histoire est fort obscure dans cette
période. On s'explique dimcilement les ZeM~, qui avaient été laissés en
possession, du- pays ouvert, enlevant 77emc~ à un des descendants de Solaï-
mân, peut-être à 'Iça-Abou-'I-'Aïch~, c'est-à-dire à un membre de la famille
d'Edns, eteM~M<~e<~s voulant contraindre les RosTEMtTES à reconnaître la

Voyez la note i du tableau. A partir Voyezla note du tableau.


de aot, il y avait vingt-huit ans qu'il régnait. On peut croire que ce fut par Ah'med, du
El-Bekri, sans donner la date de l'expulsion moins jusqu'à l'instant où ce prince se fixa à
de ce prince, dit que H'assan se réfugia a /b'cA- A~AoMt'.
5
~OM~(p. vA, L to et tt; 7. A. t. XU!, B. t. H,p.r~ ). 1 (t. III de la
p. i38, 5' s.). On a vu (note e de la page pré- trad., p. aao).
cédente) que tah'îa-ibn-)brah!m régnait à Arch- ~M. t. I, p. t~ ). 3 à 6 (t. I deia trad.,
k'oul en 3i6; il est donc certain que ce fut p.a~)3).
près de lui qu'Et-H'assan chercha un refuge Si i'ëvénement dont il s'agit est postérieur
en 3tg, puisque Ei-Bekr! dit que ce lah'tâ fut à 991, ce serait à EJ-H'assan que les Zendtah
emprisonné en 3a3 par Abou-'Abd-Allah-ech- auraient enlevé Tlemcên, mais plus tard H en
Chn (voy. la note 13 du tableau). reprit possession, puisque nous avons déjà dit
E~-Me~ etc. p. )~, 1. a3 et (J. A. qu'il en fut chassé en 3ig; on )it même,dans
t. XIII, p. 390, &'s.). tbn-'Adzar!, qu'Ei-H'assan se rendit dans cette
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I. 133

souveraineté des ËDnisnEs. Faut-il en conclure que les princes de Tlemcên


avaient rompu avec la cour de Fês' ? Mais alors comment les EDRÎsiTEslais-
saient-ils aux Zem~aAle soin de châtier une famille ingrate, et surtout de la
châtier en lui enlevant une si importante possession? Quoi qu'il en soit, et
sans chercher à résoudre ces questions, dont je ne me dissimule pas ia difEculté,
il sùffit au sujet que je traite d'avoir constaté qu'à l'instant de l'apparition
du Chiï en Afrique, la famille de Solaïmân avait perdu, au moins momen-
tanément, le plus beau fleuron des possessions qu'elle tenait des EMÎsrrES,
que les Zenâtah du Maghrib central étaient redevenus maîtres de Tlemcên, et
que, non seulement ils avaient franchement accepté l'autorité des EDRÎSITES,
mais qu'à une époque peu antérieure à celle qui vit le triomphe du Chn, leur
zèle était porté jusqu'à vouloir imposer, par la force des armes, cette autorité
aux BEM-RoSTEM.
Après avoir essayé de préciser quelques dates relatives aux commencements Kdrisitcs.

des EniusiTES,j'ai montré, dans le premier volume, Moh'ammed-ibn-Edris-


ibn-Edris partageant, en a 13 le royaume paternel avec ses frères. Les consé-
quences de ce morcellement étaient facilesà prévoir 'Iça ne tarda pas à se mettre
en révolte à ~e~NMMtr,dans l'espoir d'arracher le sceptre des mains de celui-là
même qui venait de lui donner un petit royaume. Moh'ammed chargea El-
K'âcim, prince de T~g'er, de soumettre le rebelle, et, sur son refus, il confia
ce soin 'Omar, dont les possessions s'étendaient à l'est de ?e('oM<!m. 'Omar
resta vainqueur et reçut, pour prix de sa victoire, le territoire de l'ambitieux
*Iça. Bientôt le même 'Omar eut la mission d'aller chàtier la désobéissance
d'El-K'dcim; une nouvelle victoire amena un nouvel agrandissement de ses
Etats, et il se trouvait ainsi maître de tout le littoral, depuis Targhah jusqu'à
l'embouchure de l'Omm-Rebïd, quand il mourut, en ramadhân aao. à F<MJM~-
Etms, dans le pays des 'S"<MA<~a/ Son frère Moh'ammed ne lui survécut que

ville en 3a5*. Je ne saurais, toutefois, fixer la ~A'~M'<M~p.r~,L94eta5(p.&tde)a


date à laquelleEt-H'assan-tbn-'Iça-Abou-'i-'Aïch trad. iat. –p. 63 de la trad. franç.).Ibn-'Abd-
reprit possession de ï'~m~H. et-H'atim donne pour variantes et t.)t~J[.
Un passage d'Ibn-Khaldôun (~. B. t. î, Ei-Bekr! avait parlé du F~f~-Fsfss
p. )~,Lti;–t.Ideia trad..p. a83)p6urratt dëfité dela jument '') comme d'une
( .j.)-JLJ t
te faire supposer, lorsqu'u dit que Tlemcênétait localité oùt'on voit quelques villages appartenant
dans les mainsdeitdescendants d'Ahmed, et que à des familles mas'moudiennes, et qui se trouva
i'on y reconnaissait la souveraineté des OnAtADEs. entre le &M/c' t; marche des it~tg'MoxaA et ta

'BaMtt,t.p.c.)",).~et8.
1/t
à ÉTUDE StIR LA MNnnÈTR DE f.'AFRtnnR

sept mois, puisqu'il mourut à Fês en rebî-'l-akhir en aa t laissantpour suc-


cesseur désigné son fils 'Ali, bien qu'il n'eût que neuf ans et quatre mois;
mais cet enfant trouva chezles Berbers la docilité dont ils puisaient l'inspira-
tion dans leur dévouementà sa famille; de son côté, le jeune prince, bien con-
seillé, suivitla voie tracée par son père et par son aïeul il se montra juste,
prudent, plein de sollicitude pour le bonheur des peuples, et son règne pai-
sible eut une durée de treize ans et trois mois2.En redjeb 234, le jour même
de la mort de'Ali, son frères lah'ïâ-ibn-Moh'ammedfut proclamé, et lui aussi
se montra jaloux d'imiter les bons exemples transmis par ses prédécesseurs
« Sousson règne, dit l'auteur du K'art'âs, la population de F~ss'accrut consi-
« dérablement; la ville fut bientôt insuffisante; une foule d'étrangers venus de
tM~M<MowsM, de l'M~ et de toutes les t,parties du Maghrib, furent obligés de
Il ~°.s+.,t,i;
uaaa4 ao~~1;ru:,
aca ~amuo a"
uu a"
ucmvm, 11De r,"1).1">7;7.
là une vive .a. a,
coavau impulsion donnée aux
ville de OM&M&'am, située sur le fleuve Seshour ~A''<!)-<'<p.),Ltoetn(p.4tdeia
L'assertion d'Ei-Bekr!, quant aux trad. lat. –p. 64 et 65 de la trad. iranc.).
(\t~ f~')*'
habitants' rapprochée de celle du ~'sff' Voy. Ibn-Khaldoun à la page citée note i ci-
montre que Faddj-el-Faras était à la limite du dessus. Et-K'aîraouani (p. t~i) a, comme
territoire des S'axA~at et de celui des M<M'moM- Ihn-Khaldoun, copié le ~'eW'o~.
dah. Ibn-Khaldoun parait avoir emprunté au Et-Bekri prétend que 'Ali eut pour succes-
A''aW'<!< !e passage où il nomme F<KM~-F'<!rM°. `. seur son neveu lah'ïa-ibn-tah'ïâ-ibn-Moh'ammed-
A~'att'a~ p. ~A et ft (p. &t de la trad. fat. ibn-Edris Il (El-Meçdlik, etc. p. tfF, L.at;
p. 64 de la trad. franç.). Ibn'Khaldoun, J. A. t. XIII, p. 354, 5' sér.); j'ai admis la ver-
Hist. des jB' (H. d. B. Append. )v au t. H, sion d')bn-'Abd-e!-H'at!m et d'tbn-Khatdoun";°;
p. 564, de la trad.).– Et-K'aïraouâni place cet mais il est singulier qu'Et-K'aïraouâni, qui dit,
événement en reM-'i-<MM~en a ai, et dit que comme eux, que lah'ïà succéda à son~ere 'Ali
Moh'ammed régna huit ans (?<<. de VI, donne pour successeur à lah'ïâ son cot~Mt~Ati-
p. ~70); il admet, par conséquent, qu'Edris H ibn-*Omar-ibn-Ëdr!s, de sorte que, confondant
était mort en reM-'i-aauei a 13, comme d'aitteurs en un seul lah'ïA 1" et lah'ïâ H, l'un fils, l'autre
t'assure Ei-Bekri, et j'en puis dire autant de Fau- petit-fils de Moh'ammed-ibn-Edrîs, il n'y a, pour
teur du Ji~'a~'af!, qui, fixant la mort de Mo- lui comme pour Et-Bekr!, qu'un souverain du
h'ammed en reM-'i-<tMo' a ai, donne au règne nom de tah'ïâ entre 'Aii-ibn-Moh'ammed et 'Aii-
de ce N.
w prince uneu durée de huit u.
,.u. ans et u,.
un met. ibn-'Omar.
.a..

Et-Me~M, etc. p. ).v,f. t? à ao (J. A. t.XH:, p. 3~, 5' sér.). Voir aussi p. t)e, L 6 (t. XHt, p. 333).
Du reste, EI-Bekrî avait dit aussi que f'Omar mourut à JN-F«f<M,campagne qu'it possédait dans le pays des
~'aoM~h.~ (M~. p. ))T,t. 1. 17; J. A. t. X)!I, p. 353, 5' sér.).
° VoyezIbn-Khaldoun à la page citée note t.
Oulit ici (in fine) tpostquam tres ferme annos regnaverat,» quand te texte dit
*A.~j.~c t.)ôbj[,
«environ treize ansf; or tres est évidemment une faute d'impression, mais, même en y substituant <<'«te<t'm)itne
faudrait pas dire ferme.
Voyez K'<M'f'<b,p. ft, ). ai (p. 65 de la (rad. fat. p. io3 de la trad. franç.). Ibn-Khaldoun, Hist.
des MfM. (H. d. B. t. H, p. 566. de la trad.).
LIVRE CHAPITRE I. t5
QUATRIÈME.

7~ Ti/Af< /t 1 1 1
constructionsde F~s.lah'ïa fit élever de nouveaux bains, de nouveaux cara-
vansérails (,L~),~M<Mt7c') pour les marchands, et, en a~5, la fameuse
mosquée qui devint l'honneur du quartier des~<raoM~mt~s1.Ce fut le i' ra-
madhân a&52 quefut posée la première pierre de ce magninque édifice, dû à
la piété d'ùne femmede ~'atraoM~m, qui avait trouvé à F~sune nouvellepatrie3.
L'auteur du Â~<M'('<~a consacréde nombreuses pages à décrire minutieusement
cette mosquée, à faire i'histoire du minaret (*)t< s'dma'aA)dont on l'orna
un siècle après sa fondation, et même l'histoiredes prédicateurs(LLi.L)qui en-
seignèrent ia parole de Dieu dans la chaire inaugurée par Abou-Moh'ammed-
Mahdi-ibn-'Iça mais tous cesdétails absorbent l'attentiond'Ibn-'Abd-el-H'atîm
au point de lui faire oublierl'énnr lah'ïâ; et il nous laisse ignorer jusqu'à la
durée de son règne, d'un règne qui a peut-être marqué l'apogée de la puis-
sance des EoRisnES~.tl nous apprend cependant que le cinquième Edrisite"

On est en droit de s'étonner qu'Ei-Beh' a io de Fhég.), et que ,la fille de Moh'ammed-


faisant en 460 la description de Fês, ne men- el-Fihri bâtit !afameusemosquée(~t.uU[ ~*L~)
tionne dans le ~MaWt'erdes y<KraoMaH!Mque sur un terrain qu'elle acquit d'un homme appar-
le D~'4'H<t'-e<!A-CAo)-a~, fondé par Edris-ibn-Edrîs tenant à la tribu des No<)M<!f<tA'. Je ne puis
en 1Q3 (N-Afee<tKJi',etc. p. )H, i. 10 et 90; m'empêcher de remarquer, en passant, le soin
J. A. t. XIII, p. 33?, 5' sér.). avec lequel Ibn-'Abd-el-H'aiîm fait valoir que ia
La ~'<M'<'<~dit «un samedi!) (p. f., L 7; fortune employée à cette œuvre pieuse avait une
p. &a de la trad. lat. p. 66 de la trad. source pure, et surtout ne provenait pas du
franç.). Cette indication ne peut pas être exacte; commerce
le t" ranii'dhan a45 tombe un jeudi et correspond A''ar;'<~ p. fo, L a et a 6, p. Ff, L ~)
au jeudi 3o novembre 85g de J. C. et 5 (p. 5o et 58 de la trad. lat. p. 80, <)a
Ibn-Khatdoun, Rtstetre des Edrîs. (H. d. B. et o3 de la trad. n'anç.).
Append. iv au t. H, p. 565, de la trad.). A El-Bekrl ne partage pas cette opinion; il
t'exempte d'tbh-'Abd-ei-H'aMm, il nomme cette parle de !au'ïâ-ibn-Edr)s-ibn-~Omar ([ah'îâ IV)
sainte femme Ommn-eI-Benm ffia mère des deux comme du prince de cette famille dont la puis-
Sis fillede Moh'ammed-et-Fihri-'t-K'aïraouani sance et la considération furent portées au plus
mais il prétend que, d'après son auteur, Onmm- haut degré"; mais il semble ici faire confusion
et-Benih était issue de ia tribu des jHboMM'aA, et entre la puissance de la dynastie Edrisite et la
que sa famille était au nombre de celles qui très grande valeur personnelle dont tah'tâ-ibn-
aBluèrent a F&sous le règne de lah'tâ-ibn-Mo- Ëdrîs fit preuve dans des circonstances difficiles
h'ammed-ibn-.Edrls, !L Ces deux assertions sont assurément, mais dont il ne triompha pas, puis-
inexactes, du moins ne se trouvent pas, comme que nous le verrons détrôner et aller mourir a
il le dit, dans!e jf<tft'as, ouon lit que !a famiue MahdMhen 334.
de Moh'ammed-el-Fihri était une de celles qui E! Beh! ne compte pas ce cinquième Edri-
s'étaient réfugiées a F~ du temps d'Ëdris H (en site (voyezia note 3 de la page précédente).

K'art't~, p.ft, i. a3 et a 4 (p. 4 a deta trad. iat. p. 66 de la trad. franç.).


ÎM~.p. ). 4 (M. :). Ve:r aussi p. f., t. 94 (p. 64 de la trad Iat. -p. 89 de la trad. fran~.).
E!-Me!:<&,etc.p.)r<), 9t,p. t~f,). 11 etta (J. ~.t.XIH,p.35S et 356,p. 368. 5'sër.).
16 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~~<I- -i'
eut pour successeur un fils qui; comme l'iTI/At ft
lui, s'appelait lah'ïâ'; que ce fils avait
épousé une de ses parentes, 'Atikah,6Hede "AU-Ibn-'Omar-ibn-Edris tt~, que,
loin demarcher sur les traces du prince qui avaitjeté un si viféciat sur la branche
de Moh'animed,,il s'abandonna à ses passions et perdit le trône. Ibn-'Abd-
ei-H'alîm s'accorde avec Ei-Bekrî sur les faits qui amenèrent cet événement.
lah'iâ-ibn-lah'ïâ, s'étant épris d'une Juive nommée H'annah (~-), dont l'auteur
du A~:r~s parle comme de la plus belle femme de son temps, ne craignit pas
de forcer l'entrée d'un bain public pendant qu'elle s'y trouvait. La population
de Fês, indignée d'un pareil scandale, le chassa de Son palais, et lah'ïâ-ibn-
faMa, s'étant réfugié dans le ~Martte!'des Andalous, y mourut dans la nuit même
du jour qui avait éclairé cette scène honteuse 3. Nous allons voir le sceptre
passer aux mains de la branche de 'Omar-ibn-Edrîs\ sans pouvoir indiquer
la date de la révolution qui déposséda pour toujours la branche de Moh'am-
med-ibn-Edris.
La population de Fês, je viens de le dire, avait été vivement impressionnée
par l'acte de violence auquel lah'ia-ibn-lah'ïd s'était laissé entrainer; cette
impression, comme il arrive toujours, fut aussitôt exploitée un chef nommé
~Abd-er-Rah'mân-ibn-Abou-SaM-ei-Djodami" 5 profita du mécontentement gé-
Kîiéralpour s'emparer du pouvoir, n et, à proprement parier, ce fut lui qui
expulsa le prince coupable. Mais 'Âtikah n'avait pas accompagné l'ému- dans
sa fuite; elle se hâta de donner avis à son père de l'usurpation consommée
par 'Abd-er-Rah'màn, et bientôt on vit "AII-ibn-'Omar paraître à la tête de ses

~'<tW'<M,p. t. ai (p. 66 de la trad. (liv. VI, p. 171) "lah'ïa mourut par suite du
iat. p. io3 de la trad. franc.). Lorsque El- <t chagrinque lui causa une affaire qu'H serait
K'aïraouani (l.iv. IV, p. i~) dit <t Quantà son (ftmp long de rapporter. « Évidemmentit veut
tsaccessenr, appelé comme lui lah'ïâ,') il parle dissimuler l'action honteuse commise par ïah'ïâ H
d'un a!;tre lah'ïa, de celui qui, dans mon TABLEAU, et qu'il croit avoir été commise par tah'îa t",
est appelé lah'ïa IV. son père.
2 K'art'âs,
p. p~, at "t 25 (p. 65 de ia ~'a)-< p. f~, L 8 et 9 (p. 65 de la tra-
trad. tat. to3 de la trad. Ë'an~). EI- duction latine;
p. p. 10~ de la traduction fran-
Bekr!,p. )f<), L a et 3, p. !)" 29 (J. A. çaise).
).
t. XIII, p. 354 et 367, 5' sér.). Aïeut de Ah'med-ibn-Bekr-ibn-'Abd-er-Rah'-
Voyez aux pages citéesnotes i et a ci-dessus. mân, que nous verrons plus tard, en 3 aou 3 9 3,
Ibn-Khaldoun, &'<;<OM'e des E~s. (H. B. se rendre maître, de Fés et tuer le' gouverneur.
Append. iv au t.H, p. 566, de la trad.). El- (E~-Me~N:, etc. p. )fA, t o ji. t. X!M,
K'airaonàni, dans la confusion qu'il a faite, dit p.36o,5'sér.)

M.Beaumier donne à cette femme le nom de ~<t<~<), mais le texte imprimé dit, comme Ei-BeM,
<jCLc.('AtM).
LIVRE QUATRIÈME. -CHAPITRE 1. 17
n 1 1 l' 1Jl 7

troupes, pénétrer dans le ~M~Mt'~sA~KmoM~M~s et en prendre possession'.J.


Ce prince «réunit ainsi sous son <!M<on~e toutes les provinces du Afsa'Art~. Cette
conclusion, dont j'emprunte les termes à Ibn-Khaldoun, montre quei'héritie)
de 'Omar avait conservé la part qui avait été octroyée à son père en a 13, et
mêmeles annexions qui y avaient été faites depuis 3; le royaume d'Edrîs !t se
trouvait donc en très grande partie reconstitué dans les mains d'un de ses
petits-fils. Mais des,germes de mécontentement s'étaient dévetoppés au sein
des populations, et les Berbers du Maghrib, naguère encore si pleins de foidans
la dynastie d'Edrîs, étaient devenus accessibles à certaines suggestions. Aussi,
ie règne de 'Ali-ibn-'Omar, dont les commencements pouvaient faire espérer
des jours paisibles, ne tarda-t-il pas à être troublé. Un certain 'Abd-er-Rezzak'-
et-Fihri~, originaire de OMec/~A~ (NMescs) en Espagne, nieva t'étendard de

Et-Bekri (jBT-MecfMtt,etc. p. tt~et )~e; Des parts de'Iça et d'Ei-K'acim (voyez ci-
J. A. t. XIII, p. 354). Il ne dit pas que ce ftit dessus).
),
'Atikah qui donna à son père avie des événements Et-Bekrt.N-Mec~'A, etc. p. ~e, ). 5 et
qui se passaient à Fês; j'ai emprunté ce détail à suiv. (J. /t. t. XIII, p. 354 et 355, 5' sér.).
tbn-'Abd-et-H'amn". Ibn-Khatdounne mentionne BaM)), t. I, p. fn, ai et 22. ~'art'~s,
pas non plus cette circonstance tLa nouveUede p. Fv, l. i5 (p. 66 de la trad. iat. p. i o de
f)a mort de !ah'tâ, dit-il, fut portée à son cousin la trad. &'anç.). Jbn-Khaidoun, ~Mt. des
"'Aii-ibn-'Omar, souverain du jR~: de pressantes ~&. (Tf. d. B. Append. )v au t. H, p. 566, de
ninvitations lui arrivèrent en même temps de la la trad.). –Et-K'aïraouani~M~ iiv. VL
"part des grands officiersde l'empire, tant arabes p. i y i) nomme ce personnage ~Abd-er-Rezzâk'-
"que berbers, ainsi que des affranchis et clients el-K'ardj, fautivement écrit pour Et-Kharedji, car
n dela maison royale. Cédantleurs instances. n les auteurs antérieurs disent non seulement qu'il
(H. d. B. t. Hde la trad., p. 566). était Kharedjite( (dissident), mais même qu'il
7M. même page.– Ibn-'Abd-e~H'aum appartenait à la secte des S'oirites. (Sur ces sectes.
s'exprime ainsi <'H emevaF~~oMoA des ~'a:- voyez Histoire des Berbers, t. I, page )o3.
"rabMattt~ & ~Abd-er-Rah'man, qui en était note 5.)
"ma!trë, et se fit acclamer dansies deux ~~oMa/t; tintj. C'est l'orthographe donnéepar tak'out
fdès iorssonnommt prononce tes jours de ven- (Mo'djam, t; IV, p. <)rt, iin. ult. Jfs)'~ M~
"dredi <~atMtoutes les chaires des pfOMHCM du p.~t., t. 5). Nonseulement des manuscrits, mais
f~Ka~rtt' !) Hfaut sans doute en excepter le ter- le texte imprimé du~'ar! (p. Fv, i. i5 et i8)
ritoire de ~V~oMr,qui, depuis longtemps, consti- donnent la Jecpn jU!~ (Rechk'ah), faute bien
tuait, entre les mains des BEM-S'Iun', une petite facile à commettre par les copistes. Huesca est
principauté, dont je ne parlerai que plus loin. au nord-est de Saro~'OMe.

X'art'as, p. r=v, L 3 et 4 (p. 65 de )a trad. tat, p. to3 f)e la trad. franc..). L'auteur du jC'm-<h parte,
en outre, d'un eompiot contre la vie de lah'M-ibn-lah'M, complet dans teque! serait entrée la mère eUe-méme de
ceprince; it ajente que 'Atitfah dëcoutriUes trames ourdies contre son mari, qu'atorseHe )e pressa vivement de
passer dans )e}Mar~<fM~K.<)tM, mais qu'il n'en eut pas te tempset mourut dans [a nuit même.
~'ar('A,p.L6à8(p.6adeiatrad.tat/– 1..p. ~o3 ét 10~ de
,y. la trad. franç.j.
"1-u vr-

il. 3
18 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
fia révolte dans les montagnes des Ma~tOMm~,situées au sud de F~s'a Ce
centre d'insurrection était habilement choisi ffUn grand nombre de Madïou-
rf maA~, dit Ibn-Khaidoun, rentrèrent en Espagne lors de la première invasion de
f cepays (en Qa de i'hég.– 711deJ.C.),eti!sy y devinrent très puissants
Evidemment 'Abd-er-Rezzâk', après avoir passé ie détroit, avait traversé le
Maghrib pour venir planter sa tente au milieu de familles auxquelles certains
liens l'unissaient. En sa qualité de S'ofrîte, il avait facilement entraîné de nom-
breuses tribus berbères, les Madïounah, ies CA.M<aA, etc., et avait construit,
sur ia montagne de 6M (j~ sa~), dans le pays des Madfounah, un château
très fort, auquel il avait donné le nom de OMec/s~, en souvenir de sa ville
natale, ~et qui existe encore aujourd'hui~ (726 de i'hég.– i3a5ài326de
J. C.), dit l'auteur du ~M'~s. Après avoir livré plusieurs combats à'Aii-ibn-

Et-Bekri,~-MecaS~ etc. p. tt~e,i. 7 (J. 'N.J.B.t.I,p.t~I.3et&(t.tdeia


t. XIII, p. 35~5'sér.).–tbn-Kha)doun', ~<. trad. p. a5o). 11a dit exactement la même
desEdrîs. (H. <!B. Append.tv au t. If, p. 566, chose des ~!X'M<!caA.
dela trad.). tbn-'Abd-ei-H'aMm dit que, parti JI fie peut pas s'agir ici du lieu qui porte
deOMcA/c'aA et arrivédansie Jtfag'&ft&,'Abd-er- identiquement le même nom à l'embouchure du
Rexzâk'vintcampersurlemont (Ma;: ( ;j ~j, *'), BoM-RegTHg'.
à unejournéeet demiede Fês. 5 P. Fv, 1. i
8 (p. 66 de la trad. iat. p. to44
Voy.sur cettetribu, 1.1, p. 3o5, n. 4 et n. d. delà trad. franç.).

On a vu dans le tome premier qu'Ibn-Khaldoun place le D;e&et-J)!<M~MMtM& au sud d'OM~a& et, par consé-
quent, à l'est de F~; en cela il s'accorde avec Abou-'t-Feda, qui parle du D/e&e!-Af<t<!<bMM& comme d'une montagne
du Barr-el-'Adouah, qui s'étève à l'est de F& it y a cependant cette très grande différence que, pour le géographe
syrien, te D~M-Ma~i'oMtx~ est à l'ouest du ~eM-Mat'~Mn'o/t' tandis que i'indication d'tbn-Khatdonn porte,
au contraire, !BD~e6e!-M<K'tbMKat loin a t'est du D)~e<-M<tt'g'ta)'eA. U est fort possible, commet'observe M. de
Siane~ qu'il y ait plusieurs montagnes du nom de MatHimM~ mais je ne puis, du passaged'tbn-Khaidoun
qu'invoque ce savant, inférer, comme lui, qu'il s'agit d'un D~M-M«dMM)M&voisin de M<b<)M)t«& ce passage,
que j'ai déjà cité, est ainsi conçu :sLe pays qu'i!s(!esMa~niotM/t) avaient l'habitude de parcourir est situé dans
ttteAfag'tt'tteeKtt'a! et s'étend depuis [ta ville de] CM/'jusqu'a ÏTeme~t et,DEt.auïmomtag'<M«!eMtdtCM)mf* ,)
Nenseutetnentje ne connais aucun géographe qui confirme l'indication d'un pareit voisinage, mais du passage,
d'Ibn-Khatdoun je conclurais bien plutôt qu'il s'agit d'un D)eM-M<xKoMHaA situé à l'ouest ou au sud-ouest de
r<emee)).
F«r(' p. )* 1.16. Plusieurs manuscrits disent M~L< (Ouabldn), comme on peutte voir a la note a de
t.) page66 de la trad. tat. Le manuscrit de M. Heaumier était dans ce cas (trad. franç. p. t o<!).

'*Gt'p.L4et6,p.tr~,L6et~(t.)[~)atmd.,p.Mctt~
~Mo)]tagneque)aMWe~Mjfaro&,parM.Renou,p)aceau9udde7'~M(suricm~ndien6~ouest).
"B.t.mt)e!atraJ..p.M7,note4. 4.
Pourla positionde3MMMn<~j voyezt. ï.
d. B. t. H. p. fF. ). 1 tt (t. IU de )a trad., p. a!).– De ce passadeet de h note de M. de Stane (notet cMe
))ote9*ci-des:<n),M.de Goejecondatqu'unecertainemontagMqu'EMalt'ouM nomme~'tthtt'pmtrmtMen être un j))eM-Jh<<M)f-
(S'ifat-el-Maghrib,
p.f.,).)o;–p. io~, notei,de )a trad. !at.), la manièredont h'k'ouM dengne teptint oit te CMj~mrt
de Cettemontagnepouraller se perdre a la merlaisseobscuri'timptacement de son ~M'«h)t' (supposepar M.de Gœjeêtre )e Ma-
dîounah).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE I. 19
Omar, et remporté surtui une victoire décisive, le rebelle marcha sur Fês, et
reçut la soumission des habitants du quartier des ~m<MS où la Khot'bah fut,
dès lors, récitée en son nom~. Mais les habitants du quartier des Kaïraoudnites
firent une vigoureuse résistance à l'usurpateur, et comme "Ail avait lâchement
cherché un refuge chez ies Aurabah, ils députèrent vers Iah'ïâ-ibn-e!-K'acim,
surnommé E/-M&'fMm~ cie courageuxn, qui répondit à leur
appel, vint se
mettre à leur tête, fut proclamé, et chassa 'Abd-er-Rezzâk' du
quartier dont il
était maître.
La couronne, comme on voit, passait dans une troisième branche, dans celle
d'EI-K'acim. Le premier soin du nouveau souverain fut de confier le comman-
dement du ~Ma~Mr des Andalous5 à Tha':abah-ibn-Moh'ârIb-Ibn-'Abd-Auah,
descendant du célèbre ému- MohaHab-ibn-Abou-S'ofrah-et-Azdi.
J ignore en
M C~L. ~t-r~Tïr l'
'Ei-Bekri.p. )~,).7hto(J.t.Xni, auteurs que je consulte ne nous fait connaître ni
p.354,5°sér.). le lieu qui était celui de la résidence de iah'ïâ-
Af'<!r~, p. !=y, 1. 99 (p. 66 de la trad. ibn-ei-K'acim, et où les habitants de F~ renvoyè-
iat. p. to5 de la trad. jranc.).). rent chercher, ni les exploits qui lui avaient vatu
Tel est le surnom que lui donnent !bn- le surnom d'Mt~<Mm.
'Adzari* et Ibn-'Abd-et-H'aMm"; suivant E)- M. de Slane ( Hist. des Edrîs, in H. d. B.
Bekri", son surnom était J~[ (N-m), et t. Mde la trad. ;p. 566) fait dire à tbn-Khaidoun
Jbn-Khaidoun, dans son Histoire des ~Kr&!<M' frda quartier des ~'atr«OM~Mt')) or, non seule-
donne deux versions et ment la raison veut que Tha'iabah ait été préposé
:f (Es'-y~M)
~[t~t (E/am), mais, dans ses Prolégo- au commandement de celui des quartiers qui avait
m~es', il écrit ce surnom ~t)~ (~s'- pris part à la révolte, mais lé ~'<n-<'<!s
le dit posi-
<MM). tivement et Ibn-Khatdoun tui-méme le dit aussi
Les récits d'EI-Beh-: et d'Ibn-'Abd-et-H'alim ailleurs' il est donc évident qu'il y a !h une
me paraissent devoir être préférés à celui d'Ibn- erreur, ou dans le texte, que je n'ai pas sousles
Khatdoun, qui prétend que lah'ïa IH vint au yeux, ou dans la traduction. Peut-être cette erreur,
secours des habitants de F~ avecune armée Où si eUeprovient du texte, remonte-t-eue assez loin,
aurait-il recruté une armée, lui qui n'avait pas car le MKMMcrt't d'tbn-~Adzari dit que lah'ïâ-ibn-
d'États, puisque son père avait été dépossédé, et e!-K'acim s'empara du quartier des jS"'mra<)Ms-
puisque Ibn-Khatdpun mi-mêmevient de dire que nites, en chassa ~Abd-er-Rezzak', au iieu de dire
'Au-ibn-'Omar réunissait sous son autorité toutes du quartier des Andalous. (B<tt<~ t. l, p. ~t'
&< /K-6.m ~p!MC~~~t~nrtMf pu reste, aucun aes t. et la note 6 de cette page t~f..)
!.3,et!anote6decettepage~f..)

B«Mm, t.I,p. ff., ): a. la note a de cette page ff., on voit que des manuscrits disent J,
'rar~,p.J.a3,etp.~A,L5. 5.
`
TI-Megâ(ik, etc. l. i i (J. A. t. XILI,,p. 355, et noté i, 5` sér: ).
'&L~(~MU,p~M,y~p. Ia`ë,
'~X~tH~~h~M6~M~8~M~p~5M.
*~t.c;~&(r.t.XVr,p~ ult. (t. XIX p. 53 et note i de celte
page 53),
'Aiapageciteenote~ci-dessus.
~<~ p. ¡Cv,Ii~,ult; (p. 66 de la trad.lat. p. i105
o5 de la
ia trod.
trad: franç.).
franç.),).
~At~p~~J~i~r~h~
;t.
20 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
_11 r Mi Il 1- 1 4. 1 {'I ..1 ·r, o
quelle année Tha'iabah reçut cette marque de confiance, mais il mourut peu de
temps après, et lah'ia-ibn-ei-K'acim lui donna pour successeur son fils 'Abd-
Allah-ibn-Tha'Iabah, surnommé'Abboud, qui paraît avoir conservé ce poste pen-
dant de longues années Cependant, la branche de 'Omar n'avait pas renoncé
au trône; lah'ïà-ibn-Edrîs-ibn-'Omar (lah'ïalV) en disputait la possession à son
cousin; la guerre civile désolait le M:g7M';6,et tout ce que nous savons de cette
période de décadence pour la dynastie des EomsuES, c'est qu'en a a Rebïa'-
ibn-Solaïman, généra! de tah'ïa-ibn-Edrîs, resta vainqueur de lah'iâ-ibn-el-
K/âcim dans une bataille où ce prince perdit la vie2. La ville de Fês était donc
rentrée en la possession de la branche de 'Orna:' au moment où le Chu prépa-
rait l'avènement des FÂT'iMtTES. Mais cet empire n'était pas affaibli seulement
par les luttes-des différentes branches de la famille d'Edrîs; deux chefs mikuâ-
ciens, Mas's'alah-ibn-H'abbous etMouça-Ibn-Abou-'i-'Âflah~, avaient profité de
ces dissensions pour accroître leur puissance au point de soumettre toutes les
peuplades berbères du territoire qui s'étend entre Têza (~b) et Lokâi (~~)
« lis soutinrent même, ajoute Ibn-Khaldoun, plusieurs guerres contre les Et)nî-
KSfTES,et les victoires qu'ils remportèrent sur cette dynastie, alors en pleine
décadence, les rendirent maîtres d'une grande partie des plaines de ce pays ï)
En parlant tout à l'heure de la révolte de 'Abd-er-f!ezzak', qui, né en Espagne,
avait pris pour point de départ en Maghrib le pays des Madïounah, vraisembla-
blement restés en relation avec les ~K~oMtM/td'Espagne, et que nous avons vu
s'emparer si facilement du ~M<M~'des Andalous, dans lequel il avait sans doute
des intelligences, on pouvait supposer que le prince 'omaïade qui régnait alors
à Cor~oMe(peut-être Moh'ammed-Ibn-'Abd-er-Rah'mâu H, dontle règne ne finitt

Puisqu'il fut tué en 315, après avoir défendu ce règne finit. Après lui, trois princes (!ah'îA I).
le ~MsrtMrdes ~wMo!~ contre Mouca-ibn-Abou- ~Ati-ibn-'Omar et lahïa-ibn-K'acim) se succé-
'J-'Afian (voy. plus loin sous l'an 3t5). dèrent, sans qu'on sache à quelles dates leurs
Et-BeM.p. ~e.L 12 (7. t. ~m,p. 355, règnes ont commencé: on vient de voir finir
5' sér.). Ibn-'Adzari, BaMtt, 1.1, p. ]. 5. en 909 2lerègne du dernier de ces trois Edrbites.
Ibn-~ALd-et-H'aiim, .at't's~ p. t~A, 1. 9 C'étaient les ancêtres de ces chefs qui avaient
(p. 67 de la trad. iat. p. 106 de la trad. franc.). fondé la ville d\4~e)'c~((_=,[) et le ribêt' de
fbn-Khatdoun (H. d. B. t. H de la trad., ï'~s (~. d. B. t. t. p. ~), L 5; 1.1 de ia
p. 56y ). Voicila première date qu'on retrouve trad., p. 966). Mk'out (Mo'~am-eMoH~M, t. ],
depuis quarante-sept ans. On sait, en effet que p. )"~f, i. 19 à t~) parle d'/t&ere~comme d'une
!ah'ïa t", monté sur le trône edrisite en 2 3 4, petite ville située à cinq journées de Fês et a égaie
l'occupait encore en a~t5, puisque ce fut sous distance de ï7emce<
son règne que fut fondée la fameuse mosquée du N. d. B. t. I, p. )v), ). 8 a to(t. !de !a
quartier desA~tu-HOMaHthM, mais on ignore quand trad., p. 966).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I. 311
qu'en ~78') n'étaitit pas
pas resté
resté étranger coup de main tenté
étranger au coup tenté par cet aventu-
par cet averitu-
rier mais on n'en a aucune preuve, et si cette supposition venait à se vérifier,
je verrais, dans une pareille manœuvre, la continuation du travail lent mais
persévérant dont j'ai déjà signalé des symptômes. Jusqu'ici il n'existe, ester!
siblement du moins, aucune relation, ni amicale ni hostile, entre les EDtustTHS
du Maghrib et ies OMAtADES d'Espag'me;ces deux dynasties rivales, dont les em-
pires ne sont séparés que par un détroit, se contentent de s'observer mutuelle-
ment et de se mesurer de i'œih de part et d'autre on s'est deviné, mais aucun
des deux champions ne semble oser lancer le trait qui sera le signal d'une
lutte acharnée.
En parcourant, comme nous venons de le faire, t'immense espace s'étend
qui
de l'T~/t/MA à la grande mer, nous avons vu les ËDRisiTES tenant tout l'Occi-

J'ai déjà eu l'occasion de nommer ce prince jusqu'au Bf) s'afar 3oo (jeudi 15 octobre gta de
et de dire que son règne finit le a8 s'afar ay3 J. C.). C'était donc cet usurpateur fratricide qui
it eut pour successeur son fils Et-Mondzir, qui régnait en Espagne au moment où se fondait la
régna moins de deux ans, puisqu'il mourut pen- dynastie des FIr'mn'M. Ce n'est pas ici le lieu de
dant le siège de Bt[)'&ocA;<t)'o(~j''), le samedi raconter ies événements par suite desquets ~Abd-
i s'afar 275 (an juin 888), empoisonné, selon Auah eut pour successeur son petit-fils 'Abd-
toutes les vraisemblances, par son frère 'Abd- er-Rah'man-en-Nâs'ir-ibn-Moh'antmed-ei-Mak'-
Aitak, qui, aussitôt, s'empara du sceptre, et le tout (le tué), dont le règne se prolongea jusqu'au
garda vingt-cinqansetquatorze jours,c'est-à-dire 3 ramadhân 35o (mercredi 16 octobre t)6)).

Ibn-H'aMb, tbn-'Abd-Rabbotih'*ettbn-e)-Khat'ib (in Casiri, t. II,p. tgg.cot. a etnotei')ptaccnttamort


de ce v'Omaïade d'Espagne au t" reM! 3~S, mais lbn-e)-AbMr(N-H'oHat-M-St<t<'a, p. 64, I. i5 des A'ottCM
de Dozy), Ibn-'Adzâri (Baidn, t. îf, p. i. ta et ao), Abou-'i-Fedâ (t. 11, p. 36a et 96~), et Mak'k'ari~
disent le jeudi a8 s'afar a~S. En-Nousiri, incertain, indique les deux dates Roderich de Tolède (cap. MVtn.
p. B~),Et-Mak'in(p.t73,i.33et3A),Abou-'i-Mah'âcni"'(t.U,p.v~,t. t5) donnent seulement l'année 273).
Deguignes (t. 1, p. 358) adopte;la date de s'afar, et ajoute <!ou, selon d'autres, en reM-'t-ttUtr;); je pense qu'it
a voulu écrire el,-aouel.On s'accorde à faire naître ce prince en 307, et comme Ibn-'Adzar! lui donne trente ans
et cinq mois d'Agequand il partint au trône, on doit admettre qu'il
naquit au commencementde dzou-'t-k'a'dah 307.
Son règne, d'après ies dates ci-dessus, fut de trente-quatre ans dix mois tingt-quatre jours; Ibn-eJ-AbMr
et Abou-'t-Feda disent, en nombres ronds, trente-quatre ans onze mois. tt avait, quand mourut, soixante-cinq
ans quatre mois, comme le dit tbn-'Adzari, et c'est évidemment d'après Roderich de Tolède que D'Herbelot ne
tui donne, à tort, que soixante ans d'âge quand il mourut en 3~3 (Biblioth. orient. p. 6)5, cet. a).
C'est ainsi quece nom est écrit parJak'out (Mo'<~«m-e!-BoM<~tt, t.J, p. ot°F, i. t8);M. Dozy (~ttf'oft. au
BaMM,p. $5) transcrit Bo6<tMt<m-; c'est le B<H'&Mirodes cartes modernes (voir les feuilles B et 71 de l'atlas de
Lopez.puMie à Madrid en t8to).Bat'6B!ifa se trouve sur la rive droite derOiKM-~o, près de l'embouchure
decstaBuentdetariyedroitedetaCMttM, aNuenideta rite droite du FEtt'e. Bat'&<Mt)'o est t'est-nord-est de
S<n'<tg'oMe.

CMdentanteursciKspHrM.deGayangos(t.tt, p. M6, note 4a). Quantà fbn-H'aMb.itfautqu'i) s'agissed'~ncontinuateur.


puisquecetauteur estmort en a38 ou a3o.
~MtmfM, 1.1.p. t~rt, ). i3 (Murphy,p.Q5; de Cayangos,1.1!, p. ~8). Mak'tt'ar!dit MaternentMna'afafa~3.~
**Vo}et)a noteAit, a ta<[ne))eremoie)anote<*ci-dessus.
"Le texteimpriméometnom de Moh'ammed,et, par cetteomission,iisetrome phceren a~3 tamortde'Abd-er-Rah'man)t.
23 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1 v H I .1 1 1 A. -1 7 n 71 7 n 1.. A.
dent jusqu'à l'Atlas, ies Zenâtah maitres de Tlemcên, et la famille de Solaïman
occupant, vers l'est, le reste du littoral jusqu'à Tenès, les BENt-RosTEMtou-
jours en possession de 7~<H'<et du pays environnant; nulle part nous n'avons
aperçu, senti, je ne dirai pas l'autorité, mais l'intervention, si faible qu'elle
pût être, de la dynastie des AcuLABrrES.Les khalifes et leurs représentants
sont comme inconnus à ces populations et à leurs chefs, qui ne tiennent pas
plus compte de A~nMM~mou de Tunis que de JSagM~, et il ne faudra rien
moins que ie grand nom de 'Aii-ibn-Abou-T'àlib, de nouveau prononcé, pour
faire sortir l'Orient de sa torpeur, et pour qu'on voie un ordre du sult'ân 'ab-
basside franchir ia frontière de l'T~'M:
Hcni-j\)idrar. Ce fut au représentant des BEM-MtDBAn que cet ordre parvint, comme on
ie verra dans ie récit des exploits du Chîï1. Cette dynastie, dans ia durée de
laquelle on ne peut saisir aucune relation quelconque avec ies AcHLAB:TES, est,
de toutes ies dynasties du M)~n'&, ia seule qui ait conservé, à l'égard des
khalifes, une attitude respectueuse. J'ai donné l'histoire sommaire de son éta-
blissement j'ai dit comment, après un règne de quinze ans, son fondateur
fut remplacé par Abou-'i-K'acim-Samghou, qui régna de 155 à v 68 Sous
son administration, dit Ibn-Khaldoun, la prière se faisait au nom des kha-
lifes 'abbâssides EI-Mans'our et El-Mahdi 2, ce qui justifie ce que je viens
de dire sur l'attitude qu'avaient prise les BEM-MiDRAB. Du reste, on ne les voit
jamais jouer de rôle dans cette incessante agitation fiévreuse qui, tantôt sur
un point, tantôt sur un autre, depuis Tr~oKjusqu'à l'Océan, semble entraîner
irrésistiblement les populations; on ne les vit pas figurer dans le formidable
rassemblement qui, en i5&. investit 'Omar-ibn-H'afs'-Hizârmard dans T'ob-
nah ils ne vinrent pas non plus au secours de cet émir, ils s'abstinrent ~omme
si l'éloignement de la région qu'ils occupaient et les cimes de l'Atlas les met-
taient à l'abri de toute atteinte, et les plaçaient en dehors de la sphère où
bouillonnait fe patriotisme exalté des Berbers. Cependant, le troisième prince

Voyez ci-après, sous l'année aoa. (vendredi 5 août 786). Voyez E)-Mak'tn.
H. J. B. t. I, p. )~A, i. o (t. 1 de la trad., p. )o5, i. 33 et 34, et p. 107, L 28 et ag;–
p. 36a ). Abou-Dja'far-el-Mans'ouriut khalife Aboa-'i-Faradj, p. ~f-, n et ta (p. 147 de
du 13 dzou-'t-h'idjah 136 au 6 dzou-'I-h'idjah 158' la trad. lat.); Abou-'t-Feda, t. H, p. 32, t: 9,
(9t ans i i moisa a jours), et son fils El-Mahdi et p. 5o, t. t3. Ces trois derniers auteurs disent
du 6 dzou-'}-h'idjah
du t58 au
dzou-'}-h'idjah 158 au a3
a3 moh'arram
moh'arram i6g'
i6g' le 2 moh'arram.
le as moh'arram.

'tbn-K'otaïbah,p.)W,i.().
Ibn-e)-Khat'!b, in Casiri, t. !f, p. '86, t. ) et a du texte arabe. H dit ~iu (le a3) moh'arram.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE L 23
1_u. _e_·. · r 1 1 n n. w w.r
de la dynastie ouaçouiienne, qui régna de ty& à 208, maria son fils EI-Mon-
tas'ir (~axi~t), dit MIdrâr, à Aroua (~), SHe de 'Abd-er-Rah'man-ibn-Rostem.
Cette alliance, quelque peu compromettante, était sans doute un acte de pru-
dence de la part d'un prince qui porta fréquemment ses armes dans les oasis
du sud de &'<~M!~pa~,et dont les prétentions vers ie nord semblent s'être
bornées à prélever le quint sur les produits des mines du Dam' (~&). Le règne
de Mtdrar, dont la durée est incertaine, puisque ce prince mourutdépouHié de
tout pouvoir~, ne paraît avoir été trouMé que par des luttes de famille. Quant
aux règnes suivants, nous ne savons guère que leur durée et les noms des sou-
verains il faut arriver jusqu'au neuvième représentant de la dynastie des
BEM-MtDR~B pour trouver un élément qui sorte de la simple chronique et mé-
rite le nom d'élément historique. Ce neuvième représentant se nommait El-
faça'-el-Montas'ir, et cette identité de nom avec celui du père de Midrâr a donné
lieu à quelques erreurs Un point sur lequel tous les auteurs s'accordent, c'est

-n, n 1. 1 "T .1 h
El-Bekrt.p. ). 1. 5 (J.t.XHt,p. &o5, comme donnant du cuivre d'une qualité supé-
5'sër.). Ibn-'Adzarî, Bafstt, t. I, p. )<)a, rieure(p.Lt5etsuiv.). ).
i. it. Ibn-Khaldoun, d. B. t. I, p. ~A, Si Midrâr fut renversé en a a 4, il aurait, en
1. 14 et 15 (t. Ideiatrad., p. a6'i).–ta'k'ouM réalité, régné seize ans.
et Is't'akhr!' citent, autour de &t7N!s;;< des M. Dozy' a fait ressortir, d'après Ibn-'Ad-
mines d'or et d'argent, sans dire comment elles zari' la faute commise par Ibn-Badroun', qui,
étaient situées par rapport à cette ville, mais au probablement entraîné par ~Ar!b', tait ce Ia<;a'
nombre des mines sur lesquelles Abou-'i-Monta- p&'ede Midrâr, dont il était le petit-fils. La confu-
s'ir-eHaca'-ibn-Abou-'t-K'acim préleva le quint sion peut venir de ce que ces deux iaça' furent,
se trouvaient sans doute les mines de cuivre qu'on l'un et l'autre, surnommés El-Montas'ir, mais le
signalait encore au y' siècle de l'hégire (en Mo) père de Midrâr commença à régner en 17 4, et
entre N~'t/m~M/t et 7Wt'<:mm<!mM~ celles de Ta- son petit-fils monta sur le trône de &'<&Hsc<:A
HOtK&NMt et cellesde ZMt ( en s'afar a 70'; il y avait, à cette date, huit ans
), qu'on retrouve
mentionnées, au milieu du n" siècle, par Edr!si, et neuf mois qu'IbrâMm régnait à ~'s&-aoMa«.Et-

y~M~)-t&, p. D, 1. n et ta (p. i33 de ia trad. tat.). h't'a):hrt, p. )".), ]. tj! et t3; in-8".
Ltiyde~tS'yo.
N-Mm~, etc. p. )e~, ). t6, et p. ~t. t. 4 (J. t. XIÏf, p. ~to et 4i6, 5'ser.).
''7H<t~<tM.BaMtt,p.36.
Qui dit très bien
''EHata'-ibn-Maimeun-(t&)t-7'A<A't~)-ibn-Midr&Mbn-eMa{a'-ibn.Samghonn-ibn-Mad)an.~
(Bo!f<t),t.t,p.)e'<,).8et9).
'Commettt.tMf.<M)-7epo~mect'~H-6~ottn,p.f<)t',).aet3.
'DontIac!troniqMaete€cnteentre36i!et366(fK<t~.aMBaHt!,p.<t3). ).
!bn-'Âdzar!omet de le faire succéder à son Mre Moh'ammed, qui,
d'après E~-Be~r~ eHbn-Khatdonn
réj;nadea63à3~o.

"Ef-jft!<!K<etc.p.)e.,).tfi6M(y.t.XH).;).<io6,5°~r.).
"H.<).B,t.t.p.)'<'),t.6(t.tdehtm))..p,i,)!3). ).
2~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
v r. ,10.<1 u .11 1 L 1 \( V 11.

que le laça' dont je parle ici commandait à &t7~~ depuis s'afar a~o et
l'élément historique auquel je fais allusion consiste, précisément, dans l'ar-
rivée de'Obaïd-AlIahà&wM~t, où El-laça' régnait encore quand survint,
en aoa, ce fait, si insignifiant au début, et qui prit bientôt, par les faits sub-
séquents, les proportions d'un grave événement; mais, malgré la conduite que
nous le verrons tenir dans cette circonstance, on s'étonne d'entendre Ei-K'aï-
raouâni dire frEI-taça'-ibn-Midrar~ était gouverneur de &t7)m~A pour les
ftBENi-AcHLAB~Il serait bien difficile de justifier, par les faits, une assertion
si évidemment hasardée; tout indique, au contraire, que les BEM-MfDRAR, bien
qu'ils fissent faire la prière pour les khalifes vivaient dans le calme de l'in-
différence à régard de leurs représentants en 7~'MtA, lesquels, à leur tour,
ne songeaient pas à troubler les descendants de MIdrar. On trouve la preuve
de cette indifférence mutuelle dans le mariage deMidrâravec la Elle
(~) de
'Abd-er-Rah'mân-ibn-Rostem, dans l'absence absolue de toute intervention
des AGHLABITES quand les gens de &'<~M<~ déposaient et proclamaient leurs
souverains, et dans les bonnes relations qui ne cessèrent d'exister entre'les
BENt-MtDRAE et les autres dynasties ennemies des ÂGMABrrES.
Mais si, d'un bout à l'autre du Maghrib, l'autorité des représentants des
khalifes était nulle, si elle était inaperçue dans le sud, et si les EDRÎSITES,
maîtres du 7~, s'étendaient, par les possessions de la branche Solaïman, sur
tout le littoral jusqu'à Tenès, peut-être cette autorité se faisait-elle sentir, au
moins sur la côte, à l'est de Tenèsjusqu'à la limite occidentale de l'~&M.
Cette supposition est inadmissible, et je vais le montrer en faisant connaître
une population qui jouera le rôle principal dans le
)ai aans le terrtDie
terrible conmt
conflit qui se pré-
qui se pré-
pare, et qu'on voit poindre, en quelque sorte,
orte, àà chacune
chacune desdes pages
pages précédentes,
précédentes,

Bekri (p. M-, t. 18 à ao; J. A t. XIII, mant laca'-ibn-Midrar, commet une troisième
p. 4o6, 5* série) place aussi en ayo le com- erreur, puisqu'il le iait~& de Midrâr. Cette mau-
mencement du règne du tx* Midràrite, qu'il vaise leçon a été suivie par Mak'riz! et par Ei-
nomme Ei-ta~-ibn-Montas'ir-ibn-Abou-'i-K'A- K'aïraouâni °.
dm-Samghou, c'est-à-dire qu'il le fait frère de Voyezla note 3 de la page précédente.
Midràr. La même erreur se retrouve dans ie Erreur déjà relevée.
tableau des MiDRAMTES donné par M. Tornberg ?'<. de fJ~ iiv. IV, p. 93.
(~'affs~ p. 386). tbn-Khaidoun', en le nom- Voyezp. a ci-dessus.

'B.t.t,p.)H,i.6(t.Idehtrad.,p.a63),etHMt.dmF<i('!m.(P.B.t.!I,p.a5o,de)atrad.).
Ctn-Mf.ara~, 1.1), p. t~t, 1. 3, et p. t )du même tome. L'illustre Silvestre de Sacy ne fait aucune rénexiou
ur ce passage de Mak'rM, dont il donne la traduction.
°HMt.~f!t/t'.iit.IV,p.9'i.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE!. 25
sans qu'on puisseprévoir encored'oa partira la première étincelle de l'incendie
qui va s'allumer pour dévorer plusieurs dynasties.
Parmi lesnombreusestribus berbères que nousavonsmontréesincessamment K'i~tnah.

soulevéescontrela domination arabe, il en est une dont le nom n'a figurédans


aucunerévolte et qui n'a apparu que dans des circonstancesparticulières, c'est
ceile des A't'~MM~. « Après l'introduction de l'Islamisme, à la suite des boule-
versements causés par l'apostasiedes Berbers, dit Ibn-Khaldoun 1, cette tribu
Kse trouve établie dans les campagnes fertiles qui s'étendent à l'occident de
~CoMS~m~Me jusqu'à .BoMg't'e(~t?),et au midi de Constantinejusqu'à l'Aurds
K()j~!). Les Kitdmahpossédaient même toutes les villes importantes
« decette région, puisque entre l'Aurdset le rivage de la mer qui s'étend depuis
jusqu'à BdMeils occupaientInkidjdn(~U~t), &M'~ (_t<~) .B<~M~
(rj9<K<g'M
<t(~b), M&OMS(~~),~MMMA (&<~), ~M((j«M),~MA(~.), Cons-
tt«!K<!Me(~i~L~), (~JJ~Jt), ~o (J~t), et (JL?~).~ A me-
sure qu'on pénètre plus profondément dans l'étude des influences qui domi-
naient cette singulière contrés, on voit se restreindre les possessionssérieuses
des Arabes; mais, sansnous arrêter icià faireressortir cette conséquence,dont
la netteté croît incessammentavec le nombre des faits qui se déroulent, rap-
pelons sommairementle rôle des Kitdmahdans leurs rares apparitions au mi-
lieu du tumulte de l'invasion arabe. Vers l'an 87 y del'hégirenous avons vu
Mouçâ-ibn-Nos'aïr, à l'extrémité du.M~'ArtM-~s~, soumettre plusieurstribus
berbères, parmi lesquelles étaient les A~ma~,a qui £
livrèrent des otages
V
au

N. <<. B. 1, p. )AA,I. <i a t5 (t. I de la remonter la présence desKitdmahdans le Maghrib-


trad.,p..99i). w e~a~ mais cette présence est prouvée par le
Et-ta'k'ouM nous apprend qu'a i'époqM où seul fait qu'Us avaient donné leur nom à une pe-
il écrivait ~on ~)jJL~) t.jt~ c'est-a-dirë en 978 tite région située dans les terres au sud de;CeM<<:
(8<)t-8g3 de J. C.), une famille de !a tribu de et mentionnée par Ibn-H'auk'at en ces termes
Acad-ibn-Khozaïmah gouvernait à &!('a)inom ttï'ccAemtKM(~~a~), petite ville d'une très
d'Ibn-AgMab (Abou-Ish'âk'-IbraMm). thaute antiquité, et entourée de ses anciennes mu-
Je ne saurais dire à quelle époque il faut faire <rraiues,dont une partie longe rOit~-S~t~

'S't~(-e!-M<)g'p.)f,t.5et6(p.86dehtrad.Iat,),
&'t<i&-e!e!:<<M, p. eF, ). it), a p. eo, I. i; in-8°, Leyde, 1878 (J. t. XM, p. 191, 3' sér. i8'ta).

G'estaiMi;(~J~) que ce nom est écrit par tbn-H'auk'at' Et-Bekr! et Edrts! mais M'eut'* écrit
~JLe (Ct<~).

"H~,etc.p.e)<e' t
Ei-~KtMM,etc.p;AV, ) 6et8.p. )))~,1.to,p. tft.t. n et 18 (J. t.XM, p. i5j), 33), 36t et 363, 6'ter. ·
1
"Ce<cr.<iei'~r;tt<itt'N~.
-1 ¡- )'<<),). ta.s.
-1 p.
''&~m~Be~,t.t,p.A~,L7.ett.m,p.)c.t.t3.-M~<i~-tH<ViM,t.U,?.))'<.Hn.utt.
'm~B~,t.t,p.A~,L7.et~m,p.J.t3.-M~i~tH<ViM,t.U,p.))~.)in.u)t.
Il. 4
26 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
vainqueur'. En i5o (~6y de J. G.), H'açàn-ibn-H'arb,gouverneur de ?MMM,
s'étant révolté contre El-Agblabet ayant été vaincu, se réfugia chezles Â~~MMt~,
toujours prêts à favoriserles ennemis des Arabes, et El-MokhârIk' n'osa pas le
poursuivre chez ses hôtes. Cinq ans après, en i55, leMaghîlah Abou-H'atim,
devenu maître de l'j~&'MtA,avait imprudemment confié des postes importants
à deux généraux arabes, 'Omar-ibn-'Othman et E!-Mokharik',qui !e trahirent
aussitôt qu'il se fut mis en marche vers Tripoli. Abou-H'atim revint sur ses
pas pour tirer vengeance de ses deux Infidèlesalliés à son approche, ceux-ci
se retirèrent à Djidjilchez les Kitdmah, qui leur offraient un asile sûr. Mais
lorsqu'un an plus tard (en i56) Abou-H'atimfut vaincu par lezîd, et que
'Abd-er-Rah'mân-ibn-H'abib, celui des généraux arabes qui s'était franche-
ment associé à la révolte du chef berber, se vit dans une position désespérée,
non seulement il trouva aussiasile chez lesA~MM~,mais, pendant huit mois,
ses hôtes tolérèrent qu'il soutînt sur leur territoire, avecles Berbers qui l'a-
vaient accompagné, une lutte à outrance contreles forcesarabes envoyéespar
lezîd pour se saisir de sa personne2. Msne le livrèrent pas, ils ne le défen-
dirent pas non plus. Ainsi, d'une part, deux Arabes, H'açan et 'Abd-er-Rah'-
mân, avaient trouvé, sur le territoire deDjidjil, protection contre des gouver-
neurs arabes, d'autre part, deux Arabes,'Omar-ibn-'Othman etEt-Mokbarik',
avaient invoquéet reçu la même hospitalière protection contre un chef berber,
Abou-H'atim.La puissance des A't~MM~ était-elle donc si grande que les do-
minateurs successifsde l'T~&'MtA craignissent de se faire une ennemie de cette
tribu, et que tous, étrangers comme indigènes, crussent devoir respecter la
neutralité si absolue qu'il lui convenait de garder? «Rien, dit Ibn-Khaldoun
nd'après Ibn-Rak'îk', ne changea dans sa position depuis l'introduction de l'is-
ttlamismejusqu'au tempsdes AGHLABITES. Fort de sa nombreuse population,
nie peuple kitâmien n'eut jamais à souffrirle moindre acte d'oppression de la
Kpart de cette dynastie ~.nn

'rest située à un mille de !a mer. Le Safdad se Ibn-Khatdoun, H. d. B. t. I, p. ))<!),I. 7 (t. 1


t composede deux branches, dont l'une prend sa de la trad., p. a a 3); Histoire de f~t'~tfe et
"source dans les montagnes de B<M'feA', et dont de la Sicile, p. fi, L 14 et i5 (p. 68 de la tra-
f l'autrev vient
Il· m. du des
wco &maA
ias w. 1
pays
uutrwyu. duction).
uumvu~
BsM~t.t,p.L
'BsM~t.t,p.f~L8ai3. 8a i3. N. d. B. 1.1, p. )A~, 1. 7 et 8 (t. 1 de la
'N.o!.B.t.I,p.)A~1.7et8(t.Ide)a
2 Ibn-el-AtMr, N-~M~, t. VI,
'Ibn-e!-AtMr,N-~MM,t.VI,p.eet~ p. e et trad., p. 909).
trad~p.aga).

Cette ville a reçu plusieurs surnomsindiqués par El-Bekri (Et-Mej;<ih%CM<t,etc. p. ))') l' 6 à i o. J. A.
[.X)H,p.i!aet3a3,5'ser.).-
Edrisi reprodidt ces indications dans les mêmes termes (p. )'<*), I. 14 et 15).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE 1. 27
Comment, après le résumé de cet ensemble de faits, s'expliquer l'abaisse-
ment auquel les gens de Bilizmahsemblent avoir réduit les jS~tmA? Ces gens
de Bilizmah,je l'ai déjà dit, étaient des Arabes descendant de ceux qui étaient
entrés en Afrique à l'époque de la conquête, et, dont le nombre s'était accru
ensuite par l'adjonction de soldatsde la milice; ils.appartenaient, pour la plu-
part, à la tribu de A''<Ms 1,«et, ajoute tbn-'Adzarî, ils avaient humilié les Kitâ-
<fMtaA2.n En-Nouaîrîva jusqu'à dire <tLe peuple de Bilizmahavait soumisles
« Kitdmahet les traitait comme des esclaves, les obligeant à payer la dîmeet
nies aumônes légales ~) Qu'il y ait, ou non, exagération dans ce langage, il
ne paraît pas douteux qu'à un degré ou à un autre les Kitâmahsubissaientune
certaine oppression de la part de cesArabes. Ceux-ciservaient dans lesarmées
des émîrsdeA'~MraoM~M, mais ils ne servaient pas toujours fidèlement, comme
on l'a vu sous le règne d'El-Gharânîk', et les expéditionsdirigées de temps en
temps contre ie Zdb, par exemple celle de 268, montrent que la soumission
de cette contréeaux Arabesde Bilizmahn'entraînait pasnécessairement la sou-
mission aux émirs de ~aM'<MM<!m, et que la protection de ces Arabesétait loin
d'être suiEsammentefficace.La phrase de M. de Gœje ainsi conçue ccSemper
ttAgblabidarum fidelissimiadjutores fuerant, et propugnaculum contratribum
<fA~MMtA\nest donc vulnérable, et sous le rapport de la Sdélité des gens
de .Bt7MNMA, et sous le rapport de la sécurité qu'ils offraient aux AGHLABiTEs
contre les Kitdmah.L'instant est venu de raconter avec quelque détail ce que
je n'ai fait qu'indiquer plus haut, et de dire quelle fut la main qui, en brisant
lejougdeB~tzmaA, rendit à la population kitâmienne son indépendance et sa
force. En 378~, l'émir aghiabite Ibrâhîm-ibn~-Ah'medavait marché à la tête
d'une arméecontre les habitants de Bilizmah,qui s'étaient révoltés contre lui;
il n'avait pu réussir leur fairp accepter le cambat,
~r le combat,(têt il s'était
(têt il s'était retiré, dit
retiré, dit

B<tiaH,t.ï,p.)~3et&, S'M«g'M, p. 85, 1. 11 et ta.– On


~Peut-ëtreces humiliations avaient-elles trait a vu dans le tome 1 que les XttaMM/tn'étaient
au genre d'hospitalité que les Xt~NMA,a l'excep- pas les seuls opposants,
tion de ceux de $s< offraient aux étrangers qui J'adopte cette date indiquée par En.NouaM °,
venaient les visiter, hospitalité Hétrie par Ibn- non, comme il la donne, pour celle du massacre
H'auk'ai', et, environ deux siècles après, par de ~aM'~A, mais pour celle du commencement
Edris! de la révolte qui amena cette abominable cata-
'N.B.t.Ïdeiatrad.,p.498. 71-- strophe
-r- en a8o (BaMt:,
~I' ¥' p. ))t, l. t6 à a3).
t, I, J7.

Xt(~-o:a,etc.p.~)~,).~4 <9 (y.t.Xm,p.a~t,9"s<r,),


DetCf.<!e et &rE<p.p. t~. ]. a à i o.
°A!apagt!C)téenote3ci-des!)us.
4.
28 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tfEn-Nouaïrî\ en déclarant qu'il accordaitle pardon à leur conduite passée.~r
Quelque temps après, une députation de la provincedu Z~~étant arrivée à la
cour, ïbrahîm assigna pour logement aux personnages qui en faisaient partie
une espècede grand fondouk', qu'il avait fait bâtirdans la ville de JïsM:'<!<M,
et en même temps il les comblade cadeaux, de marques d'honneur, ne négli-
geant rien pour que ce séjour leur fût agréable. Un si bienveillant accueil,
marque évidente del'oubli du passé, ne pouvait manquer d'attirer dans la ville
qui, depuis 36& (8yy-8y8 de J. C.), était le siège du gouvernement, d'autres
habitants de la même province; aussi le nombre s'en éleva-t-il peu à peu jus-
qu'à mille environ, et rien n'avait pu fairenaître le plus léger doute sur la sé-
curité dont ils jouissaient, lorsqu'un jour de 280, Ibrâhim monta à cheval, se
rendit avec un corps de troupes à la maison des gens de Bilizmah, et les fit
massacrer jusqu'au dernier. xCe fut, dit tbn-'Adzarî, une des causes de la
Rchute de la dynastie aghiabite~ En effet, les A~msA se trouvaient ainsii
délivrés du joug qui pesait sur eux, et il est facile de prévoir l'usage qu'ils
firent de la liberté qui leur était rendue; mais je doisfaire connaître, par an-
ticipation, une circonstancequi achèvera de caractériser les relations des ~<
maAavec les AGHLABITES. Lorsqu'au commencementde a88~, le personnage
que nous connaitrons bientôt sous le nom d'Abou-'Abd-AIlah-ech-Chîichemi-
nait vers le Maghrib avec les pèlerins kitdmahqui s'étaient attachés à lui pen-
dant leur séjour commun à la Mekke,Kil leur demandait toute sorte de rensei-
trgnements sur le pays qu'ils habitaient; il s'informait de leur situation, se
trprocurait desnotions sur leurs diversestribus et sur leur dépendance à l'égard
Kdu sult'àn qui régnait dansla province d'T~M/M~.Leur réponse à cette der-
"Rière question fut qu'ils ne se reconnaissaientpoint pour ses sujets, et qu'ils
s étaient éloignés de lui de dixjournées de marcher Ceci se passait environ

'N.J.B.t.Idetatrad.,p.~s7- table qu'on ne nous donne pas la date de cette


<
Ibn-'Adzart (BaMM, 1.1, p. o, I. 9 et 20) o) <
construction; quant à sa destination, tout est
dit même qu'il avait fait construire à leur inten- n- (croyaNe de ia part d'un monstrecomme Ibrahim.
tion cette grande maioon, enceinte d'un mur qui [ai En-Nouaïrt (Il. d. B. t. 1 dela trad., p. A3 y).
ne pouvait être franchi que par une porte unique, te, B<ti<&1.1, p. tH, lin. uit. et p. ))v, <.
précaution qui trahit ses projets futurs, et est · En-NouaM (H. d. B. t. 1 de iatmd., p. Aa~
peut-être un trait de lumière sur ce qu'étaient, ][t, (et &a8). Voyez ce que j'ai dit dans le tome L
d'assez longue date, .v.&v.v.
les relations des .c°
Arabes de Cette date cc.
aa.c sera Jn..w.cc plus loin.
justifiéel..v.~
Bilizmah et
Bilizmah et des
des princes
princes aghlabites. Il est
aghlabites. H est regret-
*t-
regret- Mak'rlzl extrait
Mak'rlzl extrait et
et traduit
traduit par SI!v. de
par SI!v. de Sacy
Sacy

CAr<M(OHK)<hM!œ-<!te,t.n,p.fe,ti:i i3,etp. )3;m-8~deI'I.R.t826.–B~()M~e~)'e~t<m~


Df!t:M)t.I,p.ccLV)n;io-8°,de!R.i838.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I. 29
huit années après qu tbrammavait consommél'affreuxmassacrede M;<M,
1 ) 11 A 1 A o. I 11 M n 7 Il 1 1n

massacre qui, s'il n'avait pas pour intention, avait eu, du moins, pour consé-
quence l'affranchissementdes A~~maA'.
Les quelques pagesqu'on vient de lire résument i'état du Maghribà la fin
du nr=sièclede l'hégire, au moment de l'apparition du Chîï. Ibrahim tenait
i'M~sous sa main de fer; les A't'~tmAavaient, depuis plusieurs années,
retrouvé leur indépendance; les petits-fils de Solaïman, ~ère d'Edrîs 1er,s'é-
taient partagé le5~A'~du Maghribcentral(~OM&76f<m,~~c~<M<i!, D~'cf~otM~)
les Zcm~aAétaient momentanémentredevenus maîtres de Tlemcên,et dans le
petit royaumede Tdhart, Ia'k'oub, le huitième Rostemite, succédait, en 282,9
à son neveu Abou-H'âtim-ïouçof;chez les EonîstTES,le royaume de Fês avait
passé de labranche de 'Omarà celle d'Et-K'acim, pour y rester jusqu'en Boa
enfin depuiss'afar a 70Et-ïaça'l-Montas'ir, petit-filsde Midrâr, régnait à Sidjil-
)M~p<tA.Et maintenant que cette vaste scène est préparée dans l'esprit du lecteur,
je doisfaire connaître le personnagequi va y jouer un si grand rôle, et dire au
nom de quelles idées il va broyer toutes ces dynasties; mais, pour l'intelligence
complète de mon récit, il nous faut jeter un coup dœil en arrière et remonter
jusqu'à la source de l'inspiration sous laquelle fut forméeune entreprise, dont
la seule puissance d'actiondu levier qui avait pour point d'appui le grand nom

Ibn-Khaidoun, racontant !es mêmes faits, dit tout à l'heure est à peu près tout ce que nous
"Us lui apprirent alors qu'Us n'obéissaient au savons de la domination qu'exerçait sur les ~a-
fSUH'ân que par complaisance."(N. B. t. H mah la poignée d'Arabes établie à B~ma/t".°.
de la trad.,p. 5io).– frEntre Saf'~et ~'af- Cette domination s'étendait sur quelques villes,
tfMotf~tt, dit Ei-Beh' on compte dix journées même sur celles où IbraMm avait des gouver-
ftde marche:n –Matgrë l'exactitude du rensei- neurs, comme semble le prouver le passage sui-
gnement donné par les pèlerins Mma/t sur la vant d'El-Bekri ;f Lamuraille qui entourait Ss<
distance qui les séparait du siège du gouverne- (rdit-il, fut détruite par les Kitâmah, partisans
ment aghlabite, il faut reconnaître qu'il y avait «d'Abou-'Abd-AUaIt-ech-CMï, et cela parce que les
beaucoup de jactance dans leur langage, car ils "Arabes leur avaient enlevécellevilleet les avaient
ne disaient pas au Chu qa'Ibrahim avait des gou- ttoM~Màpayer la J&Mechaquefois qu'ils MM&ttes<
vernéurs & .MMa~a Sa(';jf, à Bt~m~A, et nous cyctttrM')) (p. yf, L 5 a y; –J. A. t. XIII,
savons, par Ibh-Khaldoun' que ces représentants p. 134,5' sér.).S'agit-il des Arabes deM/A'<Ma&
d'IbraMm inspiraient une grande terreur aux ou de ceux de Bi'KtNMA? tl valait la peine de le
Â~aM<&. dire. J'inlere de ce' qui précède qu'il s'agit de
'Une seule Hgne d7En-Noudirl,que j'ai citée ceux de Bilizmali.

JN-Mfj-m, etc. p. 8 et 9 (J.~l. t. XIII, p. t34, 5' sér. ).


''H.<B.t.IIde;atrad.,p.5ttet5t!i.
° Comment tes AenLABtTES, avec ies forces dent i!s disposaient, ne pouvaient-ils
pas faire ce qne faisait cette
poignée d'Arabes?!) reste là une difBcuM que la distance n'explique pas suffisamment.
30 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1 "J. 1V1I. a
de 'Ali ne suturait pas à expliquer le prodigieux succès. J'ai déjà comparé ia
persévérance des Chus à celle des Juifs; j'ai dit avec quelle constanceils avaient
protesté contre tous les pouvoirs représentés par des chefs qui n'appartenaient
pas à la descendance directe de 'Ali; je dois à présent donner une idée som-
maire de l'organisation au moyen de laquelle était entretenue l'ardeur de ce
zèle, étudier à leur naissanceles doctrines que l'on avait greffées sur la légiti-
mité de l'époux de Fât'imah, et montrer comment de ces doctrines put sortir
une secte au nom de laquelle les EDRÎSITES eux-mêmes, descendants de 'Ali
par H'açan, furent renversés et anéantis.

CHAPITRE II.
ORIGINE DES FÂT'IMITES.

Motifs C'est en Orient qu'il faut chercher l'origine des idées qui, transportées et
C
d'attachement
semées au loin par de mystérieux messagers, devaient d'une manière si inat-
g~
pour 'Ali
etsafamiUe tendue germer sur un petit point du Sdh'elde Bougie, y produire un embra-
tend
dans
sement, de là propager le feu de la révolte, non seulement dans le Maghrib
sem<
certaines parties
de i'Orient. tout entier, mais jusqu'en Égypte et sur les rives mêmes deI'BM~'a<e.On peut
tout

dire, de ces idées, qu'elles existaientà l'état latent du vivant même du Pro-
dire

phète~, et si elles ne se révélèrent pour ainsi dire que sourdement à son lit de
phèt
mort, c'est qu'à cet instant la religion nouvelle fut dans un péril assez grand
pour contenir l'ambition de quelques-uns des S'ah'abah~. L'abjuration de
nombreuses tribus, en même tempsqu'elle acuvuvaa-
redoubla la
la lui
foi uc
de ~auaacuaa autres,
plusieurs auuaca,

Le nom de CA&,donné par les Sunnites aux i )Iution qu'il donna au débat survenu entre
partisans de 'Au, est si gënératement admis, que )mai-ibn-et-Khat't'ab et Hicham-ibn-H'akam,
je t'ai conserve, quoique, dans ia pensée des ortho- [t sujet de la iecture du K'oran. (J. A. t. H,
doxes, ce soit un terme de mépris. Les partisans .377et378,&'sër.t843.)
3 On sait
de 'Ali renvoient à leurs adversaires le nom de qu'H fallut faire, parmi les nombreux
CMi'<e(c~') et donnent à leur secte celui d'F/- rétendants à ce titre envié, jusqu'à treize classes
~~<M& (D'Herbetot, Bibl. or. p. 89, col. 1. e ceux qui le méritaient. (Abou-'t-Feda, Vie de
Simon Ockley, The BM<,of </ie&Me. p. 334, fe&'ammed,p. ))<), l. à p. tf., 9;
1. a t t. H de la trad, &an~ p. ica. Char- g8 et 99 de la traduction de Noël Desver-
din Fo~M en Perse, t, VI, p. yt et ia note.) ers.) Il ne peut s'agir ici que de ceux de la pre-
Comme on peut l'inférer de la singulière uère classe.

Que M. de Siane transcrit par ch(a{(J. A. t. XIII, p. &o6, 5' sér.).


Évidemmentformé du mot jJtJLB, qui signifie ('justice".
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 31
fit réfléchir les prétendants au khalifat, 'Ali particulièrement(car c'estsurtout
de lui qu'il s'agit), et sauval'islamisme. Moh'ammedne laissait point de fils,
et d'ailleurs la successionpar droit de naissancen'était ni dans l'essence de sa
doctrine ni dans les habitudes d'indépendance particulières aux Arabes'. Or,
non seulement le mode de succession n'était pas réglé, mais on n'était pas
d'accord sur le texte même du K'oran ?'Ali, dit un savant orientaliste (Mirza
ffKazem-Beg)avait s<wpf<6 ~'ot'~Met sa lecture particuuère, qui était suivie
(t parses disciples2. II y avait donc, entre 'Ali et les autres S'ah'abah un dis-
sentiment dont l'élection d'Abou-Bekret de ses deux successeurs n'était pas
l'unique cause; et ce dissentiment complexedonna naissance à une secte qui
bientôt, comme il arrive toujours, se subdivisa en plusieurs autres, et l'on
peut croire que la secte des A'A<MM~n<~ (~S), qui devint, plus tard, enne-

Dozy, Musulm. <f'2t<!p<e, t. I, p. & à 9; de l'obéissance, reMM; M. Dozy (Musulm.


in-8°,Ley<i<i,i86t. d'Esp. t. I, p. 64, note i) les désigne sous le nom
'J.t.H.p.383,&'sër.i843. de K<M:-c<M!/orfKMte<. L'origine du premier chef
Ces nominations, toutefois, froissèrent vio- de cette sectea donne la valeur d'une prophétie aux
lemment 'Ali, qui, dès l'ëiection d'Abou-Bekr, paroles adressées par Moh'ammed a un certain
avait un parti puissant, dans lequel se trouvaient Dzou-'l-Khaouaj's'arah (t~a.),~ .~), delà tribu
des BeMOM-Tem&M, qui l'accusait d'injustice dans
beaucoup de membres de ia famille de Hâchim.
(AbuMedee~Mtt~. muslem. t. I, p. ao4, i. 0 le partage du butin, fruit des victoires deB'MMm
:6
ata.) (~)'etd'JF~Mt'(~)",remportées

C'est-à-dire, d'après MirzaKazem-Beg, aMM- enchaouâl (janvier à février 63o de J. G.)
turier8, prétendants, Mvot! schismatiques, etc.; sur les NteMMm "car de ceDzou-'l-
(~L*),
M. de Slane dit: ''c'est-à-dire MrMMM,qui M~mt cKhaouaïs'arah, dit Abou-'l-Feda' sortit H'ar-

Va!)ee entre la MeMo et ï"N!JfbuT'<<ie/: Ouâk'idî, cité par ïak'out", la place à trois nuits 'de la MeMe;
d'autres, ajoute le mêmeauteur, comptent nn peu plus de dix milles. Abou-'I-Fedâ place H'otun" à trois mi)!es
deht J)feMfe;Caussin(t. p. aM) dit, d'après le ï'ar<Mt-e!-K~NmM(M. s'yt), fâ dix milles derrière le mont
'~rn/itf*Labatai!)edeH'oMmestmentionnëedansieK'oran'
C'est ')n tatton des dépendances des HeON~m(Mo'<~am-e!-Bo!<Mt)~ 1.1, p. )°. e, ). ), entre R'OMsmet ï"ay*.
Le 6 (oJ~. <M-*J~*) chaouâ) 8, jour où Moh'ammed partit de la JfeMe avec son armée, correspond an
samedi 97 janvier 63o de]. C.

VM&J)f<)t'ftMi)<i<<p.).ta,âp.).),i.9 (p.8a et83 deiatrad.deNoëtDesvergërs).

~'<);oM-e4R)H<ttt,1.11, p. r~ t, t. 5. Jhr&'x), t. p. r'r<i. ). t8, et p. frt, i.


yM<teJM'«mm«t,p.<)t,L t4ett5(p.~8t)eh trad. deNoaDe<fer~6rs).nmmHemit<;u'BN)MNdejL~)H fcnttirejLJ,
comme on lit oaM K~out.
QMB!iKtha~phm~<tthenresdemarcte<)e Mi)feHe(!'r«mhM~t-o6M,t.t, p. it64, ). at était; ia-4", London, t8an). Cet
`
Bit heures démarre permettent de supposer une di:~nM de dix-huit Avingt milles.
"'C))Bp:K,wm.a5,:p.)eA,).toti3,edtt.Red~oh;in-8°,LipMœ,i855.
"jfo~m, t, tt!, p. i<)p, tm, ult. et p. )<<)< Edr!<!place !a soixante milles (vingt MeMe:communet) à l'est de la &Me
(G<t~T.t.p.<4i).–Niebuhr,Dt«!r<)!<m)t<)et'A<;He,p.3!)3,in-4'Amsterdam,t~
Atmu-'t-Feda, yM~'M)t'mme~,p.')'<.).~(p:~ode)atrad.). –Caa~m(t.m,p.i!~) dit: «te Soute 6cbaona) (~~ ou
a8jamier6So).Hliauraitdùdirea6oua7Janvier.
32 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
mie jurée de celle des CM's', eut vraisemblablementle mêmepoint d" départe
Pococke~,MirzâKazem-Beg\ M. de SIane~,font naître la secte des A~<MM<~M~
pendant la lutte engagée à tS'~Mt(~L)), au commencementde l'an 3y de
l'hégire, entre le khalife 'Ali et Mo'aouïah~; mais les termes dont se sert Ka-
zem-Beg me paraissent les plus conformesà la réalité des faits, car Abou-
Fedâ emploie la dénomination de Khaoudridj' comme dès lors acquise aux
partisans de cette secte, lesquels d'ailleurs n'improvisaient assurément pas sur
le champ de bataille de 6~M les principes dont, là même, ils faisaient lap-

"k'ous-ibn-Zohair-et-Bodjiu, connu sous le nom fr~Aiieut des ennemis dangereux dans les
"de Dzou-'t-Thadiah et qui, !e
(~ujjt~), ft~AsoMan' qui, pendant les débats entre lui et
f premier, ayant été reconnu imam par les ~Aa- tMo~aouîah, avaient formé une conununion à
"oMa)'< s'éloigna de la vraie religion.)! Le fpart." (J. A. t. H, p. 38g, 4' sér.)
nom de ~Aare~ dont le pluriel est ~MOMan~ ffLa secte des M<MMsrt'<parut pour la pre-
est, du reste, commun plusieurs sectes. (Exposé "mière fois dans l'islamisme, iors de la guerre
de la religion des Druzes, t. I, p. xu, note i; tfqui éclata entre le khalife ~Atiet Mo'aouMi, son
in-8', de l'I. R. i838.) rfcompétiteur." (N. d. B. t. 1, p. ao3, note 5,
Abou-'i-Faradj, p. t. 2 et 3 (p. 107, de la trad. )
I. i, de la trad. lat.). Spec. hist. arab. p. 94, Au moment de t'assassinât de 'Omar (en
1. 5, et p. a6&, 20. frLesCM&étaient direc- dzou-'i-h'idjah a 3), Mo~âou!ah-ibn-Abou-Sof)ân
ftement opposés aux ~AaoMafM~j!)lit-on aussi était en possession du gouvernement de Damas
dans Mak'rîzi, cité par Silvestre de Sacy (Exposé et du territoire voisin de a mer jusqu'à ~M<t<)c~e*. °.
de la religion des Druzes, t. f, p. xvt). On a vu dans le tome t que 'Othmân, toujours
Dozy, M!MM~maM d'Espagne, t. t, p. t&t. porté à servir ses parents', avait, en ajoutant à ce
Précisément parce qu'au point de départ la gouvernement celui que quittait 'Omaïr-ibn-Sa'd
foi a été la même, on comprend que ceux qui s'en (?'t'M:s' et yMMKMf&t),rendu Mo'âouïah maître
écartent,par des interprétations diverses appa- de toute la Syrie. Après IayoM)'Mee du.chameau,
raissent aux fidèles comme les adversaires les 'Ali devait se croire enfin maître du khalifat,
pius dangereux, et ainsi s'explique ce passage mais le refus de Mo~aou'tahde reconnaître sa sou-
que j'ai noté quelque part ;tH y a eu peut-être veraineté le mit dans la nécessité de marcher
Tplus d'acharnement de la part des sectes chré- contre ce chef rebelle, et le 5 chaouâl 36
(, M~L
etiennes les unes contre les autres qu'entre chré- <.) JL~) u quittait &OM/M /a ia tête de quatre-vingt-
f tiens et païens." dixmille hommes, pour se rendre dans les plaines
Il dit, à propos des ~itCMart' tfPrimi hoc de S'~t. (Ma'coudi, t. IV, p. 343, }. to, et
ftituto notati sunt quidam qui ab Ali desciverunt p. 3M, L &. Abuifeda: Annal. M!M<e)M. 1.1,
KpM~Mamcum eomissent in praiiio Se~Mt(sic). p.3o&.i.t&~t6.)
(Spec. AMt.ara&. p. a65; in-4", Oxoniœ, 1806.) Annal. muslem.t. t, p. 3lA, t. ta.

Kemal-ed-Dm, p. '<, t. t et n (p. Sdetatrad. de Frevtag).– Mo'aouiah avait été nommé à ce gouver-
nement par 'Omar dans la septième année de son khalifat (Eutychii Annalium t. H, p. ftv, 18); or la pre-
mière année de ce khalifat commence le 21 djommadi-'t-akhir t3. Ce fut donc en 19, comme du reste te dit
Betadzor! (p. )p), 1. 6) d'après Tamim-itnt-'At'M). VoyezCaussin, Essai, etc. t. !H, p. 5aa.
Mo'aomah était cousin issu de germain de 'Othman.
LIVRE QUATRtÈME.–CHAPITRE II. 33
u'ils ont
pi'cation, et qu'ils ont nrofess~s
professés flenuis
depuis'; seulement
seulement H est
est clair
clair au'alors
qu'alors ils
étaient encore loin d'être complètementséparés de*Ali,puisqu'ilscombattaient
sous ses drapeaux. Maisles menacesdont ils usèrent envers lui pour l'obliger
à rappeler EI-Achtar, qui achevait de vaincre et ne pouvait croire à un ordre
qui, cependant, avait été donné, l'audace avec laquelle ils lui dirent «Nous
« te ferions ce que tu sais qui fut fait au fils de ~ASan~i!témoignent d'anté-
cédents qui montrent 'Ali expiant, dans cette triste scène, les fautes graves
que son ambition l'avait entraîné à commettre. Tous les faits qui suivent im-
médiatement l'insistance d'EI-Acha'th-ibn-K'aïspour la nomination d'Abou-
Mouça-'I-Acha'ri~,de cet homme simplequi fut si ridiculementjoué par 'Amr-
ibn-el-'As'î-ibn-Ouaïl*, ou qui trompa son maitre dans l'arbitrage entre les
deux prétendants au khalifat6, la méfiance que les A7KMM<M~ montrèrent à
'Ali en ne se retirant pas avec lui à Koufahpendantles délibérations des ar-
bitres nommés~,la sanglante bataille deJVaArao!~ ((~jr~) livrée par 'AUaux
Â'A<MM~n< qui s'étaient donné pour chef'Abd-AHah-Ibn-'Ouahab~sont autant
de preuves d'une scission qui devint patente à cet instant, et pourraient faire
croire à une trahison en faveur de Mo'aouïah, si le triple complot tramé à la
M~e par desA7MMM<!t'M~ n'était là pour prouverque cessectaires n'agissaient
dans l'intérêt d'aucun des ambitieux qui se disputaient la successiondu Pro-
phète.
Quoi qu'il en soit, la parenté de 'Ali, son allianceavecFat'imah, la résigna-
u

fEt necessarium putent antistiti cum legem vingt-dixième, si, comme on le prétend, les ar-
"transgressus fuerit se opponere. (Spec. AMt. riméesde i'MA' et de Syrie furent en présence à
<:fa&.p.s67,9o.) S!'ty&tpendant cent dix jours et en vinrent aux
'Ma~Qudi,t.IV.p.38tet389. ntains quatre-vingt-dix foisb.
Ma~oud!, t. IV, p. 38i et38a. ~MMa~. Cefurent<rois~aoMt!n'<Abd-er-Rah'm&n-
mM~e)):.t.I,p.3t6,i.<)etto. ilbn-MoIdjam-eI-Moradi, El-Borak-ibn-'Abd-
Tel est son fom complet. (~Mna<. mM&m, ALuah,'Amr-ibn-Bekr, ces deux derniers de !a
1.1, p. 3t8, i. 4. Caussin, EtM!, etc. 1.1, t ribu de T'em~j qui résolurent le triple assassi-
p. 363.) r)iat, dont un seul, celui de 'Ali, exécuté par
'Dozy,FtMMyN).~E~,t.I,p.65, 1bn-Motdjam, eut la fatale issue que se propo-
~MM<t/.NtM~m.1.1, p. 394, 8 etsuiv.– saient leurs auteurs. ( Ei-Makm,p. ù a, 5 et sui-
D'Ohsmn, RtM. ~H. ~e 7~M!p. o«oN!. 1.1, p. a 18
8 antea.–En-Naonaou!,p.)~),t. 3 3 6.–
aaaa;in-8' Paris, 1788. Lbou-'I-Faradj, p. )'<- et )<)), p. tai de la tra-
Annal. MM~eH!. 1.1, p. 3as, 1. 3 et 4. dluction latine.–Abou-'l-Fedâ.t.I, p.33a,L<) 9
Le dernier combat, celui qui fut interrompu et suiv.–Abou-'t-Mah'acin, t. t, p. f), 1. t'y
par l'ordre envoyéa Achtar, dut être )e quatre- e t suiv.)

Ma'fouc! t. IV,p. 394,1. 1.3,et p. 386, ). g.


~KM!.M)M:!em. t. I, p. 3o6, t. a et 3,
<M)M:!em.t.I,p.3o6,t.aet3,
5
n.
Il.
3A
vv a.~awar.u ÉTUDE SUR
vauae LA V"I.1'l.
ma CONOUÊTE DE
arar L'AFRtOUR.
.LoIIJ.&L..L1I.J.'l.uu.

tion apparente qu'il avait montrée quand, trois fois en douze ans, il fut exclu
du khalifat, auquel il se croyait des droits incontestables, sa ferveur, son in-
domptable courage, formaient autour de lui commeune auréole, dont l'éclat
ne pouvait manquer d'exercer sur les Arabesun éblouissant prestige, capable
d'entraîner aux dernières limites de l'exaltation des esprits si enclins au fa-
natisme. Ce qui est plus extraordinaire, mais ce qu'affirme Mak'rîzî, le cory-
phée des historiens (~=~t) eJ~), au jugementd'Abou-'I-Mah'acin', c'est que,
du vivant même de 'Ali, cet enthousiasme pour sa personne se manifestaavec
une exagération telle, qu'il crut devoirla réprimer par des moyens violents
Ibn-Khaldoun et Mak'rM racontent que, dans son indignation, il fit brûler 2
plusieurs de ceux qui avaient de lui des idées si extravagantes. Ce héros de
l'islamisme, lâchement assassiné,le 2i ramadhân&o~(jeudi a8 janvier 661 de
J. C.), sur le seuilde la mosquéede A"<Kt/<:A;
H'açan, dans ce lieu même, encore
teint du sang de son père, abdiquant dès l'an &i, en donnant pour raison d'un
acte si important qu'il ne pouvait consentir à voir verser le sang musulman
pour sa cause; neuf ans après son indigne épouse, Dja'dah, fille d'EI-

jn~Ameu~uicu~une pat ~iiycBMcuc onuy* mates frJe suis AItah, je suis le dément, je suiss
(CAfe<<onta<At'eafa&e,t.I,p.)i8,n.) .) "!e miséricordieux, je suis le Très-Haut, je suis
,le
Le livre d'Abou-'i-Mah'âcin que cite ici-Silvestre nie créateur, je suis le conservateur, je suis le
fie
de Sacy est le JMattAa~-es'-<S'<~ (,~LaJ! J~*) "c(
T compatissant, je suis celui qui accorde des
indique par H'&dji-Khaiuah, t. VI, p. as~t, 1. 5, ïfg!grâces; c'est moi qui donne, dans le sein de la
n'')~t" *&
'femme, une forme à la goutte d'eau' 'Ati
Ibn-Khaldotin, Pre~om~HM ( ~Vott'e. et E~<r. ser
ierait un monstre de duplicité.
& et 5 du texte, et t. XIX, a L'erreur
t. XVI, p. 358, qui consiste à placer cet événement
p. ~to~t,de !a trad. ).– Mak'rtzt, extrait et traduit au
au vendredi 17 ramadhan 4o est si répandue chez
par Silvestre de Sacy (Exposé de la religion ~M les
les historiens arabes, qu'il ne faut pas s'étonner
D)'M~M,t. I, p. x)u et XMt). Sur l'ouvrage de de la trouver reproduite par des auteurs recom-
fauteur égyptien auquel ce passage est emprunté, ma
mandables, tels que D'Herbelot' Simon OcMey
voyez mon tome S'il est vrai que les De,
Deguignes~.Mouradjad'Ohsson".
croyances absurdes qu'il punissait par le feu aient Simon Ockley avait opté pour i'an 4g. (The
été encouragées,
été comme ses
encouragées, comme ses adversaires le lui
adversaires le lui N! of
Hist.
Hist. Sarac. p.
the Sarac.
of the 35o, t.L a6
p. 35o, a6 et
et 37:
37: tï
t. t)
reprochent; par
reprochent; des paroles telles
par desparoles les sui-
que les
telles que sui- de la
de la trad.
trad. franç. p. <t3.)
franç., p. <t3.)

Dah<f<!tt-t-M<ta!Mt(t'ëcole des sectes), chapitre textueitemeni cité par M. Garcin de tassy (J. t. X)!
p. Ma, note i, 3* sér. t84a). -r– Sur cet ouvrage, voyez Zenker, 1.1, p. 107, n°' 890 et suiv. t. U,;p. 60,
"776.
BtMtetM~iMoWet!(<)!e,p.8~,to!.B;in-M.Maestr!cht,i7~6.
N«(0)~ o/' the Saracens, p. 3a~ et 3a8; &' édit. m-8°, London, 18~8 (t. H de la trad. franc,, p. 85
et 8Q;in-ia, Paris, i~S).
''Ht<(M)-e~~r<t!e<<MBt<M,t.I,p.3a3;m-&Paris,i756,
T'aMeatt~tt~-aide l'empire ottoman, t. I, p. aaa; in-8", Paris, 1788.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 35
Acha~th(t&ta~))t.~<~jt.a.), lui présentant, par ordre de Mo'aouïah, le poison
qui allait tarir en lui les sourcesde la vie; H'oçaîn tombant à A~eM (~~)~
en 61 sur les corps de ses frères et de ses fils, après avoir combattu, avecune
poignée de fidèles, contre toute une armée; son cadavre foulé aux pieds des
chevaux, et sa tête outragée à Koufahavant d'être envoyéeau khalife lezîd, qui
avait succédé à Mo'âouïah ie i~ redjeb 60 (samedi 7avril680~) tous ces
désastres de la familledu Prophète durent engendrer, chez les fervents admi-
rateurs de 'Ali, un mélange de profonde douleur et d'exaspérationqui, avant
de faire explosionpar des révoltes ouvertes~,couvalongtemps dansl'ombrede
vauvo
p~vvu~aavaa~m,au~so
uuaaomauuaa:ua.

jour de l'an 6t. D'Herbelot, à l'imitation


auteurs: M-Bem p. )At, t. tb;1. t. AiV, ed'Abou-'t-Mah'âcin, n'a donné que la date
p. ity, 5° sér.), m'eut (Mo'~tm.BoH&t, ( &a8, col. a); Simon Ockley a commis la sin-
(p.
t. IV, p. ~t. ao). Edrisi (t. H, p. t58), gulière erreur de placer uneet~re~tie a moh'ar-
Naouaou! (p. f)), t4), Abou-'i-Fedâ (Géogr. r
ram 61 ce qui est vrai pour l'an 60, et j'ignore
p.f.oJ.S). cd'après quelles sources Mouradja d'Ohsson et
Et-Makin (p. 5i. t. ig et ao), Abou-'t- c Hammer' rapportent au )o moh'arram 60
de
Fmadj (p. Ht, i. 8 et <); p. ia5 de !a trad. la catastrophe de ~ef&eM. La date du mois
fat.), Abou-'t-Fedâ(t t,p. 388, i. 8, et p. 890, ( moh'arram) n'est un sujet d'incertitude pour
(ta
I, 6) placent cet événement au vendredi ~o me- ]
personne, et Chardin fait connaître tous les dé-
j~'affam 6); Napuaoul (p.ft),i.t3ett&)dit t
tails d'une fête qui se célèbre encore chaque
le vendrediou, suivant d'autres, le samedi dixième année en Perse en commémoration du martyre
jour de tannée 6 i. Or, toutes ces indications sont ( H'ocam, fête qui dure du i" au 10 moh'ar-
de
fausses quant à la férie, car le i o moh'arram 61i )
ram'a.
tombe un mercredi, correspondant au 10 o oc- En i/)5, Moh'ammed-ibn-'Abd-AUahà ~A'-
tobre 680, et c'est ce que semble avoir remar- <
~r-M-~aS et tbrahim, son &ère, à BaMamra;
que Abou-'t-Mah'âcin (t. I, p. )~, L o à n), en 16 g, H'ocam-ibn-'AH-ibn-'Abd-Auahà Fakh
qui se contente de dire que ce fut le dixième dans le N'a~; en 176, lah'ïA-ibn-'Abd-AHah

Ï'A< BM(M~ <i/~ &)'aeeM, p. &oo, I. 3t (t. Hdata trad. franç., p. aaa et 938); du reste, Hn'hésite pas à
ptaceriâ mortde H'c~ain au 10 moh'arram 6t (ttM. p. ~17, tt t. II de la trad.f'an~ p. 967).).
ïaMeiHtg~r<!<<!e!'em~)M'ee«omttn,t.I,p.ti6.
° HMtmre<~ ~em~tre ettomaH, t. !V, p. 167 in-8', Paris, i836.
Chardin,.Fc~M~~M~ t.IX.p.tg etsuiv.in-8~ i8ti.–fje agjuin 1765'* (samedi io mo-
h'arram t'i~~tdë t'Mg,) ,Niebuhr assista, à XMfst! ((~'L~.) aux Cérémonies qui se pratiquent ~e dixième
jour de la fête de H'o{atn..Cette fête fut instituée en 359 (968 de J. C.) parte eëtebre émir-et-omara Mo'ezz-ed-
Daùtah, qui,Tannée prëced.ente,atait fait sur les portea des temples de Baghddd une formute dé malé-
diction contre les OMAtADES.(Abu)f9da!/)t)Ma!.BttM!e')). t.p. ~78, ). & etsniv. et p. 48o,t. 6 et suiy.)

LetraductMrttitparMreùr~9j'ttiiiet(Niebnhr,f~i~tot~fi~M.t.n, p. t69; in-4", Amtterdam, t~So), mais, Ha page i5'


it;a)mitMtn'd)t;~jmn.'
M)'<j)m-t~M<), t.U, p.fAV, t.6 ethjt. (p. ij)3 tteiatràd.deM.BMbimde Me}i)ard).–Nn t~55. toenOe aëtëMtit
pm' )« ftollaudaie
HothndtMdm< fa de
de rite de ce mm du~j/j!Per~tte
par les denslapa~ienord-eet quis'élèvevere
partienord.est 191ede ce teomqui s'eMm vertl'eXlrlmitHaplússeptentrionaie
reittremite ta ptas teptentrioMte
du golfePersiqueet mesure
mMure
t[mtre oùcinq Uenetde tom.(Nietthr, DMef.tie << p. a' t ~79 in-4°, Amsterdam, t~4. ) Apr~ CMeans, en f~M, im Hottan-
dcMontpMducettepottMttoa.(H.F<~aytm~nt6.t.p.t6i,etD<m)'.t!t<'4''«~.p.9S9.)
5.
36 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
.a..e,. ..a ]-IL L_ i a_ -1 _~c_·
sociétés secrètes, et servit de base à divers ambitieux en
qui s'érigeaient
chefs de sectes. Les uns s'attachèrent exciusivement à la descendance de H'a-

dans le Dsi&tNt*; en a5o, un descendant de H'o- le !"<t&a)'Mt<!M*levèrent aussi l'étendard de la


caïn à Koufah, et un descendant de H'açan dans révolte'.`.

Le Daïlam est le massif en partie montagneux qui enveloppe ia rive méridionale de la mer Gaapienne

(.~jH y~), iaquetie, par conséquent, borne)e DafhtH au nord. Sa limite sud est formée par une partie de r~aMf-
Mt~aKet de la province de Bat(~yt'*); à t'est il est borné par le reste de cette dernière province et par le
ï"aht)-Mif<K,l'ouest par une partie de MaKfM~an et tes paysd'&Mn, ~[~)t (Ibn-H'auk'at'p. fn'.i.n i
à 14, et p. ftA; Abou-'i-Fedâ, Géographie, p. Frt, ). i à 10). Edr:si dit: «Les habitants du Mam
afurent infidèles jusqu'à l'époque de H'acan-ibn-ZaM (voy. la note & ci-dessous), mais 4 cette époque (ii5o de
tt'hëg.), la plupart d'entre eux devinrent Musulmans et embrassèrentla secte de 'Aii.B (G~ogta~he, t. H de la
trad. franç., p. 178 et 179.)
Appeié aussi MaKMthniM, ~~uJ~"(H'âd]i-Kbaiu'ah,J');'tM)tJVMma,t. !,p. 448). Ce fut H'açan-
ibn-Zaïd (voy. la note 8* ci-dessous) qui fut le chef de cette révolte, que ïâk'out place en a&g. Motas'im avait,
en 218, succédé à Màmonn, et, dans la sixième année (en as3) du khalifat de ce troisième descendant de Hareun-
er-Rachid, Moucâ-ibn-H'afs', petit-fils de 'Amr-ibn-et-'Aia, qui était gouverneur du !"a6arM<att, se révoita; i) fot
vaincu, et exécuté à ~Mra-matt-nif. Le '<t&at'Mt<!nentra alors dans les attributions de 'Abd-Atiah-ibn-T'âhir, qui
donna le gouvernement de cette province à son fils, sous ia tuteue de son frère SoIa!m4n-ibn-'Abd-A!tah-ibn-T'ahir.
Ce fut alors qu'en ata, l'Alide H'acan-ibn-Zaid se révolta, chassa Sotaïman et prit !e gouvernement du 'ata-
<'Mt<i)t' qu'il garda jusqu'au 7 s'afar 370, après un règne de dix-neuf ans huit mois et quelques jours. Son frère
Moh'ammed lui succéda' et fat tué dix-sept ans et huit mois après, le vendredi 5 chaouâl 387 (3 octobre goo
de J. C.), sous le règne du khalife Mo'tadhid.
~tma!. mM<~m). t. ]!, p. aïo, i& et suiv.–Voicitagénéatogiede ces deux princes te))e qu'eUe estdonnée
acettepagealoduiivred'Abou-'i-Fedâ'
Aaoc-T~nB.
-i

C'est ainsi qu'écrit Mt/out~o'~m);, t.m.p.Atr'J. 'i–ithnh'M, t. p. Ft~,). tSa~), dans )hn-!(ha))ijfan on lit a
plusieurs reprises ~J! (fasc.1, n')~,p.v.i. 6, n° FA.p.t)",). t,etfaM.m, n°)"<A,p. Ar=, ). 9; –t.Ideh tmd. angl.,
p.iooet58!)).
Lespremières lignes de mnartjde .~jj) mot copiées mot mot dans terULif~t (_)L<~d'h't'a)fhri(p.C')°. ). i
<~
à 5).
H'tdji XimMHtdit q~ete ~M:M<!m'a)t est h partie septentrionale da Mxt'MfAt ( D;fMmJVt.m.t,1.1, p. 4to ).
ia)t'oNt,J~m-ti-BcH~,t.m,p.<<.).8,ap. e'v(p.3Met386dehtrad.<)e6).BarMerdeMeynard). ).
"~M!.mM!tm.t.H,p.a6o,).&<),p.aM,i.t3ti'yt':tp.s<),<toha5o.
Voirausti taG&~r.d'EdrM. t. Il de jatrad.franc., p. t~Sett~Q.–Am.Jaubert a écrit B'tftm-itm-ZaH.auHendeB'ofm.
7* Le tfadoct<'ar des ~H!Mt<e<d"Aboa-'t-Fed& a omis ce lah~M, cependant nomme ~ansie texte arate.
'*J'ndtt(notetci-de!<!m)eequ'i)importaitdesatoirsMte!acan.
Ah)u-'t-H'cta:n-!ah'iia tnt défait a Xm!~ (m !i5e) par Moh'ammed-ibn-'AM-AHtn-icn-T'ahir, qui envoya sa tête au thaiife
Mosta'îo.(~ntM!Lmu<tMf.t.H,p.aio,ï.t9.)
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 37

çan~, d'autres à celle


fcHc de H'npaïn
f)f d'autres MK'nro
H'oçaïn, ft'antffe encore n~t~m'ont
admirent ft~'anf~e
qu'après ]ala Tnnft
mort
de ce dernier, l'imamat devait passer au troisième filsde 'Ali, à Moh'ammed-
ibn-H'anafiah ainsi nommé du nom de la tribu de sa mère les ~/MAts au
moins une partie d'entre eux, partageaient cette dernière opinion et se signa-
laient par l'ardeur de la haine qu'ils portaient aux trois premiers khalifes, à
Â

'Aïchah, aux OMAÎADES, à tous ceux qui étaient coupables d'une manifestation
quelconque contraire au fils d'Abou-T'âlib et à sa famille. On donne le nomde
Â'a~Mt'CMs~ (~L~J)) ou j~~M~es à une secte de Chns qui admettait que ce
Moh'ammed-ibn-H'anafiahvivait dans les monts A~OMa~ (~~) et devait re-
paraître pour remplir la terre de justice, commeelle était présentement rem-
plie d'iniquité. On s'explique très bien comment l'autorité des OnAÎADEs ne
s'étendit qu'avec peine dans les parties orientales de l'empire musulman ftLà,
(fdit Silvestre de Sacy, l'oppression seule et la tyrannie étouffèrent les regrets
Ket les vœux de tous les cœurs, qui conservaient un vif attachement pour la

El-Bekrl, p. o), 11 (J. t. XIII, p. 479, ibn, etc.ibn-H'anifah, et que des auteurs
5'sér.). croient être une captive faite dans l'expédition
Ibn-K'otaïbah (p. ))), ta) le fait courir commandée par Khâiid, dans le 7~m< cette
en 8i, à i'age de soixante-cinq ans; Ma'coud! tribu, dis~f, originaire du B't~'a~ occupait la
(t. V, p. 967, L 9, et p. a69,1.1), Et-MaMn partie du 7eBtaMt<t& longtemps abandonnée après
(p. 65, 1, 6 et seq ), lah'îa-ibn-Bakh- cité par l'extinction des D~MtCt'tM.(Caussin, Essai, etc.
Naouaou!(p.))ic,}. i&),Ibn-Khauikân'(n°ev-, 1.1, p. too a toa.)
fasc. vt, p. <)), 6 t. Il de la trad. angL, On les nommait ainsi du mot
.a3[) ffqui se
Abou-'I-Fedâ (Annal. muslem. t. I,
p.577), sépare", et i'exp)ication en est donnée dans les
p. &a4,i. 5 à y.etnote t99),con6rmen~a date Pro~om~M ( ?)(!'< e< Ët'<)'. t. XVI,p. ev, L u.<
donnée par [bn-K'otaïbah pour celle de sa mort. etsuiv.-t. XIX, p. &o3), où ce motest transcrit
Sur Moh'ammed-ibn-H'anafïah, voyez Chihab- Silvestre de Sacy avait dit Rafédhis.
7!<Mt<M.
ed-D!n, ~D~OMmaM (Notic. et Extr. t. II, (Ei!yoM ~e 7<t fe~'oH DrMM~,t. I, p. xLvm
p. i&6 et t~y), et Ibn-Khaldonn, ProMg'ota~MM etp.cLxxvn,a!anote.)
(t~. t.XVI, p, -1-ovm 6ne; XIX, p. /to3) Ibn-KhaBikan, n° )\ &sc. Vf, p. <)), 8
dans le chapth'eintitule: Des eptMMM des CMftM et 9'' (t. II de la trad. angt., p. 677). Pro~
f!!<~M/e<&J''tNt<!N!at(!)6t~.t. XVI,p. f~<} à )"~)e; g-omeM~, aux pages indiquées ci-dessus.
–t.XiX.p.&goa~m). E!-MaMn(p.M,7)ditatort~LJC'~(~a-
La tribu des BeHCX-tf'att~, qui était celle M<M).
).
de sa m&re,Khaulah,SUedebja'far-ibn-K'aïs-
desam&retKhau!ah, Sue de Dja'far-ibn-K'aïs- Pre~.
Pre~. (p.
(p. 16 et i?;–p.
i6et p. &oA).
&oA).

dit qae ce Moh'ammed, né deux ans avant la mort du kMife 'Omar, par conséquent, vers la fin
de atdel'Mgire, mourut a Me~tMte t"moh'arram8t, ce qui lui donne environ cinquante-neuf ans
d'âge. Ibn-
K'otatbah (à ta page indiquée note a ci-dessus) dit soixante-cinq ans. Les incertitudes sur la date de sa mort
senttetiesque Naouaoni(p. t)p,L ta à io)eite,d'après dinérents auteurs, des dates qui varient de t'an ~a A
t'an~M~ J
Voyëzt.t. 1, p. '<r')in.pena!t.dutextedonnéparM. deSianeen t8<ta.
38 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Kmaison de 'Ali n Ajoutonsque les idées empruntées par les Chusà l'ancienne
théologie des peuples de l'Asie orientale durent jouer un grand rôle dans l'es-
pèce de passion avec laquelle ces peuples servirent toujours la cause d'une
dynastie déshéritée, qui offraità leur raison le type de la légitimité et du bon
droit, à leur cœur la touchante et poétique Hguredp la douleur soufferte'pour
le triomphe de la justice.
1I! résulte des détails dans
Sunnites
lesquelsje viens d'entrer que, sur le lit de mort
etCMs.
du Prophète, les Musulmansse partagèrent en deux camps dans l'un seran-
du

gèrent ceux qui acceptaient les faits accomplis,dans l'autre ceux qui considé-
gèr<
raient 'Ali comme ayant des droits qui avaient été méconnus, quoiqu'ils
le plaçassent, parmi les prétendants, dans une position exceptionnelle.De là
les Sunnites et les Chiïs, noms dont je me sers sans savoir quels furent, à
l'origine, les noms que se donnèrent ou reçurent ceux des Musulmans qui se
considéraient comme orthodoxes, comme étant dans la vraie voie tracée par
Moh'ammed, et ceux qui protestaient contre des actes qu'ils tenaient pour
illégitimes. J'ai suffisammentindiqué comment une fractionde ces protestants,
tout en conservant la base fondamentalede leur croyance, savoir, que le sou-
verain pontificatappartenait de droit à 'Aliet à ses descendants, manifestèrent,
pendant son khalifat, sous ses drapeaux mêmes, des sentiments d'hostilité qui
témoignent d'une dissidencedont la cause est obscure, mais dont l'existence
est certaine; et si, dès lors, un élément de discorde divisait les partisans de
'Ali au point de constituer une secte qui avait son nom (les Khaoudridj),on
peut se représenter aisément ce que la mort de 'Ali dut engendrer de fractions,
dont je ne saurais ici ni rechercher le nombre ni préciser les nuances. Pen-
dant toute la durée de la dynastie Omaïade (jusqu'en i3a), les Alides ne
purent songer à prétendre au khalifat; leurs revers étaient trop récents, leurs
blessures trop profondes; mais, en même temps qu'ils étaient obligés de se
soumettre aux khalifes régnants, ils voyaientailleurs le pouvoir légitime; pour
eux, ce pouvoir résidait dans les descendants de 'Ali, ils les honoraient sous
le nom d'T~t~s~ etla secte qui se rattachait à la branche de H'oçaïn
1C1HJ a s'appelait
a
Imâmiens. Tm~tMMMS~.
~MMMMëMs'.
J~M~M uL'inactiondanslaauelle
nacuon dans laquelle leur
leur faiblesseles
nr faiblesse tenait nrénara
les tenait prépara le succès
le succès

Exposéde la religion des DfHz.M~1.1, p.xxtx prendre naissance après ie io moh'arram 61,
et xxx. jour de la mort de H'oçaïn. Voir tfi~hwe des
Les ~atjeaMt' comme je rai dit à la page Berbers, t. H, p. 5oo, de la traduction. Les
précédente, avaient aussi leur imam, qui était 7M/H&M partageaient aussi la croyance au retour
Moh'ammed-ibn-H'anafïah; cette secte dut d'Ibn-H'anafïah.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 39
1 1
d'une autre branche de la famille du Prophète. Profitant des coups portés aux
OMAïADES, que l'on ébranlait en les stigmatisantdu nom d'usurpateurs, profitant
ausside l'impuissance à laquelle étaient réduits les Aiides, absorbéset divisés
par leurs vaines querelles sur la vraie souche de la légitimité, les descendants
d'El-'Abbas, oncle de Moh'ammed, concentrèrent tous leurs effortssur la pen-
sée de s'emparer du khalifat. Leur conspiration, lentement ourdie, finit par
éclater, et triompha. Les partisans de 'Ali ne purent être que spectateursde ce
grand événement, et un changement de dynastie fut incapable de modifier la
position d'infériorité à laquelle ils étaient arrivés. Sous les 'ÂBBÂssiDES
comme
sous les OmïAOEs,leur existence se manifestait par de sourdes protestations et
par des vœuxstériles. Pleins de foi dans la justice de leur cause, les T~M~M~s
ne se lassaient pas de placer leurs espérances dans les petits-fils de H'oçaïn,
lorsqu'en i&8 le sixième imam, Dja'far-es'-S'adik', mourut' dans des circons-
tances particulières qui engendrèrent un nouvel élément de trouble dans ce
gouvernement occulte. Es'-S'âdik' avait désigné son fils aîné, Isma'ïl, pour lui
succéder, mais ce filsétait mort avant lui, et son secondfils, Mouca-'I-Katzim,
fut, à la mort de son père (en 1~8), appelé à l'imamat~. Aussitôt de graves
dissentiments surgirent, parce qu'Isma'ïl avait laissé des Ëls, et que c'était à
l'und'eux, suivant un grand nombre de Chiïs, que la qualité d'imam revenait
de droit. Deuxsectes bien tranchées se formèrent donc au milieu du second
siècle de l'hégire l'une qui conserva le nom d'~mteMS, l'autre qui prit le
nom d~sMM'~M-ms. Les partisans de la première reçurent aussi le nom de Duo-
~ctrnaMM,parce qu'ils continuaient la série des imams à partir de Mouca-'I-
Katzimjusqu'au douzième(Moh'ammed-el-Mahdi),pendant que les ~M~M-Ms
étaient obligésd'avoir recours à leur absurde théorie des imâmscsc~s théo-

Ibn-et-Athir, El-Kdmil, t. V, p. f~), 1. 4 (t. II, p. 76, L i3). Abou-'t-Mah'âcut (t. I,


et 5. Voir la généalogiede Dja'far (Annal. p. <))" 5) écrivent ce nom ~I)U~[,E!Mtzim,
M:MJ'em.t.H,p.99,Lyàio). comme t'écrit Ibn-Khauik&n.
Ce septièmeim&m:,né en < a8 ou en t ao, Le premier mtMoh'ammed-ibn-Isma~), dont
selon n-Khat'ib (+ 463), fntan-~tëen rama- le nom a été si souventexploité par d'ambitieux
dhan etM~ndtdt%B~~par ordre d'Er-Rachid, intrigants, comme l'a montré Silvestre de Sacy
qui le fit mettre à mort en i83ou 186. (Ibn- dans son Introductionà i'F~o~ ~e7s re~Mtt des
KhaUikan,n° vot fase.M, p. f), I. 6 et 7, et Dt-Mes (p. t.xx, cLxxxv,cxcv,co). Le père de
p.t't', t. 6; t. ni deiàtrad.ahg! p. /)6~et cet bma'u était Dja'far-es'-S'Adik', le sixième des
M6.)~oye~Ibn~e~ t. Vi, p. douze imams admis par les Dt«~eetNMM~ Sur
). 7 et suiv.) voyezaussi FaHu~ed-Dm (in GAfM<. les <M<tNM e~M, voy. ies Pm~g'o'm~tM(Notic. et
<tMec,1.1~ p. ~et A; p~6de !at'ad;). Ibn- F~. t. XVI, p. 1. i5, a p. L 3;–
Bat'out'ah (t. H, p. 108, i. 3), Abou-'i-Fedâ t. XIX, p. 43 et &09).
/i0 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
rie, du reste, adoptée au fond par les diu'érentessectes de Chus ies ~Mc~Mt~s
et les Rdfidhis croyaient, comme je l'ai dit, au retour d'Ibn-H'anafiah; les
DMo<i~cMK<K'ms, encore du temps d'Ibn-Khaldoun (xive siècle de notre ère),
dpratiquaient tous les soirs une cérémonie ayant pour objet d'inviter le fils
d'
d'El-H'açan-el-'Askanà sortir de sa caverne'. <t11m'est impossible, dit Silvestre
Isma'ïliens. « de Sacy, de dire ce que devint la secte des /.sNM;~Mms
tf
pendant la vie de
ffMoh'ammed-ibn-Isma'u;peut-être même ne prit-elle une forme et une or-
[f.

ganisation régulière qu'après sa mort, car il ressort de tous les monuments


cr

n qui nous en restent que le retour de Moh'ammed-ibn-Isma'ïlétait le dogme


tf

n principal de cette secte, que tout se faisait au nom de ce fils d'Isma'ïl, que
n'

rrc'était à son service qu'on s'enrôlait pour être prêt à le suivre quand il repa-
Kraîtrait 2.il
K

Obscurité J'ai suffisammentexpliqué dans le tome 1 cequ'était te personnage attendu,


quicoutre ile Mahdi; les indications
la véritable qui précèdent permettent d'entrevoir combien doit
origine être obscurela véritable origine de celui des Mahdis annoncésqui fut en réa-
et
des Fât'imites. iité le fondateur de la dynastie d.esFAT'miTES,
]~
appelée aussi dynastie des Is-
MA/iuENS.
M< Abou-'Obaïd-Anah-eI-Mahdi(c'est le nom de ce fondateur) descen-
dait-il vraiment d'Isma'ïl, dont le père, Dja'far-es'-S'àdik', avait pour bisaïeul
H'oçaîn-Ibn-'AIi-ibn-Abou-T'âHb ? C'est là un de ces problèmes qui, vraisem-
blablement, resteront à tout jamais sans solution positive. Les divergences
entre les auteurs sont s' uitipiiées, les affirmationsopposéessont si absolues,
qu'il est, on peut le di' ..mpossiblede démêler la vérité. Ibn-KbalIikàn~,En-
Nouaù'î\ Abou-'l-Fedâ~,Ibn-Khaldoun", Mak'rM~ ne présentent qu'un tissu
de contradictions, à l'exception toutefois des deux derniers, dont l'un a évi-
demment copié l'autre. Tous deux établissentla généalogiedu Mahdi de la ma-
nière suivante ~Obatd-Allab~-ibn-M)A'<:tK)me<e~<6-ibn-P/<<tt'-e~-Mos'<t~-
t atK)me<t-e[-~ <!p!o-)Dn-~<:y<tr-et-~MOS a<t-

P;-o~. (Nol. et Ext. t. XVI, p. f~. 1. 2 Pye~MHMM (~oit'c. e< ~.ftr. t. XVI,p. f~f,
à 0, et p. t~~f, L 9 et sniv. t. XIX,p. ~o5 1. a et 3; t. XIX, p. ~09). H. d. B. t. !I
et ~09). N. d. B. t. H de la trad., p. 5o4. de la trad., p. 505.
DfM~M,t. I, p. MVet LXVL Chrestornathiear~e, t. II, p. ~f et f)c;
OM~st-e~~MM, n°~'<o, fasc. iv, p. ee, p. ga du même tome.
i. i à 3 (t. H de la trad. angl., p. 77). f~Obatd-AUah, dit Silvestre de Sacy, n'était
Dr!MM,t.I,p.OLÏVt,notet,etp.CCCCX!:XYM[. "pas primitivement le nom de ce prince; il me
~MMa~.MM&M!. t. )t, p. 308 et 3to. Abou- "parait indubitable qu'il s'appelait &M. 11était
'1-Feda, ces pages, donne plusieurs gënëahjgies fRIs de H'ocaïn-ibn-Ah'med, .ou propre fils
qui ne s'accordent nullement entre elles, et il ne "d'Ah'med." (Fayose' de religion des Druzes,
dit pas à laquelle il donne la pré~rence. 1.1, p. ccu et ccm.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL
'J-7!)~<T-t'1--D."f-c't~T)~y't- 4
~t&M-~o/t'aNHK~-e~oMm'-ibn-ïsma'ïI-ibn-Dja'far-es'-S'adik'-ibn, etc.,
jusqu'à ~Ali-ibn-Abou-T'âlib. Plusieurs causes ont contribué à obscurcir le
berceau de cette dynastie. La principale réside dans les moyens mis en œuvre
par les 'AaaAssfDES,qui, humiliésde s'être vu enleverla moitié de leurs États~2
par les F~T'tMUES, ne négligèrent rien pour parvenir à effacer jusqu'auxtraces
de la noble origine de cette famille. On sait qu'en &oa (1011 à 1012 de
J. C.), sousle règne du khalife K'adir, il fut dressé solennellement àJ?agMM
un acte par lequel des k'adhis et un certain nombre d'éminents docteurs 3 dé-
clarèrent que la généalogiedont se glorifiaientlesFAT'umiES était un mensonge
et une imposture D'autres causesont dû agir dans le même sens surveillés
et traqués pour ainsi dire avecune persistanceassidue, etlesimams changeaient
cfleurs noms et les noms de leurs dâ'ïs, dit En-Nouaïri, et se transportaient
souvent d'un lieu dans un autre Ibn-Khaldounprétend que ceuxqui con-
testent à 'Obaïd-AIlah-eI-Mahdila descendancedirecte de 'Ali ont profité de
la nécessité, où s'était trouvé cet imam, d'agir comme ses prédécesseurs, en
se tenant cachéafin d'échapper aux recherches de ses puissants ennemis; ils en
ont prôSté, dit-il, pour attaquer sa naissance; les courtisans des "ABBÂssiDES,
en vue de rehausser leurs faibleskhalifes, .vu""
ont accueilli et arépandu
""VV"I~I. vu viruaauu ces
vw calom-
maavaar

Lestroisnoms que j'ai soulignés sont ceux Ridhâ dont!bn-et-Athir(~<!Mt7, t. IX, p. <
des MMaNM cae~M. Abou-'i-Mah'acin ( ~o~'OMM, t. /)) placela mort en 406, et qu'Ibn-Khallikân
t. II, p. ftje, ). i et a) a adopté la même généa- f mourir en djoumMi-'i-aouet ~oo, ou 403
fait
logie, en substituant seulement le nom de Maï- s
suivant d'autres*. a. parait, d'après les explica-
mounaeehudeDja'far-et-Mos'addik'. t
tions données par Ibn-et-AtMr(t. VIII, p. n),
Ibn-Khaidoun, Pro~omm~ ( ~o<c. et E.f<)'. (qu'Er-RidhA, en signant le document de /)o-3,
t. XVI,p. ~), 1 t et a id. t. XIX, p. ut), i
malgré les vers dans lesquels il reconnaissait
Mak'rtz! ( CAfe~.o-a~, t. II, p. i. g et t o, i
l'ascendance des khalifes d'Egypte' céda à la
p. go du mêmetome) rappelle qu'ils leur en- 1
pression que son père exerça sur lui. Sa résistance
levèrent r~Me < la preuve de sa conviction.
est
(~t ~~L). !e (~:),
AbuiMœ ~Mna~.MMi!<em. t. III, p. i~t, t. i8
la
~'(~t), ta~esopo«tm<e(~[), et sniv. Exposé de la re~MM des DrMM~,1.1,
~es<<e)M-f?MM~'M~(~J~&)et~e/e'N:M 1 CCMHet CCUV.
p.
(~'). 5 Traduction de Silvestre de Sacy (Dt-MM~
ParmiParmi
lesquels figure
lesquels le célèbre
figure le célèbre chérif
chérif Er-
Er- < p.
1.1,
1.1, p. ccccu).
ccccu).

OM<~Mt-e!Mtt,n° ~fasc.ttt,p.AV,i. t~etiS (t. M de la trad. angl., p. taa).–Le texte pûblié


de i838 a iS&a par M. de Stane (t.1 p. v)=F, ). 17) donne les mêmes chiffres que l'édition Wüstenfeld
(i835
& 1840); maisiadate que j'emprunte àIbn-et-Athîrdoit être
préférée, puisque Er-Ridhâ signa la déeiaration
de &oa.
Ces vers.atés d'abord par Jbn-et-Athir été reproduits par Abou-'l-Fedâ
(E{-f~t7, t. VIII, p. )A,).ia)ont
(<<MH«<.)KM<!em,t.H,p.3o8,).t5).
tM<;em,t.H,p.3o8,).t5),
6
/t2i) ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
nies. Aussi pense-t-il qu'on ne doit faire aucun cas du document de 402, uni-
quement basé sur des ouï-dire etsurl'opinionpublique qui régnait à Bag/M~,
ville dévouée aux'ABBÂSSIDES. Ibn-Khaldoun va plus loin, il regarde comme
un témoignage irrécusable, comme une preuve manifeste de l'authenticité de
la généalogie des 'OBAtbrrES,les dépêches que nous verrons le khalife Mo'-
tadhid adresser à l'émir de K'airaouân et au prince de &m~aA~. a Quant
aà ceux, dit-il en terminant, qui font descendre cette famille d'un juif ou d'un
ft chrétien, qui lui assignent Maïmoun-eI-K'addâh'ou tel autre pour aïeule
«nous répondrons que cela suffit pour prouver la perversité et l'infamie de
s ces gens-là~ Mak'rM traite aussi les généalogies autres que celle qu'il
adopte d'histoires faites à plaisir4, et répond, à ce qu'il appelle un tissu de
calomnies, par les mêmes arguments qu'avait employés Ibn-Khaldoun.
Silvestre de Sacy conclut avec réserve en ces termes «Je suis très porté à
tr~emse)*avec Mak'rizt -que Fauteur des FÂT'tMiTES, 'Obaïd-AHah, descendait vé-
KrItaMement de 'Ali~ toutefois, pour l'ascendance immédiatede cet imam, il
a recours à plusieurs suppositions pour expliquer de la ~MMt~equi lui a ~st-M
la plus ffat'semMaMela confusion qui résulte de la comparaison des diverses
sources et bien qu'il ajoute un argument à ceux de Mak'rîzi, il expose la vie
de H'âkam-Biâmr-AHah en se gardant de remonter plus haut que 'Obaïd-AI-
lah~. Et. Quatremère a publié, en 1836, un mémoire" dans lequel il adopte
l'opinion contraire, mais en s'exprimant, comme un maître qu'il était, avec la
même réserve (t 6'aMS prétendre décider absolumentla question, dit-il, je peKcAe
«cependantpour l'opinion des écrivains qui ont vu, dans les FÂT'mHTES, non de
ft véritablesdescendants de Moh'ammed, mais des imposteurs adroits qui avaient
n cru devoir appeler au secours de leur ambition un titre
vénérable pour tous
fdes musulmans'D Je n'ai pas la prétention de trancher unedifEculté que ces

Par la raison (se)on Mak'rM) que le khalife *CAfesf.<tt'<t~,t.![,p.~),i(p.godu


n'aurait pas pris une pareille précaution s'il avait même tome). DnfM~ t. {, p. ccxf~vni.
cru que 'Obaïd-Afiah fut simplement un impos- ° 7< ibid.
p. nvi, note i.
teur, car, dans ce cas, il n'aurait pu avoir aucune Id. ibid. p. ocDt. note a.
influence. On conviendra que cette raison est '7<<&tW.p.CCLt.
bien faible, puisqu'il suffisait que les popuiations J. A. t. If, p. 97-1~9, 3' set-. t836.
crussent qu'il descendait de 'Ali. M. Cherbonneau, parlant de ce mémoire (J. A.
Voir les génëaiogies auxquelles j'ai ren- t. V, p. 5&4, note t, 5° sér. i855), se montre
voyéplus haut. plus absoiu que l'auteur iui-meme.
Pro~om~tte~ (Notic. et&f()'. t. XVI, p. )")" Au nombre des raisons sur iesqueties c!t.
et t~F XIX, p. 44 et 45 ). N. d. B. t. H Quatremère cherche à appuyer son opinion, se
de la trad., p. 507 et 5o8. trouve (p. 111) un récit d'tbn-KhauiMn (jui
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 43
deux illustres savantsn'ont pu résoudre, dimculté telle, au milieu d'opinions
diamétralement opposées, x qu'il nous est impossible dit Silvestre de Sacy~,
« de distinguer la vérité avec une entière certitude. Comment pourrait-il en
être autrement quand, à une époque relativement voisine de ces événements,
ibn-H'ammâd, au sujet du partage d'opinions que cette question d'origine a
fait naître, disait KDieu seul est capable de faire cesser cette division il
Après avoir exposé, aussi clairement que j'ai pu, ce qu'étaient les imams,
il me reste à dire commentils exerçaientleur influence malgré la retraite dans
laquelle les recherches dont ils étaient l'objet les obligeaient de vivre, et
comment ils communiquaient avec leurs partisans. C'était au moyen de dâ'ïs
(a~), missionnairesmystérieux, secondéseux-mêmes par des agents en sous-
ordre qui préparaient le terrain, ébauchaient les conversions, et les chefs ne
paraissaient quequandle moment opportun était venu. C'est vers a5o, par con-
séquent sous le règne de Mosta~ïn,douzièmekhalife 'abbàsside, qu'un certain
'Abd-Allah-ibn-Maïmounse mit à répandre des idées qui lui étaient propres, 'Abd-AHah-
1
en vue de se créer un parti puissant, et, pour attirer plus facilementles CMïs ïbn-Maïmoun
l'a
parait vers a5o.
dans son parti, il commença par appeler les hommesà reconnaître pour imam
Moh'ammed-iba-Isma'u~.Abou-'l-Fedâ~ fait partir ce novateurdes dépendances

serait, en effet, l'objection la plus forte peut- déclare être convaincu que cette anecdote est
être qu'on puisse faire la thèse soutenue par complètement fausse, et, ma!gré l'opinion favo-
Ibn-Khaidouh et par Ma~'rizî, ce récit e<ati raNe de H'Mji-KhaMah, il ne regarde pas ie
SM~eNft~Me. Je veux parier de l'interpellation que DaoMa~e~-JKoK/t'fti'M~
commeétant un guide tou-
Moh'ammed-ibn-T'abat'abâ, membre de }a fa- jours sur.
mille de 'Aii, aurait adressée à Mo'ëzz-Lidin- ~EpO. de la reKg't'OHdes DfM:M) t. I,
Allah, lorsqu'en ramadMn 36a ce prince vint p. OOXLVDt.
d'.4/i'~Meen ~~)!e*, et de !a scène qui suivit J.t.V,p.53o,5'sër.t855.
cette interpeUation. Ibn-KbaMikan, comme it !e "Les 'ÂBBissiDEs,dit Mak'rtz!, ne cessaient
dëciare a emprunté ce récit au livre queDjemai- "de chercher les occasions de les tourmenter et de
ed-Dm a puNié sous lé titre de M<J~&~tJ.jJ)' fies exposer à toute sorte de supplices.') (CAres-
d'
(7M~MM~ éteintes), livre dont H'âdji-KhaM&h'' <oma<&t'e arabe, t. H, p. r)", 1. 4 et 5; p. 92
parle avec ëtdge(Mer ~)'M). Cëp~ tbn- du même tome.)
KhaUtkan mi-même objecte que tbn-T'abât'abâ' Df'~M, t. I, p. HVt!a LXXI.
était mort en 3~8, c'est-à-dire depuis quatorze /')):M~. tMM~em.t. II, p. 3ia, L 3.
ans, quandielV~FAt'imite quitta l'Afrique; M.de Mak'rM dit qu'il était d'Ahouâz. (C/t)'Mt. arate,
Slane (t. Il de la trad. ahgt., p. to, note 7)
o<f)ltC~l..i[ueiHU<tU.au{jt.,p.ttUKi7~ t.!ii,p.H,f.o,eLp.OO.~
H, p. H. L5.etp.88.)

tb[i-KhaUiMn,n°)"faec. tv,p.~J.6a8(t.Ude!a trad.ang).,p.&?).).


~p.t~Md~h~~a~
''H'âdji-Kh!ttifah,n'e)F(<,t.m,p.ii39,6à8.
Qui donnete nomcompletde l'autenr, dont il place la mort en 6a3 (t aa6de J. C. ).
6.
M ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ut; A<trK(t;et
de A'<tr<M&et ad'/s~aAampour
tspNKampour se rendre
rendre dans ie ~AmMM<o!m.
dansle à /<A.nMvib
A/tOM~sMM, pt.àà ~IsAw-
~(MMzet
Mokram
(~<~Le~), d'où il fut bientôt obligé de fuir à &!s'm/t, qui ne lui offrit
p pius de sécurité; il alla aiors se fixer à ~a~MA, ville des dépendances de
pas
1N'tms'
MontibAh'med
lui succède
(Émesse)en Syrie, et il y mourut. Un filslui était né à ~amM; ce fils,
à SaiamMi.
nommé Ah'med, lui succéda; ce fut Ah'med qui envoya en 'Tr~' un certain
il

Ahmedenvoie EI-H'oçam-Ahouâzi! dâ'ï qui avait accompagné'Abd-Allah dans sa retraite à


H'ocaïn-e)- Salamïah.Arrivé sur le territoire cultivé de Koufah,auquel les Arabesdonnent
Ahounzi t
dans
le( nom d'es'&OM~(&~t), ce missionnairefit la rencontre de tTamdan-ibn-e!-
1(

H'oçaïn Acha'th, surnommé~snK< Au dire duchénfAbou-'i-H'açan,dontEn-Nouaïrî


A
rencontre
H'amdan-ibn- reproduit la narration, cecise passait en a 6~, par conséquent sous le règne
ri

Acha'th, ddu khalife 'abbasside Mo'tamid, et c'est sans doute de cette


origine qu'entend
ditJ~fH'tH~
pparler Mak'rîzîquand il dit qu'il commença à être question des A~fMM~'s en
aa6~ car c'est sous l'année ayo qu'lbn-el-Athir place l'instant où les A~orm~s
s'agitèrent sous le Saouddde ~OM~ On doit croire que K'armat', avant de se
Ibn-H'auk'al, dans le chapitre qu'it consacre encore inquiété, et se vit dans la nécessité de fuir
aux D/eM~ (contrée appelée aussi '7)'a/c'-e<- à BM't'aA~puis enfin à Salamïah, où il mourut,
~'em'), parle de ~ara~ comme d'une ville laissant comme successeur son fils Ah'med, (pi.
isolée, c'est-à-dire ne comprenant pas plusieurs né à Sa&!B!M~devait être encore bien jeune
villes dans sa circonscription. en 26~,et cependant c'est à lui qu'on attribue
!bn-H'auk'a!, p. )v<, 11. l'envoi en VnM;' du da'ï qui fit la rencontre de
Mak'i-Izi, C/M'M;.a~ t. II, p. H, I. 8 K'armat'. Peut-être le pouvoir occulte dont il
et <);–?. 89. avait hérité était-il exercé, de fait, par un ser-
Dans cet H'amdân-ibn-el-Acha'th nous viteur dévoué; et, d'autre part, Silvestre de
voyons paraltre ici l'homme qui fut le premier Sacy place en a~ la )Mt'M«Me,dans !'Mt', de
chef de la fameuse secte des K'armat's. la faction des j!arN!<:< Voyez la note ci-des-
7)fM::e~t. I, p. CLXVt à CLXXI. sous.
Dn~es, 1.1, p. xx. Voir p. eux: !a date E~am!7, t. VII, p. ~), ai.- Et-MaMn
des débuts de K'armat', d'après le chérif Abou- (p. 1~4, L ta) donne la même date, et Abou-
'i-H'açan. J'ai dit que ce fut vraisemMa- '1-FedA(t. II, p. 266,1. 9) dit en 277. Abou-
b !ementvers a5o que ~Abd-Auah-ibn-Maïmoun 1. it
't-Faradj, HM~tM~.p. fv)<, (p. 179 de
commença à répandre tes idées qui l'obligèrent à t~ .ad. lat.), dit à la fin du règne de Mo'ta-
quitter A'araf~ et qu'après avoir tenté de con- mid, et on sait que ce khalife est mort le 19 re-
tinuer sa propagande dans le ~AcMM'~aH,il y fut djeb 379.

Ceogr. d'Abon-'i-Feda, p. F'A. Hm-H'auk'at donne pour Mmitesaux D)'eM! du côté de t'onent. ie désert
du ~Mr~!), de la Po-M, d'7tpaMK, et la partie orientale du~oMïMt~ vers l'occident, )'/<<&<!)-&M~nj
vers )e
nord, te DaN«m, tee t)))es de y<MoMmet de ~at, mais plus ordinairement, ajoute-t-i), on sépare dtt P~M tps
villes de B«t, K'<HCMft,~A/ttret laâ l5; in-S".
ZatM~aM,quet'orrëumtau PaMttm(E!-jMM<tM,etc.p. r'tt,
Leyde, i8~a).
b
Vitte située entre ~aA~ et Fams~K (tfik'out, ~oc~m-tVc,p. )"1 ). 9. Ibn-KhaUiMn, n° tFt, fasc. M,
p. Pe, ). i/t et i5 (t. II de la trad. ang)., p. 507).
°
Dt'Mzm, t. I, p. cun.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 45

poser en chet de secte, marcha dans la voie que noçain-el-Ahouaz) lui avait nommeK'arnmt/
c~~ù v~Q~~tiQ fta~Q ~m~û fmo H~nram–A~nn~~t tm avmt' H'oçaïn

tracée, et ce qui prouve qu'il y resta pendant assez longtemps, c'est qu'El- pour
Abouâzi, avant de mourir, l'institua son successeur'. Devenu chef des da'ïs, iui succéder.
K'armat' envoya de nombreux émissaires dans le Saoudd;l'un d'eux, nommé Succès

'Abdan, contribua puissamment,par son habileté, à fortifier le parti de K'armat', de'Abdan,


(U'ïdeK'armat'.
son maître~.
Cependantl'imam caché (peut-être le dixième~)vivaità &~tMtMtA, où il rece-
vait les visites de ses partisans, quand ceux-ci se rendaient en pèlerinage aut
mochhedR'op<MM. L'imam lui-même, accompagnédu plus dévoué de ses da'ïs,
nommé Ibn-H'aucheb, allait parfois prier sur les tombes vénérées des martyrs
que comptait la famillede 'Ali C'est dans l'accomplissementde ce pieux de-
voir au NtocAMlfoçaïn que l'Imam fit la connaissanced'un riche habitantt
du/<~m, qui y était venu en pèlerinage; ce pèlerin, ardent Chiï, se nommaitt
Moh'ammed-ibn-Fadhl. Il donna sans doute des renseignements favorablessurr
la disposition des esprits dans son pays, car, peu après cette rencontre, !bu-
H'aucheb fut envoyédans le Tetmem. Le manuscrit de Gotha Ibn-Khaldoun"ett Ibn-H'aucheb
Mak'rizî~s'accordent à dire que l'habile da'î reçut cette missionen a68~. Evi- danstelëmen.
demment les renseignements donnés indiquaient la ville par laquelle il con-
viendrait de commencer Ibn-H'auchebse rendit à \4<~m-Z<fa4 (~ ~<), où

En-NouaM cite par Silvestre de Sacy( Dt'MM~ être à tort ici que Nicholson a emprunte à
t.I,p.CLXXt). 'Arîb cette date, qu'U ne donne que dans l'intro-
'Drt<M~,t.I,p.CLxxx)vetcMxxv.Jene duction a t'extrait qu'H publie de cet auteur, qui
m'étendrai pas davantage ici sur les K'ar- a écrit entre 363 et 366.
Ma~ °. ° H. d. B. t. II de la trad.,
p. 5o().
Le dixième imam, pour ies &m<t*fKM<est Chrest. arabe, t. 11, p. fF, L 9 et io, et
Moh'ammed-el-H'ab?b, fils de Dja~far-et-Mos'ad- p. 98.
dik'et, suivant Ibn-Khaïdoon, père du Mahdi. Malgré les autorités que je viens de citer,
(Pfo~om~tei!, dans les Notic. et Extr. t. XVI, j'avoue que je conserve des doutes sur cette date,
p. f'<f, t. a et 3; –t. XIX, p. ùog.) qui semblerait indiquer que l'imâm était alors
Dt-M~es~ 1.1, p. COLV.
Peut-être Ibn-H'aucheb Ah'med-ibn-'Abd-Auah (voy. la note 6 de la
joua-t-i!!er6!e d'imam pendant }a jeunesse de page précédente).
Ah'med. Abou-'i-Feda ( /lMKs~.MtM&'N!. 1.11, p. 31 a,
~MaccoMMto/'tAe 1.
e~oM!~)Me)!te/'<&eFafeMt!<e ia) dit tout court, et Reiske, dans ses
~(~
dyMat~ M ~tea, Introduction, p. ao; in-8", annotations (p. y~i, nota a6o), explique qu'il
Tûbingen et Bristol, t84o. Je suppose peut- ne s'agit pas ici de la cétèbre ville de.~Mt qui

Sutl'histoire des Jf'm'mot'aet sur les sourcesà compter en ce qui les concerne,on peut tire avec fruit te
M~')M!femr<e<C«n)Mti)tM <!ttB<ttrtHH,par M. de Gœje,brochurede 86 pages, avecun appendicede xxt pages;
m-8'Leyde,)863.
~6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
sa propagande eut un tel succès qu'il se trouva, au bout d'un certain te temps, à
la tête d'une force imposante'. tdbn-H'aucheb, dit Mak'nzî~, établit sonauto-
rrrité à'y<m'< et envoyades dâ'ïs dans diversescontrées. Ses émissaires, selon
le récit d'Ibn-Khaidoun, se répandirent dans ie lérnen,le /etM4MMA, le ~aAf~
1le Sind, i'Me,
I'~g~p<cet ie Maghrib. On voit s'étendre ce réseau, dans lequel
}ia société secrète dont ie chef était à -So~M~ cherchait à envelopper i'isiâ-
Il envoie mismé.Les missionnaires reçurent sans doute successivementleurs ordres de
[1
deuxd:is
dans le Maghrih.
départ, et je ne saurais assigner ici de date précise, mais on doit s'écarter bien
était un port important à f extrémitéméridionale CArM;.arabe, t. II, p f)~, 1.1o et 11 (p. o3
du ~mm", mais d'une petite ville, ou m~me d'un du même tome).
fort, situé aussi dans r~t's~'e NeMMMM;et, en S'aK~ était la principale villed du J~emeM.
effet, le même Abou-'I-Feda dit ailleurs qu'en tH n'y en a pas dans le /~m~ dit Edrist', de
dehors de ~eM-A&isK, il existe sur le mont rrplus célèbre, de plus considérable, ni de plus
.S'aKf (~) une autre ville du même nom, Kpeupiëe; elle est placée au centre du premier.
appelée 'K-L~a/t, ffd'où sont sortis les pre- f climat. c'était la résidence des rois de tout
"miers apôtres des princes fat'imites qui, plus ")e /e'me):et la capitale de i'~r<:&te. –Iak'out,
ftard, régnèrent sur rÉ~ypte." Il place cette Mo~'cm-e~-BoM~t, t. HI, p. f~ i. sa.
autre ville de '~M, d'après Ibn-H'auk'ai', a11. Mochtarik, p. fA~, 4. MonM'tW, t. H,
trois marches de -S'att~ (voyez les notes 3 et d p. t'<A,.Li3. –Ibn-Bat'ofti ah parle de -S'Mt'a
ci-dessous). ( Ltj~.) comme de l'ancienne capitale du ./e)KM!f;
En-Nouaïri (DrMMs, t. I, p. ccccxux et de son temps, c'était Ta'izz (J~) qui était la
ccccL). Bibars-Mans'ouri (ibid. 1.1, p. ccLVt). résidence du roi du .femeM". S'<:M~ qu'tbn-
rrIbn-H'auclieb se rendit maître de presque Khaldoun p)a<Mau nord de ~m' est restée,
frtoutte7emeM.,dit Ibn-Khaldoun,et, après avoir de nos jours, une ville très importante', comme
fpris le surnom d'El-Mans'our, il construisit une on en peut juger par la description qu'en fait
forteresse sur }a montagne de Z<M et enleva Niebuhr, et pour tout ce qu'i! en dit'k.
fS'fm~ aux BeM-/a/ot-.)) (H. B. t. II de la Géographie d'Abou-'f-Fedâ, p. /\c, note a,
trad., p. 5o6 et 5og.) et p. <)<),
i. 90 (p. i3 et i3y de la trad.).

Voyez les pl. XX,XXV et les p. s ot, a 21 eta5a de la Descj-. del'Ara,bie, par Niebuhr. Ibn-Bat'out'ah,
Voyages, t.H, p. 177,). it et 3.– D'Herhetot,BtHtot&. cn~f.p. 10, cot.aumotAB[N;etp. Sa, col. a, au
motADEtf.–EdrM, t.! de la trad., p.6i.–Mk'out, Mo'~am, t. !)f,p. tf), ). ]6. –Mo<;At<tn~,p. )".)=,
i. l&. Mit)"<s'«!,t. II, p. fie), t. 3.
Geop-~Ate, p. ). tg (t. n de ta trad.,p. 126 et 137). Iak'out, Mo'djam, t. l[t, p. ~f, ). g a )a.
–;MM/ttan&,p.)*p,).t8Azo.)'M't'<<,t.H,p.fp),).7à8. 8
Les savants éditeurs du te~te d'Abou-'t-Fedâ renvoient à une note 13 (qui se trouve
p. ).) ) et remplacent
cette prétendue indication d'Ibn-H'auk'ai
par un passage de t'Azhi.
Metropoiis,cofNmeditH'adji-Khaiifah(D;tMtt~ttm~,t.n,p.iat).
Géographie, t. de la trad. d'Am. Jaubert, p. 5o.
Voyages, t. H, p. 176, 3. Ibn-Bat'out'ah voyageait de 725 à ~So (i3a4 à
t34Q de J. C.).
~M.t.n.p.i~a,).
Pro~om&tM (in ~Votte.et Extr. t. XV[, p. ).), t. 3, et t. XtX, p. t9i).
Niebuhr, De<e)-tp<MH Mfatte, p. 2oi et aoa; in-4' Amsterdam, t~ Voir pt. XXV.
H. Voyage en A-«h'e, 1.1, p. 3s!a et suiv.; in-&°, Amsterdam,
1776.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 47

~tX ~J~. ~t~ J~ J J A~ f.- -±


peu de la vérité en admettant que de ayo à a y deux da'ïs furent envoyés
dans le Maghrib;ils se nommaientEl-H'olouàniet Abou-Sofian nLe ~g-An6
n est une terre en friche, leur dit Ibn-H'aucheb, allez-y donc et labourez-la,
etjusqu'à l'avènement du maîtrede ~semeKce~ Bien pénétrés des instructions
qui leur étaientdonnées sur le mystère dont le but de leur voyagedevaitrester
enveloppé, sur les conditions que devaient remplir tes résidencesqu'ils choi-
siraient, sur le langage à tenir aux adeptes3, ils partirent, et, marchant tou-
jours vers l'occident, ils s'établirent, l'un à ~<tnM<<MMM~, dans ie pays des
Ibn-Khatdoun, N. B. t. H de la trad., C'est là une de ces expressions énigma-
p. 5o8. Druzes, t. I, p. ccLVet ccLVt. tiques sous lesquelles on désignait l'imàm. On
Abou-'t-Feda ne nomme pas ces dsux dâ~ïs, ii disait souvent maître de la chose. (DrM<.M,t. I,
parle seulement de missionnaires envoyés anté- p. cxcvn et p. ccccu.) Par ma&t'e de la MtMeMee
rieurement (à ~Abd-AUah-ech-ChË) chez les on entendait qualifier l'homme qui ensemence-
&'<<!ma& En-NoaaM'' et Mak'rîz!" donnent rait quand les dMs auraient labouré, préparé le
leurs noms; Ibn-Khaidoun,qui tes nomme aussi, terrain.
dit qu'ils reçurent leur mission de Dja'far- En-Nouaïr!, D~MM~~t. I, p. ccccL. Au
es'-S'âdik'd, ce qui doit être une faute de co- nombre de ces instructions se trouvait comprise
piste, car il s'agirait tout au plus de Dja'far-el- la recommandation d'établir leur résidence h une
Mos'addik', qui, suivant Ibn-Kbaidnun, serait le grande distance Fun de l'autre.
gra nd-père de:'Obaïd-Allah. On ne peut douter L'itinéraire suivant, que j'emprunte a Ibn-
que Mak'rizt ait emprunté son récit à Ibn-Khat- H'auk'ai-(p. on, 1. 3, à p. <:<), a;– J. A.
doun, quand on le voit reproduire la même erreur t. XIII, p. 9t& à 916, 3* sér. i8&a) jettera du
en ces termes fQue)ques gens avaient reçu jour sur ce que nous avons à dire
"cette doctrine (celle des ZsNiit't&Ms)dès le temps DeFftM'aoM~m
à Sabîbah(*). ajournées.
nde Dja~far-S'âdik')) fait complètement inad-
De S<tMM à MtnK~aHKHh(~Lt~:)'.i i
missible, puisque la doctrine des ~MM~'MMne -1-
put naitre (m'après
put naître la mort
qu'après la mort de
de Dia'far-S'&dik'.
Dja'far-S'&dik'. De JMm-m<M;'ttm)a~à
Maa~'Ata~ ( iuLf) s.. t

Annal, muslem.t. Il, p. 3 1 g, 1. ri.


''Dt'MM<,t.I,p,CCCOL.
CAfMt.afa6e., t. H,p. ff, t6 (p. 111du même tome).
'a.B.t.Hdeiatrad.,p.5o8.
'C~)-M<.at-a~,t.n,p.f)<=,).6(p.93dumémetome).
'Entre N-0r6os et ïama~tt, tbn-H'ank'at'* ptace ie village de At<M-m<M)a))tta/t, mais comme ï'dmaat't se
trouve sur la route d'N-Ot'&Mà 7'f/~A, c'est-à-dire pias au nord que Ma)tKa<~aKHa&, je suppose que ce dernier
village est sur un méridien passant entre celui de Târraadît et-ceiui d'E!-Or&oi!, et en même temps au sud d'âne
))gne joignant ces deux viues.Cette supposition met d'accord ce qu'tbn-H'auk'at dit ici avec ce qu'il a dit p. ÇA,
). 18, iorsqu'it a placé Mftt~~aKM~ à une journée{à l'ouest] de Sabîbah.
C'est iMa<H)'4tt<!h-<m'<Men*Voyez, sur ces mines, laBt~. minér. de l'Alg. t. t,p. s~~ et a~8.–Et-
"?.'<),). ti et ta (/. t. XU!, p. aa4, S' sër. t~). I! parait mitter une certaineh&itationsur le nomde Mm~it,
(<-)-) U~)'). Mk'out, dami'artMeou'i) consacre!t cette)oca)ite(Jf~'ttm, t. p. A)f, ). to;–J&r<!s'H, t. t, p. )')<,). t~).
non aentementécrit !'<)m<!&)t((_)J(~<tj),n)a)tM[qNeaNMi!afetO))(_)J(.~L'pM un <Mt«.–EdriBi (p. ))A.i.ieta)aeM-
pruntéa thn-H'autt'a)cetteindicationdela positionde )f<trm~~mM~
"'Dont au tnoins unedes mines,celled'Bf-O~~t'ti( ~~j~Ji),nui produisaitde l'argent,appartenaita destoott<if~(E)-BeM.
p.!Fe.).<a;–J.t.XH).p.~5,5''ser.).
A8 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~t~NM/ l'autre à 'SoM/Oy!'MM:?' rivière qui coulait réellement dans le pays
des A~NM/t; et la suite des événements rend très vraisemblable que l'autre

De M<KM;aH<A à Miskïdnalt( JuL\.pt~) i journée part, ils étaient beaucoup au nord de ia ré-
De MtitMtMttà B~aM (iuLcLj). t gion de Fês, et, d'autre part, le pays propre
de cette tribu, de la grande fraction que nous
Le même itinéraire se retrouve dans Ei-Bekr! allons voir à l'ouvre, et dont il ne parait pas
sans indication de distances' il se retrouve aussi douteux que Silvestre de Sacy entendait parier
dans Edrisi, qui, à ia vérité, compte deux jour- dans te passage que je viens de citer, était l'im-
nées de marche de AfanK<My'fMMM& à Afa<M~!M/t, mense espace que j'ai défini d'après Ibn-Kha)-
mais en ajoutant fou plutôt une très forte"; n doun. Je ne puis m'empêcher de rappeler, en
du reste, il emprunte à Ibn-H'auk'ai, comme tem.Ina~t cette note, qu'un ancien géographe
Iak'out t'a fait après iui, i'auh'mation que Mar- (:" siècle de J. C.), Is't'akhrî, avait très bien
ma~'aM!M& appartenait aux Hooudrah ° et non aux dit « Quant aux &M!M<t&, ils occupent ia région
Kitâmah. fde& (A~ S'our-el-Alc'âlim,p, ~J.
C'est En-'NouaM (DfM~Mj t. I, p. ccccL) in-8", Lugd. Batav. 1870); et que lâk'out (au
qui place à tort JMarma~aMMAdans le pays des x)n' siècie) avait répété (Mo~M, t. 111. 1. 17
~t'tama~ du reste, ce nom de pays des ~t'tamttA et )8) t&est une ville <&tMles MOKh~-KM
laissait du vague dans l'esprit de bien des au- des ~faMaA." Or remplacement de cette ville
teurs. f7~ paraît', dit Silvestre de Sacy, que était connu de longue date.
"cette tribu habitait dans le voisinage du lieu En-Nouaïri, Dr!MM,t. I.p.ccLvietccccL.
trou fut construite ia ville de F~) (Chrest. M. de Slane observe que dans te manuscrit
arabe, t. 11, p. lot, note ai.) Il y avait certai- d'En-Nouaïr! on lit )l? (Souk'-H'imâr),
nement des A't'~tHaAdans ie Mag'/in'&-e<&a, mais qu'il faut probablement changer la position
et j'en ai donné la preuve plus haut; mais, d'une de deux points diacritiques et !ire ~L< tj.

Bekri nous apprend que t'itinéraire ci-dessusest !a route d'été, impraticable


pendant l'hiver, à cause du grossisse-
ment des eaux de i'OtxMt-MoMatt' qui oblige à passer par Tebeçâ, que l'on atteint après S<tM<t&,et de
(~~L~
reteca on se rend a M!<!tM)Mt&. H résutte de cette indication que Af<KH;<!t)«& est sur la rive droite du Mollâk'.
L'itinéraire d'tbn-H'auk'at donne deux journées de Ba~mmh à AftK~atta~' ailleurs (Rich. mtttA-. de i,
t'
p. a~o) j'ai montré qu'il y avait la même distance de Bog'MKt/t à ï'~ee~, par conséquent Ma~'Am~ et Ï'e&ep<!
sont sur des méridiens assez rapproches t'un de l'autre, ce qui place M<KH/<M à peu près au nord de Tebeçâ.
En passant par une localité qu'tbn-H'autc'at nomme y~H, et qui ne parait pas pouvoir être
ï't<nsMde
Procope.
''N-Mei-s~6Ma'<-MMM~,p.~<),i.i8(~.At.Xm,p.395,5"sér.t8~9).
D<'f!e)-.<&<i-.<!t<M'Esp.p.)!A,7.
~iHf)'~am-BoM~H,t.tV.p.e'f,).9etto.–J&f~'tM-~t'tM',t.nt,p.Ar')S.
Edrisi, p. ))<),). t6.
6.
Je souligne ce mot parce qu'ici i'ijtustre académicien s'exprime comme s'it empruntait ce
renseignement à
autrui, et je suppose que c'est à Degu:gnes,qui dit, en parlant de 'Obaid-AMahte Madhi:t<H était de la tribu de
t XetsoM, qui demeurait en MtMrttsnM, <tœM<e<moMt~ ~t aont aux environs de P~M. )) ( ?«. y~t.des ~Mts,
1.1, p. 365; in-4°, Paris, 706). Toutes ces indications sont fausses.
~.<f.B.t.Itdeiatrad.,p.5o8,notea.

"B-MMN.tm(~Hfem<)Mt,p.)r=<,i.i9et~o(/t,Xn),p.395et396,6'<&.i859). ).
Ei-BoMa déjànommécetterMtre(iMd. p. )<<),).9l!–J. t. XHI,p.60, 6'ter.) en donnantl'itinérairedeA'mrMttth)au
f'<!t<t<tM-T'm!tM.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 49
urie~oM~D/MM~r,
dâ~s'étaMitsurie~oM~D~ïtM~r, en un point voisin de ~<tA. etAprès être de-
Kmeures~<tMeoMp d'annéesdans ces régions, dit En-Nouaïrt, ils moururent àil Mort
des deux dâ'is
<tpeude distance l'un de l'autre',w et lorsque Ibn-H'aucheb reçut la nouveHee
du Maghrib.
de ta mort de ses deux missionnaires maghribins, il avait près de iui, depuisS
quelque temps, le personnage qui va désormais jouer le principal rôle dansS
ce grand drame, et que je dois maintenant faire connaître.
H se nommait Abou-'Abd-Ailah-H'oçaïn-Ibn-Ah'med-ibn-Moh'ammed-Ibn-Abou-'Abd-
Zakarïa~. A proprement parier, son origine est inconnue les uns, suivant AHah-cch-Cbit
est envoyé
à leur place.
(Souf-Djimdr). J'adopte compiètement cette cor- DrMMS,t. p. ccccL. Je ne puis guère
re
rection, en ajoutant que ie~oM/'D~WMrn'est pas estimer à moins d'une quinzaine d'années, à peu ;u
un nom de lieu, comme le dit En-NouaM, mais i<* près de 372 à 987, la durée de l'action queues BS
uomd'une rivière, t'MKt~t-WMxM (JL<J! ~~t. deux da'is, chacun dans sa localité, exercèrent
)arivière des saMes';), qui entoure CoM~aH<Me et mystérieusement sur l'esprit des Berbers. Voir
traverse une partie du pays des A~aM/t jusqu'à l'introduction de Nicholson, p. 90 et a t.
~<7aA,où il se détourne à angle droit pour couler Je donne ce nom comme l'a donné Silvestre
au nord jusqu'à la mer. C'est i'~tp~a des de Sacy (DttM-M.,t. I, p. ccLvn), mais je dois
anciens, !e S~tMare de Jean Lëon !eSM/eg'e)Maf dire qu'il présente de nombreuses variantes, selon
de Marmo)~, te jSM~'t'mMm'de Shaw', le SM/eg'- les auteurs; ainsi, dans Abon-'i-Feda'' on iit
M<M'de l'abbé Poiret' Je SoN~tmmar d'Heben- Abott-'Abd-Auah-ei-H'ocam-ibn-Moh'ammed-
streit Tousces noms donnés au Am~ (impro- ibn-Zaharta, que Reiske transcrit Aboù-'Abd-
prement appeië jf!«MM~ sur nos cartes) sont AUah-!&K-H'ocain-t-~A'me~-ibn-Moh'ammed-
autant de mauvaises transcriptions du nom So% ibn-Zacharïâ, changements sans doute empruntés
D/tm~r, ffrivière des cautoux", qui a été réeite- à Ibn-er-Rak'ik', cité par En-NouaM'; Hjn-Khafii-
ment donné à ce fleuve, et dans ieque)&)t~'est, kan~ l'appelle Abpu-Abd-Auah-ei-H'oçaïn-ibn-
comme M, Carette l'a, je crois, fait remarquer Ah'med-ibn-Moh'ammed-ibn-Zakarïâ, et il a été
le premier', une corruption dumot berber ~< B, suivi par le traducteur d'Abpu-')-Fedà, comme on
<trivière!). ~l, vient de le voir, par Ibn-ei-Khat'ib et par tbn-

tn Ramnsio, t. M.30 c, in-fot; inVeneiiis, t563 (p. 879 de la trad. de Jean Temporal, in-M. Lyon, 1556 ).
De<H~~ Gra¡iada, 1573(1. II delalrad. fraoç., p. '63à).
-–Màrme~dit à tort eStf~ema)' o B<<Ma~M (Bott-Met-~ottt').)) Cesont deux rmeres distinctes, qui se remissent
uhfpeu avant d'entrée spustes toutes hatureHes de Cc)M<es<")e,et, à cette jonction, le BoM-Mm-MM~'perd son
notn.M.r
° ~?~ ptrovinceade la Barbat~iest du t.t, p. ti5;in-4°, la Haye, i~S.
y~a~~Ba~ pendaat ka arinéeay85 et ~~86, LerTna xxm; t..T, l65;in'8", Paris, t~Sg.
~~MW~t~HHsh~ t..XLVI, p. 61.; in-8, Paris,IS30.
EtM~~Mt' ? ~y!Mp~ atie, t. I, p. 39; in-8'' de t'L R. 1839.
OM(t~)r~ e Venlurei5o, t. 7), écrit en caractères arabes (~-t; 4°, Paris, i8&4.
*A<M<!eM/t~ '7'"
~'BrttMt, 777 A ta pageoccoL, En-Nouair! t'appelle Aboti-'Abd-Attah-H'ccain-ibn-Ah'med-ibn-
ZatiarM. L;
'~O~M~ n. 14", fasc. Il, p. IFO,I-17 (1. 1 de la lrad. angl:, p. 465).).,
\E<-N'<)~-e~Mar~eMmaA,mCasin,L p. 19[,,1.9 9el et 3 du texte arabe.
-Note<-e(-Mart!ettm«h,)n t:asm,t.U,p.t9t),t.
Il. ?
50 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tbn-er-Rak'm' disent (mi!
tbn-er-Rak'ik' qu'i! était de ~OM&A.
~OM/aA,d'autres de ~a~
~sm~ s et Abou-'I-Feda
Ahn
exprime ia même incertitude. Ma'çoudi" l'intitule E~-M)~st6-es'-S'oun, parce
qu'il exerça la fonction d'inspecteur des poids et mesures~, etie dit originaire
deR<Ho)-)MM~, ville du district d'El-Ahoudz, dans leA~oM~M~M;îbn-'Adzari
le surnomme jE's'S'<ïM<m~.Il pourrait sembler que ces divergences s'explique-
raient, au moins en partie, par un passage de Mak'rîzi, ainsi conçu :.ftAbou-
~Abd-AHah habitait 'S'ttKa'dans le T~tMK.Après avoir exercé, dans un des dis-
ettricts de ~'<M< la charge de moh'tesib,il alla trouver Ibn-Haucheb dans le
ttMMet: Mais, suivant Ibn-H'ammâd"et tbn-Kha!doun~ c'était à B~aA
qu'Abou-'Abd-AHah avait rempli cette charge. Quoi qu'il en soit, son savoir,

Khaldonn'; enfin dans Mak'rizf* on lit N'aMM- i. t i, et p. )vy,in fine; Mk'out (~fo'aM, t. H,
ech-Chii-ibn-Ah'med-ibn-Moh'ammed-ibn-Za- p.v~A, 7; –MoeA<st't&, p. t~, t. 10, et
karïa, ce qui est encorele même nom que celui p. f<)< !in. ult. Mards'id, 1.1, p. p~, L 3);
donné par Ibn-er-Rak'tk', car on sait que les H'adji-Khaiifah, ~'AaK A~ms, t. I, p. 33t.
noms de et (~Ji sont très fréquemment E<OM< était te district principal du Khou-
confondus par les copistes °. z!)t, la capitale de la province, dit Edris!
Cité par En-NouaM (voyez la note i de la (Géogr. 1 1 de la trad., p. 378).– lâk'out,
page ~). Mo~'aM-e~-BoMtM,1.1, p. p)., I. 90. Abou-
Ibn-Khauikân est de ce nombre (Kitâb 'i-Feda place F<toM~ à quatre-vingts para-
OMs/M~-e~t~m, n° )<)A,fasc. )t, p. ))<!<,}. ig sanges d'aMM (Ceog'r. p. f)v, i. n;–
et ao; t. 1 de la trad. angl. p. ~65;. WustenfeM, /i&M~M<s<a&M&e ~xo'Jant g'eog~'a-
Voy. sur S'<tMH*ia note 3 de la page M ci-dessus. pfMCfp,p. 99 de la trad. lat. in-8°, GotUngen.
~HHN/.H!!M<eM!. t. H, p. 3ta, i. Q et 10. i835).).
MoroM~e~-DMAs~,t. I, p. 3yi, i. 3 et 4. BsM)t~1.1, p. )). I. 5.
L'importante fonction du meA'ieM'& était dé- CAre~. arabe, t. II, p. )")', t. 11 et 19fà
signée par le mot *A~. (A'MtaA), comme nous (p. m 1 du mêmetome).
l'apprend Ibn-Khaldoun dans ses Pfo~om&m J. A. t. V, p. 53t. 6' sér. i855. Dans
(Notic. et &<r. t. XVI,p. )=..),un.u!t. à p. F.v, le passage d'Ibn-H'ammad auquel je renvoie ici
La;– t. X!X, p. 458 à /t6o). Voyez aussi on remarque cette singularité, qu'il fait, d'Abou-
Mak'riz! (Traité des m<))!M<;te~musulmanes, p. 51, 'Abd-AUah et de H'ocam-ibn-Ah'med-ibn-Mo-
note ()y; in-8°, Paris, 1797). Suivant Hm- h'ammed, deux personnages distincts. M. Cher-
H'amm&d, on donnait aussi à Aboù-'Abd-AHah bonneau, qui, avec raison, relève (t6M. p. 5&5,
le surnom d'FM~o'a~t'M tf!eprofesseur)), parce note 3) la confusion faite par Ei-K/an'aouani
que, dit Ibn-Khaldoun', il avait d'abord enseigne (Histoire de <iyMe, liv. IV, p. 99 ), laisse passer
certaines doctrines. celle-ci.
Sur cette ville, voyez Ibn-H'auk'al, p. )v), H. d. B. t. II de la trad., p. 509.

'H.<B.tHde)atrad.,p.5o9.
Ctre<t.a)'<t~, t. !t. p. t"t<, ). t o, et p. 11 ).
° Sih'estre de
Sacy, Dt-MM<, t. p. ccccxt.v,note t. Bibars-Mam'ouri le nomme aussi H'açan (t'M. 1.1,
p. ccLTt),note 3).
J.t.V,p,53a, 5'sér. l855.
H. d. B. t. H de la trad. p. 5oo.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 51
sa fine intelligence,
teiiisence. son esnrit ressources. tout ce fini
esprit fécond en ressources, qui dénotait en
lui un homme supérieur, frappa îbn-H'aucheb, qui n'hésita pas à lui donner la
mission d'aller continuer l'oeuvre ébauchée en M~7in& ffAbou-'Abd-Allah,
etlui dit-il, la terre des Kitamdh a été labourée par H'olouani et Abou-SoMn;
If maintenant ils sont morts; toi seul peux les y remplacer; hâte-toi donc de
2
Kt'y rendre, car elle est prête pour te recevoir1. Je place à la fin de 287~
le départ de cet émissaire, si connu sous le nom d'Abou-'Abd-Allah-ech-Chu,
que l'on peut appeler le précurseur des FÂT'IMITES, mais qui mériterait, à cer-
tains égards, le nom de fondateur de cette dynastie, car c'est à son courage et
à son habileté, commeon va le voir, qu'est dû l'établissement de la puissance
qui, née dans les montagnes des A~m~, couvrit l'Afrique entière, s'étendit
ensuite à l'.Eg~e et à l'Orient même, jusqu'à faire trembler sur leur trône les
khalifes de Baghddd. Nous allons suivre Abou-'Abd-AIlah dans sa mission; il
nous ramène à l'~n&'MAet à son histoire, en nous obligeant, il est vrai, à rap-
peler çà et là quelques faits déjà connus, mai~ ce que le récit y gagnera en
clarté sera, j'espère, l'excuse de ces répétitions.
Après avoir reçu les instructions d'Ibn-H'aucbeb, qui le pourvut de l'argent 1Usereud
à)aMe)fk!
nécessaire à sa mission, Abou-'Abd-AHah-ech-Ghn se rendit à M~e, où son
premier soin fut de s'informer du quartier qu'habitaient les pèlerins venus du
M~'Aft&, particulièrement ceux qui appartenaient à la tribu des A't<<tMM~. Il
netardapas à les découvrir et, sans affectation, s'installa dans leur voisinage;
bientôt des relations s'établirent entre eux. Les idées qu'il leur présentait, ses
dehors de dévotion et d'austérité, la séduction de sa parole, formèrent rapide-
ment un lien entre lui et ceux qu'il avait voulu s'attacher; aussi, venaient-ils
lui faire de fréquentes visites. ÏIsS'enhardirent jusqu'à lui demander, un jour,
dans quel pays il se rendrait en quittant ~.MeM;e.Saréponse était attendue avec
une sorte d'anxiété, et quand il eut dit qu'il allait à Mts'Iajoiedes A~MM~
En-Nouaïri, DrM~M,t. I, p. ccoci. Voir J'ai <Mja eu l' occasionde dire qu'ii était
aussi p. ccLVu.JMa~'riz!, aux pages citées arrivé. en a 8 8. Voy. ci-après p. 56.
ct-dessus. Au dire d*Ib"*KhaMo~ ce fut B<tM~t.I,p.)!).iaeti3'AbuMed<B
MQh'ammedet-Habtb (le h'OMième~ ~m caché, Annal. muslem.t. H, p. 3< a, }. 18. Mak'rizt
suivant lui) qmenypyaAboH-'Abd-Anah dans ( CAr~t.arabe, t. U,p. )"< L i et suiv. p. 111i
jte!ëmen,ayec ordre de se mettre a la disposi- du même tome), DntM~ t. I, p. ccf.vn.
tion d'Ibn-H'aucheb. (N. B. t. II de ia trad., ffje suisde !a&' iuifait dire Ibn-~Adzâri,
p.apgetaio.
p~5Q~et;,6i<t.) 1, f je servais le
fjeservais sult'an
te sultan.voulant voûtant mamtenam
maintenant
Ibn~'Àd:~ dit ici qu'Aboa-'Abd-AUah tM dix hommesdè la tribu des JHtaHMhgroupés autour d'un cheïkh.
b Ceci sembie infirmer ce que j'ai dit, d'après Ma'coudi, mais le dâ'ï pouvait avoir une raison pour ne pas dire
sa véritable o~gine, et on ne peut rien eonchre des réponses qu'il faisait aut questions des Mmah.
«man.
7.
52 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ne put se contenir (fj\ous y allons aussi, s'écrièrent-ils, c'est notre chemin,
« soisen notre compagnie1.Le temps de cette longue route ne fut pas négligé
par le Chn pour subjugnar de plus en plus l'esprit de ses compagnons de
voyage, leur jetant une pensée l'une après l'autre jusqu'à ce queleurMpMt'e~M
son amitié,selon l'expression d'Ibn-'Adzâri~.En même temps qu'il leur adres-
sait une foulede questions et qu'il en obtenait des réponses utiles à ses pro-
jets~, il captait si bien ieur affection, que chacun d'eux était devenu pour lui
un serviteur empressé.Lorsqu'ils furent arrivés à Ms'r, il se mit en devoir de
leur faire ses adieux. LesA~MM~, qui s'étaient commehabitués à vivre sous
le charme de la parole si entraînante d'Abou-'Abd-AHah,n'avaient pour ainsi
dire pas songé que cette séparation fût désormais possible, et, dans leur
trouble, ils se permirent de le questionner sur les raisons qui l'obligeaient à
se fixer à Ms')'. <t Aucune,répondit le rusé da'ï, je me propose seulement d'y
n donner des leçons \n Alors les ~t~MMAemployèrent tous leurs moyens de
persuasionà lui faire comprendre que ieur pays lui offrirait bien plus de res-
sources sous ce rapport, qu'il y serait mieux apprécié, qu'il y trouverait une
docilitédont l'affection qu'il leur avait Inspirée était le sûr garant. Abou-'Abd-
Allahnnit par se rendre à leurs instances et à leurs raisons; ils cheminèrent
donc dde compagnie vers le Maghrib.
donc
Son arrivée Comme ils approchaient du terme de leur voyage un certain nombre de
Con
chez
compatriotesamis vinrent à leur rencontre; les pèlerinss'empressèrent de dire
lesKilâmah. compal
tesKifamah.
quel e<
quel était l'étranger qu'ils avaient le bonheur d'amener avec eux; leur langage
passionné, qui n'était que l'expressionvraie du cœur de ces hommessimples,
1- VI__A-
ses intentions avant 1.JL_t..J-
le départ de ,1- r,r_-r.z_ i.
la Me~e. Ces
ndemandé
ft demandé oû Crouveraisàa ëxercer
je trouverais
où je exercer convenable-
convenaMe-
v
ivariantes n'ont aucune importance.
«ment cette profession; on m'a indiqué JMM'r.~ Ibn-'Adzari prétend qu'Abou-'Abd-AHah
(BttMM, 1.1, p. ))A,1. 19 h a3). i sépara, a .atf<!OMKM,de ses compagnons de
se
'B<ti~K~t.I,p~)tAet)H. voyage; qu'il les laissa continuer leur route, et ne
/t.I,p. ))4,L3. 3. i rejoignit que plus tard dans leur pays. f Hresta
les
Ce fut dans ce voyage qu'il les questionna "a ~'HtfadMeH*, dit-il, s'informant destribus et de
sur ia nature de leurs relations avec les AemA- fleur esprit, jusqu'hce qu'il fut ayérépour tuique,
NTES. f parmi les tribus de t't'taA/u n'y en avait pas
Suivant Ei-K'aïraou&ni, qui a emprunté son "de plus nombreuse, de plus puissante, de plus
récit à Jbn-ech-Chemmâ, il leur répondit qu'H f matdisposée à i'égard du sult'ân que celle des
ne voyageait que pour s'instruire. ( Ht~t.de « &MBMA."(Ba~ t. p. ))<), i3 à t5.)
liv. IV, p. Qo.) On a vu que, dans le récit 1 devait savoir tout cela par les renseignements
Il
d'!bn-'Adzari (note t ci-dessus), il leur avait dit <
qu'Ibn-H'ancheb avait certainement recueillis.

tbn-Khatdoun (H. d. B.t.Udeta trad..p. 5fo) dit, au contraire, qu'ils évitèrent de passer par Jf'mt'aMAt.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 53

impressionna si vivement a"


les .a: ,a~
auditeurs, qu aussitôt une querelle s engagea, n.n,.
et qu'il fallut que le sort décidât à qui serait réservé l'honneur d'offrir l'hos-
pitaiité à celui qu'ils ne désignaient que sous le nom d'E~ecAf~'t~ (.ï~<
ett'Orientais); etilsfurent même sur le point de se battre, dit EI-K'aïraouahi~.
Ehnn tous ensemble arrivèrent à !a demeure des pèlerins N~MMÂ,au milieu
de rebî-'I-aouel a 8 8~. Abou-'Abd-AHah refusa i'hospitaiitéqui lui était ou'erte,
et déclara qu'il voulait se rendre à Fe<M-r (~Lu~) le dé6!é des gens
de bienw). A ce nom, la surprise de ses compagnonsde voyage fut extrême,
car ils ne lui avaientpas nommé cette localité, etiis ne pouvaient comprendre
comment il en avait connaissance; mais il avait exprimé sa volonté avec ce
ton d'autorité auquel il faut céder, et, quel que fût leur étonnement, quels
que fussent leurs regrets, sur la promessequ'il leur fit de venir les visiter suc-
cessivement, ils se résignèrent à le laisser partir. Le Chu s'achemina vers la
montagne d'M~M~m%où se trouvela valléeJesgemsde &CM~; ftc'est, dit Ibn-
Khaidbun en parlant d'T~t~M, une ville située sur le territoire des Beni-

AMMee ~MKa<. MM/Mt. t. H, p. 3t&, Edris!'et!bn-Kha!doun''disent ~Hjf (~ith-


L t.–Ibn-Khaidoun, H. d.B.t.
H dela trad., ~'aM);tâk'out'et Ibn-el-Athir' éenvent~~
P'5't. etc'est!'orthographe
(Inkidjdn), quej'aiadoptée,
'~M~e~iv.IV,p.9t. avccAhou-'I-Feda'etMaMz! r.
Voyezci-après,p. 56. CAre~.
Mak'riz!, arabe,t. H, p. f"<,). t&
4
On trouve cenomécritdebiendesmanières et 15 p. 113 3 dumêmetome.

DMCf.<~ et Ar&p.p. ~),I.5, etp. -)A,


tin.penult.
(t. 1de)atrad.d'Am. p.a36eta~6).
Jaubert, ).
4)apage
Cetraducteur. a3'y,ëerit ~L~[(~fM~tt),etdit,ennote,àlapagea46,quetemanuscritAdonne
latecen(jL)Ct( ~M~!t),ajoutant
quelaversion latine
ditIchegian.Onatranscrit
aussi et~Matttn.
Aicagan
(Hartmann,B~ft<tt<4/f<ea,
p.aa~.)
N.B.t.ï.p. )AA,h t4(t. IdeiatM~ &p. r.,). n,p.')f,i.8,p. ~,).5 5
(p.<45,t<tj,t5Bdetatrad.deNoëIDesvergers,quitranscnt~t~M).MM.deS)ane'*etdeGœje~trans~
)'un~~H,~autre ~a"~ depuis (in Edrtst, p. to5) le même M. de Gœje Mécrit Je~n, comme si )e texte
dis9it,jjL~
° M<t'<y<tt~t-Bo~, t. J, p. r")' t. aa. Afat'~t't~Mt't'tM', 1.1, p. qi,1.5.
t.I,p. t'), t. 5.
'N.M~,t.VIi[t,p.rr',i.t8,etp.r~,L6et6~
G~apAM,p.)K),).4~M tn4, note t)entique, àtort selon moi, ies auteurs, au
nombredesqaeb se trouve Sityestre de Sacy qui ont adopté t'erthographe de Mk'out et d'Ibn-el-Athîr.
CA~ t6 (p. 113 et i53. note 56, du même tome).

N. d. B. 1.1de htrad., p. i.~t, ett. II p. 6i t. Mel~ce quiestdità cettedernièrepage,je ne croitpasqueMf~ mitle nom
d'tme.~iUe.
"S'~t-i)f~nt,p.S7.
Le<editet)Md!ttexted'Abou-t'-Fedtrenvoientici à une note0 (qui se trouvep. t)°'))t ainsiconçue: «Len" 6~8,MttmaM<cnt
'dtm,teqMe)'onfit ce pMM~ porte ~L~ C'ett Ma*doutede cetteleçonfantiKque viennenttes transcriptionscitéesnotea ci-
dessus,d~prèsHartmann.
Yoyetta note/cMessaseti'N~M<'<)tlà rt~Ott desDfMtt, 1.1, p. cem.
5A ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
K
K-S~MM.
&&MM,branche de la tribu de D~tM~a~
Diimîlah1:" et ailleurs il orécise
précise la Dositi
position
de ce territoire dans les termes suivants Le territoire des jBcM~e&MHt avoi-
et sinecelui des Looudtah du côté du Djebel-Bdbouret embrasse toute la partie
ffde la province de Bougie qui dépend de cette montagne~ Je conclus du
rapprochement de ces deux passages que le Fe<e~&A«tr doit être cherché
au nord-ouest de Z~'t'MuM,dans le triangle qui aurait pour base la route de
cette ville à &!< et pour sommet le D/eM-B~OMf. La nouvelle de l'arrivée
de cet étranger dans les montagnes des A~MMtAet sa réputation de sainteté
ne tardèrent pas à se répandre. En-Nouam", Abou-'I-Feda~, Ibn-Khaidoun~,
Mak'r!z{\ Et-K~aïraouani~, s'accordent à dire que, de toutes parts, les Berbers
vinrent se ranger sous son obéissance. Ibn-'Adzarî représente, au contraire,
les commencements d'Abou-'Abd-AHah comme assez difficiles; il assure
qu'après qu'il eut amené complètement à lui le cheïkh kitâmah dont il avait fait
la connaissance à la Mekke, les parents de celui-ci se montrèrent rebelles à
l'adoption des idées nouvelles qu'on leur enseignait, et qu'une guerre de sept
ans s'ensuivit entre lui et sa famille9. Il semble que d'autres causes s'oppo-
sèrent aussi à cette unanimité de concours dont parlent les auteurs que je
viens de nommer soit qu'une partie des Berbers vît, avant tout, dans le Chiï,
un chef arabe, soit que certaines méfiances traditionnelles 10aient été comme

'F.f/.B.t.ILde!atrad.,p.5it.–Nos 'B.B.t.IIdeiatrad.,p.5)i.
cartesindiquentunevillede DymKhA (CMMM/MM CAr<s!.ar<t&e,t. !I, p. fv, L à 4 (p. 113
desanciens)entreM~Met &< dumémetome).
Les ZaoMafaA s'étendaientjusqu'àla cam- NM<.de f~ Hv. tV, p. 91.
de dans
pagne Bougie, !a plainede 7'aMr< (N. "BaMH,t.I.p.)fr,Li3.–Iifautdire
B. 1.1, p. )F<),I. ao et a i t. de ta trad., qu'Jbh-'Adz&rtdevait être embarrassé pour expli-
p.a36). quer comment Abou-'Abd-Ailah,après être arrive,
7~t' 1.1,p.) t ) ett tf (t. delatrad.,p.ag6). suivant lui, chez les ~ama/t en 980, n'entra pour
DfM~M~ t. I, p. CCLX. ainsi dire en campagne que huit ou neuf ans après.
Abuuëdœ ~H!M<. m~/em.t. H, p. 3ia, lin. De nombreux auteurs arabes, tbn-et-Ketbi',
uit.etseq. T'abari", Es'-S'ouii', prétendent que les A"t'fa)Ma/t

Abou-'n-Nadhr-Moh'ammed-ibh-es-Sâïb-ibn-Bichr-Ibn-'Amr-et-Kelbi, dont Ibn-Khanikan parle comme d'un


éminentgénéatogiste, qui mourut en i46'U était généraiement désigné sous le nom d'~K-t~
Abou-Dja'far-Moh'ammed-ibn-Djadf-ibn-Jezid-ibn-KhaM-et'-T'abarî, né eu 9a4à~mo! dans le !'«&<
)'Mt<n),est mortàjBa~Ad<<<Ie samedi a5 chaouAt 3to (t 5 février 938 de J. C.). (Ibn-Khallikàn. n*'<A), fasc. v;,
p. )'f, ).<)€) 10;–t.Hdetatrad.angL.p.Sg~.)
Letex!e"' t. I,p.)!f,).()),etM.deS)ane(t.t,p.i~,notea,desatrad.)
~J~Ut (JL~J)(~f.B.
t:t~Om!/<tii)t-<f-M)t,<t'
'<po,fa'c.M,p.i.t6(t.!I!.p. a8, de la trad. angl.).
Dit M. de Slane(H. d. B. t. I, p.57.note a, de la trad.), mais H'tdji-KhaHfah(t. 11, p. S~y, 4) dit que le surnom
était
N-~eHttet je prendsla notei dela page8n du tomet deM.de Slanepourune rectification deta note9 desa pageS?.
'*tak'out,J)b'<~m-e!-Be)<M~t.I,p.~A,L6etao.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 55
ar l'attitude
réveillées par l'attitude (me semblaient nrendre
que semblaient les /K<~MM~
prendre les A~MMÂdans les événe-
dans les evene-
ments qui se préparaient. trAbou-'Abd-Allah, dit Mak'rizî, acquit une si
(fgrande importance que les jS~MMt/tet des tribus berbères (~ J?~) en
Kvinrent aux mains à son sujet II y plus, c'est que, même parmi les
A~MM~,certains cheïkhs, eH'rayésdes conséquencesque pouvaient avoir ces Guerre
entre
événements, non seulement refusèrent d'y prendre part, mais se concertèrent
l'lusieurs tribus
pour exiger des Beni-Sekïanqu'ils livrassent l'agent de désordre auquel ils kitâmiennes.
avaient donné asile". De là une guerre entre plusieurs tribus kitâmiennes,
guerre à la suite de laquelle le Chu resta maître de 7~'fOMtet vainqueur des LeChii
tribus récalcitrantes etIl s'empara de leurs biens, dit Mak'rîzî,et ne cessade reste maître
de Tàs'rout.
(fiescombattre jusqu'à ce qu'il les eût contraintes à la soumission~r
Ona puremarquer que, dansle chapitre précédent (p. a 8),j'ai adopté a88, Discussion
surfadatf
et non a8o, pour l'année en laquelle le Chîï arriva dans le Mtg~n&, et en
deaSS
outre que j'ai placé à ?~s'roM<, et non à ~ar<, le théâtre de ses premiers etsurTiis'rout.
succès.Je dois, avant d'aller plus loin, justifier ces préférences.

et les S'aH&a& n'appartiennent pas à la race de ia trad. ) transcrit Mesalétah.Dans son N. d. B.


berbère', et Ibn-Khaldoun lui-même, si compé- (t.I,p.)yv,i.ao), Hn-Khaidoun écrit Ju~L.~
tent, penche pour cette opinion' mais les généa- (MMs~M<aA),qué M. de Slane (t. I, p. a y 5, de
logistes berbers font descendre les nombreuses sa trad.) transcrit Mecellata(ou M~&!<<:). –Ibn-
ramifications des Â~MHa/tde deux fils de Kitam- Khaldoun (<?. d. B. t. 11 de la trad., p. 5ia)
ibn-Bemës nomme quatre chefs qui participèrent à la réso-
Cette distinction que fait Mak'rizi des ~M- mtion prise contre les BeM-S~M)!.
nM&et des Ber~efs mérite d'être remarquée, Ibn-Khaldoun, BMt. de fin.
p.
parce qu'elle montre l'opinion de cet auteur sur penult. (p. tM de ia trad. de Noëi Desver-
i'origine des ~<am<t&. gers).–Mak'rizi (in CAfMtomatAK' arabe, t. II,
Dece nombre était Feth'-ibn-lah'ïa, émir des p. ~v, i. t et t a p. i i3 et 114 du même
Af~Mt (&JL~<), que Noëi Desvergers (p. t~y tome).).

a très bien expliqué cette réunion de deux noms entièrement


étrangers l'un à l'autre; seulement je ne crois pas
qu'il y ait d'incertitude possible, et je pense que c'est bien d'Es'-S'outi'* qu'ii s'agit, car Et-Bekri considérait tes
XtMmet comme une fraction des ).F,t. aoeta), p. ).<),), tgetao;
MtM'moM~!(E!-Jfei;<th<;oM<t'<-MenMiM,p.
–J.A.f.X)n,p.3ioef3Bt,5'sër,t859).
Ces divers auteurs sont cités par tbn-Khatdoun (~. < ? t. I,
p. ).v, ). )6 et p. ))f, ). ta et i3.
p. )AA, t. S etmiY.t.tdeIatrad., p. 170, tyS et 39)).– Voyez aussi i'opinion d'Abou-'Omer-ibn-'Abd-
et-Berr, qtiites faitdMcendre de K'obt'-et-H'Amet venir d'Egypte. (Ibid. t. I, p. t))" et ))ô; t. 1 de la
trad., p. i8t et tSa.)
''?<<. t. p. )ô,i.t7a i9,p. ))v,). 7 ett5(t.tde!atrad., p. a8 et t85).).
''7M.t.p.)AA,).t6(t.Lde!atrad.,p.sQi).

Abon-Be)t~Moh'tinmed-ibn-hh'a-iI)a-'Abd-A)tah-ibn-'AbMMbn-N()h'nn)mttt-ibn-S'oat-Ti)f!n-et-KMb
(b sec~taiK), eonnasons)e
nom.A'&S'mh'.morH BMr'a'tm 3S6 ou 336. (lhn-KhallikAn,n°~<<),hsc. tu. p. et, et p. ~,L 9! –t.Ut de )a trad.
Ms)..j).68et~~)
56 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Pour la date de 288 je m'appuiesur l'autorité d'Ibn-Khaldoun de Mak'nz~
et d' Abou-'l-Mah'âcin
3. Je n'ignorepas que de nombreux auteurs, Ibn-eI-Athîr\
Ibn-'Adzàr~, Bîbars-eI-Mans'ouri~,En-Nouaïrf, Abou-'I-Feda~,Es-Soïout'î",
El-R'aïraouanI' placent cet événement en a8o"; mais ce n'est pas ici une
question de majorité, surtout quand des raisons puissantes viennent à l'appui
de la date donnée par les cinq auteurs dont je m'autorise. En effet, tout in-
dique, dans le récit qui précède, que l'action du Chuavait été rapide, plus
rapide peut-être qu'il ne l'aurait voulu lui-même, car, bien qu'il eut évité de
passer par J~'<M'r<MM~M son arrivée chez les ~t<~m< avait été bruyante, l'en-
thousiasme de ses compagnons de voyage était trop vif pour être mesuré; des
débats avaient eu lieu, et toutes ces circonstancesne pouvaient être ignorées
des gouverneursqu'IbrAhim-ibn-Ah'medavait à &:t' à A~/s/t", etc., et cepen-
dant on ne voit ce prince prendre aucune des mesures qu'il n'aurait pas man-
qué de prendre si Abou-'Abd-Allahs'était montré en armes à la tête de tribus
nombreuses. Abou-'I-Feda, parlant de l'apparition du Chîï dans le Maghrib
dit KCelui qui dominait alors en 7~ta~ était Ibrahim-ibn-Ali med-el-
ttAgMabi; il méprisa les manœuvres de cet Oriental, qui lui parurent ne mé-
ftriter aucune attention et être sans portée'~ preuve évidente, suivant moi,
n. «. u. t. il, p. ai i, note i, ne la ~au. ne pour la vallée des g'eM<de bien, le )" reM-'i-
M.deS!ane. aoueta8o.
CArM!. arabe, t. 11, p. c"<, L o (p. na du Nicholson a aussi adopté cette date. (An
même tome) "Ensuite, dit Mak'rtz!, ils gagnè- HMOMMt of the establishmento/'</feFatemite <~Ha~
urent tous ensemble le pays des J~'fam<t/t,où ils t'M~i/rtca, p. ai in-8", Tübingen, 18~0.)
"arrivèrent au milieu de reM t a88.!)Le t5 cor- Ibn-Khaldoun, F. B. t. H, p. 51 o, de la
respond au lundi g février goi de J. C. trad. On a vu plus haut qu'au contraire Ibn-
Em-~Ve<<)MHt,t.I!,p.L n; 'Adzarî le fait séjourner à A''<t&'<MM<Mt; {aversion
'mt7,t.Vm,p.Lt3. d'Ibn-Khaldoun. est plus vraisemblable, quand
BmaM,t. I, p. ))\L ao. on songe à la surveillance dont les dâ~ïs étaient
Cité par Silvestre de Sacy (Druzes, t. I, l'objet de ia part des khalifes.
p. ccLvni, note'a). Il dit fau milieu de reM pre- 7ttW. t. Il, p. 511 et 5t3.– J'admets que
mier 980." c'est par erreur qu'on lit (p. 5i i)JH-MM~ au
Cité par M. de Slane (voyez la note ci-des- lieu de Mtlah; je l'admets, non seulement parce
sus). qu'il est fort douteux que les ÂGHLABtTES eussent
~MMa~. ?Mt<~Ht.t. 11, p. 3ïa, lin. ult. –H un gouverneur à Ma~aA, mais surtout, parce
dit exactement comme Bib ars-el-Mans'ouri (voy. qu'Jbn-Khatdoun, après avoir parlé (p. 5u) de
la note 6 ci-dessus). Moucâ-ibn-Atach, gouverneur d'JMe~~ t'in-
ï'fMH-0~, p. fv<), Un. ult. et titule (p. 5t3) gouverneur de Mtla. M. de Gœje
p. t~A.; in-8°, Calcutta, 1857. a déjà relevé cette erreur (in S'~i:<-e/-M<At't'~
~t. de <)'. Hv.IV, p. 91.–Suivant iui, p. 86, note i).).
le CMt quitta ses compagnons de voyage et partit (fMontiones hujus Orientans contemnebat,
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 57

que le règneme d'Ibrâhmi-ibn-Ah'med


d'Ibrâhim-ibît-Ah'med ne vit oue
que les débuts de la mission du
Chîï chez ies A~ama~; or ce règne finit en a 8g'. Suivant Iba-Khaldoun, 1
i'émir envoya au Chii une lettre menaçante, à laquelle il reçut une réponse
conçue en termes outrageants «alors, dit l'historien, les gouverneurs qu'Ibrahîm
« avait à\M~, à &('t~et à Bt~NtaA portèrent la guerre chez ies A~<aMM!r
Bien que Silvestre de Sacy ait adopté ces récits, et qu'il ajoute même, ce que
ne dit pas Ibn-Khaldoun, qu'Jbràhim fit marcher contre Abou-'Abd-AHah une
armée dont il avait confié le commandement à sottes El-Ah'oual~, je pense,
malgré mon respect pour une si grande autorité, qu'il y a là une confusion,
résultant de ce que l'illustre orientaliste n'a pas tenu compte de.la position
qu'eut Ibrâhîm dans la dernière année de sa vie; de là l'erreur commise sur
El-Ah'ouai, qui, on l'a vu (t. ï), n'était pas fls mais peM-~s d'Ibrâhim;
il avait pour père Abou-'î-'Abbas-'Abd-AHah, ceiui-Ià même à qui tbrâhîm,
déposé par ie khalife Mo~tadhid, avait cédé le trône vers le milieu de rebî-'I-
akhir 380. On ne peut guère douter que l'arrivée du Chîï chez les ~<MtMtA
et les circonstances qui accompagnèrent cette arrivée n'aient eu de l'inSuence
sur la faciiité avec laquelle Ibrâhun céda à l'injonction de renvoyé du khalife.
Ibn~Adzart dit !tEn a8a, le maître de i'jf~~M~, îbrâMm-ibn-Ah'med,
Kmontra du repentir lorsque la tentative d'Abou-'Abd-AHshprit de la consis-
fftance chez les Kitdmah Ibn-Khaldoun partageait complètement cette opi-
nion, comme on en peut juger en se reportant à une citation que je lui ai
empruntée. Si donc, ce qui est douteux, comme on vient de le voir', tbràhim
envoya des troupes contre Abou-'Abd-AUah, ce fut dans les derniers jours de
son règne, car la lutte, une fois engagée avec les AGHLABitES,n'eut plus de trêve,
et l'on ne peut contester qu'eue ne s'engagea sérieusement que sous Abou-'i-
'AbMs. Ainsi, il ressort des récits les pius vraisemblables que le Chu dut lever

fut nuiia digna~auimadversione, ndtiusque bligeaa abdiquerenfaveurde sonfils Aboa-'i-


'tmomenti;~ (~MM~MmM~etM.t.n,p.3i4, 'Abbâs(voyezt.I).
La et 3,)–fCé princedédaignaAbou-'Abd- H. B. t. Il de!atrad., p. 5ti et 5ia.
fAHah',qu'ilcrut au-dessous
desa tache."(Ei- D)-MM< 1.1,p. ccKL Sur te nomd'Ei-
K'aïraouâni, Histoire<<$f~e~ )iv. IV~ Ah'cua!,voyez1.1 decet ouvrage.
p. 91.) Voyezcependantce quej'ai dit dans!e ao et ai.
Bsi~,1.1, p.)t~<),}.
tomet~ Leprétenduenvoid'E!-Ah'ouatpar!brahim
Lorsqù'ehreM'akhir a8~ le.khalifei'o- suflit,à lui seul,pour&irenaitre!e doute.

Et-K'ajraon&nit'app~Je/A
,t'Y"
u J'aidéjàdit quecetteconfusion
tort,Abon-'Obeid~
"V" .ü"'vu- avaitétërelevée
VIJ'1;O"RJlUli.
a
par
40~a ,UI"ttUC
"IUUIU "'UU1U~IUII 4YUIi 1I:n,u;n;
il4l'

M.CKëtbonneaH.
Mrbo~nean.
nerbonneâq.·.

n. 8
58 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1- ,n, l1~ a>n,a.m_ ri_a_.
promptement le masque. On ne saurait d'ailleurs admettre, après l'éclat
qu'avait eu son arrivée, qu'il ait eu la possibilité de pratiquer, p~M&Mt< huit
années,de sourdes menées, commel'avaient fait les dâ~s, ses prédécesseurs, et
surtout qu'il ait laissé, pendant un si long temps, refroidir l'enthousiasme
qu'il avait excité chez ses prosélytes; on est donc obligé de conclure, de ces
rapprochements et de ces faits, que ce fut en a88 et non en 280 qu'Abou-
'Abd-Allaharriva dans le M~An'&.L'année qui s'écoula entre le milieu de
reM-'I-aouel 288, date de cette arrivée, et le mois de reM-'I-akhir a 80, date
delà déposition d'Ibrahîm, dut lui suffire largement pour faire reconnaître sa
mission~,et pour terminer la lutte qui s'était engagée avec quelques tribus
récalcitrantes.
J'ai avancé que la premièrevilledont le Chiï se rendit maître fut 7~'roM~,
et pourtant Abou-'l-Feda dit positivement que ce fut 7~ar~; Mak'rîz! le
dit aussi, il dit même qu'il entoura cette ville d'un fossé mais, en repro-
duisant et traduisant ce passage, Silvestre de Sacy observe que (de nom de
tt'b est altéré dans cincrmanuscrits de Mak'r!zîqu'il avait sous les yeux~,r
puis il ajoute qu'au moyen du texte d'Abou-'I-Fedâil a rétaMi la M'atc~pw,
et; pour compléter sa preuve, il rappelle, a'après le même auteur, que les
BEM-RostEM, possesseurs de T~AaM, ont vu finir leur dynastie au bout décent
soixante ans' Si ce chiffreétait exact, II faudrait en tire~une conclusioncon-
traire, puisque nous avons vu cette dynastie commencer en t~&, et qu'une
durée de cent soixante ans la ferait finir, en So&; mais je montrerai plus loin
qu'elle fut renversée en ag6, après cent cinquante-deuxans d'existence, ce qui
&Dou- Aoa-Auana~se n.n~
A~~n'A~iA~n~ <1~
garda men, a aoora, de
J~ T,.tL, –<L'fJ J D t T
M&g'eo~'<A<~Me(~.< B. t. I,p. Mm), M. de
~t J~

taire eonna!tre !e tien qui rattachait sa mission à Siiane énumère plusieurs localités du nom de
celle des deux da'ïs. qui l'avaient précédé; mais ï~fOMtj et (M. t. II,p.5t9, note a) il place
quand il fut manifeste que son arrivée avait été à deux ou trois lieues au sud-ouest de .?&!& le
ébruitée, et qu'Ibrâhjm avait i'œit sur lui, il dit ?"roMt dont il s'agit ici. Ibn-et-AtMr (ZM-
a ses adhérents, connne nous l'apprend Mak'rîzi AMmt7,t. Vin, p. f~, 1. t3 et t6) dit
de suis l'homme <<tfg'e Je semer dont vous ont M t. Tornberg, l'éditeur du texte publie, prévient
"parlé Abou-So~anëtEt-H'otoûani. Ces simples quedanslesmss.AetBoniit~Vat'roMt. v
mots mrent un trait de lumière et comme un ~MtM<. M!M&Nt. < H, p: 8t&. 3. Et-
signal qui appela de nombfeusës tribus sous ses KL'aïraou&nile répète (NMt.<!e < liv. IV,
drapeaux. ( CAreM. arabe, t. H, p. )' L 6 et y p~)–
p. n3'dumemetome. –Voyez aussi Ibn- CAfM<.<tt'tt~,t.n,p.r'L 8 aio(p. tt3
et-Athhj ~~mtf, t. VtH, p. ro, ). 9.) du même tome). tbn-et-AtMr, par!ant de ~as'-
J'écris ce nom comme il est écrit par Ibn- f<oun (p. ra, 1. t6) t'avait dit aussi.
Khatdoun,(HM{. r~ &Sic. p. '<f, 8; /M.t.n,p. i3~), note 60.
p. <<)ade la trad. de N. Desvergers). -Dans sa nnal muslem.t. H, p. 3i8, 5 et 6.
LtVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE 11. 59
.1 rt
détruit également!a preuve que M. de Sacy en veut tirer, et exclut l'idée que
ie Chîï se soit emparé, au commencement de 280, de ia capitale des2BFmi-
RosTEM. Il est impossible, surtout, d'admettre que te Chu,qu'on suppose à ia
tête d'une armée, par conséquent en hostilité ouverte avec les princes de
!&'M~, et qui avait compromis ses hôtes concentrés dans un certain rayon
autour de Sat'îf, ait pu songer à livrer leur territoire aux ravages de l'ennemi
pour les conduire, bien loin dans l'Ouest, à la conquête d'une viile située à
plus de cent lieues de & conquête inutile, vu sa distance du théâtre de la
guerre qui était imminente, conquête dont ie moindre inconvénient était de
se faire un ennemi du prince rostemite, un de ceux dont il aurait pu espérer
l'appui, s'il avait été, ce qui n'était pas, dans une position qui lui permit de
rechercher des alliances. Après ces explications sur la faute de copiste qui
altère le texte d'Abou-'i-Fedà, reprenons le fil des événements.
Nousavons laisséie CMivainqueur des tribuskitamiennes qui avaient refusé LeChi.
de se soumettre à lui, et en possession de T~s'~OMt; bientôt il s'empara de s'empare
deMiiah.
~<tA', dont il Et mettre à mort le gouverneur (s~M), Mouça-ibn-'Aïâch~
tfibrahim, Sis de ce gouverneur, parvint, dit Ibn-Khaidoun, à joindre Abou-
ft'I-'Abbàs-ei-Aghiabi,qui se trouvait à Ï~Mt's,son père étant parti pour la
tt&'ct~.n La prise de MM est donc postérieure au 6
redjeb a8o, mais tout
mdiquequ'eDe eut lieu peu après cette date. Ibrahun, avons-nous dit, n'avait
pas quitté l'taA sans donner à son fils Abou-'I-'Abbâs des conseils de
o~ .rn T )L'1 1'
Ei-Ia'k'oubi qut écrivait son A't<<!&Bo~- cqu'il la mentionne plusieurs fois (p. et, ). ti,
~t en 978, avait parlé de Mîlah comme d'une
p. i~, ao, p. ~)A, n), ne lui consacre pas
ville grande et magniHque, qui avait jusqu'à- (i
d'article particulier. MM fut réduite en ruine"`
iora conserva son indëpendance; il ajoute ce- T Et-Mans'our-ibn-BoiokMù a ia fin de 3y8
par
pendant,.que, vis-à-vis,du château, se trouvait un (
(commencement de ~8g de Jésus-Christ),
château qui, de temps, ëtait occupé, au il
mais elle était relevée de ses ruines -en Mo,
nom d'Um-Aghiab, par un hommedes BeK:-&- en parle comme d'une de~
F
puisqu'Ëi-Bëkr!
/atm", dontle nom était Mouça-ibn-el-Abbâs- v
villes les plus importantes {~dugouvernement] du
ibn-'Abd-es'-S~atnad.LaY~e~tsansd~utesae- 2
z~
cagée par ies troupes du CMï, et resta pendant, ? C'est !e nom que lui donne Hm-Khatdoun*.
de longues années, parait-il, sans réparer son E
Était-ce le même Mouça dont parle Et-Ia'k'oubi
désastre, car ïbn-H'auk'a}, en 366 ou 367, bien d
dans la note précédente?
e~ _i u_~L_L"
N ~tt-eM~M), p. )), in Hne(p. 86 dela trad. lat.). ).
Tribu arabe qui habitait ieJVa~ (partie centralede FArabie~
EI-Mri, N-M~& p. ~r~. lin. ult. et p. e 8, 5'
(d. t. XtH,p. 108, 5' sér. 185
i85q).
''7~.p.~p,to(<6!<p.to9). 4M, ult. et p. 41c(j. A~'t.
~.«.iA et <a~. p. )in. penu)t.(p. t~ de la trad.). K < B. t. II de la trad., p. 5. S. Ibn-
Kbatdounditict quece.futpar)a~rah)Mnd~n deehaMtanbque .tbou-Abd-Attabs'emparade M.fa/t.
8.
60
ou ÉTUDE SL)K
J~iUUit SUR LA LiUM~tJNIK
CONQUÊTE DEDt; L'AFÎUQUE.
LAi'itUJUË.
prudence sur la marche à suivre avec le Chiï; j'ai cité (t. !) ies termes dans
lesquels s'exprime Ibn-Khaldoun, et ce passage est digne d'attention, d'abord
parce qu'il montre qu'Ibratum n'avait pas envoyé de troupes contre Abou-
'Abd-AHah', ensuite parce qu'il explique les hésitations qu'éprouvait, dit-on,
Abou-'l-'Abbas, hésitations auxquelles devaient contribuer aussi les disposi-
tions pacifiques que ce prince avait apportées sur le trône. Parmi les cheïkhs
~m<t/t qui avaient résisté au Chu et avaient été vaincus, se trouvait Feth'-
ibn-lah'ïa, chef de la fraction des Afe~o~; il s'était réfugié auprès d'Abou-
l-'Abbàs et l'excitait sans cesse à combattre l'audacieux Orientai qui jetait le
Abou-'t-'AbMs trouble dans ses États 3.La prise de MM et l'arrivée à Tunis du fils de Mouça-
"n\oiecontre)ui
)bn-'Aïach mirent fin aux incertitudes du prince aghlabite, qui envoya contre
sonfils
Et-Ah'onn). le Chîï une armée commandée par son fils Abou-'Abd-Allah-el-Ah'ouat
(J~)t). ?Celui-ci partit de Tunis en aSgn (goa de J. C.), dit Ibn-Khahioun~,
et la même date est donnée par Ibn-'Adzàri pour l'arrivée de l'armée à
?"o&m< Puisque l'ordre de cette expédition a pu, à tort il est vrai, être
attribué à Ibrâhim~ il est peut-être permis d'en conclure qu'elle eut lieu du
vivant de ce prince, par conséquent entre le 6 redjeb a8o, date de son départ
pour la Sicile, et le i a dzou-'I-k'a'd.~ha 8g, date de sa mort.
Abou-'Abd-Allah-ech-Chn marcha fièrement à la rencontre du général
aghlabite, mais il fut complètement défait, oMtgé de rétrograder en désordre
sur ?<fOM<, et même de se réfugier à .MM~m. Cependant, les ~t'~maA, sans
se décourager, opposèrent une si vive résistance à l'ennemi à mesure qu'il
pénétrait davantage dans leurs montagnes, que le vainqueur fut bientôt dans
ia nécessité de se retirera H faut même croire qu'après avoir chèrement payé
son premier succès, il avait perdu beaucoup de monde dans sa marche en
avant, car xàà son retour à Tunis, dit Ibn-Khaldoun~, son père lui reforma une
n seconde armée et le fit marcher de nouveau avec les tribus qui se joignirent

1 {l.A.
Commeje u_:
l'ai .J.l. :7:r 1.
déjà indiqué à la page 5y,
f.I_u TF1.._L1
parle Hm-Khaldoun, on voit que l'armée partie
eu émettant des doutes sur i'envoi de troupes de Tunis avait tait ne assez grand détour pour
partbrahim. aborder, parie sud, le pays insurrectionnëdes
Voyez la note 2 de la page 55 ci-dessus. A&NNMA.
Ibn-Khaldoun, Hist. de l'Afr. et de la &'c. Dt'~es~ t. p. ccm.
p. ~) et ~f, i. 5 et 6; p. i4y de la trad. Voyezles pages citées note 3 ci-dessus.
/B.t.ndeiatrad.,p.5t3et5~. ~Mf. de r~ et Je la &c. p. ~f, 1. ta
Auxpages citées à là note précédente. (p. iMdeiatrad.).
BsMM,1.1, p. )fv, i. 16 et 17. Si, comme Le textedit(p. tf, t. la) JjL~t ~Jt que
je le crois, il parle de la même expédition dont N. Desvergers a traduit (p, )A8) par « avecies\
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 61
rt 1'0.. 11 11. '1 r-.
ttà iui.T Ces expéditions, commencées dans les derniers mois de 28g, se s<)odet'hë.f;i)'e
continuèrent pendant l'année a go,et n'étaient pas terminées lorsqu'un crime (<)o.'i de .).€.).
affreux vint changer la face des événements Ziâdet-Allah 111faisait assassiner
son père, et immolait tous les membres de sa famille, même son frère EI-
Ah'oual, dernier rempart de la dynastie aghlabite
Dès l'année agi, Zïâdet-AIlah désigna son fils Moh'ammedpourlui succéder, a()t unitaire
et chargea les gouverneurs des provinces de recevoir pour lui les serments de> (<)o3-9o4
((J03-(J04
deJ.C.).).
fidélité 2; en même temps, il envoyait en ~r<~ un ambassadeur, El-H'açan-ibn-
H'âtim, avec de somptueux présents~. I! est permis de se demander quelsS
scrupules ou quels motifs portèrent Zïâdet-Ailah à convoquer à Tunis une
assemblée des jurisconsultes de l'~&'M~, auxquels on soumit les doutes relatifsS
aux idées que répandait Abou-Abd-Allah. Ces savants se réunirent chez lea
maître des postes 'Abd-Allah-ibn-es'-S'àïgb, qui exposa, au nom de l'émir, lesS
prétentions du Chiï; il vasans dire que la docte assemblée décida que le pro-
pagateur de pareilles idées était un homme abominable, et proclama qu'ilt
fallait lui oppose~ une vive résistance". Ce dernier point était sans doute lee
plus important pour réparer, autant que possible, l'insigne maladresse commisee
avec les troupes Dans la convocation de cette assemblée, on voit percer l'In-
quiétude vague qui devait agiter l'esprit de ce monstre couronné l'exécu-
tion d'El-Ah'ouaI n'avait pas été seulement, comme nous Fa dit En-Nouau-},
une victoire pour le Chiï, c'était l'arrêt da mort de la dynastie aghlabite.
De ce jour, la marche du Chîï, sans être rapide, fut marquée par une sériee ]<eC))u

fKabues." M va sans dire que, dans ces expédi- il distribua des présents aux o~ciers de t'armée,
tions, Et Ah/ouat était accompagne par Feth'- et quand le soir fut venu, il fit aire aux soldats
ibn-lah'ïâ et par Ibrahim-ibn-Mouça-ibn-'Atach, de venir le lendemain de bonne heure pour rece-
chefs âuxquelsquelques fractions de tribus étaient voir aussi des cadeaux. Les soldats furent exacts
sans doute restées attachées, au rendez-vous; mais après une attente qui se.
Aumoment où El-Ah'puat avait été mandé prolongea jusqu'au milieu du jour on les congédia
&ï'mtM., on a vu (t. 1 de cet ouvrage) qu'il était on alléguant que c'était un jour de
travail (~j
maître dèl&t~et que Jes succès du Ch!î étaient jAii); ils revinrent le tendemaih, furent encore
fort compromis. renvoyés, et après être ainsi venus plusieurs fois,
BaMm, t. I, p. )~j. i. 8 et note c de cette ils manifestèrent un mécontentement qu'il était Y
page))'')('Af<b-ihh-Sa'dinNichotson.p.55). facile de prévoir (BaMirn~t. I, p. ))" I. 6 a 9;
7M. même page, ). t8 et iQ (Nicholson, Nicholson, p. 5 et 53). Peut-être l'assemMée
p. 58).
). des jurisconsultes eut-eue pour but principal de
~M. t. I,p. L 3 à to (Nicholson, réchattHer te zèle fort attiédi de troupes ainsi
p. SSaSy). mystifiées, qu'on allait envoyer combattre le CM).
Aumoment où Ziâdet-A!ta)tsortit de prison, comme nous le verrons dans un instant.
ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRIQUE.
s'empare de succès' il mit le s~ge devant & qui se défenditavec héroïsme, mais la
deSat'ir
et détruit place finit ce
par capituler, qui n'empêchapas le vainqueur de ia ruiner de
cette ville. fond en combler La gravité de cet échec fit comprendre à Ztadet-AHahtout
le péril de la position. Ce fut alors qu'il se décida à remettre à un membre

ftQuo facto chiita jam totius A&icœabsque qui n'était qu'un prétexte, quand on lit dans
"controversia potestatem adibat." (AbuMëda;An- Edrisi ttCe détestable usage ne se pratique pas
Hs~ MM~em.t. H, p. 3iA, i. 7 et 8.) Ce' tparmi les ~t'famaAdes environs de &:t'~ qui
tangage est certainetpent empreint d'exagération, «ont toujours Marné et considéré comme 'abomi-
mais il résume ce qui advint en effet dans tes "nabies les mœurs des &t'<amaA habitant les enyi-
quelques années qui suivirent le supplice d'Et- tfrons d'El-K'oll (K'ollo de nos cartes) et les
Ah'oua). "montagnes qui touchent à la province de Cons-
!bn-KhaMoun', H. d. B. t. H de ia trâd (t!aM<Me\~ ftlja vuie de &:< dit E[-Bekr!4,
p. 516 et 51 y. –La vive résistance de &<t'ne xest grande et importante*; son origine remonte
parait pas être la seule cause de ia rigueur avec traux temps antiques ia muraiue qui l'entourait
laquelle le Chlï traita cette ville, mais, au dire ffut détruite par les ~'fatKa/t partisans d'Abou-
d'Um-H'àuk'a! te genre d'hospitalité que cer- fr'AM-AUah-ëch-Chu..
taines tribus des JH<<MM/t pratiquaient envers les Il commença cependant par nommer *Ati-
étrangers, <tattirasur eux la colère d'Abou-'AM. ibn-Abou-'i-Faou&ns-eHemuni au gouverneme:<t
« Allah,le dâ~ï qui les mit hors la loi. » Onpour- de ~'<t&'«oMaM, mais il le destitua presque aussitôt
rait croire qu'Ibn-H'auk'a! a pris au sérieux ce pour le remplacer par Ah'med-ibn-Masrour-el-

Suivant tui, 'Au-ibn-C~ayar-ibn-'Astou~tb, gouverneur de ia ville, et son frère Abou-H'abfb y perdirent la


vie; mais Daoud-ibn-Habatha, personnage éminent de !a tribu des ~.a~&a, lequel s'y était réfugia avec plusieurs
chefs kitamiens, prit le commandement des assiégés. Ptus haut (p. 5n), tbn-Khatdoun avait donné au
gouverneur de ~t'~ie nom de 'Ati-ibn~H'a/t'-ibn-'Astoudjah, nom conSrmé par En-NouaM. que cite M. de
Gœje (S';&t-ei-MayM&, p. 87, note 3).
Ibn-H'auk'at,' p. tt, t. 17 et t8, p. ~A, ). t3 (J. t. XU!, p. att et 9~7, 3' sér. t8~a).
° Dmer. de l'Af et de l'Esp. p. <)4, Il t et i a.
~<-Mee~t~etc. p. \'i, ). 5 et 6 (J. t. XIII, p. i~, 5' sér. i 85()),
E[-!s't'akhr! antérieurement à El-Bekri et même à tbn-H'auk'a), en avait parlé dans les marnes termes
(Ni<t&s'oM)'-e!H'ah'm,p.~<),i. t5e' 16). Ce géographe avait placé S«('entre ïa~artet K'oth«)«an,ind!ea-
Kon peu instructive, vu ia g'ahde distance qui sépare ces deux dernières vit)e< mais on retrouve )a même indica-
tion vague dans Iak'nnt~* et daas'Abou-'t-Fëda~ peut-être ces auteurs voulaient-ils dire que Sat'y était à égaie
distance de 'MAitft et ~e~Jf'aifMKttM, ce qN në's'étoigne pas beaucoup de la vérité si l'on compte les distances
"H <tg''(edroite, et ce quine contredit pas~tropte passage où Et-Bekr! compte dix joarnées de Satîf X'ait-aOMaH'*
.'t autant de Sat';f4~'a:EONtMA!*)(nenioin.deBMah).
En effet, Ptotemee en parle déj~commed'~neyineétevéeàu rang de colonie, S<T<~ct)(o~f<(Hb..IV,cap,'n;
[). ~6). On]atMuv6mentionnée,daHS AmmienMar(,e)tin (t. f, p. 495 et 5tt)). –Procopeen parte comm~
~eja me'h'o~ohdeiapfeoita'e M<tM)'tiaMe(DeM,TaM<<.Mb.H, cap. xx, t. I, p. 501, i. 7).–Sur jSat'~q~ peut
consutter tes Mncrafree, saint Augustin, Pau) Orose, la Notice des évêques, la Notitia Dtgt)t'ta(M)H,Isidore de
Sévitk,etc.

SmM~o~r<pbe,voy~tome).
N~m~Bet~,t.)U,p.<).,i.t8.–Mw<it'f<j,t.n,p.t"),). &.
G~Mj;)tM,p.)p).).t(t.Ut[ehtmd.,p.tg3). ).
O'Mtaustita ditMnceqnetttiëftt tes ifMm<tmtnme)Msëparantdu sitge du~outernement.
VotM,mrPmrmMt,<nte)mtedeM.deS)aM(Y.t.XtH,p.t)a,Mtet,5'~r.t35~).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 63
tfrhiat~ !thT'irn–t~n-H~ha<i-tt~ni~~nioT*-ot–~r~nrttn~?
de ia famiue des AgMab, Ibrahnn-ibn-H'abachi-ibn-'Omar-et-Temtmi,!e ~v~-
com-
mandement d'une armée de quarante miiie hotamës,qal partit d~-Or~os pour
marcher 6ontre le Ghîï~jCe général,se dirigea sur ~otMN~fM,où il fit la faute
de séjourner pendantsix mois;son i armée,il estYrai, se grossit, dans cet in-
tervalle, au point d'atteindre'ie'ehinre de cent miHehommes~;mais AÏ)oû-
'Abd-Atiah, eu'rayéet commesurexcité par un déploiementde forces st impo-
santes, pronta des retards' du gënéM aghtabitepour faireun âppei passionné
aux Berbers, pour ies exalter en levant compiètetMëntle masqueet annonçant ][t

i'apparition prochaine du Mahdi. Une armëe' innombrable (~u~ et


L<~) et tgaderhegire
pteine d'ardeur se trouva bientôt pE6te à marcbet' sous S~Bétendards. Vint (9o4-()o.')
deJ.C.).
ehnn iejoùr où ces deuxformidaMesmasses s entre-cHoquèrent:la rencontre "e

eu;t }ieu à MoMMaA* (<i~);t une~~m pas à s'engager,


)*, Grande victoire
dn Chii.
maist'ehthousiasmedesJS~MtA ne iaissa Lpas un instant !a victoire incertaine.

Khal", qui, l'année suivante (en aga), subit un p. ccLxv.) H'aucheb est évidemment une faute
châtiment humuiant'' dans ia viBë même de ~'<K- d'impression.
raeM<!tt,sans qu'omdise pour quel motifs (Nichoi- Ibn-Khaldoun, Hist. de < et <ëh&'c.
son, p. 6p;Ba~tt,t,L'p.))''f.l.i~etig.) p. i)", L.Ha (p. <5o de'Ia trad.).Br!t.:M,
Pm~ioin j'aurai à reparler de cet El-KMi.
Nicholson, p. 67. BaMn, t. ï, p.'t~t. ~?<icMsbn:,p.6t.~ ))")" 10.
L t5,~ta~otëe de cette page )p). G'est àcette~ 6o)et Dm-
j~~ib~u~M.on,.?.
npJBe que j'emprunte le nomcompietduigëpëral '~Ë~~B~R~s')'m~
de ZiMet-AMah' j'emprunte aussi à 'Ar!b tes
iuyj~!e théâtre de ce grand fait d'armes, et non
autres dëtaiis, qui, du reste, sont conSrmës, au seulement cette localité- m'est complètement in-
moins en ce qui concerne ta force de Farinëe, comtue,maisjene!aA~~Ye!hommeëdan~aucùn
par Abpu-'i-~edâ~t. H, p. 3o6, i et a ) et par géographei arabe.' HNe variante" tba'mS: 'A du
Ibn-KhaHot)n.Ce~ui-ci donne au gënémt !e nom Bs~H donne i;j~(~HdHtt«t). Sûivant'~Ibn-
d'Ibrâh~-ibn-H'abatch (,.j&~ et dit que Kha).doun,d&Bencon~eeat!ieNM~(j?M~
c'é~it~edese~a~esjdeZ'adet-~ ~e<et~ i5ti ilé.
iLt'mtt~ememb.r~deJ :!le$o!gblàÍ>f,.=: ia.ë]Beur&
S~estre;.de.Sa<;yidit.~r&~ fü~ de H'aaeàrb~ ~è~iiéepbà~e~t/f~
~un; <~e
fun; de sçs;prpc})eS,parents~
sçs; p)rpc})eS latents.)); t..t,
(,D)'!< t. t, dèlSâev<(DM<~f!S
dèlSâey'('DM<S 1~t~cct&tt')"~ans
p~ccEXtt)'Sa~s inditmer
mdiïper

'M~t,'p.;)~ èt'Ïàrlcte e j~) (Nicholson, p. S? et 58).–C'est'Arib qui


ajoute au nomdeAh'med-ibn-Masrpùr le surnom de J)J! (Et-H'ât); mais il am'omissiou d'un point dM-
critique, ca~ Nitholsbft châtiment inaigë a Et-KhMà fftM-~M~H, et, à receasioR du
d.
n~c~Mt,)e.B~~(~I,~t~~
~in:Tnt'fe~t~ une cage ptaeée sor un mutet conduit par un ânier.
°'~e~ëiae!n0~6eretroute~ le textë d'ÎbnjAdiArl-(-Baiitn> t. T, p. \'1"'4' 1. ~ao
).
~(~e(~ 9¡' p. p; t 5o ia ,ad,).
-N.B!)atrad.,p.5~ 7-
Da~t'jB. la trad. 3 lb n -Khaldotinnommeune tribu dès ~~Mt.
.QH)jm~para<t)~nsc~ à tori po~iz~jbn-,]Ro4pïc
~N.B.t.ndeIatrad. y~.
6~t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

Ce fut
~n filt
moins lima
mnine
une h~t~i~
bataille nn~"n
quun carnage, qui dura depuis le commencement
n.nnnn l'ln;, ra"n~ ~r.n";a ~n nnmmnnnnmnn

du jour jusqu'à la fin, pour faire place au pillage du camp, qui offrit aux vain-
queurs un immense butin. A la faveur de la nuit, les débris de l'armée d'IbraMm-
ibn-H'abachi se dérobèrent à une poursuite meurtrière', et, se repliant sur
Bdghdi'ah, lis rentrèrent en désordre à ~'SM'<MM<
Le Chiï avait ses raisons pour annoncer l'apparition prochaine du Mahdi
il avait déjà reçu l'avis de l'arrivée de 'Obaîd-AMah dans le Maghrib. Aussi,
l'instant est-il venu d'interpréter les sources en ce qui touche la marche de ce
personnage mystérieux, et si je dis interpréter, c'est qu'aussitôt qu'il s'agit de
l'imâm il semble qu'un nuage s'avance en même temps pour couvrir d'obscu-
rité les pages des historiens. Après l'avantage signalé qu'Abou-'Abd-Allah
venait de remporter, ? il dépêcha, dit Mak'rîzî, quelques ~t~mcA vers ~Obaïd-
f Allah pour l'informer de la victoire que Dieu lui avait donnée, et lui faire
r-savoir qu'il l'attendait. Ces envoyés trouvèrent 'Obaïd-Allah à &~MMA
K(territoire de H'MKs'). Son nom s'était répandu dans ce lieu, et le khalife
n Moktafifaisait des recherches pour s'emparer de sa personne; il prit donc la
ff fuiteavec son fils Abou-'l-K'âcim pour se soustraire à ces poursuites, et ils
~vinrent en ~g~p<e, où ils eurent quelques aventures avec le gouverneur En-
KNoucheri~ En effet, En-Noucheri (~J)) était gouverneur de l'j%~p<e
depuis le milieu de aoa ou environ, et, si le récit de Mak'rM était exact, on

à quelle sourceil a puisé, donne ie nom de Kerma C/<r~<.arabe, t. H,p. )~A, I. 3 à 7 (p. n&
à ia localité où tbn-H'abachi et Abou-'Abd-AUah (i même tome).).
du
en vinrent auxmains. Le fait que t'armée vaincue 'LekhaiifeMoktaCavaitsucc~dëieaarebi-
se replia sur B<MM&, comme le dit Ibn-Khat- 1
'i-akhir a 8 g à son père Et-Mo'tadhid, dont te
doun à deux reprises, me porte à admettre avec rrègne avait été troublé par les guerres des K'ar-
lui que la bataille fut Hyrëe~~ Bilizmah. mat's; Haroun-ibn-Khomaronaïah. régnait sur
'B<!M~t,l,p.)~)",I.t6. t
r~tg~e et sur la S~fte depuis l'an a83, et en a~ t
Jbn-KhaMoun, NMt; M/r. et de la &'< t
Moktafi chargea Moh'ammed-ibn-Sôiafman-et-
p. t3 (p. i5o de la trad.) et H. < B. 1
X&tib'' d'aller s'emparer de Dama~et d'eniever à
t. H de ia trad., p. 5} 7. 1
Haroun toutes ses possessions Cetui-ci fut tue

'Iak'oùt, dans son Mo'~Mm-e~B~M~K (t. IV, p. fty,). 3) mentionne une [ecatité du nom de (&n'-
mat), mais rien n'indique qu'eue ait le moindre rapport avec cène nommée par Sitvestre de Sacy.
Abou-'i-Mah'âein,t. tl,p. )f/\ .Sây.–Meh'ammed-ibn-Sotaimân était surnommeEt-Katib.parceqn'i)
avait été secrétaire du serviteur Loutou-et'-T'outouni (t<<.t. H, p. t)<), t. y et 8; –voir aussi p. ))A,
(<J~)
5 a ~). Quant au surnom de Loutou, celui-ci le devait sans doute à ce qu'il était un jeune favori de
~J~c)
Ah'med-ibn-T'ouioun(t<t.U,p.))r',i.~et8).
°
Abutfeda'~tttte!. stM~em. t. )t, p. aga, r.oetsuiv.Abou-'t-Mah'acin, t. H, p. tW,).8.–Moh'ammed-
ibn-Sotaiman avait, en a~t. obtenu de grands succès dans ta gnerre des X'«fm<t(' (De Gc-jp, Memot'fen° t,
p.)5;in-8°,Leyde,t89a.)
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 65
trouverait out au
là, tout au moins
moins dans
dans certaines
certaines hmn.es,
limites. l'indication de ta
t indication de la Dériode
période
de l'année 292 où Abou-'Abd-AHah remporta sa grande victoire; mais je

le t8 s'afar aga* (dimanche 3o décembre oo~ arriva le 7 djoumâdi-'t-akhir suivant* (mardi


at
de J. C.) et, malgré l'occupation éphémère de t~ avril go5 de J. C.) pour recevoir, des mains
t6
Chatban' oncie de Haroun, Moh'ammed-ibn- d( Moh'ammed-ibn-Soiaïmân, l'investiture du
de
Sotaïmân s'empara de t'<e ie 97 du même gl
gouvernement de t'j%~<e. Dès le commencement
mois" (mardi 8 janvier 9o5 de J. C). Au nombre d~ redjeb, Moh'ammed-ibn-Soiaïmân quitta
de
des généraux placés sous les ordres de Moh'am- l',
t'Egypfe, emmenant avec iui tout ce qui y restait
med dans cette expédition, se trouvait 'Ica-ibn- d membres de la famille des T'ocLOCMMSet
des
Moh'ammed-en-Noucheri, auquel le général en d personnages qui, sous leur règne, avaient
des
chef donna la mission d'aller porter au khalife ies r<
rempli des fonctionsplus ou moins importantes Il.
détails de sa conquête; mais 'Iça était à peine Il s'arrêta à ~ep'' avec tous ses prisonniers, qui
H
arrivé à Damas qu'une lettre venue de &M<M M furent, parait-il, dispersés les uns se rendi-

lui apprit sa nomination au gouvernement de ri en VnM; d'autres rentrèrent en ~g~<e~
rent
t'<e. B envoya aussitôt son lieutenant, qui e parmi ces derniers, se trouvait un certain
et,
arriva & Mis'r le t4 djoumadi-'I-aouet aga''a N
Moh'ammed-ibn-'Aii-'I-Khaiandjiqui parvint à
(dimanche 24 mars -;¡--
v_ <)o5 de J. C.), et hu-menx: r.
réunir assezde
--r-partisans du
--0-gouvernement déchu

Eutychius, t. H, p. ~94, 1. 10 et il. Abot)-'i-Mah'aciu,t. 1.II,H°', 1. 3 et Il y a plusieurs récits


sur la manière dont Haroun fut tué. Voir Abou-'i-Fedà, ci-dessus cité; Abou-'t-Faradj, p.fAr* et t~AF(p. t85
et)86de)atrad.!at.),Freytag,p.t09etp.i)9,).N.
''Voyeziet.Idecetouvrage.
Eutychius, t. H, p. &9&, i. i5 et t6. J'ai conservé la date donnée par cet auteur, qui doit être considéré
comme un témoin oculaire, ainsi que je i'ai dit 1.1; cependant, si sa date est exacte, il se trompe sur la férie en
(le jeudi).
dismt.t~i.j
Abou-'t-Mah'acin, EH-~Vo~oMm, t. H, p. )<), 1. 8 et g.
fM. t. p. )ef, t. ti. Le nom de ce gouverneur est souvent défigcré c'est ainsi qu'Et-Maktn (p. t8i!.
1. 3l) l'appelle (JEt-BoMoe~), qu'Ibn-Khatdoun écrit ~~)t'* (Et-ToMcte~) et Et-K'airaouàni
~~Jt
(tiv. Ht, p. 88) N-JToMM-t. J'ai adopté )a iecon donnée par Eutychius?', Ibn-et-Athir' Abou-'t-Fedâ",
!t)ak'r!zi'* et Abou-'t-Mah'âcin. Cardonne (t. U, p. 47) a trouvé moyen d'appeler ce gouverneur d'Egypte
jBaM-A~OMt'tMt.
Abou-'t-Mah'acin, t. H.p. t. 16 et t' Eutychius (t. H, p. ~9~, ). 3) dit que Moh'ammed-ibn-
Sotaïman était resté six mois en Égypte; il reçut donc i'ordre de départ à la fin de 991, et entra au .eommenee-
mentdemoh'arramaga.
'JEH-JV~tttH,t.Ilip.tor!.).6et7.
'M.t.n.p.)M,).5et6.
<Memepage,t.tO,
''Même page,), t a et 3. -J'ai adopté cette orthographe, qui est aussi cette d'Abon-'t-Feda (~MM<.mtM<em.
t.U,
p. 39~; ). 6); je ferai observer cependant qu'Eutychius (t. p, ~97, 1. 9 et t&) écrit, non pas f_~J~. mais
~j~ (N-~e!), etqu'E)-Mak!n(p. t83,t. s!5et a8) reproduit ce nom, en le déSgurant paria suppression de
deux points diacritiques; ce qui lui donne
~i&! (Ei-H'sKt').

"m~&h~f~L~(M~~M&~L~L~LM~
part.I.p.&o).
~~)t))ah'Mmt.n,p.&g~,t.6;iï)-Oxf)nia:,t658.
"Et-Nm.t.Vtn,p.t=e..).6.p; "t5. i. 5.
"t!m!.mMtm).t.H,p.9'4,).t4.
rcsf. nt't~c, t. H, p. ~A 1. t. etp. tt& du même tome, dont it conYientausatde voir la page Q<),note 10.
'C~irest.nt'~c,t.H,p.r~Att.etp.tt&duméntetomc,dontttconYienLau69tde\oit'iapageQf),Roteio.
Il. 9
66
oU ÉTUDE oun
nttjun SUR LA
LA 'jU~~untn
CONQUÊTE DE LAmUjun.
un L'AFRIQUE.
viens de dire qu'à cet instant le Mahdi était déjà dans le Maghrib. Cette as-
sertion ~uii~jLcu~
a~t~utt contredit }e ic~iL
récit uun
que )m
j'ai cmu textuetiementà iYiaKFMt;
~uuKj ),fXLuetiemema
emprunté Mak'rîx!; nil est
est
pour se rendre maître de &MMM,en cha'bân 2 g2, h'ammed-ibn-'Ati-'t-Kbatandji~. Moktafi étant
et bientôt de M~'f, !e 16 dzou-'I-k'a'dah de la mort le i a dzou-'t-k'a'dah ago, son frère Mok'ta-
même année* (jeudi i septembre go5 d"J. C.). dir, qui lui succéda, laissa le gouvernement de
En-Noucheri ne reprit possession de son gouver- l'Égypte à ~a-en-Noucheri quite conserva jus-
nement que le jour où il parvint à se saisir de qu'à sa mort, survenue le a6 cha'bân ao~ (jeudi
l'usurpateur, c'est-à-dire le matin (j~) du 10 mai oto de J. G.), après avoir gouverné ce
lundi 8 redjeb 193' (5 mai <)o6 de J. C.); cette pays pendant cinq ans deux mois et dix-neuf
espèce d'interrègne avait donc duré sept mois et jours Mok'tadir, qui régnait depuis un an neuf
vingt et un jours". On voit ce qui fait dire à Abou- mois et demi, lui donna d'abord pour successeur
't-Mah'âcin qu'en 999 t'~g~pte eut quatre émirs son fils Abou-'t-Fath'-Mob'ammed-ibn-'fçamais
Chaïban-ibn-Ah'med-ibn-T'outoun, Moh'ammed- il le remplaça presque aussitôt par TiMn-et-
ibn-Solaïman-eI-Katib, ~Ica-en-Noucheri et Mo- H'arbi~.j.

Eutyehius. t. Il, p. 498, t. 3 et 4. –Abou-'t-Mah'àcin (t. H, p. tev.t. f3 et )~)) dit à tort le 26 dzou-
't-k'a'dah, mais dans deux autres passages (t. p. W), ).9 et to,etp. ~'4, t. 3 et &) il se redresse en confir-
mant, à un jour près, la date donnée par Eutychius.
Abou-'t-Mah'àcin, t. H, p. ) t, t. 8. Plus Mn, à ta p. ~F, lin. u)t., il dit le 5 redjeb.
° Dars deux passages des Nodjoum (t. H, p. )l~, 8 8 a to, et p. )~, ). 2 et 3) on lit sept mois vingt-deux
jours. Ce sont ces passages qui montrent qu'Abou-'i-Mah'acin a voulu dire te t6 et non le a6 dzoa-'t-k'a'dah
pour la date à laquelle EI-Khalandji s'empara de ?<')-. J'ai donné plus haut rigonréusement )a durée de sa
possession.
.Ett-AM~atMM, t. H. p. t~t,t. toà à a.-<-H eût été ptus. exact de ne pas compter Moh'ammed-ibn-Sotaiman,
qui ne fut pas investi du gouvernement de l'Égypte, mais de compter Hàroun-ibn-Chomaronaïah, qui, dans cette
année 392, fut réettement émir d'Eg~pic jusqu'au) 8 s'ahr, jour oui!succomba.
Abou-'i-Mah'Acin, t.Il, p. )te, i. t~ et i5.
Rt~.t.t!,p. ~). Ibn-et-Athir(N-~m!~t. VM[,p. Fv.).5 5 et 6) avait aussi ptacé ta mortd'En-
Neucheri en cha'Mn 39~, et E(-Mak!n (p. 187, i. t~ à tg) avait précisé )e to cha'ban.
Dans tesJVof~fM))t(t. p. H~,1. a) on lit cinq ans deux mois et demi, à compter de son investiture par
Moh'ammed-ibn-Sotaïman.
/M. t. H. p. fit, ). 4 et5.
Je iui donnéici le nom que je trouve dans Abou-'I-Mah'âcin (!tt<<.t. 5 ) .mais ce nom a été très diversement
écrit. Aia p.;)~). t0 de son tome H, le même auteur donne pour le nomcomplet Tikin-ibn-'And-Anah~e)-
H'arbi-'t-émir-Abou-J~ans'our-et-Mo'tadhidi-'t-Khazari Dans son texte Abou-'I-Mah'âcinl'appelle constamment
Tiktn-ei-H'arbi, mais M. Juynboli, dans ta Table de ce texte (t. U, p. et~F, cot. t) l'appelle Tikta e<iaMn,
et c'est aussi je nom que lui donne Ibn-Khallikân qui, déplaçant le point diacritique du Ma,écrit fautivement
et il a été suivi par Mak'ri: Et-Makm (p. tS?, t. ao), déplaçant deux points diacri-
(j~b*(N-D/<Mt<r:),
tiques et en supprimant deux autres, écrit (&Mt~-e!-B'<tfat-<).En écrivant ~(jt.XS'~ikin-
e<M<'att). Eutychius (t. H,p. 5o5,t. y) a peut-être voulu dire (_$~TiMn avait pris en personne son
premier gouvernement d'~p<e, le dimanche a dzou-'t-h'idjah B97 (ta août 91 o de J. C.); t'auteur dn B')~)m<
OMaei-ftjAftMt'dit le samedi ".mais c'est une petite erreur.

&mtm, t.tt.p. )A-,i.toetit,sm)ement!e texteporte~Xj~t etje MdcutepaaqM'itnefainetiie ~a.~t. f


homquiluiavaitétédonnéparcequ'il était unmmMdukhalifeMo'tadhid-BMah, comme te dit t'anteurà 1ap t~t, 6, Ufaut MSiK,M
lieude
Heude~jji, i
~I\ s)~
~~3i.
NMtO<t~itii!t-t)-~i<!tt,n°v".[aM.vm,p. ).,).n, et )r",). tact et t3 (t. mla ta trad.an~ p. at8eta33).
~~C&fMt.ara&c,t.U,p.9Q.noteto,eip.i5a,note9Y. sy: ·
"Abou-')-Mah'acin,Bn.iV~mm,t.H,p.)A),t4et6, 5~
LIVRE QUATRIEME.–CHAPITRE Il. 67
donc indispensable que je revienne un peu en arrière pour faire connaître
les actes accomplis par le Mahdi pendant qu'en son nom le Chu remuait les
/H<<<MMtA.
Comme vient de nous le dire Mak'rîzî, ia résidence de 'Obaïd-AHahà &~<NKMt/t Ktéuementt
relatifs
s'était ébruitée soit qu'il eût le pressentiment de sa grandeur prochaine et
àà'Obaid-AMi.
qu'il se fût entouré de moins de précautions, soit que ie Chîï, comme le pré-
tend aussi Ibn~Khaidoun", iui eût envoyé quelques Kitdmah à <S<t/amMtA, non
pas pour lui annoncer une victoire, mais pour lui donner avis de son arrivée
dans cette tribu, du bon accueil qu'il y recevait, et qu'une pareille démarche
eût attiré l'attention; il est certain du moins qu'au moment où le khalifat
passait
~v.o
des aw..aaav
v~ mains u.ua
d'Ei-Mo'tadhid
~.uv 'IIiUUà.l' dans ceties de son fils EI-Moktafi~, 'Obaïd-
~-t~&.O

Abou-'t-Fedà fait coïncider i'ëveii donné sur aM4e,t.H,p.fp,i.t9a<5;–p.o3du


la réstdence de i'imam avec l'instant où 'Obaïd- mêmetome.
AUah~recut la fonction des mains de son père Voyez la page d'Ibn-Khatdoun à laquelle je
mourant: "Is (Moh'ammed-et-H'aMb?),inqnit, viens de renvoyer.
"nni vicinus filio, Mahdio seu ObaidaUa*, jure Ce qui me porte à admettre que ce iut au
fsuo cedens, docebat eumquid egerint et quan- moment où le sceptre changeait de mains, c'est-
ftum pro6*cennt invitatores. Non iatuit ejus réi à-dire vers le as reM-'i-aHur a8g, que le Mahdi
fama,sed Moktafio.regnantedimanavit in vulgus. quitta la Syrié, c'est qu'Ibn-Khaidoun,, dans deux
tQua'situsitaque, (~MM~. MM~em.t.H, passages' attribue à Mo'tadhid la lettre par ia-
p. 3t4,L Q& tt.)–Ibn-Xha}dounjoint, à cette quelle on avisait de l'évasion de 'Obaïd-Allah
remise du pouvoir occulte, un conseil sous forme les gouverneurs des provinces, et que, dans un
de prophétie ft Moh'ammed-d-H 'aMb, dit it, troisième passage, il attribue cette lettre à Mok-
étant près de mourir, légua rim&mat à sonfils tau'. Le rapprochement de deux passages de
f'Qbmd-AUah, et lui adressa ces paroles C'est Mak'r!z! conduit au même résultat, mais il pa-
"toi qui es ie Mahdi; après ma mort tu dois te rait avoir copié Hm-Khatdoun, sans faire attention
"réfugier dans un pays iomtam, où tu auras & aux différences que je signaleici. On est en droit
"suMr de rudes épreuves. (~.<<.B, t. )I de la de s'étonner que Silvestre de Sacy ait, à douze
tfad.,
trad., p.p. 5t5).You'
5t5).Voir aussi Mak'riz!,
aussi C/tres<.
Mak'riz!, C/tres<. ans de distance,
ansde distance, publié deux fois, sans
publié deuxfois, sans commen-
commen-

On sait qu'thn-KhaMeunattribuait à cette famille le donde prophétie. (Meg~m~M'tia Nolie. etB~h-. t. XVir,
~<M~
~t r, )~, )j!~t. !~e la h-Mi., p. a63 Ft-oi~om~M(in ;VotM;. et RcO-. t. XVt, p. i. t
et t. XtX,p.~a), M: de Slane,a donne ailleurs. (H, d. t, f)de ta trad., p. So~) ~t dacs
lequel Ibn-Khatdoun dit que Mo'tadhid adressa une lettre au prince aghiabite, le traducteur ajoute, entre paren-
thèses, "Zïadet-Auah.eGeta n'est pas possible, puisque Mo'tadhid mourut ie 33 rebi-')-akhirs8o etque ZMdet-
Allah commença a régner tBa8 cha'hân sf)0, Cette erreur, du reste, parait empruntée a Si~eitrede Sacy (,Chrest.
<!t'ate,ttjf~.p:~i,€t;p.t.o~note'~6)~
ïf, d<B.t. I!de ia,tra~p~5ta/et 5t6;~H n'estpas à dire, du reste, que tes gouverneurs ne reçurent
qu'une iettreatcesujbt, tes recherches commencées par son père Mo'tadhid.
C/tfMt.arate.t. tt, p. rf, ). tt, et p.r~A, t. 6 (p. 91 et n<) du même tome). Silvestre de Sacy ( Druzes,
t. p. cet) reproduit, sans obsertation,)epas!iagf où Mak'rMdit.Mo'tadhid.
9'
t68 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

Il quitte Allah, alors


AHah, alors âgé de trente
âgé de trente ans',
ans', fut
fut activement qu'il ne se crut
recherché, et qu'il
activement recherché, crut
Satamiah ~lnn n~ nA~n~.{},.~nln~l. a, _(~ .1_ on a. -1
plus en sûreté à &MMMA, car deux autorités dont doit tenir grand compte,
cnaSf;.
1Ibn-Hammàd~ ettbn-'Adzari~, affirment qu'il quitta la Syrie en a 80, pour se
rendre en ~g~e sous le déguisement d'un marchand~, emmenant avec lui son
fils El-K'àcim, qui était un enfant de neuf ou dix ans. Le khalife avait, sans
E
nui doute, connu l'évasion de celui qui se donnait pour être le Mahdi, et il
t]
ddut écrire, en effet, pour signaler le fugitif et ordonner son arrestation. Mais
tHaroun-ibn-Khomarouaîah avait mis peu d'empressement à exécuter les ordres
venus de JE~M~, puisque la relation était telle qu'au commencement de a a 2
Y
la dynastie des T'OULOUNIDES
1; fut renversée par Moh'ammed-ibn-Solaïmân.
8général de Moktafi. On s'explique donc très bien comment 'Obaïd-AIlah put,
ttséjoume à la faveur de son déguisement, rester trois ans en Bg'~p<6 sans être découvert,
enÉgypte. aattendant là l'issue des événements
qui se préparaient en M~n~ Mais lors-
qu'en
q ao a l'Egypte fut rentrée en la possession de Moktafi, et que cette pro-
vvince eut pour gouverneur 'Iça-en-Noucheri, général dévoué au khalife, d'actives

perquisitions
F durent être faites, et le nouveau gouverneur soupçonna que le
nmarchand
qu'on lui signalait pourrait bien être le personnage objet des

taire, ce passageoù Mak'riz! attribue à Mo'tadhid ~BaMK,t.I,p.O)<1.90.


la lettre écrite a laça* le Midrahte*, et que, quel- Abuueda* Annal. MM~em.t. H, p. 3t~,
ques lignes plus loin, il admette, avec toutes les 1. i3 et i~t. Voir aussi Ibn-Khaldoun (t. fi
autorités, que ce fut sous le Utaute Moktafi que de la trad., p. 515) et Mak'riz! (C~M<. arabe,
le Mahdi quitta la Syne' Ét. Quatremère, dans t. H, p. )~, L t~, et p. t"A, L 6 et suiv.;
son Mémoiresur la,dynastie des Ma~~ f"o<tmt;M, p. g3 et i i du même tome). &t-~Vo~'oM)K,>
attribue à Mok'tadir la lettre qui ordonnait l'ar- t. Il, p. t" I. 5. DrM~M~t. p. CCLXIII.
restation de 'Obaid'-AHah°. Sous ce rapport, le lieu de la retraite de
Abou-'l-Mah'acm (t. 11, p. wr, t) place 'Obaïd-AHah était bien choisi, indépendamment
m a5g ta naissance du Mahdi, et plus loin (p. f~)F, de ce qu'en Bg'~)feil était moins loin du théâtre
L 5) il dit en 960. Ibh-KhauiMn (m° ~'x, de la' guerre que le CM! &menfait contre les
fasc. iv, p. < L g; t. M de la trad. angl. AeHLABtTES.
p.y8 et 79) dit a5g ou a6o, ajoutant que cer- Si i'on veut avec Ibn-Khaldoun (t. !I,
tains auteurs donnent même la date de 966. p. 5t5), que le Mahdi se soit d'abord réfugié en
Journal asiat. t. V,p. 53o, 5' sër. i855. ~/f<M/,rien n'est changé au fond de mon récit,
A cette même page, tbn-H'ammad place en a6oo seulement la durée du séjour incognito en %~)<c
la naissance de 'Obaïd-Allah. serait diminuée.

Chrest. et DfMM<, aux mêmes pages.


Druzes, t. p. ccmn. C'est évidemment par suite d'une faute d'impression que Silvestre de Sacy écrit
ici AfM<<te/On sait que le prince de ce nom régna dans le siècle anivant, de 333 à 33~.
Journal asiat. t. II, p. 109, 3'sër. t836. Je suppose qu'il a voulu écrire Mo'tadhid. Mok'tadir n'arriva au
khalifat qu'en aaS.
Comme l'a admis M. Gust. Wei) (Geschichteder Chalifen, t. H, p. 579 ).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 69
recherches de n"r
son Ilsouverain. 11a"
je 94.
ht arrêter, J.
lui n.t..nn1l'l'"
et ceux qui 1'ro.4..
1 accompagnaient;
mais, n'ayant pu constater leur identité, maigre les précautions minutieuses
d'un long interrogatoire, il relâcha ses prisonniers, qui partirent sur-le-champ up
et gagnèrent à grandesjournées Tripoli,où une caravane était prête à se mettre trf Uarrive
à Tripoli.
en marche pour se rendre dans l'Ouest'. 'Obaïd-AHahlaissa partir les mar-
chands qui composaient cette caravane, mais leur adjoignit Abou-'l-'Abbas, as,
frère d'Abou-'Abd-Allah-ech-Chu,avec ordre d'aller trouver celui-ci dans le le

pays des Kitdmah, évidemment pour l'aviser de son arrivée et du lieu où il


allait se réfugier. La caravane se dirigea vers ~<M'r<MM<!M, et Abou-'l-'Abbâs, ~s,

craignant sans doute d'éveiller les soupçons s'il s'en séparait, entra avec elle
!Ue
dans la ville. MaisZïadet-AHahétait déjà prévenu de l'évasion et des mouve- ve-
ments du Mahdi; il exerçait une surveillancerigoureuse sur tous les voyageurs, rs, LpirèrcduChn
et les réponses d'Abou-'1-'Abbhsaux questions qui lui furent faites ayant paru estincnrcérë
t)Katraf)))~n.
suspectes, non seulementil fut jeté en prison, mais comme il venait de Tripoli,
et que, soit par lui soit par les marchands de la caravane, on savait qu'il n'y
était pas arrivé seul, l'ordre fut immédiatement envoyédanscette ville d'arrêter
les compagnons de voyage du marchand qu'on avait incarcéré à ~at)-<M!Mm.
Il était trop tard; le Mahdi s'était enfoncé dans le.Sud, il avait passé par
A"<Mt'~M~ (<t*iJ~.ï), sansoser y entrer, et, probablement avisé du sort d'Abou-
~f.d. B. IlIl de
~f. d. B. delatrad..D.5i5.
la trad., p. 5i5. Ceci rra
Ceci t~ Tripoli',
7'f:oaE'etfj celle
m))farmada
appelée7MA-<MmM< M
Bdb-el-Akhadher, se
se passait nécessairement entre te 7 djoum&di-'I- w
"voit, derrière le rempart, une chapelle (j~~) )
akhir et le a6 dzou-'I-k'a'dah aga, puisqu'En- rr
"qui jouit d'une grande réputation de sainteté,
Noucheri ne tint, en a g a, le gouvernement de fr
frayant été visitée par t'imam EI-Mahdia!'époque
I'%yp<a que pendant ces cinq mois et demi; et fou il passa par TnpoH.') (Voyage, J. A. t. t,
comme,dès cette année B9a,ieMahdi était par- pp.t&9,5'sér.i853.)
venu à Sti~<<)Mapat,on est oNigé d'admettre Ibn-Khaidoun, à qui j'emprunte ce récit
qu'il avait quitte l'Egypte au commencement (
(~. d. B. t. H de la trad., p. 5t6), dit CeMtat:-
da gouvernement d'En-Noncheri.probaNëment f! (*k~3'');
fMe toutefois les récits qui font
en redjeb aoa. Dansle peu de temps que 'Obaïd- le Mahdi par ~'asi'S&!&nonseulement sont
p
passer
A!Ia!t séjourna à Tripoli,- il accomplit un acte p
plus vraisemblables, vu la position de la ville qu'il
de dévotion qui ne dut être connu que plus tard. v
voulait atteindre, mais sont confirmés par tbn-
"Entre ia ports appeMeBa&-eMs&'t-(!aporte e
et-AtMr"; Silvestre de Sacy a~, je suppose, puisé
de la
"uc dit i.it.-tiujNut,
mer),~,un
M me; Et-Tidjani, qui fit un ~an~
daans rat
cet AJ1t~l11l1lp.
auteur le faif
tait rlnanrûannie
des présents nar lnarcnal~e
qui lit long sejodr
un long séjoar par lesquels

Uyatriva le 19 djeumâdi-'t-akhif 70~ (samedi t6 déegmbre t3o7) et en repartit le a6 dzon-'t-h'idjah 708


(vendredi &jmn tgog). (J. 1.1, p. i35 et i6t, 5' sér. t853.)
b J'écris ce nom comme l'écrit Mk'out (Mo'o))), t. IV, p. <)A,1. o) et je remarque qu'ii est singulier qu'Ibn-
Khaldoun, dans' ses Ao~om~M(m JVo<t~ et B.<-t)'. XVI, p. ). L16 t. XIX, p. i a 7), place cette ville à
MHe~OKf~deim<tt'<!&edehmer.I)yenadeux très fortes.
'jEM~~t.VItf.~r'tet~
''IMM<,t.I,p;ccmvetcCLXv.
770 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Le Mahdi 'I-'Abbâs,
'} il s'était dirigé sur ~M~t/M~p~ où régnait alors, et depuis a~o,
parvient E neuvième prince de la dynastie des BENt-MiDH~R. KCelui-ci, dit Ibn-
aSidjitmafah.
El-Jaça\
K
K Khaldoun, 1 accueillitavec distinction, mais
ayant appris par une lettre de
ffZt<M,
ff
oudukhalifeE~-M' selon un autre récit, que son hôte était
le Mahdi, dont les émissaires se donnaient tant de mouvement dans le pays
ndes Kitâmah, il le fit mettre en prison D'abord il n'y avait aucun motif
pour que laça' fit un accueil quelconque à un étranger qui arrivait danssa ville
comme marchand Selon toutes les apparences, 'Obaïd-Allah resta ignoré
à &~m~paA, et ce fut là qu'en 2~3 (très probablement à la 6n de cette
année) il reçut le message d'Abou-'Abd-AIlah, comme nous l'apprend Ibn-
"Adzarî6, qui ajoute à son récit le dire assez curieux d'un hommedes Benou-

ie gouverneur de Tripoli aurait été corrompu. Ce fKeiicta ergo ï'f~o/t, Segelmasammigrabat,


fait, du reste, me parait au moins douteux, car ffcujus urbis et provineia: qui tum erat domino,
il eût été une bien grande imprudence commise tfEiisao Midrarida*, persuadebat se mercatorem
par 'Obaïd-AHah. Gust. Weu semble' ne l'avoir fesse, qui iucri qua*rendi 'caussa eo terrarum
pas personnellement admis. venisset. ( ~*MM<. MM~em.t. M, p. 3 i et 316. )
Mak'rizi, Chrest. arabe, t. H, p. )"A,}.
10; Silvestre de Sacy prétend (D)'MM~,t. p. ccLx\)
p. n 4 du même tome. que ie Mahdi fr gagnal'affection de ce prince par
Cette hésitation d'Ibn-Khaldoun est digne de ffdes présents et par ses assiduités." Je répéterai
remarque, car si réeHement Moktafi.écrivit direc- à ce sujet ce que j'ai dit plus haut à propos du
tement à laça~ cette démarche prouverait que les gouverneur de 'f)'~)o<
MiatMësavaient une assez faible confiance dans Lui annonçant la grande victoire dont j'ai
i'aùtorité exercée par les AeBttBtTEssur les petits parlé plus haut.
souverains du ~ag'At'tt. Ailleurs, Ibn-Khaldoun BafaH, t. I, p. t~F, L à a 6. H emprunte ce
dit que laça*avait été prévenu par El-Motadhid',b, fait a 'Ar!b (Nicholson, p. 6a ).
ce qui est d'autant moins vraisemblable qu'Ibn- ftM~nwe (t~JL),) 'Obaïd-Auah, avec une
ei-AtMr",Abou-'IFedâ' Et-K'a!raouâni°, s'accor- frgrosse somme d'argent en dinârs qui ne se
dent à dire que ia lettre était de Zïâdet-Auah. trtrouvaient pas dans ce pays' (S~t'/MapaA), ce
Peut-être était-eUe de Mok'tadir (voy. ci-après). ffqui m'étonna beaucoup. Il vit ma surprise, en
tbn-et-AtMr, F~mt~ t. VIH,p. L 9, r devinaia cause, et compritqu'il était devenu né-
–J.B.t.ndeiatrad.,p. 5i6.– Mak'rM, fcessairp de placer sa confiance en moi. Il me lut
C'At'Mt.nra&e,t. H, p. )"A, i. 0 à t ) p. 11 G <falorsla lettre par iaqueUe Abou-'Abd-AHahlui
du même tome. Cet auteur dit lui et son fils 'r annonçaitsa victoire, et me recommanda de
'Abou-'i-K'âcim.t n «garder le secret sur cette nouvelle, de ne rien
Geschichte~er CMt/ett, t. ![, p. 58t, note a.
''a.<<.B.t.t,p.)'<4.L6et7(t.Idetatrad.,p.a63).
°E<mti,t.Vm,p.("8.
'MM<.mM!'iem.t.!t,p.3t6.i.9etg.
ff!<t.~<)'iv.!V,p.ga.–J'ai déjà dit quecet auteur pr~nte!ci unecenhoioneomptete.
Ces dinârs, commel'observe M. Nicholson (à la fin desa note < p. 6a), ëtaient~ahs doute frappésao coin
desAcHtADHEset étaient inconnus à S<~7m<!<'at,dont le petit souverain, qui était indépendant, frappait sa propre
~L"
LIVRE "'IUL"a.Lf.a~.
QUATRIÈME. "a~ "u
CHAPITRE H. 71

t mt t t a~r .1.'11"'1 -1 n n
Hachim-ibn-'Abd-el-Mot't'alib.C'est sans vraisemblanceaucune qu'on a sup-
posé que ce message lui était parvenudans sa prison et, en admettant avec
moi que le Mahdi fut alors en liberté à &<~t~paA., on trouvera encore qu'il
fallut que ies jS~MM~envoyés déployassent, pour remplir leur missionsans
être découverts, toute l'adresse dont parie Ibn-Khaldoun2, puisqu'ils n'appor-
taient pas seulement une lettre, mais une part dubutin fait dans le pillage du
camp d'IbraMm-ibn-H'abachi,comme cela ressort clairement des termes de
'Anb~.
Bientôt (en aa3) Zîàdet-AIlah envoya vers El-Orbos, contre ]e Chu, une a<).! de )'))Cj{.
nouvelle armée, dont il avait confiéle commandement à Modiadj-ibn-Zakarïâ (905-906
deJ.C.).
et à Ah'med-ibn-Masrour-eI-Khâi (i'oncie). Ce dernier avait des griefs àài
venger; il entraîna vraisemblablementson collègue, et, au lieu de marcherr
contre l'ennemi, on ies vit, le vendredi" i3 djoumadi-'l-akhir, se présenter à1 Révolte
la tête de leur armée devant~&'aoMam.La populationsortit contre eux et les de
deuxgénéraux
repoussa; le chevai de Modiadj s'étant abattu, ce général fut tué et mis en1 deZMd(.t-A!fai..
croix à la porte de ~;T<~< On doit croire qu'on n'était pas sans inquié-
tude à ~og'M<M sur l'issue du soulèvement des Kitdmah,s'il est vrai, commee
l'assure Ibn-'Adzârî, queMoktafi-BiHahécrivit une lettre qu'on lut publique-
ment et dans laquelle ce khalife excitait la population de l'T~'M~ à se serrer['
autour de Zïâdët-AHahpour combattre le Chiï AussiZïâdet-AIlah, pour se- ZHdet-Aih!.
se rend
conder cette invitation, s'einpressa-t-il de se
-il de se rendre
rendre àà N-Or&os, où il fit
N-Or&os,oui! fit aux
auxK
aEj-OrtM-
rl-

"changer à mongenre de vie habituel, à ma ma- 'J'ignorelaeausedecesurnom.


"nière d'être, à monhabmement, me disant: Nous tbn-'Adzari (t. t, p. (fo, h'
4) dit )e~M<h'
"sommes entourés d'yeux et d'espions; ne leur (..t~jLt ~~)' mais aurait dû dire ie
"laissons apercevoir aucun accroissement dans 19 djoumâdI-'I-aHlir a g 3, car le i3 cpnespond
"notre état et dans nos richesses*) Comment, auM~e~itavrilgoSdeJ.G.
après ce récit d'un des acteurs de cette scène, ''Bft!t.t,p.)~,i.ta~(Kicho)son,
serait-il possible d'admettre que 'Obaïd-Anah L p. 63 et 6~). Ibn-'Adzâr! explique un.peu con-
était incarcère &7msj:<)& ? Contrairement àL iusément ies motlis de la rébellion de Modiadj
l'opinion émise parM.Weil (Cesc~'ebt~ etc. je crois avoir indiqué ci-dessus (p. 6 a, note 3)
t. H, p. 58a, note a), les doutes émis par ceux qui avaient fait agir Ei-Khat, dont, du reste,
M.Niehotson (p. 6a,note ia) mepaMissent très il n'est plus parle. La porté ~e 7!<:&'&'H'<<s/t, une
ibndés.. des portes de Â''a!f<!6MaM~ est mentionnée par
DfM!;M,t.I,p.CCHVt.–G. Weit.CMC/tMAM El-Bekrî (F<-Mef<!&'J!etc. p. ). 5; J.
<CAa~)t/t.n,p.58s,Li9. t.XHI,p.ti6,5'sër.i859).
'N.B.t,Hde!atrad.,p.5t7.
N. B. t, H de !a trad.~ p. 6.7. 'MNNicholson, p. 64 et 65–Bf)<a)t, t. 1.
Nieh6ison,p.69.–B<:)'aM, t.I.p.
Nich6ison,p.69.–B<:)'aM, t.I;p. )~!e,L
f~,). 6.6. p.)~.},Litai3.
p. )~<

'B~g~
72 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
soldats des largesses qu'on pourrait taxer de prodigalités, et les eenvoya à
/}<~<!M!~ il arma en outre la ville de y'o&??<tA, ia garnit de troupes et en
confia le commandement à son chambellan Abou-'I-Mok'ara'-H'açan-ibn-
Ah'med-ibn-Nâfadz,conjointementavec Chabîb-ibn-Abou-C.hadâd-ei-K'amoudi
et Khafadjah-ei-'Absi, qui étaient des hommes d'un courage éprouvé. HIeur
recommanda de harceler les A~MM&.En exécution de cet ordre, une série
de combats eurent lieu sans résultat décisif, mais avec perte de beaucoup de
monde de part et d'autre~. Ce fut aussi en a a3 que la charge de k'adhi de
~M;T<~Mfut connée àMoh'ammed-ibn-'Abd-AHah,connu sous le nom d'Ibn,-
Djamal, client des BEM-OMAÏADES~.
Pendant que les généraux de Zïàdet-AHah défendaient son trône sur les

champs de bataille, ce prince était à El-Orbos, se livrant à des amusements


entouré de courtisans
puérils, qui n'avaient d'autre occupation que de dé-
biter de niaises frivolités, dont 'Ar!b nous a conservé un échantiHon a
qu'il
emprunté à un témoin oculaire, au médecin Abou-Ia'k'oub-Ish'ak'-ibn-Soiai-
mân-ei-Isrâui, qui était venu d'Orient sur la demande de Ziadet-AHah'. Mais

Nichoison, p. 65 et 66. Baia~ t. I. ëtaitunhabiiemëdecin,neenj~<e,ouitexer-


p. )f<), i. 90. j~dcL qu'on lit à cette ligne doit çait son art lorsque Zïâdet-Auahle fit venir; après
être une faute d'impression. la mite de ce prince, ïsraïii s'attacha au Chu. qui
Nicholson, p. 66. BaMttj t. I, p. tft, souffrait de la gravelle et devint le médecin de
t. a<, à p. ))~t, t. 'Obaïd-Aitah-et-Mahdi. Isràïli mourut à plus de
7~. p. )t"<),L a et 3. centans,vers3ao.Enarrivanta}aeourdeZïAdet-
Comme Israui le dit mi-même, f C'était lui Allah, qui se tenait alors à El-Orbos, il fut frappé
t-qui m'avait fait venir,!) ut-on dans sa vie que et choqué de la futilité des.conversations qu'il y
Silvestre de Sacy a donnée d'après un manuscrit entendit; il raconte, à ce sujet, ce qui lui arriva
de}abibiiothèquedeLeyde(Re&ttKMt<p~ avec un courtisan'. (Relation d'Égypte', p. &3
traduite de 'Abd-et-Lat'if', p. &3 à 45; in- et '(&; Nichoison. p. 67; ~Mtt, t. t.
t8io).– Israui, dit l'auteur à la même page, p. ))<"<,1. 6 a ao.)
La vie de 'Abd-eI-Mt'if~*a été donnéepar tbn-AM-Os'aibia',cët~bre médecin,contemporainde celuidont
il s'est fait le biographe.'Abd-et-Lat'ifétait mort en 639'* (ta3t à ta3a de J. C.) et Ibn-Abi-Oa'atbia'est
mort en 668~* (ta6g-)2'yp de J. C.). M.Sanguinettia puHié une savantenoticesur tbn-Abi-Os'aibia'(7.
t.U:,p.a3o,5'sër.i854).
Dansle manuscrit de 'Arib (Nicholson,p. 67) et, par suite, danscetui d'Ibn-'Adzâr!(BeMn, t. p. tt~l,
). ta), ce courtisanest nommé Khanbach(~~L) surnommeEt-tonn&ni, au lieu de tbn-Hebaich surnommé
E)-tounani, que portaitle manuscritauquel Silvestrede Sacy a emprunté la vie de tsraui je n'ai aucan moyen
de dire à quiappartientia vraieleçon.
Ouvrage indiqué par H'âdji-KhaMfah.t. t, p. tgo et toi, n° rfh
CocHetnombreux ouvragesmntindiquaauxrenvois du n"6633dela Tablede H'adji-KhaHfah. Cetteviede Abd-et-LatifM
ee
trouve,texte(p.634)et traduction de Sacya donnée
(p. 45~),(iattti'editionqneSihestre ent6to de)aM«hmd'~f« par'Abd-el.
Lat'if.
Leis moh'arram (Relation
<i'«, p. 4';a). H'adji-UhaHfah, t. ], p. tôt, Lt.
Jff.t.)V, p.t33, t. 6, aumot T'~«~<-e!-j«'tH<f,n°~AAt". Pourmsomratet,mir)<n°66!tsdt)a TaNe de H'adji-Kha)ifah.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 73
tout à coup cette vie de plaisir fut troublée par un courrier du théâtre de la
guerre; c'était à la fin de dzou-'l-h'idjah a g3 le Chîï venait de s'emparer de
To&?M:A et de &7MNMtA; Feth'-ibn-lah'ïâ-'I-MesâIti~, qui se trouvait à y'o6M<:&, Le CM.
avait été mis à mort les murailles de Bilizmah étaient rasées~, et le Chu, fai- s'empare
deT'obnah
sant rendre compte à Abou-'l-Mok'âra*, gouverneur de ?"<~M< et à ses com- etdeBihzmah.
pagnons, de l'origine des sommes qui avaient été trouvées entre leurs mains,
avait donné l'ordre d'en restituer une grande partie aux habitants, et conqué-
rait ainsi une popularité qui allait s'étendre à toutes les parties de l'tfrik'ïah
Ces nouvelles jetèrent la désolation dans l'âme de Zïâdet-AHah, qui, pour se
venger, fit maudire le Chîï du haut des chaires (~Ld!); mais en même temps il a<)~de)'hëg.
réunit des troupes nombreuses, dont il confia de nouveau le commandement (906-907
deJ.C.).
à Ibrâtum-ibn-H'abachi-ibn-'Omar, qui, dès le milieu de moh'àrram ag~), Ziadet-AHah
partait d'N-Ot~s pour marcher vers T'obnah, à la rencontre d'Abou-'Abd- confie
de nouveau
Allah-ech-Chu~ En attendant les résultats de cette éxpédition, Ziâdet-AHab un
cherchait à se populariser à sa manière les notables de ~'as~t'a~ avaient commandement
atbrahim.
porté des plaintes contre leurk~âdhi, 'Abd-AIlah-ibn-Mob'ammed-ibn-Mofridj,
connu sous le nom d'Ibn-ech-Châa'r; l'émir les fit frapper à coups redoublés
et jeter dans une prison d'O~o. Bientôt, laissant à la tête des troupes
réunies autour de cette ville Ibrâhîm-ibn-Ah'med-ibn-Abou-'Ik'âl, il quitta
N-O~os pour rentrer à jRa/cTa~, dont il fit reconstruire les remparts avec itrevient
âRak'k'âdah.
des briques,et, quand il s'y crut en sûreté, II se plongea de nouveau dans
tous les désordres de sa vie dissolue, entouré de bouffons et de baladins char-
gés de lui verser à boire et de lui chanter des couplets quand la pensée dul
Chn venait assombrir ses idées~. Le petit nombre d'hommes vertueux attachés
à sa fortune s'éloignaient; ainsi Djimâs-ibn-Merouân se démit de sa charge
de k'âdhi de ~'amMM~m, et fut remplacé parMob'ammed-ibn-DjimâI, qui con-
serva cette fonction jusqu'à la catastrophe qui devait terminer le règne dut LeCh!:

dernier AGHLABiTE". s'empare


Cependant Abou-'Abd-AHah s'avançait toujours vers l'est, de BagMiah.

Nieho}son, p. 68. BaM: t. t, p. ))"'<, Nicholson, p. y3. B<aM, t. t,p. t~t,


I.igaai. iin. ult. et p. ~y jusqu'à la fin.
Voy. sur ce chef Jdt&OMen,
p. 6 5, note a. ''jBaM~t.I,p.))"i.ieta,etL()an.
.tba-KhaMo~ ~e et de 7<t&'c. Nichotson, p. y3 et y4.
p.'<t"m&M(p. i5odela trad.).–H.B. BaMa, t. I, p. ))"A, L it à ao.–Nicho}-
t. H de ta trad.. p. Siy. La Ibu-Khaldoun dit spn,p.y~.
~queEath'-ibn-Iah']& était~ de ï"oAMa&, Baiân, t. 1, p. )t"A et )t"'). Nicholson,
ce qume paraît pas être exact, d'après ce qui a p.y4ay6.
ët~ dit plus haut. B<tfa~ t. l, p. j~ L < a &i&.
tO
7~t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
et il faut croire !Tt
-i.'ir--± AtA 't T~~ '<
qu'Ibrâhun-ibn-H'abachi avait essuyé une nouvelle défaite,
car, dans le mois de cha'bân ag~t, le Chu entrait à Bdffhdïah, en accordant
il'aman
Ht aux habitants'.
Terreur ibn-'Adzân nous représente Zïâdet-AIlah frappé d'épouvante au point de
deZiMet-Aiiah.
délibérer avec lui-même s'il.ne prendra pas ta fuite. Son vizir, Ibn-es'-S'âïgh,
-)~]

lui conseillait de partir pour l'~g~e, après avoir confié le commandement à


lui

un de ses généraux, auquel il laisserait les sommes nécessaires pour se sou-


tenir. Le prince hésitait; il inclinait assez à ce conseil pour avoir donné l'ordre
d'acheter cinq cents chameaux, destinés au transport de ses bagages d'un autre
côté, il craignait que la population se ne soulevât contre lui et ne s'opposât à
son départ. Lorsque IbrâMm-ibn-H'abachi-ibn-'Omar, apprit les intentions
du prince; il vint le trouver, et le pressa si vivement de changer de résolution,
qu'à la fin il parvint à le faire entrer dans le c~(e<!Mdu lac (~! y~) où il
espérait que ses conseils seraient mieux écoutés 3. Alors il fit valoir la force de
ce château, comparée à celle de la ville dans laquelle son grand-père, détesté de
presque tous ses sujets, abandonné même par ses généraux, avait été assiégé
pendant plusieurs années et avait fini par vaincre~. tcMais toi, lui disait-il,
tfqu'as-tu à combattre? Un cheïkh sans racines chez les Berbers, et tu as à lui
? opposer tes immenses richesses, l'affection de tes soldats, tout le peuple de
ftI'MtA, qui t'acclame, un château Imprenable, et Dieu même, qui protège
Kta cause. Ce langage mit fin aux Irrésolutions de l'émît'; il envoya des ren-
forts et de l'argent à E~0f6os pour opposer à son ennemi une vigoureuse ré-
sistance, et, vu la petite distance qui séparait alors ses possessions de celles
du Chu, les cavaliers de Zîâdet-AHah ne pouvaient pas sortir d'E/f6os sans
escarmoucher avec ceux du Chu qui étaient partis de B<~<MaA.Aussi i'in~
quiétude était-elle grande à jRa~'a~A et à Kaïraoudn; des k'obbah (<))
et des tentes ~N!) avaient été dressées autour de ces villages; les habitants

B<tMM,t.I,?.))"<),).t5.–Nichotson,p.y6 6 qui dut causer de si vives Inquiétudes à Ibrâhim.


et77. Nicholson, p. 77. Bâtât:, t. t, p. ))"-),
Château pour lequel 'Obatd-AUah tëtnoigna l.i6&ai.
plus tard mie si grande admiration (Et-Bekri, B<tM)t,t.t,p. ))'"),). âa,&p.<)i".iL 8.
M<-p<M:&, etc. p. f~. 17 et i 8 A. )t.XII, Nieho!son~p. 7~ a Si ëëtte i&di<!ationde
P- ~77) 5* série, t858~. Ce récit montre que ~Ar!b-ibn-Sa*dest exacte, il en faut cOnd~eqù'e
la scène entre Z!âdet-A!iah et son gênerai se le Ght! était déjà maitre d'une partie de la région
passait à JM'&'<Ms&,et )e langage du général qui s'étehd à l'est de B~g'MM, car entre cette
prouve que le K'as'r-el-Bah'r a été construit viHëet El-Orbos il n'y a pas moins dé trois a
postérieurement à a 7 8j date du soulèvement quatre journées de marche.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 75
~n.nfa., ~o" "+ a., "h'l't~£U, "o.+ a., "+ n,~m" 1
y montaient la garde et s'y abritaient pendant la nuit, en même temps
que Ziadet-Allah renforçait les postes et encourageait ses soldats par des lar-
gesses'.
Cependant, en moh'arram a a 5, ce prince se rendit à Tunis2. Les historiens a')5dei'hëj{.
~°7-9~
gardent le silence sur le but de ce voyage et sur les faits d'armes du Chîï
;huààà
deJ.C.).
cet instant; mais je crois pouvoir placer en cette année la prise de Tîdjis3
'parpar LeChit
un de ses lieutenants, louçof-el-Ghassani, qui reçut cette ville à capitulation
[ation s'empare
deTifUis.
et laissa à ia garnison la faculté de se retirer à ~<:M*<MM~m\ Ce nouveau coup
porté au pouvoir chancelant de Ziàdet-Allah le détermina enfin à prendree une une

résolution énergique il quitta précipitamment Tunis pour se rendre à ~t- Kaï-


raoudn 5, et se mit en personne à la tête de ses troupes; il s'avança mêmee jus-
qu'à E/-0r6os; mais, sur les conseils qui lui furent donnés par son entourage,
~'age,
il revint à ~(t&'&a/t ou à A~atr<MM< après avoir encore une fois remis ~iisie le
commandement de l'armée à son parent Ibrahïm-ibn-H'abachi. Je ne saurais aurais Ziâdet-AHa!)

dire la date précise de ce mouvement d'éphémère énergie qui porta Zïadet- Ladet-
aIbri)Mm
Allah à défendre personnellement sa couronne, mais on peut admettre que {Uece
ce ~défense
fut dans les premiers mois de a g5 que le prince aghlabite fit la ridiculeCma-
ma- dei'tfrîk'iah.

nifestation de cette entrée en campagne, si l'on en juge du moins par le graud


grand
nombre de faits qui s'accomplirent depuis cet instant jusqu'au milieu de 206;

Nicho!son, p. yg. Bsi~n, t. I, p. !p., doun, dans son Histoire des Fiat'imites, donne
i.tiai&. mie leçon que M. de Siane (p. 517 ci-dessus
'J6!W.t.I,p.i5eti6. citée) transcrit par y~'Mt.
S'agit-i! !&de la viiie de Tigisis de Procope En-NouaM, S LII (H~.d. B. 1. 1 dela trad.,
et de la Table PeMitH~en'eKKe*? Je le crois, mais p.4&i).).
l a'k'onbi parle d'une ville de Ttg' qui était des 6 Itm-Khatdonn, Hist. de
l'Afr. et de la Sic.
dépendances de Bsg'A<!i<;A (j{j~cL ,}~ ,<), et p. '<)=,t. 6 (p. i5t de la trad.). -Histoire des
Ibn-H'auk'at* place ?'<s entre Maddidnah et ffMm. (H. d. B. t. tl de la trad., p: St?).
JtfM&Ma& cependant, plus loin', il place7~A'fs Druzes, t. I,p. coLxvii.Ici Silvestre de Sacy dit
à une journée (à l'ouest) d'~f~oM. que ZïMet-AUahs'avança jusqu'à Elaris, au lieu
Ibn-KhaldonnH:M<)!')-edes Be~e~, t. Il de de N-0~0~; évidemment le manuscrit qu'i! a eu
la S'&duction, p. Si~. Histoire de <t~Mf sous ~s yeux disait ~f pour ~~t.
e( &7<t $!<:?, p. '1. 3 et &(p. i6t de la Ibn-Khaidoun, dans le premier ouvrage cité ci-
trad.), Le texte dit .j (~t'AM), mais ie tra- dessus, dit que le prince revint à JRa&tMa~ ou
ducteuf, dans sa note (i63), observe qu'il faut à ~'at)'ao!<a)tj la suite montre que ce fut à Rak'-
sans doute lire ,j~ et, en eSet, !bn-Kha!- <aa~

VoyezBt'cAeMemt't~fa~ & i'ne, 1.1, p. a65 et 266; in-&°,de}' N. 18~9.


$'~at-e~H~t-!6,p. )),i6 (p. Sade ta trad.iat.deM.de8<B)e;ia-8°, Lugd.Batav. t86o).
'~e~L~4M(~H~p~a~iM~
''P.'<t,L)9(J.t.Xm,p.95,3'tMa).
)a.
76 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

et cependant, Vn
Rt ff~f~ftatit vu )~nr
leur fyfîtvit~ il est t~c~mic
gravité, ~ot de r~fvaï'fi~r
permis ft~ regarder ~~ïnmocomme t~très rQti
rapides les
événements qui se succédèrent. On a vu plus haut que 'Obaïd-AHah était à
Sidjilmdçah et qu'il y reçut, en aga, les émissaires par lesquels ie CMi lui en-
voyait une part d~ butin que sa grande victoire lui avait mis dans les mains.
Évidemment, à cette époque, 'Obaid-AHah vivait inconnu sous son déguise-
ment de marchand; mais plus le CMï faisait de progrès, plus il annonçait
hautement la venue prochaine du Mahdi, plus l'inquiétude devait s'accroître à
hat
a<)Cde)'hëg. Baghddd,
B(M et il est naturel de supposer que les recherches devinrent plus actives
(!)oS-909 au moment où ie khalifat changea de mains. Or Mok'tadir avait succédé à
au
deJ.C.). ).
Mo
Moktafi le i a dzou-'l-k'a'dah a g 5, et je ne serais pas éioigné d'admettre que ce
Mo

Emprisonne- fut à la fin de cette année, ou au commencement de aa6, que 'Obaïd-AHah et


fut
ment
son fils furent jetés dans une prison de &'<~<M<~s&
sor 1. Ce qui est certain, c'est
du Mahdi
àSidjitm~ah. qu'il
qu
semblerait qu'à cet instant Abou-'Abd-Allah sentit comme une secousse
éie
électrique, qu'il transmit à ses ardents A~mA, et, concentrant toute la puis-
Piusieur.«'ii)e9 sant de son énergie, il se porta en avant avec une fiévreuse activité qu'aucun
S!M
tombent obstacle n'était plus capable d'arrêter~. 7! Ms~KtiM: .Ma<M~Mt&,M~rm~
aupouvoir
MaA,} ?e&esiK~,tombèrent successivement en son
dnChii. na pouvoir~. Vainement Ibrahnn
quitta la position d'El-Orbos pour contraindre les habitants de Tifâh à rentrer
qu
dans l'obéissance; tous ies efforts furent inutiles. Bientôt Abou-'Abd-AHah se
dal
présentait devant El-Orbos, à ia tête d'une armée qu'Ibn-Khaidoun porte à
deux cent mille hommes*. Après plusieurs combats, il forçait le général de

Ce que dit EI-K'airaouani, que ce fut seule- il écrit L~J)' (Te~epiï). Iak'out (;Mo'<:m~ t. I,
ment au moment où Ahou-'Abd-Allah approchait p. Af)",I. 10) écrit AJ~ (TetMM/i); c'est la TAe-
de SK~MfaA que le prince midrarite fit empri- vesteou Ï7t~~<e des anciens.
sonner 'Obaîd-Auah, ne peut se concilier ni avec Ibn-Khaidoun, <<.B. t, Il de la trad.,
les indications précédentes, ni avec une des in- p. 518. Hist. de J~/f. et de la &c. p. tp,
dications suivantes, puisque nous verrons que ). 10 a 17 (p. i5i à i5a de iatrad.).).
Abou-~Abd-AHah ne se mit en marche pour H. d. B. t. 11, p. 619. Le chiffre de
S~7Me';a& que dans le mois de ramadhan ~<~ l'armée est sans doute exa~fé, mais cela importe
comme, du reste, le dit Et-K'afraouani lui-même peu à mon récit. Quant à la ville de Co)M<<mttM
(~(.uv.IV.p.~). ). qu'Dm-Khatdoun (ibid. p. 518) fait prendre par
'r Abôu-'Abd-ÂMah, dit Mak'riz:, ayant reçu le CMï, après quecelui-ci avait étéforcé de rentrer
"ta nouvelle de l'arrestation de 'Obaid-Aiiah et à JMK~aK,lorsque déjà il était ma!tre de TeteMo,
"de son fils Abou-'I-K'acim, se mit en marche et de ~'<M'ht&t et de toute la région a ''est de
fserra deprèsZi&det-AUah; !'< <Mt~rt'<sM villes CoMstaM<He, il y a nécessairement là q dque con-
tf~MMe après l'autre. (CArMt.arabe, t. H, p. t"A, fusion dans les dates des événements. Abou-'Ahd-
I. 19 et t3; p. t it et 115 du même tome). Allah n'avait pas puiaisser derrière tui une p!ac"
Ei-BeM (p. ))<ù, L ao) écrit, avec un qu'Edr!s! dit être (f unedes plus fortes du monde
tBchdtd sur le sin, L~j, et, à la ligne suivante, (p.L8).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 7~

Zïâdet-Aliah
llah à se replier sur
Sf t'f*T)]~r sur &<MfaoM~m,
~<Mf/MM~.m cmnnt'ta!t E!-<Mos
emportait M-~))'An<: rif
de vivf
vive fnrff*
force hle
[e PrisH
28 djoumadi-'I-akhir aa6' (dimanche 1Q mars gog de J. G.), et livrait cette d'Et-Orbos.
L
ville à la fureur de sa soldatesque. Une partie des habitants et quelques débris is
de t'armée vaincue s'étaient réfugiés dans la mosquée, où ils s'entassaient et se ;e

pressaient au point de monter les uns sur les autres. Cette masse compacte te
fut assaillie par les Kitdmah, qui frappèrent sans miséricorde depuis la prièrere
d'ei-'as'r (3 heures après midi) jusqu'à la fin de la nuit. ftLe sang, dit 'Arîb, ),
Kruisselait par ies portes de ia mosquée comme coule l'eau après une piuie ie
abondante Le lendemain ia nouvelle de ce désastre arriva à ~sM~-
<M, où se trouvait aiors Zïâdet-A!Iah\ qui comprit enfin qu'il était perdu!u t''uite
sans ressources. Rassemblant à ia hâte ses trésors, ses pierreries, ses armes,St de d Zïàdel-Aliab.
deXiMet-Ai)!))].

ses effets les plus précieux, il quitta la ville fondée par son grand-père et et
prit ia route d'J%~e, suivi de quelques courtisans, de ses femmes, d'un
millier de serviteurs et de tous les bagages de ce triste cortège, qui défila à la
lueur des torches, apparemment parce que, dans l'effroi dont le prince avait
été saisi, il croyait possible qu'en hâtant sa marche le Chu parut aux portes de
A~M au lever du soleil. Cette fuite et la fin du règne de ZïAdet-AHah,
qui marque la fin de la dynastie des AeHLABiTEs, eurent lieu dans la nuit du
mardi 25 (4 restant) de djoumâdi-'l-akhir 306 (ai mars gog deJ. C.).

Nicholson, p. 83.– B~tt, t.I, p. )F)", les mêmesauteurs assigner à l'entrée du Chiï
t.) et a. En-NouaM, H. d. B. t. I, p. Mi à ~<c7t~t<<t&.
Suivant Ibn-Khaidoun (~f. d. B.
de la trad. Ibn-KhaMoun., ibid. t. H,p. 5ig. t.Hdeiat[-ad.,p.5iQ),!eChîïëtaitàS<!MM
Ilist. def~ et de la Sic. p. ~ji, 8 p. 4 Sa quand il apprit le départ de Zïâdet-Atiah; or la
de la trad. Tous ces auteurs s'accordent sur la nouvelle dut arriver vite dans cette localité, que
date de djoum&di-'I-ak!iir 906; 'Arib précise Ibn-1l'auk'ai (eA, 1. i3'')p!ace à ~M'yoMfHees
le 93, et l'auteur du BsMMl'a copié. de ttMK'C/iede ~'<fSOMS)!.
Nicholson, p.83.– Ibh-'Adzari,?. )~, Nichotson, p. 83 et 84. –&!MH, t, I,
i. 5 a8. Ei-BeM, p. 1. t6 & 93'.Sui- p. ))*)", 1.la et<3. Le texte dittrès bien le len-
vant ces trois auteurs, trente mille individus demain cinq restant t dedjoumâdi-'I-aHlir, c'est-à-
furentntSMacrés.SitYestre de Sacy (DrMzM,1.1, dire le a&, mais il devrait dire le lundi
(<.j
p. ccLXtx)dit ttptns de trois miue'), ce qui est ~~AJ') et non pas ie A'maMcAe ((~.Nt ~)-
plus yraisembkNe, quelque grande que fut la En-NouaM, § un (H'. d. B. 1.1, p. 44i et
mo~quëe.'Arib et Ibn-~Adzari ajoutent que !e &/tade!atrad.).
CMï, après cette boucherie, se retira aussitôt a Nicholson, p. 8&BaMM, t. p. )?f~
B~Mf<!&, dans fa crainte d'un soulèvement de i. 4. Pournous, ce fut dansla nuit du a 4 au a 5
h population. J'avoue que cette retraite me parait que ce départ eut lieu. ~Abd-AUah-ibn-es'-S'aîgh,
difnciieaconenieravec la date que nous verrons avecqui le prince, aurapportd'En-Nouaïri (pages

t. XH,p. Say et 528, 5' sér. t85S.


J. t. XIII,p.3)4,3' s& <84s.
78 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
arm-)Dn-oaa, inn-Aazan
'Anb-ibn-Sa'd, Ibn-'Adzârî et ;&n-i~ouain,
En-Nouaïri. auxouels emprunte ces
auxquels j'emprunte ces aetans,
c
racontent qu'au moment où Zïadet-Allah donnait le signal du départ, une
Épisode de ses esclaves musiciennesse précipita au-devant de lui, un luth à la main,
de
de la chanteuse.
chantant avec un accentdésolé des vers qui peignaient la douleur de ia sépa-
~La

ration, en même temps qu'ilsexprimaient de tendres reproches sur l'insouciant


rat

abandon d'êtres naguère aimés avec passion. Ce parricide, ce monstre, qui


aht

avait égorgé toute sa famille, qui n'avait reculé devant aucun crime et avait
versé des flots de sang humain avecl'indifférenced'une bête fauve se sentit
ému à la vue d'une femme dont toute la puissance était dansla grâce de son
sexe, rendue plus séduisantepar le parfum de poésie que répandait autour de
la jeune fille la mélodie plaintive de ses chants; les yeux du parricide se rem-
plirent de larmes; il fit, suivant Et'-T'aban~, décharger le fardeau d'un des
chameaux qui portaient ses trésors et donna cette monture à l'esclave musi-
cienne~. Suivant 'Arib, la malheureuse position dans laquelle il se trouvait
l'empêcha de céder à son émotion, et la jeune fillefut abandonnée. Lequel des
deux historiens nous donne la vérité? Je ne saurais le dire; mais, quelle que
soit la résolution prise, sachons gré à Ztâdet-Allah de cette larme, qui est le
seul témoignage d'un bon mouvement éprouvé par ce misérable pendant un
règne de -1cinq ans neuf mois vingt-septjours
U'ÕUV"'l"

citées note 4), avait eu une scène assez vive', Cité par Ibn-'Adzârt (Baïdn t. f, p. !~A,
fut néanmoins chargé des préparatifs du voyage. 3) et suivi par En-NouaM, § un (H. d. B.
(Nicholson., p. 86; B«MM, t. I, p. )f=F, t. deiatrad., p. &&a).Je rappellerai queT'abar!,
lignes i4a)g.) mort en 3io, était contemporain de ces événe-
En-Nouaïrt raconte que ZMdet-Auah, pour ments et vivait à Baghdâd.
montrer des signes de la victoire qu'il disait avoir Nichoison, p. 8S et 86, copié par !bn-'Ad-
remportée à El-Orbos, St mettre à mort tous les zar! (BaM)!~t; I, p. i)~, L tt et la).
individus détenus dans les prisons de FËtat, et ~Ar!b et tbn-'Adzari'' donnent à ce règne
promener leurs têtes en triomphe à travers les une durée de cinq ans onze mois quatre jours,
rues de ~'a~aoMatt. (N. (<. B. t. 1 de la trad., et le prolongent ainsi jusqu'au mercredi a cha~-
p.~i.')
p. tti.~ ban ago,
can date qui
a<)6, aaie ne corre~pona
qui ne aucun evene-
correspond a aucun événe-

D'après En-NouaM, Ibn-es'-S'aighconseiuaità son maih'H de restera BttM'fMahetrencourageaità défendre


sa couronne. ~Ton insistance, lui dit le iàche émir, confirme les brnib qai se sont répandus sur ton compte; on
K t'accuse d'entretenir une correspondance avec le CMï et de ~onioir me itvrer à M.!) C'était étidHatnent Mne
insinuation des iMimes de ZïAdet-AUah, et cejui-ci y a\ait pr~té l'oreitte. Nous ponvons noua attendre A toir
bientôt totnber ta tête du vizir. Bu reste, 'Artb f'att jouer a Ibn~es'-S'âtgh nn r~)e dont t'intention poMOMtêtre
benne, inais qai pretsit aux soupçons; ii !e reprëseste coisine s'eSorcant ()e dissimuler isif~'ensaye~s reçue,
et de faire croire que ta victoire svait été remportëe par eux contre !e CM!. (Nicholson, p. 8<t BaMm, t. I,
p. )~,t. i4 eti5.)
''Nicho)son,p.87.–BaMH,t.t,p.).6.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 79
Il..-J- -1 '7!A_l_j- A
Les derniers rangs du cortège de Zïàdet-AHahavaientIl 1
peine franchi les PHt~e
portes de la ville, que le palais du prince était envahi par la populace et mis du palais
au piiiage Maisbientôt arriva Ibrahîm, qui, ayant appris la fuitede son maître, par la populace.

accourait à A"'<m'<:oM< L'énergie dont nous l'avons déjà vu donner des preuves
ne se démentit pas, même en présence de faits accomplis; il fit venir les no-
tables, Marna amèrement l'émir d'avoir abandonné son peuple,
invoqua Dieu
et la religion pour engager ces notables à lui fournir des soldats et de l'ar-
gent, déclarant qu'il assumait sur sa tête le commandementde l'T~'M~. Mais
il parlait à des hommes découragés, qui lui
représentèrent l'impossibilité de
résister aux A~M<~ car les bourgeois de A~!th!OM<~ n'étaient pas des gens de
à
guerre, et, quant l'argent, que ferait, avec les faibles sommes qu'ils pour-
raient fournir, le chef qu'ils se donneraient, lui
qui avait succombéalors qu'il
disposait du trésor de l'État? Cependant la foules'amassaità la porte de iamai-
son de l'émirat, où se passait cette scène, et
quand elle connut les propositions
d'Ibrâhîm, elle sémite pousser des cris de réprobation contre lui, à l'injurier,
puis des injures en vint bientôt aux menaces.-· Le générai, .~· p se
~u voyant
outil
seul ubet 1"re-
connaissant que toute tentative était inutile, sauta sur
itile, sauta sur son
soncheval,
cheval, tira tira son
son sabre
sabre
et, se frayant un passage à travers cettes cohue
cohue 2, sese dirigea vers !a ia porte d'Abi-
dirigea vers porte d'Abi-
'f-~Mo~, pour sortir de ia ville et aiierrrejoindreZïâdet-Aiiah.
rejoindre Zïâdet-AIlah.Ce Ce avait
prince avait
prince

ment qui la justifie et n'est pas plus exacte


que Nicholson, p. 86. BcMa, t. I, p. )~,
la durée de centonze ans trois mois qu'ils donnent 1. 1 et 2.
à la dynastie des AesLABiTEs. En-Nouau'i a fixé Nicholson, p. 87 et 88. BafsH, t. I,
la fin du règne de Sâdet-Auah comme le fais,
je p. tpe, i. 8 à 19. En-NouaM, SLII: (H. B.
puisqu'il dit que ce règne dura cinq ans et dix t. I de la trad., p. 443 et~&).
mois Un auteur qu'Ibn.-Khaldoun cite textuel- On sait que c'était la porte sud-est de ~'<M-
lement sans le nommer donne au règne de Zïadetr '-aoM~. (Ei-Beh- ~-Meca~, etc. p. f~.I.a;–
AUahcmq ans neuf mois et quinzejours ce qui)e J. t. XH,p. 47~, 5' sër. t858.) J'ai déjà eu
ferait finir quinze jours
teraHnmrqumze jours avant la prise d'jËï-Or&ox.
~Htiapnsed'/K-Or&M. l'occasion de
l'occasion de nommer cette porte
nommer cette dans le
porte dans le tome
tome I.

a, :J. ;;1.<]-<
Amoinsquecettedate nesoitceUe aiaqueUeZiadet.Auah fratichit !a fmntMre de r~t'm& et
quitta son
royaume pour entrer sur te territoire égyptien, mais ies détails du v.yage de ce
prince fugitif entre Ï'H et
M!t;r''enoassontpM assez cpnnuspoui-sairmerque telle, fut ia pensée desaateur&
Voyez A!a,6n delà note ~4 de N.-Desvergers (p. t5o). C'est évidemment par suite d'une faute d'im-
pression que de Siane, dans sa traduction du même passage d'En-NouaM (& d. B. t. de la
dit cinq ans et dix y. trad p ~7)
Si le chiffre d'En-NonaM
(cinq ans dix mois) était rigoureusement exact, il en
faudrait conclure que ZifMet-AUahquitta ~M.'<~ dans la nuit du a8 djoumadi-'i-akhir
396, et non dans la
mais i'ejÈfroidont était
nuit. a5,con~e je viens de !e dire; rempti )'ëm!r, dans la pensée que peut-être il allait
voir paraitre le Ch}ii,rend invraisemMaMe qu'i! soit reste dans la ville
pendant trois jours après que la funeste
nouvelle y était arrive.
yt«<&;OM~<Mn, n" )tA, fasc. n, p. ~t, L 19 et ao (t. 1 de ia trad.
angt., p. ~6H).
80 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

Ziadet-AHah suivila
S)))~) route rnn
ta orattf!f
grande rnntc conduit àà Tnpo~t
qui <'nt)~)nt 1,où ilil Rs'arrêta
7~*tT)/)~n)~ et s~tniirna
arrêta pt
séjourna ftuftfmf
quelque
s'arrêta
temps, dit Et-Tidjâm~, dix-sept jours, suivant En-Nouaïrî et Ihn-Khàidoun3.
à Tripoli.
11ne pouvait manquer de s'arrêter dans cette ville, car il devait y trouver
l'occasionde verser du sang. Son vizir, ~Abd-AHah-ibn-es'-S'aïgh,qui connais-
sait les instincts du maître qu'il avait servi pendant près de six années et la
haine acharnée que lui avaient vouée quelques-uns de ses familiers, s'était
arrangé pour ne pas accompagner Zïâdet-Allah;il avait rassembléses richesses
et s'était embarqué, avec l'intention de se rendre en Orient, selonles uns~, en
Sicile, selon d'autres~. Maisla fatalité voulut que son bâtiment, assailli par la
tempête, fût jeté dans le port de Tripoli au moment où Zïâdet-AHahse trou-
vait encore dans la ville' Ce prince le fit venir, lui reprocha de ne l'avoir
pas suivi, et un signe fait aux officiers qui f entouraient fut l'arrêt de mort
du malheureux vizir. Râchid le Noir lui trancha la tête de sa propre main7.
Un autre serviteur, l'énergique Ibrahîm-ibn-H'abachi, devait déplaire à cette
poignée de débauchés qui formait la cour de l'énur fugitif. Général malheu-
reux, on pouvait se servir de ses défaites pour le perdre, mais un moyenbien
plus sûr était à la disposition des envieux IbràMm n'avait quitté ~'stfaoMaM
pour rejoindre le prince qu'après avoir essayé de se faire proclamer. Aussi,
dans le trajet qui restait à faire jusqu'à Tripoli, Zïâdet-AHahle tint à l'écart,
UC~HO
et le
et le général, qui connaissaitla signification des froideurs de son parent, ne
Il arrive resta pas longtemps dans la ville; il se rendit en toute hâte en jEg~ptc,où, sui-
resta
enEgypte.
N
Nicholson, p. 86. jMm, t. I, p. )Fp, En-NouaM, § uv (H. d. B. 1.1de !a trad..
!.t~. p. 444).
l' ~ag'e (J. A. 1.1, p. t4i, 5" sër. i853). Ceci devait se passer en avril gog de Jësus-
En-Nonaïrt, S uv (F. B. t. de la trad., Christ.
p. ~5). Ibc-Khatdoun, Hist. de f~ et de Nicholson, p. 89 et 90. BM~M~ t. I,
la Sic. p. ~i, 3 3 et 4 (p. i5& de la trad.). p. )! L a à i6. En-NouaM, à la page citée
Cardomie, qui assure avoir consulté le manuscrit note 5 ci-dessus. ~Arib fait, à ce sujet, un
de Nouaïri, n'a pas dû y trouver que Zïâdet-AHah récit qn'M emprunte au médecin 'Ali-ibn-Ish'ak'-
resta MptmoM& TripoS, comme il le dit (Hist. de ibn-'Amran', qui avait connu rinfortune Ibn-es'-
et de rF<p. )iv. M, t. II, p. 46; in-ia, S'aïgh. Celui-ci/comme par un pressentiment
Paris, t~SS). défigure le nom du vizir Es'- qui ne s'est que trcp vérifié, avait éprouve,
S'aïgh (~L«Jt) en l'appelant F~<!t. toute sa vie, une espèce d'horreur pour Râchid
Nicho!son,p.8g.–Bats)t,t.{,p. )r'<,Lao. le Noir.

Ish'ak'-ibn-'Amr t avaitététemaitrede fsh'ak'-ibn-Soiaïmân' dontj'aieuo'xasion de parier; H est donc


tout simpie que son 6[s 'Ati ait connu tbn-es'-S'âigh, qui était vizir d'un souverain dent Ish'ak'-ibn-Sotaïmân
eta'ttemëdecin.

"Abd-)-Lat'tf,B<hfmt<i'~r!f!)f<,p.M.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE 11. 81
vant En-Nouaïri
taîri',
1, il indisposa gouverneur contre 1l'émîr
indisposa le gouverneur émirdétrôné. Ce fut en
ramadhan aa6 (du 2h mai au 22 juin gog de J. C.) que Zïadet-AIlah ar-
riva en jEg~e~; il descendit à D~~eA~,au dire d'Abou-'l-Mah'acin,et voulut
entrer à ~ts'f; mais le gouverneur, 'Iça-en-Noucheri, s'y opposa*. Une lutte
s'ensuivit entre ses gardes et les gens de la suite de l'ému*, lutte qui se ter-
mina. par un accommodement Zïadet-AHahentrerait, mais seul; sa suite res-
terait en dehors (probablement à Djîzeh). Dans cette position gênante, son
séjour ne fut pas long; après avoir pris une semainede repos, ilse mit en route
pour~<!g~<M, en passant par JR<MKJ'a/ et ce fut vraisemblablement !à qu'il
reçut, du khalife Mok'tadir-BiHah la lettre qui, jusqu'à plus ample informé,
lui assenait Rak'k'ahpour résidence*. En-Nouaïri, d'accord en cela avec Ibn-
Khaldoun, dit qu'il fit dans cette ville un séjour d'un an. Comme on pouvait
s'y attendre, il continua sur les bords de l'Euphrate la vie dissolue qu'il avait
menée en 7~M:A, et il était plongé dans les plus honteuses débauches9
quand il reçut de JBog'A~l'invitationde retourner en Egypte, où l'ordre (assu-
rait-on) avait été donné de mettre à sa disposition les moyens nécessairespour
reconquérir ses Etats, s II fit son entrée à A~s'r, dit En-Nouaïrî, avec deux
népées suspendues au côté. En-Noucheri'" le conduisit ainsi paré hors de la
H. d. B. 1.1, p. 445. En-Nouaïri parait seul 'Ica-en-Noucheri qui, en a g 6, était encore gou-
à mentionner cette espèce de trahison, qui, à vrai verneur d'J%~pt<~comme je l'ai dit plus haut.
dire, n'était pas nécessaire pour que Zfadet-Auah Abou-'I-Mah'âcin, jEM-Ao~'oM~t. It, p. )'<e,
fut n'oidement accueilli en ~g~e et en Ot'MM!, L <7 et 19.
°
où sa vie, sa tacheté, bien connues, avaient dû Voyez, sur ~sm&!A,mon tome et le Mo*-
lui attirer !e mépris et retirer tout intérêt à sa ~'am, t. H,p. A)v,i. sa.
cause. Qui régnait depuis environ dix mois, depuis
Eutychius, t. H, p. Soi in fine. Abou- le ta dzou-'i-k'a'dah ao5 (samedi 13 août 9o8
'1-Mah'acin, jF)t-JVo<OMm,t, 11, p. )f<), 16 deJ.C.).
et 17.En-Nouaïrt prétend que En-Noucheri En-Nouaïri, § nv (H. d. B. 1.1 de tatrad.,
!e laissa s'établir dans i'hôtel d'Ibn-el-Djassas p. 446). Ibn-Khaldoun, & <~ de
(H. B.t. I, p. 446), ce qui ne s'accorde pas la Sic. p. ft, to (p. t56 de la trad.).
avec ce qui suit. ~sM'oA, viHesituée sur la rive gauche de I'F«-
fj/M~setrouvesurIarivegauchedu~, à ~)&fa<e,se trouve a environ dix-huit journées de
pou près en face du ~'M're. C'est de .D~'&.e& que, DamM (G'~gT. d'Edrïs:, t. p. ?6o).
te <: 't;vrier i834, je suis parti pour visiter les Le k'âdhi de la ville était intervenu pour le
pyramides et faire l'ascension de la pms haute forcer à vendre des eunuques qui servaient à ses
(i 46 mètres au-dessus du so!). infâmes plaisirs.
Suivant Ibn-Khaidoun, ce gouverneur i'em- '° Nousvenons de voir queZïâdet-AHah, iuvant
pechàd'etitrer, amoins que ce ne fût par ordre d't&'iaA, était arrive &MM'r en ramadhan 96,
du khaiue (NM<.~ef~ « <<!Sic. p. ~)~,1. 6 et en était reparti au bout de huit jours. Si l'on
à 8; p.
l"&vv de la "4.
t56 '4"& trad.).–C'était
j. en ·enet tient \AI.tU1' ~u, sonQ,v.l.l
comptede trajet
"J' de ~M'f
aawr..e &jR~'&'ffAen
cu

U. 11
82 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1 1 1 '1 1
«ville, et lui dit de se tenir prêt à partir, puisqu'on allait bientôt lui envoyer
Kdes hommes et de l'argent Plus vraisemblablement, ce gouverneur le con-
duisit dans une localité où il se proposait de lui faire attendre longtemps ce
qu'il lui promettait, et cette localité est très nettement indiquée par El-Bekrî,
dans lequel on lit ftDzat-eI-H'omam tfqui renferme la Sèvres), 1
(..L<~
~où se tient un marché considérable, possède un djâmi' bâti par Ziadet-AHah-
(fibn-ei-Aghiab, quand il vint d'Orient pour rentrer en j~n~'MA Ce fut donc
là que le prince déchu attendit, mais vainement, la réalisation des promesses
au moyen desquelles on l'avait relégué en ce lieu. Il dut y faire un long sé-
jour, commele prouve la construction qu'il y laissa; maisle gouverneur, pour
lui faire prendre patience, lui envoyait des cadeaux et du vin, de sorte que
là il put, comme sur le trône, comme à ~c&TaA, se livrer à sa vie d'orgies~.
Bientôt, atteint d'une maladie, fruit de ses excès, il se rendait en pèlerinage à
~Msa~w (~jJLn c~), lorsqu'il mourut à ~amM, en 3o3\

passant par Ramlah, où il fut obligé de rester le (~. A t. XH,p. 4i8 et ~9, 5" sër. t858").
temps nécessaire pour échanger une correspon- Ia'k'oubi, décrivant la route de Mis'r à Bark'ah,
dance avec Bag'M<M, et obtenir que, d'J%~)<e, avait nommé cette localité (S'ifat-el-Maghrib,
on fit droit à quelques réclamations qu'il avait p. t~5et6;–p. a7detatrad.!at.),qu'Edj'isi
adressées'; si on tient compte aussi de son séjour place à trente-huit milles d'aH~n'e". La carte
d'un <Mà M~'t'aA, et enfin du temps employé à qui accompagne l'édition allemande (t8<)Q) des
revenir de cette ville à Mis'r, il devient impossible Voyages du D' Barth place un B~BsMant à
qu'il ait retrouvé encore gouvernant l'Egypte une distance d'aK~n'e qui se rapproche de
'Iça-en-Noucheri, que nous savons être mort le celle donnée par Edrîsi pour DMt-eMf'OMsm.
a6 cha'ban ag~. Ce fut nécessairement Abou- C'est sans doute par erreur que Abou-1-Fedâ
Mans'our-Takin-el-Khazari qui fut chargé de (Annal. muslena. t. H, p. 3o6, i. 8) a écrit
fournir à Zïâdet-AUahles moyens de reconquérir <_)LUt (N-Nsmamat).
son royaume. f. pro more suo, potando vino et audiendis
1 En-Nouaïrl, S Liv (H. d. B. t. 1 de ia trad., tfpsaitriis indulgebat.)) (7~. t~ p. 3o6, L to.)
p.MGetMy). ). Nicholson, p. i33\ BaMM, 1.1, p. ~v,
N-<& OMf~'Hfe!)ta<<p. .L- t", 17 à 22 1. )8 et-J' la.
Ici 'Arib et !bn-'Adzâr! disent que Z__ .e

*En*Nout!M,a)apageciteenete ici-dessus.
Et. Quatremere avait, dès :8ta cité, comme t'ayant extrait du manuscrit d'un géographe anonyme, le
passage que j'emprunte ici à E)-BëM, qu! est évidemment l'autenr, alors inconnu, du passage cite par Quatre-
mère.
G~)gT<tpM~1.1, p. ag5 de la trad. d'Am. Jauhert; in-f, Paris, t836.
d A cette
page, M. Nicholson place une note 84, dacstaqueHeit dit qu'tbn-KhaUikân, d'après deux différentes
autorités, indique, pour la mort, deux dates (3oa et 3o<t) et deux localités (Rak'k'ah et jRatH~at). Les deux
dates qu'on trouva dans tbn-KhatuMm, comme je vais le dire, sont 304 et sg6. Si Zïâdet-Allah passa à Damas
en 3oa, M ne put être que quand H revint da Mf'&'<A à Mte'r.

OtterM<M)M<tt)'~e!;t<«
)?)!«! ~hyA~it <!e<)t<,p.5~et53!)B-S' PM!s,iSn.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 83
Telle fut
futla
ia misérable fin du dernier représentant de la
ia dynastie des ÂGHLA- Fin Fin
de la dynastie
BtTES.Si, comme je crois devoir le faire, on fixe ia fin de cette dynastie sous de
desAghtahites.
le règne d'EI-Mok'tadir-BHlah,au 255 djoumâdi-'i-akhir 206, jour où Zïadet-
Allah abandonna honteusement~s~aA, on trouve qu'elle eut une durée de
cent douzeans et treize jours 1.J'ai voulu, pour évitertoute confusiondansmon Sa durée.

Zfâdet-Allah fut enterré à Jérusalem en ago, et mourut à jSafAaA(je lis Rak'k'ah) ou à ~MMMH
pIusloin(Bc!<aH, t. I, p. )vf, 1. i8), Ibn-'Adzâri "Dans cet état,)! dit Ibn-Ouadrân, après avoir
le fait mourir à Ramlah en 303. Un auteur parie de la maladie du prince, ail résolut de se
contemporain, qui habitait ~t&a'am&'M, EutycMus ~rendre seul à Jérusalem pour y terminer ses
(+ 3a8), passe sous silence le voyage et le séjour «jours, mais la mort le surprit à Ramlah, ou il
à ~aM'a/t il dit que Zïâdet-Allah, arrivé à ?'< rtfut enterré~) J'ai dû noter les incertitudes dont
en ramadhan a 06, quitta cette ville pour se sont entourés le lieu et ia date précise de la mort
rendre a ~am<'a&,où il resta jusqu'à sa mort*. de Zïâdet-AHah, qui, dit-on, fut empoisonné. Je
En-Nouaïri" et Abou-')-Fed&"iefont mourir, l'un ne poursuivrai pas plus loin mes investigation;.
à Jérusalem, l'autre à Ram~aA,sans indiquer de c'en est assez sur ce misérable.
date. D'après Ibn-'Asaldr, cité par Jbïi-KhaIIikan,1 'Ar!b et Ei-Bekri donnent à la dynastie des
ZïMet-AUah mourut et fut enterré à ~am~aAen AsHMBiTES une durée de cent onze ans, et Ibn-
djoumadi-'l-aoue! 3o4' et, quelques lignes plus 'Adzari dit cent onze ans et trois mois' Ces deux
bas (lin. antepenult.), d'après un auteur qu'il chiffressont évidemment inexacts. Abou-'i-Fedâ,
ne nomme pas, il le fait mourir à Ba<;7t'aAen avec bien plus de raison, dit environ cent douze
aoë'et enterrer à./et-MM~H.La date donnée par ans' Ibn-Ouadran'" et Et-K'aïraouâni'' disent
Ibn-~Asâkir est confirmée, quant à l'année, par aussi cent douze ans; je ne sais comment un des
Abou-'l-Mah'âcin, mais les sources où cet auteur auteurs cités par Ibn-KhaHikân arrive au chiffre
a puisé le laissent incertain si le prince déchu de cent douze ans cinq mois quatorze jours °.

"AMtaKt(mt.I!,p.6otet5oa.
§ uv (A d. B. t. t,p.4~7 de la traduction).
~KKe!. MtMs~MH. t. H, p. 3o6,1. la. H p)ace une foule d'événements sous l'année 396, même !e parricide
(p. 3o~,i. 7 à g); c'est évidemmentà ce passage que Silvestre de Sacy a emprunté tes erreurs que t'en remarque
auxnotes58et6i(0(fef!at'<t&e,t.U,p.t3&).
& OMt~ttat-e{-M)t, n° ttA, fasc. n, p. tft, ). i3 (t. 1 de ta trad. angi., p. 466). C'est à t'NotoM-ede
DamM par tbn-'Asâkir qu'Ibn-Kbatiikan emprunte cette date. Sur Ibn-'Asakir, vpy. 1.1 de cet ouvrage.
'Sii arn~a en jE~m)<eeu ramadhàn 396, ets'H resta un an àBatc'&'at, cette date de 396, donnée pour ceUe
de sa mort, est évidemment inexacte.
'EH-A%~Mm,t.n,p.t').iB,âp.t'.),
BMae&Ot' et<<eoeo!o)t.t. XIV, p. Ml. 3' sér. t853.
Nichotson, p. Sy. Dans son 7)tifo<!Mcit<m (p. 39, à la note), N!cho!son parait admettre cette période de cent
mMmM~mM~~e~m~ec~AmM~~
Ei-Me~h'&btt~ p. )e~, t. aS (J. t. XH,p. 5a8, 5' sér. t858).
'Bft«&)hl,~p.))c<).7et8.
'~nma!M!em.t.n,p.3o6,).i3ett4.
'"Aiapa~ecitëehoteg'ci-dMsus.
<HM(.&)iv.IV,p.93.
°
&'<a&OMs~n!(-e!tf:)t, n" )')A, fasc. n, p. )Fv, t. t et 3 (t. t delà trad. angl.. p. &66). Dans te texte de
M. Wustenfdd com~ M. de Siane (t. I, p. rt"A, t6 et 17) onut~jL<, au Heu Je jM, etla
faute se retrouve dam Jatraduetionangtaise, qui dit ~'e&tt~~
n.
8/t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
récit,
reçu, conduiresans
conduire sans interruption
interruption le lecteur jusqu
iusau'àla la disparition
disparition complet
complète ues
Ae
AGHLABITES, et j'ai, dans ce but, un peu anticipé sur l'ordre chronologique des
fai
faits; je me hâte de revenir aux grands événements dont l'J'M:A était le
th
théâtre.
Le CM; Nous avons laissé le Chîï maître d'El-Orbos. <t Aussitôt,dit ibn-'Adzari,
marche
s~rR~'k'Mah. «que
q lui parvint la nouveHede ia fuite de Zïâdet-Allah, il se mit en marche
« d'El-Orbossur ~~OMam'
~d mais, en s'exprimant ainsi, l'auteur oublie
qu'il a dit un peu plus haut ~Au matin, lorsque furent terminés ie mas-
qu
(tfilsacre,le pillage, la capture (des prisonniers), il donna l'ordre du départ et
t(S!

« se retira à ~g-~M~ 2. J'ai déjà fait pressentir l'invraisemblance de cette


rétrogradation; seulement il paraît qu'au lieu de marcher droit sur A~M'aoM~M,
il se dirigea sur <S<:M&sA car Ibn-Khaldoun affirme que Abou-'Abd-Aliahétait
dans cette ville quand lui parvint la nouvelle de la fuite de Zïâdet-AHah\ Ce

Nichoison, p. go. BaMM, t. I, p. ~1


~Ft, pendant environ deux mois (t. I, p. )p), 1. t&
). 8 et g. Ceci justifie les doutes que j'ai émis
& et <5 ), mais qu'ensuite elles s'avancèrent à A~'M-
sur le mouvement rétrograde du Chlï à Bâghâ M~MA t'NfsA'' ( t&x!.1. to); qu'à leur approche, Abou-
après le massacre d'.CKMM. Moslim-Mans'our-ibn-Isma'ïl s'enfuit à ?'<MM.er;
Nicholson, p. 83. B<tMH,t. p. tFt",
tf qu'alors Ibn-es'-S'&ïgh, qui l'avait poursuivi de
1. 8 et 9. ses dénonciations jusqu'à ce qu'il l'eût fait desti-
Peut-être pour tourner le massif de a~ non- tuer, poussa la haine jusqu'à profiter de cette
tagnes formé par le D/eAe~-BftmmiMaA et le Dje
;eM- fuite pour indisposer contre lui Zïâdetr-AHah,qui
Berberou, ou bien en vue d'une manœuvre que donna à Chabib-ihn-A)i-'s'-8'arim (probablement
je n'ai aucun moyen d'apprécier. Quelq
ques gouverneur de 7auzer) l'ordre de le mettre en
lignes du BaM): autorisent à supposer que des croix, après l'avoir fait décapiter, et que cette exé-
éclaireurs de l'armée kitâmienne s'étaient déjà&de- cution eut lieu au milieu de s'afar 996'.°.
puis plusieurs mois (au commencement dea'io6) N. B. t. H de la trad., p. 519. Quel-
avancés vers le Sud, et peut-être s'étaient emp:parés ques lignes plus haut il avait dit que le CMï s'était
de X'M'faM: puisque Ibn-~Adzâr!raconte qu ~uele avancé jusqu'à K'amoudah quand Zïadet-AIlah
CM! avait donné à ses troupes (à celles qui étaiaient quitta Rak'k'ddah en toute hâte, et il le répète
dans ie Sud, je suppose) l'ordre de ne faire au~ucun ailleurs (~st. de r Afr. et de la Sic. p. te, 1. i3
mouvement, et qu'eUes observèrent cette consil ;igne et 14 p. i53 de la trad.). Silvestre de Sacy

Voyez, sur cette ville, le tome 1 de cet ouvrage et la note 4 ci-dessus.


Ibn-H'auk'al pade de fmt'iM comme d'une grande ville (p. tv, ). 6 et suiv.; J. t. XIII, p. a&3,
3' sér. t8&a).– «Lepa~ <<efast'«M&, dit EI-BeM, renferme piusieurs villea, telles,que Tauzar, Ei-Kttttnxt~
"et JV<fa&. Tauzar, qui en est ta métropole, est une grande ville, entourée d'une muraille de piën'es et de
«briques.;) (El-Meçâlik, etc. p. PA, 7 et 8; J. A. t. XII, p. 531, 5' ser. 1858.) EdrM dit aussi que te
chef-lieu de Kast'îlïah est ï'sMMf'* (Descr. de et de !'B~. p. t.)*, 6), et dans Et-TIdjâni on !it
''ï*aMz<M'estlacapit.atedup~~D)e)~(J.t.XX,p.iga,<t'sêr.t85a.)
°Nicho)son,p.8oa8a.–B<MSK,t.I,p.))=),L9,àp.)Fr,).t<).

Ahon-'i-Fedt,dans saGm~r~Me(p. ))<< in fine), répèteque TftoMrest la capitaledu paysdeX'fMt'ftMA,


qu'il écrit par un fo<),
mai)queIbn-H'ank'a),Et-BeM, Iak'oat, EdrM, etc. écriventpar un m.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 85
qui va suivre 'e confirmera
conhrmera son assertion. Les habitants de A~<Mr<MM<!M
A.<Mf<MMaM étaient
consternés; ~s
ils fnvnv~ffnt
envoyèrent an-ftfvant
au-devant du f!hn
Chîï nnf
une ft~ntttatinn
députation, composée f)ps
mmuns~f des
jurisconsultes et des notables de la ville; mais, le jeudi 2~ djoumadi-'l-akhir',
ces députés avaient à peine atteint un endroit nommé ~a~s'OM&'as, entre
D~<M<M et H'<M~mes-&r~t&qu'ils rencontrèrent Mah'b&ub-ibn-'Abd-Rabbihi-
'l-Hoouarî,quiles empêcha d'aller plus loin 2 leur apprenant sans doute que
le gros de l'armée s'avançaitpar une autre route. Fort inquiets de l'impossibi-
lité oùils se trouvaient de remplir leur mission, ils écrivirent au Chu pour
s'excuser de ne pas s'être présentés au vainqueur de l'T~MtA, lui demandant
de leur assigner le jour et le lieu où ils devraient l'attendre. Ils reçurent pour
réponse KSamedi, à &t<M:MM ~.n Gharouïah-ibn-Iouçof-el-Meiauçi"avait
été détaché, avec un corps de cavalerie, pour aller établir l'ordre à jM'&'a-
<Met mettre en sûreté les richesses qui pouvaient y rester. Ce général prit
possessionde la ville le vendredi 28 8 djoumadi-'l-akhir;il prescrivit quelques
mesures de police, et traita les habitants avec bienveillance5.
Un itinéraire qu'El-Bekrînous a transmis, d'après Mol/ammed-ibn-Iouçof',
/n.M.<~ t T ~n
(D)'MMs,t. I,
.]~~4'tt~ le CMï était
MMx) a admis
4T~ Me/oMps~
Les M.J~ descendaient
~t de ~.n~
Gharçan, un
p. que
à Sabtbah quand il apprit cette fuite. Sur des deux aïsux des ~«amaA (H. d. B. 1.1, p. )A~
~'aMOM~sA,voyez ie 1.11 de cet ouvrage; j'ajoute !in.utt.hp.~<),I.a;–t.Idetatrad.,p.agt
ici qu'Ibn-Khaidounpiace~'as'MM dans la pro- etaga).
vince o'f K'amoudah (H. B. t. II de la trad., Nicholson, p. gi et ga. B<tM)!, t. I,
p. 618), d'où l'on peut conclure que cette ville p. )F~, L <5 &i9. Nicholson transcrit Aj.~c
se trouvait a !a lisière occidentale de ladite pro- parGarwaih.
vince. °
Moh'ammed-ibn-Iouct.f, plus connu sous le
Ibn-Adzar! (SsMK, t. t, p. )~, i. is), nom d'lbn-el-Ouarrâk' (le fils du libraire ou du
comme le ms. de Gotha (Nichoison, p. ()i), ditt marchand de papier), était né à ~'sf~cMatten aa~a
mefcfe~ deux nuits restant de djoumâdi H; et mourut en 363; il fut donc, bien jeune il est
mais cela n'est pas possible, car ce mois n'ayantt vrai, témoin de ces événements; en tout cas;, on
que vingt-neuf jours, deux nuits restant donnentt ne peut lui refuser d'avoir bien connu un pays
le 97,quitombe~myeM~t(93mars909 deJ.C.). qui était le sien, et de s'être fait la, réputation de
Nienblson, p; 90 et 91.– BaiaM, t. I, t'avoir si profondément étudié qu'Et-H'akam-ei-
p~)i~9'a"ta. -?'' Mostans'ir, le !x' Omaïadè d'Espagne, te chargea
NiehMson, p. 91– BafaM, t. I,p. ))e~, d'écrire l'histoire et ta géographie des principales
). 16. X~L< signiftë, à proprementt villes d'Airique, ce qui &rmeautant d'ouvrages,
pader, le cahai d'arrosage de Mains (voyez )a1 dontMak'k'aMdonne les noms*(AM~ec<M,t.
nbte3detàpaEe86).
nbte3detàpage86). p.))ftin.penutt.ap.)'t.i).
p.))f!m.penu}t.&p.)'f,i.i).

L'NM{otfe <!eJyNh)«f est au nombrede ces oMfra~M. OnUtdamEdrM; <tDe Bddis BoM~ot)t',portquifut
!tjadisuneviUa<!<)K<t!HefMtep!!t<&M<<tjM' et qui estdesignëe dans les chroniques sous le nom de ?)<?«)',
<!vingtmiUe9.))(DMCf.At'e<<b!'&p.p.)v),t.i3ett<).)
"CMimpttqm queMk'outn'en fmmpMmentim.
'i<n'eM))tcpa«on)p)6teme))t
86 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
se trouve très vraisemblablementêtre celui de la route suivie par le Chîï. ««1De
tt&~t~A, dit le savant géographe, on se rend à ~'MA-MsMts, bourg florissant
ttet bien peuplé qui possède une mosquée et un caravansérail; puis à N-Mos-
K~m. de là au K'asr-el-Khair. ensuite au A''<!s~z-Z?r<K~M,nommé
n aussi E~-A~a~t'o~ et enfin à ~'<r<MM<~m~ Exact au rendez-vous qu'il
avait assigné, le Chîï reçut les notables de~<Mf<MM~m à .M/M~-M~s"; il les
accueillit avec bonté, leur donna l'aman, ce qui était un gage de sécurité
pour leurs propriétés. Maisce dernier point motiva quelques réclamations des
k'âïds kitâmiens, à qui il avait promis l'abandon de A~KfooM~m pour qu'ils se
partageassent tous les biens des habitants. 11répondit à leurs murmures par
ce verset s Vousne pourrez rien contreelle, Dieul'a prise sous sa protection n
ajoutant ffC'est de ~traott~M qu'il s'agit", et les Berbers se contentèrent de
cette interprétation. Vraisemblablement, ce jour-là (samedi), le Chu s'avança
jusqu'au voisinage de K'as'r-el-Khat't'dra,et le lendemain, dimanche i~redjeb
Sun entrée
2g66 (26 mars goo de J. C.), il se présenta devant ~<<~A, à la tête de
Rak'k'âdah. 2û6
itRak'k'adab..
sept corps d'armée, formant ensemble, au dire d'Ibn-'Adzân, un total de trois
sept
cent mille hommes, tant cavaliers que fantassins6, qui campèrent autour
cent

M.de
M. deSlane
Slane prévient
prévientque quel'orthographe
l'orthographe de s'our
de s'oursemitenmarche
se mit en marche àà la têted'unearmée
la tête d'une armée
..o nom est
ce lJIo.f;n,n.a~f!l;nDo' ;1 est
D.af surtout
cn,h'\nf yoa.7F£Io-f-t!)hla -nlnu> aller
~11e,. ",fh:unla. Ii 'hn11_1a'7~ -;1 T\!l)'lt;. Oo
incertaine; il regrettable pour attaquer Abou-IezM, rtil partit de
que, dans cet itinéraire, les distances ne soient "NM'aoMaM le a6 rebi-'I-aouei 335, nous dit
pas indiquées. N-e&a~m~ dont j'ai parié dans ffUm-H'ammâd, et fit halte à .Sa&'M&-Af«NM'))
le tome I, n'étant pas nommée ici par El-Bekrî, Je me crois donc autorisé à compter une faible'
on peut croire qu'il y avait deux routes condui- journée de Sa&'M&-Mam~ à ~'<tfr<tCM<!t!.
sant de Sabîbah Â"a&'NO!t<Mt, ~'oMm, sourate FA, verset f)(p. ffp, L t)
~t7-MepfM'& c<M-'MfeM<M)&, p. )~t,1.16 à aoo à « de l'édition G. M. Redslob; in-8°, Lipsiœ,
(J. A t. XIU, p. 3~7 et 3o8, 5' sér. 1859). )855).
Je ne puis malheureusement pas donner la Nicholson p. ga et g3. BaMs, t. t,
distance exacte de Sa&'iaA-JKam~à ~'a&'ae~M, p. )i~v. La a g.
et l'itinéraire que je viens d'emprunter à Ibn- Nicholson, p. gi et <)a. –.BsMtt, t. t,
el-Ouarràk' pourrait faire croire que cette dis- p. )Ft et )pv. ~Ar!b et Ibn-'Adzar! s'accordent à
tance devait être assez grande; mais il est ce- dire que ce fut .le samedi; Sityestre de Sacy
pendant certain qu'eHe pouvait être franchie en (Drtt~M, 1.1, p. ccKXt) i'a répétée j'ignore d'a-
une petite journée par une armée. Lorsqu'on 6g, près quelle source. Mest certain que le redjeb
Zohaïr s'avançait pour combattre Koçaiiah, fi ce- a g tombe un <&'NM)M!&e.En-j~puaMdit que
"tui-ci, dit Mouta-Ah'med, quitta ~'atfaoMatt et six jours après ie départ de Zïâdet-AMah,la cava-
nalla "w..r~.
"u~ camper U. àwM<!MM *;x lorsque Ismaït-el-Man-
.Lo::J.I.l.l«I.L-i.L-.a.U,U.lI-
lerie du CMï parut aux
,.u r~ environs de la viUe"; or
'F:J¡< 'F:J¡<

'r~a~deMouia-Ah'm9d,p.a3t:m-'8'<Ien.R.t8M.
''J.t.XX,p.~8t,&'sët-.t85a.
*En-NouaM,Su)i(N.<<.B.t.tde)atrad.,p.M3). "1.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE I!. 87
de ia ville, pendant que le Chîï y faisaitson entrée 1 avecun cérémonial qui a
qui
un cachet trop particulier pou'r ne pas en conserver quelques détails. Un lec-
teur marchait devant lui, récitant ce verset du K'orân <fE<c'est lui qui a
fait
sortir de leursmaisonsces~'M~mécréants,etc. puis il ajoutait cet autre ver-
set sCoMt~MM ils abandonnèrentde jardins et de fontaines3. Aussitôt qu'il eut
mis pied à terre au palais son premier soin fut d'expédier un courrier à Tri-
poli, pour aller chercher son frère Abou-'et-Abbâs-'l-Mekht'oum, qui y était
détenu". Ce premier devoir rempli, il chargea Gharouïah-ibn-Iouçofde se
rendre à &MS<tpour donner l'aman aux habitants; et ce général revint avec

nous avons vu plus haut que ce départ eut qu'au lieu de ~j~J t, le manuscrit de Gotha donne
lieu dans la nuit du 9~ au a5. Ibn-Khaldoun la leçon ~ssJt. Voyez une troisième ieçon dans
ne donne pas la date précise, mais, dans deux Ibn-H'ammàd (J. A t. V, p. 533,5" sér. i855).
passages', il dit que le CMï entra à Rak'k'âdah Nicholson, p. ()/i. BaMM, t. I, p. )~,
enredjebaoo. Suivant Mak'rM, fAbou- 1. 3 et 3. fbn-Kha)doun° admet évidemment que
"'Abd-AMah, à la tête d'une armée de deux cent ce frère était dans les prisons de ~'a~aaxaK, >
tfmNe hommes, aua attaquer ~'airaeM~K~qui et ce fut là en effet qu'i) fut d'abord incarcéré,
<ttomba en son pouvoir. De là il marcha su) comme nous l'avons dit plus haut; mais il parait
tfjM!'&'<M<tA, ou H entra ie i"' redjeb ag6" fm'i! avait été transfère aTt-tpaM, et ce qui
Puisque je CMïvenait du Sud-Ouest, il est dair.. confirme le récit de 'Ar!b sur ce point, c'est que
au contraire, qu'il entra d'abord à ~ft&'&'a~~ si Abou-'i-~Abbas avait été dans une des pri-
et puisque IbrâMm M-meme avait été obligé sons de K'aïraoudn, les députés de cette ville
de fuir, ia prise de M!'&'<M<tAentralnait ce)!e n'auraient pas manqué de l'en tirer et de se faire
de ~'S!r<MM<& Et-K'aïraouâni dit aussi frit accompagner par hu&&t&'M-Mttm~ heureux de
trentra à Bs&fM ie i"redjeb 996.)) (~M<. de le rendre eux-mêmes à son frère. Il est seulement
~.iiv.IV.p.Qa.) fort extraordinaire que, dans son séjour à Tri-
Nicholson, p. a3. BaMs, t. I, p. )pv, poli, Zï&det-Aifahait oublié de faire tomber cette
o et it. DrMM~ t. p. cctxxt. tête.
~'of<!M,sourate e4, verset a (p. )<'«, L t et Sousah (Adrumète des anciens) était à une
suiv. de i'ëdit.G. M. Redsiob, i855). journée de K'aïraoudn, selon tbn-H'aut'af' à
7&M.sourate tep, verset Cte (p, )°)'), 5 de trente-six milles,selon Ei-Be~r!'.Au rapport d'Et-
t'ëdition ct-desms). Tidjan!, il existait une haine héréditaire entre les
'U descendit au palais connu sous le nom de habitants de SoMsA et ceux de ~'atr<toMatt'; il
AW~S~ ( ~sJt ~3') (Nicholson, p. 98 en fait remonter l'origine à la conquête même de
jB<t!<~ t. I, p. ))<:v, L i4). H semblerait f'taA.

R"'t.A~.et~<<t%. p. t~,).t (p,i6<) detatrad.) et&d.B.t. n.p.Sigdeta trad.


Ch-ett.at-<i6e,t. H,p. t~A,i. t4 à t6 (p. ii5 du même tome).
~B~~I~k~
P. 9du[exte(J.t.X!H,p. t~e.S'sér. tMa).
° B~f~oM~ l''te, t. Xtt, p./<98, 5'ser. i858). C'est nécessairementpar suite
d'une faute'd'impre~ion queM StaM; daM m tradnetton, dit trente miues, quand son texte dit <x~

~a~d'Et-Tidj4nt(J.t.XX,p.tt5,<t'ser <85a). 2
88 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
vingt-huit charees de richesses, qui avaient été déposées
vinst-huit charges déposées dans le ~'ss'f-cf-
/K~f\ Abou-'Abd-AIlah-ech-Chusemontra clément a A~raoM~m,où se trou-
vaient encore des débris de la famille déchue et quelques k'aïds, qui, à la
vérité, avaient abandonné Zïâdet-AHah.Il leur donna i'amân; mais H fut
impitoyable avec les noirs affranchis des BENi-ÂGmAB, parce qu'ils avaient
conspiré contre sa vie. Il leur fit trancher la et
tête, Ibrahim-ibn-Berber (~y)-
ibn-Ia'k'oub-et-Temîmi, connu sous le nom d'EI-K'ous, fut étranglé. nje ne
nme considérais pas comme étant en sûreté en J~'M~, dit le Chîï, tant que
Kcet homme vivait2. n Le contre-coup de la révolution qui s'accomplissaiten
T/n&'Mt~ s'était aussitôt fait sentir en Sicile.Dès le 11 redjeb, les habitants de
Palermeavaient jeté en prison le gouverneur Ah'med-ibn-Abou-'I-H'oçaïn-ibn-
Rabbakh~, que Ziadet-AMahleur avait imposé*; ils avaient nommé à sa place
'Ali-ibn-Abou-'l-Faouâris,que je suppose le même 'Ali-ibn-Abou-'l-Faouaris
que nous avons vu être un instant, eo agi, gouverneur de Kaïraoudn, et
envoyaient Ibn-Abou-1-H'ocaïn vers Abou-'Abd-Allah-ech-Chiî pour en ob-
tenir la confirmation du gouverneur de leur choix. Abou-'Abd-Allahaccorda
ce qu'on lui demandait, et écrivit à 'Ali pour l'exhorter à attaquer les infi-
dèles par terre et par mer. Il jugeait sans doute prudent de donner un ali-
ment d'activité à ces turbulents insulaires. En même temps, le Chîï préparait
tout pour l'accomplissement de ses projets il préposa au commandement
de ~atfaoM~mAh'med-Ibn-'AIi-Ibn-Kolaïb~, connu sous le nom d'Ibn-Abou-
Khanzir au commandementde~ss~-e~-J~'a~m KhaIf-ibn-Ah'med-ibn-'AIi-ibn-
un uco
Kolaïb, un
ivumuj, des uia
fils u~it<u–~muu-i~uauzn
d'Ibn-Abou-Khanzîr, en leur ordonnant à tous deux de
Nicholson, p. g3 (Baïân, t. I, p. ~pv, I. i&h ibn-Moh'ammed-ibn-et-Faonaris, qui me parait
à 16). –On se rappelle la précipitation avec être le cousin du gouverneur que nous aUons
laquelle Zïâdet-Aliah quitta ~e~c'~aA; dans le voir choisir par les Paiermitâms.
désordre inséparable d'une pareille fuite pendant En-NouaM in Gregùrio, ~fMm <tfa&<Mn<M:
ia nuit, un convoi de vingt-huit ou trente cha- ad
~M<B /iM<Onamsiculam spectant, p. 1 et 12,
meaux chargés avait mal pris sa route et s'était 1. 4 du texte; in-fb)., Panormi, lygo.– Voyages
rendu à .SoMM/t;le gouverneur de la viUe, Ibn- en Sicile par le baron de Riedesel, p. 16 et At y
ei-Hamadân!, avait mis ces richesses en sûreté in-8., Paris, an x (i8oa). CAfMMeattcattta-
dans le J~t'-er-RtMt' de &)MMA,où elles res- brigiense, p. 44, y a à io. Mich. Amari,
tèrent jusqu'à ce qu'il les remit au ChË (Nichol- S<o?'Mdei MM~maM!diSicilia, iib. IH, cap. vu,
son, p. 86;–BaMM, t. p. )i~,iin. penu!t.), t. H, p. t4i;in-8' Firenze, i858.
lorsque celui-ci envoya Gharouïab-ibn-Ionçaf dans Nicholson, p. 94 et o5. B<tMnj t. I,
cette ville pour donner l'aman aux habitants. p. tt~A, L 8 &ia. On ven'a plus loin pourquoi
Nichoison, p. Q3 et Q&. Bafatt~ t. I, je ne dis pas, comme ces deux textes, fcH'açan-
p. !F\' et )f=, ibnAh'med,B etc. po~u' le nom du chef prépose
Pour nommer ce gouverneur, il destitua'Ali- au gouvernement de .ot:f<M«aM.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE It. 89
-t. ]~- 1 1
tuer ceux qui sortiraient la
nuit, soit qu'on les surprît buvant une boisson
enivrante, soit qu'ils en portassent et qu'on en trouvât sur eux'; il leur
prescrivit les modifications qu'il voulait apporter à l'appel à la prière conEa
la monnaie à Abou-Bekr, le philosophe connu sous le nom d'Ibn-el-K'amoudi
et eut le soin, sur les monnaies, comme sur son cachet, comme sur le sceau,
de ne faire graver que des légendes qui ne nommaient aucun souverain. Le
<8 cha'ban (vendredi i a maigog de J. C.), Moh'ammed-ibn-'Omar-ibn-
lah'ïâ-ibn-'Abd-el-A'Ia-'i-Marouazi, de l'armée du ~Aon~m, fut institué
k'àdhi de ~M'~oM~. Toutes ces dispositions prises, il remit le commande-
ment de FT~'M~t à son frère Abou-'i-'Abbâs et à Abou-Zâkî-Tammâm-ibn-
Mo'arrek-el-Adjanî\ JI pouvait maintenant voler à la délivrance du Mahdi.

Nicholson, p. g5. Bsi~M, t. I, p. )t~ H'ammad ~ii donna le gouvernement de i'M'


i.iaat~t. tt&'tsAà son frère Abârek-Tammâm-ibn-'Aa~rrek
Nicholson, p. gR et ~6. BaMtt, même net se porta sur &7m~'a/t".)) Mais c'est proba-
page, 1. t6 a t8. Sur la monnaie il fit inscrire blement Abou-'i-Feda qui a entrainé Mak'rk! à
ffGioireà Dieu, maître des mondes." Cette mon-, dire ffH rencontra à Mam&tA Abou-'Abd-AuaIi
naie fut appe)ée e~-<Mi<tA. Voyez Hm-Khâi- « le chiite avec ses ~eM.);efM°, et certainement
doun, Hist. Fa!m. (BMtoM'e des Bet-~rs, aussi Silvestrede Sacy à dire ffIl quittai'A&ique,1
t. H de la trad. p. Sac).). "dont il laissa le gouvernement à ses frères Abou-
BiMsM,t. H, p. ))c<)J. y 7 et 8, d'après Ni- 'i-'Abbas et Abou-Zâki~) Maigre mon respect
cholson, p. ~7. pour ces autorités, je n'ai pas hésité à traduire
Nichoison, p. 100. BaMN, t. t, p. )<)., «L=J par fM!! Mre". me féfërant en cela à i'o-
). ta et t3.– Abuuëdœ ~HMa~.MM~~m.t. H, pinion émise par M. Nicholson'. On trouvera,
p. 3i 6, g et )o. Le manuscrit de Gotha, dans monrécit, plusieurs circonstances où Abou-
copié ici par Ibn-~Adzari, s'exprime absolument ZaMest nommé de manière {(étaMir sa vraie re-
dans )es mêmes termes qu'Abon-'i-Fedâ, dont tation avec Abou-'t-'AbbAs,et aux preuves données
Reiske a traduit la phrase de la manière suivante par Nicholson j'ajouterai ici, parce que c'est sa
''Retictis in Africa, qui eam se absente modera- place, ce passage d'Ibn-Khatdoun ftH désigna
-'rentm'f~M Abou-Abbaso et Abou-Zakio,"» ~o~/f&'e pour gouverner i'MA pendant son
comme si ~L~t était la forme duetie inusitée. Ce "absence, et il plaça auprès de lui le chef addjâ-
qu'i! y a de particulier, c'est qu'on lit dans Ibn- trnien Abou-Z~M-Tammam-ibn-Tamim t

Ce nom semble être une altération du nom Mo'arrek.

"g)L'(J.At.V.p.533et53/),5'ser.i8&5).
°Traduettond'Ët.Quatremère(J.t.tf,p.n6,3''sër.t836).
''D).MMo,t.p.ccmtt,in-8°,Parii!38.
An account o/teM~Mt~m~te/M
~Htt'fe~MfHtytM~tea,byJotmNicho)sùn,p. too, note 5t;in-8°,
Tû!'ingen,iMo.
C'est d'après ce passage que, X-, t. ] 3) j'ai tu ~~}, au tien de ~J!ff que porte
dansteB<:Mn(t.I,p.
le texte: Voy.note 4 ci-dessus.
tbn'Kha)doan,.HM<. des ~t't.n. (f~. d. B. t. H, p. 5ao de ta trad.). Ce per.?annage est dqanomnte à ta
même
lIl~fII~
page5t3du tmumeMme. tQqJ.e.
tome.
H. 's
90 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
).C <:))]) Ce fut le jeudi 16 ramadhan ag6 (8 juin gog de J. C.) que le Chu partit
marche
de &t/<~aA, avec une armée nombreuse et l'élite de ses lieutenants !) marcha
~urSidjihuacah.
Prise de'Cah.ir).1. droit sur ?<<<, qu'il atteignit et ou il entra dans le mois de chaouaP, en don-
nant i'aman aux habitants; mais il fit mettre à mort le Rostemite qui y gouver-
nait, Iak'tzân-ibn-Abou-'i-iak'tzan, et beaucoup des membres de cette tamDte;
il envoya leurs tètes à son frère Abou-'i-Abbas~ et à Abou-Zakî, son lieutenant
Fi!) a7ï<f7<<t. Ces trophées sanglants furent, par leur ordre, promenés dans les
de la dynastie
rues de ~'<:M'<Mt«~ et exposés sur la Por~ de JM;<K~\ Ainsi finit à ?<tAar<la
des
iteni-Rosten). dynastie des BEM-RosTEM; après une durée de cent cinquante-deux ans\ Abou-

Ntchotson, p. <oi. BnMH, t. I, p. )e', 'Nicho)son,p.to9.–&KMM, t. !,?.!<}.,


l. t3 à i(). 'Arib et tbn-~Adzâri placent ce ).)<),ap.re),L3.
départ au jeudi milieu de ramadhan; Abou-'t- B(t!M, t. t. p. «h 1. 3 et /t. Ei-Bckri,
Fedâ, sans fixer de date précise, dit en ramadhan ~Mei-m, etc. p. tA, ). à a 5' (J. A. t. XHt,
(~)MM~.mtM<e?K. 1.1!, p. 3t6, ). y); Mak'rizi dit p. 116,5' se)-. 889 ). tbn-Khaidoun,N. d. B.
au commencement de ramadhan (Chrest. arabe, t.p.~ej.5et6(t.p.3de)att'ad.).
t. tt, p. t~ 1. i, et p. 115 du même tome); Et- Le manuscrit de Gotha se tait sur la durée
K'aïraouani précise le i" ramadhan a g 6 (NM;. de la dynastie des BENI-ROSTEII, à laquelle !bn-
de iiv. IV, p. ga ). J'ai adopté ta date donnée 'Adzâri' évidemment d'après Ei-Bekr! (à la page
par le Bs~M, parce qu'elle concorde mieux avec que je viens de citer) donne cent trente ans,
les faits subséquents. chiffre reproduit par Ën-NouaM" et répète par
Mx, 1.1, p. f.f=,t. t4 et t5. –Et-Be):r! Et-K'a)raouani'\ qui, tous deux, attribuent cent
compte dix-neuf jouK de marche de A~'niraoMett a soixante ans de durée a ia dynastie de~ BEM-Mt-
?'~< (Ë'Mees~, etc. p. vt, ). 10 et il; MAtt dontnous parlerons dans un instant. Abou-
.A A. t. XHf. p. )~o, 5* sér. t85()); mais il 'Fedâ', au contraire, peut-être d'après Ibn-el-
s'agit ici de la marche f<'MHe armée. Athir', donne cent trente ans aux BEM-MiMAK et
Ici, d'après le texte d'Ibn-'Adzâri (t. I, cent soixante aux Bm-RosTEM.Je ne m'explique
p. )o, ). a), le mot ~t ne prête à aucune in- pas ces divergences, pas même ces chiffres; il
certitude. me parait rationnel, dans l'ignorance où nons

C'est par suite d'une faute d'impression, ou du mauvais texte dont a été obligé de se servir Et. Quatremère,
que ce savant dit, dans sa traduction (Notie. et E.e<)'.t. XII, p. 523), ~o au lieu de 296. Le texte édite par
M. de Slane (p. t. 1. 2) donne la bonne le,.on.
Baf«t), t.t, p. )<:),)./).
° ~f. d. B. t. f, p. 4~ de la trad. Hist. de <t/i'. et de la Sic. p. i5(), à la fin de la note 17~)de N. Des-
vergers, qui a traduit le même passage d'En-Nonau-t.
''Bt«ott-e~<Me,iiv.tV,p.c~.t.6(p.93detatrad.).
° Je dis cent soixante ans, parce que c'est le chiffre donné par Et-Bekrt 1* et par tbn-'Adzâr! et qu'on peut
considérer ce chiffre comme représentant assez approximativement la durée de la première période dans laquelle
la dynastie des BtM-MtDMn régna à 6'!<~ti<K~<t~.
/tt))Kit.ntM~em.t. H, p. 3t8, 4 à à 6. Silvestre de Sacy a adopté ses chiffres (DttfM', t. p. ccuxtv).
El-Kdmil, t. V)U, p. fA, 1. 4 et 5.

"'R.Mef<etc.p.)tc<),t.6(J.t.Xfft,p.to9,5*~r.t859).
B«Mtt.t. (~, ).i6.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE 1t. 91
'Abd-Allah, après avoir confié le commandement de 7~/MM'<à Abou-H'omaïd-
Doouas-ibn-S'ouIat-ei-Lahîdhî et à ibrâhmi-ibn-Moh'ammed-eMemân!, connu
sous le nom d'Ei-Hoouâ)} et surnomnié Kle petit seigneur (~ J~~J! ) con-
tinua sa marche vers &<~<<m~p<tA~. Sur toute la route qu'il suivit, les ZcM~< ter-
rifiés, s'empressèrent de lui laisser !e passage tibreou de faire leur soumission 3,

sommes des événements qui suivirent immédiate- par A~'as~M et par A~tMXffA; Hf-Bekr! parle
ment ran'ivée d'ibn-Rostem a ï'<MaW, de faire d'une autre route, et évidemment de celle que
partir son règne de l'an 14 date de la construc- suivit le Chiï, puisqu'il dit "De ~'MiraoM~Hà
tion de ÏM'f/emC, et puisque nous venons de voir rt&t'/mscft/t on ne rencontre pas de ville plus
la dynastie fondée par lui finir en 9<)6,j'attribue grande que ï"o~H(!/t°." H compte quarante-
a cette dynastie une durée de ag6–i4~)=i5a six journées de marche ou cinquante-deux, selon
ans, commeje fai dit plus haut. Quant aux BEM- Moh'ammed-ibn-Ioucof'Du <6 ramadttan.jour
MtOMH, plusieurs membres de c~tte famille du départ du CMï, au 6 dzou-'t-h'idjah, jour
jouèrent encore un rôle plus ou moins secon- où il campa sous les murs de &f~!7MMM/i,il
daire dans la lutte entre les OttAUDEsd'Espagne s'écouta quatre-vingts jours; mais, indépendam-
et les FAf'tMtTESd'Afrique, et ce ne fut que ment de l'observation que j'ai déjà faite plus
soixante-dix ans après la victoire du Chh', c'est-à- haut, il faut tenir compte de la prise de r(MMt-<,
di.c en 366, que les MtDXARtTES tout
~t'spai'MreMt qui dut employer un certain nombre de jours.
H~i't~ quand Khazroun-ibn-Fetfou), prince des peut-être même le reste du mois de cbaouâ). H
~<<)-<!otM/<, dévoué aux OMAlAMsd'Espagne, est très vraisemblable que de r<MsWil se rendit
s'empara de &t/M!aj;<t' b. à Ou~sA* et, de là, suivit la route tracée par
NIchotson,p. loa. BaMK, t. t, p. )et, Ei-Beh-i'.
). /) a 6. Voir aussi p. t~.p, i. i5 et )6. Ibn-Khatdoun, Hist. des Fa<m. (H. B.
Ibn-H'auk'at (p. L 1 & J. ~i.t. XHt, t. Il de la trad. p. Sao). Matt'riz! (Chrest.
p. 941, 3° série iMa) compte deux mois de arabe, t. H, p. )*"), 1. s et 3, p. <t5 du même
marche de A''ofrn«MaM MSK~'t/MMca/t, en passant tome).).

Voy. t'~ot're <~MBet-~M-s,t. I, p. )p-, i. 3 (t. I de la trad., p. aao). II est vrai qu'tbn-'AdzAr! sembte,
dans nn passage' 'placer la construction de T'aAaf't en i6t, mais ce qui suit immédiatement montre qu'il ne
s'agit pas ta ne ïat't~Mtt (ï~tat't <<!HeMoe),puisque ['auteur ajoute: tDans te temps passé, c'était une ville
ttaneienne. Onne saurait oublier que les batailles gagnées par Ibn-et-Acha'th furent livrées en s'afar et rebî-
't aoua) t que ta fuite de 'Abd-er-Rah'man-ibn-Rostem vers l'Ouest avait été précipitée, et qu'il est très invrai-
semblable que celui qui fut choisi pour chef par les populations ibadhites de la contrée où il arrivait soit reste
dix-sept ans sans fonder la ville dans laquelle il régna jusqu'en 168~
H.t~. B. t.t,p. )\ ). ta a a3,et).H, p.r\f. &A6(t.I, p. 965, et t. U[ de la trad., p. af8).
N-~ectiMe, etc. p. < ). et 8 (J. A.t. XHf.p. 6~ 5° sér. i85o).
/M.p. ~retKr (J. t. X!tr, p.08 et ~09, 5'sér. t85o).
Ot~at ne fut fondée qu'en 38~, par ZM-ibn-'A.iah ie Maghrâouïen ([bn-Khatdoun" <<.B. t. U, p. r=t=,
t. 8; –-t. ttide fa trad. p. a~3); mais ta route ne devait pas moins être ta même.
N-Wm~t/f, i;tc. p.A\,t. 3 a 8 (~. A t. XtH.p. t6o ett6i, 5'sér. )8S()).

PaM't~i.It p. r'r~, ï. t?. Cepassageparaît se rapporterptutô~iat'estaurationdela Ct'tj'He7'(iA~.


~<ibi.J~t.mdwe page, 1. 1:1.
Pimtoih(M. < B.'t.il, p. 1r,).9et to; t. tH Jeta
trad.,?. 970), il placéfondation d'On~'tMtM 3~3 et t'attribuer3
Et-Mo'izz-ibn-ZirMbn-'At'Mh.

ta.
92 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
.1 1
et il arriva le samedi 6 dzou-'l-h'idjah' (26 août gog de J. C.) devant ta
ville où était emprisonné l'imâm sur lequel reposaient de si hautes destinées.
El-laça'-el-Montas'ir occupait alors, et depuis s'afar ayo, le trône des BEsr-
MtDRAR. Ce prince était si peu dans la dépendance des AcnLAB)TES que la fuite
de Zïadet-AHah semble n'avoir eu aucune influence sur sa conduite en ces
graves circonstances, et qu'il ne tint compte que de ia lettre qu'il avait reçue
du khalife; il justifia jusqu'à un certain point cette expression d'Ibn-Khal-
doun qu'El-laça' Kétait tout dévoué à la cour de &!g'M~, et, si je m'exprime
ainsi, c'est que les événements qui venaient de s'accomplir, l'espèce de
mystère qui les enveloppait, puisque, même à /M:7~<M, le prudent dâ'i
n'avait indiqué aucun nom qui dut être prononcé dans la khot'bah étaient de
nature à inspirer les plus vives inquiétudes à tous les souverains du Mtg'An&,
qui voyaient déjà deux dynasties renversées et Abou-'Abd-AHah continuer sa
marche. La conduite du prince de -St~m~c~ put donc être au moins autant
réglée sur une pensée de défense personnelle que sur le dévouement qu'on lui
suppose pour le khalife. Cependant, le Chiï tremblait pour le sort des illustres
prisonniers, et plusieurs historiens" disent qu'en vue de ses inquiétudes il
tenta la voie des négociations, et envoya successivement deux députations
chargées de remettre des lettres au prince midrarite. Les lettres furent déchi-
rées, les envoyés mis à mort, et en même temps El-!aça' sortait de sa capitale
p présenter la bataille. Mais il avait mal interprété l'intention des pre-
pour
nmières démarches du Chiï; il ne comprenait pas la sainte ardeur qui enflam-
Renversement mait Abou-'Abd-Allah et ses Berbers. Le dimanche 7 dzou-l-h'idjah aa6~ 5
H
des
Bcni-Midrar. (a y août gog de J. C.), les deux armées en venaient aux mains, et en quelques
h
heures les bataillons midrârites étaient anéantis, le prince cherchait son salut
ddans lala fuite,
dans et le
fuite, et le Chîï
Chîï entrait
entrait àà &<~t?M~
&<~m~c< S'élançant aussitôt vers la prison,

Nicholson, p. 109. B<f!)t, t. I, p. !<), de la re~i'O): des /))'MM~ t. t, .p. CCLHUt.


1.7. Micb. Amari, &on'<:f<e!M<Mt~ma)Mdi &c<Ka,
Mi
'B.t.f,p.H~L8(t.tdeiatrad., t.]
t.n,p.t3~.
p.s63). ''Ibn-Kha]iiMn,n°)*"<<},&'M.tv,p.c~,t.ii
Ibn-Khatdoun. des Fat'tm. (~. d. B. et ta (t. H de la trad. ang! p. yg).– Nichot-
t. Il de la trad., p. 52o). Mak'riz! (Chrest. so)
son, p. toa (BaiaMj t. I, p. )o), L 9). Abdu-
arabe, t. H, p. ~A, lin. ult. et p. J. t 't-Mah'acm,B')t-~)<~cM)M,t.n,p.t"i~,i.6et'7.
p. i i5 dum~metome).–D)'MM~, t. I, p. ccnxit.f. Hm-et-Abbar place le jonr de ta détivrance au
Ibn-el-Athîr, F/m!7, t. VIII, p. t~v, 11it 3o dzou-'i-ka'dah ag6, correspondant au di-
et t a. tbn-Khaidoun, H. d. B. à la page citée !e manche ao août gog de J. C. (Amari, op. ct<
m:
note 3 ci-dessus. Silvestre de Sacy, Exposé t. H, p. 135, à la fin delà note).)
t..
LIVRE
QUATRIÈME.–CHAPITRE! 93
il en fit ouvrir less portes
portes avec
avec une
une anxiété pleine de terreur.
anxiété pleine terreur, nui
qui fit subitement
subitement De!)
Deiivrance

à d'en voir sortir l'imâm et son fils'. duMnhdi.


place l'inexprimable joie
Quel jour pour le Chîï jour de gloire et de bonheur, dont aucun pinceau
ne saurait rendre ies émotions; d'abondantes larmes coulaient des yeux du
vaillant dâ'ï, qui, précédant à pied le Mahdi et son Sis, auxquels il avait fait
donner des montures, montrait au peuple le descendant vénéré de 'Ali et de
Fat'imah «Le voici, criait-il, le voici; c'est votre maître et le mien~.n Dans
l'ivressede sa joie il l'appelait de tousles noms, et ie plus tendre de ceux qu'un
hommepuisse donner à un homme, lenom de fils, était celui qui s échappaittout
naturellement de ses tèvres 3.Ce n'était pas seulement l'exaltationde la victoire
qui couronnait des efforts presque surhumains, ce n'était pas seulement l'éclat

Tous )es auteurs s'accordent sur ce point; possession de la ville de Ra&<Ms/<. Cette date
je ne connais qu'un passage d'Ibn-KhaUikan dans de s g est une consë(rf[en';e de i'en'eur que je
lequel il est dit qu'à la nouvelle de la marche du viens de signaler. Par ine singularité bien plus
CM: sur &7m<:f<!A, laça' fit tuer'Obaïd-Attah inexpncable, Ibn-H'finmad fait arriver 'Obaïd-
dans sa prison, et prit la fuite à l'approche de Allah à Si~maps~ le y dzou-'i-h'idjah a g 6~, ç,
l'année ennemie*. Et-Ma!dn place exactement c'est-à-dire le jour même de sa déiivrance, et, un
la mort du Mahdi au i ù reM-'t-aouel3a9 mais peu plus !oin, 'H place cette délivrance en reM-'i-
il se trompe en donnant à son règne une durée akhir ag~ c'est-à-dire au moment de l'arrivée
de vingt-quatre ans trois mois six jours car il à TfaM'N~aA.On voit qu'il y a ih confusion de
faudrait en conclure que ce règne commença le plusieurs événements.
7 dzou-'Hi'idjah aoy, date qui est, à un jour Nicholson, p. io3. B~MM.,t. 1, p.
près et avec une e/reto' d'une année, celle à la- i3 et i/t. Mak'rizi, in Chrest, at-(t&e,t. t,
quelle "Obatd-AiJah sortit de !a prison de S~'tV- p. f"), y (p. i)5 du même tome).
Mac<t/t. On ne peut s'empêcher de remarquer Peut-être est-ce là l'origine de la comusion
qu'Et-Beh'i'' et Ët-Tidjani' disent aussi que les faite par plusieurs auteurs, notamment par El-
événements de &7)KaesA eurent lieu er. ag~. K'aïraouani (Hist. de f~ liv. IV, p. ga), dans
Ce n'en est pas moins une erreur. Ailleurs', Et- tequet "Obaîd-AHah est présentécommefilsd'Abou-
Makinfait commencer!a dynastie des FiT'mMM 'Abd-Allah. Cardonne (iiv. IH, t. )[, p. 5&),
en ag8, c'est-à-dire dans son intention, je snp- j'ignore d'après quelle source, a reproduit cette
pose, au momentoit le Mahdi prit en personne

&'<<!&OM~aMt-f~, n°~c, fasc. n, p. «, 1. 18 (t. f[de la trad. ang)., p. 78).


''VqyezsMscetteannëeSaii.
°HMt.Mt'<t<p.aot,).t8àsodu[extearabe.
Il dit que jusqu'en dzou-'t-b'idjah 397 (E<-JKe~K< etc. p. )ô., ). 19 et ao; –J. A. t. XIII,
p. &o6, S* sër. 1859). Ei-Bekrî oublie qu'ii a, placé tm-meme )a prise de 7'iiAtM'ten
390 (!6t~. p. ~)A.).a;
7. t. X!H, p.'t 16, 5° sër.), et queie Chii devait être bien impatient d'arriver à S~tYm~a;
°~aje(J.t.I,p.l;tl,5'ser.t853). à
'NMhMt'ac.p.tS~t.atetaadutextearabe.
't.V,p.53i,5'sër.t855.
''Mt~.p.534~
9~i ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
du succès
du succèsconquis mérité par
conquis et mérité les périls
par les huit laborieuses
périls de huit laborieuses années, c'était le
années, c'était
triomphe
triomphe d'une
d'une idée
idée qui
qui était
était sa vie,
vie, c'était
c'était la vérité
vérité apparaissant radieuse à
apparaissant radieuse
travers les nuages qui l'avaient si longtemps obscurcie, et comme une ère nou-
velle pour l'islamisme, qui allait enfin éclairer le monde sous l'égide des des-
cendants directs du Prophète. Quandl'espèce de cortège improvisé qui était parti
de la prison fut arrivé à la tente préparée pour recevoir le Mahdi, Abou-'Abd-
Allah déclara qu'il remettait le pouvoir suprême à son maître, qu'il salua du
titre d'émîr-el-moumenm. Les premiers instants une fois consacrés aux émo-
tions d'un si grand jour, le Chîf abandonna la ville au pillage de ses soldats,
~g~dei'hëgire e qui, après l'avoir saccagée, l'incendièrent. Des cavaliers furent envoyés à la
(909-9"' o
deJ.C.).
poursuite d'El-Iaça'-ibn-Maïmoun et ne purent l'atteindre~. Mais, dès le com-
mencement de moh'arram ag~, une troupe de Berbers, connus sous le nom de
Mcm'h'c BetM-AMt~, le livrèrent au vainqueur 2, qui le fit mettre à mort En même
d'Ei-Iaca'-
ibn-Maimoun. temps, on s'occupait de pourvoir aux diverses fonctions de l'État. 'Obaïd-AIlah
confia le gouvernement de la ville à Ibrahun-ibn-Ghâlib-el-Mezâti, auquel il

Nicholson, p. io3. BaMtt, t. I, p. )t!, Nichoison, p. <10 (B<!M)~1.1, p. )eF, 1. 8


1. i5 à 17. Ibn-Khciidonn dit le contraire (N. hit). Suivant le manuscrit de Got):)a, qui est,
<B.t.ndeiatrad.,p.5ao). ). ici, copié par Ibn-'Adzari, ce fut 'Obaïd-Aiiah
Nicholson, p. toy. BafaM, t. t, p. )o~, qui, non ioin d'~t~a, et à la nouveUe de la ten-
]. 17 à )g. C'est à propos de cette trahison tative de Moh'ammed-ibn-Khazer, donna l'ordre
des BeM!-A7t<MK~ que M. Dozy, dans sa belle 7n- de tuer laça', qui était malade. Ce prince et sa
<)'o~MC<MH au Baism(p. 36) relève l'erreur com- famille, garrottes, accompagnaient i'armëe.
mise par Ibn-Badroun' dans la généalogie des Chihab-ed-Dm', in Gregorio, Ro'MM!eM&. que
BEM-MtDRAX. H~/tMt.M'cM~mspectOHi,p. 5t), col. t in-fo)., Pa-

Grabergdi Hemso parle des Bem-NtttM, qu'ii écrit Bni-Quelid, comme étant au nombre des tribus puissantes.
(Spe<:<t!o~myr~<'f)eft<<t(t!tf:f«~H't'm~o <!tMsj'Ofeo,p. ~o, ). t8: in-8°, Genova, t83~.)
CommeMtmt'eAMfm't~Ke M)' le popme ~*7<)H-[MoMn,par tbn-Badroun, p. ftf, 1. a à 5, texte édité par
M. Dozy; in-8°, Levde, t8&8. tbn-'Abdoun était né à &mr<t, ville qui appartenait aux princes de Badajos; il
est mort dans fa ville natale en .'tag (t ) 3~-i i35 et ce que l'on sait d'tbn-Badroun, c'est
qu'it a écrit de 558
u 58o(n6aa ti85).
Et-K'adhi-Chihab-ed-))in-Abou-Ish'Ak'-)brabim-ibn-'Abd-A))a)t, vulgairement connu sous le nom d'ibn-
AboH-ed-Damm-et-H'amaoui et mort en 6Aa (ta~4-j a<!5), est un auteur dont Âbou-'i-Feda a souvent cité
r~MfoM'eA Mohft~)' Dans t'extrait, traduit en )atit), de ('histoire taissée par Chihab-ed-
(~~ki! ~b '*).
Din, ext~dtt ~ue Gregorio a inséré dans son recueil, l'auteur arabe donne au gouverneur que 'Obaïd-AUah
envoy.. en S'~e le nom d'EJ-H'acan-ibn-Ah'med-ibn-Abou-Ntt/t'Nn't- (p. 5g, col. i). L'attération du nom qoe
je viens de souligner ne peut être attribuée an savant archéologue de Palerme. évidemment cite appartient au

Aiusinnmmcparte qu'it Nait né&H'mmht ( B~ ), i'tMm destnciem, en S~rit.( D'Herbebt, Bith'oit. orMnf.p. ~6t, M), t,
.)umo~ScntmBNM)'!EL-CApH!;tn*M.MaKtricbl,t~~6.)
~nMf.mm!em.(. i. p. tm, ). t5. C.miri,t. Il, p. i6, col. t. H'Mj!-Kha)Mt,Ht, p. t5o, n°f)'f('o)r)en°S~t
()e)ah~Mcp)meea)afinduMmeVn). ).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 95
laissa deux mille cavaliers kitdmah, et plusieurs auteurs s'accordent à dire
1t11v l"n~ll.n. nnv~i. %A.a.1. 1 ..4 -]. 0 9 1 1

qu'après un séjour de quarante jours, l'armée victorieuse se remit en marche 10


Départ

pour l'Tj~M/t. Connaissant le jour de l'entrée à ~M~m~caA, et sachant que fteSidjitmapth.


l'année 306 est surabondante, il estfacile de calculer que ce dut avoir
n'
départ
lieu vers le 16 moh'arram 397 (jeudi 5 octobre gog de J.
C.).
La facilité avec laquelle les BENt-RosTEMavaient été renversés montre qu'ils
n'étaient guère maîtres que de MMf< et d'un petit territoire environnant;
mais on a du s'étonner de l'indifférence avec laquelle les Maghrdouah, branche
puissante des ZetM~, étaient restés simples spectateurs d'une révolution si
menaçante pour eux-mêmes. Soit que la prise de &'<~MMpa/tleur eut ouvert
les yeux sur les conséquences que pouvait avoir l'occupation de cette ville
pal-
un souverain dont la domination s'éteudait déjà
depuis ~'aN~of~m jusqu'à
?<~a<'<,soit qu'ils eussent reçu quelques conseils3, leur chef, Moh'ammed-ibn-

normi, < ygo. Il dit aussi que ce fut 'Obaïd-AHah p. 115 du même tome). Cet auteur est seul
qui donna l'ordre de tuer laça'. Ibn-Khauikân, à dire qu'avant de tuer taca', le Chlï lui fit donner
n° t~K, fasc, iv, p. tt, t. 16 (t. H de la trad. des coups de fouet.
ang)., p. 78). Hintitule à tort deux fois laça' ~.[ Nichoison, p. tto. ~nM)!, t. I, p. ~t<,
skt~" ~-j (.~Lfiedernierprincedeiadynastie t. 6 et 7.
''midt'arite" –Abui&dfB ~)tM< MM~em. t. Chihab-ed-Din, Abou-'i-Fedâ, Ibn-Khaidoun,
p. 3i6, i. i 6. Ibn-Khaidoun, Hist. des F<ti'!m. aux pages citées a )a note 3 de la page précé-
(H. d. B. t. H, p. 5ao de la trad.). Suivant !ui, dente.
)aca' fut mis à mort a St~t'Mfa/t par ordre du Peut-être de i'Edrisite lah'ïa IV qui devait
CM!Mak'r!zi(C/!r~<. M-aAe,t. H, p.f"), ). 3; bien avoir aussi ses motifs d'inquiétude.

manuscrit, qui dit ~j~ pour~ comme l'écrivent 'Arib' Ibn-'Adzari~* et Ibn-Khatdoun' car la
même faute se retrouve dans Abou-'t-FedA
niëditdeux fois n''t~fasc. n,p. )r=~,)..aet 3; n'te,fasc. v,p.<ô, ). 16 (trad. angi.t.I.p. A65,
et t. H. p. 78). M.deStanea, depuis longtemps (1843), relevé cette erreur (a la note 3 de la page 79 du
terne H de sa trad, ang).).– est si peu vrai que cette
dynastie finit en 396 avec laca'-ibn-Maïmoun, que nous
la verrons bientôt se re!eyer(en ag8),
pour être de nouveau remersée.en 3~, etseretever encore ters35o, i
pour n'être Mmtitement détruite qu'en 366 date à laquelle Khazroun-ibn-FcH'ou),
prince des Af~t'afxm/t.
s'empara de &t'Mcs& et envoya à Cordoue Ja tète du dernier des BBt)-M)B))A)t
C'était iah'tA-inh-Ëdris-ibn-mar, qui régnait depuis a<)a.

"Dont j'ai donné nom complotpius haut.


NichotMn,p g&.
"B~t.I,p.)t=A.).9. 9.
't.~MNt'M.(M.<f.B.[.<tdeh[nt.,p.5ai). ).
4"Mi. MMiem.t; 11. p, St8, ). a. Parmi )N auteurs qmëcFimntbienle nomd'Ahou-fUmmir je m'aipMcite E.)-J<maM.parce
que k nomdu ~mernexr~moye mS<ib par Et-MahdiMt Mt~en Manc daMte manuscritde l'auteur égyptien(mGrep)rio, p. t!),
i. i <')..qui nou<apprend,touteiFm.qmce got)*omeurarriva t sa destination)e iodzou-'t-h'Hjahagyfhmdiaeaoa'.gtode J.
C.), ce
quecot)jimenm.Mt-ÂtMr(Bmimti, t.YIH, p.r"A,).'8)et [bn-Kha)doun,en ajoataht qnetbn-Aboa-KhaMirdeba~M& m)Mro
~L<(<fftt.<)t!et<!eh&e.,p.~v,).6; –p.tSadetatrad.). ).
)bn-KnaMonn,N;<B. t. p. )~ ). t~.a 19(1. 1deh trad. p. a65)
96 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Khazer-ibn-S'ilât-ez-Zenâti 1, n'avait pas tardé à voir dans le Chu un ennemi
Khazer-ibn-'S'iiat-ez-Zenâti <
qu'il devait combattre; il avait marché sur Ta/MM't,pour s'en emparer après
qu'il en aurait chassé le gouverneur, Doouâs-ibn-S'oulât 2, qu'Abou-'Abd-Allah
y avait laissé, se proposant en outre de barrer le passage à ce dernier lorsqu'il
reviendrait de &~tMap<t. Des gens de 7a/M<t'<, connus sous le nom de ~emt-
ZMoM-s devaient seconder le Maghrâouïen dans l'accomplissement de son
projet; mais ils furent dénoncés et incarcérés dans le château fort de Zafa-
~msA, appelé aussi le ~MM~7o/t<!r<.Moh'ammed-ibn-Khazer attaqua néan-
moins la ville et même en occupa les faubourgs, ce qui obligea Doouàs à se
réfugier auprès d'Ibn-H'ammah, commandant du fort. Toutefois la garnison
reprit l'offensive et parvint à chasser les ~g'<~<KtA\ El-Mahdi et l'ar-
mée venaient d'atteindre la ville d's lorsque leur parvinrent les nouvelles
des événements de ?<tAsr<.L'ordre fut aussitôt donné de poursuivre Moh'am-
med-ibn-Khazer mais on ne put l'atteindre il s'était réfugié dans le désert
(JL~t) ~~<'). Après avoir sans doute laissé des forces suffisantes à ?~A<H'<,Abou-
'Abd-Allah fit prendre une route qui conduisait à Inkidjdn, localité où il te-
nait à passer, parce que là il fit hommage à son souverain de tous les trésors 7
déposés dans ce berceau d'une dynastie qui venait de naître, et dont prochai-
nement.le Maghrib tout entier ne pourrait plus contenir la puissance. Bientôt
d'autres nouvelles fâcheuses lui arrivèrent de 7M'~<M: deux jurisconsultes,
ibrahîm-ibn-Moh'ammed-ed-Dhobi, connu sous le nom d'Ibn-el-Bardzoun, et
Abou-Bekr-ibn-Hodzaïl, avaient été exécutés à A~tWMM~m, en s'afar, par o'dre
d'Abou-'I-'Abbâs, pour des motifs d'opinions religieuses. Le Chîï, indigné de
cette manifestation d'un fanatisme si maladroitement intempestif, écrivit à son
frère pour le blâmer dans les termes les plus sévères~. Cependant, l'armée

C'est celui dont j~ai donneplus haut, d'après ih


bn-Khazerjusqu'à ce qu'ils l'eussenttué, et, quel-
le manuscrit de Gotha, le nom complet. [ues lignes plus bas, il va parler de ce chef des
qi
C'est d'après Ibn-Khaldoun quej'écris S'OM~t Mt~!j/t)'<MMa& comme s'étant enfoncédans le désert.
(~.s.B.t.H,p.~J.~). ), 5 Je ne trouve, même dans le Mo~'aM de
Je n'ai aucune notion sur ces Beni-Dalous, t~ak'out, aucune indication sur cette localité.
dont parlent ici 'Arîb (p. 109) et fbn-'Adz~r! ° Nicholson,
p. )to. Baïdn, t. I, p. tcF,
(t. I,p. )~ im. ult. et la notef de cette page~~).). 1. a et 10.
BaM?:, t. 1, p. tcf, 1. i4, à p. ~1. 5 7 Ibn-Khaldoun, Nt'st. des F~'t'm. (B. d. B.
(Nichoison, p. 108 et 109). A cette ligne 5, Ibn- t.,.Mdeiatrad.,p.5ao). ).
'Adzâri, s'écartant du MaMMcrAde Gotha*, dit Nichoison, p. 108. B<K'<Mt,1.1, p. )<
que les gens de Fa~'t combattirent Moh'ammed- )..iat~).

Qui ne mentionne pas ce fait (Nicholson, p. ito).–0n a \')){[ueMoh'ammed-ibn-Khazer mouruten 350.


LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 97

innrc
s'avançait toujours vers an
vpre sa ranefinoünn
destination, afet le1. ag ,.r,1"
rebî-'i-akhir
~bh; n nI' ll"7;
agy (lundi
15 janvier gio de J. C.) 'Obaïd-AHahfaisait son entrée triomphale à7M;'& Arrivée
aRak'k'adah.
Ainsi s'accomplit cette parole du Prophète ~En l'an 3oo le soleil se
lèvera du côté de l'Occident n
Cet ensembled'événements permet, commeon voit, de donner au commen- FAT'UHTES.

cementdes F~T'iMiT~s ou IsMA'ïusplusieurs dates, qu'il serait facile dejustiner\

Ei-K'adhi-Chibab-ed-Din, inGregorio, p.5o, ( lundi 15 janvier 910 de J. C.), qui est évidem-
col. i. 'Arib (Nicholson, p. no). Ibn- ment la date à laquelle Ibn-~Adzarîfait commencer
'Adz&r) (BaMH, t. I, p. t~F in fine). Abul- le règne, date que j'ai d'autant plus volontiers
fedœ ~MMa/.mM~m. t. Il, p. ~j~ lin. ult. adoptée, que Ibn-el-Athîr' place l'arrivée à M'
)bn-Kha)doun ( d. B. t. H, p. 5 ao de la trad. ).
M~a/t~f ~.J) ( dansla dernière décade de
*Ar!b n'indique que l'année (agy); dans les ce mois) et que Mak'riz! dit ~.f j (a la fin)
quatre autres sources auxquelles je viens de ren- de reM-'i-akhir a g 7.
voyer on trouve seulement le mois (reM-'t-akhir D'Herbelot, BiMtot/t.o)':eM<. p. 5~9, col. 2,
997); je ne connais que Ibn-Khaiiihân" et El- au mot MAHiDi,et p. 678, col. i, au mot OBEID-
K'aïraouani'' qui, tous deux, précisent le 20 rebi- ÂLLAH.–D;'M<M,t. t,p. ccLxn. Si Moh'ammed
't-akhir; l'un dit vendredi, l'autre dit jeudi, et il a dit cela, il a dû le dire autrement, car le calen-
est certain que le ao reM-'I-akhir 907 (6 jan- drier musulman ne fut institué que sous 'Omar f
vier g lo de J. G.) tombe un samecK.Malgré cette (13 aSdet'hégire). ).
espèce d'hésitation, entachée d'une petite erreur, Ainsi on pourrait adopter le a 5 djoumâdi-
il se trouve là une indication suffisante pour 'i-akhir 9g6, jour où Zfâdet-AHah, comprenant
montrer qu'ils font partir le règne d'Ei-Mahdi du qu'il était perdu, s'enfuit à l'approche du CMï,
jour où ce prince arriva à At/c'&'atM. Ibn-'Adzar!, précurseur des FIT'INITES;le t" redjeb suivant,
qui, comme on va le voir, prend le même point jour où le ChË prit, comme au nom du Mahdi
de départ, nous offre un moyen de vérification. (sans que le nom de celui-ci soit prononcé),
Cet auteur place la mort du premier prince fât'i- possession de 7M''&'<Ma/i; le 7 dzou-'l-h'i-
mite dans la nuit du mardi milieu' de reM-'i-
djah 296, jour où le CMï salua, comme étant le
aouet 3aa (& mars a34 de J. G.), après un règne Mahdi attendu, Obaîd-Auahsortant de la prison de
de vingt-quatre ans dix mois et demi. Or, en &'<t~caA, car c'est en ce sens qu'Ibn-~Adzâri~
remontant de cette quantité à partir dé la date et Abou-'t-Mah'acin'' disent qu'il apparut à &'<
de ia mort, on arrive au ag reM-'I-akhir aqy )H<!caA en dzou-'i-h'idjah 996; enBn le 99 rebi-

Kitdb OM~Mt-M, n° t~~e. fasc. :v, p. ô~, i. t et i t (t. II, p. ~g de la trad.


angt.). L'auteur dit la
que le aorebHUes prières furent dites pour la première fois, dans les chaires de~M't'tMa~etde.FaihmMtitt,
aunomdukhMiféEt-Mahdi.
NMt. & )iv. IV, p. gS. Et-K'airaouani donne cette date (ao reM-'i-akhir) comme celle du jour de l'ar-
nYeed'Ei-MadhiaM'Msh.
B<ti<itt,t p. r))°, i. i8a ao. –Rigoureusement quatorze jours, car le mardi tombe te it. (Voy. p. xn
demaPreface.)
''N-~mt7.,t.VIU,p.)*'A.t.i.–Dr<Mef!,t.csLx.!tv.
C~rMt. «rate, t. !î, p. )'"),). 10 et 11 (D~em~tome).
'~)t;)o!.NtM~em.t.I,p.6oà6<). 64.
B«Mn,t.I,p.f)t<,Lat.
Rt-A~'OMM),t. M, p. f<)<, 1. 6.
i3
98 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
J'ai pensé qu'il était plus rationnel de maintenir la réalité des faits, et de
considérer comme un intérim rempli par le Chu l'intervalle qui s'écoula
depuis le 25 djoumâdi-'i-akhir a 9 6, jour dela fuite de Zïadet-AUah,jusqu'au
a g rebî-'t-akhira ~7, jour où commença en Ifrîk'ïah l'exercice du pouvoir
d FÂT'IMITES
des
L'OMÏ!)-AHjAH- 'Obaïd-AHab, comme il approchait de ~aM;~<M, reçut une deputation
EL-MAHm.
composéedes jurisconsultes et des notables de ~M-aoM~m,
CI
qui venaient le com-
P
plimenter et lui demander de leur renouveler l'amân. Hdonna toute sécurité
P
pour leurs personnes et ieurs famines, mais s'abstint de parler de leurs biens,
e' refusa même de répondre à la question qui lui fut spécialement posée à
et
Sonentrée cet
ci égard, ce qui inspira des craintes aux hommes clairvoyants2. H entra
ftRak'k'Mah.
dans la ville, précédé d'Abou-'Abd-AHahet suivi de son fils Abou-'i-K'acim,
traversant à cheval les flots du peuple, qui s'était porté sur son passage et le
tt

saluait de ses acclamations. H descendit au palais connu sous le nom d'Es'-


S.

S'ah'n, et son filsau palais d'Abou-'l-Fath'. Ce fut alors seulement que 'Obaïd-
S

A
Allah prit ie nom d'El-Mahdi Son cachet portait C<~Mtqui conduità vé-
ff n~est le plus digne <fe<reStttM;crois que celui-làseul conduitqui est lui-même
ff
Nominations
et dirigé(par Dieu); comment~KC~'M~z-MMS
cf ainsi que vous /<'&~s"?n Organi-
aux emplois. sant aussitôt son gouvernement, il fit acte de justice, en récompense des im-
Si

menses services qu'ils avaient rendus à la dynastie nouvelle, en favorisant les


n

Kitâmahdans la distribution des emplois diverss. Les nominations


que le Chn
'i-akhir a 37, jour oùil fit son entrée à ~aM'<MaA, Gotha les détails minutieux donnés par 'Arîb
et prit réellement en main le gouvernement de sur la manière dont les personnages de cette
r~'M/i. scène étaient vêtus, sur les chevaux qu'ils mon-
Je m'accorde, comme on voit, avec le k'adhi taient, etc.
Chihâb-ed-Dm', avec Abou-'t-Mah'âcm" et Et- Nicholson, p. i ) i (B~aM~t. 1, p. ~v, l. 6
K'aïraouarti\qui font commencer en aoy le et y). Cette devise est extraite du verset 36
règne des FAï'utiTEs, qu'Et-Ma]:!n fait commencer de la sourate x du ~'er~H (p. )v<, 1. taà 4 de
en 908. l'édition Reslob; in-8., Lipsia;, t855). La même
Nicholson, p. no et ni (BaiaM, t. devise se retrouve sur un dirhem unique de
p. têt, t. 90, à p. xv, t. 6).–Ces deux sources t'Aude Leua-ibn-No'mân, dirhem qui a été frappe
disent qu'à cet instant le Mahdi était accompagné à ~VM~axf (~Aer~att) en 3o<) (oat à osa de
de son fils et de deux des chambellans qui vont J. C.). (Ch. M. Fraëtmii Rece)MMnumorum Mo-
être nommés. hammedanorum, p. 84; ~4°, Petropoli, i8a6.)
Nicholson, p. m (BafsH, t. 1, p. t<v, 5 Mak'dzt (CAfMt.<:)-a&e,t. Il, p. t~ ). ta;
a o). Ibn-'Adzâr! copie dans le manuscrit de p. t i 5 du même tome).).
In Gregorio, p. 5g, col. t.
~n-tVo~oMm,t. ![, p. )w, ). io et 11.
>.
Hist. de !i-. iiv. IV, p. git.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 99

avait fattcs
faites fm'pnt
furent fDnHrm~fa''
confirmées'; ilil T)t')t
prit nnnr cbambellans Abou-Fadhl-Dja'far-
pour fhatn~ot]aT)e At~~n-Paftht-rtia~fat.-

ibn-' Ali, Abou-Ah'med-Dja'far-ibn-'Obaïd,Abou-'S-H'açan-T'aïeb-ibn-Isma'ïi,


connu sous le nom d'Ei-H'adhin, et Abou-Sa'îd-'Othman-ibn-Sa'ïd, connu
sous le nom de Moslim-es-SIdjilmàci;pour secrétaire AboL i-laçar-tbrâhîm-
ibn-Moh'ammeft-ei-Baghdadî-ech-Chaibàni;il chargea du trésor public Abou-
Dja'far-et-Khazrî.piaça au divan du Kharàdj Abou-'i-K'âcim-ibn-ei-K'âdim~,
et nomma k'adhi de M' Aflah'-ibn-Haroun-ibn-el-Malouci 3. Suivant
tbn-Khaldbun*,que nous verrons confirméplus loin parIbn-'Adzârî,Mak'noun-
ibn-Dabbarah reçut le gouvernement de Tripoli. Ensuite le Mahdi ordonna
d'effacer des monuments publics lesnoms de ceuxqui les avaient élevéset d'y
substituer le sien Ces puérilités, quelques actes impolitiques qui touchaient
la corde si délicate des croyances religieuses, produisirent un effet Mcheux,
inspirèrentcertains vers satiriques, dont on rechercha vainement l'auteur, et,
ce qui est plus grave, déterminèrent dans le pays des Kitdmahle soulèvement Révolte
de tribus
de plusieurs tribus berbères, à la tête desquellesse mit un nommé Babâb, qui
berbères.
groupa autour de lui de nombreux mécontents.Le générât qui commandait au
nom de 'Obaïd-Aiiahdans ceUerégion combattit les révoltés, les vainquit et
fit Babâb prisonnier. Ce mouvement fut pour les ~~<aA une cause d'agita- LesZenâtah

tion ils vinrent de nouveau assiéger Doouas-ibn-S'ouiat~ dans ?~<M-~et assiègent


T~hart.

Le manuscrit de Gotha (Nichoison, p. tta) bientôt voir le Chfï tramer contre 'Obaïd-AHah,
et te Baiaf: (t. t, p. )M, i& et)5) disent que ilfut mis à mort, et toutes les richesses qu'il tenait
le Mahdi confirma Ei-H'acan-ibn-Abou-Khanzir' de son ancien maître passèrent entre les mains
dans la fonction de gouvërnenr de A''<r<:OMaM; du Mahdi. (Ibn-Khatdoun, H. d. B. t. H, p. 5 aa
mais j'ai dit plus haut que cette charge avait été de la trad.)
confiée a son père Ah'med-ihn-Abou-KhaMU', et Nicho!son,p. n et <i9(B<tM~t.I,p. «A,
non seulement Chihab-ed-])m", Abon-'l-Feda", L8at4). ),
tbn-Khaidoah' Ei-K'aïrabuani*, s'accordent à ~Mt. des F~'tm. (~. d. B. t. H de la trad..
dire que H'acammt nommé gouyerneur de Sicile p.Sat).
par !eMahdi, mais on verra plus loin Ibn-'Ad- Nicholson, p. Il (B<M<!tt,t. t, p. x~,
zari hii-meme dire qu'en a go c'était Ah'med- t.) Sa 17).)-
ibh-Abou-Khanz!r qui était gouverneur de ~'cf- Nous avons vu plus haut que c'était le
raoM~ CM! qui, en 296, avait confié le gouvernement
Havmtaùtre&isserviZïâdet-Anah.Soupçonnë de y<~a)-!a
Abou-H'omaïd-Doouâa-ibn-S'ouiât-et-
d'avoir trempé dans le complot que nous allons LaMdh!; sa nomination était évidemment au

Voyezm-eI-AtNr, N-&&)!7,t. VIH,p.(-'A. L 17 et 18.


fn Gregdrio,p. 5g, co!.t, in-M., Panormi, t~go.
't!n«<.mM!emt.t.n,p.3l8,).a.
Ht<t(.&r~/i'.et<MaSM.p.~v,L51 (p.i58et iSg de la trad.). –<B.t.t[,p. 5at de h trad.
'm«.tiv.tV,p.9A.
13.
100 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRtQUE.
'Obaïd-AHah
UDam-Aiianlut fut otuige envoyer du secoursà son gouverneur. 11
obligé dd'envoyer H cha)
chargea de
<t~tt~ ~tr~X~ un i~~A,')
cette expédition k'aïd connu sous ]- J- ~L-
le nom de -I -1Ail1
ChaiMi-eI-Machâïkh,qui atta-
qua vigoureusement les Zenâtah, et les mit en fuite en leur tuant beaucoup de
monde1.
Quoique, dans le pays des ~<~M~, ia révolte manquât de chef, puisque
Babâb était entre les mains de 'Obaïd-Allah, ia tranquillité était loin d'être
rétablie. Aucune sécurité n'existait pour les populations; les routes étaient
livrées au brigandage; les tribus berbères étaient insoumises, et, cette fois, le
Chu lui-même fut chargé de les faire rentrer dans l'obéissance. Il partit'à la
tête d'une armée pour porter la guerre dans le ~<!g-/M't&, livra, et toujours
avec succès, de nombreux combats aux révoltés qui troublaient l'ordre ou
l'empêchaient de s'établir. Les bulletins de ses victoiresétaient successivement
envoyés et lus publiquement en T/n/c'M~ Peut-être s'étonne-t-on de voir un
bras si puissant employé à réprimer des troubles qui, après tout, n'avaient
qu'une importance secondaire. Ce choix si exceptionnel avait en effet une
cause, et cette cause résidait en certains faits, que le lecteur n'a pu encore
entrevoir; mais l'instant est venu de l'initier aux préludes de l'horrible drame
qui bientôt se déroulera sous ses yeux, car nous touchons à l'heure où Abou-
'Abd-Allahva laisser échapper les premières paroles qui devaient inévitable-
ment amener une catastrophe.
On vient de voir que 'Obaid-Allah s'était montré reconnaissant envers les
Â~msA en leur faisant une très large part dans la distribution des
emplois et
des faveursdont il disposait à son avènement. Mais comment
récompenser le
Chu, qui, enflammant tout un peuple du feu de sa passion, avait été l'âme
d'une révolution si prodigieuse? Comment payer ce dévouement sans bornes,
cette intrépidité qui, sans se démentir un instant, surmontèrent tant de dIQI-
cultés et triomphèrent enfin de tous les obstacles? Celui-là va être assassiné e
par ordre de l'homme qu'il avait fait souverain, et la plume se refuserait à
tracer le récit de cette monstrueuse ingratitude, si les historiens ne s'accor-
daient sur des faits qui n'excusent pas, mais qui expliquent
jusqu'à un certain
point la conduite du ne de faire
prince qui craignit pas peser les rigueurs de
nombre de celles que le Mahdi avait confirmées.
s. p. !Af, L 5; t. de )a traduction, p. aA/t
Ibn-Khaldoun, qui lui donne le même nom, en n eta83.)
écrivant cependant ,ud) au lieu de ~~A.t) f,f, 'Mchoison,p.iig(Bt!M):,t.I,p.t~,i.t5
dit qu'il appartenait ù la tribu des A'~maA. t. ~at).
(~OH'e des Berbers, t. t, p. xc, 1. 9, et et Nicho!son,p.)2o(BMmt,t.]:,p.i.9a6).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 101
ssance sur
sa toute-puissance sur le serviteur qui avait
serviteur qui avait cru
cru lui mettre
mettre en main
main !e staive
glaive
de la justice. EI-Mahd! avait pris son rôle au sérieux'; il voulait gouverner
par lui-même; et Abou-'Abd-Allah, son frère Abou-'l-'Abbâs surtout, qui
nous a déjà donné des preuves de sa maladresse, entendaient exercer une
innuence telle, que le pouvoir, en réalité, se serait trouvé résider en eux. A
ces prétentions le prince fat'imite opposait une résistance douce, mais persis-
tante, et comme les deux frères insistaient, il avait fini par leur retirer toute
intervention dans les affaires de l'État. Cet acte de fermeté avait profondément
blessé ies deux serviteurs naguère si dévoués; peut-être l'envoi d'Abou-'Abd-
Allah en ~g~ ne fut-il, de la part d'EI-Mahdi, qu'une manière plus tran-
chée d'exprimer que sa volonté était inébranlable. Il n'en fallait pas tant pour
envenimer une blessure déjà si dangereuse chez un homme de la trempe du
Chn. On voit donc dans quelle disposition d'esprit celui-ci dut partir pour
l'expédition qui venait lui offrir une nouvelle occasion de se signaler, et l'on
comprendra ce q~ se passer à Tenès, où il arriva le 26 dzou-'l-h'idjah aoy
(n~rcredi~ 5 su. e gio de J. C.). Toutes ses facultés étaient absorbées Complot.
contre
par la pensée de ..u et vengeance de l'ingrat auquel il avait donné son sang et Et-Mahdi.
sa vie. Il descendit à l'endroit nommé ~A-y/MMt*,et convoqua les notables
des Kitâmah; auxquels il exposa que les actes de 'Obaïd-AHah ne répondaient
nullement aux actes du Mahdi qu'il leur avait annoncé, et qu'il pourrait bien
s'être trompé à son égard; que, s'il était réellement celui qu'il avait salué
comme son seigneur, il devait porter écrit entre les épaules ~El-Mahdi, pro-
phète de Dieu, de même qu'entre les épaules de Moh'ammed se trouvait le
sceau de la prophétie~, et que c'était à lui à prouver, par des miracles non
équivoques, la mission dont on l'avait cru chargé. Ce thème, développé avec
tout l'art de persuasion que possédait le Cbn, eut pour conclusion que les chefs
présents saisiraient la première occasion où ils se trouveraient tous réunis à
JM;<~ pour sommer 'Obaïd-AHah de,donner les preuves qui lui seraient

AbuUedœ/d;MMt<. mM~eM.t. H, p. 318, L 7 f Entre les épaules, dit Abou-'i-Fedâ en par-


etseq. fiant de Moh'ammed, il avait le sceau de la pro-
Nicholson, p. 130 (Bsiati, t. I, p. )i-, f phëtie. C'était une excroissance charnue entourée
i. tf) et ao). 'At'ib s'était certainement trompe "de poils, grosse comme un œuf de pigeon. Les
en disant le vendredi 3 restant de dzon-h'i- munsprétendent qu'elle était de la même couleur
djah agy, car te t" moh'arram ag8 tombe un di- "que le reste de son, corps, les autres disent
manche, et ;9g7 n'est pas une année surabon- f qu'eue était rouge. x (Abou-'t-Feda, ~t'ede Mo-
dante, ce qui, d'ailleurs, ne justifierait pas l'erreur A'atMK~, p. ))F, l. 9 à t i p. g4 de la trad.
commise. de Noëi Desvergers).
102 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
demandées, et qu'il ne pouvait refuser. Un pacte fut fait en conséquence entre
Abou-'Abd-Allah et les chefsA~mo~. Gharouïah-ibn-Iouçof fut un de ceux
qui y donnèrent leur adhésion
Pendant que le Chu méditaitet préparait les moyens de faire déposer 'Obaïd-
Allah, celui-ci, sans méfiance, continuait à organiser son empire et donnait à
la Sicile ungouverneur, qui débarquait à Mdzarole 10 o dzou-lh'idjah agy
Il faut aussi placer à la fin de agy un événement que je crois devoir mention-
ner, quoiqu'il n'ait pas l'importance que semblent lui donner les termes dont
sesert !bn-Khaldoun\ Onavu deux Arabesd'Espagne, Moh'ammed-ibn-Abou-
'Aoun et Moh'ammed-ibn-'Abdoun, secondés par une troupe de marins anda-
lous, fonder en ago la ville d'm. Ibn-Khaldoun non seulement présente
ces deux aventuriers comme étant au service du gouvernement espagnol,
mais il ajoute que, pendant sept ans, ils gardèrent /eMt'eo~M~e MM nom ~M
SM~m <MH<t«M~ On a vu aussi plus haut que le Chu, se rendant à
M~pa/),avait confié le gouvernement de Tahart à Abou-H'omaïd-Doouâs-ibn-
S'ouIàt-eI-LahMhh Évidemment Doouâs avait été confirmé dans ce poste par
'Obaïd-Auah car
(Jbaid-Auah car on
on ut
lit dans
dans Ibn-Khaido
Ibn-Khaldounque ce Kitâmah tenait d'El-Mahdi
Déjà mentionné plus haut, à la page 85 et comme d'un des principaux chefs de la tribu des
àiapage8y. &t<ama&.
Nichoison, p. iao et 191 (Baia'H, t. Ces termes sont exagérés encore par M. de
p. lin. u)t. à p. )~), f. 10). ~Abon-ZaM- Slane, qui fait de ces deux chefs des~MM)'<tM.t-
"Tammàm, dit Ibn-Khaldoun, et plusieurs autres au service des OMAÏADES (H. d. B. 1.1, p. a83 de
"grands personnages de la tribu des JfttaNMA la trad.); le texte d'Ibn-Khaldoun (t. I, p. )A)",
frent~rent dans le comp)ot.') (tf. f<. B. t. H 1. 9) dit jtj~tYt jJ.jJt J~); le manuscrit de
de la trad., p. 522.) Gotha", Et-Bekr! Ibn-'Adzâri", ne qnauGent
In Gregorio, p. 19, ). n a t3 du texte pas ies fondateurs d'OraM du titre de généraux.
arabe. Miedese), Voyage M Sicile, p. ~ty; L'F~ag~e~ à cette époque, ne possédait
in-8°, Paris, 1802. Ce gouverneur, qui était absolument rien en ~/f<yae. Rappelons ici que
H 'acan-ibn-Ah'med-ibn-Abon-Khanztr, confia à les deux fondateurs de ia ville n'avaient rien
son frère ('A)i*bn-Ah'med-ibn, etc.) le gouver- cot~MM;qu'ils accomplirent leur entreprise après
nement de G!')'g'eM;e,nous dit Ibii-Khaidoun (N. avoir o~feMMle eottMM/eMMtdes Nafzah et des
d. B. t. U de la trad., p. 5 9l ~Mtoe're<<e B~M'-Mo~'M; ce sont les termes d'Et-Bekri,.̀.
/m et de la Sicile, p. t~, i. 4 y p. 158 <<. B. t. t, p. )~, L et 5 (t. 1 de ta
et i5n de la trad.), quiparied'tbn-Abou-Khanzir
"1~&r~ .G. a.
trad., p. a83).
Aitailpinnncavnnavn
Auquel In Chii
nous avons vu !e Ï`,1,?ï
ram~nlFnn
remettre In n.,mm°nrlo.. de ~'<M'<e<-ii"<MuH,qu'il dut quitter
le commandement pour accom-
pagner son frère en Sicile.
''Nichotson,p.54.
E<-Mt~MoMa'<-Mema~,p. \). tu (~. A. t.XHI,p. )at, 5°ser. tSSg).).
BaMtt) 1.1, p. ))*), 1. 5. J'ai relevé ailleurs dans le tome premier les erreurs que présente le texte sur
un des noms des fondateurs.

'E~i-<M~,etc.p.v.,).i2(.f./t.t.X))t,p.tat.5'ser.t859).
LIVRE QUATiUÈME. CHAPiTRË H. 103
le gouvernement
ement de ?<<!W.
?<~<!W. Sicette
S icette assertion n'est pas rigoureusement exacte,
il est certain du moins qu'Ibn-S'oulât eut l'occasion de jouer dans cette con-
trée un rôle d'une véritable importance, et c'est ici le lieu d'en raconter les
principaux défaits. C'étaient les Beni-Mosk'enqui avaient autorisé les aven- événements
turiers espagnolsà fonder une ville sur le terrain qui leur appartenait, et, d'Oran.

tout naturellement, les membres de cette tribu habitaient la vitle nouvelle


avec ses fondateurs. Après sept ans d'une jouissance paisible, en am, les tri-
bus du voisinage, pour un motif qui n'est pas indiqué, mais voulant peut-être
se venger de ce qu'elles avaient fini par considérer comme une trahison de
leurs frères, se présentèrent devant la ville et sommèrent les Andalousde leur
livrer les ~M-Mos/c'em.Sur le refus qu'elles éprouvèrent, Ordn fut assiégé, et
la ville venant à être serrée de très près, les ~emt-M~s~ profitèrent d'une nuit
obscure pour quitter la place et aller se mettre sous la protection des Azda-
<a/t, leurs contribuables. Maisles Andalous eux-mêmes, se voyant bientôt sur
le point de succomber, capitulèrent et consentirent à livrer leur ville et tout
ce qu'ils possédaient, à la condition de se retirer avec la vie sauve. Or~Mfut
saccagé et livré aux flammes dans le mois de dzou-'t-h'idjah agy'. Moh'am-
med-ibn-Abou-'Aoun, dit Ibn-Khaldoun, se mit sous la protection de Doouâs,
qui commandait à ?<!A<M'<pour'Obaïd-Attah-et-Mahdi. En cha'bàn 208, ce 3<)8dei'ité}{ire
s.
chef fât'imite marcha sur O~m à la tête da ses troupes et des tribus berbères~ (t'o-i)"
(teJ.C.).
des environs, secondées par les Beni-Mosk'en,rebâtit la ville et y réinstatta
Ibn-Abou-'Aoun~ comme gouverneur. Si réellement Moh'ammed-ibn-'Aoun

~Me! OMa~-AfeMM~p. v. t3 à aoo que ce fut le plus souvent par la force, quand
(J. A. t. XIII, p. )aa 6* sër. i85g). Je donne on lit dans Ibn-Khaldoun: 'rDoouâs ne cessa de
cette date d'après le texte, car, sans doute par fsëvir contre les Berbers ibâdliites appartenant
mëgarde, la traduction dit ffdzoù-'I-ka'dah 297 'aux tribus de ZeMaM~ d'Azdâdjah,, de ZooMa-
fbn-Khaidoun (N. B. t.f, p. )Af, L 6; ~ta/t, de M~M~A et de\Mf«'m<t:'aA~jusqu'à ce
t. de !a trad., p. a83) donne aussi i'annëe 997 "qu'i! les eut amenés à embrasser les doctrines
pour la date de i'incendied'O)' mais il attribue K)'<<M<es' et à abandonner pour toujours les
à tort cette destruction à Dpouâs-ibn-S'outât, fcroyauces des Kharedjites." (NMtM'redes Ber-
qui, cependant, suivant lui-même, reconstruisit ~eM, 1.1, p. )~e, 1. () a <i t. de la trad.,
la ville et la rendit plus belle que jamais. p. a44.)
Qu'il avait amenées degré ou de force a em- Commele répète Ibn-Khaidoun (ibid. t. H,
brasser le parti des FAT'mtTEs,et l'on doit croire p. f~, i et 2; t. III de la trad., p. at3).).

t;Lë motftt/MMsigmKeMrétiqne. 11s'applique surtout aux partisans des FAT'mtTES.t(M.deS)ane,7F. <<.B.


t. Ide la trad., p. 3o, note &.) –Voir aussi les explications données sur ce mot par M. Atph. Rousseau (J. A.
t.XX,p.88,note3,4'së)-.i85.!)=
10~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tenait Or<tM
Orân au nom des OMAtADES
OMAÏADES d'Esnacne. tnnt àfaitfait inexplicable
d'Espagne, il serait tout incxn!)
que ceux-ci ne lui eussent pas prêté secours; que, chassé de sa ville, il se fût
mis sous la protection du gouverneur de 7~Aar<, et plus inexplicable encore
que DoouâsTeùt rétabli dans une ville qui aurait appartenu à l'Espagne. Évi-
demment, à cette époque, la petite colonie d'Or~m, qui n'avait que sept ou
huit ans d'existence, n'était dans la dépendance de personne autre que des
tribus berbères qui avaient autorisé son établissement, tribus avec lesquelles
Ibn-Abou-'Aoun s'était déjà brouillé, comme cela ressort du récit qui précède.
On peut toutefois constater qu'à dater de ag8 les aventuriers espagnols d'Ot'~m
se trouvèrent placés sous la protection des gouverneurs de T~/Mft et, par
conséquent, des FAT'mTES.
Evénements En même temps que ces faits s'accomplissaient sur le littoral, une révolu-
deSidjitmac!))). tion éclatait par delà l'Atlas. Sa date précise est dimcile à fixer, parce qu'il
reste incertain si deux faits qui semblent coïncider ne furent pas séparés par
re

un intervalle de plus d'une année je veux parler de la révolte des habitants


ul

d. &<~7m< et de la proclamation d'EI-Feth', dit Ouâçoul Suivant 'Arîb,


de
le lundi 3 rebî-'I-aouel aay
le la population de <SM~K<~ égorgea le gouver-
neur chute, Ibrâhnn-ibn-Ghâlib-el-Mezâti,
n< avec tous ses A~HMtA, et pro-
Restauration clama Ouâçoul, fils de Maïmoun-eI-Ennr-ibn-el-Midrar
M et frère d'El-laça',
desMidrarites.
que
q~ 'Obaïd-AHah avait fait mourir. EI-BekrP place cette révolte cinquante
jours
.P après l'installation d'Ibrâhim, et Ibn-~Adzàri le répète dans deux pas-
sages 4. Cependant, il faut s'entendre sur le fait de la proclamation de Ouâ-
sa

çoul, car El-Bekr}, Ibn-~Adzarî et Ibn-Khaldoun~ s'accordent à dire que ce

Mëtait fils de l'épouxde Thak'tah. exact, et place en )'eM-'<-MMe~ ag8 l'instant où


'Nichoison,p.no(Bai<m,t.I,p. Hpritiecommandemect.
i. 13). Si !a révolte sanglante de St~y'tVmacaA 'BaM)t,t.I,p.),)i,i.i7,etp.~tF,[.t3.
eut lieu le 3 rebi-'I-aoue! a g y, et s'il s'était écoulé A la ligne suivante de cette dernière page,
cinquante jours depuis l'installation du gouver- Ibn-'Adzari dit que le règne de Ouâçoul eut une
neur, comme ie disent d'autres autorités que je durée de <<e!M- ans et quelques mots, en ajoutant
vais citer, on trouverait que cette installation eut qu'en 3oo il fut remplacé par Ah'med-ibn-el-
lieu Je )a moh'an'am 907, ce qui s'accorde très Émtr (son frère), ce qui place à la fin de a g8
bien avec la date du 16 moh'arram que j'ai l'instant où il avait pris le gouvernement, con-
admise pour le départ de l'armée. Mais on va trairement à ce que dit Et-Bekr! (voy. la note
voir que ces cinquante jours sont douteux. précédente).
El-MecdlikaMa'MemfM~ p. t<)., ). at et aa s Cet auteur compte deux annéesentre le départ
(Y. ~.t. XIH.p. ~o6,5'sér. t859).–Et-Bekri de &'<t7mafa&et l'instant (en aa8) où éclata la
donne au prince qui fut proclamé le nom d'Et- révolte des habitants de cette ville (& d. B. 1,
Feth'-Ouâcout-ibn-et-Ém!r-Maïmoun, ce qui est p. )'<<),i. i3 et t4;– t. 1 de ia trad., p. a63)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 105

prince prit le pouvoir en ag8. Il reste donc douteux que ces deux événements,
la révolte de 6'M~M<~Aet la restauration d'un Midrârite, aient été simulta-
nés, comme semble le dire Nicholson'. On peut croire, pour concilier ces
doutes, que, si Ouâçoul fut proclamé le 3rebî-'t-aouel sg~, des circonstances
que nous ignorons firent qu'il ne put prendre possession de l'autorité à Si-
<~t7m~<t~ que près de deux ans plus tard. L'indication que j'ai empruntée à
Ibn-'Adzarî m'autorise à placer le rétablissement des BEM-MtMAR à la fin
de ag8, sans pouvoir fixer de date précise. Après avoir exposé les événe-
ments qui, dans ies régions lointaines, s'accomplirent au commencement du
règne du premier FIT'IMITE, je reviens à l'T/~&'M~.
Les premiers mois de l'année a g furent encore employés par le Chîï à
guerroyer dans le pays des Berbers, combattant tour à tour les <S'a~ms/tet les
Zendtah, exterminant les populations, les dépouiDant,emmenantleurs familles
en captivité, brûlant les villages et faisantsuccessivementpart à ~Obaïd-Allah
de ces dévastations par des lettres que celui-ci faisait lire publiquement.
KAprès avoir ainsi parcouru le Gharb (l'Occident) pendant de nombreux mois,
ccil rentra à 7{a~a/ nécessairement accompagné des chefs &t(<tMM~ qui
étaient ses complices, et se promettant sans doute ta prompte exécution du
complot formé. Mai~sa confianceavait été trop grande. Aussitôt de retour de
cette longue expédition, le premier soin de Gharouïah-Ibn-ïouçof avait été
de dévoiler au Mahdi tout ce qui s'était passé à Tenèset les moyens par les-
quels on se proposait, d'arriver à le déposer3. Le prince ne témoigna rien, se
contenta de se tenir sur. ses gardes, en attendant des circonstances propices
pour se défaire de ses ennemis; mais il prit immédiatement certaines dispo-
sitions de prudence la première fut de remplacer son secrétaire par Abou-
Dja'far-Moh'ammed-ibn-Ah'med-ibn-Haroun-eI-Baghdâdzî,à qui il pouvait
s'ouvrir de ses projets et quilui fut en effet de bon conseil, car c'était un
..a "'l>.n~J.J~.L.I_
sauf ta date, ii s'exprime -).I.i,1: 1 _0\ 11_- 1;L_L1_
ne _1- Il- 1-
et, comme 'Arfb (voy. à 18). Ihn-Khaldoun parle pas de la
ianotesuivante). trahison de Gharomah-ibn-Iouçof; suivant lui, le
Dans sa traduction du manuscrit de Gotha complot reçut un commencement d'exécution
(p. no) ti s'exprime dans les termes suivants, le grand chaïk des ~<t~aA aurait été chargé par
lorsqu'il parle de la révolte de S~~M~o/t; tfThis eux d'aller demander au Mahdi un miracle en
fwas on monday, 3 nights ofreM the former preuve du caractère sacré qu'il s'attribuait. El-
rthaving elapsed. They then choose as their nder Mahdi fit mourir renvoyé et, par cet acte, forti-
fW~sm-ben-eI-Amir-ibn-Midrâr." 1) fia tellement les soupçons des Â~NM~ qu'ils
Nichoison, p. lai et ta 2 (Bafœ~ t. I, résolurent de l'assassiner. (H. <<.B. t. H de la
p.)<)),I.ttai6). trad.,p. 6a a.) La version du manuscrit de Gotha
Nicholson, p. <aa (BoM):~1.1, p. jt), i. ~6t m'a paru
t plus vraisemMaMe.
H. )~t
G
1106 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Rétoite homme
h plein de finesse et d'intelligence'. Sur ces entrefaites, une révolte
à Tripoli. éclata
é à Tripoli.Les ~ooM~rs~avaient mis à leur tête Abou-Haro'm-eI-Hoouârî;
une troupe de Zendtah, de Z~m~MA et de Berbers appartenant à d'autres tri-
bus étaient venus se joindre à eux, et tous ensemble assiégeaient la ville.
'Obaïd-Allah saisit aussitôt cette occasion pour disséminer les conjurés, et
particulièrement pour éloigner Abou-Zâkî-Tammam-ibn-Mo'arrek-el-AdjaM,
dont le caractère résolu et l'attachement au Chu lui paraissaient redoutables;
il ne craignit pas de confierà ce général une armée nombreuse, avec mission
d'aller combattre les insurgés. Abou-Zakt attaqua vigoureusement l'armée
berbère, la tailla en pièces et envoya un nombre considérable de têtes et
d'oreilles, qui furent exposées à ~a&'&'ac~/t~. Aussitôt ce succès obtenu, Mak'-
noun-ibn-Dabbàrah-el-AdjaM, gouverneur de Tripoli3,reçut l'ordre de tuer
Abou-Zaki, qui était son neveu. Mak'noun envoya chercher le général, et lui
présenta la lettre de ~Obaïd-AHabdans laquelle cette condamnation était mo-
tivée sur le complot tramé par lui de concert avec Abou-bd-AIIah. Après
l'avoir lue et s'être ainsi assuré que tout était découvert, Abou-Zâkî lu remit
en disant (cOnde, exécute tes ordres; puis il s'avança, et sa- tête tomba*.
Un pigeonemporta le billet par lequel Mak'nounannonçait à son maître qu'il
avait été obéi, et la nouvelle en parvint au Mahdi avec une rapidité prodi-
gieuse le 16 djoumâdi-'I-akhir 208 (mardi ig février gi de J. C.). Tout
Nicholson,p. ia4.–BsKM,t.I,p.)~
r- cet événement
-? 1. le mardicommencement
dedzou-
I.t~aai. '1-h'idjah 398'. J'observerai d'abord qu'il aurait
Nicholson, p. 13 5. BtKi&t, t: t, p. )W fallu diremercredi i"dzou-'l-h'idjah 998 (3l juil-
Lioetn. let 91) de J. C.); ensuite !bn-Khani):ân'' place
l'assassinat du CMï, qui eut Heu le même jour*,
'7&K<.m~mepage,).t4ett5.
au milieu de djoumadi-'t-aMtr 998; Ibn-Khal-
Nicholson, p. t95 et ta6. Bata<t, t. 1
i4 à Ibn-Khafdoun ne dit rier doun dit djoumâdid tout court; mais comme le
p. ~)", ig.
de l'insurrection des HeetiaraA; suivant lui, Abou savant traducteur ajoute, entre parenthèses,
Zâk! eut l'ordre d'aner prendre le commandemeni "janvier gît", on doit admettre qu'Hm-Khat-
a ?')'!poK,et M&k'noun avait reçu les instruction! doun entend parler de djoumâdi-'i-acM~ Sui-
nécessaires pour lui 6ter la vie aussitôt qu'il arri. vant Abou-'i-Fedâ', Ibn-et-AtMrptace cetëvëne-
verait dans cette ville. (H. d. B. t. Il, p. 5aa.) ment en 396 mais le ~amt7, qu'il cite, dit 998
Arm 'Arib et, Ibn-'Adzar! p)acem
lui, iun-Aazan et fauteur uun
ena'~eui d'un ime
livre ummic
intitulé ncmt.H
Recueilde sur
faits <.<.
après lui,
et, ad'après placent K;;ymn.

"Nicho)son,p.ta6.–B<tM!)t,t.I,p.))°1,t.t.
&'(<? otM/<tMft-e~Mtt,n'' !-)A,fasc.u, p. tpl, 7 (t.Ideh trad. angl., p. <)65).
).
N-K<<m: t. VIII, p. F), t. 3. Dt-ttMo, t. t, p. ccmuL
''H.<B.t.Hdeiatrad.,p.5!
Car le i" djoumàdi-'I-aMtt' 2~8 tombe le lundi 4 février gti.
'~HtM!mM!em.t.H,p.330,).te).3.
'E;-K<tHtt;,t.VH!,p.t.5.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 107
pour faire
était prêt pour faire mourir
mourir les
les deux
deux frères
frères rebelles.
rebelles. Le
Le prince
orince les
les envoya
envoya LeOn
LeChi)
et son frère
chercher, suivant sa coutume, pour assister à son repas, et, comme ils arri- Abon-'J-'Abbas
vaient près de A~s~-es'o~'m 1, quelques A~MMtAembusqués s'élancèrent sontnssnsaincs.

l'histoire de Â''a!r<:OMNM* rapporte, comme tous Derrière lequel les meurtriers étaient em-
les auteurs ci-dessus cités, cet événement à busques'. Ibn-Khatdoun dit seulement "auprès
l'année 998, année indiquée aussi par Eutychius "du châteaux, sans ie nommer. Suivant Ibn-Khai-
et par Et-K'a!raouani°,qui s'abstiennent, comme ukân, ce fut ff&~aA'A, entre les deux châ-
Ibn-et-AtMr, de fixer une date précise. Silvestre "teaux' peut-être entend-il parler des châteaux
de Sacy a suivi cet exempte' J'ai conservé la de K'as'r-es'-S'ah'n et de ~'<M'f-Fa<A; mais
férie (mardi) indiquée par *Ar!b, mais j'ai adopté je ne crois pas qu'il veuille dire entre ~t/a<t'f-
la date donnée par tbn-KhaHikân (milieu de djou- ~ft~i'm et 7M:'&'<Ma&jcomme l'a supposé
m&di-'t-at:hir), parce que 'Artb et Ibn-'Adzar! ter- M. de Slane (t. 1, p. ~66, note a, de sa traduc-
minent ieurs récits de l'année a g8 par une grande tion d'Um.KhaHikân).
expédition, commandée par Si-ibn-Douk'an et Les deux chefs de la petite troupe de ~M-
Radja-ibn-Abou-K'annah contre les Looudtah mnA que 'Obaid-Allah avait désignés pour cette
expédition qui ne saurait trouver place dans la exécution étaient 'Aroubah-ibn-Ioucof-et-Ma-
même année après le meurtredes deux irères, si ce iouci' celui qui avait dévoué le complot, et
meurtre avait été commis en dzou-'I-h'idjah 938. H'abâçah, frère de 'Aroubah'.
_»~

a C'est à la ..J'I.L. l' 11-


1
page d'Abou-'t-Fedâ citée note/de la page précédente que j'empruntecette indication; le nom de
l'auteur n'y est pas donné, mais le titre se trouve dans H'âdji-
de l'ouvrage. ( t~dt ~Lf j ~LJ M.Ji )
Khalifah' et là on apprend que ce recueil a été composé par Abou-'i-Gharib~es'-S'anh~dji, dont Fennëe de la
mort parait être ignorée.
b
~tnxthttm t. H, p. e.f, t. 5 et 6; Oxonia:, t658, in-~°.
'=NMt.)iv.IV,p.94.
DfMMt,t. I, p. C(M!m.
Nicholson, p. 139. BaMn, t. L p. ne, t. 9 à ) t.
Graberg di Hemsi), évidemment d'après Ibn-Khaldoun", perte des Loottata/t comme d'une branche des
TeMx'tt, une des deux grandes famines qui composent les Mar~th. (Specchio geograftco e <f<t<M(:co <M' t'mBa'o
dtMafOMo, p. 3oa;in.8", Genova,t834.)–Cette tribu des Looudtah était extrêmement dispersée: un auteur
inconnu, qui écrivait en 46o, en cite autour de Ba~'a/ et, suivant Ma~'rM", on en trouvait des fractions
jusqu'en ~j~pte.
Mn, t.I,p. )<<)',).
'&t.Udeiatrad.,p.5aa,
ïtta& .Ma/a;e!t'att, n°)<)A, fasc. Il, p. )r"<, 7 (t. 1 de la trad. ang)., p. ~65).
Ce nom est denguré danste manuscrit de Gotha et, par suite, dans Ibn-'AdzAr: sous celui de iu.~c, au
tieu de tj~, mais Ibu-et-AtMr'<ionurme par tbn-Khaidoun~ donne la bonne leçon.
NieheJson et te BaNinhon)mettt ce second chef «Djabar-ibn-NamAcib-ei-Mi)! Mais voyez te BaMM,t. t.
p. )y', note é.
teincm MfM~tt m~ticf).t. ;), p. 6~ p° P)V). ~m p° !~85 de )a tatte (t. ~[[, p. tc~9, co). a) m \ojtque Abon-')-
Gharîbn'est t)omm<que cetteseulefoisdansle totuminem ommgede H'4dji.-Kba)ifah, tu~HremMt appeMH~aj/iit.
'*B.<<.B,t/t,~),A.L~&i5(t.tdehtrad.,p.t7oet~.)..
t*Ct.-<tt,<«~,t,p.i.8.. > 1
Ci~parÉt.~mtKmejre(M!m.jr<b~.e</t.tt.mr!te,t. n,p. 907; in-8'. Pam, t8'f).
''Nicto)mh,p;ti6,–B<fM)t, t. !,?.)'<)<! i.<et3.
"Ef-j!Mm;<,t.Vm,p.)in.u)t.etp;~v,).9, 9r
H. d.B.t.Udeta trad., p. 5aa. Ata page Bi)4, Um-Khatdounexpliqueque'Areuhah,rêYoUc.fittu.edaMupebataitteen 3oa
de
(9<4-9t6 J.C.). Cette date awit~e donnéepar )hn-e)-AtUr,i.ci[ee note 6'ci-demM.
108 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

pour les
T~nr f~e tramer KO mon
frapper. ~<~ mnn
fils, s'écria
e'na le f~t~t
Chu, ne
tio commets
~~mnrt~te
pas un si grand
Ttac im 01 f~a~rt

Kcrime, et 'Aroubah, comme pour lui déchirer le cœur avant de le percer,


lui répondit tfCelui à qui tu nous as ordonné d'obéir nous commande de te
~tuer,~ et à l'instant, d'un coup de lance, il l'étendit mort. En même temps
ALou-'I-~Abbas expirait sous dix-neufcoups de lance, et cela le mardi, à l'heure
du déciin du soleil'.
Cet attentat fut suivi de plusieurs faits dont les dates précises ne sauraient
être fixées avec certitude. Suivant 'Arib, Ei-MahdIs'abstint pendant plusieurs
jours de toute relation avec les &'t<am~,puis leur accorda une amnistie 2 et
leur permit de paraître devant lui; mais isolément, parce qu'il craignait qu'ils
nn'en voulussent à sa vie. L'auteur ajoute, ce que répète Ibn-'Adzârî, qu'ensuite
Re'o~te il fit périr un certain nombre d'entre eux par divers genres de mort Ibn-
il
()esKitAtn:)h.
Khaldoun passe ces faits sous silence, niais il prétend qu'une révolte éclata
parmi
P'
les Kitâmah, que le Mahdi monta à cheval et réussit à calmer les es-
prits
P Ce fut alors que, soit en punition d'avoir pris part à la révolte de 7W-
poli,
p. soit pour faire diversion aux événements qui occupaient les esprits, fut
Expédition résolue l'expédition, dont j'ai déjà parlé, contre les LooM< Lesdeux généraux
r4
contre
tesLoouatah. que j'ai mentionnéscombattirent les Berbers, pillèrent leurs biens, firent leurs
ffamilles
q a prisonnières, et ces succès furent portés à la connaissancedes popu-
lations par une lettre de'Obaïd-Allah publiquement lue à ~'<MnMM<~
1: et dans
dd'autres villes5. On ne dit pas dans quelle région de l'T~~MÂ ou du Maghrib
s<
se trouvaient les ZooMah: qu'on exterminait ainsi; mais pendant que cette
Rcvotte guerre
g favorisait les armes de 'Obaïd-Allah, de graves événements se pas-
.Khart.
saient à Tâhart. Les habitants, insurgés, avaient menacé de mort leur gouver-
SI

nneur,Boouas-ibn-S'oulat~; celui-ci,commeill'avait fait dans des circonstances

analogues, s'était réfugié dans le vieux Tâhart (Z~~rn~) et s'y était fortifié,
ce qui n'enrpêchapas les habitants de l'attaquer et de lui tuer mille cavaliers
Les révoltés avaient fait plus ils avaient appelé à leur aide Moh'ammed-ibn-

Nichoison, p. 126. B<K<m,t. I, p. op, BM<o!'r°des Berbers, t. H de la traduction,


1. 2 à 11. On voit ici le vrai sens dans lequel p.5a3.
Et-K'aïraouani a pu dire que le ChH fut le propre Nichoison, p. iag. BoMM, t. t, p. )~e,
instrument de sa mort,(Hist. de ~i'. liv. IV, Lioetti.
p.o5). On a vu plus haut à quel point cette tribu
)t s'agit nécessairement de ceux des A~ma/t était disséminée.
qui avaient trempé dans le complot. Personnage qui nous est bien connu.
Nichotson,.p. i9Q. BoiaM, t. I, p. )'<<), Nicholson, p. i3o. –Bat~ t. t, p. j~o
1. 7 et 8. ).i6eti7.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 109
Khazer et ses Zendtah;ils s'étaient même rendus près de lui, iui, avec la mère de
Doouàs et sa famille', dont ils s'étaient emparés, ainsi que d'une grande
quantité d'armes, et enfin ils lui offraient de les gouvernera Le Mahdi fit a()<j)det~tn~!rH '1.
(9"-9'
marcher contre eux une armée formidable, commandée par plusieurs de ses
de J. C.).
).
k'âïds, qui leur livrèrent une bataille sanglante à un endroit nommé jPa~-
~K~ (J~~< ~). Un nombre incalculablede Zendtahrestèrent sur le champ
de bataille, et, le vendredi 3o moh'arram 399 (ay septembre 911 de J. C.),
l'armée victorieuse se presentait devant la ville, qui se défendit pendant trois Tahart

jours et ne put être prise que par ruse, tant était grande la résolution des estrepris.

assiégés. Les troupes fat'imites y entrèrent le &s'afar (mardi 1"' octobre 911);
elles la saccagèrent si impitoyablement qu'au dire de ~Arib, copié par Ibn-
'Adzârî, huit mille habitants furent égorgés, les femmes et les enfants réduits
en esclavage, et la ville livrée aux flammes4. 'Obaïd-AHahremit alorsle gou-
vernement de 7~A<M-< à Mas's'âlah-ibn-H'abbous-ibn-Manâzil-ibn-Bahioul-el-
à
Miknâçi"; quant Doouâs-ibn-S'ouIat, il se rendit à 7! où 'Obaïd-
Allah le fit mettre à mort*
La douloureuseimpressionque l'assassinat du Chu avaitlaissée dansle cœur
des j~t~maAne s'effaçait pas; le sacrifice que ces avides Berbers avaient pu
faire à l'homme qui exerçait sur eux un si grand empire, ils n'étaient pas
disposésà le faire au souverain qui, pour beaucoup d'entre eux, n'était plus
le Mahdi promis, et sans cesse ils réclamaient l'exécutionde la
promesse rela-
tive au pillage de ~<:N'<!OM~Obaïd-A!Iahéludait la difEculté, il reculait de
Jjour
en Jjour la réponseQ-catégorique incessamment sollicitée par les A~MM~,

Ce qui montre avec quelle précipitation le de ï'a/t<w~ se mirent en marche en a~y pour
gouverneur Doouâs-ibn-S'oùMt avait été oMigé aller assiéger OraK; et aiUeurs'' H avait dit
de quitter la.ville. qu'es 9~S 'Aroubah-ibn-Jouçof, au retour de sa
Nicholson, p. t3o. –B<tM~, 1.1, p. )'«, brmante expédition dans le ~'g'/tn~ donna le
in fine. commandement de yaAar<à Doouâs-ibn-8'oulat.
Nichoispn, p. i9Q~ Ba&!)t,,t. 1, p. )~e,' Hdoit y avoir là quelque confusion, qui s'ajoute,
L t4. Cette tocaiité m'est inconnue. en quelque sorte, &cette que j'ai déjà signalée,
Nictïolson, p. i3o. –BsMtt, t. t, p. )~, et qu'il me parait dluiciie d'expliquer ou de rec-
l.i~,ap.)~i.5et6. tifier, en l'absence de la date précise de l'expédi-
° J'ai
déjà eu occasion de nommer ce chef tionde'Aroubahdans!eJKag'A)'t&.
miknâcien.–Ibn-Khaidoun dit, h propos des Nicho!son, p.i3o.–B<tf~M, tt'<,
t.I.p.
évënements d'OfsH~ que !es troupes fat'imites, 1. 6 et 7. Cette exécution ne fut pas immédiate,
commandées par Dôou&s-ibn-S'omat, g'CMcefMeMf mais la date n'en est pas donnée.

H.~B.t.J, p. )~,):~(t.Ideiatrad., p.a83).).


''J&M.t.I,p.)M,).8et9(t.I()e)atrad.,p.)). )-
110 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
au An
et, ~n
dit
moyen de détours, de raisons vagues, n contenait leur avidité'. bn at-
;¡.Ó.tn.n't1~ 'ln .n~£\non .a 1,7:.

tendant, les Kitâmahse livraient, envers les habitants, à des actes de violence
qui engendraient chezceux-ciune irritation difficilementcomprimée. On était
ainsi, de part et d'autre, arrivé à un de ces états latents d'hostilité qui, à la
premi< circonstancefortuite, déterminera une explosion. Cefut te vendredi 2
Cotiision première
~ante
dmstesrues 19 cha'bân agg (10 avril gia de J. G.), qu'un abus commis par un soldat
de K'airaouan. chez Uun marchand de la ville devint tout à coup l'occasiond'un soulèvement
chez

généra! les habitants se ruèrent sur les Kitdmah.,et bientôt les rues et les
gênera
march furent jonchés de plus de mille cadavres. Ah'med-ibn-Abou-Khanzir
marchés
monta précipitamment à cheval et s'efforçade calmer la population3; il donna
l'ordre de cacher les morts. On les jeta dans les latrines~; mais il ne fut pas
possible de faire prendre le change aux Kitâmahsur l'espèce de protection ac-
cordée aux habitants dans cette terrible scène, ne fût-ce qu'en cherchant à dis-
On voit clairement ici que, quand il refusa étaient en Sicile depuis la fin de 997. Moins de
de répondre aux notables de ~'afrsoM~M,c'était deux années s'étaient écoulées lorsque les Sici-
pour éviter de se compromettre, sur cette grave tiens, fatigués de la mauvaise administration de
question, à l'égard des ~t<amaA. ce Kitdmah, se somevèrent, jetèrent )eur gouver-
'Arib (Nicholson, p. i3t) et, par suite, !bn- neur en prison, et mirent provisoirement à sa
'Adz&r!(BeMMj t. I, p. )~ o) disent le mardi piace Khaut, chef de la Quinte (S'ah'eb-e)-
dix nuits restant de cha'ban, c'est-à-dire le ig~ Kboms"), qui avisa le Mahdi de ce qui s'était
or en 200 le ig cha'ban tombe ua vendredi. passé, et celui-ci, ayant admis les raisons que
Pour que ce fût un mardi, il faudrait que cette les habitants faisaient valoir, envoya, pour les
bataille dans les rues eût eu lieu ts 16 ou le a33 gouverner, 'Ali-ibn-Amr-el-Balouï, qui arriva en
cha'bân (7 ou 1 ayrit), Sicile le ay dzou-'t-h'idjah 909'* (vendredi
Ibn-Khaldoun (N. <<. B. t. H de la trad., 1 août 919 deJ. C.).
p. SaS). Cet auteur prétend, d'après Ibn-ei- Ët-Beh'î dit formellement que les parti-
Athh-(~)M~, t. VUI. p. Ft. 8),que le Mahdi ftsans du ChË furent massacrés par lès habitants
tui-meme monta à. chevalet catmal'émeute, dans "de ~'<)-o!OMaa."(~'<<:<t~oMtt'<M)e&'t,
laquelle, d'après son récit, l'esprit de prosély- p. )" 1. 19 et 2o; J. A. t. XH, p. 48y,
tisme aurait joué*un rôle. Je crois plutôt 5' sér. 18 5 8.) Il est permis de soupçonner le
que ce fut Ah'med-ibn-Abou-Kbanztr qui inter- Mahdi de n'avoir pas été étranger au soulève-
vint, commele disent 'Arib et Um-'Adzar! On ment des habitants; les ~t~mo~Ie gênaient évi-
a vu pius haut que les deuxfils de cet Ah'med demment il leur devait trop.
Nicholson, p. i3t.
B<nan,t. 1, p. i. t~ et 18.
°
En-NoMM, in Gregorio, p. t3, i. 2. Riedesel, ~oy~M M Sicile, p. 4t8 et note a de cette page.
Amari,S<ona~etAftMM!)M;)t~t&ct7M, t. Il, p. 145; ce savant traduit ,)~t~ ~Lapar'iprepostodeUaQttintaB;
j'ai suivi cette interprétation de M. Amari, déjà indiquée par Caussi)) de Perceval dans la note a à laquelle je
viens de renvoyer.
d
En-NouaM, in Gregorio, p. i3, ).3 et 4; in-M., Panormi, t~go.–Riedese), p. 419. Ibn-Khaldoun
(Hist. de l'Afr. et de la Sic. p. ~v,j. n etts; –p. ~9 de la trad,)dit! «à ta Code a~,)) ce qui confirme la
date donnée par En-NouaM.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. lit
simuler leP nnmhrc
nombre f!pR
des VIftimpS
victimes. Aosst- ceux f)f*s
Aussi, <'f))\ des ~~m/)
Kitdmahfnn
qui Qfse trn!HO)ont
trouvaient miv
aux
environs de Rak'k'ddahregagnèrent-ils leur pays tout remplis de l'esprit de le
révolte contre 'Obaïd-Allah. Ils mirent,à leur tête un jeune homme appelé El- !1- Hevoite

Maouat'i (ou EI-Mârit'î), dont le nom était Kadou-ibn-Mo'arik',assurant qu'il '.) desKitilmah,
ra))ies
était le Mahdi attendu. Les succès de ce nouveau prétendant furent extrê- 6- .iH-M~onat'}.
mement rapides; il s'empara de presque tout le Z~, prit ainsi une certaine te

consistance, et le danger fut jugé tout à fait sérieux quand la nouvelle par- r-
vint que plusieurs des k'àïds envoyéspour le combattre avaient passé à l'en- [i-

nemi, notamment S'oulàt-ibn-Djandah, avec environ deuxcents hommes. Alors rs


'Obaïd-Allah fit marcher contre les révoltés son propre fils, Abou-'l-K'acim. n.
Le jeune prince partit de ~M;T<~<M le vendredi 15 ramadhân ago il s'em- Q-

para de Constantineet d'autres villes des Kitâmah, livra plusieurs combats àà


El-Maouat'î, et bientôt quelques-uns des k'àïds qui avaient passé dans les es

rangs de ce Mahdi improvisé revinrent à EI-K'acim, sur la promesse qu'il leur ~r


fit de leur donner l'aman et de les traiter avec bonté. Cette expédition dura ra 3oo de t'hëgire

plusieurs mois, car ce ne fut qu'en 3oo que le fils du Mahdi rentra à A~ (!)'s-[)'3
de~.C.).
&'<MM, ramenant prisonniers El-Màouatî et ses compagnons'. Après avoir été té Mort

promenés dans les rues de K'aïraouân montés sur des chameauxet coiffésde d'Et-MAouat'f.
longs bonnets dits el-k'oroun (les cornes) et MMS'<~f, ces malheureux furent nt
exécutésà jRs&<M s.
Bientôt un terrible soulèvement eut lieu à Tripoli.Mak'noun-ibn-Dabbarah- h- Revoie
àTripoti.
Nicholson, p,131. Bn&tM,1.1, p. )~v, avant de rentrer & M'&'<Ma&.H ne dit pas si ce ce
1. t. Ihn-Khaidoun, N. < B. t. H de la trad., fntencombattant.
p. 523 et 5a~t. Suivant iui, les ~'t'iamaAmirent à ~Artb (in Nicholson, p. t3&).–B<tt<!):,
leur tête un enfant, qu'il ne nomme pas, et au- p. )tA in fine, à p. n4, L t. H semble que[ue
quel ils donnèrent le titre de Mahdi. ce fut pendant cette guerre que furent exécutés tA
H était né à &t<amM:A en a~o ou a8o; psr à A"a!r<;ot«Mde nombreux personnages, con-
conséquent, il n'avait encore que dix-neuf ou vaincus on seulement MMppoHMe'x d'avoir trempe
vingt ans. dans la conspiration que le Chu avait ourdie
'Arîb(inNichdson, p. t3a).–Ibn-'Adzar!, contre 'Obaïd-AUah. La main du Mahdi s'appe-
BsiS~ I, p. )~v, L 7. Le premier dit un <?- santit aussi sur les débris de la famille des BEN-
MSMC&e 5 restant de ramadhân, t'autre dit un AcHLAB et de leurs k'âïds'; en outre, il fit mettre
MMe<!tet copieda date; mais tous deux se trom- a mort Abou-tbraMm, connu sous le nomd'tbn-
pent aurtà férié, si ia date est exacte. Le a5 5 ra- et-Badjaouî-'i-K'arcbi-'i-Fihr!, qui, cependant,
madhan tombe un vendredi, correspondant au s'était révolté contre IbraMm-ibn-Ah'med-ibn-
t5 mai Qoa de J. G. el-Aghlab avec les habitants de Tunis'. (Nichol-
'Suivant Ibn-Khatdoun (H. d. B. t. H de la soh, p. t3a et 33.– BmaM, 1.1, p. )'<v, L to
trad., p. 52&), Abou-'t-K'âcim tua Ei-Mâouat'i aie.)

Jesupposequ'its'agitici delà rÉvotte qaientUen ena~S.


112 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

el-AdjàM était toujours gouverneur de cette ville, et il tolérait les graves


abus auxquels les Kitâmah se livraient envers les habitants. La patience de
ceux-ci se lassa, et un jour ils firent main basse sur tous les A~mcA qu'ils
rencontrèrent, fermèrent les portes de la ville, et égorgèrent tous ceux qui y
étaient entrés. Mâk'nounavait pris la fuite pour aller se réfugier auprès de
son maître, et les Tripolitains avaient mis à leur tête Moh'ammed-ibn-lsh'âk',
connu sous le nom d'Ibn-eI-K'arIm1.'Obaïd-Allahrésolut d'investir Tripoli par
terre et par mer. Quinze vaisseauxse présentèrent devant la ville, abordèrent
la flotte ennemie, la brûlèrent, et tous ceux qui la montaient furent massacrés.
Le mardi 2 2 djoumâdi-'l-aouel 3oo (i5 décembre 91 de J. C.), Abou-'l-
K'âcim avait quitté A~M à la tête de l'armée; il attaqua les Hoouârah, il
investit la ville, et la tint si étroitement bloquée que les malheureux habi-
tants, privés de la flotte qui leur aurait permis de se ravitailler, et après plu-
sieurs mois de siège, se virent réduits à l'horrible nécessité de manger les
morts, et demandèrent l'aman. Abou-'l-K'acimle leur accorda, en exceptant
trois personnes, qui lui seraient livrées à merci c'étaient Moh'ammed-ibn-
Ish'ak'-el-K'archi, Moh'ammed-Ibn-Nas'ret un homme connu sous le nom de
EI-H'ouh'ah'ah (~~Ë)~. Aprèsavoir repris possessionde la ville, le vainqueur
ramena ses troupes à /M;'&'<~a/LLes trois prisonniers marchaient devant lui,
et, arrivés à j~'<Mt'<MM<m, on leur fit subir, avant de les mettre à mort, les
mêmes humiliations dont on avait accablé Ei-Mâouat'L Suivant Ibn-Khal-
doun, Tn~tfut emporté d'assaut après un long siège, les habitants passés au
fil de l'épée, et ceux qui échappèrent à ce carnage durent payer une contri-
bution de 3 oo, ooo pièces d'or*.

'Ar:b (in Nichoison. p. t3~). Plus bass pas a HH!,m exKHpuou, Ht que, une mis manie
(p. i36, a) il fappeile EI-K'archi. Ibn- de la ville, il en profita pour faire mourir plu-
'Adzâr! (Baïdn, 1.1. p. HA, I. to à 16), il lui[i sieurs membres survivants de la famille des
donne aussi pius bas (p. m, L iy) le nom d'E)- 1-
l- BEM-AoHLMet quelques-uns de leurs k'âïds.
K'arcM. (Nicholson, p. i36;– B<t!<!)t,t. {, p. )~, iinea
C'est certainement par erreur que 'Artb (inn uttima.)
Nicholson, p. i 35) fait correspondre au <&maM<M* B. d. B. t. II de la trad., p. 6a&. Le
le a reM-'i-aouet 3oo. Ibn-'Adz&r: (jBaMM,1.1, chaïkh Et-Tidj&n!' dit 4oo,ooo dmat's (J. A.
J. Ht, t. 11) a -r--
p. copié cette erreur. t. I,-1 p. i~a,
1. 5' sër. t858). Et-K'aîraouâni
Tous trois
Tous trois chefs
chefs de
de la
ia révolte.
révolte. (Nichoison,
(Nichoison,1, dit 34o,ooo
dit 34 0,000 pièces
pièces d'or (Ht~. de
d'or (Htst. de f~ IV,
liv. IV,
f~ iiv.
p. t36.)
p.t36.)–H H parait
parait cependant
cependant qu'il s'en tint
ne s'en
qu'il ne tinttt p.gS).
p-95).

Cet auteur se trompe en plaçant l'expédition d'Abou-'i-K'àcim en 303. (Voyez Abou-'t-Mah'âcin,


qui, dans
MsJVo<~M<m,t.M, p. )A~,Lt5à 17, tën6e parfaitement rannëe3oo.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 113
Pendant que ces événements se passaient sur ie continent africain, une Révotte
en Sicile.
révolte avait aussi éclaté en Sicile, et sa durée, quelques circonstancesde son
développement, lui donnent un caractère de gravité particulier. On a vu que,
pour remplacer El-H'açan-ibn-Abou-Khanz!r,emprisonné par les habitants,
le Mahdi avait remis le gouvernement de la Sicile à 'Ali-ibn-'Amr-el-Balouï.
KC'était, dit En-Nouaïrî, un vieillard doux et piein d'humanité~ mais il était
faible et ne pouvait convenir aux Siciliens. Aussi, dès le commencement de
l'année g 13 de J. C. les habitants se soulevèrent contre lui, le chassèrent de
Pa~t~M, chassèrent de Ct~eM~son frère 'Ali, qu'il y avait préposé3, pillèrent
leurs maisons, et voulurent mettre à leur tête Ah'med-ibn-Zïadet-AIlah-ibn-
K'orhob*, qui s'en défendit d'abordé et ne céda qu'à ia promesse qui lui fut
faite qu'il trouverait chez tous obéissanceet respect Le lundi 18 mai a 12 2
(28 8 ramadhan aoo de l'hégire) il fut investi solennellement du titre et des
fonctions d'ému- et son premier acte fut d'écrire à Baghdâd au khalife El-
Mok'tadir qu'il ne se considérait que comme son lieutenant en 5'!c~e.Le kha-
life lui répondit en le confirmant dans ce titre. Sa réponse était accompagnée
de divers cadeaux, qui tous étaient des emblèmes d'investiture". Ibn-K'orhob,
ainsi reconnu par El-Moktadir, mit au nombre de ses devoirs envers le kha-
life de faire la guerre au Mahdi, dont il venait de faire
supprimer le nom dans

In £1_ -C):] 5 et n:6 ln' 1 l n.


Gregorio p. t3, (Riedeset, p. t~, 1. 3 à 6. En-NouaM, in Gregorio,
p,&to). Ibn-Khaldoun, NM<o!'rede f~/r~Me p. i3, L 8 (Riedesel, p. 4io). Ibn-Khai-
et de la Sicile, p. tv, 1. ta et t3 (p. 169 de la doun, JEfMt.de r~/r. et de la Sic, p. ~v, 1,.i33
traduction). (p. 169 de la trad.). En-NouaM et Ibn-Khal-
Aman, S<ana dei MM~M~saMt <<t'&'c)7t'<t,
t. 11, doun appellent ce personnage Ah'med-ibn-
p. t&y. Le i" janvier gi3 correspond au K'orhob. Son nom complet est donné ci-dessus
ao djoumMi-'t-aouel 3oo; ü n'y avait donc dans le texte.. 'Ar!b et Ibn-~d~ari placent cet
qu'environ cinq mois que !enouveau gouverneur événement en 3oo.
était arrivé quand la révolte éclata. ChroniconCantabrigiense,,in Gregorio, p. 44,
~Baf<!)t)t.I,p. )')<), 9. a. ). i4 et t5. Ibn-Khatdoun place, je crois, a
/?; 1. 3 et~. C'était unpersonnage impor- tort cet événement en 3o4 (H. B. t. 11 de la
tant, fort riche, d'une famille arabe noMe. dé- trad., p. 5aA); du moins En-NouaM assure que
vdùëe aux Af-HUBiTES, et dont un des ancêtres ce personnage lut tué à la fin de Fan 3oo, après
avait été premier ministre d'tbraMm-ibn-Ah'med. avoir gouverné un peu plus de onze mois (in
(Aman,t.n,p,i~5et<<t6.) Gregorio, p. i3, ). )6;– Riedése], p. /na).
°
tbn-'Âdz&ri prétend mêtnequ'it se réfugia C'éta{ent des étendards noirs, des robes
dansunë cave (Nicholson, i35;– BttM):, t. f, d'honneur noires, le collier d'or et les bracelets.
p. )'<'),4 et S) pour se soustraire.aux instances (tbn-ei-AtMr, J~M, t. VIII, p. e)e, L 7 et 8.
des habitants. –En-Nouaïrî, in Gregorio, p. i3, 1. )6.
t),m mchofson, p. t35.~B(tMM.t,
'Ar!b.inNicho)son,p. td&BftMM, t, I.1, KMdesei, p. Aie.)
Riedesel, ~19.)
u. ]5
[1~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Attaque iaa khot'bah'. En conséouence.
conséquence, il envova
envoya dans le Dort
port de Zam<'<!A,~
Z<MH<'<ni une flotte,
des Siciliens.
commandée par son fils Moh'ammed-ibn-K'orhob,qui rencontra dans ie port
africain la flotte de 'Obaïd-Aiiah, commandée par EI-H'açan-Ibn-Ah'med-Ibn-
Mort Abou-Khanzîr~.La flotte fat'imite fut incendiée, et son chef tué de la propre
d'Et-H'açan-
ibn-Abou-
main de Moh'ammed-ibn-K'orhob,qui fit six cents prisonniers~. Ibn-Khaldoun
KMnzir. confirme ces faits5, et la Chroniquede Cambridgeen donne les dates. ~M!~m<
elle, ia flotte sicilienne avait mis à la voile ie ia dzou-'i-h'idjah 3oi (samedi
9 juillet Qi& de J. C.), et ce fut neuf jours après, le ai dzou-'i-h'idjah
(18 juillet), qu'elle rencontra et détruisit ia flotte du Mahdi6. crAia suite de
ftcette victoire, dit Ibn-Khaidoun,les Siciliensse dirigèrent vers .Sj~'s~, qu'ils
(( livrèrentau pillage, et de là cinglèrent vers Tripoli, o~ ils pensèrent sur-

Hist. de l'Afr. et de la Sic. p. tA,).&(p. i6o 6 CAfcMM<M: St'ee&pCaM~rt~MMe, in Grego-


deiatrad.). ). rie p. 4<t, 1. 16 à ig du texte arabe.
L<tm<'aA était moins un port qu'un mouillage la'k'oubi parle de cette ville comme située
sur la côteorientale det*7~'&'MtA,entre MMM~r*a dans la région qu'on appelle le S<!A' à cause de
et le promontoire qui devait bientôt recevoir la sa verdure et de son ombrage' tbn-H'auk'a!" la
ville d'.E7-~aA<M. (Mo~sm-Bo/fM)!, t. IV, place à deux jours de marche d'N-MaMtaA, et
p. ~), i. 5, et p. '<<))*L s.) El-Bekrî y signale l'existencedu uux et du ref] ux
On voit que ~Obaïd-Aiiahavait de nouveau ce qui est très bien confirmé par Et-Tidjani*.
confié d'importantes fonctions à ce Kitdmah, qui Iak'out avait aussi mentionné ~K~'s; Ibn-H'au-
avait si mal réussi en Sicile. k'a) (ci-dessus cité), Iak'out~ et Abou-'i-Fedâ" 9
B<!M~ t. I, p. hf, 1. 7 à la. Ibn-'Ad- écrivent J~ et J~< (S'o~). C'est
zari place ce fait d'armes en 3ot. t'te&s de Jean-Léon' i'F~cM de Marmot',i,
A' de et de la Sic. p. ~A. ). 5 a 8 son copiste. Edr!s! en parle comme d'une ville
(p. t6o de la trad.).). ancienne et la place. d'après Ibn-H'aak'a), à deux

ftVHtesur le mérite de iaqueUe, dit Et-Tidjâni, on conserve des traditions sacrëes.t (J. t. XX, p. m et
suiv. 4' sér. 1852.) J'écris son nom comme t'écrit Iâk'out.
y:~(-e!-M<tg'bt&, p. )). i. 6 (p. 80 de la trad. fat.). Voyez &7t'<ah d'Et-Tidjâni (J. /i. t. XX, p. <a~
etia5, 4'sër.t8§a). ).
P. r=v, i&à aa (J. A. t. XIII, p. <:), 3' ser. :85a). EdrM dit aussi (p. ).v, t? et 18) que de
.~<t<e'<à~<-M<tMKthii il a deux journées, r.equi nei'empéche
pas de dire à la page suivante (p. !i.3 à 5)
"Pour se rendre de ~/Mt'< à N-JMaMt~ on va premièrement à Rak'k'âdah de K'aïraou,dn et
puis de BaM'tMah
"a B-JMeMMh. La distance entre elle et R-X'at)-aoM<()test de deux
journées.!)
P. r.,i. 7 du texte (JoM'-n<t!a!Mtt'~tM,t. XII,
p. 461, 5'sër. i858). –EdrM, Deser. de et de i'Bftp.
p.).).3.
Rih'lah, de v.~ à v.t, de décembre )3o6 à juillet t3oo (J. t. XX, p. t a8, 4° ser. t85a).
Mo'~ttm-BoM~K, t. III, p. tl, i. 3 etsuiv. Mare<'<d-eM('t'M', t. !t, p. C'F, L )0 et seq.
Gm~-a~'< p. fA, 1. 9. p. tPF et ))=< (t. Il de ta trad., p. 33, 34 et aoo). Voir aussi t'edifion de
M.Ch.So)vet,p.taaetia3.
In Ramtisio, fol. 69 B; in-fo).,in Venetia, i563 (p. B85 de la trad. de
Jean Tempera); in-fo! Lyon, t556),
Dmo'K.ae~-tctt, libre VI, capit. xox.Yo). !t, fol, a84 v°; in-M., Granada, i 573 (t. Il de la trad.
franç., p. 5a8:in-/t' Paris, iSCy).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPtTRE 11. 115
P) !A~ ~]~les débris
avec ,)xt.J-]' de l'armée
~prendre Et-K/~cim,~ qui, vaincue, revenait
d'Égypte, ajoute M. Amari'. Or il doit y avoir là quelque erreur dans les
dates données, car nous allons voir qu'Ei-K'âcim se mit en marche contre
l'Égypte à la fin de 301, et d'ailleurs si, suivant Ibn-el-Athîr2, En-Nouaïrî~
!bn-Khaidoun\ la mort de Ah'med-ibn-K'orhobeut lieu à la fin de 300, Ibn-
'Adzariplace cet événement en MtoA'straMt 3o~; il raconte que, livré à 'Obaïd-
Allah, celui-ci ordonna de fouetter Ah'medet ses compagnons sur le tombeau
de H'açan-ibn-Abou-Khanzh',leur fit couper les mains et les pieds, puis les
fit crucifier.à la porte Salam, près de ce tombeau
Tous ces événements, particulièrement ceux dont la Sicileétait le théâtre,
montrent les résistances qu'eut à vaincre tJfIMttttUl
EI-MahdiUUUt asseoir son CtUmiHt;)
pour ttBBCUMBUIt autorité;

journées de MaA~A';'Abd-ei-Ouah'id dit trois entre M..Pellissier, qui a adopté l'orthographe de


e<
journées D'Anviiieavait rapporté Sfâk's à Ta- SI
Shaw, témoignent aussi de i'importance de Sfdk's,
phrura et c'estsans doute d'après lui qu'en 18o& vi
viHeà laquelle il attribue une origine sarrasine",n.
je trouve admised la synonymie de Sfâk's et de o]
opinion que ne partage pas M. Guérin °.
Taphrure de Pomponius Me!a*, qui estia Taphra Storia dei MtMM~M<:t! di Sicilia, ,t.H,p.l5t.
de Ptine', la Ta~oBpct de Ptoiémëe", la Tapa- V Ibn-Khatdoun, Hist. de f~/)'. et de la Sic.
Voir
rura de la Table de Peutinger Sbaw,qui écrit p lA, L 8 (p..160 de ia trad.).
p.
~t.f', donneà ce nom une étymoiogie arabe que F/t.Vm,p.t. i~.
sir Grenville Tempie'' a admise, mais que M. de In Gregorio, p. 13, 16.
Slane' rejette avec raison. Henri Barth a trouvé, Hist. de et de la &c. p. iA, L 14 à t6
en t8~ 5, cette viUeprospérantpar son commerce () 16 de
(p.
1 la trad.).).
d'huile et de iruits"; les détails dans lesquels °
B<!M)t,t. I,p. )~, t. 10 à t6.

DcMt-~ttott <b !h~Mee<ae!~a~M,p. ).v,i. 7,1~ et 18.–Hartmann, Edrisii AMcœ p. a6t;in-8'


Gottinga!,t~a6.
b
'AM-eL-QaAh'jd, ft~Mo'~A, p. t'<)ë, I. a; édit. Dezy; m-8°, Leyden, t8~.
G~ me. abrégée;, t. 11, p. 655 des QEMm-M puMiees par de Manne; in-~°, de )V. H. 1834.
Par Fradin dana sa trad. de Pomponias Mêla, t. I, p. 55, note t; m-8°, Paris, t8o4. Mannert, Geo~)-.
aHe. Et. p. t6o; in~ t8ùa. H dit ftSfak's occupe, à ce qu'U parait, remplacement de )'an-
tcienneï'aptrtO-a.!)
De &'? o)'M<,)ib. 1, cap. tn, p. <t3de Ped. de Grenonus; in-8°, L))j;d. Batav. ~83.
NMhMafttr. Ub. V, cap. tv; t. 1, p. a~, ). t3; tn-M., Parisiis, t~aS.
.~G~M~M~~s~m~M~i~
ya6. Mne)'. PeM(Mt~.sepn. Vt; in-fo)., Ltpsia', t8a<t. LImenianus TaprMfetMte assista a la Cott/et'eHeede
Carttajeen Att(to)!at.I,cap. oïxxv.S. Optati De&Mem.DottattfX.p~aS.co). t,i. 3;i!in-M.,Lnte).Pari-'
s)or.i'yoo.Vo))'aN6sip.A33.co!.i,).6et';).
Faya~e< de M. Shawaent ~MSt'eMt-ft~rofincM ae ~aBaf~an'e et attLeeaMt, 1.1, p. a~q; in-~°, [a Haye, ) ~3.
~~eKt'<MH<m<~Mea<<erraM~ t. I, p. u4i; in-8°, London, 1B35.
'J~~M~~X~M~
~a~~K~ aM''e~ ~M~MteKMM~ p. t~g;in-8' Bertin.
°CMcr.~ in-8 dé l'L R: 853.
'FayayeaMM~.da~r<aiB~mmaetMHM,t.t,p.i5();in-8°,Pans~
)5.
tt6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE,
il '1
elles rendent difficilement explicable la pensée qu'il nourrissait dès lors de
porter ses armes en Orient, et dont l'exécution suivit de près, car les auteurs
s'accordent pour placer à la fin de 301 les premières tentatives contre l'~g'~<e.
Était-ce dans l'arrière-pensée d'éloigner les ~î~MMtA et de voir leurs rangs
s'éclaircir dans cette aventureuse expédition? Cette suppositionest admissible,
vu ce que nous savons déjà de la politique de 'Obaïd-AHah.Ou bien était-ce
à titre de représailles, pour se venger de la reconnaissanced'Ibn-K'orhob par
Mok'tadir? Quelle qu'ait été la cause de cette audacieuse attaque, le fait de
l'expédition est certain, mais les différences que les sources présentent ici
nécessitent une explication préliminaire.
On lit dans Ibn-Khaldoun' n Aprèss'être débarrassé du Chîï2, El-Mahdi
« accordale gouvernement de Bark'ahetdescontréesqui en dépendentà H'abâçah-
tribn-Iouçof;Ambeçah (lisez 'Aroubah), son frère, reçut le gouvernement du
n Maghrib,et alla s'installer à ~~aA.~ Mais à quel titre El-MahdI aurait-Il,
du
alors, disposé gouvernement de Bark'ah et dépendances?Son autorité y était
absolument nulle. Ibn-Khaldoun ajoute ~La ville de Tdhart, dont le Mahdi
«s'empara ensuite3,fut placée sous le commandement de Doouas-ibn-S'ou-
ctlât-el-Lahîdh!. Or nous avons vu plus haut que cette ville fut reprise le
3o moh'arram a g g, que le commandement en fut alors confié à Mas's'alah-
Ibn-Habbous, et, qu'à cette époque, Doouasdisparut de la scène. Tout in-
dique qu'il y a là quelque confusion.Je le croisd'autant plus qu'Ibn-Khaidoun,
arrivant à l'expédition contre I'~p<c, la place en effet en Soi, mais il parle
d'une expédition dont El-K'àcim était le chef, bien que H'abâçah-ibn-ïouçof
y ait joué un rôle important. Je sais bien qu'Ibn-'Adzâri", suivi, quant à la
date, par Ibn-Khaldoun~ place en 3o une expédition contre l'~g'yp~, expé-
dition commandée par H'abàçah-Ibn-Iouçof,qui se serait emparé successive-
ment de Sort, d'M/t, de &M'~<tA,
villes d'où il aurait chasséles garnisons
égyptiennes et où il aurait commis des horreurs invraisemblables par leur

J?M<f)~edes Berbers, t. H de la traduction, Khaldoun lui-même ne piace qu'en 3o !e départ


p.5a3. de H'abaeah pour FOrient.
A l'assassinat duquel nous avons assisté en 'B<fMM,t.I,p.)v.,i.)aetsuiv.
djoumâdi-'i-akhir 9f)8. "J?.~B.t.Hde!atrad.,p.5a4.
Le don du gouvernement de Bark'ah aurait Si en 3oi les villes occidentales de la (~r~-
eu iieu, suivant ce passage, dès le commence- )!M~Me étaient occupées par des garnisons eg~p-
ment de a go, c'est-à-dire à une époque où El- tiennes, H'ab&cahn'en avait pas été nommé gou-
Mahdi avait peine à contenir les Kitdmah, émus verneur, comme le dit Ibn-Khaldoun, avant la
par le meurtre du Chu, et nousallons voir qu'Ibn- prise de ya&ar<~qui eut lieu en aao.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 117
~-11 < llll 1 *t i *j
excès même tellement invraisemblables que j'ai hésité à admettre la réalité <t
de cette expédition; mais je n'ai pas cru pouvoir me permettre de supprimer
un récit mentionné dans le livre d'un auteur contemporain, habitant d'~&raM-
drie, Eutychius, qui précise que H'abaçah fut envoyé par 'Obaïd-AHahen rebi-
'i-akhir 3002. Je vais maintenant exposer ce qu'on est, je crois, en droit de
considérer comme ia première expédition envoyée par El-Mahdi en Égypte.
(rEn 3ot, dit Ibn-'Adzari Abou-'t-K'âcim-ibn~Obaïd-AHah sortit de la ville 3o<de)'hëgire
« de Rak'k'ddah,avec une armée nombreuse, pour faire des incursions contre (9<3-9t/t
deJ.C.).
tr!D Ibn-KhaiMkanplace ce départ le 18 dzou-'I-h'idjah 3oo* (ven-
Première
dredi 15 juillet 91~). La date de 3oi avait déjà été indiquée par Ibn-el- expédition
Athîr, qui prétend que l'armée s'empara de Bark'ahen dzou-'i-h'idjahs, et cette d'Et-Mahdi
date du départ est confirmée par Abou-'I-Fedâ"et par Ibn-Khaldoun7. Ce der- contre t'Egypte.
nier ajoute qu'en même temps une flotte de deux cents vaisseauxcommandée
par H'abâçah-ibn-ïouçofprenait la mer pour aller débarquer à Alexandrie,dont
Abou-'t-K'âcimalla s'emparer aussitôt qu'il eut soumisie pays de BsrA'a~.Re-
montant alors la rive gauche de la branche
KcAf Gamop~Me,
Gamop~Me, il ravagea
il 7e~MKOM<
ravagea 7~eMKOM<

'BafaM,t.p.t~),i.7aia. 'ne s'accorde guère avec celle du départ Cxée par


~nMa/tMMt. H, p. e-f, t. )6 &i8; in-&°, Ibn-Khalu~an.
Oxoniea, i658 M i65Q. Eutychius prétend '~?M~.m!M~m.t.n,p,3a4,}.t7aao.
que ce général conquit Baf&'ait, ~~aMJt-t'e, le Il dit qu'Ei-K'àcim s'empara d'Alexandrie et du
FaibMM,jBa/tnass, et, quelques lignes plus loin FaioMiM.
(p. ô.e, 6), il nomme le fils de ~Obaïd-AUah Histoire des Ber~M, t. H de la traduction,
commeenvoyé en aide à H'abâcah ( i~L~ 0~ ), p.5a<
qui, en avisant I'ëm!r de ses succès, ne lui dissi- E<-MepaK&«M~~MeM~ p. 1. 3 (J. A.
mutait probablement pas les préparatifs qui le t. VII, p. 4i5,5' sér. t858).–C'estTspfo~s
menaçaient. ou mieux TspeopMfs des Grecs*, qui n'est pres-
'Btti<)!,t.I,p.)~,i.6et7. que que ia transcription du nom donné par les
~t'~ OMa~Mt-e~ ? ~<)~,fasc. yn, Égyptiens à une vIHesituée ~nr fa rive du JVt/
p. !f<), î. a et 3 (t. III de ia traduction anglaise, la plus occidentale, à neuf lieues au-dessous de la
p.t8<). pointe du Delta. Les Arabes en ont fait 1~~
~mt7, t. Vnt, p. in Ene. Cette date ('?'a)'HOM(', commel'écrit lak'out,t. I, p. ~e,

Steph. Byzant. au mot Ëp~Nf9M, p. 371 in-foL, Amstetodami, tSyS. Lucie Holstenii Natœ et Castigat.
in Steph. Byzant. p. tty, co). a; in-fo)., Lugd. Batav. )69' Notitia dignitatum, t. I, p. 68 et 298, edit.
Bocking; in-8", Bennœ, 1839 à i853. Christoph. CeUarii Notitia orb. aHtt~. t. II, p. 783, n° 9; in-tt",
Lipsife, i~Sa.
la'k'oubi, S'<tt-e!-W<~hf(&, p. f, 3 (p. 97 et a8 de la trad. iat.). C'est aussi t'orthogfaphe d'Ibn-
H'auk'at (p.0-,1. t?).– Et-Bekd.p. f,).<t (J. A. t. X!I,p. &i<t, 5'sër. i858). –EdrM (t.Ide la trad.
franç., p. Sat;– Hartmann, p. 3&5, 386 et 439).– tak'out, Mo'~tK-ei-BoM~H, t. p. Af~, 1. 8. Ce
nom est dëfigurë par Niebuhr, qui transcrit Terâne et à qui, sur les lieux on aurait donné inexactement tJ,
(7"). (Toya~eM A-atM, ti J.p. 73, et pLX;in-8' Amsterdam et Utrecht, t~6.)
H8 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

et s'avança jusqu'au Faïoum, même jusqu'à Bahnasd',


~t' 7~" rt* i A
~< i ?<
deux villes dont il
se rendit maître. Maisil se trouva bientôt en face des troupes du khalife
El-Mok'tadir, commandées par Tikin-el-Khazari, gouverneur d'Égypte, et
par Mounis-ei-Khadim2 (l'eunuque), qui, après plusieurs engagements, l'obli-
gèrent à une retraite précipitée vers le Maghrib3,précipitée à ce point que son
arrière-garde fut inquiétée par les troupes égyptiennes, qui, même, lui enle-
vèrent beaucoup d'armes, ses tentes, tous ses bagages~; et ie jeune prince
rentra à 7M;<M en 3oa avec sonarmée vaincue 5.Dans ce récit, le nom de
M
H'abaçah n'est pas même prononcé.
3oa de i'hëgire Dans un récit que j'emprunte aussi à Ibn-'Adzari, le fils du Mahdi entra à
(9~-9*5 J
~.mm~n'c en 3oa, accomp~Me de N'a~-a~. La viite avait été abandonnée par
deJ.C.). ).
les habitants, qui s'étaient embarqués, laissant seulement ce qu'il eût été trop
!f

ddifficile
d'emporter. EI-K'âcimet H'abâçah se rendirent dans ie jFtKOMMt, dont
ils occupèrent des régions différentes, car ce fut dans le ~MMNt~que H'abâ-
Hi
r·_ vit arriver un
çah généra! du nom de Abou-Feridan (~J~*) envoyé par
a1. !t1
8). V~Voir ao~
les r~+~~
savantes oVT\l~l"<n.~n.nc ,.1n.nn¿ru:~ e""
explications données sur mais à ~E tort je "t+; +.+.e_
crois, qu'Ibn-et-Atmr place cette
cette ville par Ét. Quatremère et Champollion conquête éphémère d'e.MM<&e et du FafoMM
le jeune b. par Abou-'i-K/acim*.Mounis arriva en ~g~<e un
Eutycbii ~HNaKMHt t. M, p. <<, L 3. Il lundi, milieu du mois de ramadhân 3os
parle ta des conquêtes qu'il attribue à M'abacah. AbuuedeeAnnal. !MM~e)M. t.tf,p. 3a4,t. 17
-Le texte dit ~AJf (E'<-Ba/iM~'); la tra- à ao. Ibn-Khaldoun, H. d. B. t. il de la trad.,
duction latine dit Baknasa. Estrce une correction a p.5a~.
J'en doute, et je crois que, dans le texte, il faut jBaMK,1.1, p. ~)~,i. it et ta.
tire Lj~J! (jBa~HMs), car au sud du Faïoum, ° ~t<<. t. I, p. )\.p, I. i6 et 17. Ibn-'Adzar!
et sur la même rive du ~V~ il existe une ville de ajoute ffSa fuite du Faïoum avait eu lieu le di-
ce nom, qui, comme [, donneson nom à une 'tmaMcAe (Hsez Mme~t)te i o dzou-'t-k'a'dah 3oa
province et que je suppose être la ville dont (ay mai QiS).
)e nomest défiguré dans te texte d'Eutychius. °
BsMM, t. I, p. m, L 17 et t8. Cette date
Nous savons~par Abou-'t-Mah'&cin que ce s'accorde bien avec celle de la fin de 3 01 donnée
fut en cha'bân Soi que le khalife Mok'tadir par Ibn-KhaUikan pour la date du départ.
chargea son fils Abou-'t-'Abbas des affaires de la 7~. t. p. )~,I. 3et/t.
guerre en Égypté et dans le GA<!r&,et comme ce Orthographe incertaine par l'absence des
fils n'avait pas quatre ans, il lui donna pour voyelles et des points diacritiques sur la troisième
lieutenant itiuuuis-t!i-&UHUttii
ncunjuauL Mounis-et-KhMim' C'est euen ooî,
~eot. 3o<, lettre.
leHTe.

'M~<<)gT.<'(tMt.<m-rE~t<t.p.353;in-<)'Pans,t8ti. t.
''I.'E~p<esf)M<~PA<!<'aoti<,t.H,p.aA4;nt-8°,Paris,i8i~.
'Abd-al-Latîf, Relation de fEg~pte, p. 685, édit. Silvestre dé Sacy, in-4°, de t' t8t0. Hk'out,
Mo'<am,t.I,p.v),).t6.
''Em-~o<~oMm,t.!t,p.t')t,L3et/).
'B~Mmt7,t.VtH,p.i.t7&93.
BafAi, t. p. )v)", ). 9 et to. Le t5 ramadhan 803 tombe, en effet, un tandi.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I!. 119
EI-K'acim pour 'ur prendre le commandement de l'armée qui qui était sous ses
ordres.
H'abàçah, furieux de se voir enlever l'occasion de gloire qu'allait, pensait-
il, lui offrir l'<e, partit brusquement, accompagné d'une trentaine de
cavaliers de ses parents, pour retourner en Maghrib. Abou-'l-K'Acimenvoya
aussitôt aux gouverneurs des localités que le fugitif devait probablement tra-
verser l'ordre de l'arrêter, et en mêmetemps il avertit son père de ce qui se
passait~. H'abàçah traversa le territoire de 2M;'o!&,se rendit ensuite à A'<~
x~MsA,où il fut arrêté, chargé de chaînes, et conduit à 'Obaïd-Allah, qui le fit
jeter en prison, lui et toute sa familier– Dans l'espoir que son frère 'Arou-
bah pourrait le rejoindre et lui venir en aide dans sa disgrâce, il avait eu l'im-
prudence de correspondre avec lui, et 'Aroubah, lorsqu'il apprit l'arrestation
de son frère,craignit pour lui-même et s'enfuit de 7~Aar<,dit Ibn-'Adzâri~;
mais il fut atteint dans les monts Aurds, oùil fut.tué et sa tête envoyée à/Obaïd- Mort
(
de'Aroubah
AHah,qui, en la recevant, apprit aussi l'existencedes lettres échangées entre et de
H'aMçah.
les deux frères A l'instant il ordonna que H'abàçah et tous ses proches fus-
sent exécutés~. Quandles têtes de 'Aroubab et de H'abàçah furent présentées
à El-Mahdi, il prononça ces paroles Combien sont étranges les destinées de
ff ce monde!voilà des têtes pour lesquelles l'Orient et l'Occident étaient trop
ffétroits; maintenant ce panier les contient~. Puis, ajoute Ibn-'Adzâr!, il
donna l'ordre de les jeter en secret dans la mosquée d'MtM&'M~.
Au retour de son expédition malheureuse en ~g~e, Abou-'I-K'âcims'était Révoite
arrêté à B<!f&'<!&, dont les habitants, dans l'ignorance de son échec, l'avaient àBark'ah.

'BaMH,t.T,p.~f,L5aa. Son récit est emprunté à Ibn-e!-AtMr ( Kdmil,


~J&N:t.t,mémëpage,L)9&t5. t.V!H,p.).yet8).
Ibid. t. I, memëpage~ l. 6. J'ai dit, d'après 'Baf~t.p.~f,}.aa6.Abou-'}-Ma-
Ibn-Khatddun, qaë 'Aroubah avait sa résidence h'acin(J?H-yo~'oM)K,t.II,p.)<)~,t.8an)
à B~ma~, aiors siège du gouvernement du donne un récit bien diNerent H fait parti!
.Mag'M~ Commeat se trouvait-il a 7'<M!)'t,avec en 3oB, !ë Mahdi Im-meme, ~Obaïd-AMah, du
la possibilité d'emporter h)ùt ce qu'ii avait, ?§'&)';&pont' ~f<t)t<<rt'e avec H'abâçah (qu'i)
commedit le texte (p. j\'F,}.t)? L'auteur ne appelle H'oMchah). H prétend que plusieurs
'`
nôusi'apprehdpàs. combats furent liwés aux armées du khalife, et
Peut-être est-ce la fuite même de' Aroubah que, H'abacah ayant été tué dansun- de ces com-
qui avait mis Ei-Mahdi sur la trace de la conni- bats,'Obaïd-AHah revint a faM-aoM~M.
vence qaravai~p~existër~e~ lui et'H' abâçàJ:¡. '~W.f.I.p.tvp.t.yetS.
Dans )e récit d'Ïbn-KhaMoun(~ d. B. t~Il de la Par qn} cet ordt'e aurait-il pu ~tre exécuta?
trad.~p. 6~~ H'a4eh lu tué ¡¡vant Aroub¡jh, H;ne devait pas rester un soldat fat'imite en
qui, rëypité, përit et) voulapt; Yengerson Mre J~~e.
120 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
félicitéde le
ie voir revenir sain et sauf. Leurs compliments étaient d'autant plus
t
sincères qu'ils supposèrent que la halte qu'il faisait chez eux était relative à
tTabâçah, dont il voulait, pensaient-Ils, punir ies atrocités qu'il avait commises
dans leur pays'. Toutefois, le jeune prince se borna à leur ordonner de relever
ies ruines de leur ville saccagée,et se remit en route, après avoir laissé à leur
tête un certain nombre de Kitdmah.Mais, après son départ, Barlc'ahreçut la
nouvelle de la défaite de l'armée fàtimite en ~t/p<e, les circonstances de la
fuite d'El-K'âcimfurent connues de tous, et alors ie bon accueil se changea
en révolte tous les Kitâmahfurent massacrés
Cette manifestation iointaine, témoignage de la baine que les populations
nourrissaient contre les Kitdmah,jointe aux révoltes que 'Obaïd-AHahavait eu
à combattre en Maghrib, en Sicile, jointe aussi à la résistance que ies Khare-
djites, en si grand nombre dans I'7/W~'Mt~, opposaientà l'adoption des croyances
chiites, les ~~tt~oMaA toujours prêts à fondre sur TaAa~et menaçant inces-
samment la frontière occidentale de l'empire fât'imite, les ~~MtaAtout pleins
encore du souvenir de l'homme qui avait donné une couronne forgée de ses
propres mains à celui qu'ils reconnaissaient comme leur maître, et qui leur
apparaissait toujours couvert du sang de son bienfaiteur, la Sicilepassée aux
mains d'un élu qui s'était déclaré le vassal des 'AsBÂssu)Es, tous cesredoutables
éléments constituaient, pour El-Mahdi, un danger dont l'imminence le pour-
suivait sans relâche, et il était trop clairvoyant pour ne pas comprendre à
quel point sa dynastie naissante serait compromise le jour où les Khàredjites,
prenant les armes au nom de leur foi~, feraient un appel à tous ses ennemis.
De là, dans son esprit, la préoccupation d'assurer un refuge aux membres de

Ceciserait
Ceci seraitune
uneconfirmation del'expédition
confirmation de on
l'expédition ~Kf~maA;laville
N~maA; futprise
la ville fut en 3o4,
priseen danscette
et,dans
3o4,et, cette
deH'abacah. expédition, qui dura dix-huit mois, tout un
'B<tf~,t.I,p.)v)c,I.ttat6.–nfaut Rut groupe d'habitants que la guerre avait épargnés
sans doute attribuer aux deux fléaux, la peste et fut brûié, leurs biens devinrent la proie du vain-
la famine quidësoièrentI'Me en 3o3, Fen-n- queur, et ies prisonniers furent envoyés à'Obaïd-
voi tardif à Bat'/c'aA d'un corps d'armée com- m- Allah, qui les fit égorgera
mandé par Âbou-Madmi-ibn-FarouHi-eI-Lahidii", NM<ot')'e des Berbers, t. II de la traduction,
qui était chargé d'aUer venger l'extermination desies p. 5a5.

'B<tMM,t.I,p.)vF,!in.u)t.
b
Jf'<t)-t'<M,p.L7et8(p.83defatrad.!at. p.t3~de!atrad.franc.).
BaMH, 1.1, p. )ve, i3. Cette expédition indiquerait que ie Mahdi n'avait pas renoncé à ses vues sur
l'Égypte; nous en aurons bientôt );) preuve.
?)< t. I, p. )v~, <;à 13. L'exécuteur de toutes ces atrocités resta da~s la ville, car tbn-'Adzari nous
apprend que Abou-Madin! mourut à Bof~a~en 3o6 (ibid. t. !,p. )Ar',L i6et ~).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 121
sa famille, et laa pensée de construire une ville qui serait vraiment la ville des
FÂT'iMiTES. Aussi, dès l'an 3oo, "Arib et Ibn-'Adzàrîl nous le représentent
partant de /MT~<M pour se diriger vers Tunis, Carthage et les rivages
voisins, pour chercher un emplacement favorable à la construction de ia ville
dont il voulait faire sa capitale. Son choix se fixa sur la presqu'île de D/o~aA
(<~ i(-t-~), située à l'est 10 degrés sud de Kaïraoudn, et il commença immé-
diatement tes constructions. C'est du moins ce que disent, quant à tannée de
la fondation~,'Arib~et son contemporain ibn-er-Rak'ik' conûrmés par EI-
Bekrî, qui s'exprime en ces termes: «En l'année 3oo il commença par exa-
(f minerremplacement de sa nouvelle ville; cinq ans plus tard, il avait achevé
« les fortifications, et dans le mois de chaoual 308 il alla s'y instaHer~.i)E!-
K'aïraouani~ le représente aussi cherchant son emplacement en 3oo, et
Bakouî~prétend que la vilie fut bâtie en cette année même, mais Ibn-KhaHi-
kân" place la construction en dzou-l-k'a'dah 303, ce que confirme Ibn-Kha!-

Nichoison, p. i36. B<tMtt,t. 1, p. )v-, (mardi 2 février gai de J. C.). A la page ftoe
).ieta. U donne seulement l'année,–Voyez la note ta
~~BaMM,1.1, p. )v.,L a. Ibn-el-Athîr en de ia page suivante.
donne une idée assez juste en disant "C'est une Â't<<t6-e~MoMMM, p. ~)e, L 1 (p. g5 de l'~M-
f Mejointe au confinent' et présentant la forme toiré de <t~Me).
fde ia main jointe au bras.)) (N-~sm~, t. VIII, Kitâb y<!M~-e~fA<!r (Notie. et ~~r. t. H,
p. v-, ). 8 ti, et t. XI, p. n-, i. 14 et t5.) p. Ma). H'âdji-KhaKfah (J~-Moa, t. M,
Abou-'i-Feda a copié mot à mot }e premier de p. 3go, I. g) donne ainsi le nom complet de
ces passages. (~M<t/. muslem. t. II, p. 3a8, L 8 Bakout' ~Abd-er-RacMd-ibn-S'Mih'-ibn-Nourî-
à to.) ff'Bâkoui, mais iln'indicme pas l'année de sa
Je ne trouve qu'Et-Makin qui place cette mort. On sait que son ouvrage a été écrit en 816
fondation sous l'année ao8 ff~Editicavit quoque (i&i3-i4iA de J. C.).Soïout'! dit qu'il tirait
"Aoc «MKo AfaMMM,atque in ea baMtavit!! son nom de Bakouïah dans la région de DerAe~,
(Ffi!<.Sar<<p.i87,t. aoet 3odu texte ar.); près de CAtro~. (ZeM-e<-ZeM~ p. f~, coL 2,
ce qui est inexact, comme on va te voir. I. 10; in-4", Lugd. Batav. i84o-t8&a. Voy.
Nichptson,p.i36.– BaM't, t. I, p. )v, lâk'out, ~o~am-e~-Bo&Mtt, t. I, p. pvv, ia
1. t'eta. et i~;in-8°, Leipzig, 1866.)
Cité par Et-Tidjâni (y. t, I, p. 358, ° Texte de M. de SIanë (t. t. p. f~), L a<);
5°~i8S5~'j' t. Hdedatrad.angt,,p.78).–Danstetexte
F~-Mef:<!<& p. t~, 1 17 et 18,
oM<t'~MeM:<!&'&, d'tbn-KhaUikan donné par M. F. WustenMd cinq
etp.}.ai etaa (/t. XH,p.48oet487, ans auparavant, la date du commencement des
5'ser,i858).~ 1 M, travaux ne se trouve pas indiquée (n° 365,
t)p]~cise le jeudi (Hsëz mardi) 8 chaoua~~ 308 fasc. tv, p. ot, 4 et 5 Mi- Gottmga!,i 83y).

~oir àasstie n'~oo~a~pMcëeA~ du tomè dul~t'cMtdeH'âdji-KhaMah.


~M~E~S~P~
tC
1222 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFBÏQUE.
doun en en disant que les travaux furent commencés vers la ia fin de 3o3;
3( mais
il y a plus: Ibn-el-Athtr~, Et-Tidjânî et Abou-'I-Fedâ~précisent le 5 dzou-
'1-k'a'dah, correspondant au samedi 11 mai g 16 de J. C., date qui me paraît
devoir être adoptée. Je ne reviens pas présentement sur l'instant où El-Mahdi
occupa la ville nouvelle; je dirai seulement qu'El-Bekrî, que j'ai cité plus haut,
pourrait bien avoir emprunté la date de 3o8 à un auteur presque contempo-
rain, à Ibn-H'auk'al~; ce qui n'empêche pas Ibn-Khaldoun d'affirmer que
Ktout le travail fut terminé en 3o6";n mais une circonstanceindépendante des
erreurs de plume confirmeIbn-H'auk'al ccIl y eut dans l'année 308, dit Ibn-
(t'Adzârî\ à ~'atraoM~met à Rak!k'ddah,des pluies diluviennes, qui renver-
ft sèrentplusieurs constructions. 'Obaïd-Allah fut obligé de précipiter son dé-
« ménagement.~ MaMtaA,selon Is't'akhrî~, Ibn-H'auk'al''et EdrM'°, se trouve
à deux journées de &~<!M'<MM<<M; El-Bekri"et Ibn-'Adzarî~ donnent la même
distance en d'autres termes, puisqu'ils comptent soixante milles entre ces deux
villes. C'est l'êtes des Chrétiens du moyen âge La légende est venue se
mêler à l'histoire dans les récits de la fondation de cette ville célèbre Ibn-
el-Athir, Et-Tidjânî, Abou-'l-Feda, Ibn-Khaldoun et d'autres racontent sérieu-
sement que, quand les murailles d'E~MM/t furent élevées, 'Obaïd-AHah
donna l'ordre à un archer d'y monter et de lancer une flèche du côté de l'oc-
cident faisant alors remarquer l'endroit où elle tomba, il dit Voilà l'endroit
ftoù parviendra l'hommeà r~Me,~voulant au ainsi ~v"aÓ..va
désigner Abou-Iezîd~.
&v~ Ce '1,u
qui
est vraisemblable, et ce que disent les ml~mesauteurs, c'est que, quand la ville
mêmes
N.<B.t.Hde!atrad.,p. 5a5. lesportesdressées
enrebt-'t-aouet
304 (BaM)t,
N-~mt7, t. VIII, p. v.. 10 et t i. H dit t.[,p.)~Li7).
JH~. Ït~Atjt (~ (~~ (J*~ CX~Jt 'B<t!(!)t,t.I,p.A,t.3et~.
X–.jL~ ~LJ, t-)~LJ', "te samedi cinq nuits pas- 'fs't'akhr},p.)~A,5a7;m-8°,Lugd.
sëes." Batav.iS~o.
Voyage<!aMla régence de TMMt's(J. /1. t. I, Aux pages citées note 5 ci-dessus.
p.358,5°s~r.t853). "Desc)-<p.).A,5;m-8'
~MHH/.MM~m. t. H, p. 3B8, I. 10. Leyde,t866.
Reiske a fait la faate de traduire (.)J~ N- OM<t'<-J)fMMa~, p. ~i.L 8;
,~t~.
par M~o, quand il aurait du dire ~Mm<o;il n'a in-8", Alger, 1867 (J. A. t. XIt, p. 483. 5° sër.
pas fait attention qu'en disant (;Jf son t858).
~.j
texte place très bien le 5 au samedi. "B<ttf!)t,t.I,p.f)e,Ltaeti3.
tbn-H'auk'at, p. )eA,L a m-8°, Lugd.Batav. frEUMaA~tscitta qaa! Kora è détta ')
1878 (J. A, t. XIII, p. 173, 3' sër. i84a). (Jean-Lëon, in Ramusio, voLt, fo). 69 A;in-&
H. d. B. t. Hde la trad., p. SaS. Suivant inVenetia,t563.)
'Arîb, qui écrivait dans le m6me temps que Ibn- Voyezplus loin dans ce volume, sous t'an-
H'auk'a), les murs de Mahdiah furent achevés et n~e 333, ie siège d'MaMM.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 123
fut achevée, la pensée d'El-Mahdi se traduisit dans cette exclamation KMain-
–])-]-t-)-.r'<t sur le sort des FÂT'unTES~
tenant je suis Il
tranquille
Le fait de la flèche lancée n'a rien que de probable, en donnant pour but
au jet de cette Sèche la détermination de l'étendue de la Mos'a~P. Au point
où se terminait celle-civers l'ouest, commençait le faubourg deZ«OM&A,qui,
en effet, comme l'avait dit Edrîs~, et commel'ont répété, d'après lui, !ak'out\
Et-Tidjânî5, et En-Nouaïri", était à la distance d'un jet de nèche d'EMM<M.
Les circonstancessurvenues après l'événement (en 333 de l'hégire) auront
fait tous les frais de la prophétie qu'on prête au Mahdi. C'est ce faubourg de
Zaouîlah qui a inspiré à M. le comte de Castiglioni, sur le mot A~Ms~, un
article qui me paraît assez obscur pour que je n'entreprenne pas de le discuter
ici. Mais plusieurs auteurs auraient pu lui donner des explicationsprécises;
d'abord il aurait pu lire dans El-Bekrf: nLa ville de Mahdi'ahpossède un

El-Kdmil, t. VIII, p. v., 1.17. Rih'lah ~Va~oMfétaient loin d'être CbHtes, comme on
d'Et-Tidjani (J. A. t. p. 358, 5° sér. 1853). le verra bientôt. Ces lieux de prière existaient,
–~WM/.tHM~em. t.n,p.3a8,Ln.–N. d.B. parait-il, dans tous les pays musulmans; ainsi,
t. H de la trad., p: 5a6. Ei-K'aïraouani, indépendamment des localités que j'ai nommées
i. 5 à 8 (Uv. IV, p. 95
~j-~tf <-)Lf~ etc~p. <))=, dans ia note du tome 1 que je viens de rappeler,
de la trad.).): on sait que dans le Voyage de Moh'ammed-ibn-
Voyez, sur !é mot Moo'a~j te 1.1, p. 348, Djobaïr il est fait mention de ta Mos'sSa de ÏM-
note 6: A ia citation que. dans cette note,
paMt"(~)).
j'ai empruntée à Silvestre de Sacy, ce savant, en DfM)-. Je 7~. et de <'E~. p. b~ un. utt.
parlant de l'usage des musulmans de s'y réunir H nomme ~L<J[ (e)'-f<tmhA, fte sabler)
aux deux Baïrams, ajoute «Je crois que cet l'espace qui séparait Zacu~M d'E~a~MA.
frusage est pius commun parmi !ës GMîtesou Mo~'<t<M-e/-BoHaM,t.tI,p.<)~),I.iaai/t;
.partisans de'Ail." N-BeM parle des Mo'M~ in-8°, Leipzig, 1867.
( ~jt~-tJf) de plusieurs localités; ainsi n nous A. 1.1, p. 363, 5' sér. i853. De son
apprend qu'a l'est de ï"o&<M& se trouvait le GAs~t!' temps (premières années du xtv" siècle de notre
Farg-Aa): (fetaK~ <~ Farg-AaM),dont les eaux ve- ère) il ne restait pas trace dece faubourg.
° ft.
naient traverser ~a Mûi!'<tM<!H'e la fête ((J.~ Z<MMt&!m urbem, quœ ab MaMa teti
tj~~Jt) ;;qu.'en face de ~Va~oK)'s'éieyait :une ttjactu aberat.') (En-Nouatri, in Gregorio,pt ag,
coUine nommée.N-MM'aKe, et que la porte occi- col. i, I. 10 et il. Voyages de Riedesel,
dentate de la vtBe s'appetait .BaA-eUfos'a~ d'où p. ~&y.) Voyez la note t de ta pagesuivante.
ii résulte que ia ATcs' était un MeMi.e'og'r.etMMmMm.sMf/apa~Mort'M!.
espace entre ia porte et iacoMine, peut-être la de ~c Baftane, p. 5 à a3; in-8", Milan; t8a6.
colline euë-meme"; cependant les princes de Hestvraiquetebeautravai}deQuatremère

Ei-M~tt o'Ms' p.<lI, I. 6 et 7 (J. t. XHI, p. 63 et 6~, 5' sër. tSSg).


~m~m~~M~
C~rceUeade'pM~~ une montagne,commeùn 1evoitdans 'Abd.al-Lat'tf, propos du Mokat`t'am.-
(J~m~M~ot~P~J
~tV~L~~M~e~Vn~S~M.
16.
124 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ff f~rann taohft~irfr onr~~ 3~/M~L~ rm~ 1*0~
renferme ~c
les ~y~c
ngrand faubourg, appelé Zaouîlah, qui bazars, ~o
ies bains et les
ftlogements des habitants de la ville et El-Bekri le répète un
peu plus loin2,
en disant que Z'MMtMétait celui des faubourgs le plus rapproché de ~M~A;
ensuite, dès 18a 6, il aurait pu consulter une note que Silvestre de Sacy a
jointe à ia traduction de deux lettres publiées par Mak'nzi et il aurait lu
dans cette note (flâk'out dit. 'Obaïd-Allahfixa sa résidence à ~aMaA,
Kqu'il venait de bâtir, et il assigna Zaouîlah
pour logement au peuple. Les
ffmarchands avaient leurs boutiques et leurs marchandises à ~a/M~A, mais
leurs habitations et leurs femmes étaient à Zaouîlah; ainsi ils passaient le
«jour à ~sMMtA,et la nuit à ZaoM~M;par ce moyen, disait le Mahdi, je les
fftiens séparés de leurs propriétés pendant ia nuit et de leurs femmes pendant
fflejour.T)
Événements En même temps que 'Obaîd-AHahassurait, par la fondationd'une capitale,
de Sicile.
l'existence de sa dynastie, les inconstants Siciliens se lassaient du gouverneur
de leur choix, et adressaient à JR~ des plaintes contre Ibn-K'orhob.
Le Mahdi ne s'empressa pas d'y faire droit; au contraire, il répondit à ces
plaintes par i'éloge de l'homme qui avait réuni tous les suffrages, rappelant
aux Siciliens la sécurité qu'ils lui devaient. Le langage railleur du prince fât'i-
mite eut tout l'effet qu'il en attendait; il savait bien que les services passés
ne peuvent rien contre la désaffection profonde, et bientôt ce qui restait
de partisans à Ibn-K'orhob en vint aux mains avec ceux qui voulaient le
déposer. Au milieu de ce conflit, Ibn-K'orhob fit ses dispositions pour s'em-
barquer et se rendre en E~ag~; mais les révoltés envahirent les vaisseaux
qu'il avait frétés, pillèrent les richesses qu'il y avait déposées, et, s'emparant
de leur gouverneur, ainsi que de son fils et de son k'âdhi, connu sous le nom
d'EI-Khami, ils les chargèrent de chaînes et les envoyèrent à 'Obaïd-AHah.
304 de l'hégire Ces malheureux débarquèrent à Sousahen moh'arram 3o& (du 5 juillet au
(916-9~ 3 août ui6 de J. G.), précisément au moment où le Mahdi se trouvait dans
de J. C.).

sur Abou-'Obatd-et-Beh'i n'a été puNié dans les F<-Mej;~t&oMs'<-MemaS&,p. t" !in. penuit.
~o«<-Met ~f~at~ qu'en t83i (t. XHI, p. /~3 (J.At.Xn,p.487,5's<ir.t858).
à 464), et peut-être M. Castiglioni n'entendait-ilü C/tfMtomaiAt'earabe, t. I, p. /)g6; in-8.,
pas l'arabe. LR.,)8a6.
E<-Me!;s~ oMa~-MeN~ p. ri, L <et t88 U était plus nature) qa'U se rendit à Ba~Ma~,
(J. A. t. XIt, p. A84, 5' sér. 1868). Ei-BeM mais, vraisemblablement, ii se croyatt plus sûr
dit *JL).~ danslâk'out ( ~o'om-e~-BoMM., t. H, de trouver, pr~ de t'Omaîade d'F<pag'Me, un
p. <)t.,L i7)on!it<iJL~;etEdris<(p. t~J.a) 1 appui, contre 'Qbeïd-AMah. Cette préférence më-
écrit iuL)~. rite d'être remarquée.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 135
cette ville'.HH fit venir Ibn-K'orhob en sa présence
présence ttOui
« Quit'a noussé.
poussé, lui rH)--
dit-
«il, à te révolter contre nous et à méconnaîtrenotre droit? Les Siciliens,
ff réponditle prisonnier, m'ont nommé malgré moi et m'ont déposé malgré
xmoi.~ Après ce court interrogatoire, on se mit en marche pour Ra~t,
où Ibn-K'orhob et les siens furent frappés de verges à outrance; ensuite on
leur coupa les pieds et lesmains sur la tombe d'EI-H'açan-ibn-Abi-Khanzh-, près
de B<&t~M~ (la porte de la paix), et leur supplice se termina par la croix3.
Maisl'Occident était alors le sujet des préoccupations du souverainfât'imite.
On l'a vu, en 309, saisir habilement l'occasion de s'attacher la puissante tribu
des M/fM~A, en confiantle gouvernement de ?<~<H-< à un de ses chefs les plus

'Bf!MM~t.I,p.)~.},t8,ap.)~i6. K'orhob avait été investi de Fémirat de Sicile vers


La C/tfOM~Me <<eCam&fM~e (in Gregorio, la fin de aoo ou au commencement de 3oo,
p. 44 in fine) vérifie bien cette date d'Ibn-'Adzar!, comme je l'ai dit, et s'il fut déposé en moh'arram
puisqu'elle place ia déposition d'Ibn-K'orhob 3o4,son gouvernement aurait eu une durée d'en-
et son supplice au dimanche i& juillet g i 6, qui viron quatre ans.
correspond au dimanche 10 moh'arram 3o4 de C'était aussi le nom d'une des portes occi-
l'hégire. C'est ici le lieu de relever une erreur dentates de~'afraoMSK(E~-Mec~ CMa~-Mema~
d'En-NouaM. Suivant cet historien les Siciliens p.rt,LS;–J.t.X!t,p.A7&,5'sër. i858).
révottés, ayant à !eur tête un certain Abou- Bats):, t. I, p. tvt, 13 à )6. Ibn-el-
Ghifàr, aUèrent trouver Ah'med-ibn-K'Orhob et Athtr (N-~m~ t. VIII, p. i/t). On a vu
lui signi6èrent de quitter ia Sicile et de se retirer (note a) qu'il place cet événement en 300, et
où U voudrait; il refusa d'obtempérerà cette in- c'est sans doute à lui qu'il faut faire remonter
jonction, combattit tes séditieux, et après avoir l'erreur commise par En-NouaM et par Ibn-Khal-
iutté pendant quelque temps, t7~M<tué a &~M doun. Amari, Storia ~MJMiMM~Nt. etc., t. !I,
~ejoo, après avoir, gouvernéonze mois. (In Gre- p. <55 et i56. Après le supplice d'tbn-
gorio, p, i3,1. ta a 17; Voyagesde Riedesei, K'orhob, Abou-Sa'ïd-Mou~a-ibn-Ah'med, sur-
p.7tto;in-8'ParM, i8oB.) !bn~Khatdoun com- nommé Ed-Dheïf (i'hôte) fut envoyé, dès le
met la mêmeerreur de date' ce qui ne rem- <5 aout9i6(jeudit3 s'afar3o4°).pour châtier
pêche pas de iaire suppiicier Ibn-K'orhob sur te les Siciliens, dont il fit un affreux carnage, et
tombeau; d~bn-AM-KhanzM'.qui fut tué, comme ce ne mt qu'en septembre g 17(du lundi i reM-
oni'avuptus haut.en 3o<:Ameurs (B. B. t.H '1-aouet au 10 rebi-l-akliir 3o5) qu'il revint
de ta trad,, p. 5a4) itpiace en 3o4)a proclama- à ~'MMOM~ laissant pour gouverner ia &'et7e
tion de cet Ibn-K'orhob, qui .d'après En-Nouaîr! Saiim-ibn-Anou-R&chid~. La CAfOK.Cantabr.
et d'après lui-mérne, périten Spo. Si cetibn- (p. M, L 18 du texte) l'appelle Sâlim tout court.

Quiapuétreentrfnne, qnantâ)adate,parIbn-e~Athir(E~mt~t.~ïn,p.t. t4).


HM:.<fe f~M ae h &'e. p. ~A, i. i~ (p. t6t de la trad.).
° GAt-ot).Catttah-. p. &&,).a8 du texte, in Gregorio; in-fOl., [~o.
BaMM,t.I,p/)vv,i. 8 etg. La C~M.CaKtatr. ne donne pas à ce personnage d'autre nom que cetui
de SMim.!Ë!)e!e fait niourir (p. 49, f; 3) en gag de }'Mgire (§&o-94t de J. C.). En-NouaM (in Gregorio,
p. t3, aë) rappene SaUm-ibn-Atad-et-Kennât. piace sous l'année meme3o4 le retour de Sa'H
a~'oM-tKKtatt.
126 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
influents, iMassajan-iDn-naDDous.
mnuems, Mas's'~ah-ibn-H'abbous. uC'était
était sans (toute
doute une digue quil
qu'il opposait
aux remuants Mag'Ar~mM/t, et en même temps un symptôme de ses projets
contre une dynastie qui, sans conteste, descendait de 'Ali, la dynastie des
EomsiTES.Je lis dans tbn-Khaidoun (tMas's'âiah-ibn-H'abbous-ibn-Manazii,
tr puissantchefmiknâcien, se distingua comme partisan de la dynastie fât'imite;
ffs'étant attaché au service du khalife 'Obaïd-Allah, il en devint un des prin-
a cipauxgénéraux, et, jouissant de toute la confiance de son maître, il en
~obtint le gouvernement de ?<Mtr<et du Mfjg'~t'6e~ Nous allons voir
ce gouverneur chargé de soumettre une petite principauté que je n'ai pas même
nommée jusqu'ici2, parce que, vu i'exiguïté de son ter ritoire3, elle était comme
inaperçue dans le .M~/M'e~s' mais je ne saurais aller plus loin sans
faire connaître, au moins sommairement, la dynastie des BEM-S'Âua',qui
régnait à ~V~OMf*. Trois historiens, El-Bekrî, tbn-'Adzàrî et Ibn-Khaidoun~,
racontent son origine, et comme les deux derniers ont évidemment copié Ei-
Bekrî, ces trois sources, à vrai dire, se réduisent à une seule. tbn-Khaldoun,
cependant, donne des dates inadmissibles, qui ne se trouvent pas dans Ei-
~j~~ti~ et
Bekn, ~t<présente variantes.
quelques vcni<tm<cs.
pi~octin: uucmucB

d. B. t. I, p. fit et t~y, etp. ~), L tt Is't'akhr! (&<<MMt, p. )~v, 1. 5; m-8",


eti9(t.Ide!atrad.,p.a59eta66). Lugd.Batav.iS~o).
On plutôt que je n'ai nommée qu'une seule °
F<-Me;:s&&oM9'<em~, p. <)), i. t5 et
fois (t. I, p. 535), en parlant des expéditions des suiv. (J. A. t. XIII, p. 168, 5' sér. t859).
Normands. BaMs, t. I. p. )vA et )v<). H. <<. B. t. t,
QuoiqueEt-Bekr! (p. ~1. 5 a io;–J. A. p. (t. 11de la trad., p. i3y).).
t. XIII, p. 161, 5'sër. 1859) étende jon terri- Ainsi, il attribue au règne de S'âtih'-ibn-
toil'e à peu près depuis ie.Ma&)M:<!& jusqu'aux Sa'ïd-ibn-Edrts une durée de soixante-deux ans
approches de ï'&'aeManou, plus waisemHaHe- et fait mourir ce prince ena5o Or, d'une part,
ment, de 2'afg'Aa/t,qui était compris dans la part ta'ic'ouM, qui a écrit son Kitdb-el-Bolddnen 378 b,
de 'Omar lorsque se Et le partage de l'empire nous dit que, de son temps, c'était S'âtih'-ibn-
edrisite en 9t3 (voy. te t. I, p. ~oa), mais ce Sa~id qui était prince de Nâkour, dont le royaume
territoire ne formait probaMement qu'une bande s'étendait à dix journées de marche vers l'occi-
très mince du littoral. dent °; d'une autre part, El-Beh'! donne au règne
Aux noms des auteurs que j'ai nommés (t. I, de ce prince une durée de vingt-huit ans' et
p. 535, note 3) comme écrivant ainsi le nom de puisque ay8–a8=a5o, on doit, sans pouvoir
M;ox)' on j~cm,
ftttfM/tKun ajouter <;t;tuiuu
celui du ~eugiaput:
peut ajumci géographe pitiHiscr de
préciser ue date,
<ime, considérer
consuierer ce règne comme

'~f.d.B.t.J,p.r~,i.)5<!t)6(t.)Ideiatrad.,p.t3i)).,
''5't/<t(-e!H~h~p.t6;in-8'Lugd.Batav.)86Q.
2M. p. ~A,1. g~p, ug de la trad. lat.), et il n'y aNucunepoMiMUtede supposer.que la'k'onMMt voulu
parlerde S'atib-ibn-Sa'idqui re{ut)e surnom d'N-~(tm(i'orphe)in),a cause de sa jeunesseen 3o5 (E<-Me!K<!
otM'<-MemN~,p.')v,i.6;–J./t.<.XHI,p.i79,t859).
~MeeaMoua'l-idemdlik,p. '))", 1. t5 et t6 (J. A. t. XIII, p. t~a et 173, 5' sér. 1859).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 127
Les commencementsde
cémentsde la dynastie des BENt-S'Âun'
ËENt-S'Âun'remontent
remontent à l'époque Di;
))i){rcssiuu
la plus brillante de l'invasion arabe. Pendant que Mouca-ibn-Nos'aïrméditait sur
[ttdyn:tsti( i..
et préparait ia conquête de i'Espag'Me (go de l'hégire== 708-709de J. C.), il des

comprenait que, malgré les otagesqu'il s'était fait livrer en 88, il aurait tou- Xeni-S'iiti))'.

à
jours redouter l'insoumissiondes Berbers, surtout lorsqu'une partie de ses
forces serait de l'autre côté du détroit; aussi réclamaUri!du khalife (EI-Ouâiîd-
ibn-'Abd-ei-Meiik) l'envoi de nouveiies troupes pour maintenir au complet
ies cadres de t'armée d'occupation du M~An~- et, en effet, des renforts lui
furent successivementenvoyés de l'Orient. ~Dans ie premier corps de ces ren- Son origine.
(f forts,composés d'Arabes de toutes tribus, dit Ibn-Khatdoun, se trouva un
Kchefh'Imïarite appartenant à ceux du Iémn et nommé S'ành'-ibn-Mans'our. S'uhh'-i)..)-
Mnn-our.
KCeguerrier, généralement connu sous le nom d'Et-'Abd-es'-S'âlih'(ie bon ser-
~viteur), prit possession,versl'an 91 d'un territoire qu'il obtint, du khalife,
« l'autorisationde garder à titre dW<'<f(&eU~)~oH s'établit au port de ?eNt-
D

ayant commencé après 250. Et-Bekrt nous ap- ff)I mourut en 188, après un règne de trente-
prend aussi que Sa'Ïd-ibn-Edrts, père et prédé- Ksept ahs~)) donnant ainsi, par ses dates, une
cëssenr de S'aiih', avait régné trente-sept ans*.°. durée de ~Marat~e-M'M~ ans à ce règne, et copiant
Son règne avait donccommencé <:pr&!a 13 ( a 5o néanmoins les trente-sept ans de son auteur,
3y==2t3) et durait, par conséquent, en 944, qui, lui, n'indique pas les dates.
date importante, comme on i'avu' S'aHh'-ibn- Ce fut en cette année qu'eut lieu la première
Sa'M étant mort pestëMeurement a 378, son reconnaissance en Espagne. (Voir mon tome l,
successeur Sa~d-ibn-S'a)ih'-ibn-Sa*ïd régnait donc p.a~oeta&i.)
dépuMm&MM de MMg'<-<!t;f<!Mj!en
3 o~ 4 (autredate Ibn-Khaldoun (N. B. t. 1 p. t~r, ). 7
imp6rtanfë*),et Ibn-Knaidounassure qu'en 3o4 ce ait;–t. II de la trad., p. iSy) donne les noms
prince (qui fut tue !ë 3 moh'arram3o5'')rëgnait des tribus qui entourent le territoire de Va&oMf..
depuis ctH~!<aM<e-~Ma~e<!)M°. Si l'on veut une et dit emprunter ces détails au Mt&'ta~ ouvrage
preuv~dirëcte de ta négligence qu'îbn-KhaMoun que M. de Siane (N; d. B. t. M de la trad.,
a apportëe &ces dates qu'Ei-Beb'ttni fournissait, p. i3y, note 3) déclare être inconnu, ainsi que
il sùmt de remarquer qu'après avoir fait com- le nom de celui qui ie composa. L'i'a' était
mencer !ë rëgnë du &ndateur deWa&oM~(Sa'ifd- une concession faite moyennant une redevance
ibn-Edrîs) en t&3~ ii ëerit a ta mé(ne page annuelle. ( f&M.1.1, p. i t y, note a. )

N-MHt~-mM~~p.~r, (J. t. XtU,p. 170, 5' sér. ) MQ). B«MH,t. p. t~, i. <6.
''T. I, p. 635. C'est ta dateà )aqueUe~&OMftomba au pouvoirdes Normands.
C'estt'annëe p&'QbMd-AHahenjoignitâ Sa'id-ihM-S'àHh' de te reconnaître commele chefspirittMi ettem-
pQretdeteatlepeBpIe'nnsutman.
~~Mefmotf~~ 4: (J, A.t. XIII,p. 177. 5' sér: n 85g
).
'H.<<<B.t.J,p.rAF,Lt4(t.ndeiatrad.~ p, i4i).
~M.tt,p.t'A~,L&(t.!Ide!atrad.
~~m~mt!;page,).(,t.!I;de!at)-ad.p.!3Q). ).
\E~M~t&cMa't&,p,Lt5(~t.Xn~ p, >70,5'ser, 185~),
128 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
p<M~m\près
p<M~m\ près de Bedkoun,
B~OMM, localité située sur l'Ouddi-'l-Bak'ar2
localité située rOMM-Mar~ nvièi des
(la rivière
~ia
et
bceufs), occupée par des et
~amA~sA des GAoMtara~, auxquels il enseigna
l'islamisme avec succès.Mais bientôt, fatigués des obligations que cette reli-
gion leur imposait, les nouveaux néophytes chassèrent leur prédicateur et se
donnèrent pour chefun certain Daoud-er-Rondi*, que, dans leur inconstance,
don
ils ne tardèrent pas à tuer pour rappeler S'âlih'. Celui-ci revint, et vécut de
longues années à Te~MtaM, où il mourut*. Il laissait trois fils5. L'aîné, El-
lonl
Ët-Mo'tas'im. Mo'tas'im, qui lui succéda, était un prince accompli; mais il vécut peu de
Mo'
Sit'fd-ibn-Edris
temps, et fut remplacé par son neveu, Sa'iid-ibn-Edrîs-ibn-S'àlih',qui fonda la
tCMl

t'nndeN9)iour.]! ville de A~OM)',à vingt milles à l'ouest de lemçaman.


st ce 7emp<~m.Nàkour", qui aa quatre
i~aKour", qUI quatre
1T w,
La carte du Maroc w.
M. Renou
publiée par rence ne attribuer
qu'on une
peut guère qu'à
en 18 4 écrit ïem<tMMHH, en changeant le ~m faute de copiste. La leçon d'Et-Bekr! est évidem-
de place. Cette orthographe est évidemment em- ment la bonne.
pruntée à la traduction d'une partie d'Et-Bekr! Suivant tbn-Kbatdoun, il mourut en i3a'
par Quatremère (Notic. et Extr. t. XH, p. 544, (y4o-y5o de J. C.), et Et-Bekr! nous apprend
t83i); mais, d'une part, le texte d'Et-Bekri que ce prince fut enterré au village d'Ak't'a
(voyez la note 2 ci-dessous) et celui d'ibn-Khat- ( ~lj ), sur le bord de la mer, où, de son temps
doun paru en 1847 (JT. d. B. t. I,p. fAf,L 18, (Mo de l'hég.), on voyait encore son tombeau'.h,
et p-fAt", L 5) disent ~L<L~ d'une autre °
El-Mo'tas'im, Edris, issus d'une mère s'an-
part, Quatremère lui-même, en citant le texte hadjienne. et 'Abd-es'-S'amid. SuivantEt-Bekri,
même de ce nom de lieu à sa page 546, prouve le second et !e troisième n'ont joue aucun rôle;
qu'à sa page 5~)&ce nom était attéré par une suivant Ibn-Khaldoun, Edris &t !e successeur
faute de copiste. d'Et-Mo'tas'im et fonda j!V~oMr, que son fils
El-Meçdlikoua'l-Memdlik, p. <)), 18etio; S'auh' ne fit qu'achever. U fait régner Edrts de
in-8", Aiger, 1867 (J. t. XIII, p. 168, 5' sér. i3a a 1~3 (t.tide ta trad., p. i38), ce qui lui
1859). Le port de 7'emfamat: est à vingt donnerait un règne de moins de onze ans*, dans
milles à l'est de Nâkour; n'étant qu'une rade l'ignorance où l'on est de la durée très courte de
foraine, on ne peut le iréqnenter qu'en été. celui d'E)-Mo'tas'im.
Ainsi nomméparce qu'il était né à Ronda en On lit dans Ibn-H'auk'at, qui écrivait à la
Espagne; mais u appartenait à la tribu berbère fin de 366 ouau commencement de36y' tDans
des~Vo~aA.H y a la'trois lignes d'EI-Bekr! (p.o!, tries temps anciens, ~Va~ettrétait une ville beau-
i. ao à a 3) reproduites mot à mot par Ibn- "coup plus considéraMe, eoNtme~M rMttte< faKM-
~Adzâri (BttKttt, t. t. p. )vA. L 18, à p. )y<), ffteMt;eMepossède mtportibrméparune île (ou
). 2); seulement ce dernier écrit tf presqu'ite) nommée Mazimmah, où les bâtiments
(~(~.j~t (El-
MazM!) au Heu de ~~[ (Er-Rondi), dine- "jettent l'ancré'.)! Ibn-'Adzàd (vers la iin du
'R.<<.B.t.I,p.~A)",i.i(t.Hde!atrad.,p.t38).
Bt-~e<-<i!t<:oMa'<-M«K<p.L)etB(J.t.XH!.p.t68ett6a,5'sër.t85Q).
j~aisIbn-'Adzârî.quoiqu'it prononce te mot Lit (&tmH, t. !,p.)v<),i.5 et 6), en parte dans des termes si
iammqttes, qu'on doit croire que son règne (s'H régna) n'eut pas cette durëe. 11 est très probable que tes cMaree
d'fbH-Khatdounsontinexacts.
''Uytenbroc)[,DMeftp<tc7f<M<BAt'ot'< p. t7;m-&°, Lnga.Batav.t8aa.
Ibn-H'auk'at. p. < in fine (J. A. t. XUI, p. t88 et t89, 3' sër. t8Aa). C'est à [bn-H'auk'at que j'ai
empruntet'orthographedecemot.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 129

portes, dont EI-Bekri


!ekrî nous
ÏtOUS a <~nns<VR
!< conservé les
les noms,
nnms- narmi
lesquels on
parmi tfsffnfts nn ffmarfïno
remarque
B<!6-7aAoM~ (la porte des Juifs), est située à cinq milles de la mer2, au con-
fluent de deux rivières ie ~V~OMf, qui descend du .D~Bet!~A'OM!m,dans le
pays desA"e~MK~a/ et ie G~!s, qui prend sa source chez ies Beni-Ourïdghol.
Nousavons vu (t. I, p. 535, note 3) que SaUd-ibn-Edrîsavait fondé A~OMr
entre ai et a~&\ ce qu'a confirmé la discussionde dates à laquelle je me
suis livre (note 6 de la page 126 ci-dessus).Ace sujet, j'ai signalé le rachat aux
Normands de deux niècess de Sa'îd par l'imàm Moh'ammed-ibn-'Abd-er-Rah'-
mân II, qui ajoutait ce trait significatifau don qui avait suivi la destruction
d'El-'Abbdssïah(voy. t. I, p. 5i 3). Les OMAÏADES d'Espagne travaillaient donc
à se créer des relations sympathiques sur le littoral maghribin, et cette pensée
devient tout à fait ciaire par la conduite que nous verrons bientôt un des suc-
cesseurs de Moh'ammed-Ibn-'Abd-er-Rah'manH ('Abd-er-Rah'mân III) tenir
avec les arrière-petits-fiis du prince (Sa'id-ibn-Edrîs), que la fondation d'une
capitale ne mit pas à l'abri de toutes les attaques, car il eut à combattre les
BerbersBerdnis6, commandés par un de leurs chefs, nommé Saken ((j~), et
remporta sur eux une victoire décisive. H eut pour successeur un de ses S'~ih'-ibn-
Sa'ïd.
nombreuxfils, à qui son frère Edrîs, qu'appuyaient les ~st-OMn~M et les
~eiMKM<!M[A, ne tarda pas à disputer ie trône. Les deux armées en vinrent aux

vu' siècte de l'hégire) dit que, de son temps, ° Nièces à la mode de Bretagne; elles étaient
M;oMr portait !ë nom de~cM'mMaA', etibn- filles de OnaL'if, cousin germain de Sa'ïd-ibn-
Khaidoun, mort !e aS ramadhân 808 (mardi Edris.
t6marst&o6),Ierëpète à peu près dans les ~c~&cM'<-Mem<tK~ p. ). ta (J. A.
m~mes tërmes'Et-BeM place Mazimmah à cinq 5'sér.
t.XHI,p. 169, i859).–Ibn-Khatdonn
milles nord (peut-être nord-ouest) de y<!&o«f". (H. d. B. 1.1. p. )~f, L 10 et seq. t. tt de
N-~ef~<)M<t'm~, p. <)., 19 (y. }atrad., p. 189). On désigne par le nom de
t.X!n,p.t66,5'sér. 1859). Berdnis les familles qui tirent leur origine de
JM. p. tt, 5 (J. A. t. XHI,p. 167, 5' sër. BMms ~t' 1.1, p. ).v, &1.1 de ta trad.,
t859).–B«t~H, t.f,p. )v<),L 14. p. t68). Ces familles sont si nombreuses que
G'estdëtamêmëmbhtagneqnepartt'OM~- l'expression employée par Ei-Bekrt et reproduite
OMt~ta'poùr aller, vers ronest,rëuhir ses ea)K par Ibn-KhaMoun ne nous apprend rien sur les
à MUésdei'OM<M-SsMM, qui les conduit & rOcean. noms des tribus qui cherchèrent à renverser
Onignore la date précise de cette &ndation; Sa'?d-tbn-Edr!s.
il est certain, du moins, que Sa'M-ifm-Eddsyy J'ai dit plus haut que Sa'ïd-ibn-Edrts avait,
régnait en 94~ d'après Et-Bekr!, régné trente-sept ans.

B~n,t;p. tA~.L ta et t3.–Yoirp. tvA à )A) l'histoire desBEM-S'Aun'


*&~B.t.p~A~,t.6(t.ndeta~ p. 138).
~J)fef~t&o<<a'<eMM!M,p.L ta (J. t. Xtl), p. t65, &'sêr..Sag).).
Motquf.en~angMebert~re, veut dire af. (Dictionnairede Venture,p. ) '7; in-4°, Paris, t84<).)
n, '77
130 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
mains sur le D~M-Â~MMt';
DM~-Â~MMt'; le frère rebelle remporta une victoire complète,
compi
et il fallut l'énergie et toute la présence d'esprit de l'officier à qui avait été
confiée la défense de Ndkour, pour que S'alih~ pût rentrer dans la ville et
s'emparer de son ennemi, qui fut mis à mort2. Nous savons par un contem-
1
porain que S'âlih'-ibn-Sa'ïd régnait à ~/MMr en a y 8; nous ignorons la date
Sa'id-ibn-S'atih'. de sa mort, mais il eut pour successeur son fils cadet Salid-ibn-8'âlih', qui
<

«eut bientôt à combattre son aîné, 'Obaïd-AIlah, et un de ses oncles, Abou-'Ali-

er-RIdha, dont il avait cependant épousé la fille. Salid-ibn-8'alih' battit les


princes coalisés et, victorieux, fit une justice rigoureuse, qui détermina la ré-
volte d'un autre de ses cousins, Sa'adat-AHah-ibn-Hâroun; celui-ci, à la tête
des Is'iîten~, vint mettre le siège devant Ndkour,fut repoussé et, désabusé de
ses projets ambitieux, fit une soumissionsincère~.
Evidemment la petite principauté de ~V~OMr avait échappé au partage du
royaumed'Edrîs II en ai 3, et était restée étrangèreaux bouleversementsqui
en avaient été la conséquence.Protégée par sa faiblesse,commele sont, de nos
jours et près de nous, les républiques de Genèveet d'<4MJ<M're, protégéesans
doute aussi par sa soumissionaux EDtusrrES,devenus puissants, la dynastie qui
régnait à ~V~oMrétait acceptée ace point que Sa'td-ibn-S'àlih' avait marié sa
soeur, Omm-es-Sa'd, à Ah'med-ibn-Edns-ibn"Moh~ammed-ibn-So!aïmân\Ce
nmo-mn°.mvu aamuacu-aana-~maamcm ,vc

Ibn-'Adzâri dit "sur le D~eMj/enMMA.)! L 19), Ibn-Khatdoun, après ie mot So)aïmân,


(B<:iatt,t.I,p.tA',<.l.) .) ajoute )_)~Lc et laisse en Manc )e nomde la to-
F<-Meca~ oMs~-MemaN, p. 1. 8 (/. A. ca!ité dont Ah'medétait seigneur. M. de Stane
t.XHI.p. 179,5'sër. 1859).–Cefut~Aisoun, a rempli ce blanc par !es mots <tde O/pr~cMaA
page de Sa~ïd, qui, au refus des autres serviteurs, mais j'avoue que cela me parait contestaHe*.
exécuta Edris, après i'ord~e formel qu'it en reçut M. de Slane (N. B. t. III de t.) trad., p. 335.
de son maître. Ibn-'Adzâr! a copié ce récit d'Ei- note a ) a émis l'opinion que, au tome II du texte,
Bekri. (Bat~t, t. I, p. tvt, lin. utt. à p. )A., p. )-t, L t a ()h où tbn-Khatdoun parle du par-
tage du royaume d'Edrts II entre les membres
Les 7<~&Mt~ comme tes BeM-OMft'~to~ et de sa famiue), il y avait lieu, dans le texte im-
tesJ~ezeMMaM~, sont une branche desMeMataA, primé commedans les manuscrits, de supprimer
que l'on rapporte à la souche de MiDsms, quoi- ~H-jE<M;. M. de Gœje (S'i/a~ ~A;-t&, p. ~7 )
qu'il y ait, à ce sujet, des opinions diverses. rejette cette sM~pn'MMMt, et pense qne dans le
(H. a. B. t.t,p. ).A,L 19, et p. ))~5et6; texte d'Et-Bekr! (p. vA, t. 3) H y a Meud'ajouter
t.ldelatrad., p. lys etaay.) ~j ~~t après ~j ~~f.. Je seraM porté a
~-MecaK/c 0!«t~-Me)Ka~,p. t)', 1. 5 a 19
~9 n'admettre ni Fune ni t'autre de ces cofrections,
(J. t. Xin, p. 174 et 175, 5° sér. 1859).– comme je t'ai dit page a de ce volume,et, quant
B<!t<M!,t.I,p.)A),LiaiO. a ce qu'à !a même page du S'~t<, !e savant hol-
En copiant ce passage dans Ël-Bekri (p. <)F, landais dit de la confusionfaiteparJbn-KhaMoun

Dumoinsdans)epartagedontitpar!e(LH<)e)atrad.,p.5~o),it<]itquey~mj'ettëchntaAh'med.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! t31
.1 .'0 »
mariage, dont jai déjà dtt un mot', était compromettant, car c'était une
alliance avec les Edrisites, dynastie que, malgré l'état de décadence où elle
était, ~Obaïd-Auah-ech-CMïne croyait pas pouvoir attaquer de. front, à cause
des racines qu'elle avait jetées dans le Maghrib; l'envelopper dans un cercle
de popfdationssoumises à'son empire iui parut sans doute une manœuvre
plus Labiïe, quoique d'un succèspeut-être plus lent, mais plus certain. I! s'était
déjà assuré le dévouement des ~'&M<!pa~, il voulut tenir aussi les BeMt-tMt~
dans sa dépendance, et somma Sa'ïd-ibn-S'aHh'de réciter la khot'bah en son
nom. Celui-ci eut le tort de confier à son frère louçofie soin de faire composer
la réponse, et ce prince en chargea Et-H'amas de Tolède,poète à la solde de
Sa'ïd. La lettre de 'Obaïd-Allahétait menaçante; la réponse, qui commençait Sa'M refuse
e reconnaître
par ces mots «tu en as mentir, était une insolente bravade2. Aussitôt cette ~souveraineté
réponse reçue, le Chu, courroucé, transmit à Mas's'âiah-ibn-H'abbous, gou- duMahdi.
verneur de 7~A<!f<, l'ordre demarcher surA~OM~.nCe fut en 3o& (016-017
<tdeJ.C.) que Sa'ïd vit éclater cet orage -n
Parti de ?<~<M~ ie i" dzou-'i-h'idjah 3o&~ (lundi a 6 mai 917 de J. C.), IV as's'âfah-ih))-
H'abbous
Mas's'aiah s'avança jusqu'à une journée de ~OMt- prit position à~Ves~, où
marche
Sa'ïdie joignit à la tête dessiens, et, pendant trois jours, livra des combats contre lui.
dans lesquels il déploya une grande bravoure et montra qu'il était digne d~
commander à de vaillantssoldats. Il avait dans son armée un Berber nommé
H'amd-ibn-et-'Atach, de la tribu d'It'ououeft (.b.: °), qui conçut l'audacieux
projetdëpénëtrer dans le camp ennemi avec sept cavaliers et de marcherl'
droit à la tente du général fat'imite pour le faire tomber sous ses coups. Mais
ce projet échoua; une foule de soldats entourèrent ces téméraires, les saisi-
rent et les amenèrent devant Mas's'àlah, qui donna l'ordre de leur trancher

(H. &B: t. Hde !a trad., p. 570), sa critique de ce volume).– M~x&MaM ~pag'He, t. III,
meparait juste, et je ne meflatte pas d'avoir p.38.
(p. 10
o de ce Volume)résolu toutesles diu!cultés El-Bekr!,p. <)< it (J~.t.Xin,p.t76,
que présente cetteget)ëa!ogië. 5'sër.i859).
'Note 6 de ta pagei o dece volume. Onpeut estimer &cent lieuesla distancede
Et-BeM,p.<))e,m6ne,ap.I.8(J. Ï~AaMàM&OMr. Pour une armée, c'estau moins
t. XIII, p. lyS et 176,5'sër. t85Q).–N«fotre dix-septjours de marche.
des Bef~, t. ï,p. )'A)'=,1. 6 ai a (t. If de la Les BeM-7<'eMOMe/! formaientune tribu zena-
trad.,p. t&o). tienne et étaientirèresdes BeK!-BaM<M. (B. B.
BMfo<re Be)- t. I,p. )<A)e, i. t/t (t. H t. f,p.t~,L io et 11, p. ve, 1. i5;–t. H de
de la trad., p. i&i). Ibn-KhaMounprétend à tort la trad., p. &5, et t. III p. agi.)– ibn-'Adzâri
qu'a cette.date Sa'id-ibn-S'anMrégnait depuis donne à ce Berberte nom de Ah'med-ibn-et-
cinquante-quatreans(voyez!anote6 delà p. ia66 'Abbâs.(Bai'<:H,t.p.)~,I.a.)
17-
t32 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
la tête.
tète. s«On
Onne
ne tue pas un homme comme moi, s'écria Ibn-el-'Aïach.
Ibn-ei-'Aïach. Et
~9 ,t't t~ ~) D- -t i- J-
~pourquoi pas? dit le général. Parce que, sans moi et sans le secoursde
« monbras, tu ne pourras jamais vaincre Sa'id.~ La hardiesse de ce Berber
et sans doute aussi une attitude en harmonie avec l'assurance de son langage
tirent impression sur Mas's'âlah; il lui laissa la vie, le traita avec des égards
dont le farouche guerrier fut manifestement touché, à ce point que le générai
fat'imite ne craignit pas, au bout de peu de jours', de lui confier un détache-
ment pour faire un coup de main. H'amd, sachant qu'un côté du pli de terrain
occupé par Sa'ïd était mal gardé, se dirigea vers cet endroit et pénétra dans
la camp; les troupes de Sa'ïd, se voyantattaquées par un point qu'elles avaient
cru inabordable, s'enfuirent dans le plus grand désordre, et le prince lui-
même, pris au dépourvu, fut entraîné dans la déroute. Jugeant la position
désespérée, il fit passer à A~OMfl'ordre.d'évacuer te palais et d'en transporter
les habitants, avec leurs effets, dans l'île qui est située auprès du port2. Ses
trois fils (Edr!s, Mo't'as'imet S'âlih') se retirèrent, avecle reste de la Emilie,
dans ce lieu de refuge. Pour lui, endossant une double cotte de mailles, il
se mit à la tète de ses pages et de ses principaux lieutenants, fondit sur l'armée
ej
ennemie, et combattit jusqu'à ce qu'il eut trouvé la mort. Son camp fut mis
SoSdet'Mgireai
au pillage, et le 3 moh'arram 3o5 (jeudi 26 juin ai deJ.C.)Mas's'atah
(9'7-9'S .g,
entrait dans A~oMf~. La ville fut saccagée, les femmeset les enfants réduits
deJ.C.).
C) captivité. La nouvelle de ce succès était aussitôt transmise à 'Obaïd-AIlah,
en
PriscdeN~our.
a'
avec la tète de Sa'ïd-ibn-S'alih' et celles de son neveu Mans'our-ibn-Edrîs-
ibn-S'âlih' et de plusieurs autres membres de la famillevaincue. Ces trophées
furent promenés dans les rues de A~Mf<MM<!m et exposés sur les murs de/!<!&
Ma~.

Si l'on estime (voy. la note 5 delà page pré- t.I,p.)w,Lt5,ap.~A,3,etp.tA),Ltt,


cédente) la date à laquelle Mas's'âlah dut arriver à p. )Af, ). 13; H. d. B. t. p. CAP,L t5
devant ~V<M'oMf, et si l'on considère la date (que et 16 (t. II de ta trad., p. t4i). Dans Ibn-Khat-
je vais donner) à laquelle il y entra, it faut que doun on ne trouve pas les intéressants dëtaik
tous ces événements aient été très rapides. donnés par Et-Bekr! et copies par tbn-'Adzâr!.î.
Voyez ianote 6 delà p. 198 de ce volume. –E!-Bekrt tes avait certainement empruntés à
3 U avait trente-trois
y jours que Mas's'âiah Moh'ammed-ibn-Ioucof, surnomme Ibn-e!-
avait quitté ï'a/Mtft. Onarrâk" (leSis du marchand de papier), qui
Et-Bekr!, p. in fine, à p. <)t, L i 4 (J.4. était né en aga et mourut en 363; K avait la
t. XIII, p. 176 a 178, 5' sér. t8&9).– Bai~M, réputation de eonna!tre stbjen {'histoire et la

Castn,B:H)ott. ar<tt. Http.eMMnat. t. U, p. taSetia~in-M., Matriti, t~o;–deGayangos.t.


p.45t,note23.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPtTRE il.. 133
Les fils de.C"J't.–CM]')-
Sa'ïd-ibn-S'àlih' et t.tous ]-t_)~)f'l)
les autres membres de ia famille qui
avaient pu quitter la ville partirent de i'ne ou ils s'étaient réfugiés, et allèrent
débarquer à JMa~aet à &M~M< Fidèle à la politique de sa dynastie~,'Abd-
er-Rah'man III leur fit l'accueil le plus empressé, fcil leur envoya de beaux
f habits et de riches présents, leur laissa le choix de venir se fixer dans ia
capitale du royaume (Cor~oMe)~ ou de rester à ~~s~.n En prévision des
éventualités favorablesqui pourraient.se présenter aux jeunes fugitifs, ils pré-
férèrent rester au point le pius rapproché de la côte d'Afrique.
Après avoir employésix moisà parcourir le territoire de ~V~OMf~, Mas's'aiah
reprit le chemin de Tdhart, laissant le gouvernement de la nouvelle conquête
à Dalou! oSicierkitâmien, qui, sans qu'on en dise la cause, se vit, au bout de
peu de temps, abandonné des troupes qu'on lui avait laissées. Les trois filsde
Sa'ïd, bien renseignés sur là position du gouverneur de ~V~oMf,montèrent
chacun sur un navire différent, après avoir fait la convention que le premier
arrivé en Afriqueprendrait et garderait l'autorité suprême. Ils s'embarquèrent
le soir et partirent en mêmetemps, poussés par un vent favorable. S'âlib', le
plus jeune des trois, arriva la même nuit dans les parages de Ndkour, et, au
point du jour, il entrait dans le port de OM~t-B~'<tf (la rivière des bœufs),
près de ?emp~Mt~m\ A la nouvelle de son les Berbers
arrivée, les
on arnvee, Berbers accoururent
accoururent de
de
~_1"1- du _1_-
al_1_1- 1- 1
le ix" Umatade seul' de assassiné en
'ri
géographie Maghrib que 'Abd-et-'Aziz, Espagne par
d'Espagne, Ët-H'akam-et-Mostans'ir', le chargea ordredukhaii&Omaïade Soiaïman, on a vu.dis-
d'écrire ce qu'il savait sur un certain nombre de je, que ce fut cet Aïoub qui, en 97 de l'hégire
iocatit~s, parmi lesquelles Mak'k'ar!~ cite 2'a~tW, (715-716 de J. C.), transporta la capitale de
OMatran (Mt), TMtM, &t7mafa&, JVa&eM)', l'Andalousie de Séville à Co)'<~oMe.
BM'raA (du Maghrib), et on ne peut pas douter E!-Bekr!, p. L 17 et 18 (J. A. t. \!H,
qu'Et-Bekri ait puisé a cette excellente source ce p. 178, 5'sér. 1859).
qu'H raconte de M~Mr. FM. p. <)i, L tQ et ao (J. A: t. XHt,
'i)ferta-jB<K~aMaAj c'est-à-dire ~<me)'Mde p. 179). K <<.B. t. I,p. t~ L 17 (t. Il
PeeMaa. La ville de PeeAtM, située a six mi!!es de la traduction, p. tAi).
° tbn-'Adzar! ëcrit
d'meha', ëtait d'abord le chef lieu de ce canton. JJ~ (Dzaloul) (B«MK,
(No~ de M. deSIane/J. t. XIII, p. to&, t 1, p. )vA<L to);j'ai, comme l'a fait Ibn-Kha)-
notei,5'sër.t85a.) doun (t. ï, p. ''A)*,). 17), conserve''orthographe
Voyez a ja page at de ce yciume. d'Et-Bekrî(p.<)'<,Lao),J~b.
On a vu (t. I, p. a56, note a, et p. 367) Et-Bekr!, qui dit précédemment''qu'itiai*
que cetnt Aïoub-ibn-H'aMb-eI-Lakbmi, succes- lait Mt:ejournée et demie pour passer de ~V<&9)«'

~utTegnadMSramadhand&oauSsatarabb.
1
''T.n,p;))C,m6ne,etp.))~,).t.
Sur ta rivé gauche du'Rio de ~<N)en<t, au pied méridionalde la S«n'a <h Peehttto(feMitieLMnf de t'~M"<
de Lopet;in-M.,Madrid, t8to).
''P.'h,).t3ett<)(J./<.t.Xn!,p.i65ett66.5'!iér.t859).
i3~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tous les côtés pour lui faire accueil et, le proclamant leur chef, ils lui don-
_A_--t
nèrent le titre d'jEM-Mm (l'orphelin), à causede sa jeunesse. Ils allèrent aussitôt
s'emparer de Daloul et de ses gens, pour les crucifier sur les deux bords du
~oMr. ff'Abd-er-Rah'mân III, ayant reçu de S'âllh' une dépêche lui annon-
çant la nouvelle de ce succès, dit EI-Bel:ri, la fit lire publiquement dans la
~grande mosquée de Cordoue,et en expédia des copies dans toutes les pro-
Kvincesandalousiennes;il donna en même temps l'ordre d'envoyer aux princes
trs'alih'ides tout ce qu'on pourrait trouver de plus beau en fait de tentes,
Kd'équipages, de vêtements, de selles, de bijoux, de drapeaux, de tambours,
<tdecottes de mailles et d'armes de toute espèce » Ibn-Khaldoun ajoute que
S'âlih' fit proclamer la souveraineté de 'Abd-er-Rah'mân(-en-Nâs'ir) dans
toute l'étendue de ses États 2; il dit même que cette proclamation précéda
l'envoi des cadeaux et que, parmi ceux-ci, se trouvaient les insignes de ia
royauté. H est facilede deviner ce qui s'était passé en Espagne dans les con-
férences que les réfugiés de ~V~OMf, ou tout au moins l'un d'eux avaient eues
avec le souverain de Cordoue.L'Idée fixede la dynastie omaïade recevait en6n
un commencement de réalisation. Le passé nous a permis d'entrevoir quelle
était cette Idée nxe; un avenir prochain la rendra plus nette encore; 'Abd-er-
Rah'mân III a déjà un vassal en Maghrib, il voudra bientôt y avoir une pôsi-
tion.
L'année 305 (giy à gi8 de J. C.), dans laquelle s'accomplissaient ces
événements, qui renfermaient le germe d'événements plus graves, fut remar-
quée dans l'tsiam et reçut le nom d'année~M~M(~! &iL~), parce que, dans le
seul mois de chaouâl, l'Incendie détruisit les bazars de Tdhart,.ceux de J~s,
les jardins de Mikndpahdans l'intérieur de l'~spag-tte~et les bazars de Cor-

~a~N, nefaitaucuneréflexionsurla rapidité excessive


de la traversée de ceux-cine lut pas
decettetraversée
de S'âuh'M uneKMt't;
ilétait dueseulement à lameretauxvents.
natureldeiaremarquerqu'eHesup- E)-Bekri,
d'autantplus p. tv. l. 8 a tt (J. t. XN,
poseuntempsexceptionnellement
favorable,et p. 179 ett8o, B'sér.t85()).–Bai<!M,t.t,
quesesdeuxu'eresreneontrèrent,dans!esmemesp.)Af,iai9.
parages,untettempsetdesventssicontrairesque H. d. B. t.l, p.fA)*, Mn. utt. (t. U de la
}enrtraversée,dit!ememeE!-Bekr!,dura<<eM.ï' trad.,p.i~n).
moi8 n Il a !a unensemble de circonstances Voyez
la note'7 deïapageprécëdehte.
quirenddifEciie
desedéfendredelapenséeque Jeconserve onvoit, laleçondu
ici,comme
le plusjeunedesfrères,d'accord
avec'Abd-er- texteduÂ''a)'t'<~ parM.fornberg(p.-<),
publié
Rah'mân,jouasesdeuxaMs,et que;ia<iurëe 1. ti;–p.&3 de !a trad.lat. tn-A°,UpsaHa;

'P.<)v,).t9ett3(J.t.X!!t,p.t8o,5'sër.i859).
LiVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 135
tloue1. 'Obaïd-Aiiah
ud-Aiiah éprouva san~aucun
san~ aucundoute
doute un vif regret de la perte qu'il
venait de faire du seul territoire qu'il possédât dans le ~a~n&-e~s' et dut
avoir hâte de réparer cette perte, qui dérangeait ses plans; mais la protection
évidente que l'~sp~Me accordait aux petits souverains de A~OMrtint le prince
fat'imite en respect; il comprit que tirer l'épée contre S'alih'-ei-îetîm, c'était
désormais déclarer la guerre aux OMAïADES; H recula devant cette puissance,
et ses vues se portèrent denouveau vers l'orient. Ibn-Khaldounplace en 3o~,

i 846),parcequ'ily a unelocalitéde cenom* !at. p. 134dela trad.franç.). tbn-'AM-


surlarivedroitede t'~e, au connuent de la el-H'alîrn
ditici t(!~&af~ des&Mafa&"
capitale
S~T-edanscegrandfleuve,là oùcelui-citra- (~jL)ii<~c~).
verse la Catalogne, avant de se jeter dans!a Mé- Il. d. B. t. II de la trad., p. 5a6. A pro-
~t'terMMee, un peu au-dessous de ?''of!'OM'' (à prement parler, la campagne ne s'ouvrit guère
<amitiés').
qu'en 3oy, et, comprise ainsi, l'assertion d'ibn-
A''ar<'a< p. f), i. t o a i 3 (p. 83 de la trad. Khaldoun s'accorde avec celle des autres sources.

Que les Espagnols écrivent Mequinenza, à huit lieues sud-sud-ouest de tertfb. Edrisi place ftlequinenza à
cinquante mUksdeï"or<M (p. )/)', 1. i5), et)a tradnctiond'Am.JaubertajoBte (t.n,p.s34):t!etàMixante-
!tdix mittesde BtMtea.!) Ce dernier chiffre doit être exact, mais je dis ajoute, parce que je ne retrouve pas ce passage
dans le texte édite à Leyde, en t866, par M. Dp~y. Sans aucun doute, comme t'a
expliqué ce savant' il n'y a
en Afrique qu'une seule ville du nom de Mt*<m<Mt(M'~MeMï des cartes), et
que c'est celle dont partent tous les
auteurs sous le nom de tMcmMt-ez-ZetMtm (Mt~M~a~ des oliviers) et de TtHc'st'at't' La petite rivière qui coule
à l'est de cette vitte est un afuuent de la rive gauche du Sabott. J'ai
dit (t. I, p. 35i), d'après ibn-Khatdoua,
quel était, à t'origine; lé territoire des M)'<t)~<th. Les membres de la tribu qui t'occupait vécurent longtemps
en bonne intelligence; mais vint l'instant ou ils se bronitterent, et les plus faibles furent chassés du territoire de
la tribu; tes expulsés fondèrent Me}MtM~ dont la construction projetée était pent-étre le motif de la brouille,
puisque, ceux .qui restaient sur le soi natal conservèrent leurs anciennes routumes en continuant à habiter des
cabanes construttesdebronssaittes, commecetaavaitencoretieu du temps d'Et-Bet:r!
Voir la feui!le LXXV de t'/M<H~e Lope:, in-M., Madrid, t8to. La traduction française (p. tM) que M. Beau-
mier adonnée du Far('a<, en, t8Co ne ditpas comme le texte publié par M. Tornberg, qu'il s'agit deMtbm~
comme sites manquaient dans le manuscrit de la grande mosquée de
<E~«~M, mots ,J(jJ~t (_).j
Maroc, sur lequel M. Beaumier a travaitté. Iak'out ne connaissait pas cette tocatité, car dans son Mo'om (t. IV,
p. Ot.t. ao) etdanssoh ~oc&iatt't(p. p.t~,). <6) il en parle comme étant dans tes dépendances de M<M'Ma&,
qui en esta une distance énorme. Cette erreuraétéredresseeparM. Dozy(t.I,p. 196,9 à la note délai" édi-
tion de ses ~cA<TtAe< Leyde, i 8&g), ce qui a empêché qu'eue ne se
reproduisit dans te Mtt-<<! (t. Hl, p. ) ("A,
t. 9, i8M), où on )it bien <tdes dépendancesde~artW«& du reste, comme Iak'ont, iU'intitute
.~s..(~'«')t,
"forteresse!))~
EdrM, p. H.. tin. utt. H dit~Jt Jt L~j (p. )<)., 1. 8); it serait ptus exactde dire L~~j, car, r,
dans ta dernière partie de son cours, t'jEtM coûte de t'ouest à t'est, et iion
embouchure,;par rapporta ?"ct't'b<e,
est à très peuprès à t'est de cettoviite. (Voir la feuitte x!<v de t'~it!) de
Lapie, pubtié en i8ag.)

Bect.mr ftitt. poMt.« h'M~r. de i'&f.pM~mth m~et ~e, p. i~, &la note; in-S', Leydé,t849.
'*Ec!ris!,p.vv,5,i!)-8',Leyt)e,t866.
h) Ramnsio.M.StA t\[erj!aed)tiot)e)m-f<!)., Venetia, i66t. (J.Temp<)m),p.t:t3, in-M.,Lyon, t5B6.)
Qn!diwitenMo(io~-t668):<'mainteMntmbtt)-,« etc.,p.<)i); )..ioi–V.t.XtI!,p..83, 5'~r.i85o).– H'Mj.-
KMhh (L V,p. 6.0, n" ) )Ay), t. 3) ptace M morten M? ( toat de J. C.). M: DotyPrécisechmctt 487(le t" enaonM487cortM.
poh:danMn)~ia~Mp~mbrët094).(B<mrt'tM.~HtittKH~ pendantle ~m~yen ilgs;t. 1 p, p.s98,I,elde",869')
1136 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Soëdei'hegn'e maisIbn-el-Athîr',
H Ibn-'Adzâr~, Abou-'l-Feda~,Mak'rizî\ placent en 306 une
(9'8-9'9 seconde
deJ.C.). ).
< expédition que le Mahdi donna l'ordre à son fils de diriger contre
Seconde tt'~g~<e. Selon Ibn-'Adzari, t'armée se mit en marche le lundi i" dzou-'i-
expédition k'a'dah~ (5 avril gig de J. C.); elle était composée de Kitâmahen grand
t~
contre J'Égypte.
nombre, d'Arabesde i'Ifrîk'ïah et de Berbers de diverses tribus. KhaiH-ibn-
I1

Ish'ak', Abou-Ghanib le secrétaire et d'autres des hommes haut placés près


L

d son père en faisaient partie. Les débuts de cette campagne furent heureux
de
So~det'hegire El-K'àcims'empara d'Alexandriele 8 safar 3oy et la villefut livrée au pillage
E
(9'9-9ao
deJ.C.). Dirigeant alors le chef de son avant-garde, Solaïmân-ibn-Kau, sur le J~atOMM~
D

ce générai s'en empara de vive force, et fit tomber sur cette malheureuse pro-
C~

vince tous !es fléaux de la guerre; ensuite Et-K'âcim transporta son camp
V:

d
d'Alexandrie dans le Faïoum après avoir occupéD~xcA,et remonta même bien
au delà, s'i! est vrai qu'en redjeb il prit possessiond'JM-~cANtOMm<MM'comme

'.iH-j!Mmt<,t.Vni.p.).i8ettQ. (AtM~j t. H, p. 506, 1. o et seq.) avait in-


'Baiat!,t.t,p.)~3. diqué Fannée 807 comme celle de la prise
Annales mM~MKtCt,t. H, p. 399, 1. i<) et d'rt'e.–Ibn-eI-Athir (N-A~Mt7, t. VIH,
seq. p. A)", l. ao) précise en reM-'t-akhir 3o'y.
~&t!'< t. p. ~o de l'édition de Boulak, Ibn-Khallikân dit en reM-'I-aoael So? (~t'<tM-
citée par M. de Slane (J. A. t. XII, p. /n5, OM~!fat-«t)t, n" t'jt, &sc. vu, p. )f), 1. 4;
note 3, 5* sér. i85g). Cet ouvrage de Mak'rizt t. HIde la trad. angl. p. 181).).
est indiqué dans H'âdji-Khalfah. (Lexicon, t. III, BM~t, t.I,p.)Ae,L3.
p.t6t,1.7et8.) /&<W.m6me page, 1. y et 8.
BaMM~t. I, p. tAp, 1. 3 à 7. CAroM. C'est la représentation du ScAmoMM des
C<tMfa&f. in Gregorio, p. &5, L 16 et 17. Suivant Kopt'es', i'Épjto~ro~f? ~ey~~ des Grecs
cette chronique, le départ eut lieu en 6~97, qui Hermopolis' et Mercurii o~pt'~ttm''des Latins. De
commence le t" septembre gi8 de J. C.; le Schmounles Arabes ont fait (j~;<&t «OcAmoM-
départ eut donc lieu le 5 du huitième mois de tDKttK,dit Abou-'I-Fedâ, semble être, en arabe,
6~97, autre manière d'exprimer la date donnée tf!e mot achmoun mis au duel' Iak'out,
parleBe~M. Me'~am-BoHaM, t. I, p. fA)", L t. Et.
~Vo~'oMB!, t. H, p. )<)'<,1. 7 et 8, et Quatremère, Mém. fféogr. et /;«<. sur f~ypte,
p. f.t, L 9. Abor-'I-Mah'âcin confirme ainsi, t. I, p. 4~0-~99; in-8", Paris, i8ti. Cham-
in'urectement, l'indication donnée de la fin de 3066 pollion, M~pte MMS~ Pharaons, 1.1, p. aga.
pour le départ d Abou-'i-K'âcim. Eutychius Vansleb place cette ville à cinq journées plus

'Champoiiion,<ypte<CtM<e<P&afaoM,t.U,p.ta5etia6;in-8°,Paris,t8t4.
Ptetem. Geog! ?)-< octo, lib. IV, cap. v, p. 107. a8.–Strabon nomme seulement les jtfefNtopeh'tamt,
Êp)<otroA<rm( Geop-apMea,lib. XVII, cap. S 4o, p. 6go,1:t. a6, de Fédit. F. Didot). Steph. Byzant. DeMe
etPop.,p.s70;m-M.,Amste)od.i6~8.
''An)n)ian.Marcet.tib.XXH,cap.ïYt,Ss,t.I,p.3o5;in-8°,Lipsia!,<8[<8.
C. Plinii Ht'<(.)t<t<Mr. tib.V.cap. M, S n, i t.t,p. aSy. ). t6;in-M.,Pa)'isiis, t~zS.
')bn-H'auk'at,p.t.<,I.t;m-8°,Lugd.BataY.t873.
Géographie, p. ))t, 5 5 et 6 (t. Il de la trad. de Reinand, p. tS?), –ChampoMion, t. ], p. 399 et agS.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 137
-Athtr'
le disent Ibn-ei-Athîr', ~n-Af)~}2 A~n'<-Pof)~3otthT.-)~h.,tf)~,n4
Ibn-Adzâri~Abou-'l-Feda~etIbn-Khaldoun*, qui
assurent, en outre, qu'il conquit une grande partie du -S'a~ (J~x~t).
Ces succès étaient dus, en grande partie, à l'imprévoyancepar suite de
laquelle, sous Mok'tadir, qui régnait alors à Baghddd,1'~g'y~e était presque
complètement dégarnie de troupes au moment de cette seconde invasion
d'Abou-'I-K'~cim~.Nous avons vu plus haut ce prince vaincu rentrer à la
fin de 3o i en Maghrib, et son général H'abaçah éprouver aussi une défaite
en 3oa. H parait que, dans cette dernière campagne, Mounis-eI-Khadimavait
eu, de son coté, à se plaindre de Takîn-el-Khazarî, car il le destitua de son
gouvernement le mercredi i~dzou-'l-k'a'dah 3o2 (3i mai 915 de J. C.), et
fit connaître au khalife les motifs de la mesure sévère qu'il avait été obligé de
prendre~. Le 7 dzou-'l-h'idjah suivant (vendredi a3 juin g15 de J. G.), Takin
quitta ~ts'r, oùil avait gouverné cinq ans et quelques jours. Le khalife le rem-
plaça par Dzoukkà-'r-Roumi~, qui prit possessionde son émirat le dimanche
douze nuits passées de s'afar 3o3 (27 août a i 5 de J. G.). Lorsqu'en 3oy ce
gouverneur reçut la nouvelle de la prise d'e<!K~f!e, il rassemblales troupes
dont il disposait, installa son camp à Djizeh et l'entoura d'un fossé. Maisil
tomba malade, et mourut le 11 rem-'l-aouel (11aoAt 010 de J. G.), après
avoir gouvernéI'j5~~<equatre ans et un mois. Takin, nommépour la seconde
fois au gouvernement d' fut appelé à le remplacer Mais Mok'tadir
avait envoyé au secours de Dzoukkà un corps d'armée, commandé par l'émir
Ibrahim-ibn-el-KighIaghet par l'émir Mah'moud-ibn-Djamal(ou H'amal), qui
arrivèrent à M<s'favant Takîn, dans le mois de rebt-'l-aouelsusnommé. Takîn
les ysuivit de près,puisqu'il y entra le ai cha'ban. Il commençapar conSrmer

baut que le K'aire, sur ia rive occidenta)e du ~H-~O~'OMM,t. II, p. ~A)~,t. i et 2.


Nîl'. (Voyez,?. 503, la note de t'F~'t~-MM Abou-'I-Mah'actn dit à tort jeudi t
de Hartmann; in-8' GottingeB,t7g6 ) OcA- Et-Makin l'appelle Doukkâ-')-Â'ouat-, trie
memMMétait ta capitale de ta province de ce borgne)! (Hist. ~arat.~ p. 188, i. a g).
nont.' R:-AMy'cMM,t. II, p. )<)e,1. et 5. Le
~Vin.p~A~iin.uit. texte dit à tort le samedi ta ëcoulé de s'afar 3o3.
Bat<!)t,t. p. fAo, ). 8. ° 7M<t.n,p.H'<,L )4 ai7,etp.r.e,9.
~K)M<.MM/e)~ t. H, p. SSa, iin. uit. Puisque le texte dit le soir du 1reM-'i-
*~M<e<re~BerA<')'~ t. I! de la traduction, aoue!, c'est que le so!ei) n'était pas encore couche,
p.5a6. mais était près de l'être. Pour nous, )e )i août,
BaiHMjtI,p. t~e, toettt. il se couche à heures ao minutes.

Hftt.<<e!')%tMd'aHA-te,p. a); lu-tt, Paris, 1677.–Voir aussi sa ~oMMNe)-~a<tcM


d'Egypte, p. 364;
i')-ia,Pa)'ie,69!B.
M,~()9°-
tt. i8
138 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFMQUË.
))~ ~FAH~ ~)n~~]~t~)'- -i f-t .)~< T
Ibn-Tâhir dans le poste de la police, et, faisant rapidement ses dispositions, il
sortit des environs de Mt's'?'avec les troupes de la ville et celles de l'Mc', pour
aller s'établir à D/~K-A,où il fit creuser autour du camp un second fossé comme
celui que Dzoukkà venait de faire creuser quand il mourutl. L'avant-garde
des troupes maghrébines était entrée à ~ncen s'afar 3oy. La population
de Ms'f, émue de cet événement, avait fui àA''oboM~ et dans le ~'t~x,
surtout quand ou vit mourir Dzoukkà; mais }'arrivée de Takîn décida le retour
de ces fugitifs. Bientôt Takîn apprit que non seulement Ei-K'acun était tombé
sérieusement malade à ~~amJnc~, mais que la peste s'était déclarée dans sou
armée et emportait un certain nombre de ses généraux, parmi lesquels
Daoud-ibn-H'abâçah fut une des victimes Ce ne serait donc pas en redjeb,
comme je viens de le dire d'après Ibn-'Adzàrî, mais un peu plus tard,
qu'Abou-'I-K'acim remonta vers Mis'r. Takîn l'attendit à Z~<-A, et quand
l'armée fat'imite approchait, il sortit à sa rencontre, lui livra un combat ter-
rible, dans lequel, au dire d'Abou-'I-Mab'acin 5, la victoire resta aux Égyptiens;
mais commeil ajoute que l'armée d'Ei-Mahdi se dirigea vers le ~(t't~et que
Takîn rentra à ~t's'f, je me demande si je ne dois pas donner aux Africains
t'avantage dé cette journée, que je dois placer en ramadhân ~oy, car ce fut
ensuite, et en chaouâ!, que vint, d'après Ibn-'Adzan~ et Abou-'i-Mah'acin\ le
désastre de la flotte africaine, désastre dont je vais maintenant parler. La
peste, ai-je dit, avait fait de grands ravages dans l'armée d'Abou-'l-K'âcim; le
Mahdi envoya au secours de son fils une SoUe de quatre-vingts vaisseaux,
commandée par l'eunuque SoIaïmàn-e!-Khâdim et par la'k'oub-el-Mtàmi, qui
partirent deJMaMaA et se dirigèrent vers ~MMM~ne.D'après le conseil de
Mounis-el-Khâdim, qui se préparait à passer en ~g~c, le khalife fit partir de
7"arsoMsune flotte de vingt-cinq vaisseaux, sous les ordres de Thami (J~) le
Fati~. Cetul-ol rencontra la Sotte fat'Imite près de /~<~(/Mc~"), brûta une
F)t-~M~'OMm, t. t!, p. r.e, I. to à 16. cationsdonnéespar M.Dozy(Hec/t.Mf~M<.
f&!<jt.I[,p,f.'<,t.5. /)oK<.e;KHer.~e<'E~Mg'HepM(<a)t(&'m<)~f,
B<M<M,1.1, p. )AC,t. 10. t. I, p. ao6; in-8' Leyde.,18~9). Eutychius
St-~Vo~'oMm~ t. H,p. ~.i, L /)à 6. écrit J~' (ThamM),maissontexte imprimé.
't.M,p.f.i.8. OxoniiB,t658ett659,estt'emptidefautes,et
t. t, p. )Ae,L 17 à 19. Il donneà j'ai préférél'orthographedu B~H (t. t, p. )AO.
BatM):,
cette victoit'eMvate la date du dimanche(lisez 1. 17);j'observeraiici qu.'ttm-el-Athir
donne à
douze nuits restant de chaouâ)807 lamirat'abbâsHdetenomd'Abou-'Matnan (E'
(samedi4marsoaodeJ. G.).. ~t!Mt<,t. VtH,p. AF,). 7).
'JT!Vo~'OM)H~t.H,p.f.'<,i.9.. "Voit-,sur cetteviUe.GhampoUipniejeune,
Voyez,surladénomination defati,lesexpli- L'ÉgyptesouslesPAar~M,t. p. a4i. C'est
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 139

partie des vaisseaux, coula bas les autres, ht prisonniers ceux des soldats
qui ne périrent pas dans les flots. Je viens de fixer la date précise de cette
victoire navale. Mais ce succès n'était pas décisif, et l'&gy~ restait au pou-
voir d'Abou-'l-Kacim, dont il est si vrai que Takîn n'avait pu arrêter la
marche vers le 6*<t'M~, qu'Abou-'l-Mah'âcinlui-même dit que ce gouverneur
attendit à ~ts'r l'arrivée de Mounis-eI-Khadim.Or ce fut seulement en mo-
h'arram 308 que celui-ci arriva en ~~e avec environ trois mille hommes 3oSdct'~ë~n'a
de troupes de I'/f< Takîn vint alors de nouveau camper à Dy'~ et en- (9'9~'
deJ.C.). ).
voya Ibn-KîghIagh dans le 5'a'M~.Mais cette expédition paraît avoir échoué
encore. Au commencementde dzou-'i-k'a'dah, Ibn-KîghIaghmourut à B<-Bs/t-
Map< En outre, la position se compliqua de divers incidents Takin apprit
qu'Ibn-el-iMadînîle k'adhi et beaucoup d'autres personnages de Ms')'faisaient
de la propagande pour le Mahdi; il les fit arrêter, leur trancha la tête, et
emprisonna ceux que cette propagande avait séduits. Les partisans du Mahdi
se rendirent maîtres du .FatOMM~, de l'île <fjE?-Oc/MKOMma!m
et autres lieux. Les
affaires ne se rétablirent pour le khalife que quand un second secours, com-
mandé par Djimî-'l-Khâdim,lui arriva de l'Irdk', en dzou-'l-h'idjah 308 Tous

i'ancienneBoAëtT~Md'ËtiennedeBvzance~D.ago.rt'e.
l'ancienne BoAëtT~d'EtiennedeByMnce(p.93o, entre~Kt'<M/MtA
Syrie, entre ~s!'<M/M~etft ~'H~n
N'a~ep~(dont
ftnntilil forme
fnrmf
i. y, de l'édition d'AbrahamBerke)ius;in-fo)., comme un groupe) et ie pays des Roumis. (Mo'-
Lugd. Batavorum, ,t 6~4Rosette occupe l'ancien <~sm-e<-BoM~~ t. IH, p..)t"), i. 7; in-8°, Leip-
emplacement de Bo~MC. zig, 1868.)
jE'<mt7, t VU!,p. t. 6 et s. Abul- tfC'est, dit Soïout'i, un château de la région
Miie ~)Ma<. MM~em.,t. H, p. 33/t ,1. a a y. fdu ~'a~, dans la /MK<eEg'~ie.!) (LoM-e/-
Ibn-Khatdoun, jEf.d. B., t. de la trad., p. SaC; LoM&, p. ~A, coi. i, L < et a;in-&°, Lugd. Ba-
–t'M-~<M~CMHi,t. II,?. i. 1 i et 12. Abou- tavorum,i8ùo.)–Iak'o)itenpar!e(Mo~'am-
't-Mah'âcin, qui esttrès bref, place, comme Ibn- Bolddn, t. I, p. vvl, ). 6; in-8", Leipzig', <866)
Adzar!, la défaite de la notte au 3o chaoua). commed'une ville du S'<M-e~~K< située au
Quant a Jbn-Khatdoun, qui a copié Ibn-et-Athir, bord et à l'occident du Nîl. Il di.t que c'est un
il assure que tes deux amiraux fut'imites tom- lieu de pè)erinage, parce qu'on prétend que le
itèrent au pouvoir de l'ennemi. Eutyehius seul Messie et sa mère y ont résidé sept ans. Le même
porte à cinquante le nombre des vaisseaux de Iak'out mentionne, à ta page vv. du même tome,
ia Hotte 'abb~side'e~ (BsMM, t. une localité du nom de BnAcMM,qu'on pourrait
p. ),A<),L.t~,) parte de vaisseaux .)'MM, ce qui être tenté de confondre avec Ba/MMCs,mais il en
indique nettement qù!a)ors'i'ancienne Ciliciefai- parle commed'un château fortifié dépendant du
mit'partie des pos~sessions ~n'eKHM~du Hmiife. village dëfcKCOKtM, dans les dépendances d'Ha!ep,
Evidemmentte) mont ~MMsservait de limite à et oh voitpM' Ëdris! (t. H, p. 3i3) que M~otœ
ces possessions et celles des Chrëtiens de CoM- appartenait la partie la p)up septentrionaië de
.aHtMop/e. Aussi Mk'out par)e-t-it de ï"<e!M taS~'M.
comme d'une ville aitùée sua les fi·ontiéres tlc' ~'K-~Vot~oMm, t. M,p. t~.i, ). ta a tt).
,a': Il J..

'Eutychit~mb<,t.jt,p.5o<),)in.utt.;in-~°,0xonia;,]658.
)8.
1~0 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
]~ ~t'X~ ~I- -1- ~t 1 ~-]
1 Tï
les corps d'armée se mirent alors en marche pour enlever au fils du Mahdi les
conquêtes qu'il avait faites dans le 5"a'M~et ce dernier effort fut couronné de
succès, car, suivant un auteur contemporain (Ëutychius '),qui vivaiten ~g~<c,
le prince fât'imite, vaincu, reprit le chemin de Kaïraoudn, en ramenant ses
troupes à Bark'ah, dit Abou-'l-Mah'âcin~.Maisje suis porté à croire que sa dé-
faitene fut pas si prompte, quand je voistbn-'Adzariassurer qu'Abou-'I-K'âcim
ne rentra a JMaAfMque le lundi i~ redjeb 3og (5 novembre oai de J. C.),
après une expédition qui avait duré deux ans et huit mois\ J'ignore la cause
qui amena la disgrâce de Takîn; mais Mounis-el-Khàdim, après être resté
deux mois à Mts'r avant de retourner à &~<M le destitua pour la seconde
fois,le dimanche 13 reM-'l-aouel 3og(23 juillet 021 de J. C.). Ce gouverneur
fut remplacé par K'âbous-Mahmoud-ibn-DjamaI,le second gouvernement de
Takîn n'ayant duré qu'environ un an et oc~)<
n c~ comme te
mois, ~utitutc
sept ttiuio, le utb
dit très bien
nca Utcu
Abou-'l-Mah'acin5.
Abou-i-Mahâcm 5.

Eutychii Annales, t. 11,p. 5to, 8 et g. a g novembreg t g. (A'<<atoM~tfat eM'Mx, n"'<<n,


En-Nodjoum, t. H, p. f.v, L 3 et 6. fasc. vn, p. )f4, L 8; –t. III de la trad. angf.,
'BaMM.,t.I,p.)~l.ta3.Hditatort!e p. 189.)
.!efMM<f!ibn et-Athir ( ~<amt~ t. Vt!f, p. AF, Eutychius, t. !f, p. Sto, ). g et 10. /iM-
1. 16) avait dit aussi qd'Abou-'t-K'acim rentra à ~Vo~'OMM, t. H, p. ~.v, L &à 6.
jBT-MaMiahen redjeb, mais il ne dit pas de quelle °
~K-OMm, t. H. p. ~.v. t. 8. Pius
année et place cet événement dans le chapitre loin (i~ t. H, p. f)., i. n et ta), Abou-'t-
qu'il consacre à l'année 3oy, en terminant sa Mah'acin place au a3 reM-'t-aonet 3og (mer-
phrase par les mots x*~Jt Lj~)- Cette ma- credi t"aout gai1 de J. C.) cet acte de rieueur.
nière d'exprimer la date du retour d7EI-K'àciw.a Il parait certain que Tak!n fut d'abord remplacé
entramé Ibn-Khallikân dans la même erreur quant parMoh'ammed-ibn-Djamàt (J~ ')-Abon-K.'â-
à l'année, et, avecl'intention de rectifier la férie, bous' (p. f. 1. <5 et t6, p. o., n et ia),
il commet une antre erreur il dit le mardi 3 re un des généraux du corps d'armée envoyé au
djeb'307, qui,
djeb'307, en rëaHM,'
qui, en au lundi
correspond au
réalité,' correspond lundi secours de
secours de Dzoukkâ
Dzoukka (voyez
(voyez plus
plus haut).
haut).

'J~-(Djomaa).
C'est cet Abou-K'abous qu'Et-Makih nomme Abou-Fanis t. a
(. ,~ib ) ( ?'<). Sat-ftc., p. t S;). ). quine garda
le gouvernement d'~p<e que cinq jours' après lesquels ce gouvernement fut rendu à TaUn, ([Ut ne le gar()a
que quetques jours et fut remplacé par Hitat-ibn-Ieziz (t'M~ t. a6), qu'Atou-'t-Mah'Aein (t. Il, p. fn, f. ta,
p.Dv, t5, p. rTf, 3), à l'imitation du contemporain Eutychius (t. )!, p. 5 to,f.tb);nommeHi!a)-ibn-Badr,
qui ne fut destitué qu'en reM-'t-akhir3tt (Bm-~Vo~cMm,t.U.p.rtv, ). i5), pour être remptacë par Ah'med-
ibn-Ktghtagh~ Celui-ci ne garda le gouvernement dÉgypte que sept mois, car le jeudi 3 dzou-'t-k'a'dahi 3t t
(jeudi ta février <)a4 de J, C.), arrivait à iMM')-un courrier annonçant que lé gouvernement de t'&yp<e était,
pour la troisième reis~, donné aTaMu.(En-A~Mm, t. p. rrf,t. 7 et 8.) Les tiraillements produits par i'i))-
"E~M~!o,H)'<t.&r<K.,p.t89,).s5.
"~t~=.VoirrorUtOgraphedemnomdansAbM-')-Mah'4cm(R<-JV~mm,t.U,p.J~Ht).N~
KH., t. «, p. frf, ). 6. A)MH-')-thh'tein
comptece gomrernemeat
de Tatin pour)c {MinetM, caNM dmque)que<jourede i!o<).
A)'mftmp)ea'tbh-)thaHit<tn,
je acompte pourle troisième.(Nt<tMt~M<-et-~f<itt,))°v",fas<ttt[ etu, p. t)", ). tS; t.)![de)a1.
tr~.<ng).,p. i!)~.)
LIVRE QUATRIÈME.-CHAPITRE II. 141
Que s'était-il passé dans le Maghrib pendant qu'Abou-'l-K'âcim tentait la
conquête de l'~g'~e? Les chroniques des Arabes ne nous apprennent rien à
cet égard; mais, soit que les premiers succèsobtenus par son fils sur lesbords
du A~ aient fait admettre au Mahdi que la conquête de i'Égypte était désor-
mais assurée, soit que, dans l'Ouest, certains symptômes se fussentmanifestés
d'une manière assez nette pour qu'il ne crût pas devoir différer davantage
d'attaquer de front une dynastie qui était comme une protestation vivantee
contre ses prétendons généalogiques; en 3o8, il envoya l'ordre à Mas's'alah- Kxpéditiûtt
contre))~
ibn-H'abbous, gouverneur de Tdhart, de porter la guerre aux EotustTEs'.Le p
Edrisitp.s.
neuvième prince de cette famille, lah'îâ-ibn-Edns-ibn-'Omar-ibn-Edrîs
(lah'ïa IV), régnait alors, et depuis 292, à F< Il sortit à la rencontre duU
général fât'imite; mais au premier choc son armée fut défaite et taillée enH PrisedeFes-,

t. I, p.)A\ La et3. Ibn-Khal-


Bf<fatt', du ~g-M. Danssonrésumé,beaucoup trop
~P
doun BM(. desBerbers, t. Hdela traduction, rapide,il placemêmesousl'année807lafinde
p. 596. Abou-'t-Feda, quia concentré
toute la dynastiedesEntusrrES.
(~!MM~.mM~e)M.,t. II,
la seconde
expéditiond'apte sousl'année306, à
p.3aa 3a6.)
place sous l'année suivante, en 807, l'expédition Voyez p. i5 et t6 de ce volume.

dicible faiblesse de Mok'tadir étaient en grande partie la c~use de ces tergiversalions,


qui ont bientôt jeté sur les
khalifes la déconsidération qui engendra, à la fin de 3~,iesemtr<!et-<)m<n'a.
Aiueurs (t. t, p. rr-, 1. 9), le même ouvrage place en 307 cette expédition de Mas's'âtah, qn'tt appeUela
<e<:<Medeses expéditions dans le Maghrib, sans doute parce que celle qu'il appelle la première, et qu'il fixe en 3o5,
était, dans la pensée defauteur, la prise de McoMt-,qui eut lieu, en effet, en 3o5 (voyez plus haut). En partant de
cette date de 307, U dit très bien que lah'ïa. régnait depuis
quinze ans. Du reste, cette erreur de date (307)
vientd'Et-Bekr:(p. tre, 1. i5.etp. )r~, ). t6;–J. t.X[î[, p.355 et 337, 5° séné, i85o). Voyez ia note a*
ci-dessous.
Par suite de l'inattention que j'ai eu ptxsieurs fois l'occasion de signaler, Ibn-Khaidoun fixe aitieurs a
t-année 3o5 cette invasion de i'empireedrisite par Mas's'aiah-ibn-H'abbons. Cette erreur,
qui vient d'El-Bekri,
et qui consiste dans la confusion de la date de
< ph'~t d'En-Naufeii ('expédition contre Fei) avec celle de h
prisede ~eMt-par Mas's'Aiah.aété reproduite par Ibn-'Abd-éi-H'alim, dans lequel on lit Ktah'ia-ihn-Edrfs
''ibn-'Omar-ibn-ËdrisregnapaisiMëment jusqu'en 3o5. date à laquelle il fut attaqué par Mas's'atah-ibn-H'abbous-
~et-Miknaei.t'Mdd'Cbatd-Atiau-ech~ChN On' retrouve la même date de 3o5 d!)nsEt-K'airaou~ni~mais
ce qui tnérite d'être remarque, c'est que, par suite d'une erreur inverse, Ibn-'Adzari fait débuter
par la prise de
Mouf'* t'expeditioit ponrIaqueMe Mas's''a)ah partit en 3o8. Or est madmissiNe que le premier acte de cette
entrée en Campagne ait étë une attaque aux protégés de 'Abd-er-Rah'man le Mahdi était trop
intetiigeut pour
eommettfe une pareiite faute.

N.<<.B.,t.p. )y), t. 13 (t. t dela tead., p.a6; Noiraussit.U,p.56~,deMH<![mdnc[ion).


~-B~P- 'etMq.(J.t.XUt,p.366,5'~rie,t859).–Par!mtedecetteerKer,Et-Bet!ri,ouNian[(;K'i)ap)ace
)'Np&!)tiMdt M~mfen 3pi et 3o5, et la depotseMion de hh'K-iba-Edrbm 3o~, dit qo'en 3o5Mas't'Mahdonnale gomermmentdu
WW~ Monct-ihn AbM-'ÂfNh,et Hphteh SM~~ expedittonde tht't'thh dtMle M~M ea 3to, quoiqtt'i)Miqae )!)datede
))ioh'trmm3o9p<)tirceUeda mettrtMd'Ah'med-ihn-MHrar.(Et-Be!fn, p. <)<, t. tt;p.)r<). ).)5 etitSj p. )ff,) t et!); p. X.
et)e)!–V.t.X!n.p.~6,35B.?66et~,5°~rie,t859.)
X'.r<'A,p, )ee. )..? «Ho (p. 67 d. h tmd.ht., p. to6de la tmd.hanf.).
.Jf!eMmnM~ ). S ~.t-t~ la trà~)..
''M).,t.t,p.tA\<a6.
1A3 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~A~~f.. ].~ *~A~ courut~'U~
lui-même s'abriterJ~x~~
derrière les ~t~ de sa
1pièces; remparts capitale, où
Mas's'âiah-ibn-H'abbousvint l'assiéger et bientôt l'obliger à reconnaître la sou-
Ma
~o;)de)'hëgire veraineté du Mahdi. Le vainqueur se retira, après avoir établi cet ordre, qu'on
vei
~?
~c.).<). ). pourrait appeler étrange, car il laissait lah'ïâ à Fêsavec le simple titre d'émir,
P~
et confiait le gouvernement du ~<!g~f~ à Mouça-ibn-Abi-'i-'Anah,déjà maître
et

de 7ccoM~ et du pays de T~za'.Un pareil état de chosesne pouvait évidemment


produire qu'une lutte entre lah'ïa et Mouça, lutte qui amènerait la nécessité
pr(
d'une nouvelle intervention. nEn effet, dès l'année suivante, dit Ibn-Khaidoun~,
d'u
rrMas's'âlahenvahit le Maghrib une seconde fois et te soumit en entier; puis,
r~M
~cédant aux instances de son cousin, Mouça-ibn-Abi-'i-'Afmh, il attaqua
TC<
tflah'ïa-ibn-Edrîs, seigneur de F~s, le fit prisonnier, ajouta ses États à ceux
tfle
Hemersement tfde Mouça et mit fin à la puissance des EDRÎsiTES
tfd~ dans le Mt~n~. Ces
dcsEdrisitcs.
des Edl'Îsites.
tt
ff~tprinces,
ffp] chassés du royaume de leurs pères, se réfugièrent dans le Rif et
tt dansla province des G/Mm~'a/T Préposant alors Rih'an-ibn-~AIi-'i-Ki-
.d.

'a)'<'<p.)=/t.a3eta~(p.67de!a avec quelle négligence l'ouvrage de Cardonne a


ti'ad. lat.; p. iay de la trad. n'anç.). ~En été composé, je rappellerais ici qu'il placeen a 06
--sa qualité d'émh' des M/~M~aA, dit tbn-Kbat- le renversement de ia dynastie edrisite par ië~ë,
[.doun Mouca-ibn-Abi-'t-'Afi'ah gouvernait déji. Mahdi. ( Hist.de ~4/t'. et de ~spa~Ke sousla domi-
rrdepnis fpetque temps ï'ec<)M/,7'&a et~efe~" n )M<MM des Arabes, ilv. III, t. H, p. 62; in-O,
(H. d. B., 1, p. tvh t. i6et <7;–t. t- 1 dela Paris, 1765.) J'ai déjà (note i de la page 1~1)
trad., p. a66 °.) Mo)~aétait le cousin et te n'ère relevé l'erreur que commet Abou-'l-Fedâ lui-
d'armes de Mas's'atnh. meme en plaçant cet événement en 3o'y. (JMKa-
'B.J.B.,t.ndetatrad.,p.5a6.Cette les mM~e)H., t. Il, p. 336.) A la ligne t& de
ptu'ase vient à la suite du passage où Ibn-Khai- cette page 336, le texte dit i~L~ (RKMaA)
doun place en 3o8 la première expédition de au lieu de xJL~~ (Ma's'sâ)ah), qui est )a bonne
Mas's'alah contre F~; la seconde expédition eut teeon.
donc lieu en 809, comme du reste il le dit ailleurs Suivant )bn-*Abd-e)-H'a)!m,lorsque le gêne-
dans deux passages qui suivent la date de 3o5 rai fat'imite marcha sur Fef, tah'ïa-ibn-Edris
attribuée à la première expédition. Cette vint à sa rencontre, non pour le combattre, mais
de 3oo est généralement admise on la retrouve accompagné de son état-major, pour le recevoir
dans tbn-'Adzâri", )bn-'Abd-e!-H'atim' Et- avec honneur, et sevit aussitôt chargé de chainos,
K'iiiraouàiii". Voyez la note b de la page précé- "Mas's'Mah,ajoute-t-it, entre a F& précédé de
dente. « Sonprisonnier monté sur un chameau;; puis, h
S'il était besoin de prouver une fois de plus f forcede mauvais traitements, it se fit livrer

*Voiraussit.tt,p.567,decettetraduction.
Ht<p. 567 et 568.– H. d. B., t. p. t~),lin. ult. (t. 1 de la trad.,p. a66). Outre ces deux paMages,
ou peut voir la date de 3og reproduite encore par Ibn KhaMeun, t. p. fAV, ). t8 (t. de la trad., p. t~5).
°B<tMK,t.p.)A<),].<)etiO.
''E''H)'t'Hf!,p.f='),).3(p.6'~detatrad.tat.p.io~detati'ad.fran~.).
J~ttat-et-MoMHM,p. ).). g et to; in-8., Tunis, )fA1 de l'hégire (t869 de J. C.) (liv. Vt deta trad.fran{.,
p.t~i!.in-8°,Paris,t8~5)..
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 1A3
tâmi' au gouvernement de Fês2, Mas's'aiah-ibn-H'abbousmarcha sur & ft- t'r)se
la
Mt~aA, emporta ville d'assaut en moh'arram 3og 3, après l'avoir assiégéeée di
d,
deSidji!miica)!.
pendant quelque temps, tua Ah'med\ qui y gouvernait, et instaHaà
à la ce
place
de celui-ci un de ses cousins, El-Mo'tazz-ibn-Moh'ammed-ibn-Sârou~-ibti-n-
Midrar".

cr tousles biens et ies trésors cachés dumalheu- il s'accorde avec tous deux (EI-Bekr) et tbn-
"ïeux tah'ïa, et, lorsqu'il n'eut plus rien à at- ~Adzari)pour placer en 309 la prise de .St~
tendre de ses révélations, il lui 6ta ses chaînes mapsA', ce qui ne l'empêche pas, deux pages
"et l'exila dans la ville d' nu et manquant plus loin, de placer en 3o5 cette occupation de
"de tout') &7m~s~
La traduction française, faite sur un très On a vu plus haut que Ouacoul, en faveur
ancien manuscrit déposé dans la grande mosquée de qui avait été faite, en 908, une révolution a
de la ville de Maroc, l'appelle Rut'ân-et-Miknaci &t7MMpsA, était mert en redjeb 3oog, et avait
(p. og de cette traduction). eu pour successeur son irère Ah'med-ibn-el-Atnîr-
Et-Bekri p. )t"i, i. 15 et i6 (~. t. XHI, ibn-Midrar. C'est cet Ah'med qui régnait en 3o() 9
p. 357, 5'série, iSSo).–&<H't'<M,p. )=<),).
1~ et fut détrôné et tué par Mas's'alah-ibn-H'ab-
et i 8 (p. 68 de la trad. lat.; p. 108 de la trad. bous. Le successeur que ce général lui donna y
franc.).– Ibn-Khatdoun, d. B., 1.1, p. )\t, gouverna pendant douze ans, jusqu'en 3a t.
t. a (t. 1 delà trad., p. 966). 5 Ibn-Khaldoùndonne à
ce grand-père d'Ef-
El-Bekr!, p. t~! ,L i (J. A., t. XIII, p. ~07, Mo'tazz le nom de<~Jlj (Bassader).(~B.
5° série, <85g).– Si ce fut rëeuement en t. I,p. m, I. ao;–t. t.1dela trad., p. a64.)
°
moh'arram, il faudrait, d'une part, que le siège Ei-Beh-p.)e.et t«(J't.XH[,p.~o7,
eut été de très courte durée, d'autre part, que 5' série, i85a). Ibn-KhaMoun, H. (<.B., t. II
t'expédition de F~ eût été bien rapide'; it il est delà trad., p. 527". Il avait déjà dit: tMas's'a-
donc permis d'avoir des doutes sur cette indica- fr)ah soumit a l'autorité du Mahdi le ~M~ f/M
tion du mois de moh'arram, quoiqu'elle soit trM<t)'!& et les villes de Fez et de Sh~&<tc<:&.
admise parIbh-~Adzar! Quanta Hm-Khaidoun, (N.B.,t.I,p.)~i.i; t.Idetatrad.,p.969.)

K'<n'('<M,p. F'),1.6a8(p.68de)atrad.iat.p. io7etio8de)a trad. franc.).–Et-BeM avait parie.


d'après !e k'adhi Moh'ammèd-ibn-'Omar-es'-S'adaB, de l'extrême misère à laquelle lah'ia-ibn-Edris sévit réduit.
(Et-BeM. p. )r~, ). 7 a g; –J. t. XHt, p. 356, 5° série, i85(); H. < B., t. I, p. ~) et t\'f; t. [ de
ta trad., p. s66.)
Il intitute ce personnage N-A'~Mt:, et tba-Khatdoun a domiëiememe t!tre à Rih'At)-ibn-'A)i. Layersion du
fat't'<!it (p. <i., L 3),:qu; dtt ~itcc', m'a paru ptu&probaHe, a cause de rorigme de Mas's'afah. J'ai reteve
plus haut rerreur que commet~ ptacantai'annëe 307 cette expeditMil de F~.
Puisqu'on s'accot'de a ~aire commencercette expédition .en 3og.
''Bafm!, t. I,p. )''))<, t. tS eti6. A ià page )A'), i. 9 à ti, itn'avaitmdiquéquerannee (Sog).
'd.B.,t.t,?.)'<'), t8etiQ(t,!de)atrad.,p.a64; –t'M<t:Mde)a trad,,p. Say).
'JM.,t.t,p.tv),).)3etiA(t.ldeiatrad.,p.a66).
E)-BeM,p:)e..tm.penuit. (J. t. XH!, p,~o6, 5' sërie,l85s). Jbn-Khatdo'un dit tqn'it mourut
"Vers ia Sa du )u° siède.peu de temps après son avènement aa trône.)) (N.A B., 1.1, p. Jr~'), ). i();–t. I
detatrad.,p.a63eta6~).
Le tradutteur.dit ttMasfs'Atah.tourna ensuite ses armes contre 6M)t&H<<!& .et instatta son cousin dans cette
.yiJl~Í¡¡!!prè~xe\1i!!yojr t,I!~I~ipri1).ce.WÍ~rArit!J,.q\liyexerçaÍt4e. pouvoir .et. av,ait.repQJlsséla ta souveraineté
souvel'aineté ,des
des
"FAT'tMKES.!)n n'est pas
'n"B'Bn,aYOir tné)esuperf)a d'être jmidr~riteqm
prince prévenu qn'ii ys exerçait.!e
agit du cousin
pouvoir
du et~~
prince midrârite.
1~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFïUQUE.
~todet'hpgire ire Quand cette expédition fut terminée, Mas's'aiah se rendit à ~aM~ ~aMa~ où
(9a!9a3 Tthaïft–A~at)
"Obaïd-AHahle ffttnt
retint, tT<aia
mais on
en ~ha~'iï)
cha'ban ~<ft
3io )t
il ]o
le mDvnt'n
renvoya àa 7~A/M'<1
7«~af~. Rm*
Sur divers
dpJ.C.).
points, des symptômes de rébellion s'étaient manifestés ainsi, un des k'aïds
du Mahdi, Abou-Ma'Ioum-FaMoun-el-Kitami, avait été chargé de lever un
lourd impôt sur les Berbers de l'Aurds et d'amener leurs familles à Mahdïah.
Ces montagnards se soumirent à tout ce qu'on exigeait d'eux; mais, pendant
Assassinats une nuit, ils égorgèrent le général et tous les A~tHaAqui l'accompagnaient~.
<).)nst'Auras.
En même temps, une révolte éclatait à A'<t/OMC<les habitants avaient mis à
leur tête un certain Abou-Bat't'ah, dont de nombreux Berbers reconnurent
l'autorité. 'Obaïd-AIlahfit marcher contre eux 'AII-ibn-Silmân-ed-Dâ'i,à la tête
d'une armée nombreuse, qui, arrivée en présence de l'ennemi, se débanda, au
point que le général fàt'imite fut obligé d'aller se réfugier à Tripoli. Il fit con-
naître sa position au Mahdi, qui manda aussitôt au gouverneur de A~Ms, 'AII-
ibn-Lok'man, de tuer tous ceux des fuyards qui passeraient sur son territoire;
et cet ordre fut ponctuellement exécuté. Des renforts ayant été envoyésà'Ali-
ibn-Silmân, il assiégeaA~/OMpa~ avec vigueur~,mais les assiégéslui opposèrent
~tidei'hcgire une résolution non moins grande, carr ce
ce ne
ne fut
fut que le dimanche
que le dimanche lyiy~° cha'-
cha*-
(9s3-99~ ban 311 (3o novembre ga3 de J. C.)) qu'tbn-SHmân parvint àà emporter
qu'Ibn-Silmân parvint emporter !ala
<)pJ.C..).

BaKm,t.p.
Baifm, t. !<)f,Lset3.–Ibn-Khat-
p. Hf, L s et 3. Ibn-Khat- t espaced
fespace 'environ
d'environ troisjom'nées
trois joui'nëes*E!-Bekridit:
El-Bekridit
doun, dans im de ses récits, ne parle pas même cLa montagne de Nafouçah est à trois journées
de l'expédition de &<~~HMfat, et dit qu'après avoir "de Tripoli et à six de A"'a!raoMaK. La longueur
installé Rih'ân comme gouverneur de Fês, Mas'- (rde cette chaîne, de l'orient à l'occident, est de
s'âlah revint a ~'afraoxaM,où il mourut.( H.d. B., Ksix journëes') Edrisi, puisant, je suppose.
t. I, p. )-<v,i. < t. 1 de la trad., p. a66.) dans ces deux sources, dit du D/eM-~Va/aMM/t.'
Ici Ibn-Khaldoun fait mourir Mas's'atah à Â~'a!- ftCette montagne est très haute, et elle s'étend sur
t'MMa):; ailleurs il dit que ce général mourut, frun espace d'environ trois journées de longueur
en 3og, surle champ de bataille.(N. d. B., t. Ii, touun peu moins' tt compte six journées de
p. fo, ii'i. penu)t.; t. Hde la trad., p. 5 a y; Tripoli au D/e~Va/OM(:aAd.
t. Ut de ta trad., p. a3o), et ce dire est con- BaMH, t. !,p. )-)~, ). n a t8.
firmé pat' Ibn-'Adzari, qui place cet événement 5 Ibid., t. [,
p. H)", I. t6 et <7. Le texte
sousi'annëe3i9. (BaiaM~t.t.p. ~F,i. t3ett&.) dit à tort que la citadelle fut prise le lundi (
DaiaM~t. l, p. )<)f,l. 8 à 11. ,A.)~!) 17 cha'Mn. Dans ce passage, l'auteur
Onlit dans Ibn-H'auk'al ~DyeM-JVa/oMM/t donne au général iat'imite le nom de 'Aii-ibn-
rest une montpjne très élevée qui couvre un
cest un Abou-Sumâ)i(!. i5).).
Abou-Snmân(!. i5).

*Ibn-H'auk'a),p.'<v,).i~(J.t.Xm.p.a~5,3'serie,t8&2).
''E)-BeM,p.4,i.8et9(J.t.Xn,p.&36t5'serie.t858).
DMettp(tOH<!ef~/h}Mee<~fB~<tM,p. ).<),i.t<t. 1
~M.,p. )f)~, )in.antepenu)t.–)bn-Kha)doun(tf. <<.&, t. I,p. )A!, t. et 5; t. Ide la trad., p. 280)
a admis ta distancedonnéepar Et-Hekr!pour ccitede ï't-tpohauA~ft/oMj'at,
qui, suivant lui, sept journées de
longueur. 'i
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. M5
,])~]~t-<-les
citadelle, dans laquelle habitants .]/<),<
se T ~'t.J~t)
défendaient. La citadelle fut rasée, les f t 1
pPriseetsac
femmes et les enfants emmenés en captivité', et cela le lundi douze nuits deeNafonfah.

restant de cha'ban (ie 17 cha'ban, comme je viens de le dire).


Le seul fruit des deux expéditions d'Égypte avait été l'occupation de &aA.
'Obaïd-Allah y avait préposé un gouverneur, Masrour-ibn-Solaîmân-ibn-Kâf)~,
qui, parait-il, avait mission d'inquiéter la province (j!e par des incursions
sur certains points, qui n'étaient pas ou qui étaient peu défendus. C'est ainsi
qu'en 31 o on avait lu, dans la mosquée de A~'aM'aoMSM, une dépêche reçue par
'Obaïd-Ailah iui annonçant qu'un combat avait eu lieu, à D~7f<MM~m,
entre Fellah'-ibn-K'amoun et les troupes égyptiennes~; ainsi encore, en 3n,
Ibn-'Adzârî nous montre Masrour pénétrant en personne dans les oasis du Attaque
des oasis
<S'a' qui sont, dit-il, deux forts dans ie désert et dans les sables, attaquant
du S'a'ïd.
EI-Karbazi, à qui la défense en ~tait confiée, l'obligeant à fuir, et faisant pri-
sonniers son fils et son neveu. Mais ia peste l'obligea iui-meme à s'éloigner de
ce lieu, et, après s'être emparé de tout ce que renfermaient les deux forts, il
les fit raser et rentra à Bark'ah\ Ces faits se passaient à la fin de 3n, car
'Obaïd-AHah, voulant donner un certain éclat à cette prétendue conquête, fit
lire à A~M'aoM~H et dans les provinces un bulletin daté. du 222 moh'arram 312 3112 de l'hégire
(vendredi 3o avril 924 de J. C.) qui annonçait ce fait d'armes5. (<)a~-<)95
de J. C.
L'ardente ambition que révélait une pareille ténacité, la prise de A~MM-
en 3o5, le renversement des EmisiTEs en 3og, n'avaient
pas sum pour faire
sortir les ~oMaA( (branche des Zenâtah) de l'inaction dans laquelle nous
les voyons rester. C'est là un des faits les plus inexplicables de l'histoire que
j'ébauche ici. J'ai dit plus haut, d'après Ibn-Khaldoun, qu'envoyé en 3og
pour réprimer une révolte des Z~ Mas's'alah livra une grande bataille
et que, dans la mêlée, il fut frappé à mort de la main de Moh'ammed-ibn- 7 Mort

Khazer". Mais, d'une part, Ibn-Khaldoun oHre plusieurs versions; d'autre d,


)eMas's'i)[a!).

part, Ibn-'Adzârî nous donne la date précise delà mort de Mas's'alah, et cette
date s'accorde beaucoup mieux avec l'ensemble des faits7. Suivant l'auteur

jBmHH,t.I,p.)~,t.i6eti7. tort, dans ce passage, jeudi huit nuits restant de


~7M.,t.p.HtM,iin.u)t. t. moh'arram. Puisque l'année 3t9 commence un
~BaM)!,t.),p.)4f,&à6.–J'ignoresi vendredi, !e aa moh'arram correspond nécessai-
FeUMi'-ibn-K'amoun était un prédëcesseur de rement à la même ierie.
Masrour ou si c'était un onicier placé sous les B., t. H, p. L ao à aa (t. II[ de
ordresdecetui-ci. la trad.,p. a3o; voir aussi 1.1! de cette traduc~
'7At<<p.)'))c,i.iet'4. tion, p. Say).
~tW., p. H< 7 i) o. Jbn-'Adzat'i dit à Je rappellerai ici qae nous avons vu Mas's'â-
19
JA6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
·
1-- n ",f 1l l'A f' n » T:'I r. wir 1. 1
du &!M~, ce fut le prince fât'imite qui fut l'agresseur. En 3ia Mas's'atah
sortit de ?~a?'< pour attaquer les Zgm<t(<t/t, il porta le ravage dans leur pays,
et pendant que sa cavalerie envahissait les possessions de Moh'ammed-ibn-
Khazer et que l'agresseur était resté en arrière avec une troupe de ses
compagnons, Moh'ammed-ibn-Khazer vint le surprendre. Alors s'engagea
un combat terrible, dans lequel Mas's'alah fut tué et ses compagnons mis
en fuite. Ceci se passait le 10 cha'bân 3ta~ (ao novembre ga~ de J. C.).
Le Mahdi faisait, dans la personne de ce chef miknacien, une perte dont il
i~t..t1

éprouva un profond chagrin, une espèce d'irritation


épr< Les talents militaires
de
de Mas's'âlah, son dévouement qui ne s'était jamais démenti, le rendaient
difH
difficile à remplacer. 'Obaïd-AHah lui donna pour successeur, dans le gou-
ei yen
Son frère les'el vernement de 7~<H'<, son frère les'el-ibn-H'abbous~, qui n'avait pas et ne
lui succède.
pouvait avoir l'autorité que Mas's'alah, par ses grands services, s'était acquise
dans la contrée, qu'il tenait en respect; une autre influence dut surgir et c'est
dan

sans doute en ce sens qu'tbn-Khaldoua dit: crDès ce moment, tbn-Abou-'I-


sanf
n
3)3<]erhegird M fAf
fAftah devint tout-puissant dans le Maghrib5. Privé du capitaine habile dont
(9~-9~6 le ie ilnom seul était un
00 gage de sécurité dans l'ouest de son vaste empire, et con-
de J. C.).

lah 1recevoir, en cha'bân 31 o, l'ordre de retour


Mu dant le gouvernement de 7'a/M<'<jusqu'à sa mort,
ner à
ner a Tâhart, siège de son gouvernement. en 3l g. Il eut un fils du nom de H'omaïd, que
1
'B<tM~t.I,p.H)c,Qài5,etp.f.)<, nous verrons jouer un rôle important et qui est
t.<9. plusieurs fois mentionné par El-Bekri, sous le
Le texte (p. )tF, i. i~t) dit: M)!~)'e<&' nom de Jjj t~f Lorsqu'tbn-Khatdoun
(.t~j
M. ) dix restant de cha'Mn 3 i a or le mois de parle du successeur de Mas's'âtah, il le nomme
cha'Mn ayant vingt-neuf jours, le 10 restant de tj'.La-) (Is'iiten-ibn-H'abbous)
,~<
ce mois est le 19, qui, en 3 n tombe un samedi, quand il nomme le petit-Ms de H'abbous, il
correspondant au ao novembre 924 de J. C., l'appelle, comme Ei-Bekri" et tbn-'Adz&ri' d,
et comme nous avons vu que .Mas's'âlah-ibn- M'omaïd-ibu-Ieze!,quelquefois cependantH'amid,
H'abbous reçut le gouvernement de TN/Mf<en au iien de H'omaïd, et Is'liten, au lieu de les'el'.°.
agg, tbn-'Adzartdittrèsbien (B<tMM,1.1, p. f.)e, 1", Il importe d'autant plus d'être prévenu de ces
in une) qu'il en fut en possession pendant treize variantes que, dans certains cas, au lieu de les'el
ans. ou ts'Uten, il écrit Is'las'en ou même Bes'ias'en.
Histoire des Berbers, t. H de la traduction, (N. d. B., t. t, p.~e,). ta; –t. tdeiatrad.,
p.Sa?. p. a~.)
'BmaM,t.I,p.f.)<=,iin.u!t. Voir aussi p.f-f, H. d. B., t.l, p. )~, L a et 3 (t. t de ta
)6. Ce les'el-ibn-H'abbous garda cepen- trad.,p.a67). ).

°Et-Bekri,p.),[.7;p.)f~,H,5,ia;p.)t"),t.t
Et-Bekri,p.[.7;p. )t~,H,5, ia;p.)~),t. t1 /f(J.t.Xt[t,p.
A Ytt) n tt!n tR. tRf. fc.~ .!iK.
t~o,.36o,36),365,5''s.-r.)85t)). 1

''B.<B.,t.t,p.tW,).2et6(t.!deiatMd.,p.a59eta6o).
o Voyezla noted ci-dessus.
''Bf:Mm,t.t,p.t'.h,t.i3eti3,etp.C.t,t.8.
''H.<<.B.,t.Ide!atrad.,p.34,ett.n,p.5'i8.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. H7
sidérant i'éloignement
Ngnement où sa capitale se trouvait de possessionssi peu assurées,
'Obaïd-AHahdut.J~L~tf~J~ à 1 t.. 1
songer fonder, au centre de cet empire qui s'étendait de
Tripoli à ia merenvironnante
1, une espèce de succursale de~a~M~ d'où il pût
facilement faire surveiller les Kitdmahet qui permît en même temps de se
porter rapidement sur les points les plus reculés. En 3t3~, il fonda, sur la Fondation
lisière duZdb, .Ms~M ou Moh.'ammedïah 3, ville dont la constructionfut confiée de
M<
{oh'ammefhah.

lripoli a pour longitude 10" 5l' 18" Est, placent cette fondation en 3i5; j'indiquerai
7'<:Hge)',8''Q'5" Ouest*, et la note a ci-dessous s notamment l'auteur du ~4~ cité par Abou-
montre que Dellys aurait très bien satisfait à laa 't-Fedâ", Iak'out', Ibn-Khatdoun' etEi-K'aï-
condition d'égaiité dedistance entre ies deux pointss raoa&ni~. La date de 3i3 est peut-être préfé-
extrêmes de l'empire; mais on voulait évidem- t- rable.
ment un point éloigné d'un port de mer, car on[t 3 Du nom de son
fils, dont le nom complet était
choisit AfaM/aA,dontlà longitude est a° ia' Est' Abou-'t-K'âcim-Mohammedet qui fut surnommé
et qui, à l'avantage d'être dans l'intérieur des'ss EI-K'âïem-Bï&mr-Auah ((foemi qui maintient
terres, par conséquent d'être à l'abri d'un débar- l'ordre deDieu~). (Abuifedœ jiK!M<.M~eM.,t. M,
quement, joignait, à moins d'un degré près, p. 440, L o.) Existait-il sur cet emplacement
la condition d'égalité que présentait Dellys. une localité du nom de Ma~M? On peut, pour
Et-Bekri, p. o.), ). et 3 (J..)., t. XUF, !a négative,faire valoir, d'une part, quela~k'oubi,
p. 97, 5' série, i85f)). BaMm, 1.1, p. )~, en a y 8,ne mentionne aucune iocaiitéde ce nom
i.8
i.8 etet 3,
o, et p. ~)", ).
et p. i. t6f6 etiy.–
etiy.– D'autres's
D'autres d'autre part,-qu'Ibtt-Hauk'aP,
d'autre l'auteur
part.'qu'Ibn-H'auk'aP, que t'autem
que

Cem~tMOMM</m <em~ potH- t86g. TaMe des positions


géographiques, p. M, cet. 3. ). 19 et 3), in-8".
juillet 1867. La somme des longitudes de Ta~et-et de Tripoli donne i8°6o' a3", dont la moitié est 9° .o' t)
il yadenc à ajouter vers i'estàiatongitude de r<tK~a-,pour être sur le méridien qui est juste à
i''at'6~" égale
distance de ceux de Tt-tpoit et de ï'<:a~ c'est-à-dire qu'à un
peo moins de 1° ce méridien serait celui de Dellys
ce que térifie assez bien, du reste, ta longitude donnée
par M. Bérard, qui a trouvé, pour Dellys, i°33' a8' Est.
(DM<T.t)<tMt.~<<:o<e!«~7'e')-M,p.3t;in-8'i'ëdit.t833.)
ï'aM«!Mde la <t(M<t<.
<!Me'(<t&st)< <<<tn< M~. ex ~Mo, p. 98 in- de H. H.; décembre 18~).
° Le
'~&< est te nom donné à un ouvrage géographique du à H'assan, fits d'Ahmed.Ce H'assan Hérissait en
~p<e a ta cour du cinquième Mmtifefat'imite (365-386), N-x&-BiHah, sous tes auspices duquel t'ouvrage
tut compMe(~<t-o(<, à h eec~. <~<)M-fe<M, par Reinaud, 1.1, S 3, p. xcu; i))-/)' de }'t. N., ) 8~8); de là
tënomde'~htdennéàcetouvrage
GMg')~M, p. )~~ et )C"), i. (t. Il de )a trad. de Reinaud. p. tgt; trad. de Solvet, p. 79).
\Mo'~am-e<-Bf)M~, t. IV, p. er'f=, i. 17 et tS.– Moe~t.W<t, p. r'Af, ). 8. –A la ligne 9 il écrit Et-K'atm,
dans)eJMo'NBi,E)-K'âcim.
'H. B., t. II de )a trad., p. 5to, 5a8, 535 et 553.
Et-K'airaouâni, ~M6-MoMK; p. cr=, Lit; in-8", Tunis, ~~1 de t'hégire (1869 de J. C.) (Ht. IV de ta
trad., p. 96)..
J'a~deja remarqué (note e ci-dessus) que liik'out, dans son ~oettan/t, écrit Ei-K'aim.
Les nombreux renvois de Ja Tabfe du S'a<-e!-Mayb't'& (p. tSg, col. ), f. tS ~19) n'en présentent
pas un
renvoyant au (M<e.,
'-P.'<t;in-8°,Lu8d.Batavorum,i873(J.t.X)H,p.a)9,3''série,t8~).

'MMtfrn<mdc)McMct,~AJ~J(rafit&)dMAmb<s(Mo'<~mMMeH()~,t.~ L p.I. l, rgl.

'9
148 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
A 'A!;
à'A!i-ibn-H'amdoun, serviteur fidèle qui, après l'achèvement J~-
;t~ U~~ j~ ~4~ ~,)A!~ t
des t~ ~Â~
travaux, en ]'L.

reçut le commandement, avec le titre de gouverneur du Zdb, titre qu'il garda


du ~.M', Et-Bekri'- et Ibn-Saïd" disent positi- la lisière du Zdb il existait une petite localité du
vement que les lchalifes~'<)Mt~ ~OM~ereM< Ma- non de ~as~o~t, localité trop peu importante
sîlah. Mais d'où viendrait ce nom, puisque les pour trouver place dans le A~aA-e~-BaHa)) de
fondateurs donnaient à la ville nouvelle le nom la'k'oubî; qu'elle fut agrandie en 3t3, et que
de ~bA'<tMme<M''?Non seulement Ibn-H'auk'at, les travaux étant très avancés en 3i5, elle reçut
en 366, ne donne pas à cette fondation d'autre alors le nom de Mo/t'amMK'aîat,ce qui explique
nom que celui de Masîlah, mais encore Et-Bekri les deux dates (3t3 et3t5) données, pour la
explique que ce sont les CMïs qui l'appellent fondation, par Ei-Bekri et Mk'out'; que, quand
~-Mo/«tMM~ Edrisi, copiant Ibn-H'auk'a! les FAT'miTESquittèrent l'Afrique pour (ixer teuri,
et Ei-Bekr!, dit: fr~M~a/t est de nouvelledate, résidence au A"'<M'e,elle reprit son nom de Mc-
feue fut fondée par *A!i-ibn-e!-Anda!osi,sous le s~a/t ce qui fait dire à Ibn-Khatdoun JMo/i'aM!-
règne d'Edris-ibn-'Abd Auah ibn et H'acan- fMe~MA, que l'on appelle nM:MteMaMf Ma~aA. t
tfibn-eI-H'acan-ibn~AU-ibn-Abou-TaJib') et, (/J. d. B., 1.11 de la trad., p. SaS.)
suivant Ibn-Khauikân, cette ville s'est, depuis, Le nom complet de ce personnage est'Ali-
appelée du nom de cette famiHe*, c'est-à-dire, ibn-H'amdoun-ibn-Simak-ibn-Mesa'oud-ibn-
apparemment, Ma~MaA des BeM'-R'am<M< Ehun Mans'our-el-Djodâmi, surnommé MM-e~H~f/o~t"
je lis dans Ibn-Khaldoun' que, quand les tra- ("le fils de i'Espagno!"). Suivant Ibn-Khatdoun,
vaux furent terminés et le gouverneur nommé, il était déjà attaché à 'Obaïd-AOah et à son fils
jE7-Mo~s&reçut alors le nom de AfoA'am)Me~M& k. Abou-'i-Kacimà Sa~mM/t; it tes suivit enMa~)'<t,
De ces faits divers je suis porté à conclure qu'à remplit la dangereuse mission de se rendre auprès

'Yoyezianotecdeiapagel~.
Je crois que c'est à tortqu'Et-Bekri(p. tt,). 3)t'appe))e Abojt-'t-K'âeim-tsma't)' ce qui, outre l'inexacti-
tude du nom, a Fineonvéni~nt de rendre possible une confusion entre Abou-'t-K'acim et !sma' son fils, torsqu'a
fa même page (L 17 à sa) le nom de ce dernier est prononcé~* à l'occasion de vers empruntes par fauteur a
Ah'medibn-Mon'ammed-et-Meroudzi.
° Cité par Abou-'t-Fedà (voyez la note d de la page précédente).
''Voyez)anoteadetapage)63.
''E)-BeM,p.<'),i.t7eti8(J.t.Xm,p.99,5'i,érie,i859).
De«'f. de !i'. et de !'&p., p. Ae, in fine. Cet Edris, qui est le fondateur de la dynastie de ce nom, est mort
empoisonné eu reDÎ-'i-atmt' comme on l'a vu (t. I, p. M8, note 3). Edrisi commet donc ici un anachronisme
d'environ un siècle et demi, anachronisme re)evé depuis tongtemps (1866) par NI. deGoeje (tM.j p. 99, note t).
s
&'<ti&-OMtt/aMf-e!AiH, n° ))"t, fasc. n. p. <v, ). la à at de ['édit. Wûstënfetd: in- Gottingoe, )83e,–
t.f,p.t~,Hetsuh.derëdit.deStane(t.tde)atrad.ang).,p.3a6).
~lBn-Khatdounécnt~'am~Mtt(H.B.,t.t[de)atrad.,p.'i53). ).
'J~M.,mémepage.
Ibid., mêmepage.
'Mo'<yam-f'BoM<&),t.tV,p.<)~r=,i.t8.
B. < B., t. H de la trad., p. 5a8. Ibn-H'auk'at, qui ne l'appelle que R-.MH<t/<t~,atermiuu son livre a ta
la
finde 364 ou au commencement de 36~ (Uy)enbrock, p. 17), et Et-Mo'izz était arrité au X'tftt'e en ramaahan SCa.
Le nom d'JS-Wa~Mt avait étidemment été conservé par les gens du pays.
°
E!-BeM, p. et, ). 5 (J. A., t. XIII, p. 97, 5' série,t859);– H. B., t. Il de la trad., p. 553.

'E)-Be)tri,p.c'),).3(~t.X[H,p.6'~rM,t8!;9;–M.t).B.,t.U<!ek~<).,p.5M).
'Et.Be)ir!,p.,)<),).t~~(.f.t.XHI,p.99).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. t~
sans interruption,
ption, c'est-à-dire pendant une vingtaine d'années,jusqu'à ce qu'il
périt (en 33~)) dans la guerre suscitée par la révolte d'Abou-Iezîd L'empla-
cement choisi pour élever la ville nouveHe vêtait, dit tbu-H'auk'ai, arrosé par
tfl'ouadi Saher2 Les environs,'ajoute-t-il, étaient habités par des Berbers
duChii
du Chîï rpendant
endantoque
ue'Obaïd-Allah
'Obaïd-Anah s'ëtoisrnaltde le
s'éteignait de lem6mR nomààccttfrivi~rf.
même nom mnisuiiajoute
cette rivière, mais aintifH
n!i'f)!p
qu'elle
?'~o< trouva moyen de rejoindre ses maltres p4
portait aussi le nom d'OMfM:r-&
( ~~LJ
et partagea avec eux les angoisses de ia prison appelée aujourd'hui OMa<<!&
U
.j~jj)),
de St'<t7ma<:<!&Sondévouement et ses services ( f rivière aux roseaux;! ). Cette rivière avait sa.
(tta
avaient tout naturellement appeté sur lui la con- sc
source dans l'intérieur même d'une ville grande
ftance et les faveurs du souverain fat'imite Il H et ancienne qu'Ei-Bekri nomme GM<r-OMa)')'oM
eut deux Sis (Dja'iar et lab'iia), que nous ver- vi (p'H place à moitié route de M~M à &
ville
rons plus tard jouer un rôle important. Ibn- et à deux journées de T'o~a~. Il compte une
KhaMoun parle aiiteurs° d'un J)fo&'amtMe(<-Ibn- jo
journée de .M~M à C/f~M'-OMan'OM et autant
H'amdoun-ibn-Smâk qui aurait été envoyé en di cette dernière ville à Se! Puisque j'indique
de
qualité de da'ï, avant l'arrivée du Ghi!, dans le CE distances, je suis conduit tout naturellement
ces
.'Mag'&rt'A, et aurait accompagné celui-ci quand il à relever une faute de copiste dans le manuscrit
se rendit pour la première fois chez les &'MtM<t. d< la Géographie ~oM-Fe~
de faute qui M
S'i) n'y a pas là une erreur dé nom, ce Moh'am- p.
passé inaperçue dans le texte imprime en 18~00
med serait un irère de 'Ali, ce qui indiquerait et s'est reproduite dans deux traductions fran-
que cette famille était, de longue date, dévouée à c:
çaises Cette faute consiste placer M<MMa/< a
i'imAm. di
dix-huit miues (six lieues communes) de CoM-
Et-Bekrt. p. 01, 1. 5 et 6 (J. A., t. XIII, sI
<!<!M<Me, et je crois qu'il y a plusieurs fois cette
p. 97 et 08. 5' série, i85o). H. d. B., t. Il di
distance entre ces deux villes. Evidemment, le
deiatrad.,p.55<f.
7~J"J. cc
copiste
__1_
a n_écrit JL~o, au iieu de id~e, '1'qa'Edrisi
Jbn-H'auk'at. p.t.,
Jbn-H'auk'at, donne
Ei-Bekri donne
p, '< 3.3.–Ei-Bekri p'
place
place en effet
en efTet à dix-huit
dix-huit miiies
milles dede Co)M<eH<t'Me'
Co)M<eH<t'Me'
a Il
jj Ad.m:,QP1:
est assez nrOhnhIP
probable 01H31.
ra fut
que ce fnt.lni
lui nni
qui nm~.n
porta àâ 't)hnïnl_A
'Oba!d-A)tah la nouvelle de la grande victoire remportée par
le Chlï et lit part de butin que celui-ci lui envoyait. Nous trouvons ici une preuve de plus que 'Obaid-Attatt
n'était pas encore en prison quand les envoyés du Chti arrivèrent près de lui à Stt~t7maea&.
tbn-KhatdounLt'intitule d'an des protégés de la cour des FÂT'tMiTEs.~(H.J. B., t. tlde tatrad., p. 5a8.)
fM.,t.H,p.5toet5ti.
Et-Bekr!,p.et<,t.6et 7(~t.XU[,p.7o,5'série, t85o);–tMt! p. c<), t. 2 et 3 (J. A., t.XHt.
p.g~,aotet;5*së['ie).
ï'<tMMM~!<tMtM«t.<b<e'taM.~i'<tKe.<!«a~~g'.<p"MiS4o,p. ~8;in-A°, det't. Ro; tS~t.
'Et-Bekr!,p.<tin.utt.(J./t.,t.Xlt[,p.()0,5'sërIe,i83~
/t-Bejkr!, p-yM,t. et 3, ta et t3 (~. A., t. X!H, p. t34 et i35, 5° série, tSag).
\Aboa-')-Feda, Ge'og<-apAM,p,!)"'),)in.utt. (t. ttdeta trad, deReinaud,?. iQSiin-det't. N.; i848.–
Sotvet.p. gt).
Detc)'. <~ F~/t'. et<iWE<p<tgm),p. tr', tin. utt. La Table de Pe;t«)!~e<'(segm. H) donne quinze milles
pour la distance entre CoMttmhHe e< ~M, mais elle laisse en blanc la distance d'tM)'<tMa à ~VMmttMt'MtM, que
M. Lapie estimée à dix mUtes ce qui fait vingt-cinq milles. D'après te temps que j'ai mis à faire le trajet de
CoN<<att(tM a;AMa)t, trajet dans lequelj'ai retrouvé, en i8M, la station romaine d'~M<n'i!Ka~ je crois être très
près de )a vérité en donnant vingt et un milles (sept lieues communes) pour la distance de CfMi«t<m(t't)e
à Ma~.

Fortiad'Crhan,
!!ett«tt<ft<)ttt)<)'mr~«tt<'ieti<,
p. 9g5; in-4°,de i't. R.j t8t5.
~!MtMM mMmh'tei'~tg'M,1.1, p. ~<et.a~;m-4'de rt. N.; ~4~. –J'amis déjà eut'oceasimde publierce résultatil y a
h'entean8,ttan8tes~HtfaÏM~MmMe:(t.!X,p.58&.&E<!riet<8&6}.
150 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Rappartenant aux tnbus tribus de ~rxat,
Ber~, des ~MMOM-ZaMoM~,
BeMOM-Z~M~des Hoo nooMat'aA,des
~<<D peuples qui, suivant El-Bekr! possédaientjadis le territoire de
la ville. Il est permis de faire remonter à cette époque (x** siècle au moins) le
transport à M~stM des matériaux romains qu'encore aujourd'hui on trouve
dans cette ville, déchue au point de n'être plus qu'une misérable bourgade~.
Kxpedi~fm'. Après deux campagnes infructueuses contre l'Ë~p~, et la conquête du
sur les
r~tcs d')ta)i'\ ~ag/M't~étant plutôt ébauchée que réalisée, on s'étonne, au milieu des difn-
cultés dont 'Obaïd-AHah était entouré, de voir ce prince songer aux pays
d'outre-mer et distraire, en 3i3, une partie de ses forces pour une expédi-
tion dont on n'entrevoit pas bien nettement le but. Cette expédition, ou
plutôt ces expéditions, comme on va le voir, paraissent d'autant plus di(n-
ciles à expliquer que, depuis plusieurs années, les Chrétiens de CoKs<am<
Hop~s'étaient assez Inclinés devant l'orgueil musulman pour calmer chez le
Mahdi l'ardeur qui pouvait l'entraîner à la guerre sainte. En 305 (()<y-<)i8 8
de J. C.), l'impératrice Zoë voulant, pour réunir toutes lesforces de l'Empire
contre Siméon, roi des Bulgares, conclure la paix avec les Sarrasins de l'Orient
et de l'Occident,
-1 avait, par l'intermédiaire
-11-
mumc ud'Eustache,
uuouucuc, son y.ero~.cll
avu préfet en VlGlILVIG~
Calabre,

mais ce qui rend cette inattention singulière, c'est et Marmo) parlent de M~i/aA comme d'une ville
que la faute avait été relevée dès )y43 par Sha\vv romaine, nous savions déjà en t84o, par ies
( Feya~M, t. I, p. t3g), et la correction faite récits des indigènes, que les pierres romaines
en 1~06 par Hartmann (~fMH Africa, p. 980 que l'on trouve dans les constructions de Afs~M
et a~o), car la faute parait avoir été empruntée venaient d'une ville antique située à quatre ou
par Abou-'t-Feda à un manuscrit d'Edrisi. cinq mille mètres à t'est de Ma~/a/i, et qu'ils
Ibn-H'auk'a!,p. i. y;in-8°, Lugd.Ba- appellent encore BecMg~<t~. M. Carotte, qui
tav.iSyS (J. A., t.XH!,p.B90, 3'sër.i84a). ignoraitcettecirconstance, avait rapportéMffM/aA
E)-Bekri. p. ot, ). fS; in-8°, Alger, tSS? au Z<t&!que t'/<t')MrsH'e<<i))<eKt'iplace sur la
(J.t.Xin,p.<)8,&'sët-ie, )85<)). route de &'<<a<a C<e«t)'<'(! (Cherche!),et il
E)-Be]<ri indiquait au .!K~de Mf~t'/a/t un1 avait approché bien près de la vérité, car il est
point nommé ~MA ("tes coupoles~), où se démontré aujourd'hui par une inscription ° que
voyaient les ruines d'tme ville ancienne, nommée Je ~t: des Romains est le Bec/i~Aa/t d'Et-Bekr!.
par ies Arabes MLJL-j*(Bec/i~/ta/i). Il auraitt Quigouvernait à CoMS<<!M<)Mep7e souste nom
du dire à ~c<< mais son indication s'est, à cela) de son <))s,Constantin VU, surnommé Po)'J)7~)'o-
h
près, parfaitement vérifiée. Bien que Jean Léon ~'me~.
_QG..v
'Ei-Beiiri.p.<),i.)5(J.XHI.p.98,!)'sërIe,)85a).
]n Ramusio, foi. 63 F (p. a63 de la trad. de Jean Temporal). Le texte et la traduction écrivent ~Mt7a.
DMM')))c!Ottg'ette)'<t!de ~i'te«, ~o). !t, fo). 326 co). 2 (t. ![ de ta trad. franc., p. Aao). Marmot et son
(raductenrecriventMMth.
Fortia d'Urban, Recueildes itivtérnires anciens, g. in-4', de 1'1. R.;t84(i.~ Tabieattrlc la aicqtrtliota~M
des
''f<t&!Mset))eM(s~i'<!nj:aM~<tm i'ene
Fortiad'Urban, ReeMe<7~M extS~o,
t<merat)'M p. a 8; in-~°
<tneM)Mjp. in-&de t't.
de R.; t8At.
R.; t8~5.–
Le m est change
ï<tMe<tMde
de place.
piace.
'R<'t't)<!a/t't'<'<tm<t.U,p.3a!)n-8°,A)j;er,i85't8a8.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 151

traite avec le khalife <1 Afftfrn~


Kna)iTP
d'Afrique, s'engageant e~nnrafï~nnt
payer
àà Lu
lui ~ouor' ~n
un ti'~ii<
tribut a~tim~~
annuel rt~
de
vingt-deux mille pièces d'or1, et avait envoyéà Atg~M des ambassadeurs, qui
furent reçus par le khalife Mok'tadir avec le faste asiatique dont Abou-'l-Feda
nous a laissé la pompeuse description2. Ala vérité, le tribut convenuavait été
pour le moins très inexactement payé, comme on le voit en g a3 (3io-3n i
de l'hégire), lorsque Romain connut la ligue formée entre Siméon et le
khalife d'Afrique*. On sait que les députés ou agents des négociations entre
ces deux derniers souverains furent arrêtés en Calabreet envoyés à Coms<aM<
MO~e,que,Romain fit jeter en prison les députés bulgares et, au contraire,
entoura d'égards ceuxdu prince africain, les combla de présents pour eux et
pour leur maître, près duquel il les renvoya, les chargeant de paroles nat-
teuses et d'excuses pour le retard qu'il avait mis à payer le tribut annuel (de
vingt-deux mille pièces d'or), retard qui ne devait pas être imputé à sa
mauvaise volonté, mais aux troubles dont la Calabreet la Sicileavaient été
le théâtre. Le Mahdi fut si touché de ces prévenances que, non seulement
il renoncaàTalliance des-BM~<H'M, mais remit même à l'empereur la moitié
du tribut qu'il était en droit d'exiger". Malgré le traité de 3o5, et malgré
cet échange de bons procédés avec Romain, le Mahdi.ne
iain, le Mahdi.ne cessa
cessa pas, en 3o6",
pas, en 3o6
G. Cedrehi CompoKKMm/tMtoft'iM- p. 6 ta G
C avec le Mahdi pour s'emparer enfin de Co)M<<M<i-
et p. 65o D; in-fo)., Parisiis, 16~7. Lebeau M<p&.
place ce traité sous i'ahnéé 915. ( Histoiret<!<Ba~- G. Cedreni Compend. AM<o)'M)' p. 65 iCC
~t'fe/)iv.LXXHI,S )3, t.XHI,p.~o9; m-8", a 652 B. Suivant l'historien byzantin, ce
Paris, t83a.) tribut, ainsi réduit, fut payé jusqu'à la procla-
Abutfeda'~)HM<.M!M~C)K.,t.H,p.33o,Ll6 mation de Nicéphore Phocas, et comme cette
et seq.– Abutfarajii NMi. ~tMf.j p. )</tv, l. 5 proclamation eut lieu le 16 août g63 ° (dimanche
à 19 (p. 188 de la trad. tat.). ): 99 redjeb 359 de l'hégire), il fut payé pendant
Qui régnait a CoMO~MO~f-depuisie ~'dé- environ quarante ans. Voir Amari, t. II,
cembre 309 (vendredi a i redjeb 3oy) et y régna p. ty3 ett~4.
jusqu'au ao décembre 94~ (vendredit" djou- Sur la findet'annëe 64a6, des navires venus
madi-'i-aouet 933 de i'hëgit'ë). (Lebeau, ~M<.f<K s'étaient emparés de Reg~io (ï.j~)
d'Me
Ba<m~M, t. XHI, p. /tat et ~68 in-8', pendant ia nuit' Or le dernier mois de <}~a6
Pari iS~.)' est le mois d'août Q<8 de )'ère chrétienne, qui
'E~3o5 (917-9.8 de J. C.), rimpéra- comprend du samedi 10 s'afar au lundi 90 reM-
trice Zoë avait traite avec le Mahdi pour écraser 't-aouel 3o6de l'hégire. H y a donc soixante-dix-
enfin les Bulgares (voyez ia note 4 de la page neuf jours, du dimanche t" moh'arram au lundi
précédente). Six ans après, en 3it (993-994 4 90 reN-'t-aouei 3o6, pendant iesquets cette expédi-
de J. C.), Siméon, roi des Butgares, traitait tion pourrait appartenir à )'aunée3ojE de t'hé~ire.
L ~Lt 1.1

Lehm.i.t X)V n RR
'LebeM,t,XtV,p.65.
CA)-eK.C~M<e6t- in Gregorip, p,~5, t. t3 et L'auteur incertain de cette C/tt-on~fMs'est servi t)e
t'&'e <&CoMo<at)ft)topb,d'après iaqueUe l'année 5509 du monde commence le i" septembre avant,J. C.
1.52 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
31o 31 a de diriger des expéditions contre les Grecs, et celle de 313, la pre-
mière dont parle tbn-ei-Athh-, sans doute à cause de l'importance qu'elle eut,
n'était qu'une suite des hostilités antérieures. En effet, en 313 une armée fut
envoyée pour porter la dévastation dans le pays des ~oMm.Au dire de la Chro-

En 6 43 a, dans une expédition commandée mence le jeudi t" septembre 9 2 5, ftt'année 3i33
par Mesa'oud-es'-S'ak'iabi (fl'Eschvon''), les de t'hégire finit le samedi t8 mars oa6. L'expé-
troupes du Mahdiprirent ~at/is (&<<: ~<is), dition a donc pu avoir lieu du jeudi g djoumâdi-
la piitèrent, et rentrèrent à N-~a/K/M/t*. OrFan- 't-akhir au samedi 3 o dzou-'t-h'idjah3i3 (cette
née 31o de i'hégire nnit !e dimanche aavril g 3a année est surabondante), et pendant ces cent
de J. C., et l'année 6 4 3commence le i sep- quatre-vingt-dix-neuf jours, les quatre auteurs
tembre g a 3; il n'y a donc pas moyen de conci- (qui donnent seulement l'année) s'accorderaient
lier la date donnée par le BaifM avec celle indi- entre eux. Mais si, comme le dit le B<KaN,Abou-
quée par la C~'OM~Mde Cambridge. Ah'med-Dja'far rentra en Sicile le 4 restant de
La CAroHi~Me de Cambridge place en 6433 rebt-'l-akhir 3)3. c'est-à-dire le 25 (mercredi
une expédition dans laquelle le h'âdjib du prince 2o juillet ga5 de J. C.), les trois auteurs qui
des fidèles s'empara de &M'&'HM/ et le BaMH indiquent l'année 313 cesseraient d'être d'accord
place en 31 a une expédition commandée par le avecla CArOHt~Me, car, à cette date, l'année 64344
h'adjib Dja'far-ibn-'Obaïd, qui cingla sur la Sicile n'était pas commencée. Cependant il semble bien
avec une flotte nombreuse pour attaquer les s'agir de la même expédition, puisque, d'une
J~oMm.Il fit des prises en Sicile, dit ibn-'Adzar!, part, la CAroMt'~Me et le BainMs'accordent sur le
mais il ne rencontra pas l'ennemi Or i'an- nom de la ville emportée, et que, d'autre part,
née 6~33 commence le mercredi )" septem- les deux mêmes récits s'accordent à terminer
bre ga~), et l'année 3t a de i'hëgire finit le lundi l'expédition par un traité. A la vérité, ces traités
a 8 marsg a de notre ère. Cette expédition a diffèrent la Chronique parle d'un traité avec
donc pu avoir lieu du mercredi a 8 djoumadi- tes Calabrais, en garantie duquel les Grecs au-
aouel au lundi a g dzou-'i-h'idjah 3 la, et pen- raient t'vré pour otages l'évoque de Sicile et le
dant ces deux cent neuf jours, les deux auteurs ouati (préfet) de Cttlabre; le Baia): dit que l'on
(qui donnent seulement l'année) se trouveraient captura un patrice (tj~ t. t,p. ~e, 1. t3),
d'accord. qui traita de sa et des habitants de la
personne
C/troMe.C<fM<<!&)' in Gregorio, p. 46, l. i ville moyennant une rançon de cinq mille mith-
et a. ]bn-el-Atb!f, .EY-A'M, t. VIII, p. nt. k'ats~. Or il vient de parler de OMS)' vitte de
tin. ult. à p. )*iv,1. 2. ~maM, t. I, p. ~<). C(;M)'e. Quant au nom du chef de l'expédition.
t. 1 à 16. Ibn-Khatdoun, ~Mf. /<e et il parait évident qu'Ibn-et-Attnr et Ibn-Khat-
de la Sicile, p. 1. 5 à g (p. 16a de la trad. de doun, en attribuant le commandement en chef
Noël Desvergers).–La C/M-OM~Me de Camtt't'a~e à Salim-ibn-Rachid, ont omis de nommer Abou-
place cette expédition en 6 34, et les trois autres Ah'med-Dja'far, qui avait amené la flotte et la
sources disent en 3i3; or l'année 6434 com- commandait.

C/M'Mt.Cotiiah' in Gregorio, p. A5, ). ao à 32. Le Bâtât) (t. ), p. )<)~,L tQ et ao) place cette expédi-
tion en 31 o et dit que Mesa'oud le Fali eomnNndait vingt galères.
''Cyt)'f)n.C<t)t<<t&)'inGregorio,p.~5,)in.uU.
"B<tM)t,t.],p.)<)F,).i5ai7.
Le mith)['4) est un nom de poids, et en or il équivaut au dinar, que je calcule à une valeur de t& fr. 5 cent.
(Ko)cdeM.Amari,.S'<oft(tt!MM!«M!mant~t.S!eth'<).t.H,p.t~a,t]o)ea.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 153
nique, le khalife d'Afrique confia cette expédition à son h'adjib (chambellan),
que le ~s~m (t. I, p. no, l. 10) nomme Abou-Ah'med-Dja'far-ibn-'Obaïd', et,
d'après Ibn-el-Athîr copié par Ibn-Khaidoun, une armée fut envoyée à
SaHm-ibn-Abou-Rachid, gouverneur de Sicile, qui était chargé du comman-
dement. La flotte cingla vers la Z(MK6sf<~ (s~). Les troupes furent dé-
suivant de C/Mf~m
barquées, s'emparèrent, Ibn-el-AtMr, ((jL~, var. (jt~) et
d'tK~'aA (< var. ~~t), et firent beaucoup de butin. Elles s'emparèrent,
au dire de la Chronique, d'une ville de~OM)'sA(~, p. ~6), et, suivant le B<MSH,
de beaucoup de villes, au nombre desquelles était celle de OMan (~)~; il ajoute
qu'au siège de cette ville six mille combattants furent tués, et que les Musul-
mans y firent dix mille prisonniers. De pareils faits d'armes supposent un dé-
ploiement de forces considérable.
Cependant les prévisions qui avaient porté 'Obaïd-AHah à fonder .Mo/t'sNMKe-
~M~se réalisaient avec une rapidité inattendue. Dès cette année 313 un événe-

'.Des manuscrits disent 'Abd-Aitah. (Batam, Pour placer cet événement en 3i3, je
t.t,p.)-)e,note&.) m'appuie sur l'autorité d'Ibn-Khatdoun", sans
'Les Arabes donnaient à toute la cote orien- me dissimuler que des autorités plus imposantes
tale de i'/lfh'M~Me et une partie des Ca&M sont en désaccord avec lui sur ce point, mais elles
le nom de Lombardie. (~M<. de <t~Me et de la sont aussi en désaccord entre elles. Ainsi Ei-Bekri
&'<&, p. tap,note :97.) dit que Rlh'An-ibn-'Ali "garda le gouvernement
3
Les partes indiquent une ville d'M, ou tf de Fe<jusqu'en 316,époque à laquelle H'acan
Ori'a, située à huit lieues nord-est de Tareitte, ffibn-Moh'ammed vint l'expulser de la viue'
dansta <erM~'O~at.te, que t'on comprenait en- mais Ibn-~Adzari°, comirmé par Um-'Abd-et-
core alors dans la CaMM. (Amari, S<ons dei H'a]im'\et par Mak'k'ari", place cet événement
MMSM&MHt~'&et/M, t. II, p. iya,note 5.) en 310. Le coup hardi tenté avec succès par Ei-

~.«.B ,t.t. p.tvC,).à6,etp.~AV,mj!)ne(t.t,p.67, ëtt.Hde)atrad.,p. t M).–Voyezla notec

"E)-BeM,p.tr'<,). t~a '9(~ t.Xm,p.3&7, i)" série).– Suivant Ibn-Khatdoun.Et-H'acan tua


R!)t'ân.(&d.B.,t.I,p.)vr,t.5!–t,tde!atMd.,p.a67.)
BaMtt, t. t, p. Ht", t. i et a. li donne à tort au prince edrisite le nom de H'açan-ibn-'Ati-'i-H'a~ani, et
c'est iaaui~! de son récit qui mon!re qu'il s'agit bien de H'acan-ibn-Moh'ammeA Il lui dôme, du reste, son
tentabte nom a Jarp~ger~r',). ao et ai (H'acan-ibn-Moh'ammed-ibn-e~K'âcim-ib surnommé
H-B'a<),ou on )it r~ correction du manuscrit, qni,para!(-i!,dit)~etqueM. Dozy a faite en s'appuyant
sur ta page )~du tome 1 du BaiaM, et sur la page <' du X'a)-)' mais peut-être faut-il lire )*')),car c'est la
dnte.qu~donnenttes deux textes auxquels M. Dozy renvoie. Je crois devoir faire observer, en outre, que la fra-
duction française du ~'<!f'< faite sur un manuscrit considère par fauteur de cette traduction commeëtantpe«(-
eM-e <'ot-~tM<(p, Vt de t'atertissement), dit(page toa du texte) Su. ce qui semble confirmer qu'a la p.tr. du
BAMtt)c'estMen)''t!queM.Dozyayoutudire,autieuder~).. ·.
~X'aft'p.<).5(p.69deta;trad.Jat.;i-p. franç.).
M. de Gayangos(t.~)t, p. t~4) ne dit pas qu'Ei-H'adjam entra à F& en 3io, mais il dit qu'il y fut tué
etï 3tt,'parf"' ~r~ wjBHtjuA de vcngct' la
Mouca-ibn-AM-'t-'Afiah.!désireux uc venger ta mort~de
!Murt uc son
Nuunts
ma Miuhe).
mmu~t. Si
ot H'acan Fea
gouverna res
u ~~u gpuycrou
pondantdeuxanSjiiyétaituonearnyëenSbj).
tdaHtt)euxi)nS)iiyéta)t'io))earnyëen3bj). 11s :1

o
90
15~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Ei-H'adjâm ment grave s'accomplissait dans le M)g'An& El-H'açan-ibn-Moh'ammed-ibn-el-
f]
s'empare de Fcs. K'acim-ibn-Edrîs paraissait sur la scène. C'était un prince d'une bravoure peu
E

il était surnommé E~-jH'<M~M


commune; (J~), le phlébotomiste
C
), parce qu'il
avait l'habitude, en combattant, de frapper ses adversaires à la veine du bras 2.
Il surprit la ville de /~s, en chassa le gouverneurBn/ân et s'y fit reconnaître
comme souverain. Mouça-ibn-Abi-'I-'Afïah ne tarda pas à se mettre en marche
pour l'attaquer. El-H'açan vint à sa rencontre, et les deux armées se trou-
vèrent en présence sur I'OM~t-Me<'< (ff)a rivière des moulins~), dans la
plaine d'~l<M<K& (&), qui s'étend entre F<~ et 7~< Jamais, depuis l'arrivée
des ËDtustTESen ~a~n~, bataille plus acharnée n'avait été livrée. Ibn-Abi-
'i-'Aual] fut honteusement défait, laissant deux mille3 des siens sur le champ
de bataille, et emportant la douleur d'avoir vu succomber son fils Minhel
(J~t*). S'il faut en croire El-Bekri.EI-H'adjam se tenait dans le fond du pays

H'adjâm n'eut certainement pas lieu du vivant paru concorder beaucoup mieux avec l'ensemble
de Mas's'atah, car ce général n'aurait confié à des faits, soit ceux déjà connus, soit ceux qu'il
personne le soin de marcher contre le prince qui me reste à exposer.
s'était fait proclamer à Tês, et son nom n'apparait De (veine), génitif ~e§<)?, et de ro~
même pas dans la lutte qui s'engagea. Or Mas's'â- (incision). En chirurgie, on dit phlébotomiepour
iah n'est mort qu'en 3)9. Quant à la date de désigner la saignée ou i'art de saigner, et i'on
316 donnée par El-Bekrî, comme cet auteur appeite~Me&o~omtste celui qui saigne.
admet, avec ie K'art'âs, qu'Ët-H'adjâm gouverna Ce fut à son oncle, Ah'med-ibn-el-K'âcim-
Fês pendant deux ans (,t.c*), par consé- ibn-Edris, qu'il dut ce sobriquet. Une guerre
quent, suivant lui, jusqu'en 318, on ne s'expS- étant survenue entre eux, les armées des deux
querait pas comment Mouça, qui, après tout, princes se rencontrèrent à El-Meddli, dans le
agissait dans !eAf<)'t'& sous l'autorité de 'Obaïd- pays des S'anAa~aA, et, dans un combat qui eut
Auah, aurait choisi un moment si défavorable lieu, H'açan frappa successivement de sa lance
pour détruire ~Va/fOM)' (en 31y ), c'est-à-dire pour trois des serviteurs de son oncle, et les atteignit
déclarer la guerre à r/Mg'M; on s'expliquerait tous trois dans la partie du bras où t'o:. pra-
encore moins comment Mouça aurait, en si peu tique la saignée, t Décidément,dit Ah'med, mon
de temps, eniev~éun si grand nombre de villes f neveus'est fait chirurgien;" et le surnom lui
auxEDtttsiTES,et surtout comment aucun auteur resta
ne mentionnerait d'événements quelconques sur- Le ~'aW~ (p. < 1. 8) dit a3oo.
venus dans le Maghrib en 3<8, année dans la- Et-Bekri, p )fv, & à 7 (J. t. XIH,
quelle tant de choses se seraient passées. La date p. 358, 5' série, <85Q). BaMM,t. ), p. ff
cte 3i 3, donnée par Jbn-Khatdoun, m'a donc et Mf A~'a)'<'as,p. < L 5 à g (p. 60 de b

° E)-Be)iri,p. )f'<, L i8et 19 (J. ~t.,t.XHt, p. 3&7, 5'9Me, t85()).–K'<n-('f<)!,p. û-,). ao(p. 69 de ).)
trad.tat.p.tt~de~atrad.ffan{.).~)<t:cntir(<ndeuxans'!(~~eL.).
Et-Bekr!,p. )t~,L i<)ets)]iv.(J.t.Xt[[, p. 3&7et358,5'6éne, 1859).–B~t, 1.1. p.ff). ). to
à 16; K'<tf(' p. ~t et e- (p.C8 et 69 de !a trad. )at.; p. 109 de ht trad. franc.); !?. d. B., t. t,
p.f~).t8àao(t.Hdetatrad.deM.deSiane,p.t~5).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 155
'<Mt, et c'était de ià qu'il gouvernait la ville de ~s
d'E~-M~Mt, à chaque quartier
de laquelle il avait dû préposer un commandant, comme nous le verrons
bientôt. Continuant alors sans obstacle sa marche victorieuse, il s'empara suc-
cessivement des villes de ~ooM~A, S'afroud, ~MbMMo~,des deux M~M~s/i~, de 3St~deFhegire
Css'm, et de la plus grande partie du Maghrib En même temps, Moh'ammed- (ga6-<)~
de J. C.).
ibn-Khazer attaquait et prenait la ville de 7aAst'<;mais il ne put s'y maintenir. tbn-Khaxcr
'Obaïd-AHah fit marcher contre lui Mouça-ibn-Moh'ammed-ei-Kitami, qui pre~dTahart.
l'obligea d'en sortir et le poursuivit jusqu'à Fo~MA, où on le perdit de vue,
parce qu'il s'enfonça dans le 6"<!A' laissant son frère 'Abd-Allah avec les
principaux chefs de son armée sur rOM<MK-~6M<aA\ et ce lieu devint le
théâtre d'une série de combats entre les troupes du Mahdi et celles de Mo-
h'ammed-ibn-Khazer, combats dans lesquels l'avantage resta aux ZeM~A
(M)g~a<KMA),secondés par les Lemdïah,qui s'étaient mis en révolter Non seule-
ment le Mahdi venait de perdre Fês et luttait pénibiement contre Ibn-Khazer,
mais, comme si tous les ennemis des FA-r'tMtTES avaient agi de concert, 'Abd-
er-Rah'mân-en-NAs'ir, réalisant la pensée que les OttAÏADES d'Espagne poursui-
vaient avec tant de persévérance, posait enfin le pied en Maghrib,
par la prise de En-Nas'ir
de entoura d'unes muraille
muraille et dont
dont il fit une °~'
occupe Meti!a.
possession
J. M~a, qu'il
_1_
_a~
place forte
une place forte

trad. iatt –-p.ioa et i i 0 de la trad. franç.). p. v., i. 17; p. Ae,L ~.)Cettevalléem'estin-


–Ibit-KMaMoun, F. ~8., 1.1, p. )yf, L 5 à 8 connue.
(t.Ideiatrad.,p.B67).C'est]e~'<:)-~ BM'ntt,t.I,p. )-)'<,).
t6,ap.).h.,i. 6.–
qui indique le lieu du combat, qu'il nomme Ibn-Khaldoun dit, en parlant des ~eHM&A Ils
~~[ (FaA'j!i'ï-Za<<), et qn'Ibh-KhaMoun ap- "parcouraient en nomadesles provinces de I'7/)-
petie ~~t (Fat's'). Et-Beh-i et K~'MtAet du Ma~Aft't; mais !a grande majorité
tbn-'Adzari donnent au fils de Mouça le nom "de leurs tribus habitait cette partie du Af<!g'An&
de J~. (Minhel); le .a~'M (p. < L 8) le trcM~qui avoisine le S'a~'afs." (N.<<.B., t. T,
nomme J~.(SaM), et Ibn-Khaldoun écrit la traduction,
p.)<:)~,Li3ett4;–t.Ide
J~(MinhM). p. a/tj).)
Ët-Bëkr:, p.)fv,i. (J.t.X)U,p.358, Et-Bekri,p. AAetA<)(J. t.XIH, p. )69,
5'sërie). 5' série, i 859 1! dëcIareemprunteraMoh'am-
Voyez, sur JMt~Maeo/t,la première édition med-ibn-toucof'ët a d'autres sources l'indication
donnëe;pa)- M, Dbzy de ses ~cAercAMàur f/tM- de cette prise de AMSs/en 3 A, par le sôuve-
tM'fë~th'~Me e< ~<e<'a!'fe 7'~spog-<teye)t~<!M< le ram espagno!. Je ne conteste ni !e fait ni sa date,
MoyeM~e, 1.1, p. i g5, note i Leyde, 18&Q. mais quand Ë!-BeM ajoute qu'En-Nas'irb&tit
.&oW'~ p.o., ). 4 (p. 6 de ia trad. iat. alors la muraille de la ville, «ann d'en faire un
–p.iogdëiatr&d.n-anç.). ). friieu de retraite pour Mouça-ibn-Abi-')-'Âf)ah t,
j~~ (M<'ma<'a&). (Edi4s!,p;~v,t. )0; je me demande si, à cette qx~Mfj Mouça étaitun

Voir p. )t5 de la Préface phcée en tête du texte d'Et-Bekr! pubtië à Alger,


Et-Bekr!pubtië Alger,en
en i85'7, par M.de
iSS?, par M. de Shne.
Slane. Voir
Voir
MM~p~M~S~. r
ao.
156 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Dans ces régions, les instants de grands troubles voient fréquemment a~
appa-
raître des hommes qui se prétendent doués du don de prophétie. Ce symptôme
ne manqua pas à l'agitation engendrée par tous les événements du Maghrib.
Ce fut dans le canton de .M~e~sA' que parut un certain Abou-Moh'ammed-
Ce
H':)mim Ha
îTamîm-o/~n (tde faussaires). Ses prédications, commencées en 3i3,
le taux prophète.suivant Ibn-Khaidoun, entraînèrent facilementun grand nombre de C/MMm~aA,
gens grossiers et plongés dans les ténèbres d'une profonde ignorance 2. Hfut
gen
~<)<)e)'jfcg[re re tué en 315 chez les M:s'MtOM<hs
tué du 6"<~<'<,qui fait partie du territoire de
1
y"<tma'cr\
tic J. (~.).
1Les succès d'Ei-H'adjam ne furent
pas de longue durée. Soit, comme le dit
Ei-Bekn*, qu'il se trouvât accidentellement à Fês, soit, comme le veut Ibn-
Et-]
Khaidoun~, qu'il s'y fût réfugié après avoir éprouvé une défaite, ses troupes,
Khs
suivant l'usage invariable des habitants de cette ville, étaient campées en
dehors des murailles 6,et leur chef se trouvait ainsi complètement isolé de son
armée quand les portes deF~s étaient fermées. Uncertain H'âmed-ibn-H'amdân-
el-Hamdâni, surnommé El-Louzi, parce qu'il était originaire du bourg d'El-

partisan du souverain omaïade, quand je viens ff sieursfaux prophètes, dit aussi Ibn-Khatdoun,
de lire quelques lignes plus haut ftMcS/a/f, frse sont montrés chez les G/iom<!ra&,et, dans
'rviUe ancienne, environnée d'une muraille en "tousies temps, leurs montagnes ontouert aux
pierre et reniermant une citadelle très forte. rebeitesune retraite assurée. n ( d. 1.1,p. i,
On rapporte qu'elle doit sa reconstruction aux 1. t et a du texte; t. II de la trad., p. i35.)
fits d'Et-Bouri-ibn-AM-'t-'Afïah le Miknâcien. H.B.,t.I)de)atrad.,p. t&
(~Mefa~ CM<MeHM&'&, p. AA, L 18; J. A., t. XIII, p. 358, 5' série, iSSo.
DMcrtpt. de ~t., J. A., t. XIH, p. i6t et Voirle texte, p. )fv,L 7 et 8.
i6a,5° séfie, )85o.)0n sait qu'Et-Beh'! écrivait ~f. d. B. 1.1 de la trad., p. 967.
son livre à la fin de 460, comme il le dit lui- ° ~-jMec<t<C <)!«!'<-Me)M<M!p. Ifv, i. <0 o
même.(Voir sontexte, p. <)'). io;p. !)~)e,L 18; (/t.XHt,p.358,5''série,t859).–tbn-'Ad~
p. !). i); –-J. A., t. Xtn, p. i83, 879 et zari parle ausst de H'amim et de ses prescriptions.
4Q8,5'sërie.) (RsMH, 1.1, p. )~, l. 8 à 13.) (bn-Khatdoun
'Qui appartient au pays des G&OMara/i,limite (texte, t. I, p. )<Av,L t trad., t. H, p. i~t,
occidentale du territoire de Nâkour. ttDans le l. 16) dit que le faux prophète des G/MM<!r<tA
"pays de Me~'e/fe~A (CeMfa), dit Et-Beh' on fut tué en 3t5 daM un combat contre les Jtf<M'-
fvoit une montagne qui porte encore le nom de MOM~ttA. Le A''<H't'<~seul place l'apparition
"H'anum; eUe a.voisine la ville de 7't<'<~<!): de H'amim sous l'année 3 a5 et le fait
-'(~)~LIiAj, T'OMS):).~ (~Ke~ <«:m- cruciuëau&'<:s'r-Ma~'mo!t~a/tj ce qui est d'autant
M<p.ta~t.Xm,p.t65, plus singulier que son récit est évidemmentem-
S" série, i85g.) prunté à Et-Bekrlî, ou à la source à laquelle El-
H. d. B., t. Ide iatrad., p. t43. frPiu- Bekr! avait puisé.

K'ttrt'as, p. ~)f, ). t et suiv. (p. 8 de la trad. lat.; p. ï35 à i3'; de la trad. franc.)..
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 157
Z.o:<x en 7~<
Tim~ir~
commandait
1
nnnnmonaooi ~n
le nmnmfnnv.
quartier des ~'atmoM~m~es,
i%nn ~~nn'Mnnn.~n.nf~
ou i~4
n.,
tout au .rimoins
y occupait une position élevée~; car il put profiter de ce qu'El-H'adjâm étaitt iH[-)l'adjum
son hôte pour pratiquer la plus abominable trahison~. Faisant charger de est trahi

chaînes et enfermer le prince edrisite, il en donna rapidement avis à Mouça-


ibn-Abi-'i-'Anah, et livra à celui-ci, qui était accouru en toute hâte, le quartier tbn-A!)i-'t-'AHa))
tbo
des Kaïraoudnites.Mouça, attaquant aussitôt le quartier des Andalous,parvint a re))rf))dF4s.
s'en rendre maître, malgré la vaillante défense de son gouverneur, 'Abd-Allah-
ibn-Tha'Iabah-ibn-Moh'areb-el-Azdi. Soitqu'il ait trouvélamort dans cecombat,1
comme l'a dit Ibn-Khaldouin 41, soit que, par ordre de Mouça, il ait été mis at
mort avec deux de ses fils, Moh'ammedet Iouçof, comme l'avait dit, dès la fin
de ~)6o~,EI-Bekrî, qui avait fait le même récif, un troisième fils, nommé
t m-iiekn,
ftT~–i dansJ~ un t la;–
I. .0 l'i-t résidait '< à Fês,
r~ comme rttï~i
Et-Bekrt vient
it
passage (p. djâmne pas
J. t. XIH,p. Ça), par:e de la ville d'N-ZoMt de nous l'apprendre.
comme située l'est de B~ma/t des MeM<aA. Puisque j'ai admis, d'après Ibn-K.hatdouft
Suivant le ~'art' copié par Ibn-KhaMoun, cet (~. d. B., t. H, p. 145 et 568) qu'Et-H'adjant
H'amed-ibn-H'amdan-et-Hamdani appartenait à avait surpris Fês en 3t3, et puisque j'ai admis,
la tribu des ~Mre&aA d'après Et-Bekrt'' et d'après le ~'ar<'as% qu'il
'M résulte du récit qui va suivre qu'EL- posséda cette ville pendant environ deux ans,
H'adj&mavait conservë'a 'Abd-Aiiah (dit ~MeM~) j'ai du placer en'315 les événements que je ra-
le commandement du ~M<n'<te)' (les Andalous, qu'il conte ici. (Voir Ibn-Khaidoun, 1.1, p. aSy.)
exerçait depuis une vingtaine d'années, et que ~.J.B.. t. I, p. t~,L 8 h ta; t. 1 de la
H'&med-ibn-H'amdan aveit été prépose au com- trad.,p.a6y.
mandementdu ~Mtrft'ef des ~'a!aoMsnt'<es. Pour On sait qu'i! écrivitson ouvrage à cette date,
ce dernier, les auteurs ne le disent pas, mais, comme Hie dit. (/. A., t. XHI,?. t83, 873
d'une part, ie récit deses actes en 3 i3 1'indique et&98.5'série.)
°
sufEsamment; d'autre part, ils ne nomment au- Et-Bekrt. p. )fv, 7 a 17 (J. ~t., t. XH1,
cun autre commandant ce quartier, qui devait p. 358 et 3&9, 5° série, 1859). BaM~ t, t,
en avoir un, si t'en considèresurtout qu'Et-H'a- p.)')~,L3et/t'p.)-c),}.t7atQ'A~r~,

Xat-t'œ),p.).io(p.69ae)atrad. fat.p. tiodet'édit. franc. ).bn-Khatdoun, ~.<B.,t.HdH


!atrad.,p.568.
\.f.A,t.X[t!,p.337,5''sene,t8j9(teïte.p.!r'<,).i9).
faf('a<, p. e.,i. ao (p. 69, lia. u)t., de la trad. iat. p. tu de l'édit. franç.).
Le BaMMle dit aussi (t. I. p. m 1. a et 3). Dans ce premier passage, Jbn-'Adzart dit, à tort je crois,
que MoNça, introdnit dans Fês, ygouvernait ponr !es 'OMAiABEs (il se contredira ptustoin).
Dans ce second passage, il assure que Mohca, iorsqu'it
s'empara de tua 'Abd-Auah-ibn-Ths'tabah-ib)!-
Moh'anb-et-Âzdi, nom qu~bh-KhaMoun écrit 'Abd-AHah-ibn-Tha')abah-ibn-Moh'arib-t&)t-6toM<! (~. B., t.
p. 267), sans répéter 'Abd-Aiiah avant 'Abboud.ce.qui est peut-être une faute empruntée au fat-t'as (p. <),
f. i5 et t6, du texte;–p. 7i,).3,de[atrad.)at.p. n3 de la trad. franc.). Ce qui me fait ei-oirearerreur
du X'at'<'<!it' c'est qu'ibn-'Abd-et-H'aKm avait dit, quelques pages
plus haut, que 'Abd-AUah-ibh-Tha'tanah était
surnonmé '~MoM< 'Abd-Attah, père de Moh'areb-eM~t et arriere-grand-pere de 'Abd'-Allah dit '~Mt)M<~

Ï'ttt,?. e~ '6 (p.~ ~eh.trad. iat.; –p.ti3de)a [m<i.. frM){.).


).
"JtH.,p.f!A,9(p.Mdc)atMd.)f)t.p.to!;()t)a{ra<).frant.).
158 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Mnh Hrf<t
Moh/areb, étant T~arv~mt
ptant
parvenu àH a'~fh~T~r~r*
s'échapper, alla chercher un
a~n ~h~r~~i~)~ tin T~fttfvo à Cocotte
refuge ~/tr~n«o ~tiou,
selon d'autres, à E~-M~~aA'. Et cependant cette famille de MohaHebétait
tellement inféodée au commandement du quartier des Andalous, que Mouça
crut devoir y nommer Moh'ammed, frère du gouverneur qu'il venait de mettre
à mort~. Devenuainsi maître de F~, il pressa vivement H'amed-Ibn-H'amdân
d'immoler Ei-H'adjâm aux mânes de sonfils Minhel. H'àmeds'y refusa d'abord,

p. e.,1. g a t3 (p. 69 deiatrad. iat.; –p.~ii i disent s'être réfugié à Cerf<oMe;par la seconde,
de la trad. franç.). il fait nommer ie~i'ere~ qu'fbn-~Adz&r! assure
C'est ainsi que s'exprime Et-Bekr!. Le Baïan être mort. Dans cette conjecture, à quel parti
dit(t.p.t~t.i())fà6M'~OMe". s'est arrêté Ibn-Khaldonn? H Mdonné les deux
J'inscris ce fait sous toute réserve. Non seu- solutions; dans un passage on lit tTha'teba
lement E}-Be!tri et Ibn-~Adzar! ne parlent pas feut pour successeur son fils 'Abboud, lequel
de cette nomination, mais, suivant le second de tf<r<Msm!il'autorité à ~oH~ Moh'âreb-ibn-'Ab-
ces auteurs, Moh'ammed frère de 'Abd-AUah ffboud° ce qui ne l'empêche pas de dire,ailleurs
(dit ~iMoM~) avait été mis à mort par Mouça. que Mouça tua 'Abd-A))ah-ibn-Tha')eba-ben-
On ne peut donc, pour contredire ces deux auto- Moh'areb-!&M-~MoM~,gouverneur du ~MaWM)'
rités, s'appuyer ici que sur le A''<)ft'<M.,copiépar des ~M~ft/oM~, et donna ce gouvernement à Mo-
Ibn-Khaidoun; et Fon va voir combien peu 'rurs h'ammed~-efe de~Abd-Aitah' copiant ainsi
assertions méritent de confiance. On lit dans ie deux versions contradictoires, sans même relever
~'at't'as: "L'énur lah'ïa-ben-el-K'acem confia le l'erreur évidente qui consiste à faire Moh'areb-
gouvernement du quartier des .4)MMo!M à Tha'- el-.4zdi fils de ~Ahbond. Du reste, dans les cir-
ieba-ben-Moh'areb-ibn-"Abd-A]!ah(-er-Râfedhi ), constances où elle eut lieu, la nomination du fils
met celui-ci, étant mort, fut remplacé par son ne serait pas plus étrange que celle du irère, si
r-fiis 'Abd-Allah, sm'nommé'~Motf~~ également réellement un membre dé cette famille fut nommé.
nommepar l'émir lah'ïâ, et auquel succéda M<! Le ~'a)'<'a~, qui a placé en 3io !a surprise
~& Moh'areb-ihn-~Abboud-ibn-Tha'!eba T de J'M! par El-H'adjâm, et raconte immédiate-
Plus loin, le mêmeauteur dit que Mouca, après ment ie guet-apens quilui fut tendu par H'âmed-
avoir fait périr ~Abd-Auah, nomma, à ia place ibn-H'amdan, quoiqu'il le place en 3 i ), ajoute
de cehu-ci, Moh'ammed-ibn-Tha~eba.~t'~e de à l'incohérence de son récit en disant, plus ioin,
~Abd-A)iah' ce qui contredit manifestement son qu'en 3t3 Mouça s'empara de feif (p. et, 1. 9& G
assertion antérieure. Ainsi, non seulement il et aS; p. i), ]6 et ty; p. 70 et 83 de la
donne deux solutions pour un point qui n'en h'ad. tat p, tu, i3& et 13 de la trad.
comporte qu'une, mais, par la première, il fait franç.). J'ai dit plus haut pourquoi j'ai adopte la
nommer Fe< !e~&~ qu'Et-Bekri et tbn-'Adzari date de 3t5.

était désigné par le nom d'jM/MAf L'identité de nom du père de Moh'areb et du fils de Tha'tabah a trompé
Ibn-'Abd-el-H'alîm, sans doute parce que le second est souvent désigné par son simple surnom de '/iMou~.
X'at't'as, p. )°v et )~A(p. 66 de la trad. ta).; p. to5 de la trad. franc.).
JM., p. <)!, ). t5 et iG(p. 71 de la trad. ht.; p. n3 de la trad. franc.).
H. d. B., append. tv au tome H de la trad. franc., p. 566 et 56~.
d. B., 1.1, p. )\'f, ts (t. 1 de la trad. franc. p. 267).

Voyez les Pro~omc'tM d'Ibn-Klmldoan. (Aoticeset Extraits des HMMMso'~s,


< XVi, )" part., p. ~v~ ~6 et 17, et t. XIX,
~part..t).&o3.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 159
Il. » 1 1
dans la crainte de l'horreur qu'inspirerait un tel forfait; puis, ayant cédé, il
administra du poison à son prisonnier, et le conduisit ensuite, pendant la nuit,
jusqu'à la muraille de la ville. H'açan sauta du haut du rempart, se démit la Mort

cuisse, et alla mourir dans le ~Mar<t'er <~ Andalous'. Telle fut la fin du prince d'E!-H'aJj..m.

qui avait été, pendant deux ans, maître d'un vaste territoire dans le Maghrib,
puisqu'il tenait Fês et que, suivant Et-Bekri, il nommait des gouverneurs à
'~s'~a~. Son grand courage n'avait servi qu'à montrer à quel point la chute
des EpHÎsiTESétait définitive. Soit que Mouça ait été irrité.de l'hésitation que
H'âmed-ibn-H'amdan avait manifestée soit qu'il ait voulu faire disparaître
toute trace d'un crime commis à son instigation, oubliant l'émment service
que cet H'amed lui avait rendu en lui livrant Fês, il résolut de le faire mourir,
et celui-ci, pour se soustraire au courroux d'tbn-Abi-'I-'Aftah, alla se réfugier
à JMaMM~.
J'ai copié ici le récit d'El-Bekrî'; le même du'~Msr<<')'(~ ~'s<raoM<!)M~~puisque H'amed
récit est reproduit, avec quelques variantes, par lé lui avait livré. Comment la violence de sa
tbn-'Adzâri' par Ibn-'Abd-et-H'ainn' et par- haine ne le porta-t-ette pas à s'emparer de vive
Ibn-Khaldoun d. force du prisonnier dont il désirait si ardemment
Descr. <<e~ septe~r., p. ))f, L ly (Y. A., la mort? Était-ce par égard pour les scrupules
t. XIH, p. 3a 8, 5' série). BstaH, t. I, p. )~, de t'otticier qui venait de lui rendre un si grand
i.iiai3. service? Un pareil ménagement est peu en har-
El-Bekr! et Ibn-'Adzari sont seuls à pré- monie avec le caractère connu de ce chef mikna-
tendre quedu poison fut administré à Ei-H'adjam. cien et avec ia volonté qu'il allait bientôt mani-
Le ~'<!f< et Ibn-KbaMoun disent que H'&med fester de punir de mort ia lenteur de ce même
fit échapper son prisonnier; mais alors il n'est pas officier à se soumettre a sa volonté. Craignait-il
facile d'expliquer comment la fracture d'une jambe le scandale qu'aurait causé le fait d'attenter
aurait causé la mort du prince au bout de trois ouvertement à la vie d'un def "'ndant du Pro-
jours, comme ils le prétendent. phète ? La suite de mon récit montrera que
Les quatre auteurs' auxquels j'emprunte le tel iut peut-être ic motif qui le retint. Ensuite
récit des événements qui s'accomplissaient à Fês Mouça était encore, en apparence du moins, tout
sont d'accord sur la fuite de H'amed à Ms/KM, dévoué aux FA'r'mn'Es. Comment H'amed cher-
et ie fait est incontestable; puisque nous verrons cha-t-i) un refuge à ~aMM pour échapper à la
ce personnage revenir dans les rangs de t'armée cotère de l'homme qui, depuis la mort de Mas'-
fât'imite, et même recevoir le commandement s'âlah, était le plus ferme appui de l'autorité de
de ~.Cependant, à l'occasion dece fait etde ~Obaïd-Attahdans te Af~AnA? Pour les yeux si
ceux qui l'ont précédée quelques réflexions clairvoyants du Malidi tes vues ambitieuses d'tbn-
naissent tout naturellement. Mouea était maitre AM-'i-'Afiah avaient-elles déjà percé?
OM<f.<!e sepfetih- p. )rv, 1. 3'ag~(. A., t. XI!t, p. 359, 5' série).
''B<!f~t,t.I..p.ff),t.5etseq.
~'at-t'M, p. e-, 1. i~ à 19 (p. 69 de la trad. )at.; -p. tto et itt de la trad. fran{.).
f/.d. B.,t.t,p. !yf,t. t2 à t5(t.Ide)atrad.franc.,p.
a67).–Voiraussiappend.ivautomeH.p.568,
(je ceUetf'admtipn, Ce second récit présente quelques variantes par rapport au premier récit du même auteur.
Voyez, pour tous quatre, les pages auxquelles j'ai renvoyé ci-dessus.
160 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Expédition En présence du concours d'événements fâcheuxque faisaient naître les in-
!'Abou-'t-K!)cim
tentions hostiles de la famille edrisite, de Moh'ammed-ibn-Khazer,du souve-
<
cnM.ighrih.
1rain d'Espagne lui-même, évidemment d'accord avec les
princes de la petite
souveraineté de ~V~oMr,on comprend que le Mahdi ne pouvait rester inactif.
Dèsle 9 s'afar 315 (dimanche 15 avril a a y deJ. C.), Abou-'i-K'âcim-ibn-'Obaïd-
Aiiah-ech-Chu s'était mis en marche vers ie Maghrib. H traversa A~<MhMM<
s'arrêta quoique temps à El-Orbos, où une partie de ses troupes devait le
joindre de là se rendit à 7~'< entra dans le pays des Â~MMtA et se dirigea
vers une montagne occupéepar ies&Mt-~f~ qui, réunis à quelques tribus
de leur voisinage,lui barrèrent le chemin. H fut obligé de leur livrer plusieurs
combats et de les vaincre avant de pouvoir continuer sa marche sur M<!<&<~
(e~ej~) et sur &K<Jtr~?t, où il fut retenu plus d'un mois par l'affreux état
des chemins". Les lettres qu'il expédiait en 7~'Mt4 n'arrivaient pas à leur des-

Le texte du B<tisMdit: fLe jour de jeudi appelle Jfa~ara (ïJ~) et que M. de Goeje"
f neufnuits passées de s'a&r.)! C'est nécessaire- suppose, avec beaucoup de vraisemblance, être
ment une erreur le g s'afar 3i5 tombe un di- M~MMs Observant que, dans les nomsan'icaias,
MMHc/M. Ibn-Khaidoun ptaee aussi en 3t5 le les lettres et sont fréquemment substi-
4.,
départ d'Abou-'i-K'acun pour une expédition tuées les unes aux autres, observant en outre
contre Moh'ammed-ibn-Khazer*, mais i! faut ici qu'N-S~MS~fa est la première station de la route
le citer avec beaucoup de prudence, parce qu'il de Mt'/MMaà TeMes',et qu'Et-Bekri dit, en par-
parait attribuer à Abou-'I-K'acim les résuttats de lant d'El-Khadhrd frSon territoire est cerné de
f expédition dans laqueue, en 3) y, Mouça-ibn- ftous côtés par des tribus berbères, telles que
Abi-'i-~Rah détruisit ~'<M'OMr. Quant à celle que, tttesMaf~t'fM~ IesBMt'-Z)eM!mer, tes ~t.~MMMttet
suivant Ibn-Khddotm, Abou-'I-K'âcim aurait fftes BeHi-OMar~BM' observant enfin que Ià'-
faite en 3)0 contre le chef des Mag7tr<M!fayt'je k'oubi (p. ))", l. iQ) place E'J~<t~A~ entre
n'bësite pas à admettre que l'auteur fait confu- Ma<M'a?'<: et ~OK/c'&)'aA!M, il en conclut que
sion avec cëtie de3i5. Mao~u'aestjMaar'araj etque celle-ciest M/M'M,
fA peu de distance de Me~Ms,dit EI-Be]:ri, ainsi désignée, suivant un usage très habituel,
rrs'étève une montagne habitée par des ~~ea, par le nom de la tribu qui l'habitait.
trdesJfooMa)'a/tet des jRMt-~erM~.r Cette circonstance doit paraitre singulière,
la'k'oubi nommedeux ibis~ une ville qu'il puisqu'il avait quitté EMMa'M/t le i5 avrii et

*H.<B.,append.nautome!tdeiatfad.frane.,p.52~. .p. 527.


ZM., t. )!,p.i. as, à p.f"<, 1. 3 (t. Il de la ti-ad. ffanç, p. a3o). –Voyezh note 2 defapagci&S
de ce volume.
° S~t-e!-Maj&nt, p. ). tg, et p. tvj. 11 (p. 96 et t )5 de ta trad. )aL).
).
''M.,p.98et9();in8'Lugd.BataY.;i86u.
M<tH«tt)<tde)'Mtte!'«)'Metde saint Augustin (epist.s36),~KaKa)t<t de la CoH/e't'.de C<t)~. (cap. t35), JHt/MtM
detaA'oftce<&Sf't)e}MM(nMm.8,tn<.C<BMt'.).
~E!-Be)n'i,p.tt,).3etYt(J.t.Xnt,p.t03,5'sëne).
~M., p. ve,)ih. tilt. (J. t; Xtt[, p. t3~), 5' série).–Sauf dans ce passage, E~-Bekri dit constamment
!i!.<(M<t<')''a)'<t).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 161

tination, et ln
le ]\iTn1-l:~4
Mahdi éprouvait plus a.les .,a" ,nn
vives 1--1 a., r;u.
inquiétudes &~rle sort de ce fils,
qu'il aimait tendrement tt0 mon Dieu, disait-il, tu sais que, bt je l'ai envoyé
<ten M~/M' c'est dans l'unique pensée de t'être agréable, d'humilier tes
Kennemis et de faire triompher ta religion, car pour moi c'est une douleur de
rfme séparer de lui un seul jour or,
Au milieu de cette tourmente du Maghrib, des expéditions et des inquié- Expéditions
sur les
tudes qui en étaient la suite, le Mahdine perdait pas de vue le pays des ~OM~.
côtes d'Italie.
Après avoir raconté l'expédition de 313, Ibn-el-Athir ajoute immédiatementt
et sans indiquer de date x L'armée repartit pour la Calabre (~ji~s ~<), e
ffmarcha sur la ville de Tarente(c~~), y mit ie siège, la prit d'assaut en ra-
cfmadhàn, et de là s'avança sur la ville d'0~<tM<e (<-u;~), qui fut emportée et
t ruinée de fond en comble.Une maladie cruelle ayant alorssévi sur lesMusul- [-

trmans, ils reprirent la mer~.nIbn-Khaldoun a reproduit ce récit en l'abré-


geant~ et, comme Ibn-~I-Athir, il le présente dans des termes tels qu'on peut~t
croire que cette expédition suivit presque immédiatement celle de 313. Il nee
parait pas cependant qu'il en ait été ainsi. La Chroniquede Cambridge,après !S
avoir mentionné, sous l'année 6&35 (3i& de l'hégire), une expédition n
commandée par deux cheïkhs, Ei-Baizami etEI-Koschâni, qui châtièrent It

rudement les Grecsde Sicile, signale en 6~)36 une autre expédition, confiée le

à un Esclavonnommé S'âïn qui s'empara de Zdrnïoua, le 17 août*. D'autre e


part, le jBa~M place en 315 (gay-gaS de J. C.) une expédition dans la- t-
queue S'âbirIeFati, avec quarante-quatre navires, devait aller ravager e ie
pays des Roum, mission dont il s'acquitta conformémentaux ordres qu'il avait it

reçus", et en 316 (caB-gag de J. C.) une autre expédition, à la tète de ? a316 de l'hégire
laquelle était le,même S'âbn' le Fati, qui s emparad'une localité nommée Er'- (938-939
deJ.C.). ).
/!tf'<M~et du fort d'EMf<M<!&, qu'il pilla, pour se diriger ensuite vers Salîr, dontitit~
les habitants achetèrent la paix au prix de richesses et d'étoffés précieuses7)

que, d'après ce que je viens de dire sur sa C<tKh!&f.,in Gregorio, p. 46, L 5


C&Mm'c.
marche, il ne put se trouver à &)Mt'-f~'<t/tWt 10.
avant le mois de mai. Des pluies exceptionnelles 'BaM'tt,t.p.~A.i.&a6.
(vu la saison), qui durèrent un mois entier, Que nous avons déjh vue figurer dans l'ex-
iurent, parà!t-H. la cause de cette longue halte pédition f[u'tbn-e!-Athir place en 3i3.
d'Abou-'i-K'acuaetdesonarmée. v Le texte dit .L;~ (<KM<); c'est la corrup-
'B«Mtt,t.I,p.!<v,I.7&9i. tion du mot grec S~ct~os( «teint deux fois ), par-
~am7,p. ttv.t.a a6. 6.· venu aux Arabes par l'intermédiaire des Perses,
NM<.Je < et Ne.,p. t~, L1 8 et 9V.L qui écrivent ~MA'. `_(Note 3, i_p. ityS, 1 t. II de
(p.tCadeiatrad.deNoëiDësvergers).
'iatrad.deNoëiDësvergers). M.Amari.)
21i
162 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
marcher sur Nâbil (A~oKs), dont les habitants se rachetèrent à des conditions
analogues, et enfin rentrer en Sicile'. Or l'année 6~36 commence le samedi
i' septembre <)ay, et l'année 315 finit le dimanche a~t février ga8. La pre-
mière de ces expéditions de S'âbir a donc dû avoir lieu du samedi i" redjeb
au dimanche 20 zou-'I-h'idjab 3i5, période de cent soixante-dix-sept jours,
pendant laquelle les deux auteurs (qui indiquent seulement l'année) se trouve-
raient d'accord. Mais en plaçant la prise de ZtM'moMa au 17 août, la Chronique
montre que cette conquête appartieut à la seconde des expéditions dont parie
ici le &tMtM,car le 17 août 6436 correspond au 17 août 028, c'est-à-dire au
dimanche 27y djoumâdi-'i-akhir 316, et en même temps elle se met d'accord
avec En-Nouau'P, qui place en 316 une expédition à laquelle il attribue les
exploits de celle dont Ibn-el-Athir vient de nous faire le récit, outre que,
comme lui, il termine la campagne par l'invasion d'une maladie qui fit dans
l'armée musulmane des ravages tels que celle-ci fut obligée de rentrer à
Palerme. Nous avons vu la Chronique donner au chef de l'expédition de 6436
le nom de S'am-(~.)Lo)-es'-S'ak'iabi, et tbn-'Adzâri appeler le chef de celle
de 3t6 S'âbir (.jLo)ieFati;En-i\ouaï)'i donne à celui de l'expédition de 316
le nom de S'âreb-(t.~Le)-es'-S'ak'iabI. Ces trois orthographes paraissent être
des altérations d'un même nom; d'ailleurs, les circonstances de l'expédition
racontée par En-Nouatr! comme ayant eu lieu en 316 montrent que c'est
!à même dont parlent Ibn-ei-Athîr et Ibn-Khaidoun quand ils disent que l'ar-
mée, rentrée en Sicile, repartit. C'est aussi l'expédition de 316 du .Bat~m, et
celle de 6436 de la C/tfOM~MC.
cet Ces cinq indications se rapportent donc à un
me
même fait.
Suite Abou-'i-K'âcim, que nous avons vu retenu à &M&&M'Mt par des pluies
~crexpéUitio~ diluviennes,
d~
Tj avait enfin pu se remettre en marche. Aucun document ne permet
dAbou-t-Kncim
enM.~hrih. de suivre ses mouvements dans les six derniers mois de 315, mais le mardi
f!e

16f, moh'arram 3i6 ( 11mars aa8 deJ.C.), s'étant avancé au milieu des tribus
berbèresdu Maghrib, il s'établissait HT~/j; pies de la citadelle connue sous le

'Bff!a<t,Lt,p.Ht,t.t6a9o. comme celui de Baf/t'sA de la CyeHai~Me.,m'est


In Gregorio. p. i3 et)/) (Riedesei, Fo~e comptetement inconnue, ainsi que sa citadette.
dans la Sicile, p. /) 20). Damcette expédition, En- Edrisi (t. [, p. aa6) cite une place forte du nom
i\ouaït'! porte à trente le nombre des vaisseaux de B(tf&'<MM ( JuL9~),à moitié chemin de la route
de la flotte. de D/enM!MAà ~V-oMtM, tocaUtë mentionnée
Le texte dit fLe troisième jour, quatorze aussiparE[-Be):rt(p. \'),[. )<);J./i.~ t.X!tt,
tf nuitsrestant de moh'arram.)'m p. ta~t, 5° série). Le manuscrit porte-t-H tort
Cette ville, dont Ibn-'AdzM écrit le nom pour JuU~j?
LIVRE QUATRIEME.–CHAPITRE II. 168
nom d~fan', où, parait-u, les défenseursde la villes'étaient
réfugiés.Le prince
fat'imite les attaqua vigoureusement, mina les muraiiles jusqu'à ce qu'enfin
elles s'écroulèrent, écrasant sous leurs débris un nombre considéraMe de
combattants. Maisles assiégésfirent unedéfense désespérée, brûlèrent tous les
approvisionnements, coupèrent les jarrets des bêtes de somme, et luttèrent
jusqu'à la mort, ne laissant au vainqueur que des ruines et quelques prison-
niers. Le résultat de la prise de cette villefut la soumissiondes ~ooKam/tet des
Lemdïah,auxquels Abou-'I-K'âcimdonna l'aman. Hse renditalors 7<~ar<, où il
resta environ un mois, puis se porta sur 7<MM<!r'a~ d'où, pendant deux mois,
il surveilla les mouvements de Mob'ammed-ibn-Khazer,qui se trouvait alors
en un lieu nommé ~owf~K;et, tout à coup, sans avoir même joint son ennemi,
il revint vers T'obnahet rentra à E<-M!M<M. Le motifde ce brusque retour est
expliqué par certaines Inquiétudes qu'il avait conçues. Une lettre de son fils
K'âcimlui mandait, assure-t-on, que le bruit s'accréditaitde l'investiture de
Ah'med, secondfils de 'Obaïd'AIlah, qu'à l'appui de ce bruit on avait remarqué
que Ab'med avaitfait la prière publique à la fêtedu jeûne et à la fête du sacri-
fice. Ces circonstancesdiverses lui avaient paru assez significatives
pour l'en-
gager à revenir tout de suite près de son père

'Vnie bâtie sur le nanc d'une montagne, a ~d'éloigner les ~Mt-AcHiMMde leur pays, ii y
t'entrée du 5'aA'<!r<t et trente milles du point "posa les fondations d'une ville, qu'il appeta El-
ou nous verrons bientôt fonder la ville d'~se/tM'. ~oA'amMM~MAet que t'on appelle maintenant
(Ei-Bekr:, p. ~i. ). 10 et 11 J. t. XIII, tjK<t Évidemment tbn-Khaidoun attribue
p.n3, R* sërie.) i aux&'M'-XeM<<:M
ici }a résistance que le BsiaMa
H<tMM, t. I, p. )-)<),I. 3 a )6. Ce récit attribuée aux B<M:-BM'M<; en outre, il place au
du retour de l'expédition qu'Abou-'t-K'âcun en- i
retour de l'expédition d'Abou-'i-K'âcim ce que
treprit en 3i5 diu'ère complètement de la ma- ] BaMMa placé au départ, et enSnUnxéen 3l55
}e
nière dont le même fait est présentepar Ibn-Khat- jia6)ndationd'o/t'amme</MA", que, d'après Et
dottn: ff Apres a~oh's6timis)esproYmces du ]
Bekr: et tbn-'Adzari, nous avons fixée en 3t3.
rrM~i<i, dit celui-ci, Abôu-'t-K'actm enectua ]
Peut-être, pour concilier ces deuxdates pourrait-
fsa retraite sans opposition*. En passant par ( dire qu'jE'MfoA'MMme<M
on fut fondée en 3t3
~'endroit ou s'ëtevënmintenahi]~~ d'N- f inaugurée en 3<5, mais on contredirait te
et
tt~MM~Hv trouâtes ËeH!)MMM, tribu haoua- i
récitduBMSH sous piusiëurs rapports. 1° Abou-
frite, et commeiiies croyait ma! disposes pou)' '1-K'âcini ne revint pas de son expédition dans
~te gouvernement det~~ il les ti·aüspouta I Mf!g-/tt'~ en 3i5, mais en 3i6, comme on
le
'tdans ta pfaine de A"'<!)<'HOM~ Au moment vient de le voir. a" H ne se porta pas de Ta/Mr!

~m.; M..M.en ces [ermes qu mn.-h.tMiaoun acMve ta rëot d'tttie


expëdition qu'Abou-'t-K'aeim aurait, sui-
~M~M3~~N~B~Ln;h3~i~9~J
~K~B~a~M~n~M~S~~&
°IUer~teH.<B.,append.nfautom<-U()eJ!ttrad.franç.,p.553.

2)
164 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFR!QUE.
En-~as'ir Cette retraite d'Abou-'l-K'acim était d'autant plus inopportune,
envoie qu'en cette
sonconsei)!er
même année 316, En-Nâs'ir, souverain de Co~oMc, qui suivait de l'œil tous
ru

dans le Maghrib. les


ice troubles du
Maghrib et qui avait levé le masque par l'occupation de Me~a,
oenvoya son conseiller
privé, Moh'ammed-ibn-'Abd-AHah-ibn-AbI-'Aïça, avec la
mission d'engager les EDuîsrrESet ies ZetM~ à reconnaître sa souveraineté'.
m

n:
Ils trouvaient, en se soumettant, un puissant défenseur contre les attaques des
F
FÂT'IMITES. S'il faut en croire tbn-Khaldoun, la réponse de Moh'ammed-ibn-
K
Khazer ne se fit pas attendre; il s'empressa d'expulser du Zdb les partisans des
F,
FÂT'iMtTEs et de leur enlever & et Tenès; il prit aussi la ville d'O~tt, y
plaça comme gouverneur son fils EI-Kheïr, et soumit à l'autorité des OMAtAons
1~
to
toutes les parties du Mag-M cem<f< à l'exception de Tdhart. L'historien ajoute
qu'tbn-Khazer trouva un imitateur dans lah'ia~-ben-lbrahmi-ibn-'Aiça-ben-
q.
M
Moh'ammed-ibn-Solaïmân, le seigneur d'~rscM'OM~. Je suis fort disposé à
ac
admettre qu'ibn-Khazer entra facilement dans les vues d'En-Nas'ir, mais je
mets en doute la rapidité des mouvements qu'Ibn-Khaldoun lui attribue, car
m

Ib
Ibn-'Adzârî dit bien que Moh'ammed-ibn-Khazer subjugua le Zdb et s'empara
3t7det'hëgire de D~m~a, mais il place cette conquête en 3i~. Quant aux EDtdsrrES, ils
~(f
(939-93o
n'étaient guère en position de faire une réponse quelconque. Depuis que Mouça
deJ.C.). ).
était maître de Fês, il poursuivait cette malheureuse famille avec toute l'ardeur
ét

que lui inspirait la haine qu'il éprouvait contre elle. Cependant, en apprenant
ql
la mort d'Et-tTadjàm, les frères de ce vaillant guerrier avaient reconnu pour
chef leur frère aîné Ibrabmi-ibn-Mob'ammed-ibn-el-K'âclm~, et le groupe
formé par cette branche sera désormais désigné par le nom de jBernt JMoA'<Mn-
med. Une autre branche, celle des ~Kt-'Oma)', eut pour chef Moh'ammed-
Abi-'l-'Aïch-ibn-Edrîs-ibn-'Omar; il était plus connu sous le nom d'~M-

vers Mt,,sîla,n~is vers ïsmar'a/e~. 3° I! rentrait "en Si 6, son conseitter prive," etc. Je crois
à N-MaAoM/tavec une préoccupation qui ne lui. avoir montré que les vues des OMAt'A.MS d'Es-
permettait guère de s'arrêter à inaugurer une pagne sur le ~M't& remontaient 9 une époque
ville, puisqu'i) abandonnait brusquement une bien antérieure, et qu'En-Nâs'ir ne faisait 1~que
entreprise bien plus importante, la poursuite de saisir l'occasion de réaliser un projet prémédité
Moh'ammed-ibn-Khazer. de longue date.
Ibn-Khaldoun, H. B., t. M, p. )"t, i. 3 C'est à tort qu'tbn-Khatdoun dit Ëdrîs au
à 5 (t. III de la trad. franç., p. a3t). ttVers ueudelah'ïa.
~cette époque, dit ici Ibn-Khaldoun, En-Nâs'ir, H. d. B., t. tl. p. ). S a 9 (t. III de la
"seigneur de Cordoue, conçut Fespoir d'occuper trad. franc., p. a3i).).
'de Maghrib occidental, et, après avoir écrit aux et t5.
BsMM,t.I,p. r",i.i4
"princes edrisites et aux chefs zenatiens pour N. d. B., append. iv au t. H de la trad. franc.,
"leur faire connaitre ses intentions, illeur envoya, p. 568.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 165
~M~t Ces débris de ia familleedrîsite se répandirent dans les montagnes des
R'omdrahet dansles régions du Rif, où ils retrouvèrent ies populations encore
animées d'un reste de cet amour dont jadis les Berbers du Maghribavaient
donné tant de preuves aux fondateurs du royaume de Fês.Les ~'otMamA surtout
leur montrèrent une fidélité à toute épreuve et déployèrent une telle bravoure
en soutenant leur cause, qu'ils les mirent en état de reconstituer un petit
empire. II parait même qu'un partage eut lieu entre les deux branches les
Beni-Moh'ammed obtinrent la portion ia plus grande, dont le chef-lieu était
.Sas'm~;et les jS~M-'OMMf restèrent maîtres du paysdes ~OMM~'a/t, depuis TWMs
jusqu'à C~M~ et même jusqu'à TaKg~. xCe fut alors, en l'an 3 n, ajoute Ibn-
tcKhaidoun, qu'Ibrahîm bâtit le château de H'adjar-en-Nasr, pour servir de
tr
-v lieude
refuge à va,
.yv
sa auaaaauv
famille'.m mraa-
Ibn-'Abd-et-H'aHm
«uw d-et-H nous représente
ahm nous représenteMouças'empa-
Mouça s'empa-

Ët-Bckri, p. 1. 9 et 10 (J. A., t. XIU, avec


Ibn-'Adzàrî' et par Ibn-'Abd-el-H'alîm,
p. 368, 5° série). Ibn-Khatdoun, au lieu dee l'addition d'une erreur, car il attribue la fondation
iJL. ~jf écrit tJbL. (H. d. B., de cette citadelle, qui, dit-il, touchaitpresque les
~t,7~e(/a.
1.1, p. fM, t. ]5;– t. H de la trad. franc., nuages, à Mo/t'e[mtMe~M-7A)'aA&M-ibn-eI-K'âcim-
P- '~7') ibn-Edrhi an Heu de dire ~)'aMm-A!oA'<tMHMt<,
H. d. B., append. tv au tome II de la trad. et Ibn-Khaldoun; aggravant cette erreur, au lieu
franc., p. 56g. Ailleurs', le même Ibn-Khal- de la relever, dit MoA'<!mme<t'&M-7~AM:&)t-
doun prétend queles Beni-'Omar restèrent maîtress Moyi'<HK)M~-ibn-el-K'acim'.Suivant Ibn-H'au-
de ?%'t'j;<~ de ~Va&cMf et du mais cette in- k'al, N'st</<M'-eH-iV<Mt'fut fondé par Ibn-Edris~,r,
dication de ~M'oxf ne s'accorde ni avec ce qu'ilt et ce qui confirme l'assertion de ce géographe.
a dit ni avec ce qu'il dira plus loin.
qui écrivait à la fin de 366, c'est que ~'a~ar-
B. d. B., append. tv au tome H de la trad. M-JV<Mr fut compris dans le partage de l'empire
franc., p. 568. –Cette date, évidemmenterro- edrtsite en at3, comme le disent notamment
née, attribuée à la construction de H'a<a)'-en-A'M;- l'auteur du Kart'âs et Ibn-Khaldoun. Tout ce
est donnée par Et-Beh' elle est "'1- parr
reproduite r. que je r.
1, puis admettre, c'est .1.u.qu'tbrâhim-ibn-

'H.AB.,t.I,p.rAA,L3et'!(t.nde)atrad.franc.,p.<M).
DMO-.de !t-. jt~tettft' p. trv.}. 2) et aa (J. t. XIII, p. SSg, 5~serie).
Quiditque H'a<~)-.e<t-A'a<f estun fort imprenable, bâti par tbrahim-ibn-Moh'ammed-iho-et-K'acim-iba-
Edrb. (BoMn, t. ), p fr ), ). a t et aa.) H avait déjà dit (p. f. t. 15) qu'en
317 tes BM<-M«&'<tMtH:~bâti-
rent la ville. connuesous
)e nomfie~f'a~at'-eH-A'aif (dans teR'arb).
:B~i'<M, p. ~), ). 5 et 6 (p. ~o de tatrad. )at.): La traduction française, faite sur un très bon manuscrit de
ia mosquée de Maroe, donne une autre version.
Après avoir dit que les EMITES se réfugièrent tous ensemble
dans la c!tade))e de elle ajoate entre parenthèses !'Mo/t'am)M<t~)'<tMm-ttm-Mo)t'<tHM)tea'-ibn-
H'<t~fM--e)t-
!te!-K'acim dit, dans son histoire, qu'à cette époque les ËMistTES
disparurent dans un nua~o,)) allusion à la
grande étéfation de cette forteresse, qui se trouve, en effet, souvent enveloppée de nuages (p. na de la trad.
fran);.). Cette version, qui suppose qu'tbrahim-Ibn-Moh'ammed a eu un fils du nom de Moh'ammed, auteur
d'une histoire de sa dynastie,n'excuse pas )bn-Kba)doun,
qui don!tec~t historien pour le fondateur de N'<t<~a)'-
ett-JVMtv~
° tf.<<. B., t. p.fAV, )&(t. tlde tatrad. franc., p. i45).– Voyez la note ~ci-dessus.
'DMet-.&i~t<e,S:it.v(~t.XU!,p.t9!3'série).
t66 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFtUQUE.
rant successivement de Têza,
Têza. Tecoul.
TepoM~, ~oM'. 7"amc-
Ma! TaMg-er,~-R~~ /<.< Ç
E~J9<:s~o!,~s'~a,&/t~a,
de tous les points occupés par les ËMÎsiTEsou en leur nom~, traquant, pour
ainsi dire, les membres de cette malheureuse famille, et venant les
bloquer
fitocus étroitement dans leur dernier refuge, ~af-e?t-~ssr, pour se saisir de leurs
dpP

personnes et éteindre enfin cette odieuse dynastie. Mais, dans


Hadjar-en-Na.sr. l'aveuglement
de sa haine, Ibn-Abi-'t-'AfTah avait oublié de tenir compte des sentiments des
Berbers, et quand les principaux cheikhs du pays démêlèrent clairement la
pensée du chef miknâcien, ils intervinrent pour s'opposer ses projets sanfui-
nan'es, lui déclarant qu'ils ne souffriraient pas qu'il consommât le massacre
de la famille du Prophète. Mouça n'osa pas insister~; laissant, au lieu dit
7<!OMM~, un de ses principaux officiers, Abou-Kameh', avec mille cavaliers,
pour veiller à ce que personne ne sortît de la citadelle, il revint à 7~s\ où son
premier soin fut de modifier les dispositions qu'il avait prises au moment du
meurtre de 'Abd-Allah dit '~M<M«~ ainsi il destitua le gouverneur du ~<a)'-
<tpt'des ~m~oMS et nomma à sa place T'aousti-ibn-Abou-ïezid, en même temps
qu'il remettait à son propre fils, Medm (ou Medïen), le commandement du
~«ar~ des A~<!M'<MM<~M~s, avec la lieutenance de tout le M)g7<)'t&s'<t Ren-

Mohammed-ibn-et-K'àcim fortifia davantage, des Â~i'MotMM~Mlui fut livré par la trahison de


en 317, cette citadelle, déjà presque imprenable H'âmed-ibn-H'amdan.
par sa position. Quant aux variantes que j'ai ''E!-Bekri,p.i.i9,ap.~A,i.~(.A~
signalées dans les noms, peut-être le manuscrit t. X)H, p. 350 et 36o, 5''série).–Bs!<M,t.i,
dont s'est servi M. Beaumier (voyez la note d de p.f0,t.9i,ap.5.f<)-p.o),
la page précédente) donne-t-il l'explication de cet t. 3 à i (p. 70 de la trad. lat. p. 11 de la
imbroglio. 1 trad.{ranç.).–N.<<.B.~ t. I, p. ~t,i.i5a 18 8
Le texte imprimé écrit j~L~J (LoM<), (t. 1 de la trad. franc., p. a6~ et a68). Le
mais un des manuscrits que M. Tornberg a eus &aft'as et, d'après lui, Ibn-KhaMouit, donnant
à sa disposition, dit ~LC~ (LoM'). Nous au général laissé en observation devant /w</«)
avonsvu plus haut (p. 2o et t a)Ibn-Abi-'t-'Âfïab eM-A~a.)- le nom de Abou-'i-Fath'-et-Teçon)i.
déjà maître de Têza et de ?'MOM~ en 308. Voyez, J'ignore sur quoi se fonde la correction que M. de
sur ces vinHs.p. ao, n. 3; p. 177, n. 3; p. 178, Siane a cru devoir faire dans sa traduction en
n.);p.i87.n.4;p.iQ6,n. disantM)t-Abou-Fath'.
~'o'~M, p. e.. in fine, et p. et, l. 4(p. 70 Suivant le ~m'f' ce fut a son retour a
de la trad. lat. p. Il et jia de la trad. Fês qn'H fit mourir 'Abd-Atiah dit ~~MoM~;mais
franc.). L'auteur, qui a fait entrer Ei-H'adjam a la ligne qui suit rend cette assertion peu Yt'ai-
Fês en 3to, place en 3t3 ces exploits d'Ibn-Abi- semblable.
'i-~Afïab, mais la date qu'il leur assigne me paraît Et-Bekri, p. ~A, i. 4(. A., t. XUt,p. 36o,
inadmissible. (Conf. p. 187, note ~)). 5''s&'ie).– X'ari'nSj p. d.i. i4 a 17 (p.yt i
3 Ce fut sans doute une crainte de
ce genre de la trad. tat. p. 113 de la trad. franc.).
qui Je retint quand il n'osa pas se saisir ouverte- B., t. I, p. )~, ). t8 a ao (t.Ideia.trad.
ment d'Et-H'adjam, au moment où le ~)w<M)' n'anc., p. a68). Le ~'fft't'M et Ibh-Khaiddun
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. i67
trant aussitôt en campagne, Mouça sembla
campagne, Mouça sembla avoir
avoir hâte
hâte de montrer
montrer à En-Mas'ir
En-Mas'ir
qu'il avait compris le sens de l'occupation de ~~a, et ce fut sur la princi-
pauté de A~&OM~, vassale du khalife omaïade, que retomba une représaiHe
d'autant plus terrible qu'elle avait été différée.
Il y avait dix ans que S'âlih' était rentré en possession de son petit royaume Mouça'
et ce prince, dit Ibn-Khaldoun, n'avait pas cessé de suivre la politique de ses ~truit-Nakon)'.

prédécesseurs~, lorsqu'on 3i5 il mourut' laissant pour successeur un de ses


cousins, fils de 'Abd-e!-Bedïa'% lequel fils portait malheureusement ou prit
imprudemment le nom significatif d'El-lilouaïecl(J~U, fde bien soutenue). Ce-
lui-ci jouissait donc depuis deux aus de sa souveraineté, lorsqu'en 317 Mouça-
ben-Abi-'I-'Âflah, qu'Ibn-Khaldoun, à cette date, appelle encore le coryphée
du parti fât'imite en Maghrib vintinvestir ~V~OM~et l'emporta dans un assaut
où Et-Mouaïed perdit la vie. «Le vainqueur, dit EI-Bekri, fit piller la ville,
n saccager les maisons, renverser les fortifications, détruire les édifices publics,
ffet, portant le ravage bien plus loin que ne l'avait fait Mas's'âiah-ben-H'abbous",

placent ces nominations en 3 g, immédiatement au règne de S'.àiih' une durée de dix a)M~ et !e
avant le départ de Mouça pour son expédition fait finir en 3t5-, date parfaitement confirmée
contreï7eme~)t. par Ibn-Khaldoun et mieux encore par les faits.
'Nous avons vu que ce fut en 3o5 que S'a- Je n'ignore pas qu'tbn-Khaidoun dit que
tih' fut rétabu a M~OM; S'âlih'-el-Ietlm eut pour successeur so)!~& 'Abd-
«!. B., t. I, p. ~o, L i et a (t. U de ta et-Bedïa~, qui prit le surnom d'N-MoMaM";
trad. franc., p. t<!i), –Ce passage veut évi- mais Ei-Bekri donne pour successeur à S'âlih'-
demment dire que, comme ses prëdécessem-s, il iim-Ietim un de ses cousins germains, qu'il
entretint de bonnes relations avec l'Espagne. nomme EI-Mouated-iBN-'Abd-el- Bedïa'&)t-a-
C'est ici le lieu de relever une erreur grave /t7t'&):-S<M-ibn-Edr!s-ibn-8'auh'-ibn-Mansour' d,
commisepar Ei-Bekri. Cet auteur, ordinairementt et il est conGrmépar'Ibn-'Adz&ri', qui, toutefois,
si exact, dit, après avoir placé en 3o5 ie retour
supprime les deux noms que je viens de souligner.
de S~&tth'-ibn-Sa'ïda A~~oM)', que ce prince régna J'ai cru devoir me ranger à ces deux autorités
M)~ <HM',ce qui conduirait la durée de son et admettre qu'Ei-Mouaïed était fils de 'Abd-el-
règne jusqu'h Fan 3 a 5. Or, non seulement nous Bedïa', quoique je reconnaisse qu'Et-Mouaïed
attons von' Et-Beb'ifau'e mourir en 3t': le suc- semble bien être un surnom.
cesseur de S'aHtt', mais un peu plus loin le même AB., t. t, p. ~<,i. 3 et ~t (t. [[ de la
E! Bekr!dit qu'Abou- Aloub régnait encore eu trad.franc.,p.]~i). ).
3a3,.deux faits qui détruisent son assertion. ne parle pas de la prétendue prise de
Evidemment il faut lire i~ ï~e.eequidonnR ;V<M'oM)'en 3t5 parAbou-'t-K'âcim.

~~B. (E!-t!eM, p. -)y, t. i~t; J. A., 1.XU[, p. t8o, 5° série.)


'fi'.B.,t.t,p.fAeJ.a(t.Hdë!a[rad.franc.,p.i&t).
°&L~~Mj~~3~Jd~~MU~
'eM)-. A![~ e~(~ p,-)~, j. 17 et 18 (J. /i., t. XM~ p. )8o, 5' série).
'B<;t'o!K,t.î,p.f.f.i7. 17.
168 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
celaissal'emplacement
Klaissa de la ville aussi nu qu'un champ dont le vent aurait
1 remplacement
erbalayé la poussière, et où rien ne s'entend plus que le glapissement des
ftchacals'. Cette peinture est sans doute empreinte de l'exagération arabe,
car El-Bekrî lui-mêmenous apprend, comme nous le verrons plus loin, que
A~Am/rfut reconstruite, peu d'années après, par un cousin du prince qui
venait de succomber. Quoi qu'il en soit, Mouça, poursuivant le cours de ses
exploits, marcha contre les Beni-Moh'ammed-ibn-SoIaimân-ibn-'Abd-AHah,
dont le chef était alors El-H'açan-ibn-'Aïça, connu sous le nom d'Ibn-Abi-
'l-'Aïch. Ce prince occupait Djerdouah, la ville la plus importante de cette
région, et le chef miknâclen vint l'y assiéger. L'attaque fut poussée avec une
telle vigueur qu'El-H'açan, voyant la place à la veille d'être emportée, en sortit
pendant la nuit avecsa famille, ses enfants et les gens de sa suite. Mse rendit
Hs'um[mreau port de c Dy~OMaA,connu sous le nom d's~, s'embarqua pour se mettre
.)cn.j~.ua!
en sûreté dans les îles du .M/OMM~,
~g~ et se rendit de là à ~scM'oM~ île bien
défendue par la nature et dans laquelle il se fortiSa~.Il faut convenir que cette
défendue

expédition ressemble tellement au récit que fait Ibn-Khaldoun de l'expédition


R\rn~~)<)n

d'Abou-'l-K'acimdans le Maghriben 3i5, expédition dans laquelle il repré-


DeM)'. def~J MpM)'.t p. tv, 1.t~1 à 2
".1y ona leséléments
on a les suivantsles
éléments suivants lesîles sont
Za/ar~HMsont
itesZa/ar~HM
(J. A, t. XHi.p. 180, 5' série).–Bsia~t, 1.1, sur le parallèle 35' 11' Nord, !'He d'Arschk'oul
su
p. f. 16 à in. tbn-Khaidoun, Fl. d. B., est sur le parallèle 35° 19' 3y", et le méridien
es
1.1, p. ~\<), 1. 3 à 5 (t. H de la trad. franc., de cette dernière est à 5 7' i t" à t'est de celui des
p. ) ~ti). Par suite d'une petite inadvertance,1 premières' Il faut donc calculer l'hypoténuse
pr
le traducteur dit cS'a/tA' y perdit la Yie" il au- d'un triangle dont un des côtés a S?' tt"
d'
rait dû dire 7~H-S'âti!i'.Du reste, les trois sources 5
(67',i833),
(6 comptées sur le parallèle 35° n',
auxquelles je viens de renvoyer s'accordent par- et dont l'autre a 8' 3?" (8',6i66), comptées sur
faitenient pour placer en 317 la destruction de un méridien. Or on trouve, par un calcul très
m
Va~oMfpar Mouca-ben-Abi-'i-'Afïah. sij
simple, qu'à la latitude 35° tt'. fa longueur du
Je ne connais pas ~Aas; le port de Djerdouah d<
degré est <)o8o8'88, et que, par conséquent,
était 7's/<emt&. ( Et-Beltr!, p. ~A, B,et p. ) Ff, 5y' ti" donnent 86545"857; d'ailleurs les
1. 7 J. tXIII, p. 160 et 3ûo, 5' série.) 8' 3y", comptées sur un méridien, donnent
Les îles du ~oMis* sont les ~a/a~He~ ou ti
t5956"aa. Telles sontles longueurs des deux
Z)/a/an):M; elles sont au nord-ouest del'embou- côtés du triangle, dont !'hypoténuse sera, par
c<
chure de ce fleuve, en face du cap El-Agua c(
conséquent, 88oo&'°,~676", qui. divisés par
de nos cartes. (Bérard, De~o'. naut. des côtes de, 4~&4' donnent tc~.8 lieues communes pour
l'Alg., p. i83 et i8&.) Pour calculer exacte- la distance cherchée.
ment la distance de ces J.J.OU
Mesà\.I1;&,U'
celle d'~Mc/oM~
o" Bat<M~t. p. t.. ·f",,.1.t. 19, à "1".1 1 i. 6.
p. f.),

'Dontpar!eEt-Be)fri,p.).t5(J..4.,t.X!H,p.t63,5'serie).
Bérard,De<!<s-.naut. des c~M de l'Alg., p. 3o à 33; a' édit. i<)-8°,de )'I. H.; 1889.
C'est la racine carrée de 7,M,786,3ao°'. 55a84§, nombre qui représente la somme des carrés des deux
cotes dont les longueurs viennent d'être exprimées en mètres.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 169
sente ce prince
nce s'emparant de Ndkour,se portant ensuite sur Djerdouah,ou où il
assiégea El-H'açan-ibn-Abi-'I-'Aïch, elle lui ressemble teHement, que je crois,
comme je l'ai déjà dit, qu'il la confondavec l'expédition de Mouça.
Du reste, la marche du chcfmiknacien reste assez obscure aussi. Le texte
imprimé du A~'ar~ dit queMouça, à sonretour de N'<K~<M*-em-A~ où il avait
laissé un corps d'observation, rentra à ~s en 3i~ et y resta jusqu'en 3ao
Mais le manuscrit dont s'est servi M. Beaumier parait donner une version un
peu différente, car on lit dans la traduction française c Mouçarentra à Fês
sen 3i y, et gouverna tranquillement jusqu'en 3ao~.nEn prenant le mot
tranquillementdans le sens que Mouça n'aurait été l'objet d'aucune attaque,
cette version s'accorde mieux avecles faits puisque nous avons vu le chef
miknàcien, depuis qu'il a renoncé à attaquer H'adjar-en-Nasr,constamment en
campagneet constammentagresseur. Toutefois, commeje viensde le dire, sa
marche, après qu'il a chassé Ibn-Abi-'l-'Aïchde Djerdouah,reste obscure.Ibn-
'Adzari nous apprend bien qu'il s'empara ensuite de la ville de Taf~M~,ainsi
que de la ville d'~4fscM;'<Mj,que tous les membres de la famillede Moh'ammed-
ibn-Solaiimanfurent dispersés, qu'il força les k'âîds de Moh'ammed-Ibn-K!)azer
d'évacuer les diverses placesqu'ils occupaient, et que Mouçaresta ainsi maître
de toute la région qui s'étend de Ta~H'tà &)Ms-s'< On peut donc croire,
quoique l'auteur ne le dise pas, que ces exécutionsemployèrent tout ou partie
de l'année 318, et peut-être l'année 3ia. Il est à remarquer cependant que ue
les sources diverse~ n'indiquent aucun événement en 318, mais la prise de de
77ëtMC~par Mouça-ibn-Abi-'l-'Anahest placée en 31 a par deux auteurs7, sui- 31[
.U- 3i()(!et'hcj;ire

'A''a)-<'a~p.e),I.<t~t3(p.7odeiatrad. de son récit, et, d'autre part, tout à fait étran-


latine).. gère aux exploits d'Um-AH-'i-'Âfïah dans le
~7M.,p.<)adejatrad.<ranc. ~ag'A)-<&.Suivant lui, H'omaM-ibn-tea'eI aurait
On peut même dire que le ~'art'a< lui- quitté F<-AfsMisAsans permission, et se serait
hieme dément la première version, puisque, quel- rendu a 7'aA<tr<,dans Je voisinage de laquelle il
ques,)tgnes plus bas ,Ufait marcher Mou$a sur aurait construit un fort. Ce qu'apprenant~Qbatd-
ï'/pMc~ en 3tQ; cechefne restadoncp&saF~ Allah, il aurait mandé -h tes'et-ibn-H'abbous de
jusqu'en.390. :i~ renvoyer son fils i'heure même où FordreJui
variante AAj~(~)'t')i<t). Aucun de parviendrait. On avait tout a craindre de la colère
ces deux n~ms ne correspond à une ville qui me du prince; mais elle n'eut aucune suite fâcheuse
soit connue. pour H'omaïd-ibn-Ies'et, que nous' allons bientôt
''jB<!MM,t.I,p.c.),I.7ato. voir paraitre sur la scène.
!t faut en excepter le BaMM,qui mentionne ~'<M'i'<M,p. <), tya t() (p. 7; deiatrad.
(t. I,p. f.f,L 19 & iy) une eifconstance peu !at.; p.n3 delà trad.Iran~.).– Ibn-Khai-
intéressante, d'une part, à enjuger par la brièveté doun, H. d. B., t. f,p. (vf, L 18, et If.p. t.f,
aa2
Î70 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
2 vant lesquels H'açan-ibn-Abi-'t-'Aïch,qui
(~3t-();<3 va possédait cette ville, se réfusia
naçan-iDn-Atn-t-Aich, qui possédait réfugia <t
deJ.C.). M~a'. Mais cette version joint, au tort d'être invraisemblable, celui de con-
tredire
tr< un passage d'EI-Bekri qui est ainsi conçu <tH'açan-ibn-'Aiça-Abi-'i-
n'Aïch, seigneur de D~)'<~M<tA, se réfugia dans Arschk'oul,quand Mouça-ibn-
Kl~Abi-'t-'Afïahlui enieva ses autrespossessions~. C'est aussidansFue d'/4fse~'OM<
qu nous avons vu ce prince se réfugier, quand, en 317, le chef miknâcien
que
lui enleva D/oMaA. Était-il revenusur le continent? Défendait-ilT'/eMc~tt
lui
quand
Moufa Mouça se présenta devant cette place3 ? La retraite à /tfsc/oM~ n'eut-elle lieu
M(
s'empare
Je Tiemcén. qu'une
qu fois, et seulement quand il eut perdu toutes ses possessions? Ces détails
m'échappent, et il n'importe pas beaucoup de les éc!aircir. H reste certain
m
qu'en 31 g Ibn-Abi-'l-'Anahse voyait maître de ia presque totalité du Maghrib.
Je dis presque,parce qu'évidemment les EDnisiTES, malgré la guerre acharnée
qui leur avait été faite et les revers qu'ils avaient éprouvés, possédaient encore

t. t~ et 5 (t. Ide la trad. franç., p. 968; t. III, ces indications, sauf la dernière, semblent ad-
p. 336). LeJ~'<tt'<'a<et, évidemment d'après lui, mettre que MeK&tétait ou une île (et même une
Ibn-Khaldoun disent que ce fut avant de se des Za/ar&iM), ou une ville située dans une île.
mettre en marche sur T/eme~ que Mouça pré- Or la ville bien connue sous le nom de Me&'h
posa un de ses généraux* au blocus de ~'t~'sr- n'est pas dans une île, pas mêmedans une pres-
M-JV<M)'. C'est d'après El-Bekri et le BaMtt que qu'ile, car c'est à peine si l'on peut donner ce
j'ai placé en 3iy le commencement de ce blocus, nom an cap faiblement saillant sur lequel s'é)e-
et cette date s'accorde mieux avec t'impatiente vait la citadelle. H ne me paraît donc pas pos-
haine de Mouça. sible de tenir compte de ces indications diverses,
Le texte imprimé du ~'<!)'<'a~dit (p. eh pas plus que du château qu'Et-H'acan serait allé
t. 90) ~h ce construire près de Va/teM~ sur le territoire de
t.)~Lc~)~. ~e &.L.Le
que M.Tornberg traduit par (t adurbem Me/t/stM princes que leur alliance avec ('Espagne rendait
in insutisAfe/M/~sitam- (p. ~)), et la traduction nécesst'irement hostiles aux ËMtstTEs, à quelque
française faite sur un manuscrit de Maroc dit branche qu'its appartinssent.
fa MeS~ une des ites du M/MMo (p. <i3). De~crtp<tOM~e<f!~t<e~<M~tMa/e,p. \'A.
Ibn-Khaldoun <<.B., t. p. t. a) a 1. () à n (7oM)'M«< asiatique, t. XIII, p. i38,
copié le Kart'ds, en supprimant seulement le mot 5'série).
Aiu~, et M. de Stane a traduit "a AM/<t~ !te Si ce fut de ÏYeMceftqu'it se rendit à l'île
"[située près] du ~OMMe (t. f, p. a68). Dans a!~McA/c'oM< pour échapper à Mouça, il dut tra-
un autre passage (t&t<< t.H, p. ).t, t. t6), tbn- verser la vaste plaine de ZMoMf,conduisant avec
Khatdoun dit simplement fra MeKh)), et il ajoute vin~t-cinq milles (huit lieues et un tiers) h ~Mc/i-
qu'Ei-H'açan-ibn-Abi-'i-'Aïch construisit près &'oM<,qui était le port de ?'<eNM: (Et-Bekri,
de M&OMrun château pour lui servir de lieu de p. vv, 1. t5 h 17; J. A., t. XIH. p. t3y,
re(ug<!(t. III de la trad. n-anc., p. 336'). Toutes 5' série.)

Voyez la note 4 de la page 166 de ce volume.


H avait déjà parM de cecMt6ancoMtraitprèsdeiVataMt'(H.<<.B., t. t.p.tv)*,). 8 et 9; t. 1delatrad.
franç.,p.a~o).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 171
s, au nombre desquelles était CeM~,ville qui se trouvait dans
quelques places,
"Ao.1:),n _nn:1. doisfaire
une position particulière, l'h. connaître ici.
que je
On a vu que, selon toutes les apparences, Cet<<<t était en a ) 3 dans un état
de ruine et d'abandon complet, tellement complet que cette ville n'est men-
tionnée ni par la'k'oubi, ni par Is't'akhr!. Aune époque inconnue, mais qu'on
ne peut faire remonterqu'aux années florissantesde la dynastie des ËMÎsrrES,
un certain M~'c/fes (~J~L.'), Berber païen appartenant à la tribu des ~'o-
choisitCerclapour sa résidence, embrassa l'islamisme, et devint seigneur
M!~f<t/t,
de la ville. H eut pour successeur son fils 'Ais'am
(fL~) et ensuite son petit-
fils Modjaber-ibn-'Ais'am.Ala mort de celui-ci, l'autorité passa dans les mains
d'Er-Ridha-ben-Ais'aM),frère de Modjaber, et ce règne durait encore en 31g
La petite dynastie 'ais'amitc n'avait pu s'établir à CeM<<{ qu'avec l'assentiment
des princes qui régnaient sur le Mtg7tn'&,et si, à l'époque de la puissance de
ceux-ci, elle se reconnut loyalementvassale des ËDtt!s)TES, sa ndéhté avait été
tout au moins ébranlée par les revers qui étaient venus les frapper. <fCette
n dynastie, dit ibn-Kbaidoun, témoignait aux EonîstTESune obéissance peu
frfranche n TeHeétait la position de Ce«<<t et des petits princes qui y comman-
daient, quand ~Abd-er-Rah'man-en-Nas'irporta de nouveau ses regards do [() Hn-Kas'ir
l'autre côté dudétroit. Soit que le khalife omaïade ait vu, dans la destruction s'
9'empat'M
<)eCeut!).
de A~<M~,un dén qu'il devait accepter, soit que, en présence des événements ts
dont ces régions étaient le théâtre, il ait renoncé à masquer désormais des ~R

il
projets depuis longtemps devinés, aincha hautement ses prétentions à la pos-
session du Af~An'&.Prohtant de l'abaissement des EMITES, il !eur proposa
d'accepter sa souveraineté, en mêmetemps qu'ils l'autoriseraient a enlever €<??
auxJ!ent-lM'(<Mt, et Ibn-Khaldoun nous donne le
nous donne le choix
choix de
de deux solutions.
deux solutions.

Ceciest l'6)'thbgt'aphod'Ibn-Kha)doun, que ). ta h 17. Ibn-Kha)doun, A B., t. i.


je crois devoirpreferer a ceue d'Et-Bekrt, dans p. 98), Li3 a t6(t.Udcia trad-ft-anc-,p. 136).
tequeton )it ~~L (Mf~fSt), parce que te !bn-'Adi!&r<donne au successeurde ~Ats'&m
premier dit, avec une grande apparencede rm- ienont de Moh'MMmod, au lieu dunom de Mo-
son, queceint de in que CeMM reçut le nom do djabei- que )ui donneEf-Bekrt;tousdeuxJe font
M~ofH'. Ibn-'Adzart adopteune orthographe ~'e de s6n successeurEt~Rtdha(ou Er-RMM);
qui tient des deux il écrit~J~U'' (ffM~ mais tbn-Khatdounfait celui-ci~!b CM_&'<*de
ce~). Modjh'(Modjnber).
Et-Bekri, 7 ai3 (7. t.XtU,
p.).!<,). <<. t. I,p. f~, ). )6ot 17 (t. Udoia
p.tf)3ettf)~5' série).–
&tt'<!H,t.
I,p.f!), trad. u'anc., p. 136).

'd.B-,t.p.fA),taett3(!.H Jeh.tMd.frMf,p.<36).
''B<)i'A),t.t,p.)'n,1.t9.
aa.
172 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
suivant l'une, il décidales princes déchue à accepter sa proposition'; suivant
l'autre, cril obligea Abou-'I-Aïch-ibn-Edris-ibn-'Omar à lui livrer la ville de
cr Ceuta2.n Cetteseconde version semble plus vraisemblable, puisque trie sou-
ffverain de Cordoue,dit le même Ibn-Khatdoun, envoya contre cette ville un
« corps de troupes et une flotte sous les ordres de son général Feredj-ibn-
tf'Ofaïr~.Cecieut lieu en l'année 31g. Er-Ridha !e 'AIs'âmites'emp~ssa de faire
ffsa soumission et d'abdiquer le trône. Telle fut la fin de cette dynastie4. r
Rien, comme on voit, n'indique un consentementde la part des EcHtSMES, et
peut-être l'empressement de RIdhaa-t-it une certaine relation avec l'obéissance
peu franche dont parlait tout à l'heure Ibn-Khaidoun. Quoi qu'il en soit, ce
fut, suivant El-Bekrî, le premier vendredi de reM-ei-aouet 31 g (le 2 rebî-el-

'B.,t.I,p.fAf,Ltôeti7;p.rAA, qu'il a dit, sur le même fait, dans un autre pas-


i. à 6 (t. H de la trad. franc, p. 136 et t M). Dans sage.
le dernier passage, Ibn-Khaidoun s'exprime ainsi H. < B., append. ivau t. II de ta tf'ad. franc.,
"En-Nas'ir-'Abd-er-Rah'man, FOmaïade, ayant p.56o.
"conçu le projet de conquérir le Mag~t't&et d'en Et-Bekrt''etIbn-'Adzaf t'écrivent~) p.~
"expulser les FiT'mrrES, décida les BeHt-MoA'aNt- yjm (Fere~t&M-'Q~t!f); Ibn-Khaldoun' écrit
"me~ à lui céder ia ville de Ce«<<:jdont il prit
~c ~.L~: (~V~'a&tAM-o/atr).
'-possession en3ig.); Orj'ai dit, d'après ie même B. ~B., t. I, p rA), t~, à p. rnr, L a
fbn-Khaldoun, que Ceuta appartenait aux Beni- (t. H delatrad. franç., p. i36 et tS?). "Et
~0<M<:r, ou, si Fon veut, que les petits princes qui "nauieio M~aM veniens obtinuit ciuitatem, et
y commandaient étaient sous leur dépendance. Si nde suis in ea principem staHUuit." (Roderici
donc on doit attacher un sens précis aux termes Toletani ~torta~ra~Mm, cap. xxx, p. aô.)
qu'emploie l'auteur, it faut admettre que ies BMt- f En el ann trescientos diez y nueve ocuparon las
~ONMM* jouaient un rôle secondaire par rapport "tropas de Abderahman las ciudades de Cebta y
aux BeHt-Mo&'<tmme~, et Ibn-Khaldoun semble, fde !a~ (J. Conde, H: de la <!oMtM. de los
quelques lignes plus bas, étaMir,cette subalter- Arab. M&pftMft, 1.1, p. ~09.) Je ne sais pouc-
nité, quand il dit <tDepuis le temps où E)-H'adj&m quoi Conde nomme ici ï'aMg'o'. Nous verrons
s'était emparé du commandement, à la suite plus loin que ce ne fut qu'en 33<), vingt an6 plus
fde son insurrection contre Ibn-Abi-'i-'Affah, tord, qu'En-Kas'ir devint maitre de cette ville.
"ies ËDRfstMs avaient toujours reconnu pour L'erreur de Conde parait provenir du &ar<'<M,
"chefs leurs parents de la famille de Moh'am- dans lequel onlit fEn 3~o 'Abd-er-Rah'mân-
"med') Mais Ibn-.Khaldoun présente de si f-en-Nas'ir se rendit mattre de CeMtftet de Ï'<M-
fréquentes variantes dans ses récits, qu'on hé- K~er.. quelques-uns rapportent cet événement
site toujours à donner pour preuve d'un fait ce "aran3tQ'

'<<.B.,t.t.p.fAA,!aoas9(t.ndeiatrad.fraNj!p.t~).
DM<t-. de !i-. M/tteHtt-p. ).F, L i3 (J. A., t. XIII, p. <9&, 5' s~rie).
°Bat<in,t.p.t')),).i8cttg.
''H.<B.,t.t,p.fAf,).<(t.H<!etatrad.frMj;p.i3~).
~'at-t'p.~)J. ay, à p. tf, ). t (p. 83 et 84 deiatrad.ia). p. t35 de la trad. franç.).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 173
aouel 819 = 255 mars 9 3 1 deJ. C.)qu'En-NAs'ir
C.)qu'En-Nas'ir put possessionde CeM<a',
prit possession Ceutal, eet,
t,
suivant tbn-'Adzari, on y récita la khotbah au nom d'En-Nas'ir!e du même
mois~.Si ia présence d'une armée
espagnole sur la cote africaineétait un évé-
nement redoutable pour Ibn-Abi-'l-'Anah, la puissance que celui-ci avait con-
quise dans le A~/Mt~ devait aussi être prise en grande considération par
En-~âs'ir. Pour ce prince, soustraire le chef miknacienà l'obéissancedes FAT't-
MtTES et,par lui, devenir souverain du ~o~M; pour Mouça, rester maître,
comme vassaldes OMAÏADES, de l'immense espace qu'il avait soumis aux FAT't-
MITES, telles étaient les deux pensées qui devaient pour ainsi dire fatalement
provoquer, de la part de Fun ou de l'autre, des avances qui furent faites en
effet. Lequeldes deux en prit l'initiative? Je ne saurais le dire précisément, an
))um'i!
car deux autorités respectables se contredisent sur ce point. On lit dans Ibn- trahit
es ',1
)esi')t'imitcs.
'Adzarî~ «En 3iQ !bn-Abi"'i-A{iahentra en
.vaa..auuvv correspondance
avec aa.
uw..v le vvu,amuau
souverain

DefKM'.de f~ ~epteKif.,p.) -f:, 1. 1~)(/. MM, 1.1 p. f.v, t. 3 &6. Le ~'ort'<M


t.XHI,p.to4,5'serie). retarde cet important événement d'une année
'B<ti<!M,t.t,p.i.teta.Uditatort fEn cha'ban 3ao, dit-il, Mouça s'empara de t.)
le MK~r<'<<< 3 passé.. Une inadvertance qui mérite "vi)!e de Mt'oM)'ainsi que de tout le pays en\i-
davantage d'être fetevée est celle qu'il commet, fronnant, et alors, comme souverain de~es, de
deux pages plus loin ( p. f))J.19), eMptaçantta t TYeMcAt et de yeAreM)',il envoya sa soumission
prise de possession de CeMtaau vendredi une nuit "à i'ëmu- de l'Andalousie, 'Abd-er-Rah'man-en-
écoutée de cha'ban 319 (19 août ()3t de J. C.). ). tN&s'it'-Lidm-AUah, au nom duquel il lit faire
tbn-Khatdoun, dans trois passages, indique des khotbahs dans tous ses États '.t J'ai conservé
seulement l'année (3t9"), ce qui ne J'empêche le nom de ~Ci' (Mt'CMr), quoiqu'un des ma-
pas, dans un quatrième passage, de placer en 3 7< nuscrits qui ont été à la disposition de M. Torn-
la prise de CeMtt par Ën-Nas'ir' Mak'k'ari° aa berg dise~ (JVe~M)-),et quoiqu'Ibu-H'aH-
eu la mauvaise chance de tomber sur ce passage, k'at écrive
.J~' pour~JS g; mais j'ai respecté
et a fixé la prise de CeM<a a Fan 317, date que, du manuscrit de M. Beaumier. Du
l'orthographe
tout ttatnreUëment, on trouve indiquée par reste, cette ville de ~r6M)' m'est compietement
Murpby' d. inconnue; je ne connais de ville de ce nom que

~.d. B., t. p. r'Af, t. t.etp.r'AA, 1. 5 (t. H deiatrad. franc., p. 137 et 146; –voir aussi p. 56<)}.
`
't.H,p.t.9(t.tHdotatrad.franç.,p.a3i).
° ~oobetet, t. p. ffv. i. tg etao. On )it bien )")<)dans le texte imprimé que je cite ici, mais ie manuscrit
porte et non <j', et la correction a ~ë faite par M. WiUiam Wright d'après te &t&h), comme il a eu ['at-
tention d'en prévenir a ia note t de ta page ffv. Mieux eût valu conserver te texte et faire ta rectification dans
une note.
''Me~fM(<)t'yo/'ttet)Mtt)HM<<t)te)));)t')'et'H~aMt,p.g7;in-'t°,London,i8t6.
° ~'at-<p. e), t. at à a<i (p. ~t da la trad, tat.; p. tt3 de la trad. franc.). L'auteur, comme ait
voit, parle de Mouçi comme d'un souverain indépendant, et semble oublier qu'i) n'était qu'un k'âïd des Mr'<-
t)!TtS..
Lecttn que ce savant regarde comme étant ia bonne. (~'<!t-t'<< p. 389,).!).)
<DM<f.A~SH~n(J.t.X[n,p.t88,)mto3,3's6rie)
17~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ffde l'Espagne, iui offrant, sous des conditionsprévues, de faire sa soumission
net même d'entrer dans sa clientèle.D'autre part, !bn-KhaIdoun' assure
Kque le khalife En-Nas'ir, s'étant déjà acquis beaucoup de partisans dans le
K~a~A?' essayaalors, par des promessestrès séduisantes, de gagner l'appui
Kd'Ibn-Abi-'l-Afïah, et parvint à le détacher desFAT'fm'fES.~Demagninques
présents furent envoyés au chef miknâcien~; et une circonstance assez carac-
téristique des mœurs de ce temps, c'est que, ie navire qui portait lesdits pré-
sents ayant abordé au port de Djerdouah(t\ ?~rM<'<MM<), El-H'açan-ibn-Abi-
'l-'Aîch, qui, parait-il, était revenu dans ces parages, s'empara des objets
destinés à ïbn-Abi-'l-Anah, qui adressa, mais vainement, les réclamations les
plus vives. Il eut alors recoursà ia forcer et finit par obtenir satisfaction, mais
il avait porté le fer et la flammedans les environsde D~oMaA, et fait le dégât
( endantplusieurs jours dans ce malheureux pays5. 'Obaïd-AIlah avait reçu
presque en même temps, à El-Mahdïah,la nouvelle de la trahison de Mouça,
celle de la prise de possession de Ceula par En-Nas'ir, et de l'arrivée au port

celle mentionnée par Ei-Bekri'.Edris! Et- '~f.f!.B.,t.p.)v~,L3et4(t.Ide)a


Ouardi", Abou-'i-Feda' S'an-'d-Din', Bak'oui',F, trad.iranc.,p.968). ).
qui en parlent tous comme d'une ville du &)M<M):, Il veut sans doute parier des BeM-S'a/tA'
nécessairement étrangère à mon récit. Le capi- et surtout de Moh'ammed-ibn-Khazer avec ses
taine Clapperton a rapporté, de l'intérieur de ZMoiaA(Me~t'~oMa/t).).
l'Afrique, un manuscrit arabe contenant une re- 'BaMM,t.I,p.f.v,7et8.
lation historique et géographique du Royaume de S'il faut en croire le BaiaM, il se dirigea vers
7eA)'oM)-,écrite par le roi qui y régnait alors S'a' d'où il chassa 'Âmir, fils d'Abi-'t-'Aïch,
(i8a3). (Denham et Clapperton, Fb~a~M en p~jiëtra ensuite dans le pays des ZeM~t-'a/t oùil
Afrique, t. IH, p. 194; in-8°, Paris, t8a6.) Le se trouva en face d'Ei-H'açan-ibn-Abi-'t-'Aïch,
y<:)'t'as parle de ï'e&roM)'comme d'une ville qui qui s'était avancé à sa rencontre avec des forces
fut à toutjamais détruite, en 4y3 (1080-108)), telles, que Mouça ne crut pas devoir accepter la
par touseC-ibn-TascMn. (P. tf, l. o; p. 1966 bataille, mais il s'éloigna, et ce fut alors qu'il
de la traduction latine; p. aoi de la traduc- ravagea le pays, comme je vais le dire.
tion française.) ~JBM<M~t.I,p.t<),i.5hl~.

DfMt', de i'i-. MptmO- p. )\T, t. t3 (J. A., t. XHf, p. 5oa, 5' série).
Ce'ogt-spMe,t. t, p. io et t 107, 206. Hartmann, Mn'Mt~/i-M<t, p. 33.
Notice8 et Extraits, t. H, p. 35;m-~°, deI'L R.; t~SQ.–Et-Oaardjt écrivait dons iexm'siède de notre ère.
Ge'o~f<tp)ne,p. tf<), 11, et p. tcf,). i etsuiv.(t.de)a trad. de M. Reinaud.p. i8a etao8).
Mar&'t<e!t't'tM', t. 1, p. r -), 1. 8.
Notices et E.r!t'm«, t. II, p. 3 g6. Bak'oui vivait au commencement du XV"siècle de notre ère ( ?:!< t. t
p. 388).
Bourg situé surla rivière du même nom. ( Voyezla Gmgnt~tte d'Edrisi, 1.1, p. aa6.)
Le texte du Baidn dit seulement la petite modification que je me permets ici, je
&ct~ ~3!; pour justifier
renvoie à Et-Bekri, p. <).,). 2 et 3 (J. t. X]H, p. i6< 5' série).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 175
de D~otMtAdu u navire
navire destiné
destiné à Ibn-Abl-'l-Ànah
Ibn-Abi-Âfiah II
Ilen fut vivement
enfut vivement, ému,
emn. et son
snn
premier soin fut d'écrire aux tribus pour les engager à l'obéissance et leur
promettre de prompts secours2.Ala même époque, il perdait un serviteur dé-
voué, les'el-ibn-H'abbous, gouverneur de Tdhart 3. Les habitants lui mandèrent Mort de
Mortdetes'eL

qu'ils avaient nommé à sa place 'AH-ben-Mas's'alah,neveu de les'el~; mais le


Mahdi ne ratifia pas ce choix et envoya son fils, H'omaîd-ibn-Ies'eI, qui, à la Sontitan
SontitsHofnmd

tète d'une armée nombreuse, alla prendre possession de son gouvernement, 'c
JnisuccMe.

où il arriva en zou-'l-h'idjah 31 a
Dès le commencement de 3ao, Ibn-Ies'el entra en campagne; mais il ne ~c dei
itac'dei'hégHe

paraît pas avoir cherché à se mesurer immédiatement avec Mouça-ben-Abi-')- (939,''°


(gSadcJ.C.).

'Afiah. On peut croire qu'arrivé sur le théâtre des événements, il ne se trouva


pas assez fort pour lutter contre un ennemi devenu si puissant, ou, plus
vraisemblablement, qu'il rencontra des résistances dans quelques chefssubal-
ternes, sur lesquels il était autorisé à compter, mais qu'il fallut vaincre. Telle
fut, je suppose, la cause des combats qu'il livra à Dâoud-ibn-Mas's'alah,Sindn
et Abi-HamIM-ibn-Barnou, chefs qui paraissent avoir été unis entre eux et
auxquelsil tua beaucoup de mondedans diversesrencontres. Ils se.réfugièrent
dans un fort des dépendances d'Abi-H'amIM,fort dont le général fàt'imite ne
se rendit maître qu'après trois mois de siège. Ce fait d'armes, qui eut lieu le
a djoumadi-'I-akhir 3ao (dimanche lojuin o3a de J. C.), parut assez impor-
tant pourque 'Obaïd-Allahen fît l'objet d'une lettre, qui fut lue dans toutes les
chaires de T~M<
Après les dévastations auxquelles tbn-Abi-'l-'Â~ahs'était livré dans les envi-
rons de
i'ons de iycfaoMaA,
D~o~,El-H'açaK
bt-Haçan s'était décidé à rendre les présents qu'il s'était
sétatt

'BafaM,t.I,p.),La&5. Schoh'ma-'t-Lahîdhi Ibn-Khaldoun donne


'7~M.p.f).,t.3et~. aussi à H'omaïd (qu'it appelle ici H'amM-ibn-Is'-
\~M,,t.p,f.f,etp.f)~8et9. liten') la succession de son père à ï'Mft'
Voyez!a note <)de ta p.t6Q decevotume. B<tKMt,1.1, p.ftf, L i3 à 17. L'auteur dit
~BftiM,t.I,p.f)f,i,9àt~. C'est donc à tort~'eM~tdeux jours passés. Ce serait vrai s'il
paren'eurqtt'ii avait dit ~p.f.e, t et a) que avait dit deux jours restant on aurait alors le
les'ei eut pour succeMeur, dans le gouvernement a y djoumadi-'i-aUur 3 a o,correspondant ait jeudi
de M~art, Abou-MAtek-iba-tr'merâcân-ibn-Abou- Sjuiuet aSa.

Et-BArt~t H'pmeïd~bn-b'eii' et te ~'at-t'At i'appetie H'amaifMbn-Sobait (ou Soheï~*).


~B~L~L~~3~~kh~

P. )f~,t. 4 eC5(~. t. Xm. p. 36o, 5*s<rie).–M.<eShneobser<e, en note, qiiete nomdofe'Ktoa~'eiestprotab~ment


une atteration d!i mot )MrberM'K, qui eigniSeJtttoe<.
"&t-<'<i<p.e),L'([).~o<i<:)atrad.)at.j).m(ie)atraJ.fmn{.,qnijiHhn-Sahe~. ).
176 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
.6d. ~1",r "a C :a I,a Art. t.i__a -J.l..
appropriés; les deux chefsavaient fait la paix, et Mouça était rentré dans son
pays, pour se porter bientôt vers OM~a/~OMf, où, sansdoute, se tr ouvaitencore
quelque membre de la famille edrîsite.Pendant que Mouça était occupé dansle
Sud, les gens des Forts de ~f<t demandèrent à Ibn-Abi-el-'Aïchqu'il les aidât
à faire une ra'zïa sur les terres d'Ibn-Abi-'I-Afiab.Le prince edrîsite leurfournit
un certain nombre de cavaliers. Une importante capture de chameaux eut lieu,
et le butin fut partagé entre tbn-Abi-'I-Aïchet les gens des forts.Cette insulte
ne resta pas longtemps impunie. Mcuça vint porter la guerre dans le pays de
D/'e~oMaA, s'empara, dit-on, dela femme d'EI-H'açan, de ses enfants, deses che-
vaux,
sau de ses armes et il fautcroire, bien que l'auteur ne le dise pas~, que le
Bfocus pril
prince edrîsite fut encore obligé de se réfugier dans l'île ~~fsc/o< car Mouça
den)c
'tArsdmon).
écrivitau
ecri souverain omaïade pour quecelui-ci voulut bienlui les
procurer moyens
de Rs'emparer de cette ile. En effet, des ordres furent donnés sur divers points de
r)f

la c6te d'Espagne. Quinze navires de guerre se trouvèrent bientôt équipés; on y


embarqua des troupes, des armes, des munitions, de l'argent, et cette flottevint
bloquer J'île~fscM'oM~ Le débarquement eut lieu; un grand nombre de ceux
qui s'étaient réfugiés dans l'île furent tués, et les autres serrés de si près qu'ils
faillirent mourir de soif, après avoir épuisé l'eau de leurs citernes Mais une
pluie abondante vint lessauver. Les Espagnols,ayant reconnu que les assiégés
avaient renouvelé leur approvisionnement d'eau, perdirent l'espoir de les sou-
mettre, et reprirent la mer. La flotte rentra dans le port d'ena en rama-
dhân 3ao (du mercredi 5 septembre au jeudi 4 octobre <)3a de J. G.).

Je ne saurais dire où étaient situés ces ferts. bien, plus loin, qu'Et-H acan avait construit,
II y avait cependant sur la route de Ceutaà Fe~un dans le Djebel JMsm~/OM, à quatre mittes au sud
rt'~a<' appelé R'afa-f-idA'.K'AM"; mais cette loca- de D/e)'aoM<t&, un château dans lequel il finit par
lité était peut-être bien éloignée de D/eraoMa/tpour être fait prisonnier; mais, d'une part, j'ignore
admettre que c'est d'elle que parle ici le Ba<aM. si ce château s'appelait JN-AM'~eMra; d'autre
BataM~t. I, p. f.4,L n, ap. rt-, 1.1. part, le récit que je vais emprunter à EI-Beki'i
y Il dit même (p. f.f, ). 6 et 7) qu'en 3tog exclut toute idée d'un refuge dans un château
Ët-H'acan se réfugia dans ie~/oft ~M<!{'o!<)'s quelconque situé sur !e continent. Existait-H
(ï-~tA~t ~). Les événements que je viens dans !'?- <<fM&/c'OM<un fort nomme N-Maf-
de placer sous l'année 3ao sont rapportés par s'OMra?2
ibn-'Adzari à l'année 3i<); il s'agit doncbien ici, Je ferai remarquer en passant que, suivant
pour lui comme pour moi, de la guerre à l'issue Ibn-H'auk'al, l'île (<r<!c/t&'OM/~ indépendamment
de laquelle Ibn-AM-'I-'Aïch fut oMigé, pour la de ses nombreusesciternes, renfermedes sources.
seconde fois, de fuir de D~'eraoM/t; mais le _))'< (J. A., t. XIII, p. 187, 3° série.)
<MaA~'eMra m'est inconnu. Nous verrons Ei-Beh- p. vA, 12 à ao (J. A., t. XIII,

'E)-BeM,p.))~,).it(J.t.Xm,p.33t,5'Mne).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 177

S'il faut en croire Ibn-~Adzari,


!H croire Ibn-'Adzari, Moh'ammed-ibn-Khazer avait
Moh'ammed-ibn-Khazer avait signifié
signifié par
par Lutte
1 c.~
lettre à ïbn-Abi-'I-Anah qu'Ei-H'açan-ibn-AbI-'l-Aich était placé sous sa pro- entre Mouça
fet thn-Khazer.
tection, et à cette déclaration il ajoutait sans doute quelque menace pour le
cas où les poursuites acharnées dirigées contre ce prince ne cesseraient pas.
En 3ao, peut-être pendantle blocus de l'île d'Arschk'oul, Mouça maréha
contre l'émir des Zendtah, l'atteignit à l'improviste et le força de prendre la
fuite, après lui avoir fait éprouver des pertes sensibles 1.Il est d'autant plus difE-
cile d'expliquer ce passage du Z~om, qu'Ibn-KhaIdoun, après avoir rappelé la
prise de CeM~par En-~as'ir, ajoute nP~Ms&t)~,Mouça-ibn-Abi-'I-'Aaah passa
ffdu côté des OMAÏADEs et prêta son appui à Moh'ammed-ibn-Khazer~ On
comprend très bien que le chef du M~ftM-~A~'a et celui du .~ag'/tf~
~toMpst', devenus tous deux vassaux du souverain de Cordoue, dussent désor-
mais se prêter un mutuel appui, mais comment s'expliquer, en 320, Ibn-
Khazer s'érigeant, vis-à-vis d'tbn-Abi-'l-Afïah, en protecteur d'un prince
edrisite qu'En-Nâsi'r poursuivait ou venait de poursuivre dans son dernier
refuge?
Ce fut seulement en 3 ai que H'omaïd-ibn-ïes'el entra en campagne contrele 3Saidei'hëgire
(
Ibn-Abl-'I-Anah. Les deux armées se trouvèrent en présence dans ia plaine de (938deJ.C.).
Défaite
Messoun3. Pendant plusieurs jours elles se mesurèrent sans résultat; mais le
lee de Monça
parHomaid.

p. 138 et 13g, 5° série). Cette date démontre gauche du Af~oMM. En jetant les yeux sur lesles
l'erreur commisepar le ~'s)-('&~ quand il place cartes, on voit que le champ de bataiUe où Ibn-n-
en eha~ban 3ao la soumission de Mouça au Abi-'l-'Afiah fut vaincu dut être peu éloigné de de
souverain omaïade; mais Ibn-'Abd-el-H'aMm a celui où les armes françaises se signalèrent, lele
dû âtre trompé par un passage d'Hm-'Adzâr! t4 août i8M, un peu l'ouest de t'OM<M-7s'K.
ainsiconçu tfEn 3ao Ibn-Abi-'t-~Afïahprodama En retournant de 7M<t''à Mezemms' Roland Fre-
fëmu'-et-moumentn En-Nâs'ir, et fit de la propa- jus s'arrêta, le 28 mai i 666, au bord del'OMa~-
Kgandé en sa faveur. Ceci eut lieu en chaTtân*.t Messoun(qu'il écrit JMcc)!), et cette circonstance
B<tisM, t.I,p. )~,i. i8a ag. autorise à supposer que la carte du Maroc de
j~. d, B., 1.11, p. )~, L to et< t (t. H de M. Renou, comme celle du capitaine Beaudouin,
iatrad.&'anc.,p.a3i). n'avancent peut-être pas assez rOM~-Me~oMM
L'OMa~M.WMKest un affiuent de la rive vers l'ouest.

Bat<<H,t. I, p. r'tf, L t8 et tg.– Il avait antérieurement placé cet événement en 3)g (voyez p. i';3 de
cevotumeet)anote3decettepaget~3).
''Vpyez)anQteide)apaget66decevo)t]me.
''Voyezianpte6dejapageia8decevctume.
.BeMoH~'MM!)oy<t~e~!t<t s)) Mamtonfe,p. a~o; in-i8, Paris, 1670.– Près d'un siècle et demi après,
le 5 juin t!jo5, le voyageur connu sous le nomde 'Ati-Bey; partant de !?;«, et marchant pendant
cinq heures
un quart i'est, arriva à la ~'<t9'ta de Temessoutn, et, de !à, traversa, pour arriver au JMoM&t,une vaste plaine
aride, qu'il appelle un véritable désert. (Voyages de 'Ali-Bey, t. I, p. 3<Qet 39).; in-8", Paris, i8t~,)
il. a33
178 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
générât fat'imite
général fat'imit.eparvint à surprendre
surprendre son adversaire dans une attaac attaque de
nuit, et iui fit éprouver une défaite telle, que celui-ci fut obligé de se réfugier
O'omatd à{!'~Mt-fs~'a~ capitale de ses États, plus connue sous le nom de 2epOM~Mar-
Fcs
reprend
ctrentt'c chant
( aussitôt sur Fês, H'omaïd-ibn-Ies'ein'y trouva plus Medïen, qui avait
cnX'rik'mh.abandonné
S précipitamment la ville pour aller rejoindre son père à ?epoM~. La
(capitale du Mig'M' rentra donc immédiatement sous la dominationdu Mahdi,
et le général fât'imite, après y avoir installé, comme gouverneur, H'amed-ibn-
H'amdan~,reprit la route de i'~t~'MA. Aussitôt que la nouvelle de ces événe-
ments parvint à ~af-eM-~Vasr, les EDRisiTES rassemblèrent leurs partisans,
tombèrent sur les troupes d'Abou-K'ameh, les mirent en pleine déroute et
s'emparèrent des approvisionnements amassés dans leur camp. De là, dit-on

Â''a~'<M.,p. e), ). a5 à a8 (p. 71 de la trad.


1. ce
cependant qu'il s'élargit ve''s l'est; car, suivant
lat. p. 113 et 114 de la trad. franc.). El
Et-Bekr!, il faut deux jours pour le traverser
Ibn-Khaidoun, H. d. B., t. I, p. )A~, L 6 à 8 d<
depuis la rivière de /M' jusqu'à D/en!o!M/t°.
(t. t de la trad. &'anç., p. a68). Ailleurs Ibn- a- J'ai dit, d'après Et-Bekr! que'~iM-7.iHA'' était ie
J'
Khatdoun dit qu'Ibn-Abi-'l-'Âftah fut obligé de se surnom de Teçoul, capitale des États de Mouça-
s):
réfugier dans le Je'se;'< Je pense que, par cette te ib
ibn-Abi-'l-'Afïah c'est pourquoi j'ai, dans mon
expression, il faut entendre la région que Jean
m te
texte, modifié la phrase du ~'Hf<'t~ dans lequel
Léon etMarmol', d'après lui, nomment le désert ;'t on
o) lit que Mouça, après sa défaite, "se réfugia
f~e7{'afe< (ils écrivent G<!)'e<),et qui est plus us ff
ffa ~M:t~& dans le pays de TefoMt'
étroit, du moins vers l'ouest, qu'ils ne le donnent
nt Celui-là mêmeque nous avons vu (ci-dessus,
à entendre, comme on en peut juger par le r~cit ;it pp. 15g) se sauver de jR~ pour échapper au res-
de Roland Frejus, qui, en se rendant d'fe- e- sentiment d'Ibn-Abi-'I-'Aftah, et se réfugier à
sf
Mwmft à Têza, traversa ce désert en moins d'un in E
2t7-i)fsMa/t~ où, évidemment, il avait été bien
jour, le vendredi a 3 avril 1666' d. ~&
oJ~ Il semblerait
)it a~
accueiHi.
»~».

*N.d.B.,appeud.nautomeI[,p.528,detatrad. franç.
In Ramusio, fol. Sa C et 53 D; in-M., in Venetia, i563. En partant de 7'<&<t,Jean Léon dit Pas-
«sando pet~Merh~th Caret.!) (7M~ fol. 54 D; traduction de Jean Tempera), p. a)5, aao et aa~t; in-M.,
Lyon, 1556.)
Descripeion groter~ de ~'t'cn, libro IV, cap. xc, vol. Il, fol. )'is r°, col. a; in-fol., Granada, i5~3.
Comme Jean Léon, Marmol dit, en parlant de ÏWM ttAtravesando por el f&sterto de Gafet.)) (DMenpetOt:g~tet'a<
de ~We<t, libro IV, cap. cv, vol. Il, fol. î6i v°, coi. t. L'Afiique de Marmol, t. Il, p. a83 et 3oo; in-4°,
Paris, 166')
d
Behtton d'M)! <))/age~st( en MHMft<«ttM,p. g~ et suçantes. Voyez ans!!i la note d de la page précé-
dente.
Descr. de M/i-. teptmtt- p. tfr, t. 8 et Il (J. A., t. XHÎ, p. 388 et 389; 5' série). Évidemment ce
désert traverse l'espace compris entre deux grandes rivières. <fAt'epoque (36< de l'hégire), dit ibn-Khatdoun,
«où les Ntdmf!& et les S'anliddjah repoussèrent les Zenâtah dans ie MityM'x's, les Bem-OM~cf! altèrent
"s'e~Mir dans te désert est situé entre le JMoMKt
et le S'<<' ))
(ttjJt ) qui

"H.<i.B.,t.n,)).).to<'tit(t.tH~ehtred.franc.,p.3o6).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 179
le nom d'El-Kaoum (~!), lele tas
-Kaoum Lj3),f tas de Mét~
Me's) ane les vamnueurs
que les vainqueurs donn~r~nt.
donnèrent Affitf
à cette
localité Sur tous les points, la cause dont Ibn-Abi-'l-Âfiahs'était fait le sou-
tien était donc fort compromise; mais, d'autre part, H'omaïd-ibn-Ies'eI, en
quittant le ~og/m'6 sans en avoir reçu l'ordre et sans connaître les intentions
de son maître à l'égard du chef miknacien, avaitcommisune faute très
grave,
qui, du reste, ne tarda pas à recevoir son châtiment. A peine arrivé en 7~'t-
/c'MA,Ibn-Ies'el fut.jeté en prison par ordre du Mahdi2. H est très vraisem- Hestjetc
blable que ce fut à cette époque (fin de 3 ai) qu'Abou-Maiek-ibn-lar'meràçân- eu prison.

Abou-Schoh'ma-'I-LaIndhi fut nommé au gouvernement de Ta/Mf~; mais je


ne puis en fournir la preuve.
A l'expédition que le Mahdi avait dirigée contre la Ca/a~ en 316 avaient
succédé deux autres expéditions contre le même pays, toutes deux comman-
dées encore par S'âïn-es'-Sak'Iabiou S'abir-e!-Fati\ dontj'ai déjà
parlé (p. 161),
et peu après ce fut sur les TPoMMt de Sicile que se fit sentir la main pesante

'Et-Bekri,p.)~,).&a()(y.t.XH[. n'eût pas été immédiatement remplacé, et que


p: 36o, 5° série). BmaK, t. I, p. rrr, 1. 6 Abou-MMek eût été appelé au gouvernement
à o, où il faut lire ff), au lieu de t~tv; voir de Tdhart par.Abou-'t-K'àcim, que nous allons
aussi p.t~ 1. 8 et g. ~'<!r< p. c), lin. bientôt voir succéder h son père. Ibn-Khatdoun
ult. à p. ef, I. 5 (p. 71 de la trad. lat. p. 114h prétend que, quand Ibn-AM-el-~Âfïahpassa dans
de la trad. franc.). Um-KhaMonn, Histoire les rangs des OMAÏADEs (par conséquent en 3tg9
des Berbers, t. I, p. )Yf, 1. 5 à i (t. 1 de la ou 3ao), Felfoul, frère de Moh'ammed-ibn-Kha-
trad. frant., p. 2 68; voir aussi t. Il p. 5:i8, zer, alla se joindre aux FAT'mrrEs, et qu'en
de cette traduction). Suivant cet auteur, qui récompense de sa défection, il obtint du Mahdi
est seul à le dire, le général de Mouça*, averti 'Obaïd-Allah le gouvernement de T~Am' qu'il
que son maîtres'était retiré à Teçoul, leva pré- marcha sur F&, chassant devant lui tes popu-
cipitamment le siège (ie blocus) de ~'<K~'af-eH- lations nomades, tant zenâtiennes que mikna-
~Va.s)'. ciennes, et qu'il réussit à soumettre le ~Mcg'Art'A.
'E~Beh'î,p.t.i9eti3(J.t.XM, (H. B., t. U, p. ~t,}. 10 a i3; t. Ht de ia
p. 36t, 5' série). B<t:& t. t, p. ft~. L t3 trad. n'anc., p. a 31.) D'unepart, Hm-KhaMoun
à 16. est seul à le dire; d'autre part, H'omaïd-ibn-
Voyez ta npte 5 de la p. iy5 de ce volume. Ies'el venait de reprendre Fês et de faire rentrer
Ony remarquera que !e Bati~! dit Abou-Maiek- le Maghrib sous Fobéissance des FAT'tmTEs.Son
ibn-Ir'meracan; frSousle règne d'Abou-'i-K'acim- successeur immédiat, quel qu'il fût, n'eut donc
ibn-'Oba!d-Anah-et-Mahdt,ut-on dans ibn-Khai- pas cette tache a remplir. H me parait qu'il y a.
doun, le commandement de Tdhartfut exercépar lieu de conserver des doutes sur cette assertion
~&OM-Afa&&MM'<:e<!)t-ibn-Abou-Schoh'-mas d'tbn-Khatdoun.
H serait donc posstbie que H'omaïd-ibn-tes'el La C~'oM~Me ~e Cambridge place ces expé-

J'ai dit (note &de ta page 166) le nom que, d'après le ~'<n-t' Ibn-Khaidoun donne à ce général.
''H.B.,t.t,p.)At"itetia(t.Ideiatrad.fran~,p.a83).

a3.
180 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
;i99detJ l'1 c du prince des fidèles'. ~En 3a2,
322, dit Ibn-Khaidoun, le Mahdi envov
(933-9
envoya,
cfsous le commandementde la'k'oub-ibn-Ish'âk', une escadre
deJ.CC chargée de porter
Prentit <r!adévastation dans les environs de la ville de G~Mes~
(e~).n La Chronique
'~xpedit] de C<~n<~ s'exprime de manière à faire admettre, !bn-e!-Athîr~ et En-
.uaav uumvvvf.ca.5 "~I.I- tlVÜ7.1 W L/a1-
contre G<

ditions en 6A3y et 6~38 (in Gregorio, p. 46, sansy avoir été rappelés, 'Obaïd-Auah fut très
i.neti~). irrité contreeux. (Chron. Caittabr., in Gregorio,
La C/iroHt'~Me
place en 644o une expédi- p.A6,t6aai.)
tion commandée par thn-Sâum~accompagne de NM<. et de la &'e., p. t. t a et <8
deux cheïks, Ibn-Salema et Ibn-ed-Daïa, en- 16 de la traduction de N.
(p. Desvergers).
voyésd'~n/c'isA. Ils châtièrent rudement les Sici- CAroM.Cantabr., in Gregorio, p. 46, tin. ult.
&e)Mj et ces deux cheiks étant rentrés l'année Elle place la prise de Gênes en 6&4a
suivante, 6~ i ( 3 a o-3at del'hég.) à N-MaA~A El-Kâmil, t. VIII, p. nt~ et n~.

du <3 redjeb 3t6([undi )t sent.naS


sept. 938) an
au Kn~m.)-h'!<t!i.hX.R
3odzou-'t-h'idjah 3i6'*
L'année 6M7 févner.ag). ,66 jours.
comprendd du (vendredi 13
t 'moharram 3i~ (samedi t~ févriero9Q)au sa redjeb3t7
(!undi3iaoûtgsg). j~n
'365
Cette seconde expédition de S'âbir a donc pu avoir lieu de redjeb 316 à
redjeb 3n.
du a3 redjeb 3t~ (mardi )"sept.Qag)auBQdzou-'t-h'idjah3t7 7
~L'année 6438 jours..q.
comprendd (~<93c).55
du i" moharram 3t8 (mercredi 3 février g3o) au t3 cha'-
ban3t8(mardi3iaout93o). ato
365
Cette troisième expédition de S'âbir en Calabre a donc pu avoir lieu de redjeb 3 < à A cba'Mn3 ï 8.

du t~! cha'bân3ig (jeudi 1"sept. 93<) au 39 dzon-'i-h'Hjah 3tg


comprend (jeudi tsjanviero3a). i3<t
~~j~u.o.
jours.
L'année
LanneeSMo comprendd du t moh'arram 3ao (vendredi i3 janvier §3x) au 25 cha'-
bân 3ao (vendredi 3t août <)3a~*). a3a
366

Elle ne le désigne pas autrement c'était sans doute un fils de Sa)im-ibn-Râscbid, gouverneur de Sicile. Il
avait déjà accompagné deux cheiks dans une expédition analogue, dont j'ai parléplus haut. (Voir Amari, t. Il,
p.)8aeti83.)
du 8 ramadhân3at (dimanche t" sept..933) au 3odou-'t-
L'année 6Ma comorendd h'idja,h321 (samedi ai décembre 933). il jours.
du ï" ntoh arram 3aa (dimanche as décembre g33) au t~ ra-
madhan 3sB (dimanche 3t août ()3&). a53
'365
Il ne paraît pas douteux qu'il y a eu deux expéditions contre Cette* la première, d'après les dates données, a
très bien pu être envoyée par le Mahdi, qui a vécu soixante-treize jours
appartenant à la fois à l'année 6~ta de
l'ère deConstantinopteetà t'année 3a3 de l'hégire.

"L'ann&8t6etram&!3!tt(n<)teecMmsM)'.oi)ttHH))ont)tt)tes.
2*L'année
9351estbiss.extile..
UVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 181
Nouaïr!' le disent
disent formellement,
formellement, Que que i'exnéfiitinn
l'expédition c.nntrp
contre ~MA<fut
Gênesfut fnvn~o
envoyée
par Abou-'I-K'acim, et comme Ibn-Khaldoun ajoute « La flotte revint, et,
et l'annéesuivante, une seconde armée navale
s'empara de Gênes, puis passa
ffdans i'Mede Sardaigne (~);~), qu'elle ne quitta qu'après avoir brûié dans
etses ports un grand nombre de vaisseaux2, it reste sur la date de cet
événement une incertitude qui se retrouve, paraît-il, dans les documents
dont Muratori a disposé et qui a embarrassé ce profond érudit
D'après les
documentsarabes, on ne peut guère mettre en doute que deux flottes furent
successivement dirigées contre Gênes, et si la première fut réellement en-
voyée par le Mahdi, il est fort probable qu'il ne la vit pas rentrer danss
ses ports, car ce prince mourut à E<-M!MMA, dans la nuit du mardi i &rebî- Mort du Mahdi.
el-aouel ~aa" (dans ia nuit du lundi 3 au mardi 4 mars
o3& de J. C.),
à l'âge de soixante-trois ans s et __1 un de
après1 règne vingt-quatre ans dix moisS

'InGregorio,p.i4,I.y. "dans la nuit du mardi milieu de rebi-'t-aoue) n


!bn-Kha!donn a copié ce passage dans En- Cette petite différence n'est qu'apparente et tient
Nouaïri, qui l'avait copielui-même dans le XamtV. à ce que les Arabes commencent leur jour après
H adopte ici la date donnée par Ibn-ei-AtMr le coucher du soleil, à l'entrée de la nuit, et que
(3 as de i'hëg.); nousie verrons ailleurs adopter nous le commençons à minuit. Si donc, comme
celle de 3 a 4, lorsque, plus loin, nous reviendrons
il parait, le Mahdi est mort avant minuit, pour
sur cet événement, qui appartient bien certaine- fauteur de la CArost~Me~ te lundi 3 mars durait
ment au règne d'Ahou-'i-K'aeim. encore; pour les Arabesle mardi i ~)reM-'i-aouet
Voir !a note 180, p. t6a de la traduction était commence. Abou-'I-Fedâ'' et Ibn-Khaldouni
d'tbn-Khaidoun par N. Desvergers. placent la mort du Mahdi en reM-'t-aouet 332,
La CAt-Mt~xe& C«m&r<~e' dit le 3 mars, sans préciser quel jour de ce mois; Ibn-H'am-
qui est le i84'jour dei'annëe 64~9, correspon- mâd' Ibn-el-Khat'ib et Abou-'I-Mah'âsin n'in-
dant au lundi 3 mars 034 (t3 reM-'I-aouet 3aa),);
diquent que t'annëe.
ettbn-et-AtMr~!bn-Khainkân',EI-Makin'ïbn-
~ct-~t.~ ,tMM-tm<uinmu,m-m.min,n)n- Ibn-H'ammad, Ibn-et-AtMr,
um-tlammad, tbn-ei-AtMr, Ibn-'Adzâri
ibn- Adzâri
'Adzâr!RaM-'t-K'au-aouâm' s'accordent à dire
'Adzâr!Ra&H-'t-K'a!raouâm' s'accordent dire (Ba~t, t. î,î. D.
(Sai~t, )~)t. 1),1\Abou-'i-FedA-
p. r)t, s'amn)'-
Abou-'i-Fedâ, s'aecor-

'tnGregonp,p.<)<i,t.aaeta3.
')M.t.Vm,p.Nf,).toett3.
OM~<tt-e~MH,~dtt. Wiistenfetd, n° Wte, fasc. tv, p. et. ). ta et i3 (t. H de la trad. angl., p. ~).
~j~Mt.Saf~ o; p. 20~ 1. 18 et 19, du textearahe.
~Atii<H,t.~p.T)~,).t8ett9.
'NMt.<<<!i'iv.!V,p.96.
Voir Silvestre deSacy, B.rp. ~<a~. des DrMMft,t. t, p.Mmtn. Conde,
t.I. p. <n3.
~</mm!<M.,t.n,p.883,i.t5.
?.AB-,append.uemt.Hdehtrad.franc.,p. 5a8.
.Y,5&i,5'sëriet.
(in Casiri, t. I[, p. ~4, col. i). Ibn-el-Khat'ib paratt être seul à dire qneie Mahd)
Ef-.H''e!<)4e&M<H-<et<M
moarut & B~&& ët~e'est la vernMa que DegMigneea adoptée (?))(. ~H. des Htmt, t.
p. 366).).
"M,p.~)').4et5.
182 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

quinze jours qui fut sans aucun doute, depuis l'origine f)~
ftntnxp )ft))rs~ mil fut snna an~xn f)mito
de )nla ~rconquête,
f)or<))!e t~ft~nQ

celui de tous où la puissance arabe en Afrique eut le plus d'étendue. Si,


dans les dernières années de son règne, le Mahdi vit ses possessions loin-
taines inquiétées par 'Abd-er-Rah'man-en-Nas'ir,il venait, par la victoire de
son k'aid H'omaïd-ibn-Ies'el, de frapper l'Espagne dans la personne d'Ibn-
Abi-'I-'Âfiah, qui restait avec la honte de sa trahison; s'il n'abattit pas tout à
fait les EMITES, on récitait le khot'bah en son nom dans les mosquées de
leur capitale; et s'il ne domina qu'incomplètement le Maghrib, il en fut plus
maître que jamais prince de ~tfsOM~mne l'avait été. C'est que, pour l'lfrî-
~'M et la région qui la touche à l'ouest, sa force résidait dans l'appui de
la race berbère, personnifiée dans la grande familledes ~t~maA; c'est aussi
que, pour le A~g'An' une autre famillede la même race, celle des M~M~aA,
entramée dès l'origine par Mas's'alah, et guidée ensuite par Mouça-ibn-Abi-'I-
'Afiah, lui avait prêté son puissant concours, quand les EMusiTES avaient peut-
être compté que ces Berbers; qui couvraient lesbords de la MoMM,serviraient

dent à dire qu'Ët-Mahdi mourut âgé de soixante- importante puisqu'elle fixe en même temps le
trois ans. J'ai relevé plus haut l'étrange erreur commencement de la dynastie des FAT'mtMs.
d'Et-Matdn, qui dit cinquante-trois ans, et je Comme je l'ai dit (note < de ma page gy ), plu-
noterai ici, en passant, terreur de Raïni-'i- sieurs points de départ peuvent être adoptés
K'aù-aouâm, qui prétend (p. a6) que le Mahdi ainsi, en donnant au règne du Mahdi une durée
mourut à soixante-neufans Condor1.1. p. 406) de vingt-quatre ans trois mois six jours, Ei-MaMn
dit soixante-deux ans, parce qu'il admet que a évidemment eu l'intention de le commencer le
ce prince naquit en a 60; nous avons vu que où ~Obaïd-Auah, sortant de sa prison de
j
jour
c'est en effet la date indiquée par quelques au- Sidjilmârah, fut proclamé par le Cmï°; mais
teurs. quand Ibn-el-Atliir et Abou-'I-Feda attribuent à
B<:MM,1.1, p. op, 1. tg et ao. On voit < règne une durée de vingt-quatre ans un mois
ce
que je fais commencer le règne de 'Obaïd-AUah ivingt jours d, ce qui suppose qu'il commença le
le 28 reM-'i-akhir a g y, jour de l'entrée triom- 23 moh'arram agS, je ne sais à quel événement
phale de ce prince à ~<:&'&'afM* cette date est i rattache cette date initiale.
se

Ce qui supposeraitqu'il naquit en a 53. Cette date, fût-e))e


prouvée, justifierait à peine l'assertion de Deguignes,
qui assume(Histoire ~e)!e)-a7edes Huns, des Ï«)'M, etc., 1.1, p. 365) que 'Obaïd-AUah avait commencé à se faire
connaîtreenaGg.
Voyezla page 97 de ce volume et la note i de cette page 37.
S'il ne se fût pas trompé d'une année, il aurait dit, très exactement,
vingt-cinq ans trois mois six jours.
–Deguignes(t.I, p. 366) dit que t'annéeaQ6 est regardée comme la première desF~T'ttHMs.
d
R-JM)Ht7, t:V!ï!,p.nf, L i<t eti5. AttM~. m«s!em., t. H, p. 38a, i.iy et 18. –On peut supposer
que Conde a eu l'intention dej les copier quand il dit (t. I, p. &o6) vingt-quatre ans deux mois vingt jours, mais
il a grand tort d'ajouter, avee Ibn-et-AtMr,
que c'est le temps écoulé depuis i'entréedu Mahdià B<t&'t'<Ma& jusqu'à
sa mort, car ici l'auteur arabe contredit la date qu'i) a donnée (t. VIII, p. )~A,i.l).
LIVRE QUATR!ÊME.–CHAPITRE Il. 183
de .rempart
)part à leur empire. tbn-H'ammàd'
tbn-H'ammM'1 et Ibn-'Adzârî~
Ibn-' Adzâl'inous
nous représentent
ttit
'Obaïd-Aiiah exerçant son autorité, soit par lui-même, soit par ses gouver-
neurs, sur FT~'M~, sur tout le Maghrib,sur Tripoli, Bark'ah, la Sicile,et c'est
peut-être l'emphase de leur langage qui entraîné Raïni-'i-K'an'aouânià dire
« El-Mahdimourut au comble de la puissance. Son pouvoir s'était étendu
ft<~&M'~sAaM~<MM~ du JMi~An'6,où celui des EDRÎSITEs avait été renversé. Il
t gouvernaittoute cette contrée, à l'exception de Ceuta, que possédaient les
tfOMAlAMEsMaisles ËDRÎsrrES, commeje viensde le dire, et même ies BE~t-
S'ÂLm'du les ~T'<MM<s dans l'immense région dont leur vaillance em-
pêchait l'approche, les Mïs'MMM~el'Atlas, viendraient, au besoin, démentir
l'exagération à laquelle se livrent ici, sur la puissance du Mahdi, les deux
auteurs que j'ai nommés. Ce qui est vrai, c'est qu'il eut ia gloire de fonder
une dynastie qui avait à jouer, dans d'autres régions, un rôle dont il eut ie
pressentiment, manifesté par ses deux tentatives surl'J% ce qui est vrai,
c'est qu'il eut, avant les OfHAtADES
d'Espagne, l'audace de se porter, à la face
du khalife de Baghddd, en chef de l'Isiamisme, et que cette audace
futjustinée
par le haut degré de puissance auquel, après moins de trente ans, sa famille
parvint en Orient. Quand En-Nâs'ir eut pris aussi le titre d'~nr-MMM-
MM~tK, l'Mamisme avait trois chefs l'un à Ba~M~, l'autre à ~aM< ie
troisième à Cor~Mc.Il est curieux de rapprocher la durée des règnes de ces
trois émules".On dirait que la Providence, en aidant les deux émîrs occiden-
taux à consolider leur œuvre, voulut faire apparaître le signe de décadence
dont sont marqués tes pouvoirscontestés.A dater de l'an 3a5
(036-937 de

'y..4.t.V,p.537,6'sërie. p!
plusieurs années encore, une existence misérable,
BaMtt, 1.1, p. fto, L ta à 91. A cette der- Et-Mok'tadir avait jeté sur le khalifat une décon-
El
nière ligne, il va jusqu'à dire que, par son Ns, si~
sidération que. la cruauté d'EI-K'âhir, son n'ère
'ObaÏd-AUaIi s'empara de I'e. Or, nous et son successeur, ne fit qu'accroître pendant
savons à quoi nous en tenu' sur cette conquête di
dix-huit mois d'un règne insensé. Mais Er-Râdhi-
du Mahdi. bf
ben-Mok'tadir, qui succéda à son oncle en 3 s a,
'm<Mv.tV,p.96. porta pour ainsi dire le dorniër coup à ce pou-
P(
EI-Mok'tadir, vingt-quatre ans (ag 5-3 30); va
voir déjà compromis, en créant la charge d'enMr-
Et-Mahdi, vingt-quatre ans (àoy-3aa); 'Abd- <OHM)'<{(ém!r des émirs). Le klialife n'excita
e~
er-Rah'man-en-Nas'u-, cinquante ans (3ob-35o). plus la compassion comme sous Mok'tadir, il
pt
On voit que, pendant vingt ans (de 3oo à 830),), n'
n'inspira plus l'horreur cônune sous Ei-K'ahir, il
ces trois princes régnèrent simultanément, in
inspira if pire des sentiments, le mépris des po-
Mpnt~surletr~nedes~ pulations pom'un souverain avili. Moh'ammed-
pl
treize, ans, deux fois déposéet rétabli, puis pré- ibn-Râïk', qui le premier remplit les fonctions
ib
cipité une dernière fois, pour mener, pendant d'
d'énur-et-omara, arriva à B<Ma<< pour prendre
t8A ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
) r~ctr~~ .t, ]~
J. (j.),t'histoire nous montre le L~~):f~ ,]~ D ,.<.J~~ ~~).t
khalife de
~aas
~A)~ de ~<;f~
réduit
au rôle pontife
qui récite la prière publique, et voit encore figurer son nom sur les monnaies,
mais qui reste étranger aux aSaires de l'État, sans plus compter pour rien
dansle gouvernement des peuples. L'Orient, dès lors (xe siècle de notre ère),
présenta le tableau que la France, aux vu"et vin" siècles, avait présenté dans
la personne de ses maires du palais et de ses rois fainéants. L'unité de l'empire
était brisée, ses fractions disperséesn'étaient plus unies par le lien de J~M<
abandonnées à elles-mêmes, elles pouvaient entrer en lutte sans que la plus
faible eût l'espoir de voir s'étendre la main secourabled'un pontife désormais
impmssanLietétaTel était l'état de l'Islamismeau moment de la mort du Mahdi.
impuissant.
t). A~u-'i.- Abou-'I-K'acim-Moh'ammed,plus connu sous le nom d'El-K'aïem-Biamr-
Abou-'I-K'acim-JM
Ailab et
.~OHAMMEn.AHab',
et appelé
appelé 1par quelques-uns Abou-Nizâr~, fut proclamé le jour de la
mort de
mort de son
son père.
père. Il était âgé de quarante-trois ans~. (tEl-K'aïem, dit Ibn-
TT~tl <'t
tfH'ammâd, tint secrète la mort du Mahdi pendant un mois; d'autres disent

possession de la nouvelle charge, le a zou-'l- cinquante-cinq ans quand il mourut en 334; il


h'idjah 3a~* (dimanche i3 novembre g35 de était donc né en a yet, par conséquent, il avait
J. C.). Cette charge ne tarda pas à devenir héré- quarante-trois ans en 3 a a. Voii& pourquoi j'ai
ditaire le khalifat n'existait plus que de nom. dit plus haut qu'il était né on ayg ou a8o, et,
Abuifeda: ~MM/. Mt~em. t. 11, p. 38a, page 6 8. que, quand itquitta&:MMM~en a8g,
i. 16, et p. Mo, l. 9. c'était un enfant de .neuf ou dix ans. Ce qui m'a
!bn-Kha!doun, H. d. B., append. tt au t. H fait donner ici la préférence à Findication du
de la trad. iranç., p. SaS. Baiân, c'est que, sur les dates, Ibn-H'ammâd
Ibn-H'ammâd' dit formellement qu'Abou- est souvent en défaut, et, par exemple, ici on le
't-K'âcun avait quarante-deux, ans quand le pou- surprend faisant mourir Et-Kâïem en 334, à
voir lui fut déféré en 323; il était donc né i'âge de cinquante et un an', quand, d'après
en a8o". Ibn-Khanikan'' précise en moh'ar- l'âge qu'il lui donne en3aa, il devrait dire cin-
ram 280; suivant Ibn-'Adzari°, ce prince avait quante-quatre ans.

Et-Makin, p. ao3, i. a~. Sur ]bn"Raï): voyez, dans Ibn-KhaHikân, l'article loN-MOff'M (n° v'A,
fasc. vin et t!, p. Ft" à F~; t. I)! de la trad. angl., p. a~a à 276). On trouvera, dans le consciencieux JMe-
motf'e de M. Defrémery sur <ef!e'm<rs-e!-om<!ra,un ensemble de faits qui atténuent la faute commise par Râdhi.
(Acad. desmsef!~t. et &e!e< Saoattts e<r<tt)g' t. H, p. tto à ii5, t" série, t8aa.) J'ai consacré plus, loin une
note assez étendue à énumérer les emirs-et-omarâ qui ont gouverné t'M&' dans ta période dont je m'oceu}fe.
~0)r')m~(J./).,t.XX,p./t7a,4'séne).
C'est l'année que Siivestte de Sacy fixe pour celle de sa naissance. (Druzes, t. I, p. cuHxvu.) <.
ïttN~ oM<M(-e!Kin, n" fasc. vil, p. )~'j, ). to (t. HI de ia traduction anglaise, p. t8&). ~D'autres,
«ajoute-t-il, disent en 282, d'autres encore, en a~y.))
'B<tmn,t.I,p.~)1,).Aet5.
'Chronique(J. A., t. XX, p. 476, &'série). A,cette page, on lit 335 au lieu de3M, mais c'est évidemment
par suite d'une faute de copiste dans le manuscrit ou d'une faute d'impression dans )à traduction de M. Cher-
bonneau, car fauteur ajoute câpres un règne de douze ans et sept mois,)) ce qui netaisse aucun doute sur rannee~
qu'i) a voulu désigner, pnisqu'H n'existe aucune incertitude sur.ta date det'menement.
LIVRE QUATRIÈME. –CHAPITRE Il. 185
tfune année entière~
entière ~s Le motif de ce mystère, ajoute-t-il, était qu'il voulait
rassembler des troupes à Barlc'ahpour maintenir l'Orienta et envoyer une
armée à Tdhartpour tenir en respect l'Occident, avant que la funeste nouvelle
transpirât dans le public. Tous les auteurs s'accordentà représenter ce prince
plongé dans une profonde douleur, dont une des manifestationsfut de s'abs-
tenir complètement, le reste de ses jours, de monter à cheval dans la ville
d'N-M~MtA, sauf en deux occasions~.A peine fut-il sur le trône qu'éclata, Révolte
dans la provincede Tripoli,une révolte, dont un certain Ihn-T'âlout-ei-K'arschi. dans la province
deTripdi.
qui prétendait être le Mahdi, fut l'instigateur et le chef. A sa voix s'était sou-
levée une masse de Berbers, à la tête desquelsil marcha sur Tf~o~ pour faire
!e siège de cette ville, qui, loin de se rendre, se défendit avec vigueur et fit
éprouver aux assiégeants des pertes considérables. Bientôt les Berbers, ayant
reconnu l'imposture du prétendu Mahdi, le massacrèrent et envoyèrent sa tête
à Ei-K'aïem-Bidmr-AHah\ Mais c'était de l'Occident que devaient venir les
plus grandes dimcuités du nouveau règne; et cependant Et-K'aïem, jaloux de
continuer ia politique de son père, envoya, dès 323, une escadresur les côtes Saiidctttegirn
d'Italie. J'ai, par anticipation, dit un mot de cette expédition, qu'Ibn-Khaldoun, (93~35
de .).€.).
dans le passage que j'ai cité plus haut, place en 3a3, ce qui ne l'empêche pas

Chronique d'Ibn-H'ammad, traduite par aurait eu pour but certains projets sur t'~g~e,
M. Cherbonneau (/. t. V, p. 5~9, 5° série). projets que, du reste, nous verrons bientôt se
ïbn-et-AtMr'. Abou-'i-Fedâ" et tbn-e!-Kha't!b"°° réaliser, et dont on pourrait peut-être voir aussi
disent une annëe entière; mais la Chronique de un indice dans les préparatus dont parle le BoiaM
Cambridge assure que la mort du Mahdi futt (t. H, p. ftt, l. t& à t6). tfLe premier soin
connue en Sicile le a 5 août g3&~ (lundi 11 ra- tfdu nouveau souverain, dit-il, fut d'ordonner à
madhân 3 aa), par conséquent, six mois après fses gouverneurs de toutes les régions de <abri-
t'évenement <rquerdes armes et les divers engins employés à
J'ai dit que!e seu! &uit desdeux expéditions fia guerre."
du Mahdi en ~~<e avait été l'occupation de tbn-H'ammâd, à la page indiquée note 3 de
Bart'aA. Rien n'indique que tes gouverneurs de la page précédente. B<tf~, 1.1, p. t~)~, t. 6
MM'f songeassent à reprendre cette possession. à g. ttm-Khatdoun, NM<o!'redes Berbers,
Ei-K'aïemn'ayattdonc pas awat'MteMtt'Orient, appendice 11au tome tt de la traduction française,
oùi!ne possédait rien et qui ne ie menaçait pas. p.598.
Dans cette position, si le fait indiqué par !bn- \M~t.Vm,p.)~,t.i3àat.–
H'ammâd est exact, on peut regarder comme Mm, t. p.t~, 1. < à a N. <i'.B., a )a
vraisemblable que l'envoi d'une armée à Barklah page
10 ci-dessuscitée.

'NM!,t.VHt,p.f))',).ttetia.
'KKa<.mtti!eMt.,).U,p.38a,).t6ett7.–])aeopiëmotàmot!bn-et-Ath!r.
''N-H'~)M-e~M<!r~'<'Mma(inCasm,t.p;t9~,co~.aetnote~).
''Ctt-OK.C<tHtatt-.(inGregono,p.it6,).95).
~n)K.C<tHtatt-.(inGregorM,p.M,).95).
il. 9~
fi
186 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
auteurs' de la placer à une époque avancée de tannée 33&; erreur évidente
et d'autant plus inexplicable qu'il avait copié Ibn-el-Athîr, dans lequel on lit
Deuxième En l'an 3a3, Ei-K'âïeml'A'iide fit partir une flotte de i'T~'MA
expédition
pour attaquer
? le pays des Francs. Ses troupes s'emparèrent de la ville de Gêneset
rontre Gènes. opérèrent
ftensuite une descenteen Sardaigne,où elles
Prise
attaquèrent les habitants et brû-
f)e cette titjp. ttièrent un grand nombre de vaisseaux; de là l'escadre se rendit à j~M~cMt,
«incendia aussi les vaisseauxqui s'y trouvaient, et rentra saine et sauve au
ffport
Xevoite La mort du Mahdi avait rendu à Mouça-ben-Abi-'I-Auahtoutes ses espé-
f)ans)eM:~hrib.
rances, et cependant il ne paraît pas avoir donné directement le signal de la

<<.B., t. II, p. 639, de la trad. franç. tent deux variantes, ~3~' <!t <~j. Je consi-
~m:7, t. VIII, p. f~r, L 7 a to. Ce dérais donc cette dernière tecon comme la bonne,
passage d'lbn-e!-Atb!r, fort abrégé par Ibn- car il n'y avait rien d'invraisemblable à ce que
~Adzart', a aétécopié par Abou-'t-Fedâ par En- la flotte africaine se fût rendue de la Sardaigne
NouaM", et par ïbn-Khatdoun, qui dit que frla à l'entrée de l'Adriatique par le t!efro!de ~MMe,
"flotte africaine se dirigea vers les côtes de Syrie et eût été incendier les vaisseaux grecs dans un
"et brûla les vaisseaux qui se trouvaient dans port de ~'or/oM. Mais toute. incertitude semble
"le port de Ce~ree." M. de Slane explique que levée par un manuscrit de Dzahabi, cité par
le manuscrit d'tbn-Khatdoun porte iL~9~; la M. Amari' qui;assure qu'on y!it i~j (~'oMe),
correction qui consiste à lire solution qui a d'ailleurs pour elle une vraisem-
~L~9 appartient
donc au traducteur, et je ne la crois pas heureuse. blance complète. En tout cas, la leçon jL~t~j
D'abord, bien qu'en effet on lise dans est à coup sûr une faute de copiste, puisqu'on
un des manuscrits d'Ibn-el-Athtr et même dans sait par Edr!s!°, par Iak'out', Abou-'i-Fedâ~R,
le texte imprimé, M. Tornberg, le savant éditeur S'afi-ed-Din' Soïout'i', queA''af&M était une
de ce texte, prévient que ies manuscrits prësen- ville sur les bords de l'Euphrate.

BaittH, t. p. Ht, ). 17 et t8. Il se contente de dire «H (Et-K'âïem) fit sortir ta'k'oub-ibn-M~k' avec
fune Bette vers le paysdes Bcrnn, et il s'empara de G~Mo.;)Confondant d'ailleurs avec la
première expédition,
il place la prise de Gênes en 3aa. Abou-'i-Mah'&cin a fait un autre
genre de confusion en attribuant à Isma'ïl-
e!-Mans'our cette expédition de 3s3. (En-Nodjoum, t. H, p. r~v, 1. 8 à ) t.)
b Annal.
mM~t., 1.11, p. Sg/t, L i4 â t6. Voir, p. ~Sg et 760 de ce tome Il, la note de ReMte dans
laquelle, d'après Sigebert de Gemblours, savant écrivain du X)' s~de, cette prise de G~tMiest très bien ptacée
en 985; or l'année Sag de t'hegifë comprend du n décembre ~34 au ag novembre 935
° InGregorio.p. i&, ). 7 A 10. A cette page, une note d fait observer que ie manuscrit d'En-Nouaïr! ne donne
pas la date de cette expédition, qu'Abou-'i-Fedâ rapporte à l'année 3a8. Cetteindication est une erreur, OHplus
probablement une faute d'impression, car Abou-'t-Mâ (note tci-dessutt) dit 333. Ibn-et-Khat'tb (in Casiri,
t. II, p. tgtt, uote&)mentionne aussi la prisedeGAiM, maistrèsbnève'ment et sans indiquer dé date"
''S<m'ta<<e!JMMM<HMn:~t&et7M,t.U,p.t8o,et'hote5decettepagej8o.
Géographie, t. H, p. i38, l~a.
MoM~n~, p. )e', ). 17, et p. )v', ). 3.
Géographie, p. <)f, t i (t. ii de ia trad. de M. Reinaud, p. <i6). Voyez aussi p. t~. et fA).
'a)'<:<Mi-<t't'tM',t.!t,p.)~.),).8.
~.oM-e!-LoM&,p. ~'1, coi. t.
UVRE QUATHIÈME. CHAPITRE II. 18
révolte qui éclata dans le .~oaVH'~dès
data dans MagVH'~ l'année 3 a ou
dès l'année ou au commencement
commencement (dede
3 a 3. Ce fut Ah'med-ibn-Bekr-ibn-'Abd-er-Rah'mân'-ibn-Abi-TeheL-ed-Djo- 0- ib.
ihn-Abi-'t-'A!~).

dâmi qui, après s'être rendu maître de Fês, tua H'amed-ibn-H'amdânet son on
r
rc~en(tt'

fils, et envoya leurs tètes à Mouça, qui, à son tour, ies fit porter aux pieds dsS

d'En-Nss'ir, à C<M'</OMC, par un certain Sa'id-ibn-ez-Zerrad « Rentrant alors


tt'S
etdans le territoire du M~n'&, dit !bn-Khaidoun,Mouça-ben-Abi-'i-'Âttah s'em-
m-

tfpara de toute cette région et donna le gouvernement de F~s à Ah'med-ei-


el-
Djodami,~ pendant que lui-même, toujours entraîné par sa haine contre ies es
EattisiTES,portait la guerre chez ces du
princes Rfl et du pays des ~<m<!mA Hxpeditit.~
à dûM~H'OU)'.
Cependant, la nouveHeque MeïçourFati, générai~'Ei-K'aitem,s'avançaitt. à
iatete d'une armée nombreuse, n'osant pas hasarder une bataiiie, il alla s'en- n-
fermer dans la forteresse de :LoM\ Meïçour alors marcha droit sur Fês. «En ~tl s
Sit'j;ede~ês.

C'est cet ~Abd-er-Rah'man, grand-père de u i'appette) était ouâli de M&OM)',et il passa au


Ah'med, qui, à une date comprise entre a 45 fil de l'épée la garnison de F&, composéede sept
et aga, chassa tah'ïa H du ~Mr~'ef des A'~tht- m~ite hommes, ce que ne dit pas son auteur, U
OMaNt'Mo et fut un instant ma!tre de Fês. est permis de se demander quel aurait pu être
Et-Bekr!, p. )fA, t. 9 &ti (J. A. t. XIII, aJVatoxrie rôle de cet indigène, puisqu'un re-
p. 366 et 361,5' série). BeMa, t. I, p. Hf, présentant de la' famille S'AUH' y commandait
i. to a i3. A''or<'<M,p. tf, 1. 5 a y (p. 71 alors, ainsi qu'on le verra bientôt.
de la trad. lat.; p. 11~ de ia trad. franç. °). d. B. append. u au t. It de la trad. n'anç.,
Ibn-KMdoun, H. d. B., t. I,p. )\t)". Lu p. 5 a g. Ibn-Khaidoun suppose ici que Mouea-
a i4 (t. 1 de ia trad. franc., p. a6g). Ces ibn-AM-'i-'ASah avait quitté !e territoire du
récits, qui sont les mêmes au fond, présentent tMa~Aft'~ ce qui n'est nullement démontré.
cependant quelques dijSMrences. Ainsi on remarque EI-Bekr! mentionne la ville de Z.oMt*, et
de légères variantes dans la manière dont est écrit nous avons vu le J~'ar~i! ta compter au nombre
le nom complet de Ah'med-ibn-Beiu' ainsi en- des villes dont tbn-AM-'i'ARah s'empara, sui-
core E)-Bekr! et !bn-'Adzar! disent que le fls de vant lui en 3i 3 (suivant nous en 3,<y), au nom
H'amed-ibn-H'amdan&ttmis à mort, tandis que, des Fii'tMUEs. En outre, je lis dans ibn-Khat-
suivant tbn-'AM-et-H'aUm, i! iut envoyé à doun <rOn trouve, dans les montagnes de ï'Ma
Cor~eween mêmetemps que la tête de son père; tfet dans la contrëe qui se prolonge de là jus-
et Ibn-Khaidout)Ln9 &it ancane mention de ce ~qu'aux me'M Lo&~tj quelques autres
nis. Au dire de Conde", qm a cependant copié tribus s!anhadjienne%,teHesque )es JBet'oMM,les
te ~'art' cet Ah'med-ibn-~K-~h' (comme tt.itf~e, les ~eMt'-OM~fMt(ou.O~r~M) et les

Jenepuism'empecher défaire remarquer qM, par suite d'une faate d'impression, ta tradnction Mine omet
te mot <h) entre Bekr et 'Abd-er-Rah' mân, et que
ta mêmeomMsion,qui n'existe pas dans te texte, se r<Arouvt
dans)a
traductiohMn~aise.J'atdejàeuotcasicndesigndérunecomdidencedamémegeBre.
Le BaMnomet:lbn-'Abd~r-Bah'mâ~; te Ca<-<'f~ dit Ab~ au Heu de Bckr. et Sehet au Heu de Abi-
Sehe) c'est une transposition du mot AM; !bn-.Kha)deun, dans tes deux cas, supprime ce mot.
*~M(.<h!af<Omtn.<!e!M~fa&.eMB<pana)t.f,p.&i6et&M.
'DM<y.a<tr.,p.~ 1. XIII, p,356, 5' séitiéj.

a&.
188 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

Kl'an 3a3, dit El-Bekri 1, MeïçourleFati arriva en ~ag~'i~. Ayant fait arrêter
frAh'med-ibn-Bekr, qui commandait à Fês et qui était sorti de la ville pour
ftvisiter le camp, il l'envoyaprisonnier à N-MtA</M~. Les habitants de Fês ayant
n alors pris pour-chef H'açan-ibn-K'acim-eI-Louâti, Meïçour tint leur ville
ttbloquée pendant sept mois, avant de se décider à la retraite. El-Bekri,
comme on voit, garde le silence sur les circonstances qui accompagnèrent
cette arrestation, et qui indignèrent les habitants de Fêsau point de les pousser
à une défense désespérée. Ce fut évidemment peu après l'arrivée de Meïçour
devant Fêset avant que la capture de Ah'med-ibn-Bekrfut connue en T~MsA,
qu'El-K'aïem envoya un renfort en Maghrib; mais, pour la clarté de ce qui va
S)
suivre, je dois dire ici quelques mots rétrospectifs sur A~&OMr.
Evénements On a vula villede A~coMr détruite de fond en combleen 31 par Mouça-ben-
df'iikou)'. A
Abi-'l-'Ailah, entièrement dévoué alors à la causedes FÂT'tMtTES. El-Mouaïed,
ri
quiycommandait, était mort en défendantsa couronne; les autresmembres de
la famille des BEm-S'ÂuH' avaient cherché un refuge dans la montagne de ?et?t-
e<!tm~m, nommée aussi ~OM-fasssM, montagne occupéepar les BeMt-/s'~<eM~.

tfZo/mt, peuple dont ces montagnes ont pris le f


"ville avecde riches présents et une grosse somme
"nom') H y avait donc une tribu, une ville et d'argent,qu'il vint déposer aux pieds de Meiçonr.
un massif de montagnes portant le nom de fCe!ui-ciaccepta tous les dons offerts, puis aussi-
~M'. fftôt, faisantsaisir Ah'med, il donna l'ordre qu'en
Descr. de l'Afr. septentr. p. )fA, i. i4 à i88 le chargeât de chaînes et qu'on renvoyât à El-
(J.~i.,t.XHI,p. 36t, 5'série).–Cettecanture fMa/t~M~ Au dire d'fbn-KhaMoun, le généra)
du gouverneur de Fês estracontée diversement par fat'imite, ayant attiré Ah'med dans une confé-
chacun des historiens qui en ont parlé. Suivant )
rence, le fit arrêter et conduire à N-MaAfK'ctA d.
fbn-'Adzar!, Ah'med-ibn-Bekr vint au-devant du Malgré les nuances du récit, on voit assez clai-
général fât'imite, qui le fit arrêter mais, comme rement qu'i) y eut là un acte détoyat, qui souleva
Et-Bekr!, il laisse dans t'ombre tous ies défaits l'indignation des habitants de F~ et entraîna tes
de ceti e scène.Ibn-'Abd-et-H'aiim qui prétend, plus fâcheuses conséquences. Nous verrons Ah'-
je ne sais pourquoi, que Meïcour fut envoyé en med-ibn-Bekr reparaître sur la scène.
2 Et-Bekri,
Mag'Ar!&pour venger la mort de 'Obaïd-Allah, p. t., l. n; p. L 7; p. tA,
père d'Abou-'t-K'acim, s'exprime ainsi "Après ). t8 et to (J. A., t. XtII, p. t65, 17~, i8s,
ff quelquesjours de siège, Ah'med-ibn-Abi-Bekr 5'série).bn-Kha)doun,N. d. B., 1.1, p. fA)",
Trésoiut
,V. de faire sa soumission; il sortit de la i. ao (t. I! de la .&&
trad. franc., r.
p. t3f) ').J.

'H.<LjB.,t.),p.r~r',L3)etas!(t.Udetatrad.franç.,p.t33).
''B<tMtM,t.I,p.f)\).5ay.
X'art'<!<,p. or, 1. oa)4(p.7i et 72 de la trad;tat.p. ti&etti5doiatrad.fran{.).HdonneauMahdi
le nom de 'Obaid-Aiiah-d-Fihn mais ie manuscrit de la bibliothèque de Leyde dit ~j~A~.
(~AA))),
H. d. B., t. 1, p. tvt", ). t~t à 17 (t. 1 de )a trad. franc., p. a6;)). Ici Iba-Khatdoun place très bien cette
expédition en 3a3, comme)*! font EI-Bekrl, Ibn-'Adzâri et )bn-'Abd-e!-H'a!im.
C'est par erreur, comme i'a déjà dit M. de Stane (note ~t de cette p. t3g), que le texte dit (~)~.at ~f.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 189
La prise de possession
ssessiondede Ceuta par En-Nas'ir
En-Nàs'ir en 3t3 t avait
avait rendu le courase
courage
à ces pr inces dépossédés.Ayant reconnu pour chef Abou-Aïoub-Isma'ïl-ibn-
'Abd-el-Melek-ibn-~Abd-er-Rah'mân-ibn-Sa'ïd-ibn-Edns-ibn-S'âlih', cousin d'E!-
Mouaied, ils se mirent à reconstruire la ville que S'âlih'-ibn-Mans'our avait
fondée~, et ils y rentrèrent en 320 car je lis dans Ibn-Khaldoun rc Lenouveau
<tchef,ayant rebâti et repeuplé la ville de Ndkour,y habitait <~pMt's trois ans
« quandMeïçour,commandant de l'armée qui faisaitalors le siège de jF~s.. n
Abou-Aïoub régnait donc en 323 à ~V~oMr,quand Abou-'I-K'âcimfit partir
pour le M~'An'6S'andal le Fati, son serviteur nègre, afin de porter secours
à Meïçour, dont il n'avait pas de nouvelles depuis longtemps. S'anda} quitta
E/-M~MÂ. en djoumâdi-el-akhir 3 a 3~, et, conformément aux ordres qu'il
avait sans doute reçus, il s'avança jusqu'à D/OM<<!ss<Mt-M;~
où il donna quelques jours de repos à ses troupes De là il atteignit ferras
(~J*~), d'où il écrivit à Abou-Aïoubde se rendre auprès de lui. Le prince de
A~OM~,qui avait déjà quitté sa ville pour s'enfermer dans le château d'~M~,
envoya des ambassadeurschargés d'assurer le général de sasoumissionau gou-
vernement fat'imite. Peu satisfait de cette réponse, S'andal fit partir des messa-
gers avec missiond'insister pour qu'Abou-Aïoubvint le trouver à son camp. Sur
la nouvelleque ces messagersavaient été misà mort, le général fat'imite marcha
sur Akri et prit position à ~Ves<~ (t-~L~), point voisin du fort d'~4~ et ancien
théâtre de la mort de Sa'ïd-ibn-S'âIIb', qui succomba CM
UUt OU~~Uim~tt en ~Ut~
3o5 OUUOH30
sous les HU'JUB
coups
de Mas's'âlah-ben-H'abbous.Après huitt jours
jours de
de combats,
combats, S'andal
S'andal emporta la
emporta la S'andal

place de viveforce un vendredi de chaouâ!


oua! 323
3 2 3 (du
(du au
au a5
a5 septembre 935
septembre 5
5
o35 de s~empare
1-
d,cette ville.
'Ët-Behr!.p.iin.utt.(J.t.XHI, repos à ses troupes, et n'avait-il pas à s'assurer
p.i8i,5'sërie). des dispositions du prince edrlsite qui y gou-
'7j'B.,t.p.I.7&8(t.Hdeia vernait ? Cette question mérite d'être faite, car,
trad. M'anç., p. i4a). La suite du passage avec une troupe probablement peu nombreuse,
que je cite ici montre qo'tbn-Khatdoun n'a pas il courait risque, en cas d'hostilité sur ce point,
suivi ie récit d'Et-Bekr!;suivant lui, S'andal faisait de se trouver placé entre deux corps ennemis.
6 Um-KhaIdoun donne à ce château le nom
partie de i'armée de Meiçour, et ce fut ce général
qaiie détacha, avec un corps de troupes, contre d'~e<M:(j_{,=.)'); mais ses manuscrits pré-
~&OMr.. sentent des variantes au nombre desqueiies se
3 est très vraisemMabte que, peu de temps trouve celle d'~ent. (H. <LB., t. II de ta trad.
après, Ei-K'aïem vit arriver à F<-M<!A~!aA Ah'- franc., p. i4a, note t.)
med-ibn-Bekr, que Meï~ourtai avait envoyé. Le premier vendredi de chaouat 3a3 tombe
S'anda! vontut-i! seutement, en s'arrêtant à le a (4 septembre ~35 de J. C.); le dernier
D/ef<!oM-N'<MMtt-t~t-~&<c&, donner du tombe le a3 (a5 septembre ~35 de J. C.).

'H.tJ'.B.,t.t,p.f~<,).to.
190 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de J. C.). Isma'ïl et presque tous ses partisans périrent dans le dernier assaut;
ses femmes, ses parentes, deux de ses jeunes enfants, toutes les richesses
ren
renfermées dans la citadelle, tombèrent au pouvoir du vainqueur. Le général
fât'imite, après avoir installé à Ndkour un gouverneur ketâmien, nommé Mer-
fât'i
mazou, alla rejoindre Meïçour, qui était toujours devant F~s. Mais à peine
m~!
HtteHstt'Ppt'ise s'était-il éloigné, que Mouça-ibn-Roumi, un des membres de la familleS'àhh'
séti

Reni-S'iiiih'.
descendit en force du Djebel-Abou-'l-H'assan,égorgea Mermâzou, ainsi que la
df~

petite garnison qu'on lui avait laissée, et envoya la tête de cet officier à Fémî''
peti
des croyants, 'Abd-er-Rah'mân-en-Nâs'ir~.
des
iLa longue durée du siège de Fês avait sans doute encouragé Mouça-ibn-
Roumià tenter ce coup hardi; mais les événements qui s'étaient accomplis sur
ROL
d'autres points, et qui tous avaient évidemmentia même cause, durent y con-
dat
tribuer beaucoup aussi. On peut croire que, si Mouça-ben-Abi-'l-'Âfïah
trib ne passa
pas
P~ alors dans ie ~a~M'OMc<!(', comme va nous le dire Ibn-Khaldoun, il
y
y~ excita des soulèvements qu'on pourrait, avec plus de vraisemblance peut-
n~otte être, attribuer à Moh'ammed-ibn-Khazer3.Nousavons vu plus haut qu'Abou-
etrf
~T~rt.
MAiek-ibn-Iar'meraçân-Abou-Schoh'ma-'l-Lahtdhi avait remplacé H'omaïd-ibn-
ïes'el dans le gouvernement de Tdhart. « Les Berbers, ditIbn-Khaidoun, se
ïes~
s révoltèrent contre cet officier, et le bloquèrent dans sa ville à l'époque où Ibn-
srë
KAbi-'i-'Anahpassa dans le ~a~n& centralafin d'y faire reconnaître l'autorité
~A]
))ëfcction n des OMAÎACES.
(tdc Parmi ies chefs qui se ranièrent, à cette occasion, à la cause
'h)j;ouverncur jcfdes khahfës
d'Oran. espagnols, on remarqua Moh'ammed-Ibn-Abi-~Aoun,seigneur
ttdld'Omm La date de cette révolte de 7<~<M'<
.d'< nous est donnée par Ibn-'Adzar!
!fLes gens du pays, dit-il, se révoltèrent contre Abou-Mâlek-ibn-Iar'merâçân

Ibn-Kha!doun*donneta gënëaiogie de Mouca- pendant le siège de Fcs, comme on va le


ibn-Roumi identiquement comme la donne E!- voir, et, plus loin, nous aurons la preuve qu'ils
Bekd; mais aux lignes suivantes, il donne, d'a- eurent lieu à une époque assez avancée de ce
près le JMt&'t~, une généalogie de ce prince qui siège.
bouleverse complètement le tableau de la famille N. ~.B., t. p. )~,t. 19 hi<t (t. 1 delà
des BEtft-S'At.iH'. trad. franç., p. a 83 et a84).– Si réellement
E)-Beh'i, p. ~A, i à ai (yoMrHa~ asia- Moh'ammed-ibn-Khazer avait pris Ori&: en 317
tique, t. XIII, p, 181 et 189, 5' série). Ibn- et en avait remis le commandement à son fils Ei-
Khaidoun, NM(o:re des Berbers, t. 1, p. CM, Kheïr,i) n'est pas douteux que ce Maghrâou~h
i. 8 à t8 (tome [[ de la traduction française, en fut chassé, dès l'année suivante, par Mouça,
p. i4a). et que celui-ci y rétablit Mph'ammed-ibn-Abi-
Ces soulèvements eurent certainement lieu ~Aoun.

H.t<.B.,H,p.fAO,Lt3eti~(t.ndetatrad.fran{.,p.t~a).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 191
Ket le chassèrent en 3a3. Ils se donnèrent alors pour gouverneur Abou-'f-
ttK'acim-el-Ah'dab-ibn-Mas's'âlah-ben-tTabbous~ Evidemment, ce fils d'u'i
des serviteurs les plus dévoués des FÂT'IMITES s'était laissé entraîner à passer
au parti des OMAÏARES.
Cependant tous les efforts de Meïçour échouèrent devant la vigoureuse dé- ~)de)'he;;ire
((;<)3fi
fense des habitants de Fês. L'arrivée du renfort qu'avait amené S'andal ne
.ffj.r,.).
changeait rien, paraît-il, à la position relative des combattants; d'aifieurs le
soulèvement du Maghribcentral était devenu un péril pour l'armée fât'imite,
et, après sept mois de siège sans résultats", le générai d'Abou-'t-K'âcimse vit
réduit à proposer un accommodement.Il accorda (on pourrait tout aussi bien <~))nht(atmt)
dfF's.
dire il obtint) la paix moyennant le payement de six mille dinars et la livraison
d'une certaine quantité d'approvisionnementsdont les assiégeantsmanquaient.
En outre, les habitants de Fês donnèrent acte par écrit de leur soumissionà
t'émîr des Musulmans, Abou-'f-K'àcim-ech-CMï,et prirent l'engagement non
seulement de faire dire le khot'bah pour iui dans toutes les chaires, mais de
frapper la monnaie en son nom. Ibn-Khaldoun, au moins dans un de ses ou-
vrages, semble chercher à dissimuler ce demi-échec et à masquer la néces-
sité dans laquelle Meïçour se trouva. (f!! les tint-assiégés, dit-il, jusqu'à ce
Kqu'Us consentissent à reconnaître la souveraineté des FÂT'mrTEs et à leur
« payer tribut. En se retirant, il confirma H'açan-ibn-K'âcimdans le gouver-
<rnementde ia viite~ Ce dernier fait, emprunté d'ailleurs à Ei-Bekri", est, à
lui seul, très significatif: on ne laissejamais volontairement son ennemi à la
tête d'une population à laquelle il commande; c'est toujours une obligation
qu'on subit. Du reste, tbn-Khaldoun, qui n'est jamais né par ses appréciations
antérieures, pas plus que par ies dates qu'il a fixées, dit auteurs: ~En 823,
tfl'eunuque Meïçour entra dans !e Maghribet mit le siège devante; mais la
nKrésistance qu'ilM yy trouva
tHStsmnçe qu fut si
trouva nn si grande )] repartit pour r~n&'M~. Ici, non
qu'il
grande qu
~u)tn:~tttei);uuutft~rtK.tM~.nmt,ttuu

Bai<!s, t. 1, p. f.o, i. et 3. Si court que et par tbn-'Abd-et-H'aUm, qui nous fait, en


soit ce passage d'ibn-'Afiz&ri, il jette beaucoup o~
outre, connaître les conditions du traité °.
de lumière sur te récit d'Ibn-Khaldoun, qui, }ui, "N.<<.B.,t.p)~,Li8ett9(t.tde)a
caractérise la nature du mouvement opéré à tr
trad.(ran~p.a69).
Tdhart. Dewr.(~e <!ep(M<r.,p. )fA, L t8 à ao
Cechinre de sept mois pour ta durée du (J A., t. XIII, p. 36t, 5' série).
(J.
5
siège estdonné
e est donné par Ët-BeM',
Ët-BeM'.parpar Ibn-'Adzâr! N.<B., Il t, H, p. c"), L
1. t4 et i5 (t.!U de

h~.«. ~& .onf~h. M <f. ) .a/r t YnT p. 36), 5'sëne).


DMet-.<te!i'.Mpt<Mh- p. tfA.L t8(J.t.XH!,
B<tit!)),t.I,p,t')Y,8.
yaf<'M,p.i4 àt6(p. ~adehtrad.iat.p.tt5de))ttrad.fran{.).
192 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
seulement il place en 3 aaa al'expédition u'il a placée ailleurs en 3a 3 mais il
l'expéditionqqu'il
la présente commeun échec complet et en supprime la suite, qui a cependant
un grande importance, comme on va le voir.
une
MûK'our KMeïçourle Fati, dit El-Bekrî, ayant levé le siège de Fês en 3 a &,se rendit
tèvetesiege
et marche
«età
à OtM~f'a dont il massacrala population mâle et réduisit les femmes en
contreMouca. etesclavage2. En considérant la longue durée du siège et la date à laquelle
S'andat avait été rejoindre Meiçour,je pense qutbn-'Abd-el-H'aum se trompe
S'a

en plaçant en 3233 tes événements qu'El-Bekrî place ici en 3a&; mais il s'ac-
corde très bien aveclui pour dire que, frtesdifférents points du traité avec les
COi
ethabitants de J~s étant réglés, Meïçourleva le siège et se porta contre Mouça-
~h
ffben-Abi-'l-'Anah~. Le fait important de cette secondepartie de l'expédition,
~b
c'est
ce que les ~e?M-MoA'<Hmt~ avaient fini par comprendre qu'en se soumettant
à En-Nâs'ir, ils ne pouvaient que devenir la proie d'Ibn-Abi-'l-Afian,leur en-
à]]
nemi acharné, qui, lui-même, était désormais dans la dépendance du khalife
ne

LcsËdrisites omaïade. Ils s'unirent donc franchement au général fât'imite pour combattre
on
sejoignent
àaMeiCOor.
l'ennemi
el commune De nombreuses rencontres eurent lieu, dans lesquelles les
119eïçoar.
EDtusiTES
ED jouèrent le principal rôle et déployèrent une rare bravoure; dans
l'une d'elles, EI-Bouri, filsd'Ibn-Abi-'l-'Âflah,fut fait prisonnier, et on l'envoya
l'U

la ttrad. franç., p. a3t).


la Comme pour mul- tocantes, et à trois journées de ~s, sur la route
tiplier ses contradictions. Ibn-Khaldoun dit, dans de cette capitale à /4r'!Ma<, un des itinéraires
un autre ouvrage: «Meïçour l'eunuque arriva donnés par Ei-Bekrt".°.
<tde~'<ttf<MMaM à la tête d'une armée, enleva Fês Et-Bekri, p. )«, 10 et 11 (J. t. XIU,
fra N-D~M'~ etc. Du reste, Ibn-'Abd-el- p. &i5, 5* série). tbn-'Abd-ei-H'aKm dit aussi
H'anm, qui nous donné les détails de la capi-
a que Meïcour s'empara, par ia force, des villes de
tulation, dit, dans sa CAfent~Me "En3a3, le OMar~r'a ( Mtjj ) et de ~oMM~'a( t~e. ), t)t/~
frk'âïd Meïçour jpr<"tf! ~MM< et !ait périr ~M~a~ de Aft&Kaca&~ dé&ndues par plus de sept
"trois mille habitante." (.~<a-<'<!ff, p. t), 1. ty7 mille hommes, qui furent exterminés'
tg;–p. 83 de la trad. iat.; p. <35 de la ~'ar~j p. tf, ). 16 et iy (p. ya de la trad.
trad. franc.)y lat. p. ) 15 de !a trad. iranc.).).
Ce bourg était situé entre Kezenndïah' et Et-BeM, p. )fA. t. sa (J. t. XI! p. 36t,
Ar'îr'a, à une journée de chacune de ces deux 5'série).–Ba!as',t.p. nv, o.art'M,

*H.<B.,append.naut.Udetatrad.franc.,p.52g.
Il y avait une tribu des &~t~M& que j'ai mentionnée comme occupant le D~&eMet):-&)MM!,au sud un peu
ouest de Nâkour, ce qui montre que cette tribu était répandue sur plusieurs points du Ms~MtM-~t's's.
DM<r. de !< Mpt<!H()-p. )M, 8 a t6 (J. A., t. XIII, p. At~ et &t8, 5" série).
~'aft'ot, p. '<), t g et ao (p. 83 delà trad. lat. p. i35 de la trad. franc. ).t) parait que, peur ia seconde
desdeuxtoeatitésnommées.temanuscntdeM.BeaumierportaitX.c.
H dit que Meïçour demanda aux EcBSstTMde lui prêter leur aide contre tbn-AM-'i-'ÂfMh.Ces princes avaient
un intérêt si évident à renrir, que cette version n'est pas très vraisemblable.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 193

à E~-A~aA~M~.
nj~
Le chef rn~¡"nAt'I~an
f.A ~ht.)t'
rniknâcien liaineii
vaincu, abattu~eailm
par ce dernier revers, se vit
non nn nnnn~nr. 'l"i.H.1£\1'1C,> on v,l~
it A.T.
Muup~
encore chasse
encore une fois réduit à se réfugier dans le désert'. Meïçour alors, sans doutee dnnstefi~sf'rL
d'après les ordres du khalife fât'imite, accorda les Etats d'Ibn-Abi-'i-'Aftah aux ~X

EDIIÎSITES.KTous les membres de cette famille, dit Et-Bekr!, reconnaissent aux )X SpsÉtnts
sont remis
tt descendants de Moh'ammed-ibn-eI-Ka'cim-ibn-Edrîs-ibti-Edrïs le droit de nnxMrisitf~.
« les commander, et ils avaient <~<M's pour chefs H'açan, Kennoun et ibrahîm,t,
ntous trois fils de Moh'ammed-ibn-ei-K'acim~.n Bien qu'Ibràhîm fut l'aîné,

p.Lt8(p.yade)atrad.]at.p.n5 5 doun hii-memeaia page )v~, que je viens de


de )a trad. franc.). -H. d. B., t. I. p. t~A, citer.
). g et to (t. H de la trad. franç., p. i/t6). )bn- 'Ei-BeM,p.)~etjr')(y.t.Xni,p.36t,
Khaldoun ajoute ici f L'exempte des Boi~JKe- 5* série). Ibn'Abd-el-H'atim ne compte que
"t'aMme~ fut suivi par les BetM-'Omaf~seigneurs deux fils de Moh'ammed restant alors, Kennoun,
tfde ~Va~'OMt'J'ai déjà fait remarquer que cette ~K!était famé, et tbraMm". D'une part, Ei-Bekr!
dénomination de M~)MM)'sde Ndkour, attribuée dit que cet ibrâhim-ibn-Moh'ammed était sur-
aux Detit-'O/Hs~ est une erreur; elle est en con- nommé Er-Rahouni d( J~J ), et il est confi rmé
tradiction avec tout ce que j'ai dit, d'après Ibn- par le BaMH~dont le texte imprimé dit à tort
Khaldoun lui même, et avecce queje dirai bientôt d'autre part, j'ai dit, d'après Ibn-
J.y«J)';
en parlant de ~V~OMf. Khaldoun, q)i'!brâhim-ibn-Moh'ammed étaitfaMe
N. a!. B., t. I, p. tvf. L ai a a3 (t. 1 de la de cette branche de la famille edrisite au moment
trad. franc., p. 360). Pour se.rendre dans le de ia mort d'El-H'adjAm (en 315); il n'y a donc
désert, l'auteur dit que le fugitif traversa les ter- pas possibilité de concilier ces deux assertions'.̀ .
ritoires duM/oM!aet d'OMi'at' Dansun autre Quant à Kennoun, tous s'accordent à dire que son
ouvrage, dont je n'ai pas le texte sous les yeux, vrai nom était Et-K'âoim;Kennoun était donc un
tbn-Khatdoun semble dire qu'El-Bouri fut tué; surnom, et nous appellerons toujours ce prince El-
du moins le traducteur s'exprimeainsi: Meïçour K'âcim-Kennoun. Maiscette branche présente bien
fse mit )a poursuite d'!bn-Abi-'l-~fïah,lequel d'autres difHcuJtés El-Behri établit sa généalogie
tr)ui livra plusieurs combats, dans un desquels i) d'une façon qui n'a pas été suivie par Ibn-'Abd-
ff perdit son fils E)-Bouri')) Il est certain qu'E)- ei-H'a]!m, et Ibn-Khaldoun simplement copié
Bouri fut fait prisonnier, comme le dit Ibn-Khal- celui-ci. Ainsi, suivant le premier, Ei-K'acim-

La carte du capitaine Beaudouin indique une région d'OMt'at' au sud-est de fes, vers les sources du M!oMM.
On peut facilement admettre que Mouça s'était jeté dans les montagnes situées à l'est du point où il se trouvait,
qu'il avait traversé le cours supérieur de rOM<M-&'i'oM,et qu'i) avait ainsi gagné le haut MoMM, pour redescendre,
parie territoire d'Omt'ot', verstea~ert~B'
N. < B;, append. iv au t. de !a trad. franc.,?. 5ag.
.K'af('< p. i. 11 (p. 73 de la trad. lat.; p. 117 de ta trad. fran{.). Et-Bekr! e!. Ibn'Abd-el-H'alim
écrivent (j~=t, Ibn-'Adzâr! ëcrit (je~, et !bn-Khatdoun
Et-BeM, p.)f'),i. s 2et 3 (J. A., t. XIII, p. 362, 5' série).
BaKh),t.),p.f)\,L i3..
Le seut moyen de conciliation consisterait à admettre qu'au moment de la défaite d'tbn-AM-'I-'Aftah, tbrâhim-
er-Rahouni vivait encore, et qu'il mourut (en 3s&) si peu de temps après, que, quand il s'agit de disposer des
États du chef mikn~cien vaincu, E)-K'aelm-Kennoun, son frère, avait été reconnu comme chef de la famille des
B~t-M<'&'am~. Cette so)ution aurait t'avantage de s'accorder très bien avec un passage d'Ibn-Khaidoan (H. d. B.,
Mt.!Ideiatrad.franf.p.569).
append.itaut.!Ideiatrad.franc.,p.56o).
·
sfi
194 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DR L'AFRIQUE.

par une cause qui m'échappe le gouvernement du Magltrib, ~<:g7tn'&,Fes exexcepté, fut
remis à Et-K'âcim-Kennoun-ibn-Moh'ammed.
Et-K'âcim-Kennoun-ibn-Moh'ammed, comme tbn-'Abd-ei-t
tbn-'Abd-ei-H'anm' et
!bn-Khaldoun~ s'accordent àle dire. Après avoir ainsi assuré la de
tranquiltité
[iet.our ces régions, Meiçour reprit la route de t'M. En passant à Arschk'oul3, il
eMeïcour.
ôta le gouvernement de cette ville lah'ïa-ben-tbrahim, descendant de Soiaï-
trschk'OHi.
man-ibn-'Abd-Aliah, pour le donner à Ibn-Abou-'i-Âïch-'Aiça". Il ne se con-
tenta pas de déposséder !ah'iià, il le fit jeter en prison 5, parce qu'il avait fait
sa soumission aux OMAtAMs".frDe là, ajoute tbn-KhaIdoun, il se
porta rapi-
Kdement sur Â'at~M~m, où il arriva en 3a~t\ Mais ce retour ne
put être aussi
rapide que le donne à entendre ici l'historien des Berbers, qui oublie les dé-
fections produites par )a longueur du siège de Fês, et si, avant de se rendre
à ~rscM'oM~,le généra! fat'imite avait pu nég)%ër ~Va/MMr, où il avait cependant
à venger ie meurtre de Mermâzou, c'est qu'au moment même où il
quittait le
~~M-e~'ss, une révolution s'était faite dans la ville des BENt-S'Ann'.Ce
fut en 324 que Mouça-ben-Roumi fut expulsé de ~V~owfpar un de ses parents,

Kennoun eut un fils du nom d'Abou-')-'A!ch°, et (t. t de la trad. franç., p. 960). Suivant l'auteur,
Ah'med-et-FadM, fils d'IbrâMm-er-Rahouni, Me!cour6ta!e gouvernement d'~r~c/t&'oM~h F~'&-
eut un fils du nom d'Abou-'t-'Aïch-'Aïca sui- ibn-]brahim,etj'aiditM'M-ibn-!brahtm.Je
vant !ës deux autres, Abou-'t-'Aïch-Ah'med-ei- renvoie, pour justifier cette correction, à la
Fadh) (ils réunissent ces deux noms en un seul) page i6& de ce volume. Dans le même passage,
était fils d'Ei-K'âcim-Kenaoun". Je pourrais citer Ibn-Khatdonn dit que le gouvernement d'/ir~cA-
d'autres différences; celle-ci suuit pour boule- ~M/fut donné à Abou-'t-'Aïch-!&M-'Aïca; j'ai
verser tout le tableau de la branche des BeM- lu Z&m-Abi-Aich-'Aïca, suivant les explica-
Afo&'aHtme~.Il résulte de ces explications que, tions que j'ai données, et aussi parce que nous
pour nous (d'après E!-Bekri), Ah'med-et-Fadht savons qu'Abou-A'tch-'Aïca est mort à D/'ft'seiM/t
(frhomme de mériter) sera neveu et non pas ena()i.
d'Ëi-K'âcim-Kennoun. H)-Behri. p. l. 6 et 7 (J. A., t. XtU.
A~'as, p. e)~, t. 15 (p. y3 de la trad. lat.; p.i38,5°serie).
P- ~7 deia~rad. franc.).). Ibn-Khaldonn, Histoire des Berbers, t. II,
N. d. B., t. I, p. f~A, f. 1 et 99 (t. Il de p. )"~),L 8 et Q (t. III de la traduction fran-
ia trad. franc., p. i /)y voir aussi p. 5aq et 56g çaise, p. 981 voir aussi appendice <vau tome Il
de ce tome If l. de cette traduction, p. 5 70). Dans ces divers pas-
Voyez, sur cette ville, qui existait encore du sages, Ibn-Khatdoun dit toujours Edrts an lieu
temps d'Ei-Bekri. la note 3 de la page g et la detah'ïa.
note de la page 10. 'jH.B.,t.I.p.)vF,).ta4(t.tde)a
Histoire des Berbers t. p. )v)c,i.) a à 4 trad. franc., p. 960).).

'N-Bekr!,p.)f<,).at(J.t.X[H,p.363,5'sëne).
Mt< p. ))"), l. 3 à 6 (J. A., t. X[tt, p. 365 et 366, 5' série).
Hpbceâtortcetetenementen 3a3, eteommeU'ëtrangeerreur d'attrihuerà Abou-'Abd-A)bh-ech-Chi!)'in-
carcérationde tah'!a,~h e! successeur d'tbraMm.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 195

'Abd-es-Semïa'-ben-Djorthem-ibn-Edrîs-ibn-S'âlih'-ibn-Edris-ibn-S'ahh'-ibn-
t'-ben-D!orthem-ibn-Edrîs-ibn-S'â!ih'-ibn-Edris-ibn-S~}ib'-ibn-
Mans'our il se réfugia en Espagne, et se fixa dans la ville de Pec/MM',avec sa
famille et son frère Haroun-ibn-Roumi. Ses cousins, Djorthem-ibn-Ah'med et
Mans'our-ei-Fadh! l'accompagnèrent aussi et s'établirent à AMag~. Ibn-Kha!-
doun, qui vient de nous dire que d'c/~oM~ Meïçour se porta rapidement
sur K'aïraoudn, nous apprend lui-même que ce général s'arrêta à Or~m, dont le OrOn.

chef, Moh'ammed-ibn-Abi-'Aoun, s'était aussi prononcé en faveur des OmAÏADEs.


lbn-Abi-'Aoun s'exécuta, protesta de sa fidélité pour l'avenir, obtint la confir-
mation de son gouvernement, et, après le départ du vainqueur, il embrassa de
nouveau la cause d'En-Nas'ir~. Une révolte plus grave devait appeler le gé-
néra! fat'Imite sur un autre point; c'était la révolte qui avait éclaté dans la
capitale du ~a~t'6-e~OMpa~ Meïçour attaqua les habitants de Tâhart, tua TaLart.

Abou-'i-K'àcim-ibn-Mas's'aiah, qu'ils avaient placé à leur tète, et, après les avoir
soumis, il leur laissa pour gouverneur Dàoud-ibn-tbrahim-ei-'Adj!ci\ Avantt
d'atteindre l'T~tMa~, il restait encore une ville à châtier; c'était la ville d'/t~Ks, Adena.
située entre ~es~a et 7obnah, à deux journées de cette dernière 5. La cause de
cechàtiment est probablement la même, quoiqu'aucun auteur ne le dise, ett
la plus grande rigueur déployée contre elle tient sans doute à la plus grande
proximité où cette ville se trouvait de i'T~'M/t. On lit en en'et dans E~Bekri
tf~~a, ville abandonnée, ~Mt~M<t'MtMeecm~2/4 par "Ati-ben-H'amdoun, sur-
ff nomméIbn-el-Andaiouçi cela eut heu l'époque o~ Meïçour le Fati revint
ttde son expédition dans le ~a~An~ Cette simpie indication est connrmée
par Ibn-'Adzârî, qui commet une faute évidente en disant qu'en 324 'Ali-ben-
H'amdoun ruina la ville d'El-Mesîla8, au lieu de dire ~ema Si l'on considère
que S'andàl ne dut quitter A'~OMrqu'en dzou-'i-k'a'dah3a3, qu'il alla trouver
Meïçour occupé au siège de J~s, que ce siège ne fut levé qu'en 324, et si, en

'Letexh'ditiuL~ BaiaH, t. I, p. )<.<, t. 4 à 6. L'auteur dit


'Et-BeM.p.~J.9t,ap.I.a(J. qu'Abou-'I-K'âcim-ibn-Mas's'âlah avait gouverné
qu'.
t. XIIII,p,. t89,5'sërie).–tbn-Khatdoun,qui un an; ce qui indique nettement que la révoite
place a tort cet événement en 3ag, donne la avai eu lieu pendant le siège de Fes.
avait
5
gënéaiogie de 'AM-es-Semm:' d'une manière in- Ei-Beh- p. )<!< i. i et 13 (J. A., t. XIII,
eomptète*. en omettati! de répéter deux fois Ibn- a
p. 3g3, 5° série).
° On sait
Edds-ibn-S'aith', comme le fait très bien El- que c'était le gouverneur de Me~a.
BeM, Ei-Bekr!, p. t~ 3 à 6 (J. A., t. X)H,
~N.B.,t.I,p.t~J.t5ett6(t.Ide)a p.3p. 3392, 5' série).
trad.&anç,p.,a8&). B<!ia)t,1.1, p.t-f)<,Li6 et 17.

'K;AB.t.I,p.)<fo,).t8(!tt9(t.Hde)a[rad.frauc..p.t49).
~5.
196 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
même temps, on considèrela multiplicité des faits accomplis dans la seconde
phase de Fexnëditionde
phase l'expédition de Meïcour1.
Meïçour1, l'immense étendue des espacesuat
espacesparcourus,
on admettra facilement que le retour du général fât'imite à ~A"'atfaoM~K
ou à E~-MtMtaA dut avoir lieu à une époque avancée de l'année 3242.
Confusion D
D'après deux des récits d'Ibn-Khaidoun, Ei-K'âcim-Kennoun, chef de la
des récits
ffamille edrîsite, devint en
f)')hit-Kh!ddo~)n. peu de temps maître de tout le Maghrib, F~ ex-
cepté, y
ceph et fit reconnaître la souveraineté des FÂT'imTËS, dont il se montra le
zété partisan suivant un troisième récit, tbn-AbI-'l-Ânah sortit bientôt de sa
zélé
retraite, reprit possessionde tous ses Mats,
États4, ss'empara même de
empara meme de res, Tlem-
de ~tem-
Fês, ae

Cette seconde phase comprit aussi un siège, Ibn-KbaMoun, en même temps qu'il pré-
car on lit dans El-Bekrî ffMeïçour, eMnffeMHM sente !bn-Abi-'t-'ADah reconquérant tout le
fM M<Art'& mit le siège devant la forteresse Mag'&~ dit que le chef miknâcien alla s'établir
"ou Mouça-ben-Abi-'I-'Âfiah s'était enferme' dans la forteresse de Koumdl' (LLe~). Or
Il est très regrettable que l'auteur ne donne ni le El-Bekrî nous apprend que TepOM~capitale des
nom ni la situation de cette forteresse; ces indi- possessions de Mouça, avait été détruite par
cations jetteraient peut-être quelque jour sur la Meïçour, et qu'à dix milles au sud de cette ville
supposition que je fais dans la note e ci-des- se trouvait une forteresse nommée D/'ofmst'
sous. ( JLL<~ it*~ ), quiavait servi de retraite a Abou-
Je justifie ainsi ce que j'ai dit sur la contra- Monk'adz, filsde Mouca-ben-Abi-'l-'AHah Cette
diction dans laquelle tombe Ibn-Khaldoun en forteresse parait être aussi celle qu'Edrisi appelle
ptaçant opfM ~'e.cpefM<u:de MeipcMrune expé- ~Lc~~<~ (K'ala'a Kermal'a) et qu'il place
dition maritime, qu'il a placée ailleurs en 3a3. sur les bords de rOM<M-~4)t&<MMx'. Autant qu'on
H. d. B., t. I, p. fAA, aa et a3 (t. H de en peut juger par les itinéraires de XoMmat'(ou
la trad. n'ancaise, p. 1~)7; voyez p. 5ag de ce Djormât' ou A'erma~'s) à Djerdouah donnés par
tome
tome lt~.
II). El-Bekri et
M-Bem et par ia torteresse
Edrisi, la
par Mrisi, forteresse ou, suivant
où, suivant

Ce membre de phrase que je souligne est manifestement une erreur; Meïcour venait de Fês quand il fit cette
rude guerre à Ibn-AH-'t-'Afiah. et il ne commanda qu'une expédition en Magtt'tt.
''Et-Bekri,p.)rA,t.soeta<(J.t.XH[.p.36i,5''série).
N. d. B., t. p. )Ar=,L 6 (t. 1 dela trad. franç., p. 269).
Lemanuscrit dont s'est servi M. Quatremère portaiti;U~, ~'o)-m<!t'.(JVoiicMet E~ffath,
évidemment 1;L)~,
t. XII, p. 5go.*)S), dans le texte imprimé, ce mot n'était pas répété trois fois dans la même page, on serait tenté
de lire I*Ly< f&ottMat'.
Et-Be)n'i,p.))°C,). 2à<t(J.i.X!H, p. 388, 5'série).–On peut croire que, pendant la campagne
désastreuse qu'tbn-AM-'i-'Attah venait de faire contre Meïconr, Monk'ad! avait été chargé de défendre ï'efotj, et
qu'ayant été chassé de cette ville, que Meïcour détruisit, il alla se réfugier à X'ah'a-P/orM~t'.
Géographie, t. I, p. aa6.
Je suppose que c'est le nom du cours supériear de la rivière que M. Renou appelle Oudd-lenaoub et que le
capitaine Beaudouin nomme Otfa<H'<')m<K)!M.
Et-Be)fri,p.)r=r,Qa tt (J.t.Xni,p.38Q,5'série).Cetitinéraire,quiestcetuideF~âK'at)-i!OM~,
conduit d'abord à Djormdt', et la station suivante est Ot«tMt. M. Quatremère a consacré une longue note A cette
dernière iocanté' mais ses nombreuses citations se rapportent évidemment à la ville des OMeMt, capitale de

~oh'M~
et Extraits, t. ~H p. 5gt, notet. M.Quatremèreaurait dû placercette noteun autre endroitdesonbeau travail.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE 11. 197

cên, de Ndkour, et rétablit ta


et r~tahtit la ftnminatinn
domination ftfs
des OMAÏAMs
OMAÏADEs dans ff't
ftans cet !mm<*nsf
immense fm-
em-
pire'. Maisil ressort, de toutes les lignes de ce troisième récit d'Ibn-Khaldoun,
qu'il a reproduit, sous la date de 325, les mêmes événements déjà racontés
par lui-même comme accomplis en 31 et 31 g, et, ce qui montre une singu-
lière inattention, c'est qu'il fait renverser Abou-'I-'Aïchdu trône de y~Hc~M
par Ibn-Abi-'l-'Auahen 3a5 quand, un peu auparavant, il a dit qu'en 31() ce
même Ibn-Abi-'l-'Afiah avait renversé du trône de TlemcênH'açan-tBN-Abou-
'1-Aïcii".On peut, dans le premier cas, attribuer à une faute de copiste l'omis-
sion du mot Ibn devant Abou-'I-'Aïch; on le pf nt d'autant plus que celui-ci,
commeje l'ai déjà rappelé, était mort en 201. Mais ce n'est pas tout: tbn-
Khaldoun ajoute que, de 77emc~t\ Ibn-Abi-'I-Aiiahse porta sur ~V~OMr et dé-
truisit cette ville de fond en comble, après avoir tué 'Abd-eI-Bedia', qui y com-
mandait. Or il a fait mourir cet 'Abd-el-Bedïa' dans les mêmes circonstances
à ia date de 31y On est d'autant plus en droit de s'étonner de ces inadver-
tances qu'Ibn-'Abd-el-H'alîmdit formellement <~Acette époque (en 3 a 5) les
ftEDBistTES, placés à la vérité sous l'autorité d'EI-K'âcim le Chu, avaient en
Kmain des possessionspresque aussi étendues qu'avaient été cellesd'Ibn-Abi-'l-
K'Anahlui-même tandis que celui-ciétait réduit à errer dans le-S'aA'araet dans
Kle paysqu'il avait pu conserversoussa domination, c'est-à-dire depuis ~ers~'

était
!bn-Kha)doun,!bn-Abi-'PÂfïahauas'étabur H. d. B., t. ), p. ~p, L7 (t. I delatrad.
peadistantedudésertde ~'aret;cequiindique franç.,p. 970).
ptut&ttapoMtiond'unfugitifqMceUed'uncon- 76t~t.I,p.)~)',Ls!t,ett.II.p. ).<),t.t~ 4
quérant du Maghrib. comme le suppose !bn- à t6 (t. 1 de la traduction française, p. ':68, ft
Khaldoun. Nous allons avoir, d'aiueurs, bien t. III, p. 336).
d'autres preuves de l'invraisemblance de cette 7At~ t. I, p. ))~, 1. 10 (t. t de la trad.
supposition. franc., p. a 70).)..
NM~t're~M&f~ t.t.p. )y)e.H a t~, 7~ t. 1, p. fAO, L 2 (t. II de ta trad.
etp.)~,L toa ta(t.I,p.a6oeta7o;t.n &'anc.,p.i/n).
de ta traduction française, p. t46). H va même Un des manuscrits du~'a)'<~ dit ~=.)
jusqu'à prétendre, dans te premier de ces pas- (/~Me)'~);mais plus toin (p. <)r, 1. 8) le texte
sages, qu'il marcha sur ÏVeme~tt,a !a tête d'un imprimé répète ~t. E)-Bekr!, a deux re-
renfort de troupes que, sur sa demande, En-Ms'ir prises écrit (_ [ ( ~~e~~), et il en parle
lui avait envoyé d'Espagne. comme d'un bourg très florissant situé sur le'

l'empire fondé par EdrïsI", et qui était A~'ocet~Kt<<eJM<,commeE)-Bekniui-memele dit dans deuxpassages
il me pàra!timpessiMede nepas admettreque te village
(~J ) de OMaKh,qu'Et-Bekr!piaee At'est ou au nord-
est deJO~ortH~t',
par conséquentloinet A !'e<(<!e~&,n'a aucunrapporl avecia villecélèbre.du mêmenom.
Et-Bëkri,p. AA, ta, et p. ter, t. 9 (J. t. XHt, p. i6tet <too, 5' séné).

Et-BeM,p. ))<, Ka.n)t.etp. OA.t.Set~ (J. A.),t. XUt,p. 335et Mo, 5'série).
198 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ffjusou'à T~t'oMr.et
ff jusqu'àTekrour, et mourut
mourut enfin en 3~n dans les les environs du M<MM<t~
MoMM!~ -,i
Ainsi se passèrent en effet les dernières années de ce puissant Berber;
il pouvait, par cela seul qu'il possédait encore un petit territoire, être,
pour le khalife de Cordoue, son représentant et, nominalement, le chef du
M)g/M~. La preuve, c'est que nous verrons En-Nas'Ircontinuer ce titre à Me-
dïen, fils de Mouça, quand celui-ci viendra à mourir. Mais en réalité le chef
miknàcien qui, pendant quinze ans (depuis 3oo), avait en quelque sorte dis-
posé du M~/Mt&,en assurant la possessionde ce pays à celle des deux dynasties
poseduA
f-'hiduroie rivales
qu consentait à servir; ce chef, dis-je, n'eut plus de rôle à partir de
i~f'<qu'il
rivales
dc~n'i.
de ~lol1! tla défaite
défaite qu'il essuya en 324, et je n'aurai désormais à prononcer son nom
pour faire connaître, en passant, les incertitudes qui régnent sur la date
que pour
que
de sa mort. L'instant où ce chef disparut de la scène marque nettement le
terme d'une des phases de la grande lutte engagée entre les FÂT'iMtMs et les
OmïADES pour la possession du Magbrib. Cette lutte recommencera bientôt,
il
mais y a là comme une pause de quelques années, pendant lesquelles le
1_. _l_
JL

M/OMM.Oniit dans Edrisi* De Melîla à t'em- Or Ei-Bëkri, dans l'itinéraire que je viens de
"bouchure de ia rivière qui vient d'er~ citer, dit que, quand on vient d'Oudjda, il
on compte vingt mules.!) Ibn-Khal- faut, pour arriver à /)<e)' traverser un gué
''(L~t)
doun, qui écrit (_=! (~Aers~), place qui se trouve au sud de la ville. Ces quelques
cette ville sur la routé de !7emceMà FM°, à mots suffisent pour placer /4<er. sur la )'t'M
la frontière du Ma~An't et au nord des bour- gauche du Mlouia.
~M ~Ot«' (t. H, p. I. 6 et 8). M. d'A- En conservant cette date dans la citation
vezac a pensé, avec raison je crois, que ie textuelle que je fais ici, je n'entends pas dire que
G<t)'~M de Jean Léon' et le G«rcM de Marmol'` je l'adopte. La date de !a mort d'Ibn-AM-'t-'Âfïah
était l'~l~eM~ des géographes arabes; mais il sera donnée plus loin.
me parait avancer à tort que, selon Ei-Bekri, A''<:)'< p. ef, ig à ai (p. ~a de ia
~&e;~ est a moitié route ~'Ot<~a Me/Sa. traduction latine; p. 115 et i 6 de la tra-
L'itinéraire entre ces deux villes donne par duction française). Ce passage d'tbn-'Abd-ei-
ie savant géographe andalous ne conduit pas H'aMm justifie comptètement ce que j'ai dit sur
a ce' résultat. M. Renou (voir sa carte du Ma- la manière d'entendre les retraites successives
roc) place
t'oc) ~/fer. sur
place .~eer.~ sur la
ia rive
rive arotM du ~tMMta.
droite au M&)MM. d'tbn-Abi-'t-'Aftah
ainn-ADt-t- ~a)Mle
/tnan aans désert.
te aeserl.

Ceogrtt~tM, t. H,p.10.–Hartmann,BA'MM~/t'tea,p. ï~t!). note z.


Par[oatai)teursHëcnt,(Jfe)-<!<(~.<B.,t.t,p. )v).t. 3 et 5; p.ft°f,t. (5; t.U, p. tA,
A; p. )~,i. t6;p. )A~t,).t6;p. )AA,L 5et9;p.t~).6;p.fp'), t. 3; p.t~tj. 7.)
° <B.,t.I, p.v,i.t8,ett.H, p.t. tt (t. Il dela trad. franç., p. 180, et t. IV,p. 5t).
EtMde~~m~<!ft(.<t<r!tKepHf<te<<ef~/r.<ejt)te))(f.,p. ï~l;itt-8°, Paris, t836.
'Int!amumo,M.53F(p.39tdetatrad.deJeanTemporat). (
DeM)-.g'e)Mt'.de~i-te«,vo).H,M. tSg v, coL2.(L'h~M<!<!eMarmt)!, t.H, p. agy.) Cet auteur n'appuie
sur rien la synonymie qu'il admet entre Garcis et le rct~t! de Ptolémée.
Et-BeM, p. AA, ). 13 à t6 (J. t. X!!I, p. t6t, 5'série).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 199
khalife de Cordoue
!ordoue semble
semble avoir
avoir ajourné
aiourné ses
ses Ttrniets. Snit nnp.
projets. Soit raH)anf~ des
que l'alliance f~R
FAT'tMiTES avec les EDnistTEslui parut redoutable, soit plutôt qu'il fût absorbé
par ses guerres avec les Chrétiens, et particulièrement par la formidable coa-
lition d'un chef musulman avec les Chrétiens de la Galice1, il laissa les FÂT't-
M:TEs maîtres du Maghribet l'Edrisite El-K'acim-Kennounadministrer en leur
nom, du haut de sa citadelle de N's~'ar-em-A~s~,pendant que H'açan-ibn-ef-
K'âcim-el-Louâti commandait à ~s et suivait l'exemple de fidélité qu'El-Ken-
noun ne cessa de lui donner.
Si, comme le pense le savant M. Dozy, les FÂT'umTES avaient convoité la
Péninsule 3, les circonstancesétaient favorablesà l'exécution de pareils projets
Ën-Nas'ir avait de graves occupations du côté de la Galiceet du royaume<~
Léon, c'est-à-dire dans la partie la plus septentrionale de l'Espagne; son vizir
Ah'med-ibn-Ish'àk' partageait les opinions des Chutes~ avec assez d'ardeur
pour avoir, parait-il, formé le projet de livrer l'Espagne aux FÂT'tMtTEs.
Convaincu d'avoir entretenu, dans ce but, des relations avec la cour d'E<-
Mahdiah,il fut condamné pour ce fait, et décapité". Cependant on doit dire
que la première pensée d'Abou-'l-K'âcim. quand il se vit maître du ~AnT'
par les armes de son k'aïd Meïçour, fut pour l'Orient, et le peu d'insistance
qu'il mit à poursuivre cette nouvelle expédition semble indiquer qu'il l'en-
Voyez Dozy, Hist. ~M MtMM~.d'Esp., t. III, lesouvertures; si par exemple elles venaient d'tbn-
p. Sa, et &c&. sur r/M'tt. et la KKe)'.de fEi!p. ). H'afs'oun, elles seraient moins compromettantes
HMMM~t~e, t. 1, p. 189, a' édition; in-8", pour la sagesse de "Obaïd-AUah. Ibn-H'afs'omt,
Leyde, 186o. comme nous l'apprend M. Dozy lui même (i'&iW..
~'a)-< p. ef, ). 18(p. 73 de la trad. lat., t. H, p. 3o6), cherchait partout des alliés, en
p. < 17 de la trad. franç.). Espagne, en Afrique (a~'&~ par exemple). Tout
"De bonne heure, dit M. Dozy, ils avaient tt ennemi des OMMAms lui semblait un allié naturel
"jetë leur dévolu sur ce riche et beau pays.);)' et les FAT'mrrEs avaient pu s'éto!mer qu'il se
(~Mf. ~MJtftMM/m.(<'F~ t. III, p.t6; in-8°,°, trouvât en, Esp~ie le chef d'an petit État déjà
Leyde, 1861.) I) est permis cependant de penser 'r prêt à devenir leur vassal, quand eux-mêmes ne
qu'ils considéraient la conquête de l'Orient comme le possédaient encore qu'à peine r~N''Mt/t. A cette
devant précëderie reste; leurs expéditions en n époque, les da'ïs qu'ils avaient pu envoyer en
;<e en sont.ta1,~ppreuve. <r A peine.
<r~ pMM ell
eMpo~e~t'eM ?
possessioll Espagne préparaient vraisemblablement le sol
~M E<a~ «g'MsM<M~ajoute M. Dozy, ~Qbaïd- [- pour un avenir lointain.
fAHah avait déjà entamé une négociation avec 'c Maçoudi, cité textuellement par M. Doxy
(tIbn-H'ttfs'oun, et ce dernier l'avait reconnu pourr ( RecA.sur <<;< etc., 1.1, append. ix, p. xHtn,
"son souverain. Cette singulière auiance n'avaitit t. 17 et 18; p. i8a du même tome). La
"abouti à rien," etc. Pourbien apprécier les pro- suite du passage cité ici se trouve dans Mak'k'ar!
jets des FÂT'mn'ES,il faudrait dans cette alliance, (~tM~es, t. 1, p. crA, l. 5 à t5).).
singulière en effet et sous bien des rapports, il Dozy, Histoiredes ~<MM~.~'F~~e, t. III,
faudrait, dis-je, savoir de quel côté étaient venues s p.87.
200 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

treprit moins par une conviction d'opportunité que par déférence pour ies
vues deson père, qu'il avait si tendrement aimé1. Mais, pour ne rompre aucun
des fils de mon récit, je dois, malgré la brièveté de la campagne qu'Abou-'l-
K'àcim fit faire en Ag~e, exposer sommairement les événements accomplis
ou plutôt les changements opérés dans ce pays depuis l'expédition qui se ter-
mina avec l'année 30 8.
Etat Nous savons déjà que Takîn avait été appelé pour la troisième fois, à la
tict'E{;ypte.
fin de 3i i, au gouvernement de i'~g'~e; il le conserva jusqu'à la mort du
khalife Mok'tadir (a chaouâl 320), et même un peu après, car El-K'ahir-
BHlah-Moh'ammed,qui fut alors proclamé à Baghddd, continua Takîn dans
son gouvernement et lui envoya les robes d'investiture. Mais celui-ci tomba
bientôt malade, et mourut le 16 reM-ei-aouel 3212 (samedi 16 mars o333
de J. C.). Il eut pour successeur Abou-Bekr-Moh'ammed-ibn-Abou-Moh'am-
med-T'ar'dj-ibn-Djoff, celui-là même qui, après son installation définitive~,
f~nda en~g~e, commel'avaientfait les T'omouNtDEs, une petite dynastie, qui
n'eut qu'environ trente-cinq ans d'existence, puisque nous verrons les FAf'i-
MITES la renverser en 358. Ce n'est pas icile lieu de raconter les nombreuses
aventures des ancêtres d'Abou-Bekr-Moh'ammed,mais je ne puis passer sous
silence l'origine à laquelle il dut le nom sous lequel il est connu*. M descen-

Rami-'I-K'au'aouani dit qu'il avait fait à son Tor'dj.ibn-Ba~kin-ibn-Tourân-ibn-Fourâk'-


père la promesse de suivre ses errements. (Hist. ibn-K'ouri-ibn-Khâk'ân. Celui dont s'est servi
de l'Afrique, liv. IV, p. 96.) M. de Siane' qui n'a pas encore publié cette
Ibn-Khallikân, édit. Wûst. n" v. fasc. vm partie du texte, est évidemment conforme à celui
de M. Wüstenfeld, mais on y lit, avec raison,
et ix, p. !t", L )3 (t. HI de ta trad. angL, p. a 97).
Ibn-el-Khâk'ân au lieu de Ibn-Khaian. Dans
Fn-JVc~'OMm,t. H, p. f!')", 1. /) a 8. El-
Ma!dn (p. i gg, 1.1 ) n'indiqae que l'année. Abou-'t Mah'Asin",ce nom est écrit Moh'ammed-
Nous verroas-~ans un instant que son instal- ibn-T'or'dj-Ibn-Djou-ibn-Maktakin ( (~3L~)-
lation réelle n'eut lieu qu'en ramadhân 323. ibn-Faonarân (.j~~)-ibn-Faouri (~3)-et-
ému'-Abou-Bekr-eI-Ferr'ani-eI-Turki. C'est
D'après Ibn-Khauikan, son nom était Abou-
certainement par erreur qa'Et-MaMn (p. al(),
Bekr-Moh'ammed-ibn-Abou-Moh'ammed-T'or'dj'-
ibn-Djofî-ibn-IattaMn-ibn-Fouran-ibn-Fûuri-ibn- 96) écrit ~ti', au lieu de .~<, et qu'Abou-
Khâfân-el-Ferr'âna Dans le manuscrit dont s'est 'i-Fedâ (t. H, p. 899, 1. n) écrit au Heu
servi M. Silvestre de Sacy" on lit .ibn- de~

Ce nom, dans la langue ferr'ânite, veut dire 'Abd-er-Rah'mân («ie serviteor du misëricordienï))).
N<~ oM~!)M6-e!taM, édit. Wnstenfetd, n'* fasc. vni et M, p. <), i. t~; in-4°, Gottingae, 18~0.
C<nrM<<MKatMea<'ft&e,t.n,p.t4();in-8'det'I.R.896.
t. U[, p. aat et aaa; in-4°, Paris et Londres, t8~5.
BM)~')'apMe<t!<!t<:<MHitry,
jE)t-~Vof~oMm,t.n,p.fo',).ttett5.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 201

dait du Khâk'an
~h~tf'~n de ~MT~
~c ~w~tt 1 ootfmanf
seigneur du trdne <or~ (serir-ed-dzeheb), et
f)<t ff/<~)~ J'n~.2 /c~ J~~nt~\ .~t

comme ces princes s'appelaient tous TMscM~, mot qui, dans la langue ferr'â-
nite, veut dire (rroi des roisi~, le khalife Er-Radhi-Bttiah-ibn-Mok'tadirlui
conféra, en ramadhân 32y,!e titre d'MscA~. Ce titre, constamment répété

Khak'un, comme on va le voir à la note 3 dement d'un pareil passage, que l'antiquité appe-
ci-dessous, était le nom que les Turcs donnaient lait les Portes M~pMHSM' le gouverneur était
à leurs souverains. lâk'out désigne le chef des
exceptionnellement autorisé, pour rendre la jus-
Khazar sous ie nom d'EI-Khak'ân', et Maçoudi tice, à s'asseoir sur un siège doré
nous apprend que, jusqu'à la ruine de ~mst Comme les PerM~ donnaient le nom de
dans les déserts de &!B!m-&'aK<~ les Turcs avaient KosRoiisà tous leurs souverains, les ÏMrM celui
un Khak'ân des Khak'âns' Le Ferr'~ est de KnAK'~N,les Roumscelui de C)!s4R,les 5~)'e)M
une contrée d'Asie située vers les sources du celui de HmtK'L (Heraclius), les /eme):M)Mcelui
fleuve Sihoun, le grand anhient oriental du iac de ToBBA',les ~Hy~tteK~ celui d'EL-NAD)lscR[
d'~n~ Btt&'tftt ~OM~fe.tm des ou d'EL-H'ADHt', !"a&s)'M<oKMM celui d'ts'-
(~t~ les
Arabes''). Ëdris! parle d'une chaîne de montagnes BAHBAD (t~t.~t)' les habitants du D/or<<m'
nommée Fsrr'aH, qui court d'occident en orient celui de S'ouL, les habitants d'cAroMMa celui
sur une longueur de dix-huit journées !e~'t'M)t- d'EL-hsca!ff, les habitants de Samark'and celui
~Vom~trace les iimites de la région du Fe)'<!)! de SAMiN,les anciens ~~p<e)M celui de PHAttMN
Ancien nom du territoire de ScAt'reMaM, ville Ce nom s'écrit jL~.s~[ et doit se prononcer
du Bdb-el-Aboudb (D~e))~ des Persans). Ce Et-Ikhschid (Chresl. arabe, t. II, p. t~, 1. 4
territoire, qui, suivant Iak'out, s'étendait à trois et p. 1~8, note a).).
journées de Ba~, était nommé trône d'or (.j~, F)t-A~'oMm~ t. II, p. )<6f, 1. 10 et ii;
).J)), parce que, vu l'importance du comman-
~WU'pMceque.vui'importancedNcomman- p. rot, L 7 a 9, etp.fv.,L
p.fot,I.7aQ,etp.rv.,L)3ài6. <3à 16.

Dtc<. ~r. A Perse, extrait duM)'d;'am-~BoHA!, par M. Barbier de Meynard, p. 7 i in-8°,de 1*1.1.1861.
Les P)-atnMd'<H-(E~Mo)-CM~e~eM), t. I, p. a88, ). tt, et p. 389,). 3 3 et &;in-8",dei'Lt. i86t.
Voir la planche XXII de l'atlas qui accompagne l'Htstoire de l'empire ottoman,
par J. de Hammer; in-fo).,
Paris, t8M.
''C~<tpAted'Edr!s!,t.H,p.338.
'~t<t.tl,p.3<)8.
'D;tMn-~t)!t!,t.J,p.~8i;in-8°.Lond.Gcth.i8t8.
Diet.g'eop-.ae~PM'M, extrait du Mo'~ttMM~-BoMaB,p. 7 0.
KaomM <n!Aat(Diod. Sic.Ub. H, cap. n,§ 3). CMi)pMp<M-t~ (Ptinii lib. V, cap. xxvn, 5 a' lib. Vt,
cap.Xt,Si9,etcap.!Hu,St5,t.I,p.a72,). 17.?. 3oQ, 1.6, p. 3ti, t. t3; in-fo)., Pariais, t~aS).
B!Mot~.c)'tm(.,p,i&5,eot. t et a,aumotBABA[.-ABMM,etp. 789,00). a,aumotS<!MBABMm)!B;in-M.,
Maestnc!'f,t776.
tt'n-KhaHitan,ëdit.WÙ9tenfeid,n°v.fasc.vufeti! p. ));).& et 5 (t. lIt de la trad. ang)., p. 924).
–Et-MaUn,p.3t9,L39â3<<.
H para:t que te manuscrit du ~oMmqn'a consulté M. de Siane portait j~AA~~[, Ei-b'bahM (Bto~r.
PMt«)tt.,t.m,p.a98,note7).
Sur ~r~'aH, voir EdrM.Gec~ t. II, p: 180.
&t-JVe~'M'm, t. H, p. r<ft!. n à i6.Peut-etre, avait dit Maçoudi en parlant des Égyptiens, te nom de
cPhaMon d'abord commun à tous )earBreis)'.(~-<tHte<) d'<)f,t.n,p.&ta, 1. 3;m-8' deH.'t. I.
(~~)ëtatt-H
.<863.) H seraitfacited'anenger cette liste de noms au moyen des indications fournies
par Edris! (t. I, p. 173
et 174)..

Il. 96
202 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
dans les prières qu'on faisait pour lui du haut des chaires, devint comme un
nom qui lui resta. Il était né à .B<!g~<M le lundi 13 redjeb s68 (8 février 882
de J. C.). Sans entrer dans plus de détails, j'arrive tout de suite à l'instant où,
quittant la vie errante du désertde Syrie, il alla en ~~<e rejoindre Takîn-el-
Khazar~, qui lui confia un petit gouvernement en Palestine.Le courage qu'il
déploya en 3 06 pour dégager une caravane arrêtée à En-Nokaïb3attira sur
lui l'attention et les faveursdu khalife Mok'tadir. Celui-ci, en 3 i 6, l'appela au
gouvernement de ~<MM/a&\ et, en 318, à celui de Damas, qu'il garda jusqu'en
ramadhân ~21, date à laquelle sa faveur s'était conservée sous le nouveau
règne. El-K'àbir-Bulah le nomma gouverneur d'j&~p~. Mais précisément
alors il y eut comme un instant d'hésitation dans les faveurs dont la fortune
devait bientôt combler ce prince ferr'anite. Depuis trente-deux jours on réci-
tait la prière pour lui en %yp<e, sans que cependant il se fut encore rendu
dans son gouvernement, lorsque El-K'âbir revint sur la nomination qu'il avait
faite et, le 10 chaouâl 3ai~ (jeudi 3 octobre o33 de J. C.), nomma, à la
place d'El-Ikhschid, le même Ah' med-ibn-Kir'lar'que nous avons vu, en 3i i,
occuper ce poste important pendant sept mois. Alors les troupes se révol-
tèrent au sujet de leur solde, et il y eut des désordres graves. La maison d'EI-

Ibn-el-Athir" et Abou-'t-Fedâ'' disent seule- (t. I, p. 333) place Tabouk entre ~H'e)- et
ment en a 68; )bn-Kha!likân et Abou-'t-Mah'a- l'extrême limite du pays de Damas (de la Syrie)
cin' qui l'a copié, disent le ~M):<J't milieu de et compte huit journées de Taboukà Damas; plus
redjeb a 68; mais ie i5 redjeb de cette année loin (t. 1, p. 35a il ne comptBque cinq journées
tombe un jeudi; de sorte qu'il faut changer le entre ces deux villes.
jour ou la date. J'ai conservé ~indication précise Sur ~!<tmMt~ voyez la note &de la page 13o
du jour. du tome I".
Probablement au moment où Takm-ei-Kha- ~')i-iVo~'oMm,t.H,p.ftA,Li5ett6.–]t
zar venait de prendre possession de son gouver- résulte du passage d'Abou-'I-Mah'acin aaqnet je
nement d'Egypte, ce qui eut lieu le a dzon-'I- renvoie ici qu'en attendant l'arrivée d'Et-Ikh-
h'idjah ao~. schid, I'j%yp<e était administrée par Abon-'i-
S'afi-ed-Din parle d'Em-M: comme Fath'-ibn-'Aïca-en-Nonscheri', car ce fut des
d'une localité située entre Tabouk etJM~, sur la mains de celui-ci qu'Ibn-Ktr'iar' reçut ie gou~r-
route suivie par les pèlerins de 5yWe' Edrts! nement dont il venait de prendre possession.

'R-&M,t.Vm.p.)"r=r',).toetit. ii w
''A)tKt!.m!M<em.,t.![,p.~o,).l6.
KtM6-OMa/aH(-ei-'AaH,ëdit.Wùst.n''v",fasc.tni ettï, p. )),). i4(t.îU de ta trad. ang)., p.aa4).
L'auteur va jusqu'à donner te uom de la rue de BejMtM où il était ne; c'était dans !a fMede la porte de KoM/a.
~Ett-~e<)Mm,t.p.fe.etr<)).
°A~M~~A~m,L~~t~
Cet Abou-'t-Fath' avait été un instant gouverneur d'E~pM.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 203

nappanfalin rl.1
du lei~~>,AI; (~mnAf I1nJllYlfA r.~l -4
Mardâm, percepteur K/MH'<M~(impôt foncier) en Egypte, fut envahie et
incendiée1. Ces troubles duraient encore lorsque le 5 djoumAdi-el-aouel3aa
(mercredi 23 avril o3& de J. C.) le khalife EI-K'âhirfut déposé et remplacé
par son neveu Er-RâdhI-Bîllah-ibn-Mok'tadir.Aussitôt que parvint la nouvelle
de cette révolution,Moli ammed-ibn-Takîn, qui se trouvait alors enPs~st~e,
rassembla des troupes et entra en ~~<e dès le i& djoumadi-cl-aoue! préten-
dant qu'Er-RadhI-Billah l'avait chargé du gouvernement de cette province.
Ah'med-ibn-Kîr'Iar' ne tarda pas à envoyer des troupes contre lui. Les deux
armées se rencontrèrent entre Relbeïset jF~'OMs,à l'orient de Ms' elles en
vinrent aux mains. Ibn-Takîn fut complètement défait, pris et amené à Ibn-
Kîr'iar~ qui le relégua dans le '!M' L'jE~yp~jouissait depuis environ quinze
mois de la tranquillité qui succéda à ces agitations, lorsque arriva une lettre
du khalife annonçant la révocation d'Ibn-Kir'Iar' et la nomination de Mo-
h'ammed-ibn-T'or'dj qui recevait en même temps les gouvernements de
'S~n'e, de Mcsopo<aMtt'e, d'N-JfanMM<MM et d'autres régions. Ibn-Kir'Iar' refusa
d'obéir, et il envoya des troupes de M's'r pour empêcher son successeur
désigné d'entrer à j~mm~. Le i cha'bân 3 23 eut lieu un combat terrible,
dans lequel les troupes égyptiennes éprouvèrent une de ces défaites dont on
ne se relève pas, et le a3 ramadhan 3a3 (mercredi a6 août o35 de J. C.),
Moh'ammed'-Ibn--T'or'djentrait à Ms'r pour en chasser Ah'med-ibn-K!r'lar\9
dont le gouvernement avait eu, cette fois, une durée d'un an onze mois treize
jourse. On comprend comment, au milieu des désordres qui, de J?ag'A<Mo!,
s'étendaient à toutes les provinces, Moh'ammed-ibn-T'or'djput bientôt se poser
en souverain indépendant.
L'e était donc sous la dominationde ce prince ferr'âmte\ lorsqu'on~ a 4 Troisième

t. M,p. f~, i. t eta.


~'tt-~V(M~'at<m, St-~Vo~'oMM,t.'II, p. t~ i. 8 et io. H hésite
'7~t.U,p.),I.4et5. entre le a4 et le a5 ramadhân 3a3.
'76tf!t.H,p.t"t.t6&ao. ° &t-Fo~'pMm, t. H, p. t~), 8. Ce se-
'Mt~;t.n,p.~),i.9et3. cond gouvernement d'Ah'med-ibn-Kir'Iar' avait
~~ha!t)k~ D° v. duré du ta chaouâ! 3at au a3 ramadhân 3a3.
fasc.vmet tx,p. )., lin.ptt.(t. JHde!a trad. Ea ef&t, quand Abou-'i-Feda, dans uniong
an~p~a~; –N-MaMn, Hb.~It, cap.t, passage entièrement emprunté Ibn-eI-Ath!r'
p,aq3~)~t% LinU,
8lem., jette un coup d'œH sur i'ëtat de risMmisme
t. ,n~p.g3a~Abpu-'i~h'&cin~. en 3 a &,H meti'J~~e et Ja S~t'e dans,lés mains

tt sëmNe~at~, ~ap~}~ dont it [es faits, qa'Et-tkhsehM,qui avait déjàétabli sa domination


enS~te',<enS<'it, Ii në~dit~ien de sa nomination par le khalife Er=Rdilhi.
~t.)~$a~~t~ ~t.
s6.
s6.
20A ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
expédition EI-K'âïem dirigea une expédition vers l'Orient. cr
El-K'âïem trAbou-'i-K'Acem, dit ibn-KhaI-
dit
Abou-'l-K'âcem, ibn-Kh
desFat'imites
contre t'Égypte. ftdoun', envoya son affranchi Zeïdan contre l'~yp~. Cet officier s'empara
ffd'Alexandrie;mais il dut s'en éloigner et rentrer en Maghrib, pour éviter une
« rencontre avec les troupes qu'El-Ikhschîd fit partir de Mt's'f contre lui. r
Suivant Abou-'l-Mah'àcin, les partisans d'Ibn-Kir'Iar', que Moh'ammed-ibn-
T'or'dj avait si complètement défaits quand ils avaient voulu s'opposer à son
entrée en Égypte, s'étaient retirés à .Bar~'sAet, de là, avaient gagné le Maghrib,
où ils s'étaient présentés à EI-K'aïem. Par la peinture qu'ils lui avaient faite
de l'état de faiblesse où se trouvait l'Agée, de la facilité avec laquel'e elle
serait conquise, ils auraient entraîné le prince fât'imite à mettre une armée
en campagne2. Mais l'auteur n'omet pas de dire (p. fv), i. 5) qu'Et-K'aïem y
songeait de son coté, et je crois qu'il n'en faut pas douter. J'ai bien plus de
doutes sur la démarche des partisans d'Ibn-Kîr'lar'. Tels sont ies seuls détails
que je trouve sur cette expédition, qui ne mérite pas que nous nous y arrêtions.
Notre attention doit se reporter immédiatementsur l'Afrique, particulièrement
sur une certaine région du .M<fg~t&OMpa< parce que c'est là que vont se
préparer les événements dont nous aurons bient6t à faire le récit.
Les S'anhâdjah. A l'orient du pays occupé par les ~sg'AraowaAet par les Zenâtah auxquels
commandait Moh'ammed-ibn-Khazer,se trouvait une puissante tribu, celle des
~omA~'aA,qui, commeles ~t~maA, avait rarement pris part aux mouvements
insurrectionnels des Berbers contre les Arabes3. Son origine, comme celle des
Kitâmah, est un sujet de controverse entre les généalogistesarabes et berbers.
Suivant ceux-ci, elle appartenait à la souche de BRAMS~; suivant les premiers,
elle avait une origine arabe et descendait de H'imïer~. Mais, quelle que soit
d'EI-Ikhschid (~Mma~.<M!M~.j t. I!, p. 3g~, Je m'étonne de lire dans Ibn-Khaidoun que
L 14 et i5); il ajoute même qu'il ne reçut qu'en les 5'<M!<My'aA s'étaient fait remarquer par leur
cette année i'investiture solennelle de l'Egypte insubordination. (H. d. B., t. I, p. )<))<, 10;
(!'M.,p.4oo,i. 3 et 4). Il de la trad. iranç., p. t.).)
H. < B., append. n, § y, t. H de la trad. H. d. B., 1.1, p. )~, i. i &(t. H de la trad.
6'anc., p. 53o franç. p. a ).
EM-OMM, t. H, p. fvt, L i à 7.– S'il C'est ce que disent Et'-T'abartet Ibn-et-
est vrai, comme je t'ai dit d'après Ibn-H'ammâd, Kelbi, cités par Ibn-Khaldoun', qui dëctare par-
qn'Et-K'âïem ait, dès le commencement de son tager leur opinion' Sur la génëatogie des
règne (reM-et-aouel 3aa), rassemblé une armée N'i'mMftMs~voyez CaussindePercevat, FMstMf
à &tr&'< nous aurions ici le nom (Zeïdân) de <'AM(.des Arabes, TABLEAU i et t. t, p. 6~ et 55;
l'officier qui ia commandait. à la page 68 il dit un mot de cette origine arabe

~f.d. B., 1.1, p. t~ ). <)et to, et p. )t)°, ). t4 et 16 (t. 1 de !a trad. frm{., p. agi, et t. It, p. a)
/6tt! t. !,p. )ô, ). i~ à 19, etp. )!v,L t4 et t5 (t. Ideia trad. franc., p. a8 et i85).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 205
celle de ces deux origines controversées qui soit la véritable, l'une comme
l'autre étaient une source d'hostilité native avec les puissants voisinsdans les
veines desquels coulait le sang des M~Dn'is.La force des deux tribus était sans
doute la seule cause du respect apparent qu'elles se portaient, et dont le pre-
mier effetétait de prévenir les hostilités mutuelles. Parmi les nombreuses frac-
tions des 'S'<M!A<<!&la plus importante avec les ~e/s~, celle qui avait la
prééminence sur toutes les autres, était celle des Telkdta3. «Leur pays, dit Ibn-
n Khaldoun,renfermait les villes d'E~es~ N'orna, j~tr~, ZsMM~M: (El-

des S'<mA<M/a& et des j8'<aM< et examine la de H'ezmâr-ibn-S'anhadj (Descr.de l'Afr. sept.,


vraisemblance de l'expédition d'Aû-ikos', chef p. ). un. utt. J. A., t. XIII, p. 3io,
arabe qui aurait, prétend-on, laissé ces tribus 5' série). J'ignore si, dans le K ar d'Et-Bekrt, il
h'imïerites en Afrique. On a attribué la même faut voir le Kert d'Ibn-Khaldoun.
origine aux Masmouda. Cette indication ne parait pas ~tre tout à
d. B., 1.1, p. H~, 6 et 7 (t. H de la fait exacte. El-Bekri nous apprend qu'un peu à
trad.n'anç.,?. 3). l'ouest de ~Me~/cexiste une source qui portait,
7~ t. 1, p. )~, L i3 (t. H de la trad. de son temps, le nom d'~loKM&'&'otfr'' et se trou-
franc., p. 3) ttLes Andjefa, la branche la plus vait à f extrême/?!'? du pays des S'<tM&a<ttA*.
ffe<MMt'fMf<tHe de la tribu de .S'<tMA<M/a& formait Leur limite occidentale devait être un peu au delà
ffptusieurs ramifications dont chacune occupait de M~MM, vers F<aH('<'<t-X'a~Mt<t, près
n un territoire différent. n duquel était ~-fAa~A)'<~ ville dans le voisinage
\B. B., 1.1, p. )~, 1. 10 et ti (t. H de de laquelle commençait le territoire des Zendtah,
la trad. &'anç., p. 5).–AIa même page Ht (t. 5) puisque nous savons que les BeH:OM<!r~)t,
Ibn-Khatdoun dit qu'ils descendaient de Tetk&t- branche des Zenâtahétaient une des tribus qui
ibn-Kert-ibn-S'anhMj (l'ancien). Suivant Et- occupaient les environs d'El-Khadhrd'.°.
Bekrt, les tribus s'anhâdjiennes se rattachaient à D/M<K~eHt-~M''<MMa'est, comme tout le
deux branches celle de K'ar-ibn-S'anhadj et celle monde le sait, la ville d'Alger, l'ancienne Ico-
V

Et-Bekri, p. r), i. 6 (J. t. XH,p. 463 et 46&, 5" série).– Ibn-Khaldoun, H. d. B., 1.1, p. )e.
i.i6At8,€tp.).'<t6ài8(t.IdeIatfad.franc.,p.a8eti68).
Et-Beh! indique une Jocatité du même nom sur la route d'~f'maf à F~t, dans le Ma~M6-e<it:'<'<: (DeMf.
~<eptet)<r.,p.)«,5;–J.t.Xm,p.4t~.5'série).
°/M<p.~Cj.t9(~t.XHI,p.in,5'sërie).
'U~AB~U~~eJ~6~ni~&m~~iM~
Voyez)a note 3 de la page 160 de cevotume.–A propos de cette note j'observerai que, si les M.adkaraou
JMa'!r'at'<t~tatenttes anciens possesseurs de JMt!f<tM,itfaut admettre que )esS'<!K&<M;<th leur avaient enieyë cette
possession.
Je me conforme à t'orthographe d'tbn-H'auk'at' d'Et-Bettr! de tat'ouf*, et de 'Abd-et-Ouah'id' qui
écrivent rabréviateur de làk'out"* écrit Be))t-JM<!a''<tn)!<itt,
comme )'a fait Abou-'i-Fedâ quoi-
LE~; cependant

DeM)-.
dot'~tM, S s3 (J. t. XH), p. t83. 3' sMe),
"D<Mr.~t'r;:<ptm)tr ,p. j. ig. p. tl. a.p.Af, ).9etio(J.t. XHI, p. itt, tia, t~, 6'sMe).
Mmthmt,p. )'). ).8et9. UpheeceUetiMe~ qnah'ejoum<esdeB«~M (Bm~'t).
"~M~tO~
"S~M~MM~L~~f~.L~.
Géographie, p. )fe,L )9, p. )ft,).90, p. ))"v~. 't (t. Udehtmd. de M.RdMad.p. <~6, t~ett~t).
206 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tcA~e~M. Médéah),Mt~Mt ftet ]fS
tcAMa, Man!e<tA\.M~M. ies )'<~o'!nnR
n<'<*nn~RSde
régions occupées f)f nos
nna tnnra ~an xrv"
jours (au «~ ai~ftft~
siècle)
« par les Béni-Iezid, les N'o~K, les ~('('~ (tribu zor'bienne) et les 7%<f-

MMM°.Hm-Khaidonn assure que Ztri-ben-Menad pareil renseignement suppose des antécédents


autorisa son Ë)s,Botokkin à fonder trois villes: plus ou moins longs. A b vérité, EMa'k'oubi n'a
D/M~S~t-AfMt-'stMt~ ~t7iaM«'' et Médéah pas nommé cette ville, d'où l'on peut inférer on
mais il ajoute que cette autorisation fut donnée qu'eue n'existait pas en 9~9, ou que son impor-
quelqueMw~ apr~ que Ziri, vu les grands ser- tance était nulle; mais Et-Is't'akhri mentionne
vices qu'Hayatt rendus a ia cause des FÂT'fHHEs, deux fois en 3oo une ville du nom de j%'f«!ir-
eut reçu de ceux-ci le commandement de Ï~Aaf<; Bai:-JR<t'f',dans laquelle M. Mordmann* et M. de
d'où il résulte que cette fondation serait posté- Gœje'' n'hésitent pas à voir ~MMr-BeMt'-M~-
rieure à 3~9, date a laqueueDjouher reconquit /<!)!?< Je ne puis m'empêcher de remarquer que
le Mag'Aft'&<'M!ra<et incorpora en eiïët ï'sAar<à J'auteur en parle comme d'une ville qui, avec
la province gouvernée par ZM-ben-Menâd.H faut beaucoup d'autres, dépendait du haut Tdhart,
donc, suivant tbn-KhaMoun, placer la fondation dont même elle était voisine, et que non seule-
de ces villes entre 35o et 36o, date de la mort ment ces détails s'appliquent peu à la ville qui,
de Ztri, et il serait fort extraordinaire qu'Ibn- depuis, a reçu le nom d' mais que Z~'e~ir-
H'auk'ai, qui termina son ouvrage à la fin BeH:AfaM''aMMcne put être considérée comme
de 366 et qui mentionne D/M<M)--BM!-M<n- une dépendance de Tdhart que quand cette capi-
f'<???, non seulement ne parlât pas de cette tale du Maghrib cMtra~ passa dans les mains de
ville comme très récemment fondée, mais ha Ztri-ben-Men&d, c'est-~t-dire à une date posté-
contraire sienatat son commerce comme actif rieure de quarante ans à celle où écrivait Et-
dès lors et s'étendant jusqu'à &<!N'<MtMH. Ajou- Is't'akhri. Il est donc permis de conserver des
tons que la phrase par laquelle il termine son doutes sur l'identité de ces deux D/Mair. Quoi
article vient à l'appui d'une fondation déjà an- qu'il en soit, et pour concilier le langage d'tbn-
cienne ftDans la mer, dit-il, en face de la ville, H'auk'al avec l'indication si précise d'Ibn-Kha)-
"est une Meo&~M Aa&t<<tM<< <t'cMMHi«n M<rabri doun, je suis porté à admettre qu'une fraction,
ils sont menacéspar leurs eMNeMM*)Un
!f~!M!tM<! des &'<?/!<?«&avait, à une époque inconnue, bât!

qu'it emprunte ce qu'il dit de cette ville à Edrisi, qui, seul, écrit BetM-M<Bf'<hM' au moins dans le manuscrit
dont s'est'sehi M. Am.Jaubert, car d'autres manmeribd'Ëdris} portent M«n''antM!M~
Voyez ia~tcAMMmmera~ede !e, 1.1[, p. it~ à t5t. Dans ces pages auxquelles je renvoie j'ai eu te
tort de dire sans preuve quêta vHte berbère avait précède ia fondation d'~mm, mais la plupart des éléments
dont je dispose ici me manquaient en iM<).
N-Be)[r! parte, à deux reprises, de Milïdna comme d'une ville de construction romaine que Ziri-ben-MenM
reconstruisit et donqa pour résidence à mmnts Betbhk!a(Be~t'. de! M~)<eKb' ?.'<), t â3,etp. ~<,). 10
et n;–J.XHt,p.ioi,ioaetttg,5'sëne).
°
Il parle aussi d'N-MedtS comme d'une ville d'une haute antiquité (p. ~e, ). 30; J. A., t.XHI, p. tti
et tta, 5* série).
~f. A B., t. p. tty,}.)3 a t6 (t. Itde la trad. franç., p. 6).
''DMo-i-S93(J.t.Xm,p.t83,3'serie).
'AtM&-e!<<!Km,p.)~Lioettï,ett.tQàa3.
*D<t<Btf<;tArMH<!ef,p.eaeta3;in-&Hamburg,t8~5.
''S'Ma~hn&,p.t65iin-8YLngd~~ 8 o.

Géographie(t'Mrb!, 1.11 dela trad. de M. Am, Jaubert, p. o35.


Eichhorn.cHe parHartmenn, Ejp{i) ~/rtc<t, p. ~t4et9i6!in-8', Gott!ngœ, '796.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 207
tcMa'e Au sud, les-S'anA~ s'étendaient dans le désert jusqu'à une distance
de six mois de marche, s'il faut en croire Et'-T'abari et Ibn-el-Kelbi~.Vers la
fin du règne des ÂGHLABiTES, les ?e/~<s avaient pour cheiE'MëMâd-ibn-Menk'ous"
ibn-S'anhadj (le jeune), client (sans qu'on sache par suite de quelle relation)
de la famille de 'Aii-ben-Abou-T'âieb~. Nous avons vu, des l'origine de la
conquête, les Zenatahprêter secours, même à Sidi-'Ok'ba, contre lès ~as'MMM~,
descendants de BRÂNis; on doit croire aisémentque l'hbstHité de race qui exis-
tait entre les Z~<aA et les ~aKA~aA, la communed'origine qui unissait
ceux-ci aux Kildmah, soutiens et comme préGurseurs des F~T'mtTES, les liens
de clientèle qui attachaient la famille de Mënad-ibn-Menk'ousà celle de 'Ali,

uneville
une villesur
surl'emplacement
l'emplacement actueld'.4~w,
actuel et que
tl'.4~, et que <<. B., t. t, p. ~e, 14,etp. <)~.1. i&
'J.B.,t.t.p.)~t4,etp.)~.i.i&
quand Zlri autorisa son fils à relever de leurs (t. II dela trad. &anc., p. 3 et 5 ). Ibn-Khaldoun
ruines trois villes romaines, Bo!oHdn ne fit, à donne, d'après un historien espagnol nommé !bn-
D/M~fr, qu'agrandir }a ville dëjà fondée par les en-Nah'oui", une généalogie de Menâd qui re-
Be<M'-jtf<!M''<!HK< monte à dix-sept gënërations"; 'ImM-ed-D!n°
B. d. B., t. I, p. )~, L et 7 (t. Il de la (mort en SQ~Hm-Khamkân'' (mort en 681) et
trad. franç., p. &). En-Noaaïrt' (mort en 7 Sa) en donnent une autre
7~ Cités par !bn-Kha!doun (Histoire des Ber- qui comprend vingt-cinq générations, et qu'ils
bers, t. I, p. He,}.to; –t. II dela tradMtion ont empruntée a Ibn-Scheddâd'. Je ne m'an'e-
française,?. 3). terai pas à discuter ces titres suspects.

M. de Slane déclarait, en t854, n'avoir pu recueillir aucun


renseignement sur cet historien de la dynastie
s'anhadji9nne(tf.<B.,note5de)ap.3dut.IIdetatrad.franc.).
''N.<B.,t.I.p.t~,t.ttâi3(t.![detatrad.frane.,p.5).
° ~Aa~a-'M'm'f
(H'âdji-KhaUfah, t. ttr.p. t33, n°46ao. –Voir ie n° 8837 de la table placée à la fin
dutomeV!!).
OM«/at<i<-e!MH,édit.Wùstenfetd,n" tre.fasc.n.p.rr'.t.ioat? (t.tde)atrad.ang).,p.98< eta8a).
J?. B., append. t au tome Il de la trad. franc., p. 483.
Cet auteur, dont les ouvrages ne sont pas venus
jusqu'à nous, était te petit-nts de Tem!m, prince s'anMdjien
qui régna sur t'AMque de 454 à 5o~ (1107-1108 de J. C.). Son nom complet, d'après Mak'rizî'ëtajt '!zz-ed-
DM-Abou-Moh'ammedj-'Abd~t-'AdMbn~~ etc., et, vuta date de la mort de
son grand-p~re, on doit admettre qu'il vécut dans (e xn*siècte de notre ère. Il
a laisse deux ouvrages, l'un sur
t~isteire~e ( ~!), l'histoire de ta &et7e'H'adji-Khatifah
ï'a~ t'autre sur n'a connu quete pre-
mier'ma)s on tous deus, ctt,és par ilivéès auteurs le premier
te~~ par Ibn-Khàllilcàn 4*et par,~t~Tidjànt 5*,
tésecendparAbo~'t~ ~'fdlh:Stblhâ~~ed-Dtn qui désigno Ibn-Scheddâd par le nom d'Es-Sanhaj
ofd'Es-SaMM~tfaMcnption fautive d'B<nt~t/nem sous lequel il était comme t'avait dit
désigné,
D'HerbeiotM~

Tmjmt ~rM. t. n, p: ,3., g' ~rie).


~Â~C~
~m)t6!H~. <rmeyeh))., t. )t. p. 6t~ ,). a, n° )C)V<).Il isnoMh Jtte deb mortdefauteur.
''O~M~);Mit,WustmfeM,n')r<.fM~u p. t'I" \jn.úÜ~.(
l, Ide ¡. Irad.angl.
,p. ,.283),
"m'~(~~t.,XX..p.8.,4'f.<rie). .j.~i.
°* cot. a. a
Voir ussi
1" Gresorio, t. 59. p.'S), ouH<tittueCarnst()amnt historien miHen,morten i~4) )e de~MitsoMje nom
<r~m~M/deBstmHond'~mM~(&S'mM~!).
'*Bitim<A.<)n<t)t.,p.~a,ML9,aunmtStNHtm;in-M.,Mtestricht,t~<).
208 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
avaient prédispose favorablement les o<MMMM~ pour les L-hus,
Chus, et que cette
Il- prédisposé <S'<MtA<~tA 1 qu
prédisposition, augmentée encore par le dévouement que Moh'ammed-ibn-
Khazer montrait aux OMAïADES, avait marqué d'avanceles S'anhddjahpour être
les partisans zélés des FAT')MHES. Ils se tinrent cependant dans une prudente
réserve; on ne vit pas leurs tribus grossirles rangs des armées qui, à diverses
reprises, traversèrent leur territoire pour aller renverser les dynasties qui
régnaient sur les deux Maghribavant l'arrivée de 'Obaïd-Allah, et cette absten-
tion est, à elle seule, le symptôme de relations, sinon amicales, au moins
bi
bienveillantesavec les nouveaux possesseursde l'Ifrikïah.
Ziri-bea-Menad.A une date que les historiens arabes ne fixent pas, mais qui doit être voi-
si de celle où nous sommes, Zîri, filsde Menâd-ibn-Menk'ous,succéda à son
sine
P~ L'enfance de ce prince se trouve, dans les chroniques, entourée de par-
père.
ti
ticularités merveilleuses', comme il arrive presque toujours dans la biographie
<L hommes qui ont joué un grand rôle. Plusieurs auteurs s'accordent à le
des
fa mourir en 36o (g~o-oyi de J. C.), après~ot~<M~ente~M!g<-SM;<MM~,
faire ce
q place le commencementde son gouvernement à l'an 33~. Peut-être faut-
qui
il entendre par là l'instant où il reçut du khalife fat'imite une investiture
Fondation rgrégulière, car évidemment il commandait à sa tnbu avant cette date. Zîri-
d'Aschir. ben-Menâd
b fonda la ville d'~scA~, En-Nouaïn dit que ce fut en 3a~; et il

Ën-NouaM, d'après Scheddâd (~. d. B., ib.n-'Aïschoun, vers que reproduisent EI-Bekrt et
append. i au tome H de la trad. iranç., p. 486 Ibn-'Adzâri. Aussi,Et-BeMdonnait-ita àcetteville
aM8). le nom de ~~)) ~t* (~cMr-Z&'t), et il me
Ibn-KhaHikan,ëdit.Wûst., n° fp<), fase. m, paraît évident que là où le manuscrit d'EdrM dit
p. oq, L < et (t. 1 de !a trad. angL,p,55o).– ~j ~t que
M. Am. Jaubert a transcrit ~M:)'
Ibn-Khaldoun, Hi d. B., t. I, p. )<H, 1. i et 2 il ne faut voir qu'une faute du copiste, qui a
(t. H de la trad. iranç., p. 8). A la note 2 de cette voulu écrire j~t.
p.8,M.deSiane ajoute que, suivant En-Nonaïri, En-NouaM ( N. ~8., append. i au t. !t de
la mort de Ziri entiieu en ramadhân 36o. la trad.franç., p. ~8a).Si, comme Ibn-Khal-
3 Moh'ammed-ibn-Iousef, cité
par Et-BeM doun semble le dire .~cMr ne fut fondée qu'après
(p. t. 9;–Y. ~t.XIH,p. 100, 5'série). le service rendu par Zlri pendant qu'Abou-tezM
–!bn-KhauH:&n, aux pages citées note a ci- assiégeait F~KaMMA, il faudrait p)aeer cette fon-
dessus. Bat~M, t. l, p. ffF, t.A l'appui dation vers 334. Ibn-Kballikân dit positivement
de son assertion, Ihn-Iousef, qui, d'ailleurs, était que ~c&M'fut fondée pendant la guerre d'Abou-
un contemporain de Ziri-ben-Menâd, citait des !ez!d~; or nous verrons bientôt que cette guerre
vers qu'il avait entendu réciter à 'Abd-el-Malek- commença en 33i!. Il en résulte que, malgré la

DMC)-.de <t-. MpteMtt-p. '<<),). 4 4 (J. A., t. XIII, p. ti8, 5' série).
Géographied'EdrM,t.I, p. a3a. Hartmann, E~rMtt~/rtm, p. aog.
''N.<B.,t.t,p.)')v,).&ai~(t.H([eti)trad.fran~p.5et6).
''Auxpagescitéesnoteaei-dessus.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 209
'1 ".0 1. 1 1
est si vrai que des relations bienveillantes existaient dès lors avec les souve-
rains fat'imites que, non seulement El-K'âïemenvoya au jeune S'anhâdja un
habile architecte pour diriger ses travaux, non seulement il lui fournit les
matériaux, tels que le fer, qu'il ne se serait pas procurés facilement, en un
mot l'aida de tous ses moyensdans l'accomplissementde son entreprise, mais
on assure qu'il rendit publiquement grâces à Dieu des bienfaits qu'il atten-
dait d'un pareil voisinage'. Cette ville, dit ïbn-Kbaldoun, fut bâtie sur le
Kflanc d'une montagne située dans le pays de ~Wem (~uo~.) et appelée en-
ffcore aujourd'hui la montagne de Tit'eri (~),~qul parait être le jK~

date précise de 3a~ donnée par En-NouaM pour à l'ouest d'MM~a. Et-Bekr! n'indique, entre
celle de la fondation de /ise/ il reste une incer- ces deux villes, qu'une rivière, nommée Djouza',̀,
titude d'une dizaine d'années. Voyez la note 2 et ne marque pas ies distances. Quant à Abou-'t-
ci-dessous. Fedâ, i) se contente de dire, d'après l'auteur du
En-Nouaïr!, à la page citée dans la note Lobdb que ~<cA&'est le nom d'un château dé-
précédente. Le fait de cette aide prêtée par El- pendant du royaume de Bougie ce qui était vrai
K'&ïemne nous apprend rien sur la date précise de son temps. Enfin Soîout'i, plus vague encore,
de la fondation d'~scMr, puisque ce prince régna en parle comme d'un château fort (.~i~) situé
de 3za au t3 ehabuâ) 33&. dans le Maghrib Les indications si nettes d'Ibn-
F.jB.,t.t,p.Hv,L 7 et 8 (t.!) de la H'auk'a! et d'thn-KhaUoun auraient dû guider
trad. franc., p. 6). Ibn-H'auk'ai, dont l'ouvrage sûrement pour retrouver remplacement d'~cMr.
ne fut achevéqu'à la fin de 366, <ut, dans l'iti- H n'en a pas été ainsi. M. Peilissier avait placé
néraire qu'il trace de Milidna Il Mestla fOn se ~sc/t!')-au sud d'jB'<-Me<&t (~Me~/t), vers BoM-
frrendde T~'MMMxa'aA* ( M.,)L Ji') à ~cMr B'dr, Ksurie territoire de la tribu des Soudri,
<tdansTtnjour. La YiHed'~scAM'ESTla demeure t entre~oM~e~-BcMM<tf! et les ruines connues
'r deZM-beh-Mënâd; eue est entourée d'une forte fsous le nom de ~M-BoM-.S~) Suivant lui, les
tfmuraule, et possède des bazars, des sources ruines de la ville de Ziri existent là avec leur an-
fjainissantes. et, dans le paragraphe sui- cien nom. Quatre ans plus tard, M. Carette citait
vant, H étaHit que ~cM)' était a trois journées aussi des ruines portant le nom d'.dsc/Mrentre

Cette tocante ne se trouve, à ma connaissance, tmëenulle


nommée nu))e part sousune
part sous une pareiiïe forme, mais
pareilleforme, mais il est facile
est facile
d'y reconnaître ta iocauté de ~~Le (Maoxan-'a), qu'Edrtst (t. p: a3i) place aussi a une journée à l'ouest
d'~MMi'-&tt, quand, à son tour, ittraee ritinëraire de MMtMâEt-~e~b.
ï)Merip!K))tf!e <t}tM; S t)5 (JeMnta! <MKt<~M, t. XIH, p. a35 et 336, 3' série). Ce passage d'Ibn'
H'auk'at semNèindiquer que, quand il paMia son~ouvrage, i) n'avait pas encore appris la mort deZiri-ben-
Menad,sùrvënueènâ6ô.
''N-BeM,p.t.J.8et9(J'.A,t.X!n,p.ioo,5'séne).
tbn-et-Âtttir (mort en 63o), qui a résumé sous ce titre (~LDt ) Mn«!& d'Aboa-Sa'd-'AM-eI-Kerim-es-
Samâ'ht(mo!'t en 583) ~beaucoup ptus tard, Es-SM~(mort en gtt) condensa encore !eI.oM& dans le iivre
intitutëM&'e!-LoM6.Jene trouve riendansAbou-'t-FedàquijustiSecequeditM. Ch. So)vet, dans sa note t5,
surienomdet'auteurdu&tMt.
Geo~a;)tM,p.)t'r',1.5(t.lLdeiatrad deM/Reinaad.p.i~a).
~oH-<toM&,p. )v, co). i, i. 8; edidit P. J. Veth; in-&°, Lugd. Batav. t84o.
° ~et)).4t)!t.e<y~
JKem. ?(. et ~y)-. Mtrr~Ote,?,
Mt<-!te, p, ameuta;
13 eHt/!m-o", «ett.
m-8°, de !'L M, tS~.
R. t8M.

.1.
210 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~tAM/Mf(le rocher vert) visité par M. TtBerbrugger
/<Jt.]~t~t\tZ–tt l t
le 2 r<. août 185~.
nr )1 t
Après
avoir fait connaître ies -S~MA~aAet leurs relations avec ia cour d'E~aMaA,
je reprends le fil de mon récit.
3a5det'Mgira Les succèsobtenus par Meïçour dans le Maghrib étaient assez décisifs pour
(936-937
deJ.C.).).
promettre un peu de repos à El-K'aïem, lorsque survint, sur un autre point,
une révolte qui prit rapidement des proportions inquiétantes. Depuisvingt ans,
Sâlem-ibn-Raschid gouvernait la .SM~; il y commandait dans les conditions
~7-AMa
El Mesila et
et K'ala'a
~'<< °, etet yy voyait r.~cMr-Zt'n".
l'Aschir-Ziri °. (qui régna de 334 à 3Ai). Ibn-H'auk'al, qui
Or Edrisi, dans un itinéraire qu'il trace de ?*a- avait visité cette ville avant l'année 36o, nous a
hart à JEÏ-MM&, conduit jusqu'à ~<cM)--ZM't~ de parlé de la forte muraille qui l'entourait. Mais,
là, avec une journée, à une localité qu'il nomme suivant Ët-Bekrt, ce fut Bolokkln-ibn-Ziri (son
Set'îb ou &< et de là, encore avec une journée, règne dura de 36i à 3y3) qui fortifia j4s<'A&'
à F<-MMt'/i: Plus tard, M. Carette, ayant remar- en 36y, et il dit qu'eUe fut ruinée, postérieure-
qué ce passage, dans lequel il trouvait .~c/t~-Sn ment à l'an &&o, par louseMbn-H'ammad-ibn-
placé à une journée à l'ouest de Sei' regarda BoiokMn-ibn-Ziri, en ajoutant qu'eMe commença
comme hors de doute qu'il y eût là une confirma- à se repeupler vers 455 «.
tion complète de t'opinion qu'il avait émise'; On peut consulter la note que M. Berbrug-
mais il ne fit pas attention que, s'il n'y avait pas ger remise à M. de Slane, et que celui-ci a
a
là une faute de copiste, Sei'~serait à l'ouest << insérée dans l'Histoire des Berbers, t. II de fa
Af(M&tjce qui est contraire aux faits les mieux traduction française, p. &QOet ~91. Le JS~-
établis. Le passage d'Ibn-Khaldoun auquel je e<Md&<tr est situé à peu près au sud du cap
renvoie en tête de cette note montre que MM.Pe)- Mat fou, à o° 5?' de longitude est, et à 35° 55'
lissier et Carette s'étaient trompés, mais que ie de latitude nord.
premier avait plus approché de la réalité. Dans Sehihab-ed-Din (in Gregorio, p. 59, col. i)
ce même passage, Ibn-Khaldoun dit que Ziri aurait donc dû dire MK~rM~en Sicile par Et-
fortiGa ~~Mr, avec l'autorisation d'EI-Mans'our K'âïem, et non pas esM~e (missus). Cette er-
Il s'agit ici de la ~'<tfs'<t-BeHt-H'amm<M
ou Fata'a-t-~M-ï'aoMti, fondée par H'ammàd-ibn-BoMddn en 398,
dans le D~eM-JCMma~à environ sept lieues an nord-est d'jE!-Me<<h(H. d. B., t. p. ff), l, o et io t. t[
de la trad. franc., p. 43). Dans cette montagne existait depuis longtemps un château qui joue un rAte dans la
guerre d'Abou-Iezid.
E(M<!e«Mrla JM~Ke, t. Il, p. a8, note i; in-8°, de t'I.N. 18~8. A la page 3t, M. Carette, par une suite
naturelle de la.méme idée, place la pfMtCtpaMted'~eMt'ausad de Bougie. Du reste, la tradition recueillie par ce
sagace écrivain est probablement exacte, car IeM«)'M't'<<t'('tM' (t. p. v, ). 4 à 6) indique une localité du
nom de ~M~-n- dans remptacement mémé que désigne l'auteur des Études sur la Kabylie: f~teM)-, dit S'an-ed-
."Din, est situé derrière une ville dans les montagnes des Berbers du Maghrib, à rextrëmité occidentale de
«t'~m'Mtt, vis-à-vis (c'est-à-dire à peu près sur le méridien) de Bedjdia 1* (BoM~te) sur la mer.)) Ce passage
est très net, mais il ne se rapporte pas à ~MMr-&n.
Ce'ogTHp&M d'Edris!, 1.1, p. a33. II ne compte ainsi que deux journées d'~<cMr à Bt-MM~a, et nous avons
vu qu'tbn-H'auk'at en compte trois; mais, d'après Hartmann (RtfMtt ~/ttca, p. 309), Edris! aurait copie Ibn-
H'auk'a).
Ong'. et <Mtgy<t<.
des princip. trib. de r~<g~te, p. ~o, note i in-8°, de Ft. I. 1853.
El-Bekrî, p. ). ao à a3 (J. t. X)H, p. toi, 5' série); il dit à tort !bn-H'ammâd-ibn-ZM. –Bat~H,
t.t,p.rr)<=,6et7.
LetN[eimpnm<<iitjDL.i;,maMde))tmat!NMnt)d)!entjtjL~ ete'e<thmM[e{m).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE !I. 211
d'une confiance restreinte peut-être, puisque nous avons vu que chaque Événements
de Sicile
expédition de quelque importance avait un chef envoyéd'Afrique et indépen- (3a5-3af)
dant du gouverneur de l'île. Quoi qu'il en soit, Sâlem avait assez de pouvoir de l'hégire).

pour commettre Impunément de nombreuses injustices et, malheureusement,


lui et les officierssous ses ordres en usèrent de façon à faire éprouver aux
Siciliensdes vexationstelles que le a djoumadi-el-akhir3a5 (lundi i avril g3y
de J. C.) la ville de Gtfg'em~se souleva, et chassa Ibn-'Amran de la K'alda-t- Rëtottc

el-Bellout'3(le château du Chêne), où, doit-on croire, il s'était retiré avec la de Girgent.t.

garnison quand l'insurrection éclata dans la ville. Sâlem envoya contre les
rebelles une armée de ~t~maA et de Siciliens commandée par Abou-Dek'ak'-
el-Ketami, accompagné d'un certain Maïmoun-ibn-Mouça,que (dans cesrécits
un peu obscurs) je suppose être un Girgentin resté fidèle et qui, peut-être,

reur vient peut-être du &M (t. VIII, p. f<f, veut généralement (M~~ (Djirdjent), et quel-
Lt6). quefois e~y (~M'~eat),
'CA)'OM.Caft<a&)'inGregorio,p.A7,Ltt i Ca&!<aMo«ades caftes modernes, sur la
et ta. Cette Chronique est la seule qui donne la rive droite d'un Senve dn même nom, et à qua-
date précise du commencement de !a révolte de rante-sept kilomètres et demi' (en ligne droite)
Girgent; c'est elle aussi qui, avec !bn-è)-AtM)', au nord-ouest de Gt't~eMtt'.~Cest, dit Edr!s!, un
fournit !e plus de détails sur cette guerre de quatre ff châteaufort construit sur le sommet d'une mon-
ans, dont tantes les sources auxquelles je vais tagne d'un difficile accès. it ne reste plus à
renvoyer placent le commencement en SaS. tfA''a~<n-e~-jM)M<' qu'une faible garnison pour
Vutesituée sur ia côte sud-ouest de !a Sicile, ff!a d~&nse du château, situé & douze n)i)!es de
à vingt-cinq uéues sud de P<t~M. C'est rÂxp~ (ria mer, à neuf milles d'c/M&'&'a (aujo~)r-
yftt~at et !Âxp<iyMdes Grecs ~gTM'eH:MMtdes tf d'huiSciacca) et une &rt~ journëe de JStr& x
Latins Ct~eMtt des modernes; les Arabes écri- (Ceog'r~4<e, t. il, p. 87.)

Herodott Mb.VU, cap. cm et c;,H. Tnucyd. )ib. VI, cap. ly, S &, Potyb. iib. I, cap. xy~, S 7, et
tib. IX, cap.~vu, Sa' DM. Sicuti Mb, XII[, cap. xpt, Si.– Strab. Mb. VI, cap. n, S 5, p. "96, t. n
et la, et S g. p. aa8, ). 99. –Pour ces cinq auteurs je renvoie aux éditions données par FInnin JMot.
T'ti Litii )ib. XV[H, cap. xHvm. et iib. XXV!, cap.~f.. Pompomi Meta! Pe M(Mor~.iib. !f,
cap.vH,p.93~;)n-8°, Lugd. Batav. 1783.–C.Plinit BM<.tM~Mf.)ib. HI, cap.YHt.t.t, p,i6s, g;in-M.,
Pansiis.t~ag.–Sofmi~ D; in-fol., Traj. sû Rhon" 1689'
C~fM<.Cam<at< in Gregorio. p. ~Q,). 8. !bn-et-AtMr, R-Xfi)Ht'<, t. VfU, p. fef, l, t5. En-NoaaM,
inGrëgono,p.t&ta.Âbntfeda!t)M<.MtM<bm. t. H, p. 4oo, iih, u)t,, et Ce~apAte, p. )~, ). ta.
EdrM, C'~raph'e, t. p. 86. M<tfAt't<t-eMt't'tM', t. U. p. pt), L 3. –Ibn-Kha)donn, Ntit.
e(&h~Me;p.).t6.)iëcritc~<~(~
'M; Amari" compte trente-deux miUës, et snr t'écheUe de ia (arte qu'il a publiée ea 1860'* H donne
i&87°',i4s poUrta iongueur dumiite de Sicite. Ona donc t&87°*,t43X39= 4~,588 kiiontètfes.

SuiMnt)ui.m«'[)tt&nJ<e Mnt hmttnsap~sCeh.c'eat~-diteen 6o5<Ya)ttJ.C.(~'rmh<ejeLmher, t.YI!,p. 464).


'*nptecehyiUttahThmtsMMde)amer(tn)MH[o~~ un tiers).
"I)a contera je notn d'~o~~t.– VoitSteptt.By~nt. au mûtAxp~afTt!,
~rM &~)M~~& t.'It p.~a85; firenM. t85S.
Cwt<e~w~<~ta&no~MMtt!f~)e<)tt~u'tMe!e;in.4*,Pan<, t8Bo.
a7.
37.
212 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
commandait les troupes siciliennes.Cette armée, ou une partie de cette armée,
alla mettre le siège devant une place dont j'ignore la position, mais
qui se
nommait ~s~a et avait suivi le mouvement insurrectionnel dont Girgentavait
donné le signal. A la nouvelle de cette manifestation de répression, ies Gir-
gentins volèrent au secours de leurs frères, et !e i cha'ban 3255 (samedi
Défaite a~t juin 987 de J. G. ~) fut livré un combat terrible, dans lequel ies j~t'~maA
des Kitâmah.
et leur chef éprouvèrent une sanglante défaite~. Encouragés par ce succès,
Bataille les vainqueurs marchèrent sur Palerme. Sâlem vint en personne à leur ren-
devant Palerme.
contre ies deux armées se trouvèrent en présence près d'un lieu nommé
Me~&, et le 19 cha'ban (dimanche a juitiet~ 987 de J. C.) elles en
vinrent aux mains. D'après la Chronique,non seulement Maïmonn-ibn-Mouça,
mais les habitants eux-mêmes de T~enMe*avalent suivi le gouverneur. Les in-
surgés furent taillés en pièces" et poursuivis jusqu'aux moulins de ~rK~OM*
Révolte Cetteaide donnée par les Palermitains, qui, eux aussi, abhorraient la tyrannie de
de Palerme.
Sâlem, estd'autant plus inexplicable,que le8 dzon-'l-k'a'dahsuivant (dimanche
17 y septembre937 de J. C. ~), ils levèrent à leur tour l'étendard de la révolte.
Ibn-es-Sàbaïa et Abou-T'âr les commandaient. Pendant plusieurs jours on
combattit avec acharnement. Abou-Nat'ar, le nègre*, trouva la mort dans une
CAfOK. Cantabr., in Gregorio, p. &y, i. so. on compte à peu près la même distance de MtM<-
Ibn-el-AtMr. ~~am:7, t. V!I[, p. f~, 18. mtft à Palerme, ce qui donne douze milles °
2 La
Chronique ne nomme que lus ~ttamaA (quatre iieues) pour la distance des mouiins de
dans cette défaite; c'est pourquoi j'ai dit que peut- JtfM'MacM (aujourd'hui ~ari'Meo) à Palerme, on
être une partie seulement de l'armée fàt'imite est en droit dé conclure que les insurgés s'étaient
avait investi 'fa. M. Amari (t. H, p. 186) approchés bien près de la métropole et que ~epN-
dit qn'Abou-Dek'at:' y perdit la vie. Bdlts était un point bien voisin de ceue-ci.
C'est évidemment par erreur que le texte de C/tfon. CaMta&r., in Gregorio, p. /)8, 1. 3
la C~OM~Mi'dit '!t~.) ~'Lii .~t t~t~ c?- et &; an 6ù&6. Ibn-et-AtMr, El-Kdmil,
«Soit, dit M. Amari, qu'ils n'osassent pas p. fef, lin. uit. En-Nonah't donne aux chefs
''encore lever ia'téte, soit qu'ils fussent encore de l'insurrection de Palerme les noms de Ish'ak'-
t animés de leur vieille haine contre les Girgen- el-Bostâni (le jardinier) et Moh'ammed-ibn-
ctins.)) (&or«t dei JMtMM~m., t. )I, p. i86.) H'aman (in Gregorio, p. i5, t. 3;– Riedesel,
Indépendamment de la Chronique, on peut p. &9a). Voyez, à ce sujet, Aman, t. H, p. 187,
voir tbn-el-AtMr, E~atH! t. VHI,p. t~f, i. ao, note ).
et En-NouaM, in Gregorio, p. 15, 1. 1 et a (Rie- M. Amari(t. If, p. 187) dit que c'était un
desel,c:i). des suppôts de la police de son temps, sans faire
°
)! ~LL. J).Edris!(t. !I, p. gi) ptaM connaître ia source de ce renseignement. Je ne
(Mirndou) à six milles de MeMt7-e<&' trouve Abou-Nat'âr nommé que dans la C/o'MM~Me,
.U~
(~<~f JyM, aujourd'hui JKt'MMrt), et comme qui le quauSe seulement de ,}~Y).
M. Amari (t. H, p. t86, note a) dit dix-sept milles, mais sa carte ne donne,
en ligne droite, que onze
milles et demi.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 213
de ces rencontres, sans qu'on puisse démêler à quel parti l'avantage resta; on
voit seulement que le 20 septembre l'émir fit clouer quelques prisonniers à
des poteaux dans l'arsenal, et mit le siège devant la ville Les Palermitains
sortirent-ils en plus grand nombre, ou les habitants d'autres villes soulevées
vinrent-ils se joindre à eux ? Je ne saurais rien affirmer à cet égard; mais le
y octobre (samedi a 8dzou-'l-k'a'dah 3 a 5) des troupes nombreuses, s'il faut en
croire la Chronique,vinrent attaquer le gouverneur, qui les tailla en pièces et
les força de se réfugier dans la vieille citadelle
(,t.;J~ -~) ), où il les assiégea
Cependant Sâlem avait mandé à EI-K'aîem la position dangereuse que lui Arrivée
créaient les ferments de révolte qui agitaient la Sicile, et le a 3 octobre a 37 deKhalil
(
(t~dzou-'t-
(lundi i &dzou-'I-h'idjah3a 5) Khaln-ibn-Ish'ak' débarquait à Palerme,à la tète h'idjah).
d'une armée formidable*.Il trouva les habitants disposés à se soumettre, et en
témoigna sa satisfaction mais ils se plaignaient amèrement de l'oppression de
Salem. Les femmes aussi vinrent avec leurs enfants se jeter aux pieds du nou-
veau gouverneur, lui faisant le récit des longues souffrances qu'elles avaient
endurées, et quand, au souvenir de tant de misères, elles éclatèrent en san-
glots, les témoins de cette scène ne purent retenir leurs larmes. Khalî)
semblait disposé à la cléinence; des députations dé diverses villes, même
de Gt~M<, vinrent le trouver. Soit que Sâlem ait été destitué, soit qu'il ait
conservé son
conservé son gouvernement dans de:
gouvernement dans des conditions on pUL
restreintes5, u<l
~uttuiuutia icBuctttM:a bientôt
put jjieumt
C'est d'après Ibn-et-AtMr et En-Nonmri que Ibn-et-AtMr" et Ibn-'Adzar!" disent formel-
je mentionne ce siège, sur lequel la Chronique iement qu'il fut envoyé comme gouverneur. Le
garde le silence; mais peut-être ces deux auteurs récit d'En-NonaM présente une nuance qui ne
entendent-ils parler du siège qui suivit l'attaque manque pas d'une certaine vraisemblance. Sui-
du 7 octobre. vant lui, quand les Siciliensvirent arriver Khalll
CArM. CM<a&r., inGregono.p. 48,) 8 8 avec son armée, iis écrivirent à EI-K'aïem pour
ait. protester de leur entière soumission, mais en
tbn-'Adzarinous apprend que ce personnage même temps ils se plaignaient de ia conduite de
était sarnommëAbon-'t-'Abb&s,qu'il fut employé Sâlem envers eux. Ce serait alors que le prince
par 'Qbaïd-AMah', et que cetm-ci t'aurait fait iat'imite aurait mis à sa place KhaN-ibn-ts'hak'
mettre a mort pour ses méfaits, si Et-K'âïem M. Amari pense que Satem conserva son titre
n'avaitintereëdëen saiaveur(B<tM)t, t.t.p.fr~, et sa fonction, et qu'il ne perdit que le coin-
Ltoat3). mandementde farmée (Stor. dei Musulm. ~t'&'c~

Au nemnredes fonctions que ce pr!nce!uicon6a,Ibn-'Adzârt compte celle de percepteur d'impôts ((..)L)L~.


Jty~t),et l'on sait, en effet, par tbn-H'auk'ai que KhaM fut receveur des revenus du t. XH!,
itfajAnt (7.
p.a4f!eta49,3*série).
''Bt-mm.t,t.V!n.p.f~r'3.
''Bfti<ht,t.p.rr)",i.'et!
''En-NeuaM,inGregorio,p.t5,).8et9(Riedese),p.49a~
21~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
s'apercevoir de la faute capitale que l'on avait commise en ne renvoyant pas
ce tyran en 7~MA. le jourmême où arrivait en Sicileun chef qui, à un titre
ou à un autre, avait en main la suprématie. En effet, Sâlem profita de la pré-
Insinuations sence à Palerme1 des habitants de divers points du pays pour leur persuader
de Sâlem.
que Khalîl n'avait été envoyé par El-K'aïem que dans l'unique but de châtier
ceux qui avaient combattu les troupes fat'imites. Une pareiiie confidence
pro-
duisit l'effet qu'on en devait attendre, et certains faits
qui coïncidèrent avec
cette manoeuvre ne tardèrent pas à donner au langage de la perfidie l'appa-
rence de la vérité. Khalil, sans doute comme mesure de sûreté, construisit,
sur ie port de Palerme,une ville qu'il fortifia et laquelle il donna le nom d'E<-
Fondation Khâlis's'a(la pure), en même temps qu'il faisait démolir les murailles de la
deKhaUs's'aa
ville principale et en enlevait les portes. Ces travaux avaient entrainé des
(moh'arram
3a6). corvées, qui, à elles seules, étaient une cause de mécontentement, et lorsque
les Girgentins eurent connaissancede ce quise passait, ils y virent une véri-
fication complète des insinuationsde Sâlem. Aussitôt ils fortifièrent leur ville
et firent des préparatifs de guerre s.
Le vendredi g mars o38~ (& djoumâdi-el-aouel 3a6) Khalîl marcha contre
les Girgentins; ils l'attendirent de pied ferme, et le repoussèrent après plu-
sieurs combats, dans lesquels il perdit plusieurs de ses chefs, notamment Ibn-
t. II, p. 18 g, et note t de cette page). Auxrai- viron deux siècles après, de grands changements
sons données par ce savant pour motiver son opi- avaient eu Heu; e Le ianbourg, dit-il, entoure
nion, on pourrait répondre que, si Khaïf! était ftia vjHe de tous eûtes; il est Mti sur i'etnpjaee-
exclusivement chargé en Sicile du commandement fment de la ville anoenne, qm portait le nom df
de l'armée, Sâlem avait du être remplacé quand on rës)dait.<
ff~/M<M'j!'<t, Puisque Khaut
il mourut, en 328, et qu'au contraire il ne fut n'arriva en Sicile que le i& dzou-'i-h'}djah 325,
remplacé qu'après le retour de Khalll en F/r~'M/t. il est évident que ~M&'s's fut fbndëe au com-
Ibn-H'auk'a!, qui visita Palerme vers 360 mencement' de 3 a6 et non en 3 a 5, comme ie
(97°'97* de J. C~), parle de cette viile comme ditEn-Nouaïri".
divisée alors en cinq quartiers, dont un nommé ~-AM/1. VHI, p, ~}. 3 3 ta. Ibn-
N-AM~'a.- «C'est, dit-il, te séjour du sult'ân Khaldoun, Hist. de <f, et Sicile, p. v.,
têt de sa suite on n'y voit ni marchés, ni maga- La a <a (p. i63 et i6& de !a traduction de
tsins de marchandises, mais des bains, une Noël Desvergers). Son récit est emprunté à Ibn-
"mosquée du vendredi, de grandeur moyenne, ia ei-Atntr,
ffprison du sutt'ân, {'arsenal (j~L~<J) ~b. Dar- CAroM.Cantabr., in Gregor}o,p. &8, ). iy.
tre~<'e;M'sA) et les bureaux des administra- –N-~snti7, Ibn-Khaldoqn, aux pages citées
ftions. 'Pu temps d'Edrisi, c'est-à-dire en- note 2 ci-dessus.

'J.4.,t.V,p.8&,i.ifia)9.etp,93,4'série.
C~ogfaBhte d'EctrM,t, Il, p. 7' Le reste <}ela phrase est emprunté à Ibn-H'auk'al.
'=J.t,V.p,to4,),3,~6ërie.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 215
Abi-1l'arir 1et'Ali-ben-Abi-'I-H'osseïn,gendre de Sàlem. Cependant, il revint Premier siège
à la charge, établit un siège en règle, qu'il maintint durant huit mois entiers, de Girgent.

ftsans qu'un jour se passât sans combats, dit Ibn-el-AtMr;mais tous ses efforts
furent vains. L'approche des mauvais temps, peut-être aussi les pertes qu'il
avait éprouvées, l'obligèrent à se retirer, et le a 2 octobreo38 (lundi a~ dzou-
'1-h'idjah326) il rentrait à N-~Mts's'a, pour frapper les Siciliensd'une contri-
bution et demander des renforts en Tj~&'t~.Cette dernière mesure était oppor-
tune, car, dès le commencementde 3 a y toute la Siciles'unit dans une même Révolte

révolte; de nombreux châteaux forts et les habitants de Mdzer4se soulevèrent générale


(3a7de)'Mg.).
à l'instigation des Girgentins, qui, en même temps, invoquèrent l'appui de
Constantinople,et reçurent en effet plusieurs vaisseau. chargés de troupes et Secours
de provisions de toute espèce". De son côté, El-K'âïemavait envoyé une nou- de
Constantinopte.
velle armée, commandée par Ouasamâ et Ibn-Mod, noms qui semblent indi-
quer qu'elle était composée de Berbers", et Khalîl profita de ce renfort pour Khalil

s'emparer de plusieurs forteresses, telles que A~a'a-~6oM-7%OM~(Calatava- s'empare


de plusieurs
turo), ~W~~s-~M~ (CoHeMmo),~s&MM~ (&~Mt), K'albarah.Il se porta places fortes.
ensuite sur Jr<t~!a-<BeMoM<,y mit le siège, et l'enleva après une sanglante
bataiIleHvrée le i juillet ()3()'"(mercredi 19 ramadhân Say).En septembre
Je donne ce nom (s-) têt qu'il est écrit AtMr, ScMhâb-ed-Dm', Abou-'I-Feda" et Ibn-
dans la CArott~Me.M. Amari(t. il, p. 101) a Khaldoun i'amrment, mais les auteurs byzan-
iu ~yi~. j'ignore d'après quel document.Si cette tins s'accordent avec eux quand ils racontent
correction est exacte, il s'agirait de ce Khalf-ibn- les événements du règne de Romain Lecapène.
Abi-Khanzir, ancien gouverneur de G:eNf, dont (Lebeau, Histoire du Ba~-Emptfe~ )iv. LXXIII,
j'ai parle plus haut. chap. Lvm, t. XIII, p. &56.)
Cette date, que j'emprunte à la CAroM~Me~ VoyezAmari, &o)ta dei MM~M~w. (<t &'ctK<t.,
montre que le siège ne dura pas tout à fait huit t. H, p. toi, note i
mois, comme elle le dit, et comme Ibn-el:-Athlrle Qu'Edrîsi (t. U, p. to6) place à l'est-sud-
répète, probablement d'après elle. est de M'MMa (Sc~/itMt), sur la route de ï'e)'-
N-~m!7/t.Vm,p.i6. !HM!a Po~M..
Aujourd'hui ~MHra,viite située sur !a cote, Forteresse qu'EdrM place à quinze miHes à
à deux journées a l'ouest d'JS's-ScA<!A'A'a
et a i'est-sud-estde ye)'mtMt(Geogy<:p/(!'e,t.I!,p.108).).
H écrit
huit miiles seùtètne~t de~tf~H ( ), l~U~S'tr~').
aujQurd'hni~ d'Ed'risf t. Il,
( Géographie Je suppose qu'il s'agit de j~~Lw (M'M-
p.87;et88.).. Ma) d'Edrtsî (t. tl, p. 106). –f:Mm-H/~ qui
5 La C/tfoat~Mene mentionne pas ce secours vient après, m'est inconnu.
de Co)Mi<tHtMop~; mais non seuiement Ibn-ei- CAt'<m.C<:M<< in Gregorio, p. A8,1.3t.

'fnGregorioip.Sg.coLa.
~KMat.m~M. t:I[,p.&()B, i. a. Le récit très abrégé que fait Abou-'t-Fedâ de tous ces événements parait
emprUntë-aScMMb-ett-No.
?< ~{' et~e & p.'v.~ i& (p. t64 de là trod. de N. Desvergers).
216 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRIQUE.
-t_'Lu- .1- 1-A ,T, r. n
ou octobre de la même année, Khalîl se porta sur ~M' (P~mt) avec une
Victoire
partie de son monde pour l'assiéger; et en novembre2 (du 16 moh'arram au
des Girgentins i s'afar 3a8) les Girgentins, dans une attaque de nuit, battirent les
{moh'arram troupes
restées devant K'ala'a-t-el-Bellout',les mirent en fuite et
328). s'emparèrent de leurs
Second siège tentes. Le général fat'imite porta alors tous ses efforts sur Girgent, dont il
deGirgent,
commença le siège, a qui se prolongea, dit Ibn-el-Athîr, et Khalîl partit, lais-
~sant à la tête de son armée Abou-KhaIf-ibn-Haroun~ Ce
départ doit, sui-
vant toutes ies vraisemblances, être attribué à ce que Khalîl venait de recevoir
Mort de Satem. la nouvelle de ia mort de l'émîr Sâlem, et peu~-être aussi à la crainte d'un
soulèvementdéterminé par la famine qui désolait Palermeet les bourgs, famine
telle, s'il faut en croire ia Chronique,que les parents étaient réduits à i'hor-
rible nécessité de manger leurs enfants".
Cependant les opérations de ia guerre suivaient leur cours, et au mois
de mars o/to (du 18 djoumadi-ei-aouel au 18 djoumàdi-ei-akhir
3a8) BMt'M
tomba au pouvoir de l'armée fàt'imite~. Huit mois après, le 20 novembre o~oo
Prise
(vendredi 16 s'afar 830), les habitants de G'M~m<,épuisés par I& faim, de-
de Girgent
mandèrent l'aman sous la condition de la vie sauve, -ce qui leur fut accordé
(t6s'afar3a()).
moyennant qu'ils sortiraient de la citadelle. A peine sortis, et désormais sans
défense,ils furent faits prisonniers et envoyés à Pa~-MM.La prise de Girgent
entraîna la soumissiondes autres vHIes". La Chroniquese contente d'ajouter
Départ que Khalîl alors envoya beaucoup de prisonniers en T~M~ et fixela date du
deKha)t)
(t5d20H-'i- départ de ce général au vendredi i o septembre g~i (i 5 dzou-'I-h'Idjah Sao);
hidjah.'iag). elle passe sous silencel'atrocité dont un historien, à la vérité très postérieur,

C/tfOM.CaM«t& p. ~t8, L 33. Ibn-e)-Athir gouvernement était resté dans ses mains. On voit
écrit ~M('<!)tO!M var. t~~)
(t~~Lt, (J~- que la mort de Sâlem dut arriver dans les pre-
Kdmil, t. Vm,p. )<99). Edris:'(t. H, miers mois de 3a8, à peu près un an avant la
p. 96) place BM<'aMOM à dix-sept miHes de prise de Girffent.
&A<i''< sur la rivière Platani. Ibn-Kha)- ° C&ro?t.
C<M<atr.,in Gregorin, p. &o, 5
doun écrit aussi .Ab~L (BMi'<tMOM) (HM<. de et 6.
l'Afr. el de la Sicile, p. v-, i. )6). ~t~ i. 7 et 8. El-Kdmil, t. VIII, p. f<=,
CAroH. CsKt<t&)-p. /j8; an 6448. Le 1. 3 à 6. Ibn-Khaldonn, ?«. de f~ de
~Ht:< se sert de l'expression ta rentrée de la Sicile, p. v), 1. 2 à 5 (p. i65 de la trad.
l'année 328" pour indiquer la date du com- de N. Desvergers).1.
mencement du siège de Ct'r~ernt. 6'AfOK.CaM<a&f.,in Gregorio, p. ~g, ). ttt
N-JS~t.Vm,p.f~L9. &i3;an6~5o. KhaM resta donc juste quatre
C/iMM.CaHta&r.j in,Gregorio, p. &g, 1. 3 ans en Sicile, comme le dit aussi Ibn-"Adzari,qui
à 5. Le titre d'ém!r donné ici à Sâlem est une confirme la date de 3 a comme étant celle de
des raisons qui font. admettre à M. Amari que le son retour (B«M))~1.1, p. ft~, ). 4 et 5).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 217
tbn-el-Athir, nous a laissé le récit. Cet auteur, qui, du reste, place aussi en
dzou-'l-h'idjah 3ag l'époque à laquelle Khalil repartit pour El-Mahdïah,
raconte qu'ayant fait monter les notables de Ct~cm<sur un navire comme pour
les emmener avec iui, il donna l'ordre de perforer ce navire quand il fut en Noyade

pleine mer, et que tous périrent dans les flots'. Schihab-ed-D~, Abon-'l- desCir~entins.

Feda~ et Ibn-Khaldoun" reproduisent le même fait, sur lequel En-Nouaïri a,


comme la Chronique,gardé le silence. Mais on doit tout croire d'un monstre
comme Khalil, qui, peu après son retour de Sicile, se vantait, dans un salon
d'E~-MaMMtA, d'avoir, pendant cette campagne, fait mourir un million de
personnes, suivant ceux qui donnaient le chiffre le plus élevé, cent mille,
suivant ceux qui admettaient un minimum, et, se reprenant: ffNon, par Dieu,
tfdit-il, si ce n'est davantage 5.n
Les auteurs ne s'accordent pas sur ses successeurs immédiats en Sicile
Suivant la Chronique, il laissa deux gouverneurs à Pa~me, Ibn-el-Koun
et ibn-'At/t'aP, et on lit dans ILn-Khaldoun
que 'At't'âf-et-Azdi fut, après
Khaitt, chargé du gouvernement de la Sicile ~.En-Nouaîrî,laissant une lacune
de cinq ans, nefait venir un successeurde Khalîl en Sicile qu'en 33~; il donne
à ce successeurle nom de Moh~ammed-ibn-eI-Asch'at".Maistous s'accordent
pour dire qu'en 336 (o~y à û&8 de J. C.), El-Mans'our remit le gou-
vernement de la Sicile à El-H'assan, fils de 'Ali-ben-Abi-'l-H'osseïn-el- Et-H'assan

t. VIII, p. t~,
tbn-et-Athir, N-~<MMt~ L7 mois de 3i)8', on adm.ttra sans hésitation, je
ag. pense, que Kham eut ce gouvernement depuis
In Gregorio, ~)-MM afaMcarxm collectio, cet instant jusqu'au t5 dzou-'t-h'idja!i39Q,jour
p.59,eoLa. 2. où H s'embarqua pour rentrer en 7/}-&'M&.
'~HK~.m!M/fM.t.n,p.~09,4&6. Chron. Can.tabr. in Gregorio, p. 4g, i33
~Mt. et-de la Sicile, p. y), 1. 5 8 8 et i/).
p. t65 de la traduction de N.De§yergers). Sui- Nt's<.de l'Afr. et de la Ne., p. v), L 8 (p. 1685
vant lui, Khalîl Ht mettre le feu au bâtiment qui de la traduction de N. Desvergers). H dit,
portait les principaux habitants de Gt)'yeM<. quelques lignes plus loin que les Palermitains
Ba~M, 1.1, p.tff, 1. 5& 8. M, Amari, se r~vo!tèrpntcontre 'At't'âf, ie t"chaon&l 335
sans doutie.d après Ibn-et-Abbar, dire C'est ta négation indirecte, mais complète, du fait
tSi, par Dieu, j'en ai taë p!ùs de six cent miUe. < avancé par En-NouaM, qu'un nouveau gouver-
(&erM~et'MtMM/M. ~Stc!'Ka, t. H, p. 196.) neur fut envoyéen 334.
Si SatemcohseFva le gouvernement de la BMfofM Stct'/M', in Gregorio, p. t5, L 1
Sicilejusqu'à sa mort, survenue dans tes premiers et t3 (Riedesel, p. &9a), ).

'Voy6z!anote&de)apageprëceden[e.
~M~M~~L~N~M~
°~a emprunte cetteda~àIbn~MtM~daMteq~ ~:i,? iH: J~[ (Bi-
~c.
t.Vm,p.)~eF,t.tgetso).Ibn-Khatdounra)eproduitedanstesmëmestenMs.
il. s8
218 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
gouverneur.Keibi tué dans un des combats qui précédèrent le premier siège de Girgent
de Sicile
en 3a 6. Dès l'année 33 y, au dire de la C/M'WM'~Me, une conjuration se forma
(:~6de)'Mg.).
contre le nouveau gouverneur. Maiselle fut découverte; un châtiment exem-
plaire fit rentrer tout dans l'ordre, et El-H'assanconserva son gouvernement
jusqu'à la mort d'El-Mans'our (en 3/ti), et même au delà, car ce ne fut
qu'en 3&a qu'il revint en T~M'aA,laissantà sonfils Ah'med ie commandement
Son fils Ah'med
qu'il exerçait depuis cinq ans et environ deux mois2, et dans lequel Ah'med
lui succède
fut confirmé par El-Mo'izzen 3433. Il le garda pendant seize ans. Au com-
(343 de l'hég.).
AfmH-'i-Kacim, mencement de 36o, il eut pour smces~eur son frère Abou-i-K'âcim\ et en-

CAroM.CaH<a&t' in Gregorio, p. 4g, )8 Si ce chinre de cinq ans et deux mois, donné


et ig; an 6456'. –~7A'<!mt7, t. VIII, p. ~F, par !bn-Scheddad (puisqu'il est reproduit par
). t4 et 16. Schihâb-ed-Din* in Gregorio, Schihab-ed-Din et par Abon-'i-Fedâ), est exact,
p. 5g, col. 2. En-Nouaïri', p. t5, 1. t4 a 18 il prouverait qu'Et-H'assan aurait été nommé en
(Riedeset,p. ~aa).–Abnifeda: ~MHs~.mMs/em. dzou-'t-k'a'dah 336, et serait rentré en T/r~t'aA
t. H, p. 446, L 4 et 5. Ibn-Khaldoun, J?Mt. en moh'arram 3~9. Son règne ne doit pas moins
de /r. et de la Sicile, p. v). t et a. Son récit compter jusqu'en 3~(3, puisque ce fut seulement
est présenté de manière qu'on doit croire qu'E!- en cette année qu'EI-Mo'izz consentit à nommer
H'assan vint débarquer à AfazaM en chaouât ou Ah'med à la place de son père.
tout au plus en dzou-'U'a~dah 335 mais comme il N-~am.~ t. VU!, p. )" 17. Sehihab-
avait dit auparavant que la révolte d'Abou-Iezid ed-Din, in Gregorio, p. 60, col. t. Abuifeda*
était apaisée, ce qui n'eut lieu qu'en 336, on ~HMa/.muslem. t. Il, p. M6, ). o et to. En-
doit considérer Ibn-Kha!doun comme s'accor- NouaM, in Gregorio, p. 15', L 90 à a (Rie-
dant, sur ce point, avec ses prédécesseurs, excepté desei, p. /ta3). tbn-Khatdoun, ?;;< de ~/t~
toutefois dans son Histoire des Fa<'MK!'<Mj où il et de la Sicile, p. vF, 1.3a 5 (p. i6o de la trad.
dit qu'en ~g EI-Mans'our donna le gouverne- de N. Desvergers).
ment de la Sicile à El-H'assan-ihn-'Ali-ibn-Abi[- En-NouaM, Hist. Sicil. cap. vn, in Gregorio,
e)-H'ossem]-et-Ketbi, qui, ajoute-t-il, remplaça p. tQ, L 96 eta~ (Riedesel, p. 43o et /t3i).–
ainsi KhaM-ibn-hh'âk". Jbn-Khaidoun oublie Abuuëdee jiM<t<t<. mx~Nt. t. H, p. &&8, ). 17
que KhaliLavait été mis à mort par Abou-tezM à ai. tbn-Kha!doun, ?<<. de l'Afr. <-<de la
à ia fin de s'afar 333. Sicile, p.~e,i. i3 eti~ (p. 173 de la trad.).

Il y a trois cent quatorze jours qui appartiennent la fois à t'année 6456 de l'ère de Censtantinopte et à
)'ahnëe 336 de t'hégire. Dans le passage qne je cite ici la Chronique dit jj ,1e, au lieu de ~j~.
h H déc!are it
emprunter son récit à Ïbn-ScheddAd-es'-S'anhadj, dontj'ai parlé plus haut. On lit, dans ce récit,
que Mans'our donna ta Sicile a Et-H'assan & titre &(t'tt~t«!Mm). et ta suite des gouverneurs qui se succé-
dèrent jusqu'au milieu du H" siècle de notre ère justifie cette assertion.
° Ses manuscrits portent ~Ut (E)-H'atebi); mais Gregorio (note t) avait, avant M. Caussin, relevé cette
faute.
Abou-'t-Feda dit aussi avoir puisé dans t'HMtoM'ede Sicile d'tbn-Scheddad.
"H.<<.B.,appand.t[at)t.I[detatrad.fraa{.,p.5&o.
la note de cette page i 5, Gregorio relève t'erreur évidente d'En-NouaM,
qui prétend qu'Ei-H'assan gou-
vernait ta SM:t7edepuis <b<M:aMet quelques mois. C'est cependant le même auteur
qui dit que Ah'med fut con-
nrmé par Et-Mo'JMen 3~3.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 219
suite une série d'autres membres de la même famille jusqu'en ~31. ~<3t. On frère

voit qu'en réalité 'Ali-ben-Abi-'l-H'osseïn-el-Kelbifut la souche d'une véritable du précèdent


(359-37.!
dynastie, qui régna sur la Sicile pendant quatre-vingt-quinze ans à partir de det'hegire).
i'an 336, et, d'après les meilleures sources, ce fut en 453 que Boger com-
mença la conquête de la Sicile.
Pour ne pas scinder le récit de ces événements, il m'a semblé nécessaire
d'anticiper beaucoup sur l'ordre chronologique que je m'astreins à suivre. Je
reviens maintenant à l'T~M~ et à ce qui s'y passait en 325.
On a vu les EnRisnEsrecevoir, des mains de Meîçour, les États qu'Ibn-Abi-
A

'l-'Aftah
leur avait enlevés et gouvernait au nom des OMAtAMs. Toutes les
branches de la famille edrîsite participèrent à ce retour de fortune inespéré,
et Ibn-'Adzân nous apprend qu'en 3 a5 Ei-H'assan-ibn-Abi-'l-'Aïschrentra à
Tlemcênl.En même temps les B~t-~o/~mme~ reconstituaient leur empire,
comme je l'ai dit plus haut; mais le temps n'était plus où le seul nom d'Edris
entrainait les Berbers du ~a~Aft&-e~s's, et plusieurs villes durent être prises
de force. /is~Mfut de ce nombre. Ses habitants, pendant toute la campagne de
Meîçour, n'avaient pas cessé d'être Ëdèles à Ibn-Abi-'l-'Âfiab; les jours de
désastre n'avaient pas ébranlé leur constance, et quand les EonistTES voulurent 3a6()et'hëgire
rentrer en possessionde cette ville, ils furent obligésde livrer un rude combat, (937-938
de J. C.).
dans lequel ils éprouvèrent un échec tel qu'il y eut nécessité
d'ajourner leur Les Edrisites
projet. Lenom du chefmikn~cien exerçaitencore un certain prestige, car, bien reprennent
A~n,
que Mouçavécut en fugitif dans le~s~t~ ce fut vers lui que les gens
d'M, prévoyant une nouvelle attaque, tournèrent leurs regards; ils lui de-
mandèrent du secours. Sa réponse prouve l'état d'impuissance auquel il était
réduit: «Ecrivez à l'émtr des croyants, leur dit-il, moi et vous noussommes
erses sujets~.D Ces paroles, empreintes d'une tristesse mêlée d'amertume,
exprimaient évidemment une plainte, et même un reproche de l'état d'aban'
don dans lequel l'émir des croyants laissait un homme qui s'était si entière-
mentdévoué à sa cause. Les habitants n'y virent qu'un bon conseil et,sur la
demandequ'ils adressèrent en effet, 'Abd-er-Rah'mân leur envoya de CeM<«,
possession, un certain nombre de braves archers. Ala nouvelle
qui était en sa .r~v'
"1
Aboti-'I-Feda dit bien que Ah'med mourut à Tri- B<tt~, t. t,p.f.)",i. y et 8.
poli en 36g, pendant que son frère El-K'acim On a ici une nouvelle preuve de l'erreur com-
remplissait t'intërim de son gouvernement en mise par Hm-Khatdoun quand Hdit qu'en 3t55
StM~ mais H faut croire que cette mort survint a Ibn-AM-Aûah était rentré en posseMion de tout
ia 6n;de36<), car l'auteur ajouteque ce iut en 36o0 ce que Meïçour hu avait enlevé.
qu'Abon-'t-K'âcim&t nommé émir de Sicile.
98.
2300 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de ce secours, les jP~t'-Mo~Mtm~comprirent qu'il fallait se hâter; ils réuni-
rent des troupes nombreuses, marchèrent sur ~s'~M,qui fit une vigoureuse
résistance, car ce ne fut qu'après quarante jours de combats qu'ils emportèrent
cette ville, où ils entrèrent en 3a6
Ce que j'ai dit des S'anhddjahsuffit pour faire connaître nettement quelle
était, dès les premières années du règne d'El-K'aïem, la relation de cette tribu
avec les FÂT'tMrrES. J'ai passé sous silence les exploitsque l'on attribue à Z!ri-
ben-Menàd, dont nous aurons d'ailleurs plus d'une occasion d'admirer la
vaillance et l'intelligente activité, mais ces récits m'ont paru d'autant plus
suspects qu'on y trouve mêlées des circonstances manifestement menson-
gères, par exemple la soumission que, suivant En-Nouaïri, Mouça-ben-Abi-
'I-'AIiah,g'OM!~rMeKr deDjerdouaau nom<fEm-A~s'M', aurait faiteau jeune Zîri 2.
La chronologie dément la démarche que l'historien prête au chef miknâcien
et effacele ridicule discours qu'il met dans sa bouche. En effet, puisque, sui-
vant En-Nouaïn, Ibn-Abi-'I-'Atianappartenait alors au parti omaïade, la scène
qu'il suppose serait postérieure à 3 ig or il ajoute que, dansla suite, Mouça
se plaignit, au jeune S'anhâdjien, de la tribu des ~'OMM~'< de son impiété et
du faux prophètesorti de son sein, lui demandant de venir réprimer son au-
dacieuse turbulence. Maiscomme cet imposteur n'est autre qu'Abou-Moh'am-
med-H'anum, qui fut tué en 3i5 chez les Masmouda-es-Sdhel, il est impossible
d'admettre l'exactitudede pareils récits. D'ailleurs Ibn-Abi-'I-'Afmhne fut jamais
réduit au rôle de gouverneur de Djerdoua.Une fois dépouillé de l'immense
autorité qu'il avait eue en .Ma~ft&,il mena une vie obscure mais non inactive
Sa~ttet'hëgirejusqu'en 3ay, date à laquelle, suivant Ibn-Khaldoun, il mourut ~pendant,
(9~-939 (fdit l'historien,
<)oJ.C.). qu'il travaillait, de concert avec son puissant voisin (Mob'am-
Mort ttmed-ibn-Khazer), à fortifier la cause des OMMADES~ II pouvait en effet
d'ibn-Abi-'t- mais la de l'obscurité dans
'Atjah. conspirer, preuve laquelle vivait se trouve dans
il
l'incertitude même de la date de sa mort et de son genre de mort D'après
Ibn-'Abd-el-H'alim, le chef miknâcien fut tué (JNt) en 341, dans une région
des bords du Mlouïa; suivant d'autres, EI-Bernouçi par exemple, il fut tué
'B<tMH,t.p:t~)",1.99,ap.)~t=,Lâ. (!'6!W.,t.I,p.fA\,Li9;–t.nde!atrad.
En-NouaM, H. d. B., append. an t. H de franc.,p.i&6). ).
iatrad, franç., p. ~93. Ibn-KhaMoun vient de nous dire, avec beau-
Histoire des Berbers, t. I, p. )\ i. t& coup de vraisemblance, qu'Ibn-Abi-'i-'ÂAah
et i5 (t. 1 de la trad. franc., p. ayo). Il mourut tranqniUe, s'occupant de m"nëes et d'in-
s'accorde avec lui-même en disant plusiomqu'Ibn- trigues. Nousallons voir d'autres auteurs prétendre
AM-'i-~A&ah mourut quelque temps après 3a5 qu'itfuttuë.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 221
en 3a8 «Son fils Medïen, dit Ibn-Kha!doun, lui succéda dans le comman-
adément du Maghrib,et, s'y étant fait confirmer par En-Nâs'ir, il contracta
avec Ei-Kheïr, filsde Moh'ammed-ibn-Khazer,une alliancesemblable à celle
Kqui avait existéentre leurs pères .t'ai déjà dit ce qu'Hfallait entendre
par ce
commandement remis à Medïen; il ne pouvait être que nominal; évidemment,
pendant plusieurs années, les partisans des OMAïADES ne durent songer qu'à
entretenir la ferveur des populations, et peut-être à faire quelques
disposi-
tions en vue d'éventuautés favorables. C'est ainsi que H'omeïd-ibn-Ies'et,
que
le Mahdi avait jeté en prison à la fin de 3 ai, était parvenu à s'évader, ett 33a8derhqj;irc
qu'yen 328, nous dit Ibn-Khaldoun, il passa du c6té de Moh'ammed-ibn- (939-9~'n
n Khazer~,traversa le détroit, et obtint d'En-Nâs'irie deJ.C.). ).
gouvernement du Maghrib Évasion
tfccK<ra~nC'était encore là un de ces gouvernements in partibus Mt/Me~Mm, d'Ibn-tes'e).

'A''<!W'~p.L9iet99'(p.7ade)a Pour le sujet que je traite, je n'ai aucun intérêt


trad. iat. p. 116 de la trad. iranç.). Le texte tdébrouiUercechaos.
imprimé ajoute que son fils tbrâhim, qui lui suc- H. d. B.~ aux pages citées note 3 de la page
céda, mourut en 35o. La traduction latine omet précédente. Il s'emHerait, d'après ce passage,
ce passage, et la traduction françaiseplace en 3355 pie Moh'ammed-ibn-Khazer était mort à cette
la mort de cet Ibrâhim, successeur de Mouca.
époque et presque en même temps qu'Ibn-Abi-'i-
J'ai opté, sans de bien fortes preuves, je l'avoue, 'Âfiah, mais nous savons déjà qu'it n'en est pas
pour la version d'Ibn-Khaidoun, qui prétend que )insi. Seulement, comme en 3a~, le chef des
ce fut Medïen qui succéda à Mouça, mais ces di- t~MoiM avait environ quatre-vingts ans, il est
vergences ont peut-être pour explication le par- n'aisemMabIe que son fils gouvernait déjà avec
tage qui eut lieu plus tard des États (reconquis) ni', et ce serait là l'explication des termes em-
de Mouçaentre trois de ses fils, quoique IbrâMm 3)oyéspar Ibn-Khatdoun.
ne figure pas dans cepartage Du reste, il existe, On peut raisonnablement supposer qu'i) vint
pour les descendants d'Ibn-Abi-'t-~&ah des confu- ;rouver Moh'ammed-ibn-Khazer au moment de
sions de dates par suite desquelles tbn-'AM-et-H'a- ;on évasion, qui, dans cette supposition, aurait eu
i!m fait mourir Moh'ammed,petltr6!s d'ïbrahtm- ieu en SaS, pendant qu'à ~-MaMM&i'attentioa
ben-Mouca, en 363 °, pendant qu'ibn-Khaidoun, !tait concentrée sur lesgraves événements de Sicile.
des auteurs
d'après aes auteurs qu'il ne nomme
(pu ne nomme pas, dit que H.
~.d.B.,B., t.
napres pas, ditque H, p. )~, 1.15 et 16 (t. !H de
t.H,p.i.i5ett6(t.!Hde
ce même Moh'ammed succéda à son père en 43o
ce.mémeMoh'ammedsuccéda&sonpèreen43o~. atrad.&-anc.,p.a3i).
)atrad.&-an~p.a3i).

PIus)om(p.'<). t, a3tt a/i, –p. 83 de iatrad. lat. p. t35 de ia trad. fran{.)raute))rdu X'art'M
place )a mort d'tbn-AM-'t-'ASah en 3a8, témoignant ainsi qa'i) adopte la date donnée par Et-Bernoufi.
''Ibn-Kha)d<)un,.tf.B.,t.r,p.)\.pet)\'e(t,Idei!)trad.franf.,p.a7oet97i).
~'<!t-i'p.L a5(p.73 deiatrad. !at.p. it6de la trad. franç.). Le père de ce Moh'ammedse
nommait 'Abd-AHah:

''K<<.B.,t.p.)v<et)v'<(t.tde)atrad.franc.,p.a7a).
'Nom savons avec certitude, par Ibn-Khatddtm,
que, vers 3&o,E)-Kbeir partageait avec son père le fardeau
du gouvernement des Mt~r<i«Ma. Parlant des événements
qui suivirent immédiatement la rëto)ted'Abou-!ezM,
comprirpée en 33~, il dit: «Moh'ammted-ibn-Khazer et son fils Et-Kheir caNiMM~'ext d gouverner<<NMle
Maghrib
~eM(ra:.))(N.<B.,t.[t,p.).5!–t.mde)atrad.fianc.,p.B3B.)
'222 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ftmmp rp)m
comme celui f)f
de Mff))fn
Medïen, <'ar
car 7~Am'<
7~/MW ~était
tait Rn
en !a la TtnssfsRinn
possession f)ps PAT'tMtD-'s'
des FÂT'mtTES;
quant à la région occupée par Moh'ammed-ibn-Khazer,l'omnipotence qu'y
exerçait ce chef ne laissaitaucune place ni aucun rôle à un gouverneur envoyé
de Cordoue. D'ailleurs, on avait, d'une part, tout intérêt à ménager le chef
des ~a~Ar~oMa;d'autre part, le khalife omaïade n'était alors en mesure de
prêter à qui que ce fut un appui sérieux dansle Maghrib. En 324, il s'était
contenté d'accorder un asile à la famille du prince chassé de A~oMr par un
de ses parents, prince qui non seulement était tout dévoué aux OMAÏAOES,
mais qui s'était compromis de la manièrela plus grave avec les FÂT'ïMiTES. J'ai
indiqué plus haut les événements qui appelaient alors toute l'attention du
khalife de Cordoue vers les Pyrénées(l'~fagwt et le royaumede Léon), et bien
que, depuis, Moh'ammed-ibn-Hâschimfut rentré dans le devoir en rompant
son alliance avec Ramire II1, celui-ci était trop actif et trop menaçant pour
que 'Abd-er-Rah'man se tînt en repos tant qu'il n'aurait pas abattu cet ennemi
redoutable. Après avoir rassemblé une armée de cent mille hommes, le khalife
était entré en campagne au milieu de g3Q. Ramire H et son alliée Tota, la
reine régente de Navarre, étaient venus à sa rencontre, et le 15 chaouâl 3a?7
(lundi 5 août oSo de J. C.) l'armée musulmane avait éprouvé à ~tMMtKcas~
(~
une défaite complète, suivie, quelques jours après, à ~~N<~a~, d'une dé"
ur
;it)derhegire route plus désastreuse encore~, et telle que ce ne fut qu'en s'afar 3 a g (no'
e fo
<9~°-9~ vembre Q~to)qu'il put réorganiser une armée et envoyer un de ses gouver-
fteJ.C.).
neurs faire le dégât sur les frontières du royaume~Z~om~. Ainsi s'expliquent
ae
les quelques années de tranquillité dontt put
te: put jouir
jouir l'Afrique
l'Afriquedepuis les victoires
depuis les victoires

Dozy, NM<.~e< MMSM~m. tf&p., t. IH, p. S7 cette rivière dans le rio DMero(carte n° dp
RecA. sur l'hist. et la &Ker.de l'Espagne, t.I, l'Atlas de Lopez; in-fol.; Madrid, t8io).
M. Dozy ajoute même que Au sud de Salamanque, sur les bords du
p. a33 et a3&,
reine Tota tvait reconnu 'Abd-er-Rah'm&n rio y<Mt~M,a~uent de la rive gauche du Duero.
comme suzerain de la Navarre; nous allons cepen- C'est une des tocaHtésauxquelles les Arabes don-
dant voir cette vassale marcher contre son sei- naient le nom ..t)J~, ~<ttM<e& "te fossé".
gneur. (Dozy, ~ecAe~M, etc., t. ï,p. 1~5 et 176.)
t. I, p. 17 i et suiv. Histoire
Sep/t'mMca des anciens, ,.J~L< (~Jt- Dozy, <&<W.,
(ScAMe(-M~M)des Arabes, aujourd'hui Siman- des MtMM~.d'Esp., t. III, p. 6a et 63.
fi Id, !'At'J. t, III,
cas ville du royaume de Léon, située au sud, p. 65. Ala même époque
sud-ouest de FaMoM, sur la rive droite du rio se tef'mina~t, par )a prise de Ctrg'ett~ la guerre
Puiserga un peu au-dessus de l'embouchure de qu'Et-K'àïem avait é(ë obligé de porter en Sicile.

a Elle était mère de Garcia, qui régnait alors en Navarre, et elle exerçait la totette comme veuve de Sancho le
Grand.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 223
de Meïçour~.Mais, pendant le silence de cette paix, un terrible incendie cou-
vait au sein des populations répandues sur la lisière du Sah'ara, et devait
bientôt faire payer chèrement au khalife fat'imite les années de repos qui
avaient semMé consolider en sa personne la dynastie fondéepar son père. Cet
incendie fut allumé par un Berber qu'on peut considérer comme le continua-
teur d'Abou-K'orra,et qui sortait, comme lui, de la branche des Zendtah.Mais
nous arrivons ici à une série de perturbations qui eurent une trop haute
portée, pour que je ne fasse pas connaître les antécédents de l'homme remar-
quable qui fut l'âme de cette immense agitation et le centre d'un ébranlement
si violent qu'on put croire un instant la dynastie fat'imite à jamais renversée.
1
Ce Berber se nommait MakhIad-ibn-Keïdâd~, mais il est beaucoup plus Histoire
connu sous le nom d'Abou-ïezîd.II était issu des Beni-Ouarkou(t~t, ~), 9 (t'Abou-IczM.
Origine
tribu sœur de celle des Merendjis'ah,qui appartenait, comme elle, à la grande deccfhff.
familledes ~'mt-~ore?~(branche des Z~M~A).Aussi,Ibn-'Adzâri l'appelle-t-ilii
Abou-ïezM-MakhIad-ibn-Keïdad-eI-!foreni-ez-Zenati\ Son père, né à ~Vt~oMaA
selon les uns~, à A~a~M suivant d'autres6, habitait soit Tak'ïous7, soit T~fS,

Ainsi s'explique aussi l'absence, chez les qu'on trouve reproduite, avec quelques dine-
auteurs, de toute indication relative à l'Afrique rences, dans Ibn-Khaidoun (t. H, p. iv, 2
pendant tes années 3aQ et 330. et 3); mais celui-ci }'a empruntée à Ibn-H'azm,
C'est ainsi que tous les auteurs écrivent son qui, suivant lui, s'exprimerait ainsi: ffibn-lousef-
nom, excepté cependant Ibn-H'auk'at', Ibn-el- (ce!-0uerrak'm'<t raconté qu'il tenait de Aïoub-
Atb!r'' et, probablement d'après eux, Abou-'}- ftibn-AbouJezMque le nom de son père était, etc.
Feda", dans iesquets on lit ~t<(~tM< au Or Ibn-et-Ouerrak', mort en 363', a très bien
iIeude~t~(~cMs~). Quant au nom de pu tenir un récit de la bouche de Aïoub-ibn-
Makhlad, c'est dans Et-Beh-i (p. t"), L t8) que Abou-Iezîd, qui mourut en 336; mais Ibn-et-
je le trouve écrit jJL~. Ouerr&k' n'a pas pu le transmettre de vive voix
Ibn-Khaldoun, H. B., t. H, p. ) t, t. <g à Tbn-H'azm, né le mercredi 3o ramadhân 38f.
(t. III de}atrad.,p.aot). Suivant tbn-H'ammâd, Et-BeM, p. )F)e, 17 et 18 (/. t. XHI,
Abou-IezMétait de !a tribu des BeHt-D~ p. 3o3 et 3o4, 6' série). Il l'appelle ~ujf.
fraction. dès BeHt-j~'M, (J. t. XX, p. ~a, °
Ibn~Khaidoun, NMf. ~tm.,§vm(B.
A"série.) B., append. i! au t. H de la trad. franç.,
B<!i<!tt, t. t, p.t'fF, L ~o etti.–ïbn- p.53o).
'Adzâri, qui a emprttnté son récita ibn-Sa'doun, Chroeaique d'Ibn~H'ammad (J. A., t. XX,
auteur presque contemporain donne, à la suite p. ~ya, 4' série).
du nom d'Abou-Iezid, une longue généalogie, ibn-e!-Ath!r, N-~M,t. VIII, ,p.)~)e,).ao.
'Voyez)anete3de)apaga9&8d)itomeXnt(J.3'serie).
~Btji~~t.~H~p. )'')<, t.tg.
*~MMa!.<MM<!etn.t.U,p.t3o,);5.
~Dozy.a~t.~J~M~m.d'&pag~e.t.Mt.p.e~.notei.
'PageiSdeia~~queM.deStaneamiMentétedutexted'Et-BeM.
!bn-KhaMikan,n° ~e<!de l'édit. WustenMd, fasc.v, p. ("A, ). 5 et 6 (t. tde la trad. ang)., p. 967).
22~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
deux villes
deux villes du territoire
territoire de A~s<M~,
A~s<M~. et faisait
faisait de frëfnients
fréquents vnvaorMdan
voyages dans le
&M<~M pour le commerce auquel il se livrait. Ce fut là, dans la ville de Kaou-
&<MM~ (j~), que lui naquit, d'une servante (~L~) nommée SeMka, le fils
auquel il donna le nom d'Abou-Iezid,et qui devait jouer un rôle en jM~'M/t,
malgré son infirmité il était boiteux Amenépar son père à ~<'OMm-Z<~(<~
dans le
dans le pays de K'ast'îlïah,
pays de Â~ts~M~, son son enfance
enfancese
se passa tantôt à Tdzer,tantôt à M'tOMs~.
"'1_nll'1- À 7 1-
t. Il,-1 p. &3o, 1L 1'0 1 ·
Abuifeda* ~MKs/.mtts~Ht. 6. de compatriote, puisque Ibn-Bat'out'ah était né
Ibn-Khatdoun, à ta page citée note 3 ci- à ï'aKgw ~ttoM&aoM ou Koukou ne peut pas
dessus. Rami-'i-K'aïraouam, Hist. de l'Afr., être le Gougoude D'Herbelot g.
Uv.IV,p.97. Chronique d'Ibn-H'ammâd (Y. A., t. X~.
On écrit quelquefois Koukou.Ei-Bekridonne, p.~73, série). Suivant Ibn-el-Athir, il n'était
sur cette ville, quelques détails, au nombre des- pas seulement petit de taille (~), il était
quels se trouve celui-ci que Dans ie pays de tortu (fr~ct) et hideux de figure (E'<-&<!tKt7,
f~otf&aoM ie sel tient lieu de monnaie dans ies t. VIII, p. )~, 1. to et t )). Voir Abutfedœ
(r opérationscommerciales*.)! Abou-'i-Fedâ parle Annal. MM~eM!. t. H, p. 43o, 10.
de Kaoukaoud'après l't, le ~'ssoMM Edrts! ° Il serait possible que le ~'e~'OMH-Zenata/t
et Ibn-Sa'ïd, comme étant la capitale du Pays d'tbn-Khatdoun fût la localité qu'EI-Bekr! nomme
des Noirs d; mais ce qu'en dit Ibn-Bat'out'ah offre ~'eft'<)K!B!af!A<tet qu'il place à une journée vers
un intérêt particulier il a séjourné pendant un l'ouest deJV~<t' à deux journées dans un autre
mois dei'année ~54 (i353-t35~t de J. C.) dans passage, où il Jit aussi que ~efi'omt-BxMAa com-
cette ville, qui semblait être alors (c'était sous le mence le canton de Somat'tt S'aB-ed-Dtndonne
règne duXt" des BEN[-MEtt!n, Abou-'Inân) un lieu trois jourspour la distance de A''e&'oM!tà ~'o/s'<t'.i.
de refuge pour beaucoupde gens venus du ~fag'/trt& M. Carette avait cru, à tort, devoir placer ~'et-
MpiM<otM~ car ce voyageur y reçut l'hospita- <'oM!-B!<MA<t dans la région plus méridionale qu'on
Hté de trois personnages dont t'un était de ~&- appelle aujourd'hui t'0!«M-&)M/
M~fa, un autre de Tez.<t,ie troisième de T~'M& °. H. d. B., t. H, p. Iv, i. 8 et 9 (t. III de la
Cette aospname
<jen<; était sans
hospitalité efan sans oome
doute aonnee
donnée aà ntre
titre trad. franç.,
traa. n'anc., p. aoi).
aoi~.

Et-BeM, p. )A)", 1. as (J. A., t. XIV, p. laa, 5' série). Voir aussi p. )A), i. 49, et p. tAt", t. 7 et 10
(ibid., t. XIV, p. it8 et i3t). tbn-Bat'onfah (t. IV, p. 878, t. 7) confirme !ë dire d'Et-Bekrî quant à l'em-
p[oi dusel comme monnaie dans !e ~oti~n, mais pins [oin (p. ~35, ). 8 et 9) il dit qu'à &M!(teot< on se sert de
petites coquines,
Reinaud, Introd. à la Ceog~. d'~oM-F~a, p. UMiX et xcvn. A la première de ces pages M. Reinaud dit
que le ~CMX a été rédigé vers l'an io36 de notre ère (4ay-~a8 de Fhëgire),
''G<'ogT<t~h!e,t.ï.p.a3eta3.–Hartmann, JF<!n<K~'tea, p. 55.
''Ceojt-apMe,p.)<~et)ey,n°)"(t.ndeIatrad.deM.Remaud,p.a9tet3a9).
fb~M d'Ibn-Bat'cut'ah, t. IV, p. 436,). t a 3.
'J.t.I,p.i8s.4'sërie.
BtMtott. oh'e)!(.,p.3~8,co!. t;in-M.,Maestricht, 1776.
''Et-Bekri,p.Fv,tin.u)t.Ap.r=A,t(J.t.XU,p.53t,5'série).
~M., p. vp, t. ai à a3 (7. t. XIII, p. i3t, 5' série). Ibn-H'ank'al dit qu'Abou-tezM était natif
de Somat'a'it parait faire confusion avec ieiieu où se passa sa première enfance.
'Mar~-<.Mt't'tM',t.H,p.~v,).8etg.
~Carett'&eA.<M)'!<t~e<~t'.etheomm.deM~.mM-t<<p.69,in-8°,dei't.R.t8~4.

"Dt.n-.<!c<'4/r.L(.y.t.Xm,p.a48.3'sMe).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 225
1
Un sait que les Beni-Iforenavaient embrassé les croyanceskhâredjites avec
assez d'ardeur pour les soutenir par la force des armes'. Le jeune Abou-Iezîd, Sesetudes.
en même temps qu'il étudiait le K'orân et les belles-lettres, fréquentait desS
gens de sa tribu qui, parmi les diverses sectes khâredjites, avaient adoptéB
celle des S'ofrites-Nekkariens Il y prit un goût très vif, et se distingua parr
la sagacité et la profondeur dont il fit preuve dans le maniement des subtilitéss
qui caractérisent ces doctrines. Je ne saurais dire à quelle époque il se renditt
à Tdhartpour s'y livrer à l'enseignement, et en même temps se perfectionner r renseigne
sous certains cheïkhs nekkâriens, notamment sous Abou-'Obeîda, mais il see àTahart.

trouvait dans cette ville en ramadhân ag6, quand le Chu s'en empara dans saa
marche sur&~M~aA, où il allait délivrer le Mahdi. Abou-Ieztdjugea
prudentit Revient
alors de retourner à Ta~'MMs, où il acheta une propriété, dit Ibn-el-Athîr~; à Tak'ïous
ena<)6.
suivant Ibn-Khaldoun, il se rendit de Tdhartà ~Ï'OM~, où, réduit à la misère e

par la mort de son père, il fut obligé d'accepter les les


dons que habitants d lui
offraient par charité~. Quoi qu'il en soit, il continua à enseigner, et ses ensei-
gnements étaient de la nature la plus dangereuse, puisqu'ils réspiraient le
fanatismeau point, non seulement d'appeler sur tout homme qu'il considérait
comme hérétique la peine de mort et la confiscationdes biens, mais de poser
en principe le devoir de se révolter contre le sult'ân Il fautcroire cependant
qu'il apporta beaucoup de mesure dans la propagande qu'il fit de ces Idées
subversives, car environ quatorze années s'écoulèrent sans que rien vint le
troubler. Toutefois, le bruit finit par se répandre qu'il enseignait aux enfants
des doctrines hérétiques; on sut que de Tak'ïousil faisait de fréquentes excur-
sions à ?~ et qu'il travaillait à indisposer tes habitants de cette ville contre
leur chef <t Dansle temps de'Obaïd-Allah le Fat'Imite, dit Ibn-Khaldouu, la

'N.B.,t.n,p.)F,i7(tm'~)a Auieursil dit M'MM.


trad.&'an~p.ig8). ). ibn-Khaidoun,H. d. B., t. H, p. )v, 1. tti
Ibn-KhaMoun,BMt.~F<ti'tM., §vm(B. à t3 (t. III de la trad. &anp.,p. aoa), EI-
B' append.n ant. II deta trad. S-anc.,p.53o ). K'MraQuâni.p.oy.
~S~iesdtyer~'sectes kha~ (Ibâdhîtes, JEHst.
~~t't'Nt.,S vm (R.d.B., append. u
S'~M, S'~e~eM<:rt' OM~'e&'e<M),voir au t. Hde la trad. franç., p. 53o). Ibn-el-
~eetmMAM<on<e .~ra&MtM (p, < et suiv.et pas- AtMr,jN-XM, t. VIII,p. )")'<,t. a. –Ba.<M,
~unen~~ M. de Nane ( H.<~B.~ t.II t.I,p.t~5et6.
deiatrad.&ah{.,p.9o3,note6). ). Ibn-Khaldoun, à la page citée note a ci-
~M~ t. Vm,f)-<,t. t.
~t-~ntm«,<Tm,p.r*ti;t.t. dessus.
aessus.

'Du temps d'Et-T)djtnt(au commencement du xn'sièete de notre ère), une partie des habitantsde D~f-ta,
iapertie qui octNpaiH'estet te~ad-estde H)e, appartenaitencore à ta secte netMrienne. (J.t. XX, p. ns,
4'sërie.

.9
2266 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
fKnt'~ftcnfp f)n conseil
présidence du rrmRftt annartona~
appartenait àa ïhn-fi'n~'jtn
Ibn-Fork'an f.n f.<t ~t~~
Cefut
Il est obligé
defuir probablement sur
la plainte de ce président qu'en 31 o Abou-lezîd fut mis hors la loi
en3t0. par les
magistrats de Â~'t~ Sa première pensée fut de fuir à la Melcke,et il avait
déjà atteint Tripoliquand, se voyant poursuivi, il revint à MtbMS~ où sans
doute il vécut caché. Cependant, il continuait à agir sourdement sur les gens
du Sud, et, en 316, les circonstanceslui parurent favorables pour manifester
sa présence. Les armées du Mahdi étaient occupées dans le Maghrib et en
&c~c; il semblait, comme je l'ai dit, que tous les ennemis des FAT'unTES se
fussent unis pour agir de concert et étouner dans son berceau la dynastie
naissante, en même temps que la fondation d'E~-MaMMtA et de MoA'amm~M/t,
inspirant au chef de cette dynastie une sécurité trompeuse, devait le porter
àà dédaigner
dédaigner un
un obscur
obscur l'hérésie sur
sur les
les confins
confinsdu SW/afa.
agitateur prêcha
agitateur prêchant
tant l'hérésie du -SWt'afa.

'N.B.,t.I,p.i3eti4(t.ti)de Quand les FÂT'imiEseurent été mis en possession


la trad. franç., p. i4<). Voyez la note a ci- de i'7/nt'M/t, ils donnèrent tout naturellement la
dessous).). prédominance aux X~amaA; c'est pourquoi on lit
H. d. B., t. II, p. i v, t6 (t. Ht de la trad. dans E!-Bekri Depuis l'époque où 'Obaïd-
iranç., p. aoa). Depuis l'époque de la con- "AHah entra en ~re'&'MA,le gouvernement de
quête musulmane et pendant la durée des dynas- t A"<!&M est toujours resté dans la familledes BeM-
ties aghiabite, iat'imite et s'anhadjicnne (~ni)' ffo&'maM-e~t'~tMt') Probablement d'autres
et /t'<tmma~e), les villes du J~'efM recevaient familleskitâmiennes formèrent les grands conseiis
leurs gouverneurs du siège du gouvernement ° des autres villes, comme les ~tt-Ox~'es, ie~
(A''<Mf<M!«M, N-MaMM/t~ etc.); mais, en outre, BMt-Maf~a, les BeMi-~eM~A,les Bent-erMM.
depuis une époque que je ne saurais assigner, et Ces derniers composaient en !!<o ie conseil de
qui est probablementreculée, chacune de cesvilles '?'d:H-.
était administrée par un grand conseil dont les d. B., t. M, p. Iv, 1, t6 et 17 (t: III de
membres appartenaient aux familles les plus no- la trad. franc., p. aoa). Bmmt, 1.1, p. f"
tables de la localité: telles étaient les BeHt'Je)M<oK< 8 à t ). Je pense
que c'est à tort qu'Ibn-
à ï'Me! les Bem-M à K'afs'a les BeM-~M~ 'Adzart place en 3t6 cette fuite à Tripoli et ce
à ~f<t, et'ies
Neft'a, et BeMt-~&t-Mmi'c'à Bt-R'smma".
les BeMt-~&t-~KmM' E<-H'<:mm<t'=. retour
retour sà PM'tOM.
PM'MM.

'N.<B.,t;t,p.'<r=v.).8et9(t.n)de)atrad.frane.,p.t57).
<tAi'époqae où les localités du Djerîd, dit tbn-Khddoun, passèrent sous l'administration de conseils indé-
<'pendants, X'a avait déjà pour président
!ah'M-Ibn-MQh'ammed-ibn-'Ati-ibn-'AM-e!-Dje)it, membre de )a
"famiUe '~M, une des premières oaisons de )a viUe.)) (? d. B., 1.1, p. t. 4 a 6; t.Ht de )a trad.
t']~p.5.)
Rt~ t. I, p. ~}. 5 et 6 (t. Illde la trad. franç., p. i/tt).
Et-Bekri, p. )A, ). 3 et 3 (J. t. XII, p. 456, 5° série). «A l'époque des Cblïtes, dit auMiEt-Tidjânt,
ale gouvernement deX'~M était herédihire dans tes mains des Bmt-M'm~K, les KiMmienx~ t. XX,
(7.
p. t~5 et i46, &' série). Ces BeMt-t~'man étaient-iis, comme furent plus tard les Bmt-&M!oM~des Arabes
de la première invasion qui avaient fini par se tet'~tM)- ? Je me
pose cette question parce qu'Ibn-Khatdoun
parle des Bent-Lot'm~tt comme descendant de Lok'man-ibn-Khatifa, souche d'une dés ramifications de la
tribu des La(' qui formait eUe-même une des fractions de ta tribu d'N-~(A~ branche de la grande tribu de
~!M!-t6H-me)-. (tbn-Kha)doun, Il. d. B., t. I, p. )~ 1. ai et aa t. de la trad. franç., p. 56.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 227
Ce fut donc en 316 qu'Abou-Iezîd reparut, s'érigeant en censeur des H reparait
en3)6.
mœurs et en réformateur des abus 1.Cette manifestationeut., aux yeux d'Ibn-
'Adzar!, un caractère assez grave pour lui faire dire «En 316 commença l'af-
tffaire d'Abou-Iez!d-MakMad-ibn-Keidâd-ez-Zenâti.~ H est vrai que, quelquesS
lignes plus bas, il ajoute que sa propagande eut un tei succès qu'il entraînaa
les habitants de ?s~MMSà tuer leur gouverneur~; mais il est seul à le dire.
Ce qu'on peut du moins avancer avec certitude, c'est qu'à dater de cet instantt
le nombre de ses partisans grossit au point qu'à la mort du Mahdi, en rebî-el-
aouel Ssa, il se crut assezfort pour lever ouvertementt'étendard de la révolte. Excite
unerévolte
KCefut tbn-Fork'ân, dit lbn-Khaidoun,qui, s'apercevant qu'Abou-Iezid tra-
en3iia.
trmait un soulèvement contre Abou-'t-K'âcim-et-K'aïem,provoqua son expui-
ftsion~ Aussitôt Ei-K'aïem envoyaaux autorités de ~<M/t }'ordre d'arrêterr
le perturbateur. Mais celui-ci avait déjà pris la fuite et s'était dirigé vers Fuit en Orient.
l'Orient, où il accomplit le pèlerinage, et ne revint dans son pays qu'en 3 a 5, Revient en 3 a5
et
date à laquelle il rentra à T~fsous un déguisement. Bientôt reconnu, Hfutit
est emprisonné.
dénoncé au gouverneur de la ville par !bn-Fork'an,etjeté en prison A laa
nouvelle de cet échec d'Abou-Iezîd, son ancien précepteur, Abou-~Amrn~r-
et-'Ama (t'aveugle), chefdes Nekkariens,et nommé'Abd-et-n'omeid~, accourut tt
en toute hâte à Tdzeravec une troupe de ZeM~a~et, sur le refus du gouver-
neur de relâcher !e prisonnier, Fâdh! et lezîd, tous deux fils d'Abou-Ieztd, Deuxdesesfits
le délivrent.
employèrentta force et délivrèrent leur père
Ibn-d-AtMr, ~M)7, t. VU!,p. t~tt, i. /t, Ibn-H'ammad donne a ce chef de la secte te
Ibn-KhaMoun.J?Mf. des F~m,, § vm (H. nekkârite (il dit ibâdhite) le nom de Abou- 1-
B., append, Il au t. 11 de !a trad. frat)~ ~Oniar-ibn-~Abd-Aitah-eI-H'omeïdi-et-H'adjeri',
p.53o). ce qui dinëre notablement de celui donné par
'Be~t.I,p.f.9~it. Ibn~Kbaldoun; et tbn-'Adzarî ne me met pas 4
B., t. I, p. ~i, L t5 (t. 111 de la memede n~er ça nom, puisque deux reprises
trad.i&'anç., p. t4i).– C/o'oM~Med'tbn-H'am- il dit simplement Abou-'Ammâr-el-'Ama
mâd~t. XX,p. 473, &'sërie). B., t. n. p. )v. ). 90, a p. )A.). 3
'B.,t.jlxp. t~LtSAM.m~d~ (t. H! de~ia trad. u'anc., p. ao;! et ao3).
ta trad~ &ah{.p. taoâ). J'ai~d~~ Aboujezid avait deux autres fils, t'un nommé
en quoi coMistaiti'orgatusation administrative Abou-Moh'ammed-Aïoub, l'autre Iounes Aïoub
des YiHes du D~'efM/ionvoit) très,nettement ici ne joua pas seulement nu rôle actif, commenous'
ie président du grand eonsëH, Ibn-Fork'&n, veil- le verrons bientôt, dans la rude mission que son
iast à'!a a~eùr~ publique et dénonçant iecoù- père s'était donnée; il était doué d'un grand
pablè au gouverneur. savoir, notammenten ce qui concerne les gënéa-

'KJ~~(~t..X~~p.3.sëM
~BM~t:r,p;f.tio,eLp.rfF,Mn.u)t.
CAfoM~tted'fbn-H'ammM (J. A., t. XX,p. 47~, &' sërië).
39.
228 ÉTUDE SUR LÀ CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
11se réfugie
Apres ce coup nara), il latlatt nur au plus vite, et ce tut chez les ~~M-
chez
ou
les Beni-Zendâk. OM~rg-M plutôt
chez les ~eK!Z?K~ qu'il se rendit. H séjourna au milieu
d'eux pendant un an, faisantseulement quelques visitesaux Berbers de i'~Mf~
et aux Beni-Berzdl,tribu qui habitait le Djebel-Sdldt,situé au sud de Mesîla.
Encouragé par la promesse de leur appui, et après un an de séjour, comme
En3a6, je viens de le dire, par conséquent en 3a6, il passa dans l'~M~s avec Abou-
se rend
dans t'Auras.
'Ammâr et douze autres personnages influents; tous s'établirent chez les Nek-
kâriens de~V<M«~t'.et4bou-Iezid avait,alors soixante ans, dit Ibn-H'ammad, et
Kson corps était épuisé par les infirmités~ La propagande qu'il avait faite
SStdei'hegire dans ces montagnes n'avait pas jeté des racines aussi profondes qu'it l'avait
(9~-9~
deJ.C.). ).
supposé, car ce ne fut qu'en 331, après cinq ans d'enorts soutenus, qu'il obtint
Serment enfin, des populations sur lesquelles il agissait, le serment d'exterminer les
desBe.'bers FAT'tMUES et d'établir un gouvernement républicain (un conseil de cheikhs)~.
de
ces montagnes. C'est donc avec raison qu'E!-Bekr~ et tbn-Adzar~ placent dans r~Mr~ le
SSsdet'hégire point de départ de l'insurrection d'Abou-Iezid.En 3 3a, le rebelle osait paraitre
(9~-9~ en armes dans la plaine de ~f'dt et saccageait plusieurs bourgades voisines
de J. C.).

logies berbères Ibn Khaldonnvante son exacti- être à le supposer, cet auteur entend donner
tude' et dans un passage on lit f[Abou]-Mo- soixante ans à Abou-Iezid lorsqu'il devint redou-
"h'ammed-ibn-Abou-Iezid, flambeau de la foi et table par le nombre des partisans qu'il était par-
f membrede la tribu de Nefza En 335, Aïoub venu & grouper dans l'Aurâs, ce serait en 331i
se rendit en Espagne sur l'ordre de son père' qu'il avait cet âge, et l'on serait conduit à placer
il y séjourna quelque temps, et ce fut sans doute sa naissance en 97), sous le même règne.
alors qu'il eut l'occasion d'entretenir tbn-ei- H. d. B., t. H, p. )A. 7 à 9 (t. H! de )a
Ouerrak'. trad. franç., p. 2o4 et ao5).
~.B.,t.H,p.)A,L3a6,etp.L8 8 Et-Bekrt, p. e., L /t, et p. )~, 1. 17 et 188
à ti (t. III de la trad. franç., p. 9o3 et a86). (J. t. XIII, p. 60 et 3o3, 5' série). Cet
Les Beni-Zenddk étaient une fraction d'âne tribu auteur place en 33i le départ de lah'ïâ-ben-
maghraonienne, et se trouvaient alors chez les Edris-ibn-'Omar-ibn-Edds II pour F<-MaMM&
BeHt-Ot«~M. et l'impossibilité où fut ce prince de joindre les
Chroniqué(7. A., t. XX, p. ~3, 4' série). FÂT'tMTES,alors bloqués dans leur capitale par
Je dois conclure de ce passage qu'Abou-fezid était Abou-Iezfd'. J'ajourne ce détail, sur lequel, du
né en 966, sous le règne d'tbraMm, neuvième reste, nous trouverons des indications qui s'ac-
prince de la dynastie aghlabite. Si, comme la cordent peu entre elles.
phrase mai tournée d'Ibn-H'ammâd prête peut- BaMM, 1.1, p. rfr etfr)", et p. rft°, <7.

ibn-Khaldoun, H. d. B.,t.J.p. )tr,t. t5 (t.Ideia h~d.fMn{.,p. 178;–voyez aussi p. 98, note t).
'tM<t.I,p.).v,i.Q(t.Ide!atrad.franj;p.t6o).
Id. ibid., 1.1, p. ))" t. a et 3 (t. 1 de la trad. franç., p. ao5). J'admets sans hésitation ia correction pro-
posée par M. deSIane à la note t de tapage )f', quoique je m'ëtonne derexpress!onde «Oambeau deta~oin.
''H.tM<t.)I,p.)<t,).t5ett6(t.îndetatrad.fran?.,p.9o~). °
'Ei-Be)ir!,p.)t"<t3ât5(J.t.Xt[I,p.357,5'~ne).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 229
29
de cette placelace 1. La guerre qu'il fomentait depuis plus de vingt-cinq ans était ait c<
Commencement
enfin déclarée. de la guerre.

Pendant que ces événements se passaient dans l'T~~M~, un incident sans ~ns

le
gravité pour présent, mais inquiétant pour l'avenir, se produisait dans le
Ma~n'&Va. Ah'med-eI-FadhI-ibn-lbrahîm-ibn-Moh'ammed,loin de par-
tager les sentiments de fidélité qui animaient son oncle El-K'acim-Kennoun-
ibn-Moh'ammed2 pour les FÂT'mrrES, avait un tel penchant pour les OMAÏADES
qu'il poussa jusqu'au fanatisme son dévouement à cette famille. ~Ce fut lui 1
etdit Ei-Bekn, qui en l'an 332 s'adressa au grand k'adhi d'Andalousie, Mo-
tth'ammed-ibn-'Abd-AHah-ibn-Abi-'Aïça,pour lui exprimer le désir d'aHer
(t fairela guerre sainte sous les ordres de l'émîr-el-moumenm 'Abd-er-Rah'-
Kmân~ La réponse ne pouvait être douteuse; non seulement i'énnr chargea
ale ak'âdhi le ptlli~C
cm~m d'encourager
MC~H~~UiM~Ci1C prince ttà OCICi
se rendre près de lui, mais il lui fit annoncer

'N.B.,t.I.p.)~,i.t7,ett.H.p.tA, K'âïem que commença la révolte d'Abou-Ieztd


Lo(t.tde!atrad.&anc.,p.ao3,ett.ni, On sait que Bar'at est au pied du versant
p. 305). tbn-ei-AtMr place en 333 l'instant septentrional deF~ra~ et qu'une grande plaine
où les infatigables menées d'Abou-tezMdonnèrent borde le pied de ce versant.
à ce perturbateur une importance réelle en 7/M- Suivant Et-Bekri, Ah'med-ei-FâdM était
t'M& et Ibn-'Adzar!, bien qu'il s'exprime à peu seigneur du territoire qui s'étendait de 7eM-
près dans les mêmes termes, rectifie ia date et .H<~My'!M à Cet<<a Il faut sans doute admettre
donne celle de 33a' Ibn-H'ammâd avait dit qu'il ne gouvernait que sous l'autorité d'Et-
aussi que ce fut en 3 3 a qu'éclata la révolte K'acim-Kennoun.
d'Abou-Iezid °; mais on ne s'explique pas qu'il U ne s'agissait pas même de combattre di-
prétende que cette révolte signala les commence- rectement sous les ordres de 'Abd-er-Rah'mân,
ments du règne d'EI-K'âïem, quand on sait que car on sait que, depuis t'anreuse défaite d'Al-
le règne du fils de 'Obaïd-Auah-et-Mahdi, com- handega en 3 a y, ce prince n'accompagna plus
mencé en 3a a, finit en 33A, comme nous le ver- ses armées quand elles se mettaient en campagne
rons bientôt. Le cheïkh Et-Tidjan! dit avec plus C'est !bn-Kha!doun qui a fait connaître cette cir-
de raison: fCe fut vers la Cn du règne d'EI- constance e.

e. Fl Y:C.I E ~T11I~
EUM, t. VHI, p. f m.. 1
) e, 1.18. 0

''B<t~H,t.t,p.rfp,).9oetat.
'C~oHt}Me(J.t.XX,p.~7a,4'sMe).
~A,t.Ï,p.3M,5'séne.
Et-Betr! ne s'accorde pas bien ici avec iui-meme. t)M-H~n ( (~e). villearrosée par le fleuve SoMj'at',
était située sur la route daCeMto à f<&, dans le canton de D)'eKt!&-a,entre
~'<~<fr-m-JV«!t- et ~<'<Mt);elle appar-
tenait à Kennouh-ibn-Meh'ammed (Et-Bekr:, p. ))p, t. i4 à 19, et p. )f<),t. a), à p. ))" t. i; –J.
t. XIH, p. 33a et 363, S'sërie); er, en s'exprimant comme il te fait, E!-BeM suppose que les possessions d'Et-
FâdM s'étendaient au sud de N'<M~im-JV<M<ce qui ne se pouvait puisque cette place était le
siège du gouver-
nement de Këhnoun, dont tes possessions s'étendaient jusqu'à ?<.
'Do!y,BMt.A<Ar<M~m.d'jE~a~He,t.!I!,p.6Set6&.
Dozy,Be<'h.<M<Mtt.et!« h'tt~<<< !'&p.a<tmoyem~e,t.p. i8oett8t,etp. mm,). tteKs.
230 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
n~t~~ t~t~J'J~ J-7~Fr~Jt~7 M /~i ? y
Réception tune réception
de Ah'med-et-
splendide depuis ~-D~mt-~ÂM't-a (~~t'ms),où s'opére-
FadMrEdrisite
rait
1 son débarquement, il trouverait, à chacune des trente stations qui séparent
C port de Beldt'-H'omeïd,
ce
en Espagne. qu'il devait atteindre, dans le nord de l'Espagne,
lun
:~3de)'hëgire
(g~g45
kiosque construit à son intention, chacun de ces kiosques coûtant mille
deJ.C.). ).
mithk'âis'. Un accueil si flatteur attira à la cour de Cordoued'autres membres
(de la même famille, H'assan-ibn-el-K'âcim, surnommé Kennoun~,
D'autres parents et'Aïça-
d'Et-Fadht
1ibn-Kennoun-ibn-Moh'ammed-~ibn-et-K'âcim
se rendent aussi qui arrivèrent en Espagne le
en Espagne. 13 chaouâl 333, et y séjournèrent quatre mois, pendant lesquels ils furent
(comblés de faveurs4. Ibn-Khaldoun attribue ces visites à l'arrime dans le

Maghrib, en 333, d'Ei-~âcim-ibn-Moh'ammed-ibn-Tonnos, vizir d'En-Nas'ir;


suivant lui, Abou-'i-'Aitsch-ibn-Edrîs-ibn-'Omar,généraiement connu sous le
nom d'Me~~ s'empressa de faire sa soumission et d'envoyer une
ambassade à En-Nas'ir". Celui-ci ne négligeait aucune occasionde se faire
des partisans dans le Maghrib.Du reste, l'opportunité de ces prévenances était
grande, car jamais les FÂT'unTMn'avaient été menacés par un ennemi aussi
redoutable qu'Abou-lezid, et la guerre de reugion qu'Us avaient à soutenir
contre lui avait rendu au souverain omaïade toutes ses espérances. Ces gra-
cieusetés obtenues par certains membres de la famille des JSetM-Mo~MMme~
n'empêchaient pas d'autres membres de la même famille de continuer ouverte-
ment leurs protestations contre l'occupation de CeM<<! et même de protester
les armes à la main, comme on en trouve la preuve dans un passage d'Ibn-
"Ad~âr!,passage qui, pour être très court, n'en est pas moins significatif.Après
avoir nommé les gouverneurs, au nombre de quatre, qui de 3io à33o 0

'E!-Beh-i,p.)~9H9(J.t.XHt, du M<tg7tt-t'&.
La constante fidélité qù'EI-R'àcim-
p.363et36/t,5'sërie). Kennoun garda aux FàT'tMMES rend bien invrai-
Je suppose un peu gratuitement qu'il s'agit semMaMete voyage de son Sis.
d'un frère de At'med-eI-Akber, puisque le texte Ei-Bekri, p. 1. 19 à t6 (J. t. XIII,
sembledésignerun frère de 'Aïça (voyez ia note 3 p. 364 et 365, 5° série). Il dit qu'ils par-
ci-dessous). Ihn-Khaldoun est loin d'éclaircir cette tirent le lundi' douze nuits passées de chaouâl 3333
obscurité, car il fait de ces deux envoyés des (mercredi a8 mai 9 4 5) et revinrent en s'aiar de
BeMt-McA'ammMt deux arrière-petits-fils de Mo-- l'année suivante (du i3 septembre au n oc-
h'ammed-ibn-et-K'âcim-ibn-Edris tt (~. B., tobre g45)..
t. I, p. )AA, t8 et 19; t. H de la trad. Ei-Bekri dit ~ia/a (p. ))"f, Lto;–
franc.,p.i4y). ). y.t.Xt[t,p.368,5'série)..i
Cet 'Aïça serait le fils dé celui des Beni- N. B., 1.1, p. ~A, I. ta a i5 (t. II de !a
MsA'amm~ qui était confié le gouvernement trad., p. iM et.t~).'

H y a faune erreur; le ta chaouâ)333 tombe untKerereA. Si EI-BeM avait autieu de <)J~


ditc~Jju,
on aurait ie t~chaoua!,qui tombe en effet un htM<<
correspondant au ajmn g&S.
LIVRE QUATRfÈME.–CHAPITRE II. 231
"1. h
avaient commandé à Ceutaau nom d'En-Nas'ir, l'auteur arrive au
cinquième,
appelé Ibn-Mok'atal, qui succéda en 33o à deux gouverneurs successivement
destitués. «Ibn-Mok'atal, dit-il, gouvernajusqu'à ce qu'il fût fait
prisonnier
« en chaouâl 332 par les Beni-Moh'ammed,qui le tinrent
captifjusqu'en rama-
ff dhan333, époqueà laquelle leur k'adhi Moh'ammed-Ibn-Abou-'Aïça intervint
Ket les décida à faire la paix. Ils relâchèrent alors tbn-Mok'atal et envoyèrent
ffdes otages à En-Nas'ir.n
Cependant les débuts du chef nekkârite n'avaient pas été heureux; le gou- Abou-tezM
verneur de ~g7t<M<!A, qui se trouvait absent au moment où les gens de l'Aurds
échoue
devant Ba.ii).
faisaientle dégât dans la plaine, était promptement revenu à son poste et les9
avait forcés de se réfugier dans les montagnes avec leur chef.
Quelques escar-
mouches eurent encore lieu, et le gouverneur, qu'Ibn-KhaIdoun nomme Ken-
noun, ayant reçu un renfort de troupes kitâmiennes, Abou-Ieziddut renoncert'
à toute tentative sur Bdghdïah1. Sans se laisser
décourager par cet échec, ilt
envoya aux .BetM-OM<~ et aux autres peuplades berbères de la province deB
~W~MA l'ordre écrit d'investir T~e~. Aussitôt cet ordre fut exécuté. En1 Btocusde'f~er.

mêmetemps, Abou-Iezîdse portait sur 7c~ss4, dont il abattait en partie laï Prise
muraille?, su Me~Ma, Ma~M~mms~, qui se rendaient à composition4.Comme B
de
plusieurs villes.
il -approchait de cette dernière ville, un habitant vint à sa rencontre et luii

C~oKt~Med'tbn-H'ammad (J. t. XX, à Ibn-er-Rak'ik'(historiencontemporain)la date


p. 5po, 4" série). Ibn-Khaidoun, H. <<.B., de 333 fixéepour cetévénement.
t.)[,p.)A,9&t5,etp,Af,Lt6ett7(t.nf Ei-Beh- p. )~, ). aa et a3 (J. ~t., t. XHt,
de ia trad. &'aog.,p. aoS et 3oi).–BMtoi're p. 3o6, 6*série).
F<!t'tm., S vm (H. d. B., append. H au t. If tbn-eI-AtMr,E/M!~ t. VIII, p. f)t,
deiatrad. )ran6.,p. 53o). i. y à a. AbuIMœ ~Ktt«~.mM~M.*t. !1,
~Ibn-~baMpun, a toutes les pages citées p. 43o, L 9 &tt. Ibn-Khaidoun, H. <<.B.,
note t;ci~e~s. f!. B., t. U, p. Af, I. <6 t. tf,p. )A,).17 (t. UIdetatrad. franç.,p. 2o5).
&<8(t.~B~~trad. &an$,,p, 3pt).Dans Histoiredes Fsi'tm., S VIIIUbid., append. u
ce passage, t'attteurjtpus apprend qn'H emprunte au t. H de la H'ad.franç., p. 63i).

~°~T'°' remarquëe, Reiske (notes 33i et33a) a fait, au texte qu'il éditait, deux
corrections qaidé6g~ deus IÍom,s trps bién écrila Abou-'i-Feda. Ainsi Reiske a imprimé &lA.) et
tX~
quand )e manu~ et ~;il il expliqueque c'estd'apres Jean Léon qu'il a fait ces corrections,
Ce quinepeut'étrewai' note it dit que son manuscrit portait (E<-Ats) et
il n'a pas ,)
ose écnre.L (jE~Or5M)~ s'appuyèr sur 3ean dans lequel on lit Ft-t<; du reste.
il a très bien rëMnnn ta nomme I.<M-M
Ht)~~ (Be!.~'Mg'.cap. xc) et, sous ce rapport, )a leçon d'Abou-
'i-Fed~.est aussi bonne que cette de Jean Léon et de bien d'autres ~ograpbes arabes.

'Pm«[<te Jean Léon ne nomme niM&Mht et écrit hesAien Mttm (in Rammio, fol. 65 C; édit. de i563).
),,
232 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
f~~t
offritti~un joli
Aw~
âne n. ~«: I- ~T-
t 1 It
gris', qui devint sa monture habituelle; de là le nom de
l'hommeà ~me sous lequel il était le plus souvent désigné. Ce fut alors aussi
qu'il prit le titre de cM;A-~MMMM~m; et comme si l'aspect de la pauvreté
était une condition indispensable de succès pour tous les initiateurs, il n'avait
d'autre vêtement qu'une grossière chemise de laine, courte, à manches
étroites, et ne portait d'autre arme qu'un bâton De ~at-M~'amtMtA
etro] il dirigea
Prise vers l'est un détachement sur &~a\ pendant qu'à ia tête de son armée il
vers
d'Et-Orbos. mari
marchait au nord sur E~-Mos, dont il s'empara et qu'il livra aux Sammes~.
Quand la nouvelle de ces rapides événements parvint à El-Mahdïah,El-
Q
K'acim en fut consterné, et ne vit clairement
K'Ac
qu'alors toute la gravité de la
révolte de l'hommeà ldne. La population témoignait aussi les
révo
plus vives inquié-
tudes ffJM-O~os,se disait-on, est la porte de l'J~M~; quand le Chii en a
tude

ftëté
fcétémaître, la dynastie des BEM-AcHLAB
disparut. L'hommeà f~me,répon-
«ttdaitie
dai arrivera
prince, jusqu'au ~o~Ma; il n'ira pas pius ioin" En même
Préparatifs temps qu'il
tem] affectait cette confiance, EI-K'aïem prenait ses mesures pour re-
de défense.
le et
pousser rebelle, fortifiait les points les plus importants; il envoyait des
p~~

troupes à A~<MhMM<!m
trou et à &t~(M, sous les ordres de Khalu-ibn-tsh'âk', le

1Et-Tidjanî' et Rami-'t-K'aïraouani" préten- ~<'m!t'fM,Svm(B.J.B.,append.)taut.


dent (que cet âne était blanc.
dent de la trad. franç., p. 63<). Là il dit que le gou-
2
~L~! » (<'aA'e&-e~M~ <)e mattre verneur de ~MAa fut tué; suivant Ibn-ei-AtMr.
.a,.
de r~a.
t'ane"). ce malheureux fut crucifie.
Ibn-H'ammâd, Chronique (J. A., t. XX, Ibn-et-AtMr et Ibn-Khaldonn, aux pages
p. &7/ &'série).–Ibn-et-Athtr, El-Kdmil, citées note 3 ci-dessus, reproduisent les horribles
t. VMI, p. t")t,, 1. () et to; Batm:, t. 1,, détaits dans lesquels je suis entré en racontant le
p. fCp, fin. u)t. Abuifedee~H)M~.mulem. t. H, massacre dans la mosquée d'El-Orbos, lorsque
p. Mo, I. to. ibn-Khaldoun, Histoire des le CMï emporta cette ville d'assaut en af)6; il ne
Berbers, 1.1, p. )f<), L i~, et p. )A, ). 17 et t8 me parait cependant pas vraisemNaHe que les
(t. 1 de la traduction française, p. 203, et t. III, mêmes scènes se soient renouvelées, puisqu'au
p. ao5.– Voir aussi t. H de cette traduction, dire d'Ibn-Khatdoun lui-même, la garnison s'était
p. 53.).). retirée lorsqu'on apprit qu'Abou-IezM approchait
Ibn-Khaidoun dit ici Te&MM(H. d. B., t. H, de la ville (H. d. B., t. II, p. lA, 1.18 et to;
p. )A. L ao;–t.lUde la trad. franc., p. ao5),), t. HI de la trad. &'anc., p. ao5). Là il dit seu-
et M. de S!ane, dans une note, expiique que l'au- lement que le vainqueur fit mettre à mort l'imam
teur a probablement oublié d'ajouter rrpour la qui présidait à la prière. Suivant Et-K'a!raouani
T secondefois;). L'auteur n'a rien oublié, mais il (tiv. IV, p. 97), il se commit des horreurs in-
a écrit X~, au lieu de ~~< et il s'est rectifié dignes de Musulmans.
lui-même dans un passage de son BMtot'redes ~V, t. V!H, p. f.t.<, L t& à t6.

m'/a (J. A., t. XX, p. ioi, série).


?)«. de ~/W}xe,Hv. IV, p. 97.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 233

pacificateur et
f*t le
)ft bourreau
~nit~r~nn de la Sicile, iltt faisait
fto f~~e~~ f~~tt~~tt R~ ~n~
occuper ~<:A par sonfati
fn~~

Boschra-es'-S'ak'iabiavec un corps d'armée, et confiaitle commandement en


chef à Meïçour,le vainqueur du Maghrib, qui, à ia tête d'un troisième corps
d'armée, était chargé de couvrir ~M< Abou-Iezîd comprit qu'il ne
se
pouvait porter vers ~a~aoM~M sans que .Boschravînt, sur ses derrières, ou
l'attaquer, ou lui couper tout moyen retraite en cas d'insuccès; Ucontinua
de
donc sa marche vers le nord. L'armée des rebelles était commandée par Aïoub-
ibn-KMran-ez-Zouui-en-Nekkâri~. En approchant de B~'aA, elle rencontra
l'armée ennemie, dont elle ne put soutenir le choc. Sans doute Abou-Iezid
observait, de quelque hauteur, les mouvementsdes combattants, car, après cet
échec, suivant Et-Tidjanî, il sefit amener son âne et, en ie montant, il dit à
ceux qui l'entouraient KCe n'est certainement pas avec cette monture
qu'on
n peutfuir rapidement, mais c'est ainsi qu'on affronte la mort. Puis, donnant
aussitôt ses ordres et tournant habilement le camp de Boschra, il y pénétra
avec toutes ses forces. L'épouvante se mit dans les rangs de l'armée fât'imite,
qui, après avoir perdu beaucoup de monde, s'enfuit en désordre à Tunis,pen-
dant'que fAommeà l'dne entrait victorieux à jB<< Cette antique cité fut Pi
Prise de )Mdjai
livrée au pillage et à l'incendie; ses habitants, les enfants mêmes, furent mas-
sacrés, et les femmes emmenées en esclavage5. Vainement Boschra envoya,

Ibn-e!-Athir écrit <j~ (Boschra); Ibn part ailleurs; bientôt nous verrons les armées
Khaldoun écrit de même, mais sans le <<'<tM<m<t; d'Abou-Iez!d commandées
par ses fils, dont un se
Et-Tidjant, transcrit par M. Aiph, Rousseau, dit nommait Aïoub.
Bescbera-es-Sek'ii' (7. t. XX, p. to, J. t. XX, p. tôt et ica.– Voyez, sur
&*série); Et-K'aù-aou~ni, transcrit par MM. Pet- Be~'a~ la NOTEB de la Richesse minérale de
tissier et Rémnsat, dit Beschir-eI-Fita (?<!<. de f~[~m'te)t.I,p.37Qetsuiv.
f~t'~Me,iiv.IV,p.§7). Et-BeM, p. rv, i. 5 a 10 (J. t. XUI.
N-~OB! t. VIÏt, p. f~, 1. <9 et 90. p.77,5'sërie).–Ibn-ei-Athir'N~Mi7,t.Vn!,
Abutieda! ~MM<.MM&M. t. H, p. /t3o, i. 19. p.~tt.Lai~ap.t" L t. –Ibn-Kbaidoun,
Ibn-KhaMoun, B. d. B., t. H, p. )A, ). ai, B. B., t..U, p. n, ). à a (t. III de !a trad
à p.x, 1. t (t. !![ de ia tMd. fraoe., p. 9p6). &an{.p. 996. –Von-aussi t. Ude cette trad.,
M. ~M<<m.~ (ib;id., u au p. 53i). Marmp! semMe avoir commis une
t..Il de !a trad. &anc., p. 531). double erreur quand il a dit, en parlant de
A'A'/a d'Et-T~djân! (J. t. XX, p, 101, jB~-eys (Bo~te), qu'EI-K'âïem détruisit cette
ne trouvece nomme nuUe
nuUe ville, la!a rasa
~'série).–Je
~'série).–Je ne général nomme
trouve ce gênera! viue, rasa en partie, et
en partie, et l'assujettit au seigneur
l'assujettit an seigneur

Le texte porte prebab)ement~iX~.}t (Es'-S'ak'ati, i, <e <e SiciHen)));


SiciHen))); mais.mais Ibn-Khaldoun
Ibn-Khaidoun (H.
(H. d. B.,t.t. , H,
B., H
p. A, ). ai) écrit ~iiLaJ t ( Es'-S'ak'taH, « t'Esdaven x ~MHII1P11TPI1RPT70.17f:16n_nl_d11,4nd:l~
). MaibeureusementIbn-el-Athir dit.È.i.n,.v tout court et
(~~
n'aidepas'à.opter.
H prëtëi;d, ce qui est bien iptraisemNaMe/qa'Abbn-JezidYamcu restait avec etniroh quatre cents combat-
tants, quand il at)a surprendre te camy de BoMhr~etMettre son

30
234 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de Tunis, une nouvelle armée contre les insurgés; elle fut complètement dé-
i' Boschralui-même quitta cette ville en toute hâte pour aller se réfugier
faite1.
aà <9oKsa/ et les Tunisiens, se
Tunis~eiivre
~Abon-fMM.
voyant abandonnés, firent leur soumission au
vainqueur, qui leur accorda l'aman et leur donna un chef choisi parmi ses plus
ffidèles nCe
prosélytes". coup, dit Ibn-Khaldoun, entraîna la défection de la
ftplupart des tribus berbères~ De tous côtés, des combattants vinrent se
tr
rranger sous les
~rmeerebeUe
drapeaux du rebelle; ce fut sansdoute alors qu'on vit accourir
segresmt. ]les
~ooM~t-aAles LooM~/t etc., et l'arméed'Abou-Iezîddevait être nombreuse

de ~'<:i)'ao)M)t*.
dde ~'<:i)'ao)M)t*.Rien, danstout
Rien,dans le règne
tout le d'E)-
règned'Et- fét-ële
féré le récit
récit d'!bn-Kha)donn,
d'Ibn-Kbaldoun, qui quiadmet, avec
admet,avec
K'aïem, n'indique que ce prince ait été dans le beaucoup plus de vraisemblance, que l'armée de
cas de réduire Bougie, et je crois que la préten- Boschra fut défaite. C'est aussi ce qu'admet El-
due ruine de BM~eya (<uL:, Bot~t'e) par El- K'aïraouani, qui, du reste, confirme la révolte,
K'aïem doit s'entendre de la ruine de BMoa déterminée précisément par cette seconde défaite
(~L, Be~'aA) par Abou-tezid, sous le règne (Hist. de r~t'~Me, iiv. IV. p. 98).
d'Et-K'aïem. Je donne ici cette explication, parce Voyez, sur &)MaA, la note 6 de ia page 87
que, ailleurs j'ai emprunté à Marmol ce que je de ce volume.
crois maintenant être une confusion de noms; Ibn-et-AtMr,Ibn-Khaidoun, aux pages citées
j'aurais dû remarquer, dès l'époque où j'ai fait cet note 5 de la page précédente. Voir en outre le
emprunt à l'historien espagnol, que Jean Léon, m'&td'Et-Tidjan!(J. t. XX,p. to.a, 4' sér.).).
qu'il copie si constamment, n'avait pas men- H. d. B., 1.1!, p. t~, ). et 5 (t. M de la
tionné cette ruine de Bx~M bienqu'à la vérité trad. franc., p. 2o6).).
il ne parle pas de celle de Be~'a* (Be<<) à Les mêmes, aux mêmes pages.
l'article qu'il consacre à cette ville. !rLes Boot«!ra~ dit ibn-Khatdoun, montre-
N-~sMtt7, t. VIII, p. f)v, t. 3 a 7. ttm- frent une grande audace pendant la révolte
Khaldoun, Hist. des Fa<'tm., S ~m (N. d. B., ap- "d'Abou-Ieztd le Nekkarien, dont ils avaient em-
pend. u au t. H de la trad. franç., p. 53 i). brasséia cause, aussitôt qu'il se fut rendu maitre
Suivant Ibn-et-AtMr, ce fut Abou-tezM qui fut "de MM~ et de JMafMa~tMMa~,localités qu'ils
défait, et les troupes envoyées par Boschra ren- ff habitaient aiors. Pendant cette guerre, les
trèrent à ïxHM avec du butin; alors une révolte ffN<)OM<!r<!&,et ies BeMt-jfeMt~~ surtout, com-
éclata dans la ville, on piita la maison du gouver- mirent des &rfaitsépouvantaMes." (H. d. B.,
neur celui-ci prit.ia fuite, et les Tunisiens écri- 1.1, p. )v<), 4 à 6; t. 1 de la trad. franc.,
virent à Abou-Tezld pour lui demander t'aman, p. 377.)
qu'il leur accorda en même temps qu'it leur don- Les Looudtah prirent une part très active à
nait un gouverneur nommé Rah'moun. J'ai pré- "la révolte d'Abou-Iezid: une nombreuse popu-

Deto-. gM«r. de ~t-tea, tibro V, cap. M, vot. H, M. aa3 r°, col. 2


(L'it~Me & Marmot, t. H, p. 4i&).
?)'< tibro VI, cap. xm, vol. !I, fol. 986 v'*(L'Afrique de Marmol, t. II, p. 53o).
Htc~Me minérale l'Algérie, t. II, p. ao; in-4°, de ['I. I. <85&.
In Ramusio. fol. 63 D (p. s6t de la trad. de Jean Temporal).
'7M.,feI.6SE(p.a7ide!atrad.deJeanTemporat).
Les BeKt-&m<<<;t étaient une branche des Hooudrah (B.< B., t. t,
p. )'v, t. ao, et p. )vv, i. t8; t. f,
p. t~o et a~5, de la trad. franc.).–Nous verrons bientôt qu'au moins une partie des BeMt-~emMM,ceux qui
ëtsient incorporés dans t'armée fat'imite, ne purent se réunir
que plus tard a Abou-tezM.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 235
and il
il se
se noi'ta. de sa
porta, de sa nersnnne.
personne, A à ~A/s-/)A)'<M~ pnvnvant snn
quand fa~s-~&A' envoyant son er~n~rnj
générai
Aïoub-ibn-Khiran à la poursuite de Boschra. Celui-ci avait reçu à Sousahdes
renforts qu'EI-K'aïem lui avait expédiés avec ordre de reprendre l'offensive,et
Aïoub était déjà parvenu à la petite ville d'E~-Mi'rs'e<~ quand il se trouva en
face de Boschra, qui venait à sa rencontre. Soit que le général fât'imite voulut
choisir son terrain, soit qu'il eût l'intention d'attirer l'ennemi jusqu'aux ap-
proches de Sousah, il battit en retraite, se replia sur D~Mm-e~-Me<~OMm, et il
avait rétrogradé jusqu'à ~M; quand il fut rejoint par Aïoub et obligé Bfitaiik
le combat. Cette fois tt'Ahrik'tia.
d'accepter la victoire fut infidèle à Abou-Iezîd;les rebelles)
laissèrent quatre mille morts sur le champ de bataille, et cinq cents prison-
niers, emmenés à N-~aMtaA, y furent massacrés par le peuple3. Aïoub-ibn-
Khiran alla porter lui-même la nouvelle de ce désastre à son maître, qui se
rendit sur le lieu du combat, s'apitoya amèrement sur la mort de ses compa-
gnons, et leur fit rendre les derniers devoirs4.
lation iouatienne du Dy'ete~Mf~ s'était réunie "primes à droite, au milieu de broussailles, nous
ffau~ BeMt-~mMt." (H. d. B., 1.1, p. )f~, Lia "approchant de la plage De là nous aper-
&i~); –e-1.1 de la trad. franc~ p. a3a.) "çumes devant nous le A''<t!f-e~Ma~Mtt.
E<N!t7, t. VIII, p. )<')y,), 7, E)-K'e.- "Nous terminâmes notre étape au bourg appelé
raouani dit FaA'<At'-ï"a~, t!ie)i encore in- "~M~M Nous quittâmes ce
(j~JXj~it.)).
connu de nos jours, ajoute-t-i!, et qui se trouve "bourg le vendredi 2 djoumâdi-et-akher, et nous
nprès du ~ar'OM<!M o ( tfM<.de lafr., iiv. IV, p. 98 ). "arrivâmes à Sousah, grande ville qui en est peu
H a publié son livre en i~8t de notre ère. "distante' »
OuA''<M'r-e~e~, qu'Edris! (t. t, p. ay8) jE'<mt7, t. VHI, p. ~fv, L ta et i3.
place à six mines d'E<-MeKaf'o,localité dont j'ai a.A'~ d'Et-TIdjâni(J. A., t. XX, p. <oa et i o3,
parlé ailleurs. Et-Tidjanî a parcouru tout 4' série). Ibn-Khaidoun, HM<.des Fât'irn.,
Fespace dans lequel ont manœuvre les deux S vin (H. d. B., append. u au t. H de !a ~ad.
armées, et ce passage de sa!) jRtA'&test trop pré- &auc., p. 53i). Rami-'i-K'Mraouani. Hist.
cieux, ici pour que je ne ie transcrive pas, au ~/<Me, iiv. IV, p. 08. Suivant Et-Tidjan!,
moins en résume "Nous partimes d'EMfeKaM, la population d'N-MaMMA tua ces
prisonniers à
tdit-i!, lè jeudi matin i" djoumâdi-e~akher ~06 coups de bâtons et à coups de pierres. Évidem-
<r(8 décembre t3o6); nous passâmes d'abord ment cet acte de barbarie fut toléré, si même il
Tpar ia petite yi)!e d'Afef< nous trayer- ne fut excité
fsames les sables qui y touchent, puis nous cou- &'&'&!d'EtTidj~n (J. t. XX, p. to3,
fcp~mes ia &MA(tnommée~-Z)y'e)a'~ et nous ~i' série).

Ou il faut )ire<t nous primes ~attc~t!, ou il faut tir~ «nous


éloignant de la p)age'
M'<a<i'Et-'fidjan:(J. t. XX,p. too et to3, <t°sërie).–ËdrM compte six mittes d'jE~M~a au Jf'M'
e<-jMM-ft'«!,sixttiiUesdë ia au ~oMn-eMts~MM, huitmiUesdeiàâ ~At-&'<t'a (il écrit et dix-huit mitks
xJs~t),
de)àa &MMt(e~ t.I, p. a~S;–Hartmann, M-Mt~/i-tM/p. a8o et a8t).Je crois que ses deux pre-
mières distances sont trop faiMes et, d'après h carte de M. Prient Sainte-Marie,
publiée en i8Aa,it il meparait
qu'on doit compter environ vingt-sept milles de C<H't--e!Me~)'<' A Heft'i<t; c'estpourquci l'étape du a djoumadi-
et-akherMmMesicoarte4rauteurduM'h.

30.
30.
236 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFR!QUE.
Revenant aussitôt vers Tunis, KÂbou-Ieztds'avança jusqu'au bord du Me-
trdjerda(Bagradas des anciens), où il établit son camp en attendant l'arrivée des
Krenforts qu'on lui envoyaitde tous côtés; les populations, saisies de terreur,
ft couraientse réfugier à Â~M'aoM~M. Formant alors de ses troupes plusieurs
divisions, il les lança sur les campagnes de l'T~t'aA pour y porter le carnage
et la dévastation, et ses ordres ne furent que trop ponctuellement exécutés
le sang ruisselait sur le passage des Berbers. Après avoir ainsi répandu l'épou-
vante, et maître de Tunis,dont la garnisonprotégeait ses derrières, il s'avança
hardiment vers le sud, dispersaquelques détachements de troupes kitâmiennes
qui essayaient de s'opposer à sa marche, et bientôt, à la tête de cent mille
hommes, il cernait TM/~oJs/t', ou plus vraisemblablement, comme le ditibn-
Prise eI-Ath!r, il venait camper entre A~<Mf<MM~M et Rak'k'ddah2, qui fut prise avec
de Rak'k'âdah.
d'autant plus de facilité que Khalu-ibn-lsh'âk', gouverneur de K'aïraouân, ne
fit pas la moindre démonstration de défense. Ce général s'attendait, à chaque
instant, à voir arriver Meïçour avecson corps d'armée; il s'était enfermé dans
sa maison et s'obstinaità n'en pas sortir. Ce fut malgré lui que les habitants,
soutenus par quelques troupes, tentèrent une sortie, aussitôt repoussée; ils
furent défaits après avoir perdu beaucoup de monde, et se portèrent sur la
maison de KhalM,vociférantcontre lui et l'accablant d'injures, jusqu'à ce qu'ils
l'eussent mis dans l'obligation de marcher contre l'ennemi. II sortit par la
porte de Tunis3. Maisà peine Abou-Iezîd s'avançait-il pour l'attaquer, que le
général fat'imite prit la fuite, sans même avoir combattu, et, rentré dans la
ville, s'enferma de nouveau chez lui, toujours, disait-il, pour attendre l'ar-
rivée de Meïçour. Des groupes de Berbers pénétrèrent dans les faubourgs de
A~<Mf<MM~m, massacrèrent un certain nombre d'habitants et firent quelques
dégâts qui amenèrent des luttes partielles, sans décider une action générale.
Alors Abou-Ie~d, voyant se prolonger l'inaction du gouverneur, et ne pouvant
plus croire qu'elle cachât un piège, donna l'ordre à son général Aïoub-ez-
Zouîli UC
~J~UtH de OC
se mettre à ict
UlC~MC Ct la LCLCUCB
tête des troupes
HUU :.uu et de forcer les r.
portes de la ville.
..u~.

'N.B.,t.n.p.H,L5a9(t.mdeia
trad. franç., p. a 06). Ibn-ei-AtMr prétend à l'ouest d'Ë7-<K)-ao!M)tet à l'est de 7<<!&'&'<MaA,
qu'après sa défaite, Abou-tezid rentra dans la villesqui n'étaient distantes que de trois ou quatre
presqu'He d'jBÏ-DyMtt'a, et que ce fut de là qu'il miUes, comme je l'ai dit dans une note précé-
marcha sur~a~'&aA. Du reste, il porte aussi dente.
à cent mille hommes l'armée que commandait C'était la porte nord de &<!M'ao!<aM. (EI-
le, rebelle, et Et-K'airaouani (liv. tV, p. 98) Bekri, p. Yo, 1. 3; J. t. XII, p. &7&,
donne le même chiffre. 5'série.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 237
Ces portes .+ 'nTu't.~J"nn. aussitôt
furent nnL'O~;4A.f.n.nul"4I"1t.c.. l'homme
Yl,n.w." l~aM" ~m:E .4-1.
presque ouvertes; à l'dne était maître de
A~M'tMM~m à la fin de s'afar 333 (du 15 au a i octobre gM). Hfit camper son Prise

armée en dehors de ia porte de Tunis, et ne laissa entrer dans la ville que les `le K'atffMUfin.

Berbers, qui la livrèrent au pillage. Khalîl, arraché de sa maison, fut amené


devant le vainqueur et mis à mort malgré, parait-il, la promesse qui lui avait
été faite de garder la vie sauve, et malgré les remontrances d'Abou-'Ammâr~,
qui, sans doute, Marnaiténergiquement ce manque de foi.
On vit bientôt paraître les notables de la ville venant implorer l'aman.
Abou-Iezîd leur demanda pourquoi ils n'avaient pas fait cette démarche plus
tôt. Leur excuse lui était bien connue d'avance, mais il différait sa réponse,
et le pillage de Â~amMM~,le massacre de sa population, continuaient. Ces
malheureux revinrent invoquer sa pitié, lui disant, pour le toucher, que leur
ville allait être détruite « Qu'est-cecela? répondit-il, la Mekkeet Jérusalem
« (la maison sainte) l'ont bien été. Toutefois, il leur accorda l'amant et fit
son entrée dans la ville. Sa première parole fut pour appeler les bénédictions
du ciel sur les khalifes Abou-Bekr et 'Omar; il invita les populations à se
conformer au rite de Mâlik, en même temps qu'il les excitait à combattre
les fÂT'tMiTES~<t Pourquoine prenez-vous pas les armes contre eux? Voyez-
nous, mon compagnon
n nous, mon compagnon et et moi; je ssuis
moi; je Abou-'Ammâr est
boiteux, Abou-'Ammâr
eus boiteux, est aveugle;
aveugle;
E/<!mt7, t. \'m, p. f)v, i. ao, à p. )")A, ne doivent pas être placées à la fin de 33'a mais
t. 5; Ba~M, t. I, p. ~<), 1. 4; ~i)- je n'ai pas voulu me permettre de modifier les
?.'<), L a4 et 25 (p. 83 do la trad. !at. dates qui nous sont données.
p. t35 de la trad. franc.). Ibn-Khaldoun, d. B., t. H, p. ,<), to (t. III de la trad.
Hist. Fdt'im., S vnt (H. d. B., append. u au '&anc., p. 306. Voyez aussi t. )I de cette trad., 1,
t. H de la trad. fran{., p. 532). Rami-'i- Ibn-H'auk'al dit qu'Abou-tezîd tua
p. 53a).
K'aïraouani, N's<. ~ef.'i/ft'yMe, liv~IV, p. Qg.– KhaM, receveur des revenus du JK<M'&f!'&Évi-
J'ai adopté, pour la prise de ~'<t-N!OMeit, la date demment il s'agit là d'une fonction que ce général
donnée par Ibn-eî-Athir et par Ibn-Khaldonn; ne remplissait plus depuis longtemps, mais qu'il
c'est évidemment à tort qn'ibn-'Adzâri dit en avait en effet exercée sous le règne de ~Obaïd-
s'afar 33a Ibn-'AM -e] H'aiim ne donne que Allah et bien antérieurement à la guerre de
rannée (333 de l'hégire), et Ët-K'aïraouâni n'in- Sicile, Il y a donc un anachronisme dans la ma-
dique aucune date. Quand on se reporte à la date nière dont s'exprime l'inteitigent géographe, qui,
(année 333) 4 taqneue eut lieu l'investissement cependant, était contemporain de ces événements.
de ?'Mer et à ia multiplicité des événements El-Kdintl, p. f)A, i. 7 à )0. tbn-Kha!-
accomplis à la fin de s'a&r 333, on se demande doun, aux pages citées dans la note précédente.
invotontairemënts'ii n'y a pas quelque erreur de –Et-K'aïraouani, NM<.de <'j~ iiv. IV, p. gQ.
date, et si lès premiëres conquêtes d'Abou-tezM B<!MM,t.I,p.f~o,L
_n.nn~ 5 et 6.
r.

'D~Sm~~A~~m~s~sM~.
Voyez}anote<t<iéiapageat3dece*otume.
38 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
T" 1 1
tfDieunous a dispensésde combattre, et pourtant nous n'épargnons pas notre
ftsang'.H Étant venu le jour du vendredi2, il se rendit en grande pompe à
la mosquée. tbn-'Adzari, d'après Sa'doun, donne le détail des sept drapeaux
qu'on portait devant lui et des devises qui y étaient inscrites. Montant alors
en chaire, il employa toutes les ressources de sa puissante éloquence à prêcher
la guerre sainte, à exalter les récompenses célestes réservées aux martyrs
d'une si glorieuse cause, et il entraîna tout ce peuple à prendre les armes
contre les Chîïs
Pendant qu'Abou-!ez{dobtenait de si grands et de si rapides succès, sa pensée
dut se reporter plus d'une foissur la promessequ'il avait faite, dans !4w< de
remplacer le gouvernement des 'OitEÏMTES par celui d'un conseilde cheïkhs, et
plus il voyait prochain le renversement d'El-K'aïem, plus il dut rénéchir aux
diSicultésde réaliser les idées de liberté qui avaient déterminé les Berbers à le
suivre. Sans doute aussi il rêva de s'asseoir sur ce trône qui allait devenir
vacant, et de s'y asseoir d'autant plus solidement que les Zendtah, ennemis des
FÂT'ttHTES, le voyant occupé par un homme de leur race, en deviendraient les
soutiens naturels, surtout s'ils y étaient invités par un souverain auquel leur
ovuuaw
Ambassade dévouement était depuis longtemps acquis. Ce souverain, c'était le représen-
(MVOU<
.nE~ne. tant de la dynastie omaïade en Espagne. ~Au moment de quitter A~tM'otOM~M,
ffdit Ibn-~haldoun, Abou-Iezidenvoya une ambassade à En-N~r, pour lui
~tï)

froffrir ses servicesavecl'assurancedesafidélitéet pour lui demander des secours.


n Lesenvoyéslui rapportèrent une réponse très favorable, et ouvrirent ainsi,
cavec la cour andalousienne, des relations qui ne cessèrent plus tant que dura
«cette guerre \n Nous verrons bientôt les conséquences d'une si redoutable
union; mais, après avoir donné par anticip3tion la réponse d'Ep-N~s'ir,il nous
faut revenir tout de suite au principal théâtre de la guerre,
L'inaction dans laquelle resta Khalîl n'est pas moins inexplicable que celle
dans laquelle s'était tenn Meijçour-el-Fati~,et ron doit croire qu'Ibn-KhaIdoun
partageait l'involontaire sentiment
partageait l'involontaire de sisurprise
sentiment de éprouve aà ia
qu'on fpt'uuve
~urpftse quuu la menue
lecture uc
de

Chronique d'Ibn-H'ammad (J. t, XX, de la prome9seneparq!t pas avoir ja~aMété tenue.


p. &y3 et ~7<), &°série). J'ai dit que Meïçour, chargé du commande-
Très probablement te ~) reM-ei-aouei 333 ment en chef, avait pour mission spéciale de
(vendredt a5 octobre g44).). couvrir N-MaMMA~mais il reste inexplicable
B<tt<&t. I, p. fre, i. 8 à a t. qu'H ait pris ce r&te assez au pied~de !a iettre
F.(<.B.,t.H,p.)~Lt3at5(t.mdeia pour ne pas porter secours a~'atraoM~M, qui,
trad. &'anç., p. ao6 et ao~). Si, par secours, une fois au pouvoir d'Ahou-Ieztd, ouvrait à t'ar-
on doit entendre secours de troupes, cette partie méerebeUe la route d'B<-M«MMA.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 239
ces récits,
s. lorscru'ildisait
lorsqu'il disait (cMeïcour~arM
Meïçour partit enfinnour
enfinpour attaauer
attaquer les rebelles, et
Kayant su, par un avis d'EI-K'aïem, que les T~M-~etMMM incorporés dans les
ft rangsde son armée entretenaient une correspondance avec l'ennemi, il les
«chassa de son camp~ Cette énorme faute produisit immédiatementles effets
qu'il était facile de prévoir ies jBeMt-A'emMm passèrent sous les drapeaux
d'Abou-lezîd, qui se disposait à quitter A~tmoM~M et qui sut mettre à profit non
seulement le renfort inattendu qu'il recevait, mais les renseignements que lui
fournirent les transfuges3. Ce fut le jeudi 10 reM-el-aouel (3 octobre Q&~)
que les deux armées se rencontrèrent au col d'El-Akhouïn((j~~t < col Bataille
J'Ef-Atfhemn.
(tdes deux frères~), station entre &7-A~nf<MM<~ et El-Mahdïah. On en vint
promptement aux mains, et un combat furieux s'engagea. La gauche d'Abou-
leztd ne tarda pas à être enfoncée; mais, aveccette rapidité de coup d'œi! qui
le caractérisait, fAomtHë f~MCjugea tout de suite où il devait porter ses
forces, et, chargeant en masse l'armée de Meïçour, il jeta le désordre dans tous
ses rangs. Le général fat'imite, renversé de son cheval, fut entouré par l'élite Meïçour
est vaincu
de ses troupes, qui se dévoua pour le défendre. Vains efforts les B~m-~em~M,
ettue.
animéspar la soif de venger leurs griefs, coururent sur ce point, semèrent la
mort autour d'eux pour se frayer un passage jusqu'à Meïçour, dont bientôt ils
apportaient la tête à Abou-lezid. De cet instant, l'armée fât'imite ne présenta
plus que le tableau d'une affreuse déroute. La victoire du rebelle était com-
plète des lettres en portèrent la nouvelle dans tout le pays, et la tête de
Une explication est ici nécessaire. On a vu "victoire;" et il partit le jour même. (~-f~m!~
que, suivant Ibn-KMdoun, le fils du Mahdi t.vm.p.)")A,i.<5.)
avait, en 316, ordonné la transportation, dans El-BeM, p. t~t, 18 à ai (J. A, t. XM,
la plaine d'J~aM'aeMax, d'une n'action des Beni- p. &88 et 489, 5' série). Le texte dit mercredi
Kemldn,qu'il trouva hostile au gouvernement de i passe de rebi-el-aouel 333. En admettant que
t'T/r~'Mt. Ge détail, que j'avais rejeta dans une le mot nuits (~LJ) est sous-entenda, cette date
note, parce qu'H m'avait paru entouré de cir- correspond bien au 0du mois, mais le 10 reM*
constances un peu obscures, semble recevoir ici el-aouel 333 tombe le jeudi et non le mercredi.
sa vërifteatMm,tcar ies~Mt-A'emMtt incorpores Dans ce même passage, l'auteur écrit JMMjMfa-~
daM rarmee de Meico~ peuvent guère être Fati; partout ailleurs il écrit, comme tous les
quêtes trahspoi~sde~3t~ textes que j'ai cités, Meïçour. C'est évidem-
~JN-t.Vm. p. ~)A. la a tA. ment en se reportant a l'expédition que Meïçour
Ibn-Khaldoun, Ntst. F~'t'm S yur B., avait commandée dans le JMsg'An&sous le règne
append. uau t.Hdelà trad.n'anc.,p.539). ).. de 'ObMd-Auah, qn'tbn-H'auk'at a dit qu'Abou-
Smyant Ibn~t-Athip, les B~tt-Ms dëter- le~dtua Meïçpur,~Mertt~f<tnHMt<Mag'Art't'.
nMnerent!e prompt dëpartd'AI)ou-tezM:ttSI tu L'auteur commet là un anachronisme analogue
"te hâtes, lui auraient-ils dit, tu es sur de !a à celui qu'il a commisen parlant de Kha)!).

DMM'.<t. :M<, Scxt. (J. t. XHI.p. a&a, 3' sërie).


240 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

i~ct~uui iu~
lut,
U.LlJ1ljUU1'
Meïçour fut cettedéfaite tdans
lil-uliiulirfj
promenée répandit
ialit5le:;rue:;
les àrues ue
de AMHM~ftMirt
1lvit
À~<M'<K)M< utt comureuu faubourgs
On COIllprellU
comprend i11:;ellltmL
aisément
t'~<y~
l'effroi que ~~tt~
cette ,)~f~'<~
défaite -.X-J:t
répandit à B'if M'.t.h-t
E~sA~M~. T
Les t.-U't-t-
habitants J..
des f-
faubourgs
coururent se réfugier dans la ville pour s'abriter derrière ses murailles; mais
El-K'aïem, malgré les inquiétudes qu'il éprouvait lui-même, fit bonne conte-
nance, promit la victoire, et détermina les fugitifs à rentrer à ZaoM~a~,où
ils firent des préparatifs de défense
Peut-être Abou-Iezul aurait-il dû profiter de sa victoire et du décourage-
ment qu'elle avait jeté dans les esprits pour marcher droit sur F~M~aA, dont
il était à moins de deuxjournées. Maisil paraît avoir voulu être maître de toutes
les villes de l'T~'M!~ avant de commencer le siège de la capitale des FÂT'i-
MtTES. II resta deux mois et huit jours sous les tentes de Meïçour~,préludant,
selon sa coutume, par l'envoi, dans toutes les directions, de colonnes que l'on
excitait au pillage, au meurtre, à l'incendie, et qui répandaient ainsi la ter-
excit:

reur au sein des populations qui se trouvaient sur leur passage. Un de ces
reur
Prise de Sousah.
corps
corps d'armée prit Sousahde vive force, et les habitants de cette malheureuse
ville eurent à subir toutes les atrocités auxquelles peut s'abandonner une sol-
datesque ivre de sang les hommes furent torturés; on leur coupait les pieds
et onleur brisait les os; les femmesétaient éventrées depuis les parties sexuelles
jusqu'à la poitrine. ~H se commit, dit EI-K'aîraouâni, des horreurs qui ne
tt seraientpas même permises vis-à-vis des ennemis de la religion. Un màs-
sacre épouvantableremplit de cadavres toute l'T~~Mt/t;les villes, les hameaux,
furent changés en solitudes, et les malheureux que le fer n'avait pas atteints
succombèrentàà la
succombèrent la taim
faim et et àà ia
la soit
soif\ Pour
r( maintenir en respect ce qui restait

~M, t. VIII, p. f)A. L i5 à ai; E~mt<, t. VIII, p. )0)A. St à 9&.


BoMM,t. I, p. f)~, }. to. tbn-Khatdoun. à J'emprunte ce chinre à tbn-ei-Athir; tbn-
la page citée note a de la page précédente; il dit Khaldoun dit soixante-dix jours ce qui revient
même ailleurs, ce qui parait peu vraisemblable même à deux jours près; Et-K'aîraou~ni dit
à cette date, que la tête de Meïcoùr fut envoyée soixante jours Ce détail n'est pas sans impor-
dans ieM~Ant (H. d. B., t. II, p. n, l. if);– tance, puisque, par le chinre adopté, nous déter-
t. lit de la trad. 6'anç., p. aoy).). minerons assez approximativement l'instant où
~-MaA<M, dit Ei-Bekri, possédait plu- commença le siège d'F~aMtaA.
sieurs faubourgs, tous Norissants et bien peu- N-A'aM~, t. VIII, p. ftA, 1. a~i, à p. ~)<),
fptés. Dans ZacM&t, celui qui était le plus rap- i. 5; H. d. B., H, p. lq, à a ~a (t. ÏH
tr proche,on avait," etc. (DesertpftOM de l'Afrique de iatrad. u'anc., p. 907. Voir aussi t. H de
~tM<fMMa&, p. )~ L as et 23; J. t. XII, cette traduction, p. 53a). Et-K'aïraouâni,
p. ~87. 5'série.) &s<. ~rt~Me, liv. IV, p. QQet 100.

Nt<t. des Fât'im., S nn (H. d. B., append. Il au t. U de la trad. franç., p. 532).


''tfMt.<&t/rt~Me,tiv.IV,p.()9.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 241
J lWt
d'habitants à Sousahaprès l'affreux carnage qui avait suivi la prise d'assaut, et
au moment où le corps d'armée allait quitter la ville pour rentrer au quartier
général du chef nekkârite, un gouverneur et quelquestroupes y furent laissés,
comme nous en,aurons plus loin la preuve. Cependant, El-K'aïemcontinuait
ses préparatifs de défense; à la fin de rebî-el-akhir 333~II fit entourer de
fossés les faubourgs d'E~-Mt~~sA, en même temps qu'il mandait à Ziri-ben-
Menàd, émîr des .S'<Mt~'«A,aux chefs des JH~maAet d'autres tribus, de lui
envoyer des renforts pour l'aider à combattre les Nekkarites; et aussitôt ces
chefsfirent leurs dispositionspour répondre à son appel 2.
Abou-lezM, informé de ces demandesde secours, jugea qu'il ne devait pas
din'érer davantage d'entreprendre le siège de la capitale des FAT'miTES, et
s'avança vers l'est. Si, comme nous l'avons dit, il était resté soixante-dixjours
dans le camp de Meïçour, dont il s'était emparé le 10 rebî-ei-aouel 333, ce
fut vers le 18 djoumadi-el-aouelqu'il se mit en marche. Il installa son quartier
général à A~D~t~, point peu distant d'MM~, dit Et-7Tidjànî,qui
la
ajoute que population des faubourgs, incessamment harcelée par les cava-
liers de l'armée rebelle, qui venaient massacrer et piller jusque dans les rues,
dut se réfugier derrière les murailles de la ville; en même temps que des déta-
chements berbers se répandaient sur divers points pour se livrer au marau-
dage. On était au 21i djoumadi-el-aouel (jeudi a Ju.u, janvier ~v deJ.
g&5 uc C.) lorsque
y. a.n.~J.Vl;fU~

Le 39 reM-et-akhir correspond au jeudi i]ndiquent une localité de Z);'MK<« à sept lieues


19 décembre 9 M. On peut croire que i'indica- ( a milles) ouest un peu nord d'E<-M<tMtaA.Si
tion donnée par Ibn-et-AtMr correspond à l'achè- c!'est la localité dont parle le cheikh Et-Tidjant,
vement des ibssés, car H y avait alors quarante- 1'expression ffa peu de distance de ia ville. dont
cinq à cinquante jours que ià bataille d'jBï-~MeMMt it se sert, ne serait pas très exacte, surtout dans
avait ëtëlivrëe. son récit, qui fait partir de cet instantle commen-
N-~t?, t. VIIt, p; ).')<),I. 6 à g. Ibn- c!ement du siège. Suivant tbn-ei-Athir, ie chef
Khatdoun, NMf. des F~'t'm., S vnt (H. B., rtekkarite vint prendre position à quinze milles
append. Mau t. H de ta tr ad. &anc., p. 5 3 a ). ( 5 iieues) d'N-~tMM/t, et Ibn-Khatdoun dit à
Et-K'aïraonahi, ;HM<. et p. 00. (ccinq parasanges, ce qui revient au même.
Ei-K'a~raoûâni`Hist. de l'Afr. Hy.I~v.IV~p..l
jN-X~~V~p. 1. 11 et 12 I!i-BeM* mentionne un OM<M<<-D~'eMt~ qui se
rn'/a d'Et-Tidjâh! 1.1, p. 36~, 5' série), trouvait beaucoupplus au sud, dans le JMM-e~-
–Ibn-Khaidoun, à la page citée note 2 ci-des- J%'erM, et qui ne peut avoir aucune relation avec
sus. C'est l'auteur du ?&'&<qui donne)e nom 1e D~m<!<ou Z~e)M«dont it est ici question.
de ~e~e~ du quartier Le texte d'tbn-et-Athtr dit jeudi 8 restant
gênerai d'Âbou-Ieztd. La carte de M. Prieot (te djoumâdt-et-aouel333 (F<m(7, t. NU,
Sainter~arie(i8~9)et~ (1). fH,). 16 et 17). Si ce iut ré eUementJe jeudi;

'DM<:t-.<~M/eepten(t.p.)e~,).i6(J.t.XM,p.533,5'serie).
~<y'ec~M.MM.(-~)i.iu~t.,t.Att,p.uo.i,u:n:rm~.

~i r
2/t2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
El-K'aïem, voulant profiter de la faute que commettaitAbou-ïezîd en laissant
Ei-K'aïem,
'1 "1 "I~ 1 "1 1
ainsi ses troupes s'éparpiller, fit sortir l'armée hors de la place, dans l'espoir de
surprendre l'ennemi. Mais une circonstance imprévue pour lui vint déjouer
son projet. Fadhi, un des (ils d'Abou-lezîd, arrivait de K'aïraoudnavec un
contingent considérable de DAanpa', presque au moment où son père apprit
que l'armée fat'imite s'avançait pour l'attaquer. Celuici ~"na l'ordre à Fadhi
de se porter au-devant des Kitdmah,et de ne cesser le combat qu'après les
avoir repoussés, sauf le cas où il pourrait acquérir la certitude que c'était avec
1lui-même qu'EI-K'aîemvoulait se mesurer, et alors de lui en donner avis par un
Bataille courrier. Les deux partis se trouvèrent en présence au lieu dit &)M&<~A'<M~
CO
de
Souti'-d-Ah'ad (le marchédu dimanche), entre MtMa~ et le quartier général, qu'Et-Tidjam,
(!(
(If
o~de comme
Co je viens de le dire, place à Â~<f~-D~m~. On put bientôt juger, à
t'Ouadi-')-
f- l'acharnement de la lutte, que l'armée fat'imitevoulait et croyait combattre le
)'g
Meteh'.
chefnekkârite. L'ordre qu'il avait donné fut ponctuellement exécuté; le cour-
ch

rier de son fils lui parvint, et déjà la victoires'était déclarée contre El-FadhI
rie

quand tout à coup parut Abou-Ieztdà la tête de ses troupes". Acette vue, les
~t~maAprirent l'épouvante; presque toute <tl'armée d'Abou-'l-K'aîemfut taillée
« enpièces et, pour échapper au vainqueur, ce prince dut s'entourer de quel-
« quesserviteurs et s'enfuir précipitamment~. Il fut
poursuivi jusqu'à la po~e
l'auteur n'a pas fait attention que le mois de sans autre indication, est peu instructif. Voyez
djoumâdi t a trente jours, et comme te jeudi cor- la note l, ci-dessous.
respond au a i, il aurait dû dire "jeudi g restant". El-Kdmil, t. VIII, p. f).), L 18 a si
Les DAanjM!, descendants de Dhari-ben- M'/<t d'Et-Tidjâni (J. A., t. I, p. 365, 5' sér.).
Zah'ik-ben-Mâdr'is-et-Abter, armaient ensemble 'Et.Bekri.p.1. i3hi5(J.t.XH,
deux grandes familles les enfants de Tems'it- p. &84, 5' sér.). Ce savant géographe, suivi ici
ibn-Dhari et ceux delah'ïa-ibn-Dhari*.Et-Tidjani parIbn-'Adzart' place le champ de bataille
ne dit pas a laquelle des nombreuses branches célèbre sur rOuddi-'I-Meleh' (la rivière salée),
de Fune de ces deux familles appartenaient les entre 7o)Ha<er° et jF<-M<tMt<!& Quelques lignes
Berbers que FadM avait recrutés. plus haut il a expliqué que deux routes mènent
H y a de nombreuses localités de ce nom de ~'a!MOMa)ta E<-MaA<M l'une passant par
en Afrique et, malheureusement, un pareil nom, ~eMM~me~, l'autre passant par ToM~er. Si

'Ibn-Khaidoun,H.s.B.,t.p.).'),t.5et6(t.tde!atrad.fmnc.,p.t7!!).
''B<tMM,t.p.t~r'),).iaett3.
Dont il parte comme d'une grande ville
"emptie d'habitants, possédant un ~XMt', des bazars (jLJ), des
caravansérails et un bain (p.C<, L ti et ta). Ce bain unique ne donne guère l'idée duné grande ville, quand on
sait que X'aM'aoManen possédait quarante-huit (p. t"<,i.t 8).
La Carte de !<t Régencede Tunis dressée par M. Pricot Sainte-Marie
indique cette tpcaHté de MmM<-ti'<!)M<
à
peu près à moitié route de X'oo-fMMAtà N-MaMiat et à huit milles ouest de J%'em<i<,qu'ou traversait le lende-
main, pour ensuite atteindre R-MtMiitt.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE !I. 2~3
de la Victoire,ccontre
ontre iaaueHe
laquelle une trouoe
troupe de Berbers se rua de manière
man!ère à ~en<
péné-
trer jusqu'à l'entrée du faubourg de Zaouïla; et la défaite paraissait si décisive
qu'Abou-Iezîdvoulut dresser ses tentes devant cette porte même. Mais, cédant
aux conseils de ses lieutenants, il se décida à rentrer dans son camp, en se
promettant bien de commencer l'attaque peu de jours après. On vient de voir
qu'Ibn-el-Athîr donne le ai djoumadi-el-aouelpour la date de cette bataille.
Ibn-Khaldoun place la défaite d'El-K'âïemà la fin du même mois Ces indi-
cations s'accordent assezbien entre elles.
Alors, dans les premiers jours de djoumâdi-el-akhir, commença ce fameux JtX Sie;{e

siège d'El-Mahdïah2,dont les débuts durent inspirer les plus vives inquiétudes les
f)'E)-Mahdtah.

au prince fat'Imite, autant qu'on en doit juger d'après les récits, bien qu'un m

peu confus, qui nous sont faits de la première attaque. Abou-Iezids'était pré- e- Première
senté devant la porte de la Victoire,dont une troupe d'esclavesnoirs défendait .j,t attaque

le fossé.Une fois le combat engagé, il longea la muraille et entra dans la mer. (premiers jours
nedjoumâdiH).
Les chevaux avaient de l'eau jusqu'au poitrail. Il atteignit ainsi la première re

une ville ruinée indiquée sur la carte de M. Pricot sept milles d'B<-MaMMA (E<-A'<M, t. VII1, n.
Sainte-Marie était Tomddjer, on pourrait admettre, ?.)")<),«)).
puisqu'H fallait tourner la &&M<t-SM!R<!Mt' E~aM!t7, t. VIII, p. ~H, i. ai à a3;
au nord ou au sud, que ia route par Menzil- Rih'la d'Et-Tidjani (J. A., 1.1, p. 365, 5' sér.).
A'<tm~et ~/ier&e<-Z~'emM était la route du nord, Um-Khafdoun, ~M<. des /<'m!t~~ S vm
et que ceHe par Tom~'e~ un peu plus longue (N. d. B., append. H au t. II de la trad. franç.
que la première, était la route du sud. Ce doit p. 33a et 333). Le 3o djoumâdi-el-aouei 333
être en vue de la première qu'Ei-Bekr! compte correspond au samedi 18 janvier g~S de J. C.
soixante milles de A7<ttr<!o<«!H
à E7-M<tMMA. Dans ËI-K'aïraouani mentionne aussi cette défaite d'Ei-
le cas où la supposition que je fais sur l'emplace- K'aïem, mais il n'indique que l'année (Hist. de
ment de Tomâdjer'serait exacte, cette ville se r~'t'~Me, )iv. !V, p. too).
trouvait A environ. cinq lieues au sud-sud-ouest Ibn-et-Athir (t. VHt, p. ~n, L a3 et a4)
de ~er~ef-D/em!'<. Matheureusementaucune des fait commencer le siège d'E~-MaMM/t en djou-
deux cartes que j'ai sous les yeux ne trace le madi-et-akhir; Ibn-Khaldoun fixe implicitement
cours de i'0!«Mt-MeM~ ce qui jetterait beau- la même date, puisqu'il dit que ce fut quelques
coup de jour sur l'incertitude que je cherche a jours après la défaite d'Et-K'âîem, qu'H place à la
lever ici. Tout ce qu'on peut condùre de l'indi- fin de djoumâdi t. Abou-'i-Fedâ (~MMa~. MM~m.
cation d'E!-Bë]a'trapprochée de ceue d'Et-Tidjâni, t. H, p. /t3o, i. i5) fait commencer le siège en
c'est que ië~MA'-e~A'a~ se trouvait sur tes djoumâdi I. On doit donc placer la première
bords de i'OM<Mt-'<-Me/eA'. Ibn-et-Athtr, sans attaque dans les derniers jours de djoumâdi f ou,
donner dé nom au champ de bataille, dit seu- plus vraisemNaMement,dms les premiers jours
que tes
iement que
tement tes deux
deux armées
armées se rencontrèrent &
se rencontrèrent a dedjoumâdilL

° C'est une immenee~eM~a qui ae trouve àrestdejC'afraoM~H, et qui, au dire d'Et-Bekri, tftburnit Ht) sel
ttvraiment exceUent etd'une pureté remarquaMe.;) (PMcr. de ~(m()' p. t~)<,t. 16; 7. t. XH,p. 4':3,
5' séné,) Voyez, sar cette &M/ta, les déjaHs donnes par M. Pettissier en i853 (Deser. de la R~. de 7'MnM,
p. t3t ett3a).

3t.
2M ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
enceinte,
enceinte, la
ta dénassa.
dépassa, et rendant
pendant ou partie de ses
une nartie
qu'une ses trounes
troupes sacca
saccageait
Zaouïla, il arrivait à la porte d'E~a~~McAqui fermait le faubourg du côté du
Mos'alla;il ne se trouvait donc plus qu'à une portée de ftèche de la ville même.
L'épouvante fut à son comble parmi les habitants; ils se rendirent auprès
du khalife pour le supplier de demander l'aman au rebelle. El-K'aïem différait
sa réponse, et quand il se fut assuré qu'Abou-lezid venait de se retirer du
MM'a~a,soit que ce prince voulût rassurer les habitants, soit qu'il obétt lui-
même à un sentiment de superstitieuse croyance dans la prétendue prophétie
du Mahdi, il prononça cette parole si connue «C'est de là que fAoMMKC r<~M
Kdoit rebrousser chemin. En effet, au milieu du tumulte du combat, le bruit
s'était répandu que Zn'1-ben-Menadarrivait à la tête d'un corps d'armée, et
Abou-Iezîdvenait de quitter le Mos'allapour retourner vers la portede la ~tc-
toire, à la rencontre du chef des S'<!M~<M~ Pendant cette marche à travers
ZMM~ soit que des détachements eussent été envoyés du jRa~A-e~ftMM
soit qu'un certain nombre de Kitdmahse fussentralliés sur le point que le chef
nekkârite venait de quitter, celui-ci était suivi à distance par une troupe qui
s'avançait, tambour battant et enseignes déployées, de telle sorte que les gens
du faubourg pensèrent qu'El-K'aïem était sorti en personne d'E~MaMM~,et
ils reprenaient courage, lorsque, reconnaissant Abou-lezîd, ils l'attaquèrent
avec vigueur. Alors s'engagea un combat terrible, dans lequel celui-ci courut
les plus grands dangers, puisque, suivant Ibn-el-Athîr, il se trouva bloqué de
telle façon qu'il fallut démolir un mur pour qu'il pût s'échapper; mais il arriva
enfin vers la porte <~ Victoire,et, à la vue de leur chef, ceux des rebelles
qui n'avaient pas cessé de combattre sur ce point, redoublèrent d'efforts, et
achevèrent de mettre en déroute tous les défenseurs de ZtOM~a,pendant
qu'Abou-lezîdregagnait &~ef~-D~M~
L'annonce de farrivée de Ztri-ben-Men&d 2 Ce
faubourg, au moins du temps d'Et-BeM,
n'était évidemment qu'une fausse alerte, car il n'avait pas moins de deux milles de longueur
n'en est plus fait mention dans le reste de la La largeur varie, dit-il, et, dans sa plus grande
journée, ni dans aucune des trois attaques subsé- "dimension, elle parait peu considérable, tant le
quentes, et ce vaillant chef ne pouvait pas rester .faubourg se développe en longueur' n
dans l'ombre quand il s'agissait de combattre. Le Lej~tttoMfg' du parc; il servait de logement
grand service que nous lui verrons rendre pen- aux milices de i'T/r&'MA, tant arabes que ber-
dant ce long siège ne suppose pas, et au con- bères. (Et-Bekr!, p. f., 1. a3 et a4; -J. A.,
traire, qu'H fut venu s'en&rmer dans ia place t.XH.p.A8y,5'sërie.)
avecEi-K'aïem. JMM, t. Vm, p. )")<), L s&, ap. ~r-,

DeM<<<<)--Mp(e)th-p.f<t,t. ]g etao (J. A., t. XII, p. ~8~, 5'<érie).


LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL M55
Le soleil venait
venaitde disparaître sous l'horizon quand l'homme à ~Mef~Merentra
rentra
dans son camp,p, ou'Hne
qu'il ne tarda pas à déplacer,pour le rapprocher,
pas déptacer,pour rapprocher, en l'installant
à cinq ou six milles d'MaMt~, dansla plaine de 7~'ettNOM~(t~a~.). «Ce
«fui, de là, dit EI-Bekrî, qu'il dirigeait ses colonnes d'attaque 1. Il avait en-
touré ce nouveau camp d'un retranchement et, ie bruit de ses succès s'étant
répandu au loin, il vit accourir de toutes parts sous ses drapeaux une foule de
gens de l'T~/M~, des Berbers, des gens de D/e~JVe/oMpaA, du Zdb, et même
du fond du Maghrib2. Avectoutes ces forces réunies, il serra la place d'assez
3
près pour que personne ne pût ni entrer ni sortir, et le a a djoumadi-el-akhir~
(dimanche a février a&5 de J. C.), il donna ie signai de l'attaque. On com- Deuxième

battit avec un acharnement incroyable, et l'élite de l'armée d'El-K'âïem resti attaque


sadjoumMi!~
sur le champ de bataille. Le chef renoue, de son côté, courut le plus grand

t.t6;–atA'/<td'Et-Tidjan!(J.t.I,p.365 franc., p. ao8 voir aussi t. II de cette trad.,


et 366, 5' série).– Ibn-Khaidoun, Histoire des p. 533). EI-K'aïraouani, Hist. de l'Afrique,
Berbers, 1.11, p. ). s h 5 (t. III de la trad. liv. IV, p. 101. Ces deux derniers auteurs nom-
franc. p. a 07 et a 08 voir aussi Il de cette ment en outre ies Berbers des environs de ~'<~M
trad., p. 533).–Et-K'aïraouâni, Histoire de et mêmede Tripoli.
l'Afrique, liv. IV, p. i oo et t o i. Voyezp. a C'est a Ibn-el-Athu'que j'emprunte cette date
de ce volume. précise. Ibn-Khaidoun dit à la fin de djoumàdi-
DMcr. de < <ep~M<f.,p. t"), I. t3 a i5 et-aHnr, et en me~e temps on lit dans Ibn-H'am-
(7. t.XU,p. M8, 5' série); El-Kdmil, mad (r Cefut un ~!m<H 97 djoumadi-ei-athir 333,
t. VIII, p. ft., L 16; BaMM, t. I, p. ffv. Tsous le règne d'Et-K'aïem, et un an avant la
). t~–m'&t d'Et-Tidjani (J. A., t. p. 366, tmort de ce prince, que l'hérétique eut son
5' sér.). Et-BeM place ï'ereMMCMi'à six milles f arméetaiUée en pièces') D'abord le 7 djou-
etEt-Tidjânt à cinq miHesd'MHMfaA~te même m&di-et-akhir 333 tombe un eeK~re~tet non un
Et-Bekr! (p. t~t, i. 16 et 17) cite, à ce sujet, un lundi; ensuite nous verrons bientôt qu'Ei-K'atem
passage daA'tt<!&-eMfa<M<!H''(telivre des pré- mourut le t3 chaou&i 33&, par conséquent plus
dictions) ainsi conçu Quandte schismatique de quinze mois et demi après le ay djoumadi-e)-
f attachera ses chevaux à T'erMMOMt', !es gens du akhir 333. Mais ce qui est plus important c'est
tt$CM<M n'auront plus de bêtes à lier ou à dëiier que, suivant Ibh-ei-AtMr et suivant Ibn-Khal-
"(n'auront ptus de sëeuritë)," etU ajoute npar doun, l'avantaga resta à Abou-Ieziddans les deux
"ces mots gens du &M<M, u entend designer ies attaques qui eurent lieu, l'une au commence-
rgens du S~'e7°. t tbn-'Adzâr! et Ët-tidjant ont ment, l'autre à la fin de djoumâdi-el-akhir, ce qui
emprunte cette citation à Ei-Bekri. dément l'assertion d'tbn-H'amm&d. En général,
N~t7, t. VHI. p. i. 16 à 18; la CAroM~Mede ce dernier historien paraît mé-
H. <f. B., t. Il, p. f..L 5 et 6 (t. III de la trad. riter peu de confiance; ene ne présente pas seu-

J'ai parlé plus bout d'une iocatitédu méménom en Egypte.


Dont Fauteur est Et-Djerb).(E!-BeM,?.]< ). tg; –J. ~t. t. XII, p.5i&. S*série.)
° Sdh'el étant, gars aucun doute,
pris ici dans te sens que j'ai eu t'oecasiond'indiquer à la page 39 de ce
toiume.
Chroniqued'Ibn-H'ammad (J. t. XX,p. ~80, 4*série).
2~6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

danctRt"
danger; il Ratait
tt s était avan<
avancé mafrn'a
jusquà ta t)<M'
ta
porte1; un fRf'tavf
un esclavete et eaiu!t
saisit ia
tf rcfnnnnt
reconnut, o<
bride de son cheval en criant tfVoici Abou-Iezid, tuez-le. Mais aussitôt un
Berber s'élança sur l'esclaveet lui trancha la main d'un coup de sabre. Abou-
fezîd était sauvé2.L'avantagede cettejournée peut être considérécommeétant
resté aux assiégeants,en ce sens qu'El-K'âïemavait éprouvé des pertes énormes
et qu'en définitive les assiégés avaient été refoulés derrière leurs murailles.
Mais Abou-Iezîd put apprécier aussi à quelle énergique résistance i! devait
s'attendre. H fit donc de nouvelles dispositions, et manda au gouverneur d'
A'<Mr<MM<m de lui envoyé" tous les combattants disponibles. Ces renforts lui
Troisième étant arrivés, il tenta, à la fin de redjeb, une troisième attaque, dans laquelle
attaque il fut repousséaprès avoir perdu beaucoup de monde, et ce furent les troupes
(fin de redjeb).
venues de A~MnMM<~ qui souffrirent le plus. On eût dit qu'en effetle génie du
rebelle avait été comme subitement frappé d'impuissance le jour où il avait
Quatrième touché le Mos'alla.Une quatrième attaque dirigée contre E~c/~MA, dans les
attaque
dix derniers jours de chaouâl~, échoua encore contre la vaillance des assiégés,
fin(,le ehaoudl).
).
et Abou-Iezidfut obligé de retirer dans son camp retranché. Maisil tenait
toujours la ville étroitement bloquée et, ce qui s'explique dl;-i'icilement,puis-
Famine
qu'on pouvait s'approvisionnerpar mer, la famine vint ajouter ses horreurs
aEt-Mahdtah.
aux désastres du siège, et réduisit les habitants à l'affreusenécessité de dévorer
des bêtes de somme et jusqu'à des cadavres. Bientôt même El-K'aïem donna
Évacuation l'ordre d'évacuer la ville, pour qu'il n'y restât plus que la garnison. Cefut dans
de la ville.
cette fuite des habitants qu'on vit à quels excès peut se porter la férocité
d'une soldatesque sans frein obligés de traverser les lignes des assiégeantset
implorant leur pitié, les malheureux étaient éventrés, les femmes enceintes

lement les faits dans un grand désordre, elle de la ville, Haurait fallu traverser te Mos'alla, et
fourmille de dates fautives c'est ainsi qu'elle il paraît certain qu'Abou-Iezid n'atteignit cette
ptace la mort d'Ei-K'aïem en 335 c'est encore place des fêtes qu'une seule fois, a sa première
ainsi qu'elle fait naître son fils tsma'ï) en a go attaque, commeje t'ai dit. C'est là ce qummMtitue
ou 3o3 N-~aMM~ ville qui ne fut fondée l'accomplissement de la prétendue prophétie du
qu'en 3o3 et habitée par son fondateur seule- Mahdi.
ment en 3o8. El-Kdmil, t. VItt, p. t. 18 à a3. Au-
tbn-et-Athir dit seulement (_)LJ) cune des autres sources où j'ai puisé ne reproduit
(_)~ (près
de la porte), sans dire de queue porte. Je ne puis ce détail.
guère mettre en doute qu'it s'agit d'une des portes Du ao au 29 chaouat 333 (du jeudi 5 au
du faubourg, car pour arriver jusqu'à la porte samedi ) &juin 9~5 de J. C.).).

*J.t.XX,p.&y6,4'serie.
''7M.,t.XX,p.4~.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 247
.+ a.,r., 1.1'1" 1'It."nj."n~11.n.n
entrailles T'nl.f.Yto.f.n.n
.VII'"r.n_J:.f.ÁnnnUI"vnn~#'It.
elles-mêmes, et dans leurs palpitantes une
cupidité sauvage cher-
chait l'or qu'on y supposait caché
A l'époque où ie Mahdi construisit l'asile des FÂT'mtTES, il avait, pour
augmenter les moyens de défense, fait creuser des citernes et des silos, dans
lesquels il avait enfermé des approvisionnements considérables~. Lorsque la
ville fut débarrassée des bouches inutiles, El-E/aïem fit ouvrir ces magasins et
en distribua le contenu aux troupes de la garnison Un autre secours, presque Secours

inespéré, lui vint puissamment en aide ce fut en effet dans cette terrible
envoyé
par
extrémité que Zîri-ben-Menâd conquit à jamais les bonnes grâces des FAT' zh'i-ben-MenM.
MITES, en réussissant à faire entrer un convoi dans J~-AfaMts~. En-Nouaïrî
nous apprend que ce convoiconsistait en cent charges de blé, escortées par
deux cents cavaliers s'anhâdjiens et cinq cents esclaves nègres~. C'était la ré-
ponse de l'émir des ~'<!MA<<t~ à l'appel fait par El-K'âïem. D'autres secours
avaient été organisés dans les tribus depuis longtemps dévouées à la famille
du Mahdi,: ainsi, une armée kitamienne s'était rassemblée à Constantine;mais Armée
kitâmienne
elle fut hors d'état de résistera un corps d'OMar~!<~OMMM! commandé par Lek-
réunie
kou-'l-Mezâti, qu'Abou-Iezîdenvoyacontre elle; taillée en pièces et dispersée, aConstantine
elle ne put, mêmepartiellement, parvenir à sa destination, etie prince fat'Imite et dispersée.
dut renoncer à toutespoir de ce c6té. Quoi qu'il ne fût pas sans importance,
ce succèsétait loin de compenser ta série d'échecs éprouvés devant N-M~M'o~.
Or, tant que les Berbers avaient trouvé dans I'7~M~ une proie à dévorer, on
les avait vusaccourir avec empressement vers Abou-Iezîd;mais cette malheu-
reuse province, à force d'être saccagée, était complètement épuisée. Aussifar-
deur des Berbers s'était-ëlle singulièrement refroidie; chaquejour amenait de
nouvelles désertions, et le chefnekkarite était menacé de n'avoir bientôt plus
autour de lui que les J~ooM~Ade ~4Mf<~et les B~t-~mMm~. Voulant pro-

C hronique d'tbn-H'ammâd (J. t. XX, Ibn-Khaidoun, Hist. des ~M)t(M, § vu)


p, ~Ë, 4'8éne).Mt7, t. VHf,p. ~f., (H. <<.B., append. H au t. M de la trad. franç.,
!m,utt, &p. fft, 9.– Abulfedee~)m<t<, MMs- p. 53&). El-K'aïraouâni, p. toi.
&m.t. H .p. ~o, 1. 155 &i ? B.d, B,, t. It, B. ~6., t. 1, p. j~, I. 4 à 6 (t. 1.IIde ie
p. t. 6 !) y (t III dela trad. &'anç.,p. 208; trad. fran~ p. 5 et 6).).
–'votrstu'toatt.n de cette traduction,p. 533 En-Nouaïri (H. d. B., append. i an t. Il de
et634).–Et-K'at)'apuâni;,NM<6tM~e/Me~ la trad. &anç., p. 493).
Hv.,iy,.p.~to~ El-Kdmil, t. VHI. p. ~), i. no à i5. et
d'Et-Tidjâni (J. A., 1.1. p. 36t, p. fff, I. l5 et t6. Histoire des. de)-Aer<
5' sërie). Ibn-Khaldoun, Bt~t.des F<!<'t'm.,
Svt t. II, p. f., 1. 8 à i (t. III de la traduction
(N. d. S.~append. u an t. tt de la trad. franç., française, p. ao8; voir aussi t. H de cette
p. 5a5). -Et-K'tMraoù&ni,!iv.tV, p. io<. traduction, p. 53&).
).
2~8 ÉTUDESUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Ster de cet affaiblissementdes forcesde son ennemi, El-K'âïemfit une sortie le
y dzou-'I-k'a'dah (samedi a i juin 945 de J. C.), et alors s'engagea une bataille
terrible, dont le résultat fut incertain. D'autres combats furent livrés avec des
chances diverses, plutôt défavorables dans leur ensemble que favorables au
rebelle. Dans l'un de ces combats, deuxcents cavaliers kitamah,résolusà vaincre
ou à mourir, chargèrent commeun seul hommel'armée d'Abou-Iezîd et semè-
rent la mort dans ses rangs; peu s'en fallut qu'ils n'atteignissent le chef nekkâ-
rite lui-même, qui fut infailliblement tombé sous leurs coups si une poignée
de braves ne lui eussent fait uu rempart de leurs corps et ne se fussent fait
tuer à ses côtés. Pendant qu'avaient lieu cesalternatives de succès et de revers,
3.}~t det'hégir~on avait atteint l'année 33~
(9~-9~6 Ibn-el-Athîr raconte qu'en moh'arram de cette année parut en 7~M& un
deJ.C.).
imposteur, qui, faisant appel aux populations crédules et turbulentes de cette
Prétendu
région, réunit une foule de partisans. Il prétendait appartenir à la famille
'Abbâsside.
'abbàsside et disait arriver de ~og~fMdL Pour unique preuve de sa mission, il
déployait des étendards noirs. Bientôt atteint par les troupes d'Abou-Iezîd, il
fut arrêté, amené devant le rebelle, et mis à mort par son ordre". C'est sans
doute aussi dans ce mois qu'il faut placer la mort de lah'ïâ-ben-Edrîs, qui,
Mort en 33i, avait reçu l'hospitalité à j~Ma~, et <r mourutdans cette ville
de
jah'M-ben-Edru
«en 334, dit El-Bekri, pendant qu'Abou-Iezîd faisait le siégea Suivant
en

~am~ t. VIII, p. ~t. ). i5, à p.~ff, ne renfermait plus que des combattants, puisqu'il
i. 8.– E!-K'aïraouani,J?M<. de f~/f., p. 10' en avait expulsé la population, comme je l'ai dit
H y a ici deux lignes d'Ibn-el-Athir que je ne à la page précédente?
m'explique pas; après une des rencontres où EI- El-Kdmil, t. VIII, p. ~fr, L 8 a i).
K'aïem avait été défait, l'auteur du j&'<M pré- t
*Et-Bekri,p.)fe,LtQetao,p.)~f,t.tt
tend que "beaucoup de gens d'E<-M<tMM& s'en- et t (J. A., t. XIII, p. 355 et 368, 5' sér.). Le
fr fuirenten Sicile, a ïf~poK, en Égypte, et même m~me auteur emprunte au k'adhi Moh'ammed-
"dans le pays des ~oM<tM!) (p. t~ff, L et 3). ibn-'Omar-es'-S'adëS deux passages, dans l'un
D'une part, cette évasion n'aurait pu avoir lieu desquels il est dit que ïah'ïâ-ben-Edris fut fait
que par mer, c'est-à-dire sur des vaisseaux, qui prisonnier par Mouca-ben-Abi-'i-'AfMh,que celui-
auraient été beaucoup mieux employés à tirer, ci dévasta ia ville où il s'était étaNi, ie retint
de Sicile par exemple, des approvisionnements captif à Lokdï, et qu'après une longue <~eM<M)t
pour ia ville anamée; d'autre part, comment ad- il lui renditia liberté dont ie prince edrtsite pro-
mettre que le prince iat'imite, avec une armée nta pour se rendre à As'îla, où il vécut miséra-
très éciaircie par les pertes qu'il avait éprouvées, blement Dans le second passage Moh'ammed-
aurait iaissé sortir qui que ce fut d'une place qui ibn-'Omar dit qu'en l'an 3 3< Iah't& prit ia route

Ce passage jette de ('obscurité sur les défaits relatifs à tah'ta-ben-Edris, car nous avonsvu qu'en 809 Mas's'atah-
ben-H'abbous relégua ce prince à /lt'«s dans un état eomptet de misère. Et-Beb-î ne place cette retraite à ~<'<!a
,IVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 2A9
1 .1 9 '1 '1 1 -1
jbn-Abd-ei-Haum, qui n'a adopté qu'en partie le récit de Moh'ammed-ibn-
'Omar, le prince edrîsite mourut de faim', ce qui est peu vraisemblable

d'MaMfa~
'1' étant étroitement
et que, cette ville '"11
bienveillance
a"_0#>.4
d'Ibn-Abi-'t-'Ânah, qu'on suppose
bloquée par Abou-IezM, le fils d'Edris mourut encore vivant à cette date. Ces difficultés me por-
de faim, sans qu'il lui fût possible de joindre les tent à regarder comme suspects les récits em-
princesfdt'imites'.Ibn-Khaldoun dit au contraire pruntés par Ei-Bekr! à Moh'ammed-ibn-'Omar,
que lah'tâ-ben-Edria arriva à El-Mahclïahen 331, et comme d'autant plus suspects que, pour ce
et qu'il venait d'être retenu M~rMe~ par Ibn-Abi- k'âdhi, ils sont l'accomplissement d'une malédic-
'I-'Âûah pendant deux <!M. tandis que, suivant tion jetée sur lah'ïâ par son père Edrïs-ibn-
tbn-'Abd-ei-H'attm, ce serait non pas dans les ~Omar' dans un mouvement de cotère "Je prie
prisons de ZoAs:, mais dans celles de J~K~A "Dieu, aurait dit Edrls, de faire que mon fils
qu'tbn-Edr!s aurait gémi, et non pas pendant "meure de faim sur la terre étrangère." On est
deux, mais pendant près de vingt ans ( autorisé à se demander si les termes de la malé-
tA~tj~tjJ) *), ajoutant qu'il mourut de faim diction ont été formulés après l'événement, ou si
à R-MaA~iaA, au commencement de 33a. Pour le récit de l'événement a été arrangé de manière
adopter le récit d'Ibn-Khaldoun, il faudrait ad- à réaliser une invocation qui, d'ailleurs, a tous les
mettre que le prince edrlsite fut incarcéré en 3 a g caractères de l'invraisemblance. Pour qui connaît
or, depuis 3a~, Nlouçavivait en fugitif dans le la crédutité arabe, à laquelle Et-Bekr! mi-même
~a~/trtA, et, suivant Ibn-Khaidoun lui-même, il est loin d'avoir échappé, tous les soupçons, en
était mort en 397. Pour adopter le récit du pareille matière, sont légitimes.
&'af<'<M,il faudrait admettre que lah'ïa, expulsé f'af~, p. f), i. i5 et 16 (p. 68 de la
à As'îla en 3og, fut fait prisonnier en Su et trad. iat. p. 108 de la trad. &anc.). Le texte
incarcéré jusqu'en 331.Ce que nous avons dit dit: "H y mourut de faim en 3 3 sur la terre
explique très bien comment tbn-AM-'i-~Ânah "e~Kg-~re, et dans la traduction française on
saisit toute occasion qui put se présenter de jeter fit "H y mourut de faim au commencementde
en prison un membre de la famille edrisite et, "l'année 339." La différence des mots que j'ai
en particulier, celui pour lequel il n'avait cessé soulignés tient sans doute à la manière dont le
d'éprouver une jalouse haine, que le malheur mot Xj~cest écrit dans les manuscrits; mais, ce
même n'avait pu désarmer. Mais il resterait à qui est plus grave, l'erreur manifeste de date
expliquer comment, dans l'expédition de 394, parait exister dans tous les manuscrits; il faut
Mocour, ou tout au moins tes Beni-Moh'ammed, évidemment lire 334, au lieu de 3 3 a, puisque
alors ses aUiés, n'auraient pas délivré lah'ïa, bien l'on a vu que le siège proprement dit de la capi-
qu'il appartint à la branche de 'Omar, et com- tale des F~T'iMtTES commença en djoumâdi-el-
ment en 33i ce prince aurait du sa liberté à la akhir 333.

qu'apte Mtte <<)M~Me <&(en(t<Mt; ce serait donc d'A'tb, suivant lui 1*, que le malheureux prince edrisite serait
parti pour se rendre à El-Mahdiah. Je crois, comme va nous le dire Ibn-Khatdoun, que îah'ïâ se rendit dans cette
dernière ville immédiatement à sa sortie de prison.
Ei-Bekri, p. ))"), i. <) a i5 (J. t. XUt, p. 356 et 35?, 5 série). La date seule dément ce récit.
tbn-Khatdoun, ?<< des ~E<!rM.(H. d. B., append. it au t. Il de la trad. franç., p. 568 ).
,K'l)rt'4s, p. r=t, 1. t3 et t<) (p. 68 de ta trad. tat.; p. 108 de la trad. franc.).
Ei-BeM.p. )ft,t. t2ett3(J.t. Xm.p.357, 5'série).–X'~t'<h, p. F4, it et ta (p. 68 de la
trad. lat.; p. 108 de la trad. franç.). Cette traduction française dit, par erreur, 'Omar-Ibn-Edris, au lieu de
Edfis-ibn-'Omar.

Je dois dire et tuimnt jeï'oft'tit (p. F<), ). 9 et 10; p. 68 de htrmL )at.; p. 108 de ta trad. fmn{.).).

M. 32
350 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

malgré tala famine


ma)0'r<~ fannnf mu désolait tala fTQY'n!ef<n
qui ft~entait garnison. ToUaTelle f<it
fut t<.
la r~!c~Q
misérable Rn fin fl'tit.
d'un
prince qu'EI-Bekn signale comme ayant été le plus puissant et le plus consi-
déré des EomstTEs et que ces avantages ne protégèrent pas contre les
coups
du sort, car, pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie, le malheur
sembla s'être attaché à lui comme à une proie qu'il ne lâcha pas jusqu'à son
dernier jour. N'interrompons pas plus longtemps par ces épisodes le récii. de
la lutte que les FÂT'uniES soutenaient avec un courage qui touchait à l'heure
de sa récompense.
Les auteurs sont unanimes pour nous représenter, à cet instant, les Ber-
bers se détachant du chef qu'ils avaient suivi avec tant d'ardeur. Sans doute
l'épuisement de l'T~M~ et, par suite, limpossibinté d'un pillage fructueux,
comme je l'ai dit plus haut d'après Ibn-el-Athîr, la fatigue et les privations
d'un si long siège jointes au désir d'aiier revoir leurs champs et leurs familles,
comme le dit le cheïkh Et-Tidjam~, durent jouer un rôle dans la désertion
des Berbers; il paraît même que, par suite d'inimitiés entre diverses tribus,
un certain nombre des partisans d'Abou-Iezîd s'étaient rendus à E~M<~ et
combattirent dans les rangs d'EI-K'àïem~. Mais un autre motif avait joué le
plus grand rôle dans cet abandon de la cause nekkârite. Depuis la grande
victoire qu'il avait remportée sur Meïçour (reM-ei-aouel 333), l'hommeà f<~e
s'était complètement transformé; il avait mis de côté sa grossière chemise de
laine et son âne; on ne le voyait pius que couvert de vêtements de soie et
montant des chevaux de luxe. Ce changement avait été un sujet de scandale
pour ses rudes compagnons; des représentations iui avaient été faites à ce
sujet, et non seulement il n'en avait tenu aucun compte, mais il justifiait sa
conduite, qu'lbn-Khaldoun traite d'immorale~, par un verset du livre saint:
tfet vous ~M)'permettrez de s'<M~' n'c/<emeK~
ftcmpfM, Mede ee
se ept
servir de <;fK?f~Mtt.<;
t/tf ttp chevaux Me
de 7tt(;e
race. no»

'Ei-Beh-i,p.)fc,L9oet2t,p.))"r,Lti moignait de la méfiance, s'ëtaiertt retirés, les uns


à <6 (J. A., t. XIII, p. 355 et 356, p. 368, pour retourner dans leur pays, d'autres pour
5' série). passer ~-MaMM. (Histoire des Berbers, t. H,
Rih'la d'Et-Tidjân! (J. A., t. I, p. 367, p. f-, L tt et ta; t. Ht de la trad. n-anp.,
5' série). p. 908.)
E/-&'MM7, t. VUI, p. i. 19 à i<). H. d. B., t. H, p. n et f. (t. HIde la trad.
Au dire d'tbn-Khaidoun, Ei-K~ïem avait cherché, franç. p. 9~ voir aussi t. H de cette trad.,
par des émissaires, à agir sur les Hoouârah de p. 534).
l'Aurds et sur les BeM-Â~emM): ces Berbers, CA~tK. d'Ibn-H'ammâd (J. t. XX,
croyant voir, d'ailleurs, qu'Abou-tezid leur të- 1 et ~76, 5' série).1
p. ~76
.A. J~'er~K.
Nous savons déjà qu'Abou-Iezid ne comptait plus dans son
camp que ces tribus, restées seules Sdèies à sa
cause.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 251
Voilàcomment il vit ses partisans se disperser peu à peu et le laisser seul avec
"111.4. ;1 .+ "a: nro.1: _n'O.. x -4 1. 1. ,1

les NooM~aAde ~Mf~s et ies Beni-Kemldn.Il y a plus après une dernière


défaite, les chefs même de ces tribus tinrent conseil entre eux et décidèrent
de rentrer dans leur pays, avec la pensée, il est vrai, de faire appel aux Ber-
bers et de les ramener à Abou-Iezid.Maiscelui-ci, qui avait tout à redouter de
leur éloignement et qui, dans leur départ, ne pouvait voir qu'une désertion en
masse, dépêcha des courriers pour les inviter à revenir dans son camp. Vains
efforts! leschefs, suivis de tout ce qui restait des contingents, continuèrent
leur route, et le rebelle resta avec trente hommes 1. Après huit mois de ten-
le ten-
tatives inutiles, le siège d'M~M/t se trouvait levé de fait. Abou-Iezid,aban- aban- Levée du siège
donnant ses bagages, se retira vers A"'<!thMM~m, d'EI-Mahdïah.
où il arriva le 6 s'afar et s'établit
'établit
au .Mos'aM~.
Non seulement personne, à l'exception du gouverneur, n'était venu lu àà sa sa Abou-lezîd
à K'aira.~n.
rencontre, mais le chefabandonné fut l'objet de la risée publique, les enfants
enfants

même sortirent de la ville pour aller lui lancer leurs sarcasmes3. Aussitôt Lussit6t
le
que départ d'Abou-ïezîdfut connu à El-Mahdïah, les soldats de la garnison
vinrent piller le camp berber; ils s'emparèrent des approvisionnements, des
tentes, des drapeaux, de tout ce qui s'y trouvait, et à la disette succéda
l'abondance. En même temps, à N-raoMaM, les habitants, voyant le peu de
soldats qui entouraient le chef nekkàrite, songèrent à se saisirde sa personne
Ils n'osèrent cependant, mais ils écrivirent à El-K'aïem pour lui demander
l'aman, ce qui attira au gouverneur une vive remontrance de la part de son
maître, qui lui reprocha de passer le temps à boire, à manger,et autres satis-
factions analogues,au lieu de veiller aux vrais intérêts de la ville qu'il lui avait
connée. La lettre des habitants resta sans réponse, et s'il est permisde s'éton-

jE'<M!<, t. VfH, p. )" i. 1~ à 99. p. 430, 1.17. ibn-Khaidoun, B. B., t. H,


El-K'aïraou~Jti, NM<.de 7' )iv.1V,p. ioa. p.Li3ett4(t.indeiatrad.franc.,
On pèMconcture d'ùn passage d'Ibn-et- p. 2 0 8 voiraussi t. 1 de cette trad.,p.53~). ).
Athtr i' que le siège d'S-M~ lève le –Ei-K'airaouâni, Histoire de Fi4~t~M,iiv. IV,
4 s'afar33&, puisque Abou4eztdëtaitça~ près p. t09.bn-e!-AtMr donne seul la date pré-
de la place, e%st"a-dire a environ deux journées cise; Et-Tidjânt et Abou-'l-Feda disent en s'afar,
de ~'<:fr<tOM<!a;9° quête M(M'~MeX'<:&'<MMaK, tbn-KhaMoun etEI-K'aïraouani n'indiquent que
que nous avons vu'mentiohnë en t3Q sous ië t'année.
non) de ~o~aH«'f!e~aMA', était à t'est de cette N-~mtV, t. VIII, p. )~f, L a ~8.
Y[ttet<iuc~të'deta&~<M~ Ibn-Khaldoull dit aussi qu'ffAbou-Iezîd fat assez
E< t.!?Vn~nn. uit.~ à p. wrr'; ttheureuX d'échapper a un complot ourdi par les
)i 9;d'Et-~yidjani(J.t;t,p.367, t'habitants, qui voulaient s'emparer de sa per-
5' sëne). Abulfedœ ~WM<.rn~eN). t. H, sonne)' (H. d. B., 1.11, p. f., l. t4; t. 1M
3s.
252 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

ner de ce
f)ft' ftp silence, on
<*pRitfnrp f*n est
fRt en
pn droit
tirnit de
f)p s'étonner
s'~fnttnfrttx'nbien ntns encore
plus fn<'nrc nn'ft–K'
qu'Et-K'aïem,
qui n'était qu'à deux journées de A"'<MnMM<!M, n'ait pas cherché, par une marche
de nuit, à surprendre son ennemi presque sans défense.t! semble avoir perdu
un temps précieux à chasser les gouverneurs qu'Abou-ïezîd avait préposés à
diverses villes, probablement peu importantes, puisqu'elles ne sont pas nom-
mées, et l'on doit croire que ies chefs par lesquels le rebelle craignait d'être
abandonnél'avaient au contraire servi avec un grand zèie, car celui-ci vit arri-
ver de tous côtés des Berbers qui venaient se ranger sous ses drapeaux1, et se
trouva de nouveau à la tête d'une armée nombreuse, puisque nous allons le
voir rentrer si promptement en campagne. Ce fut pendant son séjour à Â~<M-
raoudn qu'Abou-Iezîd comprit enfin la faute qu'il avait commise en changeant
les allures de simplicité rustique qui ie caractérisaient avant ses succès
ffCédant, dit Ibn-Khaidoun, aux remontrances d'Abou-'Ammar, qui blâmait
ffamèrement son attachement aux choses mondaines, il renonça aux habitudes
ffde luxe qu'il avait contractées et reprit, avec sa chemise de laine, la vie
cesimple et rude d'autre fois 2. Parmi les gouverneurs nekkarites contre les-
quels Ei-K'aïem avait sévi, soit en envoyant quelques troupes, soit en excitant
les populations contre eux, plusieurs avaient été massacrés, d'autres avaient
été arrêtés et conduits à E~<!M«A. Aussitôt qu'Abou-Iezid disposa de ses
nouvelles troupes, il répondit à ces hostilités, commisesquand il était isolé et
impuissant, par d'horribles représailles. Des détachements furent lancés dans
toutes les directions, avec ordre de répandre sur leur passage le meurtre,
la dévastation, l'incendie3, et maintenant que nous savons comment ce bar-
bare intelligent faisait la guerre, nous pouvons être surs que, par ces atrocités,
il préludait à quelque expédition.
Révotte La levée du siège d'El-Mahdi'ahn'avait pu manquer d'amener, de la part de
de Sousah
contre plusieurs villes soumisesau rebelle, des manifestations en faveur d'Et-K'aïem.
Abou-tezid. Sousahfut de ce nombre prontant de ia faiblessede la garnison laissée dans
ses murs, cette ville, animée par le souvenir des actes de cruauté dont elle
avait été témoin, et indignée de la tyrannie qui pesait sur elle, se souleva
contre son gouverneur, qui fut arrêté et conduit prisonnier à E~JMoMa~. Ibn-
detatrad.iranç.,p.ao8),maisilnementionne et t6;–N. d. B., t.II, p. t~ !.t6et 17(t.M[
pas la demandede t'am&nà EI-K'aiem. de la trad. franç., p. 908 et 900).
El-Kdmil, t. Vit!, p. i. g a 11. Rih'la d'Et-Tidjant (/< t. XX, p. 108,
'N.B.,t.I!,p.f.,Li5eti6(t.IHde A'sériei85a). L'auteur commetune erreur évi-
iatrad.&anç.,p.9o8). dente en disant «Ces événementsse passaient
t. VIII, p. ~f~, i. ta, i3, t5 "en 3a9." D'abord, ii a voulu dire ten 333",
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 253
eI-AtMr ajoute qu'une troupe des siens (évidemment la garnison) subit le
même sort, et qu'à titre de remerciement pour ce service, le prince fat'imite
envoya aux habitants sept navires chargés d'approvisionnements et pro-)-
bablement de troupes. Tunisaussi se révolta. Aux premiers symptômes du U Tunis
mouvement qui se prononçait, Abou-ïezM fit marcher contre cette ville `'
suitsonexempte.
le
des troupes commandées par Mostaouîa-en-Nakkari~,qui y entra de force le le
ao s'afar 3343. El-K'aïem, de son côté, voulant soutenir les habitants, avait
fait partir 'Amer-ibn-'Aii-ben-ei-H'assan, à la tête d'un corps d'armée; mais ce
général arriva trop tard. Mostaouïa occupait déjà la ville et y avait porté ie
massacre et la dévastation. C'est peut-être à ce sujet qu'Et-Bekrî d~t, en par-
lant de Tunis r Du temps d'Abou-Iezid, les habitants eurent à subir une dure
«épreuve ie massacre, ia captivité et la perte de leurs biens \w 'Amer-ibn-

puisqu'il ajoute ffL'amtt~ suivante Abou"!ez!d On a ici la preuve de l'existence d'une flotte à
vint iui-même mettre le siège devant &)M~t& B7-MaA<&tA au commencement de 33< et i'on
fie siège se prolongea ainsi jusqu'à la mort d'Ei- voit pourquoi je me suis étonné de l'affreuse
K'aiem, qui eut lieu dans !e coursde cette même famine qui rendit si difficilela défense d'E<-M<t~-
"année 333 Or ces demëvënements appar- diaA en 333, famine qui, cependant, n'est mise
tiennent sans incertitude à t'année 3 3 &.Mais, en doute par aucun auteur.
en outre, la manière dont Et-K'âîem reconnut, Le nom de ce général d'Abou-tezM n'est
comme va nous l'apprendre Ibn-el-Athtr, le ser- donné que par le cheikh Et-Tidjan!.
vice que venaient de rendre a sa cause les habi- ElKâmil, t. Vttt. p. ~f~, I. 16 et 17.
tants de &MMaA montre que ces événements se Et-K'aïraouani (liv. IV, p. i oa ) dit le i o s'afar,
passaient en 334 et après la levée du siège d'N- ce qui est inadmissible, puisque nous venons de
Mahdïah, car à aucun instant de 333 le prince voir Abou-Iezid arriver presque seul, !e 6 s'afar,
fat'imite ne fut en mesure d'envoyer sept vais- au Afo'MKa ~aif<:oM~M.C'est déjà beaucoup
seauxehargés de vivres. Les &its quej'emprunte d'admettre, vu t'ëtat où l'on nous le dépeint à
ici à tbn-et-AtMr et à Et-Tidjân! répondent a ta cet instant, qu'il ait pu, le y s'afar faire partir
note que M. de Slane a mise a la page 53a du de ~HM'aoManun corps de troupes.
tome It de sa traduction de l'Histoire ~MBer&eM; Ei-Bekr: p. )< L t8(J. ~t. XU,p. 5t/
ils montrent qn'it n'y a aucune <Mp~oet(!'M à faire, 5' série). ffLa ville fut livrée au pillage, dit
et que SoMM&ëta)tbien réeuementretournée sous tftbn-e!-Athtr% les femmes et les enfants em-
t'obéissancedesFiT'mrrES. Dureste, Et-TIdjâni fmenës en captivité, les hommes massacres. les
se~redresse tùi-meme (ycMfM<MM~Me~ t. 1, "mosquées renversées; beaucoup de gens péri-
p. 367, 6'série). "rent dans les flots en essayant de se sauver par
~<-X<M, t. VHI. p. ~ff", t3 et <A. fmer." Et-K'aïraouâni a copié ces détails, en

Onsait qu'il y a trois journées de marche de X'MfttOMt!)) à runts, et encore faut-il admettre que, bien
qu'il
ait éprouve de ia résistance devant !a ville, H y entra le jour même de son arrivée.
''En s'afar 934 et damtes trois mois qui suivirent, Ï'MnMfut plusieurs fois pi))ëe et saccagée; ce passage d'Ei-
Bekr! peut donc s'appliquer a t'ensemHe des dëvastatiens qu'eut à subir ceUe matheureuse vitte pendant la guerre
d'Abou-!e~d.
'a.~m'</t.y)n.p/ l. tq àig.,
25~t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
'Ali, amu'enant
apprenant au'il
qu'il avait été devancé, et n'étant nas
pas en mesnt'eft'assiéocrla
mesure d'assiéger la
ville, se décida à revenir sur ses pas; mais Mostâouiase mit à sa poursuite et
l'atteignit à -S'oh'< L'armée fât'imite éprouva une terrible défaite, et perdit
beaucoup de monde. La nuit étant venue, 'Amer se réfugia dans les gorges
du D~W (la montagne du plomb); le lendemain matin, il continua
à battre en retraite, et Mostaouïacontinua à le poursuivre. Mais, faisant tout
à coup volte-face, le général d'El-K'âïemprit une revanche complète. Le champ
de bataille resta jonché de Berbers; Mostàouïalui-même fut blessé et pour-
Hi-K'uient suivi à son tour jusqu'à ?MM<s, en éprouvant sur toute la route des pertes
reprendTunis. énormes.Ce fut le 5 reM-eI-aouelqu'lbn-'Ali-ben-el-H'assan rentra ainsi dans
la ville; il y trouva les habitants soulevésà la nouvelle de sa victoire et massa-
crant les Berbers, que ses soldats achevèrent de chasser et d'exterminer
Aussitôt qu'Abou-Iezidapprit ce désastre, il fit partir son filsAïoubà la tête

ajoutant que ft d'autres auèrent se cacher dans par Peyssonnel en 178~ par Desfontaines', ont
"tes ruines de Carthage, où ils moururent de conservé de nos jours leur antique réputation
faim* n EI-K'airaouâni dit que les armées se rencon-
Aujourd'hui BeHcMr-S'o~M, à quatre ou trèrent près de t'Ot«M-AfMM)i
cinq miues est-sud-est de N'<tM!)Ksm-e/-L! ou ~sm!7, t. VU!, p. )~f,L 20, à p.~p,
H'<!)Mm~m-e<-E~ eaux thermales ( ~o° cent.) déjà ). a M'& d'Etr-Tidjani (J. A., t. XX, p. <)6
connues du temps deStrabon''(ao &a6de J. C.) à 98, 4'série).–Ei-K'aïraouani, HM(.~<i'.
et indiquéesdans ta M&~e PeM<Mg'e)' V. E);
( segm. liv. IV, p. <oa. Cet auteur ajoute que l'armée
eaux encore en réputation du temps d'Et-Bekr! `, d'Et-K'aïem retourna ensuite à E~MaM&A. Nous
vantées aussi sous le nom de R'amms-D/eMfa verrons bientôt qu'on ne commit pas la faute de
par Et-Tidjâm' et qui, visitées en juin 179~4 laisser ainsi TiOtMsans défense.

Hist. de f~/}'!}Me, liv. IV, p. toa. Je suppose que c'est du même événement
qu'ii parie page 100, et qu'il
avait déjà mentionné page 3, où, par suite de quelque faute de copiste, il le place en 316.
CecgT<t/)At'<'a,Ub.XVH,cap.xvi,p.7o8,).a,derédit.FirminDidot.
DeMf. de f~/r. oep(eH<t' p. Fe, L so (J. A., t. XII, p. 5a5, a* série).
&t'<<: d'Et-Tidj&ni (J. A., t. XX, p. ?5 et 76, 4' série).
Voyages dsM Beg~Mf <~Tunis et ~<je< 1.1, p. 4~ et M.
/M<t.I!.p. 83.
PeUissier,DMer. de la Rég. de '!t<MM,chap. n', p. 63 in-8', de t'f. I. 1853.
Rivière qui se jette dans le golfe de Tunis, entre Rddes et N'<tmm<hH-e!-L~On la traverse sur un beau pont
en pierre 1" construit par H'amouda-Pacha, qui régna du a6 mai t~Sa au t5 septembre i8i4~. Ce pont a rem-
placé celui dont parle Et-Tidjânt~* et qui avait été construit par Abou-Zakanâ-tah'ia-et-Ouâthek', te Ht*H'afs'ide,
qui régna du ttdzou-'i-h'idjah 67~ au 3 rebi-et-akhir 678'* (du mercredi armait 376 au dimanche t3aoûtta';<)
deJ.C.). j.

['eHMiter,PMcr.de h< de !nt!M, p. 63, m-8", de t't. L t853.


r" Rousseau,Annales
All>h.
Ali.h.Rousseau, ywlestuqisienrW;a,
tunisietins,p. ig4 et gBS-,
a8S; iiv-8°,
"A)[.h.RoMsMu,~mM<Mf<tt)mttttM<,p.ig4ets8S;iL-8°,A~er,i864.
p, 194 Alger, 1864.
L-8*,Alger, r864.
Mt'h (J. t. XX,p.4 et ~5, 4*série !–wir ta Mte a decettepage~6). ~5).
Ez-ZcAeMhi nousapprendque ce princeabdiquale dimanche3 reM-et-thani 6~8, ~)r&un )'~m tMMNM tmMtM):e; xMt~Ht.T
jours(J. A., t. XH[. p. a~ ).!to à !)3, et p.a85, 4'série). Et-K'airaouàni(p. aSo) dit fbM-aMtMMmoMtin~tjoNr:.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 355

d'un corps d'armée pour aller t'att)~)'


~m~f nnur attff dans Ip
rallier, ftans le .t//n)M'/<!
~s~/OMm',fo ce fmi
qui rfrestait des
était floe

troupes de Mostâouïa~. A ïoub avait réuni son armée à i?~<tA,lorsqu'il apprit


que 'Ali-ben-H'amdoun s'avançait à la tête d'une armée composée de A~MMtA
et de Zoudouah.Le gouverneur de M~/a avait passé par & Constantine,El-
~~s, &'cc<!FeMcn's(E~-A~, grossissant son armée de tous les combattants
qu'il pouvait recruter dans ces villes; il venait d'installer son camp dans une
plaine peu distante de la rivière d'Oudjra3, lorsque Aïoub le surprit par une
attaque de nuit. L'épouvante s'empara de tous à la fois, sans qu'il fût possible
de rallier une troupe capable de résister; ce fut une horrible meiée ou plutôt~t
un sauve-qui-peut général, dans lequel 'AH-ben-H'amdoun,entraîné lui-même e M<
Morttte'Ati-
hen-H'amdouu.
et traversant un pays accidenté qui lui était inconnu, tomba avec son cheval]
dans un précipice, où son cadavre mutilé fut retrouvée fcSonnls Dja'far, quiH

A la ligne 99 de la p. fff ci-dessuscitée du flammes et passa au fil de l'épée tous ceux qui
Kâmil se trouvent trois mots, i!<.&L.~t Jt 1 tenaient pour Et-K'aïem. ffLa plume, dit l'au-
qui ne paraissent pas être à ieur place. J'ai déjà
à "teur, refuse à décrire les meurtres, les dévas-
eu l'occasion de dire que S'<!<y<)Mr<test le nom de fftations, les horreurs qui, à cette époque, se
la région qui s'étend au nord etai'ouest de Tùnis, "commirent dans ce malheureux pays' J'em-
et que traverse le cours inférieur du Medjerda. pruntehJ plus particulièrement à Ibh-Khaidoun
Or il ne peut s'agir de S'at~/oMnt,où évidemment le récit des événements qui précédèrent immé-
Mostaouïa vaincu se retira, qu'après la défaite diatement le siège de Sousah; je dirai les motifs
de celui-ci et t'entrée à Ï'MMM du généra! d'Et- de cette préiërence.
K'âiem. Je crois donc, par la place, queje donne C'est Ibn-H'ammàd qui nomme cette rivière,
ici a ces trois mots, les interpréter convenable- que je n'ai trouvée indiquée sur aucune des cartes
ment. dont j'ai pu disposer; c'est très vraisemblable-
Suivant Ibn-Khaidoun, Aïoub s'était rendu, ment un des petits affiuents de la rive gauche du
par ordre de son père, à Bêdjah, pour y at- Me~er<~<,et je dis de tfla rive gauche", parce
tendre de nombreux renibrts que les Berbers qu'Ibn-Khatdoun assure qu'tbn-H'amdoun se
devaient lui fournir*, et il ne dit abMiument rendit d'N-A'e/'aux environs de B~'<:A. Et~Be~ri
rien des événements de jTMHM, ou plutôt il ne (p. t~t, !in. mt.; J. ~t.~ t. XIM, p. 76) place
parle que de ceux qui survinrent plus tard. S'il à une journée de Be~'a/t le territoire des OM)'<M-
faut en croire Ibn-e!-Athir,Aïoub, après avoir <<t, nom qui n'est pas sans analogie avec celui
opéré ia jonction sur un point qu'il ne nomme de la rivière mentionnée par ïbn-H'ammàd.
pas) de son armée avec les débris de celle de CAfOM~Me d'Ibn-H'ammâd' (/. A., t. XX.
Mostâputa, se porta sur ï'MMM rincéndia et égor- p. ~&, 4* série). Ei-BeM, p. e~, t. 5 et 6
gea iagamKonfat'imite; marchant ensuite sur (J. A., t. XHt, p. 07 et 98, 5' série). El-
Be~'aA/H y entra de force, livra cette ville aux JM)M7,t. VIII, p. t"fF, 1. 90, p. f! 1. 9:

'H.<B.,t.U,p.t.t8(t.!HdeIatrad.fra))g.p.909)'
Ei-~mt!,t.Vt!t.p.~r~,L 9&7. –E[-K'airaouâni,mst. <!e!t'~Me,t. IV,p. io3.
° Jt Ntnbue ia mort de 'Ali-ben-H'amdeuKà une panique survenue dans ttt nuit qui suivit le jour où ce
génét'aiavait~tëdéfaitparAlOut).
256 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Kétait r<*St~
Kétait resté àà ~tM<
M- dit Rt-R~rt'
f))t , devint ornnvofncot'
El-Bekrî1ftfvxit du 7Ah
gouverneur ~ti Zdb ontior
ender.
à
Vainqueur B~aA, Aïoubmarcha sur T~KM;mais tbn-'Aii-ben-ei-H'assan~,

BaMti", t. i, p. ff)~, 18.– Ibn-Khaidoun, vernement d'J~-Me~t et du .Z<!&;mais s'il en


N.B.,t.n.p.f.,L i8a9a(t.IHdc)atrad. fut ainsi, on doit admettre qu'avant d'en recevoir
franç., p. aog voir aussi t. H de cette trad., le titre il en remplit les fonctions, comme tbn-
p. 55~"). Khatdoun mi-même va bientôt nous en fournir la
Et-Beh- p. eq, 1. 6 et 7 (J. A., t. XIII, preuve.
p. ~8, &" série). Ce passage d'Ei-Bekri a été C'est évidemment par erreur qu'Et-K'aïra-
copié mot à mot par Ibn-'Adzar! (BafaM, t. I, ou&nidit Iâk'oub au lieu de Aïoub (NMtot'fe de
p. (~)", 1.18 et 19). -Suivant Ibn-Khaldoun l'Afrique, liv. IV, p. to3).
ce fut quand la révolte d'Abou-lezid fut étouffée tbn-Khatdoun (voyez la note <, p. 25~)
que Dja'far-ibn-'Au-ben-H'amdonn reçut le gou- écrit H'assan-ibn-'Ati; mais comme j'ai dit,

C'est évidemment par suite d'une faute de copiste qu'il place la mort
[u'iiplace mort de
de 'Aii-ben-H'amdoun
'Ali-ben-H'amdoun e enn 3a6,
3a6, puisqu'it
puisqu'il
dit qu'elle eut lieu pendant la révolte d'Aboù-lezid. Ot-, à l'.PUAIl:l1.J1-
cette date. lw le rnhnlln
rebelle naacait dans l'AurAu
passait rlana t'~Mnh nnnr
pour a'v faire
s'y Pairo
des partisans (voir ci-dessus, p. 938), et ce ne fut qu'en 33a qu'il put commencer la guerre.
Les deux récits d'!bn-Kbaldoun auxquels je renvoie ici s'accordent assez bien entre eux et se terminent par
la mort d'Ibn-H'amdoun. Mais, comme il arrive fréquemment à cet auteur, il donne une troisième version, qui
contredit à peu près complètement les deux autres; dans celle-ci'* 'Ali-ben-H'amdoun n'était pas mort dans
la déroute qui eut lieu près de Bêdjah; il avait pris la fuite et s'était retiré à R-Me<(t<t,pendant qu'Aionb marchait
sur ïmtM, où il livrait à la garnison fat'imite divers combats, dont l'issue fut une défaite telle que le fils d'Abou-
lezîd fut obtigé de rentrer à ~'einMMen. Son père l'envoya bientôt contre Ali-ben-H'amdoun, qui, nous venons de
te dire, s'était retiré à El-Mesîla; on se battit à de nombreuses reprises avec des alternatives de succès et de revers;
mais Aïoub réussit enfin à prendre la ville, en se ménageant des intelligences avec les habitants. Alors Ibn-H'am-
doun s'enfuit dans le pays des Kitâmah, rassembla les guerriers de cette grande tribu et alla camper à Constantine,
d'où il dirigea une partie de ses troupes contre tes NooMara~, mais au moment où cette tribu subissait le cMti-
ment de ses méfaits, elle reçut un secours que lui envoyait Abou-tezid, secours qui ne put cependant pas empê-
cher Ibn-H'amdoun d'enlever aux Berbers les villes de Tf~M et de &!<<&.Ce troisième récit d'Hm-Khaldoun est
emprunté à Ibn-el-Athir~ et quoiqu'on doiye reconnaître que cette page du ~amti est assez obscure, il faut
avouer aussi qu'Ibn-Khaldoun l'a lue avec une grande inattention. D'abord Ibn-el-Athir ne dit pas un mot d'R-
Mestla; lorsque, selon lui, Ahou-tezid fit partir une seconde fois son fils d'N-atreeM~M pour aller combattre Ibn-
H'amdoun, il dit que Aïoub atteignit le général fât'imite à Balt'a, localité dont j'ignore i'emptacement; ensuite
il parle en effet des nombreux combats qui se livrèrent avec des chances diverses, et ajoute qu'un certain Ah'med
livra par trahison !a*vij)eà Aïoub; mais de quelle ville entend-il parier? Ibn-el-Athir ne le dit pas, et Ibn-Khat-
doun parait avancer sans preuve qu'il s'agit d'R-MM&t. Comment pourrait-on admettre qu'Abou-Iezid, découragé
par ia défaite de son 6h à Tunis au point d'avoir voulu abandoMner fafraott~H, et qui dut être pressé par son en-
tourage pour différer ce projet de fuite, comment admettre, dis-je, qu'il aurait engagé son fils dans une expédi-
tion tointaine, et étendu ie théâtre de la guerrejusqu'à la lisière du M<MtM-~CMj!<t(', quand il avait plus que
jamais besoin de concentrer toutes ses forces en ~t&'M~' ? On voit pourquoi j'ai préféré deux des récits qu'ibn-
Khaldoun a empruntés à une source qui m'est inconnue, au troisième récit, dont il a emprunté les étémet'ts a Hm-
et-Athir, en les modICant fâcheusement en quelques points.
~Mt. des BeMt-H'<tm<~oMH ( ff. d. B., append. m au t. Il dela trad. franç., p. 55<)).

tbn-KhaMoon,Hft. tfMF<!i'tm.,S tm ( H.A B., append.n au t. H detrad. fmn~ p. 634et 596).


Si, commeon doitïe croired'après cerécit, c'estde ~e~a qu'Atoabs'était emparépar trahison, Ibn-H'amdoun,en se rendant a
CoM~MiiM, se seraitp)acéentre) armée d'Abou-Ipz!d
et cellede son 6t3, en mêmetempsque cetui-etse seraitinstaUédaos un paysoù
il n'avaitquedesennemis.Toutcela estinvraisemblable.
"'N-N<mi!,t.vm.p.r'H"J.9o,ap.ffe,5.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 257
qui commandaitdait la garnison
garnison de cette ville, vint
cette ville, vint à sa rencontre
rencontre et lui-fit
lui-fit épron- Défaite
t
éprou- Défaite d'~
(i'AïouK
près de Tunis.
ver une défaite telle que le fils d'Abou-lezid fut obligé de rentrer à A~MhMM~m. E.
On était à la fin de rebi-el-aouei 33h1. H faut croire que cette défaite avaitit
été terrible, car le chef nekkârite, toujours si intrépide et si tenace, songea àà
s'enfuir de A~aM*ao!<~m; il fallut que les chefs berbers qui l'entouraient fissent tt

leurs efforts pour le dissuader et, tout au moins, pour ajourner sa résolution.
Se rendant à cet avis, il envoya une seconde fois son fils, contre le général.1
fat'imite; les deux armées se rencontrèrent en un lieu nommé Balt'a2, où dec
nombreux combats furent livrés avec des chances diverses; mais à la fin ïbn-
'Ali-ben-el-H'assan fut obligé de fuir dans le pays des A~MMtA,accompagné Fuite du généra!
seulement de trois cents cavaliers et de quatre cents fantassins. Là, le général ) fttt'imite.

fat/imite rassembla une nouvelle armée, composée de ~t'~ma~, de /Ve/z~,dee Il revient


àbcharge
~<~<<t, avec laquelle il vint prendre position près de CoMs~M! Les mois l5
etobticnt
de rebi-el-akhir et de djoumadi-el-aouel furent employés par Ibn-'Ali à de6 qHeJques succès.
nombreuses expéditions, principalement dirigées contre les Hooudrah de r~Mr~s,
soutiens dévoués d'Abou-Iezid, expéditions qui n'amenèrent que de faibles ;S
`
L/.
résultats, puisqu'elles paraissentn'avoir abouti qu'à faire rentrer sous l'autorité
d'El-K'âïem les villes de 7~'t's et de B~/a~. Ces résultats, si faibles qu'ils
fussent, étaient défavorables au rebelle; mais, dans cet intervalle, de nom-
breuses tribus étaient venues se joindre à lui et, malgré ses revers, il se vit
assez fort pour envoyer un corps de Berbers qui tiendrait en respect la petite
armée d'Ibn-~Âli-ben-eI-tTassan et surveillerait ses mouvements, pendant que
lui-même I) tenterait une entreprise dont toutes les attaques qui suivirent la
levée du siège d'N-~aA~A n'étaient, dans sa pensée, que le préluder

d'après Et-Tidjani,qu'!bn 'Ail ben e) H'assan ssan elles restèrent victorieuses. jH~tetre des Ber-
était resté maitt'e de ?'MMM, je crois qu'ii s'agittdu
du ~M,t.H,p.f.,Laaet93(t.tttdeiatrad.
rn~me personnage, sans pouvoir dire lequel des franc.,p.aoo).
deux auteurs altère le nom du gënëraMat'fmite. nite. E~am~, t. VIM, p. 1. 9 à ta.
Je crois en outre que toute la campagne qu'Ibn- !bn- B'<m!7, t. VUt, p. ~fe, 1. t6 a t8;
ei-AtMr etIbnKha!doua attribuent a ~AU-ben- )en- H. d. B.~t. !t,p.f. etf)(t.IHdetatrad.fran<
H'amdoun tmmëdfatement avant !e siège'dede p. aog).
&)t~<t/tdoit avoir ëtéfaite par tbn-'Au-ben-et- -et- J?~m;7, t. VIII, p. i. 18 a a5.
H'assan. 5 Onvoit que, dans ce récit, tout en cmprun-
N-~m~t.VItI, p. )"ro,L5 a 8. Suivant vant tant a ibn-ei-Athir des détails quine se trouvent
ie même auteur (tA! t. à a 6),)es troupes d'Et- l'Et- pas reproduits aitleurs, j'ai, quant au fond,
K'âïem avaient rebattues dans deux rencon:tres, .res, adopté le résume trop court donné par Ibn-Khal-
et ce ne fut qù'h la troisième que, par un eSbrt ffort doun dans tes deux récits oui! admet que 'Ali-
suprême et chargeant comme un seul homme, me, ben-H'amdoun avait été tué, sans me préoccuper
Il. 33
258
2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRtQUE.
Siège de Sousah. Cette entreprise était ie siège de Sousah, où M-Kaiem avait jeté une garnison
nnombreuse. Abou-tezîdse mit en marche contre cette ville le 6 djoumâdi-el-
akhir 334 (mardi 13 janvier 0~6 de J. G.); il était à la tête de quatre-vingt
mille cavaliers, suivant El-Bekri~, de cent mille khos's',au dire d'Et-Tidjani~.
Les opérations commencèrent immédiatement, et la vigueur de la défense
répondit à l'acharnement de l'attaque. Il ne se passait pour ainsi dire pas un
jour sans combat; tantôt les assiégeants, tantôt les assiégés, avaient le dessus;
catapultes, machines de guerre diverses, tout était mis en œuvre pour saper
les murailles et, après trois mois de cette lutte à outrance, la ville avait déjà
perdu un grand nombre de ses défenseurs, lorsqu'en ramadhân El-K'aïem,
voyant sa santé altérée, désigna, pour lui succéder, son fils Abou-T'ahir-
Isma'il. Cette désignation se fit solennellement en présence des notables et des
principaux chefs de la tribu des Â~MM~. Le prince fat'imite sentait chaque
jour ses forces l'abandonner. Le ta chaoual 334 (lundi 18 mai Q~6 de J. C.)
Mort il rendit le dernier soupir. Son règne avait eu une durée de douze ans six
<m-K'â)'em.
mois vingt-neuf jours Quand El-K'Aiemsuccéda au Mahdi en 3 a a, Abou-

du troisième récit, qu'il a copié dans Ibn-et-Atnir. m'~d'Et-Tidjân! (J. A., t. XX, p. to6,
Je ne prétends pas que ce paragraphe de mon /)' série).– L'auteur nous apprend qu'un .a.~
tràvait ne présente aucun point discutable; mais (hutte de roseaux, tente) « abritait trois ou quatre
j'espère que les personnes qui voudront bien lire tt hommes,et quelquefois davantage," ce qui
attentivement les sources où j'ai puisé trouveront porterait l'armée du chef nekkârite à trois ou
que j'ai tiré tout ce qM'it était possible de tirer quatre cent mille hommes, chiffre ridiculement
d'une série de documents qui, non seulement se exagéré. Il reproduit son assertion plusloin (J.~i.,
contredisent; mais renferment certainement quel- t. !,p. 367, 5'série).
que confusion de nom en ce qui concerne le Chronique d'!bn-H'ammâd (J. A. t., XX,
t. VIII, p. fr~,
général fât'imite. p. ~76, &' série). –~JMmt~
~-A:<:m~ t. VH1.p. H 77. d. B., 1. 6 et 7; Baïdn, t. I, p. fft, L tQ et ao.
t. H, p. n, a et 3 (t. !H de la trad. franç., t Avantde rendre ie dernier soupir, dit Ibn-
p. 900;–voir aussi t. !t de cette trad.,p. 535). ). tKhatdoun, Et-K'atem désigna son fils Isma'H
–Et-K'aïraouâni,77tf!< liv. IV,p. io3. (f commehéritier du trône*.)) On voit que cette
thn-et-Ath! donne seul la date précise; tes manière de s'exprimer n'est pas tout fait exacte,
deux autres historiens n'indiquent que te mois. puisque le prince ne mourut que le mois suivant
Descr. de r.4/r. M~eMtr.~p. )"<}, t. A et 5 mais, en tout cas, aucun de ces auteurs ne dit
(J. A., t. XII, p. 600, 5' série). Ët-K'aïra- comme Ei-K/aïraouâni: ftEt-K'&ïem abdiqua en
ouâni dit quatre-vingt-sept mille hommes, com- «faveur de son fils dans le mois de ramadhân.'
mandés par Aîoun (?'<<. de <)/ tiv. IV, p. o3 ). (~f.~<hv.tV.p.io3.)
Abou-Iezid commandait en personne. (Voyez la Chronique d'tbn-H'ammad (J. t. XX,
note 3 ci-dessous.) p. 476", série). –tbn-et-AH)!r. El-Kâmil,

Httt. <~s ~t'tmifM, § M (H. < B., append. n au t. II de la trad. fran{., p. 535).
t) Mtrouve, à cette page 4~6, deux fautes, que j'ai relevées plus haut.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 259
lezïd minait-déjà
déjà ce trône, qu'il fut si près de renverser. Cependant, les pré- pré-
mices du règne du secondFatimite avaient été heureuses le Maghrib
reconquis
par Meiçour; les EoEÎsiTEs ralliés à la dynastie naissante; Ibn-Abi-'l-'ÂRah,te
représentant des OMAÏACEs, complètement écrasé; une alliance pleine d'avenir
formée avec les ~<!KA<< la révolte étoufféeen Sicile; telsfurent les événe-
ments qui remplirent les sept premières années de ce règne. Sans doute El-
K'aïem laissait dans un état déplorable l'empire que son père avait fondé,
mais on ne peut refuser au prince qui mourait à la peine, à i'âge de
cinquante-
quatre ou cinquante-cinq ans, la justice de reconnaître qu'il fit preuve d'une
rare énergie quand, réduit à la possession d'une ville en
proie aux horreurs
de la famine, il promit la victoire et releva les courages abattus. La foi qu'il
avait en sa cause le sauva et le glorifia.
Abou-Tahir-isma'ïl, né à ~-A~M'<MK~m en 3oa, avait trente-deux ans' !i JI
UI.AMU-T'AmK-

quand il recueillit le triste héritage que lui laissait son père, dont il tint la !snt'n.

mort secrète, dans la crainte qu'Abou-ïezîd,


occupé près de là au siège de
Sousah, ne profitât de ce grave événement 1pour amener des [-- prétentions
-wu- àvla

t. VU!, p, )")cf, I. 3. El-Ma~m Bist. Sarac. le mois. Ibn-H'ammad, Ibn-Khanikan et Ibn-


Mb. IH, cap. tv, p. aao, L ao à a~t. Ibn- 'Adzaridisentàtorttea'tMttMcAe.
KhaUik&n,édit. Wùst. n° t- fasc. VII, p. )f-), Ibn-H'amm&d.dans sa C~'oMt~(y.
Il. 11 (t. IUdeta trad. angl., p. i85).–BaMK, t. XX, p. ~7, ~° série), dit qu'Abou-'i-Abbas-
t.I,p. f)~,).j5 4 et5.–Abuifeda! ~MM<.mMs7en!. Isma'ïi était né à ~-MaMa~t'' en 999 et, seion
t.H, p. 44o, 8 a <o. Ibn-d-Khat/ib, N- d'autres, en 3o.9. Cette date de 399 se retrouve
H'oM-e<MaftoMm<t, in Casiri, t. H,p. ig4, aussi dans 'Ar}b°, mais, plus ioin, tbn-'Adzâr!
coi. a. tbn-KhaMoun, N. B., t. H. p. fj, le redresse sans paraitre y songer, iorsqu'H dit
1. 3 et 4 (t. !M de la trad. franp., p. 900; "Abou-Tâhir était né à N-MaMM/i en 302 et il
voir aussi t. Mde cette trad., p. 565 ). –Abou- "avait trente-deux ans quand il monta sur le
'it-Mah'&cm, EM-yo~oMm, t. H, p. ~j), i. tt. "tr~ne')) Ei-Makin place cette naissante à El-
et p: )").), 3 et &. Et-K'aïraouâni, ~Mt. Ma&~M& en 3ot suivant Ibn-e!-Ath!r, ce prince
< iiv. IV, p. 1 o3). Six de ces auteurs mourut en 34l, après un règne de sept ans
s'accordent parfaitement sur la date précise que seize jours, à l'âge de trente-neuf ans'; il était
j'ai domtëe;;tou~ les autres
]a~aoHnee,~ou~Ms autres jndiquentse~
indiquent seulement donc ne;
donc né en
en 3oa.
3oa. Ibn-KhaHikan
Ibn-Khauikân le
le fait
fait naitre
naitre àa

Son traducteur im;&~ dire aaumitieu de ehaoua)!). mais le texte dit JL<5 ehaouâ)!t.
~.tj.~àiaSnde
~M°/ 9°""P à.l'âge cinquante-huit ans, errenr que j'ai relevée plus haut.
'J'ai déjàrdeye cet anaeh~pnistne à la fin de la note 3 de la page a 5, mais il est singulier de te trouver
repro-
duit dans Et-MaMnet më~ Baïdii.
°BftMm,t.t,p.)~,t.t~(Nichoison,p.)33).
''MM,,t,p;r~ 20 et 21.
a:
HMt.NftMc,,?. 9to. 1. a~et aS; mais un peu plus loin (p. 999, i. a6 à 31) ajoute qu'hma't) mourut
en 3't t, à t'age de trente-neuf ans; il était donc, selon lui-même, né en 3oa.
'E<M,t.VUt,p.)*'Y)'1:9etto.
33.
260 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
successionau
succession trône de i'~&'M~.
au trône En conséquence,
i7/~M~. En conséquence, il ne changea
changea rien
rien à ce qui
existait. C'est ainsi qu'il s'abstint de prendre ie titre de khalife, qu'il conserva
les coins des monnaies, la khot'ba, tes drapeaux, et ne prit, dans ses lettres,
d'autre titre que celui de successeur désigné au commandement des fidèles~.
Suivant Ibn-H'ammâd, tde nouveau khalife confia la direction des affaires à
ffDja'far-ibn-'Aîi, qui avait été le chambellan (A'~ï&) de son père~, n et, quoi-
que Ibn-'Adzâri dise aussi, en parlant d'Abou-T'âhh'-tsma'u «Son h'âdjib
fffut Dja'far-ibn-'A!i"je conserve des doutes à cet égard, car E!-Bekrt et
Ibn-'Adzâri lui-même nous ont dit que Dja'far-ibn-'AII était à E~-M~s, et
nous aurons bientôt, par Ibn-H'ammâd et par Ibn-K.haidoun, la preuve qu'il
y était resté. Après avoir fait des largesses à Farmt-e, le premier soin d'isma'ïi
fut d'envoyer à Sousah plusieurs bâtiments chargés de vivres, de munitions de
guerre et de troupes 5, sous la conduite de Raschik', le secrétaire, et de Ia'k'oub-
ibn-Ish'âk', donnant pour instructions à ces généraux de n'engager aucun
combat avant d'en avoir reçu l'ordre. Dès le lendemain du départ de ce convoi,
il se mit en route dans la direction de Sousah, sans que personne put soupçonner
ses intentions. Ce ne fut qu'arrivé à moitié chemin qu'il fit connaîti'6 ~ux chefs
qui l'entouraient son projet d'aller attaquer le rebelle. Alors ses serviteurs les
plus dévoués le dissuadèrent d'une si téméraire entreprise, le supplièrent de
ne pas s'exposer à un pareil danger, et lui, se rendant à leurs raisons 6, revint

A~m-acM~ en 302 on 3o!°; Abou-'t-FedA p. 535 ). Et-K'aïraouani, Histoire de f~/n~M~


s'exprime mot à mot comme Ibn-el-Athtr'. tiv.IV,p.)o3.
Il aurait peut-être été plus politique de faire CAfoH~Me (J. A., t. XX, p. ~76. 4' série).
naitre cette pensée dans l'esprit du rebelle; c'eût Hterépëtep.&8iet5ot.
été un sûr moyen de !e perdre auprès des Ber- 'BitMM,t.I,p.f~i.5et6.
bers, que ses allures luxueuses avaient déjà oft'us Voyez ce que j'ai dit au Rujet de la flotte
qnës. d'N-MaMa/t.
CAfC!t!}Me d')bn-H'ammâd (J. A., t. XX, Les instances des amis d'Isma'ïi s'expliquent
p. 476, 4'série). E7-~mt~ t. VIII, p. r't~, très bien par cette circonstance que le fils alné
i. 8 et g, et p. )~Fr, i. 4 7.– tbn-KhaUikan, d'Isma'ïl, Abou-Temtm-Ma'dd, né le lundi,
édit. Wiist. n" '<<, fasc. vu, p. irq, L ta à t4 t o ramadhan 3)0*,n'était qu'un enfant de
(t. Ht de ia trad. angl., p. t85).– Abutfedœ quinze ans au moment où tsma~ït montait sur le
~):M~. muslem.t. p. Mo, f. 11 à t3.– Ibn- trône. Je ne sais pourquoi ibn-H'ammâd dit
Khaldoun, J?M<.des Fat'tn: S )x (Histoire des "Et-K'âîem ne laissait après iui que Abou-T'âhir-
Berbers, append. )t au t. H de la trad. franç., tfisma'ï), avec Ker!ma, sa mère, qui était une

Ktat OtiO/aMf-ei-Mn, édit. Wüslenfeld, n° tv, fasc. ),p. ))"v, ). 19 et ao (t. I de la trad. aagl.,p. aat).
''Abu!fediB~HM!.tHMs!et)t.t.U,p.~58,i.atetseq.
°BaMn,t.I,p.t')f,).taett3.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 26
à ~MaMMtA, M, d'où il expédia à Raschîk'
Rascnîk' et à ta'k'oub
Ia'k'oub l'ordre de combatt)
combattre
à tel instant qu'ils jugeraient opportun, sans tenir compte des instructions
qu'il leur avait données au départ de la flottille. Les troupes furent donc dé-
barquées dans la ville assiégée. A cet instant, Abou-Iezîdvenait de faire en-
tasser de grands amas de bois au pied des murailles et de faire construire une
énorme machine (x<Joe~b&)destinée à recevoir de nombreux combattants~.
Renforcée, comme je viens de le dire, la garnison fit une sortie et, des deux
parts, on en vint aux mains avec une égaie fureur. Au premier moment un
corps des assiégés fut culbuté et refoulé dans la ville; mais Raschîk' ayant mis
le feu aux amas de bois et à la dabbdba(la machine), des tourbillons de
fumée s'élevèrent dans l'air et l'obscurcirent de manière à empêcher Abou-
lezid de voir ce qui se passait de ce côté. H ne douta pas que ceux des siens
qui combattaient dans ta machine n'eussent péri; la terreur qui s'empara
alors de son esprit se communiqua soudainement à toute l'armée, en même
temps que la garnison fondait avec impétuosité sur le camp du rebelle, DcitVt'HMCC
de Sousah.
dans lequel on porta le fer et la flamme, et qui ne présenta bientôt plus
que le pêle-mêle d'une affreuse déroute. Abou-Iezidlui-m~me avait pris la
fuite en toute hâte, et arrivait le jour même à ~<tM'<MM~m, dont les portes
lui furent fermées; il obtint seulement des habitants qu'ils lui remissent son
gouverneur, une de ses femmes (mère d'Aïoub) et quelques membres de sa
famille, avec lesquels il prit la route de &où il s'arrêta~. Ibn-Khaldouu

fresclave affranchie',» car Ibn-'Adzârt affirme ~-JMm~ t. VIII, p. )~, 8, à p. ~v,


au contraire qu'EI-K'atem, en mourant, laissait ). 6. &7t~ d'Et-Tidj&n!(J. 1.1, p. 867
sept enfants mates' et 368, 5° série). Le récit du cheïkh Et-Tidjani
tbn-et-Atmr, à qui j'emprtmte ces détails, parait emprunté à Ibn-et-AtMr, mais avec addi-
prëteiid (p. ~t"<. L t5) que les amas de bois tion de circonstances vraiment absurdes. Ainsi,
avaient pour objet d'incendier les fortifications il admet que des troupes avaient été envoyées
de la ville, comme si elles eussent consisté en pa- par terre et par mer, et que les premières ne
Hssadeii, ce qui ne s'accorde guère avec ce que s'élevaient pas à plus de quatre cents cavaliers.
nous apprennent tbn-H'auM' et EI-Bekr! de Tout en maintenant le chiffre de trois a quatre
hfprtemurajNe~en ptërre qui environnaitSousah. cent mille hommes pour celui de Farmée d'Abou-
Ouant a !a machine (tjU~), je ne puis y voir Iez!d, il assure qu'à la faveur de certaines cir-
qu'une espèce de tour a plusieurs étages qui per- constances atmosphériques, telles que desbrouH-
mettait aux assiégeants d'arriver à la hauteur lards très épais, ces quatre cents intrépides
des murailles. cavaliers. fondirent tout à coup sur le camp du

CtfOtn;Med'Ibn-!H'ammM(y.t.XX.p.~6,4'serte).
''BaHH,t.I,p.fn,).5.
° S xt (J.
DMM-.~< t. X!i!, p. t?5, 3' sërie). Ibn-R'auk'al vivait à Mpoque de ce siège deSousah.
~DeMr.&(m(f.,p.~F.t.4et5(J'tt.XH,p.4s8,&'série).
z62 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
djuum que son
ajoute suo ancien précepteur, Abou-'Ammâr,
ADOU-Ammar, tut aussi autorisé
fut autorise àa l'accom-
t accom-
pagner 1.
~"8"~
fsnm'ti La da
La date de cet événement peut être donnée très approximativement, puis-
se..endaS.u.h.
etiia que Ibn-el-Athîrnous apprend que, la nouvelle de la victoire étant parvenue à
~H-
K'airaouan. E7-AM<&tA,
Ë7-A/<tM Isma'ïl partit aussitôt pour &)MsaA et y arriva le 22 chaoual 33A
(mercredi ay
(mercre( mai 946 de J. C.), neuf jours après la mort d'Ei-K'aïem.Dès le
] j
lendemain, il était à A~hMM~. Quoique les habitants de cette ville eussent,
peu de jours avant, fermé leurs portes au rebelle, ils pouvaient concevoirdes
inquiétudes, car leur conduite depuis près de deux ans était loin d'être irré-
prochable. Ismald, qui, en effet, éprouvait quelque irritation contre eux, avait
résolu de pardonner; il s'était fait précéder d'une lettre qui leur portait des
paroles rassurantes, et lorsque le a chaouàl les habitants vinrent à sa ren-
contre, il leur donna l'aman, leur promettant en outre, pour l'avenir, toute sa
bienveillance; il traita même avec une extrême bonté plusieurs femmes et
enfants d'Abou-Iezidqui étaient restés dans la ville; le prince les fit transporter
à El-Mahdïah, et assigna une pension spéciale à leur entretien3.
Maisrien ne pouvait toucher le cœurr mdomptabte
indomptable du du rebelle; absolu dans
rebelle; absolu dans

rebelle et vinrent mettre le feu aux amas de bois; On sait que de Sousah à ~<)'aoMKK it y a
que des étincelles poussées par le vent Incen- trente-six mines ou douze lieues. Edrisi (t.
dièrent les Mos' des Berbers, et il explique p. ayo) compte quatorze milles de Sousah aux
ainsi comment toute l'armée fut mise en fuite châteaux de MoMM~r, et de là à ~7-MsMM/i
par une poignée d'hommes. Les habitants, les trente milles, ensemble quarante-quatre milles.
troupes envoyées par mer, ne jouent aucun rôle La journée d'MoMis/t à SoMM&doit donc être
dans ce récit. comptée pour quinze lieues communes. C'est,
N.B.,t.II,p.n,Ha7 (t. m de la en efiet, ce que donne la Carte de la Régence
trad. franc., p. aoo; voir aussi t. I! de cette de ?MHM,publiée par le Dépôt de )a guerre
trad., p. 535 et 536). En comparant les deux em849.
récits d'Ibn-Khaldoun, on pourrait croire que le ~m.7, t. VIII, p. f~, ).8 a
gouverneur de la ville était Abou-'Ammar lui- HMtoH'gdes Bet'tet' t. II p. ft, L y à () (t. IH
même mais, si l'on songe qu'Abou-Iezîd avait de la trad. franç., p. aoo et 910); voyez
alors soixante-huit ans on trouvera que son an- aussi t. H de cette traduction, p. 536).– Ibn-
cien préceptear devait être bien âgé pour remplir H'ammad raconte un peu diSeremmentt'arrivëe
des fonctionsactives. Les deux reproches qu'Abou- d'Isma'ït à ~<!thMM<{M; il donne même !es pa-
!ez!d, dans une circonstance récente, adressa au roles que, suivant lui, le prince aurait adressées
gouverneur de &'a!MOMf&: écartent aussi i'idée aux habitants' mais les deux versions dont je
que ce gouverneur put être Abou-'Ammâr, pour me suis autorisé paraissent beaucoup plus vrai-
lequel il avait tant de déférence. semblables.

~Oupeut-Étresoixaate-trois.
''CA<'o!t~Md'tbn-H'ammM(y./t.,t.XX,p.48oet48t,ft'eerie).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 263
sa haine comme me il
H l'était
Fêtait dans ses idées, ies bons procédés,
procédés, la manifestation
de sentiments d'humanité, restaient sans action sur lui. On le vit bientôt repa-
raître avec une nouvelle armée, et se présenter devant A~raoM~Mpour en sif'ge
faire le siège. Je passerai sous silence les détails donnés par Ibn-el-Athîr sur (teK'aïrao~n.
les nombreux combats qui se livrèrent, combats dont le long récit présente une ne

alternative de succès et de revers, qui ne sert qu'à montrer l'acharnement de


la lutte; mais il importe de dire qu'ils offrirent à Ïsma'ïl des occasions fré-
quentes de déployer une bravoure qu'on ne soupçonnaitpeut-être pas et qui
lui conquit l'admiration de tous. Le chef rebelle, bien que l'avantage lui restât
quelquefois, ne pouvait se dissimuler que, le plus souvent, la victoire suivait
les drapeaux du prince fat'Imite, et les événementsqui sesuccédaientn'étaient
pas de nature adoucir l'amertume de ces réflexions. Ainsi, dans la dernière
décade de dzou-'l-k'a'dah il s'était retiré, mais pour revenir bientôt livrer un
combat, dans lequel il fut encore défait en éprouvant de grandes pertes'; il
essaya auss~d'Intercepterles routesqui conduisaient de ~<!M'aoM<!màE/-MaA~M~
et a &MMÂ, sans autre résultat que d'inquiéter les deux villes récemment déli-
vrées, et, après plus d'un mois d'efforts Infructueux, on pouvait croire que le
découragement s'était emparé de son esprit, lorsqu'un envoyé se présenta aux
portes de la ville. Abou-lezid offrait sa soumission, moyennant que l'aman
serait accordéà lui et à ses partisans, et que ses femmes et ses enfants pris à
~'atraoM~lui seraient rendus. Le traité fut accepté sans réserve. Isma'ïl s'em-
pressa même de lui envoyer ses femmeset sesenfants richement vêLuset comblés
de présents. Mais le fanatisme du rebelle était plus puissant que ses engage-
ments; aussi, quand il vitsa famille rrriver dans son camp t~S'ilme l'a ren-
Kvoyéë,dit-il,c'estqu'il mecrainte et aussitotles hostilités recommencèrent;
çat ces divers actes s'accomplissaientdans les derniers jours de 33&, et dès leë
5 moh'af'ram 335 Abou-Iezîd vint attaquer les lignes de l'armée fat'imite. Ili 335 33 de l'hégire
se livra une bataille sanglante, une bataille telle, dit Ibn-el-Athîr, que jamaisS (9~6-947
deJ.C.). ).
on n'entendit parler de là pareille. Elle n'était cependant que le prélude d'unee
plus terrib~ encore qui fut livrée jours après, le i5 moh'arram (di- [)é)ivt'a)ice
manche i5 août g~u de J. G.). Le rebelle eut son armée littéralement taillée '(tcK'airaouun.
e
en pièces, et prit la fuite vers '~m<K~, laissant le champ de bataille jonché

N-JMmt~t.Vni,p.~A,i.7at~. Si,enpa)-tantd'jB'<-O~M~onsedmgevers
JM,,t. VIII,p. ffA, i. t5&ai. !bn- y~c~, ontraYel-set'OutM-~e~'etensuiteon
B«<.<~Fat't'm.,
Khaldoun, § x (~f.(<.B.~ap- arriveaT<!ma~(,j~.L)),vinësituëe,surla
pend.n aut. n delàtrad.&an!p. 536). d'undëStëquiséparedeuxmon-
penteescarpée
26~t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de ses morts en si grand nombre que dix mille têtes, assure-t-on, servirent de
jouets aux enfants de j~M'raotM~. Ce fut à l'ouest de la ville, selon Ibn-H'au-
k'at au sud-ouest, selon Ibn-H'ammâd 3, qu'Isma'ïl avait pris position et rem-
porta cette victoire éclatante. Ibn-H'ammâd raconte qu'à un instant les troupes
fât'imites iâchèrentpied et abandonnèrent le prince, qui les ramena au combat
Fondation en criant: «Patience, serviteurs d'i chef des croyants!~ De là le nomde ~ra* 4
el
.JeS'ahn).
(patience) donné à la ville dont il jeta immédiatement les fondements, sur le
terrain même témoin de ce haut fait d'armes. lbn-H'ammâd commet donc une
te

erreur en plaçant la fondation de cette ville en 33~; quant à El-Bekri, il


tombe dans une singulière contradiction, en disant que 'S'aura fut fondée
en 33y et en ajoutant, quelques pages plus loin, qu'Isma'ïl en fit sa rési-
dence en 33~t Cette ville, dont Fébauche fut commencée en moh'arram 335,

tagnes. (Et-Bekr!, p. e)", 1. t3 à 16; J. A., diverses indications, ouest (Ibn-H'auk'ai), sud-
t. XIII, p. 6g, 5' série.) Ibn-el-Athîr (p. t"f'), ouest (Ibn-H'ammâd), sud (voyageurs mo-
). to) écrit en deux mots c.>-)t).~oLj. dernes). M. de SIane a opté pour ie sud-oaest
N-~aM~ t. VIII, p. ~rt, L a à t0.– CAroH~xe~à la page citée note 3 ci-dessus.
Ibn-Khaidoun, N. d. B., t. H, p. n, 1. 11 à 13 Ibn-'Adzar! se trompe aussi en disant fr en336
( III de la trad. franc., p. a 1 o; voyez aussi (Baïdn, t. I, p. frv, l. 10 et n).
t. II de cette trad., p. 53y). Ce dernier récit La ville de S'abra, qui touche à celle de
d'Hm-Kha)dotm est emprunté à Ibn-et-Athir. f;sfMOMH)!,dit-i),fut bâtie en l'an 33y(us. 335)
DMO-. l'Afrique, S x (J. A., t. XIII, "par Isma'ïl. (Deser. de ~/i'. septentr., p. te,
p. ty5, 3' série). L 16 et ty; -J. A., t. XII, p. ~5, 5' série.)
C/M-oH~Me d'Ibn-H'ammâd (J. A., t. XX, TA~atrcotMn,dit Edrisi, se composait autre-
p. ~~o, série). Suivant l'auteur, ta bataille fois de deux villes, dont l'une était Â'aM'aoMaM
fut livrée en un lieu nommé alors J~! [_)i~, "~rop)'etKeH< dite et l'autre S'abra. Cette dernière
S'o~eH~eme~ (l'épine dorsale du chameau). trétait le siège du gouvernement. elle est
M. Peitissier, en i853, parle de -S'a~-a emaintenent totalement ruinée et dépourvue
comme d'une localité au sud de ~airacMan, à un ftd habitants' (Geo~)' 1.1; p. a6o et a6t.)–
peu plus d'un kilomètre des murs, et où existent tbn-'Adzar! ne compte qu'un demi-mule entre
quelques vestiges d'antiquité'. "5'a&ra, avait dit 5'<:&Met ~<!iMC!<at!(BaiaM, 1.1, p. rrv, L i5).
'-M. Alph. Rousseau en t85a, eetcompfètement M. Berbrugger, qui a visité les ruines de
-disparue de nos jours; néanmoins i'emptace- S'abra le sy octobre i85o, et qui a omis de
"ment qu'elle occupait à un mille au sud de noter leur orientation par rapport à ~'nthMMaH,
remplacement actuel de A'atmoMS):conserve en- compte, pour la distance, vingt-trois minutes au
'ore son nom, et est connu sous la désignation pas d'un cheval*.
"de ya~a-H'orrn-A'e~Mct' Parmi ces Et-Bekr!, p. r*t, i à 3 (J. t. XII,

OM<f. dé la ~ej. de Tunis, p. t &l, in-8' de i't. t. i853.


J. A., t. XX, p. to~t à la note, 4* série, août-septembre <85'
J. /)., t. XII, p. ~)68,note 5,5'8ërM, i858.
On verra plus loin que S'abra était déjà détruite du temps dEl-Bekri.
Heette c/rtcatM, 1.1[, p. ig5; in-8°, A)ger, février t858.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 265
avait quatre portes, correspondant aux quatre points cardinaux Bdb-el-Kibli
/7 7 f7 1 f .7 '1 .n 1 71 1 Tn7 7 r;O.A 7 1 't\ 71n7

(ia porte du Sud), Bdb-ez-Zaouïla(à l'est), .8~a~tMM~ (au nord) et &


~-Fo<OM~ (la porte des Victoires), qui était celle de l'ouest, x Dureste, dit Ibn-
ffH'ammad, il n'y eut pas d'autres travaux exécutés à S'abra tant que dura ia
ff révolted'Abou-Iezid il
En quittant le champ de bataille témoin de son désastre, le rebelle, je viens
de le dire, s'était dirigé vers 7~m<K~,d'où, marchant au sud-ouest, il alla se
présenter devant B<< dont on refusa de lui ouvrir les portes. Déjà, au début
de la guerre, Abou-Iezîdavait éprouvé un échec devant cette ville; il dut faire
de douloureuses réflexions en songeant qu'après trois années de prodigieux
efforts, il se retrouvait au point où il était quand, pour la première fois, il
était descendu de l'Aurdsà la tête des Berbers de ces montagnes. II se décida
néanmoins mettre le siège devant ~r~ malgré l'antique muraille en pierres Siège
~eBitr'Si.
de taille qui entourait la ville et malgré la facilité qu'elle avait, vu sa distance
de /~<!M'<MM<~ (six journées), d'être, en cas de danger, promptement secourue
par ïsma'ïl. Celui-ci, après avoir donné du repos à ses troupes, et consa-
le
cré temps nécessaire à la réorganisation de l'importante ville qu'il venait
de reconquérir, ainsi qu'à la mise en train des travaux de la ville nouvelle,
partit de A~MhMM~m le a6 reM-el-aouel~(dimanche a5octobre g&6 dej. C.),
laissant le commandementà Madzâmma-es'-S'ak'aIi~ (te Sicilien), un de ses
p. 48y, 5' série). L'auteur confond évidemment ces récits, avait repris TTt~'M et B<!f'<!f,ne vint-il
tes dates de la fondation et de rmsta)iation;j'y pas combattre i'armée berbère en déroute? Com-
Mviendraiptusiom. ment n'est-il plus fait mention de ce générât? Je
CAfOMt~Me., a ta page citée note 3 ci-dessus. suis oMigé de laisser ces questions sans réponse.
–Ei-Beb-! (p. f<,L 19 et 90) compte cinq Le seul point certain, c'est qu'au commencement
portes, parée qu'U distingue !a~or!e<!e ~tde de tannée 335 Bsr'ai'tenait pour Isma'ïL
tayerte de ZaoMt&, dont, avec ptns de vraisem- Ibn-H'auk'ai, D~o-. f~ S Lvi (J. A.,
Mance, tbn-H'ammad dit f La porte orienta!e, t. XIII, p. 9t6, 3' série). E!-Bet:ri, p. ~f,
tt appe)ëeaussi &e:ZatMNs. !) Ibn-'Adzaridit i. 19et 2o (J. A., t. XIII, p. 39~, 6' série).
aussi quatre portes; (B<tM!M, ? î, p. ft~, J. ) 5 ). C'est Ibn-H'ammâd' qui nous fournit cette
Cette vitteétait-enerM~ toujoiirs ia date précise; Ibn-et-AtMr ditftdans les derniers
pos~ssiqn/d'Ei-K~em,;ou avai~~ été reprisé ffjoursde rebi-el-aouet)!, etIbn-Khaidoun""dans
en son nomparjIbn-~AM-bea-el-H~~ (rIemoisdcreM-et-aouel".
je i'ai dit p!us haut?; Je n'ose nenafnrmerd~e~ ? Ibn-et-Athir(p. ft~, 1. i&) écrit U~
égard, à cause de l'obscurité des récits qui nous .J~~Jt; évidemment Ibn-H'ammad avait écrit
ont été
ëtë laissa.
laissés. Comment tbn-'Au,
tbn-'Aii, qui, d'après ou M. Cherbonneau a trans-
..t3,o)i.t)~,puisqueM.ChM'bonneauat.'ana-
j)t3,.e ~)~, puisque
'~<'<Me(.f.X.p.Mt,~sfne).
~R~M~
"at<F~')m.,§x(H.J.B.,append. t. Ildelalt~d.
nm.nMfat)Ht.)B:f\n.tf.c.)appeM.naut.ttae)atrM.H'an;p.!)9~j. franç" p.53?).).
t'. t~.
3/t
266 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
lieutenants, avec ordre de ne rien faire sans consulter le k'adhi Moh'ammed-
ibn-Abou-Mans'our.H fit haite à ~t;'M!-J!~ms,où ii fut rejoint par un renfort
de A~MM/t,et, de là, marcha sur la ville assiégée, en passant par Sebîbaet
7e6essa Abou-Iezîds'était hâté d'abandonner le siège en apprenant
qu'Isma'ïl
s'avançait, et comme le prince approchait de &< il rencontra les habitants,
qui, accourus en fouie à sa rencontre, lui firent l'accueil le plus enthousiaste.
Après les avoir félicités de leur belle conduite, et avoir laissé aux pauvres des
gages de sa munificence, il repartit aussitôt à la poursuite du rebelle; traver-
sant ~MMMetAM~oMS, il atteignit y'o&MaA,où, en effet, Abou-Ie~idavait établi
son camp2; mais ce camp était déjà abandonné, et Isma'u s'arrêta
quelques
jours dans cette ville, où les habitants s'étaient empressésde rentrer quand ils
avaient appris le départ du rebelle et l'arrivée du prince fat'imite.
isma'i) Ce fut là, suivant Ibn-el-Athir, qu'Isma'ïl reçut un message qui, à lui seul.
aT'obnah.
était un événement important; ce message était envoyé par Moh'ammed-ibn-
Khazer3. Le champion avoué des OMAtADEs d'Espagne dans !e Maghribc~t'~
et, par suite, l'auxiliaire d'Abou-Iezîd, ie vieux chef des ~o~MoMa/t, qui, au
commencement de la guerre, non seulement était allé s'emparer de Biskra et
mettre à mort l'eunuque Zeïdan, qui y commandait au nom des FÂT~iMtTES\
mais qui peu après, en 333, avait aidé à la prise de Tdhart, s'était effrayé
Soumission des succès d'Isma'ïi et de sa marche vers le Maghrib central5.Il envoyait sa
de Mo'hammed-
ihn-Khaze.
crit ce nom par Moudâm. Ibn-Khaidoun dit clair que le copiste a défigura, sous ce nom,
"Mernht'Esciavon' On voit qu'il se présente celui de tj~L (B~r'aia, B<~A<tM).
ici, quant à la patrie de Madxamma, la même ~7, t. VIII, p. ~4,1.17 à )9.
incertitude qui s'est présentée pour Boschra (voy. Ibn-Khatdoun dit que ce fut à BfM*~fque ce
la note a de la page a33 de ce volume). message parvint au prince iat'imite\ mais ail-
C~o~Me d'Ibn-H'ammad (J. t. XX, leurs il dit, avec Ibn-el-Aihir, que ce fut u
p. 481, 4° série). ï"o&H<t/r.
-2
Et-Bekrt,.p. ta a 1~ (J. A., t. XIH. Ibn-Khatdoun, H. d. B., t. II, p. f~, L at
p. 64, 5* série). Abulfedœ ~WM<.MttM~a!. et aa (t. }H de latrad. fran~ p. a3a). Je pense
t. H. p. ~)3o, tQ et seq. A la page 43a, L 3, qu'il s'agit de ce ZeHan qui, en 3a4, commanda
Abou-'t-Fedâ parle de la ville de tJe~(~)-'a- la troisième expédition contre i'e.
/Mt)où Isma'ï!, serrant de près les fuyards, pour- (rQuand Abou-ïezM eut tevé te siège d'F<-
suivit Abou-Iezid; Reiskë (p. ~64, note 33&) "MaMM/t, dit Ibn-Khatdoun, lsma'ïl sortit a sa
dit qu'i! ne trouve rien sur C~e&'a. H me parait trpoursuite et pénétra dans te Jtf<~M. La proxi-
Même page qu'à ta note c de la page précédente.
''H.i!.B.,t.H,p.r').I.!3at5(t.tde!atMd.franc..p.ato).
° ?<(.
<~<tWt')K.,Sx(H. d. B., append. uau t. Il de la trad. franç., p. 53~ ).Pf'ëcMëmentparce qu'ici !bn-
Khatdonn résume Ibn-ei-AtMr, on doit admettre que c'est par suite d'une fanle de copiste qu'it dit Moh'ammed-
t6)t-e!en', au lieu de Moh'ammed-t'6K-i~MMe),qu'on lit dans le &htH~
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 2677
soumission, l'accompagnait d'offres de service, et protestait de son entier
dévouement. Le prince fât'imite accepta des offres si opportunes, et même
promit au transfuge vingt charges d'or s'il s'emparait d'Abou-Iezid; il fit plus
pour lier davantage à sa cause le chefmaghraouien, il lui accordale comman-
dement de la partie du M~/m6 occupéepar les .BeKt-Jj~M'. On vit aussi
arriver à T'obnahDja'far-ibn-'Ali-ben-H'amdoun, gouverneur d'Mes~, qui Arrivée

offrit à son souverain un riche cadeau et une forte somme d'argent2. D'après deDja'tat'-
ibn-'A!).
le récit d'Ibn-H'ammad, l'objet principal de la démarche de Dja'far était
d'amener à Isma~ïlun nouveau prétendant à l'imamat qui avait surgi dans
l'~M~s", et dont les prédications avaient entraîné déjà de nombreux adhé-
rents. C'était un beau jeune homme imberbe; il était coifféd'un bonnet éievé, Faux prophète
mis à mort.
destiné à appeler sur lui tous les regards. Né à ~so:~m, où il avait d'abord
exercé la profession d'ouvrier orfèvre, il avait abandonné son état pour se
livrer à la lecture des livres s'oufis les avait enseignés, et les principes qu'il
y avait puisés faisaientle fond de ses prédications, qui se résumaient dans un
appel à l'insurrection. Isma'ïl le fit écorchervif. Quant à ceux de ses compa-
gnons qu'on avait arrêtés, ils furent crucifiés, après avoir eu les pieds et les
mains coupés~. En même temps, le prince fât'imite reçut l'avis qu'Abou-Iezid

"mite de ce souverain excita les appréhensions donne aussi à Dja'far-ibn-'Au-ben-H'amdoun le


fde Moh'ammed-ibn-Khazer, qui n'avait pas titre de gouverneur de JMe~&tet du Zs&, avait
rronNié sa défection' et son-acharnement à mas- noté ce détail avec quelques différences (J. A.,
ttsaerer les partisans des FAi/mrrES. Pour con- t. XX, p. &8a et M3, ~t*sër.), Je ne sais com-
jurer le danger qui ie menaçait, il fit porter a ment it concluecettefonction avec celle de h'àdjib
ffisma'jit un acte d'hommage, et, en réponse à ce qu'il lui attribue et dont au reste tbn-Khauikân
MtMM~K!re d'o&eMMMce,i) reçut !a recommanda- ne parle pas dans l'article, très court à !a vëritë,
ff tioh de poursuivre Abou-Iezîd etiapromesse qa'uhn consacre'.b.
ffd'une récompense de vingt charge!) d'or s'il Ibn-el-Athir dit chez les ~t<<!M<!&et place
~s'emparait de hti;t)(~M<oM'e~ Berbers, t. H, cet épisode an peu plus tard (N-X&MtV,t. VU!,
p. f~, 99, a p. pv, 1. 3;– t. IH de la trad. p.W).L8et9).
4
fraMç.,p.939,) Voir, sur cette secte, une no<Bde M. Cher-
? <~B. t. H, p. M" 13 (t. III de ia tMd. bonneau (J. ~i.j t. XX, p. SoS, 4° série).
franc., p. ai 3). Je ne parlerai que plus loin des CA'-O~Med'Ibn-H'ammM (J. ji., t. XX.
coméquences immédiates qu'eut cette concession p.~tSa et &83).–Ibn-H'ammâd prétend qu'ts-
faiteaMoh'ammed-ibh-KhaMe ma'ïl avait coutume de faire éeorcher vifs ceux
N. B., t. Il, p. I. f6 ~t <7 (t. III de dont ilvou)aitttrer une vengeance'édatante, et que
la trad. franc., p. ato). IbK-H'ammad, qui cette coutume lui valut le surnom d'écorcheur; il

'Je ne saurais dire ce qu'tbn-KMdoan entend ici par ta a~ectomde Moh'ammed-ibn-Khaeer; ce chef des
Ma~tr~Ma~n'ataitjamaiseesMd!etrerennemLdesFAT']*H)!5, commet avait été celui des AeNLA~ms.
N~& (~a~MM-MH.édit. WusL n° )r'f~ ili, p. ov, l, '1.2.(t,,Ide trad.!)ng).,p. 3a6).
34.
268 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
s'était montré à Biskra1 etavaitadressé à Moh'ammed-ibn-Khazerune demande
tsma'jtABista'aa. de secours,
tcqui fut très mal reçues, dit Ibn-Khaldoun; il marcha sur cette
ville, dont les habitants lui firent un accueil très empressé" et lui apprirent
que le rebelle s'était éloigné à son approche. Mais il paraît qu'une partie de
la population avait accueilli Abou-Iezîdavec non moins d'empressement, car,
s'il faut en croire Ibn-H'ammâd, Isma'ïl fit, à Bts/o'a, plusieurs exemples en
Aïoub envoyé mettant à mort un certain nombre d'habitants 1}est fort vraisemblable que
en Espagne
la nouvelle attitude de Moh'ammed-ibn-Khazerfut ie motif qui détermina le
par son père.
rebelle à envoyer, en 335 son fils Aïoub à la cour de Cordoue,car il fallait
une cause bien grave pour qu'il se privât du fils qui était l'exécuteur intelli-
gent de ses plans de campagne, son bras droit dans une guerre dont l'issue
venait d'être si compromise par la terrible défaite qu'il avait éprouvée à
S'abra.
Abou-ïezîd avait fui chez les jS~M-~e; Évidemment Isma'ïl alla, de
Biskra, repasserpar T'obnah pour marcher sur E/s~, carAbou-Iezid essaya
de le surprendre à M~/c'oM~; mais, après avoir mis en déroute l'aile droite
de l'armée fât'imite, il fut si vigoureusementchargé par Isma'ïl qu'il fut obligé
de prendre la fuite et de courir se réfugier
0 dans le D~i~M~, et, de là,
cite même (p. /t8~) des vers composés par Aboa- CAreM~Med'Ibn-H'ammad (~. t. XX,
Ja'la-'l-Marouâzi à l'occasion de ce supplice au- p.~8A,&'série).
quel avait été livré le jeune s'oufite de i'~Mf~. A B., t. H, p. n, i5 et <6 (t. III de
Plusieurs traits de ce prince que nous avons eu tatrad.franç.tp.aoy). ).
occasion de citer semblent peu d'accord avec de Ibn-et-Athir écrit JL ~e~ (E/<:m<7,
pareils actes de cruauté. t. VIH, p. ~<), L ao). AI)ou-Feda écrit
Si Abou-ïezid ne s'était pas, de ï~o&MA,
Jt~j f<~rM<" (~Mf;.MM~.t. H, p. &33, ). 5).
rendu à Biskra, et avait continué à fuir vers 'LocaHtëqa'[bn-H'auk'atp)aceentreï'~M&
l'ouest, il se serait nécessairement trouvé entre ft Me~<t~ a une journée de distance de chacune
isma'ït, qui était à sa'poursuMe,Dja'far-ibn-'A)i. de ces deux vi!tes*, et de laquelle Et-Bekri dit
venant de Mestla, le grand Sc~eft' ~MB~M à qu'on se rendait à A'~a-f-.4M-7"<MM!7".Edrîs!
sa gauche, et les jS<~ma&à sa droite. La pointe donne aussi une journée de ï''o&Ma& à Ma&'&'ar<:
qu'il poussa sur Biskra était donc forcée, pour (Mot'nt), mais i! ne marque pas la distance de
venir ensuite par le sud se jeter dans les mon- cette dern:ere ville a Afe~s". On trouve encore
tagnes, où nous allons ie voir combattre et suc- AfaM/NM mentionnée dans Abou-'I-Feda (yltMa<.
comber. MM~m.t.H,p.5o&,I.i7).
H. d. B., t. H, p. ~), i. 17 et 18 (t. H[ de JE'<t'!t7, t. V)H, p. ~<), L so, ap.f)"
iatrad.franc.,p.aio). ). i.3.

DeMf. & ;r., S m (J. A., t. XIII,p. !it9, 3'eërie).


''De~f.de.t'.<ep<eK<)-p.tt,a3eta4(J.t.XHI,p.65,5'ërie).
Edrisi, Geog~ t. I. p. a<tt (Hartmann, E~fMtt Africa,p. s36).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 269
danss le D~M-A~Ma', qui, au xvr~siècle
xv~siècle (du temps d'Ibn-Khaldoun),
d'Ibn-Kha!doun), portait
le nom de Djebel-'Aïddh2.Isma'ïl, après s'être rendu à El-Mesîla,en repartit )snM'i)
se rend
pour poursuivre son infatigable ennemi dans les montagnes abruptes et pro- AMesi)a.
fondément ravinées où il s'était retiré; mais il atteignit un massif tout à fait
impraticable pour une armée, ets'arreta". Ibn-H'ammâd entre ici dans des Il poursuit
son ennemi.
détails très circonstanciés n Ayantappris, dit-il, qu'Abou-Iezid s'était retiré
s dansle Djebel-Sdldt,montagneescarpée et inexpugnabledont le pied va mourir
«dans des iandes stériles, sablonneuses, désertes, et qu'aucune armée n'avait
nencore violée de sa présence, il n'hésita pas à se lancer à sa poursuite. Il lui
«fallut onzejours pour traverser cette contrée, où des solitudesaffreuses suc-
ttcédaient à des précipices sans nombre. Aussitôt qu'it eut planté ses tentes au
«pied du &<M<,les montagnards accoururent en foule pour lui jurer soumis-
trsion et obéissance~.Ce fut en vain qu'il les interrogea sur Abou-Iezîd; per-
te sonnenesut lui indiquer la position qu'il occupait. Par mesure de précau-
Ktion, il leur enjoignit de le prendre s'il venait à traverser leur territoire, et

M. de Slane avait déjà remarqué* que tes !tdn D/eM-St'a)M (le texte imprimé dit XtMmaA)~
manuscrits d'tbn-Khatdoun portent très souvent a montagnequi s'appelle aussi '~KM (x~~)
Kitdmalt, au lieu de JHaHs. D'autres manuscrits fét qui est maintenant occupée par les \4is<M,
donnent lieu à la même remarque les trois ma- ttribu d'Arabes hiMiens. (~. d. B., 1.1, p. f~ ),
nuscrits d'Et-Ttdjânt que M. Atph. Rousseau a I. 9 h n; t. If de ta trad. franç., p. /)3~
eus à sa disposition donnent trois versionsdiffé- Voir aussi t'M., t. I, p. ~)~ L f6 et <7;
rehtes, dont aucune n'est exacte, et au nombre t. 1 de la trad. franc., p. 985.)
desquelles se trouve cette de &'<aNXt/t~ que le tra- ~-A'am!'i',t.V)n.p.L 3 à 6.
ducteur a adoptée comme lui paraissant la moins Ce cMfTredoit être fort exagéré, puisqu'on
mauvaise' Abou-'t-Feda écrit aussi ~t~NMA" détmitive il s'agissait, d'après [bn-H'ammâd,
( ~(xf), au tieu de ~M(~jL~). Cette erreur, d'atteindre !e~
si souvent répétée, parait yenird'tbn-et-Atmr, ° S'itfaat en croire !bn-Kba)doun, tes. ~eMt-
qui, dans son ~<!mt7,écrit constamment ~X~tHa/t ~eM/a):j après l'échec éprouvé par Abou-IezM
quand it s'agit de ~M<t (t. VII!. p. l. t8, près de M<t&'A'ar< avaient déjà abandonné le
et p. ~,1.7). fugitif et s'étaient rendus près de Moh'ammed-
N. < B., t. H, p.f), t. ta'et p.v<,l. 17 ibn-Khazer, de qui iis avaient obtenu une am-
et i o ( III de ta trad. franc., p. a t o et aot nistie au nom du prince fat'imite (~f. d. B., t.H,
–voir aussit. decëttetrad.,p.63y).AiUeurs p. H, L ai et aa t. Ht de la trad. fra::e.,
on }it dans [bn-KbatdQun (t Ëhl'an 3 oS, H'am- p. an). Gett&assertion d'tbn-Khatdoun parait
~m&dfoRâataviusd'~ dans le voisinage douteuse.

j~. ~.B;,t~ note 1,'eU.III de sa traduction; p. note a.


''J.t.t,p.36g,notet,5'série.
*~MM~~MbH~~ir,M't~et~8.
Ici le texte dit très bMhiu L~t~MKa)!, itie dit aussi p. 3, et ces passager se tMuvmt rectiSer celui
d~tomet~p.i,}.~ati,auque)j~ vajs r~nv\!yei' dans cette imémeaote 2.
270 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Uta tfmit sa tête à prix; n commença même par leur fairedes présents. Tournant
chez
Kensuite ses vues vers le pays des &mM~, il revint sur ses pas; mais, dès
tesS'anhadjat).
crla première nuit, il se trouva sans vivres et sans eau; les provisions des
n troupes étaient épuisées, et les bêtes de somme n'avaient plus de fourrage.
tfIl devint si difficile de se procurer les chosesnécessairesà la vie que ie
prix
ffd'un pain ou d'une tasse d'eau s'élevait à trois dirhems'. Grand nombre de
s soldats périrent de soif ou de faim -A
Enfin l'armée fât'imite arriva aux tentes de Tarik'-e!-Fati dans ie pays des
S'amA~'a/t,et de là à .H'<7f<MMza\ où Ziri-ben-Menâd, évidemment parti de
Aschir,vint trouver Isma'ïl, iui présenter ses hommages et lui offrir ses ser-
vices.Le prince, de son côté, combla de présents ce chef dévoué, ses enfants,
ses parents, et les chefs des tribus sanhàdjiennes qui formaient la suite de
Maladie Zîri. Parti de N'amM pour aller bivouaquer sur rOM<~Z< ïsma'ï! tomba
d'Isma'ïl.
maiade assez gravement pour être obligé de suspendre sa marche à ce bivouac.
A)<ou-tezM Aussitôt on vit paraître Abou-Iezîd, qui profita de cette circonstance pour
assiège Mesiia. mettre le siège devant El-Mesîla6. En parlant de la fondation de cette ville
en 313, Ibn-Khaidoun dit «On verra plus ioin qu'JE7-JMes~a fut très utile au
cfsouverain fât'imite Isma~ïl,par ia résistance qu'elle offrit à Abou-Iezîd et
lorsqu'en 335 vint ce siège par le rebelle, le même historien n'entre dans
aucun détail. On est conduit à conjecturer que, grâce aux fortificationsélevées
en 313 et aux grands approvisionnementsqui y avaient été réunis*, Dja'far-ibn-

Ibn-el-AtMr prétend que le prix d'une Dellis et sur la rive gauche de la branche supé-
ration d'orge de chaque monture s'élevait à un rieure et septentrionale de t'OtM~t&CM (on
dinar et demi, et qu'une outre d'eau valait un rivière de BoMg'te).).
dinâr (El-Kâmil, t. VIH, p. ff.. t. 6 et 7). Je ne puis indiquer le nom actuel de cette
CAfM~Med'Hm-H'ammâd (J. t. XX, rivière, mais elle devait couler entre Bordj-
p. ~86, &' série).. H'<MMM et MMt& dans la région du Djebel-
° Ibn-et-Athtr dit
qu'it arriva vers un lieu OMaK'MMr'a.
appelé e~t~ tjj f!e village de Damaran (N- Ibn-el-Athlr (t. VIIl. p. L t3 et 14)
A"amt7,t. Vin, p. )*)" I. to). Une variante dit parle dune lettre de Moh~ammed-ibn-Khazar,
c~f t!mat'<et Abou-'t-Feda(~M<:<.mM~m. par laquelle il faisait eonnaitre te point du désert
t. II p. ~Sa, L 8) dit aussi o~ x.)j, que où se trouvait Abou-Iezid. Cette lettre décida
Reiske a transcrit comme s'it y avait e~f ftR'c- sans doute IsmaTt à se remettre munédiatement
frMMt'a".H serait possible qu'une faute de copiste en marche pour aller joindre son ennemi, et,
dans le manuscrit dlbn-el-Athîr lui ait fait dire dès la première étape, le prince fât'imite tomba
cs..f, au lieu de o~ fB'amM' où Ziri-ben- malade.;
Menad vint rejoindre bma'u. Ibn-KhaMoun. HM<. Fti~M. § vt (H. d. B.
Aujourd'hui Bof~-H'amMou Bordj-Bouïra append. u au t. II de latrad. franç., p. 528).
(ie château du petit puits), sur le méridien de Ei-K'aù-aonâni,NMt.tv.IV,p.96.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 271
'Ali-ben-H'amdounput résister à toutes les attaques. Ibn-H' ammâd nous apprend
que la maladie du prince fât'imite le retint environ deuxmois sur les bords de
l'OM<7~M', et, d'après Ibn-el-Athîr, il se mit en marche le 2 redjeb (mer-
credi ay janvier g&y de J. C.) pour aller délivrer EJ!-M<M~.Abou-Iezidavait Délivrance
deMesOa.
levé le siège aussitôt qu'il avait appris qu'Isma'ï! s'avançait, et son intention
était de fuir vers le ~OM<~M; mais les Beni-Kemldn3et les NooM~faA refusè-
rent dele suivre dans ces régions perdues, et il fut obligé de se jeter de nou-
veau dans les monts A~maet ~4~s, où il se fortifia*. E~-Me~ était devenu
tout naturellement le centre d'opérations d'isma'ïl. Il en partit le 1o cha'ban
(samedi 6 mars 947 de J. G.) pour aller attaquer le rebelle. Arrivé au pied
de la montagne, il ne vit pas paraitre l'ennemi; mais quand il se fut retiré,
Abou-Ieziddescendit avecles siens et tombasur l'arrière-garde fât'imite. Reve- Défaite
't'Abou-)ez{d..
nant aussitôt, Isma'ïl fit face aux Berbers, et la bataille s'engagea; elle fut ter-
rible, et Abou-îezidpensa y perdre la vie ayant eu un cheval blessé sous lui,
il fut renversé. Ses compagnons d'armes venaient de le placer sur un autre
cheval, lorsque accourutZiri-ben-Menâd, qui s'élança pour le frapper de sa
lance. Aussitôt son fils lounès,sonneveu, ses parents et quelques officiersde
son escortemirent pied à terre pour lui faire un rempart de leurs corps. Après
une lutte meurtrière, ils parvinrent à le sauver; mais l'émir s'anhadjien ne frap-
pait jamais en vain Abou-Iezîdavait reçu dans le dos une large blessure, et
pendant qu'on l'enlevait pour regagner la montagne, son armée était taillée
en pièces ët laissait dix mille hommes sur le champ de bataille. Les BeM'&~H!-
/~Metiesj}~~ supportèrent le plus grand effort de cette affreuse défaite'
C~oMt~e (J, t. XX. p. 437 et 488, 3 redjeb (Annal. muslem.t. H, p. 439, L <i).
4' série). H rësùhe, de ce que je vais dire i)nmë- Les BeM~-XemMtt ne l'avait donc pas aban-
diatemfht d'après Hm-ei-AtMr, qu'ators bma~i donné, comme i'a dit Ibn-Khaldoùn.
6tait a ~faM~ft au commencement de djoumâdi- ~<:Mt<, t. VIII, p. ft" t6 a t8.
e!-aouetetque sa maladie le retint au bivouac de la
Ibn-Khaldoun (a page citée note 2 ci-dessus)
rOt«M-L~(! pendant !a plus grande partie de acopiëUMi-èl-AtMr.
djoumMi-ei-aQùe) et tout le mois de djoumâdi- Bfancne des ZooM~at".Les Me~ta, enfants
et-akhir. de Zmr, formaient eux-mêmes plusieurs ramifi-
N-~Mt7, t. VHt, p.f~ ). )5.– Ibn- cations les BejKfeM,les ~or)M~ les ~e~M~'a,
Khaldoah, NM< M<'tN). § x (? d. B., ap- les De&Ms, les N~'Mfft et les AMettKft' Je
pend.n au 1.11 de la trad. fraaç., p. 538); H pourrais répéter ici ce que j'ai dit (note 3 ci-
dit ie i" rëdjéb quoiqu'H ait copié le récit d'Ibn- dessus) sur !esBeHt-A'emM)t.
e!-At~, et quoi(p]e Abou-T-Fedâ dise a~ le ° C&ra)M~Me d'îbn-H'ammâd" (J. A., t. XX,
~B.p.A,(t~~e)a<ttad.&ant.,p.t~.
~Ltoe~t~L~~h~~m~~a~~
° Suivant)ai, iejoar de cette bataiUe,sanglantefut appdë Jaj'aMn~eaiM;t~(t<.!t prétend qu'eUefut iivrée
272 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
'ment Le vainqueur était rentré à Mesîla.H en repartit
hxMtissement
repartit le i~
i" ramadhàn~1(ven-
(ven-
duKHna.
dredi a mars g~ de J. C.) pour venir dresser ses tentes au pied du Djebel-
~t~Ka, en un lieu nommé par les uns EM-AMAoM)* et par les autres Aroucenou
Arous, et dès le lendemain, gravissant la montagne à travers les roches et les
précipices, il atteignit son ennemi. On en vint aux mains et, des deux parts,
on sebattit avec un tel acharnement, <t qu'onpouvait penser, dit Ibn-et-Athir,
~que c'était le jour de l'extermination. Placés sur le haut de la montagne,
les soldats d'Abou-lezîd faisaient rouler des quartiers de roc sur l'armée
d'isma'ïl; ceux qui combattaient étaient entassésdans un étroit dénié, d'où ils
ne pouvaient distinguer qui était vainqueur ou vaincu, et l'on se sépara sans
qu'il fût possible de dire auquel des deux partis était resté l'avantage. Le
chef rebelle s'était réfugié dans le château de ~KM~, qu'Ibn-H'amrnâd appelle
le for' de Ts~'af&OMp~, bâti au sommet de la montagne et presque inaccessible,
mais aussi où sa position pouvait devenu' très critique si les moyens d'évasion
lui étaient fermés. En effet, à plusieurs reprises Isma'ïl l'attaqua, d'abord sans
Journée succès; il s'approcha cependant assez pour mettre le feu à une masse de
aux flammes.
gourbis (ou de broussailles) dont le vent chassait les flammes vers les compa-

p. &8() et 490, 4° série).–F/-A'amt<, t. VHt. lant de la K'ala'a-t-Abou-T'aouil ou A7a<a'a-BeM-


p. t~t" 1. ao, à p. )"t")J. a.–Ibn-Khaidoun, N'amma~ftCe fut dans ce château qu'Abou-teztd-
Nt'sf.des Fa<M., S x (à la page citée note a ci- ffMakb!ad-ibn-Ke!dMse défendit contre Isma'tt
dessus). Peut-être H'ammâd, en même temps qu'H fon-
J'emprunte cette date a Ibn-H'ammâd dait la K'ala'a, avait-il reconstruit le château
(p. ~90). et avec d'autant plus de confiauce qui dominait la ville; cependant, tbn-H~ammad
qu'Ibn-et-AtMr (p. fft, 1. 2) et Ibn-Khaldoun dit que le fort de ï'at'ar&OMpetdomine celui de
(t. U, p. 538) disent ~La~ J~f ttau H'«mMKM(J. A., t. XX, p. &Qt, 4' série).
f commencementde ramadhân". Après la défense désespérée que' fit Abou-Iezid
Ei-Bekr! ëtabUt une espèce d'identité entre dans ce château, il n'est pas étonnant qu'on ait
le cM<MM ~MMSetia ~'<!&t'a-BeMt'aM:m<Mj désigné celui-ci sous ie nom de BW):&oM-
qui fut fondée en 898, comme si cette ville avait 7eM~; c'est ce qu'a fait Ibn-'Adzart (BataM, 1.1,
été posée sur les ruines du château; il dit en par- p. f~A,Ll. 4).

dans une plaine nommée autrefois Rtmt ou ~dxaet, de son temps, BafKa, tgrande et bette vittti, dit-il, située a
r,douze,milles (quatre tieues) de MeeHa, et qui, depuis, a été détruite.)) Il va sans dire que la ville ainsi placée
n'a aucune relation avec les ruines, évidemment romaines, auxquelles nous sommes arrivé te a3 février t8M
au col de Bafrnt, et qui sont à six kilomètres nord-ouest de f,<tm&<Ma,puisque ces ruines sont à trente-cinq ou
dans la note 34 de sa
quarante lieuesde Me~ft. Je crois donc fautif le rapprochement que fait M. Cherbonneau,
traduction, du morceau d'tbn-H'ammâdauqnetyemprunte les détans que je viens de donner. En outre, il est peu
vraisemblable que cette bataille ait été livrée à quatre lieues d'N-Me'&t, puisqu'elle eut lieu au pied du P~te!-
~Mna, placé, commeje t'ai dit, à sept lieues au nord-est de Me~ia.
DMcr. de!i-. 5ept~<r., p.)"), 1.15 et t6(J. 4., t-XH!, p. Sa, 5'série).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 273
!t~tn~f) f.~n~t
gnons d'Abou-Iezîd, qui furent ~.t.<
obligés de
f.
fuir
précipitamment,
~t-t -l.)~t
abandonnant
tout derrière eux, et, la nuit étant venue, on y voyait commeen plein jour.
Cette journée, que l'on appela ~OMrMceaux flammes, suivant Ibn-Il' ammâd,
éclaira un affreux massacredes Berbers; leurs femmes, leurs enfants, un butin
considérable, restèrent aux mains du vainqueur. Les ~ooM~mA, complètement
découragés, demandèrent et obtinrent l'aman. Le rebelle n'était pas encore
atteint; il était bien près de l'être; cerné comme une bête fauve, il ne pou-
vait plus s'échapper. Mais, soit qu'Isma'ïl eût perdu beaucoup de monde Préparatifs
dans les divers combats qu'il avait livrés, soit qu'il eût reconnu que l'assaut de l'assaut.
de la forteresse exigerait des forces en dehors de celles qui cernaient le J~Ha,
il résolut de suspendre toute attaque et de prendre son temps pour frapper
un coup décisif. Le jour dufit'rI, il commença les travaux nécessaires
pour
entourer son camp d'un fossé, et ce fut alors qu'il put dire CfTantque je
<tn'aurai pas exterminé l'auteur de la révolte, mon trône sera où
je campe, et
«mon empire où je combats. En même temps, il mandait à Abou-Ia'k'oub-
tbn-Khalu de lui amener des troupes de renfort. Ce gouverneur2 prit aussitôt
la mer avec vingt-cinq bâtiments chargés de
troupes, qu'il débarqua à ~e~'
e<De<~<
Pendant que s'achevaienttous ces préparatifs, qui avaient pris plus de trois 33(
336den)ëgue
mois on était entré dans l'année 336, et ce fut seulement le dernier dimanche (~'7-9~
deJ.C.).).
de moh'arram qu'isma'ïl lança dans la montagne une colonne dont les

C'est-à-dire le chaouâL
C'est-à-dire !ei"chaouâL ai ditailleurs(Rich.mi'He)'.
de ~bene,
.5.y t. a.a.
H,
Il est ctair que ce la'k'oub était le (its de p.taQeti3o;in-4''den.i85~).
Khaut-ibn-Ish'ak', t'ancien gouverneur de Sicile, Ce fut évidemment pendant ces mois que
tué A jpstr<!OM<!)tpar Abou-IezM au commenee- Z!ri-ben-Menadnt!es expéditions dont parle Ibn-
ment de-ta guerre, et qu'Isma'ïHui avait, en son H'ammad (p. ~91) et qui font dire p Ibn-Khal-
absence, conSë ie gouvernement d'Ma~M. doun cQuand Isma'ïl assiégeait Abou-ïezM
Je suppose que c'est le même personnage qui, «dans le château de Kïdna, ZMtui amena une
sous !e notn de j[a'k'oub-ben-Ish'a): avait ëtë <t arméecomposée de S'aMM~A et d'autres peu-
envoyëaSeMM/t av.ec~ les premiers <tp!esberbers; jusqu'à ia prise, de cette forteresse
jours qui smyirent }a ntort d'Et-K'aîem. tti}ne cessa de harceler l'ennemi, "(~B., 1.1,
GAMMt~ d'~ (J. t. XX, p. )<)v,i. t o et 11 t. H de la trad. franc., p. 6).
p. 492 et 4~4, 4'sërte), Suivantl'auteur, i'em- C/tMm~Med'Ibn-H'ammâd (J. t. XX,
ptaeement n)eme du camp d'Isafa'îi était encore p. &o4, &' série). Ce dernier dimanche tombe
appetë de son te~ps ~~e&e~-D~~ ftte le a 4 et correspond au dimanche i5 août 0~7
~fossë des étoiB[e~prëcieusesa .parce que !e chef de J. C. Ibn-KhaJttkan commet une légère erreur
de }'armëe s'y ëtait abrite sous des tentes de soie. en disantle dimanche a5 moh'arram 336 (n° <)v v
–y6y;;z sur Afef<e<H)~(te port aux poules), de Fëdit. Wûst., fasc. t, p. jfv, t. 4 et 5; t. 1
situé à huit lieues à rouest de DeKM,ce que j'en de la trad. angl. p. aao).
situëahmt)ieuesàrot)estdeDeKM,cequej'en de!atrad.angL,p.aao).
n. 35
274 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
V.7*)~jL-t*
faisaient partie, ~f-)/]~t-
Z<(OM(/t'eKs' i
et qui fut développée de manière à cerner de près
le château où s'était enfermé Abou-Iezîd avec sa famille. Le combat s'enga-
Le Kïàna gea aussitôt, et, après plusieurs assauts sanglants, le Kïdnufut emporté. Mais
est emporte.
l'énergie du rebelle n'était pas épuisée réfugié dans une petite tour qui domi-
nait la forteresse, il résistait encore, et même une sortie désespérée de ses
fidèles lui fraya, à travers les combattants, un passage qui lui permit d'é-
chapper à son ennemi; mais il était criblé de blessures, porté par trois hommes
qui le transportaient au milieu de rochers excessivementabruptes; il glissa de
leurs mains, et roula sanglant dans un précipice au fond duquel il resta sans
mouvement2. Quand on pénétra dans la tour, on apprit, de la bouche de ceux
A en sortaient pour se rendre, que le vieux fanatique Abou-'Ammàr-eI-
qui
'Ama avait été tué, mais qu'Abou-Iezîd s'était échappé, tell ne doit pas être
Kloin, r disait Isma'ïl, et il donna l'ordre de le chercher. Ibn-H'ammâd raconte
que les premiers soldats envoyés pour fouiller les ravins, où l'on espérait le
trouver, ne sachant qui était cet homme à demi mort, s'apprêtaient à l'ache-
ver, lorsque, rassemblant un reste de forces, il se fit connaître et obtint d'eux
qu'ils s'éloignassent, en leur abandonnant son sceau, ses vêtements et tout
ce qu'il avait d'argent sur lui. Cette puissante nature avait encore, dans son
agonie, assezde présence d'esprit pour corrompre ses ennemis, quand sa main
défaillante ne pouvait plus les combattre. Maisbientôt survint un autre déta-
chement, qui se saisit de lui et le transporta au quartier général. Isma'ïl se
prosterna pour rendre grâces à Dieu, pendant que ceux qui l'entouraient
criaient: If Dieuest grand! n Ibn-'Adzàr!assure qu'Isma'ïl fit tuer Abcu-Iezîd

Habitants du faubourg de Zaouila. tend qu'en 335 Abou-IezM revint vers JB7-Ma&-
Ibn-Khaidoun, Histoire des Berbers, t. I!, dialaet s'en approcha au point de frapper de sa
p. ft~,i. 7 et 8 (t. III de la traduction francaise, lancé la porte de la ville; qu'un &ntassin entra
p.ati). dans le palais d'Isma'ïl et trouva ce prince occupé
Baïân, t. I, p.ft'A, i. 5 et 6. L'auteur pré- à jouer avec une tortue ft Tujoues, iui aurait dit
tend qu'Abou-Iezid, pris vivant, fut placé dans f l'homme,pendant qu'Abou-tezM plante sa lance
une cage dé fer et apporté à El-Man'sour à Et- fa la porte. L'a-t-il réellement fait, aurait ré-
MsMtsA, que celui-ci le fit tuer et crucifier la ftpondu isma'îi? Sans doute. Par Dieu qu'il
porte qu'it avait frappée de sa lance. Cette der- (f n'yrevienne jamais* Abou-IezM, comme je
nière circonstance se rapporte à un récit qui a l'ai dit, ne vint pas a N-~aMM/t en 335 il fuyait
tous les caractères d'un récit controuvé. On a vu devant !sma'n qui te poursuivait à outrance; ce-
que le siège d'Zi7-Ma/M~Afut levé dans les pre- lui-ci était, non JEÏ'iMiM mais sur le champ
miers jours de s'afar 334, eti'on sait tous les de bataille, quand Abon-Ieztd fut pris. Tout parait
ëvënetnents accompus depuis or Ibn-'Adzar! pré- faux dans ce récit.

BaifMt,t. ï, p. t~v, ). 5 à 8..


LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I!. 275
et le cheïkh
kh Et'-Tidiânîprétend
Et--Tidjànîprétend même qu'ilqu'il ordonna de l'écorcher vif~. De
nombreuses autorités s'accordent, au contraire, à dire que, désireux de le
réserver à l'ornement de son triomphe quand il rentrerait en ~MaA, Isma'ïl
fit panser ses blessures et se contenta de le tenir étroitement enfermé. Mais
quatre jours après, dans la nuit du dernier jeudi de moh'arram (28 du
mois2), Abou-ïezid s'entretenait avec son vainqueur; tout à coup il se tut:
il était mort3. Des lettres portèrent sur tous les points à la fois cette impor- Mo.'[
d'AbontMid.
tante nouvelle*.
Ainsifinit cette terrible lutte, qui, engagée en 33a, avait, commeon voit,
duré plus de trois ans On ne peut se défendre d'admirer la rare persévé-
rance dont ce Berber, né pour commander, avait fait preuve dans la prépara-
tion de ses projets, et l'indomptable énergie avec laquelle il les exécuta. Si
Abou-Iezid avait réussi, l'histoire aurait inscrit son nom parmi ceux des
héros. Ecrasé par une force supérieure, il a imposé le respect de sa personne
à ceux-là qui ne pouvaient voir en lui qu'un rebelle ttll est impossible, dit
tIbn-Khaldoun~, de méconnaître la haute renommée qu'il s'était acquise parmi

Rt& d'Et-Tidjanî (J. A., t. t, p. 869, ~Mt7, t. VIII, p. r~c, t. 3.


5"série). M. Aiph. Rousseau, d'après son auteur, ° El-K'atraouâni donne à la révolte d'Abou-
dit qu'Abou-Iezid succomba aux horribles tor- Iezîd une durée de trente ans", et M. Atph.
tures que lui fit endurer son vainqueur (ibid., Rousseau le répète d'après lui'; mais cela ne doit
t. XX, p. toy à ia note, série). s'entendre qu'en comptant de l'instant ou cet ar-
s
Le a8 moh'arram 336 correspond au jeudi dent sectaire avait commencé à répandre sourde-
19 août g&ydeJ. C. ment les idées nekkarites or comme il se mit à
C/ircM~M d'Ibn-H'ammad (J. t. XX, enseigner dès son retour de Ts/Mf~ c'est-à-dire
p.&94 et ~95. ~sërle).m!7, t. VHI, depuis ramadban a g 6, on pourrait tout aussi
p. ~), L a, a p. f)"f L i. Ibn-Khauikân, bien donner cette révolte une durée de trente-
n° ~y de l'ëd. Wùst., &sc. i, p. ))"v, 1. 5 (t. t neuf ans. Il semble plus rationnel de dater son
detatrad.angL,p.3ao).–jPoM): t.I,p.ffA, commencement de l'instant où Abou-Iezid fut
h 6 a 8. Abuuedœ ~Mte~. MiM~em., t. II, assez fort pour entraîner les populations à sa
p. &39 et 434.– Ibn-Khaldoun, Hist. des suite et pour obliger les FÂT'mKMà marcher en
~t'<m., S 10 (& Append. au t. II de ia armes contre lui.
trad. franc., p. 538 et 589.) –EI-K'aïraouani, H. <B.,t. I, p. )t~, t. 20 et ai i (tdeia
JMM!.«e < )iv. 1Y, p. toa.
~.<<e~]iv.IV,p.'to4. trad. tranc.,
tract, Il est
aot~. tt
franc:, p. ao~). est aà peine
peme croyable
eroyaNe que
que

Ibn-'Adzâr! empfante a Ei-K'edM'ï ce qu'il dit ici.


M tbn-KhaIdoun copie Ibn-et-Athir et dit qu'Abou-Ieztd mourut vers la fin de moh'arram 336; ailleurs, il
piacecet eYënemetitàia En de 335 (B.<<.B., t. H, p.Cf, ). 10;–t. JHdehtrad. frsn?.,p. an).Abou-'t-
Mah'âcin, qui ne dit qu'un met de ce grand éfénement, place très bien en 336 )a défaite dëEnitive d'Abou-tezid
parEt-MaM'our-et-'Obeidi(EM-~oMm,t~~ 1. et 8).
°~&v.IV,p.Ïo5;in~~ fI. R. n845.
''J.t.XX,p.to';àtanote,&sër!e.
35.
276 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
(fles Berbers. Isma'ïl
[fip.s ï!frhf)'s.n tsma'it ne
né. sut
sut. T)as hnnnrcr- f)ans un
pas honorer, dans nn adversaire
af)vcrsa!r<' ftn! n'était
qui n'~b
plus, les hautes facultéset le grand caractère que cet adversaire avait révélés
dans la lutte qui venait d'avoir pour lui une issue funeste, il pouvait, pour
satisfaire à la coutume des barbares qui lui obéissaient, offrir la preuve de sa
victoire définitive en exposant la tête de son ennemi vaincu, il préféra livrer
à la risée de la populace les restes de ce géant, qui, sorti du rang le plus
obscur par la seule vigueur de son génie, avait, pendant plus de trois ans,
tenu en échec toutes les forces du royaume, et mis un instant en question
l'existence d'une puissante dynastie. La mort avait arraché au khalife l'orne-
ment de son triomphe, il voulut du moins qu'un simulacre d'Abou-Iezîd lui
servit de trophée. Le cadavre de ce malheureux fut écorché, sa peau rem-
bourrée de paille et recousue avec tant de soin, tf qu'onaurait pu, dit Ibn-
KH'ammâd prendre ce spectre pour un homme endormi. r
Je n'ai pas voulu interrompre le récit de la guerre d'Ahou-Iezid par les
événements qui s'accomplissaientsur divers points du Mag~M't~; mais ils ne
peuvent être passés sous silence, et je vais être obligé de revenir un peu sur
mes pas.
Evénements Nous avons vu Abou-Iezid,au milieu des grands succès qui, en 333, signa-
deMS.
lèrent les commencements de la lutte qu'il engageait, envoyer à Cordoueune
ambassade', qui rapporta une réponse favorable. Évidemment le souverain
d'Espagne avait promis d'agir dans l'Ouest, qui était toujours son point de
mire, pendant qu'Abou-Iezid enlevait l'M~ aux FÂT'MHTES. En effet,
en 333, dit Ibn-Khaldoun, En-Nas'ir envoya en Maghribson viz}rEl-K'açem-
ttibn-MoI/ammed-ibn-T'amIes, avec la mission d'attaquer les descendants
ttd'Edns. H mandait aussi par lettres aux princes maghraouïens, Mo.h'ammed-
fnbn-Khazer et El-Kheïr, fils de celui-ci, de seconder le vizîr et de soutenir
ttle fils de Mou~a-ben-Abl-'I-'Aftahdans sa guerre contre les EnBÎstTES7) En
même temps, doit-on croire, il donnait l'ordre à H'omeïd-ibn-Ies'elde se con-
Prise de Tahart certer avec les Maghrâouah.et les
Beni-Ifren pour attaquer Tdltart, car on lit
par encore dans Ibn-Khaldoun « En 333, ils (Moh'ammed-ibn-Khazeret les Ma-
iesMaghraoaah.
ff~MotMtA)marchèrent contre Tdhart, avec H'omeïd-ibn-Ies'el, le général

Cardonne (t .II, p. 65 ) parle d'Abou-Iezid comme Cette ambassade dut être envoyée au com-
du premier ministre d'EI-K'âïem, et qu'en t848 mencement de 333, probablement peu avant la
M. Marcel ait reproduit cette bévue (~yp<e mo- bataiHed'~?-~MMtM.
derne, p. 97, col. a, dans la collection Didot). Il. d. B., t. p. fAA, I. ta a t4 (t.l1dela
C~roM~Me(J.A., t. XX, p. 4~5, &' sér.). trad. franc., p. 1~6).).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 277
Komaïade. le. Parmi les chefs qui prirent part à cette expédition, on remarqua
((El-Kheïr-ibn-Moh~ammed, son frère H'amza, son oncle"Abd-AIlah-ibn-Khazer,
etet la'Ia-ben-Moh'ammed, à ia tête des BeMt-T~M. 7~~f< fut emporté d'assaut;
(('Abd-Allah-ibn-Bekkar y trouva la mort, et l'eunuque Meïçour, général
(tcommandantla place, fut fait prisonnier Ibn-Khaldoun parait oublier que
le 10 rebî-el-aouel 333 Meïçour avait été tué à la bataille d'E~4Mo<MM, et
qu'il ne pouvait pas être le défenseur de Tdhart.Ibn-'Adzândit d'ailleurs très
nettement que Daoud-ibn-IbraMm-eI-'Adjîci,qui avait été nommé gouverneur
de Tdhart en 324, conserva ce gouvernement jusqu'à ce qu'il en fût chassé,
en djoumadi-el-akher 333, par H'omeïd-ibn-Ies'el, au temps d'Abou-Iezid2..
Nulle part, peut-être, l'histoire que nous a laisséeIbn-Khatdoun ne présente
plus d'obscurité et de contradictions que dans les faits relatifs"àcette prise de
Tdhart; je vais en donner immédiatement plusieurs preuves.
C'est Ibn-Khaldoun lui-même qui nous a montré en 3 2 8 H'omeîd-ibn- bn- Con
Contradictions
d'ïbn-KhaHoun.
les'el passant aux OMAÏAOES et recevant d'En-Nas'ir le gouvernement du
Maghrib central, région dans laquelle le souverain espagnol avait des parti-
rti-
sans, mais qu'il ne possédait pas alors. Nous savonsaussi dans quelle posi-
tion ïsma'ïl était monté sur le tr6ne le i3 chaoual 334, et nous venons
de le quitter ayant enfin terrassé son ennemi en moh'arram 336. Toutes ces
circonstances, parfaitement connues d'Ibn-Khaldoun, ne l'empêchent pas de
dire trSous le règne du khalife fât~imite ïsma'ïl, Ibn-Ies'el-'ibn-H'abbous,
(~otM~fKeMr de ?~/ta~, se déclara en faveur des OMAÎADES d'Espagne et passa
«du côté d'El-Kheïr-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer,partisan dévoué de cette fa-
Emilie et son principal agent auprès de la population zenâtienne. Isma'ïl ayant
tralors donné le commandement de Tdhartà son affranchi, l'eunuque Meïçour,
ftet à At/mèd-ez-Zëdjali\ une de ses créatures, H'omeïd et El-Kheïr mar-
ttchèrent contre la ville et la prirent d'assaut, après avoir mis en déroute
~l'armée de Meïçour. Ce chef et son collègue Ez-Zedjâli tombèrent entre les
((mainsdes vainqueurs, mais quelque temps après ils obtinrent leur liberté 5.il

Bti<otre ~MBer6e)' t. H, p. c"j, L t~ & )n! donner parce qu'en euht Ibn-Ies'el était gou-
20 (t.ttt de la traduction {rancaise, p. aSi et verneur de !'aAa~ depuis 333, non pour tes
a3a). FAr'imTES, mais pour tes OMAÏAMS..
Bat<!)t,1.1, p. )<.e, L fi a 8. Cette date est Le texte imprimé dit Ah'med-t~-ez-Zedj&ii,
la démonstration de t'erreur commise par Ibn- mais, quelques lignes plus bas, on lit Ah'med-ez-
Khaîdbun en ce qui concerne Meïçôur. ZedjMI.
Le texte ne donne pas ce titre à H'cmeid- d. B., 1.1, p. )M, t. 19 à 16 (t. 1 de la
ibn-Ies'el, mais le traducteur a cru pouvoir le trad. franc., p. a4<t).
).
278 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Tn o o .1 1.. TTl 7 ·1 T 1 1 r..

[! semblerait, en lisant ce récit, que H'omeïd-ibn-Ies'el était gouverneur de


7aA<M'< pour Isma'ïl, quand, dès 3 a 8, il s'était donné aux OMAÏADES,
et quand,
dès 333, avant l'avènement d'isma'ïl, il s'était emparé de Tdhart, au nom de
son nouveau souverain. Comment Isma'il, monté sur le trône en 334, au-
rait-il nommé gouverneur d'une ville que son prédécesseur aurait perdue
tt fi

un général mort en 333? 11y a, dans ce récit, autant de contradictions que


U]

de lignes. Le même Ibn-Khaldoun, d'accord avec plusieurs autorités, nous a


d~

Événements montré Isma'ïl partant de ~M'aoM~men rebî-el-aonel335 et arrivantà T~tMcA,


de 335.
où il reçut, de Moh'ammed-ibn-Khazer,une lettre de soumission, à laquelle il
répondit en lui accordant le commandement de la partie du Maghrib occupée
r<

par les B~M-~H. Cette faveur, dit Ibn-Khaldoun, alluma la guerre entre
P

(tles M<!g'MoM<!&
tt et les Bem-~em. Moh'ammed-ibn-S'âlih',alors chef des Beni-
(fj~m, fut tué par 'Abd-Allah-ibn-Bekkâr', chef ifrénite, qui avait passé aux
s

tfMtg'Mo!«! et son fils, la'Ia-ben-Moh'ammed-ibn-S'alih', lui succéda dans le


tf

~commandement~ Ibn-Khaldoun oublie qu'il a fait mourir 'Abd-Allah-ibn-


rr

Bekkâr au siège de Tâhart en 333, et que la guerre entre les Mag-AraotMtA et


les Beni-Ifrenn'aurait été, d'après lui-même, allumée qu'en 335. Du reste,
L

dans la nouvelle mention qu'il fait ici du siège de 7<~MM'il donne une ver-
d

sion différente sur la mort de cet 'Abd-AHah-ibn-Bekkàr,mais, comme dans


s

les deux autres, il assure que Meïçour, gouverneur de la place, fut fait pri-
1

sonnier.s On se rappelle que, dans la fameuse expédition de 323, qui mit


Évasion

fin à la puissance d'Ibn-Abi-'l-'ÂfÏah,Meïçour avait envoyé à E~-AfaMM~


f
deux
!e Ah'med-ibn-

fils
Bekr
prisonniers importants, Ah'med-ibn-Bekr,gouverneur de Fês, etEl-Bouri,
}

ctd'Et-Bonri.
d'Ibn-Abi-'l-AfÏah.Il paraît qu'après douze années de détention,
(
Isma'ïl crut
pouvoir non seulement les laisser en liberté, mais même les emmener avec lui
]

en expédition, car on lit dansIbn-Khaldoun ftEn l'an 335, Medïen vit arri-
<

n ver chez lui son frère El-Bouri, qui s'était échappé du camp d'Isma'U pour
Kaller se joindre à Abou-Iezid. Ah'med-ibn-Bekr-ed-Djodami, qui avait ac-
K compagneEl-Bouri, se rendit à Fes sous un déguisement, et trouva 6t0t<d<
Kl'occasiond'arracher le pouvoir au gouverneur H'assan-ibn-K'açem-el-Louâtt.
(fMedïenet ses frères, El-Bouri et Àbou-'l-Monk'ad, se partagèrent alors les
2 H. < t. 12 à 16 (t. Mde
Si, comme le dit Ibn-KhaMoun", Noubakht- B., t. H,p.
ibn-' Abd-Allah-ibn-Bekkârétait cousinde leddou- la trad. franc. p. ai3).).
ben-la'Ia, il en résulterait que'Abd-Allah-ben- ~.<<.B.,t. n,p.Laa5(t.mde!a
Bekkâr uuiaau.w tué OU.
aurait sonu.la.u
oncle
,ua. Moh'amined. trad.&anc.,p.9i3). ).
_A AA
ucnnau 1..

'B.<B.,t.[I,p.f~,i.tl(t.!IIde!aLtrad.franc.,p.at6etst7).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 279
,).]- ~j-)-')--
« Étatsde leur père, de sorte qu'ils soutinrent, à eux trois, tout le poids des
Kâifaires.El-Bouri passa en Espagne en 335, et fut reçu avecde grands hon-
Kneurs par En-Nas'ir.S'étant alors fait confirmer dans l'exercice de son auto-
(M'ité,il repartit comblé de faveurs 1. Après avoir rappelé les principaux faits
qui s'étaient passés hors de l'T~M~ pendant la guerre d'Abou-Ieztd, faits
dont quelques-uns éclairentl'histoire de ?~<!W,si obscurciepar Ibn-Khaldoun,
je reprends le 61 de mon récit.
De Mes~, où il était rentré après sa victoire, tsma'il se mit en marche vers M Isma'ïl se porte
sur'i'ahart.
?a~ar<le a& s'afar 336~ (mardi i& septembre Q&yde J. C.). Il s'arrêta àà
&M<&H~MMa, pour y attendre des renforts de 6'~M~~a~ queZiri-ben-Menâdtd
avait convoqués sur ce pointa Il ne nous reste aucun détail sur les événe-
ments de guerre qui remirent ?~<M'<entre les mains d'isma'ïl; mais on s'ac- c-
corde à dire que le général omaïade en fut chassé et qu'il courut à Tenès H en chasse
Ibn-Ies'el.
où il s'embarqua pour l'Espagne5. Resté maître de la ville, <flepremier acte te
Isma'it
« duvainqueur, s'il faut en croire Ibn-H'ammàd, fut de faire déterrer les osse-6- âTahart.
<fments de Mas's'âlahet de Fadhi, filsde H'abbous, et de les jeter sur un bûcher,
T,

'<<.B.,t.t,p.t~,Li8,ap.)v~a 2 merce ensuite ils se dirigent auteurs" C'était


ait
(t. de la trad. franc., p. 370 et ayt). Sui- donc là qu'il devait trouver le plus de facilité
lité
vant E!-Bekrl',conCt-më par Jbn-'Abd-eI-H'atim'b, pour fréter promptement un bâtiment pour l'Es-
Ah'med-ibn-Bekr-ed-Djodâmi ne reprit le gou- pagne.
vernementde F& qu'en 3~i, et, d'après eux, les Bats)!, t. I, p. f.e, 8 et 9. Une faute de
choses ne se-passèrent nuHement comme le dit copiste fait dire à l'auteur qu'H'omeïd-ibn-Ies'e!
Ibn-Khaldoun.J'y reviendrai plus loin. sortit de Ta/Mft en f~f (lisez f)~) pou.' se
C/iKOtM'~Med')bn-H'ammad (J. t. XX, rendre en Espagne. Ibn-KhaMoun, H. d. B.,
p.&gy.sërie). 1.1, p. H~A,t. ta a i5 (t. 1 de la trad. franc.,
tbn-KhaMoun,NM<MF~m., § tt (N. p. a3~ voir aussi à la page citée note 3 ci-
<<.B., Append.)iaut,ndeiatrad.&'anc.,p.53~). ). dessus). Dans ces deux passages, Ibn-Khaldoun
L'auteur, qui M'Nietpujours ce qu'il a dit ailleurs, s'accorde avec iui-meme, mais il donne un troi-
présente ici H'ome'td-ibn-tes'e! comme venant de sième récit, qui est pour le moins étrange dans
mettre le siège devant y~rt, quand il nous a cette troisième version Isma'i) était à .MMc quand
montré ce générât s'en emparan~en 333. i) apprit que H'omeïd-ibn-Ies'et, gouverneur
On! pourrait, an prem:er abord, s'étonner (,Lt~) de y<!Af!f<,ayant répudié son autorité,
qn'fbn-Iës'e! eut choisH'eM~ pour point d'em- s'était embarqué à ye):e<pour l'Espagne; alors
barquement, mais «c'est à cette ville, dit Ibn- i! partit pour Tdhart et alla y installer un nou-
"H'auk'at, que les Arabes d'Espagne se rendent veaugouvei'neur. (N. B., t. H, p. ff,). a
"d'abord avec leurs bâtiments pour faire le eom- 16 t. III de la trad. &anc., p. a i a.)

De~eh<!e! MpteHtt- p. )t'A, ). t8 à ao (J. t. XHI, p. 36i, 5" scrie).


~'at-t'~<;p. e)~, ). 3 4.8 (p/~3 de la tfad-taL; -–p. n6 et ) i'; detaM. fran~.).):
De<a\<<eT~SMtu(J./4.,t.Xnr,p.t85,3°sé~
280 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

tr avecla
tvavf~ chaire fin
10 ~hhir~ du ~on~
haut r)o
de taftii~~o
laquelle
1~0
ils '~7'rtt
avaient r\n~r)~ t~L~t~ft
prononcé la khot'ba au nom
d'Abd-er-Rah'man Mais ce récit paraît absolument controuvé. Mas's'alah-
ben-H'abbous était mort, en 312, combattant pour les FÂT'iMtTES, auxquels il
n'avait pas cessé un seul instant d'être dévoué. Quant à Fadhi-ibn-H'abbous,
qui serait frère de Mas's'aiahet de Ies'el, je ne le trouve nommé que dans ce
passage, et serais hors d'état de dire le rôle quelconque qu'il joua à Tdhart,ni
à quel instant il aurait pu y réciter la khot'ba au nom des OMAïADES. (tisma'il
«resta peu de jours à Tdhart, ajoute Ibn-H'ammâd, et après y avoir instai!é
tfun commandant, il reprit la route de ~'atraoM~m.'s Mais un si court séjour
s'accorde mai avec la date que, quelques lignes plus bas, il assigne à la ren-
trée du prince fât'imite en TjM/Mt~,et cette date donne plus de vraisemblance
à l'expédition qu'Ibn-Khaldoun place à la suite du séjour à Tdhart.Nous ve-
nons de voir qu'Ibn-H'ammàd ne nomme pas le gouverneur auquel fut confiée
la ville; cette omission est d'autant plus regrettable qu'il y a là une difficulté
réelle. Suivant Ibn-Khaldoun, ce fut la'ia-ben-Mol/ammed l'Ifrénite qui fut
nommé à ce gouvernement2, et l'on est tout étonné de lire dans Ibn-'Adzari
que ce fut Meïçour le Fati3. Je ne puis admettre ni l'une ni l'autre de ces no-
minations.Je reviendrai plus loin sur ce sujet.
Les Loouàtah Les ZooMa~, une des plus grandes d'entre les tribus berbères qui forment
châties.
la postérité d'Ei-Abter (surnom de MAM'is), étaient répandus sur beaucoup
de points de l'Afrique septentrionale, et ils avaient pris une part très active à
la révolte d'Abou-Iezîd: ainsi dans l'Aurdsils s'étaient unis aux Beni-Kemlân,
et ceux qui, au sud de ?~<M'<,parcourent en nomades !a vallée du MtM«s
(ou Mind), depuis le mont Zt'oM~du côté de l'orient, jusqu'à 0«~ du côté
de l'occident, avaient prêté un puissant appui à H'omeïd'-ibn4es'el\ Isma'ïl
résolut de châtier ces derniers. Il marcha contre eux, les combattit et les
refoula dans le désert; il revint ensuite prendre position sur une montagne
qui dominait l'OM~A~M~.
Retour Cefut de là qu'il partit pour retourner à A~M'soM~m. Suivant Ibn-H~ammàd,
uK'au'aouan.
il se fit précéder d'une lettre dans laquelle il déclarait que K'âïem-Biamr-
Allah, son père, était mort en chaoual 33&, et il donnait les motifs, faciles
d'ailleurs à deviner, pour lesquels il avait caché cet événement; en outre, il

C~roMt'~Me d'Ibn-H'ammM (J. A., t. XX, "B.B.,t.I,p.)t=A,i.9at6,ett.H,


p. &()y, 4' série). p. r r L 1 a t6 (t. 1 de la trad. franc., p. a34,
A la page citée note 3 de la page a y g. et t. III, p. a i 9 voyezaussi t. IIde cette trad.
'jB<tt<t.I,p.e,t.toetti. p.5&o).).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 281
déclarait prendre
endre à t'avenir
l'avenir le titre d'E~-Mams'OM~-Bt'~Mtf-~HaA(«te vainqueur tsma'ti

la volontéde prend ietihc


par Dieun), nom sous lequel il est le plus ordinairement désigné rl'Et-Marn'onr.
et que nous lui donnerons désormais.Le a a djoumâdi-el-akhiril passait la
frontière de l'T~'M~ et faisait annoncer son arrivée à Carthage1. Sa lettre y
parvint un samedi, sept jours avant la fin de djoumadi-el-akhir~, et fut lue
en chaire dans la mosquée principale. Le 28 du même mois (le vendredi
i~t janvier o&8 de J. C.), il faisaitson entrée triomphale à Sabra par la porte ttrentre

de la Victoire3.Ce fut à Sabra, le lendemain de son arrivée, qu'il exhiba le triomphant


aS'abra.
mannequin qu'il avait fait fabriquer avec la peau d'Abou-Iez!d.Après avoir
grotesquement habillé cette hideuse dépouille, on l'attacha sur un chameau
avec deux singes qui lui faisaient mille insultes, et le chameau fut promené
par les rues de la ville au milieu des rires et des huées de la populace. ftLe
ncortège, dit Ibn-H'ammad, ayant traversé Sabra, sortit par la porte orien-
trtale et parcourut en tous sens la ville de A~<!M'<MMaM\~ Je ne transcris ce dé-
tail que parce qu'il est significatifquant à la position relative des deux villes.
Lorsque cette promenade ridicule, si elle n'est odieuse, fut terminée, la misé-
rable peau fut envoyéeà Ey-MaMsAet pendue à la porte de la ville, où elle
resta jusqu'à ce que les vents en eussent dispersé les jambeaux~.
Bientôt EI-Mans'ourreçut la nouvelle que Fadhi, fils d'Abou-Iezid, avait
reparu dans l'~Mf~s.Marchant aussitôt contre lui, il le poursuivit à travers
le Z< sans pouvoir l'atteindre, et l'obligea seulement à se réfugier dans le
désert. Le khalife, n'ayant plus d'ennemis devant lui, reprit alors-la route
.de ~atnMM~,pour, de là, se rendre à ~Ma~MtA, où il rentra en rama-

Comme H ne parait pas qu'il se soit rendu tente d'mdiquerfannëe(B<M<Mi,1.1, p. f~A,L9). ).


danscette ville, on, peutadmettre qu'it avait en- C~-oKt'~e d'Ibn-.H'ammâd(J. 4./t. XX,
voyé salettrepàrvoiede mer. p. 4ga et ~g8, 4* sër'e). Suivant d'autrés
~C'est-a-direle samedi aa djoomadi-e!- ( tbn-et-Athir. Ibn Khaidoun), te mannequin était
akhir 336, correspondant au samedi 8 jan- enferme dans une cage avec les singes.
.~ier g~S~de. ~~< m7a d'Et-Tidjatù (J. ~1., t. I, p. 369.
'sC~~e d%n-H'ammM 1~ t. XX:, 5' sërie). Et-K'aïr&ouAhi, Nt~ de ~t~Me,
p. Aoy et ~§8, '4* serte). --Ibn-KhaMoun dit !iv. IV, p. to4.–Ibn-H'ammâd(p.7<99)prëtend
aussi qu'Et-Mans'our arriva & ~'a&'ao~Mdans même que !e mannequin fut 'envoyé en Sicile,
moi~dedjonmâdi336',etlDN-'Adzar!,q quoi- mais que !e vaisseausombra, et que tes restes
qu'il dëctareparler d'après Ibn-H'ammâd, secon- d'Abou-IezM furent rejetësstM'iaptage.

Httt. de< fftt'NH,, S ï) (H. d. B., append. n au t. Hde la trad. frauç., p. 5~o); il avait dit ailleurs (t. t,
p. )P\, t. t5) qu'H avait~e~ spn adversaire à passer en Espagne, ce qui ne t'empêche pas (t. H,
p~~h~)~Mw~M5taM~Mm~m~ 1
«- fR
M
282 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
dhan 1,avecses fils et sesfrères Et-FadhIne tarda pas à profiter de son éloigue-
FadL) ment pour revenir dans le Z<~assiéger ~Mt. Maispendant ce siège, Bat'ît'-
ass~geBaf'di. ibn-ïa'Ia le Zenatien, un de ses compagnons, l'assassinadans un guet-apens et
Il est assassine.
envoya sa tête à El-Mans'our, qui la fit promener dans ies rues de ~at'yotOM~
le lundi 17 dzou-'l-k'a'dah~ (a mai g~8 8deJ. C.). «Quelquetempsaprès, dit
Assassinat tftbn-Khaidoun, 'Abd-AHah-ibn-Bekkar,chef maghrâouïen, assassina Aïoub,
d'Atoni'.
(f l'autrefils d'Abou-Iezid,et alla présenter la tête de sa victimeà El-Mans'our,
dont il cherchait à gagner la faveur*,n Nousvoyonsreparaître encore ici cet
"Abd-AHah-ibn-Bekkar qu'Ibn-Khaidoun a déjà fait mourir, soit en combattant
sous les murs de T~/Mf< en 333, soit par la main d'un Ifrénite, à qui la'ia-ben-
Moh'ammed-ibn-S'âiih' l'aurait livré pour qu'il pût satisfaire une vengeance
personnelle. On peut donc être sûr qu'il y a là quelque confusion.Le dernier
exploit qu'on attribue à cet fbn-Bekkâr paraît emprunté à Ibn-H'ammâd, qui
-en donne la date dans des conditions inacceptables, mais qui indique assez
nettement qu'Aïoubrevenait de son ambassade en Espagnol où sans doute il
était encore quand son père succombait dans le A~Ma. Comment, pendant
qu'Isma'ii faisait venir des renforts d'E~-MtMaApour livrer un dernier assaut
à Abou-tezîd, Aïoubne débarqua-t-it pas avec une armée espagnolepour venir
dégager son père et le mettre à même de continuer une guerre qui touchait
évidemmentà son terme?Je nesaurais le dire, mais il faut que'Abd-er-Rah'man
ait eu de bien puissantes'raisons pour ne pas envoyer un secours si opportun,
quand on lit dans le savant historien des Musulmans d'Espagne ~La ruine
f des non-conformistesfut, pour 'Abd-er-Rah'man IM, un échec presque aussi
f grave que l'avaient été les déroutes de Simancctset d'~aM~ag~. La mort

N-A'<M', t. VIII, p. fff, L ?et 8. -H. H. d. B., It,p. et r)" (t. III de !a trad.
d. B.~t.H,p. ff, i. ao(t. III de la trad. &anç., iranc.,p.a<9). ).
p. 9t9; voir aussi t.H de cette traduction, CAfo~xe d'fbn-H'ammM (~4., t. XX,
p. 54o). p. 5oo et 5oi, 4' série). On peut estimer
C&roMt~.d'Ibn-H'ammM (J. t. XX, qu'Aïonb resta environ un an en Espagne. C'est
p. ~9,4* série). U se trouve redresser ici ce pendant ce séjour qu'it put y &ire apprëeMrson
qu'uaditai)!eurs. savoirdanstes gënëatogiesberb
7~ même page. Ç'est par erreur qu'Ibn- °
Dozy,FM(.~<!MtMM<N).F<p.,t.IH,p;6Q.
H'ammad dit un MNMtHt~dzon-'t-k'a'dah 336. –J'a;dëj&ditqneM.Dozy~M.t.I,p.6~et6&)
N ~m<7/1. VIU, p. f~, i. 6 & 7. donnete nomde sam-cot~ofmt~esaux
<-J.~
Ibn-Khatdoun, aux pages citées note i ci-dessus. J'ai ~ndiqu~!'ongme de ces en-
"j~A<!0!M)'t<~)).

La date donnée par ibn-et~Atbir pour ia rentrée d'Et-Mans'our A


B<oMi<~ eerreapond a i'intenaUe co<
1 Il
p)')sdt[t~mat<iaui3atrit9<)8deJ.C.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 283
d'Abou-Iezîdet de ses fils entraîna la dispersionde leurs partisans. Ei-Mans'our
continua à poursuivre et à châtier les tribus ifrénites jusqu'à ce qu'il eut ex-
terminé le parti nakkarite'. « Pendant la guerre d'Abou-Iezid, dit tbn-Khal-
tfdoun, les Booudrah et ies Beni-Kemldnsurtout avaient commis des forfaits
tr épouvantables.Après ia mort de ce chef, Isma'ïI-el-Mans'ourenvahit leur
« paysà l'improviste et châtia les Beni-Kemldn si rudement que, depuis tors,
mon n'a plus entendu parler d'eux. Maintenant que nous savons tout ce Beni-Kemtan
exterminés.
qui s'est passé en 7~MtA de 33a à 336, nous pouvons nous expliquer facile-
ment comment il règne quelque incertitude sur les événements accomplis en
Sicilependant cette période, et sur les prédécesseurs immédiats du gouverneur
qui fut nommé en 336 et qui commença la dynastie Kelbite.
On a vu Isma'îl jeter, dès le mois de moh'arram 335, les fondements
de S'aura, en commémorationde la victoire signalée qu'il avait remportée su:'
Abou-IezM aux portes de A~MraoM~m. Après avoir dit en quoi consistèrent
les premières constructions de la ville nouvelle, Ibn-H'ammâd ajoute « Mais,
n une fois la guerre terminée, on vit s'élever, dans son enceinte, des palais
~magnifiques, des édifices aux proportions gigantesques. Ei-Man-
s'our se disposaità y transporter la résidenceroyale, etïbn-H'auk'al avait donné
la date précise à laquelle ce changement eut lieu*. Malheureusement, elle est
restée en blanc dans les manuscrits, et M. de Slane, la rétablissant d'après
Ibn-Khaldoùn,donne le dernier jour de chaoual 336~ (vendredi ia niai q&8
de J. C.). Maisje crois qu'il y a là une erreur d'une année, car nous venons
de voir El-Mans'ourrentrer triomphalement dans sa ville ébauchée, le a8 djou-
mâdi-el-akhir 336, et il faudrait admettre que son palais et les édifices qu'il

nemis particuliers des ~Mes du C/M&, et j'ai teratbn-H'ammad. H assure qu'une. fois vain-
rappelé succinctement tes grands événements qui queur d'Abou-IezM, Isma~ïi sévit de la manière
sui"irent !a bataiUe de S'~tM. (Pocoçke, ~pee. la plus cruelle' sur j&a&'<!OMaM,et que, jusqu'àa
K~. ~f<:& p. a<), 1. 5, et p. a64 etseq.) sa mort, les malheureux habitants de cette ville
F. ~.B~ aux pagescitées note i delà page ne cessèrent d'être dans les épreuves Ce fait,
Il s'agtt évidemment ici des n'ac-
prëcédente. que je ne trouve reproduit nulle part ailleurs, ne
tions des BeHti-eK qui habitaient t'4Mf~ et para!t pas suuisamment ëtaMI.
r~-t'A'M/t(t'A(W.,p. et )~, p. f)", I. io. et i t; C~oK~Med'Ibu-H'ammâd (J. A., t. XX,
–t. III de ia tFaduction Ë'ancaise, p. loSet p.&79et48o,4°sërie). ).
ai3). Z)eM)-§ib(J.t.XHI,p. 175,4
Atf! 1.1. p. )v.), i. 6 à 8 (t. I delà trad. 3° série).
franc,, p. 977).–Je crois devoir passer sous Je dois avouer que je n'ai pu trouver le
sHence unfait~ Ibn:Ad,zâri (Baïâra, passage auquel M. de Stane a emprunté cette
t, t, p.tt~, ). 8 a io) etqu'Uprëtënd emprun- date.
36.
284 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
y éleva turent
furent complètement terminés en quatre mois; ce qui est hors de d toute
vraisemblance.A cette raison, dictée par le bon sens,il est facile d'en ajouter
d'autres. J'ai déjà fait ressortir la singulière confusionfaite par Ei-Bekri, qui
place en 33y la fondation de 6"a&r<et qui prétend qu'Et-Mans'our en fit sa
résidence en 33~. Évidemment il faut changer ces deux chiffres de
place, et
337det'hëf;ire on a là comme une indication que ce fut en 33y qu'El-Mnus'our établit à
(9~S-<~9 ~'<<: le siège du gouvernement, en même temps qu'il donnait à la nouveiie
de J. C.).
Et-Mans'our ville son propre nom, E~MaMS'oMfM/tbn-H'ammâd a parié du trophée pro-
transporte mené par lesrues de ~'<Mr<M'M<<K le 17 dzou-'l-k'a'dah 336 et il vient de raconter
aS'abra
testée
le départ d'Ei-H'assan-ibn-'AH-ibn-Abi-'i-H'osseïn-ei-Kelbi pourla Sicile, quand
du il ajoute xïsma'ii quitta E~MM/t pour se rendre à Sabra, où il Sxa sa ré-
gouvernement.
Cettotitte
ftsidence, et qu'il appela, de son nom, E~~rns'oMt-Mt/j.~Or ia chronique de
reçoit Cambridge~ ne donne que l'année (6456 de l'ère de Constantinople) de ce
le nom
de Mans'ounah.
départ d'Ei-H'assan.M. Amari se livre à une discussionpour en déterminer la
date précise, et sa conclusionest qu'il eut lieu fin de juin ou fin de juillet g&8
c'est-à-dire le vendredi 19 dzou-'t-Mdjah 336 ou le lundi ai moh'arram 387.
On voit donc qu'on peut anirmerqu'Ibu-H'ammad place en 33 y le transfert de

Le manuscrit dont s'est servi M. Quatre- Ma):'soMt'<);tels sont: Abou-'I-FedA', S'ati-ed-


mère disait 34&, mais le savant orientaHste avait Din' SoMufi', EI-K'aïraouani' On trouve le nom
substitue 33~ (Nqtices e<<ra!!t</es?MaMMso<<s, de cette ville écrit des deux mamères par Abou-
t. XII,p. ~8a, note t, i83i). Nous savons 'l-Mah'Acin (Ett-~Vo~oMn:,1.11, p. t~f)", L ) 7, et
que cette correction n'est pas tout à fait exacte, p.~r'P, L ~).
puisque S'abra a été fondée au commencement Chronique d'Ibn-H'amm&d (J. ~t. XX,
do 335. p. 500, 4*série).
Ibn-KhaHikan, édit. WùstenfeM, n" tv, In Gregorio, p. 4g, I. i'7.
fasc.t,p.))"v,I. 6(t.Ide!a trad. angt.,p.aa«). &o)'et~M<:t<m.~t&'<;t7., libro III, cap. x,
Plusieurs auteurs la nomment ï.Ai~ f(N- t. II, p. 907, note i.

G~fa~tM, p. fr~, ). t a. Voyezla note a de cette page fr~.


''JM~<A't'tM',t.tH,p.)i),).5.
Dansson Histoire de< Ha'e<, citée textuellement par M. le comte Castiglioni (Mm!, ~ogr. et nMtHMm. <Mt-h
partie orient. <&7<tBart.«ppe!e'e~<&'M p<t)' !MArabes, p.3<<,notea;in-8°, Mitan, i8s6). Dureste, i'artieïë
que M. le comte Castigtioni consacre à cette ville, qu'avec Soïout'i il nomme Mam'OMt'o,est déptera~ë, quand
on songe qu'il voit la JM<Mt'oM)-ttAd'hma'i) dans la ville du même nom qu'EdrM pheesur te bord de ta mec, à
dix milles de Jt~toMceet à douze miUes de PM)'-M-&f.:mtt, par conséquent 4 vingt-deu! milles-de BoKpe, puis-
qu'il compte douze milles de cette ville a AMtMtj'a'
''Ht<(.&t-)iv.tV,p.to'tetto8.

GA~rapMed'EdFÎH, t. 1, p. 9&5 et a5o(Hartmann, ~MrMM~/nM,p.a&6). C'est nécessairementpar erreur q~E<ifis!)& sa page a&5.
compte cinquante miites de MaM'MtrM/t a Bm~'e. Voyez, sur cette jthn~curMA du Uttorat, ma RtcAMM tMttt~ra~ de t'~fy~rtCj 1.1,
p.t66ai6&,ia-~den.N.,)!8&o.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 285
la résidence royale d'El-Mahdïahà S'abra. Ibn-'Adzârîdit formellement, d'après
El-K'odha'ï s La translation d'EI-Mans'ourà E~ms'OMWa~eut lieu dans l'an-
t-née 33y~. DOn trouve une nouvelle confirmation de cette date dansle récit
du cheïkh Et-Tidjànî, qui, après avoir expliqué qu'ïsma'ïl transféra le siège de
son gouvernementd'jE~-Ma~~M~ à 6~f< Kvilleattenante à A~KmoM~M, n ajoute
tf-S~fa avait été entourée d'un rempart en Fannée 33y et, de ce jour, elle
a fut appelée du nom de .MaMs'OMno~. ?) Cedéplacement du siège du gouverne-
ment ne pouvait manquer d'être funeste à EMM< Aussi lit-on dans Ei-
Bekri (tEi-Mans'ourprit pour résidence ia ville de~<!&ra!,et après sa mort
ttson'IUsMa'dd l'habita aussi; dès lors, ia plupart des faubourgs d'ET-M~MA
ffperdirent leurs habitants et tombèrent en ruines Des deux noms donnés
à la ville fondée par El-Mans'our, le second semble s'être assez promptement
effacé ttLes deux noms, dit déjà Ibn-H'ammad, se sont conservésjusqu'à nos
Kjours, mais celui de ~a~a est plus connue Du temps d'El-K'aïraouâni
(1681 de notre ère), le nom d'E~sms'OMrM~avait disparu depuis longtemps
tfMtMs'OMn:, dit-il, que l'onnommeaujourd'hui ,S'a6f< et, quatre sièclesavant
lui, la ville était assez peu relevée de ses ruines pour qu'en parlant d'elle on
crût devoirdonner une explication -S'o~s ~Mtsétrouvaitprès<~A''<MWMW(?K\

~afam, t. I, p. 10 et il. –H pa- avoir pour objet d'empêcher de confondre la


rait, au dire d'Abou-'i-Mah'acin,
queMans'ounah S'a~'a de A'atMpKa): avec la S'atra qu'Ibn-
ne fut peuplée (~.e) qu'en 338 (~Yo~'oMm, H'auk'at* et Edrisi" piacent à une journée de
t.U,p.c'ff,t6eti7). 7'npoK, et qui est mentionnée aussi par El-
Rt/t'/a d'Et-TIdjan!(J. A., t. 1, p. 369, Bekri". Le cheïkh Et-Tif~ani, parti de TaN le
5*série). lundi a6 reMei-aouet 707 (a5 septembre tgo?
Et-BeM, p. ~), t. 3 et 4 (7. A., t. XII, de J. C.), et après avoir parcouru 6 milles, at-
p. 487, 5' sërie). teignit ZoMar'a.,le plus gros village de la contrée.
C/tro~Mf d'Ibn-H'ammad (J. t. XX, fDeia, dit-il, un oeilbien exercé peut distinguer
p. ~79, 4' série). "quelques édifices de 7WpoK, ville qui en est
?))<. ~~Më, !iv. IV,p. < 08. ~ëtoignëe de 5o miHes (iy lieues) environ, Ce
° ËHeavait probaMententsubHesortdej~'a<- voyageur instruit signale de nombreuses ruines
MOM~tën 4&g(N. B., t.t, p.f., Lt<), à p. f), anctennesa.~cMaf'a, et nonloin de., ceviMaee,
9, et p, f.e, i, t5 &18; t. I. p. 36 et du côte de iAmer, les ruines de Fancienne vi!)e
87, et t, Hde iatrad.fran{., p. ai et aa). appelée S'atra' On voit qu'H convient de comp-
AbutMa' ~M<.MM~em.,t. H!, p. 136,}. y. ter deux journées de S'aura & Tripoli. Je ne
1 Cette désignationpm'tMuueresefnMebien ~eux pas entrer ici dans la discussion de la svno-

J!)M<-r.A!)-qtM, S n (J. t. XHt. p. 166, 3' série).


''G~ftp/t6o,p.)C).
'Orner. M~«x!f., p. )v, t. 6 (7. t. XII, p. t<55, S' Bërie).
d
&Med'Midj.<n! (J. A., 1.1, p. t93 et ta~ 5' sMe).
286 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~dit Ibn-Schebbâth1, avait été bâtie par les 'OBEtorrEset s'appelait E<m-
tts'OMna/t. n
L'alliance des FAf'miTEsavec les EcRÎsrrEsavait évidemment porté ses fruits.
Les péripéties d'une guerre qui jeta, dans toute i'T/r~'Mt/t,un trouble tel que,
lors du siège d'E~-MsAcM,la dynastie fat'imite se trouva en un péril si grand
qu'on dut la croire perdue, ces péripéties, dis-je, n'entraînèrent guère que la
perte de ?<~a~ dans le A~An& central, et il ne parait pas que l'Espagne ait
rien osé entreprendre d'important dans le M:g7M'6-<s'o~. La fidélité d'Ei-
Kennoun, que j'ai déjà fait ressortir, ne se démentit pas un instant, elle resta
Mort inébranlable jusqu'à la mort de ce prince, qui survint à ~'a~cm-A~ en 33y 3.
d'Ei-Kennoun.
H eut pour successeur son neveu4Ah'med-ibn-Ibrahun, auquel son mérite fit
donner le surnom d'N-F~ et que ce mérite dans les sciences ne préserva
pas d'une faute politique capitale. A peine fut-il sur le trône, que, toujours
Son successeur entraîné par son penchant pour les OMAtADES, il rompit avec les F~T'iMUEs et
proclame
fpsOmaiades.
fit réciter la prière au nom du khalife de Cordoue dans toute l'étendue de ses
États. Ce fut là la véritable cause des succèsrapides que nous allons voir En'

nymie de S'abra et de la Sabrata des anciens, un instant que ce fut seulement en 3 3 y, quand
qui subsistait encore à la fin du v" siècle' et jus- Et-FadM eut proclamé En-Kas'ir, que se dessi-
qu'au, milieu du vu'; je rappellerai seulement nèrent les grands succès de celui-ci.
qu'il est tout au moins remarquable qu'Et-Ti- ~!)-<'<M, p. tt", L i8 et <g (p. 73 de la
djani estime à environ 5o milles la distance de traduction latine; p. )i~ de la traduction
S'abra à Tripoli, et que la Table de Peutinger française). Ibn~Khaidoun, Histoire des Ber-
compte ~o milles de Sabrata à OEa, bers, t. t, p. fAAet fAt (t. II de la traduction
Cité par M. Atph. Rousseau(J. /i., t. XX, française, p. i~). ).
p. 107, la note, série).Suivant M. Amari, Ibn-'Abd-et-H'aum et Ibn-Khaldoun disent
Ibn-Schebbâth parait avoir vécu dansla seconde Abou-'t-'Aïsch-Ah'med, d'Et K'&cem-Ken-
moitié duxft* siècle de notre ère. (Storia dei Mu- noun. J'ai suivi Ei-Bekri, dans lequel on lit: trLe
sM~m.di Sicilia, 1.1, p. XLV,coi. i.) T savantde la famille était Ah'med-ibn-Ibrahim-
Quoique M. Dozy dise que le kbaiiie d'Es- ffibn-Moh'ammed. H possédait par cœur l'histoire
pagne, au moyen de ses vaisseaux africains, en- tfdes anciens Arabes. aussi le nommait-on
leva aux FÂT'miTEspresque tout le nord-ouest de f Ah'med-ehRMM, ff Ah'medl'homme de mérite t,
rA&'ique septentrionale (Hist. ~M~MM~M.d'Esp. (El-Bekrî, p. )t-4,a3,ap. )(" L ).–J.
t. in, p. 68 ). ce point est loin d'être bien établi, t. XH!, p. 363, 5' série.) Qu'il fût fils ou neveu
puisque, après avoir chassé H'omeïd-ibn-ies'el d'Ei-Kennoun, ce qui rend sa nomination inex-~
de Tdhart, Isma'ït considéra sa tâche comme plicable, c'est son dévouement bien connu aux
remplie et rentra en T/nMa/t, Nous verrons dans OMMADES.

tLeo Sah'sietMM!)est nommé le deuxième des évêques de la Tt'tjtoMatHequi répondirent 4 la convocation


deHunëricen~8~(H)a(.pM'<tH<p.i3<);ia-8°,Pari9iis,t6g4).
Tabula itineraria Peutingeriana, segm. VI F; in-fol., Lipsiie, i8a~.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 287î
Nâs'ir obtenir dansle Maghrib.Les Be~MoA'amme~ commirent une autre faute :!8'Jerhegire
au commencement de 338, sans qu'on indique pour quel motif, ils firent (9~9ii()5o o
deJ.C.). ).
abattre la ville de 7e<'aoM~Met nous verrons bientôt les conséquences fâ- DëmoHtion
cheuses que cette faute entraîna pour eux. Les Bem'OMMM' voulurent riva- dcTet'aoa.h).
liser de zèle. J'ai déjà parlé de l'ambassade qu'tbn-Meïâla envoya à En-NasIr tbn-McHt.)
e~ 333; il donna suite à ces avances en 338, en députant son propre fils envoie son fils
en Espagne.
Moh'ammedà la cour des OMAÏADES, avec missionde renouvelerses assurances
de dévouement. Moh'ammed reçut d'En-Nâs'ir un accueil fort honorable et la
promesse que tous les articles de l'amnistie accordée à son père seraient fidè-
lement observés. Il était encore à Cordouequand il reçut la nouvelle de la mort Mort
d'Ibn-Me!.ita.
de son père. Nommé par En-Nas'ir au commandement qui venait de vaquer,
il obtirt de lui une escorte3, et partit pour le siège de son gouvernement, qu'il
trouva déjà occupé par 'Aïça-ben-Abou-'i-'Aïsch-Ah'med-ibn-El-K'âcem-Ken-
noun\ Celui-ci avait profité de l'absence de son cousin pour s'emparer de
y~pas et des trésors qu'ibn-Meïala y avait amassés~. A l'approche de leur
nouveau gouverneur, les Berbers Romdra marchèrent contre l'usurpateur et,
lui ayant coupé le chemin' ils le criblèrent de blessures et massacrèrent touss
ses compagnons.Cet événement eut lieu dans le pays,des ~'orn~ra~.Si Ah'med-

El-BeM, p. )f-, t7 et 18 (J. A., XIH* ait permis cette usurpation d'un territoire appar-
p.365,5'sërie). J. tenant a unefamine si dévouée à En-Nas'ir.
Ibn-Khatdouh est formel sur ce point, mais je Dans le partage fait en l'an 913, T&«'a~
dois faire observer qu'EI-Bekri dit: fMoh'ammed- s'était trouvé écheoir à 'Omar* H paraît que,
tibn-Edris-ibh-'Omar portait le surnom d'Abou- depuis cent vingt-cinq ans, cette ville et le ter~
T'I-'Aisch, mais il était mieux connu sous le so- ritoire qui en dépendait étaient restés entre les
"briquet d'7&)!-JMei~<t' U faut donc, pour mains de sa famille. Cette période me porte à
concilier cette assertion d'EI-Bekri avec !e récit admettre que, comme le dit Ibn-Khaldoun,
que j'emprunte à Ibn-Khaldoun, admettre que Moh'ammed était arrière-petit-nts de ~Omar.
Moh'ammed-Abou-'i-Aïsch, dit ~tt-~eia~~ avait ° ~Afcan'occupait donc pas déjà ie siège du
un fils du nom de Moh'ammed. gouvernement, comme vient de le dire Ibn-Khat-
Était-ce une escorte d'honneur? H ne t'au- doun.
rait pas dëmandëe.C'ëtait~d~~ escorte pour Ibn-KhaMoun. 7:f.<<.B., t. t, p. t~At, 6
sa sûreté.. à io (t. H de la trad. franç., p. 1~8). A la
Qn dott croire, d'après la manière dont Ibn- p. t'A~, i. i6 (t. U, p. ~7), Ibn-KhaMoun
Khaldoun ëtaMit la généalogie des BeMt-MeA'am- avait déjà parlé de cette ambassade du nis d'Ibn-
me<<,que iC'ëtait un Cts de Ah'med-el-Fâdhl, Meï&ta, mais sans donner sa date et en disant
mais il est de toute invraisemblance que celui-ci seulement: "Son fils Moh'ammed, qu'il envoya

E!-BeM, p. ifc, t.!Q et 10 (~. A, t. XUf, p. 368, 5'6erie).(!!) montra toujours un grand dévouement
N<tEn~4s'tr!),-ajoNtet'auteur, ;7-
''J'ai eu t'occasion de dire que 'Omar mourut en aao.
288 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
el-Fàdh! avait
f~–Fa~ht avait fnnQf!~
conseillé fmou tnt<
toiéré «ottn
cette ticnf~nt!~n
usurpation, il ne paraît pas l'avoir
~) ~n~n}t r~

appuyée. Les jBetM-&Mt~ sétaient-Hs, à l'exemple d'Ei-K'acem-Ken-


noun, plus sincèrement ralliés aux FAT'mtTES? On est autorisé à le croire,
El-H'assan
quand on voit en 338 El-Bouri-ben-Mouça-ben-Abi-'i-Âfïah se saisir d'El-H'as-
des
Beni-Soteimân san-Ibn-'Aïça-Abi-'}-'Aïsch [Ibn-Edrîs], ie même qui s'était réfugié à ~r~OM~,
prisonnier et l'envoyer prisonnier à 'Abd'-er-Rah'mân-en-Nâs'ir~. EI-H'assan-ibn-Abi-
d'En-Nas'ir. 'I-'Aïsch avait bâti un château sur le Djebel-Mamdlou,à quatre milles au
sud de D~NOM~;il fut évidemment attaqué dans sa capitale et vaincu, car il
la quitta pour s'enfermer dans ce château avec sa famille, ses enfants, ses
trésors, et s'y laissa prendre en 338 par EI-Bouri-ben-Mouça~A la même
époque, le chef des Beni-Ifren, la'Ia-ben-Moh'ammed, que nous verrons bien-
tôt figurer au nombre des partisans les plus dévoués des OttAtAMS, semblait
vouloir profiter de l'avantage que lui donnait sur Moh'ammed-ibn-Khazer,
Fondation son rival, la défection que 'Abd-er-Rah'mân-en-Nàs'ir avait à reprocher au
d'lfkûn. chefdes M'A~<MMA.H posa en 338 les fondements de la ville d'7/X-< que

KNMM!eaiacourdesOMAÏADES,~etc'estia comme j'en ai prévenue ia note i ci-dessus.


qu'il parle du bon accueil que ce fils reçut en E)-BeM' écrit (_)~ (MM)!); Ibn-H'au-
Espagn k'at' Edrisi' et S'aC-ed-Din" écrivent (_)L~t
Et-Beh-î.p. ). ai et a3 (J.~i., t. XHI, (~H); Ibn-KhaMoun* écrit ~U~t (~~tt).
p. i3(), 5' série). J'appelle l'attention sur les *J'ai adopté l'orthographe d'Ibn-H'auk'ai, qui parle
mots ff}emême qui s'était réfugié à Arsch~ou)", de cette ville en voyageur qui semble ravoir vup;
parce qa'Ei-Bekri va, dans un instant, se contre- il compte une journée d'jMa'~er ~aWc<tt'<t~
dire, en donnant cet Et-H'assan, prisonnier d'El- à Ifkdn, et Et-Bekr! dit' qu'à l'ouest de FeM'mt,
Bouri, pour le petit-fils d'Abou-'1-'Aïsch-ibn- au-dessous des jardins, se trouve le confluent de
Edrist-ibn-Moh'ammed-ibn-Soieïmân. trois rivières, du Sirat ()!y~, et t_), du Sei
Et-Bekr!, p. )pt', ). i8, à page )M", ). a (~,) et du NsN<(t~j~). Évidemment, ces trois
(J. A., t. XIII, p. 889 et 890, 5' série). C'est rivières sont celles que nos cartes nomment
à la page ~Ff, tin. ult., qu'il dit .~J.[ <jij OMfM-rana, 0. BeMeKe<(quiest sans doute i'O.
t

P. vt. ). i3 et 20 (J. A., t. XIII, p. i/n, 5' série).


''DMet-)p(M)t<!e!n~Me,§9<(J.t.XHI,p.23a,3'série).
Géographie, t. I, p. sag. Le manuscrit d'Edrisi dont s'est servi M. Am. Jaubert indique sept journées de
marche pour la route de T<eMM)i Ï'<'H< route sur iaquette se trouve !/Mn, et, en dëtaiUantSes stations, il
donne huit journées. Hartmann (R~-Mtt ~iea, p. ao3 et suiv.) indique aussi
sept journées, mais il donne un
itinéraire absolument différent, puisqu'il passe par Ot-an, /tt-~oM, ~:t«g'AeHem, etc.
''M<tt-A!'«!-et-j!t'('!M',t.I,p.A~tn.
B., t. J, p. tAp, 1. 4, t. H, p. r)~. t. t6, et p. fF, t. t6 et ai (t. t. p. a8&, et t. Ht de la trad.
ranc.,p.a[3,9t4etai5).
Descr. de l'Afr. septentr., p. yt, 1. ao et s < (J..4., p. 14;, &' série).
'Voir les deux cartes de la province d'OrdnpuMiéespar le Dép6tdela Guerre en t846 et, )85G.C'esUa pre-
mière qui nomme rO«<!tt-HoMeH<(;la seconde est parfaitement d'accord avec Et-BeM pour ia jonction des trois
rivière!! en un même point.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 289
vinrent peupler, dit El-Bekri~, des gens de 7~A<M'<, établis à ~a's~m (A7-
Ma'slcer),des habitants d'TK~,des deux rives du BeMt-OM~P,et du Kas'r-el-
~eM('d'E)-Bekr!)
Hent' d'E)-Bekrn eti'O.
et J)f<re:f.
i'O. Melreïr, (fuiseréunis-
qui se réunis- trad.&'anc..
trad. tt. 2).
&'anc., p. at.
). Onlit
On litdansIbn-H'auk'at
dans Ibn-H'auk'ai
sent pour former rOt«M-<'<fsmm<!)M,qui prend tfLaville d'y/M;! renferme des moulins, des bains
le nom de /&&M'' quand il a reçu l'OM~-e~VaA "et quelques châteaux, elle appartenait
(la rivière des roseaux), et qui, après s'être uni fa la'ta-ben-Moh'ammed' L'article que S'aG-
au Sîg (t~), va, sous le nom de Ma/fta, se ed-Din consacre à lflcdn n'est que la copie de ce
jeter a la mer à trois lieues environ à l'est d'~tf- passage d'Ibn-H'auk'aL
zdov'. L'OMfM-T'aftt!(le S~), un peu avant Grande ville, entourée d'arbres, très peu-
de se réunir aux deux autres rivières'* (ie NoMe- plée, et habitée par des NooM~/t (Ei-Beh'i,
):« et ie Melreïr), reçoit, sur sa rive droite, une p. )F~,i.11 et la; J. A., t. XIII, p. Sot.
rivière qui vient du nord~est et qui porte encore 5' série). Edrisi (t. I, p. aao) place 7M (JL)
aujourd'hui sur nos cartes le nom d'Ot«M-FeM'a)t. entre '[M!-M'-S'< et Rada, sur la route de
C'est évidemment la rivière qui, suivant Ibn- Tlemcênà TM&. Nos cartes indiquent un OM<M-
H'auk'al, traversait 7/&<Mpar le milieu. Avec /? (qu'elles écrivent Hillil), ainuent que reçoit
ces éléments, il est facile de déterminer très la rive e'auche de la Mîcaa, à quatre lieues envi-
approximativement l'emplacement d'7/Mtt; elle ron au-dessus de son embouchure dans le CAe~
était au sud /)o° ouest et à cinq lieues et demie Si, comme l'assure M. de Stane ( J. A. t. XIH,
de Ma'skara, sur i'O. Fe~Mn et près de l'embou- p. t ig, note i, 5' série), la ville de CM~ des
chure de cette rivière dans i'OM<M-?'(tt-&t*. BMt-OMa< était située au confluent de la MM<:
Et-BeM', p. v~, l. la à 17 (J. A" t. XIII, et du CAe~, on peut croire que t'OM<M-BeM-
p. t4i,5'série).–N. B.,t. H, p. L 16, Oitt! était le nom de la ~M<: dans la partie in-
et t·· III,
p. cfF, o ·L 17 (t. __·, r·
p. at3,
a. et t.wIV de lam
uc férieureucaVn
acancmc de son wura.
cours.

Si cette synonymie est exacte, comme d'aineum Et-Bekd (p. \"), i. 19) dit qu'au sud de MMK coule lé
Sn'at, dont les sources viectent de t'es!, ce qui étaMit parfaitement la synonymie du Sîrât et de t'Otta~-T'aWa,
il en résulte que le est rOM<!<J'-M~t'ei)-
de nos cartes. Sur la carte de 1846, la plaine que traverse l'Oudd-el-
~fNM'Hotttquand it a pris le nom de Habra est appelée plaine de ~rat ce qui semblerait indiquer que rOM<M-
SMt était la plus grande des trots rMères qui forment !'Otf<!<e!-H'<tmm<!tM, mais les cartes n'en donnent pas
cette idée; c'est 170. Houenet qui paratt être le cours d'eau le plus important des trois.
Ibn-Kbaldoun nomme une tribu de ce nom (H. < B., I, p.t~, ).g; 1.11 de la trad. franç., p. lot).).
Làse trouve un petit mouillage qui porte le nom de Met'<-e<Pe~<~ «port aux
poules)). (Bérard, Desct-.
tmMt.<~«:<!<«~F~ene,p.t66,etcarten''8aoderAt)asdescartesmarines.)
''Voyez la note g de la page précédente.
On voit quelà ou tes manuscrits dIbn-Khaldonn donnent, pour ~ttft on~M,
plusieurs vanantes, au nombre
desquelles se trouw ~/M))~ il faut sans hésitation écarter cette-ci, par cela seul que &rt est indiqué comme
étant à douze milles (4 fienes) de la mer, e.t.que, d'après la position que je viens
d'assigner à ~/hm, cette ville
était, en Ugnedro!te,à)5o!)i6iieuesde)araded'~<!ott.
!}parte aussi d'habitants d'Or~ qui se rendirent dans la nouvelle viite, mais nous verrons bientôt dans
quelles circonstances la population d'Orat) y fut transportée en masse.
De<ct-.Ai'~t~fe,Sot (J. A., t.XHI.p. a3a, 3'série). Par la manière dont il s'exprime, il sembleindi-
quer qu'iinevisitayMt) qu'après )a mortde la'la et, par conséquent,qu'après la destruction de cette ville par le
généra) fat'imiteDjoNh&reh;34Y.
MM<tt-<<<'tM-J<'t'tM',t.p.A),).t9etao.

Mj!. Mmm~ aimi (F~t'-S~t) du temps d'Et-BcM (p. t~, )in. att. à p. V., ). t; J. A., t. XH), p. t.o, 5' sMe).
Ce passagemectre<j)i't)omte Sfrdt conservaitsonnom jmqn't ia mer.
'r'
*'M.<i.B.,t.),?.)<<),).ti,(t.,J<!btm).fnm!p.~).
.a"e~y., e. ~wy~.

3?
290 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Fo/oMs~.En même temps, il ne négligeait aucune occasion de faire
preuve
de zèle 2 pour arriver à prendre, auprès d'En-Nâs'ir, l'avantage sur son rivai,
avec lequel il avait cependant fait une alliance, tout au moins un
arrange-
ment, comme nous allons le voir.
Mais quelle avait été l'attitude de Moh'ammed-ibn-Khazerau milieu de
tous ces événements? Depuis sa soumission aux FA~MiTES en 335, quand les
chances de la guerre tournaient contre Abou-lezîd, on ne peut
pas doutei-
qu'il naît rendu quelques services à Isma'ïl-el-Mans'our. Ibn-Khaidoun
nous a montré le chef des M~/M~OMa~ recevant fort mal une demande de
secours qui lui était adressée par Abou-Iezid, et nous l'a
représenté accor-
dant aux Be!M-A~Mm une amnistie au nomdu princefât'imite. D'autre part, s'il
faut en croire Ibn-H'ammâd, Ei-Kheïr-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazeravait en-
voyé à Isma'ii, alors à ~s~, un député accompagné d'un goum de cent cava-
liers, et chargé d'annoncer au prince que son maître faisait respecter l'autorité
royale dans la région d'E~4f'otMt'\ le priant de lui envoyer la formule de la
Kfto:oa, ainsi que le type de la se~rn
khot'ba, se~a (((
(coin des monnaies), avec l'autorisation de

~'<M'f-<fo/o!M, villeinhabitée qui s'élève au bord de !a mer et à trente-cinq milles à l'ouest


sur te bord de la mer entre Mefx-Mt-FerroM~' et de Afer<-M<M-'t?s, j'en conclus que JÏWr-e~-Fo-
_Me)'Mar't7s ~es BoH-N~'aM/teMjà trente-cinq lous devait se trouver vers l'embouchure de la
mines ouest de ce dernier port*. M. de Slane rivière que nos cartes nomment Osa~&M,
rapporte ia JMeM~tM-~TOM~ au Mers-ed-De- embouchure qui est à peu près sur le méridien
<<!< (port aux poutes);quantau~ert-Mf!r' i'59'0.
voici ce qu'on peut conjecturer Ei-Bekr! place ffAbd-er-Rah'mân-en-Nâs'ir, dit Ibn-Khal-
un J~'aM'-iM<tr't/a-D<t&)M< dans le voisinage d'Er'- ffdoun, voulant rallier à sa cause les Z<M!<M~M
7!'OM« & deux journées de JMos~Mnem et à rechercha l'amitié des chefs de ce
fAf<!g'At't'&,
cinq lieues (cinq parasanges) de la mer, en un trpays, et, parmi les premiers ,à le soutenir, il
point où se trouvait une source appelée '~M- ff<fOMMt 7<t~< L'exemple de celui-ci fut suivi par
Kordi (~ts~t'r~oM de nos cartes'). Je crois ~EI-Kheir-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer et ses
pouvoir en concfure que ~Me)'M<:r'~ était le ffM<An<otMA.~ (Histoire des Berbers, t. It, p. f)",
port de A''<JMaf't&t-D<M<, et que ce petit I. 16 6 t8; t. III de la traduction française,
port était celui que nos cartes appellent~)<M'< <~4r- p. at3.)
senaria (à i'est.de la pointe JKog'AractK!);or, Dansie sud d'Alger, et à une latitude det ° 5'
comme jM-Dexn
cuuuuH Et-Bekr! piace la viue
place ta viile ae
de A M r-et-rotous, w environ
AWr-e~-FoM~ envu'on plus
plus méridionale que celle
méridionale que celle de
de Biskra.
BM<ya.

A t vm .<. c.' <


'N-M~!t&otM'K~p.;A),i3,i4,t6(J.LXtH,p.5,5'sene)~
Voyez, à la même page du JoMtTxt!a<M<t~(e, noie t. Voyez ia note e de la page précédente.
'E!-Me<-<a~otM'Afems!t&,p.~4,).t6ài8(J.t.XH!,p.iao.5'sêne).
La carte de if-~n-ootoced'Ordnpubliée en i856 place cette source à deux lieues et demie au
nord-nord-ouest
de MtbcMHtt.
° Voyezaux pages citées note a ci-dessus.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 29!
réciter la prière et de battre monnaie au nom d'Isma'tt'. Ces manifestations
ne seraient pas inconciliables avec le simulacre d'obéissance dont a parlé
Ibn-Khaldoun; mais un autre fait, rapporté aussi par Ibn-H'ammâd, est plus
positif, s'ii est exact. ff Quoiquebloqué dans ie massif du Kïdna, dit-il,
ffAbou-Iezîdtirait ses subsistances, sans beaucoup de frais, des Sedrdtah2et
rfde BeK~oMs~ oasis du cercle de Biskra. Mais l'activité infatigable d'Isma'ïl
Kdevait le priver de cette dernière ressource. Par son ordre, les ZeK~aÂfirent
n irruption sur le pays des Sedrdtah,massacrèrent les hommes, enlevèrent les
r,femmes, et emportèrent un immense butin, après avoir semé la destruc-
fftion~. Mais ceci se passait en 335, et !bn-e!-Athirassure qu'en 336, au mo-
ment même où venaient de partir les lettres qui portaient à toute i'T~~a/da
grande nouvelle de la prise d'Abou-tezîd, Isma'ït vit se lever contre lui une
foule de Khâredjites,
u 1parmi lesquels
1 se trouvait Moh'ammed-Ibn-Khazer,

CAt-Mt~e d'Ibn-H'ammâd (J. t. XX, rapprochées les unes des autres, ayant chacune
p.488,&'sërie). un <~)M' ~t placées au sud de T~&'a" (Tolga
Nom d'une fraction de tribu berbère des en- de nos cartes). En jetant les yeux sur une de nos
virons de Bt'<f<t.(Ei-Beh'i, p. <)f,L tt.–J. cartes', on trouva en effet BeK~MMssur la rive
t.Xm,p.66,5'sërie.) gauche de rO!«M-D/e<H: à sept lieues de Biskra
'H
parait que le manuscrit d'Ibn-tTammâd et sur le méridien 3° E.; seulement, elle est au
écrit Ba~oMs et le savant sud-est de !dN/<t~ et non pas an sud, comme
(~~Ju ou ,~LL),
traducteur, M. Cherbonneau, explique, dans une le dit El-Bekri.
note que cette iocauté, plus connue aMy'oio'AMt Chronique d'Ibn-H'ammad (J. A., t. XX,
sous le nom de BM!<'fo!M,avoisine ies oasis p. &8o, 4' série). On pourrait encore ici sup-
d'OM/<M-D~<Met de SMt-~MM. Mais je ne sais poser que les ~Ka~AraoM&nevirent, dans l'ordre
pourquoi M. Cherbonneau s'exprime ainsi, car, donné par tsma'N, qu'une occasion de pillage et
il y a huit cents ans, Ei-Bekdn'a pas connu cette ne manquèrent pas de la saisir; mais si, à cette
oasis sous un autre nom que celui de Bentious, époque, ils prépa:aient une trahison, on ne peut
ffviUede construction antique, dit-H, située sur guère admettre que, soit dans leur intérêt, soit
tte .v.t~t.mt
territoire de BM&rft'.t~uo~u~utiuA~t~uu
et plus loin explique dans t;ciui
nmia celui ui~u-i~asn, ils iis&em,
d'En-Nâs'ir, us en vue
fissent, en vue ttUu
d'un
BeM('M!M
BeM('M!M est
est un
un de trois
groupe de trois villes assez
villes assez butin, unun si grand mai Abou-IezM.
Abou-IezM.
que
que groupe butin, grand mai

't.XX,p.5o7et5o8,&'sëne;i85a.
N-iMe~MMm'<maM, p. ef, 1. ao (J. A., t. XIII, p. 67, 5' série). Voir Notices et Extraits, t. XII,
p.5o5et5!!3.i83i.
Ibid., p. vf, L <t, 5, (J. A., t. Xm, p. i35 et ta6, 5' sërie).–Ibn-Khatdoun parle de ~(tij.l,)
comme de)acapita)eduZf& MCtdtmttt! et exptiqueaitieurs~* ce qu'il faut .entendre par ce motZft&.
Voyez ia Cwteg'0~ du sud de l'Algérie publiée par le Dépôt de la Guerre en i855.
0~<&~<Mt d'Ibn-KhaUoaa (H. A B., t. I, p. Ffv, 6 à 9; t. Il de la trad. franç., p. 368). H entre,
sur cette rivière, dans quelques détaits.qni sont très exacts.

H.<). B., t. p. i<v, 1. '4 et 16 (t. 1 de)atrad. franç., p.


"KH.,t.t,p.')r<},t.9!t~t(t.HI<)ehtrad.fm)f.,p.t!)B).
a~
37.
292 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

qut accouraient au secours au l n. r<


n *t T
renoue aans doute Ils se dispersèrent aussitôt
qu'ils connurent les événements; mais il est d'une invraisemblance absolue
que Moh'ammed-ibn-Khazer,même dans la suppositionprobable d'une sou-
mission hypocrite, ait trahi les FÂT'iMtTES au moment où la victoire se déci-
dait avec une complète évidence en faveur d'Isma'ïl, et, en outre, cette
manifestation du chef des M)!g'~OMsAest indirectement démentie par une
autorité d'un grand poids.
Ibn-'Adzarî raconte, malheureusement sans fixer de dates, que le gouver-
neur iaissé par Isma'ïl à ?~/Mtrf se conduisit mal envers les habitants, que
ceux-ci, après s'être entendus avec Moh'ammed-ibn-Khazeret avec son fils, se
mirent en révolte, et qu'alors le chef des Maghrdouahmarcha sur Tdhartà la
tête de troupes nombreuses, commepour venir réprimer la rébellion. Le gou-
verneur alla, plein de confiance, à sa rencontre, mais il fut fait prisonnier par
celui qu'il croyait être son soutient et les Maghrdouah prirent possessionde la
ville*. Or, Isma'ïl n'étant rentré à ~<Mf<MM'~m qu'au milieu de 336, il s'écoula
nécessairementun certain temps avant que les habitants de Tdharten vinssent,
"contreieur gouverneur, aux extrémités qui amenèrent la prise de possession
de la ville par les M~-AmoM~;il est donc rationnel de fixer à l'année 3 37
l'instant où Moh'ammed-ibn-Khazertrahit les FÂT'miTEs. Cette année est celle
où El-FadhI, succédant à EI-Kennoun, avait proclamé les OxAtADES dans le
~~n&-e~4A's'a. la'ia avait été des premiers, comme nous l'a dit Ibn-Khal-
doun à faire sa soumissionau khalife de Cordoue. Moh'ammed-ibn-Khazer,
qui avait à se faire pardonner sa défection, devait être jaloux d'offrir en hom-
mage au nouveau souverain la soumission de la capitale du Maghribcentral,
et ïbn-Khaidoun, qui nous a déjà montré les Af~A~oMaA suivant.l'exempledu
chefdes Beni-Ifren, parle des mêmesévétiementsquand il dit ffLesémirs ze-
ffM~<o-!M<A~oMMMs se rallièrent aux OMAÏADES".w 11nous apprend même que
Moh'ammed-ibn-Khazeret son fils El-Kheïr se partagèrent les provinces du
M~n'6-e~oMsa(' avec Ia'la-ben-Moh'ammed'. Évidemment, dans ce partage,
El-Kdmil,t. VIII,p. fft', L 4 et5. dit, setrouve,defait,formellement
démenti
par
J'évitede nommerce gouverneur, par la Ibn-'Adzàri.
raison que j'ai donnée à la page a8o de ce vo- Baf~, t. ï, p. c.<, i. tt à i5.
imne. Voyez la note 2 de la page aoo.
Puisfm'a cet instant le gouverneur de ?'?- Zf. d. B., t. l, p. t~At,L 17 (t. H de la trad.
hart considérait encore Moh'ammed-ibn-Khazer franç., p. t~8).).
comme le vassal d'Et-Man~onr, !e récit d'lbn-el- Ibid., t. H, p. f~, ). 5 et 6 (t. III de ta trad.
Athir, d'ailleurs si invraisemblable,comme jeTai n-anc.,p.a3a). ).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 293
Tdhart était resté
sté aux ~M'Mm«t~;
A~g'MoM< de là sans doute, en 338, la fondationde
T~rn par la'la, qui, lui aussi, voulait avoir sa capitale.
Quand toutes les populations du .M~r~ jusqu'à &<7m~< eurent prêté
le serment de fidélité à En-Nas'ir, les habitants de Fês suivirent leur exemple
et reçurent d'El-FâdhI, pour gouverneur, un certain Moh'ammed-ibn-el-H'as-
san\ Cette expressionff jusqu'à~t~m~pa/m, que j'emprunte textuellement à
Ibn-Khaldoun, montre l'état d'indépendance dans lequel se tenait le chef de
cette région, et elle est du reste très bien confirmée par Ibn-'Abd-el-H'almi,
dans lequel on lit sLes Mo<~<tfurent prononcés au nom d.'En-Nàs'ir dans
f?toutes les chaires depuis7<!Kg'er~Ms~M'a Tdhart, à l'exceptionde celles de Sidjil-
«mdpah, que gouvernait, à cette époque, Menàder le Berber2. Ce nom de
Menaderm'est inconnu dans l'histoire de&d~mapaA; nous avons vu en 3og9
Mas's'àlah-ben-H'abbousrenverser Ah'med, qui avait succédé à son frère El-
Feth', surnommé Ouâçoul, et mettre à sa place EI-Mo'tazz-ibn-Moh'ammed-
ibn-Sarou-ben-Midrâr, lequel Mo'tazz,au dire d'Ibn-Khaldoun~,ne tarda pas
à se rendre Indépendant. II mourut en 3 ai et eut pour successeur son fils
Moh'ammed, qui régna dix ans, jusqu'en 3 31.Celui-cifut remplacé par son fils
EI-Montas'er-Semr'on. Mais ce prince n'avait que treize ans; sa grand'mère
en son
régnait en
régnait son nom et au
nom; et au bout
bout de
de deu
deux mois, un de ses cousins, Moh'ammed-

N.J.B.,t.I,p.f~,L3 3 et 4 (t. II de la A~af~ p. e~, L 9 et 10 (p. 7~ de la tra-


trad. franç., p. ~7 et t/t8). Ibn-'Abd-et-H'aiîm duction latine; p. 118 de la traduction fran-
donne à ce gouverneur le nom de Moh'ammed- çaise).
ibn-et-Khe!r-ibn-Moh'ammed-e/-7/?'eMt'-ez-Zenati Page i43 de ce volume, et note 4 de
qui serait le nom d'un petit-fils de Moh'ammed- cette page. A la note 5 de la même page, j'ai
ibn-Khazer-el-llfaghrâoui, et prétend qu'H fut dit qu'Um-Khaidoun donnait au grand-père
nommé par En-Nâs'ir. Mais cette nomination d'El-Mo'tazz le nom de Bassader, qui parait être
d'un gouverneur de T~Mest formellement démen- une corruption de Menâder; mais en tout cas i)
tie par E!-Bekri, qui assure que H'assan-ibn- y aurait là une contusion, car ni Sarou (comme
K'acem' nommé en 3 a 4, garda ce gouverne- l'appelle Ei-Bekr!), ni Bassader n'ont régné à
ment jusqu'en 34t et par Ïbn-'AM-eI-tTaMm N~'t/m~A. M. Tornberg donne au grand-père
iui-meme dontje citerai plus loin les propres d'El-Mo'tazz le nom de Schaver (N-A~art~,
termes. II y a donc lieu de tenir pour &rt sus- p. 386).
pecte la nomination d'un gouverneur de F& H. d. B., 1.1, p. tt<), I. ao (t. 1 de la trad.
en 338.
en ooo. franç., p. a64).J.
!ranç.,p.a<)~.

N-X'at'<'<p.ti(p.74de!atrad.!at.p.tigdeiatrad.franc.). ~etettedit~LjJf t,
ce que la traduction latine rend par '(tefmnitam deinde ZenatensetïH) je dirais plutôt Mm. ~Jf,
Est-cete fils de cet H'assanqn'Ibn-Khatdoun a entendu désigner?
Et-Mef~ctM't-Mm~, p. )rA, I. t8 à ao (J. t. XIII, p. 36i, &' série).
~'art'<<<,p. er',t.7 et8 (p.~Sdetatrad. !at<p.n6deta trad.franc.).
294 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ibn-el-Feth'-ibn-el-Amîr, entra en révolte, resta vainqueur, et s'empara du
,a., 2~ a" .,a.,n
pouvoir', qu'il garda jusqu'en 3~y, comme nous le verrons plus loin. C'était
donc Mol/ammed-ibn-eI-Feth' qui régnait à &~t7M~aA en 338, et non Me-
nâder comme le dit l'auteur du ~'ar~s.
Tout marchait au gré des désirs d'El-Fâdh! mais cet imprudent Edrisite
ne tarda pa3 à s'apercevoir qu'il s'était bien hâté de proclamer les OMAÎAMS
et d'entraîner avec lui les populations. Le khalife de Cordoue avait laissé se
produire le mouvement rapide opéré en sa faveur sans coup férir et par la
seule force des indigènes, et, ce mouvement accompli, on apprit qu'il mettait
une condition à l'acceptation de sa suzeraineté sur le Maghrib.Les auteurs ne
s'accordent pas sur cette condition suivant Ibn-'Abd-el-H'alîm,le souverain
espagnol exigeait qu'on lui livrât Tanger et Ceuta2;suivant Ibn-Khaldoun, il
exigeait qu'on démantelât la forteresse de 7ct'<MM<Or quoiqu'El-Mak'k'arî
reproduise l'assertion du ~ar~as, l'exigencerelative à Ceutaest inadmissible,
puisque nous savons que cette ville était au pouvoir d'En-Nâs'ir depuis dix-
neuf ans. L'assertion d'Ibn-Khaldoun est démentie par El-Bekrî, qui nous a
appris qu'au commencementde cette année 338 les Beni-Moh'ammed avaient
démoli ?e<'aoM~M. Évidemment, le khalife imposait la condition qu'on lui livrât
Tanger. Une pareille prétention trouva de la résistance, et aussitôt En-Nâs'ir
fit passer en Maghrib quelques-uns de ses généraux. Ah'med-ibn-Ia'la~ 4 y ar-
riva le premier avec un corps de troupes destiné à agir contre les Beni-Mo-
h'ammed.Il fallut céder; mais on céda avec répugnance,et quand le corps expé-
ditionnaire eut repassé le détroit, les princes edrîsites refusèrent de tenir leurs
ditL

~dei'hégire ire engagements.


eng v v Aussi, en 33o, v
dit Ibn-Khaldoun, En-Nâs'ir envoya contre

m" '1 r i r n vrrt ,rr, mA n » 1r '1£1r o m


Et-BeM, p. x), i. a 5 5 (J. t. XHI. K d'IbrâMm-ibn-Moh'ammed,Ce fut de là, ajoute-
4 à y. ftt-i!, que ce prince partit avec ses fils, pour
p. 407, 5' série).–B<t~m, t. 1, p. np,
Hm-KhaIdoun (sauf un nom) a copié EI- tfs'emparer de Tanger et de tout le territoire qui
Bekrt. tf s'étendjusqu'à CeM<<)(.B'<c<!&'&otM'mfema-
~at-s, p. eP, a et 3 (p. 7~ de }a trad, Mf, p. nf!, i. la à i~. J. t. Xin, p. 33t,
n8 de la trad. franc.).–Ai'epoque 5' série;) ïaMg-efappartenait donc aux Beni-Mo-
iat.p.
du partage de i'Mnpire edrtsite, en at3, Tanger ~'amMe~.
et Ceuta se trouvaient dans la partie échue à H. d. B., t. l, p. )~<), 10 a <a (t. H de
Et-K'âcem. J'ai dit les circonstances par suite la trad. franç. p. i48).–Voyez la note 2 de
la page ao5 de ce volume et ta note de la
desquelles cette part passa dans les mains de
la branche d'Omar. Mais il paraît qu'eue iut page 3oa,–De Gayangos, JH~otre~M~M~h~
reconquise par un des petits-fils d'Ei-K'acem, à M!a&f'M:efaHM~jE'~pag'):e,t.n,p.i4&.
une date que je ne puis assigner. tD'~M, dit Nous voyons déjà le fils du chef ifrénite au
tfEi-Bekri, le voyageur passe à Ze~e~'OM~a, ville nombre des généraux d'En-Nâs'ir.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 295
«eux une armée sous les ordres de H'omeid-ibn-Ies'eI-el-Miknâci. Comme (95o-951
<tlesEdrîsites s'étaient avancés jusqu'à la rivière Z~OM pour s'opposer aux de J. C.).
En-Nfis'ir
« progrès de l'ennemi, H'omeïdleur infligea un châtiment si rude qu'il ne leur s'empare
nresta plus qu'à faire une prompte soumission.La ville de Tangersortit alors de Tanger.
sdes mains d'Ah'med-el-FâdhI(H dit Abou-'l-'Aïsch), émir des Beni-Moh'am-
ttwte~, et passa dans celles d'En-Nas'ir. Les vainqueurs laissèrent El-FâdM
« en possession d'~s' sous la condition d'y faire reconnaître la suzeraineté
ftdes OMAÏADES'D n
Maiscommentexpliquer l'inaction d'Isma~ït-eI-Mans'our en présence de cette
révolution faite par les EoRisiTES,en présence des envahissementsd'En-Mâs'ir
et du partage des provinces du Maghrib central entre les chefs berbers?
Avait-il à son tour contre lui une coalition trop formidable pour oser entre-
prendre de l'attaquer? Etait-il tombé dans un de ces accès de défaillance que
produit parfois un élan de dévotion exagérée? On pourrait le croire s'il est
vrai, comme nous le dit Ibn-'Adzàri~, qu'en 3 3 il entreprit un voyage en
Orient, pour assistera la cérémonie qui eut lieu à l'occasiondu rétablissement
de la fameuse pierre noire, que les K'armat's avaient enlevée du temple de la
Mekke le jour de~OMM (8 dzou-'l-b'idjah) 317, et qui, soustraite depuis près de
vingt-deux ans à la vénération des ndèles, iui fut spontanément rendue, sous
le règne du khalife 'abbassideEl-Mot'i, le 6 dzou-'I-k'a'dah 33()\ Peut-être El-

Et-BeM, lorsqu'il trace la route de Ceuta à tfteur résidence à Bas'ra et à ~~a, et demeu-
y~fao, hommei'OMa<M<M!<y ~L, ~grande <r rèrentvassaux de l'émir de Cordoue. x ( A''ar<
trnviere qui porte bateau et dont les bords p. ef=,t. 5 et 6,–p.7&deiatrad.Iat.p. n88
étaient 'habités par les BeMt-H'omeM, fraction de la trad. &anç.)
des~'oa!<!t'a.(~-Mefa~ oMa'<-Afem<tK&, p. ).A, B<!f&),t. I, p. f~A, ta à t~. A la der-
1. 3 et 4'. J. t. Xtil,p. 3 i 8, 5' série.) tbn-'Adzârt dit qu'on
nière ligne decettep. ffA,
F. B., 1.1, p. fA<). i3 à 16 (t. H de lit dans Ed-Bzibi tf J'assistaiau jour de son en-
Ja trad. u'an~ p. t ~8). L'issue de cette expédi- frièvement (de ia~ten'e KOt're)et de son rétaMis-
tion, qui fut la prise de possession de Tanger, ff sèment.))
aurait du sumre pour montrer à tbn-Khatdoun ~mt7, t. VIII, p. ~e, L 16àa aa.
qu'Nnes'agisjmtpasdëiaërteress~ deT'etaouân: Ët-Maktn' p. i9&, 5 à i&, et p. asa, 1. 5
tfAh'mëd-ei-F~dnt, ses frères et ses cousins a y. Abuifedee~MM~.M~em., 1.11, p. 356,
~ëdrisites, ditÏbn-'Abd-e!-H'a]im,nxèM~ alors Lit et seq., et p. 456, A et 5. Abou'i-

E~Betd:avai~ t-Mere p. t. tin. ult. (J. t. XHI, p. t88,5' série), à propos d'un dé
CMrécits, nombre&xdans son ouvrage, où perce eon excessive créddite. Dans ce passage, !e teïte imprimé écrit à
tort_Jau)ieude.
C'est A Inique j'ai emprunte }a dateprëcise du rëtaHissement de )a ~t'en'e notre. Il dit (_)J&. ,j~t~! le tra-
ductéuraanmisquéiemotthaitsaëtattMNS-entenduetdit~tM't~Me,
296 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Mans'our avait-il à lutter encore pour éteindre les dernières lueurs de l'in-
cendie allumé par Abou-Iezîd;du moins Ibn-Khaldoun nous apprend que ce
Mo de i'hegire fut seulement en 34o qu'on put se saisir de Ma'bed. C'était un frère de
(f)5f-g5a
de J. C.).
Moh'ammed-ibn-Khazer;il avait, paraît-il, embrassé le parti d'EI-FadhI' avec
une telle ardeur que, depuis la mort de ce fils d'Abou-Iezîd, il n'avait pas
cessé de continuer la guerre. Fait prisonnier avec son fils dans un dernier
Ma'bed combat, ils furent amenés devant Et-Mans'our, qui les fit mettre à mort; leurs
est mis à mort.
têtes furent exposéessur les murs de K'ai'raoudn 2. Jamais l'autorité du sou-
verain de l'Espagne n'avait été si grande en Afrique. Tous les chefs des deux
Puissance
Maghriblui étaient soumis, et recevaient de lui leur investiture. Ainsi, en 3&o,
de l'Espagne
en Afrique. Fotouh'-ibn-el-Kheïr'ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer, accompagné des cheïkhs
ie Tâhartet d'Or~M,se rendit à la cour du khalife omaïade, qui les accueillit
~t leur donna l'autorisation de repasser le détroit pour rentrer dans leurs
gouvernements respectifs3. Teis sont du moins les termes d'Ibn-Khaidoun,1
~tces quelques lignes sont instructives elles montrent que Moh'ammed-ibn-
Khazeravait préposé son petit-fils au gouvernement de Tdhart; elles montrent
surtout qu'en 3~tocette ville était encore entre les mains des.M'!g'MoMo~. Si-
~M~aA seule restait dans son indépendauce, et même son souverain faisait
a guerre à des peuplades qui avaient toujours eu à cœur de conserver de
)onnes relations avec l'Espagne, je veux parler des Berr'<MM~aA\<tEn 3~to,

Mah'acin, ~M~Vo~'oMM, t. H, p. ~fA, L 6 et 7, Mest assez remarquable que ia dynastie qui,


et p. ("f~ }. 16 et suiv. Voyez D'Herbelot, en 34o, régnait depuis plus de deux siècles sur
Bt'Mto~eca orteMta~, p. 3go, co). 1 au mot tes Berr'aeMa<'a&,ait toujours attaché un grand
HAGtAtt ALAssovtc(H'adjer-e]-asouad),etp. 64~, prix à ménager les khalifes d'Espagne'. L'étoi-
col. t, gnement de ces peuples, qui vivaient au fond du
J'ai eu l'occasion de nommer ce fils d'Abou- Maghrib (dans la province de Tdmesna), semblait
lezM p. aay de ce volume, et j'ai dit sa mort les mettre assez à l'abri de toute attaque pour
p, 389 qu'ils eussent peu de souci des souverains qui
H. d. B., t. H, p. rr, I. ii et ta, p. )"v, régnaient de l'autre coté du détroit. Faisons
1. 3 et 4, p, )"4, i. 7 et 8 (t. HI de la trad. observer, du reste, que ce renseignement a été
franç., p. 9tt, 93a et a36; voir aussi t. Il donné par un certain Zemmour, qui vint à la
de cette trad., p. 64t). A cette page 5&t, Ibn- cour de Cordoue en 35a, chargé d'une mission
Khaldoun donne, pour la prise et t'exécutton de par Abou-.Mans'our-'Aïca, prince régnant alors
Ma'bed, la date de 34), au lieu de celle de 3~o0 sur lés jBeft''HOMa<'at,et qu'il a pu amplifier un
qu'il a donnée p. t"v. peu la sollicitude héréditaire des descendants de
J. B., t. H. p. L 6 et 7 (t. IH de la Tartf pour la famine du khalife près duquel il
trad. franc., p. a3a).). était accrédité..

R-;Ke!-<!mc<M't-Me))!<<!tt,p.)~,).t9et 9p,p.)fv,t. ta et 13 (J. A.,t. XIII, p.3?<) et 878, 5'série).


LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 297
« dit Ibn-H'auk'al, j'ai rencontré Moh'ammed-ibn-el-Feth' surnomméEs-6'c/
K/Mf-Lt~aA~ («le reconnaissant envers Dieun), qui prêcha la guerre sainte
rnnnnnnice~nl- nnvnne nin" nmi 1. r.n"n ~q;n"a.

«contre lesBcrr'aoM~'aA;maisje pense qu'il mourut sans avoir pu réussir dans


fson projet, vu que peu de Berbers répondirent à son appel, étant retenus par
tia crainte de se donner un maître en le secondant3. En même temps, le
gouverneur de Sicile faisait aux Chrétiens une guerre qui, malgré le secours
arrivé d'Afrique à Palerme le a/t moh'arram 340 (mercredi 2 juillet q5i de
J. C.), ne se termina par une victoire décisive que le jour del'raj~A*, c'est-
à-dire le 9 dzou-'l-h'idjah (vendredi y mai o5a de J. C.). Si à cet envoi de
troupes en Sicile et au châtiment de Ma'bed on ajoute, d'après Ibn-'Adzàrî, [zân,
en
qu'El-Mans'our, 3~o, désigna pour lui succéder son fils Ma'dd, surnommé mrnë Ët-Mans'our

Abou-Temun', on aura tous les actes du souverain de l'W&~ inscrits scrits ~"s""
son successeur.
par l'histoire dans cette année. En-Nâs'ir jouissait sans opposition de le sa
!esa sa
conquête du Maghrib, ou du moins il ne trouvait d'autre résistance que l'In"
subordination de quelques tribus isolées, comme on peut l'inférer d'un court
passage de la description que donne El-Bekrî du littoral compris entre ?~g'~
et Ceuta.«Dans le port de MoMps,dit-il, vient se jeter une rivière au bord de
Klaquelleil y avait autrefois un château que les B~t-~oA'amm~et les Mss'-
~moM~adétruisirent en 3oa, et qui, reconstruit par l'émir-el-moumemn En-
Nâs'Ir, fut encore renversé par les gens de la même tribu en 3&o'\ r
En citant textuellement le passage où Ibn-Khaldoun dit qu'en 335 Ah'med-

Ces quelques mots sont une preuve sans ré- doun, Hist. d'Afr. et de Sicile, p. vf,L & &166
plique de t'erreur de nom commise par l'auteur (p. i6y et i68 de la trad. de N. Desvergers).
du A7aM'< et que j'ai relevée plus haut (voy. BMt. des Fa!'mM'<M,S i (B. d. B., appen-
p.99~). dice M au t. II de la trad. &anç., p. 5~o et 5&i).
On verra plus loin que Moh'ammed-ibn~et- Amari, S<or. dei MMM/M.di &'e~M, t.'II,
Feth' ne prit ce surnom qu'en 3 ~a. p. 9~3 et a~~i.
DMCr. S <tQ(J. A., t. Xm,p. 9i9. M& t. I,p.ffA,!in. ult., ap. ff-), 1.1.
3' série). Nous verrons plus loin que Moh'am- Le nom de ce successeur d'EI-Mans'our est
med-ibn-ei-Feth' fut renversé par Djouhar étrangement dëngurë par les traducteurs d'EI-
en 3&7 et envoyé & ~at~oMatt. Ibn-H'auk'al, K'aïraouani, qui écrivent (!iv. IV, p. to5) Abi-
qui a écrit en 366 ou 367, a certainement été à Bemin-Mah'ad, ce qui est d'autant plus stnguiier
même de savoir que le seigneur de .S«~'t'&M<~<!&qu'à la page suivante ce nom est écrit comme il
ne réussit pas dans son projet. doit t'être.
°
CAroNt~MeCaxfa&r., in Gregorio, p. A9 El-Bekrl, p. ).e, L i3 à t5 (J. A., t. XIII,
et 5o.–N-~)Mt7, t. VIII, p. f~). tbn-Kha!- p. 319, 5' série).

'Ibn-et-AtMrptace cette désignation de Ma'dd commesuccesseuren 34< (El-Kdmil, t. V-


VIII, p. )"y.
'5). ).
il. 38
298 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ihn-Rf~r-frt-ninfJ~m). s'étant <~<'hann~
ibn-Bekr-ed-Djodàmi, s'étant du <*Hmn
échappé f)n d'Isma'ïl, s'introduisit
camp f)*tsma'!t a')ntfnf))))ait MeM<d<
/)Mm/t
dansas sous un déguisement et s'empara de cette ville, j'ai émis des doutes
sur une assertion qui est à la fois vague et invraisemblable. Le même Ibn-
Khaldoun nous a montré, en 338, EI-FMId donnant à Fês un gouverneur
qu'il nommeMoh'ammed-ibn-el-H'assan.Cette autre assertion mérite encore
moins de confiance, car, dans la positionoù venait de se placer le prince edrî-
site, il se serait bien gardé, si Ah'med-ibn-Bekravait alors commandé à Fês,
de se priver du concours de ce serviteur dévoué des OMAÎADES, et d'ailleurs
cette ville, qu'Ibn-Khaldoun lui-même nous a représentée comme ne s'étant
prononcée en faveur d'En-Nâs'ir que quand il avait été reconnu dans tout le
Maghrib, aurait été la première à l'acclamer. Enfin, j'ai dit que Fauteur du
A~H'<'<!s attribuait à En-Nas'irlui-même la nomination d'un gouverneur de Fês
quand cette ville le proclama, et qu'il lui donnait le nom de Moh'ammed-ibn-
eI-Kheïr-ibn-Moh'ammed;il explique même, à ce sujet, la cause de la bien-
veillance particulière que les OMAÏADES avaient pour la famille Khazer'; et

UHi-'AM-et-H'aMm
faitremonter
cettecause faitprisonnier,
futconduità Médine
devantle
de bienveillance jusqu'aux premiers temps de la kha)ue'Othmân-ibn-'A<an".Phts loin, il ajoute
conquête arabe. f'Otbmân-ibn-'An'an(!e 3' kha- fAu nombre des prisonniers se trouva Ouezmar-
fufe), dit-il, s'étant attaché à son aïeul H'arb- fibn-S'aMab' l'ancêtre de la famille Khazer,
f ibn-H'aies'-ibn-S'ouiat-ibn-Ouezmar-e!- lireni, fet qui était alors chef des Maghrâouah et des
fiai avait fait embrasser l'islamisme, et lui avait vautres peuples zenâtiens. Le khanis 'Othm&n-
donne}e gouvernement desZenatst; aussi, t'a- fibn-'Aûân, a qui on l'envoya, reçut sa profes-
Tmitié et les bons rapports ne cessèrent jamais sion d'islamisme, et le traita avec une grande
"entre ses successeurs et les OMAUDES' Ibn- ffbienveiuanee. H lui accorda non seulement la
Khaldoun, dans trois passages, donne pius de fubertë, mais aussi le commandement en chef
détails à ce sujet il raconte qu'à l'époque de la fdesMag'trao!M!&.D'autres historiens rapportent
conquête* les Zendtah firent une vigoureuse ré- "que Ouezmar se rendit auprès de 'Othmân en
sistance que leur chef, Ouezm&r-ibn-S'ouiât, "qualité d'ambassadeur*.)?

&* kha-
f<M't'< p. e~,}. t3 à i5 (p. ~4 de tatrad. iat.p. ng de la trad. franc.). Merouàn
iife omaïade de Damas, était cousin germain de 'Othm~n-ibn-'Affân.
b H
s'agit nécessairement de ta première expédition, de celle qui eut lieu en t'an s~ de )'Mgire (6&'y-648
de J. C.).
H. d. B., t. t, p. tt~v, t. 8 (t. 1 de la trad. franç., p. igg).
Dans le passage précédent il t'a appelé Onezmar-ibn-8'ou)at et, en outre, il l'appelle ailleurs S'oulât-ibu-
Ouezmâr (M., t. tl, p.fF, 4 4 et 5;- t. III de la trad. franç., p. 337).
Ibid., t. I, p. )t"t. t&à à 16, et t. H, p. )*'F, 1. 3 a 19 (t. p. 3to, et t. Ht de )a trad. franç., p. 337
et338). ).

1* Le manuscrit de M. Beaumier dit H*a9' au lieu de H'efes', et Oarhtn au lieu de OMm4r. Ce H'arb-ibn-H'afm'-S'o"Mt, e[c.
serait donc frère du premier Khezer; mais celui-ci combattit dans les Mnpde Meicerah et par conséquent vivait en m. Or'Othman
fut khalife de a3h36; ce)a n'ett donc pa< possible. J'ai dit que ce fut S'onitt-ibn-Ouetmar qui-fut ez tetation Mec'Othmts; ce fut
donc le grand-père de H'arb.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 299
n'no4-
n'est ~a r""
lié on", .+:ML~
Ibn-Kbaldoun, qui jamais par ses assertions
antérieures, accepte
aussi le gouverneur nommé par Ibn-'Abd-el-H'alim cQuandIa'la, dit-il, eut
ff établisa puissance en Maghrib. il demanda, au souverain omaïade, de
n hauts commandements dans les villes du Maghrib pour les membres de sa
n famille, et obtint, pour son parent Moh'ammed-ibn-eI-Kheïr-ibn-Moh'am-
<tmed, le gouvernement de F~s Or, non seulement cette parenté devait être
excessivementéloignée, puisqu'elle se bornait à appartenir à la grande fa-
mille des Zendtah, dont les ~a~Af~oMaA et les Beni-Ifrenétaient deux branches,
mais on a vu que les chefs de ces deux branches étaient en rivalité, et quand
la'la l'emporta sur Moh'ammed-ibn-Khazer,comme je le dirai bientôt, il est
permis de se demander s'il est vraisemblable qu'il ait usé de la faveur dont
il jouissait pour solliciter et obtenir un gouvernement aussi important que
celui de Fês, au profit du petit-fils d'un chef qui était son rivai et qui allait
devenir son ennemi, si même cette hostilité n'était pas déjà déclarée. Je sa~s
bien qu'on prétend que ie prince maghrâouïen ne garda ce gouvernement que
pendant un temps très court, qu'il le quitta l'année même de sa nomination,
selon Ibn-Khaldoun~,l'année suivante, au dire d'!bn-'Abd-eI-H'aIim~,le re-
mettant à son cousinAh'med-ibn-~M-Bekr, pour aller, faire la guerre sainte
en Andalousie4.
La prise furtive de Fês par Ah'med-ibn-Bekr,évadé du camp d'Isma'u, tout sS~idet'hëgire
cet imbroglio des gouverneurs deF~, sont biffésd'un seul trait par El-Bekrî, (952~53
de J. C. ).
dans lequel onlit :ff Enl'an 341, quand Ah'med-ibn-Bekr eut obtenu la
per- Ah'med-ibn-
etmission de quitter E/-M!M<aAet de rentrer à Fês, H'assan-ibn-K'âcemluii Bekr

et remitle commandement qu'il avait gardé jusqu'alors~ et, ce qui est dignete 1 reçoit
gouvernement
de remarque, Ibn-'Abd-el-H'aumrépète à son tour, en parlant de H'assan-ibn- deFês.

Abou-'I-K'acem-eI-LouAta,qui avait été maintenu au gouvernement deFesS


par Meïçour s Mne cessa d'en être le gouverneur jusqu'à ce qu'arriva d'E~-
<t~<MA. Ah'med-ibn-Abi-Bekr, libre et comblé d'honneurs (L~Li~), à

'B.B.,t.n,p.fi',).6a8(t.tHdeia dit pas. Jos. Conde, qui a aussi copié le ~'ar-


trad.n'an~p.at3et9t&). t'as, place, de son chef, en 389 l'instant où
'7&N.,t.H,p.L8&io(t.mdeia Moh'ammed-ibn-eI-Kheïr-ibn-Moh'ammed, gou-
trad.frànç.,p.9t4). MfMMtr«e Fês, faisait la guerre sainte en Espa-
~'ar< P. <)°, L i5 & 17 (p 74 de ia gne. (7Hs<.<~eh <&)H!tM.de los ~f<:&.en Espana,
trad. lat. p. i ig de la trad. iranç.).). t. I,p. ~~ioet 44t.)
Ibh-Khatdouh prëtend qu'it lui remit ce N-Me~&oM<t~-Mem~ p. IrA, t8
gouvernement en ~xa/tte ~e /MM<eMaM! mais le à ao (Journal asiatique, t. XIII, p. 36 i, 5' sé-
Â'~ft'dans leqae} ii a copiëce passage, ne Je né).
38.
300 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ttqui il remit en 3&i le gouvernement, qu'il avait eu en main durant dix-huit
ffans, de 3a 3 à 3~i' Ces deux passages sont péremptcires quant à la suc-

K'art'ds, p. ef, i. 3 à 8 (p. 78 de ia trad. CMt&'emm:acAeMeen rebî-el-akhir 5~ Mais


lat. p. t i et i i de la trad. iranç.). On se les manuscrits présentent des variantes. Ainsi
rappelle qu'en effet ce fut en 3 a3 que les habi- celui sur lequel M. Beaumier a fait sa traduction
tants de Fes remirent à H'assan-ibn-K'âcem-el- française reproduit une copie de l'inscription où
Louati le commandement de leur ville, assiégée le nom du fondateur est écrit ttAh'med-ibn-AM-
par Meïçour, et qu'en 324 lors de la capitulation, fBekr-Sa'td-ibn-'Othmân-ez-Zenâti* Quant à
celui-ci n'osa pas le lui retirer. On vient de Ibn-Khaldoml, il prétend que Ah'med-Ibn-Sa'ïd-
voir que ie texte du A''a~'as donne, à l'ancien ibn.-Bekr est le nom qui se fit dans l'inscription
gouverneur de Fe~ qui reprenait sa fonction, le gravée au coin oriental du minaret construit
nom d'Ah'med-ibn-Abi-Bekr; quelques lignes en 345 EI-BeM avait donné deux fois le nom
plus bas, il donne son nom complet de la manière complet de ce personnage, et il est fort différent
suivante Ah'med-ibn-~M-Bekr-ibn-Ah'med- des trois noms fournis par les divers manuscrits
ibn-'Othman-ibn-Sa'ïd-ez-Zenâti, en même temps du jS7af<'f~ il l'appelle Ah'med-ibn-Bekr-ibn-
qu'il l'intitule le cousin(<~c .~t) de Moh'ammed- 'Abd er Rah~mân ibn-AM-SeM-ed-Djodami
ibn-ot-Khe'ù'-ibn-Moh'ammed-ei-Ifreni-ez-Zenâti'. a. J'ai constamment dit, avec Ei-Bekri, Ah'med-
Il est d'autant plus singulier qu'il donne ainsi sa ibn-Bekr, sans me préoccuper du reste du nom,
généalogie que, dans l'histoire qu'il a faite de la quoique je sois bien ioin de nier l'importance
mosquée du quartier <~M~'a&'aoMSHi~, il as- qu'il y aurait à fixer la généalogie de ce person-
sure qu'on lit sur la porte méridionale'' du mi- nage, ne fût-ce que pour éclaircir la parenté que
naret construit un siècle après la mosquée Ce Ibn-"Abd-eI-H'aUmet Ibn-Khaldoun prétendent
minaret a été élevépar Ah'med-ibn-Abi-Beltr- exister entre lui et Moh'ammed-ibn-ef-Kheïr, pa-
tAM-i'mea'&)t-~M-S<M-'0<)K&iS~ta-e. renté qui, avec les noms tels qu'ils sont donnés,
ZeMait. sa CUH~fMC<OM fut CON!MMCt!e est évidemment impossible, puisque le grand-
lundi' premier jour de la lune de redjeb ~4 et père de Moh'ammed se nommerait Moh'ammed,

<n'<'<h, p. et°, t6 et i~ (p. ~4 de ta trad. !at., P' l *9 de !a trad. franc.).


Letexte dit idLjUt ,~t, que j'ai traduit par «du coté du sud!) mais ces mots veulent dire aussi tda
"cAtë qui regarde la Mekke», et c'est sans doute pourquoi M. Tornberg a traduit «supra partem in parte ejns
KoneKteHcotiocatam. M. Beaumier, d'après son manuscrit, dit «sur la porte située à ia façade du coMt~ft))!.)'
!t y a là une petite errëur;)e i"redjeb 344 tombe un dimanche, correspondant auat octobre <)55. Le mois
de rebi-ei-akhir 345 comprend du dimanche 10 août au dimanche septembre 966 de J. C.
~'aft' p. f), L t5 à tg (p. 44 de la trad. !at.).
Beaumier, Hut. des «)MMf. <!MJMa~n&, p. 69 et ~o; in-8°, de I, 1860. Son manuscrit dit, paraît-il,
que le minaret fut commencé le premier mardi de redjeb 3& ce qui correspond au 3 redjeb. Cette différence est
légère en eUe-meme, mais comme il s'agit de la copie d'une inscription, elle mérite d'être remarquée.
Rtf)(.des E(!f&. (H. d. B., append. !v au t. II, p. 565, de la trad. franç.). J'ignore où Ibn-Khatdoun a puisé
cette version, que, du reste, it ne reproduit dans aucun des nombreux passages où il nommecet Ah'med.,Il!t
adopte soit une des versions du f<t)-< soit, le plus souvent, la version d'Et-BetrP*, seion l'ouvrage qu'il
copie.
E;e<& oMa'<-Memah'&,p. !rf=, ). ag et a4, p. )rA, 1. 9 et to (J. A., t. XIII, p. 354 et 36o, 5' série).

H. <i. B., t. H, p. f~. 1. )o (t. )Hde h trod. fmof p. ttt). Là, tommemnauteur, iUtttituteAh'mat cousindeMoh'~mmed-
tbn-e!-KhMr-ibn-Moh~ammed, et place la constructionda minareteti 3~.
JK<).,t.I, p. )v-, ). n,p. )v)", '7, p. )vF. t. ao.p. Wv.L (t.I, P. ''66, !)69,~o.t.HdelatnKL fMn{.,p
–Yoyetaua3ip.599,p.5&aet5&3decet.Hdc!atrad.).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 301
cessiondes gouverneurs et quant aux dates de leur entrée en fonction, mais
ils présentent, sous d'autres rapports, de véritables impossibilités.Comment ent
admettre, dans l'état d'hostilité où étaient les FÂT'mnEset les OMAÎADES, que
rue Explication!
à ce sujet.
El-Mans'our ait donnéla permissionà son prisonnier Ah'med-ibn-Bekr de
quitter E~-MaMto~pour qu'il allât, en 3~i, prendre amicalement, des mains ins

de H'assan-ibn-K'âcem, le gouvernement de Fês? Autant eût valu faire acte


de soumissionà En-Nàs'ir. Il est moins difficilede comprendre que H'assan
ait pu conserver, depuis la domination des OMAtABES dans le Maghrib, un
gouvernement qu'il avait eu si longtemps entre les mains au nom des FAT't-
M!TES. Mais ces deux points demandent explication, et voici comment, dans
mon esprit, ces diverses assertions peuvent être conciliéesavec les faits. Sui-
vant moi, Ah'med-Ibn-Bekr, prisonnier depuis 323, s'était évadé en 335,
comme le dit Ibn-Khaldoun, non pour se rendre à Fês sous un déguisement
et s'en emparer, commeille prétende mais pour se rendre en Espagne. Quand
vint, en 33y, la manifestation d'El-Fâdbl, et de tout le Maghribà sa suite,
en faveur d'En-Nas'ir, la conduite à tenir à l'égard de H'assan-ibn-K'acemne
laissa pas d'être délicate. Il avait été, il est vrai, le dernier à reconnaître la
souveraineté des OMAÎADES; mais.enfin il l'avait reconnue, et ses antécédents
lui créaient une de ces positions qu'on n'ose guère ne pas respecter. Élu
en 3a3 par les habitants, dans des circonstances difEciIes,il avait soutenu
tous les efforts de l'armée fât'imite avec un courage et une habileté tels, que
Meïçourfut obligé de renoncer au siège pour recourir à une capitulation,
dont une des conditions fut que le défenseur de la ville en garderait le com-
mandement et, depuis dix-huit ans, ce commandement était entre ses mains.
Voilà pourquoi, après la proclamationdes OMAÎADES dans le Maghrib, H'assan
conserva le gouvernement de Fds, comme cela résulte des récits d'El-Bekr!
et d'Ibn-'Abd-eI-H'aImt. On m'accordera facilement que le khalife d'Espagne,
désireux de confier cette ville importante au dévouement dAh'med-ibn-Bekr,
ait pu négocier avec H'assan en 3&i, commeMeïçour avait capitulé avec lui
en 3a& au nom du khalife fât'Imite, et que soit intervenue une transaction
par suite delaquelle H'assan remettrait son gouvernement au favori du prince
omaïade.Ainsi s'expliquerait la remise amiable qui eut lieu en 3&i, au dire
des mêmesautorités. Maintenant,~ si considère la position d'Ah'med-ibn-

d'Ah~ senomme-~ t. IHde satraduction


tandisq~etegrand-père de}'& B., p. 9<4).)..
ouAh'med,
rait 'Abd-cj~Rah'm&n, oa 'Othmân, MaiscequedémentsuOisamment
!atardive
commet'a déjàremarqueM.de Slane(notei, acclamation
d'EnNâs'irà Fês.
302 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Bekr, dont le grand-père était déjà l'ennemi des Lcn!s)TES,
Ecn!s)TES,qui, dès 323,323
s'était emparé de Fêsau nom des OMAÏADEs, dont la fidélité avait subi l'épreuve
d'une longue captivité à E~A~MA, on s'explique très bien qu'il revint à T~s
comblé d'honneurs, comme dit IeÂ'ar<'< puisque, dans mon hypothèse,
c'était à Cordoueet d'En-Nas'ir qu'il recevait ces témoignages de gratitude, et
non de la famille dont il avait toujours été l'ennemi.
Guen'e J'ai dit qu'au commencement de 338 les He?n-AfoA'a??MM~ avaient détruit
.) l'occasion
de Tet'aouan.
la ville de ?~'<MM~M.Troisannées s'étaient à peine écoulées, qu'ils regrettèrent
cet acte irréfléchi et se disposèrent à relever de ses ruines une ville qui,
développée, viendrait peut-être un jour compenser la perte de Tanger. Hest
permis du moins de croire qu'on leur prêta cette pensée, car les habitants de
Ceuta, ayant eu connaissance de leur projet, se récrièrent vivement, préten-
dant que la nouvelle ?e<'<MM~M nuirait à la prospérité de leur ville et lui enlè-
verait tous ses avantages. En-Nas'ir s'empressad'y envoyer un corps de troupes
sous les ordresd'Ah'med-ibn-Ia'la 2. Ce général arriva à Ceuta en 3&i, et
expédia au gouverneur de ?~p<~ une dépêche par iaquelle le souverain
espagnol ordonnait à H'omeïd-ibn-tes~el, commandant de cette placer de se
rendre à Ceuta avec ses troupes et d'aider Ibn-Ia'la à combattre les Beni-
MbA'anMtM~. Lorsqueles deux corps d'armée eurent eSectué leur jonction, 'Ali"
ben-Mo'adz, que H'omeïd avait envoyé en mission auprès de ces Edrîsites, les
décida à sortir de T~aoM~età livrerleurs fils en otages à l'Emir des croyants.
Ah'med-'ibn-Jala retourna alors en Espagne, emmenant avec lui H'assan-ibn-
Ah'med~eI-F~dhl-'Ibn-Ibrâhîm~ibn-]~oh'ammed et Moh'ammed~-ibn-'Aïça-ibn-
Ah'med-ibn-Ibrâhîm,Ils arrivèrent à Cordoue le Qredjeb 3~1 (mardi 3o no-

Ala page citée note i de la page 3oo. Le Ei~Bekr!, à quij'emprunte tout ce récit, ne nous
manuscrit sur lequel a été faite la traduction dit pas depuis quelle date.
française parait présenter ici quelques légères Et-BeM, p. ))" L 18, a p. )ft, L 6 (J. A.,
différences avec ie texte publié par M. Tornberg. t. XHI, p. 366,5'sërie). Le texte dit ~~Jt
Quand Hm-KhaMonn représente Ah~med- samedi o passe de re
(_).& (jy~.
ibn la'ia ajiant imposer aux Béat Me&'<:Mm~ tdjeb.~ Je crois que ~JU est sons-entendu, et
l'obligation de démanteler la forteresse de Te- qu'il faut dire le neuf au lieu du dix, comme a tra-
je ie soupçonne de confondre Une par-
~<tOM<!tt*, duit M.de S!ane,qui a admisqu'on devait tire ttneuf
tie des événements de 338 ayec ceux de 34t ff~'oMM passësN. Quoi qu'it en soit de ce détail,
que je raconteici, il est bien certain que ni!e g nUe i ne tombent
Nous apprenons ici, en passant, que H'o- un samedi, et qu'il y a là une petite erreur d'EI-
meM-ibn-Ies~elétait gouverneur de '<Mj:< mais Bekr!. B<tMM, 1.1, p. f)~ I. i 8, à p. f)~ i. a.

~.<f.B.,t.t,p.fA-),). ti etta (t.I!<ieiatr.)d,fran{.,p. t48).


LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 303
t 'f D\ rt i il f)J
vembre g 5 de J. C.). On voit que ces deux otages étaient l'un fils, l'autre Humiliation
ftesEdrisitcs.
petit-fils d'Ah'med-eI-FâdhI, ce qui montre comment En-Nàs'ir traitait le
prince edrîsite qui lui avait donné de si grandes preuves de dévouement,
et auquel il devait le pouvoir qu'il exerçait présentement dans le Maghrib.
En présence des EMÎsiTES,dont l'abaissement semblait être ridée fixe de
la politique de l'Espagne dans cette région, se trouvaient trois familles indi-
gènes, dont une grandissait incessamment,en mêmetempsque l'importance des Progrès
des
deux autres déclinait à vue d'œil. La première était celle qui avait pour chef
Beni-)fren.
Ia'la-ben-Moh'ammed; les deux autres étaient celle d'Ibn-Abi-'l-'ASah, dont
les fils n'avaient pas su relever la position que leur père avait conquise et
perdue, et celle des Khazer. Ibn-'Adzâri, après avoir fait le récit de la prise
de possessionde Tdhart par les Maghrdouah,ajoute «Ensuite les affairesdes
Khabitants se brouillèrent
(c.~ J~)~) t-J~e! ~-), et la'Ia-ben-Moh'ammed-
Kel-Ifreni-ez-Zenatis'empara de cette ville, dont il garda la possessionjusqu'à Us enlèvent
« ce qu'il en fut expulsépar Djouhar, k'aïd des FÂT'miTES, en 3&7 Non seu- aux Tâhart
Magr~ouah.
lement les causes de cet événement sont indiquées en termes trop vagues
pourqu'on puisse les entrevoir, mais, en outre, l'auteur ne donne pas lat
date de cette dépossession des Beni-Khazer.Cependant, comme nous savons
qu'en 3&o Tdharlétait encore entre les mains d'un petit-fils de Moh'ammed-
ibn-Khazer, et comme nous verrons en 3~a le chef des Mog-AraoMaA aban-
donner pour toujours le parti des OMAÎADES, on peut conjecturer, avec grande
vraisemblance, que ce fut en 3~)i que la'Ia s'empara de Tdhart. Vraisembla-
blement aussi, Moh'ammed-ibn-Khazerse plaignit sans succès de cette usur-
pation, et ses instances duraient encore quand surgirent les événements dontt
je ferai le récit sous l'année 3~t3. Pendant que le Maghrib était en proie
aux agitations qu'engendrait la rivalité des chefs zenàtiens, le trône des5
Z~<MM~< changeait de mains.'Abd-AMah-Abou-'l-Ans'âr-ibn-Abou-R'ofaïr- · Berr'aouatah.

Iah'med-ibn-Mo'àd-ibn-S'âlIh'-ibn-T'ar!fmourait en 3 ~i, après un règne pai-


sible de quarante-deux ans, et avait pour successeur son fils Abou-Mans'our-
'Aïça, qui n'était âgé que de vingt-deux ans et qui devait régner vingt-sept
Sat&),1.1, p.f.t, 5 à t7.– PoM-!a N-~< o~-Mema~, p. )fv, 8
dépossessiondela'Ia parDjouhar, cetextedit an (J. A.,t. XIII,p.378,5'sëne).–Batiut",
''en~)'4~,etj'ailufen~t=<xN;jejust!<ieraip!us t. l, p. f~, L 8 à tt.t~ot're desB~et'
loincettecorrection. t.I,p.~v,6a8(t;ndetatrad.&ane.,
Demtoutterëcit deZemmonr,Ibn-'Adz4r!
éent'Aftr-Moh'ammed-ibn.Mo'Mz ). to)aulieude
(ip.H~)",
R'pfaMab'~ed-ibn-Me'ad;mais4 hpaget)" 1.t8, il avaitécrit~c(R'efatr), commeon)etrouve écrit
dansEt-BeM.
304 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ans*.
ans'. Son
bon n~.rp-fn mnnrant iui
père, en mourant, Im avait f~nnmtnanf)~f!o
recommandé de futturof
cultiver l'amitié du
souverain de l'Andalousie~,conseil héréditaire dans cette famille, s'il faut en
croire l'ambassadeur Zemmour, qui assure que, dès Fan y6, quand S'âlih'-
ibn-T'ârif partit pour l'Orienta laissant le commandement des Berr'aoudt'ahà
son fils EI-Ias, il lui fit la même recommandation4. AIrsi, depuis le Rffjus-
qu'au fond du ~i~An~, En-Nâs'ir ne comptait que des populations soumises
ou amies.
Réduit à la possession de l'7j~M:A, El-Mans'our restait plongé dans une
inaction dont je me suis déjà étonné. On dirait qu'il avait épuisé toute son
énergie dans la rude guerre qu'il avait faite à Abou-lezîd pendant les deux
premières années de son règne. En dehors des quelques faitssans importance
que j'ai signalés, les historiens se taisent sur lui. On cherche vainement dans
leurs récits une ligne qui témoigne de sa résistance aux envahissementsde
l'Espagne, et lorsque le nom d'El-Mans'our revient sous leur plume, c'est à
l'occasiond'une partie de plaisir que fit ce prince et qui lui coûta la vie. Dans
le mois de ramadhân 341 (du jeudi 20 janvier au 18 février g&3 de J. C.), il
sortit de A~tms'oMnaA pour aller se divertir à Djeloula.Il était accompagné de
Maladie
sa concubine K'adMb~, qu'il aimait éperdument, et d'un certain nombre de
r. ses familiers. ur-
pop
d'Et-Mans'our.
Après"1-1-
quelques jours passés
rw. dans ce lieu de délices, ils furent,

p. iag). tbn-Adzar~ et Ibn-Khaldoun ont K'orân à son fils E!-Iâs (ou laça'), et lui fit pro-
copié en t'abrégeant le document fourni par El- mettre de ne le promulguer que quand u se sen-
Bekri sur l'ambassade de Zemmour; cependant tirait assez fort pour ne craindre aucun danger.
ils ont dû avoir une autre source à leur disposi- Ce fut alors, en iy6, et après avoir gouverné
tion, car, sur quelques points, ils rectifient ou son peuple pendant quarante-sept ans qu'em-
complètent ce document. ployant un procédé renouvelé de Lycurgue, il
Ibn-Khaldoun nous apprend qu'il fut tué partit pour l'Orient, promettant de revenir sous
en 368 dans une bataille contre les S~M/MM~t. le règne du septième successeur de sa dynastie'
(H. d. B., t. I,p. fvA. L ta à 5; t. 11 de ta Il va sans dire qu'il ne reparut pas, et qu'on
trad. n'anc., p. i3t.) ignore la date de sa mort.
Et-Bekr!, p. tfv, 1. ia et 13 (J. ~t. XIH. Et-Bekr!, p. tfo. tg et ao (J. t. XIH,
p. 378, 5' série). p. 3y4, 5' série). BsM)~ t. I, p. ffr, 7.
°
S'atih', après avoir formulé un code religieux Lj~~veut dire "branche", et Fon avait
qu'il disait, comme tous ses prédécesseurs, avoir sans doute ainsi nommé cette femme pour faire
reçu de Dieu lui-méme, 1 enseigna
-iJ-- ce nouveau allusion à la .t"
-o- souplesse de sa taiuë.

C'est Ibn-Khaldoun qui nous fait connattre cette durée__1_' .1_-


du règne de S'a)ih'(K d. B,, t.I.p.fye.i. t?;
1.11 de la trad. franç., p. 137). On ne la trouve indiquée ni par Et-Bekrl ni partbn-'Adzâr!.
Et non de son septième successeur, comme le iui fait dire Ibn-Khaldoun A ta page ci-dessus citée. AboH-Man-
s'our-'Aïça fut ce septième prince à partir de T'arlf, comme le dit Ibn-Khaldoun iui-meme (t. p, fvv, t. tej
–t. U. p. i3o).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 305
< i i i- <
a leur retour,assaillis par une bourrasque de pluie et de neige que chassait un
vent violent, et rentrèrent transis de froid à 2~-MaMs'oMn~. Ilsavaient tellement
souffert dans ce trajet d'une petite journée, que la plupart de ceux qui accom-
pagnaient le prince moururent. Quant à lui, il tomba malade. Tous les secours m's
de l'art furent inutilement employés: il succomba le vendredi 28 chaouâl U~) S~nor!.
3~)i (< 8 mars g53 de J. C.), après un règne de sept ans et quinze jours,.,ààâ
i'age de trente-neuf ans'. Les symptômes de sa maladie n'avaient pas pris )ris
tout d'abord un caractère alarmant, car, Il--bien que .w. i! avaitfait la
déjà malade, ~IU.I(J
C~-OM~M d'tbn-H'ammad* (J. t. XX, raoudni disent quarante ans; et nous savons, en
p. 5o), 4' série). E/mt7, t. VIII, p. enet, par Ibn-Khallikân que quelques auteurs
). f) et to' Ibn-KhaHikan, n° tv de t'ëdit. placent la naissance d'Et-Mans'our en 3ot. Quant
Wustenfeid, fasc. ),p. !)~y,7 a to"(t.Ide)a à la durée du règne, à l'exception d'Ibn-Khalli-
trad. angl., p. aao). Ët-Makin ~Mi.M)'<:c., kan, à qui on fait dire sept ans et six jours, tous
iib. IH, cap. iv, p. 399, t. 96 a 3o. BaMH~ s'accordent à un, deux ou trois jours près, et
t. l, p. rrq, L 3 à 5. Abulfedas ~)t)M/. mM~- Ibn-~Adzar! donne avec une exactitude rigou-
lem., t. 11, p. /<58, lin. ult. Abou-'t-Mah'a- reuse sept ans quinze jours. Ils sont unanimes
cin,FM-~o(</o«m, t. II, p. fc~, 1. t et a, et pour démentir Ibn-Khaldoun, qui prétend qu'Ei-
p. FP-, 1. 6 et y. Et-R'aïraouam', NM(. Mans'our mourut le 8 ramadhan 34i* (jeurli
iiv. IV, p. io5 et io6. ibn-et-Athir, 27 janvier n53 de J. C.). M. Silvestre de Sacy
E!-Ma)dn, tbn-'Adzar!,Abou-'i-Feda, s'accordent avec tous les auteurs, a fixé la mort d'EI-Man-
à faire mourir El-Mans'our à )'age de trente-neuf s'our à la fin de chaouâl 34 (mars a53 de Jé-
ans; Abou-'t-Mah'âcm
ans; Abou-'t-Mah'âcin(p. ~~j< 1.
(p. ~jc, I. 8) etEt-K'a!-
8) et Et-K'aï- sus-Christ).).
sus-Christ).

M. Cherbonncau dit «vendredi, dernier jour de chaoua)')!lann$~ I~_ nnl. in ne suis nna
et je na cnic convaincu rtrtn
pas rnnvninrn~ son Invin
que ann texte e'nxnrirnr.
s'exprime
exactement ainsi, carcehnd'ibn-KhaHiMn, puMié par M. de Siane, dit (p. )!)", t. ao) ~t j~
Jt~ .t.~j
que M. de Slane a traduit (t. f, p. aao) par ~vendredi ao chaouâl SAt.a Or, c'est le a8 chaouâl qui tombe un
t'eM~'et!); la traduction serait parfaitement fidèle en disant ttvendredi fiu de chaouâl 3~)," et ['on n'apporterait
aucun trouble dans le catehdrier. Ibn-H'ammad 6xe la' durée du règne à
sept ans <K);-Mptjours.
Aiameme page, iSAa't, itraconteia partie de plaisir et ses suites; à la page )"v)=, 1. t a i3,i) il entre, sur
de traitemeut prescrit par tes médecins, dans des détails qui ont été reproduits par Ibn-Khallikân, et que je sup-
prime. tt rësu)te< ces détails qù'Ei-Mans'our serait mort d'insomnie, comme le dit aussi Et-K'aïraouani.
A la ligne ao de la même
page, t'auteur dit qu'El-Mans'our avait règne sept ans et six jours. Le texte publié
M. de Siane(p.
par )!p,). a)ditanssi ~Lit A~< et comme tbn-Khattikàn, avec tous les auteurs, a place la
mortd'E)-K'âiem an t3 chaouâl 334, iten résulte que les divers manuscrits ont omis le mot
~Lc, cf qui, dn
reste, placerait la mbrfd'fsma'ï) au BQ chaouât 3~) mais alors il faudraitdire samedi 39 chaona) Ml.
~~Cxeia durée du régner sèpt ans et eeixé comme le font~ussitbn-et-AthiretAbnu-'t-FedA.
Seui.H fixe la durée du règne 4 sept ans et <&<Mptjours.
?<<. ~<'Mt'tm.,Sm(N. < t, Il de la trad.f)an{.,p.5~<).– Peut-être !bn-Khatdoun
nousdonne-t-iHa.sttns s'en douter, )a date dela partie de plaisir qui coûta si cher à Ei-Mans'our. On pourrait
d'autant p}us;te croire que, dans un autM passage, cité textuellement par M. Neë[ Desvergers, sans dire
auquel
des;t)uvrages .d'tbn-~hatdoun )) t'emprunte, cetui-ci place la mort d'Et-Mans'our à la Sn de ramadhân (J~.
~La.~) dépannée 3/;t(H;'s(. <aSt'ct'<e, p. 169, note 86).
EtyMc <~ <a f~jMH des Dt-MMt, t. I,p. cct.xxvu, ia-8°, de n. H.. )838.

~ajonte:tte ftou,
'on, 6p!on dautMs, en 33o,H et commeon ne trouve
~)bhd'MtM),mS99,<ercommeon nuHepartcptte date reproduite,
netMMcnuHeparte~~ on on pourrait croirequ*un
pourraitcroire qu'un manuscrit
mar
mol &tit i'tttm))4ch<de
ttm))4cMde tire <!&)'~eOc 3~ans.))Et-Mtns'ONr succomba,seloniui,&
)ire<!a)'a~eOe3oans.t)Et-MMS'ONrsmeomba,tetonit)i,a une aNtetiondu foie.
uneafTMtiondNfoie.

U. 39
306 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
prière le jour de la~<ë
!a~<ë du F~'r' (J~d) <~c), qui clôt le jeûne du ramadhân.
Son filsAbou-Temîm-Ma'addrécita la prière sur lui 2, et il futinhumé dans son
palais de ~'a&fa~.Les historiens s'accordent à vanter son courage. Nousl'avons
vu en donner de nombreuses preuves dans la guerre acharnée qu'il eut à sou-
tenir contre Abou-Iezid.Ils s'accordent aussi à vanter son éloquence, la clarté
de son élocution, la rare facilité avec laquelle il improvisait et, ce qui est plus
important, sa justice envers les ra'ïas ainsi que son zèle à les soulager des
charges vexatoires que son père avait fait peser sur eux\ J'ai déjà dit que
J'apparente insouciance qu'il montra dans ies quatre dernières années de son
règne me paraissait inexplicable; peut-être des documents ultérieurs jetteront-
ils quelque lumière sur cette singulière contradiction de ce prince avec lui-
mème. Mais quand on songe qu'El-Mans'our avait reçu de son père, en 334
un royaume réduit à une seule ville étroitement assiégée, et qu'en 3h sa do-
mination était bien établie depuis la petite&<e jusqu'au pays des .S'a~aA
inclusivement, on ne peut refuser à ce, prince la gloire d'avoir sauvé d'une
ruine imminente la dynastie dont il n'était que le troisième représentant, et
d'avoir, par ce seul fait, joué un r6!e important dans les hautes destinées ré-
servées aux FAT'tMtTES.
IV.Et.-Mo'.zz- El-Mans'our laissait dix enfants, cinq garçons et cinq Elles' Son fils Abou-
Et-]
L'Di"-ALLA,
Tem!m-Ma'add,plus connu sous le nom d'El-Mo'izz-LIdm-AIlah
Temiû
(cr quiexalte la
religion
:e!igio de DIeu~), qu'il avait désigné, lui succéda.Né àN-AfaMMAle lundi
10ramadhân
10 ramaanan <)ig"~ao septembre <
3iQ'' (a6septembre o3i de J. C.), il avait vingt-deux ans

'B<tMK,t.I,p.~f<),Laet3. K'airaouâni, HM<o:rede f~/f~Me, p. to6.–Ce


Ett-JVo~'OMM, t. II, p. ~F, t. 5. dernier auteur et Et-Makln n'indiquent que l'an-
~m~ t. VIII, p. t. 9. –Et-K'aï- )ï- née de la naissance d'Abou-Temim; Ibn-e!-AtMr
raonâni, p. io5. Ibn-KhatiikAn dit à 1- et Abou-'t-Feda précisent le t i ramadhân 31g
.~aMMA (fasc.j, p. j~y, ). tg). Ibn-Kbatiikan et Abou-'t-Mah'acin, plus précis
jEH-AM~MMt, t. II, p. ~f, I. 6 à 8. encore, disent le lundi tt ramadhân 3tg; mais
~'t!Vo<o!<mj t. H,p. t"~F,I. 9. cette date tombe un mardi; c'est pourquoi j'ai
°
El-Kdmil, t. VIH, p. t~A. i. 7 .a 10. adopté la version d'Ibn-'Adzari, qui dit, avec une
!bn-Kha!)ikan, n" vfy, fasc. vm et )x, p. ))v, v exactitude complète, !e fMt~ti o ramadhân 3 g.
lin. utt. E!-MaMn', ~Mf. sarac., p. 233, 3, Je dois maintenant expliquer comment M. Qua-
). 3t à 87. –BmaM, 1.1, p. of,). )3 et t3,
3, tremère a été entratné à dire qu'Abou-Tenum-
p. fft, L 10 et il.– AbuiMa* ~MH<!<. KttM-
t. Ma'add vint au monde le i5 ramadhân 317, et
/MM.,t. H, p. 53&, L 10 et 11. Abou-'t-Ma-a- equ'i) était âgé de vingtrquatre ans quand i!
h'âcin, EM-~Vo~oMNt,
1
t.1 !I, 1-p. i~L 5. Et-
!t- "monta sur le trône'o Il est très vrai qu'tbn-e~
i_

itditqu'i)mot)ruten365,àragedeq)]arante-sixans;i! admetdoncbienqa'itnaquiten3tf).
''J./l.,t.I!,p.4otet&03,5''serie.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 307
'1 ~l
quand il monta sur le trône. H se mit aussitôt à i'œuvre, apportant un soin
assidu aux affaires de l'État, y faisant sentir un esprit organisateur, et,
le dzou-'i-h'idjah (lundi 25 avril g53 de J. C.), après avoir consacré plus
d'un mois à établir l'ordre dans les diversesbranches de l'administration, il fit
introduire en sa présence et reçut, assis sur un trône, les grands de FÉtat et
une foule d'hommes du peuple. Tous ensemble ie saluèrent khalife et rappe-
lèrent du nom d'Ei-Mo'izz-Lidm-AIlah C'est là ce qu'Abou-'i-Mat/acin ap-
peHe le renouvellement de son investiture2. 11ne témoigna aucune affliction
de la mort de son père. Bientôt, en moh'arram 3~a (dans la première quin- 3Aa(Ie)'hej}irG
zaine de juin ()53), on vit arriver à N-~ams'OMn~EI-H'assan-ibn-'AH,qui ve- (953-9~
deJ.C.).
nait solliciter pour son fils Ah'med ie gouvernement de la Sicile, et le départ
d'El-Mo'izzcontribua sans doute à la lenteur de la réponse, qui se rit attendre
jusqu'en 3~3~. Le nouveau souverain partait pour faire une tournée dans ses
États, visiter tous les points importants, s'enquérir de la manière dont les
affaires publiques y étaient traitées, et nommer au gouvernement des diffé-
rents districts des hommes dont la capacité et la-vigueur lui étaient connues*.
Ce fut ainsi qu'il confiajB<~<M à son affranchi K'aïsar, dont la fermeté méiée
de douceur ne tarda pas à gagner les cœurs des Berbers et à rallier les popu-
lations ~m
mnuus s'étaient HtU)gnees".i-jnme[
qui semietu éloignées~.En même temps, ilil pénétrait
ne temps, dans MM~s,
pénétrait dans re-
r~Mt~s, re- Expédition
dansFAuras.
Athlr, dans un passage', dit que ce prince avait F/m!~ t. VIII, p. ~p, i4 et i5.
vingt-quatre ans à son avènement au trûne; mais Ibn-Khatlikun~, n° ~v, fasc. vm et tx, p. )~,
.c'est une erreur qu'il rectifie plus loin, à la page ). t5 à 18. –Abou-'I-Mah'acm, t. 11, p. ~~)~,
que j'ai citée ci-dessus. Abou-'I-Fedâ a copié t. 3 et 10. Et-K'aïraouâm, p. ioC.
mot à mot les deux passages d'Ibn-et-Athir, et t. 11, p. Ff), I. 3 et 4.
FM-~Vo~'OMM:,
M. Quatremère, qui-n'a consulté, dans Abou-'i- Ei-K'aïraouâni (p. 106) s'exprime avec peu
Fedâ, que celui des passages où l'àge est inexac- d'exactitude en disant d'El-Mo'izz tfH fut pro-
tement donné, en a déduit fautivement la date "ctamë en chaoua), d'autres disent en dzou-'i-
de là naissance. Seulement je ne sais pourquoi ffh'idjah3&<
il dit le ~MMMe raniadhan, et surtout je ne m'ex- Il était d'ailleurs naturel que le nouveau kha-
plique pas comment, pour justifier sa date du tife prit le temps de rëQëchu' sur un acte de cette
i5 ramadhân 317, il renvoie à Ibn-Khaiiikân, importance.
à Et-Makin et à Abou-'i-Mah'acin, qui, tous trois, Ihn-Khallikân, fasc. vin et fx, p. )), 1. 18
placent en 3iQ la naissance d'Abou-Temim- a ao.
Ma'add. Dureste, a ia fin de son travail, M.Qua- tbn-Khaidoun, ~Miotre des Fsi':m!'<Mj x)[
trëmërerectuie son erreur, et place la naissance H. d. B., append.
a u au t. n. de la trad. franc.,
d'Ei-Mo'izz au i t ramadhân 3 )n °.
t'Ei-Mo'izzauitramadhân3)f)°. °: p.S~a). ).
p.5~a).
n VJ,V:.<t.i."J: a~ 'TTÎT"- .u: u It n
'N-~)tt;,t.Yni,p.t"F,i.i6.
Ahntfeda: Annal. MMxtem.,t. H. p. 46o, ). 6. J'ai cité t'autre passage ci-dessus.
'J.t.IH.p.aoA,3'S(;rie.
dit le ~maMete 7 dzou-')-h'idjah mais si ce fut un dimanche, i[ faudrait dire 6
dzon-'i-h'idjah.
39.
308 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
fncf de tousles nn~nntftits
mécontents, ftet narmnratt~n
fuge f!f tnns)f*R parcourait en tn)l<!
tous e~nasens <*f
ce maaatfflf
massifde mnntanrtxte
montagnes,
où non seulement il reçut la soumissiondes ~Mt-~m~m et des Me/~a, deux
fractions des NooM~A'1 restées jusque-tà insoumises, mais, ce qui était bien
.o)i'ami)jC~)-
plus important, Moh'ammed-ibn-Khazervint en personne demander l'aman et
ibn-Kbazer
revient
reconnaître l'autorité d'El-Mo'izz~.Ibn-Khaldoun confirme ce grave événement
!)ux!)t'imi~es. dans les termes suivants ffEn l'an 342, EI-Mo'izzpénétra avec une armée
tfdans l'~Mf~s, parcourut cette montagne en tous sens et accueillit la sou-
etmissiondes ~m-~at~m et des Melîla, tribus haouâriennes. H agréa aussi la
s soumissionde Moh'ammed-ibn-Khazer, qui, depuis la mort de son frère
ttMa'bed, n'avait cessé d'Implorer sa grâce Cette dernière assertion, qu'lbn-
Khaldoun ajoute aux lignes qu'il emprunte manifestement à Ibn-el-Attnr, pa-
rait d'autant plus hasardée qu'elle est démentie par lui-même, comme on va
le voir. J'ai dit que la'Ia-ben-Moh'ammedavait enlevé Tdhartaux M~/H~OMa/t,
et j'ai supposé que Moh'ammed-ibn-Khazer adressait au souverain nrnaïade
de vaines instances pour obtenir ia réparation de cette usurpation; mais un
coup bien plus sensible devait être porté au chef des M~r~Ms/t et lui faire
prendre une de ces résolutions sur lesquelles on ne revient plus. Nous savons
qu'en 3&i H'omeîd-ibn-ïes'el était gouverneur de ?~s. C'est donc à la fin
de 3~ti ou au commencement de 3&a que dut avoir lieu le changement de
gouvernement de ce transfuge, devenu le fidèle serviteur des OMAÏADES. KËn-
crNas'ir, dit Ibn-Khaldoun, fit choix de H'omeîd-ibn-ïes'el pour gouverner
Ky/emc~M~ et le pays qui en dépend; il confia, en même temps, le gouverne-
Comme
Comme leditaussi
le.dit Ibn-Khaldoun
aussi Ibn-Khaldoun < d.
(H. <<.
B.. (~M<.
B., f~Mi.de
~ef~/r.. iiv.IV.n.
l'Afr., liv. i 06
IV, p. to6). Nousver-
Nous ver-
1.1, p. ).v, 1. 20, et p. )v\ L 18 et tf);–t.! 1 rons, dans un instant, que ce ne fut pas par re-
de la trad. &anc., p. 1~0 et 9~5). pentir mais par un motif de jalousie que le chef
N-~tm~ t. VIH. p.~vf, 1. i6 à aa.– des Mag-MoMa/t revint aux FÂT'mrrEs, et c'est
Hm-e!-AtMr place ces événements en3&6,et, Ibn-Khaldoun mi-même qui nous le dira.
bien que cette date soit écrite en toutes lettres fbn-Khatdoun, dans un passage où il avait
dans le texte imprimé, je pense qu'elle a été co- eu l'occasion de résumer l'historique de la fa-
piée dans un manuscrit où on lisait f)'~ et non mille de H'abbous, avait déjà dit, en parlant de
pas f)~, erreur si facile a commettre en lisant H'omeïd-ibn-Ies'el "H commanda même à
ces chiffres.On en a la preuve par Ibn-Khaldoun, ttï'<em<:e/:au nom de la dynastie omaïade. Après
qui a emprunté ce passage au X<tM!7(voy. la "sa mort*, son fils les'et-ibn-H'ome'td lui suc-
note 3 ci-dessous). "céda. Et-Modbaner-ibn-AM-'Amir, étant
7~.f!esFat't'Mt., §xn (H. d. B., append. n f passe MajAnA, donna les'et-ibn-H'omeïdie
en
au t. Il de la trad. franc., p. 54t et 54it). "gouvernement de S«~'t7m~c<t, fait dont nous
Et-K 'aïraouani place aussi cette expédition en 3 &
Et-K'a)raouanip)aceauiisicetteexpëditionen3&3 a 9ffparlerons
parlerons aiUeurs'
aiUeurs') Ce passage est.importar
Cepassage est important,
Très malheureusement,la date de cette mort ne nous est donnée nulle part, à ma connaissance.
~7.< B., t. i, p. )tv, 1.5 à 8 (t.1 de la trad. franç., p. a6o).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 309
ftment du Afog'/m'6
!g'/m'6à ta'Ia-ben-Moh'ammed.Jaloux de voir une telle distinction
tfaccordéeà son rivai, Moh'ammed-ibn-Khazerembrassa de nouveaule parti des

en ce sens qu'il sert à redresser une erreur grave


qu'à cette date dut être remis le gouvernement
commise par Ibn-Khaldoun lui-même; car, lors- de St'~macaA, comme d'ailleurs le dit tbn-
que l'auteur arrive à parler de cette remise du Khaldoun dans le premier des passages que je
gouvernement de &t7macs&, il s'exprime ainsi viens de citer. A propos de ce Ies'el-ibn-H'o-
"Débarque en 388, Et-ModhaiTerenleva le Ma- meïd, M. de Slane dit qu'Jbn-H'auk'a! en fait
"g'Af:'&aux Be)M-&7iaMr,occupa Fe~ mention* Le savant traducteur se trompe, et
fH'omet'd-ibn-Ies'e!, qui avait quitté les Flï't- c'est à lui-même que j'emprunterai le passage
"HMs pour passer aux OMA')ADEs, reçut alors de suivant d'Ibn-H'auk'a! Quand je vis autrefois
"iui le gouvernement de ~'t'/MapaA') Or H'o- ffOM~s/~H cette ville appartenait à H'omeïd-ibn-
meïd-ibn-Jes'e!, qui fut nommé gouverneur de Ties~)~ Nous savons qu'Ibn-H'auk'at parc3u-
?'M/Mf;en 3i 9, était certainement mort en 388, rait ie pays des Ben-'MMat'a/ten 34o, et l'on peut
et ce fut à son fils 7<M'e<AM-H'omeïd-ibn-Ies'el croire aisément que ce fut dans le même voyage

H.< B.,t.H. p. ef,). t6ct t~(t.î[[ de la trad.franc.,p. 356 et a')';), Ht'avaitdéja dit p. p'<.).3(t.UI,
p. 266), où il )!)titute à tort H'omeH-ibn-tes'et N-~e~mt, an lieu de Ei-MiMe:, comme il le dit très bien
p. or.
H. d. B., t. t deta trad. fran~ p. s6o, note 2.
Place forte et mouittage entre ~r~OM~et Or&t. On dirait que tamannsfritd'tbn-H'auti.'at
porte .J~
au lieu de car i) parait s'agir de la ville de construction autiq!)e à
~L~, taquette Et-Bekri donne te nom
d'ctt' et qu'Edrisi ptacA, sous le nom d'~sMn ou Jofett, a six milles (par
mer).à t'est de l'embouchure de la
7' Comme ette, elte était a t'est d'A'M/oM<;comme elle, elle ékiit au bord d'une rivière et
près de ta mer;
commeette, ette était entouréed'une forte muraille en pierres de taitte; et enfin Et-Bekr! dit :e'Abder-Rah'man
M'en empara, et Moh'amm.ed-ibn-AM-'Amir lui donna pour
gouverneur H'omeïd-ibn-fes'et, qui ta reconstruisit* °
Ce passage, du reste, présente beaucoupde diuicuttés. Disons tout de suite
que M. de Slane, en ajoutant, entre cro-
chets, les deux mots[son ministre], a commis un grave anachronisme le fameux Moh'ammed-ibn-AM-'Amirn'B
jamais pu être le ministre d'Abd-er-Rah'man. Quand ce prince mourut en 35'). fhn-Abi-'Amir était un obscur
étudiant âge de vmgt ans *it devait faire sa fortune politique sous le règne d'Et-H'akam,
qui dura jusqu'en 366,
et il ne devint le maître de i'Espagne que sons le règne d'Hischam H. Il faudrait donc
que ce fut postérieurement
A 366 que tt'omeid-ibn-res'et eût reçu, d'Ibn-AM-'Âmir, le gouvernement d'~fen; mais alors, si, comme tout
t'indique, f~Mett d'Ei-Bekr: est te Ots~~n d'tbn-H'auk'at, celui-ci, qui publiait sou ouvrage précisément en 3 66,
ne pourratt pas s'exprimer comme il ie fait dans te
passage qui motive ta présente note. Quant à Et-Bekri, il a
sans doute voutu parter de ~'e!-tht-H'ome!d-ibn-tes'ct.
DMet-.<~r~ §xxx(J.4., t.XH!,p. 187,3' série).Autieudetes'et(J~-i), il écrit
NeMt(J~). ).

B-jtt~KtotM'f-itfmMM,p. ~t ,).~& 6 (~ A., t. Xttt, p. t39 et .4o, 5° sMe).


~P- (HartMm, NrMK.</rt'M, p. 187). it dit ONon luifait dire, pm erreur, tde ['em)joacbure .te MmtM.
M.de Stane(/. t. Xtit, p; ) 39,note a 6' série) phc<~stat au pointque M.Berar.i( p. i~a)désigneparle nomd'OtMM ( OttfMs'a)
et qn'Uindiquecomtneeta~nta sept rniHes de Kh <i'irttM'mt:.Ei-Betr:(J. t. Xiti, p. <M, B"série)comptetreizemitiesd'~tim
a Merm-M-Me~tt, et do )aa h t-<t<)etf'Q~ttsumi))es,d'oi[ii lutterait
quede t'embouchure de la !<t a. la rade<i'0< on ne
démit mmpte~ qui est évidemmentinexact.EdrM, ~nnmeranttes distance depuist'em-
bOuehuredetaT~jusqu'a~ Fal~.)1()ono.'de. cbiffresdont letotslforroeeinquautc-ciuq el
milles'(dix-ll11illieoes),
)r.estreMarqNaHeque,s)<parunca)cat très simpje~ sur tes latitudeaet 'lt's'loDgi~udes'aujourd'hlJi bien cunnueade ceapoints,on
~rcheMp~ FNe<rMM'm,t Ma pointeorientaledu capMmtt, on trome a cette hypoteuaseanc
tongueurdediMmifUeues.
jE~~Kt'MNa, p. y<) /). 6 e~(J. ~t. X!n,p. tto, 5' terie). Ce passagene se trouvait pas danste manuscritdou
t'est serviM.'(}uatremi!re(JVotMM_<tEt!r.,t. Xtt. p. 687).).
Hamit(rente et unansenfévriern3o(reMnadjoumadit S6t de t'M~ire).(Dozy,Hitt.<fe!Jfxtxim.
<&j). ,t. III p. 1:9et .!i3.)
310 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1-;1.\ Il il 1\ ·7 1·. v 7fT7 '1if o 8.

~FÂT'fMtTËS. En l'an 3/)a, il se rendit auprès d'EI-Mo'izz,qui était monté sur


« le trône après la mort de son père Isma'ïl, et reçut de ce monarque i'ac-
scueHle plus honorable~.nPius loin ibn-Khaidoun, qui vient d'être si précis
sur la date à laquelle En-Nâs'ir combla le chefifrénite de ses faveurs, paraît
hésiter sur la date de cet événement (da'ia-ben-Moh'ammed, dit-il, s'étant
n emparé du paysdesZeMa<sA et du Mag~t6 central,obtint, entre les années 340
Ket 35o,un diplôme par lequel En-Nâs'iri'Omaïade le constituait
gouverneur
ftdj ces régions et de 77emc< et M. de Siane ajoute en note que « ce fut
Ken 3~)3 ou 3~ Maisle passage ci-dessus cité et la démarche de Mo-
h'ammed-ibn-Khazer, qui fut la conséquenced'une si grande faveuraccordée à
la'ia, ne laissent aucun doute sur la date que j'ai fixée plus haut (fin de 3&tr
ou commencement de 3&a). Quelques mots sur les événements récemment
en
accomplis Espagne nous ramèneront bientôt au Maghrib.
Etcuemcnb Un comte de Castille,Ferdinand Gonzalez, avait profité de i'état d'impuis-
d'Espagne.
sance où le double désastre de Simancaset d'Alhandagaplaçait En-Nâs'ir, pour
tenter encore une foisde rendre la Castilleindépendante du royaumede ZeoM*.
.Cettetentative avait échoué. Vaincu et fait prisonnier, il avait eu la douleur
de voir Ramire II mettre son fils Sancho en possession du comté de Castille.
La présence de ce maître imposé exalta i'amour des Castillans pour leur ex-
ceMeK< comte(comme ils l'appelaient); ils se ievèrent comme un seul homme,
et le roi de Léon, cédant à cet irrésistible élan, mit Ferdinand en liberté,
mais sous des conditionsqui lui en faisaient un irréconciliable ennemi. et qui

qu'i) visita OMM/fM,dépendance de 7'/emce/ dont Histoire des Bef&eM~t.II, p. t.t, iQ à 2 1


H'omeïd-ibn-Ies'e! fut mis en possession à la fin (t. III de la trad. û'anc., p. 336). Le texte dit
de 3~t ou au commencement de 3~a. La ma- On a vu, par quetques
tjL~'ôC. ~~J
nière dont s'exprime Ibn-H'auk'ai en disant (; au- précédents, que l'autorité de Ma sur y~Mc~f
trefois f pourrait 'faire supposer qu'il parie de n'excluait pas qu'En-Nas'ir eût un gouverneur
la période de 333 à 336, où H'omeïd-ibn-Ies'el dans cette ville, et j'ai dit tout à l'heure que ce
mt maître de ?'a/M:r<et aurait pu s'emparer de gouverneur était H'omeïd-itm-Jes'eL
OM~/feM;mais cette ville est une dépendance si Je n'ignore pas qu'on lit dans ie ~'a~'<M
naturelle de Ï7<'mce~ que l'autre supposition est qu'en 344 En-Nâs'ir s'empara de T/emc~ j'ai,
plus vraisemblable. Quoi qu'i) en soit, on voit sans hésitation, préféré ici les dates données par
que c'est de H'omeïd et non de son fils les'et tbn-Khaidoun.
qu'Ibn-H'auk'at fait mention. Déjà, sous le règne d'Ordono H (3o) à 3i t
f/Mfo/rc f~M Berbers, t. 11, p. )* 1. a de l'hégire), la Castille s'était mise en rébellion
a ts (t. III de la traduction n'ancaise, p. a3a ouverte contre le roi de Z~oM.(Dozy, Hist. des
et s 33). Musulmans ~'Fsp~Me, t. 111, p. 64.)

~'mi'fh, p. ~)f, t. sa (p. 85 de la trad. iat.; p.)3~ de la trad. fran~.).


LIVRE QUATRIÈME. -CHAPITRE II. 311
rendaient pourur longtemps impossible toute alliance, même contre les Musui-
Musul-
mans. L'affaiblissementqui résulta de cette désunion tourna, tout natureHe-
ment, au profit d'En-Nas'ir, qui, de 333 à 336 (pendant la guerre d'Abou-
lezid), fit sur les terres chrétiennes des razzias qui ne furent vengéesque par
la fameusevictoire de Tarera' (33g de l'hégire), victoire à laquelle Ramire H
survécut peu: une maladie l'emporta dans la tombe en janvier g5i (du mer-
credi ig redjeb au vendredi ig cha'bân 33g). Aussitôtune guerre de suc-
cession éclata entre Ordono III, son fils aîné, et Sancho, qu'il avait eu d'une
seconde femme3. «Dieu, dit Ibn-'Adzar!, fit na!tre cette guerre civile afin de
s donneraux Musulmans l'occasionde remporter des victoires~a «En enet,
rajoute M. Dozy, pendant que les Chrétiens s'entr'égorgeaient sous les murs
ttde Léon, les généraux d"Abd"er-Rah'mântriompbaientsur tous les points de
n!afrontière, n L&revanche que prit Ordono III en saccageant Lts~oMMe 5, quand
il eut vaincu son frère Sancho, ne fut qu'une faible compensation aux maux
que les armes musulmanes avaient fait souffrir aux Chrétiens. Ce fut pendant
ces guerres civiles, quidurèrent jusqu'en g55 (3~3 à 344), qu'au dire d'ibn-
'Abd-el-H'alîm, EI-FâdhI, réduit à n'exercer à ~s'~s qu'une ombre de pouvoiril
sous un maître absolu, écrivit à Cordouepour demander l'autorisation de ve-
nir prendre part à la guerre sainte, autorisation qu'il obtint aisément. Après
avoir remis à son cousin~EI-H'assan-ibn-eI-K'acem-Kennounles rênesdu petit
gouvernement .N~"laissé u,
aux EDmsrfES,i! se serait rendu en Espagne et aurait

Quieut iien dansla dix-neuvièmeannéede dono III régna réellement cinq ans et six ou sept
son règne, et ce règne fut de t ans 2 mois mois, selon celui de ces auteurs qu'on consaite,
a5 jours".
°, ce prince serait mort en juillet ou en août g5 R (du
Dozy,Rec~ere~ sur i"&MtoS'eet lalittérature jeudi i a rebi au dimanche 2 t djoumâdi i345). ).
(~ fE.~agw<tM.HMye)t ~e~ 1.1, p. 186 Mt8g, M. Dozy place la mort d'Ordono III au prin-
m-8'Leyde,t86o. temps de ~07 c'est-à-dire au commencement
Dozy,FMf.sMMM~. 1.111,p. 78, de 346, car le t" moh'arram 346 tombe le sa-
in-8", Leydë, i 861. M. Romey avait pensé medi &avril gSy.
°
que Ràmirë ne fut pas marie deux fois (tfM<. Dozy, ?'«. (<M~tM!K/)K.~~<~Me,t. t. III,
<E~tjy,p.t98,notea,m-8°,I'aris,it839). p. 74 et 75.
H, p. c~, t. i3 et i~.
iBaMn/t. tbn-'Abd-et-H'aiim dit fa son frère puis-
CAfMttee)t;deSamptro, S aB (E~. Mgr. qu'il fait Et-FâdM~ d'Et-K'acem-Kennoun,
t. XtVtp. 4~9! –'LucaeTndensisGA''oM.mMNN tandis que, d'après Et-Bekr!, que j'ai suivi, il est
in Nttp, t'MM<t't. IV,p. 84, Hn. n)t.). SiOr- neveud'Ëi-K'acem-Kennoun.

C<M'«)tt'eo)t deSmtpirb: Sat (E<pana Mjf<M&t,t. XIV,p. ~68; LucicTudensis CtrotttMn mMM<<t
in His-
~M~M~~S~Sf~~M~~M~~n~i~
HMt.~eo MMH<m«M<&paytte, t. !tt, p. ~8. et la note 1 de cette page ~8.
3t2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
reçu ta couronne du martyre en dnd Le même auteur place ici la splendide
réception qui fut faite à El-FâdM à son arrivée en Espagne, sans s'aperce-
voir que cette réception, placée par EI-Bekri en 332, et qui alors non seule-
ment avait sa raison d'être mais produisit ses effets, n'aurait été en 3~ qu'une
insultante dérision, puisqu'elle se serait adressée à un prince qu'En-Nâs'ir
avait dépouillé, humilié, et dont il retenait en otages le fils et le
petit-fils.
Évidemment l'auteur du ~«r~s commet ici un anachronisme de dix années;
il n'est pas vrai qu'Ei-FMh! reçut, à cette époque, en
Espagne, les honneurs
d'une fastueuse réception; il n'est pas vrai non plus qu'il mourut en 3~)3, car
un passage d'E!-bekr{ nous apprend qu'il vivait encore en redjeb 35~, et
Ibn-'Abd-ei-H'alîm lui-même dit que le règne d'EI-H'assan-ibn-el-K'âcem-
Kennoun en M~ commença en3&ce qui jette tout au moins de l'in-
certitude sur sa première assertion. En mettant de côté tout le récit relatif à
la guerre sainte, en ce qui concerne la part qu'y aurait
prise E!-FadM en 3~)a
et 3~3,on serait conduit à admettre que ce prince remit en 3~ à EI-H'as-
sau-ibn-Kennoun un pouvoir qui n'était pour lui qu'une source de regrets et
d'amertume, et que, consacré à une vie de retraite, il vivait encore en 35&.
3a ~tMeïçour, vainqueur du M~'t6, retournait en Ifrîkïah, châ-
3&3dc!'Logire Lorsqu'on
(95~-935 tiant, chemin faisant, les villes qui avaient proEté de la longue résistance de
deJ.C.). Fês pour lever l'étendard de la révolte et se
prononcer en faveur des OMAtAMs,
Ibn-Khaldoun nous a représenté le seigneur d'Or~ms'excusant, faisant sa sou-
mission, et abandonnant de nouveau les FAT'iMtTEs, aussitôt que le général
d'Abou-'I-K'âcems'était éloigné. Il est douteux que, de 324 à 333, Moh'am-
med-ibn-Abi-' Aounait osé faire une manifestation quelconque; il exerçait son
petit pouvoir à Oran sousl'œit du gouverneur de Tdhart, Dâoud-ibn-tbrâhîm-
et-'Adjîci, dont la fidélité ne fut jamais soupçonnée. Ce qu'il y a de plus vrai-
semblable c'est qu'Ibn-Abi-'Aoun, tout en conservant ses opinions, s'abstint
de les manifester. Au contraire, lorsqu'en 333 H'omeïd-ibn-Ies'et s'empara de
Tdhart, et pendant toute la durée de ia guerre d'Abou-Iezîd,le seigneur d'Or~M
put témoigner
r-- _H"Î)"
hautement de son attachement à la cause vers laquelle l'en-
~'a)'<'<M,p. oP, in fine (p. ~4 et y5 de la ~JH-~ecfM&OM'JM<'Hta& p. !)"),). t5
trad. lat p. ng et iao de la trad. iran~.). et 16 (Journal asiatique, t. XIII, p. 366,
Tout ce passage du f<!f<'<Ma été copié par S'sërie).
Hm-Khaidoun (7J. d. B., 1.1, p. fA<)J.)8aaa; 3
~'aw'a~~ p. <<),i 1 et a (p. 80 de la trad.
t. II de la trad. franc., p. t~g).– Voir lat. p. i ag de la trad. franc.).).
aussi Ei-K'atraouam, Histoire de <4/yMe. Comme l'a admis M, de Slane (J. A., t. XIH,
liv. Vf, p. 1~9. p. 190, note), 3° série).).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 313
traînaient ses sympathies et sans doute aussi l'intérêt du commerce de sa
,n, 1
ville. On ne voit cependant pas qu'El'Mans'our, 1 J..O"
qui châtia les Looudtahpendant
son séjour dans ia région de Tdhart, ait rien entrepris contre le seigneur
d'O~m; ce qui autorise à supposer que celui-ci avait agi avec prudence,
contrairement à l'assertion d'Ibn-Khaidoun. Il semblerait qu'à l'instant où
toutes lestribus du~-M-e~4oMps<' se raillèrent aux OMAïADES, et où ïala-ben-
Moh'ammed-el-Ifreni fit réciter la prière, depuisTt~MW~MsoM'~ ?aMa'er,au nom
du khalife En-Nâs'ir', il semblerait, dis-je, que ia position d'Ibn-Abi-'Aoun
eût du prendre une stabilité qu'elle n'avait peut-être jamais eue. H en fut
autrement. Par une cause que ie récit qui va suivre est loin d'expliquer d'une
manière satisfaisante, la'Ia fit entendre au khalife« que ia soumissiond'tbn-Abi-
ff 'Aounn'était qu'apparente, et que la haine des Azdddjapour iesZem~sA,haine
ffentretenue par ie proche voisinage des deux peuples, les empêchait d'être
(tfidèlesà l'empire omaïade,~ apparemment parce que cette haine
s'opposait
à leur union dans une même cause; il demandait, en conséquence, l'autorisa-
tion de porter la guerre chez eux. En-Nas'ir aurait pu répondre que depuis
plus d'un deml-siècie les ~t~a avaient pour seigneur un Musulman d'Es-
pagne, dont le penchant pour les OMAïADES s'était manifesté dans plus d'une
circonstance, et que ces Berbers n'avaient jamais rien entrepris contre lui.
L'autorisation fut purement et simplement accordée. s Les .4~s, ajoute Ibn-
<tKhaidoun, cernés dans la montagne de ~'a~cfa en 3~, furent écrasés et
tfdispersés par Jala, qui, aussitôt après cetexploit, mit ie siège devant OmHet ia'ia
(rl'emporta d'assaut. Laviiie fut incendiée par son ordre; une grande detruittavi))e
partie d'Oran.
e«des
des Azdddja
~~<M~afutfut massacrée, et ies
massacrée, et les considérables de cette
les personnages
pers plus
r. .N ,v

la
B;, t. H. p. fp, L 6 et 7 (t. III de la
N.B;,t.n,p.fie,6et7(t.IHde!a
N. montagne qu'Ibn-KhaMoun
montagne qu'Ibn-Khafdoun écrit!).j~'(~<K-
écrit ~~(~K-1"
t.n..1,.fpnnon ".a~ ..1- ~.r~
trad.fran~p.9)3). ). daza) et t)J~' (~ai~sfft) et qu'il indique
2 Cette date est ,empruntée à Et-Bekr!, qui comme dominant OraM. D'un autre cote, El-
place ce fait d'armes un Mme<Nmilieu de djoù- Bekrî dit que ?eM<MNM!" est au pied de cette
m&di343'; Or c'est nécessairement le iB djou- montagne Il est permis de conclure de ces di-
mâdi-e~-M~ car, dans cette annëe,le<5 djou- verses indications que K'aidara était ie nomdu
mâdi-e~-st/tt'f tombe un Cet autom' ëent massif qui, à partir d'Of~s~ se dirige à l'ouest-
~t~' (~'<tMa)') et~J.~ (~'sHat-) le nomde la
.)t~~&<t!<M)')et)U~(~<:Maf)tenomdeia sud-ouest.

N-MMttMemt~-M~M, p. y), 1.1 à 3 (J. t. X)II, p ia3, 5' série).


~.<B., 1.1, p.). 5, et p. tAf.t.ao.t.n.p. )~,i.6 (t.I,p. lot e[98ù,t.mde)atr&d.fran{.,
.p;37t).i:'
Néscarter indiquentcette )cca)itéa quatre kitomètresouestde ~Mo-cMM, qui est à douzeNometres sud-ouest
~d'OH:
''N;JM~htMM'~em~M,p.vt,Lt&(J.t.XMI,p.ia~,5'sé~
40
3Î~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Ktnnu em!grerent en Espagne' M-Bek)': nous apprend qu'en dzou-'l-k'a'-
dah~3
dah 343, six mois après la bataille livrée aux ~t~~s, la'la transporta les
Ses habitants habitants d'Mm à !a viiie qu'il venait de fonder (à 7/7<;«m);
habitant:
qu'alors (~m fut
.ont
.reportes
:t)rkan.
dévastée et brutée pour la, seconde fois2, et resta abandonnée pendant un cer-
dévastée

tain non
tain nombre d'années~. On ne saurait admettre que le désir de peupler sa ré-
cente fondation ait entraîné Ma à dévaster une ville qui, par cela seul qu'elle
était port de mer, n'était et ne pouvait être la rivale d'T~M. Aussi, vu la com-
plète insuffisancedes motifs aitéguésauprès du khalife omaïade pour justifier
la nécessité du massacre des ~M~'a et de l'incendie d'Orân, je ne puis guère,
comme explication, m'arrêter qu'à la pensée de ia haine traditionnelle qui
animait les deux tribus. Les ~(~'a descendaient de BERNÉS, et ies ZeK~«t~
appartenaient à la souche de MÂM'ts.
De pareils actes, accomplis par le vassal qui résumait en lui la puissance
d'En-Nâs'ir dans le M~/M-t'~étaient de nature à inquiéter El-Mo'izz.Les S'an-
/M~< autres descendants de MÂDR~s, lui servaient de rempart du côté de
l'ouest, et il pouvait craindre soit que cette tribu ne fût à son tour attaquée,
soit qu'elle ne se laissât entraîner; car, à cet instant, la défaite ou la défection
des ~nA~'aA eût été la perte de l'empire fât'imite. Ce fut sans doute pour
s'assurer des dispositions de leur chef, et en même temps pour se concerter
avec lui, qu'El-Mo'izz, en 343, appela d'~sc~M'Zh'i-ben-Menâd, auquel il fit
uu nuue nvam ue te renvoy L'dans son gouvernement'. Un eût dit
ptestitt),

B., 1.1, p. )A)~, L t8,a p. )A~, L i At'ïa, guerre dont il confia la conduite d'abord
(t. 1 de la trad. iran~ p. a84). Ibn-Khaidoun au général Ouâdhih, puis à son propre fils, 'Abd.
mentionne de nouveau, mais avec moins de et-Met'Jc-et-Modhauar, il se trouva dans les
détails, la prise d'Orax par la'Ia au tome H, rangs de l'armée omaïade un certain Khazroun-
p. f)" in nne, et p. t"v, 1. 8 et o (t. I!I de la trad. ibn-Moh'ammed, un des chefs des Jzff<M~'a,qui,
&an{., p. at3 et a 3 a). ). en 343, s'était réfugié en Espagne, où il avait con-
On sait qu'eue avait été incendiée en dzou- quis le grade d'officier supérieur des troupes entre-
't-k'a'dah agy. tenues par le vizir. Ce Khazroun freleva la ville
~-Me~~ OMs~-Mema~, p. v), 3 à 6 frd'Or~t, qui n'était qu'un monceau de ruines,
t. XUI, p. t a3, 5' série). Audire d'Ibn-
(J. ftS'yfixa avec sa famille et ses enfants, qu'il en-
Khaldoun, la ville d'OfaK ne fut reieyëe de ses t voya chercher à yMM, où ilshabitaient alors
ruines qu'environ un demi-siècle après sa des- Ibn-Khaidonn, NM<ot'fe~Fa~tm~~ S xn
truction. Lorsqu'en 38y et 388 (ogy et go8 de (H. d. B., append. n au t. II de la trad. franç.,
J. C.),1 Hm-Abi-'Amir porta la guerre à Zîri-ben- p. 5~9). ).
~f. d. B., t.I, p. )A)<=,
t. i à 4 (t. 1 de la trad. franç., p. 284). Pour la date de cette guerre, voir <&t<<t. U,
p. r=t,i. ta tg.etp.t~ t. t4(t.!Hdeta trad. fran~ p. a44 246 et s56). Voir aussi lefarf' p. te,
i.ay.àp. '<L 8 (p. 89 et 90 déjà trad. tat. p. 144 ât/t~de iatrad. franç.), et Dozy, Hist. ~MMM~.
~Ef~e~tte, t. III, p. 39'?, et p. a35 4 a3~.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 315

que le prince fat'imite pressentait qu'En-Nâs'ir allait bientôt l'attaquer direc-


tement, dans l'espoir de le réduire à Fêtât où il avait réduit les EoaistTES et
les actes du khalife omaïade ne tardèrent pas à montrer la justesse de ce pres-
sentiment. «Ena55 (3~t3-3&&de l'hégire), OrdonoIH avait envoyé un am- 3/t4det'))ef;irc
ftbassadeur à la cour de Cordouepour demander la paix. 'Abd-er-Rah'mân, (9&5-()5<i
deJ.G.).
n qui la désirait aussi, parce qu'il avait l'intention de tourner ses armes d'un
s autre côté, prêta l'oreille aux ouvertures d'Ordono, et dans l'année suivante
tt(<)56 de J. C.) il envoya à Léon, en qualité d'ambassadeur, Moh'ammëd-
nibn-Hossaïn Les négociations ne furent pas longues. Un traité
«de paix fut signé. Peu de temps après, 'Abd-er-Rah'manen conclut un autre
«avec Ferdinand Gonzalez~a Cet autre côté vers lequel il avait l'intention de
tourner ses armes était 1'7~MA, et le projet d'En-Nâs'ir était si bien avoué,
que le capitaine d'un navire envoyé par lui à Alexandriedans un but de
commerce, ayant rencontré en mer un courrier que le gouverneur de Sicile Capture
d'un courrier
expédiait à El-Mo~Izz,n'hésita pas à attaquer le navire sicilien et à le piller, sicilien.
après l'avoir pris3. Je sais bien que M. Dozysuppose que a'Abd-er-Rah'mân
? soupçonnait peut-être que les dépêches dont le courrier était porteur con-
<t tenaientun plan d'attaque contrel'Espagne~;r mais il aurait fallu que ce
soupçon fut né dans l'esprit du khalife avant le départ de son navire pour
Alexandrie, et il est plus que vraisemblable que le capitaine avait l'ordre
d'attaquer le vaisseauquelconque (courrier ou non) qu'il rencontrerait, pourvu
qu'il appartînt au prince fàt'imite. C'était une véritable déclaration de guerre,
et 'Abd-er-Rah'man était évidemment l'agresseur. Aussitôt El-Mo'izz envoya
à El-H'assan-ibn-'Ali, g'OM~enMMrla Sicile, l'ordre d'opérer une descente
sur la côte d'Espagne. Cet officier ravagea le territoire d'erta~, et rapporta Reprësaiite

'On voit que, sans rien changer aux faits, Ibn-Knaidoun, cité par M. Dozy(Hist. des
je les interprète autrement que le savant Dozy MtMM~t. ~e, t. III, p. ~5 et 76).
C'est qu'en effet je ne pense pas qu'on puisse ~N! t. VIII, p. ~A~, L ai,à p. t~AO,
dire, ce< MM<<tt:<,que ffia puissance des FAT'i- 1. 8.–Abu!&dœ ~MMa~. mMs<e!M., t. H, p. 46a,
~MrtEScroissait de jour en jour,))' ni que tE)- 1.7 a 19.
ffMo'izz, en 955 (3~3-3&4dei'Mgire), méditait Histoire des MitM~atM f~og-Me, t. III,
ffune descente en Espagne,)) quand rien ne le p. 76 et 77.
5 Sur cette viHedu
prouve, quand sa position est !oih de pouvoir lui royaume~e Grenade, très
en inspirer ta pensée, et quand l'attaque que connued'ailleurs, voir': Edr!si,1.11, p. 3 a AS 5
nous allons le voir diriger contre ~~merMne fut, et p. 48; Abou-'i-Feda,Géogr., p. )vv, L16
sans conteste, qu'une TepreM! à ao (t. II de la trad. de M.Reinaud, p. a5&).

HMf.WMMMM!nt.<i'&p<tj))e)t,m,p. 76.
ho.
316 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
exercée en Sicileun butin considérableavecde nombreux prisonniers. En-Ms'ir,
hn-Msir, iirrité
surAim~ïa.r~n.nnlin n"r~on,nnen~nennrWn e"n eoainnnne nnr~nnn~t~nm:~»r~inn n~orrnn
de cette audacieuse descente sur ses terres, ordonna de maudire chaque jour
les Chutes dans toutes les chaires de l'Espagne, et envoya à son tour sur les
En-Nàs'ir côtes de t'T~-tKaAune flotte commandée par son affranchi R'âllb. Une ten-
attaque
t'jfrik'M)).
tative de débarquement échoua devant }a vigoureuse résistance des troupes
SASdet'he~ire e africaines, et il fallut reprendre la mer Mais l'année suivante R'âl'b revint
(gSC-aS? dans ics mêmes parages avec une flotte de soixante-dix vaisseaux, incendia
de J. C.).
~efs-A7Mr~ dévasta les environs de Sousaet ravagea le territoire de
7~a!<t~. Joseph Conde ne mentionne qu'une expédition; il remplace ces
exploitsdivers par la prise de Tunis, et fait, avec un détail minutieux, l'énu-
mération des richesses que Ah'med-ibn-Sa'îd (c'est le nom qu'il donne au
commandant de cette expédition)rapporta en Espagne, où il fut comblé d'hon-
neurs~. Je ne trouve nulle part, dans les historiens arabes, la mention de la
prise de Tunis, et le silence des chroniques espagnoles sur cette conquête
autorise à la tenir pour fort suspecte. H se pourrait que ce fût devant Tunis
qu'échoua l'expédition de 344; mais ce n'est là qu'une supposition sans
preuve.
Noussavons que le gouvernement de Fês avait été remis en 34 à Ah'med-
ibn-Bekr, qui, en 344, commença la construction du minaret de la mosquée
du quartier ~A~fsoMaMKes, construction qu'il termina en rebî-el-akhir 345;
et nous verrons bientôt que ce gouve.'neur fut encore, en 348, le défenseur
malheureux de Fês. Je ne sais donc comment m'expliquer un passage d'tbn-

BaMtt, t. U, p. ft~vj.3 3 7. Ibn-Khal- tbn-Khaidoun, à la page citée note a,


doun, Rist. des Fât'irnites, S xn (H. d. B., ap- p. 3i 5.–Ibn-et-AtMr et Abou-'i-Feda, aux
pend. n au t. 11 de la trad. franc., p. 54a). pages citées note 3 de la page précédente.
Aujourd'hui La CsMe.Voyez, sur cette viue, Voir aussi MM. Quatremère g, Amari Dozy
Ibn-H'auk'at', Et-Beh- Edrtst'.Ei-K'azouini", Hist. de <<omm.de los .4ft:&.eu BspaH.,
Abou-'i-Fedâ', S'aB-ed-Mn'. `. capit.Mxxv,t.I,p.&&<!)-446.

De<eftp<Mmdé l'Afrique, S xx (Journal asiatique, t. XIII, p. t8o, 3' série).


E<-Mem;t&oM<e't-Mem<!Mt,p. «. ). 19 et t8,p. t? (J. t. XIII, p. ~S, 74, i5t, 5' série).
Géographie, 1.1, p. s66' 367 et 9~5 (Hartmann, EAtstt /l/i-tc<t, p. 95o, a58, a~t, B~3).
''ft<a&~(Mt--e!-BeM,t.H,p.)yr"toetseq..
Geo~t'apMe, p. )r~v, in fine, et p. ))*), 1. i~ (t. )t de la trad. de M. Reinaud, p. igt et tg5).
JMa)-M't<eMt't'tM', t. !t[, p. \'<), ). 5, à p. A-, ). (Notices et E.):h- t. XII, p. 51o, note )).
~&Mo'M~K<A(~t.n,p.4o4,3''serie,tM6).
S'<o)'<s
dei M!«ttt)H.t!t Sicil., t. M, p. s~getaSo, t858.
'HMt.<!e<MMM!tH.<&~<tg't)e,in,p.76et77,i86t.

A Cf~epagenrn[)pt;!)t:Mc~-e!-D;'oMn.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 317
Khaldounainsi conçu ftEt-Bourt-ben-Mouça-ben-AbI-'l-AfÏah
nsi conçu El-Bouri-ben-Mouça-ben-Abi-'l-AfÏah &5, Mort
mourut en 3345, d'E)
Mortd'Et-Bouri.

n pendant qu'il assiégeait son frère Medïen dans la ville de ~s Ce passage


est d'autant plus inexplicable que l'auteur ajoute immédiatement ~El-Boun
«eut pour successeur son fils Mans'our, lequel tint sa nomination d'En-Nas'ir.
~Le nouveau chef se rendit en Espagne, accompagné de son-frère Abou-'l-
K'Aïsch, et reçut du khalife les mêmes témoignages de faveur que ce prince
bavait déjà accordés à leur père.~ Ouil faut admettre que le mot Fês est une
faute de copiste dans le texte d'Ibn-KhaIdoun, ou il faut ranger le siège de Fês
par Ei-Bouridans la même catégorie que la prise de 7MMM racontée par Conde.
Au commencement de 346 (printemps de g5y de J. C.), En-Nâs'ir, ayant 3A6det'hëgire
résolu d'en finir avec l'M/t, faisait d'immenses préparatifs. et Lesouvriers, (()57-{)58
deJ.C.).
ndans les chantiers, n'avaient plus un moment de repos; de tous côtés des Préparatifs
x troupes se dirigeaient vers les ports de mer, et l'on enrôlait des milliers de d'En-Nas'ir
contre
ffmatelots~ En même temps on envoyait un nouveau gouverneur à CeM<a, )'tMk'ia)t.
avec ordre de fortifierla ville et d'élever ses murailles lorsque la mort d'Or-
dono III vint entraver tout à coup les projets du khalife, parce que Sancho,1
qui succédait à son frère Ordono, refusa d'exécuter les traités récemment
conclus~.Ce fut le salut d'El-Mo'Izz;car, bien qu'Ibn-KhaIdoun dise que ce Position
des parties
prince était parvenu à étendre son pouvoir en 7~/M~ et en .Mog'/M~,l'énu- belligérantes.
mération qu'il fait est loin de venir ai f.ppui de cette assertion. Ainsi, il dit,
que toute la contrée qui s'étendait d'~Mt à jRsMms~~ 5 reconnaissaitEl-Mo'izz
pour maître, et il ajoute immédiatement que 7~Aar<et Ifkdn avaient pour
gouverneur ta'la-ben-Moh'ammed°, ce qui veut dire que ces villes reconnais-
'N.<<.B.,t,l,p.)ve,i.aet3(t.Ide!a mère ait lu&!&'&'<MoA
au lieu de &MMM<Mc (J./l.,
trad.franc.,p.9yt). t. H, p. 4o~, 3° série). Soîout'i, LoM-c/-
DMy,HM<MMMt<~)M~p~M~t,nt, Z,oM&,p.))A,co!.a.5.
P.78. ~Mt. ~es ~m., S xH(H. d. B., append. n
'B<tM<t.,t.p.L5à7. au t. II de la trad. franç., p. 54a). M. Quatre-
Dozy,Ma page y8d~ citée note a ci-des- mère (à la page citée note 5 ci-dessus) a co-
sus, et You'jtanô~tde cette page78. pie le résumé que fait Um-KhaMoun des États
'S'aS-ed-D!n place JRamN!~))! dans te voisi- d'Et-Mo'Mz et des personnages qui y comman-
nage de la mer, et
entre~&.t;<tM<e Bar~<t(Ma- daient. El-K'aïrnouâni complète ce résumé en
r~t.I,p~~),Liaett3~ donnant les noms' des gouverneurs de A~&M~
villedevait êtreassez YNsme de !a &ontièreëgyp- de Sort, d'~e<MM<: et de B<:)'&'a(~Mi. de
ttënne, cëq[nre!td smgûUerque M. Quatre- iiv. IV, p. to6 et 107).

te m'abattentderepmdutr& noms. parcequ'ils paraissentplus o::moinsdeCgarés.C'estainsi qu'il nomme


Ai&h'legouyerneuF de ~a qa' apprend se nommer AEah' (&M&OM<t/aia(-e<t<M,
~p~M~t~btr~an~).
318 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
saient l'autorité d'En-Nâs'ir, dont Iala était le vassal dévoue, le bras droit en
Maghrib. Dans la réalité, depuis cinq ans qu'El-Mo'izzrégnait, il avait soumis
tes J~tM-Â'etM~M et les ~~« de l'~M~s, ce qui n'ajoutait rien aux États qu'il
avait reçus de son père, et sa seule conquête était la soumission de Moh'am-
med-ibn-Khazer. K'aïsar commandait àjS<Mt'; Dja'far-ibn-Ali-'l-Andalousi
était depuis 334 gouverneur de ~es&t <~M Z< et Ziri-ben-Menad, qui ré-
sidait dans sa ville d'~sc~r, exerçait son pouvoir sur toute la région occupée
par les S'anhddjah. A partir de ce territoire, en s'avançant vers l'ouest, on
pourrait dire qu'on entrait dans les possessions du souverain d'Espagne, car
7~<n'<et Ifkdn, comme je viensde le rappeler, étaient dans la main de la'Ia-
ben-Moh'ammed y/emeem obéissaità H'omeïd-ibn-ïes'e!;depuis 336 Djorthem-
ibn-Ah'med régnait à A~otM~; et depuis 3/n Ah'med-ibn-Bekr était gouver-
neur de Fês, pendant que lesfilsd'Ibn-Abi-'l-'Âûah(Medïen etAbou-'I-Monk'ad)
commandaient aux Mikndca,et que H'assan-ibn-Kennoun, le dernier de sa
dynastie, administrait, sous i'œil d'En-Nâs'ir, maître de Ceuta et de Tanger,
ce qui restait de l'empire edrîsite dans le M)~An6-Ys~. Quant à Sidjil-
Mt~ps/t età à son territoire, ils étaient sousl'autorité de Mohammed-ibn-el-Feth',
qui s'y était rendu indépendant à ce point, qu'en 342 il avait pris le titre
ad'emM'-e~-MMMM~M,
emM*-et-MM!MM~MM, aveclesurnom
avec le surnom etd'Es-Schdkir-Lillah,
Rs-o etle reconnaissantenvers
Dieuf, et
Dieuf, et avait, en cette
avait, en cette qualité, fait frapper
qualité, fait fra des dirhems et des dinars
dinars~.

D'après Ei-K'aïraouani, K'aisar comman- Lion de savoir si H'assan-ibn-Kennoun reçut le


dait à B~'a et dépendances. gouvernement de l'empire edrtsite un peu avant
J'ai indiqué la révolution qui s'était faite 343 ou en 3Ay. Il ne serait pas sans vraisem-
en Sa 4 &A'atoMf,il parait qu'après douze ans de blance qu'El-F&dhl, qui était un savant plutôt
règne, et sans que je puisse dire si l'usurpateur qu'un guerrier, et qui avait joué un.rôle si fu-
mourut ou fut chassé', le gouvernement de cette neste à sa dynastie quand les rênes tombèrent
ville revint à la branche qui avait été dépossé- entre ses mains, eût craint de les garder dans le
dée. ~En 336, dit Ei-Bekr!. les habitants de grand choc qui était imminent, et eût abandonné
"~V<M'e!<r rappelèrent d'Espagne Djorthem-ibn- le pouvoir au moment où il vit Djouhar marcher
tAh'med et le prirent pour leur souverain. vers le Ma~At'tA, c'est-à-dire au commencement
"il y resta jusqu'en dzouM-h'idjah 36o. Le com- de 3<<7. Le souvenir de la proclamation qu'il
mandementresta dans les mains de plusieurs avait faite des OMAÏApES en 33~ sufnsait assuré-
"de ses descendants jusqu'en &io." (~ej!<!K~ ment à lui inspirer le désir de se tenir à l'écart
oMa'<-MemHË&, p. qq, a à 6; -J. A., t. XIII, de la lutte qui allait s'engager.
p. t8a ett83,5'~rie.) El-Bekr!, p. )e), I. ë et 9 (J. t. XIII,
3 On a vu qu'il y a incertitude sur la ques- p. &07, 5' série). ~~amt~ t. VIU, p. C'tr,

Du moins Et-BeM ne fournit aucune indication à cet ë~ard.'SniyantIbn-Khatdoun, tes habitants de ~VatoMf r
tuèrent 'Abd-es-Semia', et ce fut alors qu'ils rappe!èt'ent Djorthem. (H. < B., t. f, p. r'AO, 1. si et as t. H
de)a4rad.franc.,p.)~tt43.)
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 319
Tel était l'état de l'Afrique, telle était la position des champions de cei 3~ 31'7 del'hégirl'
grand duel où l'on allaitcombattre pourla possessiondu Maghrib,lorsqu'en 3 &"? (9~8-9~9deJ.C.).).
El-Mo'izz, qui se voyait si sérieusement menacé, profita fort habilement des
dinicultés que Sancho venait de créer à En-Nas'ir, et chargea Djouhar d'une
expédition dans le .M~n6. Disons d'abord ce qu'était ce Djouhar, qui va dé-
sormais jouer un rôle capital dans l'histoire des FAT'unTES. Il était Grec d'ori-
gine et avait été le et
mignon L~) d'Isma'n, pèred'El-Mo'izz. Emmené par unt
domestique nommé S'abir, celui-ci se rendit d'abord à ~j~ et ensuite pré-
senta le jeune garçon à Isma'ïl-el-Mans'our, qui le remarqua2, se
chargea de
son éducation, et en fit son secrétaire. De là les noms que lui donne Ibn-
KhaIIikan (tAbou-'l-H'assan-Djouhar-ibn-'Ahd-AIIah-Â~<er-~OMMtt,n et
il ajoute qu'il était client, par affranchissement,d'El-Mo'izz-ibn-EI-Mans'our". 3,
Ibn-el-AtMr nous apprend qu'en 3&y, la faveur de Djouhar grandissant tou- Expédition
jours, EI-Mo'izzl'éleva à la dignité de vizir, en même temps qu'en s'afar il1 (de Djouhar
enMaghrit).
l'envoyait reconquérir le Maghribà la tète d'une armée nombreuse composée
de A~MMtA, de~<:M~<<tAet de troupes auxiliaires~,formant un total de vingtt

i.5a7.–BaM/t,t.p.r)r=,i.7aio.– 'Abd-ei-H'alim ditDjouhar-er-~oMNM' Ibn-Kha!-


~'nW~,p.M,}.t8a9o(p.76de!atrad. doun surnomme Djouhar, tantJt t'~c&t!)OM tan-
lat.; p. tsi de la trad. franç.). H. d. B., tôt le Sicilien cequi résulte évidemment de la
t. I, p. )y., }. 5 et 6 (t. I de la trad. fran~ confusion, si facile à faire, des mots ~Ji~Jt
p. 964. Voir aussi t. Il de cette trad., p. 543).
et ~Jt.
Le K'art'âs dit que ces dirhems étaient très bien N-~mt7, t.VIII, p. f")), ao. -Abul-
frappés, et portaient le nom de &~<M;H'M. Ibn- &da: ~tMMa<. muslem., t. H, p. 466, 1. g.
Khaldoun !e dit aussi, et dëctare avoir emprunté Et-K'aïraouani place en 345 l'ëtëvation de Djou-
à Ibn-H~azm tout ce qu'il rapporte sur ce Mo- har au vizirat (N~f. Je < iiv. IV, p. 107).
h'ammed-ibn-el-Feth'. Voir J. A., t. Il, p. /)o3, 3' série.
Est-ce ut nomde lieu, ou s'agit-il de Kho- N. <<. B., t. I, p. )y., L 7 et 8 (t. 1 de la
fraction des J~'c~'aA, dont parle Soïout'i trad. franç., p. a6&). Aiiteurs' Ibn-Khaidoun
(L<)M-eH<eM&, p. ~e, coL 1)? parle de cette expédition dans les termes sui-
BaM~t.I.p.) i3ài5. vants ~En l'an 34y, EI-Mo'izz apprit que la'ta-
~t<OMa/at<!t-e<M):, n° )icF, fasc. n, ftben-Moh'ammed nfrënite entretenait une cor-
p. tv, i5 et 16 (t. t de !a h-ad. angL, p.34o). frespondance avec les OMAtABES espagnols et que
Ei-Betr! t'appeue Djouhar-e~<t& et Ibn- fde Mag'A)'t'&-e~&'s'avenait de repousser la do-

'N-MMi!!t%otta'MetMH<p.)et,).toettt.
X'aft'<!<,p. M, t. 6(p. yBdelatrad.Iat.p. 190 de ta trad. franc.).
BMt. <!MMt't'wt:,§ Ht (N. <B;,append.u au terne 11de la trad. franc., p. SA3). Jean Lëon, qui écrit
ce nom Gehoar, t'intituie JEM~eon,«di nation MMaMo.)) (h Ramnsio, Mio 3 c; p. 10 de la traduction de
Jean Tempora).)

°~H.<B.,t.![,p.rr'taett3(t.ndeiatrad.fra~ p. ai4).
A ta page d'thn-Khatdoan citée note cci-dessùs.
320 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
mille cavaliers'. Moh'ammed-Ibn-Khazerétait si sincèrement rallie, qu'il prit
part à l'expédition~ Dès le début de cette campagne, les sources diverses se
contredisent, au moins dans les détails. Suivant tbn-'Abd-eI-H'alîm, la'ia-
ben-Moh'ammed se porta à la rencontre du général fàt'imite, et les deux ar-
mées se trouvèrent en présence dans les environs de TK/Mft,où plusieurs
Mort combats sanglants furent livrés. Djouhar, comprenant toute la portée d'une si
C
dela'b
vvive résistance opposée à ses premiers pas dans le Maghrib, ne recula devant.
et destruction
d'tfMn. aaucun moyen; il fit briller l'or aux yeux des Kitâmah, promit de le répandre

ddans les mains


qui lui apporteraient la tête du chef ifrénite; et bientôt il eut
la joie de contempler cette tête, qui fut aussitôt envoyée à El-Mo'izzet pro-
1.

menée, par son ordre, dans les rues de Kaïraoudn3. Les faits sont, ici, pré-
sentés sous un jour tel qu'on doit admettre qu'à la première rencontre qui
eut lieu, les chefs kitâmiens, animés par la récompense promise, s'achar-
nèrent à la personne de la'ia jusqu'à ce qu'ils l'eussent atteint et tué. Le récit
qu'avait fait Ibn-el-AtMr, environ un siècle auparavant, différait en tous
points. Arrivé à Tdhart, Djouhar aurait mandé près de lui Ia'ia-ben-Moh'am-
med, lui aurait fait un accueil honorable en lui offrant des cadeaux, et bien-
tôt, levant le masque, l'aurait fait saisir. A la vue de cette trahison, les 7~'e~
coururent aux armes, le général fât'imite les mit en déroute, les poursuivit
jusqu'à /M, où il entra de vive force, s'empara de leddou-ben-Ia~Ia, encore
enfant, renversa les palais de la'la, et fit saccager et incendier la ville. On

"mination des F~T'tMtTES.CetteMMeeKele décida Ibn-KhaMoun, BM~oi't'ede8 Berbers, t. H,


ta y envoyer une armée sous la conduite de son p.fv, ta et i3 (t. III de la traduction fran-
«vizir, le Kâtib Djonhar. Qui pourrait çaise, p. 233).
croire que ce passage sort de la même piume Kart'ds, p. <)<), to à t6 (p. 76 de la
qui a écrit les paroles que j'ai textuellement trad. lat.p. tat de la trad. franç.). L'auteur
citées dans une note précédente, et qui, peu ajoute bien qu'ff après la mort de leur prince,
après, ajoute tfLa puissance de Ma-ben-Mo- tties BeKt-reM Ru'ent chasses et dispersés," mais
fb/ammed ne cessa de croîtrejusqu'en 3/)y'?" cela ne rend nullement compte de ce qu'H a dit à
Qui pourrait le croire, quand on sait qu'en effet la page précédente dans ces termes f En 3~7,
cette puissance grandissait a vne d'œil depuis ffl'émirEn-Nas'ir donna ie gouvernement de
six oK sept a): (voyez plus haut), et qu'eUe tf ?'m)g'eret ~M~aMeM à la'ta-ben-Moh'ammed-
grandissait à l'ombre de la suzeraineté d'En- ftel-lfreni, qui vint alors s'étaHir dans ce pays
N&s'ir? «avec sa tribu des //ret: Jene puis voir dans
~'m't'M, p. <:<), 7 (p. ~5 de la trad. !at.; ce passage qu'une de ces inattentions si fré-
–p. iso de la trad. franc.).
). quentes chez les auteurs arabes.

Aux pages d'Ibn-Khatdoun citées note d de tapage précédente.


~'«rt'at, p. ct~, ). t8aao (p. 7~ de la tr8d- lât-; p. i:gdë tatrad. fran~.).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 3211
A~7· 1 1 7 n T ao 7 7 n 1

était en djoumadi-ei-akhir'. Ibn-Khaldoun nous a transmis, de ces événe-


ments, deux récits, qui s'accordent entre eux et même, quant au fond, avec
celui d'tbn-et-.AtMr,mais il entre dans plus de détaHs.frL'armée de Djouhar,
<!dit-il, avait à peine dépassé la frontière de l'T~'M~, que Ia'!a s'empressa
«de faire acte de soumission. Oubliant ses obligations envers les OMAtADES, il
« partit de sa ville d'Ifkdnet alla au-devant du général fat'imite. Ses pro-
frmesses de fidélité et l'engagement qu'il prit, au nom des ZeM~aA,de servir
«la cause des FÂT'unTES lui valurent un bon accueil; mais Djouhar nourrissait
« déjà dans son cœur la pensée de le faire assassiner. Pour y parvenir, il at-
tendit l'instant où la'ia devait retourner à Ifkdn. D'après ses instructions
tsecrètes, quelques-uns de ses amdés vinrent ce jour-là donner une fausse
<falerte sur les derrières de l'armée. Les chefs kitâmiens,
s'anhadjiens et ze-
fr nationss'y précipitèrent à l'envi, et, dans la confusion qui en résulta, quel-
Kques officiers kitâmiens et s'anhadjiens se saisirent de Ma et ie tuèrent à
<fcoups de tances. Djouhar dévastala ville d'7/7M~.nDe ces trois récits,
ceiui du K'art'ds me paraît de beaucoup le plus vraisemblable. Djouhar ne
put faire venir ïa'ia près de lui, comme le dit Ibn-el-Atbir: le chef ifrénite
n'aurait cruni aux caresses ni aux présents du vizir-d'El-Mo'izz.Ma ne s'em-
pressa pas de faire acte de soumission, comme ie dit Ibn-Khaidoun le géné-
ral fât'imite n'aurait cru ni aux protestations ni aux serments de la créature
d'En-Nas'ir. Ces deux chefs avaient des positions trop tranchées pour qu'ils
pussent essayer de se tromper mutuellement. Il reste certain qu'en djoumâdi-
el-akhir 3~ la'ia-ben-Môh'ammed fut tué et sa ville d'T~M détruite. Cette
destruction fut-eHe complète? Ibn-Khaidoun ie dit~; mais il faut croire qu'
lcdn-fut, au moins en partie, relevée de ses ruines, car, d'après Ibn-Khaldouu
]ui-même<elle était habitée en 387~.
Après ce premier succès, Djouhar marcha sur ~s pour y assiéger Ah'med- Tentative
surins.
ibn-Bekr. Mais les habitants n'avaient rien perdu de l'énergie avec iaqueiie
iis étaient défendus contre Meïçour en 3a~, et ils montrèrent tout d'abord
un courage si résolu que le général fat'imite jugea prudent de suspendre ses
.1.t. VIU,p.f")!,i. ai, à p. f')c, récitd'Ibn-Khaldoun
1.El-Kdmil, danssonN~f.desFat'tm:
La. (E.II dela rrad.franç:,p. 543).
Hn'ëtaitdonc pasa 7'M~'ef,comme te dit 1. ty et i8(t. IV
jpf.<<.B., t. U,p. ft~)~,
l'auteurdu Kari'ds(voy.ia note3 dela page delatrad.franc.,p, a).
précédente). Si la destruction avait été complète, cette
y.B., t. 11, p.TF, 1. <3 a at(t. Ht de ville, fondée en 338, n'aurait eu que neuf années
,y.
iatrad.n'anc.,p.9t~!et9i5).–VoiF)esecond
.y.
t,a, d'existence.
V~VV'
u. <u
322 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
attaques pour se porter sur 6'~ï~p< où l'on sait que depuis seize ans
régnait Moh'ammed-ibn-el-Feth~. « A l'approche des troupes fat'imites, dit
ftEt-Bekri, ce prince sortit de la ville avec les gens de sa maison, sa famille,
(csesenfants, ses principaux officiers, et alla s'enfermer avec eux et ses trésors
Prise n dans 7~se< (<)j~b), château fort situé à douze milles de fS~'t~~A.
de Sidjiimi~h
n Djouhars'empara de cette ville en 3&y. Moh'ammed, ayant quitté sa forte-
tM'esseavec un petit nombre d'amis, se dirigea vers son ancienne capitale,
après s'être déguisé. Il avait l'intention de voir par lui-mêmei'état des choses.
Atoh'amtned- tfMaisil fut reconnu en route par quelques hommes de la tribu des M~ara~,
ibn-el-Feth'
prisonnier.
Kqui le firent prisonnier et le livrèrent à Djoubar. Cela eut lieu dans le mois
fcde redjeb de la même année 5 (du samedi 18 septembre au dimanche n oc-
et tobreo58 de J. C.). Si, comme le disent les auteurs, 7/X~M fut détruite en
djoumâdi-ei-akhir et Moh'ammed-ibn-et-Feth'livré à en
Djouhar redjeb, après
la prise de &'<~M«p<tA, il faut que la tentative sur Fês ait été de bien courte

El-Kdmil, t. VIII, p. )"-)r, i. 2 à 5. conquérir le Sous, eût été pius logique, je suis
Ibn-KhaUikan, n° vt"v, iasc. vni et )x, p. xe, ioin de le contester; mais j'ai dû adopter, pour
lin. ult. Abutiedee* ~MM/. MM~em., t. II, la marche que suivit Djouhar, celle qui est tra-
p. &66, 10 à i3. Ibn-Khaldoun, Hist. des cée par les nombreuses autorités que j'ai citées
F~tm., S xn (H. d. B., append. n au t. H de ci-dessus, Abou-'I-Feda excepté.
la trad. fran~ p. 543). EL-K'aïraouam, On s'accorde à dire que c'était un règne de
Hist. de l'Afr., liv. IV, p. 107. -J'ai déjà re- justice et de douceur.
levé rerreur de date que commet Ibn-'Adzar! Ibn-Khaidoun écrit ~t~-L)' (r~M~).
lorsqu'il place en 34o le renversement de la'ia- ïbn-'Adzâr! écrit ï~c~~ (M<t-'at'<t). ).
ben-Moh'ammed par Djouhar. M*, il commet El-Meçdlik oMft~eM!< p. )t), i. <o
une erreur inverse en plaçant en 3~ la prise de à i6 (7. A., t. XIH, p. ~07 et 4o8, 5' série).
F~ par Djouhar, puisque nous verrons dans un El-Kâmil, t. VIII, p. )~f, t. 7 et 8.
instant que cette ville ne tomba au pouvoir du BMa): t. I, p. f)" i. to à i5. H'. d. B.,
général fât'imite qu'en 348. En outre, le même t. I, p. )v., 1. 7 a tt (t. 1 de ta trad. franç.,
auteur intervertit certainement l'ordre des évé- p. 964 et a65; voir aussi Hist. des ~m.~
nements en disant que Djouhar, après avoir pris t. II de cette trad., p. 543). Et-K'a!raouâm,
F&, fit une tentative inutile contre Ceuta et, de Hist. <<ef~<e,!Iv. IV, p. 107. Ibn-'Abd-
là, K)m'~<:Mf&'f~<macs&.Leplan de campagne et-H'aum se trompe certainement en plaçant la
qui aurait consisté à se rendre maitre des posses- prise de St~t&MapaAen 3~0 (~'<t)'<'e~ p. <-<,
sions d'En-Nâs'ir en Maghrib avant d'aller ren- L a& et 95; p. 76 de la trad. tat.; p. taa
verser les BENi-MtDRAtt, et surtout avant d'aller de la trad. u-anc.).).

place en djoumâdi-d-akhir la tentative contre ?<, et il passe sous silence l'expédition de &'f~t(-
mdcah.
"B<tMn,t.),p.f.c,t5ài7.
''?)<t.p.f~i.8ato.
!bn-'Ad:ari est seul à dire que Djouhar fit tuer Mob'ammed-ibn-et-Feth', son prisonnier.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 323
durée, car, s'il y a treize jours de marche de Fês à ~M~m<~aA',il y en a seize
d'T/M~à Fês, ce qui, dans l'intervalle du i" djoumâdi-el-akhir au 3o redjeb,
r.1.L 1 Il- il '1 7· A 7· 1 '1 1 ft 7· 7

suppose déjà au moinsun mois de marche, puisqu'il s'agit, non d'un voyageur
mais d'une armée. Ibn-'Adzari est seul à dire qu'en 3~ El-H'assan-ibn- EI-H'assan-ibn-
Kennoun
Kennoun se rendit à Cordoue,fuyant devant le général fât'imitë~.Allait-il de-
se rend
mander du secoursen cas d'une attaque qu'il prévoyait? Allait-il recevoirune àCordoue?
investiture régulière? Aucun détail ne nous est donné sur ce voyage, qu'Ibn-
'Adzàrî parait, à tort, présenter comme une fuite, et les questions que je viens
de poser sont les suppositions les plus probables, puisqu'en 3&y El-H'assan
n'était pas tMM:s<eMtem< menacé, et il le savait bien, car on dut connaître
rapidement, dans les États edrîsites, la route qu'avait prise Djouhar après
s'être emparé de la capitale des BEM-MmBAn.
Maître de ~M~M<~<tA, le général fât'imite s'avança vers l'ouest, soumettant Soumission
de la province
tous les paysqu'il traversait~, pénétra jusqu'à la province de Sous et ne s'ar-
de Sous.
rêta qu'à la merenvironnante;il y fit pêcher des poissons, qu'il envoya àEI-
Mo'izzdans un vase plein d'eau pour prouver à son maître que, fidèle à ses
instructions, il avait porté ses armes victorieusesjusqu'aux limites les plus re-
culées du Maghrib.La sécheresse des chroniques arabes n'est, sur aucun point,
plus absolue que sur cette expédition aventureuse, qui rappelle les temps de
SMi-'pk'ba; pas un mot n'est dit sur l'attitude des populations, même des
~ao~'aA' en présence de cette invasionde leur territoire; pas un mot non
plus sur sa durée, lacune qui laisse incertaine la durée du siège de~s, car 348dci'))ëgirH

lësauteùrs s'accordent à dire que du~OMS il revint mettre le siège devant Fês (959-960
deJ.C.).
et que ce siège fut très long~.Cefut l'intrépideZîri-ben-Menâdq~ èut l'honneur Siège
et prise de Fès.

'Htn-H'ëufat place tSt'f~WtNaj:~ à treize jour- ft&M." .(Jean Léon, m Ramusio, fol. 3 c;
nées de F~ un itinéraire d~iu~ de &t7tMe- p.iodeIatrad.deJeanTemporaL)
psA à Fês donné par Et-Bekr!, d'après Moh'am- N-~m!~ t. VIM, p. )~ 9 et to.
`
med-it!n-Iousëf,eon!pfendonMjournées' EdrM° Ibn-KhaUiMn, Vie ~N-Mo't~-L~t-A,
a~adoptéIechiBred'&n-H'au~~ n" ~v, &sc. ym~et tx, p. ))t, t. "Et,
~a!S)t,:t. I, p~)~ l6 à 18. "ajoute Et-K'aïraou&m, il mit, dans sa lettre, des
~M<.des F~i't'm:'(e~,S xn (~ Ber- "p'antes marines." (BMt.Je?* !iv. tV,p.ioy.)
bers, append. H au t. H de }a traduction fran- J'ai dit pins haut que leur jeune souverain
~aise, p. 643).~c était montésur ie trône en 3~)t.
tE procedette per msino alla provincia di tbn-d-Atmr, N-~<!m<7, t. VtH, p. f~,

DMa't~MHt!ei'Me,SMTn(J. t. XIII, p. 237,3' )Ma). ).


'Mej-ah'tOM<t'<-Mem<t<)t, p. )f=~et;))'!v(J. ~t. XH!, p. 3g8a <!oo, 5'sëne, tMg).
°
Ge'~apMe,t.I,p/aaa(Hmtn]ahn,B<!)*tMt~/t't<'a~p.t~3).
4t.
324 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
f] emnortcr ia v))ic d'assaut.
la ville cassant, Il
ït nn< avcf iui
prit avec ht! i'étite
r~)it<' de
f)f ses
a«a tmonoc
d'emporter troupes, fit appli-
quer des échelles contre les murailles pendant que ies habitants se livraient
au repos de la nuit. Arrivé sur les remparts, il massacra les défenseurs qui
s'y trouvaient, descendit à la seconde enceinte, s'empara des portes, en même
temps que des torches atiuméeset le bruit des tambours donnaient à Djouhar
le signal du succès. Aussitôt celui-ci monta à cheval et entra à Fês à la tête
de ses troupes. Cet important événement eut lieu le jeudi 20 ramadhân 3&8 1
(24 novembre ()5o de J. C.). Ah'med-ibn-Bekr, qui avait cherché à se sous-
traire aux mains du vainqueur, fut découvert au bout de deux jours et réuni
au prince de <SM~MM~<Les notables et les cheïkhs furent passés au fil de
i'épée. la ville piiiée, les habitants réduits en esclavage, les murailles rasées;
ce fut. un affreux désastre
). it. Ibn-Khaidoun, d. B., t. I, p. )<)v, plus loin que ce fut en 34g, la précision de sa
in fine (t. II de la trad. iranç., p. 7 ). Contrai- première date le trahit ou plutôt ie redresse, car
rement à l'assertion formelle de ces deux auteurs, le 90 ramadhân 3 49 tombe un mardi (t3 no-
tbn-'Abd-el-H'atim dit que le siège de Fês dura vembre 960 de J. C.), et c'est bien teao rama-
treize jours'; mais un de ses manuscrits dit treize dhân 348 qui tombe unjeudif. Ajoutons que, si,
mois'; et ni l'une ni l'autre de ces indications ne comme il le dit, le siège de Fes n'avait duré que
parait acceptable, comme on va le voir quand je treize jours, il aurait, suivant lui, commencé
discuterai la date de la prise de F& (voy. la le y ramadhân 3~)9, et il en résulterait que l'ex-
note i ci-dessous). pédition dans le Sous aurait duré de cha'bân 34 7
~m~ t. VIII, p. ~~f. I. n a t8. au 7 ramadhân 3 4 9, c'est-à-dire deux ans, ce
Abu)fedœMa/. MK~em., t. II, p. 446, 1. t5. qui est inadmissible. Quant aux treize mois de
-.H. d. B., t. I, p. )')v, 1. as, à p. HA, 1 t siège, durée indiquée par un seul manuscrit, il
(t. H de la trad. iranc., p. 7 voyez aussi t. II n'en eût pas tant fallu pour compromettre le suc-
de cette trad., p. 543). -Une faute de copiste cès de toute la campagne. La date de rama-
dans le manuscrit, ou une faute d'impression dhân 348, d'auteurs afBrmée par Ibn-et-AtMr et
dans la traduction, peut seule faire qu'Et-K/aï- confirmée par Abou-'l-Fedà, date qui donne
raou&ni place en 346 la prise de Fês par Djou- treize à quatorze mois pour l'expédition dans le
har°, puisqu'il a très bien fixé en s'afar 347 le Sous et le long siège de Fês, a toutes les proba-
départ de ce général pour ie M<trt&. Ibn- bilités en sa faveur.
'Abd-et-H'anm fixe au jeudi ao ramadhan 34g El-Kdmil, t. VIII, p. )"<)f, t6 et .7.
la date de la prise de J~j: et, quoiqu'it répète y<M'f'< p. ci, L 1 et a (p. 76 de la trad.

~'art'dt, p. ee, un. penult. (p. ~6 de la trad. tat.; p. laa de la trad. franc.).
''?)<p.~6,note6de)a trad. tat.
~Mt. de !}'t'}Me, tiv. V, p. 95. Cet ouvrage, du reste, est cribtë de fautes.
M. Quatremere a commis une Mgère erreur en disant f jeudi a< ramadhân 348.B (J. t. I!, p. ~07,
3' série.) Je suppose que, comme je le fais moi-même, ce savant a emprunté la date du ~«<K ao au Jf*ar('<~
(p. t1, L 3) et )'<HHm!Mtt a'48, soit u !bn-e)-Ath!r, soit à Abou-'j-Feda. tbn-Khatdoun ne donne que l'année
'!3~S!).
J~'art'fH, p. et, t. 3 (p. ~6de!a trad..)at.p. t~a de ta trad, franc.).
?)<<?. '<),). z5ets6(p.83de)atrad.)at.p.i35de)atrad.franc.),
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 325

Après avoir remis ie gouvernement de F<~à un de ses serviteurs (Modhaf- Soumission


far, je suppose), Djouhar parcourut le Maghrib,s'empara de toutes les villes, <!nMa(;hri!

à l'exception de Ceutaet de 7am~er', dévastant celles qui résistaient, comme


~eMa~, chassa tous les gouverneurs établis par les OnAïADES, et ne s'arrêta ~;)def'f~j;in'
il eut toutes les avait soumises t
(f)<)o-i)<h
que quand reconquis provinces que Meïçour .le .<). ).
aux FÂT'tMtTEs~. Il ne parait pas que les EnnîsrrEsaient même essayé de ré-
sister au terrible Djouhar. «L'émir El-H'assan-ibn-Kennoun, dit Ibn-'Abd-el-
tH'aHm, reconnut, comme les autres chefs, la suzeraineté d'El-Mo'izzdurant
cftout le séjour de Djouhar en ~ag/M' mais, au départ de celui-ci, à /a~m
ffde 3~0, il se replaça sous celle d'En-Nas'ir, non certes par affection, mais
ffpar la crainte que lui inspirait son voisinage4. Tel était l'état de décadence
où étaient tombés les EocisiTEsqu'ils n'avaient plus même le choix du maître
qu'ils serviraient. Suivant Ibn-Khaldoun, qui, du reste, confirmeles défaillances
d'El-H'assan, ce prince, à l'approche de Djouhar, s'était enfermédans le châ-
teau de H'adjar-e.n-Nasret, de là, avait envoyé sa soumissionau vainqueur~.
En fixant le retour du général fât'imite m uà tH/tft de am),
lafin ut; l'auteur un
3 &Q,mumm du A«f{<ts
~'at't'fts
ne s'accorde pas tout à fait avec ce qu'il [u'it aa dit
dit quelques lignes auparavant,
quelqueslignes auparavant,

iat.;
iat.; p, taa de
p. taa deiatrad.
la trad. franc.). Ibn-'Ad-
fran<). Ibn-'Ad- phase
phase dedela grandeexpédition
la grande expédition de Djouhar
de Djouliar que
que
zâri, qui a dit qu'en 3~y Djouhar s'empara de se rapporte le passage suivant d'Ibn-'Adzar!
Fês, échoua devant Ceuta, prit&'<7HM<:<t/}, dont frEnsuite il se dirigea vers !'<<'<MMa):,et arriva à
il tua le gouverneur en redjeb, et rentra en "la péninsule étroite (~~t) de Ceuta., mais il
7/H&'M/taprès un sn de séjour en Mag'/M'i'A, Ibn- tne put rien contre elle." (BaM; t. t, p. f)" >
'Adzar!, dis-je, prétend qu'en 3AEn-Nâs'ir ).8et9.)
reçut, du commandant de Ceuta, une lettre l'in- Ibn-H'auk'al, DMenp;t'o)t de <Me,
formant des conquêtes faites par les armées fâ- § xxxn (JoMf)Mt< <MMtt'~Me,t. XIII, p. 88, 3'' sé-
t'imites Ceta peutétrevrai, mais il faut croire rie).
que cette iettre n'était pas la première, comme y Ibn-Khaldomi, /7M<ot')'e des F~Mt'<es, S xn
l'auteur a i'aic de !e dire, car on ne peut pas, (ff. B., appënd. n au t. H de la trad. franc.,
douter que le khalife d'Espagne ne suivit avec p. 543 et 5~).
anxiété toutes les péripéties de cette campagne. A"'<!)- p. <t, L la à t6 (p. 76 et 77 de
On rih&irmait sans doute, dans la lettre inen- la traduction iatine; p. ta3 de ta traduction
tionnée ici de la prise de F&. française).
):
tbn-KHauikan' n° ~v, fasc. vin et tx, H. B., t. p. )«). t et a (t. Hde ia
p. tW, 1. 4 et 5.–C'est évidemment a cette trad. franc.,?. t4n).).

'B~'),t.t,p.fr'~t.3et<
!t ditseutement «CeMtft M-eq)<e')!,et d'autres (Abou-')-Mah'acin, t. H, p. f~), ). ta et t3, E)-K'airao))Ani,
p. io8) te rëpetëntd'apres hii; mais il ne parait pas que r<m~)' ait été réduit par Djoubar, et, quoique tes récits
~WMMmm~mM~MM~M~p~kmœ~MM~MM~mM~~
d'tbn-Khatdesn.
326 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
dans un passage où il donne une durée de trente mois 1 l'expédition de
Djouhar, expéditionqui, commencéeen s'afar 3~)y,aurait fini en cha~bân3~Q,
si réellement elle eut une durée de trente mois, comme le dit aussiEt-K'aï-
raouani~. Après avoir établi à Bas'ra Ei-H'assan-ibn-KennounFEdrtsite, chef
des BeMt-McA'<:NM/!e~, pour commander aux EmusiTEsqui s'étaient retirés dans
le Rif et dans le pays des ~'om<~<: 3, et avoir incorporé ?~<H'<à la province
Ojouhar gouvernée par Zu'i-ben-Menad, Djouhar revint triomphant à MtMS~MhaA.
rentre
~Le jour de son arrivée, dit Ibn-Khaldoun, fut une véritaMefête \n Le vain-
triomphant
.')i\Fnns'o)))iah. queur du Maghribtraînait à sa suite, enfermés dans des cages et ridiculement
affublés, Moh'ammed-ibn-el-Feth', le souverain détrôné de ~'t'/m~aA, et
Ah'med-ibn-Bekr,le vaillant défenseur de Fês, qui, pour la seconde fois, se
trouvait prisonnier en T~M~, et cette fois devait être la dernière, car, après
avoir été exposéssur tous les marchés, les deux,chefsvaincusfurent jetés dans
une prison d'El-Mah,dïah,où ils finirent leurs jours
Il est fort regrettable qu'Ibn-Khaldoun n'entre pas dans plus de détails sur
l'organisation que Djouhar laissa dans le Maghrib reconquis. Un très court
passage de cet auteur montre cependant que deux chefs étaient placés au-
dessus de ces gouverneurs. KPendant quelque temps, dit-il, K'aïsar~ et Mo-
cfdhaffar, affranchis d'El-Mans'our,se partageaient toute l'autorité en Afa~An~
ffle premier ayant sousla main ies provinces
ices orientaies de ce pays et le second

p. < I. 5 (p. 76 de la trad. lat.;


A''<H-<'<M, 'B.,t.n,p.Li3et~(t.mde
p. isa de la trad. franc.).). ).
ta(rad.n'anc.,p.ai6).
NM<.de < liv. IV, p. 108. Ibn-'Ad- Hist. des Fa<'t'N: § M(H. d. B., append. n
zâri se trompe certainement quand il dit que au t. H de la trad. franc., p. 544).
Djouhar resta eHet'roHun an dans le Mag'&)'&( ~j ~m<<, t. VIII, p. i. t8 et i9.
& t-)~~ (~ ~.=~) avant de se diriger vers &'<!W'< p. tf, I. 7 a ta (p. ~6 de ia trad.
)'t'MA (&H<Ht.,t. I, p. f)" i. i5 et i6), à fat.; p. ia3 de la trad. frattç.). Ibn-
moins qu'il n'entende parler du temps écouté Khaldoun à la page citée note A ci-dessus.
après la conquête achevée; mais il valait la peine Et-K'a)raouâni,p.io8,
de le dire. L'armée de Djouhar dut employer un Je pense qu'il s'agit du même K'aïsar dont
assez longtemps pour rentrer dans ses foyers, j'ai parlé plus haut comme étant alors gouver-
car, seulement de ï'tt!f< à ~'atMCMM, Ei-Bekri neur de Baf'at. Ibn-Khaldoun (t. H, p. 542)
compte dix-neuf jours de marche, et, de ïaMg'et- i'intitute affranchi d'Et-Mo'izz. On ne dit pas où
à X'ao'aoMaM,il compte mille milles', c'est-à-dire il résidait. Quant à ModhaNar, je suppose que
quarante-sept journées de marche pour un voya- c'est le nom du serviteur que Djouhar chargea
geur. du gouvernement de F~.

v~, ). ia et n, et p. ).'), t. t) (7.


~Mi!MfOKa~-jM<'m<tN;,p. t. XtU, p. t~o, et p. 3so et 3st,
5°serie).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 327
cdes nrOVHICeS
ftles mais un
occidentales; mais
provinces nc.OfIfntatfS' en )an
l'an ~An ils fnront
3~9 !)e furent arrêtés
arr~toe et t~)e
ot mis Hà mnnt
mort
ffpar l'ordre de leur souverain 1. Quelle put être la cause de cet acte de ri-
gueur qui frappait les deux chefsà ia fois? Comment suivit-il de si près le
départ de l'armée? Le siience des chroniques arabes ne laisse place ici qu'à
des suppositions qui manqueraient de base l'historien doit s'abstenir.
En présence des graves événementsdont le Ma~/H't'6 était le théâtre, il fallait
qu'En-Nas'ir eût de bien puissants obstacles pour que son rôle se soit borné
a défendre les deux villes où il tenait garnison. C'est
qu'en effet toutes ses
forces étaient concentrées dans le Nord; ses armées rétablissaient Sancho sur
le trône de Léon. Ce ne fut que dans la seconde moitié de l'année 960
(de
djoumâdi-el-aouel à chaouâl 3~9) que ie prince chrétien reconquit sa capi-
tale2, et, dès ie mois de mars 961 (moh'arram 35o), la santé d'En-Nas'Ir r .)Mtk't'he{;irc
avait éprouvé une atteinte, suivie d'une guérison plus apparente que réelle. (<)(j)-~(ia
(ie.).(:.).
Bientôt son état s'aggrava, et il succombale 3 ramadhan350 (mercredi 16 oc- Mort
tobre 961 de J. C.), après un règne de cinquante ans six mois trois jours.j_ .)'nn-N!s'!r.
« Cette même année, dit Ibn-Khaldoun, fut
marquée par le progrès de t'in-
<rfluence fat'imite en M)~n6 et par les revers du parti omaïade, dont les adhé-
rents durent se retirer dans ies districts de Ceuta,et de Ts~'er. Ce passage e
ne peut vouloir dire qu'une chose, c'est que les résultats obtenus
par Djouhart'
de 3~y à 3~t()se consolidèrent en 35o, et 'Abd-er-Rah'mânmourut avecC
que
ie chagrin d'avoir perdu le fruit de ses longs effortspour écraser les FÂi'nnTEs,
et de voir son ennemi maître de l'immense espace qui s'étend des frontières ~s
de l'Egypte à la M~' c~M'ommaK~L'année 35o vit aussi
disparaître untl Mert
homme- qui, pendant sept règnes (depuis le ix' Aghlabite), avait joué unIl deMoh'ammed-
ilm-Khazer.
grand rôle dans ie M;:g-/M'~ central, je veux parier du chef des MsgAn!OMs/ ?
de Moh'ammed-Ibn-Khazer,qui, en 3~ta, s'était, pour la seconde fois, et cette
fois franchement,
fois franchement, raHIëraHIé aux
aux FAT'iMiTES.
FAT'mTES.trEn 35o, dit Ibn-Khaidoun, il fit it

tbn-Khatdoun, A !a page.. citë~ note 4 de Ce fut peut-être à cette époque que les 7/re)t se ?
iapageprécédente. retirèrent sur le territoire de Ta~a'.
Dozy,HMf/~M!MM/HMM~'Esp<!g'Me,t.in, !bn-Kha))ikan, n° vfv, fasc. vmet )x, p. tl,
P.88. 1. 3~5. J. Conde assure qu'en g6o (3~)<)de
<<es B~M~ t. H, p. ~v, t5 et 16 rhég.) En-N&s'ir, dans une campagne de quel-
(t. IlIde !a trad. franc., p. a33). Ce passage ques mois, venait de reconquérir tout le Mf(-
montre que Taiager, même après l'expédition de g'A;& Cette campagne est de pure invention,
Djot)har, pouvoir des OMAUDES.
-¡jI.7'erc 1. étaitrest~ au y- comme
u· on le voit
u· queje viens
a crtwac aiuc~c
part'exposé
vmNua vn de faire.

de <M ~)'«&. en E!paM«, capit. LXXXI,t. 1 p. 1.


H«t. delit <foMt'K. r::
M).i.
328 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Kencore une visite à Et-Mo'izz, et mourut à A~MhMM~m, âgé de plus de cent
fcans' il
En Orient, la lutte entre les Chrétiens et les Musulmanscontinuait avec le
même acharnement qu'en Espagne et en Italie. L'empereur Romain11~,réduit
au même état d'avilissementou étaient réduits !es khalifes, régnait à Constan-
<MMp/e sous Joseph Bringas, comme Mot'ï régnait à Baghdddsous l'émir-e!-
omarâ Mo'izz-ed-Daoulah mais de vaillants capitaines combattaient de part et

'B.,t.H,p.Li3et~(t.Mde J'ai dit quel coup funeste Er-Radhi, le


ia trad. franç., p. 233). M. Quatremère s'est xx' 'Abbâsside, avait porte au khalifat, en créant,
comptètement mépris en nommant la'ia-ben- à la fin de 3a&, la charge d'émir-ei-omara. Ibn-
Moh'ammed au lieu de Moh'ammed-ibn-Khazer. Raïk', qu'i! avait fait venir de OM<)Vpour rem-
(J.t.!I,p. 4a), 3'série.) plir cette éminente fonction, fut remplacé, le
Surnommé le jeune, pour le distinguer de 13 dzou-'t-k'a'dah 3 s 6,par le Turc Badjkam, qui
Romain Lee~eMe (gig n~/t de J. C.; 3o~ venait aussi de OM~pt<et qui fut tué le 99 re-
à 333 de l'hég.). Romain H, parvenu au trône djeb 3 a g, dans les premiers jours du cinquième
par un parricide le g novembre g5g (mercredi mois du règne de Mo~tak'i. La mort de Badjkam
5 ramadhân 348 de l'hégire), mourut épuisé de devint le signal d'une lutte dans laquelle on se
débauche te i5 mars g63 (dimanche 15 s'afar 35aa disputa la charge d'émir-el-omara comme on se
de !'hëg.), après un règne de trois ans cinq mois'*b dispute un trône. Il ne paraît pas cependant que
et dix jours (calendrier musulman). Cinq mois celui des prétendants qui l'emporta, Abou-'Abd-
après, ie 16 août (dimanche a redjeb), Nicé- Allah-ibn-el-Barldi, prince de Bas'ra, ait, à
phore Phocas (Nicéphore II) était proclamé em- proprement parler, obtenu ce titre tant envié,
pereur' Bientôt il épousait l'impudique Theo- mais, pendant vingt-quatre jours, il fut maître
phano, veuve de Romain 11, et, après un règne de &M<M, rançonna le khalife, pour qui ce fut
de six ans sixmois cinq jours il était assassiné, comme une délivrance de donner la charge d'é-
dans ta-nuit du to décembre g6g (vendredi mir au Deuemite Kourtakîn, et celui-ci t'exerça
27 moh'arram 35g de l'hégire), par Izimiscès, pendant près de trois mois. Cependant, Mottak'i
qui s'empara du trône, et mourut empoisonné le avait mandé à tbn-Raïk', qui alors commandait
to janvier 976 (lundi 5 djoumadi-et-aouet 365 à Damas, de venir près de lui. L'ancien émir-"I-
de i'hég.), après un règne de six ans trois mois omarâ s'empressa d'obéir, chassa Kourtakin et
sept jours (sixans.un moisdu calendrier chrétien). fut investi, pour la seconde fois, le ao dzou-'i-h'i-

D'après M. Hase (A'oftCMet ~h'tttb, t. V[H, a" part., p. aC3; in-4°, de ['[. t.; 18)0). Lebeau dit fie
<!15 notcmbre ()')9" (Htst. <<tt /}tts-Bmp!)'e,t. XIV, p. 3~ édit. Saint-MarUn). La date dennëe par M. Hase est
empruntëeaCedr<!nus(Compm~.AMt.,p.<i&ie;in-M.,Parisiis,t6~~).
Leonis Diaconi HM<m'.iib. !§ x,p. t8 D; in-M.; P.)nsiis,l8tg.– Lehean, t. XIV, p. 56. D'après
la date qu U a attribuée à l'avènement (note a ci-dessus), il donne à ce règne, comme cela doit être, une durée
de trois ans quatre mois (calendrier chrétien). Cedrenus dit «trois ans quatre mois trois jours)) (CompeK~.
AM(o)'p.645o).
"LeonisDiaeotiiiib.m,!)Tm,p.agc.–Lebeau,t.XtV.p.65.
Six ans trois mois tingt-quatre jours dn calendrier chrétien. Léon Diacre ()ih. V, §Mu, p. 5& c) dit csit ans
~quatre mois)!; Lebeao (L XIV, p. f)~ à 90) dit esix ans trois mois cinq jours)), comme si Nicéphore Il avait été
conronnë)e5aoûto63.
Leonis [)iaeoniUh.X,Sxi,p.ttoc.–Lcbea'],t.XIV,p.t&
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 329
l '1 '1.
d'autre, avec des chances diverses, pour la croix et pour le croissant. D'un
côté, c'étaient NicéphorePhocaset son frère Léon; de l'autre côté, c'étaient plu-

djah 899, de la chargequ'il avait inaugurée. Mais à Raic'k'a, implorant encore le secours des H'AM-
bientôt Abou-'i-H'ossem, autre fils d'EI-BarMi, DAtitTES. Son séjour auprès de ces princes se
envoyé par son frère, s'empara de Ba~M<M,d'où prolongea, et le malheureux khalife, trouvant
s'enfuit le khalife, accompagné d'tbn-Ra'ik', pour en eux de froids conseillers plutôt que des ap-
aller implorer le secours des princes H'amdâ- puis, eut la faiblesse de négocier avec Touzoun,
nites. Ceux-ci, bien qu'ils eussent fait assassiner qui le décida à revenir à Bag-M<Met se porta à
Ibn-Raïk' le ai redjeb 33o, restèrent dans les la rencontre de ce)ui qu'il appelait son maître.
meilleurs termes avec Mottak'i, qui revêtit Nâs'ir- Mais, arrivé à ~-Se~M le 2o s'afar 333 l'é-
ed-Daoulah de la charge d'émir-el-omarâ, charge mir lui arracha sa couronne, le priva de la vue,
que celui-ci remplit pendant treize mois et cinq et donna le trône à Mostakfi-ben-el-Moktafi-ben-
jours, jusqu'au 5 ramadhân 33i*. Sur la nou- Mo'tadhid. Onze mois après, le a~t moh'ar-
velle qu'à la fin de cha'bân Touzoun s'était ré- ram 334, Touzoun mourait aBag'Mao', et la
volté contre son frère Seïf-ed-DaouJah, qui était milice turque nommait à sa place Zaïrak-ibn-
alors à Oucîpit', et qui avait pris la fuite, Nas'ir- Schirzâd, qu'on fit venir de ?<, et qu'on pro-
ed-Daoulah quitta Baghdâd pour retourner dans clama le i" s'afar, sans que le khalife paraisse
son gouvernement de MM's'oM?. Une fois le avoir ici joué d'autre rôle que celui de la soumis-
champ libre, la lutte recommença. Cette fois ce sion. Les largesses que le nouvel émir fit aux
fut entre Touzoun et Khadjkhadj, et Fissue de troupes t'obligèrent à des exactions qui ne tar-
cette lutte fut que Je 5 ramadhân 33t le Turc dèrent pas engendrer des mécontentements, prë-
Touzoun reçut les insignes de l'investiture. Le tudes d'une chute. En effet, trois mois étaient à
khalife n'avait fait que changer de maître, et il peine écoulés que Mo'izz-ed-Daoulah,le troisième
avait trouvé un maître plus dur encore que fils de Bouïa, partait d'~AoMazà la tête de forces
i'H'amdânite, qui avait cependant tant abusé imposantes, se présentait aux portes de Bag'M<M
de son pouvoir, car, après moins d'un an et demi le i djoumâdi-et-aouet33~, et, comblé des fa-
du nouvel émirat, les procédés de Touzoun de- veurs du khalife, recevait le titre d'ëmir-e!-
vinrent tels que Mottak'i, obligé de quitter sa ca- omarâ. Mo'izz-ed-Daodah fut le premier des
pitale, se réfugia à TaM, puis à Moss'oul, puis BouïDESqui parvint à cette haute dignité, desti-

A compter, du moins, jusqu'à l'instant où son successeur fut nomme.


Et-Matfin. p. at3, 1. 4 et 5. Abou-'t-Mah'âcin, t. II, p. f" Weil, t. H, p. 689. &SfH<&t
estsurteMH'&a (un des canaux du Tigre), entre Baghdâd et ~ntm-e. (Abu)feda; Annal. txMs~nt., t. tt,
p.5~o,i.t3.)
M.Lindberg,dans un mémoire,pubtié en t8~ sur tes rares monnaies frappées par les émirs de la famille
des BompEs ou BocEimoEs, décrit une pièce d'argent frappée à &M)-&: en 33y, et
qui est la seule jusqu'ici
connue où se tisë le titre d'émir-etomarâ, titre attribué, sur cette pièce, à 'Jmâd-ed-Daoutah' Or ce prince
mourut à ScMt'ft: en 333, et, depuis 334, c'était Mo'izz-ed-Daoulah,
le plus jeune de ses deux frères, qui exerçait
à Baghdâd la fonction d'émir-et-omara; mais nous savons,
par Ibn-Khallikàn que 'Imâd-ed-Daoulali était,
depuis le commencement de 393, le premier de sa famille qui ait occupé un trône, que ses frères lui devaient la
hante fortane à taquette Us étaient parvenus, et peut-être ceux-ci ne se croyaient-ils pas le droit de porter un titre
qui aurait semble primer celui que portait leur aîné, le chef de leur famille. Ainsi s'expliquerait ce titre d'émir-
el-omsrâ pris, sur tes monnaies desBomMs, par 'fmM-ed-Daoutah, bien qu'en réalité il n'ait jamais exercé cette
fonction à Baghdâd.

BtMmery,
Mtm~t«i'AM<M')'cot'!ent«ie, t"partie. p. )6'y; in-S*, Paris, t85t.
n° r=')t, fasc. v, p. A-, t. <8et ao (t. )) dcia tfad. Mgt.. p. 33:)).
AiM6-Qtt~iit<-tt-MK,
/!a
330 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
sieurs émirs de la Cilicieet de la Syrie, en tête desquels il faut placer i'émir
d'Alep, Seïf-ed-Daouiah'1 le H'amdànite, dont les exploits contre les Grecs ont

née à rester
néeà plus d'unsiècle
rester plus d'un siècle ((tt t3 ans) danssa
t3 ans) dans sa (trteglaive
(frie de l'empire"),
glaive de l'empire"), enreconnaissance
en reconnaissance du
du
famille". Celui que Mostakfi avait accueilli comme service qu'i! avait rendu à ce khauie, en contri-
un libérateur ne tarda pas à montrer de quelle buant à le ramener dans sa capitale, d'où Abou-'I-
manière il entendait exercer ie pouvoir, et le mal- H'ossein-ibn-el-Baridi l'avait obligé de sortir.
heureux khalife, ayant laissé percer quelques Seïf-ed-Daoulab prit, à cette époque, possession
signes de mécontentement, fut précipité du trône de Ouâçit', d'où il fut chassépar Touzounen 331,
dès le a a djoumadi-et-aouet3 3 &,pour faire placé et ce fut peu après qu'il vint en Syrie, s'empara
à El-Mot'ï, qui le fit aveugler Cet Et-Mot'î ré- de Damas ainsi que d'autres villes de cette pro-
gnait encore, ou plutôt était encore sur le trône, vince, notamment d',4~ qu'il enleva en 333 à
quand Mo'izz-ed-Daoulah mourut ie 13 reM-et- Ah'med-ibn-Sa'ïd-el-KilâM, qui en était gouver-
akhir 356, laissant sa charge à son fils Bakhtïar, neur au nom d'EHkhscMd Comme le Bouïde
qui lui succéda sous ie nom de 'Izz-ed-Daulah Mo'izz-ed-Daoulah, il était né en 3o3, comme lui
et gouverna jusqu'au 18 chaouai 36y, instant il mourut en 356 Il Il eut pour successeur son
où l'émirat passa, pour n'en plus sortir, dans la fils Sa'd-ed-Daoula.h, dont le nom était Abou-'l-
branche de Rokn-ed-Daulah, aux mains de 'Adhad- Mo'aii-Scherif, et qui jouit d'un long règne, car
ed-Daouiah, fils de ce second fils de Bouïah. il mourut dans la nuit du dimanche 25 rama-
C'est Abou-'i-H'assan-'Ati, second fils dhân 38t" (samedi 5 décembre ggt de J. C.).
de'Abd-AHah-ibn-H'amdan. Le i" cha'ban 33o Mais ici s'arrêta la prospérité de cette famille.
il reçut, de Mottalc'i, le titre de &e~-D<:oM/a& Sa'd laissait un fils, Abou-'l-Fadhâïl-Sa'd, qui

Abou-Sehadja'-Bomah fut le chef de cette famille des BocinM ou DEtL~nes, qui constitua une véritaMe
dynastie d'émirs-et-omarâ, dont [e douzième et dernier fut Metek-er-Rah'im, renversé en 4~ par T'or'rutbek !e
premierSmNONf['!t<E'
''Abu)fedsB~nt)a!;mtM<em.,t.H,p.438,t.7.
° ~Avant de s'emparer d'~iep, dit tbn-Khaiukân, Seïf-ed-Daodah avait étë maître de OMtiftt' et de ses dépen-

'!dances'!(!t''r=4f,fasc.v,p.Ae,).tct!.7à9;–t.Hde!atrad.angL,p.338et339).
samedi t~dzou-'t-h'idjah 3o3
SeïM-Daoulahnaquitte (sa juin Qt6 de J.C.), et mourut, à~p, leven-
dredi a& (5 restant) de s'afar 356"' (8 février 967 de J. C.). Mo'izz-ed-Daoulah était né en 3o3, sans que je
puisse dire à quelle date précise, et mouruit à Baghddd, lejeudi t3 rebi-el-akhir 356'* (a8 mars 967 de J. C.).
°
Ibn-Khallikân, n° ptr, fasc. v, p. Ao, 1. i (t. I[ de la trad. angl., p. 339). Abu)Ma; ~nxa!. tHtM~m.,
t. H, p. 5~6, ). n, et p. 5~8, L 6. Si cette mort eut lieu le 5 décembre avant minuit, Ibn-Khallikân aurait
pu dire dimanche, mais il aurait du dire le 26, car, en réalité, le samedi correspond au a'i ramadhan 38t.

''AMfedm~ttmi.m!Mttm.,t.Uf.[).t48,i.6ette<t.
U)o-!Hja))ik4n,a* v. t, faM.ttM, p. ))<,). <i(t. IH de la (md, an~t., p. 9~).
)b<t-e)-Athir, t.V[U. p. Ft~, 7 et t0! il n'indique que tes mois. )bn-):hat)iMn,n° )")~, fam.v, p.AF. L iSett~t.)) Il
de latrad. angl. p. 338); il dit &tort te </M)Mnc~edzou-'i-h~idjahet ajoute que,suivant quelquesauteurs, cette naissance eut lieu en 3oi;i
Et-Matm (p. aaS, 1. 6!tit) est de ce-nombre, car il donne a Se:f-ed-Daou)ahcinquante-cinq ans d'âge quand mourut te a3 (6 restaut)
de s'afar 356, après avoir gouverné ~<t~ durant vingt-trois ans, par conséquent depuis l'on 333. Ahou-'t-Fedt (t. U, p. tas ). 7
et 8) place sa naissance en 3o3 et sa mort en s'afa 356. Anou-'i-Mah'acin (t. )I, p. )"<)., ). t, p. )~')r, i. 6 et t) s'exprime comme
!bu-Kha))itanetcopieiapetiteerreurre)ati<eau<)tmatMte.
Ibn-el-Athir, t. YIU, p. )°f C 1. 5 cet auteur ne donne pas l'année de la naissance, que j'emprunte a tba-KhaUihan ( n° v t,
fasc. [, p. <)<),). et 8; t.Idetatrad.aug)., p.t56), lequel fixe au t~reM-e)-a)fMr(!um)it"atriio69 det.C.) la date de la
mort, qu'Ei-Makin (p. aaS. in fine) place au t6 du même mois. Abou-'t-Fedt (t. I[, p. 486, lin. ult.) a adopté la date donnée par Ibn-
et-Athîr (1. t3),etAbou-'i-Mah'acin(t. H, p. t~AV. 1. et Q)m))e donnée par )bn-)ihaHiMn()e t~),en ajoutent que Mo'itt-ed-
Daoulah était âgé de cinquante-trois ans.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 331
J't~~T~jnA ~1 f Ï~1HJ< ~1' 1
été, au dire d'Ibn-Khaiiikân, célébrés par EI-Motanabbi dans ses A~s'

lui succéda, et dont la mort, survenue en s'afar son affranchi Loulou qui, en réalité, gouverna.
3g ou 3ga mit fin à l'empire fondé par Seïf- Lorsque, après neufans et quelques mois, !e jeune
ed-Daoul.a.het à la dynastie des H'AMDANifES' On prince mourut (3gi ou 3ga), empoisonné, dit-
pourrait dire, à certains égards, que l'empire de on, laissant deux fils, Abou-'l-H'assan-'Ali et
Seïf-ed-Daoulah cessa dès 381, car, sentant sa fin Abou-'I-Mo'an-Scher!f, ce fut encore Loulou qui
approcher, Sa'd-ed-Daou!ahdésigna, pour lui suc- tint les rênes de l'État. Mais bientôt (en 3o4),
céder, son fils Abou-'I-Fadhâd, et comme celui-ci non content d'être, de fait, mattre absolu, it
était encore enfant, il lui donna pour ministre voulut gouverner en son propre nom et exclut

Ibn-KhaIlikân dit qu'il n'a pu découvrir )a date de la mort d'Abou-'i-FadMï). Et-Maktn (p. 256, 1. ài3)
place cet événement en a'afar 391 Ibn-et-Adim~* dit le samedi i5 s'afar 393 (3 janvier ioos de J. C.).
La famille des H'~MD~'t~s descendait, suivant !bn-Khauiiiân, de Tar'lib, auteur d'une des tribus les
plus
considérables du B'<<y<!i:et appartenant à la race de Rabïa'ah-ibn-Nizar-ibn-Ma'd-ibn-'Adnân. !cLe premier reje-
"ton de la tige d'Isma'iit que l'on connaisse ou que l'on croie connaître d'une manière exacte, dit M. Caussin de
«Percevais*, est 'Adnan.x Après des guerres sanglantes, les &Kt-Tm''&& quittèrent l'Arabie et se transportèrent
dans ta MeMpetMmt'e, à une époque peu éMgaée de la naissance de Moh'ammed'* (5yo de J. C.). Abou-Haidja-
'Abd-Anah-Ibn-tTamdan obtint en 292 (go/t-goS de J. C.), du khalife Ei-MoktaC-BiHah, le gouvernement de
Ma«s'ei (Moe's'oM!) et de ses dépendances; il 6t son entrée dans le chef-lieu de son gouvernement vers le com-
mencement de 3Q3'Mok'tadir te confirma dans cette possession en soS,
et cependant, lorsqu'en moh'arram 3!
éctata cette révotution de palais, dont peunuque Moùnisfut l'âme et qui donna, pour deux ou trois te
jours'
trône à E[-K'ahir, non seutëment Abou-Haîdja y prit une part active, mais if fut tué te t'y moh'arram en défen-
dant N-K'ahir' H taissaitdéux 6!s, bien connus sous les noms de Nas'ir-ed-DaoutahetSeif-ed-Daeutah, mais ce
fut son frère, Acou-'t-'Ata-Sa'id, qui obtint ators le gouvernement de Mx'i)'at(<. En 3a3, ce prince fut tué par
son neveu Nâs'ir-ed-DaoNtah. Après avoir voulu venger ce meurtre, le khalife RâdM pardonna' et, en 3a~,
là Mt'M~oMHKese trouvait partagée entre les fils de H'amdan Nas'ir-ed-Daontah commandait à MM~'oM!depuis
trente-deux ans, iorsqu'ens'a&r 356 survintia mort de son frère Setf-ed-Daouiab. Cet événementr.itïecta si
doutoureusementque ses facuttés s'anaibitirent aupointqueson n)s 'Oddah ed-Daou)ah (mrnomméaussi ~~j!,
tttetion;!) fut dans ta nécessite de s'emparer du gouvernement de Mos's'oul le s& djoumâdi-et-aoaet 356 (mardi
7 tnai 96'; de J. C.), un an ou deux avant la mort d'En-Nas'ir, que n'arriva qu'en rebt-et-aouet 35? ou 358 H
y avMtprès de douze ans que 'Pddah~ed-Daeutah commandait à AifM's'OM~ torsqu'en 36~ il fut chassé de ses
possessions par !e Bouïde 'Adhad-ed-Daoulah, et se réfugia en %fte, où il fut tué dans un combat !ivré aux troupes
dasutt'ând'~ig'~ie,ens'afari6()"
°AbuIfef[a:~nt)a<JtM&m.,t.n,p.578,).8et9.

Â:0~an!~M)t,n' F~r. fa.e.Y.p. Ad, ). t5 (t. de htraj. ang! p. 33~).


**FMy~,ShtNMt'<'<n~&!eH,p.xtt~ Par:isiorum,t8ig.
~~M!<Mrr~~t'M~M~ra&M;apaMn'MfamMmc~t.p.i~9im'8°,.Parta,t8~
~fMd.,t.t,p.iQoetigi.
Um.KhaUiMn, n* tvp.fasc. n, p. )")';). et S (t. t de ta trad. an~ p. t.t).
Bt-Bmti, t.YUI, p. t~v,). 6. tfMt. Mme.,?t~S, i.~ctseq. –~ttMt.mMimt.,t. H, p. 35t, ).~ etseq.
ibn-~Athir. t.YM, p,t~<, ).'6,etp, tet.Lto.–Ibn~ )vF,fasc.n,p. )). 6 6et7 (t. tdetatrad.ang).
j). 6o5).
'*AbuiMm~mLmStN)h/<;II,p.3~ Il 9à 13.
H.ftit! t. t!, p.3~S, ), i3ett4.–Étidemm<nt Nas'ir-cd-DaouMt obtint Not's'mt, d'autres princesde la mêmemaisoneurent
te~i~BB~,jieDM~AfofMtftr/te Dt~-Bft&t'N'aA;jene saiâlaquellede cesrégionsécttutà Seïf-ed-Daotdah.
'tDn-KhaH)Mn,n° )\faec.~ p. 1 · 9 a.p.)., ). 7';(t,t de.tatfadcctionang)aMe.
dion nglai.e. p. 4115),
406). –.4mM!.
A"Mt.I..a"
m~tm).,
t..)[,.p.B.oa~,).
1. n'' (l, JdeJ. a.!l'ad.U. .a.. p'.
tbh-et-Âthirj t. Vtn, p. & un.penNÏt, Ibn-KttahiMn, )\'f, fasc.H, p. )).,1. ta (t. Ideta trad.an~ p. 4o6)
-les ditem mamxcn't)ds cet auteur portent,par erreur,r~v, au lieu d: )"')*). Abutteda!~!))Mt.mMfem t. 11,p. 54~ ). io et t6.
332 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
<&?'.Depuis cent trente-neuf ans (depuis l'an ait), les révoltes
révoltés du faubf
faubourg
de Cordoueétaient en possession de la Cr~e; ieurs chefs y avaient même, pa-
rait-Il, formé une dynastie qui, en 35o, était représentée par un Musulman,
auquel ies historiens byzantins donnent le nom de Curube (Koupo~ro;~).
Les Byzantins C'était lui qui commandait lorsque, le mars g6i (jeudi 16 moh'arram 350
s'emparent de l'hégire), Nicéphore Phocas emporta d'assaut Candie,la capitale, après un
detaCrèt".
siège de plus de sept mois3, et, par suite, s'empara de toute ~e de Cre~,
«qui jusqu'à nos jours, dit Ibn-Khatdoun, est demeurée entre les mains des
ttinndètes~ S'ii faut en croire le continuateur incertain de Théophane,

du trône ies deux fils de son souverain, qui se § xxm, t. If, p. 196 D, in-fol., Parisiis, )68~
rendirent en Egypte Ainsi finit la dynastie des (t. UI de l'édit. de Bâle, tSSy, p. t5y, lin. 89).
H'AMBAMTES, après un siècle d'existence. Ce siège avait donc commencé en août 960
Ibn-Khallikân, n° F<)f, fasc. v, p. A<),I. 9 de J. C. (dans la première quinzaine de djou-
(t. II de la trad. angl. p. 33g). Abou-'t'- madi-eI-aHur 34g).
T'aieb-ei-Motanabbi, célèbre poète, surnommé ibn-Khatdoun, Histoire des F<!<'t'mt'<M, S xn
aussi El-Kindi, parcequ'il était né à Koufa, dans ( H. B., append. n au t. H de la trad. franç.
d.
ie quartier appelé Kinda, naquit en 3o3 et fut p. 544). Abou-'t-Mah'âcin, JB'M-~Vo~'OMm,
tué en ramadhan 35& Les Arabes donnent t. H, p. f~, 6 a 9. -Leonis Diaconi Hist.
le nom de «JL~a.? (~M'M<t), au pluriel ~L~ lib. I, S m à x, et ub. Il, Svt a vm, p. 3 à t6.
(&'tM'aH), à des poèmes qui leur sont particu- Georg. Cedreni CoMpe; histor., p. 6~a D
liers, lesquels n'ont pas moins de seize distiques à p. 643 B. Joan. Zonar<B~M)M~, lib. XVI,
et peuvent en avoir une centaine (Kazimirski). § Ht)!, t. II, p. 196 D à p. 197 A. Constan-
Et-MeMn (p. a a 5, i8 et 19) parle des sept tini ManassisBreviar. histor., p. i i 5 A,in-fol., Pa-
~M':W<Men i'honneur de Se!f que renferme le risus, 1655. Michaelis Gtycœ ~)MM: pars iv,
Dtvdn de Motanabbi. p. 3o4. in-fol., Parisiis, t66o. Symeonis
JuiiusPounx,Fr<m.t'tM~. cité par M. Hase. magistri ac Logothetee ~MM<t~ (Scft]pforM post
(Leonis Diaconi Historia, p. soi c, in-fol. Pa- yAsop/MMem, p. /t9'y D à p. ~98 a, in-M., Pa-
risiis, 1819.) Voyez aussi Cedrenus, Zonaras, le nsus, i685).–Lebeau, Hist. du JB'<M-F)Kp:re,
continuateur incertain de Théophane et Syméon, t. XIV, p. 43 à 48, in-8°, Paris, i833. C'est
aux pages citées note 4 ci-dessous. sans doute par erreur qu'il place la prise de
Georg. Cedreni'Compend. histor., p. 643 A, Candieau 7 mai (voy. la note 3 ci-dessus).
in-foi., Parisiis, t64y. 1}donne seul la date pré- A la page citée au commencement de la
cise, mais il dit à tort fJndic. xtv'' au lieu de note 4 ci-dessus. On sait qu'Ibn-KhaMoan est
"Indic. xv.))–Joan.Zonaree ~KMa~ lib. XVI mort en 808 (t4o5-i4o6 de J. G.).

Ët-MaIdn, Hist. sarac., p. a56, t. t3 à a4.


&'(a6-OMa/afat-et-M)t,n° Pt, <asc. t, p. ~<), i. ta à t5 (t. 1 de la trad. ang)., p. to6). Ba~n, t. I,
p. fft, i. 9 et 10. Voir, sur ce poète, Silvestre de Sacy, Chrest. arabe, t. III, p. ) à 33, et Anthol. gram.
arabe, p. &~6.
°
Léon Diacre était contemporain de Nicéphore; il se trouvait à CoMiaKtmopb le t5 août <)66 (mercredi
24 cha'bân 355) quand ce général, devenu empereur, fut insulté et poursuivi à coups de pierres par la populace.
(LeonisDiaconinM<oft'a,Iib.lV,Svn,p. ~o B; in-fol., ParMis, 1819.– Hist. <!t< Ba'-&K~tt'e, t.X!V, p. 78;
édit. Saint-Martin. )
LIVRE QUATRIÈME.- CHAPITRE IL 333
t émirCurube, appréciant l'imminence du danger qu'il courait quand il avait
vu les bonnes dispositions prises par Nicéphore dans son plan d'attaque, et
ne pouvant compter sur l'assistancede Seïf-ed-Daoulah, qui avait jugé l'in-
stant favorable pour envahir les possessionsromaines en Asie', l'émir Curube,
dis-je, dépêcha en Afrique et en Espagne pour demander un prompt secours,
et les deux khalifes avaient envoyé des agents de confiance pour reconnaître
l'état du siège. Malgré les instantes prières et les larmes des assiégés, ces dé-
putés auraient fait à leurs souverainsrespectifs un rapport de nature à les dis-
suader d'une intervention que l'examendes choseset des lieux leurfaisait juger
commeabsolument inutile 2. Ces circonstances, que ne mentionne pas le con-
temporain Léon Diacre, et dont on ne trouve qu'une trace dans les chroniques
arabes", me paraissent devoir être tenues pour fort suspectes, vu l'état flagrant
d'hostilité dans lequel se trouvaient les deux khalifes. On s'expliquerait diffi-
cilement que le khalife omaïade ait pu, à cette époque, agir d'un commun
accord, même contre Constantinople,avec le khalife fat'imite\ car la cour de

Leonis Diaconi lib. H, Si, p. 10 c. On tfMt.du B<M-Fmptfe~t. XIV, p. 45, édit. Saint-
sait que Léon, frère de Nicéphore, fit éprouver Martin.
une affreuse défaite à Seïf-ed-Daoulah (El-Kdmil, !bn-e!-Ath!r, t. Vm. p. )=.F, L ao à a3. Il
t.VI!I,p.),MMJ'.mM~e)K.,t.n,p. 468 rapporte à l'année 35t le secours que, suivant
). 9 à 12. –EM-~Vo~'OMM, t. H, p. )~e), L A !ui, E!-Mo'izz aurait envoyé aux Crétois; mais
et 5 et p. ~of, i. &a y). Voir les auteurs de la la victoire qu'il attribue aux Musulmans s'ajoute
Byzantine. Séif-ed-Daoulah rentra en cam- à l'erreur de date pour montrer l'invraisem-
pagne dès le mois de ramadhân 35o (du < oc- blance de son récit. M. Quatremère, à qui ce
tobre au 19 novembre 961), et, en moh'ar- passage d'Ibn-et-Athh' a échappé, cite* un histo-
fam 351, Nicéphore vint assiéger ~MMarte'' ( .~c rien persan (H'aïder-Razi) qui reproduit tes
tj~). Tel fut te commencement de ta grande ex- mêmes faits dans les mêmes termes. frCes faits,
pédition quj se tei'minapm ta prise d'~&p', que tdit le savant académicien, racontés par un histo-
les Grecs saccagèrent et d'où its se retirèrent te rien récent, ne présentent rien d'authentique.
mercredi i"dzot[-'t-h'idjah 351 (3i décembre En rapprochant les dates que j'ai données
9&a\de!j.C.)., plus haut, on voit que la prise de Candie eut
NMtOpM~~M! spriptores_post Theoplaa- )iea sept mois et demi avant la mort d'En-
MM!./MM'~ ec)t<t'HM<t<or!'S,
RoMAtfCS JONMR,§ Xt, Nas'ir; il faudrait donc admettre que ce khalife
p. 998 c, in-M., Parisiis, i685. Lebeàu, aurait agi de concert avec Ei-Mo'izz dans le pré-

'Ibn-e)rAtMr,t.vni,p.~4,i.Sato.
/&t~ ).a3,–Xbo~ "1.10 et n (p. ao6 de fa tracUat.). –Abou-'i-Feda, t. )I,
p.~6~a~3.
~bn-et~~VMÎ,~ 1. f. 5. EI-Makln,aa3, ). 3~ etaeq.– Abou-'I-Faradj,p. ~))e, i. 3 et /)
(p. ao7 dé la trad. H, p'. &76,). 5 et seq.– Ahou-'i-Mah'Acin,t. tt, p. et L
/Ma~~p~9~4~
~Â~M~g~m~
33~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Co~oMene négligeait aucun moyende se rattacher à la conquête du Maghrib,
qui venait de lui échapper. En-Nâs'ir ne dédaignait pas de caresser cette fa-
mille-edrîsite, avec laquelle, naguère, il s'était montré si dur. Ainsiles otages
qu'il s'était fait livrer en 3/)i étaient traités avec une bienveillance marquée;
H'assan-ibn-Ah'med-el-Fâdhlavait été autorisé à faire venir à Cordoueson fils
lah'ïa, et Moh'ammed à faire venir son fils H'assan. Ces deux jeunes gens
avaient, dès 342, remplacé en Espagne leurs pères, qui étaient rentrés en
A~/tf!~ comblés de dons et d'honneurs. lah'ïa et H'assan étaient morts à Cor-
doue, l'un en 3~a, l'autre en 35o, le premierlaissant un filsdu nom de H'os-
seïn, le second laissant deux fils, Moh'ammed et H'ossein. Ces trois enfants
restèrent à Cordouejusqu'à l'avènement d'EI-H'akam-el-Mostans'ir-Bîllah qui
succéda à son père le 3 ramadhân 35o, et ne cessèrent, jusqu'en 354, d'être
l'objet de soins paternels.
H5idet'hegire En même temps que le nouveau khalife d'Espagne, continuant la politique
(962-96:!
deJ.C.). ).
d'En-Nas'ir, cherchait, par des actes peu compromettants d'ailleurs, à capter
les ËDMSiTES, dont l'influence dans le ~n'était pas entièrement éteinte, il
s'occupait, dès 35i, à compléter les fortificationsde Ceuta2,et mettait tout en
œuvre, sur d'autres points, pour agiter le pays qnE!-Mo'izz-Lidm-AIIahavait
soumis à ses armes. Les auteurs auxquels j'ai emprunté le récit de la prise
Ktënements de Sidjilmâçahpar Djouhar ne nous disent pas en quelles mains ce général
[ieSidjiim~ah. remit le gouvernement de la ville conquise, mais il parait certain qu'à l'insti-
gation de l'Espagne, il s'y opéra une révolution en faveur des BENt-MionAR.
(cLes émissaires des OMAïADES, dit Ibn-Khaldoun, parvinrent à soulever le
tr M:g~6 contre les FÂT'IMITES, et à faire reconnaître aux Zendtahla souve-
t'raineté d'El-H'akam-el-Mostans'ir. Alors un fils d'Es-Schakir se rendit
rtmaître de &<7tM<<!A et prit le titre d'El-Mostans'ir-Bîllah(le soutenu par
cria grâce de Dieu).~ Je ne saurais dire la date précise de cette restauration
des BEM-MiDjRAR, mais elle eut certainement lieu en 35i, car le même histo-
~5sdei'begire rien nous apprend qu'en 3 52 le nouveau souverain de <St<~t~paAfut renversé
(963-96& et tué
deJ.C.).
par son frère, Abou-Moh'ammed,qui s'empara du pouvoir et prit le
tendu examen des lieux qu'un seul auteur assure en disant qu'il ies renvoya en Maghrib dans le
avoir été fait. Ce concert nous parait bien in- mois de redjeb 354. Atii~ 1.1, p. ff!, ). 10o
vraisemblable. à i3.
El-Bekrî, p. )f!, 7 a i~t (J. t. XHI, BoMM, t. I, p. f)~, i. 3 et 4. ibn-'Adzar:
p. 366, 5' série). On s'attend à lire qu'a son se trompe certainement en disant ici que tout le
avènement au trône Et-H'akam rendit la liberté Maghrib obéissait alors à Et-H'akam <J :.LL3
à ces princes, mais l'auteur termine sa phrase
J~t.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 335
titre d'Mz-~tA (ftl'exalté par l'appui de Dieu~). Évidemment les
Mtg'MoMaAprofitèrent de ces circonstances pour se relever aux yeux des
OMAfADES, et l'on peut croire qu'ils secondèrent la révolution faite au profit
d'El-Mo'.tizz,en même temps qu'ils entraînaient ce prince dans le parti d'El-
H'akam, dont ils venaient de reconnaître la souveraineté; car ainsi s'explique-
rait le passage d'Ibn-Khaldoun conçu en ces termes et Sousle règne d'EI-
ffMo'tizz,la puissance des M&M~aAtomba en décadence et céda devant celle
etdesZeM~<sAAu même mouvement qui se produisait dans le sud du
Mtg/M'
e~<s'a en faveur des OMAÏACES se rattache tout naturellement l'ambassade
que le chef des 7~t''<MM<~(~,Abou-Mans'our-'Aïça-ben-'Abd-AIlah-Abou-'I- Ambassade
des
Ans'âr, envoya à El-H'akam. J'ai déjà eu l'occasion de nommer l'ambassa-
Bc)'r':)on!)t'a!)
deur son nom complet était AbOu-S'âlih'-Zemmour-ibn-Mouça-ben-Hischâm- fnKspa~ne.
ibn-Ouârdizen-el-Berr'aouât'I. Il arriva à Cordoueen chaouâl 35~, et, bien
que l'objet de sa mission nous soit resté inconnu, cette démarche du souve-
rain des~er/aoM~aA témoigne, à elle seule, tout au moins de l'indépendance
de cette peuplade guerrière par rapport aux FAT'tMiTES.
Si El-Mo'izzne secourut pas les Crétois,il ne tarda pas du moins à venger Evénements
deSicite.

'N.B.,t.I,p.)v.taài5,ett.U, Mag'A)'ao!KtA, avait embrasséle même parti' mais


p. < i5 a i8(t. I, p. a65, et t. IHde la trad. évidemment !e fils d'E[-Kheïr était resté fidèle
franç., p. 255). On peut supposer qu'El- aux OinAÏADES, et nous le verrons, en 3 60, mou-
Kheîr, fils de Moh'ammed-ibn-Khazer, était mort rir en soutenant leur cause. Il n'exerça, sans
à cette époque, et même qu'H était mort avant doute, qu'une autorité fictive après la mort de
son père; du moins un passage d'Ibn-Khaldoun Ma, puisque Djouhar soumit complètement
semble autoriser cette dernière supposition. alors le M<!g'/in& `.
ceM&'a~.
f Aprèsla mort de la'Ia-ben-Moh'ammed i'Ifré- Histoire des Bet'te~j t. I, p. y, 1. 15 et
fmte, dit-U, le commandement des ZeKataAfut <6 (t. 1 de la trad. franç., p. 265). Voyez
"exercé par Moh'ammed-ibn-et-Kheïr-ibn-Mo- plus haut ce que j'ai déjà dit sur la décadence
"h'ammed-ibn-Khazer, partisan d'Et-H'akam-ei- des ~f&H~cs/t.
tfMostans'ir') Or ta'ta avait été tué en 34y, et Ei-Beh-i, p. !f)e, 1. ao, et p. ))".}, ). s
Moh'ammed-ibn-Khazer mourut en 35 o, sincè- (J. A., t. XIU, p. 373 et 873, 5° série).
rement ramé aux FÂT'ouTEs.Il est vraisemblable B<tM;~ t. I, p. t~, 18. Ibn-Khaidoun,
que son S!s EI-Khe'tr,qui depuis longtemps par- H. B., t. I, p. t~ve, I. g et to (t. Il de la
tageait avec son vieux père le gouvernement des trad. &anc., p. 196).).

'AB.,t.n,p.).t9a93(t.ntde)atrad.franc.,p.336).
Te))e pourrait être ta cause qui s'opposa à ce que tes OnAiABES l'appelassent à ta succession de !a'ia, et la date
de samort reste d'autant plus incertaine que, très probaMement.EnNas'ir, pendant le long séjour de Djouhar
dans le Ma~M-tt, ne put songer alors à remplacer !a')a (voyez la note c ci-dessous).
"Les termes de ftpartisan d'Et-H'akam-et-Mostans'h')', dont se sert Ibn-Khaldoun, semblent indiquer, d'ailleurs,
que ce futposterieuremehtà 35o qne Moh'ammed-ibn-el-Khet'rse prononça hautement en faveur des OMAiAMS
ou, du moins, qu'itfot appetë à remplacer !a'!a t'tfrenite.
336 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
leur défaite en attaquant les possessions de Constantinople. Dès les premiers
mois de l'an 351, il avait donné à Ah'med-ibn-H'assan l'ordre de chasser
définitivementles Grecs de la Sicile, et aussitôt (en rebî-el-akhir1) ce gouver-
neur s'était mis en marche sur r~a~M~(~<Io), qu'il emporta le 25 dzou-'i-
k'a'dah de la même année (jeudi a5 décembre g6a de J.
C.), après un siège
de sept mois et demi; il donna à la ville nouvellement conquise le nom d'E~-
Mo'izzïa,en l'honneur de son maître Remontant alors vers le nord en s'em-
parant de plusieurs autres villes, il arriva devant ~<NH~Ya\ qu'il jugea devoir
l'arrêter longtemps. H fit bloquer la place par un de ses généraux, Ei-H'assan-
ibn-ei-'Ammâr, qui posa son camp le 3o redjeb 35a~ (lundi 24 août o63
de J. C.), et commença aussitôt des attaques répétées, qui toutes échouè-
~5!idet'hëgit'e rent devant la vigoureuse défense des assiégés.A la longue, ceux-ci, sentant
(()6~r!c.).C.). leurs forces s'épuiser, demandèrent du secours à Constantinople 0, et aussitôt
Ah'med, de son côté, dépêcha à El-Mo'izz pour lui rendre compte de l'état

La Chronique de C<tm&)'K~e(in Gregorio, Ville forte située à deux lieues à l'ouest de


p.5t,3a5)ditqueies:ègede'?"aAortK~ Messine.
5
commença en mai 6~yo( 06 t-g6a); or !e t"rebi- En-Nouaïri, in Gregorio, p. 16, 1. 9 et 10o
ei-aHlir 35l correspond au vendredi o mai g 6a ( Riedesel,p. &a~). Le récit de cet auteur pré-
de J. C. sente quelques circonstances qui ne paraissent
Taupo~ffOf (TaKromeMMm des anciens, au- pas exactes. Selon lui, après que les Musulmans
jourd'hui y<!orm!M~ ville située entre Ca<a)teet se furent fortifiés dans T'a&<!)'m!M~ la ville de
Messine, à l'est-nord-est de !<na, sur la côte ~sme!'<'a entra en révolte et demanda du secours
orientale de la Sicile. (Diodori SicuII B't'6&'otA., à Constantinople.Or, d'une part, Bamet'a n'a-
Hb.XVÏ, cap. vu, t. II, p. 7), I. ~,de l'édit. vait pas à se révolter; soumise aux Grecs, elle
Firmin-Didot. -Strabonis Geographica, lib. VI, fut attaquée par les Musulmans et, tout natu-
cap. n, p. 9i:t, 1. 26. –Pomponii Meia'De~M rellement, se mit en défense; d'autre part, si
0)'~t's, !ib. M, cap. Yii, p. a33. J. Piinti elle eût dès lors demandé du secours a Nicé-
NM<.)M<Mr.,iib.HI,cap.vtn,Si~,t.p.i6t, phore, on ne s'expliquerait pas que celui-ci n'eût
i. ai. –EdrM, t II, p. 8a.) répondu que quatorze mois après, comme En-
Ibn-e!-AtMr~t.V)il, p. ~.f. lin. ult., à NouaM lui-même va nous l'apprendre par la
p. F. a.–En-NouaM", inGregcrio,p. 15, date qu'H Sxe pour le départ de la flotte grecque.
1. ay à 3o (Riedesel, p. ~93).–tbn-Khatdoun Hm-el-AtMr, t. VIU, p. )<=)),10 et ao.–
donne au siège de 7"<t<M'M!M une durée de neuf Leshistoriens byzantins (Cedrenus, Zonaras) at-
mois(NM<esFa('!M!'tes,Sxi!,append. uau t. )I tribuent à Nicéphore l'initiative de la campagne
de l'B. d. B., trad. franc., p. 5~ et 545). des Grecs contre la Sicile; il voulait, suivant
ScInhab-ed-DIn (in Gregorio, p. 60, col. i) eux, affranchir l'empire du tribut payé aux Sarra-
place la prise de yaMromem'MM en 352. sins. (Lebeau, NM<.~B~-E~ t. XIV,p. 68.)

C'est lui qui précise la date du 25 dzou-'l-k'a'dah 351, et comme la Chronique de Cambridge (in Gregorio,
p. Si.}, g et 10 ) dit un jeudi de décembre 6~~i (<)6a-g63 de J.C.), commed'ai)teurs!ea5 dzou-'i-k'a'dah 35i
correspond précisément au jeudi 25 décembre 963, ces deux indications se confirment très bien l'une l'autre.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 337

des choses et en nhtfmr


~t pn obtenirf)fa
des rfnfnrts Il vy avait
renforts. H quatorze mois
avait rmatnrxf que durait
mms fruf fiorait le
1~

siège, lorsqu'en ramadhân 353 (du 11 septembre au 10 octobre 96h de J. C.)


aborda en Sicileune flotte chargée de troupes, et dont le souverain fât'imite
avait confié le commandement à El-H'assan-ibn-'AM-ben-Abou-'l-H'osseïn,
père d'Ah'med~. Bient6t on vit arriver une armée de plus de quarante mille
combattants2, à la tête desquels Nicéphore Phocas avait placé son cousin Ma-
nuel, vaillant soldat auquel on refuse les qualités qui font le général 3. Partie
de Constantinople le jeudi 3 (trois nuits passées) de chaouâl, la flotte grecque
fit la traversée en neuf jours\ et par conséquent débarqua ses troupes à
Messinele la chaouâl (samedi 22 octobre g6&~ de J. C.). On ne tarda pas
à en venir aux mains, et ce fut dans la seconde quinzaine du même mois que
fut livrée la fameusebataille d'El-Medjdz(des déniés), dans laquelle les Chré- Bataille

tiens éprouvèrent l'affreuse défaite que leurs propres historiensn'ont pu son- !)'Et-MedjAz,

ger à dissimuler. Un butin considérable resta entre les mains des Musulmans,
avec un grand nombre de prisonniers, et quand ces trophées de la victoire
arrivèrent à Palerme,El-H'assan-ibn-'AIi,qui s'était porté à leur rencontre,
éprouva une émotion si vive, qu'il fut à l'instant saisi d'une fièvre dont il mou-
rut en dzou-'l-k'a'dah363 (du 8 novembre au 8 décembreg6& de J. C.), à l'âge
de cmquante-tros
ae ans'. iDa-~haldou
cinquante-trois ans Ibn-Khaldoun, à deux reprises 8, dit que la bataille

Ibn-d-AtMr, t. VIH, p. f~, I. i et a. p. 4i c. -G. Cedreni Co)Mpe< /M'~of.~p. 654 A.


Schihab-ed-Din, in Gregorio, p. 60, coi. i, in J. Zonara* Annales, t. II, p. aoo c. On
Ëne.–Abaifedfe ~KM<!A MMs/eM.,t. )I, p. ~&8, peut y joindre le témoignage d'un évêque con-
i.aetS. temporain Liutprandi Legatio, S 43 (G. H.
!bn-el-AtMr,t.V!n,p.~),L aoàaa.– Pertz, Monumenia Germanice historica, scripto-
Ibn-Khaldoun, HMt.~e f~/r.. p. vp, L y (p. lyo rum t. III, p. 356, t. 44, in-folio, Hannoverœ,
de la trad. deN. Desvergers). 1839).
G. Cedreni CcMyeM&MM /Ms<.j p. 653 D. CAroM.c<tK<<t~inGregorio,p. 5 1, i4 h
Leonis Diaeqni &'f!<or., p.j4o c. –J. Zonara* et i5. Schihab-ed-Din, Hist. Sicil. (in Greg.
~M)!<t.H,p.aOOC. p.6o,cot. a).–En-Nouaïr!, in Gregorio p: 18,
En-Nouau'i, in Gregono, p. t6, 1. i5 àly ). 8 et 9 (Hiedeset, p. 4ao). Abtufedœ ~iKMs<.
(Riedesel, p. ~). tbn-el-Athh-, t. VIH, mM~tt., 1.11, p. 448,L 10 et 11.
p. F)r,t. 4et6. Ibn-Khaldoun, Nt' de <r., p. vf, i. 5,
Lebean (t. XÏV- p. 68) dit que la Hotte à p. ve, L 8 (p. 169 a 171 de la trad. de Noët
grecque aborda en &'<?&i" 5 novembre o63, Desvergers), et Hist. des Fat'tm.~ §xn(B. d. B.,
c'est-à-dire le jeudi i&chaobM36a. J'ignore à àppend. H au t. 11 de la trad. franç., p. 545).
quoi auteuril a emprunte CëtH,erreur d'une année. Selon lui, par conséquent, ta mort d'Et-H'assan-
Ljeoms Diacôni Nëtona, un.
Leonis uiaconi;jJM!or:<t, iib. tt,
IV, avm,
§ vm, ibn-'AueutIieuen354oa355.
tDn-Aiieumeuenoottouooo.
1\
~2~- :l. 1AS:7_7.CL_9 _L _'1. 1
L'aNteut'!dë.cettechroniquèp)ace!amortdeH'assan-ibR-'A[iaumois denbtcn]bre64~3,anneequis'ëtend
du~~M~mM~MauSi'M~
u. M
338 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE
d'E/-M'<&<~futlivrée en 35& (o65
d'E/e~zfut fo65 de J. C.), et Léon Diacre la place plus
tard encore'; mais ce qu'il y a de vrai c'est que la bataille, qui fut la der-
nière de cette courte campagne, n'entraîna pas la reddition immédiate de
Ramet't'a, qui n'eut lieu qu'en 354, comme cela ressort de plusieurs docu-
ments, notamment d'un passage d'tbn-ei-Athn'
.)4~ei'hëf;ir(' M Les succès qu'El-Mo'izzobtenait en Sicilele consolaient sans doute des dé-
(<)(!) ()e.).r,.).
fections qui s'étaient produites dans le Maghrib-el-Alc's'a, et il faut croire que
ces défections ne lui apparaissaient pas comme inquiétantes, s'il est vrai que
ce prince fit, dans ses Etats, en 35~, un voyagede quatre-vingts jours, dans
un but tout à la fois de plaisir et d'utilité, et qu'il ne rentra à ~ans'oMfMiA
qu'après avoir visité Tuniset les merveilles de Carthage3.A la même époque,
El-H'akam, continuant son système de prévenances envers les EocîsrrES,ren-
voyait en Maghribles trois jeunes enfants qui lui servaient d'otages; il les y fit
conduire, en redjeb 354, par quelques grands de l'empire qui possédaient
toute sa confiance4. C'était, dès lors, vers l'~g~e que le khalife fât'imite,
fidèle à la politique de son bisaïeul, tournait ses regards. Abou-'l-Mah'acin
raconte qu'El-Mo'izzfut sollicité par sa mère d'ajourner ses projets pour qu'elle
pût faire secrètement le pèlerinage de La ~eM~. Le khalife se serait rendu à
sa prière; et à peine cette pieuse femme était-elle arrivée à fos<'< que Kâ-
four, instruit de sa présence dans la capitale de r.Eg'y~<e,se rendit près de
l'illustre voyageuse, l'entoura de toute sorte d'égards, la combla de cadeaux,
lui donna une escorte, et quand elle rentra en T~A, elle pressa son fils
de ne rien entreprendre contre un pays où elle avait reçu un si touchant ac-
cueil Le même auteur, dans un passage qu'il consacre à l'éloge de Kafour,
après avoir vanté sa générosité, ses talents administratifs, sa pénétration,
termine en disant qu'il envoyait des présents à El-Mo'izz,maître du Maghrib,
et qu'il manifestaitpour ce prince un~ sympathieparticulière °. II est douteux,
toutefois, que
toutefois, ces divers
que ces divers motils, bien qu
motifs, bien qu'on puisse leur attribuer une certaine

Puisqu'il la place après l'instant où Nicé- Et-K'aïraouani, Histoire de liv. IV,


phore Phocas était tombé dans l'impopularité p.to8.
dont j'ai eu l'occasion de parler. Cette erreur E~Bekri, p. ~), L t4 et 15 (J. A., t.XU!,
de date a lieu d'étonner chez un contemporain. p. 366, 5' série). BaM)t,t 1, p. ft"). t. i3.
E~sm!7, t. VIII, p. f=)~, 1. 16 et 17. &V<M~'oMM, t. II, p. ppf, i a t6.
Voyez, pour plus de défaits sur toute cette cam- Quatremëre (J. A., t. II, p. 4a3 et &a&. 3' sé-
pagne de Sicile, M. Miche! Amari, Hist. dei MM- rie). Il serait intéressant d'avoir la date pré-
xM/m.di &c:7., libro IV, capit. m, t. H, p. 954 cise du pèlerinage de la mère d'Ei-Mo'izz.
à 9y3,m-8°,Firet)ze, i85<. ° ~C<~<)Mm, t. H, p. ~VA,t. 10.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 339
influence, aient eu la puissance de modifier les projets du khalife fat'Imite,
car, dès 355, il envoya au gouverneur de&tr/c'sAl'ordre de creuser des puits 355 de )'hoj;ire

sur la route qui conduit en Orient', et même, ajoute El-K'aïraouani~,de lui (<)65-<)6(i
deJ.C.). ).
bâtir un palais à chaque station. Je ne puis m'empêcher de remarquer que
cet ordre coïncide avec les nouveaux ravages que les M~'OMsétaient venus
exercer sur les côtes d'Espagne, et qui obligèrent Ei-H'akam à envoyer des
troupes sur divers points du littoral et à faire sortir ia flotte. Cependant, la
conquête de l'p~ fut en effet ajournée, et le principal motif de cet ajour-
nement parait être, suivant moi, qu'El-Mo'izz,après avoir d'abord considéré
comme étant sans importance les événements récents dont le Mag-An'M-s's
avait été le théâtre, vit ces faits sous un autre jour, et comprit qu'il y aurait
imprudence, dans l'état des choses, à envoyer sesforces en Orient. Uneexpé- Deuxième
dition fut résolue. Djouhar en reçut le commandement, et bien qu'il ne nous expédition
de[)jouthir
reste aucun détail sur cette campagne, que la plupart des auteurs passent enMaghri)'.
même complètement sous silence, deux lignes d'Ibn-Khaldoun permettent de
croire qu'elle eut une durée plus longue que le khalife ne l'avait sans doute
prévu. L'historien vient de citer l'année 355, quand il ajoute fcD~M~ ans
KO~M'es,Djouhar revint du .M<~n6, dont il avait soumis les peuples et où il
tf avaitperçu l'impôt~ Ce passage fixe à l'an 35y le retour de Djouhar en Sa~det'hc~irc

7~'M! et comme Ibn-Khallikân donne, pour ce retour, la date précise du (967-968


deJ.C.). ).
lundi ay moh'arram 358 on peut placer le départ de Djouhar, pour sa se-
conde expédition dans le ~g-Ar~, fin de 355 ou commencementde 356, si
cette expédition eut la durée que semble indiquer le court passage d'Ibn-KhaI-
doun. Mais l'instant est venu d'esquisser rapidement les événements qui s'é-
taient accomplis en Égypte pendant que cette province était menacée par les
préparatifs du khalife fat'imite.
J'ai dit qù'Abou--Bekr-Moh'ammed-ibn-T'or'dj,plus connu sous le nom État
de l'Égypte.
d'El-Ikhschîd, commença, en 3 a 3, une petite dynastie qui régna sur l'Égypte
et sur la Syrie, dynastie qu'on peut comparer à celle des TouLOUKmES, parce
Ibn-KhaMoun, JfM<. desfMt't'mtfM,
§ xm le i*' moh'arram 358 tombant un mercredi,
(H.d. B.~append.ttaut. IIde!a trad.franc., le 97 tombe nécessairement un /)m~ M. Qua-
p.5M).). trcmère a aggravé cette petite erreur eu tradui-
~Mt. r~~Me, !iv.IV,p. )08. sant tf}e dimanche 28» (J. t. ![, p. &3t,
Atapagecitëenotei ci-dessus. 3*série)..Dureste,!e récit d'Ibn-KhaUikan donne
IbK-KhaiIikan,n°\')"iasc.vnietn,p.)!'<,à cette expédition de Djouhar une couleur un
1. 9. te texte dit ~Yt .~j ft}e peu différente de celle que lui donnele court pas-
dt'HMM~3 restant",ce quiestuneerreur,car, sage que j'ai emprunté à Ibn-KbaMoun.
~3.
340 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

qu'elle s'était rendue, comme elle, indépendante de l'autorité de Bog'M~.


El-Ikhschid était mort à Damasle vendredi ai dzou-'i-Mdjah 3341 (a~t juil-
let g&6 de J. G.), âgé de soixante-sixans, après un règne de onze ans trois
mois moins.deuxjours2, laissant pour successeurson fils encore enfant3,Abou-
'i-K'acim-Anoudjour\ Un serviteur dévoué, Kâfour-eI-Khàdim (trie noir?)),
qui, de simple esclave d'Ei-IkbscMd~, s'était, par sa bravoure et par ses

Ma'çoudi, ~e<aMM& oM E~c/M- ° venait de prendre quinze ans quand arriva ia


"Excitatio et prospectus!! (Notices et Extraits, mort de son père.
t. VIII, I" part., p. 198"). Ibn-et-Athir, J'écris ce nom comme l'écrivent Ibn-et-AtMr
t. VIII, p. fFf, I. 9 Ibn-KhaHikân, n° v. (t. VIII, p. f)~,L la), Mak'rizi (Chrest. arabe,
fasc. vm et ix, p. i i l. t3 (t. III de la trad. t. II p. o, i. a, et p. i/)3) et Abou-'I-Mah'â-
angl. p. 99~);it dit ffa la quatrième heure!).– cin (t. H, p.cve, 19). Le texte d'Ibn-Khaui-
El-Makin, Hist. sarac., p. 219, 1. a et 28. k&n publié par M. WiistenfeM en i835 et i8388
Abou-'l-Faradj, Hist. compend.<~MM;p. ~n, 1 porte ).?..J~ (~6eM~'oMf); le même texte, pu-
L 10 et 11 (p. ao5 de la trad. lat.). Abul- blié par M. de Slane en 18~0, porte e
)~,jt°
fedee ~MM<t~. muslem., t. 11, p. 440, I. i5. et, suivant Ibn-Khanik&n, ce nom
(~MOM~'oMf),
Abou-'l-Mah'acin, En-Nodjoum, t. II, p. )~<), signi.fieen arabe M<!&'MOMd(<t digne de louangea).
18 et 19, et p. )")< I. tt. Abou-'t-Faradj (p. ~)), i. ia; p. aoS de la
On sait qu'il était arrivé à Fo~'a!' le 23 ra- trad. lat.) et Abou-'I-Fedâ (t. II, p. A4a, ). 11)
madhân 3a3. disent Aboudjour* quant à Et-MaMn (p. aao,
Il était né à Damas le vendredi 9 dzou-'I- 5), supprimant le point diacritique sous le
h'idjah 3t9 (93 décembre 981 de J. C.). Ibn- djim, il en fait un ha, et écrit en deux mots ~Jr
Khaiiikân (n° ce~, fasc. V!, p. <)'<,L 3 et 4; <~ (Abou-H'our).
t. II de la trad. ang).,p. 5 a 4), à qui j'emprunte Ibn-KhaUikân~ raconte qa'it n'avait ëtë
cette date, dit à tort~MtK. On voit qu'Anoudjour acheté que dix-huit dinars; Et-Maktn (p. aao,

Ouvrage indiqué par H'âdji-Khatifah, t. !t, p. 43g, i. 5, n° t~~Fv.


Onvoit à la page igg que cet ouvrage a été écrit en 3~5, et l'on sait que Ma'coudi est mort en 346. Voir,
pour l'indication de ses nombreux ouvrages, le n° 3a38 de la Table de H'âdji-Khalîfah.
A la ligne 11 i dit que d'autres placent k mort d'Et-tkhscbid en 3 3 5, et ibn-Khattikan nous apprend 1* que
<;ette date est donnée par Abou-'i-H'osseïn-er-Ràzi il ajoute que le corps d'EMkhschid fut transporté et inhumé
à Jérusalem (.J!). Ce prince avait soixante-six (ou soixante-sept) ans cinq mois neuf jours. Voyez
(,)<J-&1)
plus haut, pour la date de sa naissance.
ft(a6-OMa/<tM:t-ei-t<!H, n° r~, fasc. t, p. tf, i. il, et n° ett, fasc. vt, p. et. i. t.
° JM., p. <:f, lin. antepenult., et p. ~'f, i. 2 (t. 1 et I! de la trad. ang! p. to~ et 5a~).).
Mais Reiske a transcrit ~[ttMgTtr,évidemment parce que ptus loin (t. H, p. &~o, ). 7, et p. 490, ). 4) Abou-
j.
'i-Fedâëcnt~yif.
? <)<)~t,tasc. vi, p. e~), ). to (t. H de la trad. angl., p. 5a5).

n* y", faec.vmct
AtMt-OttO/i:ii!t-c(-Htt, p. )t, ). tii etit (t. III dela tmd.m);)., p. aa4).
Ahou-'J-Bossem-Ah'med-ibn-Ftree-ibn-Zatarit-bm-Moh'ammed-ibtt-H'tMb-eF-BM, mort t &-Jt<tten 890 ou, tebn d'antres, Il
Moh'ammedinen e'afar3~6 ()bn-KM!iMn, n" f'M. t, p. ~f, 6, et 17 &)8; t. t de !a trad, angi., p. too et lot). La
date de 335 donnée,commeon voit, par un contemporain,a sansdoutedéterminel'hésitationd'tbn-el-Athîret d'ïbn-KhaUikàn, mais
tous lesautresauteur citésaia note d-dessm p'en: forme"<'mentta mortd'EMthMMd en 334 tous du reste s'accordentpour
dire en dzou-'i-h'idjan tbn-KMtikan, Et-MattU)
et Ahm-'t-Mah'adndonnentseulsla date précisedu ai ile ce mois.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 341
1 1 il '1
talents, étevé aux premiers grades de l'armée, gouverna au nom du jeune
prince, et lorsque ceiui-ci mourut ie samedi 7 ou le 8 dzou-'I-k'a'dah 3&o',
son frère Abou-'i-H'assan-'Aiifut reconnu à sa place2. Mais, bien que ce se-
cond fils d'EI-Ikhschid eut près de vingt-quatre ans~, son prétendu règne ne
fut, en réalité, que la continuation du gouvernement de Kâfour, qui resta
enfin souverain titulaire de l'Égypteet de la Syrie à la mort de 'Aii, survenue
le 11 moh'arram 355 (dimanche y janvier 066 de J. C.). Kâfour occupait M~t
dcKtHour.
depuis deux ans quatre mois et neuf jours 5 le trône de ses maîtres, lorsque ia
mort le surprit le 2o djoumâdi-el-aouei35y 6 (mercredi aa avril 068 de J. C.).

). to) et Abou-'t-Feda (t. H, p. ~o, i. 8) le avait vingt-trois ans huit mois onze jours quand
répètent dans les mêmes termes. On lit dans son frère Anoudjour mourut.
Mak'rizi (Chrest. arabe, t. H, p. <)., et p. t~)3), 5
'Ibn-KhaUikân,n''e~,fasc.vt,p.i.5
sur la personne de Kâfour, des détails qui ex- et 6 (t. II de la trad. angl., p. 6a5). Abou-'i-
pliquent un peu pourquoi il fut vendu à si Mah'acm.t.H,p.)"e<),I. ts.–Mak't'izi(CAt-e~.
vil prix. arabe, t. II, p. ef, L 7, et p. i45), sans donner
Ibn-KhaiUkan, n° «'<, fasc. vi, p. ti, i. 2 la date précise, dit en moh'arram 355. El-
(t. n de la trad. angl., p. oa/t). Abon-'t- MaMn(p. aa~, ). 99 à 33) et Abou-'i-Fedâ
Mah'âcin (t. II, p. f)~, un. uit.) hésite aussi (t. H, p. Ago, t. 5 et 6) n'indiquent que l'année.
entre ces deuxjours, et plus loin (p. f\L 10) TeUeest la durée que Mak'rtzi' et Abou-
il dit nettement le samedi 8 dzou-'l-k'a'dah 3~9, Mah'âcin assignentau gouvernement de Kâfour
mais si ce fut un samedi, il faut que ce soit te y, seul; mais ces deux auteurs ajoutent qu'il avait
correspondant au ag décembre g6o de J. C. gouverné l'Égypte, la ~)'M et lesdeux villessaintes
Ibn-el-Athir (t. VIII, p. i~<)\ i. 12) dit à la fin pendant M)!g'<et un ans deux mois fMM'<MMfs,
de 3~9, et Mak'rizi (C/tfM<om<M arabe, t. n, commesi Kafbur n'avait pris le gouvernement en
p. e) et ef, p. ) t&) confirme, quant au mois, main que le ag s'afar 336, c'est-à-dire un an
Ibn-KhaHikan et Abou-1-Mah'acin. Ei-MaMn deux mois huit jours après la mort d'El-Ikhs-
(p. aa3,1. ao a a3) et Abou-'t-Feda (t. II. chid, survenue, comme je l'ai dit, le 2 dzou-'i-
p. /t70, f. y, et p. ~go, L 4 et 5) n'indiquent h'idjah 33&. Or, depuis cette date jusqu'à la
que t'annëe. mort de Kâfour, il s'est ëcouié MHg~<'M; ans
Suivant Abou-'i-Mah'àcin (t. II, p. ~tf, i. 6 quatre mois omg'<-AMi'< jours. Telle est la durée
à 8), sa nomination eut lieu le samedi ao dzou-'t- totale du gouvernement de cet illustre esclave.
k'a'dah 3~g; il devrait dire samedi at (corres- Au reste, Abou-'t-Mah'aein hésite sur ce point.
pondant au 12 janvier ()6t de J. C.). oaritditaU)eurs(t.H,p.)"At*i.3)que le gou-
'Ce prince ëtait né hj~t's'rie iundia5 s'a- vernement de Kâfour eut une durée de M'Hg'~M:
<ar3a6 (t" janvier 988 de J. C.). Ihn-Khallikân ans, dont deux ans quatre mois seul.
(n° cet, fasc. vt, p. e'<, ). 6; t. II de la trad. On lit dans Ibn-Khatlikân° K Kâfourmou*
angL,p. 5.95), a qui j'emprunte cette date, dit Krut à MM')-te mardi ao djoumâdi-el-aouet356,
à tort mardi. On voit que Abou-'i-H'assan-'Aii "d'autres disent )e mercredi, et,'suivant d'autres

'Ctt-M<.<t)-<t&e,t.t[,p.<))",).t4At6,etp.~<6.
''E~JVc~MM,t.n,p.)"),Li64t3.
&'<<i&-Ot«!tii)<-e!MH,n° e~, faEc.Vf, p. e, ). 16 à 18 (t. H de ta tmd. ang)., p. 5a'; et 5a8).
3~)2 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
il 1 1 '1 1
Mn'avait désigné personne pour lui succéder; mais, malgré les longues hési-
tations que supposent avoir existé ceux qui placent la mort de Kâfour en 356,
on doit admettre, au contraire, que les grands officiers de l'empire se déci-

fencore, cet événement eut lieu en 355 ou 35~ 'Adzafi", Mak'r!zi' Abou-'i-Mah'acm*, placent
nparmi ceux qui indiquent cette dernière année, aussi ia mort de Kâfour au 2o djoum&di-et-
"se trouvent Et-K'odhâ~ dans son Khit'at'-Mis'r aouel 357. A la vérité, Ibn-ei-AtMr' et, d'après
~(divisions de l'Égypte) et Et-Ferr'âni'' dans lui, Abou-'i-Fedâ~ disent en 356; Et-MaMn"
« sonBM<M)'e. MMais ces deux auteurs, dont l'un seul donne l'année 358, et je ne trouve la date
mourut en
mumutf en '4~~ ne sont
&5/ ~c seuls aà ic
pas asm&
au~~pct& le uuc
dire jtuu-
Ibn- de t)~t)
un; 355 uutj d;)KSi-jt-R
que Uffto Et-K'aù'aouâni
auauULUm

Ibn-Khathkan (n° <)<)<), fasc. vt, p. )~ ;–t. II de ta trad. ang)., p. 616) a donné une notice de cet auteur,
dont te nom complet est Abou-'Abd-Aitah Moh'ammed-ibn-Satamah-ibn-Dja'far-ibn-'Au-ben-H'akmoun-ibn-
Ibràhim-ihn-Moh'ammed-ibn-Mosiim-ei-K'odha'i, docteur schâfa'ite; il mourut à Mie'f dans la soirée du ven-
dredi t~ dzou-'l-k'a'dah 454. Ibn-KhaHikan cite de lui plusieurs ouvrages, entre autres son Khit'at" dans
lequel, pour le dire en passant, Mak'rizi a largement puisé sans en prévenir ses lecteurs, comme t'a observé
M. de Siane (Biograph. Diction., t. II, p. 61~, note a).
Cet auteur, dont le nom compiet est Abou-Moh'ammed-'Abd-A))ah-ibn-Moh'ammed-e)-Ferr'ani-e)-'Obatdi; a
écrit, sous le titre de T<tfM-e!-fen''a)tt, une ~Mtm're qui est la continuation de celle de T'abari~ laquelle
comprend, comme on sait, depuis la création jusqu'à l'année 3oa de l'hégire (Biograph. Diction., t. p. ago,
i. 7 et 8). H'âdji-Khaiîfah ne donne pas la date de la mort d'Et-Ferr'ani, et j'ignore à quelle année s'arrête sa
suite à l'histoire de T'abari.
B«Mm,t.I,p.ff~,t. it.
Chrest. arabe, t. U, p. <))",1.88 et f), et p. it6.Maif'rizi dit là que Kâfour était âgé de soixante ans. Un peu
plus haut (ibid., p. Pr", I. to et n, et p. i38) on voit que cette date du mardi 2o djoumadi-et-aouet 35~ dété
empruntée à Ibn-Zoulàk', éminent historien qui, né en %y~te en cha'han 3o6,y mourut le 25 dzou-'I-k'a'dah 38~
et fut, par conséquent, témoin oculaire de tous ces événements. La faute du mardi (au lieu de mer<)'edt) a été
reproduite par presque tous les auteurs qui donnent ta date précise de la mort de Kâfour, et cette faute parait
remonter thn-Zontâk' (voy. St-A'm~mMi', t. tt, p. fAf, 1. i3 et i4).
Mt~ même page, i. t9. L'auteur vientde sembler hésiter entre les années 356, 35~ et même 358, quand
il dit que la plus exacte est l'année 35~. Deguignes (Hist. j~H. des ~MHs, t. III, p. t53, notc~/) avait déjà
remarqué ce passage, que Abou-'i-Mah'âein confirme p. f")<}, 1. la et i3. Suivant lui (p. )"Ar", t. 2), Kâfour
mourut à t'age de soixante et quelques années.
N-&M, t. VU), p. fr'~ t. 5.
~KH«!. mM~etH.,t. !I,p. 4<)0,i. t<! etl5.1tdit (p. ~ga, t.a)que Kâfour monrutaprés de soixante-cinq
ans. Ei-Ferr'ani, cité par Ibn-Khatiitiân (n° «~, fasc. vt, p. t)A, lin. utt.; t. 11 de la trad. angl., p. 5a8),
avait dit soixante-cinq ans.
&<(. Mfoc., p. 3a4, L 33.– D'Herbelot (Biblioth. orient., p. si3, col. t, au mot CAFCKAt.-AifnscmBf)
a adopté la date donnée par Et-Makin.
Mut. de i'J/}-t~Me, tiv. IV, p. io8. sVers la fin de djoumadi-et-akhir 355, dit Et-K'airaouâni, Ei-Mo'izz
apprit la mort de Kâfour.

Le texted'tbn-KbatIMndonn<par M. de Slanedit (t. 1, p. ~i°A 1. 5) fdam la nuit du jeudi t6.!t


C'est t'outragedont parle H'tdji-Khatihbsousle n° pyr~C (t. 111. p. t6o, 1. 7) et dont tni-memeparaît avoirfaitun extrait.
mentionnésousien" ))e/\r"(t.Y, p. 436, L t). Pourtes diversOMra(;esd'Et-K'odha't,toir le n- 4o5de la Tablede H'adji-Khaiihh.
H'Mji-KhaUfah,n' fftA, t. tt, p. i38, t. to, et p. i3o, 1. t. H dit (p. 137, 1. i) que cet appendicea t'HistoiredeT'abari est
intitute&S'ibt AJL~Jt <'adjonction'!).Yoir, pour lesautres omrast'd'Et-t'err'ani,)en°6aMdehTaMedeU'adji-Kha)!fab,t.VU.
tbn-Bm!)ikan,n° )~t, fase.n, p. tv,).m et i3 (t. t de la trad. angl., p. 388). Abu]feda!~m<tt. ttiMiem.,t. [t, p. 6g8,
i. t3 à 16. Le texte porte mais le traducteura lu, avecraison, r'r~)~, t. It,
t~ ~'J'~ t.~J. H'âftji-Khatîfah, n°
p. i&8, ). 8. CArMf.arabe, t. U, p. 1~0, note5.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 343
dèrent immédiatement à élever au trône Abou-'i-Faouaris-Ah'med-ibn-'Aîi-
ben-El-Ikhschîd', s'il est vrai que les prières publiques furent récitées pour
ce jeune prince dans les temples de Misr dès le vendredi a a djoumadi-ei-
aouel 35~. MaisAh'med-ibn-'AHétait un enfant de onze ans~. On lui adjoi-
gnit donc, comme lieutenant, le cousin germain de son père, Abou-Moh'am-
med-et-H'assan-ibn-'Abd-Anah-ibn-T'or'dj, seigneur de~~M en Syrie, où il
devait continuer à séjourner. Il épousa alors Fat'ima, fille de son oncle El-
Ikhschîd 5. Les grands officierset les troupes furent placés sous les ordres de
Schamoui"-el-Ikhsch!di, et l'administration du revenu puMic fut con6ée au
vizir Dja'far-ibn-et-Forât. Les prières étaient dites pour Ah'med-ibn-'Ali et
pour E!-H'assan-ibn-'Abd-AHab,dont le nom était prononcé immédiatement
Et-Makm l'appelle à tort 'Au-ben-Moh'am- donne deux leçons au. n° v", autant qu'on en
med-ibn-eHkschM (Hist. sarac., p. 926, ). 33 peut juger par sa traduction'' (t. III, p. a a 5),
et 34). Reiske croit cette dénomination plus il dit Et-MMts-ibn-'OM-AHah, tandis qu'an
exacte (Annal. muslem., t. II, p. 7~5, nota 3~5, n')e(t.I,p. )vt,I. );–t.IdeIatrad.angL,
in une).). p. 3&t) on lit Et-H'ossem-ibn-M-Auah, et la
Ihn-KhaUikân, n° ec~, fasc. vi, p. e~, L 3*° première de ces deux leçons est confirmée par
(t. !I de la trad. angl., p. 5a8). Il dit a tort Abou-'t-Mah'acin (t. H, p. ~te. nn. ult.). Mais
vendredi a 3. –Abou-'t-Fedâ, qui, comme ïbn- comme Ibn-el-Athir Abou-'i-Fedaet Ibn-Khai-
el-AtMr, place la mort de Ka&ur en 356, dit doun écrivent Et-H'assan-ibn-'Abd-Aiiah, j'ai
qu'après bien des incertitudes et de longues dis- admis nue, dans Ibn-Khauikân ( édit.WùstenfeId),
cussions, Ah'med-ibn-'Ali fut enfin appelé au il fallait lire ~e au lieu de ~c. M. Quatremère
trône et, comme Ibn-Khallikân, il indique le a préféré la tecon du n° tPP du manuscrit pu-
mois de djoumadi-et-aouet 35? pour celui où les blié par M. de Siané, et.ii a dit Et-H'osseïn-ibn-
prières furent dites pour la première fois en '~M-Auab-ibn-T'or'dj, qu'il transcrit Tagadj
l'honneur du nouveau souverain (.M~. muslem., (J. A., t. II, p.Aa3,3°sërie).
°
t.H,p.~Qa,L3eH). Ibn-KhaHikan,n°v.fasc.vm,p. ~J. t3
Ibn-Khanikan, n° v. fasc.vm etix, p. )), et i4 (t. III de la traduction anglaise, p. a a 6).
iin. penutt.–Ei-Makin, p. 996, 1. 34 et 35. M. Quatremère se trompe certainement quand
–Abou-'t-Mah'âcin, t. II, p. ~~<),i. t3 et 4'). it dit tfH épousa Fât'ima, fille de ~t: oncle
Ibn-KhaUMn, au n° v" duquel je tire ces ï"0)'x (JoMnM~ asiatique, t. II, p. /)B5.
détails, écrit Et-H'assan-ibn-'O~N-Anah, et ait- 3'série.)
leurs (n° )FF, fasc. Il p. iA, L 5), Ûi'ëcrit de J~, c'est ainsi qu'écrit Ibn-Khauikân:
me'ae; an contraire, le manuscrit sur lequel dans Abou-'t-Mah'acin (t. H. p. t"<n, I. a) on
M. de Siane a pubiié son texte d'Ibn-Khaitikan lit- tJ~X (Samaoue!)."
H vient deparier des contestations quis'ëievèrent sur te choix d'un successeur; ailleurs (n° )FF, fasc. n,
p. lA.).7!–t. Ide)a trad,angt.,p.3<ti)!ba-KhatiiMn assuMquecefutie tnercredi (il dit mardi)2o djou-
mâdi-ët-aoue) 35~ qu'on tomba onfin d'accord.
La pubttcatipn de son texte,!i'arr~te au n° tvA de l'édition Wustenfetd.
.t.'VIIt,:p.i.~a~ s3.
''A<)ta!.mtt<~m.,t.!t,p.5po,t,6.
HM;9M'e~sFmt'tm.tMo, §![[?(? < ?, append. ii au t.I! de la trad. franc., p. 5~).
3M ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

après dans les ~~ntt~c


~t~f~s r):tMQifc chaires de 7MM)',
M~o~ f)~
de t/\n~~c
toutes ~e
les T~ûo f)'F~'4FM/~
provinces d'gy~e et de Syrie,
ainsi que dans les chaires des deux villes saintesMais Dja~far-ibn-eI-Foratne
tarda pas à abuser du pouvoir dont il avait été investi; il fit arrêter plusieurs
grands officiers pour leur extorquer des sommesplus ou moins considéraMes;
à la'k'oub-ibn-Killis~il fit payer quatre mille cinq cents dinars, et celui-ci,
qui parvint à s'échapper, alla se réfugier près d'El-Mo'izz en Maghrib. Les
troupes, de leur côté, se mirent à exiger une solde impossible, et bientôt
l'autorité du vizir fut ébranlée à ce point, qu'à deux reprises il fut obligé de
se cacher, que son palais et les maisons de ses partisans furent livrées au pil-
lage par la populace. Sur ces entrefaites, El-H'assan-ibn-'Abd-Allah, fuyant
devant les ~at'MK~'es~,arriva de Syrie à Ms'~ dans les premiers jours de mo-
358(]ei'hej;ir h'arram 358~ et prit en main le pouvoir. Il arrêta Ibn-el-Forât, le fit mettre
(968-969 à la torture, lui infligea une énorme amende, et confia la fonction de vizir à
de J. C.).
son propre secrétaire, EI-H'assan-ibn-Djabir-er-Rïah'i~. Mais, par l'intercession
du chérif MoslIm-ibn-'Obaïd-Allah-eI-H'osseïni", il eut la faiblesse de mettre
Ibn-Forât en liberté, et même de l'investir de nouveau du gouvernement de
l'e, avant de retourner en Syrie le 1errebt-eI-aMiir 3587. El-H'assan-ibn-
'Abd-Allah avait exercé l'autorité pendant trois mois~.
L'anarchie qui, en ~g~)(e, avait succédé au gouvernement ferme et sage
de Kafour, l'impuissance du khalife de j8<tgM~
"Ó.IVILN~à.r.la réprimer la &~nécessité où

Ibn-KhaHikan, n° tpp, fasc. u, p. 1. 5 Voir, sur ce personnage, une note de M. de


à () (t. 1 de la trad. angl., p. 3~i). Slane (Biograph. DM<MM.,t.I, p. 3aa, note i).
Qui, plus tard, fut vizir d'E!Az!z-B!ltah, Ibn-Khaitikan, n" fasc. vm, p. )f,
fils et successeur d'El-Mo'izz (En-Nodjoum, t. II, ). t8,n°))"f,fasc. H,p.~et ~v(t. 111, p. 9a6,
p. ~,1.8 8 et g). et t. 1 de la trad. angl. p. 3tg et 32o).).
Ibn-KhaHikân, n° v. fasc. vm, p. )f, 1.17 Abou-'I-Mah'âcin, t. 11,'?. F", 1. i et a.
(t. lit de la trad. angl., p. aa6). Abou-l- On voit pourquoi j'ai pu dire, plus haut, qu'El-
Mah'àcin, t. H, p. c~, i. 4 et 5, et p. )"<)<), H'assan-ibn-'Abd-Allah arriva à ~M'f vers le
18 et ig. Cet historien qui, après avoir résumé t"moh'arram 358, et l'on a ici la preuve que !es
le récit d'Ibn-Khallikan, dit (t. H, p. )"<)<), Lit i troubles qui suivirent la mort de Kâfour eurent
et 12) qu'un autre auteur s'exprime différem- lieu dans les six derniers mois de 35 7.
ment, n'ajoute guère que ce qui se trouve dans On ut dans Ibn-Khaldoun "Le gouverne-
un autre article d'Ibn-Khaffikan lui-même, dans fment de B~A~j dont on aurait pu espérer le
son n° )~f, consacré à Dja"far-ibn-e!-Forat. ff secours,était alors trop préoccupé de la guerre
Voyezla note 8 ci-dessous. crqui avait éclaté entre BaHittar, <HsdeMo'izz-
Au lieu de ~LJ[, comme on lit dans Ibn- t;ed-Daou!ah, et son cousir '1i.dh8ù-ed..Daou-
Khallikan, Abou-'l-Mah'acin (t. 11, p. f. 1. a) ciah, pour faire attention à c"tte malheureuse
écrit j,L~Jt ~z<!Mty<:)M~.J.
(&-&M~'s)M). f province* Mous
Kprovince Nous savons,
savons, en
en eue:.
eutt. que treize
que tre)
ecrn j,~jj
NtsfoM-edes Fdt'imites, S Hii (N. d. B., append, n au t. H de la trad. fran~ p. 5~6).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 3/t5

était EI-H'assan-ibn-'Abd-Allah
l'assan-ibn-'Abd-AHah ddee garder
garder la ~/ne, incessammentmenacée
la Syrie, incessamment menacée parpar
les A~nm<'es et par les Roums, ies lettres que, paraît-il, Et-Mo'izzavait re-
çues de personnages haut placés à Aft's~,lettres qui l'invitaient à envoyer une
armée en ~g~<e et à s'emparer de la capitale', les utiles renseignements
qu'il avait du recevoir, de la'k'oub-ibn-Killis2, toutes ces circonstances, qui
coïncidaient avec lé retour de Djouhar à Mans'ourïah,favorisaientsingulière-
ment les, projetsdu khalife africain, lorsqu'un contretemps imprévu vint en-
core différer l'exécution de ce qu'on pourrait appeler la pensée dynastique
des F~T')MtTES. Djouhar tomba si dangereusement malade qu'on désespéra de
sa vie. Mais son maître, qui se rendit près de lui, ne pouvait croire à ces
sinistres pronostics, il ne doutait pas de sa guérison, et affirmait qu'il ferait
ia conquêtede ïjEg~p<c.La maladie céda en effet. El-Mo'izz, confiant dans ses
pressentiments, avait veiHéà ce que d'immenses préparatifs fussent faits, et,
pendant la convalescence de son général, il le visitait chaque jour, causait
longuement avec lui, et lui donnait ses Instructions. Vint enfin le jour tant rit
désiré~du
désire départ;
ou départ; c'était
ceMU le
te vendredi
venoreat lA
m rebî-ej-aouel
i~uA,ci*nuud 358
t~tju février ~UU
(5 ICViid
)v M
de
aCq Uc Quatrième
<J
:1 eexpédition.
ca
mois avant la mort de K&fbur,BakhH~r-'Izz-ed- bâsside pour qu'il n'y ait pas &rechercherd'autretre
Daoutah avait succédaà son père dans la charge cause a l'abstention de Bag'A<&M dans ses trouNes
les
d'émir-ei-omarâ; mais la cause par laquelle de 357 et-358.
tbn-Khatdoun~prëtend expliquer ici la non-inter- Ibn-KitaHikan, n" !~F, fasc. n, p. ~A,L 10
vention deBag~<&Mdans les affaires de )'J%~e (t. 1 de la trad. ang! p. 3~t).– Abou-'t-Ma-
est un anachronisme; car les princes bomdes h'acin, t. H, p. )"<!<). L t6 et 17.
'ëtaisntfort unis entre eux en 35y'. Encore en 363, Mah'rizi ~a donne sur ce~persdnnase d'in-
lorsque Ëakhtîâr, attaqué par AMtHdn,que les tëressants détails, que M. Quatremère a repro-
Turcs avaient proclame, luttait depuis claquante dutts (/OM)'Mf;< a~Mfi~Me~ t. M, p. 4-27 et ~98,
jours avec désavantage contre son ennemi près 3'série).
'de,QMMt<)'émir;s*adressaifàsoncousIn~Adhad- Ibn-KhaHikan, n° ))=)e,&sc. H, p. ~v, i. 18
~~Muiah,jpourim demander de pM se- (t. 1 de ia trad. angL, p. 3~)o). Il dit à tort le
cours; H aM~ttntême j~ .son- pou- MtMMK(~~J[ ~.i), et M. de Siane,.par une
voir, qu'n préférait, disait i[, céder a un parent petite inattention, a aggravé la faute en tradui-
et a un ami,<p}u~que de !e voir; tomber aux sant par sMM~sy(dimanche).Abou-'i-Mah'a-
mains d'une faj~iUe:é~angèreet~e~~ Ce cin (t. 11, p. L a), Et-K'ah-aouani (Hy. IV,
ne fat que plusieurs années entre p. 168) et Quatremère;(y. ~t., t. H, p. 434,
!es deux couses, ta guerre qui amena ta~m~ 3* série) ont copié Mè!ement Ibn-KRaUikan.
Ba~t!arX~'M'r~-D~'a~ iemër~ 18 chaouâl Ibn-'Adzari (BsMM,t: 1, p. fi~ 1.11 a 13 ) et
3&7 (af~mM~~uë J. G.). E' '~p!e était de- Ibn-ei-Khat'ib (in Casiri, t. H, p. ig5, col. i)
puis assez lgngtemps
putsa~z détaclïée. dedel'empire
longtemps détachée l'empire'ah-
~ab- n'ihmquent
n'indiquent queque l'année.
l'année..
'~MM~em?,t.n,p.5l~ in fine. Hist..sarac.p, 239,1. !!là 16-
I~~A~. i3 et i&. !bn-Kba)itkan; n° ).A, fasc. n. p. f, ). 19 (t. I de ta trad.
angL.!p.~5o).~Abut~ H, p. 538, ). 8.– Et-MaMn,p. a36,t. ty. n ne donne pasta
r "o"
da~pr~ci~)t.d)t:~itc)M<)t~M!;6j.; ;f
3A6
v<ou ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRtQUE.
i';uh'c J.J. C.).
C. Le khalife se rendit en personne
nersonne dans la ntaine
plaine de ~a&7/
AtM~fM, où l'ar-
es mée,
<!cs)''dt'imi)cs
mée, qui ne comptait pas moins de cent mille cavaliers, avait été rassemblée;
t-nE~pte.
il
ilvo voulait faire ses adieux à son fidèle serviteur et à son ami.
mec
Après lui avoir
donné en particulier ses dernières instructions, il commanda aux grands ofE-
ciers et à ses fils eux-mêmes de mettre pied à terre au moment où Djouhar
remontait à cheval, pour qu'à son signal l'armée s'ébranlât. H voulait, ainsi,
faire rendre à son général des honneurs inusités. Ce fut dans la même pensée
qu'il envoya à son serviteur Alfah', gouverneur de ~sr/~aA, l'ordre écrit de
sortir de ta ville au-devant de Djouhar et de lui baiser la main. Alfah'oS'nt
cent mille dinars (~L~ ~t <j;L<) pour être exempté de cet acte de révérence,
mais il fut obligé de se soumettre
La marche d'une armée si nombreuse et des bêtes de somme qui trans-
portaient ses énormes approvisionnements fut nécessairementlente. H y avait
peu de temps qu'EI-H'assan-ibn-'Abd-AHahétait reparti pour la 6~ lors-
qu'on djoumadi-el-akhir parvint à ~ts')' la nouvelle de l'approche de l'armée
fât'imite~.Une grande agitation se répandit aussitôt dansla ville, on délibéra,
et il fut convenu que le vizir Ibn-el-Forat écrirait pour demander la paix, et't
pour que la vie et les propriétés des habitants fussent sauvegardées. Ceux-ci .1
réclamaient, en outre, qu'Abou-Dja'far-Moslim-ibn-'Obaîd-AIlah-eI-H'osseïni
fût chargé de l'ambassade, et le chérif y consentit, sous la condition qu'un
certain nombre des notables de la ville l'accompagneraient. Le lundi 18 re-
djeb 3584 (y juin g6o de J. C.) les envoyés partirent de .PostW pour se
rendre à ~OM~A~, village situé près d'Alexandrieet où Djouhar avait fait
faire halte à ses troupes. Le général d'El-Mo'izzaccorda sans discussion tout
ce qui lui était demandé, et le cha'bân" (samedi 26 juin g6o de J. C.)
MosHmétait de retour auprès du vizir Ibn-el-Forat. Mais pendant les vingt
jours qui venaient de s'écouler, un grand
jumaum~t:utHt!mut;st;uuum),mtHti changement ss'était
and changement opéré àà f<Mf<~
était opéré ~s~' e
Ibn-Khauikân, n° jt~p, &sc. u, p. ~A, L <5 Djouhar avait mis environ quatre mois à franchir
à ao (t. 1 de la trad. angl., p. 3~)a). l'immense espace de ~a&'&'<M<t& à Alexandrie.
J'ai dit qu'il avait quitté M~'r le )" reM- Le texte publié par M.Wüstenfeld dit
X~.yj
el-akhir 358. (raMMf~aA), celui puMiëpar M. de SIane (t. I,
Abou-'i-Mah'âcin, t. H, p. F. i. 6 Il 8. p. )vC) L ao) dit <~<t.' (?'<:roM~'tt&), et j'ai
0"~c (.~Kj ~ij X.t.,1!C ~.)y /')-' suivi cette leçon, parce qu'eUe est confirmée par
8Y"-7~"I ry~
won *A~.t~.< (fbn-KhaHikan, n° )f:i< fasc. u, Abou-'i-Mah'acin (t. Il, p. f.t, ). 9). Voyez
p. ~<),). 3et&t.Ide)atrad.angt.,p. 3&a). ChampoHion, L~g~e sous les Pharaons, t. II,
M. Quatremère commet certainement une petite p. sSS.in-S". Paris, t8i4.
erreur en disant lundi ig (J..4., t. 11, p. &5y, °
Ibn-KhaUikan, n" )F)<=,fasc. n, p. '<<),8 8
3' série). fi résulte de ce passage que l'armée de (t.Ide!atrad.ang).,p.3~a).
LIVRE QUATRIÈME.
IJ11~LL11 `V11111117L11J.411C1L~1111L CHAPITRE II. il. 3~7
7
V~f1 1

dans ies esprits. Les partisans de la famille d'Ikhschîd, les officiersqui avaient
été au service de Kâfour et une partie de l'armée avaient pris la résolution
de combattre et, après avoir mis en sûreté les objets de prix qui se trouvaient
dans leurs habitations, ils étaient allés camper hors de la ville, déclarant ne
pas consentir aux conditions de paix qui avaient été offertes. Le retour de
Moslim, porteur de l'acceptation écrite du général fât'imite, ne put changer
leurs projets, et, choisissant Nah'rir-es-Schouïzâni'1 pour les commander, ils
vinrent prendre position à D~A et placèrent des gardes sur les ponts 2. Aus-
sitôt que la nouvelle de cette démonstration hostile était parvenue à Djouhar,
il avait remonté la rive gauche du N11et, le 11 cha'bàn, il attaquait les dissi-
dents, les refoulait en désordre dans la ville, et après avoir, pendant deux
jours, fait proclamer, par un héraut, une amnistie complète, il entrait en en
vainqueur dans Fostdt' le mardi 17 cha'bân 3583 (6 juillet 060 de J. au
C.), au Entrée

moment de l'a's'r. Après avoir traversé la ville, il marqua l'emplacement~OÙ où de Djoutar


à Fost'âtt.
ses troupes dresseraient leurs et
tentes, lorsque, le lendemain, les habitants
ants

se présentèrent pour le complimenter, ils trouvèrent déjà creusées, au pied.


du ~o~a~am,les fondations delà construction qui devait être la citadellee du du
~'aM~. Certaines irrégularités que Djouhar remarqua '1 dans le contour de
le la
la Fondation
du K'aire.
Ibn-KhaHikan, p. ~t, 1. 11. Il écrit (jk~: Ibn-el-AtMr, t. VHI, p. Ffe', ).i~.Â.
(SfAoMta):), mais le texte donné par M. de Stane Ibn-KhaUikân, n° ~p, fasc. n, p. iv, )i: .af2 i8
(t. L,p. )vô,I; s6) porte ~!yj.~J!, et j'ai adopté ëtt<),etp.l.a(t.ldeiatrad.angl.,
cette leçon, qui paraît conSrmëe par Abou-')- p. 3&o''et 3/t3). Et-MaMn, p. 9~7, 1. 10
Mah'acin (t. 11, p. p.y, L i3), dans plusieurs à 12. –Abut&deB~MHa/.MM~H: t. II, p. 4c)8,
manuscrits duquel, cependant, les points diacri- 1. i3. Abou-'i-Mah'âcin, t. 11, p. i'.e, L 3.
tiques manquent. M. Quatremere a travaille sur H dit à tort mardi 18. –Et-K'aïraouani (iiv. IV,
un manuscrit qui portait tNah'rîr-es-Souri&ni)!. p. iog) est !e seul qui place l'entrée de Djouhar
(Y. t~H[,p;~ ëH6, 3' série.) à AfM')'le ia cha~bâu 358. C'est nécessaire-
Eës ponts ( ônëntal et occidentai) de iYlis'r ment par suite d'une iaute d'impression'que
furent'br&Ié~M complètement en aga (go/t-go5 M. Quatremëre qui, ici, traduit Ibn-KhaHikan,
de J. G.)'par']~n-Nousc~ ne resta aucun dit "mardi ty faMa~Am! puisqu'a ta page sui-
de lënrsjbateanx. ( ~bou-'i-Mah'acin,t. 11, p. ) ov, vante il dit que la nouvelle de cet événement
i. 6 et 6.) Us furent~ reconstrtiits. parvint à EI-Mo~izz!e i5 ramadhan.
Voir, sur'ces ponts, une hôte de M. de Siane. ~~[ (N-A't!')'<t, "la victorieuse").
(Bt'o~Mp/t. ZMoM., 1.1,p. 3A8, note g.) Jean Léon (in Ramusio, fol. 83 D,L g a 11;–

L'éditeur, M. Tpr.nberg, dit (note & de cette page) que ptnsiëurs manuscrits portent au lieu de
(_)La~,
0~
'C'estpar erreur/qK'a cette page la traduction dit.tttnardi tHt). Le (extedit edouze nuits restant;), ce qui,
pour un mois de vingt-neuf jours, comme est le mois de cha'Mn, correspond au 17.
J. ,t. !!U,p; /<o, 3' s&'ie. Voyez ta note a d-dessm.– M. Quatremère, dans ce travail que j'ai plusieurs
foiscite,entredMs])eancoup de dëtaib,qu'it emprunte à Ibn-KhaihMn et que js passe sous sHenee.
348 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE
ville, qui avait été tracé pendant la nuit, iui causèrent d'abord quelque con-
trariété, mais il déclara ensuite que, les tranchées ayant été creusées à une
heure fortunée, il n'y changerait rien'. Dèste vendredi ao,ia prière fut dite
au nom du khalife fat'imite dansia mosquée nommée ~mM-'<l~?(ft}a
vieHiemosquées), et, au mUieudeMma(lhan,i'heut'eux Et-Mo~izzfecevaiteu
7/}'MMà. nouvelle de.ces rapides succès~. Ainsifinit !à dynastie .des tKHSCHi-
DtTES,iaprèsune durée de trente-quatre ans dix mois vingt-quatre jours, dy-
nastie dont le dernier représentant, Ah'med-ibn-'AH,n'était resté sur le trône
qu'un an deux mois vingt-sept jours*.
Conquête MaisHkhschîdite Abou-Moh'ammed-ei-H'assan-ibn-'Abd-Aiiah-ibn-T'or'dj,
dchSyric.
p. 3 5 dela traduction de Jean Temporal ) observe Ibn-ei-Athtr, t. VIU, p. F)"o J. 14. Ibn-
que ce mot, qui est arabe a été corrompudans la Khaidoun, ~M<oM'edes Fa<'tmt'<M,S xm (His-
langue vulgaire européenne, qui en a fait le met <oo'e~.< Bo'Aer~ append. n au t. Il de ia trad.
Cairo (Caire). Voir aussi fol. 3 D, 1. n (p. Il fran~ p. 5~6). C'est la mosquée que le fa-
de la trad. de Jean Temporal). Là où M. Qua- meux~Amr-ibn-ei-'Aâs'. général du khalife'Omar,
tremère dit que, Djouhar jeta les fondements du construisit à F<M<'ai'en at de l'hégire' (64 de
~'mfe dans !a nuit même qui avait aivi son ar- J. C.).
).
rivée, le mercredi 8' jour du mois de cha'ban Ibn-KhauiMn, n° t~, fasc. H, p. 'L tg
(J. A., t. IH, p. <6(), 3' série), il faut lire à 9) (t. 1 de la trad. angl., p. 34o et 3&i).
18'jour. Abou-'I-Mah'âein, t. H, p. F.o, 5 et 6. Ei-
Ibn-Khamkan, n° )j'f=, fasc. n, p. v-, 1. 6 K'aïraou~ni, p. 109.
à 10 (t. 1 de la trad. angi., p. 3~3). GnH- ZiM-A~oMH:,t. H, p. )< t3a à 15. Dans
taume de Tyr, écrivain du xu° siède de notre ère ce passage, Abou-'i-Mah'&cmomet les dix mois,
et. antérieur d'un siècie; à. Ibn-KhaJiikan~ avait mais à sa page f")A, 1. 3, il avait donné très exac-
placé aussila'. fondation du ~a!'fe~en 358 tement ia durée de la.dynastie;iIdtscMdite, te!)e
El-MaMn(p. aay,; Laa à a~) fait commencer qu'on la .fouve indiquée dans Ibn-KhaHikan
)aT;onstru<!tion de la-ville en ramadhân 358. (n'' v. fasc. vmet tx, p. )f, i. t6;– t. Ht
Ab6ù~Fedâ_(G~oy)'<e, p. ).A, I.:9; t. II de !a trad. ang! p. aao). Abpu-'i-Mah~cm
de la trad. de M. Reinaud, p. t~8) dit que !es ajoute (p. p. L i5 a 18) que-'la p1ri'èr'e'av"ait
fondements du K'aire furent jetés en 359, et la été dite pour les 'ABBAssutEs en ~m)~ pendant
manière dont il s'exprime dans ses ~tma~ mtM- aaS ans. En réalité, depuis ia mort du dernier
lem. (t. H, p. 5oo, La) confirme son opinion OMAÏADE en Égypte (ay dzou-'t-h'idjah iSa) jus-
sur cette date, qui semble être adoptée aussi par qu'au ao cha'bàn 358, jour où pour la première
ibn-Khatdoun (~Mt. ~~t'tm., S ifm. H. d. B., fois la prière y fut dite pour les FAT'HnTES,il
s'était écoulé aa5 ans y mo's aS jours.
append. n au t. H de la trad. franç., p. 54~).

'~Suivant )ui, ce mot veut dire <:<M<ne< que Jean Tcmpora).traduit par p«M!e eoMfMtM.Aujoumt'hm coû-
teuse se dit etMMMt, et je neconnaispas !emotce<tinee, mais il ert dair que Jean Mon prend ce mot dans te
sens de eotn'etare (exercer une action coercitive), et qu'il vent dire xi'Knce (victorieuse).

Willelmi-Tyrerisis archiép. HMfoniB tib. X!X,c.ip.x)v(GMfa DetperFraMot.p.geS et96&, i. 15; in-fol.


Hahoviae,t6«).
°
fbn-KhattiMn, n" ~.v; fasc. iu, p. ))~.), 4 4(t. de la trad. angt., p. 6&9). Abou-'t-Mah'acin, t.
p.v<,tit).'u<t.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE 11. 349
le lieutenant du prince qui venait d'être détrône, se trouvait en Syrie; vrai-
semblablement les principaux officiers qui avaient été du parti de la résis-
tance s'étaient réfugiésprès de lui, et l'on pouvait craindra une attaque venant
de ce côté. Djouhar n'hésita pas à prendre l'offensive; il confia au k'âïd
Dja'far-ibn-Falâh'-eI-KetâmIle commandementd'une armée nombreuse, qui,
dès le moisde dzou-'l-h'idjah 358, prenait possessionde jR<M?~<:A EI-H'assau- Prise
dcRamtah.
ibn-'Abd-Allah, fait prisonnier, fut envoyé sous bonne escorte à Fost'ât', avec
un certain nombre d'émirs qui partageaient sa mauvaise fortune~. Bientôt, en
moh'arram 359, la ville de Damas, après quelque résistance, tombait aussi 35()det'hë);ire
3
au pouvoir de Dja'far-ibn-Falâh' Au milieu de cette série de succès, qui (969-970
de J. C.).
grandissaient de jour en jour la puissance d'Ei-Mo'izz,le Msg~&, fidèle à ses fPrise de Damas.
habitudes de turbulence, présentait des symptômesd'agitation. Le départ de
l'armée que Djouhar conduisait à la conquête d'une région lointaine avait été,
comme on pouvait s'y attendre, le signal d'insurrections plus ou moins inquié-
tantes. La première, qui éclata dès 358, selon Ibn-Khaldoun, eut pour chef
un Berber nommé Abou-Dja'far-ez-Zenâti, qui ieva l'étendard de la révolte
dans l'j~M~ même, où il souleva une foule de mécontents et de Nekkarites. Révolte
en itrik'iab.
Lëtkhalifemarcha en personne contre ce rebelle et il venait seulement d'ar-
river à B~r'~ quand il apprit qu'Abou-Dja'far, abandonné des siens, s'était
réfugié dans ,les montagnes 5. El-Mo'izz reprit alors le chemin de sa capitale,
après avoir chargé Bolokkm~-ibn-Ziri-ben-Menadde poursuivre cet aventu-

Ce générât s'était distingué dans la bataiMe AM&dse~MMay.MMs/em.,t. H, p. 5oo, i. 4


qui avait été livrée sur les rives du ~VN(Ibn- et seq. Abou-'l-Mah'âcin, t. H, p. )" ). 8
Kha)!ikan,n°)i'&se.n,p.),].t6etsuiv.; &io,etp.F-'),i.7&tt.
t. rde ia'trad. angt.. p. 3&3). Abou-'i- 'Voir Abou-'t-Mah~cm. t. H, p. )=.<),Ï. t33
MaH'âcin, t. H, p.vetF.A (y. t. 111, ett~.
p. A(< et /t~, 3° série).–SUvestre de Sacy Setontoutes les apparences, dans le massif
(CA)' M'ate, 1.1, p. ta8) a fait remarquer de- de l'Aurds.
puis longtemps que c'est à tort qu'Abou-'I-Fedâ Ce nomS'écrit habituëMement .~J~L, mais
(~KMN, mM~Nf., t. H,p. 5oo, t. 5) écrit tbn-Kha!)ikândonne son orthographe complète
~Falj~~f' ~Ci-f (Boiokkm). Dans un antre artMe* te
iSm-Kh&uikan,n" )~. fasc. M, p. eA, L 6 même auteur établit une genëatogie qmlait re-
(t. tde !â trad. ang)., p, Say). Ibn-et-Athir, monter cette &miHëaux B'tMMrt<M;mais M. de
t~VIII, p~~e, t~23.etp.~ --=Ïbn-Khal- Slane, avec raison, considère cette généalogie,
doun, ~Mt;¡c"I, 23 ,et)!,S ¡c~
~M y~t'm;, nv vd.` B., ap-
ap- empruntée à Ibn-Scheddâd, comme fort suspecte.
t. VIiII~
pend; a ? H de t~trad~~an~ p. S~7 et 5 &8 )~ (Btogf<tpX.Dte<KM!1.1, p. 989, note i.)

N* ))A, &sc; n, p. )P, Un. antepenuit. (t. 1 Je !a tract, ang)., p. 968).


~N~n,p~r~h~2~~
350 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFMQUE.
rier, qu'on ne put atteindre, mais qui, 1 annéesuivante, en 359, vint implorer
Administration
et obtint sa grâce Pendant que ces événements s'accomplissaient en
'teDjouhar.
Afrique, Djouhar, continuant son œuvre, introduisait peu à peu, dans les
prières, les formules conformesaux idées fât'imites; ainsi, le vendredi 5 reM-
el-akhir (a février gyo de J. C.), il se rendit à la mosquée~'7&tt-y'oM~OMm~, où
était réunie une troupe imposante, et prescrivit au khat% 'Abd-es-Sa'mi-ben-
'Omar-cI-'Abbasside prononcer à haute voix le Bism-Allah3et de faire faire
l'appel à la prière par ces mots KVenezà l'excellente œuvre*. En djoumâdi-
el-aouel on vit arriver à Ms'}'les prisonniers envoyés de Syrie par Dja'far-
ibn-FaMh'; ils furent exposés en public durant cinq heures, et tous ceux qui
avaient eu à se plaindre d'Et-H'assan-ibn-'Abd-AUah, dans les trois mois de
son gouvernement en ~gy~e, purent jouir de l'humiliation d'un tyran vaincu.
Ces prisonniers furent ensuite réunis à d'autres Ikhschîdites près de la tente
du k'aïd, qui chargea son fils Dja'far de les conduire à El-Mo'izz,auquelil en-
voyait en même temps les plus magnifiquesprésents. Le ty djoumâdi-el-aouel,
ce convoipartit deMts')'pour descendre le ~Vt7~. Huit jours après, le mardi 25 6
(5 avril oyo de J. G.), Djouhar jetait les fondements de la mosquée du
inondation K'aire ttJe crois, dit Ibn-Khallikân, que c'est la mosquée qui est appelée E~-

Ibn-KhaMoun, BMf. f~ jRt!mt<M, S xiv p. )"<H,L 6. Hm-'Adzâr! place en redjeb cette


(H. d. B.~ append. H au t. II de la trad. franç., mission du Ns de Djoubar près du khalife fât't:
p. 5/t8 et 6~9). mite (BftM;~ 1.1, p. fft, L i4 et 15). Il parle
Bâtie en aSg. (Abou-'i-Mah'amn, t. U, peut-être de son arrivée en T/n/c'MA.– Ei-K'aï-
p. A, 16 et ty.) raouâni (liv. IV, p. 10~) la place à tort en 36o.
3 C'est le
premier mot de la première sourate J'emprunte cette date à Mak'rizi qui,.par
du K'orân, intitulée Fa<!7t'a&.Voir, à ce sujet, erreur, dit samedi 25 djoumâdi-el-apuel.– Ibn-
une note de M. de Siane. (B!ogvap&. DM:M)t., KhaUikân, après avoir dit qu'en djoumâdi-e!-
1.1, p. 3~7. note 17.) aouel les mots tf venezà l'excellente œuvre" fu-
Ibn-Khallikân, n" tfp, fase. H. p. v-, rent insérés dans l'lzâra (appel à la prière) à
I. 17 à 19 (t. I de la trad. angl., p. 3~). H dit la vieille mosquée (D/<&Mt'<t&'), ajoute
à tort vendredi j$. Ibn-el-Ath!r (t. VIII, "Alors Djouhar commença à construire iaMM-
p. f)~ji, ). 16 et 17 ) dit que ce fut en djoumâdi- f~Mee~M ~'atMj qu'il termina le y ramadbân 36t
ei-aoueL Voyez Silvestre de Sacy, ~tyose de "(samedi 2 juin 973 de J. G.), et le vendredi i3
la religion des Druxes, t. t, p. xxtv; Quatre- il y célébra les prières puMiques') Abou-
mère, F!e d'El-Mo'izz (Y. t. III, p. 57. '}-Mah'acin, par la manière dont H s'exprime,
3' série). semble placer le commencement de cette grande
Abou-'I-Mah'âcin, t. H, p. f~, L ti, à construction dans le mois de reM-et-akhir 35g.

'CitëparM.Qaatremère(J.t.IH,p.75,3"serie).
''N')Fi',&sc.n,p.v),).tà<)(t.Ide)atrad.ang).,p.3<)5).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPtTRE II. 351
K~~ar' ((fia splendide~).w Il n'y a aucun doute à cet égard, d'après ies témoi- dei-tla

de
gnages Mak'rîzi,d'Abou-'l-Mah'acin 2 et de Jean Léon Djamt't-Ai'.tM!

A la fin de 358, El-Mo'izz avait rappelé de Sicile l'émir Ah'med-ibn-et- Changements


enSiti)'
H'assan, qui, suivant Abou-'l-Feda,y gouvernait depuisseize ans et neuf mois\
Cet émir, après avoir chargé la'ïsch, am'anchide son père, de l'intérim du
gouvernement de la ~Mc, rentra en 7~MA avec toute sa famille et, au mi-
lieu de cha'bân 35o (mercredi 32 juin 970), Abou-'i-K/acem-ibn-eI-HTassan
fut envoyé pour remplacer l'incapable ia'ïsch et faire l'intérim de son frère
Ah'med, qui venait de recevoir l'ordre de conduire une flotte en Eg~<< Mais
celui-ci, à peine arrivé à Tripoli, fut atteint d'une maladie qui l'emporta
(en SSo), et, dans les premiersjours de 36o, Abou-'I-K'âcimfut investi par 336odei'hej;ir(;
El-Mo'izzdu gouvernement de la Sicile6. (970'97' i
deJ.C.).
La fortune si brillante des armes du khalife africain devait être bientôt
troublée. En 36o, les A~nM~'es, commandés par Et-H'assan-Ibn-Ah'med,
surnommé El-'As'am, firent une invasion en Syrie. Dja'far-ibn-Falàh', quoique Kchw
de à en Syrie.
malade, partit Damas leur rencontre, et le jeudi 6 dzou-'l-k'a'dah 36o
(3i août 9'7i de J. C.), il éprouva, près d'jEa-DaM~, sur la rivière Iezîd,
une anreuse défaite, dans laquelle il perdit la vie". Enmême temps, une ré-

'N°))T,fase.u,p.v),4(t.Ide!atrad. été chargé de l'intérim au milieu de cha'ban 35g


angL, p. 345). il en résuite que l'intérim de la'ïsch fut d'environ
ffDahs le mois de reM-eî-akhir 35g, l'appel dixmois.
f!)!a prièffe se Et à MM~ par ces mots Venez Cette Hotte était probablement chargée de
"a l'excellente œuvre." Alors Djouhar commença vivres, dont la rareté était grande alors en ~pte
fa construire au~'<M'e la mosquée nommée (tbn-et-Athir, t. VIII, p. i~o, 1. 10 et <t;
"D~NM-ttr/ia première que les .R~At'teo Hm-Khatiikân, n° v~v, fasc. vm, p. )n, i3;
aient, construite en ~y~, et la termina dans Mak'rizi, cité par Quatremère, 7. /< t. U[,
ff!e mois de ramadtian 36t.o (~)t-~b~'oMm, p. 53, 3'séné).
.~n~p.3'a'.6.)~ Abuifedœ ~KtM/. mMS/em., t. Il, p. /t/t8,
In Ramusio, &t.83 6, i5 & f; (p. 345 ). 11 à ai. Eil-NouaM, cap. vH (in Grego-
de !a trad. de Jean Temporal). rio, p.tg,}. a6;–Riedeset, p. 43o et 43i).
Nous avons vu plus' haut qu'E}-H'assan-et- ScMhab-ed-Bm, inGregorio, p. 60, col. 2.
Kelbi, après avoir conG~ie. gouvernement de la tbn-Kha!doun, Hist. de f~ et~ Sicile,
.StCt/e à ~pnmsAh'med, arriva en .M~&'t<!& en p. ~ô, ]. 13 et f & (p. i ya de la trad, de N. Des-
moh'arram Ma, mais que Ah'med ne fut con- vergers).
urmé qu'en 343. B n'en reste pas moins vrai Localité citée par S'a6-ed-D!n comme étant
qu'il gouvernait ~e~'i', depuis instant très dans ,lesenvirons de DaMas(Afaf~'t'~e~'t'
vdMmdut*'moh'arram34a,etque~ son gou- 1.1, p. !=.-< 4).
vernemelnt dura sejize ans ~t neuf mpis,~ fut à tbn-Khalukan, n° )~v, fase. M,p. ô< i.
vernement
peu près ~en
Urll,: seiz~358
chaouM 358 qu~ rappelp, aïo (t.! delà trad. ang)., p. 3a7). BmaM,
Ah'med. A~ou-'t-K'&cem .e~ ~efce)~
,;j~ère pt~is I. t5 a t7.
t. i, p.f~ AbuiMœ Annal.
352 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
volte, bien plus grave que celle qui avait été comprimée en 7/nKMM,7~taA, éclata
~]- la t-
Hë'otte sur terre .]- j- ]'
de l'insurrection contre j~~f<~f-
les t~ ]- j~~
classique FIT'IMITES, le pays des
dans
dansIeMaghrib C'était Moh'ammed-ibn-el-Kheïrqui, à l'instigation des OMAÏADEs,
~Mag~r~oMaA.
en était le chef. Déjà les partisans des FAT'tMiTES avaient été, sur une vaste
étendue, assaillis, poursuivis et passés au fil del'épée, quand El-Mo'izzdoana
l'ordre à Zm-ben-Menâd de porter la guerre chez les Zendtah,en l'autorisant
à garder pour lui-même toutes les provinces qu'il pourrait leur enlever. Zîri
entra en campagne, et l'avant-garde, commandée par son fils Bolokkîn, atta-
qua à l'improviste les troupes zenâtiennes, qu'Ibn-eI-Kheïr n'avait pas achevé
de rassembler. H s'ensuivit un des conflitsles plus acharnés qu'on eut jamais
vus. La ligne de l'armée zenâto-maghrâouïenne, complètement rompue, fut
Mort écrasée, hachée, et, au milieu de la confusionde ce carnage, Moh'ammëd-ibn-
deMoh'ammed-
ibn-ei-Kheïr.el-Kheïr, désespéré, voyant qu'il ne pouvait échapper, se retira de la mêlée et
mit fin à ses jours en se jetant sur son épée'. La défaite des ZsiM~aA fut si
complète et leurs pertes si énormes, suivant Ibn-Khaldoun, que dix-sept
émirs restèrent sur le champ de bataille2. Mais, dans un autre récit du même
combat, le, même auteur réduit ce nombre à (tplus d'une dizaine~, comme
pour montrer qu'il ne faut pas attacher trop d'importance à certains de ses
chim'es. Cet éclatant succès des 6"<!MAmj! la persévérante fidélité qu'ils
montraient aux FAT'fMiTEs, ne pouvaient que donner plus d'ardeur à la vieille
haine qu'une différence d'origine alimentait depuisdes siècles entre les deux
tribus voisines, et faisait présager de sanglantes représailles. El-Kheu'~ et

MM~em., t. II, p. 5o8, ). 6 a g. Abou-')-Ma- t. 1)1 de la traduction française, p. a33 et


h'acm,t.n,p.~A',L9a6,p.~),L<6 a3&).
et 17. Quatremëre, t. IH, p. 76 à 80, N.B.,t.II, p.). 3 (t. U! deiatrat).
3' série. Suivant Jbn-Khatdoun,ce fut Djai'far- &anç., p. a3&). NM<Fa<'tNtt<e<, S xv
ibn-Fatâh' qui fit éprouver une sanglante défaite (~f. d. B., app°nd. H au t. H dé la trad. &an<
aux ~'<tf!Ka!'M; mais ceux-ci revinrent en 36t, p. 5~9").
et ce fut alors que ie gênerai limite fut vaincu 76tW., t. I, p. ).)A, n (t. II de la trad.
et tué' Silvestre de Sacy place en 36o une &anf.,p.7). ).
expédition des ~at-mat'M en Syrie, qui les ren- Ce fut cet Ei-Kheu'. arrière-petit-Sts de Mo-
dit maîtres de Damas. (Exposé de la religion des h'ammed-ijbn-Khazer, qui devint le chef des Ma-
Druzes, t. I, p. ocxix et ccxx.) ghrdoualt, après la mort de Moh'ammed-ibn-ei-
BMiotre des Berbers, 1.1, p. HA, 1 a 10, Kheïr. (H. d. B., t. II, p. fA, 1. 4; t. IHde
t. It, p. fv, L i6, à p. )"A. L a (t. H, p. 7, la trad. franc., p. a 3 4.)

Ce doit être par erreur qu'à cette page (ligne 4) Abou-'i-Mah'acin faitpartir Dja'far de ?*')'.
MH!t.<~i!Fat't'M.,Sx)T(K<<.B.,append.uaut.ndeiatrad.frant.,p.5i)9).
A cette page M. de Slane dit à tort Moh'ammed-ibn-JMaM! au lieu de Moh'ammed-ibn-eI-Khetr.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 353

la'ia, les deux fils de Moh'ammed-ibn-el-Kheïr,qui venait de périr si miséra-


blement, brûlaient aussi du désir de venger sur Ziri la mort de leur père
L'occasionne tarda pas à naître.
Depuis le jour où Djouhar avait senti que sa conquête s'affermissaitdans
ses mains, il ne cessait d'écrire à son maître pour le presser de venir s'établir
en J%p<e~. EI-Mo'izz, sans être encore complètement persuadé, ne pouvait
plus guère douter que l'instant ne fût plus ou moinsproche oùle Kaire devrait
devenir la résidence des khalifes fât'imites, et, dans la prévision de cette
éventualité, il jetait les yeux autour de lui pour chercher des mains dignes
de porter le gouvernement de l'Afrique. On croit, et cette supposition est assez
vraisemblable, que, du moins pour l'T~/M~, il songeait à Dja'far-ibn-'Ali-
ben-H'amdoun, gouverneur de ~es~, et que ce fut dans cette pensée qu'il
lui manda de se rendre à ~Mts'oMnaA~. Cependant, ce chef était accusé de
s'être montré, dans une circonstance que l'on ne précise pas, favorable aux
ZeMa<aA et à Moh'ammed-ibn-Khazroun, un des émirs des ~ag-~oMO~; il
régnait aussi, entre Dja'far-ibn-'Ali et son voisin Zîri-ben-Menâd, une inimitié-
très vive, qu'entretenait, et sans doute qu'avait fait naître, la grande faveur
dont ils jouissaient tous deux' et il était autorisé àcraindre que, profitant
de ses succès récents contre les ZeMa<a/~ son mua
o,,mo' vv ne al'eût
rivai aav desservi
a.uu ua~oow m Dja'far
v~cr aa~

B.(<.B.,t.H,p.'<),).t9(t.mdeiatrad. (Il. < S.~ append. ni au t. H de la trad. franc.,


iranc., p. a6n). p.555).
5 Je
Ibn-KhaHikan,.n° ~)"v, fasc. vm, p. )! suppose qu'il s'agit de Moh'ammed-ibn-
i. t5.–Ibn-Kbaldoun, NM<.des F~m., § xiv Khazroun-ihn-Fe]fou!, petit-neveu de Moh'am-
( H. B., append. n ait t. I[ de la trad. &an(; med-ibn-Khazer.
p. 5~f)).– Et-K'aïraouaai, Hist. (le f~tyMe~ Ibn-KhaHikan, n'' )p~, fasc. H, p. ev, ). tg
Hv.IV, p. iog. et ao(t. ) de la trad. angl., p. SaG). t<.B.,
Ibn-Kha!()oundit positivement qu'Et-Mo'izz- t. t, p. HA, i. 1 (t. II de la trad. franc., p. 8).).
Lidth-AUahappeia Dja'&r-ibn-'AIi au gouverne- Et-K~aïraouani, liv. V, p. ta5.
ment dé TT/nMaA'. MaMzi'' va même jusqu'à 7 Il ne parait pas y avoir de doute à cet égard;
rapporter les paroles échangées dans le téte-a- on lit dans Ibn-Khaldoun ~L'expédition que
tête de Dja'&r-ibn-'A)i avec son souverain. Je fZtn-ben-Men&d entreprit dans le Mog~rtt lui
suis toujours un peu en défiance des historiens tf fournitroccasion de nuire à son rival, et,.tout
qui répètent iës paroles des personnages qatls ~en châtiant les &))&<!&,il satisfit sa haine en
mettent en scène et que personne n'a pu en- "desservant Dja'far auprès du khalife fàt'imite.
`
tendre. "H est vrai que Dja'far avait tenu une conduite
Ibn-KhaMoun, ~M<otM<<MBeMi-B'am~oMt ftpeu franche, s'étant montré favorable, aux Ze-

f. IT 0 toi A- 1- .1'
H. d. B., I,p.)<)A,)5, ett.It, p.1. 6(t.!I,p.8,ett.mdetatrad.franf..p.934).
Traduit par
"<I,t'<I, M. Q))atremèrp,
~,&."U"'LlI: F<e.HUr_u.~l&nUiIl'U.Ar,
A Mo'm-M<'t-/iH«t (/. t.
au, tH, p.
l' 87
U,'là O.U\I"U
89, 3' série).
acaac~.

~5
354 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
se montra donc peu empressé d'obéir à l'ordre qu'il avait reçu du khalife.
kha Ce-
lui-ci chargea un de ses affranchis de se rendre à Mesîla et de lui amener le
Défection gouverneur récalcitrant. Cette mesure un peu brutale fut pour Dja'far-ibn-
dcDj.i'!ar-ibn- 'Ali la confirmation que ses soupçons étaient fondés; il ne douta plus qu'on
'Ati-bcu-
H'amdoni). n'en voulût à sa vie, et se hâta de partir avec ses troupes pour se réfugier chez
les ZetM~/f Ce premier pas fait dans la révolte ne pouvait manquer d'en
amener un plus décisif et plus grave. Dja'far rallia tous les ZeM~t, les dé-
cida à répudier ouvertement l'autorité des FAT'tMtTES et à reconnaitre celle du
khalife omaïade Ei-H'akam-eI-Mostans'ir~.Aussitôt Ziri-ben-Menad marcha
contre le rebelle et présenta la bataille. Le choc fut terrible et, des deux
parts, on rivalisa de vaillance; mais les S'<M!~<aAfurent vaincus. Dans la
mêlée, le chevalde Ziri s'abattit et le fenversa. Vainementses gardes, lui for-
mant un rempart de leurs corps, se firent tous tuer autour de lui; il suc-
Mort comba, et sa tête fut portée à Cordouepar une députation d'émirs maghrâouïens,
de
Zirt-bcn-Mcnâd. que conduisait Iahïa, frère de Dja'far-ibn-'Ali3. Ibn-Khallikân et En-Nouau'P5
placent cet événement en ramadhan 3 6 0. Ziri avait gouverné les~aM~'aA
pendant vingt-six ans' Dja'far-ibn-'Ali ne tarda pas à se méSer des Zendtah,
qui, paraît-il, convoitaient ses trésors. Il jugea prudent d'aller joindre son

"HaletaMoh'ammeft-ibn-Khazroun.émirdf!!
tfMa~A et à Moh'ammed-ibn-Khazroun, émir des narait.comme
parait, cnmmf'nous,
nnns.avni)'
avoir été<!M nriv<< finr~cit
privé du récit
fJMag'McMft/t*) Les reproches que l'on pouvait promis.
adresser à Dja'far-ibn-'Ali paraissent avoir une 'N.B.,t.p.HA,Lt7atQ(t.Hde
cause qui remonterait un peu plus haut. ffBo- la trad. franç., p. 8; voir aussi p. 555 de ce
ttokkin, dit ailleurs Ibn-Khaldoun, travailla tome H). Ce fut principalement parmi les
t ensuite à indisposer le khalife Ma'dd-et-Mo'izz BeM-Be)'~ que Dja'far trouva des partisans
~contre Dja'far-ibn-'Aii-ben-H'amdoun, seigneur dévoues (N. d. B., t. H, p. v~, L 3; t. ))i
"de Mesila et du Za&, en lui rappelant tes liai- de la trad. iranc., p. agt).).
ssons que ce chef avait entretenues avec Mo" 7~!W.,à la page du tome t citée note a ci-
th'ammed-ibn-e~&ir') n dessus. Voir aussi t. II, p. )"A, L 7 a 9 (t. IH de
Et-Bekr! se contente de dire que Dja'far-ibn- la trad. &'anç.,p. a3~).–Et-K'a!raouâni, !iv. V,
'Aii quitta .Mes~s en 36o°, et renvoie à une p.ts6.
partie de son ouvrage aujourd'hui perdue te ? ricq, &sc. ut, p. et, L t (t. t de la trad.
récit des circonstances dans lesquelles ce gou- angL,p.55o).
verneur quitta la ville qui était sa résidence. 5 Cité
par M. de S!ane (H. d. B., t. Hde sa
Ibn-'Adzâr! (&KaM, t. I, p. ff~, i. t~ et ao) trad.<ranç.,p.8,notea).
a copié mot à mot
copié mot mot cette
cette Mgne et
d'EI-Bekr!, et
ligne d'EI-Bekr!, E!-K'aïraouani,ftv. liv. V,
VoyezEI-K'aïraouani,
Voyez V, p.
p. ts?.
ts~.

Histoire ~M Bettt-H'am&Mn(H. d. B., append. tu au t. t[ de la tract, franc.,


p. 55~t).
H. d. B., t. H, p. fA, I. <<et 5 (t.I![deia (rad. franc., p. a34). Il se pourrait cependant que !es copistes
eussent écrit ~St pour (~;)~ réciproquement.
*E;)/efaMcct<a'i-Mem<tit<p.e'),).~(y.).XHI,p.()8,5''série).
LIVRE QUATRIÈME-CHAPITRE II. X55
5
frère lah'ia, qui était
ah'ia. oui était resté
resté à la cour
cour d'El-H'akam,
d'El-Hakam. et il semharrma sf'ct'~tcmRnt
s'embarqua secrètement Dja'far
se à pas~e
pour rendre Cordoue'. Depuisplus de vingt-quatre ans, Djorthem-ibn- en Espagne.
Ah'med gouvernait paisiblement la petite ville de A~/MMr, lorsqu'en dzou-'l-h'i-
djah 36o~ il mourut, laissant ce modeste trône à ses descendants, qui s'y
maintinrent encore pendant un demi-siècle.
La mort de Ziri-ben-Menàdne pouvait rester longtemps impunie. En 36i, 3Gt de t'hégire

Bolokkin reçut l'ordre de marcher contre les Zendtah.«Il partit, dit Ibn-Khal- (97'-97~ a
de J. C.).
« doun, avec l'autorisation de garder toutes les provinces qu'il pourrait leur
ffenlever n Dans son ardeur, il eut bientôt atteint l'armée ennemie et, dès la
première rencontre, il remporta une victoire éclatante~. Mais ce n'était pas
assez d'avoir répandu des flots de sang pour venger la mort de son père, on
eût dit que la colère de Bolokkînne s'éteindrait que dans l'extermination com-
plète de la tribu rebelle. Chassant les ZeM~aAdevant ses troupes victorieuses. LcsZenâtah
chassés
il les obligea à passer le Mlouïaet les poursuivit jusqu'à ~M~MM~s, où El-
duMaghrib
central.
'R.d.B.,t.ft,p.9etto(t.mde ennemi, ne lui survécut qu'un an quatre mois
la trad. franç. p. a3/t). Hist. ~BeHt-N'atN- dix-huit jours.
~OMM (~tW., append. m aut. H de la trad. franc., 'Et-BeM,p.L5et6(y.t.Xm,
p. 555). EI-K'aïraouani (nv. V, p. ta6) p. i83, 5' série). Ibn-Khaldoun, H. d. B.,
donne un autre motif à cette fuite. Suivant t.I,p.~A'<,i.iet9(t.Hdeiatrad.franc.,
tbn-Khanikân, ce fut l'impossibilité de résister à p. 14 3 Il dit qu'il régna vingt-cinq ans, ce qui
BotoHdn qui le décida à passer en Espagne, on il suppose que son règne commença dans les pre-
fut tué en 36~ Mais cette dernière assertion est miers jours de 336.
démentie par tbn-'Adzari''et par Ibn-Khaldoun',
'B.,t.n,p.)"A,Li<etia(t.H!
qui nous apprennent qu'à ia fin de son règne, de la trad. franç., p. a35).
en 365 (975-976 de J. C.), Et-H'akam confia 7~ t. 1, p. n<), -< et 3 (t. II de la trad.
aux deux fils de 'Aii-ben-H'amdoun, Dja'far et franç, p. 8).
lah'ïa, le gouvernement de ses possessions en 7~ t. Il, p. fA, 1. t5 (t. UI de la trad.
Maghrib. On sait d'ailleurs qu'en effet Dja'far- franç., p. a35 On peut croire qu'en fuyant
ibn-'AIi fat tue en Espagne, et qu'il fut assassiné vers &)Mapa& les Ma~AnMiMAavaient cru trou-
par ordre d'Ibn-Abi-'Amir, dans la nuit du di- ver un allié puissant dans la personne d'E)-
manche 3 cha'ban 379'' (ai janvier 9 8 de Mo'tazz-Bmah,aà l'inauguration duquel ilsavaient
J. C.), en sortant d'un festin oùil avait été convié beaucoup contribué en 35a mais évidemment le
et fêté par ce terrible ministre-roi. Bolokkîn, son prince midrânte, terrifié par la présence de

K(a~OMa/Hiat-et-Mtt, n" tf"), fasc.n, p. ÇA,). (t.tde!atrad.ang).,p.3a6).


''Bt!i<tM,t.)T,p.t"<ô,).9oàas.
° ~.d.
B.,t.I,p.t~),).i/t,ett.H,p.t~,t.4et5(t.n,p. t5a, et t. Ht delatrad. franc., p. 916).–
Voirauasit'append.maut. H de cette traduction, p. 556, et Dozy.N~t. &iM<MM<)M.
<f&p., t.UI,p. )3o.
Bi)M)t; t. H,p. et~.j.I. t; H dit dans ta nait dudimanche 3 passé de cha'ban 3~a; mais ces don-
nées sont incbncinabtes entreetteset itaumitdû direapassëoubiendiretandi. Ibn-Khaldoun, HMt.&s
~Ht-N'am&<tH(~.i!.B.,appénd. ni au t. ndebtrad. franc.,?. 557).–Mak'k'ari, Analecta, ï, p. t~o.
–Do!)',Htii(.&sM«su<m.<<'Efyay)M)t.![!,p.t<)3etts<

~5.
~5.
356 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Mort Kheu'-ibn-Moh'mmed-ibn-ei-Kheïr' tomba entre ses mains. Ce chef fut impi-
d'Et-Khejr-itm
Moh'ammctl toyaMement mis à mort. Son fils Moh'ammed, et Ia'}a, oncle de celui-ci, pri-
~Sif)ji!mac!)t).
Boiokkin, non seulement reconnut l'autorité des gnités, qu'!bn-AM-'Amir atteignit ce degré de
FÂT'tMtTES, mais resta fidèle aux ZîfttTES,car nous pouvoir, qui n'était plus balancé que par la pré-
savons qu'en 36<i Khazroun-ibn-Felfoul alla sence de R'a[ib, devenu son beau-père dès le
s'emparer de &7mMj;(!/i, achevant ainsi la ruine 7 djoumâdi-et-aouet 366'(hmdi t" janvier <)~y
des Bzttt-MiDR~tt,et que tbn-Abi-'Amir, en ré- de J. C.).).
compense de ce service, le nomma gouverneur Voici, pour la première fois depuis l'invasion
de ia ville conquise*Quand El-H'akam mourut, arabe, les Ze~!<tA chassés du Mag'&r~ central.
dans la nuit du dimanche S s'a&r 366 (t" oc- "Us restèrent dans le .Mag'/trtA-e~/i&a~dittbn-
tobre g y de J. C.), après un règne de quinze "Khatdoun, jusqu'à l'époque où la famille de
ans et cinq moisb, Moh'ammed-ibn-AM-'Amir tfïa'ia-ben-Moh'ammed (le JM<&r<!oMftA') s'em-
venait d'être nommé majordome (J~<)°; mais "para de y/eMce): Or cet événement eut lieu
il était loin encore d'être maître de l'Espagne et en 3()3 par conséquent, les Ze)ta<<:A ne furent
de disposer des provinces ou des villes conquises. absents duMag'&t't'A central quependant les trente-
En lui attribuant la récompense accordée au ser- deux années d'occupation de ce pays par les S'HH-
vicerendu par Khazroun-ibn-Fetfbui, Ibn-Khat- ltâdjah. frCepeuple, dit ailleurs Ibn-Khatdonn, en
doun donne peut-être au majordome une puis- f partant des S'aMM<~a&,conquit alors (en 3 61)
sance qu'il n'avait pas encore. Ce fut seulement f)e Mf~Ant eaitra~et, profitant des divisions qui
le 13 cha'bân 36~ (mardi a6 mars 078 de "déchiraient l'empire zenâtien', il repoussa ses
J. C.), quand le vizir Mos'ah'fi fut destitué de ~adversaires dans le Magtrt&-e~&'ï'o et incor-
toutes ses fonctions, dépouiHé de toutes ses di- ftpora dans ses États la ville de y/emee):

à 6, et p. < I. tA et suiv. (t. t, p. a65, t. Ut de la


'H.<B.,t.î,p.)<,),t.l7aBt,t.n,p.t.~à6,etp.e!,t.tAetsuiv.(t.t,p.965,t.)ttdeia
trad. franç., p. ai8 et a55). A cette dernière page, Ibn-Khaldoun dit qu'à cet instant (en 366) la souveraineté
des OxAïADEsfut, pour la premt~re~OM, reconnue a &<bMj;f! il semble cependant qu'elle )e fut, au moins
momentanément,3n35a.
tbn-et-Athir, t.Vm.p.~A.t.s.–Abutfedae~Ms!. mM~em.,t.p.53a.t. i.
B<tMH,t.H, p.t~~v, 1. la et t3. -Dozy, /jM<MMusM!m.<<'&~<He,t. Ht, p. )33. II renvoie, par erreur,
aiapageClA.
Bamm,t. H, p. r'At, 1. 17 et 18. Bien qu'En-NouaH, d'après M. Dozy (t. III, p. tCa, note t), donne
cette date dans les mêmes termes qu'Ibn-'Adzâr!, elle renferme une petite faute, puisqu'its font tomber un lundi
)e)3cha'bân367.
Dozy.~Mt. (fM*Mw!&p<'pM, t. Ut, p. 161. Voir Mak'k'ari, Analecta, [.p.t~ ). a.
Il s'agit ici du frère d'Ei-Kheïr, qui avait été mis à mort par BoMtkîn à St<~tMca&. Nous avons vu plus haut
)a'ia-ben-Moh'ammedt'eKt(emouriren3<ty.
H. B., t. U, p. ("A. t. tQ et ao (t. UI de la (rad. franç., p. a35).
''JM.,t.H,p.f,).9etto(t.mdeIatrad.franc.,p.a';o).
Les divisions dont Ibn-Khaidoun parle ici ne survinrent sans doute qu'après que les Ze~<<tA eurent été
expulsés du Maghrib central et que leur chefEt-Kheir-ibn-Moh'ammed eut été mis à mort, car ce furent tes armes
seules de Bolokkin qui les rebutèrent dans le ;M<tg'/))t&-e!<ft. Mais ce qui prouve que la succession d'Et-Kheir
amena des dissentiments, c'est qu'tbn-Khatdoun, dans deux passages, donne deux solutions ditférentes pour les
noms des chefs qui partagèrent avec Moh'ammed-ibn-et-Kheïr le commandement des JHag'hrsoBat dans l'un il
dit que ce fut son oncteta'ta-hen-Moh'ammed; dans l'autre il dit que ce furent les deux fils de 'At'ïa-ben-'Abd-
Attah (voyez les notes a et b de ta page suivante), et le nom de Khazroun-ibn-Fctfout qu'i) introduit ici semNc
de Kbazer se disputèrent le pouvoir.
indiquer que les trois- branchessurvivantes des fils
'H.<<.B.,t.n,p.).v,t.)eta(t.tHde1atrad.franc.,p.336),
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 357
rent alors le commandement des ZeM~aA'.Sur tons les points du Magltrib,
Bolokkîn fit sentir la puissance de son bras. Le petit souverain de Bas'fa, El-
H'assan-ibn-Kennoun, fut encore une fois obligé de répudier l'autorité des
OMAÏADES pour faire sa soumissionaux FAT'mtTES~, et, cette fois, il eut le cou-
rage de tenir son nouveau serment, commeil en donnala preuve dès l'année
suivante.
La puissance des FAT'mTEs,un instant ébranlée en ~<!g'/<n&, avait donc
repris tout son ascendant en ~61. C'est sans doute à cet instant que le Chîïte
ibn-H'auk'a! 3 écrivaitles lignes suivantes CeM<« est la set~e~He~~n Afrique
~qui reste encore au pouvoir des OMAÏADES d'Espagne; les Berbers des environs
rt leur payent la d!me (~J~e, s's~a&), rimp6t territorial (~ Mar~') et
f d'autres taxes il
(f)~ ~acM~cHt); en est de même à l'égard de ceux qui habi-
(ttent ~~m-MoMca(~ le port de Moïse~). Ce port appartient aussiaux OMAïADES,
Kmais je nie figure qu'il tombera bientôt au pouvoir de notre maître' n Tout

'jH.d.B.~t.H,p.)"A,I.i5,p.Lio o plus qu'on prête une grande attention à tous les


à i/t", p. 1~, L i3 à t6''(t. iH delatrad. franc, termes dont il se sert ici, qu'il dut faire un
p. 935, a36 et 960). voyage en Mog'At't&vers cette époque. J'ai déjà
*y<!r<p.<i,).iga9t(p.7~deia dit qu'en 36o il visita la Sicile; il parle ailleurs
trad. lat.; p. ta de la trad. &'anç.).–Ibti- d'un fait qui lui a été raconté par Zïâdet-AIlah-
Khaldoun, d. B., t. f, p. t~ 1. 5 et 6 (t. II Abou-Moder-ibn-'Abd-Ailah, receveur du. Kha-
de la trad. franç., p. )~ig); ici il p~e twt radj (à ~&<:oK&!) en 360'. Il est donc très
l'expédition de BotoHdn en 36a il aurait d& dire probable qu'il visita aussi le Mog'/t;'t~(tout au
en 36 i, comme il t'a fait dans plusieurs passages moins l'T/n~'MA) en 36o ou très peu après.
cités note t delà page précédente. Petit port entre Ceuta et !'<Mg'M',
à huit milles
Je rappelle que son ouvrage fut terminé à de la rade de Bs~-eHemMj qui est elle-même à
la fin de 366 ou au commencement de 36y. trente milles de TaHg'er.(El-Bekr!, p. ).<}, y 7
On devrait donc conclure de ce passage que et 17.oMf)M< asiatique, t. XH1, p. 3t t et 3t a,
tes OMAtMEsavaient perdu mémeTat~'e)' cepen- 5'sërie.)
dant Fauteur ne le dit pas dans l'article qu'il con- DMcr. ~J/M, ? xxxtv et xxxv (J.
sacre à cette ville. Ibn-3'auk'al mérite d'autant t. XIII, p. 189, 3'série).

Ici l'auteur dit que <ttes ~ag'MoM<A se raHièrent aiors autour rinc
arc antnno des f;nrvi\7~nht
survivants rlo
de la
!a f'amïlln
famille K~havnn
Khazer nf
et nmnur,s
eurent
«pour émirs Moh'ammed-ibH-e)-Khe!r[-ibn-Moh'ammed-ibn-eI-Khe]ir-ihn-Moh'ammed-ibn-Khazer] et tes deux
« frères Met'âtet et Ziri, tous deux fils de 'At'ia-ben-'Abd-A~ah (dit Tebâde)t)-tht-Khazroun-ibn-Fe)!ou). A)) iieu
du ibn que j'ai sou)ignë,je n'hésite pas à admettre qu'il faut tire < (et), car 'Abd-Allah et Fetfoat étaient deux
frères de Mph'ammed'ibn-Khazer et ta généaiogie donnée par tbn-Khatdoun dans ce passage est certainement
fautive.
''C'est )A qu'H dit que Meh'ammed-ibn-e!-Kken' et son oncle Ia')a prirent le commandement des Mcyh'aMM~.
DeMf,de !rt}tM, § c.<u (J. A., t. XUI, p. 9!'o~ 3° série).

Ibn-Khaidoun
~ient dele dire pôsitivettiet~,
et ce qu'il ajoutepeu après, que, gutvantquelques-uns,'Abd-AUah
était ~s de Mo-
ne justifieraitpasdavantagele passée queje signalecommefautif.
h~ammed.ibn-Khaz'T,
358
vvv ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~t
ns concourait J~t~t~T~
donc à ce qu'El-Mo'izzcédât /1~< t r~'
Irrésolutions COUCOU) aux instances de Djouhar, et cepen-
..Et-M.-m.
dant mille incertitudes assiégeaientson esprit s'il restait en Ifrîk'iâh sans oser,
dantmi

en
enappapparence du moins, trôner dans sa nouvelle capitale, ce défaut de con-
fiance dans sa victoire ne pousserait-il pas la cour de Ba~M~ à sortir de son
engourdissement et, une fois réveillée, à précipiter sur i'<e toutes les forces
orientâtes de l'islamisme? S'il se rendait au A~'aM~, n'était-ce pas abandonner
aux OMAÏADES d'Espagne cette proie de l'Afrique qu'ils convoitaient depuis si
longues années'? Fallait-il délaisser un trône que sa famille occupait depuis
soixante-cinq ans, pour aller prendre possessiond'une conquête dont il venait
pour ainsi dire de recevoir le bulletin, mais qui paraissait complète et que
ses aïeux avaient trois fois vainement tentée~? D'autre part, jetant un regard
sur l'ensemble des événements dont l'Afrique avait été le théâtre pendant
les trois derniers siècles, il contemplait avec effroi la fragilité de la puis-
sance arabe sur ce sol africain, tant de fois ensanglanté par les révoltes des
Berbers, et, tout près de lui, le trône des FÂT'miTES n'avait-il pas été ébranlé
à ce point qu'on dut croire un instant qu'il allait être renversé? En JM/MA,
le fantôme d'Abou-Ieztdlui apparaissait monté sur son âne blanc, faisant
mouvoir d'un geste les tribus fanatisées de l'~Mr~set du Djebel-Kïdna;dans le
~~n&, le sang coulait encore, et si tout avait plié sous le sabre du vaillant
Bolokkin, pouvait-on se bercer de l'espoir que ses succès seraient plus du-
rables que ceux de Meïçour et de Djouhar lui-même? Le penchant avoué
des Maghrébins pour les OMAJfADES n'était peut-être qu'un voile sous lequel se
cachait l'immuable résolution prise par ces populations de ne poser les armes
qu'après avoir enfin conquis leur Indépendance~. A mesure qu'El-Mo'izz son-
dait par la pensée les sentiments de ces masses guerrières et passionnées, il
sentait de plus en plus combien était invincible la résistance des Berbers,
combien avaient été stériles les persévérants efforts des Arabes, et l'on dirait
que, perdant jusqu'à l'espérance de vaincre une volonté si puissante, il pronta
des récentes victoires de Bolokkîn pour entourer d'une auréole de grandeur
l'aveu secret de la faiblessearabe et de son 1propre 1 découragement. C'est au

1 T'II. l e~.7. 7.. n _4t4 1 n vn.. °.


Dans le mois même de son départ, cette in- Soutenir les ÛMAÏADES c'était susciter un
quiétude fut,justi<iée. M. Quatremère aitègue en[
ennemi aux FAï'tmTEs, et les Berbers pouvaient
d'autres motifs d'hésitation qui ont aussi leur cro que les guerres incessantes des Musulmans
croire
valeur (Journal ~M~Me, t. HI, p. 7~) et ~5, d'E
d'Espagne avec les Chrétiens rendraient plus
3' série). faci de secouer le joug des ÛMHAMS,si ceux-ci
facile
En Sot, 3o6, 3a<). res
restaient maîtres du Mag'&n&.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 359
moment où El-Mo'izz
Mo'izzest maître de l'empire qui s'étend depuisla rive occiden-
1 11 'l' » 1.
dentale de l'Océan jusqu'au et même jusqu'au delà de la merde ~o~OMm
(,), que cet aveu se manifeste par un acte à jamais mémorable dans les
fastesde l'Afrique, etAyant rappelé Bolokkîn, qui était alors dans le fond du
t~~n~, dit Ibn-Khaidoun, il !ui confia l'administration de ce pays ainsi
nsi ftremet
~que de n~'MtA. Il laissa toutefois le gouvernement de ia Sicile entre les auxmains
Kmains de la famille Abou-'I-H'ossam-eI-KeibI et maintint 'Abd-Allah-ibn- *H" desBerbcrs.
cftakh}o~-eI-Ketamidans celui de Tn~K~ Ce fut seulement en 36~ que [ue
Elle était depuis les premiers jours de 36o p.)'),i.t9,àp.f.t(t.IIdetatrad.franc.,
aux mains d'Abou-'i-K'Acim-'AIi. On voit que p. g). Voyez aussi N~. des F~m., S xv (ibid.,
c'est à tort que Deguignes dit* qu'Et-Mo'izz append. n au t. Il de la trad. franç., p. 5~)g
donna aussi la Sicile à Botokkm. Cette erreur a et 55o). On voit q~'U faut reléguer au rang des
été relevée dès 1790 par Gregorio b. fables le long récit que !n cheïkh Et-Tidjâni dit
Ibn-ei-AtMr, ~m~ t. VIII, p. Fci, > avoir emprunté à tbn-Bassâm", récit d'après le-
L t8 et ig. Ibn-Khaidoun, H. d. P., 1.1, quel EI-Mo'izz, en vertu d'une connaissance qu'il

~MtoM-e~Atm-a~ <!e<HMM, t.I, p. 3yo; in-4°, Paris, 1~56.


''HerMtttaf<ttt'<:afMHt~MfBftt!tM<on<:m!!t<;Mhmftpe<:(<t)tt
p. ao, notea,in-M.,Panormi, 1790.
°
Ibn-KhaUikAn a écrit la vie d'un poète dont le nom complet était Abou-'i-H'assan-'Aii-nen-Moh'ammed-
ibn-Mans'our-Ibn-Nas'f-ibn-Bassam, et il place sa mort en 3oa ou, suivant d'autres, en 303
(p. ')), f. 8).
H'adji-Khatifah, qui dit constamment 3o~, attribue à cet Ibn-Bassâm un ouvrage intitule D~Mt-a ma~'aem
aA~-e<-D)e~)-<t~ (l'Espagne). D'autre part, Ibn-KhaUikan" cite un passage du DzsMtft-tt d'Ibn-Bassam
dans ieque) cet auteur vante le caractère du poète Ibrt-Khafadja, et le biographe ajoute (p. ra, i. et 8)
qu'tbn-Khafâdja naquit en A5o et monrut en 533. Cet anachronisme avait été remarqué parSitvestre de
Sacy nui, d'après un passage d'ibn-e)-Abbar s'exprimait ainsi «Quoiqu'il n'indique pas ie temps auquet
«écrivait Ibn-Bassam, on ymt, par ce qu'il en dit, qu'it ne doit pas être antérieur au vt'siècte de
t'hëgire.')
En eOet.M. deGayangos' sansqu'it pui~e dire hu-meme où Ma puisé cette indication' place ta mort
d'Et-Bassam, auteur du DMMt'fs, en 5<ta (ti4~-ti48 de J. C.). M. de Stane' après avoir résume ces
faits divers, dëdarait, en t8&3, avoir fait, sur!avied'Et-Bassam,d'inuti)es recherches dans Ët-Mak'k'ari,
Ibh-Baschkouat, Abou-'i-Mah'àcin, Ibn-Khâk'an' 'imâd-ed-Din"' et d'autres. M. Dozy a repris ce sujet
en t8/t6, et le rësuttat te ptus net anquet it soit arrive, c'est qu'en 503 tbn-Bassam était à &M' travaDtant
Mla troisième partie de son )ivre'

NMK)tt<Mf-<t-Ht(, n' F~ fmc. t, p. t. i (t. U de h trad. aog).. p. 3<n).


Le.teïtepnMi~parM~de Slane''(t. l, p. t8)diL: «tbn-Nm'Mbn-Mans'OKr.!)
t<m~tM<t.tm~!(y.,t~ t. Ill;,p. 33,, n' t\"t').–Yoir)<!<i"3!t6S()ehtaUetit tomeVU.
'KM6 p~Bf~~Jia~~ 14, i, p, fr',t. t3 (t. tdelatmd. ang)., (<.36).
~~i~ grammaticale.mt., p.;M5; note' (66); m-3°.de t' R., .8~. Snmmt hi, H'tdji-iihaUfahMt mourirIbn-Ba~m
CM~33; réditioadoonéepar M.Ftuegetne cohËrmepasCeUedate, maisl'anachronismesubsiste.
°*Casiri/Bi6iM!;t.nrat./)~.&M~ t. II,.p. 4Grt4b:
!'te BM~ ~Ae J)f~<me<h<t <~tUM(tm m .Sjtm't,t. t, p. 3~o, notean iu-f, London, t8~o.
yoirsaiettre'a'N.Dozy(HittoM~MMM~m p. 103, note6 in-4",Lagd.Bata* t8M).
"BMyr«~HmiDt«iOMry,t.H,p.3o4,notei. 1:
'AnteNJrd~'<<Mi~Mt'da (albs coiliersd'oM) ôt d'auires ouvrégea;il aMassineeMtMUea~ moh'arramB~HMf. ~M~d..
t.t.p.3tt;û.–Ibn-Khtntk4n,~ .A!y, fasc.vt p. >c·I. z5 et t6 ).
Ne a7~Mt<en 5in,m~rttD~M,en 607, (tbn-Kha~ v)e, fasc. «u, p. y.,). 6 et t. tttde h trad. angi.,
3t!)'"
~'s<oWa~6~M<trttMt~t. ï, p. ig~
360 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Bolokkîn obtint, du khalife Mizâr-ibn-et-Mo'izz,que, non pas la Sicile, mais
??'~o/t, &r<, ~<a~j!'M~, fussent incorporées dans ses États, et aussitôt que
'Abd-AIlah-Ibn-Iakhiof-eI-Ketamis'en fut éloigné, il le remplaça par un de ses
officiers, nommé Tems'ouIt-ibn-Bekkâr'.
Le lundi 21 chaouâl 36i (5 août 97~ de J. C.), EL-Mo'izzavait quitté
~-Mam~oMfM~ pour faireses préparatifs de départ, et s'était rendu à &tr<~MMt~.

avait de l'avenir en ce qui le concernait, lui quatre milles de ~'atraoMaM~et il est clair <m'Et-
et ses amis, aurait choisi, parmi les dix fils de K'a7iraotiâni a mal copié EI-Bekri en disant:
Ziri-ben-Menâd, celui qui portait un signe par- .Entre D/'e~MMet ~'«fraoMan, à vingt-quatre
ticuuer, que sa prescience lui aurait révélé". fr mutesde la première de ces deux villes, se
Histoire f~i Berbers, t. p. f. t. i3 a 16. "trouve un joli endroit, appartenant aux BENi-
et t. H, p. < L t3 (t. II, p. io et 11, et f'OsEiD, connu sous le nom de &f~aMfaA' Ce
t. IHde la trad. franç., p. a 6 a). Ibn-A'dzari nom a fait croire à i'abbé de Marigny qu'El-
donne au nouveau gouverneur de Tripoli le nom Ma'izz, avant de partir pour t'J%~)~ était allé
de lah'ïa-Khatifah-et-Minani. ( BaMM, 1.1, p. f~<), faire un voyage d'un an dans l'île de Sardaigne'.
i.7.) Cardonne a reproduit cette bévue', et, quoi-
Baiân, t. I, p. f)~ 1. 17 à tn. Ibn- qu'elle ait été relevée en t83o par M. Quatre-
KhaHikan, n° vfv, tasc. vm, p. ))'< i3 et ig. mère ene a été répétée encore en <848 par
Ces deux sources disent le f 8 restant", et comme M. J.-J. Marcet' qui assure qu'Et-Mo'izz, avant
chaouat a vingt-neuf jours, c'est bien le a i qu'eHes de se rendre Trtpo~ passa plusieurs mois en
ont voulu indiquer. M. Quatremère s'est certai- &M'i&MjHe et en Sicile. Du reste Sard'aHM~devait
nement trompé en disant ~oM&'sschaouâl 36i b: son nomà une population sarde, que les Arabes,
Ibn-e!-Athir, t. VIII, p. Fe~, 1. la et <3.– dans le cours de leurs invasions dévastatrices,
Aboti-'i-Faradj, p. f~, 14 (p. 907 de la trad. avaient arrachée de son pays et transportée sur
tat.); il fixe à cet instunt le départ d'Ei-Mo'izz. la côte d'Afrique*. Dans plusieurs villages du
Ei-K'airaouâni, p. 100 et 10. D/erM (~<MMo~ K'ast'îlia), il y avait d'autres
f~~Mpf~ de D~OMM, dit Et-Bekr! est un colonies du même peuple qui s'y étaient établies
tiieu de piaisance nommé &~HM/t; dans toute volontairement, et les descendants de ces anciens
fi'M/i on ne peut rien rencontrer de plus colons y étaient encore du temps d'Ibn-Khatdoun' i
"beau." Nous avons vu que Z~'e~oM&t est à vingt- (73a-8o8dei'hégire).

'm'~d'Et-TidjâN:(J./t.,t.XX,p.85à87,~serio).
"J.J.,t.m.p.87,3'serie.
B7-Me<'e!t<c OMa~-itifem< p. r'r, ). a à <) (J. A., t. XU, p. ~89 et ~90, 5' série). îbn-e'-Ath{r (R-
t~M, t. \'t!I,p. Pet,). t~)dit!(presdeX'aM't«)M<tK)!. –Et-K'airaouàni (!iv. tV,p. t to) dit aussi:S<t)'<~Mi'a<t
estprès de fatraoM&t~ies habitantsde cette villey ont leursmaisonsde campagne,!)
''HMt.~i't~MeJIv.m.p.~o.
HMioM')'def!A'<t&e«tf)M~g'oMMf)MmeH(<~e<tM;/e<,t.IY,p.6Q;in-ta,Paris,t75o.
?:<. ~f. etde i'& M<M!<tdomm.~M Arabes, tiv. )U, t. )I,p. 81 et 82; in-ta, Paris, n65.
'otMMf'tJ'i'i<;(<'«t<o,t.Xtt,p.~83.noteA.
/~e<ou'e& J'jEj~pte)Ho<&<'ne, p. 10), col. t in-8", Firmin-Oidot,i8A8. Ce travail que M. Marceia siguë,
et qu'il a probaMementfait faire, a été composéavecune négligencequi se montre à chaquepage.
'!bn-Kha)doun,citëparM.Quatremère(J.t.II!,p.87,notei,3'séne).
'a.B.,t.t.p.~v,L)(t.!itdetatrad.fran{.,p.t5R).
LIVRE ~tjAinmmj~tjttArnn~
ijjnnjL QUATRIÈME. CHAPITRE n.IL 3611
3bt
1 1 1. 1 lA
Ce fut là que, le vendredi 22 dzou-'I-h'Idjah 36i (& octobre gya de J. C.),
Bolokkin reçut solennellement l'investiture du gouvernement de i'Afrique, à )
[uvestHut'e
la condition de relever des khalifes d'Egypte. El-Mo'izz,dans cette cérémonie, (if Bolokkîn.

changea ie nom de Boiokkîn en celui de lousef; I! y ajouta ie nom d'Abou-'l-


~o<OM~ (Kpère des victoires~) et !e titre de-Se~-e~Do~M~A
(s ëpée de l'empiren)
en même temps,il lui présentait la robe de lieutenance, le revêtait d'un
magnifique costume, et lui faisait amener les plus beaux de ses propres che-
vaux harnachés avec toute la richesse du luxe oriental2. Zïadet-AUah-Abou-
Moder-ibn-~Abd-AIlahfut nommé directeur général de tous les bureaux
établis dans les provinces de l'empire pour la perception de l'impôt3. Après

fhn-Kha))iMn.
tbn-Kha!)ikân,n° n")t*.fasc.
)tA, fasc. tH,
i np. t)et «
)p,L 11 mnnnhe
manche a
a !!<
3 i) cet<!mf)cnt
il est évident fm«
que «'oofnnf<m;<t.
c'est par suite
(t. 1 de la trad. angl. p. 967). C'est certaine- d'une faute de copiste qu'on lit dans son texte
ment par erreur que le texte dit "mercre~t 7 res- `
~Kj <A~J,auneude(_~Xj <J.Abou-'I-Fedâ'
ftattt." –Ei-K'au'aouani place l'investiture de n'indique que le mois, satM date précise; Ibn-
Bobkk!n au Maf~t98 dzou-'I-h'idjah 36t (Hist. Khaldoun' ne donne que l'année (3y3), et c'est
~e f~/r., liv. V, p. t B8) il aurait d6 dire M~e~ par erreur que pius loin, mais à deux reprises g,
BoloHdn, le premier deia dynastie des ZiarrES, il dit 3y9. Bolokkln eut pour successeur son fils
est mort, après avoir règne douze ans moins un Et-Mahs'our.
jour, le dimanche 21 dzou-'I-h'idjah 373 (a 6 mai H. d. B., t. 1, p. ). 1.a 3 (t. JI de la
g8& de J, G.) suivant Ibn-'Adzâri', ie 93 sui- trad. &anc., p. g et 10).
vant Um-ei-AtMr~ tbn-Khauikan" et Et-K'aïra- En-Nouaïri, cité par M. de Slane (H. d. B.,
ouAni~; mais comme Ibn-KhaUikân dit ffle di- t. Il de la trad. &anc., p. 55o, note i). Nous

BaMN, t. I.p. f)'A,i. 5. Il dit et comme l'année 3~3 est surabondante, cette
(~fu <u)jJ (le g restant),
date correspond au a t. Ibn-'Adzâri nous apprend qu'au retour d'une expédition contre tes Betv'aottat'aA, le prince
s'anhMjien était parti de S~mafa/t pour rentrer en ~M&'ta&,et mourut en route à unendroit nommé OuantMt~oMa.
!bn.et-Ath!r'*ditOMa~'KM(var.OMa&'Hm),etIbn-KhaniMn~,Ot~mffM~ suries confirs de flfrlk'iah, maia cette
dernière indication est probablement erronée, car !bn-Kha!doun dit OM~fa~B entre &<<)!<m~a& et ï'~mc~t. Les
traducteurs d'jEi-K'airaouâni'* écrivent ~-M<Mt,et En-NouaM, transcrit par M. de S)ane'dit OKafoMn; or Et-
Bekrt'* parlé d'une ntiere de (;(OMam~M) que i'ou atteint entre le démë de 7'~ (pays des M~a!)
et i'0«aa-S'a'; cette rivière pourrait Mon être celle de la tocaUte où mourut Botoktm.
''E<-Xama,t.tX,p.rF,t.l7.
~tfa&.OMa~H,n''t)~,fasc.n,p. ))=,). 16 eti~ft.Idetatrad.angt., p. a68).
'~Mt.aef~'NMe,uv~ y3o.
'~t))Mt!.m<M&m.,t.p.558,t.3.
H. a'. B.,t. t.p.r.), }. t5 (t. de)atrad.franc.,p. ia).
7M., t. t, p.t'\A,). 6et 7,.ett. n, p. r=., ). a (t. H.?. t3t, et t. mde la trad. franc., p. a37). A cette
derniere page (note ) ), M.de Siane avait retevë cette faute du manuscrit d'Ibn-Khatdeun.

R-B!t!)f;,t.tX,p.r)°,). t8. H~emMe résulter de sou r~citqae cette)omU[~tin!mtreSi~'itm<!f<tt


et F&.
N' ))A,h'c. u.p. )r=. ). ~(t.tde tatmd.mg).. p.~68).
ff. ii. B., 1.1, p. r' 'o (t. Il de)a trad. frM{., p. ia).
'*N.<t.!M~t'~t}..e,)i.,V,p.t3o.
Ahmtst deMpagedemtradNctimeitetnoteS* ei-deNM.
E!-Mf~cm'W<m~t't, p. )fr, t. M (~. t. Xni, p. 389, 5' série).

M
362 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

;~s de megire
~n n'ots mnie
tmniu mois We),ranmi
00011 ~n
ae cl;n"n a1 .Cnm~lAm~'i.h 1
ONf~MM~, ~n
le ,.n.ml..nl;
venareai h. ~/nrnn
a satar 2i
aba
séjour (it)b no-
(97s-9?3a ~om~o
vembre~r,n f)o t f M-M~
El-Mo'izz~tta ~.att~
cette ~/«/)n~ n~~H.}~ r~
gya de J. C.),
tH7-97"
.)eJ.C.).). quitta résidence, et Bolokkînl'accom-
pagna jusqu'aux environs de y~s", où il lui donna ses dernières instruc-
tions elles sont trop significativespour ne pas être reproduites textuellement*
(t Situ viens à oublier tous les conseils que je t'ai donnés~, lui dit-il, n'oublie
« pas du moins les trois suivants ne cesse jamais de lever des contributions
« sur les nomades; tiens constamment ton sabre levé sur les Berbers6; et ne
confie jamais de commandement à un membre de ta famille, car les parents
[fse croient bientôt plus de droits que vous-même au pouvoir dont vous les
s avez investis.Je te demande de traiter avec bor;té les habitants des viiies
Entin il lui recommanda, ajoute Ibn-Khaldoun~, d'inaugurer son règne par
une expédition dans le Maghrib, afin d'en arracher toutes les semences de
révolte et de briser les liens qui attachaient encore ce pays au gouvernement
des OMAïADES. Recevant alors les adieux de Bolokkîn, El-Mo'izz quitta A~es
Départ ie 10 rebî-el-aouel 36a (jeudi ta décembre aya de J. C.) et se mit en marche
<]'Ë[-Mo'izz
ponrt'Ëgypte. pour l'Égypte9, pendant que Bolokkîn revenait à M~Ks'oMfM~ prendre posses-
sion du palais de son maître La recommandation d'une expédition dans

connaissons déjà ce Zïâdet-AIlah, qui était rece- Cette recommandation relative aux Berbers
veur du Kharâdj en 36o. Ibn-el-Athir le nomme justifie ce que j'ai dit sur le découragement d'Et-
Zïadet-AMah-ibn-eI-K'adim. (N~rniV, t. VIII, Mo'izz, qui désespérait de vaincre leur résistance.
p. F~, Un. penult.) On peut croire aussi qu'Et-Mo'izz, en s'exprimant
Ibn-ei-Atlur', Ibn-KhaIdoun"et EI-K'aïra- ainsi, cherchait à confirmer Bolokkln dans la pré-
ouâni" disent quatre mois. tention qu'affichaient les S'a~M/a~ et les ÂYta-
Ibn-KhaHikân, n° Y)"v,fasc. v))t et tx, p. )~, mah d'avoir une origine arabe, et qu'en essayant,
lin. pendt. Il dit à tort le jeudi. EI-K'aïraouâni par son langage, de le séparer des Berbers pro-
(liv. IV,. p. i 10) dit fie i" s'afar;). M. Qua- prement dits, il le détachait de leur cause et
tremère a suivi Ibn-Khallikân (J. A., t. 111, t'attachait, par un lien de plus, à celle des FAï'i-
p. Qt, 3" série). !HTES.
d. B., t. 1,-p. f. I. 7 (t. II de la trad. tbn-Khattikan, n° ))A, fasc, n p. t. i33
fran~ p. to).). à 15 (t. 1 de la traduction anglaise, p. a6~).Et-
EI-K'aïraouani, m<. r~ I. V, p. ia8. K'an'aouâni,tiv.V,p.ia8.
Il est évident que le longséjour à &M'tMHM/t ~.B.,t.I,p.r..J. 1. 4 à 6 (t. II de la
avait été employé par EI-Mo'izz à tracer au nou- trad.n'anc., p. 10).).
veau souverain tous les devoirs dont une expé- Et-K aïraouani, j~Mt. de l'Afrique, tiv. tV.
rience de plus de vingt ans de règne lui avait p. i i o.dit à tort te mardi.
appris l'importance. Id. M., tiv. V, p. ta8 etoo. tfS'a,

''M«mt!,t.ViU,p.f=ov,3.
~Mt. des F~t't'm., § xv (H. d. B., append. n au t. Iî de la trad. franç., p. 55o).).
°HM<i'f.iv.!V,p.tto.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 363
~1 rn n ·1 1 1 il 7 1, r
le ~o~An6 était superflue, car il paraît qu'à la seule nouvelle du départ pro-
chain d'El-Mo'izztoute cette région s'était soulevée. <rAussitôt',dit Ibn-Khal- Soututement

tfdoun, que Bblokkineut pris le pouvoir en main, il se mit en marche pour le duMaghri)'.
K ~og'A~, à la tête d'une armée composéede -S~M~H/t et d'un corps de troupes
(tkitamiennes qu'El-Mo'izzavait laissé en J~'MÂ. Ibn-el-Kheïr2, seigneur du
!rjMag'An6central, s'enfuit à ~~t/MM~caA,
pour éviter son ennemi héréditaire; les
« habitants de Tdhart, qui avaient chassé leur gouverneur, virent détruire ieur
fviite par Bolokkin en punition de leur révolte; et les ZeM~A, qui s'étaient
(crassemblés à TYcmc~,s'en éloignèrent précipitammentquand ils surent que
s cet émir venait les attaquer. Tlemcênse rendit à discrétion, et les habitants
«furent transportés à ~sc~r. Bolokkin reprit alors la route de Sabra, en
Kconséquence d'une dépêche par laquelle EI-Mo'izzlui défendait de pénétref
n plus avant dans le Maghrib 's
H est difficiled'expliquer cette dépêche, qui, par le fait, était l'ordre de ne LesOmaMet.
envahissent
pas-porter secours à un vassal en danger, comme on va le voir. Les OMAÏADEsieMnghrit'.
avaient agi de concert avec les Zendtah;au moment même où El-Mo'izzquittait
Â~M pour se rendre en Égypte, le khalife de Cordoue dirigeait une expédi-
tion contre le ~ag'Aft&.Son k'âïd Moh'ammed-ibn-K'acim-ibn-T'amIosétait
chargé du commandementet avait pourinstruction spécialed'attaquer H'assan-
ibn-Kennoun~ et les Beni-Moh'ammed.«Ce général, dit Ibn-'Abd-el-H'alim,

"dit Et-Bekri, continua, jusqu'à l'époque de sa madi-ei-aouei; mais El-K'aïraouâni ajoute « Lors-
bruine', à servir de résidence aux souverains du ttqu'i! eut terminé ce qui concernait i'M/t,
tfpays' On lit aussi dan le TM'~t d'Et-Tidjant ftit passa dans le Mag'/M':&
en cha'ban. Cette date
fZiri et ses successeurs (il aurait dû dire !bn- paraît d'autant plus singulière que les lignes qui
trZiri) Srent de S'aura leur résidence jusqu'au suivent ont été manifestement empruntées à Ibn-
~temps ou Et-Mo'izz-ibn-Bâdts secoua t'autorité Khaldoun.
ffsuzërainë des 'ÔMtDMEs en 444°, et où, du Le texte et la traduction disent, il est vrai,
tfhaùt des chaires des mosquées, il lançal'injure Ibn-~AcM~ mais certainement il doit s'agir ici
fft ranathëme contre eux." (7..4., t. I, p. 36g d'Ibn-e~Ae~r.
et 370, 5' série.) z H.B.,t.p.f.L8ài3(t.Hdefa
'Suivant Et-K'aÏrabuam (Hv. V, p. lao), trad. n',<)tc., p. <o).
).
BpiokMn resta deux mois à 5"a&r<~occupe des Qm avait fait sa soumission aux FÂT'miTES
soins de l'administration. Or, comme l'auteur et qui, même, avait été le premier à secouer le
vient de dire que cet émir était rentré à S'<!&)'<: joug des OtttÏAMs. (A''<:ft'< p. <i, 10et ab;
!e t i rebt-èt-aoue! 36a, oh doit croire que Bo- p. 77 de ta trad. !at.; p. ta3 de la trad.
tokMu~ërait entré en campagnevers ië n djou- franc.)

J'ai ~ëjAdit <}tiëS'atra suMt prbbaMemenUesort de Fao'MttAt en 4f)().


N-Mej:~oM<t~~eHt<< p.te, i~ et t8 (~ t. X! p. ~5, 5" série).
Des <! 4oil avait outertement rëpudië tes FAT'mTES. 1

~6.
36~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
«partit d'~D~-aM-~M~ (d'Algézirasl) et débarqua à Ceuta, avec un
tf corpsd'armée considérable, en rebî-el-aouel363 Il marchaaussitôt contre
Ibn-Kennoun et ses tribus berbères. Les deux armées se trouvèrent en pré-
sence dans les plaines de T<Mtg~' connues sous le nom de ~a~Mt-M~aM.
Là, les OMAÏADES éprouvèrent une sanglante défaite; leur générât Ibn-T'omlos
resta sur le champ de bataille avec un grand nombre des siens, et les débris
de l'armée vaincue altèrent se réfugier à Ceuta,pour demander du secours en
Espagne Suivant M.Dozy cette expéditionavait eu deux phases EI-H'akam,
voulant punir Ibn-Kennoun d'avoir reconnu les FÂT'mtTES, saisit l'instant où
Bolokkîn venait de quitter le .Mag~n~pour envoyer une armée qui réduirait
le prince edrîsite à l'obéissance. <fAucommencementdu moisd'août 972 5, dit
fie savant professeur de Leyde, Ibn-T'omlos s'embarqua avec une nombreuse
ff armée,et, ayant tiré à soi une partie de la garnison de CeM<a, il marcha
tt contreT~t~r. Ibn-Kennoun, qui se trouvait dans cette ville6, alla à sa ren-
tr contre, mais il éprouva une défaite si complète, qu'il ne put pas même
Ksonger à rentrer à T'anger. Abandonnée ainsi à elle-même, cette ville se vit
bientôt forcée de capituler avec l'amiral omaïade qui bloquait son port. r
Telle est la première phase. Dans la seconde, dont M. Dozy ne donne
pas la
date, Ibn-Kennoun, ayant appelé de nouvelles levéessous ses drapeaux, reprit
l'offensiveet marcha sur ra~g-er. Il battit Ibn-T'omios, qui était allé à sa ren-
contre et qui trouva la mort sur le champ de bataille. C'est, comme on voit,
le récit que je viens d'emprunter au A~~s et à Ibn-Khaldoun Ce fut alors

'B.,t.p.I.8et9(t.nde!a était venu s'étaMir à Sarddniah Je 21 chaouâl


trad. franç. p. 14g et < 5o). ). 36t. Il y aurait donc, dans ce récit, une coïn-
'<trt'a~p.33aa5(p.77de!a cidence complète entre l'expédition omaïade pt
trad. lat.; p. ia& de la trad. franc.). l'instant où ie khalife fât'imite quitta MatM'oMfM~.
Je sais qu'Ibn-K'haIdoun, dans un passage, Ce dut être aussi a cet instant que Bolokkîn
place cette grande victoire d'Ibn-Kennoun en partit du fond du Mag-M~ pour arriver à &;)'<M-
35o'. C'est évidemment une faute de copiste, )tM&,un peu avant son investiture, qui eut lieu
et M. de Slane l'a relevée, mais il l'a relevée par le sa dzou-'I-h'idjah, et recevoir les instructions
une faute dimpression en disant 352. Toutefois qu'Et-Mo'izz préparait en l'attendant.
il renvoie aux pages que j'ai citées note i ci- ° Ceci vient en confirmation de ce
que dit
dessus et où, dans le texte (ligne 6) comme dans Ibn-H'auk'al, et permet presque de fixer l'instant
la traduction, onlit bien 36s! où ce géographe notait le fait inscrit dans son
~M:. des Musulta. frFq). t. M, p. ia5. paragraphe xxx;y.
Le i"août 072 correspond au i y chaoua)361 s Seulement j'ai dit que tannée vaincue se
de l'hégire. Nous venons de voir qu'Ei-Mo'izz retira à Ceuta, tandis que MaDozy dit qu'elle se

'<B.~t.n,p.)~,t.i5(t.Ide!atrad.franr.,p.!)t5).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 365
qu'El-H'akam envoyale fameuxR'âlib, avecces instructions si connues n Pars,
(fR'âlib, pars avec la pensée que tu ne peux revenir vivant que vainqueur, et
rrsache que ta mort sur le champ de bataille pourrait seule te faire pardonner
n une défaite. N'épargnepas l'argent; répands-le à pleines mains entre les par-
tetisans des rebelles. Détrône tous tes EDBtsrrES et envoie-les en Espagne w
R'âtib partit de Cordouedans les derniers jours de chaouâl 362, et commença
aussitôt cette campagne, qui fut iongue, parce que la citadelle de ~s~'ar-eM-
Nasr protégea longtemps les descendants de ses fondateurs, et qu'il fallut un
étroit blocus aidé par une active corruption pour consommer la ruine des
Eo~siTEs, que le général vainqueur traînait à sa suite le jour de son entrée
triomphale à Cordoue,le i" moh'arram 36&" (lundi 21 septembre 974 de
J. C.). Mais je dépasse ici les limites que je me suis assignées, et je me hâte
de revenir à El-iMo'izz,que j'ai laissé partant de A~es le 10reM-eI-aouel3 6 2.
Le voyage du khalife fât'imite vers l'Égypteparaît avoir été de
entrecoupé de Vo).)j;e
longs séjours sur certains points et de marches eu
rapides3, égard à sa suite
ite
obligée. II mit quatorzejours pour se rendre à Tripoli,où il arriva le a& rebî- bî-
el-aouel, et n'en repartit que le i3 reb!-el-akhir;il atteignit &)f~ le ~)djoumadi-
el-aouel, se rendit de cette ville au palais qu'on lui avait construit à ~a~M/t~
et de là à Bar&'aA oùil arriva en redjeb°. Son --J-
séjour dans cette ville fut _1.
marqué
retira Il l'ange et que ce fut de cette ville que plusieurs citernes entre &))'fet le Faioum, ce qui
des secours furent demandés en Espagne. n'implique pas, comme t'a cru M. Reinaud,
~'art'&p. ev, ). t à 6 (p. 77 de la trad. qu'Et-Mo'izz se dirigea vers les oasis d'~tK&'e&!
)at. p.i9& de la trad. franc.). H. d. B., et de Siouah. On va voir, au contraire,
qu'i!
1.1, p. ft.. L i3 et suiv.; t. H, p. t~, i. 17 ° et marcha de Bar'kah sur ~e.MtKMe'`.
suiv. (t. H, p. i5o, et t. tll dé la trad. iranc., Ei-K'aïraouani, iiv. !V, p. 110. -Ce palais
p. 9t6). Dozy, ?'.<<. ~MMusulin. ~'F~ag-MC, d'<KMtia& se rapporte sans doute a ce qne j'ai
t.tn,p,t96. dit plus haut. Au reste, on saitqu'~<a~K:
~'<tr<'<!<,p. ey, lin. uit. (p. 78 de la trad. situé à quatre miMesde la mer suivant Edris!
iat.; p. 196 de ia trad. franc.). Dozy, avait une certaine importance, et qu'Abou-
t. 111, p. 199. K'Acim,fils du Mahdi, y avait construit une
Ibn-Khauikân, n* y~v, fasc. vut, p. ui, mosquée d'une belle architecture.
iin.utt. Ibn-Khaldoun, B~. des F~t'tm., § xv (N.
Abou-'t-Fedâ'' dit que, quand E)-Mo'izz se d. B., append. n au t. !t de la trad. franc.,
rendit en Égypte, il donnaavauac l'ordre ucde construire
.yr.·. '-iUUOLl-Uln: p.55o).
h. i7UU~. J.

tbn-T'amies fut
Ibn-Khatdoun, qui, dans son premier récit, dit qu'tbn-T'annes fut tué.
tué, nrétend
prétend if)
ici m)'!)ranfr:)fn
qu'H rentra en Eennonp
Espagne.
'\C~M, p.)~ et9 (t.Ude)atrad.deM. Remaud,p.ao4;–voir [a note f de cette page ao&).
° MrMcqinpteytngtet une journées entre ces deux viUes(Ge~ t.I,p. 387;–Hartmann, EA-ifMt'J/Hett,
p,,3pt,3o6~
Ge'o~'ftpM<,t. I,p. 387. –E)-BeMdttqu's<!<!Mat avait un port nommé B<-Mah'OMt-,situëà dix-huit
milles de la ~me. (E~ei:<th'to!M'<-Me)))<!K&,p. o, ). sa. –J. t. XH, p. ~a6, 5° série.)
366 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
11
par un événement qui dut lui être très douloureux. Abou-'i-H'assan-Moh'am-
med-ibn-Hani, son poète de prédilection, qui le suivait en Égypte, fut trouvé
assassiné sur le bord de ia mer, sans qu'on ait pu découvrir l'auteur de ce
crime Ibn-Khaiiikân, qui a écrit la vie d'Ibn-Hani, place sa mort au
23 redjeb 362 (mardi 39 avril 0~3 de J. C.). Reprenant bientôt sa route,
EI-Mo'izzarriva à ~~att~n'eie a3 cha'ban~ (jeudi 99 mai 978 de J. G.), en
repartit à ia fin du même mois, et parvint en vue d'Z~A ie vendredi
a ramadhân. Le k'âïd Djouharvint à sa rencontrer mit pied à terre quand il
se trouva en présence de son maître, baisa ia terre devant lui, et le khalife,
sans doute pour se renseigner d'une foule de faitsavant de prendre personnel-
ieme) en main sonnouveau sceptre, resta trois jours à E~-D/~Aavant d'entrer
lement
Sonentrée au Â~Mfe.Ce fut le 5 ramadhân 362
.nK'air.. j~~ 5 (lundi9 juin 973 de J. C.) qu'El-
Mo'izz", traversant le A~, nt son entrée solennelle dans ia ville que Djouhar
'HIbh-el-AtMr, ~amt~ t. VIH, p. Fov, Ibn-e!-Athir, t. VU!, p. Fev. !in. penuit.
11. y '1.
a io. Ibn-Khaldoun, à la page citée Ibn-KhaHiMn, n° vfv, fasc. vm, p. ))v, 8. H
note 6 de la page précédente. dit à tort le mardi 5 et ajoute que, suivant
Kitâb OtM/aMt-e~fatt.n'' tv~, fasc. vu. d'autres, ce fut le y ( ~.i~. *j~J, sept nuits
iin. utt. (t. lU de ta trad. t. I, p.ffy,
p. AA, angl., p. ta6). passées!)).–Ibn-'Adzari(Bai~H,
H dit à tort le mercredi. 1. 10) dit le y. Abou-'I-Faradj, p. f),), t. 3
/AM.n° vt~v, fasc. vm, p. )~, 1.1. Il dit à et 5 (p. aoy de'la trad. iat.); le texte, par suite
tort un samedi, et c'est sans doute ce qui a conduit d'une faute du copiste, écrit 33a, et la traduc-
M. Quatremère à placer l'arrivée d'Et-Mo'izz à tion transcrit 335. AbuHedee~)MM/.mM~eM.,
.~M:<M~t'M au 95 cha'bân 369 –Ibn-e!-At!tir t. H, p. 5ia, L 10; on y lit ~)La~ ~Ac (T'
(t. VtH, p. F~L 19) dit ~a la nn de cha'bân' (le 15 ), mais comme il suit toujours Ibn-et-Athu',
et Abou-'i-Feda (t. H. p. 5)9, L 8) l'a copié, dans tequet on lit ~La.~ ,j~'L&, j'admets
mais Reiske traduil, par erreur, f octavemense qu'Abou-'i-Fedâ a ëcrit~c, au lieu de~u6.–
ffMeM!!(e,au lieu. d'eyeMMfe. Abou-'i-Mah'âcin Ibn-ei-Khat'iL (in Casiri, t/!I, p. 195, coi. 2)
(t. II, p. ~F)", 1. et 5) dit ten cha'bân' et Ibn-Khaidoun (N! ~M FA't'm., S xv; H.
Hétait accompagné du vizir Abou-'i-FâdM- B., append. n au t. M de la trad. franç.), disent
Dja'far-ibn-el-Foràt, dont j'ai parlé plus haut et le 5. Ei-K/aïraouâni (liv. IV, p. i n) dit aussi
que Djouhar avait évidemment maintenu dans ses !e5'. °.
fonctions, malgré iës exactions qu'on avait eu à Ce prince mourut le vendredi ty reb!-et-
lui reprocher avant la conquête de l'Égypte. akhir 365" (a~ décembre 976 de J. G.), à l'âge

*J.t.!tt,p.Qa,3*série.
''M.QMtremère(J.t.in.p.i65.3'série)aicitraduit!ittéra)ement!bn-Khauikan.
Cet ouvrage, qui est cribte de fautes que je suppose être des fautes d'impression, dit eSramadhân~Sa;
C'est la date donnée par Ibn-e~AtMr(EM<M, t. VU!,p. )°A~,t.8); mais ou peut croire que des manuscrits
du f<itM'! portaient rebi-eI-aoM!, car, d'une part, Anou-'i-Feda, qui suit si constamment !bn e[-AtMr, piace cet
ëvëMment au rèM-eI-aoM~ 365'* (mercredi 94 novembre o~5 de J. C.); d'autre part, tbh-e!-Âth!r !ui-
même dit qu'Et Mo'izz avait alors quarante-cinq ans six mois environ; or si ce prince est mort en reb!
premier,

'ntta~m!H~mtM,t.H,p.5a~)ï.ioctii.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 367
avait construite et où il gouvernait au nom des FAr'iMtTES depuis quatre ans
et dix-sept jours'.
Voicidonc les Berbers enfin maîtres de ce sol que, depuis tant de siècles,
ils disputent avec un si redoutable acharnement à tous ies envahisseurs, de
quelque point qu'ils soient venus. Us en sont maîtres, à la vérité, sous levas-
selage d'une dynastie originaire de l'Orient, mais la domination de l'Afrique
n'en est
iiCii moins ttà tout
pas mUMiO
Cn~UttO LUUt< perdue pour les Arabes, car la petite dynastie
jamais UCiUU
tetUiûiO

de quarante-cinq ans sept mois et sept jours*, au 17 cha~ban 358, il semble admettre qu'EI-
aprei; avoir régné, tant sur l't'~Me que sur Mo'izz entra au K'aire le 7 ramadhân 36' et
!<e, pendant vingt-trois ans cinq mois dix- que, le lendemain 8,Djouhar remit. les rênes de
neuf jours' dont deux ans sept mois douze jours l'État aux mains de son maître. Cette date du 8
en ~-ypfe. est en effet donnée par Abou-'t-Mah'&cin*pour
Ibn-Khauikan dit quatre ans et ft't~MM celle où cessa ie gouvernement de Djouhar en
or, comme il a fixé l'entrée de Djoahar à F<M<'e<' Égypte.
il avait quarante-cinq ans six mois sept jours, et si c'est en reM second, Fauteur du &tm<! aurait du dire sept
mois environ; par contre, la durée du règne, qu'it fixe à vingt-trois ans cinq mois dix jours (p. pAt, L t ), suppose
qu'EI-Mo'izz mourut en rebi-el-akhir; de là, comme on voit, des incertitudes. Trois graves autorités, tbn-KhaHi-
kan' tbn-'Adzari'* et Ibn-et-Khat'ib~* placent cet événement au vendredi (lisez samedi) 11 reM-et-akhir 365
(i8 décembre 975 dé J. C.). Je viens de dire qa'Abeu-'t-Feda fixait au t7 rebi-et-acMe~365 la date de la mort
(t'Et-Mo'izz; Abou-'t-Mah'acin'* et Et-K'aïraonâni donnentla mêmedate, et Et-Matun'* dit le i rebt-et-aouet
(jeudi 18 novembre 3~5 de J. C.). Au milieu de ces incertitudes, et, jet'avoue, sans raisons bien décisives,
j'ai adopté te mois que MM. Silvestre de Sacy'* et Quatremere ont cru devoir admettre, mois d'ailleurs confirmé
parMak'rfzi'
)bn-e)-Ath!r. Abou-'t-Fedà a suivi Hm-et-Athir. Et-Makin et Abou-'t-Mah'âcin disent quarante-six ans,
ce qui, pour ce dernier, contredit la date qu'i! a donnée da la naissance.
Ibn-et-AtMr, t. YtH, p. t°At, 1. t. D'après les dates qn'H a données, on peut croire qu'il ëcrit au
ï~&B
tien de 1.1, p. fr*v,I. t3 et t/t. Ces deux historiens ajoutent «dont deux ans sept mois
~y&c. –-Ibn-'Adzar!,
«en Egypte. Abou-'t-Mah'acin, qui dit (t. H, p. fp~, 1. 7 et 8) vingMrois ans cinq mois et vingt-sept
jours, ne fait pas attentMnqu'itapiacéia mortd'Et-Mo'izzau t~reM-eI-eoMe!, son avènement tu 39 ehaouM34t,1,
et que, par conséquent, it devrait dire vingt-trois ans quatre mois et dix-sept jours.
'Xt~OM~M~MH,n')Pr=,fasc.n,p.v).L6et7(t.Ideiatrad.an p. 345).
EK-~Vo~oMm,t. H, p. p)., 1. 8 à 10. Hdit à tort OMt<!<-e<!t 8 au Ueu de jeudi. C'est aussi Atort que (t. U,
p. r~t, 8) il donne utte durée de trois am au règne (l'EI-Mo'izz en Égypte. Et-Makm avait placé t'entrëe
d'El-Mo'izz a J~M' ie vendredi g ((~A< (_)L&),le 8 passé) de rama~Mn (?<<. Mrac., p. aay, t. a~ à 39), et
son traducteur dit fautivement vendredi 8.

M~t Otttj/M~et-Aht,n° Vfv, faM.Tm, p. Il et )). ). "Sumnt A'amtKS.aJMte-t-it, il mourut )et3 rebi-et-athir;
"mhmttd'amretencoK.te~pa~.))Ai)!e)tm thn-KhaUiktnreproduit date dut[ reM-et-atihif365(n°\4. fase.M, p. <}A,)i".
penult.).
j.
'"Baa)t,t.).p.Ct"V,t.ttttt3.
°
"Et-H'ohi-<t-j)f<;rt'mm<A(inCmiii,t.I!.p.ts5,m).a).
St-iVo~MtN) t; H, p.pr~, 1, 6. Il dit unM~ttff, maisle 17teM-d-mottSMtombeun mercredi.
**tfMtMC«t<!i'qtM,!iv.tY,p.tt!<.
"HM.mrm.,)))).[, Mj).v, p. 933, ). 3t a 37. De~ms (Hist.g~ H«M,t. I, p. 366) attribueà tbn-KMHUntout
ce<)Me;dit:Et-Ma]k!ntNr!adatedetamort,ra~ethdnreedur~ d'El"Mo'izz..
~m<f deta Kiijrmx .DftttM,t. p. comm. Il ditle t5 reM-et-akhir 365.
fit d'Bt-Jf~t! ;t.;t. m,j). sos, 3'~rie). I) ditte t4 ou le .7 reM-et-athir.
"~tr«t.em~,).n,p.fA,i.etp.'o6~
368 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.

zîrite ne s'éteindra pas sans avoir secoué le joug des Ti~im~ru,m~e


"I~1'1t() nP c'iualn(~r~ T~c cal-te wnm ennnml. ;n
FÂT'tMtTEs, et annenrr
im,rt
nE (~ne
lorsqu'elle
sera renversée, ce sera pour faire place à d'autres dynasties appartenant toutes
à ia race autochtone. Les ALMORAVIDES' (El-Morâbet'in), les Ahmon'AMs~ (El-
Mouah'h'edîn), les BEM-MERh)~, BEM-H'AFS'les BEM-ZEtÂN
les ou BENI-'ABD-
EL-OcAD 5 sont tous de sang berber. L'Orient n'aura plus rien à démêler avec
l'Afrique, jusqu'à l'instant où une poignée de Turcs, commandée par deux
forbans qui étaient deux hommes de génie, la placera sous le vasselage de
C(MM~<M!<~e (g 2 4 de i'hégire=i5i8 de J. C.<'), et, après trois siècles
d'existence, ce nouveau vasselage disparaîtra devant le drapeau de la France~.
Sans une circonstance que je vais indiquer rapidement, nos soldats n'auraient
pas p!us trouvé d'Arabes en Afriquequ'ils n'y ont trouvé de Romains, de Van-
dales ou de Byzantins, car les Arabes que nous avons combattus n'ont aucun
rapport avec ceux de la conquête des premières années de l'islamisme; il y a
une solution de continuité complète.
Depuis qu'en i8& de l'bégire (800 de J. C.) la dynastie des ÂGHLABtTEs
avait été fondée, les khalifesn'avaient plus à envoyer d'armées dans le Afog~n~.
C'était aux vassaux à recruter, soit dans le Souddn,soit parmi les tribus indi-
gènes, lestroupes destinées à assurer leur domination en T~t&'M/i. A bien plus
forte raison, les choses se passèrent-elles ainsi sous les FÂT'tMtTEs,et lorsqu'Et-
Mo'izztransporta le siège de son empire sur les bords du AW,il y avait déjà
cent soixante-dix-huitans que le courant de population de l'Orient vers l'Occi-
dent était interrompu. Sans doute, quelques débris des armées arabes s'étaient
axés en Afrique, mais ils devaient être déjà bien faibles en 36a et l'on peut

H. d. B., t. I, p. ffA, 1. io (t. H de la Sander Rang et Ferdinand Denis, .FoM~a<MM


trad. franc., p. 6g). Sortis des LMM(oM)MA~qui de la J}~Mce <er, t. I, p. i3t à )33, et
appartenaient à ia souche s'anhadjienne. t.n,p.t85;in-8°,Paris,t837.
'7M.,t.p.t".r,Li(t.Hde!atrad. Ce fut le lundi 5 juillet i83o ()3 moh'at'-
~ran~ p. 170). Sortis des Mo~'moM~a/t,qui, ram 1266 de l'hégire) que fut signée la capitu-
comme les Lemtounah, descendaient de Balms. lation qui livrait .4~w à la France. JI y avait
/M., t. H, p. f)c., i. t<) (t. IV, de ta trad. 3ia ans (3aa années musulmanes) que Kheîr-
~ranc.. p. a 5). Appartenaientà la race zenatiecne fd-Dm, dont le frère BaM-Aroudj venait d'être
issue de M~na'ts (?). tnë, avait soiticité et obtenu la suzeraineté de
7~ t. I, p. t~vp, 1. 6 (t. II de la trad, C<'MS<t!M<tMOp<e.
iranc., p. a8i). Sortis des &K<~oA, tribu.mas'- C'est à peu près à l'année 4&5 que se rap-
moudienne. porte ce que dit Ibll-Khaldoun trdu petit nombre
7~ t. H, p. L t4 (t. !H de là trad. nqui restait en T/M~'MAdes descendants des
N-anc., p. 3a6). Sortis des ZM~a/t (~. d. B., ffArabes de la conquête." (H. d. B., 1.1, p. )<),
t.tdeiatrad.franc.,p.xvn). ]. 14; Ide!atrad.frahc., p. 3 et 35.)
LIVRE QUATRtEME.–CHAPITRE H. 369
se représenter quelles traces insignifiantes ils auraient laisséeslorsque près de
neuf sièclesencore se seraient écoutes D'oùvenaient donc les Arabes qui nous
ont combattus avec tant d'ardeur ? 'J'ai dit que tes Z~rrESavaient secoué le
joug des khalifes du Kaire. Ce fut le quatrième représentant de la dynastie
s'anhâdjienne, El-Mo'Izz-ibn-Badis,qui, en ~o~, répudia l'autorité des FÂT't-
MtTES et reconnut cette des 'AcBASstDEs~. Abou-Temîm-Ma'add-el-Mostans'ir-
BiMâh(le vnr' Fât'imite), qui régnait alors, voyant clairement que l'Afrique
était désormais perdue pour lui, avisa, d'après le conseil qui lui fut donné
par son vizir Abou-Moh'ammed-el-H'assan-ibn-'AIi-'l-lazouri~, au moyen de
faire le plus de mal possible à l'insolent vassal qui s'était révolté contre lui.
De nombreuses tribus arabes, attachées à la cause des ~arMM<s,avaient été
vaincues par EI-'Aziz~(te v"Fat'imite) et transportées dans lé S'aïd, sur la rive
orientale du Nil; elles appartenaient aux Dy'oscAeMt aux Athbedj,aux ZM~&a/t,
Depuisle départ desFÂT'tMiTM pour t'T~pfe franc.). s'agit sans doute de la grande
jusqu'à la conquête française, il s'était écoulé défaite qu'EPAziz en personne fit éprouver près
88& années musulmanes (près de 858 années de ~<tM)Mau TurcAMtikmie a3 moh'arram 368
chrétiennes).), (sBtuedi 3i août 978 de J. C.), défaite men-
H, d. B., 1.1, p. f.e, 1. 6 (t. Hde !a trad. tionnée aussi par Ibn-'Adzari' On sait qu'Et-
franc.. p. ao). Ibn~-AtMr (FMT<M, t. IX, 'Aziz mourut !e a8 ramadhân 386°, qu'en 3~5
p. (".)'< ai) dit en 435, ce qui ne l'empéche les ~'<t)tM~ avaient éprouve une dernière dé-
pas; plus loin (ibidem, p. )"Av,t. ai), de dire faite, et que depuis lors on n'entendit plus parler
en &Ao. Abon-'I-Fedâ(~MMa/. MM~a., t. !H d'eux dans ITnM;' et la Syried. La transportation
p. ta a, 1. i et a) emprunte & Ibn-et-Athircette des So/etm et des N~<Mdans le S'a'<d dut donc
date de &35(!o&3-ioMde J. C.) pourla répu- avoir lieu entre 368 et 3y5.
diationde t'autoritédesFiT'mtTES ° Cette tribu hilaHehne se
par E~Mo'izz- composait de frac-
ibn-Bâdts. tions de plusieurs tribus, telles que les ~'on-a,
C'était Abou-Dja'far-eI-K'âïem-ibn el-K'&der les~'em., tes JtM'<fMem,les .4tMe<~ les D/M-
qui régnait alorsa Ba~M~. chem, !esJ5'Xo& "Quoique ces derniers soient
N. <<. A,t. I,p. )v,1.16, etp.)A,L <3 3 t comptés ici, dit Ibn-Khatdoun, c'est un fait
et t4 (t. Ï de !a trad, franç. p. 3tet 33).– ftbien établi qu'Us appartiennent à la tribu d'Et-
M'~ d'Et-Tidjan!(J. t. XX.p. 95., /t'série, fMontaEk'-ibn-'Âmir-ibn-'Ok'aiI-ibn-Ka'b-ibn-
ett. [, p. 370.5' série). ~RsMa'h-ibn-'Amir'Les ~o~ dit-il plus
B., 1.1, p. w, I.16(t. 1 dela trad. tioin, ont maintenant (xm" siècle de J. C.) dis-

Mak'riz:(dansiaCArMt.
-Matt'riz: at-s~, t.t. Il,
(dansia CArMt.at-ah-, H, p. )*'),).8e8 et
p.)*'),). e Q.etp. te8). Si. Mfut un jeudi, comme le dit le texte,
itfandrait tire le au lieu de J'ai déjà parlé de cet MfUMn plus haut.
<J, xA~J.
h. Bai'dn, t. 1, p. rr"). t~a a3. Il écrit ~J~! (AttiMn); j'ai adopte, pour ce nom.t'orthographed'Mm-
et-AtMr(t. VIII, p. e)r, 17 et t$), suivi par Abou-l-Fedâ, dont.au reste, ktexteimprimëdithabitueUement
AMkht (~nt)<t!, <KtM!em.,t. p. 6t6, i4, etp. 5aa, note/). Mak'rM, cite note ci-dessus, ecritHaMMa.
*E~<itmt7,t.IX,p.A),t5.–AMM!.m<M<em.,t.U,p.5go,i.to.
Def!'émery,~fMtot)'e<!e<tJtHM'fKeM<!ehtPo-M(J.A,t.VHI,p.38o, 5* série).
N~. B.,M, p. )*"<, a et 3 (t, 1 deta trad. frauc., p.6o).
1.1, r.p. )"<), t. 6et 7J (t. 1 de la trad. .)'
Nt'A, w. franc., l'"
p. 64).

~7
370 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRIQUE.
aux Rïdh',aux TM~'A,aux't'. Onavait bien prévu les dangers,pourIeS's~,
de la présence de ces déportés2; cependant on avait passé outre, et, avec le
temps, non seulement ces craintes s'étaient réalisées, mais on avaitreconnu que
c'était une cause detrouble et de dommagepour
l'empire lui-même El-lazour!
donna le conseil de lâcher sur l'Afrique ces tribus avides de
pillage, en leur
abandonnant comme une proie le pays qu'on les autorisait à envahir. Ce con..
seilfut suivi. Après avoir ravagé jBar/t' Adjaddbïah,Sort, ellesfirent
une espèce
de partage. Les ~o~m gardèrent jSar&'a/tet son territoire; les Hildl s'avancèrent
vers n~'MA, qu'ils atteignirent en /~3~ (lo&i-ioSa de J.
C.),1 commettant

fparu de la terre, comme s'iis n'avaient jamais toujours les environs de A'Wr-e~eMr et se
"existé H y a tout au moins exagération b
joignant aux fils du chérif de Marok pour les
dans ce langage, car on ne peut guère douter que aider à envahirle royaume de F~
)(j Kholt', descendants d'Ei-MontaCk', ne soient 1 B.
B., t.I. p. )A,L 5 et 6 (t. de ta
les F~jMMts~c de Marmot, qui maintenant, trad. franc., p. 3 a).
dit-il, s'appellent Holotos, fta estos Haman mo- H. B., t. I, p. tt. L 18 et t9 (t. t de la
fdemamente Bo&)~°.< On dirait que de H~. trad.&anç., p. sg).).
(Kholt') il a fait (B'o~), par suite de l'ab- Ibid., 1.1, p. )/ t. 6 et 7 (t. de la trad.
sence d'un point diacritique, et que cette altéra- franç., p. Sa).
tion lui a apparu comme un nom moderne. De Ibid., 1.1, p. )<), 3 (t. 1 deta u-ad.franc.,
son temps, les Bb&hM habitaient encore les plaines p. 3&).–Abou-'t-Fed&ptaceteur départen 3~)9
de la province d't-j çfvivenen los llanos de (~<:M~ MM/em.,t. IH, p. i3&, t. y et seq.);
"la provincia de ~sr')) et it nous les montre mais dans un désordre comme celui qui dut
fbrmanteni5o3 une partie de la garnison de accompagnerl'exécutiond'un pareil dessein, il
A'<Mf-e~eMr Diegode Torrès signale, en 15 8, peut se trouver quelques incertitudesde dates.
ces mêmes
ces mêmes Arabes
Arabes NolotM
NolotM (Nc&XM) H yy eut,
Il eut, d'auteurs,
d'ailleurs,plusieurs et plusieurs
(Nc&XM) occupant
occupant départs et
plusieursdéparts plusieurs

~f. d. B., t. I, p. F), 7 et 8 (t. 1 de la trad. franç., p. 67). Pour rendre clair ce qui va suivre immédiate-
ment, je dois dire ici que nous allons voir les tribus hiiatiennes s'ëtaMir dans !?
pays situé à l'ouest de f<
mais plus tard elles furent transportées dans le la'koub-et-Mani'our, le A" représentant de
Ma~)-&-e~&apar
la dynastie des
AmoBADES.iorsqu'en 584 (tiM'itSg) il s'empara de la région de .K'<Mt<N<t'Cette
transporta-
tion fut, dureste, une<grande faute, et Ei-Mans'our ne larda
pas à le recennaitre. Les descendants des tribus tur-
bulentes qui avaient secomM les .t:'<M-mo<t,déseM le &<< et soutenu la cause d'!bn-R'an<a, conservaient le
caractère qui avait attiré tant de uéaux sur la tête de leurs ancêtres.
Onpourrait dire contradiction avec ce
qu'on lit p. )F, t. 16 à 18 (t. t de la trad. franç., p. 36).
DMa-t~ott~tXt-<t!<!e~h<-«,)ihro!,cap.Mtx.vo).I,M.37 v",co). t;in-M.,GraMda,i57S(î.Me
deMarmoi,t.p.~Q).
d
fM< même page.
/&«! libro !V,capit.XH, M. m i r, col. t et a (L'n~Me de Marmoi.t.t. Il,
p. 309).
&!a<!<mtdel o)-t~e)ty «teMM los ~Nf~, cap. u[)t, p. 907 et 908; in- SeviMa, t585 (p. 909 de la
trad. franç., publiée à Paris en
1637)..

~'«r! p. )~, ). !,3 !) ,5(p. ,,), de la tmd. lat. p. 3o~ de h [rad. fran{.). H. J. B., t. t, p. rA, 1. ts et soi'.
P.)~r~,).6(t.),p.et[.n<ie)atmd.frM{.,p.a<i).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITREIL 37t
tous les excèss dont
dont sont capables des
sont capables des bandessans
bandes sans discipline, presque sans
discipline, presque sans
chefs et, après avoir porté la dévastationsur tous les points de ieur passage,
ils dressèrent leurs tentes dans la région située à l'ouest de A~< Si fintérët
commun avait pu réunir les Berbers, ces nomades auraient été facilement
écrasés et chassés; mais dans les guerres qui surgirent entre les deux branches
des ZiatTES~,entre les -S'o~M~'aA et les Z~(o!/), plus tard entre les diverses
dynasties qui se fondèrent, chaque parti se les attacha à titre d'auxiliaires4
qui faisaient pencher la balance du côté où ils ajoutaient le poids de leurs
épées. Ta guerre a des chances toujours incertaines; il leur arriva donc aussi
d'avoir fourni un contingent au parti qui était vaincu, et ils en subissaientles
conséquences. C'est ainsi que dans la lutte entre les ALMORAVIDEs et les ALMO-
H'ADES, lorsqu'on 58& (1188-1189 de J. C.) la'koub-el-Mans'our eut rejeté
Ibn-R'ànïa dans la région de Bar/caA, il arracha les tribus hilâliennes du pays
de A~M<'t&tpour les déporter dans le M~/M'e~d/e's's. On voit comment,

partages. Ibn-el-AtMr" et Ibn-Khaldoun' disent Les ZhtrrES proprement dits et les H'AMMA-
que les Zef'Aa (tribu hHMienne) s'approprièrent DITES.H'ammâd, frère de Mans'our-ibn Boiokt:!n,
Tripoli en A&6, et le premier ajoute que les fonda !a fameuseK'alaah en 3o8' (ico~-looS
~<aA'/ les ~<M~ les Benou-'Adi, commandés de J. C.), treize ans après la mort de son frère,
par Mounis-ibn-!ah'!<t-'I-Mirdasi, se dirigèrent et on peut placer le commencement de sa dynastie
successivement vers )'7/}'&'t'a&,avecl'intention de en &o5, lorsque, mécomiaissant l'autorité de son
pousser jusque A''<t!r<tOM~M. neveu Badjs et même celle des FÂ'r'mrrES, il pro-
Bien qu'Ibn-KhaMoun ait dit que, lors de clama, dans ses possessions, la souveraineté des
leur entrée en J~M/t~ tes Arabesavaient à leur 'ABB~SStMS~. f,
tête plusieurs chefs importants, dont il donne Il est à peine croyable que, quand Mounis,
même les noms", it parte plus loin des vexations émir des J~MA'et le premier qui at.teignit l'~M-
queies nomades faisaient éprouver aux Berbers &'M&,se présenta à la tête de sa tribu, Et-Mo'izz-
qu'iiaparYenaient a vaincret et il ajoute tCette ibn-Badis ne craignit pas d'inviter ce chef à bâter
"rate arabe n'a jamais eu un chef capable de la l'arrivée des bandes restées en arrière, pour,
tdirieeretdelacpnten!)') avec leur aide, aller soumettre les H'AMM~NTES.
~B,,t.t; p. tACt ~,p.f.,). i3 et t7'4 (Histoire dos Bo'&<')'~t. 1, p. )<), 3 à 8;
(t. deia trad. H'anc., p. 33 et 34, 36). t.Ideiatrad.&'anc.,p.34.)

'EHMmt<,t,tX,p.f~,t.i3ât6. 16-
H. d. B., t.t,p.r-, nf T). M\
i. tt et )a (t. 1 de la trad. franc.,?. 36). ).
°
?<< t. t,p. t),Ï. t0 etsuiv. (t. tdeiittrad. fran}., p. 3~ et 38). ibn-Khatdotm explique ici pourquoi il
donneaucherdesB~')enomdeMpan~-ib)t-Mi'!a-S'<H&et't.
.M~ttI,;p~e,L<9et&Q{t.Ide)a~~ p:`G4):
~t'd., 1.1, p.tf), t. 9 et ) o (t. MIde la trad. franc., p. 43).
Mtd., t.t, p. f)'f,L 3 A,6 (t. H de ta.trad. franc., p. &4). Et-K'aM-ibn-H'ammM. qui mourut en ~/)6,
régnait encore quand les,bandes arabes débordèrent sur t'«c'MA, et ce dut être pour le combattre qu'EI-Mo'izi-
tbn-Badis demanda t'aide de Mounis-ibn-lah'ïa.

47-
372 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
par des causes diverses, un certain nombre de tribus arabes se sont trouvées
disséminéessur de nombreux points de l'immenseespace qui s'étend de&tf~'aA
à la mer environnante,et ce qu'il importe de constater, c'est que partout ces
nomadesfurent un élément de désordre, comme le reconnut bientôt, et cepen-
dant trop tard, le vaillant EI-Mans'our.A son heure dernière, le aa rebî-el-
aouei 5g5 (vendredi aa janvier 1199 de J. C.), il exprima ie regret de trois
actesde son règne, et le premier qu'il indiqua fut d'avoir transporté les Arabes
dans le Maghrib,ttparce que je me suis déjà aperçu, dit-il, qu'ils sontla source
nde toutes les séditions Partout, en effet, ils ont souŒtéie feu de la dis-
corde, partout ils ont été en guerre avec les tribus de leur voisinage. Ces
luttes, prolongées pendant plusieurs siècles, ont amené une lassitude assez
grande pour faire poser les armes aux deux races si distinctes qui occupaient ie
sol de l'Afrique septentrionale; ellesfinirent par vivre côte à côte, sans pour-
tant se mêler jamais. Les Berbers, sous le nom de Kabiles, se réfugièrent dans
les montagnes; les Arabes plantèrent dans la plaine leurs tentes, abris mobiles
qui semblent être le symbole d'une possession provisoire; les premiers con-
servant leur langue, leurs habitudes laborieuses, leur passion d'indépendance;
les seconds conservant leur mépris du travail2, se livrant au brigandage, à la
fainéante contemplation qu'alimente leur fanatisme, et tombant dans l'avilis-
.uasavaaaavv
vva.V.L.L"lJ.LUII1.&V.&'1
411111W.14V 1\.

.&<N't'a~, p. )ef, L i5 et 16 (p. soi de la mendier ou à voler, deux des formes sous les-
trad. lat. p. 3a5 de la trad. franc.). quelles on vit aux dépens du travail d'autrui.
Mêmedu travail agricole; et comment pour- Procope (De ~Etft~ceMjiib. VI, cap. iv; C~~fMm
rait-it en être autrement? Le savant traditionniste t. H[, p. 34i, 1. a4 et seq.) dit, en partant de
Et-Bokhâri*, dans son &'<:&'& au chapitre de Caput ~a~a, ou Justinien fit une ville "Les
l'agriculture, dit que ie Prophète, ayant vu un colons, ayant mis de côté la charrue, vivent
soc de charrue dans une maison appartenant a commeil convient à des citoyens, et ne se
un de ses partisans médinois, prononça les pa- "livrent pius à des travaux rustiques, mais bien
roles suivantes fCes choses n'entrent pas dans ff auxoccupations des citadins, x Faut-il s'étonner
nutie maison sans que la honte n'entre dans ies qn'tbn-Kaatdoun ait un chapitre intitulé tTout
~ames de ceux qui l'habitent' "Avecde pareilles "pays conquis par les Arabes est un pays bientôt
maximes, un croyant est d'autant plus paresseux "ruine?)! (Ph)~OH!&tM Noticeset &):<)' t. XIX,
quH est plus
qu'il est pius fervent; il ne
fervent; Il ne peut aboutir qu'à
peut aboutir qu'à p. dio.)
p. 3io.)

ibn-tbrAhtm-ibn-e)-Mar'irah-ibn-e)-Ah'naHëzdzebah
Abou-'Abd-AUah-Moh'amm6d-ibn-e!-H~assan-Isma'ït-ibn-tbrAhtm-ibn-e)-Mar'irah-ibn-e)-Ah'naHëzdzebah
(terdezbah, suivant Mâkoulah), surnommé El-Bokhâri, aNtenrduD~mtt't-S'aM' (le;Recueil:authentique),
était né après la prière publique du vendredi ja chaouat tg4 (tgjniuet 8<oo de J. G.), et mourut le vendredi
i" chaouâl 256 ()" septembre 870 de J. C,).
Cite par tbu-Khatdoun dans ses Pfo~omeKM (Notices et Extraits, t. XVI, p. fev, tin. penult. etsuiv., et
t.XIX,p.297).

)h)-K)M)))iMn,n'eA',fa''c.<i,p. ).. (t.Hdc htm<t.Me).,p.5~).UdiHtort,poMtanaismnee, ten<!redij3(p. ).),). 1.9).


LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 373
sernent où ils végétèrent sous la dominationturque 1.Tel est l'état dans lequel
la France a trouve les populations de l'Afrique, lorsqu'en i83o elle a délivre
l'Europe du fléau de la piraterie, et a résolu de porter la civilisationsur cette
terre classique de la barbarie.
Me voici parvenu au terme de la tâche que je m'étais donnée. J'ai voulu
faire connaître la longue lutte qu'on est dans l'usage d'appeler la Périodede
la dominationarabe en ~t'~Me On sait maintenant à quel point cette domina-
tion fut incomplète et précaire. L'époque à laquelle je me suis arrêté est dou-
blement mémorable c'est celle où les F~T'mTES prennent en main le gouver-
nement de l'Égypteet vont jouer un grand rôle en Orient, en même temps que
les Berbers semblent devenir enfin maîtres de leurs propres destinées, et tou-
cher l'instant où, après un contact de trois sièclesavecles Arabes, ils pourront
se livrer à leurs instincts, se développer selon leur nature. Maisl'heure n'était
pas venue, pour les Berbers, d'une évolution civilisatrice; illeur fallait encore
traverser bien des révolutions; seulement la période qui va s'ouvrir, la PefM~e
de la dominationberbère3,otfrira des caractères bien tranchés. La suzeraineté

EnjuiUet t~a5, le voyageur Peyssonnel se f prendre }es moutons venaient boire auprès de
rendait de Set'y aux Portes de fer et avait, dans "nous, et personne n'osait y toucher, quoique
la journée du 18, passé en vue du 7)/eM-Z<tm- "plusieurs n'eussent que du pain à manger.
M~Mt'a/t.Nous fumes camper à un douar, dit- "Sultan Bouzit, chef de cette nation, ne permet
f-H, et les Arabes, nous ayant aperçus, enlevèrent "pas que l'on fasse la moindre insulte; il ne paye
frteurs tentes et )es cachèrent dans la montagne. aucun tribut, et l'on s'estime encore heureux
frt!s foulaient leur blé. Nous y fûmes, et, <tgrsM~ f d'être en paix avec lui; sans quoi il faudrait
"coMpt~e M<o;tet <or<:e de M<tM!)aM <)'<it<MMe)!< KaUerpasser dans ie S'aura pour aller d'er à
THOtM les obligeâmes à aller cAetcAe)*leurs tentes fC<MM&tH<t')te.)' /eHr<*xH,
(Foy~ede Peyssonne!,
ffet à nous JeMKf)-M ~Me ~M<e !)OM&!i'< ~MeMOM en date du 10 ao&t t?a5, p. 3~3 et 3y&; in-8°,
N~M't'MiOM! de ~)'e ou de ~rce. Le i 0, nous Paris, )838.) Ce naïf récit est très significatif
fr entrâmesdans le pays du sultan Bouzit (Usez quant aux relations des Turcs avec les Arabes et
fBou-Zid), qui commandé dans les montagnes avec les Berbers.
rroù se trouvent les Portes t~e~ Nous pas- Depuis la fondation de ~'airaotMt! en 5 a
sâmes à travers une plaine remplie de douars jusqu'à l'investiture de Bolokkin en 361, cette
"de la nation du sultan et nous fumes obliges période comprend 3og années musulmanes. Si
tfde coucher à Medjelna, auprès d'une [fontaine. l'on compte depuis la première expédition arabe
"sans tentes ni arbres, ni rien pour nous garantir commandée par 'Abd-A!)ah-ibn-Sa'd en 97. de
"du so!ei), qui fut ce jour ta très violent. C'est l'hégire, on trouve 33~ ans. Elle embrasse trois
ici que la peur fit bien changer de ton a mes- phases bien distinctes: les gouverneurs, les AGHLA-
f sieurs les Turcs. Nous étions au milieu des BITES,les FiT'iMIMS.
frdouars et des monceaux de paille, sans oser en Qu'on peut compter de 36l à gai (~71 à

'Vaste tem'oiretraversë par )eparat)ète36''N,, situé i'E.-S.-E.desBtMns et au nord de la grande Sebkha


du H'<)<&Mou Sebkha de J~Ms.
374 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
des FÂT'tMtTES aura une durée de (ruatre-vinsts
quatre-vingts ans à ne!ne.
peine. A.
A.aarth
partir du milieu
du xr=siècle de notre ère, les Arabes, représentés en Afrique par un essaim
de déportés, ne joueront plus que le rôle d'une soldatesque mercenaire, com-
battant indistinctement sous toutes les bannières, avec l'espoir du pillage pour
salaire. Enfin, et surtout, les rivalités de la race autochtone ensanglanteront
seules ce soi dont elle est presque exclusivement maîtresse, jusqu'à l'instant
où commencera ce que l'on ose à peine appeler la Périodede la domination
<M~M6~, car cette domination fut aussi craintive à l'égard des Berbers qu'elle
fut brutalement despotique envers les Arabes.
Et maintenant que la France tient dans ses mains la balance où se pèsent
les titres des deux races qu'il faut renoncer à unir, puissent les Berbers com-
prendre la devise du drapeau français; puisse la France ne pas oublier que
ces Arabes, que depuis près d'un demi-siècle elle trouve incessamment à la
traverse de sa marche civilisatrice, ne sont pas les conquérants mais les éter-
nels dévastateurs de l'Afrique, et que le sol où flottent ses étendards est vrai-
ment le RoYACME DESBEMERs! C'est l'histoire de douze siècles qui nous donne
cet enseignement, et si je voulais remonter à vingt siècles,je trouverais inscrit,
datisles annales d'un grand peuple, cet autre enseignement dontj'ai fait l'épi-
graphe de mon livre
<tC'esti'ëpéedes Berbersqui a décidede la victoiredeCannes~
C'estla charruedes Berbersqui a fait de l'Afriqueun des greniersdeRome.

i5)5 deJ. C.), et qui eut uneduréede 56o a i83o de J. C.), et qui eut une duréede
annéesmusulmanes. 3a5annéesmusulmanes.
Qu'on peut compter de oat à ta36 (t5t5 5 TitiLim Historiarum ub~HHtr-eaD. X[.vn.

FIN DU DEUXIÈME ET DERNIER VOLUME.


TABLE CHRONOLOGIQUE SOMMAIRE.

LÏVREtV.
FAT'IMI't'ES.

CHAPITRE I.
ÉTAT DE L'.mQOE AU MOMENT DE L'APPARITION CES FAT'IMITES.

tp.e<
AoHLABtTES. 1

BEftI-RoSTEN. 3
4
ZENATAH<lajK<&rt&
ËBBtstTES. 13
BENï-MtMia. aa

KtTAttAH. 95

CHAPITRE IL

OMGtNEDESt'A't'miTES.

,Motifsd'attachement pour 'A)i et sa famille dans certaines parties de


t'Onent. 3o
SunmteBetGMÏs. 38
ïmâmiens. Sa
Ism~ïuens.t.<. &&
Obscuritéqui couvrela vëntaHe origine des F&t'imites. 40o
'Abd-AUàh-ibn-Maîmoun parait vers 960. 43
Sonnts Ah'mediui succèdeà S<t&tM!M&. Ah~med envoieH'ocam-et-Ahouazi
dans r7t-c&H'o$am rencontreH'amd&n-ibn-Acha'th,dit~'<:rm<t< 44h
H'ocaïn nomme K'armat' pour lui succéder.–Succès de ~Abdân,da'ï
de K'Mmàt' Ibn-H'aucheb dans!e7&teM. 45
Henvoiedeux d&s dans le JK~An~ &6
Mortdes deux da'tsdn~ Aboù-Abd-Aliâh-ëch-Ghtï est envoyé
aleurplace. ~q
Itserë~da&~Me. 5ii
SonarriYëeche~iesKitâmah. Sa2
GuerMentrep~sie~ Qhlireste ll1altI.~
de Tûs`-
&r6~ Discussionsur la date de ra~$'éxr ur Tâs!rout 55
.L~Chit~s'empar8.S. 5<)
ego-9((i de n)e~. 6~ et 6t
~9<)3~o4 de C.) A~ envoiecontreiui s~ï.6Îs
Sat'r"fet détmuitycette
Ch9ï_s'empâre.~le 62
376 TABLE.
PfgPS.
~Bderhegire. Grande victoireduCMï. 63
(90~-906 deJ.C.) Evénements relatifs à 'Obaïd-Ailah. 67
Il quitte Sa/amMA en 989. H séjourne en ~yp<e. 68
Il arrive à Tripoli. Le frère du ChË est incarcéra &A''aiMOM<!tt.. 69
Le Mahdi parvient à &'<7mafaA. 70
af)3det'Mgn'e. Révolte de deux généraux de Zïadet-Aitah. ZïMet-AUahse rend à
(905-906 de J.C.) El-Orbos. 71t
394 de l'hégire. Le CM!s'empare de 7"<)&)t<:A et de Bilizmah. Zïadet-Auah confie
(906-907 de J.C.) de nouveau un commandement à Ibrahim. Il revient à ~a&'A'a-
<~A. Le CM: s'empare de Bag-MM. y33
Terreur de Zïadet-Auah. ~4
a95de}'Mgire. Le Chlï s'empare de T~'M. Zïadet-Attah confie à tbràMm la dé-
(90~-908 de J. C.) fense de r7/W/f'M& ~5
296 de l'hégire. Emprisonnement du Mahdi à &m~a&. Plusieurs villes tombent
(908-909 de J.C.)
au pouvoir du Chu. y6
Prise d'N-O~os. Fuite de Zïâdet-AUah. 77
Ëpisodedeiachanteuse. 78
PiUagedupa!aispar!apopu)ace. yn
Zïâdet-AUahs'arrête à Tripoli. H arrive en J%~p<e 80
Fin de la dynastie des AgMabites. Sa durée. 83
LeCM!marchesurRst'& 84
Son entrée à M~'<M<!& 86
Le Chu marche sur &f~t7tN<!pa&. Prise de ?<~<!)'(. Fin de la
dynastie des Beni-Rostem. 90
Renversement des Beni-Midrâr. 99
Délivrance du Mahdi. f)3
297 de t'hégire; Meurtre d'E!-Iaca'-Ibn-Ma!moun. <)&
(909-910 de J.ë.) 95
Départ de&Nt~caA.
ArrivéeaM'&aA.–FÂT'mnES. 97
t. 'OBtim-Au.M-n.- Entrée de 'Ùbaid-Anah-et-Mahdi à ~<t&'&~at. Nomination aux
MAUDI.
emplois. 98
Révolte des tribus berbères. Les Zen&tahassiègent M/iart. 99
ComptptcontreEi-Mahdi. iot t
')98dei'Mgire. Ëv~nementsd'Of~t. io3
(9to-9ttdeJ.C.) Événements de &~tH~a&. Restauration des Midrârites. to4li
RévotteaT)TpoS. 406
Le GMt et son frère Abou-'i-'Abb&ssont assassinés. 107
Révolte des Kitâmah. -t- Expédition contre les Loouatah. Révolte
à ra&sr< 108
a99det'hé(;ire. !~&<tf<estreprjs. 109
(9ti-9i!)deJ.C.) Couisiôn sanglante dans les rues de ~'ao'aoM~ 11o
3oode l'hégire. Révolte des Kitâmah ralliés à Et-Mâonat' Mort d'Et-Mâouat'i.
(9t')-9t3deJ.C.) r lit t
RévotteàTt~oK.
RëvotteenIStet~ ii33
1144
Attaque des Sicuiens. Mort d'Et-H'aa-ibn-Abou-Khahztr.
TABLE. 377
Page*.
Page*.
3oi-3o9do)'hépre. 'remière expéditionfid'Et-Mahdicontrei'B~~e.
d'Et-Mahdi contre i'Bg~e. 11
ny et et 1188
it88
(9<3-9)5deJ.C.) dort de 'Aroubah et de H'abâcah. Révolte à Bark'ah 110g
So~dci'hegire. !vënementsdeS!Ct7e. 19~
<9i6-9<7deJ.C.)
)igression sur la dynastie des Beni-S'âuh'. Son origine. S'aiih'-
ibn-Mans'our. iay
!i-Mo'tas'im. Sa'ïd-ibn-Edds fonde Ndkour i a8
i'aIih'-ibn-Sa'td. ia~g
ia'ïd-ibn-S'aiih' i3o
)a"td refuse de reconnaître la souveraineté du Mahdi. Mas's'âlah-
ibn-H'abbous marche contre lui. ) 3t
So5dct'hégiro. ~risede~V~OMr. )39
(9<7-!)t8<ieJ.C.)
3o6-3o8derhëgne. ieconde expédition contre i'pte. i36 à 139
(018-921 de J. C.)
expédition contre les Edrtsites. Prise de Fe. t~ii
So~derhégirc. renversement des Kdrisites i~s
(<)'«-999deJ.C.) {~33
?risede&'f~!7MM!a/t.
Sio-Sitdei'hégire. Assassinats dans i'Aurâs. i~
(99-j)i!4deJ.C.)
3<'ideI'M)~re. Prise et sac de Nafoupah. Attaque des oasis du S'a'H. Mort de
(994-<)i)5<)eJ.C.) Mas's'âtah. iA5
StSderbegire. 3onu'èreles'ettuisuccède. ~6
(9')8-()i!6deJ.C.) Fondation de Me~'amme~MA. i&y
Expéditions sur les côtes d7<<:&'e. i So
El-1l'aduàm s'empare de F~ t5A
3t4det'MgirG. [bn-Khazer prend 7'~a)-<. En-N&s'ir occupe Melâla. t55
(f)!)6-j)9~deJ.C.)
3t6dei'h6gire. Ham!m!efauxprophete. t56
(~SdeJ.C.)
Ei-H'adjam est trahi. Ibn-AM-'i-ASah reprend Fês. 157
Mortd'Ei-H'adjam. i~
Expédition d'Abou-'i-Kâcim en Ma~&nA. 160
3)6dei'Mgire. Expéditions sur les côtes d'7<aKe. 161
(9a8-99()deJ.C.) Suite de l'expédition d'Abou-')-Kàcim en Ma~An& t6a
3t7dei'héj;ire, Eh-Nas'ir envoie son conseiller dans le Afag'Ant. 16~
(999-930 de J.C.)
BioeusdeH'adjar-en-Nasr. 166
MouçadëtruitJV(!toMf. i6y
3t9dei'hej;ire. Us'emparedeJ~'e)'<!o!«! i68eti6Q
(931-933 de J.C.)
Mouça s'empare de T7emc~t. 1~0
En-N&s'irs'emparede CeM<<t. 1~1i
Mouca trahit les FA"'mtTEs 1~3
3i)odei'Mf;ire. Mort de Ies'el. Son fils H'omaïd iui succède. iy5
(t)3adeJ.C.) Mocusdei'ited'~Mc/i&'oMy.
3!itde!')têj~re. Lutte entre Mouca et Ibn-Khazer. Déiaite de Mouca par Hoc~aïd
(933deJ.C.)
dans la p!amede AfeMoM)t. ly~
H'omaïd reprend f& et rentre en T/W&'MtA. 178
3a9d<!t'Mj;ire.. Hestjëtéenprison. 179
(93S-93~deJiC.) Première expédition contre Gea~ 180
Mort du Mahdi.
MOKnufHaMt. i8<
i8t
il, M
~i
378 TABLE.
Pages.
PMM.
H.ABOO-'t.-mctM- Son
Son fils Abou-'i-Kacim-Moh'ammed lui succède. i844
MOH'AMMED.

3!:3derMpre. Révolte dans la province de Tn/x~


Rëv t85
(934-935deJ.C.) Deuxième expédition contre G~MM. Prise de cette ville.
p~ Révolte
ddans le Jtfag'Ant. <86
Ibn-Abi-'i-~Aû'ah reprend FM.
Ibn Expédition de Meïçour. Siège
de FOs.
d 187
Événements de Ndkour,
Eve t88
S'andal s'empare de cette viUe.
S'at 189
Elle est reprise paries Beni-8'Nih'.
Et)c Révolte de TW~ff. Défec-
3!:4do)'hegiro. ttion du gouverneur d'OnMt. < 90
(936-936 deJ.C.) de F& 191
Capitulation
(~r
Meïçour lève le siège et marche contre Mouça.
Meï Les Edrtsites se
Jjoignent à Meîcour if~a
Mouca encore chassédans le désert.
Mm Ses États sont remis aux
Edrisites. t (j)3
Retour de Meïçour à Arschk'oul.
Ret tg4
0)'aH.
0)-t 7~<!t-<. ~~e)M. 105
Confusion des récits d'Ibn-Khaidoun.
Cor 196
Fin du rôle de Mouea.
Fin 198
État de t'j~g~e.
Éta aoo
Troisième expédition des FAT'miTEscontre r~g'~p<e.
Tr( ao3
iiaSdei'héjjire. Les
Les S'anhadjah. 3o&
(936-937 de J.C.) Zm-ben-Mcnâd. Fondation d'~MMr. so8 à aïo
ËvéneNients ds Sicile (3a5-3ao).
ËY< Révolte de Git'g'Mt. ait i
Défaite des Kitâmah. Bataille devant Pa~rme.– Révolte de Palerme.
D~ a) 9
Arrivée de Khatil (t& dzon-'i-h'idjah).
An at3
Insinuations de Sâtem.– Fondation de ~«(moh'arram
Ins 3a6).). ai~4
Premier siège de Gt?-gea<. Révolte générate (Say de t'hégire).
Prf
Secours de Constantinople. KhaN s'eMpare de plusieurs places
fortes. at5
Victoire des Girgentins (moh'arram 3a8).
Vie Second siège de G<~
g'eM!, Mort de Salem. Prise de Girgent (16 s'afar 3a9).
Départ de Khan! (i5 5 dzou-'i-la'idjahgag). r ai66
No
Noyade des Girgentins. El-H'assan, gouverneur de St'~ (336 de
t'hégire). aiy
Son Ë!s Ah'med lui succède (343 de !'hégire).
Sm Abou-'t-K'ac!m,
û-èreduprécédent (359-3ya de l'hégire). ai8
396dei'hë(;ire. Les Edrlsites reprennent
Le ~'<M. at~g
(957-938 deJ.C.)
Sii~dei'MgIre. Mort
M< d'Ibn-AH-'I-'Aftah. aao
(938-939 deJ.C.)
3t8'3!!9 de i'Mgire. Évasion d'IbIl-Ies'el.
E~ 221 têt asaz
(939-94'de J.C.) Histoire d'Abou-Iezid. –Origine de ceehef.
m aa3
H étudie }e K'orân et les beties-iettres.
Il Il enseigne à T~f'f.
Revient à M'tOMiten Ba6. aa6
H est obligé de fuiren3io.
Il Ba6
TABLE. 379
Page;
Il reparaît en 3i6. Excite une révolte en 3aa. Fuit en Orient.
Revient en 3 a et est emprisonné. Deux de ses fils le dé-
livrent. aa?
Il se réfugie chez les Benou-Zendâk. En 326, se rend dans
33tdet'Mgire. l'Aurâs. Serment des Berbers de ces montagnes. a a8
<94a-943 de J.C.)
339de}'hegire. Commencement de la guerre. aaq
(943-944 de J.C.)
333dei'heE're. Réception de Ahmed-ei-FâdM i'Edrisite en Espagne. D'autres pa-
<gM-()45d<!j.C.) rents d'Ei-FâdM se rendent aussi en Espagne. 230
Abou-Iezld échoue devant Bar'M. Blocus de Tôzer. Prise de
plusieurs viHes. agi
Prise d'E~-Of~. Préparatifs de dé&nse. a3a
Prise de jBe~'aA. 233
Tunis se livre à Abou-Iezid. L'armée rebelle se grossit. a 34
Bataille d'~ArtMa. 235
Prise de JMTsfM. a36G
Prise de A''a!hK)M<M: a3?
Ambassade en Es~rHe. a38
Bataille d'MoMM. Meïçour est vaincu et tué. a3()
Prise de Sousah a~o0
Bataille de Sonk'-el-Ah'ad ou de )'OMs~<-MeM' 9~)9
Siège d'N-MaMMA. Première attaque (premiers jours de djou-
madi n). a~t3
Deuxième attaque (aa djoumadin). a~5
Troisième attaque (fin de redjeb). Quatrième attaque (fin de
chaouâl). Famine ~-MaMM~. Évacuation de la viue. a46
Secours envoyés par Ziri-ben-M''nâd. Armée kitâmienne réunie à
334de!'Mgire. Co)ts<s)t;!Meet dispersée. a~'?
(946-946 de J. C.) Prétendu 'Abbasside.
Mort de lah'ia-ben-Edds. a~8
Levéedu siège d'jE7-MaA<M. Abou-Iezid a ~'<:tr<:ot<aM. aSi
Révotte de SoMMA contre Abou-IezM. aSa
Tunis suit son exempte. 353
Et-K'aïem reprend TttHM. a5/t
Mort de -'Aii-ben-H'amdoun. a55
Défaite d'Aïoub près de 2'MMM. Fuite du général iat'imite. H
revient à la charge et obtient quelques succès.
aS~
Siège de SaMMA. Mort d'Et-K'aïem. 258
Hf. ABOB-Thm- Sonfils Abou-Tâbu'-Isma'ït )ui Succède:
!sm'n.. a 5o
Délivrance de SCM.M& 901t
Isma'ïl se rend a ~OMMA
SMdei'hégire. et à ~'MraOMaH. a6a
(946-94~ de J.C.)
Siège d&A''aifaoM<tM.–Dé)ivrancede~'<t!fs&Ma)t a63i
Fondation deS'a~M.: 264
Siège de B<M: aSS
Isma~S à '?''o&Ha&. Soumission de Moh'ammed-ibn-Khazer B66
Arrivée de Dja~ap-ibn-'AU,– Faux prophète mis a mort. aG?
Isma'ïl à Biskra, –Aïoub envoyé ea'jB'pag'Ke par son a68
père.
/<8.
380 TABLE.
Page..
Isma'it se rend à Afe~&t. H poursuit son ennemi. a6q
M va chez les S'anbâdjah.–Maladie d'Isma'ïl. –Abou-Iezïd assiège
MM~a. 970
Déiivrnnce de Me~a. Défaite d'Abou-Ieztd. 971
Ji
Investissement du ~aKa. Journée aux Bammes. 979
SSSdet'hegire. F
Préparatifs de l'assaut ayg
(9<.7-948de.C.) Le A'MKaest emporté.
L
374
Mort
]~ d'Abou-Iezid. 376
Événements de 333. Prise de ï'aAar< par les Maghrâouah. 376
cContradictions d'Ibn-Khatdoun.
277
É
Événements de 335. Évasion de Ah'med-ibn-Bekr et d'EI-Bouri 978
L
Isma'H se porte à Ï~Aart. H en chasse Hm~es'e). Isma'ï) à 7'aAart. 370
Les Loouatah châtiés. Retour à ~'aM-aeMatt. 980
fsma~u prend le titre d'El-Mans'our.
L Il rentre triomphant à S'abra. 981i
FâdM assiège Bm-'sf.
F Ii est assassiné. Assassinat de Aïoub. 983
tBeni-Kemlân exterminés. g83
337d'!)'M(;ire. Et-Mans'our transporte à S'a~a le siège du gouvernement.
]j Cette
(gM-a~deJ.C.) ville reçoit le nomde Ma)M'<)M)'i<!& a8&
Mort d'Ei-Kennoun. Son successeur proclame les Omaïades. 986
3a,8de)'hegire. IDémolition de ï~t'~MaM. Ibn-Meïâta envoieson fils en Espag-M.
(§4<)-()oodeJ.C.)
Mort d'Ibn-Meïâla. 987
ÏEI-H'assan des Beni-Soteïmân, prisonnier d'En-Nas'ir. Fondation
d'Iflcân. a88
S~det'hegire. tEn-Nâs'ir s'empare de T'a~ef
anS
(960-961 deJ.C.)
34ode!'Mgire. Ma'bed
f est mis a mort. Puissance de l'Etpag'Meen ~t'~Me 9~6
((jSt-sSadeJ.C.) T
Ef-Mans'our désigne son successeur. 907
Stidei'Mgire. Ah/med-ibn-Bekr reçoit Je gouvernement de F& 900
(<)6!)-<)5SdeJ.C.) t
Explications a ce sujet. 3ot
(Guerre à l'occasion de ï'et'aoMstt. 3oa
]Humiliation des Edrbites. ~rogrès des Beni-Ifren. Ils enlèvent
Ta&at'taux Maghrâouah. Berr~aou&t'ah. 303
Maladie d'Ei-Mans'our. 304
,Sa mort. 305
!V. EL-Mo'Mz-Lm!tf- Son fils Abou-Tenum-Ma'dd )ui sHccède. 3 06
A!.U)t..
34i) de !'Mgire. ]Expédition dans F~Mt-ai! 307
(953-j)64 de J. C.) Moh'ammed-ibn-Khazer''evient
] aux Fât'imites. 3o8
SASdeFMgire. ]Événements d'~pa~Me. t. 3ib & 3taa
(964-965 deJ.C.) ) Ma détruit iaviUed'OraM. ~!i33
iSes habitants sont traNsportés à 7/X'~)t. 3t&
Mtdel'hësire. Capture d'un courrier sicilien. ReprésaiUe exercée sur Ahmena.. 3<55
(966-966 deJ.C.)
SMdet'Mgire. En-Nas'ir attaque r~'M& 3i66
(966-967 de J.C.) )
346 de l'hégire. Mort d'Et-Boari. Préparatifs d'En-Nas'ir contre i'r&'MA. Po-
(967-968 deJ.C.) ) NtionsdespartiesbeHigérantes. 3t7
TABLE. 381
pages.
Pamt.
S~dei'hopro. Expédition de Djouhar en Ma~M. 3ia
(958-959 de J.C.) 320
MortdeIa'iaetdestructiond'7/MM.
TentativesurF& gaft
Prise de ~K~MpsA. Moh'ammed-ibn-et-Feth' prisonnier. 3 sa
SMdoi'hegire. Et-H'assan-ibn-Keanoun se rend a Cordoue. Soumission de la pro-
(9:.9-;)6odeJ.C.) vince de &)M. et de F& 3a3
Siège prise
5<t9de)'hëgire. Soumission du Mag-/ift'& 895
(96o-j)6ideJ.C.) rentre triomphant à MaM~'oxnaA. 326
Djouhar
35ode l'hégire. Mort d'En-Nâs'ir. Mort de Moh'ammed-ibn-Khazer. 3ay
(961-96-) de J.C.) Les
Byzantins s'emparent de la Ct-e(e. 33aa
351de l'hégire. Événements de St~mafa/t. 334
(96~-963 deJ.C.) )
35adei'hëj;ire. Ambassade des Berr'aouât'ah. Événements de Sicile. 335
(968-964 do J.C.) )
363-354 de }'Mgire.Bataille d'~Me~
de 337 et 338
(964-965 J. C.)
365-367 de t'Mgire. Deuxième expédition de Djouhar en M~n&Ëtatder~~te.. 330
(965-968 de J. C.)
) MortdeKâfour. 3/n
358de l'hégire. Quatrième expédition des Fat'imites en ~~p!e. 345
(968-969 de J. C.) Entrée de
Djouhar à .F<M('< Fondation du K'aire. 347
Conquetedeia~ne. 348
369de!'hégire. Prise de ~Nt~aA. Prise de Damas. Révolte en 7~'MA. 3&o
(969-970 de J. C.) Administration de
Djouhar. Fondatien de !a ~MM-Mr. 350
36ode l'hégire. Changements en Sicile. Échec en St/ree, 351s
(970-971deJ.C.) Révolte dans !eM<Art'&MortdeMoh'ammeu--ibn-e!-Kheïr. 3 5a
Défection de Dja'&r-ibn-~Au-ben-H'amdoun. Mort de Ziri-ben-
Menâd. 354
36tderbégire. Dja'far passe en F~a~e.–LesZen&tah chassésdu Ma~r:'& eeM~. 355
<97'-97'J.C.) Mort d'EI-Kheïr-ibn-Moh'ammed à S!t7Ntoj;aA. 35~
Irrésoiutionsd'Et-Mo~izz. 358
Il remet r~/rt~M aux mains des Berbers.
35q
Investiture deBoiokMn, g6i
36!tdei'Mgire. Départ d'El-Mo'izz pour i'~pte 36a
(979-97$ de J.C.) Soulèvement du Les Omaïades envahissent le M<~Art6.
~A)-t'&. 363
Voyage d'Et-Mo'izz. 365
Sonentréeau~at're. 366

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