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Chapitre 2
Champ magnétique
créé par des courants
permanents
début du cours le 26 septembre 2002
Préambule :
Dans ce chapitre nous étudions le lien entre les courants électriques et le champ magnétique
dont ils sont la source (courants électriques → champ magnétique).
Au chapitre suivant nous étudierons les effets produits par un champ magnétique sur des
courants électriques (champ magnétique → courants électriques).
Plan du chapitre 2
A Circuits électriques
filiformes sources de champ
magnétique :
→ →
→ µ Idl P∧ u P→ M
B(M) = o
4π ∫ PM2
P∈C
(H≡Henry)
Cette expression porte le nom de loi de Biot et Savart. µ o porte le nom de perméabilité
absolue du vide.
(rappel : ε o qui a été introduit en électrostatique porte le nom de permittivité absolue du vide
et s’exprime en farad par mètre (F.m-1 ) ; εo ≈ 1
+9
F.m −1 (F≡Farad)).
36π10
Expression condensée :
On utilise aussi r=PM et la notation condensée suivante :
→ µ → →
B= ∫ dl∧2 u
o I
4π r
C
Autre formulation :
→
L’emploi du vecteur unitaire u P→ M n’est pas obligatoire dans la formule de Biot et Savart :
→ →
u P→ M = PM ; ainsi on peut écrire :
PM
→ →
→ µ Idl P∧PM
B(M) = o
4π ∫ PM3
P∈C
Un des avantages de la première formulation est qu’elle met en évidence l’évolution en 1/r2
du champ.
→
b) Direction de B(M) :
®
Rappelons la définition d’une ligne de champ :
→ →
Soit L une ligne de champ de B . Quelque soit le point M de L, le vecteur B(M) est tangent
à L.
®
→
c) Norme de B(M) :
→ → →
Nous venons de déterminer le vecteur directeur des dB(M) : dB=dB.eθ
→ →
I. dl∧ u
→ µ → →
Reste à calculer la norme de dB : dB= o . Dans cette expression dl∧u et PM sont
4π PM 2
à calculer :
∧
→ → → →
dl∧u =dl.sin( dl,u)
∧ ∧
(dl, u)=π−β (voir figure 4) ; ainsi sin( dl,u) =sin β ; or β= π −α de telle sorte que
→ → → →
2
∧
→→
sin( dl, u ) =sin β= cosα .
→ →
Par conséquent dl∧ u =dl.cos α (i).
→ µ I→
B(M )= o e θ
2πr
→ → → → → → →
∫ dl = ∫ dl + ∫ dl' = ∫ (dl + dl ') = ∫ 0 = 0
P ∈C P ∈ABA ' P '∈A ' B' A P∈ ABA ' P∈ ABA '
→ →
Intéressons nous maintenant à ∫ dl ∧ PO :
P ∈C
→ → → → → θ = 2π
∫ dl ∧ PO = ∫ Rd θ e θ ∧ (−R e r ) = R e z ∫θ = 0
2
Conformément à la figure 9 : dθ
P ∈C P ∈C
→ → → → → →
On s’est servi de e θ ∧ ( − e r ) = − e θ ∧ e r = −( − e z ) = + e z
Ces trois résultats correspondent à la permutation indiquée dans la partie droite de la figure 9 ;
si le produit vectoriel à calculer « tourne » en sens inverse il faut rajouter un signe – dans le
→ → →
résultat (outil mnémotechnique).; exemple : e z ∧ e θ = − e r
®
→ → →
∫ dl ∧ PO = 2πR e z (ii)
2
Il vient
P ∈C
→ µ → µ I 2 →
En combinant (i) et (ii) dans (*) : B = o I 3 2πR 2 e z = o R 3 e z . Ce résultat se simplifie en
4π PM 2 PM
introduisant l’angle α :
→ →
∫ B . dl = µ o ∑ I
Γ S
→ → → →
dl =dl M représente un élément de longueur découpé sur Γ au voisinage de M ; dl =dl M est
orienté par Γ.
Attention ! le calcul de la circulation nécessite d’avoir choisit une orientation sur Γ ; ce choix
→
conditionne alors le sens des dl et par voie de conséquence le signe de cette circulation.
Mise en évidence de l’intensité totale des courants électriques qui traversent la surface S
s’appuyant sur Γ ; exemple de comptabilisation de l’intensité totale des courants traversant
une surface S orientée :
Soit le cas particulier suivant :
On montre que le décompte précédent fonctionne de la même manière lorsque S et/ou Γ ne
sont pas plans .
___________________________________________________________________________
Etapes d’application du théorème d’Ampère :
→
- Détermination des propriétés géométriques de B .
- Déduction de la forme des lignes de champ.
- Choix de la forme de Γ qui doit être soit parallèle à une ligne de champ ou orthogonale
à une ligne de champ.
- Orientation de Γ dans un sens quelconque ce qui fixe également l’orientation de S.
- Application du théorème d’Ampère :
→ →
o Calcul du membre de droite : ∫ B . dl
Γ
o Calcul du membre de gauche ∑ I
S
→
o Obtention de B
___________________________________________________________________________
Π est plan de symétrie pour la source de champ que constitue le fil. Conformément à la
→
propriété démontrée au chapitre 1 on en déduit que B(M) est orthogonal à Π en M. En
→ → →
utilisant le système de coordonnées cylindriques (er , e θ , ez ), on peut alors en déduire que
→ →
B(M) est porté par le vecteur e θ :
→ →
Ainsi à priori B(M) =B( r,θ,z)eθ . Ceci correspond à un champ orthoradial.
Les lignes de champ sont des cercles centrés sur le fil et appartenant à des plans orthogonaux
à celui-ci :
Le fil est infini ; la situation de M’’ est donc identique à celle de M ; on en déduit que
B(r ,θ ,z) ne dépend pas non plus de z.
→ →
Ainsi B(r,θ,z) =B(r ) et donc B(M) =B(r) eθ (idem TD1 ex1)
Fin des propriétés géométrique.
Choix de Γ :
Le choix de Γ est directement cond itionné par l’allure des lignes de champ (voir III3°) ); pour
un calcul simple de la circulation intervenant dans le théorème d’Ampère nous allons faire ne
sorte que Γ soit confondu avec une ligne de champ :
Γ ≡ cercle centré sur le fil, contenu dans un plan orthogonal au fil et passant par le point M où
on souhaite déterminer le champ (voir figure 21). De plus nous choisissons arbitrairement
→
d’orienter Γ dans le sens de eθ c’est à dire dans le sens de I (règle du tire-bouchon). Ce choix
n’est pas du tout obligatoire ; il est tout à fait possible de traiter le problème de la même
manière en faisant le choix inverse.
La situation est ici particulièrement avantageuse puisque sur cette ligne de champ la norme de
champ est constante ce qui n’est pas une généralité.
c) Calcul du champ :
Appliquons maintenant le théorème d’Ampère :
→ →
∫B.dl =µ ∑I
Γ
o
S
Il s’agit donc de calculer séparément les deux membres de cette égalité puis d’en déduire la
→
valeur de B correspondante.
→ →
K Calcul de ∫ B . dl :
Γ
→ → → →
avec B = B(r ) e θ et dl = rdθ e θ on obtient :
→ → → → 2π
∫ B . dl = ∫ B(r) e θ .rdθ e θ = rB(r)∫0
dθ B(r) sort de l’intégrale car en effet sur Γ , qui est
Γ Γ
un cercle, r et par voie de conséquence B(r) sont constants.
→ →
De telle sorte que : ∫B.dl =2πrB (r)
Γ
K Calcul de ∑I
S
:
Soit S une surface quelconque s’appuyant sur Γ : le choix pour S qui vient naturellement à
l’esprit est le disque de rayon r de périmètre Γ :
Cette surface est orientée par l’orientation choisie arbitrairement sur Γ conformément à la
règle du tire-bouchon.
Il vient très simplement : ∑I=+I car seul le fil transperce S ceci dans le sens positif.
S
→ →
KK L’écriture du théorème d’Ampère donne donc : ∫B.dl =2πrB(r)=µ ∑ I=µ I
Γ
o
S
o
d’où
µo I
B(r) =
2πr
Soit finalement :
→ µ I→
B(M )= o e θ
2πr
Ce résultat correspond bien au résultat déjà obtenu avec la loi de Biot et Savart ( II1°) ); ces
deux approches sont cohérentes entre elles !
Sur cette exemple les deux approches sont équivalentes en terme de rapidité et de complexité.
Nous allons voir maintenant un exemple où l’emploi du théorème d’Ampère est
particulièrement avantageux.
Attention ! nous nous intéressons au solénoïde rectiligne infini qui va être étudié partout
dans l’espace environnant, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du volume du solénoïde et
pas seulement sur l’axe.
Le plan Π est un plan de symétrie du système ; on en déduit (voir Chapitre 1) que le champ en
M est orthogonal à ce plan ce qui revient à dire que le champ magnétique est parallèle à l’axe
→ →
du solénoïde : B( M) = B( M ) e z . Le lignes de champ sont par conséquent des lignes parallèles
à l’axe Oz (ceci aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du solénoïde) :
Soit le point M’’ déduit du point M par rotation autour de l’axe Oz ; M et M’’ se situent donc
à la même distance r de l’axe et appartiennent au même plan orthogonal à l’axe Oz :
Le solénoïde est invariant par rotation autour de l’axe Oz de telle sorte que la situation du
→ →
point M’’ est identique à celle du point M ⇒ B( M ) = B(M ' ' ) . On en déduit que le champ
magnétique ne dépend pas de θ .
→ →
Appliquons le théorème d’Ampère : ∫B.dl =µo ∑I
Γ S
→ →
K Calcul de ∫ B . dl :
Γ
→→ →→ →→ →→ →→
B C D A
∫ B.dl =∫A B.dl AB+ ∫B B.dl BC +∫C B.dlCD + ∫D B.dl DA
Γ
→ →
Sur les tronçons BC et DA les éléments de longueur dl BC et dl DA de Γ son orthogonaux au
champ magnétique de telle sorte que le produit scalaire correspondant intervenant dans la
→ →→ →→
C A
circulation de B est nul : ∫B B.dl BC = ∫D B.dl DA =0
→ → → →
Sur les tronçons AB et CD dl est parallèle à B de telle sorte que B . dl = Bdl = Bdz
Il vient :
→ → B D
∫ B . dl = ∫A Bdz + ∫C Bdz
Γ
Remarque :
- sur AB dz>0 car le point courant qui sert à intégrer voit son abscisse augmenter lors de
l’intégration.
- sur CD dz<0 car le point courant qui sert à intégrer voit son abscisse décroître lors de
l’intégration.
→ →
Ce changement de signe est équivalent au changement de sens entre dl AB et dl CD visible
sur la figure 29.
K Calcul de ∑I
S
:
→ →
KK L’écriture du théorème d’Ampère donne donc : ∫ B . dl = l(B(M ) − B(M ' )) = 0 d’où
Γ
B( M) = B( M' )
On en conclu que le champ à l’extérieur du solénoïde est uniforme .
→ →
K Calcul de ∫ B . dl :
Γ
→
Le calcul de la circulation de B sur le contour Γ défini sur la figure 31 est identique à celui
→→
effectué au i) de telle sorte que ∫ B.dl =l(B(M)−B(M'))=l.(Bint −Bext )
Γ
Ainsi :
→→
∫ B.dl =l.( Bint −Bext )
Γ
K Calcul de ∑I
S
:
Comme l’indique la figure 31 des courants traversent cette fois la surface S s’appuyant sur Γ.
Ces courants franchissent S dans le sens positif défini par Γ (sens s'enfonçant dans le plan de
la figure : symbole ⊗ sur la figure 31) ; ils seront donc comptabilisés positivement. Reste à
déterminer leur nombre : il y a n spires par unité de longueur ; le rectangle Γ a pour coté l ; on
compte donc N=nl spires à l’intérieur de Γ.
Ainsi :
∑ I = NI = +nlI
S
⇔Bext =0
→ →
B( M ) = µ o nI e z
B Répartitions volumiques
de courants électriques
sources de champ
magnétique :
Ordres de grandeur :
Dans les circuits électriques, les vitesses moyennes de déplacement d’ensemble sont
générale ment faibles, de l’ordre du millimètre par seconde ; par contre le nombre de charges
mises en jeu est souvent colossal ; ainsi dans un conducteur métallique en cuivre n ≈ 10+28
charges par m3 peuvent participer au courant électrique. Enfin n’oublions pas que la charge
électrique transportée par chaque particule est faible : -1,6.10-19 C dans le cas où le courant est
assuré par des électrons ce qui est le cas des conducteurs métalliques.
Définition :
Soit un contour hypothétique C. L’ensemble des lignes de courant s’appuyant sur C
définissent ce que l’on appelle un tube de courant :
La notion de tube de courant s’apparente à la notion usuelle de filet d’eau dans une rivière.
Remarque :
La surface S définie par C n’est pas forcément une section droite du tube c’est à dire qu’elle
n’est pas forcément orthogonale aux lignes de courant comme semblent l’indiquer la figure
précédente.
Rappel de géométrie :
→ →
Soit le cylindre dont la base a pour vecteur surface X et dont la génératrice est le vecteur Y .
→
Le cylindre est engendré à partir de la base par une translation de vecteur Y . γ désigne
→ →
l’angle entre X et Y (par exemple pour un cylindre droit γ=0).
Soit V le volume de ce cylindre.
→ →
On montre que : V = X . Y
→ → → →
Il vient d 2 N = n dS. v dt = ndt dS. v
Il est maintenant facile d’en déduire la quantité de charge électrique franchissant dS, notée
→ →
d2 QdS, simplement en multipliant par la charge q de chaque particule : d 2 QdS =nqdt dS.v .
Apparaît dans l’expression précédente la quantité nq qui n’est autre que la densité volumique
de charges mobiles présentent dans le milieu notée ρ : ρ=nq
ρ (voir électrostatique de 1ère
année).
→ → → →
Il vient alors : d 2QdS =ρdt dS.v=ρv.dSdt . L’intensité franchissant dS est alors égale à :
d2 QdS → →
dI dS= =ρ v.dS
dt
Propriété:
→ →
On a donc l’expression simple : dI dS = j .dS
Le nombre total de charges franchissant S est égal à la somme des charges franchissant
chacune des surfaces élémentaires dS de telle sorte que : I S =∫∫dI dS et donc :
S
→ →
I S =∫∫ j .dS
S
→
Cette intégrale est la définition mathématique du flux du vecteur densité de courant j à
travers la surface orientée S.
Propriété :
→ →
I S =∫∫ j .dS
S
L’intensité du courant électrique qui traverse une surface S est égale au flux du vecteur
densité de courant à travers cette surface.
On désigne par tube de courant élémentaire un tube de courant s’appuyant sur une surface
élémentaire dS.
Propriété :
Soit I=I dS l’intensité du courant qui traverse dS. Considérons la portion de tube de courant
élémentaire s’appuyant sur dS et limitée à la longueur dl :
On montre que :
→ →
I dl = j dτ
où dτ désigne le petit volume de la portion de tube de courant élémentaire de section dS et de
→ →
longueur dl . Dans cette expression dl désigne le vecteur de norme dl, tangent au tube et
dirigé dans le sens du courant électrique.
Démonstration :
→ → → → → →
dτ = dS. dl d’où j dτ = j ( dS. dl ) .
→ →
dl et j sont colinéaires de telle sorte que dans l’expression de précédente on peut les
→ → → → → → → → → → →
échanger : j dτ = j ( dS. dl ) = dl ( dS. j ) = dl ( j . dS) = dl I dS
→ →
c’est à dire : j dτ = I dS dl
fin de la démonstration.
→ →
→ µ
B= o ∫∫∫ j dτ2∧ u
4π r
V
Ceci constitue la Loi de Biot et Savart pour une source volumique de volume V.
Remarquons que l’intégrale simple du cas filiforme est remplacée ici par une intégrale triple
en volume sur tout le volume où existent des courants.
Remarque :
Comme pour le cas filiforme nous pouvons donner une expression détaillée de cette loi :
→ →
→ µ j (P)dτP ∧ u P →M
B(M) V →M = o ∫∫∫
4π PM 2
P∈V
dτP est le petit volume entourant le point source P. Lors de l’utilisation de cette formule il
n’est pas nécessaire que dτP ait exactement la forme d’une portion de tube de courant comme
c’était le cas dans la démonstration précédente. Il lui suffit d’être infiniment petit.
→
j( P) est la densité volumique de courant au voisinage du point source P.
Les autres grandeurs reçoivent la même définition que dans le cas filiforme.
Fin du chapitre 2