V. Les Ases
Ase, classe de dieux attestée depuis temps archaïques. A
Vimose, a[n]sau > ansuz. Ribe au Danemark, 61 signes runiques sur
un crâne. Ulfr ok Odin ok Hoj-Tyr ; peut-être Fenrir pour le loup.
Amulette ? Préserver de la maladie avec une formule magique.
Cailloux à Besançon, couvert de runes. Dialecte germanique
de l'ouest. Apparition du nom Wodan. Formule de malédiction.
Fibule trouvée Nordendorf, en Bavière. Wigiþonar = Thor, plus
notion de combat. Dieu combattant. Figure énigmatique de
Logaþore > Lóðurr (Loki) qui apparaît sous la forme Logeþer dans
des témoignages anglo-saxons. Textes runiques difficilement
compréhensibles. Importance de ces dieux païens, sur un territoire
très étendu et avant la période viking. Prééminence évidente du
dieu Odin, confirmation dans la littérature islandaise et chez Saxo
Grammaticus. Manuscrit du Xe, charmes et formules d'inspiration
païenne, dans l'une d'elle, il est question de Wodan, Balder, Frija et
les Idisi (Dises) qu’on peut rapprocher aux Valkyries.
*Mimir.
Inglinga Saga. Donné pour l'un des Ases.
Autres sources. Géant (forme finale de son nom en -ir). Décapité par
les Vanes, probablement geste symbolique de tuer la tête/chef.
Odin l'embaume et le transforme en objet magique.
Motif des têtes coupées, fréquent chez les anciens Celtes.
Nombreux témoignages antiques et autochtones (Pays de Galles et
Irlande). Décapitation des ennemis et probable embaumement.
Rites shamaniques, références à Odin.
Mimir apparaît dans un autre mythe. Propriétaire et gardien d'une
source qui porte son nom Mímisbrunnr. Alföðr laisse son oeil (gage
de Valföðr) en gage dans cette source pour obtenir le savoir, en plus
d'une corne, Gjallahorn.
Deux variantes d'un même mythe ?
L'emplacement de la source de Mimir, sous la racine de l'arbre
cosmique.
*Hoenir, qui a toutes les qualités pour être un chef. Il sera donné
pour chef des Vanes dès son arrivée.
Les Vanes sont subordonnés aux Ases.
díar, prêtres sacrificateurs, statut donné aux dieux Vanes
venus chez les Ases. Mais terme ambivalent.
Snorri évite de désigner les Ases comme des dieux et utilisent des
termes à connotations religieuses (drottinn).
Odin fit construire un temple ; Njord et Freyr sont les premiers
prêtres mentionnés qui reçoivent des charges et des domaines >
conversion des Vanes à la religion des Ases. Freyja fut la première a
enseigné aux Ases la sorcellerie que les Vanes pratiquaient
couramment le Sejðr, forme de magie noire. Sorcellerie souvent
opérée dans l'objectif d'avoir un effet rapide, souvent une forme de
nuisance à l'égard de celui qui en subissait les effets. Fréquemment
pratiquée par des finnois/finnoises (en fait Lapons). Odin va devenir
le principal pratiquant de ce Sejðr.
Pouvoir de rendre les ennemis aveugles, sourds, pris de
frayeur ; de métamorphose shamanique ; éteindre le feu ; calmer la
mer... etc. Effet d'effémination (ergi) (?). Les Vanes font partie des
Ases en abandonnant leurs habitudes incestueuses.
Aspect sexuel du Sejðr ; infâmant pour les hommes >
homosexualité ? Forme de magie condamnée au moment de la
christianisation ; peut-être même proscrite auparavant à cause des
perturbations sociales entraînées.
Sorcière Gullveig. Difficulté à neutraliser cette magie et la
personne qui la pratiquait ; brûlée trois fois et vit encore.
Historicisé : fonction sacerdotale d'Odin ; venue d'Asie et installé en
Suède. Meurt de maladie. Processus de divinisation. Population
crédule et païenne.
Njód succède à Odin. Origine des dynasties scandinaves ; alliance
Ases Vanes. Fjölnir dans la succession (mais donné comme autre
nom d'Odin). Rois de Suède et de Norvège bénéficieraient du double
héritage des Ases et des Vanes, en principe ils peuvent assurer la
prospérité de leur pays.
VI. Odin
Odin est présenté dans l'Edda comme le chef des dieux, mais aussi
le dieu primordial. C'est lui qui crée les institutions et règle le cours
des choses. Dieu démiurge. Odin est partout dans le récit de l'Edda.
Trinité royale d'Odin (Ház, Jafnhár, þriði)
Mendiant Gangleri.... autre nom d'Odin ?
Jusqu'à 170 noms pour désigner Odin. Tabou
linguistique ? Appréhension à nommer une divinité aussi
puissante, peu sympathique et fiable. Personnage rusé et
fourbe. Dieu qui n'inspire pas la confiance et qui peu
s'avérer assez terrifiant ; lié à la mort et à l'au-delà, dieu
magicien.
Odin n'entre pas dans la fabrication de noms, au contraire de Thor.
L'attribut d'Odin est une lance, Gungnir (celle qui oscille, qui
s'agite). Atteint toujours sa cible. Existence attestée dès l'époque
païenne, l'un des plus anciens poèmes scaldiques (IXe), Odin décrit
comme celui qui agite Gungnir, un autre poème l'appelle "le
seigneur de la lance". Dans l'iconographie ancienne, personnages
avec des corbeaux armés d'une lance...
Maître des Valkyries (Valkyrja). Poème du Xe, il est appelé
Valkjósandi, celui qui choisit. Dans le vieil anglais, autre mot
dévalorisé qui veut dire "vieille sorcière". Trentaine de noms de
Valkyries, tous liés à la guerre, mais appellations poétiques plus ou
moins récentes.
Existence de divinités féminines liées à la guerre très
ancienne.
Odin est le maître des Einherjar, les guerres morts qui se
retrouvent dans la Hall d'Odin et qui combattent éternellement.
Maître des Berserkir, féroce comme des chiens/loup/taureaux/ours.
Fonction guerrière qui est la seule qui ait donné lieu à un
véritable culte. Il n'est pas sûr qu'on l'ait invoqué pour autre
chose que pour obtenir la victoire.
Dieu de la mort, lié à la mort et à l'au-delà.
Caractéristique peut-être liée à la guerre. Mais Odin n'est pas le dieu
de tous les morts, il n'accueille que les guerriers tués sur le
champ de bataille, réservés pour la bataille finale du
Ragnarök qui jouissent de la Valhall. Sur le toit, une chèvre qui
broute les racines d'un arbre, elle donne de l'hydromel qui permet
de rassasier les Einherjar. Chaque jour, ces guerriers s'affrontent et
s'abattent les uns les autres. Mangent la chair d'un sanglier
magique qui renaît chaque soir, meilleure viande de cochon qu'il
soit.
Odin ne mange rien, la nourriture sur la table, il la donne à ses deux
loups, Gerri et Freki. Mais boit !
Odin, dieu de l'ivresse et de l'extase.
Les autres morts, maladie et vieillesse, font chez Hel (le lieu et la
déesse). On ne ressort pas de chez Hel, mais ce n'est pas un endroit
punitif (pas l'enfer des chrétiens). Lorsque Baldr est envoyé à Hel
lorsqu'il est abattu par son frère. Dans le poème eddique de création
récente (post-conversion) "Les rêves de Baldr", Odin se rend chez
Hel pour susciter l'âme d'une voyante qui confirme la mort
prochaine de Baldr, et qui le renvoie. Odin y est soumis comme tous
les autres à un destin inexorable, et ne peut rien y faire. Le poème
s'achève sur l'évocation du Ragnarök. Texte qui parmi d'autres
témoignages confirme que les Enfers sont gardés par un chien ;
même chien qui affrontera Tyr lors du Ragnarök, Garmr
(hurlement) ? La voyante invoquée est peut-être Hel elle-même.
Hel a été engendrée par Loki et une géante, elle a pour frères
Fenrir et le Serpent de Miðgarðr, portée maléfique. Le serpent est
jeté autour du monde des hommes, Fenrir est neutralisé, et Hel est
jetée dans les enfers où elle règne sur neuf mondes.
Dieu séducteur.
VII. Thor
Mythe de la capture du Serpent de Midgard.
Très bien documenté, donc sans doute ancien et très répandu.
Présent dans la poésie scaldique, Edda, iconographie.