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CHAPITRE 1 :
Héritage : Néoclassicisme et Romantisme (1770-1830)
1.2 LE NEOCLASSICISME
Naît à Rome, l’une des grandes capitales artistiques européennes, vers 1770. C’était un
vivier artistique où séjournaient nombre d’artistes européens (cf. Prix de Rome).
La tradition impose que les peintres se conforment au modèle du passé. S’inspirer ou même
copier une sculpture antique est une grande qualité si le résultat se rapproche du modèle.
Le but est de s’inspirer des ‘grands hommes’, des ‘grandes figures’ de l’antiquité.
Le caractère des personnages, toujours calmes, posés, contenus, souligne leur caractère
morale. Aussi, le néoclassicisme représente le moment avant l’action.
C’est également une peinture didactique puisqu’elle recommande l’usage d’une haute
moralité à l’exemple des figures célèbres ou légendaires.
Denis Diderot dans ses ‘Salons’ encourage le peintre J.B Greuze dans sa volonté de se
détourner du Rococo pour s’inspirer de l’antiquité.
Le Comte de Caylus, auteur des ‘Tableaux’ dans lequel il décrit des sujets antiques dignes
d’être représentés.
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Histoire de l’art 19-20e – Sébastien Clerbois - LegendRe (Insaf.o)
J.J Winckelmann publie des ‘Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques en peinture et
en sculpture’ où il prône la pureté en art et l’imitation de l’art antique.
En peinture, les premières tentatives sont m’œuvre de Pompéo Batoni. Mais l’émergence
sera surtout le fait de la rencontre entre Anton Raphaël Mengs et J.J Winckelmann. Les deux
hommes vont diffuser l’esthétique néoclassique dans toute l’Europe.
- inspiration antique
- usage de l’allégorie
- primauté du dessin sur la couleur
- fonds bouchés
- caractère didactique
- moment avant l’action
La France
Elle conditionne toute l’œuvre de J.L David. Les révolutionnaires défendent cette manière de
peindre allégorique, morale et laïque. Les cadres du régime vont soutenir cette peinture
d’exemple, capable de faire adhérer le peuple aux idées de la Révolution. Napoléon va
promouvoir cette peinture à des fins de propagande. On parle de peinture napoléonienne, ce
qui signifie que la peinture néoclassique est devenue une forme de peinture officielle.
L’Italie
L’exemple français prévaut parce que Rome est le berceau du néoclassicisme et parce que
le pays est, en 1797, occupé par la France qui y impose son modèle culturel.
L’Angleterre
Elle semble peu préoccupée par ce style, associé à la France contre qui elle est en guerre.
L’Espagne
Elle est dans un premier temps fortement marquée par le néoclassicisme. Dans un second
temps, néanmoins, on constate que les peintres s’écartent de l’orthodoxie néoclassique
pour s’orienter vers un style propre, marqué par une caractéristiques de la culture
espagnole, l’expressivité. Ceci donne au néoclassicisme espagnol, une vitalité d’expression
plus marquée qu’en France.
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1.3 LE ROMANTISME
L'origine du terme n'est pas très claire. Le mot 'romantisme' vient de roman (romans
chevaleresques du moyen age, à l'esthétique éprise de merveilleux, d'imaginaire, de
fantastique). Ceci dit, le terme est ambigu. Par exemple, le peintre français Delacroix, a la
réputation d'être le chef de file du romantisme, alors que lui-même se considère comme
classique et méprise ce terme.
De ce fait, il faut plutôt considérer le romantisme comme un courant, une tendance plutôt
que comme un style ou une école bien définie. D'un point de vue formel, le romantisme est
souvent très proche de la manière de peindre du néoclassicisme.
Ce qui caractérise surtout le romantisme, c'est la notion de drame. Il exalte les passions
jusqu'à déformer les expressions et les gestes. C'est ici l'action à son sommet d'expression,
de déchaînement, qui est prise et non plus le moment avant l'action.
Le but de l'artiste est d'amener le spectateur dans un monde fait de passion, de rêve,
d'imaginaire. On voit le romantisme se détourner de la notion de l'idée classique du Beau.
Depuis le moyen age, le Beau était, en bonne morale chrétienne, lié au Bien. Avec le
romantisme, le laid ou le repoussant vont entrer dans le champ de la contemplation
esthétique. Burke définit cette idée sous la notion de sublime. Il est désormais possible de
contempler des tableaux aux caractéristiques repoussantes
Cette peinture trahit d'abord une inquiétude de l'homme moderne. Le 19e siècle voit naître
une première industrialisation, le paysage change, l'exode urbain se renforce, les grandes
industries voient le jour,...Mais, l'industrie est source de richesse et de conditions de travail
très dures. Toutes ces raisons expliquent le 'retour' de l'imagination. L'imaginaire permet à
l'homme de rêver une société meilleure ou de s'échapper d'un quotidien asservissant.
Une dernière caractéristique du romantisme est son attrait pour le folklore et la tradition
populaire. Le romantisme va donner naissance au néo-gothique, qui détrône l'inspiration
antique et permet au romantisme de s'opposer au néoclassicisme.
Enfin, les romantiques vont valoriser le goût de l'exotisme et de l'érotisme par le biais de
l'orientalisme.
Au 19e, chaque genre 'a droit' à un format plus ou moins grand selon son 'importance'. Le
paysage est au bas de l'échelle et ne mérite qu'un petit format. Hors, l’œuvre de Friedrich fait
(115x110), il a donc inversé les genres en plaçant un paysage dans un retable.
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L’œuvre n'évoque plus un sujet de l'histoire ou de la mythologie antique qui pouvait être
perçue par le spectateur comme une évocation allégorique de l'actualité. Elle représente
directement un événement contemporain.
1.3.3 Le néo-gothique
La France
De l’autre côté, le rejet des codes et des règles académiques va mener à la première
mouture de ce que l’on appellera plus tard la ‘modernité’ artistique. Le premier défenseur de
cette peinture libre est Delacroix. Celui-ci opère une vaste réflexion sur la lumière qui
mènera à une peinture novatrice en rupture avec l’orthodoxie académique.
Au niveau de la couleur, il imite les peintres espagnols des 17 e et 18e, et pratique également
le flocage.
Ce qui compte surtout, c’est l’impression visuelle, les courbes de couleur, les résonances,
les rythmes, les couleurs. Delacroix joue sur le pouvoir expressif de la couleur. On passe
d’une image ‘contenu’ à une image ‘surface’. L’œuvre n’est plus seulement une
représentation, mais aussi la matérialisation d’une sensation, non pas offerte à la seule
intelligente, mais aussi au simple plaisir de l’œil.
Le néo-gothique français
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historique. Les détails des physionomies, des coutumes,…sont rendus avec beaucoup de
minutie.
L’Allemagne
Le romantisme commence très tôt. Le style est associé à un regain d’intérêt général pour le
paysage, dévalorisé dans l’échelle classique des Beaux-Arts.
Le paysage englobe une réflexion générale sur la situation de l’homme dans l’univers, c’est à
dire que le message divin est ‘inscrit’ dans la nature.
Le néo-gothique allemand
Il faut mentionner le groupe des nazaréens. Ce sont à l’origine des élèves de l’Académie de
Vienne qui, passionnés par l’art italien, fondent la confrérie Saint-Luc. Ces artistes sont
hostiles à la tradition classique, ils rejètent donc l’influence de la Renaissance. Ils admirent
plutôt les peintres médiévaux italiens. Ils développent des valeurs très patriotiques et
pratiquent leur art comme des moines du Moyen-Age.
L’Angleterre
L’Italie
On parle ici de Purisme, mouvement que l’on peut rapprocher du romantisme. Le purisme
naît dans le sillage d’une redécouverte collective de la littérature et de l’art italien du Moyen
Age et de la première Renaissance. Le purisme prône un art morale et religieux,
formellement inspiré par les peintures du gothique tardif ou de la Renaissance.
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CHAPITRE 2 :
Mutations : Réalisme et Naturalisme (1820-1870)
- L’irruption de la lumière
Au début du 19e, la lumière est régie par le clair obscur, qui est une lumière de convention
qui vise à mettre en scène l'action principale dans un souci de mimésis et de scénographie.
Par ailleurs, les artistes utilisent fréquemment le bitume (type de peinture noire à base
goudron très opaque) qui assombrit énormément les tableaux. A cette époque, les artistes
préparent eux-mêmes leurs couleurs, à base de pigment mélangés à l'huile.
En Angleterre, les paysagistes vont, dès 1820, s'intéresser à la lumière à titre principal, ainsi
qu'aux effets d'atmosphère. Ces peintres voyagent beaucoup, ils utilisent communément
l'aquarelle qui leur permet de capter les sensibilités atmosphériques des différentes régions
d'Europe.
L'aquarelle est une peinture à l'eau qui se présente sous forme de petits pots de pâte sèche
que l'on dilue avec de l'eau pour obtenir la couleur. Elle est plus simple à utiliser en pleine
nature parce que plus facile à transporter et elle sèche plus vite que l'huile. Elle permet aussi
de donner des effets de transparence et de donner une grande intensité lumineuse à la
couleur.
Le second peintre important est William Turner qui, lui, va s'intéresser plutôt au pouvoir
expressif de la couleur. La couleur se substitue au dessin et construit directement les
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formes, mais elle donne aussi une intensité lumineuse très étrangère aux atmosphères
sombres du néo-classicisme.
Une autre technique qui va bouleverser la peinture du paysage; le plein arisme. Les artistes
se rendent directement dans la nature, devant le motif, posent leur matériel, et se mettent à
peindre. Le plein arisme n'est parfois pas total, pour des grands formats, les artistes réalisent
des études très abouties sur le motif, et peignent l’œuvre définitive en atelier. On parle alors
de semi-plein arisme.
L'orientalisme
L'orientalisme est un courant largement associé aux valeurs du Romantisme. Une de ses
caractéristiques majeures est une nouvelle perception de la lumière, plus réaliste, qui
engendrera une mutation de l'image au milieu du siècle. Par orientalisme, on désigne une
peinture influencée par l'Orient. Cette prise de conscience picturale de l'Orient est associée à
des faits historiques:
Dans une première phase, l'Orientalisme véhicule encore énormément d'à priori et de
fantasmes. Orientalisme rime avec exotisme.
Dans une seconde phase, l'Orient va servir de tremplin à une nouvelle approche de la
lumière picturale. La couleur que nous percevons est en effet liée à la température. Plus elle
est élevée, plus la couleur est intense, ce qui explique les teintes saturées des bords de la
Méditerranée, alors qu'un paysage scandinave apparaîtra davantage en demi teinte. Cette
simple loi optique résout la question de la lumière.
C'est une période de synthèse pour Delacroix. Les tableaux qu'il réalise à cette époque
offrent une harmonie visuelle où formes, couleurs et lumière se répondent. Par exemple, il
peint son tableau 'Chasse' avec la couleur. La couleur donne à la fois la forme, la couleur
mais aussi la lumière.
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Au milieu et dans la seconde moitié du 19e, des artistes vont radicaliser cette opposition aux
règles académiques qui se conclura par la création du Salon des Refusés en 1863.
Gustave Courbet va profiter de ses œuvres pour attaquer méthodiquement les normes
picturales par des scandales répétés.
Dans Les Demoiselles des bords de Seine, deux jeunes femmes sont couchées l’une près
de l’autre au bord de la Seine, dans une somnolence jugée érotique. Courbet représente
l’indolence, la paresse, le luxe d’un bourgeoisie qui s’ennuie, vision très provocatrice de la
société de son époque. Il ira encore plus loin dans son Origine du monde, gros plan réaliste
sur un sexe féminin.
L’autre grand artisan de cette mutation est Edouard Manet. Il développe un style atypique,
influencé par la tradition alors que lui-même se définit comme réaliste. Il va moderniser la
peinture par deux apports.
Tout d’abord, les sujets. Il scandalise l’opinion par des thématiques très ‘osées’. Le scandale
de Déjeuner sur herbe par exemple, aboutira directement à la création du Salon des
Refusés. C’est Napoléon III qui va décider de créer ce salon, qui expose les œuvres
refusées par le jury. Cette date marque l’événement de la peinture moderne.
Manet va également marquer la peinture par son style. Influencé par les artistes espagnols, il
peint par grandes touches de couleurs. Ensuite, il sera influencé par le japonisme et peindra
par grands aplats de couleur, sans véritable volume ni déclinaison notable.
Dans le Fifre, Manet délaisse le clair-obscur au profit d’un rendu plat du fifre.
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Il faut distinguer le Réalisme, comme style, d’une attitude propre à la peinture du 19 e. Pour
bien comprendre le processus du 19e, il faut distinguer mimésis et réalisme. Par mimésis,
on entend une attitude générale de la peinture qui vise à la représentation fidèle de la réalité.
Cette idée veut permettre au spectateur de ‘rentrer’ dans l’image en la rendant entièrement
‘transparente’. La peinture est lisse, léchée, et chaque objet ou chose est immédiatement
reconnaissable sous une lumière et une perspective idéale. C’est ce rapport d’adéquation
entre le réel et la représentation qui définit la mimésis.
On ne représente plus seulement des sujets religieux ou mythologiques, mais également des
scènes de la vie quotidienne, avec des sujets jugés parfois indignes d’intérêt par l’Académie.
Pour bien comprendre, on pourrait donc dire qu’un tableau académique représentant Apollon
et les Muses est mimétique (il représente fidèlement la réalité du sujet) mais pas réaliste (on
n’a jamais croisé Apollon et les Muses en marchant dans la rue,…).
En peinture, deux écrivains vont soutenir cette nouvelle attitude par la publication de deux
livres-manifestes. Jules Champfleury publie Le Réalisme et Louis-Edmond Duranty publie La
Nouvelle Peinture.
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En Italie, on peut assimiler le groupe pictural des Macchiaioli au Réalisme pictural. Ils vont
emprunter le système du flochetage (lumière posée en tâches).
Parmi les peintres, on peu citer Giovanni Fattori ou Raffello Sernesi. Cette peinture s’attache
à représenter des scènes de la réalité quotidienne avec vérisme, ou purisme, agrémentés
par cette manière très moderne de poser l’ombre et la lumière en taches colorées.
En Russie, le groupe des Ambulants est associé au Réalisme. Il naît d’une dissension au
sein de l’Académie des Beaux Arts de Saint-Pétersbourg. De jeunes étudiants fondent un
artel (une sorte de confrérie). Parmi les artistes principaux, on peut citer Ilia Répine. Les
ambulants s’inspirent de la peinture historique et religieuse qu’ils traitent dans une veine
réaliste. Après 1917, ils évolueront vers un réalisme accru au contact du réalisme socialiste
promu par le Communisme.
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CHAPITRE 3 :
Révolutions : Impressionnisme et post-impressionnisme (1874-1905)
Le mouvement impressionniste repose avant tout sur le renouveau du paysage durant le 19e
siècle.
On peut dès lors déceler dans les tentatives de renouveau du paysage (Constable, Corot,
Turner...) des précurseurs du mouvement impressionniste.
Pour autant, durant les années 1860, une série de peintres (Jongkind, Daubigny, Boudin,...)
va directement influencer les impressionnistes.
Cet art trouve son ancrage dans le Réalisme. Les caractéristiques des oeuvres de ces
artistes sont un rejet du sujet au profit d'un art poétique de la sensation.
Pour être si étrangère à la norme, la peinture impressionniste ne peut plus être valorisée par
le système académique. Les peintres doivent donc trouver un réseau alternatif, ils exposent
dans les salons du photographe Nadar et non pas dans des lieux officiels.
La modernité de l'impressionnisme repose avant tout sur une manière nouvelle qui pose
véritablement une nouvelle manière de peindre. A cette époque, tout d'abord, les artistes
disposent de couleurs chimiques en tube. Cette invention facilite le travail en plein air.
En utilisant les couleurs chimiques, les impressionnistes vont donner un maximum d'intensité
à leurs couleurs. La base de la technique impressionniste est la recherche du maximum
d'intensité lumineuse. Celle-ci est due aux couleurs, mais aussi à la manière de peindre.
Cette technique a, de surcroît, l'avantage de permettre un travail rapide. L'artiste ne doit plus
chercher savamment à doser les mélanges pour obtenir la teinte désirée, mais décompose
l'image en touches juxtaposées.
En fait, le tableau impressionniste est construit à la manière d'une image numérisée. Celle-ci
est réalisée à partir de petits points de couleur (pixels) qui, assemblés, recomposent une
image d'ensemble. Vue de près, la technique impressionniste se limite à des taches de
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couleurs, mais de loin, nous reconnaissons le sujet, parce que le cerveau a recomposé
l'image.
Cette technique est donc l'exacte opposée des canons de la peinture hérités de la
Renaissance et systématisés par l'Académie au 16e siècle. Pour elle, l'image doit être
réaliste, léchée, comme aménagée pour une vision immédiate et idéale.
Avec les impressionnistes, l'image suppose un travail de l’œil et de l'esprit, et impose une
première distance avec la manière classique de formuler l'image. Le tableau ne représente
plus la chose, mais peint plutôt l'effet, l'impression qu'elle produit sur le spectateur.
Les peintres sont influencés par les travaux de chimistes, notamment ceux de Michel
Eugène Chevreul. Ce dernier a démontré l'existence de contraste simultanés. Pour
comprendre cette loi, il faut revenir à la composition du prisme des couleurs. Newton avait
démontré en 1666 que la lumière, passant à travers un prisme, se décompose en 7 teintes:
le rouge, l'orangé, le jaune, le vert, l'indigo, le violet et le bleu. parmi elles, 3 couleurs
primaires:le rouge, le bleu et le jaune.
- rouge et vert
- orange et bleu
- jaune et violet
- indigo et jaune orangé.
Le principe de la loi des contrastes est le suivant: si l'on fixe en même temps deux couleurs
complémentaires, elles apparaîtront différemment - plus fortes, plus denses- que regardées
séparément.
Informés des travaux de Chevreul, les peintres appliqueront ses théories dans leurs oeuvres.
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L'impressionnisme a libéré 3 arcanes de l’œuvre, les trois principes fondamentaux qui font
un tableau:
- la couleur,
- la lumière,
- la forme
Au début du 19e siècle, l'assemblage de ces trois éléments était cadenassé. Il s'agissait de
définir la forme à l'aide du dessin, puis de remplir la forme pas la couleur et lui donne ensuite
un volume grâce à la lumière.
Avec les impressionnistes, on s'aperçoit que, parfois, la couleur construit la forme, puisque
les impressionnistes peignaient directement avec la couleur par touches juxtaposées.
Les artistes post-impressionnistes vont donc jouer avec ces trois éléments, auxquels ils vont
donner une importance plus ou moins grande. De manière générale, on peut discerner trois
grandes tendances:
- Seurat/Signac = la lumière
- Gauguin = la couleur
- Cézanne = la forme
Pour ces artistes, le but n'est plus de rendre visible, de montrer avec précision un événement
dans toute son exactitude. Mais bien de procurer à l’œil un plaisir par les couleurs, les
lumières et les formes, sans passer par la vraisemblance absolue de la représentation.
Le Japonisme n'est pas une école en soi. Par Japonisme, on entend un engouement pour
l'art japonais. Cette influence contribuera au renouvellement de la peinture française et
accélérera le processus de maturation de la modernité artistique. Les objets japonais sont
présentés pou la première fois au public européen à l'Exposition Universelle de 1862.
Dans un premier temps, les motifs de décoration japonais vont investir la décoration des
tableaux. Pour les artistes modernes, l'art japonais sera source de renouvellement de l'art
européen.
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Les Japonais ne connaissent pas la perspective classique, on ne trouve donc dans leur
estampes ni points de fuites, ni fuyantes. Pour autant, les Japonais donnent parfois le
sentiment de l'espace, mais uniquement par jeux de plans superposés.
3.2.3 Le Néo-Impressionnisme
Seurat peint selon une technique pointilliste, à savoir qu'il adjoint non plus des touches par
couleur, mais bien des petits points colorés parfaitement juxtaposés.
Par ailleurs, les sujets sont sans doute plus proches du Symbolisme que des scènes de la
modernité urbaine que l’on trouve en France chez Seurat ou Signac.
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A lui seul, Gauguin a tant renouvelé le cadre de la peinture qu’il a produit quantité d’élèves et
de disciples.
Il va commencer par appliquer les leçons de Monet en utilisant les couleurs pures appliquées
par touches sur la toile. Petit à petit, il comprend que la vision fidèle de la réalité n’est pas
nécessaire pour communiquer une émotion au spectateur et que, en la matière, la couleur
dispose d’un remarquable potentiel expressif.
Progressivement, Gauguin évolue vers une peinture pure, où la forme est elle-même donnée
par un aplat coloré. On parle dès lors de Synthétisme. On entend par là que la « synthèse »
des éléments du tableau est faite autour de la couleur, qui donne à la fois la forme, la
luminosité et la couleur elle-même, mais aussi d’autres informations comme la profondeur ou
la position dans l’espace.
Ce faisant, Gauguin a conquis le pouvoir expressif de la couleur, pour lui, le tableau est
une évocation poétique qui passe avant tout par le plaisir des sens.
Pont Aven est un petit village du Finistère, en Bretagne, où se réunissent les artistes (Emile
Bernard, Charles Filiger, Charles Laval, Paul Sérusier).
Gauguin s’établit à Pont Aven en 1886. Deux ans plus tard, Paul Sérusier réalise sous la
dictée de Gauguin Le Talisman au revers d’une boite à cigare.
L’œuvre est fondamentale parce qu’elle rassemble toutes les recherches de Gauguin. On
remarque d’abord que les couleurs ne correspondent pas à la réalité. L’œuvre n’est qu’un
jeu de peinture pure basé sur des harmonies colorées. On peut dire que l’œuvre est
synthétisée puisque les formes, les couleurs , les lumières et les profondeurs sont
matérialisés uniquement par de grands aplats de couleurs.
Les peintres de l’école de Pont Aven exposent pour la première fois ensemble en 1889 à
Paris. L’école perdure jusqu’en 1894.
Le terme « Nabi » apparaît pour la première fois dans la correspondance de Paul Sérusier.
Nabi signifie « prophète » en hébreu.
On peut citer parmi les artistes Pierre Bonnard, Paul Ranson, Henri-Gabriel Ibels, Edouard
Vuillard, Ker-Xavier Roussel et Georges Lacombe.
On considère généralement qu’il y a deux tendances au sein des Nabis. D’une part, ceux qui
se voueront essentiellement à un art décoratif (Bonnard, Vuillard). Ils représentent le plus
souvent des scènes de la vie quotidienne, pleines de tendresse et de poésie, et seront
attentifs à tous les supports de la décoration.
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D’autre part, un deuxième groupe se montrera plus attiré par le mysticisme ou l’occultisme
(Denis, Jan Verkade, Ranson). Dans le cas de Maurice Denis, fervent catholique, la peinture
représente des scènes bibliques ou des scènes quotidiennes marquées par une spiritualité
active. Dans le cas de Ranson, il s’agit d’une peinture plus ésotérique, marqué par
l’occultisme, l’alchimie ou la kabbale.
Paul Cézanne est l’un des grands maîtres du Post-Impressionnisme. Cézanne n’accepte pas
la dissolution de la forme dans la lumière, mais recherche au contraire la forme concrète, la
présence physique de l’objet.
C’est ainsi que Cézanne va formuler une technique toute particulière bien qu’héritée de
l’Impressionnisme : touches allongées et couleurs pures. La particularité est qu’il réunit les
touches de même teinte en petits « paquets », en variant l’intensité de la couleur dans les
tons. Autrement dit, pour un vert, ou un bleu, Cézanne peint une succession de touches
vertes ou bleues juxtaposées, du plus clair au plus foncé. De ce fait, il parvient à une
consistance des objets peints.
La peinture de Van Gogh est mue par un désir intense de communication. Toute sa vie,
pourtant, elle sera source d’échecs et de déséquilibre. Van Gogh ne vendra qu’un seul
tableau de son vivant.
Sa touche est clairement inspirée de la technique développée par Monet, allongée, distincte
de celles qui l’entourent, faite de couleur pure.
Cette dimension psychologique de la peinture est une nouveauté dans l’art du 19e siècle.
C’est avec l’Impressionnisme qu’une première subjectivité voit le jour. L’artiste ne nous
montre pas la permanence de la nature, mais un moment de cette nature tel que lui l’a
perçu.
Depuis, la subjectivité est un moteur de l’art contemporain ; avant d’être une représentation
ou une vue objective sur le monde, l’art est aussi une manière pour l’artiste de poser un
regard personnel sur le monde, un point de vue, critique ou simplement émotionnel.
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CHAPITRE 5 :
Subversion : Les avant-gardes (1906-1914)
5.1 INTRODUCTION
L'avant-garde est une émanation directe de la modernité picturale qui s'est développée en
Europe entre 1863 et 1905.
Ces artistes ne sont attachés à la mimésis mais jouent plutôt librement avec les possibilités
des formes, des couleurs et des lumières.
Vers 1910 naît l'abstraction, forme de peinture pure qui ne représente plus, mais donne libre
cours au jeu des formes et des couleurs.
L'avant-garde est un ensemble de petits groupes, souvent unis et rassemblés autour d'idées
communes, d'une revue ou d'un manifeste.
Cette proximité entre les arts est donc pour les artistes d'avant-garde une stimulation
artistique, mais constitue aussi un système alternatif de valorisation de leur art.
- la modernité
- l'internationalisme
- l'interdisciplinarité
- la subversion
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5.2 L’EXPRESSIONNISME
Die Brücke est créé à Dresde en 1905 par quatre jeunes étudiants (Kirchner, Bleyl, Heckel et
Schmidt-Rottluff).
Les premières influences du groupe sont les toiles de Vincent Van Gogh et d'Edward Mnch,
dont les oeuvres sont exposées à Dresde en 1905-1906.
En réalité, les oeuvres radicalisent la technique de Van Gogh et , plus largement, les acquis
du post-impressionnisme. La couleur est vive, les touches sont larges, torturées, et l'usage
des couleurs n'est pas conforme à la réalité. Au contraire, ce sont le plus souvent des
couleurs criardes, acides, froides. Au final, le but des expressionnistes n'est évidemment
pas de représenter la réalité, mais plutôt de livrer la vision psychologique que l'artiste a de
la réalité.
Les iconographies des expressionnistes sont souvent provocantes, les personnages sont
traités dans des formes anguleuses qui leur confèrent un aspect inquiétant et torturé.
Certains expressionnistes vont, au contraire, représenter des paysages qui contrastent avec
le monde lugubre de la ville moderne.
Le groupe de Die Brücke disparaît en 1913, cette disparition conduira à l'éclatement du style,
mais à la continuité de l'expressionnisme.
L'un des centres importants de l'expressionnisme est Vienne, avec deux artistes majeurs,
Oskar Kokoschka et Egon Schiele.
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Le terme « fauve » est, comme pour l’Impressionnisme, un terme péjoratif. L’origine directe
des Fauves se situe dans le Néo-Impressionnisme.
Chez les Fauves, la touche se substitue parfois à la forme, rendant certaines parties des
compositions presque abstraites.
Pour trouver un équivalent naturel à leur esthétique et motiver leur création, les Fauves vont
rechercher la lumière intense et se rendre le long des côtes de la Méditerranée.
Par plaisir de la couleur, les Fauves vont s’éloigner de la représentation et vers 1907, des
paysages de Georges Braque ou d’Othon Friesz parviennent à la limite de l’abstraction.
Matisse, lui, connaît une évolution différente. Après 1906, il peint par larges pans colorés aux
formes épurées. Sur ceux-ci, les formes et les figures sont simplifiées et comme absorbées
par la deuxième dimension des plans colorés. De ce fait, les toiles de Matisse débouchent
sur un mélange impressionnant de monumentalité et de couleur décorative.
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Vers 1907, certains peintres se trouvent confrontés à un problème formel engendré par
l’esthétique fauve. Soit : la dissolution de la forme dans la couleur pure. Un vaste
mouvement de « reconstruction » de la forme s’amorce. La densité chromatique est moins
forte, et, par ailleurs, les volumes sont délimités dans des forme découpées ; dans les
feuillages, on observe un système de touches colorées qui structurent l’objet, exactement
comme chez Cézanne. L’un de peintres importants à inaugurer cette reconstruction de la
forme est P. Picasso. Avec Les Demoiselles d’Avignon, en 1907, on peut parler de Proto-
Cubisme. Les principes sont simples : formes simplifiées et géométrisées, avec des
couleurs franches, parfois décomposées en tonalités, du clair au foncé.
Dans ce tableau, on constate que la perspective est mise à mal. Les volumes sont
décomposés en plans rabattus sur la surface de la toile, sur la deuxième dimension. Ce
faisant, Picasso enterre bel et bien le principe de la perspective géométrique qui avait
marqué la peinture sur plus de cinq siècles !
Outre l’influence de Cézanne, on pale aussi de celle de « l’art nègre » : l’art traditionnel
africain. Si l’on regarde l’un ou l’autre masque d’Afrique noire, on constate effectivement une
proximité avec les visages des femmes du tableau de Picasso. Avec les années, l’art africain
est venu renforcer la progression de la peinture moderne . on parle généralement de
Primitivisme.
Entre 1909 et 1911, se développe le Cubisme analytique. Par là, on décrit un style qui
systématise les principes dégagés par Picasso à l’époque des Demoiselles d’Avignon.
De plus en plus, la perspective est abandonnée. Les volumes sont rabattus en plans à la
surface de la toile. Les couleurs se simplifient, souvent quelques ocres, des jaunes et des
gris. La lumière ne correspond plus à la réalité, mais elle crée une modulation à l’intérieur de
chaque plan de manière à le distinguer des autres plans.
Avec le Cubisme analytique, la forme fait l’objet d’une analyse picturale, jusqu’à la
destruction complète de l’objet. Picasso et Braque parviennent ainsi à une abstraction
presque totale ; les œuvres contiennent peu de couleurs différentes, les formes sont
découpées en plans rabattus sur la surface de la toile. De ce fait, on a l’impression de
percevoir simultanément tous les angles, ou tous les points de vues d’un objet, à la manière
du développement d’un volume.
Les plans ne sont plus délimités avec précision mais indiqués par des traits noirs
horizontaux ou verticaux ou des contrastes de lumières, la toile est presque monochrome, et
les volumes sont complètement écrasés sur la deuxième dimension ;
En réaction à l’évolution du cubisme analytique, Braque et Picasso développent entre 1912
et 1914 le Cubisme synthétique.
Les cubistes vont réintroduire du concret dans leurs œuvres. On remarque qu’ils utilisent un
système qui permet d’identifier le sujet sans passer par l’imitation visuelle, la représentation.
Le Cubisme ne perd donc rien de ses acquis et de sa modernité.
En 1912, Picasso et Braque utilisent le collage. C’est à dire qu’ils collent à même la toile
divers éléments, journaux, toiles cirées, papiers, faux bois. Le collage est une manière
d’obtenir du concret sans passer par la représentation.
En même temps, le collage permet des jeux de mots ou des charges intéressantes qui
impliquent le créateur dans son époque.
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Histoire de l’art 19-20e – Sébastien Clerbois - LegendRe (Insaf.o)
A cette époque, une deuxième génération de cubistes voit le jour. Ils pratiquent un cubisme
plus décoratif, moins épuré que celui de Picasso et Braque, qui a comme caractéristique
l'usage de couleurs vives en réaction aux toiles monochromatiques du Cubisme analytique.
En 1912, un groupe réuni autour de Marcel Duchamp, la Section d'or, réalise une première
exposition collective à la galerie de la Boétie. Leur cubisme se distingue par une démarche
intellectuelle qui explore toutes les possibilités formelles de la division du plan.
L'orphisme est un terme créé par Guillaume Apollinaire. Il le définit comme des ensembles
nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité visuelle, mais entièrement créés par
l'artiste et doués par lui d'une puissante réalité.
Avec, notamment, la série Les Fenêtres, Delaunay développe une peinture de sensation
colorée très éloignée des principes cubistes. Il y applique la décomposition des volumes en
plans. Mais ici, chaque plan est prétexte à une irradiation de la couleur avec le souci de
créer une harmonie d'ensemble. Plutôt que d'utiliser le plan pour décomposer mentalement
la forme, Delaunay s'en sert plutôt comme un réceptacle de couleur; à son propos, d'ailleurs,
on parle souvent de lyrisme de la couleur.
L'artiste influencera d'ailleurs les peintres du Blaue Reiter de Munich. Comme dans
l'abstraction, la couleur prend une dimension spirituelle. Delaunay applique les principes des
contrastes simultanés développés par le Néo-Impressionnisme, mais, il soumet la couleur à
l'irradiation de la lumière. La lumière devient une source d'énergie, elle lui donne son
intensité et sa présence spatiale.
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Histoire de l’art 19-20e – Sébastien Clerbois - LegendRe (Insaf.o)
Les peintres futuristes (Umberto Boccioni, Carlo Carra, Gino Severini...) appliquent le
système de touches de couleurs pures que l'on retrouve dans les tableaux futuristes jusqu'en
1912. Ils représentent surtout les milieux ouvriers dans un environnement moderne fait
d'usines et de banlieues.
En 1912, les futuristes exposent à Paris pour la première fois. Confrontés au Cubisme, ils
vont s'approprier la technique cubiste de fragmentation des volumes en plan. Néanmoins,
leur souci n'est pas de montrer tous les aspects d'un objet, mais plutôt de se servir de la
décomposition des volumes pour montrer l'effet de la vitesse. Les objets statiques sont
bannis et les peintres s'appliquent avec beaucoup de soin à montrer les effets de la vitesse,
du mouvement, de l'accélération sur les objets et leur environnement.
Pour désigner cette technique, les futuristes parlent de simultanéité, c'est-à-dire qu'ils
représentent simultanément tous les instantanés d'un mouvement.
En 1916, Boccioni meurt, suivi par Antonio Sant'Elia. C'est la fin de la première génération
futuriste.
Le groupe est formé par le peintre Wyndham Lewis en 1914. Il réunit des peintres comme
David Bomberg, Edward Wadsworth..
Cette première phase du Rayonnisme est plutôt figurative, mais dans une seconde phase, le
Pneumo-Rayonnisme, Larionov débouche sur une abstraction clairement revendiquée.
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Histoire de l’art 19-20e – Sébastien Clerbois - LegendRe (Insaf.o)
Le terme abstraction désigne avant tout une manière générale d'aborder la création
picturale, une attitude. Elle est le contraire de la figuration.
L'abstraction consiste à ne pas passer par la représentation dans la création d'une oeuvre.
Une oeuvre abstraite ne fournit pas de description mimétique de la réalité mais joue
librement avec les arcanes de la peinture, lumière, couleur, forme. A ce stade, le tableau est
donc une affaire de pur plaisir sensitif. On apprécie le tableau pour l'harmonie des couleurs,
des lumières et des formes. Ces harmonies ne renvoient pas à la réalité, mais bien à la
perception intérieure que nous avons de la réalité. Cette perception est, pour une part
collective, et pour une part individuelle.
En résumé, l'abstraction permet de susciter des émotions esthétiques aussi riches que la
peinture figurative sans passer par la représentation.
Le Blaue Reiter est le premier groupe à revendiquer l'abstraction pictruale, autour du peintre
russe Wassily Kandinsky.
Le but des artistes du Blaue Reiter consiste à ne plus passer par la représentation pour
dépeindre un état intérieur fait de formes et de couleurs harmonisées. Dans la composition
de leurs oeuvres, ces artistes sont fortement inspirés par la musique.
Pour les artistes du Blaue Reiter, la peinture a une forte charge spirituelle. Certains d'entre
eux sont notamment influencés par la théosophie. Pour le théosophe, le monde terrestre est
le reflet de l'univers. En créant une harmonie au niveau du microcosme, il est donc possible
d'accéder à une harmonie cosmique. Pour ce faire, les théosophes ont théorisé tout un
système de correspondance.
Chaque couleur correspondrait à un son ou une note, à une forme... Par les jeux de
correspondances entre les formes et les couleurs, les artistes cherchent donc à créer une
harmonie avec l'univers.
De ce point de vue, on remarquera que, chez les artistes du Blaue Reiter, les couleurs sont
avant tout spirituelles : leurs contours sont flous et elles sont modulées par une lumière qui
les traverse comme une énergie. Les couleurs sont donc en expansion dans l'espace,
comme si elles continuaient leur course pour envelopper le spectateur dans un grand tout
d'harmonie.
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