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RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT

EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION


DANS LES GRANDS PAYS INDUSTRIELS

ANALYSE STATISTIQUE DES INVESTISSEMENTS

SYNTHÈSE

Canada, Corée du Sud, États-Unis, Japon, Union européenne


dont Allemagne, Finlande, France, Royaume-Uni, Suède ;
principaux pays non OCDE

Février 2007
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Étude réalisée pour le


Ministère de l'Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
par le
Groupement Français de l'Industrie de l'Information (GFII)
avec la collaboration de
M.V. Études et Conseil

Actualisation de l’étude réalisée en 2003 et 2005 pour le


Conseil stratégique des technologies de l’information (CSTI)
Avec le concours du
Ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche

Remarques méthodologiques :

- Les statistiques relatives aux 9 pays membres de l’OCDE (États-Unis, Canada, Japon,
Corée, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Finlande, Suède) sont élaborées à partir des
statistiques globales sur la R&D publiées par l’OCDE. Celle-ci, dans leur dernière livraison
(septembre 2006) valide les données chiffrées jusqu’aux séries 2004. En conséquence les
données fournies pour 2005 et 2006 ne sont que des estimations. Chaque fois que nous
n’étions pas en mesure de faire des hypothèses sur la tendance d’évolution pour l’une ou
l’autre de ces années, nous avons purement et simplement reconduit à l’identique la donnée
relative à l’année antérieure. Ce qui peut alors apparaître comme une « stagnation » de
l’indicateur reflète en fait ce biais méthodologique.

- Chaque fois qu’il s’est agit de construire à partir de ces données un indicateur structurel
(ex. : dépense de R&D STIC par habitant) cet indicateur est construit sur les chiffres pour
2004 puisque les données 2004 sont les données fiables les plus récentes effectivement
validée par l’OCDE.

- Les valeurs exprimées par une unité monétaire le sont en dollars PPA (à Parité de Pouvoir
d’Achat). Il est en effet indispensable pour établir des comparaisons internationales de ne pas
se référer à une unité en monnaie courante ($ ou €), mais de prendre en compte – au travers
d’une approche en parité de pouvoir d’achat (PPA) – la force réelle d’une monnaie. Les tables
de conversion entre les monnaies locales et les $ PPA sont établies annuellement par l’OCDE.

- Quand l’étude évoque l’Union européenne, il s’agit de l’Union de 25 États membres.

II
R&D en STIC dans les grands pays industriels

1 – En valeur absolue la R&D STIC des États-Unis représente plus de 2 fois celle de
l’Europe et du Japon
En valeur absolue, le montant
Investissement total R&D STIC (en Milliards $ PPA) de l'investissement total en R&D
STIC réalisé sur le territoire
67
69
67 68 70 71 71
américain (67 milliards de $ en
2000, 71 milliards en 2006) est
systématiquement plus du double
de celui constaté en Europe des
Etats-Unis 25 (environ 32 milliards).
35 34 Japon
32 33 32 32
27 29 30 30 30
27
32 30 Europe Entre 2000 et 2005, l’écart États-
Unis/Europe a augmenté de
11,4%. L’Europe affiche aussi
désormais un décrochage avec le
Japon, ce qui n’était pas le cas en
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
2000

2– L’intensité de la R&D STIC est en Europe près de 4 fois moindre qu’aux États-
Unis et au Japon s’agissant de la dépense par habitant…
Japon et Etats-Unis dépensent
Dépense R&D STIC totale / habitant (en $ PPA)
entre 250 et 268 $ PPA par
habitant en R&D STIC, contre
241 249 262 268 69 $ PPA en Europe (valeurs
247 252 241 245 250
228
238 237 249 2006). Alors que cette dépense par
216 habitant est assez stable aux Etats-
Unis ; elle augmente de 24% au
Etats-Unis Japon entre 2000 et 2006. En
Japon Europe des 25 elle baisse de 2,8%
Europe entre 2001 et 2006.
71 77 69 69 On constate une forte
65 60 66
variabilité de cette dépense de
R&D STIC par habitant, puisque
ce paramètre varie dans un rapport
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 de 1 à 7,4 entre la plus faible
valeur constatée pour la moyenne
au sein de l’Union européenne à 25
et la très forte valeur constatée en
Dépense R&D STIC totale / habitant
(2004, en $ PPA) Finlande. L’Europe apparaît sur ce
critère comme un ensemble très
491 hétérogène.
Les grandes économies de l’UE
(France, Allemagne, Grande-
318
Bretagne) affichent des valeurs
249 259
245 supérieures à la moyenne
111 124 164 européenne (UE 25), mais ces
66
88 valeurs sont cependant plus de
deux fois moindres que celles
Europe des 25 Allemagne Canada Japon Corée Suède Finlande
notées aux Etats-Unis, au Japon,
Royaume-Uni France Etats-Unis du Sud en Corée.

III
R&D en STIC dans les grands pays industriels

… et de plus de 2 à 3 fois moindre qu’aux États-Unis et au Japon s’agissant de la


R&D STIC rapportée au PIB

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %)


Les mêmes constats sont vrais
s’agissant du ratio R&D STIC
0,83%
0,86% 0,87%
0,83% 0,84% 0,84% 0,84% rapporté au PIB mais cette fois
le rapport est de plus de 1 à 2
0,69%
0,69%
0,64% entre l’Europe et les Etats-
0,62%
0,60%
0,57% 0,56%
Etats-Unis
Unis, et de plus de 1 à 3 en
Japon faveur du Japon.
Europe
0,32% 0,33% On relève qu’aussi bien aux
0,27%
0,25% 0,26% 0,27% 0,25%
Etats-Unis qu’en Europe ce
ratio est déclinant : l’intensité
de la R&D STIC rapportée au
PIB décroît de 18,8% sur la
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
période aux Etats-Unis et de
21,8% en Europe. Seul le Japon
maintient un niveau élevé
Dépense R&D STIC totale / PIB
(0,84%).

1,65%
On constate là aussi une très
grande variabilité de ce ratio
1,30% R&D STIC rapportée au PIB
1,05% entre les neuf pays étudiés, y
0,84% compris au sein de l’UE 25 :
0,60%
0,52% alors que prise dans son
0,41% 0,40%
0,28% 0,26% ensemble, l’Europe affiche une
valeur faible (0,26%), la
Finlande (1,65%) ou la Suède
(1,05%) se classent parmi les 3
n

e
da
de

5
c

ne
ni
po

pays affichant une valeur


ni

s2
an
na
an

ag

e-U
Ja

Fr

de
ts-

Ca
nl

le m

um

supérieure à 1%
Fi

pe
Et

Al

ro
ya

Eu
Ro

Données 2004

3 – Le différentiel d’intensité en R&D STIC au détriment de l’Europe est plus


marqué que le différentiel au niveau de la R&D dans son ensemble

Le fossé entre États-Unis, Europe et Japon est nettement plus marqué s'
agissant du différentiel relatif
à la R&D STIC qu' il ne l'
est pour la R&D dans son ensemble. Le différentiel d' intensité (mesuré en
dépense par habitant) de la R&D est au niveau global de 1 à 2 en faveur des États-Unis, il est de 1 à 3,7
s'agissant spécifiquement de la R&D STIC. Le même constat, légèrement atténué, est vrai si l' on prend
le Japon comme point de comparaison.

IV
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4 – Le « décrochage européen » en matière de R&D STIC tend à s’accroître

Différentiel d'investissement R&D STIC (en Milliards $ PPA) Le différentiel entre les
volumes d’investissements en
4,8 6,0
R&D STIC des États-Unis et ceux
-0,6 -2,8 -1,4 -2,2
-1,4 de l’Europe tend à s’accroître,
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 passant en valeur absolue de - 35
à - 39 milliards de dollars. Avec
Différentiel Etats-Unis/Europe
des 15
le Japon, le différentiel en
Différentiel Japon/Europe des 15 valeur absolue qui était encore
positif au bénéfice de l'
Europe
en 2001 (de 6 Md $ PPA)
-35 -35
-38 -39
devient négatif dès 2002 et
-39 -39
-41
s’affiche en estimation 2006 à
- 2,2 Md $ PPA

5 – La R&D du domaine des STIC est la seule où l’Europe affiche un tel différentiel
négatif avec les autres grandes économies
Différentiel d'investissement R&D entre l' Europe des 25 et Dans aucun autre domaine
de la R&D à finalité
les Etats-Unis, par secteur (2004, en Md $ PPA)
technologique on ne retrouve
39 un tel différentiel négatif, alors
que les STIC sont des
« technologies habilitantes »
conditionnant les performances
de tous les secteurs d’activité.
On remarquera de plus que sauf
9,86 dans le domaine de l’aérospatial
cette hiérarchie de la « balance
2,8 Automobile R&D » reflète assez fidèlement
0,55
celle de la balance des échanges
Aerospatial et Chimie TIC Indus. pétrol. Industrie
Défense pharmaceutique commerciaux entre Europe et
-1,26
-4,2 Etats-Unis

6 – L’érosion de la part relative de l’Europe et des États-Unis dans l’investissement


mondial en R&D STIC se fait au bénéfice du Japon et des pays non OCDE

Part relative en R&D STIC au sein des 9 pays La baisse de la part relative de l’Europe et des
Etats-Unis dans l’investissement en R&D STIC est
50,8% de -4,3 points pour ces derniers et -1,3 points pour
46,5% l’UE. Le Japon enregistre sur ce critère une faible
hausse. Il ne s’agit ici que de la part relative au sein
2000
du total des 9 pays OCDE étudiés. La part relative
24,2% des Etats-Unis et de l’Europe se révèlerait en
20,6% 22,3% 20,9% 2006
déclin beaucoup plus marqué si l’on prenait en
compte l’investissement en R&D STIC au niveau
mondial ; l’Inde et la Chine profitant de cette
érosion des positions relatives des pays développés.
USA Japon Europe

V
R&D en STIC dans les grands pays industriels

7 – La R&D STIC autofinancée par les entreprises européennes est faible en


comparaison à celle constatée aux États-Unis et au Japon

Dans les trois ensembles économiques constitutifs de la "triade", les financements émanant
directement des entreprises du secteur des STIC représentent toujours plus de 80% des investissements
globaux accordés à la R&D STIC (78,7% pour 2003 aux États-Unis ; 84,7% dans l' Europe des 25 ;
90,7% au Japon). De par son importance dans les financements totaux, le financement privé de la
R&D STIC est, le facteur qui influence, de façon décisive, le niveau en valeur absolue et la
progression année par année de la dépense R&D STIC globale.

Investissement total R&D STIC des entreprises (en Milliards $ PPA)

58 59
56 55 55 55 56
Etats-Unis
Japon
Europe

31 31 31 32 31
28 30
27 28 26 27 27
25
23

2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006

Comme pour le financement global de la R&D STIC, ces niveaux en valeur absolue recouvrent de
fortes disparités s'
agissant de l'
intensité relative de la dépense R&D STIC des entreprises, que cette
intensité relative soit mesurée en rapportant cette dépense au PIB ou au nombre d'
habitants du pays
étudié. Le différentiel d’intensité entre, d'
une part, l'
effort des entreprises européennes d'
un côté, et les
entreprises japonaises ou des États-Unis de l’autre est important. Rapporté au PIB, l'effort de R&D
STIC des entreprises européennes est plus de deux fois moindre que ce que l’on constate pour les
deux autres pays. Rapporté au nombre d’habitants, il est environ 3 fois moindre.

Intensité relative de la R&D STIC des entreprises


Etats-Unis 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
R&D STIC des entreprises rapportées au PIB 0,69% 0,69% 0,64% 0,62% 0,60% 0,57% 0,56%
R&D STIC des entreprises pro capita ($ PPA) 212 215 200 194 193 194 195

Japon 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC des entreprises rapportées au PIB 0,64% 0,67% 0,71% 0,74% 0,76% 0,73% 0,68%
R&D STIC des entreprises pro capita ($ PPA) 199 208 218 216 225 238 243

Europe des 25 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC des entreprises rapportées au PIB 0,24% 0,24% 0,26% 0,26% 0,26% 0,25% 0,22%
R&D STIC des entreprises pro capita ($ PPA) 75 81 66 60 67 72 72

VI
R&D en STIC dans les grands pays industriels

8 – Les tissus industriels des pays développés affichent une orientation plus ou
moins marquée vers le secteur des TIC
A) Incidence de la R&DB) % de la valeur ajoutée Les tissus industriels
Données 2003 STIC sur la R&D totaledu secteur des TIC dans le des pays étudiés sont
plus ou moins orientés
des entreprises total de la valeur ajoutée des vers le secteur des TIC.
des entreprises L’incidence de la R&D
Finlande 62% 14,9% des entreprises du
Corée 56% 13,2% secteur des TIC par
rapport à l’enveloppe
Japon 35% 7,58% globale de R&D des
Canada 35% 7,61% entreprises tous secteurs
France 32% 8,5% confondus varie ainsi
d’un facteur d’environ 3
Etats-Unis 31% 10,47% à 1 entre les pays
Suède 31% 9,0% (Finlande, Corée) dont la
Allemagne 20% 6,93% R&D industrielle est très
orientée vers les TIC et
Royaume Uni 20% 10,8% les zones (Europe des
UE 25 19% 8,0% 25, Allemagne, …) pour
Note : pour le paramètre B) les données OCDE les plus récentes sont lesquelles ce même
paramètre est inférieur
relatives à 2003. C'est donc sur cette année 2003 que porte la comparaison ou égal à 20%.
Incidence de la R&D STIC sur le total de la R&D
On relèvera que cette
des entreprises (2003)
hiérarchie ne se reflète
62%
56% que partiellement dans le
paramètre « valeur
35% 35% 32%
31% 31% ajoutée du secteur des
20% 20% 19% TIC/valeur ajoutée totale
des entreprises ».
i
n
a

s
e

ne

25
n

ni

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ag
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au
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F

ll
E

oy
A

9 – Les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises sont quatre fois
plus importants aux États-Unis qu’en Europe
L’importance des crédits publics
Crédits publics de R&D STIC pour les entreprises en R&D STIC, bénéficiant aux
(en Millions $ PPA)
entreprises et dont une large part
relève des crédits défense est un
8 510 facteur explicatif important du
6 904
7 106 différentiel Etats-Unis/Europe. Les
5 641 5 764
6 213 crédits militaires ont toujours joué un
5 196 Etats-Unis
rôle moteur dans les politiques de
Europe des 25
R&D aux États-Unis, particulière-
2 210 2 371 2 212 2 252 2 399 2 453 ment dans le domaine des STIC.
2 006
Mais l’accentuation de ce
phénomène est nettement marquée
dans la période récente.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

VII
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Cependant le fait que le Japon affiche des positions fortes sans transfert massif de crédits publics
vers la R&D privée montre que le « modèle américain » n’est qu’un scénario parmi d’autres
d’articulation privé/public lié aux impératifs de puissance militaire de ce pays.
USA : évolution de la structure de la dépense publique de R&D STIC
( M $)
R&D STIC sur crédits civils
Recherche STIC sur fonds défense
Développements STIC sur fonds défense

1810 1810
1909
1350 1380
1662 1213

1476 1171

1590 912
1270
735 814

10 578 10 549
9 913
8 795
7 571
6 277 6 212

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

10 – Crédits publics de R&D STIC : de meilleures performances européennes …


mais qui ne modifient pas les constats de base
L’évolution des crédits publics
Crédits publics de R&D STIC (en milliards $ PPA)
affectés à la R&D STIC modifie la
hiérarchie constatée au niveau des
13,7 13,7 Etats-Unis
13,0 Japon investissements globaux de R&D STIC.
11,6 Europe En raison de la faiblesse des crédits
10,0 publics de recherche affectés à des
8,3 8,6
technologies à finalité industrielle (hors
spatial), le Japon passe ici nettement au
4,5 4,5 4,6 4,7 4,8 3ème rang. Mais l’Europe est largement
4,2
3,9

2,6 2,7 3,0 3,1 3,3 supplantée, avec un écart sur les États-
2,4
2,2
Unis qui s’accroît de 104% entre 2000 et
2006 alors même que les deux
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 économies ont des tailles comparables.

11 – L’effet levier des crédits publics de R&D STIC sur les financements privés est
en Europe comparativement insuffisant, sauf en Finlande et Suède

Le différentiel des crédits publics alloués à la R&D STIC est moindre que ce que l' on constate au
niveau des investissements privés. Toutefois si l’on considère les crédits publics comme un levier
stimulant l’investissement privé, il faut constater qu’à 1 $ de crédit public correspond 9,7 $
d’investissement privé au Japon, 4,2 $ aux États-Unis et 5,5 $ en France et en Europe. Toutefois ces
dernières valeurs proches reflètent des situations contrastées. La performance du Japon s’explique par
l’importance de sa R&D privée rapportée à des crédits publics de R&D STIC relativement faibles (du
même ordre de grandeur que dans l’Europe des 25). Les Etats-Unis affichent une valeur faible en
raison du volume très important de crédits publics de R&D STIC. A contrario la valeur (5,5) constatée
en Europe et en France s’explique non tant par le volume des crédits publics que par la faiblesse
relative de la R&D privée.

VIII
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Ratio R&D STIC des entreprises/R&D STIC sur


fonds publics (2004)
14,4 14,4
13,4
12,0
9,7
8,2
5,5 5,5
4,5 4,2

i
da

de

25
n

A
ce

n
ne
po

eU

US
na

an

an
ag

EU
Ja
Ca

nl

Fr

um
lem
Fi

ya
Al

Ro
12 – Une R&D STIC civile deux fois plus importante en Europe qu’aux États-Unis,
mais des crédits militaires de R&D STIC 10 fois plus importants aux États-Unis
qu’en Europe

Crédits de R&D STIC sur budgets civils (M $ PPA) Crédits de R&D STIC sur budgets défense
(M $ PPA)

3399 3463 3463 11 928 11 929


3314 3326
3 095 11 126
3032 2 947
2861 2 807 9 966
2 604
2 453 8 483
2 321
2 112 Etats-Unis 7 012 7 026 Etats-Unis
1 909 1 810 1 810
1 662 Japon Japon
1 590
1 476 Europe Europe
1 270

1069 1119 1199 1196 1222 1245 1245


114 128 129 137 147 155 162

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

13 – Des typologies de R&D STIC très différentes au sein des neuf pays étudiés
Les leaders absolus : il s' agit bien sûr du Japon et des Etats-Unis. Ces derniers affichent une part
relative dans l'investissement total en R&D STIC au sein des 9 pays étudiés de 45 % environ, en
diminution de près de 4,3 points sur la période. Le Japon voit au contraire sa part relative rester quasi
stable. La part relative de l’Europe est-elle aussi en déclin

Evolution de la part relative de chaque pays dans la


R&D STIC (en %)

2 000
2 001
0,60 2 002,

0,50 2 003
2 004

0,40 2 005
2 006

0,30
0,20
0,10
-
Etats- Japon Corée du Allemagne France Canada Royaume- Finlande Suède Europe
Unis Sud Uni des 25 IX
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Un peloton hétérogène : il s’agit de tous les pays dont la part relative au sein des 9 pays étudiés est
inférieure à 10%. Leur profil n’est cependant pas homogène. France, Suède, Royaume-Uni, Canada
voient leur part relative dans l’ensemble de la R&D STIC s’éroder. La Finlande affiche une valeur
stable, à un niveau (1,55%) supérieur au poids de ce pays dans l’économie mondiale. L’Allemagne
voit sa part relative se redresser légèrement (+0,03%). La R&D sur l’ « informatique embarquée »,
domaine d’excellence de l’Allemagne, semble à l’origine de ce rétablissement.

14 – Des politiques publiques de R&D STIC contrastées

Les crédits publics alloués à la R&D STIC progressent en moyenne de 56% sur la période
2000-2006 pour les neuf pays étudiés, mais de 24 % seulement au sein de l’Europe.
Certains de ces pays (dont la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe dans son
ensemble) affichent un léger hiatus entre la progression de la R&D sur fonds publics (plus forte)
et celle de l’investissement privé.
Les pays à valeur moyenne : en dehors des «volontaristes » (cf. ci-dessous), on note que seuls
la France, le Royaume Uni et le Japon se rapprochent de la moyenne des 9 pays (+ 56 %)
avec un écart de moins de 10 points.
Les retardataires : les autres pays, Allemagne (+ 11%) mais aussi Europe des 25 dans son
ensemble décrochent par rapport à cette évolution moyenne des budgets publics de R&D STIC.

Évolution en valeur indiciaire des crédits publics de R&D STIC


2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 100 104 120 140 157 164 167
Japon 100 110 116 123 133 139 146
Allemagne 100 101 105 107 109 110 111
France 100 112 120 127 130 139 145
Royaume-Uni 100 113 130 131 129 149 152
Corée 100 114 128 136 147 167 184
Canada 100 100 104 109 113 121 124
Finlande 100 103 109 111 119 126 133
Suède 100 101 129 155 154 162 169
Total 100 106 119 133 145 153 156

Europe des 25 100 106 115 115 118 120 124

Les volontaristes : il s’agit des pays affichant, s’agissant de la progression des crédits publics
alloués à la R&D STIC, une évolution supérieure à la moyenne des neuf pays. On trouve dans ce
groupe restreint la Corée (+84%), la Suède (+69%), les États-Unis (+64%).

15 - Des politiques publiques européennes en R&D STIC bénéficiant moins aux


entreprises
Le plus ou moins grand dynamisme des politiques publiques dans les financements de la R&D
STIC se traduit aussi par le soutien des Etats à la R&D des entreprises. Les valeurs absolues classent
les États-Unis en tête de peloton, de très loin, devant la Corée, la France et l’Allemagne. Mais les
évolutions en valeur indiciaire divergent radicalement entre États-Unis, Corée, Finlande et Suède
dont les crédits de R&D STIC bénéficiant aux entreprises progressent de plus de 20% sur la période,
et tous les autres pays – dont la France – qui voient leur soutien à la R&D privée rester à peu près
stable. Alors même que, dans certains cas, France et Canada par exemple, les crédits publics dans
leur ensemble traduisaient une politique volontariste, celle-ci a essentiellement bénéficié aux
organismes publics de recherche.

X
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Evolution des crédits publics de R&D STIC exécutée par les entreprises

Valeurs en M$ PPA
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 5 641 5 764 5 196 6 213 6 904 7 106 8 510
Japon 434 374 420 389 378 399 407
Allemagne 487 544 497 480 499 518 533
Corée du Sud 499 717 589 542 566 581 603
France 623 686 736 673 679 673 680
Canada 125 155 137 127 131 132 142
Royaume-Uni 404 441 349 554 475 474 479
Suède 101 103 113 117 125 127 129
Finlande 69 71 73 77 81 82 84
Total 8 382 8 855 8 109 9 172 9 838 10 092 11 567

Europe des 25 2 210 2 371 2 212 2 006 2 252 2 399 2 453

Evolution en valeur indiciaire des crédits publics de R&D STIC exécutée par les entreprises

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Etats-Unis 100 102 92 110 122 126 151
Japon 100 86 97 90 87 92 94
Allemagne 100 112 102 99 102 106 109
Corée 100 144 118 109 113 117 121
France 100 110 118 108 109 108 109
Canada 100 124 110 102 105 106 114
Royaume-Uni 100 109 86 137 118 117 119
Suède 100 102 112 116 124 126 128
Finlande 100 103 105 112 118 119 122
Ensemble 100 106 97 109 117 120 138

Europe des 25 100 107 100 91 102 109 111

XI
R&D en STIC dans les grands pays industriels

16 – Des tendances nouvelles par rapport aux précédentes études

La consolidation des chiffres 2000-2004 et la prolongation des séries par des estimations pour 2005 et
2006 plus fiables permettent de formuler les constats suivants :

Des pays tels que la Corée, la Finlande, la Suède poursuivent avec constance des politiques très
volontaristes, tant au niveau des financements publics que des financements privés, de spécialisation
de leur R&D dans le domaine des STIC. Portée par cet élan décennal, la Corée du Sud devient sur la
période étudiée le troisième pays contributeur à la R&D STIC globale au sein des 9 pays étudiés
derrière les États-Unis et le Japon. On notera toutefois qu’en Corée la dépense de R&D STIC des
entreprises, très dynamique, progresse cependant moins que la dépense de R&D des entreprises tous
secteurs confondus. La R&D STIC n’est plus le moteur unique de la croissance des volumes de R&D
dans ce pays.

De grandes économies développées (France, Royaume-Uni, Japon), ayant une tradition ancienne
de R&D STIC, qui semblaient en 2003 décrocher nettement de la moyenne enregistrée sur l’ensemble
des autres pays (s’agissant de l’évolution des volumes de R&D STIC), semblent entamer un sursaut
en recollant à l’évolution moyenne à partir de 2003. Mais cette évolution positive est d’abord le fait
des crédits publics, la faible intensité de la R&D STIC privée étant une donnée persistante. Le
Royaume-Uni passe, en grande partie grâce à une politique publique ad hoc, du groupe des
« retardataires » au groupe des « volontaristes ».

L’Allemagne qui, dans les deux précédentes éditions de l’étude, voyait sa part relative des volumes
totaux de R&D STIC s’éroder semble sur la base de la révision 2006 amorcer un redressement. On
peut faire l’hypothèse que celui-ci est probablement lié à la montée en puissance de la R&D sur les
TIC « embarquées » c' est-à-dire intervenant dans des produits manufacturés non TIC (automobile,
aviation, machine outils…)

Le fait marquant de la période étudiée est cependant la très nette inversion de tendance au niveau
des financements en R&D STIC des entreprises américaines exécutée intra muros : ces
financements se situent depuis 3 ans sur un trend négatif de – 2%/an en termes réels (ce qui
correspond à une quasi-stagnation en $ courant). A contrario la dépense publique américaine de R&D
STIC, où les crédits sur budgets défense sont prépondérants (85%), continue à progresser fortement.

Ce découplage nouveau des rythmes d’évolution des financements publics d’une part, des
financements privés d’autre part a pour conséquence une évolution sensible de la structure des
financements de la DIRD STIC totale aux États-Unis dans laquelle la part des crédits publics
augmente de 12,3% à 19,3%. Les États-Unis sont le seul pays étudié à connaître une telle évolution.
On constate aussi aux États-Unis un brusque tassement de l’indicateur d’intensité de R&D STIC intra-
muros (mesurée par rapport au PIB) qui passe de 0,69% à 0,56% sur la période, phénomène que l’on
ne constate pas au niveau de l’intensité de R&D tous secteurs confondus. La R&D STIC n’est plus
aujourd’hui aux États-Unis le moteur principal de la dépense de R&D tous secteurs confondus.

Fait nouveau, on relève une nette érosion des positions des États-Unis et de l’Europe s’agissant
de leur part relative, au sein des 9 pays étudiés, dans le financement de la R&D STIC sur fonds
privés. Ce constat est particulièrement vrai pour les États-Unis qui perdent 4,3 points en part relative
pour ce paramètre entre 2000 et 2006. La dégradation de la part relative de l’Europe et des États-Unis
serait sans doute encore plus marquée si l’univers de référence, incluant des pays comme l’Inde et la
Chine, était plus étroitement ajusté aux contours réels de l’économie globale (cf. ci-dessous).

Dans le même temps les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises américaines
progressent de 104%. On peut se demander si les chiffres ne captent pas ici une évolution duale des
budgets de R&D STIC des entreprises américaines : d’une part une R&D « courante », non
stratégique, qui peut être aisément externalisée et/ou délocalisée ; et d’autre part une R&D

XII
R&D en STIC dans les grands pays industriels

stratégique et de long terme (architectures massivement parallèles, traitement du signal,


bioinformatique, optronique…) largement financée sur marchés publics et marchés militaires.

Cependant rien ne permet sur la base des données OCDE et d’autres sources consultées
de dire que la montée en puissance de la R&D dans les pays non OCDE (voir ci-dessous)
s’accompagnerait d’une « perte de substance » du potentiel de R&D des économies
développées, bien au contraire. La montée en puissance de la R&D des principaux pays non
OCDE n’est donc qu’une facette de l’internationalisation des activités de R&D. Le rapport
OCDE souligne :
« L’internationalisation récente de la R&D présente trois caractéristiques distinctes : elle est
beaucoup plus rapide que par le passé ; elle concerne un nombre de pays croissant ; elle ne
se limite plus à l’adaptation des technologies aux conditions locales. Il semble que ce dernier
phénomène soit une tendance nouvelle et originale. Auparavant, les grandes entreprises
mondiales conservaient leurs principales activités de création de technologies près de leur
siège – comme le montrent les données de R&D et les brevets. Aujourd’hui, elles semblent
non seulement chercher à se servir dans d’autres pays des connaissances acquises dans leur
pays d’origine, mais aussi à exploiter les centres de connaissances du monde entier. Il s’agit
véritablement de trouver des sources de connaissances à l’international ».
Il n’est donc pas approprié, en matière de R&D STIC d’utiliser le terme de
« délocalisation » au sens que l’on donne d’ordinaire à ce mot : la forte croissance des
activités de R&D dans les pays non OCDE signe :
1) plus qu’un transfert de ressources et d’activités une volonté des entreprises de redéfinir la
«répartition globale » de leur effort de R&D (en prenant entre autre pied sur des marchés à
fort potentiel) ;
2) la volonté de mobiliser une main d’œuvre intellectuelle abondante, bon marché et
parfaitement formée disponible dans ces pays, alors que les ressources humaines
disponibles dans les pays développés sont désormais plus rares et plus chères.
Plus qu’à une délocalisation, on assiste à une globalisation des activités de R&D en général
– et des activités de R&D STIC en particulier – avec pour objectif de mobiliser les fortes
compétences et ressources des personnels scientifiques de pays comme l’Inde ou la Chine
(mais l’éventail des pays concernés ne se limite pas à ces deux pays
Un essai d’estimation de la R&D STIC des entreprises dans les principaux pays non OCDE aboutit
aux évaluations consignées dans le tableau suivant (données 2005) :
Série 1 en Md $ Série 2 en Md. $ PPA en Md $
courants courants
Chine 38,7 États-Unis 54,9 54,9
Inde 10,7 Japon 28,6 34,1
Brésil 7,3 Corée 11,5 16
Russie 3,9 Allemagne 8,2 7,8
Taiwan 4,9 France 6,3 5,7
Israël 2,3 Canada 4,9 4,8
Singapour 1,3 Royaume Uni 4,3 5,1
Total 1 69,1 Suède 2,7 3,63
Finlande 2,4 2,31
Total 2 123,8 132
EU 25 25,6 22,1
Source : Institut Battelle pour les pays non OCDE (série 1), OCDE pour les autres pays (série 2) ; données OCDE pour la
conversion pays par pays des Md. $ PPA en milliards de dollars courants

XIII
R&D en STIC dans les grands pays industriels

De ces chiffres on peut déduire avec une faible marge d’erreur :


- que la R&D TIC des 7 pays non OCDE pris ici en compte représente plus de la moitié de celle
financée et exécutée intra muros dans les 9 pays étudiés, qui représentent plus de 90% de la
R&D des pays développés ;
- qu’un pays comme la Chine dispose d’une R&D TIC qui serait d’ores et déjà supérieure à
celle du Japon et la situerait au 2ème rang mondial ;
- qu’un pays comme l’Inde avec une R&D STIC de l’ordre de 10 Md. de dollars devance d’ores
et déjà tous les pays européens et affiche une valeur qui représente la moitié de l’effort
européen dans son ensemble ;
- qu’un pays comme Taïwan pèse autant que le Canada ;
- qu’un pays comme Israël pèse autant qu’un pays comme la Finlande, dont l’effort de R&D
STIC est pourtant exceptionnel.

XIV
RESEARCH AND DEVELOPMENT
IN INFORMATION AND COMMUNICATION TECHNOLOGIES
IN THE MAJOR INDUSTRIAL COUNTRIES

STATISTICAL ANALYSIS OF INVESTMENT

SUMMARY

Canada, South Korea, United States, Japan, European Union


(including Germany, Finland, France, United Kingdom, and Sweden)
and main non-OECD countries

February 2007
ICT R&D in the major industrial countries

Study prepared for the


French Ministry for Education, Higher Education and Research (Ministère de
l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche)
by the
French Association of Electronic Information Industry
(Groupement Français de l’Industrie de l’Information: GFII)
in partnership with
M.V. Études et Conseil

Update of study prepared in 2003 and 2005 for the


Strategic Advisory Board on Information Technologies
(Conseil Stratégique des Technologies de l’Information: CSTI)
with the assistance of the
French Minister Delegate for Higher Education and Research
(Ministre délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche)

Methodological principles:

- The statistics on the nine OECD member countries (United States, Canada, Japan, South
Korea, Germany, France, United Kingdom, Finland, and Sweden) are compiled from the
OECD’s general R&D statistics. The latest release (September 2006) corroborates the
quantitative data up to the 2004 series. As a result, the data provided for 2005 and 2006
are only estimates. Whenever we were unable to make assumptions about trends in either
year, we simply applied the previous year’s figure. Thus what may appear to be a “stagnant”
indicator actually reflects this methodological bias.

- Whenever we have had to use these data to build a structural indicator (such as ICT R&D
spending per capita), we have taken the 2004 figures since they are the latest reliable data
validated by OECD.

- Monetary values are expressed in U.S. dollars on a Purchasing Power Parity basis (PPP$).
The reason is that international comparisons need to be expressed not in terms of nominal
currency units ($ or €) but in PPP terms, which reflect a currency’s real strength. OECD
prepares annual tables for converting local currencies into PPP$.

- Unless otherwise indicated, “Europe” or “European Union” refers to the 25-member Union
(EU25).

II
ICT R&D in the major industrial countries

1 – In absolute-value terms, U.S. investment in ICT R&D is more than double that
of Europe and Japan
Î In absolute-value terms, total
Total ICT R&D investment (PPP$ billion)
ICT R&D investment in the U.S.
($67 billion in 2000, $71 billion in
71
67
69
67 68 70 71 2006) is consistently more than
double that of the EU25 (ca.
$32 billion).

U.S.
Between 2000 and 2005, the
35 34
Japan U.S./Europe gap has widened by
32 33 32 32
32 30
27 29
30 30 30
27
Europe 11.4%. Europe now also lags
Japan, which was not the case in
2000.

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

2 – ICT R&D intensity in Europe is almost four times weaker than in the United
States and Japan, in terms of spending per capita
Î Japan and the United States
Total ICT R&D spending per capita (PPP$) spend between PPP$250 and
PPP$268 per capita on ICT
241
249 262 268 R&D, versus Europe’s PPP$69
247 252 241 245 250
228
238 237 249 (2006 values). While this per-
216 capita figure is fairly stable in the
U.S., it rose 24% in Japan between
U.S. 2000 and 2006. In the EU25, it
Japan declined 2.8% between 2001 and
EU25 2006.
71 77 Î ICT R&D spending per capita
65 66 69 69
60
is highly variable: we find a 1:7.4
ratio between the lowest value
(EU25 average) and the very high
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
value observed in Finland. On this
criterion, Europe displays strong
heterogeneity.
The major EU economies (France,
Total ICT R&D spending per capita (2004, PPP$)
Germany, United Kingdom)
register values above the EU25
491 average; however, these amounts
are less than half those of the
United States, Japan, and South
318
Korea.
249 259
245
164
111 124
88
66

EU25 U.K. Germany France Canada U.S. Japan South Sweden Finland
Korea

III
ICT R&D in the major industrial countries

ICT R&D intensity measured by the ratio of ICT R&D to GDP is more than 2-3
times lower in Europe than in the United States and Japan

Ratio of total ICT R&D spending to GDP (%) Î The same findings are true of
the ratio of ICT R&D to GDP,
0.87%
0.83%
0.86%
0.83% 0.84% 0.84% 0.84% but here the EU25/U.S. ratio
exceeds 1:2, and the
0.69% 0.69%
0.64%
EU25/Japan ratio exceeds 1:3.
0.62%
0.60%
0.57% 0.56%
U.S. We also note that the ratio is
Japan
Europe
declining both in the U.S. and
0.32% 0.33% Europe: in 2000-2006, the
0.27%
0.25% 0.26% 0.27% 0.25% intensity measured by the ratio
fell 18.8% in the U.S. and 21.8%
in Europe. Only Japan is
maintaining a high level at
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
0.84%.
Here as well, we find an
Ratio of total ICT R&D spending to GDP extreme variability for the ICT
R&D/GDP ratio among the
1.65% nine countries studied, including
in the EU25. The EU25 average
1.30% is a weak 0.26%, whereas
1.05% Finland (1.65%) and Sweden
0.84% (1.05%) are among the three
0.60% countries scoring above 1%.
0.52%
0.41% 0.40%
0.28% 0.26%

Finland South Sweden Japan U.S. Canada France Germany U.K. EU25
Korea

2004 data

3 – The ICT R&D intensity gap in Europe’s disfavour is wider than the gap in total
R&D

Î The gap between the U.S., Europe, and Japan is distinctly wider for ICT R&D than for total R&D.
The intensity gap (measured by spending per capita) for total R&D is 1:2 in favour of the U.S., but 1:3.7
specifically for ICT R&D. The gap between Europe and Japan is similar, albeit slightly narrower.

IV
ICT R&D in the major industrial countries

4 – The “European lag” in ICT R&D is increasing

ICT R&D investment gap (PPP$ billion) Î The gap between U.S. and
European ICT R&D investment is
4.8 6.0
widening. In absolute-value terms,
-0.6 -2.8 -1.4 -2.2
-1.4 it has grown from -$35 billion to
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 -$39 billion. The absolute-value
gap with Japan, which was still
U.S./EU15 gap positive in Europe’s favour at
Japan/EU15 gap PPP$6 billion in 2001, turned
negative in 2002 and is estimated
at -PPP$2.2 billion for 2006.
-35 -35
-38 -39 -39
-41 -39

5 – ICTs are the only R&D sector in which Europe displays such a negative gap
with the other major economies
EU25/U.S. R&D investment gap, by sector (2004, PPP$ billion) Î In no other technology-
oriented R&D sector is the gap
so negative, despite the fact that
39 ICTs are “empowering
technologies” that determine
performance in all economic
sectors.
Interestingly, apart from
aerospace, this ranking of the
9.86 “R&D balance” is a rather
accurate reflection of the
2.8 Automotive EU25/U.S. trade balance.
0.55
Aerospace and Chemicals ICTs Oil industry Pharmaceuticals
defense
-1.26
-4.2

6 – The erosion of EU25 and U.S. relative shares of total ICT R&D investment is
benefiting Japan and non-OECD countries

Relative share of ICT R&D Î The EU25 and U.S. relative shares of total ICT
in 9 countries studied R&D investment fell 1.3 points and 4.3 points
50.8 respectively. On this criterion, Japan registered a
46.5 mild increase. This concerns only the relative share
among the nine OECD countries studied. The
decline would be much steeper if measured against
2000
24.2 global ICT R&D investment, as India and China
20.6 22.3 20.9 2006
are benefiting from the erosion in the developed
countries’ relative positions.

U.S. Japan EU25

V
ICT R&D in the major industrial countries

7 – European firms self-finance less ICT R&D than their U.S. and Japanese
counterparts

In the three economic subsets of the “triad,” self-financing by ICT firms still accounts for more than
80% of total ICT R&D investment (in 2003: 78.7% in the U.S., 84.7% in the EU25, and 90.7% in
Japan). Because of its share in total funding, private financing of ICT R&D is the chief determinant
of total ICT R&D in absolute-value and annual-growth terms.

Total business ICT R&D investment (PPP$ billion)

58 59
56 55 55 55 56
U.S.
Japan
EU25

31 31 31 32 31
28 30
27 28 26 27 27
25
23

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

As with total ICT R&D funding, these absolute values encompass high disparities in the relative
intensity of firms’ ICT R&D spending, whether measured against GDP or against the country’s
population. There is a wide intensity gap between spending by EU25 firms and by their Japanese and
U.S. counterparts. As a share of GDP, European firms spend less than half on ICT R&D than their
Japanese and U.S. rivals. On a per-capita basis, they spend about three times less.

Relative intensity of business ICT R&D


U.S. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Ratio of business ICT R&D to GDP 0.69% 0.69% 0.64% 0.62% 0.60% 0.57% 0.56%
Business ICT R&D per capita (PPP$) 212 215 200 194 193 194 195

Japan 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Ratio of business ICT R&D to GDP 0.64% 0.67% 0.71% 0.74% 0.76% 0.73% 0.68%
Business ICT R&D per capita (PPP$) 199 208 218 216 225 238 243

EU25 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Ratio of business ICT R&D to GDP 0.24% 0.24% 0.26% 0.26% 0.26% 0.25% 0.22%
Business ICT R&D per capita (PPP$) 75 81 66 60 67 72 72

VI
ICT R&D in the major industrial countries

8 – Measuring the ICT share of developed countries’ industrial structures


(A) ICT R&D (B) ICT-sector Æ The table opposite
2003 data share of total value added as % of shows the ICT share of
the developed countries’
business R&D total business industrial structures.
value added The ratio of ICT firms’
Finland 62% 14.9% R&D to total
S. Korea 56% 13.2% business R&D in all
sectors accordingly
Japan 35% 7.58% varies within a range of
Canada 35% 7.61% about 3:1 between
France 32% 8.5% countries that are very
heavily ICT-oriented
U.S. 31% 10.47% (Finland, South Korea)
Sweden 31% 9.0% and regions and
Germany 20% 6.93% countries (such as the
EU25 and Germany) in
U.K. 20% 10.8% which the parameter is
EU25 19% 8.0% smaller than or equal to
Note: for parameter B, the latest OECD data 20%.
cover 2003, which is why the comparison concerns that year Note that this ranking is
only partly reflected in
ICT R&D as % of total business R&D (2003) parameter B, “ICT-
sector value added as %
62%
56% of total business value
added.”
35% 35% 32% 31% 31%
20% 20% 19%

Finland South Japan Canada France U.S. Sweden Germany U.K. EU25
Korea

9 – Public funding of business ICT R&D is four times greater in the United States
than in Europe
Î One of the main determinants of
Public funding of business ICT R&D the U.S./EU25 gap is the size of
(PPP$ million)
public funding of business ICT
R&D, a large share of which is
8,510 included in defence spending. The
6,904
7,106 Defence R&D budget has always
5,641 5,764
6,213 been a key contributor to the U.S.
5,196 U.S. R&D effort, particularly in ICTs. But
EU25
the phenomenon has sharply
2,210 2,371 2,212 2,252 2,399 2,453 intensified in recent years.
2,006

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

VII
ICT R&D in the major industrial countries

Î However, the fact that Japan holds strong positions without massive public funding of private-
sector R&D shows that the “American model” is only one of several possible scenarios for
private/public interaction, shaped by the country’s military-power requirements.
U.S.: change in public ICT R&D spending mix
($ million) Non-defence ICT R&D funds
ICT research on defence budget
ICT development on defence budget

1,810 1,810
1,909
1,350 1,380
1,662 1,213

1,476 1,171

1,590 912
1,270
735 814

9,913 10,578 10,549


8,795
7,571
6,277 6,212

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

10 – Public funding of ICT R&D: Europe’s better performance does not alter the
basic findings
Î The shifts in public funding of ICT
Public funding of ICT R&D (PPP$ billion)
R&D alter the ranking by total
ICT R&D investment. Because of
13.7 13.7 U.S.
13.0 Japan the small volume of public
11.6 EU25 research spending on industry-oriented
10.0 technologies (excluding space), Japan
8.3 8.6
has clearly slipped to third place here.
But Europe has been largely outpaced,
4.5 4.5 4.6 4.7 4.8 its gap with the U.S. widening by 104%
3.9 4.2

2.6 2.7 3.0 3.1 3.3 between 2000 and 2006 despite the
2.2 2.4
comparable size of the two economies.

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

11 – The leverage effect of public ICT R&D funding on private funding in Europe is
comparatively inadequate, except in Finland and Sweden

Î The gap in public ICT R&D funding is smaller than the gap in private-sector investment. However,
if we view public spending as a lever that stimulates private investment, we find that $1 of public
funding is matched by $9.70 of private investment in Japan, $4.20 in the United States, and $5.50 in
France and the EU25. But the last two values, despite their closeness, reflect contrasting situations.
Japan’s performance is due to its substantial private R&D, whereas its public ICT R&D funding is
relatively modest, on the same order of magnitude as that of the EU25. The U.S. value is low because
of the high volume of public ICT R&D funding. By contrast, the $5.50 figure for the EU25 and France
is due not so much to heavy public funding as to the relative weakness of private-sector R&D.

VIII
ICT R&D in the major industrial countries

Ratio of private funding to public funding for


ICT R&D (2004)
14.4 14.4
13.4
12.0
9.7
8.2
5.5 5.5
4.5 4.2

Canada Sweden Finland Japan GermanyEU25 France U.K. U.S.


South
Korea

12 – ICT R&D funding on civil budgets is twice as high in Europe as in the United
States, but ICT R&D funding on defence budgets is ten times greater in the United
States than in Europe

Funding for ICT R&D on civil budgets Funding for ICT R&D on defence budgets
(PPP$ million) (PPP$ million)

3,463 3,463
3,314 3,326 3,399 11,928 11,929
3,095 11,126
3,032 2,947
2,861 2,807 9,966
2,604
2,453 8,483
2,321
2,112 U.S. 7,012 7,026 U.S.
1,909 1,810 1,810
1,662 Japan Japan
1,590
1,476 EU25 EU25
1,270

1,069 1,119 1,199 1,196 1,222 1,245 1,245


114 128 129 137 147 155 162

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

13 – A wide variety of ICT R&D profiles among the nine countries studied
Î Absolute leaders: these are, of course, Japan and the United States. The latter accounts for about
45% of total ICT R&D investment by the nine countries studied, a decrease of nearly 4.3 points in the
period. In contrast, Japan’s relative share has remained nearly stable. Europe’s share has been
declining as well.

Change in each country’s relative share of ICT R&D (%)

2000
2001
0.60 2002,
2003
0.50
2004

0.40 2005
2006

0.30
0.20
0.10
-
U.S. Japan S. Korea Germany France Canada U.K. Finland Sweden EU25
IX
ICT R&D in the major industrial countries

Æ The rest of the pack includes all the countries with relative shares of less than 10% among the
nine countries studied. Their profiles, however, are not uniform. France, Sweden, the United
Kingdom, and Canada are experiencing a decline in their relative shares of total ICT R&D. Finland’s
share is stable at 1.55%, a level that exceeds the country’s weight in the global economy. Germany’s
share has edged up 0.03%, apparently thanks to R&D in “embedded IT”—an area of German
excellence.

14 – Contrasting public policies for ICT R&D

Î Public ICT R&D funding rose an average 56% in the period 2000-2006 in the nine countries
studied, but only 24% in the EU25.
In some of these countries (including France, the United States, the United Kingdom, and the
EU25 collectively) there was a discrepancy between the increase in State-funded R&D and that of
private financing of R&D.
Î Countries within the average: Apart from the “proactives” (see below), only France, the
United Kingdom, and Japan converge toward the nine-country average (56% growth) with a
deviation of less than 10 points.
Î Lagging group: The other countries—including Germany (11% growth) but also the EU25 in
the aggregate—lag behind this average growth in public ICT R&D spending.

Index for public funding of ICT R&D


2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
U.S. 100 104 120 140 157 164 167
Japan 100 110 116 123 133 139 146
Germany 100 101 105 107 109 110 111
France 100 112 120 127 130 139 145
U.K. 100 113 130 131 129 149 152
S. Korea 100 114 128 136 147 167 184
Canada 100 100 104 109 113 121 124
Finland 100 103 109 111 119 126 133
Sweden 100 101 129 155 154 162 169
Total 100 106 119 133 145 153 156

EU25 100 106 115 115 118 120 124

Î Proactive group: these countries post above-average growth in public ICT R&D funding. This
small group includes South Korea (84% growth), Sweden (69% growth), and the United States
(64% growth).

15 - European public policies in ICT R&D are less directed toward firms
Î The varying intensity of public policies for ICT R&D funding is also measured by State support
for corporate R&D. In absolute-value terms, the United States ranks at the top, far ahead of South
Korea, France, and Germany. But there is a radical divergence in the index profiles of the United
States, South Korea, Finland and Sweden—whose public ICT R&D funding of firms grew more
than 20% during the period—and all the other countries (including France), whose support for
private-sector R&D remained more or less stable. While in some countries, such as France and
Canada, public funding broadly reflects a proactive policy, the main beneficiaries have been public
research agencies.

X
ICT R&D in the major industrial countries

Public funding of business ICT R&D

PPP$ million
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
U.S. 5,641 5,764 5,196 6,213 6,904 7,106 8,510
Japan 434 374 420 389 378 399 407
Germany 487 544 497 480 499 518 533
South Korea 499 717 589 542 566 581 603
France 623 686 736 673 679 673 680
Canada 125 155 137 127 131 132 142
U.K. 404 441 349 554 475 474 479
Sweden 101 103 113 117 125 127 129
Finland 69 71 73 77 81 82 84
Total 8,382 8,855 8,109 9,172 9,838 10,092 11,567

EU25 2,210 2,371 2,212 2,006 2,252 2,399 2,453

Index for public funding of business ICT R&D

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


U.S. 100 102 92 110 122 126 151
Japan 100 86 97 90 87 92 94
Germany 100 112 102 99 102 106 109
S. Korea 100 144 118 109 113 117 121
France 100 110 118 108 109 108 109
Canada 100 124 110 102 105 106 114
U.K. 100 109 86 137 118 117 119
Sweden 100 102 112 116 124 126 128
Finland 100 103 105 112 118 119 122
Total 100 106 97 109 117 120 138

EU25 100 107 100 91 102 109 111

XI
ICT R&D in the major industrial countries

16 – New trends since earlier studies

By consolidating the 2000-2004 figures and extending the series through more reliable estimates for
2005-2006, we can draw the following conclusions:

Æ Countries such as South Korea, Finland, and Sweden are consistently pursuing highly proactive
policies, as regards both public and private funding, to specialise their R&D in ICTs. Driven by this
decade-long momentum, South Korea, during the period studied, became the third largest contributor
to total ICT R&D among the nine countries examined—behind the United States and Japan. However,
ICT R&D spending by South Korean firms, while very robust, is growing more slowly than all-
industry corporate R&D spending. ICT R&D is no longer the single driver of the country’s overall
R&D growth.

Æ In 2003, some leading developed economies with a historical ICT R&D tradition (France, United
Kingdom, and Japan) seemed to slip far below the average ICT R&D growth recorded for all the
other countries. Now, they appear to be rebounding back to the average growth rate since 2003. But
this positive trend is chiefly fuelled by public funding, whereas the intensity of private-sector ICT
R&D has remained persistently low. The United Kingdom—largely thanks to a targeted public
policy—has moved from the “lagging” group to the “proactive” group.

Æ In the two previous editions of our study, Germany registered a decline in its relative share of total
ICT R&D volume. Today, on the basis of the 2006 revision, it appears to be recovering. We may
assume that this is probably due to the ramp-up of R&D on “embedded” ICTs, i.e., incorporated into
non-ICT manufactured products such as automobiles, aircraft, and machine-tools.

Æ The highlight of the period studied is, however, the very clear trend reversal in the funding of in-
house ICT R&D by U.S. firms: in the past three years, their funding has been trending down by an
annual 2% in real terms, i.e., a near-stagnation in current $. By contrast, U.S. public funding of ICT
R&D, primarily out of defence budgets (85%), remains on a robust growth path.

Æ This new divergence between the growth paths of public funding and private funding has
significantly altered the structure of total U.S. funding for ICT domestic R&D expenditures, with an
increase in the public-funding share from 12.3% to 19.3%. The U.S. is the only country studied to
experience such a shift. The U.S. also recorded an abrupt slump in the ratio of in-house ICT R&D to
GDP. This intensity indicator declined from 0.69% to 0.56% during the period. The intensity of all-
industry R&D did not follow the same pattern. Today, ICT R&D is no longer the main engine of all-
industry R&D spending in the U.S.

Æ A new development is the significant erosion of the U.S. and EU25 relative shares of private-
sector ICT R&D funding in the nine countries studied. This is especially true of the United States,
which lost 4.3 points of relative share between 2000 and 2006. The decline in the U.S. and EU25
relative shares would probably be even steeper if the reference universe—including countries such as
India and China—were more closely adjusted to the actual profile of the global economy (see below).

Æ Meanwhile, public ICT R&D funding of U.S. firms rose 104%. The figures may capture a dual
pattern in U.S. firms’ ICT R&D budgets: on the one hand, “regular,” non-strategic R&D that can
be easily outsourced or relocated; on the other hand, strategic, long-term R&D (massively parallel
architectures, signal processing, bioinformatics, optronics, etc.) largely financed through public
procurement and defence contracts.

Æ However OECD data and other sources examined provide no evidence that the R&D ramp-up in
non-OECD countries (see below) is paralleled by a “loss of substance” for the developed
economies’ R&D potential—quite the contrary. The growth in R&D among the main non-OECD
countries is therefore only one facet of the internationalisation of R&D activities. The OECD report
emphasises that:

XII
ICT R&D in the major industrial countries

"Current R&D internationalisation has three distinguishing characteristics: it is taking place at a


much faster pace, it is spreading to an increasing number of countries, including developing
countries, and it involves R&D that extends beyond adapting technology to local conditions. The last
of these phenomena may represent a distinctive new trend in the internationalisation of R&D. In the
past, the evidence suggested that major global firms kept their key technology creation activities – as
evidenced by R&D and patenting – close to their home bases. Now, however, they seem not only to
seek to exploit knowledge generated at home in other countries, but also to tap into worldwide centers
of knowledge. This implies genuinely international sourcing of knowledge."

Æ It is therefore inappropriate, when discussing ICT R&D, to use the term “relocation” in its
ordinary sense: the brisk growth of R&D activities in the non-OECD countries reflects the following:

1) more than a transfer of resources and activities, a determination by firms to redefine the “global
distribution” of their R&D programmes (by, among other things, entering markets that offer high
potential);

2) the determination to tap an abundant intellectual workforce that is cheap, perfectly trained, and
available in the country, even as human resources available in the developed countries have
become scarcer and more expensive.

Rather than a relocation, we are witnessing a globalisation of R&D activities in general—and ICT
R&D activities in particular—aimed at tapping the strong competencies and resources of science
workers in countries such as India and China (but the spectrum of countries concerned is not
confined to these two).

XIII
ICT R&D in the major industrial countries

A test estimate of ICT R&D by firms in the main non-OECD countries yields the figures reported in
the table below (2005 data):
Series 1 Current $ billion Series 2 PPP$ billion Current $ billion
China 38.7 U.S. 54.9 54.9
India 10.7 Japan 28.6 34.1
Brazil 7.3 S. Korea 11.5 16
Russia 3.9 Germany 8.2 7.8
Taiwan 4.9 France 6.3 5.7
Israel 2.3 Canada 4.9 4.8
Singapore 1.3 U.K. 4.3 5.1
Total 1 69.1 Sweden 2.7 3.63
Finland 2.4 2.31
Total 2 123.8 132
EU25 25.6 22.1
Source: Battelle Institute for non-OECD countries (series 1), OECD for the others (series 2); OECD data for country-by-
country conversion of PPP$ billion into current $ billion

From these figures, we can deduce—with a small margin of error—that:


- ICT R&D by the seven non-OECD countries in series 1 accounts for over one-half of the
in-house ICT R&D in the nine countries in series 2, which represent over 90% of the
developed countries’ R&D;
- a country such as China has an ICT R&D sector that already exceeds its Japanese counterpart
and would promote the country to the second world rank;
- a country such as India, with ICT R&D of about $10 billion, is already ahead of all the
European countries and posts a figure equal to half of total EU25 spending;
- a country such as Taiwan weighs as much as Canada;
- a country such as Israel weighs as much as Finland, despite the latter’s exceptionally high ICT
R&D spending.

XIV
RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT
EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION
DANS LES GRANDS PAYS INDUSTRIELS

ANALYSE STATISTIQUE DES


INVESTISSEMENTS
EN R&D
VOLUME 1 : SYNTHESE DES DONNEES
ET ANALYSE AU NIVEAU DES 9 PAYS OCDE

Canada, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon, Union européenne


dont Allemagne, Finlande, France, Royaume-Uni, Suède -
Pays non OCDE

Février 2007
Étude réalisée pour le
Ministère de l'Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la
recherche

par le
Groupement Français de l'Industrie de l'Information (GFII)
avec la collaboration de
M.V. Études et Conseil

2
RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION
DANS LES GRANDS PAYS INDUSTRIELS

ANALYSE STATISTIQUE DES


INVESTISSEMENTS

Canada, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon, Union européenne


dont Allemagne, Finlande, France, Royaume-Uni, Suède –
Pays non OCDE

Février 2007

3
4
Sommaire

INTRODUCTION...................................................................................................................... 7
1. SYNTHESE DES DONNEES AU NIVEAU DES GRANDES ZONES
ECONOMIQUES DE LA "TRIADE" : ETATS-UNIS, JAPON, EUROPE DES 25........ 15
1.1. UNE FORTE DIFFERENCE D'INTENSITE DE LA R&D STIC ENTRE EUROPE, JAPON ET ETATS-
UNIS ........................................................................................................................................ 17
1.2. UNE DIFFERENCE PLUS MARQUEE S'AGISSANT DE LA R&D STIC QUE DE LA DEPENSE
INTERIEURE DE R&D (DIRD) DANS SON ENSEMBLE ............................................................... 18
1.3. UNE TENDANCE A L'ACCROISSEMENT DU "DECROCHAGE" EUROPEEN ............................... 20
1.4. LA STRUCTURE DES FINANCEMENTS EN PART RELATIVE N'EST PAS LA VARIABLE
EXPLICATIVE ........................................................................................................................... 22
1.5. LE FINANCEMENT DE LA R&D STIC PAR LES ENTREPRISES.............................................. 24
1.6. LES FINANCEMENTS PUBLICS DE R&D ATTRIBUES AUX ENTREPRISES .............................. 31
1.7. L’EVOLUTION DES CREDITS PUBLICS DE R&D ALLOUES AU SECTEUR DES STIC : ETATS-
UNIS, JAPON, EUROPE DES 25.................................................................................................. 34
1.8. LES CREDITS PUBLICS DE R&D STIC SUR BUDGET DEFENSE : UN FACTEUR ESSENTIEL DES
VOLUMES DE R&D STIC SUR FONDS PUBLICS ......................................................................... 38

2. COMPARAISONS AU NIVEAU DES 9 PAYS ................................................................ 41


2.1. UNE PREPONDERANCE DURABLE DES ETATS-UNIS ET DU JAPON, UNE MONTEE EN
PUISSANCE DE LA COREE, UN DECLIN RELATIF DE L’EUROPE .................................................. 43
2.2. DES ECONOMIES OU L’INTENSITE DE R&D STIC EST TRES VARIABLE .............................. 45
2.3. UN FACTEUR EXPLICATIF ESSENTIEL : LA R&D STIC SUR FONDS PRIVES......................... 46
2.4. DES FINANCEMENTS PUBLICS DE LA R&D STIC TRADUISANT DES POLITIQUES PLUS OU
MOINS VOLONTARISTES, ET PLUS OU MOINS EN PRISE AVEC LES REALITES INDUSTRIELLES
LOCALES.................................................................................................................................. 48
2.5. LES CREDITS PUBLICS DE R&D STIC BENEFICIANT AUX ENTREPRISES ............................. 51
INDEX DES INDICATEURS ................................................................................................. 53
INDEX DES TABLEAUX ....................................................................................................... 54

5
6
Introduction

7
8
Le présent rapport – et le volume d'annexes qui l'accompagne – constitue l’actualisation de la
version de novembre 2005 de l'étude "Recherche et développement en sciences et technologies
de l'information et de la communication (STIC) dans les grands pays industriels : analyse
statistique des investissements, aspects réglementaires et fiscaux, indicateurs de compétitivité".
Cette précédente édition était elle-même l’actualisation d’une étude réalisée pour le CSTI
(Conseil Stratégique des Technologies de l’Information) en 2003 .

L'objectif de cette consolidation du socle statistique par actualisation récurrente est triple :

1) disposer d'une estimation aussi large mais aussi fine et aussi à jour que possible des volumes
et des tendances de l'investissement, tant public que privé, en R&D STIC dans les grands pays
industrialisés ;

2) consolider la méthodologie mise au point les années précédentes pour estimer aussi finement
que possible les investissements en R&D STIC. Rappelons que la constitution - à partir des
séries publiées par les appareils statistiques nationaux ou internationaux - séries qui ne sont pas
conçues pour alimenter ce type de réflexion - d'une base de données comparative à couverture
géographique large (9 pays traités) sur l'investissement en R&D STIC pose des problèmes
méthodologiques redoutables. Des données fiables ne peuvent résulter que d'un processus
itératif reflété par les 2 études précédentes. Cette itération a visé à cerner progressivement les
difficultés méthodologiques et à affiner les hypothèses permettant de réduire l'incertitude sur
les estimations raisonnées sur lesquelles se fondent nos analyses. En aucun cas, en effet, les
données chiffrées présentées dans ce rapport ne sauraient être confondues avec une
mesure statistique directe (procédant par exemple par enquête sur échantillon). Même, et
surtout là où elles prennent la forme de grandeurs concrètes (unités monétaires
essentiellement), les données proposées dans ce rapport ne sont des mesures directes mais des
indicateurs – même s’ils répondent bien sûr à toutes les exigences qui garantissent que ces
indicateurs ont un sens en termes d’ « outil d’intelligibilité » et de support d’analyse.

Ces données chiffrées sont en effet entièrement construites, faute d'autre approche possible, sur
un "jeu d'hypothèses", à partir d'un socle statistique préexistant : celui du corpus de données sur
la R&D élaboré par l'OCDE et par ses pays membres dans un cadre méthodologique normalisé.
L'objectif implicite de la présente étude a été de réduire l'incertitude affectant les données
"indicateur" : il semble qu'au terme de cet effort, l'incertitude résiduelle soit de l'ordre

9
de 15% sur les grandeurs affichées. Ayant toutefois un impact de même sens et de même
amplitude relative pour tous les pays traités, cette incertitude n'affecte cependant ni les
hiérarchies entre pays, ni les tendances observées sur une période de 7 ans (2000-2006).

Une illustration simple de cette complexité méthodologique peut être donnée au travers de la
question du périmètre de l'étude : qu'entend-on par "Sciences et technologies de l'information et
de la communication" secteur dont on prétend mesurer l'investissement en R&D ? La seule
définition internationale normalisée est celle arrêtée dans une série de travaux de l'OCDE et qui
définit le secteur des STIC à partir de 5 codes d'activités empruntés à la classification
internationale d'activité ISIC/CITI3 élaborée par l'ONU. Précisément, ces activités constitutives
du secteur des STIC au sens de l'OCDE sont :

- Division: 30 - Fabrication de machines de bureau, de machines comptables et de matériels de


traitement de l'information,
- Division: 32 - Fabrication d'équipements et appareils de radio, télévision et communication,
- Division: 33 - Fabrication d'instruments médicaux, de précision et d'optique et d'horlogerie,
- Division: 72 - Activités informatiques et activités rattachées
- Division: 64 - Postes et télécommunications, groupe 642 – Télécommunications.

Les trois premiers items relèvent principalement des industries manufacturières, les deux
derniers des services.

Ces codes et leurs subdivisions sont loin de dessiner conceptuellement un périmètre qui
épouserait fidèlement les contours du champ des STIC dans son ensemble tel qu’il se dessine
aujourd’hui, et par voie de conséquence l’étendue de la R&D qui relève de ce champ. Certains
secteurs de la R&D STIC, en particulier tout ce qui touche aux applications de contrôle
numérique "embarquées", sont exclus du champ de la définition OCDE. De même, la R&D
logicielle lorsqu'elle n'est pas exécutée par les SSII spécialisées, la R&D des éditeurs de
progiciels (sauf dans le cas américain), les activités de R&D STIC des bureaux d'études
indépendants ne sont pas comptabilisées dans notre approche en raison des limites inhérentes à
la définition OCDE. Quelles que soient les limites évidentes de cette définition, on se vouerait
toutefois à l'échec en s'éloignant de ce périmètre : sans un enracinement constant dans un socle
statistique comparatif éprouvé (celui des séries "R&D" de l’OCDE en l'occurrence) une étude

10
de ce type n’a aucune chance d’aboutir tant les pièges méthodologiques des comparaisons
statistiques internationales sont redoutables.

Plus d'ailleurs que la question de la définition du domaine des STIC définissant le périmètre de
l'étude, la véritable difficulté méthodologique de ce chantier intellectuel s'est révélé être la
difficile "réconciliation" au sein d'un même cadre d'analyse des séries relatives à la DIRDE
(dépense intérieure de R&D des entreprises) reconductibles à une nomenclature d'activités
(aussi insatisfaisante soit-elle) et des séries relatives aux financements publics qui ne sont
aujourd'hui ventilés que dans le cadre d'objectifs socio-économiques larges (défense,
environnement, énergie, etc.). En aucune façon, les séries statistiques nationales ou
internationales disponibles aujourd'hui ne permettent de résoudre directement cette
contradiction.

L'un des paradoxes mis à jour par l’étude est que, alors que les statistiques visent - c'est là
l'étymologie même du mot – à nourrir une réflexion sur les politiques optimales à mener dans
un secteur particulier (ici le soutien aux STIC) l'analyse statistique des crédits publics de R&D
dispose de cadres encore moins adaptés que les statistiques relatives aux financements privés
de R&D.

On verra en plusieurs endroits de la note méthodologique détaillée qui a été inclue dans le
présent rapport (cf. volume d’annexes) que l’amélioration des instruments de mesure statistique
de la R&D et de l’innovation en général, et de la R&D STIC en particulier, (amélioration
souvent souhaitée par les organismes statistiques eux-mêmes), se heurte à des contraintes
opérationnelles – mais aussi politiques - non négligeables qu’une démarche ponctuelle et isolée
ne saurait surmonter.

On notera enfin que dans notre étude, les valeurs exprimées par une unité monétaire le sont en
dollars PPA (à Parité de Pouvoir d’Achat). Il est en effet indispensable pour établir des
comparaisons internationales de ne pas se référer à une unité en monnaie courante ($ ou €),
mais de prendre en compte – au travers d’une approche en parité de pouvoir d’achat (PPA) – la
force réelle d’une monnaie. Il serait idéalement souhaitable de se référer à des données en
monnaie constante (pour que les comparaisons ne soient pas affectées par un différentiel
d’inflation) ou retraitées pour neutraliser les effets de change. Cela n’a pas été fait ici en raison
de la complexité de ces retraitements. La plupart des séries statistiques comparatives OCDE

11
sont d’ailleurs libellées en $ PPA, cette mesure étant considérée comme suffisamment fiable
pour établir des comparaisons solides. S’agissant d’une étude destinée à un public français et
européen, le lecteur exigeant fera remarquer que des valeurs monétaires exprimées en euro
PPA eussent été préférables. Il n’a pas été possible d’aller dans cette voie car, à notre
connaissance, Eurostat ne publie pas, pour des séries statistiques longues (les nôtres couvrent la
période 2000-2006) et dans un cadre géographique large (qui, par exemple, prendrait en
compte des pays comme la Corée du Sud et le Canada traités dans notre étude), de tableaux de
correspondance permettant de passer d’une donnée exprimée en monnaie courante quelle
qu’elle soit, à une donnée en € PPA. Les tables de conversion en $ PPA établies par l’OCDE
depuis de longues années et pour plus de 25 pays sont donc l’unique point d’appui possible
s’agissant d’exprimer des données à parité de pouvoir d’achat.

L’étude publiée en octobre 2003 comportait un volet sur les incitations fiscales à la R&D en
général, et à la R&D STIC en particulier. L’actualisation de cette partie ne faisait pas partie du
programme des versions 2005 et 2006. Pourtant le tableau général des incitations fiscales est
en constante évolution : le cas français en est un exemple, avec la modification profonde en
2004 des règles du crédit d’impôt en faveur de la R&D des entreprises. Or il faut rappeler que
le crédit d’impôt et ses variantes constituent dans certains cas une modalité importante de
l’effort public en faveur de la R&D STIC : en 2003 nous avions estimé que cette aide publique
indirecte qu’est la défiscalisation représentait plus d’un tiers des financements budgétaires
directs dans la R&D STIC aux Etats-Unis, plus de 43% de ceux-ci au Canada. On gardera
donc présent à l’esprit, en lisant cette étude, que la mesure des investissements directs dans la
R&D STIC n’est qu’une mesure approchée de l’effort global d’une nation en faveur de cette
R&D. On avait toutefois noté en 2003, et ce constat est toujours vrai en 2005, que l’incitation
fiscale amplifie les différences de performances des différents pays développés en matière de
soutien public à la R&D (documenté dans la présente étude) et ne les réduit jamais. La plupart
des constats formulés ici sont donc valides, même en l’absence d’une actualisation de la partie
« Cadre fiscal et réglementaire » de l’étude publiée en octobre 2003.

Deux facteurs importants mais de sens contraire affectent les données présentées dans cette
étude :

12
- le premier est purement méthodologique. L’appareil statistique de l’OCDE qui sert de
point départ à nos évaluations est en constante évolution. Alors que les statistiques
publiées en 2003 ne permettaient d’apprécier que très grossièrement la R&D des
activités de service (sauf pour les Etats-Unis et la France), les séries publiées en 2005 et
2006 permettent d’affiner l’analyse de ce compartiment. Il en résulte parfois, et pour
certains pays (Japon, Royaume-Uni) une revalorisation de l’effort de R&D STIC ;

- le second est lié à un facteur structurel. Depuis 2000, on assiste pour les entreprises
globales et tout particulièrement les entreprises anglo-saxonnes, à une localisation des
activités de R&D vers des pays (Inde, Chine) à plus faible coût de main-d’œuvre
intellectuelle. Les entreprises du secteur des TIC sont à la pointe de cette démarche
d’internationalisation de leur R&D. Celle-ci a pour conséquence que la R&D STIC de
ces entreprises est plus difficilement cernable au travers des séries de l’OCDE. En effet
la DIRDE (Dépense intérieure de R&D des entreprises) sur laquelle nous nous
appuyons (cf. note méthodologique) pour évaluer la R&D STIC financée par les
entreprises est tout d’abord une donnée « en exécution » et comme son nom l’indique
une mesure relative à l’effort de R&D ans le périmètre d’un pays donné. Il s’ensuit une
sous-estimation des financements de R&D des entreprises lorsqu’une part significative
de leurs activités de recherche est réalisée à l’étranger. Certes cette R&D financée par
les entreprises et exécutée dans un pays tiers devrait se retrouver dans la statistique
OCDE relative au pays d’exécution sous le vocale « DIRD exécutées par les entreprises
et financées par l’étranger ». Mais d’une part il n’est pas possible en l’état actuel des
statistiques d’analyser ce poste de façon à réaffecter dans la R&D financée par les
entreprises d’un pays donné la part qui leur revient ; et d’autre part les pays où ces
R&D délocalisées sont exécutées (Inde, Chine, Taïwan, Singapour, Israël.) échappent
encore au cadre d’élaboration des statistiques OCDE. Ce facteur de délocalisation de la
R&D, qui a vocation à s’amplifier peut avoir potentiellement une influence non
négligeable sur nos données ; il est certainement déterminant dans la tendance négative
(sur un rythme de 2% l’an) observée dans la présente étude et affectant les volumes de
R&D des entreprises américaines.

Quoi qu'il en soit de ses limites, ce rapport pose des questions, déjà formulées en 2003 et 2005,
et qui mériteraient d'être approfondies. On n'en relèvera ici que quelques-unes :

13
- Quelles sont les conséquences à terme – conséquences économiques, géopolitiques et
sociétales - de la prépondérance écrasante et croissante des Etats-Unis dans la R&D STIC ?

- L'Europe aujourd'hui distancée, alors que son potentiel humain la désigne comme une "grande
puissance" virtuelle en matière de R&D STIC, peut-elle à l'échelon d'une économie
continentale, intégrer ses efforts dispersés de R&D dans un projet industriel porteur, comme
ont réussi à le faire des pays aussi différents que la Finlande et la Corée ?

- L'équilibre non optimal constaté en Europe – et en France tout particulièrement - entre


financements publics et financements privés est-il susceptible d'être amélioré et si oui au
travers de quels leviers ?

- Quelles politiques faisant un usage économe de la ressource budgétaire et misant sur une
panoplie de soutiens directs et indirects, sont susceptibles en France et en Europe d'amorcer
une spirale vertueuse où l'effort présent de R&D dans le domaine des STIC serait le garant des
parts de marché et de l'autonomie géopolitique de demain ?

Cette étude ne prétend pas répondre à ces questions, mais simplement les poser. Et les poser sur
la base de diagnostics fondés sur des données qui rendent raisonnablement compte des ordres
de grandeur et des tendances, dans un cadre comparatif international. Notre objectif serait
atteint si cette étude stimulait le large débat qu'appellent ses conclusions, au-delà des querelles
de chiffres, mais en faisant des chiffres un apport essentiel à ce débat.

14
1. Synthèse des données au niveau des grandes zones économiques
de la "triade" : Etats-Unis, Japon, Europe des 25

15
16
1.1. Une forte différence d'intensité de la R&D STIC entre Europe,
Japon et Etats-Unis

Un constat important formulé lors des précédentes études demeure plus que jamais d’actualité :
quel que soit le paramètre utilisé pour mesurer l'intensité de la recherche-développement STIC,
le différentiel entre l'Europe des 25 et les deux autres grandes zones économiques de la triade
(Japon, Etats-Unis) est nettement marqué et oppose d'un côté l'Europe, où cette intensité est
relativement faible, et d'autre part le Japon et les Etats-Unis, où les niveaux d'intensité de la
R&D STIC sont comparables. En valeur absolue, (cf. ci-dessous tableau 1.1 et graphique 1.1)
le montant de l'investissement total en R&D STIC réalisé sur le territoire américain (70,8
milliards $ PPA en 2005) représente 2,2 fois celui constaté en Europe des 25 (31,9 milliards
de $ PPA en 2005). De plus, alors que l’Europe devançait légèrement le Japon jusqu’en 2001,
l’Europe se retrouve désormais derrière le Japon (avec un différentiel de l’ordre de 3 Md $
PPA) s’agissant du volume global de R&D STIC. Le différentiel entre Europe d’une part et
Etats-Unis et Japon d’autre part est également très net si l'on prend en compte deux paramètres
d'intensité relative de la R&D STIC.

Ainsi, la comparaison du ratio "Dépense totale R&D STIC/PIB" (cf. infra graphique 1.2) fait
apparaître un déficit d'intensité très marqué au détriment de l'Europe des 25 : en 2004
(dernières données non estimatives) ce ratio s'établit à 0,56% pour les Etats-Unis et à 0,84%
pour le Japon, alors qu'il n'est que de 0,25% pour l'Europe des 25. Rapporté au PIB, l'effort de
R&D STIC aux Etats-Unis et au Japon est donc plus du double de celui consenti en Europe.
Ce différentiel a, de plus, tendance à se creuser, puisqu'en 2000 ces mêmes valeurs étaient
respectivement de 0,83% pour le Japon, 0,69% pour les Etats-Unis, et de 0,32% pour l'Europe
des 25.

Ce différentiel d'intensité au détriment de l'Europe des 25 est également très marqué si l'on
s'intéresse à l'indicateur "Dépense R&D STIC totale/habitant, en $ PPA" (cf. infra, graphique
1.3) : les Etats-Unis avec 244,6 $ PPA par habitant et le Japon avec 248,7 $ PPA par
habitant investissent presque 3 fois plus que l'Europe des 25 (79,6 $ PPA/habitant).

Tableau 1.1 – Total des investissements en R&D STIC (M $ PPA)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Etats-Unis 67 280 69 432 67 302 67 953 69 675 70 792 71 213
Japon 27 298 28 779 30 146 30 132 31 635 33 389 34 150
Europe 32 069 34 734 29 565 27 319 30 214 31 973 31 973

17
Graphique 1.1 – Investissement total R&D STIC

Investissement total R&D STIC (en Milliards $ PPA)

69 70 71 71
67 67 68

Etats-Unis
35 34 Japon
32 32 30 33 32 32
30 30 30 Europe
27 29 27

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Graphique 1.2 – Ratio dépense totale R&S STIC / PIB

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %)

0,86% 0,87%
0,83% 0,83% 0,84% 0,84% 0,84%

0,69% 0,69%
0,64% 0,62%
0,60%
0,57% 0,56%
Etats-Unis
Japon
Europe
0,32% 0,33%
0,27% 0,26% 0,27% 0,25%
0,25%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

1.2. Une différence plus marquée s'agissant de la R&D STIC que de


la Dépense Intérieure de R&D (DIRD) dans son ensemble

Certes, une partie de ce différentiel d'intensité de l'investissement dans la R&D STIC reflète le
fossé souvent relevé au niveau de l'effort global de R&D entre Etats-Unis, Japon et Europe des
25. Il faut cependant souligner que le fossé entre ces trois zones est beaucoup plus marqué
s'agissant du différentiel constaté pour la R&D STIC qu'il ne l'est pour la R&D dans son
ensemble (cf. infra tableaux 1.2 et 1.2bis).

18
Graphique 1.3 – Dépense R&D STIC totale/ habitant

Dépense R&D STIC totale / habitant (en $ PPA)

246,7 251,7 244,6 248,7


241,2238,0 240,9 237,4
227,5
216,4

Etats-Unis
Japon
Europe
92,4
85,5 79,6
78,4 72,2

2000 2001 2002 2003 2004

Si l'on prend en compte l'indicateur "Dépense intérieure de R&D par habitant", les Etats-Unis
dépensaient en 2005 2 fois les sommes investies par habitant en R&D, tous domaines
confondus, dans l'Europe des 25. S'agissant de la R&D STIC, les Etats-Unis dépensaient,
toujours en 2005, près de 3 fois les sommes investies par habitant en R&D STIC dans l'Europe
des 25. En d'autres termes, alors que le différentiel d'intensité (mesuré en dépense par
habitant) de la R&D est au niveau global de 1 à 2 en faveur des Etats-Unis, il est de plus de 1
à 3 s'agissant spécifiquement de la R&D STIC.

Le même constat, légèrement atténué, est vrai si l'on prend le Japon comme point de
comparaison. S'agissant de la R&D STIC, en 2005, le Japon dépensait par habitant 3,12 fois les
sommes investies en R&D STIC dans l'Europe des 25.
Tableau 1.2 - DIRD aux Etats-Unis et DIRD au Japon rapportées à la DIRD en Europe des
25

Tableau 1.2 : DIRD aux Etats-Unis et DIRD au Japon rapportées à la DIRD en Europe des 25
(calculées à partir de la dépense DIRD par habitant)
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Rapport Etats-Unis/Europe des 25 2,17 2,10 2,38 2,52 2,29 2,15 2,20
Rapport Japon/Europe des 25 2,61 2,59 3,21 3,37 3,22 3,17 3,33

Tableau 1.3 : DIRD STIC aux Etats-Unis et DIRD STIC au Japon rapportées à la DIRD
STIC en Europe des 25
(calculées à partir de la dépense DIRD STIC par habitant)
2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006
Rapport Etats-Unis/Europe des 25 2,89 2,72 3,07 3,33 3,07 2,95 2,97
Rapport Japon/Europe des 25 2,53 2,46 3,03 3,29 3,12 3,12 3,19

19
1.3. Une tendance à l'accroissement du "décrochage" européen

Au-delà du simple constat relevant un très net différentiel d'intensité de l'effort de R&D dans le
secteur des STIC entre les trois zones de la triade, il faut noter que ce différentiel continue de
se creuser, toujours en défaveur de l'Europe sur la période 2000-2006. Ce second constat est
illustré par les graphiques 1.4, 1.5 et 1.6 (cf. infra). Avec toutefois ce constat négatif
supplémentaire que le décrochage avec le Japon qui n’était pas sensible jusqu’en 2001 est cette
fois très net.

En valeur absolue, ce différentiel entre Etats-Unis et Europe des 25, s'agissant de la R&D
STIC (graphique 1.4) passe sur la période 2000-2006 de 35 à 39 milliards de $ PPA en
faveur des Etats-Unis et culmine en 2003 à 41 milliards. Dans la comparaison avec le Japon,
le différentiel qui était encore positif au bénéfice de l'Europe jusqu’en 2001 inclus devient
négatif dès 2002 et s’affiche en estimation 2005 à -1,4 milliards de $ PPA.

L'analyse en valeur indiciaire rend bien compte de cette dégradation de la situation européenne
par rapport à celle du Japon : alors qu'au niveau de l'investissement global en R&D (DIRD),
tous domaines confondus, les trois zones de la triade enregistrent une évolution globalement
similaire, s'agissant de la dépense de R&D STIC, si les Etats-Unis et l’Europe progressent à des
rythmes comparables (mais à partir de niveaux en valeur absolue très différents), le Japon
poursuit l’accentuation de son effort de R&D dans le domaine des STIC et passe de 100 à
l'indice 125.

Graphique 1.4 – Différentiel d'investissement R&D STIC

Différentiel d'investissement R&D STIC (en Milliards $ PPA)

4,8 6,0

-0,6 -2,8 -1,4 -2,2


-1,4

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Différentiel Etats-Unis/Europe des 15


Différentiel Japon/Europe des 15

-35 -35
-38 -39
-39 -39
-41

20
Graphique 1.5 – Evolution en valeur indiciaire de la DIRD tous secteurs
Evolution en valeur indiciaire de la DIRD tous secteurs

121 127 135


128
125
107
112 110 114115 119 120
105
117 117
100 109
104 103
Etats-Unis
Japon
Europe

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Graphique 1.6 – Evolution en valeur indiciaire de la DIRD STIC

Evolution en valeur indiciaire de la DIRD STIC

124
117 126
108 107 112 112 105
104 106
100
103 100 101
100 100
92 94
85 Etats-Unis
Japon
Europe

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

On notera qu’aux Etats-Unis et en Europe, la R&D STIC progresse moins vite que la DIRD
tous secteurs confondus alors qu’au Japon cette valeur indiciaire de la progression de la R&D
STIC est en phase avec la progression de la DIRD tous domaines confondus. En Europe la
R&D STIC est de 35 points inférieure à l’évolution indiciaire de la DIRD dans son ensemble;
aux Etats-Unis, de 14 points inférieure. Ce « décrochage » entre la progression de la DIRD
globale et la DIRD STIC est donc particulièrement sensible En Europe. Aux Etats-Unis il
semble que désormais la R&D en sciences de la vie joue nettement le rôle de moteur de la
croissance de la dépense de R&D nationale qu’à longtemps joué le secteur des STIC.

21
1.4. La structure des financements en part relative n'est pas la
variable explicative

Dans les trois ensembles économiques constitutifs de la "triade", les financements émanant
directement des entreprises du secteur des STIC représentent toujours plus de 80% des
investissements globaux accordés à la R&D STIC (78,7% pour 2003 aux Etats-Unis ; 84,7%
dans l'Europe des 25 ; 90,7% au Japon). De par son importance dans les financements totaux,
le financement privé de la R&D STIC est pour les trois zones, et sur toute la période, le facteur
qui influence, de façon décisive, le niveau en valeur absolue et la progression année par année
de la dépense R&D STIC globale (cf. infra, point 1.6). On notera toutefois qu’amplifiant un
constat déjà sensible dans les études précédentes, la part relative des financements privés en
R&D STIC a tendance à s’amenuiser au profit de la part relative de la R&D STIC financée sur
crédits publics.

On notera aussi qu’alors qu'au niveau de la DIRD dans son ensemble, les entreprises
européennes contribuent moins que leurs homologues américaines à la DIRD globale (avec un
différentiel de 7 à 8 points), les niveaux de contribution des entreprises à la DIRD STIC sont
comparables aux Etats-Unis (80% en moyenne sur la période) et en Europe (85% en moyenne
sur la période).

22
Graphique 1.7 – Structure des financements de R&D STIC aux Etats-Unis

Structure des financements de R&D STIC aux Etats-Unis


14,3% 14,4% 17,0% 19,5% 21,1% 21,9% 21,9%

% R&D STIC financée par l'Etat


fédéral et autres
% R&D STIC financée par les
85,7% 85,6% 83,0% entreprises
80,5% 78,9% 78,1% 78,1%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Graphique 1.8 – Structure des financements de R&D STIC en Europe

Structure des financements de la R&D STIC en Europe


12,3% 18,0% 16,9% 18,3%
16,4% 16,2% 16,7%

% R&D STIC financée sur fonds


publics
% R&D STIC financée par les
87,7% 83,4%
88,0% 84,7% 84,7% 85,3% 85,3% entreprises

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Graphique 1.9 – Structure des financements de la R&D STIC au Japon

Structure des financements de la R&D STIC au Japon


5,1% 5,2% 5,0% 5,0% 5,0% 5,0% 5,0%

% R&D STIC financée sur fonds


publics
94,9% 94,8% 95,0% 95,0% 95,0% 95,0% 95,0% % R&D STIC financée par les
entreprises

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

23
1.5. Le financement de la R&D STIC par les entreprises

Les valeurs absolues (en milliards de dollars PPA) des investissements des entreprises privées
en R&D STIC sont reportées dans le graphique 1.11 page suivante. Alors que sur la période
1997/2003 Europe et Japon étaient sur des valeurs proches s'étageant de l’ordre de 25 milliards
de $ PPA, les séries 2000/2006 font apparaître le décrochage des entreprises européennes (qui
en 2005 ont consacré 26 milliards de $ PPA à la R&D STIC) par rapport à leurs homologues
japonaises (qui la même année investissaient 31 milliards de $ PPA). Les valeurs affichées
pour les Etats-Unis, s'étagent de 53 à 59 milliards de $ PPA (pic constaté en 2001), soit
systématiquement plus du double des valeurs constatées en Europe des 25. On constate un
grand parallélisme entre cet histogramme et celui du graphique 1.1 qui affichait les valeurs
absolues de la DIRD totale STIC. Ce parallélisme s'explique par le fait qu'étant largement
prépondérant (de 80 à 90%), le financement des entreprises dans la R&D STIC donne son
allure globale à l'évolution de l'investissement total en R&D STIC.

Comme pour le financement global de la R&D STIC, ces niveaux en valeur absolue
recouvrent de fortes disparités s'agissant de l'intensité relative de la dépense R&D STIC
des entreprises, que cette intensité relative soit mesurée en rapportant cette dépense au
PIB ou au nombre d'habitants du pays étudié (ratio pro capita ; cf. valeurs dans le
tableau 1.4 ci-dessous). Le différentiel d’intensité entre, d'une part, l'effort des
entreprises européennes d'un côté, et les entreprises japonaises ou des Etats-Unis est alors
important. Rapporté au PIB, l'effort de R&D STIC des entreprises européennes est plus
de deux fois moindre que ce que l’on constate pour les deux autres pays. Rapporté au
nombre d’habitants, il est 3 fois moindre.

Tableau 1.4 – Intensité relative de la R&D STIC des entreprises des Etats-Unis
Tableau 1.4 - Intensité relative de la R&D STIC des
Etats-Unis 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
dépense R&D STIC des entreprises / PIB 0,69% 0,69% 0,64% 0,62% 0,60% 0,57% 0,56%
dépense R&D STIC des entreprises pro capita ($ PPA) 212 215 200 194 193 194 195

Japon 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


dépense R&D STIC des entreprises /PIB 0,64% 0,67% 0,71% 0,74% 0,76% 0,73% 0,68%
dépense R&D STIC des entreprises pro capita ($ PPA) 199 208 218 216 225 238 243

Europe des 25 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


dépense R&D STIC des entreprises / PIB 0,24% 0,24% 0,26% 0,26% 0,26% 0,25% 0,22%
dépense R&D STIC des entreprises pro capita ($ PPA) 75 81 66 60 67 72 72

24
Cette moindre intensité relative de la R&D STIC des entreprises est le facteur explicatif
essentiel des différences constatées entre Etats-Unis, Japon et Europe des 25. Elle reflète
en partie la structure industrielle différenciée des trois zones : la part relative des entreprises du
secteur des STIC dans la valeur ajoutée globale des industries manufacturières est, dans
l’Europe des 25, 52% moindre que ce que l’on constate au Japon et 46% moindre que ce que
l’on constate aux Etats-Unis, ainsi que l’illustre le graphique 1.10 ci dessous.

Graphique 1.10 - Part de la valeur ajoutée des entreprises du secteur des STIC dans la
valeur ajoutée totale des industries
Part de la valeur ajoutée des entreprises du secteur des STIC
dans la V.A. totale des industries (2005)

14,00%
12,75%

6,78%

Europe Japon Etats-Unis

Ce facteur structurel est également décelable dans les données illustrées par le graphique 1.13
ci-dessus. Alors qu’en Europe des 25, l’incidence de la R&D STIC sur la R&D totale financée
par les entreprises est de 21% en moyenne sur la période étudiée, cette incidence est de 30%
aux Etats-Unis et de 35% au Japon.

Graphique 1.11 – Investissement total R&S STIC des entreprises


Investissement total R&D STIC des entreprises (en Milliards $ PPA)

59
58
56 55 55 55
53

Etats-Unis
31 31 32 Japon
31 30
27 28 28 27 Europe
25 25 25 26
23

1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005

25
Graphique 1.12 – Taux de croissance annuel des financements R&D STIC des entreprises

Taux de croissance annuel des financements R&D STIC des entreprises

12,3%
11,6%

8,3%
8,7%
8,0%
6,5%
5,2%
4,2%
3,9%
3,0%
2,4%

2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 Etats-Unis


-2,0% Japon
-2,0% -2,0%
Europe

-6,0%

-9,0%

-18,1%

Graphique 1.13 – Incidence de la R&S STIC sur la R&D totale financée par les entreprises

Incidence de la R&D STIC sur la R&D totale financée par les entreprises

35% 35% 35% 35%


32% 32%33% 32%33%
31% 31% 31%
30% 30%
27% 27%

21% Etats-Unis
20% 20%
18% 19% Japon
Europe

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Que le différentiel d’investissement dans la R&D STIC reflète des spécialisations industrielles
des zones de la triade est aussi perceptible dans les données illustrées par le graphique 1.14 ci-
dessous, qui affichent la différence d’investissements en R&D consentis par les entreprises
américaines et européennes dans 6 secteurs. Le secteur de l’électronique et de l’informatique
est le seul où le différentiel entre les deux économies soit aussi massif, au bénéfice des Etats-
Unis.

26
Graphique 1.14 – Différentiel d'investissement R&D entre l'Europe des 25 et les Etats-Unis
par secteur

Différentiel d' investissement R&D entre l'Europe des 25 et


les Etats-Unis, par secteur (2004, en Md $ PPA)
39

9,86

2,8
0,55
Aerospatial et Automobile Chimie TIC Indus. pétrol. Industrie
Défense -4,2 pharmaceutique
-1,26

Source : OCDE, base ANBERD

À cette différenciation des tissus industriels qui rend compte de la moitié du différentiel négatif
– en défaveur de l’Europe - d’intensité de la R&D STIC constaté dans la comparaison avec les
Etats-Unis et le Japon, s’ajoute le fait – illustré par le graphique 1.15 1 que les entreprises
européennes du secteur des STIC sont moins « R&D intensive » que leurs homologues
américaines et japonaises. Rapporté à la valeur globale de la production des entreprises du
secteur des STIC, l’investissement total R&D de ces mêmes entreprises représente 3,3% de la
valeur de la production aux Etats-Unis et au Japon, contre seulement 2,1% en Europe 2 .

1
La comparaison se fait ici sur les valeurs pour l’an 2000 car depuis 2001 les données en valeurs absolues de la
production industrielles ne sont plus actualisées dans les bases OCDE. Le ratio R&D STIC/Valeur de la
production STIC présenté dans ce graphique 1.15 peut apparaître faible. Ceci s’explique essentiellement par le fait
qu’est intégré ici dans la valeur de la production le chiffre d’affaires des services, dont le chiffre très important des
opérateurs de télécommunications. Parce que les volumes de R&D de ces opérateurs sont faibles, la prise en
compte des services a pour effet mécanique d’abaisser le ratio affiché dans le graphique 1.15. Cette prise en
compte est cependant indispensable si l’on veut rester cohérent avec le champ des STIC – tel que le définit
l’OCDE – utilisé tout au long de cette étude. On notera cependant que si l’on ne prenait en compte pour établir ce
ratio que les industries manufacturières STIC, les valeurs affichées seraient les suivantes : Etats-Unis, 14,7% ;
Japon, 10,2% ; Europe des 25, 10,3%. Le différentiel défavorable à l’Europe subsiste donc même si l’on ne prend
en compte que le secteur manufacturier, même si l’Europe et le Japon font alors jeu égal.
2
Ce constat n’est pas contradictoire avec celui énoncé au point 1.4 qui relevait la similarité des structures de
financement – réparties entre financements publics et financements privés – de la R&D STIC entre l’Europe et les
Etats-Unis. Si les structures de financement sont comparables dans ces deux zones malgré la moindre intensité de
la R&D au sein des entreprises européennes du secteur des STIC, c’est, on le verra plus loin, que les financements
publics sont également moins importants en Europe.

27
Graphique 1.15 – Dépense R&D STIC des entreprises rapportées à la valeur de la
production STIC

Dépense R&D STIC des entreprises rapportées à la valeur


de la production STIC (données 2000)

3,3% 3,3%

2,1%

Etats-Unis Japon Europe de s 15

Le produit de ces deux facteurs : moindre spécialisation industrielle vers les STIC du tissu
économique européen, moindre intensité de la R&D des entreprises du secteur des STIC rend
compte des différentiels – défavorables à l’Europe – constatés précédemment.

S’agissant de l’évolution dans le temps (taux de croissance annuel, cf. graphique 1.12), si on
note dans les trois zones de la triade une même sensibilité de la R&D des entreprises à la
conjoncture (freinage de l’investissement après l’éclatement de la « bulle Internet »), les
schémas relevés dans chacune des trois zones illustrent que ces ralentissements conjoncturels
semblent plus marqués en Europe. Au Japon, si la croissance de l’effort de R&D STIC des
entreprises reste positif (sauf en 2004 où il aurait été nul) on note que cette croissance a
tendance à décélérer régulièrement sur toute la période. Aux Etats-Unis, la décélération de
R&D des entreprises du secteur des STIC est beaucoup plus rapide qu’au Japon sur la période
2000/2002 avant de se stabiliser sur un niveau de décroissance de l’ordre de - 2% l’an.

En comparaison avec les évolutions clairement orientées (à la baisse) relevées aux Etats-Unis
et au Japon, le comportement des entreprises européennes apparaît beaucoup plus erratique. Il
semblerait qu’elles aient amplifié le phénomène de « freinage » de l’investissement en R&D
STIC sur la période de mauvaise conjoncture (2002-2003) avant de redresser nettement leur
effort. Toutefois l’acquis de croissance sur la période 1999/2005 est négatif (-3% en 7 ans).

28
Globalement, malgré des différences notables dans les schémas relevés dans chacune des trois
zones de la triade, on relèvera un fait nouveau et important qui n’apparaissait pas dans les
études précédentes : la dépense en R&D des entreprises du secteur des STIC a tendance à rester
étale en termes courants (ce qui signifie une érosion en termes réels, au net de l’inflation) aux
Etats-Unis et en Europe, et n’augmente qu’au Japon. Même si cette observation sort du champ
de cette étude, on relèvera que cette tendance au repli de l’effort de R&D coïncide avec une
période de fortes contraintes sur les marges des entreprises du secteur ; les volumes
d’investissements en R&D apparaissant corrélés à la variable « rentabilité opérationnelle ».

Tableau 1.5 – Évolution de la part relative de chaque zone de la triade dans la dépense
mondiale des entreprises en R&D STIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 49,4% 48,1% 45,8% 45,6% 44,4% 43,7% 43,2%
Japon 21,5% 21,3% 22,6% 22,8% 23,2% 24,0% 24,0%
Europe 24,1% 24,7% 20,6% 19,0% 20,7% 21,6% 21,2%

Ce relâchement de l’effort de R&D STIC au niveau de la triade se traduit par une dégradation
marquée de la part relative des Etats-Unis et de l’Europe dans la DIRD STIC mondiale
financée par les entreprises. Ce constat conforte l’hypothèse d’une délocalisation significative
de l’effort de R&D des entreprises vers des pays tiers à faible coût de main-d’œuvre tout autant
qu’une montée en puissance de la R&D STIC des entreprises de pays (Corée…) n’appartenant
pas à la triade. Cette érosion des positions des pays développés –hors Japon - est
particulièrement nette pour les Etats-Unis qui perdent 6,2 points en part relative, et dans une
moindre mesure pour l’Europe qui perd 2 points, tandis que le Japon (phénomène lié à la
compétition/collaboration avec la Corée ?) réussit au contraire à augmenter sa part relative de
2,5 points.

L’étude de l’évolution en valeur indiciaire des enveloppes financières que les entreprises de
chacune des trois zones ont accordées à leur R&D STIC permet d’affiner l’analyse. Cette
évolution indiciaire est documentée dans le tableau 1.6 ci-dessous. La dégradation des positions
relatives des Etats-Unis et de l’Europe au plan mondial est liée à une érosion des
investissements de leurs entreprises dans la R&D STIC : sur sept ans (1999/2005) le volume de
R&D des entreprises européennes du secteur des STIC passe de la valeur 100 à la valeur 97 ;
aux Etats-Unis, de la valeur 100 à 108 ; tandis qu’au Japon ce même paramètre passe de
l’indice 100 à l’indice 123. Combinée avec le constat de dégradation de la part relative de la

29
R&D STIC de l’Europe et des Etats-Unis, cette analyse en valeur indiciaire révèle que
désormais Etats-Unis et Europe voient leurs enveloppe de R&D STIC financée par les
entreprises progresser moins vite que l’univers de référence (ici 9 pays). Encore faut-il relever
que cet univers de référence est ici par construction limité pays couverts par l’étude : c’est par
rapport au total des financements privés de la R&D STIC dans ces 9 pays qu’est appréciée
l’évolution de la part relative de chaque pays. La dégradation de la part relative de l’Europe et
des Etats-Unis serait sans doute encore plus marquée si l’univers de référence, incluant des
pays comme l’Inde et la Chine, était plus étroitement ajusté aux contours réels de l’économie
globale.

Tableau 1.6 – Evolution indiciaire des financements des entreprises à la R&D STIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 100,0 103,0 96,8 94,9 95,3 95,8 96,4
Japon 100,0 105,0 109,9 109,3 114,4 120,8 123,2
Europe 100,0 108,7 89,0 81,0 91,0 96,9 96,9

30
1.6. Les financements publics de R&D attribués aux entreprises

Les données précédentes documentent les investissements autofinancés de R&D des


entreprises du secteur des STIC. A ce financement par les entreprises, pour prendre l’exacte
mesure de la R&D STIC contrôlée par le secteur privé, il faut ajouter les crédits publics de
R&D STIC exécutée par les entreprises (mais non financée par elles). La comparaison ne
portera ici que sur les Etats-Unis et l’Europe 3 .

En valeur absolue, les crédits fédéraux américains de R&D bénéficiant aux entreprises du
secteur des STIC passent entre 2000 et 2006 de 5,6 milliards de dollars à 8,5 milliards de
dollars, soit une augmentation de 44%. Si on constate donc une certaine décélération de la
progression de ce poste, les crédits publics de R&D bénéficiant aux entreprises américaines
restent à un niveau très élevé et continuent de progresser. On verra que l’importance des crédits
sur budgets « défense » rend compte de ce constat. Dans le même temps, les crédits publics
européens bénéficiant à la recherche des entreprises du secteur STIC passent de 2,2 milliards
de dollars (équivalents PPA) à 2,4 milliards $ PPA, soit une augmentation de 13,5%.

Graphique 1.16 – Crédits publics de R&D STIC pour les entreprises

Crédits publics de R&D STIC pour les entreprises


(en Millions $ PPA)

8 510

7 106
6 904
6 213
5 641 5 764
5 196 Etats-Unis
Europe des 25

2 371 2 212 2 252 2 399 2 399


2 210 2 006

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

3
Les financements de R&D publics bénéficiant aux entreprises sont, au Japon, très faibles (moins de 1% du total
de la dépense R&D des entreprises tous secteurs confondus) et particulièrement faibles dans le secteur des STIC
(cf. Chapitre 3, analyse relative au Japon).

31
En valeur indiciaire les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises passent aux
Etats-Unis de la valeur 100 à la valeur 151. En Europe, cet indice passe de la valeur 100 à la
valeur 109 sur la même période. Plus faible, la progression de ce poste est aussi moins
régulière en Europe où elle régresse en 2002 et 2003.

On notera que cette évolution en valeur indiciaire des crédits publics de R&D STIC
bénéficiant, aux Etats-Unis, aux entreprises, est nettement plus élevée que l’évolution indiciaire
de l’investissement américain total de R&D STIC sur la même période (cf. supra, graphique
1.6). Ce dernier passe entre 2000 et 2006 de l’indice 100 à l’indice 106, soit 45 points de
moins. Ce découplage est encore plus marqué entre l’évolution positive des crédits publics de
R&D STIC bénéficiant aux entreprises d’une part, et la R&D STIC autofinancée par les
entreprises d’autre part. Cette dernière passe, on l’a vu (cf. supra, tableau 1.6), de l’indice 100 à
l’indice 96. Tout se passe donc aux Etats-Unis comme si la progression régulière et forte des
crédits publics bénéficiant aux entreprises venait compenser la décélération de l’investissement
de R&D autofinancé par les entreprises. Etant donné d’une part, la forte corrélation constatée
aux Etats-Unis entre « crédits publics de R&D STIC sur fonds défense » et « crédits publics de
R&D STIC bénéficiant aux entreprises », et d’autre part l’hypothèse formulée ci-dessus que
des phénomènes de délocalisation expliquent en partie la croissance négative de la R&D
autofinancée par les entreprises du secteur des STIC, on peut se demander si nos chiffres ne
captent pas ici une évolution duale des budgets de R&D STIC des entreprises américaines :
d’une part une R&D « courante », non stratégique, qui peut être aisément externalisée et/ou
délocalisée ; et d’autre part une R&D stratégique et de long terme (architectures massivement
parallèles, traitement du signal, bioinformatique, optronique…) largement financée sur marchés
publics. Cette accentuation des soutiens publics à la R&D STIC des entreprises explique aussi
un constat relatif à l’évolution de la structure privé/public des sources de financement de la
R&D STIC au sein de la triade (cf. supra, graphe 1.7) : ce n’est qu’aux Etats-Unis que
l’importance des crédits publics s’amplifie aussi nettement (passant de 14,3% à 21,9%) sur la
période 2000/2006 au sein de cette structure de financement.

Dans le même temps, en Europe, les crédits publics bénéficiant à la R&D STIC des entreprises
passent de la valeur indiciaire 100 à la valeur 109, légèrement supérieure à l’évolution de la
R&D STIC totale qui, elle, reste sur un niveau d’indice oscillant autour de la valeur 100 et à
l’évolution du poste « R&D STIC autofinancée par les entreprises » (qui passe de l’indice 100
à l’indice 97). Alors qu’en Europe, les crédits publics dont bénéficient les entreprises en

32
matière de R&D STIC « accompagnent le mouvement » général des crédits de R&D, aux Etats-
Unis, les crédits fédéraux jouent très nettement un rôle de substitution/complémentarité de
l’effort de R&D STIC des entreprises américaines.

Graphique 1.17 – Evolution en valeur indiciaire des financements R&D publics STIC
attribués aux entreprises

Evolution en valeur indiciaire des financements R&D publics


STIC attribués aux entreprises

151
126
122
110
102 109
100 107 92 109
100 102
91 Etats-Unis
Europe des 25

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Ce dernier constat se reflète dans la part croissante qu’ont pris, dans la période 1999/2005, les
crédits publics dans l’ensemble des dépenses de R&D STIC exécutées (et non plus simplement
financées) par les entreprises américaines (cf. tableau 1.7 ci-dessous). La part relative des
crédits d’origine fédérale concourant au volume global de R&D STIC réalisée par les
entreprises américaines passe de 10,5% à 13,2%, soit un gain de 2,7% en part relative. Sur la
même période, la part relative des crédits d’origine publique concourant au volume global de
R&D STIC réalisée par les entreprises européennes reste en gros stable, passant de 8,4% à
8,2%, avec un fléchissement en 2000-2001.

Tableau 1.7 – Part des crédits d’origine publique dans la R&D STIC exécutée ou sous-
traitée par les entreprises
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
USA 10,5% 11,0% 12,8% 13,2% 13,2% 13,2% 13,2%
Europe 8,0% 8,2% 8,5% 8,5% 8,5% 8,5% 8,5%

33
1.7. L’évolution des crédits publics de R&D alloués au secteur des
STIC : Etats-Unis, Japon, Europe des 25

Les valeurs absolues des crédits publics affectés à la R&D STIC (quel que soit son lieu
d’exécution) sont rapportées dans le graphique 1.18 ci-dessous. La hiérarchie entre les trois
ensembles de la triade est ici différente de ce que l’on avait constaté s’agissant de
l’investissement global en R&D STIC ou de l’investissement des entreprises. Reflétant la
faiblesse relative, au Japon, des crédits de recherche publics affectés à des technologies à
finalité industrielle 4 , ce pays se classe en dernière position s’agissant des volumes de crédits
publics affectés à la R&D STIC. Les niveaux constatés sont 1,8 fois moindre, pour ce critère,
que ceux relevés en Europe. Mais à son tour, l’Europe des 25 est nettement supplantée (le
rapport en de l’ordre de 1 à 3) par les Etats-Unis (alors que les tailles de leurs économies sont
comparables).

Graphique 1.18 – Crédits publics de R&D STIC

Crédits publics de R&D STIC (en milliards $ PPA)

13,7 13,7 Etats-Unis


13,0 Japon
11,6 Europe

10,0

8,3 8,6

4,5 4,5 4,6 4,7 4,7


3,9 4,2
3,1 3,3
2,7 3,0
2,4 2,6
2,2

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

4
La seule exception notable étant le secteur de l’espace.

34
De plus, l’effort de R&D sur fonds publics dans le secteur des STIC progresse aux Etats-Unis
beaucoup plus rapidement qu’il ne le fait au Japon, et de façon plus nette encore, en Europe des
25. Exprimé en valeur indiciaire, le volume de crédits publics affectés outre-Atlantique à la
R&D STIC progresse sur la période 1999/2005 de l’indice 100 à l’indice 164, alors qu’il
progresse de l’indice 100 à l’indice 146 au Japon et de l’indice 100 à l’indice 120 en Europe
des 25. On relèvera qu’au sein de la triade les crédits publics affectés à la R&D STIC
progressent plus vite que la R&D STIC totale aux Etats-Unis (qui passe de l’indice 100 à
l’indice 113) et en Europe (qui passe de l’indice 100 à l’indice 111). Par contre au Japon,
l’évolution de ce poste « financements publics », tout en étant plus rapide, est plus en phase
tant avec l’évolution de l’investissement total en R&D STIC (progressant de l’indice 100 à
l’indice 127) qu’avec l’investissement autofinancé par les entreprises (passant de l’indice 100 à
l’indice 126).

En Europe, l’évolution de ce poste « financements publics de la R&D STIC » est légèrement


supérieure à l’évolution de la DIRD en général (la première affiche en fin de période un indice
de 127 contre 120 pour la dernière) et est significativement supérieur à l’évolution du poste
« R&D STIC autofinancée par les entreprises » (indice 108 en fin de période). Dans une
mesure moindre qu’aux Etats-Unis mais de façon très nette tout de même, la progression des
crédits publics permet de soutenir le volume global de la DIRD STIC malgré l’évolution très
contenue de la DIRD STIC autofinancée par les entreprises.

Tableau 1.8 – Evolution en valeur indiciaire des crédits publics totaux affectés à la R&D
STIC (tous secteurs d’exécution confondus)
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
USA 100 104 120 140 157 164 164
Japon 100 110 116 123 133 139 146
Europe 100 106 115 115 118 120 120

Ces évolutions différenciées de la dépense publique R&D STIC aux Etats-Unis et au Japon,
systématiquement plus dynamique que l’évolution des crédits de R&D émanant du secteur
privé dans ces mêmes pays, reflètent peut-être des politiques publiques volontaristes
conscientes des enjeux à long terme de la R&D STIC.

Bien que ce constat soit vrai tant aux Etats-Unis qu’au Japon, les modalités d’ « interaction »
entre cette R&D publique STIC et la R&D financée sur fonds privés apparaissent cependant

35
radicalement distinctes. Alors qu’aux Etats-Unis le soutien direct de la R&D STIC des
entreprises par des fonds fédéraux est important (cf. supra), il est au contraire inexistant au
Japon – en tout cas sous forme de flux contractuels et monétaires.

Le différentiel d’investissement public R&D tous secteurs confondus entre Etats-Unis et


Europe est constamment positif au bénéfice des Etats-Unis et passe de 2,5 à 36,3 entre 2000 et
2006, alors que s’agissant du seul différentiel entre Etats-Unis et Europe au niveau des crédits
publics de R&D STIC, le différentiel s’accentue certes, mais d’un facteur de 1 à 2. A rebours
de ce que l’on pouvait constater en 2003 le fossé entre Europe et Etats-Unis s’accentue
désormais plus rapidement au niveau de l’effort public global de R&D qu’au niveau du seul
soutien public à la R&D STIC.

Le différentiel entre Europe des 25 et Japon est lui positif en faveur de l’Europe, quel que soit
le paramètre auquel on s’intéresse. Mais si ce différentiel est à peu près stable à environ –1,7
milliards de $ PPA s’agissant des crédits publics bénéficiant à la R&D STIC, il a tendance à se
creuser (de 7 milliards de $ PPA sur la période 2000/2006) s’agissant de l’enveloppe totale des
crédits publics affectés à la R&D (CBPRD). L’effort budgétaire japonais de soutien à la R&D
STIC, rapporté à celui de l’Europe, se maintient donc, alors que l’écart entre Japon et Europe à
tendance à s’accroître au bénéfice de cette dernière s’agissant du CBPRD total.

Graphique 1.19 – Différentiel entre crédits publics R&D STIC

Différentiel entre crédits publics R&D STIC


(e n Milliards $ PPA)

8,9 8,9
8,4
7,1

5,4
4,4 4,5

USA/EU25
Japon/EU25

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

-1,7 -1,7 -1,8 -1,7 -1,6 -1,5


-1,9

36
L’accroissement de 1 à 2 du différentiel entre crédits publics de R&D affectés au secteur des
STIC aux Etats-Unis d’une part, en Europe d’autre part, s’explique par le fait que, année par
année, la croissance des crédits publics est aux Etats-Unis systématiquement supérieure à ce
qu’elle est dans l’Europe, ainsi que l’illustre le graphique 1.20 ci-dessous.

Même si, sur la période 2000/2006, les crédits publics européens de R&D affectés aux STIC
connaissent des taux de croissance positifs (sauf en 2003 où cette croissance est nulle), les taux
de croissance des crédits américains (qui de plus partent d’un niveau en valeur absolue
beaucoup plus élevé) sont le plus souvent supérieurs. Le différentiel en valeur absolue déjà
important constaté en 1997 ne peut donc qu’augmenter puisque l’accélération des crédits
publics américains affectés à la R&D STIC est toujours plus forte que celle constatée dans le
même temps dans l’Europe des 25.

On relèvera également que la croissance des crédits publics de R&D affectés au secteur des
STIC est le plus souvent plus élevée au Japon qu’elle ne l’est en Europe 5 .

Graphique 1.20 – Evolution du taux de croissance annuel des crédits publics de R&D STIC

Evolution du taux de croissance annuel des crédits publics de R&D STIC

20,0%
Etats-Unis
Japon
Europe
15,0%

10,0%

5,0%

0,0%
2001 2002 2003 2004

-5,0%

5
C’est pourquoi en valeur indiciaire, le Japon passait de l’indice 100 à l’indice 131 s’agissant des crédits publics
de R&D STIC, alors que l’Europe passait de l’indice 100 à l’indice 115. Cela ne se traduit pas encore, dans les
valeurs absolues, par un rattrapage du Japon par rapport à l’Europe s’agissant du volume de crédits publics « R&D
STIC » parce que le Japon partait d’un niveau deux fois moindre que celui constaté en Europe des 25 pour ce
paramètre.

37
1.8. Les crédits publics de R&D STIC sur budget défense : un facteur
essentiel des volumes de R&D STIC sur fonds publics

L’analyse des crédits publics alloués à la R&D STIC peut être poussée plus avant, en
distinguant les crédits publics relevant des budgets civils d’une part, des budgets « défense »
d’autre part. Cette approche est intéressante car elle conduit à mettre en évidence que le
différentiel noté entre les trois zones de la triade au niveau du volume global de fonds publics
alloués à la R&D STIC, différentiel très positif en faveur des Etats-Unis, s’explique
essentiellement par l’importance sans équivalent des crédits « défense » qui, aux Etats-Unis,
financent des recherches dans le secteur des STIC, ainsi que l’illustrent les graphiques 1.21 et
1.21 bis ci-dessous.

Si l’on ne prenait en compte que les crédits publics sur budgets civils affectés à la R&D STIC,
la hiérarchie entre les trois zones de la triade serait complètement bouleversée, l’Europe, avec
plus de 3,4 milliards de $ PPA (valeur 2004) supplantant largement les Etats-Unis et le Japon.
La forte mobilisation de l’administration américaine à partir des années 1998/1999 sur les
problématiques de la « société de l’information » se traduit aux Etats-Unis par une poursuite de
la progression des crédits civils de recherche STIC de près de 50% sur la période 2000/2006.
Le différentiel entre Europe des 25 et Etats-Unis, positif en faveur de l’Europe s’agissant des
budgets de R&D sur fonds civils reste sur la même période stable (environ 1500 millions de $
PPA).

Graphique 1.21 – Crédits de R&D STIC sur budgets civils

Crédits de R&D STIC sur budgets civils (M $ PPA)

3399 3463 3463


3314 3326
3032 3 095
2861 2 947
2 807
2 604
2 453
2 321
2 112 Etats-Unis
1 909 1 810 1 810
1 662 Japon
1 590
1 476 Europe
1 270

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

38
Graphique 1.21bis – Crédits de R&D STIC sur budgets défense

Crédits de R&D STIC sur budgets défense


(M $ PPA)

11 928 11 929
11 126
9 966
8 483
7 012 7 026 Etats-Unis
Japon
Europe

1069 1119 1199 1196 1222 1245 1245


114 128 129 137 147 155 162

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

On notera que si l’on s’en tient à ces crédits civils de R&D STIC, même le Japon supplante les
Etats-Unis.

Le tableau est radicalement inverse si l’on considère cette fois (graphique 1.21bis) l’évolution
des crédits publics de R&D STIC sur budgets défense. Progressant de 7,2 à 11,9 milliards de
dollars sur la période 2000/2006, les crédits de R&D relevant du Department of Defence sont
sans commune mesure avec ceux relevés en Europe. Les crédits publics de R&D STIC sur
budgets défense représentent en 2005 près de 84% de l’effort public américain de R&D STIC.
C’est l’importance des crédits défense affectés à la R&D STIC aux Etats-Unis qui est le facteur
essentiel du différentiel constaté avec les autres zones de la triade, s’agissant des volumes de
crédits budgétaires consacrés à la R&D STIC.

On trouve là une illustration très nette du fait qu’aux Etats-Unis, les crédits défense sont le
principal vecteur de la R&D STIC publique, ce qu’on ne retrouve à ce niveau dans aucun autre
pays et probablement dans peu d’autres secteurs. 6

6
Seuls le nucléaire, l’aéronautique et le spatial affichent peut-être un rôle aussi important des crédits défense.

39
40
2. Comparaisons au niveau des 9 pays

41
42
2.1. Une prépondérance durable des Etats-Unis et du Japon, une
montée en puissance de la Corée, un déclin relatif de l’Europe

Sur toute la période étudiée, la prépondérance des Etats-Unis et du Japon par rapport à toute
autre économie nationale reste incontestée s’agissant des volumes de crédits publics et privés
affectés à la R&D STIC. Cette prépondérance est illustrée, tant en valeur absolue de la DIRD
STIC (graphiques 2.1 et 2.2, Tableau 2.1) qu’en valeur relative par rapport à la dépense
mondiale de R&D STIC (graphiques 2.3 et 2.3bis).

Graphique 2.1 – Volumes des financements totaux alloués à la R&D STIC

Volumes des financements totaux alloués à la R&D


2000
STIC (en M$ PPA) 2001
2002
80 000 2003
70 000 2004
2005
60 000
2006
50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

-
Etats-Unis Japon Corée Allemagne France Canada Royaume- Finlande Suède Europe
Uni des 25

Tableau 2.1 – Investissement global en R&D STIC dans 9 pays

Unité : M $ PPA
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 67 280 69 432 67 302 67 953 69 675 70 792 71 213
Japon 27 298 28 779 30 146 30 132 31 635 33 389 34 150
Corée du Sud 7 279 8 881 9 450 10 561 12 433 12 876 13 429
Allemagne 7 970 9 039 8 971 8 855 9 175 9 496 9 756
France 6 679 7 375 7 911 7 381 7 468 7 499 7 611
Canada 5 976 5 873 5 449 5 081 5 244 5 305 5 696
Royaume-Uni 4 928 5 358 5 826 5 510 5 234 5 378 5 443
Suède 2 936 3 281 3 030 2 613 2 858 2 934 3 055
Finlande 2 060 2 118 2 230 2 422 2 565 2 585 2 659
Total 132 405 140 137 140 315 140 509 146 288 150 255 153 012

Europe des 25 32 069 34 734 29 565 27 319 30 214 31 973 31 973

43
Mais le fait significatif sur la période, reflété dans le tableau d’évolution en valeur indiciaire
(2000 = 100) de la dépense totale de R&D STIC dans un pays donné (tableau 2.2 ci-dessous),
est peut-être l’évolution différenciée au sein du groupe des 9 pays étudiés.
Alors que sur la période et pour l’ensemble de ces pays, l’évolution en valeur indiciaire est de
16 points (l’indice passe de 100 à 116), on constate que certains pays progressent plus que la
moyenne. C’est le cas, comme on l’a déjà relevé dans les rapports précédents de la Corée du
Sud (qui passe de l’indice 100 à l’indice 84), du Japon (qui passe de l’indice 100 à l’indice
128). Mais le constat le plus important est sans doute que de la DIRD STIC des Etats-Unis (qui
passe de l’indice 100 à l’indice 106), mais aussi celle de l’Europe (l’indice oscille autour de la
valeur 100), voient leur DIRD STIC progresser nettement moins vite que dans l’univers de
référence constitué de 9 pays.

Tableau 2.2 – Evolution en valeur indiciaire de l’investissement en R&D STIC dans chaque
pays
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 100 103 100 101 104 105 106
Japon 100 107 112 112 117 124 127
Corée du Sud 100 122 130 145 171 177 184
Allemagne 100 113 113 111 115 119 122
France 100 110 118 111 112 112 114
Canada 100 98 91 85 88 89 95
Royaume-Uni 100 109 118 112 106 109 110
Suède 100 112 103 89 97 100 104
Finlande 100 103 108 118 125 125 129
Ensemble 100 106 106 106 110 113 116

Europe des 25 100 108 92 85 94 100 100

Tableau 2.3 – Evolution de la part relative de chaque pays dans l’investissement global en
R&D STIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 50,8% 49,5% 48,0% 48,4% 47,6% 47,1% 46,5%
Japon 20,6% 20,5% 21,5% 21,4% 21,6% 22,2% 22,3%
Corée du Sud 5,5% 6,3% 6,7% 7,5% 8,5% 8,6% 8,8%
Allemagne 6,0% 6,5% 6,4% 6,3% 6,3% 6,3% 6,4%
France 5,0% 5,3% 5,6% 5,3% 5,1% 5,0% 5,0%
Canada 4,5% 4,2% 3,9% 3,6% 3,6% 3,5% 3,7%
Royaume-Uni 3,7% 3,8% 4,2% 3,9% 3,6% 3,6% 3,6%
Finlande 2,2% 2,3% 2,2% 1,9% 2,0% 2,0% 2,0%
Suède 1,6% 1,5% 1,6% 1,7% 1,8% 1,7% 1,7%
Ensemble 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Europe des 25 24,2% 24,8% 21,1% 19,4% 20,7% 21,3% 20,9%

Un ensemble de pays (Japon, France, Allemagne) affichent des valeurs proches de la moyenne
globale (indice 110). Mais l’évolution la plus surprenante est celle enregistrée au Canada dont
le volume global de R&D STIC baisse de 5 points sur la période 2000/2006. On avancera ici

44
l’hypothèse que cette évolution négative tient peut-être à une particularité de la R&D au
Canada : ce pays était jusqu’en 2000 une « plate-forme » d’externalisation de la R&D
d’entreprises américaines du secteur des STIC (et d’autres secteurs). Les volumes de R&D
enregistrés au Canada sont donc déterminés par des centres de décision qui ne sont pas
canadiens et qui ont désormais tendance à délocaliser leurs activités de R&D dans des pays à
plus faible coûts de main d’œuvre (l’étude 2003 mettait en évidence que l’attractivité du
Canada pour la R&D des entreprises américaines était avant tout lié à l’exceptionnel effort de
défiscalisation de l’effort de R&D consenti tant par le gouvernement fédéral canadien que par
les provinces). Si cette hypothèse se vérifiait, elle conforterait l’idée souvent avancée que les
activités de R&D qui procèdent d’une simple logique d’externalisation ou de délocalisation
sont éminemment fragiles.

Graphique 2.2 – Evolution de la part relative de chaque pays dans la R&D STIC

Evolution de la part relative de chaque pays dans la


R&D STIC (en %)

2 000,00
2 001,00
0,60
2 002,00
2 003,00
0,50
2 004,00

0,40 2 005,00
2 006,00
0,30
0,20
0,10
-
Etats - J a po n C o r ée d u A l l e ma g n e Fr a n c e Ca na da R o y a u me - Fi n l a n d e S u èd e E ur o pe
Uni s Sud Uni de s 2 5

2.2. Des économies où l’intensité de R&D STIC est très variable


Le tableau 2.4 ci-dessous illustre un autre constat important : l’intensité de la R&D STIC
(dépense totale de R&D STIC dans un pays donnée rapporté à son PIB) varie très fortement au
sein des douze pays, dans un rapport de 1 à 5,5 entre le pays (Royaume Uni) affichant la plus
faible valeur et le pays (Finlande) affichant la valeur la plus forte.
Alors que la moyenne arithmétique globale est pour 2006 de 0,72%, seuls 4 pays (Finlande,
Corée, Japon, Suède) sont au-dessus de cette moyenne. Hors pays scandinaves, tous les pays
d’Europe sont moins « R&D STIC intensive » que l’économie de l’univers de référence
constitué de 9 pays. La Corée non seulement se classe au deuxième rang s’agissant de cet
indicateur d’intensité, mais c’est aussi pays où cet indicateur progresse le plus.

45
Tableau 2.4 – Dépense totale en R&D STIC rapportée au PIB
2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

2.3. Un facteur explicatif essentiel : la R&D STIC sur fonds privés


Le graphique 2.3 ci-dessous illustre l’évolution sur la période 1999/2005 des financements
privés de la R&D STIC. L’allure d’ensemble de ce graphique est remarquablement similaire à
celle des graphiques 2.1 et 2.2. Ceci reflète simplement le fait que dans toutes les grandes
économies les financements privés de la R&D STIC excédant 80% des financements totaux, ce
sont ces financements privés 7 qui donnent leur dynamique à l’ensemble des financements de
R&D STIC.

Graphique 2.3 – Volumes des financements privés alloués à la R&D STIC


2000
Volumes des financements privés alloués à la R&D STIC (en M$ PPA) 2001
2002
70 000 2003

60 000 2004
2005
50 000 2006

40 000

30 000

20 000

10 000

0
Etats-Unis Japon Allemagne Corée France Canada Royaume Suède Finlande Europe des
Uni 25

7
En provenance de firmes ayant leur siège social dans le pays considéré ou de firmes ayant leur siège social à
l’étranger : il s’agit ici du financement « intra-muros » de la R&D STIC dans un pays donné, quelle que soit la
nationalité du financeur.

46
Tableau 2.5 – Volumes d’investissement en R&D STIC des entreprises
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 57 683 59 413 55 849 54 732 54 951 55 280 55 612
Japon 25 072 26 331 27 565 27 392 28 681 30 287 30 893
Allemagne 7 053 8 115 8 010 7 876 8 175 8 486 8 741
Corée du Sud 6 629 8 140 8 620 9 678 11 480 11 788 12 235
France 5 791 6 380 6 843 6 257 6 313 6 263 6 326
Canada 5 676 5 572 5 136 4 754 4 904 4 943 5 324
Royaume-Uni 4 183 4 519 4 856 4 532 4 275 4 267 4 309
Suède 2 815 3 158 2 874 2 425 2 672 2 739 2 851
Finlande 1 911 1 964 2 067 2 257 2 387 2 398 2 461
Total 116 814 123 592 121 820 119 902 123 839 126 451 128 752

Europe des 25 28 139 30 583 25 052 22 797 25 593 27 265 27 265

Tableau 2.6 – Évolution de la part relative de chaque pays dans l’investissement privé STIC
global
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 49,4% 48,1% 45,8% 45,6% 44,4% 43,7% 43,2%
Japon 21,5% 21,3% 22,6% 22,8% 23,2% 24,0% 24,0%
Allemagne 6,0% 6,6% 6,6% 6,6% 6,6% 6,7% 6,8%
Corée 5,7% 6,6% 7,1% 8,1% 9,3% 9,3% 9,5%
France 5,0% 5,2% 5,6% 5,2% 5,1% 5,0% 4,9%
Canada 4,9% 4,5% 4,2% 4,0% 4,0% 3,9% 4,1%
Royaume-Uni 3,6% 3,7% 4,0% 3,8% 3,5% 3,4% 3,3%
Suède 2,4% 2,6% 2,4% 2,0% 2,2% 2,2% 2,2%
Finlande 1,6% 1,6% 1,7% 1,9% 1,9% 1,9% 1,9%
Ensemble 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Europe des 25 24,1% 24,7% 20,6% 19,0% 20,7% 21,6% 21,2%

On notera que la part des Etats-Unis, même si elle reste largement prépondérante, s’érode
rapidement : l’autofinancement des entreprises américaines en R&D STIC qui affichait une
part relative de 49,4% en 2000 (et de 50% en 1998) décline régulièrement sur toute la période
pour s’afficher à 43,2% (valeur estimée) en 2006. Rappelons que, plus qu’un déclin de la R&D
STIC des entreprises américaines, cette érosion de la part relative des Etats-Unis s’explique
probablement par des logiques de délocalisation de certaines activités de R&D STIC
conjuguées au dynamisme de la dépense privée de R&D STIC dans des pays (Japon et Corée
au premier chef) pour qui l’exécution intra-muros de cette R&D reste la règle.
Cette différenciation entre des pays où l’évolution de la R&D STIC financée par les entreprises
(et exécutée intra-muros) reste dynamique et d’autres où ce financement stagne est clairement
lisible dans la traduction en valeurs indiciaires de ces mêmes financements privés (cf. tableau
2.7 ci-dessous). Alors que dans l’ensemble des pays étudiés la progression de ce paramètre est
de 10 points (passant de l’indice 100 à l’indice 110), trois zones (les Etats-Unis, le Canada et
l’Europe des 25) affiche des progressions nettement inférieures et reflétant un déclin en valeur
courante de la R&D STIC financée par les entreprises (ce qui correspond à une régression

47
encore plus forte en termes réels si ces chiffres étaient déflatés). Par contre tous les autres pays
connaissent une évolution proche de la moyenne constatée dans l’univers de référence. Quatre
pays se distinguent même par le dynamisme de la dépense de R&D STIC financée sur fonds
privés : la Corée (qui passe de l’indice 100 à l’indice 178), la Finlande (qui passe de l’indice
100 à l’indice 125), le Japon (qui passe de l’indice 100 à l’indice 121) et l’Allemagne (qui
passe de l’indice 100 à l’indice 120). La logique de rattrapage de l’Allemagne, qui dans la
précédente étude appartenait au groupe des pays où l’investissement privé en R&D STIC était
le moins dynamique, est particulièrement notable. La France affiche une performance
exactement en phase avec la moyenne globale (108). Ce maintien de la France dans le gros du
peloton des pays étudiés pour le paramètre « R&D STIC financée par les entreprises » semble
le signe d’un arrêt de la détérioration de la position des entreprises françaises s’agissant de leur
part dans le volume global des financements en R&D STIC des entreprises des économies
développées.

Tableau 2.7 – Evolution en valeur indiciaire des financements privés à la R&D STIC
Evolution en valeur indiciaire de la R&D STIC financée par les entreprises
Evolution en valeur indiciaire de la DIRD STIC financée par les entreprises
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 100 103 97 95 95 96 96
Japon 100 105 110 109 114 121 123
Allemagne 100 115 114 112 116 120 124
Corée 100 123 130 146 173 178 185
France 100 110 118 108 109 108 109
Canada 100 98 90 84 86 87 94
Royaume-Uni 100 108 116 108 102 102 103
Suède 100 112 102 86 95 97 101
Finlande 100 103 108 118 125 125 129
Ensemble 100 106 104 103 106 108 110

Europe des 25 100 109 89 81 91 97 97

2.4. Des financements publics de la R&D STIC traduisant des


politiques plus ou moins volontaristes, et plus ou moins en prise avec
les réalités industrielles locales.

Le rôle prépondérant des Etats-Unis est également très affirmé si l’on s’intéresse à l’autre
composante des financements de la R&D STIC, les financements sur fonds publics. Sur ce
poste, les Etats-Unis dominent encore plus nettement, puisque sur ce critère aucun autre pays
développé ne représente plus de 15% de l’enveloppe de crédits budgétaires publics alors que

48
les Etats-Unis affichent une valeur de 61% en fin de période. De plus, le poste « R&D STIC
financée sur fonds publics » affiche aux Etats-Unis une très forte progression (en valeur
indiciaire il passe de la valeur 100 à la valeur 164) alors qu’il se situait déjà en début de période
à des niveaux en volume exceptionnellement élevés comparés à ceux relevés dans les autres
pays de l’échantillon.

Tableau 2.8 – Part relative des financements publics alloués à la R&D STIC

Evolution de la part relative de chaque pays dans les financements publics globaux de la R&D STIC
Evolution de la part relative de chaque pays dans les financements publics globaux de la R&D STIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 58,0% 56,9% 58,6% 61,2% 62,7% 62,1% 61,0%
Japon 15,6% 16,2% 15,2% 14,4% 14,3% 14,2% 14,7%
Allemagne 6,4% 6,1% 5,7% 5,1% 4,8% 4,6% 4,6%
France 6,2% 6,6% 6,3% 5,9% 5,6% 5,7% 5,8%
Royaume-Uni 5,2% 5,5% 5,7% 5,1% 4,6% 5,1% 5,1%
Canada 4,6% 4,9% 4,9% 4,6% 4,6% 5,0% 5,4%
Corée 2,1% 2,0% 1,8% 1,7% 1,6% 1,7% 1,7%
Finlande 1,0% 1,0% 1,0% 0,9% 0,9% 0,9% 0,9%
Suède 0,8% 0,8% 0,9% 1,0% 0,9% 0,9% 0,9%

Europe des 15 27,5% 27,4% 26,5% 23,8% 22,3% 21,5% 21,2%

La position relative de l’Europe apparaît ici en phase avec celle relevée au plan du total des
financements, puisque l’Europe des 25 fournit un effort sur crédits publics représentant un tiers
de celui consenti aux Etats-Unis, alors qu’au niveau des financements totaux, la contribution de
l’Europe représentait 40% de la DIRD STIC totale constatée aux Etats-Unis et 41,2% au niveau
des financements des entreprises en R&D STIC. La part relative de l’Europe dans l’enveloppe
globale de crédits publics bénéficiant à la R&D STIC est de 0,28 pour mille en 2000 et de 0,21
% en fin de période
La position relative de l’Europe ne se dégrade malgré une évolution dynamique des crédits
publics affectés à la R&D STIC sur la période étudiée. Ce dynamisme ne permet cependant pas
de rattrapage des Etats-Unis sur ce paramètre puisque l’enveloppe de crédits fédéraux
américains alloués à la R1D STIC progresse de façon plus vive encore.

Alors qu’elle faisait à peu près jeu égal avec l’Allemagne en 2000, la France creuse un écart de
près de 250 M $ PPA avec son voisin d’outre-Rhin pour se classer, en fin de période (2006), au
troisième rang mondial (derrière les Etats-Unis et le Japon) par les volumes des financements
publics à l’effort de R&D STIC.

Malgré cet effort soutenu de 2000 à 2005 inclus (l’évolution en valeur indiciaire passe sur cette
période de l’indice 100 à l’indice 139), la France voit cependant stagner sa part relative dans

49
l’enveloppe globale de crédits publics alloués à la R&D STIC sur une valeur de 0,61 pour
mille. L’accélération des financements publics aux Etats-Unis est telle dans le même temps que
seul ce pays progresse, améliorant leur position relative sur ce critère – alors que tous les autres
pays voient au contraire leur position relative globalement stable.

Dans le cas des Etats-Unis, le décalage entre l’évolution positive (+ 7%) de la part relative de
ce pays au niveau des financements publics de R&D STIC, et l’évolution négative (- 12,5%) de
la part relative de ce même pays s’agissant des financements privés est particulièrement
marqué. Tout se passe comme si l’inflation des crédits publics de R&D visait à compenser la
déflation des crédits privés de R&D STIC.

Graphique 2.4 – Volumes des financements publics alloués à la R&D STIC


Volumes des financements publics alloués à la R&D STIC (en M$ PPA)

2000
2001
16 000
2002
14 000 2003
2004
12 000
2005
10 000 2006

8 000

6 000

4 000

2 000

-
Etats-Unis Japon Allemagne France Royaume Canada Coré e Finlande Suède Europe des
Uni 25

Tableau 2.9 – Volumes des financements publics alloués à la R&D STIC (M $PPA)
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 8 282 8 616 9 959 11 628 12 993 13 559 13 559
Japon 2 225 2 449 2 582 2 740 2 954 3 102 3 257
Allemagne 917 924 961 979 1 000 1 011 1 015
France 887 996 1 068 1 124 1 155 1 236 1 286
Royaume-Uni 745 840 969 978 958 1 111 1 134
Corée 650 741 830 883 953 1 088 1 194
Canada 300 301 313 327 340 362 372
Finlande 149 154 163 165 178 187 198
Suède 121 122 156 188 186 196 204
Total 14 276 15 142 17 000 19 014 20 718 21 852 22 219

Europe des 25 3 930 4 151 4 513 4 522 4 621 4 708 4 708

50
Tableau 2.10 – Evolution en valeur indiciaire des financements publics à la R&D STIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Etats-Unis 100 104 120 140 157 164 164
Japon 100 110 116 123 133 139 146
Allemagne 100 101 105 107 109 110 111
France 100 112 120 127 130 139 145
Royaume-Uni 100 113 130 131 129 149 152
Corée 100 114 128 136 147 167 184
Canada 100 100 104 109 113 121 124
Finlande 100 103 109 111 119 126 133
Suède 100 101 129 155 154 162 169
Total 100 106 119 133 145 153 156

Europe des 15 100 106 115 115 118 120 120

Ce décalage entre ce qui a été constaté s’agissant de l’évolution des parts relatives de chaque
pays dans la R&D STIC globale sur financements privés d’une part, sur financements publics
d’autre part, s’explique par le fait que les administrations publiques impulsent de façon plus ou
moins volontariste la R&D STIC au travers des instruments qui leur sont propres.

2.5. Les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises


L’importance des soutiens publics américains à la R&D STIC bénéficie de façon massive aux
entreprises des Etats-Unis, dans des proportions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs – bien sûr
en valeur absolue, mais aussi et surtout en valeur relative

Le graphique 2.5 donne une image très concrète de l’importance des crédits publics de R&D
STIC bénéficiant au tissu industriel américain, crédits qui ont eu nettement tendance à
augmenter sur la période 1999/2005 après avoir déjà enregistré une forte progression les années
précédentes. L’importance des crédits militaires est ici décisive.

Graphique 2.5 – Evolution des crédits publics de R&D STIC exécutés par les entreprises
Evolution des crédits publics de R&D STIC exécutés
par les entreprises

2000
2001
9 000 2002
8 000 2003
7 000
6 000 2004
5 000 2005
4 000 2006
3 000
2 000
1 000
-
Etats - J a po n C o r ée d u A l l e ma g n e Fr a n c e Ca na da R o y a u me - Fi n l a n d e S u èd e E ur o pe
Uni s Sud Uni

51
Selon ce critère (volume de fonds publics investis dans la R&D STIC et bénéficiant aux
entreprises), la France se place au second rang, l’Allemagne au troisième rang et Le Royaume-
Uni au quatrième (cf. tableau 2.12).

Tableau 2.11 – Volume des crédits publics R&D STIC pour les entreprises

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Etats-Unis 5 641 5 764 5 196 6 213 6 904 7 106 8 510
Japon 434 374 420 389 378 399 407
Corée du Sud 499 717 589 542 566 581 603
Allemagne 487 544 497 480 499 518 533
France 623 686 736 673 679 673 680
Canada 125 155 137 127 131 132 142
Royaume-Un 404 441 349 554 475 474 479
Finlande 69 71 73 77 81 82 84
Suède 170 190 173 149 175 175 177
Europe 2 210 2 371 2 212 2 006 2 252 2 399 2 399

52
Index des indicateurs

Graphique 1.1 – Investissement total R&D STIC...................................................................... 18


Graphique 1.2 – Ratio dépense totale R&S STIC / PIB............................................................. 18
Graphique 1.3 – Dépense R&D STIC totale/ habitant ............................................................... 19
Graphique 1.4 – Différentiel d'investissement R&D STIC........................................................ 20
Graphique 1.5 – Evolution en valeur indiciaire de la DIRD tous secteurs ................................ 21
Graphique 1.6 – Evolution en valeur indiciaire de la DIRD STIC ............................................ 21
Graphique 1.7 – Structure des financements de R&D STIC aux Etats-Unis............................. 23
Graphique 1.8 – Structure des financements de R&D STIC en Europe .................................... 23
Graphique 1.9 – Structure des financements de la R&D STIC au Japon................................... 23
Graphique 1.10 - Part de la valeur ajoutée des entreprises du secteur des STIC dans la valeur
ajoutée totale des industries................................................................................................ 25
Graphique 1.11 – Investissement total R&S STIC des entreprises............................................ 25
Graphique 1.12 – Taux de croissance annuel des financements R&D STIC des entreprises .... 26
Graphique 1.13 – Incidence de la R&S STIC sur la R&D totale financée par les entreprises .. 26
Graphique 1.14 – Différentiel d'investissement R&D entre l'Europe des 25 et les Etats-Unis par
secteur................................................................................................................................. 27
Graphique 1.15 – Dépense R&D STIC des entreprises rapportées à la valeur de la production
STIC ................................................................................................................................... 28
Graphique 1.16 – Crédits publics de R&D STIC pour les entreprises....................................... 31
Graphique 1.17 – Evolution en valeur indiciaire des financements R&D publics STIC attribués
aux entreprises.................................................................................................................... 33
Graphique 1.18 – Crédits publics de R&D STIC....................................................................... 34
Graphique 1.19 – Différentiel entre crédits publics R&D STIC................................................ 36
Graphique 1.20 – Evolution du taux de croissance annuel des crédits publics de R&D STIC.. 37
Graphique 1.21 – Crédits de R&D STIC sur budgets civils ...................................................... 38
Graphique 1.21bis – Crédits de R&D STIC sur budgets défense ............................................. 39
Graphique 2.1 – Volumes des financements totaux alloués à la R&D STIC............................. 43
Graphique 2.2 – Evolution de la part relative de chaque pays dans la R&D STIC ................... 45
Graphique 2.3 – Volumes des financements privés alloués à la R&D STIC............................. 46
Graphique 2.4 – Volumes des financements publics alloués à la R&D STIC ........................... 50
Graphique 2.5 – Evolution des crédits publics de R&D STIC exécutés par les entreprises...... 51

53
Index des tableaux

Tableau 1.1 – Total des investissements en R&D STIC (M $ PPA) ......................................... 17


Tableau 1.2 - DIRD aux Etats-Unis et DIRD au Japon rapportées à la DIRD en Europe des 25
............................................................................................................................................ 19
Tableau 1.3 – DIRD STIC aux Etats-Unis et DIRD STIC au Japon rapportées à la DIRD STIC
en Europe des 25 ................................................................................................................ 19
Tableau 1.4 – Intensité relative de la R&D STIC des entreprises des Etats-Unis ..................... 24
Tableau 1.5 – Évolution de la part relative de chaque zone de la triade dans la dépense
mondiale des entreprises en R&D STIC ............................................................................ 29
Tableau 1.6 – Evolution indiciaire des financements des entreprises à la R&D STIC.............. 30
Tableau 1.7 – Part des crédits d’origine publique dans la R&D STIC exécutée ou sous-traitée
par les entreprises ............................................................................................................... 33
Tableau 1.8 – Evolution en valeur indiciaire des crédits publics totaux affectés à la R&D STIC
(tous secteurs d’exécution confondus) ............................................................................... 35
Tableau 2.1 – Investissement global en R&D STIC dans 9 pays ............................................. 43
Tableau 2.2 – Evolution en valeur indiciaire de l’investissement en R&D STIC dans chaque
pays..................................................................................................................................... 44
Tableau 2.3 – Evolution de la part relative de chaque pays dans l’investissement global en
R&D STIC.......................................................................................................................... 44
Tableau 2.4 – Dépense totale en R&D STIC rapportée au PIB ................................................. 46
Tableau 2.5 – Volumes d’investissement en R&D STIC des entreprises.................................. 47
Tableau 2.6 – Évolution de la part relative de chaque pays dans l’investissement privé STIC
global.................................................................................................................................. 47
Tableau 2.7 – Evolution en valeur indiciaire des financements privés à la R&D STIC ............ 48
Tableau 2.8 – Part relative des financements publics alloués à la R&D STIC ………………..49
Tableau 2.9 – Volumes des financements publics alloués à la R&D STIC (M $PPA) ............. 50
Tableau 2.10 – Evolution en valeur indiciaire des financements publics à la R&D STIC ........ 51
Tableau 2.11 – Volume des crédits publics R&D STIC pour les entreprises ............................ 52

54
RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT
EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION
DANS LES GRANDS PAYS INDUSTRIELS

ANALYSE STATISTIQUE DES


INVESTISSEMENTS
EN R&D
VOLUME 2 : INDICATEURS PAR PAYS

Canada, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon, Union européenne


dont Allemagne, Finlande, France, Royaume-Uni, Suède-
Pays non OCDE

Février 2007
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Étude réalisée pour le


Ministère de l'Education, nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
par le
Groupement Français de l'Industrie de l'Information (GFII)
avec la collaboration de
M.V. Études et Conseil

Actualisation de l’étude réalisée en 2003 1 et 2005 pour le


Avec le concours du
Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies

Remarques :

- Ce rapport présente des données actualisées par estimation jusqu’en 2006, sur la base des
séries statistiques relatives à la R&D et publiées par l’OCDE en juillet 2006 (dernières données
disponibles).

- Les valeurs exprimées par une unité monétaire le sont en dollars PPA (à Parité de Pouvoir
d’Achat). Il est en effet indispensable pour établir des comparaisons internationales de ne pas
se référer à une unité en monnaie courante ($ ou €), mais de prendre en compte – au travers
d’une approche en parité de pouvoir d’achat (PPA) – la force réelle d’une monnaie.
Les tables de conversion entre les monnaies locales et les $ PPA sont établies annuellement par
l’OCDE.

- Quand l’étude évoque l’Union européenne, il s’agit de l’Union des 25 états membres alors
que les études précédentes documentaient un agrégat de 15 pays.

1
En 2003 l’étude avait été réalisée pour le Conseil stratégique des technologies de l’information (CSTI), sur un
financement du Ministère de la recherche.

2
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Sommaire
Remarques :.................................................................................................................................. 2
3. Indicateurs par pays OCDE...................................................................................................... 6
3.1. Etats-Unis .......................................................................................................................... 8
3.1.1. La part relative de la R&D STIC aux Etats-Unis dans le contexte mondial............ 10
3.1.2. Les indicateurs de la R&D STIC aux Etats-Unis..................................................... 11
3.2. Canada............................................................................................................................. 24
3.2.1. La part relative de la R&D STIC au Canada dans le contexte des 9 pays étudiés... 26
3.2.2. Les indicateurs de la R&D STIC au Canada............................................................ 28
3.3. Japon................................................................................................................................ 40
3.3.1. La part relative de la R&D STIC au Japon dans le contexte mondial ..................... 42
3.3.2. Les indicateurs de la R&D STIC au Japon .............................................................. 43
3.4. Corée du Sud ................................................................................................................... 54
3.4.1. La part relative de la R&D STIC en Corée du Sud dans le contexte mondial ......... 56
3.4.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Corée du Sud .................................................. 57
3.5. Allemagne ....................................................................................................................... 68
3.5.1. La part relative de la R&D STIC en Allemagne par rapport à l’ensemble des 9 pays
étudiés................................................................................................................................. 70
3.5.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Allemagne ...................................................... 71
3.6. France .............................................................................................................................. 84
3.6.1. La part relative de la R&D STIC de la France dans le contexte mondial ................ 86
3.6.2. Les indicateurs de la R&D STIC en France............................................................. 87
3.7. Royaume-Uni .................................................................................................................. 98
3.7.1. La part relative de la R&D STIC au Royaume-Uni dans le contexte mondial ...... 100
3.7.2. Les indicateurs de la R&D STIC au Royaume-Uni ............................................... 101
3.8. Finlande......................................................................................................................... 112
3.8.1. La part relative de la R&D STIC en Finlande dans le contexte mondial................... 114
3.8.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Finlande........................................................ 114
3.9. Suède ............................................................................................................................. 124
3.9.1. La part relative de la R&D STIC en Suède dans le contexte mondial ................... 126
3.9.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Suède ............................................................ 126
4. La R&D STIC dans les pays non OCDE ............................................................................. 136
4.1 – Cadre méthodologique et remarques préliminaires..................................................... 138
4.2 - Un premier cadrage : l’estimation de la DIRD dans les pays non OCDE ................... 142
4.3 – De l’estimation de la R&D totale à l’estimation de la R&D STIC des entreprises des
pays non OCDE.................................................................................................................... 144
4.3.1 - Valeur moyenne au plan mondial de l’incidence de la R&D TIC par rapport à la
R&D totale des entreprises............................................................................................... 144
4.3.2 – Estimation du coefficient d’orientation des tissus industriels de chaque pays non
OCDE vers le secteur des TIC ......................................................................................... 146
4.3.3 – Estimation de la R&D TIC des industries des pays non OCDE .......................... 148
4.4 – Aspects qualitatifs du développement de la R&D STIC dans les pays non OCDE.... 150
4.4.1 – Quelle croissance pour la R&D des pays non OCDE ? ....................................... 150
4.4.2 – R&D dans les pays émergents : une nette différence d’attractivité selon les pays.
.......................................................................................................................................... 151
Index des indicateurs................................................................................................................ 154
Index des tableaux.................................................................................................................... 160
Annexe : L'internationalisation de la R&D…………………………………………………163

3
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4
R&D en STIC dans les grands pays industriels

5
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3. Indicateurs par pays OCDE

6
R&D en STIC dans les grands pays industriels

7
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.1. Etats-Unis

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC aux Etats-Unis. On se reportera à la base de données complète
Excel et aux tableaux de données reproduits dans le volume d’annexes pour disposer de
l’ensemble des données statistiques pertinentes.

8
R&D en STIC dans les grands pays industriels

9
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.1.1. La part relative de la R&D STIC aux Etats-Unis dans le contexte


mondial

Indicateur 3.1.1 – Etats-Unis : évolution de la part relative dans les financements en R&D
STIC au sein des 9 pays étudiés

Evolution de la part relative des Etats-Unis dans les financements


globaux de R&D STIC

61% 63% 62% 61%


58% 57% 59%
5 1% 50% 48% 48% 47% 47%
49% 48% 4 8 % 46% 46% 44% 44% 43%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

d a ns l 'e ns e mb le d e s inv e s t i s s e me nt s d e R &D S TIC

d a ns l e s c réd it s p ub li c s d e R &D S TIC

d a ns l e s c réd it s p ri v és d e R &D S TIC

La part relative des Etats-Unis dans les financements totaux, au sein des 9 pays étudiés, de la
R&D STIC représente, selon le type de financement auquel et l’année à laquelle on se réfère,
entre 44 et 63 %. Si la part relative des financements émanant des "entreprises et autres" a très
nettement tendance (on l’a déjà relevé au chapitre 1) à s’éroder (– 4% entre 2000 et 2006) la
part relative des crédits publics américains bénéficiant à la R&D STIC dans l’ensemble des
crédits publics évolue dans un sens exactement contraire, enregistrant une forte croissance et
passant sur la période de 58 % à 61%. En conséquence, la part relative des Etats-Unis dans les
financements totaux, au sein des 9 pays étudiés, de la R&D STIC se stabilise à partir de 2002
sur une valeur de 47%. On relèvera que cette part relative au niveau des financements de la
R&D STIC excède largement la part relative des Etats-Unis dans le PIB mondial (les Etats-
Unis ne représentent que 27% de celui-ci). Constat que l’on ne retrouve probablement que dans
deux autres domaines : la R&D à finalité militaire et la R&D dans les biosciences.
La part relative des Etats-Unis dans le financement mondial de la R&D STIC est même
significativement plus élevée que leur part relative dans la production et les volumes mondiaux
d’exportation des « équipements TIC » tels qu’ils sont documentés dans le tableau 3.1.1 ci-
dessous. Pour les deux types d’équipements pris ici en compte (ordinateurs et machines de
bureau, équipements de communication), les Etats-Unis ne représentent « que » 34% environ
de la production mondiale (et 16% des flux « export »). L’effort de R&D STIC aux Etats-Unis

10
R&D en STIC dans les grands pays industriels

apparaît donc « surdimensionné » par rapport à son impact en termes macro-économiques et


commerciaux. Bien sûr, et on le verra plus loin, c’est l’étroite imbrication entre R&D STIC et
puissance militaire qui explique ce décalage apparent.

Tableau 3.1.1 – Etats-Unis : part dans la production et le commerce mondial de biens TIC
Ordinateurs et machines de bureau Equipements de communication
Part relative des Etats-Unis dans la production mondiale 34,0% 34,4%
Part relative des Etats-Unis dans les volumes d'échanges mondiaux 17,0% 16,4%

Source : NSF sur la base de données WEFA 2000

3.1.2. Les indicateurs de la R&D STIC aux Etats-Unis


3.1.2.1 Volume et structure des financements STIC aux Etats-Unis

Indicateur 3.1.2 – Etats-Unis : financements de la R&D STIC

Financements de la R&D STIC (en Md $ PPA)

1,4 1,6 1,7 1,8 1,9


1,3 1,5
8,3 8,6 13,0 13,7 13,7
10,0 11,6

57,7 59,4 55,8 54,7 55,0 55,3 55,6

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC financé e par le s e ntre prise s R&D STIC financé e sur fonds fé dé raux
Autre s finance me nts R&D STIC

11
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.1.3 – Etats-Unis : structure des financements de la R&D STIC

Etats-Unis : structure des finance ments de la R&D STIC


(en Md $ PPA)

2,0% 2,0% 2,2% 2,3% 2,4% 2,5% 2,6%


12,3% 12,4% 14,8% 17,1% 18,7% 19,4% 19,3%

85,7% 85,6% 83,0% 80,5% 78,9% 78,1% 78,1%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC financé e par le s e ntre prise s R&D STIC financé e sur fonds fé dé raux
Autre s finance me nts R&D STIC

L’indicateur 3.1.2 de la page précédente retrace l’évolution sur la période 1999–2005 des
dépenses intra-muros en valeurs absolues (millions de dollars courants) de R&D STIC aux
Etats-Unis, analysées selon trois sources de financement : financements sur fonds publics
(fédéraux ou locaux), financements des entreprises (qu'elles soient américaines ou aient leurs
sièges à l’étranger), enfin les financements sur fonds propres (non publics) des universités et
des instituts sans buts lucratifs (ISBL) 2 . Les financements totaux « intra-muros » de la R&D
STIC aux Etats-Unis passent de 67,3 milliards de dollars en 2000 à près de 71,2 milliards
de dollars (donnée prévisionnelle estimée) en 2006, soit une croissance globale assez faible
de 6 % en valeurs courantes, ce qui signifie probablement une érosion hors inflation.
Cette croissance modérée est la résultante du tassement très net des financements des
entreprises (qui passent de 57,7 milliards de dollars à 55,6 milliards de dollars) et d’une forte
hausse des financements sur fonds publics, qui passent de 8,3 à 13,7 milliards de dollars
(+ 68%). Même si la R&D STIC financée par les universités ou les ISBL (Institutions sans but
lucratif) sur leurs fonds propres ne représentent qu’entre 2 et 2,5% du total, ce poste, passant de
1,3 à 1,9 milliard de dollars progresse de 46 %.

Ce découplage des rythmes d’évolution des financements publics d’une part, des financements
privés d’autre part, a pour conséquence, ainsi que l’illustre l’indicateur 3.1.3 ci-dessus, une
évolution sensible de la structure des financements de la DIRD STIC totale aux Etats-Unis au
sein de laquelle la part des crédits publics augmente significativement. Les Etats-Unis sont le
seul pays étudié à connaître une telle évolution.

2
Les Etats-Unis sont le seul pays pour lequel cette troisième source de financement a été prise en compte, ce
poste étant négligeable pour les autres pays.

12
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.1.2.2 Intensité de la R&D STIC aux Etats-Unis

Le critère « intensité de la R&D STIC » est documenté dans l’indicateur 3.1.4 ci-dessous par le
ratio entre la dépense totale de R&D STIC aux Etats-Unis et le PIB de ce pays. On relèvera que
les Etats-Unis affichent, certes, des valeurs élevées mais non sans équivalent, et partagent cette
fois la tête du classement selon ces critères avec d’autres pays, ainsi que l’illustre le tableau
3.1.2 ci-dessous.
Le ratio DIRD STIC/PIB régresse de 0,69% à 0,56% entre 2000 et 2006, en raison
essentiellement de la contraction du volume des financements par les entreprises de la R&D
STIC. Suivant ce paramètre, les Etats-Unis se classent au 5ème rang mondial derrière la
Finlande, la Corée, la Suède et le Japon. Avec, en 2004, un investissement R&D STIC par
habitant de 244 $, les Etats-Unis se classent au second rang mondial, mais font pratiquement
jeu égal avec la Suède (248 $/habitant) et surtout affichent une valeur presque deux fois
moindre que celle relevée en Finlande (480 $/habitant).

Indicateur 3.1.4 – Etats-Unis : ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) aux Etats-Unis

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) aux Etats-Unis

0,69% 0,69%
0,64%
0,62%
0,60%
0,57% 0,56%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

13
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.1.5 – Etats-Unis : ratio dépense totale R&D STIC / habitant aux Etats-Unis

Etats-Unis : Dépense intra-muros de R&D STIC par


habitant (en $ PPA)

252

246
244
241 241

2000 2001 2002 2003 2004

Il n’en est pas moins vrai que selon ces indicateurs, les Etats-Unis se signalent par une intensité
de R&D STIC nettement plus élevée que celle que l’on relève en moyenne au niveau des 12
pays étudiés (cf. tableaux ci-dessous), et surtout que celle que l’on constate en Europe des 25 :
on l’a déjà souligné au chapitre 2, l’intensité de la R&D STIC est aux Etats-Unis deux fois
plus élevée qu’en Europe si l’on se réfère au ratio par rapport au PIB ; elle est trois fois
plus élevée si on se réfère au ratio « dépense par habitant ».

Tableau 3.1.2 – Etats-Unis : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB

2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

14
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.1.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D aux Etats-Unis

Indicateur 3.1.6 – Etats-Unis : incidence de la R&D STIC sur le R&D totale (publique,
privée)

Etats-Unis : incidence de la R&D STIC sur la R&D Totale (publique, privée)

32,2%
31,9% 30,8% 30,7% 30,0%
30,8%
29,5%

9,4% 10,1% 10,3% 10,4%


10,3% 10,1%
9,7%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Ratio DIRD S TIC des entreprises / DIRD totale des entreprises Ratio DIRD fédérale S TIC/DIRD fédérale totale

L’indicateur 3.1.6 illustre, d’une part, l’incidence de la R&D STIC financée par les entreprises
sur l’ensemble des investissements de R&D de ces mêmes entreprises ; d’autre part l’incidence
de la R&D STIC sur fonds publics sur l’ensemble des budgets publics de R&D (CBPRD). Sur
le premier critère, avec une incidence de la R&D STIC passant de 30,8% à 30% de l’enveloppe
globale d’investissement R&D des entreprises, les Etats-Unis affichent une valeur qui n’est pas
exceptionnelle : elle est nettement inférieure aux valeurs constatées en 2005 en Finlande (62%),
Corée (57%), Japon (35%) et même de la France. Mais elle est supérieure à celle de l’Europe
des 25 (19%). En revanche, même si elle reste stable (malgré une forte croissance en valeur
absolue, déjà soulignée) à un niveau de l’ordre de 10,1%, la part relative des financements de
R&D STIC dans l’ensemble des crédits publics de R&D est comparativement élevée : parmi
les autres pays, on ne trouve pour cet indicateur de valeur supérieure à 10% que pour la
Finlande (11,1 %), le Japon (10,6%) la Corée (10,7%) et la France (11,7%) (données 2005).
Signalons que si la part relative de l’enveloppe de crédits publics « R&D STIC » dans
l’ensemble des crédits publics de R&D américains reste stable sur la période malgré une
envolée en valeur absolue, c’est en raison de la croissance concomitante et plus forte encore

15
R&D en STIC dans les grands pays industriels

des budgets publics accordés à la R&D dans les domaines des biosciences. Malgré sa forte
accélération, l’investissement en R&D STIC ne progresse pas en part relative dans l’ensemble
des budgets américains de R&D : ce constat est clairement illustré par l’indicateur 3.1.7 ci-
dessous comparant l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD dans son ensemble – qui passe
sur la période de l’indice 100 à l’indice 120, alors que dans le même temps la DIRD STIC
progresse seulement de l’indice 100 à l’indice 106. La R&D STIC n’est plus aujourd’hui
aux Etats-Unis le moteur principal de la dépense de R&D tous secteurs confondus.

Indicateur 3.1.7 - Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et la R&D


totale
Etats-Unis :évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC
et la R&D Totale

117 120
104 109 117
103
100 106
100 100 101 104 105
103

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


DIRD DIRD S TIC

3.1.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises

L’évolution en volume de la R&D STIC des entreprises, déjà retracée dans l’indicateur 3.1.2
est isolée ci-dessous dans l’indicateur 3.1.8. Le financement des entreprises à la R&D STIC
passe de 57,7 milliards de dollars en 2000 à une valeur estimée de 55,6 milliards de dollars en
2006, soit une décroissance de 4% en termes courants (hors inflation). Les valeurs déflatées
illustreraient une érosion plus vive encore. Alors que l’effort financier des entreprises
américaines en faveur de la R&D STIC avait connu une nette croissance sur la période 2000-
2001, correspondant en large partie à la montée en puissance des développements Internet, les
taux de croissance de l’investissement des entreprises américaines en R&D STIC (exécutée
intra-muros) est désormais négatif (d’environ – 2% l’an), en raison d’une probable
délocalisation de certaines activités de R&D vers des pays à plus faible coût de main-d’oeuvre.

16
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.1.8 – Etats-Unis : financement de la R&D STIC par les entreprises aux Etats-
Unis

Financement de la R&D STIC par les entreprises aux


Etats-Unis (en M $ PPA)

57 683 59 413 55 849 54 732 54 951 55 280 55 612

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Indicateur 3.1.9 – Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la R&D


totale des entreprises

Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D


STIC et de la R&D Totale des entreprises

113 113 109 110 111 112


100100 103 96
97 95 95 96

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

T o t a l d e la R &D f in a n c é e p a r le s e n t re p ris e s
R &D S T IC f in a n c é e p a r le s e n t re p ris e s

L’indicateur 3.1.9 confirme – au niveau des seules entreprises cette fois – le décrochage des
crédits affectés à la R&D STIC des entreprises d’avec l’évolution des financements de R&D
des entreprises tous domaines confondus. Analysée sur la période 2000-2006, l’évolution en
valeur indiciaire (2000 = 100) de ces deux postes fait apparaître que la dépense de R&D STIC
régresse de 4 points alors que la progression de l’ensemble des dépenses de R&D des
entreprises est de 12 points. Déjà amorcé dans les versions précédentes de l’étude, ce
découplage a tendance à s’amplifier. On verra plus loin (cf. Indicateur 3.1.14) que, analysée en

17
R&D en STIC dans les grands pays industriels

valeur indiciaire, l’évolution négative des financements de la R&D STIC par les entreprises
privées aux Etats-Unis contraste avec la bonne tenue des financements publics pour ce même
secteur.

Indicateur 3.1.10 - Etats-Unis : évolution des financements publics R&D STIC bénéficiant
aux entreprises aux Etats-Unis

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises


aux USA

Millions $ PPA 151


Valeur indiciaire 8 510

122 126

110 6 904 7 106


102
100 5 764 6 213
5 641 92
5 196

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’indicateur 3.1.10 ci-dessus éclaire un autre aspect de la R&D STIC des entreprises
américaines : celui des crédits publics dont elles bénéficient, le plus souvent sous forme de
contrats de recherche, et qui renforcent leur propre potentiel de R&D STIC. Du point de vue
des entreprises, on est ici dans une logique « en exécution » puisque les entreprises elles-
mêmes ne sont pas à l’origine de ces financements (qui n’ont bien sûr pas été inclus dans les
volumes de R&D STIC autofinancés par les entreprises présentés plus haut).
Passant entre 2000 et 2006 de 5,6 milliards de dollars à 8,5 milliards de dollars, ces sommes
apparaissent considérables et progressent fortement sur la période (+ 51%). En valeur indiciaire
les volumes de crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises passent donc de
l’indice 100 à l’indice 151, soit 55 points d’indice de plus que l’évolution de la R&D STIC
autofinancée par les entreprises. Jouant exactement dans le sens inverse de l’érosion de la R&D
STIC financée par les entreprises, les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises
compensent et au-delà la faiblesse de l’autofinancement privé. Il n’est pas exagéré d’affirmer
que les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises « subventionnent » un
fort potentiel de R&D STIC au sein des entreprises américaines, malgré le tassement de
la R&D exécutée par les entreprises sur leurs fonds propres. Ce niveau exceptionnel des

18
R&D en STIC dans les grands pays industriels

crédits publics de R&D STIC exécutée par les entreprises américaines est bien sûr à mettre en
relation avec l’importance des crédits publics de R&D STIC sur budgets défense, dont la
grande majorité va aux entreprises (cf. infra).
Il s’ensuit logiquement que la part relative des crédits publics dans les volumes de R&D STIC
exécutée par les entreprises progresse, ainsi que l’illustrent les indicateurs 3.1.11 et 3.1.12 ci-
dessous. Les crédits publics, qui représentaient en 2000 8,9% des volumes de R&D STIC
exécutée par les entreprises, en représentent aujourd’hui environ 13,3%. On verra plus loin que
ces crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises sont essentiellement liés aux très
importants budgets sur crédits militaires.

Indicateur 3.1.11 - Etats-Unis : Financements de la R&D STIC exécutée par les entreprises
aux Etats-Unis

Structure de la R&D STIC exécutée par les entreprises aux USA


(en M $ PPA)

57 683 59 413 54 951 55 280 55 612


55 849 54 732

5641 5764 5196 6213 6904 7106 8510

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC sur fonds publics R&D STIC autofinancée

Indicateur 3.1.12 - Etats-Unis : part de l'autofinancement et des crédits publics dans la R&D
STIC exécutée par les entreprises
Structure des financements R&D STIC des entreprises
américaines

91,1% 91,2% 91,5% 89,8% 88,8% 88,6% 86,7%

8,9% 8,8% 8,5% 10,2% 11,2% 11,4% 13,3%


2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC sur fonds publics R&D STIC autofinancé e

19
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.1.2.5 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.1.3 – Etats-Unis : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 10,6%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 12,75%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 30%

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.

En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises (30%) est environ 3 fois supérieur à l’incidence
des TIC dans la valeur ajoutée totale des entreprises. Cet écart s’explique de plusieurs façons :
d’une part services et industries manufacturières du secteur des TIC sont bien sûr des activités
de hautes technologies pour lesquelles l’investissement en R&D est intrinsèquement élevé ;
d’autre part les TIC sont des « technologies habilitantes » et la R&D dans ce domaine a des
débouchés dans d’autres secteurs de services ou manufacturiers que ceux relevant des TIC.

3.1.2.6. Les crédits publics de R&D STIC aux Etats-Unis

Indicateur 3.1.13 - Etats-Unis : évolution en R&D STIC sur fonds publics

Etats-Unis : évolution de la R&D STIC sur fonds publics


(M $)

13 035 13 738 13 739


11 628
9 959
8 282 8 616

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

20
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’évolution des volumes de financement de R&D STIC sur fonds publics (essentiellement
fédéraux, les financements en provenance des Etats, inclus dans ces chiffres, ne représentant
globalement que moins de 1% de ces sommes) est illustrée par l’indicateur 3.1.13. On a déjà
souligné au chapitre 2 qu’aucun autre pays, ni ensemble de pays, ne consacre des sommes aussi
importantes au soutien, sur budgets publics, de la R&D STIC.

Indicateur 3.1.14 – Etats-Unis : évolution du financement de la R&D STIC par les


entreprises et sur fonds publics, en valeur indiciaire

Evolution indiciaire de la R&D STIC sur fonds publics


et sur fonds privés

157 166 166


140
120
100
100 104
103 97 95 95 96 96

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC financée par les entreprises


R&D STIC financée sur fonds fédéraux

L’indicateur 3.1.14 montre d’ailleurs que la progression de l’investissement en R&D STIC sur
fonds publics est désormais beaucoup plus rapide que l’évolution des budgets privés, puisque
ces derniers passent sur la période de l’indice 100 à l’indice 96, tandis que les fonds publics de
R&D STIC progressent globalement de l’indice 100 à l’indice 166.

Malgré le transfert massif et croissant en valeur absolue de crédits publics de R&D STIC en
direction des entreprises, les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux autres exécutants
que les entreprises, croissent eux aussi rapidement sur la période. La part relative des crédits
publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises décroît, passant de 68,1% du total de
l’enveloppe à près de 62% en fin de période.

21
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.1.15 – Etats-Unis : Financements publics de la R&D STIC selon la destination

Financements publics de la R&D STIC selon la destination


(en M $ PPA)

5 229
6 131 6 632
5 416
2 641 2 852 4 762

8510
5764 6213 6904 7106
5641 5196

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Cré dits publics R&D STIC pour le s e ntre prise s Autre s cré dits publics R&D STIC

Tableau 3.1.4 – Etats-Unis : financements publics de la R&D STIC selon la destination

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Crédits publics R&D STIC pour les entreprises 68,1% 66,9% 52,2% 53,4% 53,0% 51,7% 61,9%
Autres crédits publics R&D STIC 31,9% 33,1% 47,8% 46,6% 47,0% 48,3% 38,1%

Indicateur 3.1.16 - Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la R&D


totale sur fonds publics

Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la


R&D Totale sur fonds publics

166 169
128 142 157
156 164
113 166
140
100100 120
104

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

C ré d it s p u b lic s d e R &D S T IC C ré d it s p u b lic s d e R &D t o u s s e c t e u rs

Il faut enfin relever que l’effort soutenu consenti par les pouvoirs publics américains en faveur
du financement de la R&D STIC, s’il a souvent été mis en valeur et a donné lieu à la mise en
place de structures spécifiques (National Coordination Office for Information Technology

22
R&D en STIC dans les grands pays industriels

R&D), n’apparaît pas exceptionnel si on le resitue dans le cadre global de l’évolution des
dépenses publiques de R&D, ainsi que l’illustre clairement l’indicateur 3.1.16 ci-dessus. On
remarquera que l’évolution des crédits publics de R&D dans leur ensemble et celle spécifique
aux crédits publics de R&D STIC sont remarquablement en phase. La R&D STIC sur fonds
publics représentant comme on l’a vu environ 10,4% de l’ensemble des crédits publics
américains de R&D, ce n’est pas cette importance relative de la R&D STIC qui peut expliquer
cet impressionnant parallélisme des deux courbes – d’autant plus frappant que si l’enveloppe
globale des crédits publics de R&D a été documentée à partir des séries NSF, l’évolution des
crédits publics de R&D STIC a été documentée sans référence directe aux données NSF, mais
au travers d’une recherche spécifique sur documents budgétaires. Ce qui est mis en évidence au
travers de cet indicateur, c’est l’accélération globale de l’effort public de R&D aux Etats-Unis
(qui mériterait cependant une analyse sectorielle plus fine, tous les secteurs n’en profitant pas
également).

La R&D STIC américaine sur fonds publics affiche enfin une spécificité forte : l’importance
des crédits militaires, relevant des lignes budgétaires attribuées au Department of Defence
(DoD et ses agences spécialisées, DARPA et NSA), ainsi que le fait apparaître nettement
l’indicateur 3.1.17 analysant la structure des crédits publics américains de R&D STIC. Les
crédits d’origine DoD représentent en moyenne sur la période 85% des crédits publics
américains de R&D STIC. Un ratio que l’on ne retrouve dans aucun autre pays.

Indicateur 3.1.17 – Evolution de la structure du budget public R&D STIC aux Etats-Unis

USA : évolution de la structure de la dépense publique de R&D STIC


( M $)
R&D STIC sur crédits civils
Recherche STIC sur fonds défense
Développements STIC sur fonds défense

1810 1810
1909
1350 1380
1662 1213

1476 1171

1590 912
1270
735 814

10 578 10 549
9 913
8 795
7 571
6 277 6 212

23
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.2. Canada

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC au Canada. On se reportera à la base de données complète Excel
et aux tableaux de données reproduits en Annexe 1 pour disposer de l’ensemble des données
statistiques pertinentes.

24
R&D en STIC dans les grands pays industriels

25
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.2.1. La part relative de la R&D STIC au Canada dans le contexte des 9


pays étudiés

Indicateur 3.2.1 – Evolution de la part relative du Canada dans les financements de R&D
STIC

Evolution de la part relative du Canada dans les


financements globaux de R&D STIC

4,9% 4,9% 4,9%


4,6% 4,6% 5,0% 5,4%
4,5% 4,6% 4,2% 4,5% 3,9% 4,2%3,6% 4,0% 3,6% 4,0% 4,1%
3,5% 3,9%3,7%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

dans l'ensemble des investissements de R&D S TIC


dans les crédits publics de R&D S TIC
dans les crédits privés de R&D S TIC

La part relative du Canada dans les investissements totaux en R&D STIC au sein des 9 pays
étudiés apparaît modeste : au niveau de la part relative dans les financements totaux de la R&D
STIC, le Canada « pèse » 4,5% des financements mondiaux en début de période (2000) et 3,7%
en 2006. Il faut cependant souligner qu’avec ces valeurs, la part relative du Canada
excède celle de pays comme la Suède et la Finlande. Le poids du Canada est donc loin
d’être négligeable dans le contexte de la R&D STIC dans les pays développés et excède la
part relative de l’économie canadienne dans le PIB mondial (2,4%).
Ce poids relatif du Canada dans l’investissement mondial de R&D STIC excède d’ailleurs
aussi largement (dans un rapport de 1 à 2 et plus si l’on ne considère que les financements
privés) la part relative du Canada dans la production et l’export d’équipements TIC telle qu’elle
est documentée dans le tableau 3.2.1 ci-dessous (données 2000).
Toutefois, s’agissant du Canada, on constate que pour deux indicateurs retenus (investissement
total dans la R&D STIC ; investissement privé) la part relative du Canada s’érode rapidement
alors qu’elle s’était au contraire rapidement accrue jusqu’en 2001 - ce que l’on ne retrouve à ce
degré dans aucun autre pays. Tant cette volatilité des volumes de financement de la R&D STIC
que le « surdimensionnement » de la R&D STIC financée au Canada sur fonds privés tiennent
à une même caractéristique : grâce à une politique très audacieuse de crédit d’impôt recherche,
ce pays se classe au premier rang parmi les pays développés pour son attractivité sur les
investissements en R&D d’entreprises non-canadiennes. En conséquence, ce pays est devenu

26
R&D en STIC dans les grands pays industriels

une « plate-forme » de R&D en Amérique du Nord pour de nombreuses sociétés non-


canadiennes (essentiellement américaines). Les financements d’origine étrangère au sein de la
DIRD canadienne tous secteurs confondus sont d’environ 18% et ce pourcentage était en 2002,
selon un expert de l’Office canadien des statistiques (Statscan) de l’ordre de 25 à 30% au sein
de la DIRD STIC. Mais cette R&D STIC délocalisée est aussi fragile, à la fois parce que très
sensible à la conjoncture et surtout parce que les grands groupes américains du secteur des
STIC explorent depuis 2002 des opportunités de délocalisation (Inde, Chine, etc.) encore plus
intéressantes que celles qu’offre le Canada. Bénéficiaire des phénomènes de délocalisation de
la R&D STIC au début de la décennie, le Canada en est désormais la première « victime »,
soumis à des centres de décision sur la localisation de l’investissement R&D qui ne sont pas
situés sur son territoire et ne s’embarrassent donc pas de considérations de « patriotisme
économique ».

La part relative du Canada dans les financements publics de la R&D STIC est, elle, en phase
avec le poids économique de ce pays et a, elle, progressé, passant de 4,6% en 1999 à 5,4%
(valeur estimée) en 2006. La part relative des crédits publics dans la DIRD évolue donc (et
compense en partie) en sens contraire de la part relative des financements de R&D STIC des
entreprises 3 .

Tableau 3.2.1 – Canada : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC
Ordinateurs et machines de bureau Equipements de communication
Part relative du Canada dans la production mondiale 1,4% 1,4%
Part relative du Canada dans les volumes d'export mondiaux 2% 2,0%

Source : NSF sur la base de données WEFA

3
Dans la précédente version de l’étude une erreur sur ce paramètre s’était glissée à ce niveau et ce pour toute la
période étudiée, affichant indûment un pourcentage faible, légèrement supérieur à 1%

27
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.2.2. Les indicateurs de la R&D STIC au Canada

3.2.2.1. Volume et structure des financements STIC au Canada

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC au Canada, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises et autres » sont illustrés par
l’indicateur 3.2.2 ci-dessous. En valeur globale, ces financements régressent de 5,97 à 5,7
milliards de dollars PPA entre 2000 et 2006 (valeur estimée). Le Canada est le seul pays étudié
où les crédits globaux affectés à la R&D STIC régressent en valeur absolue.

Indicateur 3.2.2 – Canada : financement de la R&D STIC par les entreprises et l'Etat fédéral
au Canada

Financement de la R&D STIC par les entreprises et l'Etat


fédéral au Canada (en M $ PPA)

300 301 372


313 340 362
327

5 676 5 572 5 136 4 943 5 324


4 754 4 904

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC financée par le s e ntre prise s R&D STIC financé e sur fonds publics

Tableau 3.2.2 – Canada : évolution de la structure du budget R&D STIC au Canada

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financée par les entreprises 95,0% 94,9% 94,3% 93,6% 93,5% 93,2% 93,5%
R&D STIC financée sur fonds publics 5,0% 5,1% 5,7% 6,4% 6,5% 6,8% 6,5%

La structure du financement de la R&D STIC exécutée sur le sol canadien est illustrée par le
tableau 3.2.1. Entre 2000 et 2006, la part des crédits publics croît, tant en valeur relative qu’en
valeur absolue, passant de 5% à 6,5%, ce qui, en part relative, est une augmentation très
significative. Cette augmentation de la part des crédits publics est à opposer à la diminution des
crédits sur fonds privés : tout se passe comme si, au Canada, les crédits publics avaient, entre

28
R&D en STIC dans les grands pays industriels

autres objectifs, celui d’amortir des fortes variations des volumes de R&D STIC financés par
les entreprises. Le même constat avait était fait pour les Etats-Unis.

3.2.2.2. Intensité de la R&D STIC au Canada

Indicateur 3.2.3 - Canada : ratio dépense totale la R&D STIC / PIB (en %) au Canada

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) au Canada

0,69%
0,65%
0,59%
0,53% 0,52% 0,52%
0,49%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC au Canada est exprimée dans l’indicateur 3.2.3 ci-dessus par le
ratio DIRD/PIB. Les valeurs constatées pour cet indicateur placent le Canada dans une position
médiane parmi les 12 pays étudiés (c. infra tableaux 3.2.3). Pour l’investissement total de R&D
STIC rapporté au PIB, le Canada affiche une valeur passant de 0,69% à 0,52% sur la période
étudiée.

29
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Tableau 3.2.3 – Canada : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB

2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

Indicateur 3.2.4 - Canada : dépense de R&D STIC / habitant

Dépense R&D STIC / PIB par habitant au Canada

193
189
184
176
171
169
164

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

30
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.2.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D au Canada

Indicateur 3.2.5 - Canada : incidence de la R&D STIC sur la R&D total (publique, privée)

Canada : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale (publique, privée)

Ratio DIRD STIC des


entreprises / DIRD totale
des entreprises

Ratio DIRD publique


STIC/DIRD publique totale
49,0%

38,2%
40,7%
35,0%
35,3% 34,7% 33,6%

5,6% 5,6% 5,6% 5,7%


5,8% 5,8%
5,6%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’indicateur 3.2.5 illustre d’une part l’incidence de la R&D STIC financée par les entreprises
sur l’ensemble des investissements de R&D de ces mêmes entreprises, d’autre part l’incidence
de la R&D STIC sur fonds publics sur l’ensemble des budgets publics de R&D (CBPRD). Sur
le premier de ces paramètres, le Canada se classe parmi les pays dont la R&D privée est
nettement « orientée STIC », même si le passage de la valeur 2000 (49%) à la valeur estimée
2006 (35%) reflète la forte contraction du volume de R&D du secteur des STIC. Selon ce
critère, le Canada se place derrière la Finlande (62%) et la Corée (57%), mais affiche une
valeur égale à celle constatée au Japon (35 %) et supérieure à celle relevée aux Etats-Unis
(30% en moyenne sur la période). Le Canada supplante sur ce critère et sur l’ensemble de la
période étudiée l’Europe des 25 (20%), la France (31%) l’Allemagne (21%) et le Royaume-Uni
(18%).

La part relative de la R&D STIC financée sur fonds publics au sein de l’ensemble des crédits
publics de R&D est, elle, beaucoup plus modeste (5,7% en moyenne sur la période, au niveau
de la moyenne européenne). Le Canada se classe ici derrière la Finlande (11,1%), le Japon

31
R&D en STIC dans les grands pays industriels

(10,6%), la France (11,7%), la Corée (10,7%) et le Royaume-Uni (8%). Ce « découplage »


des deux indices est assez spécifique à la situation canadienne. Tout se passe comme si, hors
du mécanisme de crédit d’impôt très incitatif qui explique une délocalisation vers le
Canada d’activités de R&D, l’action directe des financements publics n’accompagnait pas
la forte orientation du tissu privé de R&D canadien vers les STIC. Le Canada est peut-être
au sein des douze pays l’une des meilleures illustrations d’un « modèle libéral » de la
dynamique des financements de la R&D STIC.

Indicateur 3.2.6 - Canada : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de
R&D tous secteurs au Canada

Evolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC


et de R&D tous secteurs au Canada,

130
114 114
126
121
115
100 89
98 88 95
85
91

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Finance me nts de la R&D STIC Total de s finance me nts de R&D

L’indicateur 3.2.6 permet lui de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD tous
secteurs confondus à l’évolution de la DIRD STIC. On note alors que la dépense globale intra-
muros de R&D progresse assez régulièrement à un rythme soutenu, passant de l’indice 100
(2000) à l’indice 130 (valeur estimée 2006), la DIRD STIC se tasse, passant en valeur
indiciaire de l’indice 100 à l’indice 95. Il s’agit là d’une nouvelle illustration du fait qu’étant
très fortement déterminée par les logiques de délocalisation et/d’externalisation de leur R&D
par les entreprises américaines du secteur des STIC, les volumes de R&D STIC sont au Canada
très volatiles, ce qui ne se vérifie pas pour d’autres secteurs (le Canada reste une importante
plate-forme de R&D délocalisée pour les industries américaines aérospatiales, pharmaceutiques
et de l’automobile). A partir de l’exemple canadien, on peut donc formuler l’hypothèse que la
R&D STIC est particulièrement sensible aux logiques de délocalisation.

32
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.2.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises au Canada

Indicateur 3.2.7 – Canada : financement de la R&D STIC par les entreprises

Financement de la R&D STIC par les entreprises au Canada (en M $ PPA)

5 676 5 572

5 136
5 324

4 904 4 943
4 754

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

La sensibilité conjoncturelle des financements des entreprises à la R&D STIC au Canada est
également illustrée par l’indicateur 3.2.7 qui documente les valeurs absolues (en M $ PPA) de
ces financements. On retrouve ici la forte contraction depuis 2002 des volumes de
financements privés bénéficiant à la R&D STIC. Malgré un redressement de la valeur estimée
2006, cet indicateur est loin de retrouver les niveaux atteints en 2000.

L’indicateur 3.2.8 (cf. infra), qui compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des
entreprises en R&D STIC par rapport aux financements globaux (tous secteurs confondus) de
R&D par les entreprises, indique de plus que cette fragilité est spécifique à la R&D STIC
puisque la R&D sur fonds privés dans son ensemble progresse. On retrouve ici des courbes qui
ont exactement la même allure que celles de l’indicateur 3.2.6 qui portait sur l’évolution en
valeur indiciaire de l’ensemble des financements de la R&D STIC : c’est bien, au Canada,
l’investissement des entreprises qui détermine la dynamique d’ensemble de ces financements.

33
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.2.8 - Canada : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de
R&D tous secteurs financés sur fonds privés

Evolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC


et de R&D tous secteurs au Canada,

130
114 114
126
121
115
100 89
98 88 95
85
91

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Financements de la R&D STIC Total de s financements de R&D

Indicateur 3.2.9 – Canada : évolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises


au Canada
Millions $ PPA
124 Valeur indiciaire

110 106 114


155 105
100 102
142
137
132
131
125 127

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Le faible « interventionnisme » des pouvoirs publics canadiens 4 dans le financement direct


(puisque l’essentiel de l’incitation passe par le crédit d’impôt recherche) de la R&D STIC est

4
Fédéraux, mais aussi des Etats fédérés qui globalement n’apportent que 1% des financements publics de la R&D
STIC, 78 % de ces crédits émanant de deux états seulement : Ontario – pour plus de 50% et Québec pour environ
28%.

34
R&D en STIC dans les grands pays industriels

également mis en évidence par l’indicateur 3.2.9 : les crédits publics de R&D STIC bénéficiant
directement aux entreprises se situent sur la période à un niveau moyen de 130 millions de $
PPA, soit en moyenne, 2,6% des volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises
canadiennes. On notera, de plus, qu’en valeur indiciaire, les crédits publics de R&D STIC
canadiens bénéficiant au secteur privé, malgré une embellie en 2000-2001, ont tendance à
stagner sur la période, puisque de l’indice 100 en 2000 nous passons en fin de période à l'indice
114 : cette progression apparente recouvre une stagnation en valeurs déflatées. Ce qui est
parfaitement en phase avec les objectifs affichés du gouvernement canadien d’une limitation
des soutiens directs (au profit du soutien indirect que constitue le crédit d’impôt) à la R&D à
finalité « technologique ».

Tableau 3.2.3 – Canada : part relative de l’autofinancement et des financements publics


dans les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises canadiennes
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
R&D STIC autofinancée par les entreprises 97,8% 97,3% 97,4% 97,4% 97,4% 97,4% 97,4%
R&D STIC des entreprises sur fonds publics 2,2% 2,7% 2,6% 2,6% 2,6% 2,6% 2,6%

3.1.2.6 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.2.4 – Canada : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 10,6%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 12,75%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 30%

35
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.
En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises (30%) est environ 3 fois supérieur à l’incidence
des TIC dans la valeur ajoutée totale des entreprises. Cet écart s’explique de plusieurs façons :
d’une part services et industries manufacturières du secteur des TIC sont bien sûr des activités
de hautes technologies pour lesquelles l’investissement en R&D est intrinsèquement élevé ;
d’autre part les TIC sont des « technologies habilitantes » et la R&D dans ce domaine a des
débouchés dans d’autres secteurs de services ou manufacturiers que ceux relevant des TIC.

3.2.2.7. Les crédits publics de R&D STIC au Canada

Indicateur 3.2.10 – Canada : financements directs de la R&D STIC par l'Etat fédéral

Evolution de la R&D STIC sur fonds publics au Canada


(M $ PPA)

362 372
327 340
300 301 313

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Malgré ce relatif non-interventionnisme de la puissance publique canadienne dans le


financement de la R&D à finalité technologique, les crédits publics affectés à la R&D STIC
n’en ont pas moins augmenté sur la période, la R&D STIC restant une priorité au sein des
programmes de recherche publique. Cette augmentation est retracée dans l’indicateur 3.2.10 ci-
dessus. Les financements publics passent sur la période de 300 M$ PPA à 372 M$ PPA, soit
une augmentation de 24% en sept ans. L’évolution en valeur indiciaire de ces financements

36
R&D en STIC dans les grands pays industriels

publics (cf. ci-dessous indicateur 3.2.11) est positive et joue « à contre cycle » par rapport à
l’évolution en valeur indiciaire des financements privés. Ces derniers régressent de 6 points
d’indice alors que la dépense publique progresse de l’indice 100 à l’indice 124.
Signalons enfin que la part des crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC sont au
Canada de l’ordre de 6,6% en moyenne sur la période 2000-2006 et qu’elle a tendance à
décroître puisque son incidence était en 2000 de 7,3% alors qu’elle ne serait plus (valeur
estimée) que de 6,5% en 2006, après avoir connu une érosion lente mais régulière.

Indicateur 3.2.11 – Canada : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises
et sur fonds publics, en valeur indiciaire

Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds


publics au Canada, en valeur indiciaire

R&D STIC financée


par les entreprises et
autres
R&D STIC financée
sur fonds publics

124
121

104 113
109
100 98
100
94
86 87
90 84

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

37
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Cette décomposition des budgets publics canadiens de R&D STIC entre crédits civils et crédits
militaires est illustrée par l’indicateur 3.2.12 ci-dessous.
Indicateur 3.2.12 - Canada : part des crédits civils et des crédits militaires dans la R&D STIC
sur fonds publics

Part des crédits civils et des crédits militaires dans la R&D STIC sur fonds publics au
Canada (en M $ PPA)

22,0 22,4
22,6

20,6
22,5

24,2 22,3

330 340 343


281 292
241 244

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005


Crédits civils Crédits militaires

Tableau 3.2.4 – Canada : part des crédits civils et des crédits « défense » dans les
financements publics de R&D STIC
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Part de la Recherche STIC civile dans la R&D STIC sur fonds publics 92,7% 93,4% 93,4% 93,3% 93,5% 93,6% 93,5%
Part de la Recherche STIC "Défense"dans la R&D STIC sur fonds publics 7,3% 6,6% 6,6% 6,7% 6,5% 6,4% 6,5%

38
R&D en STIC dans les grands pays industriels

39
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.3. Japon

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC au Japon. On se reportera à la base de données complète Excel
et aux tableaux de données reproduits en Annexe 1 pour disposer de l’ensemble des données
statistiques pertinentes.

40
R&D en STIC dans les grands pays industriels

41
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.3.1. La part relative de la R&D STIC au Japon dans le contexte mondial

Indicateur 3.3.1 - Japon : évolution de la part relative du Japon dans les financements
globaux de R&D STIC

Evolution de la part relative du Japon dans le total des


financements de R&D STIC
23,2% 24,0% 24,0%
21,5% 22,6% 22,8% 2 2 ,2 % 2 2 ,3 %
2 0 ,6 % 2 0 ,5 % 21,3%2 1,5 % 2 1,4 % 2 1,6 %

15,6% 16,2% 15,2% 14,4% 14,3% 14,2% 14,7%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

dans l'e nse mble de s inve stisse me nts de R&D STIC


dans le s cré dits publics de R&D STIC
dans le s cré dits privé s de R&D STIC

La part relative du Japon dans les investissements globaux en R&D STIC en fait le second
contributeur mondial avec un niveau moyen sur la période de l’ordre de 21,6%. Cette part
relative a tendance à progresser légèrement : le Japon « pèse » 20,6% des financements
mondiaux en début de période (2000) et 22,3% en 2006 (valeur estimée). On verra que d’autres
indicateurs reflètent ce rebond du Japon dans le contexte mondial de la R&D STIC,
essentiellement dû à la R&D financée par les entreprises. Cette part relative du Japon en
matière de R&D STIC excède largement son poids économique relatif, puisque le Japon ne
génère par ailleurs que 8,8 % du PIB mondial. Ce poids relatif du Japon dans l’investissement
mondial de R&D STIC est en revanche plus en phase avec le poids relatif de ce pays dans la
production mondiale d’équipements TIC (cf. tableau 3.3.1 ci-dessous) : le Japon génère
environ 28% (donnée 2000) de la production mondiale en valeur d’ordinateurs et machines de
bureaux et environ 22% de la production mondiale d’équipements de communication.
On notera que cette performance du Japon est essentiellement liée à l’importance de la part
relative de la R&D STIC de ses entreprises puisque celles-ci affichent une part relative de
21,5% en 2000 à 24% (valeur estimée) en 2006.

A contrario, la part relative du Japon dans les financements publics de la R&D STIC, si elle
reste supérieure au poids économique de ce pays dans le concert mondial s’érode, passant de
15,6% en 2000 à 14,7% (valeur estimée) en 2006.

42
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Tableau 3.3.1 – Japon : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC
Ordinateurs et machines de bureau Equipements de communication
Part relative du Japon dans la production mondiale 28,6% 22,1%
Part relative du Japon dans les volumes d'export mondiaux 10,8% 12,5%

Source : NSF sur la base de données WEFA , données 2000

3.3.2. Les indicateurs de la R&D STIC au Japon

3.3.2.1 Volume et structure des financements STIC au Japon

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC au Japon, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises et autres » sont illustrés par
l’indicateur 3.3.2 ci-dessous.

Indicateur 3.3.2 - Japon : financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds
publics au Japon

Financement de la R&D STIC, par les entreprises et sur fonds publics au


Japon (M $ PPA)

3 102 3 257
2 954
2 582 2 740
2 449
2 225

30 287 30 893
27 565 27 392 28 681
25 072 26 331

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

En valeur globale, ces financements progressent de 27,2 à 34,15 milliards de dollars PPA, soit
une progression de 27% entre 2000 et 2006.

La structure du financement de la R&D STIC exécutée au Japon est illustrée par l’indicateur
3.3.3 ci-dessous.

43
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.3.3 - Japon : évolution de la structure du budget R&D STIC au Japon

Evolution de la structure du budget R&D STIC au Japon

8,2% 8,5% 8,6% 9,1% 9,3% 9,3% 9,5%

91,8% 91,5% 91,4% 90,9% 90,7% 90,7% 90,5%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


% R&D STIC financée par les entreprises % R&D STIC financée par l'Etat

Entre 1999 et 2005, la part relative des crédits publics augmente, passant de 8,2% à 9,5%, ce
qui en part relative est un incrément significatif. Corrélativement, la part des entreprises
diminue dans la proportion inverse. Cette structure du financement de la R&D STIC au Japon
est typique, par son profil, d’un pays où l’Etat est peu interventionniste dans le financement de
la R&D à finalité industrielle. Cette typologie de structure de financement s’apparente à celle
que l’on retrouve en Corée, au Canada, en Finlande et en Suède ; elle est par contre
radicalement différente de celle relevée au niveau global de l’Europe des 25 où les
financements d’origine publique sont de l’ordre de 15,3% du financement total de la R&D
STIC sur la période 2000-2006. Le rôle des crédits publics est au Japon également moins
marqué qu’aux Etats-Unis, où ces derniers ont une incidence de 17% (état fédéral et ISBL)
dans le financement total de la R&D STIC. La modestie de la part relative des crédits publics
n’empêche nullement, comme on le verra plus loin, une politique volontariste des pouvoirs
publics japonais en la matière.

44
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.3.2.2 Intensité de la R&D STIC au Japon

Indicateur 3.3.4 - Japon : ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) au Japon

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) au Japon

0,87%

0,86%

0,84% 0,84%
0,84%
0,83%
0,83%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC au Japon est exprimée dans l’indicateur 3.3.4 ci-dessus par le ratio
DIRD/PIB. Ces valeurs placent le Japon dans le peloton de tête pour les 9 pays étudiés (cf.
infra tableau 3.3.2). Pour l’investissement total de R&D STIC rapporté au PIB, le Japon affiche
une valeur de 0,84% en moyenne. Cette même valeur est de près de 0,25% en Europe et de
0,60% aux Etats-Unis. Seules, la Finlande (1,55%), la Corée (1,3%) et la Suède (1,04%)
affichent des valeurs plus élevées que celles relevées au Japon.

Tableau 3.3.2 - Japon : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB

2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%
45
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.3.4 bis - Japon : dépense de R&D STIC par habitant ($ PPA)

Dépense R&D STIC / PIB par habitant au Japon


($ PPA)

263 269
249
227 237 237
215

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

3.3.2.3 - La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D au Japon
Indicateur 3.3.5 - Japon : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique,
privée)

Japon : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique,


privée)

34,9%
35,0%
34,6% 35,3% 35,0% 35,0%
34,0%

Ratio DIRD STIC des


entreprises / DIRD totale
des entreprises

Ratio DIRD publique


STIC/DIRD publique totale

10,4% 10,6% 10,6% 10,6%


10,2% 10,6%
10,7%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

46
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.3.5 illustre d’une part l’incidence de la R&D STIC financée par les entreprises
sur l’ensemble des investissements de R&D de ces mêmes entreprises, d’autre part l’incidence
de la R&D STIC sur fonds publics sur l’ensemble des budgets publics de R&D (CBPRD) au
Japon. Sur le premier critère, avec une incidence de la R&D STIC d’environ 35% en valeur
moyenne sur la période de l’enveloppe globale d’investissement R&D des entreprises, le Japon
se classe parmi les pays dont la R&D privée est nettement « orientée STIC » : sur ce critère, le
Japon ne le cède qu’à la Finlande (62%), à la Corée du Sud (57%) et affiche une valeur
supérieure à celle constatée aux Etats-Unis (30%) et de l’Europe des 25 (22,5%). Le Japon
supplante également sur ce critère toutes les grandes économies : France (32%), Allemagne
(21%), Royaume-Uni (18%).

La part relative de la R&D STIC financée sur fonds publics au sein de l’ensemble des crédits
publics de R&D est, elle, plus limitée (10,6% en moyenne sur la période), ce qui classe le
Japon au 5ème rang parmi les douze pays étudiés, selon ce critère. Le Japon fait ici presque jeu
égal derrière avec la Finlande et la France (11,7%), et affiche une valeur légèrement supérieure
à celle constatée pour les Etats-Unis (10,3%).

Indicateur 3.3.6 - Japon : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de
R&D tous secteurs

Evolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC


et de R&D tous secteurs au Japon

128
119 125
114 125
110 122
105
110 110 116
100 105

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Financements de la R&D STIC Total des financements de R&D

L’indicateur 3.3.6 permet, lui, de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD tous
secteurs confondus à l’évolution de la DIRD STIC. On note une similarité très grande des deux
courbes qui progressent au Japon régulièrement mais modérément, de l’indice 100 (2000) à
l’indice 128 (valeur indiciaire 2006 estimée pour l’ensemble des crédits de R&D (DIRD), de
l’indice 100 à l’indice 125 pour la DIRD STIC. Si l’on tient compte (cf. infra) que ce sont les

47
R&D en STIC dans les grands pays industriels

financements de R&D des entreprises, qui en raison de leur poids relatif (plus de 91% du total
de crédits affectés à la R&D STIC) détermine l’allure générale de ces courbes, on peut en
déduire que les entreprises nippones ont une gestion régulière, prévisible et relativement
indépendante du secteur d’activité de leurs investissements en R&D. Au Japon, à la différence
de ce que l’on a constaté aux Etats-Unis ou au Canada, il semble que les investissements des
entreprises ne soient pas une variable d’ajustement dans le compte d’exploitation des
entreprises, dans le secteur de STIC comme dans les autres secteurs.

3.3.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises au Japon


Indicateur 3.3.7 - Japon : financements directs de la R&D STIC par les entreprises
Financements directs de la R&D STIC par les entreprises
au Japon (en M $ PPA)

28 681 30 287 30 893


27 392
25 072 26 331 27 565

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Ces données illustrent un découplage de l’investissement de R&D STIC financé par les
entreprises nippones d’avec les cycles conjoncturels auxquels sont soumises les entreprises du
secteur des STIC. Les volumes de financements progressent sur des niveaux déjà élevés qui
font des entreprises japonaises les deuxièmes contributrices mondiales à la R&D STIC sur
fonds privés.

L’indicateur 3.3.8 (cf. infra) qui compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des
entreprises en R&D STIC par rapport aux financements globaux de R&D par les entreprises et
réalisée au Japon, confirme le phasage étroit entre le volume de R&D STIC financée par les
entreprises, et le volume total de R&D financée par les entreprises tous secteurs confondus. On
retrouve ici des courbes qui ont exactement la même allure que celles de l’indicateur 3.3.7 qui
portait sur l’évolution en valeur indiciaire de l’ensemble des financements de la R&D STIC :
c’est bien, au Japon, comme dans tous les autres pays à faible « interventionnisme d’état »,
l’investissement des entreprises qui détermine la dynamique d’ensemble de ces financements.

48
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.3.8 - Japon : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de
R&D tous secteurs financés par les entreprises

Evolution en val. indice des volumes de R&D STIC et de


R&D tous secteurs financés par les entreprises au Japon

124 126
112 117
110 123
105 121
114
100 104 108 109

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Finance me nts de la R&D STIC par le s e ntre prise s
Total de s finance me nts de R&D de s e ntre prise s

Le Japon se signale par une grande étanchéité – en tout cas en termes de transferts de crédits -
entre budgets publics et financement privés de R&D. Tous secteurs confondus, les crédits
publics représentent environ 1,3% des crédits de R&D exécutés par les entreprises (contre
environ 13,3% aux Etats-Unis, 8% dans l’Europe des 25, 9,7% en France) et il semble que cette
proportion soit encore moindre – et donc négligeable – dans le secteur des STIC, puisque
l’essentiel des crédits de R&D publics nippons bénéficiant aux entreprises relèvent du secteur
aérospatial.

3.3.2.5 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.3.3 – Japon : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 9,16%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 8,53%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 35%

49
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.

En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises (30%) est environ 3 fois supérieur à l’incidence
des TIC dans la valeur ajoutée totale des entreprises. Cet écart s’explique de plusieurs façons :
d’une part, services et industries manufacturières du secteur des TIC sont bien sûr des activités
de hautes technologies pour lesquelles l’investissement en R&D est intrinsèquement élevé ;
d’autre part, les TIC sont des « technologies habilitantes » et la R&D dans ce domaine a des
débouchés dans d’autres secteurs de services ou manufacturiers que ceux relevant des TIC.

3.3.2.5. Les crédits publics de R&D STIC au Japon

Le fait que les crédits publics japonais représentent en part relative une fraction limitée de
l’enveloppe globale de financement de la R&D STIC ne signifie nullement qu’il n’y a pas de
politique publique au Japon en matière de R&D STIC, ainsi que l’illustre l’indicateur 3.3.9 qui
compare l’évolution en valeur indiciaire des crédits publics et des crédits privés alloués à cette
R&D STIC. Passant sur la période de l’indice 100 à l’indice 158, la dynamique des crédits
publics excède celle des financements émanant des entreprises qui, sur la même période
passent de l’indice 100 à l’indice 124. La R&D STIC continue semble-t-il d’être une priorité
pour le gouvernement japonais, priorité se traduisant par une évolution très positive et très
régulière des crédits publics alloués à la R&D STIC.

50
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.3.9 - Japon : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et
sur les fonds publics, en valeur indiciaire

Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds


publics au Japon, en valeur indiciaire

158
150

143

133
125
124
122
119 115
110
108 106 111

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

L’indicateur 3.3.10 ci-dessous répercute en valeur absolue cette croissance significative des
crédits publics de R&D STIC, qui progressent de plus de 30% sur la période.

Indicateur 3.3.10 - Japon : financements publics directs de la R&D STIC au Japon

Financements publics directs de la R&D STIC au Japon


(en M $ PPA)

2 954 3 102 3 257


2 582 2 740
2 449
2 225

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Signalons enfin que la part des crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC sont au
Japon de l’ordre de 5% en moyenne sur la période 2000-2006.

La difficulté à apprécier les crédits de R&D militaires, et plus particulièrement ceux affectés à
la R&D STIC, doit cependant conduire à interpréter ces données avec prudence, même s’il est

51
R&D en STIC dans les grands pays industriels

sûr que la contribution des crédits sur budgets défense constitue une part très minoritaire de
l’enveloppe globale des financements japonais à la R&D STIC.
Cette décomposition des budgets publics japonais de R&D STIC entre crédits civils et crédits
militaires est illustrée par l’indicateur 3.3.11 ci-dessous.

Indicateur 3.3.11 – Japon : évolution de la structure du budget public R&D STIC

Japon : évolution de la structure du budget public R&D STIC

5,1% 5,2% 5,0% 5,0% 5,0% 5,0% 5,0%

94,9% 94,8% 95,0% 95,0% 95,0% 95,0% 95,0%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Crédits civils Crédits militaires

52
R&D en STIC dans les grands pays industriels

53
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.4. Corée du Sud

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC en Corée du Sud. On se reportera à la base de données complète
Excel et aux tableaux de données reproduits en annexe pour disposer de l’ensemble des
données statistiques pertinentes.

54
R&D en STIC dans les grands pays industriels

55
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.4.1. La part relative de la R&D STIC en Corée du Sud dans le contexte


mondial

Indicateur 3.4.1.1 – Corée du Sud : évolution de la part relative de la Corée du Sud dans les
financements globaux de R&D STIC

Evolution de la part relative de la Corée dans le total des


financements de R&D STIC 9,3%
9,3% 9,5%
8 ,6 % 8 ,8 %
8,1% 8 ,5 %

7,1%7 ,5 %
5,7% 6 ,3 % 6,6% 6 ,7 %
5 ,5 %

2,1% 2,0% 1,8% 1,7%


1,7% 1,6% 1,7%

2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006

dans l'e nse mble de s inve stisse me nts de R&D STIC


dans le s cré dits publics de R&D STIC
dans le s cré dits privé s de R&D STIC

On constate, comme c’était déjà le cas dans les deux précédentes éditions de l’étude, que la
Corée du Sud est, de tous les pays étudiés, celui dont la part relative dans les investissements
globaux en R&D STIC s’accroît le plus fortement sur la période 1999-2005. Au niveau des
financements globaux de la R&D STIC, la part relative de la Corée du Sud progresse de 5,5% à
8,8% soit une progression de plus de 3 points, ce qui est considérable dans une analyse en part
relative. Cette progression reflète avant tout l’effort de R&D STIC des entreprises. La part
relative des entreprises coréennes dans l’enveloppe totale de l’univers de référence (9 pays)
allouée au financement privé de la R&D STIC progresse de 5,7% à 9,5% ; il s’agit là aussi
parmi les pays étudiés de la plus forte progression enregistrée. La part relative des crédits
publics coréens dans l’ensemble des crédits budgétaires mondiaux en R&D STIC passe de 2,1
à 1,7%. En valeur absolue et au niveau de l’investissement total (public et privé) en R&D
STIC, la Corée du Sud multiplie par 1,84 le volume de ses financements sur la période
2000/2006.

La part relative de la Corée du Sud en matière de R&D STIC excède largement son poids
économique relatif puisque ce pays ne génère par ailleurs que 2 % du PIB mondial (mais 8,8%
de la R&D STIC). Ce poids relatif de la Corée du Sud dans l’investissement mondial de R&D

56
R&D en STIC dans les grands pays industriels

STIC est même « surdimensionné » si on le compare au poids relatif de ce pays dans la


production mondiale d’équipements TIC (cf. tableau 3.4.1 ci-dessous) : clairement,
l’investissement massif privé de la Corée du Sud en R&D STIC vise à conquérir des parts de
marché dans le futur. Une stratégie qui semble payante puisque la Corée du Sud voit son poids
relatif dans le commerce mondial d’équipements TIC (essentiellement destinés aux marchés de
grande consommation) croître rapidement au détriment de son voisin japonais dont le poids
relatif s’érode. L’exemple coréen (mais aussi, on le verra, l’exemple finlandais) démontre bien
qu’il existe une corrélation directe – mais différée dans le temps entre accroissement de l’effort
de R&D STIC et accroissement des parts de marché.

Tableau 3.4.1 – Corée du Sud : part dans la production et le commerce mondial des biens
TIC
Ordinateurs et machines de bureau Equipements de communication
Part relative de la Corée du Sud dans la production mondiale 2,2% 4,5%
Part relative de la Corée du Sud dans les volumes d'export mondiaux 1,7% 3,0%

Source : NSF sur la base de données WEFA, données 2000

3.4.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Corée du Sud

3.4.2.1. Volume et structure des financements STIC en Corée du Sud

Indicateur 3.4.2 – Corée du Sud: financement de la R&D STIC par les entreprises et sur
fonds publics

Financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds publics en


Corée du Sud, M $ PPA

1 194
1 088
953

883
830
741

650
11 788 12 235
11 480
9 678
8 140 8 620
6 629

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

57
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC en Corée du Sud, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises et autres » sont illustrés par
l’indicateur 3.4.2 ci-dessus.
En valeur globale, ces financements progressent de 7,28 à 13,43 milliards de dollars PPA et
sont multipliés par un facteur de l’ordre de près de 2. Parce qu’elle anticipe sur des parts de
marché futures, la Corée du Sud est le seul pays qui affiche une progression forte des
financements des entreprises sur les deux dernières années, indépendante des cycles
conjoncturels car encore en phase d’« ensemencement » (à des niveaux toutefois déjà
considérables en valeur absolue) et de conquête de positions commerciales. La structure du
financement de la R&D STIC exécutée en Corée du Sud est par ailleurs illustrée par
l’indicateur 3.4.3 ci-dessous.

Indicateur 3.4.3 – Corée du Sud : évolution de la structure du budget R&D STIC

Evolution de la structure du budget R&D STIC en Corée du Sud

8,9% 8,3% 8,8% 8,4% 7,7% 8,4% 8,9%

% R&D STIC financée par


l'Etat
% R&D STIC financée par les
entreprises

91,1% 91,7% 91,2% 91,6% 92,3% 91,6% 91,1%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Entre 2000 et 2006 cette structure reste très stable, la part relative des crédits publics se situant
sur une valeur moyenne de 8,9% (ce qui établit la Corée du Sud à un niveau nettement inférieur
à la moyenne constatée pour l’incidence des crédits publics dans les 9 pays étudiés). Les crédits
des entreprises représentent systématiquement plus de 92% de l’ensemble des financements de
la R&D STIC, un niveau que l’on ne retrouve qu’au Japon et en Finlande.

58
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.4.2.2. Intensité de la R&D STIC en Corée du Sud

Indicateur 3.4.4 – Corée du Sud : ratio dépense totale R&D STIC / PIB
Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) en Corée du Sud

1,30% 1,30% 1,30%

1,15%
1,09% 1,08%

0,95%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC en Corée du Sud est exprimée dans l’indicateur 3.4.4 ci-dessus par
le ratio DIRD/PIB. Sur ce critère, la Corée du Sud fait sur la période 2000-2006 un "grand
bond en avant" puisque ce ratio passe de 0,95% à 1,3%, ce qui classe la Corée du Sud en
deuxième position parmi les neuf pays étudiés, derrière la Finlande (1,55%).

Tableau 3.4.2 – Corée du Sud : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB
2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

59
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.4.5 – Corée : dépense de R&D STIC par habitant

Dépense R&D STIC / PIB par habitant en Corée


($ PPA)

272 284
263
223
200
188
154

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensification de la R&D STIC en Corée est aussi très impressionnante si l’on s’intéresse à
l’autre mesure de l’intensité de cette R&D : la dépense en R&D STIC par habitant. Entre 2000
et 2006 (valeur estimée) celle-ci par de 154 $ à 284 $ PPA. Une progression que l’on ne
retrouve dans aucun autre pays et qui marque une politique très volontariste de développement
de la R&D STIC, tant de la part des entreprises que de la part de l’Etat.

3.4.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D en Corée du Sud

Indicateur 3.4.6 - Corée du Sud: incidence de la R&D STIC sur la R&D totale
Corée : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale (publique, privée)

53,3%
50,1%
45,1%
46,5%
44,3% Ratio DIRD STIC
des entreprises /
DIRD totale des
36,3% entreprises
35,4% Ratio DIRD
publique

9,3% 9,9% 10,1% 9,9%


8,4% 9,9%
9,8%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

60
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.4.6 illustre d’une part l’incidence de la R&D STIC financée par les entreprises
sur l’ensemble des investissements de R&D de ces mêmes entreprises, d’autre part l’incidence
de la R&D STIC sur fonds publics sur l’ensemble des budgets publics de R&D (CBPRD) en
Corée du Sud. Sur le premier critère, avec une incidence de la R&D STIC passant sur la
période de 35,4% à 53,3% de l’enveloppe globale d’investissement R&D des entreprises, la
Corée du Sud se classe avec la Finlande (et avec un ratio comparable) en tête du peloton
mondial des pays dont la R&D privée est très « orientée STIC ». De plus, l’évolution très forte
de cet indicateur reflète des choix très conscients des conglomérats coréens de réorienter leurs
portefeuilles d’activités, jusqu’au milieu des années 90 assez marqués par des activités
« lourdes » (sidérurgie, construction navale, etc.) vers des activités de haute technologie, et
parmi celles-ci plus particulièrement vers les STIC. Sur ce critère, la Corée du Sud supplante le
Japon (35% en moyenne sur la période), les Etats-Unis (30%) et surtout l’Europe des 25
(19,2%) et toutes ses grandes économies : France (31%), Allemagne (21%), Royaume-Uni
(18%).

La part relative de la R&D STIC financée sur fonds publics au sein de l’ensemble des crédits
publics de R&D est, elle, plus limitée (10% en moyenne sur la période), ce qui classe la Corée
du Sud au 6ème rang parmi les douze pays étudiés, selon ce critère.

Indicateur 3.4.7 – Corée du Sud : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la


R&D tous secteurs

Financements totaux de la R&D tous secteurs et de la


R&D STIC en Corée du Sud, en valeur indiciaire

184
171 177
130 145 166
122 154 160
133
100 121
115

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Financements totaux de R&D S TIC


Financements totaux de la R&D (DIRD)

61
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.4.7 qui compare l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD tous secteurs
confondus à l’évolution de la DIRD STIC, illustre bien que cet exceptionnel accroissement du
poids de la R&D STIC est un choix de spécialisation économique assumé à l’échelle du pays
tout entier. Alors que la dépense globale intra-muros de R&D progresse de façon soutenue de
l’indice 100 (1999) à l’indice 166 (valeur estimée 2006), la DIRD STIC connaît une évolution
beaucoup plus dynamique (passant de l’indice 100 à l’indice 184). En résumé, la Corée du Sud
apparaît comme un pays qui, depuis une décennie, investit massivement en R&D – tous
secteurs confondus – mais en ayant clairement identifié les STIC comme priorité thématique.

3.4.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises en Corée du Sud

Indicateur 3.4.8 – Corée du Sud : financement de la R&D STIC par les entreprises

R&D STIC des entreprises en Corée du Sud


(M $ PPA)

11 788 12 235
11 480
9 678
8 140 8 620
6 629

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Les entreprises du secteur STIC coréennes semblent, comme les entreprises japonaises,
découpler l’évolution de leurs investissements en R&D STIC de celle des cycles conjoncturels.
Leurs financements de R&D STIC, documentés par l’indicateur 3.4.8 (valeurs absolues, en M $
PPA), s’accélèrent sur toute la période. La Corée du Sud se situe désormais là aussi au
troisième rang mondial pour les volumes de financements privés alloués à la R&D STIC.

L’indicateur 3.4.9 (cf. infra) qui compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des
entreprises en R&D STIC et des financements globaux par les entreprises de R&D, tous
secteurs confondus, indique, de plus, que cette non-sensibilité conjoncturelle est spécifique à la

62
R&D en STIC dans les grands pays industriels

R&D STIC puisque la R&D sur fonds privés dans son ensemble progresse de façon plus
régulière. On retrouve ici des courbes qui ont exactement la même allure que celles de
l’indicateur 3.3.7 qui portait sur l’évolution en valeur indiciaire de l’ensemble des financements
de la R&D STIC : c’est bien, en Corée du Sud, l’investissement des entreprises qui détermine
la dynamique d’ensemble de ces financements, en raison de son poids relatif.

Indicateur 3.4.9 - Evolution du financement de la R&D STIC et de la R&D totale des


entreprises en Corée du Sud, en valeur indiciaire

Financement de la R&D tous secteurs et de la R&D STIC par les


entreprises en Corée du Sud, en valeur indiciaire

173 178 185

146 164
123 130 159 159

133
118 121
100

2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006

R&D STIC financée par les entreprises


R&D tous secteurs financée par les entreprises

L’indicateur 3.4.9, qui compare l’évolution en valeur indiciaire de la R&D totale (tous
secteurs) financée par les entreprises et la R&D STIC financée par ces mêmes entreprises. On
constate que les deux courbes ont globalement la même allure, même si la R&D financée tous
secteurs confondus progresse constamment moins vite que le poste « volume de R&D STIC
financée par les entreprises ».

63
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.4.2.5 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.4.3 – Corée du Sud: incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 7,49%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 17,4%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 57 %

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.
En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises (57%) est très supérieur à l’incidence des TIC
dans la valeur ajoutée totale des entreprises.

3.4.2.6 - Les crédits publics de R&D STIC en Corée du Sud

Le fait que les crédits publics sud-coréens représentent en part relative une fraction limitée
(10,7%, valeur 2004) de l’enveloppe globale de financements de la R&D STIC ne signifie en
nullement qu’il n’y pas en Corée du Sud de politique publique de soutien à la R&D STIC.
C’est exactement l’inverse qui est vrai, comme l’illustre l’indicateur 3.4.11 (cf. page suivante)
qui compare l’évolution en valeur indiciaire des crédits publics et des crédits privés alloués à
cette R&D STIC.

64
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.4.10 – Financement de la R&D STIC sur fonds publics en Corée du Sud

R&D STIC sur fonds publics en Corée du Sud


(M $ PPA)

1 194
1 088
953
883
830
741
650

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Passant sur la période de l’indice 100 à l’indice 184, la dynamique des crédits publics apparaît
en phase avec celle des financements émanant des entreprises qui, sur la même période, passent
de l’indice 100 à l’indice 185. La Corée du Sud est, avec la Finlande, le seul pays où l’on
puisse mettre en évidence une évolution coordonnée des crédits de R&D STIC publics et privés
au service d’un « projet industriel national » d’ensemble. Dans les deux cas, l’efficacité de la
dépense publique n’est d’ailleurs pas liée à son volume en valeur absolue (relativement
modeste dans ces deux pays), mais à sa parfaite « synchronisation » avec les priorités du tissu
industriel national et de ses stratégies de « reconversion » vers les STIC. Cette synchronisation
passe par le volume de crédits publics STIC bénéficiant aux entreprises, paramètre illustré par
l’indicateur 3.4.12.

65
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.4.11 - Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur
fonds publics en Corée du Sud, en valeur indiciaire

Financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds publics en


Corée du Sud, en valeur indiciaire

185

167 184
178
173
147
136 146
128
130
114 123

100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

Indicateur 3.4.12 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises en Corée du Sud

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises


en Corée du Sud
Millions $ PPA
Valeur indiciaire
144

118 113 117 121


717 109 603
100 581

589
499

542

566

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Signalons enfin que la part des crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC sont
non négligeables en Corée du Sud puisqu’ils afficheraient, en valeur moyenne sur la période,

66
R&D en STIC dans les grands pays industriels

une incidence de 20%, avec cependant une nette tendance à la baisse, ainsi que l’illustre
l’indicateur 3.4.13 ci-dessous 5 .

Il semble évident, d’après cet indicateur, qu’en Corée du Sud les crédits de R&D STIC sur
fonds défense ont joué un rôle de renforcement initial du socle public de R&D STIC.

Indicateur 3.4.13 - Corée du Sud : évolution de la structure du budget public R&D STIC

Corée du Sud : évolution de la structure du budget public R&D STIC

15,7% 12,6% 12,2% 11,4% 13,3% 13,3% 13,3%

84,3% 87,4% 87,8% 88,6% 86,7% 86,7% 86,7%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Crédits civils Crédits militaires

5
On a déjà noté pour la Corée que la difficulté à apprécier les crédits de R&D militaires, et plus particulièrement
ceux affectés à la R&D STIC, doit cependant conduire à interpréter ces données avec prudence, même s’il est sûr
que la contribution des crédits sur budgets défense constituent une part non négligeable de l’enveloppe globale des
financements coréens à la R&D STIC.

67
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.5. Allemagne

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC en Allemagne. On se reportera à la base de données complète
Excel et aux tableaux de données reproduits en annexe pour disposer de l’ensemble des
données statistiques pertinentes.

68
R&D en STIC dans les grands pays industriels

69
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.5.1. La part relative de la R&D STIC en Allemagne par rapport à


l’ensemble des 9 pays étudiés
Indicateur 3.5.1 – Evolution de la part relative de l'Allemagne dans les financements de
R&D STIC des 9 pays étudiés

Evolution de la part relative de l'Allemagne (e n %)

6,6% 6,8%
6,6% 6,6% 6,6% 6,7%
6,4% 6,5% 6,4% 6,3% 6,3% 6,3% 6,4%
6,0%6,0% 6,1%
5,7%
5,1%
4,8% 4,6% 4,6%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Dans l a R&D STIC total e Dans l a R&D S TIC su r fonds pri vé s


Dans l a R&D STIC sur fon ds publ i cs

La part relative de l’Allemagne dans les investissements globaux en R&D STIC augmente 6
légèrement tout au long de la période étudiée passant sur la période de 6 à 6,4% des
financements totaux alloués à la R&D STIC dans l’univers de référence (9 pays). L’Allemagne
conforte, au sein des 9 pays étudiés, son 3ème rang mondial 7 . Cette progression diverge d’avec
l’évolution du poids de l’Allemagne dans le PIB mondial qui était de 7,71% en 2000 et de
7,23% en 2005 (données OCDE). Cette croissance de la part relative de l’Allemagne dans le
total de la R&D STIC des 9 pays étudiés est la résultante de deux évolutions de signe contraire
pour chacune des composantes de la R&D STIC : alors que la part relative de la R&D STIC
financée par les entreprises se redresse significativement entre 2000 et 2006 (passant de 6 à
6,8%) la part relative de la R&D STIC sur fonds publics décroît de façon marquée (passant de
6,4% à 4,6% ce qui en part relative est une régression importante). On ne retrouve dans aucun
autre pays cet « effet ciseau » entre les parts relatives des deux composantes de la R&D STIC
que l’on relève pour l’Allemagne.

6
Dans l’étude publiée en 2005 on constatait au contraire une légère érosion des parts relatives de la R&D STIC
allemande dans toutes ces composantes. Cela tient au fait que pour les années 2004 et 2005 qui n’étaient alors que
des estimations, nous avions retenues des valeurs basses, que cette édition à revu à la hausse. La R&D STIC en
Allemagne reste dynamique, en particulier pour tout ce qui touche à l’ « informatique embarquée ».
7
Ce constat n’est vrai qui si l’on analyse la part relative de l’Allemagne au sein de l’ « univers de référence »
constitué des 9 pays étudiés. Si l’on introduisait une perspective mondiale, en tenant compte de la R&D STIC dans
les pays émergents, la part relative de l’Allemagne, comme celle de la plupart des pays développés, serait en
régression dans ce référentiel mondial.

70
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.5.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Allemagne

3.5.2.1. Volume et structure des financements de R&D STIC en Allemagne

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC en Allemagne, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises» 8 sont illustrés par l’indicateur 3.5.2
ci-dessous. En valeur globale, ces financements progressent de 22% sur la période, passant de
7,95 à 9,75 milliards de dollars PPA, ce qui place l’Allemagne au premier rang pour le volume
global d’investissement R&D STIC au sein de l’Europe des 25.

Indicateur 3.5.2 - Allemagne : structure de financement de la R&D STIC

Allemagne : structure de financement de la R&D STIC (en M $ PPA)

1 015
1 011
924 961 1 000
979
917

8486 8741
8115 8010 7876 8175
7053

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Entreprises Secteur public

Cette évolution est marquée par un léger tassement sur 2002 et 2003 (période de crise des
développements Internet), mais se redresse nettement à partir de 2004. Les crédits publics
évoluent, en valeur apparente positivement, de façon modérée mais continue, sur toute la
période (+ 11%). Il est toutefois probable qu’en termes réels (valeurs déflatées), ce poste
subirait une baisse. Parallèlement l’investissement en R&D STIC des entreprise progresse de
24% sur la période soit nettement plus que l’inflation cumulée sur la même période.

8
Y compris investissements de R&D financés par des entreprises étrangères mais exécutés sur le sol allemand. A
la différence cependant de ce que l’on constate au Canada, en France et en Royaume-Uni, ces financements de
R&D émanant d’entreprises étrangères, ne sont pas très importants : au niveau de la DIRDE totale (R&D exécutée
par les entreprises), ils représentent environ 2% des financements, soit cinq fois moins qu’en France et dix fois
moins qu’en Royaume-Uni et au Canada.

71
R&D en STIC dans les grands pays industriels

La structure du financement de la R&D STIC exécutée sur le sol allemand est illustrée par
l’indicateur 3.5.3 ci-dessous.
Cette structure reste globalement stable entre 2000 et 2006, ce qui indique que crédits publics
et crédits privés ont, sur l’ensemble de la période, des évolutions comparables.

Indicateur 3.5.3 – Evolution de la structure du budget R&D STIC en Allemagne

Evolution de la structure du budget R&D STIC en Allemagne

11,5% 10,2% 10,7% 11,1% 10,9% 10,6% 10,4%

% R&D STIC financée par


l'Etat
% R&D STIC financée par les
entreprises

88,5% 89,8% 89,3% 88,9% 89,1% 89,4% 89,6%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

3.5.2.2. Intensité de la R&D STIC en Allemagne

Indicateur 3.5.4 - Allemagne : ratio dépense totale R&D STIC / PIB

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %)

0,42%

0,41% 0,41% 0,41%

0,40% 0,40%

0,37%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

72
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’intensité de la R&D STIC en Allemagne est exprimée dans l’indicateur 3.5.4 ci-dessus par le
ratio DIRD/PIB et dans l’indicateur 3.5.5 ci-dessous par la dépense intra-muros de R&D STIC
par habitant.

Indicateur 3.5.5 - Allemagne : dépense R&D STIC / habitant

Dépense R&D STIC / PIB par habitant en Allemagne


($ PPA)

109
105 105
103 103
102

92

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Tableau 3.5.1 – Allemagne : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB
2000 2006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,41%
Europe des 25 0,32% 0,25%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%

Pour le ratio volume total de R&D STIC rapporté au PIB, l’Allemagne affiche une valeur qui
passe sur la période de 0,37% à 0,41%, gain significatif sans équivalent sauf en Corée. Cette
embellie reflète le redressement des financements privés dans ce domaine. Les valeurs
constatées pour cet indicateur placent, dans les deux cas, l’Allemagne en 8ème position au sein

73
R&D en STIC dans les grands pays industriels

des pays étudiés, et faisant jeu à peu près égal avec la France. Ces valeurs sont en dessous de la
moyenne constatée pour les 9 pays étudiés (0,50%).

3.5.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D en Allemagne

Indicateur 3.5.6 - Allemagne : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D


(publique, privée)
Allemagne : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D
(publique, privée)

22,3% 21,0%
20,7%
20,7%
20,2% 20,0% 20,0%

5,5% 5,4% 5,5% 5,4%


5,5% 5,3%
5,5%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Ratio DIRD STIC des entreprises / DIRD totale des entreprises Ratio DIRD publique STIC/DIRD publique totale

L’indicateur 3.5.6 montre que la R&D STIC se situe en Allemagne à un niveau relativement
stable, que l’on s’intéresse à la R&D financée par les entreprises ou à celle financée sur fonds
publics. L’incidence de la R&D STIC sur la R&D autofinancée des entreprises, tous secteurs
confondus, passe de 20,2% en 1999 à 20,7 % en 2006 (valeur estimée) après un « pic » de
22,3% en 2001 à la veille de l’éclatement de la bulle Internet. Cette valeur est inférieure à celle
constatée au niveau de l’Europe des 25 (27%) en début de période, mais elle est pour 2006,
supérieure à la valeur de l’Europe des 25 (qui pour ce critère a régressé à 18,6%). Cette bonne
tenue de la part de la R&D STIC dans l’ensemble de la R&D des entreprises semble refléter
l’importance dans la production industrielle d’applications d’informatique « embedded »
(« enfouies ») liées aux secteurs de spécialisation de l’économie allemande : construction
automobile haut de gamme, machines et contrôles de process industriels, instruments de
mesure et automatismes.

74
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Sur le critère « Incidence de la R&D STIC sur fonds publics dans l’ensemble de
l’investissement public de R&D (CBPRD) », l’Allemagne affiche sur toute la période un ratio
stable, de l’ordre de 5,5%, moitié moindre que celui constaté en France.

Indicateur 3.5.7 - Allemagne : évolution des financements totaux de R&D (publique et


privée) et de la R&D STIC

Allemagne : évolution des financements totaux de R&D


(public+privée) et de la R&D STIC (vale ur indiciaire )

119 118 121


115 116
105 119
119
111 114
100 103 108

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

DIRD totale DIRD S TIC

L’indicateur 3.5.7 permet de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD tous secteurs
confondus à l’évolution de la DIRD STIC en Allemagne. On note que la dépense globale intra-
muros de R&D progresse régulièrement de l’indice 100 (2000) à l’indice 119 en 2006 en
termes réels (ce qui correspond à une croissance faible en valeurs déflatées). La DIRD STIC
suit l’évolution de la DIRD totale sur l’ensemble de la période, mais connaît une brusque
embellie entre 2001 et 2003, au plus haut du cycle conjoncturel et de la bulle Internet, avant
qu’un couplage étroit avec l’évolution des volumes totaux de R&D ne se réamorce dès 2004.
Mais au-delà des variations conjoncturelles, les deux courbes sont en Allemagne globalement
en phase, soulignant le fait que dans ce pays, au travers en particulier des applications
« embedded », la production STIC est moins un compartiment de production autonome qu’un
« input » des autres grands secteurs de spécialisation, déjà évoqués ci-dessus, de l’industrie
manufacturière allemande.

75
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.5.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises en Allemagne


Indicateur 3.5.8 - Allemagne : financement de R&D STIC par les entreprises

Allemagne : financement de la R&D STIC par les


entreprises (en M $ PPA)

8115 8010 8175 8486 8741


7876
7053

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Les volumes de R&D STIC autofinancée par les entreprises en Allemagne sont retracés par
l’indicateur 3.5.8 ci-dessus qui documente les valeurs absolues (en M $ PPA) de ces
financements. On note sur la période une augmentation (+ 21%) des volumes d’investissement
des entreprises en R&D STIC. Cette augmentation en valeur absolue du seul paramètre « R&D
financée par les entreprises » permet à l’Allemagne d’augmenter légèrement (elle passe de 6%
à 6,4%) sa part relative dans le total des investissements privés en R&D STIC réalisés dans les
neuf pays étudiés.

L’indicateur 3.5.9 ci-après compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des
entreprises en R&D STIC et en R&D réalisée sur le sol allemand tous secteurs confondus. On
retrouve ici des courbes qui ont exactement la même allure que celles de l’indicateur 3.5.7 qui
portait sur l’évolution en valeur indiciaire de l’ensemble des financements de la R&D STIC :
les financements publics, bien qu’en augmentation, ne jouant nullement (voir ci-dessous) à
contre cycle par rapport à l’investissement privé et se situant à un niveau modeste, c’est
l’investissement des entreprises qui conditionne la dynamique globale de l’investissement en
R&D STIC.

76
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.5.9 - Allemagne : évolution des financements de R&D STIC par les entreprises
et de la R&D tous secteurs

Allemagne : évolution des financements par les


entreprises de la R&D STIC et de la R&D tous secteurs
(valeur indiciaire)

120 124
115 117 121
114 113
116 117
109 112
100 104

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

DIRD totale des entreprises DIRD S TIC

3.5.2.5. L’aide publique en R&D STIC aux entreprises en Allemagne

L’indicateur 3.5.10 de la page suivante documente, pour l’Allemagne, les volumes de crédits
publics de R&D STIC qui bénéficient aux entreprises. Ceux-ci sont retracés d’une part en
valeurs absolues, d’autre part en suivant leur évolution en valeur indiciaire. La structure de la
R&D STIC exécutée par les entreprises allemandes, en valeur absolue, analysée en
« crédits publics » et « autofinancement », est illustrée par l’indicateur 3.5.11. Le tableau 3.5.4
documente, lui, la part relative de l’autofinancement et des crédits d’origine budgétaire dans les
volumes de R&D exécutée par les entreprises.
Ce dernier tableau met en évidence que les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux
entreprises représentent en moyenne 6% de la R&D STIC qu’elles exécutent, ce pourcentage
étant en constante régression. Ce critère situe l’Allemagne immédiatement derrière les Etats-
Unis (entre 10 et 13% sur la période), la France (10%), le Royaume-Uni (7%). A la différence
de ces trois pays, c’est cependant moins le poids relatif des industries de défense qui est ici le
facteur explicatif essentiel, mais la forte imbrication traditionnelle en Allemagne entre
recherche publique et industrie. On remarquera que l’évolution en valeur indiciaire des crédits
publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises est positive, malgré un tassement sur 2004 et
2005. Il s’agit là cependant de valeurs apparentes : en valeurs déflatées, les volumes de
financements publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises régressent.

77
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.5.10 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises en Allemagne

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises en


Allemagne

Millions $ PPA
112 Valeur indiciaire

109
544 106
533

518
102
102
100 499
497
99
487
480

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Indicateur 3.5.11 - Allemagne : structure de financement de la R&D STIC exécutée par les
entreprises

Allemagne : structure de financement de la R&D STIC


exécutée par les entreprises (M $ PPA)

8115 8010 7876 8175 8486 7969


7053

487 544 497 480 499 518 533


2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC autofinancée par les entreprises


Fonds publics de R&D STIC excutés par les entreprises

Tableau 3.5.2 – Allemagne : part relative de l’autofinancement et des financements publics


dans les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises allemandes
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Fonds publics de R&D STIC excutés par les entreprises 6,5% 6,3% 5,8% 5,7% 5,7% 5,7% 6,3%
R&D STIC autofinancée par les entreprises 93,5% 93,7% 94,2% 94,3% 94,3% 94,3% 93,7%

78
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.5.2.6. R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.5.3 – Allemagne : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part.

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 6,82%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 5,63%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 22%

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.

En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises (22%) est environ 4 fois supérieur à l’incidence
des TIC dans la valeur ajoutée totale des entreprises. Cet écart s’explique de plusieurs façons :
d’une part services et industries manufacturières du secteur des TIC sont bien sûr des activités
de hautes technologies pour lesquelles l’investissement en R&D est intrinsèquement élevé ;
d’autre part les TIC sont des « technologies habilitantes » et la R&D dans ce domaine a des
débouchés dans d’autres secteurs de services ou manufacturiers que ceux relevant des TIC.

3.5.2.6. Les crédits publics de R&D STIC en Allemagne

Indicateur 3.5.12 Allemagne : financements publics de R&D STIC

Allemagne : financements publics de la R&D STIC


(en M $ PPA)

1 000 1 011 1015


979
961
917 924

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Les valeurs absolues en millions de dollars PPA des crédits publics allemands de R&D STIC
sont retracées pour la période 2000-2006 par l’indicateur 3.5.12 ci-dessus. L’augmentation sur

79
R&D en STIC dans les grands pays industriels

la période (+ 11%) est positive en données courantes mais marquerait une érosion en termes
réels si on raisonnait sur des valeurs au net de l’inflation.
L’indicateur 3.5.13 ci-dessous, qui compare en valeurs indiciaires l’évolution des crédits
publics (civils et militaires) de R&D et les crédits de R&D STIC autofinancée par les
entreprises, indique que l’effort des pouvoirs publics en faveur de la R&D STIC est modéré
(+11%) mais continu sur la période. Cependant l’investissement privé allemand en R&D STIC
apparaît plus dynamique que l’investissement sur fonds publics.

Indicateur 3.5.13 - Allemagne : évolution des financements de R&D STIC par les entreprises
et sur fonds publics en valeur indiciaire

Allemagne : évolution des financements de la R&D STIC par les


entreprises et sur fonds publics en valeur indiciaire

124
120
115 116
114
112
111

109 110
107
105
100
101

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

Indicateur 3.5.14 - Allemagne : évolution de la dépense publique de R&D (CBPRD) et des


financements publics de la R&D STIC
Allemagne : évolution de la dépense publique de R&D
(CBPRD) et des financements publics de la R&D STIC
(valeur indiciaire)

113 116
110
101 105 107
111
100 105 109 109 110
102

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

80 Total crédits publics de R&D Crédits publics de R&D S TIC


R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.5.14 ci-dessus permet lui de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la


dépense publique allemande en R&D STIC à l’évolution de l’ensemble des CBPRD (crédits
budgétaires pour la recherche et le développement, à finalité civile ou militaire). On note que
les deux courbes sont étroitement en phase mais que sur les années 2005 et 2006, les deux
courbes semblent se découpler, la R&D publique en faveur des STIC apparaissant moins
dynamique. 2005 et 2006 n’étant que des données estimatives, on se gardera de faire de ce
dernier constat l’amorce d’une tendance réelle.

Indicateur 3.5.15 – Allemagne : structure en exécution de la R&D STIC sur fonds publics

Allemagne : structure en exécution de la R&D STIC sur


fonds publics (M $ PPA)

380 464 499 501 493 457


430

487 544 497 480 499 518 499

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Fonds publics de R&D STIC excutés dans le secteur public


Fonds publics de R&D STIC excutés par les entreprises

Si l’on analyse, comme le fait l’indicateur 3.5.15, les secteurs d’exécution des crédits publics
de R&D STIC en distinguant les crédits publics exécutés en entreprise d’une part, d’autre part
les crédits bénéficiant à des structures publiques de R&D STIC, on constate (cf. également
indicateur 3.5.16 ci-dessous) que les crédits publics bénéficient majoritairement aux
entreprises, mais que cet équilibre a tendance à se modifier au bénéfice du secteur public.

Tableau 3.5.4 – Allemagne : secteur d’exécution des crédits de R&D STIC financés sur
fonds publics

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


C excutés par les entreprises 53,1% 58,8% 51,7% 49,1% 49,9% 51,2% 52,2%
excutés dans le secteur public 46,9% 41,2% 48,3% 50,9% 50,1% 48,8% 47,8%

Signalons enfin que la part des crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC est en
Allemagne bien moindre de ce que l’on a relevé aux Etats-Unis, en France, au Royaume-Uni.

81
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Cette incidence relativement faible des « crédits défense» dans la R&D STIC place
l’Allemagne nettement en dessous de la moyenne européenne, où la R&D STIC sur fonds
défense est de l’ordre de 26% du total des CBPRD STIC.

Indicateur 3.5.16 – Allemagne: Ventilation des crédits publics de R&D STIC entre fonds
publics et crédits défense.

Allemagne : évolution de la structure du budget public


R&D STIC

10,3% 12,1% 10,8% 10,8% 10,8%


14,1% 13,5%

89,7% 87,9% 89,2% 89,2% 89,2%


85,9% 86,5%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Budget public civil R&D S TIC Budget public militaire R&D S TIC

82
R&D en STIC dans les grands pays industriels

83
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.6. France

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC en France. On se reportera à la base de données complète Excel
et aux tableaux de données reproduits en annexe pour disposer de l’ensemble des données
statistiques pertinentes.

84
R&D en STIC dans les grands pays industriels

85
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.6.1. La part relative de la R&D STIC de la France dans le contexte


mondial

Indicateur 3.6.1 - France : évolution de la part relative du pays dans les financements
globaux de R&D STIC

Evolution de la part relative De la France dans le total


des financements de R&D STIC
6,6%6,3%
6,2% 5,8%
5,6% 5,6% 5,9% 5,6% 5,7%
5,0% 5,0%5,3% 5,2% 5,0% 4,9%
5,3% 5,2%5,1% 5,1%5,0% 5,0%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

dans l'ensemble des investissements de R&D STIC


dans les crédits publics de R&D STIC
dans les crédits privés de R&D STIC

La part relative de la France dans les investissements globaux en R&D STIC, apparaît très
stable sur toute la période étudiée : s’agissant de la part relative dans les financements totaux (9
pays) de la R&D STIC, la France « pèse» 5% des financements mondiaux tant en début de
période (2000) qu’à sa fin (2006). Ce chiffre place la France au 4ème rang mondial. Le poids de
la France dans le total mondial des financements de la R&D STIC excède légèrement la part
relative de l’économie française dans le PIB mondial (4,2%).

Cette stabilité de la part relative globale de la France dans l’investissement de R&D STIC total
au sein de l’univers de référence (9 pays) résulte de la conjugaison d’une baisse (-0,1%) de la
part relative de la France dans le total des investissements en R&D STIC sur fonds privés, et
d’un léger tassement (après une augmentation sur la période 1999-2002) de la part relative en
termes de crédits publics bénéficiant à la R&D STIC.

On notera que s’agissant des financements publics comme des financements privés, la part
relative de la France dans l’investissement mondial de R&D STIC excède nettement son poids
économique relatif dans la production et l’export d’équipements TIC (sauf pour le
compartiment « export » des équipements de télécommunication où le poids mondial
spécifique d’Alcatel a un impact très positif sur cette valeur).

86
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Ce décalage entre parts relatives dans la R&D STIC et poids relatif dans la production et la
commercialisation de « biens STIC » pourrait indiquer qu’à l’instar de pays comme le Canada
et le Royaume-Uni, la France joue dans le domaine des STIC le rôle d’une plate-forme de
R&D délocalisée pour des groupes étrangers (IBM, Xerox, HP, etc.) en raison de l’excellence
des populations de chercheurs formés par une recherche publique de haut niveau (en appui de
cette hypothèse, on notera que la France affiche une incidence élevée des financements
étrangers dans la DIRDE 9 tous secteurs confondus - plus de 10% - que l’on ne retrouve parmi
les grandes économies qu’au Canada et au Royaume-Uni, et qui serait encore plus marquée
dans le secteur des STIC). Toutefois l’actualité récente a montré que cette R&D délocalisée en
France pouvait être fragile.

Tableau 3.6.1 – France : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC
Ordinateurs et machines de bureau Equipements de communication
Part relative de la France dans la production mondiale 2,3% 2,7%
Part relative de la France dans les volumes d'export mondiaux 3,4% 4,2%

Source : NSF sur la base de données WEFA, données 2000

3.6.2. Les indicateurs de la R&D STIC en France

3.6.2.1 Volume et structure des financements STIC en France

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC en France, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises» (y compris investissements de
R&D financés par des entreprises étrangères mais exécutés sur le sol français) sont illustrés par
l’indicateur 3.6.2 ci-dessous. En valeur globale, ces financements progressent de 6,7 à 7,6
milliards de dollars PPA soit une progression de 13,4% entre 2000et 2006 (valeur estimée).
Cette évolution marquée par une « embellie » jusqu’en 2002 est ensuite nettement affectée par
la contraction des dépenses financées par les entreprises. On notera que les crédits publics, eux,
évoluent globalement de façon positive sur toute la période (en valeurs non déflatées).

9
Dépense intérieure – en exécution – des entreprises.

87
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.6.2 - France : structure de financement de la R&D STIC

France : structure de financement de la R&D STIC


(e n vale ur absolue , M $ PPA)

1 068
996 1 124 1 155 1 236 1 286
887

6 380 6 843 6 257 6 313 6 263 6 326


5 791

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D S TIC financée sur fonds publics


R&D S TIC financée par les entreprises et autres

La structure du financement de la R&D STIC exécutée sur le sol français est, elle, illustrée par
l’indicateur 3.6.3 ci-dessous. Entre 1999 et 2005, la part relative des crédits publics augmente
régulièrement passant de 14,7% à 17,8%, ce qui en part relative est une augmentation très
significative. Corrélativement la part des entreprises décroît, passant de 85,3% à 82,2%.

Indicateur 3.6.3 – Evolution de la structure du budget R&D STIC en France

Evolution de la structure du budget R&D STIC en France

13,3% 13,5% 13,5% 15,2% 15,5% 16,5% 16,9%

86,7% 86,5% 86,5% 84,8% 84,5% 83,5% 83,1%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


% R&D STIC financée par les entreprises % R&D STIC financée par l'Etat

Cette évolution de la structure du financement de la R&D STIC en France s’explique, pour


partie, par le dynamisme relatif des crédits de recherche publique STIC, plus soutenu que la
R&D du tissu industriel STIC français.

88
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.6.2.2 Intensité de la R&D STIC en France

Indicateur 3.6.4 - France : ratio dépense totale de la R&D STIC / PIB (en %)

France : ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %)

0,47%

0,45%

0,43% 0,43%

0,41% 0,41% 0,41%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC en France est exprimée dans l’indicateur 3.6.4 ci-dessus par le
ratio DIRD/PIB.

Tableau 3.6.2 – France : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB
2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%
Les valeurs pour cet indicateur placent la France en dessous de la moyenne (arithmétique)
constatée pour les 9 pays étudiés, mais au dessus de la valeur (0,25%) relevée pour l’Europe
des 25. La valeur française reste stable sur l’ensemble de la période, mais après avoir nettement
augmenté sur la période 1999-2002. La France se classe selon ce critère au 7ème rang des 9 pays
étudiés.

89
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.6.4 bis - France : dépense de R&D STIC par habitant

France : dépense de R&D STIC par habitant


( $ PPA)

130
121 121 123 123 125
110

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC peut aussi être mesurée par la dépense de R&D STIC par habitant.
Sur ce paramètre on constate une tendance continue et modérée à la hausse, même si les
valeurs les plus récentes ne retrouvent pas les valeurs élevées constatées en 2002 avant
l’éclatement de la « bulle Internet ».

3.6.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D en France
Indicateur 3.6.5 - France : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique
et privée)

France : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique,


privée)

32,4%
32,0%
32,0% 32,0% 32,0%
31,0%
28,9%
Ratio DIRD STIC des entreprises / DIRD totale
des entreprises

Ratio DIRD publique STIC/DIRD publique totale

11,0% 11,4% 11,7%


10,4% 12,1%
10,2% 10,7%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

90
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.6.5 retrace l’incidence de la R&D STIC sur fonds privés sur la R&D
autofinancée des entreprises tous secteurs confondus d’une part, et d’autre part l’incidence de
la R&D STIC au sein de la R&D globale financée sur fonds publics. Le premier de ces
paramètres augmente très légèrement (+1%) sur toute la période, sauf en 2001, pour se
stabiliser ensuite sur une valeur de 32%, supérieure de 6 à 7 points à la moyenne européenne.
L’incidence de la R&D STIC au sein de la R&D globale financée sur fonds publics augmente
régulièrement sur la période, passant de 10,2 à 12,1%, croissance qui ne semble pas affectée
par les coups de frein budgétaires qui sont sans doute plus marqués dans d’autres secteurs
faisant l’objet d’une attention politique moins soutenue.

Indicateur 3.6.6 - France : évolution des financements totaux de R&D STIC (publique et
privée) et de la R&D STIC

France : évolution du financement de la R&D STIC et


de la DIRD totale en valeur indiciaire

114 118 113 115 116


119
113 114
110 111 112 112
100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

DIRD totale DIRD STIC

L’indicateur 3.6.6 permet, lui, de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD tous
secteurs confondus à l’évolution de la DIRD STIC en France. On note que, en dehors du
phénomène conjoncturel de « bulle Internet » la dépense globale intra-muros de R&D tous
secteurs confondus et la dépense globale intra-muros de R&D STIC progressent de concert : la
DIRD STIC, arrive en fin de période à l’indice 114 après s’être hissée à l’indice 118 en 2002.
La DIRD globale passe, elle, par une progression très régulière, de l’indice 100 à l’indice 119.

91
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.6.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises en France

Indicateur 3.6.7 France : financement de la R&D STIC par les entreprises

France : R&D STIC des entreprises (en M $ PPA)


6 843

6 380 6 313 6 326


6 257 6 263

5 791

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

La sensibilité conjoncturelle des financements des entreprises à la R&D STIC en France est
illustrée par l’indicateur 3.6.7 qui documente les valeurs absolues (en M $ PPA) de ces
financements. On note sur la période une progression de 9% des volumes d’investissement des
entreprises en R&D STIC (soit probablement une stagnation en valeurs déflatées), malgré une
croissance rapide entre 2000 et 2006, 2003 enregistrant une brusque contraction de ce
paramètre.

L’indicateur 3.6.8 ci-dessous, qui compare l’évolution en valeur indiciaire des financements
des entreprises en R&D STIC et en R&D réalisée sur le sol français tous secteurs confondus,
indique de plus que cette sensibilité conjoncturelle n’est pas spécifique à la R&D STIC puisque
la R&D sur fonds privés dans son ensemble progresse suivant une courbe de même profil. On
retrouve ici des courbes qui ont exactement la même allure que celles de l’indicateur 3.6.6 qui
portait sur l’évolution en valeur indiciaire de l’ensemble des financements de la R&D STIC :
c’est bien l’investissement des entreprises qui détermine en France la dynamique d’ensemble
de ces financements.

92
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.6.8 – France : évolution des financements par les entreprises de la R&D STIC
et de la R&D tous secteurs

France : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de


la R&D (publique, privée)
118 118

109 110 109 110


113 109
110 109 108
108
100 100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

DIRD STIC R&D tous secteurs

L’indicateur 3.6.9 de la page suivante met en évidence une spécificité que la France partage
avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et dans une moindre mesure l’Allemagne : l’importance
relative des crédits publics de R&D STIC qui bénéficient aux entreprises. L’indicateur 3.6.9
documente cet aspect à la fois en retraçant les valeurs absolues de ces crédits publics dont
bénéficient les entreprises et, d’autre part, l’évolution en valeur indiciaire de ces crédits. Le
tableau 3.6.3 documente, lui, la part relative de l’autofinancement et la part relative des crédits
d’origine budgétaire dans les volumes de R&D exécutée par les entreprises.

Ce dernier tableau met en évidence que les crédits publics représentent une part non
négligeable (environ 10,5 % en moyenne sur la période), une valeur qu’on ne retrouve à ce
niveau que pour le Royaume-Uni et les Etats-Unis : le poids relatif des industries de défense
dans ces trois pays est ici le facteur explicatif essentiel. On remarquera cependant que
l’évolution en valeur indiciaire des crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises (à
peu près stable puisque passant de la valeur 100 à la valeur estimée 109 en 2006) est nettement
inférieure à l’évolution globale de la dépenses publique en R&D STIC qui est passée, on le
verra plus loin, sur la même période de l’indice 100 à l’indice 145. En d’autres termes, l’effort
accru de R&D STIC public a apparemment peu bénéficié au tissu industriel STIC national.

93
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.6.9 – Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises en France

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux


entreprises en France
Millions $ PPA
Valeur indiciaire

736
686 679
673 673 680
623

110 118 108 109 108


100 109

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Tableau 3.6.3 – France : part relative de l’autofinancement et des financements publics dans
les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises françaises

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


90,3% 99,5% 106,7% 97,6% 98,4% 97,6% 98,6%
9,7% 10,7% 11,5% 10,5% 10,6% 10,5% 10,6%

3.6.2.5 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.6.4 – France : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 9,13%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 6,27%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 32%

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.

En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D

94
R&D en STIC dans les grands pays industriels

STIC / dépense totale de R&D des entreprises (32%) est environ 3 fois supérieur à l’incidence
des TIC dans la valeur ajoutée totale des entreprises. Cet écart s’explique de plusieurs façons :
d’une part services et industries manufacturières du secteur des TIC sont bien sûr des activités
de hautes technologies pour lesquelles l’investissement en R&D est intrinsèquement élevé ;
d’autre part les TIC sont des « technologies habilitantes » et la R&D dans ce domaine a des
débouchés dans d’autres secteurs de services ou manufacturiers que ceux relevant des TIC.

3.6.2.6. Les crédits publics de R&D STIC en France

Indicateur 3.6.10 – Financements publics de la R&D STIC

France : R&D STIC sur fonds publics (en M $ PPA)

1 236 1 286
1 124 1 155
1 068
996
887

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Les valeurs absolues en millions de dollars PPA des crédits publics français de R&D STIC sont
retracées pour la période 2000-2006 par l’indicateur 3.6.10 ci-dessus. L’augmentation sur la
période (+45%) est significative. L’indicateur 3.6.11 ci-dessous illustre clairement le fait que
les crédits publics ont sur la période nettement plus augmenté que les crédits privés.
Indicateur 3.6.11 – Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur
fonds publics en France en valeur indiciaire

France : évolution des financements par les


entreprises et sur fonds publics de la R&D STIC
139 145

130
127
120
112
109 108 109
118
110
108
100

2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005 2 006

95
Total crédits privés de R&D STIC Crédits publics de R&D STIC
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.6.11, qui compare en valeurs indiciaires l’évolution des crédits publics (civils et
militaires) de R&D STIC et les financements des entreprises en R&D STIC, illustre bien que
l’effort des pouvoirs publics en faveur de la R&D STIC est soutenu et régulier, mais que depuis
2002 il n’est plus en phase avec l’évolution des financements privés qui stagnent.

L’indicateur 3.6.12 montre par ailleurs que si les crédits publics (civils et militaires) de R&D
STIC sont en phase avec l’évolution du CBPRD (Crédits publics pour la R&D), l’effort
budgétaire en R&D STIC est significativement supérieur (on se souviendra cependant que les
valeurs 2005 et 2006 ne sont que des estimations).

Indicateur 3.6.12 – France : évolution de la dépense publique de R&D (CBPRD) et des


financements publics de la R&D STIC

France : évolution des financements publics de la R&D


STIC et de la R&D tous secteurs
139 145

130 129
127 125
120 122
112
118
114
109
100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Total crédits publics de R&D Crédits publics de R&D S TIC

Indicateur 3.6.13 – France : lieu d'exécution des financements publics de la R&D STIC

Lieu d'exécution des financements publics de R&D STIC ( M $


PPA)

673 680
673 679
686 736
623

563 606
452 476
265 310 333

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

S ecteur Public S ecteur Privé

96
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Le fait que l’effort accru des pouvoirs publics en matière de R&D STIC ait moins bénéficié aux
entreprises est aussi clairement illustré par l’indicateur 3.6.13 ci-dessus. Incidemment, cet
indicateur démontre cependant que la France est, avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, l’un
des pays où les entreprises absorbent une part très significative de crédits publics de R&D
STIC.
Signalons enfin que la part des crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC est en
France significative, de l’ordre de 44% en moyenne sur la période 2000-2006 et reste
globalement stable.
Cette décomposition des budgets publics français de R&D STIC entre crédits civils et crédits
militaires est illustrée par l’indicateur 3.6.14 ci-dessous.

Indicateur 3.6.14 – Evolution de la structure du budget R&D STIC en France

Evolution de la structure du budget public R&D STIC en France

43,8% 45,3% 44,5% 44,8% 44,3% 43,4% 41,7%

56,2% 54,7% 55,5% 55,2% 55,7% 56,6% 58,3%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Budget public civil R&D STIC Budget public militaire R&D STIC

97
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.7. Royaume-Uni

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC au Royaume-Uni. On se reportera à la base de données complète
Excel et aux tableaux de données reproduits en annexe pour disposer de l’ensemble des
données statistiques pertinentes.

98
R&D en STIC dans les grands pays industriels

99
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.7.1. La part relative de la R&D STIC au Royaume-Uni dans le contexte


mondial
Indicateur 3.7.1 - Royaume-Uni : évolution de la part relative du pays dans les financements
globaux de R&D STIC

UK : évolution de la part relative des financements de R&D STIC

5,5% 5,7%
5,2% 5,1% 5,1% 5,1%
4,6%
4,2% 4,0%
3,7% 3,6%3,8% 3,9% 3,8% 3,6%
3,7% 3,5%3,6% 3,4%3,6% 3,3%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

dans l'ensemble des investissements de R&D STIC


dans les crédits publics de R&D STIC
dans les crédits privés de R&D STIC

La part relative du Royaume-Uni dans les financements de la R&D STIC dans l’univers de
référence (9 pays) en R&D STIC est globalement stable sur toute la période étudiée. Cette
valeur situe le Royaume-Uni au 7ème rang des 12 pays étudiés en 1999 comme en 2005. Cette
stabilité de la position relative du Royaume-Uni est la résultante d’une stabilité tant du poids
relatif de la Grande Bretagne s’agissant des crédits publics de R&D STIC que du poids relatif
de ce pays dans l’enveloppe totale de crédits privés. Cette part relative dans les financements
globaux de la R&D STIC reflète le poids relatif du PIB de ce pays, de l’ordre de 4,2%. Elle
reflète également le poids de l’économie britannique dans la production de biens STIC (tableau
3.7.1)

Tableau 3.7.1 – Royaume-Uni : part dans la production et le commerce mondial des biens
TIC
Ordinateurs et machines de bureau Equipements de communication
Part relative du Royaume-Uni dans la production mondiale 6,0% 3,0%
Part relative du Royaume-Uni dans les volumes d'export mondiaux 6,9% 5,1%

Source : NSF sur la base de données WEFA, données 2000.

100
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.7.2. Les indicateurs de la R&D STIC au Royaume-Uni


3.7.2.1. Volume et structure des financements de R&D STIC au Royaume-Uni

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC au Royaume-Uni, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises» 10 sont illustrés par l’indicateur
3.7.2 de la page suivante. En valeur globale, ces financements progressent de 44% sur la
période, la plus forte progression parmi les grandes économies européennes (l’Europe des 25
dans le même temps ne progressant que de 10,6%) passant de 4,4 à 6,3 milliards de dollars
PPA. Cette progression est régulière sur toute la période. Les crédits publics évoluent
positivement de façon soutenue et continue sur toute la période (+83%). Les crédits privés font
de même, mais à un rythme moitié moindre (+34%), mais ils ne manifestent pas la brusque
dégradation conjoncturelle à partir de 2002 enregistrée dans la plupart des autres grandes
économies.

Indicateur 3.7.2 - Royaume-Uni : structure de financement de la R&D STIC

Royaume Uni : structure de financement de la R&D STIC


(M $ PPA)

969 978
745 840 958 1 111 1 134

4 183 4 519 4 856 4 532 4 275 4 267 4 309

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D S TIC financée par l'Etat


R&D S TIC financée par les entreprises

10
Y compris investissements de R&D financés par des entreprises étrangères mais exécutés sur le sol britannique.
Ils représentent environ 22% des financements de R&D STIC émanant des entreprises, de ombreuses firmes
américaines ayant « délocalisé » une partie de leur effort de R&D en Royaume-Uni.

101
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.7.3 – Evolution de la structure du budget R&D STIC au Royaume-Uni

Evolution de la structure du budget R&D STIC au Royaume-Uni

15,1% 15,7% 16,6% 17,8% 18,3% 20,7% 20,8%

84,9% 84,3% 83,4% 82,2% 81,7% 79,3% 79,2%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

% R&D STIC financée par les entreprises % R&D STIC financée par l'Etat

La structure du financement de la R&D STIC exécutée sur le sol britannique est illustrée par
l’indicateur 3.7.3. On notera que la part des financements publics progresse nettement, passant
sur la période 15,1% du total à 20,8%, signant un accroissement très significatif des
financements publics.

3.7.2.2 Intensité de la R&D STIC au Royaume-Uni

Indicateur 3.7.4 – Ratio dépense totale R&D STIC / PIB

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) au Royaume-Uni

0,34% 0,34%
0,33%
0,31%
0,28% 0,28% 0,28%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC au Royaume-Uni est exprimée dans l’indicateur 3.7.4 ci-dessus
par le ratio DIRD STIC/PIB. Sur ce critère, le Royaume-Uni affiche des valeurs faibles qui

102
R&D en STIC dans les grands pays industriels

placent ce pays au dernier rang des 9 pays étudiés, sur un niveau très proche de la moyenne de
l’Europe des 25. Le Royaume-Uni est l’une des grandes économies européennes les moins
« R&D intensive » dans le domaine des STIC. Ce qui, on l’a vu, en raison de son rôle de plate-
forme en Europe de nombreuses entreprises américaines ou japonaises du secteur des STIC, ne
l’empêche nullement d’avoir un poids significatif dans la production et les échanges mondiaux
de ces biens.

Tableau 3.7.2 – Royaume-Uni : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB
2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

3.7.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D au Royaume-Uni

Indicateur 3.7.5 -- Royaume-Uni : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale (publique et
privée)

Royaume-Uni : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale


(publique, privée)

24,3%

22,7%
20,9% 20,5%
17,5%
17,5% 17,5%

7,7% 7,3% 8,0%


7,3% 7,7%
7,2%
7,3%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Ratio DIRD STIC des entreprises / DIRD totale des entreprises Ratio DIRD publique STIC/DIRD publique totale

103
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.7.5 confirme que si l’on s’intéresse à la R&D financée par les entreprises, le
Royaume-Uni se classe au derniers rang parmi les 9 pays étudiés, avec une incidence de 17,5%
de la R&D STIC sur l’ensemble de la R&D financée par les entreprises. La R&D britannique
affiche une faible orientation vers le secteur des STIC. La R&D STIC sur fonds publics est
comparativement plus significative : sur ce critère la Grande Bretagne se classe au 5ème rang
des 9 pays étudiés.
L’indicateur 3.7.6 qui permet de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD, tous
secteurs confondus, à l’évolution de la DIRD STIC, montre qu’au Royaume-Uni les volumes
de financements de la R&D STIC sont sur toute la période plus dynamiques que ceux de la
DIRD dans son ensemble. Mais au final, les deux courbes sont en phase.

Indicateur 3.7.6 - Royaume-Uni : évolution des financements totaux de R&D (publique et


privée) et de la R&D STIC

Royaume Uni : évolution des financements publics et des


financements par les entreprises de la R&D STIC

149 152
130 131 129
113 142
100 127 129 134
126
100 104

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

3.7.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises au Royaume-Uni

Indicateur 3.7.7 - Royaume-Uni : financement de R&D STIC par les entreprises


Royaume Uni : financement de R&D STIC par les
entreprises ( M $ PPA)

4 519 4 856 4 532


4 183 4 275 4 267 4 309

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


104
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les volumes de R&D STIC autofinancés par les entreprises au Royaume-Uni sont retracés par
l’indicateur 3.7.7 qui documente les valeurs absolues (en M $ PPA) de ces financements. On
note, sur la période, une augmentation faible (+3%) des volumes d’investissement des
entreprises en R&D STIC, et qui subissent moins qu’ailleurs de tassement dans le reflux
conjoncturel des années 2003-2004.

L’indicateur 3.7.8 ci-dessous compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des
entreprises en R&D STIC d’une part, et en R&D réalisée sur le sol britannique, tous secteurs
confondus d’autre part. Ces courbes reprennent mais atténuent les constats déjà illustrés par
l’indicateur 3.7.6 qui portait sur l’évolution en valeur indiciaire de l’ensemble des financements
de la R&D STIC : l’évolution des financements des entreprises en R&D STIC est plus
dynamique que celle des financements totaux des entreprises en R&D. Le renforcement de la
R&D STIC privée au Royaume-Uni diverge d’avec l’effort, moins soutenu, de R&D des
entreprises britanniques. On peut également formuler l’hypothèse, que la forte progression de
la R&D STIC des entreprises britanniques sur la période est liée aux investissements Internet
du secteur des services, particulièrement développé outre-Manche.

Indicateur 3.7.8 - Royaume-Uni : évolution des financements par les entreprises de la R&D
STIC et de la R&D tous secteurs

Royaume Uni : évolution des financements par les


entreprises de la R&D STIC et de la R&D tous secteurs
(valeur indiciaire)

128 139
137
119
110 129 115 117
108

100 104
102
95
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

DIRD totale des entreprises DIRD S TIC des entreprises

105
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.7.2.5. L’aide publique en R&D STIC aux entreprises au Royaume-Uni

L’indicateur 3.7.9 ci-dessous illustre l’importance relative des crédits publics de R&D STIC
qui, au Royaume-Uni, bénéficient aux entreprises. Ceux-ci sont retracés d’une part en valeurs
absolues, d’autre part en suivant leur évolution en valeur indiciaire. La structure de la R&D
STIC exécutée par les entreprises britanniques, en valeur absolue, analysée en
« crédits publics » et « autofinancement », est illustrée par l’indicateur 3.7.10..

Ce dernier tableau met en évidence que les crédits publics bénéficiant aux entreprises
britanniques ont tendance à s’amenuiser passant de 10 à 8 de la R&D STIC qu’elles exécutent.
Cependant pour ce critère, le Royaume-Uni reste assez bien placé, derrière les Etats-Unis
(13,2%, valeur 2003) et au même niveau que la France (8,5%). Cette importance dans ces trois
pays des crédits publics (qui restent cependant toujours très minoritaires) dans les volumes de
R&D STIC exécutés par les entreprises est liée à l’existence de fortes industries de défense
dont la R&D est en partie financée sur contrats publics. On notera que, sur la période 1999-
2005, les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises augmentent modérément
(+9%), moins vite que l’ensemble des crédits publics de R&D STIC (+83%).

Indicateur 3.7.9 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises au Royaume

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux


entreprises au Royaume-Uni

Millions $ PPA 137


Valeur indiciaire
554 118 117 119
109
100 474 479
475
441
86
404

349

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

106
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.7.10 - Royaume-Uni : structure des financements de la R&D STIC exécutée par
les entreprises

Royaume Uni : structure des financements de la R&D


STIC exécutée par les entreprises (e n vale ur absolue , M $ PPA)
349
441 554 475
404 474 479

4 519 4 856 4 532


4 183 4 275 4 267 4 309

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Autofinancement Crédits publics

Tableau 3.7.3 – Royaume-Uni : part relative de l’autofinancement et des financements


publics dans les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Autofinancement 91% 91% 93% 89% 90% 90% 90%
Crédits publics 9% 9% 7% 11% 10% 10% 10%

3.7.2.6 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.7.4 – Royaume Uni : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 11,9%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 8,89%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 18 %

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.

107
R&D en STIC dans les grands pays industriels

En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises (32%) est environ 3 fois supérieur à l’incidence
des TIC dans la valeur ajoutée totale des entreprises.

3.7.2.7. Les crédits publics de R&D STIC au Royaume-Uni

Indicateur 3.7.11 - Royaume-Uni : financements de la R&D STIC sur fonds publics

Royaume Uni : financement de R&D STIC par les


entreprises ( M $ PPA)

745 840 969 978 958 1 111 1 134

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Les valeurs absolues en millions de dollars PPA des crédits publics britanniques de R&D STIC
sont retracées pour la période 2000-2006 par l’indicateur 3.7.11. L’augmentation sur la période
(+ 52%) est très positive, mais s’insère dans une augmentation du même ordre de grandeur,
mais encore plus soutenue de la R&D sur fonds publics dans son ensemble (CBPRD), ainsi que
l’illustre l’indicateur 3.7.12 ci-dessous. Celui-ci indique clairement qu’il n’y a pas, au
Royaume-Uni, de politique spécifique de soutien public à la R&D STIC : celle-ci accompagne
un renforcement continu et significatif de l’effort de R&D (civil et militaire) financé sur fonds
publics.

108
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.7.12 - Royaume-Uni : évolution du total des crédits publics de R&D (CBPRD) et
des crédits publics de R&D STIC

Royaume Uni : évolution du total des crédits publics de


R&D (CBPRD) et des crédits publics de R&D STIC

181 191
170
172 174
104 129
141 127 134 142
126
100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


CBPRD Crédits publics de R&D S TIC

Indicateur 3.7.13 - Royaume-Uni : évolution des financements publics et des financements


par les entreprises de la R&D STIC

Royaume Uni : évolution des fiancements publics et des financements


par les entreprises de la R&D STIC
149 152
113 131 129
130
116
100 108 108
102 102 103

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


DIRD STIC des entreprises
Crédits publics de R&D STIC

L’indicateur 3.7.13 permet, lui, de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la dépense


publique britannique en R&D STIC à l’évolution des financements privés de la R&D STIC. A
la différence de ce qui est constaté par exemple en Allemagne, l’évolution des financements
publics apparaît nettement plus dynamique que l’évolution – quasi nulle – des financements
privés de la R&D STIC.

109
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.7.14 - Royaume-Uni : lieux d'exécution de la R&D STIC sur financements


publics

Royaume Uni : lieux d'exécution de la R&D STIC sur


financements publics (en valeur absolue, M $ PPA)

349 471
359 401
432 404
442

554
441 475 474 479
404 349

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Secteur public Entreprises

Si on analyse, comme le fait l’indicateur 3.7.14, les secteurs d’exécution des crédits publics
britanniques de R&D STIC en distinguant les crédits publics exécutés en entreprise d’une part,
d’autre part les crédits bénéficiant à des structures publiques de R&D STIC, on constate que
sur la période étudiée, l’augmentation des crédits publics de R&D STIC bénéficie plus
nettement aux instituts de recherche publics. Toutefois cette progression ne se fait pas au
détriment des fonds publics de R&D publics bénéficiant aux entreprises qui dans le même
temps progressent de façon limitée (6,7%).

Tableau 3.7.6 – Royaume-Uni : secteur d’exécution des crédits de R&D STIC financés sur
fonds publics

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


42,0% 52,6% 36,0% 56,7% 49,6% 42,7% 42,2%
58,0% 48,1% 45,6% 35,7% 37,4% 36,1% 41,5%

Les crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC sont, au Royaume-Uni, à un
niveau élevé (59%, valeur 2003), ce qui, pour ce critère, positionne ce pays nettement derrière
les Etats-Unis (85%) mais à un niveau comparable de celui de la France (31%). Cette forte
incidence des « crédits défense » dans la R&D STIC place le Royaume-Uni très au-dessus de la
moyenne européenne, où la R&D STIC sur crédits militaires est de l’ordre de 26,5% du total
des CBPRD STIC.

110
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.7.15 - Evolution de la structure du budget R&D STIC au Royaume-Uni

Evolution de la structure du budget public R&D STIC au Royaume-Uni

65,0% 66,0% 65,6% 65,8% 65,8% 65,8% 65,8%

35,0% 34,0% 34,4% 34,2% 34,2% 34,2% 34,2%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Budget public civil R&D STIC Budget public militaire R&D STIC

111
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.8. Finlande

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC en Suède. On se reportera à la base de données complète Excel
et aux tableaux de données reproduits en Annexe 1 pour disposer de l’ensemble des données
statistiques pertinentes.

112
R&D en STIC dans les grands pays industriels

113
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.8.1. La part relative de la R&D STIC en Finlande dans le contexte


mondial
Indicateur 3.8.1 -: Finlande : évolution de la part relative du pays dans les financements
globaux de R&D STIC

Finlande : évolution de la part relative du pays dans les financements


globaux de R&D STIC

2 ,3 % 2 ,0 %
2 ,2 % 2 ,2 %
1,9 % 2 ,0 % 2 ,0 % 1,9%
1,9% 1,9% 1,9%
1,6% 1,6% 1,7%
1,0% 1,0% 0,9% 0,9% 0,9%
1,0%
0,9%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

d a ns l 'e ns e mb le d e s inv e s t i s s e me nt s d e R &D S TIC

d a ns l e s c réd it s p ub li c s d e R &D S TIC

d a ns l e s c réd it s p ri v és d e R &D S TIC

La part relative de la Finlande dans les investissements globaux en R&D STIC se situe à un
niveau modeste de l’ordre de 2%. Cette valeur situe la Finlande au 8ème rang des 9 pays étudiés,
s’agissant de sa part relative dans la valeur totale des financements de R&D STIC. Cette part
relative dans les financements globaux de la R&D STIC est nettement supérieure au poids
relatif du PIB de la Finlande au sein de l’économie mondiale qui est sur toute la période de
0,4%.

3.8.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Finlande

3.8.2.1. Volume et structure des financements de R&D STIC en Finlande

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC en Finlande, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises » sont illustrés par l’indicateur 3.8.2
ci-dessous. En valeur globale, ces financements progressent de 47% sur la période. Si l’effort
de l’économie finlandaise en faveur de la R&D STIC se poursuit, c’est à un rythme inférieur à
celui enregistré dans la précédente étude, où l’on voyait la Finlande multiplier par 2,5 son
volume global de R&D STIC (il est vrai en partant de niveaux très bas). Malgré cette
progression, la Finlande reste sur toute la période au 9ème rang au sein des 12 pays étudiés par
le volume total de R&D STIC, et au 5ème rang au sein de l’Europe des 25 (dépassant désormais

114
R&D en STIC dans les grands pays industriels

l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne). Les crédits publics évoluent positivement (+ 31%), mais de
façon moins soutenue que les financements des entreprises (+ 49 %). En conséquence, la
structure des financements de la R&D STIC en Finlande connaît un renforcement de la part
relative des crédits privés, ainsi que l’illustre l’indicateur 3.8.3.

Indicateur 3.8.2 – Finlande : structure de financement de la R&D STIC (valeurs absolues)


Finlande: sources de financement de la R&D STIC
( M $ PPA)
198
178 187
165
154 163
149

2 257 2 387 2 398 2 461


1 911 1 964 2 067

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Fonds publics de R&D S TIC


R&D STIC autofinancée par les entreprises

Indicateur 3.8.3 – Finlande : structure de financement de la R&D STIC (%)

Finlande: structure du financement de la R&D STIC

7,3% 7,3% 7,3% 6,8% 6,9% 7,3% 7,5%

92,7% 92,7% 92,7% 93,2% 93,1% 92,7% 92,5%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

R&D S TIC financée sur fonds publics


R&D STIC financée par les entreprises et autres

115
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.8.2.2. Intensité de la R&D STIC en Finlande

Indicateur 3.8.4 – Finlande : ratio « dépense totale de R&D STIC/PIB

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) en Finlande

1,65%
1,64%

1,59%

1,55% 1,55%
1,53% 1,53%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC en Finlande est exprimée dans l’indicateur 3.8.4 par le ratio DIRD
STIC/PIB. Sur ce critère, la Finlande affiche des valeurs très fortes qui la placent en tête des 12
pays étudiés. L’économie finlandaise est probablement la plus « R&D intensive » dans le
domaine des STIC au plan mondial.

Tableau 3.8.1 – Finlande : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB

2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

116
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.8.4bis – Finlande : « dépense de R&D STIC par habitant

Finlande : dépense de R&D STIC/habitant


($ PPA)

165 178 187 198


149 154 163

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’exceptionnelle orientation en Finlande de la R&D se révèle tout particulièrement si


l’intensité de la R&D STIC est exprimée par le paramètre « dépense de R&D STIC par
habitant » : celui-ci atteint en Finlande un niveau que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.

3.8.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D en Finlande

Indicateur 3.8.5 – Finlande : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale


Finlande : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale (publique,
privée)

58,1% 61,9% 63,0% 63,0% 61,3%


59,9% 58,7%

Ratio DIRD STIC des entreprises / DIRD totale des entreprises


Ratio DIRD publique STIC/DIRD publique totale

11,1% 11,1% 11,1% 11,1%


11,3% 11,1%
11,3%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’indicateur 3.8.5 souligne cette orientation massive de la Finlande vers la R&D STIC.
L’incidence de celle-ci au sein de la R&D des entreprises finlandaises est de 63%, un ratio que
l’on ne retrouve nulle par ailleurs. Dans le même temps, la DIRD STIC sur fonds publics se
situe elle aussi à un niveau élevé de l’ordre de 11%, niveau que l’on ne retrouve qu’en France,

117
R&D en STIC dans les grands pays industriels

au Japon et en Corée (pour ces deux derniers pays à un niveau légèrement inférieur). Ces
valeurs signent l’orientation « monothématique STIC » du tissu industriel local dominé par
Nokia, N°1 mondial de la communication mobile.

Indicateur 3.8.6 – Finlande : évolution du total des crédits de R&D et des crédits de R&D
STIC

Evolution du total des crédits de R&D tous secteurs et


des crédits de R&D STIC, valeur indiciaire
125 125 129
105 111
114
121 122 128
100 118
103 108

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


DIRD S TIC
Total des financements de R&D (DIRD)

L’indicateur 3.8.6, qui permet de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la DIRD tous
secteurs confondus à l’évolution de la DIRD STIC, montre qu’en Finlande l’évolution des
volumes de financements de la R&D STIC est plus dynamique que l’évolution globale de la
DIRD, pourtant elle-même très positive. La DIRD STIC passe sur la période de l’indice 100 à
l’indice 129. Il est normal que ces deux courbes aient un même profil puisque la DIRD STIC
représente les deux tiers de la R&D finlandaise dans son ensemble.

3.8.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises en Finlande


Indicateur 3.8.7 – Finlande : R&D STIC financée par les entreprises

Finlande : financement de la R&D STIC par les


entreprises
(M $ PPA)

1 236 1 286
1 124 1 155
996 1 068
887

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

118
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les volumes de R&D STIC autofinancés par les entreprises en Finlande sont retracés par
l’indicateur 3.8.7 qui documente les valeurs absolues (en M $ PPA) de ces financements. On
note sur la période une augmentation (+ 29 %) des volumes d’investissement des entreprises en
R&D STIC, qui se poursuit y compris sur la période la plus récente et semble peu sensible aux
cycles conjoncturels.

L’indicateur 3.8.8 ci-dessous compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des
entreprises en R&D STIC d’une part, et en R&D réalisée en Finlande tous secteurs confondus
d’autre part. L’évolution des financements des entreprises en R&D STIC suit très exactement
celle des financements totaux des entreprises en R&D. Pesant plus de 60% des financements de
R&D des entreprises finlandaises, la R&D STIC donne bien évidemment le « la » à la
dynamique d’ensemble des crédits privés finlandais de R&D.

Indicateur 3.8.8 – Finlande : évolution des crédits de R&D tous secteurs et des crédits de
R&D STIC financés par les entreprises

Finlande : évolution des crédits de R&D tous secteurs et


des crédits de R&D STIC financés par les entreprises

125 125 129


105 112
114
121 119 126
100 118
103 108

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D S TIC financée par les entreprises
Total R&D financée par les entreprises

3.8.2.5. L’aide publique en R&D STIC aux entreprises en Finlande

L’indicateur 3.8.9 ci-dessous illustre l’importance relative des crédits publics de R&D STIC
qui, en Finlande, bénéficient aux entreprises. Ceux-ci sont retracés d’une part en valeurs
absolues, d’autre part en suivant leur évolution en valeur indiciaire. La structure de la R&D
STIC exécutée par les entreprises finlandaises, en valeur absolue, analysée en
« crédits publics » et « autofinancement », est illustrée par l’indicateur 3.8.10. Le tableau 3.8.2

119
R&D en STIC dans les grands pays industriels

documente lui la part relative de l’autofinancement et des crédits d’origine budgétaire dans les
volumes de R&D exécutée par les entreprises en Finlande.
Ce dernier tableau met en évidence que les crédits publics de R&D STIC bénéficiant aux
entreprises finlandaises sont très faibles, représentent environ 3,4% de la R&D STIC qu’elles
exécutent 11 .

Indicateur 3.8.9 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises en Finlande

Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux


entreprises en Finlande Millions $ PPA
Valeur indiciaire

118 122 84
119
105 112
103
100 81 82
73 77
71
69

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Indicateur 3.8.10 – Finlande : sources de financement de la R&S STIC exécutée par les
entreprises

Finlande : structure de financement de la R&D STIC


excutée par les entreprises (M $ PPA)

81 82 84
77
71 73
69

2 257 2 387 2 398 2 461


1 911 1 964 2 067

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Autofinancement Fonds publics

11
Dans la version 2003 de cette étude une erreur importante s’était glissée dans la construction de cet indicateur,
faisant apparaître une part importante des crédits publics comme source de la R&D exécutée par les entreprises.
En fait il n’en est rien : la faiblesse des crédits publics bénéficiant aux entreprises rapprochent plutôt la Finlande
des paramètres enregistrés en Suède.

120
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les fonds publics de R&D STIC bénéficiant aux entreprises sont très faibles : l’exceptionnel
effort finlandais en matière de R1D STIC est presque exclusivement financé par les entreprises.

3.8.2.6 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.8.2 – Finlande : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 12,63%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 22,87%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 63 %

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.

En effet, les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises est très supérieur à l’incidence des TIC dans la
valeur ajoutée totale des entreprises.

3.8.2.7. Les crédits publics de R&D STIC en Finlande

Indicateur 3.8.11 – Finlande : évolution des crédits publics de R&D STIC

Finlande : financement de la R&D STIC sur fonds publics


(M $ PPA)

187 198
163 165 178
149 154

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

121
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les valeurs absolues en millions de dollars PPA des crédits publics finlandais de R&D STIC
sont retracées pour la période 2000-2006 par l’indicateur 3.8.11 ci-dessus. L’augmentation sur
la période (+ 33%) est positive, mais inférieure à l’augmentation relative des financements
privés ainsi que l’illustre l’indicateur 3.8.12. Ce soutien public (cf. indicateur 3.8.13) est par
contre strictement en phase avec l’évolution positive mais modérée de l’effort finlandais de
R&D, dans tous domaines confondus, soutenu sur fonds publics.

Indicateur 3.8.12 – Finlande : évolution des crédits publics de R&D tous secteurs et des
crédits publics de R&D STIC

Finlande : évolution des crédits publics de R&D tous


secteurs (CBPRD) et des crédits publics de R&D STIC

128 135
103 109 121
111 126 133
119
100
100 105 109 113

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


CBPRD
Crédits publics de R&D S TIC

Indicateur 3.8.13 - Finlande : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises
et sur fonds publics, en valeur indiciaire

Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds


publics en Finlande, en valeur indiciaire

149 150 154


141
129 137
123 129
123
103 112 114
106

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

122
R&D en STIC dans les grands pays industriels

L’indicateur 3.8.13 permet, lui, de comparer l’évolution en valeur indiciaire de la dépense


publique et de la dépense privée de R&D STIC en Finlande : l’évolution des financements
publics apparaît légèrement moins dynamique.

Si on analyse les secteurs d’exécution des crédits publics finlandais de R&D STIC en
distinguant les crédits publics exécutés en entreprise d’une part, d’autre part les crédits
exécutés par des structures publiques, on constate sur la période (cf. tableau 3.8.4 ci-dessous)
une stabilité sur un niveau de l’ordre de 45% de la part relative des fonds publics de R&D
STIC exécutés par les entreprises.

Tableau 3.8.3– Finlande : secteur d’exécution des crédits de R&D STIC financés sur fonds
publics
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Secteur public 53,6% 53,7% 55,3% 53,4% 54,2% 56,4% 57,6%
Secteur privé 46,4% 46,3% 44,7% 46,6% 45,8% 43,6% 42,4%

Les crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC se situent en Finlande à un niveau
très modeste, même si la part des crédits « défense » tend à croître, faisant plus que doubler sur
la période (en partant toutefois d’un niveau très modeste) : sur ce critère, ce pays se situe au
dernier rang parmi les 9 pays étudiés.

Indicateur 3.8.14 - Finlande : part relative des crédits militaires et civils dans les crédits
publics de R&D STIC

Finlande : part relative des crédits militaires et civils dans les crédits publics
de R&D STIC
1,2% 1,4% 1,4% 2,6% 2,1% 3,0% 2,5%

98,8% 98,6% 98,6% 97,4% 97,9% 97,0% 97,5%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Budget public civil R&D STIC Budget public militaire R&D STIC

123
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.9. Suède

NB : les pages suivantes présentent et commentent une sélection d’indicateurs relatifs au


financement de la R&D STIC en Suède. On se reportera à la base de données complète Excel
et aux tableaux de données reproduits en Annexe 1 pour disposer de l’ensemble des données
statistiques pertinentes.

124
R&D en STIC dans les grands pays industriels

125
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.9.1. La part relative de la R&D STIC en Suède dans le contexte mondial

Indicateur 3.9.1 – Suède : évolution de la part relative du pays dans les financements
globaux de R&D STIC

Suède : évolution de la part relative du pays dans les financements


globaux de R&D STIC

2,4% 2,6%
2,4% 2,2% 1,7 % 2,2% 2,2%
1,7 %
2,0% 1,8 %
1,5 % 1,7 %
1,6 % 1,6 %
0,9% 1,0% 0,9%
0,8% 0,9%
0,8% 0,9%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

d a ns l 'e ns e mb le d e s inv e s t i s s e me nt s d e R &D S TIC

d a ns l e s c réd it s p ub li c s d e R &D S TIC

d a ns l e s c réd it s p ri v és d e R &D S TIC

La part relative de la Suède dans les investissements globaux en R&D STIC est de l’ordre de
1,7%, et progresse légèrement sur la période étudiée. Cette valeur situe la Suède au dernier
rang des 9 pays étudiés en 2003. Bien que modeste, cette part relative dans les financements
globaux de la R&D STIC est nettement supérieure au poids relatif du PIB de la Suède au sein
de l’économie mondiale, qui n’est que de 0,6%. La Suède enregistre une performance plus
modeste, en phase avec son poids économique relatif, s’agissant de sa part relative dans
l’enveloppe globale des crédits publics de R&D STIC (en augmentation, significative pour une
part relative, de 0,8% à 0,9% sur toute la période).

3.9.2. Les indicateurs de la R&D STIC en Suède

3.9.2.1. Volume et structure des financements de R&D STIC en Suède

Les financements en valeurs absolues de la R&D STIC en Suède, différenciés en


« financements publics » et « financements des entreprises » sont illustrés par l’indicateur 3.9.2
ci-dessous. En valeur globale, ces financements progressent de 32% sur la période (l’Europe
des 25 dans le même temps ne progressant que de 11%), passant de 2,3 à 3 milliards de dollars
PPA. Les crédits publics de R&D STIC évoluant plus vite que les crédits privés, la structure de

126
R&D en STIC dans les grands pays industriels

financement de la R&D STIC se modifie progressivement dans un sens donnant une plus large
part aux financements publics (cf. indicateur 3.10.3)

Indicateur 3.9.2 – Suède : financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds
publics

Financement de la R&D STIC, par les entreprises et sur fonds publics en


Suède, en M$ PPA

122
156
121 204
186 196
188

3 158
2 815 2 874 2 739 2 851
2 672
2 425

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financée par les entreprises et autres R&D STIC financée sur fonds publics

Indicateur 3.9.3 – Suède : évolution de la structure du budget R&D STIC par les entreprises
et sur fonds publics

Evolution de la structure du budget R&D STIC en


Suède
4,1% 3,7% 5,1% 7,2% 6,5% 6,7% 6,7%

95,9% 96,3% 94,9% 92,8% 93,5% 93,3% 93,3%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D STIC financé e par le s e ntre prise s R&D STIC financé e sur fonds publics

127
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.9.2.2. Intensité de la R&D STIC en Suède

Indicateur 3.9.4 – Suède : ratio dépense totale R&D STIC /PIB

Ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) en Suède

1,35%
1,23% 1,21%

1,05% 1,04% 1,04%


1,01%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’intensité de la R&D STIC en Suède est exprimée dans l’indicateur 3.9.4 par le ratio DIRD
STIC/PIB. Sur ce critère, la Suède affiche une valeur très forte qui la place en tête des pays
étudiés juste derrière la Finlande et la Corée, à un niveau trois fois supérieur au niveau moyen
enregistré en Europe. Il se confirme que les économies scandinaves affichent une forte affinité
avec la R&D STIC.

Tableau 3.9.1 – Suède : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB

2 000 2 006
Finlande 1,55% 1,55%
Corée 0,95% 1,30%
Suède 1,23% 1,04%
Japon 0,83% 0,84%
Etats-Unis 0,69% 0,56%
Canada 0,69% 0,52%
France 0,43% 0,41%
Allemagne 0,37% 0,40%
Royaume-Uni 0,33% 0,28%
Europe des 25 0,32% 0,25%

128
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.9.4 bis – Suède : dépense de R&D STIC habitant

Dépense de R&D STIC, par habitant en Suède


($ PPA)

369 340 343


330 321 330
294

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Cette très forte orientation de la R&D suédoise vers les STIC se traduit par un niveau
exceptionnel de l’indicateur « dépense de R&D STIC par habitant ».

3.9.2.3. La place de l’investissement en R&D STIC au sein de l’investissement global de


R&D en Suède

Indicateur 3.9.5 – Suède : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale

Suède : Incidence de la R&D STIC sur la R&D totale (publique, privée)

37,8% 35,8%

35,0%
31,0%
30,5% 31,0%
30,0%

Ratio DIRD STIC des entreprises / DIRD totale des


entreprises
Ratio DIRD publique STIC/DIRD publique totale

7,5% 7,4% 7,4%


6,0% 7,4%
6,2% 6,8%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

L’indicateur 3.9.5 nuance toutefois cette orientation forte de la Suède vers la R&D STIC.
L’incidence de celle-ci au sein de la R&D des entreprises suédoises, est de l’ordre de 30 %
(valeur 2005) à un niveau comparable à celui de la France. Cet indicateur connaît une nette
érosion que l’on retrouve dans peu de pays. Alors que, dans le même temps, la DIRD STIC sur

129
R&D en STIC dans les grands pays industriels

fonds publics progresse modérément mais continûment en Suède puisque l’incidence de la


R&D STIC passe de 6,2% à 7,4% de l’enveloppe totale de crédits budgétaires affectés à la
R&D.

Indicateur 3.9.6 – Suède : évolution du total des crédits de R&D (DIRD) et du total des
crédits de R&D STIC

Suède : évolution du total des crédits de R&D (DIRD) et


du total des crédits de R&D STIC

115 120
112 112
103 104
100
104 100 104
103 97
89

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


DIRD S TIC
Total des financements de R&D (DIRD)

L’indicateur 3.9.6 illustre bien le fait qu’en Suède, l’évolution des financements de la R&D
STIC se révèle plus erratique que l’évolution globale de la DIRD, très positive. La DIRD STIC
passe sur la période de l’indice 100 à l’indice 104, la DIRD dans son ensemble, croît à un
rythme plus soutenu (+20% sur la période 2000-2006). On semble être en présence d’une
réorientation de l’effort de R&D en Suède de façon à ce qu’il soit moins dépendant du seul
secteur des STIC.

3.9.2.4. L’investissement en R&D STIC des entreprises en Suède


Indicateur 3.9.7– Suède : financement de la R&D STIC par les entreprises

Financement de la R&D STIC, par les entreprises en Suède


(M$ PPA)
3 158 2 874
2 815 2 425 2 672 2 739 2 851

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

130
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les volumes de R&D STIC autofinancés par les entreprises en Suède sont retracés par
l’indicateur 3.9.7 qui documente les valeurs absolues (en M $ PPA) de ces financements. On
note sur la période une stagnation des volumes d’investissement des entreprises en R&D STIC,
qui ont culminé en 2001 à près de 3,16 milliards de dollars PPA avant de se tasser et se
redresser vers un volume de l’ordre de 2,8 milliards $ PPA.

L’indicateur 3.9.8 compare l’évolution en valeur indiciaire des financements des entreprises
suédoises en R&D STIC d’une part, et d’autre part en R&D financée par ces mêmes entreprises
tous secteurs confondus. On constate, là aussi, une réorientation de l’effort de R&D
autofinancée par les entreprises vers d’autres secteurs que les STIC : la R&D STIC financée
par les entreprises connaît un assez brusque décrochage à partir de 2002, alors que l’ensemble
des investissements de R&D des entreprises, tous secteurs confondus, continue de progresser
plus régulièrement. Tout se passe comme si, à partir de 2002 les entreprises suédoises avaient
plus mis l’accent sur d’autres domaines de la R&D (biotechnologies), s’écartant nettement, à
l’inverse de son voisin finlandais, d’une « mono spécialisation » STIC.

Indicateur 3.9.8 - – Suède : évolution des crédits de R&D tous secteurs et des crédits de R&D
STIC financés par les entreprises

Suède : évolution des crédits de R&D tous secteurs et


des crédits de R&D STIC financés par les entreprises

108 115
112 111
102
100 86
104
100 99 95 101
97

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


R&D S TIC financée par les entreprises
Total R&D financée par les entreprises

131
R&D en STIC dans les grands pays industriels

3.9.2.5. L’aide publique en R&D STIC aux entreprises en Suède

Il n’a pas été possible dans le cas de la Suède de documenter les crédits publics bénéficiant à la
R&D STIC des entreprises dans ce pays en raison des valeurs très lacunaires fournies par la
Suède à l’OCDE sur ce point.

3.9.2.6 - R&D STIC des entreprises et valeur de la Production TIC

Tableau 3.9.2 – Finlande : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes
d’autre part

Part des services TIC dans la Valeur ajoutée des entreprises 12,64%
Part des biens TIC manufacturés dans la V.A. des entreprises 6,96%
% R&D STIC sur R&D totale des entreprises 30 %

Les données OCDE ne permettent pas de construire un ratio qui rapporterait la valeur de la
production de biens et de services TIC à l’investissement total en R&D STIC des entreprises.
En effet les séries OCDE sur la production documentent des valeurs relatives (en %) rapportée
à la valeur ajoutée totale des entreprises tous secteurs confondus : part des services TIC dans la
valeur ajoutée des entreprises d’une part ; part des biens TIC manufacturés d’autre part. On
note que tant pour les services TIC que pour les industries manufacturières TIC, le ratio R&D
STIC / dépense totale de R&D des entreprises est très supérieur à l’incidence des TIC dans la
valeur ajoutée totale des entreprises.

3.9.2.6. Les crédit publics de R&D STIC en Suède


Indicateur 3.9.9 – Suède : financement public de la R&D STIC

Suède : financement publics de la R&D STIC


(M$ PPA)

156 188 196 204


186
122
121

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

132
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Les valeurs absolues en millions de dollars PPA des crédits publics suédois de R&D STIC sont
retracées pour la période 2000-2006 par l’indicateur 3.9.9 ci-dessus. L’augmentation indiciaire
(indicateur 3.9.10) sur la période (+ 144 %) est la plus forte relevée dans l’Europe des 25, et
nettement supérieure à l’évolution globale – elle même très positive – des crédits publics
globalement affectés à la R&D (ces derniers augmentent de 69% sur la même période).

On est donc bien en présence, en Suède, d’une action très volontariste des pouvoirs publics de
renforcer le socle de compétence STIC du pays. Ce constat est d’autant plus intéressant que
cette politique publique apparaît à ce stade peu en phase avec l’orientation de la R&D privée
qui, on l’a vu, tout en restant à des niveaux d’intensité élevés, a tendance à marquer le pas.
Ce « divorce » entre l’évolution des financements publics et des financements privés de la
R&D STIC en Suède est bien illustré par l’indicateur 3.9.11.

Indicateur 3.9.10 – Suède : évolution des crédits publics de R&D tous secteurs et des crédits
publics de R&D STIC

Suède : évolution des crédits publics de R&D tous


secteurs (CBPRD) et des crédits publics de R&D STIC

155 169
154 157
162 164
129 150
101 150
123 136
100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


CBPRD
Crédits publics de R&D S TIC

133
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.9.11 -– Suède : évolution des crédits publics de R&D STIC et des crédits privés
de R&D STIC
Suède : évolution des crédits publics de R&D STIC et
des crédits privés de R&D STIC

155 162 169


154
129
108 115
101 111
100
99
104 100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


Crédits publics de R&D S TIC
R&D S TIC financée par les entreprises

Il est très frappant que sur tout un ensemble de critères, la Suède et la Finlande, bien qu’ayant
pour point commun un très haut niveau d’intensité de la R&D STIC propre aux seuls pays
scandinaves, divergent dans la plus ou moins grande priorité donnée à la « spécialisation
STIC » et dans les modalités politiques d’articulation entre R&D publique et R&D privée.

Les crédits militaires dans les crédits publics de R&D STIC se situent en Suède à un niveau
non négligeable, de l’ordre de 28%. (la valeur 2002, très élevée, semble être un « artefact
statistique » par exemple dû à un changement de méthode dans la comptabilisation de la R&D
défense). Mais au-delà de cette éventuelle anomalie dans la progression de ces crédits de R&D
STIC sur budgets défense on retiendra que ces crédits se situent en Suède à un niveau
comparativement élevé.

Indicateur 3.9.12 – Suède : Structure des crédits publics de R&D STIC

Evolution de la structure du budget public R&D STIC en Suède

28,4% 29,3% 26,8% 28,0% 27,3%


32,4%
37,9%

Budget public militaire R&D STIC


Budget public civil R&D STIC

71,6% 70,7% 73,2% 72,0% 72,7%


67,6%
62,1%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

134
R&D en STIC dans les grands pays industriels

135
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4. La R&D STIC dans les pays non OCDE

136
R&D en STIC dans les grands pays industriels

137
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4.1 – Cadre méthodologique et remarques préliminaires


La présente étude met en évidence, comme l’actualisation publiée en 2005, un affaiblissement
de la R&D STIC financée et exécutée intra muros par les entreprises américaines et dans une
moindre mesure européenne. Ce qui nous a conduit à formuler l’hypothèse d’une délocalisation
croissante des activités de R&D des entreprises vers des pays non OCDE.

Publié le 4 décembre 2006, le rapport OCDE « Science, technologie et Industrie : perspectives


de l’OCDE » 12 propose dans son chapitre 4 (que nous reproduisons in extenso en annexe) une
analyse très complète de l’Internationalisation de la R&D.

Cependant cette analyse traite de l’internationalisation de la R&D dans un cadre général et ne


donne aucune indication spécifique sur l’internationalisation de la R&D STIC. Il ne semble pas
cependant (cf. ci-dessous) que l’internationalisation de la R&D STIC suive des schémas
différents de ceux constatés pour la R&D dans son ensemble. On retiendra en particulier du
rapport OCDE que l’externalisation de la R&D vers des pays de l’OCDE (et en particulier vers
l’Europe : Irlande, Royaume-Uni et…France) continue de représenter des volumes importants.
Rien ne permet sur la base des données OCDE et d’autres sources consultées de dire que la
montée en puissance de la R&D dans les pays émergents s’accompagnerait d’une « perte de
substance » du potentiel de R&D des économies développées, bien au contraire. La montée en
puissance de la R&D des pays émergents n’est donc qu’une facette de l’internationalisation des
activités de R&D. Le rapport OCDE souligne :

« L’internationalisation récente de la R&D présente trois caractéristiques distinctes : elle est


beaucoup plus rapide que par le passé ; elle concerne un nombre de pays croissant ; elle ne se
limite plus à l’adaptation des technologies aux conditions locales. Il semble que ce dernier
phénomène soit une tendance nouvelle et originale. Auparavant, les grandes entreprises
mondiales conservaient leurs principales activités de création de technologies près de leur
siège – comme le montrent les données de R&D et les brevets. Aujourd’hui, elles semblent non
seulement chercher à se servir dans d’autres pays des connaissances acquises dans leur pays
d’origine, mais aussi à exploiter les centres de connaissances du monde entier. Il s’agit
véritablement de trouver des sources de connaissances à l’international ». Nous verrons que
d’autres analyses confortent ces constats.

12
ISBN 92-64-02850-1

138
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Le terme de « délocalisation » s’agissant de la R&D en général (et il n’y a aucune raison de


penser que la R&D STIC suive un schéma différent) est donc à utiliser avec précaution : une
étude récente de Duke University (cf. point 4.5) montre que l’externalisation des activités de
R&D est le seul type d’externalisation qui ne s’accompagne pas d’une contraction de
l’emploi (ici emploi scientifique) dans les entreprises américaines renforçant leurs activités
de R&D dans les pays émergents.

Ce constat est tout à fait compatible avec la tendance statistique observée d’une contraction de
l’ordre – 2% / an des volumes de R&D STIC des entreprises américaines. En effet les
financements publics de R&D STIC (cf. chap. 3, étude de cas des Etats Unis) bénéficiant aux
entreprises américaines (et exécutées intra-muros) sont en forte progression et compense et au-
delà le fléchissement de l’autofinancement de la R&D STIC des entreprises américaines.

Il n’est donc pas approprié d’utiliser le terme de « délocalisation » au sens que l’on donne
d’ordinaire à ce mot : la forte croissance des activités de R&D dans les pays émergents signe :

1. plus qu’un transfert de ressources et d’activités une volonté des entreprises de redéfinir
la « répartition globale » de leur effort de R&D (en prenant entre autre pied sur des
marchés à fort potentiel) ;
2. la volonté de mobiliser une main-d’œuvre intellectuelle abondante, bon marché et
parfaitement formée disponible dans ces pays, alors que les ressources humaines
disponibles dans les pays développés sont désormais plus rares et plus chères.

Plus qu’à une délocalisation, on assiste à une globalisation des activités de R&D en général
– et des activités de R&D STIC en particulier – avec pour objectif de mobiliser les fortes
compétences et ressources des personnels scientifiques de pays comme l’Inde ou la Chine
(mais l’éventail des pays concernés ne se limite pas à ces deux pays, comme on le verra ci-
dessous).

Pour cette dernière livraison de l’étude « Science, technologie et industries : perspectives de


l’OCDE », les services statistiques de l’OCDE ont pour la première fois recueilli des données
sur la R&D et l’innovation dans des pays comme la Chine, l’Inde, Taïpei, etc. Cependant
l’OCDE souligne les importants écueils méthodologiques liés au fait que la plupart des pays
émergents n’étant pas membres de l’OCDE, ne relèvent pas de son système de production
statistique. Il n’est donc en aucune façon possible d’approcher la question de la R&D STIC
dans les pays non OCDE sur la base du socle statistique (OCDE) dans lequel s’enracinent nos
évaluations pour les 9 pays traités dans les précédents chapitres de la présente étude.

139
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Une autre source, sur laquelle se base l’intégralité des évaluations qui suivent dans le présent
chapitre, sont les données publiées par l’Institut d’étude Battelle (www.battelle.com), qui outre
ses propres activités d’exécution de contrats de R&D pour le compte de tiers (pour un volume
de 3,7 milliards de dollars en 2005) dispose d’un département de veille sur l’activité de R&D
des entreprises. Les comptes rendus de cette activité de veille et de conseil sur la R&D et son
optimisation sont publiés dans le magazine (en accès libre) R&D Magazine (www.rdmag.com).
C’est à cette publication, et en particulier à son édition spéciale « 2007 Global R&D report »
publiée en septembre 2006 que nous empruntons les données de base alimentant le présent
chapitre.

Pour illustrer la difficulté d’une évaluation statistique de la R&D des pays non OCDE, nous
comparons dans le tableau 4.1 de la dépense R&D de certains pays telle qu’évaluée par
l’OCDE d’une part, par l’Institut Battelle d’autre part.

Tableau 4.1 : Estimation de la DIRD totale dans certains pays non OCDE
(valeurs absolues en milliards de dollars courants)

A : Donnée B : Donnée écart A-B écart en %


Battelle OCDE entre A et B
Chine 109 94 15 13,8%
Inde 33,3 24 9,3 27,9%
Russie 17,4 17 0,4 2,3%
Taïpei 11,9 15 -3,1 -26,1%

Cette comparaison indique :

- que les chiffres publiés par l’Institut Battelle sont – à l’exception de ceux fournis
pour Taïpei – plus élevés que ceux fournis par l’OCDE ;

- que cette majoration des chiffres Battelle ne modifie pas les ordres de grandeur
s’agissant de la dépense globale (DIRD) en Chine, qui se place selon les deux
sources au quatrième rang mondial (immédiatement derrière les ETATS-UNIS,
l’UE 25 et le Japon) des pays classés selon l’importance de leur DIRD ;

- qu'en revanche, dans le cas de l’Inde, l’estimation Battelle est supérieure de près de
28% à celle donnée par l’OCDE.

140
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Ces différences parfois importantes reflètent probablement des différences méthodologiques


dans la façon de comptabiliser la R&D. On émettra l’hypothèse (sans avoir aucune visibilité
méthodologique la confortant) que les problématiques TIC peuvent être à l’origine de ces
estimations très différentes. Il est en particulier significatif que le plus fort écart soit noté à
propos de l’Inde. Or on sait que dans ce pays, les développements logiciels (compilation de
programmes informatiques) réalisés pour le compte de passeurs d’ordres occidentaux sont
particulièrement élevés. La valeur de ces « développements » est sans doute en partie
comptabilisée dans l’estimation Battelle, alors qu’elle n’est peut-être pas prise en compte par
l’OCDE pour qui la définition de la R&D est à entendre au sens du manuel de Frascati, ne
prenant en compte que les efforts de recherche et développement qui visent à la production
d’innovations technologiques, et ne prenant pas en compte les simples développements de
logiciels (comptabilisé par l’OCDE dans la production, et non la R&D, du secteur des services
informatiques).

Dans la suite de ce chapitre, nous avons fait le choix de nous référer systématiquement aux
chiffres Battelle, nous éloignant de la source OCDE utilisée pour les 9 pays faisant l’objet de
cette actualisation. Ce choix obéit à plusieurs raisons :

- les estimations Battelle couvrent une palette de pays non OCDE plus large que celle
à laquelle l’OCDE fait référence dans son récent rapport (dans lequel l’attention est
avant tout focalisée sur la Chine continentale), et certains de ces pays sont
intéressants dans le cadre de la mesure de l’effort global de R&D TIC ;

- les estimations Battelle nous semblent plus proches des logiques d’entreprise
puisque ces chiffres sont produits à partir d’un effort de veille systématique sur les
budgets et les logiques d’exécution de la R&D au sein d’un large panel d’entreprises
« R&D intensive » ;

- il nous semble intuitivement que les estimations de l’OCDE pour l’Inde, en ne


prenant probablement pas en compte le développement logiciel, sous-estiment la
R&D STIC dans ce pays important 13;

13
Il faut cependant souligner que pour les 9 économies développées dont la R&D STIC est estimée dans la
première partie de l’étude, les développements logiciels ne sont inclus dans les estimations que s’ils font partie
intégrante d’un effort de R&D au sens du Manuel de Frascati. Les données présentées dans ce chapitre 4 ne sont
donc pas et ne peuvent pas être homogènes avec celles fournies dans la première partie de l’étude. Une autre
différence importante est que pour les 9 pays OCDE pris en compte, toutes les données sont exprimées en dollars à
parité de pouvoir d’achat ($ PPA) alors que les données sur les pays émergents sont données (aussi bien chez
Battelle que l'’OCDE) en dollars courants, empêchant toute comparaison terme à terme.

141
R&D en STIC dans les grands pays industriels

- ils sont complétés d’indications qualitatives qui éclairent les logiques qui sous-
tendent ce recours par les sociétés des économies développées au potentiel de R&D
des pays émergents.

4.2 - Un premier cadrage : l’estimation de la DIRD dans les pays non


OCDE
La DIRD (tous domaines confondus, pas seulement STIC) pour une sélection de pays OCDE et
non OCDE est rapportée dans le tableau 4.2 et le graphique 4.1 ci-dessous

Tableau 4.2 : DIRD totale (tous domaines confondus) pour une sélection de pays OCDE et
non OCDE
PIB 2004 D.I. R&D DIRD 2004 DIRD 2005 DIRD 2006 DIRD 2007
(Md. $ ) en % du (Md. $ ) (Md. $ ) (Md. $ ) (Md. $ )
PIB
(val. 2004) (estimation) (estimation)

Chine 7 262 1,5% 108,9 124,3 136,3 149,8


Inde 3 319 1,0% 33,3 36,1 38,8 41,8
Brésil 1 492 1,0% 22,9 24,4 25 25,6
Russie 1 408 1,30% 17,5 20,7 22 23,3
Taïwan 540,2 2,20% 11,9 13,9 14,4 15
Israël 129 3,60% 6 6,9 7,3 7,7
Singapour 120,9 2,80% 2,3 2,73 2,91 3,1

Indicateur 4.1 :DIRD des pays OCDE et non OCDE


(les pays non OCDE apparaissent dans un jeu de couleurs différentes)
D IR D (M d. $ ) de s pa y s O C D E e t no n O C D E
(2 0 0 4 ,2 0 0 5 ,2 0 0 6 )

350

300

250

200

150

100

50

0
an
25

de
ce
SA

ne
ne

ée

sie
il
po

és
an

ïw
In

or
ag
hi
E
U

us
Ja

Br
U

Ta
C

Fr

C
m

R
lle
A

142
R&D en STIC dans les grands pays industriels

De ces chiffres globaux – qui, répétons le, ne concernent pas que la R&D STIC - on retiendra :

- que la Chine se situe dès 2004 au quatrième rang des « grandes puissances » en
termes de dépense totale de R&D et qu’elle est en passe de dépasser le Japon pour le
volume global de DIRD,

- qu’un pays comme l’Inde à une dépense totale de R&D (DIRD) qui est du même
ordre de grandeur que celle de la France,

- que des pays comme le Brésil et la Russie sans atteindre les mêmes ordres de
grandeur, dépassent le seuil des 20 milliards de $ de DIRD ce qui les classe devant
tous les pays européens à l’exception de l’Allemagne et de la France,

- que des pays comme Taïwan, Singapour et Israël, dont on sait par ailleurs que
l’effort de R&D STIC y est important, s’ils restent en dessous du seuil des 10
milliards de $ atteignent des intensités de R&D (volume de R&D des industries
rapportées au PIB) élevées, supérieures à celles constatées dans les 9 pays OCDE
pris en compte dans la première partie de l’étude.

143
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4.3 – De l’estimation de la R&D totale à l’estimation de la R&D STIC


des entreprises des pays non OCDE

Pour passer de l’estimation de l’ensemble de la DIRD des industries14 dans les pays non OCDE
à ce qui relève spécifiquement de la R&D industrielle TIC, nous conjuguerons deux
hypothèses :

- la première tient à la valeur moyenne au plan mondial de l’incidence de la R&D


TIC par rapport à la R&D totale des entreprises. Cette première hypothèse est
documentée au point 4.3.1 ci-dessous ;

- il faut faire varier cette moyenne globale en tenant compte – empiriquement – de la


plus ou moins grande orientation des tissus industriels de chaque pays vers le
secteur des TIC.

4.3.1 - Valeur moyenne au plan mondial de l’incidence de la R&D TIC par


rapport à la R&D totale des entreprises
Cette valeur moyenne est donnée par une étude du cabinet Booz, Allen et Hamilton que
reprennent les estimations Battelle. Elle est illustrée par le graphique 4.2 ci-après.

14
S’agissant des pays émergents, la méthode empirique proposée ici ne peut viser qu’à estimer la R&D des
entreprises ; il n’est pas possible, comme c’est le cas pour les 9 pays OCDE étudiés, de documenter la R&D TIC
financée sur fonds public. Les comparaisons sur les volumes de R&D TIC entre pays développés et pays
émergents ne peut être tentée que s’agissant de la R&D des entreprises.

144
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 4.2 – Répartition sectorielle de la R&D industrielle mondiale

Répartition sectorielle de la R&D industrielle


mondiale

autres
7%
Télécom
2%
Aéronautique,
espace, défense
3%
Biens de
grande conso. Electronique et
4% informatique
Logiciels- 25%
Internet
5%
Chimie Energie
7%

Technologies
de process
Médical et
8%
pharma.
Construc. 21%
Automobile
18%

Si l’on retient ces données s’appliquant en moyenne globale à la ventilation de la R&D


financée par les entreprises, on constate que la R&D TIC des industries pèserait environ 32%
du total (ces 32% se ventilant en « électronique et informatique - incluant les équipements de
télécommunication » pour 25%, les services de Télécom pour 2%, l’industrie du logiciel et de
l’Internet pour 5%).

On remarquera que cette moyenne globale indiquée par Booz, Allen et Hamilton est
parfaitement en phase avec ce que nous avons constaté pour 6 (sur 9) des pays OCDE étudiés
dans la première partie de l’étude, où globalement la R&D STIC des entreprise représente un
tiers (+ ou – 2%) de la dépense totale de R&D des entreprises.

Parmi les 9 pays OCDE étudiés, seuls s’écartent significativement par excès de cette moyenne
la Corée et la Finlande (pays dans lesquels la R&D TIC représente un peu plus de 50 % de la
R&D totale financée par les entreprises) et s’en écartent significativement par défaut
l’Allemagne et l’ensemble UE 25 (toutes deux affichant un ratio de l’ordre de 20% pour ce
même indicateur.

145
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4.3.2 – Estimation du coefficient d’orientation des tissus industriels de


chaque pays non OCDE vers le secteur des TIC
Les exceptions Coréenne, Finlandaise ou Allemande indiquent qu’il faut « corriger » la
moyenne (32%) constatée au plan mondial d’un facteur reflétant la plus ou moins grande
orientation des pays industriels vers le secteur des TIC.

Depuis 2005 15 l’OCDE publie en coopération avec l’Office Européen des Brevets (OEB) un
«Compendium des statistiques brevets » concernant les brevets déposés auprès de l’OEB à
couverture « triadique » (c’est-à-dire qu’au-delà de la protection recherchée auprès de l’OEB
pour l’ensemble de l’Europe, ces mêmes brevets font l’objet d’une demande de brevets pour les
Etats-Unis d’une part, le Japon d’autre part. A partir des codes de la classification
internationale des brevets (CIB), cette publication OCDE/OEB évalue la part relative de 30
pays déposants dans le total des brevets TIC. Surtout pour un pays donné, cette même source
indique la part des brevets TIC dans le total des brevets à couverture internationale de ce pays.

On constate qu’en raison de très fortes différences de cultures d’entreprises en matière de


protection de l’innovation par le brevet, les pays non OCDE ne comptent que pour une faible
part du total des brevets TIC déposés mondialement. Par exemple en 2003 (dernière données
disponibles), la part relative du Japon dans le total mondial des brevets TIC est de 17,9% alors
que celle de la Chine est de seulement 1,8%, (rapport de près de 1 à 10) alors que pour cette
même année 2003, la DIRD industrielle du Japon n’est que de 30% supérieure à celle de la
Chine (rapport de 1 à 1,3).

Plus significative de la plus ou moins grande orientation de la R&D industrielle d’un pays
donné vers les TIC, est la part des brevets TIC par rapport à l’ensemble des brevets déposés
par les déposants d’un pays donné. En effet pour un pays donné il n’y a aucune raison de
penser que dans le secteur des TIC, toutes choses égales par ailleurs, on ait moins recours à la
protection par le brevet que dans les autres industries.

15
Ce document a été actualisé en septembre 2006 et c’est à cette édition récente que nous nous réfèrerons.

146
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Le tableau 4.3 documente ainsi la proportion de brevets TIC dans l’ensemble des dépôts de
brevets d’un certain nombre de pays non OCDE.

Tableau 4.3 : proportion de brevets TIC dans l’ensemble des dépôts de brevets d’un certain
nombre de pays non OCDE
% de Brevets TIC Ecart avec la
moyenne mondiale
Singapour 62,70% 1,80
Taïwan 45,00% 1,29
Israël 41,80% 1,20
Chine 38,80% 1,11
Russie 23,80% 0,68
Brésil 15,70% 0,45
Inde 14,80% 0,43
Moyenne mondiale 34,80% 1,00
Ce tableau indique que certains pays (Israël, Singapour Taïwan et dans une moindre mesure la
Chine) présentent une spécialisation de leur R&D vers les TIC (comme c’est le cas de la
Finlande ou de la Corée dans les 9 pays OCDE étudiés), alors que d’autres pays – Russie,
Brésil – présentent une « orientation TIC » plus faible que la moyenne mondiale.

Le cas de l’Inde est sans doute un cas particulier : si la part des brevets TIC dans le total des
brevets TIC de ce pays est relativement faible (14,8%) c’est probablement en raison du fait que
dans ce pays, la R&D TIC est très orientée vers les développements logiciels – qui ne sont pas
brevetables dans le cadre d’une demande de brevet au plan international. Pour l’Inde, la part
(au travers de l’indicateur « brevets TIC documentés dans le tableau 4.3) de la R&D TIC serait
donc sans doute fortement sous-estimée si l’on s’en tenait à cet indicateur brevets.

On remarquera que dans le cas des 9 pays OCDE étudiés, la hiérarchie entre pays s’agissant
d’une part de la part des brevets TIC dans le total des brevets des déposants d’un pays donné,
d’autre part des volumes de R&D STIC des entreprises sont exactement superposables, et que
le ratio «part des brevets TIC » se révèle, pays par pays une approximation satisfaisante du
ratio « part de la R&D TIC dans la R&D totale des entreprises 16 .

16
Cette superposition des deux ratios n’est vraie que s’agissant de la R&D STIC financée par les entreprises, ce
qui est logique puisque ce sont surtout les entreprises qui protègent les résultats de leur R&D par le brevet.

147
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4.3.3 – Estimation de la R&D TIC des industries des pays non OCDE
Pour estimer (il est important de souligner qu’il ne s’agit que d’estimations, où les ordres de
grandeur sont plus importants que les valeurs absolues) la R&D TIC des industries des pays
non OCDE, on « corrigera » la valeur moyenne globale de la R&D STIC sur l’ensemble de la
R&D des entreprises, en retenant pour pondérer cette moyenne pays par pays, l’indicateur
« écart avec la moyenne nationale » du table 4.3 sauf pour l’Inde et le Brésil où l’on retiendra
un coefficient neutre de 1.

De cette façon, l’estimation (en %) de la R&D STIC sur la R&D totale des entreprises, et pour
les 7 pays non OCDE étudiés varie comme le documente le tableau 4.4 de la page suivante.

Tableau 4.4 : Estimation (en %) de la R&D STIC sur la R&D totale des entreprises, et pour
les 7 pays non OCDE

Incidence moy. coeff. de spéciali. Incidence recalculée


de la R&D TIC vers les TIC de la R&D TIC

Singapour 32% 1,8 57,6%


Taïwan 32% 1,29 41,3%
Ïsraël 32% 1,2 38,4%
Chine 32% 1,11 35,5%
Russie 32% 0,7 22,4%
Brésil 32% 1 32,0%
Inde 32% 1 32,0%
Il suffit alors d’appliquer aux valeurs du tableau 4.2 – qui documentait la dépense totale de
R&D tous secteurs confondus pour ces 7 pays non OCDE les % de la colonne 3 du tableau 4.4
pour aboutir à une estimation de la R&D TIC des entreprises de ces 7 pays. C’est ce calcul que
reflètent les valeurs du tableau 4.5.
Tableau 4.5 : Estimation de la R&D TIC des 7 pays non OCDE
Incidence recalculée DIRD industrielle TIC estimée
de la R&D TIC (en milliards de dollars
2004 2005 2005
Chine 35,5% 38,7 44,1 48,4
Inde 32,0% 10,7 11,6 12,4
Brésil 32,0% 7,3 7,8 8,0
Russie 22,40% 3,9 4,6 4,9
Taïwan 41,3% 4,9 5,7 5,9
Israël 38,4% 2,3 2,6 2,8
Singapour 57,6% 1,3 1,6 1,7
Total 69,1 78,1 84,2

148
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Si maintenant (et pour la seule année 2004, pour laquelle les estimations sont plus fiables) on
compare ces valeurs à celles estimées pour la R&D TIC des entreprises des 9 pays étudiés, on
aboutit aux valeurs illustrées par le tableau 4.6 ci-dessous :
Tableau 4.6 : R&D TIC des entreprises des 9 pays étudiés
Série 1 en Md $ Série 2 en Md. $ PPA
courants
Chine 38,7 Etats-Unis 54,9
Inde 10,7 Japon 28,6
Brésil 7,3 Corée 11,5
Russie 3,9 Allemagne 8,2
Taïwan 4,9 France 6,3
Israël 2,3 Canada 4,9
Singapour 1,3 Royaume 4,3
Uni
Total 1 69,1 Suède 2,7
Finlande 2,4
Total 2 123,8
EU 25 25,6
(données 2004)

Il n’est pas possible de comparer terme à terme les deux séries de valeurs (7 pays non OCDE :
série 1 ; 9 pays OCDE : série 2) puisque la première est exprimée en milliards de dollars
courants, tandis que la seconde est exprimée en dollars PPA (à la seule exception de la valeur
pour les Etats-Unis qui servent de pays de référence).

Cependant de la comparaison de ces séries on peut déduire avec une faible marge d’erreur :

- que la R&D TIC des 7 pays non OCDE pris ici en compte représente la moitié
environ de celle financée et exécutée intra-muros dans les 9 pays étudiés qui
représentent plus de 90% de la R&D des pays OCDE ;

- qu’un pays comme la Chine dispose d’une R&D TIC qui serait d’ores et déjà
supérieure à celle du Japon et la situerait au 2ème rang mondial ;

- qu’un pays comme l’Inde avec une R&D STIC de l’ordre de 10 Md. de dollars
devance d’ores et déjà tous les pays Européens ;

- qu’un pays comme Taïwan pèse autant que le Canada et plus que le Royaume-Uni ;

- qu’un pays comme Israël pèse autant qu’un pays comme la Finlande, dont l’effort
de R&D STIC est pourtant exceptionnel.

149
R&D en STIC dans les grands pays industriels

4.4 – Aspects qualitatifs du développement de la R&D STIC dans les


pays non OCDE
Le récent ouvrage de l’OCDE (décembre 2006) « Science, Technologie, et Industrie :
perspectives de l’OCDE 2006 » donne une analyse détaillée de l’internationalisation de la
R&D (chapitre 4 reproduit en annexe de ce volume). Le document « 2007 Global R&D
report » (N° spécial de R&D Magazine de septembre 2006, www.rdmag.com) complète le
rapport de l’OCDE. Ni l’un ni l’autre de ces documents n’aborde pas spécifiquement la R&D
STIC.

Cependant, même s’ils ne sont pas spécifiques, un certain nombre de constats qualitatifs issus
de ces rapports méritent d’êtres relevés.

4.4.1 – Quelle croissance pour la R&D des pays non OCDE ?

Le Graphe 4.3 ci-dessous illustre les taux de croissance de la R&D des entreprises dans un
certain nombre de pays non OCDE.

Indicateur 4.3 - Taux de croissance de la R&D des entreprises

Taux de croissance (2004/2005) de la R&D des


entreprises

9,65%

7,48%
6,59% 6,28% 5,80%

3,74% 3,60%
2,46%
an
de
e

ël

ée
ie

il
ou
in

ra

és
ss

ïw
In

r
Ch

Co
ap

Br
Ru

Is

Ta
ng
Si

150
R&D en STIC dans les grands pays industriels

On relèvera d’abord que ces taux de croissance sont globalement en phase avec les taux de
croissance des économies correspondantes. Mais surtout on note que ces taux de croissance de
R&D dans les pays non OCDE sont – à l’exception du Brésil – systématiquement très
supérieurs à ceux enregistrés dans les 9 pays OCDE étudiés dans la première partie de l’étude.

Ce qui signifie que non seulement ces pays non OCDE produisent d’ores et déjà une fraction
notable de la R&D (et plus spécifiquement de la R&D STIC) au plan mondial, mais, en raison
de ce différentiel de croissance, les pays non OCDE, si leur progression continue à ce rythme
généreront à terme de 5 à 8 ans des volumes de R&D STIC tout à fait comparable à celui
noté pour l’ensemble des pays développés. La montée en puissance de la R&D STIC dans les
pays non OCDE n’est donc en rien marginale, et à relativement court terme ne pas prendre
en compte la R&D STIC de ces pays serait sous-évaluer très fortement les volumes mondiaux
de R&D STIC.

4.4.2 – R&D dans les pays émergents : une nette différence d’attractivité
selon les pays.

La figure 4.4 page suivante (extraite du volume « Science, Technologie, et Industrie :


perspectives de l’OCDE 2006 ») répercute les résultats d’une enquête de la CNUCED, auprès
d’un panel de responsables occidentaux de services de R&D et mesurant (en % des réponses)
leurs priorités de localisation de leur R&D dans les pays non OCDE.

151
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 4.4 : Priorités de localisation de la R&D des entreprises dans les pays non OCDE

70

60

50

40

30

20

10

On note sans surprise que la Chine et l’Inde apparaissent comme des priorités géographiques
dans la localisation dans les pays émergents. Ces deux pays combinent l’avantage d’être des
pays à fort potentiel de marché, et des pays où la main-d’œuvre intellectuelle susceptible de
participer aux activités de R&D « offshore » est la plus abondante.

La corrélation entre plus ou moins grande attractivité des pays non OCDE et importance de
leurs populations de chercheurs est clairement mise en évidence dans le graphique 4.5 de la
page suivante. (extrait de « 2007 Global R&D Report, R&D Magazine, sept. 2006).

Ce graphe donne en abscisse l’intensité de la R&D mesurée par le ratio DIRD/PIB et en


ordonnée le nombre de chercheurs et scientifiques par millions d’habitants pour un pays donné.
La taille des cercles pour chacun des pays mentionnés est proportionnelle à l’importance en
valeur absolue des populations de chercheurs qui y sont disponibles.

On voit que des pays comme Israël, la Suède la Finlande affichent déjà des niveaux d’intensité
de la R&D très élevé (plus de 3% du PIB) qui laissent une marge de progression limitée pour
une croissance soutenue des activités de R&D (STIC et autres).

152
R&D en STIC dans les grands pays industriels

A contrario des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil offrent des « bassins » de population
scientifique importants, tout en n’ayant encore qu’une faible intensité de leur R&D (sur des
valeurs de l’ordre de 1%) ce qui laisse une forte marge de potentiel pour le développement de
la R&D (en général, et de la R&D TIC en particulier) dans les prochaines années.

Indicateur 4.5 – World of R&D 2005

153
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Index des indicateurs

Indicateur 3.1.1 – Etats-Unis : évolution de la part relative dans les financements en R&D
STIC au sein des 9 pays étudiés ................................................................................................. 10
Indicateur 3.1.2 – Etats-Unis : financements de la R&D STIC ................................................. 11
Indicateur 3.1.3 – Etats-Unis : structure des financements de la R&D STIC ............................ 12
Indicateur 3.1.4 – Etats-Unis : ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) aux Etats-Unis .. 13
Indicateur 3.1.5 – Etats-Unis : ratio dépense totale R&D STIC / habitant aux Etats-Unis........ 14
Indicateur 3.1.6 – Etats-Unis : incidence de la R&D STIC sur le R&D totale (publique, privée)
.................................................................................................................................................... 15
Indicateur 3.1.7 - Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et la R&D
totale………………………………………………………………………………... 13
Indicateur 3.1.8 – Etats-Unis : financement de la R&D STIC par les entreprises aux Etats-Unis
.................................................................................................................................................... 17
Indicateur 3.1.9 – Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la R&D
totale des entreprises .................................................................................................................. 17
Indicateur 3.1.10 - Etats-Unis : évolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises aux Etats-Unis.......................................................................................................... 18
Indicateur 3.1.11 - Etats-Unis : Financements de la R&D STIC exécutée par les entreprises
aux Etats-Unis ............................................................................................................................ 19
Indicateur 3.1.12 - Etats-Unis : part de l'autofinancement et des crédits publics dans la R&D
STIC exécutée par les entreprises .............................................................................................. 19
Indicateur 3.1.13 - Etats-Unis : évolution en R&D STIC sur fonds publics.............................. 20
Indicateur 3.1.14 – Etats-Unis : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises
et sur fonds publics, en valeur indiciaire.................................................................................... 21
Indicateur 3.1.15 – Etats-Unis : Financements publics de la R&D STIC selon la destination .. 22
Indicateur 3.1.16 - Etats-Unis : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la R&D
totale sur fonds publics............................................................................................................... 22
Indicateur 3.1.17 – Evolution de la structure du budget public R&D STIC aux Etats-Unis ..... 23
Indicateur 3.2.1 – Evolution de la part relative du Canada dans les financements de R&D STIC
.................................................................................................................................................... 26
Indicateur 3.2.2 – Canada : financement de la R&D STIC par les entreprises et l'Etat fédéral au
Canada........................................................................................................................................ 28
Indicateur 3.2.3 - Canada : ratio dépense totale la R&D STIC / PIB (en %) au Canada .......... 29
Indicateur 3.2.4 - Canada : dépense de R&D STIC / habitant……………………………… 27
Indicateur 3.2.5 - Canada : incidence de la R&D STIC sur la R&D total (publique, privée).... 31
Indicateur 3.2.6 - Canada : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de
R&D tous secteurs au Canada.................................................................................................... 32
Indicateur 3.2.7 – Canada : financement de la R&D STIC par les entreprises.......................... 33
Indicateur 3.2.8 - Canada : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de
R&D tous secteurs financés sur fonds privés............................................................................. 34
Indicateur 3.2.9 – Canada : évolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux
entreprises................................................................................................................................... 34
Indicateur 3.2.10 – Canada : financements directs de la R&D STIC par l'Etat fédéral ............. 36
Indicateur 3.2.11 – Canada : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et
sur fonds publics, en valeur indiciaire........................................................................................ 37
Indicateur 3.2.12 - Canada : part des crédits civils et des crédits militaires dans la R&D STIC
sur fonds publics......................................................................................................................... 38

154
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.3.1 - Japon : évolution de la part relative du Japon dans les financements globaux
de R&D STIC............................................................................................................................. 42
Tableau 3.3.1 – Japon : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC .......... 43
Indicateur 3.3.2 - Japon : financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds publics
au Japon...................................................................................................................................... 43
Indicateur 3.3.3 - Japon : évolution de la structure du budget R&D STIC au Japon................. 44
Indicateur 3.3.4 - Japon : ratio dépense totale R&D STIC / PIB (en %) au Japon .................... 45
Indicateur 3.3.5 - Japon : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique,
privée)......................................................................................................................................... 46
Indicateur 3.3.6 - Japon : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de R&D
tous secteurs ............................................................................................................................... 47
Indicateur 3.3.7 - Japon : financements directs de la R&D STIC par les entreprises ............... 48
Indicateur 3.3.8 - Japon : évolution en valeur indiciaire des volumes de R&D STIC et de R&D
tous secteurs financés par les entreprises ................................................................................... 49
Indicateur 3.3.9 - Japon : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur
les fonds publics, en valeur indiciaire ........................................................................................ 51
Indicateur 3.3.10 - Japon : financements publics directs de la R&D STIC au Japon ............... 51
Indicateur 3.3.11 – Japon : évolution de la structure du budget public R&D STIC .................. 52
Indicateur 3.4.1 – Corée du Sud : évolution de la part relative de la Corée du Sud dans les
financements globaux de R&D STIC........................................................................................ 56
Indicateur 3.4.2 – Corée du Sud: financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds
publics ........................................................................................................................................ 57
Indicateur 3.4.3 – Corée du Sud : évolution de la structure du budget R&D STIC................... 58
Indicateur 3.4.4 – Corée du Sud : ratio dépense totale R&D STIC / PIB .................................. 59
Indicateur 3.4.5 – Corée : dépense de R&D STIC par habitant………………………...… …58
Indicateur 3.4.6 - Corée du Sud: incidence de la R&D STIC sur la R&D totale....................... 60
Indicateur 3.4.7 – Corée du Sud : évolution en valeur indiciaire de la R&D STIC et de la R&D
tous secteurs ............................................................................................................................... 61
Indicateur 3.4.8 – Corée du Sud : financement de la R&D STIC par les entreprises ................ 62
Indicateur 3.4.9 - Evolution du financement de la R&D STIC et de la R&D totale des
entreprises en Corée du Sud, en valeur indiciaire ...................................................................... 63
Indicateur 3.4.10 – Financement de la R&D STIC sur fonds publics en Corée du Sud ............ 65
Indicateur 3.4.11 - Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds
publics en Corée du Sud, en valeur indiciaire............................................................................ 66
Indicateur 3.4.12 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises
en Corée du Sud ......................................................................................................................... 66
Indicateur 3.4.13 - Corée du Sud : évolution de la structure du budget public R&D STIC ...... 67
Indicateur 3.5.1 – Evolution de la part relative de l'Allemagne dans les financements de R&D
STIC des 9 pays étudiés ............................................................................................................. 70
Indicateur 3.5.2 - Allemagne : structure de financement de la R&D STIC ............................... 71
Indicateur 3.5.3 – Evolution de la structure du budget R&D STIC en Allemagne.................... 72
Indicateur 3.5.4 - Allemagne : ratio dépense totale R&D STIC / PIB....................................... 72
Indicateur 3.5.5 - Allemagne : dépense R&D STIC / habitant .................................................. 73
Indicateur 3.5.6 - Allemagne : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique,
privée)......................................................................................................................................... 74
Indicateur 3.5.7 - Allemagne : évolution des financements totaux de R&D (publique et privée)
et de la R&D STIC ..................................................................................................................... 75
Indicateur 3.5.8 - Allemagne : financement de R&D STIC par les entreprises......................... 76
Indicateur 3.5.9 - Allemagne : évolution des financements de R&D STIC par les entreprises et
de la R&D tous secteurs ............................................................................................................. 77

155
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.5.10 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises
en Allemagne.............................................................................................................................. 78
Indicateur 3.5.11 - Allemagne : structure de financement de la R&D STIC exécutée par les
entreprises................................................................................................................................... 78
Indicateur 3.5.12 Allemagne : financements publics de R&D STIC ......................................... 79
Indicateur 3.5.13 - Allemagne : évolution des financements de R&D STIC par les entreprises et
sur fonds publics en valeur indiciaire......................................................................................... 80
Indicateur 3.5.14 - Allemagne : évolution de la dépense publique de R&D (CBPRD) et des
financements publics de la R&D STIC ...................................................................................... 80
Indicateur 3.5.15 – Allemagne : structure en exécution de la R&D STIC sur fonds publics .... 81
Indicateur 3.5.16 – Allemagne: Ventilation des crédits publics de R&D STIC entre fonds
publics et crédits défense............................................................................................................ 82
Indicateur 3.6.1 - France : évolution de la part relative du pays dans les financements globaux
de R&D STIC............................................................................................................................. 86
Indicateur 3.6.2 - France : structure de financement de la R&D STIC...................................... 88
Indicateur 3.6.3 – Evolution de la structure du budget R&D STIC en France .......................... 88
Indicateur 3.6.4 - France : ratio dépense totale de la R&D STIC / PIB (en %) ......................... 89
Indicateur 3.6.4 bis - France : dépense de R&D STIC par habitant........................................... 90
Indicateur 3.6.5 - France : incidence de la R&D STIC sur l'ensemble de la R&D (publique et
privée)......................................................................................................................................... 90
Indicateur 3.6.6 - France : évolution des financements totaux de R&D STIC (publique et
privée) et de la R&D STIC......................................................................................................... 91
Indicateur 3.6.7 France : financement de la R&D STIC par les entreprises .............................. 92
Indicateur 3.6.8 – France : évolution des financements par les entreprises de la R&D STIC et
de la R&D tous secteurs ............................................................................................................. 93
Indicateur 3.6.9 – Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises
en France .................................................................................................................................... 94
Indicateur 3.6.10 – Financements publics de la R&D STIC...................................................... 95
Indicateur 3.6.11 – Evolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds
publics en France en valeur indiciaire........................................................................................ 95
Indicateur 3.6.12 – France : évolution de la dépense publique de R&D (CBPRD) et des
financements publics de la R&D STIC ...................................................................................... 96
Indicateur 3.6.13 – France : lieu d'exécution des financements publics de la R&D STIC ........ 96
Indicateur 3.6.14 – Evolution de la structure du budget R&D STIC en France ........................ 97
Indicateur 3.7.1 - Royaume-Uni : évolution de la part relative du pays dans les financements
globaux de R&D STIC............................................................................................................. 100
Indicateur 3.7.2 - Royaume-Uni : structure de financement de la R&D STIC ...................... 101
Indicateur 3.7.3 – Evolution de la structure du budget R&D STIC au Royaume-Uni............. 102
Indicateur 3.7.4 – Ratio dépense totale R&D STIC / PIB........................................................ 102
Indicateur 3.7.5 -- Royaume-Uni : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale (publique et
privée)....................................................................................................................................... 103
Indicateur 3.7.6 - Royaume-Uni : évolution des financements totaux de R&D (publique et
privée) et de la R&D STIC....................................................................................................... 104
Indicateur 3.7.7 - Royaume-Uni : financement de R&D STIC par les entreprises................. 104
Indicateur 3.7.8 - Royaume-Uni : évolution des financements par les entreprises de la R&D
STIC et de la R&D tous secteurs ............................................................................................. 105
Indicateur 3.7.9 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises
au Royaume.............................................................................................................................. 106
Indicateur 3.7.10 - Royaume-Uni : structure des financements de la R&D STIC exécutée par
les entreprises ........................................................................................................................... 107

156
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 3.7.11 - Royaume-Uni : financements de la R&D STIC sur fonds publics............ 108
Indicateur 3.7.12 - Royaume-Uni : évolution du total des crédits publics de R&D (CBPRD) et
des crédits publics de R&D STIC ............................................................................................ 109
Indicateur 3.7.13 - Royaume-Uni : évolution des financements publics et des financements par
les entreprises de la R&D STIC ............................................................................................... 109
Indicateur 3.7.14 - Royaume-Uni : lieux d'exécution de la R&D STIC sur financements publics
.................................................................................................................................................. 110
Indicateur 3.7.15 - Evolution de la structure du budget R&D STIC au Royaume-Uni ......... 111
Indicateur 3.8.1 -: Finlande : évolution de la part relative du pays dans les financements
globaux de R&D STIC............................................................................................................. 114
Indicateur 3.8.2 – Finlande : structure de financement de la R&D STIC (valeurs absolues) .. 115
Indicateur 3.8.3 – Finlande : structure de financement de la R&D STIC (%) ......................... 115
Indicateur 3.8.4 – Finlande : ratio « dépense totale de R&D STIC/PIB .................................. 116
Indicateur 3.8.5 – Finlande : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale........................... 117
Indicateur 3.8.6 – Finlande : évolution du total des crédits de R&D et des crédits de R&D STIC
.................................................................................................................................................. 118
Indicateur 3.8.7 – Finlande : R&D STIC financée par les entreprises..................................... 118
Indicateur 3.8.8 – Finlande : évolution des crédits de R&D tous secteurs et des crédits de R&D
STIC financés par les entreprises ............................................................................................. 119
Indicateur 3.8.9 - Evolution des financements publics R&D STIC bénéficiant aux entreprises
en Finlande ............................................................................................................................... 120
Indicateur 3.8.10 – Finlande : sources de financement de la R&S STIC exécutée par les
entreprises................................................................................................................................. 120
Indicateur 3.8.11 – Finlande : évolution des crédits publics de R&D STIC............................ 121
Indicateur 3.8.12 – Finlande : évolution des crédits publics de R&D tous secteurs et des crédits
publics de R&D STIC .............................................................................................................. 122
Indicateur 3.8.13 - Finlande : évolution du financement de la R&D STIC par les entreprises et
sur fonds publics, en valeur indiciaire...................................................................................... 122
Indicateur 3.8.14 - Finlande : part relative des crédits militaires et civils dans les crédits
publics de R&D STIC .............................................................................................................. 123
Indicateur 3.9.1 – Suède : évolution de la part relative du pays dans les financements globaux
de R&D STIC........................................................................................................................... 126
Indicateur 3.9.2 – Suède : financement de la R&D STIC par les entreprises et sur fonds publics
.................................................................................................................................................. 127
Indicateur 3.9.3 – Suède : évolution de la structure du budget R&D STIC par les entreprises et
sur fonds publics....................................................................................................................... 127
Indicateur 3.9.4 – Suède : ratio dépense totale R&D STIC /PIB ............................................. 128
Indicateur 3.9.5 – Suède : incidence de la R&D STIC sur la R&D totale ............................... 129
Indicateur 3.9.6 – Suède : évolution du total des crédits de R&D (DIRD) et du total des crédits
de R&D STIC........................................................................................................................... 130
Indicateur 3.9.7– Suède : financement de la R&D STIC par les entreprises ........................... 130
Indicateur 3.9.8 - – Suède : évolution des crédits de R&D tous secteurs et des crédits de R&D
STIC financés par les entreprises ............................................................................................. 131
Indicateur 3.9.9 – Suède : financement public de la R&D STIC ............................................. 132
Indicateur 3.9.10 – Suède : évolution des crédits publics de R&D tous secteurs et des crédits
publics de R&D STIC .............................................................................................................. 133
Indicateur 3.9.11 -– Suède : évolution des crédits publics de R&D STIC et des crédits privés de
R&D STIC................................................................................................................................ 134
Indicateur 3.9.12 – Suède : Structure des crédits publics de R&D STIC ................................ 134
Indicateur 4.1 :DIRD des pays OCDE et non OCDE ............................................................. 142

157
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Indicateur 4.2 – Répartition sectorielle de la R&D industrielle mondiale ............................... 145


Indicateur 4.3 - Taux de croissance de la R&D des entreprises............................................... 150
Indicateur 4.4 - Priorités de localisation de la R&D des entreprises dans les pays non OCDE152
Indicateur 4.5 – World of R&D 2005…………………………………………………… …152

158
R&D en STIC dans les grands pays industriels

159
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Index des tableaux

Tableau 3.1.1 – Etats-Unis : part dans la production et le commerce mondial de biens TIC .... 11
Tableau 3.1.2 – Etats-Unis : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB.............. 14
Tableau 3.1.3 – Etats-Unis : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens manufacturés
et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre part...........17
Tableau 3.1.4 – Etats-Unis : financements publics de la R&D STIC selon la destination ........ 22
Tableau 3.2.1 – Canada : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC ....... 27
Tableau 3.2.2 – Canada : évolution de la structure du budget R&D STIC au Canada .............. 28
Tableau 3.2.3 – Canada : part relative de l’autofinancement et des financements publics dans
les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises canadiennes........................................ 35
Tableau 3.2.4 – Canada : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens manufacturés
et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre part ........... 35
Tableau 3.2.5 – Canada : part des crédits civils et des crédits « défense » dans les financements
publics de R&D STIC ................................................................................................................ 38
Tableau 3.3.1 – Japon : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC .......... 43
Tableau 3.3.2 – Japon : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB ..................... 42
Tableau 3.3.3 – Japon : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens manufacturés
et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre part ........... 49
Tableau 3.4.1 – Corée du Sud : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC
.................................................................................................................................................... 57
Tableau 3.4.2 – Corée du Sud : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB..........56
Tableau 3.4.3 – Corée du Sud: incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre
part.............................................................................................................................................. 64
Tableau 3.5.1 – Allemagne : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB........ .70
Tableau 3.5.2 – Allemagne : part relative de l’autofinancement et des financements publics
dans les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises allemandes................................. 78
Tableau 3.5.3 – Allemagne : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre
part.............................................................................................................................................. 79
Tableau 3.5.4 – Allemagne : secteur d’exécution des crédits de R&D STIC financés sur fonds
publics ........................................................................................................................................ 81
Tableau 3.6.1 – France : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC ........ 87
Tableau 3.6.2 – France : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB.....................85
Tableau 3.6.3 – France : part relative de l’autofinancement et des financements publics dans les
volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises françaises................................................. 94
Tableau 3.6.4 – France : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens manufacturés
et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre part ........... 94
Tableau 3.7.1 – Royaume-Uni : part dans la production et le commerce mondial des biens TIC
.................................................................................................................................................. 100
Tableau 3.7.2 – Royaume-Uni : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB 99

160
R&D en STIC dans les grands pays industriels

Tableau 3.7.3 – Royaume-Uni : part relative de l’autofinancement et des financements publics


dans les volumes de R&D STIC exécutés par les entreprises.................................................. 107
Tableau 3.7.4 – Royaume Uni : incidences comparées de la R&D STIC financée par les
entreprises rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens
manufacturés et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre
part............................................................................................................................................ 107
Tableau 3.7.5 – Royaume-Uni : secteur d’exécution des crédits de R&D STIC financés sur
fonds publics ............................................................................................................................ 110
Tableau 3.8.1 – Finlande : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB......... .112
Tableau 3.8.2 – Finlande : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens manufacturés
et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre part ......... 121
Tableau 3.8.3– Finlande : secteur d’exécution des crédits de R&D STIC financés sur fonds
publics ...................................................................................................................................... 123
Tableau 3.9.1 – Suède : ratio d'investissement R&D STIC total rapporté au PIB................... 128
Tableau 3.9.2 – Finlande : incidences comparées de la R&D STIC financée par les entreprises
rapportée à la DIRD totale des entreprises d’une part, et de l’incidence des biens manufacturés
et des services TIC dans la valeur ajoutée totale des activités marchandes d’autre part ......... 132
Tableau 4.1 : Estimation de la DIRD totale dans certains pays non OCDE ............................ 140
Tableau 4.2 : DIRD totale (tous domaines confondus) pour une sélection de pays OCDE et non
OCDE ....................................................................................................................................... 142
Tableau 4.3 : Proportion de brevets TIC dans l’ensemble des dépôts de brevets d’un certain
nombre de pays non OCDE...................................................................................................... 147
Tableau 4.4 : Estimation (en %) de la R&D STIC sur la R&D totale des entreprises, et pour les
7 pays non OCDE..................................................................................................................... 148
Tableau 4.5 : Estimation de la R&D TIC des 7 pays non OCDE ............................................ 148
Tableau 4.6 : R&D TIC des entreprises des 9 pays étudiés ..................................................... 149

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R&D en STIC dans les grands pays industriels

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