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LES BERBERS.
ÉTUDE
SUR
LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE
PARLESARABES.
A PARIS,
ÉTUDE
SUR
LA JX~QUËTE DE L'AFRIQUE
/J~. Il
W /· ~4.
LES ARABES,
~AR
~ŒS LES TEXTES ARABES IMPRIMÉS,
MEMEEDEUSOHEJEASIATtQCE.
TOME SECOND.
C'est l'épée des Berbers Miadécidé d~
la victoire de Cannes(Tit. Liv. lib.
XXH,cap.iLYuetxLTnï). ¡.
C'est charrue des ~erheM quia a fait
de l'Afrique un des greniers de Rome.
PAUJS.
'MPRt~EPAR AUM~ DIS M. L>s GARDE SCEAUX
A J.'IM~
M,MCC~MXL
AVERTISSEMENT.
comme l'avait
~nmmf! i avait été
ptp le m'fnufr par les
premier, nar tfa soins
antne de
f)o
l'Imprimerie nationale.
t'ftrmf!
LIVRE QUATRIÈME.
LES FÂT'IMITES.
CHAPITRE I.
ETAT DE L'AFtUQUE AU MOMENT DE L'APPARtTtON DES FÂT'tMtTES.
Cette scène sur laquelle le Chu va pàraitre avec tant d'éclat est le vaste
espacequi s'étend de~Baf~'sA à la m~eM~OMM<:m<e, commeles Arabesnomment
l'OcMtM;c'est le'Af~, dans lequel nous avons vu s'établir successivement
plusieurs dynasties, dont nousavonsdit l'origine et raconté lescommencements.
HcQnvient'maintenantd'esquisser rapidementles phases que ces dynasties ont
parcourues jasqu'à l'Instant où nous sommes( a oode l'hég. ao a à a6~
de ~KC~Et d'ahord~ jetterai un coup d'oeil sur la~ dynastie qui gênait
I'Mdans;sésJmains. Elle avaitété fondée le i a djoumâdi-'I-akhip 18~
(jeùdl~g juillet~Q~ de J~C. nous verrons, en 396~ d~
mer
gale ~ontre~le ~curseu~ des FAT'tMn~s, et~ette~m jointe aux récits icits
Par exemple, en t8g (t. 1), et notamment mais comme il s'agissait de marcher contre !a
en ) g4 (<1M.). On ne nomme pas les tribus qui, garnison, on peut s'expliquer le contentement
en tg<],cédèrent aux largesses du 6)s d'Ibrabim- des Berbers à combattre, même sous les ordres
ibn-ei-AgMab pour i'aider reprendre Tripoli; d'un chef arabe, une armée M'abe révditee.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I. 3
nouveau monde ide ià où ses
ses matelots
matelots ne voient
voient encore qu'un aMme? Ces
encore qu'un Ces deux
deux
mots sont aussi l'explicationde ce qui se passe dansles masses, dont le senti-
ment instinctif participe en quelque chose de la grandeur des esprits éievés:
leur génie, c'est la foi; leur caime repose sur ia consciencede leur durée
« patiensquia aeternus.Telle devait être l'impressiondes Berbers en présence
des Arabesse disputant un sol dans lequel ils ne pouvaientparvenir à prendre
racine. Quant à l'assistance que les A~/OMpo~ prêtèrent aux Tftpo~stMSpour
repousser une agression partie de !e, j'ai montré (t. I) à quel point ia
dynastie aghiabite était restée étrangère au sentiment qui avait armé le bras
d'Abou-Mans'our,et je pourrais rappeler que, si cette dynastie dut indirecte-
ment son salut à l'intervention des Berbers, elle subit, en même temps, l'hu-
miliation d'être comptée pour rien dans un grand acte où elle aurait dûjouer
le premier rôie, et où sa présence ne fut marquée que par ia sangiante défaite
qu'un jeune insensélui fit éprouver à OManM~.Si maintenant nous envisageons
les relations des AcnLABiTES avec ies khalifes, il faut reconnaître qu'elles furent
généralement cellesde vassauxfidèles les manœuvresd'IbraMm-ibn-el-Aghiab
contre ies EornsîTES en faveur des'AaBASstDEs (186-188 de i'hég.), et surtout
l'acte de soumissiond'Abou-Ish'ak'-IbrâMm,en a8o, en sont les preuves irré-
cusables. On ne trouve que la menace de Zïâdet-Anah 1~, à son avènement
au trône, et l'expédition d'IbraMmcontre i'e, en 283, qui trahissent une
prétention à l'Indépendance; mais le premier de ces actes semble n'avoir été
qu'un mouvementde colère, aussitôt réprimé par l'impuissance, et l'exécution
du second était entreprise dans des conditionssi vagues, même en cas de
succès, qu'il est permis de se demander s'il était l'acte d'un rebelle ou ceiui
d'un vassai zéié; la pensée de cette expédition est restée ie secret d'IbraMm.
Avançons-nousmaintenant vers l'ouest.
Depuis i'étabussement des BENI-ROSTEx à ?<~otrt,en i~, cette dynastie, BeNt-RoSTËt).
qui devait avoir une durée de cent cinquante-deux ans, avait compté un petit
nombre de représentants. Son fondateur, 'Abd-er-Rah'man-Ibn-Rostem-ibn-
BahrAm,était mort en 168 <tAprèslui, dit Ibn-Khaldoun, le trône fut occupé
sparspn fils, ~bd-ei-OuahbAb~ Ibn-'Adza donne à ce fils te nom de 'Abd-
eI-QuAreth~etson texte dit qu'il régna vingt ans ((j,~), mais une variante
dit quarante (~~t), et commenous savonspar Ibn-ei-AtMret par Ibn-Khat-
Onn'indique pas quelle tribu des &Ma<a& cLes ~MK-T/oreM, dit Ibn-Khaidoun, se
prêta çe puissant secours, mais, dans t'enumëra- ff partageaient en un grand nombre de tribus,
tion que fait Ibn-Khaldoun des branches de la fdont les plus marquantes étaient les BeM-Oit~
grande famille-des Zes~aA nomme les Ma- f&OM etles ~er~'&'s/t. A)'époque de la conquête,
g'A''aoMa&,les BeM:-7/!)feM~ les BeM-M- "Us étaient la tribu la plus nombreuse et la plus
OM~ etai))eurs)e mêmeIbn-Khatdoun" dit ~puissante de !a grande famille z.eH<MH)M. On
"Quelques historiens racontent que les '~&<<-e<- fen trouvait des branches et des ramifications
!t0t<a~ accompagnèrent'Ok'bah-ibn-Nâfr dans dans t'r&'M~ r~M)'~ et le Maghrib ceM;)-<
"son expédition eh Af<tg'Xn'tlorsqu'il pénétra (B. <j!.B.t. J[, p. i. 9 a n t. lit de la trad.,
fdms )e SoM.)!Lès ayait-i! recrutesdans t'~Mra~ p. 198.) Un peu plus loin, on lit tLe~nom-
ou à !'HAsrt? Les deux suppositions sont pos~ threnses branches de la tribu d')t'M vivaient
siNes. tr dispersées;les BeHt'-OMsr'AoM~ )es .~efeK<<y'M'sA
F. d. B. t. H. p. q, ). et 3 (t. III de )a fet quelques autres habitaient f'T/f~'taAj ainsi
trad.,p. iot). ). fque nous l'avons dit, et une foule de peuplades,
/A~. t. H, p. )t, I. 9 et 10 et lin. penu)t. t'appartenant à la même grande famille, occu-
(t. IH de ta trad., p. aoo et a o i ). Onverra tf paientla région qui sépare T'aAs)':de ï7<N!<;eM.
plus loin que la guerre qu'entraina la révolte (/ t. !I, p. rr', L 6 a 8; t. III de ia trad..
d'Abou-Iez!d dura de 33i a 336 de l'hégire. p. at'i.)
H.<~t..I!i !nfut"ft.!n{~rHj.p.~qo")t). l,
'S~~it.iii~'b'f.f!),
6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFHIQUE.
.+n" ~1.,
acteurs de .4"nombreux événements
h"¡;'nnn.nnh~. "+.
entre l'+.+
l'instant A1. Il~1.
où Abou-K'orrah :I:A
disparut de
la scè~e et le sanglant épisode dont Abou-Iezid fut le héros. Nous avons vu,
en i~, Edrîs 1~enlever Tlemcênaux ~Mt-T~oremet aux A~MoMoA, ou plutôt
à ces derniers, et je crois avoir établi que, dans la même année, ce prince
remit à son frère Solaïman le gouvernement de la ville qui venait d'entrer
dans ses possessions. Sous Edrîs II, probablement en 108, Moh'ammed-ibn-
Solaïmàn avait remplacé son père dans ce gouvernement: le partage des États
edrisites, en 213, avait conSrmé la donation de TIemcen à sa famille, (cet,
fdit Ibn-Khaldoun, les forteresses maritimes de cette province se répartirent
nbientôt entre les descendants de Solaïman'.n Ce partage eut-il lieu du vivant
de Moh'ammed ou à la mort de ce prince? La réponse à cette question est d'au-
tant plus diSicile qu'on ignore la date de ia mort de Moh'ammed-ibn-Solaïman;
le mot <r bientôt n, dont vient de se servir Ibn-Khaldoun, porte à croire que le
partage eut lieu à une date peu postérieure à 2 13, et quelques lignes plus
bas il s'exprime dans des termes qui conduiraient indirectement à une date
notablement postérieure, car, après avoir indiqué la part faite à chacun des
fils (j'y viendrai tout à l'heure), il ajoute nDans la province de Tlemcên, le
tcpays ouvert fut abandonné aux Beni-Iforen et aux Maghrdouah, et, dans le
KMaghrib central, les plaines CONTINUÈRENT <~<reen la possessionde Moh'ammed-
tr t6M-A~<!zerMais quel était ie Moh'ammed-ibn-Khazer qui était à la tête
des ~g~oMaA quand se fit le partage des États de Moh'ammed-ibn-Soiaïman ?
Jt convient ici d'entrer dans quelques explications sur cette dynastie des
Khazer.
On a vu Maîçarah-eI-H'ak'îr tué à 7"a~r, en 122, par les ~a~A<H'aAqu'il
avait appelés à la révolte, et remplacé par Khalid-ibn-H'amîd-ez-Zenati*, qui,
en prenant la tête de l'insurrection, ne devenait pas, par ce fait, chef des
Mat'gharah. <f Après la mort de Maïçarah, dit Ibn-Khaldoun, le commande-
f ment des Ma<'g'A<!raA passa à lah'ïa-ibn-Hdnth, autre membre de cette tribu,
fret allié dévoué de Moh'ammed-ibn-Khazer, chef des ~g'~MM~ Or, non
H. d. B. t. H, p. fe, 1.7 (t. III de la trad., appartenait à la tribu des Hetourah, branche des
aj
p.939). ZI
Zendtah, mais !bn-Kha)doun déclare (H. d. S.
't.n,p.t"e,i.9etto(t.!Hde)a t. H, p. v, 4 et 5; t. Ht de la trad., p. 188)
trad.,p.a9()). qu'il n'a jamais rencontre le nom de Hetourah
m
T. I, p. 286-989. di
dans aucun autre auteur.
SuivantIbn-'Abd-el-H'akam(F<!ta&e<t!- N.B.t.I,p.)e),!in.alt.(t.tdeiatrad.,
dalous, p.f), y, et p. 36), KhaHd-ibn-H'amtd p. a3f)). J'ai mentionne, dans le tome un
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE I. 7
1.1.. ,'11 '1 11.
Il.. '1
seulement il ne dit pas que ce fut mMHeJM<e!MeK< après la mort de Maïçarah,
mais on doit même admettre qu'il s'écoula une dizaine d'années, car Ibn-Khal-
doun explique ailleurs que Khazer mourut peu après la chute des OmAÏADES,
c'est-à-dire peu après i3a, et il s'exprime ainsi fSur ces entrefaites, Khazer
cfmourut, et laissa le commandement à son fils Moh'ammed' Moh'ammed-
ibn-Khazer garda longtemps ce commandement, car, non seulement nous
l'avons vu, en iy3, remettre Ke~ceMaux mains d'EdrtsI", mais nous l'avons
retrouvé, en i gy, prêtant serment à Edris M.A cette date, soixante-cinq années
environ s'étaient écoulées depuis la mort de Khazer, et pour peu que Moh'am-
med eut dix-huit ans quand, succédant à son père, il prit le commandement
des~~Ar~oMN/t, il avait, en 197, quatre-vingt-trois ans. Voilà pourquoi, dans
te tome 1, je disais r le vieux Moh'ammed-ibn-Khazer.~ Il dut survivre peu
d'années à ce serment. On est obligé d'admettre qu'il eut un fils du nom de
Khazer, et que celui-ci eut, à son tour, pour successeur, un fils du nom de
Moh'ammed, car Ibu-Khaldoun parle d'un Moh'ammed-ibn-Khazer comme
Kd'un des petits:fils (tJJte) (j~) du Moh'ammed-ibn-Kbazer-ibn-H'afs' qui avait
Rsoutenu la cause d'Edrîs l'ancien 2. Ce petit-fils présente un exemple de lon-
gévité pms
gHvut! plus tetnarquaute
remarquable que celui ae
que cetm de U'~u
son ÕLUUU-t'L-
grand-père~, ru.
puisqu'on sait yu
".a OU" qu'il
Histoire des Be)'&et-<,t. !t, p. r"P, 1. 4 et 5 (t. 11I de la traduction, p. 397). On sait que
assassiné à la-fin de a3,<:nt pour successeur'Othman,qu: fut tué dans une émeute, à la fin ùe 35; f~
donc de )'an a4'à t'an 35 (de 645 a 656 de J. C.) que S'outat-ibn-Ouezmâr se rendit à ~AtM, or .jtot y fut
envoyé.
-N. S. B. t. M, p.t~F.t. to et ti (t.I![de)atrad., p. aa8).–C'est parce que Othmanëta~ arnère-petit-
fils de 'Omaïah que les MajMoM~ se considéraient comme attachés par tss liens de la c)ientè)e à la famille des
OnA)AMS.
°JM<<.H,p. )~)".J. t~ (t.Ide ta trad., p. 9io).–«M était, dit icitbn-K!)aHeun,)'ancétre de la famitie
trKhazer, et alors, chef des Af~MoMa/t et des autres ceuptes zettâtiens.n»
8 ETUDE SUR LA CONQUETE DE L'AFRIQUE.
mourut à AaM'aoM~men 35o, âge de plus de cent ans'; il était donc né
vers a&5, et cette date approximative de sa naissance va nous permettre
d'éclaircir un point obscur des récits d'Ibn-Khaldoun. D'après El-Bekr!
la ville de D/or~OMa~fut bâtie en a 5 par Abou-'l-'Aïch-'Iça, ~eM-~Msde
Moh'ammed-ibn-Solaïmân, ce qui autorise à admettre que, bien avant a5a, 1
le partage des États de Moh'ammed était fait, et comme, au moment de ce
partage, Moh'ammed-ibn-Khazer connsuA, vient de nous dire Ibn-Khaldoun,
~e en possession des plaines du Maghrib central, il est clair qu'il ne peut
s'agir ni du Moh'ammed-ibn-Khazer qui avait quatre-vingt-trois ans en 107,
ni du second Moh'ammed-ibn-Khazer, qui, né vers 245, n'avait qu'environ
douze ans en a5y et était certainement plus jeune, s'il était né, quand se
fit le partage des États de Moh'ammed-ibn-Solaïmân. J'en conclus qu'Ibn-
Khaidoun a voulu désigner le père du second Moh'ammed-ibn-Khazer, et qu'il
aurait dû dire Khazer-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer. Ce que j'ai rappelé (t. t),
d'après El-Bekrî, des quatre cents familles qui, en a6a, vinrent, de &M~-
Ibrdhim, s'établir à Tenès, nouvellement fondé, confirme la pensée de recu-
ler ie partage des États de Moh'ammed-ibn-Solaïmân, puisqu'à cette date
il y avait nécessairement un temps plus ou moins long que &M&7M-
~M" était dans les mains d'un de ses fils, de celui qui se nommait tbrahim
et qui, vraisemblablement, avait donné son nom à la ville principale du
territoire destiné à prendre bientôt, mais pas immédiatement, le nom de
Province de Ternes Moh'ammed-ibn-Solaïmân avait, selon moi, deux
S'it(-e<-Af<t~h)-!tj p. ))*. 6 6 et (p. 96 de la trad. tat.). Ibn-KhaUoun, sans faire attention que, évi~
demment, !'e)~s n'était pas encore fondé quand se fit le partage entre les enfants de Moh'ammed-ibn-Soiaimân,
dit: (;r<tt~ échut à tbrthim-ibn-Moh'ammed' il faut sans doute entendre par ia te territoire qui, depuis,aa
dépendu de Tenès.
'S'~<-e~M<!gTt&,p._))e,iin,utt.(p.t(..detatrad.)at.).
'')bn-H'auk'a),p,of,i.tiâi4(J.t.X!n,p.t87eti88,3'sër.i84a).
°E~<!h't,etc.p.vv,).)7eti8(.f.At.XIU,p.t37,5'sér.).
d
?< p.vA, i. 3 à 9 (J. t. XU!,p. t38, 5' 3ér.).–Et-Bekrî donne une idée exagérée de cette hauteur,
que M. BerardëYatueàsoiMnte mètres au-dessus de la mer (DMen))(MHm!tM(t~Me des ~(e< &M, p, i~g,
)n-8'de~I.R.t839).
De~'pt,)~ et~<'&p<<grMe,p. tvf, ). i3 et i4.Le texte surtequel a travaiUeAm.Jaubert disait
fautivement
~.tJL~)f.
a
10 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Ei-Bekr!, p. w,L i et a,p. <)f,Lt<) et 90 (J. A. t. XIII, p. ) 36 et 889, 5' s.). '[ça-Abou-
(J.t.XHÏ.p.i36eti75,5's.).Onsait 't-'Aïch-ibn-Edrts-ibn-, etc. bâtit D~CMA en
que c'est Moh'ammed-ibn-Sotaïmân-ibn-'Abd- a5~ il eh resta le seigneur et y mourut. ibn-
AMah-ibn-et-H 'assan-ibn-et-H assan-ibn-'A)i-ibn- 'Adzâri (BafaM, t. I, p. f.f, ). a a 5) place
Abou-T'Alib. en aSy ia construction de la mosquée de Djo-
7~.p.Li8(J.t.Xin,p.to3.5's.). )'m)tMApar le même'Iça, et il avait dit (i~.
M.p.).3,etp.).t9(J.t.Xm, p. )f) et )r'r)qu'itmourutdanscetteviHeenagt.
p.i36eti75,5'-s.). Ibn-H'auk'ai, p. 1. n (J. A. t. XIII,
p. vA, 1. 3 à 5 (J. t. X[H, p. 138, p. a3o', 3° s. i84a). Et-Bekr! (p. A-, ). )3
5' s.). H est vrai qu'Et-Bekrt (le sus- à t7;–7. A. t.Xm, p.i&3, 5' s. i85o)e!t-
dit.J~)
nommé), comme s'il s'agissait du 6ts d'Edris, plique que 'Abd-Ai)ah-(et-Tornâni)-ibn-Edr!s-
qu'i! a en effet nommé, p. vv, i. 3, mais le nom ibn-Moh'ammed-ibn-SoMmân avait sa résidence
d'El-Archk'ouliqu'il lui donne semble avoir pour à Ï~MaMa~, ville, dit- ailleurs (p. tPr', ). 7
objet de le distinguer de "I<;a-ibn-Edris, fonda- et 8; J. A. t. XIII, p. Sao, 5' s.), située à
teur de Djordouah. fr~rc~'oM~ dit-il, était habité égale distance (une journée) de ~'or<to!<a& et de
npar des négociants quand'Iça-ibn-Moh'ammed- TVeaK'&t. Edrisi, De.so'. de ~4/f. et de fEsp.
ttibn-Soiaïmân vint s'y installer et prendre le p.A.J.8.
"commandement. H y mourut en a g 5. On sait Ët-BeM(p.vA,L5;t.X!H.p.i38,
que 'Ica-ibn-Edris mpurut à Djorâouah en 291 &' s.) nous apprend qu'Ibrah!m-ibn-'Ica-')-Arch-
(voy.fanoteyci-dessous). k'ouli était né à ~cM;'o«<.
Voyez la note 5 de la page 8. Id. p. )t~,t.8etQ(J.t.X! p. 3~9,
Ët-Bekrt, p. ~,1.19 (J. t. XIH, p. 176, 5° s.). Et-Bekr! dit ici, d'après une source qui
5' s.). Là il dit: tAh'med-ibn-Edr:s-ibn-Mo- parait sûre, qu'an certain 'tca-ibn-Djecsoun
fh'ammed-ibn-So)aîmàn épousa une sœar de était k'âdhi d~r<:M;'OM~quand Edris-ibf-'fea-
"Sa'ïd-ibn-S'&tih. le mariage fut célébré à '1-Archk'ouUrégnait dans cette ville.
t~MteMr, et Ah'med y passa le reste de ses jours Nommé par Ibn-KbaMoun dans son Hist.
avecsa femme." des ~r& (H. d. B. t. II, p. S~t, de tatrad.).).
'M.p.vv.i.iaA.etp.tpf.LiSat? Ces deux notes se trouvent à la page 11.
(Note de la page 10.) Et-Bekr! (p. v~, 9 ibn-Moh'ammed', souverain de l'Espagne. (El-
et)o', et p. n~fj. i8 et 19; J. A. t.XHf, Mefa&'A,etc. p. ~A, in fine, et p. )t~, I. t~, a
p. <38 et 38g, 5' s.) rappelle une circonstance p. )~, 1. a. J. A. t. XHÏ, p. i3o et 890
dans laquelle Et-H'assan-ibn-'Ica-Abou-'t-'Aïch- 39'-)
ibn-Edris, seigneur de D/oraexat, se réfugia à (Note de ia page io.) Et-Bekri (p. v~, L 6
Archk'oul, et, plus loin, il parle d'un château et7;–J.t.XIH,p.)38,5's.)ditqueIah'ïâ,
construit à quatre milles au sud de D/oraotM~ fils et successeur d'tbrâhim-ibn-~tca-'i-Archk'outi,
dans le Djebel-Mamdlou,par El-H'assan-ibn-Abi- fut jeté en prison en 3a3 par Abou-'Abd-Allah-
')-~A!ch. LeBâtas (t. t, p. f .f, 5 et 6) nous ech-CMï Ibn-Khaidoun donne à ce H)sd'!brahim
apprend qu'a la mort de'Iça, en agi. son EkEi- ie nom d'Edrîs' (N. d. B. t. U, p. ~J. 8 et ();
H'assan prit le gouvernement de Djordouah, et HI de la traduction, p. a3i); il me paraît
l'on sait par le A''ar<'as' confirmé par Ibn-Klial- le confondre avec lefrère d'IbrâMm (voy. note i o
doun(~.<<.B.t.t[,p.).'<,i.i4at6;–t.t)Ide du tableau).
la trad., p. 336), qu'en 319 Tlemcênétait encore Hist. des jE'~r&. (H. <<.B. Append. iv au
au pouvoir d'E)-H'assan-ibn-Abi-')-'Aïch; qu'à 1. Il, p. 780, de la trad.).
cette date, il en fut dépossédé par Mouca-ibn- Cette erreur se retrouve dans t'Nt~M'Mdes
Abi-'i-'Affah, et se réfugia à Maltlah, une des îles Berbers, t. I, p. )A~, i. 10 (t. 1 de fa trad.,
du M<)&M<is&. Onlit dans Ei-Bekr! qu'Et-H'assan p. a 83), mais, dans la même histoire (t. t,
avait fait construire à quatre milles au sud de p. rA)°, i. 4; t. H de ia trad., p. 14o), tbn-
D/<M'aoMaA, dans le Z~'eM-JMatK<MoM, un château Khaldoun dit, comme Et-Bekri (voy. la note 6
où il se réfugia avec safamille et ses trésors quand du tableau) "Ah'med-ibfi-Edrîs-ibn-Moh'am-
il quitta Djorâouah; en 338, il fut fait prisonnier tfmed-ibn-Soiaïman, seigneur de Le
dans ce château par Ei-Bour (fils de Mouça-ibn- texte laisse ce nom de lieu en blanc M. de Slane
Abou-'t-'AfÏah), qui le livra à 'Abd-er-Rah'man- l'a rempli par ~D/oracMe~
IMit;E)-H'aMaMhn.AN-'i-Aich-)h-a.
12 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Khaldoun et Ibn-'Abd-el-H'alîm nous apprennent qu'Ei-H'assan, fils et
successeur de 'Iça, possédait encore Tlemcênen 3iQ'; mais on sait
par EI-
Bekri que le royaume de 'Iça ne se bornait pas à D~otM/t,
puisqu'on lit
dans cet excellent géographe nAbou-'I-'Aïch et ses successeurs
possédaient
tt~MSM la ville de ~mc~ et les contrées qui en dépendent 2. H
parait cepen-
dant avoir toujours résidé à Z~'o~OMaA,où il mourut en
aoi~, et la constance
de ce séjour rend vraisemblable qu'il se fit représenter à 77<'tMc<<m\Les choses,
rr dit Ibn-Khaldoun, à propos du partage des États de Moh'ammed-ibn-
tfSoiaïmàn, restèrent en cet état jusqu'à la. formation de l'empire fât'imite~. n
Cette assertion est au moins hasardée, et c'est ibn-KhaIdoun lui-même qui va
nous en fournir la preuve «La famille des Bt-m-RosTEMrégnait encore, dit-il,
ffquand ses voisins, les ~sg~'<MMa~etiesj3emt-7~ofem,
s'emparèrent de Tlemcên,
tfet comme ces peuples voulaient la contraindre à reconnaître la souveraineté
ttdes EMÎsiTES, eHe soutint une guerre contre eux. les ROSTEMITES leur
x résistèrent avec succès, et quand ils succombèrent ce fut devant les
en ao6,
carmes d'Abou-'Abd-AHah-ech-Chn" Dans les quarante à cinquante années
qui s'écoutèrent entre le partage du royaume de Tlemcênet l'établissement des
FÂT'iMiTES, il s'était donc opéré des changements bien profonds dans les senti-
ments des populations et dans la possession de certaines parties du terri-
toire, particulièrement de Tlemcên, dont l'histoire est fort obscure dans cette
période. On s'explique dimcilement les ZeM~, qui avaient été laissés en
possession, du- pays ouvert, enlevant 77emc~ à un des descendants de Solaï-
mân, peut-être à 'Iça-Abou-'I-'Aïch~, c'est-à-dire à un membre de la famille
d'Edns, eteM~M<~e<~s voulant contraindre les RosTEMtTES à reconnaître la
'BaMtt,t.p.c.)",).~et8.
1/t
à ÉTUDE StIR LA MNnnÈTR DE f.'AFRtnnR
Et-Me~M, etc. p. ).v,f. t? à ao (J. A. t.XH:, p. 3~, 5' sér.). Voir aussi p. t)e, L 6 (t. XHt, p. 333).
Du reste, EI-Bekrî avait dit aussi que f'Omar mourut à JN-F«f<M,campagne qu'it possédait dans le pays des
~'aoM~h.~ (M~. p. ))T,t. 1. 17; J. A. t. X)!I, p. 353, 5' sér.).
° VoyezIbn-Khaldoun à la page citée note t.
Oulit ici (in fine) tpostquam tres ferme annos regnaverat,» quand te texte dit
*A.~j.~c t.)ôbj[,
«environ treize ansf; or tres est évidemment une faute d'impression, mais, même en y substituant <<'«te<t'm)itne
faudrait pas dire ferme.
Voyez K'<M'f'<b,p. ft, ). ai (p. 65 de la (rad. fat. p. io3 de la trad. franç.). Ibn-Khaldoun, Hist.
des MfM. (H. d. B. t. H, p. 566. de la trad.).
LIVRE CHAPITRE I. t5
QUATRIÈME.
7~ Ti/Af< /t 1 1 1
constructionsde F~s.lah'ïa fit élever de nouveaux bains, de nouveaux cara-
vansérails (,L~),~M<Mt7c') pour les marchands, et, en a~5, la fameuse
mosquée qui devint l'honneur du quartier des~<raoM~mt~s1.Ce fut le i' ra-
madhân a&52 quefut posée la première pierre de ce magninque édifice, dû à
la piété d'ùne femmede ~'atraoM~m, qui avait trouvé à F~sune nouvellepatrie3.
L'auteur du Â~<M'('<~a consacréde nombreuses pages à décrire minutieusement
cette mosquée, à faire i'histoire du minaret (*)t< s'dma'aA)dont on l'orna
un siècle après sa fondation, et même l'histoiredes prédicateurs(LLi.L)qui en-
seignèrent ia parole de Dieu dans la chaire inaugurée par Abou-Moh'ammed-
Mahdi-ibn-'Iça mais tous cesdétails absorbent l'attentiond'Ibn-'Abd-el-H'atîm
au point de lui faire oublierl'énnr lah'ïâ; et il nous laisse ignorer jusqu'à la
durée de son règne, d'un règne qui a peut-être marqué l'apogée de la puis-
sance des EoRisnES~.tl nous apprend cependant que le cinquième Edrisite"
~'<tW'<M,p. t. ai (p. 66 de la trad. (liv. VI, p. 171) "lah'ïa mourut par suite du
iat. p. io3 de la trad. franc.). Lorsque El- <t chagrinque lui causa une affaire qu'H serait
K'aïraouani (l.iv. IV, p. i~) dit <t Quantà son (ftmp long de rapporter. « Évidemmentit veut
tsaccessenr, appelé comme lui lah'ïâ,') il parle dissimuler l'action honteuse commise par ïah'ïâ H
d'un a!;tre lah'ïa, de celui qui, dans mon TABLEAU, et qu'il croit avoir été commise par tah'îa t",
est appelé lah'ïa IV. son père.
2 K'art'âs,
p. p~, at "t 25 (p. 65 de ia ~'a)-< p. f~, L 8 et 9 (p. 65 de la tra-
trad. tat. to3 de la trad. Ë'an~). EI- duction latine;
p. p. 10~ de la traduction fran-
Bekr!,p. )f<), L a et 3, p. !)" 29 (J. A. çaise).
).
t. XIII, p. 354 et 367, 5' sér.). Aïeut de Ah'med-ibn-Bekr-ibn-'Abd-er-Rah'-
Voyez aux pages citéesnotes i et a ci-dessus. mân, que nous verrons plus tard, en 3 aou 3 9 3,
Ibn-Khaldoun, &'<;<OM'e des E~s. (H. B. se rendre maître, de Fés et tuer le' gouverneur.
Append. iv au t.H, p. 566, de la trad.). El- (E~-Me~N:, etc. p. )fA, t o ji. t. X!M,
K'airaonàni, dans la confusion qu'il a faite, dit p.36o,5'sér.)
M.Beaumier donne à cette femme le nom de ~<t<~<), mais le texte imprimé dit, comme Ei-BeM,
<jCLc.('AtM).
LIVRE QUATRIÈME. -CHAPITRE 1. 17
n 1 1 l' 1Jl 7
Et-Bekri (jBT-MecfMtt,etc. p. tt~et )~e; Des parts de'Iça et d'Ei-K'acim (voyez ci-
J. A. t. XIII, p. 354). Il ne dit pas que ce ftit dessus).
),
'Atikah qui donna à son père avie des événements Et-Bekrt.N-Mec~'A, etc. p. ~e, ). 5 et
qui se passaient à Fês; j'ai emprunté ce détail à suiv. (J. /t. t. XIII, p. 354 et 355, 5' sér.).
tbn-'Abd-et-H'amn". Ibn-Khatdounne mentionne BaM)), t. I, p. fn, ai et 22. ~'art'~s,
pas non plus cette circonstance tLa nouveUede p. Fv, l. i5 (p. 66 de la trad. iat. p. i o de
f)a mort de !ah'tâ, dit-il, fut portée à son cousin la trad. &'anç.). Jbn-Khaidoun, ~Mt. des
"'Aii-ibn-'Omar, souverain du jR~: de pressantes ~&. (Tf. d. B. Append. )v au t. H, p. 566, de
ninvitations lui arrivèrent en même temps de la la trad.). –Et-K'aïraouani~M~ iiv. VL
"part des grands officiersde l'empire, tant arabes p. i y i) nomme ce personnage ~Abd-er-Rezzâk'-
"que berbers, ainsi que des affranchis et clients el-K'ardj, fautivement écrit pour Et-Kharedji, car
n dela maison royale. Cédantleurs instances. n les auteurs antérieurs disent non seulement qu'il
(H. d. B. t. Hde la trad., p. 566). était Kharedjite( (dissident), mais même qu'il
7M. même page.– Ibn-'Abd-e~H'aum appartenait à la secte des S'oirites. (Sur ces sectes.
s'exprime ainsi <'H emevaF~~oMoA des ~'a:- voyez Histoire des Berbers, t. I, page )o3.
"rabMattt~ & ~Abd-er-Rah'man, qui en était note 5.)
"ma!trë, et se fit acclamer dansies deux ~~oMa/t; tintj. C'est l'orthographe donnéepar tak'out
fdès iorssonnommt prononce tes jours de ven- (Mo'djam, t; IV, p. <)rt, iin. ult. Jfs)'~ M~
"dredi <~atMtoutes les chaires des pfOMHCM du p.~t., t. 5). Nonseulement des manuscrits, mais
f~Ka~rtt' !) Hfaut sans doute en excepter le ter- le texte imprimé du~'ar! (p. Fv, i. i5 et i8)
ritoire de ~V~oMr,qui, depuis longtemps, consti- donnent la Jecpn jU!~ (Rechk'ah), faute bien
tuait, entre les mains des BEM-S'Iun', une petite facile à commettre par les copistes. Huesca est
principauté, dont je ne parlerai que plus loin. au nord-est de Saro~'OMe.
X'art'as, p. r=v, L 3 et 4 (p. 65 de )a trad. tat, p. to3 f)e la trad. franc..). L'auteur du jC'm-<h parte,
en outre, d'un eompiot contre la vie de lah'M-ibn-lah'M, complet dans teque! serait entrée la mère eUe-méme de
ceprince; it ajente que 'Atitfah dëcoutriUes trames ourdies contre son mari, qu'atorseHe )e pressa vivement de
passer dans )e}Mar~<fM~K.<)tM, mais qu'il n'en eut pas te tempset mourut dans [a nuit même.
~'ar('A,p.L6à8(p.6adeiatrad.tat/– 1..p. ~o3 ét 10~ de
,y. la trad. franç.j.
"1-u vr-
il. 3
18 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
fia révolte dans les montagnes des Ma~tOMm~,situées au sud de F~s'a Ce
centre d'insurrection était habilement choisi ffUn grand nombre de Madïou-
rf maA~, dit Ibn-Khaidoun, rentrèrent en Espagne lors de la première invasion de
f cepays (en Qa de i'hég.– 711deJ.C.),eti!sy y devinrent très puissants
Evidemment 'Abd-er-Rezzâk', après avoir passé ie détroit, avait traversé le
Maghrib pour venir planter sa tente au milieu de familles auxquelles certains
liens l'unissaient. En sa qualité de S'ofrîte, il avait facilement entraîné de nom-
breuses tribus berbères, les Madïounah, ies CA.M<aA, etc., et avait construit,
sur ia montagne de 6M (j~ sa~), dans le pays des Madfounah, un château
très fort, auquel il avait donné le nom de OMec/s~, en souvenir de sa ville
natale, ~et qui existe encore aujourd'hui~ (726 de i'hég.– i3a5ài326de
J. C.), dit l'auteur du ~M'~s. Après avoir livré plusieurs combats à'Aii-ibn-
On a vu dans le tome premier qu'Ibn-Khaldoun place le D;e&et-J)!<M~MMtM& au sud d'OM~a& et, par consé-
quent, à l'est de F~; en cela il s'accorde avec Abou-'t-Feda, qui parle du D/e&e!-Af<t<!<bMM& comme d'une montagne
du Barr-el-'Adouah, qui s'étève à l'est de F& it y a cependant cette très grande différence que, pour le géographe
syrien, te D~M-Ma~i'oMtx~ est à l'ouest du ~eM-Mat'~Mn'o/t' tandis que i'indication d'tbn-Khatdonn porte,
au contraire, !BD~e6e!-M<K'tbMKat loin a t'est du D)~e<-M<tt'g'ta)'eA. U est fort possible, commet'observe M. de
Siane~ qu'il y ait plusieurs montagnes du nom de MatHimM~ mais je ne puis, du passaged'tbn-Khaidoun
qu'invoque ce savant, inférer, comme lui, qu'il s'agit d'un D~M-M«dMM)M&voisin de M<b<)M)t«& ce passage,
que j'ai déjà cité, est ainsi conçu :sLe pays qu'i!s(!esMa~niotM/t) avaient l'habitude de parcourir est situé dans
ttteAfag'tt'tteeKtt'a! et s'étend depuis [ta ville de] CM/'jusqu'a ÏTeme~t et,DEt.auïmomtag'<M«!eMtdtCM)mf* ,)
Nenseutetnentje ne connais aucun géographe qui confirme l'indication d'un pareit voisinage, mais du passage,
d'Ibn-Khatdoun je conclurais bien plutôt qu'il s'agit d'un D)eM-M<xKoMHaA situé à l'ouest ou au sud-ouest de
r<emee)).
F«r(' p. )* 1.16. Plusieurs manuscrits disent M~L< (Ouabldn), comme on peutte voir a la note a de
t.) page66 de la trad. tat. Le manuscrit de M. Heaumier était dans ce cas (trad. franç. p. t o<!).
'*Gt'p.L4et6,p.tr~,L6et~(t.)[~)atmd.,p.Mctt~
~Mo)]tagneque)aMWe~Mjfaro&,parM.Renou,p)aceau9udde7'~M(suricm~ndien6~ouest).
"B.t.mt)e!atraJ..p.M7,note4. 4.
Pourla positionde3MMMn<~j voyezt. ï.
d. B. t. H. p. fF. ). 1 tt (t. IU de )a trad., p. a!).– De ce passadeet de h note de M. de Stane (notet cMe
))ote9*ci-des:<n),M.de Goejecondatqu'unecertainemontagMqu'EMalt'ouM nomme~'tthtt'pmtrmtMen être un j))eM-Jh<<M)f-
(S'ifat-el-Maghrib,
p.f.,).)o;–p. io~, notei,de )a trad. !at.), la manièredont h'k'ouM dengne teptint oit te CMj~mrt
de Cettemontagnepouraller se perdre a la merlaisseobscuri'timptacement de son ~M'«h)t' (supposepar M.de Gœjeêtre )e Ma-
dîounah).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE I. 19
Omar, et remporté surtui une victoire décisive, le rebelle marcha sur Fês, et
reçut la soumission des habitants du quartier des ~m<MS où la Khot'bah fut,
dès lors, récitée en son nom~. Mais les habitants du quartier des Kaïraoudnites
firent une vigoureuse résistance à l'usurpateur, et comme "Ail avait lâchement
cherché un refuge chez ies Aurabah, ils députèrent vers Iah'ïâ-ibn-e!-K'acim,
surnommé E/-M&'fMm~ cie courageuxn, qui répondit à leur
appel, vint se
mettre à leur tête, fut proclamé, et chassa 'Abd-er-Rezzâk' du
quartier dont il
était maître.
La couronne, comme on voit, passait dans une troisième branche, dans celle
d'EI-K'acim. Le premier soin du nouveau souverain fut de confier le comman-
dement du ~Ma~Mr des Andalous5 à Tha':abah-ibn-Moh'ârIb-Ibn-'Abd-Auah,
descendant du célèbre ému- MohaHab-ibn-Abou-S'ofrah-et-Azdi.
J ignore en
M C~L. ~t-r~Tïr l'
'Ei-Bekri.p. )~,).7hto(J.t.Xni, auteurs que je consulte ne nous fait connaître ni
p.354,5°sér.). le lieu qui était celui de la résidence de iah'ïâ-
Af'<!r~, p. !=y, 1. 99 (p. 66 de la trad. ibn-ei-K'acim, et où les habitants de F~ renvoyè-
iat. p. to5 de la trad. jranc.).). rent chercher, ni les exploits qui lui avaient vatu
Tel est le surnom que lui donnent !bn- le surnom d'Mt~<Mm.
'Adzari* et Ibn-'Abd-et-H'aMm"; suivant E)- M. de Slane ( Hist. des Edrîs, in H. d. B.
Bekri", son surnom était J~[ (N-m), et t. Mde la trad. ;p. 566) fait dire à tbn-Khaidoun
Jbn-Khaidoun, dans son Histoire des ~Kr&!<M' frda quartier des ~'atr«OM~Mt')) or, non seule-
donne deux versions et ment la raison veut que Tha'iabah ait été préposé
:f (Es'-y~M)
~[t~t (E/am), mais, dans ses Prolégo- au commandement de celui des quartiers qui avait
m~es', il écrit ce surnom ~t)~ (~s'- pris part à la révolte, mais lé ~'<n-<'<!s
le dit posi-
<MM). tivement et Ibn-Khatdoun tui-méme le dit aussi
Les récits d'EI-Beh-: et d'Ibn-'Abd-et-H'alim ailleurs' il est donc évident qu'il y a !h une
me paraissent devoir être préférés à celui d'Ibn- erreur, ou dans le texte, que je n'ai pas sousles
Khatdoun, qui prétend que lah'ïa IH vint au yeux, ou dans la traduction. Peut-être cette erreur,
secours des habitants de F~ avecune armée Où si eUeprovient du texte, remonte-t-eue assez loin,
aurait-il recruté une armée, lui qui n'avait pas car le MKMMcrt't d'tbn-~Adzari dit que lah'ïâ-ibn-
d'États, puisque son père avait été dépossédé, et e!-K'acim s'empara du quartier des jS"'mra<)Ms-
puisque Ibn-Khatdpun mi-mêmevient de dire que nites, en chassa ~Abd-er-Rezzak', au iieu de dire
'Au-ibn-'Omar réunissait sous son autorité toutes du quartier des Andalous. (B<tt<~ t. l, p. ~t'
&< /K-6.m ~p!MC~~~t~nrtMf pu reste, aucun aes t. et la note 6 de cette page t~f..)
!.3,et!anote6decettepage~f..)
B«Mm, t.I,p. ff., ): a. la note a de cette page ff., on voit que des manuscrits disent J,
'rar~,p.J.a3,etp.~A,L5. 5.
`
TI-Megâ(ik, etc. l. i i (J. A. t. XILI,,p. 355, et noté i, 5` sér: ).
'&L~(~MU,p~M,y~p. Ia`ë,
'~X~tH~~h~M6~M~8~M~p~5M.
*~t.c;~&(r.t.XVr,p~ ult. (t. XIX p. 53 et note i de celte
page 53),
'Aiapageciteenote~ci-dessus.
~<~ p. ¡Cv,Ii~,ult; (p. 66 de la trad.lat. p. i105
o5 de la
ia trod.
trad: franç.).
franç.),).
~At~p~~J~i~r~h~
;t.
20 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
_11 r Mi Il 1- 1 4. 1 {'I ..1 ·r, o
quelle année Tha'iabah reçut cette marque de confiance, mais il mourut peu de
temps après, et lah'ia-ibn-ei-K'acim lui donna pour successeur son fils 'Abd-
Allah-ibn-Tha'Iabah, surnommé'Abboud, qui paraît avoir conservé ce poste pen-
dant de longues années Cependant, la branche de 'Omar n'avait pas renoncé
au trône; lah'ïà-ibn-Edrîs-ibn-'Omar (lah'ïalV) en disputait la possession à son
cousin; la guerre civile désolait le M:g7M';6,et tout ce que nous savons de cette
période de décadence pour la dynastie des EomsuES, c'est qu'en a a Rebïa'-
ibn-Solaïman, généra! de tah'ïa-ibn-Edrîs, resta vainqueur de lah'iâ-ibn-el-
K/âcim dans une bataille où ce prince perdit la vie2. La ville de Fês était donc
rentrée en la possession de la branche de 'Orna:' au moment où le Chu prépa-
rait l'avènement des FÂT'iMtTES. Mais cet empire n'était pas affaibli seulement
par les luttes-des différentes branches de la famille d'Edrîs; deux chefs mikuâ-
ciens, Mas's'alah-ibn-H'abbous etMouça-Ibn-Abou-'i-'Âflah~, avaient profité de
ces dissensions pour accroître leur puissance au point de soumettre toutes les
peuplades berbères du territoire qui s'étend entre Têza (~b) et Lokâi (~~)
« lis soutinrent même, ajoute Ibn-Khaldoun, plusieurs guerres contre les Et)nî-
KSfTES,et les victoires qu'ils remportèrent sur cette dynastie, alors en pleine
décadence, les rendirent maîtres d'une grande partie des plaines de ce pays ï)
En parlant tout à l'heure de la révolte de 'Abd-er-f!ezzak', qui, né en Espagne,
avait pris pour point de départ en Maghrib le pays des Madïounah, vraisembla-
blement restés en relation avec les ~K~oMtM/td'Espagne, et que nous avons vu
s'emparer si facilement du ~M<M~'des Andalous, dans lequel il avait sans doute
des intelligences, on pouvait supposer que le prince 'omaïade qui régnait alors
à Cor~oMe(peut-être Moh'ammed-Ibn-'Abd-er-Rah'mâu H, dontle règne ne finitt
Puisqu'il fut tué en 315, après avoir défendu ce règne finit. Après lui, trois princes (!ah'îA I).
le ~MsrtMrdes ~wMo!~ contre Mouca-ibn-Abou- ~Ati-ibn-'Omar et lahïa-ibn-K'acim) se succé-
'J-'Afian (voy. plus loin sous l'an 3t5). dèrent, sans qu'on sache à quelles dates leurs
Et-BeM.p. ~e.L 12 (7. t. ~m,p. 355, règnes ont commencé: on vient de voir finir
5' sér.). Ibn-'Adzari, BaMtt, 1.1, p. ]. 5. en 909 2lerègne du dernier de ces trois Edrbites.
Ibn-~ALd-et-H'aiim, .at't's~ p. t~A, 1. 9 C'étaient les ancêtres de ces chefs qui avaient
(p. 67 de la trad. iat. p. 106 de la trad. franc.). fondé la ville d\4~e)'c~((_=,[) et le ribêt' de
fbn-Khatdoun (H. d. B. t. H de la trad., ï'~s (~. d. B. t. t. p. ~), L 5; 1.1 de ia
p. 56y ). Voicila première date qu'on retrouve trad., p. 966). Mk'out (Mo'~am-eMoH~M, t. ],
depuis quarante-sept ans. On sait, en effet que p. )"~f, i. 19 à t~) parle d'/t&ere~comme d'une
!ah'ïa t", monté sur le trône edrisite en 2 3 4, petite ville située à cinq journées de Fês et a égaie
l'occupait encore en a~t5, puisque ce fut sous distance de ï7emce<
son règne que fut fondée la fameuse mosquée du N. d. B. t. I, p. )v), ). 8 a to(t. !de !a
quartier desA~tu-HOMaHthM, mais on ignore quand trad., p. 966).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I. 311
qu'en ~78') n'étaitit pas
pas resté
resté étranger coup de main tenté
étranger au coup tenté par cet aventu-
par cet averitu-
rier mais on n'en a aucune preuve, et si cette supposition venait à se vérifier,
je verrais, dans une pareille manœuvre, la continuation du travail lent mais
persévérant dont j'ai déjà signalé des symptômes. Jusqu'ici il n'existe, ester!
siblement du moins, aucune relation, ni amicale ni hostile, entre les EDtustTHS
du Maghrib et ies OMAtADES d'Espag'me;ces deux dynasties rivales, dont les em-
pires ne sont séparés que par un détroit, se contentent de s'observer mutuelle-
ment et de se mesurer de i'œih de part et d'autre on s'est deviné, mais aucun
des deux champions ne semble oser lancer le trait qui sera le signal d'une
lutte acharnée.
En parcourant, comme nous venons de le faire, t'immense espace s'étend
qui
de l'T~/t/MA à la grande mer, nous avons vu les ËDRisiTES tenant tout l'Occi-
J'ai déjà eu l'occasion de nommer ce prince jusqu'au Bf) s'afar 3oo (jeudi 15 octobre gta de
et de dire que son règne finit le a8 s'afar ay3 J. C.). C'était donc cet usurpateur fratricide qui
it eut pour successeur son fils Et-Mondzir, qui régnait en Espagne au moment où se fondait la
régna moins de deux ans, puisqu'il mourut pen- dynastie des FIr'mn'M. Ce n'est pas ici le lieu de
dant le siège de Bt[)'&ocA;<t)'o(~j''), le samedi raconter ies événements par suite desquets ~Abd-
i s'afar 275 (an juin 888), empoisonné, selon Auah eut pour successeur son petit-fils 'Abd-
toutes les vraisemblances, par son frère 'Abd- er-Rah'man-en-Nâs'ir-ibn-Moh'antmed-ei-Mak'-
Aitak, qui, aussitôt, s'empara du sceptre, et le tout (le tué), dont le règne se prolongea jusqu'au
garda vingt-cinqansetquatorze jours,c'est-à-dire 3 ramadhân 35o (mercredi 16 octobre t)6)).
Voyez ci-après, sous l'année aoa. (vendredi 5 août 786). Voyez E)-Mak'tn.
H. J. B. t. I, p. )~A, i. o (t. 1 de la trad., p. )o5, i. 33 et 34, et p. 107, L 28 et ag;–
p. 36a ). Abou-Dja'far-el-Mans'ouriut khalife Aboa-'i-Faradj, p. ~f-, n et ta (p. 147 de
du 13 dzou-'t-h'idjah 136 au 6 dzou-'I-h'idjah 158' la trad. lat.); Abou-'t-Feda, t. H, p. 32, t: 9,
(9t ans i i moisa a jours), et son fils El-Mahdi et p. 5o, t. t3. Ces trois derniers auteurs disent
du 6 dzou-'}-h'idjah
du t58 au
dzou-'}-h'idjah 158 au a3
a3 moh'arram
moh'arram i6g'
i6g' le 2 moh'arram.
le as moh'arram.
'tbn-K'otaïbah,p.)W,i.().
Ibn-e)-Khat'!b, in Casiri, t. !f, p. '86, t. ) et a du texte arabe. H dit ~iu (le a3) moh'arram.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE L 23
1_u. _e_·. · r 1 1 n n. w w.r
de la dynastie ouaçouiienne, qui régna de ty& à 208, maria son fils EI-Mon-
tas'ir (~axi~t), dit MIdrâr, à Aroua (~), SHe de 'Abd-er-Rah'man-ibn-Rostem.
Cette alliance, quelque peu compromettante, était sans doute un acte de pru-
dence de la part d'un prince qui porta fréquemment ses armes dans les oasis
du sud de &'<~M!~pa~,et dont les prétentions vers ie nord semblent s'être
bornées à prélever le quint sur les produits des mines du Dam' (~&). Le règne
de Mtdrar, dont la durée est incertaine, puisque ce prince mourutdépouHié de
tout pouvoir~, ne paraît avoir été trouMé que par des luttes de famille. Quant
aux règnes suivants, nous ne savons guère que leur durée et les noms des sou-
verains il faut arriver jusqu'au neuvième représentant de la dynastie des
BEM-MtDR~B pour trouver un élément qui sorte de la simple chronique et mé-
rite le nom d'élément historique. Ce neuvième représentant se nommait El-
faça'-el-Montas'ir, et cette identité de nom avec celui du père de Midrâr a donné
lieu à quelques erreurs Un point sur lequel tous les auteurs s'accordent, c'est
-n, n 1. 1 "T .1 h
El-Bekrt.p. ). 1. 5 (J.t.XHt,p. &o5, comme donnant du cuivre d'une qualité supé-
5'sër.). Ibn-'Adzarî, Bafstt, t. I, p. )<)a, rieure(p.Lt5etsuiv.). ).
i. it. Ibn-Khaldoun, d. B. t. I, p. ~A, Si Midrâr fut renversé en a a 4, il aurait, en
1. 14 et 15 (t. Ideiatrad., p. a6'i).–ta'k'ouM réalité, régné seize ans.
et Is't'akhr!' citent, autour de &t7N!s;;< des M. Dozy' a fait ressortir, d'après Ibn-'Ad-
mines d'or et d'argent, sans dire comment elles zari' la faute commise par Ibn-Badroun', qui,
étaient situées par rapport à cette ville, mais au probablement entraîné par ~Ar!b', tait ce Ia<;a'
nombre des mines sur lesquelles Abou-'i-Monta- p&'ede Midrâr, dont il était le petit-fils. La confu-
s'ir-eHaca'-ibn-Abou-'t-K'acim préleva le quint sion peut venir de ce que ces deux iaça' furent,
se trouvaient sans doute les mines de cuivre qu'on l'un et l'autre, surnommés El-Montas'ir, mais le
signalait encore au y' siècle de l'hégire (en Mo) père de Midrâr commença à régner en 17 4, et
entre N~'t/m~M/t et 7Wt'<:mm<!mM~ celles de Ta- son petit-fils monta sur le trône de &'<&Hsc<:A
HOtK&NMt et cellesde ZMt ( en s'afar a 70'; il y avait, à cette date, huit ans
), qu'on retrouve
mentionnées, au milieu du n" siècle, par Edr!si, et neuf mois qu'IbrâMm régnait à ~'s&-aoMa«.Et-
y~M~)-t&, p. D, 1. n et ta (p. i33 de ia trad. tat.). h't'a):hrt, p. )".), ]. tj! et t3; in-8".
Ltiyde~tS'yo.
N-Mm~, etc. p. )e~, ). t6, et p. ~t. t. 4 (J. t. XIÏf, p. ~to et 4i6, 5'ser.).
''7H<t~<tM.BaMtt,p.36.
Qui dit très bien
''EHata'-ibn-Maimeun-(t&)t-7'A<A't~)-ibn-Midr&Mbn-eMa{a'-ibn.Samghonn-ibn-Mad)an.~
(Bo!f<t),t.t,p.)e'<,).8et9).
'Commettt.tMf.<M)-7epo~mect'~H-6~ottn,p.f<)t',).aet3.
'DontIac!troniqMaete€cnteentre36i!et366(fK<t~.aMBaHt!,p.<t3). ).
!bn-'Âdzar!omet de le faire succéder à son Mre Moh'ammed, qui,
d'après E~-Be~r~ eHbn-Khatdonn
réj;nadea63à3~o.
"Ef-jft!<!K<etc.p.)e.,).tfi6M(y.t.XH).;).<io6,5°~r.).
"H.<).B,t.t.p.)'<'),t.6(t.tdehtm))..p,i,)!3). ).
2~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
v r. ,10.<1 u .11 1 L 1 \( V 11.
que le laça' dont je parle ici commandait à &t7~~ depuis s'afar a~o et
l'élément historique auquel je fais allusion consiste, précisément, dans l'ar-
rivée de'Obaïd-AlIahà&wM~t, où El-laça' régnait encore quand survint,
en aoa, ce fait, si insignifiant au début, et qui prit bientôt, par les faits sub-
séquents, les proportions d'un grave événement; mais, malgré la conduite que
nous le verrons tenir dans cette circonstance, on s'étonne d'entendre Ei-K'aï-
raouâni dire frEI-taça'-ibn-Midrar~ était gouverneur de &t7)m~A pour les
ftBENi-AcHLAB~Il serait bien difficile de justifier, par les faits, une assertion
si évidemment hasardée; tout indique, au contraire, que les BEM-MfDRAR, bien
qu'ils fissent faire la prière pour les khalifes vivaient dans le calme de l'in-
différence à régard de leurs représentants en 7~'MtA, lesquels, à leur tour,
ne songeaient pas à troubler les descendants de MIdrar. On trouve la preuve
de cette indifférence mutuelle dans le mariage deMidrâravec la Elle
(~) de
'Abd-er-Rah'mân-ibn-Rostem, dans l'absence absolue de toute intervention
des AGHLABITES quand les gens de &'<~M<~ déposaient et proclamaient leurs
souverains, et dans les bonnes relations qui ne cessèrent d'exister entre'les
BENt-MtDRAE et les autres dynasties ennemies des ÂGMABrrES.
Mais si, d'un bout à l'autre du Maghrib, l'autorité des représentants des
khalifes était nulle, si elle était inaperçue dans le sud, et si les EDRÎSITES,
maîtres du 7~, s'étendaient, par les possessions de la branche Solaïman, sur
tout le littoral jusqu'à Tenès, peut-être cette autorité se faisait-elle sentir, au
moins sur la côte, à l'est de Tenèsjusqu'à la limite occidentale de l'~&M.
Cette supposition est inadmissible, et je vais le montrer en faisant connaître
une population qui jouera le rôle principal dans le
)ai aans le terrtDie
terrible conmt
conflit qui se pré-
qui se pré-
pare, et qu'on voit poindre, en quelque sorte,
orte, àà chacune
chacune desdes pages
pages précédentes,
précédentes,
Bekri (p. M-, t. 18 à ao; J. A t. XIII, mant laca'-ibn-Midrar, commet une troisième
p. 4o6, 5* série) place aussi en ayo le com- erreur, puisqu'il le iait~& de Midrâr. Cette mau-
mencement du règne du tx* Midràrite, qu'il vaise leçon a été suivie par Mak'riz! et par Ei-
nomme Ei-ta~-ibn-Montas'ir-ibn-Abou-'i-K'A- K'aïraouâni °.
dm-Samghou, c'est-à-dire qu'il le fait frère de Voyezla note 3 de la page précédente.
Midràr. La même erreur se retrouve dans ie Erreur déjà relevée.
tableau des MiDRAMTES donné par M. Tornberg ?'<. de fJ~ iiv. IV, p. 93.
(~'affs~ p. 386). tbn-Khaidoun', en le nom- Voyezp. a ci-dessus.
'B.t.t,p.)H,i.6(t.Idehtrad.,p.a63),etHMt.dmF<i('!m.(P.B.t.!I,p.a5o,de)atrad.).
Ctn-Mf.ara~, 1.1), p. t~t, 1. 3, et p. t )du même tome. L'illustre Silvestre de Sacy ne fait aucune rénexiou
ur ce passage de Mak'rM, dont il donne la traduction.
°HMt.~f!t/t'.iit.IV,p.9'i.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE!. 25
sans qu'on puisseprévoir encored'oa partira la première étincelle de l'incendie
qui va s'allumer pour dévorer plusieurs dynasties.
Parmi lesnombreusestribus berbères que nousavonsmontréesincessamment K'i~tnah.
'S't~(-e!-M<)g'p.)f,t.5et6(p.86dehtrad.Iat,),
&'t<i&-e!e!:<<M, p. eF, ). it), a p. eo, I. i; in-8°, Leyde, 1878 (J. t. XM, p. 191, 3' sér. i8'ta).
G'estaiMi;(~J~) que ce nom est écrit par tbn-H'auk'at' Et-Bekr! et Edrts! mais M'eut'* écrit
~JLe (Ct<~).
"H~,etc.p.e)<e' t
Ei-~KtMM,etc.p;AV, ) 6et8.p. )))~,1.to,p. tft.t. n et 18 (J. t.XM, p. i5j), 33), 36t et 363, 6'ter. ·
1
"Ce<cr.<iei'~r;tt<itt'N~.
-1 ¡- )'<<),). ta.s.
-1 p.
''&~m~Be~,t.t,p.A~,L7.ett.m,p.)c.t.t3.-M~<i~-tH<ViM,t.U,?.))'<.Hn.utt.
'm~B~,t.t,p.A~,L7.et~m,p.J.t3.-M~i~tH<ViM,t.U,p.))~.)in.u)t.
Il. 4
26 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
vainqueur'. En i5o (~6y de J. G.), H'açàn-ibn-H'arb,gouverneur de ?MMM,
s'étant révolté contre El-Agblabet ayant été vaincu, se réfugia chezles Â~~MMt~,
toujours prêts à favoriserles ennemis des Arabes, et El-MokhârIk' n'osa pas le
poursuivre chez ses hôtes. Cinq ans après, en i55, leMaghîlah Abou-H'atim,
devenu maître de l'j~&'MtA,avait imprudemment confié des postes importants
à deux généraux arabes, 'Omar-ibn-'Othman et E!-Mokharik',qui !e trahirent
aussitôt qu'il se fut mis en marche vers Tripoli. Abou-H'atim revint sur ses
pas pour tirer vengeance de ses deux Infidèlesalliés à son approche, ceux-ci
se retirèrent à Djidjilchez les Kitdmah, qui leur offraient un asile sûr. Mais
lorsqu'un an plus tard (en i56) Abou-H'atimfut vaincu par lezîd, et que
'Abd-er-Rah'mân-ibn-H'abib, celui des généraux arabes qui s'était franche-
ment associé à la révolte du chef berber, se vit dans une position désespérée,
non seulement il trouva aussiasile chez lesA~MM~,mais, pendant huit mois,
ses hôtes tolérèrent qu'il soutînt sur leur territoire, avecles Berbers qui l'a-
vaient accompagné, une lutte à outrance contreles forcesarabes envoyéespar
lezîd pour se saisir de sa personne2. Msne le livrèrent pas, ils ne le défen-
dirent pas non plus. Ainsi, d'une part, deux Arabes, H'açan et 'Abd-er-Rah'-
mân, avaient trouvé, sur le territoire deDjidjil, protection contre des gouver-
neurs arabes, d'autre part, deux Arabes,'Omar-ibn-'Othman etEt-Mokbarik',
avaient invoquéet reçu la même hospitalière protection contre un chef berber,
Abou-H'atim.La puissance des A't~MM~ était-elle donc si grande que les do-
minateurs successifsde l'T~&'MtA craignissent de se faire une ennemie de cette
tribu, et que tous, étrangers comme indigènes, crussent devoir respecter la
neutralité si absolue qu'il lui convenait de garder? «Rien, dit Ibn-Khaldoun
nd'après Ibn-Rak'îk', ne changea dans sa position depuis l'introduction de l'is-
ttlamismejusqu'au tempsdes AGHLABITES. Fort de sa nombreuse population,
nie peuple kitâmien n'eut jamais à souffrirle moindre acte d'oppression de la
Kpart de cette dynastie ~.nn
Cette ville a reçu plusieurs surnomsindiqués par El-Bekri (Et-Mej;<ih%CM<t,etc. p. ))') l' 6 à i o. J. A.
[.X)H,p.i!aet3a3,5'ser.).-
Edrisi reprodidt ces indications dans les mêmes termes (p. )'<*), I. 14 et 15).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE 1. 27
Comment, après le résumé de cet ensemble de faits, s'expliquer l'abaisse-
ment auquel les gens de Bilizmahsemblent avoir réduit les jS~tmA? Ces gens
de Bilizmah,je l'ai déjà dit, étaient des Arabes descendant de ceux qui étaient
entrés en Afrique à l'époque de la conquête, et, dont le nombre s'était accru
ensuite par l'adjonction de soldatsde la milice; ils.appartenaient, pour la plu-
part, à la tribu de A''<Ms 1,«et, ajoute tbn-'Adzarî, ils avaient humilié les Kitâ-
<fMtaA2.n En-Nouaîrîva jusqu'à dire <tLe peuple de Bilizmahavait soumisles
« Kitdmahet les traitait comme des esclaves, les obligeant à payer la dîmeet
nies aumônes légales ~) Qu'il y ait, ou non, exagération dans ce langage, il
ne paraît pas douteux qu'à un degré ou à un autre les Kitâmahsubissaientune
certaine oppression de la part de cesArabes. Ceux-ciservaient dans lesarmées
des émîrsdeA'~MraoM~M, mais ils ne servaient pas toujours fidèlement, comme
on l'a vu sous le règne d'El-Gharânîk', et les expéditionsdirigées de temps en
temps contre ie Zdb, par exemple celle de 268, montrent que la soumission
de cette contréeaux Arabesde Bilizmahn'entraînait pasnécessairement la sou-
mission aux émirs de ~aM'<MM<!m, et que la protection de ces Arabesétait loin
d'être suiEsammentefficace.La phrase de M. de Gœje ainsi conçue ccSemper
ttAgblabidarum fidelissimiadjutores fuerant, et propugnaculum contratribum
<fA~MMtA\nest donc vulnérable, et sous le rapport de la Sdélité des gens
de .Bt7MNMA, et sous le rapport de la sécurité qu'ils offraient aux AGHLABiTEs
contre les Kitdmah.L'instant est venu de raconter avec quelque détail ce que
je n'ai fait qu'indiquer plus haut, et de dire quelle fut la main qui, en brisant
lejougdeB~tzmaA, rendit à la population kitâmienne son indépendance et sa
force. En 378~, l'émir aghiabite Ibrâhîm-ibn~-Ah'medavait marché à la tête
d'une arméecontre les habitants de Bilizmah,qui s'étaient révoltés contre lui;
il n'avait pu réussir leur fairp accepter le cambat,
~r le combat,(têt il s'était
(têt il s'était retiré, dit
retiré, dit
massacre qui, s'il n'avait pas pour intention, avait eu, du moins, pour consé-
quence l'affranchissementdes A~~maA'.
Les quelques pagesqu'on vient de lire résument i'état du Maghribà la fin
du nr=sièclede l'hégire, au moment de l'apparition du Chîï. Ibrahim tenait
i'M~sous sa main de fer; les A't'~tmAavaient, depuis plusieurs années,
retrouvé leur indépendance; les petits-fils de Solaïman, ~ère d'Edrîs 1er,s'é-
taient partagé le5~A'~du Maghribcentral(~OM&76f<m,~~c~<M<i!, D~'cf~otM~)
les Zcm~aAétaient momentanémentredevenus maîtres de Tlemcên,et dans le
petit royaumede Tdhart, Ia'k'oub, le huitième Rostemite, succédait, en 282,9
à son neveu Abou-H'âtim-ïouçof;chez les EonîstTES,le royaume de Fês avait
passé de labranche de 'Omarà celle d'Et-K'acim, pour y rester jusqu'en Boa
enfin depuiss'afar a 70Et-ïaça'l-Montas'ir, petit-filsde Midrâr, régnait à Sidjil-
)M~p<tA.Et maintenant que cette vaste scène est préparée dans l'esprit du lecteur,
je doisfaire connaître le personnagequi va y jouer un si grand rôle, et dire au
nom de quelles idées il va broyer toutes ces dynasties; mais, pour l'intelligence
complète de mon récit, il nous faut jeter un coup dœil en arrière et remonter
jusqu'à la source de l'inspiration sous laquelle fut forméeune entreprise, dont
la seule puissance d'actiondu levier qui avait pour point d'appui le grand nom
Ibn-Khaidoun, racontant !es mêmes faits, dit tout à l'heure est à peu près tout ce que nous
"Us lui apprirent alors qu'Us n'obéissaient au savons de la domination qu'exerçait sur les ~a-
fSUH'ân que par complaisance."(N. B. t. H mah la poignée d'Arabes établie à B~ma/t".°.
de la trad.,p. 5io).– frEntre Saf'~et ~'af- Cette domination s'étendait sur quelques villes,
tfMotf~tt, dit Ei-Beh' on compte dix journées même sur celles où IbraMm avait des gouver-
ftde marche:n –Matgrë l'exactitude du rensei- neurs, comme semble le prouver le passage sui-
gnement donné par les pèlerins Mma/t sur la vant d'El-Bekri ;f Lamuraille qui entourait Ss<
distance qui les séparait du siège du gouverne- (rdit-il, fut détruite par les Kitâmah, partisans
ment aghlabite, il faut reconnaître qu'il y avait «d'Abou-'Abd-AUaIt-ech-CMï, et cela parce que les
beaucoup de jactance dans leur langage, car ils "Arabes leur avaient enlevécellevilleet les avaient
ne disaient pas au Chu qa'Ibrahim avait des gou- ttoM~Màpayer la J&Mechaquefois qu'ils MM&ttes<
vernéurs & .MMa~a Sa(';jf, à Bt~m~A, et nous cyctttrM')) (p. yf, L 5 a y; –J. A. t. XIII,
savons, par Ibh-Khaldoun' que ces représentants p. 134,5' sér.).S'agit-il des Arabes deM/A'<Ma&
d'IbraMm inspiraient une grande terreur aux ou de ceux de Bi'KtNMA? tl valait la peine de le
Â~aM<&. dire. J'inlere de ce' qui précède qu'il s'agit de
'Une seule Hgne d7En-Noudirl,que j'ai citée ceux de Bilizmali.
CHAPITRE II.
ORIGINE DES FÂT'IMITES.
Motifs C'est en Orient qu'il faut chercher l'origine des idées qui, transportées et
C
d'attachement
semées au loin par de mystérieux messagers, devaient d'une manière si inat-
g~
pour 'Ali
etsafamiUe tendue germer sur un petit point du Sdh'elde Bougie, y produire un embra-
tend
dans
sement, de là propager le feu de la révolte, non seulement dans le Maghrib
sem<
certaines parties
de i'Orient. tout entier, mais jusqu'en Égypte et sur les rives mêmes deI'BM~'a<e.On peut
tout
dire, de ces idées, qu'elles existaientà l'état latent du vivant même du Pro-
dire
phète~, et si elles ne se révélèrent pour ainsi dire que sourdement à son lit de
phèt
mort, c'est qu'à cet instant la religion nouvelle fut dans un péril assez grand
pour contenir l'ambition de quelques-uns des S'ah'abah~. L'abjuration de
nombreuses tribus, en même tempsqu'elle acuvuvaa-
redoubla la
la lui
foi uc
de ~auaacuaa autres,
plusieurs auuaca,
Le nom de CA&,donné par les Sunnites aux i )Iution qu'il donna au débat survenu entre
partisans de 'Au, est si gënératement admis, que )mai-ibn-et-Khat't'ab et Hicham-ibn-H'akam,
je t'ai conserve, quoique, dans ia pensée des ortho- [t sujet de la iecture du K'oran. (J. A. t. H,
doxes, ce soit un terme de mépris. Les partisans .377et378,&'sër.t843.)
3 On sait
de 'Ali renvoient à leurs adversaires le nom de qu'H fallut faire, parmi les nombreux
CMi'<e(c~') et donnent à leur secte celui d'F/- rétendants à ce titre envié, jusqu'à treize classes
~~<M& (D'Herbetot, Bibl. or. p. 89, col. 1. e ceux qui le méritaient. (Abou-'t-Feda, Vie de
Simon Ockley, The BM<,of </ie&Me. p. 334, fe&'ammed,p. ))<), l. à p. tf., 9;
1. a t t. H de la trad, &an~ p. ica. Char- g8 et 99 de la traduction de Noël Desver-
din Fo~M en Perse, t, VI, p. yt et ia note.) ers.) Il ne peut s'agir ici que de ceux de la pre-
Comme on peut l'inférer de la singulière uère classe.
Va!)ee entre la MeMo et ï"N!JfbuT'<<ie/: Ouâk'idî, cité par ïak'out", la place à trois nuits 'de la MeMe;
d'autres, ajoute le mêmeauteur, comptent nn peu plus de dix milles. Abou-'I-Fedâ place H'otun" à trois mi)!es
deht J)feMfe;Caussin(t. p. aM) dit, d'après le ï'ar<Mt-e!-K~NmM(M. s'yt), fâ dix milles derrière le mont
'~rn/itf*Labatai!)edeH'oMmestmentionnëedansieK'oran'
C'est ')n tatton des dépendances des HeON~m(Mo'<~am-e!-Bo!<Mt)~ 1.1, p. )°. e, ). ), entre R'OMsmet ï"ay*.
Le 6 (oJ~. <M-*J~*) chaouâ) 8, jour où Moh'ammed partit de la JfeMe avec son armée, correspond an
samedi 97 janvier 63o de]. C.
"k'ous-ibn-Zohair-et-Bodjiu, connu sous le nom fr~Aiieut des ennemis dangereux dans les
"de Dzou-'t-Thadiah et qui, !e
(~ujjt~), ft~AsoMan' qui, pendant les débats entre lui et
f premier, ayant été reconnu imam par les ~Aa- tMo~aouîah, avaient formé une conununion à
"oMa)'< s'éloigna de la vraie religion.)! Le fpart." (J. A. t. H, p. 38g, 4' sér.)
nom de ~Aare~ dont le pluriel est ~MOMan~ ffLa secte des M<MMsrt'<parut pour la pre-
est, du reste, commun plusieurs sectes. (Exposé "mière fois dans l'islamisme, iors de la guerre
de la religion des Druzes, t. I, p. xu, note i; tfqui éclata entre le khalife ~Atiet Mo'aouMi, son
in-8', de l'I. R. i838.) rfcompétiteur." (N. d. B. t. 1, p. ao3, note 5,
Abou-'i-Faradj, p. t. 2 et 3 (p. 107, de la trad. )
I. i, de la trad. lat.). Spec. hist. arab. p. 94, Au moment de t'assassinât de 'Omar (en
1. 5, et p. a6&, 20. frLesCM&étaient direc- dzou-'i-h'idjah a 3), Mo~âou!ah-ibn-Abou-Sof)ân
ftement opposés aux ~AaoMafM~j!)lit-on aussi était en possession du gouvernement de Damas
dans Mak'rîzi, cité par Silvestre de Sacy (Exposé et du territoire voisin de a mer jusqu'à ~M<t<)c~e*. °.
de la religion des Druzes, t. f, p. xvt). On a vu dans le tome t que 'Othmân, toujours
Dozy, M!MM~maM d'Espagne, t. t, p. t&t. porté à servir ses parents', avait, en ajoutant à ce
Précisément parce qu'au point de départ la gouvernement celui que quittait 'Omaïr-ibn-Sa'd
foi a été la même, on comprend que ceux qui s'en (?'t'M:s' et yMMKMf&t),rendu Mo'âouïah maître
écartent,par des interprétations diverses appa- de toute la Syrie. Après IayoM)'Mee du.chameau,
raissent aux fidèles comme les adversaires les 'Ali devait se croire enfin maître du khalifat,
pius dangereux, et ainsi s'explique ce passage mais le refus de Mo~aou'tahde reconnaître sa sou-
que j'ai noté quelque part ;tH y a eu peut-être veraineté le mit dans la nécessité de marcher
Tplus d'acharnement de la part des sectes chré- contre ce chef rebelle, et le 5 chaouâl 36
(, M~L
etiennes les unes contre les autres qu'entre chré- <.) JL~) u quittait &OM/M /a ia tête de quatre-vingt-
f tiens et païens." dixmille hommes, pour se rendre dans les plaines
Il dit, à propos des ~itCMart' tfPrimi hoc de S'~t. (Ma'coudi, t. IV, p. 343, }. to, et
ftituto notati sunt quidam qui ab Ali desciverunt p. 3M, L &. Abuifeda: Annal. M!M<e)M. 1.1,
KpM~Mamcum eomissent in praiiio Se~Mt(sic). p.3o&.i.t&~t6.)
(Spec. AMt.ara&. p. a65; in-4", Oxoniœ, 1806.) Annal. muslem.t. t, p. 3lA, t. ta.
Kemal-ed-Dm, p. '<, t. t et n (p. Sdetatrad. de Frevtag).– Mo'aouiah avait été nommé à ce gouver-
nement par 'Omar dans la septième année de son khalifat (Eutychii Annalium t. H, p. ftv, 18); or la pre-
mière année de ce khalifat commence le 21 djommadi-'t-akhir t3. Ce fut donc en 19, comme du reste te dit
Betadzor! (p. )p), 1. 6) d'après Tamim-itnt-'At'M). VoyezCaussin, Essai, etc. t. !H, p. 5aa.
Mo'aomah était cousin issu de germain de 'Othman.
LIVRE QUATRtÈME.–CHAPITRE II. 33
u'ils ont
pi'cation, et qu'ils ont nrofess~s
professés flenuis
depuis'; seulement
seulement H est
est clair
clair au'alors
qu'alors ils
étaient encore loin d'être complètementséparés de*Ali,puisqu'ilscombattaient
sous ses drapeaux. Maisles menacesdont ils usèrent envers lui pour l'obliger
à rappeler EI-Achtar, qui achevait de vaincre et ne pouvait croire à un ordre
qui, cependant, avait été donné, l'audace avec laquelle ils lui dirent «Nous
« te ferions ce que tu sais qui fut fait au fils de ~ASan~i!témoignent d'anté-
cédents qui montrent 'Ali expiant, dans cette triste scène, les fautes graves
que son ambition l'avait entraîné à commettre. Tous les faits qui suivent im-
médiatement l'insistance d'EI-Acha'th-ibn-K'aïspour la nomination d'Abou-
Mouça-'I-Acha'ri~,de cet homme simplequi fut si ridiculementjoué par 'Amr-
ibn-el-'As'î-ibn-Ouaïl*, ou qui trompa son maitre dans l'arbitrage entre les
deux prétendants au khalifat6, la méfiance que les A7KMM<M~ montrèrent à
'Ali en ne se retirant pas avec lui à Koufahpendantles délibérations des ar-
bitres nommés~,la sanglante bataille deJVaArao!~ ((~jr~) livrée par 'AUaux
Â'A<MM~n< qui s'étaient donné pour chef'Abd-AHah-Ibn-'Ouahab~sont autant
de preuves d'une scission qui devint patente à cet instant, et pourraient faire
croire à une trahison en faveur de Mo'aouïah, si le triple complot tramé à la
M~e par desA7MMM<!t'M~ n'était là pour prouverque cessectaires n'agissaient
dans l'intérêt d'aucun des ambitieux qui se disputaient la successiondu Pro-
phète.
Quoi qu'il en soit, la parenté de 'Ali, son allianceavecFat'imah, la résigna-
u
fEt necessarium putent antistiti cum legem vingt-dixième, si, comme on le prétend, les ar-
"transgressus fuerit se opponere. (Spec. AMt. riméesde i'MA' et de Syrie furent en présence à
<:fa&.p.s67,9o.) S!'ty&tpendant cent dix jours et en vinrent aux
'Ma~Qudi,t.IV.p.38tet389. ntains quatre-vingt-dix foisb.
Ma~oud!, t. IV, p. 38i et38a. ~MMa~. Cefurent<rois~aoMt!n'<Abd-er-Rah'm&n-
mM~e)):.t.I,p.3t6,i.<)etto. ilbn-MoIdjam-eI-Moradi, El-Borak-ibn-'Abd-
Tel est son fom complet. (~Mna<. mM&m, ALuah,'Amr-ibn-Bekr, ces deux derniers de !a
1.1, p. 3t8, i. 4. Caussin, EtM!, etc. 1.1, t ribu de T'em~j qui résolurent le triple assassi-
p. 363.) r)iat, dont un seul, celui de 'Ali, exécuté par
'Dozy,FtMMyN).~E~,t.I,p.65, 1bn-Motdjam, eut la fatale issue que se propo-
~MM<t/.NtM~m.1.1, p. 394, 8 etsuiv.– saient leurs auteurs. ( Ei-Makm,p. ù a, 5 et sui-
D'Ohsmn, RtM. ~H. ~e 7~M!p. o«oN!. 1.1, p. a 18
8 antea.–En-Naonaou!,p.)~),t. 3 3 6.–
aaaa;in-8' Paris, 1788. Lbou-'I-Faradj, p. )'<- et )<)), p. tai de la tra-
Annal. MM~eH!. 1.1, p. 3as, 1. 3 et 4. dluction latine.–Abou-'l-Fedâ.t.I, p.33a,L<) 9
Le dernier combat, celui qui fut interrompu et suiv.–Abou-'t-Mah'acin, t. t, p. f), 1. t'y
par l'ordre envoyéa Achtar, dut être )e quatre- e t suiv.)
tion apparente qu'il avait montrée quand, trois fois en douze ans, il fut exclu
du khalifat, auquel il se croyait des droits incontestables, sa ferveur, son in-
domptable courage, formaient autour de lui commeune auréole, dont l'éclat
ne pouvait manquer d'exercer sur les Arabesun éblouissant prestige, capable
d'entraîner aux dernières limites de l'exaltation des esprits si enclins au fa-
natisme. Ce qui est plus extraordinaire, mais ce qu'affirme Mak'rîzî, le cory-
phée des historiens (~=~t) eJ~), au jugementd'Abou-'I-Mah'acin', c'est que,
du vivant même de 'Ali, cet enthousiasme pour sa personne se manifestaavec
une exagération telle, qu'il crut devoirla réprimer par des moyens violents
Ibn-Khaldoun et Mak'rM racontent que, dans son indignation, il fit brûler 2
plusieurs de ceux qui avaient de lui des idées si extravagantes. Ce héros de
l'islamisme, lâchement assassiné,le 2i ramadhân&o~(jeudi a8 janvier 661 de
J. C.), sur le seuilde la mosquéede A"<Kt/<:A;
H'açan, dans ce lieu même, encore
teint du sang de son père, abdiquant dès l'an &i, en donnant pour raison d'un
acte si important qu'il ne pouvait consentir à voir verser le sang musulman
pour sa cause; neuf ans après son indigne épouse, Dja'dah, fille d'EI-
jn~Ameu~uicu~une pat ~iiycBMcuc onuy* mates frJe suis AItah, je suis le dément, je suiss
(CAfe<<onta<At'eafa&e,t.I,p.)i8,n.) .) "!e miséricordieux, je suis le Très-Haut, je suis
,le
Le livre d'Abou-'i-Mah'âcin que cite ici-Silvestre nie créateur, je suis le conservateur, je suis le
fie
de Sacy est le JMattAa~-es'-<S'<~ (,~LaJ! J~*) "c(
T compatissant, je suis celui qui accorde des
indique par H'&dji-Khaiuah, t. VI, p. as~t, 1. 5, ïfg!grâces; c'est moi qui donne, dans le sein de la
n'')~t" *&
'femme, une forme à la goutte d'eau' 'Ati
Ibn-Khaldotin, Pre~om~HM ( ~Vott'e. et E~<r. ser
ierait un monstre de duplicité.
& et 5 du texte, et t. XIX, a L'erreur
t. XVI, p. 358, qui consiste à placer cet événement
p. ~to~t,de !a trad. ).– Mak'rtzt, extrait et traduit au
au vendredi 17 ramadhan 4o est si répandue chez
par Silvestre de Sacy (Exposé de la religion ~M les
les historiens arabes, qu'il ne faut pas s'étonner
D)'M~M,t. I, p. x)u et XMt). Sur l'ouvrage de de la trouver reproduite par des auteurs recom-
fauteur égyptien auquel ce passage est emprunté, ma
mandables, tels que D'Herbelot' Simon OcMey
voyez mon tome S'il est vrai que les De,
Deguignes~.Mouradjad'Ohsson".
croyances absurdes qu'il punissait par le feu aient Simon Ockley avait opté pour i'an 4g. (The
été encouragées,
été comme ses
encouragées, comme ses adversaires le lui
adversaires le lui N! of
Hist.
Hist. Sarac. p.
the Sarac.
of the 35o, t.L a6
p. 35o, a6 et
et 37:
37: tï
t. t)
reprochent; par
reprochent; des paroles telles
par desparoles les sui-
que les
telles que sui- de la
de la trad.
trad. franç. p. <t3.)
franç., p. <t3.)
Dah<f<!tt-t-M<ta!Mt(t'ëcole des sectes), chapitre textueitemeni cité par M. Garcin de tassy (J. t. X)!
p. Ma, note i, 3* sér. t84a). -r– Sur cet ouvrage, voyez Zenker, 1.1, p. 107, n°' 890 et suiv. t. U,;p. 60,
"776.
BtMtetM~iMoWet!(<)!e,p.8~,to!.B;in-M.Maestr!cht,i7~6.
N«(0)~ o/' the Saracens, p. 3a~ et 3a8; &' édit. m-8°, London, 18~8 (t. H de la trad. franc,, p. 85
et 8Q;in-ia, Paris, i~S).
''Ht<(M)-e~~r<t!e<<MBt<M,t.I,p.3a3;m-&Paris,i756,
T'aMeatt~tt~-aide l'empire ottoman, t. I, p. aaa; in-8", Paris, 1788.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 35
Acha~th(t&ta~))t.~<~jt.a.), lui présentant, par ordre de Mo'aouïah, le poison
qui allait tarir en lui les sourcesde la vie; H'oçaîn tombant à A~eM (~~)~
en 61 sur les corps de ses frères et de ses fils, après avoir combattu, avecune
poignée de fidèles, contre toute une armée; son cadavre foulé aux pieds des
chevaux, et sa tête outragée à Koufahavant d'être envoyéeau khalife lezîd, qui
avait succédé à Mo'âouïah ie i~ redjeb 60 (samedi 7avril680~) tous ces
désastres de la familledu Prophète durent engendrer, chez les fervents admi-
rateurs de 'Ali, un mélange de profonde douleur et d'exaspérationqui, avant
de faire explosionpar des révoltes ouvertes~,couvalongtemps dansl'ombrede
vauvo
p~vvu~aavaa~m,au~so
uuaaomauuaa:ua.
Ï'A< BM(M~ <i/~ &)'aeeM, p. &oo, I. 3t (t. Hdata trad. franç., p. aaa et 938); du reste, Hn'hésite pas à
ptaceriâ mortde H'c~ain au 10 moh'arram 6t (ttM. p. ~17, tt t. II de la trad.f'an~ p. 967).).
ïaMeiHtg~r<!<<!e!'em~)M'ee«omttn,t.I,p.ti6.
° HMtmre<~ ~em~tre ettomaH, t. !V, p. 167 in-8', Paris, i836.
Chardin,.Fc~M~~M~ t.IX.p.tg etsuiv.in-8~ i8ti.–fje agjuin 1765'* (samedi io mo-
h'arram t'i~~tdë t'Mg,) ,Niebuhr assista, à XMfst! ((~'L~.) aux Cérémonies qui se pratiquent ~e dixième
jour de la fête de H'o{atn..Cette fête fut instituée en 359 (968 de J. C.) parte eëtebre émir-et-omara Mo'ezz-ed-
Daùtah, qui,Tannée prëced.ente,atait fait sur les portea des temples de Baghddd une formute dé malé-
diction contre les OMAtADES.(Abu)f9da!/)t)Ma!.BttM!e')). t.p. ~78, ). & etsniv. et p. 48o,t. 6 et suiy.)
Le Daïlam est le massif en partie montagneux qui enveloppe ia rive méridionale de la mer Gaapienne
(.~jH y~), iaquetie, par conséquent, borne)e DafhtH au nord. Sa limite sud est formée par une partie de r~aMf-
Mt~aKet de la province de Bat(~yt'*); à t'est il est borné par le reste de cette dernière province et par le
ï"aht)-Mif<K,l'ouest par une partie de MaKfM~an et tes paysd'&Mn, ~[~)t (Ibn-H'auk'at'p. fn'.i.n i
à 14, et p. ftA; Abou-'i-Fedâ, Géographie, p. Frt, ). i à 10). Edr:si dit: «Les habitants du Mam
afurent infidèles jusqu'à l'époque de H'acan-ibn-ZaM (voy. la note & ci-dessous), mais 4 cette époque (ii5o de
tt'hëg.), la plupart d'entre eux devinrent Musulmans et embrassèrentla secte de 'Aii.B (G~ogta~he, t. H de la
trad. franç., p. 178 et 179.)
Appeié aussi MaKMthniM, ~~uJ~"(H'âd]i-Kbaiu'ah,J');'tM)tJVMma,t. !,p. 448). Ce fut H'açan-
ibn-Zaïd (voy. la note 8* ci-dessous) qui fut le chef de cette révolte, que ïâk'out place en a&g. Motas'im avait,
en 218, succédé à Màmonn, et, dans la sixième année (en as3) du khalifat de ce troisième descendant de Hareun-
er-Rachid, Moucâ-ibn-H'afs', petit-fils de 'Amr-ibn-et-'Aia, qui était gouverneur du !"a6arM<att, se révoita; i) fot
vaincu, et exécuté à ~Mra-matt-nif. Le '<t&at'Mt<!nentra alors dans les attributions de 'Abd-Atiah-ibn-T'âhir, qui
donna le gouvernement de cette province à son fils, sous ia tuteue de son frère SoIa!m4n-ibn-'Abd-A!tah-ibn-T'ahir.
Ce fut alors qu'en ata, l'Alide H'acan-ibn-Zaid se révolta, chassa Sotaïman et prit !e gouvernement du 'ata-
<'Mt<i)t' qu'il garda jusqu'au 7 s'afar 370, après un règne de dix-neuf ans huit mois et quelques jours. Son frère
Moh'ammed lui succéda' et fat tué dix-sept ans et huit mois après, le vendredi 5 chaouâl 387 (3 octobre goo
de J. C.), sous le règne du khalife Mo'tadhid.
~tma!. mM<~m). t. ]!, p. aïo, i& et suiv.–Voicitagénéatogiede ces deux princes te))e qu'eUe estdonnée
acettepagealoduiivred'Abou-'i-Fedâ'
Aaoc-T~nB.
-i
C'est ainsi qu'écrit Mt/out~o'~m);, t.m.p.Atr'J. 'i–ithnh'M, t. p. Ft~,). tSa~), dans )hn-!(ha))ijfan on lit a
plusieurs reprises ~J! (fasc.1, n')~,p.v.i. 6, n° FA.p.t)",). t,etfaM.m, n°)"<A,p. Ar=, ). 9; –t.Ideh tmd. angl.,
p.iooet58!)).
Lespremières lignes de mnartjde .~jj) mot copiées mot mot dans terULif~t (_)L<~d'h't'a)fhri(p.C')°. ). i
<~
à 5).
H'tdji XimMHtdit q~ete ~M:M<!m'a)t est h partie septentrionale da Mxt'MfAt ( D;fMmJVt.m.t,1.1, p. 4to ).
ia)t'oNt,J~m-ti-BcH~,t.m,p.<<.).8,ap. e'v(p.3Met386dehtrad.<)e6).BarMerdeMeynard). ).
"~M!.mM!tm.t.H,p.a6o,).&<),p.aM,i.t3ti'yt':tp.s<),<toha5o.
Voirausti taG&~r.d'EdrM. t. Il de jatrad.franc., p. t~Sett~Q.–Am.Jaubert a écrit B'tftm-itm-ZaH.auHendeB'ofm.
7* Le tfadoct<'ar des ~H!Mt<e<d"Aboa-'t-Fed& a omis ce lah~M, cependant nomme ~ansie texte arate.
'*J'ndtt(notetci-de!<!m)eequ'i)importaitdesatoirsMte!acan.
Ah)u-'t-H'cta:n-!ah'iia tnt défait a Xm!~ (m !i5e) par Moh'ammed-ibn-'AM-AHtn-icn-T'ahir, qui envoya sa tête au thaiife
Mosta'îo.(~ntM!Lmu<tMf.t.H,p.aio,ï.t9.)
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 37
'Aïchah, aux OMAÎADES, à tous ceux qui étaient coupables d'une manifestation
quelconque contraire au fils d'Abou-T'âlib et à sa famille. On donne le nomde
Â'a~Mt'CMs~ (~L~J)) ou j~~M~es à une secte de Chns qui admettait que ce
Moh'ammed-ibn-H'anafiahvivait dans les monts A~OMa~ (~~) et devait re-
paraître pour remplir la terre de justice, commeelle était présentement rem-
plie d'iniquité. On s'explique très bien comment l'autorité des OnAÎADEs ne
s'étendit qu'avec peine dans les parties orientales de l'empire musulman ftLà,
(fdit Silvestre de Sacy, l'oppression seule et la tyrannie étouffèrent les regrets
Ket les vœux de tous les cœurs, qui conservaient un vif attachement pour la
El-Bekrl, p. o), 11 (J. t. XIII, p. 479, ibn, etc.ibn-H'anifah, et que des auteurs
5'sér.). croient être une captive faite dans l'expédition
Ibn-K'otaïbah (p. ))), ta) le fait courir commandée par Khâiid, dans le 7~m< cette
en 8i, à i'age de soixante-cinq ans; Ma'coud! tribu, dis~f, originaire du B't~'a~ occupait la
(t. V, p. 967, L 9, et p. a69,1.1), Et-MaMn partie du 7eBtaMt<t& longtemps abandonnée après
(p. 65, 1, 6 et seq ), lah'îa-ibn-Bakh- cité par l'extinction des D~MtCt'tM.(Caussin, Essai, etc.
Naouaou!(p.))ic,}. i&),Ibn-Khauikân'(n°ev-, 1.1, p. too a toa.)
fasc. vt, p. <)), 6 t. Il de la trad. angL, On les nommait ainsi du mot
.a3[) ffqui se
Abou-'I-Fedâ (Annal. muslem. t. I,
p.577), sépare", et i'exp)ication en est donnée dans les
p. &a4,i. 5 à y.etnote t99),con6rmen~a date Pro~om~M ( ?)(!'< e< Ët'<)'. t. XVI,p. ev, L u.<
donnée par [bn-K'otaïbah pour celle de sa mort. etsuiv.-t. XIX, p. &o3), où ce motest transcrit
Sur Moh'ammed-ibn-H'anafïah, voyez Chihab- Silvestre de Sacy avait dit Rafédhis.
7!<Mt<M.
ed-D!n, ~D~OMmaM (Notic. et Extr. t. II, (Ei!yoM ~e 7<t fe~'oH DrMM~,t. I, p. xLvm
p. i&6 et t~y), et Ibn-Khaldonn, ProMg'ota~MM etp.cLxxvn,a!anote.)
(t~. t.XVI, p, -1-ovm 6ne; XIX, p. /to3) Ibn-KhaBikan, n° )\ &sc. Vf, p. <)), 8
dans le chapth'eintitule: Des eptMMM des CMftM et 9'' (t. II de la trad. angt., p. 677). Pro~
f!!<~M/e<&J''tNt<!N!at(!)6t~.t. XVI,p. f~<} à )"~)e; g-omeM~, aux pages indiquées ci-dessus.
–t.XiX.p.&goa~m). E!-MaMn(p.M,7)ditatort~LJC'~(~a-
La tribu des BeHCX-tf'att~, qui était celle M<M).
).
de sa m&re,Khaulah,SUedebja'far-ibn-K'aïs-
desam&retKhau!ah, Sue de Dja'far-ibn-K'aïs- Pre~.
Pre~. (p.
(p. 16 et i?;–p.
i6et p. &oA).
&oA).
dit qae ce Moh'ammed, né deux ans avant la mort du kMife 'Omar, par conséquent, vers la fin
de atdel'Mgire, mourut a Me~tMte t"moh'arram8t, ce qui lui donne environ cinquante-neuf ans
d'âge. Ibn-
K'otatbah (à ta page indiquée note a ci-dessus) dit soixante-cinq ans. Les incertitudes sur la date de sa mort
senttetiesque Naouaoni(p. t)p,L ta à io)eite,d'après dinérents auteurs, des dates qui varient de t'an ~a A
t'an~M~ J
Voyëzt.t. 1, p. '<r')in.pena!t.dutextedonnéparM. deSianeen t8<ta.
38 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Kmaison de 'Ali n Ajoutonsque les idées empruntées par les Chusà l'ancienne
théologie des peuples de l'Asie orientale durent jouer un grand rôle dans l'es-
pèce de passion avec laquelle ces peuples servirent toujours la cause d'une
dynastie déshéritée, qui offraità leur raison le type de la légitimité et du bon
droit, à leur cœur la touchante et poétique Hguredp la douleur soufferte'pour
le triomphe de la justice.
1I! résulte des détails dans
Sunnites
lesquelsje viens d'entrer que, sur le lit de mort
etCMs.
du Prophète, les Musulmansse partagèrent en deux camps dans l'un seran-
du
gèrent ceux qui acceptaient les faits accomplis,dans l'autre ceux qui considé-
gèr<
raient 'Ali comme ayant des droits qui avaient été méconnus, quoiqu'ils
le plaçassent, parmi les prétendants, dans une position exceptionnelle.De là
les Sunnites et les Chiïs, noms dont je me sers sans savoir quels furent, à
l'origine, les noms que se donnèrent ou reçurent ceux des Musulmans qui se
considéraient comme orthodoxes, comme étant dans la vraie voie tracée par
Moh'ammed, et ceux qui protestaient contre des actes qu'ils tenaient pour
illégitimes. J'ai suffisammentindiqué comment une fractionde ces protestants,
tout en conservant la base fondamentalede leur croyance, savoir, que le sou-
verain pontificatappartenait de droit à 'Aliet à ses descendants, manifestèrent,
pendant son khalifat, sous ses drapeaux mêmes, des sentiments d'hostilité qui
témoignent d'une dissidencedont la cause est obscure, mais dont l'existence
est certaine; et si, dès lors, un élément de discorde divisait les partisans de
'Ali au point de constituer une secte qui avait son nom (les Khaoudridj),on
peut se représenter aisément ce que la mort de 'Ali dut engendrer de fractions,
dont je ne saurais ici ni rechercher le nombre ni préciser les nuances. Pen-
dant toute la durée de la dynastie Omaïade (jusqu'en i3a), les Alides ne
purent songer à prétendre au khalifat; leurs revers étaient trop récents, leurs
blessures trop profondes; mais, en même temps qu'ils étaient obligés de se
soumettre aux khalifes régnants, ils voyaientailleurs le pouvoir légitime; pour
eux, ce pouvoir résidait dans les descendants de 'Ali, ils les honoraient sous
le nom d'T~t~s~ etla secte qui se rattachait à la branche de H'oçaïn
1C1HJ a s'appelait
a
Imâmiens. Tm~tMMMS~.
~MMMMëMs'.
J~M~M uL'inactiondanslaauelle
nacuon dans laquelle leur
leur faiblesseles
nr faiblesse tenait nrénara
les tenait prépara le succès
le succès
Exposéde la religion des DfHz.M~1.1, p.xxtx prendre naissance après ie io moh'arram 61,
et xxx. jour de la mort de H'oçaïn. Voir tfi~hwe des
Les ~atjeaMt' comme je rai dit à la page Berbers, t. H, p. 5oo, de la traduction. Les
précédente, avaient aussi leur imam, qui était 7M/H&M partageaient aussi la croyance au retour
Moh'ammed-ibn-H'anafïah; cette secte dut d'Ibn-H'anafïah.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 39
1 1
d'une autre branche de la famille du Prophète. Profitant des coups portés aux
OMAïADES, que l'on ébranlait en les stigmatisantdu nom d'usurpateurs, profitant
ausside l'impuissance à laquelle étaient réduits les Aiides, absorbéset divisés
par leurs vaines querelles sur la vraie souche de la légitimité, les descendants
d'El-'Abbas, oncle de Moh'ammed, concentrèrent tous leurs effortssur la pen-
sée de s'emparer du khalifat. Leur conspiration, lentement ourdie, finit par
éclater, et triompha. Les partisans de 'Ali ne purent être que spectateursde ce
grand événement, et un changement de dynastie fut incapable de modifier la
position d'infériorité à laquelle ils étaient arrivés. Sous les 'ÂBBÂssiDES
comme
sous les OmïAOEs,leur existence se manifestait par de sourdes protestations et
par des vœuxstériles. Pleins de foi dans la justice de leur cause, les T~M~M~s
ne se lassaient pas de placer leurs espérances dans les petits-fils de H'oçaïn,
lorsqu'en i&8 le sixième imam, Dja'far-es'-S'adik', mourut' dans des circons-
tances particulières qui engendrèrent un nouvel élément de trouble dans ce
gouvernement occulte. Es'-S'âdik' avait désigné son fils aîné, Isma'ïl, pour lui
succéder, mais ce filsétait mort avant lui, et son secondfils, Mouca-'I-Katzim,
fut, à la mort de son père (en 1~8), appelé à l'imamat~. Aussitôt de graves
dissentiments surgirent, parce qu'Isma'ïl avait laissé des Ëls, et que c'était à
l'und'eux, suivant un grand nombre de Chiïs, que la qualité d'imam revenait
de droit. Deuxsectes bien tranchées se formèrent donc au milieu du second
siècle de l'hégire l'une qui conserva le nom d'~mteMS, l'autre qui prit le
nom d~sMM'~M-ms. Les partisans de la première reçurent aussi le nom de Duo-
~ctrnaMM,parce qu'ils continuaient la série des imams à partir de Mouca-'I-
Katzimjusqu'au douzième(Moh'ammed-el-Mahdi),pendant que les ~M~M-Ms
étaient obligésd'avoir recours à leur absurde théorie des imâmscsc~s théo-
n principal de cette secte, que tout se faisait au nom de ce fils d'Isma'ïl, que
n'
rrc'était à son service qu'on s'enrôlait pour être prêt à le suivre quand il repa-
Kraîtrait 2.il
K
P;-o~. (Nol. et Ext. t. XVI, p. f~. 1. 2 Pye~MHMM (~oit'c. e< ~.ftr. t. XVI,p. f~f,
à 0, et p. t~~f, L 9 et sniv. t. XIX,p. ~o5 1. a et 3; t. XIX, p. ~09). H. d. B. t. !I
et ~09). N. d. B. t. H de la trad., p. 5o4. de la trad., p. 505.
DfM~M,t. I, p. MVet LXVL Chrestornathiear~e, t. II, p. ~f et f)c;
OM~st-e~~MM, n°~'<o, fasc. iv, p. ee, p. ga du même tome.
i. i à 3 (t. H de la trad. angl., p. 77). f~Obatd-AUah, dit Silvestre de Sacy, n'était
Dr!MM,t.I,p.OLÏVt,notet,etp.CCCCX!:XYM[. "pas primitivement le nom de ce prince; il me
~MMa~.MM&M!. t. )t, p. 308 et 3to. Abou- "parait indubitable qu'il s'appelait &M. 11était
'1-Feda, ces pages, donne plusieurs gënëahjgies fRIs de H'ocaïn-ibn-Ah'med, .ou propre fils
qui ne s'accordent nullement entre elles, et il ne "d'Ah'med." (Fayose' de religion des Druzes,
dit pas à laquelle il donne la pré~rence. 1.1, p. ccu et ccm.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL
'J-7!)~<T-t'1--D."f-c't~T)~y't- 4
~t&M-~o/t'aNHK~-e~oMm'-ibn-ïsma'ïI-ibn-Dja'far-es'-S'adik'-ibn, etc.,
jusqu'à ~Ali-ibn-Abou-T'âlib. Plusieurs causes ont contribué à obscurcir le
berceau de cette dynastie. La principale réside dans les moyens mis en œuvre
par les 'AaaAssfDES,qui, humiliésde s'être vu enleverla moitié de leurs États~2
par les F~T'tMUES, ne négligèrent rien pour parvenir à effacer jusqu'auxtraces
de la noble origine de cette famille. On sait qu'en &oa (1011 à 1012 de
J. C.), sousle règne du khalife K'adir, il fut dressé solennellement àJ?agMM
un acte par lequel des k'adhis et un certain nombre d'éminents docteurs 3 dé-
clarèrent que la généalogiedont se glorifiaientlesFAT'umiES était un mensonge
et une imposture D'autres causesont dû agir dans le même sens surveillés
et traqués pour ainsi dire avecune persistanceassidue, etlesimams changeaient
cfleurs noms et les noms de leurs dâ'ïs, dit En-Nouaïri, et se transportaient
souvent d'un lieu dans un autre Ibn-Khaldounprétend que ceuxqui con-
testent à 'Obaïd-AIlah-eI-Mahdila descendancedirecte de 'Ali ont profité de
la nécessité, où s'était trouvé cet imam, d'agir comme ses prédécesseurs, en
se tenant cachéafin d'échapper aux recherches de ses puissants ennemis; ils en
ont prôSté, dit-il, pour attaquer sa naissance; les courtisans des "ABBÂssiDES,
en vue de rehausser leurs faibleskhalifes, .vu""
ont accueilli et arépandu
""VV"I~I. vu viruaauu ces
vw calom-
maavaar
Lestroisnoms que j'ai soulignés sont ceux Ridhâ dont!bn-et-Athir(~<!Mt7, t. IX, p. <
des MMaNM cae~M. Abou-'i-Mah'acin ( ~o~'OMM, t. /)) placela mort en 406, et qu'Ibn-Khallikân
t. II, p. ftje, ). i et a) a adopté la même généa- f mourir en djoumMi-'i-aouet ~oo, ou 403
fait
logie, en substituant seulement le nom de Maï- s
suivant d'autres*. a. parait, d'après les explica-
mounaeehudeDja'far-et-Mos'addik'. t
tions données par Ibn-et-AtMr(t. VIII, p. n),
Ibn-Khaidoun, Pro~omm~ ( ~o<c. et E.f<)'. (qu'Er-RidhA, en signant le document de /)o-3,
t. XVI,p. ~), 1 t et a id. t. XIX, p. ut), i
malgré les vers dans lesquels il reconnaissait
Mak'rtz! ( CAfe~.o-a~, t. II, p. i. g et t o, i
l'ascendance des khalifes d'Egypte' céda à la
p. go du mêmetome) rappelle qu'ils leur en- 1
pression que son père exerça sur lui. Sa résistance
levèrent r~Me < la preuve de sa conviction.
est
(~t ~~L). !e (~:),
AbuiMœ ~Mna~.MMi!<em. t. III, p. i~t, t. i8
la
~'(~t), ta~esopo«tm<e(~[), et sniv. Exposé de la re~MM des DrMM~,1.1,
~es<<e)M-f?MM~'M~(~J~&)et~e/e'N:M 1 CCMHet CCUV.
p.
(~'). 5 Traduction de Silvestre de Sacy (Dt-MM~
ParmiParmi
lesquels figure
lesquels le célèbre
figure le célèbre chérif
chérif Er-
Er- < p.
1.1,
1.1, p. ccccu).
ccccu).
serait, en effet, l'objection la plus forte peut- déclare être convaincu que cette anecdote est
être qu'on puisse faire la thèse soutenue par complètement fausse, et, ma!gré l'opinion favo-
Ibn-Khaidouh et par Ma~'rizî, ce récit e<ati raNe de H'Mji-KhaMah, il ne regarde pas ie
SM~eNft~Me. Je veux parier de l'interpellation que DaoMa~e~-JKoK/t'fti'M~
commeétant un guide tou-
Moh'ammed-ibn-T'abat'abâ, membre de }a fa- jours sur.
mille de 'Aii, aurait adressée à Mo'ëzz-Lidin- ~EpO. de la reKg't'OHdes DfM:M) t. I,
Allah, lorsqu'en ramadMn 36a ce prince vint p. OOXLVDt.
d'.4/i'~Meen ~~)!e*, et de !a scène qui suivit J.t.V,p.53o,5'sër.t855.
cette interpeUation. Ibn-KbaMikan, comme it !e "Les 'ÂBBissiDEs,dit Mak'rtz!, ne cessaient
dëciare a emprunté ce récit au livre queDjemai- "de chercher les occasions de les tourmenter et de
ed-Dm a puNié sous lé titre de M<J~&~tJ.jJ)' fies exposer à toute sorte de supplices.') (CAres-
d'
(7M~MM~ éteintes), livre dont H'âdji-KhaM&h'' <oma<&t'e arabe, t. H, p. r)", 1. 4 et 5; p. 92
parle avec ëtdge(Mer ~)'M). Cëp~ tbn- du même tome.)
KhaUtkan mi-même objecte que tbn-T'abât'abâ' Df'~M, t. I, p. HVt!a LXXI.
était mort en 3~8, c'est-à-dire depuis quatorze /')):M~. tMM~em.t. II, p. 3ia, L 3.
ans, quandielV~FAt'imite quitta l'Afrique; M.de Mak'rM dit qu'il était d'Ahouâz. (C/t)'Mt. arate,
Slane (t. Il de la trad. ahgt., p. to, note 7)
o<f)ltC~l..i[ueiHU<tU.au{jt.,p.ttUKi7~ t.!ii,p.H,f.o,eLp.OO.~
H, p. H. L5.etp.88.)
Ceogr. d'Abon-'i-Feda, p. F'A. Hm-H'auk'at donne pour Mmitesaux D)'eM! du côté de t'onent. ie désert
du ~Mr~!), de la Po-M, d'7tpaMK, et la partie orientale du~oMïMt~ vers l'occident, )'/<<&<!)-&M~nj
vers )e
nord, te DaN«m, tee t)))es de y<MoMmet de ~at, mais plus ordinairement, ajoute-t-i), on sépare dtt P~M tps
villes de B«t, K'<HCMft,~A/ttret laâ l5; in-S".
ZatM~aM,quet'orrëumtau PaMttm(E!-jMM<tM,etc.p. r'tt,
Leyde, i8~a).
b
Vitte située entre ~aA~ et Fams~K (tfik'out, ~oc~m-tVc,p. )"1 ). 9. Ibn-KhaUiMn, n° tFt, fasc. M,
p. Pe, ). i/t et i5 (t. II de la trad. ang)., p. 507).
°
Dt'Mzm, t. I, p. cun.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 45
poser en chet de secte, marcha dans la voie que noçain-el-Ahouaz) lui avait nommeK'arnmt/
c~~ù v~Q~~tiQ fta~Q ~m~û fmo H~nram–A~nn~~t tm avmt' H'oçaïn
tracée, et ce qui prouve qu'il y resta pendant assez longtemps, c'est qu'El- pour
Abouâzi, avant de mourir, l'institua son successeur'. Devenu chef des da'ïs, iui succéder.
K'armat' envoya de nombreux émissaires dans le Saoudd;l'un d'eux, nommé Succès
En-NouaM cite par Silvestre de Sacy( Dt'MM~ être à tort ici que Nicholson a emprunte à
t.I,p.CLXXt). 'Arîb cette date, qu'U ne donne que dans l'intro-
'Drt<M~,t.I,p.CLxxx)vetcMxxv.Jene duction a t'extrait qu'H publie de cet auteur, qui
m'étendrai pas davantage ici sur les K'ar- a écrit entre 363 et 366.
Ma~ °. ° H. d. B. t. II de la trad.,
p. 5o().
Le dixième imam, pour ies &m<t*fKM<est Chrest. arabe, t. 11, p. fF, L 9 et io, et
Moh'ammed-el-H'ab?b, fils de Dja~far-et-Mos'ad- p. 98.
dik'et, suivant Ibn-Khaïdoon, père du Mahdi. Malgré les autorités que je viens de citer,
(Pfo~om~tei!, dans les Notic. et Extr. t. XVI, j'avoue que je conserve des doutes sur cette date,
p. f'<f, t. a et 3; –t. XIX, p. ùog.) qui semblerait indiquer que l'imâm était alors
Dt-M~es~ 1.1, p. COLV.
Peut-être Ibn-H'aucheb Ah'med-ibn-'Abd-Auah (voy. la note 6 de la
joua-t-i!!er6!e d'imam pendant }a jeunesse de page précédente).
Ah'med. Abou-'i-Feda ( /lMKs~.MtM&'N!. 1.11, p. 31 a,
~MaccoMMto/'tAe 1.
e~oM!~)Me)!te/'<&eFafeMt!<e ia) dit tout court, et Reiske, dans ses
~(~
dyMat~ M ~tea, Introduction, p. ao; in-8", annotations (p. y~i, nota a6o), explique qu'il
Tûbingen et Bristol, t84o. Je suppose peut- ne s'agit pas ici de la cétèbre ville de.~Mt qui
Sutl'histoire des Jf'm'mot'aet sur les sourcesà compter en ce qui les concerne,on peut tire avec fruit te
M~')M!femr<e<C«n)Mti)tM <!ttB<ttrtHH,par M. de Gœje,brochurede 86 pages, avecun appendicede xxt pages;
m-8'Leyde,)863.
~6 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
sa propagande eut un tel succès qu'il se trouva, au bout d'un certain te temps, à
la tête d'une force imposante'. tdbn-H'aucheb, dit Mak'nzî~, établit sonauto-
rrrité à'y<m'< et envoyades dâ'ïs dans diversescontrées. Ses émissaires, selon
le récit d'Ibn-Khaidoun, se répandirent dans ie lérnen,le /etM4MMA, le ~aAf~
1le Sind, i'Me,
I'~g~p<cet ie Maghrib. On voit s'étendre ce réseau, dans lequel
}ia société secrète dont ie chef était à -So~M~ cherchait à envelopper i'isiâ-
Il envoie mismé.Les missionnaires reçurent sans doute successivementleurs ordres de
[1
deuxd:is
dans le Maghrih.
départ, et je ne saurais assigner ici de date précise, mais on doit s'écarter bien
était un port important à f extrémitéméridionale CArM;.arabe, t. II, p f)~, 1.1o et 11 (p. o3
du ~mm", mais d'une petite ville, ou m~me d'un du même tome).
fort, situé aussi dans r~t's~'e NeMMMM;et, en S'aK~ était la principale villed du J~emeM.
effet, le même Abou-'I-Feda dit ailleurs qu'en tH n'y en a pas dans le /~m~ dit Edrist', de
dehors de ~eM-A&isK, il existe sur le mont rrplus célèbre, de plus considérable, ni de plus
.S'aKf (~) une autre ville du même nom, Kpeupiëe; elle est placée au centre du premier.
appelée 'K-L~a/t, ffd'où sont sortis les pre- f climat. c'était la résidence des rois de tout
"miers apôtres des princes fat'imites qui, plus ")e /e'me):et la capitale de i'~r<:&te. –Iak'out,
ftard, régnèrent sur rÉ~ypte." Il place cette Mo~'cm-e~-BoM~t, t. HI, p. f~ i. sa.
autre ville de '~M, d'après Ibn-H'auk'ai', a11. Mochtarik, p. fA~, 4. MonM'tW, t. H,
trois marches de -S'att~ (voyez les notes 3 et d p. t'<A,.Li3. –Ibn-Bat'ofti ah parle de -S'Mt'a
ci-dessous). ( Ltj~.) comme de l'ancienne capitale du ./e)KM!f;
En-Nouaïri (DrMMs, t. I, p. ccccxux et de son temps, c'était Ta'izz (J~) qui était la
ccccL). Bibars-Mans'ouri (ibid. 1.1, p. ccLVt). résidence du roi du .femeM". S'<:M~ qu'tbn-
rrIbn-H'auclieb se rendit maître de presque Khaldoun p)a<Mau nord de ~m' est restée,
frtoutte7emeM.,dit Ibn-Khaldoun,et, après avoir de nos jours, une ville très importante', comme
fpris le surnom d'El-Mans'our, il construisit une on en peut juger par la description qu'en fait
forteresse sur }a montagne de Z<M et enleva Niebuhr, et pour tout ce qu'i! en dit'k.
fS'fm~ aux BeM-/a/ot-.)) (H. B. t. II de la Géographie d'Abou-'f-Fedâ, p. /\c, note a,
trad., p. 5o6 et 5og.) et p. <)<),
i. 90 (p. i3 et i3y de la trad.).
Voyez les pl. XX,XXV et les p. s ot, a 21 eta5a de la Descj-. del'Ara,bie, par Niebuhr. Ibn-Bat'out'ah,
Voyages, t.H, p. 177,). it et 3.– D'Herhetot,BtHtot&. cn~f.p. 10, cot.aumotAB[N;etp. Sa, col. a, au
motADEtf.–EdrM, t.! de la trad., p.6i.–Mk'out, Mo'~am, t. !)f,p. tf), ). ]6. –Mo<;At<tn~,p. )".)=,
i. l&. Mit)"<s'«!,t. II, p. fie), t. 3.
Geop-~Ate, p. ). tg (t. n de ta trad.,p. 126 et 137). Iak'out, Mo'djam, t. l[t, p. ~f, ). g a )a.
–;MM/ttan&,p.)*p,).t8Azo.)'M't'<<,t.H,p.fp),).7à8. 8
Les savants éditeurs du te~te d'Abou-'t-Fedâ renvoient à une note 13 (qui se trouve
p. ).) ) et remplacent
cette prétendue indication d'Ibn-H'auk'ai
par un passage de t'Azhi.
Metropoiis,cofNmeditH'adji-Khaiifah(D;tMtt~ttm~,t.n,p.iat).
Géographie, t. de la trad. d'Am. Jaubert, p. 5o.
Voyages, t. H, p. 176, 3. Ibn-Bat'out'ah voyageait de 725 à ~So (i3a4 à
t34Q de J. C.).
~M.t.n.p.i~a,).
Pro~om&tM (in ~Votte.et Extr. t. XV[, p. ).), t. 3, et t. XtX, p. t9i).
Niebuhr, De<e)-tp<MH Mfatte, p. 2oi et aoa; in-4' Amsterdam, t~ Voir pt. XXV.
H. Voyage en A-«h'e, 1.1, p. 3s!a et suiv.; in-&°, Amsterdam,
1776.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 47
De M<KM;aH<A à Miskïdnalt( JuL\.pt~) i journée part, ils étaient beaucoup au nord de ia ré-
De MtitMtMttà B~aM (iuLcLj). t gion de Fês, et, d'autre part, le pays propre
de cette tribu, de la grande fraction que nous
Le même itinéraire se retrouve dans Ei-Bekr! allons voir à l'ouvre, et dont il ne parait pas
sans indication de distances' il se retrouve aussi douteux que Silvestre de Sacy entendait parier
dans Edrisi, qui, à ia vérité, compte deux jour- dans te passage que je viens de citer, était l'im-
nées de marche de AfanK<My'fMMM& à Afa<M~!M/t, mense espace que j'ai défini d'après Ibn-Kha)-
mais en ajoutant fou plutôt une très forte"; n doun. Je ne puis m'empêcher de rappeler, en
du reste, il emprunte à Ibn-H'auk'ai, comme tem.Ina~t cette note, qu'un ancien géographe
Iak'out t'a fait après iui, i'auh'mation que Mar- (:" siècle de J. C.), Is't'akhrî, avait très bien
ma~'aM!M& appartenait aux Hooudrah ° et non aux dit « Quant aux &M!M<t&, ils occupent ia région
Kitâmah. fde& (A~ S'our-el-Alc'âlim,p, ~J.
C'est En-'NouaM (DfM~Mj t. I, p. ccccL) in-8", Lugd. Batav. 1870); et que lâk'out (au
qui place à tort JMarma~aMMAdans le pays des x)n' siècie) avait répété (Mo~M, t. 111. 1. 17
~t'tama~ du reste, ce nom de pays des ~t'tamttA et )8) t&est une ville <&tMles MOKh~-KM
laissait du vague dans l'esprit de bien des au- des ~faMaA." Or remplacement de cette ville
teurs. f7~ paraît', dit Silvestre de Sacy, que était connu de longue date.
"cette tribu habitait dans le voisinage du lieu En-Nouaïri, Dr!MM,t. I.p.ccLvietccccL.
trou fut construite ia ville de F~) (Chrest. M. de Slane observe que dans te manuscrit
arabe, t. 11, p. lot, note ai.) Il y avait certai- d'En-Nouaïr! on lit )l? (Souk'-H'imâr),
nement des A't'~tHaAdans ie Mag'/in'&-e<&a, mais qu'il faut probablement changer la position
et j'en ai donné la preuve plus haut; mais, d'une de deux points diacritiques et !ire ~L< tj.
"B-MMN.tm(~Hfem<)Mt,p.)r=<,i.i9et~o(/t,Xn),p.395et396,6'<&.i859). ).
Ei-BoMa déjànommécetterMtre(iMd. p. )<<),).9l!–J. t. XHI,p.60, 6'ter.) en donnantl'itinérairedeA'mrMttth)au
f'<!t<t<tM-T'm!tM.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 49
urie~oM~D/MM~r,
dâ~s'étaMitsurie~oM~D~ïtM~r, en un point voisin de ~<tA. etAprès être de-
Kmeures~<tMeoMp d'annéesdans ces régions, dit En-Nouaïrt, ils moururent àil Mort
des deux dâ'is
<tpeude distance l'un de l'autre',w et lorsque Ibn-H'aucheb reçut la nouveHee
du Maghrib.
de ta mort de ses deux missionnaires maghribins, il avait près de iui, depuisS
quelque temps, le personnage qui va désormais jouer le principal rôle dansS
ce grand drame, et que je dois maintenant faire connaître.
H se nommait Abou-'Abd-Ailah-H'oçaïn-Ibn-Ah'med-ibn-Moh'ammed-Ibn-Abou-'Abd-
Zakarïa~. A proprement parier, son origine est inconnue les uns, suivant AHah-cch-Cbit
est envoyé
à leur place.
(Souf-Djimdr). J'adopte compiètement cette cor- DrMMS,t. p. ccccL. Je ne puis guère
re
rection, en ajoutant que ie~oM/'D~WMrn'est pas estimer à moins d'une quinzaine d'années, à peu ;u
un nom de lieu, comme le dit En-NouaM, mais i<* près de 372 à 987, la durée de l'action queues BS
uomd'une rivière, t'MKt~t-WMxM (JL<J! ~~t. deux da'is, chacun dans sa localité, exercèrent
)arivière des saMes';), qui entoure CoM~aH<Me et mystérieusement sur l'esprit des Berbers. Voir
traverse une partie du pays des A~aM/t jusqu'à l'introduction de Nicholson, p. 90 et a t.
~<7aA,où il se détourne à angle droit pour couler Je donne ce nom comme l'a donné Silvestre
au nord jusqu'à la mer. C'est i'~tp~a des de Sacy (DttM-M.,t. I, p. ccLvn), mais je dois
anciens, !e S~tMare de Jean Lëon !eSM/eg'e)Maf dire qu'il présente de nombreuses variantes, selon
de Marmo)~, te jSM~'t'mMm'de Shaw', le SM/eg'- les auteurs; ainsi, dans Abon-'i-Feda'' on iit
M<M'de l'abbé Poiret' Je SoN~tmmar d'Heben- Abott-'Abd-Auah-ei-H'ocam-ibn-Moh'ammed-
streit Tousces noms donnés au Am~ (impro- ibn-Zaharta, que Reiske transcrit Aboù-'Abd-
prement appeië jf!«MM~ sur nos cartes) sont AUah-!&K-H'ocain-t-~A'me~-ibn-Moh'ammed-
autant de mauvaises transcriptions du nom So% ibn-Zacharïâ, changements sans doute empruntés
D/tm~r, ffrivière des cautoux", qui a été réeite- à Ibn-er-Rak'ik', cité par En-NouaM'; Hjn-Khafii-
ment donné à ce fleuve, et dans ieque)&)t~'est, kan~ l'appelle Abpu-Abd-Auah-ei-H'oçaïn-ibn-
comme M, Carette l'a, je crois, fait remarquer Ah'med-ibn-Moh'ammed-ibn-Zakarïâ, et il a été
le premier', une corruption dumot berber ~< B, suivi par le traducteur d'Abpu-')-Fedà, comme on
<trivière!). ~l, vient de le voir, par Ibn-ei-Khat'ib et par tbn-
tn Ramnsio, t. M.30 c, in-fot; inVeneiiis, t563 (p. 879 de la trad. de Jean Temporal, in-M. Lyon, 1556 ).
De<H~~ Gra¡iada, 1573(1. II delalrad. fraoç., p. '63à).
-–Màrme~dit à tort eStf~ema)' o B<<Ma~M (Bott-Met-~ottt').)) Cesont deux rmeres distinctes, qui se remissent
uhfpeu avant d'entrée spustes toutes hatureHes de Cc)M<es<")e,et, à cette jonction, le BoM-Mm-MM~'perd son
notn.M.r
° ~?~ ptrovinceade la Barbat~iest du t.t, p. ti5;in-4°, la Haye, i~S.
y~a~~Ba~ pendaat ka arinéeay85 et ~~86, LerTna xxm; t..T, l65;in'8", Paris, t~Sg.
~~MW~t~HHsh~ t..XLVI, p. 61.; in-8, Paris,IS30.
EtM~~Mt' ? ~y!Mp~ atie, t. I, p. 39; in-8'' de t'L R. 1839.
OM(t~)r~ e Venlurei5o, t. 7), écrit en caractères arabes (~-t; 4°, Paris, i8&4.
*A<M<!eM/t~ '7'"
~'BrttMt, 777 A ta pageoccoL, En-Nouair! t'appelle Aboti-'Abd-Attah-H'ccain-ibn-Ah'med-ibn-
ZatiarM. L;
'~O~M~ n. 14", fasc. Il, p. IFO,I-17 (1. 1 de la lrad. angl:, p. 465).).,
\E<-N'<)~-e~Mar~eMmaA,mCasin,L p. 19[,,1.9 9el et 3 du texte arabe.
-Note<-e(-Mart!ettm«h,)n t:asm,t.U,p.t9t),t.
Il. ?
50 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tbn-er-Rak'm' disent (mi!
tbn-er-Rak'ik' qu'i! était de ~OM&A.
~OM/aA,d'autres de ~a~
~sm~ s et Abou-'I-Feda
Ahn
exprime ia même incertitude. Ma'çoudi" l'intitule E~-M)~st6-es'-S'oun, parce
qu'il exerça la fonction d'inspecteur des poids et mesures~, etie dit originaire
deR<Ho)-)MM~, ville du district d'El-Ahoudz, dans leA~oM~M~M;îbn-'Adzari
le surnomme jE's'S'<ïM<m~.Il pourrait sembler que ces divergences s'explique-
raient, au moins en partie, par un passage de Mak'rîzi, ainsi conçu :.ftAbou-
~Abd-AHah habitait 'S'ttKa'dans le T~tMK.Après avoir exercé, dans un des dis-
ettricts de ~'<M< la charge de moh'tesib,il alla trouver Ibn-Haucheb dans le
ttMMet: Mais, suivant Ibn-H'ammâd"et tbn-Kha!doun~ c'était à B~aA
qu'Abou-'Abd-AHah avait rempli cette charge. Quoi qu'il en soit, son savoir,
Khaldonn'; enfin dans Mak'rizf* on lit N'aMM- i. t i, et p. )vy,in fine; Mk'out (~fo'aM, t. H,
ech-Chii-ibn-Ah'med-ibn-Moh'ammed-ibn-Za- p.v~A, 7; –MoeA<st't&, p. t~, t. 10, et
karïa, ce qui est encorele même nom que celui p. f<)< !in. ult. Mards'id, 1.1, p. p~, L 3);
donné par Ibn-er-Rak'tk', car on sait que les H'adji-Khaiifah, ~'AaK A~ms, t. I, p. 33t.
noms de et (~Ji sont très fréquemment E<OM< était te district principal du Khou-
confondus par les copistes °. z!)t, la capitale de la province, dit Edris!
Cité par En-NouaM (voyez la note i de la (Géogr. 1 1 de la trad., p. 378).– lâk'out,
page ~). Mo~'aM-e~-BoMtM,1.1, p. p)., I. 90. Abou-
Ibn-Khauikân est de ce nombre (Kitâb 'i-Feda place F<toM~ à quatre-vingts para-
OMs/M~-e~t~m, n° )<)A,fasc. )t, p. ))<!<,}. ig sanges d'aMM (Ceog'r. p. f)v, i. n;–
et ao; t. 1 de la trad. angl. p. ~65;. WustenfeM, /i&M~M<s<a&M&e ~xo'Jant g'eog~'a-
Voy. sur S'<tMH*ia note 3 de la page M ci-dessus. pfMCfp,p. 99 de la trad. lat. in-8°, GotUngen.
~HHN/.H!!M<eM!. t. H, p. 3ta, i. Q et 10. i835).).
MoroM~e~-DMAs~,t. I, p. 3yi, i. 3 et 4. BsM)t~1.1, p. )). I. 5.
L'importante fonction du meA'ieM'& était dé- CAre~. arabe, t. II, p. )")', t. 11 et 19fà
signée par le mot *A~. (A'MtaA), comme nous (p. m 1 du mêmetome).
l'apprend Ibn-Khaldoun dans ses Pfo~om&m J. A. t. V, p. 53t. 6' sér. i855. Dans
(Notic. et &<r. t. XVI,p. )=..),un.u!t. à p. F.v, le passage d'Ibn-H'ammad auquel je renvoie ici
La;– t. X!X, p. 458 à /t6o). Voyez aussi on remarque cette singularité, qu'il fait, d'Abou-
Mak'riz! (Traité des m<))!M<;te~musulmanes, p. 51, 'Abd-AUah et de H'ocam-ibn-Ah'med-ibn-Mo-
note ()y; in-8°, Paris, 1797). Suivant Hm- h'ammed, deux personnages distincts. M. Cher-
H'amm&d, on donnait aussi à Aboù-'Abd-AHah bonneau, qui, avec raison, relève (t6M. p. 5&5,
le surnom d'FM~o'a~t'M tf!eprofesseur)), parce note 3) la confusion faite par Ei-K/an'aouani
que, dit Ibn-Khaldoun', il avait d'abord enseigne (Histoire de <iyMe, liv. IV, p. 99 ), laisse passer
certaines doctrines. celle-ci.
Sur cette ville, voyez Ibn-H'auk'al, p. )v), H. d. B. t. II de la trad., p. 509.
'H.<B.tHde)atrad.,p.5o9.
Ctre<t.a)'<t~, t. !t. p. t"t<, ). t o, et p. 11 ).
° Sih'estre de
Sacy, Dt-MM<, t. p. ccccxt.v,note t. Bibars-Mam'ouri le nomme aussi H'açan (t'M. 1.1,
p. ccLTt),note 3).
J.t.V,p,53a, 5'sér. l855.
H. d. B. t. H de la trad. p. 5oo.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 51
sa fine intelligence,
teiiisence. son esnrit ressources. tout ce fini
esprit fécond en ressources, qui dénotait en
lui un homme supérieur, frappa îbn-H'aucheb, qui n'hésita pas à lui donner la
mission d'aller continuer l'oeuvre ébauchée en M~7in& ffAbou-'Abd-Allah,
etlui dit-il, la terre des Kitamdh a été labourée par H'olouani et Abou-SoMn;
If maintenant ils sont morts; toi seul peux les y remplacer; hâte-toi donc de
2
Kt'y rendre, car elle est prête pour te recevoir1. Je place à la fin de 287~
le départ de cet émissaire, si connu sous le nom d'Abou-'Abd-Allah-ech-Chu,
que l'on peut appeler le précurseur des FÂT'IMITES, mais qui mériterait, à cer-
tains égards, le nom de fondateur de cette dynastie, car c'est à son courage et
à son habileté, commeon va le voir, qu'est dû l'établissement de la puissance
qui, née dans les montagnes des A~m~, couvrit l'Afrique entière, s'étendit
ensuite à l'.Eg~e et à l'Orient même, jusqu'à faire trembler sur leur trône les
khalifes de Baghddd. Nous allons suivre Abou-'Abd-AIlah dans sa mission; il
nous ramène à l'~n&'MAet à son histoire, en nous obligeant, il est vrai, à rap-
peler çà et là quelques faits déjà connus, mai~ ce que le récit y gagnera en
clarté sera, j'espère, l'excuse de ces répétitions.
Après avoir reçu les instructions d'Ibn-H'aucbeb, qui le pourvut de l'argent 1Usereud
à)aMe)fk!
nécessaire à sa mission, Abou-'Abd-AHah-ech-Ghn se rendit à M~e, où son
premier soin fut de s'informer du quartier qu'habitaient les pèlerins venus du
M~'Aft&, particulièrement ceux qui appartenaient à la tribu des A't<<tMM~. Il
netardapas à les découvrir et, sans affectation, s'installa dans leur voisinage;
bientôt des relations s'établirent entre eux. Les idées qu'il leur présentait, ses
dehors de dévotion et d'austérité, la séduction de sa parole, formèrent rapide-
ment un lien entre lui et ceux qu'il avait voulu s'attacher; aussi, venaient-ils
lui faire de fréquentes visites. ÏIsS'enhardirent jusqu'à lui demander, un jour,
dans quel pays il se rendrait en quittant ~.MeM;e.Saréponse était attendue avec
une sorte d'anxiété, et quand il eut dit qu'il allait à Mts'Iajoiedes A~MM~
En-Nouaïri, DrM~M,t. I, p. ccoci. Voir J'ai <Mja eu l' occasionde dire qu'ii était
aussi p. ccLVu.JMa~'riz!, aux pages citées arrivé. en a 8 8. Voy. ci-après p. 56.
ct-dessus. Au dire d*Ib"*KhaMo~ ce fut B<tM~t.I,p.)!).iaeti3'AbuMed<B
MQh'ammedet-Habtb (le h'OMième~ ~m caché, Annal. muslem.t. H, p. 3< a, }. 18. Mak'rizt
suivant lui) qmenypyaAboH-'Abd-Anah dans ( CAr~t.arabe, t. U,p. )"< L i et suiv. p. 111i
jte!ëmen,ayec ordre de se mettre a la disposi- du même tome), DntM~ t. I, p. ccf.vn.
tion d'Ibn-H'aucheb. (N. B. t. II de ia trad., ffje suisde !a&' iuifait dire Ibn-~Adzâri,
p.apgetaio.
p~5Q~et;,6i<t.) 1, f je servais le
fjeservais sult'an
te sultan.voulant voûtant mamtenam
maintenant
Ibn~'Àd:~ dit ici qu'Aboa-'Abd-AUah tM dix hommesdè la tribu des JHtaHMhgroupés autour d'un cheïkh.
b Ceci sembie infirmer ce que j'ai dit, d'après Ma'coudi, mais le dâ'ï pouvait avoir une raison pour ne pas dire
sa véritable o~gine, et on ne peut rien eonchre des réponses qu'il faisait aut questions des Mmah.
«man.
7.
52 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ne put se contenir (fj\ous y allons aussi, s'écrièrent-ils, c'est notre chemin,
« soisen notre compagnie1.Le temps de cette longue route ne fut pas négligé
par le Chn pour subjugnar de plus en plus l'esprit de ses compagnons de
voyage, leur jetant une pensée l'une après l'autre jusqu'à ce queleurMpMt'e~M
son amitié,selon l'expression d'Ibn-'Adzâri~.En même temps qu'il leur adres-
sait une foulede questions et qu'il en obtenait des réponses utiles à ses pro-
jets~, il captait si bien ieur affection, que chacun d'eux était devenu pour lui
un serviteur empressé.Lorsqu'ils furent arrivés à Ms'r, il se mit en devoir de
leur faire ses adieux. LesA~MM~, qui s'étaient commehabitués à vivre sous
le charme de la parole si entraînante d'Abou-'Abd-AHah,n'avaient pour ainsi
dire pas songé que cette séparation fût désormais possible, et, dans leur
trouble, ils se permirent de le questionner sur les raisons qui l'obligeaient à
se fixer à Ms')'. <t Aucune,répondit le rusé da'ï, je me propose seulement d'y
n donner des leçons \n Alors les ~t~MMAemployèrent tous leurs moyens de
persuasionà lui faire comprendre que ieur pays lui offrirait bien plus de res-
sources sous ce rapport, qu'il y serait mieux apprécié, qu'il y trouverait une
docilitédont l'affection qu'il leur avait Inspirée était le sûr garant. Abou-'Abd-
Allahnnit par se rendre à leurs instances et à leurs raisons; ils cheminèrent
donc dde compagnie vers le Maghrib.
donc
Son arrivée Comme ils approchaient du terme de leur voyage un certain nombre de
Con
chez
compatriotesamis vinrent à leur rencontre; les pèlerinss'empressèrent de dire
lesKilâmah. compal
tesKifamah.
quel e<
quel était l'étranger qu'ils avaient le bonheur d'amener avec eux; leur langage
passionné, qui n'était que l'expressionvraie du cœur de ces hommessimples,
1- VI__A-
ses intentions avant 1.JL_t..J-
le départ de ,1- r,r_-r.z_ i.
la Me~e. Ces
ndemandé
ft demandé oû Crouveraisàa ëxercer
je trouverais
où je exercer convenable-
convenaMe-
v
ivariantes n'ont aucune importance.
«ment cette profession; on m'a indiqué JMM'r.~ Ibn-'Adzari prétend qu'Abou-'Abd-AHah
(BttMM, 1.1, p. ))A,1. 19 h a3). i sépara, a .atf<!OMKM,de ses compagnons de
se
'B<ti~K~t.I,p~)tAet)H. voyage; qu'il les laissa continuer leur route, et ne
/t.I,p. ))4,L3. 3. i rejoignit que plus tard dans leur pays. f Hresta
les
Ce fut dans ce voyage qu'il les questionna "a ~'HtfadMeH*, dit-il, s'informant destribus et de
sur ia nature de leurs relations avec les AemA- fleur esprit, jusqu'hce qu'il fut ayérépour tuique,
NTES. f parmi les tribus de t't'taA/u n'y en avait pas
Suivant Ei-K'aïraou&ni, qui a emprunté son "de plus nombreuse, de plus puissante, de plus
récit à Jbn-ech-Chemmâ, il leur répondit qu'H f matdisposée à i'égard du sult'ân que celle des
ne voyageait que pour s'instruire. ( Ht~t.de « &MBMA."(Ba~ t. p. ))<), i3 à t5.)
liv. IV, p. Qo.) On a vu que, dans le récit 1 devait savoir tout cela par les renseignements
Il
d'!bn-'Adzari (note t ci-dessus), il leur avait dit <
qu'Ibn-H'ancheb avait certainement recueillis.
tbn-Khatdoun (H. d. B.t.Udeta trad..p. 5fo) dit, au contraire, qu'ils évitèrent de passer par Jf'mt'aMAt.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 53
N. d. B. 1.1de htrad., p. i.~t, ett. II p. 6i t. Mel~ce quiestdità cettedernièrepage,je ne croitpasqueMf~ mitle nom
d'tme.~iUe.
"S'~t-i)f~nt,p.S7.
Le<editet)Md!ttexted'Abou-t'-Fedtrenvoientici à une note0 (qui se trouvep. t)°'))t ainsiconçue: «Len" 6~8,MttmaM<cnt
'dtm,teqMe)'onfit ce pMM~ porte ~L~ C'ett Ma*doutede cetteleçonfantiKque viennenttes transcriptionscitéesnotea ci-
dessus,d~prèsHartmann.
Yoyetta note/cMessaseti'N~M<'<)tlà rt~Ott desDfMtt, 1.1, p. cem.
5A ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
K
K-S~MM.
&&MM,branche de la tribu de D~tM~a~
Diimîlah1:" et ailleurs il orécise
précise la Dositi
position
de ce territoire dans les termes suivants Le territoire des jBcM~e&MHt avoi-
et sinecelui des Looudtah du côté du Djebel-Bdbouret embrasse toute la partie
ffde la province de Bougie qui dépend de cette montagne~ Je conclus du
rapprochement de ces deux passages que le Fe<e~&A«tr doit être cherché
au nord-ouest de Z~'t'MuM,dans le triangle qui aurait pour base la route de
cette ville à &!< et pour sommet le D/eM-B~OMf. La nouvelle de l'arrivée
de cet étranger dans les montagnes des A~MMtAet sa réputation de sainteté
ne tardèrent pas à se répandre. En-Nouam", Abou-'I-Feda~, Ibn-Khaidoun~,
Mak'r!z{\ Et-K~aïraouani~, s'accordent à dire que, de toutes parts, les Berbers
vinrent se ranger sous son obéissance. Ibn-'Adzarî représente, au contraire,
les commencements d'Abou-'Abd-AHah comme assez difficiles; il assure
qu'après qu'il eut amené complètement à lui le cheïkh kitâmah dont il avait fait
la connaissance à la Mekke, les parents de celui-ci se montrèrent rebelles à
l'adoption des idées nouvelles qu'on leur enseignait, et qu'une guerre de sept
ans s'ensuivit entre lui et sa famille9. Il semble que d'autres causes s'oppo-
sèrent aussi à cette unanimité de concours dont parlent les auteurs que je
viens de nommer soit qu'une partie des Berbers vît, avant tout, dans le Chiï,
un chef arabe, soit que certaines méfiances traditionnelles 10aient été comme
'F.f/.B.t.ILde!atrad.,p.5it.–Nos 'B.B.t.IIdeiatrad.,p.5)i.
cartesindiquentunevillede DymKhA (CMMM/MM CAr<s!.ar<t&e,t. !I, p. fv, L à 4 (p. 113
desanciens)entreM~Met &< dumémetome).
Les ZaoMafaA s'étendaientjusqu'àla cam- NM<.de f~ Hv. tV, p. 91.
de dans
pagne Bougie, !a plainede 7'aMr< (N. "BaMH,t.I.p.)fr,Li3.–Iifautdire
B. 1.1, p. )F<),I. ao et a i t. de ta trad., qu'Jbh-'Adz&rtdevait être embarrassé pour expli-
p.a36). quer comment Abou-'Abd-Ailah,après être arrive,
7~t' 1.1,p.) t ) ett tf (t. delatrad.,p.ag6). suivant lui, chez les ~ama/t en 980, n'entra pour
DfM~M~ t. I, p. CCLX. ainsi dire en campagne que huit ou neuf ans après.
Abuuëdœ ~H!M<. m~/em.t. H, p. 3ia, lin. De nombreux auteurs arabes, tbn-et-Ketbi',
uit.etseq. T'abari", Es'-S'ouii', prétendent que les A"t'fa)Ma/t
Abon-Be)t~Moh'tinmed-ibn-hh'a-iI)a-'Abd-A)tah-ibn-'AbMMbn-N()h'nn)mttt-ibn-S'oat-Ti)f!n-et-KMb
(b sec~taiK), eonnasons)e
nom.A'&S'mh'.morH BMr'a'tm 3S6 ou 336. (lhn-KhallikAn,n°~<<),hsc. tu. p. et, et p. ~,L 9! –t.Ut de )a trad.
Ms)..j).68et~~)
56 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Pour la date de 288 je m'appuiesur l'autorité d'Ibn-Khaldoun de Mak'nz~
et d' Abou-'l-Mah'âcin
3. Je n'ignorepas que de nombreux auteurs, Ibn-eI-Athîr\
Ibn-'Adzàr~, Bîbars-eI-Mans'ouri~,En-Nouaïrf, Abou-'I-Feda~,Es-Soïout'î",
El-R'aïraouanI' placent cet événement en a8o"; mais ce n'est pas ici une
question de majorité, surtout quand des raisons puissantes viennent à l'appui
de la date donnée par les cinq auteurs dont je m'autorise. En effet, tout in-
dique, dans le récit qui précède, que l'action du Chuavait été rapide, plus
rapide peut-être qu'il ne l'aurait voulu lui-même, car, bien qu'il eut évité de
passer par J~'<M'r<MM~M son arrivée chez les ~t<~m< avait été bruyante, l'en-
thousiasme de ses compagnons de voyage était trop vif pour être mesuré; des
débats avaient eu lieu, et toutes ces circonstancesne pouvaient être ignorées
des gouverneursqu'IbrAhim-ibn-Ah'medavait à &:t' à A~/s/t", etc., et cepen-
dant on ne voit ce prince prendre aucune des mesures qu'il n'aurait pas man-
qué de prendre si Abou-'Abd-Allahs'était montré en armes à la tête de tribus
nombreuses. Abou-'I-Feda, parlant de l'apparition du Chîï dans le Maghrib
dit KCelui qui dominait alors en 7~ta~ était Ibrahim-ibn-Ali med-el-
ttAgMabi; il méprisa les manœuvres de cet Oriental, qui lui parurent ne mé-
ftriter aucune attention et être sans portée'~ preuve évidente, suivant moi,
n. «. u. t. il, p. ai i, note i, ne la ~au. ne pour la vallée des g'eM<de bien, le )" reM-'i-
M.deS!ane. aoueta8o.
CArM!. arabe, t. 11, p. c"<, L o (p. na du Nicholson a aussi adopté cette date. (An
même tome) "Ensuite, dit Mak'rtz!, ils gagnè- HMOMMt of the establishmento/'</feFatemite <~Ha~
urent tous ensemble le pays des J~'fam<t/t,où ils t'M~i/rtca, p. ai in-8", Tübingen, 18~0.)
"arrivèrent au milieu de reM t a88.!)Le t5 cor- Ibn-Khaldoun, F. B. t. H, p. 51 o, de la
respond au lundi g février goi de J. C. trad. On a vu plus haut qu'au contraire Ibn-
Em-~Ve<<)MHt,t.I!,p.L n; 'Adzarî le fait séjourner à A''<t&'<MM<Mt; {aversion
'mt7,t.Vm,p.Lt3. d'Ibn-Khaldoun. est plus vraisemblable, quand
BmaM,t. I, p. ))\L ao. on songe à la surveillance dont les dâ~ïs étaient
Cité par Silvestre de Sacy (Druzes, t. I, l'objet de ia part des khalifes.
p. ccLvni, note'a). Il dit fau milieu de reM pre- 7ttW. t. Il, p. 511 et 5t3.– J'admets que
mier 980." c'est par erreur qu'on lit (p. 5i i)JH-MM~ au
Cité par M. de Slane (voyez la note ci-des- lieu de Mtlah; je l'admets, non seulement parce
sus). qu'il est fort douteux que les ÂGHLABtTES eussent
~MMa~. ?Mt<~Ht.t. 11, p. 3ïa, lin. ult. –H un gouverneur à Ma~aA, mais surtout, parce
dit exactement comme Bib ars-el-Mans'ouri (voy. qu'Jbn-Khatdoun, après avoir parlé (p. 5u) de
la note 6 ci-dessus). Moucâ-ibn-Atach, gouverneur d'JMe~~ t'in-
ï'fMH-0~, p. fv<), Un. ult. et titule (p. 5t3) gouverneur de Mtla. M. de Gœje
p. t~A.; in-8°, Calcutta, 1857. a déjà relevé cette erreur (in S'~i:<-e/-M<At't'~
~t. de <)'. Hv.IV, p. 91.–Suivant iui, p. 86, note i).).
le CMt quitta ses compagnons de voyage et partit (fMontiones hujus Orientans contemnebat,
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 57
Et-K'ajraon&nit'app~Je/A
,t'Y"
u J'aidéjàdit quecetteconfusion
tort,Abon-'Obeid~
"V" .ü"'vu- avaitétërelevée
VIJ'1;O"RJlUli.
a
par
40~a ,UI"ttUC
"IUUIU "'UU1U~IUII 4YUIi 1I:n,u;n;
il4l'
M.CKëtbonneaH.
Mrbo~nean.
nerbonneâq.·.
n. 8
58 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1- ,n, l1~ a>n,a.m_ ri_a_.
promptement le masque. On ne saurait d'ailleurs admettre, après l'éclat
qu'avait eu son arrivée, qu'il ait eu la possibilité de pratiquer, p~M&Mt< huit
années,de sourdes menées, commel'avaient fait les dâ~s, ses prédécesseurs, et
surtout qu'il ait laissé, pendant un si long temps, refroidir l'enthousiasme
qu'il avait excité chez ses prosélytes; on est donc obligé de conclure, de ces
rapprochements et de ces faits, que ce fut en a88 et non en 280 qu'Abou-
'Abd-Allaharriva dans le M~An'&.L'année qui s'écoula entre le milieu de
reM-'I-aouel 288, date de cette arrivée, et le mois de reM-'I-akhir a 80, date
delà déposition d'Ibrahîm, dut lui suffire largement pour faire reconnaître sa
mission~,et pour terminer la lutte qui s'était engagée avec quelques tribus
récalcitrantes.
J'ai avancé que la premièrevilledont le Chiï se rendit maître fut 7~'roM~,
et pourtant Abou-'l-Feda dit positivement que ce fut 7~ar~; Mak'rîz! le
dit aussi, il dit même qu'il entoura cette ville d'un fossé mais, en repro-
duisant et traduisant ce passage, Silvestre de Sacy observe que (de nom de
tt'b est altéré dans cincrmanuscrits de Mak'r!zîqu'il avait sous les yeux~,r
puis il ajoute qu'au moyen du texte d'Abou-'I-Fedâil a rétaMi la M'atc~pw,
et; pour compléter sa preuve, il rappelle, a'après le même auteur, que les
BEM-RostEM, possesseurs de T~AaM, ont vu finir leur dynastie au bout décent
soixante ans' Si ce chiffreétait exact, II faudrait en tire~une conclusioncon-
traire, puisque nous avons vu cette dynastie commencer en t~&, et qu'une
durée de cent soixante ans la ferait finir, en So&; mais je montrerai plus loin
qu'elle fut renversée en ag6, après cent cinquante-deuxans d'existence, ce qui
&Dou- Aoa-Auana~se n.n~
A~~n'A~iA~n~ <1~
garda men, a aoora, de
J~ T,.tL, –<L'fJ J D t T
M&g'eo~'<A<~Me(~.< B. t. I,p. Mm), M. de
~t J~
taire eonna!tre !e tien qui rattachait sa mission à Siiane énumère plusieurs localités du nom de
celle des deux da'ïs. qui l'avaient précédé; mais ï~fOMtj et (M. t. II,p.5t9, note a) il place
quand il fut manifeste que son arrivée avait été à deux ou trois lieues au sud-ouest de .?&!& le
ébruitée, et qu'Ibrâhjm avait i'œit sur lui, il dit ?"roMt dont il s'agit ici. Ibn-et-AtMr (ZM-
a ses adhérents, connne nous l'apprend Mak'rîzi AMmt7,t. Vin, p. f~, 1. t3 et t6) dit
de suis l'homme <<tfg'e Je semer dont vous ont M t. Tornberg, l'éditeur du texte publie, prévient
"parlé Abou-So~anëtEt-H'otoûani. Ces simples quedanslesmss.AetBoniit~Vat'roMt. v
mots mrent un trait de lumière et comme un ~MtM<. M!M&Nt. < H, p: 8t&. 3. Et-
signal qui appela de nombfeusës tribus sous ses KL'aïraou&nile répète (NMt.<!e < liv. IV,
drapeaux. ( CAreM. arabe, t. H, p. )' L 6 et y p~)–
p. n3'dumemetome. –Voyez aussi Ibn- CAfM<.<tt'tt~,t.n,p.r'L 8 aio(p. tt3
et-Athhj ~~mtf, t. VtH, p. ro, ). 9.) du même tome). tbn-et-AtMr, par!ant de ~as'-
J'écris ce nom comme il est écrit par Ibn- f<oun (p. ra, 1. t6) t'avait dit aussi.
Khatdoun,(HM{. r~ &Sic. p. '<f, 8; /M.t.n,p. i3~), note 60.
p. <<)ade la trad. de N. Desvergers). -Dans sa nnal muslem.t. H, p. 3i8, 5 et 6.
LtVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE 11. 59
.1 rt
détruit également!a preuve que M. de Sacy en veut tirer, et exclut l'idée que
ie Chîï se soit emparé, au commencement de 280, de ia capitale des2BFmi-
RosTEM. Il est impossible, surtout, d'admettre que te Chu,qu'on suppose à ia
tête d'une armée, par conséquent en hostilité ouverte avec les princes de
!&'M~, et qui avait compromis ses hôtes concentrés dans un certain rayon
autour de Sat'îf, ait pu songer à livrer leur territoire aux ravages de l'ennemi
pour les conduire, bien loin dans l'Ouest, à la conquête d'une viile située à
plus de cent lieues de & conquête inutile, vu sa distance du théâtre de la
guerre qui était imminente, conquête dont ie moindre inconvénient était de
se faire un ennemi du prince rostemite, un de ceux dont il aurait pu espérer
l'appui, s'il avait été, ce qui n'était pas, dans une position qui lui permit de
rechercher des alliances. Après ces explications sur la faute de copiste qui
altère le texte d'Abou-'i-Fedà, reprenons le fil des événements.
Nousavons laisséie CMivainqueur des tribuskitamiennes qui avaient refusé LeChi.
de se soumettre à lui, et en possession de T~s'~OMt; bientôt il s'empara de s'empare
deMiiah.
~<tA', dont il Et mettre à mort le gouverneur (s~M), Mouça-ibn-'Aïâch~
tfibrahim, Sis de ce gouverneur, parvint, dit Ibn-Khaidoun, à joindre Abou-
ft'I-'Abbàs-ei-Aghiabi,qui se trouvait à Ï~Mt's,son père étant parti pour la
tt&'ct~.n La prise de MM est donc postérieure au 6
redjeb a8o, mais tout
mdiquequ'eDe eut lieu peu après cette date. Ibrahun, avons-nous dit, n'avait
pas quitté l'taA sans donner à son fils Abou-'I-'Abbâs des conseils de
o~ .rn T )L'1 1'
Ei-Ia'k'oubi qut écrivait son A't<<!&Bo~- cqu'il la mentionne plusieurs fois (p. et, ). ti,
~t en 978, avait parlé de Mîlah comme d'une
p. i~, ao, p. ~)A, n), ne lui consacre pas
ville grande et magniHque, qui avait jusqu'à- (i
d'article particulier. MM fut réduite en ruine"`
iora conserva son indëpendance; il ajoute ce- T Et-Mans'our-ibn-BoiokMù a ia fin de 3y8
par
pendant,.que, vis-à-vis,du château, se trouvait un (
(commencement de ~8g de Jésus-Christ),
château qui, de temps, ëtait occupé, au il
mais elle était relevée de ses ruines -en Mo,
nom d'Um-Aghiab, par un hommedes BeK:-&- en parle comme d'une de~
F
puisqu'Ëi-Bëkr!
/atm", dontle nom était Mouça-ibn-el-Abbâs- v
villes les plus importantes {~dugouvernement] du
ibn-'Abd-es'-S~atnad.LaY~e~tsansd~utesae- 2
z~
cagée par ies troupes du CMï, et resta pendant, ? C'est !e nom que lui donne Hm-Khatdoun*.
de longues années, parait-il, sans réparer son E
Était-ce le même Mouça dont parle Et-Ia'k'oubi
désastre, car ïbn-H'auk'a}, en 366 ou 367, bien d
dans la note précédente?
e~ _i u_~L_L"
N ~tt-eM~M), p. )), in Hne(p. 86 dela trad. lat.). ).
Tribu arabe qui habitait ieJVa~ (partie centralede FArabie~
EI-Mri, N-M~& p. ~r~. lin. ult. et p. e 8, 5'
(d. t. XtH,p. 108, 5' sér. 185
i85q).
''7~.p.~p,to(<6!<p.to9). 4M, ult. et p. 41c(j. A~'t.
~.«.iA et <a~. p. )in. penu)t.(p. t~ de la trad.). K < B. t. II de la trad., p. 5. S. Ibn-
Kbatdounditict quece.futpar)a~rah)Mnd~n deehaMtanbque .tbou-Abd-Attabs'emparade M.fa/t.
8.
60
ou ÉTUDE SL)K
J~iUUit SUR LA LiUM~tJNIK
CONQUÊTE DEDt; L'AFÎUQUE.
LAi'itUJUË.
prudence sur la marche à suivre avec le Chiï; j'ai cité (t. !) ies termes dans
lesquels s'exprime Ibn-Khaldoun, et ce passage est digne d'attention, d'abord
parce qu'il montre qu'Ibratum n'avait pas envoyé de troupes contre Abou-
'Abd-AHah', ensuite parce qu'il explique les hésitations qu'éprouvait, dit-on,
Abou-'l-'Abbas, hésitations auxquelles devaient contribuer aussi les disposi-
tions pacifiques que ce prince avait apportées sur le trône. Parmi les cheïkhs
~m<t/t qui avaient résisté au Chu et avaient été vaincus, se trouvait Feth'-
ibn-lah'ïa, chef de la fraction des Afe~o~; il s'était réfugié auprès d'Abou-
l-'Abbàs et l'excitait sans cesse à combattre l'audacieux Orientai qui jetait le
Abou-'t-'AbMs trouble dans ses États 3.La prise de MM et l'arrivée à Tunis du fils de Mouça-
"n\oiecontre)ui
)bn-'Aïach mirent fin aux incertitudes du prince aghlabite, qui envoya contre
sonfils
Et-Ah'onn). le Chîï une armée commandée par son fils Abou-'Abd-Allah-el-Ah'ouat
(J~)t). ?Celui-ci partit de Tunis en aSgn (goa de J. C.), dit Ibn-Khahioun~,
et la même date est donnée par Ibn-'Adzàri pour l'arrivée de l'armée à
?"o&m< Puisque l'ordre de cette expédition a pu, à tort il est vrai, être
attribué à Ibrâhim~ il est peut-être permis d'en conclure qu'elle eut lieu du
vivant de ce prince, par conséquent entre le 6 redjeb a8o, date de son départ
pour la Sicile, et le i a dzou-'I-k'a'd.~ha 8g, date de sa mort.
Abou-'Abd-Allah-ech-Chn marcha fièrement à la rencontre du général
aghlabite, mais il fut complètement défait, oMtgé de rétrograder en désordre
sur ?<fOM<, et même de se réfugier à .MM~m. Cependant, les ~t'~maA, sans
se décourager, opposèrent une si vive résistance à l'ennemi à mesure qu'il
pénétrait davantage dans leurs montagnes, que le vainqueur fut bientôt dans
ia nécessité de se retirera H faut même croire qu'après avoir chèrement payé
son premier succès, il avait perdu beaucoup de monde dans sa marche en
avant, car xàà son retour à Tunis, dit Ibn-Khaldoun~, son père lui reforma une
n seconde armée et le fit marcher de nouveau avec les tribus qui se joignirent
1 {l.A.
Commeje u_:
l'ai .J.l. :7:r 1.
déjà indiqué à la page 5y,
f.I_u TF1.._L1
parle Hm-Khaldoun, on voit que l'armée partie
eu émettant des doutes sur i'envoi de troupes de Tunis avait tait ne assez grand détour pour
partbrahim. aborder, parie sud, le pays insurrectionnëdes
Voyez la note 2 de la page 55 ci-dessus. A&NNMA.
Ibn-Khaldoun, Hist. de l'Afr. et de la &'c. Dt'~es~ t. p. ccm.
p. ~) et ~f, i. 5 et 6; p. i4y de la trad. Voyezles pages citées note 3 ci-dessus.
/B.t.ndeiatrad.,p.5t3et5~. ~Mf. de r~ et Je la &c. p. ~f, 1. ta
Auxpages citées à là note précédente. (p. iMdeiatrad.).
BsMM,1.1, p. )fv, i. 16 et 17. Si, comme Le textedit(p. tf, t. la) JjL~t ~Jt que
je le crois, il parle de la même expédition dont N. Desvergers a traduit (p, )A8) par « avecies\
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 61
rt 1'0.. 11 11. '1 r-.
ttà iui.T Ces expéditions, commencées dans les derniers mois de 28g, se s<)odet'hë.f;i)'e
continuèrent pendant l'année a go,et n'étaient pas terminées lorsqu'un crime (<)o.'i de .).€.).
affreux vint changer la face des événements Ziâdet-Allah 111faisait assassiner
son père, et immolait tous les membres de sa famille, même son frère EI-
Ah'oual, dernier rempart de la dynastie aghlabite
Dès l'année agi, Zïâdet-AIlah désigna son fils Moh'ammedpourlui succéder, a()t unitaire
et chargea les gouverneurs des provinces de recevoir pour lui les serments de> (<)o3-9o4
((J03-(J04
deJ.C.).).
fidélité 2; en même temps, il envoyait en ~r<~ un ambassadeur, El-H'açan-ibn-
H'âtim, avec de somptueux présents~. I! est permis de se demander quelsS
scrupules ou quels motifs portèrent Zïâdet-Ailah à convoquer à Tunis une
assemblée des jurisconsultes de l'~&'M~, auxquels on soumit les doutes relatifsS
aux idées que répandait Abou-Abd-Allah. Ces savants se réunirent chez lea
maître des postes 'Abd-Allah-ibn-es'-S'àïgb, qui exposa, au nom de l'émir, lesS
prétentions du Chiï; il vasans dire que la docte assemblée décida que le pro-
pagateur de pareilles idées était un homme abominable, et proclama qu'ilt
fallait lui oppose~ une vive résistance". Ce dernier point était sans doute lee
plus important pour réparer, autant que possible, l'insigne maladresse commisee
avec les troupes Dans la convocation de cette assemblée, on voit percer l'In-
quiétude vague qui devait agiter l'esprit de ce monstre couronné l'exécu-
tion d'El-Ah'ouaI n'avait pas été seulement, comme nous Fa dit En-Nouau-},
une victoire pour le Chiï, c'était l'arrêt da mort de la dynastie aghlabite.
De ce jour, la marche du Chîï, sans être rapide, fut marquée par une sériee ]<eC))u
fKabues." M va sans dire que, dans ces expédi- il distribua des présents aux o~ciers de t'armée,
tions, Et Ah/ouat était accompagne par Feth'- et quand le soir fut venu, il fit aire aux soldats
ibn-lah'ïâ et par Ibrahim-ibn-Mouça-ibn-'Atach, de venir le lendemain de bonne heure pour rece-
chefs âuxquelsquelques fractions de tribus étaient voir aussi des cadeaux. Les soldats furent exacts
sans doute restées attachées, au rendez-vous; mais après une attente qui se.
Aumoment où El-Ah'puat avait été mandé prolongea jusqu'au milieu du jour on les congédia
&ï'mtM., on a vu (t. 1 de cet ouvrage) qu'il était on alléguant que c'était un jour de
travail (~j
maître dèl&t~et que Jes succès du Ch!î étaient jAii); ils revinrent le tendemaih, furent encore
fort compromis. renvoyés, et après être ainsi venus plusieurs fois,
BaMm, t. I, p. )~j. i. 8 et note c de cette ils manifestèrent un mécontentement qu'il était Y
page))'')('Af<b-ihh-Sa'dinNichotson.p.55). facile de prévoir (BaMirn~t. I, p. ))" I. 6 a 9;
7M. même page, ). t8 et iQ (Nicholson, Nicholson, p. 5 et 53). Peut-être l'assemMée
p. 58).
). des jurisconsultes eut-eue pour but principal de
~M. t. I,p. L 3 à to (Nicholson, réchattHer te zèle fort attiédi de troupes ainsi
p. SSaSy). mystifiées, qu'on allait envoyer combattre le CM).
Aumoment où Ziâdet-A!ta)tsortit de prison, comme nous le verrons dans un instant.
ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRIQUE.
s'empare de succès' il mit le s~ge devant & qui se défenditavec héroïsme, mais la
deSat'ir
et détruit place finit ce
par capituler, qui n'empêchapas le vainqueur de ia ruiner de
cette ville. fond en combler La gravité de cet échec fit comprendre à Ztadet-AHahtout
le péril de la position. Ce fut alors qu'il se décida à remettre à un membre
ftQuo facto chiita jam totius A&icœabsque qui n'était qu'un prétexte, quand on lit dans
"controversia potestatem adibat." (AbuMëda;An- Edrisi ttCe détestable usage ne se pratique pas
Hs~ MM~em.t. H, p. 3iA, i. 7 et 8.) Ce' tparmi les ~t'famaAdes environs de &:t'~ qui
tangage est certainetpent empreint d'exagération, «ont toujours Marné et considéré comme 'abomi-
mais il résume ce qui advint en effet dans tes "nabies les mœurs des &t'<amaA habitant les enyi-
quelques années qui suivirent le supplice d'Et- tfrons d'El-K'oll (K'ollo de nos cartes) et les
Ah'oua). "montagnes qui touchent à la province de Cons-
!bn-KhaMoun', H. d. B. t. H de ia trâd (t!aM<Me\~ ftlja vuie de &:< dit E[-Bekr!4,
p. 516 et 51 y. –La vive résistance de &<t'ne xest grande et importante*; son origine remonte
parait pas être la seule cause de ia rigueur avec traux temps antiques ia muraiue qui l'entourait
laquelle le Chlï traita cette ville, mais, au dire ffut détruite par les ~'fatKa/t partisans d'Abou-
d'Um-H'àuk'a! te genre d'hospitalité que cer- fr'AM-AUah-ëch-Chu..
taines tribus des JH<<MM/t pratiquaient envers les Il commença cependant par nommer *Ati-
étrangers, <tattirasur eux la colère d'Abou-'AM. ibn-Abou-'i-Faou&ns-eHemuni au gouverneme:<t
« Allah,le dâ~ï qui les mit hors la loi. » Onpour- de ~'<t&'«oMaM, mais il le destitua presque aussitôt
rait croire qu'Ibn-H'auk'a! a pris au sérieux ce pour le remplacer par Ah'med-ibn-Masrour-el-
SmM~o~r<pbe,voy~tome).
N~m~Bet~,t.)U,p.<).,i.t8.–Mw<it'f<j,t.n,p.t"),). &.
G~Mj;)tM,p.)p).).t(t.Ut[ehtmd.,p.tg3). ).
O'Mtaustita ditMnceqnetttiëftt tes ifMm<tmtnme)Msëparantdu sitge du~outernement.
VotM,mrPmrmMt,<nte)mtedeM.deS)aM(Y.t.XtH,p.t)a,Mtet,5'~r.t35~).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 63
tfrhiat~ !thT'irn–t~n-H~ha<i-tt~ni~~nioT*-ot–~r~nrttn~?
de ia famiue des AgMab, Ibrahnn-ibn-H'abachi-ibn-'Omar-et-Temtmi,!e ~v~-
com-
mandement d'une armée de quarante miiie hotamës,qal partit d~-Or~os pour
marcher 6ontre le Ghîï~jCe général,se dirigea sur ~otMN~fM,où il fit la faute
de séjourner pendantsix mois;son i armée,il estYrai, se grossit, dans cet in-
tervalle, au point d'atteindre'ie'ehinre de cent miHehommes~;mais AÏ)oû-
'Abd-Atiah, eu'rayéet commesurexcité par un déploiementde forces st impo-
santes, pronta des retards' du gënéM aghtabitepour faireun âppei passionné
aux Berbers, pour ies exalter en levant compiètetMëntle masqueet annonçant ][t
Khal", qui, l'année suivante (en aga), subit un p. ccLxv.) H'aucheb est évidemment une faute
châtiment humuiant'' dans ia viBë même de ~'<K- d'impression.
raeM<!tt,sans qu'omdise pour quel motifs (Nichoi- Ibn-Khaldoun, Hist. de < et <ëh&'c.
son, p. 6p;Ba~tt,t,L'p.))''f.l.i~etig.) p. i)", L.Ha (p. <5o de'Ia trad.).Br!t.:M,
Pm~ioin j'aurai à reparler de cet El-KMi.
Nicholson, p. 67. BaMn, t. ï, p.'t~t. ~?<icMsbn:,p.6t.~ ))")" 10.
L t5,~ta~otëe de cette page )p). G'est àcette~ 6o)et Dm-
j~~ib~u~M.on,.?.
npJBe que j'emprunte le nomcompietduigëpëral '~Ë~~B~R~s')'m~
de ZiMet-AMah' j'emprunte aussi à 'Ar!b tes
iuyj~!e théâtre de ce grand fait d'armes, et non
autres dëtaiis, qui, du reste, sont conSrmës, au seulement cette localité- m'est complètement in-
moins en ce qui concerne ta force de Farinëe, comtue,maisjene!aA~~Ye!hommeëdan~aucùn
par Abpu-'i-~edâ~t. H, p. 3o6, i et a ) et par géographei arabe.' HNe variante" tba'mS: 'A du
Ibn-KhaHot)n.Ce~ui-ci donne au gënémt !e nom Bs~H donne i;j~(~HdHtt«t). Sûivant'~Ibn-
d'Ibrâh~-ibn-H'abatch (,.j&~ et dit que Kha).doun,d&Bencon~eeat!ieNM~(j?M~
c'é~it~edese~a~esjdeZ'adet-~ ~e<et~ i5ti ilé.
iLt'mtt~ememb.r~deJ :!le$o!gblàÍ>f,.=: ia.ë]Beur&
S~estre;.de.Sa<;yidit.~r&~ fü~ de H'aaeàrb~ ~è~iiéepbà~e~t/f~
~un; <~e
fun; de sçs;prpc})eS,parents~
sçs; p)rpc})eS latents.)); t..t,
(,D)'!< t. t, dèlSâev<(DM<~f!S
dèlSâey'('DM<S 1~t~cct&tt')"~ans
p~ccEXtt)'Sa~s inditmer
mdiïper
Ce fut
~n filt
moins lima
mnine
une h~t~i~
bataille nn~"n
quun carnage, qui dura depuis le commencement
n.nnnn l'ln;, ra"n~ ~r.n";a ~n nnmmnnnnmnn
du jour jusqu'à la fin, pour faire place au pillage du camp, qui offrit aux vain-
queurs un immense butin. A la faveur de la nuit, les débris de l'armée d'IbraMm-
ibn-H'abachi se dérobèrent à une poursuite meurtrière', et, se repliant sur
Bdghdi'ah, lis rentrèrent en désordre à ~'SM'<MM<
Le Chiï avait ses raisons pour annoncer l'apparition prochaine du Mahdi
il avait déjà reçu l'avis de l'arrivée de 'Obaîd-AMah dans le Maghrib. Aussi,
l'instant est-il venu d'interpréter les sources en ce qui touche la marche de ce
personnage mystérieux, et si je dis interpréter, c'est qu'aussitôt qu'il s'agit de
l'imâm il semble qu'un nuage s'avance en même temps pour couvrir d'obscu-
rité les pages des historiens. Après l'avantage signalé qu'Abou-'Abd-Allah
venait de remporter, ? il dépêcha, dit Mak'rîzî, quelques ~t~mcA vers ~Obaïd-
f Allah pour l'informer de la victoire que Dieu lui avait donnée, et lui faire
r-savoir qu'il l'attendait. Ces envoyés trouvèrent 'Obaïd-Allah à &~MMA
K(territoire de H'MKs'). Son nom s'était répandu dans ce lieu, et le khalife
n Moktafifaisait des recherches pour s'emparer de sa personne; il prit donc la
ff fuiteavec son fils Abou-'l-K'âcim pour se soustraire à ces poursuites, et ils
~vinrent en ~g~p<e, où ils eurent quelques aventures avec le gouverneur En-
KNoucheri~ En effet, En-Noucheri (~J)) était gouverneur de l'j%~p<e
depuis le milieu de aoa ou environ, et, si le récit de Mak'rM était exact, on
à quelle sourceil a puisé, donne ie nom de Kerma C/<r~<.arabe, t. H,p. )~A, I. 3 à 7 (p. n&
à ia localité où tbn-H'abachi et Abou-'Abd-AUah (i même tome).).
du
en vinrent auxmains. Le fait que t'armée vaincue 'LekhaiifeMoktaCavaitsucc~dëieaarebi-
se replia sur B<MM&, comme le dit Ibn-Khat- 1
'i-akhir a 8 g à son père Et-Mo'tadhid, dont te
doun à deux reprises, me porte à admettre avec rrègne avait été troublé par les guerres des K'ar-
lui que la bataille fut Hyrëe~~ Bilizmah. mat's; Haroun-ibn-Khomaronaïah. régnait sur
'B<!M~t,l,p.)~)",I.t6. t
r~tg~e et sur la S~fte depuis l'an a83, et en a~ t
Jbn-KhaMoun, NMt; M/r. et de la &'< t
Moktafi chargea Moh'ammed-ibn-Sôiafman-et-
p. t3 (p. i5o de la trad.) et H. < B. 1
X&tib'' d'aller s'emparer de Dama~et d'eniever à
t. H de ia trad., p. 5} 7. 1
Haroun toutes ses possessions Cetui-ci fut tue
'Iak'oùt, dans son Mo'~Mm-e~B~M~K (t. IV, p. fty,). 3) mentionne une [ecatité du nom de (&n'-
mat), mais rien n'indique qu'eue ait le moindre rapport avec cène nommée par Sitvestre de Sacy.
Abou-'i-Mah'âein,t. tl,p. )f/\ .Sây.–Meh'ammed-ibn-Sotaimân était surnommeEt-Katib.parceqn'i)
avait été secrétaire du serviteur Loutou-et'-T'outouni (t<<.t. H, p. t)<), t. y et 8; –voir aussi p. ))A,
(<J~)
5 a ~). Quant au surnom de Loutou, celui-ci le devait sans doute à ce qu'il était un jeune favori de
~J~c)
Ah'med-ibn-T'ouioun(t<t.U,p.))r',i.~et8).
°
Abutfeda'~tttte!. stM~em. t. )t, p. aga, r.oetsuiv.Abou-'t-Mah'acin, t. H, p. tW,).8.–Moh'ammed-
ibn-Sotaiman avait, en a~t. obtenu de grands succès dans ta gnerre des X'«fm<t(' (De Gc-jp, Memot'fen° t,
p.)5;in-8°,Leyde,t89a.)
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 65
trouverait out au
là, tout au moins
moins dans
dans certaines
certaines hmn.es,
limites. l'indication de ta
t indication de la Dériode
période
de l'année 292 où Abou-'Abd-AHah remporta sa grande victoire; mais je
"m~&h~f~L~(M~~M&~L~L~LM~
part.I.p.&o).
~~)t))ah'Mmt.n,p.&g~,t.6;iï)-Oxf)nia:,t658.
"Et-Nm.t.Vtn,p.t=e..).6.p; "t5. i. 5.
"t!m!.mMtm).t.H,p.9'4,).t4.
rcsf. nt't~c, t. H, p. ~A 1. t. etp. tt& du même tome, dont it conYientausatde voir la page Q<),note 10.
'C~irest.nt'~c,t.H,p.r~Att.etp.tt&duméntetomc,dontttconYienLau69tde\oit'iapageQf),Roteio.
Il. 9
66
oU ÉTUDE oun
nttjun SUR LA
LA 'jU~~untn
CONQUÊTE DE LAmUjun.
un L'AFRIQUE.
viens de dire qu'à cet instant le Mahdi était déjà dans le Maghrib. Cette as-
sertion ~uii~jLcu~
a~t~utt contredit }e ic~iL
récit uun
que )m
j'ai cmu textuetiementà iYiaKFMt;
~uuKj ),fXLuetiemema
emprunté Mak'rîx!; nil est
est
pour se rendre maître de &MMM,en cha'bân 2 g2, h'ammed-ibn-'Ati-'t-Kbatandji~. Moktafi étant
et bientôt de M~'f, !e 16 dzou-'I-k'a'dah de la mort le i a dzou-'t-k'a'dah ago, son frère Mok'ta-
même année* (jeudi i septembre go5 d"J. C.). dir, qui lui succéda, laissa le gouvernement de
En-Noucheri ne reprit possession de son gouver- l'Égypte à ~a-en-Noucheri quite conserva jus-
nement que le jour où il parvint à se saisir de qu'à sa mort, survenue le a6 cha'bân ao~ (jeudi
l'usurpateur, c'est-à-dire le matin (j~) du 10 mai oto de J. G.), après avoir gouverné ce
lundi 8 redjeb 193' (5 mai <)o6 de J. C.); cette pays pendant cinq ans deux mois et dix-neuf
espèce d'interrègne avait donc duré sept mois et jours Mok'tadir, qui régnait depuis un an neuf
vingt et un jours". On voit ce qui fait dire à Abou- mois et demi, lui donna d'abord pour successeur
't-Mah'âcin qu'en 999 t'~g~pte eut quatre émirs son fils Abou-'t-Fath'-Mob'ammed-ibn-'fçamais
Chaïban-ibn-Ah'med-ibn-T'outoun, Moh'ammed- il le remplaça presque aussitôt par TiMn-et-
ibn-Solaïman-eI-Katib, ~Ica-en-Noucheri et Mo- H'arbi~.j.
Eutyehius. t. Il, p. 498, t. 3 et 4. –Abou-'t-Mah'àcin (t. H, p. tev.t. f3 et )~)) dit à tort le 26 dzou-
't-k'a'dah, mais dans deux autres passages (t. p. W), ).9 et to,etp. ~'4, t. 3 et &) il se redresse en confir-
mant, à un jour près, la date donnée par Eutychius.
Abou-'t-Mah'àcin, t. H, p. ) t, t. 8. Plus Mn, à ta p. ~F, lin. u)t., il dit le 5 redjeb.
° Dars deux passages des Nodjoum (t. H, p. )l~, 8 8 a to, et p. )~, ). 2 et 3) on lit sept mois vingt-deux
jours. Ce sont ces passages qui montrent qu'Abou-'i-Mah'acin a voulu dire te t6 et non le a6 dzoa-'t-k'a'dah
pour la date à laquelle EI-Khalandji s'empara de ?<')-. J'ai donné plus haut rigonréusement )a durée de sa
possession.
.Ett-AM~atMM, t. H. p. t~t,t. toà à a.-<-H eût été ptus. exact de ne pas compter Moh'ammed-ibn-Sotaiman,
qui ne fut pas investi du gouvernement de l'Égypte, mais de compter Hàroun-ibn-Chomaronaïah, qui, dans cette
année 392, fut réettement émir d'Eg~pic jusqu'au) 8 s'ahr, jour oui!succomba.
Abou-'i-Mah'Acin, t.Il, p. )te, i. t~ et i5.
Rt~.t.t!,p. ~). Ibn-et-Athir(N-~m!~t. VM[,p. Fv.).5 5 et 6) avait aussi ptacé ta mortd'En-
Neucheri en cha'Mn 39~, et E(-Mak!n (p. 187, i. t~ à tg) avait précisé )e to cha'ban.
Dans tesJVof~fM))t(t. p. H~,1. a) on lit cinq ans deux mois et demi, à compter de son investiture par
Moh'ammed-ibn-Sotaïman.
/M. t. H. p. fit, ). 4 et5.
Je iui donnéici le nom que je trouve dans Abou-'I-Mah'âcin (!tt<<.t. 5 ) .mais ce nom a été très diversement
écrit. Aia p.;)~). t0 de son tome H, le même auteur donne pour le nomcomplet Tikin-ibn-'And-Anah~e)-
H'arbi-'t-émir-Abou-J~ans'our-et-Mo'tadhidi-'t-Khazari Dans son texte Abou-'I-Mah'âcinl'appelle constamment
Tiktn-ei-H'arbi, mais M. Juynboli, dans ta Table de ce texte (t. U, p. et~F, cot. t) l'appelle Tikta e<iaMn,
et c'est aussi je nom que lui donne Ibn-Khallikân qui, déplaçant le point diacritique du Ma,écrit fautivement
et il a été suivi par Mak'ri: Et-Makm (p. tS?, t. ao), déplaçant deux points diacri-
(j~b*(N-D/<Mt<r:),
tiques et en supprimant deux autres, écrit (&Mt~-e!-B'<tfat-<).En écrivant ~(jt.XS'~ikin-
e<M<'att). Eutychius (t. H,p. 5o5,t. y) a peut-être voulu dire (_$~TiMn avait pris en personne son
premier gouvernement d'~p<e, le dimanche a dzou-'t-h'idjah B97 (ta août 91 o de J. C.); t'auteur dn B')~)m<
OMaei-ftjAftMt'dit le samedi ".mais c'est une petite erreur.
On sait qu'thn-KhaMeunattribuait à cette famille le donde prophétie. (Meg~m~M'tia Nolie. etB~h-. t. XVir,
~<M~
~t r, )~, )j!~t. !~e la h-Mi., p. a63 Ft-oi~om~M(in ;VotM;. et RcO-. t. XVt, p. i. t
et t. XtX,p.~a), M: de Slane,a donne ailleurs. (H, d. t, f)de ta trad., p. So~) ~t dacs
lequel Ibn-Khatdoun dit que Mo'tadhid adressa une lettre au prince aghiabite, le traducteur ajoute, entre paren-
thèses, "Zïadet-Auah.eGeta n'est pas possible, puisque Mo'tadhid mourut ie 33 rebi-')-akhirs8o etque ZMdet-
Allah commença a régner tBa8 cha'hân sf)0, Cette erreur, du reste, parait empruntée a Si~eitrede Sacy (,Chrest.
<!t'ate,ttjf~.p:~i,€t;p.t.o~note'~6)~
ïf, d<B.t. I!de ia,tra~p~5ta/et 5t6;~H n'estpas à dire, du reste, que tes gouverneurs ne reçurent
qu'une iettreatcesujbt, tes recherches commencées par son père Mo'tadhid.
C/tfMt.arate.t. tt, p. rf, ). tt, et p.r~A, t. 6 (p. 91 et n<) du même tome). Silvestre de Sacy ( Druzes,
t. p. cet) reproduit, sans obsertation,)epas!iagf où Mak'rMdit.Mo'tadhid.
9'
t68 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
perquisitions
F durent être faites, et le nouveau gouverneur soupçonna que le
nmarchand
qu'on lui signalait pourrait bien être le personnage objet des
craignant sans doute d'éveiller les soupçons s'il s'en séparait, entra avec elle
!Ue
dans la ville. MaisZïadet-AHahétait déjà prévenu de l'évasion et des mouve- ve-
ments du Mahdi; il exerçait une surveillancerigoureuse sur tous les voyageurs, rs, LpirèrcduChn
et les réponses d'Abou-'1-'Abbhsaux questions qui lui furent faites ayant paru estincnrcérë
t)Katraf)))~n.
suspectes, non seulementil fut jeté en prison, mais comme il venait de Tripoli,
et que, soit par lui soit par les marchands de la caravane, on savait qu'il n'y
était pas arrivé seul, l'ordre fut immédiatement envoyédanscette ville d'arrêter
les compagnons de voyage du marchand qu'on avait incarcéré à ~at)-<M!Mm.
Il était trop tard; le Mahdi s'était enfoncé dans le.Sud, il avait passé par
A"<Mt'~M~ (<t*iJ~.ï), sansoser y entrer, et, probablement avisé du sort d'Abou-
~f.d. B. IlIl de
~f. d. B. delatrad..D.5i5.
la trad., p. 5i5. Ceci rra
Ceci t~ Tripoli',
7'f:oaE'etfj celle
m))farmada
appelée7MA-<MmM< M
Bdb-el-Akhadher, se
se passait nécessairement entre te 7 djoum&di-'I- w
"voit, derrière le rempart, une chapelle (j~~) )
akhir et le a6 dzou-'I-k'a'dah aga, puisqu'En- rr
"qui jouit d'une grande réputation de sainteté,
Noucheri ne tint, en a g a, le gouvernement de fr
frayant été visitée par t'imam EI-Mahdia!'époque
I'%yp<a que pendant ces cinq mois et demi; et fou il passa par TnpoH.') (Voyage, J. A. t. t,
comme,dès cette année B9a,ieMahdi était par- pp.t&9,5'sér.i853.)
venu à Sti~<<)Mapat,on est oNigé d'admettre Ibn-Khaidoun, à qui j'emprunte ce récit
qu'il avait quitte l'Egypte au commencement (
(~. d. B. t. H de la trad., p. 5t6), dit CeMtat:-
da gouvernement d'En-Noncheri.probaNëment f! (*k~3'');
fMe toutefois les récits qui font
en redjeb aoa. Dansle peu de temps que 'Obaïd- le Mahdi par ~'asi'S&!&nonseulement sont
p
passer
A!Ia!t séjourna à Tripoli,- il accomplit un acte p
plus vraisemblables, vu la position de la ville qu'il
de dévotion qui ne dut être connu que plus tard. v
voulait atteindre, mais sont confirmés par tbn-
"Entre ia ports appeMeBa&-eMs&'t-(!aporte e
et-AtMr"; Silvestre de Sacy a~, je suppose, puisé
de la
"uc dit i.it.-tiujNut,
mer),~,un
M me; Et-Tidjani, qui fit un ~an~
daans rat
cet AJ1t~l11l1lp.
auteur le faif
tait rlnanrûannie
des présents nar lnarcnal~e
qui lit long sejodr
un long séjoar par lesquels
t mt t t a~r .1.'11"'1 -1 n n
Hachim-ibn-'Abd-el-Mot't'alib.C'est sans vraisemblanceaucune qu'on a sup-
posé que ce message lui était parvenudans sa prison et, en admettant avec
moi que le Mahdi fut alors en liberté à &<~t~paA., on trouvera encore qu'il
fallut que ies jS~MM~envoyés déployassent, pour remplir leur missionsans
être découverts, toute l'adresse dont parie Ibn-Khaldoun2, puisqu'ils n'appor-
taient pas seulement une lettre, mais une part dubutin fait dans le pillage du
camp d'IbraMm-ibn-H'abachi,comme cela ressort clairement des termes de
'Anb~.
Bientôt (en aa3) Zîàdet-AIlah envoya vers El-Orbos, contre ]e Chu, une a<).! de )'))Cj{.
nouvelle armée, dont il avait confiéle commandement à Modiadj-ibn-Zakarïâ (905-906
deJ.C.).
et à Ah'med-ibn-Masrour-eI-Khâi (i'oncie). Ce dernier avait des griefs àài
venger; il entraîna vraisemblablementson collègue, et, au lieu de marcherr
contre l'ennemi, on ies vit, le vendredi" i3 djoumadi-'l-akhir, se présenter à1 Révolte
la tête de leur armée devant~&'aoMam.La populationsortit contre eux et les de
deuxgénéraux
repoussa; le chevai de Modiadj s'étant abattu, ce général fut tué et mis en1 deZMd(.t-A!fai..
croix à la porte de ~;T<~< On doit croire qu'on n'était pas sans inquié-
tude à ~og'M<M sur l'issue du soulèvement des Kitdmah,s'il est vrai, commee
l'assure Ibn-'Adzârî, queMoktafi-BiHahécrivit une lettre qu'on lut publique-
ment et dans laquelle ce khalife excitait la population de l'T~'M~ à se serrer['
autour de Zïâdët-AHahpour combattre le Chiï AussiZïâdet-AIlah, pour se- ZHdet-Aih!.
se rend
conder cette invitation, s'einpressa-t-il de se
-il de se rendre
rendre àà N-Or&os, où il fit
N-Or&os,oui! fit aux
auxK
aEj-OrtM-
rl-
'B~g~
72 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
soldats des largesses qu'on pourrait taxer de prodigalités, et les eenvoya à
/}<~<!M!~ il arma en outre la ville de y'o&??<tA, ia garnit de troupes et en
confia le commandement à son chambellan Abou-'I-Mok'ara'-H'açan-ibn-
Ah'med-ibn-Nâfadz,conjointementavec Chabîb-ibn-Abou-C.hadâd-ei-K'amoudi
et Khafadjah-ei-'Absi, qui étaient des hommes d'un courage éprouvé. HIeur
recommanda de harceler les A~MM&.En exécution de cet ordre, une série
de combats eurent lieu sans résultat décisif, mais avec perte de beaucoup de
monde de part et d'autre~. Ce fut aussi en a a3 que la charge de k'adhi de
~M;T<~Mfut connée àMoh'ammed-ibn-'Abd-AHah,connu sous le nom d'Ibn,-
Djamal, client des BEM-OMAÏADES~.
Pendant que les généraux de Zïàdet-AHah défendaient son trône sur les
dire la date précise de ce mouvement d'éphémère énergie qui porta Zïadet- Ladet-
aIbri)Mm
Allah à défendre personnellement sa couronne, mais on peut admettre que {Uece
ce ~défense
fut dans les premiers mois de a g5 que le prince aghlabite fit la ridiculeCma-
ma- dei'tfrîk'iah.
Nicho!son, p. yg. Bsi~n, t. I, p. !p., doun, dans son Histoire des Fiat'imites, donne
i.tiai&. mie leçon que M. de Siane (p. 517 ci-dessus
'J6!W.t.I,p.i5eti6. citée) transcrit par y~'Mt.
S'agit-i! !&de la viiie de Tigisis de Procope En-NouaM, S LII (H~.d. B. 1. 1 dela trad.,
et de la Table PeMitH~en'eKKe*? Je le crois, mais p.4&i).).
l a'k'onbi parle d'une ville de Ttg' qui était des 6 Itm-Khatdonn, Hist. de
l'Afr. et de la Sic.
dépendances de Bsg'A<!i<;A (j{j~cL ,}~ ,<), et p. '<)=,t. 6 (p. i5t de la trad.). -Histoire des
Ibn-H'auk'at* place ?'<s entre Maddidnah et ffMm. (H. d. B. t. tl de la trad., p: St?).
JtfM&Ma& cependant, plus loin', il place7~A'fs Druzes, t. I,p. coLxvii.Ici Silvestre de Sacy dit
à une journée (à l'ouest) d'~f~oM. que ZïMet-AUahs'avança jusqu'à Elaris, au lieu
Ibn-KhaldonnH:M<)!')-edes Be~e~, t. Il de de N-0~0~; évidemment le manuscrit qu'i! a eu
la S'&duction, p. Si~. Histoire de <t~Mf sous ~s yeux disait ~f pour ~~t.
e( &7<t $!<:?, p. '1. 3 et &(p. i6t de la Ibn-Khaidoun, dans le premier ouvrage cité ci-
trad.), Le texte dit .j (~t'AM), mais ie tra- dessus, dit que le prince revint à JRa&tMa~ ou
ducteuf, dans sa note (i63), observe qu'il faut à ~'at)'ao!<a)tj la suite montre que ce fut à Rak'-
sans doute lire ,j~ et, en eSet, !bn-Kha!- <aa~
et cependant, Vn
Rt ff~f~ftatit vu )~nr
leur fyfîtvit~ il est t~c~mic
gravité, ~ot de r~fvaï'fi~r
permis ft~ regarder ~~ïnmocomme t~très rQti
rapides les
événements qui se succédèrent. On a vu plus haut que 'Obaïd-AHah était à
Sidjilmdçah et qu'il y reçut, en aga, les émissaires par lesquels ie CMi lui en-
voyait une part d~ butin que sa grande victoire lui avait mis dans les mains.
Évidemment, à cette époque, 'Obaid-AHah vivait inconnu sous son déguise-
ment de marchand; mais plus le CMï faisait de progrès, plus il annonçait
hautement la venue prochaine du Mahdi, plus l'inquiétude devait s'accroître à
hat
a<)Cde)'hëg. Baghddd,
B(M et il est naturel de supposer que les recherches devinrent plus actives
(!)oS-909 au moment où ie khalifat changea de mains. Or Mok'tadir avait succédé à
au
deJ.C.). ).
Mo
Moktafi le i a dzou-'l-k'a'dah a g 5, et je ne serais pas éioigné d'admettre que ce
Mo
Ce que dit EI-K'airaouani, que ce fut seule- il écrit L~J)' (Te~epiï). Iak'out (;Mo'<:m~ t. I,
ment au moment où Ahou-'Abd-Allah approchait p. Af)",I. 10) écrit AJ~ (TetMM/i); c'est la TAe-
de SK~MfaA que le prince midrarite fit empri- vesteou Ï7t~~<e des anciens.
sonner 'Obaîd-Auah, ne peut se concilier ni avec Ibn-Khaidoun, <<.B. t, Il de la trad.,
les indications précédentes, ni avec une des in- p. 518. Hist. de J~/f. et de la &c. p. tp,
dications suivantes, puisque nous verrons que ). 10 a 17 (p. i5i à i5a de iatrad.).).
Abou-~Abd-AHah ne se mit en marche pour H. d. B. t. 11, p. 619. Le chiffre de
S~7Me';a& que dans le mois de ramadhan ~<~ l'armée est sans doute exa~fé, mais cela importe
comme, du reste, le dit Et-K'afraouani lui-même peu à mon récit. Quant à la ville de Co)M<<mttM
(~(.uv.IV.p.~). ). qu'Dm-Khatdoun (ibid. p. 518) fait prendre par
'r Abôu-'Abd-ÂMah, dit Mak'riz:, ayant reçu le CMï, après quecelui-ci avait étéforcé de rentrer
"ta nouvelle de l'arrestation de 'Obaid-Aiiah et à JMK~aK,lorsque déjà il était ma!tre de TeteMo,
"de son fils Abou-'I-K'acim, se mit en marche et de ~'<M'ht&t et de toute la région a ''est de
fserra deprèsZi&det-AUah; !'< <Mt~rt'<sM villes CoMstaM<He, il y a nécessairement là q dque con-
tf~MMe après l'autre. (CArMt.arabe, t. H, p. t"A, fusion dans les dates des événements. Abou-'Ahd-
I. 19 et t3; p. t it et 115 du même tome). Allah n'avait pas puiaisser derrière tui une p!ac"
Ei-BeM (p. ))<ù, L ao) écrit, avec un qu'Edr!s! dit être (f unedes plus fortes du monde
tBchdtd sur le sin, L~j, et, à la ligne suivante, (p.L8).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 7~
Zïâdet-Aliah
llah à se replier sur
Sf t'f*T)]~r sur &<MfaoM~m,
~<Mf/MM~.m cmnnt'ta!t E!-<Mos
emportait M-~))'An<: rif
de vivf
vive fnrff*
force hle
[e PrisH
28 djoumadi-'I-akhir aa6' (dimanche 1Q mars gog de J. G.), et livrait cette d'Et-Orbos.
L
ville à la fureur de sa soldatesque. Une partie des habitants et quelques débris is
de t'armée vaincue s'étaient réfugiés dans la mosquée, où ils s'entassaient et se ;e
pressaient au point de monter les uns sur les autres. Cette masse compacte te
fut assaillie par les Kitdmah, qui frappèrent sans miséricorde depuis la prièrere
d'ei-'as'r (3 heures après midi) jusqu'à la fin de la nuit. ftLe sang, dit 'Arîb, ),
Kruisselait par ies portes de ia mosquée comme coule l'eau après une piuie ie
abondante Le lendemain ia nouvelle de ce désastre arriva à ~sM~-
<M, où se trouvait aiors Zïâdet-A!Iah\ qui comprit enfin qu'il était perdu!u t''uite
sans ressources. Rassemblant à ia hâte ses trésors, ses pierreries, ses armes,St de d Zïàdel-Aliab.
deXiMet-Ai)!))].
ses effets les plus précieux, il quitta la ville fondée par son grand-père et et
prit ia route d'J%~e, suivi de quelques courtisans, de ses femmes, d'un
millier de serviteurs et de tous les bagages de ce triste cortège, qui défila à la
lueur des torches, apparemment parce que, dans l'effroi dont le prince avait
été saisi, il croyait possible qu'en hâtant sa marche le Chu parut aux portes de
A~M au lever du soleil. Cette fuite et la fin du règne de ZïAdet-AHah,
qui marque la fin de la dynastie des AeHLABiTEs, eurent lieu dans la nuit du
mardi 25 (4 restant) de djoumâdi-'l-akhir 306 (ai mars gog deJ. C.).
Nicholson, p. 83.– B~tt, t.I, p. )F)", les mêmesauteurs assigner à l'entrée du Chiï
t.) et a. En-NouaM, H. d. B. t. I, p. Mi à ~<c7t~t<<t&.
Suivant Ibn-Khaidoun (~f. d. B.
de la trad. Ibn-KhaMoun., ibid. t. H,p. 5ig. t.Hdeiat[-ad.,p.5iQ),!eChîïëtaitàS<!MM
Ilist. def~ et de la Sic. p. ~ji, 8 p. 4 Sa quand il apprit le départ de Zïâdet-Atiah; or la
de la trad. Tous ces auteurs s'accordent sur la nouvelle dut arriver vite dans cette localité, que
date de djoum&di-'I-ak!iir 906; 'Arib précise Ibn-1l'auk'ai (eA, 1. i3'')p!ace à ~M'yoMfHees
le 93, et l'auteur du BsMMl'a copié. de ttMK'C/iede ~'<fSOMS)!.
Nicholson, p.83.– Ibh-'Adzari,?. )~, Nichotson, p. 83 et 84. –&!MH, t, I,
i. 5 a8. Ei-BeM, p. 1. t6 & 93'.Sui- p. ))*)", 1.la et<3. Le texte dittrès bien le len-
vant ces trois auteurs, trente mille individus demain cinq restant t dedjoumâdi-'I-aHlir, c'est-à-
furentntSMacrés.SitYestre de Sacy (DrMzM,1.1, dire le a&, mais il devrait dire le lundi
(<.j
p. ccLXtx)dit ttptns de trois miue'), ce qui est ~~AJ') et non pas ie A'maMcAe ((~.Nt ~)-
plus yraisembkNe, quelque grande que fut la En-NouaM, § un (H'. d. B. 1.1, p. 44i et
mo~quëe.'Arib et Ibn-~Adzari ajoutent que !e &/tade!atrad.).
CMï, après cette boucherie, se retira aussitôt a Nicholson, p. 8&BaMM, t. p. )?f~
B~Mf<!&, dans fa crainte d'un soulèvement de i. 4. Pournous, ce fut dansla nuit du a 4 au a 5
h population. J'avoue que cette retraite me parait que ce départ eut lieu. ~Abd-AUah-ibn-es'-S'aîgh,
difnciieaconenieravec la date que nous verrons avecqui le prince, aurapportd'En-Nouaïri (pages
avait égorgé toute sa famille, qui n'avait reculé devant aucun crime et avait
versé des flots de sang humain avecl'indifférenced'une bête fauve se sentit
ému à la vue d'une femme dont toute la puissance était dansla grâce de son
sexe, rendue plus séduisantepar le parfum de poésie que répandait autour de
la jeune fille la mélodie plaintive de ses chants; les yeux du parricide se rem-
plirent de larmes; il fit, suivant Et'-T'aban~, décharger le fardeau d'un des
chameaux qui portaient ses trésors et donna cette monture à l'esclave musi-
cienne~. Suivant 'Arib, la malheureuse position dans laquelle il se trouvait
l'empêcha de céder à son émotion, et la jeune fillefut abandonnée. Lequel des
deux historiens nous donne la vérité? Je ne saurais le dire; mais, quelle que
soit la résolution prise, sachons gré à Ztâdet-Allah de cette larme, qui est le
seul témoignage d'un bon mouvement éprouvé par ce misérable pendant un
règne de -1cinq ans neuf mois vingt-septjours
U'ÕUV"'l"
citées note 4), avait eu une scène assez vive', Cité par Ibn-'Adzârt (Baïdn t. f, p. !~A,
fut néanmoins chargé des préparatifs du voyage. 3) et suivi par En-NouaM, § un (H. d. B.
(Nicholson., p. 86; B«MM, t. I, p. )f=F, t. deiatrad., p. &&a).Je rappellerai queT'abar!,
lignes i4a)g.) mort en 3io, était contemporain de ces événe-
En-Nouaïrt raconte que ZMdet-Auah, pour ments et vivait à Baghdâd.
montrer des signes de la victoire qu'il disait avoir Nichoison, p. 8S et 86, copié par !bn-'Ad-
remportée à El-Orbos, St mettre à mort tous les zar! (BaM)!~t; I, p. i)~, L tt et la).
individus détenus dans les prisons de FËtat, et ~Ar!b et tbn-'Adzari'' donnent à ce règne
promener leurs têtes en triomphe à travers les une durée de cinq ans onze mois quatre jours,
rues de ~'a~aoMatt. (N. (<. B. t. 1 de la trad., et le prolongent ainsi jusqu'au mercredi a cha~-
p.~i.')
p. tti.~ ban ago,
can date qui
a<)6, aaie ne corre~pona
qui ne aucun evene-
correspond a aucun événe-
accourait à A"'<m'<:oM< L'énergie dont nous l'avons déjà vu donner des preuves
ne se démentit pas, même en présence de faits accomplis; il fit venir les no-
tables, Marna amèrement l'émir d'avoir abandonné son peuple,
invoqua Dieu
et la religion pour engager ces notables à lui fournir des soldats et de l'ar-
gent, déclarant qu'il assumait sur sa tête le commandementde l'T~'M~. Mais
il parlait à des hommes découragés, qui lui
représentèrent l'impossibilité de
résister aux A~M<~ car les bourgeois de A~!th!OM<~ n'étaient pas des gens de
à
guerre, et, quant l'argent, que ferait, avec les faibles sommes qu'ils pour-
raient fournir, le chef qu'ils se donneraient, lui
qui avait succombéalors qu'il
disposait du trésor de l'État? Cependant la foules'amassaità la porte de iamai-
son de l'émirat, où se passait cette scène, et
quand elle connut les propositions
d'Ibrâhîm, elle sémite pousser des cris de réprobation contre lui, à l'injurier,
puis des injures en vint bientôt aux menaces.-· Le générai, .~· p se
~u voyant
outil
seul ubet 1"re-
connaissant que toute tentative était inutile, sauta sur
itile, sauta sur son
soncheval,
cheval, tira tira son
son sabre
sabre
et, se frayant un passage à travers cettes cohue
cohue 2, sese dirigea vers !a ia porte d'Abi-
dirigea vers porte d'Abi-
'f-~Mo~, pour sortir de ia ville et aiierrrejoindreZïâdet-Aiiah.
rejoindre Zïâdet-AIlah.Ce Ce avait
prince avait
prince
a, :J. ;;1.<]-<
Amoinsquecettedate nesoitceUe aiaqueUeZiadet.Auah fratichit !a fmntMre de r~t'm& et
quitta son
royaume pour entrer sur te territoire égyptien, mais ies détails du v.yage de ce
prince fugitif entre Ï'H et
M!t;r''enoassontpM assez cpnnuspoui-sairmerque telle, fut ia pensée desaateur&
Voyez A!a,6n delà note ~4 de N.-Desvergers (p. t5o). C'est évidemment par suite d'une faute d'im-
pression que de Siane, dans sa traduction du même passage d'En-NouaM (& d. B. t. de la
dit cinq ans et dix y. trad p ~7)
Si le chiffre d'En-NonaM
(cinq ans dix mois) était rigoureusement exact, il en
faudrait conclure que ZifMet-AUahquitta ~M.'<~ dans la nuit du a8 djoumadi-'i-akhir
396, et non dans la
mais i'ejÈfroidont était
nuit. a5,con~e je viens de !e dire; rempti )'ëm!r, dans la pensée que peut-être il allait
voir paraitre le Ch}ii,rend invraisemMaMe qu'i! soit reste dans la ville
pendant trois jours après que la funeste
nouvelle y était arrive.
yt«<&;OM~<Mn, n" )tA, fasc. n, p. ~t, L 19 et ao (t. 1 de ia trad.
angt., p. ~6H).
80 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Ziadet-AHah suivila
S)))~) route rnn
ta orattf!f
grande rnntc conduit àà Tnpo~t
qui <'nt)~)nt 1,où ilil Rs'arrêta
7~*tT)/)~n)~ et s~tniirna
arrêta pt
séjourna ftuftfmf
quelque
s'arrêta
temps, dit Et-Tidjâm~, dix-sept jours, suivant En-Nouaïrî et Ihn-Khàidoun3.
à Tripoli.
11ne pouvait manquer de s'arrêter dans cette ville, car il devait y trouver
l'occasionde verser du sang. Son vizir, ~Abd-AHah-ibn-es'-S'aïgh,qui connais-
sait les instincts du maître qu'il avait servi pendant près de six années et la
haine acharnée que lui avaient vouée quelques-uns de ses familiers, s'était
arrangé pour ne pas accompagner Zïâdet-Allah;il avait rassembléses richesses
et s'était embarqué, avec l'intention de se rendre en Orient, selonles uns~, en
Sicile, selon d'autres~. Maisla fatalité voulut que son bâtiment, assailli par la
tempête, fût jeté dans le port de Tripoli au moment où Zïâdet-AHahse trou-
vait encore dans la ville' Ce prince le fit venir, lui reprocha de ne l'avoir
pas suivi, et un signe fait aux officiers qui f entouraient fut l'arrêt de mort
du malheureux vizir. Râchid le Noir lui trancha la tête de sa propre main7.
Un autre serviteur, l'énergique Ibrahîm-ibn-H'abachi, devait déplaire à cette
poignée de débauchés qui formait la cour de l'énur fugitif. Général malheu-
reux, on pouvait se servir de ses défaites pour le perdre, mais un moyenbien
plus sûr était à la disposition des envieux IbràMm n'avait quitté ~'stfaoMaM
pour rejoindre le prince qu'après avoir essayé de se faire proclamer. Aussi,
dans le trajet qui restait à faire jusqu'à Tripoli, Zïâdet-AHahle tint à l'écart,
UC~HO
et le
et le général, qui connaissaitla signification des froideurs de son parent, ne
Il arrive resta pas longtemps dans la ville; il se rendit en toute hâte en jEg~ptc,où, sui-
resta
enEgypte.
N
Nicholson, p. 86. jMm, t. I, p. )Fp, En-NouaM, § uv (H. d. B. 1.1de !a trad..
!.t~. p. 444).
l' ~ag'e (J. A. 1.1, p. t4i, 5" sër. i853). Ceci devait se passer en avril gog de Jësus-
En-Nonaïrt, S uv (F. B. t. de la trad., Christ.
p. ~5). Ibc-Khatdoun, Hist. de f~ et de Nicholson, p. 89 et 90. BM~M~ t. I,
la Sic. p. ~i, 3 3 et 4 (p. i5& de la trad.). p. )! L a à i6. En-NouaM, à la page citée
Cardomie, qui assure avoir consulté le manuscrit note 5 ci-dessus. ~Arib fait, à ce sujet, un
de Nouaïri, n'a pas dû y trouver que Zïâdet-AHah récit qn'M emprunte au médecin 'Ali-ibn-Ish'ak'-
resta MptmoM& TripoS, comme il le dit (Hist. de ibn-'Amran', qui avait connu rinfortune Ibn-es'-
et de rF<p. )iv. M, t. II, p. 46; in-ia, S'aïgh. Celui-ci/comme par un pressentiment
Paris, t~SS). défigure le nom du vizir Es'- qui ne s'est que trcp vérifié, avait éprouve,
S'aïgh (~L«Jt) en l'appelant F~<!t. toute sa vie, une espèce d'horreur pour Râchid
Nicho!son,p.8g.–Bats)t,t.{,p. )r'<,Lao. le Noir.
"Abd-)-Lat'tf,B<hfmt<i'~r!f!)f<,p.M.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE 11. 81
vant En-Nouaïri
taîri',
1, il indisposa gouverneur contre 1l'émîr
indisposa le gouverneur émirdétrôné. Ce fut en
ramadhan aa6 (du 2h mai au 22 juin gog de J. C.) que Zïadet-AIlah ar-
riva en jEg~e~; il descendit à D~~eA~,au dire d'Abou-'l-Mah'acin,et voulut
entrer à ~ts'f; mais le gouverneur, 'Iça-en-Noucheri, s'y opposa*. Une lutte
s'ensuivit entre ses gardes et les gens de la suite de l'ému*, lutte qui se ter-
mina. par un accommodement Zïadet-AHahentrerait, mais seul; sa suite res-
terait en dehors (probablement à Djîzeh). Dans cette position gênante, son
séjour ne fut pas long; après avoir pris une semainede repos, ilse mit en route
pour~<!g~<M, en passant par JR<MKJ'a/ et ce fut vraisemblablement !à qu'il
reçut, du khalife Mok'tadir-BiHah la lettre qui, jusqu'à plus ample informé,
lui assenait Rak'k'ahpour résidence*. En-Nouaïri, d'accord en cela avec Ibn-
Khaldoun, dit qu'il fit dans cette ville un séjour d'un an. Comme on pouvait
s'y attendre, il continua sur les bords de l'Euphrate la vie dissolue qu'il avait
menée en 7~M:A, et il était plongé dans les plus honteuses débauches9
quand il reçut de JBog'A~l'invitationde retourner en Egypte, où l'ordre (assu-
rait-on) avait été donné de mettre à sa disposition les moyens nécessairespour
reconquérir ses Etats, s II fit son entrée à A~s'r, dit En-Nouaïrî, avec deux
népées suspendues au côté. En-Noucheri'" le conduisit ainsi paré hors de la
H. d. B. 1.1, p. 445. En-Nouaïri parait seul 'Ica-en-Noucheri qui, en a g 6, était encore gou-
à mentionner cette espèce de trahison, qui, à vrai verneur d'J%~pt<~comme je l'ai dit plus haut.
dire, n'était pas nécessaire pour que Zfadet-Auah Abou-'I-Mah'âcin, jEM-Ao~'oM~t. It, p. )'<e,
fut n'oidement accueilli en ~g~e et en Ot'MM!, L <7 et 19.
°
où sa vie, sa tacheté, bien connues, avaient dû Voyez, sur ~sm&!A,mon tome et le Mo*-
lui attirer !e mépris et retirer tout intérêt à sa ~'am, t. H,p. A)v,i. sa.
cause. Qui régnait depuis environ dix mois, depuis
Eutychius, t. H, p. Soi in fine. Abou- le ta dzou-'i-k'a'dah ao5 (samedi 13 août 9o8
'1-Mah'acin, jF)t-JVo<OMm,t, 11, p. )f<), 16 deJ.C.).
et 17.En-Nouaïrt prétend que En-Noucheri En-Nouaïri, § nv (H. d. B. 1.1 de tatrad.,
!e laissa s'établir dans i'hôtel d'Ibn-el-Djassas p. 446). Ibn-Khaldoun, & <~ de
(H. B.t. I, p. 446), ce qui ne s'accorde pas la Sic. p. ft, to (p. t56 de la trad.).
avec ce qui suit. ~sM'oA, viHesituée sur la rive gauche de I'F«-
fj/M~setrouvesurIarivegauchedu~, à ~)&fa<e,se trouve a environ dix-huit journées de
pou près en face du ~'M're. C'est de .D~'&.e& que, DamM (G'~gT. d'Edrïs:, t. p. ?6o).
te <: 't;vrier i834, je suis parti pour visiter les Le k'âdhi de la ville était intervenu pour le
pyramides et faire l'ascension de la pms haute forcer à vendre des eunuques qui servaient à ses
(i 46 mètres au-dessus du so!). infâmes plaisirs.
Suivant Ibn-Khaidoun, ce gouverneur i'em- '° Nousvenons de voir queZïâdet-AHah, iuvant
pechàd'etitrer, amoins que ce ne fût par ordre d't&'iaA, était arrive &MM'r en ramadhan 96,
du khaiue (NM<.~ef~ « <<!Sic. p. ~)~,1. 6 et en était reparti au bout de huit jours. Si l'on
à 8; p.
l"&vv de la "4.
t56 '4"& trad.).–C'était
j. en ·enet tient \AI.tU1' ~u, sonQ,v.l.l
comptede trajet
"J' de ~M'f
aawr..e &jR~'&'ffAen
cu
U. 11
82 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
1 1 1 '1 1
«ville, et lui dit de se tenir prêt à partir, puisqu'on allait bientôt lui envoyer
Kdes hommes et de l'argent Plus vraisemblablement, ce gouverneur le con-
duisit dans une localité où il se proposait de lui faire attendre longtemps ce
qu'il lui promettait, et cette localité est très nettement indiquée par El-Bekrî,
dans lequel on lit ftDzat-eI-H'omam tfqui renferme la Sèvres), 1
(..L<~
~où se tient un marché considérable, possède un djâmi' bâti par Ziadet-AHah-
(fibn-ei-Aghiab, quand il vint d'Orient pour rentrer en j~n~'MA Ce fut donc
là que le prince déchu attendit, mais vainement, la réalisation des promesses
au moyen desquelles on l'avait relégué en ce lieu. Il dut y faire un long sé-
jour, commele prouve la construction qu'il y laissa; maisle gouverneur, pour
lui faire prendre patience, lui envoyait des cadeaux et du vin, de sorte que
là il put, comme sur le trône, comme à ~c&TaA, se livrer à sa vie d'orgies~.
Bientôt, atteint d'une maladie, fruit de ses excès, il se rendait en pèlerinage à
~Msa~w (~jJLn c~), lorsqu'il mourut à ~amM, en 3o3\
passant par Ramlah, où il fut obligé de rester le (~. A t. XH,p. 4i8 et ~9, 5" sër. t858").
temps nécessaire pour échanger une correspon- Ia'k'oubi, décrivant la route de Mis'r à Bark'ah,
dance avec Bag'M<M, et obtenir que, d'J%~)<e, avait nommé cette localité (S'ifat-el-Maghrib,
on fit droit à quelques réclamations qu'il avait p. t~5et6;–p. a7detatrad.!at.),qu'Edj'isi
adressées'; si on tient compte aussi de son séjour place à trente-huit milles d'aH~n'e". La carte
d'un <Mà M~'t'aA, et enfin du temps employé à qui accompagne l'édition allemande (t8<)Q) des
revenir de cette ville à Mis'r, il devient impossible Voyages du D' Barth place un B~BsMant à
qu'il ait retrouvé encore gouvernant l'Egypte une distance d'aK~n'e qui se rapproche de
'Iça-en-Noucheri, que nous savons être mort le celle donnée par Edrîsi pour DMt-eMf'OMsm.
a6 cha'ban ag~. Ce fut nécessairement Abou- C'est sans doute par erreur que Abou-1-Fedâ
Mans'our-Takin-el-Khazari qui fut chargé de (Annal. muslena. t. H, p. 3o6, i. 8) a écrit
fournir à Zïâdet-AUahles moyens de reconquérir <_)LUt (N-Nsmamat).
son royaume. f. pro more suo, potando vino et audiendis
1 En-Nouaïrl, S Liv (H. d. B. t. 1 de ia trad., tfpsaitriis indulgebat.)) (7~. t~ p. 3o6, L to.)
p.MGetMy). ). Nicholson, p. i33\ BaMM, 1.1, p. ~v,
N-<& OMf~'Hfe!)ta<<p. .L- t", 17 à 22 1. )8 et-J' la.
Ici 'Arib et !bn-'Adzâr! disent que Z__ .e
*En*Nout!M,a)apageciteenete ici-dessus.
Et. Quatremere avait, dès :8ta cité, comme t'ayant extrait du manuscrit d'un géographe anonyme, le
passage que j'emprunte ici à E)-BëM, qu! est évidemment l'autenr, alors inconnu, du passage cite par Quatre-
mère.
G~)gT<tpM~1.1, p. ag5 de la trad. d'Am. Jauhert; in-f, Paris, t836.
d A cette
page, M. Nicholson place une note 84, dacstaqueHeit dit qu'tbn-KhaUikân, d'après deux différentes
autorités, indique, pour la mort, deux dates (3oa et 3o<t) et deux localités (Rak'k'ah et jRatH~at). Les deux
dates qu'on trouva dans tbn-KhatuMm, comme je vais le dire, sont 304 et sg6. Si Zïâdet-Allah passa à Damas
en 3oa, M ne put être que quand H revint da Mf'&'<A à Mte'r.
OtterM<M)M<tt)'~e!;t<«
)?)!«! ~hyA~it <!e<)t<,p.5~et53!)B-S' PM!s,iSn.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 83
Telle fut
futla
ia misérable fin du dernier représentant de la
ia dynastie des ÂGHLA- Fin Fin
de la dynastie
BtTES.Si, comme je crois devoir le faire, on fixe ia fin de cette dynastie sous de
desAghtahites.
le règne d'EI-Mok'tadir-BHlah,au 255 djoumâdi-'i-akhir 206, jour où Zïadet-
Allah abandonna honteusement~s~aA, on trouve qu'elle eut une durée de
cent douzeans et treize jours 1.J'ai voulu, pour évitertoute confusiondansmon Sa durée.
Zfâdet-Allah fut enterré à Jérusalem en ago, et mourut à jSafAaA(je lis Rak'k'ah) ou à ~MMMH
pIusloin(Bc!<aH, t. I, p. )vf, 1. i8), Ibn-'Adzâri "Dans cet état,)! dit Ibn-Ouadrân, après avoir
le fait mourir à Ramlah en 303. Un auteur parie de la maladie du prince, ail résolut de se
contemporain, qui habitait ~t&a'am&'M, EutycMus ~rendre seul à Jérusalem pour y terminer ses
(+ 3a8), passe sous silence le voyage et le séjour «jours, mais la mort le surprit à Ramlah, ou il
à ~aM'a/t il dit que Zïâdet-Allah, arrivé à ?'< rtfut enterré~) J'ai dû noter les incertitudes dont
en ramadhan a 06, quitta cette ville pour se sont entourés le lieu et ia date précise de la mort
rendre a ~am<'a&,où il resta jusqu'à sa mort*. de Zïâdet-AHah, qui, dit-on, fut empoisonné. Je
En-Nouaïri" et Abou-')-Fed&"iefont mourir, l'un ne poursuivrai pas plus loin mes investigation;.
à Jérusalem, l'autre à Ram~aA,sans indiquer de c'en est assez sur ce misérable.
date. D'après Ibn-'Asaldr, cité par Jbïi-KhaIIikan,1 'Ar!b et Ei-Bekri donnent à la dynastie des
ZïMet-AUah mourut et fut enterré à ~am~aAen AsHMBiTES une durée de cent onze ans, et Ibn-
djoumadi-'l-aoue! 3o4' et, quelques lignes plus 'Adzari dit cent onze ans et trois mois' Ces deux
bas (lin. antepenult.), d'après un auteur qu'il chiffressont évidemment inexacts. Abou-'i-Fedâ,
ne nomme pas, il le fait mourir à Ba<;7t'aAen avec bien plus de raison, dit environ cent douze
aoë'et enterrer à./et-MM~H.La date donnée par ans' Ibn-Ouadran'" et Et-K'aïraouâni'' disent
Ibn-~Asâkir est confirmée, quant à l'année, par aussi cent douze ans; je ne sais comment un des
Abou-'l-Mah'âcin, mais les sources où cet auteur auteurs cités par Ibn-KhaHikân arrive au chiffre
a puisé le laissent incertain si le prince déchu de cent douze ans cinq mois quatorze jours °.
"AMtaKt(mt.I!,p.6otet5oa.
§ uv (A d. B. t. t,p.4~7 de la traduction).
~KKe!. MtMs~MH. t. H, p. 3o6,1. la. H p)ace une foule d'événements sous l'année 396, même !e parricide
(p. 3o~,i. 7 à g); c'est évidemmentà ce passage que Silvestre de Sacy a emprunté tes erreurs que t'en remarque
auxnotes58et6i(0(fef!at'<t&e,t.U,p.t3&).
& OMt~ttat-e{-M)t, n° ttA, fasc. n, p. tft, ). i3 (t. 1 de ta trad. angi., p. 466). C'est à t'NotoM-ede
DamM par tbn-'Asâkir qu'Ibn-Kbatiikan emprunte cette date. Sur Ibn-'Asakir, vpy. 1.1 de cet ouvrage.
'Sii arn~a en jE~m)<eeu ramadhàn 396, ets'H resta un an àBatc'&'at, cette date de 396, donnée pour ceUe
de sa mort, est évidemment inexacte.
'EH-A%~Mm,t.n,p.t').iB,âp.t'.),
BMae&Ot' et<<eoeo!o)t.t. XIV, p. Ml. 3' sér. t853.
Nichotson, p. Sy. Dans son 7)tifo<!Mcit<m (p. 39, à la note), N!cho!son parait admettre cette période de cent
mMmM~mM~~e~m~ec~AmM~~
Ei-Me~h'&btt~ p. )e~, t. aS (J. t. XH,p. 5a8, 5' sér. t858).
'Bft«&)hl,~p.))c<).7et8.
'~nma!M!em.t.n,p.3o6,).i3ett4.
'"Aiapa~ecitëehoteg'ci-dMsus.
<HM(.&)iv.IV,p.93.
°
&'<a&OMs~n!(-e!tf:)t, n" )')A, fasc. n, p. )Fv, t. t et 3 (t. t delà trad. angl.. p. &66). Dans te texte de
M. Wustenfdd com~ M. de Siane (t. I, p. rt"A, t6 et 17) onut~jL<, au Heu Je jM, etla
faute se retrouve dam Jatraduetionangtaise, qui dit ~'e&tt~~
n.
8/t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
récit,
reçu, conduiresans
conduire sans interruption
interruption le lecteur jusqu
iusau'àla la disparition
disparition complet
complète ues
Ae
AGHLABITES, et j'ai, dans ce but, un peu anticipé sur l'ordre chronologique des
fai
faits; je me hâte de revenir aux grands événements dont l'J'M:A était le
th
théâtre.
Le CM; Nous avons laissé le Chîï maître d'El-Orbos. <t Aussitôt,dit ibn-'Adzari,
marche
s~rR~'k'Mah. «que
q lui parvint la nouveHede ia fuite de Zïâdet-Allah, il se mit en marche
« d'El-Orbossur ~~OMam'
~d mais, en s'exprimant ainsi, l'auteur oublie
qu'il a dit un peu plus haut ~Au matin, lorsque furent terminés ie mas-
qu
(tfilsacre,le pillage, la capture (des prisonniers), il donna l'ordre du départ et
t(S!
L'NM{otfe <!eJyNh)«f est au nombrede ces oMfra~M. OnUtdamEdrM; <tDe Bddis BoM~ot)t',portquifut
!tjadisuneviUa<!<)K<t!HefMtep!!t<&M<<tjM' et qui estdesignëe dans les chroniques sous le nom de ?)<?«)',
<!vingtmiUe9.))(DMCf.At'e<<b!'&p.p.)v),t.i3ett<).)
"CMimpttqm queMk'outn'en fmmpMmentim.
'i<n'eM))tcpa«on)p)6teme))t
86 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
se trouve très vraisemblablementêtre celui de la route suivie par le Chîï. ««1De
tt&~t~A, dit le savant géographe, on se rend à ~'MA-MsMts, bourg florissant
ttet bien peuplé qui possède une mosquée et un caravansérail; puis à N-Mos-
K~m. de là au K'asr-el-Khair. ensuite au A''<!s~z-Z?r<K~M,nommé
n aussi E~-A~a~t'o~ et enfin à ~'<r<MM<~m~ Exact au rendez-vous qu'il
avait assigné, le Chîï reçut les notables de~<Mf<MM~m à .M/M~-M~s"; il les
accueillit avec bonté, leur donna l'aman, ce qui était un gage de sécurité
pour leurs propriétés. Maisce dernier point motiva quelques réclamations des
k'âïds kitâmiens, à qui il avait promis l'abandon de A~KfooM~m pour qu'ils se
partageassent tous les biens des habitants. 11répondit à leurs murmures par
ce verset s Vousne pourrez rien contreelle, Dieul'a prise sous sa protection n
ajoutant ffC'est de ~traott~M qu'il s'agit", et les Berbers se contentèrent de
cette interprétation. Vraisemblablement, ce jour-là (samedi), le Chu s'avança
jusqu'au voisinage de K'as'r-el-Khat't'dra,et le lendemain, dimanche i~redjeb
Sun entrée
2g66 (26 mars goo de J. C.), il se présenta devant ~<<~A, à la tête de
Rak'k'âdah. 2û6
itRak'k'adab..
sept corps d'armée, formant ensemble, au dire d'Ibn-'Adzân, un total de trois
sept
cent mille hommes, tant cavaliers que fantassins6, qui campèrent autour
cent
M.de
M. deSlane
Slane prévient
prévientque quel'orthographe
l'orthographe de s'our
de s'oursemitenmarche
se mit en marche àà la têted'unearmée
la tête d'une armée
..o nom est
ce lJIo.f;n,n.a~f!l;nDo' ;1 est
D.af surtout
cn,h'\nf yoa.7F£Io-f-t!)hla -nlnu> aller
~11e,. ",fh:unla. Ii 'hn11_1a'7~ -;1 T\!l)'lt;. Oo
incertaine; il regrettable pour attaquer Abou-IezM, rtil partit de
que, dans cet itinéraire, les distances ne soient "NM'aoMaM le a6 rebi-'I-aouei 335, nous dit
pas indiquées. N-e&a~m~ dont j'ai parié dans ffUm-H'ammâd, et fit halte à .Sa&'M&-Af«NM'))
le tome I, n'étant pas nommée ici par El-Bekrî, Je me crois donc autorisé à compter une faible'
on peut croire qu'il y avait deux routes condui- journée de Sa&'M&-Mam~ à ~'<tfr<tCM<!t!.
sant de Sabîbah Â"a&'NO!t<Mt, ~'oMm, sourate FA, verset f)(p. ffp, L t)
~t7-MepfM'& c<M-'MfeM<M)&, p. )~t,1.16 à aoo à « de l'édition G. M. Redslob; in-8°, Lipsiœ,
(J. A t. XIU, p. 3~7 et 3o8, 5' sér. 1859). )855).
Je ne puis malheureusement pas donner la Nicholson p. ga et g3. BaMs, t. t,
distance exacte de Sa&'iaA-JKam~à ~'a&'ae~M, p. )i~v. La a g.
et l'itinéraire que je viens d'emprunter à Ibn- Nicholson, p. gi et <)a. –.BsMtt, t. t,
el-Ouarràk' pourrait faire croire que cette dis- p. )Ft et )pv. ~Ar!b et Ibn-'Adzar! s'accordent à
tance devait être assez grande; mais il est ce- dire que ce fut .le samedi; Sityestre de Sacy
pendant certain qu'eHe pouvait être franchie en (Drtt~M, 1.1, p. ccKXt) i'a répétée j'ignore d'a-
une petite journée par une armée. Lorsqu'on 6g, près quelle source. Mest certain que le redjeb
Zohaïr s'avançait pour combattre Koçaiiah, fi ce- a g tombe un <&'NM)M!&e.En-j~puaMdit que
"tui-ci, dit Mouta-Ah'med, quitta ~'atfaoMatt et six jours après ie départ de Zïâdet-AMah,la cava-
nalla "w..r~.
"u~ camper U. àwM<!MM *;x lorsque Ismaït-el-Man-
.Lo::J.I.l.l«I.L-i.L-.a.U,U.lI-
lerie du CMï parut aux
,.u r~ environs de la viUe"; or
'F:J¡< 'F:J¡<
'r~a~deMouia-Ah'm9d,p.a3t:m-'8'<Ien.R.t8M.
''J.t.XX,p.~8t,&'sët-.t85a.
*En-NouaM,Su)i(N.<<.B.t.tde)atrad.,p.M3). "1.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE I!. 87
de ia ville, pendant que le Chîï y faisaitson entrée 1 avecun cérémonial qui a
qui
un cachet trop particulier pou'r ne pas en conserver quelques détails. Un lec-
teur marchait devant lui, récitant ce verset du K'orân <fE<c'est lui qui a
fait
sortir de leursmaisonsces~'M~mécréants,etc. puis il ajoutait cet autre ver-
set sCoMt~MM ils abandonnèrentde jardins et de fontaines3. Aussitôt qu'il eut
mis pied à terre au palais son premier soin fut d'expédier un courrier à Tri-
poli, pour aller chercher son frère Abou-'et-Abbâs-'l-Mekht'oum, qui y était
détenu". Ce premier devoir rempli, il chargea Gharouïah-ibn-Iouçofde se
rendre à &MS<tpour donner l'aman aux habitants; et ce général revint avec
nous avons vu plus haut que ce départ eut qu'au lieu de ~j~J t, le manuscrit de Gotha donne
lieu dans la nuit du 9~ au a5. Ibn-Khaldoun la leçon ~ssJt. Voyez une troisième ieçon dans
ne donne pas la date précise, mais, dans deux Ibn-H'ammàd (J. A t. V, p. 533,5" sér. i855).
passages', il dit que le CMï entra à Rak'k'âdah Nicholson, p. ()/i. BaMM, t. I, p. )~,
enredjebaoo. Suivant Mak'rM, fAbou- 1. 3 et 3. fbn-Kha)doun° admet évidemment que
"'Abd-AMah, à la tête d'une armée de deux cent ce frère était dans les prisons de ~'a~aaxaK, >
tfmNe hommes, aua attaquer ~'airaeM~K~qui et ce fut là en effet qu'i) fut d'abord incarcéré,
<ttomba en son pouvoir. De là il marcha su) comme nous l'avons dit plus haut; mais il parait
tfjM!'&'<M<tA, ou H entra ie i"' redjeb ag6" fm'i! avait été transfère aTt-tpaM, et ce qui
Puisque je CMïvenait du Sud-Ouest, il est dair.. confirme le récit de 'Ar!b sur ce point, c'est que
au contraire, qu'il entra d'abord à ~ft&'&'a~~ si Abou-'i-~Abbas avait été dans une des pri-
et puisque IbrâMm M-meme avait été obligé sons de K'aïraoudn, les députés de cette ville
de fuir, ia prise de M!'&'<M<tAentralnait ce)!e n'auraient pas manqué de l'en tirer et de se faire
de ~'S!r<MM<& Et-K'aïraouâni dit aussi frit accompagner par hu&&t&'M-Mttm~ heureux de
trentra à Bs&fM ie i"redjeb 996.)) (~M<. de le rendre eux-mêmes à son frère. Il est seulement
~.iiv.IV.p.Qa.) fort extraordinaire que, dans son séjour à Tri-
Nicholson, p. a3. BaMs, t. I, p. )pv, poli, Zï&det-Aifahait oublié de faire tomber cette
o et it. DrMM~ t. p. cctxxt. tête.
~'of<!M,sourate e4, verset a (p. )<'«, L t et Sousah (Adrumète des anciens) était à une
suiv. de i'ëdit.G. M. Redsiob, i855). journée de K'aïraoudn, selon tbn-H'aut'af' à
7&M.sourate tep, verset Cte (p, )°)'), 5 de trente-six milles,selon Ei-Be~r!'.Au rapport d'Et-
t'ëdition ct-desms). Tidjan!, il existait une haine héréditaire entre les
'U descendit au palais connu sous le nom de habitants de SoMsA et ceux de ~'atr<toMatt'; il
AW~S~ ( ~sJt ~3') (Nicholson, p. 98 en fait remonter l'origine à la conquête même de
jB<t!<~ t. I, p. ))<:v, L i4). H semblerait f'taA.
~a~d'Et-Tidj4nt(J.t.XX,p.tt5,<t'ser <85a). 2
88 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
vingt-huit charees de richesses, qui avaient été déposées
vinst-huit charges déposées dans le ~'ss'f-cf-
/K~f\ Abou-'Abd-AIlah-ech-Chusemontra clément a A~raoM~m,où se trou-
vaient encore des débris de la famille déchue et quelques k'aïds, qui, à la
vérité, avaient abandonné Zïâdet-AHah.Il leur donna i'amân; mais H fut
impitoyable avec les noirs affranchis des BENi-ÂGmAB, parce qu'ils avaient
conspiré contre sa vie. Il leur fit trancher la et
tête, Ibrahim-ibn-Berber (~y)-
ibn-Ia'k'oub-et-Temîmi, connu sous le nom d'EI-K'ous, fut étranglé. nje ne
nme considérais pas comme étant en sûreté en J~'M~, dit le Chîï, tant que
Kcet homme vivait2. n Le contre-coup de la révolution qui s'accomplissaiten
T/n&'Mt~ s'était aussitôt fait sentir en Sicile.Dès le 11 redjeb, les habitants de
Palermeavaient jeté en prison le gouverneur Ah'med-ibn-Abou-'I-H'oçaïn-ibn-
Rabbakh~, que Ziadet-AMahleur avait imposé*; ils avaient nommé à sa place
'Ali-ibn-Abou-'l-Faouâris,que je suppose le même 'Ali-ibn-Abou-'l-Faouaris
que nous avons vu être un instant, eo agi, gouverneur de Kaïraoudn, et
envoyaient Ibn-Abou-1-H'ocaïn vers Abou-'Abd-Allah-ech-Chiî pour en ob-
tenir la confirmation du gouverneur de leur choix. Abou-'Abd-Allahaccorda
ce qu'on lui demandait, et écrivit à 'Ali pour l'exhorter à attaquer les infi-
dèles par terre et par mer. Il jugeait sans doute prudent de donner un ali-
ment d'activité à ces turbulents insulaires. En même temps, le Chîï préparait
tout pour l'accomplissement de ses projets il préposa au commandement
de ~atfaoM~mAh'med-Ibn-'AIi-Ibn-Kolaïb~, connu sous le nom d'Ibn-Abou-
Khanzir au commandementde~ss~-e~-J~'a~m KhaIf-ibn-Ah'med-ibn-'AIi-ibn-
un uco
Kolaïb, un
ivumuj, des uia
fils u~it<u–~muu-i~uauzn
d'Ibn-Abou-Khanzîr, en leur ordonnant à tous deux de
Nicholson, p. g3 (Baïân, t. I, p. ~pv, I. i&h ibn-Moh'ammed-ibn-et-Faonaris, qui me parait
à 16). –On se rappelle la précipitation avec être le cousin du gouverneur que nous aUons
laquelle Zïâdet-Aliah quitta ~e~c'~aA; dans le voir choisir par les Paiermitâms.
désordre inséparable d'une pareille fuite pendant En-NouaM in Gregùrio, ~fMm <tfa&<Mn<M:
ia nuit, un convoi de vingt-huit ou trente cha- ad
~M<B /iM<Onamsiculam spectant, p. 1 et 12,
meaux chargés avait mal pris sa route et s'était 1. 4 du texte; in-fb)., Panormi, lygo.– Voyages
rendu à .SoMM/t;le gouverneur de la viUe, Ibn- en Sicile par le baron de Riedesel, p. 16 et At y
ei-Hamadân!, avait mis ces richesses en sûreté in-8., Paris, an x (i8oa). CAfMMeattcattta-
dans le J~t'-er-RtMt' de &)MMA,où elles res- brigiense, p. 44, y a à io. Mich. Amari,
tèrent jusqu'à ce qu'il les remit au ChË (Nichol- S<o?'Mdei MM~maM!diSicilia, iib. IH, cap. vu,
son, p. 86;–BaMM, t. p. )i~,iin. penu!t.), t. H, p. t4i;in-8' Firenze, i858.
lorsque celui-ci envoya Gharouïab-ibn-Ionçaf dans Nicholson, p. 94 et o5. B<tMnj t. I,
cette ville pour donner l'aman aux habitants. p. tt~A, L 8 &ia. On ven'a plus loin pourquoi
Nichoison, p. Q3 et Q&. Bafatt~ t. I, je ne dis pas, comme ces deux textes, fcH'açan-
p. !F\' et )f=, ibnAh'med,B etc. po~u' le nom du chef prépose
Pour nommer ce gouverneur, il destitua'Ali- au gouvernement de .ot:f<M«aM.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE It. 89
-t. ]~- 1 1
tuer ceux qui sortiraient la
nuit, soit qu'on les surprît buvant une boisson
enivrante, soit qu'ils en portassent et qu'on en trouvât sur eux'; il leur
prescrivit les modifications qu'il voulait apporter à l'appel à la prière conEa
la monnaie à Abou-Bekr, le philosophe connu sous le nom d'Ibn-el-K'amoudi
et eut le soin, sur les monnaies, comme sur son cachet, comme sur le sceau,
de ne faire graver que des légendes qui ne nommaient aucun souverain. Le
<8 cha'ban (vendredi i a maigog de J. C.), Moh'ammed-ibn-'Omar-ibn-
lah'ïâ-ibn-'Abd-el-A'Ia-'i-Marouazi, de l'armée du ~Aon~m, fut institué
k'àdhi de ~M'~oM~. Toutes ces dispositions prises, il remit le commande-
ment de FT~'M~t à son frère Abou-'i-'Abbâs et à Abou-Zâkî-Tammâm-ibn-
Mo'arrek-el-Adjanî\ JI pouvait maintenant voler à la délivrance du Mahdi.
"g)L'(J.At.V.p.533et53/),5'ser.i8&5).
°Traduettond'Ët.Quatremère(J.t.tf,p.n6,3''sër.t836).
''D).MMo,t.p.ccmtt,in-8°,Parii!38.
An account o/teM~Mt~m~te/M
~Htt'fe~MfHtytM~tea,byJotmNicho)sùn,p. too, note 5t;in-8°,
Tû!'ingen,iMo.
C'est d'après ce passage que, X-, t. ] 3) j'ai tu ~~}, au tien de ~J!ff que porte
dansteB<:Mn(t.I,p.
le texte: Voy.note 4 ci-dessus.
tbn'Kha)doan,.HM<. des ~t't.n. (f~. d. B. t. H, p. 5ao de ta trad.). Ce per.?annage est dqanomnte à ta
même
lIl~fII~
page5t3du tmumeMme. tQqJ.e.
tome.
H. 's
90 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
).C <:))]) Ce fut le jeudi 16 ramadhan ag6 (8 juin gog de J. C.) que le Chu partit
marche
de &t/<~aA, avec une armée nombreuse et l'élite de ses lieutenants !) marcha
~urSidjihuacah.
Prise de'Cah.ir).1. droit sur ?<<<, qu'il atteignit et ou il entra dans le mois de chaouaP, en don-
nant i'aman aux habitants; mais il fit mettre à mort le Rostemite qui y gouver-
nait, Iak'tzân-ibn-Abou-'i-iak'tzan, et beaucoup des membres de cette tamDte;
il envoya leurs tètes à son frère Abou-'i-Abbas~ et à Abou-Zakî, son lieutenant
Fi!) a7ï<f7<<t. Ces trophées sanglants furent, par leur ordre, promenés dans les
de la dynastie
rues de ~'<:M'<Mt«~ et exposés sur la Por~ de JM;<K~\ Ainsi finit à ?<tAar<la
des
iteni-Rosten). dynastie des BEM-RosTEM; après une durée de cent cinquante-deux ans\ Abou-
C'est par suite d'une faute d'impression, ou du mauvais texte dont a été obligé de se servir Et. Quatremère,
que ce savant dit, dans sa traduction (Notie. et E.e<)'.t. XII, p. 523), ~o au lieu de 296. Le texte édite par
M. de Slane (p. t. 1. 2) donne la bonne le,.on.
Baf«t), t.t, p. )<:),)./).
° ~f. d. B. t. f, p. 4~ de la trad. Hist. de <t/i'. et de la Sic. p. i5(), à la fin de la note 17~)de N. Des-
vergers, qui a traduit le même passage d'En-Nonau-t.
''Bt«ott-e~<Me,iiv.tV,p.c~.t.6(p.93detatrad.).
° Je dis cent soixante ans, parce que c'est le chiffre donné par Et-Bekrt 1* et par tbn-'Adzâr! et qu'on peut
considérer ce chiffre comme représentant assez approximativement la durée de la première période dans laquelle
la dynastie des BtM-MtDMn régna à 6'!<~ti<K~<t~.
/tt))Kit.ntM~em.t. H, p. 3t8, 4 à à 6. Silvestre de Sacy a adopté ses chiffres (DttfM', t. p. ccuxtv).
El-Kdmil, t. V)U, p. fA, 1. 4 et 5.
"'R.Mef<etc.p.)tc<),t.6(J.t.Xfft,p.to9,5*~r.t859).
B«Mtt.t. (~, ).i6.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE 1t. 91
'Abd-Allah, après avoir confié le commandement de 7~/MM'<à Abou-H'omaïd-
Doouas-ibn-S'ouIat-ei-Lahîdhî et à ibrâhmi-ibn-Moh'ammed-eMemân!, connu
sous le nom d'Ei-Hoouâ)} et surnomnié Kle petit seigneur (~ J~~J! ) con-
tinua sa marche vers &<~<<m~p<tA~. Sur toute la route qu'il suivit, les ZcM~< ter-
rifiés, s'empressèrent de lui laisser !e passage tibreou de faire leur soumission 3,
sommes des événements qui suivirent immédiate- par A~'as~M et par A~tMXffA; Hf-Bekr! parle
ment ran'ivée d'ibn-Rostem a ï'<MaW, de faire d'une autre route, et évidemment de celle que
partir son règne de l'an 14 date de la construc- suivit le Chiï, puisqu'il dit "De ~'MiraoM~Hà
tion de ÏM'f/emC, et puisque nous venons de voir rt&t'/mscft/t on ne rencontre pas de ville plus
la dynastie fondée par lui finir en 9<)6,j'attribue grande que ï"o~H(!/t°." H compte quarante-
a cette dynastie une durée de ag6–i4~)=i5a six journées de marche ou cinquante-deux, selon
ans, commeje fai dit plus haut. Quant aux BEM- Moh'ammed-ibn-Ioucof'Du <6 ramadttan.jour
MtOMH, plusieurs membres de c~tte famille du départ du CMï, au 6 dzou-'t-h'idjah, jour
jouèrent encore un rôle plus ou moins secon- où il campa sous les murs de &f~!7MMM/i,il
daire dans la lutte entre les OttAUDEsd'Espagne s'écouta quatre-vingts jours; mais, indépendam-
et les FAf'tMtTESd'Afrique, et ce ne fut que ment de l'observation que j'ai déjà faite plus
soixante-dix ans après la victoire du Chh', c'est-à- haut, il faut tenir compte de la prise de r(MMt-<,
di.c en 366, que les MtDXARtTES tout
~t'spai'MreMt qui dut employer un certain nombre de jours.
H~i't~ quand Khazroun-ibn-Fetfou), prince des peut-être même le reste du mois de cbaouâ). H
~<<)-<!otM/<, dévoué aux OMAlAMsd'Espagne, est très vraisemblable que de r<MsWil se rendit
s'empara de &t/M!aj;<t' b. à Ou~sA* et, de là, suivit la route tracée par
NIchotson,p. loa. BaMK, t. t, p. )et, Ei-Beh-i'.
). /) a 6. Voir aussi p. t~.p, i. i5 et )6. Ibn-Khatdoun, Hist. des Fa<m. (H. B.
Ibn-H'auk'at (p. L 1 & J. ~i.t. XHt, t. Il de la trad. p. Sao). Matt'riz! (Chrest.
p. 941, 3° série iMa) compte deux mois de arabe, t. H, p. )*"), 1. s et 3, p. <t5 du même
marche de A''ofrn«MaM MSK~'t/MMca/t, en passant tome).).
Voy. t'~ot're <~MBet-~M-s,t. I, p. )p-, i. 3 (t. I de la trad., p. aao). II est vrai qu'tbn-'AdzAr! sembte,
dans nn passage' 'placer la construction de T'aAaf't en i6t, mais ce qui suit immédiatement montre qu'il ne
s'agit pas ta ne ïat't~Mtt (ï~tat't <<!HeMoe),puisque ['auteur ajoute: tDans te temps passé, c'était une ville
ttaneienne. Onne saurait oublier que les batailles gagnées par Ibn-et-Acha'th furent livrées en s'afar et rebî-
't aoua) t que ta fuite de 'Abd-er-Rah'man-ibn-Rostem vers l'Ouest avait été précipitée, et qu'il est très invrai-
semblable que celui qui fut choisi pour chef par les populations ibadhites de la contrée où il arrivait soit reste
dix-sept ans sans fonder la ville dans laquelle il régna jusqu'en 168~
H.t~. B. t.t,p. )\ ). ta a a3,et).H, p.r\f. &A6(t.I, p. 965, et t. U[ de la trad., p. af8).
N-~ectiMe, etc. p. < ). et 8 (J. A.t. XHf.p. 6~ 5° sér. i85o).
/M.p. ~retKr (J. t. X!tr, p.08 et ~09, 5'sér. t85o).
Ot~at ne fut fondée qu'en 38~, par ZM-ibn-'A.iah ie Maghrâouïen ([bn-Khatdoun" <<.B. t. U, p. r=t=,
t. 8; –-t. ttide fa trad. p. a~3); mais ta route ne devait pas moins être ta même.
N-Wm~t/f, i;tc. p.A\,t. 3 a 8 (~. A t. XtH.p. t6o ett6i, 5'sér. )8S()).
ta.
92 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
.1 1
et il arriva le samedi 6 dzou-'l-h'idjah' (26 août gog de J. C.) devant ta
ville où était emprisonné l'imâm sur lequel reposaient de si hautes destinées.
El-laça'-el-Montas'ir occupait alors, et depuis s'afar ayo, le trône des BEsr-
MtDRAR. Ce prince était si peu dans la dépendance des AcnLAB)TES que la fuite
de Zïadet-AHah semble n'avoir eu aucune influence sur sa conduite en ces
graves circonstances, et qu'il ne tint compte que de ia lettre qu'il avait reçue
du khalife; il justifia jusqu'à un certain point cette expression d'Ibn-Khal-
doun qu'El-laça' Kétait tout dévoué à la cour de &!g'M~, et, si je m'exprime
ainsi, c'est que les événements qui venaient de s'accomplir, l'espèce de
mystère qui les enveloppait, puisque, même à /M:7~<M, le prudent dâ'i
n'avait indiqué aucun nom qui dut être prononcé dans la khot'bah étaient de
nature à inspirer les plus vives inquiétudes à tous les souverains du Mtg'An&,
qui voyaient déjà deux dynasties renversées et Abou-'Abd-AHah continuer sa
marche. La conduite du prince de -St~m~c~ put donc être au moins autant
réglée sur une pensée de défense personnelle que sur le dévouement qu'on lui
suppose pour le khalife. Cependant, le Chiï tremblait pour le sort des illustres
prisonniers, et plusieurs historiens" disent qu'en vue de ses inquiétudes il
tenta la voie des négociations, et envoya successivement deux députations
chargées de remettre des lettres au prince midrarite. Les lettres furent déchi-
rées, les envoyés mis à mort, et en même temps El-!aça' sortait de sa capitale
p présenter la bataille. Mais il avait mal interprété l'intention des pre-
pour
nmières démarches du Chiï; il ne comprenait pas la sainte ardeur qui enflam-
Renversement mait Abou-'Abd-Allah et ses Berbers. Le dimanche 7 dzou-l-h'idjah aa6~ 5
H
des
Bcni-Midrar. (a y août gog de J. C.), les deux armées en venaient aux mains, et en quelques
h
heures les bataillons midrârites étaient anéantis, le prince cherchait son salut
ddans lala fuite,
dans et le
fuite, et le Chîï
Chîï entrait
entrait àà &<~t?M~
&<~m~c< S'élançant aussitôt vers la prison,
Tous )es auteurs s'accordent sur ce point; possession de la ville de Ra&<Ms/<. Cette date
je ne connais qu'un passage d'Ibn-KhaUikan dans de s g est une consë(rf[en';e de i'en'eur que je
lequel il est dit qu'à la nouvelle de la marche du viens de signaler. Par ine singularité bien plus
CM: sur &7m<:f<!A, laça' fit tuer'Obaïd-Attah inexpncable, Ibn-H'finmad fait arriver 'Obaïd-
dans sa prison, et prit la fuite à l'approche de Allah à Si~maps~ le y dzou-'i-h'idjah a g 6~, ç,
l'année ennemie*. Et-Ma!dn place exactement c'est-à-dire le jour même de sa déiivrance, et, un
la mort du Mahdi au i ù reM-'t-aouel3a9 mais peu plus !oin, 'H place cette délivrance en reM-'i-
il se trompe en donnant à son règne une durée akhir ag~ c'est-à-dire au moment de l'arrivée
de vingt-quatre ans trois mois six jours car il à TfaM'N~aA.On voit qu'il y a ih confusion de
faudrait en conclure que ce règne commença le plusieurs événements.
7 dzou-'Hi'idjah aoy, date qui est, à un jour Nicholson, p. io3. B~MM.,t. 1, p.
près et avec une e/reto' d'une année, celle à la- i3 et i/t. Mak'rizi, in Chrest, at-(t&e,t. t,
quelle "Obatd-AiJah sortit de !a prison de S~'tV- p. f"), y (p. i)5 du même tome).
Mac<t/t. On ne peut s'empêcher de remarquer Peut-être est-ce là l'origine de la comusion
qu'Et-Beh'i'' et Ët-Tidjani' disent aussi que les faite par plusieurs auteurs, notamment par El-
événements de &7)KaesA eurent lieu er. ag~. K'aïraouani (Hist. de f~ liv. IV, p. ga), dans
Ce n'en est pas moins une erreur. Ailleurs', Et- tequet "Obaîd-AHah est présentécommefilsd'Abou-
Makinfait commencer!a dynastie des FiT'mMM 'Abd-Allah. Cardonne (iiv. IH, t. )[, p. 5&),
en ag8, c'est-à-dire dans son intention, je snp- j'ignore d'après quelle source, a reproduit cette
pose, au momentoit le Mahdi prit en personne
Grabergdi Hemso parle des Bem-NtttM, qu'ii écrit Bni-Quelid, comme étant au nombre des tribus puissantes.
(Spe<:<t!o~myr~<'f)eft<<t(t!tf:f«~H't'm~o <!tMsj'Ofeo,p. ~o, ). t8: in-8°, Genova, t83~.)
CommeMtmt'eAMfm't~Ke M)' le popme ~*7<)H-[MoMn,par tbn-Badroun, p. ftf, 1. a à 5, texte édité par
M. Dozy; in-8°, Levde, t8&8. tbn-'Abdoun était né à &mr<t, ville qui appartenait aux princes de Badajos; il
est mort dans fa ville natale en .'tag (t ) 3~-i i35 et ce que l'on sait d'tbn-Badroun, c'est
qu'it a écrit de 558
u 58o(n6aa ti85).
Et-K'adhi-Chihab-ed-))in-Abou-Ish'Ak'-)brabim-ibn-'Abd-A))a)t, vulgairement connu sous le nom d'ibn-
AboH-ed-Damm-et-H'amaoui et mort en 6Aa (ta~4-j a<!5), est un auteur dont Âbou-'i-Feda a souvent cité
r~MfoM'eA Mohft~)' Dans t'extrait, traduit en )atit), de ('histoire taissée par Chihab-ed-
(~~ki! ~b '*).
Din, ext~dtt ~ue Gregorio a inséré dans son recueil, l'auteur arabe donne au gouverneur que 'Obaïd-AUah
envoy.. en S'~e le nom d'EJ-H'acan-ibn-Ah'med-ibn-Abou-Ntt/t'Nn't- (p. 5g, col. i). L'attération du nom qoe
je viens de souligner ne peut être attribuée an savant archéologue de Palerme. évidemment cite appartient au
Aiusinnmmcparte qu'it Nait né&H'mmht ( B~ ), i'tMm destnciem, en S~rit.( D'Herbebt, Bith'oit. orMnf.p. ~6t, M), t,
.)umo~ScntmBNM)'!EL-CApH!;tn*M.MaKtricbl,t~~6.)
~nMf.mm!em.(. i. p. tm, ). t5. C.miri,t. Il, p. i6, col. t. H'Mj!-Kha)Mt,Ht, p. t5o, n°f)'f('o)r)en°S~t
()e)ah~Mcp)meea)afinduMmeVn). ).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 95
laissa deux mille cavaliers kitdmah, et plusieurs auteurs s'accordent à dire
1t11v l"n~ll.n. nnv~i. %A.a.1. 1 ..4 -]. 0 9 1 1
normi, < ygo. Il dit aussi que ce fut 'Obaïd-AHah p. 115 du même tome). Cet auteur est seul
qui donna l'ordre de tuer laça'. Ibn-Khauikân, à dire qu'avant de tuer taca', le Chlï lui fit donner
n° t~K, fasc, iv, p. tt, t. 16 (t. H de la trad. des coups de fouet.
ang)., p. 78). Hintitule à tort deux fois laça' ~.[ Nichoison, p. tto. ~nM)!, t. I, p. ~t<,
skt~" ~-j (.~Lfiedernierprincedeiadynastie t. 6 et 7.
''midt'arite" –Abui&dfB ~)tM< MM~em. t. Chihab-ed-Din, Abou-'i-Fedâ, Ibn-Khaidoun,
p. 3i6, i. i 6. Ibn-Khaidoun, Hist. des F<ti'!m. aux pages citées a )a note 3 de la page précé-
(H. d. B. t. H, p. 5ao de la trad.). Suivant !ui, dente.
)aca' fut mis à mort a St~t'Mfa/t par ordre du Peut-être de i'Edrisite lah'ïa IV qui devait
CM!Mak'r!zi(C/!r~<. M-aAe,t. H, p.f"), ). 3; bien avoir aussi ses motifs d'inquiétude.
manuscrit, qui dit ~j~ pour~ comme l'écrivent 'Arib' Ibn-'Adzari~* et Ibn-Khatdoun' car la
même faute se retrouve dans Abou-'t-FedA
niëditdeux fois n''t~fasc. n,p. )r=~,)..aet 3; n'te,fasc. v,p.<ô, ). 16 (trad. angi.t.I.p. A65,
et t. H. p. 78). M.deStanea, depuis longtemps (1843), relevé cette erreur (a la note 3 de la page 79 du
terne H de sa trad, ang).).– est si peu vrai que cette
dynastie finit en 396 avec laca'-ibn-Maïmoun, que nous
la verrons bientôt se re!eyer(en ag8),
pour être de nouveau remersée.en 3~, etseretever encore ters35o, i
pour n'être Mmtitement détruite qu'en 366 date à laquelle Khazroun-ibn-FcH'ou),
prince des Af~t'afxm/t.
s'empara de &t'Mcs& et envoya à Cordoue Ja tète du dernier des BBt)-M)B))A)t
C'était iah'tA-inh-Ëdris-ibn-mar, qui régnait depuis a<)a.
innrc
s'avançait toujours vers an
vpre sa ranefinoünn
destination, afet le1. ag ,.r,1"
rebî-'i-akhir
~bh; n nI' ll"7;
agy (lundi
15 janvier gio de J. C.) 'Obaïd-AHahfaisait son entrée triomphale à7M;'& Arrivée
aRak'k'adah.
Ainsi s'accomplit cette parole du Prophète ~En l'an 3oo le soleil se
lèvera du côté de l'Occident n
Cet ensembled'événements permet, commeon voit, de donner au commen- FAT'UHTES.
Ei-K'adhi-Chibab-ed-Din, inGregorio, p.5o, ( lundi 15 janvier 910 de J. C.), qui est évidem-
col. i. 'Arib (Nicholson, p. no). Ibn- ment la date à laquelle Ibn-~Adzarîfait commencer
'Adz&r) (BaMH, t. I, p. t~F in fine). Abul- le règne, date que j'ai d'autant plus volontiers
fedœ ~MMa/.mM~m. t. Il, p. ~j~ lin. ult. adoptée, que Ibn-el-Athîr' place l'arrivée à M'
)bn-Kha)doun ( d. B. t. H, p. 5 ao de la trad. ).
M~a/t~f ~.J) ( dansla dernière décade de
*Ar!b n'indique que l'année (agy); dans les ce mois) et que Mak'riz! dit ~.f j (a la fin)
quatre autres sources auxquelles je viens de ren- de reM-'i-akhir a g 7.
voyer on trouve seulement le mois (reM-'t-akhir D'Herbelot, BiMtot/t.o)':eM<. p. 5~9, col. 2,
997); je ne connais que Ibn-Khaiiihân" et El- au mot MAHiDi,et p. 678, col. i, au mot OBEID-
K'aïraouani'' qui, tous deux, précisent le 20 rebi- ÂLLAH.–D;'M<M,t. t,p. ccLxn. Si Moh'ammed
't-akhir; l'un dit vendredi, l'autre dit jeudi, et il a dit cela, il a dû le dire autrement, car le calen-
est certain que le ao reM-'I-akhir 907 (6 jan- drier musulman ne fut institué que sous 'Omar f
vier g lo de J. G.) tombe un samecK.Malgré cette (13 aSdet'hégire). ).
espèce d'hésitation, entachée d'une petite erreur, Ainsi on pourrait adopter le a 5 djoumâdi-
il se trouve là une indication suffisante pour 'i-akhir 9g6, jour où Zfâdet-AHah, comprenant
montrer qu'ils font partir le règne d'Ei-Mahdi du qu'il était perdu, s'enfuit à l'approche du CMï,
jour où ce prince arriva à At/c'&'atM. Ibn-'Adzar!, précurseur des FIT'INITES;le t" redjeb suivant,
qui, comme on va le voir, prend le même point jour où le ChË prit, comme au nom du Mahdi
de départ, nous offre un moyen de vérification. (sans que le nom de celui-ci soit prononcé),
Cet auteur place la mort du premier prince fât'i- possession de 7M''&'<Ma/i; le 7 dzou-'l-h'i-
mite dans la nuit du mardi milieu' de reM-'i-
djah 296, jour où le CMï salua, comme étant le
aouet 3aa (& mars a34 de J. G.), après un règne Mahdi attendu, Obaîd-Auahsortant de la prison de
de vingt-quatre ans dix mois et demi. Or, en &'<t~caA, car c'est en ce sens qu'Ibn-~Adzâri~
remontant de cette quantité à partir dé la date et Abou-'t-Mah'acin'' disent qu'il apparut à &'<
de ia mort, on arrive au ag reM-'I-akhir aqy )H<!caA en dzou-'i-h'idjah 996; enBn le 99 rebi-
S'ah'n, et son filsau palais d'Abou-'l-Fath'. Ce fut alors seulement que 'Obaïd-
S
A
Allah prit ie nom d'El-Mahdi Son cachet portait C<~Mtqui conduità vé-
ff n~est le plus digne <fe<reStttM;crois que celui-làseul conduitqui est lui-même
ff
Nominations
et dirigé(par Dieu); comment~KC~'M~z-MMS
cf ainsi que vous /<'&~s"?n Organi-
aux emplois. sant aussitôt son gouvernement, il fit acte de justice, en récompense des im-
Si
avait fattcs
faites fm'pnt
furent fDnHrm~fa''
confirmées'; ilil T)t')t
prit nnnr cbambellans Abou-Fadhl-Dja'far-
pour fhatn~ot]aT)e At~~n-Paftht-rtia~fat.-
Le manuscrit de Gotha (Nichoison, p. tta) bientôt voir le Chfï tramer contre 'Obaïd-AHah,
et te Baiaf: (t. t, p. )M, i& et)5) disent que ilfut mis à mort, et toutes les richesses qu'il tenait
le Mahdi confirma Ei-H'acan-ibn-Abou-Khanzir' de son ancien maître passèrent entre les mains
dans la fonction de gouvërnenr de A''<r<:OMaM; du Mahdi. (Ibn-Khatdoun, H. d. B. t. H, p. 5 aa
mais j'ai dit plus haut que cette charge avait été de la trad.)
confiée a son père Ah'med-ihn-Abou-KhaMU', et Nicho!son,p. n et <i9(B<tM~t.I,p. «A,
non seulement Chihab-ed-])m", Abon-'l-Feda", L8at4). ),
tbn-Khaidoah' Ei-K'aïrabuani*, s'accordent à ~Mt. des F~'tm. (~. d. B. t. H de la trad..
dire que H'acammt nommé gouyerneur de Sicile p.Sat).
par !eMahdi, mais on verra plus loin Ibn-'Ad- Nicholson, p. Il (B<M<!tt,t. t, p. x~,
zari hii-meme dire qu'en a go c'était Ah'med- t.) Sa 17).)-
ibh-Abou-Khanz!r qui était gouverneur de ~'cf- Nous avons vu plus haut que c'était le
raoM~ CM! qui, en 296, avait confié le gouvernement
Havmtaùtre&isserviZïâdet-Anah.Soupçonnë de y<~a)-!a
Abou-H'omaïd-Doouâa-ibn-S'ouiât-et-
d'avoir trempé dans le complot que nous allons LaMdh!; sa nomination était évidemment au
'E~i-<M~,etc.p.v.,).i2(.f./t.t.X))t,p.tat.5'ser.t859).
LIVRE QUATiUÈME. CHAPiTRË H. 103
le gouvernement
ement de ?<<!W.
?<~<!W. Sicette
S icette assertion n'est pas rigoureusement exacte,
il est certain du moins qu'Ibn-S'oulât eut l'occasion de jouer dans cette con-
trée un rôle d'une véritable importance, et c'est ici le lieu d'en raconter les
principaux défaits. C'étaient les Beni-Mosk'enqui avaient autorisé les aven- événements
turiers espagnolsà fonder une ville sur le terrain qui leur appartenait, et, d'Oran.
~Me! OMa~-AfeMM~p. v. t3 à aoo que ce fut le plus souvent par la force, quand
(J. A. t. XIII, p. )aa 6* sër. i85g). Je donne on lit dans Ibn-Khaldoun: 'rDoouâs ne cessa de
cette date d'après le texte, car, sans doute par fsëvir contre les Berbers ibâdliites appartenant
mëgarde, la traduction dit ffdzoù-'I-ka'dah 297 'aux tribus de ZeMaM~ d'Azdâdjah,, de ZooMa-
fbn-Khaidoun (N. B. t.f, p. )Af, L 6; ~ta/t, de M~M~A et de\Mf«'m<t:'aA~jusqu'à ce
t. de !a trad., p. a83) donne aussi i'annëe 997 "qu'i! les eut amenés à embrasser les doctrines
pour la date de i'incendied'O)' mais il attribue K)'<<M<es' et à abandonner pour toujours les
à tort cette destruction à Dpouâs-ibn-S'outât, fcroyauces des Kharedjites." (NMtM'redes Ber-
qui, cependant, suivant lui-même, reconstruisit ~eM, 1.1, p. )~e, 1. () a <i t. de la trad.,
la ville et la rendit plus belle que jamais. p. a44.)
Qu'il avait amenées degré ou de force a em- Commele répète Ibn-Khaidoun (ibid. t. H,
brasser le parti des FAT'mtTEs,et l'on doit croire p. f~, i et 2; t. III de la trad., p. at3).).
prince prit le pouvoir en ag8. Il reste donc douteux que ces deux événements,
la révolte de 6'M~M<~Aet la restauration d'un Midrârite, aient été simulta-
nés, comme semble le dire Nicholson'. On peut croire, pour concilier ces
doutes, que, si Ouâçoul fut proclamé le 3rebî-'t-aouel sg~, des circonstances
que nous ignorons firent qu'il ne put prendre possession de l'autorité à Si-
<~t7m~<t~ que près de deux ans plus tard. L'indication que j'ai empruntée à
Ibn-'Adzarî m'autorise à placer le rétablissement des BEM-MtMAR à la fin
de ag8, sans pouvoir fixer de date précise. Après avoir exposé les événe-
ments qui, dans ies régions lointaines, s'accomplirent au commencement du
règne du premier FIT'IMITE, je reviens à l'T/~&'M~.
Les premiers mois de l'année a g furent encore employés par le Chîï à
guerroyer dans le pays des Berbers, combattant tour à tour les <S'a~ms/tet les
Zendtah, exterminant les populations, les dépouiDant,emmenantleurs familles
en captivité, brûlant les villages et faisantsuccessivementpart à ~Obaïd-Allah
de ces dévastations par des lettres que celui-ci faisait lire publiquement.
KAprès avoir ainsi parcouru le Gharb (l'Occident) pendant de nombreux mois,
ccil rentra à 7{a~a/ nécessairement accompagné des chefs &t(<tMM~ qui
étaient ses complices, et se promettant sans doute ta prompte exécution du
complot formé. Mai~sa confianceavait été trop grande. Aussitôt de retour de
cette longue expédition, le premier soin de Gharouïah-Ibn-ïouçof avait été
de dévoiler au Mahdi tout ce qui s'était passé à Tenèset les moyens par les-
quels on se proposait, d'arriver à le déposer3. Le prince ne témoigna rien, se
contenta de se tenir sur. ses gardes, en attendant des circonstances propices
pour se défaire de ses ennemis; mais il prit immédiatement certaines dispo-
sitions de prudence la première fut de remplacer son secrétaire par Abou-
Dja'far-Moh'ammed-ibn-Ah'med-ibn-Haroun-eI-Baghdâdzî,à qui il pouvait
s'ouvrir de ses projets et quilui fut en effet de bon conseil, car c'était un
..a "'l>.n~J.J~.L.I_
sauf ta date, ii s'exprime -).I.i,1: 1 _0\ 11_- 1;L_L1_
ne _1- Il- 1-
et, comme 'Arfb (voy. à 18). Ihn-Khaldoun parle pas de la
ianotesuivante). trahison de Gharomah-ibn-Iouçof; suivant lui, le
Dans sa traduction du manuscrit de Gotha complot reçut un commencement d'exécution
(p. no) ti s'exprime dans les termes suivants, le grand chaïk des ~<t~aA aurait été chargé par
lorsqu'il parle de la révolte de S~~M~o/t; tfThis eux d'aller demander au Mahdi un miracle en
fwas on monday, 3 nights ofreM the former preuve du caractère sacré qu'il s'attribuait. El-
rthaving elapsed. They then choose as their nder Mahdi fit mourir renvoyé et, par cet acte, forti-
fW~sm-ben-eI-Amir-ibn-Midrâr." 1) fia tellement les soupçons des Â~NM~ qu'ils
Nichoison, p. lai et ta 2 (Bafœ~ t. I, résolurent de l'assassiner. (H. <<.B. t. H de la
p.)<)),I.ttai6). trad.,p. 6a a.) La version du manuscrit de Gotha
Nicholson, p. <aa (BoM):~1.1, p. jt), i. ~6t m'a paru
t plus vraisemMaMe.
H. )~t
G
1106 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Rétoite homme
h plein de finesse et d'intelligence'. Sur ces entrefaites, une révolte
à Tripoli. éclata
é à Tripoli.Les ~ooM~rs~avaient mis à leur tête Abou-Haro'm-eI-Hoouârî;
une troupe de Zendtah, de Z~m~MA et de Berbers appartenant à d'autres tri-
bus étaient venus se joindre à eux, et tous ensemble assiégeaient la ville.
'Obaïd-Allah saisit aussitôt cette occasion pour disséminer les conjurés, et
particulièrement pour éloigner Abou-Zâkî-Tammam-ibn-Mo'arrek-el-AdjaM,
dont le caractère résolu et l'attachement au Chu lui paraissaient redoutables;
il ne craignit pas de confierà ce général une armée nombreuse, avec mission
d'aller combattre les insurgés. Abou-Zakt attaqua vigoureusement l'armée
berbère, la tailla en pièces et envoya un nombre considérable de têtes et
d'oreilles, qui furent exposées à ~a&'&'ac~/t~. Aussitôt ce succès obtenu, Mak'-
noun-ibn-Dabbàrah-el-AdjaM, gouverneur de Tripoli3,reçut l'ordre de tuer
Abou-Zaki, qui était son neveu. Mak'noun envoya chercher le général, et lui
présenta la lettre de ~Obaïd-AHabdans laquelle cette condamnation était mo-
tivée sur le complot tramé par lui de concert avec Abou-bd-AIIah. Après
l'avoir lue et s'être ainsi assuré que tout était découvert, Abou-Zâkî lu remit
en disant (cOnde, exécute tes ordres; puis il s'avança, et sa- tête tomba*.
Un pigeonemporta le billet par lequel Mak'nounannonçait à son maître qu'il
avait été obéi, et la nouvelle en parvint au Mahdi avec une rapidité prodi-
gieuse le 16 djoumâdi-'I-akhir 208 (mardi ig février gi de J. C.). Tout
Nicholson,p. ia4.–BsKM,t.I,p.)~
r- cet événement
-? 1. le mardicommencement
dedzou-
I.t~aai. '1-h'idjah 398'. J'observerai d'abord qu'il aurait
Nicholson, p. 13 5. BtKi&t, t: t, p. )W fallu diremercredi i"dzou-'l-h'idjah 998 (3l juil-
Lioetn. let 91) de J. C.); ensuite !bn-Khani):ân'' place
l'assassinat du CMï, qui eut Heu le même jour*,
'7&K<.m~mepage,).t4ett5.
au milieu de djoumadi-'t-aMtr 998; Ibn-Khal-
Nicholson, p. t95 et ta6. Bata<t, t. 1
i4 à Ibn-Khafdoun ne dit rier doun dit djoumâdid tout court; mais comme le
p. ~)", ig.
de l'insurrection des HeetiaraA; suivant lui, Abou savant traducteur ajoute, entre parenthèses,
Zâk! eut l'ordre d'aner prendre le commandemeni "janvier gît", on doit admettre qu'Hm-Khat-
a ?')'!poK,et M&k'noun avait reçu les instruction! doun entend parler de djoumâdi-'i-acM~ Sui-
nécessaires pour lui 6ter la vie aussitôt qu'il arri. vant Abou-'i-Fedâ', Ibn-et-AtMrptace cetëvëne-
verait dans cette ville. (H. d. B. t. Il, p. 5aa.) ment en 396 mais le ~amt7, qu'il cite, dit 998
Arm 'Arib et, Ibn-'Adzar! p)acem
lui, iun-Aazan et fauteur uun
ena'~eui d'un ime
livre ummic
intitulé ncmt.H
Recueilde sur
faits <.<.
après lui,
et, ad'après placent K;;ymn.
"Nicho)son,p.ta6.–B<tM!)t,t.I,p.))°1,t.t.
&'(<? otM/<tMft-e~Mtt,n'' !-)A,fasc.u, p. tpl, 7 (t.Ideh trad. angl., p. <)65).
).
N-K<<m: t. VIII, p. F), t. 3. Dt-ttMo, t. t, p. ccmuL
''H.<B.t.Hdeiatrad.,p.5!
Car le i" djoumàdi-'I-aMtt' 2~8 tombe le lundi 4 février gti.
'~HtM!mM!em.t.H,p.330,).te).3.
'E;-K<tHtt;,t.VH!,p.t.5.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 107
pour faire
était prêt pour faire mourir
mourir les
les deux
deux frères
frères rebelles.
rebelles. Le
Le prince
orince les
les envoya
envoya LeOn
LeChi)
et son frère
chercher, suivant sa coutume, pour assister à son repas, et, comme ils arri- Abon-'J-'Abbas
vaient près de A~s~-es'o~'m 1, quelques A~MMtAembusqués s'élancèrent sontnssnsaincs.
l'histoire de Â''a!r<:OMNM* rapporte, comme tous Derrière lequel les meurtriers étaient em-
les auteurs ci-dessus cités, cet événement à busques'. Ibn-Khatdoun dit seulement "auprès
l'année 998, année indiquée aussi par Eutychius "du châteaux, sans ie nommer. Suivant Ibn-Khai-
et par Et-K'a!raouani°,qui s'abstiennent, comme ukân, ce fut ff&~aA'A, entre les deux châ-
Ibn-et-AtMr, de fixer une date précise. Silvestre "teaux' peut-être entend-il parler des châteaux
de Sacy a suivi cet exempte' J'ai conservé la de K'as'r-es'-S'ah'n et de ~'<M'f-Fa<A; mais
férie (mardi) indiquée par *Ar!b, mais j'ai adopté je ne crois pas qu'il veuille dire entre ~t/a<t'f-
la date donnée par tbn-KhaHikân (milieu de djou- ~ft~i'm et 7M:'&'<Ma&jcomme l'a supposé
m&di-'t-at:hir), parce que 'Artb et Ibn-'Adzar! ter- M. de Slane (t. 1, p. ~66, note a, de sa traduc-
minent ieurs récits de l'année a g8 par une grande tion d'Um.KhaHikân).
expédition, commandée par Si-ibn-Douk'an et Les deux chefs de la petite troupe de ~M-
Radja-ibn-Abou-K'annah contre les Looudtah mnA que 'Obaid-Allah avait désignés pour cette
expédition qui ne saurait trouver place dans la exécution étaient 'Aroubah-ibn-Ioucof-et-Ma-
même année après le meurtredes deux irères, si ce iouci' celui qui avait dévoué le complot, et
meurtre avait été commis en dzou-'I-h'idjah 938. H'abâçah, frère de 'Aroubah'.
_»~
pour les
T~nr f~e tramer KO mon
frapper. ~<~ mnn
fils, s'écria
e'na le f~t~t
Chu, ne
tio commets
~~mnrt~te
pas un si grand
Ttac im 01 f~a~rt
analogues, s'était réfugié dans le vieux Tâhart (Z~~rn~) et s'y était fortifié,
ce qui n'enrpêchapas les habitants de l'attaquer et de lui tuer mille cavaliers
Les révoltés avaient fait plus ils avaient appelé à leur aide Moh'ammed-ibn-
jours et ne put être prise que par ruse, tant était grande la résolution des estrepris.
assiégés. Les troupes fat'imites y entrèrent le &s'afar (mardi 1"' octobre 911);
elles la saccagèrent si impitoyablement qu'au dire de ~Arib, copié par Ibn-
'Adzârî, huit mille habitants furent égorgés, les femmes et les enfants réduits
en esclavage, et la ville livrée aux flammes4. 'Obaïd-AHahremit alorsle gou-
vernement de 7~A<M-< à Mas's'âlah-ibn-H'abbous-ibn-Manâzil-ibn-Bahioul-el-
à
Miknâçi"; quant Doouâs-ibn-S'ouIat, il se rendit à 7! où 'Obaïd-
Allah le fit mettre à mort*
La douloureuseimpressionque l'assassinat du Chu avaitlaissée dansle cœur
des j~t~maAne s'effaçait pas; le sacrifice que ces avides Berbers avaient pu
faire à l'homme qui exerçait sur eux un si grand empire, ils n'étaient pas
disposésà le faire au souverain qui, pour beaucoup d'entre eux, n'était plus
le Mahdi promis, et sans cesse ils réclamaient l'exécutionde la
promesse rela-
tive au pillage de ~<:N'<!OM~Obaïd-A!Iahéludait la difEculté, il reculait de
Jjour
en Jjour la réponseQ-catégorique incessamment sollicitée par les A~MM~,
Ce qui montre avec quelle précipitation le de ï'a/t<w~ se mirent en marche en a~y pour
gouverneur Doouâs-ibn-S'oùMt avait été oMigé aller assiéger OraK; et aiUeurs'' H avait dit
de quitter la.ville. qu'es 9~S 'Aroubah-ibn-Jouçof, au retour de sa
Nicholson, p. t3o. –B<tM~, 1.1, p. )'«, brmante expédition dans le ~'g'/tn~ donna le
in fine. commandement de yaAar<à Doouâs-ibn-8'oulat.
Nichoispn, p. i9Q~ Ba&!)t,,t. 1, p. )~e,' Hdoit y avoir là quelque confusion, qui s'ajoute,
L t4. Cette tocaiité m'est inconnue. en quelque sorte, &cette que j'ai déjà signalée,
Nictïolson, p. i3o. –BsMtt, t. t, p. )~, et qu'il me parait dluiciie d'expliquer ou de rec-
l.i~,ap.)~i.5et6. tifier, en l'absence de la date précise de l'expédi-
° J'ai
déjà eu occasion de nommer ce chef tionde'Aroubahdans!eJKag'A)'t&.
miknâcien.–Ibn-Khaidoun dit, h propos des Nicho!son, p.i3o.–B<tf~M, tt'<,
t.I.p.
évënements d'OfsH~ que !es troupes fat'imites, 1. 6 et 7. Cette exécution ne fut pas immédiate,
commandées par Dôou&s-ibn-S'omat, g'CMcefMeMf mais la date n'en est pas donnée.
tendant, les Kitâmahse livraient, envers les habitants, à des actes de violence
qui engendraient chezceux-ciune irritation difficilementcomprimée. On était
ainsi, de part et d'autre, arrivé à un de ces états latents d'hostilité qui, à la
premi< circonstancefortuite, déterminera une explosion. Cefut te vendredi 2
Cotiision première
~ante
dmstesrues 19 cha'bân agg (10 avril gia de J. G.), qu'un abus commis par un soldat
de K'airaouan. chez Uun marchand de la ville devint tout à coup l'occasiond'un soulèvement
chez
généra! les habitants se ruèrent sur les Kitdmah.,et bientôt les rues et les
gênera
march furent jonchés de plus de mille cadavres. Ah'med-ibn-Abou-Khanzir
marchés
monta précipitamment à cheval et s'efforçade calmer la population3; il donna
l'ordre de cacher les morts. On les jeta dans les latrines~; mais il ne fut pas
possible de faire prendre le change aux Kitâmahsur l'espèce de protection ac-
cordée aux habitants dans cette terrible scène, ne fût-ce qu'en cherchant à dis-
On voit clairement ici que, quand il refusa étaient en Sicile depuis la fin de 997. Moins de
de répondre aux notables de ~'afrsoM~M,c'était deux années s'étaient écoulées lorsque les Sici-
pour éviter de se compromettre, sur cette grave tiens, fatigués de la mauvaise administration de
question, à l'égard des ~t<amaA. ce Kitdmah, se somevèrent, jetèrent )eur gouver-
'Arib (Nicholson, p. i3t) et, par suite, !bn- neur en prison, et mirent provisoirement à sa
'Adz&r!(BeMMj t. I, p. )~ o) disent le mardi piace Khaut, chef de la Quinte (S'ah'eb-e)-
dix nuits restant de cha'ban, c'est-à-dire le ig~ Kboms"), qui avisa le Mahdi de ce qui s'était
or en 200 le ig cha'ban tombe ua vendredi. passé, et celui-ci, ayant admis les raisons que
Pour que ce fût un mardi, il faudrait que cette les habitants faisaient valoir, envoya, pour les
bataille dans les rues eût eu lieu ts 16 ou le a33 gouverner, 'Ali-ibn-Amr-el-Balouï, qui arriva en
cha'bân (7 ou 1 ayrit), Sicile le ay dzou-'t-h'idjah 909'* (vendredi
Ibn-Khaldoun (N. <<. B. t. H de la trad., 1 août 919 deJ. C.).
p. SaS). Cet auteur prétend, d'après Ibn-ei- Ët-Beh'î dit formellement que les parti-
Athh-(~)M~, t. VUI. p. Ft. 8),que le Mahdi ftsans du ChË furent massacrés par lès habitants
tui-meme monta à. chevalet catmal'émeute, dans "de ~'<)-o!OMaa."(~'<<:<t~oMtt'<M)e&'t,
laquelle, d'après son récit, l'esprit de prosély- p. )" 1. 19 et 2o; J. A. t. XH, p. 48y,
tisme aurait joué*un rôle. Je crois plutôt 5' sér. 18 5 8.) Il est permis de soupçonner le
que ce fut Ah'med-ibn-Abou-Kbanztr qui inter- Mahdi de n'avoir pas été étranger au soulève-
vint, commele disent 'Arib et Um-'Adzar! On ment des habitants; les ~t~mo~Ie gênaient évi-
a vu pius haut que les deuxfils de cet Ah'med demment il leur devait trop.
Nicholson, p. i3t.
B<nan,t. 1, p. i. t~ et 18.
°
En-NoMM, in Gregorio, p. t3, i. 2. Riedesel, ~oy~M M Sicile, p. 4t8 et note a de cette page.
Amari,S<ona~etAftMM!)M;)t~t&ct7M, t. Il, p. 145; ce savant traduit ,)~t~ ~Lapar'iprepostodeUaQttintaB;
j'ai suivi cette interprétation de M. Amari, déjà indiquée par Caussi)) de Perceval dans la note a à laquelle je
viens de renvoyer.
d
En-NouaM, in Gregorio, p. i3, ).3 et 4; in-M., Panormi, t~go.–Riedese), p. 419. Ibn-Khaldoun
(Hist. de l'Afr. et de la Sic. p. ~v,j. n etts; –p. ~9 de la trad,)dit! «à ta Code a~,)) ce qui confirme la
date donnée par En-NouaM.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. lit
simuler leP nnmhrc
nombre f!pR
des VIftimpS
victimes. Aosst- ceux f)f*s
Aussi, <'f))\ des ~~m/)
Kitdmahfnn
qui Qfse trn!HO)ont
trouvaient miv
aux
environs de Rak'k'ddahregagnèrent-ils leur pays tout remplis de l'esprit de le
révolte contre 'Obaïd-Allah. Ils mirent,à leur tête un jeune homme appelé El- !1- Hevoite
Maouat'i (ou EI-Mârit'î), dont le nom était Kadou-ibn-Mo'arik',assurant qu'il '.) desKitilmah,
ra))ies
était le Mahdi attendu. Les succès de ce nouveau prétendant furent extrê- 6- .iH-M~onat'}.
mement rapides; il s'empara de presque tout le Z~, prit ainsi une certaine te
consistance, et le danger fut jugé tout à fait sérieux quand la nouvelle par- r-
vint que plusieurs des k'àïds envoyéspour le combattre avaient passé à l'en- [i-
plusieurs mois, car ce ne fut qu'en 3oo que le fils du Mahdi rentra à A~ (!)'s-[)'3
de~.C.).
&'<MM, ramenant prisonniers El-Màouatî et ses compagnons'. Après avoir été té Mort
promenés dans les rues de K'aïraouân montés sur des chameauxet coiffésde d'Et-MAouat'f.
longs bonnets dits el-k'oroun (les cornes) et MMS'<~f, ces malheureux furent nt
exécutésà jRs&<M s.
Bientôt un terrible soulèvement eut lieu à Tripoli.Mak'noun-ibn-Dabbarah- h- Revoie
àTripoti.
Nicholson, p,131. Bn&tM,1.1, p. )~v, avant de rentrer & M'&'<Ma&.H ne dit pas si ce ce
1. t. Ihn-Khaidoun, N. < B. t. H de la trad., fntencombattant.
p. 523 et 5a~t. Suivant iui, les ~'t'iamaAmirent à ~Artb (in Nicholson, p. t3&).–B<tt<!):,
leur tête un enfant, qu'il ne nomme pas, et au- p. )tA in fine, à p. n4, L t. H semble que[ue
quel ils donnèrent le titre de Mahdi. ce fut pendant cette guerre que furent exécutés tA
H était né à &t<amM:A en a~o ou a8o; psr à A"a!r<;ot«Mde nombreux personnages, con-
conséquent, il n'avait encore que dix-neuf ou vaincus on seulement MMppoHMe'x d'avoir trempe
vingt ans. dans la conspiration que le Chu avait ourdie
'Arîb(inNichdson, p. t3a).–Ibn-'Adzar!, contre 'Obaïd-AUah. La main du Mahdi s'appe-
BsiS~ I, p. )~v, L 7. Le premier dit un <?- santit aussi sur les débris de la famille des BEN-
MSMC&e 5 restant de ramadhân, t'autre dit un AcHLAB et de leurs k'âïds'; en outre, il fit mettre
MMe<!tet copieda date; mais tous deux se trom- a mort Abou-tbraMm, connu sous le nomd'tbn-
pent aurtà férié, si ia date est exacte. Le a5 5 ra- et-Badjaouî-'i-K'arcbi-'i-Fihr!, qui, cependant,
madhan tombe un vendredi, correspondant au s'était révolté contre IbraMm-ibn-Ah'med-ibn-
t5 mai Qoa de J. G. el-Aghlab avec les habitants de Tunis'. (Nichol-
'Suivant Ibn-Khatdoun (H. d. B. t. H de la soh, p. t3a et 33.– BmaM, 1.1, p. )'<v, L to
trad., p. 52&), Abou-'t-K'âcim tua Ei-Mâouat'i aie.)
'Ar:b (in Nichoison. p. t3~). Plus bass pas a HH!,m exKHpuou, Ht que, une mis manie
(p. i36, a) il fappeile EI-K'archi. Ibn- de la ville, il en profita pour faire mourir plu-
'Adzâr! (Baïdn, 1.1. p. HA, I. to à 16), il lui[i sieurs membres survivants de la famille des
donne aussi pius bas (p. m, L iy) le nom d'E)- 1-
l- BEM-AoHLMet quelques-uns de leurs k'âïds.
K'arcM. (Nicholson, p. i36;– B<t!<!)t,t. {, p. )~, iinea
C'est certainement par erreur que 'Artb (inn uttima.)
Nicholson, p. i 35) fait correspondre au <&maM<M* B. d. B. t. II de la trad., p. 6a&. Le
le a reM-'i-aouet 3oo. Ibn-'Adz&r: (jBaMM,1.1, chaïkh Et-Tidj&n!' dit 4oo,ooo dmat's (J. A.
J. Ht, t. 11) a -r--
p. copié cette erreur. t. I,-1 p. i~a,
1. 5' sër. t858). Et-K'aîraouâni
Tous trois
Tous trois chefs
chefs de
de la
ia révolte.
révolte. (Nichoison,
(Nichoison,1, dit 34o,ooo
dit 34 0,000 pièces
pièces d'or (Ht~. de
d'or (Htst. de f~ IV,
liv. IV,
f~ iiv.
p. t36.)
p.t36.)–H H parait
parait cependant
cependant qu'il s'en tint
ne s'en
qu'il ne tinttt p.gS).
p-95).
ftVHtesur le mérite de iaqueUe, dit Et-Tidjâni, on conserve des traditions sacrëes.t (J. t. XX, p. m et
suiv. 4' sér. 1852.) J'écris son nom comme t'écrit Iâk'out.
y:~(-e!-M<tg'bt&, p. )). i. 6 (p. 80 de la trad. fat.). Voyez &7t'<ah d'Et-Tidjâni (J. /i. t. XX, p. <a~
etia5, 4'sër.t8§a). ).
P. r=v, i&à aa (J. A. t. XIII, p. <:), 3' ser. :85a). EdrM dit aussi (p. ).v, t? et 18) que de
.~<t<e'<à~<-M<tMKthii il a deux journées, r.equi nei'empéche
pas de dire à la page suivante (p. !i.3 à 5)
"Pour se rendre de ~/Mt'< à N-JMaMt~ on va premièrement à Rak'k'âdah de K'aïraou,dn et
puis de BaM'tMah
"a B-JMeMMh. La distance entre elle et R-X'at)-aoM<()test de deux
journées.!)
P. r.,i. 7 du texte (JoM'-n<t!a!Mtt'~tM,t. XII,
p. 461, 5'sër. i858). –EdrM, Deser. de et de i'Bftp.
p.).).3.
Rih'lah, de v.~ à v.t, de décembre )3o6 à juillet t3oo (J. t. XX, p. t a8, 4° ser. t85a).
Mo'~ttm-BoM~K, t. III, p. tl, i. 3 etsuiv. Mare<'<d-eM('t'M', t. !t, p. C'F, L )0 et seq.
Gm~-a~'< p. fA, 1. 9. p. tPF et ))=< (t. Il de ta trad., p. 33, 34 et aoo). Voir aussi t'edifion de
M.Ch.So)vet,p.taaetia3.
In Ramtisio, fol. 69 B; in-fo).,in Venetia, i563 (p. B85 de la trad. de
Jean Tempera); in-fo! Lyon, t556),
Dmo'K.ae~-tctt, libre VI, capit. xox.Yo). !t, fol, a84 v°; in-M., Granada, i 573 (t. Il de la trad.
franç., p. 5a8:in-/t' Paris, iSCy).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPtTRE 11. 115
P) !A~ ~]~les débris
avec ,)xt.J-]' de l'armée
~prendre Et-K/~cim,~ qui, vaincue, revenait
d'Égypte, ajoute M. Amari'. Or il doit y avoir là quelque erreur dans les
dates données, car nous allons voir qu'Ei-K'âcim se mit en marche contre
l'Égypte à la fin de 301, et d'ailleurs si, suivant Ibn-el-Athîr2, En-Nouaïrî~
!bn-Khaidoun\ la mort de Ah'med-ibn-K'orhobeut lieu à la fin de 300, Ibn-
'Adzariplace cet événement en MtoA'straMt 3o~; il raconte que, livré à 'Obaïd-
Allah, celui-ci ordonna de fouetter Ah'medet ses compagnons sur le tombeau
de H'açan-ibn-Abou-Khanzh',leur fit couper les mains et les pieds, puis les
fit crucifier.à la porte Salam, près de ce tombeau
Tous ces événements, particulièrement ceux dont la Sicileétait le théâtre,
montrent les résistances qu'eut à vaincre tJfIMttttUl
EI-MahdiUUUt asseoir son CtUmiHt;)
pour ttBBCUMBUIt autorité;
Steph. Byzant. au mot Ëp~Nf9M, p. 371 in-foL, Amstetodami, tSyS. Lucie Holstenii Natœ et Castigat.
in Steph. Byzant. p. tty, co). a; in-fo)., Lugd. Batav. )69' Notitia dignitatum, t. I, p. 68 et 298, edit.
Bocking; in-8", Bennœ, 1839 à i853. Christoph. CeUarii Notitia orb. aHtt~. t. II, p. 783, n° 9; in-tt",
Lipsife, i~Sa.
la'k'oubi, S'<tt-e!-W<~hf(&, p. f, 3 (p. 97 et a8 de la trad. iat.). C'est aussi t'orthogfaphe d'Ibn-
H'auk'at (p.0-,1. t?).– Et-Bekd.p. f,).<t (J. A. t. X!I,p. &i<t, 5'sër. i858). –EdrM (t.Ide la trad.
franç., p. Sat;– Hartmann, p. 3&5, 386 et 439).– tak'out, Mo'~tK-ei-BoM~H, t. p. Af~, 1. 8. Ce
nom est dëfigurë par Niebuhr, qui transcrit Terâne et à qui, sur les lieux on aurait donné inexactement tJ,
(7"). (Toya~eM A-atM, ti J.p. 73, et pLX;in-8' Amsterdam et Utrecht, t~6.)
H8 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ddifficile
d'emporter. EI-K'âcimet H'abâçah se rendirent dans ie jFtKOMMt, dont
ils occupèrent des régions différentes, car ce fut dans le ~MMNt~que H'abâ-
Hi
r·_ vit arriver un
çah généra! du nom de Abou-Feridan (~J~*) envoyé par
a1. !t1
8). V~Voir ao~
les r~+~~
savantes oVT\l~l"<n.~n.nc ,.1n.nn¿ru:~ e""
explications données sur mais à ~E tort je "t+; +.+.e_
crois, qu'Ibn-et-Atmr place cette
cette ville par Ét. Quatremère et Champollion conquête éphémère d'e.MM<&e et du FafoMM
le jeune b. par Abou-'i-K/acim*.Mounis arriva en ~g~<e un
Eutycbii ~HNaKMHt t. M, p. <<, L 3. Il lundi, milieu du mois de ramadhân 3os
parle ta des conquêtes qu'il attribue à M'abacah. AbuuedeeAnnal. !MM~e)M. t.tf,p. 3a4,t. 17
-Le texte dit ~AJf (E'<-Ba/iM~'); la tra- à ao. Ibn-Khaldoun, H. d. B. t. il de la trad.,
duction latine dit Baknasa. Estrce une correction a p.5a~.
J'en doute, et je crois que, dans le texte, il faut jBaMK,1.1, p. ~)~,i. it et ta.
tire Lj~J! (jBa~HMs), car au sud du Faïoum, ° ~t<<. t. I, p. )\.p, I. i6 et 17. Ibn-'Adzar!
et sur la même rive du ~V~ il existe une ville de ajoute ffSa fuite du Faïoum avait eu lieu le di-
ce nom, qui, comme [, donneson nom à une 'tmaMcAe (Hsez Mme~t)te i o dzou-'t-k'a'dah 3oa
province et que je suppose être la ville dont (ay mai QiS).
)e nomest défiguré dans te texte d'Eutychius. °
BsMM, t. I, p. m, L 17 et t8. Cette date
Nous savons~par Abou-'t-Mah'&cin que ce s'accorde bien avec celle de la fin de 3 01 donnée
fut en cha'bân Soi que le khalife Mok'tadir par Ibn-KhaUikan pour la date du départ.
chargea son fils Abou-'t-'Abbas des affaires de la 7~. t. p. )~,I. 3et/t.
guerre en Égypté et dans le GA<!r&,et comme ce Orthographe incertaine par l'absence des
fils n'avait pas quatre ans, il lui donna pour voyelles et des points diacritiques sur la troisième
lieutenant itiuuuis-t!i-&UHUttii
ncunjuauL Mounis-et-KhMim' C'est euen ooî,
~eot. 3o<, lettre.
leHTe.
'M~<<)gT.<'(tMt.<m-rE~t<t.p.353;in-<)'Pans,t8ti. t.
''I.'E~p<esf)M<~PA<!<'aoti<,t.H,p.aA4;nt-8°,Paris,i8i~.
'Abd-al-Latîf, Relation de fEg~pte, p. 685, édit. Silvestre dé Sacy, in-4°, de t' t8t0. Hk'out,
Mo'<am,t.I,p.v),).t6.
''Em-~o<~oMm,t.!t,p.t')t,L3et/).
'B~Mmt7,t.VtH,p.i.t7&93.
BafAi, t. p. )v)", ). 9 et to. Le t5 ramadhan 803 tombe, en effet, un tandi.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE I!. 119
EI-K'acim pour 'ur prendre le commandement de l'armée qui qui était sous ses
ordres.
H'abàçah, furieux de se voir enlever l'occasion de gloire qu'allait, pensait-
il, lui offrir l'<e, partit brusquement, accompagné d'une trentaine de
cavaliers de ses parents, pour retourner en Maghrib. Abou-'l-K'Acimenvoya
aussitôt aux gouverneurs des localités que le fugitif devait probablement tra-
verser l'ordre de l'arrêter, et en mêmetemps il avertit son père de ce qui se
passait~. H'abàçah traversa le territoire de 2M;'o!&,se rendit ensuite à A'<~
x~MsA,où il fut arrêté, chargé de chaînes, et conduit à 'Obaïd-Allah, qui le fit
jeter en prison, lui et toute sa familier– Dans l'espoir que son frère 'Arou-
bah pourrait le rejoindre et lui venir en aide dans sa disgrâce, il avait eu l'im-
prudence de correspondre avec lui, et 'Aroubah, lorsqu'il apprit l'arrestation
de son frère,craignit pour lui-même et s'enfuit de 7~Aar<,dit Ibn-'Adzâri~;
mais il fut atteint dans les monts Aurds, oùil fut.tué et sa tête envoyée à/Obaïd- Mort
(
de'Aroubah
AHah,qui, en la recevant, apprit aussi l'existencedes lettres échangées entre et de
H'aMçah.
les deux frères A l'instant il ordonna que H'abàçah et tous ses proches fus-
sent exécutés~. Quandles têtes de 'Aroubab et de H'abàçah furent présentées
à El-Mahdi, il prononça ces paroles Combien sont étranges les destinées de
ff ce monde!voilà des têtes pour lesquelles l'Orient et l'Occident étaient trop
ffétroits; maintenant ce panier les contient~. Puis, ajoute Ibn-'Adzâr!, il
donna l'ordre de les jeter en secret dans la mosquée d'MtM&'M~.
Au retour de son expédition malheureuse en ~g~e, Abou-'I-K'âcims'était Révoite
arrêté à B<!f&'<!&, dont les habitants, dans l'ignorance de son échec, l'avaient àBark'ah.
Ceciserait
Ceci seraitune
uneconfirmation del'expédition
confirmation de on
l'expédition ~Kf~maA;laville
N~maA; futprise
la ville fut en 3o4,
priseen danscette
et,dans
3o4,et, cette
deH'abacah. expédition, qui dura dix-huit mois, tout un
'B<tf~,t.I,p.)v)c,I.ttat6.–nfaut Rut groupe d'habitants que la guerre avait épargnés
sans doute attribuer aux deux fléaux, la peste et fut brûié, leurs biens devinrent la proie du vain-
la famine quidësoièrentI'Me en 3o3, Fen-n- queur, et ies prisonniers furent envoyés à'Obaïd-
voi tardif à Bat'/c'aA d'un corps d'armée com- m- Allah, qui les fit égorgera
mandé par Âbou-Madmi-ibn-FarouHi-eI-Lahidii", NM<ot')'e des Berbers, t. II de la traduction,
qui était chargé d'aUer venger l'extermination desies p. 5a5.
'B<tMM,t.I,p.)vF,!in.u)t.
b
Jf'<t)-t'<M,p.L7et8(p.83defatrad.!at. p.t3~de!atrad.franc.).
BaMH, 1.1, p. )ve, i3. Cette expédition indiquerait que ie Mahdi n'avait pas renoncé à ses vues sur
l'Égypte; nous en aurons bientôt );) preuve.
?)< t. I, p. )v~, <;à 13. L'exécuteur de toutes ces atrocités resta da~s la ville, car tbn-'Adzari nous
apprend que Abou-Madin! mourut à Bof~a~en 3o6 (ibid. t. !,p. )Ar',L i6et ~).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 121
sa famille, et laa pensée de construire une ville qui serait vraiment la ville des
FÂT'iMiTES. Aussi, dès l'an 3oo, "Arib et Ibn-'Adzàrîl nous le représentent
partant de /MT~<M pour se diriger vers Tunis, Carthage et les rivages
voisins, pour chercher un emplacement favorable à la construction de ia ville
dont il voulait faire sa capitale. Son choix se fixa sur la presqu'île de D/o~aA
(<~ i(-t-~), située à l'est 10 degrés sud de Kaïraoudn, et il commença immé-
diatement tes constructions. C'est du moins ce que disent, quant à tannée de
la fondation~,'Arib~et son contemporain ibn-er-Rak'ik' conûrmés par EI-
Bekrî, qui s'exprime en ces termes: «En l'année 3oo il commença par exa-
(f minerremplacement de sa nouvelle ville; cinq ans plus tard, il avait achevé
« les fortifications, et dans le mois de chaoual 308 il alla s'y instaHer~.i)E!-
K'aïraouani~ le représente aussi cherchant son emplacement en 3oo, et
Bakouî~prétend que la vilie fut bâtie en cette année même, mais Ibn-KhaHi-
kân" place la construction en dzou-l-k'a'dah 303, ce que confirme Ibn-Kha!-
Nichoison, p. i36. B<tMtt,t. 1, p. )v-, (mardi 2 février gai de J. C.). A la page ftoe
).ieta. U donne seulement l'année,–Voyez la note ta
~~BaMM,1.1, p. )v.,L a. Ibn-el-Athîr en de ia page suivante.
donne une idée assez juste en disant "C'est une Â't<<t6-e~MoMMM, p. ~)e, L 1 (p. g5 de l'~M-
f Mejointe au confinent' et présentant la forme toiré de <t~Me).
fde ia main jointe au bras.)) (N-~sm~, t. VIII, Kitâb y<!M~-e~fA<!r (Notie. et ~~r. t. H,
p. v-, ). 8 ti, et t. XI, p. n-, i. 14 et t5.) p. Ma). H'âdji-KhaKfah (J~-Moa, t. M,
Abou-'i-Feda a copié mot à mot }e premier de p. 3go, I. g) donne ainsi le nom complet de
ces passages. (~M<t/. muslem. t. II, p. 3a8, L 8 Bakout' ~Abd-er-RacMd-ibn-S'Mih'-ibn-Nourî-
à to.) ff'Bâkoui, mais iln'indicme pas l'année de sa
Je ne trouve qu'Et-Makin qui place cette mort. On sait que son ouvrage a été écrit en 816
fondation sous l'année ao8 ff~Editicavit quoque (i&i3-i4iA de J. C.).Soïout'! dit qu'il tirait
"Aoc «MKo AfaMMM,atque in ea baMtavit!! son nom de Bakouïah dans la région de DerAe~,
(Ffi!<.Sar<<p.i87,t. aoet 3odu texte ar.); près de CAtro~. (ZeM-e<-ZeM~ p. f~, coL 2,
ce qui est inexact, comme on va te voir. I. 10; in-4", Lugd. Batav. i84o-t8&a. Voy.
Nichptson,p.i36.– BaM't, t. I, p. )v, lâk'out, ~o~am-e~-Bo&Mtt, t. I, p. pvv, ia
1. t'eta. et i~;in-8°, Leipzig, 1866.)
Cité par Et-Tidjâni (y. t, I, p. 358, ° Texte de M. de SIanë (t. t. p. f~), L a<);
5°~i8S5~'j' t. Hdedatrad.angt,,p.78).–Danstetexte
F~-Mef:<!<& p. t~, 1 17 et 18,
oM<t'~MeM:<!&'&, d'tbn-KhaUikan donné par M. F. WustenMd cinq
etp.}.ai etaa (/t. XH,p.48oet487, ans auparavant, la date du commencement des
5'ser,i858).~ 1 M, travaux ne se trouve pas indiquée (n° 365,
t)p]~cise le jeudi (Hsëz mardi) 8 chaoua~~ 308 fasc. tv, p. ot, 4 et 5 Mi- Gottmga!,i 83y).
El-Kdmil, t. VIII, p. v., 1.17. Rih'lah ~Va~oMfétaient loin d'être CbHtes, comme on
d'Et-Tidjani (J. A. t. p. 358, 5° sér. 1853). le verra bientôt. Ces lieux de prière existaient,
–~WM/.tHM~em. t.n,p.3a8,Ln.–N. d.B. parait-il, dans tous les pays musulmans; ainsi,
t. H de la trad., p: 5a6. Ei-K'aïraouani, indépendamment des localités que j'ai nommées
i. 5 à 8 (Uv. IV, p. 95
~j-~tf <-)Lf~ etc~p. <))=, dans ia note du tome 1 que je viens de rappeler,
de la trad.).): on sait que dans le Voyage de Moh'ammed-ibn-
Voyez, sur !é mot Moo'a~j te 1.1, p. 348, Djobaïr il est fait mention de ta Mos'sSa de ÏM-
note 6: A ia citation que. dans cette note,
paMt"(~)).
j'ai empruntée à Silvestre de Sacy, ce savant, en DfM)-. Je 7~. et de <'E~. p. b~ un. utt.
parlant de l'usage des musulmans de s'y réunir H nomme ~L<J[ (e)'-f<tmhA, fte sabler)
aux deux Baïrams, ajoute «Je crois que cet l'espace qui séparait Zacu~M d'E~a~MA.
frusage est pius commun parmi !ës GMîtesou Mo~'<t<M-e/-BoHaM,t.tI,p.<)~),I.iaai/t;
.partisans de'Ail." N-BeM parle des Mo'M~ in-8°, Leipzig, 1867.
( ~jt~-tJf) de plusieurs localités; ainsi n nous A. 1.1, p. 363, 5' sér. i853. De son
apprend qu'a l'est de ï"o&<M& se trouvait le GAs~t!' temps (premières années du xtv" siècle de notre
Farg-Aa): (fetaK~ <~ Farg-AaM),dont les eaux ve- ère) il ne restait pas trace dece faubourg.
° ft.
naient traverser ~a Mûi!'<tM<!H'e la fête ((J.~ Z<MMt&!m urbem, quœ ab MaMa teti
tj~~Jt) ;;qu.'en face de ~Va~oK)'s'éieyait :une ttjactu aberat.') (En-Nouatri, in Gregorio,pt ag,
coUine nommée.N-MM'aKe, et que la porte occi- col. i, I. 10 et il. Voyages de Riedesel,
dentate de la vtBe s'appetait .BaA-eUfos'a~ d'où p. ~&y.) Voyez la note t de ta pagesuivante.
ii résulte que ia ATcs' était un MeMi.e'og'r.etMMmMm.sMf/apa~Mort'M!.
espace entre ia porte et iacoMine, peut-être la de ~c Baftane, p. 5 à a3; in-8", Milan; t8a6.
colline euë-meme"; cependant les princes de Hestvraiquetebeautravai}deQuatremère
sur Abou-'Obatd-et-Beh'i n'a été puNié dans les F<-Mej;~t&oMs'<-MemaS&,p. t" !in. penuit.
~o«<-Met ~f~at~ qu'en t83i (t. XHI, p. /~3 (J.At.Xn,p.487,5's<ir.t858).
à 464), et peut-être M. Castiglioni n'entendait-ilü C/tfMtomaiAt'earabe, t. I, p. /)g6; in-8.,
pas l'arabe. LR.,)8a6.
E<-Me!;s~ oMa~-MeN~ p. ri, L <et t88 U était plus nature) qa'U se rendit à Ba~Ma~,
(J. A. t. XIt, p. A84, 5' sér. 1868). Ei-BeM mais, vraisemblablement, ii se croyatt plus sûr
dit *JL).~ danslâk'out ( ~o'om-e~-BoMM., t. H, de trouver, pr~ de t'Omaîade d'F<pag'Me, un
p. <)t.,L i7)on!it<iJL~;etEdris<(p. t~J.a) 1 appui, contre 'Qbeïd-AMah. Cette préférence më-
écrit iuL)~. rite d'être remarquée.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 135
cette ville'.HH fit venir Ibn-K'orhob en sa présence
présence ttOui
« Quit'a noussé.
poussé, lui rH)--
dit-
«il, à te révolter contre nous et à méconnaîtrenotre droit? Les Siciliens,
ff réponditle prisonnier, m'ont nommé malgré moi et m'ont déposé malgré
xmoi.~ Après ce court interrogatoire, on se mit en marche pour Ra~t,
où Ibn-K'orhob et les siens furent frappés de verges à outrance; ensuite on
leur coupa les pieds et lesmains sur la tombe d'EI-H'açan-ibn-Abi-Khanzh-, près
de B<&t~M~ (la porte de la paix), et leur supplice se termina par la croix3.
Maisl'Occident était alors le sujet des préoccupations du souverainfât'imite.
On l'a vu, en 309, saisir habilement l'occasion de s'attacher la puissante tribu
des M/fM~A, en confiantle gouvernement de ?<~<H-< à un de ses chefs les plus
'~f.d.B.t.J,p.r~,i.)5<!t)6(t.)Ideiatrad.,p.t3i)).,
''5't/<t(-e!H~h~p.t6;in-8'Lugd.Batav.)86Q.
2M. p. ~A,1. g~p, ug de la trad. lat.), et il n'y aNucunepoMiMUtede supposer.que la'k'onMMt voulu
parlerde S'atib-ibn-Sa'idqui re{ut)e surnom d'N-~(tm(i'orphe)in),a cause de sa jeunesseen 3o5 (E<-Me!K<!
otM'<-MemN~,p.')v,i.6;–J./t.<.XHI,p.i79,t859).
~MeeaMoua'l-idemdlik,p. '))", 1. t5 et t6 (J. A. t. XIII, p. t~a et 173, 5' sér. 1859).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 127
Les commencementsde
cémentsde la dynastie des BENt-S'Âun'
ËENt-S'Âun'remontent
remontent à l'époque Di;
))i){rcssiuu
la plus brillante de l'invasion arabe. Pendant que Mouca-ibn-Nos'aïrméditait sur
[ttdyn:tsti( i..
et préparait ia conquête de i'Espag'Me (go de l'hégire== 708-709de J. C.), il des
comprenait que, malgré les otagesqu'il s'était fait livrer en 88, il aurait tou- Xeni-S'iiti))'.
à
jours redouter l'insoumissiondes Berbers, surtout lorsqu'une partie de ses
forces serait de l'autre côté du détroit; aussi réclamaUri!du khalife (EI-Ouâiîd-
ibn-'Abd-ei-Meiik) l'envoi de nouveiies troupes pour maintenir au complet
ies cadres de t'armée d'occupation du M~An~- et, en effet, des renforts lui
furent successivementenvoyés de l'Orient. ~Dans ie premier corps de ces ren- Son origine.
(f forts,composés d'Arabes de toutes tribus, dit Ibn-Khatdoun, se trouva un
Kchefh'Imïarite appartenant à ceux du Iémn et nommé S'ành'-ibn-Mans'our. S'uhh'-i)..)-
Mnn-our.
KCeguerrier, généralement connu sous le nom d'Et-'Abd-es'-S'âlih'(ie bon ser-
~viteur), prit possession,versl'an 91 d'un territoire qu'il obtint, du khalife,
« l'autorisationde garder à titre dW<'<f(&eU~)~oH s'établit au port de ?eNt-
D
ayant commencé après 250. Et-Bekrt nous ap- ff)I mourut en 188, après un règne de trente-
prend aussi que Sa'Ïd-ibn-Edrts, père et prédé- Ksept ahs~)) donnant ainsi, par ses dates, une
cëssenr de S'aiih', avait régné trente-sept ans*.°. durée de ~Marat~e-M'M~ ans à ce règne, et copiant
Son règne avait donccommencé <:pr&!a 13 ( a 5o néanmoins les trente-sept ans de son auteur,
3y==2t3) et durait, par conséquent, en 944, qui, lui, n'indique pas les dates.
date importante, comme on i'avu' S'aHh'-ibn- Ce fut en cette année qu'eut lieu la première
Sa'M étant mort pestëMeurement a 378, son reconnaissance en Espagne. (Voir mon tome l,
successeur Sa~d-ibn-S'a)ih'-ibn-Sa*ïd régnait donc p.a~oeta&i.)
dépuMm&MM de MMg'<-<!t;f<!Mj!en
3 o~ 4 (autredate Ibn-Khaldoun (N. B. t. 1 p. t~r, ). 7
imp6rtanfë*),et Ibn-Knaidounassure qu'en 3o4 ce ait;–t. II de la trad., p. iSy) donne les noms
prince (qui fut tue !ë 3 moh'arram3o5'')rëgnait des tribus qui entourent le territoire de Va&oMf..
depuis ctH~!<aM<e-~Ma~e<!)M°. Si l'on veut une et dit emprunter ces détails au Mt&'ta~ ouvrage
preuv~dirëcte de ta négligence qu'îbn-KhaMoun que M. de Siane (N; d. B. t. M de la trad.,
a apportëe &ces dates qu'Ei-Beb'ttni fournissait, p. i3y, note 3) déclare être inconnu, ainsi que
il sùmt de remarquer qu'après avoir fait com- le nom de celui qui ie composa. L'i'a' était
mencer !ë rëgnë du &ndateur deWa&oM~(Sa'ifd- une concession faite moyennant une redevance
ibn-Edrîs) en t&3~ ii ëerit a ta mé(ne page annuelle. ( f&M.1.1, p. i t y, note a. )
N-MHt~-mM~~p.~r, (J. t. XtU,p. 170, 5' sér. ) MQ). B«MH,t. p. t~, i. <6.
''T. I, p. 635. C'est ta dateà )aqueUe~&OMftomba au pouvoirdes Normands.
C'estt'annëe p&'QbMd-AHahenjoignitâ Sa'id-ihM-S'àHh' de te reconnaître commele chefspirittMi ettem-
pQretdeteatlepeBpIe'nnsutman.
~~Mefmotf~~ 4: (J, A.t. XIII,p. 177. 5' sér: n 85g
).
'H.<<<B.t.J,p.rAF,Lt4(t.ndeiatrad.~ p, i4i).
~M.tt,p.t'A~,L&(t.!Ide!atrad.
~~m~mt!;page,).(,t.!I;de!at)-ad.p.!3Q). ).
\E~M~t&cMa't&,p,Lt5(~t.Xn~ p, >70,5'ser, 185~),
128 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
p<M~m\près
p<M~m\ près de Bedkoun,
B~OMM, localité située sur l'Ouddi-'l-Bak'ar2
localité située rOMM-Mar~ nvièi des
(la rivière
~ia
et
bceufs), occupée par des et
~amA~sA des GAoMtara~, auxquels il enseigna
l'islamisme avec succès.Mais bientôt, fatigués des obligations que cette reli-
gion leur imposait, les nouveaux néophytes chassèrent leur prédicateur et se
donnèrent pour chefun certain Daoud-er-Rondi*, que, dans leur inconstance,
don
ils ne tardèrent pas à tuer pour rappeler S'âlih'. Celui-ci revint, et vécut de
longues années à Te~MtaM, où il mourut*. Il laissait trois fils5. L'aîné, El-
lonl
Ët-Mo'tas'im. Mo'tas'im, qui lui succéda, était un prince accompli; mais il vécut peu de
Mo'
Sit'fd-ibn-Edris
temps, et fut remplacé par son neveu, Sa'iid-ibn-Edrîs-ibn-S'àlih',qui fonda la
tCMl
vu' siècte de l'hégire) dit que, de son temps, ° Nièces à la mode de Bretagne; elles étaient
M;oMr portait !ë nom de~cM'mMaA', etibn- filles de OnaL'if, cousin germain de Sa'ïd-ibn-
Khaidoun, mort !e aS ramadhân 808 (mardi Edris.
t6marst&o6),Ierëpète à peu près dans les ~c~&cM'<-Mem<tK~ p. ). ta (J. A.
m~mes tërmes'Et-BeM place Mazimmah à cinq 5'sér.
t.XHI,p. 169, i859).–Ibn-Khatdonn
milles nord (peut-être nord-ouest) de y<!&o«f". (H. d. B. 1.1. p. )~f, L 10 et seq. t. tt de
N-~ef~<)M<t'm~, p. <)., 19 (y. }atrad., p. 189). On désigne par le nom de
t.X!n,p.t66,5'sér. 1859). Berdnis les familles qui tirent leur origine de
JM. p. tt, 5 (J. A. t. XHI,p. 167, 5' sër. BMms ~t' 1.1, p. ).v, &1.1 de ta trad.,
t859).–B«t~H, t.f,p. )v<),L 14. p. t68). Ces familles sont si nombreuses que
G'estdëtamêmëmbhtagneqnepartt'OM~- l'expression employée par Ei-Bekrt et reproduite
OMt~ta'poùr aller, vers ronest,rëuhir ses ea)K par Ibn-KhaMoun ne nous apprend rien sur les
à MUésdei'OM<M-SsMM, qui les conduit & rOcean. noms des tribus qui cherchèrent à renverser
Onignore la date précise de cette &ndation; Sa'?d-tbn-Edr!s.
il est certain, du moins, que Sa'M-ifm-Eddsyy J'ai dit plus haut que Sa'ïd-ibn-Edrts avait,
régnait en 94~ d'après Et-Bekr!, régné trente-sept ans.
Dumoinsdans)epartagedontitpar!e(LH<)e)atrad.,p.5~o),it<]itquey~mj'ettëchntaAh'med.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! t31
.1 .'0 »
mariage, dont jai déjà dtt un mot', était compromettant, car c'était une
alliance avec les Edrisites, dynastie que, malgré l'état de décadence où elle
était, ~Obaïd-Auah-ech-CMïne croyait pas pouvoir attaquer de. front, à cause
des racines qu'elle avait jetées dans le Maghrib; l'envelopper dans un cercle
de popfdationssoumises à'son empire iui parut sans doute une manœuvre
plus Labiïe, quoique d'un succèspeut-être plus lent, mais plus certain. I! s'était
déjà assuré le dévouement des ~'&M<!pa~, il voulut tenir aussi les BeMt-tMt~
dans sa dépendance, et somma Sa'ïd-ibn-S'aHh'de réciter la khot'bah en son
nom. Celui-ci eut le tort de confier à son frère louçofie soin de faire composer
la réponse, et ce prince en chargea Et-H'amas de Tolède,poète à la solde de
Sa'ïd. La lettre de 'Obaïd-Allahétait menaçante; la réponse, qui commençait Sa'M refuse
e reconnaître
par ces mots «tu en as mentir, était une insolente bravade2. Aussitôt cette ~souveraineté
réponse reçue, le Chu, courroucé, transmit à Mas's'âiah-ibn-H'abbous, gou- duMahdi.
verneur de 7~A<!f<, l'ordre demarcher surA~OM~.nCe fut en 3o& (016-017
<tdeJ.C.) que Sa'ïd vit éclater cet orage -n
Parti de ?<~<M~ ie i" dzou-'i-h'idjah 3o&~ (lundi a 6 mai 917 de J. C.), IV as's'âfah-ih))-
H'abbous
Mas's'aiah s'avança jusqu'à une journée de ~OMt- prit position à~Ves~, où
marche
Sa'ïdie joignit à la tête dessiens, et, pendant trois jours, livra des combats contre lui.
dans lesquels il déploya une grande bravoure et montra qu'il était digne d~
commander à de vaillantssoldats. Il avait dans son armée un Berber nommé
H'amd-ibn-et-'Atach, de la tribu d'It'ououeft (.b.: °), qui conçut l'audacieux
projetdëpénëtrer dans le camp ennemi avec sept cavaliers et de marcherl'
droit à la tente du général fat'imite pour le faire tomber sous ses coups. Mais
ce projet échoua; une foule de soldats entourèrent ces téméraires, les saisi-
rent et les amenèrent devant Mas's'àlah, qui donna l'ordre de leur trancher
(H. &B: t. Hde !a trad., p. 570), sa critique de ce volume).– M~x&MaM ~pag'He, t. III,
meparait juste, et je ne meflatte pas d'avoir p.38.
(p. 10
o de ce Volume)résolu toutesles diu!cultés El-Bekr!,p. <)< it (J~.t.Xin,p.t76,
que présente cetteget)ëa!ogië. 5'sër.i859).
'Note 6 de ta pagei o dece volume. Onpeut estimer ¢ lieuesla distancede
Et-BeM,p.<))e,m6ne,ap.I.8(J. Ï~AaMàM&OMr. Pour une armée, c'estau moins
t. XIII, p. lyS et 176,5'sër. t85Q).–N«fotre dix-septjours de marche.
des Bef~, t. ï,p. )'A)'=,1. 6 ai a (t. If de la Les BeM-7<'eMOMe/! formaientune tribu zena-
trad.,p. t&o). tienne et étaientirèresdes BeK!-BaM<M. (B. B.
BMfo<re Be)- t. I,p. )<A)e, i. t/t (t. H t. f,p.t~,L io et 11, p. ve, 1. i5;–t. H de
de la trad., p. i&i). Ibn-KhaMounprétend à tort la trad., p. &5, et t. III p. agi.)– ibn-'Adzâri
qu'a cette.date Sa'id-ibn-S'anMrégnait depuis donne à ce Berberte nom de Ah'med-ibn-et-
cinquante-quatreans(voyez!anote6 delà p. ia66 'Abbâs.(Bai'<:H,t.p.)~,I.a.)
17-
t32 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
la tête.
tète. s«On
Onne
ne tue pas un homme comme moi, s'écria Ibn-el-'Aïach.
Ibn-ei-'Aïach. Et
~9 ,t't t~ ~) D- -t i- J-
~pourquoi pas? dit le général. Parce que, sans moi et sans le secoursde
« monbras, tu ne pourras jamais vaincre Sa'id.~ La hardiesse de ce Berber
et sans doute aussi une attitude en harmonie avec l'assurance de son langage
tirent impression sur Mas's'âlah; il lui laissa la vie, le traita avec des égards
dont le farouche guerrier fut manifestement touché, à ce point que le générai
fat'imite ne craignit pas, au bout de peu de jours', de lui confier un détache-
ment pour faire un coup de main. H'amd, sachant qu'un côté du pli de terrain
occupé par Sa'ïd était mal gardé, se dirigea vers cet endroit et pénétra dans
la camp; les troupes de Sa'ïd, se voyantattaquées par un point qu'elles avaient
cru inabordable, s'enfuirent dans le plus grand désordre, et le prince lui-
même, pris au dépourvu, fut entraîné dans la déroute. Jugeant la position
désespérée, il fit passer à A~OMfl'ordre.d'évacuer te palais et d'en transporter
les habitants, avec leurs effets, dans l'île qui est située auprès du port2. Ses
trois fils (Edr!s, Mo't'as'imet S'âlih') se retirèrent, avecle reste de la Emilie,
dans ce lieu de refuge. Pour lui, endossant une double cotte de mailles, il
se mit à la tète de ses pages et de ses principaux lieutenants, fondit sur l'armée
ej
ennemie, et combattit jusqu'à ce qu'il eut trouvé la mort. Son camp fut mis
SoSdet'Mgireai
au pillage, et le 3 moh'arram 3o5 (jeudi 26 juin ai deJ.C.)Mas's'atah
(9'7-9'S .g,
entrait dans A~oMf~. La ville fut saccagée, les femmeset les enfants réduits
deJ.C.).
C) captivité. La nouvelle de ce succès était aussitôt transmise à 'Obaïd-AIlah,
en
PriscdeN~our.
a'
avec la tète de Sa'ïd-ibn-S'alih' et celles de son neveu Mans'our-ibn-Edrîs-
ibn-S'âlih' et de plusieurs autres membres de la famillevaincue. Ces trophées
furent promenés dans les rues de A~Mf<MM<!m et exposés sur les murs de/!<!&
Ma~.
~utTegnadMSramadhand&oauSsatarabb.
1
''T.n,p;))C,m6ne,etp.))~,).t.
Sur ta rivé gauche du'Rio de ~<N)en<t, au pied méridionalde la S«n'a <h Peehttto(feMitieLMnf de t'~M"<
de Lopet;in-M.,Madrid, t8to).
''P.'h,).t3ett<)(J./<.t.Xn!,p.i65ett66.5'!iér.t859).
i3~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tous les côtés pour lui faire accueil et, le proclamant leur chef, ils lui don-
_A_--t
nèrent le titre d'jEM-Mm (l'orphelin), à causede sa jeunesse. Ils allèrent aussitôt
s'emparer de Daloul et de ses gens, pour les crucifier sur les deux bords du
~oMr. ff'Abd-er-Rah'mân III, ayant reçu de S'âllh' une dépêche lui annon-
çant la nouvelle de ce succès, dit EI-Bel:ri, la fit lire publiquement dans la
~grande mosquée de Cordoue,et en expédia des copies dans toutes les pro-
Kvincesandalousiennes;il donna en même temps l'ordre d'envoyer aux princes
trs'alih'ides tout ce qu'on pourrait trouver de plus beau en fait de tentes,
Kd'équipages, de vêtements, de selles, de bijoux, de drapeaux, de tambours,
<tdecottes de mailles et d'armes de toute espèce » Ibn-Khaldoun ajoute que
S'âlih' fit proclamer la souveraineté de 'Abd-er-Rah'mân(-en-Nâs'ir) dans
toute l'étendue de ses États 2; il dit même que cette proclamation précéda
l'envoi des cadeaux et que, parmi ceux-ci, se trouvaient les insignes de ia
royauté. H est facilede deviner ce qui s'était passé en Espagne dans les con-
férences que les réfugiés de ~V~OMf, ou tout au moins l'un d'eux avaient eues
avec le souverain de Cordoue.L'Idée fixede la dynastie omaïade recevait en6n
un commencement de réalisation. Le passé nous a permis d'entrevoir quelle
était cette Idée nxe; un avenir prochain la rendra plus nette encore; 'Abd-er-
Rah'mân III a déjà un vassal en Maghrib, il voudra bientôt y avoir une pôsi-
tion.
L'année 305 (giy à gi8 de J. C.), dans laquelle s'accomplissaient ces
événements, qui renfermaient le germe d'événements plus graves, fut remar-
quée dans l'tsiam et reçut le nom d'année~M~M(~! &iL~), parce que, dans le
seul mois de chaouâl, l'Incendie détruisit les bazars de Tdhart,.ceux de J~s,
les jardins de Mikndpahdans l'intérieur de l'~spag-tte~et les bazars de Cor-
'P.<)v,).t9ett3(J.t.X!!t,p.t8o,5'sër.i859).
LiVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 135
tloue1. 'Obaïd-Aiiah
ud-Aiiah éprouva san~aucun
san~ aucundoute
doute un vif regret de la perte qu'il
venait de faire du seul territoire qu'il possédât dans le ~a~n&-e~s' et dut
avoir hâte de réparer cette perte, qui dérangeait ses plans; mais la protection
évidente que l'~sp~Me accordait aux petits souverains de A~OMrtint le prince
fat'imite en respect; il comprit que tirer l'épée contre S'alih'-ei-îetîm, c'était
désormais déclarer la guerre aux OMAïADES; H recula devant cette puissance,
et ses vues se portèrent denouveau vers l'orient. Ibn-Khaldounplace en 3o~,
Que les Espagnols écrivent Mequinenza, à huit lieues sud-sud-ouest de tertfb. Edrisi place ftlequinenza à
cinquante mUksdeï"or<M (p. )/)', 1. i5), et)a tradnctiond'Am.JaubertajoBte (t.n,p.s34):t!etàMixante-
!tdix mittesde BtMtea.!) Ce dernier chiffre doit être exact, mais je dis ajoute, parce que je ne retrouve pas ce passage
dans le texte édite à Leyde, en t866, par M. Dp~y. Sans aucun doute, comme t'a
expliqué ce savant' il n'y a
en Afrique qu'une seule ville du nom de Mt*<m<Mt(M'~MeMï des cartes), et
que c'est celle dont partent tous les
auteurs sous le nom de tMcmMt-ez-ZetMtm (Mt~M~a~ des oliviers) et de TtHc'st'at't' La petite rivière qui coule
à l'est de cette vitte est un afuuent de la rive gauche du Sabott. J'ai
dit (t. I, p. 35i), d'après ibn-Khatdoua,
quel était, à t'origine; lé territoire des M)'<t)~<th. Les membres de la tribu qui t'occupait vécurent longtemps
en bonne intelligence; mais vint l'instant ou ils se bronitterent, et les plus faibles furent chassés du territoire de
la tribu; tes expulsés fondèrent Me}MtM~ dont la construction projetée était pent-étre le motif de la brouille,
puisque, ceux .qui restaient sur le soi natal conservèrent leurs anciennes routumes en continuant à habiter des
cabanes construttesdebronssaittes, commecetaavaitencoretieu du temps d'Et-Bet:r!
Voir la feui!le LXXV de t'/M<H~e Lope:, in-M., Madrid, t8to. La traduction française (p. tM) que M. Beau-
mier adonnée du Far('a<, en, t8Co ne ditpas comme le texte publié par M. Tornberg, qu'il s'agit deMtbm~
comme sites manquaient dans le manuscrit de la grande mosquée de
<E~«~M, mots ,J(jJ~t (_).j
Maroc, sur lequel M. Beaumier a travaitté. Iak'out ne connaissait pas cette tocatité, car dans son Mo'om (t. IV,
p. Ot.t. ao) etdanssoh ~oc&iatt't(p. p.t~,). <6) il en parle comme étant dans tes dépendances de M<M'Ma&,
qui en esta une distance énorme. Cette erreuraétéredresseeparM. Dozy(t.I,p. 196,9 à la note délai" édi-
tion de ses ~cA<TtAe< Leyde, i 8&g), ce qui a empêché qu'eue ne se
reproduisit dans te Mtt-<<! (t. Hl, p. ) ("A,
t. 9, i8M), où on )it bien <tdes dépendancesde~artW«& du reste, comme Iak'ont, iU'intitute
.~s..(~'«')t,
"forteresse!))~
EdrM, p. H.. tin. utt. H dit~Jt Jt L~j (p. )<)., 1. 8); it serait ptus exactde dire L~~j, car, r,
dans ta dernière partie de son cours, t'jEtM coûte de t'ouest à t'est, et iion
embouchure,;par rapporta ?"ct't'b<e,
est à très peuprès à t'est de cettoviite. (Voir la feuitte x!<v de t'~it!) de
Lapie, pubtié en i8ag.)
Bect.mr ftitt. poMt.« h'M~r. de i'&f.pM~mth m~et ~e, p. i~, &la note; in-S', Leydé,t849.
'*Ec!ris!,p.vv,5,i!)-8',Leyt)e,t866.
h) Ramnsio.M.StA t\[erj!aed)tiot)e)m-f<!)., Venetia, i66t. (J.Temp<)m),p.t:t3, in-M.,Lyon, t5B6.)
Qn!diwitenMo(io~-t668):<'mainteMntmbtt)-,« etc.,p.<)i); )..ioi–V.t.XtI!,p..83, 5'~r.i85o).– H'Mj.-
KMhh (L V,p. 6.0, n" ) )Ay), t. 3) ptace M morten M? ( toat de J. C.). M: DotyPrécisechmctt 487(le t" enaonM487cortM.
poh:danMn)~ia~Mp~mbrët094).(B<mrt'tM.~HtittKH~ pendantle ~m~yen ilgs;t. 1 p, p.s98,I,elde",869')
1136 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Soëdei'hegn'e maisIbn-el-Athîr',
H Ibn-'Adzâr~, Abou-'l-Feda~,Mak'rizî\ placent en 306 une
(9'8-9'9 seconde
deJ.C.). ).
< expédition que le Mahdi donna l'ordre à son fils de diriger contre
Seconde tt'~g~<e. Selon Ibn-'Adzari, t'armée se mit en marche le lundi i" dzou-'i-
expédition k'a'dah~ (5 avril gig de J. C.); elle était composée de Kitâmahen grand
t~
contre J'Égypte.
nombre, d'Arabesde i'Ifrîk'ïah et de Berbers de diverses tribus. KhaiH-ibn-
I1
d son père en faisaient partie. Les débuts de cette campagne furent heureux
de
So~det'hegire El-K'àcims'empara d'Alexandriele 8 safar 3oy et la villefut livrée au pillage
E
(9'9-9ao
deJ.C.). Dirigeant alors le chef de son avant-garde, Solaïmân-ibn-Kau, sur le J~atOMM~
D
ce générai s'en empara de vive force, et fit tomber sur cette malheureuse pro-
C~
vince tous !es fléaux de la guerre; ensuite Et-K'âcim transporta son camp
V:
d
d'Alexandrie dans le Faïoum après avoir occupéD~xcA,et remonta même bien
au delà, s'i! est vrai qu'en redjeb il prit possessiond'JM-~cANtOMm<MM'comme
'Champoiiion,<ypte<CtM<e<P&afaoM,t.U,p.ta5etia6;in-8°,Paris,t8t4.
Ptetem. Geog! ?)-< octo, lib. IV, cap. v, p. 107. a8.–Strabon nomme seulement les jtfefNtopeh'tamt,
Êp)<otroA<rm( Geop-apMea,lib. XVII, cap. S 4o, p. 6go,1:t. a6, de Fédit. F. Didot). Steph. Byzant. DeMe
etPop.,p.s70;m-M.,Amste)od.i6~8.
''An)n)ian.Marcet.tib.XXH,cap.ïYt,Ss,t.I,p.3o5;in-8°,Lipsia!,<8[<8.
C. Plinii Ht'<(.)t<t<Mr. tib.V.cap. M, S n, i t.t,p. aSy. ). t6;in-M.,Pa)'isiis, t~zS.
')bn-H'auk'at,p.t.<,I.t;m-8°,Lugd.BataY.t873.
Géographie, p. ))t, 5 5 et 6 (t. Il de la trad. de Reinand, p. tS?), –ChampoMion, t. ], p. 399 et agS.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 137
-Athtr'
le disent Ibn-ei-Athîr', ~n-Af)~}2 A~n'<-Pof)~3otthT.-)~h.,tf)~,n4
Ibn-Adzâri~Abou-'l-Feda~etIbn-Khaldoun*, qui
assurent, en outre, qu'il conquit une grande partie du -S'a~ (J~x~t).
Ces succès étaient dus, en grande partie, à l'imprévoyancepar suite de
laquelle, sous Mok'tadir, qui régnait alors à Baghddd,1'~g'y~e était presque
complètement dégarnie de troupes au moment de cette seconde invasion
d'Abou-'I-K'~cim~.Nous avons vu plus haut ce prince vaincu rentrer à la
fin de 3o i en Maghrib, et son général H'abaçah éprouver aussi une défaite
en 3oa. H parait que, dans cette dernière campagne, Mounis-eI-Khadimavait
eu, de son coté, à se plaindre de Takîn-el-Khazarî, car il le destitua de son
gouvernement le mercredi i~dzou-'l-k'a'dah 3o2 (3i mai 915 de J. C.), et
fit connaître au khalife les motifs de la mesure sévère qu'il avait été obligé de
prendre~. Le 7 dzou-'l-h'idjah suivant (vendredi a3 juin g15 de J. G.), Takin
quitta ~ts'r, oùil avait gouverné cinq ans et quelques jours. Le khalife le rem-
plaça par Dzoukkà-'r-Roumi~, qui prit possessionde son émirat le dimanche
douze nuits passées de s'afar 3o3 (27 août a i 5 de J. G.). Lorsqu'en 3oy ce
gouverneur reçut la nouvelle de la prise d'e<!K~f!e, il rassemblales troupes
dont il disposait, installa son camp à Djizeh et l'entoura d'un fossé. Maisil
tomba malade, et mourut le 11 rem-'l-aouel (11aoAt 010 de J. G.), après
avoir gouvernéI'j5~~<equatre ans et un mois. Takin, nommépour la seconde
fois au gouvernement d' fut appelé à le remplacer Mais Mok'tadir
avait envoyé au secours de Dzoukkà un corps d'armée, commandé par l'émir
Ibrahim-ibn-el-KighIaghet par l'émir Mah'moud-ibn-Djamal(ou H'amal), qui
arrivèrent à M<s'favant Takîn, dans le mois de rebt-'l-aouelsusnommé. Takîn
les ysuivit de près,puisqu'il y entra le ai cha'ban. Il commençapar conSrmer
partie des vaisseaux, coula bas les autres, ht prisonniers ceux des soldats
qui ne périrent pas dans les flots. Je viens de fixer la date précise de cette
victoire navale. Mais ce succès n'était pas décisif, et l'&gy~ restait au pou-
voir d'Abou-'l-Kacim, dont il est si vrai que Takîn n'avait pu arrêter la
marche vers le 6*<t'M~, qu'Abou-'l-Mah'âcinlui-même dit que ce gouverneur
attendit à ~ts'r l'arrivée de Mounis-eI-Khadim.Or ce fut seulement en mo-
h'arram 308 que celui-ci arriva en ~~e avec environ trois mille hommes 3oSdct'~ë~n'a
de troupes de I'/f< Takîn vint alors de nouveau camper à Dy'~ et en- (9'9~'
deJ.C.). ).
voya Ibn-KîghIagh dans le 5'a'M~.Mais cette expédition paraît avoir échoué
encore. Au commencementde dzou-'i-k'a'dah, Ibn-KîghIaghmourut à B<-Bs/t-
Map< En outre, la position se compliqua de divers incidents Takin apprit
qu'Ibn-el-iMadînîle k'adhi et beaucoup d'autres personnages de Ms')'faisaient
de la propagande pour le Mahdi; il les fit arrêter, leur trancha la tête, et
emprisonna ceux que cette propagande avait séduits. Les partisans du Mahdi
se rendirent maîtres du .FatOMM~, de l'île <fjE?-Oc/MKOMma!m
et autres lieux. Les
affaires ne se rétablirent pour le khalife que quand un second secours, com-
mandé par Djimî-'l-Khâdim,lui arriva de l'Irdk', en dzou-'l-h'idjah 308 Tous
i'ancienneBoAëtT~Md'ËtiennedeBvzance~D.ago.rt'e.
l'ancienne BoAëtT~d'EtiennedeByMnce(p.93o, entre~Kt'<M/MtA
Syrie, entre ~s!'<M/M~etft ~'H~n
N'a~ep~(dont
ftnntilil forme
fnrmf
i. y, de l'édition d'AbrahamBerke)ius;in-fo)., comme un groupe) et ie pays des Roumis. (Mo'-
Lugd. Batavorum, ,t 6~4Rosette occupe l'ancien <~sm-e<-BoM~~ t. IH, p..)t"), i. 7; in-8°, Leip-
emplacement de Bo~MC. zig, 1868.)
jE'<mt7, t VU!,p. t. 6 et s. Abul- tfC'est, dit Soïout'i, un château de la région
Miie ~)Ma<. MM~em.,t. H, p. 33/t ,1. a a y. fdu ~'a~, dans la /MK<eEg'~ie.!) (LoM-e/-
Ibn-Khatdoun, jEf.d. B., t. de la trad., p. SaC; LoM&, p. ~A, coi. i, L < et a;in-&°, Lugd. Ba-
–t'M-~<M~CMHi,t. II,?. i. 1 i et 12. Abou- tavorum,i8ùo.)–Iak'o)itenpar!e(Mo~'am-
't-Mah'âcin, qui esttrès bref, place, comme Ibn- Bolddn, t. I, p. vvl, ). 6; in-8", Leipzig', <866)
Adzar!, la défaite de la notte au 3o chaoua). commed'une ville du S'<M-e~~K< située au
Quant a Jbn-Khatdoun, qui a copié Ibn-et-Athir, bord et à l'occident du Nîl. Il di.t que c'est un
il assure que tes deux amiraux fut'imites tom- lieu de pè)erinage, parce qu'on prétend que le
itèrent au pouvoir de l'ennemi. Eutyehius seul Messie et sa mère y ont résidé sept ans. Le même
porte à cinquante le nombre des vaisseaux de Iak'out mentionne, à ta page vv. du même tome,
ia Hotte 'abb~side'e~ (BsMM, t. une localité du nom de BnAcMM,qu'on pourrait
p. ),A<),L.t~,) parte de vaisseaux .)'MM, ce qui être tenté de confondre avec Ba/MMCs,mais il en
indique nettement qù!a)ors'i'ancienne Ciliciefai- parle commed'un château fortifié dépendant du
mit'partie des pos~sessions ~n'eKHM~du Hmiife. village dëfcKCOKtM, dans les dépendances d'Ha!ep,
Evidemmentte) mont ~MMsservait de limite à et oh voitpM' Ëdris! (t. H, p. 3i3) que M~otœ
ces possessions et celles des Chrëtiens de CoM- appartenait la partie la p)up septentrionaië de
.aHtMop/e. Aussi Mk'out par)e-t-it de ï"<e!M taS~'M.
comme d'une ville aitùée sua les fi·ontiéres tlc' ~'K-~Vot~oMm, t. M,p. t~.i, ). ta a tt).
,a': Il J..
'Eutychit~mb<,t.jt,p.5o<),)in.utt.;in-~°,0xonia;,]658.
)8.
1~0 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
]~ ~t'X~ ~I- -1- ~t 1 ~-]
1 Tï
les corps d'armée se mirent alors en marche pour enlever au fils du Mahdi les
conquêtes qu'il avait faites dans le 5"a'M~et ce dernier effort fut couronné de
succès, car, suivant un auteur contemporain (Ëutychius '),qui vivaiten ~g~<c,
le prince fât'imite, vaincu, reprit le chemin de Kaïraoudn, en ramenant ses
troupes à Bark'ah, dit Abou-'l-Mah'âcin~.Maisje suis porté à croire que sa dé-
faitene fut pas si prompte, quand je voistbn-'Adzariassurer qu'Abou-'I-K'âcim
ne rentra a JMaAfMque le lundi i~ redjeb 3og (5 novembre oai de J. C.),
après une expédition qui avait duré deux ans et huit mois\ J'ignore la cause
qui amena la disgrâce de Takîn; mais Mounis-el-Khàdim, après être resté
deux mois à Mts'r avant de retourner à &~<M le destitua pour la seconde
fois,le dimanche 13 reM-'l-aouel 3og(23 juillet 021 de J. C.). Ce gouverneur
fut remplacé par K'âbous-Mahmoud-ibn-DjamaI,le second gouvernement de
Takîn n'ayant duré qu'environ un an et oc~)<
n c~ comme te
mois, ~utitutc
sept ttiuio, le utb
dit très bien
nca Utcu
Abou-'l-Mah'acin5.
Abou-i-Mahâcm 5.
'J~-(Djomaa).
C'est cet Abou-K'abous qu'Et-Makih nomme Abou-Fanis t. a
(. ,~ib ) ( ?'<). Sat-ftc., p. t S;). ). quine garda
le gouvernement d'~p<e que cinq jours' après lesquels ce gouvernement fut rendu à TaUn, ([Ut ne le gar()a
que quetques jours et fut remplacé par Hitat-ibn-Ieziz (t'M~ t. a6), qu'Atou-'t-Mah'Aein (t. Il, p. fn, f. ta,
p.Dv, t5, p. rTf, 3), à l'imitation du contemporain Eutychius (t. )!, p. 5 to,f.tb);nommeHi!a)-ibn-Badr,
qui ne fut destitué qu'en reM-'t-akhir3tt (Bm-~Vo~cMm,t.U.p.rtv, ). i5), pour être remptacë par Ah'med-
ibn-Ktghtagh~ Celui-ci ne garda le gouvernement dÉgypte que sept mois, car le jeudi 3 dzou-'t-k'a'dahi 3t t
(jeudi ta février <)a4 de J, C.), arrivait à iMM')-un courrier annonçant que lé gouvernement de t'&yp<e était,
pour la troisième reis~, donné aTaMu.(En-A~Mm, t. p. rrf,t. 7 et 8.) Les tiraillements produits par i'i))-
"E~M~!o,H)'<t.&r<K.,p.t89,).s5.
"~t~=.VoirrorUtOgraphedemnomdansAbM-')-Mah'4cm(R<-JV~mm,t.U,p.J~Ht).N~
KH., t. «, p. frf, ). 6. A)MH-')-thh'tein
comptece gomrernemeat
de Tatin pour)c {MinetM, caNM dmque)que<jourede i!o<).
A)'mftmp)ea'tbh-)thaHit<tn,
je acompte pourle troisième.(Nt<tMt~M<-et-~f<itt,))°v",fas<ttt[ etu, p. t)", ). tS; t.)![de)a1.
tr~.<ng).,p. i!)~.)
LIVRE QUATRIÈME.-CHAPITRE II. 141
Que s'était-il passé dans le Maghrib pendant qu'Abou-'l-K'âcim tentait la
conquête de l'~g'~e? Les chroniques des Arabes ne nous apprennent rien à
cet égard; mais, soit que les premiers succèsobtenus par son fils sur lesbords
du A~ aient fait admettre au Mahdi que la conquête de i'Égypte était désor-
mais assurée, soit que, dans l'Ouest, certains symptômes se fussentmanifestés
d'une manière assez nette pour qu'il ne crût pas devoir différer davantage
d'attaquer de front une dynastie qui était comme une protestation vivantee
contre ses prétendons généalogiques; en 3o8, il envoya l'ordre à Mas's'alah- Kxpéditiûtt
contre))~
ibn-H'abbous, gouverneur de Tdhart, de porter la guerre aux EotustTEs'.Le p
Edrisitp.s.
neuvième prince de cette famille, lah'îâ-ibn-Edns-ibn-'Omar-ibn-Edrîs
(lah'ïa IV), régnait alors, et depuis 292, à F< Il sortit à la rencontre duU
général fât'imite; mais au premier choc son armée fut défaite et taillée enH PrisedeFes-,
*Voiraussit.tt,p.567,decettetraduction.
Ht<p. 567 et 568.– H. d. B., t. p. t~),lin. ult. (t. 1 de la trad.,p. a66). Outre ces deux paMages,
ou peut voir la date de 3og reproduite encore par Ibn KhaMeun, t. p. fAV, ). t8 (t. de la trad., p. t~5).
°B<tMK,t.p.)A<),].<)etiO.
''E''H)'t'Hf!,p.f='),).3(p.6'~detatrad.tat.p.io~detati'ad.fran~.).
J~ttat-et-MoMHM,p. ).). g et to; in-8., Tunis, )fA1 de l'hégire (t869 de J. C.) (liv. Vt deta trad.fran{.,
p.t~i!.in-8°,Paris,t8~5)..
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 1A3
tâmi' au gouvernement de Fês2, Mas's'aiah-ibn-H'abbousmarcha sur & ft- t'r)se
la
Mt~aA, emporta ville d'assaut en moh'arram 3og 3, après l'avoir assiégéeée di
d,
deSidji!miica)!.
pendant quelque temps, tua Ah'med\ qui y gouvernait, et instaHaà
à la ce
place
de celui-ci un de ses cousins, El-Mo'tazz-ibn-Moh'ammed-ibn-Sârou~-ibti-n-
Midrar".
cr tousles biens et ies trésors cachés dumalheu- il s'accorde avec tous deux (EI-Bekr) et tbn-
"ïeux tah'ïa, et, lorsqu'il n'eut plus rien à at- ~Adzari)pour placer en 309 la prise de .St~
tendre de ses révélations, il lui 6ta ses chaînes mapsA', ce qui ne l'empêche pas, deux pages
"et l'exila dans la ville d' nu et manquant plus loin, de placer en 3o5 cette occupation de
"de tout') &7m~s~
La traduction française, faite sur un très On a vu plus haut que Ouacoul, en faveur
ancien manuscrit déposé dans la grande mosquée de qui avait été faite, en 908, une révolution a
de la ville de Maroc, l'appelle Rut'ân-et-Miknaci &t7MMpsA, était mert en redjeb 3oog, et avait
(p. og de cette traduction). eu pour successeur son irère Ah'med-ibn-el-Atnîr-
Et-Bekri p. )t"i, i. 15 et i6 (~. t. XHI, ibn-Midrar. C'est cet Ah'med qui régnait en 3o() 9
p. 357, 5'série, iSSo).–&<H't'<M,p. )=<),).
1~ et fut détrôné et tué par Mas's'alah-ibn-H'ab-
et i 8 (p. 68 de la trad. lat.; p. 108 de la trad. bous. Le successeur que ce général lui donna y
franc.).– Ibn-Khatdoun, d. B., 1.1, p. )\t, gouverna pendant douze ans, jusqu'en 3a t.
t. a (t. 1 delà trad., p. 966). 5 Ibn-Khaldoùndonne à
ce grand-père d'Ef-
El-Bekr!, p. t~! ,L i (J. A., t. XIII, p. ~07, Mo'tazz le nom de<~Jlj (Bassader).(~B.
5° série, <85g).– Si ce fut rëeuement en t. I,p. m, I. ao;–t. t.1dela trad., p. a64.)
°
moh'arram, il faudrait, d'une part, que le siège Ei-Beh-p.)e.et t«(J't.XH[,p.~o7,
eut été de très courte durée, d'autre part, que 5' série, i85a). Ibn-KhaMoun, H. (<.B., t. II
t'expédition de F~ eût été bien rapide'; it il est delà trad., p. 527". Il avait déjà dit: tMas's'a-
donc permis d'avoir des doutes sur cette indica- fr)ah soumit a l'autorité du Mahdi le ~M~ f/M
tion du mois de moh'arram, quoiqu'elle soit trM<t)'!& et les villes de Fez et de Sh~&<tc<:&.
admise parIbh-~Adzar! Quanta Hm-Khaidoun, (N.B.,t.I,p.)~i.i; t.Idetatrad.,p.969.)
BaKm,t.p.
Baifm, t. !<)f,Lset3.–Ibn-Khat-
p. Hf, L s et 3. Ibn-Khat- t espaced
fespace 'environ
d'environ troisjom'nées
trois joui'nëes*E!-Bekridit:
El-Bekridit
doun, dans im de ses récits, ne parle pas même cLa montagne de Nafouçah est à trois journées
de l'expédition de &<~~HMfat, et dit qu'après avoir "de Tripoli et à six de A"'a!raoMaK. La longueur
installé Rih'ân comme gouverneur de Fês, Mas'- (rde cette chaîne, de l'orient à l'occident, est de
s'âlah revint a ~'afraoxaM,où il mourut.( H.d. B., Ksix journëes') Edrisi, puisant, je suppose.
t. I, p. )-<v,i. < t. 1 de la trad., p. a66.) dans ces deux sources, dit du D/eM-~Va/aMM/t.'
Ici Ibn-Khaldoun fait mourir Mas's'atah à Â~'a!- ftCette montagne est très haute, et elle s'étend sur
t'MMa):; ailleurs il dit que ce général mourut, frun espace d'environ trois journées de longueur
en 3og, surle champ de bataille.(N. d. B., t. Ii, touun peu moins' tt compte six journées de
p. fo, ii'i. penu)t.; t. Hde la trad., p. 5 a y; Tripoli au D/e~Va/OM(:aAd.
t. Ut de ta trad., p. a3o), et ce dire est con- BaMH, t. !,p. )-)~, ). n a t8.
firmé pat' Ibn-'Adzari, qui place cet événement 5 Ibid., t. [,
p. H)", I. t6 et <7. Le texte
sousi'annëe3i9. (BaiaM~t.t.p. ~F,i. t3ett&.) dit à tort que la citadelle fut prise le lundi (
DaiaM~t. l, p. )<)f,l. 8 à 11. ,A.)~!) 17 cha'Mn. Dans ce passage, l'auteur
Onlit dans Ibn-H'auk'al ~DyeM-JVa/oMM/t donne au général iat'imite le nom de 'Aii-ibn-
rest une montpjne très élevée qui couvre un
cest un Abou-Sumâ)i(!. i5).).
Abou-Snmân(!. i5).
*Ibn-H'auk'a),p.'<v,).i~(J.t.Xm.p.a~5,3'serie,t8&2).
''E)-BeM,p.4,i.8et9(J.t.Xn,p.&36t5'serie.t858).
DMettp(tOH<!ef~/h}Mee<~fB~<tM,p. ).<),i.t<t. 1
~M.,p. )f)~, )in.antepenu)t.–)bn-Kha)doun(tf. <<.&, t. I,p. )A!, t. et 5; t. Ide la trad., p. 280)
a admis ta distancedonnéepar Et-Hekr!pour ccitede ï't-tpohauA~ft/oMj'at,
qui, suivant lui, sept journées de
longueur. 'i
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. M5
,])~]~t-<-les
citadelle, dans laquelle habitants .]/<),<
se T ~'t.J~t)
défendaient. La citadelle fut rasée, les f t 1
pPriseetsac
femmes et les enfants emmenés en captivité', et cela le lundi douze nuits deeNafonfah.
part, Ibn-'Adzârî nous donne la date précise delà mort de Mas's'alah, et cette
date s'accorde beaucoup mieux avec l'ensemble des faits7. Suivant l'auteur
°Et-Bekri,p.),[.7;p.)f~,H,5,ia;p.)t"),t.t
Et-Bekri,p.[.7;p. )t~,H,5, ia;p.)~),t. t1 /f(J.t.Xt[t,p.
A Ytt) n tt!n tR. tRf. fc.~ .!iK.
t~o,.36o,36),365,5''s.-r.)85t)). 1
''B.<B.,t.t,p.tW,).2et6(t.!deiatMd.,p.a59eta6o).
o Voyezla noted ci-dessus.
''Bf:Mm,t.t,p.t'.h,t.i3eti3,etp.C.t,t.8.
''H.<<.B.,t.Ide!atrad.,p.34,ett.n,p.5'i8.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. H7
sidérant i'éloignement
Ngnement où sa capitale se trouvait de possessionssi peu assurées,
'Obaïd-AHahdut.J~L~tf~J~ à 1 t.. 1
songer fonder, au centre de cet empire qui s'étendait de
Tripoli à ia merenvironnante
1, une espèce de succursale de~a~M~ d'où il pût
facilement faire surveiller les Kitdmahet qui permît en même temps de se
porter rapidement sur les points les plus reculés. En 3t3~, il fonda, sur la Fondation
lisière duZdb, .Ms~M ou Moh.'ammedïah 3, ville dont la constructionfut confiée de
M<
{oh'ammefhah.
lripoli a pour longitude 10" 5l' 18" Est, placent cette fondation en 3i5; j'indiquerai
7'<:Hge)',8''Q'5" Ouest*, et la note a ci-dessous s notamment l'auteur du ~4~ cité par Abou-
montre que Dellys aurait très bien satisfait à laa 't-Fedâ", Iak'out', Ibn-Khatdoun' etEi-K'aï-
condition d'égaiité dedistance entre ies deux pointss raoa&ni~. La date de 3i3 est peut-être préfé-
extrêmes de l'empire; mais on voulait évidem- t- rable.
ment un point éloigné d'un port de mer, car on[t 3 Du nom de son
fils, dont le nom complet était
choisit AfaM/aA,dontlà longitude est a° ia' Est' Abou-'t-K'âcim-Mohammedet qui fut surnommé
et qui, à l'avantage d'être dans l'intérieur des'ss EI-K'âïem-Bï&mr-Auah ((foemi qui maintient
terres, par conséquent d'être à l'abri d'un débar- l'ordre deDieu~). (Abuifedœ jiK!M<.M~eM.,t. M,
quement, joignait, à moins d'un degré près, p. 440, L o.) Existait-il sur cet emplacement
la condition d'égalité que présentait Dellys. une localité du nom de Ma~M? On peut, pour
Et-Bekri, p. o.), ). et 3 (J..)., t. XUF, !a négative,faire valoir, d'une part, quela~k'oubi,
p. 97, 5' série, i85f)). BaMm, 1.1, p. )~, en a y 8,ne mentionne aucune iocaiitéde ce nom
i.8
i.8 etet 3,
o, et p. ~)", ).
et p. i. t6f6 etiy.–
etiy.– D'autres's
D'autres d'autre part,-qu'Ibtt-Hauk'aP,
d'autre l'auteur
part.'qu'Ibn-H'auk'aP, que t'autem
que
'9
148 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
A 'A!;
à'A!i-ibn-H'amdoun, serviteur fidèle qui, après l'achèvement J~-
;t~ U~~ j~ ~4~ ~,)A!~ t
des t~ ~Â~
travaux, en ]'L.
'Yoyezianotecdeiapagel~.
Je crois que c'est à tortqu'Et-Bekri(p. tt,). 3)t'appe))e Abojt-'t-K'âeim-tsma't)' ce qui, outre l'inexacti-
tude du nom, a Fineonvéni~nt de rendre possible une confusion entre Abou-'t-K'acim et !sma' son fils, torsqu'a
fa même page (L 17 à sa) le nom de ce dernier est prononcé~* à l'occasion de vers empruntes par fauteur a
Ah'medibn-Mon'ammed-et-Meroudzi.
° Cité par Abou-'t-Fedà (voyez la note d de la page précédente).
''Voyez)anoteadetapage)63.
''E)-BeM,p.<'),i.t7eti8(J.t.Xm,p.99,5'i,érie,i859).
De«'f. de !i'. et de !'&p., p. Ae, in fine. Cet Edris, qui est le fondateur de la dynastie de ce nom, est mort
empoisonné eu reDÎ-'i-atmt' comme on l'a vu (t. I, p. M8, note 3). Edrisi commet donc ici un anachronisme
d'environ un siècle et demi, anachronisme re)evé depuis tongtemps (1866) par NI. deGoeje (tM.j p. 99, note t).
s
&'<ti&-OMtt/aMf-e!AiH, n° ))"t, fasc. n. p. <v, ). la à at de ['édit. Wûstënfetd: in- Gottingoe, )83e,–
t.f,p.t~,Hetsuh.derëdit.deStane(t.tde)atrad.ang).,p.3a6).
~lBn-Khatdounécnt~'am~Mtt(H.B.,t.t[de)atrad.,p.'i53). ).
'J~M.,mémepage.
Ibid., mêmepage.
'Mo'<yam-f'BoM<&),t.tV,p.<)~r=,i.t8.
B. < B., t. H de la trad., p. 5a8. Ibn-H'auk'at, qui ne l'appelle que R-.MH<t/<t~,atermiuu son livre a ta
la
finde 364 ou au commencement de 36~ (Uy)enbrock, p. 17), et Et-Mo'izz était arrité au X'tftt'e en ramaahan SCa.
Le nom d'JS-Wa~Mt avait étidemment été conservé par les gens du pays.
°
E!-BeM, p. et, ). 5 (J. A., t. XIII, p. 97, 5' série,t859);– H. B., t. Il de la trad., p. 553.
'E)-Be)tri,p.c'),).3(~t.X[H,p.6'~rM,t8!;9;–M.t).B.,t.U<!ek~<).,p.5M).
'Et.Be)ir!,p.,)<),).t~~(.f.t.XHI,p.99).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. t~
sans interruption,
ption, c'est-à-dire pendant une vingtaine d'années,jusqu'à ce qu'il
périt (en 33~)) dans la guerre suscitée par la révolte d'Abou-Iezîd L'empla-
cement choisi pour élever la ville nouveHe vêtait, dit tbu-H'auk'ai, arrosé par
tfl'ouadi Saher2 Les environs,'ajoute-t-il, étaient habités par des Berbers
duChii
du Chîï rpendant
endantoque
ue'Obaïd-Allah
'Obaïd-Anah s'ëtoisrnaltde le
s'éteignait de lem6mR nomààccttfrivi~rf.
même nom mnisuiiajoute
cette rivière, mais aintifH
n!i'f)!p
qu'elle
?'~o< trouva moyen de rejoindre ses maltres p4
portait aussi le nom d'OMfM:r-&
( ~~LJ
et partagea avec eux les angoisses de ia prison appelée aujourd'hui OMa<<!&
U
.j~jj)),
de St'<t7ma<:<!&Sondévouement et ses services ( f rivière aux roseaux;! ). Cette rivière avait sa.
(tta
avaient tout naturellement appeté sur lui la con- sc
source dans l'intérieur même d'une ville grande
ftance et les faveurs du souverain fat'imite Il H et ancienne qu'Ei-Bekri nomme GM<r-OMa)')'oM
eut deux Sis (Dja'iar et lab'iia), que nous ver- vi (p'H place à moitié route de M~M à &
ville
rons plus tard jouer un rôle important. Ibn- et à deux journées de T'o~a~. Il compte une
KhaMoun parle aiiteurs° d'un J)fo&'amtMe(<-Ibn- jo
journée de .M~M à C/f~M'-OMan'OM et autant
H'amdoun-ibn-Smâk qui aurait été envoyé en di cette dernière ville à Se! Puisque j'indique
de
qualité de da'ï, avant l'arrivée du Ghi!, dans le CE distances, je suis conduit tout naturellement
ces
.'Mag'&rt'A, et aurait accompagné celui-ci quand il à relever une faute de copiste dans le manuscrit
se rendit pour la première fois chez les &'MtM<t. d< la Géographie ~oM-Fe~
de faute qui M
S'i) n'y a pas là une erreur dé nom, ce Moh'am- p.
passé inaperçue dans le texte imprime en 18~00
med serait un irère de 'Ali, ce qui indiquerait et s'est reproduite dans deux traductions fran-
que cette famille était, de longue date, dévouée à c:
çaises Cette faute consiste placer M<MMa/< a
i'imAm. di
dix-huit miues (six lieues communes) de CoM-
Et-Bekrt. p. 01, 1. 5 et 6 (J. A., t. XIII, sI
<!<!M<Me, et je crois qu'il y a plusieurs fois cette
p. 97 et 08. 5' série, i85o). H. d. B., t. Il di
distance entre ces deux villes. Evidemment, le
deiatrad.,p.55<f.
7~J"J. cc
copiste
__1_
a n_écrit JL~o, au iieu de id~e, '1'qa'Edrisi
Jbn-H'auk'at. p.t.,
Jbn-H'auk'at, donne
Ei-Bekri donne
p, '< 3.3.–Ei-Bekri p'
place
place en effet
en efTet à dix-huit
dix-huit miiies
milles dede Co)M<eH<t'Me'
Co)M<eH<t'Me'
a Il
jj Ad.m:,QP1:
est assez nrOhnhIP
probable 01H31.
ra fut
que ce fnt.lni
lui nni
qui nm~.n
porta àâ 't)hnïnl_A
'Oba!d-A)tah la nouvelle de la grande victoire remportée par
le Chlï et lit part de butin que celui-ci lui envoyait. Nous trouvons ici une preuve de plus que 'Obaid-Attatt
n'était pas encore en prison quand les envoyés du Chti arrivèrent près de lui à Stt~t7maea&.
tbn-KhatdounLt'intitule d'an des protégés de la cour des FÂT'tMiTEs.~(H.J. B., t. tlde tatrad., p. 5a8.)
fM.,t.H,p.5toet5ti.
Et-Bekr!,p.et<,t.6et 7(~t.XU[,p.7o,5'série, t85o);–tMt! p. c<), t. 2 et 3 (J. A., t.XHt.
p.g~,aotet;5*së['ie).
ï'<tMMM~!<tMtM«t.<b<e'taM.~i'<tKe.<!«a~~g'.<p"MiS4o,p. ~8;in-A°, det't. Ro; tS~t.
'Et-Bekr!,p.<tin.utt.(J./t.,t.Xlt[,p.()0,5'sërIe,i83~
/t-Bejkr!, p-yM,t. et 3, ta et t3 (~. A., t. X!H, p. t34 et i35, 5° série, tSag).
\Aboa-')-Feda, Ge'og<-apAM,p,!)"'),)in.utt. (t. ttdeta trad, deReinaud,?. iQSiin-det't. N.; i848.–
Sotvet.p. gt).
Detc)'. <~ F~/t'. et<iWE<p<tgm),p. tr', tin. utt. La Table de Pe;t«)!~e<'(segm. H) donne quinze milles
pour la distance entre CoMttmhHe e< ~M, mais elle laisse en blanc la distance d'tM)'<tMa à ~VMmttMt'MtM, que
M. Lapie estimée à dix mUtes ce qui fait vingt-cinq milles. D'après te temps que j'ai mis à faire le trajet de
CoN<<att(tM a;AMa)t, trajet dans lequelj'ai retrouvé, en i8M, la station romaine d'~M<n'i!Ka~ je crois être très
près de )a vérité en donnant vingt et un milles (sept lieues communes) pour la distance de CfMi«t<m(t't)e
à Ma~.
Fortiad'Crhan,
!!ett«tt<ft<)ttt)<)'mr~«tt<'ieti<,
p. 9g5; in-4°,de i't. R.j t8t5.
~!MtMM mMmh'tei'~tg'M,1.1, p. ~<et.a~;m-4'de rt. N.; ~4~. –J'amis déjà eut'oceasimde publierce résultatil y a
h'entean8,ttan8tes~HtfaÏM~MmMe:(t.!X,p.58&.&E<!riet<8&6}.
150 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Rappartenant aux tnbus tribus de ~rxat,
Ber~, des ~MMOM-ZaMoM~,
BeMOM-Z~M~des Hoo nooMat'aA,des
~<<D peuples qui, suivant El-Bekr! possédaientjadis le territoire de
la ville. Il est permis de faire remonter à cette époque (x** siècle au moins) le
transport à M~stM des matériaux romains qu'encore aujourd'hui on trouve
dans cette ville, déchue au point de n'être plus qu'une misérable bourgade~.
Kxpedi~fm'. Après deux campagnes infructueuses contre l'Ë~p~, et la conquête du
sur les
r~tcs d')ta)i'\ ~ag/M't~étant plutôt ébauchée que réalisée, on s'étonne, au milieu des difn-
cultés dont 'Obaïd-AHah était entouré, de voir ce prince songer aux pays
d'outre-mer et distraire, en 3i3, une partie de ses forces pour une expédi-
tion dont on n'entrevoit pas bien nettement le but. Cette expédition, ou
plutôt ces expéditions, comme on va le voir, paraissent d'autant plus di(n-
ciles à expliquer que, depuis plusieurs années, les Chrétiens de CoKs<am<
Hop~s'étaient assez Inclinés devant l'orgueil musulman pour calmer chez le
Mahdi l'ardeur qui pouvait l'entraîner à la guerre sainte. En 305 (()<y-<)i8 8
de J. C.), l'impératrice Zoë voulant, pour réunir toutes lesforces de l'Empire
contre Siméon, roi des Bulgares, conclure la paix avec les Sarrasins de l'Orient
et de l'Occident,
-1 avait, par l'intermédiaire
-11-
mumc ud'Eustache,
uuouucuc, son y.ero~.cll
avu préfet en VlGlILVIG~
Calabre,
mais ce qui rend cette inattention singulière, c'est et Marmo) parlent de M~i/aA comme d'une ville
que la faute avait été relevée dès )y43 par Sha\vv romaine, nous savions déjà en t84o, par ies
( Feya~M, t. I, p. t3g), et la correction faite récits des indigènes, que les pierres romaines
en 1~06 par Hartmann (~fMH Africa, p. 980 que l'on trouve dans les constructions de Afs~M
et a~o), car la faute parait avoir été empruntée venaient d'une ville antique située à quatre ou
par Abou-'t-Feda à un manuscrit d'Edrisi. cinq mille mètres à t'est de Ma~/a/i, et qu'ils
Ibn-H'auk'a!,p. i. y;in-8°, Lugd.Ba- appellent encore BecMg~<t~. M. Carotte, qui
tav.iSyS (J. A., t.XH!,p.B90, 3'sër.i84a). ignoraitcettecirconstance, avait rapportéMffM/aA
E)-Bekri. p. ot, ). fS; in-8°, Alger, tSS? au Z<t&!que t'/<t')MrsH'e<<i))<eKt'iplace sur la
(J.t.Xin,p.<)8,&'sët-ie, )85<)). route de &'<<a<a C<e«t)'<'(! (Cherche!),et il
E)-Be]<ri indiquait au .!K~de Mf~t'/a/t un1 avait approché bien près de la vérité, car il est
point nommé ~MA ("tes coupoles~), où se démontré aujourd'hui par une inscription ° que
voyaient les ruines d'tme ville ancienne, nommée Je ~t: des Romains est le Bec/i~Aa/t d'Et-Bekr!.
par ies Arabes MLJL-j*(Bec/i~/ta/i). Il auraitt Quigouvernait à CoMS<<!M<)Mep7e souste nom
du dire à ~c<< mais son indication s'est, à cela) de son <))s,Constantin VU, surnommé Po)'J)7~)'o-
h
près, parfaitement vérifiée. Bien que Jean Léon ~'me~.
_QG..v
'Ei-Beiiri.p.<),i.)5(J.XHI.p.98,!)'sërIe,)85a).
]n Ramusio, foi. 63 F (p. a63 de la trad. de Jean Temporal). Le texte et la traduction écrivent ~Mt7a.
DMM')))c!Ottg'ette)'<t!de ~i'te«, ~o). !t, fo). 326 co). 2 (t. ![ de ta trad. franc., p. Aao). Marmot et son
(raductenrecriventMMth.
Fortia d'Urban, Recueildes itivtérnires anciens, g. in-4', de 1'1. R.;t84(i.~ Tabieattrlc la aicqtrtliota~M
des
''f<t&!Mset))eM(s~i'<!nj:aM~<tm i'ene
Fortiad'Urban, ReeMe<7~M extS~o,
t<merat)'M p. a 8; in-~°
<tneM)Mjp. in-&de t't.
de R.; t8At.
R.; t8~5.–
Le m est change
ï<tMe<tMde
de place.
piace.
'R<'t't)<!a/t't'<'<tm<t.U,p.3a!)n-8°,A)j;er,i85't8a8.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 151
Lehm.i.t X)V n RR
'LebeM,t,XtV,p.65.
CA)-eK.C~M<e6t- in Gregorip, p,~5, t. t3 et L'auteur incertain de cette C/tt-on~fMs'est servi t)e
t'&'e <&CoMo<at)ft)topb,d'après iaqueUe l'année 5509 du monde commence le i" septembre avant,J. C.
1.52 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
31o 31 a de diriger des expéditions contre les Grecs, et celle de 313, la pre-
mière dont parle tbn-ei-Athh-, sans doute à cause de l'importance qu'elle eut,
n'était qu'une suite des hostilités antérieures. En effet, en 313 une armée fut
envoyée pour porter la dévastation dans le pays des ~oMm.Au dire de la Chro-
En 6 43 a, dans une expédition commandée mence le jeudi t" septembre 9 2 5, ftt'année 3i33
par Mesa'oud-es'-S'ak'iabi (fl'Eschvon''), les de t'hégire finit le samedi t8 mars oa6. L'expé-
troupes du Mahdiprirent ~at/is (&<<: ~<is), dition a donc pu avoir lieu du jeudi g djoumâdi-
la piitèrent, et rentrèrent à N-~a/K/M/t*. OrFan- 't-akhir au samedi 3 o dzou-'t-h'idjah3i3 (cette
née 31o de i'hégire nnit !e dimanche aavril g 3a année est surabondante), et pendant ces cent
de J. C., et l'année 6 4 3commence le i sep- quatre-vingt-dix-neuf jours, les quatre auteurs
tembre g a 3; il n'y a donc pas moyen de conci- (qui donnent seulement l'année) s'accorderaient
lier la date donnée par le BaifM avec celle indi- entre eux. Mais si, comme le dit le B<KaN,Abou-
quée par la C~'OM~Mde Cambridge. Ah'med-Dja'far rentra en Sicile le 4 restant de
La CAroHi~Me de Cambridge place en 6433 rebt-'l-akhir 3)3. c'est-à-dire le 25 (mercredi
une expédition dans laquelle le h'âdjib du prince 2o juillet ga5 de J. C.), les trois auteurs qui
des fidèles s'empara de &M'&'HM/ et le BaMH indiquent l'année 313 cesseraient d'être d'accord
place en 31 a une expédition commandée par le avecla CArOHt~Me, car, à cette date, l'année 64344
h'adjib Dja'far-ibn-'Obaïd, qui cingla sur la Sicile n'était pas commencée. Cependant il semble bien
avec une flotte nombreuse pour attaquer les s'agir de la même expédition, puisque, d'une
J~oMm.Il fit des prises en Sicile, dit ibn-'Adzar!, part, la CAroMt'~Me et le BainMs'accordent sur le
mais il ne rencontra pas l'ennemi Or i'an- nom de la ville emportée, et que, d'autre part,
née 6~33 commence le mercredi )" septem- les deux mêmes récits s'accordent à terminer
bre ga~), et l'année 3t a de i'hëgire finit le lundi l'expédition par un traité. A la vérité, ces traités
a 8 marsg a de notre ère. Cette expédition a diffèrent la Chronique parle d'un traité avec
donc pu avoir lieu du mercredi a 8 djoumadi- tes Calabrais, en garantie duquel les Grecs au-
aouel au lundi a g dzou-'i-h'idjah 3 la, et pen- raient t'vré pour otages l'évoque de Sicile et le
dant ces deux cent neuf jours, les deux auteurs ouati (préfet) de Cttlabre; le Baia): dit que l'on
(qui donnent seulement l'année) se trouveraient captura un patrice (tj~ t. t,p. ~e, 1. t3),
d'accord. qui traita de sa et des habitants de la
personne
C/troMe.C<fM<<!&)' in Gregorio, p. 46, l. i ville moyennant une rançon de cinq mille mith-
et a. ]bn-el-Atb!f, .EY-A'M, t. VIII, p. nt. k'ats~. Or il vient de parler de OMS)' vitte de
tin. ult. à p. )*iv,1. 2. ~maM, t. I, p. ~<). C(;M)'e. Quant au nom du chef de l'expédition.
t. 1 à 16. Ibn-Khatdoun, ~Mf. /<e et il parait évident qu'Ibn-et-Attnr et Ibn-Khat-
de la Sicile, p. 1. 5 à g (p. 16a de la trad. de doun, en attribuant le commandement en chef
Noël Desvergers).–La C/M-OM~Me de Camtt't'a~e à Salim-ibn-Rachid, ont omis de nommer Abou-
place cette expédition en 6 34, et les trois autres Ah'med-Dja'far, qui avait amené la flotte et la
sources disent en 3i3; or l'année 6434 com- commandait.
C/M'Mt.Cotiiah' in Gregorio, p. A5, ). ao à 32. Le Bâtât) (t. ), p. )<)~,L tQ et ao) place cette expédi-
tion en 31 o et dit que Mesa'oud le Fali eomnNndait vingt galères.
''Cyt)'f)n.C<t)t<<t&)'inGregorio,p.~5,)in.uU.
"B<tM)t,t.],p.)<)F,).i5ai7.
Le mith)['4) est un nom de poids, et en or il équivaut au dinar, que je calcule à une valeur de t& fr. 5 cent.
(Ko)cdeM.Amari,.S'<oft(tt!MM!«M!mant~t.S!eth'<).t.H,p.t~a,t]o)ea.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 153
nique, le khalife d'Afrique confia cette expédition à son h'adjib (chambellan),
que le ~s~m (t. I, p. no, l. 10) nomme Abou-Ah'med-Dja'far-ibn-'Obaïd', et,
d'après Ibn-el-Athîr copié par Ibn-Khaidoun, une armée fut envoyée à
SaHm-ibn-Abou-Rachid, gouverneur de Sicile, qui était chargé du comman-
dement. La flotte cingla vers la Z(MK6sf<~ (s~). Les troupes furent dé-
suivant de C/Mf~m
barquées, s'emparèrent, Ibn-el-AtMr, ((jL~, var. (jt~) et
d'tK~'aA (< var. ~~t), et firent beaucoup de butin. Elles s'emparèrent,
au dire de la Chronique, d'une ville de~OM)'sA(~, p. ~6), et, suivant le B<MSH,
de beaucoup de villes, au nombre desquelles était celle de OMan (~)~; il ajoute
qu'au siège de cette ville six mille combattants furent tués, et que les Musul-
mans y firent dix mille prisonniers. De pareils faits d'armes supposent un dé-
ploiement de forces considérable.
Cependant les prévisions qui avaient porté 'Obaïd-AHah à fonder .Mo/t'sNMKe-
~M~se réalisaient avec une rapidité inattendue. Dès cette année 313 un événe-
'.Des manuscrits disent 'Abd-Aitah. (Batam, Pour placer cet événement en 3i3, je
t.t,p.)-)e,note&.) m'appuie sur l'autorité d'Ibn-Khatdoun", sans
'Les Arabes donnaient à toute la cote orien- me dissimuler que des autorités plus imposantes
tale de i'/lfh'M~Me et une partie des Ca&M sont en désaccord avec lui sur ce point, mais elles
le nom de Lombardie. (~M<. de <t~Me et de la sont aussi en désaccord entre elles. Ainsi Ei-Bekri
&'<&, p. tap,note :97.) dit que Rlh'An-ibn-'Ali "garda le gouvernement
3
Les partes indiquent une ville d'M, ou tf de Fe<jusqu'en 316,époque à laquelle H'acan
Ori'a, située à huit lieues nord-est de Tareitte, ffibn-Moh'ammed vint l'expulser de la viue'
dansta <erM~'O~at.te, que t'on comprenait en- mais Ibn-~Adzari°, comirmé par Um-'Abd-et-
core alors dans la CaMM. (Amari, S<ons dei H'a]im'\et par Mak'k'ari", place cet événement
MMSM&MHt~'&et/M, t. II, p. iya,note 5.) en 310. Le coup hardi tenté avec succès par Ei-
o
90
15~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Ei-H'adjâm ment grave s'accomplissait dans le M)g'An& El-H'açan-ibn-Moh'ammed-ibn-el-
f]
s'empare de Fcs. K'acim-ibn-Edrîs paraissait sur la scène. C'était un prince d'une bravoure peu
E
H'adjâm n'eut certainement pas lieu du vivant paru concorder beaucoup mieux avec l'ensemble
de Mas's'atah, car ce général n'aurait confié à des faits, soit ceux déjà connus, soit ceux qu'il
personne le soin de marcher contre le prince qui me reste à exposer.
s'était fait proclamer à Tês, et son nom n'apparait De (veine), génitif ~e§<)?, et de ro~
même pas dans la lutte qui s'engagea. Or Mas's'â- (incision). En chirurgie, on dit phlébotomiepour
iah n'est mort qu'en 3)9. Quant à la date de désigner la saignée ou i'art de saigner, et i'on
316 donnée par El-Bekrî, comme cet auteur appeite~Me&o~omtste celui qui saigne.
admet, avec ie K'art'âs, qu'Ët-H'adjâm gouverna Ce fut à son oncle, Ah'med-ibn-el-K'âcim-
Fês pendant deux ans (,t.c*), par consé- ibn-Edris, qu'il dut ce sobriquet. Une guerre
quent, suivant lui, jusqu'en 318, on ne s'expS- étant survenue entre eux, les armées des deux
querait pas comment Mouça, qui, après tout, princes se rencontrèrent à El-Meddli, dans le
agissait dans !eAf<)'t'& sous l'autorité de 'Obaïd- pays des S'anAa~aA, et, dans un combat qui eut
Auah, aurait choisi un moment si défavorable lieu, H'açan frappa successivement de sa lance
pour détruire ~Va/fOM)' (en 31y ), c'est-à-dire pour trois des serviteurs de son oncle, et les atteignit
déclarer la guerre à r/Mg'M; on s'expliquerait tous trois dans la partie du bras où t'o:. pra-
encore moins comment Mouça aurait, en si peu tique la saignée, t Décidément,dit Ah'med, mon
de temps, eniev~éun si grand nombre de villes f neveus'est fait chirurgien;" et le surnom lui
auxEDtttsiTES,et surtout comment aucun auteur resta
ne mentionnerait d'événements quelconques sur- Le ~'aW~ (p. < 1. 8) dit a3oo.
venus dans le Maghrib en 3<8, année dans la- Et-Bekri, p )fv, & à 7 (J. t. XIH,
quelle tant de choses se seraient passées. La date p. 358, 5' série, <85Q). BaMM,t. ), p. ff
cte 3i 3, donnée par Jbn-Khatdoun, m'a donc et Mf A~'a)'<'as,p. < L 5 à g (p. 60 de b
° E)-Be)iri,p. )f'<, L i8et 19 (J. ~t.,t.XHt, p. 3&7, 5'9Me, t85()).–K'<n-('f<)!,p. û-,). ao(p. 69 de ).)
trad.tat.p.tt~de~atrad.ffan{.).~)<t:cntir(<ndeuxans'!(~~eL.).
Et-Bekr!,p. )t~,L i<)ets)]iv.(J.t.Xt[[, p. 3&7et358,5'6éne, 1859).–B~t, 1.1. p.ff). ). to
à 16; K'<tf(' p. ~t et e- (p.C8 et 69 de !a trad. )at.; p. 109 de ht trad. franc.); !?. d. B., t. t,
p.f~).t8àao(t.Hdetatrad.deM.deSiane,p.t~5).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 155
'<Mt, et c'était de ià qu'il gouvernait la ville de ~s
d'E~-M~Mt, à chaque quartier
de laquelle il avait dû préposer un commandant, comme nous le verrons
bientôt. Continuant alors sans obstacle sa marche victorieuse, il s'empara suc-
cessivement des villes de ~ooM~A, S'afroud, ~MbMMo~,des deux M~M~s/i~, de 3St~deFhegire
Css'm, et de la plus grande partie du Maghrib En même temps, Moh'ammed- (ga6-<)~
de J. C.).
ibn-Khazer attaquait et prenait la ville de 7aAst'<;mais il ne put s'y maintenir. tbn-Khaxcr
'Obaïd-AHah fit marcher contre lui Mouça-ibn-Moh'ammed-ei-Kitami, qui pre~dTahart.
l'obligea d'en sortir et le poursuivit jusqu'à Fo~MA, où on le perdit de vue,
parce qu'il s'enfonça dans le 6"<!A' laissant son frère 'Abd-Allah avec les
principaux chefs de son armée sur rOM<MK-~6M<aA\ et ce lieu devint le
théâtre d'une série de combats entre les troupes du Mahdi et celles de Mo-
h'ammed-ibn-Khazer, combats dans lesquels l'avantage resta aux ZeM~A
(M)g~a<KMA),secondés par les Lemdïah,qui s'étaient mis en révolter Non seule-
ment le Mahdi venait de perdre Fês et luttait pénibiement contre Ibn-Khazer,
mais, comme si tous les ennemis des FA-r'tMtTES avaient agi de concert, 'Abd-
er-Rah'mân-en-NAs'ir, réalisant la pensée que les OttAÏADES d'Espagne poursui-
vaient avec tant de persévérance, posait enfin le pied en Maghrib,
par la prise de En-Nas'ir
de entoura d'unes muraille
muraille et dont
dont il fit une °~'
occupe Meti!a.
possession
J. M~a, qu'il
_1_
_a~
place forte
une place forte
partisan du souverain omaïade, quand je viens ff sieursfaux prophètes, dit aussi Ibn-Khatdoun,
de lire quelques lignes plus haut ftMcS/a/f, frse sont montrés chez les G/iom<!ra&,et, dans
'rviUe ancienne, environnée d'une muraille en "tousies temps, leurs montagnes ontouert aux
pierre et reniermant une citadelle très forte. rebeitesune retraite assurée. n ( d. 1.1,p. i,
On rapporte qu'elle doit sa reconstruction aux 1. t et a du texte; t. II de la trad., p. i35.)
fits d'Et-Bouri-ibn-AM-'t-'Afïah le Miknâcien. H.B.,t.I)de)atrad.,p. t&
(~Mefa~ CM<MeHM&'&, p. AA, L 18; J. A., t. XIII, p. 358, 5' série, iSSo.
DMcrtpt. de ~t., J. A., t. XIH, p. i6t et Voirle texte, p. )fv,L 7 et 8.
i6a,5° séfie, )85o.)0n sait qu'Et-Beh'! écrivait ~f. d. B. 1.1 de la trad., p. 967.
son livre à la fin de 460, comme il le dit lui- ° ~-jMec<t<C <)!«!'<-Me)M<M!p. Ifv, i. <0 o
même.(Voir sontexte, p. <)'). io;p. !)~)e,L 18; (/t.XHt,p.358,5''série,t859).–tbn-'Ad~
p. !). i); –-J. A., t. Xtn, p. i83, 879 et zari parle ausst de H'amim et de ses prescriptions.
4Q8,5'sërie.) (RsMH, 1.1, p. )~, l. 8 à 13.) (bn-Khatdoun
'Qui appartient au pays des G&OMara/i,limite (texte, t. I, p. )<Av,L t trad., t. H, p. i~t,
occidentale du territoire de Nâkour. ttDans le l. 16) dit que le faux prophète des G/MM<!r<tA
"pays de Me~'e/fe~A (CeMfa), dit Et-Beh' on fut tué en 3t5 daM un combat contre les Jtf<M'-
fvoit une montagne qui porte encore le nom de MOM~ttA. Le A''<H't'<~seul place l'apparition
"H'anum; eUe a.voisine la ville de 7't<'<~<!): de H'amim sous l'année 3 a5 et le fait
-'(~)~LIiAj, T'OMS):).~ (~Ke~ <«:m- cruciuëau&'<:s'r-Ma~'mo!t~a/tj ce qui est d'autant
M<p.ta~t.Xm,p.t65, plus singulier que son récit est évidemmentem-
S" série, i85g.) prunté à Et-Bekrlî, ou à la source à laquelle El-
H. d. B., t. Ide iatrad., p. t43. frPiu- Bekr! avait puisé.
K'ttrt'as, p. ~)f, ). t et suiv. (p. 8 de la trad. lat.; p. ï35 à i3'; de la trad. franc.)..
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 157
Z.o:<x en 7~<
Tim~ir~
commandait
1
nnnnmonaooi ~n
le nmnmfnnv.
quartier des ~'atmoM~m~es,
i%nn ~~nn'Mnnn.~n.nf~
ou i~4
n.,
tout au .rimoins
y occupait une position élevée~; car il put profiter de ce qu'El-H'adjâm étaitt iH[-)l'adjum
son hôte pour pratiquer la plus abominable trahison~. Faisant charger de est trahi
p. e.,1. g a t3 (p. 69 deiatrad. iat.; –p.~ii i disent s'être réfugié à Cerf<oMe;par la seconde,
de la trad. franç.). il fait nommer ie~i'ere~ qu'fbn-~Adz&r! assure
C'est ainsi que s'exprime Et-Bekr!. Le Baïan être mort. Dans cette conjecture, à quel parti
dit(t.p.t~t.i())fà6M'~OMe". s'est arrêté Ibn-Khaldonn? H Mdonné les deux
J'inscris ce fait sous toute réserve. Non seu- solutions; dans un passage on lit tTha'teba
lement E}-Be!tri et Ibn-~Adzar! ne parlent pas feut pour successeur son fils 'Abboud, lequel
de cette nomination, mais, suivant le second de tf<r<Msm!il'autorité à ~oH~ Moh'âreb-ibn-'Ab-
ces auteurs, Moh'ammed frère de 'Abd-AUah ffboud° ce qui ne l'empêche pas de dire,ailleurs
(dit ~iMoM~) avait été mis à mort par Mouça. que Mouça tua 'Abd-A))ah-ibn-Tha')eba-ben-
On ne peut donc, pour contredire ces deux auto- Moh'areb-!&M-~MoM~,gouverneur du ~MaWM)'
rités, s'appuyer ici que sur le A''<)ft'<M.,copiépar des ~M~ft/oM~, et donna ce gouvernement à Mo-
Ibn-Khaidoun; et Fon va voir combien peu 'rurs h'ammed~-efe de~Abd-Aitah' copiant ainsi
assertions méritent de confiance. On lit dans ie deux versions contradictoires, sans même relever
~'at't'as: "L'énur lah'ïa-ben-el-K'acem confia le l'erreur évidente qui consiste à faire Moh'areb-
gouvernement du quartier des .4)MMo!M à Tha'- el-.4zdi fils de ~Ahbond. Du reste, dans les cir-
ieba-ben-Moh'areb-ibn-"Abd-A]!ah(-er-Râfedhi ), constances où elle eut lieu, la nomination du fils
met celui-ci, étant mort, fut remplacé par son ne serait pas plus étrange que celle du irère, si
r-fiis 'Abd-Allah, sm'nommé'~Motf~~ également réellement un membre dé cette famille fut nommé.
nommepar l'émir lah'ïâ, et auquel succéda M<! Le ~'a)'<'a~, qui a placé en 3io !a surprise
~& Moh'areb-ihn-~Abboud-ibn-Tha'!eba T de J'M! par El-H'adjâm, et raconte immédiate-
Plus loin, le mêmeauteur dit que Mouca, après ment ie guet-apens quilui fut tendu par H'âmed-
avoir fait périr ~Abd-Auah, nomma, à ia place ibn-H'amdan, quoiqu'il le place en 3 i ), ajoute
de cehu-ci, Moh'ammed-ibn-Tha~eba.~t'~e de à l'incohérence de son récit en disant, plus ioin,
~Abd-A)iah' ce qui contredit manifestement son qu'en 3t3 Mouça s'empara de feif (p. et, 1. 9& G
assertion antérieure. Ainsi, non seulement il et aS; p. i), ]6 et ty; p. 70 et 83 de la
donne deux solutions pour un point qui n'en h'ad. tat p, tu, i3& et 13 de la trad.
comporte qu'une, mais, par la première, il fait franç.). J'ai dit plus haut pourquoi j'ai adopte la
nommer Fe< !e~&~ qu'Et-Bekri et tbn-'Adzari date de 3t5.
était désigné par le nom d'jM/MAf L'identité de nom du père de Moh'areb et du fils de Tha'tabah a trompé
Ibn-'Abd-el-H'alîm, sans doute parce que le second est souvent désigné par son simple surnom de '/iMou~.
X'at't'as, p. )°v et )~A(p. 66 de la trad. ta).; p. to5 de la trad. franc.).
JM., p. <)!, ). t5 et iG(p. 71 de la trad. ht.; p. n3 de la trad. franc.).
H. d. B., append. tv au tome H de la trad. franc., p. 566 et 56~.
d. B., 1.1, p. )\'f, ts (t. 1 de la trad. franc. p. 267).
cuisse, et alla mourir dans le ~Mar<t'er <~ Andalous'. Telle fut la fin du prince d'E!-H'aJj..m.
qui avait été, pendant deux ans, maître d'un vaste territoire dans le Maghrib,
puisqu'il tenait Fês et que, suivant Et-Bekri, il nommait des gouverneurs à
'~s'~a~. Son grand courage n'avait servi qu'à montrer à quel point la chute
des EpHÎsiTESétait définitive. Soit que Mouça ait été irrité.de l'hésitation que
H'âmed-ibn-H'amdan avait manifestée soit qu'il ait voulu faire disparaître
toute trace d'un crime commis à son instigation, oubliant l'émment service
que cet H'amed lui avait rendu en lui livrant Fês, il résolut de le faire mourir,
et celui-ci, pour se soustraire au courroux d'tbn-Abi-'I-'Aftah, alla se réfugier
à JMaMM~.
J'ai copié ici le récit d'El-Bekrî'; le même du'~Msr<<')'(~ ~'s<raoM<!)M~~puisque H'amed
récit est reproduit, avec quelques variantes, par lé lui avait livré. Comment la violence de sa
tbn-'Adzâri' par Ibn-'Abd-et-H'ainn' et par- haine ne le porta-t-ette pas à s'emparer de vive
Ibn-Khaldoun d. force du prisonnier dont il désirait si ardemment
Descr. <<e~ septe~r., p. ))f, L ly (Y. A., la mort? Était-ce par égard pour les scrupules
t. XIH, p. 3a 8, 5' série). BstaH, t. I, p. )~, de t'otticier qui venait de lui rendre un si grand
i.iiai3. service? Un pareil ménagement est peu en har-
El-Bekr! et Ibn-'Adzari sont seuls à pré- monie avec le caractère connu de ce chef mikna-
tendre quedu poison fut administré à Ei-H'adjam. cien et avec ia volonté qu'il allait bientôt mani-
Le ~'<!f< et Ibn-KbaMoun disent que H'&med fester de punir de mort ia lenteur de ce même
fit échapper son prisonnier; mais alors il n'est pas officier à se soumettre a sa volonté. Craignait-il
facile d'expliquer comment la fracture d'une jambe le scandale qu'aurait causé le fait d'attenter
aurait causé la mort du prince au bout de trois ouvertement à la vie d'un def "'ndant du Pro-
jours, comme ils le prétendent. phète ? La suite de mon récit montrera que
Les quatre auteurs' auxquels j'emprunte le tel iut peut-être ic motif qui le retint. Ensuite
récit des événements qui s'accomplissaient à Fês Mouça était encore, en apparence du moins, tout
sont d'accord sur la fuite de H'amed à Ms/KM, dévoué aux FA'r'mn'Es. Comment H'amed cher-
et ie fait est incontestable; puisque nous verrons cha-t-i) un refuge à ~aMM pour échapper à la
ce personnage revenir dans les rangs de t'armée cotère de l'homme qui, depuis la mort de Mas'-
fât'imite, et même recevoir le commandement s'âlah, était le plus ferme appui de l'autorité de
de ~.Cependant, à l'occasion dece fait etde ~Obaïd-Attahdans te Af~AnA? Pour les yeux si
ceux qui l'ont précédée quelques réflexions clairvoyants du Malidi tes vues ambitieuses d'tbn-
naissent tout naturellement. Mouea était maitre AM-'i-'Afiah avaient-elles déjà percé?
OM<f.<!e sepfetih- p. )rv, 1. 3'ag~(. A., t. XI!t, p. 359, 5' série).
''B<!f~t,t.I..p.ff),t.5etseq.
~'at-t'M, p. e-, 1. i~ à 19 (p. 69 de la trad. )at.; -p. tto et itt de la trad. fran{.).
f/.d. B.,t.t,p. !yf,t. t2 à t5(t.Ide)atrad.franc.,p.
a67).–Voiraussiappend.ivautomeH.p.568,
(je ceUetf'admtipn, Ce second récit présente quelques variantes par rapport au premier récit du même auteur.
Voyez, pour tous quatre, les pages auxquelles j'ai renvoyé ci-dessus.
160 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Expédition En présence du concours d'événements fâcheuxque faisaient naître les in-
!'Abou-'t-K!)cim
tentions hostiles de la famille edrisite, de Moh'ammed-ibn-Khazer,du souve-
<
cnM.ighrih.
1rain d'Espagne lui-même, évidemment d'accord avec les
princes de la petite
souveraineté de ~V~oMr,on comprend que le Mahdi ne pouvait rester inactif.
Dèsle 9 s'afar 315 (dimanche 15 avril a a y deJ. C.), Abou-'i-K'âcim-ibn-'Obaïd-
Aiiah-ech-Chu s'était mis en marche vers ie Maghrib. H traversa A~<MhMM<
s'arrêta quoique temps à El-Orbos, où une partie de ses troupes devait le
joindre de là se rendit à 7~'< entra dans le pays des Â~MMtA et se dirigea
vers une montagne occupéepar ies&Mt-~f~ qui, réunis à quelques tribus
de leur voisinage,lui barrèrent le chemin. H fut obligé de leur livrer plusieurs
combats et de les vaincre avant de pouvoir continuer sa marche sur M<!<&<~
(e~ej~) et sur &K<Jtr~?t, où il fut retenu plus d'un mois par l'affreux état
des chemins". Les lettres qu'il expédiait en 7~'Mt4 n'arrivaient pas à leur des-
Le texte du B<tisMdit: fLe jour de jeudi appelle Jfa~ara (ïJ~) et que M. de Goeje"
f neufnuits passées de s'a&r.)! C'est nécessaire- suppose, avec beaucoup de vraisemblance, être
ment une erreur le g s'afar 3i5 tombe un di- M~MMs Observant que, dans les nomsan'icaias,
MMHc/M. Ibn-Khaidoun ptaee aussi en 3t5 le les lettres et sont fréquemment substi-
4.,
départ d'Abou-'i-K'acun pour une expédition tuées les unes aux autres, observant en outre
contre Moh'ammed-ibn-Khazer*, mais i! faut ici qu'N-S~MS~fa est la première station de la route
le citer avec beaucoup de prudence, parce qu'il de Mt'/MMaà TeMes',et qu'Et-Bekri dit, en par-
parait attribuer à Abou-'I-K'acim les résuttats de lant d'El-Khadhrd frSon territoire est cerné de
f expédition dans laqueue, en 3) y, Mouça-ibn- ftous côtés par des tribus berbères, telles que
Abi-'i-~Rah détruisit ~'<M'OMr. Quant à celle que, tttesMaf~t'fM~ IesBMt'-Z)eM!mer, tes ~t.~MMMttet
suivant Ibn-Khddotm, Abou-'I-K'âcim aurait fftes BeHi-OMar~BM' observant enfin que Ià'-
faite en 3)0 contre le chef des Mag7tr<M!fayt'je k'oubi (p. ))", l. iQ) place E'J~<t~A~ entre
n'bësite pas à admettre que l'auteur fait confu- Ma<M'a?'<: et ~OK/c'&)'aA!M, il en conclut que
sion avec cëtie de3i5. Mao~u'aestjMaar'araj etque celle-ciest M/M'M,
fA peu de distance de Me~Ms,dit EI-Be]:ri, ainsi désignée, suivant un usage très habituel,
rrs'étève une montagne habitée par des ~~ea, par le nom de la tribu qui l'habitait.
trdesJfooMa)'a/tet des jRMt-~erM~.r Cette circonstance doit paraitre singulière,
la'k'oubi nommedeux ibis~ une ville qu'il puisqu'il avait quitté EMMa'M/t le i5 avrii et
tination, et ln
le ]\iTn1-l:~4
Mahdi éprouvait plus a.les .,a" ,nn
vives 1--1 a., r;u.
inquiétudes &~rle sort de ce fils,
qu'il aimait tendrement tt0 mon Dieu, disait-il, tu sais que, bt je l'ai envoyé
<ten M~/M' c'est dans l'unique pensée de t'être agréable, d'humilier tes
Kennemis et de faire triompher ta religion, car pour moi c'est une douleur de
rfme séparer de lui un seul jour or,
Au milieu de cette tourmente du Maghrib, des expéditions et des inquié- Expéditions
sur les
tudes qui en étaient la suite, le Mahdine perdait pas de vue le pays des ~OM~.
côtes d'Italie.
Après avoir raconté l'expédition de 313, Ibn-el-Athir ajoute immédiatementt
et sans indiquer de date x L'armée repartit pour la Calabre (~ji~s ~<), e
ffmarcha sur la ville de Tarente(c~~), y mit ie siège, la prit d'assaut en ra-
cfmadhàn, et de là s'avança sur la ville d'0~<tM<e (<-u;~), qui fut emportée et
t ruinée de fond en comble.Une maladie cruelle ayant alorssévi sur lesMusul- [-
rudement les Grecsde Sicile, signale en 6~)36 une autre expédition, confiée le
reçus", et en 316 (caB-gag de J. C.) une autre expédition, à la tète de ? a316 de l'hégire
laquelle était le,même S'âbn' le Fati, qui s emparad'une localité nommée Er'- (938-939
deJ.C.). ).
/!tf'<M~et du fort d'EMf<M<!&, qu'il pilla, pour se diriger ensuite vers Salîr, dontitit~
les habitants achetèrent la paix au prix de richesses et d'étoffés précieuses7)
16f, moh'arram 3i6 ( 11mars aa8 deJ.C.), s'étant avancé au milieu des tribus
berbèresdu Maghrib, il s'établissait HT~/j; pies de la citadelle connue sous le
'Vnie bâtie sur le nanc d'une montagne, a ~d'éloigner les ~Mt-AcHiMMde leur pays, ii y
t'entrée du 5'aA'<!r<t et trente milles du point "posa les fondations d'une ville, qu'il appeta El-
ou nous verrons bientôt fonder la ville d'~se/tM'. ~oA'amMM~MAet que t'on appelle maintenant
(Ei-Bekr:, p. ~i. ). 10 et 11 J. t. XIII, tjK<t Évidemment tbn-Khaidoun attribue
p.n3, R* sërie.) i aux&'M'-XeM<<:M
ici }a résistance que le BsiaMa
H<tMM, t. I, p. )-)<),I. 3 a )6. Ce récit attribuée aux B<M:-BM'M<; en outre, il place au
du retour de l'expédition qu'Abou-'t-K'âcun en- i
retour de l'expédition d'Abou-'i-K'âcim ce que
treprit en 3i5 diu'ère complètement de la ma- ] BaMMa placé au départ, et enSnUnxéen 3l55
}e
nière dont le même fait est présentepar Ibn-Khat- jia6)ndationd'o/t'amme</MA", que, d'après Et
dottn: ff Apres a~oh's6timis)esproYmces du ]
Bekr: et tbn-'Adzari, nous avons fixée en 3t3.
rrM~i<i, dit celui-ci, Abôu-'t-K'actm enectua ]
Peut-être, pour concilier ces deuxdates pourrait-
fsa retraite sans opposition*. En passant par ( dire qu'jE'MfoA'MMme<M
on fut fondée en 3t3
~'endroit ou s'ëtevënmintenahi]~~ d'N- f inaugurée en 3<5, mais on contredirait te
et
tt~MM~Hv trouâtes ËeH!)MMM, tribu haoua- i
récitduBMSH sous piusiëurs rapports. 1° Abou-
frite, et commeiiies croyait ma! disposes pou)' '1-K'âcini ne revint pas de son expédition dans
~te gouvernement det~~ il les ti·aüspouta I Mf!g-/tt'~ en 3i5, mais en 3i6, comme on
le
'tdans ta pfaine de A"'<!)<'HOM~ Au moment vient de le voir. a" H ne se porta pas de Ta/Mr!
2)
164 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFR!QUE.
En-~as'ir Cette retraite d'Abou-'l-K'acim était d'autant plus inopportune,
envoie qu'en cette
sonconsei)!er
même année 316, En-Nâs'ir, souverain de Co~oMc, qui suivait de l'œil tous
ru
n:
Ils trouvaient, en se soumettant, un puissant défenseur contre les attaques des
F
FÂT'IMITES. S'il faut en croire tbn-Khaldoun, la réponse de Moh'ammed-ibn-
K
Khazer ne se fit pas attendre; il s'empressa d'expulser du Zdb les partisans des
F,
FÂT'iMtTEs et de leur enlever & et Tenès; il prit aussi la ville d'O~tt, y
plaça comme gouverneur son fils EI-Kheïr, et soumit à l'autorité des OMAtAons
1~
to
toutes les parties du Mag-M cem<f< à l'exception de Tdhart. L'historien ajoute
qu'tbn-Khazer trouva un imitateur dans lah'ia~-ben-lbrahmi-ibn-'Aiça-ben-
q.
M
Moh'ammed-ibn-Solaïmân, le seigneur d'~rscM'OM~. Je suis fort disposé à
ac
admettre qu'ibn-Khazer entra facilement dans les vues d'En-Nas'ir, mais je
mets en doute la rapidité des mouvements qu'Ibn-Khaldoun lui attribue, car
m
Ib
Ibn-'Adzârî dit bien que Moh'ammed-ibn-Khazer subjugua le Zdb et s'empara
3t7det'hëgire de D~m~a, mais il place cette conquête en 3i~. Quant aux EDtdsrrES, ils
~(f
(939-93o
n'étaient guère en position de faire une réponse quelconque. Depuis que Mouça
deJ.C.). ).
était maître de Fês, il poursuivait cette malheureuse famille avec toute l'ardeur
ét
que lui inspirait la haine qu'il éprouvait contre elle. Cependant, en apprenant
ql
la mort d'Et-tTadjàm, les frères de ce vaillant guerrier avaient reconnu pour
chef leur frère aîné Ibrabmi-ibn-Mob'ammed-ibn-el-K'âclm~, et le groupe
formé par cette branche sera désormais désigné par le nom de jBernt JMoA'<Mn-
med. Une autre branche, celle des ~Kt-'Oma)', eut pour chef Moh'ammed-
Abi-'l-'Aïch-ibn-Edrîs-ibn-'Omar; il était plus connu sous le nom d'~M-
vers Mt,,sîla,n~is vers ïsmar'a/e~. 3° I! rentrait "en Si 6, son conseitter prive," etc. Je crois
à N-MaAoM/tavec une préoccupation qui ne lui. avoir montré que les vues des OMAt'A.MS d'Es-
permettait guère de s'arrêter à inaugurer une pagne sur le ~M't& remontaient 9 une époque
ville, puisqu'i) abandonnait brusquement une bien antérieure, et qu'En-Nâs'ir ne faisait 1~que
entreprise bien plus importante, la poursuite de saisir l'occasion de réaliser un projet prémédité
Moh'ammed-ibn-Khazer. de longue date.
Ibn-Khaldoun, H. B., t. M, p. )"t, i. 3 C'est à tort qu'tbn-Khatdoun dit Ëdrîs au
à 5 (t. III de la trad. franç., p. a3t). ttVers ueudelah'ïa.
~cette époque, dit ici Ibn-Khaldoun, En-Nâs'ir, H. d. B., t. tl. p. ). S a 9 (t. III de la
"seigneur de Cordoue, conçut Fespoir d'occuper trad. franc., p. a3i).).
'de Maghrib occidental, et, après avoir écrit aux et t5.
BsMM,t.I,p. r",i.i4
"princes edrisites et aux chefs zenatiens pour N. d. B., append. iv au t. H de la trad. franc.,
"leur faire connaitre ses intentions, illeur envoya, p. 568.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 165
~M~t Ces débris de ia familleedrîsite se répandirent dans les montagnes des
R'omdrahet dansles régions du Rif, où ils retrouvèrent ies populations encore
animées d'un reste de cet amour dont jadis les Berbers du Maghribavaient
donné tant de preuves aux fondateurs du royaume de Fês.Les ~'otMamA surtout
leur montrèrent une fidélité à toute épreuve et déployèrent une telle bravoure
en soutenant leur cause, qu'ils les mirent en état de reconstituer un petit
empire. II parait même qu'un partage eut lieu entre les deux branches les
Beni-Moh'ammed obtinrent la portion ia plus grande, dont le chef-lieu était
.Sas'm~;et les jS~M-'OMMf restèrent maîtres du paysdes ~OMM~'a/t, depuis TWMs
jusqu'à C~M~ et même jusqu'à TaKg~. xCe fut alors, en l'an 3 n, ajoute Ibn-
tcKhaidoun, qu'Ibrahîm bâtit le château de H'adjar-en-Nasr, pour servir de
tr
-v lieude
refuge à va,
.yv
sa auaaaauv
famille'.m mraa-
Ibn-'Abd-et-H'aHm
«uw d-et-H nous représente
ahm nous représenteMouças'empa-
Mouça s'empa-
'H.AB.,t.I,p.rAA,L3et'!(t.nde)atrad.franc.,p.<M).
DMO-.de !t-. jt~tettft' p. trv.}. 2) et aa (J. t. XIII, p. SSg, 5~serie).
Quiditque H'a<~)-.e<t-A'a<f estun fort imprenable, bâti par tbrahim-ibn-Moh'ammed-iho-et-K'acim-iba-
Edrb. (BoMn, t. ), p fr ), ). a t et aa.) H avait déjà dit (p. f. t. 15) qu'en
317 tes BM<-M«&'<tMtH:~bâti-
rent la ville. connuesous
)e nomfie~f'a~at'-eH-A'aif (dans teR'arb).
:B~i'<M, p. ~), ). 5 et 6 (p. ~o de tatrad. )at.): La traduction française, faite sur un très bon manuscrit de
ia mosquée de Maroe, donne une autre version.
Après avoir dit que les EMITES se réfugièrent tous ensemble
dans la c!tade))e de elle ajoate entre parenthèses !'Mo/t'am)M<t~)'<tMm-ttm-Mo)t'<tHM)tea'-ibn-
H'<t~fM--e)t-
!te!-K'acim dit, dans son histoire, qu'à cette époque les ËMistTES
disparurent dans un nua~o,)) allusion à la
grande étéfation de cette forteresse, qui se trouve, en effet, souvent enveloppée de nuages (p. na de la trad.
fran);.). Cette version, qui suppose qu'tbrahim-Ibn-Moh'ammed a eu un fils du nom de Moh'ammed, auteur
d'une histoire de sa dynastie,n'excuse pas )bn-Kba)doun,
qui don!tec~t historien pour le fondateur de N'<t<~a)'-
ett-JVMtv~
° tf.<<. B., t. p.fAV, )&(t. tlde tatrad. franc., p. i45).– Voyez la note ~ci-dessus.
'DMet-.&i~t<e,S:it.v(~t.XU!,p.t9!3'série).
t66 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFtUQUE.
rant successivement de Têza,
Têza. Tecoul.
TepoM~, ~oM'. 7"amc-
Ma! TaMg-er,~-R~~ /<.< Ç
E~J9<:s~o!,~s'~a,&/t~a,
de tous les points occupés par les ËMÎsiTEsou en leur nom~, traquant, pour
ainsi dire, les membres de cette malheureuse famille, et venant les
bloquer
fitocus étroitement dans leur dernier refuge, ~af-e?t-~ssr, pour se saisir de leurs
dpP
placent ces nominations en 3 g, immédiatement au règne de S'.àiih' une durée de dix a)M~ et !e
avant le départ de Mouça pour son expédition fait finir en 3t5-, date parfaitement confirmée
contreï7eme~)t. par Ibn-Khaldoun et mieux encore par les faits.
'Nous avons vu que ce fut en 3o5 que S'a- Je n'ignore pas qu'tbn-Khaidoun dit que
tih' fut rétabu a M~OM; S'âlih'-el-Ietlm eut pour successeur so)!~& 'Abd-
«!. B., t. I, p. ~o, L i et a (t. U de ta et-Bedïa~, qui prit le surnom d'N-MoMaM";
trad. franc., p. t<!i), –Ce passage veut évi- mais Ei-Bekri donne pour successeur à S'âlih'-
demment dire que, comme ses prëdécessem-s, il iim-Ietim un de ses cousins germains, qu'il
entretint de bonnes relations avec l'Espagne. nomme EI-Mouated-iBN-'Abd-el- Bedïa'&)t-a-
C'est ici le lieu de relever une erreur grave /t7t'&):-S<M-ibn-Edr!s-ibn-8'auh'-ibn-Mansour' d,
commisepar Ei-Bekri. Cet auteur, ordinairementt et il est conGrmépar'Ibn-'Adz&ri', qui, toutefois,
si exact, dit, après avoir placé en 3o5 ie retour
supprime les deux noms que je viens de souligner.
de S~&tth'-ibn-Sa'ïda A~~oM)', que ce prince régna J'ai cru devoir me ranger à ces deux autorités
M)~ <HM',ce qui conduirait la durée de son et admettre qu'Ei-Mouaïed était fils de 'Abd-el-
règne jusqu'h Fan 3 a 5. Or, non seulement nous Bedïa', quoique je reconnaisse qu'Et-Mouaïed
attons von' Et-Beb'ifau'e mourir en 3t': le suc- semble bien être un surnom.
cesseur de S'aHtt', mais un peu plus loin le même AB., t. t, p. ~<,i. 3 et ~t (t. [[ de la
E! Bekr!dit qu'Abou- Aloub régnait encore eu trad.franc.,p.]~i). ).
3a3,.deux faits qui détruisent son assertion. ne parle pas de la prétendue prise de
Evidemment il faut lire i~ ï~e.eequidonnR ;V<M'oM)'en 3t5 parAbou-'t-K'âcim.
'Dontpar!eEt-Be)fri,p.).t5(J..4.,t.X!H,p.t63,5'serie).
Bérard,De<!<s-.naut. des c~M de l'Alg., p. 3o à 33; a' édit. i<)-8°,de )'I. H.; 1889.
C'est la racine carrée de 7,M,786,3ao°'. 55a84§, nombre qui représente la somme des carrés des deux
cotes dont les longueurs viennent d'être exprimées en mètres.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 169
sente ce prince
nce s'emparant de Ndkour,se portant ensuite sur Djerdouah,ou où il
assiégea El-H'açan-ibn-Abi-'I-'Aïch, elle lui ressemble teHement, que je crois,
comme je l'ai déjà dit, qu'il la confondavec l'expédition de Mouça.
Du reste, la marche du chcfmiknacien reste assez obscure aussi. Le texte
imprimé du A~'ar~ dit queMouça, à sonretour de N'<K~<M*-em-A~ où il avait
laissé un corps d'observation, rentra à ~s en 3i~ et y resta jusqu'en 3ao
Mais le manuscrit dont s'est servi M. Beaumier parait donner une version un
peu différente, car on lit dans la traduction française c Mouçarentra à Fês
sen 3i y, et gouverna tranquillement jusqu'en 3ao~.nEn prenant le mot
tranquillementdans le sens que Mouça n'aurait été l'objet d'aucune attaque,
cette version s'accorde mieux avecles faits puisque nous avons vu le chef
miknàcien, depuis qu'il a renoncé à attaquer H'adjar-en-Nasr,constamment en
campagneet constammentagresseur. Toutefois, commeje viensde le dire, sa
marche, après qu'il a chassé Ibn-Abi-'l-'Aïchde Djerdouah,reste obscure.Ibn-
'Adzari nous apprend bien qu'il s'empara ensuite de la ville de Taf~M~,ainsi
que de la ville d'~4fscM;'<Mj,que tous les membres de la famillede Moh'ammed-
ibn-Solaiimanfurent dispersés, qu'il força les k'âîds de Moh'ammed-Ibn-K!)azer
d'évacuer les diverses placesqu'ils occupaient, et que Mouçaresta ainsi maître
de toute la région qui s'étend de Ta~H'tà &)Ms-s'< On peut donc croire,
quoique l'auteur ne le dise pas, que ces exécutionsemployèrent tout ou partie
de l'année 318, et peut-être l'année 3ia. Il est à remarquer cependant que ue
les sources diverse~ n'indiquent aucun événement en 318, mais la prise de de
77ëtMC~par Mouça-ibn-Abi-'l-'Anahest placée en 31 a par deux auteurs7, sui- 31[
.U- 3i()(!et'hcj;ire
t. t~ et 5 (t. Ide la trad. franç., p. 968; t. III, ces indications, sauf la dernière, semblent ad-
p. 336). LeJ~'<tt'<'a<et, évidemment d'après lui, mettre que MeK&tétait ou une île (et même une
Ibn-Khaldoun disent que ce fut avant de se des Za/ar&iM), ou une ville située dans une île.
mettre en marche sur T/eme~ que Mouça pré- Or la ville bien connue sous le nom de Me&'h
posa un de ses généraux* au blocus de ~'t~'sr- n'est pas dans une île, pas mêmedans une pres-
M-JV<M)'. C'est d'après El-Bekri et le BaMtt que qu'ile, car c'est à peine si l'on peut donner ce
j'ai placé en 3iy le commencement de ce blocus, nom an cap faiblement saillant sur lequel s'é)e-
et cette date s'accorde mieux avec t'impatiente vait la citadelle. H ne me paraît donc pas pos-
haine de Mouça. sible de tenir compte de ces indications diverses,
Le texte imprimé du ~'<!)'<'a~dit (p. eh pas plus que du château qu'Et-H'acan serait allé
t. 90) ~h ce construire près de Va/teM~ sur le territoire de
t.)~Lc~)~. ~e &.L.Le
que M.Tornberg traduit par (t adurbem Me/t/stM princes que leur alliance avec ('Espagne rendait
in insutisAfe/M/~sitam- (p. ~)), et la traduction nécesst'irement hostiles aux ËMtstTEs, à quelque
française faite sur un manuscrit de Maroc dit branche qu'its appartinssent.
fa MeS~ une des ites du M/MMo (p. <i3). De~crtp<tOM~e<f!~t<e~<M~tMa/e,p. \'A.
Ibn-Khaldoun <<.B., t. p. t. a) a 1. () à n (7oM)'M«< asiatique, t. XIII, p. i38,
copié le Kart'ds, en supprimant seulement le mot 5'série).
Aiu~, et M. de Stane a traduit "a AM/<t~ !te Si ce fut de ÏYeMceftqu'it se rendit à l'île
"[située près] du ~OMMe (t. f, p. a68). Dans a!~McA/c'oM< pour échapper à Mouça, il dut tra-
un autre passage (t&t<< t.H, p. ).t, t. t6), tbn- verser la vaste plaine de ZMoMf,conduisant avec
Khatdoun dit simplement fra MeKh)), et il ajoute vin~t-cinq milles (huit lieues et un tiers) h ~Mc/i-
qu'Ei-H'açan-ibn-Abi-'i-'Aïch construisit près &'oM<,qui était le port de ?'<eNM: (Et-Bekri,
de M&OMrun château pour lui servir de lieu de p. vv, 1. t5 h 17; J. A., t. XIH. p. t3y,
re(ug<!(t. III de la trad. n-anc., p. 336'). Toutes 5' série.)
il
projets depuis longtemps devinés, aincha hautement ses prétentions à la pos-
session du Af~An'&.Prohtant de l'abaissement des EMITES, il !eur proposa
d'accepter sa souveraineté, en mêmetemps qu'ils l'autoriseraient a enlever €<??
auxJ!ent-lM'(<Mt, et Ibn-Khaldoun nous donne le
nous donne le choix
choix de
de deux solutions.
deux solutions.
'd.B-,t.p.fA),taett3(!.H Jeh.tMd.frMf,p.<36).
''B<)i'A),t.t,p.)'n,1.t9.
aa.
172 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
suivant l'une, il décidales princes déchue à accepter sa proposition'; suivant
l'autre, cril obligea Abou-'I-Aïch-ibn-Edris-ibn-'Omar à lui livrer la ville de
cr Ceuta2.n Cetteseconde version semble plus vraisemblable, puisque trie sou-
ffverain de Cordoue,dit le même Ibn-Khatdoun, envoya contre cette ville un
« corps de troupes et une flotte sous les ordres de son général Feredj-ibn-
tf'Ofaïr~.Cecieut lieu en l'année 31g. Er-Ridha !e 'AIs'âmites'emp~ssa de faire
ffsa soumission et d'abdiquer le trône. Telle fut la fin de cette dynastie4. r
Rien, comme on voit, n'indique un consentementde la part des EcHtSMES, et
peut-être l'empressement de RIdhaa-t-it une certaine relation avec l'obéissance
peu franche dont parlait tout à l'heure Ibn-Khaidoun. Quoi qu'il en soit, ce
fut, suivant El-Bekrî, le premier vendredi de reM-ei-aouet 31 g (le 2 rebî-el-
'<<.B.,t.t.p.fAA,!aoas9(t.ndeiatrad.fraNj!p.t~).
DM<t-. de !i-. M/tteHtt-p. ).F, L i3 (J. A., t. XIII, p. <9&, 5' s~rie).
°Bat<in,t.p.t')),).i8cttg.
''H.<B.,t.t,p.fAf,).<(t.H<!etatrad.frMj;p.i3~).
~'at-t'p.~)J. ay, à p. tf, ). t (p. 83 et 84 deiatrad.ia). p. t35 de la trad. franç.).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 173
aouel 819 = 255 mars 9 3 1 deJ. C.)qu'En-NAs'ir
C.)qu'En-Nas'ir put possessionde CeM<a',
prit possession Ceutal, eet,
t,
suivant tbn-'Adzari, on y récita la khotbah au nom d'En-Nas'ir!e du même
mois~.Si ia présence d'une armée
espagnole sur la cote africaineétait un évé-
nement redoutable pour Ibn-Abi-'l-'Anah, la puissance que celui-ci avait con-
quise dans le A~/Mt~ devait aussi être prise en grande considération par
En-~âs'ir. Pour ce prince, soustraire le chef miknacienà l'obéissancedes FAT't-
MtTES et,par lui, devenir souverain du ~o~M; pour Mouça, rester maître,
comme vassaldes OMAÏADES, de l'immense espace qu'il avait soumis aux FAT't-
MITES, telles étaient les deux pensées qui devaient pour ainsi dire fatalement
provoquer, de la part de Fun ou de l'autre, des avances qui furent faites en
effet. Lequeldes deux en prit l'initiative? Je ne saurais le dire précisément, an
))um'i!
car deux autorités respectables se contredisent sur ce point. On lit dans Ibn- trahit
es ',1
)esi')t'imitcs.
'Adzarî~ «En 3iQ !bn-Abi"'i-A{iahentra en
.vaa..auuvv correspondance
avec aa.
uw..v le vvu,amuau
souverain
~.d. B., t. p. r'Af, t. t.etp.r'AA, 1. 5 (t. H deiatrad. franc., p. 137 et 146; –voir aussi p. 56<)}.
`
't.H,p.t.9(t.tHdotatrad.franç.,p.a3i).
° ~oobetet, t. p. ffv. i. tg etao. On )it bien )")<)dans le texte imprimé que je cite ici, mais ie manuscrit
porte et non <j', et la correction a ~ë faite par M. WiUiam Wright d'après te &t&h), comme il a eu ['at-
tention d'en prévenir a ia note t de ta page ffv. Mieux eût valu conserver te texte et faire ta rectification dans
une note.
''Me~fM(<)t'yo/'ttet)Mtt)HM<<t)te)));)t')'et'H~aMt,p.g7;in-'t°,London,i8t6.
° ~'at-<p. e), t. at à a<i (p. ~t da la trad, tat.; p. tt3 de la trad. franc.). L'auteur, comme ait
voit, parle de Mouçi comme d'un souverain indépendant, et semble oublier qu'i) n'était qu'un k'âïd des Mr'<-
t)!TtS..
Lecttn que ce savant regarde comme étant ia bonne. (~'<!t-t'<< p. 389,).!).)
<DM<f.A~SH~n(J.t.X[n,p.t88,)mto3,3's6rie)
17~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ffde l'Espagne, iui offrant, sous des conditionsprévues, de faire sa soumission
net même d'entrer dans sa clientèle.D'autre part, !bn-KhaIdoun' assure
Kque le khalife En-Nas'ir, s'étant déjà acquis beaucoup de partisans dans le
K~a~A?' essayaalors, par des promessestrès séduisantes, de gagner l'appui
Kd'Ibn-Abi-'l-Afïah, et parvint à le détacher desFAT'fm'fES.~Demagninques
présents furent envoyés au chef miknâcien~; et une circonstance assez carac-
téristique des mœurs de ce temps, c'est que, ie navire qui portait lesdits pré-
sents ayant abordé au port de Djerdouah(t\ ?~rM<'<MM<), El-H'açan-ibn-Abi-
'l-'Aîch, qui, parait-il, était revenu dans ces parages, s'empara des objets
destinés à ïbn-Abi-'l-Anah, qui adressa, mais vainement, les réclamations les
plus vives. Il eut alors recoursà ia forcer et finit par obtenir satisfaction, mais
il avait porté le fer et la flammedans les environsde D~oMaA, et fait le dégât
( endantplusieurs jours dans ce malheureux pays5. 'Obaïd-AIlah avait reçu
presque en même temps, à El-Mahdïah,la nouvelle de la trahison de Mouça,
celle de la prise de possession de Ceula par En-Nas'ir, et de l'arrivée au port
DfMt', de i'i-. MptmO- p. )\T, t. t3 (J. A., t. XHf, p. 5oa, 5' série).
Ce'ogt-spMe,t. t, p. io et t 107, 206. Hartmann, Mn'Mt~/i-M<t, p. 33.
Notice8 et Extraits, t. H, p. 35;m-~°, deI'L R.; t~SQ.–Et-Oaardjt écrivait dons iexm'siède de notre ère.
Ge'o~f<tp)ne,p. tf<), 11, et p. tcf,). i etsuiv.(t.de)a trad. de M. Reinaud.p. i8a etao8).
Mar&'t<e!t't'tM', t. 1, p. r -), 1. 8.
Notices et E.r!t'm«, t. II, p. 3 g6. Bak'oui vivait au commencement du XV"siècle de notre ère ( ?:!< t. t
p. 388).
Bourg situé surla rivière du même nom. ( Voyezla Gmgnt~tte d'Edrisi, 1.1, p. aa6.)
Le texte du Baidn dit seulement la petite modification que je me permets ici, je
&ct~ ~3!; pour justifier
renvoie à Et-Bekri, p. <).,). 2 et 3 (J. t. X]H, p. i6< 5' série).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 175
de D~otMtAdu u navire
navire destiné
destiné à Ibn-Abl-'l-Ànah
Ibn-Abi-Âfiah II
Ilen fut vivement
enfut vivement, ému,
emn. et son
snn
premier soin fut d'écrire aux tribus pour les engager à l'obéissance et leur
promettre de prompts secours2.Ala même époque, il perdait un serviteur dé-
voué, les'el-ibn-H'abbous, gouverneur de Tdhart 3. Les habitants lui mandèrent Mort de
Mortdetes'eL
tète d'une armée nombreuse, alla prendre possession de son gouvernement, 'c
JnisuccMe.
où il arriva en zou-'l-h'idjah 31 a
Dès le commencement de 3ao, Ibn-Ies'el entra en campagne; mais il ne ~c dei
itac'dei'hégHe
Je ne saurais dire où étaient situés ces ferts. bien, plus loin, qu'Et-H acan avait construit,
II y avait cependant sur la route de Ceutaà Fe~un dans le Djebel JMsm~/OM, à quatre mittes au sud
rt'~a<' appelé R'afa-f-idA'.K'AM"; mais cette loca- de D/e)'aoM<t&, un château dans lequel il finit par
lité était peut-être bien éloignée de D/eraoMa/tpour être fait prisonnier; mais, d'une part, j'ignore
admettre que c'est d'elle que parle ici le Ba<aM. si ce château s'appelait JN-AM'~eMra; d'autre
BataM~t. I, p. f.4,L n, ap. rt-, 1.1. part, le récit que je vais emprunter à EI-Beki'i
y Il dit même (p. f.f, ). 6 et 7) qu'en 3tog exclut toute idée d'un refuge dans un château
Ët-H'acan se réfugia dans ie~/oft ~M<!{'o!<)'s quelconque situé sur !e continent. Existait-H
(ï-~tA~t ~). Les événements que je viens dans !'?- <<fM&/c'OM<un fort nomme N-Maf-
de placer sous l'année 3ao sont rapportés par s'OMra?2
ibn-'Adzari à l'année 3i<); il s'agit doncbien ici, Je ferai remarquer en passant que, suivant
pour lui comme pour moi, de la guerre à l'issue Ibn-H'auk'al, l'île (<r<!c/t&'OM/~ indépendamment
de laquelle Ibn-AM-'I-'Aïch fut oMigé, pour la de ses nombreusesciternes, renfermedes sources.
seconde fois, de fuir de D~'eraoM/t; mais le _))'< (J. A., t. XIII, p. 187, 3° série.)
<MaA~'eMra m'est inconnu. Nous verrons Ei-Beh- p. vA, 12 à ao (J. A., t. XIII,
'E)-BeM,p.))~,).it(J.t.Xm,p.33t,5'Mne).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 177
p. 138 et 13g, 5° série). Cette date démontre gauche du Af~oMM. En jetant les yeux sur lesles
l'erreur commisepar le ~'s)-('&~ quand il place cartes, on voit que le champ de bataiUe où Ibn-n-
en eha~ban 3ao la soumission de Mouça au Abi-'l-'Afiah fut vaincu dut être peu éloigné de de
souverain omaïade; mais Ibn-'Abd-el-H'aMm a celui où les armes françaises se signalèrent, lele
dû âtre trompé par un passage d'Hm-'Adzâr! t4 août i8M, un peu l'ouest de t'OM<M-7s'K.
ainsiconçu tfEn 3ao Ibn-Abi-'t-~Afïahprodama En retournant de 7M<t''à Mezemms' Roland Fre-
fëmu'-et-moumentn En-Nâs'ir, et fit de la propa- jus s'arrêta, le 28 mai i 666, au bord del'OMa~-
Kgandé en sa faveur. Ceci eut lieu en chaTtân*.t Messoun(qu'il écrit JMcc)!), et cette circonstance
B<tisM, t.I,p. )~,i. i8a ag. autorise à supposer que la carte du Maroc de
j~. d, B., 1.11, p. )~, L to et< t (t. H de M. Renou, comme celle du capitaine Beaudouin,
iatrad.&'anc.,p.a3i). n'avancent peut-être pas assez rOM~-Me~oMM
L'OMa~M.WMKest un affiuent de la rive vers l'ouest.
Bat<<H,t. I, p. r'tf, L t8 et tg.– Il avait antérieurement placé cet événement en 3)g (voyez p. i';3 de
cevotumeet)anote3decettepaget~3).
''Vpyez)anQteide)apaget66decevo)t]me.
''Voyezianpte6dejapageia8decevctume.
.BeMoH~'MM!)oy<t~e~!t<t s)) Mamtonfe,p. a~o; in-i8, Paris, 1670.– Près d'un siècle et demi après,
le 5 juin t!jo5, le voyageur connu sous le nomde 'Ati-Bey; partant de !?;«, et marchant pendant
cinq heures
un quart i'est, arriva à la ~'<t9'ta de Temessoutn, et, de !à, traversa, pour arriver au JMoM&t,une vaste plaine
aride, qu'il appelle un véritable désert. (Voyages de 'Ali-Bey, t. I, p. 3<Qet 39).; in-8", Paris, i8t~,)
il. a33
178 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
générât fat'imite
général fat'imit.eparvint à surprendre
surprendre son adversaire dans une attaac attaque de
nuit, et iui fit éprouver une défaite telle, que celui-ci fut obligé de se réfugier
O'omatd à{!'~Mt-fs~'a~ capitale de ses États, plus connue sous le nom de 2epOM~Mar-
Fcs
reprend
ctrentt'c chant
( aussitôt sur Fês, H'omaïd-ibn-Ies'ein'y trouva plus Medïen, qui avait
cnX'rik'mh.abandonné
S précipitamment la ville pour aller rejoindre son père à ?epoM~. La
(capitale du Mig'M' rentra donc immédiatement sous la dominationdu Mahdi,
et le général fât'imite, après y avoir installé, comme gouverneur, H'amed-ibn-
H'amdan~,reprit la route de i'~t~'MA. Aussitôt que la nouvelle de ces événe-
ments parvint à ~af-eM-~Vasr, les EDRisiTES rassemblèrent leurs partisans,
tombèrent sur les troupes d'Abou-K'ameh, les mirent en pleine déroute et
s'emparèrent des approvisionnements amassés dans leur camp. De là, dit-on
*N.d.B.,appeud.nautomeI[,p.528,detatrad. franç.
In Ramusio, fol. Sa C et 53 D; in-M., in Venetia, i563. En partant de 7'<&<t,Jean Léon dit Pas-
«sando pet~Merh~th Caret.!) (7M~ fol. 54 D; traduction de Jean Tempera), p. a)5, aao et aa~t; in-M.,
Lyon, 1556.)
Descripeion groter~ de ~'t'cn, libro IV, cap. xc, vol. Il, fol. )'is r°, col. a; in-fol., Granada, i5~3.
Comme Jean Léon, Marmol dit, en parlant de ÏWM ttAtravesando por el f&sterto de Gafet.)) (DMenpetOt:g~tet'a<
de ~We<t, libro IV, cap. cv, vol. Il, fol. î6i v°, coi. t. L'Afiique de Marmol, t. Il, p. a83 et 3oo; in-4°,
Paris, 166')
d
Behtton d'M)! <))/age~st( en MHMft<«ttM,p. g~ et suçantes. Voyez ans!!i la note d de la page précé-
dente.
Descr. de M/i-. teptmtt- p. tfr, t. 8 et Il (J. A., t. XHÎ, p. 388 et 389; 5' série). Évidemment ce
désert traverse l'espace compris entre deux grandes rivières. <fAt'epoque (36< de l'hégire), dit ibn-Khatdoun,
«où les Ntdmf!& et les S'anliddjah repoussèrent les Zenâtah dans ie MityM'x's, les Bem-OM~cf! altèrent
"s'e~Mir dans te désert est situé entre le JMoMKt
et le S'<<' ))
(ttjJt ) qui
"H.<i.B.,t.n,)).).to<'tit(t.tH~ehtred.franc.,p.3o6).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 179
le nom d'El-Kaoum (~!), lele tas
-Kaoum Lj3),f tas de Mét~
Me's) ane les vamnueurs
que les vainqueurs donn~r~nt.
donnèrent Affitf
à cette
localité Sur tous les points, la cause dont Ibn-Abi-'l-Âfiahs'était fait le sou-
tien était donc fort compromise; mais, d'autre part, H'omaïd-ibn-Ies'eI, en
quittant le ~og/m'6 sans en avoir reçu l'ordre et sans connaître les intentions
de son maître à l'égard du chef miknacien, avaitcommisune faute très
grave,
qui, du reste, ne tarda pas à recevoir son châtiment. A peine arrivé en 7~'t-
/c'MA,Ibn-Ies'el fut.jeté en prison par ordre du Mahdi2. H est très vraisem- Hestjetc
blable que ce fut à cette époque (fin de 3 ai) qu'Abou-Maiek-ibn-lar'meràçân- eu prison.
J'ai dit (note &de ta page 166) le nom que, d'après le ~'<n-t' Ibn-Khaidoun donne à ce général.
''H.B.,t.t,p.)At"itetia(t.Ideiatrad.fran~,p.a83).
a3.
180 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
;i99detJ l'1 c du prince des fidèles'. ~En 3a2,
322, dit Ibn-Khaidoun, le Mahdi envov
(933-9
envoya,
cfsous le commandementde la'k'oub-ibn-Ish'âk', une escadre
deJ.CC chargée de porter
Prentit <r!adévastation dans les environs de la ville de G~Mes~
(e~).n La Chronique
'~xpedit] de C<~n<~ s'exprime de manière à faire admettre, !bn-e!-Athîr~ et En-
.uaav uumvvvf.ca.5 "~I.I- tlVÜ7.1 W L/a1-
contre G<
ditions en 6A3y et 6~38 (in Gregorio, p. 46, sansy avoir été rappelés, 'Obaïd-Auah fut très
i.neti~). irrité contreeux. (Chron. Caittabr., in Gregorio,
La C/iroHt'~Me
place en 644o une expédi- p.A6,t6aai.)
tion commandée par thn-Sâum~accompagne de NM<. et de la &'e., p. t. t a et <8
deux cheïks, Ibn-Salema et Ibn-ed-Daïa, en- 16 de la traduction de N.
(p. Desvergers).
voyésd'~n/c'isA. Ils châtièrent rudement les Sici- CAroM.Cantabr., in Gregorio, p. 46, tin. ult.
&e)Mj et ces deux cheiks étant rentrés l'année Elle place la prise de Gênes en 6&4a
suivante, 6~ i ( 3 a o-3at del'hég.) à N-MaA~A El-Kâmil, t. VIII, p. nt~ et n~.
Elle ne le désigne pas autrement c'était sans doute un fils de Sa)im-ibn-Râscbid, gouverneur de Sicile. Il
avait déjà accompagné deux cheiks dans une expédition analogue, dont j'ai parléplus haut. (Voir Amari, t. Il,
p.)8aeti83.)
du 8 ramadhân3at (dimanche t" sept..933) au 3odou-'t-
L'année 6Ma comorendd h'idja,h321 (samedi ai décembre 933). il jours.
du ï" ntoh arram 3aa (dimanche as décembre g33) au t~ ra-
madhan 3sB (dimanche 3t août ()3&). a53
'365
Il ne paraît pas douteux qu'il y a eu deux expéditions contre Cette* la première, d'après les dates données, a
très bien pu être envoyée par le Mahdi, qui a vécu soixante-treize jours
appartenant à la fois à l'année 6~ta de
l'ère deConstantinopteetà t'année 3a3 de l'hégire.
"L'ann&8t6etram&!3!tt(n<)teecMmsM)'.oi)ttHH))ont)tt)tes.
2*L'année
9351estbiss.extile..
UVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 181
Nouaïr!' le disent
disent formellement,
formellement, Que que i'exnéfiitinn
l'expédition c.nntrp
contre ~MA<fut
Gênesfut fnvn~o
envoyée
par Abou-'I-K'acim, et comme Ibn-Khaldoun ajoute « La flotte revint, et,
et l'annéesuivante, une seconde armée navale
s'empara de Gênes, puis passa
ffdans i'Mede Sardaigne (~);~), qu'elle ne quitta qu'après avoir brûié dans
etses ports un grand nombre de vaisseaux2, it reste sur la date de cet
événement une incertitude qui se retrouve, paraît-il, dans les documents
dont Muratori a disposé et qui a embarrassé ce profond érudit
D'après les
documentsarabes, on ne peut guère mettre en doute que deux flottes furent
successivement dirigées contre Gênes, et si la première fut réellement en-
voyée par le Mahdi, il est fort probable qu'il ne la vit pas rentrer danss
ses ports, car ce prince mourut à E<-M!MMA, dans la nuit du mardi i &rebî- Mort du Mahdi.
el-aouel ~aa" (dans ia nuit du lundi 3 au mardi 4 mars
o3& de J. C.),
à l'âge de soixante-trois ans s et __1 un de
après1 règne vingt-quatre ans dix moisS
'tnGregonp,p.<)<i,t.aaeta3.
')M.t.Vm,p.Nf,).toett3.
OM~<tt-e~MH,~dtt. Wiistenfetd, n° Wte, fasc. tv, p. et. ). ta et i3 (t. H de la trad. angl., p. ~).
~j~Mt.Saf~ o; p. 20~ 1. 18 et 19, du textearahe.
~Atii<H,t.~p.T)~,).t8ett9.
'NMt.<<<!i'iv.!V,p.96.
Voir Silvestre deSacy, B.rp. ~<a~. des DrMMft,t. t, p.Mmtn. Conde,
t.I. p. <n3.
~</mm!<M.,t.n,p.883,i.t5.
?.AB-,append.uemt.Hdehtrad.franc.,p. 5a8.
.Y,5&i,5'sëriet.
(in Casiri, t. I[, p. ~4, col. i). Ibn-el-Khat'ib paratt être seul à dire qneie Mahd)
Ef-.H''e!<)4e&M<H-<et<M
moarut & B~&& ët~e'est la vernMa que DegMigneea adoptée (?))(. ~H. des Htmt, t.
p. 366).).
"M,p.~)').4et5.
182 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
quinze jours qui fut sans aucun doute, depuis l'origine f)~
ftntnxp )ft))rs~ mil fut snna an~xn f)mito
de )nla ~rconquête,
f)or<))!e t~ft~nQ
dent à dire qu'Ët-Mahdi mourut âgé de soixante- importante puisqu'elle fixe en même temps le
trois ans. J'ai relevé plus haut l'étrange erreur commencement de la dynastie des FAT'mtMs.
d'Et-Matdn, qui dit cinquante-trois ans, et je Comme je l'ai dit (note < de ma page gy ), plu-
noterai ici, en passant, terreur de Raïni-'i- sieurs points de départ peuvent être adoptés
K'aù-aouâm, qui prétend (p. a6) que le Mahdi ainsi, en donnant au règne du Mahdi une durée
mourut à soixante-neufans Condor1.1. p. 406) de vingt-quatre ans trois mois six jours, Ei-MaMn
dit soixante-deux ans, parce qu'il admet que a évidemment eu l'intention de le commencer le
ce prince naquit en a 60; nous avons vu que où ~Obaïd-Auah, sortant de sa prison de
j
jour
c'est en effet la date indiquée par quelques au- Sidjilmârah, fut proclamé par le Cmï°; mais
teurs. quand Ibn-el-Atliir et Abou-'I-Feda attribuent à
B<:MM,1.1, p. op, 1. tg et ao. On voit < règne une durée de vingt-quatre ans un mois
ce
que je fais commencer le règne de 'Obaïd-AUah ivingt jours d, ce qui suppose qu'il commença le
le 28 reM-'i-akhir a g y, jour de l'entrée triom- 23 moh'arram agS, je ne sais à quel événement
phale de ce prince à ~<:&'&'afM* cette date est i rattache cette date initiale.
se
'y..4.t.V,p.537,6'sërie. p!
plusieurs années encore, une existence misérable,
BaMtt, 1.1, p. fto, L ta à 91. A cette der- Et-Mok'tadir avait jeté sur le khalifat une décon-
El
nière ligne, il va jusqu'à dire que, par son Ns, si~
sidération que. la cruauté d'EI-K'âhir, son n'ère
'ObaÏd-AUaIi s'empara de I'e. Or, nous et son successeur, ne fit qu'accroître pendant
savons à quoi nous en tenu' sur cette conquête di
dix-huit mois d'un règne insensé. Mais Er-Râdhi-
du Mahdi. bf
ben-Mok'tadir, qui succéda à son oncle en 3 s a,
'm<Mv.tV,p.96. porta pour ainsi dire le dorniër coup à ce pou-
P(
EI-Mok'tadir, vingt-quatre ans (ag 5-3 30); va
voir déjà compromis, en créant la charge d'enMr-
Et-Mahdi, vingt-quatre ans (àoy-3aa); 'Abd- <OHM)'<{(ém!r des émirs). Le klialife n'excita
e~
er-Rah'man-en-Nas'u-, cinquante ans (3ob-35o). plus la compassion comme sous Mok'tadir, il
pt
On voit que, pendant vingt ans (de 3oo à 830),), n'
n'inspira plus l'horreur cônune sous Ei-K'ahir, il
ces trois princes régnèrent simultanément, in
inspira if pire des sentiments, le mépris des po-
Mpnt~surletr~nedes~ pulations pom'un souverain avili. Moh'ammed-
pl
treize, ans, deux fois déposéet rétabli, puis pré- ibn-Râïk', qui le premier remplit les fonctions
ib
cipité une dernière fois, pour mener, pendant d'
d'énur-et-omara, arriva à B<Ma<< pour prendre
t8A ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
) r~ctr~~ .t, ]~
J. (j.),t'histoire nous montre le L~~):f~ ,]~ D ,.<.J~~ ~~).t
khalife de
~aas
~A)~ de ~<;f~
réduit
au rôle pontife
qui récite la prière publique, et voit encore figurer son nom sur les monnaies,
mais qui reste étranger aux aSaires de l'État, sans plus compter pour rien
dansle gouvernement des peuples. L'Orient, dès lors (xe siècle de notre ère),
présenta le tableau que la France, aux vu"et vin" siècles, avait présenté dans
la personne de ses maires du palais et de ses rois fainéants. L'unité de l'empire
était brisée, ses fractions disperséesn'étaient plus unies par le lien de J~M<
abandonnées à elles-mêmes, elles pouvaient entrer en lutte sans que la plus
faible eût l'espoir de voir s'étendre la main secourabled'un pontife désormais
impmssanLietétaTel était l'état de l'Islamismeau moment de la mort du Mahdi.
impuissant.
t). A~u-'i.- Abou-'I-K'acim-Moh'ammed,plus connu sous le nom d'El-K'aïem-Biamr-
Abou-'I-K'acim-JM
Ailab et
.~OHAMMEn.AHab',
et appelé
appelé 1par quelques-uns Abou-Nizâr~, fut proclamé le jour de la
mort de
mort de son
son père.
père. Il était âgé de quarante-trois ans~. (tEl-K'aïem, dit Ibn-
TT~tl <'t
tfH'ammâd, tint secrète la mort du Mahdi pendant un mois; d'autres disent
Et-Makin, p. ao3, i. a~. Sur ]bn"Raï): voyez, dans Ibn-KhaHikân, l'article loN-MOff'M (n° v'A,
fasc. vin et t!, p. Ft" à F~; t. I)! de la trad. angl., p. a~a à 276). On trouvera, dans le consciencieux JMe-
motf'e de M. Defrémery sur <ef!e'm<rs-e!-om<!ra,un ensemble de faits qui atténuent la faute commise par Râdhi.
(Acad. desmsef!~t. et &e!e< Saoattts e<r<tt)g' t. H, p. tto à ii5, t" série, t8aa.) J'ai consacré plus, loin une
note assez étendue à énumérer les emirs-et-omarâ qui ont gouverné t'M&' dans ta période dont je m'oceu}fe.
~0)r')m~(J./).,t.XX,p./t7a,4'séne).
C'est l'année que Siivestte de Sacy fixe pour celle de sa naissance. (Druzes, t. I, p. cuHxvu.) <.
ïttN~ oM<M(-e!Kin, n" fasc. vil, p. )~'j, ). to (t. HI de ia traduction anglaise, p. t8&). ~D'autres,
«ajoute-t-il, disent en 282, d'autres encore, en a~y.))
'B<tmn,t.I,p.~)1,).Aet5.
'Chronique(J. A., t. XX, p. 476, &'série). A,cette page, on lit 335 au lieu de3M, mais c'est évidemment
par suite d'une faute de copiste dans le manuscrit ou d'une faute d'impression dans )à traduction de M. Cher-
bonneau, car fauteur ajoute câpres un règne de douze ans et sept mois,)) ce qui netaisse aucun doute sur rannee~
qu'i) a voulu désigner, pnisqu'H n'existe aucune incertitude sur.ta date det'menement.
LIVRE QUATRIÈME. –CHAPITRE Il. 185
tfune année entière~
entière ~s Le motif de ce mystère, ajoute-t-il, était qu'il voulait
rassembler des troupes à Barlc'ahpour maintenir l'Orienta et envoyer une
armée à Tdhartpour tenir en respect l'Occident, avant que la funeste nouvelle
transpirât dans le public. Tous les auteurs s'accordentà représenter ce prince
plongé dans une profonde douleur, dont une des manifestationsfut de s'abs-
tenir complètement, le reste de ses jours, de monter à cheval dans la ville
d'N-M~MtA, sauf en deux occasions~.A peine fut-il sur le trône qu'éclata, Révolte
dans la provincede Tripoli,une révolte, dont un certain Ihn-T'âlout-ei-K'arschi. dans la province
deTripdi.
qui prétendait être le Mahdi, fut l'instigateur et le chef. A sa voix s'était sou-
levée une masse de Berbers, à la tête desquelsil marcha sur Tf~o~ pour faire
!e siège de cette ville, qui, loin de se rendre, se défendit avec vigueur et fit
éprouver aux assiégeants des pertes considérables. Bientôt les Berbers, ayant
reconnu l'imposture du prétendu Mahdi, le massacrèrent et envoyèrent sa tête
à Ei-K'aïem-Bidmr-AHah\ Mais c'était de l'Occident que devaient venir les
plus grandes dimcuités du nouveau règne; et cependant Et-K'aïem, jaloux de
continuer ia politique de son père, envoya, dès 323, une escadresur les côtes Saiidctttegirn
d'Italie. J'ai, par anticipation, dit un mot de cette expédition, qu'Ibn-Khaldoun, (93~35
de .).€.).
dans le passage que j'ai cité plus haut, place en 3a3, ce qui ne l'empêche pas
Chronique d'Ibn-H'ammad, traduite par aurait eu pour but certains projets sur t'~g~e,
M. Cherbonneau (/. t. V, p. 5~9, 5° série). projets que, du reste, nous verrons bientôt se
ïbn-et-AtMr'. Abou-'i-Fedâ" et tbn-e!-Kha't!b"°° réaliser, et dont on pourrait peut-être voir aussi
disent une annëe entière; mais la Chronique de un indice dans les préparatus dont parle le BoiaM
Cambridge assure que la mort du Mahdi futt (t. H, p. ftt, l. t& à t6). tfLe premier soin
connue en Sicile le a 5 août g3&~ (lundi 11 ra- tfdu nouveau souverain, dit-il, fut d'ordonner à
madhân 3 aa), par conséquent, six mois après fses gouverneurs de toutes les régions de <abri-
t'évenement <rquerdes armes et les divers engins employés à
J'ai dit que!e seu! &uit desdeux expéditions fia guerre."
du Mahdi en ~~<e avait été l'occupation de tbn-H'ammâd, à la page indiquée note 3 de
Bart'aA. Rien n'indique que tes gouverneurs de la page précédente. B<tf~, 1.1, p. t~)~, t. 6
MM'f songeassent à reprendre cette possession. à g. ttm-Khatdoun, NM<o!'redes Berbers,
Ei-K'aïemn'ayattdonc pas awat'MteMtt'Orient, appendice 11au tome tt de la traduction française,
oùi!ne possédait rien et qui ne ie menaçait pas. p.598.
Dans cette position, si le fait indiqué par !bn- \M~t.Vm,p.)~,t.i3àat.–
H'ammâd est exact, on peut regarder comme Mm, t. p.t~, 1. < à a N. <i'.B., a )a
vraisemblable que l'envoi d'une armée à Barklah page
10 ci-dessuscitée.
'NM!,t.VHt,p.f))',).ttetia.
'KKa<.mtti!eMt.,).U,p.38a,).t6ett7.–])aeopiëmotàmot!bn-et-Ath!r.
''N-H'~)M-e~M<!r~'<'Mma(inCasm,t.p;t9~,co~.aetnote~).
''Ctt-OK.C<tHtatt-.(inGregono,p.it6,).95).
~n)K.C<tHtatt-.(inGregorM,p.M,).95).
il. 9~
fi
186 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
auteurs' de la placer à une époque avancée de tannée 33&; erreur évidente
et d'autant plus inexplicable qu'il avait copié Ibn-el-Athîr, dans lequel on lit
Deuxième En l'an 3a3, Ei-K'âïeml'A'iide fit partir une flotte de i'T~'MA
expédition
pour attaquer
? le pays des Francs. Ses troupes s'emparèrent de la ville de Gêneset
rontre Gènes. opérèrent
ftensuite une descenteen Sardaigne,où elles
Prise
attaquèrent les habitants et brû-
f)e cette titjp. ttièrent un grand nombre de vaisseaux; de là l'escadre se rendit à j~M~cMt,
«incendia aussi les vaisseauxqui s'y trouvaient, et rentra saine et sauve au
ffport
Xevoite La mort du Mahdi avait rendu à Mouça-ben-Abi-'I-Auahtoutes ses espé-
f)ans)eM:~hrib.
rances, et cependant il ne paraît pas avoir donné directement le signal de la
<<.B., t. II, p. 639, de la trad. franç. tent deux variantes, ~3~' <!t <~j. Je consi-
~m:7, t. VIII, p. f~r, L 7 a to. Ce dérais donc cette dernière tecon comme la bonne,
passage d'lbn-e!-Atb!r, fort abrégé par Ibn- car il n'y avait rien d'invraisemblable à ce que
~Adzart', a aétécopié par Abou-'t-Fedâ par En- la flotte africaine se fût rendue de la Sardaigne
NouaM", et par ïbn-Khatdoun, qui dit que frla à l'entrée de l'Adriatique par le t!efro!de ~MMe,
"flotte africaine se dirigea vers les côtes de Syrie et eût été incendier les vaisseaux grecs dans un
"et brûla les vaisseaux qui se trouvaient dans port de ~'or/oM. Mais toute. incertitude semble
"le port de Ce~ree." M. de Slane explique que levée par un manuscrit de Dzahabi, cité par
le manuscrit d'tbn-Khatdoun porte iL~9~; la M. Amari' qui;assure qu'on y!it i~j (~'oMe),
correction qui consiste à lire solution qui a d'ailleurs pour elle une vraisem-
~L~9 appartient
donc au traducteur, et je ne la crois pas heureuse. blance complète. En tout cas, la leçon jL~t~j
D'abord, bien qu'en effet on lise dans est à coup sûr une faute de copiste, puisqu'on
un des manuscrits d'Ibn-el-Athtr et même dans sait par Edr!s!°, par Iak'out', Abou-'i-Fedâ~R,
le texte imprimé, M. Tornberg, le savant éditeur S'afi-ed-Din' Soïout'i', queA''af&M était une
de ce texte, prévient que ies manuscrits prësen- ville sur les bords de l'Euphrate.
BaittH, t. p. Ht, ). 17 et t8. Il se contente de dire «H (Et-K'âïem) fit sortir ta'k'oub-ibn-M~k' avec
fune Bette vers le paysdes Bcrnn, et il s'empara de G~Mo.;)Confondant d'ailleurs avec la
première expédition,
il place la prise de Gênes en 3aa. Abou-'i-Mah'&cin a fait un autre
genre de confusion en attribuant à Isma'ïl-
e!-Mans'our cette expédition de 3s3. (En-Nodjoum, t. H, p. r~v, 1. 8 à ) t.)
b Annal.
mM~t., 1.11, p. Sg/t, L i4 â t6. Voir, p. ~Sg et 760 de ce tome Il, la note de ReMte dans
laquelle, d'après Sigebert de Gemblours, savant écrivain du X)' s~de, cette prise de G~tMiest très bien ptacée
en 985; or l'année Sag de t'hegifë comprend du n décembre ~34 au ag novembre 935
° InGregorio.p. i&, ). 7 A 10. A cette page, une note d fait observer que ie manuscrit d'En-Nouaïr! ne donne
pas la date de cette expédition, qu'Abou-'i-Fedâ rapporte à l'année 3a8. Cetteindication est une erreur, OHplus
probablement une faute d'impression, car Abou-'t-Mâ (note tci-dessutt) dit 333. Ibn-et-Khat'tb (in Casiri,
t. II, p. tgtt, uote&)mentionne aussi la prisedeGAiM, maistrèsbnève'ment et sans indiquer dé date"
''S<m'ta<<e!JMMM<HMn:~t&et7M,t.U,p.t8o,et'hote5decettepagej8o.
Géographie, t. H, p. i38, l~a.
MoM~n~, p. )e', ). 17, et p. )v', ). 3.
Géographie, p. <)f, t i (t. ii de ia trad. de M. Reinaud, p. <i6). Voyez aussi p. t~. et fA).
'a)'<:<Mi-<t't'tM',t.!t,p.)~.),).8.
~.oM-e!-LoM&,p. ~'1, coi. t.
UVRE QUATHIÈME. CHAPITRE II. 18
révolte qui éclata dans le .~oaVH'~dès
data dans MagVH'~ l'année 3 a ou
dès l'année ou au commencement
commencement (dede
3 a 3. Ce fut Ah'med-ibn-Bekr-ibn-'Abd-er-Rah'mân'-ibn-Abi-TeheL-ed-Djo- 0- ib.
ihn-Abi-'t-'A!~).
dâmi qui, après s'être rendu maître de Fês, tua H'amed-ibn-H'amdânet son on
r
rc~en(tt'
fils, et envoya leurs tètes à Mouça, qui, à son tour, ies fit porter aux pieds dsS
Jenepuism'empecher défaire remarquer qM, par suite d'une faate d'impression, ta tradnction Mine omet
te mot <h) entre Bekr et 'Abd-er-Rah' mân, et que
ta mêmeomMsion,qui n'existe pas dans te texte, se r<Arouvt
dans)a
traductiohMn~aise.J'atdejàeuotcasicndesigndérunecomdidencedamémegeBre.
Le BaMnomet:lbn-'Abd~r-Bah'mâ~; te Ca<-<'f~ dit Ab~ au Heu de Bckr. et Sehet au Heu de Abi-
Sehe) c'est une transposition du mot AM; !bn-.Kha)deun, dans tes deux cas, supprime ce mot.
*~M(.<h!af<Omtn.<!e!M~fa&.eMB<pana)t.f,p.&i6et&M.
'DM<y.a<tr.,p.~ 1. XIII, p,356, 5' séitiéj.
a&.
188 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Kl'an 3a3, dit El-Bekri 1, MeïçourleFati arriva en ~ag~'i~. Ayant fait arrêter
frAh'med-ibn-Bekr, qui commandait à Fês et qui était sorti de la ville pour
ftvisiter le camp, il l'envoyaprisonnier à N-MtA</M~. Les habitants de Fês ayant
n alors pris pour-chef H'açan-ibn-K'acim-eI-Louâti, Meïçour tint leur ville
ttbloquée pendant sept mois, avant de se décider à la retraite. El-Bekri,
comme on voit, garde le silence sur les circonstances qui accompagnèrent
cette arrestation, et qui indignèrent les habitants de Fêsau point de les pousser
à une défense désespérée. Ce fut évidemment peu après l'arrivée de Meïçour
devant Fêset avant que la capture de Ah'med-ibn-Bekrfut connue en T~MsA,
qu'El-K'aïem envoya un renfort en Maghrib; mais, pour la clarté de ce qui va
S)
suivre, je dois dire ici quelques mots rétrospectifs sur A~&OMr.
Evénements On a vula villede A~coMr détruite de fond en combleen 31 par Mouça-ben-
df'iikou)'. A
Abi-'l-'Ailah, entièrement dévoué alors à la causedes FÂT'tMtTES. El-Mouaïed,
ri
quiycommandait, était mort en défendantsa couronne; les autresmembres de
la famille des BEm-S'ÂuH' avaient cherché un refuge dans la montagne de ?et?t-
e<!tm~m, nommée aussi ~OM-fasssM, montagne occupéepar les BeMt-/s'~<eM~.
'H.<LjB.,t.),p.r~r',L3)etas!(t.Udetatrad.franç.,p.t33).
''B<tMtM,t.I,p.f)\).5ay.
X'art'<!<,p. or, 1. oa)4(p.7i et 72 de la trad;tat.p. ti&etti5doiatrad.fran{.).HdonneauMahdi
le nom de 'Obaid-Aiiah-d-Fihn mais ie manuscrit de la bibliothèque de Leyde dit ~j~A~.
(~AA))),
H. d. B., t. 1, p. tvt", ). t~t à 17 (t. 1 de )a trad. franc., p. a6;)). Ici Iba-Khatdoun place très bien cette
expédition en 3a3, comme)*! font EI-Bekrl, Ibn-'Adzâri et )bn-'Abd-e!-H'a!im.
C'est par erreur, comme i'a déjà dit M. de Stane (note ~t de cette p. t3g), que le texte dit (~)~.at ~f.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 189
La prise de possession
ssessiondede Ceuta par En-Nas'ir
En-Nàs'ir en 3t3 t avait
avait rendu le courase
courage
à ces pr inces dépossédés.Ayant reconnu pour chef Abou-Aïoub-Isma'ïl-ibn-
'Abd-el-Melek-ibn-~Abd-er-Rah'mân-ibn-Sa'ïd-ibn-Edns-ibn-S'âlih', cousin d'E!-
Mouaied, ils se mirent à reconstruire la ville que S'âlih'-ibn-Mans'our avait
fondée~, et ils y rentrèrent en 320 car je lis dans Ibn-Khaldoun rc Lenouveau
<tchef,ayant rebâti et repeuplé la ville de Ndkour,y habitait <~pMt's trois ans
« quandMeïçour,commandant de l'armée qui faisaitalors le siège de jF~s.. n
Abou-Aïoub régnait donc en 323 à ~V~oMr,quand Abou-'I-K'âcimfit partir
pour le M~'An'6S'andal le Fati, son serviteur nègre, afin de porter secours
à Meïçour, dont il n'avait pas de nouvelles depuis longtemps. S'anda} quitta
E/-M~MÂ. en djoumâdi-el-akhir 3 a 3~, et, conformément aux ordres qu'il
avait sans doute reçus, il s'avança jusqu'à D/OM<<!ss<Mt-M;~
où il donna quelques jours de repos à ses troupes De là il atteignit ferras
(~J*~), d'où il écrivit à Abou-Aïoubde se rendre auprès de lui. Le prince de
A~OM~,qui avait déjà quitté sa ville pour s'enfermer dans le château d'~M~,
envoya des ambassadeurschargés d'assurer le général de sasoumissionau gou-
vernement fat'imite. Peu satisfait de cette réponse, S'andal fit partir des messa-
gers avec missiond'insister pour qu'Abou-Aïoubvint le trouver à son camp. Sur
la nouvelleque ces messagersavaient été misà mort, le général fat'imite marcha
sur Akri et prit position à ~Ves<~ (t-~L~), point voisin du fort d'~4~ et ancien
théâtre de la mort de Sa'ïd-ibn-S'âIIb', qui succomba CM
UUt OU~~Uim~tt en ~Ut~
3o5 OUUOH30
sous les HU'JUB
coups
de Mas's'âlah-ben-H'abbous.Après huitt jours
jours de
de combats,
combats, S'andal
S'andal emporta la
emporta la S'andal
'H.tJ'.B.,t.t,p.f~<,).to.
190 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de J. C.). Isma'ïl et presque tous ses partisans périrent dans le dernier assaut;
ses femmes, ses parentes, deux de ses jeunes enfants, toutes les richesses
ren
renfermées dans la citadelle, tombèrent au pouvoir du vainqueur. Le général
fât'imite, après avoir installé à Ndkour un gouverneur ketâmien, nommé Mer-
fât'i
mazou, alla rejoindre Meïçour, qui était toujours devant F~s. Mais à peine
m~!
HtteHstt'Ppt'ise s'était-il éloigné, que Mouça-ibn-Roumi, un des membres de la familleS'àhh'
séti
Reni-S'iiiih'.
descendit en force du Djebel-Abou-'l-H'assan,égorgea Mermâzou, ainsi que la
df~
petite garnison qu'on lui avait laissée, et envoya la tête de cet officier à Fémî''
peti
des croyants, 'Abd-er-Rah'mân-en-Nâs'ir~.
des
iLa longue durée du siège de Fês avait sans doute encouragé Mouça-ibn-
Roumià tenter ce coup hardi; mais les événements qui s'étaient accomplis sur
ROL
d'autres points, et qui tous avaient évidemmentia même cause, durent y con-
dat
tribuer beaucoup aussi. On peut croire que, si Mouça-ben-Abi-'l-'Âfïah
trib ne passa
pas
P~ alors dans ie ~a~M'OMc<!(', comme va nous le dire Ibn-Khaldoun, il
y
y~ excita des soulèvements qu'on pourrait, avec plus de vraisemblance peut-
n~otte être, attribuer à Moh'ammed-ibn-Khazer3.Nousavons vu plus haut qu'Abou-
etrf
~T~rt.
MAiek-ibn-Iar'meraçân-Abou-Schoh'ma-'l-Lahtdhi avait remplacé H'omaïd-ibn-
ïes'el dans le gouvernement de Tdhart. « Les Berbers, ditIbn-Khaidoun, se
ïes~
s révoltèrent contre cet officier, et le bloquèrent dans sa ville à l'époque où Ibn-
srë
KAbi-'i-'Anahpassa dans le ~a~n& centralafin d'y faire reconnaître l'autorité
~A]
))ëfcction n des OMAÎACES.
(tdc Parmi ies chefs qui se ranièrent, à cette occasion, à la cause
'h)j;ouverncur jcfdes khahfës
d'Oran. espagnols, on remarqua Moh'ammed-Ibn-Abi-~Aoun,seigneur
ttdld'Omm La date de cette révolte de 7<~<M'<
.d'< nous est donnée par Ibn-'Adzar!
!fLes gens du pays, dit-il, se révoltèrent contre Abou-Mâlek-ibn-Iar'merâçân
H.t<.B.,H,p.fAO,Lt3eti~(t.ndetatrad.fran{.,p.t~a).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 191
Ket le chassèrent en 3a3. Ils se donnèrent alors pour gouverneur Abou-'f-
ttK'acim-el-Ah'dab-ibn-Mas's'âlah-ben-tTabbous~ Evidemment, ce fils d'u'i
des serviteurs les plus dévoués des FÂT'IMITES s'était laissé entraîner à passer
au parti des OMAÏARES.
Cependant tous les efforts de Meïçour échouèrent devant la vigoureuse dé- ~)de)'he;;ire
((;<)3fi
fense des habitants de Fês. L'arrivée du renfort qu'avait amené S'andal ne
.ffj.r,.).
changeait rien, paraît-il, à la position relative des combattants; d'aifieurs le
soulèvement du Maghribcentral était devenu un péril pour l'armée fât'imite,
et, après sept mois de siège sans résultats", le générai d'Abou-'t-K'âcimse vit
réduit à proposer un accommodement.Il accorda (on pourrait tout aussi bien <~))nht(atmt)
dfF's.
dire il obtint) la paix moyennant le payement de six mille dinars et la livraison
d'une certaine quantité d'approvisionnementsdont les assiégeantsmanquaient.
En outre, les habitants de Fês donnèrent acte par écrit de leur soumissionà
t'émîr des Musulmans, Abou-'f-K'àcim-ech-CMï,et prirent l'engagement non
seulement de faire dire le khot'bah pour iui dans toutes les chaires, mais de
frapper la monnaie en son nom. Ibn-Khaldoun, au moins dans un de ses ou-
vrages, semble chercher à dissimuler ce demi-échec et à masquer la néces-
sité dans laquelle Meïçour se trouva. (f!! les tint-assiégés, dit-il, jusqu'à ce
Kqu'Us consentissent à reconnaître la souveraineté des FÂT'mrTEs et à leur
« payer tribut. En se retirant, il confirma H'açan-ibn-K'âcimdans le gouver-
<rnementde ia viite~ Ce dernier fait, emprunté d'ailleurs à Ei-Bekri", est, à
lui seul, très significatif: on ne laissejamais volontairement son ennemi à la
tête d'une population à laquelle il commande; c'est toujours une obligation
qu'on subit. Du reste, tbn-Khaldoun, qui n'est jamais né par ses appréciations
antérieures, pas plus que par ies dates qu'il a fixées, dit auteurs: ~En 823,
tfl'eunuque Meïçour entra dans !e Maghribet mit le siège devante; mais la
nKrésistance qu'ilM yy trouva
tHStsmnçe qu fut si
trouva nn si grande )] repartit pour r~n&'M~. Ici, non
qu'il
grande qu
~u)tn:~tttei);uuutft~rtK.tM~.nmt,ttuu
en plaçant en 3233 tes événements qu'El-Bekrî place ici en 3a&; mais il s'ac-
corde très bien aveclui pour dire que, frtesdifférents points du traité avec les
COi
ethabitants de J~s étant réglés, Meïçourleva le siège et se porta contre Mouça-
~h
ffben-Abi-'l-'Anah~. Le fait important de cette secondepartie de l'expédition,
~b
c'est
ce que les ~e?M-MoA'<Hmt~ avaient fini par comprendre qu'en se soumettant
à En-Nâs'ir, ils ne pouvaient que devenir la proie d'Ibn-Abi-'l-Afian,leur en-
à]]
nemi acharné, qui, lui-même, était désormais dans la dépendance du khalife
ne
LcsËdrisites omaïade. Ils s'unirent donc franchement au général fât'imite pour combattre
on
sejoignent
àaMeiCOor.
l'ennemi
el commune De nombreuses rencontres eurent lieu, dans lesquelles les
119eïçoar.
EDtusiTES
ED jouèrent le principal rôle et déployèrent une rare bravoure; dans
l'une d'elles, EI-Bouri, filsd'Ibn-Abi-'l-'Âflah,fut fait prisonnier, et on l'envoya
l'U
*H.<B.,append.naut.Udetatrad.franc.,p.52g.
Il y avait une tribu des &~t~M& que j'ai mentionnée comme occupant le D~&eMet):-&)MM!,au sud un peu
ouest de Nâkour, ce qui montre que cette tribu était répandue sur plusieurs points du Ms~MtM-~t's's.
DM<r. de !< Mpt<!H()-p. )M, 8 a t6 (J. A., t. XIII, p. At~ et &t8, 5" série).
~'aft'ot, p. '<), t g et ao (p. 83 delà trad. lat. p. i35 de la trad. franc. ).t) parait que, peur ia seconde
desdeuxtoeatitésnommées.temanuscntdeM.BeaumierportaitX.c.
H dit que Meïçour demanda aux EcBSstTMde lui prêter leur aide contre tbn-AM-'i-'ÂfMh.Ces princes avaient
un intérêt si évident à renrir, que cette version n'est pas très vraisemblable.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 193
à E~-A~aA~M~.
nj~
Le chef rn~¡"nAt'I~an
f.A ~ht.)t'
rniknâcien liaineii
vaincu, abattu~eailm
par ce dernier revers, se vit
non nn nnnn~nr. 'l"i.H.1£\1'1C,> on v,l~
it A.T.
Muup~
encore chasse
encore une fois réduit à se réfugier dans le désert'. Meïçour alors, sans doutee dnnstefi~sf'rL
d'après les ordres du khalife fât'imite, accorda les Etats d'Ibn-Abi-'i-'Aftah aux ~X
EDIIÎSITES.KTous les membres de cette famille, dit Et-Bekr!, reconnaissent aux )X SpsÉtnts
sont remis
tt descendants de Moh'ammed-ibn-eI-Ka'cim-ibn-Edrîs-ibti-Edrïs le droit de nnxMrisitf~.
« les commander, et ils avaient <~<M's pour chefs H'açan, Kennoun et ibrahîm,t,
ntous trois fils de Moh'ammed-ibn-ei-K'acim~.n Bien qu'Ibràhîm fut l'aîné,
La carte du capitaine Beaudouin indique une région d'OMt'at' au sud-est de fes, vers les sources du M!oMM.
On peut facilement admettre que Mouça s'était jeté dans les montagnes situées à l'est du point où il se trouvait,
qu'il avait traversé le cours supérieur de rOM<M-&'i'oM,et qu'i) avait ainsi gagné le haut MoMM, pour redescendre,
parie territoire d'Omt'ot', verstea~ert~B'
N. < B;, append. iv au t. de !a trad. franc.,?. 5ag.
.K'af('< p. i. 11 (p. 73 de la trad. lat.; p. 117 de ta trad. fran{.). Et-Bekr! e!. Ibn'Abd-el-H'alim
écrivent (j~=t, Ibn-'Adzâr! ëcrit (je~, et !bn-Khatdoun
Et-BeM, p.)f'),i. s 2et 3 (J. A., t. XIII, p. 362, 5' série).
BaKh),t.),p.f)\,L i3..
Le seut moyen de conciliation consisterait à admettre qu'au moment de la défaite d'tbn-AM-'I-'Aftah, tbrâhim-
er-Rahouni vivait encore, et qu'il mourut (en 3s&) si peu de temps après, que, quand il s'agit de disposer des
États du chef mikn~cien vaincu, E)-K'aelm-Kennoun, son frère, avait été reconnu comme chef de la famille des
B~t-M<'&'am~. Cette so)ution aurait t'avantage de s'accorder très bien avec un passage d'Ibn-Khaidoan (H. d. B.,
Mt.!Ideiatrad.franf.p.569).
append.itaut.!Ideiatrad.franc.,p.56o).
·
sfi
194 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DR L'AFRIQUE.
par une cause qui m'échappe le gouvernement du Magltrib, ~<:g7tn'&,Fes exexcepté, fut
remis à Et-K'âcim-Kennoun-ibn-Moh'ammed.
Et-K'âcim-Kennoun-ibn-Moh'ammed, comme tbn-'Abd-ei-t
tbn-'Abd-ei-H'anm' et
!bn-Khaldoun~ s'accordent àle dire. Après avoir ainsi assuré la de
tranquiltité
[iet.our ces régions, Meiçour reprit la route de t'M. En passant à Arschk'oul3, il
eMeïcour.
ôta le gouvernement de cette ville lah'ïa-ben-tbrahim, descendant de Soiaï-
trschk'OHi.
man-ibn-'Abd-Aliah, pour le donner à Ibn-Abou-'i-Âïch-'Aiça". Il ne se con-
tenta pas de déposséder !ah'iià, il le fit jeter en prison 5, parce qu'il avait fait
sa soumission aux OMAtAMs".frDe là, ajoute tbn-KhaIdoun, il se
porta rapi-
Kdement sur Â'at~M~m, où il arriva en 3a~t\ Mais ce retour ne
put être aussi
rapide que le donne à entendre ici l'historien des Berbers, qui oublie les dé-
fections produites par )a longueur du siège de Fês, et si, avant de se rendre
à ~rscM'oM~,le généra! fat'imite avait pu nég)%ër ~Va/MMr, où il avait cependant
à venger ie meurtre de Mermâzou, c'est qu'au moment même où il
quittait le
~~M-e~'ss, une révolution s'était faite dans la ville des BENt-S'Ann'.Ce
fut en 324 que Mouça-ben-Roumi fut expulsé de ~V~owfpar un de ses parents,
Kennoun eut un fils du nom d'Abou-')-'A!ch°, et (t. t de la trad. franç., p. 960). Suivant l'auteur,
Ah'med-et-FadM, fils d'IbrâMm-er-Rahouni, Me!cour6ta!e gouvernement d'~r~c/t&'oM~h F~'&-
eut un fils du nom d'Abou-'t-'Aïch-'Aïca sui- ibn-]brahim,etj'aiditM'M-ibn-!brahtm.Je
vant !ës deux autres, Abou-'t-'Aïch-Ah'med-ei- renvoie, pour justifier cette correction, à la
Fadh) (ils réunissent ces deux noms en un seul) page i6& de ce volume. Dans le même passage,
était fils d'Ei-K'âcim-Kenaoun". Je pourrais citer Ibn-Khatdonn dit que le gouvernement d'/ir~cA-
d'autres différences; celle-ci suuit pour boule- ~M/fut donné à Abou-'t-'Aïch-!&M-'Aïca; j'ai
verser tout le tableau de la branche des BeM- lu Z&m-Abi-Aich-'Aïca, suivant les explica-
Afo&'aHtme~.Il résulte de ces explications que, tions que j'ai données, et aussi parce que nous
pour nous (d'après E!-Bekri), Ah'med-et-Fadht savons qu'Abou-A'tch-'Aïca est mort à D/'ft'seiM/t
(frhomme de mériter) sera neveu et non pas ena()i.
d'Ëi-K'âcim-Kennoun. H)-Behri. p. l. 6 et 7 (J. A., t. XtU.
A~'as, p. e)~, t. 15 (p. y3 de la trad. lat.; p.i38,5°serie).
P- ~7 deia~rad. franc.).). Ibn-Khaldonn, Histoire des Berbers, t. II,
N. d. B., t. I, p. f~A, f. 1 et 99 (t. Il de p. )"~),L 8 et Q (t. III de la traduction fran-
ia trad. franc., p. i /)y voir aussi p. 5aq et 56g çaise, p. 981 voir aussi appendice <vau tome Il
de ce tome If l. de cette traduction, p. 5 70). Dans ces divers pas-
Voyez, sur cette ville, qui existait encore du sages, Ibn-Khatdoun dit toujours Edrts an lieu
temps d'Ei-Bekri. la note 3 de la page g et la detah'ïa.
note de la page 10. 'jH.B.,t.I.p.)vF,).ta4(t.tde)a
Histoire des Berbers t. p. )v)c,i.) a à 4 trad. franc., p. 960).).
'N-Bekr!,p.)f<,).at(J.t.X[H,p.363,5'sëne).
Mt< p. ))"), l. 3 à 6 (J. A., t. X[tt, p. 365 et 366, 5' série).
Hpbceâtortcetetenementen 3a3, eteommeU'ëtrangeerreur d'attrihuerà Abou-'Abd-A)bh-ech-Chi!)'in-
carcérationde tah'!a,~h e! successeur d'tbraMm.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 195
'Abd-es-Semïa'-ben-Djorthem-ibn-Edrîs-ibn-S'âlih'-ibn-Edris-ibn-S'ahh'-ibn-
t'-ben-D!orthem-ibn-Edrîs-ibn-S'â!ih'-ibn-Edris-ibn-S~}ib'-ibn-
Mans'our il se réfugia en Espagne, et se fixa dans la ville de Pec/MM',avec sa
famille et son frère Haroun-ibn-Roumi. Ses cousins, Djorthem-ibn-Ah'med et
Mans'our-ei-Fadh! l'accompagnèrent aussi et s'établirent à AMag~. Ibn-Kha!-
doun, qui vient de nous dire que d'c/~oM~ Meïçour se porta rapidement
sur K'aïraoudn, nous apprend lui-même que ce général s'arrêta à Or~m, dont le OrOn.
Abou-'i-K'àcim-ibn-Mas's'aiah, qu'ils avaient placé à leur tète, et, après les avoir
soumis, il leur laissa pour gouverneur Dàoud-ibn-tbrahim-ei-'Adj!ci\ Avantt
d'atteindre l'T~tMa~, il restait encore une ville à châtier; c'était la ville d'/t~Ks, Adena.
située entre ~es~a et 7obnah, à deux journées de cette dernière 5. La cause de
cechàtiment est probablement la même, quoiqu'aucun auteur ne le dise, ett
la plus grande rigueur déployée contre elle tient sans doute à la plus grande
proximité où cette ville se trouvait de i'T~'M/t. On lit en en'et dans E~Bekri
tf~~a, ville abandonnée, ~Mt~M<t'MtMeecm~2/4 par "Ati-ben-H'amdoun, sur-
ff nomméIbn-el-Andaiouçi cela eut heu l'époque o~ Meïçour le Fati revint
ttde son expédition dans le ~a~An~ Cette simpie indication est connrmée
par Ibn-'Adzârî, qui commet une faute évidente en disant qu'en 324 'Ali-ben-
H'amdoun ruina la ville d'El-Mesîla8, au lieu de dire ~ema Si l'on considère
que S'andàl ne dut quitter A'~OMrqu'en dzou-'i-k'a'dah3a3, qu'il alla trouver
Meïçour occupé au siège de J~s, que ce siège ne fut levé qu'en 324, et si, en
'K;AB.t.I,p.)<fo,).t8(!tt9(t.Hde)a[rad.frauc..p.t49).
~5.
196 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
même temps, on considèrela multiplicité des faits accomplis dans la seconde
phase de Fexnëditionde
phase l'expédition de Meïcour1.
Meïçour1, l'immense étendue des espacesuat
espacesparcourus,
on admettra facilement que le retour du général fât'imite à ~A"'atfaoM~K
ou à E~-MtMtaA dut avoir lieu à une époque avancée de l'année 3242.
Confusion D
D'après deux des récits d'Ibn-Khaidoun, Ei-K'âcim-Kennoun, chef de la
des récits
ffamille edrîsite, devint en
f)')hit-Kh!ddo~)n. peu de temps maître de tout le Maghrib, F~ ex-
cepté, y
ceph et fit reconnaître la souveraineté des FÂT'imTËS, dont il se montra le
zété partisan suivant un troisième récit, tbn-AbI-'l-Ânah sortit bientôt de sa
zélé
retraite, reprit possessionde tous ses Mats,
États4, ss'empara même de
empara meme de res, Tlem-
de ~tem-
Fês, ae
Cette seconde phase comprit aussi un siège, Ibn-KbaMoun, en même temps qu'il pré-
car on lit dans El-Bekrî ffMeïçour, eMnffeMHM sente !bn-Abi-'t-'ADah reconquérant tout le
fM M<Art'& mit le siège devant la forteresse Mag'&~ dit que le chef miknâcien alla s'établir
"ou Mouça-ben-Abi-'I-'Âfiah s'était enferme' dans la forteresse de Koumdl' (LLe~). Or
Il est très regrettable que l'auteur ne donne ni le El-Bekrî nous apprend que TepOM~capitale des
nom ni la situation de cette forteresse; ces indi- possessions de Mouça, avait été détruite par
cations jetteraient peut-être quelque jour sur la Meïçour, et qu'à dix milles au sud de cette ville
supposition que je fais dans la note e ci-des- se trouvait une forteresse nommée D/'ofmst'
sous. ( JLL<~ it*~ ), quiavait servi de retraite a Abou-
Je justifie ainsi ce que j'ai dit sur la contra- Monk'adz, filsde Mouca-ben-Abi-'l-'AHah Cette
diction dans laquelle tombe Ibn-Khaldoun en forteresse parait être aussi celle qu'Edrisi appelle
ptaçant opfM ~'e.cpefM<u:de MeipcMrune expé- ~Lc~~<~ (K'ala'a Kermal'a) et qu'il place
dition maritime, qu'il a placée ailleurs en 3a3. sur les bords de rOM<M-~4)t&<MMx'. Autant qu'on
H. d. B., t. I, p. fAA, aa et a3 (t. H de en peut juger par les itinéraires de XoMmat'(ou
la trad. n'ancaise, p. 1~)7; voyez p. 5ag de ce Djormât' ou A'erma~'s) à Djerdouah donnés par
tome
tome lt~.
II). El-Bekri et
M-Bem et par ia torteresse
Edrisi, la
par Mrisi, forteresse ou, suivant
où, suivant
Ce membre de phrase que je souligne est manifestement une erreur; Meïcour venait de Fês quand il fit cette
rude guerre à Ibn-AH-'t-'Afiah. et il ne commanda qu'une expédition en Magtt'tt.
''Et-Bekri,p.)rA,t.soeta<(J.t.XH[.p.36i,5''série).
N. d. B., t. p. )Ar=,L 6 (t. 1 dela trad. franç., p. 269).
Lemanuscrit dont s'est servi M. Quatremère portaiti;U~, ~'o)-m<!t'.(JVoiicMet E~ffath,
évidemment 1;L)~,
t. XII, p. 5go.*)S), dans le texte imprimé, ce mot n'était pas répété trois fois dans la même page, on serait tenté
de lire I*Ly< f&ottMat'.
Et-Be)n'i,p.))°C,). 2à<t(J.i.X!H, p. 388, 5'série).–On peut croire que, pendant la campagne
désastreuse qu'tbn-AM-'i-'Attah venait de faire contre Meïconr, Monk'ad! avait été chargé de défendre ï'efotj, et
qu'ayant été chassé de cette ville, que Meïcour détruisit, il alla se réfugier à X'ah'a-P/orM~t'.
Géographie, t. I, p. aa6.
Je suppose que c'est le nom du cours supériear de la rivière que M. Renou appelle Oudd-lenaoub et que le
capitaine Beaudouin nomme Otfa<H'<')m<K)!M.
Et-Be)fri,p.)r=r,Qa tt (J.t.Xni,p.38Q,5'série).Cetitinéraire,quiestcetuideF~âK'at)-i!OM~,
conduit d'abord à Djormdt', et la station suivante est Ot«tMt. M. Quatremère a consacré une longue note A cette
dernière iocanté' mais ses nombreuses citations se rapportent évidemment à la ville des OMeMt, capitale de
~oh'M~
et Extraits, t. ~H p. 5gt, notet. M.Quatremèreaurait dû placercette noteun autre endroitdesonbeau travail.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE 11. 197
était
!bn-Kha)doun,!bn-Abi-'PÂfïahauas'étabur H. d. B., t. ), p. ~p, L7 (t. I delatrad.
peadistantedudésertde ~'aret;cequiindique franç.,p. 970).
ptut&ttapoMtiond'unfugitifqMceUed'uncon- 76t~t.I,p.)~)',Ls!t,ett.II.p. ).<),t.t~ 4
quérant du Maghrib. comme le suppose !bn- à t6 (t. 1 de la traduction française, p. ':68, ft
Khaldoun. Nous allons avoir, d'aiueurs, bien t. III, p. 336).
d'autres preuves de l'invraisemblance de cette 7At~ t. I, p. ))~, 1. 10 (t. t de la trad.
supposition. franc., p. a 70).)..
NM~t're~M&f~ t.t.p. )y)e.H a t~, 7~ t. 1, p. fAO, L 2 (t. II de ta trad.
etp.)~,L toa ta(t.I,p.a6oeta7o;t.n &'anc.,p.i/n).
de ta traduction française, p. t46). H va même Un des manuscrits du~'a)'<~ dit ~=.)
jusqu'à prétendre, dans te premier de ces pas- (/~Me)'~);mais plus toin (p. <)r, 1. 8) le texte
sages, qu'il marcha sur ÏVeme~tt,a !a tête d'un imprimé répète ~t. E)-Bekr!, a deux re-
renfort de troupes que, sur sa demande, En-Ms'ir prises écrit (_ [ ( ~~e~~), et il en parle
lui avait envoyé d'Espagne. comme d'un bourg très florissant situé sur le'
l'empire fondé par EdrïsI", et qui était A~'ocet~Kt<<eJM<,commeE)-Bekniui-memele dit dans deuxpassages
il me pàra!timpessiMede nepas admettreque te village
(~J ) de OMaKh,qu'Et-Bekr!piaee At'est ou au nord-
est deJO~ortH~t',
par conséquentloinet A !'e<(<!e~&,n'a aucunrapporl avecia villecélèbre.du mêmenom.
Et-Bëkri,p. AA, ta, et p. ter, t. 9 (J. t. XHt, p. i6tet <too, 5' séné).
Et-BeM,p. ))<, Ka.n)t.etp. OA.t.Set~ (J. A.),t. XUt,p. 335et Mo, 5'série).
198 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ffjusou'à T~t'oMr.et
ff jusqu'àTekrour, et mourut
mourut enfin en 3~n dans les les environs du M<MM<t~
MoMM!~ -,i
Ainsi se passèrent en effet les dernières années de ce puissant Berber;
il pouvait, par cela seul qu'il possédait encore un petit territoire, être,
pour le khalife de Cordoue, son représentant et, nominalement, le chef du
M)g/M~. La preuve, c'est que nous verrons En-Nas'Ircontinuer ce titre à Me-
dïen, fils de Mouça, quand celui-ci viendra à mourir. Mais en réalité le chef
miknàcien qui, pendant quinze ans (depuis 3oo), avait en quelque sorte dis-
posé du M~/Mt&,en assurant la possessionde ce pays à celle des deux dynasties
poseduA
f-'hiduroie rivales
qu consentait à servir; ce chef, dis-je, n'eut plus de rôle à partir de
i~f'<qu'il
rivales
dc~n'i.
de ~lol1! tla défaite
défaite qu'il essuya en 324, et je n'aurai désormais à prononcer son nom
pour faire connaître, en passant, les incertitudes qui régnent sur la date
que pour
que
de sa mort. L'instant où ce chef disparut de la scène marque nettement le
terme d'une des phases de la grande lutte engagée entre les FÂT'iMtMs et les
OmïADES pour la possession du Magbrib. Cette lutte recommencera bientôt,
il
mais y a là comme une pause de quelques années, pendant lesquelles le
1_. _l_
JL
M/OMM.Oniit dans Edrisi* De Melîla à t'em- Or Ei-Bëkri, dans l'itinéraire que je viens de
"bouchure de ia rivière qui vient d'er~ citer, dit que, quand on vient d'Oudjda, il
on compte vingt mules.!) Ibn-Khal- faut, pour arriver à /)<e)' traverser un gué
''(L~t)
doun, qui écrit (_=! (~Aers~), place qui se trouve au sud de la ville. Ces quelques
cette ville sur la routé de !7emceMà FM°, à mots suffisent pour placer /4<er. sur la )'t'M
la frontière du Ma~An't et au nord des bour- gauche du Mlouia.
~M ~Ot«' (t. H, p. I. 6 et 8). M. d'A- En conservant cette date dans la citation
vezac a pensé, avec raison je crois, que ie textuelle que je fais ici, je n'entends pas dire que
G<t)'~M de Jean Léon' et le G«rcM de Marmol'` je l'adopte. La date de !a mort d'Ibn-AM-'t-'Âfïah
était l'~l~eM~ des géographes arabes; mais il sera donnée plus loin.
me parait avancer à tort que, selon Ei-Bekri, A''<:)'< p. ef, ig à ai (p. ~a de ia
~&e;~ est a moitié route ~'Ot<~a Me/Sa. traduction latine; p. 115 et i 6 de la tra-
L'itinéraire entre ces deux villes donne par duction française). Ce passage d'tbn-'Abd-ei-
ie savant géographe andalous ne conduit pas H'aMm justifie comptètement ce que j'ai dit sur
a ce' résultat. M. Renou (voir sa carte du Ma- la manière d'entendre les retraites successives
roc) place
t'oc) ~/fer. sur
place .~eer.~ sur la
ia rive
rive arotM du ~tMMta.
droite au M&)MM. d'tbn-Abi-'t-'Aftah
ainn-ADt-t- ~a)Mle
/tnan aans désert.
te aeserl.
treprit moins par une conviction d'opportunité que par déférence pour ies
vues deson père, qu'il avait si tendrement aimé1. Mais, pour ne rompre aucun
des fils de mon récit, je dois, malgré la brièveté de la campagne qu'Abou-'l-
K'àcim fit faire en Ag~e, exposer sommairement les événements accomplis
ou plutôt les changements opérés dans ce pays depuis l'expédition qui se ter-
mina avec l'année 30 8.
Etat Nous savons déjà que Takîn avait été appelé pour la troisième fois, à la
tict'E{;ypte.
fin de 3i i, au gouvernement de i'~g'~e; il le conserva jusqu'à la mort du
khalife Mok'tadir (a chaouâl 320), et même un peu après, car El-K'ahir-
BHlah-Moh'ammed,qui fut alors proclamé à Baghddd, continua Takîn dans
son gouvernement et lui envoya les robes d'investiture. Mais celui-ci tomba
bientôt malade, et mourut le 16 reM-ei-aouel 3212 (samedi 16 mars o333
de J. C.). Il eut pour successeur Abou-Bekr-Moh'ammed-ibn-Abou-Moh'am-
med-T'ar'dj-ibn-Djoff, celui-là même qui, après son installation définitive~,
f~nda en~g~e, commel'avaientfait les T'omouNtDEs, une petite dynastie, qui
n'eut qu'environ trente-cinq ans d'existence, puisque nous verrons les FAf'i-
MITES la renverser en 358. Ce n'est pas icile lieu de raconter les nombreuses
aventures des ancêtres d'Abou-Bekr-Moh'ammed,mais je ne puis passer sous
silence l'origine à laquelle il dut le nom sous lequel il est connu*. M descen-
Ce nom, dans la langue ferr'ânite, veut dire 'Abd-er-Rah'mân («ie serviteor du misëricordienï))).
N<~ oM~!)M6-e!taM, édit. Wnstenfetd, n'* fasc. vni et M, p. <), i. t~; in-4°, Gottingae, 18~0.
C<nrM<<MKatMea<'ft&e,t.n,p.t4();in-8'det'I.R.896.
t. U[, p. aat et aaa; in-4°, Paris et Londres, t8~5.
BM)~')'apMe<t!<!t<:<MHitry,
jE)t-~Vof~oMm,t.n,p.fo',).ttett5.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 201
dait du Khâk'an
~h~tf'~n de ~MT~
~c ~w~tt 1 ootfmanf
seigneur du trdne <or~ (serir-ed-dzeheb), et
f)<t ff/<~)~ J'n~.2 /c~ J~~nt~\ .~t
comme ces princes s'appelaient tous TMscM~, mot qui, dans la langue ferr'â-
nite, veut dire (rroi des roisi~, le khalife Er-Radhi-Bttiah-ibn-Mok'tadirlui
conféra, en ramadhân 32y,!e titre d'MscA~. Ce titre, constamment répété
Khak'un, comme on va le voir à la note 3 dement d'un pareil passage, que l'antiquité appe-
ci-dessous, était le nom que les Turcs donnaient lait les Portes M~pMHSM' le gouverneur était
à leurs souverains. lâk'out désigne le chef des
exceptionnellement autorisé, pour rendre la jus-
Khazar sous ie nom d'EI-Khak'ân', et Maçoudi tice, à s'asseoir sur un siège doré
nous apprend que, jusqu'à la ruine de ~mst Comme les PerM~ donnaient le nom de
dans les déserts de &!B!m-&'aK<~ les Turcs avaient KosRoiisà tous leurs souverains, les ÏMrM celui
un Khak'ân des Khak'âns' Le Ferr'~ est de KnAK'~N,les Roumscelui de C)!s4R,les 5~)'e)M
une contrée d'Asie située vers les sources du celui de HmtK'L (Heraclius), les /eme):M)Mcelui
fleuve Sihoun, le grand anhient oriental du iac de ToBBA',les ~Hy~tteK~ celui d'EL-NAD)lscR[
d'~n~ Btt&'tftt ~OM~fe.tm des ou d'EL-H'ADHt', !"a&s)'M<oKMM celui d'ts'-
(~t~ les
Arabes''). Ëdris! parle d'une chaîne de montagnes BAHBAD (t~t.~t)' les habitants du D/or<<m'
nommée Fsrr'aH, qui court d'occident en orient celui de S'ouL, les habitants d'cAroMMa celui
sur une longueur de dix-huit journées !e~'t'M)t- d'EL-hsca!ff, les habitants de Samark'and celui
~Vom~trace les iimites de la région du Fe)'<!)! de SAMiN,les anciens ~~p<e)M celui de PHAttMN
Ancien nom du territoire de ScAt'reMaM, ville Ce nom s'écrit jL~.s~[ et doit se prononcer
du Bdb-el-Aboudb (D~e))~ des Persans). Ce Et-Ikhschid (Chresl. arabe, t. II, p. t~, 1. 4
territoire, qui, suivant Iak'out, s'étendait à trois et p. 1~8, note a).).
journées de Ba~, était nommé trône d'or (.j~, F)t-A~'oMm~ t. II, p. )<6f, 1. 10 et ii;
).J)), parce que, vu l'importance du comman-
~WU'pMceque.vui'importancedNcomman- p. rot, L 7 a 9, etp.fv.,L
p.fot,I.7aQ,etp.rv.,L)3ài6. <3à 16.
Dtc<. ~r. A Perse, extrait duM)'d;'am-~BoHA!, par M. Barbier de Meynard, p. 7 i in-8°,de 1*1.1.1861.
Les P)-atnMd'<H-(E~Mo)-CM~e~eM), t. I, p. a88, ). tt, et p. 389,). 3 3 et &;in-8",dei'Lt. i86t.
Voir la planche XXII de l'atlas qui accompagne l'Htstoire de l'empire ottoman,
par J. de Hammer; in-fo).,
Paris, t8M.
''C~<tpAted'Edr!s!,t.H,p.338.
'~t<t.tl,p.3<)8.
'D;tMn-~t)!t!,t.J,p.~8i;in-8°.Lond.Gcth.i8t8.
Diet.g'eop-.ae~PM'M, extrait du Mo'~ttMM~-BoMaB,p. 7 0.
KaomM <n!Aat(Diod. Sic.Ub. H, cap. n,§ 3). CMi)pMp<M-t~ (Ptinii lib. V, cap. xxvn, 5 a' lib. Vt,
cap.Xt,Si9,etcap.!Hu,St5,t.I,p.a72,). 17.?. 3oQ, 1.6, p. 3ti, t. t3; in-fo)., Pariais, t~aS).
B!Mot~.c)'tm(.,p,i&5,eot. t et a,aumotBABA[.-ABMM,etp. 789,00). a,aumotS<!MBABMm)!B;in-M.,
Maestnc!'f,t776.
tt'n-KhaHitan,ëdit.WÙ9tenfeid,n°v.fasc.vufeti! p. ));).& et 5 (t. lIt de la trad. ang)., p. 924).
–Et-MaUn,p.3t9,L39â3<<.
H para:t que te manuscrit du ~oMmqn'a consulté M. de Siane portait j~AA~~[, Ei-b'bahM (Bto~r.
PMt«)tt.,t.m,p.a98,note7).
Sur ~r~'aH, voir EdrM.Gec~ t. II, p: 180.
&t-JVe~'M'm, t. H, p. r<ft!. n à i6.Peut-etre, avait dit Maçoudi en parlant des Égyptiens, te nom de
cPhaMon d'abord commun à tous )earBreis)'.(~-<tHte<) d'<)f,t.n,p.&ta, 1. 3;m-8' deH.'t. I.
(~~)ëtatt-H
.<863.) H seraitfacited'anenger cette liste de noms au moyen des indications fournies
par Edris! (t. I, p. 173
et 174)..
Il. 96
202 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
dans les prières qu'on faisait pour lui du haut des chaires, devint comme un
nom qui lui resta. Il était né à .B<!g~<M le lundi 13 redjeb s68 (8 février 882
de J. C.). Sans entrer dans plus de détails, j'arrive tout de suite à l'instant où,
quittant la vie errante du désertde Syrie, il alla en ~~<e rejoindre Takîn-el-
Khazar~, qui lui confia un petit gouvernement en Palestine.Le courage qu'il
déploya en 3 06 pour dégager une caravane arrêtée à En-Nokaïb3attira sur
lui l'attention et les faveursdu khalife Mok'tadir. Celui-ci, en 3 i 6, l'appela au
gouvernement de ~<MM/a&\ et, en 318, à celui de Damas, qu'il garda jusqu'en
ramadhân ~21, date à laquelle sa faveur s'était conservée sous le nouveau
règne. El-K'àbir-Bulah le nomma gouverneur d'j&~p~. Mais précisément
alors il y eut comme un instant d'hésitation dans les faveurs dont la fortune
devait bientôt combler ce prince ferr'anite. Depuis trente-deux jours on réci-
tait la prière pour lui en %yp<e, sans que cependant il se fut encore rendu
dans son gouvernement, lorsque El-K'âbir revint sur la nomination qu'il avait
faite et, le 10 chaouâl 3ai~ (jeudi 3 octobre o33 de J. C.), nomma, à la
place d'El-Ikhschid, le même Ah' med-ibn-Kir'lar'que nous avons vu, en 3i i,
occuper ce poste important pendant sept mois. Alors les troupes se révol-
tèrent au sujet de leur solde, et il y eut des désordres graves. La maison d'EI-
Ibn-el-Athir" et Abou-'t-Fedâ'' disent seule- (t. I, p. 333) place Tabouk entre ~H'e)- et
ment en a 68; )bn-Kha!likân et Abou-'t-Mah'a- l'extrême limite du pays de Damas (de la Syrie)
cin' qui l'a copié, disent le ~M):<J't milieu de et compte huit journées de Taboukà Damas; plus
redjeb a 68; mais ie i5 redjeb de cette année loin (t. 1, p. 35a il ne comptBque cinq journées
tombe un jeudi; de sorte qu'il faut changer le entre ces deux villes.
jour ou la date. J'ai conservé ~indication précise Sur ~!<tmMt~ voyez la note &de la page 13o
du jour. du tome I".
Probablement au moment où Takm-ei-Kha- ~')i-iVo~'oMm,t.H,p.ftA,Li5ett6.–]t
zar venait de prendre possession de son gouver- résulte du passage d'Abou-'I-Mah'acin aaqnet je
nement d'Egypte, ce qui eut lieu le a dzon-'I- renvoie ici qu'en attendant l'arrivée d'Et-Ikh-
h'idjah ao~. schid, I'j%yp<e était administrée par Abon-'i-
S'afi-ed-Din parle d'Em-M: comme Fath'-ibn-'Aïca-en-Nonscheri', car ce fut des
d'une localité située entre Tabouk etJM~, sur la mains de celui-ci qu'Ibn-Ktr'iar' reçut ie gou~r-
route suivie par les pèlerins de 5yWe' Edrts! nement dont il venait de prendre possession.
'R-&M,t.Vm.p.)"r=r',).toetit. ii w
''A)tKt!.m!M<em.,t.![,p.~o,).l6.
KtM6-OMa/aH(-ei-'AaH,ëdit.Wùst.n''v",fasc.tni ettï, p. )),). i4(t.îU de ta trad. ang)., p.aa4).
L'auteur va jusqu'à donner te uom de la rue de BejMtM où il était ne; c'était dans !a fMede la porte de KoM/a.
~Ett-~e<)Mm,t.p.fe.etr<)).
°A~M~~A~m,L~~t~
Cet Abou-'t-Fath' avait été un instant gouverneur d'E~pM.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 203
nappanfalin rl.1
du lei~~>,AI; (~mnAf I1nJllYlfA r.~l -4
Mardâm, percepteur K/MH'<M~(impôt foncier) en Egypte, fut envahie et
incendiée1. Ces troubles duraient encore lorsque le 5 djoumAdi-el-aouel3aa
(mercredi 23 avril o3& de J. C.) le khalife EI-K'âhirfut déposé et remplacé
par son neveu Er-RâdhI-Bîllah-ibn-Mok'tadir.Aussitôt que parvint la nouvelle
de cette révolution,Moli ammed-ibn-Takîn, qui se trouvait alors enPs~st~e,
rassembla des troupes et entra en ~~<e dès le i& djoumadi-cl-aoue! préten-
dant qu'Er-RadhI-Billah l'avait chargé du gouvernement de cette province.
Ah'med-ibn-Kîr'Iar' ne tarda pas à envoyer des troupes contre lui. Les deux
armées se rencontrèrent entre Relbeïset jF~'OMs,à l'orient de Ms' elles en
vinrent aux mains. Ibn-Takîn fut complètement défait, pris et amené à Ibn-
Kîr'iar~ qui le relégua dans le '!M' L'jE~yp~jouissait depuis environ quinze
mois de la tranquillité qui succéda à ces agitations, lorsque arriva une lettre
du khalife annonçant la révocation d'Ibn-Kir'Iar' et la nomination de Mo-
h'ammed-ibn-T'or'dj qui recevait en même temps les gouvernements de
'S~n'e, de Mcsopo<aMtt'e, d'N-JfanMM<MM et d'autres régions. Ibn-Kir'Iar' refusa
d'obéir, et il envoya des troupes de M's'r pour empêcher son successeur
désigné d'entrer à j~mm~. Le i cha'bân 3 23 eut lieu un combat terrible,
dans lequel les troupes égyptiennes éprouvèrent une de ces défaites dont on
ne se relève pas, et le a3 ramadhan 3a3 (mercredi a6 août o35 de J. C.),
Moh'ammed'-Ibn--T'or'djentrait à Ms'r pour en chasser Ah'med-ibn-K!r'lar\9
dont le gouvernement avait eu, cette fois, une durée d'un an onze mois treize
jourse. On comprend comment, au milieu des désordres qui, de J?ag'A<Mo!,
s'étendaient à toutes les provinces, Moh'ammed-ibn-T'or'djput bientôt se poser
en souverain indépendant.
L'e était donc sous la dominationde ce prince ferr'âmte\ lorsqu'on~ a 4 Troisième
~f.d. B., 1.1, p. t~ ). <)et to, et p. )t)°, ). t4 et 16 (t. 1 de !a trad. frm{., p. agi, et t. It, p. a)
/6tt! t. !,p. )ô, ). i~ à 19, etp. )!v,L t4 et t5 (t. Ideia trad. franc., p. a8 et i85).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE H. 205
celle de ces deux origines controversées qui soit la véritable, l'une comme
l'autre étaient une source d'hostilité native avec les puissants voisinsdans les
veines desquels coulait le sang des M~Dn'is.La force des deux tribus était sans
doute la seule cause du respect apparent qu'elles se portaient, et dont le pre-
mier effetétait de prévenir les hostilités mutuelles. Parmi les nombreuses frac-
tions des 'S'<M!A<<!&la plus importante avec les ~e/s~, celle qui avait la
prééminence sur toutes les autres, était celle des Telkdta3. «Leur pays, dit Ibn-
n Khaldoun,renfermait les villes d'E~es~ N'orna, j~tr~, ZsMM~M: (El-
Et-Bekri, p. r), i. 6 (J. t. XH,p. 463 et 46&, 5" série).– Ibn-Khaldoun, H. d. B., 1.1, p. )e.
i.i6At8,€tp.).'<t6ài8(t.IdeIatfad.franc.,p.a8eti68).
Et-Beh! indique une Jocatité du même nom sur la route d'~f'maf à F~t, dans le Ma~M6-e<it:'<'<: (DeMf.
~<eptet)<r.,p.)«,5;–J.t.Xm,p.4t~.5'série).
°/M<p.~Cj.t9(~t.XHI,p.in,5'sërie).
'U~AB~U~~eJ~6~ni~&m~~iM~
Voyez)a note 3 de la page 160 de cevotume.–A propos de cette note j'observerai que, si les M.adkaraou
JMa'!r'at'<t~tatenttes anciens possesseurs de JMt!f<tM,itfaut admettre que )esS'<!K&<M;<th leur avaient enieyë cette
possession.
Je me conforme à t'orthographe d'tbn-H'auk'at' d'Et-Bettr! de tat'ouf*, et de 'Abd-et-Ouah'id' qui
écrivent rabréviateur de làk'out"* écrit Be))t-JM<!a''<tn)!<itt,
comme )'a fait Abou-'i-Fedâ quoi-
LE~; cependant
DeM)-.
dot'~tM, S s3 (J. t. XH), p. t83. 3' sMe),
"D<Mr.~t'r;:<ptm)tr ,p. j. ig. p. tl. a.p.Af, ).9etio(J.t. XHI, p. itt, tia, t~, 6'sMe).
Mmthmt,p. )'). ).8et9. UpheeceUetiMe~ qnah'ejoum<esdeB«~M (Bm~'t).
"~M~tO~
"S~M~MM~L~~f~.L~.
Géographie, p. )fe,L )9, p. )ft,).90, p. ))"v~. 't (t. Udehtmd. de M.RdMad.p. <~6, t~ett~t).
206 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
tcA~e~M. Médéah),Mt~Mt ftet ]fS
tcAMa, Man!e<tA\.M~M. ies )'<~o'!nnR
n<'<*nn~RSde
régions occupées f)f nos
nna tnnra ~an xrv"
jours (au «~ ai~ftft~
siècle)
« par les Béni-Iezid, les N'o~K, les ~('('~ (tribu zor'bienne) et les 7%<f-
qu'it emprunte ce qu'il dit de cette ville à Edrisi, qui, seul, écrit BetM-M<Bf'<hM' au moins dans le manuscrit
dont s'est'sehi M. Am.Jaubert, car d'autres manmeribd'Ëdris} portent M«n''antM!M~
Voyez ia~tcAMMmmera~ede !e, 1.1[, p. it~ à t5t. Dans ces pages auxquelles je renvoie j'ai eu te
tort de dire sans preuve quêta vHte berbère avait précède ia fondation d'~mm, mais la plupart des éléments
dont je dispose ici me manquaient en iM<).
N-Be)[r! parte, à deux reprises, de Milïdna comme d'une ville de construction romaine que Ziri-ben-MenM
reconstruisit et donqa pour résidence à mmnts Betbhk!a(Be~t'. de! M~)<eKb' ?.'<), t â3,etp. ~<,). 10
et n;–J.XHt,p.ioi,ioaetttg,5'sëne).
°
Il parle aussi d'N-MedtS comme d'une ville d'une haute antiquité (p. ~e, ). 30; J. A., t.XHI, p. tti
et tta, 5* série).
~f. A B., t. p. tty,}.)3 a t6 (t. Itde la trad. franç., p. 6).
''DMo-i-S93(J.t.Xm,p.t83,3'serie).
'AtM&-e!<<!Km,p.)~Lioettï,ett.tQàa3.
*D<t<Btf<;tArMH<!ef,p.eaeta3;in-&Hamburg,t8~5.
''S'Ma~hn&,p.t65iin-8YLngd~~ 8 o.
uneville
une villesur
surl'emplacement
l'emplacement actueld'.4~w,
actuel et que
tl'.4~, et que <<. B., t. t, p. ~e, 14,etp. <)~.1. i&
'J.B.,t.t.p.)~t4,etp.)~.i.i&
quand Zlri autorisa son fils à relever de leurs (t. II dela trad. &anc., p. 3 et 5 ). Ibn-Khaldoun
ruines trois villes romaines, Bo!oHdn ne fit, à donne, d'après un historien espagnol nommé !bn-
D/M~fr, qu'agrandir }a ville dëjà fondée par les en-Nah'oui", une généalogie de Menâd qui re-
Be<M'-jtf<!M''<!HK< monte à dix-sept gënërations"; 'ImM-ed-D!n°
B. d. B., t. I, p. )~, L et 7 (t. Il de la (mort en SQ~Hm-Khamkân'' (mort en 681) et
trad. franç., p. &). En-Noaaïrt' (mort en 7 Sa) en donnent une autre
7~ Cités par !bn-Kha!doun (Histoire des Ber- qui comprend vingt-cinq générations, et qu'ils
bers, t. I, p. He,}.to; –t. II dela tradMtion ont empruntée a Ibn-Scheddâd'. Je ne m'an'e-
française,?. 3). terai pas à discuter ces titres suspects.
Ën-NouaM, d'après Scheddâd (~. d. B., ib.n-'Aïschoun, vers que reproduisent EI-Bekrt et
append. i au tome H de la trad. iranç., p. 486 Ibn-'Adzâri. Aussi,Et-BeMdonnait-ita àcetteville
aM8). le nom de ~~)) ~t* (~cMr-Z&'t), et il me
Ibn-KhaHikan,ëdit.Wûst., n° fp<), fase. m, paraît évident que là où le manuscrit d'EdrM dit
p. oq, L < et (t. 1 de !a trad. angL,p,55o).– ~j ~t que
M. Am. Jaubert a transcrit ~M:)'
Ibn-Khaldoun, Hi d. B., t. I, p. )<H, 1. i et 2 il ne faut voir qu'une faute du copiste, qui a
(t. H de la trad. iranç., p. 8). A la note 2 de cette voulu écrire j~t.
p.8,M.deSiane ajoute que, suivant En-Nonaïri, En-NouaM ( N. ~8., append. i au t. !t de
la mort de Ziri entiieu en ramadhân 36o. la trad.franç., p. ~8a).Si, comme Ibn-Khal-
3 Moh'ammed-ibn-Iousef, cité
par Et-BeM doun semble le dire .~cMr ne fut fondée qu'après
(p. t. 9;–Y. ~t.XIH,p. 100, 5'série). le service rendu par Zlri pendant qu'Abou-tezM
–!bn-KhauH:&n, aux pages citées note a ci- assiégeait F~KaMMA, il faudrait p)aeer cette fon-
dessus. Bat~M, t. l, p. ffF, t.A l'appui dation vers 334. Ibn-Kballikân dit positivement
de son assertion, Ihn-Iousef, qui, d'ailleurs, était que ~c&M'fut fondée pendant la guerre d'Abou-
un contemporain de Ziri-ben-Menâd, citait des !ez!d~; or nous verrons bientôt que cette guerre
vers qu'il avait entendu réciter à 'Abd-el-Malek- commença en 33i!. Il en résulte que, malgré la
DMC)-.de <t-. MpteMtt-p. '<<),). 4 4 (J. A., t. XIII, p. ti8, 5' série).
Géographied'EdrM,t.I, p. a3a. Hartmann, E~rMtt~/rtm, p. aog.
''N.<B.,t.t,p.)')v,).&ai~(t.H([eti)trad.fran~p.5et6).
''Auxpagescitéesnoteaei-dessus.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 209
'1 ".0 1. 1 1
est si vrai que des relations bienveillantes existaient dès lors avec les souve-
rains fat'imites que, non seulement El-K'âïemenvoya au jeune S'anhâdja un
habile architecte pour diriger ses travaux, non seulement il lui fournit les
matériaux, tels que le fer, qu'il ne se serait pas procurés facilement, en un
mot l'aida de tous ses moyensdans l'accomplissementde son entreprise, mais
on assure qu'il rendit publiquement grâces à Dieu des bienfaits qu'il atten-
dait d'un pareil voisinage'. Cette ville, dit ïbn-Kbaldoun, fut bâtie sur le
Kflanc d'une montagne située dans le pays de ~Wem (~uo~.) et appelée en-
ffcore aujourd'hui la montagne de Tit'eri (~),~qul parait être le jK~
date précise de 3a~ donnée par En-NouaM pour à l'ouest d'MM~a. Et-Bekr! n'indique, entre
celle de la fondation de /ise/ il reste une incer- ces deux villes, qu'une rivière, nommée Djouza',̀,
titude d'une dizaine d'années. Voyez la note 2 et ne marque pas ies distances. Quant à Abou-'t-
ci-dessous. Fedâ, i) se contente de dire, d'après l'auteur du
En-Nouaïr!, à la page citée dans la note Lobdb que ~<cA&'est le nom d'un château dé-
précédente. Le fait de cette aide prêtée par El- pendant du royaume de Bougie ce qui était vrai
K'&ïemne nous apprend rien sur la date précise de son temps. Enfin Soîout'i, plus vague encore,
de la fondation d'~scMr, puisque ce prince régna en parle comme d'un château fort (.~i~) situé
de 3za au t3 ehabuâ) 33&. dans le Maghrib Les indications si nettes d'Ibn-
F.jB.,t.t,p.Hv,L 7 et 8 (t.!) de la H'auk'a! et d'thn-KhaUoun auraient dû guider
trad. franc., p. 6). Ibn-H'auk'ai, dont l'ouvrage sûrement pour retrouver remplacement d'~cMr.
ne fut achevéqu'à la fin de 366, <ut, dans l'iti- H n'en a pas été ainsi. M. Peilissier avait placé
néraire qu'il trace de Milidna Il Mestla fOn se ~sc/t!')-au sud d'jB'<-Me<&t (~Me~/t), vers BoM-
frrendde T~'MMMxa'aA* ( M.,)L Ji') à ~cMr B'dr, Ksurie territoire de la tribu des Soudri,
<tdansTtnjour. La YiHed'~scAM'ESTla demeure t entre~oM~e~-BcMM<tf! et les ruines connues
'r deZM-beh-Mënâd; eue est entourée d'une forte fsous le nom de ~M-BoM-.S~) Suivant lui, les
tfmuraule, et possède des bazars, des sources ruines de la ville de Ziri existent là avec leur an-
fjainissantes. et, dans le paragraphe sui- cien nom. Quatre ans plus tard, M. Carette citait
vant, H étaHit que ~cM)' était a trois journées aussi des ruines portant le nom d'.dsc/Mrentre
.1.
210 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~tAM/Mf(le rocher vert) visité par M. TtBerbrugger
/<Jt.]~t~t\tZ–tt l t
le 2 r<. août 185~.
nr )1 t
Après
avoir fait connaître ies -S~MA~aAet leurs relations avec ia cour d'E~aMaA,
je reprends le fil de mon récit.
3a5det'Mgira Les succèsobtenus par Meïçour dans le Maghrib étaient assez décisifs pour
(936-937
deJ.C.).).
promettre un peu de repos à El-K'aïem, lorsque survint, sur un autre point,
une révolte qui prit rapidement des proportions inquiétantes. Depuisvingt ans,
Sâlem-ibn-Raschid gouvernait la .SM~; il y commandait dans les conditions
~7-AMa
El Mesila et
et K'ala'a
~'<< °, etet yy voyait r.~cMr-Zt'n".
l'Aschir-Ziri °. (qui régna de 334 à 3Ai). Ibn-H'auk'al, qui
Or Edrisi, dans un itinéraire qu'il trace de ?*a- avait visité cette ville avant l'année 36o, nous a
hart à JEÏ-MM&, conduit jusqu'à ~<cM)--ZM't~ de parlé de la forte muraille qui l'entourait. Mais,
là, avec une journée, à une localité qu'il nomme suivant Ët-Bekrt, ce fut Bolokkln-ibn-Ziri (son
Set'îb ou &< et de là, encore avec une journée, règne dura de 36i à 3y3) qui fortifia j4s<'A&'
à F<-MMt'/i: Plus tard, M. Carette, ayant remar- en 36y, et il dit qu'eUe fut ruinée, postérieure-
qué ce passage, dans lequel il trouvait .~c/t~-Sn ment à l'an &&o, par louseMbn-H'ammad-ibn-
placé à une journée à l'ouest de Sei' regarda BoiokMn-ibn-Ziri, en ajoutant qu'eMe commença
comme hors de doute qu'il y eût là une confirma- à se repeupler vers 455 «.
tion complète de t'opinion qu'il avait émise'; On peut consulter la note que M. Berbrug-
mais il ne fit pas attention que, s'il n'y avait pas ger remise à M. de Slane, et que celui-ci a
a
là une faute de copiste, Sei'~serait à l'ouest << insérée dans l'Histoire des Berbers, t. II de fa
Af(M&tjce qui est contraire aux faits les mieux traduction française, p. &QOet ~91. Le JS~-
établis. Le passage d'Ibn-Khaldoun auquel je e<Md&<tr est situé à peu près au sud du cap
renvoie en tête de cette note montre que MM.Pe)- Mat fou, à o° 5?' de longitude est, et à 35° 55'
lissier et Carette s'étaient trompés, mais que ie de latitude nord.
premier avait plus approché de la réalité. Dans Sehihab-ed-Din (in Gregorio, p. 59, col. i)
ce même passage, Ibn-Khaldoun dit que Ziri aurait donc dû dire MK~rM~en Sicile par Et-
fortiGa ~~Mr, avec l'autorisation d'EI-Mans'our K'âïem, et non pas esM~e (missus). Cette er-
Il s'agit ici de la ~'<tfs'<t-BeHt-H'amm<M
ou Fata'a-t-~M-ï'aoMti, fondée par H'ammàd-ibn-BoMddn en 398,
dans le D~eM-JCMma~à environ sept lieues an nord-est d'jE!-Me<<h(H. d. B., t. p. ff), l, o et io t. t[
de la trad. franc., p. 43). Dans cette montagne existait depuis longtemps un château qui joue un rAte dans la
guerre d'Abou-Iezid.
E(M<!e«Mrla JM~Ke, t. Il, p. a8, note i; in-8°, de t'I.N. 18~8. A la page 3t, M. Carette, par une suite
naturelle de la.méme idée, place la pfMtCtpaMted'~eMt'ausad de Bougie. Du reste, la tradition recueillie par ce
sagace écrivain est probablement exacte, car IeM«)'M't'<<t'('tM' (t. p. v, ). 4 à 6) indique une localité du
nom de ~M~-n- dans remptacement mémé que désigne l'auteur des Études sur la Kabylie: f~teM)-, dit S'an-ed-
."Din, est situé derrière une ville dans les montagnes des Berbers du Maghrib, à rextrëmité occidentale de
«t'~m'Mtt, vis-à-vis (c'est-à-dire à peu près sur le méridien) de Bedjdia 1* (BoM~te) sur la mer.)) Ce passage
est très net, mais il ne se rapporte pas à ~MMr-&n.
Ce'ogTHp&M d'Edris!, 1.1, p. a33. II ne compte ainsi que deux journées d'~<cMr à Bt-MM~a, et nous avons
vu qu'tbn-H'auk'at en compte trois; mais, d'après Hartmann (RtfMtt ~/ttca, p. 309), Edris! aurait copie Ibn-
H'auk'a).
Ong'. et <Mtgy<t<.
des princip. trib. de r~<g~te, p. ~o, note i in-8°, de Ft. I. 1853.
El-Bekrî, p. ). ao à a3 (J. t. X)H, p. toi, 5' série); il dit à tort !bn-H'ammâd-ibn-ZM. –Bat~H,
t.t,p.rr)<=,6et7.
LetN[eimpnm<<iitjDL.i;,maMde))tmat!NMnt)d)!entjtjL~ ete'e<thmM[e{m).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE !I. 211
d'une confiance restreinte peut-être, puisque nous avons vu que chaque Événements
de Sicile
expédition de quelque importance avait un chef envoyéd'Afrique et indépen- (3a5-3af)
dant du gouverneur de l'île. Quoi qu'il en soit, Sâlem avait assez de pouvoir de l'hégire).
el-Bellout'3(le château du Chêne), où, doit-on croire, il s'était retiré avec la de Girgent.t.
garnison quand l'insurrection éclata dans la ville. Sâlem envoya contre les
rebelles une armée de ~t~maA et de Siciliens commandée par Abou-Dek'ak'-
el-Ketami, accompagné d'un certain Maïmoun-ibn-Mouça,que (dans cesrécits
un peu obscurs) je suppose être un Girgentin resté fidèle et qui, peut-être,
reur vient peut-être du &M (t. VIII, p. f<f, veut généralement (M~~ (Djirdjent), et quel-
Lt6). quefois e~y (~M'~eat),
'CA)'OM.Caft<a&)'inGregorio,p.A7,Ltt i Ca&!<aMo«ades caftes modernes, sur la
et ta. Cette Chronique est la seule qui donne la rive droite d'un Senve dn même nom, et à qua-
date précise du commencement de !a révolte de rante-sept kilomètres et demi' (en ligne droite)
Girgent; c'est elle aussi qui, avec !bn-è)-AtM)', au nord-ouest de Gt't~eMtt'.~Cest, dit Edr!s!, un
fournit !e plus de détails sur cette guerre de quatre ff châteaufort construit sur le sommet d'une mon-
ans, dont tantes les sources auxquelles je vais tagne d'un difficile accès. it ne reste plus à
renvoyer placent le commencement en SaS. tfA''a~<n-e~-jM)M<' qu'une faible garnison pour
Vutesituée sur ia côte sud-ouest de !a Sicile, ff!a d~&nse du château, situé & douze n)i)!es de
à vingt-cinq uéues sud de P<t~M. C'est rÂxp~ (ria mer, à neuf milles d'c/M&'&'a (aujo~)r-
yftt~at et !Âxp<iyMdes Grecs ~gTM'eH:MMtdes tf d'huiSciacca) et une &rt~ journëe de JStr& x
Latins Ct~eMtt des modernes; les Arabes écri- (Ceog'r~4<e, t. il, p. 87.)
Herodott Mb.VU, cap. cm et c;,H. Tnucyd. )ib. VI, cap. ly, S &, Potyb. iib. I, cap. xy~, S 7, et
tib. IX, cap.~vu, Sa' DM. Sicuti Mb, XII[, cap. xpt, Si.– Strab. Mb. VI, cap. n, S 5, p. "96, t. n
et la, et S g. p. aa8, ). 99. –Pour ces cinq auteurs je renvoie aux éditions données par FInnin JMot.
T'ti Litii )ib. XV[H, cap. xHvm. et iib. XXV!, cap.~f.. Pompomi Meta! Pe M(Mor~.iib. !f,
cap.vH,p.93~;)n-8°, Lugd. Batav. 1783.–C.Plinit BM<.tM~Mf.)ib. HI, cap.YHt.t.t, p,i6s, g;in-M.,
Pansiis.t~ag.–Sofmi~ D; in-fol., Traj. sû Rhon" 1689'
C~fM<.Cam<at< in Gregorio. p. ~Q,). 8. !bn-et-AtMr, R-Xfi)Ht'<, t. VfU, p. fef, l, t5. En-NoaaM,
inGrëgono,p.t&ta.Âbntfeda!t)M<.MtM<bm. t. H, p. 4oo, iih, u)t,, et Ce~apAte, p. )~, ). ta.
EdrM, C'~raph'e, t. p. 86. M<tfAt't<t-eMt't'tM', t. U. p. pt), L 3. –Ibn-Kha)donn, Ntit.
e(&h~Me;p.).t6.)iëcritc~<~(~
'M; Amari" compte trente-deux miUës, et snr t'écheUe de ia (arte qu'il a publiée ea 1860'* H donne
i&87°',i4s poUrta iongueur dumiite de Sicite. Ona donc t&87°*,t43X39= 4~,588 kiiontètfes.
'J.4.,t.V,p.8&,i.ifia)9.etp,93,4'série.
C~ogfaBhte d'EctrM,t, Il, p. 7' Le reste <}ela phrase est emprunté à Ibn-H'auk'al.
'=J.t,V.p,to4,),3,~6ërie.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 215
Abi-1l'arir 1et'Ali-ben-Abi-'I-H'osseïn,gendre de Sàlem. Cependant, il revint Premier siège
à la charge, établit un siège en règle, qu'il maintint durant huit mois entiers, de Girgent.
ftsans qu'un jour se passât sans combats, dit Ibn-el-AtMr;mais tous ses efforts
furent vains. L'approche des mauvais temps, peut-être aussi les pertes qu'il
avait éprouvées, l'obligèrent à se retirer, et le a 2 octobreo38 (lundi a~ dzou-
'1-h'idjah326) il rentrait à N-~Mts's'a, pour frapper les Siciliensd'une contri-
bution et demander des renforts en Tj~&'t~.Cette dernière mesure était oppor-
tune, car, dès le commencementde 3 a y toute la Siciles'unit dans une même Révolte
'fnGregorioip.Sg.coLa.
~KMat.m~M. t:I[,p.&()B, i. a. Le récit très abrégé que fait Abou-'t-Fedâ de tous ces événements parait
emprUntë-aScMMb-ett-No.
?< ~{' et~e & p.'v.~ i& (p. t64 de là trod. de N. Desvergers).
216 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRIQUE.
-t_'Lu- .1- 1-A ,T, r. n
ou octobre de la même année, Khalîl se porta sur ~M' (P~mt) avec une
Victoire
partie de son monde pour l'assiéger; et en novembre2 (du 16 moh'arram au
des Girgentins i s'afar 3a8) les Girgentins, dans une attaque de nuit, battirent les
{moh'arram troupes
restées devant K'ala'a-t-el-Bellout',les mirent en fuite et
328). s'emparèrent de leurs
Second siège tentes. Le général fat'imite porta alors tous ses efforts sur Girgent, dont il
deGirgent,
commença le siège, a qui se prolongea, dit Ibn-el-Athîr, et Khalîl partit, lais-
~sant à la tête de son armée Abou-KhaIf-ibn-Haroun~ Ce
départ doit, sui-
vant toutes ies vraisemblances, être attribué à ce que Khalîl venait de recevoir
Mort de Satem. la nouvelle de ia mort de l'émîr Sâlem, et peu~-être aussi à la crainte d'un
soulèvementdéterminé par la famine qui désolait Palermeet les bourgs, famine
telle, s'il faut en croire ia Chronique,que les parents étaient réduits à i'hor-
rible nécessité de manger leurs enfants".
Cependant les opérations de ia guerre suivaient leur cours, et au mois
de mars o/to (du 18 djoumadi-ei-aouel au 18 djoumàdi-ei-akhir
3a8) BMt'M
tomba au pouvoir de l'armée fàt'imite~. Huit mois après, le 20 novembre o~oo
Prise
(vendredi 16 s'afar 830), les habitants de G'M~m<,épuisés par I& faim, de-
de Girgent
mandèrent l'aman sous la condition de la vie sauve, -ce qui leur fut accordé
(t6s'afar3a()).
moyennant qu'ils sortiraient de la citadelle. A peine sortis, et désormais sans
défense,ils furent faits prisonniers et envoyés à Pa~-MM.La prise de Girgent
entraîna la soumissiondes autres vHIes". La Chroniquese contente d'ajouter
Départ que Khalîl alors envoya beaucoup de prisonniers en T~M~ et fixela date du
deKha)t)
(t5d20H-'i- départ de ce général au vendredi i o septembre g~i (i 5 dzou-'I-h'Idjah Sao);
hidjah.'iag). elle passe sous silencel'atrocité dont un historien, à la vérité très postérieur,
C/tfOM.CaM«t& p. ~t8, L 33. Ibn-e)-Athir gouvernement était resté dans ses mains. On voit
écrit ~M('<!)tO!M var. t~~)
(t~~Lt, (J~- que la mort de Sâlem dut arriver dans les pre-
Kdmil, t. Vm,p. )<99). Edris:'(t. H, miers mois de 3a8, à peu près un an avant la
p. 96) place BM<'aMOM à dix-sept miHes de prise de Girffent.
&A<i''< sur la rivière Platani. Ibn-Kha)- ° C&ro?t.
C<M<atr.,in Gregorin, p. &o, 5
doun écrit aussi .Ab~L (BMi'<tMOM) (HM<. de et 6.
l'Afr. el de la Sicile, p. v-, i. )6). ~t~ i. 7 et 8. El-Kdmil, t. VIII, p. f<=,
CAroH. CsKt<t&)-p. /j8; an 6448. Le 1. 3 à 6. Ibn-Khaldonn, ?«. de f~ de
~Ht:< se sert de l'expression ta rentrée de la Sicile, p. v), 1. 2 à 5 (p. i65 de la trad.
l'année 328" pour indiquer la date du com- de N. Desvergers).1.
mencement du siège de Ct'r~ernt. 6'AfOK.CaM<a&f.,in Gregorio, p. ~g, ). ttt
N-JS~t.Vm,p.f~L9. &i3;an6~5o. KhaM resta donc juste quatre
C/iMM.CaHta&r.j in,Gregorio, p. &g, 1. 3 ans en Sicile, comme le dit aussi Ibn-"Adzari,qui
à 5. Le titre d'ém!r donné ici à Sâlem est une confirme la date de 3 a comme étant celle de
des raisons qui font. admettre à M. Amari que le son retour (B«M))~1.1, p. ft~, ). 4 et 5).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 217
tbn-el-Athir, nous a laissé le récit. Cet auteur, qui, du reste, place aussi en
dzou-'l-h'idjah 3ag l'époque à laquelle Khalil repartit pour El-Mahdïah,
raconte qu'ayant fait monter les notables de Ct~cm<sur un navire comme pour
les emmener avec iui, il donna l'ordre de perforer ce navire quand il fut en Noyade
pleine mer, et que tous périrent dans les flots'. Schihab-ed-D~, Abon-'l- desCir~entins.
t. VIII, p. t~,
tbn-et-Athir, N-~<MMt~ L7 mois de 3i)8', on adm.ttra sans hésitation, je
ag. pense, que Kham eut ce gouvernement depuis
In Gregorio, ~)-MM afaMcarxm collectio, cet instant jusqu'au t5 dzou-'t-h'idja!i39Q,jour
p.59,eoLa. 2. où H s'embarqua pour rentrer en 7/}-&'M&.
'~HK~.m!M/fM.t.n,p.~09,4&6. Chron. Can.tabr. in Gregorio, p. 4g, i33
~Mt. et-de la Sicile, p. y), 1. 5 8 8 et i/).
p. t65 de la traduction de N.De§yergers). Sui- Nt's<.de l'Afr. et de la Ne., p. v), L 8 (p. 1685
vant lui, Khalîl Ht mettre le feu au bâtiment qui de la traduction de N. Desvergers). H dit,
portait les principaux habitants de Gt)'yeM<. quelques lignes plus loin que les Palermitains
Ba~M, 1.1, p.tff, 1. 5& 8. M, Amari, se r~vo!tèrpntcontre 'At't'âf, ie t"chaon&l 335
sans doutie.d après Ibn-et-Abbar, dire C'est ta négation indirecte, mais complète, du fait
tSi, par Dieu, j'en ai taë p!ùs de six cent miUe. < avancé par En-NouaM, qu'un nouveau gouver-
(&erM~et'MtMM/M. ~Stc!'Ka, t. H, p. 196.) neur fut envoyéen 334.
Si SatemcohseFva le gouvernement de la BMfofM Stct'/M', in Gregorio, p. t5, L 1
Sicilejusqu'à sa mort, survenue dans tes premiers et t3 (Riedesel, p. &9a), ).
'Voy6z!anote&de)apageprëceden[e.
~M~M~~L~N~M~
°~a emprunte cetteda~àIbn~MtM~daMteq~ ~:i,? iH: J~[ (Bi-
~c.
t.Vm,p.)~eF,t.tgetso).Ibn-Khatdounra)eproduitedanstesmëmestenMs.
il. s8
218 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
gouverneur.Keibi tué dans un des combats qui précédèrent le premier siège de Girgent
de Sicile
en 3a 6. Dès l'année 33 y, au dire de la C/M'WM'~Me, une conjuration se forma
(:~6de)'Mg.).
contre le nouveau gouverneur. Maiselle fut découverte; un châtiment exem-
plaire fit rentrer tout dans l'ordre, et El-H'assanconserva son gouvernement
jusqu'à la mort d'El-Mans'our (en 3/ti), et même au delà, car ce ne fut
qu'en 3&a qu'il revint en T~M'aA,laissantà sonfils Ah'med ie commandement
Son fils Ah'med
qu'il exerçait depuis cinq ans et environ deux mois2, et dans lequel Ah'med
lui succède
fut confirmé par El-Mo'izzen 3433. Il le garda pendant seize ans. Au com-
(343 de l'hég.).
AfmH-'i-Kacim, mencement de 36o, il eut pour smces~eur son frère Abou-i-K'âcim\ et en-
Il y a trois cent quatorze jours qui appartiennent la fois à t'année 6456 de l'ère de Censtantinopte et à
)'ahnëe 336 de t'hégire. Dans le passage qne je cite ici la Chronique dit jj ,1e, au lieu de ~j~.
h H déc!are it
emprunter son récit à Ïbn-ScheddAd-es'-S'anhadj, dontj'ai parlé plus haut. On lit, dans ce récit,
que Mans'our donna ta Sicile a Et-H'assan & titre &(t'tt~t«!Mm). et ta suite des gouverneurs qui se succé-
dèrent jusqu'au milieu du H" siècle de notre ère justifie cette assertion.
° Ses manuscrits portent ~Ut (E)-H'atebi); mais Gregorio (note t) avait, avant M. Caussin, relevé cette
faute.
Abou-'t-Feda dit aussi avoir puisé dans t'HMtoM'ede Sicile d'tbn-Scheddad.
"H.<<.B.,appand.t[at)t.I[detatrad.fraa{.,p.5&o.
la note de cette page i 5, Gregorio relève t'erreur évidente d'En-NouaM,
qui prétend qu'Ei-H'assan gou-
vernait ta SM:t7edepuis <b<M:aMet quelques mois. C'est cependant le même auteur
qui dit que Ah'med fut con-
nrmé par Et-Mo'JMen 3~3.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 219
suite une série d'autres membres de la même famille jusqu'en ~31. ~<3t. On frère
'l-'Aftah
leur avait enlevés et gouvernait au nom des OMAtAMs. Toutes les
branches de la famille edrîsite participèrent à ce retour de fortune inespéré,
et Ibn-'Adzân nous apprend qu'en 3 a5 Ei-H'assan-ibn-Abi-'l-'Aïschrentra à
Tlemcênl.En même temps les B~t-~o/~mme~ reconstituaient leur empire,
comme je l'ai dit plus haut; mais le temps n'était plus où le seul nom d'Edris
entrainait les Berbers du ~a~Aft&-e~s's, et plusieurs villes durent être prises
de force. /is~Mfut de ce nombre. Ses habitants, pendant toute la campagne de
Meîçour, n'avaient pas cessé d'être Ëdèles à Ibn-Abi-'l-'Âfiab; les jours de
désastre n'avaient pas ébranlé leur constance, et quand les EonistTES voulurent 3a6()et'hëgire
rentrer en possessionde cette ville, ils furent obligésde livrer un rude combat, (937-938
de J. C.).
dans lequel ils éprouvèrent un échec tel qu'il y eut nécessité
d'ajourner leur Les Edrisites
projet. Lenom du chefmikn~cien exerçaitencore un certain prestige, car, bien reprennent
A~n,
que Mouçavécut en fugitif dans le~s~t~ ce fut vers lui que les gens
d'M, prévoyant une nouvelle attaque, tournèrent leurs regards; ils lui de-
mandèrent du secours. Sa réponse prouve l'état d'impuissance auquel il était
réduit: «Ecrivez à l'émtr des croyants, leur dit-il, moi et vous noussommes
erses sujets~.D Ces paroles, empreintes d'une tristesse mêlée d'amertume,
exprimaient évidemment une plainte, et même un reproche de l'état d'aban'
don dans lequel l'émir des croyants laissait un homme qui s'était si entière-
mentdévoué à sa cause. Les habitants n'y virent qu'un bon conseil et,sur la
demandequ'ils adressèrent en effet, 'Abd-er-Rah'mân leur envoya de CeM<«,
possession, un certain nombre de braves archers. Ala nouvelle
qui était en sa .r~v'
"1
Aboti-'I-Feda dit bien que Ah'med mourut à Tri- B<tt~, t. t,p.f.)",i. y et 8.
poli en 36g, pendant que son frère El-K'acim On a ici une nouvelle preuve de l'erreur com-
remplissait t'intërim de son gouvernement en mise par Hm-Khatdoun quand Hdit qu'en 3t55
StM~ mais H faut croire que cette mort survint a Ibn-AM-Aûah était rentré en posseMion de tout
ia 6n;de36<), car l'auteur ajouteque ce iut en 36o0 ce que Meïçour hu avait enlevé.
qu'Abon-'t-K'âcim&t nommé émir de Sicile.
98.
2300 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de ce secours, les jP~t'-Mo~Mtm~comprirent qu'il fallait se hâter; ils réuni-
rent des troupes nombreuses, marchèrent sur ~s'~M,qui fit une vigoureuse
résistance, car ce ne fut qu'après quarante jours de combats qu'ils emportèrent
cette ville, où ils entrèrent en 3a6
Ce que j'ai dit des S'anhddjahsuffit pour faire connaître nettement quelle
était, dès les premières années du règne d'El-K'aïem, la relation de cette tribu
avec les FÂT'tMrrES. J'ai passé sous silence les exploitsque l'on attribue à Z!ri-
ben-Menàd, dont nous aurons d'ailleurs plus d'une occasion d'admirer la
vaillance et l'intelligente activité, mais ces récits m'ont paru d'autant plus
suspects qu'on y trouve mêlées des circonstances manifestement menson-
gères, par exemple la soumission que, suivant En-Nouaïri, Mouça-ben-Abi-
'I-'AIiah,g'OM!~rMeKr deDjerdouaau nom<fEm-A~s'M', aurait faiteau jeune Zîri 2.
La chronologie dément la démarche que l'historien prête au chef miknâcien
et effacele ridicule discours qu'il met dans sa bouche. En effet, puisque, sui-
vant En-Nouaïn, Ibn-Abi-'I-'Atianappartenait alors au parti omaïade, la scène
qu'il suppose serait postérieure à 3 ig or il ajoute que, dansla suite, Mouça
se plaignit, au jeune S'anhâdjien, de la tribu des ~'OMM~'< de son impiété et
du faux prophètesorti de son sein, lui demandant de venir réprimer son au-
dacieuse turbulence. Maiscomme cet imposteur n'est autre qu'Abou-Moh'am-
med-H'anum, qui fut tué en 3i5 chez les Masmouda-es-Sdhel, il est impossible
d'admettre l'exactitudede pareils récits. D'ailleurs Ibn-Abi-'I-'Afmhne fut jamais
réduit au rôle de gouverneur de Djerdoua.Une fois dépouillé de l'immense
autorité qu'il avait eue en .Ma~ft&,il mena une vie obscure mais non inactive
Sa~ttet'hëgirejusqu'en 3ay, date à laquelle, suivant Ibn-Khaldoun, il mourut ~pendant,
(9~-939 (fdit l'historien,
<)oJ.C.). qu'il travaillait, de concert avec son puissant voisin (Mob'am-
Mort ttmed-ibn-Khazer), à fortifier la cause des OMMADES~ II pouvait en effet
d'ibn-Abi-'t- mais la de l'obscurité dans
'Atjah. conspirer, preuve laquelle vivait se trouve dans
il
l'incertitude même de la date de sa mort et de son genre de mort D'après
Ibn-'Abd-el-H'alim, le chef miknâcien fut tué (JNt) en 341, dans une région
des bords du Mlouïa; suivant d'autres, EI-Bernouçi par exemple, il fut tué
'B<tMH,t.p:t~)",1.99,ap.)~t=,Lâ. (!'6!W.,t.I,p.fA\,Li9;–t.nde!atrad.
En-NouaM, H. d. B., append. an t. H de franc.,p.i&6). ).
iatrad, franç., p. ~93. Ibn-KhaMoun vient de nous dire, avec beau-
Histoire des Berbers, t. I, p. )\ i. t& coup de vraisemblance, qu'Ibn-Abi-'i-'ÂAah
et i5 (t. 1 de la trad. franc., p. ayo). Il mourut tranqniUe, s'occupant de m"nëes et d'in-
s'accorde avec lui-même en disant plusiomqu'Ibn- trigues. Nousallons voir d'autres auteurs prétendre
AM-'i-~A&ah mourut quelque temps après 3a5 qu'itfuttuë.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 221
en 3a8 «Son fils Medïen, dit Ibn-Kha!doun, lui succéda dans le comman-
adément du Maghrib,et, s'y étant fait confirmer par En-Nâs'ir, il contracta
avec Ei-Kheïr, filsde Moh'ammed-ibn-Khazer,une alliancesemblable à celle
Kqui avait existéentre leurs pères .t'ai déjà dit ce qu'Hfallait entendre
par ce
commandement remis à Medïen; il ne pouvait être que nominal; évidemment,
pendant plusieurs années, les partisans des OMAïADES ne durent songer qu'à
entretenir la ferveur des populations, et peut-être à faire quelques
disposi-
tions en vue d'éventuautés favorables. C'est ainsi que H'omeïd-ibn-Ies'et,
que
le Mahdi avait jeté en prison à la fin de 3 ai, était parvenu à s'évader, ett 33a8derhqj;irc
qu'yen 328, nous dit Ibn-Khaldoun, il passa du c6té de Moh'ammed-ibn- (939-9~'n
n Khazer~,traversa le détroit, et obtint d'En-Nâs'irie deJ.C.). ).
gouvernement du Maghrib Évasion
tfccK<ra~nC'était encore là un de ces gouvernements in partibus Mt/Me~Mm, d'Ibn-tes'e).
PIus)om(p.'<). t, a3tt a/i, –p. 83 de iatrad. lat. p. t35 de ia trad. fran{.)raute))rdu X'art'M
place )a mort d'tbn-AM-'t-'ASah en 3a8, témoignant ainsi qa'i) adopte la date donnée par Et-Bernoufi.
''Ibn-Kha)d<)un,.tf.B.,t.r,p.)\.pet)\'e(t,Idei!)trad.franf.,p.a7oet97i).
~'<!t-i'p.L a5(p.73 deiatrad. !at.p. it6de la trad. franç.). Le père de ce Moh'ammedse
nommait 'Abd-AHah:
''K<<.B.,t.p.)v<et)v'<(t.tde)atrad.franc.,p.a7a).
'Nom savons avec certitude, par Ibn-Khatddtm,
que, vers 3&o,E)-Kbeir partageait avec son père le fardeau
du gouvernement des Mt~r<i«Ma. Parlant des événements
qui suivirent immédiatement la rëto)ted'Abou-!ezM,
comprirpée en 33~, il dit: «Moh'ammted-ibn-Khazer et son fils Et-Kheir caNiMM~'ext d gouverner<<NMle
Maghrib
~eM(ra:.))(N.<B.,t.[t,p.).5!–t.mde)atrad.fianc.,p.B3B.)
'222 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ftmmp rp)m
comme celui f)f
de Mff))fn
Medïen, <'ar
car 7~Am'<
7~/MW ~était
tait Rn
en !a la TtnssfsRinn
possession f)ps PAT'tMtD-'s'
des FÂT'mtTES;
quant à la région occupée par Moh'ammed-ibn-Khazer,l'omnipotence qu'y
exerçait ce chef ne laissaitaucune place ni aucun rôle à un gouverneur envoyé
de Cordoue. D'ailleurs, on avait, d'une part, tout intérêt à ménager le chef
des ~a~Ar~oMa;d'autre part, le khalife omaïade n'était alors en mesure de
prêter à qui que ce fut un appui sérieux dansle Maghrib. En 324, il s'était
contenté d'accorder un asile à la famille du prince chassé de A~oMr par un
de ses parents, prince qui non seulement était tout dévoué aux OMAÏAOES,
mais qui s'était compromis de la manièrela plus grave avec les FÂT'ïMiTES. J'ai
indiqué plus haut les événements qui appelaient alors toute l'attention du
khalife de Cordoue vers les Pyrénées(l'~fagwt et le royaumede Léon), et bien
que, depuis, Moh'ammed-ibn-Hâschimfut rentré dans le devoir en rompant
son alliance avec Ramire II1, celui-ci était trop actif et trop menaçant pour
que 'Abd-er-Rah'man se tînt en repos tant qu'il n'aurait pas abattu cet ennemi
redoutable. Après avoir rassemblé une armée de cent mille hommes, le khalife
était entré en campagne au milieu de g3Q. Ramire H et son alliée Tota, la
reine régente de Navarre, étaient venus à sa rencontre, et le 15 chaouâl 3a?7
(lundi 5 août oSo de J. C.) l'armée musulmane avait éprouvé à ~tMMtKcas~
(~
une défaite complète, suivie, quelques jours après, à ~~N<~a~, d'une dé"
ur
;it)derhegire route plus désastreuse encore~, et telle que ce ne fut qu'en s'afar 3 a g (no'
e fo
<9~°-9~ vembre Q~to)qu'il put réorganiser une armée et envoyer un de ses gouver-
fteJ.C.).
neurs faire le dégât sur les frontières du royaume~Z~om~. Ainsi s'expliquent
ae
les quelques années de tranquillité dontt put
te: put jouir
jouir l'Afrique
l'Afriquedepuis les victoires
depuis les victoires
Dozy, NM<.~e< MMSM~m. tf&p., t. IH, p. S7 cette rivière dans le rio DMero(carte n° dp
RecA. sur l'hist. et la &Ker.de l'Espagne, t.I, l'Atlas de Lopez; in-fol.; Madrid, t8io).
M. Dozy ajoute même que Au sud de Salamanque, sur les bords du
p. a33 et a3&,
reine Tota tvait reconnu 'Abd-er-Rah'm&n rio y<Mt~M,a~uent de la rive gauche du Duero.
comme suzerain de la Navarre; nous allons cepen- C'est une des tocaHtésauxquelles les Arabes don-
dant voir cette vassale marcher contre son sei- naient le nom ..t)J~, ~<ttM<e& "te fossé".
gneur. (Dozy, ~ecAe~M, etc., t. ï,p. 1~5 et 176.)
t. I, p. 17 i et suiv. Histoire
Sep/t'mMca des anciens, ,.J~L< (~Jt- Dozy, <&<W.,
(ScAMe(-M~M)des Arabes, aujourd'hui Siman- des MtMM~.d'Esp., t. III, p. 6a et 63.
fi Id, !'At'J. t, III,
cas ville du royaume de Léon, située au sud, p. 65. Ala même époque
sud-ouest de FaMoM, sur la rive droite du rio se tef'mina~t, par )a prise de Ctrg'ett~ la guerre
Puiserga un peu au-dessus de l'embouchure de qu'Et-K'àïem avait é(ë obligé de porter en Sicile.
a Elle était mère de Garcia, qui régnait alors en Navarre, et elle exerçait la totette comme veuve de Sancho le
Grand.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 223
de Meïçour~.Mais, pendant le silence de cette paix, un terrible incendie cou-
vait au sein des populations répandues sur la lisière du Sah'ara, et devait
bientôt faire payer chèrement au khalife fat'imite les années de repos qui
avaient semMé consolider en sa personne la dynastie fondéepar son père. Cet
incendie fut allumé par un Berber qu'on peut considérer comme le continua-
teur d'Abou-K'orra,et qui sortait, comme lui, de la branche des Zendtah.Mais
nous arrivons ici à une série de perturbations qui eurent une trop haute
portée, pour que je ne fasse pas connaître les antécédents de l'homme remar-
quable qui fut l'âme de cette immense agitation et le centre d'un ébranlement
si violent qu'on put croire un instant la dynastie fat'imite à jamais renversée.
1
Ce Berber se nommait MakhIad-ibn-Keïdâd~, mais il est beaucoup plus Histoire
connu sous le nom d'Abou-ïezîd.II était issu des Beni-Ouarkou(t~t, ~), 9 (t'Abou-IczM.
Origine
tribu sœur de celle des Merendjis'ah,qui appartenait, comme elle, à la grande deccfhff.
familledes ~'mt-~ore?~(branche des Z~M~A).Aussi,Ibn-'Adzâri l'appelle-t-ilii
Abou-ïezM-MakhIad-ibn-Keïdad-eI-!foreni-ez-Zenati\ Son père, né à ~Vt~oMaA
selon les uns~, à A~a~M suivant d'autres6, habitait soit Tak'ïous7, soit T~fS,
Ainsi s'explique aussi l'absence, chez les qu'on trouve reproduite, avec quelques dine-
auteurs, de toute indication relative à l'Afrique rences, dans Ibn-Khaidoun (t. H, p. iv, 2
pendant tes années 3aQ et 330. et 3); mais celui-ci }'a empruntée à Ibn-H'azm,
C'est ainsi que tous les auteurs écrivent son qui, suivant lui, s'exprimerait ainsi: ffibn-lousef-
nom, excepté cependant Ibn-H'auk'at', Ibn-el- (ce!-0uerrak'm'<t raconté qu'il tenait de Aïoub-
Atb!r'' et, probablement d'après eux, Abou-'}- ftibn-AbouJezMque le nom de son père était, etc.
Feda", dans iesquets on lit ~t<(~tM< au Or Ibn-et-Ouerrak', mort en 363', a très bien
iIeude~t~(~cMs~). Quant au nom de pu tenir un récit de la bouche de Aïoub-ibn-
Makhlad, c'est dans Et-Beh-i (p. t"), L t8) que Abou-Iezîd, qui mourut en 336; mais Ibn-et-
je le trouve écrit jJL~. Ouerr&k' n'a pas pu le transmettre de vive voix
Ibn-Khaldoun, H. B., t. H, p. ) t, t. <g à Tbn-H'azm, né le mercredi 3o ramadhân 38f.
(t. III de}atrad.,p.aot). Suivant tbn-H'ammâd, Et-BeM, p. )F)e, 17 et 18 (/. t. XHI,
Abou-IezMétait de !a tribu des BeHt-D~ p. 3o3 et 3o4, 6' série). Il l'appelle ~ujf.
fraction. dès BeHt-j~'M, (J. t. XX, p. ~a, °
Ibn~Khaidoun, NMf. ~tm.,§vm(B.
A"série.) B., append. i! au t. H de la trad. franç.,
B<!i<!tt, t. t, p.t'fF, L ~o etti.–ïbn- p.53o).
'Adzâri, qui a emprttnté son récita ibn-Sa'doun, Chroeaique d'Ibn~H'ammad (J. A., t. XX,
auteur presque contemporain donne, à la suite p. ~ya, 4' série).
du nom d'Abou-Iezid, une longue généalogie, ibn-e!-Ath!r, N-~M,t. VIII, ,p.)~)e,).ao.
'Voyez)anete3de)apaga9&8d)itomeXnt(J.3'serie).
~Btji~~t.~H~p. )'')<, t.tg.
*~MMa!.<MM<!etn.t.U,p.t3o,);5.
~Dozy.a~t.~J~M~m.d'&pag~e.t.Mt.p.e~.notei.
'PageiSdeia~~queM.deStaneamiMentétedutexted'Et-BeM.
!bn-KhaMikan,n° ~e<!de l'édit. WustenMd, fasc.v, p. ("A, ). 5 et 6 (t. tde la trad. ang)., p. 967).
22~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
deux villes
deux villes du territoire
territoire de A~s<M~,
A~s<M~. et faisait
faisait de frëfnients
fréquents vnvaorMdan
voyages dans le
&M<~M pour le commerce auquel il se livrait. Ce fut là, dans la ville de Kaou-
&<MM~ (j~), que lui naquit, d'une servante (~L~) nommée SeMka, le fils
auquel il donna le nom d'Abou-Iezid,et qui devait jouer un rôle en jM~'M/t,
malgré son infirmité il était boiteux Amenépar son père à ~<'OMm-Z<~(<~
dans le
dans le pays de K'ast'îlïah,
pays de Â~ts~M~, son son enfance
enfancese
se passa tantôt à Tdzer,tantôt à M'tOMs~.
"'1_nll'1- À 7 1-
t. Il,-1 p. &3o, 1L 1'0 1 ·
Abuifeda* ~MKs/.mtts~Ht. 6. de compatriote, puisque Ibn-Bat'out'ah était né
Ibn-Khatdoun, à ta page citée note 3 ci- à ï'aKgw ~ttoM&aoM ou Koukou ne peut pas
dessus. Rami-'i-K'aïraouam, Hist. de l'Afr., être le Gougoude D'Herbelot g.
Uv.IV,p.97. Chronique d'Ibn-H'ammâd (Y. A., t. X~.
On écrit quelquefois Koukou.Ei-Bekridonne, p.~73, série). Suivant Ibn-el-Athir, il n'était
sur cette ville, quelques détails, au nombre des- pas seulement petit de taille (~), il était
quels se trouve celui-ci que Dans ie pays de tortu (fr~ct) et hideux de figure (E'<-&<!tKt7,
f~otf&aoM ie sel tient lieu de monnaie dans ies t. VIII, p. )~, 1. to et t )). Voir Abutfedœ
(r opérationscommerciales*.)! Abou-'i-Fedâ parle Annal. MM~eM!. t. H, p. 43o, 10.
de Kaoukaoud'après l't, le ~'ssoMM Edrts! ° Il serait possible que le ~'e~'OMH-Zenata/t
et Ibn-Sa'ïd, comme étant la capitale du Pays d'tbn-Khatdoun fût la localité qu'EI-Bekr! nomme
des Noirs d; mais ce qu'en dit Ibn-Bat'out'ah offre ~'eft'<)K!B!af!A<tet qu'il place à une journée vers
un intérêt particulier il a séjourné pendant un l'ouest deJV~<t' à deux journées dans un autre
mois dei'année ~54 (i353-t35~t de J. C.) dans passage, où il Jit aussi que ~efi'omt-BxMAa com-
cette ville, qui semblait être alors (c'était sous le mence le canton de Somat'tt S'aB-ed-Dtndonne
règne duXt" des BEN[-MEtt!n, Abou-'Inân) un lieu trois jourspour la distance de A''e&'oM!tà ~'o/s'<t'.i.
de refuge pour beaucoupde gens venus du ~fag'/trt& M. Carette avait cru, à tort, devoir placer ~'et-
MpiM<otM~ car ce voyageur y reçut l'hospita- <'oM!-B!<MA<t dans la région plus méridionale qu'on
Hté de trois personnages dont t'un était de ~&- appelle aujourd'hui t'0!«M-&)M/
M~fa, un autre de Tez.<t,ie troisième de T~'M& °. H. d. B., t. H, p. Iv, i. 8 et 9 (t. III de la
Cette aospname
<jen<; était sans
hospitalité efan sans oome
doute aonnee
donnée aà ntre
titre trad. franç.,
traa. n'anc., p. aoi).
aoi~.
Et-BeM, p. )A)", 1. as (J. A., t. XIV, p. laa, 5' série). Voir aussi p. )A), i. 49, et p. tAt", t. 7 et 10
(ibid., t. XIV, p. it8 et i3t). tbn-Bat'onfah (t. IV, p. 878, t. 7) confirme !ë dire d'Et-Bekrî quant à l'em-
p[oi dusel comme monnaie dans !e ~oti~n, mais pins [oin (p. ~35, ). 8 et 9) il dit qu'à &M!(teot< on se sert de
petites coquines,
Reinaud, Introd. à la Ceog~. d'~oM-F~a, p. UMiX et xcvn. A la première de ces pages M. Reinaud dit
que le ~CMX a été rédigé vers l'an io36 de notre ère (4ay-~a8 de Fhëgire),
''G<'ogT<t~h!e,t.ï.p.a3eta3.–Hartmann, JF<!n<K~'tea, p. 55.
''Ceojt-apMe,p.)<~et)ey,n°)"(t.ndeIatrad.deM.Remaud,p.a9tet3a9).
fb~M d'Ibn-Bat'cut'ah, t. IV, p. 436,). t a 3.
'J.t.I,p.i8s.4'sërie.
BtMtott. oh'e)!(.,p.3~8,co!. t;in-M.,Maestricht, 1776.
''Et-Bekri,p.Fv,tin.u)t.Ap.r=A,t(J.t.XU,p.53t,5'série).
~M., p. vp, t. ai à a3 (7. t. XIII, p. i3t, 5' série). Ibn-H'ank'al dit qu'Abou-tezM était natif
de Somat'a'it parait faire confusion avec ieiieu où se passa sa première enfance.
'Mar~-<.Mt't'tM',t.H,p.~v,).8etg.
~Carett'&eA.<M)'!<t~e<~t'.etheomm.deM~.mM-t<<p.69,in-8°,dei't.R.t8~4.
"Dt.n-.<!c<'4/r.L(.y.t.Xm,p.a48.3'sMe).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 225
1
Un sait que les Beni-Iforenavaient embrassé les croyanceskhâredjites avec
assez d'ardeur pour les soutenir par la force des armes'. Le jeune Abou-Iezîd, Sesetudes.
en même temps qu'il étudiait le K'orân et les belles-lettres, fréquentait desS
gens de sa tribu qui, parmi les diverses sectes khâredjites, avaient adoptéB
celle des S'ofrites-Nekkariens Il y prit un goût très vif, et se distingua parr
la sagacité et la profondeur dont il fit preuve dans le maniement des subtilitéss
qui caractérisent ces doctrines. Je ne saurais dire à quelle époque il se renditt
à Tdhartpour s'y livrer à l'enseignement, et en même temps se perfectionner r renseigne
sous certains cheïkhs nekkâriens, notamment sous Abou-'Obeîda, mais il see àTahart.
trouvait dans cette ville en ramadhân ag6, quand le Chu s'en empara dans saa
marche sur&~M~aA, où il allait délivrer le Mahdi. Abou-Ieztdjugea
prudentit Revient
alors de retourner à Ta~'MMs, où il acheta une propriété, dit Ibn-el-Athîr~; à Tak'ïous
ena<)6.
suivant Ibn-Khaldoun, il se rendit de Tdhartà ~Ï'OM~, où, réduit à la misère e
'Du temps d'Et-T)djtnt(au commencement du xn'sièete de notre ère), une partie des habitantsde D~f-ta,
iapertie qui octNpaiH'estet te~ad-estde H)e, appartenaitencore à ta secte netMrienne. (J.t. XX, p. ns,
4'sërie.
.9
2266 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
fKnt'~ftcnfp f)n conseil
présidence du rrmRftt annartona~
appartenait àa ïhn-fi'n~'jtn
Ibn-Fork'an f.n f.<t ~t~~
Cefut
Il est obligé
defuir probablement sur
la plainte de ce président qu'en 31 o Abou-lezîd fut mis hors la loi
en3t0. par les
magistrats de Â~'t~ Sa première pensée fut de fuir à la Melcke,et il avait
déjà atteint Tripoliquand, se voyant poursuivi, il revint à MtbMS~ où sans
doute il vécut caché. Cependant, il continuait à agir sourdement sur les gens
du Sud, et, en 316, les circonstanceslui parurent favorables pour manifester
sa présence. Les armées du Mahdi étaient occupées dans le Maghrib et en
&c~c; il semblait, comme je l'ai dit, que tous les ennemis des FAT'unTES se
fussent unis pour agir de concert et étouner dans son berceau la dynastie
naissante, en même temps que la fondation d'E~-MaMMtA et de MoA'amm~M/t,
inspirant au chef de cette dynastie une sécurité trompeuse, devait le porter
àà dédaigner
dédaigner un
un obscur
obscur l'hérésie sur
sur les
les confins
confinsdu SW/afa.
agitateur prêcha
agitateur prêchant
tant l'hérésie du -SWt'afa.
'N.<B.,t;t,p.'<r=v.).8et9(t.n)de)atrad.frane.,p.t57).
<tAi'époqae où les localités du Djerîd, dit tbn-Khddoun, passèrent sous l'administration de conseils indé-
<'pendants, X'a avait déjà pour président
!ah'M-Ibn-MQh'ammed-ibn-'Ati-ibn-'AM-e!-Dje)it, membre de )a
"famiUe '~M, une des premières oaisons de )a viUe.)) (? d. B., 1.1, p. t. 4 a 6; t.Ht de )a trad.
t']~p.5.)
Rt~ t. I, p. ~}. 5 et 6 (t. Illde la trad. franç., p. i/tt).
Et-Bekri, p. )A, ). 3 et 3 (J. t. XII, p. 456, 5° série). «A l'époque des Cblïtes, dit auMiEt-Tidjânt,
ale gouvernement deX'~M était herédihire dans tes mains des Bmt-M'm~K, les KiMmienx~ t. XX,
(7.
p. t~5 et i46, &' série). Ces BeMt-t~'man étaient-iis, comme furent plus tard les Bmt-&M!oM~des Arabes
de la première invasion qui avaient fini par se tet'~tM)- ? Je me
pose cette question parce qu'Ibn-Khatdoun
parle des Bent-Lot'm~tt comme descendant de Lok'man-ibn-Khatifa, souche d'une dés ramifications de la
tribu des La(' qui formait eUe-même une des fractions de ta tribu d'N-~(A~ branche de la grande tribu de
~!M!-t6H-me)-. (tbn-Kha)doun, Il. d. B., t. I, p. )~ 1. ai et aa t. de la trad. franç., p. 56.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 227
Ce fut donc en 316 qu'Abou-Iezîd reparut, s'érigeant en censeur des H reparait
en3)6.
mœurs et en réformateur des abus 1.Cette manifestationeut., aux yeux d'Ibn-
'Adzar!, un caractère assez grave pour lui faire dire «En 316 commença l'af-
tffaire d'Abou-Iez!d-MakMad-ibn-Keidâd-ez-Zenâti.~ H est vrai que, quelquesS
lignes plus bas, il ajoute que sa propagande eut un tei succès qu'il entraînaa
les habitants de ?s~MMSà tuer leur gouverneur~; mais il est seul à le dire.
Ce qu'on peut du moins avancer avec certitude, c'est qu'à dater de cet instantt
le nombre de ses partisans grossit au point qu'à la mort du Mahdi, en rebî-el-
aouel Ssa, il se crut assezfort pour lever ouvertementt'étendard de la révolte. Excite
unerévolte
KCefut tbn-Fork'ân, dit lbn-Khaidoun,qui, s'apercevant qu'Abou-Iezid tra-
en3iia.
trmait un soulèvement contre Abou-'t-K'âcim-et-K'aïem,provoqua son expui-
ftsion~ Aussitôt Ei-K'aïem envoyaaux autorités de ~<M/t }'ordre d'arrêterr
le perturbateur. Mais celui-ci avait déjà pris la fuite et s'était dirigé vers Fuit en Orient.
l'Orient, où il accomplit le pèlerinage, et ne revint dans son pays qu'en 3 a 5, Revient en 3 a5
et
date à laquelle il rentra à T~fsous un déguisement. Bientôt reconnu, Hfutit
est emprisonné.
dénoncé au gouverneur de la ville par !bn-Fork'an,etjeté en prison A laa
nouvelle de cet échec d'Abou-Iezîd, son ancien précepteur, Abou-~Amrn~r-
et-'Ama (t'aveugle), chefdes Nekkariens,et nommé'Abd-et-n'omeid~, accourut tt
en toute hâte à Tdzeravec une troupe de ZeM~a~et, sur le refus du gouver-
neur de relâcher !e prisonnier, Fâdh! et lezîd, tous deux fils d'Abou-Ieztd, Deuxdesesfits
le délivrent.
employèrentta force et délivrèrent leur père
Ibn-d-AtMr, ~M)7, t. VU!,p. t~tt, i. /t, Ibn-H'ammad donne a ce chef de la secte te
Ibn-KhaMoun.J?Mf. des F~m,, § vm (H. nekkârite (il dit ibâdhite) le nom de Abou- 1-
B., append, Il au t. 11 de !a trad. frat)~ ~Oniar-ibn-~Abd-Aitah-eI-H'omeïdi-et-H'adjeri',
p.53o). ce qui dinëre notablement de celui donné par
'Be~t.I,p.f.9~it. Ibn~Kbaldoun; et tbn-'Adzarî ne me met pas 4
B., t. I, p. ~i, L t5 (t. 111 de la memede n~er ça nom, puisque deux reprises
trad.i&'anç., p. t4i).– C/o'oM~Med'tbn-H'am- il dit simplement Abou-'Ammâr-el-'Ama
mâd~t. XX,p. 473, &'sërie). B., t. n. p. )v. ). 90, a p. )A.). 3
'B.,t.jlxp. t~LtSAM.m~d~ (t. H! de~ia trad. u'anc., p. ao;! et ao3).
ta trad~ &ah{.p. taoâ). J'ai~d~~ Aboujezid avait deux autres fils, t'un nommé
en quoi coMistaiti'orgatusation administrative Abou-Moh'ammed-Aïoub, l'autre Iounes Aïoub
des YiHes du D~'efM/ionvoit) très,nettement ici ne joua pas seulement nu rôle actif, commenous'
ie président du grand eonsëH, Ibn-Fork'&n, veil- le verrons bientôt, dans la rude mission que son
iast à'!a a~eùr~ publique et dénonçant iecoù- père s'était donnée; il était doué d'un grand
pablè au gouverneur. savoir, notammenten ce qui concerne les gënéa-
'KJ~~(~t..X~~p.3.sëM
~BM~t:r,p;f.tio,eLp.rfF,Mn.u)t.
CAfoM~tted'fbn-H'ammM (J. A., t. XX,p. 47~, &' sërië).
39.
228 ÉTUDE SUR LÀ CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
11se réfugie
Apres ce coup nara), il latlatt nur au plus vite, et ce tut chez les ~~M-
chez
ou
les Beni-Zendâk. OM~rg-M plutôt
chez les ~eK!Z?K~ qu'il se rendit. H séjourna au milieu
d'eux pendant un an, faisantseulement quelques visitesaux Berbers de i'~Mf~
et aux Beni-Berzdl,tribu qui habitait le Djebel-Sdldt,situé au sud de Mesîla.
Encouragé par la promesse de leur appui, et après un an de séjour, comme
En3a6, je viens de le dire, par conséquent en 3a6, il passa dans l'~M~s avec Abou-
se rend
dans t'Auras.
'Ammâr et douze autres personnages influents; tous s'établirent chez les Nek-
kâriens de~V<M«~t'.et4bou-Iezid avait,alors soixante ans, dit Ibn-H'ammad, et
Kson corps était épuisé par les infirmités~ La propagande qu'il avait faite
SStdei'hegire dans ces montagnes n'avait pas jeté des racines aussi profondes qu'it l'avait
(9~-9~
deJ.C.). ).
supposé, car ce ne fut qu'en 331, après cinq ans d'enorts soutenus, qu'il obtint
Serment enfin, des populations sur lesquelles il agissait, le serment d'exterminer les
desBe.'bers FAT'tMUES et d'établir un gouvernement républicain (un conseil de cheikhs)~.
de
ces montagnes. C'est donc avec raison qu'E!-Bekr~ et tbn-Adzar~ placent dans r~Mr~ le
SSsdet'hégire point de départ de l'insurrection d'Abou-Iezid.En 3 3a, le rebelle osait paraitre
(9~-9~ en armes dans la plaine de ~f'dt et saccageait plusieurs bourgades voisines
de J. C.).
logies berbères Ibn Khaldonnvante son exacti- être à le supposer, cet auteur entend donner
tude' et dans un passage on lit f[Abou]-Mo- soixante ans à Abou-Iezid lorsqu'il devint redou-
"h'ammed-ibn-Abou-Iezid, flambeau de la foi et table par le nombre des partisans qu'il était par-
f membrede la tribu de Nefza En 335, Aïoub venu & grouper dans l'Aurâs, ce serait en 331i
se rendit en Espagne sur l'ordre de son père' qu'il avait cet âge, et l'on serait conduit à placer
il y séjourna quelque temps, et ce fut sans doute sa naissance en 97), sous le même règne.
alors qu'il eut l'occasion d'entretenir tbn-ei- H. d. B., t. H, p. )A. 7 à 9 (t. H! de )a
Ouerrak'. trad. franç., p. 2o4 et ao5).
~.B.,t.H,p.)A,L3a6,etp.L8 8 Et-Bekrt, p. e., L /t, et p. )~, 1. 17 et 188
à ti (t. III de la trad. franç., p. 9o3 et a86). (J. t. XIII, p. 60 et 3o3, 5' série). Cet
Les Beni-Zenddk étaient une fraction d'âne tribu auteur place en 33i le départ de lah'ïâ-ben-
maghraonienne, et se trouvaient alors chez les Edris-ibn-'Omar-ibn-Edds II pour F<-MaMM&
BeHt-Ot«~M. et l'impossibilité où fut ce prince de joindre les
Chroniqué(7. A., t. XX, p. ~3, 4' série). FÂT'tMTES,alors bloqués dans leur capitale par
Je dois conclure de ce passage qu'Abou-fezid était Abou-Iezfd'. J'ajourne ce détail, sur lequel, du
né en 966, sous le règne d'tbraMm, neuvième reste, nous trouverons des indications qui s'ac-
prince de la dynastie aghlabite. Si, comme la cordent peu entre elles.
phrase mai tournée d'Ibn-H'ammâd prête peut- BaMM, 1.1, p. rfr etfr)", et p. rft°, <7.
ibn-Khaldoun, H. d. B.,t.J.p. )tr,t. t5 (t.Ideia h~d.fMn{.,p. 178;–voyez aussi p. 98, note t).
'tM<t.I,p.).v,i.Q(t.Ide!atrad.franj;p.t6o).
Id. ibid., 1.1, p. ))" t. a et 3 (t. 1 de la trad. franç., p. ao5). J'admets sans hésitation ia correction pro-
posée par M. deSIane à la note t de tapage )f', quoique je m'ëtonne derexpress!onde «Oambeau deta~oin.
''H.tM<t.)I,p.)<t,).t5ett6(t.îndetatrad.fran?.,p.9o~). °
'Ei-Be)ir!,p.)t"<t3ât5(J.t.Xt[I,p.357,5'~ne).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 229
29
de cette placelace 1. La guerre qu'il fomentait depuis plus de vingt-cinq ans était ait c<
Commencement
enfin déclarée. de la guerre.
Pendant que ces événements se passaient dans l'T~~M~, un incident sans ~ns
le
gravité pour présent, mais inquiétant pour l'avenir, se produisait dans le
Ma~n'&Va. Ah'med-eI-FadhI-ibn-lbrahîm-ibn-Moh'ammed,loin de par-
tager les sentiments de fidélité qui animaient son oncle El-K'acim-Kennoun-
ibn-Moh'ammed2 pour les FÂT'mrrES, avait un tel penchant pour les OMAÏADES
qu'il poussa jusqu'au fanatisme son dévouement à cette famille. ~Ce fut lui 1
etdit Ei-Bekn, qui en l'an 332 s'adressa au grand k'adhi d'Andalousie, Mo-
tth'ammed-ibn-'Abd-AHah-ibn-Abi-'Aïça,pour lui exprimer le désir d'aHer
(t fairela guerre sainte sous les ordres de l'émîr-el-moumenm 'Abd-er-Rah'-
Kmân~ La réponse ne pouvait être douteuse; non seulement i'énnr chargea
ale ak'âdhi le ptlli~C
cm~m d'encourager
MC~H~~UiM~Ci1C prince ttà OCICi
se rendre près de lui, mais il lui fit annoncer
e. Fl Y:C.I E ~T11I~
EUM, t. VHI, p. f m.. 1
) e, 1.18. 0
''B<t~H,t.t,p.rfp,).9oetat.
'C~oHt}Me(J.t.XX,p.~7a,4'sMe).
~A,t.Ï,p.3M,5'séne.
Et-Betr! ne s'accorde pas bien ici avec iui-meme. t)M-H~n ( (~e). villearrosée par le fleuve SoMj'at',
était située sur la route daCeMto à f<&, dans le canton de D)'eKt!&-a,entre
~'<~<fr-m-JV«!t- et ~<'<Mt);elle appar-
tenait à Kennouh-ibn-Meh'ammed (Et-Bekr:, p. ))p, t. i4 à 19, et p. )f<),t. a), à p. ))" t. i; –J.
t. XIH, p. 33a et 363, S'sërie); er, en s'exprimant comme il te fait, E!-BeM suppose que les possessions d'Et-
FâdM s'étendaient au sud de N'<M~im-JV<M<ce qui ne se pouvait puisque cette place était le
siège du gouver-
nement de Këhnoun, dont tes possessions s'étendaient jusqu'à ?<.
'Do!y,BMt.A<Ar<M~m.d'jE~a~He,t.!I!,p.6Set6&.
Dozy,Be<'h.<M<Mtt.et!« h'tt~<<< !'&p.a<tmoyem~e,t.p. i8oett8t,etp. mm,). tteKs.
230 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
n~t~~ t~t~J'J~ J-7~Fr~Jt~7 M /~i ? y
Réception tune réception
de Ah'med-et-
splendide depuis ~-D~mt-~ÂM't-a (~~t'ms),où s'opére-
FadMrEdrisite
rait
1 son débarquement, il trouverait, à chacune des trente stations qui séparent
C port de Beldt'-H'omeïd,
ce
en Espagne. qu'il devait atteindre, dans le nord de l'Espagne,
lun
:~3de)'hëgire
(g~g45
kiosque construit à son intention, chacun de ces kiosques coûtant mille
deJ.C.). ).
mithk'âis'. Un accueil si flatteur attira à la cour de Cordoued'autres membres
(de la même famille, H'assan-ibn-el-K'âcim, surnommé Kennoun~,
D'autres parents et'Aïça-
d'Et-Fadht
1ibn-Kennoun-ibn-Moh'ammed-~ibn-et-K'âcim
se rendent aussi qui arrivèrent en Espagne le
en Espagne. 13 chaouâl 333, et y séjournèrent quatre mois, pendant lesquels ils furent
(comblés de faveurs4. Ibn-Khaldoun attribue ces visites à l'arrime dans le
'E!-Beh-i,p.)~9H9(J.t.XHt, du M<tg7tt-t'&.
La constante fidélité qù'EI-R'àcim-
p.363et36/t,5'sërie). Kennoun garda aux FàT'tMMES rend bien invrai-
Je suppose un peu gratuitement qu'il s'agit semMaMete voyage de son Sis.
d'un frère de At'med-eI-Akber, puisque le texte Ei-Bekri, p. 1. 19 à t6 (J. t. XIII,
sembledésignerun frère de 'Aïça (voyez ia note 3 p. 364 et 365, 5° série). Il dit qu'ils par-
ci-dessous). Ihn-Khaldoun est loin d'éclaircir cette tirent le lundi' douze nuits passées de chaouâl 3333
obscurité, car il fait de ces deux envoyés des (mercredi a8 mai 9 4 5) et revinrent en s'aiar de
BeMt-McA'ammMt deux arrière-petits-fils de Mo-- l'année suivante (du i3 septembre au n oc-
h'ammed-ibn-et-K'âcim-ibn-Edris tt (~. B., tobre g45)..
t. I, p. )AA, t8 et 19; t. H de la trad. Ei-Bekri dit ~ia/a (p. ))"f, Lto;–
franc.,p.i4y). ). y.t.Xt[t,p.368,5'série)..i
Cet 'Aïça serait le fils dé celui des Beni- N. B., 1.1, p. ~A, I. ta a i5 (t. II de !a
MsA'amm~ qui était confié le gouvernement trad., p. iM et.t~).'
mêmetemps, Abou-Iezîdse portait sur 7c~ss4, dont il abattait en partie laï Prise
muraille?, su Me~Ma, Ma~M~mms~, qui se rendaient à composition4.Comme B
de
plusieurs villes.
il -approchait de cette dernière ville, un habitant vint à sa rencontre et luii
~°~T'°' remarquëe, Reiske (notes 33i et33a) a fait, au texte qu'il éditait, deux
corrections qaidé6g~ deus IÍom,s trps bién écrila Abou-'i-Feda. Ainsi Reiske a imprimé &lA.) et
tX~
quand )e manu~ et ~;il il expliqueque c'estd'apres Jean Léon qu'il a fait ces corrections,
Ce quinepeut'étrewai' note it dit que son manuscrit portait (E<-Ats) et
il n'a pas ,)
ose écnre.L (jE~Or5M)~ s'appuyèr sur 3ean dans lequel on lit Ft-t<; du reste.
il a très bien rëMnnn ta nomme I.<M-M
Ht)~~ (Be!.~'Mg'.cap. xc) et, sous ce rapport, )a leçon d'Abou-
'i-Fed~.est aussi bonne que cette de Jean Léon et de bien d'autres ~ograpbes arabes.
'Pm«[<te Jean Léon ne nomme niM&Mht et écrit hesAien Mttm (in Rammio, fol. 65 C; édit. de i563).
),,
232 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
f~~t
offritti~un joli
Aw~
âne n. ~«: I- ~T-
t 1 It
gris', qui devint sa monture habituelle; de là le nom de
l'hommeà ~me sous lequel il était le plus souvent désigné. Ce fut alors aussi
qu'il prit le titre de cM;A-~MMMM~m; et comme si l'aspect de la pauvreté
était une condition indispensable de succès pour tous les initiateurs, il n'avait
d'autre vêtement qu'une grossière chemise de laine, courte, à manches
étroites, et ne portait d'autre arme qu'un bâton De ~at-M~'amtMtA
etro] il dirigea
Prise vers l'est un détachement sur &~a\ pendant qu'à ia tête de son armée il
vers
d'Et-Orbos. mari
marchait au nord sur E~-Mos, dont il s'empara et qu'il livra aux Sammes~.
Quand la nouvelle de ces rapides événements parvint à El-Mahdïah,El-
Q
K'acim en fut consterné, et ne vit clairement
K'Ac
qu'alors toute la gravité de la
révolte de l'hommeà ldne. La population témoignait aussi les
révo
plus vives inquié-
tudes ffJM-O~os,se disait-on, est la porte de l'J~M~; quand le Chii en a
tude
ftëté
fcétémaître, la dynastie des BEM-AcHLAB
disparut. L'hommeà f~me,répon-
«ttdaitie
dai arrivera
prince, jusqu'au ~o~Ma; il n'ira pas pius ioin" En même
Préparatifs temps qu'il
tem] affectait cette confiance, EI-K'aïem prenait ses mesures pour re-
de défense.
le et
pousser rebelle, fortifiait les points les plus importants; il envoyait des
p~~
troupes à A~<MhMM<!m
trou et à &t~(M, sous les ordres de Khalu-ibn-tsh'âk', le
pacificateur et
f*t le
)ft bourreau
~nit~r~nn de la Sicile, iltt faisait
fto f~~e~~ f~~tt~~tt R~ ~n~
occuper ~<:A par sonfati
fn~~
Ibn-e!-Athir écrit <j~ (Boschra); Ibn part ailleurs; bientôt nous verrons les armées
Khaldoun écrit de même, mais sans le <<'<tM<m<t; d'Abou-Iez!d commandées
par ses fils, dont un se
Et-Tidjant, transcrit par M. Aiph, Rousseau, dit nommait Aïoub.
Bescbera-es-Sek'ii' (7. t. XX, p. to, J. t. XX, p. tôt et ica.– Voyez, sur
&*série); Et-K'aù-aou~ni, transcrit par MM. Pet- Be~'a~ la NOTEB de la Richesse minérale de
tissier et Rémnsat, dit Beschir-eI-Fita (?<!<. de f~[~m'te)t.I,p.37Qetsuiv.
f~t'~Me,iiv.IV,p.§7). Et-BeM, p. rv, i. 5 a 10 (J. t. XUI.
N-~OB! t. VIÏt, p. f~, 1. <9 et 90. p.77,5'sërie).–Ibn-ei-Athir'N~Mi7,t.Vn!,
Abutieda! ~MM<.MM&M. t. H, p. /t3o, i. 19. p.~tt.Lai~ap.t" L t. –Ibn-Kbaidoun,
Ibn-KhaMoun, B. d. B., t. H, p. )A, ). ai, B. B., t..U, p. n, ). à a (t. III de !a trad
à p.x, 1. t (t. !![ de ia tMd. fraoe., p. 9p6). &an{.p. 996. –Von-aussi t. Ude cette trad.,
M. ~M<<m.~ (ib;id., u au p. 53i). Marmp! semMe avoir commis une
t..Il de !a trad. &anc., p. 531). double erreur quand il a dit, en parlant de
A'A'/a d'Et-T~djân! (J. t. XX, p, 101, jB~-eys (Bo~te), qu'EI-K'âïem détruisit cette
ne trouvece nomme nuUe
nuUe ville, la!a rasa
~'série).–Je
~'série).–Je ne général nomme
trouve ce gênera! viue, rasa en partie, et
en partie, et l'assujettit au seigneur
l'assujettit an seigneur
30
234 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de Tunis, une nouvelle armée contre les insurgés; elle fut complètement dé-
i' Boschralui-même quitta cette ville en toute hâte pour aller se réfugier
faite1.
aà <9oKsa/ et les Tunisiens, se
Tunis~eiivre
~Abon-fMM.
voyant abandonnés, firent leur soumission au
vainqueur, qui leur accorda l'aman et leur donna un chef choisi parmi ses plus
ffidèles nCe
prosélytes". coup, dit Ibn-Khaldoun, entraîna la défection de la
ftplupart des tribus berbères~ De tous côtés, des combattants vinrent se
tr
rranger sous les
~rmeerebeUe
drapeaux du rebelle; ce fut sansdoute alors qu'on vit accourir
segresmt. ]les
~ooM~t-aAles LooM~/t etc., et l'arméed'Abou-Iezîddevait être nombreuse
de ~'<:i)'ao)M)t*.
dde ~'<:i)'ao)M)t*.Rien, danstout
Rien,dans le règne
tout le d'E)-
règned'Et- fét-ële
féré le récit
récit d'!bn-Kha)donn,
d'Ibn-Kbaldoun, qui quiadmet, avec
admet,avec
K'aïem, n'indique que ce prince ait été dans le beaucoup plus de vraisemblance, que l'armée de
cas de réduire Bougie, et je crois que la préten- Boschra fut défaite. C'est aussi ce qu'admet El-
due ruine de BM~eya (<uL:, Bot~t'e) par El- K'aïraouani, qui, du reste, confirme la révolte,
K'aïem doit s'entendre de la ruine de BMoa déterminée précisément par cette seconde défaite
(~L, Be~'aA) par Abou-tezid, sous le règne (Hist. de r~t'~Me, iiv. IV. p. 98).
d'Et-K'aïem. Je donne ici cette explication, parce Voyez, sur &)MaA, la note 6 de ia page 87
que, ailleurs j'ai emprunté à Marmol ce que je de ce volume.
crois maintenant être une confusion de noms; Ibn-et-AtMr,Ibn-Khaidoun, aux pages citées
j'aurais dû remarquer, dès l'époque où j'ai fait cet note 5 de la page précédente. Voir en outre le
emprunt à l'historien espagnol, que Jean Léon, m'&td'Et-Tidjan!(J. t. XX,p. to.a, 4' sér.).).
qu'il copie si constamment, n'avait pas men- H. d. B., 1.1!, p. t~, ). et 5 (t. M de la
tionné cette ruine de Bx~M bienqu'à la vérité trad. franc., p. 2o6).).
il ne parle pas de celle de Be~'a* (Be<<) à Les mêmes, aux mêmes pages.
l'article qu'il consacre à cette ville. !rLes Boot«!ra~ dit ibn-Khatdoun, montre-
N-~sMtt7, t. VIII, p. f)v, t. 3 a 7. ttm- frent une grande audace pendant la révolte
Khaldoun, Hist. des Fa<'tm., S ~m (N. d. B., ap- "d'Abou-Ieztd le Nekkarien, dont ils avaient em-
pend. u au t. H de la trad. franç., p. 53 i). brasséia cause, aussitôt qu'il se fut rendu maitre
Suivant Ibn-et-AtMr, ce fut Abou-tezM qui fut "de MM~ et de JMafMa~tMMa~,localités qu'ils
défait, et les troupes envoyées par Boschra ren- ff habitaient aiors. Pendant cette guerre, les
trèrent à ïxHM avec du butin; alors une révolte ffN<)OM<!r<!&,et ies BeMt-jfeMt~~ surtout, com-
éclata dans la ville, on piita la maison du gouver- mirent des &rfaitsépouvantaMes." (H. d. B.,
neur celui-ci prit.ia fuite, et les Tunisiens écri- 1.1, p. )v<), 4 à 6; t. 1 de la trad. franc.,
virent à Abou-Tezld pour lui demander t'aman, p. 377.)
qu'il leur accorda en même temps qu'it leur don- Les Looudtah prirent une part très active à
nait un gouverneur nommé Rah'moun. J'ai pré- "la révolte d'Abou-Iezid: une nombreuse popu-
30.
30.
236 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFR!QUE.
Revenant aussitôt vers Tunis, KÂbou-Ieztds'avança jusqu'au bord du Me-
trdjerda(Bagradas des anciens), où il établit son camp en attendant l'arrivée des
Krenforts qu'on lui envoyaitde tous côtés; les populations, saisies de terreur,
ft couraientse réfugier à Â~M'aoM~M. Formant alors de ses troupes plusieurs
divisions, il les lança sur les campagnes de l'T~t'aA pour y porter le carnage
et la dévastation, et ses ordres ne furent que trop ponctuellement exécutés
le sang ruisselait sur le passage des Berbers. Après avoir ainsi répandu l'épou-
vante, et maître de Tunis,dont la garnisonprotégeait ses derrières, il s'avança
hardiment vers le sud, dispersaquelques détachements de troupes kitâmiennes
qui essayaient de s'opposer à sa marche, et bientôt, à la tête de cent mille
hommes, il cernait TM/~oJs/t', ou plus vraisemblablement, comme le ditibn-
Prise eI-Ath!r, il venait camper entre A~<Mf<MM~M et Rak'k'ddah2, qui fut prise avec
de Rak'k'âdah.
d'autant plus de facilité que Khalu-ibn-lsh'âk', gouverneur de K'aïraouân, ne
fit pas la moindre démonstration de défense. Ce général s'attendait, à chaque
instant, à voir arriver Meïçour avecson corps d'armée; il s'était enfermé dans
sa maison et s'obstinaità n'en pas sortir. Ce fut malgré lui que les habitants,
soutenus par quelques troupes, tentèrent une sortie, aussitôt repoussée; ils
furent défaits après avoir perdu beaucoup de monde, et se portèrent sur la
maison de KhalM,vociférantcontre lui et l'accablant d'injures, jusqu'à ce qu'ils
l'eussent mis dans l'obligation de marcher contre l'ennemi. II sortit par la
porte de Tunis3. Maisà peine Abou-Iezîd s'avançait-il pour l'attaquer, que le
général fat'imite prit la fuite, sans même avoir combattu, et, rentré dans la
ville, s'enferma de nouveau chez lui, toujours, disait-il, pour attendre l'ar-
rivée de Meïçour. Des groupes de Berbers pénétrèrent dans les faubourgs de
A~<Mf<MM~m, massacrèrent un certain nombre d'habitants et firent quelques
dégâts qui amenèrent des luttes partielles, sans décider une action générale.
Alors Abou-Ie~d, voyant se prolonger l'inaction du gouverneur, et ne pouvant
plus croire qu'elle cachât un piège, donna l'ordre à son général Aïoub-ez-
Zouîli UC
~J~UtH de OC
se mettre à ict
UlC~MC Ct la LCLCUCB
tête des troupes
HUU :.uu et de forcer les r.
portes de la ville.
..u~.
'N.B.,t.n.p.H,L5a9(t.mdeia
trad. franç., p. a 06). Ibn-ei-AtMr prétend à l'ouest d'Ë7-<K)-ao!M)tet à l'est de 7<<!&'&'<MaA,
qu'après sa défaite, Abou-tezid rentra dans la villesqui n'étaient distantes que de trois ou quatre
presqu'He d'jBÏ-DyMtt'a, et que ce fut de là qu'il miUes, comme je l'ai dit dans une note précé-
marcha sur~a~'&aA. Du reste, il porte aussi dente.
à cent mille hommes l'armée que commandait C'était la porte nord de &<!M'ao!<aM. (EI-
le, rebelle, et Et-K'airaouani (liv. tV, p. 98) Bekri, p. Yo, 1. 3; J. t. XII, p. &7&,
donne le même chiffre. 5'série.)
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 237
Ces portes .+ 'nTu't.~J"nn. aussitôt
furent nnL'O~;4A.f.n.nul"4I"1t.c.. l'homme
Yl,n.w." l~aM" ~m:E .4-1.
presque ouvertes; à l'dne était maître de
A~M'tMM~m à la fin de s'afar 333 (du 15 au a i octobre gM). Hfit camper son Prise
armée en dehors de ia porte de Tunis, et ne laissa entrer dans la ville que les `le K'atffMUfin.
'D~Sm~~A~~m~s~sM~.
Voyez}anote<t<iéiapageat3dece*otume.
38 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
T" 1 1
tfDieunous a dispensésde combattre, et pourtant nous n'épargnons pas notre
ftsang'.H Étant venu le jour du vendredi2, il se rendit en grande pompe à
la mosquée. tbn-'Adzari, d'après Sa'doun, donne le détail des sept drapeaux
qu'on portait devant lui et des devises qui y étaient inscrites. Montant alors
en chaire, il employa toutes les ressources de sa puissante éloquence à prêcher
la guerre sainte, à exalter les récompenses célestes réservées aux martyrs
d'une si glorieuse cause, et il entraîna tout ce peuple à prendre les armes
contre les Chîïs
Pendant qu'Abou-!ez{dobtenait de si grands et de si rapides succès, sa pensée
dut se reporter plus d'une foissur la promessequ'il avait faite, dans !4w< de
remplacer le gouvernement des 'OitEÏMTES par celui d'un conseilde cheïkhs, et
plus il voyait prochain le renversement d'El-K'aïem, plus il dut rénéchir aux
diSicultésde réaliser les idées de liberté qui avaient déterminé les Berbers à le
suivre. Sans doute aussi il rêva de s'asseoir sur ce trône qui allait devenir
vacant, et de s'y asseoir d'autant plus solidement que les Zendtah, ennemis des
FÂT'ttHTES, le voyant occupé par un homme de leur race, en deviendraient les
soutiens naturels, surtout s'ils y étaient invités par un souverain auquel leur
ovuuaw
Ambassade dévouement était depuis longtemps acquis. Ce souverain, c'était le représen-
(MVOU<
.nE~ne. tant de la dynastie omaïade en Espagne. ~Au moment de quitter A~tM'otOM~M,
ffdit Ibn-~haldoun, Abou-Iezidenvoya une ambassade à En-N~r, pour lui
~tï)
i~ct~uui iu~
lut,
U.LlJ1ljUU1'
Meïçour fut cettedéfaite tdans
lil-uliiulirfj
promenée répandit
ialit5le:;rue:;
les àrues ue
de AMHM~ftMirt
1lvit
À~<M'<K)M< utt comureuu faubourgs
On COIllprellU
comprend i11:;ellltmL
aisément
t'~<y~
l'effroi que ~~tt~
cette ,)~f~'<~
défaite -.X-J:t
répandit à B'if M'.t.h-t
E~sA~M~. T
Les t.-U't-t-
habitants J..
des f-
faubourgs
coururent se réfugier dans la ville pour s'abriter derrière ses murailles; mais
El-K'aïem, malgré les inquiétudes qu'il éprouvait lui-même, fit bonne conte-
nance, promit la victoire, et détermina les fugitifs à rentrer à ZaoM~a~,où
ils firent des préparatifs de défense
Peut-être Abou-Iezul aurait-il dû profiter de sa victoire et du décourage-
ment qu'elle avait jeté dans les esprits pour marcher droit sur F~M~aA, dont
il était à moins de deuxjournées. Maisil paraît avoir voulu être maître de toutes
les villes de l'T~'M!~ avant de commencer le siège de la capitale des FÂT'i-
MtTES. II resta deux mois et huit jours sous les tentes de Meïçour~,préludant,
selon sa coutume, par l'envoi, dans toutes les directions, de colonnes que l'on
excitait au pillage, au meurtre, à l'incendie, et qui répandaient ainsi la ter-
excit:
reur au sein des populations qui se trouvaient sur leur passage. Un de ces
reur
Prise de Sousah.
corps
corps d'armée prit Sousahde vive force, et les habitants de cette malheureuse
ville eurent à subir toutes les atrocités auxquelles peut s'abandonner une sol-
datesque ivre de sang les hommes furent torturés; on leur coupait les pieds
et onleur brisait les os; les femmesétaient éventrées depuis les parties sexuelles
jusqu'à la poitrine. ~H se commit, dit EI-K'aîraouâni, des horreurs qui ne
tt seraientpas même permises vis-à-vis des ennemis de la religion. Un màs-
sacre épouvantableremplit de cadavres toute l'T~~Mt/t;les villes, les hameaux,
furent changés en solitudes, et les malheureux que le fer n'avait pas atteints
succombèrentàà la
succombèrent la taim
faim et et àà ia
la soit
soif\ Pour
r( maintenir en respect ce qui restait
'DM<:t-.<~M/eepten(t.p.)e~,).i6(J.t.XM,p.533,5'serie).
~<y'ec~M.MM.(-~)i.iu~t.,t.Att,p.uo.i,u:n:rm~.
~i r
2/t2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
El-K'aïem, voulant profiter de la faute que commettaitAbou-ïezîd en laissant
Ei-K'aïem,
'1 "1 "I~ 1 "1 1
ainsi ses troupes s'éparpiller, fit sortir l'armée hors de la place, dans l'espoir de
surprendre l'ennemi. Mais une circonstance imprévue pour lui vint déjouer
son projet. Fadhi, un des (ils d'Abou-lezîd, arrivait de K'aïraoudnavec un
contingent considérable de DAanpa', presque au moment où son père apprit
que l'armée fat'imite s'avançait pour l'attaquer. Celuici ~"na l'ordre à Fadhi
de se porter au-devant des Kitdmah,et de ne cesser le combat qu'après les
avoir repoussés, sauf le cas où il pourrait acquérir la certitude que c'était avec
1lui-même qu'EI-K'aîemvoulait se mesurer, et alors de lui en donner avis par un
Bataille courrier. Les deux partis se trouvèrent en présence au lieu dit &)M&<~A'<M~
CO
de
Souti'-d-Ah'ad (le marchédu dimanche), entre MtMa~ et le quartier général, qu'Et-Tidjam,
(!(
(If
o~de comme
Co je viens de le dire, place à Â~<f~-D~m~. On put bientôt juger, à
t'Ouadi-')-
f- l'acharnement de la lutte, que l'armée fat'imitevoulait et croyait combattre le
)'g
Meteh'.
chefnekkârite. L'ordre qu'il avait donné fut ponctuellement exécuté; le cour-
ch
rier de son fils lui parvint, et déjà la victoires'était déclarée contre El-FadhI
rie
quand tout à coup parut Abou-Ieztdà la tête de ses troupes". Acette vue, les
~t~maAprirent l'épouvante; presque toute <tl'armée d'Abou-'l-K'aîemfut taillée
« enpièces et, pour échapper au vainqueur, ce prince dut s'entourer de quel-
« quesserviteurs et s'enfuir précipitamment~. Il fut
poursuivi jusqu'à la po~e
l'auteur n'a pas fait attention que le mois de sans autre indication, est peu instructif. Voyez
djoumâdi t a trente jours, et comme te jeudi cor- la note l, ci-dessous.
respond au a i, il aurait dû dire "jeudi g restant". El-Kdmil, t. VIII, p. f).), L 18 a si
Les DAanjM!, descendants de Dhari-ben- M'/<t d'Et-Tidjâni (J. A., t. I, p. 365, 5' sér.).
Zah'ik-ben-Mâdr'is-et-Abter, armaient ensemble 'Et.Bekri.p.1. i3hi5(J.t.XH,
deux grandes familles les enfants de Tems'it- p. &84, 5' sér.). Ce savant géographe, suivi ici
ibn-Dhari et ceux delah'ïa-ibn-Dhari*.Et-Tidjani parIbn-'Adzart' place le champ de bataille
ne dit pas a laquelle des nombreuses branches célèbre sur rOuddi-'I-Meleh' (la rivière salée),
de Fune de ces deux familles appartenaient les entre 7o)Ha<er° et jF<-M<tMt<!& Quelques lignes
Berbers que FadM avait recrutés. plus haut il a expliqué que deux routes mènent
H y a de nombreuses localités de ce nom de ~'a!MOMa)ta E<-MaA<M l'une passant par
en Afrique et, malheureusement, un pareil nom, ~eMM~me~, l'autre passant par ToM~er. Si
'Ibn-Khaidoun,H.s.B.,t.p.).'),t.5et6(t.tde!atrad.fmnc.,p.t7!!).
''B<tMM,t.p.t~r'),).iaett3.
Dont il parte comme d'une grande ville
"emptie d'habitants, possédant un ~XMt', des bazars (jLJ), des
caravansérails et un bain (p.C<, L ti et ta). Ce bain unique ne donne guère l'idée duné grande ville, quand on
sait que X'aM'aoManen possédait quarante-huit (p. t"<,i.t 8).
La Carte de !<t Régencede Tunis dressée par M. Pricot Sainte-Marie
indique cette tpcaHté de MmM<-ti'<!)M<
à
peu près à moitié route de X'oo-fMMAtà N-MaMiat et à huit milles ouest de J%'em<i<,qu'ou traversait le lende-
main, pour ensuite atteindre R-MtMiitt.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE !I. 2~3
de la Victoire,ccontre
ontre iaaueHe
laquelle une trouoe
troupe de Berbers se rua de manière
man!ère à ~en<
péné-
trer jusqu'à l'entrée du faubourg de Zaouïla; et la défaite paraissait si décisive
qu'Abou-Iezîdvoulut dresser ses tentes devant cette porte même. Mais, cédant
aux conseils de ses lieutenants, il se décida à rentrer dans son camp, en se
promettant bien de commencer l'attaque peu de jours après. On vient de voir
qu'Ibn-el-Athîr donne le ai djoumadi-el-aouelpour la date de cette bataille.
Ibn-Khaldoun place la défaite d'El-K'âïemà la fin du même mois Ces indi-
cations s'accordent assezbien entre elles.
Alors, dans les premiers jours de djoumâdi-el-akhir, commença ce fameux JtX Sie;{e
siège d'El-Mahdïah2,dont les débuts durent inspirer les plus vives inquiétudes les
f)'E)-Mahdtah.
au prince fat'Imite, autant qu'on en doit juger d'après les récits, bien qu'un m
peu confus, qui nous sont faits de la première attaque. Abou-Iezids'était pré- e- Première
senté devant la porte de la Victoire,dont une troupe d'esclavesnoirs défendait .j,t attaque
le fossé.Une fois le combat engagé, il longea la muraille et entra dans la mer. (premiers jours
nedjoumâdiH).
Les chevaux avaient de l'eau jusqu'au poitrail. Il atteignit ainsi la première re
une ville ruinée indiquée sur la carte de M. Pricot sept milles d'B<-MaMMA (E<-A'<M, t. VII1, n.
Sainte-Marie était Tomddjer, on pourrait admettre, ?.)")<),«)).
puisqu'H fallait tourner la &&M<t-SM!R<!Mt' E~aM!t7, t. VIII, p. ~H, i. ai à a3;
au nord ou au sud, que ia route par Menzil- Rih'la d'Et-Tidjani (J. A., 1.1, p. 365, 5' sér.).
A'<tm~et ~/ier&e<-Z~'emM était la route du nord, Um-Khafdoun, ~M<. des /<'m!t~~ S vm
et que ceHe par Tom~'e~ un peu plus longue (N. d. B., append. H au t. II de la trad. franç.
que la première, était la route du sud. Ce doit p. 33a et 333). Le 3o djoumâdi-el-aouei 333
être en vue de la première qu'Ei-Bekr! compte correspond au samedi 18 janvier g~S de J. C.
soixante milles de A7<ttr<!o<«!H
à E7-M<tMMA. Dans ËI-K'aïraouani mentionne aussi cette défaite d'Ei-
le cas où la supposition que je fais sur l'emplace- K'aïem, mais il n'indique que l'année (Hist. de
ment de Tomâdjer'serait exacte, cette ville se r~'t'~Me, )iv. !V, p. too).
trouvait A environ. cinq lieues au sud-sud-ouest Ibn-et-Athir (t. VHt, p. ~n, L a3 et a4)
de ~er~ef-D/em!'<. Matheureusementaucune des fait commencer le siège d'E~-MaMM/t en djou-
deux cartes que j'ai sous les yeux ne trace le madi-et-akhir; Ibn-Khaldoun fixe implicitement
cours de i'0!«Mt-MeM~ ce qui jetterait beau- la même date, puisqu'il dit que ce fut quelques
coup de jour sur l'incertitude que je cherche a jours après la défaite d'Et-K'âîem, qu'H place à la
lever ici. Tout ce qu'on peut condùre de l'indi- fin de djoumâdi t. Abou-'i-Fedâ (~MMa~. MM~m.
cation d'E!-Bë]a'trapprochée de ceue d'Et-Tidjâni, t. H, p. /t3o, i. i5) fait commencer le siège en
c'est que ië~MA'-e~A'a~ se trouvait sur tes djoumâdi I. On doit donc placer la première
bords de i'OM<Mt-'<-Me/eA'. Ibn-et-Athtr, sans attaque dans les derniers jours de djoumâdi f ou,
donner dé nom au champ de bataille, dit seu- plus vraisemNaMement,dms les premiers jours
que tes
iement que
tement tes deux
deux armées
armées se rencontrèrent &
se rencontrèrent a dedjoumâdilL
° C'est une immenee~eM~a qui ae trouve àrestdejC'afraoM~H, et qui, au dire d'Et-Bekri, tftburnit Ht) sel
ttvraiment exceUent etd'une pureté remarquaMe.;) (PMcr. de ~(m()' p. t~)<,t. 16; 7. t. XH,p. 4':3,
5' séné,) Voyez, sar cette &M/ta, les déjaHs donnes par M. Pettissier en i853 (Deser. de la R~. de 7'MnM,
p. t3t ett3a).
3t.
2M ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
enceinte,
enceinte, la
ta dénassa.
dépassa, et rendant
pendant ou partie de ses
une nartie
qu'une ses trounes
troupes sacca
saccageait
Zaouïla, il arrivait à la porte d'E~a~~McAqui fermait le faubourg du côté du
Mos'alla;il ne se trouvait donc plus qu'à une portée de ftèche de la ville même.
L'épouvante fut à son comble parmi les habitants; ils se rendirent auprès
du khalife pour le supplier de demander l'aman au rebelle. El-K'aïem différait
sa réponse, et quand il se fut assuré qu'Abou-lezid venait de se retirer du
MM'a~a,soit que ce prince voulût rassurer les habitants, soit qu'il obétt lui-
même à un sentiment de superstitieuse croyance dans la prétendue prophétie
du Mahdi, il prononça cette parole si connue «C'est de là que fAoMMKC r<~M
Kdoit rebrousser chemin. En effet, au milieu du tumulte du combat, le bruit
s'était répandu que Zn'1-ben-Menadarrivait à la tête d'un corps d'armée, et
Abou-Iezîdvenait de quitter le Mos'allapour retourner vers la portede la ~tc-
toire, à la rencontre du chef des S'<!M~<M~ Pendant cette marche à travers
ZMM~ soit que des détachements eussent été envoyés du jRa~A-e~ftMM
soit qu'un certain nombre de Kitdmahse fussentralliés sur le point que le chef
nekkârite venait de quitter, celui-ci était suivi à distance par une troupe qui
s'avançait, tambour battant et enseignes déployées, de telle sorte que les gens
du faubourg pensèrent qu'El-K'aïem était sorti en personne d'E~MaMM~,et
ils reprenaient courage, lorsque, reconnaissant Abou-lezîd, ils l'attaquèrent
avec vigueur. Alors s'engagea un combat terrible, dans lequel celui-ci courut
les plus grands dangers, puisque, suivant Ibn-el-Athîr, il se trouva bloqué de
telle façon qu'il fallut démolir un mur pour qu'il pût s'échapper; mais il arriva
enfin vers la porte <~ Victoire,et, à la vue de leur chef, ceux des rebelles
qui n'avaient pas cessé de combattre sur ce point, redoublèrent d'efforts, et
achevèrent de mettre en déroute tous les défenseurs de ZtOM~a,pendant
qu'Abou-lezîdregagnait &~ef~-D~M~
L'annonce de farrivée de Ztri-ben-Men&d 2 Ce
faubourg, au moins du temps d'Et-BeM,
n'était évidemment qu'une fausse alerte, car il n'avait pas moins de deux milles de longueur
n'en est plus fait mention dans le reste de la La largeur varie, dit-il, et, dans sa plus grande
journée, ni dans aucune des trois attaques subsé- "dimension, elle parait peu considérable, tant le
quentes, et ce vaillant chef ne pouvait pas rester .faubourg se développe en longueur' n
dans l'ombre quand il s'agissait de combattre. Le Lej~tttoMfg' du parc; il servait de logement
grand service que nous lui verrons rendre pen- aux milices de i'T/r&'MA, tant arabes que ber-
dant ce long siège ne suppose pas, et au con- bères. (Et-Bekr!, p. f., 1. a3 et a4; -J. A.,
traire, qu'H fut venu s'en&rmer dans ia place t.XH.p.A8y,5'sërie.)
avecEi-K'aïem. JMM, t. Vm, p. )")<), L s&, ap. ~r-,
danctRt"
danger; il Ratait
tt s était avan<
avancé mafrn'a
jusquà ta t)<M'
ta
porte1; un fRf'tavf
un esclavete et eaiu!t
saisit ia
tf rcfnnnnt
reconnut, o<
bride de son cheval en criant tfVoici Abou-Iezid, tuez-le. Mais aussitôt un
Berber s'élança sur l'esclaveet lui trancha la main d'un coup de sabre. Abou-
fezîd était sauvé2.L'avantagede cettejournée peut être considérécommeétant
resté aux assiégeants,en ce sens qu'El-K'âïemavait éprouvé des pertes énormes
et qu'en définitive les assiégés avaient été refoulés derrière leurs murailles.
Mais Abou-Iezîd put apprécier aussi à quelle énergique résistance i! devait
s'attendre. H fit donc de nouvelles dispositions, et manda au gouverneur d'
A'<Mr<MM<m de lui envoyé" tous les combattants disponibles. Ces renforts lui
Troisième étant arrivés, il tenta, à la fin de redjeb, une troisième attaque, dans laquelle
attaque il fut repousséaprès avoir perdu beaucoup de monde, et ce furent les troupes
(fin de redjeb).
venues de A~MnMM<~ qui souffrirent le plus. On eût dit qu'en effetle génie du
rebelle avait été comme subitement frappé d'impuissance le jour où il avait
Quatrième touché le Mos'alla.Une quatrième attaque dirigée contre E~c/~MA, dans les
attaque
dix derniers jours de chaouâl~, échoua encore contre la vaillance des assiégés,
fin(,le ehaoudl).
).
et Abou-Iezidfut obligé de retirer dans son camp retranché. Maisil tenait
toujours la ville étroitement bloquée et, ce qui s'explique dl;-i'icilement,puis-
Famine
qu'on pouvait s'approvisionnerpar mer, la famine vint ajouter ses horreurs
aEt-Mahdtah.
aux désastres du siège, et réduisit les habitants à l'affreusenécessité de dévorer
des bêtes de somme et jusqu'à des cadavres. Bientôt même El-K'aïem donna
Évacuation l'ordre d'évacuer la ville, pour qu'il n'y restât plus que la garnison. Cefut dans
de la ville.
cette fuite des habitants qu'on vit à quels excès peut se porter la férocité
d'une soldatesque sans frein obligés de traverser les lignes des assiégeantset
implorant leur pitié, les malheureux étaient éventrés, les femmes enceintes
lement les faits dans un grand désordre, elle de la ville, Haurait fallu traverser te Mos'alla, et
fourmille de dates fautives c'est ainsi qu'elle il paraît certain qu'Abou-Iezid n'atteignit cette
ptace la mort d'Ei-K'aïem en 335 c'est encore place des fêtes qu'une seule fois, a sa première
ainsi qu'elle fait naître son fils tsma'ï) en a go attaque, commeje t'ai dit. C'est là ce qummMtitue
ou 3o3 N-~aMM~ ville qui ne fut fondée l'accomplissement de la prétendue prophétie du
qu'en 3o3 et habitée par son fondateur seule- Mahdi.
ment en 3o8. El-Kdmil, t. VItt, p. t. 18 à a3. Au-
tbn-et-Athir dit seulement (_)LJ) cune des autres sources où j'ai puisé ne reproduit
(_)~ (près
de la porte), sans dire de queue porte. Je ne puis ce détail.
guère mettre en doute qu'it s'agit d'une des portes Du ao au 29 chaouat 333 (du jeudi 5 au
du faubourg, car pour arriver jusqu'à la porte samedi ) &juin 9~5 de J. C.).).
*J.t.XX,p.&y6,4'serie.
''7M.,t.XX,p.4~.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 247
.+ a.,r., 1.1'1" 1'It."nj."n~11.n.n
entrailles T'nl.f.Yto.f.n.n
.VII'"r.n_J:.f.ÁnnnUI"vnn~#'It.
elles-mêmes, et dans leurs palpitantes une
cupidité sauvage cher-
chait l'or qu'on y supposait caché
A l'époque où ie Mahdi construisit l'asile des FÂT'mtTES, il avait, pour
augmenter les moyens de défense, fait creuser des citernes et des silos, dans
lesquels il avait enfermé des approvisionnements considérables~. Lorsque la
ville fut débarrassée des bouches inutiles, El-E/aïem fit ouvrir ces magasins et
en distribua le contenu aux troupes de la garnison Un autre secours, presque Secours
inespéré, lui vint puissamment en aide ce fut en effet dans cette terrible
envoyé
par
extrémité que Zîri-ben-Menâd conquit à jamais les bonnes grâces des FAT' zh'i-ben-MenM.
MITES, en réussissant à faire entrer un convoi dans J~-AfaMts~. En-Nouaïrî
nous apprend que ce convoiconsistait en cent charges de blé, escortées par
deux cents cavaliers s'anhâdjiens et cinq cents esclaves nègres~. C'était la ré-
ponse de l'émir des ~'<!MA<<t~ à l'appel fait par El-K'âïem. D'autres secours
avaient été organisés dans les tribus depuis longtemps dévouées à la famille
du Mahdi,: ainsi, une armée kitamienne s'était rassemblée à Constantine;mais Armée
kitâmienne
elle fut hors d'état de résistera un corps d'OMar~!<~OMMM! commandé par Lek-
réunie
kou-'l-Mezâti, qu'Abou-Iezîdenvoyacontre elle; taillée en pièces et dispersée, aConstantine
elle ne put, mêmepartiellement, parvenir à sa destination, etie prince fat'Imite et dispersée.
dut renoncer à toutespoir de ce c6té. Quoi qu'il ne fût pas sans importance,
ce succèsétait loin de compenser ta série d'échecs éprouvés devant N-M~M'o~.
Or, tant que les Berbers avaient trouvé dans I'7~M~ une proie à dévorer, on
les avait vusaccourir avec empressement vers Abou-Iezîd;mais cette malheu-
reuse province, à force d'être saccagée, était complètement épuisée. Aussifar-
deur des Berbers s'était-ëlle singulièrement refroidie; chaquejour amenait de
nouvelles désertions, et le chefnekkarite était menacé de n'avoir bientôt plus
autour de lui que les J~ooM~Ade ~4Mf<~et les B~t-~mMm~. Voulant pro-
~am~ t. VIII, p. ~t. ). i5, à p.~ff, ne renfermait plus que des combattants, puisqu'il
i. 8.– E!-K'aïraouani,J?M<. de f~/f., p. 10' en avait expulsé la population, comme je l'ai dit
H y a ici deux lignes d'Ibn-el-Athir que je ne à la page précédente?
m'explique pas; après une des rencontres où EI- El-Kdmil, t. VIII, p. ~fr, L 8 a i).
K'aïem avait été défait, l'auteur du j&'<M pré- t
*Et-Bekri,p.)fe,LtQetao,p.)~f,t.tt
tend que "beaucoup de gens d'E<-M<tMM& s'en- et t (J. A., t. XIII, p. 355 et 368, 5' sér.). Le
fr fuirenten Sicile, a ïf~poK, en Égypte, et même m~me auteur emprunte au k'adhi Moh'ammed-
"dans le pays des ~oM<tM!) (p. t~ff, L et 3). ibn-'Omar-es'-S'adëS deux passages, dans l'un
D'une part, cette évasion n'aurait pu avoir lieu desquels il est dit que ïah'ïâ-ben-Edris fut fait
que par mer, c'est-à-dire sur des vaisseaux, qui prisonnier par Mouca-ben-Abi-'i-'AfMh,que celui-
auraient été beaucoup mieux employés à tirer, ci dévasta ia ville où il s'était étaNi, ie retint
de Sicile par exemple, des approvisionnements captif à Lokdï, et qu'après une longue <~eM<M)t
pour ia ville anamée; d'autre part, comment ad- il lui renditia liberté dont ie prince edrtsite pro-
mettre que le prince iat'imite, avec une armée nta pour se rendre à As'îla, où il vécut miséra-
très éciaircie par les pertes qu'il avait éprouvées, blement Dans le second passage Moh'ammed-
aurait iaissé sortir qui que ce fut d'une place qui ibn-'Omar dit qu'en l'an 3 3< Iah't& prit ia route
Ce passage jette de ('obscurité sur les défaits relatifs à tah'ta-ben-Edris, car nous avonsvu qu'en 809 Mas's'atah-
ben-H'abbous relégua ce prince à /lt'«s dans un état eomptet de misère. Et-Beb-î ne place cette retraite à ~<'<!a
,IVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 2A9
1 .1 9 '1 '1 1 -1
jbn-Abd-ei-Haum, qui n'a adopté qu'en partie le récit de Moh'ammed-ibn-
'Omar, le prince edrîsite mourut de faim', ce qui est peu vraisemblable
d'MaMfa~
'1' étant étroitement
et que, cette ville '"11
bienveillance
a"_0#>.4
d'Ibn-Abi-'t-'Ânah, qu'on suppose
bloquée par Abou-IezM, le fils d'Edris mourut encore vivant à cette date. Ces difficultés me por-
de faim, sans qu'il lui fût possible de joindre les tent à regarder comme suspects les récits em-
princesfdt'imites'.Ibn-Khaldoun dit au contraire pruntés par Ei-Bekr! à Moh'ammed-ibn-'Omar,
que lah'tâ-ben-Edria arriva à El-Mahclïahen 331, et comme d'autant plus suspects que, pour ce
et qu'il venait d'être retenu M~rMe~ par Ibn-Abi- k'âdhi, ils sont l'accomplissement d'une malédic-
'I-'Âûah pendant deux <!M. tandis que, suivant tion jetée sur lah'ïâ par son père Edrïs-ibn-
tbn-'Abd-ei-H'attm, ce serait non pas dans les ~Omar' dans un mouvement de cotère "Je prie
prisons de ZoAs:, mais dans celles de J~K~A "Dieu, aurait dit Edrls, de faire que mon fils
qu'tbn-Edr!s aurait gémi, et non pas pendant "meure de faim sur la terre étrangère." On est
deux, mais pendant près de vingt ans ( autorisé à se demander si les termes de la malé-
tA~tj~tjJ) *), ajoutant qu'il mourut de faim diction ont été formulés après l'événement, ou si
à R-MaA~iaA, au commencement de 33a. Pour le récit de l'événement a été arrangé de manière
adopter le récit d'Ibn-Khaldoun, il faudrait ad- à réaliser une invocation qui, d'ailleurs, a tous les
mettre que le prince edrlsite fut incarcéré en 3 a g caractères de l'invraisemblance. Pour qui connaît
or, depuis 3a~, Nlouçavivait en fugitif dans le la crédutité arabe, à laquelle Et-Bekr! mi-même
~a~/trtA, et, suivant Ibn-Khaidoun lui-même, il est loin d'avoir échappé, tous les soupçons, en
était mort en 397. Pour adopter le récit du pareille matière, sont légitimes.
&'af<'<M,il faudrait admettre que lah'ïa, expulsé f'af~, p. f), i. i5 et 16 (p. 68 de la
à As'îla en 3og, fut fait prisonnier en Su et trad. iat. p. 108 de la trad. &anc.). Le texte
incarcéré jusqu'en 331.Ce que nous avons dit dit: "H y mourut de faim en 3 3 sur la terre
explique très bien comment tbn-AM-'i-~Ânah "e~Kg-~re, et dans la traduction française on
saisit toute occasion qui put se présenter de jeter fit "H y mourut de faim au commencementde
en prison un membre de la famille edrisite et, "l'année 339." La différence des mots que j'ai
en particulier, celui pour lequel il n'avait cessé soulignés tient sans doute à la manière dont le
d'éprouver une jalouse haine, que le malheur mot Xj~cest écrit dans les manuscrits; mais, ce
même n'avait pu désarmer. Mais il resterait à qui est plus grave, l'erreur manifeste de date
expliquer comment, dans l'expédition de 394, parait exister dans tous les manuscrits; il faut
Mocour, ou tout au moins tes Beni-Moh'ammed, évidemment lire 334, au lieu de 3 3 a, puisque
alors ses aUiés, n'auraient pas délivré lah'ïa, bien l'on a vu que le siège proprement dit de la capi-
qu'il appartint à la branche de 'Omar, et com- tale des F~T'iMtTES commença en djoumâdi-el-
ment en 33i ce prince aurait du sa liberté à la akhir 333.
qu'apte Mtte <<)M~Me <&(en(t<Mt; ce serait donc d'A'tb, suivant lui 1*, que le malheureux prince edrisite serait
parti pour se rendre à El-Mahdiah. Je crois, comme va nous le dire Ibn-Khatdoun, que îah'ïâ se rendit dans cette
dernière ville immédiatement à sa sortie de prison.
Ei-Bekri, p. ))"), i. <) a i5 (J. t. XUt, p. 356 et 35?, 5 série). La date seule dément ce récit.
tbn-Khatdoun, ?<< des ~E<!rM.(H. d. B., append. it au t. Il de la trad. franç., p. 568 ).
,K'l)rt'4s, p. r=t, 1. t3 et t<) (p. 68 de ta trad. tat.; p. 108 de la trad. franc.).
Ei-BeM.p. )ft,t. t2ett3(J.t. Xm.p.357, 5'série).–X'~t'<h, p. F4, it et ta (p. 68 de la
trad. lat.; p. 108 de la trad. franç.). Cette traduction française dit, par erreur, 'Omar-Ibn-Edris, au lieu de
Edfis-ibn-'Omar.
Je dois dire et tuimnt jeï'oft'tit (p. F<), ). 9 et 10; p. 68 de htrmL )at.; p. 108 de ta trad. fmn{.).).
M. 32
350 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
même sortirent de la ville pour aller lui lancer leurs sarcasmes3. Aussitôt Lussit6t
le
que départ d'Abou-ïezîdfut connu à El-Mahdïah, les soldats de la garnison
vinrent piller le camp berber; ils s'emparèrent des approvisionnements, des
tentes, des drapeaux, de tout ce qui s'y trouvait, et à la disette succéda
l'abondance. En même temps, à N-raoMaM, les habitants, voyant le peu de
soldats qui entouraient le chef nekkàrite, songèrent à se saisirde sa personne
Ils n'osèrent cependant, mais ils écrivirent à El-K'aïem pour lui demander
l'aman, ce qui attira au gouverneur une vive remontrance de la part de son
maître, qui lui reprocha de passer le temps à boire, à manger,et autres satis-
factions analogues,au lieu de veiller aux vrais intérêts de la ville qu'il lui avait
connée. La lettre des habitants resta sans réponse, et s'il est permisde s'éton-
ner de ce
f)ft' ftp silence, on
<*pRitfnrp f*n est
fRt en
pn droit
tirnit de
f)p s'étonner
s'~fnttnfrttx'nbien ntns encore
plus fn<'nrc nn'ft–K'
qu'Et-K'aïem,
qui n'était qu'à deux journées de A"'<MnMM<!M, n'ait pas cherché, par une marche
de nuit, à surprendre son ennemi presque sans défense.t! semble avoir perdu
un temps précieux à chasser les gouverneurs qu'Abou-ïezîd avait préposés à
diverses villes, probablement peu importantes, puisqu'elles ne sont pas nom-
mées, et l'on doit croire que ies chefs par lesquels le rebelle craignait d'être
abandonnél'avaient au contraire servi avec un grand zèie, car celui-ci vit arri-
ver de tous côtés des Berbers qui venaient se ranger sous ses drapeaux1, et se
trouva de nouveau à la tête d'une armée nombreuse, puisque nous allons le
voir rentrer si promptement en campagne. Ce fut pendant son séjour à Â~<M-
raoudn qu'Abou-Iezîd comprit enfin la faute qu'il avait commise en changeant
les allures de simplicité rustique qui ie caractérisaient avant ses succès
ffCédant, dit Ibn-Khaidoun, aux remontrances d'Abou-'Ammar, qui blâmait
ffamèrement son attachement aux choses mondaines, il renonça aux habitudes
ffde luxe qu'il avait contractées et reprit, avec sa chemise de laine, la vie
cesimple et rude d'autre fois 2. Parmi les gouverneurs nekkarites contre les-
quels Ei-K'aïem avait sévi, soit en envoyant quelques troupes, soit en excitant
les populations contre eux, plusieurs avaient été massacrés, d'autres avaient
été arrêtés et conduits à E~<!M«A. Aussitôt qu'Abou-Iezid disposa de ses
nouvelles troupes, il répondit à ces hostilités, commisesquand il était isolé et
impuissant, par d'horribles représailles. Des détachements furent lancés dans
toutes les directions, avec ordre de répandre sur leur passage le meurtre,
la dévastation, l'incendie3, et maintenant que nous savons comment ce bar-
bare intelligent faisait la guerre, nous pouvons être surs que, par ces atrocités,
il préludait à quelque expédition.
Révotte La levée du siège d'El-Mahdi'ahn'avait pu manquer d'amener, de la part de
de Sousah
contre plusieurs villes soumisesau rebelle, des manifestations en faveur d'Et-K'aïem.
Abou-tezid. Sousahfut de ce nombre prontant de ia faiblessede la garnison laissée dans
ses murs, cette ville, animée par le souvenir des actes de cruauté dont elle
avait été témoin, et indignée de la tyrannie qui pesait sur elle, se souleva
contre son gouverneur, qui fut arrêté et conduit prisonnier à E~JMoMa~. Ibn-
detatrad.iranç.,p.ao8),maisilnementionne et t6;–N. d. B., t.II, p. t~ !.t6et 17(t.M[
pas la demandede t'am&nà EI-K'aiem. de la trad. franç., p. 908 et 900).
El-Kdmil, t. Vit!, p. i. g a 11. Rih'la d'Et-Tidjant (/< t. XX, p. 108,
'N.B.,t.I!,p.f.,Li5eti6(t.IHde A'sériei85a). L'auteur commetune erreur évi-
iatrad.&anç.,p.9o8). dente en disant «Ces événementsse passaient
t. VIII, p. ~f~, i. ta, i3, t5 "en 3a9." D'abord, ii a voulu dire ten 333",
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 253
eI-AtMr ajoute qu'une troupe des siens (évidemment la garnison) subit le
même sort, et qu'à titre de remerciement pour ce service, le prince fat'imite
envoya aux habitants sept navires chargés d'approvisionnements et pro-)-
bablement de troupes. Tunisaussi se révolta. Aux premiers symptômes du U Tunis
mouvement qui se prononçait, Abou-ïezM fit marcher contre cette ville `'
suitsonexempte.
le
des troupes commandées par Mostaouîa-en-Nakkari~,qui y entra de force le le
ao s'afar 3343. El-K'aïem, de son côté, voulant soutenir les habitants, avait
fait partir 'Amer-ibn-'Aii-ben-ei-H'assan, à la tête d'un corps d'armée; mais ce
général arriva trop tard. Mostaouïa occupait déjà la ville et y avait porté ie
massacre et la dévastation. C'est peut-être à ce sujet qu'Et-Bekrî d~t, en par-
lant de Tunis r Du temps d'Abou-Iezid, les habitants eurent à subir une dure
«épreuve ie massacre, ia captivité et la perte de leurs biens \w 'Amer-ibn-
puisqu'il ajoute ffL'amtt~ suivante Abou"!ez!d On a ici la preuve de l'existence d'une flotte à
vint iui-même mettre le siège devant &)M~t& B7-MaA<&tA au commencement de 33< et i'on
fie siège se prolongea ainsi jusqu'à la mort d'Ei- voit pourquoi je me suis étonné de l'affreuse
K'aiem, qui eut lieu dans !e coursde cette même famine qui rendit si difficilela défense d'E<-M<t~-
"année 333 Or ces demëvënements appar- diaA en 333, famine qui, cependant, n'est mise
tiennent sans incertitude à t'année 3 3 &.Mais, en doute par aucun auteur.
en outre, la manière dont Et-K'âîem reconnut, Le nom de ce général d'Abou-tezM n'est
comme va nous l'apprendre Ibn-el-Athtr, le ser- donné que par le cheikh Et-Tidjan!.
vice que venaient de rendre a sa cause les habi- ElKâmil, t. Vttt. p. ~f~, I. 16 et 17.
tants de &MMaA montre que ces événements se Et-K'aïraouani (liv. IV, p. i oa ) dit le i o s'afar,
passaient en 334 et après la levée du siège d'N- ce qui est inadmissible, puisque nous venons de
Mahdïah, car à aucun instant de 333 le prince voir Abou-Iezid arriver presque seul, !e 6 s'afar,
fat'imite ne fut en mesure d'envoyer sept vais- au Afo'MKa ~aif<:oM~M.C'est déjà beaucoup
seauxehargés de vivres. Les &its quej'emprunte d'admettre, vu t'ëtat où l'on nous le dépeint à
ici à tbn-et-AtMr et à Et-Tidjân! répondent a ta cet instant, qu'il ait pu, le y s'afar faire partir
note que M. de Slane a mise a la page 53a du de ~HM'aoManun corps de troupes.
tome It de sa traduction de l'Histoire ~MBer&eM; Ei-Bekr: p. )< L t8(J. ~t. XU,p. 5t/
ils montrent qn'it n'y a aucune <Mp~oet(!'M à faire, 5' série). ffLa ville fut livrée au pillage, dit
et que SoMM&ëta)tbien réeuementretournée sous tftbn-e!-Athtr% les femmes et les enfants em-
t'obéissancedesFiT'mrrES. Dureste, Et-TIdjâni fmenës en captivité, les hommes massacres. les
se~redresse tùi-meme (ycMfM<MM~Me~ t. 1, "mosquées renversées; beaucoup de gens péri-
p. 367, 6'série). "rent dans les flots en essayant de se sauver par
~<-X<M, t. VHI. p. ~ff", t3 et <A. fmer." Et-K'aïraouâni a copié ces détails, en
Onsait qu'il y a trois journées de marche de X'MfttOMt!)) à runts, et encore faut-il admettre que, bien
qu'il
ait éprouve de ia résistance devant !a ville, H y entra le jour même de son arrivée.
''En s'afar 934 et damtes trois mois qui suivirent, Ï'MnMfut plusieurs fois pi))ëe et saccagée; ce passage d'Ei-
Bekr! peut donc s'appliquer a t'ensemHe des dëvastatiens qu'eut à subir ceUe matheureuse vitte pendant la guerre
d'Abou-!e~d.
'a.~m'</t.y)n.p/ l. tq àig.,
25~t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
'Ali, amu'enant
apprenant au'il
qu'il avait été devancé, et n'étant nas
pas en mesnt'eft'assiéocrla
mesure d'assiéger la
ville, se décida à revenir sur ses pas; mais Mostâouiase mit à sa poursuite et
l'atteignit à -S'oh'< L'armée fât'imite éprouva une terrible défaite, et perdit
beaucoup de monde. La nuit étant venue, 'Amer se réfugia dans les gorges
du D~W (la montagne du plomb); le lendemain matin, il continua
à battre en retraite, et Mostaouïacontinua à le poursuivre. Mais, faisant tout
à coup volte-face, le général d'El-K'âïemprit une revanche complète. Le champ
de bataille resta jonché de Berbers; Mostàouïalui-même fut blessé et pour-
Hi-K'uient suivi à son tour jusqu'à ?MM<s, en éprouvant sur toute la route des pertes
reprendTunis. énormes.Ce fut le 5 reM-eI-aouelqu'lbn-'Ali-ben-el-H'assan rentra ainsi dans
la ville; il y trouva les habitants soulevésà la nouvelle de sa victoire et massa-
crant les Berbers, que ses soldats achevèrent de chasser et d'exterminer
Aussitôt qu'Abou-Iezidapprit ce désastre, il fit partir son filsAïoubà la tête
ajoutant que ft d'autres auèrent se cacher dans par Peyssonnel en 178~ par Desfontaines', ont
"tes ruines de Carthage, où ils moururent de conservé de nos jours leur antique réputation
faim* n EI-K'airaouâni dit que les armées se rencon-
Aujourd'hui BeHcMr-S'o~M, à quatre ou trèrent près de t'Ot«M-AfMM)i
cinq miues est-sud-est de N'<tM!)Ksm-e/-L! ou ~sm!7, t. VU!, p. )~f,L 20, à p.~p,
H'<!)Mm~m-e<-E~ eaux thermales ( ~o° cent.) déjà ). a M'& d'Etr-Tidjani (J. A., t. XX, p. <)6
connues du temps deStrabon''(ao &a6de J. C.) à 98, 4'série).–Ei-K'aïraouani, HM(.~<i'.
et indiquéesdans ta M&~e PeM<Mg'e)' V. E);
( segm. liv. IV, p. <oa. Cet auteur ajoute que l'armée
eaux encore en réputation du temps d'Et-Bekr! `, d'Et-K'aïem retourna ensuite à E~MaM&A. Nous
vantées aussi sous le nom de R'amms-D/eMfa verrons bientôt qu'on ne commit pas la faute de
par Et-Tidjâm' et qui, visitées en juin 179~4 laisser ainsi TiOtMsans défense.
Hist. de f~/}'!}Me, liv. IV, p. toa. Je suppose que c'est du même événement
qu'ii parie page 100, et qu'il
avait déjà mentionné page 3, où, par suite de quelque faute de copiste, il le place en 316.
CecgT<t/)At'<'a,Ub.XVH,cap.xvi,p.7o8,).a,derédit.FirminDidot.
DeMf. de f~/r. oep(eH<t' p. Fe, L so (J. A., t. XII, p. 5a5, a* série).
&t'<<: d'Et-Tidj&ni (J. A., t. XX, p. ?5 et 76, 4' série).
Voyages dsM Beg~Mf <~Tunis et ~<je< 1.1, p. 4~ et M.
/M<t.I!.p. 83.
PeUissier,DMer. de la Rég. de '!t<MM,chap. n', p. 63 in-8', de t'f. I. 1853.
Rivière qui se jette dans le golfe de Tunis, entre Rddes et N'<tmm<hH-e!-L~On la traverse sur un beau pont
en pierre 1" construit par H'amouda-Pacha, qui régna du a6 mai t~Sa au t5 septembre i8i4~. Ce pont a rem-
placé celui dont parle Et-Tidjânt~* et qui avait été construit par Abou-Zakanâ-tah'ia-et-Ouâthek', te Ht*H'afs'ide,
qui régna du ttdzou-'i-h'idjah 67~ au 3 rebi-et-akhir 678'* (du mercredi armait 376 au dimanche t3aoûtta';<)
deJ.C.). j.
A la ligne 99 de la p. fff ci-dessuscitée du flammes et passa au fil de l'épée tous ceux qui
Kâmil se trouvent trois mots, i!<.&L.~t Jt 1 tenaient pour Et-K'aïem. ffLa plume, dit l'au-
qui ne paraissent pas être à ieur place. J'ai déjà
à "teur, refuse à décrire les meurtres, les dévas-
eu l'occasion de dire que S'<!<y<)Mr<test le nom de fftations, les horreurs qui, à cette époque, se
la région qui s'étend au nord etai'ouest de Tùnis, "commirent dans ce malheureux pays' J'em-
et que traverse le cours inférieur du Medjerda. pruntehJ plus particulièrement à Ibh-Khaidoun
Or il ne peut s'agir de S'at~/oMnt,où évidemment le récit des événements qui précédèrent immé-
Mostaouïa vaincu se retira, qu'après la défaite diatement le siège de Sousah; je dirai les motifs
de celui-ci et t'entrée à Ï'MMM du généra! d'Et- de cette préiërence.
K'âiem. Je crois donc, par la place, queje donne C'est Ibn-H'ammàd qui nomme cette rivière,
ici a ces trois mots, les interpréter convenable- que je n'ai trouvée indiquée sur aucune des cartes
ment. dont j'ai pu disposer; c'est très vraisemblable-
Suivant Ibn-Khaidoun, Aïoub s'était rendu, ment un des petits affiuents de la rive gauche du
par ordre de son père, à Bêdjah, pour y at- Me~er<~<,et je dis de tfla rive gauche", parce
tendre de nombreux renibrts que les Berbers qu'Ibn-Khatdoun assure qu'tbn-H'amdoun se
devaient lui fournir*, et il ne dit abMiument rendit d'N-A'e/'aux environs de B~'<:A. Et~Be~ri
rien des événements de jTMHM, ou plutôt il ne (p. t~t, !in. mt.; J. ~t.~ t. XIM, p. 76) place
parle que de ceux qui survinrent plus tard. S'il à une journée de Be~'a/t le territoire des OM)'<M-
faut en croire Ibn-e!-Athir,Aïoub, après avoir <<t, nom qui n'est pas sans analogie avec celui
opéré ia jonction sur un point qu'il ne nomme de la rivière mentionnée par ïbn-H'ammàd.
pas) de son armée avec les débris de celle de CAfOM~Me d'Ibn-H'ammâd' (/. A., t. XX.
Mostâputa, se porta sur ï'MMM rincéndia et égor- p. ~&, 4* série). Ei-BeM, p. e~, t. 5 et 6
gea iagamKonfat'imite; marchant ensuite sur (J. A., t. XHt, p. 07 et 98, 5' série). El-
Be~'aA/H y entra de force, livra cette ville aux JM)M7,t. VIII, p. t"fF, 1. 90, p. f! 1. 9:
'H.<B.,t.U,p.t.t8(t.!HdeIatrad.fra))g.p.909)'
Ei-~mt!,t.Vt!t.p.~r~,L 9&7. –E[-K'airaouâni,mst. <!e!t'~Me,t. IV,p. io3.
° Jt Ntnbue ia mort de 'Ali-ben-H'amdeuKà une panique survenue dans ttt nuit qui suivit le jour où ce
génét'aiavait~tëdéfaitparAlOut).
256 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Kétait r<*St~
Kétait resté àà ~tM<
M- dit Rt-R~rt'
f))t , devint ornnvofncot'
El-Bekrî1ftfvxit du 7Ah
gouverneur ~ti Zdb ontior
ender.
à
Vainqueur B~aA, Aïoubmarcha sur T~KM;mais tbn-'Aii-ben-ei-H'assan~,
C'est évidemment par suite d'une faute de copiste qu'il place la mort
[u'iiplace mort de
de 'Aii-ben-H'amdoun
'Ali-ben-H'amdoun e enn 3a6,
3a6, puisqu'it
puisqu'il
dit qu'elle eut lieu pendant la révolte d'Aboù-lezid. Ot-, à l'.PUAIl:l1.J1-
cette date. lw le rnhnlln
rebelle naacait dans l'AurAu
passait rlana t'~Mnh nnnr
pour a'v faire
s'y Pairo
des partisans (voir ci-dessus, p. 938), et ce ne fut qu'en 33a qu'il put commencer la guerre.
Les deux récits d'!bn-Kbaldoun auxquels je renvoie ici s'accordent assez bien entre eux et se terminent par
la mort d'Ibn-H'amdoun. Mais, comme il arrive fréquemment à cet auteur, il donne une troisième version, qui
contredit à peu près complètement les deux autres; dans celle-ci'* 'Ali-ben-H'amdoun n'était pas mort dans
la déroute qui eut lieu près de Bêdjah; il avait pris la fuite et s'était retiré à R-Me<(t<t,pendant qu'Aionb marchait
sur ïmtM, où il livrait à la garnison fat'imite divers combats, dont l'issue fut une défaite telle que le fils d'Abou-
lezîd fut obtigé de rentrer à ~'einMMen. Son père l'envoya bientôt contre Ali-ben-H'amdoun, qui, nous venons de
te dire, s'était retiré à El-Mesîla; on se battit à de nombreuses reprises avec des alternatives de succès et de revers;
mais Aïoub réussit enfin à prendre la ville, en se ménageant des intelligences avec les habitants. Alors Ibn-H'am-
doun s'enfuit dans le pays des Kitâmah, rassembla les guerriers de cette grande tribu et alla camper à Constantine,
d'où il dirigea une partie de ses troupes contre tes NooMara~, mais au moment où cette tribu subissait le cMti-
ment de ses méfaits, elle reçut un secours que lui envoyait Abou-tezid, secours qui ne put cependant pas empê-
cher Ibn-H'amdoun d'enlever aux Berbers les villes de Tf~M et de &!<<&.Ce troisième récit d'Hm-Khaldoun est
emprunté à Ibn-el-Athir~ et quoiqu'on doiye reconnaître que cette page du ~amti est assez obscure, il faut
avouer aussi qu'Ibn-Khaldoun l'a lue avec une grande inattention. D'abord Ibn-el-Athir ne dit pas un mot d'R-
Mestla; lorsque, selon lui, Ahou-tezid fit partir une seconde fois son fils d'N-atreeM~M pour aller combattre Ibn-
H'amdoun, il dit que Aïoub atteignit le général fât'imite à Balt'a, localité dont j'ignore i'emptacement; ensuite
il parle en effet des nombreux combats qui se livrèrent avec des chances diverses, et ajoute qu'un certain Ah'med
livra par trahison !a*vij)eà Aïoub; mais de quelle ville entend-il parier? Ibn-el-Athir ne le dit pas, et Ibn-Khat-
doun parait avancer sans preuve qu'il s'agit d'R-MM&t. Comment pourrait-on admettre qu'Abou-Iezid, découragé
par ia défaite de son 6h à Tunis au point d'avoir voulu abandoMner fafraott~H, et qui dut être pressé par son en-
tourage pour différer ce projet de fuite, comment admettre, dis-je, qu'il aurait engagé son fils dans une expédi-
tion tointaine, et étendu ie théâtre de la guerrejusqu'à la lisière du M<MtM-~CMj!<t(', quand il avait plus que
jamais besoin de concentrer toutes ses forces en ~t&'M~' ? On voit pourquoi j'ai préféré deux des récits qu'ibn-
Khaldoun a empruntés à une source qui m'est inconnue, au troisième récit, dont il a emprunté les étémet'ts a Hm-
et-Athir, en les modICant fâcheusement en quelques points.
~Mt. des BeMt-H'<tm<~oMH ( ff. d. B., append. m au t. Il dela trad. franç., p. 55<)).
leurs efforts pour le dissuader et, tout au moins, pour ajourner sa résolution.
Se rendant à cet avis, il envoya une seconde fois son fils, contre le général.1
fat'imite; les deux armées se rencontrèrent en un lieu nommé Balt'a2, où dec
nombreux combats furent livrés avec des chances diverses; mais à la fin ïbn-
'Ali-ben-el-H'assan fut obligé de fuir dans le pays des A~MMtA,accompagné Fuite du généra!
seulement de trois cents cavaliers et de quatre cents fantassins. Là, le général ) fttt'imite.
d'après Et-Tidjani,qu'!bn 'Ail ben e) H'assan ssan elles restèrent victorieuses. jH~tetre des Ber-
était resté maitt'e de ?'MMM, je crois qu'ii s'agittdu
du ~M,t.H,p.f.,Laaet93(t.tttdeiatrad.
rn~me personnage, sans pouvoir dire lequel des franc.,p.aoo).
deux auteurs altère le nom du gënëraMat'fmite. nite. E~am~, t. VIM, p. 1. 9 à ta.
Je crois en outre que toute la campagne qu'Ibn- !bn- B'<m!7, t. VUt, p. ~fe, 1. t6 a t8;
ei-AtMr etIbnKha!doua attribuent a ~AU-ben- )en- H. d. B.~t. !t,p.f. etf)(t.IHdetatrad.fran<
H'amdoun tmmëdfatement avant !e siège'dede p. aog).
&)t~<t/tdoit avoir ëtéfaite par tbn-'Au-ben-et- -et- J?~m;7, t. VIII, p. i. 18 a a5.
H'assan. 5 Onvoit que, dans ce récit, tout en cmprun-
N-~m~t.VItI, p. )"ro,L5 a 8. Suivant vant tant a ibn-ei-Athir des détails quine se trouvent
ie même auteur (tA! t. à a 6),)es troupes d'Et- l'Et- pas reproduits aitleurs, j'ai, quant au fond,
K'âïem avaient rebattues dans deux rencon:tres, .res, adopté le résume trop court donné par Ibn-Khal-
et ce ne fut qù'h la troisième que, par un eSbrt ffort doun dans tes deux récits oui! admet que 'Ali-
suprême et chargeant comme un seul homme, me, ben-H'amdoun avait été tué, sans me préoccuper
Il. 33
258
2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRtQUE.
Siège de Sousah. Cette entreprise était ie siège de Sousah, où M-Kaiem avait jeté une garnison
nnombreuse. Abou-tezîdse mit en marche contre cette ville le 6 djoumâdi-el-
akhir 334 (mardi 13 janvier 0~6 de J. G.); il était à la tête de quatre-vingt
mille cavaliers, suivant El-Bekri~, de cent mille khos's',au dire d'Et-Tidjani~.
Les opérations commencèrent immédiatement, et la vigueur de la défense
répondit à l'acharnement de l'attaque. Il ne se passait pour ainsi dire pas un
jour sans combat; tantôt les assiégeants, tantôt les assiégés, avaient le dessus;
catapultes, machines de guerre diverses, tout était mis en œuvre pour saper
les murailles et, après trois mois de cette lutte à outrance, la ville avait déjà
perdu un grand nombre de ses défenseurs, lorsqu'en ramadhân El-K'aïem,
voyant sa santé altérée, désigna, pour lui succéder, son fils Abou-T'ahir-
Isma'il. Cette désignation se fit solennellement en présence des notables et des
principaux chefs de la tribu des Â~MM~. Le prince fat'imite sentait chaque
jour ses forces l'abandonner. Le ta chaoual 334 (lundi 18 mai Q~6 de J. C.)
Mort il rendit le dernier soupir. Son règne avait eu une durée de douze ans six
<m-K'â)'em.
mois vingt-neuf jours Quand El-K'Aiemsuccéda au Mahdi en 3 a a, Abou-
du troisième récit, qu'il a copié dans Ibn-et-Atnir. m'~d'Et-Tidjân! (J. A., t. XX, p. to6,
Je ne prétends pas que ce paragraphe de mon /)' série).– L'auteur nous apprend qu'un .a.~
tràvait ne présente aucun point discutable; mais (hutte de roseaux, tente) « abritait trois ou quatre
j'espère que les personnes qui voudront bien lire tt hommes,et quelquefois davantage," ce qui
attentivement les sources où j'ai puisé trouveront porterait l'armée du chef nekkârite à trois ou
que j'ai tiré tout ce qM'it était possible de tirer quatre cent mille hommes, chiffre ridiculement
d'une série de documents qui, non seulement se exagéré. Il reproduit son assertion plusloin (J.~i.,
contredisent; mais renferment certainement quel- t. !,p. 367, 5'série).
que confusion de nom en ce qui concerne le Chronique d'!bn-H'ammâd (J. A. t., XX,
t. VIII, p. fr~,
général fât'imite. p. ~76, &' série). –~JMmt~
~-A:<:m~ t. VH1.p. H 77. d. B., 1. 6 et 7; Baïdn, t. I, p. fft, L tQ et ao.
t. H, p. n, a et 3 (t. !H de la trad. franç., t Avantde rendre ie dernier soupir, dit Ibn-
p. 900;–voir aussi t. !t de cette trad.,p. 535). ). tKhatdoun, Et-K'atem désigna son fils Isma'H
–Et-K'aïraouâni,77tf!< liv. IV,p. io3. (f commehéritier du trône*.)) On voit que cette
thn-et-Ath! donne seul la date précise; tes manière de s'exprimer n'est pas tout fait exacte,
deux autres historiens n'indiquent que te mois. puisque le prince ne mourut que le mois suivant
Descr. de r.4/r. M~eMtr.~p. )"<}, t. A et 5 mais, en tout cas, aucun de ces auteurs ne dit
(J. A., t. XII, p. 600, 5' série). Ët-K'aïra- comme Ei-K/aïraouâni: ftEt-K'&ïem abdiqua en
ouâni dit quatre-vingt-sept mille hommes, com- «faveur de son fils dans le mois de ramadhân.'
mandés par Aîoun (?'<<. de <)/ tiv. IV, p. o3 ). (~f.~<hv.tV.p.io3.)
Abou-Iezid commandait en personne. (Voyez la Chronique d'tbn-H'ammad (J. t. XX,
note 3 ci-dessous.) p. 476", série). –tbn-et-AH)!r. El-Kâmil,
Httt. <~s ~t'tmifM, § M (H. < B., append. n au t. II de la trad. fran{., p. 535).
t) Mtrouve, à cette page 4~6, deux fautes, que j'ai relevées plus haut.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 259
lezïd minait-déjà
déjà ce trône, qu'il fut si près de renverser. Cependant, les pré- pré-
mices du règne du secondFatimite avaient été heureuses le Maghrib
reconquis
par Meiçour; les EoEÎsiTEs ralliés à la dynastie naissante; Ibn-Abi-'l-'ÂRah,te
représentant des OMAÏACEs, complètement écrasé; une alliance pleine d'avenir
formée avec les ~<!KA<< la révolte étoufféeen Sicile; telsfurent les événe-
ments qui remplirent les sept premières années de ce règne. Sans doute El-
K'aïem laissait dans un état déplorable l'empire que son père avait fondé,
mais on ne peut refuser au prince qui mourait à la peine, à i'âge de
cinquante-
quatre ou cinquante-cinq ans, la justice de reconnaître qu'il fit preuve d'une
rare énergie quand, réduit à la possession d'une ville en
proie aux horreurs
de la famine, il promit la victoire et releva les courages abattus. La foi qu'il
avait en sa cause le sauva et le glorifia.
Abou-Tahir-isma'ïl, né à ~-A~M'<MK~m en 3oa, avait trente-deux ans' !i JI
UI.AMU-T'AmK-
quand il recueillit le triste héritage que lui laissait son père, dont il tint la !snt'n.
Son traducteur im;&~ dire aaumitieu de ehaoua)!). mais le texte dit JL<5 ehaouâ)!t.
~.tj.~àiaSnde
~M°/ 9°""P à.l'âge cinquante-huit ans, errenr que j'ai relevée plus haut.
'J'ai déjàrdeye cet anaeh~pnistne à la fin de la note 3 de la page a 5, mais il est singulier de te trouver
repro-
duit dans Et-MaMnet më~ Baïdii.
°BftMm,t.t,p.)~,t.t~(Nichoison,p.)33).
''MM,,t,p;r~ 20 et 21.
a:
HMt.NftMc,,?. 9to. 1. a~et aS; mais un peu plus loin (p. 999, i. a6 à 31) ajoute qu'hma't) mourut
en 3't t, à t'age de trente-neuf ans; il était donc, selon lui-même, né en 3oa.
'E<M,t.VUt,p.)*'Y)'1:9etto.
33.
260 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
successionau
succession trône de i'~&'M~.
au trône En conséquence,
i7/~M~. En conséquence, il ne changea
changea rien
rien à ce qui
existait. C'est ainsi qu'il s'abstint de prendre ie titre de khalife, qu'il conserva
les coins des monnaies, la khot'ba, tes drapeaux, et ne prit, dans ses lettres,
d'autre titre que celui de successeur désigné au commandement des fidèles~.
Suivant Ibn-H'ammâd, tde nouveau khalife confia la direction des affaires à
ffDja'far-ibn-'Aîi, qui avait été le chambellan (A'~ï&) de son père~, n et, quoi-
que Ibn-'Adzâri dise aussi, en parlant d'Abou-T'âhh'-tsma'u «Son h'âdjib
fffut Dja'far-ibn-'A!i"je conserve des doutes à cet égard, car E!-Bekrt et
Ibn-'Adzâri lui-même nous ont dit que Dja'far-ibn-'AII était à E~-M~s, et
nous aurons bientôt, par Ibn-H'ammâd et par Ibn-K.haidoun, la preuve qu'il
y était resté. Après avoir fait des largesses à Farmt-e, le premier soin d'isma'ïi
fut d'envoyer à Sousah plusieurs bâtiments chargés de vivres, de munitions de
guerre et de troupes 5, sous la conduite de Raschik', le secrétaire, et de Ia'k'oub-
ibn-Ish'âk', donnant pour instructions à ces généraux de n'engager aucun
combat avant d'en avoir reçu l'ordre. Dès le lendemain du départ de ce convoi,
il se mit en route dans la direction de Sousah, sans que personne put soupçonner
ses intentions. Ce ne fut qu'arrivé à moitié chemin qu'il fit connaîti'6 ~ux chefs
qui l'entouraient son projet d'aller attaquer le rebelle. Alors ses serviteurs les
plus dévoués le dissuadèrent d'une si téméraire entreprise, le supplièrent de
ne pas s'exposer à un pareil danger, et lui, se rendant à leurs raisons 6, revint
Ktat OtiO/aMf-ei-Mn, édit. Wüslenfeld, n° tv, fasc. ),p. ))"v, ). 19 et ao (t. I de la trad. aagl.,p. aat).
''Abu!fediB~HM!.tHMs!et)t.t.U,p.~58,i.atetseq.
°BaMn,t.I,p.t')f,).taett3.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 26
à ~MaMMtA, M, d'où il expédia à Raschîk'
Rascnîk' et à ta'k'oub
Ia'k'oub l'ordre de combatt)
combattre
à tel instant qu'ils jugeraient opportun, sans tenir compte des instructions
qu'il leur avait données au départ de la flottille. Les troupes furent donc dé-
barquées dans la ville assiégée. A cet instant, Abou-Iezîdvenait de faire en-
tasser de grands amas de bois au pied des murailles et de faire construire une
énorme machine (x<Joe~b&)destinée à recevoir de nombreux combattants~.
Renforcée, comme je viens de le dire, la garnison fit une sortie et, des deux
parts, on en vint aux mains avec une égaie fureur. Au premier moment un
corps des assiégés fut culbuté et refoulé dans la ville; mais Raschîk' ayant mis
le feu aux amas de bois et à la dabbdba(la machine), des tourbillons de
fumée s'élevèrent dans l'air et l'obscurcirent de manière à empêcher Abou-
lezid de voir ce qui se passait de ce côté. H ne douta pas que ceux des siens
qui combattaient dans ta machine n'eussent péri; la terreur qui s'empara
alors de son esprit se communiqua soudainement à toute l'armée, en même
temps que la garnison fondait avec impétuosité sur le camp du rebelle, DcitVt'HMCC
de Sousah.
dans lequel on porta le fer et la flamme, et qui ne présenta bientôt plus
que le pêle-mêle d'une affreuse déroute. Abou-Iezidlui-m~me avait pris la
fuite en toute hâte, et arrivait le jour même à ~<tM'<MM~m, dont les portes
lui furent fermées; il obtint seulement des habitants qu'ils lui remissent son
gouverneur, une de ses femmes (mère d'Aïoub) et quelques membres de sa
famille, avec lesquels il prit la route de &où il s'arrêta~. Ibn-Khaldouu
CtfOtn;Med'Ibn-!H'ammM(y.t.XX.p.~6,4'serte).
''BaHH,t.I,p.fn,).5.
° S xt (J.
DMM-.~< t. X!i!, p. t?5, 3' sërie). Ibn-R'auk'al vivait à Mpoque de ce siège deSousah.
~DeMr.&(m(f.,p.~F.t.4et5(J'tt.XH,p.4s8,&'série).
z62 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
djuum que son
ajoute suo ancien précepteur, Abou-'Ammâr,
ADOU-Ammar, tut aussi autorisé
fut autorise àa l'accom-
t accom-
pagner 1.
~"8"~
fsnm'ti La da
La date de cet événement peut être donnée très approximativement, puis-
se..endaS.u.h.
etiia que Ibn-el-Athîrnous apprend que, la nouvelle de la victoire étant parvenue à
~H-
K'airaouan. E7-AM<&tA,
Ë7-A/<tM Isma'ïl partit aussitôt pour &)MsaA et y arriva le 22 chaoual 33A
(mercredi ay
(mercre( mai 946 de J. C.), neuf jours après la mort d'Ei-K'aïem.Dès le
] j
lendemain, il était à A~hMM~. Quoique les habitants de cette ville eussent,
peu de jours avant, fermé leurs portes au rebelle, ils pouvaient concevoirdes
inquiétudes, car leur conduite depuis près de deux ans était loin d'être irré-
prochable. Ismald, qui, en effet, éprouvait quelque irritation contre eux, avait
résolu de pardonner; il s'était fait précéder d'une lettre qui leur portait des
paroles rassurantes, et lorsque le a chaouàl les habitants vinrent à sa ren-
contre, il leur donna l'aman, leur promettant en outre, pour l'avenir, toute sa
bienveillance; il traita même avec une extrême bonté plusieurs femmes et
enfants d'Abou-Iezidqui étaient restés dans la ville; le prince les fit transporter
à El-Mahdïah, et assigna une pension spéciale à leur entretien3.
Maisrien ne pouvait toucher le cœurr mdomptabte
indomptable du du rebelle; absolu dans
rebelle; absolu dans
rebelle et vinrent mettre le feu aux amas de bois; On sait que de Sousah à ~<)'aoMKK it y a
que des étincelles poussées par le vent Incen- trente-six mines ou douze lieues. Edrisi (t.
dièrent les Mos' des Berbers, et il explique p. ayo) compte quatorze milles de Sousah aux
ainsi comment toute l'armée fut mise en fuite châteaux de MoMM~r, et de là à ~7-MsMM/i
par une poignée d'hommes. Les habitants, les trente milles, ensemble quarante-quatre milles.
troupes envoyées par mer, ne jouent aucun rôle La journée d'MoMis/t à SoMM&doit donc être
dans ce récit. comptée pour quinze lieues communes. C'est,
N.B.,t.II,p.n,Ha7 (t. m de la en efiet, ce que donne la Carte de la Régence
trad. franc., p. aoo; voir aussi t. I! de cette de ?MHM,publiée par le Dépôt de )a guerre
trad., p. 535 et 536). En comparant les deux em849.
récits d'Ibn-Khaldoun, on pourrait croire que le ~m.7, t. VIII, p. f~, ).8 a
gouverneur de la ville était Abou-'Ammar lui- HMtoH'gdes Bet'tet' t. II p. ft, L y à () (t. IH
même mais, si l'on songe qu'Abou-Iezîd avait de la trad. franç., p. aoo et 910); voyez
alors soixante-huit ans on trouvera que son an- aussi t. H de cette traduction, p. 536).– Ibn-
cien préceptear devait être bien âgé pour remplir H'ammad raconte un peu diSeremmentt'arrivëe
des fonctionsactives. Les deux reproches qu'Abou- d'Isma'ït à ~<!thMM<{M; il donne même !es pa-
!ez!d, dans une circonstance récente, adressa au roles que, suivant lui, le prince aurait adressées
gouverneur de &'a!MOMf&: écartent aussi i'idée aux habitants' mais les deux versions dont je
que ce gouverneur put être Abou-'Ammâr, pour me suis autorisé paraissent beaucoup plus vrai-
lequel il avait tant de déférence. semblables.
~Oupeut-Étresoixaate-trois.
''CA<'o!t~Md'tbn-H'ammM(y./t.,t.XX,p.48oet48t,ft'eerie).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 263
sa haine comme me il
H l'était
Fêtait dans ses idées, ies bons procédés,
procédés, la manifestation
de sentiments d'humanité, restaient sans action sur lui. On le vit bientôt repa-
raître avec une nouvelle armée, et se présenter devant A~raoM~Mpour en sif'ge
faire le siège. Je passerai sous silence les détails donnés par Ibn-el-Athîr sur (teK'aïrao~n.
les nombreux combats qui se livrèrent, combats dont le long récit présente une ne
N-JMmt~t.Vni,p.~A,i.7at~. Si,enpa)-tantd'jB'<-O~M~onsedmgevers
JM,,t. VIII,p. ffA, i. t5&ai. !bn- y~c~, ontraYel-set'OutM-~e~'etensuiteon
B«<.<~Fat't'm.,
Khaldoun, § x (~f.(<.B.~ap- arriveaT<!ma~(,j~.L)),vinësituëe,surla
pend.n aut. n delàtrad.&an!p. 536). d'undëStëquiséparedeuxmon-
penteescarpée
26~t ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
de ses morts en si grand nombre que dix mille têtes, assure-t-on, servirent de
jouets aux enfants de j~M'raotM~. Ce fut à l'ouest de la ville, selon Ibn-H'au-
k'at au sud-ouest, selon Ibn-H'ammâd 3, qu'Isma'ïl avait pris position et rem-
porta cette victoire éclatante. Ibn-H'ammâd raconte qu'à un instant les troupes
fât'imites iâchèrentpied et abandonnèrent le prince, qui les ramena au combat
Fondation en criant: «Patience, serviteurs d'i chef des croyants!~ De là le nomde ~ra* 4
el
.JeS'ahn).
(patience) donné à la ville dont il jeta immédiatement les fondements, sur le
terrain même témoin de ce haut fait d'armes. lbn-H'ammâd commet donc une
te
tagnes. (Et-Bekr!, p. e)", 1. t3 à 16; J. A., diverses indications, ouest (Ibn-H'auk'ai), sud-
t. XIII, p. 6g, 5' série.) Ibn-el-Athîr (p. t"f'), ouest (Ibn-H'ammâd), sud (voyageurs mo-
). to) écrit en deux mots c.>-)t).~oLj. dernes). M. de SIane a opté pour ie sud-oaest
N-~aM~ t. VIII, p. ~rt, L a à t0.– CAroH~xe~à la page citée note 3 ci-dessus.
Ibn-Khaidoun, N. d. B., t. H, p. n, 1. 11 à 13 Ibn-'Adzar! se trompe aussi en disant fr en336
( III de la trad. franc., p. a 1 o; voyez aussi (Baïdn, t. I, p. frv, l. 10 et n).
t. II de cette trad., p. 53y). Ce dernier récit La ville de S'abra, qui touche à celle de
d'Hm-Kha)dotm est emprunté à Ibn-et-Athir. f;sfMOMH)!,dit-i),fut bâtie en l'an 33y(us. 335)
DMO-. l'Afrique, S x (J. A., t. XIII, "par Isma'ïl. (Deser. de ~/i'. septentr., p. te,
p. ty5, 3' série). L 16 et ty; -J. A., t. XII, p. ~5, 5' série.)
C/M-oH~Me d'Ibn-H'ammâd (J. A., t. XX, TA~atrcotMn,dit Edrisi, se composait autre-
p. ~~o, série). Suivant l'auteur, ta bataille fois de deux villes, dont l'une était Â'aM'aoMaM
fut livrée en un lieu nommé alors J~! [_)i~, "~rop)'etKeH< dite et l'autre S'abra. Cette dernière
S'o~eH~eme~ (l'épine dorsale du chameau). trétait le siège du gouvernement. elle est
M. Peitissier, en i853, parle de -S'a~-a emaintenent totalement ruinée et dépourvue
comme d'une localité au sud de ~airacMan, à un ftd habitants' (Geo~)' 1.1; p. a6o et a6t.)–
peu plus d'un kilomètre des murs, et où existent tbn-'Adzar! ne compte qu'un demi-mule entre
quelques vestiges d'antiquité'. "5'a&ra, avait dit 5'<:&Met ~<!iMC!<at!(BaiaM, 1.1, p. rrv, L i5).
'-M. Alph. Rousseau en t85a, eetcompfètement M. Berbrugger, qui a visité les ruines de
-disparue de nos jours; néanmoins i'emptace- S'abra le sy octobre i85o, et qui a omis de
"ment qu'elle occupait à un mille au sud de noter leur orientation par rapport à ~'nthMMaH,
remplacement actuel de A'atmoMS):conserve en- compte, pour la distance, vingt-trois minutes au
'ore son nom, et est connu sous la désignation pas d'un cheval*.
"de ya~a-H'orrn-A'e~Mct' Parmi ces Et-Bekr!, p. r*t, i à 3 (J. t. XII,
offrit à son souverain un riche cadeau et une forte somme d'argent2. D'après deDja'tat'-
ibn-'A!).
le récit d'Ibn-H'ammad, l'objet principal de la démarche de Dja'far était
d'amener à Isma~ïlun nouveau prétendant à l'imamat qui avait surgi dans
l'~M~s", et dont les prédications avaient entraîné déjà de nombreux adhé-
rents. C'était un beau jeune homme imberbe; il était coifféd'un bonnet éievé, Faux prophète
mis à mort.
destiné à appeler sur lui tous les regards. Né à ~so:~m, où il avait d'abord
exercé la profession d'ouvrier orfèvre, il avait abandonné son état pour se
livrer à la lecture des livres s'oufis les avait enseignés, et les principes qu'il
y avait puisés faisaientle fond de ses prédications, qui se résumaient dans un
appel à l'insurrection. Isma'ïl le fit écorchervif. Quant à ceux de ses compa-
gnons qu'on avait arrêtés, ils furent crucifiés, après avoir eu les pieds et les
mains coupés~. En même temps, le prince fât'imite reçut l'avis qu'Abou-Iezid
'Je ne saurais dire ce qu'tbn-KMdoan entend ici par ta a~ectomde Moh'ammed-ibn-Khaeer; ce chef des
Ma~tr~Ma~n'ataitjamaiseesMd!etrerennemLdesFAT']*H)!5, commet avait été celui des AeNLA~ms.
N~& (~a~MM-MH.édit. WusL n° )r'f~ ili, p. ov, l, '1.2.(t,,Ide trad.!)ng).,p. 3a6).
34.
268 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
s'était montré à Biskra1 etavaitadressé à Moh'ammed-ibn-Khazerune demande
tsma'jtABista'aa. de secours,
tcqui fut très mal reçues, dit Ibn-Khaldoun; il marcha sur cette
ville, dont les habitants lui firent un accueil très empressé" et lui apprirent
que le rebelle s'était éloigné à son approche. Mais il paraît qu'une partie de
la population avait accueilli Abou-Iezîdavec non moins d'empressement, car,
s'il faut en croire Ibn-H'ammâd, Isma'ïl fit, à Bts/o'a, plusieurs exemples en
Aïoub envoyé mettant à mort un certain nombre d'habitants 1}est fort vraisemblable que
en Espagne
la nouvelle attitude de Moh'ammed-ibn-Khazerfut ie motif qui détermina le
par son père.
rebelle à envoyer, en 335 son fils Aïoub à la cour de Cordoue,car il fallait
une cause bien grave pour qu'il se privât du fils qui était l'exécuteur intelli-
gent de ses plans de campagne, son bras droit dans une guerre dont l'issue
venait d'être si compromise par la terrible défaite qu'il avait éprouvée à
S'abra.
Abou-ïezîd avait fui chez les jS~M-~e; Évidemment Isma'ïl alla, de
Biskra, repasserpar T'obnah pour marcher sur E/s~, carAbou-Iezid essaya
de le surprendre à M~/c'oM~; mais, après avoir mis en déroute l'aile droite
de l'armée fât'imite, il fut si vigoureusementchargé par Isma'ïl qu'il fut obligé
de prendre la fuite et de courir se réfugier
0 dans le D~i~M~, et, de là,
cite même (p. /t8~) des vers composés par Aboa- CAreM~Med'Ibn-H'ammad (~. t. XX,
Ja'la-'l-Marouâzi à l'occasion de ce supplice au- p.~8A,&'série).
quel avait été livré le jeune s'oufite de i'~Mf~. A B., t. H, p. n, i5 et <6 (t. III de
Plusieurs traits de ce prince que nous avons eu tatrad.franç.tp.aoy). ).
occasion de citer semblent peu d'accord avec de Ibn-et-Athir écrit JL ~e~ (E/<:m<7,
pareils actes de cruauté. t. VIH, p. ~<), L ao). AI)ou-Feda écrit
Si Abou-ïezid ne s'était pas, de ï~o&MA,
Jt~j f<~rM<" (~Mf;.MM~.t. H, p. &33, ). 5).
rendu à Biskra, et avait continué à fuir vers 'LocaHtëqa'[bn-H'auk'atp)aceentreï'~M&
l'ouest, il se serait nécessairement trouvé entre ft Me~<t~ a une journée de distance de chacune
isma'ït, qui était à sa'poursuMe,Dja'far-ibn-'A)i. de ces deux vi!tes*, et de laquelle Et-Bekri dit
venant de Mestla, le grand Sc~eft' ~MB~M à qu'on se rendait à A'~a-f-.4M-7"<MM!7".Edrîs!
sa gauche, et les jS<~ma&à sa droite. La pointe donne aussi une journée de ï''o&Ma& à Ma&'&'ar<:
qu'il poussa sur Biskra était donc forcée, pour (Mot'nt), mais i! ne marque pas la distance de
venir ensuite par le sud se jeter dans les mon- cette dern:ere ville a Afe~s". On trouve encore
tagnes, où nous allons ie voir combattre et suc- AfaM/NM mentionnée dans Abou-'I-Feda (yltMa<.
comber. MM~m.t.H,p.5o&,I.i7).
H. d. B., t. H, p. ~), i. 17 et 18 (t. H[ de JE'<t'!t7, t. V)H, p. ~<), L so, ap.f)"
iatrad.franc.,p.aio). ). i.3.
M. de Slane avait déjà remarqué* que tes !tdn D/eM-St'a)M (le texte imprimé dit XtMmaA)~
manuscrits d'tbn-Khatdoun portent très souvent a montagnequi s'appelle aussi '~KM (x~~)
Kitdmalt, au lieu de JHaHs. D'autres manuscrits fét qui est maintenant occupée par les \4is<M,
donnent lieu à la même remarque les trois ma- ttribu d'Arabes hiMiens. (~. d. B., 1.1, p. f~ ),
nuscrits d'Et-Ttdjânt que M. Atph. Rousseau a I. 9 h n; t. If de ta trad. franç., p. /)3~
eus à sa disposition donnent trois versionsdiffé- Voir aussi t'M., t. I, p. ~)~ L f6 et <7;
rehtes, dont aucune n'est exacte, et au nombre t. 1 de la trad. franc., p. 985.)
desquelles se trouve cette de &'<aNXt/t~ que le tra- ~-A'am!'i',t.V)n.p.L 3 à 6.
ducteur a adoptée comme lui paraissant la moins Ce cMfTredoit être fort exagéré, puisqu'on
mauvaise' Abou-'t-Feda écrit aussi ~t~NMA" détmitive il s'agissait, d'après [bn-H'ammâd,
( ~(xf), au tieu de ~M(~jL~). Cette erreur, d'atteindre !e~
si souvent répétée, parait yenird'tbn-et-Atmr, ° S'itfaat en croire !bn-Kba)doun, tes. ~eMt-
qui, dans son ~<!mt7,écrit constamment ~X~tHa/t ~eM/a):j après l'échec éprouvé par Abou-IezM
quand it s'agit de ~M<t (t. VII!. p. l. t8, près de M<t&'A'ar< avaient déjà abandonné le
et p. ~,1.7). fugitif et s'étaient rendus près de Moh'ammed-
N. < B., t. H, p.f), t. ta'et p.v<,l. 17 ibn-Khazer, de qui iis avaient obtenu une am-
et i o ( III de ta trad. franc., p. a t o et aot nistie au nom du prince fat'imite (~f. d. B., t.H,
–voir aussit. decëttetrad.,p.63y).AiUeurs p. H, L ai et aa t. Ht de la trad. fra::e.,
on }it dans [bn-KbatdQun (t Ëhl'an 3 oS, H'am- p. an). Gett&assertion d'tbn-Khatdoun parait
~m&dfoRâataviusd'~ dans le voisinage douteuse.
Ibn-el-AtMr prétend que le prix d'une Dellis et sur la rive gauche de la branche supé-
ration d'orge de chaque monture s'élevait à un rieure et septentrionale de t'OtM~t&CM (on
dinar et demi, et qu'une outre d'eau valait un rivière de BoMg'te).).
dinâr (El-Kâmil, t. VIH, p. ff.. t. 6 et 7). Je ne puis indiquer le nom actuel de cette
CAfM~Med'Hm-H'ammâd (J. t. XX, rivière, mais elle devait couler entre Bordj-
p. ~86, &' série).. H'<MMM et MMt& dans la région du Djebel-
° Ibn-et-Athtr dit
qu'it arriva vers un lieu OMaK'MMr'a.
appelé e~t~ tjj f!e village de Damaran (N- Ibn-el-Athlr (t. VIIl. p. L t3 et 14)
A"amt7,t. Vin, p. )*)" I. to). Une variante dit parle dune lettre de Moh~ammed-ibn-Khazar,
c~f t!mat'<et Abou-'t-Feda(~M<:<.mM~m. par laquelle il faisait eonnaitre te point du désert
t. II p. ~Sa, L 8) dit aussi o~ x.)j, que où se trouvait Abou-Iezid. Cette lettre décida
Reiske a transcrit comme s'it y avait e~f ftR'c- sans doute IsmaTt à se remettre munédiatement
frMMt'a".H serait possible qu'une faute de copiste en marche pour aller joindre son ennemi, et,
dans le manuscrit dlbn-el-Athîr lui ait fait dire dès la première étape, le prince fât'imite tomba
cs..f, au lieu de o~ fB'amM' où Ziri-ben- malade.;
Menad vint rejoindre bma'u. Ibn-KhaMoun. HM<. Fti~M. § vt (H. d. B.
Aujourd'hui Bof~-H'amMou Bordj-Bouïra append. u au t. II de latrad. franç., p. 528).
(ie château du petit puits), sur le méridien de Ei-K'aù-aonâni,NMt.tv.IV,p.96.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 271
'Ali-ben-H'amdounput résister à toutes les attaques. Ibn-H' ammâd nous apprend
que la maladie du prince fât'imite le retint environ deuxmois sur les bords de
l'OM<7~M', et, d'après Ibn-el-Athîr, il se mit en marche le 2 redjeb (mer-
credi ay janvier g&y de J. C.) pour aller délivrer EJ!-M<M~.Abou-Iezidavait Délivrance
deMesOa.
levé le siège aussitôt qu'il avait appris qu'Isma'ï! s'avançait, et son intention
était de fuir vers le ~OM<~M; mais les Beni-Kemldn3et les NooM~faA refusè-
rent dele suivre dans ces régions perdues, et il fut obligé de se jeter de nou-
veau dans les monts A~maet ~4~s, où il se fortifia*. E~-Me~ était devenu
tout naturellement le centre d'opérations d'isma'ïl. Il en partit le 1o cha'ban
(samedi 6 mars 947 de J. G.) pour aller attaquer le rebelle. Arrivé au pied
de la montagne, il ne vit pas paraitre l'ennemi; mais quand il se fut retiré,
Abou-Ieziddescendit avecles siens et tombasur l'arrière-garde fât'imite. Reve- Défaite
't'Abou-)ez{d..
nant aussitôt, Isma'ïl fit face aux Berbers, et la bataille s'engagea; elle fut ter-
rible, et Abou-îezidpensa y perdre la vie ayant eu un cheval blessé sous lui,
il fut renversé. Ses compagnons d'armes venaient de le placer sur un autre
cheval, lorsque accourutZiri-ben-Menâd, qui s'élança pour le frapper de sa
lance. Aussitôt son fils lounès,sonneveu, ses parents et quelques officiersde
son escortemirent pied à terre pour lui faire un rempart de leurs corps. Après
une lutte meurtrière, ils parvinrent à le sauver; mais l'émir s'anhadjien ne frap-
pait jamais en vain Abou-Iezîdavait reçu dans le dos une large blessure, et
pendant qu'on l'enlevait pour regagner la montagne, son armée était taillée
en pièces ët laissait dix mille hommes sur le champ de bataille. Les BeM'&~H!-
/~Metiesj}~~ supportèrent le plus grand effort de cette affreuse défaite'
C~oMt~e (J, t. XX. p. 437 et 488, 3 redjeb (Annal. muslem.t. H, p. 439, L <i).
4' série). H rësùhe, de ce que je vais dire i)nmë- Les BeM~-XemMtt ne l'avait donc pas aban-
diatemfht d'après Hm-ei-AtMr, qu'ators bma~i donné, comme i'a dit Ibn-Khaldoùn.
6tait a ~faM~ft au commencement de djoumâdi- ~<:Mt<, t. VIII, p. ft" t6 a t8.
e!-aouetetque sa maladie le retint au bivouac de la
Ibn-Khaldoun (a page citée note 2 ci-dessus)
rOt«M-L~(! pendant !a plus grande partie de acopiëUMi-èl-AtMr.
djoumMi-ei-aQùe) et tout le mois de djoumâdi- Bfancne des ZooM~at".Les Me~ta, enfants
et-akhir. de Zmr, formaient eux-mêmes plusieurs ramifi-
N-~Mt7, t. VHt, p.f~ ). )5.– Ibn- cations les BejKfeM,les ~or)M~ les ~e~M~'a,
Khaldoah, NM< M<'tN). § x (? d. B., ap- les De&Ms, les N~'Mfft et les AMettKft' Je
pend.n au 1.11 de la trad. fraaç., p. 538); H pourrais répéter ici ce que j'ai dit (note 3 ci-
dit ie i" rëdjéb quoiqu'H ait copié le récit d'Ibn- dessus) sur !esBeHt-A'emM)t.
e!-At~, et quoi(p]e Abou-T-Fedâ dise a~ le ° C&ra)M~Me d'îbn-H'ammâd" (J. A., t. XX,
~B.p.A,(t~~e)a<ttad.&ant.,p.t~.
~Ltoe~t~L~~h~~m~~a~~
° Suivant)ai, iejoar de cette bataiUe,sanglantefut appdë Jaj'aMn~eaiM;t~(t<.!t prétend qu'eUefut iivrée
272 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
'ment Le vainqueur était rentré à Mesîla.H en repartit
hxMtissement
repartit le i~
i" ramadhàn~1(ven-
(ven-
duKHna.
dredi a mars g~ de J. C.) pour venir dresser ses tentes au pied du Djebel-
~t~Ka, en un lieu nommé par les uns EM-AMAoM)* et par les autres Aroucenou
Arous, et dès le lendemain, gravissant la montagne à travers les roches et les
précipices, il atteignit son ennemi. On en vint aux mains et, des deux parts,
on sebattit avec un tel acharnement, <t qu'onpouvait penser, dit Ibn-et-Athir,
~que c'était le jour de l'extermination. Placés sur le haut de la montagne,
les soldats d'Abou-lezîd faisaient rouler des quartiers de roc sur l'armée
d'isma'ïl; ceux qui combattaient étaient entassésdans un étroit dénié, d'où ils
ne pouvaient distinguer qui était vainqueur ou vaincu, et l'on se sépara sans
qu'il fût possible de dire auquel des deux partis était resté l'avantage. Le
chef rebelle s'était réfugié dans le château de ~KM~, qu'Ibn-H'amrnâd appelle
le for' de Ts~'af&OMp~, bâti au sommet de la montagne et presque inaccessible,
mais aussi où sa position pouvait devenu' très critique si les moyens d'évasion
lui étaient fermés. En effet, à plusieurs reprises Isma'ïl l'attaqua, d'abord sans
Journée succès; il s'approcha cependant assez pour mettre le feu à une masse de
aux flammes.
gourbis (ou de broussailles) dont le vent chassait les flammes vers les compa-
dans une plaine nommée autrefois Rtmt ou ~dxaet, de son temps, BafKa, tgrande et bette vittti, dit-il, située a
r,douze,milles (quatre tieues) de MeeHa, et qui, depuis, a été détruite.)) Il va sans dire que la ville ainsi placée
n'a aucune relation avec les ruines, évidemment romaines, auxquelles nous sommes arrivé te a3 février t8M
au col de Bafrnt, et qui sont à six kilomètres nord-ouest de f,<tm&<Ma,puisque ces ruines sont à trente-cinq ou
dans la note 34 de sa
quarante lieuesde Me~ft. Je crois donc fautif le rapprochement que fait M. Cherbonneau,
traduction, du morceau d'tbn-H'ammâdauqnetyemprunte les détans que je viens de donner. En outre, il est peu
vraisemblable que cette bataille ait été livrée à quatre lieues d'N-Me'&t, puisqu'elle eut lieu au pied du P~te!-
~Mna, placé, commeje t'ai dit, à sept lieues au nord-est de Me~ia.
DMcr. de!i-. 5ept~<r., p.)"), 1.15 et t6(J. 4., t-XH!, p. Sa, 5'série).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 273
!t~tn~f) f.~n~t
gnons d'Abou-Iezîd, qui furent ~.t.<
obligés de
f.
fuir
précipitamment,
~t-t -l.)~t
abandonnant
tout derrière eux, et, la nuit étant venue, on y voyait commeen plein jour.
Cette journée, que l'on appela ~OMrMceaux flammes, suivant Ibn-Il' ammâd,
éclaira un affreux massacredes Berbers; leurs femmes, leurs enfants, un butin
considérable, restèrent aux mains du vainqueur. Les ~ooM~mA, complètement
découragés, demandèrent et obtinrent l'aman. Le rebelle n'était pas encore
atteint; il était bien près de l'être; cerné comme une bête fauve, il ne pou-
vait plus s'échapper. Mais, soit qu'Isma'ïl eût perdu beaucoup de monde Préparatifs
dans les divers combats qu'il avait livrés, soit qu'il eût reconnu que l'assaut de l'assaut.
de la forteresse exigerait des forces en dehors de celles qui cernaient le J~Ha,
il résolut de suspendre toute attaque et de prendre son temps pour frapper
un coup décisif. Le jour dufit'rI, il commença les travaux nécessaires
pour
entourer son camp d'un fossé, et ce fut alors qu'il put dire CfTantque je
<tn'aurai pas exterminé l'auteur de la révolte, mon trône sera où
je campe, et
«mon empire où je combats. En même temps, il mandait à Abou-Ia'k'oub-
tbn-Khalu de lui amener des troupes de renfort. Ce gouverneur2 prit aussitôt
la mer avec vingt-cinq bâtiments chargés de
troupes, qu'il débarqua à ~e~'
e<De<~<
Pendant que s'achevaienttous ces préparatifs, qui avaient pris plus de trois 33(
336den)ëgue
mois on était entré dans l'année 336, et ce fut seulement le dernier dimanche (~'7-9~
deJ.C.).).
de moh'arram qu'isma'ïl lança dans la montagne une colonne dont les
C'est-à-dire le chaouâL
C'est-à-dire !ei"chaouâL ai ditailleurs(Rich.mi'He)'.
de ~bene,
.5.y t. a.a.
H,
Il est ctair que ce la'k'oub était le (its de p.taQeti3o;in-4''den.i85~).
Khaut-ibn-Ish'ak', t'ancien gouverneur de Sicile, Ce fut évidemment pendant ces mois que
tué A jpstr<!OM<!)tpar Abou-IezM au commenee- Z!ri-ben-Menadnt!es expéditions dont parle Ibn-
ment de-ta guerre, et qu'Isma'ïHui avait, en son H'ammad (p. ~91) et qui font dire p Ibn-Khal-
absence, conSë ie gouvernement d'Ma~M. doun cQuand Isma'ïl assiégeait Abou-ïezM
Je suppose que c'est le même personnage qui, «dans le château de Kïdna, ZMtui amena une
sous !e notn de j[a'k'oub-ben-Ish'a): avait ëtë <t arméecomposée de S'aMM~A et d'autres peu-
envoyëaSeMM/t av.ec~ les premiers <tp!esberbers; jusqu'à ia prise, de cette forteresse
jours qui smyirent }a ntort d'Et-K'aîem. tti}ne cessa de harceler l'ennemi, "(~B., 1.1,
GAMMt~ d'~ (J. t. XX, p. )<)v,i. t o et 11 t. H de la trad. franc., p. 6).
p. 492 et 4~4, 4'sërte), Suivantl'auteur, i'em- C/tMm~Med'Ibn-H'ammâd (J. t. XX,
ptaeement n)eme du camp d'Isafa'îi était encore p. &o4, &' série). Ce dernier dimanche tombe
appetë de son te~ps ~~e&e~-D~~ ftte le a 4 et correspond au dimanche i5 août 0~7
~fossë des étoiB[e~prëcieusesa .parce que !e chef de J. C. Ibn-KhaJttkan commet une légère erreur
de }'armëe s'y ëtait abrite sous des tentes de soie. en disantle dimanche a5 moh'arram 336 (n° <)v v
–y6y;;z sur Afef<e<H)~(te port aux poules), de Fëdit. Wûst., fasc. t, p. jfv, t. 4 et 5; t. 1
situé à huit lieues à rouest de DeKM,ce que j'en de la trad. angl. p. aao).
situëahmt)ieuesàrot)estdeDeKM,cequej'en de!atrad.angL,p.aao).
n. 35
274 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
V.7*)~jL-t*
faisaient partie, ~f-)/]~t-
Z<(OM(/t'eKs' i
et qui fut développée de manière à cerner de près
le château où s'était enfermé Abou-Iezîd avec sa famille. Le combat s'enga-
Le Kïàna gea aussitôt, et, après plusieurs assauts sanglants, le Kïdnufut emporté. Mais
est emporte.
l'énergie du rebelle n'était pas épuisée réfugié dans une petite tour qui domi-
nait la forteresse, il résistait encore, et même une sortie désespérée de ses
fidèles lui fraya, à travers les combattants, un passage qui lui permit d'é-
chapper à son ennemi; mais il était criblé de blessures, porté par trois hommes
qui le transportaient au milieu de rochers excessivementabruptes; il glissa de
leurs mains, et roula sanglant dans un précipice au fond duquel il resta sans
mouvement2. Quand on pénétra dans la tour, on apprit, de la bouche de ceux
A en sortaient pour se rendre, que le vieux fanatique Abou-'Ammàr-eI-
qui
'Ama avait été tué, mais qu'Abou-Iezîd s'était échappé, tell ne doit pas être
Kloin, r disait Isma'ïl, et il donna l'ordre de le chercher. Ibn-H'ammâd raconte
que les premiers soldats envoyés pour fouiller les ravins, où l'on espérait le
trouver, ne sachant qui était cet homme à demi mort, s'apprêtaient à l'ache-
ver, lorsque, rassemblant un reste de forces, il se fit connaître et obtint d'eux
qu'ils s'éloignassent, en leur abandonnant son sceau, ses vêtements et tout
ce qu'il avait d'argent sur lui. Cette puissante nature avait encore, dans son
agonie, assezde présence d'esprit pour corrompre ses ennemis, quand sa main
défaillante ne pouvait plus les combattre. Maisbientôt survint un autre déta-
chement, qui se saisit de lui et le transporta au quartier général. Isma'ïl se
prosterna pour rendre grâces à Dieu, pendant que ceux qui l'entouraient
criaient: If Dieuest grand! n Ibn-'Adzàr!assure qu'Isma'ïl fit tuer Abcu-Iezîd
Habitants du faubourg de Zaouila. tend qu'en 335 Abou-IezM revint vers JB7-Ma&-
Ibn-Khaidoun, Histoire des Berbers, t. I!, dialaet s'en approcha au point de frapper de sa
p. ft~,i. 7 et 8 (t. III de la traduction francaise, lancé la porte de la ville; qu'un &ntassin entra
p.ati). dans le palais d'Isma'ïl et trouva ce prince occupé
Baïân, t. I, p.ft'A, i. 5 et 6. L'auteur pré- à jouer avec une tortue ft Tujoues, iui aurait dit
tend qu'Abou-Iezid, pris vivant, fut placé dans f l'homme,pendant qu'Abou-tezM plante sa lance
une cage dé fer et apporté à El-Man'sour à Et- fa la porte. L'a-t-il réellement fait, aurait ré-
MsMtsA, que celui-ci le fit tuer et crucifier la ftpondu isma'îi? Sans doute. Par Dieu qu'il
porte qu'it avait frappée de sa lance. Cette der- (f n'yrevienne jamais* Abou-IezM, comme je
nière circonstance se rapporte à un récit qui a l'ai dit, ne vint pas a N-~aMM/t en 335 il fuyait
tous les caractères d'un récit controuvé. On a vu devant !sma'n qui te poursuivait à outrance; ce-
que le siège d'Zi7-Ma/M~Afut levé dans les pre- lui-ci était, non JEÏ'iMiM mais sur le champ
miers jours de s'afar 334, eti'on sait tous les de bataille, quand Abon-Ieztd fut pris. Tout parait
ëvënetnents accompus depuis or Ibn-'Adzar! pré- faux dans ce récit.
Cardonne (t .II, p. 65 ) parle d'Abou-Iezid comme Cette ambassade dut être envoyée au com-
du premier ministre d'EI-K'âïem, et qu'en t848 mencement de 333, probablement peu avant la
M. Marcel ait reproduit cette bévue (~yp<e mo- bataiHed'~?-~MMtM.
derne, p. 97, col. a, dans la collection Didot). Il. d. B., t. p. fAA, I. ta a t4 (t.l1dela
C~roM~Me(J.A., t. XX, p. 4~5, &' sér.). trad. franc., p. 1~6).).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 277
Komaïade. le. Parmi les chefs qui prirent part à cette expédition, on remarqua
((El-Kheïr-ibn-Moh~ammed, son frère H'amza, son oncle"Abd-AIlah-ibn-Khazer,
etet la'Ia-ben-Moh'ammed, à ia tête des BeMt-T~M. 7~~f< fut emporté d'assaut;
(('Abd-Allah-ibn-Bekkar y trouva la mort, et l'eunuque Meïçour, général
(tcommandantla place, fut fait prisonnier Ibn-Khaldoun parait oublier que
le 10 rebî-el-aouel 333 Meïçour avait été tué à la bataille d'E~4Mo<MM, et
qu'il ne pouvait pas être le défenseur de Tdhart.Ibn-'Adzândit d'ailleurs très
nettement que Daoud-ibn-IbraMm-eI-'Adjîci,qui avait été nommé gouverneur
de Tdhart en 324, conserva ce gouvernement jusqu'à ce qu'il en fût chassé,
en djoumadi-el-akher 333, par H'omeïd-ibn-Ies'el, au temps d'Abou-Iezid2..
Nulle part, peut-être, l'histoire que nous a laisséeIbn-Khatdoun ne présente
plus d'obscurité et de contradictions que dans les faits relatifs"àcette prise de
Tdhart; je vais en donner immédiatement plusieurs preuves.
C'est Ibn-Khaldoun lui-même qui nous a montré en 3 2 8 H'omeîd-ibn- bn- Con
Contradictions
d'ïbn-KhaHoun.
les'el passant aux OMAÏAOES et recevant d'En-Nas'ir le gouvernement du
Maghrib central, région dans laquelle le souverain espagnol avait des parti-
rti-
sans, mais qu'il ne possédait pas alors. Nous savonsaussi dans quelle posi-
tion ïsma'ïl était monté sur le tr6ne le i3 chaoual 334, et nous venons
de le quitter ayant enfin terrassé son ennemi en moh'arram 336. Toutes ces
circonstances, parfaitement connues d'Ibn-Khaldoun, ne l'empêchent pas de
dire trSous le règne du khalife fât~imite ïsma'ïl, Ibn-Ies'el-'ibn-H'abbous,
(~otM~fKeMr de ?~/ta~, se déclara en faveur des OMAÎADES d'Espagne et passa
«du côté d'El-Kheïr-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer,partisan dévoué de cette fa-
Emilie et son principal agent auprès de la population zenâtienne. Isma'ïl ayant
tralors donné le commandement de Tdhartà son affranchi, l'eunuque Meïçour,
ftet à At/mèd-ez-Zëdjali\ une de ses créatures, H'omeïd et El-Kheïr mar-
ttchèrent contre la ville et la prirent d'assaut, après avoir mis en déroute
~l'armée de Meïçour. Ce chef et son collègue Ez-Zedjâli tombèrent entre les
((mainsdes vainqueurs, mais quelque temps après ils obtinrent leur liberté 5.il
Bti<otre ~MBer6e)' t. H, p. c"j, L t~ & )n! donner parce qu'en euht Ibn-Ies'el était gou-
20 (t.ttt de la traduction {rancaise, p. aSi et verneur de !'aAa~ depuis 333, non pour tes
a3a). FAr'imTES, mais pour tes OMAÏAMS..
Bat<!)t,1.1, p. )<.e, L fi a 8. Cette date est Le texte imprimé dit Ah'med-t~-ez-Zedj&ii,
la démonstration de t'erreur commise par Ibn- mais, quelques lignes plus bas, on lit Ah'med-ez-
Khaîdbun en ce qui concerne Meïçôur. ZedjMI.
Le texte ne donne pas ce titre à H'cmeid- d. B., 1.1, p. )M, t. 19 à 16 (t. 1 de la
ibn-Ies'el, mais le traducteur a cru pouvoir le trad. franc., p. a4<t).
).
278 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Tn o o .1 1.. TTl 7 ·1 T 1 1 r..
par les B~M-~H. Cette faveur, dit Ibn-Khaldoun, alluma la guerre entre
P
(tles M<!g'MoM<!&
tt et les Bem-~em. Moh'ammed-ibn-S'âlih',alors chef des Beni-
(fj~m, fut tué par 'Abd-Allah-ibn-Bekkâr', chef ifrénite, qui avait passé aux
s
dans la nouvelle mention qu'il fait ici du siège de 7<~MM'il donne une ver-
d
les deux autres, il assure que Meïçour, gouverneur de la place, fut fait pri-
1
fils
Bekr
prisonniers importants, Ah'med-ibn-Bekr,gouverneur de Fês, etEl-Bouri,
}
ctd'Et-Bonri.
d'Ibn-Abi-'l-AfÏah.Il paraît qu'après douze années de détention,
(
Isma'ïl crut
pouvoir non seulement les laisser en liberté, mais même les emmener avec lui
]
en expédition, car on lit dansIbn-Khaldoun ftEn l'an 335, Medïen vit arri-
<
n ver chez lui son frère El-Bouri, qui s'était échappé du camp d'Isma'U pour
Kaller se joindre à Abou-Iezid. Ah'med-ibn-Bekr-ed-Djodami, qui avait ac-
K compagneEl-Bouri, se rendit à Fes sous un déguisement, et trouva 6t0t<d<
Kl'occasiond'arracher le pouvoir au gouverneur H'assan-ibn-K'açem-el-Louâtt.
(fMedïenet ses frères, El-Bouri et Àbou-'l-Monk'ad, se partagèrent alors les
2 H. < t. 12 à 16 (t. Mde
Si, comme le dit Ibn-KhaMoun", Noubakht- B., t. H,p.
ibn-' Abd-Allah-ibn-Bekkârétait cousinde leddou- la trad. franc. p. ai3).).
ben-la'Ia, il en résulterait que'Abd-Allah-ben- ~.<<.B.,t. n,p.Laa5(t.mde!a
Bekkâr uuiaau.w tué OU.
aurait sonu.la.u
oncle
,ua. Moh'amined. trad.&anc.,p.9i3). ).
_A AA
ucnnau 1..
'B.<B.,t.[I,p.f~,i.tl(t.!IIde!aLtrad.franc.,p.at6etst7).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE IL 279
,).]- ~j-)-')--
« Étatsde leur père, de sorte qu'ils soutinrent, à eux trois, tout le poids des
Kâifaires.El-Bouri passa en Espagne en 335, et fut reçu avecde grands hon-
Kneurs par En-Nas'ir.S'étant alors fait confirmer dans l'exercice de son auto-
(M'ité,il repartit comblé de faveurs 1. Après avoir rappelé les principaux faits
qui s'étaient passés hors de l'T~M~ pendant la guerre d'Abou-Ieztd, faits
dont quelques-uns éclairentl'histoire de ?~<!W,si obscurciepar Ibn-Khaldoun,
je reprends le 61 de mon récit.
De Mes~, où il était rentré après sa victoire, tsma'il se mit en marche vers M Isma'ïl se porte
sur'i'ahart.
?a~ar<le a& s'afar 336~ (mardi i& septembre Q&yde J. C.). Il s'arrêta àà
&M<&H~MMa, pour y attendre des renforts de 6'~M~~a~ queZiri-ben-Menâdtd
avait convoqués sur ce pointa Il ne nous reste aucun détail sur les événe-
ments de guerre qui remirent ?~<M'<entre les mains d'isma'ïl; mais on s'ac- c-
corde à dire que le général omaïade en fut chassé et qu'il courut à Tenès H en chasse
Ibn-Ies'el.
où il s'embarqua pour l'Espagne5. Resté maître de la ville, <flepremier acte te
Isma'it
« duvainqueur, s'il faut en croire Ibn-H'ammàd, fut de faire déterrer les osse-6- âTahart.
<fments de Mas's'âlahet de Fadhi, filsde H'abbous, et de les jeter sur un bûcher,
T,
tr avecla
tvavf~ chaire fin
10 ~hhir~ du ~on~
haut r)o
de taftii~~o
laquelle
1~0
ils '~7'rtt
avaient r\n~r)~ t~L~t~ft
prononcé la khot'ba au nom
d'Abd-er-Rah'man Mais ce récit paraît absolument controuvé. Mas's'alah-
ben-H'abbous était mort, en 312, combattant pour les FÂT'iMtTES, auxquels il
n'avait pas cessé un seul instant d'être dévoué. Quant à Fadhi-ibn-H'abbous,
qui serait frère de Mas's'aiahet de Ies'el, je ne le trouve nommé que dans ce
passage, et serais hors d'état de dire le rôle quelconque qu'il joua à Tdhart,ni
à quel instant il aurait pu y réciter la khot'ba au nom des OMAïADES. (tisma'il
«resta peu de jours à Tdhart, ajoute Ibn-H'ammâd, et après y avoir instai!é
tfun commandant, il reprit la route de ~'atraoM~m.'s Mais un si court séjour
s'accorde mai avec la date que, quelques lignes plus bas, il assigne à la ren-
trée du prince fât'imite en TjM/Mt~,et cette date donne plus de vraisemblance
à l'expédition qu'Ibn-Khaldoun place à la suite du séjour à Tdhart.Nous ve-
nons de voir qu'Ibn-H'ammàd ne nomme pas le gouverneur auquel fut confiée
la ville; cette omission est d'autant plus regrettable qu'il y a là une difficulté
réelle. Suivant Ibn-Khaldoun, ce fut la'ia-ben-Mol/ammed l'Ifrénite qui fut
nommé à ce gouvernement2, et l'on est tout étonné de lire dans Ibn-'Adzari
que ce fut Meïçour le Fati3. Je ne puis admettre ni l'une ni l'autre de ces no-
minations.Je reviendrai plus loin sur ce sujet.
Les Loouàtah Les ZooMa~, une des plus grandes d'entre les tribus berbères qui forment
châties.
la postérité d'Ei-Abter (surnom de MAM'is), étaient répandus sur beaucoup
de points de l'Afrique septentrionale, et ils avaient pris une part très active à
la révolte d'Abou-Iezîd: ainsi dans l'Aurdsils s'étaient unis aux Beni-Kemlân,
et ceux qui, au sud de ?~<M'<,parcourent en nomades !a vallée du MtM«s
(ou Mind), depuis le mont Zt'oM~du côté de l'orient, jusqu'à 0«~ du côté
de l'occident, avaient prêté un puissant appui à H'omeïd'-ibn4es'el\ Isma'ïl
résolut de châtier ces derniers. Il marcha contre eux, les combattit et les
refoula dans le désert; il revint ensuite prendre position sur une montagne
qui dominait l'OM~A~M~.
Retour Cefut de là qu'il partit pour retourner à A~M'soM~m. Suivant Ibn-H~ammàd,
uK'au'aouan.
il se fit précéder d'une lettre dans laquelle il déclarait que K'âïem-Biamr-
Allah, son père, était mort en chaoual 33&, et il donnait les motifs, faciles
d'ailleurs à deviner, pour lesquels il avait caché cet événement; en outre, il
Httt. de< fftt'NH,, S ï) (H. d. B., append. n au t. Hde la trad. frauç., p. 5~o); il avait dit ailleurs (t. t,
p. )P\, t. t5) qu'H avait~e~ spn adversaire à passer en Espagne, ce qui ne t'empêche pas (t. H,
p~~h~)~Mw~M5taM~Mm~m~ 1
«- fR
M
282 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
dhan 1,avecses fils et sesfrères Et-FadhIne tarda pas à profiter de son éloigue-
FadL) ment pour revenir dans le Z<~assiéger ~Mt. Maispendant ce siège, Bat'ît'-
ass~geBaf'di. ibn-ïa'Ia le Zenatien, un de ses compagnons, l'assassinadans un guet-apens et
Il est assassine.
envoya sa tête à El-Mans'our, qui la fit promener dans ies rues de ~at'yotOM~
le lundi 17 dzou-'l-k'a'dah~ (a mai g~8 8deJ. C.). «Quelquetempsaprès, dit
Assassinat tftbn-Khaidoun, 'Abd-AHah-ibn-Bekkar,chef maghrâouïen, assassina Aïoub,
d'Atoni'.
(f l'autrefils d'Abou-Iezid,et alla présenter la tête de sa victimeà El-Mans'our,
dont il cherchait à gagner la faveur*,n Nousvoyonsreparaître encore ici cet
"Abd-AHah-ibn-Bekkar qu'Ibn-Khaidoun a déjà fait mourir, soit en combattant
sous les murs de T~/Mf< en 333, soit par la main d'un Ifrénite, à qui la'ia-ben-
Moh'ammed-ibn-S'âiih' l'aurait livré pour qu'il pût satisfaire une vengeance
personnelle. On peut donc être sûr qu'il y a là quelque confusion.Le dernier
exploit qu'on attribue à cet fbn-Bekkâr paraît emprunté à Ibn-H'ammâd, qui
-en donne la date dans des conditions inacceptables, mais qui indique assez
nettement qu'Aïoubrevenait de son ambassade en Espagnol où sans doute il
était encore quand son père succombait dans le A~Ma. Comment, pendant
qu'Isma'ii faisait venir des renforts d'E~-MtMaApour livrer un dernier assaut
à Abou-tezîd, Aïoubne débarqua-t-it pas avec une armée espagnolepour venir
dégager son père et le mettre à même de continuer une guerre qui touchait
évidemmentà son terme?Je nesaurais le dire, mais il faut que'Abd-er-Rah'man
ait eu de bien puissantes'raisons pour ne pas envoyer un secours si opportun,
quand on lit dans le savant historien des Musulmans d'Espagne ~La ruine
f des non-conformistesfut, pour 'Abd-er-Rah'man IM, un échec presque aussi
f grave que l'avaient été les déroutes de Simancctset d'~aM~ag~. La mort
N-A'<M', t. VIII, p. fff, L ?et 8. -H. H. d. B., It,p. et r)" (t. III de !a trad.
d. B.~t.H,p. ff, i. ao(t. III de la trad. &anç., iranc.,p.a<9). ).
p. 9t9; voir aussi t.H de cette traduction, CAfo~xe d'fbn-H'ammM (~4., t. XX,
p. 54o). p. 5oo et 5oi, 4' série). On peut estimer
C&roMt~.d'Ibn-H'ammM (J. t. XX, qu'Aïonb resta environ un an en Espagne. C'est
p. ~9,4* série). U se trouve redresser ici ce pendant ce séjour qu'it put y &ire apprëeMrson
qu'uaditai)!eurs. savoirdanstes gënëatogiesberb
7~ même page. Ç'est par erreur qu'Ibn- °
Dozy,FM(.~<!MtMM<N).F<p.,t.IH,p;6Q.
H'ammad dit un MNMtHt~dzon-'t-k'a'dah 336. –J'a;dëj&ditqneM.Dozy~M.t.I,p.6~et6&)
N ~m<7/1. VIU, p. f~, i. 6 & 7. donnete nomde sam-cot~ofmt~esaux
<-J.~
Ibn-Khatdoun, aux pages citées note i ci-dessus. J'ai ~ndiqu~!'ongme de ces en-
"j~A<!0!M)'t<~)).
nemis particuliers des ~Mes du C/M&, et j'ai teratbn-H'ammad. H assure qu'une. fois vain-
rappelé succinctement tes grands événements qui queur d'Abou-IezM, Isma~ïi sévit de la manière
sui"irent !a bataiUe de S'~tM. (Pocoçke, ~pee. la plus cruelle' sur j&a&'<!OMaM,et que, jusqu'àa
K~. ~f<:& p. a<), 1. 5, et p. a64 etseq.) sa mort, les malheureux habitants de cette ville
F. ~.B~ aux pagescitées note i delà page ne cessèrent d'être dans les épreuves Ce fait,
Il s'agtt évidemment ici des n'ac-
prëcédente. que je ne trouve reproduit nulle part ailleurs, ne
tions des BeHti-eK qui habitaient t'4Mf~ et para!t pas suuisamment ëtaMI.
r~-t'A'M/t(t'A(W.,p. et )~, p. f)", I. io. et i t; C~oK~Med'Ibu-H'ammâd (J. A., t. XX,
–t. III de ia tFaduction Ë'ancaise, p. loSet p.&79et48o,4°sërie). ).
ai3). Z)eM)-§ib(J.t.XHI,p. 175,4
Atf! 1.1. p. )v.), i. 6 à 8 (t. I delà trad. 3° série).
franc,, p. 977).–Je crois devoir passer sous Je dois avouer que je n'ai pu trouver le
sHence unfait~ Ibn:Ad,zâri (Baïâra, passage auquel M. de Stane a emprunté cette
t, t, p.tt~, ). 8 a io) etqu'Uprëtënd emprun- date.
36.
284 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
y éleva turent
furent complètement terminés en quatre mois; ce qui est hors de d toute
vraisemblance.A cette raison, dictée par le bon sens,il est facile d'en ajouter
d'autres. J'ai déjà fait ressortir la singulière confusionfaite par Ei-Bekri, qui
place en 33y la fondation de 6"a&r<et qui prétend qu'Et-Mans'our en fit sa
résidence en 33~. Évidemment il faut changer ces deux chiffres de
place, et
337det'hëf;ire on a là comme une indication que ce fut en 33y qu'El-Mnus'our établit à
(9~S-<~9 ~'<<: le siège du gouvernement, en même temps qu'il donnait à la nouveiie
de J. C.).
Et-Mans'our ville son propre nom, E~MaMS'oMfM/tbn-H'ammâd a parié du trophée pro-
transporte mené par lesrues de ~'<Mr<M'M<<K le 17 dzou-'l-k'a'dah 336 et il vient de raconter
aS'abra
testée
le départ d'Ei-H'assan-ibn-'AH-ibn-Abi-'i-H'osseïn-ei-Kelbi pourla Sicile, quand
du il ajoute xïsma'ii quitta E~MM/t pour se rendre à Sabra, où il Sxa sa ré-
gouvernement.
Cettotitte
ftsidence, et qu'il appela, de son nom, E~~rns'oMt-Mt/j.~Or ia chronique de
reçoit Cambridge~ ne donne que l'année (6456 de l'ère de Constantinople) de ce
le nom
de Mans'ounah.
départ d'Ei-H'assan.M. Amari se livre à une discussionpour en déterminer la
date précise, et sa conclusionest qu'il eut lieu fin de juin ou fin de juillet g&8
c'est-à-dire le vendredi 19 dzou-'t-Mdjah 336 ou le lundi ai moh'arram 387.
On voit donc qu'on peut anirmerqu'Ibu-H'ammad place en 33 y le transfert de
GA~rapMed'EdFÎH, t. 1, p. 9&5 et a5o(Hartmann, ~MrMM~/nM,p.a&6). C'est nécessairementpar erreur q~E<ifis!)& sa page a&5.
compte cinquante miites de MaM'MtrM/t a Bm~'e. Voyez, sur cette jthn~curMA du Uttorat, ma RtcAMM tMttt~ra~ de t'~fy~rtCj 1.1,
p.t66ai6&,ia-~den.N.,)!8&o.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 285
la résidence royale d'El-Mahdïahà S'abra. Ibn-'Adzârîdit formellement, d'après
El-K'odha'ï s La translation d'EI-Mans'ourà E~ms'OMWa~eut lieu dans l'an-
t-née 33y~. DOn trouve une nouvelle confirmation de cette date dansle récit
du cheïkh Et-Tidjànî, qui, après avoir expliqué qu'ïsma'ïl transféra le siège de
son gouvernementd'jE~-Ma~~M~ à 6~f< Kvilleattenante à A~KmoM~M, n ajoute
tf-S~fa avait été entourée d'un rempart en Fannée 33y et, de ce jour, elle
a fut appelée du nom de .MaMs'OMno~. ?) Cedéplacement du siège du gouverne-
ment ne pouvait manquer d'être funeste à EMM< Aussi lit-on dans Ei-
Bekri (tEi-Mans'ourprit pour résidence ia ville de~<!&ra!,et après sa mort
ttson'IUsMa'dd l'habita aussi; dès lors, ia plupart des faubourgs d'ET-M~MA
ffperdirent leurs habitants et tombèrent en ruines Des deux noms donnés
à la ville fondée par El-Mans'our, le second semble s'être assez promptement
effacé ttLes deux noms, dit déjà Ibn-H'ammad, se sont conservésjusqu'à nos
Kjours, mais celui de ~a~a est plus connue Du temps d'El-K'aïraouâni
(1681 de notre ère), le nom d'E~sms'OMrM~avait disparu depuis longtemps
tfMtMs'OMn:, dit-il, que l'onnommeaujourd'hui ,S'a6f< et, quatre sièclesavant
lui, la ville était assez peu relevée de ses ruines pour qu'en parlant d'elle on
crût devoirdonner une explication -S'o~s ~Mtsétrouvaitprès<~A''<MWMW(?K\
nymie de S'abra et de la Sabrata des anciens, un instant que ce fut seulement en 3 3 y, quand
qui subsistait encore à la fin du v" siècle' et jus- Et-FadM eut proclamé En-Kas'ir, que se dessi-
qu'au, milieu du vu'; je rappellerai seulement nèrent les grands succès de celui-ci.
qu'il est tout au moins remarquable qu'Et-Ti- ~!)-<'<M, p. tt", L i8 et <g (p. 73 de la
djani estime à environ 5o milles la distance de traduction latine; p. )i~ de la traduction
S'abra à Tripoli, et que la Table de Peutinger française). Ibn~Khaidoun, Histoire des Ber-
compte ~o milles de Sabrata à OEa, bers, t. t, p. fAAet fAt (t. II de la traduction
Cité par M. Atph. Rousseau(J. /i., t. XX, française, p. i~). ).
p. 107, la note, série).Suivant M. Amari, Ibn-'Abd-et-H'aum et Ibn-Khaldoun disent
Ibn-Schebbâth parait avoir vécu dansla seconde Abou-'t-'Aïsch-Ah'med, d'Et K'&cem-Ken-
moitié duxft* siècle de notre ère. (Storia dei Mu- noun. J'ai suivi Ei-Bekri, dans lequel on lit: trLe
sM~m.di Sicilia, 1.1, p. XLV,coi. i.) T savantde la famille était Ah'med-ibn-Ibrahim-
Quoique M. Dozy dise que le kbaiiie d'Es- ffibn-Moh'ammed. H possédait par cœur l'histoire
pagne, au moyen de ses vaisseaux africains, en- tfdes anciens Arabes. aussi le nommait-on
leva aux FÂT'miTEspresque tout le nord-ouest de f Ah'med-ehRMM, ff Ah'medl'homme de mérite t,
rA&'ique septentrionale (Hist. ~M~MM~M.d'Esp. (El-Bekrî, p. )t-4,a3,ap. )(" L ).–J.
t. in, p. 68 ). ce point est loin d'être bien établi, t. XH!, p. 363, 5' série.) Qu'il fût fils ou neveu
puisque, après avoir chassé H'omeïd-ibn-ies'el d'Ei-Kennoun, ce qui rend sa nomination inex-~
de Tdhart, Isma'ït considéra sa tâche comme plicable, c'est son dévouement bien connu aux
remplie et rentra en T/nMa/t, Nous verrons dans OMMADES.
El-BeM, p. )f-, t7 et 18 (J. A., XIH* ait permis cette usurpation d'un territoire appar-
p.365,5'sërie). J. tenant a unefamine si dévouée à En-Nas'ir.
Ibn-Khatdouh est formel sur ce point, mais je Dans le partage fait en l'an 913, T&«'a~
dois faire observer qu'EI-Bekri dit: fMoh'ammed- s'était trouvé écheoir à 'Omar* H paraît que,
tibn-Edris-ibh-'Omar portait le surnom d'Abou- depuis cent vingt-cinq ans, cette ville et le ter~
T'I-'Aisch, mais il était mieux connu sous le so- ritoire qui en dépendait étaient restés entre les
"briquet d'7&)!-JMei~<t' U faut donc, pour mains de sa famille. Cette période me porte à
concilier cette assertion d'EI-Bekri avec !e récit admettre que, comme le dit Ibn-Khaldoun,
que j'emprunte à Ibn-Khaldoun, admettre que Moh'ammed était arrière-petit-nts de ~Omar.
Moh'ammed-Abou-'i-Aïsch, dit ~tt-~eia~~ avait ° ~Afcan'occupait donc pas déjà ie siège du
un fils du nom de Moh'ammed. gouvernement, comme vient de le dire Ibn-Khat-
Était-ce une escorte d'honneur? H ne t'au- doun.
rait pas dëmandëe.C'ëtait~d~~ escorte pour Ibn-KhaMoun. 7:f.<<.B., t. t, p. t~At, 6
sa sûreté.. à io (t. H de la trad. franç., p. 1~8). A la
Qn dott croire, d'après la manière dont Ibn- p. t'A~, i. i6 (t. U, p. ~7), Ibn-KhaMoun
Khaldoun ëtaMit la généalogie des BeMt-MeA'am- avait déjà parlé de cette ambassade du nis d'Ibn-
me<<,que iC'ëtait un Cts de Ah'med-el-Fâdhl, Meï&ta, mais sans donner sa date et en disant
mais il est de toute invraisemblance que celui-ci seulement: "Son fils Moh'ammed, qu'il envoya
E!-BeM, p. ifc, t.!Q et 10 (~. A, t. XUf, p. 368, 5'6erie).(!!) montra toujours un grand dévouement
N<tEn~4s'tr!),-ajoNtet'auteur, ;7-
''J'ai eu t'occasion de dire que 'Omar mourut en aao.
288 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
el-Fàdh! avait
f~–Fa~ht avait fnnQf!~
conseillé fmou tnt<
toiéré «ottn
cette ticnf~nt!~n
usurpation, il ne paraît pas l'avoir
~) ~n~n}t r~
Si cette synonymie est exacte, comme d'aineum Et-Bekd (p. \"), i. 19) dit qu'au sud de MMK coule lé
Sn'at, dont les sources viectent de t'es!, ce qui étaMit parfaitement la synonymie du Sîrât et de t'Otta~-T'aWa,
il en résulte que le est rOM<!<J'-M~t'ei)-
de nos cartes. Sur la carte de 1846, la plaine que traverse l'Oudd-el-
~fNM'Hotttquand it a pris le nom de Habra est appelée plaine de ~rat ce qui semblerait indiquer que rOM<M-
SMt était la plus grande des trots rMères qui forment !'Otf<!<e!-H'<tmm<!tM, mais les cartes n'en donnent pas
cette idée; c'est 170. Houenet qui paratt être le cours d'eau le plus important des trois.
Ibn-Kbaldoun nomme une tribu de ce nom (H. < B., I, p.t~, ).g; 1.11 de la trad. franç., p. lot).).
Làse trouve un petit mouillage qui porte le nom de Met'<-e<Pe~<~ «port aux
poules)). (Bérard, Desct-.
tmMt.<~«:<!<«~F~ene,p.t66,etcarten''8aoderAt)asdescartesmarines.)
''Voyez la note g de la page précédente.
On voit quelà ou tes manuscrits dIbn-Khaldonn donnent, pour ~ttft on~M,
plusieurs vanantes, au nombre
desquelles se trouw ~/M))~ il faut sans hésitation écarter cette-ci, par cela seul que &rt est indiqué comme
étant à douze milles (4 fienes) de la mer, e.t.que, d'après la position que je viens
d'assigner à ~/hm, cette ville
était, en Ugnedro!te,à)5o!)i6iieuesde)araded'~<!ott.
!}parte aussi d'habitants d'Or~ qui se rendirent dans la nouvelle viite, mais nous verrons bientôt dans
quelles circonstances la population d'Orat) y fut transportée en masse.
De<ct-.Ai'~t~fe,Sot (J. A., t.XHI.p. a3a, 3'série). Par la manière dont il s'exprime, il sembleindi-
quer qu'iinevisitayMt) qu'après )a mortde la'la et, par conséquent,qu'après la destruction de cette ville par le
généra) fat'imiteDjoNh&reh;34Y.
MM<tt-<<<'tM-J<'t'tM',t.p.A),).t9etao.
Mj!. Mmm~ aimi (F~t'-S~t) du temps d'Et-BcM (p. t~, )in. att. à p. V., ). t; J. A., t. XH), p. t.o, 5' sMe).
Ce passagemectre<j)i't)omte Sfrdt conservaitsonnom jmqn't ia mer.
'r'
*'M.<i.B.,t.),?.)<<),).ti,(t.,J<!btm).fnm!p.~).
.a"e~y., e. ~wy~.
3?
290 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Fo/oMs~.En même temps, il ne négligeait aucune occasion de faire
preuve
de zèle 2 pour arriver à prendre, auprès d'En-Nâs'ir, l'avantage sur son rivai,
avec lequel il avait cependant fait une alliance, tout au moins un
arrange-
ment, comme nous allons le voir.
Mais quelle avait été l'attitude de Moh'ammed-ibn-Khazerau milieu de
tous ces événements? Depuis sa soumission aux FA~MiTES en 335, quand les
chances de la guerre tournaient contre Abou-lezîd, on ne peut
pas doutei-
qu'il naît rendu quelques services à Isma'ïl-el-Mans'our. Ibn-Khaidoun
nous a montré le chef des M~/M~OMa~ recevant fort mal une demande de
secours qui lui était adressée par Abou-Iezid, et nous l'a
représenté accor-
dant aux Be!M-A~Mm une amnistie au nomdu princefât'imite. D'autre part, s'il
faut en croire Ibn-H'ammâd, Ei-Kheïr-ibn-Moh'ammed-ibn-Khazeravait en-
voyé à Isma'ii, alors à ~s~, un député accompagné d'un goum de cent cava-
liers, et chargé d'annoncer au prince que son maître faisait respecter l'autorité
royale dans la région d'E~4f'otMt'\ le priant de lui envoyer la formule de la
Kfto:oa, ainsi que le type de la se~rn
khot'ba, se~a (((
(coin des monnaies), avec l'autorisation de
CAt-Mt~e d'Ibn-H'ammâd (J. t. XX, rapprochées les unes des autres, ayant chacune
p.488,&'sërie). un <~)M' ~t placées au sud de T~&'a" (Tolga
Nom d'une fraction de tribu berbère des en- de nos cartes). En jetant les yeux sur une de nos
virons de Bt'<f<t.(Ei-Beh'i, p. <)f,L tt.–J. cartes', on trouva en effet BeK~MMssur la rive
t.Xm,p.66,5'sërie.) gauche de rO!«M-D/e<H: à sept lieues de Biskra
'H
parait que le manuscrit d'Ibn-tTammâd et sur le méridien 3° E.; seulement, elle est au
écrit Ba~oMs et le savant sud-est de !dN/<t~ et non pas an sud, comme
(~~Ju ou ,~LL),
traducteur, M. Cherbonneau, explique, dans une le dit El-Bekri.
note que cette iocauté, plus connue aMy'oio'AMt Chronique d'Ibn-H'ammad (J. A., t. XX,
sous le nom de BM!<'fo!M,avoisine ies oasis p. &8o, 4' série). On pourrait encore ici sup-
d'OM/<M-D~<Met de SMt-~MM. Mais je ne sais poser que les ~Ka~AraoM&nevirent, dans l'ordre
pourquoi M. Cherbonneau s'exprime ainsi, car, donné par tsma'N, qu'une occasion de pillage et
il y a huit cents ans, Ei-Bekdn'a pas connu cette ne manquèrent pas de la saisir; mais si, à cette
oasis sous un autre nom que celui de Bentious, époque, ils prépa:aient une trahison, on ne peut
ffviUede construction antique, dit-H, située sur guère admettre que, soit dans leur intérêt, soit
tte .v.t~t.mt
territoire de BM&rft'.t~uo~u~utiuA~t~uu
et plus loin explique dans t;ciui
nmia celui ui~u-i~asn, ils iis&em,
d'En-Nâs'ir, us en vue
fissent, en vue ttUu
d'un
BeM('M!M
BeM('M!M est
est un
un de trois
groupe de trois villes assez
villes assez butin, unun si grand mai Abou-IezM.
Abou-IezM.
que
que groupe butin, grand mai
't.XX,p.5o7et5o8,&'sëne;i85a.
N-iMe~MMm'<maM, p. ef, 1. ao (J. A., t. XIII, p. 67, 5' série). Voir Notices et Extraits, t. XII,
p.5o5et5!!3.i83i.
Ibid., p. vf, L <t, 5, (J. A., t. Xm, p. i35 et ta6, 5' sërie).–Ibn-Khatdoun parle de ~(tij.l,)
comme de)acapita)eduZf& MCtdtmttt! et exptiqueaitieurs~* ce qu'il faut .entendre par ce motZft&.
Voyez ia Cwteg'0~ du sud de l'Algérie publiée par le Dépôt de la Guerre en i855.
0~<&~<Mt d'Ibn-KhaUoaa (H. A B., t. I, p. Ffv, 6 à 9; t. Il de la trad. franç., p. 368). H entre,
sur cette rivière, dans quelques détaits.qni sont très exacts.
N-X'at'<'<p.ti(p.74de!atrad.!at.p.tigdeiatrad.franc.). ~etettedit~LjJf t,
ce que la traduction latine rend par '(tefmnitam deinde ZenatensetïH) je dirais plutôt Mm. ~Jf,
Est-cete fils de cet H'assanqn'Ibn-Khatdoun a entendu désigner?
Et-Mef~ctM't-Mm~, p. )rA, I. t8 à ao (J. t. XIII, p. 36i, &' série).
~'art'<<<,p. er',t.7 et8 (p.~Sdetatrad. !at<p.n6deta trad.franc.).
294 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
ibn-el-Feth'-ibn-el-Amîr, entra en révolte, resta vainqueur, et s'empara du
,a., 2~ a" .,a.,n
pouvoir', qu'il garda jusqu'en 3~y, comme nous le verrons plus loin. C'était
donc Mol/ammed-ibn-eI-Feth' qui régnait à &~t7M~aA en 338, et non Me-
nâder comme le dit l'auteur du ~'ar~s.
Tout marchait au gré des désirs d'El-Fâdh! mais cet imprudent Edrisite
ne tarda pa3 à s'apercevoir qu'il s'était bien hâté de proclamer les OMAÎAMS
et d'entraîner avec lui les populations. Le khalife de Cordoue avait laissé se
produire le mouvement rapide opéré en sa faveur sans coup férir et par la
seule force des indigènes, et, ce mouvement accompli, on apprit qu'il mettait
une condition à l'acceptation de sa suzeraineté sur le Maghrib.Les auteurs ne
s'accordent pas sur cette condition suivant Ibn-'Abd-el-H'alîm,le souverain
espagnol exigeait qu'on lui livrât Tanger et Ceuta2;suivant Ibn-Khaldoun, il
exigeait qu'on démantelât la forteresse de 7ct'<MM<Or quoiqu'El-Mak'k'arî
reproduise l'assertion du ~ar~as, l'exigencerelative à Ceutaest inadmissible,
puisque nous savons que cette ville était au pouvoir d'En-Nâs'ir depuis dix-
neuf ans. L'assertion d'Ibn-Khaldoun est démentie par El-Bekrî, qui nous a
appris qu'au commencementde cette année 338 les Beni-Moh'ammed avaient
démoli ?e<'aoM~M. Évidemment, le khalife imposait la condition qu'on lui livrât
Tanger. Une pareille prétention trouva de la résistance, et aussitôt En-Nâs'ir
fit passer en Maghrib quelques-uns de ses généraux. Ah'med-ibn-Ia'la~ 4 y ar-
riva le premier avec un corps de troupes destiné à agir contre les Beni-Mo-
h'ammed.Il fallut céder; mais on céda avec répugnance,et quand le corps expé-
ditionnaire eut repassé le détroit, les princes edrîsites refusèrent de tenir leurs
ditL
Et-BeM, lorsqu'il trace la route de Ceuta à tfteur résidence à Bas'ra et à ~~a, et demeu-
y~fao, hommei'OMa<M<M!<y ~L, ~grande <r rèrentvassaux de l'émir de Cordoue. x ( A''ar<
trnviere qui porte bateau et dont les bords p. ef=,t. 5 et 6,–p.7&deiatrad.Iat.p. n88
étaient 'habités par les BeMt-H'omeM, fraction de la trad. &anç.)
des~'oa!<!t'a.(~-Mefa~ oMa'<-Afem<tK&, p. ).A, B<!f&),t. I, p. f~A, ta à t~. A la der-
1. 3 et 4'. J. t. Xtil,p. 3 i 8, 5' série.) tbn-'Adzârt dit qu'on
nière ligne decettep. ffA,
F. B., 1.1, p. fA<). i3 à 16 (t. H de lit dans Ed-Bzibi tf J'assistaiau jour de son en-
Ja trad. u'an~ p. t ~8). L'issue de cette expédi- frièvement (de ia~ten'e KOt're)et de son rétaMis-
tion, qui fut la prise de possession de Tanger, ff sèment.))
aurait du sumre pour montrer à tbn-Khatdoun ~mt7, t. VIII, p. ~e, L 16àa aa.
qu'Nnes'agisjmtpasdëiaërteress~ deT'etaouân: Ët-Maktn' p. i9&, 5 à i&, et p. asa, 1. 5
tfAh'mëd-ei-F~dnt, ses frères et ses cousins a y. Abuifedee~MM~.M~em., 1.11, p. 356,
~ëdrisites, ditÏbn-'Abd-e!-H'a]im,nxèM~ alors Lit et seq., et p. 456, A et 5. Abou'i-
E~Betd:avai~ t-Mere p. t. tin. ult. (J. t. XHI, p. t88,5' série), à propos d'un dé
CMrécits, nombre&xdans son ouvrage, où perce eon excessive créddite. Dans ce passage, !e teïte imprimé écrit à
tort_Jau)ieude.
C'est A Inique j'ai emprunte }a dateprëcise du rëtaHissement de )a ~t'en'e notre. Il dit (_)J&. ,j~t~! le tra-
ductéuraanmisquéiemotthaitsaëtattMNS-entenduetdit~tM't~Me,
296 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Mans'our avait-il à lutter encore pour éteindre les dernières lueurs de l'in-
cendie allumé par Abou-Iezîd;du moins Ibn-Khaldoun nous apprend que ce
Mo de i'hegire fut seulement en 34o qu'on put se saisir de Ma'bed. C'était un frère de
(f)5f-g5a
de J. C.).
Moh'ammed-ibn-Khazer;il avait, paraît-il, embrassé le parti d'EI-FadhI' avec
une telle ardeur que, depuis la mort de ce fils d'Abou-Iezîd, il n'avait pas
cessé de continuer la guerre. Fait prisonnier avec son fils dans un dernier
Ma'bed combat, ils furent amenés devant Et-Mans'our, qui les fit mettre à mort; leurs
est mis à mort.
têtes furent exposéessur les murs de K'ai'raoudn 2. Jamais l'autorité du sou-
verain de l'Espagne n'avait été si grande en Afrique. Tous les chefs des deux
Puissance
Maghriblui étaient soumis, et recevaient de lui leur investiture. Ainsi, en 3&o,
de l'Espagne
en Afrique. Fotouh'-ibn-el-Kheïr'ibn-Moh'ammed-ibn-Khazer, accompagné des cheïkhs
ie Tâhartet d'Or~M,se rendit à la cour du khalife omaïade, qui les accueillit
~t leur donna l'autorisation de repasser le détroit pour rentrer dans leurs
gouvernements respectifs3. Teis sont du moins les termes d'Ibn-Khaidoun,1
~tces quelques lignes sont instructives elles montrent que Moh'ammed-ibn-
Khazeravait préposé son petit-fils au gouvernement de Tdhart; elles montrent
surtout qu'en 3~tocette ville était encore entre les mains des.M'!g'MoMo~. Si-
~M~aA seule restait dans son indépendauce, et même son souverain faisait
a guerre à des peuplades qui avaient toujours eu à cœur de conserver de
)onnes relations avec l'Espagne, je veux parler des Berr'<MM~aA\<tEn 3~to,
Abou-Temun', on aura tous les actes du souverain de l'W&~ inscrits scrits ~"s""
son successeur.
par l'histoire dans cette année. En-Nâs'ir jouissait sans opposition de le sa
!esa sa
conquête du Maghrib, ou du moins il ne trouvait d'autre résistance que l'In"
subordination de quelques tribus isolées, comme on peut l'inférer d'un court
passage de la description que donne El-Bekrî du littoral compris entre ?~g'~
et Ceuta.«Dans le port de MoMps,dit-il, vient se jeter une rivière au bord de
Klaquelleil y avait autrefois un château que les B~t-~oA'amm~et les Mss'-
~moM~adétruisirent en 3oa, et qui, reconstruit par l'émir-el-moumemn En-
Nâs'Ir, fut encore renversé par les gens de la même tribu en 3&o'\ r
En citant textuellement le passage où Ibn-Khaldoun dit qu'en 335 Ah'med-
Ces quelques mots sont une preuve sans ré- doun, Hist. d'Afr. et de Sicile, p. vf,L & &166
plique de t'erreur de nom commise par l'auteur (p. i6y et i68 de la trad. de N. Desvergers).
du A7aM'< et que j'ai relevée plus haut (voy. BMt. des Fa!'mM'<M,S i (B. d. B., appen-
p.99~). dice M au t. II de la trad. &anç., p. 5~o et 5&i).
On verra plus loin que Moh'ammed-ibn~et- Amari, S<or. dei MMM/M.di &'e~M, t.'II,
Feth' ne prit ce surnom qu'en 3 ~a. p. 9~3 et a~~i.
DMCr. S <tQ(J. A., t. Xm,p. 9i9. M& t. I,p.ffA,!in. ult., ap. ff-), 1.1.
3' série). Nous verrons plus loin que Moh'am- Le nom de ce successeur d'EI-Mans'our est
med-ibn-ei-Feth' fut renversé par Djouhar étrangement dëngurë par les traducteurs d'EI-
en 3&7 et envoyé & ~at~oMatt. Ibn-H'auk'al, K'aïraouani, qui écrivent (!iv. IV, p. to5) Abi-
qui a écrit en 366 ou 367, a certainement été à Bemin-Mah'ad, ce qui est d'autant plus stnguiier
même de savoir que le seigneur de .S«~'t'&M<~<!&qu'à la page suivante ce nom est écrit comme il
ne réussit pas dans son projet. doit t'être.
°
CAroNt~MeCaxfa&r., in Gregorio, p. A9 El-Bekrl, p. ).e, L i3 à t5 (J. A., t. XIII,
et 5o.–N-~)Mt7, t. VIII, p. f~). tbn-Kha!- p. 319, 5' série).
UHi-'AM-et-H'aMm
faitremonter
cettecause faitprisonnier,
futconduità Médine
devantle
de bienveillance jusqu'aux premiers temps de la kha)ue'Othmân-ibn-'A<an".Phts loin, il ajoute
conquête arabe. f'Otbmân-ibn-'An'an(!e 3' kha- fAu nombre des prisonniers se trouva Ouezmar-
fufe), dit-il, s'étant attaché à son aïeul H'arb- fibn-S'aMab' l'ancêtre de la famille Khazer,
f ibn-H'aies'-ibn-S'ouiat-ibn-Ouezmar-e!- lireni, fet qui était alors chef des Maghrâouah et des
fiai avait fait embrasser l'islamisme, et lui avait vautres peuples zenâtiens. Le khanis 'Othm&n-
donne}e gouvernement desZenatst; aussi, t'a- fibn-'Aûân, a qui on l'envoya, reçut sa profes-
Tmitié et les bons rapports ne cessèrent jamais sion d'islamisme, et le traita avec une grande
"entre ses successeurs et les OMAUDES' Ibn- ffbienveiuanee. H lui accorda non seulement la
Khaldoun, dans trois passages, donne pius de fubertë, mais aussi le commandement en chef
détails à ce sujet il raconte qu'à l'époque de la fdesMag'trao!M!&.D'autres historiens rapportent
conquête* les Zendtah firent une vigoureuse ré- "que Ouezmar se rendit auprès de 'Othmân en
sistance que leur chef, Ouezm&r-ibn-S'ouiât, "qualité d'ambassadeur*.)?
&* kha-
f<M't'< p. e~,}. t3 à i5 (p. ~4 de tatrad. iat.p. ng de la trad. franc.). Merouàn
iife omaïade de Damas, était cousin germain de 'Othm~n-ibn-'Affân.
b H
s'agit nécessairement de ta première expédition, de celle qui eut lieu en t'an s~ de )'Mgire (6&'y-648
de J. C.).
H. d. B., t. t, p. tt~v, t. 8 (t. 1 de la trad. franç., p. igg).
Dans le passage précédent il t'a appelé Onezmar-ibn-8'ou)at et, en outre, il l'appelle ailleurs S'oulât-ibu-
Ouezmâr (M., t. tl, p.fF, 4 4 et 5;- t. III de la trad. franç., p. 337).
Ibid., t. I, p. )t"t. t&à à 16, et t. H, p. )*'F, 1. 3 a 19 (t. p. 3to, et t. Ht de )a trad. franç., p. 337
et338). ).
1* Le manuscrit de M. Beaumier dit H*a9' au lieu de H'efes', et Oarhtn au lieu de OMm4r. Ce H'arb-ibn-H'afm'-S'o"Mt, e[c.
serait donc frère du premier Khezer; mais celui-ci combattit dans les Mnpde Meicerah et par conséquent vivait en m. Or'Othman
fut khalife de a3h36; ce)a n'ett donc pa< possible. J'ai dit que ce fut S'onitt-ibn-Ouetmar qui-fut ez tetation Mec'Othmts; ce fut
donc le grand-père de H'arb.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 299
n'no4-
n'est ~a r""
lié on", .+:ML~
Ibn-Kbaldoun, qui jamais par ses assertions
antérieures, accepte
aussi le gouverneur nommé par Ibn-'Abd-el-H'alim cQuandIa'la, dit-il, eut
ff établisa puissance en Maghrib. il demanda, au souverain omaïade, de
n hauts commandements dans les villes du Maghrib pour les membres de sa
n famille, et obtint, pour son parent Moh'ammed-ibn-eI-Kheïr-ibn-Moh'am-
<tmed, le gouvernement de F~s Or, non seulement cette parenté devait être
excessivementéloignée, puisqu'elle se bornait à appartenir à la grande fa-
mille des Zendtah, dont les ~a~Af~oMaA et les Beni-Ifrenétaient deux branches,
mais on a vu que les chefs de ces deux branches étaient en rivalité, et quand
la'la l'emporta sur Moh'ammed-ibn-Khazer,comme je le dirai bientôt, il est
permis de se demander s'il est vraisemblable qu'il ait usé de la faveur dont
il jouissait pour solliciter et obtenir un gouvernement aussi important que
celui de Fês, au profit du petit-fils d'un chef qui était son rivai et qui allait
devenir son ennemi, si même cette hostilité n'était pas déjà déclarée. Je sa~s
bien qu'on prétend que ie prince maghrâouïen ne garda ce gouvernement que
pendant un temps très court, qu'il le quitta l'année même de sa nomination,
selon Ibn-Khaldoun~,l'année suivante, au dire d'!bn-'Abd-eI-H'aIim~,le re-
mettant à son cousinAh'med-ibn-~M-Bekr, pour aller, faire la guerre sainte
en Andalousie4.
La prise furtive de Fês par Ah'med-ibn-Bekr,évadé du camp d'Isma'u, tout sS~idet'hëgire
cet imbroglio des gouverneurs deF~, sont biffésd'un seul trait par El-Bekrî, (952~53
de J. C. ).
dans lequel onlit :ff Enl'an 341, quand Ah'med-ibn-Bekr eut obtenu la
per- Ah'med-ibn-
etmission de quitter E/-M!M<aAet de rentrer à Fês, H'assan-ibn-K'âcemluii Bekr
et remitle commandement qu'il avait gardé jusqu'alors~ et, ce qui est dignete 1 reçoit
gouvernement
de remarque, Ibn-'Abd-el-H'aumrépète à son tour, en parlant de H'assan-ibn- deFês.
H. <i. B., t. H, p. f~. 1. )o (t. )Hde h trod. fmof p. ttt). Là, tommemnauteur, iUtttituteAh'mat cousindeMoh'~mmed-
tbn-e!-KhMr-ibn-Moh~ammed, et place la constructionda minareteti 3~.
JK<).,t.I, p. )v-, ). n,p. )v)", '7, p. )vF. t. ao.p. Wv.L (t.I, P. ''66, !)69,~o.t.HdelatnKL fMn{.,p
–Yoyetaua3ip.599,p.5&aet5&3decet.Hdc!atrad.).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE! 301
cessiondes gouverneurs et quant aux dates de leur entrée en fonction, mais
ils présentent, sous d'autres rapports, de véritables impossibilités.Comment ent
admettre, dans l'état d'hostilité où étaient les FÂT'mnEset les OMAÎADES, que
rue Explication!
à ce sujet.
El-Mans'our ait donnéla permissionà son prisonnier Ah'med-ibn-Bekr de
quitter E~-MaMto~pour qu'il allât, en 3~i, prendre amicalement, des mains ins
Ala page citée note i de la page 3oo. Le Ei~Bekr!, à quij'emprunte tout ce récit, ne nous
manuscrit sur lequel a été faite la traduction dit pas depuis quelle date.
française parait présenter ici quelques légères Et-BeM, p. ))" L 18, a p. )ft, L 6 (J. A.,
différences avec ie texte publié par M. Tornberg. t. XHI, p. 366,5'sërie). Le texte dit ~~Jt
Quand Hm-KhaMonn représente Ah~med- samedi o passe de re
(_).& (jy~.
ibn la'ia ajiant imposer aux Béat Me&'<:Mm~ tdjeb.~ Je crois que ~JU est sons-entendu, et
l'obligation de démanteler la forteresse de Te- qu'il faut dire le neuf au lieu du dix, comme a tra-
je ie soupçonne de confondre Une par-
~<tOM<!tt*, duit M.de S!ane,qui a admisqu'on devait tire ttneuf
tie des événements de 338 ayec ceux de 34t ff~'oMM passësN. Quoi qu'it en soit de ce détail,
que je raconteici, il est bien certain que ni!e g nUe i ne tombent
Nous apprenons ici, en passant, que H'o- un samedi, et qu'il y a là une petite erreur d'EI-
meM-ibn-Ies~elétait gouverneur de '<Mj:< mais Bekr!. B<tMM, 1.1, p. f)~ I. i 8, à p. f)~ i. a.
p. iag). tbn-Adzar~ et Ibn-Khaldoun ont K'orân à son fils E!-Iâs (ou laça'), et lui fit pro-
copié en t'abrégeant le document fourni par El- mettre de ne le promulguer que quand u se sen-
Bekri sur l'ambassade de Zemmour; cependant tirait assez fort pour ne craindre aucun danger.
ils ont dû avoir une autre source à leur disposi- Ce fut alors, en iy6, et après avoir gouverné
tion, car, sur quelques points, ils rectifient ou son peuple pendant quarante-sept ans qu'em-
complètent ce document. ployant un procédé renouvelé de Lycurgue, il
Ibn-Khaldoun nous apprend qu'il fut tué partit pour l'Orient, promettant de revenir sous
en 368 dans une bataille contre les S~M/MM~t. le règne du septième successeur de sa dynastie'
(H. d. B., t. I,p. fvA. L ta à 5; t. 11 de ta Il va sans dire qu'il ne reparut pas, et qu'on
trad. n'anc., p. i3t.) ignore la date de sa mort.
Et-Bekr!, p. tfv, 1. ia et 13 (J. ~t. XIH. Et-Bekr!, p. tfo. tg et ao (J. t. XIH,
p. 378, 5' série). p. 3y4, 5' série). BsM)~ t. I, p. ffr, 7.
°
S'atih', après avoir formulé un code religieux Lj~~veut dire "branche", et Fon avait
qu'il disait, comme tous ses prédécesseurs, avoir sans doute ainsi nommé cette femme pour faire
reçu de Dieu lui-méme, 1 enseigna
-iJ-- ce nouveau allusion à la .t"
-o- souplesse de sa taiuë.
M. Cherbonncau dit «vendredi, dernier jour de chaoua)')!lann$~ I~_ nnl. in ne suis nna
et je na cnic convaincu rtrtn
pas rnnvninrn~ son Invin
que ann texte e'nxnrirnr.
s'exprime
exactement ainsi, carcehnd'ibn-KhaHiMn, puMié par M. de Siane, dit (p. )!)", t. ao) ~t j~
Jt~ .t.~j
que M. de Slane a traduit (t. f, p. aao) par ~vendredi ao chaouâl SAt.a Or, c'est le a8 chaouâl qui tombe un
t'eM~'et!); la traduction serait parfaitement fidèle en disant ttvendredi fiu de chaouâl 3~)," et ['on n'apporterait
aucun trouble dans le catehdrier. Ibn-H'ammad 6xe la' durée du règne à
sept ans <K);-Mptjours.
Aiameme page, iSAa't, itraconteia partie de plaisir et ses suites; à la page )"v)=, 1. t a i3,i) il entre, sur
de traitemeut prescrit par tes médecins, dans des détails qui ont été reproduits par Ibn-Khallikân, et que je sup-
prime. tt rësu)te< ces détails qù'Ei-Mans'our serait mort d'insomnie, comme le dit aussi Et-K'aïraouani.
A la ligne ao de la même
page, t'auteur dit qu'El-Mans'our avait règne sept ans et six jours. Le texte publié
M. de Siane(p.
par )!p,). a)ditanssi ~Lit A~< et comme tbn-Khattikàn, avec tous les auteurs, a place la
mortd'E)-K'âiem an t3 chaouâl 334, iten résulte que les divers manuscrits ont omis le mot
~Lc, cf qui, dn
reste, placerait la mbrfd'fsma'ï) au BQ chaouât 3~) mais alors il faudraitdire samedi 39 chaona) Ml.
~~Cxeia durée du régner sèpt ans et eeixé comme le font~ussitbn-et-AthiretAbnu-'t-FedA.
Seui.H fixe la durée du règne 4 sept ans et <&<Mptjours.
?<<. ~<'Mt'tm.,Sm(N. < t, Il de la trad.f)an{.,p.5~<).– Peut-être !bn-Khatdoun
nousdonne-t-iHa.sttns s'en douter, )a date dela partie de plaisir qui coûta si cher à Ei-Mans'our. On pourrait
d'autant p}us;te croire que, dans un autM passage, cité textuellement par M. Neë[ Desvergers, sans dire
auquel
des;t)uvrages .d'tbn-~hatdoun )) t'emprunte, cetui-ci place la mort d'Et-Mans'our à la Sn de ramadhân (J~.
~La.~) dépannée 3/;t(H;'s(. <aSt'ct'<e, p. 169, note 86).
EtyMc <~ <a f~jMH des Dt-MMt, t. I,p. cct.xxvu, ia-8°, de n. H.. )838.
~ajonte:tte ftou,
'on, 6p!on dautMs, en 33o,H et commeon ne trouve
~)bhd'MtM),mS99,<ercommeon nuHepartcptte date reproduite,
netMMcnuHeparte~~ on on pourrait croirequ*un
pourraitcroire qu'un manuscrit
mar
mol &tit i'tttm))4ch<de
ttm))4cMde tire <!&)'~eOc 3~ans.))Et-Mtns'ONr succomba,seloniui,&
)ire<!a)'a~eOe3oans.t)Et-MMS'ONrsmeomba,tetonit)i,a une aNtetiondu foie.
uneafTMtiondNfoie.
U. 39
306 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
prière le jour de la~<ë
!a~<ë du F~'r' (J~d) <~c), qui clôt le jeûne du ramadhân.
Son filsAbou-Temîm-Ma'addrécita la prière sur lui 2, et il futinhumé dans son
palais de ~'a&fa~.Les historiens s'accordent à vanter son courage. Nousl'avons
vu en donner de nombreuses preuves dans la guerre acharnée qu'il eut à sou-
tenir contre Abou-Iezid.Ils s'accordent aussi à vanter son éloquence, la clarté
de son élocution, la rare facilité avec laquelle il improvisait et, ce qui est plus
important, sa justice envers les ra'ïas ainsi que son zèle à les soulager des
charges vexatoires que son père avait fait peser sur eux\ J'ai déjà dit que
J'apparente insouciance qu'il montra dans ies quatre dernières années de son
règne me paraissait inexplicable; peut-être des documents ultérieurs jetteront-
ils quelque lumière sur cette singulière contradiction de ce prince avec lui-
mème. Mais quand on songe qu'El-Mans'our avait reçu de son père, en 334
un royaume réduit à une seule ville étroitement assiégée, et qu'en 3h sa do-
mination était bien établie depuis la petite&<e jusqu'au pays des .S'a~aA
inclusivement, on ne peut refuser à ce, prince la gloire d'avoir sauvé d'une
ruine imminente la dynastie dont il n'était que le troisième représentant, et
d'avoir, par ce seul fait, joué un r6!e important dans les hautes destinées ré-
servées aux FAT'tMtTES.
IV.Et.-Mo'.zz- El-Mans'our laissait dix enfants, cinq garçons et cinq Elles' Son fils Abou-
Et-]
L'Di"-ALLA,
Tem!m-Ma'add,plus connu sous le nom d'El-Mo'izz-LIdm-AIlah
Temiû
(cr quiexalte la
religion
:e!igio de DIeu~), qu'il avait désigné, lui succéda.Né àN-AfaMMAle lundi
10ramadhân
10 ramaanan <)ig"~ao septembre <
3iQ'' (a6septembre o3i de J. C.), il avait vingt-deux ans
itditqu'i)mot)ruten365,àragedeq)]arante-sixans;i! admetdoncbienqa'itnaquiten3tf).
''J./l.,t.I!,p.4otet&03,5''serie.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE H. 307
'1 ~l
quand il monta sur le trône. H se mit aussitôt à i'œuvre, apportant un soin
assidu aux affaires de l'État, y faisant sentir un esprit organisateur, et,
le dzou-'i-h'idjah (lundi 25 avril g53 de J. C.), après avoir consacré plus
d'un mois à établir l'ordre dans les diversesbranches de l'administration, il fit
introduire en sa présence et reçut, assis sur un trône, les grands de FÉtat et
une foule d'hommes du peuple. Tous ensemble ie saluèrent khalife et rappe-
lèrent du nom d'Ei-Mo'izz-Lidm-AIlah C'est là ce qu'Abou-'i-Mat/acin ap-
peHe le renouvellement de son investiture2. 11ne témoigna aucune affliction
de la mort de son père. Bientôt, en moh'arram 3~a (dans la première quin- 3Aa(Ie)'hej}irG
zaine de juin ()53), on vit arriver à N-~ams'OMn~EI-H'assan-ibn-'AH,qui ve- (953-9~
deJ.C.).
nait solliciter pour son fils Ah'med ie gouvernement de la Sicile, et le départ
d'El-Mo'izzcontribua sans doute à la lenteur de la réponse, qui se rit attendre
jusqu'en 3~3~. Le nouveau souverain partait pour faire une tournée dans ses
États, visiter tous les points importants, s'enquérir de la manière dont les
affaires publiques y étaient traitées, et nommer au gouvernement des diffé-
rents districts des hommes dont la capacité et la-vigueur lui étaient connues*.
Ce fut ainsi qu'il confiajB<~<M à son affranchi K'aïsar, dont la fermeté méiée
de douceur ne tarda pas à gagner les cœurs des Berbers et à rallier les popu-
lations ~m
mnuus s'étaient HtU)gnees".i-jnme[
qui semietu éloignées~.En même temps, ilil pénétrait
ne temps, dans MM~s,
pénétrait dans re-
r~Mt~s, re- Expédition
dansFAuras.
Athlr, dans un passage', dit que ce prince avait F/m!~ t. VIII, p. ~p, i4 et i5.
vingt-quatre ans à son avènement au trûne; mais Ibn-Khatlikun~, n° ~v, fasc. vm et tx, p. )~,
.c'est une erreur qu'il rectifie plus loin, à la page ). t5 à 18. –Abou-'I-Mah'acm, t. 11, p. ~~)~,
que j'ai citée ci-dessus. Abou-'I-Fedâ a copié t. 3 et 10. Et-K'aïraouâm, p. ioC.
mot à mot les deux passages d'Ibn-et-Athir, et t. 11, p. Ff), I. 3 et 4.
FM-~Vo~'OMM:,
M. Quatremère, qui-n'a consulté, dans Abou-'i- Ei-K'aïraouâni (p. 106) s'exprime avec peu
Fedâ, que celui des passages où l'àge est inexac- d'exactitude en disant d'El-Mo'izz tfH fut pro-
tement donné, en a déduit fautivement la date "ctamë en chaoua), d'autres disent en dzou-'i-
de là naissance. Seulement je ne sais pourquoi ffh'idjah3&<
il dit le ~MMMe raniadhan, et surtout je ne m'ex- Il était d'ailleurs naturel que le nouveau kha-
plique pas comment, pour justifier sa date du tife prit le temps de rëQëchu' sur un acte de cette
i5 ramadhân 317, il renvoie à Ibn-Khaiiikân, importance.
à Et-Makin et à Abou-'i-Mah'acin, qui, tous trois, Ihn-Khallikân, fasc. vin et fx, p. )), 1. 18
placent en 3iQ la naissance d'Abou-Temim- a ao.
Ma'add. Dureste, a ia fin de son travail, M.Qua- tbn-Khaidoun, ~Miotre des Fsi':m!'<Mj x)[
trëmërerectuie son erreur, et place la naissance H. d. B., append.
a u au t. n. de la trad. franc.,
d'Ei-Mo'izz au i t ramadhân 3 )n °.
t'Ei-Mo'izzauitramadhân3)f)°. °: p.S~a). ).
p.5~a).
n VJ,V:.<t.i."J: a~ 'TTÎT"- .u: u It n
'N-~)tt;,t.Yni,p.t"F,i.i6.
Ahntfeda: Annal. MMxtem.,t. H. p. 46o, ). 6. J'ai cité t'autre passage ci-dessus.
'J.t.IH.p.aoA,3'S(;rie.
dit le ~maMete 7 dzou-')-h'idjah mais si ce fut un dimanche, i[ faudrait dire 6
dzon-'i-h'idjah.
39.
308 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
fncf de tousles nn~nntftits
mécontents, ftet narmnratt~n
fuge f!f tnns)f*R parcourait en tn)l<!
tous e~nasens <*f
ce maaatfflf
massifde mnntanrtxte
montagnes,
où non seulement il reçut la soumissiondes ~Mt-~m~m et des Me/~a, deux
fractions des NooM~A'1 restées jusque-tà insoumises, mais, ce qui était bien
.o)i'ami)jC~)-
plus important, Moh'ammed-ibn-Khazervint en personne demander l'aman et
ibn-Kbazer
revient
reconnaître l'autorité d'El-Mo'izz~.Ibn-Khaldoun confirme ce grave événement
!)ux!)t'imi~es. dans les termes suivants ffEn l'an 342, EI-Mo'izzpénétra avec une armée
tfdans l'~Mf~s, parcourut cette montagne en tous sens et accueillit la sou-
etmissiondes ~m-~at~m et des Melîla, tribus haouâriennes. H agréa aussi la
s soumissionde Moh'ammed-ibn-Khazer, qui, depuis la mort de son frère
ttMa'bed, n'avait cessé d'Implorer sa grâce Cette dernière assertion, qu'lbn-
Khaldoun ajoute aux lignes qu'il emprunte manifestement à Ibn-el-Attnr, pa-
rait d'autant plus hasardée qu'elle est démentie par lui-même, comme on va
le voir. J'ai dit que la'Ia-ben-Moh'ammedavait enlevé Tdhartaux M~/H~OMa/t,
et j'ai supposé que Moh'ammed-ibn-Khazer adressait au souverain nrnaïade
de vaines instances pour obtenir ia réparation de cette usurpation; mais un
coup bien plus sensible devait être porté au chef des M~r~Ms/t et lui faire
prendre une de ces résolutions sur lesquelles on ne revient plus. Nous savons
qu'en 3&i H'omeîd-ibn-ïes'el était gouverneur de ?~s. C'est donc à la fin
de 3~ti ou au commencement de 3&a que dut avoir lieu le changement de
gouvernement de ce transfuge, devenu le fidèle serviteur des OMAÏADES. KËn-
crNas'ir, dit Ibn-Khaldoun, fit choix de H'omeîd-ibn-ïes'el pour gouverner
Ky/emc~M~ et le pays qui en dépend; il confia, en même temps, le gouverne-
Comme
Comme leditaussi
le.dit Ibn-Khaldoun
aussi Ibn-Khaldoun < d.
(H. <<.
B.. (~M<.
B., f~Mi.de
~ef~/r.. iiv.IV.n.
l'Afr., liv. i 06
IV, p. to6). Nousver-
Nous ver-
1.1, p. ).v, 1. 20, et p. )v\ L 18 et tf);–t.! 1 rons, dans un instant, que ce ne fut pas par re-
de la trad. &anc., p. 1~0 et 9~5). pentir mais par un motif de jalousie que le chef
N-~tm~ t. VIH. p.~vf, 1. i6 à aa.– des Mag-MoMa/t revint aux FÂT'mrrEs, et c'est
Hm-e!-AtMr place ces événements en3&6,et, Ibn-Khaldoun mi-même qui nous le dira.
bien que cette date soit écrite en toutes lettres fbn-Khatdoun, dans un passage où il avait
dans le texte imprimé, je pense qu'elle a été co- eu l'occasion de résumer l'historique de la fa-
piée dans un manuscrit où on lisait f)'~ et non mille de H'abbous, avait déjà dit, en parlant de
pas f)~, erreur si facile a commettre en lisant H'omeïd-ibn-Ies'el "H commanda même à
ces chiffres.On en a la preuve par Ibn-Khaldoun, ttï'<em<:e/:au nom de la dynastie omaïade. Après
qui a emprunté ce passage au X<tM!7(voy. la "sa mort*, son fils les'et-ibn-H'ome'td lui suc-
note 3 ci-dessous). "céda. Et-Modbaner-ibn-AM-'Amir, étant
7~.f!esFat't'Mt., §xn (H. d. B., append. n f passe MajAnA, donna les'et-ibn-H'omeïdie
en
au t. Il de la trad. franc., p. 54t et 54it). "gouvernement de S«~'t7m~c<t, fait dont nous
Et-K 'aïraouani place aussi cette expédition en 3 &
Et-K'a)raouanip)aceauiisicetteexpëditionen3&3 a 9ffparlerons
parlerons aiUeurs'
aiUeurs') Ce passage est.importar
Cepassage est important,
Très malheureusement,la date de cette mort ne nous est donnée nulle part, à ma connaissance.
~7.< B., t. i, p. )tv, 1.5 à 8 (t.1 de la trad. franç., p. a6o).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 309
ftment du Afog'/m'6
!g'/m'6à ta'Ia-ben-Moh'ammed.Jaloux de voir une telle distinction
tfaccordéeà son rivai, Moh'ammed-ibn-Khazerembrassa de nouveaule parti des
H.< B.,t.H. p. ef,). t6ct t~(t.î[[ de la trad.franc.,p. 356 et a')';), Ht'avaitdéja dit p. p'<.).3(t.UI,
p. 266), où il )!)titute à tort H'omeH-ibn-tes'et N-~e~mt, an lieu de Ei-MiMe:, comme il le dit très bien
p. or.
H. d. B., t. t deta trad. fran~ p. s6o, note 2.
Place forte et mouittage entre ~r~OM~et Or&t. On dirait que tamannsfritd'tbn-H'auti.'at
porte .J~
au lieu de car i) parait s'agir de la ville de construction autiq!)e à
~L~, taquette Et-Bekri donne te nom
d'ctt' et qu'Edrisi ptacA, sous le nom d'~sMn ou Jofett, a six milles (par
mer).à t'est de l'embouchure de la
7' Comme ette, elte était a t'est d'A'M/oM<;comme elle, elle ékiit au bord d'une rivière et
près de ta mer;
commeette, ette était entouréed'une forte muraille en pierres de taitte; et enfin Et-Bekr! dit :e'Abder-Rah'man
M'en empara, et Moh'amm.ed-ibn-AM-'Amir lui donna pour
gouverneur H'omeïd-ibn-fes'et, qui ta reconstruisit* °
Ce passage, du reste, présente beaucoupde diuicuttés. Disons tout de suite
que M. de Slane, en ajoutant, entre cro-
chets, les deux mots[son ministre], a commis un grave anachronisme le fameux Moh'ammed-ibn-AM-'Amirn'B
jamais pu être le ministre d'Abd-er-Rah'man. Quand ce prince mourut en 35'). fhn-Abi-'Amir était un obscur
étudiant âge de vmgt ans *it devait faire sa fortune politique sous le règne d'Et-H'akam,
qui dura jusqu'en 366,
et il ne devint le maître de i'Espagne que sons le règne d'Hischam H. Il faudrait donc
que ce fut postérieurement
A 366 que tt'omeid-ibn-res'et eût reçu, d'Ibn-AM-'Âmir, le gouvernement d'~fen; mais alors, si, comme tout
t'indique, f~Mett d'Ei-Bekr: est te Ots~~n d'tbn-H'auk'at, celui-ci, qui publiait sou ouvrage précisément en 3 66,
ne pourratt pas s'exprimer comme il ie fait dans te
passage qui motive ta présente note. Quant à Et-Bekri, il a
sans doute voutu parter de ~'e!-tht-H'ome!d-ibn-tes'ct.
DMet-.<~r~ §xxx(J.4., t.XH!,p. 187,3' série).Autieudetes'et(J~-i), il écrit
NeMt(J~). ).
Quieut iien dansla dix-neuvièmeannéede dono III régna réellement cinq ans et six ou sept
son règne, et ce règne fut de t ans 2 mois mois, selon celui de ces auteurs qu'on consaite,
a5 jours".
°, ce prince serait mort en juillet ou en août g5 R (du
Dozy,Rec~ere~ sur i"&MtoS'eet lalittérature jeudi i a rebi au dimanche 2 t djoumâdi i345). ).
(~ fE.~agw<tM.HMye)t ~e~ 1.1, p. 186 Mt8g, M. Dozy place la mort d'Ordono III au prin-
m-8'Leyde,t86o. temps de ~07 c'est-à-dire au commencement
Dozy,FMf.sMMM~. 1.111,p. 78, de 346, car le t" moh'arram 346 tombe le sa-
in-8", Leydë, i 861. M. Romey avait pensé medi &avril gSy.
°
que Ràmirë ne fut pas marie deux fois (tfM<. Dozy, ?'«. (<M~tM!K/)K.~~<~Me,t. t. III,
<E~tjy,p.t98,notea,m-8°,I'aris,it839). p. 74 et 75.
H, p. c~, t. i3 et i~.
iBaMn/t. tbn-'Abd-et-H'aiim dit fa son frère puis-
CAfMttee)t;deSamptro, S aB (E~. Mgr. qu'il fait Et-FâdM~ d'Et-K'acem-Kennoun,
t. XtVtp. 4~9! –'LucaeTndensisGA''oM.mMNN tandis que, d'après Et-Bekr!, que j'ai suivi, il est
in Nttp, t'MM<t't. IV,p. 84, Hn. n)t.). SiOr- neveud'Ëi-K'acem-Kennoun.
C<M'«)tt'eo)t deSmtpirb: Sat (E<pana Mjf<M&t,t. XIV,p. ~68; LucicTudensis CtrotttMn mMM<<t
in His-
~M~M~~S~Sf~~M~~M~~n~i~
HMt.~eo MMH<m«M<&paytte, t. !tt, p. ~8. et la note 1 de cette page ~8.
3t2 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
reçu ta couronne du martyre en dnd Le même auteur place ici la splendide
réception qui fut faite à El-FâdM à son arrivée en Espagne, sans s'aperce-
voir que cette réception, placée par EI-Bekri en 332, et qui alors non seule-
ment avait sa raison d'être mais produisit ses effets, n'aurait été en 3~ qu'une
insultante dérision, puisqu'elle se serait adressée à un prince qu'En-Nâs'ir
avait dépouillé, humilié, et dont il retenait en otages le fils et le
petit-fils.
Évidemment l'auteur du ~«r~s commet ici un anachronisme de dix années;
il n'est pas vrai qu'Ei-FMh! reçut, à cette époque, en
Espagne, les honneurs
d'une fastueuse réception; il n'est pas vrai non plus qu'il mourut en 3~)3, car
un passage d'E!-bekr{ nous apprend qu'il vivait encore en redjeb 35~, et
Ibn-'Abd-ei-H'alîm lui-même dit que le règne d'EI-H'assan-ibn-el-K'âcem-
Kennoun en M~ commença en3&ce qui jette tout au moins de l'in-
certitude sur sa première assertion. En mettant de côté tout le récit relatif à
la guerre sainte, en ce qui concerne la part qu'y aurait
prise E!-FadM en 3~)a
et 3~3,on serait conduit à admettre que ce prince remit en 3~ à EI-H'as-
sau-ibn-Kennoun un pouvoir qui n'était pour lui qu'une source de regrets et
d'amertume, et que, consacré à une vie de retraite, il vivait encore en 35&.
3a ~tMeïçour, vainqueur du M~'t6, retournait en Ifrîkïah, châ-
3&3dc!'Logire Lorsqu'on
(95~-935 tiant, chemin faisant, les villes qui avaient proEté de la longue résistance de
deJ.C.). Fês pour lever l'étendard de la révolte et se
prononcer en faveur des OMAtAMs,
Ibn-Khaldoun nous a représenté le seigneur d'Or~ms'excusant, faisant sa sou-
mission, et abandonnant de nouveau les FAT'iMtTEs, aussitôt que le général
d'Abou-'I-K'âcems'était éloigné. Il est douteux que, de 324 à 333, Moh'am-
med-ibn-Abi-' Aounait osé faire une manifestation quelconque; il exerçait son
petit pouvoir à Oran sousl'œit du gouverneur de Tdhart, Dâoud-ibn-tbrâhîm-
et-'Adjîci, dont la fidélité ne fut jamais soupçonnée. Ce qu'il y a de plus vrai-
semblable c'est qu'Ibn-Abi-'Aoun, tout en conservant ses opinions, s'abstint
de les manifester. Au contraire, lorsqu'en 333 H'omeïd-ibn-Ies'et s'empara de
Tdhart, et pendant toute la durée de ia guerre d'Abou-Iezîd,le seigneur d'Or~M
put témoigner
r-- _H"Î)"
hautement de son attachement à la cause vers laquelle l'en-
~'a)'<'<M,p. oP, in fine (p. ~4 et y5 de la ~JH-~ecfM&OM'JM<'Hta& p. !)"),). t5
trad. lat p. ng et iao de la trad. iran~.). et 16 (Journal asiatique, t. XIII, p. 366,
Tout ce passage du f<!f<'<Ma été copié par S'sërie).
Hm-Khaidoun (7J. d. B., 1.1, p. fA<)J.)8aaa; 3
~'aw'a~~ p. <<),i 1 et a (p. 80 de la trad.
t. II de la trad. franc., p. t~g).– Voir lat. p. i ag de la trad. franc.).).
aussi Ei-K'atraouam, Histoire de <4/yMe. Comme l'a admis M, de Slane (J. A., t. XIH,
liv. Vf, p. 1~9. p. 190, note), 3° série).).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 313
traînaient ses sympathies et sans doute aussi l'intérêt du commerce de sa
,n, 1
ville. On ne voit cependant pas qu'El'Mans'our, 1 J..O"
qui châtia les Looudtahpendant
son séjour dans ia région de Tdhart, ait rien entrepris contre le seigneur
d'O~m; ce qui autorise à supposer que celui-ci avait agi avec prudence,
contrairement à l'assertion d'Ibn-Khaidoun. Il semblerait qu'à l'instant où
toutes lestribus du~-M-e~4oMps<' se raillèrent aux OMAïADES, et où ïala-ben-
Moh'ammed-el-Ifreni fit réciter la prière, depuisTt~MW~MsoM'~ ?aMa'er,au nom
du khalife En-Nâs'ir', il semblerait, dis-je, que ia position d'Ibn-Abi-'Aoun
eût du prendre une stabilité qu'elle n'avait peut-être jamais eue. H en fut
autrement. Par une cause que ie récit qui va suivre est loin d'expliquer d'une
manière satisfaisante, la'Ia fit entendre au khalife« que ia soumissiond'tbn-Abi-
ff 'Aounn'était qu'apparente, et que la haine des Azdddjapour iesZem~sA,haine
ffentretenue par ie proche voisinage des deux peuples, les empêchait d'être
(tfidèlesà l'empire omaïade,~ apparemment parce que cette haine
s'opposait
à leur union dans une même cause; il demandait, en conséquence, l'autorisa-
tion de porter la guerre chez eux. En-Nas'ir aurait pu répondre que depuis
plus d'un deml-siècie les ~t~a avaient pour seigneur un Musulman d'Es-
pagne, dont le penchant pour les OMAïADES s'était manifesté dans plus d'une
circonstance, et que ces Berbers n'avaient jamais rien entrepris contre lui.
L'autorisation fut purement et simplement accordée. s Les .4~s, ajoute Ibn-
<tKhaidoun, cernés dans la montagne de ~'a~cfa en 3~, furent écrasés et
tfdispersés par Jala, qui, aussitôt après cetexploit, mit ie siège devant OmHet ia'ia
(rl'emporta d'assaut. Laviiie fut incendiée par son ordre; une grande detruittavi))e
partie d'Oran.
e«des
des Azdddja
~~<M~afutfut massacrée, et ies
massacrée, et les considérables de cette
les personnages
pers plus
r. .N ,v
la
B;, t. H. p. fp, L 6 et 7 (t. III de la
N.B;,t.n,p.fie,6et7(t.IHde!a
N. montagne qu'Ibn-KhaMoun
montagne qu'Ibn-Khafdoun écrit!).j~'(~<K-
écrit ~~(~K-1"
t.n..1,.fpnnon ".a~ ..1- ~.r~
trad.fran~p.9)3). ). daza) et t)J~' (~ai~sfft) et qu'il indique
2 Cette date est ,empruntée à Et-Bekr!, qui comme dominant OraM. D'un autre cote, El-
place ce fait d'armes un Mme<Nmilieu de djoù- Bekrî dit que ?eM<MNM!" est au pied de cette
m&di343'; Or c'est nécessairement le iB djou- montagne Il est permis de conclure de ces di-
mâdi-e~-M~ car, dans cette annëe,le<5 djou- verses indications que K'aidara était ie nomdu
mâdi-e~-st/tt'f tombe un Cet autom' ëent massif qui, à partir d'Of~s~ se dirige à l'ouest-
~t~' (~'<tMa)') et~J.~ (~'sHat-) le nomde la
.)t~~&<t!<M)')et)U~(~<:Maf)tenomdeia sud-ouest.
tain non
tain nombre d'années~. On ne saurait admettre que le désir de peupler sa ré-
cente fondation ait entraîné Ma à dévaster une ville qui, par cela seul qu'elle
était port de mer, n'était et ne pouvait être la rivale d'T~M. Aussi, vu la com-
plète insuffisancedes motifs aitéguésauprès du khalife omaïade pour justifier
la nécessité du massacre des ~M~'a et de l'incendie d'Orân, je ne puis guère,
comme explication, m'arrêter qu'à la pensée de ia haine traditionnelle qui
animait les deux tribus. Les ~(~'a descendaient de BERNÉS, et ies ZeK~«t~
appartenaient à la souche de MÂM'ts.
De pareils actes, accomplis par le vassal qui résumait en lui la puissance
d'En-Nâs'ir dans le M~/M-t'~étaient de nature à inquiéter El-Mo'izz.Les S'an-
/M~< autres descendants de MÂDR~s, lui servaient de rempart du côté de
l'ouest, et il pouvait craindre soit que cette tribu ne fût à son tour attaquée,
soit qu'elle ne se laissât entraîner; car, à cet instant, la défaite ou la défection
des ~nA~'aA eût été la perte de l'empire fât'imite. Ce fut sans doute pour
s'assurer des dispositions de leur chef, et en même temps pour se concerter
avec lui, qu'El-Mo'izz, en 343, appela d'~sc~M'Zh'i-ben-Menâd, auquel il fit
uu nuue nvam ue te renvoy L'dans son gouvernement'. Un eût dit
ptestitt),
B., 1.1, p. )A)~, L t8,a p. )A~, L i At'ïa, guerre dont il confia la conduite d'abord
(t. 1 de la trad. iran~ p. a84). Ibn-Khaidoun au général Ouâdhih, puis à son propre fils, 'Abd.
mentionne de nouveau, mais avec moins de et-Met'Jc-et-Modhauar, il se trouva dans les
détails, la prise d'Orax par la'Ia au tome H, rangs de l'armée omaïade un certain Khazroun-
p. f)" in nne, et p. t"v, 1. 8 et o (t. I!I de la trad. ibn-Moh'ammed, un des chefs des Jzff<M~'a,qui,
&an{., p. at3 et a 3 a). ). en 343, s'était réfugié en Espagne, où il avait con-
On sait qu'eue avait été incendiée en dzou- quis le grade d'officier supérieur des troupes entre-
't-k'a'dah agy. tenues par le vizir. Ce Khazroun freleva la ville
~-Me~~ OMs~-Mema~, p. v), 3 à 6 frd'Or~t, qui n'était qu'un monceau de ruines,
t. XUI, p. t a3, 5' série). Audire d'Ibn-
(J. ftS'yfixa avec sa famille et ses enfants, qu'il en-
Khaldoun, la ville d'OfaK ne fut reieyëe de ses t voya chercher à yMM, où ilshabitaient alors
ruines qu'environ un demi-siècle après sa des- Ibn-Khaidonn, NM<ot'fe~Fa~tm~~ S xn
truction. Lorsqu'en 38y et 388 (ogy et go8 de (H. d. B., append. n au t. II de la trad. franç.,
J. C.),1 Hm-Abi-'Amir porta la guerre à Zîri-ben- p. 5~9). ).
~f. d. B., t.I, p. )A)<=,
t. i à 4 (t. 1 de la trad. franç., p. 284). Pour la date de cette guerre, voir <&t<<t. U,
p. r=t,i. ta tg.etp.t~ t. t4(t.!Hdeta trad. fran~ p. a44 246 et s56). Voir aussi lefarf' p. te,
i.ay.àp. '<L 8 (p. 89 et 90 déjà trad. tat. p. 144 ât/t~de iatrad. franç.), et Dozy, Hist. ~MMM~.
~Ef~e~tte, t. III, p. 39'?, et p. a35 4 a3~.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 315
'On voit que, sans rien changer aux faits, Ibn-Knaidoun, cité par M. Dozy(Hist. des
je les interprète autrement que le savant Dozy MtMM~t. ~e, t. III, p. ~5 et 76).
C'est qu'en effet je ne pense pas qu'on puisse ~N! t. VIII, p. ~A~, L ai,à p. t~AO,
dire, ce< MM<<tt:<,que ffia puissance des FAT'i- 1. 8.–Abu!&dœ ~MMa~. mMs<e!M., t. H, p. 46a,
~MrtEScroissait de jour en jour,))' ni que tE)- 1.7 a 19.
ffMo'izz, en 955 (3~3-3&4dei'Mgire), méditait Histoire des MitM~atM f~og-Me, t. III,
ffune descente en Espagne,)) quand rien ne le p. 76 et 77.
5 Sur cette viHedu
prouve, quand sa position est !oih de pouvoir lui royaume~e Grenade, très
en inspirer ta pensée, et quand l'attaque que connued'ailleurs, voir': Edr!si,1.11, p. 3 a AS 5
nous allons le voir diriger contre ~~merMne fut, et p. 48; Abou-'i-Feda,Géogr., p. )vv, L16
sans conteste, qu'une TepreM! à ao (t. II de la trad. de M.Reinaud, p. a5&).
HMf.WMMMM!nt.<i'&p<tj))e)t,m,p. 76.
ho.
316 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
exercée en Sicileun butin considérableavecde nombreux prisonniers. En-Ms'ir,
hn-Msir, iirrité
surAim~ïa.r~n.nnlin n"r~on,nnen~nennrWn e"n eoainnnne nnr~nnn~t~nm:~»r~inn n~orrnn
de cette audacieuse descente sur ses terres, ordonna de maudire chaque jour
les Chutes dans toutes les chaires de l'Espagne, et envoya à son tour sur les
En-Nàs'ir côtes de t'T~-tKaAune flotte commandée par son affranchi R'âllb. Une ten-
attaque
t'jfrik'M)).
tative de débarquement échoua devant }a vigoureuse résistance des troupes
SASdet'he~ire e africaines, et il fallut reprendre la mer Mais l'année suivante R'âl'b revint
(gSC-aS? dans ics mêmes parages avec une flotte de soixante-dix vaisseaux, incendia
de J. C.).
~efs-A7Mr~ dévasta les environs de Sousaet ravagea le territoire de
7~a!<t~. Joseph Conde ne mentionne qu'une expédition; il remplace ces
exploitsdivers par la prise de Tunis, et fait, avec un détail minutieux, l'énu-
mération des richesses que Ah'med-ibn-Sa'îd (c'est le nom qu'il donne au
commandant de cette expédition)rapporta en Espagne, où il fut comblé d'hon-
neurs~. Je ne trouve nulle part, dans les historiens arabes, la mention de la
prise de Tunis, et le silence des chroniques espagnoles sur cette conquête
autorise à la tenir pour fort suspecte. H se pourrait que ce fût devant Tunis
qu'échoua l'expédition de 344; mais ce n'est là qu'une supposition sans
preuve.
Noussavons que le gouvernement de Fês avait été remis en 34 à Ah'med-
ibn-Bekr, qui, en 344, commença la construction du minaret de la mosquée
du quartier ~A~fsoMaMKes, construction qu'il termina en rebî-el-akhir 345;
et nous verrons bientôt que ce gouve.'neur fut encore, en 348, le défenseur
malheureux de Fês. Je ne sais donc comment m'expliquer un passage d'tbn-
A Cf~epagenrn[)pt;!)t:Mc~-e!-D;'oMn.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 317
Khaldounainsi conçu ftEt-Bourt-ben-Mouça-ben-AbI-'l-AfÏah
nsi conçu El-Bouri-ben-Mouça-ben-Abi-'l-AfÏah &5, Mort
mourut en 3345, d'E)
Mortd'Et-Bouri.
Du moins Et-BeM ne fournit aucune indication à cet ë~ard.'SniyantIbn-Khatdoun, tes habitants de ~VatoMf r
tuèrent 'Abd-es-Semia', et ce fut alors qu'ils rappe!èt'ent Djorthem. (H. < B., t. f, p. r'AO, 1. si et as t. H
de)a4rad.franc.,p.)~tt43.)
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 319
Tel était l'état de l'Afrique, telle était la position des champions de cei 3~ 31'7 del'hégirl'
grand duel où l'on allaitcombattre pourla possessiondu Maghrib,lorsqu'en 3 &"? (9~8-9~9deJ.C.).).
El-Mo'izz, qui se voyait si sérieusement menacé, profita fort habilement des
dinicultés que Sancho venait de créer à En-Nas'ir, et chargea Djouhar d'une
expédition dans le .M~n6. Disons d'abord ce qu'était ce Djouhar, qui va dé-
sormais jouer un rôle capital dans l'histoire des FAT'unTES. Il était Grec d'ori-
gine et avait été le et
mignon L~) d'Isma'n, pèred'El-Mo'izz. Emmené par unt
domestique nommé S'abir, celui-ci se rendit d'abord à ~j~ et ensuite pré-
senta le jeune garçon à Isma'ïl-el-Mans'our, qui le remarqua2, se
chargea de
son éducation, et en fit son secrétaire. De là les noms que lui donne Ibn-
KhaIIikan (tAbou-'l-H'assan-Djouhar-ibn-'Ahd-AIIah-Â~<er-~OMMtt,n et
il ajoute qu'il était client, par affranchissement,d'El-Mo'izz-ibn-EI-Mans'our". 3,
Ibn-el-AtMr nous apprend qu'en 3&y, la faveur de Djouhar grandissant tou- Expédition
jours, EI-Mo'izzl'éleva à la dignité de vizir, en même temps qu'en s'afar il1 (de Djouhar
enMaghrit).
l'envoyait reconquérir le Maghribà la tète d'une armée nombreuse composée
de A~MMtA, de~<:M~<<tAet de troupes auxiliaires~,formant un total de vingtt
'N-MMi!!t%otta'MetMH<p.)et,).toettt.
X'aft'<!<,p. M, t. 6(p. yBdelatrad.Iat.p. 190 de ta trad. franc.).
BMt. <!MMt't'wt:,§ Ht (N. <B;,append.u au terne 11de la trad. franc., p. SA3). Jean Lëon, qui écrit
ce nom Gehoar, t'intituie JEM~eon,«di nation MMaMo.)) (h Ramnsio, Mio 3 c; p. 10 de la traduction de
Jean Tempora).)
°~H.<B.,t.![,p.rr'taett3(t.ndeiatrad.fra~ p. ai4).
A ta page d'thn-Khatdoan citée note cci-dessùs.
320 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
mille cavaliers'. Moh'ammed-Ibn-Khazerétait si sincèrement rallie, qu'il prit
part à l'expédition~ Dès le début de cette campagne, les sources diverses se
contredisent, au moins dans les détails. Suivant tbn-'Abd-eI-H'alîm, la'ia-
ben-Moh'ammed se porta à la rencontre du général fàt'imite, et les deux ar-
mées se trouvèrent en présence dans les environs de TK/Mft,où plusieurs
Mort combats sanglants furent livrés. Djouhar, comprenant toute la portée d'une si
C
dela'b
vvive résistance opposée à ses premiers pas dans le Maghrib, ne recula devant.
et destruction
d'tfMn. aaucun moyen; il fit briller l'or aux yeux des Kitâmah, promit de le répandre
menée, par son ordre, dans les rues de Kaïraoudn3. Les faits sont, ici, pré-
sentés sous un jour tel qu'on doit admettre qu'à la première rencontre qui
eut lieu, les chefs kitâmiens, animés par la récompense promise, s'achar-
nèrent à la personne de la'ia jusqu'à ce qu'ils l'eussent atteint et tué. Le récit
qu'avait fait Ibn-el-AtMr, environ un siècle auparavant, différait en tous
points. Arrivé à Tdhart, Djouhar aurait mandé près de lui Ia'ia-ben-Moh'am-
med, lui aurait fait un accueil honorable en lui offrant des cadeaux, et bien-
tôt, levant le masque, l'aurait fait saisir. A la vue de cette trahison, les 7~'e~
coururent aux armes, le général fât'imite les mit en déroute, les poursuivit
jusqu'à /M, où il entra de vive force, s'empara de leddou-ben-Ia~Ia, encore
enfant, renversa les palais de la'la, et fit saccager et incendier la ville. On
El-Kdmil, t. VIII, p. )"-)r, i. 2 à 5. conquérir le Sous, eût été pius logique, je suis
Ibn-KhaUikan, n° vt"v, iasc. vni et )x, p. xe, ioin de le contester; mais j'ai dû adopter, pour
lin. ult. Abutiedee* ~MM/. MM~em., t. II, la marche que suivit Djouhar, celle qui est tra-
p. &66, 10 à i3. Ibn-Khaldoun, Hist. des cée par les nombreuses autorités que j'ai citées
F~tm., S xn (H. d. B., append. n au t. H de ci-dessus, Abou-'I-Feda excepté.
la trad. fran~ p. 543). EL-K'aïraouam, On s'accorde à dire que c'était un règne de
Hist. de l'Afr., liv. IV, p. 107. -J'ai déjà re- justice et de douceur.
levé rerreur de date que commet Ibn-'Adzar! Ibn-Khaidoun écrit ~t~-L)' (r~M~).
lorsqu'il place en 34o le renversement de la'ia- ïbn-'Adzâr! écrit ï~c~~ (M<t-'at'<t). ).
ben-Moh'ammed par Djouhar. M*, il commet El-Meçdlik oMft~eM!< p. )t), i. <o
une erreur inverse en plaçant en 3~ la prise de à i6 (7. A., t. XIH, p. ~07 et 4o8, 5' série).
F~ par Djouhar, puisque nous verrons dans un El-Kâmil, t. VIII, p. )~f, t. 7 et 8.
instant que cette ville ne tomba au pouvoir du BMa): t. I, p. f)" i. to à i5. H'. d. B.,
général fât'imite qu'en 348. En outre, le même t. I, p. )v., 1. 7 a tt (t. 1 de ta trad. franç.,
auteur intervertit certainement l'ordre des évé- p. 964 et a65; voir aussi Hist. des ~m.~
nements en disant que Djouhar, après avoir pris t. II de cette trad., p. 543). Et-K'a!raouâm,
F&, fit une tentative inutile contre Ceuta et, de Hist. <<ef~<e,!Iv. IV, p. 107. Ibn-'Abd-
là, K)m'~<:Mf&'f~<macs&.Leplan de campagne et-H'aum se trompe certainement en plaçant la
qui aurait consisté à se rendre maitre des posses- prise de St~t&MapaAen 3~0 (~'<t)'<'e~ p. <-<,
sions d'En-Nâs'ir en Maghrib avant d'aller ren- L a& et 95; p. 76 de la trad. tat.; p. taa
verser les BENi-MtDRAtt, et surtout avant d'aller de la trad. u-anc.).).
place en djoumâdi-d-akhir la tentative contre ?<, et il passe sous silence l'expédition de &'f~t(-
mdcah.
"B<tMn,t.),p.f.c,t5ài7.
''?)<t.p.f~i.8ato.
!bn-'Ad:ari est seul à dire que Djouhar fit tuer Mob'ammed-ibn-et-Feth', son prisonnier.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE Il. 323
durée, car, s'il y a treize jours de marche de Fês à ~M~m<~aA',il y en a seize
d'T/M~à Fês, ce qui, dans l'intervalle du i" djoumâdi-el-akhir au 3o redjeb,
r.1.L 1 Il- il '1 7· A 7· 1 '1 1 ft 7· 7
suppose déjà au moinsun mois de marche, puisqu'il s'agit, non d'un voyageur
mais d'une armée. Ibn-'Adzari est seul à dire qu'en 3~ El-H'assan-ibn- EI-H'assan-ibn-
Kennoun
Kennoun se rendit à Cordoue,fuyant devant le général fât'imitë~.Allait-il de-
se rend
mander du secoursen cas d'une attaque qu'il prévoyait? Allait-il recevoirune àCordoue?
investiture régulière? Aucun détail ne nous est donné sur ce voyage, qu'Ibn-
'Adzàrî parait, à tort, présenter comme une fuite, et les questions que je viens
de poser sont les suppositions les plus probables, puisqu'en 3&y El-H'assan
n'était pas tMM:s<eMtem< menacé, et il le savait bien, car on dut connaître
rapidement, dans les États edrîsites, la route qu'avait prise Djouhar après
s'être emparé de la capitale des BEM-MmBAn.
Maître de ~M~M<~<tA, le général fât'imite s'avança vers l'ouest, soumettant Soumission
de la province
tous les paysqu'il traversait~, pénétra jusqu'à la province de Sous et ne s'ar-
de Sous.
rêta qu'à la merenvironnante;il y fit pêcher des poissons, qu'il envoya àEI-
Mo'izzdans un vase plein d'eau pour prouver à son maître que, fidèle à ses
instructions, il avait porté ses armes victorieusesjusqu'aux limites les plus re-
culées du Maghrib.La sécheresse des chroniques arabes n'est, sur aucun point,
plus absolue que sur cette expédition aventureuse, qui rappelle les temps de
SMi-'pk'ba; pas un mot n'est dit sur l'attitude des populations, même des
~ao~'aA' en présence de cette invasionde leur territoire; pas un mot non
plus sur sa durée, lacune qui laisse incertaine la durée du siège de~s, car 348dci'))ëgirH
lësauteùrs s'accordent à dire que du~OMS il revint mettre le siège devant Fês (959-960
deJ.C.).
et que ce siège fut très long~.Cefut l'intrépideZîri-ben-Menâdq~ èut l'honneur Siège
et prise de Fès.
'Htn-H'ëufat place tSt'f~WtNaj:~ à treize jour- ft&M." .(Jean Léon, m Ramusio, fol. 3 c;
nées de F~ un itinéraire d~iu~ de &t7tMe- p.iodeIatrad.deJeanTemporaL)
psA à Fês donné par Et-Bekr!, d'après Moh'am- N-~m!~ t. VIM, p. )~ 9 et to.
`
med-it!n-Iousëf,eon!pfendonMjournées' EdrM° Ibn-KhaUiMn, Vie ~N-Mo't~-L~t-A,
a~adoptéIechiBred'&n-H'au~~ n" ~v, &sc. ym~et tx, p. ))t, t. "Et,
~a!S)t,:t. I, p~)~ l6 à 18. "ajoute Et-K'aïraou&m, il mit, dans sa lettre, des
~M<.des F~i't'm:'(e~,S xn (~ Ber- "p'antes marines." (BMt.Je?* !iv. tV,p.ioy.)
bers, append. H au t. H de }a traduction fran- J'ai dit pins haut que leur jeune souverain
~aise, p. 643).~c était montésur ie trône en 3~)t.
tE procedette per msino alla provincia di tbn-d-Atmr, N-~<!m<7, t. VtH, p. f~,
~'art'dt, p. ee, un. penult. (p. ~6 de la trad. tat.; p. laa de la trad. franc.).
''?)<p.~6,note6de)a trad. tat.
~Mt. de !}'t'}Me, tiv. V, p. 95. Cet ouvrage, du reste, est cribtë de fautes.
M. Quatremere a commis une Mgère erreur en disant f jeudi a< ramadhân 348.B (J. t. I!, p. ~07,
3' série.) Je suppose que, comme je le fais moi-même, ce savant a emprunté la date du ~«<K ao au Jf*ar('<~
(p. t1, L 3) et )'<HHm!Mtt a'48, soit u !bn-e)-Ath!r, soit à Abou-'j-Feda. tbn-Khatdoun ne donne que l'année
'!3~S!).
J~'art'fH, p. et, t. 3 (p. ~6de!a trad..)at.p. t~a de ta trad, franc.).
?)<<?. '<),). z5ets6(p.83de)atrad.)at.p.i35de)atrad.franc.),
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE Il. 325
iat.;
iat.; p, taa de
p. taa deiatrad.
la trad. franc.). Ibn-'Ad-
fran<). Ibn-'Ad- phase
phase dedela grandeexpédition
la grande expédition de Djouhar
de Djouliar que
que
zâri, qui a dit qu'en 3~y Djouhar s'empara de se rapporte le passage suivant d'Ibn-'Adzar!
Fês, échoua devant Ceuta, prit&'<7HM<:<t/}, dont frEnsuite il se dirigea vers !'<<'<MMa):,et arriva à
il tua le gouverneur en redjeb, et rentra en "la péninsule étroite (~~t) de Ceuta., mais il
7/H&'M/taprès un sn de séjour en Mag'/M'i'A, Ibn- tne put rien contre elle." (BaM; t. t, p. f)" >
'Adzar!, dis-je, prétend qu'en 3AEn-Nâs'ir ).8et9.)
reçut, du commandant de Ceuta, une lettre l'in- Ibn-H'auk'al, DMenp;t'o)t de <Me,
formant des conquêtes faites par les armées fâ- § xxxn (JoMf)Mt< <MMtt'~Me,t. XIII, p. 88, 3'' sé-
t'imites Ceta peutétrevrai, mais il faut croire rie).
que cette iettre n'était pas la première, comme y Ibn-Khaldomi, /7M<ot')'e des F~Mt'<es, S xn
l'auteur a i'aic de !e dire, car on ne peut pas, (ff. B., appënd. n au t. H de la trad. franc.,
douter que le khalife d'Espagne ne suivit avec p. 543 et 5~).
anxiété toutes les péripéties de cette campagne. A"'<!)- p. <t, L la à t6 (p. 76 et 77 de
On rih&irmait sans doute, dans la lettre inen- la traduction iatine; p. ta3 de ta traduction
tionnée ici de la prise de F&. française).
):
tbn-KHauikan' n° ~v, fasc. vin et tx, H. B., t. p. )«). t et a (t. Hde ia
p. tW, 1. 4 et 5.–C'est évidemment a cette trad. franc.,?. t4n).).
'B~'),t.t,p.fr'~t.3et<
!t ditseutement «CeMtft M-eq)<e')!,et d'autres (Abou-')-Mah'acin, t. H, p. f~), ). ta et t3, E)-K'airao))Ani,
p. io8) te rëpetëntd'apres hii; mais il ne parait pas que r<m~)' ait été réduit par Djoubar, et, quoique tes récits
~WMMmm~mM~MM~M~p~kmœ~MM~MM~mM~~
d'tbn-Khatdesn.
326 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
dans un passage où il donne une durée de trente mois 1 l'expédition de
Djouhar, expéditionqui, commencéeen s'afar 3~)y,aurait fini en cha~bân3~Q,
si réellement elle eut une durée de trente mois, comme le dit aussiEt-K'aï-
raouani~. Après avoir établi à Bas'ra Ei-H'assan-ibn-KennounFEdrtsite, chef
des BeMt-McA'<:NM/!e~, pour commander aux EmusiTEsqui s'étaient retirés dans
le Rif et dans le pays des ~'om<~<: 3, et avoir incorporé ?~<H'<à la province
Ojouhar gouvernée par Zu'i-ben-Menad, Djouhar revint triomphant à MtMS~MhaA.
rentre
~Le jour de son arrivée, dit Ibn-Khaldoun, fut une véritaMefête \n Le vain-
triomphant
.')i\Fnns'o)))iah. queur du Maghribtraînait à sa suite, enfermés dans des cages et ridiculement
affublés, Moh'ammed-ibn-el-Feth', le souverain détrôné de ~'t'/m~aA, et
Ah'med-ibn-Bekr,le vaillant défenseur de Fês, qui, pour la seconde fois, se
trouvait prisonnier en T~M~, et cette fois devait être la dernière, car, après
avoir été exposéssur tous les marchés, les deux,chefsvaincusfurent jetés dans
une prison d'El-Mah,dïah,où ils finirent leurs jours
Il est fort regrettable qu'Ibn-Khaldoun n'entre pas dans plus de détails sur
l'organisation que Djouhar laissa dans le Maghrib reconquis. Un très court
passage de cet auteur montre cependant que deux chefs étaient placés au-
dessus de ces gouverneurs. KPendant quelque temps, dit-il, K'aïsar~ et Mo-
cfdhaffar, affranchis d'El-Mans'our,se partageaient toute l'autorité en Afa~An~
ffle premier ayant sousla main ies provinces
ices orientaies de ce pays et le second
tbn-Khatdoun, A !a page.. citë~ note 4 de Ce fut peut-être à cette époque que les 7/re)t se ?
iapageprécédente. retirèrent sur le territoire de Ta~a'.
Dozy,HMf/~M!MM/HMM~'Esp<!g'Me,t.in, !bn-Kha))ikan, n° vfv, fasc. vmet )x, p. tl,
P.88. 1. 3~5. J. Conde assure qu'en g6o (3~)<)de
<<es B~M~ t. H, p. ~v, t5 et 16 rhég.) En-N&s'ir, dans une campagne de quel-
(t. IlIde !a trad. franc., p. a33). Ce passage ques mois, venait de reconquérir tout le Mf(-
montre que Taiager, même après l'expédition de g'A;& Cette campagne est de pure invention,
Djot)har, pouvoir des OMAUDES.
-¡jI.7'erc 1. étaitrest~ au y- comme
u· on le voit
u· queje viens
a crtwac aiuc~c
part'exposé
vmNua vn de faire.
D'après M. Hase (A'oftCMet ~h'tttb, t. V[H, a" part., p. aC3; in-4°, de ['[. t.; 18)0). Lebeau dit fie
<!15 notcmbre ()')9" (Htst. <<tt /}tts-Bmp!)'e,t. XIV, p. 3~ édit. Saint-MarUn). La date dennëe par M. Hase est
empruntëeaCedr<!nus(Compm~.AMt.,p.<i&ie;in-M.,Parisiis,t6~~).
Leonis Diaconi HM<m'.iib. !§ x,p. t8 D; in-M.; P.)nsiis,l8tg.– Lehean, t. XIV, p. 56. D'après
la date qu U a attribuée à l'avènement (note a ci-dessus), il donne à ce règne, comme cela doit être, une durée
de trois ans quatre mois (calendrier chrétien). Cedrenus dit «trois ans quatre mois trois jours)) (CompeK~.
AM(o)'p.645o).
"LeonisDiaeotiiiib.m,!)Tm,p.agc.–Lebeau,t.XtV.p.65.
Six ans trois mois tingt-quatre jours dn calendrier chrétien. Léon Diacre ()ih. V, §Mu, p. 5& c) dit csit ans
~quatre mois)!; Lebeao (L XIV, p. f)~ à 90) dit esix ans trois mois cinq jours)), comme si Nicéphore Il avait été
conronnë)e5aoûto63.
Leonis [)iaeoniUh.X,Sxi,p.ttoc.–Lcbea'],t.XIV,p.t&
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 329
l '1 '1.
d'autre, avec des chances diverses, pour la croix et pour le croissant. D'un
côté, c'étaient NicéphorePhocaset son frère Léon; de l'autre côté, c'étaient plu-
djah 899, de la chargequ'il avait inaugurée. Mais à Raic'k'a, implorant encore le secours des H'AM-
bientôt Abou-'i-H'ossem, autre fils d'EI-BarMi, DAtitTES. Son séjour auprès de ces princes se
envoyé par son frère, s'empara de Ba~M<M,d'où prolongea, et le malheureux khalife, trouvant
s'enfuit le khalife, accompagné d'tbn-Ra'ik', pour en eux de froids conseillers plutôt que des ap-
aller implorer le secours des princes H'amdâ- puis, eut la faiblesse de négocier avec Touzoun,
nites. Ceux-ci, bien qu'ils eussent fait assassiner qui le décida à revenir à Bag-M<Met se porta à
Ibn-Raïk' le ai redjeb 33o, restèrent dans les la rencontre de ce)ui qu'il appelait son maître.
meilleurs termes avec Mottak'i, qui revêtit Nâs'ir- Mais, arrivé à ~-Se~M le 2o s'afar 333 l'é-
ed-Daoulah de la charge d'émir-el-omarâ, charge mir lui arracha sa couronne, le priva de la vue,
que celui-ci remplit pendant treize mois et cinq et donna le trône à Mostakfi-ben-el-Moktafi-ben-
jours, jusqu'au 5 ramadhân 33i*. Sur la nou- Mo'tadhid. Onze mois après, le a~t moh'ar-
velle qu'à la fin de cha'bân Touzoun s'était ré- ram 334, Touzoun mourait aBag'Mao', et la
volté contre son frère Seïf-ed-DaouJah, qui était milice turque nommait à sa place Zaïrak-ibn-
alors à Oucîpit', et qui avait pris la fuite, Nas'ir- Schirzâd, qu'on fit venir de ?<, et qu'on pro-
ed-Daoulah quitta Baghdâd pour retourner dans clama le i" s'afar, sans que le khalife paraisse
son gouvernement de MM's'oM?. Une fois le avoir ici joué d'autre rôle que celui de la soumis-
champ libre, la lutte recommença. Cette fois ce sion. Les largesses que le nouvel émir fit aux
fut entre Touzoun et Khadjkhadj, et Fissue de troupes t'obligèrent à des exactions qui ne tar-
cette lutte fut que Je 5 ramadhân 33t le Turc dèrent pas engendrer des mécontentements, prë-
Touzoun reçut les insignes de l'investiture. Le tudes d'une chute. En effet, trois mois étaient à
khalife n'avait fait que changer de maître, et il peine écoulés que Mo'izz-ed-Daoulah,le troisième
avait trouvé un maître plus dur encore que fils de Bouïa, partait d'~AoMazà la tête de forces
i'H'amdânite, qui avait cependant tant abusé imposantes, se présentait aux portes de Bag'M<M
de son pouvoir, car, après moins d'un an et demi le i djoumâdi-et-aouet33~, et, comblé des fa-
du nouvel émirat, les procédés de Touzoun de- veurs du khalife, recevait le titre d'ëmir-e!-
vinrent tels que Mottak'i, obligé de quitter sa ca- omarâ. Mo'izz-ed-Daodah fut le premier des
pitale, se réfugia à TaM, puis à Moss'oul, puis BouïDESqui parvint à cette haute dignité, desti-
BtMmery,
Mtm~t«i'AM<M')'cot'!ent«ie, t"partie. p. )6'y; in-S*, Paris, t85t.
n° r=')t, fasc. v, p. A-, t. <8et ao (t. )) dcia tfad. Mgt.. p. 33:)).
AiM6-Qtt~iit<-tt-MK,
/!a
330 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
sieurs émirs de la Cilicieet de la Syrie, en tête desquels il faut placer i'émir
d'Alep, Seïf-ed-Daouiah'1 le H'amdànite, dont les exploits contre les Grecs ont
née à rester
néeà plus d'unsiècle
rester plus d'un siècle ((tt t3 ans) danssa
t3 ans) dans sa (trteglaive
(frie de l'empire"),
glaive de l'empire"), enreconnaissance
en reconnaissance du
du
famille". Celui que Mostakfi avait accueilli comme service qu'i! avait rendu à ce khauie, en contri-
un libérateur ne tarda pas à montrer de quelle buant à le ramener dans sa capitale, d'où Abou-'I-
manière il entendait exercer ie pouvoir, et le mal- H'ossein-ibn-el-Baridi l'avait obligé de sortir.
heureux khalife, ayant laissé percer quelques Seïf-ed-Daoulab prit, à cette époque, possession
signes de mécontentement, fut précipité du trône de Ouâçit', d'où il fut chassépar Touzounen 331,
dès le a a djoumadi-et-aouet3 3 &,pour faire placé et ce fut peu après qu'il vint en Syrie, s'empara
à El-Mot'ï, qui le fit aveugler Cet Et-Mot'î ré- de Damas ainsi que d'autres villes de cette pro-
gnait encore, ou plutôt était encore sur le trône, vince, notamment d',4~ qu'il enleva en 333 à
quand Mo'izz-ed-Daoulah mourut ie 13 reM-et- Ah'med-ibn-Sa'ïd-el-KilâM, qui en était gouver-
akhir 356, laissant sa charge à son fils Bakhtïar, neur au nom d'EHkhscMd Comme le Bouïde
qui lui succéda sous ie nom de 'Izz-ed-Daulah Mo'izz-ed-Daoulah, il était né en 3o3, comme lui
et gouverna jusqu'au 18 chaouai 36y, instant il mourut en 356 Il Il eut pour successeur son
où l'émirat passa, pour n'en plus sortir, dans la fils Sa'd-ed-Daoula.h, dont le nom était Abou-'l-
branche de Rokn-ed-Daulah, aux mains de 'Adhad- Mo'aii-Scherif, et qui jouit d'un long règne, car
ed-Daouiah, fils de ce second fils de Bouïah. il mourut dans la nuit du dimanche 25 rama-
C'est Abou-'i-H'assan-'Ati, second fils dhân 38t" (samedi 5 décembre ggt de J. C.).
de'Abd-AHah-ibn-H'amdan. Le i" cha'ban 33o Mais ici s'arrêta la prospérité de cette famille.
il reçut, de Mottalc'i, le titre de &e~-D<:oM/a& Sa'd laissait un fils, Abou-'l-Fadhâïl-Sa'd, qui
Abou-Sehadja'-Bomah fut le chef de cette famille des BocinM ou DEtL~nes, qui constitua une véritaMe
dynastie d'émirs-et-omarâ, dont [e douzième et dernier fut Metek-er-Rah'im, renversé en 4~ par T'or'rutbek !e
premierSmNONf['!t<E'
''Abu)fedsB~nt)a!;mtM<em.,t.H,p.438,t.7.
° ~Avant de s'emparer d'~iep, dit tbn-Khaiukân, Seïf-ed-Daodah avait étë maître de OMtiftt' et de ses dépen-
'!dances'!(!t''r=4f,fasc.v,p.Ae,).tct!.7à9;–t.Hde!atrad.angL,p.338et339).
samedi t~dzou-'t-h'idjah 3o3
SeïM-Daoulahnaquitte (sa juin Qt6 de J.C.), et mourut, à~p, leven-
dredi a& (5 restant) de s'afar 356"' (8 février 967 de J. C.). Mo'izz-ed-Daoulah était né en 3o3, sans que je
puisse dire à quelle date précise, et mouruit à Baghddd, lejeudi t3 rebi-el-akhir 356'* (a8 mars 967 de J. C.).
°
Ibn-Khallikân, n° ptr, fasc. v, p. Ao, 1. i (t. I[ de la trad. angl., p. 339). Abu)Ma; ~nxa!. tHtM~m.,
t. H, p. 5~6, ). n, et p. 5~8, L 6. Si cette mort eut lieu le 5 décembre avant minuit, Ibn-Khallikân aurait
pu dire dimanche, mais il aurait du dire le 26, car, en réalité, le samedi correspond au a'i ramadhan 38t.
''AMfedm~ttmi.m!Mttm.,t.Uf.[).t48,i.6ette<t.
U)o-!Hja))ik4n,a* v. t, faM.ttM, p. ))<,). <i(t. IH de la (md, an~t., p. 9~).
)b<t-e)-Athir, t.V[U. p. Ft~, 7 et t0! il n'indique que tes mois. )bn-):hat)iMn,n° )")~, fam.v, p.AF. L iSett~t.)) Il
de latrad. angl. p. 338); il dit &tort te </M)Mnc~edzou-'i-h~idjahet ajoute que,suivant quelquesauteurs, cette naissance eut lieu en 3oi;i
Et-Matm (p. aaS, 1. 6!tit) est de ce-nombre, car il donne a Se:f-ed-Daou)ahcinquante-cinq ans d'âge quand mourut te a3 (6 restaut)
de s'afar 356, après avoir gouverné ~<t~ durant vingt-trois ans, par conséquent depuis l'on 333. Ahou-'t-Fedt (t. U, p. tas ). 7
et 8) place sa naissance en 3o3 et sa mort en s'afa 356. Anou-'i-Mah'acin (t. )I, p. )"<)., ). t, p. )~')r, i. 6 et t) s'exprime comme
!bu-Kha))itanetcopieiapetiteerreurre)ati<eau<)tmatMte.
Ibn-el-Athir, t. YIU, p. )°f C 1. 5 cet auteur ne donne pas l'année de la naissance, que j'emprunte a tba-KhaUihan ( n° v t,
fasc. [, p. <)<),). et 8; t.Idetatrad.aug)., p.t56), lequel fixe au t~reM-e)-a)fMr(!um)it"atriio69 det.C.) la date de la
mort, qu'Ei-Makin (p. aaS. in fine) place au t6 du même mois. Abou-'t-Fedt (t. I[, p. 486, lin. ult.) a adopté la date donnée par Ibn-
et-Athîr (1. t3),etAbou-'i-Mah'acin(t. H, p. t~AV. 1. et Q)m))e donnée par )bn-)ihaHiMn()e t~),en ajoutent que Mo'itt-ed-
Daoulah était âgé de cinquante-trois ans.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 331
J't~~T~jnA ~1 f Ï~1HJ< ~1' 1
été, au dire d'Ibn-Khaiiikân, célébrés par EI-Motanabbi dans ses A~s'
lui succéda, et dont la mort, survenue en s'afar son affranchi Loulou qui, en réalité, gouverna.
3g ou 3ga mit fin à l'empire fondé par Seïf- Lorsque, après neufans et quelques mois, !e jeune
ed-Daoul.a.het à la dynastie des H'AMDANifES' On prince mourut (3gi ou 3ga), empoisonné, dit-
pourrait dire, à certains égards, que l'empire de on, laissant deux fils, Abou-'l-H'assan-'Ali et
Seïf-ed-Daoulah cessa dès 381, car, sentant sa fin Abou-'I-Mo'an-Scher!f, ce fut encore Loulou qui
approcher, Sa'd-ed-Daou!ahdésigna, pour lui suc- tint les rênes de l'État. Mais bientôt (en 3o4),
céder, son fils Abou-'I-Fadhâd, et comme celui-ci non content d'être, de fait, mattre absolu, it
était encore enfant, il lui donna pour ministre voulut gouverner en son propre nom et exclut
Ibn-KhaIlikân dit qu'il n'a pu découvrir )a date de la mort d'Abou-'i-FadMï). Et-Maktn (p. 256, 1. ài3)
place cet événement en a'afar 391 Ibn-et-Adim~* dit le samedi i5 s'afar 393 (3 janvier ioos de J. C.).
La famille des H'~MD~'t~s descendait, suivant !bn-Khauiiiân, de Tar'lib, auteur d'une des tribus les
plus
considérables du B'<<y<!i:et appartenant à la race de Rabïa'ah-ibn-Nizar-ibn-Ma'd-ibn-'Adnân. !cLe premier reje-
"ton de la tige d'Isma'iit que l'on connaisse ou que l'on croie connaître d'une manière exacte, dit M. Caussin de
«Percevais*, est 'Adnan.x Après des guerres sanglantes, les &Kt-Tm''&& quittèrent l'Arabie et se transportèrent
dans ta MeMpetMmt'e, à une époque peu éMgaée de la naissance de Moh'ammed'* (5yo de J. C.). Abou-Haidja-
'Abd-Anah-Ibn-tTamdan obtint en 292 (go/t-goS de J. C.), du khalife Ei-MoktaC-BiHah, le gouvernement de
Ma«s'ei (Moe's'oM!) et de ses dépendances; il 6t son entrée dans le chef-lieu de son gouvernement vers le com-
mencement de 3Q3'Mok'tadir te confirma dans cette possession en soS,
et cependant, lorsqu'en moh'arram 3!
éctata cette révotution de palais, dont peunuque Moùnisfut l'âme et qui donna, pour deux ou trois te
jours'
trône à E[-K'ahir, non seutëment Abou-Haîdja y prit une part active, mais if fut tué te t'y moh'arram en défen-
dant N-K'ahir' H taissaitdéux 6!s, bien connus sous les noms de Nas'ir-ed-DaoutahetSeif-ed-Daeutah, mais ce
fut son frère, Acou-'t-'Ata-Sa'id, qui obtint ators le gouvernement de Mx'i)'at(<. En 3a3, ce prince fut tué par
son neveu Nâs'ir-ed-DaoNtah. Après avoir voulu venger ce meurtre, le khalife RâdM pardonna' et, en 3a~,
là Mt'M~oMHKese trouvait partagée entre les fils de H'amdan Nas'ir-ed-Daontah commandait à MM~'oM!depuis
trente-deux ans, iorsqu'ens'a&r 356 survintia mort de son frère Setf-ed-Daouiab. Cet événementr.itïecta si
doutoureusementque ses facuttés s'anaibitirent aupointqueson n)s 'Oddah ed-Daou)ah (mrnomméaussi ~~j!,
tttetion;!) fut dans ta nécessite de s'emparer du gouvernement de Mos's'oul le s& djoumâdi-et-aoaet 356 (mardi
7 tnai 96'; de J. C.), un an ou deux avant la mort d'En-Nas'ir, que n'arriva qu'en rebt-et-aouet 35? ou 358 H
y avMtprès de douze ans que 'Pddah~ed-Daeutah commandait à AifM's'OM~ torsqu'en 36~ il fut chassé de ses
possessions par !e Bouïde 'Adhad-ed-Daoulah, et se réfugia en %fte, où il fut tué dans un combat !ivré aux troupes
dasutt'ând'~ig'~ie,ens'afari6()"
°AbuIfef[a:~nt)a<JtM&m.,t.n,p.578,).8et9.
du trône ies deux fils de son souverain, qui se § xxm, t. If, p. 196 D, in-fol., Parisiis, )68~
rendirent en Egypte Ainsi finit la dynastie des (t. UI de l'édit. de Bâle, tSSy, p. t5y, lin. 89).
H'AMBAMTES, après un siècle d'existence. Ce siège avait donc commencé en août 960
Ibn-Khallikân, n° F<)f, fasc. v, p. A<),I. 9 de J. C. (dans la première quinzaine de djou-
(t. II de la trad. angl. p. 33g). Abou-'t'- madi-eI-aHur 34g).
T'aieb-ei-Motanabbi, célèbre poète, surnommé ibn-Khatdoun, Histoire des F<!<'t'mt'<M, S xn
aussi El-Kindi, parcequ'il était né à Koufa, dans ( H. B., append. n au t. H de la trad. franç.
d.
ie quartier appelé Kinda, naquit en 3o3 et fut p. 544). Abou-'t-Mah'âcin, JB'M-~Vo~'OMm,
tué en ramadhan 35& Les Arabes donnent t. H, p. f~, 6 a 9. -Leonis Diaconi Hist.
le nom de «JL~a.? (~M'M<t), au pluriel ~L~ lib. I, S m à x, et ub. Il, Svt a vm, p. 3 à t6.
(&'tM'aH), à des poèmes qui leur sont particu- Georg. Cedreni CoMpe; histor., p. 6~a D
liers, lesquels n'ont pas moins de seize distiques à p. 643 B. Joan. Zonar<B~M)M~, lib. XVI,
et peuvent en avoir une centaine (Kazimirski). § Ht)!, t. II, p. 196 D à p. 197 A. Constan-
Et-MeMn (p. a a 5, i8 et 19) parle des sept tini ManassisBreviar. histor., p. i i 5 A,in-fol., Pa-
~M':W<Men i'honneur de Se!f que renferme le risus, 1655. Michaelis Gtycœ ~)MM: pars iv,
Dtvdn de Motanabbi. p. 3o4. in-fol., Parisiis, t66o. Symeonis
JuiiusPounx,Fr<m.t'tM~. cité par M. Hase. magistri ac Logothetee ~MM<t~ (Scft]pforM post
(Leonis Diaconi Historia, p. soi c, in-fol. Pa- yAsop/MMem, p. /t9'y D à p. ~98 a, in-M., Pa-
risiis, 1819.) Voyez aussi Cedrenus, Zonaras, le nsus, i685).–Lebeau, Hist. du JB'<M-F)Kp:re,
continuateur incertain de Théophane et Syméon, t. XIV, p. 43 à 48, in-8°, Paris, i833. C'est
aux pages citées note 4 ci-dessous. sans doute par erreur qu'il place la prise de
Georg. Cedreni'Compend. histor., p. 643 A, Candieau 7 mai (voy. la note 3 ci-dessus).
in-foi., Parisiis, t64y. 1}donne seul la date pré- A la page citée au commencement de la
cise, mais il dit à tort fJndic. xtv'' au lieu de note 4 ci-dessus. On sait qu'Ibn-KhaMoan est
"Indic. xv.))–Joan.Zonaree ~KMa~ lib. XVI mort en 808 (t4o5-i4o6 de J. G.).
Leonis Diaconi lib. H, Si, p. 10 c. On tfMt.du B<M-Fmptfe~t. XIV, p. 45, édit. Saint-
sait que Léon, frère de Nicéphore, fit éprouver Martin.
une affreuse défaite à Seïf-ed-Daoulah (El-Kdmil, !bn-e!-Ath!r, t. Vm. p. )=.F, L ao à a3. Il
t.VI!I,p.),MMJ'.mM~e)K.,t.n,p. 468 rapporte à l'année 35t le secours que, suivant
). 9 à 12. –EM-~Vo~'OMM, t. H, p. )~e), L A !ui, E!-Mo'izz aurait envoyé aux Crétois; mais
et 5 et p. ~of, i. &a y). Voir les auteurs de la la victoire qu'il attribue aux Musulmans s'ajoute
Byzantine. Séif-ed-Daoulah rentra en cam- à l'erreur de date pour montrer l'invraisem-
pagne dès le mois de ramadhân 35o (du < oc- blance de son récit. M. Quatremère, à qui ce
tobre au 19 novembre 961), et, en moh'ar- passage d'Ibn-et-Athh' a échappé, cite* un histo-
fam 351, Nicéphore vint assiéger ~MMarte'' ( .~c rien persan (H'aïder-Razi) qui reproduit tes
tj~). Tel fut te commencement de ta grande ex- mêmes faits dans les mêmes termes. frCes faits,
pédition quj se tei'minapm ta prise d'~&p', que tdit le savant académicien, racontés par un histo-
les Grecs saccagèrent et d'où its se retirèrent te rien récent, ne présentent rien d'authentique.
mercredi i"dzot[-'t-h'idjah 351 (3i décembre En rapprochant les dates que j'ai données
9&a\de!j.C.)., plus haut, on voit que la prise de Candie eut
NMtOpM~~M! spriptores_post Theoplaa- )iea sept mois et demi avant la mort d'En-
MM!./MM'~ ec)t<t'HM<t<or!'S,
RoMAtfCS JONMR,§ Xt, Nas'ir; il faudrait donc admettre que ce khalife
p. 998 c, in-M., Parisiis, i685. Lebeàu, aurait agi de concert avec Ei-Mo'izz dans le pré-
'Ibn-e)rAtMr,t.vni,p.~4,i.Sato.
/&t~ ).a3,–Xbo~ "1.10 et n (p. ao6 de fa tracUat.). –Abou-'i-Feda, t. )I,
p.~6~a~3.
~bn-et~~VMÎ,~ 1. f. 5. EI-Makln,aa3, ). 3~ etaeq.– Abou-'I-Faradj,p. ~))e, i. 3 et /)
(p. ao7 dé la trad. H, p'. &76,). 5 et seq.– Ahou-'i-Mah'Acin,t. tt, p. et L
/Ma~~p~9~4~
~Â~M~g~m~
33~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Co~oMene négligeait aucun moyende se rattacher à la conquête du Maghrib,
qui venait de lui échapper. En-Nâs'ir ne dédaignait pas de caresser cette fa-
mille-edrîsite, avec laquelle, naguère, il s'était montré si dur. Ainsiles otages
qu'il s'était fait livrer en 3/)i étaient traités avec une bienveillance marquée;
H'assan-ibn-Ah'med-el-Fâdhlavait été autorisé à faire venir à Cordoueson fils
lah'ïa, et Moh'ammed à faire venir son fils H'assan. Ces deux jeunes gens
avaient, dès 342, remplacé en Espagne leurs pères, qui étaient rentrés en
A~/tf!~ comblés de dons et d'honneurs. lah'ïa et H'assan étaient morts à Cor-
doue, l'un en 3~a, l'autre en 35o, le premierlaissant un filsdu nom de H'os-
seïn, le second laissant deux fils, Moh'ammed et H'ossein. Ces trois enfants
restèrent à Cordouejusqu'à l'avènement d'EI-H'akam-el-Mostans'ir-Bîllah qui
succéda à son père le 3 ramadhân 35o, et ne cessèrent, jusqu'en 354, d'être
l'objet de soins paternels.
H5idet'hegire En même temps que le nouveau khalife d'Espagne, continuant la politique
(962-96:!
deJ.C.). ).
d'En-Nas'ir, cherchait, par des actes peu compromettants d'ailleurs, à capter
les ËDMSiTES, dont l'influence dans le ~n'était pas entièrement éteinte, il
s'occupait, dès 35i, à compléter les fortificationsde Ceuta2,et mettait tout en
œuvre, sur d'autres points, pour agiter le pays qnE!-Mo'izz-Lidm-AIIahavait
soumis à ses armes. Les auteurs auxquels j'ai emprunté le récit de la prise
Ktënements de Sidjilmâçahpar Djouhar ne nous disent pas en quelles mains ce général
[ieSidjiim~ah. remit le gouvernement de la ville conquise, mais il parait certain qu'à l'insti-
gation de l'Espagne, il s'y opéra une révolution en faveur des BENt-MionAR.
(cLes émissaires des OMAïADES, dit Ibn-Khaldoun, parvinrent à soulever le
tr M:g~6 contre les FÂT'IMITES, et à faire reconnaître aux Zendtahla souve-
t'raineté d'El-H'akam-el-Mostans'ir. Alors un fils d'Es-Schakir se rendit
rtmaître de &<7tM<<!A et prit le titre d'El-Mostans'ir-Bîllah(le soutenu par
cria grâce de Dieu).~ Je ne saurais dire la date précise de cette restauration
des BEM-MiDjRAR, mais elle eut certainement lieu en 35i, car le même histo-
~5sdei'begire rien nous apprend qu'en 3 52 le nouveau souverain de <St<~t~paAfut renversé
(963-96& et tué
deJ.C.).
par son frère, Abou-Moh'ammed,qui s'empara du pouvoir et prit le
tendu examen des lieux qu'un seul auteur assure en disant qu'il ies renvoya en Maghrib dans le
avoir été fait. Ce concert nous parait bien in- mois de redjeb 354. Atii~ 1.1, p. ff!, ). 10o
vraisemblable. à i3.
El-Bekrî, p. )f!, 7 a i~t (J. t. XHI, BoMM, t. I, p. f)~, i. 3 et 4. ibn-'Adzar:
p. 366, 5' série). On s'attend à lire qu'a son se trompe certainement en disant ici que tout le
avènement au trône Et-H'akam rendit la liberté Maghrib obéissait alors à Et-H'akam <J :.LL3
à ces princes, mais l'auteur termine sa phrase
J~t.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE II. 335
titre d'Mz-~tA (ftl'exalté par l'appui de Dieu~). Évidemment les
Mtg'MoMaAprofitèrent de ces circonstances pour se relever aux yeux des
OMAfADES, et l'on peut croire qu'ils secondèrent la révolution faite au profit
d'El-Mo'.tizz,en même temps qu'ils entraînaient ce prince dans le parti d'El-
H'akam, dont ils venaient de reconnaître la souveraineté; car ainsi s'explique-
rait le passage d'Ibn-Khaldoun conçu en ces termes et Sousle règne d'EI-
ffMo'tizz,la puissance des M&M~aAtomba en décadence et céda devant celle
etdesZeM~<sAAu même mouvement qui se produisait dans le sud du
Mtg/M'
e~<s'a en faveur des OMAÏACES se rattache tout naturellement l'ambassade
que le chef des 7~t''<MM<~(~,Abou-Mans'our-'Aïça-ben-'Abd-AIlah-Abou-'I- Ambassade
des
Ans'âr, envoya à El-H'akam. J'ai déjà eu l'occasion de nommer l'ambassa-
Bc)'r':)on!)t'a!)
deur son nom complet était AbOu-S'âlih'-Zemmour-ibn-Mouça-ben-Hischâm- fnKspa~ne.
ibn-Ouârdizen-el-Berr'aouât'I. Il arriva à Cordoueen chaouâl 35~, et, bien
que l'objet de sa mission nous soit resté inconnu, cette démarche du souve-
rain des~er/aoM~aA témoigne, à elle seule, tout au moins de l'indépendance
de cette peuplade guerrière par rapport aux FAT'tMiTES.
Si El-Mo'izzne secourut pas les Crétois,il ne tarda pas du moins à venger Evénements
deSicite.
'AB.,t.n,p.).t9a93(t.ntde)atrad.franc.,p.336).
Te))e pourrait être ta cause qui s'opposa à ce que tes OnAiABES l'appelassent à ta succession de !a'ia, et la date
de samort reste d'autant plus incertaine que, très probaMement.EnNas'ir, pendant le long séjour de Djouhar
dans le Ma~M-tt, ne put songer alors à remplacer !a')a (voyez la note c ci-dessous).
"Les termes de ftpartisan d'Et-H'akam-et-Mostans'h')', dont se sert Ibn-Khaldoun, semblent indiquer, d'ailleurs,
que ce futposterieuremehtà 35o qne Moh'ammed-ibn-el-Khet'rse prononça hautement en faveur des OMAiAMS
ou, du moins, qu'itfot appetë à remplacer !a'!a t'tfrenite.
336 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
leur défaite en attaquant les possessions de Constantinople. Dès les premiers
mois de l'an 351, il avait donné à Ah'med-ibn-H'assan l'ordre de chasser
définitivementles Grecs de la Sicile, et aussitôt (en rebî-el-akhir1) ce gouver-
neur s'était mis en marche sur r~a~M~(~<Io), qu'il emporta le 25 dzou-'i-
k'a'dah de la même année (jeudi a5 décembre g6a de J.
C.), après un siège
de sept mois et demi; il donna à la ville nouvellement conquise le nom d'E~-
Mo'izzïa,en l'honneur de son maître Remontant alors vers le nord en s'em-
parant de plusieurs autres villes, il arriva devant ~<NH~Ya\ qu'il jugea devoir
l'arrêter longtemps. H fit bloquer la place par un de ses généraux, Ei-H'assan-
ibn-ei-'Ammâr, qui posa son camp le 3o redjeb 35a~ (lundi 24 août o63
de J. C.), et commença aussitôt des attaques répétées, qui toutes échouè-
~5!idet'hëgit'e rent devant la vigoureuse défense des assiégés.A la longue, ceux-ci, sentant
(()6~r!c.).C.). leurs forces s'épuiser, demandèrent du secours à Constantinople 0, et aussitôt
Ah'med, de son côté, dépêcha à El-Mo'izz pour lui rendre compte de l'état
C'est lui qui précise la date du 25 dzou-'l-k'a'dah 351, et comme la Chronique de Cambridge (in Gregorio,
p. Si.}, g et 10 ) dit un jeudi de décembre 6~~i (<)6a-g63 de J.C.), commed'ai)teurs!ea5 dzou-'i-k'a'dah 35i
correspond précisément au jeudi 25 décembre 963, ces deux indications se confirment très bien l'une l'autre.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 337
tiens éprouvèrent l'affreuse défaite que leurs propres historiensn'ont pu son- !)'Et-MedjAz,
ger à dissimuler. Un butin considérable resta entre les mains des Musulmans,
avec un grand nombre de prisonniers, et quand ces trophées de la victoire
arrivèrent à Palerme,El-H'assan-ibn-'AIi,qui s'était porté à leur rencontre,
éprouva une émotion si vive, qu'il fut à l'instant saisi d'une fièvre dont il mou-
rut en dzou-'l-k'a'dah363 (du 8 novembre au 8 décembreg6& de J. C.), à l'âge
de cmquante-tros
ae ans'. iDa-~haldou
cinquante-trois ans Ibn-Khaldoun, à deux reprises 8, dit que la bataille
sur la route qui conduit en Orient', et même, ajoute El-K'aïraouani~,de lui (<)65-<)6(i
deJ.C.). ).
bâtir un palais à chaque station. Je ne puis m'empêcher de remarquer que
cet ordre coïncide avec les nouveaux ravages que les M~'OMsétaient venus
exercer sur les côtes d'Espagne, et qui obligèrent Ei-H'akam à envoyer des
troupes sur divers points du littoral et à faire sortir ia flotte. Cependant, la
conquête de l'p~ fut en effet ajournée, et le principal motif de cet ajour-
nement parait être, suivant moi, qu'El-Mo'izz,après avoir d'abord considéré
comme étant sans importance les événements récents dont le Mag-An'M-s's
avait été le théâtre, vit ces faits sous un autre jour, et comprit qu'il y aurait
imprudence, dans l'état des choses, à envoyer sesforces en Orient. Uneexpé- Deuxième
dition fut résolue. Djouhar en reçut le commandement, et bien qu'il ne nous expédition
de[)jouthir
reste aucun détail sur cette campagne, que la plupart des auteurs passent enMaghri)'.
même complètement sous silence, deux lignes d'Ibn-Khaldoun permettent de
croire qu'elle eut une durée plus longue que le khalife ne l'avait sans doute
prévu. L'historien vient de citer l'année 355, quand il ajoute fcD~M~ ans
KO~M'es,Djouhar revint du .M<~n6, dont il avait soumis les peuples et où il
tf avaitperçu l'impôt~ Ce passage fixe à l'an 35y le retour de Djouhar en Sa~det'hc~irc
n* y", faec.vmct
AtMt-OttO/i:ii!t-c(-Htt, p. )t, ). tii etit (t. III dela tmd.m);)., p. aa4).
Ahou-'J-Bossem-Ah'med-ibn-Ftree-ibn-Zatarit-bm-Moh'ammed-ibtt-H'tMb-eF-BM, mort t &-Jt<tten 890 ou, tebn d'antres, Il
Moh'ammedinen e'afar3~6 ()bn-KM!iMn, n" f'M. t, p. ~f, 6, et 17 &)8; t. t de !a trad, angi., p. too et lot). La
date de 335 donnée,commeon voit, par un contemporain,a sansdoutedéterminel'hésitationd'tbn-el-Athîret d'ïbn-KhaUikàn, mais
tous lesautresauteur citésaia note d-dessm p'en: forme"<'mentta mortd'EMthMMd en 334 tous du reste s'accordentpour
dire en dzou-'i-h'idjan tbn-KMtikan, Et-MattU)
et Ahm-'t-Mah'adndonnentseulsla date précisedu ai ile ce mois.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 341
1 1 il '1
talents, étevé aux premiers grades de l'armée, gouverna au nom du jeune
prince, et lorsque ceiui-ci mourut ie samedi 7 ou le 8 dzou-'I-k'a'dah 3&o',
son frère Abou-'i-H'assan-'Aiifut reconnu à sa place2. Mais, bien que ce se-
cond fils d'EI-Ikhschid eut près de vingt-quatre ans~, son prétendu règne ne
fut, en réalité, que la continuation du gouvernement de Kâfour, qui resta
enfin souverain titulaire de l'Égypteet de la Syrie à la mort de 'Aii, survenue
le 11 moh'arram 355 (dimanche y janvier 066 de J. C.). Kâfour occupait M~t
dcKtHour.
depuis deux ans quatre mois et neuf jours 5 le trône de ses maîtres, lorsque ia
mort le surprit le 2o djoumâdi-el-aouei35y 6 (mercredi aa avril 068 de J. C.).
). to) et Abou-'t-Feda (t. H, p. ~o, i. 8) le avait vingt-trois ans huit mois onze jours quand
répètent dans les mêmes termes. On lit dans son frère Anoudjour mourut.
Mak'rizi (Chrest. arabe, t. H, p. <)., et p. t~)3), 5
'Ibn-KhaUikân,n''e~,fasc.vt,p.i.5
sur la personne de Kâfour, des détails qui ex- et 6 (t. II de la trad. angl., p. 6a5). Abou-'i-
pliquent un peu pourquoi il fut vendu à si Mah'acm.t.H,p.)"e<),I. ts.–Mak't'izi(CAt-e~.
vil prix. arabe, t. II, p. ef, L 7, et p. i45), sans donner
Ibn-KhaiUkan, n° «'<, fasc. vi, p. ti, i. 2 la date précise, dit en moh'arram 355. El-
(t. n de la trad. angl., p. oa/t). Abon-'t- MaMn(p. aa~, ). 99 à 33) et Abou-'i-Fedâ
Mah'âcin (t. II, p. f)~, un. uit.) hésite aussi (t. H, p. Ago, t. 5 et 6) n'indiquent que l'année.
entre ces deuxjours, et plus loin (p. f\L 10) TeUeest la durée que Mak'rtzi' et Abou-
il dit nettement le samedi 8 dzou-'l-k'a'dah 3~9, Mah'âcin assignentau gouvernement de Kâfour
mais si ce fut un samedi, il faut que ce soit te y, seul; mais ces deux auteurs ajoutent qu'il avait
correspondant au ag décembre g6o de J. C. gouverné l'Égypte, la ~)'M et lesdeux villessaintes
Ibn-el-Athir (t. VIII, p. i~<)\ i. 12) dit à la fin pendant M)!g'<et un ans deux mois fMM'<MMfs,
de 3~9, et Mak'rizi (C/tfM<om<M arabe, t. n, commesi Kafbur n'avait pris le gouvernement en
p. e) et ef, p. ) t&) confirme, quant au mois, main que le ag s'afar 336, c'est-à-dire un an
Ibn-KhaHikan et Abou-1-Mah'acin. Ei-MaMn deux mois huit jours après la mort d'El-Ikhs-
(p. aa3,1. ao a a3) et Abou-'t-Feda (t. II. chid, survenue, comme je l'ai dit, le 2 dzou-'i-
p. /t70, f. y, et p. ~go, L 4 et 5) n'indiquent h'idjah 33&. Or, depuis cette date jusqu'à la
que t'annëe. mort de Kâfour, il s'est ëcouié MHg~<'M; ans
Suivant Abou-'i-Mah'àcin (t. II, p. ~tf, i. 6 quatre mois omg'<-AMi'< jours. Telle est la durée
à 8), sa nomination eut lieu le samedi ao dzou-'t- totale du gouvernement de cet illustre esclave.
k'a'dah 3~g; il devrait dire samedi at (corres- Au reste, Abou-'t-Mah'aein hésite sur ce point.
pondant au 12 janvier ()6t de J. C.). oaritditaU)eurs(t.H,p.)"At*i.3)que le gou-
'Ce prince ëtait né hj~t's'rie iundia5 s'a- vernement de Kâfour eut une durée de M'Hg'~M:
<ar3a6 (t" janvier 988 de J. C.). Ihn-Khallikân ans, dont deux ans quatre mois seul.
(n° cet, fasc. vt, p. e'<, ). 6; t. II de la trad. On lit dans Ibn-Khatlikân° K Kâfourmou*
angL,p. 5.95), a qui j'emprunte cette date, dit Krut à MM')-te mardi ao djoumâdi-el-aouet356,
à tort mardi. On voit que Abou-'i-H'assan-'Aii "d'autres disent )e mercredi, et,'suivant d'autres
'Ctt-M<.<t)-<t&e,t.t[,p.<))",).t4At6,etp.~<6.
''E~JVc~MM,t.n,p.)"),Li64t3.
&'<<i&-Ot«!tii)<-e!MH,n° e~, faEc.Vf, p. e, ). 16 à 18 (t. H de ta tmd. ang)., p. 5a'; et 5a8).
3~)2 ETUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
il 1 1 '1 1
Mn'avait désigné personne pour lui succéder; mais, malgré les longues hési-
tations que supposent avoir existé ceux qui placent la mort de Kâfour en 356,
on doit admettre, au contraire, que les grands officiers de l'empire se déci-
fencore, cet événement eut lieu en 355 ou 35~ 'Adzafi", Mak'r!zi' Abou-'i-Mah'acm*, placent
nparmi ceux qui indiquent cette dernière année, aussi ia mort de Kâfour au 2o djoum&di-et-
"se trouvent Et-K'odhâ~ dans son Khit'at'-Mis'r aouel 357. A la vérité, Ibn-ei-AtMr' et, d'après
~(divisions de l'Égypte) et Et-Ferr'âni'' dans lui, Abou-'i-Fedâ~ disent en 356; Et-MaMn"
« sonBM<M)'e. MMais ces deux auteurs, dont l'un seul donne l'année 358, et je ne trouve la date
mourut en
mumutf en '4~~ ne sont
&5/ ~c seuls aà ic
pas asm&
au~~pct& le uuc
dire jtuu-
Ibn- de t)~t)
un; 355 uutj d;)KSi-jt-R
que Uffto Et-K'aù'aouâni
auauULUm
Ibn-Khathkan (n° <)<)<), fasc. vt, p. )~ ;–t. II de ta trad. ang)., p. 616) a donné une notice de cet auteur,
dont te nom complet est Abou-'Abd-Aitah Moh'ammed-ibn-Satamah-ibn-Dja'far-ibn-'Au-ben-H'akmoun-ibn-
Ibràhim-ihn-Moh'ammed-ibn-Mosiim-ei-K'odha'i, docteur schâfa'ite; il mourut à Mie'f dans la soirée du ven-
dredi t~ dzou-'l-k'a'dah 454. Ibn-KhaHikan cite de lui plusieurs ouvrages, entre autres son Khit'at" dans
lequel, pour le dire en passant, Mak'rizi a largement puisé sans en prévenir ses lecteurs, comme t'a observé
M. de Siane (Biograph. Diction., t. II, p. 61~, note a).
Cet auteur, dont le nom compiet est Abou-Moh'ammed-'Abd-A))ah-ibn-Moh'ammed-e)-Ferr'ani-e)-'Obatdi; a
écrit, sous le titre de T<tfM-e!-fen''a)tt, une ~Mtm're qui est la continuation de celle de T'abari~ laquelle
comprend, comme on sait, depuis la création jusqu'à l'année 3oa de l'hégire (Biograph. Diction., t. p. ago,
i. 7 et 8). H'âdji-Khaiîfah ne donne pas la date de la mort d'Et-Ferr'ani, et j'ignore à quelle année s'arrête sa
suite à l'histoire de T'abari.
B«Mm,t.I,p.ff~,t. it.
Chrest. arabe, t. U, p. <))",1.88 et f), et p. it6.Maif'rizi dit là que Kâfour était âgé de soixante ans. Un peu
plus haut (ibid., p. Pr", I. to et n, et p. i38) on voit que cette date du mardi 2o djoumadi-et-aouet 35~ dété
empruntée à Ibn-Zoulàk', éminent historien qui, né en %y~te en cha'han 3o6,y mourut le 25 dzou-'I-k'a'dah 38~
et fut, par conséquent, témoin oculaire de tous ces événements. La faute du mardi (au lieu de mer<)'edt) a été
reproduite par presque tous les auteurs qui donnent ta date précise de la mort de Kâfour, et cette faute parait
remonter thn-Zontâk' (voy. St-A'm~mMi', t. tt, p. fAf, 1. i3 et i4).
Mt~ même page, i. t9. L'auteur vientde sembler hésiter entre les années 356, 35~ et même 358, quand
il dit que la plus exacte est l'année 35~. Deguignes (Hist. j~H. des ~MHs, t. III, p. t53, notc~/) avait déjà
remarqué ce passage, que Abou-'i-Mah'âein confirme p. f")<}, 1. la et i3. Suivant lui (p. )"Ar", t. 2), Kâfour
mourut à t'age de soixante et quelques années.
N-&M, t. VU), p. fr'~ t. 5.
~KH«!. mM~etH.,t. !I,p. 4<)0,i. t<! etl5.1tdit (p. ~ga, t.a)que Kâfour monrutaprés de soixante-cinq
ans. Ei-Ferr'ani, cité par Ibn-Khatiitiân (n° «~, fasc. vt, p. t)A, lin. utt.; t. 11 de la trad. angl., p. 5a8),
avait dit soixante-cinq ans.
&<(. Mfoc., p. 3a4, L 33.– D'Herbelot (Biblioth. orient., p. si3, col. t, au mot CAFCKAt.-AifnscmBf)
a adopté la date donnée par Et-Makin.
Mut. de i'J/}-t~Me, tiv. IV, p. io8. sVers la fin de djoumadi-et-akhir 355, dit Et-K'airaouâni, Ei-Mo'izz
apprit la mort de Kâfour.
était EI-H'assan-ibn-'Abd-Allah
l'assan-ibn-'Abd-AHah ddee garder
garder la ~/ne, incessammentmenacée
la Syrie, incessamment menacée parpar
les A~nm<'es et par les Roums, ies lettres que, paraît-il, Et-Mo'izzavait re-
çues de personnages haut placés à Aft's~,lettres qui l'invitaient à envoyer une
armée en ~g~<e et à s'emparer de la capitale', les utiles renseignements
qu'il avait du recevoir, de la'k'oub-ibn-Killis2, toutes ces circonstances, qui
coïncidaient avec lé retour de Djouhar à Mans'ourïah,favorisaientsingulière-
ment les, projetsdu khalife africain, lorsqu'un contretemps imprévu vint en-
core différer l'exécution de ce qu'on pourrait appeler la pensée dynastique
des F~T')MtTES. Djouhar tomba si dangereusement malade qu'on désespéra de
sa vie. Mais son maître, qui se rendit près de lui, ne pouvait croire à ces
sinistres pronostics, il ne doutait pas de sa guérison, et affirmait qu'il ferait
ia conquêtede ïjEg~p<c.La maladie céda en effet. El-Mo'izz, confiant dans ses
pressentiments, avait veiHéà ce que d'immenses préparatifs fussent faits, et,
pendant la convalescence de son général, il le visitait chaque jour, causait
longuement avec lui, et lui donnait ses Instructions. Vint enfin le jour tant rit
désiré~du
désire départ;
ou départ; c'était
ceMU le
te vendredi
venoreat lA
m rebî-ej-aouel
i~uA,ci*nuud 358
t~tju février ~UU
(5 ICViid
)v M
de
aCq Uc Quatrième
<J
:1 eexpédition.
ca
mois avant la mort de K&fbur,BakhH~r-'Izz-ed- bâsside pour qu'il n'y ait pas &rechercherd'autretre
Daoutah avait succédaà son père dans la charge cause a l'abstention de Bag'A<&M dans ses trouNes
les
d'émir-ei-omarâ; mais la cause par laquelle de 357 et-358.
tbn-Khatdoun~prëtend expliquer ici la non-inter- Ibn-KitaHikan, n" !~F, fasc. n, p. ~A,L 10
vention deBag~<&Mdans les affaires de )'J%~e (t. 1 de la trad. ang! p. 3~t).– Abou-'t-Ma-
est un anachronisme; car les princes bomdes h'acin, t. H, p. )"<!<). L t6 et 17.
'ëtaisntfort unis entre eux en 35y'. Encore en 363, Mah'rizi ~a donne sur ce~persdnnase d'in-
lorsque Ëakhtîâr, attaqué par AMtHdn,que les tëressants détails, que M. Quatremère a repro-
Turcs avaient proclame, luttait depuis claquante dutts (/OM)'Mf;< a~Mfi~Me~ t. M, p. 4-27 et ~98,
jours avec désavantage contre son ennemi près 3'série).
'de,QMMt<)'émir;s*adressaifàsoncousIn~Adhad- Ibn-KhaHikan, n° ))=)e,&sc. H, p. ~v, i. 18
~~Muiah,jpourim demander de pM se- (t. 1 de ia trad. angL, p. 3~)o). Il dit à tort le
cours; H aM~ttntême j~ .son- pou- MtMMK(~~J[ ~.i), et M. de Siane,.par une
voir, qu'n préférait, disait i[, céder a un parent petite inattention, a aggravé la faute en tradui-
et a un ami,<p}u~que de !e voir; tomber aux sant par sMM~sy(dimanche).Abou-'i-Mah'a-
mains d'une faj~iUe:é~angèreet~e~~ Ce cin (t. 11, p. L a), Et-K'ah-aouani (Hy. IV,
ne fat que plusieurs années entre p. 168) et Quatremère;(y. ~t., t. H, p. 434,
!es deux couses, ta guerre qui amena ta~m~ 3* série) ont copié Mè!ement Ibn-KRaUikan.
Ba~t!arX~'M'r~-D~'a~ iemër~ 18 chaouâl Ibn-'Adzari (BsMM,t: 1, p. fi~ 1.11 a 13 ) et
3&7 (af~mM~~uë J. G.). E' '~p!e était de- Ibn-ei-Khat'ib (in Casiri, t. H, p. ig5, col. i)
puis assez lgngtemps
putsa~z détaclïée. dedel'empire
longtemps détachée l'empire'ah-
~ab- n'ihmquent
n'indiquent queque l'année.
l'année..
'~MM~em?,t.n,p.5l~ in fine. Hist..sarac.p, 239,1. !!là 16-
I~~A~. i3 et i&. !bn-Kba)itkan; n° ).A, fasc. n. p. f, ). 19 (t. I de ta trad.
angL.!p.~5o).~Abut~ H, p. 538, ). 8.– Et-MaMn,p. a36,t. ty. n ne donne pasta
r "o"
da~pr~ci~)t.d)t:~itc)M<)t~M!;6j.; ;f
3A6
v<ou ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRtQUE.
i';uh'c J.J. C.).
C. Le khalife se rendit en personne
nersonne dans la ntaine
plaine de ~a&7/
AtM~fM, où l'ar-
es mée,
<!cs)''dt'imi)cs
mée, qui ne comptait pas moins de cent mille cavaliers, avait été rassemblée;
t-nE~pte.
il
ilvo voulait faire ses adieux à son fidèle serviteur et à son ami.
mec
Après lui avoir
donné en particulier ses dernières instructions, il commanda aux grands ofE-
ciers et à ses fils eux-mêmes de mettre pied à terre au moment où Djouhar
remontait à cheval, pour qu'à son signal l'armée s'ébranlât. H voulait, ainsi,
faire rendre à son général des honneurs inusités. Ce fut dans la même pensée
qu'il envoya à son serviteur Alfah', gouverneur de ~sr/~aA, l'ordre écrit de
sortir de ta ville au-devant de Djouhar et de lui baiser la main. Alfah'oS'nt
cent mille dinars (~L~ ~t <j;L<) pour être exempté de cet acte de révérence,
mais il fut obligé de se soumettre
La marche d'une armée si nombreuse et des bêtes de somme qui trans-
portaient ses énormes approvisionnements fut nécessairementlente. H y avait
peu de temps qu'EI-H'assan-ibn-'Abd-AHahétait reparti pour la 6~ lors-
qu'on djoumadi-el-akhir parvint à ~ts')' la nouvelle de l'approche de l'armée
fât'imite~.Une grande agitation se répandit aussitôt dansla ville, on délibéra,
et il fut convenu que le vizir Ibn-el-Forat écrirait pour demander la paix, et't
pour que la vie et les propriétés des habitants fussent sauvegardées. Ceux-ci .1
réclamaient, en outre, qu'Abou-Dja'far-Moslim-ibn-'Obaîd-AIlah-eI-H'osseïni
fût chargé de l'ambassade, et le chérif y consentit, sous la condition qu'un
certain nombre des notables de la ville l'accompagneraient. Le lundi 18 re-
djeb 3584 (y juin g6o de J. C.) les envoyés partirent de .PostW pour se
rendre à ~OM~A~, village situé près d'Alexandrieet où Djouhar avait fait
faire halte à ses troupes. Le général d'El-Mo'izzaccorda sans discussion tout
ce qui lui était demandé, et le cha'bân" (samedi 26 juin g6o de J. C.)
MosHmétait de retour auprès du vizir Ibn-el-Forat. Mais pendant les vingt
jours qui venaient de s'écouler, un grand
jumaum~t:utHt!mut;st;uuum),mtHti changement ss'était
and changement opéré àà f<Mf<~
était opéré ~s~' e
Ibn-Khauikân, n° jt~p, &sc. u, p. ~A, L <5 Djouhar avait mis environ quatre mois à franchir
à ao (t. 1 de la trad. angl., p. 3~)a). l'immense espace de ~a&'&'<M<t& à Alexandrie.
J'ai dit qu'il avait quitté M~'r le )" reM- Le texte publié par M.Wüstenfeld dit
X~.yj
el-akhir 358. (raMMf~aA), celui puMiëpar M. de SIane (t. I,
Abou-'i-Mah'âcin, t. H, p. F. i. 6 Il 8. p. )vC) L ao) dit <~<t.' (?'<:roM~'tt&), et j'ai
0"~c (.~Kj ~ij X.t.,1!C ~.)y /')-' suivi cette leçon, parce qu'eUe est confirmée par
8Y"-7~"I ry~
won *A~.t~.< (fbn-KhaHikan, n° )f:i< fasc. u, Abou-'i-Mah'acin (t. Il, p. f.t, ). 9). Voyez
p. ~<),). 3et&t.Ide)atrad.angt.,p. 3&a). ChampoHion, L~g~e sous les Pharaons, t. II,
M. Quatremère commet certainement une petite p. sSS.in-S". Paris, t8i4.
erreur en disant lundi ig (J..4., t. 11, p. &5y, °
Ibn-KhaUikan, n" )F)<=,fasc. n, p. '<<),8 8
3' série). fi résulte de ce passage que l'armée de (t.Ide!atrad.ang).,p.3~a).
LIVRE QUATRIÈME.
IJ11~LL11 `V11111117L11J.411C1L~1111L CHAPITRE II. il. 3~7
7
V~f1 1
dans ies esprits. Les partisans de la famille d'Ikhschîd, les officiersqui avaient
été au service de Kâfour et une partie de l'armée avaient pris la résolution
de combattre et, après avoir mis en sûreté les objets de prix qui se trouvaient
dans leurs habitations, ils étaient allés camper hors de la ville, déclarant ne
pas consentir aux conditions de paix qui avaient été offertes. Le retour de
Moslim, porteur de l'acceptation écrite du général fât'imite, ne put changer
leurs projets, et, choisissant Nah'rir-es-Schouïzâni'1 pour les commander, ils
vinrent prendre position à D~A et placèrent des gardes sur les ponts 2. Aus-
sitôt que la nouvelle de cette démonstration hostile était parvenue à Djouhar,
il avait remonté la rive gauche du N11et, le 11 cha'bàn, il attaquait les dissi-
dents, les refoulait en désordre dans la ville, et après avoir, pendant deux
jours, fait proclamer, par un héraut, une amnistie complète, il entrait en en
vainqueur dans Fostdt' le mardi 17 cha'bân 3583 (6 juillet 060 de J. au
C.), au Entrée
L'éditeur, M. Tpr.nberg, dit (note & de cette page) que ptnsiëurs manuscrits portent au lieu de
(_)La~,
0~
'C'estpar erreur/qK'a cette page la traduction dit.tttnardi tHt). Le (extedit edouze nuits restant;), ce qui,
pour un mois de vingt-neuf jours, comme est le mois de cha'Mn, correspond au 17.
J. ,t. !!U,p; /<o, 3' s&'ie. Voyez ta note a d-dessm.– M. Quatremère, dans ce travail que j'ai plusieurs
foiscite,entredMs])eancoup de dëtaib,qu'it emprunte à Ibn-KhaihMn et que js passe sous sHenee.
348 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE
ville, qui avait été tracé pendant la nuit, iui causèrent d'abord quelque con-
trariété, mais il déclara ensuite que, les tranchées ayant été creusées à une
heure fortunée, il n'y changerait rien'. Dèste vendredi ao,ia prière fut dite
au nom du khalife fat'imite dansia mosquée nommée ~mM-'<l~?(ft}a
vieHiemosquées), et, au mUieudeMma(lhan,i'heut'eux Et-Mo~izzfecevaiteu
7/}'MMà. nouvelle de.ces rapides succès~. Ainsifinit !à dynastie .des tKHSCHi-
DtTES,iaprèsune durée de trente-quatre ans dix mois vingt-quatre jours, dy-
nastie dont le dernier représentant, Ah'med-ibn-'AH,n'était resté sur le trône
qu'un an deux mois vingt-sept jours*.
Conquête MaisHkhschîdite Abou-Moh'ammed-ei-H'assan-ibn-'Abd-Aiiah-ibn-T'or'dj,
dchSyric.
p. 3 5 dela traduction de Jean Temporal ) observe Ibn-ei-Athtr, t. VIU, p. F)"o J. 14. Ibn-
que ce mot, qui est arabe a été corrompudans la Khaidoun, ~M<oM'edes Fa<'tmt'<M,S xm (His-
langue vulgaire européenne, qui en a fait le met <oo'e~.< Bo'Aer~ append. n au t. Il de ia trad.
Cairo (Caire). Voir aussi fol. 3 D, 1. n (p. Il fran~ p. 5~6). C'est la mosquée que le fa-
de la trad. de Jean Temporal). Là où M. Qua- meux~Amr-ibn-ei-'Aâs'. général du khalife'Omar,
tremère dit que, Djouhar jeta les fondements du construisit à F<M<'ai'en at de l'hégire' (64 de
~'mfe dans !a nuit même qui avait aivi son ar- J. C.).
).
rivée, le mercredi 8' jour du mois de cha'ban Ibn-KhauiMn, n° t~, fasc. H, p. 'L tg
(J. A., t. IH, p. <6(), 3' série), il faut lire à 9) (t. 1 de la trad. angl., p. 34o et 3&i).
18'jour. Abou-'I-Mah'âein, t. H, p. F.o, 5 et 6. Ei-
Ibn-Khamkan, n° )j'f=, fasc. n, p. v-, 1. 6 K'aïraou~ni, p. 109.
à 10 (t. 1 de la trad. angi., p. 3~3). GnH- ZiM-A~oMH:,t. H, p. )< t3a à 15. Dans
taume de Tyr, écrivain du xu° siède de notre ère ce passage, Abou-'i-Mah'&cmomet les dix mois,
et. antérieur d'un siècie; à. Ibn-KhaJiikan~ avait mais à sa page f")A, 1. 3, il avait donné très exac-
placé aussila'. fondation du ~a!'fe~en 358 tement ia durée de la.dynastie;iIdtscMdite, te!)e
El-MaMn(p. aay,; Laa à a~) fait commencer qu'on la .fouve indiquée dans Ibn-KhaHikan
)aT;onstru<!tion de la-ville en ramadhân 358. (n'' v. fasc. vmet tx, p. )f, i. t6;– t. Ht
Ab6ù~Fedâ_(G~oy)'<e, p. ).A, I.:9; t. II de !a trad. ang! p. aao). Abpu-'i-Mah~cm
de la trad. de M. Reinaud, p. t~8) dit que !es ajoute (p. p. L i5 a 18) que-'la p1ri'èr'e'av"ait
fondements du K'aire furent jetés en 359, et la été dite pour les 'ABBAssutEs en ~m)~ pendant
manière dont il s'exprime dans ses ~tma~ mtM- aaS ans. En réalité, depuis ia mort du dernier
lem. (t. H, p. 5oo, La) confirme son opinion OMAÏADE en Égypte (ay dzou-'t-h'idjah iSa) jus-
sur cette date, qui semble être adoptée aussi par qu'au ao cha'bàn 358, jour où pour la première
ibn-Khatdoun (~Mt. ~~t'tm., S ifm. H. d. B., fois la prière y fut dite pour les FAT'HnTES,il
s'était écoulé aa5 ans y mo's aS jours.
append. n au t. H de la trad. franç., p. 54~).
'~Suivant )ui, ce mot veut dire <:<M<ne< que Jean Tcmpora).traduit par p«M!e eoMfMtM.Aujoumt'hm coû-
teuse se dit etMMMt, et je neconnaispas !emotce<tinee, mais il ert dair que Jean Mon prend ce mot dans te
sens de eotn'etare (exercer une action coercitive), et qu'il vent dire xi'Knce (victorieuse).
'CitëparM.Qaatremère(J.t.IH,p.75,3"serie).
''N')Fi',&sc.n,p.v),).tà<)(t.Ide)atrad.ang).,p.3<)5).
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPtTRE II. 351
K~~ar' ((fia splendide~).w Il n'y a aucun doute à cet égard, d'après ies témoi- dei-tla
de
gnages Mak'rîzi,d'Abou-'l-Mah'acin 2 et de Jean Léon Djamt't-Ai'.tM!
Ce doit être par erreur qu'à cette page (ligne 4) Abou-'i-Mah'acin faitpartir Dja'far de ?*')'.
MH!t.<~i!Fat't'M.,Sx)T(K<<.B.,append.uaut.ndeiatrad.frant.,p.5i)9).
A cette page M. de Slane dit à tort Moh'ammed-ibn-JMaM! au lieu de Moh'ammed-ibn-eI-Khetr.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 353
f. IT 0 toi A- 1- .1'
H. d. B., I,p.)<)A,)5, ett.It, p.1. 6(t.!I,p.8,ett.mdetatrad.franf..p.934).
Traduit par
"<I,t'<I, M. Q))atremèrp,
~,&."U"'LlI: F<e.HUr_u.~l&nUiIl'U.Ar,
A Mo'm-M<'t-/iH«t (/. t.
au, tH, p.
l' 87
U,'là O.U\I"U
89, 3' série).
acaac~.
~5
354 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
se montra donc peu empressé d'obéir à l'ordre qu'il avait reçu du khalife.
kha Ce-
lui-ci chargea un de ses affranchis de se rendre à Mesîla et de lui amener le
Défection gouverneur récalcitrant. Cette mesure un peu brutale fut pour Dja'far-ibn-
dcDj.i'!ar-ibn- 'Ali la confirmation que ses soupçons étaient fondés; il ne douta plus qu'on
'Ati-bcu-
H'amdoni). n'en voulût à sa vie, et se hâta de partir avec ses troupes pour se réfugier chez
les ZetM~/f Ce premier pas fait dans la révolte ne pouvait manquer d'en
amener un plus décisif et plus grave. Dja'far rallia tous les ZeM~t, les dé-
cida à répudier ouvertement l'autorité des FAT'tMtTES et à reconnaitre celle du
khalife omaïade Ei-H'akam-eI-Mostans'ir~.Aussitôt Ziri-ben-Menad marcha
contre le rebelle et présenta la bataille. Le choc fut terrible et, des deux
parts, on rivalisa de vaillance; mais les S'<M!~<aAfurent vaincus. Dans la
mêlée, le chevalde Ziri s'abattit et le fenversa. Vainementses gardes, lui for-
mant un rempart de leurs corps, se firent tous tuer autour de lui; il suc-
Mort comba, et sa tête fut portée à Cordouepar une députation d'émirs maghrâouïens,
de
Zirt-bcn-Mcnâd. que conduisait Iahïa, frère de Dja'far-ibn-'Ali3. Ibn-Khallikân et En-Nouau'P5
placent cet événement en ramadhan 3 6 0. Ziri avait gouverné les~aM~'aA
pendant vingt-six ans' Dja'far-ibn-'Ali ne tarda pas à se méSer des Zendtah,
qui, paraît-il, convoitaient ses trésors. Il jugea prudent d'aller joindre son
"HaletaMoh'ammeft-ibn-Khazroun.émirdf!!
tfMa~A et à Moh'ammed-ibn-Khazroun, émir des narait.comme
parait, cnmmf'nous,
nnns.avni)'
avoir été<!M nriv<< finr~cit
privé du récit
fJMag'McMft/t*) Les reproches que l'on pouvait promis.
adresser à Dja'far-ibn-'Ali paraissent avoir une 'N.B.,t.p.HA,Lt7atQ(t.Hde
cause qui remonterait un peu plus haut. ffBo- la trad. franç., p. 8; voir aussi p. 555 de ce
ttokkin, dit ailleurs Ibn-Khaldoun, travailla tome H). Ce fut principalement parmi les
t ensuite à indisposer le khalife Ma'dd-et-Mo'izz BeM-Be)'~ que Dja'far trouva des partisans
~contre Dja'far-ibn-'Aii-ben-H'amdoun, seigneur dévoues (N. d. B., t. H, p. v~, L 3; t. ))i
"de Mesila et du Za&, en lui rappelant tes liai- de la trad. iranc., p. agt).).
ssons que ce chef avait entretenues avec Mo" 7~!W.,à la page du tome t citée note a ci-
th'ammed-ibn-e~&ir') n dessus. Voir aussi t. II, p. )"A, L 7 a 9 (t. IH de
Et-Bekr! se contente de dire que Dja'far-ibn- la trad. &'anç.,p. a3~).–Et-K'a!raouâni, !iv. V,
'Aii quitta .Mes~s en 36o°, et renvoie à une p.ts6.
partie de son ouvrage aujourd'hui perdue te ? ricq, &sc. ut, p. et, L t (t. t de la trad.
récit des circonstances dans lesquelles ce gou- angL,p.55o).
verneur quitta la ville qui était sa résidence. 5 Cité
par M. de S!ane (H. d. B., t. Hde sa
Ibn-'Adzâr! (&KaM, t. I, p. ff~, i. t~ et ao) trad.<ranç.,p.8,notea).
a copié mot à mot
copié mot mot cette
cette Mgne et
d'EI-Bekr!, et
ligne d'EI-Bekr!, E!-K'aïraouani,ftv. liv. V,
VoyezEI-K'aïraouani,
Voyez V, p.
p. ts?.
ts~.
Bolokkin reçut l'ordre de marcher contre les Zendtah.«Il partit, dit Ibn-Khal- (97'-97~ a
de J. C.).
« doun, avec l'autorisation de garder toutes les provinces qu'il pourrait leur
ffenlever n Dans son ardeur, il eut bientôt atteint l'armée ennemie et, dès la
première rencontre, il remporta une victoire éclatante~. Mais ce n'était pas
assez d'avoir répandu des flots de sang pour venger la mort de son père, on
eût dit que la colère de Bolokkînne s'éteindrait que dans l'extermination com-
plète de la tribu rebelle. Chassant les ZeM~aAdevant ses troupes victorieuses. LcsZenâtah
chassés
il les obligea à passer le Mlouïaet les poursuivit jusqu'à ~M~MM~s, où El-
duMaghrib
central.
'R.d.B.,t.ft,p.9etto(t.mde ennemi, ne lui survécut qu'un an quatre mois
la trad. franç. p. a3/t). Hist. ~BeHt-N'atN- dix-huit jours.
~OMM (~tW., append. m aut. H de la trad. franc., 'Et-BeM,p.L5et6(y.t.Xm,
p. 555). EI-K'aïraouani (nv. V, p. ta6) p. i83, 5' série). Ibn-Khaldoun, H. d. B.,
donne un autre motif à cette fuite. Suivant t.I,p.~A'<,i.iet9(t.Hdeiatrad.franc.,
tbn-Khanikân, ce fut l'impossibilité de résister à p. 14 3 Il dit qu'il régna vingt-cinq ans, ce qui
BotoHdn qui le décida à passer en Espagne, on il suppose que son règne commença dans les pre-
fut tué en 36~ Mais cette dernière assertion est miers jours de 336.
démentie par tbn-'Adzari''et par Ibn-Khaldoun',
'B.,t.n,p.)"A,Li<etia(t.H!
qui nous apprennent qu'à ia fin de son règne, de la trad. franç., p. a35).
en 365 (975-976 de J. C.), Et-H'akam confia 7~ t. 1, p. n<), -< et 3 (t. II de la trad.
aux deux fils de 'Aii-ben-H'amdoun, Dja'far et franç, p. 8).
lah'ïa, le gouvernement de ses possessions en 7~ t. Il, p. fA, 1. t5 (t. UI de la trad.
Maghrib. On sait d'ailleurs qu'en effet Dja'far- franç., p. a35 On peut croire qu'en fuyant
ibn-'AIi fat tue en Espagne, et qu'il fut assassiné vers &)Mapa& les Ma~AnMiMAavaient cru trou-
par ordre d'Ibn-Abi-'Amir, dans la nuit du di- ver un allié puissant dans la personne d'E)-
manche 3 cha'ban 379'' (ai janvier 9 8 de Mo'tazz-Bmah,aà l'inauguration duquel ilsavaient
J. C.), en sortant d'un festin oùil avait été convié beaucoup contribué en 35a mais évidemment le
et fêté par ce terrible ministre-roi. Bolokkîn, son prince midrânte, terrifié par la présence de
~5.
~5.
356 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Mort Kheu'-ibn-Moh'mmed-ibn-ei-Kheïr' tomba entre ses mains. Ce chef fut impi-
d'Et-Khejr-itm
Moh'ammctl toyaMement mis à mort. Son fils Moh'ammed, et Ia'}a, oncle de celui-ci, pri-
~Sif)ji!mac!)t).
Boiokkin, non seulement reconnut l'autorité des gnités, qu'!bn-AM-'Amir atteignit ce degré de
FÂT'tMtTES, mais resta fidèle aux ZîfttTES,car nous pouvoir, qui n'était plus balancé que par la pré-
savons qu'en 36<i Khazroun-ibn-Felfoul alla sence de R'a[ib, devenu son beau-père dès le
s'emparer de &7mMj;(!/i, achevant ainsi la ruine 7 djoumâdi-et-aouet 366'(hmdi t" janvier <)~y
des Bzttt-MiDR~tt,et que tbn-Abi-'Amir, en ré- de J. C.).).
compense de ce service, le nomma gouverneur Voici, pour la première fois depuis l'invasion
de ia ville conquise*Quand El-H'akam mourut, arabe, les Ze~!<tA chassés du Mag'&r~ central.
dans la nuit du dimanche S s'a&r 366 (t" oc- "Us restèrent dans le .Mag'/trtA-e~/i&a~dittbn-
tobre g y de J. C.), après un règne de quinze "Khatdoun, jusqu'à l'époque où la famille de
ans et cinq moisb, Moh'ammed-ibn-AM-'Amir tfïa'ia-ben-Moh'ammed (le JM<&r<!oMftA') s'em-
venait d'être nommé majordome (J~<)°; mais "para de y/eMce): Or cet événement eut lieu
il était loin encore d'être maître de l'Espagne et en 3()3 par conséquent, les Ze)ta<<:A ne furent
de disposer des provinces ou des villes conquises. absents duMag'&t't'A central quependant les trente-
En lui attribuant la récompense accordée au ser- deux années d'occupation de ce pays par les S'HH-
vicerendu par Khazroun-ibn-Fetfbui, Ibn-Khat- ltâdjah. frCepeuple, dit ailleurs Ibn-Khatdonn, en
doun donne peut-être au majordome une puis- f partant des S'aMM<~a&,conquit alors (en 3 61)
sance qu'il n'avait pas encore. Ce fut seulement f)e Mf~Ant eaitra~et, profitant des divisions qui
le 13 cha'bân 36~ (mardi a6 mars 078 de "déchiraient l'empire zenâtien', il repoussa ses
J. C.), quand le vizir Mos'ah'fi fut destitué de ~adversaires dans le Magtrt&-e~&'ï'o et incor-
toutes ses fonctions, dépouiHé de toutes ses di- ftpora dans ses États la ville de y/emee):
Ici l'auteur dit que <ttes ~ag'MoM<A se raHièrent aiors autour rinc
arc antnno des f;nrvi\7~nht
survivants rlo
de la
!a f'amïlln
famille K~havnn
Khazer nf
et nmnur,s
eurent
«pour émirs Moh'ammed-ibH-e)-Khe!r[-ibn-Moh'ammed-ibn-eI-Khe]ir-ihn-Moh'ammed-ibn-Khazer] et tes deux
« frères Met'âtet et Ziri, tous deux fils de 'At'ia-ben-'Abd-A~ah (dit Tebâde)t)-tht-Khazroun-ibn-Fe)!ou). A)) iieu
du ibn que j'ai sou)ignë,je n'hésite pas à admettre qu'il faut tire < (et), car 'Abd-Allah et Fetfoat étaient deux
frères de Mph'ammed'ibn-Khazer et ta généaiogie donnée par tbn-Khatdoun dans ce passage est certainement
fautive.
''C'est )A qu'H dit que Meh'ammed-ibn-e!-Kken' et son oncle Ia')a prirent le commandement des Mcyh'aMM~.
DeMf,de !rt}tM, § c.<u (J. A., t. XUI, p. 9!'o~ 3° série).
Ibn-Khaidoun
~ient dele dire pôsitivettiet~,
et ce qu'il ajoutepeu après, que, gutvantquelques-uns,'Abd-AUah
était ~s de Mo-
ne justifieraitpasdavantagele passée queje signalecommefautif.
h~ammed.ibn-Khaz'T,
358
vvv ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
~t
ns concourait J~t~t~T~
donc à ce qu'El-Mo'izzcédât /1~< t r~'
Irrésolutions COUCOU) aux instances de Djouhar, et cepen-
..Et-M.-m.
dant mille incertitudes assiégeaientson esprit s'il restait en Ifrîk'iâh sans oser,
dantmi
en
enappapparence du moins, trôner dans sa nouvelle capitale, ce défaut de con-
fiance dans sa victoire ne pousserait-il pas la cour de Ba~M~ à sortir de son
engourdissement et, une fois réveillée, à précipiter sur i'<e toutes les forces
orientâtes de l'islamisme? S'il se rendait au A~'aM~, n'était-ce pas abandonner
aux OMAÏADES d'Espagne cette proie de l'Afrique qu'ils convoitaient depuis si
longues années'? Fallait-il délaisser un trône que sa famille occupait depuis
soixante-cinq ans, pour aller prendre possessiond'une conquête dont il venait
pour ainsi dire de recevoir le bulletin, mais qui paraissait complète et que
ses aïeux avaient trois fois vainement tentée~? D'autre part, jetant un regard
sur l'ensemble des événements dont l'Afrique avait été le théâtre pendant
les trois derniers siècles, il contemplait avec effroi la fragilité de la puis-
sance arabe sur ce sol africain, tant de fois ensanglanté par les révoltes des
Berbers, et, tout près de lui, le trône des FÂT'miTES n'avait-il pas été ébranlé
à ce point qu'on dut croire un instant qu'il allait être renversé? En JM/MA,
le fantôme d'Abou-Ieztdlui apparaissait monté sur son âne blanc, faisant
mouvoir d'un geste les tribus fanatisées de l'~Mr~set du Djebel-Kïdna;dans le
~~n&, le sang coulait encore, et si tout avait plié sous le sabre du vaillant
Bolokkin, pouvait-on se bercer de l'espoir que ses succès seraient plus du-
rables que ceux de Meïçour et de Djouhar lui-même? Le penchant avoué
des Maghrébins pour les OMAJfADES n'était peut-être qu'un voile sous lequel se
cachait l'immuable résolution prise par ces populations de ne poser les armes
qu'après avoir enfin conquis leur Indépendance~. A mesure qu'El-Mo'izz son-
dait par la pensée les sentiments de ces masses guerrières et passionnées, il
sentait de plus en plus combien était invincible la résistance des Berbers,
combien avaient été stériles les persévérants efforts des Arabes, et l'on dirait
que, perdant jusqu'à l'espérance de vaincre une volonté si puissante, il pronta
des récentes victoires de Bolokkîn pour entourer d'une auréole de grandeur
l'aveu secret de la faiblessearabe et de son 1propre 1 découragement. C'est au
avait de l'avenir en ce qui le concernait, lui quatre milles de ~'atraoMaM~et il est clair <m'Et-
et ses amis, aurait choisi, parmi les dix fils de K'a7iraotiâni a mal copié EI-Bekri en disant:
Ziri-ben-Menâd, celui qui portait un signe par- .Entre D/'e~MMet ~'«fraoMan, à vingt-quatre
ticuuer, que sa prescience lui aurait révélé". fr mutesde la première de ces deux villes, se
Histoire f~i Berbers, t. p. f. t. i3 a 16. "trouve un joli endroit, appartenant aux BENi-
et t. H, p. < L t3 (t. II, p. io et 11, et f'OsEiD, connu sous le nom de &f~aMfaA' Ce
t. IHde la trad. franç., p. a 6 a). Ibn-A'dzari nom a fait croire à i'abbé de Marigny qu'El-
donne au nouveau gouverneur de Tripoli le nom Ma'izz, avant de partir pour t'J%~)~ était allé
de lah'ïa-Khatifah-et-Minani. ( BaMM, 1.1, p. f~<), faire un voyage d'un an dans l'île de Sardaigne'.
i.7.) Cardonne a reproduit cette bévue', et, quoi-
Baiân, t. I, p. f)~ 1. 17 à tn. Ibn- qu'elle ait été relevée en t83o par M. Quatre-
KhaHikan, n° vfv, tasc. vm, p. ))'< i3 et ig. mère ene a été répétée encore en <848 par
Ces deux sources disent le f 8 restant", et comme M. J.-J. Marcet' qui assure qu'Et-Mo'izz, avant
chaouat a vingt-neuf jours, c'est bien le a i qu'eHes de se rendre Trtpo~ passa plusieurs mois en
ont voulu indiquer. M. Quatremère s'est certai- &M'i&MjHe et en Sicile. Du reste Sard'aHM~devait
nement trompé en disant ~oM&'sschaouâl 36i b: son nomà une population sarde, que les Arabes,
Ibn-e!-Athir, t. VIII, p. Fe~, 1. la et <3.– dans le cours de leurs invasions dévastatrices,
Aboti-'i-Faradj, p. f~, 14 (p. 907 de la trad. avaient arrachée de son pays et transportée sur
tat.); il fixe à cet instunt le départ d'Ei-Mo'izz. la côte d'Afrique*. Dans plusieurs villages du
Ei-K'airaouâni, p. 100 et 10. D/erM (~<MMo~ K'ast'îlia), il y avait d'autres
f~~Mpf~ de D~OMM, dit Et-Bekr! est un colonies du même peuple qui s'y étaient établies
tiieu de piaisance nommé &~HM/t; dans toute volontairement, et les descendants de ces anciens
fi'M/i on ne peut rien rencontrer de plus colons y étaient encore du temps d'Ibn-Khatdoun' i
"beau." Nous avons vu que Z~'e~oM&t est à vingt- (73a-8o8dei'hégire).
'm'~d'Et-TidjâN:(J./t.,t.XX,p.85à87,~serio).
"J.J.,t.m.p.87,3'serie.
B7-Me<'e!t<c OMa~-itifem< p. r'r, ). a à <) (J. A., t. XU, p. ~89 et ~90, 5' série). îbn-e'-Ath{r (R-
t~M, t. \'t!I,p. Pet,). t~)dit!(presdeX'aM't«)M<tK)!. –Et-K'airaouàni (!iv. tV,p. t to) dit aussi:S<t)'<~Mi'a<t
estprès de fatraoM&t~ies habitantsde cette villey ont leursmaisonsde campagne,!)
''HMt.~i't~MeJIv.m.p.~o.
HMioM')'def!A'<t&e«tf)M~g'oMMf)MmeH(<~e<tM;/e<,t.IY,p.6Q;in-ta,Paris,t75o.
?:<. ~f. etde i'& M<M!<tdomm.~M Arabes, tiv. )U, t. )I,p. 81 et 82; in-ta, Paris, n65.
'otMMf'tJ'i'i<;(<'«t<o,t.Xtt,p.~83.noteA.
/~e<ou'e& J'jEj~pte)Ho<&<'ne, p. 10), col. t in-8", Firmin-Oidot,i8A8. Ce travail que M. Marceia siguë,
et qu'il a probaMementfait faire, a été composéavecune négligencequi se montre à chaquepage.
'!bn-Kha)doun,citëparM.Quatremère(J.t.II!,p.87,notei,3'séne).
'a.B.,t.t.p.~v,L)(t.!itdetatrad.fran{.,p.t5R).
LIVRE ~tjAinmmj~tjttArnn~
ijjnnjL QUATRIÈME. CHAPITRE n.IL 3611
3bt
1 1 1. 1 lA
Ce fut là que, le vendredi 22 dzou-'I-h'Idjah 36i (& octobre gya de J. C.),
Bolokkin reçut solennellement l'investiture du gouvernement de i'Afrique, à )
[uvestHut'e
la condition de relever des khalifes d'Egypte. El-Mo'izz,dans cette cérémonie, (if Bolokkîn.
fhn-Kha))iMn.
tbn-Kha!)ikân,n° n")t*.fasc.
)tA, fasc. tH,
i np. t)et «
)p,L 11 mnnnhe
manche a
a !!<
3 i) cet<!mf)cnt
il est évident fm«
que «'oofnnf<m;<t.
c'est par suite
(t. 1 de la trad. angl. p. 967). C'est certaine- d'une faute de copiste qu'on lit dans son texte
ment par erreur que le texte dit "mercre~t 7 res- `
~Kj <A~J,auneude(_~Xj <J.Abou-'I-Fedâ'
ftattt." –Ei-K'au'aouani place l'investiture de n'indique que le mois, satM date précise; Ibn-
Bobkk!n au Maf~t98 dzou-'I-h'idjah 36t (Hist. Khaldoun' ne donne que l'année (3y3), et c'est
~e f~/r., liv. V, p. t B8) il aurait d6 dire M~e~ par erreur que pius loin, mais à deux reprises g,
BoloHdn, le premier deia dynastie des ZiarrES, il dit 3y9. Bolokkln eut pour successeur son fils
est mort, après avoir règne douze ans moins un Et-Mahs'our.
jour, le dimanche 21 dzou-'I-h'idjah 373 (a 6 mai H. d. B., t. 1, p. ). 1.a 3 (t. JI de la
g8& de J, G.) suivant Ibn-'Adzâri', ie 93 sui- trad. &anc., p. g et 10).
vant Um-ei-AtMr~ tbn-Khauikan" et Et-K'aïra- En-Nouaïri, cité par M. de Slane (H. d. B.,
ouAni~; mais comme Ibn-KhaUikân dit ffle di- t. Il de la trad. &anc., p. 55o, note i). Nous
BaMN, t. I.p. f)'A,i. 5. Il dit et comme l'année 3~3 est surabondante, cette
(~fu <u)jJ (le g restant),
date correspond au a t. Ibn-'Adzâri nous apprend qu'au retour d'une expédition contre tes Betv'aottat'aA, le prince
s'anhMjien était parti de S~mafa/t pour rentrer en ~M&'ta&,et mourut en route à unendroit nommé OuantMt~oMa.
!bn.et-Ath!r'*ditOMa~'KM(var.OMa&'Hm),etIbn-KhaniMn~,Ot~mffM~ suries confirs de flfrlk'iah, maia cette
dernière indication est probablement erronée, car !bn-Kha!doun dit OM~fa~B entre &<<)!<m~a& et ï'~mc~t. Les
traducteurs d'jEi-K'airaouâni'* écrivent ~-M<Mt,et En-NouaM, transcrit par M. de S)ane'dit OKafoMn; or Et-
Bekrt'* parlé d'une ntiere de (;(OMam~M) que i'ou atteint entre le démë de 7'~ (pays des M~a!)
et i'0«aa-S'a'; cette rivière pourrait Mon être celle de la tocaUte où mourut Botoktm.
''E<-Xama,t.tX,p.rF,t.l7.
~tfa&.OMa~H,n''t)~,fasc.n,p. ))=,). 16 eti~ft.Idetatrad.angt., p. a68).
'~Mt.aef~'NMe,uv~ y3o.
'~t))Mt!.m<M&m.,t.p.558,t.3.
H. a'. B.,t. t.p.r.), }. t5 (t. de)atrad.franc.,p. ia).
7M., t. t, p.t'\A,). 6et 7,.ett. n, p. r=., ). a (t. H.?. t3t, et t. mde la trad. franc., p. a37). A cette
derniere page (note ) ), M.de Siane avait retevë cette faute du manuscrit d'Ibn-Khatdeun.
M
362 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
;~s de megire
~n n'ots mnie
tmniu mois We),ranmi
00011 ~n
ae cl;n"n a1 .Cnm~lAm~'i.h 1
ONf~MM~, ~n
le ,.n.ml..nl;
venareai h. ~/nrnn
a satar 2i
aba
séjour (it)b no-
(97s-9?3a ~om~o
vembre~r,n f)o t f M-M~
El-Mo'izz~tta ~.att~
cette ~/«/)n~ n~~H.}~ r~
gya de J. C.),
tH7-97"
.)eJ.C.).). quitta résidence, et Bolokkînl'accom-
pagna jusqu'aux environs de y~s", où il lui donna ses dernières instruc-
tions elles sont trop significativespour ne pas être reproduites textuellement*
(t Situ viens à oublier tous les conseils que je t'ai donnés~, lui dit-il, n'oublie
« pas du moins les trois suivants ne cesse jamais de lever des contributions
« sur les nomades; tiens constamment ton sabre levé sur les Berbers6; et ne
confie jamais de commandement à un membre de ta famille, car les parents
[fse croient bientôt plus de droits que vous-même au pouvoir dont vous les
s avez investis.Je te demande de traiter avec bor;té les habitants des viiies
Entin il lui recommanda, ajoute Ibn-Khaldoun~, d'inaugurer son règne par
une expédition dans le Maghrib, afin d'en arracher toutes les semences de
révolte et de briser les liens qui attachaient encore ce pays au gouvernement
des OMAïADES. Recevant alors les adieux de Bolokkîn, El-Mo'izz quitta A~es
Départ ie 10 rebî-el-aouel 36a (jeudi ta décembre aya de J. C.) et se mit en marche
<]'Ë[-Mo'izz
ponrt'Ëgypte. pour l'Égypte9, pendant que Bolokkîn revenait à M~Ks'oMfM~ prendre posses-
sion du palais de son maître La recommandation d'une expédition dans
connaissons déjà ce Zïâdet-AIlah, qui était rece- Cette recommandation relative aux Berbers
veur du Kharâdj en 36o. Ibn-el-Athir le nomme justifie ce que j'ai dit sur le découragement d'Et-
Zïadet-AMah-ibn-eI-K'adim. (N~rniV, t. VIII, Mo'izz, qui désespérait de vaincre leur résistance.
p. F~, Un. penult.) On peut croire aussi qu'Et-Mo'izz, en s'exprimant
Ibn-ei-Atlur', Ibn-KhaIdoun"et EI-K'aïra- ainsi, cherchait à confirmer Bolokkln dans la pré-
ouâni" disent quatre mois. tention qu'affichaient les S'a~M/a~ et les ÂYta-
Ibn-KhaHikân, n° Y)"v,fasc. v))t et tx, p. )~, mah d'avoir une origine arabe, et qu'en essayant,
lin. pendt. Il dit à tort le jeudi. EI-K'aïraouâni par son langage, de le séparer des Berbers pro-
(liv. IV,. p. i 10) dit fie i" s'afar;). M. Qua- prement dits, il le détachait de leur cause et
tremère a suivi Ibn-Khallikân (J. A., t. 111, t'attachait, par un lien de plus, à celle des FAï'i-
p. Qt, 3" série). !HTES.
d. B., t. 1,-p. f. I. 7 (t. II de la trad. tbn-Khattikan, n° ))A, fasc, n p. t. i33
fran~ p. to).). à 15 (t. 1 de la traduction anglaise, p. a6~).Et-
EI-K'aïraouani, m<. r~ I. V, p. ia8. K'an'aouâni,tiv.V,p.ia8.
Il est évident que le longséjour à &M'tMHM/t ~.B.,t.I,p.r..J. 1. 4 à 6 (t. II de la
avait été employé par EI-Mo'izz à tracer au nou- trad.n'anc., p. 10).).
veau souverain tous les devoirs dont une expé- Et-K aïraouani, j~Mt. de l'Afrique, tiv. tV.
rience de plus de vingt ans de règne lui avait p. i i o.dit à tort te mardi.
appris l'importance. Id. M., tiv. V, p. ta8 etoo. tfS'a,
''M«mt!,t.ViU,p.f=ov,3.
~Mt. des F~t't'm., § xv (H. d. B., append. n au t. Iî de la trad. franç., p. 55o).).
°HM<i'f.iv.!V,p.tto.
LIVRE QUATRIÈME.–CHAPITRE IL 363
~1 rn n ·1 1 1 il 7 1, r
le ~o~An6 était superflue, car il paraît qu'à la seule nouvelle du départ pro-
chain d'El-Mo'izztoute cette région s'était soulevée. <rAussitôt',dit Ibn-Khal- Soututement
tfdoun, que Bblokkineut pris le pouvoir en main, il se mit en marche pour le duMaghri)'.
K ~og'A~, à la tête d'une armée composéede -S~M~H/t et d'un corps de troupes
(tkitamiennes qu'El-Mo'izzavait laissé en J~'MÂ. Ibn-el-Kheïr2, seigneur du
!rjMag'An6central, s'enfuit à ~~t/MM~caA,
pour éviter son ennemi héréditaire; les
« habitants de Tdhart, qui avaient chassé leur gouverneur, virent détruire ieur
fviite par Bolokkin en punition de leur révolte; et les ZeM~A, qui s'étaient
(crassemblés à TYcmc~,s'en éloignèrent précipitammentquand ils surent que
s cet émir venait les attaquer. Tlemcênse rendit à discrétion, et les habitants
«furent transportés à ~sc~r. Bolokkin reprit alors la route de Sabra, en
Kconséquence d'une dépêche par laquelle EI-Mo'izzlui défendait de pénétref
n plus avant dans le Maghrib 's
H est difficiled'expliquer cette dépêche, qui, par le fait, était l'ordre de ne LesOmaMet.
envahissent
pas-porter secours à un vassal en danger, comme on va le voir. Les OMAÏADEsieMnghrit'.
avaient agi de concert avec les Zendtah;au moment même où El-Mo'izzquittait
Â~M pour se rendre en Égypte, le khalife de Cordoue dirigeait une expédi-
tion contre le ~ag'Aft&.Son k'âïd Moh'ammed-ibn-K'acim-ibn-T'amIosétait
chargé du commandementet avait pourinstruction spécialed'attaquer H'assan-
ibn-Kennoun~ et les Beni-Moh'ammed.«Ce général, dit Ibn-'Abd-el-H'alim,
"dit Et-Bekri, continua, jusqu'à l'époque de sa madi-ei-aouei; mais El-K'aïraouâni ajoute « Lors-
bruine', à servir de résidence aux souverains du ttqu'i! eut terminé ce qui concernait i'M/t,
tfpays' On lit aussi dan le TM'~t d'Et-Tidjant ftit passa dans le Mag'/M':&
en cha'ban. Cette date
fZiri et ses successeurs (il aurait dû dire !bn- paraît d'autant plus singulière que les lignes qui
trZiri) Srent de S'aura leur résidence jusqu'au suivent ont été manifestement empruntées à Ibn-
~temps ou Et-Mo'izz-ibn-Bâdts secoua t'autorité Khaldoun.
ffsuzërainë des 'ÔMtDMEs en 444°, et où, du Le texte et la traduction disent, il est vrai,
tfhaùt des chaires des mosquées, il lançal'injure Ibn-~AcM~ mais certainement il doit s'agir ici
fft ranathëme contre eux." (7..4., t. I, p. 36g d'Ibn-e~Ae~r.
et 370, 5' série.) z H.B.,t.p.f.L8ài3(t.Hdefa
'Suivant Et-K'aÏrabuam (Hv. V, p. lao), trad. n',<)tc., p. <o).
).
BpiokMn resta deux mois à 5"a&r<~occupe des Qm avait fait sa soumission aux FÂT'miTES
soins de l'administration. Or, comme l'auteur et qui, même, avait été le premier à secouer le
vient de dire que cet émir était rentré à S'<!&)'<: joug des OtttÏAMs. (A''<:ft'< p. <i, 10et ab;
!e t i rebt-èt-aoue! 36a, oh doit croire que Bo- p. 77 de ta trad. !at.; p. ta3 de la trad.
tokMu~ërait entré en campagnevers ië n djou- franc.)
~6.
36~ ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
«partit d'~D~-aM-~M~ (d'Algézirasl) et débarqua à Ceuta, avec un
tf corpsd'armée considérable, en rebî-el-aouel363 Il marchaaussitôt contre
Ibn-Kennoun et ses tribus berbères. Les deux armées se trouvèrent en pré-
sence dans les plaines de T<Mtg~' connues sous le nom de ~a~Mt-M~aM.
Là, les OMAÏADES éprouvèrent une sanglante défaite; leur générât Ibn-T'omlos
resta sur le champ de bataille avec un grand nombre des siens, et les débris
de l'armée vaincue altèrent se réfugier à Ceuta,pour demander du secours en
Espagne Suivant M.Dozy cette expéditionavait eu deux phases EI-H'akam,
voulant punir Ibn-Kennoun d'avoir reconnu les FÂT'mtTES, saisit l'instant où
Bolokkîn venait de quitter le .Mag~n~pour envoyer une armée qui réduirait
le prince edrîsite à l'obéissance. <fAucommencementdu moisd'août 972 5, dit
fie savant professeur de Leyde, Ibn-T'omlos s'embarqua avec une nombreuse
ff armée,et, ayant tiré à soi une partie de la garnison de CeM<a, il marcha
tt contreT~t~r. Ibn-Kennoun, qui se trouvait dans cette ville6, alla à sa ren-
tr contre, mais il éprouva une défaite si complète, qu'il ne put pas même
Ksonger à rentrer à T'anger. Abandonnée ainsi à elle-même, cette ville se vit
bientôt forcée de capituler avec l'amiral omaïade qui bloquait son port. r
Telle est la première phase. Dans la seconde, dont M. Dozy ne donne
pas la
date, Ibn-Kennoun, ayant appelé de nouvelles levéessous ses drapeaux, reprit
l'offensiveet marcha sur ra~g-er. Il battit Ibn-T'omios, qui était allé à sa ren-
contre et qui trouva la mort sur le champ de bataille. C'est, comme on voit,
le récit que je viens d'emprunter au A~~s et à Ibn-Khaldoun Ce fut alors
'<B.~t.n,p.)~,t.i5(t.Ide!atrad.franr.,p.!)t5).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 365
qu'El-H'akam envoyale fameuxR'âlib, avecces instructions si connues n Pars,
(fR'âlib, pars avec la pensée que tu ne peux revenir vivant que vainqueur, et
rrsache que ta mort sur le champ de bataille pourrait seule te faire pardonner
n une défaite. N'épargnepas l'argent; répands-le à pleines mains entre les par-
tetisans des rebelles. Détrône tous tes EDBtsrrES et envoie-les en Espagne w
R'âtib partit de Cordouedans les derniers jours de chaouâl 362, et commença
aussitôt cette campagne, qui fut iongue, parce que la citadelle de ~s~'ar-eM-
Nasr protégea longtemps les descendants de ses fondateurs, et qu'il fallut un
étroit blocus aidé par une active corruption pour consommer la ruine des
Eo~siTEs, que le général vainqueur traînait à sa suite le jour de son entrée
triomphale à Cordoue,le i" moh'arram 36&" (lundi 21 septembre 974 de
J. C.). Mais je dépasse ici les limites que je me suis assignées, et je me hâte
de revenir à El-iMo'izz,que j'ai laissé partant de A~es le 10reM-eI-aouel3 6 2.
Le voyage du khalife fât'imite vers l'Égypteparaît avoir été de
entrecoupé de Vo).)j;e
longs séjours sur certains points et de marches eu
rapides3, égard à sa suite
ite
obligée. II mit quatorzejours pour se rendre à Tripoli,où il arriva le a& rebî- bî-
el-aouel, et n'en repartit que le i3 reb!-el-akhir;il atteignit &)f~ le ~)djoumadi-
el-aouel, se rendit de cette ville au palais qu'on lui avait construit à ~a~M/t~
et de là à Bar&'aA oùil arriva en redjeb°. Son --J-
séjour dans cette ville fut _1.
marqué
retira Il l'ange et que ce fut de cette ville que plusieurs citernes entre &))'fet le Faioum, ce qui
des secours furent demandés en Espagne. n'implique pas, comme t'a cru M. Reinaud,
~'art'&p. ev, ). t à 6 (p. 77 de la trad. qu'Et-Mo'izz se dirigea vers les oasis d'~tK&'e&!
)at. p.i9& de la trad. franc.). H. d. B., et de Siouah. On va voir, au contraire,
qu'i!
1.1, p. ft.. L i3 et suiv.; t. H, p. t~, i. 17 ° et marcha de Bar'kah sur ~e.MtKMe'`.
suiv. (t. H, p. i5o, et t. tll dé la trad. iranc., Ei-K'aïraouani, iiv. !V, p. 110. -Ce palais
p. 9t6). Dozy, ?'.<<. ~MMusulin. ~'F~ag-MC, d'<KMtia& se rapporte sans doute a ce qne j'ai
t.tn,p,t96. dit plus haut. Au reste, on saitqu'~<a~K:
~'<tr<'<!<,p. ey, lin. uit. (p. 78 de la trad. situé à quatre miMesde la mer suivant Edris!
iat.; p. 196 de ia trad. franc.). Dozy, avait une certaine importance, et qu'Abou-
t. 111, p. 199. K'Acim,fils du Mahdi, y avait construit une
Ibn-Khauikân, n* y~v, fasc. vut, p. ui, mosquée d'une belle architecture.
iin.utt. Ibn-Khaldoun, B~. des F~t'tm., § xv (N.
Abou-'t-Fedâ'' dit que, quand E)-Mo'izz se d. B., append. n au t. !t de la trad. franc.,
rendit en Égypte, il donnaavauac l'ordre ucde construire
.yr.·. '-iUUOLl-Uln: p.55o).
h. i7UU~. J.
tbn-T'amies fut
Ibn-Khatdoun, qui, dans son premier récit, dit qu'tbn-T'annes fut tué.
tué, nrétend
prétend if)
ici m)'!)ranfr:)fn
qu'H rentra en Eennonp
Espagne.
'\C~M, p.)~ et9 (t.Ude)atrad.deM. Remaud,p.ao4;–voir [a note f de cette page ao&).
° MrMcqinpteytngtet une journées entre ces deux viUes(Ge~ t.I,p. 387;–Hartmann, EA-ifMt'J/Hett,
p,,3pt,3o6~
Ge'o~'ftpM<,t. I,p. 387. –E)-BeMdttqu's<!<!Mat avait un port nommé B<-Mah'OMt-,situëà dix-huit
milles de la ~me. (E~ei:<th'to!M'<-Me)))<!K&,p. o, ). sa. –J. t. XH, p. ~a6, 5° série.)
366 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
11
par un événement qui dut lui être très douloureux. Abou-'i-H'assan-Moh'am-
med-ibn-Hani, son poète de prédilection, qui le suivait en Égypte, fut trouvé
assassiné sur le bord de ia mer, sans qu'on ait pu découvrir l'auteur de ce
crime Ibn-Khaiiikân, qui a écrit la vie d'Ibn-Hani, place sa mort au
23 redjeb 362 (mardi 39 avril 0~3 de J. C.). Reprenant bientôt sa route,
EI-Mo'izzarriva à ~~att~n'eie a3 cha'ban~ (jeudi 99 mai 978 de J. G.), en
repartit à ia fin du même mois, et parvint en vue d'Z~A ie vendredi
a ramadhân. Le k'âïd Djouharvint à sa rencontrer mit pied à terre quand il
se trouva en présence de son maître, baisa ia terre devant lui, et le khalife,
sans doute pour se renseigner d'une foule de faitsavant de prendre personnel-
ieme) en main sonnouveau sceptre, resta trois jours à E~-D/~Aavant d'entrer
lement
Sonentrée au Â~Mfe.Ce fut le 5 ramadhân 362
.nK'air.. j~~ 5 (lundi9 juin 973 de J. C.) qu'El-
Mo'izz", traversant le A~, nt son entrée solennelle dans ia ville que Djouhar
'HIbh-el-AtMr, ~amt~ t. VIH, p. Fov, Ibn-e!-Athir, t. VU!, p. Fev. !in. penuit.
11. y '1.
a io. Ibn-Khaldoun, à la page citée Ibn-KhaHiMn, n° vfv, fasc. vm, p. ))v, 8. H
note 6 de la page précédente. dit à tort le mardi 5 et ajoute que, suivant
Kitâb OtM/aMt-e~fatt.n'' tv~, fasc. vu. d'autres, ce fut le y ( ~.i~. *j~J, sept nuits
iin. utt. (t. lU de ta trad. t. I, p.ffy,
p. AA, angl., p. ta6). passées!)).–Ibn-'Adzari(Bai~H,
H dit à tort le mercredi. 1. 10) dit le y. Abou-'I-Faradj, p. f),), t. 3
/AM.n° vt~v, fasc. vm, p. )~, 1.1. Il dit à et 5 (p. aoy de'la trad. iat.); le texte, par suite
tort un samedi, et c'est sans doute ce qui a conduit d'une faute du copiste, écrit 33a, et la traduc-
M. Quatremère à placer l'arrivée d'Et-Mo'izz à tion transcrit 335. AbuHedee~)MM/.mM~eM.,
.~M:<M~t'M au 95 cha'bân 369 –Ibn-e!-At!tir t. H, p. 5ia, L 10; on y lit ~)La~ ~Ac (T'
(t. VtH, p. F~L 19) dit ~a la nn de cha'bân' (le 15 ), mais comme il suit toujours Ibn-et-Athu',
et Abou-'i-Feda (t. H. p. 5)9, L 8) l'a copié, dans tequet on lit ~La.~ ,j~'L&, j'admets
mais Reiske traduil, par erreur, f octavemense qu'Abou-'i-Fedâ a ëcrit~c, au lieu de~u6.–
ffMeM!!(e,au lieu. d'eyeMMfe. Abou-'i-Mah'âcin Ibn-ei-Khat'iL (in Casiri, t/!I, p. 195, coi. 2)
(t. II, p. ~F)", 1. et 5) dit ten cha'bân' et Ibn-Khaidoun (N! ~M FA't'm., S xv; H.
Hétait accompagné du vizir Abou-'i-FâdM- B., append. n au t. M de la trad. franç.), disent
Dja'far-ibn-el-Foràt, dont j'ai parlé plus haut et le 5. Ei-K/aïraouâni (liv. IV, p. i n) dit aussi
que Djouhar avait évidemment maintenu dans ses !e5'. °.
fonctions, malgré iës exactions qu'on avait eu à Ce prince mourut le vendredi ty reb!-et-
lui reprocher avant la conquête de l'Égypte. akhir 365" (a~ décembre 976 de J. G.), à l'âge
*J.t.!tt,p.Qa,3*série.
''M.QMtremère(J.t.in.p.i65.3'série)aicitraduit!ittéra)ement!bn-Khauikan.
Cet ouvrage, qui est cribte de fautes que je suppose être des fautes d'impression, dit eSramadhân~Sa;
C'est la date donnée par Ibn-e~AtMr(EM<M, t. VU!,p. )°A~,t.8); mais ou peut croire que des manuscrits
du f<itM'! portaient rebi-eI-aoM!, car, d'une part, Anou-'i-Feda, qui suit si constamment !bn e[-AtMr, piace cet
ëvëMment au rèM-eI-aoM~ 365'* (mercredi 94 novembre o~5 de J. C.); d'autre part, tbh-e!-Âth!r !ui-
même dit qu'Et Mo'izz avait alors quarante-cinq ans six mois environ; or si ce prince est mort en reb!
premier,
'ntta~m!H~mtM,t.H,p.5a~)ï.ioctii.
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITRE II. 367
avait construite et où il gouvernait au nom des FAr'iMtTES depuis quatre ans
et dix-sept jours'.
Voicidonc les Berbers enfin maîtres de ce sol que, depuis tant de siècles,
ils disputent avec un si redoutable acharnement à tous ies envahisseurs, de
quelque point qu'ils soient venus. Us en sont maîtres, à la vérité, sous levas-
selage d'une dynastie originaire de l'Orient, mais la domination de l'Afrique
n'en est
iiCii moins ttà tout
pas mUMiO
Cn~UttO LUUt< perdue pour les Arabes, car la petite dynastie
jamais UCiUU
tetUiûiO
de quarante-cinq ans sept mois et sept jours*, au 17 cha~ban 358, il semble admettre qu'EI-
aprei; avoir régné, tant sur l't'~Me que sur Mo'izz entra au K'aire le 7 ramadhân 36' et
!<e, pendant vingt-trois ans cinq mois dix- que, le lendemain 8,Djouhar remit. les rênes de
neuf jours' dont deux ans sept mois douze jours l'État aux mains de son maître. Cette date du 8
en ~-ypfe. est en effet donnée par Abou-'t-Mah'&cin*pour
Ibn-Khauikan dit quatre ans et ft't~MM celle où cessa ie gouvernement de Djouhar en
or, comme il a fixé l'entrée de Djoahar à F<M<'e<' Égypte.
il avait quarante-cinq ans six mois sept jours, et si c'est en reM second, Fauteur du &tm<! aurait du dire sept
mois environ; par contre, la durée du règne, qu'it fixe à vingt-trois ans cinq mois dix jours (p. pAt, L t ), suppose
qu'EI-Mo'izz mourut en rebi-el-akhir; de là, comme on voit, des incertitudes. Trois graves autorités, tbn-KhaHi-
kan' tbn-'Adzari'* et Ibn-et-Khat'ib~* placent cet événement au vendredi (lisez samedi) 11 reM-et-akhir 365
(i8 décembre 975 dé J. C.). Je viens de dire qa'Abeu-'t-Feda fixait au t7 rebi-et-acMe~365 la date de la mort
(t'Et-Mo'izz; Abou-'t-Mah'acin'* et Et-K'aïraonâni donnentla mêmedate, et Et-Matun'* dit le i rebt-et-aouet
(jeudi 18 novembre 3~5 de J. C.). Au milieu de ces incertitudes, et, jet'avoue, sans raisons bien décisives,
j'ai adopté te mois que MM. Silvestre de Sacy'* et Quatremere ont cru devoir admettre, mois d'ailleurs confirmé
parMak'rfzi'
)bn-e)-Ath!r. Abou-'t-Fedà a suivi Hm-et-Athir. Et-Makin et Abou-'t-Mah'âcin disent quarante-six ans,
ce qui, pour ce dernier, contredit la date qu'i! a donnée da la naissance.
Ibn-et-AtMr, t. YtH, p. t°At, 1. t. D'après les dates qn'H a données, on peut croire qu'il ëcrit au
ï~&B
tien de 1.1, p. fr*v,I. t3 et t/t. Ces deux historiens ajoutent «dont deux ans sept mois
~y&c. –-Ibn-'Adzar!,
«en Egypte. Abou-'t-Mah'acin, qui dit (t. H, p. fp~, 1. 7 et 8) vingMrois ans cinq mois et vingt-sept
jours, ne fait pas attentMnqu'itapiacéia mortd'Et-Mo'izzau t~reM-eI-eoMe!, son avènement tu 39 ehaouM34t,1,
et que, par conséquent, it devrait dire vingt-trois ans quatre mois et dix-sept jours.
'Xt~OM~M~MH,n')Pr=,fasc.n,p.v).L6et7(t.Ideiatrad.an p. 345).
EK-~Vo~oMm,t. H, p. p)., 1. 8 à 10. Hdit à tort OMt<!<-e<!t 8 au Ueu de jeudi. C'est aussi Atort que (t. U,
p. r~t, 8) il donne utte durée de trois am au règne (l'EI-Mo'izz en Égypte. Et-Makm avait placé t'entrëe
d'El-Mo'izz a J~M' ie vendredi g ((~A< (_)L&),le 8 passé) de rama~Mn (?<<. Mrac., p. aay, t. a~ à 39), et
son traducteur dit fautivement vendredi 8.
M~t Otttj/M~et-Aht,n° Vfv, faM.Tm, p. Il et )). ). "Sumnt A'amtKS.aJMte-t-it, il mourut )et3 rebi-et-athir;
"mhmttd'amretencoK.te~pa~.))Ai)!e)tm thn-KhaUiktnreproduit date dut[ reM-et-atihif365(n°\4. fase.M, p. <}A,)i".
penult.).
j.
'"Baa)t,t.).p.Ct"V,t.ttttt3.
°
"Et-H'ohi-<t-j)f<;rt'mm<A(inCmiii,t.I!.p.ts5,m).a).
St-iVo~MtN) t; H, p.pr~, 1, 6. Il dit unM~ttff, maisle 17teM-d-mottSMtombeun mercredi.
**tfMtMC«t<!i'qtM,!iv.tY,p.tt!<.
"HM.mrm.,)))).[, Mj).v, p. 933, ). 3t a 37. De~ms (Hist.g~ H«M,t. I, p. 366) attribueà tbn-KMHUntout
ce<)Me;dit:Et-Ma]k!ntNr!adatedetamort,ra~ethdnreedur~ d'El"Mo'izz..
~m<f deta Kiijrmx .DftttM,t. p. comm. Il ditle t5 reM-et-akhir 365.
fit d'Bt-Jf~t! ;t.;t. m,j). sos, 3'~rie). I) ditte t4 ou le .7 reM-et-athir.
"~tr«t.em~,).n,p.fA,i.etp.'o6~
368 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
Mak'riz:(dansiaCArMt.
-Matt'riz: at-s~, t.t. Il,
(dansia CArMt.at-ah-, H, p. )*'),).8e8 et
p.)*'),). e Q.etp. te8). Si. Mfut un jeudi, comme le dit le texte,
itfandrait tire le au lieu de J'ai déjà parlé de cet MfUMn plus haut.
<J, xA~J.
h. Bai'dn, t. 1, p. rr"). t~a a3. Il écrit ~J~! (AttiMn); j'ai adopte, pour ce nom.t'orthographed'Mm-
et-AtMr(t. VIII, p. e)r, 17 et t$), suivi par Abou-l-Fedâ, dont.au reste, ktexteimprimëdithabitueUement
AMkht (~nt)<t!, <KtM!em.,t. p. 6t6, i4, etp. 5aa, note/). Mak'rM, cite note ci-dessus, ecritHaMMa.
*E~<itmt7,t.IX,p.A),t5.–AMM!.m<M<em.,t.U,p.5go,i.to.
Def!'émery,~fMtot)'e<!e<tJtHM'fKeM<!ehtPo-M(J.A,t.VHI,p.38o, 5* série).
N~. B.,M, p. )*"<, a et 3 (t, 1 deta trad. frauc., p.6o).
1.1, r.p. )"<), t. 6et 7J (t. 1 de la trad. .)'
Nt'A, w. franc., l'"
p. 64).
~7
370 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTEDE L'AFRIQUE.
aux Rïdh',aux TM~'A,aux't'. Onavait bien prévu les dangers,pourIeS's~,
de la présence de ces déportés2; cependant on avait passé outre, et, avec le
temps, non seulement ces craintes s'étaient réalisées, mais on avaitreconnu que
c'était une cause detrouble et de dommagepour
l'empire lui-même El-lazour!
donna le conseil de lâcher sur l'Afrique ces tribus avides de
pillage, en leur
abandonnant comme une proie le pays qu'on les autorisait à envahir. Ce con..
seilfut suivi. Après avoir ravagé jBar/t' Adjaddbïah,Sort, ellesfirent
une espèce
de partage. Les ~o~m gardèrent jSar&'a/tet son territoire; les Hildl s'avancèrent
vers n~'MA, qu'ils atteignirent en /~3~ (lo&i-ioSa de J.
C.),1 commettant
fparu de la terre, comme s'iis n'avaient jamais toujours les environs de A'Wr-e~eMr et se
"existé H y a tout au moins exagération b
joignant aux fils du chérif de Marok pour les
dans ce langage, car on ne peut guère douter que aider à envahirle royaume de F~
)(j Kholt', descendants d'Ei-MontaCk', ne soient 1 B.
B., t.I. p. )A,L 5 et 6 (t. de ta
les F~jMMts~c de Marmot, qui maintenant, trad. franc., p. 3 a).
dit-il, s'appellent Holotos, fta estos Haman mo- H. B., t. I, p. tt. L 18 et t9 (t. t de la
fdemamente Bo&)~°.< On dirait que de H~. trad.&anç., p. sg).).
(Kholt') il a fait (B'o~), par suite de l'ab- Ibid., 1.1, p. )/ t. 6 et 7 (t. de la trad.
sence d'un point diacritique, et que cette altéra- franç., p. Sa).
tion lui a apparu comme un nom moderne. De Ibid., 1.1, p. )<), 3 (t. 1 deta u-ad.franc.,
son temps, les Bb&hM habitaient encore les plaines p. 3&).–Abou-'t-Fed&ptaceteur départen 3~)9
de la province d't-j çfvivenen los llanos de (~<:M~ MM/em.,t. IH, p. i3&, t. y et seq.);
"la provincia de ~sr')) et it nous les montre mais dans un désordre comme celui qui dut
fbrmanteni5o3 une partie de la garnison de accompagnerl'exécutiond'un pareil dessein, il
A'<Mf-e~eMr Diegode Torrès signale, en 15 8, peut se trouver quelques incertitudesde dates.
ces mêmes
ces mêmes Arabes
Arabes NolotM
NolotM (Nc&XM) H yy eut,
Il eut, d'auteurs,
d'ailleurs,plusieurs et plusieurs
(Nc&XM) occupant
occupant départs et
plusieursdéparts plusieurs
~f. d. B., t. I, p. F), 7 et 8 (t. 1 de la trad. franç., p. 67). Pour rendre clair ce qui va suivre immédiate-
ment, je dois dire ici que nous allons voir les tribus hiiatiennes s'ëtaMir dans !?
pays situé à l'ouest de f<
mais plus tard elles furent transportées dans le la'koub-et-Mani'our, le A" représentant de
Ma~)-&-e~&apar
la dynastie des
AmoBADES.iorsqu'en 584 (tiM'itSg) il s'empara de la région de .K'<Mt<N<t'Cette
transporta-
tion fut, dureste, une<grande faute, et Ei-Mans'our ne larda
pas à le recennaitre. Les descendants des tribus tur-
bulentes qui avaient secomM les .t:'<M-mo<t,déseM le &<< et soutenu la cause d'!bn-R'an<a, conservaient le
caractère qui avait attiré tant de uéaux sur la tête de leurs ancêtres.
Onpourrait dire contradiction avec ce
qu'on lit p. )F, t. 16 à 18 (t. t de la trad. franç., p. 36).
DMa-t~ott~tXt-<t!<!e~h<-«,)ihro!,cap.Mtx.vo).I,M.37 v",co). t;in-M.,GraMda,i57S(î.Me
deMarmoi,t.p.~Q).
d
fM< même page.
/&«! libro !V,capit.XH, M. m i r, col. t et a (L'n~Me de Marmoi.t.t. Il,
p. 309).
&!a<!<mtdel o)-t~e)ty «teMM los ~Nf~, cap. u[)t, p. 907 et 908; in- SeviMa, t585 (p. 909 de la
trad. franç., publiée à Paris en
1637)..
~'«r! p. )~, ). !,3 !) ,5(p. ,,), de la tmd. lat. p. 3o~ de h [rad. fran{.). H. J. B., t. t, p. rA, 1. ts et soi'.
P.)~r~,).6(t.),p.et[.n<ie)atmd.frM{.,p.a<i).
LIVRE QUATRIÈME. CHAPITREIL 37t
tous les excèss dont
dont sont capables des
sont capables des bandessans
bandes sans discipline, presque sans
discipline, presque sans
chefs et, après avoir porté la dévastationsur tous les points de ieur passage,
ils dressèrent leurs tentes dans la région située à l'ouest de A~< Si fintérët
commun avait pu réunir les Berbers, ces nomades auraient été facilement
écrasés et chassés; mais dans les guerres qui surgirent entre les deux branches
des ZiatTES~,entre les -S'o~M~'aA et les Z~(o!/), plus tard entre les diverses
dynasties qui se fondèrent, chaque parti se les attacha à titre d'auxiliaires4
qui faisaient pencher la balance du côté où ils ajoutaient le poids de leurs
épées. Ta guerre a des chances toujours incertaines; il leur arriva donc aussi
d'avoir fourni un contingent au parti qui était vaincu, et ils en subissaientles
conséquences. C'est ainsi que dans la lutte entre les ALMORAVIDEs et les ALMO-
H'ADES, lorsqu'on 58& (1188-1189 de J. C.) la'koub-el-Mans'our eut rejeté
Ibn-R'ànïa dans la région de Bar/caA, il arracha les tribus hilâliennes du pays
de A~M<'t&tpour les déporter dans le M~/M'e~d/e's's. On voit comment,
partages. Ibn-el-AtMr" et Ibn-Khaldoun' disent Les ZhtrrES proprement dits et les H'AMMA-
que les Zef'Aa (tribu hHMienne) s'approprièrent DITES.H'ammâd, frère de Mans'our-ibn Boiokt:!n,
Tripoli en A&6, et le premier ajoute que les fonda !a fameuseK'alaah en 3o8' (ico~-looS
~<aA'/ les ~<M~ les Benou-'Adi, commandés de J. C.), treize ans après la mort de son frère,
par Mounis-ibn-!ah'!<t-'I-Mirdasi, se dirigèrent et on peut placer le commencement de sa dynastie
successivement vers )'7/}'&'t'a&,avecl'intention de en &o5, lorsque, mécomiaissant l'autorité de son
pousser jusque A''<t!r<tOM~M. neveu Badjs et même celle des FÂ'r'mrrES, il pro-
Bien qu'Ibn-KhaMoun ait dit que, lors de clama, dans ses possessions, la souveraineté des
leur entrée en J~M/t~ tes Arabesavaient à leur 'ABB~SStMS~. f,
tête plusieurs chefs importants, dont il donne Il est à peine croyable que, quand Mounis,
même les noms", it parte plus loin des vexations émir des J~MA'et le premier qui at.teignit l'~M-
queies nomades faisaient éprouver aux Berbers &'M&,se présenta à la tête de sa tribu, Et-Mo'izz-
qu'iiaparYenaient a vaincret et il ajoute tCette ibn-Badis ne craignit pas d'inviter ce chef à bâter
"rate arabe n'a jamais eu un chef capable de la l'arrivée des bandes restées en arrière, pour,
tdirieeretdelacpnten!)') avec leur aide, aller soumettre les H'AMM~NTES.
~B,,t.t; p. tACt ~,p.f.,). i3 et t7'4 (Histoire dos Bo'&<')'~t. 1, p. )<), 3 à 8;
(t. deia trad. H'anc., p. 33 et 34, 36). t.Ideiatrad.&'anc.,p.34.)
'EHMmt<,t,tX,p.f~,t.i3ât6. 16-
H. d. B., t.t,p.r-, nf T). M\
i. tt et )a (t. 1 de la trad. franc.,?. 36). ).
°
?<< t. t,p. t),Ï. t0 etsuiv. (t. tdeiittrad. fran}., p. 3~ et 38). ibn-Khatdotm explique ici pourquoi il
donneaucherdesB~')enomdeMpan~-ib)t-Mi'!a-S'<H&et't.
.M~ttI,;p~e,L<9et&Q{t.Ide)a~~ p:`G4):
~t'd., 1.1, p.tf), t. 9 et ) o (t. MIde la trad. franc., p. 43).
Mtd., t.t, p. f)'f,L 3 A,6 (t. H de ta.trad. franc., p. &4). Et-K'aM-ibn-H'ammM. qui mourut en ~/)6,
régnait encore quand les,bandes arabes débordèrent sur t'«c'MA, et ce dut être pour le combattre qu'EI-Mo'izi-
tbn-Badis demanda t'aide de Mounis-ibn-lah'ïa.
47-
372 ÉTUDE SUR LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE.
par des causes diverses, un certain nombre de tribus arabes se sont trouvées
disséminéessur de nombreux points de l'immenseespace qui s'étend de&tf~'aA
à la mer environnante,et ce qu'il importe de constater, c'est que partout ces
nomadesfurent un élément de désordre, comme le reconnut bientôt, et cepen-
dant trop tard, le vaillant EI-Mans'our.A son heure dernière, le aa rebî-el-
aouei 5g5 (vendredi aa janvier 1199 de J. C.), il exprima ie regret de trois
actesde son règne, et le premier qu'il indiqua fut d'avoir transporté les Arabes
dans le Maghrib,ttparce que je me suis déjà aperçu, dit-il, qu'ils sontla source
nde toutes les séditions Partout, en effet, ils ont souŒtéie feu de la dis-
corde, partout ils ont été en guerre avec les tribus de leur voisinage. Ces
luttes, prolongées pendant plusieurs siècles, ont amené une lassitude assez
grande pour faire poser les armes aux deux races si distinctes qui occupaient ie
sol de l'Afrique septentrionale; ellesfinirent par vivre côte à côte, sans pour-
tant se mêler jamais. Les Berbers, sous le nom de Kabiles, se réfugièrent dans
les montagnes; les Arabes plantèrent dans la plaine leurs tentes, abris mobiles
qui semblent être le symbole d'une possession provisoire; les premiers con-
servant leur langue, leurs habitudes laborieuses, leur passion d'indépendance;
les seconds conservant leur mépris du travail2, se livrant au brigandage, à la
fainéante contemplation qu'alimente leur fanatisme, et tombant dans l'avilis-
.uasavaaaavv
vva.V.L.L"lJ.LUII1.&V.&'1
411111W.14V 1\.
.&<N't'a~, p. )ef, L i5 et 16 (p. soi de la mendier ou à voler, deux des formes sous les-
trad. lat. p. 3a5 de la trad. franc.). quelles on vit aux dépens du travail d'autrui.
Mêmedu travail agricole; et comment pour- Procope (De ~Etft~ceMjiib. VI, cap. iv; C~~fMm
rait-it en être autrement? Le savant traditionniste t. H[, p. 34i, 1. a4 et seq.) dit, en partant de
Et-Bokhâri*, dans son &'<:&'& au chapitre de Caput ~a~a, ou Justinien fit une ville "Les
l'agriculture, dit que ie Prophète, ayant vu un colons, ayant mis de côté la charrue, vivent
soc de charrue dans une maison appartenant a commeil convient à des citoyens, et ne se
un de ses partisans médinois, prononça les pa- "livrent pius à des travaux rustiques, mais bien
roles suivantes fCes choses n'entrent pas dans ff auxoccupations des citadins, x Faut-il s'étonner
nutie maison sans que la honte n'entre dans ies qn'tbn-Kaatdoun ait un chapitre intitulé tTout
~ames de ceux qui l'habitent' "Avecde pareilles "pays conquis par les Arabes est un pays bientôt
maximes, un croyant est d'autant plus paresseux "ruine?)! (Ph)~OH!&tM Noticeset &):<)' t. XIX,
quH est plus
qu'il est pius fervent; il ne
fervent; Il ne peut aboutir qu'à
peut aboutir qu'à p. dio.)
p. 3io.)
ibn-tbrAhtm-ibn-e)-Mar'irah-ibn-e)-Ah'naHëzdzebah
Abou-'Abd-AUah-Moh'amm6d-ibn-e!-H~assan-Isma'ït-ibn-tbrAhtm-ibn-e)-Mar'irah-ibn-e)-Ah'naHëzdzebah
(terdezbah, suivant Mâkoulah), surnommé El-Bokhâri, aNtenrduD~mtt't-S'aM' (le;Recueil:authentique),
était né après la prière publique du vendredi ja chaouat tg4 (tgjniuet 8<oo de J. G.), et mourut le vendredi
i" chaouâl 256 ()" septembre 870 de J. C,).
Cite par tbu-Khatdoun dans ses Pfo~omeKM (Notices et Extraits, t. XVI, p. fev, tin. penult. etsuiv., et
t.XIX,p.297).
EnjuiUet t~a5, le voyageur Peyssonnel se f prendre }es moutons venaient boire auprès de
rendait de Set'y aux Portes de fer et avait, dans "nous, et personne n'osait y toucher, quoique
la journée du 18, passé en vue du 7)/eM-Z<tm- "plusieurs n'eussent que du pain à manger.
M~Mt'a/t.Nous fumes camper à un douar, dit- "Sultan Bouzit, chef de cette nation, ne permet
f-H, et les Arabes, nous ayant aperçus, enlevèrent "pas que l'on fasse la moindre insulte; il ne paye
frteurs tentes et )es cachèrent dans la montagne. aucun tribut, et l'on s'estime encore heureux
frt!s foulaient leur blé. Nous y fûmes, et, <tgrsM~ f d'être en paix avec lui; sans quoi il faudrait
"coMpt~e M<o;tet <or<:e de M<tM!)aM <)'<it<MMe)!< KaUerpasser dans ie S'aura pour aller d'er à
THOtM les obligeâmes à aller cAetcAe)*leurs tentes fC<MM&tH<t')te.)' /eHr<*xH,
(Foy~ede Peyssonne!,
ffet à nous JeMKf)-M ~Me ~M<e !)OM&!i'< ~MeMOM en date du 10 ao&t t?a5, p. 3~3 et 3y&; in-8°,
N~M't'MiOM! de ~)'e ou de ~rce. Le i 0, nous Paris, )838.) Ce naïf récit est très significatif
fr entrâmesdans le pays du sultan Bouzit (Usez quant aux relations des Turcs avec les Arabes et
fBou-Zid), qui commandé dans les montagnes avec les Berbers.
rroù se trouvent les Portes t~e~ Nous pas- Depuis la fondation de ~'airaotMt! en 5 a
sâmes à travers une plaine remplie de douars jusqu'à l'investiture de Bolokkin en 361, cette
"de la nation du sultan et nous fumes obliges période comprend 3og années musulmanes. Si
tfde coucher à Medjelna, auprès d'une [fontaine. l'on compte depuis la première expédition arabe
"sans tentes ni arbres, ni rien pour nous garantir commandée par 'Abd-A!)ah-ibn-Sa'd en 97. de
"du so!ei), qui fut ce jour ta très violent. C'est l'hégire, on trouve 33~ ans. Elle embrasse trois
ici que la peur fit bien changer de ton a mes- phases bien distinctes: les gouverneurs, les AGHLA-
f sieurs les Turcs. Nous étions au milieu des BITES,les FiT'iMIMS.
frdouars et des monceaux de paille, sans oser en Qu'on peut compter de 36l à gai (~71 à
i5)5 deJ. C.), et qui eut uneduréede 56o a i83o de J. C.), et qui eut une duréede
annéesmusulmanes. 3a5annéesmusulmanes.
Qu'on peut compter de oat à ta36 (t5t5 5 TitiLim Historiarum ub~HHtr-eaD. X[.vn.
LÏVREtV.
FAT'IMI't'ES.
CHAPITRE I.
ÉTAT DE L'.mQOE AU MOMENT DE L'APPARITION CES FAT'IMITES.
tp.e<
AoHLABtTES. 1
BEftI-RoSTEN. 3
4
ZENATAH<lajK<&rt&
ËBBtstTES. 13
BENï-MtMia. aa
KtTAttAH. 95
CHAPITRE IL
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