Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
SUPPLÉMENT AU NUMÉRO 3174 • 17 DÉCEMBRE 2009 • Ne peut être vendu séparément www.usinenouvelle.com
ˆ
POLES
SPÉCIAL
DE
COMPÉTITIVITÉ
> LEUR MODE D’EMPLOI
> L’ART D’EN TIRER PARTI
> TOUS LES CONTACTS UTILES
SPÉCIAL PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ 3
JLS
Catherine Moal
Rédactrice en chef adjointe
L
’essai a bien été transformé, ministre en charge de l’Industrie (lire de l’Assemblée nationale, la dimension
mais le match n’est pas l’interview ci-contre), vont d’ailleurs régionale nuirait aux pôles (lire l’enca-
Cinq dates clés encore gagné. Voilà résumée dans ce sens. Il ne faudrait pas pour dré p. 7), mais surtout à leurs adhé-
> Décembre 2004
la situation des 71 pôles de autant tuer les pôles existants. rents PME. « Les PME innovantes
1er appel à
candidatures. compétitivité français, la pre- regrettent la structure géographique
> Juillet 2005
mière phase de leur existence achevée un bilan positif des pôles, qui leur donne une menta-
67 pôles labellisés, (2005-2008). « Construire un pôle, Pour le Conseil économique et social, lité trop locale, alors qu’elles ont
auxquels est alloué c’est dix ans de travail », insiste Domi- les pôles jouent bien leur rôle de sti- besoin d’être mises en relation avec les
un budget de nique Vernay, le président du pôle mulation de l’innovation. Ils ont déjà meilleurs acteurs, où qu’ils soient en
1,5 milliard d’euros
pour la période francilien System@tic. permis l’émergence d’une pédagogie France. Les PME sont unanimes : il y
2006-2008. Il y a déjà cinq ans était publiée de travail en réseau et de collabora- a un critère de trop dans les pôles de
> Juillet 2007 l’étude prospective de la Datar : « La tions entre les secteurs public et privé. compétitivité. Il faut conserver le cri-
Après un 2e appel France, puissance industrielle, une Ils contribuent effectivement à animer tère technologique, mais pas le critère
à candidatures, nouvelle politique industrielle par les une dynamique territoriale et devraient géographique », a lancé Emmanuel
71 pôles sont
labellisés au total. territoires » et le rapport « Pour un avoir, à terme, une influence sur la Leprince du comité Richelieu (associa-
>
écosystème de la croissance ». Une qualification et même, progressive- tion des PME de hautes technologies)
Juin 2008
Maintien du réflexion qui a débouché sur la label- ment, sur les emplois. aux auditeurs de la Mission d’évalua-
dispositif avec lisation de 67 pôles de compétitivité Revers de la médaille, les pôles tion et de contrôle de l’Assemblée
un budget le 12 juillet 2005 par le gouvernement. auraient renforcé les inégalités territo- nationale.
supplémentaire de
1,5 milliard d’euros Et, deux ans plus tard, à quatre sélec- riales. Selon les conclusions de la Mis- La participation encore timide des
pour 2009-2011. tions supplémentaires. Mais, entre sion d’évaluation et de contrôle (MEC) PME reste un autre Suite page 6 3
> Décembre 2009 les 13 pôles « mal notés » suite à
Labellisation de l’audit commandé par le gouverne-
nouveaux pôles
éco-technologies.
ment fin 2008, et les « nouveaux Vingt suggestions
labellisés » prochainement annoncés,
la feuille de match n’est pas figée. pour renforcer le rôle des pôles
Qu’importe ! Le dispositif a largement assemblée nationale, sénat, association Paris ile-de-France Capitale
fait ses preuves et le problème relevé économique… les rapports sur les pôles de compétitivité
régulièrement du « trop grand nom- ont foisonné à l’automne 2009. avec, à chaque fois, leur lot
bre de pôles » n’en est plus un, même de recommandations pour améliorer la compétitivité des pôles.
sélection thématique des vingt meilleures propositions.
si, dans son rapport du 15 juin 2009,
la Cour des comptes recommande Pour une gouvernance plus efficace
encore de réduire leur nombre à une
vingtaine, comme le gouvernement 1 Mettre en place une évaluation régulière des pôles par leurs membres.
le prévoyait au départ. Les projets de 2 Renforcer le partage d’expérience entre équipes.
« campus d’innovation » lancés à l’oc- 3 Former les chargés de mission à exploiter les aides européennes.
casion du grand emprunt et d’« inter-
pôles » spécialisés par thématique
4 Former un correspondant « propriété industrielle » au sein de l’équipe
d’animation de chaque pôle.
souhaités par Christian Estrosi, le
la France doit
se doter de cinq grands
1 5
La logique territoriale peut nuire Nord-Pas-de-C
Nord-Pas-de-Calais
Nor e-Cal
1 1 1
La Mission d’évaluation et de thématique. Judicieux conseil, Haute-
contrôle (MEC) de l’Assemblée que le pôle de Poitou-Charentes 2 Nor
Normandie Picardie
nationale lance un nouveau pavé Mobilité et Transport avancés n’a
Basse- 2
Normandie
Nor 4 2 Lorraine
dans la mare. Dans son rapport pas attendu pour rejoindre au 2 1 Ile-de-France
Ile-d
Bretagne Champagne-
ampagne-
ampag ne- 1
rendu le 23septembre, on peut printemps le pôle mondial Mov’eo, Ardenne Alsac
Als
Alsace
lire: «Si la labellisation d’un très déjà à cheval entre l’Ile-de-France 1 5
grand nombre de pôles n’est pas et la Normandie. Et ce n’est pas 3
Pays de la Loire
ree 2 3
en soi critiquable, la dimension le seul exemple. Reste que, si Centre Bourgogne Franchhe-
Franche-
territoriale peut constituer un le phénomène se généralisait, Comt
Comté
omté
1
frein lorsque, dans son domaine, les régions, qui ont déboursé de Poitou-
les industries et les compétences 2005 à 2008 quelque 383millions Charentes 2
Li
Limousin 2 3 7
sont réparties sur un territoire plus d’euros dans les projets de R&D,
vaste. Dans ce cas, la logique de soit 20% des aides publiques Auvergne Rhône-Alpes
compétitivité doit l’emporter sur auraient de quoi s’irriter. Sans 3
la logique territoriale.» Pour Jean- parler de la Datar (rattachée à Aquitaine
Pierre Gorges, député UMP d’Eure- Matignon) qui partage la paternité 2 7
1 2
et-Loir, l’un des rapporteurs, des pôles avec la DGCIS (rattachée Midi-Pyrénées 3 Provence-
«la notion de territoire était à Bercy). Ce débat pose surtout la Alpes-Côte d’Azu
d’Azur
d’Az
Lang
Languedoc-
angued
g
importante au lancement, mais si question de la mission des pôles. Rou
Roussillon
ou
l’on enferme les pôles dans cette Sont-ils des outils de politique
logique, ils peuvent en mourir». industrielle ou de développement Nombre de sièges
En revanche, il faudrait favoriser, des territoires? Les deux, et c’est de pôles de compétitivité, par région
selon lui, la mise en réseau par bien là le dilemme. . Pôles mondiaux Pôles nationaux
devoir s’entraîner à un autre sport… envoyé à la mission du Sénat. Les voirs publics. « D’autant qu’ils fonc-
celui de l’autofinancement. En effet, cotisations, qui varient déjà de 500 à tionnent déjà avec beaucoup de
les règles européennes empêchent 10 000 euros, avec en 2007 une valeur bénévolat, prévient Jean Verrier, le
normalement un Etat de financer plus moyenne de 1 800 euros annuels pour responsable des affaires internatio-
de cinq ans ce type de programme. une PME et de 3 600 pour une grande nales du pôle nordiste i-TRans. Si
Aujourd’hui, seuls une dizaine de entreprise, pourraient ainsi être aug- nous voulons valoriser le métier de
pôles parviennent à obtenir plus de mentées de 20 à 40 %. D’autres pôles management de cluster, il faut veiller
30 % de leurs recettes auprès de réfléchissent à facturer leurs services à la pérennité du financement de leur
financeurs privés. Pourtant, l’évalua- juridiques ou d’aide à l’export, à hau- gouvernance. »
tion, menée par les cabinets CM Inter- teur de 10 %. Mais cela créerait un Encore une fois, les collectivités loca-
national et Boston Consulting Group déséquilibre de traitement des adhé- les devraient donc avoir à pallier le
en 2008, concluait déjà à la nécessaire rents en défaveur de PME... désengagement obligatoire de l’Etat.
« définition d’une limite maximale à Une autre piste, qui consisterait à Sauf si Bruxelles accepte d’assouplir
la part des financements publics dans prélever un pourcentage de l’ordre de sa position… « La règle était de don-
les structures d’animation (par exem- 1 % sur les subventions accordées à ner les moyens de démarrer une gou-
ple 80 % pour 2008 et 60 % pour chaque projet labellisé, est aussi évo- vernance et qu’ensuite les clusters
2009…) afin de garantir l’engagement quée. « Le problème, c’est que cela trouvent des schémas d’autofinance-
des acteurs privés dans la vie du pôle nous est formellement interdit », pré- ment, rappelle Nikos Pantalos de la
et l’adéquation de ses activités à leurs vient-on à TES. Pour l’instant, aucun Direction générale entreprise et
besoins ». pôle n’envisage sérieusement de industrie de la Commission euro-
On est loin du compte. Seuls fonctionner sans le soutien des pou- péenne. S’il y a une forte demande
quelques athlètes comme le pôle des Etats membres pour prolonger
CapEnergies ou TES déclarent avoir cette période afin de faire émerger les
déjà atteint l’objectif de 50 % d’auto- Pour accroître la visibilité clusters de classe mondiale qu’attend
financement, fixé pour 2011. Le pôle l’Europe, nous pourrions appuyer
Agrimip ou SCS visent eux l’équilibre, 19 simplifier la typologie des pôles en fonction de cette demande dans les nouvelles
leur dimension mondiale ou nationale et encourager
mais pour 2012. Alors, comment règles pour la recherche et l’innova-
le développement d’une «vitrine internationale
s’autofinancer ? « Par une mobilisa- commune » relevant d’une même thématique. tion. » Rien n’est moins sûr. En 2011,
tion renforcée de leurs membres dans la question de la survie des pôles se
le financement », préconise le minis- 20 Créer un label « éco-tech » pour les pôles, dont plus posera donc clairement. .
de 50 % des projets concernent l’environnement.
tre Christian Estrosi, dans un courrier AuRélie BARBAux
INTERNATIONAL
C
herche désespérément « Silicon avec des données économiques Nikos Pantalos, le délégué de la Direc-
Un pôle Valley » européenne. C’est en et sociales, et leur savoir-faire. Il a tion générale entreprises et industrie
résumé le message lancé par ainsi répertorié 1 100 clusters. Mais le de la Commission européenne, chargé
mondial Bruxelles en octobre 2008. Pour constat est sans appel : peu d’entre du développement de l’agenda euro-
doit… trouver et promouvoir ses clusters de eux ont la dimension internationale péen des clusters. Pour tenter de coor-
> Tisser un réseau classe mondiale, l’Europe avait promis souhaitée. donner les actions nationales, une
de connaissances un label et un programme de forma- alliance européenne des clusters
entre ses membres.
>
tion des managers en charge de la gou- COORDONNER LES ACTIONS regroupant 88 ministères des diffé-
Maîtriser des
services techniques vernance de ces pôles. Un an après, NATIONALES rents Etats membres a été créée en
et commerciaux « côté Europe, il ne se passe rien », Pour aider à leur émergence, l’Eu- septembre 2009 pour trois ans. « Un
(brevets, accès au résume Dominique Vernay, le prési- rope... discute. « Il faut un alignement club européen des dirigeants devrait
capital-risque, dent du pôle de compétitivité francilien des politiques autour de ces clusters, aussi voir le jour pour débattre de
prototypage…)
System@tic. La critique est un peu précise Tea Petrin. Mais les initiatives questions concrètes, comme les coo-
> S’inscrire dans
rude, mais réaliste. Le groupe de tra- liées à l’innovation étant sous la res- pérations internationales, et s’échan-
un écosystème de
formation et de vail chargé d’élaborer une politique ponsabilité de différentes directions ger les meilleures pratiques, comme
recherche publique. européenne des clusters et de définir générales, ce n’est pas simple. » les ambassadeurs de Medicon Valley
> Entretenir le label a bien été constitué. Mais, en D’autant qu’établir une politique euro- Alliance (lire l’encadré ci-contre) .» Il
des liens avec un an, il s’est réuni... deux fois. Assez péenne de clusters ne fait pas consen- pourrait être complété d’un observa-
d’autres clusters toutefois pour se mettre d’accord sur sus. On y verra peut-être plus clair au toire des initiatives non européennes.
pour avoir accès à
de nouveaux les principaux critères que doit remplir printemps 2010, lorsque sera dévoilé « Mais la Commission ne peut pas
savoir-faire. un pôle de classe mondiale. le plan « Innovation pour l’Europe », financer les initiatives nationales. En
« Il doit donner à ses entreprises une dans lequel, promis, les clusters tien- revanche, les ambassades pourraient
visibilité internationale, représenter dront une bonne place. être utilisées pour aider les clusters à
des écosystèmes novateurs qui attirent A défaut pour l’instant de politique se rencontrer », préconise Nikos Pan-
au niveau international et être suffi- européenne spécifique, ce sont aux talos.
samment agile pour être capable de Etats d’agir. « Le rôle de la Commis- Les pôles sont donc largement invités
saisir des opportunités et de suivre sion est d’amplifier les actions, pas à puiser dans la boîte à outils euro-
l’émergence de secteurs », a expliqué d’intervenir directement », rappelle péenne, même si ceux-ci ne sont pas
Tea Petrin, professeur à l’université de
Ljubiljana (Slovénie) et présidente du
groupe de politique de cluster (ou
European Cluster Policy Group, ECPG), “La Commission ne finance pas
à l’occasion du 5e forum des pôles de
compétitivté qui s’est tenu les 5 et
les initiatives nationales.
6 novembre 2009 à Sophia-Antipolis. En revanche, les ambassades
Pour identifier ceux qui pourraient
remplir ces conditions, l’observatoire
pourraient être utilisées pour
européen des clusters (www.clusterob- aider les clusters à se rencontrer.”
D.R.
U
ne plate-forme technolo
gique à très haut débit
ouverte à toutes les entre-
prises qui veulent mettre
au point et tester la perti-
nence de leurs services et contenus en
ligne ; des capteurs et un terminal de
géolocalisation et de radiocommunica-
tion pour sécuriser les poids lourds qui
transportent des matières dangereu-
ses ; un prototype de cuiseur qui sauve-
garde les qualités nutritives du riz ; des
offres promotionnelles et des services
offerts par les grandes surfaces consul-
tables sur un téléphone portable 3G ;
de nouveaux outillages pour améliorer
les propriétés mécaniques des pièces
de fonderie, élaborer des formes plus
compliquées et en diminuer l’épais-
seur… Cet inventaire à la Prévert liste
quelques-uns des projets présentés,
ces dernières semaines par « L’Usine
Nouvelle », dans la rubrique La Vie des
pôles du Journal des régions.
Près de 4 milliards
investis pour la R & D
R & D Chacun réunit plusieurs entreprises,
Nouvelle donne
souvent des PME, des laboratoires
et/ou des organismes de recher-
che publics. D’ici deux à trois ans, ils
pour le neuvième
donneront naissance à des produits
et des procédés innovants. Comme ce
fut le cas, ces derniers mois, pour un
pistolet laser destiné à faciliter le tri
appel à projets
des déchets, une chaîne d’outils logi-
ciels permettant de sortir un même
jeu vidéo sur PC et sur consoles ou un
endoscope flexible pour des opérations
sans cicatrices.
C’est un truisme de le rappeler : la
Les aides aux porteurs de projets labellisés par les pôles, politique des pôles de compétitivité
a pour principal objectif la mise sur
qui transitaient jusqu’ici par le Fonds unique interministériel, le marché de produits et de procé-
seront gérés dès le 1er janvier 2010 par Oséo.
ludovic/rea
Projets R & D
495
Agence nationale
pour la recherche Plates-formes
(AÑR) d’innovation
600 105
3Suite de la page 11 auprès des acteurs des fonds publics et, enfin, de consti- les clés en main leur permettant d’être
des pôles, de travaux de spécialistes tuer un fond d’amorçage dans les pôles sélectionnées lors des appels à projets.
La R & D et enrichie par un benchmark interna les plus performants. Sans oublier la « L’intérêt de ce comité est avant tout
en chiffres tional, près de la moitié des projets nécessité d’évaluer régulièrement les d’échanger avec les porteurs de pro-
738 projets de ne fait l’objet ni d’un business plan, performances des pôles de compé jets, et notamment de les éclairer sur
R & D collaboratifs ni d’une étude de marché ! Quant aux titivité et la création de valeur par des les enjeux et les risques éventuels pour
ont fait l’objet
d’un financement financements privés, ils sont margi- outils de mesure ad hoc. la suite du projet », précise Jean-Louis
dans le cadre naux et ne sont nullement liés aux Une décision récente du pôle de com- Brunet, président de Grenoble Angels
des huit premiers financements publics, ni à la labellisa- pétitivité Minalogic, dédié aux micros et membre du comité d’appui de Mina-
appels à projets tion des projets, alors que c’est le cas et nanotechnologies et au logiciel logic. Le dispositif a été testé les 17 et
lancés depuis 2005.
en Allemagne et en Suède. embarqué, qui est basé à Grenoble 18 novembre derniers, avec 12 PME
Les aides de l’Etat
s’élevaient (Isère), pourrait faire école. S’appuyant qui étaient soit pilotes d’un projet col-
à 946 millions etablir un business plan sur les conclusions d’une étude sur les laboratif, soit associées pour la pre-
d’euros et celles Pour créer davantage de richesse, facteurs clés de succès des projets de mière fois à un tel projet, soit associée
des collectivités
territoriales Paris Ile-de-France Capitale économi- R & D, menée avec Grenoble Ecole de à plus de deux projets sur un même
à 512 millions. que concluait son étude – « Nos pôles Management et Grenoble INP, Minalo- appel à projets lancé par le gouverne-
La liste des projets de compétitivité s’affirment, mais gic s’est doté d’un comité d’appui aux ment. Sur les 12 PME, deux ont décidé
retenus dans le créent-ils de la valeur ? » – en propo- projets pour les PME. « Nous avons de revoir leur business plan, qui était
cadre du neuvième sant de conditionner les financements fait le constat que les projets qui accu- susceptible d’être rejeté par le pôle et
appel à projets
sera connue début des projets collaboratifs à la réalisa- mulent les retards ou qui ont peu de de ne pas être, ainsi, labellisé.
mars 2010. tion d’un business plan, d’inciter les retombées sont menés par des entre-
investisseurs privés à participer au prises qui ont souvent des problèmes valoriser les pilotes
tour de table, ainsi qu’à la sélection de fonds propres », souligne Isabelle Autres « retombées » inattendues de
des projets et de prendre ainsi le relais Millet, la responsable des relations ces deux journées : des accords de
PME au sein de Minalogic. consortium mieux construits pour que
Cet outil d’accompagnement est com- les PME pilotes de projets ne soient pas
posé de trois membres bénévoles, dépouillées d’éventuelles retombées.
sélectionnés pour leur expertise dans le Mais aussi trois cas d’entreprises pour
domaine du pilotage de projets d’inno- lesquelles le projet de R & D est syno-
vation et leur expérience entrepreneuri nyme de valorisation, ce qui leur per-
ale, et d’un représentant de Minalogic. met d’aller voir des capitaux-risqueurs.
« Ces trois experts ont pour mission Minalogic compte réunir deux fois par
d’interpeller le dirigeant de la PME an son comité d’appui, en se calant sur
et de vérifier que tous les ratios sont les appels à projets du gouvernement.
bons », précise Isabelle Millet. Apports Un accompagnement qui prolonge le
en matière de propriété industrielle, travail de brainstorming et les foires
ressources financières et humaines aux projets mises en place par le pôle
pour mener à bien le projet, retom- pour détecter et susciter de nouveaux
D.R.
Mécanique Améliorer les propriétés des pièces de fonderie, bées attendues… Le comité accompa- projets. Les conditions du succès ! .
c’est l’objectif du projet Promapal porté par le pôle Matéralia. gne les PME afin qu’elles aient toutes Pascal Gateaud
nouveau contrat
H
alte aux idées reçues ! Les
pôles de compétitivité ne
sont pas uniquement des
usines à monter – et aider à
financer – des projets de recherche
collaboratifs. Leur rôle ne se limite
pas non plus à créer du lien entre
grandes entreprises, PME, labora
toires publics et collectivités locales.
Dans leur feuille de route sont éga
lement inscrites la valorisation de
leur écosystème par des actions au
niveau de l’accompagnement à
l’international, l’aide au financement
des PME, de l’emploi et la mutuali
sation des ressources et du partage
des équipements. Et même si tous les
pôles ne disposent pas des mêmes
ressources humaines et matérielles
pour remplir ces missions, tous sont
tenus de développer ces « nouveaux »
services, leurs contrats de performan
ces 20092011 obligent !
Pour tous, même pour les pôles dits
« nationaux », l’international est
aLExandrE gELEbart/rEa
devenu une priorité. Mais le sujet est
sensible. Car il faut bien savoir ce que
l’on cherche à faire et définir une
stratégie claire pour y parvenir,
comme celle du pôle Axelera (lire
encadré page 15). Financer les PME
La première étape consiste souvent
Un clUb d’investisseUrs chez cancer-bio-santé
pour les pôles à aider leurs membres
Le pôle national Cancer-Bio-Santé, installé 13 membres répartis entre banques
à participer à des voyages de rencon
sur le Cancéropôle de Toulouse (photo) (BNP-Paribas), sociétés de capital-risque
tres d’affaires à l’étranger ou à orga
fédérant une soixantaine d’entreprises (AGF Private Equity, Seventure), business
niser leur représentation sur les
de biotechnologies des régions Limousin angels et institutionnels (Oséo, Région
grands salons internationaux. Une
et Midi-Pyrénées, a joué les pionniers Midi-Pyrénées, Caisse des dépôts).
douzaine de TPE de la vallée de l’Arve
en matière d’accès aux financements L’objectif est autant de sensibiliser les
(RhôneAlpes) sont ainsi parties en
privés, l’une des nouvelles missions investisseurs aux particularités du secteur
Suède ; une quinzaine de PME des
assignées aux pôles de compétitivité par des biotechs que de favoriser l’accès des
pôles Images & Réseaux (Bretagne/
le gouvernement pour la période 2009- PME du pôle à des capitaux privés, voire
Pays de la Loire) et Cap Digital Paris
2012. Le 30 janvier 2009, il lançait un club d’anticiper sur des formes inédites de
Région (IledeFrance) à Toronto au
des investisseurs privés, rassemblant financement du pôle lui-même.
Canada et quatre du pôle Transactions
LaurEnt cErino/rEa
Promouvoir à l’international
électroniques sécurisées/TES (Basse axelera exporte son approche de la chimie verte
Normandie) en Estonie. Mais se pré
Le pôle chimie-environnement rhônalpin environnement pour d’autres filières
senter à de futurs partenaires et
Axelera n’a pas attendu son contrat de (procédé propre, écoconception), explique
rechercher de nouveaux clients sont
performances de 2009-2011 pour inscrire Bruno Allenet, le vice-président délégué
tout un art qui nécessite des… res
l’international parmi ses priorités. Dès 2007, développement économique de ce pôle
sources (temps, argent), dont les
les équipes ont réalisé une cartographie de 180 adhérents. Nous voulons exporter cette
TPEPME ne disposent pas toujours.
comparative des clusters mondiaux travaillant approche à l’international. Pour y parvenir,
Dès 2007, le pôle Alsace BioValley a
sur ses métiers. Conclusion: Axelera a une il faut promouvoir l’excellence scientifique
donc imaginé un service de représenta
vision originale de la chimie verte. «Nous du pôle.» Une stratégie évolutive, basée sur
tion des entreprises. « En vingt mois,
avons essayé de créer une filière chimie- le développement d’un réseau interclusters
16 PME ont ainsi été représentées
environnement, avec des projets de recherche (déjà des accords sont signés avec des
dans 121 rencontres, dont 48 ont été
très en amont sur la chimie et très en aval Britanniques et des Norvégiens) qui devrait
productives », raconte Nicolas Car
sur l’environnement, le tout selon trois axes. permettre qu’en 2012 Axelera soit partout
boni, le président du pôle.
«Chimie verte ou durable, développement dans le monde identifié comme la «vitrine
Un nouvel appel à projets gouverne
de processus (dépollution) et chimie mondiale de la chimie du futur».
mental, lancé mi2009, les incite
aussi à nommer des ambassadeurs
de pôle, capables d’échanger leur le cadre de l’action de son développe l’international. Nous avons donc
place avec l’un de leurs homologues ment en Chine, depuis un bureau à organisé des missions sur la base de
dans un autre cluster européen. Le Pékin. « Attention à ne pas aller trop projets de R & D auxquels il manquait
pôle francilien System@tic a été l’un loin !, prévient JeanDominique des briques. Mais, en face, dans les
des premiers à y répondre. Grâce à Wagret, le président du pôle Mov’eo clusters étrangers, nos interlocuteurs
l’aide de l’Etat, Bin Wang, chercheur HauteNormandie. Au départ, la voulaient faire des affaires. Ce que
enseignant à la School of Software à vocation des pôles est de faire émerger recherchent aussi les PME qui parti
Tsinghua, représentera le pôle dans des projets de recherche, y compris à cipent aux missions. Suite page 16 3
haMiLton/rEa
aux autres pôles intéressés notre expertise sur le opérations « coupdepoing Tepa » en
sujet. Attention! Il faut bien connaître l’écosystème 2008 et en 2009, pour présenter des
de la région, les agences d’intérim, les sociétés PME innovantes à de potentiels
solidarité nicolas Letellier, le délégué
d’ingénierie, pour ne pas les vampiriser», prévient investisseurs. Le pôle Alsace Bio
général de Minalogic, estime
Nicolas Letellier, son délégué général. Le pôle publie Valley, lui, propose un service d’in
qu’une entreprise en baisse de charge
aussi les offres d’emplois et de stages sur son site. peut venir en aide à une autre. génierie financière à ses membres,
pour optimiser leurs démarches
auprès des investisseurs privés, des
3Suite de la page 15 Alors, il faut faire d’euros de prêts à taux zéro. Déjà fonds, d’Oséo et des banques, en
attention à ne pas retomber dans une 60 entreprises en ont bénéficié. fonction de leurs projets.
logique de filières ! » Aujourd’hui, avec la crise, ce ne serait
Des états d’âme que n’ont pas tous plus possible à mettre en place », initier des formations
les pôles. Le pôle Aerospace Valley précise René Nantua, le président du « Le pôle a aussi permis d’ancrer des
s’apprête à recruter un jeune diplômé Pôle ArveIndustries. emplois en IledeFrance, dans une
dans le cadre du volontariat internatio Pas si sûr ! Le pôle rhônalpin Mina période où la tendance était pourtant
nal en entreprise (VIE), pour aller logic a passé un accord du même type à la délocalisation dans le secteur de
« vendre » les savoirfaire des PME du avec une banque en décembre 2008, l’informatique », se félicite Dominique
pôle à l’étranger. « Nous avons iden qui propose des prêts à taux zéro de Vernay, le président du pôle francilien
tifié 11 pays où nous avions des choses 100 000 euros. Il est aussi le premier System@tic (systèmes électroniques
à faire. Nous avons constitué des grap à avoir accueilli des fonds d’investisse complexes embarqués). Mieux, les
pes de 5 ou 6 PME, qui seront repré ment parmi ses membres. Et le pôle pôles, d’ici à cinq ans, devraient
sentées par un VIE placé dans une CancerBioSanté a lancé, en jan permettre de créer 700 000 emplois,
filiale d’un de nos grands groupes », vier 2009, le premier club d’investis dont 140 000 de cadres, si l’on en croit
explique Agnès Paillard, sa nouvelle seurs d’un pôle (lire page 14). une étude de l’Apec (Association pour
directrice générale. Le pôle Pégase a ArveIndustries garde toutefois une l’emploi des cadres). Comment ? Il y
lancé une politique de « comptoirs », longueur d’avance. Le pôle vient de a bien sûr l’effet des retombées
au Maroc et au Mexique pour favoriser créer un fonds de 6 millions d’euros attendues des projets de R & D sur la
l’implantation à l’international de ses de prêts participatifs avec la société croissance des entreprises lors de leur
entreprises. La frontière entre innova privée Sémaphore qui assure égale industrialisation, voire la création de
tion et opportunités de marchés est ment la garantie de 40 % des prêts, nouvelles sociétés, comme ImmuID
impossible à dresser. le reste de la couverture est assuré née grâce à la dynamique de con
La demande expresse de l’Etat aux par Oséo. Cible : toutes les PME éli vergence des compétences du pôle
pôles d’accompagner leurs PME, gibles aux pôles qui ont un projet santé Lyonbiopôle.
notamment en matière de finance industriel, de R & D ou financier. Face à la crise, les pôles ne se con
ment, flirte elle aussi davantage avec Les pôles peuvent aussi aider les PME tentent pas de publier sur leur site les
le développement économique qu’avec à mieux se vendre aux investisseurs, offres d’emplois ou de stages. Le pôle
l’aide à l’innovation. Pour autant, l’ac comme le pôle Solutions commu Minalogic a ainsi ouvert un service
cès aux crédits est un des points noirs nicantes sécurisées (SCS) qui a mis pour organiser le détachement de
actuels des PME. Dans ce domaine, le en place une « usine à business plan ». compétences (lire cidessus). Et
pôle ArveIndustries fait figure de pré quand les entreprises ferment, les
curseur. «Pour inciter les TPE du pôle pôles peuvent encore agir. Le pôle
(45 % des membres) à s’impliquer
dans un projet de R & D, nous avons ”Les pôles peuvent aussi Alsace BioValley pousse aux recon
versions vers les métiers d’opérateur
signé dès 2005 un accord avec la Ban
que Populaire et le Crédit Agricole.
aider les PME à mieux industriel en milieu aseptique, très
demandé par l’industrie pharma
Elles mettent tous les ans à la dispo
sition des membres du pôle 4 millions
se vendre aux investisseurs“ ceutique de la région. Fort de ces ini
tiatives, dans sa version 2, le pôle va
recherche et développement
L
a démarche est tentante. Pour identifier des partenaires potentiels formation proposé par l’Ecole de l’in-
Y aller pour une PME, participer à un projet
de recherche collaboratif, dans
et à préparer l’accord de consortium.
La mission de ce consultant dure en
novation de l’Association nationale
de la recherche et de la technolo-
de bonnes le cadre des pôles de compéti- moyenne de trois à six mois. « L’étape gie (ANRT). Ces formations sont le
raisons… tivité, de l’Agence nationale de la du diagnostic est primordiale pour plus souvent mises en œuvre par des
evitez de participer recherche (ANR) ou des programmes vérifier que le projet collaboratif pôles ou des chambres de commerce
à un projet
de recherche européens, offre un accès à des res- est bien la bonne réponse », rappelle pour leurs PME membres. Durant une
collaboratif… sources de recherche publique des- Nathalie Delorme, la directrice des journée, ces dernières apprennent
> si c’est tinées d’habitude aux grands grou- partenariats internationaux et à s’interroger sur leur motivation,
simplement pes. « Ces programmes permettent européens et chez Oséo Innovation. leur envie d’investir et leur capacité à
2
pour obtenir d’aller plus vite et parfois de travailler partager. «Dans un projet collabora-
des financements avec ses futurs clients, voire d’accéder Apprendre à tif, le premier défi pour une PME est
> si c’est
à des informations confidentielles », être pArtenAire d’être connue et reconnue», prévient
uniquement
par curiosité observe Gilles Battier, le PDG de Il faut également apprendre à Carole Miranda, la responsable de
> si la charge Spring Technologies, un éditeur de être partenaire. C’est d’ailleurs le thème l’Ecole de l’innovation.
de travail est trop solutions PLM. La démarche donne de la première étape du parcours de Il s’agit ensuite de trouver les bons
lourde par rapport l’occasion de se différencier de ses
à la taille concurrents, d’intégrer un réseau et
de l’entreprise
d’acquérir des compétences. Mais par-
> si votre situation
ticiper, voire mener un tel projet, ne
financière
est critique s’improvise pas, tant en termes de
> si vous n’avez pas moyens que d’organisation. Pour que
de stratégie globale l’aventure ne tourne pas au cauche-
> si le projet mar, il est indispensable de suivre
ne correspond pas quelques bonnes pratiques.
1
à un besoin client.
Observer sOn
envirOnnement
Première étape, l’observation.
Avant de se lancer, surtout si l’on
souhaite diriger le projet, il est
nécessaire de réaliser une analyse
fine de son environnement. Il s’agit
d’étudier le marché, les technolo-
gies existantes et d’évaluer les atouts
et les faiblesses de ses propres tech-
nologies. La PME peut solliciter le
soutien d’Oséo Innovation, via son
hervé Boutet pour « l’usine nouvelle »
partenaires. Pour identifier les labo- ensuite de les activer. Mais l’entre- peuvent être très contraignan-
ratoires travaillant sur les sujets prise sera rarement le chef de file. tes. Et si elle doit par tous les moyens
voulus et pouvant véritablement «Travailler en consortium signifie éga- veiller à préserver ses intérêts, en
faire gagner du temps, l’Ecole de l’in- lement accepter d’entrer dans un projet ne concédant par exemple un accès à
novation propose une deuxième plus grand que le sien, voire consentir ses données que sur demande écrite,
étape dans sa formation, sous la forme une distorsion de son idée initiale», l’entreprise doit savoir mesu-
d’une journée thématique de rencon- prévient Carole Miranda. rer ses exigences. « Jouer la carte du
3
tre avec des experts scientifiques secret à tous les niveaux n’est pas la
issus de grands laboratoires publics prOtéger meilleure attitude, observe Gilles
de recherche (CEA, CNRS, Inra…). ses intérêts Battier. Je pense que si une grande
«L’idée est de créer la confiance entre Une fois les partenaires trouvés entreprise volait une idée, cela se
PME et chercheurs et de construire et le projet retenu, il faut bien définir saurait très vite et lui donnerait une
des passerelles pour que les deux le périmètre d’action de chacun et très mauvaise image.»
4
parties se comprennent », explique négocier, en amont, les droits de la
Carole Miranda. Les PME s’essayent propriété intellectuelle. Le but est s’OrgAniser
alors à l’exercice de présentation d’arriver à un accord de consortium. en interne
de leurs compétences et définis- Il décrit le mode de décision au sein Participer à un projet collaboratif
sent avec des experts les pistes tech- du groupe, les droits et obligations n’est pas sans conséquence sur
nologiques qu’elles souhaitent des partenaires, les règles d’attribu- la charge de travail. Pour fluidifier
explorer. tion et d’exploitation de la propriété les relations avec les partenaires, il
Dans le cadre du cursus de l’Ecole de intellectuelle et la gestion des fonds est souhaitable de nommer comme
l’innovation, c’est seulement une fois attribués au projet (lire page20). responsable du projet interne un col-
ces deux premières étapes franchies Il existe plusieurs modèles types, laborateur au fait de la stratégie de
que la PME peut construire et pré- suivant la politique du laboratoire l’entreprise et de la technologie. «Pour
senter son projet à un comité de lec- et des grandes entreprises impli- un projet dont la PME est leader,
ture, constitué de chercheurs et de quées. Aucun ne fait loi. La PME cela représente une charge de travail
professionnels de l’innovation. S’il devra néanmoins respecter une règle d’un mi-temps, au moins », évalue
est pertinent, la PME repart avec une majeure: toujours bien lire ce qu’elle Nathalie Delorme, d’Oséo. L’entreprise
liste de contacts ciblés dans les labo- signe, surtout en ce qui concerne peut lui adjoindre un stagiaire, issu
ratoires les plus compétents. A elle les règles de confidentialité, qui d’une école d’ingénieurs, parlant
anglais s’il s’agit d’un programme
Spring technologieS
européen.
La PME doit aussi assurer ses arriè-
S’inSpire deS
res financiers, car les subventions ver-
sées sont parfois soumises à
conditions. Dans le cadre des pôles
grandS compteS de compétitivité, l’entreprise doit
par exemple prouver qu’elle est en
mesure de rembourser l’aide si le
Confiance. Gilles Battier s’était pourtant juré de ne plus jamais
projet n’est pas mené à bien. Côté
Gilles Battier, le participer à un projet de recherche collaboratif. «Il y a
pdG de spring européen, un effort a été fourni pour
dix ans, j’ai eu une première expérience au sein d’un
technologies, permettre aux PME de participer.
projet européen, dans lequel je me suis retrouvé le seul
éditeur de Mon- « Grâce à un fonds de garantie, il
à travailler sur un sujet qui n’intéressait personne, sous
treuil (seine-saint- ne leur est plus demandé de garan-
l’œil de grands groupes qui voulaient verrouiller toutes
denis) emploie tie bancaire », explique Carole
140 personnes les bonnes idées», raconte l’entrepreneur. Il a néanmoins
Miranda.
spécialisées dans accepté de retenter l’aventure en 2006, lors de la création
Mais la patience est de rigueur. Dans
le plM. il ne craint du pôle de compétitivité francilien System@tic, «même
les pôles, il faut souvent un an, soit
pas de se faire si, au début, les PME servaient un peu de faire-valoir ».
deux appels à projets, pour qu’un
voler ses idées Depuis, il a compris l’attitude à adopter. «Il ne suffit
dossier soit retenu et financé. Au
par les grandes pas d’être invité dans un projet, il faut être force de
entreprises, qui démarrage, la PME touche 30% de la
proposition et faire la promotion de ses idées, sans avoir
ont tout intérêt subvention et 50 % pour les projets
peur de se les faire voler. Le mieux est de s’inspirer des
à jouer le jeu de européens Eurostars, sous réserve de
dossiers présentés par les grandes entreprises», conseille
la transparence. présentation d’un accord de consor-
Gilles Battier, qui mène trois projets en même temps. Mais
tium signé. Une précaution qu’Oséo,
attention! Pour lui, la première question à se poser est de
Bercy, l’ANR ou les Régions, qui finan-
savoir si l’on est prêt à passer du temps pour un projet. Le
cent les projets, devraient elles aussi
collaboratif n’est qu’un moyen d’en financer une partie,
imposer. Cela éviterait des déboires à
pas le but principal. .
certaines PME. . Aurélie BArBAux
PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE
L
e travail collaboratif est à la Eurostars, au bout d’un an maxi- gique aux enjeux de propriété intel-
mode. C’est même devenu la mum à l’ANR) n’est pas une bonne lectuelle », raconte Jean-Luc Mussot,
Un accord règle pour les projets de re- idée. Un mauvais accord, et c’est le directeur technique de la PME AD
de consortium cherche dès lors que l’on sou- tout le bénéfice industriel du projet Venta. Il faut ensuite continuer à se
c’est quoi? haite profiter de fonds publics euro- qui risque de voler en éclats. préoccuper de ces sujets pendant
1
> C’est un contrat péens mais aussi nationaux, via toute la durée du projet, voire après.
privé entre les l’Agence nationale de la recher- ANTICIPER «Un projet de trois ans engage les par-
participants d’un
projet collaboratif. che (ANR), le Fonds unique inter- LA RÉFLEXION tenaires pour au moins cinq ans »,
ministériel (FUI) des pôles de Il faut penser aux problèmes prévient Franck Robert, l’avocat
compétitivitéet même, de plus en de propriété intellectuelle dès l’émer- conseil, mandaté par quatre pôles
plus, via Oséo. gence d’un projet collaboratif. Il fau- de compétitivité rhônalpins.
Des sites
2
Or, jouer à plusieurs implique de se drait même s’en préoccuper dès le
pour vous fixer un cadre, si possible avant de choix de ses partenaires. « L’impor- SE FAIRE
aider commencer la partie. Tous les projets tant est de bien s’entendre sur les ACCOMPAGNER
> Pas de contrat de recherche collaboratifs étant dif- motivations de chacun à participer Négocier un accord de consor-
type, mais férents, il est donc nécessaire d’éta- au projet », conseille Jean-Michel tium consiste à se mettre physi-
des textes et
des modèles dont blir pour chacun des règles sur me- Casagrande, le directeur business & quement autour de la table et à
on peut s’inspirer: sure, validées par tous, portant au- développement de CyXplus. Un mes- répondre à toutes les questions (qui,
• www. tant sur la confidentialité des échan- sage entendu par certains pôles quoi, comment, dans quels buts...),
industrie.gouv. ges et la gouvernance du projet que de compétitivité. «Pour fixer les idées, tous les problèmes ne pouvant être
fr/guidepropintel/ sur l’exploitation des résultats. C’est un avocat-conseil, payé par le pôle résolus en une fois. « Lors de la
pour un projet
de R & D mené ce que l’on appelle un accord de Tenerrdis, a participé à la réunion première réunion de travail, les par-
au sein d’un pôle. consortium (à ne par confondre avec préparatoire de notre projet Hi-Can, tenaires peuvent facilement tomber
• www.DESCA les alliances de normalisation de dédié à un système de stockage de l’hy- d’accord sur 80% des sujets», observe
-FP7.eu pour un technologie des acteurs de la high- drogène, pour nous sensibiliser Franck Robert.
projet européen du tech) ou, parfois, accord de projet. dès la séance de réflexion technolo- Pour autant, mieux vaut ne pas arri-
7e PCRD générique.
Il existe aussi des « Ne pas signer d’accord de consor- ver seul. « Attention toutefois aux
modèles spécifiques tium, c’est comme accepter de rouler TROIS GRANDS POINTS juristes. Ils ont tendance à proposer
pour les TIC, à grande vitesse la nuit sans phare », À TRAITER des tonnes de protections, qui peu-
l’automobile remarque Alain Quévreux, le chef du vent freiner le processus », observe
et l’aéronautique. le mode de prise de décision
service Europe à l’Association natio- au sein du consortium Alain Quévreux.
• https://www. nale de la recherche et de la techno- Gouvernance, gestion du projet, Et pas de contrat type qui permet-
eurostars-eureka.
eu/sbmLogin logie (ANRT). Or, c’est un peu la gestion des fonds (si programme trait d’aller plus vite, même s’il existe
.do pour un projet situation d’un grand nombre de européen), résolution de conflit, quelques modèles. « Un bon accord
européen Eurostars cas de défaillance...
projets, notamment ceux menés doit coller au projet », rappelle
(réservé aux les droits et obligations
candidats). dans le cadre des pôles de compétiti- Catherine Rocaboy, la responsable du
des partenaires
vité, qui démarrent (et même parfois Apports des partenaires, droits service juridique d’Oséo Innovation.
se terminent!) sans que les partenaires d’accès, confidentialité... A défaut, il faut composer. « Nous
se soient vraiment mis d’accord. les règles d’attribution et avons réalisé un premier brouillon
Pour autant, se précipiter pour obtenir d’exploitation des résultats de notre accord à partir de modèles,
le versement de subventions, dont Gestion de la propriété intellectuelle, apportés par certains des partenai-
le règlement est lié à la présentation diffusion des résultats (publications, res, que l’on a remaniés », raconte
brevets), accords commerciaux (ventes,
d’un accord signé (avant de commen- transfert de titres)... Jean-Luc Mussot. Optimistes, les
cer pour le programme européen partenaires se sont donnés six mois
3 RESPECTER L’INVESTISSEMENT
DE CHACUN
L’un des points les plus impor-
tants repose sur la définition des
apports amont de chacun et sur leur
quantification : connaissances pré–
existantes au projet comme bre-
vets, logiciels protégés par des
droits d’auteur, rapports internes
protégés par le secret… Cette étape
est primordiale, car elle servira de
base pour définir les droits d’exploi-
FRANÇOIS HENRY/RÉA
tation des résultats.
Il faut également établir les droits
d’accès aux informations détenues par
les autres, c’est-à-dire l’accès au
savoir-faire de chacun, ainsi que les
modalités des communications vers CYXPLUS TRAITE
l’extérieur tout au long du projet. Les
règles de confidentialité peuvent, par LA CONFIDENTIALITÉ EN PRIORITÉ
exemple, prévoir que le droit d’accès
devra toujours être concédé sur Jean-Michel La vie d’un projet collaboratif n’est du travail, j’ai proposé à nos
demande écrite. Mais attention «l’ac- Casagrande, pas linéaire. «Entre les prémices partenaires, Thales, Trixell, Digisens,
cès à vos informations ne peut le directeur du projet Delpix de développement Neosis ainsi qu’à Grenoble INP et à
business& d’un système de contrôle non l’Insa Lyon, de signer au préalable
être demandé qu’en liaison directe
développement destructif sur une ligne de un accord de confidentialité, sans
avec le travail à réaliser dans le projet» de CyXplus, société
rappelle-t-on à l’Ecole de l’innova- production à base de tomographie attendre l’accord de consortium.
d’ingénierie
tion de l’ANRT. par rayon X, en 2007, et la En une semaine, c’était fait.» Bien
spécialisée dans
4
le contrôle non signature de l’accord de consortium, lui en a pris, car les négociations
PRÉPARER destructif pour les partenaires ont changé», ont duré près de dix-huit mois.
L’APRÈS-PROJET l’industrie, affirme souligne Jean-Michel Casagrande, le «Pourtant, au bout de trois mois,
Qui exploitera les résultats ? qu’il faut poser directeur business&développement un grand nombre de problèmes
C’est la question centrale d’un accord les vrais problèmes de CyXplus. L’activité industrie de étaient résolus, notamment le
de consortium. Dans les projets de dès le départ. la société d’ingénierie Cybernetix a tableau des résultats communs.
«A la fin du projet, été filialisée le 1er juin 2009, et est Mais nous calions sur la valorisation
recherche européens, les négociations
c’est trop tard et le aujourd’hui responsable en titre du des résultats. A la troisième
porteront sur la communication des succès commercial
résultats, les chercheurs souhaitant projet. De plus, l’un des partenaires réunion, j’ai donc fait appel
peut être
publier alors que les industriels pré- pressenti au départ a dû se retirer. à l’avocat conseil que le pôle
mis en péril.»
fèrent déposer un brevet en vue «Pour éviter que ces modifications Minalogic met à la disposition de
d’une exploitation industrielle. « A ne retardent l’avancement ses membres.» .
l’opposé, les projets des pôles n’ont
pas toujours vocation à produire
beaucoup de propriété industrielle, Si c’est le cas, les grandes entreprises ment en 2008, une autre idée originale
mais visent plutôt à concevoir un ou laboratoires accepteront plus facile- est survenue », témoigne Jean-Luc
produit ou un service », remarque ment les revendications d’une PME. Mussot. Dans ce cas, ne pas hésiter à
5
Franck Robert. L’accord définira donc utiliser les avenants pour faire évoluer
qui produira quoi, pour le vendre à qui PERMETTRE les contrats. « Les cas de défaillance
et dans quelles conditions de tarifs, de LA FLEXIBILITÉ d’un des membres sont souvent sous-
durée et d’exclusivité. La propriété intellectuelle évo- estimés. Or, ils ne sont pas si rares»,
Quel que soit le contexte, en début luant, l’accord ne doit rien figer. « Il prévient Catherine Rocaboy. Enfin,
de négociation, chacun cherche donc faut envisager que la définition des toujours bien lire avant de signer. «Je
à montrer ses muscles. Même si l’on apports, puis de la répartition puissent conseille de faire valider le contrat par
est un petit, il faut avoir prévu d’être se faire par étapes, en fonction de des assureurs », commente Franck
un partenaire à part entière. Et d’y l’avancement du projet», recommande Robert. Un projet collaboratif n’est
consacrer les ressources nécessaires. Catherine Rocaboy. «Depuis le lance- jamais anodin. . AURÉLIE BARBAUX
compétences
V
is-à-vis de l’extérieur, cha- par les membres du conseil d’admi- toire et ses ambitions, quitte à le faire
que pôle de compétitivté nistration, c’est ma première mis- évoluer. Généralement, le conseil d’ad-
Un pôle peut se résumer en six sion. » Paul Faivre Pierret, le nouveau ministration est composé de membres
«type», points-clés : le nombre directeur du pôle normand Transac- représentatifs de grandes entreprises,
c’est… d’adhérents, le territoire tions électroniques sécurisées (TES) PME, organismes de recherche et de
> Une association sur lequel il opère, les secteurs techno– tient le même discours. Le pôle Arve- formation et des collectivités locales.
de loi 1901. logiques ciblés, le nombre de projets Industries, lui, n’a pas de directeur, L’équipe d’animation du pôle est sou-
> de 500 000 à de recherche labellisés, le montant des mais un comité de direction. « Nous vent composée de trois à six salariés,
2 millions d’euros aides obtenues pour les financer et le avons voulu regrouper des compéten- mais des personnels délégués par les
de budget de
fonctionnement. montant total des investissements en ces issues des plates-formes techno- grands adhérents (groupes industriels,
>
R &D qu’ils représentent. Pour affiner, logiques préexistantes », explique un clusters, syndicats professionnels…)
de 3 à
6 permanents, on peut ensuite s’intéresser à l’évo– responsable. peuvent venir abonder cet effectif. Le
et jusqu’à lution dans le temps de ces indicateurs A l’intérieur, si tous les pôles dispo- pôle Alsace BioValley bénéficie ainsi
15 personnes et à quelques autres, comme le pour- sent d’une entité juridique de type loi d’une équipe de 15 personnes et d’un
(bénévoles, centage de PME-PMI parmi les entre- 1901, chacun a choisi le mode de gou- budget de 2 millions d’euros. Une
personnels
détachés) prises adhérentes et leur implication vernance qui reflétait le mieux son his- exception ! La moyenne du budget de
pour l’équipe dans les projets de recherche, les fonctionnement s’élève à
d’animation. actions menées à l’international, 650 000 euros, financés en grande
> de 50 à son impact sur l’emploi et la for- dix missions à mener partie par le Fonds unique inter-
1 500 adhérents. mation, sa capacité d’autofinance- en parallèle ministériel (FUI).
Au total près
de 10 000 dans ment… Cet argent permet notamment
sept missions font partie du contrat
les 71 pôles. Pour les grandes occasions de payer les salaires des chargés
« initial» (période 2005-2008)
> de 250 à (forums, conférences internatio- de projets et de mission qui assu-
10 000 euros 11 L’usine à projet (aide à la détection,
nales…), c’est souvent le président rent au quotidien les relations
d’adhésion au montage et au suivi des projets
du pôle, géné–ralement un haut de R&D jusqu’à leur labellisation).
entre les membres. Ce sont eux
annuelle.
cadre de l’une des grandes entre- qui organisent les sessions de for-
12 La veille technologique et de marché.
prises «membres fondateurs», qui mation, les relations avec les
représente la structure. Le reste du 13 La communication interne et externe. autres structures de dévelop–
temps, le directeur (ou le délégué 14 Le recrutement d’autres membres. pement économique local ou
général, si le pôle est issu d’une 15 L’animation du réseau. interna–tional. Surtout, ils réunis-
structure existante de type cluster 16 L’attractivité du territoire. sent les comités techniques et
ou système productif locaux), qui 17 La cartographie des compétences
scientifiques, chargés de valider
assure la communication. «Je suis et des besoins en formation. les candidatures d’adhésion et
porte-parole de l’association Mina- de sélectionner, puis de labelliser
les trois nouveautés de la version 2
logic, explique Nicolas Leterrier, le les projets de R & D collaboratifs.
(période 2009-2011)
délégué général du pôle rhônalpin Ces derniers seront ensuite pré-
dédié à l’électronique et aux logi- 18 Le développement international. sentés à un autre comité, de finan-
ciels embarqués. Mais je suis sur- 19 Le financement des PME. ceurs cette fois.
tout le garant de la définition et de 10 L’aide à l’emploi. Mais pour toutes les équipes des
l’exécution de la stratégie, définie pôles, 2009 aura principalement
LeLigny / AndiA
Pour exister, le Pôle tes
doit communiquer
L’équipe du pôle Cédric Morel-Guilloux enchaîne les vers les grandes entreprises et les
été dédiée à l’élaboration des TES, installée rendez-vous. «Le pôle, c’est d’abord financeurs. «Ma mission consiste
« contrats de performances », qui défi- sur le campus un club qu’il faut animer. Plus que à assurer la crédibilité du pôle
nissent la stratégie, les objectifs et les technologique des entreprises ou des laboratoires, auprès des groupes, des collectivités
indicateurs de suivi des actions en effiscience à Caen ses adhérents sont avant tout locales et de l’Etat pour assurer son
matière de projets, d’emploi, de déve- (Calvaldos)(de gau-
des hommes et des femmes qu’il financement et sa pérennité. Je
loppement ou d’aides aux PME. Une che à droite):
Corinne Cauville, faut motiver pour se rencontrer suis aussi garant de l’application
fois signé avec le préfet de région et et collaborer. Il faut aussi vérifier de la stratégie, notamment à
chargée de com-
leur ministre de tutelle, ce contrat munication interne la compatibilité des modes de l’international, définie dans notre
engage le pôle pour la période 2009- et externe, Marie- fonctionnement des organisations contrat de performances signé
2011. « A partir de ce contrat, mes Louise André, qu’ils représentent», explique en juin dernier.» Il laisse à son
priorités sont de définir notre straté- l’assistante, ce responsable projets du pôle président, Pascal Baisnée, le PDG
gie à l’international et de faire vivre Paul Faivre Pier- normand Transactions électroniques de Softway, le soin de fédérer les
le Living Lab, un dispositif labellisé ret, le directeur, sécurisées (TES), qui comprend six adhérents, de fixer les objectifs et
par l’Europe qui permet de tester en Magali Scelles, permanents pour animer un réseau d’assurer le rôle de représentation
grandeur réelle les technologies de chargée de pro-
de 117membres et est centré sur la du pôle. «Nous sommes souvent
nos membres, explique Paul Faivre jets, notamment
vers l’international, Haute-Normandie. Les rencontres sollicités, notamment par les
Pierret. Je vais également lancer un informelles entre adhérents, collectivités locales qui veulent
Valérie Beaudet,
groupe de travail sur l’évolution du chargée des étu- organisées depuis trois ans à Caen montrer que l’argent public est bien
pôle. » A l’heure où l’Etat pousse les des économiques, ou à Paris pour faciliter le réseautage placé », explique Corinne Cauville,
pôles à se rapprocher encore plus les et Cédric Morel- ne suffisent pas. De son côté, Paul la chargée de communication. Un
uns des autres par grandes filières, Guilloux, le res- Faivre Pierret, le directeur du pôle, rôle central. Les pôles doivent non
certains pourraient voir leur organi- ponsable des pro- multiplie lui aussi les rendez- seulement faire, mais surtout «faire
sation profondément réformée. . jets collaboratifs. vous, mais en orientant ses efforts savoir» ce qu’ils font. .
a. B.
Union sacrée
multipliera
les innovations.
T
rois pôles aéronautiques en été conditionnée à la mise en place de et la consolidation des projets à finan-
France… et cela n’est pas structures de coordination, composées cements étatiques. Poussant cette
Les trois pôles toujours suffisant. Aeros- des représentants des trois pôles. logique plus loin, quand l’expertise
labellisés pace Valley, commun aux Le comité de coordination (le C2) défi- technologique se partage entre plu-
aerospace Valley régions Midi-Pyrénées et nit la stratégie commune, les actions sieurs régions, les projets peuvent
en Midi-Pyrénées
et aquitaine Aquitaine, ASTech (Ile-de-France) et à l’international et la communication bénéficier d’une colabellisation entre
• Aéronautique, Pégase (Provence-Alpes-Côte d’Azur) interpôle. Un second comité (le C4), plusieurs pôles. Le projet Rebecca
espace et systèmes même associés, font parfois appel à plus opérationnel, assure la cohérence (réduction du bruit des turboréacteurs)
embarqués des compétences extérieures. Ainsi,
• labellisé sur le projet de R & D Préface. Destiné
en juillet 2005,
pôle mondial à concevoir les protections antifou-
• 224 projets droiements des nouveaux fuselages en
labellisés, composites, il nécessite l’expertise de
représentant
450 millions laboratoires et PME situés en Rhône-
d’euros Alpes (lire encadré ci-contre), dans le
d’investissement domaine de la modélisation des sys-
tèmes électromagnétiques.
asTech en
Ile-de-France
• Aéronautique, Une cOOrDinatiOn
espace et systèmes inDisPensable
embarqués Cette nécessité de coopérer pour les
• labellisé pôles s’impose et s’explique par les
en juillet 2007
• 19 projets défis technologiques liés à l’avion du
labellisés, futur, le monocouloir qui remplacera
représentant les familles actuelles d’A320 et de
environ
86 millions d’euros B737 d’Airbus et de Boeing à l’horizon
d’investissement 2020. Notamment sur les nouvelles
motorisations moins gourmandes en
Pégase en kérosène et plus silencieuses, le rem-
Provence-alpes-
Côte d’azur placement des équipements hydrau-
• Aéronautique liques par des solutions électriques, la
et espace réduction des polluants de 80 %…
• labellisé « L’Etat nous demande d’opérer une
en juillet 2007
collaboration en amont. C’est néces-
• 45 projets
labellisés, saire pour ne pas travailler sur les
représentant mêmes sujets et éviter une dispersion
153 millions
dGA / CeAT
d’euros
de l’argent public », indique Agnès
d’investissement Paillard, la directrice générale d’Aeros-
Fragilité l’avion du futur constitué pour plus de 50 % de sa masse de matériaux
pace Valley. La labellisation des pôles
composites craindra plus la foudre que les aéronefs actuels. le projet de recherche préface
ASTech et Pégase en 2007, soit deux doit y remédier. Ci-dessus, un essai de structure frappée par un arc foudroyant.
ans après celle de Aerospace Valley, a
se partage ainsi entre Aerospace Valley recherche et de technologie (R& T), ce vation, son équivalent dans l’agricul-
et ASTech, quand des PME d’Aquitaine système peut même bénéficier à toute ture et les industries de transformation
travaillent avec plusieurs laboratoires région qui n’a pas de pôle aéronau- alimentaire et non alimentaire. Une
de recherche sur le tout territoire tique. Tels, en Normandie, pour les trentaine de spécialistes de l’agricul-
national. Ces collaborations ont le vent 160 PME et les grands équipementiers ture, des technologies de l’espace et
en poupe : « Plus de la moitié de nos de l’association Normandie Aerospace. des systèmes embarqués se réunira
projets est réalisée en partenariat avec A ce titre, le projet Laplace d’étude du ainsi chaque mois dans le but de déve-
d’autres pôles », se félicite Gérard couplage fluide-structure sur les lopper des produits et des services de
Laruelle, le directeur général d’ASTech. moteurs de fusée, porté par la Snecma pilotage des cultures par satellite. « A
Et si cette proportion n’atteint que à Vernon, a bénéficié de 1 million l’interface de ces clusters, il y a de la
10 % pour Aerospace Valley, la ten- d’euros environ d’aides publiques, place pour de belles innovations.
dance de ces projets colabellisés ou grâce notamment au double soutien Cependant, d’un secteur à l’autre, les
co-agréés est en croissance. des pôles normand Movéo et francilien ingénieurs ne parlent pas le même
Autre intérêt, plus pragmatique cette ASTech. « L’instruction d’un projet de langage. Cette étape de rapproche-
fois : ces alliances permettent d’éten- R & T passe par une expertise techni- ment est indispensable », explique
dre le financement à des PME que qui appar-tient aux pôles. Leur Christian Desmoulins, le président de
extérieures à la région qui pilote le cachet est donc un véritable atout », la nouvelle structure.
projet. Par exemple, une PME fran- souligne Eric Théreaux, ex-délégué de
cilienne, membre d’ASTech et contri- Normandie Aerospace. Une certaine rivalité
buant à un projet porté par le pôle Les collaborations avec tout pôle sUbsiste
Pégase, pourra bénéficier du taux d’autres disciplines sont également Pégase est aussi très dynamique dans
maximum de financement (c’est-à- recherchées. Dernière initiative fin ce domaine. Il travaille avec son voisin,
dire jusqu’à 45 % du budget) si le novembre, avec la mise en place en le pôle Optitec (optique, photonique)
projet est colabellisé. Moyennant la Midi-Pyrénées d’un club de l’innova- sur la conception d’une boule gyros-
signature d’une convention spécifique tion (Satellites et Agriculture) entre tabilisée pour aéronefs ; ou encore
aux financements des projets de Aerospace Valley et Agrimip Inno- avec Capenergies sur un projet de pile
à combustible pour des applications
aéronautiques. « Au prochain appel à
Collaboration tous azimuts contre projets en avril 2010, l’objectif est
Mécanique
L
’union fait la force. Crée il y a
un peu plus de deux ans, en
juillet 2007 précisément, la
plate-forme Mecafuture qui
rassemble les six pôles de compétiti-
vité français de mécanique, met en
pratique ce vieux proverbe. Un atout
considérable, car leur riche potentiel
humain et matériel (voir tableau) est
essentiel pour les entreprises françai-
ses du secteur. Après des débuts plu-
tôt poussifs, la plate-forme passe
maintenant en vitesse de croisière.
« Les pôles ont mis à profit la pre-
mière année pour se connaître, s’ha-
bituer à travailler ensemble, jauger
les possibilités des uns et des autres »,
explique Philippe Contet.
L’union à l’origine
de nouvelles compétences
D.R.
opération d’usinage, très fréquente Sébastien Guenet, le directeur adjoint recherches destinées au secteur de la
dans certains domaines industriels de Materalia participe activement aux forge et de la fonderie : « Plus de 30 %
comme la fabrication d’automobiles, réunions de Mecafuture. « Notre pôle de la fonderie française se trouve dans
est souvent un véritable casse-tête Matériaux de Lorraine et Champagne- notre région », précise à ce titre,
pour les ateliers. Alors, des PME Ardenne, confronte ses projets et par- Sébastien Guénot. Certains travaux
comme Montupet, Chambon, UF1, tage sa réflexion avec les autres », sont menés en collaboration avec les
Capricorn Automotive ou Evaflo, remarque le responsable. Parmi les pôles ViaMéca et Arve-Industries.
confrontées aux difficultés que sou- sujets chauds : le traitement de sur- Notamment celui qui vise le dévelop-
lève le perçage profond, espèrent faces et la mise au point de nouveaux pement des systèmes de production
trouver réponse à ce défi. procédés de fabrication. Ou les plug-and-play ou Suite page 28 3
collaboration
La télévision du futur,
un défi multipôle
Les enjeux économiques et technologiques de la télévision de demain nécessitent une coopération
accrue entre pôles de compétitivité. Une démarche qui se multiplie dans le secteur des TIC.
P
lates-formes de publication et les douze pôles du secteur des TIC, et
d’échanges, services sur plus particulièrement entre les trois
mobile, chaînes thématiques, pôles « médias » (Imaginove, Cap
vidéos à la demande…. La télé- Digital et Images & réseaux). « Nous
vision fait sa révolution avec l’appari- nous rencontrons pour mieux se syn-
tion de nouveaux usages, mais aussi chroniser », précise Philippe Roy, le
de nouveaux acteurs. Des enjeux éco- délégué adjoint de Cap Digital. Tous
nomiques, technologiques et indus- trois ont de très fréquentes zones
triels globaux qui nécessitent une de frottement en raison de la proxi-
collaboration accrue entre les pôles mité thématique, mais aussi du
sTéphane aUdras / rea
territoire
T
rois, peut-être cinq. C’est le ne connaissait pas forcément l’Alsace, programme CimEco de formation à
décompte potentiellement mais on connaissait BioValley. Cela l’éco-conception. Idem pour Véhicule
les trois pôles évolutif des pôles de com- illustre les ambitions qu’il avait pour du futur, « réorienté vers les nouvel-
alsaciens pétitivité en Alsace. Parmi nous et pour sa région ». Le succes- les mobilités et qui ne s’attache plus
AlsAce BiovAlley le trio labellisé en 2005, seur de Zeller, André Reichardt seulement à l’automobile », dixit
• Pôle mondial deux pôles présentent un ancrage bi- (UMP), se félicite que les pôles « lan- Sophie Rohfritsch, vice-présidente
dédié au
développement de régional : Véhicule du futur, avec la cent beaucoup de projets collaboratifs (UMP) du conseil régional. La com-
nouvelles molécules Franche-Comté, et Fibres Grand Est, de qualité. La dynamique est là et munauté urbaine de Strasbourg sent
thérapeutiques et avec la Lorraine. S’y ajoute Alsace nos objectifs en la matière sont le parti qu’elle peut en tirer : les
de technologies
médicales, BioValley, tout à la fois enfant du pays atteints ». « mobilités innovantes » de Véhicule
en particulier et joyau de la couronne. La région fut, « La Région considère les pôles du futur figurent dans son plan de
dans les domaines il y a près de quinze ans, à l’origine comme un outil parapublic de déve- développement économique. Ce qui
de la robotique de l’association du même nom loppement économique. Du coup, laisse augurer l’expérimentation de
et de l’imagerie.
• 60 adhérents regroupant chercheurs et entreprises elle ne partage pas l’exigence de l’Etat projets de transports doux, comme le
• 7 millions d’euros en santé et sciences de la vie. Elle a de financements issus à 50 % du Cristal de Lohr Industrie, un véhicule
depuis 2005 fusionné depuis avec le pôle à voca- privé », note Ferdinand Tomarchio, public à usage libre-service et semi-
pour l’aide au
financement de tion mondiale. Aujourd’hui, le conseil chef de la division développement collectif qui sera testé à Strasbourg et
projets collaboratifs régional soutient les candidatures industriel de la Drire Alsace. Au sein Montbéliard.
portées par ses partenaires indus- des services de la Région, le suivi des
véhicule du futur triels dans le cadre de l’appel à pro- pôles incombe à cinq personnes de la … et de structuration
• Pôle national axé jets Ecotechnologies. L’une centrée direction de l’innovation, de la recher- des filières
sur les solutions
pour les véhicules sur la « qualité des eaux continenta- che et de l’enseignement supérieur. Le soutien financier de la région ne
et les mobilités les » avec la Lorraine, l’autre sur les Son directeur, Guy-René Perrin, génère pas de comportement intrusif
du futur. solutions à énergie positive pour le admet « des relations privilégiées » dans la vie des pôles. « Elle ne cher-
• 200 adhérents bâtiment. avec Alsace BioValley, mais « la région che pas à définir nos orientations
• 2,7 millions
d’euros depuis est très œcuménique dans ses sou- scientifiques. Ce qui la ferait sortir de
2005 pour l’aide outil de développement tiens », se réjouit Philippe Chican, le son rôle », affirme Nicolas Carboni.
au financement de économique… directeur des programmes R & D de « La Région considère les pôles
projets collaboratifs
L’Alsace est enthousiaste, car elle juge Véhicule du futur. « Le conseil régio- comme adultes. Elle peut faire passer
fiBres GrAnd est positif le bilan de ses pôles. Adrien nal se mettait un peu dans le rôle de des messages, disant que telle orien-
• Pôle national Zeller (UMP), président du conseil second par rapport à la Lorraine, se tation l’intéresse, mais elle prend en
qui vise à concevoir régional décédé en août dernier, les rappelle Karl Gedda, le délégué géné- compte la stratégie élaborée par la
les fibres et les éco- considérait comme un instrument ral du pôle Fibres Grand Est. Ce n’est gouvernance du pôle et la soutient de
matériaux du futur
à partir de la nature essentiel de structuration des filières plus le cas aujourd’hui. » la manière la plus efficace possible »,
et de la chimie et d’attractivité du territoire. Nicolas Les éco-matériaux et la chimie verte, assure Philippe Chican. La patte de
verte. Carboni, le directeur général d’Alsace mis en avant après clarification des la Région est plus sensible en matière
• 330 adhérents BioValley, qui a participé à la création axes de recherche du pôle Fibres de structuration des filières. Au parc
• 500 000 euros
depuis 2005 de 1 600 emplois directs et indirects, Grand Est, correspondent bien à la d’innovation d’Illkirch, le centre
pour l’aide au se souvient du « fond de fierté qu’il stratégie régionale de développement. névralgique d’Alsace BioValley, elle a
financement de avait dans la voix quand il expliquait La collectivité apporte d’ailleurs un souhaité la fusion des projets de
projets collaboratifs
qu’au Japon ou en Corée du Sud, on soutien de 60 000 euros par an au Centre de biologie intégrative (CBI)
– porté par l’Institut de génétique et mettre en œuvre une stratégie uni- stratégique Matériaux. Le plan de
de biologie moléculaire et cellulaire – que, où chacun des onze acteurs dynamisation des industries agro-
et d’hôtel des plates-formes (HdP) du répertoriés joue sa partition : identi- alimentaires, récemment lancé avec
pôle, pour la recherche et les collabo- fication des projets pour le réseau de le soutien de la Région, témoigne
rations industrielles. valorisation de la recherche Conectus, d’une volonté de mise en commun de
CBI et HdP seront regroupés dans un incubation pour Semia, accès aux projets et de services inspirée des
bâtiment unique, la région assurant programmes européens pour l’Agence pôles de compétitivité. « Au départ,
la maîtrise d’ouvrage d’un chantier régionale de l’innovation... certains secteurs se regroupaient
qui devrait accroître la visibilité de pour se tenir chaud et limiter la casse,
l’agglomération strasbourgeoise dans vers une démarche commente Guy-René Perrin, le direc-
le champ des biotechnologies. Depuis de clusters teur de l’innovation. Ce qu’on essaie
deux ans, « elle nous a aussi appuyés L’Alsace encourage les pôles de com- de faire, c’est de les tirer vers des
de façon forte » dans la démarche de pétitivité à collaborer avec les filiè- démarches de grappes, de clusters,
clarification des briques de compé- res identifiées. Le pôle Fibres Grand pour parvenir à des projets innovants
tences autour de BioValley, indique Est a ainsi adopté un programme et collaboratifs. » C’est en somme
Nicolas Carboni. Les « chevauche- d’actions en commun avec les pôles une stratégie de multiplication des
ments malsains » entre partenaires régionaux Textile et Chimie, tous pôles. .
de l’innovation ont été éliminés pour trois formant le domaine d’activité A strAsBourG, thomAs cAlinon
Valenciennes
Nov@log
Le Havre HAUTE-
TES/Transactions 44 NORMANDIE PICARDIE
électroniques sécurisées 22 IAR/Industries & Agro-ressources
Colombelles 65 69 Laon
Images & Réseaux 7
Lannion Mov'eo
Filière Équine St-Étienne- CHAMPAGNE-
61
Mondeville du-Rouvray ILE-DE-FRANCE Advancity ARDENNE 49 Materalia
Paris 42 Marne-la-Vallée Metz
40 Mer Bretagne
Brest BASSE-NORMANDIE ASTech 1 Alsace
Paris-Région Biovalley
Meudon 64 30 Medicen Paris Région LORRAINE Illkirch
BRETAGNE Cosmetic Valley 16 System@tic 43 Finance Innovation 25
12 Valorial Paris-Région
Rennes PAYS DE Chartres
Saint-Aubin 60 Cap Digital Paris Région
ALSACE
23
LA LOIRE 33 Elastopôle Fibres Grand Est
Végépolys Orléans Épinal
Atlanpole Biotherapies 26 Angers CENTRE 71
Nantes 13 FRANCHE-Pôle Véhicule du Futur
Pôle Génie Civil 46
36 S2E2/Sciences et systèmes BOURGOGNE Vitagora
Dijon COMTÉ Mulhouse
Écocontruction 17 de l'énergie électrique 14
EMC2/ 48 Pôle Enfant Tours 54 Pôle des Microtechniques
Ensembles métalliques Cholet Besançon
et composites complexes Lyonbiopôle 29
iDforCAR 66 70 MTA/Mobilité Axelera 32
et Transports avancés 39 PNB/Pôle Nucléaire Bourgogne
POITOU- Chasseneuil-du-Poitou Lyon Urban 68 Chalon-sur-Saône
Truck&Bus
CHARENTES
50 Plastipolis
Pôle européen 21 Céréales Vallée Oyonnax
de la céramique Limoges Saint-Beauzire
Elopsys 59 6
Techtera 51
RHÔNE-ALPES 53 Arve-Industries
Pôles de compétitivité Cluses
LIMOUSIN
Ecully Lyon 62 Imaginove
national Villeurbanne
18
mondial Sporaltec
à vocation mondiale InnoViandes 8 AUVERGNE Saint-Etienne 37 Tenerrdis
58 Route des Lasers Clermont-Ferrand Grenoble
24 Bordeaux
15 Prod'Innov
ViaMéca 55 56 Minalogic
Xylofutur Clermont-Ferrand Grenoble
Gradignan Bordeaux
Trimatec PROVENCE-ALPES-
Pont-Saint-Esprit
AQUITAINE CÔTE D'AZUR
3 Aerospace Valley 38 2 Pégase
Toulouse
PASS/
Aix-en-Provence Parfums Arômes
Pôle européen
27 Cancer-Bio-Santé d'innovation 9 47 Pôle Risques Senteurs Saveurs
fruits et légumes Aix-en-Provence Grasse
AgriMip Innovation 4 Toulouse
Avignon 19 63
Castanet-Tolosan 34 Capenergies
11 Qualitropic 10
Sainte-Clotilde Saint-Paul- Solutions
lès-Durance communicantes
MIDI-PYRÉNÉES LANGUEDOC- Q@LI-MEDiterranée
Montpellier sécurisées
LA RÉUNION ROUSSILLON Eurobiomed 28 41
Sophia-Antipolis