Vous êtes sur la page 1sur 7

Introduction

Au départ il faut un fait, i.e., une infraction. Il faut que ce fait soit commun
par les autorités de police.

Il peut y avoir une plainte auprès de la police, du procureur de la république


ou du juge d’instruction. La police ne pourra agir qu’avec l’autorisation du
procureur de la république, qui est le seul à décider de la suite à donner à la
commission de l’infraction, c’est l’opportunité des poursuites. Il a 3 options :

- Classement sans suite – poursuite s’arrête ;

- Mode alternatif de règlement des conflits – rappel à la ou, ou


médiation pénale ou négociation pénale sans saisie de la justice ;

- Action publique, i.e., poursuite du délinquant en justice – action qui a


pour objet de juger le délinquant et lui voir appliquée une peine. Ici il
y a plusieurs modalités : ex

o Comparution immédiate : il n’y a pas de difficulté de preuves et


la personne est présentée devant le juge sans difficultés. Si
c’est un délit, le procureur peut saisir directement le tribunal
correctionnel. Cependant, en matière criminelle l’instruction
est obligatoire et le procureur doit d’abord saisir le juge
d’instruction par un réquisitoire introductif. L’instruction est le
fait de mettre en état l’affaire qui va être jugée. Le juge
d’instruction instruit à charge et à décharge, i.e., il va chercher
tous les éléments pouvant être utiles à la décision, pour cela il
dispose des officiers de police judiciaire. Lorsqu’il le demande il
a recours à une commission rogatoire. Il a aussi la possibilité
d’interroger la personne suspectée qui a un statut particulier,
i.e., elle peut être placée le suspect sous le statut de témoin
assisté (soupçons moins fortes), soit de la mettre en examen.
Dans la mise en examen le juge d’instruction peut laisser la
personne en liberté, sous contrôle judiciaire ou en détention
provisoire. Le principe est la liberté, l’exception est le contrôle
judiciaire, et encore plus exceptionnelle il y a la détention
provisoire car il y a une atteinte à la présomption d’innocence.
Dans la détention provisoire, le juge d’instruction doit
s’adresser au juge des libertés et de la détention, qui décide ou
non de la détention provisoire. Ce juge pourra prendre un
ordonnance de règlement qui peut être une ordonnance de non
lieu (il n’a pas de lieu de juger la personne dû à faute de
preuves ou car la personne est atteinte de troubles mentaux),
ou une ordonnance de renvoi (éléments de preuve
insuffisants). Le renvoi devant la cours d’assises c’est la mise
en accusation, car en matière criminelle on parle d’accusé (en
matière de délits on pale de prévenu). Les officiers de la police
judiciaire peuvent mener deux types d’enquêtes : l’enquête de
flagrance (sans prise de décision, la police va enquêter) ;
l’enquête préliminaire (survenance d’un fait nouveau qui
permet de rouvrir l’enquête). C’est dans el cadre de ces
enquêtes que la police judiciaire peut placer le suspect en
garde à vue, qui peut être également décidée par le juge
d’instruction. La victime a la possibilité de participer au procès
pénal par l’action civile (action publique appartient au
ministère public), ici la victime n’a pas à demander la peine,
simplement elle peut demander la réparation de son préjudice
(différent du droit des obligations).

La procédure pénale est le procès pénal stricto sensu. C’est un droit en


recherche constante d’équilibre car il faut protéger la société en même
temps qu’il faut défendre les libertés de l’individu. La preuve sont les
reformes permanentes.

Paragraphe 1 : Sources de la procédure pénale

Il y a un certain nombre de conventions internationales, notamment sur


l’extradition.

Les sources nationales

En procédure pénale la coutume n’a quasiment pas de rôle à jouer, c’est


une source relativement officieuse.

La jurisprudence peut également se présenter comme une source mais en


principe elle n’a qu’un rôle résiduel en procédure pénale, néanmoins, la
chambre criminelle par certains arrêts importants a été une véritable
créatrice.

Le code de procédure pénale

L’origine du code de procédure pénale

Avant il y avait le code d’instruction criminelle de 1808. Actuellement il date


d 1958, en vigueur depuis 1959.

La réforme a été justifiée par 3 éléments :

- Les atrocités commises pendant la seconde guerre mondiale ont mis


en avant les droits de l’homme, particulièrement la dignité humaine ;
- Le progrès des sciences modernes a fait apparaitre que sans
violences physiques il était possible d’obtenir des indications de la
part des individus à leur insu (ex. détecteur de mensonges). De plus
le progrès de la criminologie y a participé avec la mise en avant de
l’importance de la personnalité du délinquant ;

- Le nombre d’affaires retentissantes qui sont restées obscures, avec


des erreurs judiciaires qui ont donné l’image d’une procédure pénale
désuète et inefficace.

Description du code de procédure pénale


Ce code intègre toutes les dispositions e procédure pénal selon un plan
largement chronologique.

Tout d’abord il y a un article préliminaire qui pose les principes directeurs de


la procédure pénale, comme la présomption d’innocence ou le critère
contradictoire :

Art. Préliminaire : «…»

Aussi important que l’art. 6 de la Conv. EDH.

Art. 6 Conv. EDH : «…»

Ensuite il y a un titre préliminaire qi comporte 10 articles qui considèrent


l’action publique et l’action civile.

Puis il y a le livre premier « de l’exercice de l’action publique et de


l’instruction » où on retrouve la police, le ministère public et l’instruction
avec le rôle du juge d’instruction et des libertés.

Le livre 2e traite des juridictions de jugement.

Le livre 3e concerne les voies de recours extraordinaires et les demandes en


révision.

Le livre 4e concerne quelques procédures particulières, comme la


coopération avec la Cour pénale internationale, les infractions commises
hors le territoire de la république.

Le livre 5e est sur les procédures d’exécution, i.e., concernant l’exécution


des peines. C’est l’objet de la pénologie.

Le livre 6e concerne les DOM-TOM.

La procédure pénale a été l’objet de nombreuses réformes.

L’évolution depuis 1958


Depuis 1958 il y a eu une vingtaine de réforme de la procédure pénale.
La loi du 15 juin 2000 a été extrêmement importante car elle a renforcé la
présomption d’innocence. Cette loi, appelée également loi de présomption
d’innocence, a créé le juge des libertés et de la détention, le double degré
des juridictions en matière criminelle (avant on ne pouvait pas faire appel
d’un arrêt de condamnation rend par une cour d’assises car le jury était
populaire), le réexamen d’une décision pénal consécutive au prononcé d’un
arrêt de condamnation de la CEDH, une catégorie intermédiaire entre le
témoin et la personne mise en examen, i.e., le témoin assisté (lorsque le
suspect n’est pas mis en examen) et a modifié le régime de la garde à vue
en permettant le contact avec l’avocat dès la 1e heure de garde à vue. De
plus cette loi a intégré l’article préliminaire dans le code de procédure
pénale.

La loi du 10 juillet 2000 a créé l’art. 4-1 du code de procédure pénale qui
permet désormais au juge pénal d’engager la responsabilité civile de
l’auteur relaxé. C’est une nouveauté car avant il y avait l’identité de la faute
pénale et civile. Ex : l’auteur indirect d’une faute simple sera relaxé mais
condamne civilement.

La loi du 30 décembre 2000 a facilité l’indemnisation des condamnés


reconnus innocents.

La loi du 4 mars 2002 est venue compléter la loi du 15 juin 2000 en


renforçant la présomption d’innocence et les droits des victimes.

La loi du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure a institué les fichiers


automatisés, et a créé des nouvelles infractions.

La loi du 9 mars 2004 (extrêmement importante) « portant adaptation de la


justice aux évolutions de la criminalité », a été très critiquée car elle a
notamment supprimé le principe de spécialité de la responsabilité pénale
des personnes morales et a créé le tribunal de l’application des peines ce
qui a juridictionnalisé l’exécution des peines. De plus elle a créé le mandat
d’arrêt européen, facilitant le travail des enquêteurs, elle a modifié la
procédure par défaut, enfin, elle a créé la comparution sur reconnaissance
préalable de culpabilité (encore appelée plaidé coupable). Cette dernière
mesure a été très controversée, elle donnait des prérogatives
supplémentaires au procureur (il décidait de la peine si le suspect avouait
devant lui et le juge homologuait simplement cette peine) et donne une
place plus importante à l’aveu alors qu’en 1958 on l’a plutôt voulu
l’abaisser.

La loi du 5 mars 2007 (suite à un rapport) «qui tend à renforcer l’équilibre


de la procédure pénale».

La loi du 10 août 2007 a institué les peines planchées, dans le but de lutter
contre la récidive.

La loi du 25 février 2008 « relative á la rétention de sureté et à la


déclaration d’irresponsabilité pour cause de troubles mentales ». Ceci se
situe au niveau des ordonnances de règlement. Cette loi vient encore
accorder une place à la victime.

Loi du 12 mai 2009.

La loi du 25 octobre 2009 « loi pénitentiaire », qui est venue modifier l’art.
505 du code de la procédure pénal, concernant le droit d’appel du procureur
général, suite à la condamnation par la CEDH. Ce qui est curieux, c’est que
l’art. a été modifié par une loi qui ne concernait en rie le domaine du
procureur.

Le rapport Léger, propose notamment la suppression du juge d’instruction


en transférant ses prérogatives au procureur de la république (ce qui pose
problème car il est soumis au garde des sceaux), instaure une sorte de
plaidé coupable devant la cour d’assises (c’est discutable car il y a des cas
particulièrement dangereux), envisage que les arrêts de la cours d’assise
soient motivés (actuellement on considère que le jury puisqu’il est
populaire, il n’est pas tenu de motiver sa position, mais cela empêche de
savoir vers quoi se tourner pour l’appel).

La jurisprudence du conseil constitutionnel


Le droit constitutionnel constitue une source importante de la procédure
pénale.

Dans la constitution il y a des dispositions sur la responsabilité pénale du


chef de l’état, l’immunité parlementaire, la responsabilité pénale des
ministres.

En plus de la constitution il y a la CDHC de 1789, notamment son art. 9 qui


concerne la présomption d’innocence (principe conservé à tous les niveaux
de la hiérarchie des normes).

Ensuite il y a la jurisprudence du conseil constitutionnel, qui a une influence


de plus en plus importante en procédure pénale. Ce rôle s’est accru à cause
des réformes systématiques de la procédure pénale car l’opposition
parlementaire saisit systématiquement le conseil constitutionnel. Ex :
Conseil Constitutionnel DC 2 mars 2004 – annulation de 2 dispositions et
émission de 7 réserves d’interprétation concernant la loi Perben 2. Cette loi
créait au moment de l’enquête préliminaire dès lors qu’il s’agissait de
l’infraction commise en bande organisée une procédure parallèle
dérogatoire au droit commun, permettant à la police judiciaire de faire des
perquisitions à n’importe quelle heure, cette disposition a été censurée.
Deuxièmement il a été annulée la disposition qui organisait l’homologation
de la décision de la peine du procureur lors du plaidé coupable dans une
audience de chambre de conseil qui n’était pas publique.
L’influence européenne

Il y a la Conv. EDH et la CEDH.

La Conv. EDH signée à Rome le 4 novembre 1950, a été ratifiée par la


France en mai 1974 :

- L’art. 2 CEDH protège le droit à la vie. Cet article a été invoqué dans
l’affaire CEDH « Vo c/France ».

- L’art. 4 CEDH prohibe le travail forcé. En 1983, lorsque le législateur a


créé le TIG (travail d’intérêt général), le législateur a dû respecter cet
article, en exigent le consentement du coupable.

- L’art. 6 CEDH concerne le droit au procès équitable.

La CEDH peut être saisie soit par un recours interétatique, soit par recours
individuel. Pour que la requête soit jugée, il faut qu’elle soit recevable
(différent du bien fondé de l’action), i.e., lorsque les conditions procédurales
sont respectées. La requête recevable est ensuite analysée sur son bien
fondé. Pour que la requête soit recevable il faut agir dans les 6 mois à partir
de la date de la décision interne définitive, et après épuisement des voies
de recours internes.

Une fois saisie, la CEDH si l’arrêt est de condamnation, l’état sera condamné
à verser une réparation au requérant. Cependant ces arrêts n’ont pas
l’autorité de la chose jugée, i.e., elle n’oblige pas l’état à modifier sa
législation, ni la chambre criminelle de la cour de cassation à opérer un
revirement de jurisprudence, du moins en théorie. Cependant, souvent
lorsque la France est condamnée elle opère soit un revirement de
jurisprudence soit une modification législative. Il y a plusieurs arrêts ayant
eu ces effets :

- Arrêts à propos de l’art. 505 CPP :

o CEDH 3 janvier 2007 « Ben Nacaer c/ France » - condamnation

o CEDH 22 août 2008 « Gacon c/ France »- condamnation

 Site à ces affaires la chambre criminelle a opéré un


revirement de jurisprudence dans un arrêt du Crim. 17
septembre 2008, plus tard une loi du 25 octobre 2009
est venue modifier cet article.

- CEDH 10 juillet 2008 « Medevdelyev c/ France » - la cour a considéré


que le ministère public n’était pas une autorité judiciaire (ceci pourra
poser problème pour la France si elle supprime le juge d’instruction).
Cette affaire est repassée devant la grande chambre de la CEDH en
2009 mais l’arrêt n’a pas encore rendu.

- CEDH 13 janvier 2009 « Taxquet c/ Belgique » - condamnation, car les


arrêts de cour d’assise n’était pas motivés, la France a demandé un
recours devant la grande chambre, mais cette décision n’a pas
encore été rendue.

o Crim. 14 oct. 2009 – avait cnsidéré que le fait que les arrêts
d’assise non motivés n’étaient pas contraires à la CEDH

- CEDH 13 octobre 2009 « Dayanan c/ Turquie) – concernant le droit de


se faire assister par un avocat pendant la garde à vue. En France le
suspect a seulement le droit à voir son avocat durant une demi-
heure.

Les sources internationales :

La Cour pénale internationale a été créé en décembre 1998 et est entrée en


vigueur le 1er janvier 2002. Avant il n’existait pas de juridiction pénale
internationale permanente, car il y avait seulement le tribunal de
Nurenberg, et d’autres tribunaux pénaux intermittents. Désormais, ce
tribunal permanent est compétent pour juger de tous les crimes, de manière
dérogatoire à la compétence souveraine des états.

La chambre criminelle qui parfois invoque la Conv. EDH, elle invoque


également de plus en plus des dispositions des conventions internationales
qui ont une valeur supra législative, pouvant écarter telle ou telle
disposition.

Paragraphe 2 : La théorie des preuves

Paragraphe 3 : La théorie des nullités

Vous aimerez peut-être aussi