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Bob Dylan 1

Bob Dylan
Bob Dylan

Joan Baez et Bob Dylan en 1963.

Alias Jack Frost


Lucky / Boo Wilbury
Blind Boy Grunt
Elston Gunn

Nom Robert Allen Zimmerman

Naissance 24 mai 1941, Duluth, Comté de Saint-Louis dans le


Minnesota, États-Unis

Pays d’origine  États-Unis

Profession(s) auteur-compositeur-interprète
chanteur
musicien
poète
Peintre
Auteur

Genre(s) rock, folk, country, blues, jazz, pop (musique)

Instrument(s) guitare, harmonica, basse, piano

Années actives depuis 1959

Label(s) Columbia

Site Web [1]


bobdylan.com

Portail du rock

Principaux courants

Scènes régionales

Groupes et musiciens

Par instrument

Par nationalité
Bob Dylan 2

Par ordre alphabétique

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ

Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman le 24 mai 1941 à Duluth, Minnesota) est un
musicien et auteur-compositeur-interprète américain dont le style musical a évolué au fil
des années : rock, folk, country, blues sont les exemples de la diversité de son œuvre.

Biographie
Depuis ses débuts dans les années 1960, Dylan a, par ses textes et par sa recherche de
voies nouvelles (à l’encontre de son public parfois), sensiblement marqué la culture
musicale contemporaine : en témoignent les nombreux artistes qui se réclament de son
influence (David Bowie, Jeff Buckley, Tom Waits, Elvis Costello, etc.), ou le vaste répertoire
des chansons qu'il a composées, dans lequel puisent des musiciens de tous les horizons et
de toutes les générations (Elvis Presley, The Beatles, Mark Knopfler, Neil Young, U2, P.J.
Harvey, The White Stripes, Syd Barrett, Guns N' Roses, Jimi Hendrix etc.).
Les références dont s’inspire Bob Dylan pour faire évoluer son art sont non seulement à
chercher du côté de musiciens américains légendaires, tels Hank Williams, Woody Guthrie
et Robert Johnson, mais aussi chez des écrivains de la Beat generation, comme Jack
Kerouac ou Allen Ginsberg. Il apprécie également Arthur Rimbaud, à qui il sera souvent
comparé, et s’intéresse à des dramaturges, tel Bertolt Brecht.
Au XXIe siècle, près de 50 ans après la parution de son premier album, Dylan parcourt le
monde de concert en concert et continue de composer.
Complexe, en constante évolution (il réinvente régulièrement chacun de ses standards dans
différents registres, allant du rock agressif au jazz en passant par les ballades), proche des
aspirations sociales et culturelles des époques qu’il a traversées, l’œuvre de Dylan a,
peut-être plus que toute autre, fait évoluer le rôle de la musique populaire en Occident (cf.
Analyses). Depuis 1997, Bob Dylan est régulièrement mis en nomination pour l’obtention du
Prix Nobel de littérature. Par ailleurs, les textes de ses chansons, qui se situent entre
poésie surréaliste et musique traditionnelle américaine, sont étudiés dans les universités
américaines. Son dernier album studio, Modern Times, paru fin août 2006, est entré
directement n°1 dans les charts aux États-Unis, faisant de lui l'unique chanteur au monde
âgé de 66 ans encore en vie, N°1 au hit parade.

1941-1961 : les débuts

Origines
Les grands-parents de Robert Zimmerman sont originaires d'Europe de l'Est, dont ils ont fui
les pogroms de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ben D. Stone, son grand-père
maternel s'installe à Hibbing, tandis que Zigman Zimmerman qui a fui Odessa en 1907,
s'installe à Duluth, dans le Minnesota. Beatrice Stone et Abraham Zimmerman, deux de
leurs enfants, se marient en 1934 et donnent naissance à Robert (Bob) le 24 mai 1941.
Celui-ci passe sa petite enfance à Duluth puis en 1947, déménage avec ses parents et
David, son jeune frère, à Hibbing[2] .
Dans son autobiographie [3] , Dylan écrit que sa grand-mère maternelle portait le nom de
Kirghiz, que la famille de celle-ci avait vécu à Trabzon, sur la côte turque de la mer Noire ;
bien qu'elle eût grandi dans le district de Kağızman, elle venait d'İstanbul, dans l'Ouest de
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la Turquie. Son grand-père paternel était originaire de Trabzon.

Hibbing
Hibbing est à l'époque une ville minière d'environ 17000 habitants, aux mœurs
conservatrices et de tradition chrétienne. Abraham, guéri de la poliomyélite qu'il a
contractée à Duluth, ouvre un magasin d'électro-ménager. Vers l’âge de 8 ou 9 ans, Robert
s’initie au piano puis plus tard, à la guitare et à l’harmonica. Il se passionne tout d’abord
pour la musique country de Hank Williams dont il répète les morceaux, et écoute des radios
qui diffusent du blues, tel que celui de Muddy Waters, Howlin' Wolf, John Lee Hooker et
Jimmy Reed[4] . Il sera également marqué par Elvis Presley, Buddy Holly, Bill Haley et Little
Richard, dont la gestuelle scénique et les attitudes anticonformistes fascinent la génération
adolescente autant qu'elles scandalisent ses aînés[5] .
Au lycée[6] , l'adolescent intègre des petites formations, telle que The Golden Chords, avec
lesquelles il joue dans des fêtes et des talent contests. Avec des amis partageant son goût
pour la musique, il étend sa culture musicale en échangeant des disques de jazz et de
rhythm and blues[7] .

Minneapolis
En septembre 1959, âgé de 18 ans, Zimmerman s’inscrit à l’université du Minnesota pour y
suivre des cours d’art et s’installe à Dinkytown, le quartier étudiant de Minneapolis. Peu
assidu à des cours qu’il ne suivra que quelques mois, il découvre le folk (Pete Seeger, Cisco
Houston) « des chansons qu’on tient toujours de quelqu’un »[8] . Il joue occasionnellement
dans des cafés folk tels que The Scholar ou The Purple Onion pour 2 ou 3 dollars, c’est à
cette époque qu’il commence à se faire appeler Bob Dylan.
L’origine de ce nom fut longtemps considérée comme une référence au poète gallois Dylan
Thomas, que Zimmerman connaissait[9] , mais il s’agit en réalité de la déformation de son
deuxième prénom Allen[8] . Au Chicago Daily News qui l'interrogeait en 1965 sur l'influence
de Dylan Thomas sur le choix de son nom, il rétorquait : « Non, bon Dieu non. J'ai pris le
Dylan parce que j'ai un oncle qui s'appelle Dillion. J'ai modifié l'orthographe mais seulement
parce que ça faisait mieux. J'ai lu des trucs de Dylan Thomas et ça ne ressemble pas aux
miens. »[10] . Le 9 août 1962, Dylan fait légalement changer son nom à la Cour Suprême[11]
.
Dylan est un gamin aux allures de vagabond, sa façon de jouer de la guitare est jugée
presque convenable, sa voix trop monotone, trop rauque, mais il séduit. Il apprend
beaucoup et vite : en recherche continuelle de nouvelles chansons à apprendre, il profite
notamment de la culture et des discothèques folk des parents de ses amis – à une époque
où les disques folk sont rares et précieux[12] . Affabulant parfois[13] , Dylan acquiert
progressivement toutes les caractéristiques d'un chanteur folk authentique.
Il fait la connaissance de David Whittaker, étudiant de gauche avec qui il devient ami[14] , et
par lequel il découvre Woody Guthrie, dont il dévore l’autobiographie, Bound For Glory. En
décembre 1960, Dylan prend la route de New York pour y rencontrer son idole, malade de
la chorée de Huntington, qui séjourne au Greystone Hospital, dans le New Jersey[15] .
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New York
Après un séjour de quelques semaines à Chicago, Dylan arrive à New York assiégée par le
froid, à la fin de janvier 1961. Il se rend directement à Greenwich Village, un quartier
bohème où cohabitent chanteurs, artistes et militants politiques ; le soir même, il joue au
café Wha? [16] . Il se rend au chevet de Woody et au fur et à mesure des visites, les deux
hommes sympathisent[17] . Dylan fait la connaissance des Gleason, chez qui Guthrie passe
ses week-ends, et dont l'appartement de East Orange s’est peu à peu transformé autour de
Guthrie en un lieu de créativité où se réunissent les plus grands noms de la scène folk,
comme Cisco Houston, Jack Elliot, ou encore Pete Seeger. Ne dédaignant pas l’hospitalité
des Gleason, Dylan étudie et répète les enregistrements de Guthrie que ceux-ci
possèdent[18] .
Arrivé à New York depuis peu, Dylan n'a donc pas tardé à nouer des relations, mais,
considéré comme trop marginal par les propriétaires de café, il peine à se faire engager «
Man there said "Come back some other day, / You sound like a hillbilly / We want folk
singer here" » [19] . En avril 1961 cependant, il joue devant la société de musique folk de
l’Université de New York, au Loeb Student Center[20] . À cette occasion, Dylan rencontre
Susan Rotolo, âgée de 17 ans[21] . Dessinatrice, peintre, Suze ne représente pas le
stéréotype de l’admiratrice inconditionnelle. Son implication dans les mouvements
étudiants, sa connaissance de Brecht, de Rimbaud, de Villon participent à la métamorphose
d’un Dylan légèrement anachronique, jouant volontiers l'ignorance, en un auteur brillant
dont la plume incarnera le réveil des consciences politiques endormies.
Lors de soirées pour débutants (des hoots, ou hootnanny) d’un club célèbre du Village, le
Gerde’s Folk City, Dylan est repéré par son directeur Mike Porco, qui l'engage pour deux
semaines, sur les conseils de Robert Shelton, critique musical au New York Times : le 11
avril 1961 constitue le premier engagement d'importance pour Dylan, où il joue en
première partie de John Lee Hooker, un guitariste « incroyable », encore peu connu du
grand public[22] . Lorsque Mike Porco reprogramme Dylan le 26 septembre, Robert Shelton
est présent et publie trois jours plus tard un article très élogieux sur « un nouveau styliste
du folk »[23] , qui renforce la notoriété naissante de Dylan.

La Columbia
La Renaissance Folk ne se développe cependant pas au seul Greenwich Village : à
Cambridge, en Nouvelle-Angleterre, Joan Baez et Eric Von Schmidt enthousiasment
également leur public, notamment à l’Unicorn et au Club 47. C’est à ce dernier que Dylan
rencontre Carolyn Hester, une chanteuse de Folk qui vient de signer avec Columbia
Records. Carolyn est à la recherche d’un harmoniciste pour l’album auquel elle travaille, et
propose la place à Dylan, qui accepte. Lors des séances d’enregistrement, Dylan joue à
Carolyn un morceau qu’il a composé, Come Back Baby, qui séduit John H. Hammond, un
des directeurs artistiques de Columbia. Au fur et à mesure des séances, Hammond prend
conscience du talent de Dylan et, malgré les réticences de sa direction, lui fait signer un
contrat : « J’ai vu ce gosse avec sa casquette qui jouait de l’harmonica – pas terrible
d’ailleurs, mais j’ai tout de suite été séduit. Je lui ai demandé s’il savait chanter. S’il
composait. S’il ne voulait pas enregistrer. » [24] .
L’imprésario de Dylan s’appelle Al Grossman, agent célèbre et controversé de New York :
salué pour les succès auxquels il a participé[25] , il est aussi critiqué pour ses objectifs
essentiellement commerciaux, peu conciliables avec la misère populaire que dénoncent les
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chanteurs folk. Grossman est également le cofondateur, avec George Wein, propriétaire
d’un club folk à Boston, en 1959, du festival folk de Newport, et gère les carrières du
Kingston Trio, d’Odetta et du trio folk Peter, Paul and Mary[26] . Cachant son intérêt à
promouvoir la carrière de Dylan[27] , Grossman incite Izzy Young, propriétaire du Folklore
Center au Village à produire le premier concert de Dylan en tête d’affiche, au Carnegie
Chapter Hall, le 4 novembre 1961[28] .
En mars 1962 paraît le premier album de Dylan (Bob Dylan, 1962). Composé de reprises
folk et blues, il contient également deux titres originaux : Talkin' New York et Song To
Woody. Le disque, confiné au cénacle folk, se vend mal[29] , mais le contrat de Dylan,
fermement défendu par Hammond et Johnny Cash, n'est pas rompu, comme il fut au départ
envisagé[30] .

1962 – 1964 : une notoriété naissante

Broadside
Depuis février 1962, paraît périodiquement Broadside Magazine, un magazine folk fondé
par Agnes Cunningham et à l’initiative de Pete Seeger. Des albums seront également
produits par le magazine, The broadside Ballads, où Dylan apparaît sous le pseudonyme
Blind Boy Grunt[7] . Dans ce magazine pour lequel écrivent régulièrement Gil Turner, Tom
Paxton et Phil Ochs sont publiés les textes de chansons d’actualité, les topical songs. Dylan
y écrit une douzaine de textes[31] , souvent écrits dans l’instant[32] , qui témoignent de la
faculté incoercible de Dylan à composer sur tous les sujets, de l’inanité de la chasse aux
communistes[33] au dégoût qu’il éprouve après l’exécution sommaire d’un noir âgé de 14
ans et la relaxe de ses assassins, blancs[34] .
Porté par la puissance évocatrice de ses textes, Dylan devient la voix d’une génération
excédée par les injustices et le conservatisme qui prévalent alors. Blowin' in the Wind, que
Dylan compose en avril 1962, paraît dans le numéro six de Broadside. Reprise sur tous les
campus et popularisée par le trio Peter, Paul and Mary, elle symbolise la dimension sociale
et politique qu’est en train d’acquérir son jeune auteur[35] .

The Freewheelin'
Blowin’ In the Wind sera la première chanson de son deuxième album, The Freewheelin'
Bob Dylan, qu’il commence à enregistrer en juin. Pour cela, Dylan compose de nombreuses
chansons engagées telles que A Hard Rain's a-Gonna Fall, écrite pendant la crise des
missiles de Cuba, Masters of War et Oxford Town. Mais il rompt également avec la tradition
folk de son premier album avec des titres plus intimistes tels que Don't Think Twice, It's All
Right, Girl from the North Country, et Bob Dylan's Dream, révélateurs de la mythologie et
du sens de la poésie qui l'habitent[7] .
Les sessions d'enregistrement et la production de l'album, plus longue que celle du
premier, révèlent également l'animosité qui oppose John H. Hammond à Albert Grossman :
celui-ci conteste tout d'abord la validité du contrat qui lie CBS à Dylan, mineur lorsqu'il le
signa ; il s'oppose ensuite à Hammond sur la production de Mixed up Confusion[36] ,
accompagnée par un piano, une batterie, deux guitares et une basse. Le simple, qui
comprend également Corrina, Corrina, ne concorde pas avec l'image de chanteur de folk de
Dylan et est rapidement retiré de la vente[37] .
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Premières apparitions télévisées


Découvert par le réalisateur Philippe Saville à Greenwich Village, Dylan part à Londres en
décembre pour participer à une pièce télévisée : Madhouse On Castle Street, diffusée le
soir du 13 janvier 1963 à la BBC[38] . La pièce décrit l'histoire d'un jeune homme rebelle qui
s'enferme dans une pension et refuse d'en sortir ; sa sœur et son voisinage tentent d'en
découvrir la raison. Dylan est d'abord pressenti pour jouer le rôle principal, mais constatant
le manque de naturel de Dylan lorsqu'il joue, Saville réécrit la pièce et attribue à Dylan un
rôle de narrateur chantant[39] . Dylan interprète quatre chansons dont Blowin' In the Wind,
dont c'est la première diffusion ; l'original de l'enregistrement fut détruit en 1968 et aucune
copie n'a depuis été retrouvée[38] .
Le 12 mai 1963, Dylan doit participer au Ed Sullivan Show, une émission accueillant tous
les styles de musique et dont la diffusion est nationale ; elle est présentée par Ed Sullivan
et produite par Bob Precht. Ceux-ci acceptent Talkin' John Birch Society Blues, que Dylan
désire interpréter, mais Stove Phelps, conseiller à la programmation de CBS, la refuse :
dans cette chanson moqueuse, les membres de la John Birch Society sont ridiculisés et sont
associés à Hitler[40] . Phelps dit craindre un procès en diffamation, à la surprise de Ed
Sullivan[41] : Hootenany, une autre émission télévisée avait accepté de diffuser une chanson
du Chad Mitchell Trio, dont la cible était aussi la John Birch Society[7] . Dylan refuse alors
d'interpréter une autre chanson, et s’en va, furieux[42] . La chanson, sous la pression des
avocats de CBS, est également retirée de The Freewheelin', sur lequel la chanson était
initialement prévue [43] .
Cet épisode ne marque pas l'arrêt des apparitions télévisées de Bob Dylan : en mai, est
diffusée une émission de Westinghouse Studios, intitulée Folk songs and more folk songs,
présentée par John Henry Faulk, à laquelle participent également les Brother Four, Carolyn
Hester, Barbara Dane et The Staple Singers. Dylan y interprète Blowin' In The Wind, Man
Of Constant Sorrow et Ballad Of Hollis Brow[7] .
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L'engagement social

Le 28 août 1963, Dylan, comme Joan Baez, Mahalia


Jackson, etc. participe à la Marche sur Washington, où
plus de 200000 pacifistes se rassemblent pour
dénoncer l'inégalité des droits civiques que subit la
population noire. Après que les orateurs se furent
succédé et que Martin Luther King eut prononcé son
célèbre discours « I have a dream », il interprète Only A
Pawn In Their Game, tandis que Peter, Paul and Mary
chantent Blowin' In The Wind[44] .

Cet épisode illustre l'implication de Dylan et de


nombreux autres artistes pour les droits civiques à
cette période : par l'intermédiaire de Suze Rotolo, qui
travaillait au CORE (le Congress of Racial Equality), et
de Broadside[7] , [5] , il côtoyait le milieu contestataire
étudiant, qui militait pour les minorités, dans un
contexte difficile[45] . Le 10 mai 1963, à Greenwood,
dans le Mississipi, Dylan avait chanté à un Bob Dylan en novembre 1963 à New
rassemblement organisé par le SNCC[46] , pour inciter York
la population noire des États du Sud à s'inscrire sur les
listes électorales[5] . De même, sa présence aux concerts de Joan Baez, leur relation
amoureuse, contribuèrent à forger son image de héraut de la contestation sociale, aux côtés
de Joan. Surgissent cependant les signes de l'étroitesse et de l'inexactitude de cette image.

Le 13 décembre 1963, au cours d'un banquet de charité organisé par le Comité de Secours
aux Libertés Civiques (Emergency Civil Liberties Commitee, ECLC), Dylan reçoit le prix
Tom Paine, qui récompense « une personnalité qui a symbolisé le juste combat pour la
liberté et l'égalité »[47] . Grisé par l'alcool, il prononce un discours désastreux.
À l'occasion d'un profil réalisé par Nat Hentof pour le New Yorker, Dylan décrivit son
impression : « Je suis tombé dans un piège quand j'ai accepté le prix Tom Paine […] dès que
je m'y suis pointé je me suis senti oppressé. […] Ça m'a vraiment pris à la gorge. Je me suis
mis à boire. J'ai… vu un groupe de gens qui n'avaient rien à voir avec mon genre d'idées
politiques. J'ai regardé le parterre et j'ai eu la trouille. […] On aurait dit qu'ils donnaient de
leur argent parce qu'ils culpabilisaient »[48] . Dans cet article, Dylan dit également : « Je
fais partie d'aucun Mouvement. Sinon je ne pourrais rien faire d'autre que d'être dans le
Mouvement. Je ne peux pas voir des gens s'asseoir et fabriquer des règles pour moi. Je fais
un tas de trucs qu'aucun Mouvement n'autoriserait. »

Joan Baez, de laquelle Dylan s'éloigna en 1964, le décrivit de la façon suivante : « Pour on
ne sait quelle raison, à mon avis, il veut se libérer de toute responsabilité. N'importe quelle
responsabilité, concernant n'importe qui, me semble-t-il. S'en tirer tout juste avec ce que
les autres ont à offrir. »[49]
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Une évolution sensible


C'est le 10 février 1964[50] que paraît The Times They Are a-Changin', l'album qui constitue
le deuxième volet de ce qui est parfois appelé la trilogie folk de Bob Dylan.
Sur cet album, sur lequel Dylan a pour la première fois un contrôle total[51] , il approfondit
encore le registre de la topical song avec des chansons jaillies du contexte politique et
social aux États-Unis : par exemple Only a Pawn in Their Game qui évoque le meurtre de
Medgar Evers, leader de la National Association for the Advancement of Colored People
pour le Mississipi au début de l'été 1963, The Lonesome Death of Hattie Carroll, inspirée
par un fait divers de la banlieue de Baltimore, où un homme « de la bonne société » tua une
domestique en lui assénant un coup de canne[52] .
Surtout, l'album contient The Times They Are a-Changin' qui, deux ans après Blowin' in the
Wind devient le nouvel hymne de la jeunesse. Cette chanson résume l'humeur des années
1960, dans laquelle une voix prophétique annonce un monde en pleine mutation, où
journalistes, critiques, hommes politiques ne doivent pas barrer la route aux eaux
montantes du changement[53] .
Cependant, The Times They Are a-Changin' révèle une évolution sensible chez son auteur :
tout d'abord au dos de la pochette et dans un encart sont imprimés 11 Outlined Epitaphs, «
11 épitaphes esquissées », qui constituent la première publication de poésie de Dylan[54] ,
et où, subjectivement, il parle plus librement de lui-même. Des allusions à la route, à la
fuite y sont également récurrentes. Ces poèmes seront republiés plus tard dans Writings
and Drawings et seront également le support d'une biographie de Dylan : Bob Dylan,
Epitaphs 11.
D'autre part, sont incluses dans l'album des chansons comme One Too Many Mornings ou
Boots of Spanish Leather, où Dylan exprime des sentiments sur les femmes, l'amour,
l'amitié, que les ballades folk traditionnelles ne savent pas exprimer[55] .
Son public, aussi, a changé : à des amoureux de musique folk, calmes, aux mœurs
vestimentaires sobres succède un public pop, jeune, enthousiaste, exubérant[56] . C'est
aussi ce que remarque Terri Van Ronk, qui s'occupa de la toute jeune carrière de Dylan[57] ,
à l'occasion d'un concert au Carnegie Hall le 26 octobre 1963, devant 3000 spectateurs :
« C'était très étonnant. Comme un avant-goût de la Beatlemania. La première
grande ascension de Bobby était déjà là, dans ce concert de Carnegie Hall. Quand
ce fut fini, nous nous retrouvâmes tous dans les coulisses, et ils cherchaient la
ruse pour échapper à l'assaut des jeunes filles qui hurlaient au dehors. »
    — Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 268 & 269

Another Side
Son album suivant, Another Side of Bob Dylan, est enregistré en un jour en juin, et paraît le
8 août 1964. C'est un album dans la continuité de Freewheelin', qui reste fidèle à l’idiome
folk (guitare et harmonica), mais il n'y a plus de chanson protestataire. Ici aussi, des
poèmes accompagnent l'album[58] .
Les thèmes centraux de cet album sont l'amour, la liberté individuelle, les rapports
humains. Dylan y développe également un autre thème d'importance : la futilité de
l'engagement, comme l'évoque My back pages. Dylan s'y moque de lui-même, de sa vision
manichéenne, et juge que les vieux discours et autres symboles ne sont que futilités et
mensonges (« Ah j'étais si vieux alors / Je suis plus jeune que ça maintenant »).
Dylan participe ainsi à la création d'un climat culturel qui allait permettre aux artistes, aux
Bob Dylan 9

groupes de rock de faire partager leur vision poétique, de dépasser les limites de la
chanson d'alors[59] . Lors de l'enregistrement en studio de l'album, Dylan confie à Nat
Hentoff, journaliste au New Yorker : « Il n'y aura pas de chanson protestataire dans cet
album. Ces chansons, je les avais faites parce que je ne voyais personne faire ce genre de
choses. Maintenant beaucoup de gens font des chansons de protestation, pointant du doigt
ce qui ne va pas. Je ne veux plus écrire pour les gens, être un porte-parole. [...] Je veux que
mes textes viennent de l'intérieur de moi-même »[60] .
L'album est mal accueilli par la critique et par le milieu folk, lui reprochant notamment son
excès de subjectivité, son manque d'esthétisme. Un journal rédigea notamment la critique
suivante : « Mais Bob / Il a deux problèmes / des petits / la langue qu'il écrit / est pas de
l'anglais / la mesure qu'il bat / est pas de la chanson / et c't'espèce d'/ intellectualisme
inverti / fait rien que / me barber à mort. » [61] .

1965 – 1966 : la première période rock

Avec les Beatles


Le 28 août 1964, Dylan a pour la première fois rencontré les Beatles à leur hôtel à New
York, lors de leur tournée américaine. Au-delà de l'initiation[62] ,[63] ou non[64] à la
marijuana des seconds par le premier, cette rencontre est le symbole de leur influence
réciproque au cours des années 1960 : alors qu'au début de 1964 Dylan avait observé avec
attention l'ascension des Beatles[65] , ceux-ci étaient sensibles « aux paroles et à l'attitude
[...] incroyablement originales et géniales » de Dylan[66] . En 1965, lors de la tournée
anglaise de Dylan, les Beatles affichent ostensiblement leur attirance, comme le titre
l'article de Ray Coleman dans le journal Melody Maker du 9 janvier : Les Beatles disent :
Dylan montre la voie[67] .

Le passage au rock
L’avenir est dans les instruments électriques. En 1965, il engage le guitariste montant de
l’époque, Mike Bloomfield, le « Clapton américain » et enregistre un nouvel album,
mi-acoustique, mi-électrique, Bringing It All Back Home. Son public folk ne suit pas et
boude l’album, pourtant encore assez proche des précédents, même sur les titres avec
instruments électriques.
Trois mois plus tard, paraît Highway 61 Revisited. Entièrement électrique, l’album s'appuie
sur un rock basique, très incisif. Là où les morceaux de l’album précédent n’étaient souvent
que du folk « électrifié », ceux-ci laissent libre cours aux guitares rageuses et aux orgues
tortueuses. Les paroles, abstraites et imagées, sont aussi à l'extrémité de la sobriété folk :
Les admirateurs du chanteur sont perplexes : Bob Dylan est pour eux la perpétuation d'une
tradition solidement ancrée, entre musique américaine des origines et engagement social,
et le rock une musique commerciale, dansante et vulgaire. Dylan, soutenu par un petit
groupe de rock garage, les Hawks, qui deviendront plus tard The Band, part en tournée qui
est, à l’époque, la plus longue jamais entreprise. Dylan joue ses nouvelles chansons partout
dans le monde, et partout il est hué. Le divorce est consommé : Dylan ne sera jamais là où
on l'attend.
Au milieu de cette tournée éprouvante, où le groupe joue plus fort que n’importe qui avant
eux[68] , Dylan enregistre le dernier volet de « la trilogie électrique » : Blonde on Blonde.
Bob Dylan 10

Enregistré en deux semaines de studio pendant lesquelles Dylan écrit souvent les paroles
quelques minutes avant le début de la session, Blonde on Blonde, premier double album de
l’histoire du rock, est un étrange moment de calme au milieu de la fureur de cette époque.
Voix et musique s’y fondent pour nous raconter toutes les dernières expériences de Dylan,
vécues et rêvées, dans une ode à l’amour sous toutes ses formes, de la mère à la prostituée,
en passant par l’amour illusoire que donne la drogue. Dylan est au sommet du monde,
vibrant intérieurement de mille sensations étranges, et fait partager ses expériences dans
cet album si surréaliste qu’il est difficile de le décrire. Un chef d’œuvre hors du temps qui
fait de Dylan la locomotive du rock and roll.
Le 22 novembre 1965, Dylan se marie secrètement avec Sara Lownds, une mannequin de
25 ans[69] ,[70] . Certains amis de Dylan, dont Ramblin' Jack Elliott, disent que ce dernier
niait qu'il était marié dans les conversations suivant immédiatement le mariage[70] . La
journaliste Nora Ephron a été la première à rendre la nouvelle publique en février 1966
dans un article du New York Post intitulé Hush! Bob Dylan is wed[71] .

1968 – 1970 : les racines country


En juillet 1966, l'épopée rock and roll de Bob Dylan s’arrête plus brutalement encore
qu’elle n'avait commencé : la moto Triumph Bonneville du chanteur sort de la route,
l’envoyant à l’hôpital, ce qui l’écarte des scènes pendant trois ans. Forcé au repos, Dylan
rompt avec la vie remplie d'excès qu'il menait jusqu'alors, tandis que les rumeurs les plus
folles circulent à son propos : on le croit mort, fou, kidnappé par la CIA, etc. Sa longue
retraite est l'occasion pour lui et ses amis du Band d'enregistrer des ébauches de chansons,
qui sortiront dans les années 1970 sous le nom de The Basement Tapes.
Ce n’est qu’en 1968 que Dylan réapparaît, avec John Wesley Harding, un album acoustique
apaisé. Il montre un Dylan moins surréaliste et davantage intéressé par le passé de son
pays et des histoires populaires nimbées d’un mystère irréel. Pour autant, les admirateurs
ne se sont pas calmés : Dylan est encore leur meneur et ils attendent qu’il assume son rôle.
Harcelé, le chanteur se réfugie à la campagne, puis prend anonymement un appartement à
New York, mais rien n’y fait.
Ce vedettariat, dont il ne veut pas, est sans doute en partie à l’origine des deux albums
suivants, où Dylan habillé en cow-boy, s'essaie dans la musique country. Nashville Skyline
et le double album Self Portrait, tout en ballades gentillettes et douces, consternent les
admirateurs : leur idole abandonne la contreculture pour devenir un tranquille père de
famille. Nashville Skyline marque la rencontre de Dylan avec un autre monstre sacré de la
chanson américaine, Johnny Cash. Les chansons I Threw It All Away, leur reprise de Girl
From the North Country participent à la réussite de l'album. L'album Self Portrait, composé
en majeure partie de reprises de titres folk et pop, est plus hétérogène.
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Les années 1970, renaissances et déclins


Au début des années 1970, Dylan se consacre à sa vie
de famille. Il sort un album très calme, New Morning,
dominé par le piano. Il participe au controversé concert
pour le Bangladesh qu'organise George Harrison en
août 1971 à New York et joue dans le western, Pat
Garrett et Billy the Kid, dont il écrit la musique. En
grande partie instrumentale, cette bande originale Bob Dylan et le Band en 1974.

contient le tube Knocking on Heaven’s Door. Ce n’est


que vers 1975, après un album avec The Band (Planet Waves), que Dylan décide de repartir
en tournée.

Les concerts, dans de très grandes salles, sont énormes : Dylan est en grande forme, décidé
à reconquérir ce titre de rock star auquel il avait lui-même renoncé quelques années plus
tôt[réf. nécessaire]. Il chante de manière plus agressive que jamais, mâchant ses mots : il
donne enfin l’impression d’être vivant. La tournée est suivie par un disque où Dylan conte
son divorce avec sa femme Sara. Les chansons explorent toutes les facettes de la détresse
amoureuse : l’apitoiement sur soi-même, la colère, les rechutes amoureuses, etc. Tout cela
dans un style poétique inimitable et avec un tout nouveau son, synthèse entre l’ancien et le
nouveau : acoustique habillé de batteries, de basses et de claviers. Le disque remporte un
grand succès, qui ne suffit pas à sortir Dylan de sa dépression, mais ne lui enlève pas non
plus sens de la repartie : à une journaliste qui lui confie son enthousiasme, il rétorque qu’il
ne voit vraiment pas comment on peut aimer expérimenter des sentiments tels que ceux
exprimés par Blood on the Tracks[réf. nécessaire].

Dès l’année suivante, le chanteur réunit ses vieux amis,


parmi lesquels la chanteuse folk Joan Baez, et part pour
une tournée qui se veut épique et bohème, dans un
esprit hippie, déjà un peu dépassé à l’époque : la
Rolling Thunder Revue. La caravane, forte de dizaines
de fêtards et de musiciens, fait escale dans de petites
salles, joue avec des musiciens de bar recrutés sur
place, et un film est tourné (Renaldo Et Clara). De cette
période sortiront live paru dans les Bootleg Series et Bob Dylan et Allen Ginsberg pendant
la Rolling Thunder Revue (2 novembre
l’album Desire, résultat de la coopération de Dylan et
1975).
du parolier Jacques Levy.

Cette idée aboutit à des récits nimbés de mystères plein de pyramides, de gangsters et de
voyous, habillées par une orchestration très riche où le violon, tenu par une musicienne
rencontrée par hasard pendant la tournée, occupe une grande place. On y trouve également
pour la première fois depuis plus de dix ans, un chant de protestation ; Hurricane raconte le
procès du boxeur Hurricane Carter emprisonné pour meurtre, et que Dylan est résolu à
faire libérer.
Bob Dylan 12

1979 – 1981 : la période chrétienne


En 1979, Dylan se convertit au christianisme et se met à écrire sur sa relation avec Dieu. Si
le premier disque de cette période, Slow Train Coming, avec notamment Mark Knopfler à la
guitare, se révèle intéressant, les suivants sont plus décevants : les textes sont peu inspirés
et semblent recopiés d'un livre de cantiques; il habille sa musique de chœurs et de cuivres
assourdissants (Saved et Shot of Love). Peu appréciés par les critiques ces albums
contiennent toutefois quelques perles (Every Grain of Sand).[réf. nécessaire]

Les années 1980


En 1983, Dylan met fin à sa période chrétienne et enchaîne avec Infidels, dont les thèmes
tournent autour du judaïsme. De son propre aveu[8] , le chanteur a perdu quelque chose de
ce qui faisait son génie : les chansons ne viennent plus avec la même facilité qu’avant, et
son enthousiasme est usé. La fin de la décennie le trouve associé avec le Grateful Dead
pour une série de concerts. Sur les conseils de Bono, chanteur de U2, il enregistre ensuite
avec le producteur Daniel Lanois l'album, Oh Mercy. D’autre part, en 1988, Dylan fit partie
des Traveling Wilburys, regroupant, sous des pseudonymes, Dylan, George Harrison, Jeff
Lynne, Tom Petty et Roy Orbison. Le groupe se séparera en 1990 après deux albums.

1992 – 1995 : Reprises Folk et Blues


Alors que sa maison de disques commence à éditer des
coffrets regroupant ses archives depuis des décennies,
Dylan débute la décennie 1990 avec les albums Good as
I Been to You et World Gone Wrong, entièrement
composés de reprises de vieux titres folk et blues.

Depuis 1997 : la renaissance sans fin


Bob Dylan en concert à Stockholm en
En 1997, Dylan s’associe à nouveau avec Daniel Lanois
1996.
pour enregistrer Time Out of Mind, premier album de
compositions originales depuis sept ans. Peuplé de
compositions habitées, Time Out of Mind est une chronique désespérée mais bien vivante
de la vieillesse d’une vedette du rock. Dylan y pose un regard sans complaisance sur son
âge, évitant au passage les clichés rock and roll.

En septembre 2001, sort Love and Theft. Très bluesy et jazzy, dépouillé et proche du son de
ses concerts, ce nouvel album est nettement plus enthousiaste que ses prédécesseurs.
D'autre part, Dylan enchaîne depuis la fin des années 1980 les concerts sur les cinq
continents. Cette Tournée sans fin (« Never Ending Tour ») est l’occasion pour lui de
revisiter ses standards en laissant la part belle à l’improvisation : son groupe change de
morceaux tous les soirs, et ne rejoue quasiment jamais une chanson de la même façon d’un
soir sur l’autre.
D’autre part, alors que Martin Scorsese lui consacrait un film documentaire intitulé No
Direction Home, Dylan finalisait la rédaction de la première partie de ses mémoires. Ce
volume apporte une vision personnelle sur des périodes mal connues de sa vie, comme ses
débuts à New York, ou l’enregistrement de Oh Mercy en 1989. La parution régulière des
Bootleg Series, enregistrements pirates jadis introuvables, désormais remasterisés et
officiels, et dont la source paraît intarissable, lève le voile sur des enregistrements
Bob Dylan 13

légendaires disponibles pour la première fois. Le huitième volume de cette « série », Tell
Tale Signs: Rare and Unreleased 1989-2006, est sorti en octobre 2008.
Le 28 août 2006 paraît son dernier album intitulé ironiquement Modern Times, en
référence au film de Charles Chaplin. Il constitue le troisième volet d'une trilogie
commencée en 1997 avec Time Out of Mind. Produit par Dylan et enregistré dans des
conditions quasi live avec le groupe qui l'accompagne sur scène, ce nouvel opus retrouve
les accents de jazz, de ragtime, de bluegrass et de rockabilly de son précédent opus Love
and Theft, dans une ambiance plus feutrée et glamour, qui fait référence à la période d'or
des années 1930 : celle des postes à galène, de Bing Crosby et de Louis Armstrong. Pour
accompagner la sortie de cet album, Dylan a déclaré dans le magazine Rolling Stone que
rien de ce qui avait été fait depuis les 20 dernières années n'avait grâce à ses yeux. Dans
une prose biblique, parfois surréaliste, matinée de références au monde contemporain à
travers des évocations de l'ouragan Katrina, des attentats du 11 septembre 2001 ou encore
une déclaration d'amour déguisée à la jeune vedette du R'n'B Alicia Keys, Dylan y revisite à
travers dix titres les influences musicales de son jeune âge, endossant avec aisance et une
gaieté non dissimulée le costume de la tradition américaine du siècle qui l'a précédé. En
octobre 2007 sort Dylan 07,ainsi que le remix inclus de Most Likely You Go Your Way And
I'll Go Mine par le DJ Mark Ronson. En décembre 2007, le film de Todd Haynes, I'm Not
There s'inspire « des nombreuses vies » et chansons de Bob Dylan qui est interprété par six
acteurs et une actrice.
En avril 2008, il obtient le prix Pulitzer, « pour son profond impact sur la musique populaire
et la culture américaine, à travers des compositions lyriques au pouvoir poétique
extraordinaire », selon le jury[72] .
Un nouvel album, Together Through Life, est sorti fin avril 2009.

Analyses

L'influence de Dylan sur son époque


« Bob Dylan ne donnait pas tant l'impression de se tenir à un tournant décisif de
l'espace-temps culturel que d'être ce tournant décisif. Comme si la civilisation
avait pu évoluer à son gré, ou même au gré de sa fantaisie [...]. »
    — Greil Marcus, La République Invisible
Riche d'une quarantaine d'albums, l'œuvre de Bob Dylan réunit la musique traditionnelle
qui a accompagné l'édification des États-Unis et la modernité la plus avant-gardiste :
l'Ouest profond et Greenwich Village. Il est l'un des artistes qui ont le plus révolutionné la
musique populaire dans les années 1960 et 1970, contribuant à l'élever au rang d'un
véritable art. Son influence déborde même du cadre de la musique, s’étendant à la
littérature, au cinéma et même à la politique, puisqu’il fut, de manière plus ou moins
involontaire, l’un des meneurs de la contreculture de cette époque.
Dès ses débuts en 1961, Dylan fait parler de lui dans les milieux folk américains en
adoptant une manière de chanter très expressive, qui surprend encore parfois aujourd'hui,
loin des standards de la « belle » chanson. Souvent accusé de « ne pas savoir » chanter,
Dylan est en réalité l'un des artistes modernes à avoir le plus fait progresser l'usage de la
voix, l’employant comme un véritable instrument de musique et recherchant davantage
l'expressivité que la beauté classique. Il a considérablement expérimenté sur l'usage des
dissonances, se faisant ainsi l’héritier direct des bluesmen des années 1930, tel Howlin'
Bob Dylan 14

Wolf.
Musicalement, même si ses compositions restent le plus souvent relativement
« classiques », il a contribué, au côté d'artistes comme Eric Clapton et The Rolling Stones, à
faire entrer la musique traditionnelle américaine - blues, folk, country ... - dans l'ère
moderne, comme le montrent les disques de sa « première époque rock », entre 1965 et
1966.
Mais le domaine dans lequel Dylan a eu une importance cruciale est celui des textes : dès
son deuxième album (le premier étant presque entièrement composé de reprises, comme
cela se pratiquait très couramment à l’époque), il a imposé une manière d’écrire des
chansons totalement unique à son époque. Inspirés par la littérature, la poésie surréaliste,
mais aussi les « folksongs » réalistes de la grande tradition américaine, ses textes dessinent
un univers intérieur d’une richesse exceptionnelle. Dès le début, le thème principal de
l’œuvre de Dylan est son expérience personnelle du monde, sa vision des choses, qu’elle
soit réelle ou fantasmée. Le surréalisme qui imprègne profondément la plupart de ses
textes, même les plus simples, atteindra son apogée en 1965 et 1966 lorsque Dylan
délaissera le folk pour le rock 'n' roll.
Libéré de toutes les contraintes du format folk, une créativité exacerbée par l'usage de
drogues, il écrit alors plusieurs chefs-d’œuvre qui en font un poète majeur du XXe siècle.
Loin d’être incompréhensibles et absurdes, comme ils sont parfois considérés, les textes de
cette époque ne cherchent pas à avoir un sens figé, mais à décrire des impressions et des
sentiments au-delà des mots. Comme un tableau abstrait, ils peuvent acquérir un sens
différent selon l’humeur de l’auditeur, tout en conservant une très forte identité. En cela,
les mots de Dylan s’approchent de l’essence même de la musique, qui tire une partie de son
pouvoir du fait qu’elle est le seul art à n’être aucunement figuratif, à une époque où la
plupart des chansons populaires, et particulièrement les chansons rock, parlaient encore de
(més)aventures sentimentales et de voitures. Elles ont considérablement influencé
l’ensemble des artistes pop de l’époque, au-delà de l’univers du rock and roll et même de la
musique, et ont changé de manière radicale la carrière d’artistes aussi talentueux que les
Beatles.
Enfin, par ses textes, ses prises de position, mais aussi par son attitude envers son statut de
vedette et de musicien, Dylan a joué un rôle très important sur l’évolution de la société
dans la seconde moitié du XXe siècle. Adulé par le public folk et les milieux révolutionnaires
de gauche du début des années 1960, il refusa d’assumer ce rôle, préférant inciter ses
admirateurs, comme il l’exprime dans certains de ses textes (Don't follow leaders / Watch
the parkin' meters)[73] , à penser par eux-mêmes et à renoncer aux messies, de quelque
bord qu’ils soient.
En refusant de participer aux jeux de l'industrie de la musique, en changeant sans cesse
d’orientation musicale, ce qui lui a régulièrement valu d’être accusé de « traîtrise » par ses
anciens admirateurs, il a changé l’image du musicien populaire, faisant entrer la musique
pop de plain-pied dans le monde des arts « sérieux ». Même ses errements artistiques,
comme ses disques des années 1980, où il inventa le rock chrétien, étaient, semble-t-il,
surtout une tentative d’en finir avec l’idolâtrie dont il était l’objet depuis les années 1960.
Certes, la complexité de l’œuvre de Dylan l’a empêché d’être un très gros vendeur de
disques, et donc de toucher un public aussi large que d’autres vedettes de la pop. Mais, en
influençant de manière directe presque tous les artistes de son temps, il a
considérablement pesé sur le devenir d’une musique qui a changé la vision du monde de
Bob Dylan 15

millions de personnes.

Les passages de Bob Dylan au Festival Folk de Newport


Le 3 août 2002, le retour de Bob Dylan au festival de folk de Newport fut l’occasion de
s’interroger sur la rupture présumée entre lui et son public en 1965. La forte conspuation
perceptible sur les bandes n’est pas anecdotique : elle ponctuera en effet les tournées
américaines et européennes qui suivront.

1963
Révélée quatre ans plus tôt à ce même festival, Joan Baez est la tête d’affiche de l'édition
1963 et y introduit Dylan (chemise militaire kaki et blue-jeans délavés), précédé par sa
renommée grandissante de chanteur protestataire. Après son tour de chant, il rejoint sur
scène Peter, Paul and Mary, Joan Baez, Pete Seeger et The Freedom Singers, et la fête
s’achève en chœur sur We shall Overcome. Le dimanche soir, Baez, qui chante With God on
our side l’invite à la rejoindre sur scène et le festival se conclut sur le triomphe de Dylan,
alors en communion totale avec son public[7] .

1964
En 1964, Dylan, par ses chansons, les concerts qu'il donne est une célébrité du monde
folk[74] , tandis que les topical song, que composent des artistes tels que Phil Ochs, Tom
Paxton ou Buffy Sainte-Marie sont très populaires[7] . Dylan, qui fait trois apparitions cette
année, chante cependant des chansons plus personnelles de Another Side, à paraître, telles
que All I really want to do, It ain't me et To Ramona, ainsi que Mr Tambourine Man
(Bringing It All Back Home). Ses premiers fans le ressentent comme une trahison : Irwin
Silber, le rédacteur en chef du magazine folk Sing Out! rédigea ainsi en novembre 1964 «
une lettre ouverte à Dylan » où il manifeste son inquiétude à propos du « détachement », du
« potentiel d'auto-destruction » de Dylan et de ses nouvelles chansons « centrées sur
lui-même, sentimentales et cyniques »[75] , tandis que Paul Wolfe, un auteur de Broadside,
décrivit Dylan comme « un faussaire, un hypocrite et un manipulateur de son public »[7] .

1965
Le 25 juillet 1965, Dylan est la tête d’affiche du festival mais, à l’image de sa tenue
vestimentaire (lunettes de soleil Wayfarer et blouson de cuir) les choses ont changé. Pour
lui d’abord : en mars est paru Bringing It All Back Home, composé de morceaux
acoustiques et d’autres plus rock. Mi-juillet, Dylan vient d’enregistrer Like a Rolling Stone,
qu’il compte jouer au festival. Sur les ondes d’autre part : alors que les Beatles
monopolisent le Top Ten, la reprise pop de Mr Tambourine Man des Byrds marque les
esprits. Au Royaume-Uni, parallèlement à la Beatlemania le rock renaît, grâce à la
redécouverte du blues.
À l’atelier blues de ce festival est également présent[76] The Paul Butterfield Blues Band, un
groupe de blues urbain, avec amplis et guitares électriques, qui connait le succès avec Born
In Chicago, tiré de leur premier album The Paul Butterfield Blues Band. Outre le chanteur
Paul Butterfield, le groupe se compose du guitariste Mike Bloomfield, du bassiste Jerome
Arnold et du batteur Sam Lay.
Renforcés par le pianiste Barry Goldberg et l’organiste Al Kooper, Dylan et les musiciens du
Paul Butterfield Blues Band répètent toute la nuit un nombre limité de chansons : Maggie’s
Farm, Like a Rolling Stone et Phantom Engineer[77] ». Le lendemain, ils jouent ces trois
Bob Dylan 16

morceaux et leurs transitions sont accompagnées d’un brouhaha indescriptible[78] . Sur les
prières du présentateur Peter Yarrow, de Peter, Paul And Mary, Dylan revient accompagné
d’une guitare acoustique et interprète deux de ses succès : It’s All Over Now Baby Blue et
Mr. Tambourine Man.
De cet événement, relaté par Robert Shelton, naquit la légende de Dylan délaissant le folk
pour le rock, indifférent à l’indignation et à l’amertume de son public[79] , tandis qu’en
coulisse, les bruits les plus fous circulaient (la rumeur prétendit que le chanteur Peter
Seeger, furieux, chercha une hache pour couper les câbles du micro ; ce qu’il démentit).
Cependant, des arguments viennent contredire cette interprétation, notamment ceux
avancés par Bruce Jackson, un des organisateurs du festival, qui a étudié les
enregistrements qu’il avait conservés.
Jackson argue tout d’abord que la première personne sifflée ne fut pas Dylan, mais Peter
Yarrow, en charge de l'annoncer et dont les phrases entrecoupées par de longs silences
agaçaient un public impatient. D’autre part, les applaudissements sont nourris quand Dylan
apparaît, alors que les instruments électriques sont déjà installés et visibles sur la scène.
Par ailleurs, quand le groupe joue, la voix de Dylan est noyée sous le volume de
l’instrumentation, en raison d’une balance des sons trop hâtive. Jackson avance également
que malgré le fait que Dylan soit la tête d’affiche du festival, il ne joue que quinze minutes,
alors que d’autres sont restés sur scène 45 min. Enfin, le public réclame le retour de «
Bobby », ce qu’interprète Yarrow par « avec une guitare folk ».
En conclusion, Jackson avance l’hypothèse que la réaction du public de Newport guida celle
des spectateurs des concerts à venir, décontenancés par une musique en laquelle ils ne se
reconnaissaient plus.
Paradoxalement à ces interprétations divergentes, les faits sont bien documentés, il en est
question notamment sur ces différents supports :
• Festival ! de Murray Lerner (1967)
• No Direction Home, de Martin Scorsese (2005)
[80]
• Quelques disques pirates tel que Folk Rogue, décrit sur www.bobsboots (en anglais)

Discographie

Enregistrements studio

• 1962 : Bob Dylan • 1978 : Street Legal (*)

• 1963 : The Freewheelin' Bob Dylan (*) • 1979 : Slow Train Coming (*)

• 1964 : The Times They Are a-Changin' • 1980 : Saved

• 1964 : Another Side of Bob Dylan (*) • 1981 : Shot of Love

• 1965 : Bringing It All Back Home (*) • 1983 : Infidels (*)

• 1965 : Highway 61 Revisited (*) • 1985 : Empire Burlesque

• 1966 : Blonde on Blonde (*) • 1986 : Knocked Out Loaded

• 1967 : John Wesley Harding (*) • 1988 : Down in the Groove

• 1969 : Nashville Skyline (*) • 1989 : Oh Mercy (*)

• 1970 : Self Portrait • 1990 : Under the Red Sky

• 1970 : New Morning • 1992 : Good as I Been to You


Bob Dylan 17

• 1973 : Pat Garrett & Billy the Kid • 1993 : World Gone Wrong

• 1973 : Dylan • 1997 : Time Out of Mind

• 1974 : Planet Waves (*) • 2001 : Love and Theft

• 1975 : Blood on the Tracks (*) • 2006 : Modern Times

• 1975 : The Basement Tapes • 2009 : Together Through Life

• 1976 : Desire (*)

(*) Albums ayant été remasterisés et réédités en version SACD hybride.

En public
• 1974 : Before the Flood
• 1976 : Hard Rain
• 1979 : At Budokan
• 1984 : Real Live
• 1989 : Dylan and the Dead
• 1993 : The 30th Anniversary Concert Celebration
• 1995 : MTV Unplugged

Compilations
• 1967 : Bob Dylan's Greatest Hits
• 1971 : Bob Dylan's Greatest Hits, Vol. 2 (More Bob Dylan Greatest Hits)
• 1985 : Biograph
• 1994 : Bob Dylan's Greatest Hits, Vol. 3
• 1997 : The Best of Bob Dylan, Vol. 1
• 2000 : The Best of Bob Dylan, Vol. 2
• 2001 : The Essential Bob Dylan
• 2005 : The Best of Bob Dylan
• 2007 : Dylan

Collaborations avec d'autres artistes


• 1969, Festival de l'île de Wight (live).
• 1970, Message to Love. The Isle of Wight festival, (live). Un seul titre : Desolation Row ;
• 1971, George Harrison, The Concert for Bangladesh (live);
• 1976, Eric Clapton, No Reason to Cry;
• 1988, Traveling Wilburys, Vol.1;
• 1990, Traveling Wilburys, Vol.3.
Bob Dylan 18

The Bootleg Series


• 1991 : The Bootleg Series Volumes 1-3 (Rare & Unreleased) 1961-1991
• 1998 : The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert
• 2002 : The Bootleg Series Vol. 5: Bob Dylan Live 1975, The Rolling Thunder Revue
• 2004 : The Bootleg Series Vol. 6: Bob Dylan Live 1964, Concert at Philharmonic Hall
• 2005 : The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack
• 2008 : The Bootleg Series Vol. 8: Tell Tale Signs

Accords commerciaux
• 2005 : Live at The Gaslight 1962 - Starbucks Coffee Co.

Bibliographie
• Les chemins de Bob Dylan par Alain Rémond
• Bob Dylan, Tarantula !, recueil de poèmes, 1966 (traduit en français par Dashiell
Hedayat):
• Bob Dylan, Chroniques, Volume 1 Fayard, 2005 (édition française); 316 p.
• Sam Shepard, Rolling Thunder : sur la route avec Bob Dylan (avec des photos de Ken
Regan ; traduit de l'américain par Bernard Cohen). – Paris : Naïve, 2005. – 209 p., 20 cm.
– (ISBN 2-35021-018-9). – Titre original : Rolling Thunder, Logbook;
• Early Dylan (Genesis Publications, 1999) préface Arlo Guthrie;
• Dylan in Woodstock (Genesis Publications, 2000);
• Bob Dylan, Une biographie, François Bon, Albin Michel, 2007.

Filmographie
• Festival, Murray Lerner, 1967
• Dont Look Back, D.A. Pennebaker, 1968
• George Harrison and Friends : The Concert for Bangladesh, Saul Swimmer, 1972
• Eat The Document, D.A. Pennebaker, 1973
• Pat Garrett et Billy le Kid, Sam Peckinpah, 1973
• Renaldo and Clara, Bob Dylan, 1978
• La Dernière Valse, Martin Scorsese, 1978
• Hearts of Fire, Richard Marquand, 1990
• Masked and Anonymous, Larry Charles, 2003
• No Direction Home, Martin Scorsese, 2005
• I'm Not There, Todd Haynes, 2007
Bob Dylan 19

Composition du groupe de scène depuis 2007


En 2007, le groupe de scène de Bob Dylan réunit les musiciens suivants[81] :
• Bob Dylan : voix, guitare, claviers, harmonica ;
• Stu Kimball : guitare rythmique ;
• Denny Freeman : guitare lead ;
• Donny Herron : guitare pedal steel, guitare lap steel, mandoline électrique, banjo, violon
;
• Tony Garnier : basse, contrebasse ;
• George Receli : batterie ;
• Tommy Morrongiello : guitare rythmique (occasionnellement), technicien guitare.

Bob Dylan en français


Hugues Aufray fut le premier français à adapter des chansons de Bob Dylan. Les
traductions édulcorent souvent la crudité du texte original.

Notes et références
[1] http:/ / www. bobdylan. com/
[2] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 26 à 28
[3] Chroniques, Volume 1 parue en 2004
[4] (en) Bob Dylan: The Rolling Stone Interview. The rock & roll poet reflects on life, love, politics and God - Kurt
Loder, Rolling Stone, 21 juin 1984
[5] Anthony Scaduto, Hervé Muller (trad. Dashiell Hedayat), Bob Dylan, Christian Bourgois, 1983 (ISBN
2267003503)
[6] The Hibbing High School
[7] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone
[8] Bob Dylan (trad. Jean-Luc Piningre), Chronicles Volume 1 [« Chroniques: Volume 1 » ], Fayard, 5 mai 2005
(édition française), 316 p. (ISBN 2213623406)
[9] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 41, 45
[10] (en) Interview with Joseph Haas, Chicago Daily News, 27/11/1965. (Jonathan Cott, Bob Dylan: The Essential
Interviews, p. 59)
[11] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 217
[12] Martin Scorsese ; No Direction Home ; Paramount Pictures (2005)
[13] Dylan prétendit être orphelin, originaire du Nouveau-Mexique (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 112).
[14] Whittaker semble être l'auteur des photos du disque pirate The Great White Wonder, en 1969 (Anthony
Scaduto, Bob Dylan, p. 60)
[15] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 66
[16] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 88 à 90
[17] « Ce gosse a vraiment de la voix. Je ne sais pas s’il réussira par ses paroles, mais il sait chanter » - Woody
Guthrie (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 97)
[18] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 95 à 98
[19] Talkin New-York – Bob Dylan (1962)
[20] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 109
[21] Suze Rotolo apparait sur la pochette de l’album The Freewhelin’ Bob Dylan. Photographie : Don Hunstein
[22] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 123, 124 et 165
[23] (en) Bob Dylan: A Distinctive Stylist ; Robert Shelton ; The New York Times (29 septembre 1961),
[24] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 159 & 160
[25] Par exemple Tom Dooley, vieille chanson folk interprétée par The Kingston Trio
[26] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 181 & 182
[27] Le contrat liant Grossman à Dylan est signé officiellement le 20 août 1962, et ne sera d'ailleurs connu que
tardivement. Il sera rompu le 17 juillet 1970.
[28] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 171
[29] L'album s'écoule à 5000 exemplaires
[30] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 191
Bob Dylan 20

[31] Broadside Magazine - Wikipedia anglophone


[32] A rapprocher de la littérature de l’instant des auteurs de la Beat Generation.
[33] Talkin' John Birch Society Blues - The Bootleg Series, Vol. 1
[34] The Death of Emmitt Till – non commercialisé
[35] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 203, 204, 231, 249
[36] « Albert […] eut l'idée lumineuse de faire enregistrer Bobby avec un orchestre de dixieland sur Mixed Up
Confusion. C'était un vrai désastre. » - John H. Hammond (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 222 & 223)>
[37] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 223, 238
[38] (en) www.BBC.co.uk Madhouse On Castle Street (http:/ / www. bbc. co. uk/ bbcfour/ music/ bobdylan/
madhouse. shtml)
[39] « Dans son rôle de clochard céleste, Dylan était intéressant, même s’il n’est pas permis de juger de sa
manière de chanter sur un rôle dans une nullité aussi affligeante » - The Daily Mirror
[40] « Now we all agree with Hitlers' views / Although he killed six million Jews » - Talkin' John Birch Society
Blues
[41] « Mais la John Birch Society… j'ai dit que je ne comprenais pas pourquoi elle jouissait d'une telle protection »
– Ed Sullivan – The New York Post 14 mai 1963
[42] « Conneries ! Je chante ça ou rien » (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 241
[43] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 240 à 242
[44] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 257, 258
[45] (fr) www.acontresens.com Les étudiants noirs entrent en lutte : le « SNICK » (http:/ / www. acontresens. com/
contrepoints/ histoire/ 19. html)
[46] le « Comité de coordination étudiant non violent », surnommé SNICK
[47] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 205
[48] (en) Profiles: The Crackin’, Shakin’, Breakin’ Sounds – Nat Hentoff, The New Yorker, 24 octobre 1964
[49] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 190
[50] Bob Dylan: The Times They Are A-Changin' liner notes (http:/ / bobdylan. com/ moderntimes/ linernotes/
times. html)
[51] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 218
[52] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 220, 221
[53] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 261
[54] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 222
[55] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 267
[56] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 204 & 226
[57] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 143
[58] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 226 & 230
[59] Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 301
[60] (en) The Crackin', Shakin' Breakin' Sounds, Nat Hentoff, 24/10/1964. (Jonathan Cott, Bob Dylan: The
Essential Interview, p. 16)
[61] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 226
[62] (en) Al Aronowitz; introduced Beatles to Bob Dylan in 1964, Matt Schudel, The Washington Post, 7-08-2005
(http:/ / www. signonsandiego. com/ uniontrib/ 20050807/ news_mz1j07aron. html)
[63] Dylan : Portraits et témoignages, p. 46
[64] (en) Joint accounts, Cherri Gilham, The Observer, 10-09-2000 (http:/ / observer. guardian. co. uk/ print/
0,3858,4061575-102280,00. html)
[65] « Leurs accords étaient vraiment extravagants. Seuls des musiciens ensemble pouvaient faire ça. C'était
évident. Ça m'a donné des idées. [...] Dans ma tête, les Beatles étaient des génies. J'avais l'impression qu'il y
aurait un avant et un après Beatles. », Dylan : Portraits et témoignages, p. 46
[66] George Harrison, ibid
[67] Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 299
[68] « les deux choses les plus bruyantes qu’il m’ait été donné d’entendre, c’est un train de marchandises en train
de dérailler et Bob Dylan avec le Band » - Marlon Brando (voir François Ducray, Philippe Manœuvre, Hervé
Muller, Jacques Vassal, Dylan, Albin Michel, 30/06/1978 (ISBN 2226001271).
[69] (en) The Rolling Stone Encyclopedia of Rock & Roll (Simon & Schuster, 2001), «  Bob Dylan: Biography (http:/
/ www. rollingstone. com/ artists/ bobdylan/ biography) »
[70] (en)Sounes, Down The Highway: The Life Of Bob Dylan, p. 193.
[71] (en)Shelton, No Direction Home, p. 325.
[72] 2008 Pulitzer Prize Winners - SPECIAL CITATION, Citation (http:/ / www. pulitzer. org/ year/ 2008/
special-citation/ )
[73] Subterranean Homesick Blues - Bringing It All Back Home (1965).
Bob Dylan 21

[74] (en) www.bobdylan.com (http:/ / bobdylan. com/ etc/ peterstonebrown_newport. html): Peter Stone Brown on
Dylan at Newport
[75] (en) An Open Letter to Bob Dylan, Irwin Silber, Sing Out!, novembre 1964
[76] Contre l’avis d’une certaine partie du comité d’organisation, tels que les Lomax, père et fils.
[77] renommée plus tard en It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry
[78] J’ai fait ce truc de dingue. Je ne savais pas ce qui allait se passer, mais le public a hué. Et pas qu’un peu. Ça
sifflait de tous les cotés – Bob Dylan (voir Mark Blake, Mojo (Trad. Isabelle Chelley, Jean-Pierre Sabouret),
Dylan : Visions, portraits, and back pages [« Dylan : Portraits et témoignages » ], Tournon, 11/09/2006 (ISBN
235144017X))
[79] « Joue du folk !... Remboursez !... C'est un festival folk !... Débarrasse-toi de ce groupe ! »
[80] http:/ / www. bobsboots. com/ CDs/ cd-f13. html
[81] (en) www.bjorner.com: Still On The Road: 2006 Us Summer Tour (http:/ / www. bjorner. com/ DSN28450 -
2006 US Summer Tour. htm)

Voir aussi

Articles connexes
• Woody Guthrie
• Joan Baez
• Traveling Wilburys
• The Band
• Mike Bloomfield
• (en) Robert Shelton
• (en) Albert Grossman
• (en) The Madhouse on Castle Street

Liens externes
• (en) Site officiel (http:/ / www. bobdylan. com/ )
• (en) Site recensant différentes versions de ses chansons (http:/ / www. dylanchords. com/
) (paroles et accords/tablatures)
• (en) Documentation systématique des enregistrements en studio et des concerts (http:/ /
www. bjorner. com/ bob. htm)
• (en) Searching For A Gem (http:/ / www. searchingforagem. com/ ) (site coopératif illustré
recensant tous les disques, y compris les plus rares)
• (en) Expecting Rain (http:/ / www. expectingrain. com/ ) (site coopératif : chaque jour, des
dizaines de liens vers des infos concernant Bob Dylan et d'autres musiciens ayant un
rapport avec lui)
• (en) Come Writers And Critics (http:/ / perso. orange. fr/ michel. pomarede/ CW& C/ ) (site
recensant les livres, magazines, fanzines et songbooks parus sur Dylan dans le monde
entier)
• (fr) Traductions des chansons de Bob Dylan en français (http:/ / www. bobdylan-fr. com/
index. html)
• (fr) Shelter from the storm, forum français (http:/ / bdylan. forumactif. com/ forum. htm)
Bob Dylan 22

Références bibliographiques et Internet


• Thomas Karsenty-Ricard, Dylan, l'authenticité et l'imprévu, L'Harmattan, (ISBN
2-7475-9151-4);

• Robert Shelton (trad. Jacques Vassal), No Direction Home : The Life And Music Of Bob
Dylan [« Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone » ], Albin Michel,
12/03/1987 (ISBN 2226028854);
• Anthony Scaduto, Hervé Muller (trad. Dashiell Hedayat), Bob Dylan, Christian Bourgois,
1983 (ISBN 2267003503);
• (en)Jonathan Cott, Bob Dylan: The Essential Interviews, Wenner Books, 2006, (ISBN
1932958096)

• Bob Dylan (trad. Jean-Luc Piningre), Chronicles Volume 1 [« Chroniques: Volume 1 » ],


Fayard, 04/05/2005 (édition française), 316 p. (ISBN 2213623406);
• François Ducray, Philippe Manœuvre, Hervé Muller, Jacques Vassal, Dylan, Albin Michel,
30/06/1978 (ISBN 2226001271);
• Mark Blake, Mojo (Trad. Isabelle Chelley, Jean-Pierre Sabouret), Dylan : Visions,
portraits, and back pages [« Dylan : Portraits et témoignages » ], Tournon, 11/09/2006
(ISBN 235144017X);

• Martin Scorsese ; No Direction Home ; Paramount Pictures (2005);


• (en) Bob Dylan: A Distinctive Stylist ; Robert Shelton ; The New York Times (29/09/1961),
;
• (en) The Myth of Newport '65 – Bruce Jackson, 26/08/2002 ;
• (en) Dylan goes electric – Robert Shelton, No Direction Home: The Life and Music of Bob
Dylan, New York, 1986 (reproduction partielle);
• (fr) Dylan s’électrifie – Bruno Lesprit, Le Monde (24/08/2006) ;
• (en) www.BBC.co.uk: Madhouse On Castle Street (http:/ / www. bbc. co. uk/ bbcfour/
music/ bobdylan/ madhouse. shtml);
• (fr) www.acontresens.com: Les étudiants noirs entrent en lutte : le « SNICK » (http:/ /
www. acontresens. com/ contrepoints/ histoire/ 19. html);
• (en) www.bjorner.com: Still On The Road: 2006 Us Summer Tour (http:/ / www. bjorner.
com/ DSN28450 - 2006 US Summer Tour. htm).
• (en) Profiles: The Crackin’, Shakin’, Breakin’ Sounds – Nat Hentoff, The New Yorker,
24/10/1964
• (en) www.bobdylan.com (http:/ / bobdylan. com/ etc/ peterstonebrown_newport. html):
Peter Stone Brown on Dylan at Newport
• (en) An Open Letter to Bob Dylan, Irwin Silber, Sing Out!, 11/1964
• (en) Bob Dylan: The Rolling Stone Interview. The rock & roll poet reflects on life, love,
politics and God - Kurt Loder, Rolling Stone, 21/06/1984
Bob Dylan 23

Sources des articles et contributeurs


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Dan50, Debora, Delhovlyn, DiamondDave, Didiersan, Dingy, Doch54, DocteurCosmos, Dominique natanson, Dosto, Duloup, EDUCA33E, En passant,
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